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308.txt | 1,845 | -201 -d'une ovation. Il se montra digne de ces honneurs. Ce fut lui qui, le 23 octobre 1793, soutenu d'un certain nombre d'impies, monta dans la chaire de Saint-Remi et y fit entendre d'affreux blasphèmes Peuple, s'écria-t-il, tu as été trompé par des prê-tres fanatiques ou hypocrites depuis des siècles. Il n'y a point de Dieu. L'homme mort, tout est fini l'âme ne lui survit point... Ces paroles étranges furent le signal de profanations qui surpas-sèrent tout ce qu'on pouvait attendre de la plus insolente impiété. A la chute du jour ces vils révolutionnaires, qui se glorifiaient, du nom de sans-culottes, font soudainement irruption dans l'é-glise de Saint-Remi ils courent au mausolée, en forcent la porte, en tirent la châsse, et, après en avoir enlevé les précieux orne-ments, ils la brisent. Alors reparut à la lumière ce corps véné-rable, desséché, mais intact, et dont les ossements, tous d'une odeur suave et d'une blancheur éclatante, avaient conservé leur ordre et leur solidité naturelle après treize cents ans de sépul-ture. A cette vue quelques-uns des profanateurs tremblèrent d'abord mais bientôt l'impunité de l'attentat ranima leur sacri-lège audace ils tirent le saint corps, le disloquent, le mettent en pièces, le foulent aux pieds, le chargent de malédictions, et exercent sur ces restes sacrés autant d'infamies que les démons eux-mêmes en eussent pu imaginer. Quelques personnes pieuses s'étaient mêlées à ces forcenés perdues dans la foule, à la faveur de la nuit qui arrivait, elles parvinrent à soustraire quelques parties de ces précieuses reliques. Les profanateurs couronnèrent leur horrible fête par un der nier attentat qui devait détruire à jamais les dépouilles mor-telles de S. Rémi. Us les réunirent dans leur suaire et les jetèrent dans une fosse du cimetière voisin, entre les corps de deux soldats qui venaient de mourir à l'hôpital, de manière que ces ossements sacrés eussent l'un des cadavres sous eux et l'autre dessus. Il était naturellement impossible que la dé-composition des deux cadavres n'agît pas sur le corps du saint. Dieu y pourvut. Vingt mois après cette sépulture impie, apparu-rent quelques jours de calme et de tranquillité. La religion, qui veillait toujours sur le sacré dépôt, profita du moment favorable. | -201 -d'une ovation. Il se montra digne de ces honneurs. Ce fut lui qui, le 23 octobre 1793, soutenu d'un certain nombre d'impies, monta dans la chaire de Saint-Remi et y fit entendre d'affreux blasphèmes Peuple, s'écria-t-il, tu as été trompé par des prê-tres fanatiques ou hypocrites depuis des siècles. Il n'y a point de Dieu. L'homme mort, tout est fini l'âme ne lui survit point... Ces paroles étranges furent le signal de profanations qui surpas-sèrent tout ce qu'on pouvait attendre de la plus insolente impiété. A la chute du jour ces vils révolutionnaires, qui se glorifiaient, du nom de sans-culottes, font soudainement irruption dans l'é-glise de Saint-Remi ils courent au mausolée, en forcent la porte, en tirent la châsse, et, après en avoir enlevé les précieux orne-ments, ils la brisent. Alors reparut à la lumière ce corps véné-rable, desséché, mais intact, et dont les ossements, tous d'une odeur suave et d'une blancheur éclatante, avaient conservé leur ordre et leur solidité naturelle après treize cents ans de sépul-ture. A cette vue quelques-uns des profanateurs tremblèrent d'abord mais bientôt l'impunité de l'attentat ranima leur sacri-lège audace ils tirent le saint corps, le disloquent, le mettent en pièces, le foulent aux pieds, le chargent de malédictions, et exercent sur ces restes sacrés autant d'infamies que les démons eux-mêmes en eussent pu imaginer. Quelques personnes pieuses s'étaient mêlées à ces forcenés perdues dans la foule, à la faveur de la nuit qui arrivait, elles parvinrent à soustraire quelques parties de ces précieuses reliques. Les profanateurs couronnèrent leur horrible fête par un der nier attentat qui devait détruire à jamais les dépouilles mor-telles de S. Rémi. @Us les réunirent dans leur suaire et les jetèrent dans une fosse du cimetière voisin, entre les corps de deux soldats qui venaient de mourir à l'hôpital, de manière que ces ossements sacrés eussent l'un des cadavres sous eux et l'autre dessus. Il était naturellement impossible que la dé-composition des deux cadavres n'agît pas sur le corps du saint. Dieu y pourvut. Vingt mois après cette sépulture impie, apparu-rent quelques jours de calme et de tranquillité. La religion, qui veillait toujours sur le sacré dépôt, profita du moment favorable. | -201 -d'une ovation. Il se montra digne de ces honneurs. Ce fut lui qui, le 23 octobre 1793, soutenu d'un certain nombre d'impies, monta dans la chaire de Saint-Remi et y fit entendre d'affreux blasphèmes Peuple, s'écria-t-il, tu as été trompé par des prê-tres fanatiques ou hypocrites depuis des siècles. Il n'y a point de Dieu. L'homme mort, tout est fini l'âme ne lui survit point... Ces paroles étranges furent le signal de profanations qui surpas-sèrent tout ce qu'on pouvait attendre de la plus insolente impiété. A la chute du jour ces vils révolutionnaires, qui se glorifiaient, du nom de sans-culottes, font soudainement irruption dans l'é-glise de Saint-Remi ils courent au mausolée, en forcent la porte, en tirent la châsse, et, après en avoir enlevé les précieux orne-ments, ils la brisent. Alors reparut à la lumière ce corps véné-rable, desséché, mais intact, et dont les ossements, tous d'une odeur suave et d'une blancheur éclatante, avaient conservé leur ordre et leur solidité naturelle après treize cents ans de sépul-ture. A cette vue quelques-uns des profanateurs tremblèrent d'abord mais bientôt l'impunité de l'attentat ranima leur sacri-lège audace ils tirent le saint corps, le disloquent, le mettent en pièces, le foulent aux pieds, le chargent de malédictions, et exercent sur ces restes sacrés autant d'infamies que les démons eux-mêmes en eussent pu imaginer. Quelques personnes pieuses s'étaient mêlées à ces forcenés perdues dans la foule, à la faveur de la nuit qui arrivait, elles parvinrent à soustraire quelques parties de ces précieuses reliques. Les profanateurs couronnèrent leur horrible fête par un der nier attentat qui devait détruire à jamais les dépouilles mor-telles de S. Rémi. Ils les réunirent dans leur suaire et les jetèrent dans une fosse du cimetière voisin, entre les corps de deux soldats qui venaient de mourir à l'hôpital, de manière que ces ossements sacrés eussent l'un des cadavres sous eux et l'autre dessus. Il était naturellement impossible que la dé-composition des deux cadavres n'agît pas sur le corps du saint. Dieu y pourvut. Vingt mois après cette sépulture impie, apparu-rent quelques jours de calme et de tranquillité. La religion, qui veillait toujours sur le sacré dépôt, profita du moment favorable. | La religion, qui veillait toujours sur le sacré dépôt, profita du moment favorable. | La religion, qui veillait toujours sur le sacré dépôt, profita du moment favorable. | 0 | 0 | 0 |
380.txt | 1,890 | 442 L'ÉVASION. Je vous suivrai, me dit-il enfant du Midi, je ne sais de l'allemand que ce que j'ai appris en classe, et vous devez mieux que moi connaître les régions du Nord. Réconfortés par notre léger repas, après avoir bu de l'eau dans un ruisseau voisin, nous prîmes ensemble la route qui descendait vers le bas d'une longue et profonde vallée où, sur les bords de la Nahe , nous apercevions les maisons blanches d'une ville assez étendue et que je jugeai être Oberstein. Notre intention était de passer la rivière en cet endroit pour nous diriger en ligne droite vers Trêves , ou nous espérions arriver le lendemain dans la soirée. Avant tout, il était important de nepointtraverser Obers-tein, où certainement l'état de délabrement dans lequel se trouvaient nos vêtements, et surtout les restes d'uniforme de mon compagnon, auraient attiré l'attention et les soupçons de la population. Il fallait donc chercher à franchir la Nahe, soit en amont, soit en aval de la ville. Malheureuse-ment, nous n'apercevions qu'un seul petit pont et, pour y parvenir, il était nécessaire d'entrer dans Oberstein. Nous étions ainsi arrêtés par un obstacle matériel, et la nuit seule pouvait nous permettre d'arriver jusqu'au pont sans trop de danger mais nous étions au matin, et perdre toute une journée sans marcher en avant nous causait le plus grand ennui. Nous errions donc tristement le long des rives sinueuses de la rivière, dont le cours est très rapide et le lit très large en cet endroit, cherchant un moyen d'atteindre la rive op-posée. Nous allions çà et là à travers les saules et les joncs qui couvrent les bords de la Nahe, et nous regardions si un gué ne nous permettrait pas de passer à la nage sans trop de peine. Tout à coup, le lieutenant poussa un cri de joie. Une barque! me dit-il, voilà notre affaire ! Je m'approchai de l'endroit qu'il m'indiquait, et je vis en effet une de ces barques de pêcheur, étroites et sans gou- | 442 L'ÉVASION. @Je vous suivrai, me dit-il enfant du Midi, je ne sais de l'allemand que ce que j'ai appris en classe, et vous devez mieux que moi connaître les régions du Nord. Réconfortés par notre léger repas, après avoir bu de l'eau dans un ruisseau voisin, nous prîmes ensemble la route qui descendait vers le bas d'une longue et profonde vallée où, sur les bords de la Nahe , nous apercevions les maisons blanches d'une ville assez étendue et que je jugeai être Oberstein. Notre intention était de passer la rivière en cet endroit pour nous diriger en ligne droite vers Trêves , ou nous espérions arriver le lendemain dans la soirée. Avant tout, il était important de ne@point@traverser Obers-tein, où certainement l'état de délabrement dans lequel se trouvaient nos vêtements, et surtout les restes d'uniforme de mon compagnon, auraient attiré l'attention et les soupçons de la population. Il fallait donc chercher à franchir la Nahe, soit en amont, soit en aval de la ville. Malheureuse-ment, nous n'apercevions qu'un seul petit pont et, pour y parvenir, il était nécessaire d'entrer dans Oberstein. Nous étions ainsi arrêtés par un obstacle matériel, et la nuit seule pouvait nous permettre d'arriver jusqu'au pont sans trop de danger mais nous étions au matin, et perdre toute une journée sans marcher en avant nous causait le plus grand ennui. Nous errions donc tristement le long des rives sinueuses de la rivière, dont le cours est très rapide et le lit très large en cet endroit, cherchant un moyen d'atteindre la rive op-posée. Nous allions çà et là à travers les saules et les joncs qui couvrent les bords de la Nahe, et nous regardions si un gué ne nous permettrait pas de passer à la nage sans trop de peine. Tout à coup, le lieutenant poussa un cri de joie. @Une barque! me dit-il, voilà notre affaire ! Je m'approchai de l'endroit qu'il m'indiquait, et je vis en effet une de ces barques de pêcheur, étroites et sans gou- | 442 L'ÉVASION. -Je vous suivrai, me dit-il enfant du Midi, je ne sais de l'allemand que ce que j'ai appris en classe, et vous devez mieux que moi connaître les régions du Nord. Réconfortés par notre léger repas, apres avoir bu de l'eau dans un ruisseau voisin, nous prîmes ensemble la route qui descendait vers le bas d'une longue et profonde vallée où, sur les bords de la Nahe , nous apercevions les maisons blanches d'une ville assez étendue et que je jugeai être Oberstein. Notre intention était de passer la rivière en cet endroit pour nous diriger en ligne droite vers Trèves , où nous espérions arriver le lendemain dans la soirée. Avant tout, il était important de ne point traverser Obers-tein, où certainement l'état de délabrement dans lequel se trouvaient nos vêtements, et surtout les restes d'uniforme de mon compagnon, auraient attiré l'attention et les soupçons de la population. Il fallait donc chercher à franchir la Nahe, soit en amont, soit en aval de la ville. Malheureuse-ment, nous n'apercevions qu'un seul petit pont et, pour y parvenir, il était nécessaire d'entrer dans Oberstein. Nous étions ainsi arrêtés par un obstacle matériel, et la nuit seule pouvait nous permettre d'arriver jusqu'au pont sans trop de danger mais nous étions au matin, et perdre toute une journée sans marcher en avant nous causait le plus grand ennui. Nous errions donc tristement le long des rives sinueuses de la rivière, dont le cours est très rapide et le lit très large en cet endroit, cherchant un moyen d'atteindre la rive op-posée. Nous allions çà et là à travers les saules et les jones qui couvrent les bords de la Nahe, et nous regardions si un gué ne nous permettrait pas de passer à la nage sans trop de peine. Tout à coup, le lieutenant poussa un cri de joie. -Une barque! me dit-il, voilà notre affaire ! Je m'approchai de l'endroit qu'il m'indiquait, et je vis en effet une de ces barques de pêcheur, étroites et sans gou- | Il fallait donc chercher à franchir la Nahe, soit en amont, soit en aval de la ville. | Il fallait donc chercher à franchir la Nahe, soit en amont, soit en aval de la ville. | 0 | 0 | 0 |
871.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 181 11 - Ce qu'il vous plaira, pourvu que vous n'y alliez pas par quatre chemins. J'aime les gens ronds et je les mets à l'aise. Rien ne sert de se cacher derrière le doigt. Tenez, voulez-vpus que j'aille droit au fait? Oui. Eh bien ! vous avez du tintoin. - Qu'entendez-vous par là? - Du tintoin. Le mot est clair il appartient à un vocabu-laire connu. Etce tintoin, mon garçon, c'est de ne pouvoir aller de ce pas chez la voisine d'en face. Vous voyez que je parle carrément. - Quelle supposition ! - Je ne suppose rien, grand homme, je vois ce qui est, je lis dans votre âme comme si elle était de cristal. Pour être votre inférieur sur le Digeste, je n'en suis pas moins votre maître dans l'art d'étudier les physionomies. Or, voici ce que me dit la vôtre, depuis cinq ou six heures que je la tiens en arrêt. Ce matin, avant de quitter le quartier pour aller cueillir les palmes d'un diplôme, vous avez dit à l'objet de vos voeux Mon cher amour ou tout autre petit nom que vous vou-drez, le détail est indifférent , ma toute belle, ma reine,, mon trésor on peut varier indéfiniment J'expression ,ije vais courir la grande chance. Alea jacta est, traduction libre le sort en est jeté. Je vais me trouver en face de huit ou dix gaillards, à qui la nature et le gouvernement ont conféré le droit de dis-tribuer des brevets d'éloquence. Suivant qu'ils seront en bonne ou en mauvaise humeur, qu'ils auront bien ou mal dormi la nuit d'avant, bien ou mal digéré, pris leurs bonnes ou leurs mauvaises lunettes, j'aurai mon parchemin ou je ne l'aurai pas. Si je ne l'ai pas, j'irai ensevelir ma douleur dans la profondeur des forêts environnantes et décocherai mes plaintes à tous les échos de la banlieue. La solitude est l'a-sile naturel des grands désappointements on se console des-injustices de l'homme en se réfugiant dans les bras de la nature. Mais si je l'ai, si j'obtiens mon affaire, si je dompte cet aréopage quinteux, si je me tire cette épine du pied et triomphe sur toute la ligne des robes noires, oh ! alors, ma divine, je tiens à ce que vous en ayez la primeur. Sitôt nommé, sitôt parti la licence me prêtera ses ailes et je vo-lerai près de vous au lieu d'un bachelier, vous aurez à vos pieds un avocat, c'est-à-dire un être qui peut désormais por- | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 181 11 - Ce qu'il vous plaira, pourvu que vous n'y alliez pas par quatre chemins. J'aime les gens ronds et je les mets à l'aise. Rien ne sert de se cacher derrière le doigt. Tenez, voulez-vpus que j'aille droit au fait@? Oui. Eh bien ! vous avez du tintoin. - Qu'entendez-vous par là@? - Du tintoin. Le mot est clair il appartient à un vocabu-laire connu. Et@ce tintoin, mon garçon, c'est de ne pouvoir aller de ce pas chez la voisine d'en face. Vous voyez que je parle carrément. - Quelle supposition ! - Je ne suppose rien, grand homme, je vois ce qui est, je lis dans votre âme comme si elle était de cristal. Pour être votre inférieur sur le Digeste, je n'en suis pas moins votre maître dans l'art d'étudier les physionomies. Or, voici ce que me dit la vôtre, depuis cinq ou six heures que je la tiens en arrêt. Ce matin, avant de quitter le quartier pour aller cueillir les palmes d'un diplôme, vous avez dit à l'objet de vos voeux Mon cher amour ou tout autre petit nom que vous vou-drez, le détail est indifférent , ma toute belle, ma reine,, mon trésor on peut varier indéfiniment J'expression ,ije vais courir la grande chance. Alea jacta est, traduction libre le sort en est jeté. Je vais me trouver en face de huit ou dix gaillards, à qui la nature et le gouvernement ont conféré le droit de dis-tribuer des brevets d'éloquence. Suivant qu'ils seront en bonne ou en mauvaise humeur, qu'ils auront bien ou mal dormi la nuit d'avant, bien ou mal digéré, pris leurs bonnes ou leurs mauvaises lunettes, j'aurai mon parchemin ou je ne l'aurai pas. Si je ne l'ai pas, j'irai ensevelir ma douleur dans la profondeur des forêts environnantes et décocherai mes plaintes à tous les échos de la banlieue. La solitude est l'a-sile naturel des grands désappointements on se console des-injustices de l'homme en se réfugiant dans les bras de la nature. Mais si je l'ai, si j'obtiens mon affaire, si je dompte cet aréopage quinteux, si je me tire cette épine du pied et triomphe sur toute la ligne des robes noires, oh ! alors, ma divine, je tiens à ce que vous en ayez la primeur. Sitôt nommé, sitôt parti la licence me prêtera ses ailes et je vo-lerai près de vous au lieu d'un bachelier, vous aurez à vos pieds un avocat, c'est-à-dire un être qui peut désormais por- | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 18@@@1 -@Ce qu'il vous plaira, pourvu que vous n'y alliez pas par quatre chemins. J'aime les gens ronds et je les mets à l'aise. Rien ne sert de se cacher derrière le doigt. Tenez, voulez-vous que j'aille droit au fait ? Oui. Eh bien ! vous avez du tintoin. -@Qu'entendez-vous par là ? -@Du tintoin. Le mot est clair il appartient à un vocabu-laire connu. Et ce tintoin, mon garçon, c'est de ne pouvoir aller de ce pas chez la voisine d'en face. Vous voyez que je parle carrément. -@Quelle supposition ! -@Je ne suppose rien, grand homme, je vois ce qui est, je lis dans votre âme comme si elle était de cristal. Pour être votre inférieur sur le Digeste, je n'en suis pas moins votre maître dans l'art d'étudier les physionomies. Or, voici ce que me dit la vôtre, depuis cinq ou six heures que je la tiens en arrêt. Ce matin, avant de quitter le quartier pour aller cueillir les palmes d'un diplôme, vous avez dit à l'objet de vos voeux Mon cher amour ou tout autre petit nom que vous vou-drez, le détail est indifférent , ma toute belle, ma reine@, mon trésor on peut varier indéfiniment l'expression , je vais courir la grande chance. Alea jacta est, traduction libre le sort en est jeté. Je vais me trouver en face de huit ou dix gaillards, à qui la nature et le gouvernement ont conféré le droit de dis-tribuer des brevets d'éloquence. Suivant qu'ils seront en bonne ou en mauvaise humeur, qu'ils auront bien ou mal dormi la nuit d'avant, bien ou mal digéré, pris leurs bonnes ou leurs mauvaises lunettes, j'aurai mon parchemin ou je ne l'aurai pas. Si je ne l'ai pas, j'irai ensevelir ma douleur dans la profondeur des forêts environnantes et décocherai mes plaintes à tous les échos de la banlieue. La solitude est l'a-sile naturel des grands désappointements on se console des injustices de l'homme en se réfugiant dans les bras de la nature. Mais si je l'ai, si j'obtiens mon affaire, si je dompte cet aréopage quinteux, si je me tire cette épine du pied et triomphe sur toute la ligne des robes noires, oh ! alors, ma divine, je tiens à ce que vous en ayez la primeur. Sitôt nommé, sitôt parti la licence me prêtera ses ailes et je vo-lerai près de vous au lieu d'un bachelier, vous aurez à vos pieds un avocat, c'est-à-dire un être qui peut désormais por- | - Je ne suppose rien, grand homme, je vois ce qui est, je lis dans votre âme comme si elle était de cristal. | -Je ne suppose rien, grand homme, je vois ce qui est, je lis dans votre âme comme si elle était de cristal. | 1 | 0.009346 | 0.038462 |
274.txt | 1,845 | -404 -nus, celui de mademoiselle Catherine, cette cou-rageuse ouvrière que nous avons vue, sous l'é-chafaud, recueillir de ses chastes mains le sang du martyr. On n'invita que les personnes qui avaient vu et connu plus particulièrement M. Mu-sart elles étaientassez nombreuses pour remplir la salle entière, devenue chapelle et convenable-ment ornée. A l'heure indiquée on y célébra une messe d'action de grâces, en se conformant, du reste, aux prescriptions de l'Eglise, relatives aux saints non encore reconnus par l'autorité pontificale. Le prêtre, à la prière des assistants, y prononça, sur l'objet de la réunion et de la cérémonie, un discours dont nous ne donnerons que la péroraison. ....... 0 mort véritablement précieuse aux yeux du Seigneur, puisque c'est la mort d'un saint, dont les dernières paroles ont été une prière pour ses persécuteurs et un cantique d'action de grâces pour lui-même ! 0 mort véritablement digne de servir de modèle à tous ceux qui courent la même carrière que le véné-rable Musart ! Heureux et trop heureux s'il nous était donné de combattre et de triompher comme lui ! Témoins de ses victoires, héritiers de sa foi, dépositaires des restes précieux du sang qu'il a répandu, songeons, songeons enfin à marcher sur ses traces comme il a marché | -404 -nus, celui de mademoiselle Catherine, cette cou-rageuse ouvrière que nous avons vue, sous l'é-chafaud, recueillir de ses chastes mains le sang du martyr. On n'invita que les personnes qui avaient vu et connu plus particulièrement M. Mu-sart elles étaient@assez nombreuses pour remplir la salle entière, devenue chapelle et convenable-ment ornée. A l'heure indiquée on y célébra une messe d'action de grâces, en se conformant, du reste, aux prescriptions de l'Eglise, relatives aux saints non encore reconnus par l'autorité pontificale. Le prêtre, à la prière des assistants, y prononça, sur l'objet de la réunion et de la cérémonie, un discours dont nous ne donnerons que la péroraison. ....... 0 mort véritablement précieuse aux yeux du Seigneur, puisque c'est la mort d'un saint, dont les dernières paroles ont été une prière pour ses persécuteurs et un cantique d'action de grâces pour lui-même ! 0 mort véritablement digne de servir de modèle à tous ceux qui courent la même carrière que le véné-rable Musart ! Heureux et trop heureux s'il nous était donné de combattre et de triompher comme lui ! Témoins de ses victoires, héritiers de sa foi, dépositaires des restes précieux du sang qu'il a répandu, songeons, songeons enfin à marcher sur ses traces comme il a marché | -404 -nus, celui de mademoiselle Catherine, cette cou-rageuse ouvrière que nous avons vue, sous l'é-chafaud, recueillir de ses chastes mains le sang du martyr. On n'invita que les personnes qui avaient vu et connu plus particulièrement M. Mu-sart elles étaient assez nombreuses pour remplir la salle entière, devenue chapelle et convenable-ment ornée. A l'heure indiquée on y célébra une messe d'action de grâces, en se conformant, du reste, aux prescriptions de l'Eglise, relatives aux saints non encore reconnus par l'autorité pontificale. Le prêtre, à la prière des assistants, y prononça, sur l'objet de la réunion et de la cérémonie, un discours dont nous ne donnerons que la péroraison. ....... O mort véritablement précieuse aux yeux du Seigneur, puisque c'est la mort d'un saint, dont les dernières paroles ont été une prière pour ses persécuteurs et un cantique d'action de grâces pour lui-même ! O mort véritablement digne de servir de modèle à tous ceux qui courent la même carrière que le véné-rable Musart ! Heureux et trop heureux s'il nous était donné de combattre et de triompher comme lui ! Témoins de ses victoires, héritiers de sa foi, dépositaires des restes précieux du sang qu'il a répandu, songeons, songeons enfin à marcher sur ses traces comme il a marché | Le prêtre, à la prière des assistants, y prononça, sur l'objet de la réunion et de la cérémonie, un discours dont nous ne donnerons que la péroraison. | Le prêtre, à la prière des assistants, y prononça, sur l'objet de la réunion et de la cérémonie, un discours dont nous ne donnerons que la péroraison. | 0 | 0 | 0 |
397.txt | 1,882 | 22 ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE semble l'action de tous les organes, tantôt par une incitation veine des viscères, tantôt sous le coup d'une émotion cérébrale . VIII Par ce qui précède, on peut voir comment ces organes le coeur, l'estomac, la poitrine, les poumons et le centre épigastrique, agissent de concert, et trahissent malgré nous, au dehors, nos affections et nos passions comment, à cause de cela même, on a pu croire qu'ils étaient le siège et la source de nos émotions comment les anciens, par leur ignorance, ont été conduits à penser que ces parties diverses faisaient un tout, ce qui, par un chemin aisé à suivre, a fait donner à ce tout le nom d'une de ses parties le coeur. On reconnaît ainsi pourquoi le coeur est devenu synonyme de nos affections, pourquoi il a désigné la partie sentante et aimante de notre âme. C'est pour ces motifs que l'homme, en mourant, veut le donner et le transmettre, qu'un ami survivant est heureux de le recevoir et de le garder. Dira-t-on que cela rend compte seulement du passé, d'un temps où l'on se contentait d'erreurs? Qu'aujourd'hui la science a appris à renoncer à ces illusions? L'usage n'a point cessé. Il- existe encore, et il faut dire, en ter-minant, pourquoi il persiste et persistera. Ceci tient au fond des choses et dépend de la nature humaine. L'homme n'est pas fait seulement d'intelligence et de raison, de cette raison dont il est fier et qu'obscurcit souvent la passion ou l'erreur. Il a en lui deux parties, non séparées mais différentes. L'une silencieuse, froide et immobile, que l'on n'aperçoit que par réflexion. Elle est dans la tête, ainsi que le disaient déjà Pythagore et Platon, enfermée dans la boîte du crâne c'est l'esprit. Il y en a une autre qui est comme étendue partout, qui est mêlée intimement à notre corps, infusée dans nos organes, qui se trahit par des manifestations externes, avec laquelle nous vivons et même nous voulons vivre, parce que nous sentons qu'elle est trempée dans notre sang, mêlée à notre chair c'est le sentiment. Pour le désigner, il fallait un nom. On a dit le plus souvent le coeur on dit quel-quefois les entrailles. Qu'importe que le nom ne représente pas la vérité absolue ! C'était impossible. Mais il indique la différence Pour dire encore une lois toute la liaison qui est entre le cerveau et Testomac, rappelons que l'on vomit dans l'apoplexie, dans les convulsiOtis que la méningite, cette terrible maladie de l'enfance, s'annonce par des Vomissements incoercibles. | 22 ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE semble l'action de tous les organes, tantôt par une incitation veine des viscères, tantôt sous le coup d'une émotion cérébrale @. VIII Par ce qui précède, on peut voir comment ces organes le coeur, l'estomac, la poitrine, les poumons et le centre épigastrique, agissent de concert, et trahissent malgré nous, au dehors, nos affections et nos passions comment, à cause de cela même, on a pu croire qu'ils étaient le siège et la source de nos émotions comment les anciens, par leur ignorance, ont été conduits à penser que ces parties diverses faisaient un tout, ce qui, par un chemin aisé à suivre, a fait donner à ce tout le nom d'une de ses parties le coeur. On reconnaît ainsi pourquoi le coeur est devenu synonyme de nos affections, pourquoi il a désigné la partie sentante et aimante de notre âme. C'est pour ces motifs que l'homme, en mourant, veut le donner et le transmettre, qu'un ami survivant est heureux de le recevoir et de le garder. Dira-t-on que cela rend compte seulement du passé, d'un temps où l'on se contentait d'erreurs? Qu'aujourd'hui la science a appris à renoncer à ces illusions? L'usage n'a point cessé. Il- existe encore, et il faut dire, en ter-minant, pourquoi il persiste et persistera. Ceci tient au fond des choses et dépend de la nature humaine. L'homme n'est pas fait seulement d'intelligence et de raison, de cette raison dont il est fier et qu'obscurcit souvent la passion ou l'erreur. Il a en lui deux parties, non séparées mais différentes. L'une silencieuse, froide et immobile, que l'on n'aperçoit que par réflexion. Elle est dans la tête, ainsi que le disaient déjà Pythagore et Platon, enfermée dans la boîte du crâne c'est l'esprit. Il y en a une autre qui est comme étendue partout, qui est mêlée intimement à notre corps, infusée dans nos organes, qui se trahit par des manifestations externes, avec laquelle nous vivons et même nous voulons vivre, parce que nous sentons qu'elle est trempée dans notre sang, mêlée à notre chair c'est le sentiment. Pour le désigner, il fallait un nom. On a dit le plus souvent le coeur on dit quel-quefois les entrailles. Qu'importe que le nom ne représente pas la vérité absolue ! C'était impossible. Mais il indique la différence @@Pour dire encore une lois toute la liaison qui est entre le cerveau et @Testomac, rappelons que l'on vomit dans l'apoplexie, dans les convulsiOtis que la méningite, cette terrible maladie de l'enfance, s'annonce par des Vomissements incoercibles. | 22 ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE semble l'action de tous les organes, tantôt par une incitation venue des viscères, tantôt sous le coup d'une émotion cérébrale 1. VIII Par ce qui précède, on peut voir comment ces organes le coeur, l'estomac, la poitrine, les poumons et le centre épigastrique, agissent de concert, et trahissent malgré nous, au dehors, nos affections et nos passions comment, à cause de cela même, on a pu croire qu'ils étaient le siège et la source de nos émotions comment les anciens, par leur ignorance, ont été conduits à penser que ces parties diverses faisaient un tout, ce qui, par un chemin aisé à suivre, a fait donner à ce tout le nom d'une de ses parties le coeur. On reconnaît ainsi pourquoi le coeur est devenu synonyme de nos affections, pourquoi il a désigné la partie sentante et aimante de notre âme. C'est pour ces motifs que l'homme, en mourant, veut le donner et le transmettre, qu'un ami survivant est heureux de le recevoir et de le garder. Dira-t-on que cela rend compte seulement du passé, d'un temps où l'on se contentait d'erreurs? Qu'aujourd'hui la science a appris à renoncer à ces illusions? L'usage n'a point cessé. Il@ existe encore, et il faut dire, en ter-minant, pourquoi il persiste et persistera. Ceci tient au fond des choses et dépend de la nature humaine. L'homme n'est pas fait seulement d'intelligence et de raison, de cette raison dont il est fier et qu'obscurcit souvent la passion ou l'erreur. Il a en lui deux parties, non séparées mais différentes. L'une silencieuse, froide et immobile, que l'on n'aperçoit que par réflexion. Elle est dans la tête, ainsi que le disaient déjà Pythagore et Platon, enfermée dans la boîte du crâne c'est l'esprit. Il y en a une autre qui est comme étendue partout, qui est mêlée intimement à notre corps, infusée dans nos organes, qui se trahit par des manifestations externes, avec laquelle nous vivons et même nous voulons vivre, parce que nous sentons qu'elle est trempée dans notre sang, mêlée à notre chair c'est le sentiment. Pour le désigner, il fallait un nom. On a dit le plus souvent le coeur on dit quel-quefois les entrailles. Qu'importe que le nom ne représente pas la vérité absolue ! C'était impossible. Mais il indique la différence 1 Pour dire encore une fois toute la liaison qui est entre le cerveau et l'estomac, rappelons que l'on vomit dans l'apoplexie, dans les convulsio@ns que la méningite, cette terrible maladie de l'enfance, s'annonce par des vomissements incoercibles. | Il- existe encore, et il faut dire, en ter-minant, pourquoi il persiste et persistera. | Il existe encore, et il faut dire, en ter-minant, pourquoi il persiste et persistera. | 1 | 0.011765 | 0.055556 |
737.txt | 1,858 | 24 CE QU'ON PEUT VOill DANS UNE RUE . ce côté. Ce qu'il y possédait de dépendances n'avait point de communications avec l'intérieur, et la porte du jardin pré-sentait toutes les apparences d'une issue condamnée. Quant à la ruelle, elle était affligeante à voir et faisait peu d'hon-neur à la vigilance de l'autorité. On y marchait dans une boue liquide, plus digne d'un marécage que d'une voie clas-sée et prélevant sa quote-part des deniers municipaux. J'eus quelque peine à m'y frayer un chemin, et un instant je mis en délibération si je pousserais plus loin mes recher-ches. Comment supposer qu'un être vivant se fût engagé de , nuit dans des fondrières où, en plein jour, je n'avançais qu'avec effort? Là-dessus j'allais renoncer, lorsqu'une cir-constance me frappa. Vers la gauche de la ruelle et au pied même du mur se montraient des empreintes toutes récentes je les suivis elles aboutissaient à la porte du jardin. C'était un premier indice bientôt j'en recueillis ou crus en recueillir d'autres. L'imagination arrange volontiers les faits au gré de ses soupçons ou de ses désirs. Quoique le terrain eût été lavé par l'orage, il gardait, par intervalles, et sur toute l'éten-due où ces empreintes subsistaient, une couleur violacée à laquelle il était difficile d'assigner des causes naturelles. L'eau elle-même, dont çà et là il restait des flaques, n'avait pas -cette teinte bourbeuse qu'elle acquiert en délayant les ter-rains elle était foncée, rougeâtre, presque sanguinolente. Ces détails, insignifiants pour d'autres, prenaient à mes yeux le caractère d'autant de découvertes et devenaient des motifs d'encouragement à pousser plus loin les choses. Un examen attentif de l'issue m'apporta un surcroît de preuves. J'ai dit qu'elle s'ouvrait rarement tout donnait lieu de penser qu'après une longue inaction, elle s'était ouverte dans la nuit même. Des éclats de bois, des débris de plâtre attestaient le fait la porte n'avait cédé qu'à une pression violente. Puis, sur les marches, existaient des signes non équivoques d'un travail récent la dalle avait été nettoyée à grande®eau, et, dans les grains de la pierre, on pouvait dis-tinguer ces tons rougeâtres qui déjà m'avaient frappé, et qui semblaient former comme une ligne ininterrompue jusque dans l'intérieur du jardin. Si j'avais pu pénétrer de ce côté, sans doute la démonstration eût été complète, et l'évidence des charges pleinement établie. Malheureusement cet acte | 24 CE QU'ON PEUT VOill DANS UNE RUE . ce côté. Ce qu'il y possédait de dépendances n'avait point de communications avec l'intérieur, et la porte du jardin pré-sentait toutes les apparences d'une issue condamnée. Quant à la ruelle, elle était affligeante à voir et faisait peu d'hon-neur à la vigilance de l'autorité. On y marchait dans une boue liquide, plus digne d'un marécage que d'une voie clas-sée et prélevant sa quote-part des deniers municipaux. J'eus quelque peine à m'y frayer un chemin, et un instant je mis en délibération si je pousserais plus loin mes recher-ches. Comment supposer qu'un être vivant se fût engagé de , nuit dans des fondrières où, en plein jour, je n'avançais qu'avec effort@? Là-dessus j'allais renoncer, lorsqu'une cir-constance me frappa. Vers la gauche de la ruelle et au pied même du mur se montraient des empreintes toutes récentes je les suivis elles aboutissaient à la porte du jardin. C'était un premier indice bientôt j'en recueillis ou crus en recueillir d'autres. L'imagination arrange volontiers les faits au gré de ses soupçons ou de ses désirs. Quoique le terrain eût été lavé par l'orage, il gardait, par intervalles, et sur toute l'éten-due où ces empreintes subsistaient, une couleur violacée à laquelle il était difficile d'assigner des causes naturelles. L'eau elle-même, dont çà et là il restait des flaques, n'avait pas -cette teinte bourbeuse qu'elle acquiert en délayant les ter-rains elle était foncée, rougeâtre, presque sanguinolente. Ces détails, insignifiants pour d'autres, prenaient à mes yeux le caractère d'autant de découvertes et devenaient des motifs d'encouragement à pousser plus loin les choses. Un examen attentif de l'issue m'apporta un surcroît de preuves. J'ai dit qu'elle s'ouvrait rarement tout donnait lieu de penser qu'après une longue inaction, elle s'était ouverte dans la nuit même. Des éclats de bois, des débris de plâtre attestaient le fait la porte n'avait cédé qu'à une pression violente. Puis, sur les marches, existaient des signes non équivoques d'un travail récent la dalle avait été nettoyée à grande®eau, et, dans les grains de la pierre, on pouvait dis-tinguer ces tons rougeâtres qui déjà m'avaient frappé, et qui semblaient former comme une ligne ininterrompue jusque dans l'intérieur du jardin. Si j'avais pu pénétrer de ce côté, sans doute la démonstration eût été complète, et l'évidence des charges pleinement établie. Malheureusement cet acte | 24 CE QU'ON PEUT VOI@R DANS UNE RUE@. ce côté. Ce qu'il y possédait de dépendances n'avait point de communications avec l'intérieur, et la porte du jardin pré-sentait toutes les apparences d'une issue condamnée. Quant à la ruelle, elle était affligeante à voir et faisait peu d'hon-neur à la vigilance de l'autorité. On y marchait dans une boue liquide, plus digne d'un marécage que d'une voie clas-sée et prélevant sa quote-part des deniers municipaux. J'eus quelque peine à m'y frayer un chemin, et un instant je mis en délibération si je pousserais plus loin mes recher-ches. Comment supposer qu'un être vivant se fût engagé dede nuit dans des fondrières où, en plein jour, je n'avançais qu'avec effort ? Là-dessus j'allais renoncer, lorsqu'une cir-constance me frappa. Vers la gauche de la ruelle et au pied même du mur se montraient des empreintes toutes récentes je les suivis elles aboutissaient à la porte du jardin. C'était un premier indice bientôt j'en recueillis ou crus en recueillir d'autres. L'imagination arrange volontiers les faits au gré de ses soupçons ou de ses désirs. Quoique le terrain eût été lavé par l'orage, il gardait, par intervalles, et sur toute l'éten-due où ces empreintes subsistaient, une couleur violacée à laquelle il était difficile d'assigner des causes naturelles. L'eau elle-même, dont çà et là il restait des flaques, n'avait pas @cette teinte bourbeuse qu'elle acquiert en délayant les ter-rains elle était foncée, rougeâtre, presque sanguinolente. Ces détails, insignifiants pour d'autres, prenaient à mes yeux le caractère d'autant de découvertes et devenaient des motifs d'encouragement à pousser plus loin les choses. Un examen attentif de l'issue m'apporta un surcroît de preuves. J'ai dit qu'elle s'ouvrait rarement tout donnait lieu de penser qu'après une longue inaction, elle s'était ouverte dans la nuit même. Des éclats de bois, des débris de plâtre attestaient le fait la porte n'avait cédé qu'à une pression violente. Puis, sur les marches, existaient des signes non équivoques d'un travail récent la dalle avait été nettoyée à grande eau, et, dans les grains de la pierre, on pouvait dis-tinguer ces tons rougeâtres qui déjà m'avaient frappé, et qui semblaient former comme une ligne ininterrompue jusque dans l'intérieur du jardin. Si j'avais pu pénétrer de ce côté, sans doute la démonstration eût été complète, et l'évidence des charges pleinement établie. Malheureusement cet acte | J'eus quelque peine à m'y frayer un chemin, et un instant je mis en délibération si je pousserais plus loin mes recher-ches. | J'eus quelque peine à m'y frayer un chemin, et un instant je mis en délibération si je pousserais plus loin mes recher-ches. | 0 | 0 | 0 |
169.txt | 1,864 | -188 -Qui ne sait pas faire d'abstinence Sait mal goûter la volupté, Et qui craint trop la pauvreté N'est pas digue de l'opulence. On était en plein quartier d'hiver. Le roi pré-parait sa campagne de Fontenoy avec une ardeur juvénile et brillante il avait goûté de la vie des camps et il y prenait un glorieux plaisir comme tous les caractères élevés Louis XV passait les re-vues de sa maison dans la plaine Satory quelques tableaux de Van der Meulen 1 , reproduisent ces splendides troupes gardes Françaises et Suisses, mousquetaires, chevaux-legers, gens d'armes aux costumes variés et scintillants. Le roi aimait à multiplier ces visites à sa noblesse armée. Richelieu, Soubise, d'Àyen avaient repris leur poste d'amitié auprès de Louis XV, et la causerie habituelle portait toujours sur la duchesse de Châteauroux n'était-ce pas l'amie la plus exaltée dans les idées de l'honneur et dé la gloire? seule elle avait inspiré de nobles et généreuses pensées au roi elle pouvait ressaisir cette couronne de roses et de lauriers qu'elle avait tressée sur le front de Louis XV. On espérait donc son prochain retour lorsque tout à coup la jeune duchesse fut 1 Ces tableaux sont conservés dans les galeries de Ver-sailles Les revues de la maison du Roi se passèrent plus tard dans la plaine des Sablons. | -188 -Qui ne sait pas faire d'abstinence Sait mal goûter la volupté, Et qui craint trop la pauvreté N'est pas digue de l'opulence. On était en plein quartier d'hiver. Le roi pré-parait sa campagne de Fontenoy avec une ardeur juvénile et brillante il avait goûté de la vie des camps et il y prenait un glorieux plaisir comme tous les caractères élevés Louis XV passait les re-vues de sa maison dans la plaine Satory quelques tableaux de Van der Meulen 1 , reproduisent ces splendides troupes gardes Françaises et Suisses, mousquetaires, chevaux-legers, gens d'armes aux costumes variés et scintillants. Le roi aimait à multiplier ces visites à sa noblesse armée. Richelieu, Soubise, d'Àyen avaient repris leur poste d'amitié auprès de Louis XV, et la causerie habituelle portait toujours sur la duchesse de Châteauroux n'était-ce pas l'amie la plus exaltée dans les idées de l'honneur et dé la gloire? seule elle avait inspiré de nobles et généreuses pensées au roi elle pouvait ressaisir cette couronne de roses et de lauriers qu'elle avait tressée sur le front de Louis XV. On espérait donc son prochain retour lorsque tout à coup la jeune duchesse fut@@@@@@@ 1 Ces tableaux sont conservés dans les galeries de Ver-sailles Les revues de la maison du Roi se passèrent plus tard dans la plaine des Sablons. | -188 -Qui ne sait pas faire d'abstinence Sait mal goûter la volupté, Et qui craint trop la pauvreté N'est pas digne de l'opulence. On était en plein quartier d'hiver. Le roi pré-parait sa campagne de Fontenoy avec une ardeur juvénile et brillante il avait goûté de la vie des camps et il y prenait un glorieux plaisir comme tous les caractères élevés Louis XV passait les re-vues de sa maison dans la plaine Satory quelques tableaux de Van der Meulen 1 , reproduisent ces splendides troupes gardes Françaises et Suisses, mousquetaires, chevaux-legers, gens d'armes aux costumes variés et scintillants. Le roi aimait à multiplier ces visites à sa noblesse armée. Richelieu, Soubise, d'Ayen avaient repris leur poste d'amitié auprès de Louis XV, et la causerie habituelle portait toujours sur la duchesse de Châteauroux n'était-ce pas l'amie la plus exaltée dans les idées de l'honneur et de la gloire? seule elle avait inspiré de nobles et généreuses pensées au roi elle pouvait ressaisir cette couronne de roses et de lauriers qu'elle avait tressée sur le front de Louis XV. On espérait donc son prochain retour lorsque tout à coup la jeune duchesse fut -188 - 1 Ces tableaux sont conservés dans les galeries de Ver-sailles Les revues de la maison du Roi se passèrent plus tard dans la plaine des Sablons. | Richelieu, Soubise, d'Àyen avaient repris leur poste d'amitié auprès de Louis XV, et la causerie habituelle portait toujours sur la duchesse de Châteauroux n'était-ce pas l'amie la plus exaltée dans les idées de l'honneur et dé la gloire? | Richelieu, Soubise, d'Ayen avaient repris leur poste d'amitié auprès de Louis XV, et la causerie habituelle portait toujours sur la duchesse de Châteauroux n'était-ce pas l'amie la plus exaltée dans les idées de l'honneur et de la gloire? | 2 | 0.008403 | 0.047619 |
799.txt | 1,858 | 96 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. maison, et n'y trouva plus de serviteurs dévoués, mais elle s'y vit enchaînée dans ses propres actes, dans ses propres mou-vements elle ne disposait plus d'elle-même, elle ne s'appar-tenait plus. Se levait elle? elle trouvait Pulchérie à ses côtés. Faisait-elle un pas? elle l'avait sur ses talons. Qui voyait la femme, voyait la soeur l'une n'allait jamais sans l'autre. Au jardin, dans les salons, en haut, en bas, toujours elles mar-chaient de compagnie, comme ces navires qui, en temps d'hostilités, vont de conserve et se gardent réciproquement. Quelque portée que fût Pulchérie aux airs bourrus, quand elle s'abandonnait à ses instincts naturels, elle réussit cette fois à so vaincre, et prit un masque afin de mieux assurer l'effet de ses coups. Il lui en coûtait sans doute mais c'est à ce prix que la puissance s'acquiert et se maintient. Elle af-fecta donc un beau zèle pour tout ce qui regardait Clémence, se prodigua en témoignages d'affection montra tîe l'intérêt pour les plus petites choses, et donna l'amitié pour déguise-ment à ses impitoyables assiduités. Son grand cheval de ba--taille était la santé de la jeune femme, et elle s'en autorisait pour pousser les choses jusqu'aux plus tyranniques inquisi-tions. Puis c'était des remarques à tout propos les moindres vétilles devenaient de très-grosses affaires. Un rhume, si léger qu'il fût, prenait des proportions inouïes, des yeux cernés étaient l'objet de commentaires sans fin. Chaque jour aménait une découverte de ce genre et des réflexions à l'ap-pui. Clémence était pâle, Clémence ne mangeait pas assez, Clémence ne se soignait pas comme elle l'aurait dû, Clé-mence avait tort de ne pas se vêtir plus chaudement. Jamais créature ne fut mieux assassinée à coups d'épingle, et tout cela avec des formes et un ton mielleux qui y ajoutaient d'in-tolérables raffinements. Pulchérie avait trouvé, pour dire ma soeur, un accent au moins aussi curieux que pour dire - mon frère, et marqué au coin de la tendresse la plus déso-bligeante que l'on puisse imaginer. La comtesse, dès le premier jour, comprit le sort qui l'at-tendait elle était vouée à un lent martyre, où le fiel et l'ab-sinthe ne lui manqueraient pas. Elle se résigna qu'aurait-elle pu faire, si ce n'est de se résigner? Où trouver un refuge, un appui? Les débris de sa famille étaient réunis à l'hôtel Montréal elle ne pouvait aller ailleurs, ni sans éclat, ni sans | 96 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. maison, et n'y trouva plus de serviteurs dévoués, mais elle s'y vit enchaînée dans ses propres actes, dans ses propres mou-vements elle ne disposait plus d'elle-même, elle ne s'appar-tenait plus. Se levait elle@? elle trouvait Pulchérie à ses côtés. Faisait-elle un pas@? elle l'avait sur ses talons. Qui voyait la femme, voyait la soeur l'une n'allait jamais sans l'autre. Au jardin, dans les salons, en haut, en bas, toujours elles mar-chaient de compagnie, comme ces navires qui, en temps d'hostilités, vont de conserve et se gardent réciproquement. Quelque portée que fût Pulchérie aux airs bourrus, quand elle s'abandonnait à ses instincts naturels, elle réussit cette fois à so vaincre, et prit un masque afin de mieux assurer l'effet de ses coups. Il lui en coûtait sans doute mais c'est à ce prix que la puissance s'acquiert et se maintient. Elle af-fecta donc un beau zèle pour tout ce qui regardait Clémence, se prodigua en témoignages d'affection@ montra tîe l'intérêt pour les plus petites choses, et donna l'amitié pour déguise-ment à ses impitoyables assiduités. Son grand cheval de ba--taille était la santé de la jeune femme, et elle s'en autorisait pour pousser les choses jusqu'aux plus tyranniques inquisi-tions. Puis c'était des remarques à tout propos les moindres vétilles devenaient de très-grosses affaires. Un rhume, si léger qu'il fût, prenait des proportions inouïes, des yeux cernés étaient l'objet de commentaires sans fin. Chaque jour aménait une découverte de ce genre et des réflexions à l'ap-pui. Clémence était pâle, Clémence ne mangeait pas assez, Clémence ne se soignait pas comme elle l'aurait dû, Clé-mence avait tort de ne pas se vêtir plus chaudement. Jamais créature ne fut mieux assassinée à coups d'épingle, et tout cela avec des formes et un ton mielleux qui y ajoutaient d'in-tolérables raffinements. Pulchérie avait trouvé, pour dire ma soeur, un accent au moins aussi curieux que pour dire - mon frère, et marqué au coin de la tendresse la plus déso-bligeante que l'on puisse imaginer. La comtesse, dès le premier jour, comprit le sort qui l'at-tendait elle était vouée à un lent martyre, où le fiel et l'ab-sinthe ne lui manqueraient pas. Elle se résigna qu'aurait-elle pu faire, si ce n'est de se résigner@? Où trouver un refuge, un appui@? Les débris de sa famille étaient réunis à l'hôtel Montréal elle ne pouvait aller ailleurs, ni sans éclat, ni sans | 96 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. maison, et n'y trouva plus de serviteurs dévoués, mais elle s'y vit enchaînée dans ses propres actes, dans ses propres mou-vements elle ne disposait plus d'elle-même, elle ne s'appar-tenait plus. Se levait elle ? elle trouvait Pulchérie à ses côtés. Faisait-elle un pas ? elle l'avait sur ses talons. Qui voyait la femme, voyait la soeur l'une n'allait jamais sans l'autre. Au jardin, dans les salons, en haut, en bas, toujours elles mar-chaient de compagnie, comme ces navires qui, en temps d'hostilités, vont de conserve et se gardent réciproquement. Quelque portée que fût Pulchérie aux airs bourrus, quand elle s'abandonnait à ses instincts naturels, elle réussit cette fois à se vaincre, et prit un masque afin de mieux assurer l'effet de ses coups. Il lui en coûtait sans doute mais c'est à ce prix que la puissance s'acquiert et se maintient. Elle af-fecta donc un beau zèle pour tout ce qui regardait Clémence, se prodigua en témoignages d'affection, montra @de l'intérêt pour les plus petites choses, et donna l'amitié pour déguise-ment à ses impitoyables assiduités. Son grand cheval de ba-@taille était la santé de la jeune femme, et elle s'en autorisait pour pousser les choses jusqu'aux plus tyranniques inquisi-tions. Puis c'était des remarques à tout propos les moindres vétilles devenaient de très-grosses affaires. Un rhume, si léger qu'il fût, prenait des proportions inouïes, des yeux cernés étaient l'objet de commentaires sans fin. Chaque jour aménait une découverte de ce genre et des réflexions à l'ap-pui. Clémence était pâle, Clémence ne mangeait pas assez, Clémence ne se soignait pas comme elle l'aurait dû, Clé-mence avait tort de ne pas se vêtir plus chaudement. Jamais créature ne fut mieux assassinée à coups d'épingle, et tout cela avec des formes et un ton meilleux qui y ajoutaient d'in-tolérables raffinements. Pulchérie avait trouvé, pour dire ma soeur, un accent au moins aussi curieux que pour dire@@ mon frère, et marqué au coin de la tendresse la plus déso-bligeante que l'on puisse imaginer. La comtesse, dès le premier jour, comprit le sort qui l'at-tendait elle était vouée à un lent martyre, où le fiel et l'ab-sinthe ne lui manqueraient pas. Elle se résigna qu'aurait-elle pu faire, si ce n'est de se résigner ? Où trouver un refuge, un appui ? Les débris de sa famille étaient réunis à l'hôtel Montréal elle ne pouvait aller ailleurs, ni sans éclat, ni sans | Elle af-fecta donc un beau zèle pour tout ce qui regardait Clémence, se prodigua en témoignages d'affection montra tîe l'intérêt pour les plus petites choses, et donna l'amitié pour déguise-ment à ses impitoyables assiduités. | Elle af-fecta donc un beau zèle pour tout ce qui regardait Clémence, se prodigua en témoignages d'affection, montra de l'intérêt pour les plus petites choses, et donna l'amitié pour déguise-ment à ses impitoyables assiduités. | 3 | 0.013333 | 0.105263 |
435.txt | 1,891 | L'ÉPAGNEUL DE PONT-AUDEMER L'épagneul de Pont-Audemer est absolument différent de l'épagneul français celui-ci a une grosse tête lourde, le museau profond, le rein un peu long, plutôt faible, la cuisse plate. Le Pont-Audemer, au contraire, a la tête fine et pointue, le rein court, ar qué et vigoureux, l'épaule et les cuisses lrès..lllusclées. Un excellent dessin d'un type de cette race a paru dans le n° 38 de VAcclimatation de cette année, le portrait de Stop III, qui a figuré à l'Exposition de Paris 1889, ac-compagne notre description. Les particularités du Pont-Audemer sont en premier lieu sa huppe le poil de la tête, ras jusqu'au front, devient long et forme en frisant une forte huppe sur le haut de la tête, cette huppe se confond avec les poils des oreilles qui sont aussi généralement bouclés, et forme ainsi au chien comme une sorte de bonnet ruché autour de sa tête. En second lieu, il a de longues mèches de poils entre les doigts de pied, et souvent comme une sorte de frange bouclée sur les côtés. La véritable couleur du Pont-Audemer me parait être le marron et gris, mais j'en ai toujours connu de marron. Le poil doit être bouclé mais non frisé. Au moment du chan-gement de poil, la huppe disparaît elle disparaît égale-ment quand le chien a un peu de maladie de peau. Les jeunes chiens naissent blanc et marron, ce n'est guère qu'au bout de quinze jours que le gris apparaît dans le blanc. Quant à la huppe, il y en a qui l'ont au bout de quelques mois, et d'autres seulement à un an. La race des chiens Pont-Audemer doit certainement à son originalité d'exister encore c'est du reste un excellent chien, apte à toute les chasses, et il a même su s'attirer les sympathies de M. Bellecroix, qui n'aime cependant pas beaucoup les chiens français. Voici en effet ce qu'en dit cet écrivain dans les Chiens anglais et français Dans quelques-uns de nos départements du Nord, l'é-pagneul de Pont-Audemer a été également l'objet d'une faveur que justifient ses qualités d'excellent chien de bois et de marais. Quand j'aurai ajouté qu'il est de taille à tenir un rang honorable en plaine à côté de nos chiens français, on conviendra que nous sommes en présence d'un gaillard auquel il convient d'accorder une attention particulière. Et plus loin, il ajoute Quant aux qualités de chasse du Pont-Audemer, elles sont véritablement précieuses, et pour ma part je n'hésite pas à lui donner la préférence sur l'épagneul français. Plus rustique, plus vigoureux, plus ardent que l'épa-gneul, le Pont-Audemer possède les mêmes qualités l'in-telligence, la souplesse, la douceur les deux sont égale-ment de bons enfants, très faciles à manier. La quête du Pont-Audemer est plus vive, plus soute-nue que celle de l'épagneul français il arrête également bien. Pour la chasse à l'eau je le préfère de beaucoup à son rival dans les marais herbeux, où il faut qu'un chien déploie beaucoup de force et de fonds, j'ai vu souvent le second faiblir, le Pont-Audemer jamais c'est aussi un excellent chien de fourré, broussailleur, d'une intelligente activité, qui m'a souvent été précieux. J'ai vu des Pont-Audemer qui auraient pu rivaliser avec le cocker le plus ardent. Je suis très heureux de pouvoir publier cet éloge fait par | L'ÉPAGNEUL DE PONT-AUDEMER L'épagneul de Pont-Audemer est absolument différent de l'épagneul français celui-ci a une grosse tête lourde, le museau profond, le rein un peu long, plutôt faible, la cuisse plate. Le Pont-Audemer, au contraire, a la tête fine et pointue, le rein court, ar qué et vigoureux, l'épaule et les cuisses lrès..lllusclées. Un excellent dessin d'un type de cette race a paru dans le n° 38 de @VAcclimatation de cette année, le portrait de Stop III, qui a figuré à l'Exposition de Paris 1889, ac-compagne notre description. Les particularités du Pont-Audemer sont en premier lieu sa huppe le poil de la tête, ras jusqu'au front, devient long et forme en frisant une forte huppe sur le haut de la tête, cette huppe se confond avec les poils des oreilles qui sont aussi généralement bouclés, et forme ainsi au chien comme une sorte de bonnet ruché autour de sa tête. En second lieu, il a de longues mèches de poils entre les doigts de pied, et souvent comme une sorte de frange bouclée sur les côtés. La véritable couleur du Pont-Audemer me parait être le marron et gris, mais j'en ai toujours connu de marron. Le poil doit être bouclé mais non frisé. Au moment du chan-gement de poil, la huppe disparaît elle disparaît égale-ment quand le chien a un peu de maladie de peau. Les jeunes chiens naissent blanc et marron, ce n'est guère qu'au bout de quinze jours que le gris apparaît dans le blanc. Quant à la huppe, il y en a qui l'ont au bout de quelques mois, et d'autres seulement à un an. La race des chiens Pont-Audemer doit certainement à son originalité d'exister encore c'est du reste un excellent chien, apte à toute les chasses, et il @a même su s'attirer les sympathies de M. Bellecroix, qui n'aime cependant pas beaucoup les chiens français. Voici en effet ce qu'en dit cet écrivain dans les Chiens anglais et français Dans quelques-uns de nos départements du Nord, l'é-pagneul de Pont-Audemer a été également l'objet d'une faveur que justifient ses qualités d'excellent chien de bois et de marais. Quand j'aurai ajouté qu'il est de taille à tenir un rang honorable en plaine à côté de nos chiens français, on conviendra que nous sommes en présence d'un gaillard auquel il convient d'accorder une attention particulière. Et plus loin, il ajoute Quant aux qualités de chasse du Pont-Audemer, elles sont véritablement précieuses, et pour ma part je n'hésite pas à lui donner la préférence sur l'épagneul français. Plus rustique, plus vigoureux, plus ardent que l'épa-gneul, le Pont-Audemer possède les mêmes qualités l'in-telligence, la souplesse, la douceur les deux sont égale-ment de bons enfants, très faciles à manier. La quête du Pont-Audemer est plus vive, plus soute-nue que celle de l'épagneul français il arrête également bien. Pour la chasse à l'eau je le préfère de beaucoup à son rival dans les marais herbeux, où il faut qu'un chien déploie beaucoup de force et de fonds, j'ai vu souvent le second faiblir, le Pont-Audemer jamais c'est aussi un excellent chien de fourré, broussailleur, d'une intelligente activité, qui m'a souvent été précieux. J'ai vu des Pont-Audemer qui auraient pu rivaliser avec le cocker le plus ardent. Je suis très heureux de pouvoir publier cet éloge fait par | L'ÉPAGNEUL DE PONT-AUDEMER L'épagneul de Pont-Audemer est absolument différent de l'épagneul français celui-ci a une grosse tête lourde, le museau profond, le rein un peu long, plutôt faible, la cuisse plate. Le Pont-Audemer, au contraire, a la tête fine et pointue, le rein court, ar@qué et vigoureux, l'épaule et les cuisses très@@@ musclées. Un excellent dessin d'un type de cette race a paru dans le n° 38 de l'Acclimatation de cette année, le portrait de Stop III, qui a figuré à l'Exposition de Paris 1889, ac-compagne notre description. Les particularités du Pont-Audemer sont en premier lieu sa huppe le poil de la tête, ras jusqu'au front, devient long et forme en frisant une forte huppe sur le haut de la tête, cette huppe se confond avec les poils des oreilles qui sont aussi généralement bouclés, et forme ainsi au chien comme une sorte de bonnet ruché autour de sa tête. En second lieu, il a de longues mèches de poils entre les doigts de pied, et souvent comme une sorte de frange bouclée sur les côtés. La véritable couleur du Pont-Audemer me paraît être le marron et gris, mais j'en ai toujours connu de marron. Le poil doit être bouclé mais non frisé. Au moment du chan-gement de poil, la huppe disparaît elle disparaît égale-ment quand le chien a un peu de maladie de peau. Les jeunes chiens naissent blanc et marron. Ce n'est guère qu'au bout de quinze jours que le gris apparaît dans le blanc. Quant à la huppe, il y en a qui l'ont au bout de quelques mois, et d'autres seulement à un an. La race des chiens Pont-Audemer doit certainement à son originalité d'exister encore c'est du reste un excellent chien, apte à toute les chasses, et il la même su s'attirer les sympathies de M. Bellecroix, qui n'aime cependant pas beaucoup les chiens français. Voici en effet ce qu'en dit cet écrivain dans les Chiens anglais et français Dans quelques-uns de nos départements du Nord, l'é-pagneul de Pont-Audemer a été également l'objet d'une faveur que justifient ses qualités d'excellent chien de bois et de marais. Quand j'aurai ajouté qu'il est de taille à tenir un rang honorable en plaine à côté de nos chiens français, on conviendra que nous sommes en présence d'un gaillard auquel il convient d'accorder une attention particulière. Et plus loin, il ajoute Quant aux qualités de chasse du Pont-Audemer, elles sont véritablement précieuses, et pour ma part je n'hésite pas à lui donner la préférence sur l'épagneul français. Plus rustique, plus vigoureux, plus ardent que l'épa-gneul, le Pont-Audemer possède les mêmes qualités l'in-telligence, la souplesse, la douceur les deux sont égale-ment de bons enfants, très faciles à manier. La quête du Pont-Audemer est plus vive, plus soute-nue que celle de l'épagneul français il arrête également bien. Pour la chasse à l'eau je le préfère de beaucoup à son rival dans les marais herbeux, où il faut qu'un chien déploie beaucoup de force et de fonds, j'ai vu souvent le second faiblir, le Pont-Audemer jamais c'est aussi un excellent chien de fourré, broussailleur, d'une intelligente activité, qui m'a souvent été précieux. J'ai vu des Pont-Audemer qui auraient pu rivaliser avec le cocker le plus ardent. Je suis très heureux de pouvoir publier cet éloge fait par | La race des chiens Pont-Audemer doit certainement à son originalité d'exister encore c'est du reste un excellent chien, apte à toute les chasses, et il a même su s'attirer les sympathies de M. Bellecroix, qui n'aime cependant pas beaucoup les chiens français. | La race des chiens Pont-Audemer doit certainement à son originalité d'exister encore c'est du reste un excellent chien, apte à toute les chasses, et il la même su s'attirer les sympathies de M. Bellecroix, qui n'aime cependant pas beaucoup les chiens français. | 1 | 0.003846 | 0.021739 |
336.txt | 1,820 | 4o6 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES i, un effet tout contraire sur l'ame des gardes nationaux qui couvraient la place ils portaient à leurs chapeaux le pompon rouge et bleu . A l'aspect du drapeau, il ont Il poussé des cris de joie en élevanten l'air leurs armesqu'ils ont ensuite chargées. Nous avons vu un officier municipal en écliarpe aller de rang en rang, et parler à l'oreille des officiers. Glacés d'horreur , nous sommes retournés au Il Champ de la Fédération avertir nos frères de tout ce dont uous avions été les témoins. , Sans croire qu'ils en imposaient, on pensa qu'ils étaient dans l'erreur sur la destination de la force de loi, et l'on conclut qu'il n'était pas possible que l'on vînt disperser des citoyens qui exerçaient paisiblement les droits qui leur sont réservés par la constitution. On entend tout-à-coup le bruitdutambour , on se regarde les membres de diverses sociétés patriotiques s'assemblent ils allaient se retirer, quand ua orateur demande et dit Mes frères, que faisons-nous? On la loi martiale est, ou elle n'est pas dirigée contre nous si elle n'est pas dirigée contre nous, pourquoi nous sauver? Si elle est dirigée contre nous , attendons qu'elle soit publiée , et pour lors nous obéirons mais vous savez qu'on ne peut user de la force sans avoirfaittrois publications. Le peuple se rappelle qu'il était aux termes de la loi, et il demeure. Les batail-lons se présentent avec l'artillerie on pense qu'il y avait à peu près dix mille hommes. On connaît le Champ de la Fédération, on sait que c'est une plaine immense, que l'au-tel de la patrie est au milieu, que les glacis qui entourent la plaine sont coupés de distance en distance, pour faciliter des passages une partie de la troupe entre par l'extrémité du côté de l'École-Militaire , une autre par le passage qui se trouve un peu plus bas, une troisième par celui qui répond à la grande rue de Chaillot c'est là qu'était le drapeau rouge. A peine ceux qui étaient à l'autre , et il y en avait plus de quinze mille, l'eurent-ils aperçu, que l'on entend une | 4o6 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES i, un effet tout contraire sur l'ame des gardes nationaux qui couvraient la place ils portaient à leurs chapeaux le pompon rouge et bleu . A l'aspect du drapeau, il ont Il poussé des cris de joie en élevant@en l'air leurs armes@qu'ils ont ensuite chargées. Nous avons vu un officier municipal en écliarpe aller de rang en rang, et parler à l'oreille des officiers. Glacés d'horreur , nous sommes retournés au Il Champ de la Fédération avertir nos frères de tout ce dont uous avions été les témoins. , Sans croire qu'ils en imposaient, on pensa qu'ils étaient dans l'erreur sur la destination de la force de loi, et l'on conclut qu'il n'était pas possible que l'on vînt disperser des citoyens qui exerçaient paisiblement les droits qui leur sont réservés par la constitution. On entend tout-à-coup le bruit@du@tambour , on se regarde les membres de diverses sociétés patriotiques s'assemblent ils allaient se retirer, quand ua orateur demande et dit Mes frères, que faisons-nous? On la loi martiale est, ou elle n'est pas dirigée contre nous si elle n'est pas dirigée contre nous, pourquoi nous sauver? Si elle est dirigée contre nous , attendons qu'elle soit publiée , et pour lors nous obéirons mais vous savez qu'on ne peut user de la force sans avoir@fait@trois publications. Le peuple se rappelle qu'il était aux termes de la loi, et il demeure. Les batail-lons se présentent avec l'artillerie on pense qu'il y avait à peu près dix mille hommes. On connaît le Champ de la Fédération, on sait que c'est une plaine immense, que l'au-tel de la patrie est au milieu, que les glacis qui entourent la plaine sont coupés de distance en distance, pour faciliter des passages une partie de la troupe entre par l'extrémité du côté de l'École-Militaire , une autre par le passage qui se trouve un peu plus bas, une troisième par celui qui répond à la grande rue de Chaillot c'est là qu'était le drapeau rouge. A peine ceux qui étaient à l'autre , et il y en avait plus de quinze mille, l'eurent-ils aperçu, que l'on entend une | 4o6 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES@@@ un effet tout contraire sur l'ame des gardes nationaux qui couvraient la place ils portaient à leurs chapeaux le pompon rouge et bleu . A l'aspect du drapeau, il ont @@@poussé des cris de joie en élevant en l'air leurs armes qu'ils ont ensuite chargées. Nous avons vu un officier municipal en éc@hampe aller de rang en rang, et parler à l'oreille des officiers. Glacés d'horreur@, nous sommes retournés au@@@ Champ de la Fédération avertir nos frères de tout ce dont nous avions été les témoins.@@ Sans croire qu'ils en imposaient, on pensa qu'ils étaient dans l'erreur sur la destination de la force de loi, et l'on conclut qu'il n'était pas possible que l'on vînt disperser des citoyens qui exerçaient paisiblement les droits qui leur sont réservés par la constitution. On entend tout-à-coup le bruit du tambour@, on se regarde les membres de diverses sociétés patriotiques s'assemblent ils allaient se retirer, quand un orateur demande et dit Mes frères, que faisons-nous? Ou la loi martiale est, ou elle n'est pas dirigée contre nous si elle n'est pas dirigée contre nous, pourquoi nous sauver? Si elle est dirigée contre nous@, attendons qu'elle soit publiée@, et pour lors nous obéirons mais vous savez qu'on ne peut user de la force sans avoir fait trois publications. Le peuple se rappelle qu'il était aux termes de la loi, et il demeure. Les batail-lons se présentent avec l'artillerie on pense qu'il y avait à peu près dix mille hommes. On connaît le Champ de la Fédération, on sait que c'est une plaine immense, que l'au-tel de la patrie est au milieu, que les glacis qui entourent la plaine sont coupés de distance en distance, pour faciliter des passages une partie de la troupe entre par l'extrémité du côté de l'École-Militaire@, une autre par le passage qui se trouve un peu plus bas, une troisième par celui qui répond à la grande rue de Chaillot c'est là qu'était le drapeau rouge. A peine ceux qui étaient à l'autre@, et il y en avait plus de quinze mille, l'eurent-ils aperçu, que l'on entend une | On la loi martiale est, ou elle n'est pas dirigée contre nous si elle n'est pas dirigée contre nous, pourquoi nous sauver? | Ou la loi martiale est, ou elle n'est pas dirigée contre nous si elle n'est pas dirigée contre nous, pourquoi nous sauver? | 1 | 0.008197 | 0.04 |
628.txt | 1,886 | THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 167 Tous les traitements qu'elle avait suivis, loin de la soula-ger, avaient au contraire irrité la maladie. En lui tirant du sang on appauvrissait on affaiblissait l'organisme, et le' système nerveux s'irritait d'autant plus. Un jour, pendant que je me trouvais avec cette jeune personne dans un salon, elle eut une crise. Au cri que jeta sa mère, je demandai la permission de lui donner mes soins. Je passai dans une autre salle, et, quelques instants après, j'avais fait cesser l'accès, et elle reparaissait au salon calme et entièrement remise. Depuis longtemps elle ne dormait plus. Elle dormit cette nuit-là pendant douze heures d'un sommeil calme et forti-fiant, ce qui l'engagea à placer sa seule espérance dans le magnétisme. Le lendemain, 28 avril 1841, je la magnétisai complète-ment je la plongeai dans le sommeil magnétique. Je fis dis-paraître les douleurs de tête, je calmai les palpitations la douleur du côté disparut à la suite d'évacuations produites par l'eau magnétisée dans son somnambulisme, elle annonça une crise à heure fixe, à quelques jours de distance. Je la magnétisai un mois, elle eut pendant le traitement deux crises seulement. Mais depuis le 30 mai 1841, elle n'en a pas eu une seule. Aujourd'hui sa santé est devenue excel-lente, tous les petits accidents ont disparu avec les crises. Pour arriver à ce résultat, j'avais provoqué le sommeil, afin que tout l'organisme fùt entièrement envahi puis, pendant le sommeil, j'avais dirigé mon action sur le côté, à la place même où de vives douleurs se faisaient sentir, pen-sant qu'il pouvait y avoir un commencement de tumeur. Je m'étais appliqué à diriger le fluide sur ce point et à exécuter quelques passes pour entraîner j'avais posé la pointe de mes doigts, et effectué ensuite un mouvement de rotation en appuyant fortement. La douleur, après plusieurs magnéti-sations de ce genre, se calmait aussitôt mes doigts posés, et semblait descendre. Je la poursuivais,elle descendait dans l'aine, puis suivait le trajet des nerfs dans la cuisse et la jambe jusqu'au bout du pied. Ce fut à la quatrième séance de ce genre que la douleur | THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 167 Tous les traitements qu'elle avait suivis, loin de la soula-ger, avaient au contraire irrité la maladie. En lui tirant du sang on appauvrissait@ on affaiblissait l'organisme, et le' système nerveux s'irritait d'autant plus. Un jour, pendant que je me trouvais avec cette jeune personne dans un salon, elle eut une crise. Au cri que jeta sa mère, je demandai la permission de lui donner mes soins. Je passai dans une autre salle, et, quelques instants après, j'avais fait cesser l'accès, et elle reparaissait au salon calme et entièrement remise. Depuis longtemps elle ne dormait plus. Elle dormit cette nuit-là pendant douze heures d'un sommeil calme et forti-fiant, ce qui l'engagea à placer sa seule espérance dans le magnétisme. Le lendemain, 28 avril 1841, je la magnétisai complète-ment je la plongeai dans le sommeil magnétique. Je fis dis-paraître les douleurs de tête, je calmai les palpitations la douleur du côté disparut à la suite d'évacuations produites par l'eau magnétisée dans son somnambulisme, elle annonça une crise à heure fixe, à quelques jours de distance. Je la magnétisai un mois, elle eut pendant le traitement deux crises seulement. Mais depuis le 30 mai 1841, elle n'en a pas eu une seule. Aujourd'hui sa santé est devenue excel-lente, tous les petits accidents ont disparu avec les crises. Pour arriver à ce résultat, j'avais provoqué le sommeil, afin que tout l'organisme fùt entièrement envahi puis, pendant le sommeil, j'avais dirigé mon action sur le côté, à la place même où de vives douleurs se faisaient sentir, pen-sant qu'il pouvait y avoir un commencement de tumeur. Je m'étais appliqué à diriger le fluide sur ce point et à exécuter quelques passes pour entraîner j'avais posé la pointe de mes doigts, et effectué ensuite un mouvement de rotation en appuyant fortement. La douleur, après plusieurs magnéti-sations de ce genre, se calmait aussitôt mes doigts posés, et semblait descendre. Je la poursuivais,@elle descendait dans l'aine, puis suivait le trajet des nerfs dans la cuisse et la jambe jusqu'au bout du pied. Ce fut à la quatrième séance de ce genre que la douleur | THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 167 Tous les traitements qu'elle avait suivis, loin de la soula-ger, avaient au contraire irrité la maladie. En lui tirant du sang on appauvrissait, on affaiblissait l'organisme, et le@ système nerveux s'irritait d'autant plus. Un jour, pendant que je me trouvais avec cette jeune personne dans un salon, elle eut une crise. Au cri que jetá sa mère, je demandai la permission de lui donner mes soins. Je passai dans une autre salle, et, quelques instants après, j'avais fait cesser l'accès, et elle reparaissait au salon calme et entièrement remise. Depuis longtemps elle ne dormait plus. Elle dormit cette nuit-là pendant douze heures d'un sommeil calme et forti-fiant, ce qui l'engagea à placer sa seule espérance dans le magnétisme. Le lendemain, 28 avril 1841, je la magnétisai complète-ment je la plongeai dans le sommeil magnétique. Je fis dis-paraître les douleurs de tête, je calmai les palpitations la douleur du côté disparut à la suite d'évacuations produites par l'eau magnétisée dans son somnambulisme, elle annonça une crise à heure fixe, à quelques jours de distance. Je la magnétisai un mois, elle eut pendant le traitement deux crises seulement. Mais depuis le 30 mai 1841, elle n'en a pas eu une seule. Aujourd'hui sa santé est devenue excel-lente, tous les petits accidents ont disparu avec les crises. Pour arriver à ce résultat, j'avais provoqué le sommeil, afin que tout l'organisme fût entièrement envahi puis, pendant le sommeil, j'avais dirigé mon action sur le côté, à la place même où de vives douleurs se faisaient sentir, pen-sant qu'il pouvait y avoir un commencement de tumeur. Je m'étais appliqué à diriger le fluide sur ce point et à exécuter quelques passes pour entraîner j'avais posé la pointe de mes doigts, et effectué ensuite un mouvement de rotation en appuyant fortement. La douleur, après plusieurs magnéti-sations de ce genre, se calmait aussitôt mes doigts posés, et semblait descendre. Je la poursuivais, elle descendait dans l'aine, puis suivait le trajet des nerfs dans la cuisse et la jambe jusqu'au bout du pied. Ce fut à la quatrième séance de ce genre que la douleur | Au cri que jeta sa mère, je demandai la permission de lui donner mes soins. | Au cri que jetá sa mère, je demandai la permission de lui donner mes soins. | 1 | 0.013333 | 0.058824 |
336.txt | 1,820 | 4o6 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES i, un effet tout contraire sur l'ame des gardes nationaux qui couvraient la place ils portaient à leurs chapeaux le pompon rouge et bleu . A l'aspect du drapeau, il ont Il poussé des cris de joie en élevanten l'air leurs armesqu'ils ont ensuite chargées. Nous avons vu un officier municipal en écliarpe aller de rang en rang, et parler à l'oreille des officiers. Glacés d'horreur , nous sommes retournés au Il Champ de la Fédération avertir nos frères de tout ce dont uous avions été les témoins. , Sans croire qu'ils en imposaient, on pensa qu'ils étaient dans l'erreur sur la destination de la force de loi, et l'on conclut qu'il n'était pas possible que l'on vînt disperser des citoyens qui exerçaient paisiblement les droits qui leur sont réservés par la constitution. On entend tout-à-coup le bruitdutambour , on se regarde les membres de diverses sociétés patriotiques s'assemblent ils allaient se retirer, quand ua orateur demande et dit Mes frères, que faisons-nous? On la loi martiale est, ou elle n'est pas dirigée contre nous si elle n'est pas dirigée contre nous, pourquoi nous sauver? Si elle est dirigée contre nous , attendons qu'elle soit publiée , et pour lors nous obéirons mais vous savez qu'on ne peut user de la force sans avoirfaittrois publications. Le peuple se rappelle qu'il était aux termes de la loi, et il demeure. Les batail-lons se présentent avec l'artillerie on pense qu'il y avait à peu près dix mille hommes. On connaît le Champ de la Fédération, on sait que c'est une plaine immense, que l'au-tel de la patrie est au milieu, que les glacis qui entourent la plaine sont coupés de distance en distance, pour faciliter des passages une partie de la troupe entre par l'extrémité du côté de l'École-Militaire , une autre par le passage qui se trouve un peu plus bas, une troisième par celui qui répond à la grande rue de Chaillot c'est là qu'était le drapeau rouge. A peine ceux qui étaient à l'autre , et il y en avait plus de quinze mille, l'eurent-ils aperçu, que l'on entend une | 4o6 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES i, un effet tout contraire sur l'ame des gardes nationaux qui couvraient la place ils portaient à leurs chapeaux le pompon rouge et bleu . A l'aspect du drapeau, il ont Il poussé des cris de joie en élevant@en l'air leurs armes@qu'ils ont ensuite chargées. Nous avons vu un officier municipal en écliarpe aller de rang en rang, et parler à l'oreille des officiers. Glacés d'horreur , nous sommes retournés au Il Champ de la Fédération avertir nos frères de tout ce dont uous avions été les témoins. , Sans croire qu'ils en imposaient, on pensa qu'ils étaient dans l'erreur sur la destination de la force de loi, et l'on conclut qu'il n'était pas possible que l'on vînt disperser des citoyens qui exerçaient paisiblement les droits qui leur sont réservés par la constitution. On entend tout-à-coup le bruit@du@tambour , on se regarde les membres de diverses sociétés patriotiques s'assemblent ils allaient se retirer, quand ua orateur demande et dit Mes frères, que faisons-nous? On la loi martiale est, ou elle n'est pas dirigée contre nous si elle n'est pas dirigée contre nous, pourquoi nous sauver? Si elle est dirigée contre nous , attendons qu'elle soit publiée , et pour lors nous obéirons mais vous savez qu'on ne peut user de la force sans avoir@fait@trois publications. Le peuple se rappelle qu'il était aux termes de la loi, et il demeure. Les batail-lons se présentent avec l'artillerie on pense qu'il y avait à peu près dix mille hommes. On connaît le Champ de la Fédération, on sait que c'est une plaine immense, que l'au-tel de la patrie est au milieu, que les glacis qui entourent la plaine sont coupés de distance en distance, pour faciliter des passages une partie de la troupe entre par l'extrémité du côté de l'École-Militaire , une autre par le passage qui se trouve un peu plus bas, une troisième par celui qui répond à la grande rue de Chaillot c'est là qu'était le drapeau rouge. A peine ceux qui étaient à l'autre , et il y en avait plus de quinze mille, l'eurent-ils aperçu, que l'on entend une | 4o6 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES@@@ un effet tout contraire sur l'ame des gardes nationaux qui couvraient la place ils portaient à leurs chapeaux le pompon rouge et bleu . A l'aspect du drapeau, il ont @@@poussé des cris de joie en élevant en l'air leurs armes qu'ils ont ensuite chargées. Nous avons vu un officier municipal en éc@hampe aller de rang en rang, et parler à l'oreille des officiers. Glacés d'horreur@, nous sommes retournés au@@@ Champ de la Fédération avertir nos frères de tout ce dont nous avions été les témoins.@@ Sans croire qu'ils en imposaient, on pensa qu'ils étaient dans l'erreur sur la destination de la force de loi, et l'on conclut qu'il n'était pas possible que l'on vînt disperser des citoyens qui exerçaient paisiblement les droits qui leur sont réservés par la constitution. On entend tout-à-coup le bruit du tambour@, on se regarde les membres de diverses sociétés patriotiques s'assemblent ils allaient se retirer, quand un orateur demande et dit Mes frères, que faisons-nous? Ou la loi martiale est, ou elle n'est pas dirigée contre nous si elle n'est pas dirigée contre nous, pourquoi nous sauver? Si elle est dirigée contre nous@, attendons qu'elle soit publiée@, et pour lors nous obéirons mais vous savez qu'on ne peut user de la force sans avoir fait trois publications. Le peuple se rappelle qu'il était aux termes de la loi, et il demeure. Les batail-lons se présentent avec l'artillerie on pense qu'il y avait à peu près dix mille hommes. On connaît le Champ de la Fédération, on sait que c'est une plaine immense, que l'au-tel de la patrie est au milieu, que les glacis qui entourent la plaine sont coupés de distance en distance, pour faciliter des passages une partie de la troupe entre par l'extrémité du côté de l'École-Militaire@, une autre par le passage qui se trouve un peu plus bas, une troisième par celui qui répond à la grande rue de Chaillot c'est là qu'était le drapeau rouge. A peine ceux qui étaient à l'autre@, et il y en avait plus de quinze mille, l'eurent-ils aperçu, que l'on entend une | On entend tout-à-coup le bruitdutambour , on se regarde les membres de diverses sociétés patriotiques s'assemblent ils allaient se retirer, quand ua orateur demande et dit Mes frères, que faisons-nous? | On entend tout-à-coup le bruit du tambour, on se regarde les membres de diverses sociétés patriotiques s'assemblent ils allaient se retirer, quand un orateur demande et dit Mes frères, que faisons-nous? | 4 | 0.019802 | 0.085714 |
484.txt | 1,871 | UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 1.9 corps organisés. Ceux-ci se subdivisent en deux règnes le règne végétal et le règne animal. Chaque ordre comprend des embranchements, chaque embranchement des classes, chaque classe des familles, des tribus, des genres, des espèces et enfin l'espèce des variétés. Les variétés dérivent les unes des autres, par voie de génération, et peuvent aisément se transformer, en s'éloignant ou en se rapprochant du type primitif. Mais les règnes ne peuvent jamais se confondre, jamais les classes se transformer entre elles, jamais un genre donner naissance aux autres genres, ni une espèce à une autre espèce. Voil ce qui fait l'objet de l'en-seignement public dans les pays civilisés et ce qui est enseigné par les savants de toutes les nations, et ce qu'on regarde comme une loi de la nature. Ces notions sont fondées sur des observations des milliards de fois répétées depuis deux mille ans. Il n'y a pas une loi du monde physique, y compris la loi d'attraction, qui soit mieux constatée. Cependant, M. Darwin s'inscrit en contre. Mais à quel titre? Eh bien 1 c'est sans titre il ne présente que des conjectures et des hypothèses contre l'évidence. En effet, on use de l'hypothèse dans les cas douteux, obscurs, là où la science n'a pas encore porté le flambeau de ses lumières et de ses défi-nitions mais une hypothèse contre les choses constatées, cela ne s'est jamais vu, et est contraire à la marche des sciences d'observation. Faisons l'application de ces principes si simples, et voyons s'ils sont contredits par les trois agents invoqués par Darwin. Son premier agent est celui de la lutte struggle lor the life c'est un combat de l'être vivant contre tout ce qui arrête son essor. Ce principe est-il faux? Non, sans doute, s'il veut dire qu'un être orga-nisé naissant tend avec énergie vers son développement final, et lutte contre les obstacles qu'il rencontre et qui peuvent arrêter ce développement en sorte que, si les obstacles sont bien et facilement écartés, il pourra devenir le plus bel individu de son espèce. C'est cela qui se voit tous les jours. Mais ce principe est faux, si on prétend qu'un être organisé quelconque, placé à sa naissance même dans les conditions les plus favorables, aura un développement assez heureux pour sortir de son espèce ou donner quelque signe qu'il tend à s'élever au-dessus de son espèce. Perfectionner son espèce, • voilà une formule scientifique. Sortir de son espèce, même par tendance lente, mais observable, voilà ce qui est démenti par l'expérience. C'est de la pure fantaisie de savant. Voici le second principe la sélection. On suppose que des individus d'une même espèce, qui sont marqués par des singularités fortement ac-cusées, s'accouplent ensemble, et que leurs descendants réussissent à opérer des accouplements dans la même tendance , dans la même direction. M. Darwin conclut qu'on aura à la fin une modification tellement profonde que l'espèce sera changée. Si cela est, prouvez-le. Où sont vos exemples? Vous avez pu obtenir par la sélection des centaines de races de chiens, de pigeons, de chevaux, de boeufs. Mais montrez-nous des chevaux qui aient produit des boeufs, des chiens qui aient fourni des ânes, et des singes qui | UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 1.9 corps organisés. Ceux-ci se subdivisent en deux règnes le règne végétal et le règne animal. Chaque ordre comprend des embranchements, chaque embranchement des classes, chaque classe des familles, des tribus, des genres, des espèces et enfin l'espèce des variétés. Les variétés dérivent les unes des autres, par voie de génération, et peuvent aisément se transformer, en s'éloignant ou en se rapprochant du type primitif. Mais les règnes ne peuvent jamais se confondre, jamais les classes se transformer entre elles, jamais un genre donner naissance aux autres genres, ni une espèce à une autre espèce. Voil ce qui fait l'objet de l'en-seignement public dans les pays civilisés et ce qui est enseigné par les savants de toutes les nations, et ce qu'on regarde comme une loi de la nature. Ces notions sont fondées sur des observations des milliards de fois répétées depuis deux mille ans. Il n'y a pas une loi du monde physique, y compris la loi d'attraction, qui soit mieux constatée. Cependant, M. Darwin s'inscrit en contre. Mais à quel titre@? Eh bien 1 c'est sans titre il ne présente que des conjectures et des hypothèses contre l'évidence. En effet, on use de l'hypothèse dans les cas douteux, obscurs, là où la science n'a pas encore porté le flambeau de ses lumières et de ses défi-nitions mais une hypothèse contre les choses constatées, cela ne s'est jamais vu, et est contraire à la marche des sciences d'observation. Faisons l'application de ces principes si simples, et voyons s'ils sont contredits par les trois agents invoqués par Darwin. Son premier agent est celui de la lutte struggle lor the life c'est un combat de l'être vivant contre tout ce qui arrête son essor. Ce principe est-il faux@? Non, sans doute, s'il veut dire qu'un être orga-nisé naissant tend avec énergie vers son développement final, et lutte contre les obstacles qu'il rencontre et qui peuvent arrêter ce développement en sorte que, si les obstacles sont bien et facilement écartés, il pourra devenir le plus bel individu de son espèce. C'est cela qui se voit tous les jours. Mais ce principe est faux, si on prétend qu'un être organisé quelconque, placé à sa naissance même dans les conditions les plus favorables, aura un développement assez heureux pour sortir de son espèce ou donner quelque signe qu'il tend à s'élever au-dessus de son espèce. Perfectionner son espèce, • voilà une formule scientifique. Sortir de son espèce, même par tendance lente, mais observable, voilà ce qui est démenti par l'expérience. C'est de la pure fantaisie de savant. Voici le second principe la sélection. On suppose que des individus d'une même espèce, qui sont marqués par des singularités fortement ac-cusées, s'accouplent ensemble, et que leurs descendants réussissent à opérer des accouplements dans la même tendance , dans la même direction. M. Darwin conclut qu'on aura à la fin une modification tellement profonde que l'espèce sera changée. Si cela est, prouvez-le. Où sont vos exemples? Vous avez pu obtenir par la sélection des centaines de races de chiens, de pigeons, de chevaux, de boeufs. Mais montrez-nous des chevaux qui aient produit des boeufs, des chiens qui aient fourni des ânes, et des singes qui | UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 1@9 corps organisés. Ceux-ci se subdivisent en deux règnes le règne végétal et le règne animal. Chaque ordre comprend des embranchements, chaque embranchement des classes, chaque classe des familles, des tribus, des genres, des espèces et enfin l'espèce des variétés. Les variétés dérivent les unes des autres, par voie de génération, et peuvent aisément se transformer, en s'éloignant ou en se rapprochant du type primitif. Mais les règnes ne peuvent jamais se confondre, jamais les classes se transformer entre elles, jamais un genre donner naissance aux autres genres, ni une espèce à une autre espèce. Voil ce qui fait l'objet de l'en-seignement public dans les pays civilisés et ce qui est enseigné par les savants de toutes les nations, et ce qu'on regarde comme une loi de la nature. Ces notions sont fondées sur des observations des milliards de fois répétées depuis deux mille ans. Il n'y a pas une loi du monde physique, y compris la loi d'attraction, qui soit mieux constatée. Cependant, M. Darwin s'inscrit en contre. Mais à quel titre ? Eh bien ! c'est sans titre il ne présente que des conjectures et des hypothèses contre l'évidence. En effet, on use de l'hypothèse dans les cas douteux, obscurs, là où la science n'a pas encore porté le flambeau de ses lumières et de ses défi-nitions mais une hypothèse contre les choses constatées, cela ne s'est jamais vu, et est contraire à la marche des sciences d'observation. Faisons l'application de ces principes si simples, et voyons s'ils sont contredits par les trois agents invoqués par Darwin. Son premier agent est celui de la lutte struggle for the life c'est un combat de l'être vivant contre tout ce qui arrête son essor. Ce principe est-il faux ? Non, sans doute, s'il veut dire qu'un être orga-nisé naissant tend avec énergie vers son développement final, et lutte contre les obstacles qu'il rencontre et qui peuvent arrêter ce développement en sorte que, si les obstacles sont bien et facilement écartés, il pourra devenir le plus bel individu de son espèce. C'est cela qui se voit tous les jours. Mais ce principe est faux, si on prétend qu'un être organisé quelconque, placé à sa naissance même dans les conditions les plus favorables, aura un développement assez heureux pour sortir de son espèce ou donner quelque signe qu'il tend à s'élever au-dessus de son espèce. Perfectionner son espèce,@@ voilà une formule scientifique. Sortir de son espèce, même par tendance lente, mais observable, voilà ce qui est démenti par l'expérience. C'est de la pure fantaisie de savant. Voici le second principe la sélection. On suppose que des individus d'une même espèce, qui sont marqués par des singularités fortement ac-cusées, s'accouplent ensemble, et que leurs descendants réussissent à opérer des accouplements dans la même tendance@, dans la même direction. M. Darwin conclut qu'on aura à la fin une modification tellement profonde que l'espèce sera changée. Si cela est, prouvez-le. Où sont vos exemples? Vous avez pu obtenir par la sélection des centaines de races de chiens, de pigeons, de chevaux, de boeufs. Mais montrez-nous des chevaux qui aient produit des boeufs, des chiens qui aient fourni des ânes, et des singes qui | Ces notions sont fondées sur des observations des milliards de fois répétées depuis deux mille ans. | Ces notions sont fondées sur des observations des milliards de fois répétées depuis deux mille ans. | 0 | 0 | 0 |
793.txt | 1,858 | 88 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. rien de ce qui est la parure et l'attribut de cet âge. Lui par-lait-on? elle ne répondait qu'avec humeur. L'engageait-on à se mêler aux distractions communes, sa lèvre exprimait un superbe dédain. On ne pouvait rien dire ni faire qu'elle n'y trouvât un sujet de blâme. Elle était née pour la censure et la domination, comme d'autres le sont pour le plaisir et la gaieté. Volontiers, si on l'eût laissée libre, elle eût joué de la férule aussi faisait-on le vide autour d'elle et l'abandon-nait-on à ses tristes instincts. --Durant les dix années qu'elle passa dans les classes, elle eut le talent de ne pas se faire une amie, et de se rendre de plus en plus désagréable à ce qui l'entourait. En revanche, elle était de première force dans ses compositions, excellait dans piistoire et la géographie, et remportait tous les pre-miers prix d'analyse au concours annuel. Ce fut ainsi qu'elle acheva son éducation, chargée de couronnes, mais détestée à l'envi. Que faire d'un si brillant sujet lorsqu'il s'agit de son éta-blissement? Elle avait tous les dons, excepté celui de plaire. Sans beauté, sans grâce, sans argent, Pulchérie n'était pas d'un débouché facile, et les agréments de son caractère ne devaient guère y aider. D'elle-même, elle le comprit et se résigna elle demanda à demeurer, à titre de membre libre, dans la maison où elle avait été élevée. Cette position lui permettait d'appliquer aux nouvelles générations de pension-naires les restes de cette humeur dont elle avait été si pro-digue envers la sienne. L'âge et le célibat ne pouvaient qu'empirer cette disposition naturelle, et la porter à un degré inouï si bien que Pulchérie, parvenue à ses quarante ans, n'avait plus rien conservé de la créature sociable, et ne voyait en ce bas monde que des victimes à faire et des proies à dévorer. Voilà à quelle porte Sigismond vint frapper. Depuis long-temps, et à la suite de coups de griffe nombreux, il avait pour ainsi dire rompu avec sa soeur. Pour qu'il s'y exposât de nouveau, il fallait une urgence bien grande et de bien graves motifs. | 88 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. rien de ce qui est la parure et l'attribut de cet âge. Lui par-lait-on? elle ne répondait qu'avec humeur. L'engageait-on à se mêler aux distractions communes, sa lèvre exprimait un superbe dédain. On ne pouvait rien dire ni faire qu'elle n'y trouvât un sujet de blâme. Elle était née pour la censure et la domination, comme d'autres le sont pour le plaisir et la gaieté. Volontiers, si on l'eût laissée libre, elle eût joué de la férule aussi faisait-on le vide autour d'elle et l'abandon-nait-on à ses tristes instincts. --Durant les dix années qu'elle passa dans les classes, elle eut le talent de ne pas se faire une amie, et de se rendre de plus en plus désagréable à ce qui l'entourait. En revanche, elle était de première force dans ses compositions, excellait dans @piistoire et la géographie, et remportait tous les pre-miers prix d'analyse au concours annuel. Ce fut ainsi qu'elle acheva son éducation, chargée de couronnes, mais détestée à l'envi. Que faire d'un si brillant sujet lorsqu'il s'agit de son éta-blissement? Elle avait tous les dons, excepté celui de plaire. Sans beauté, sans grâce, sans argent, Pulchérie n'était pas d'un débouché facile, et les agréments de son caractère ne devaient guère y aider. D'elle-même, elle le comprit et se résigna elle demanda à demeurer, à titre de membre libre, dans la maison où elle avait été élevée. Cette position lui permettait d'appliquer aux nouvelles générations de pension-naires les restes de cette humeur dont elle avait été si pro-digue envers la sienne. L'âge et le célibat ne pouvaient qu'empirer cette disposition naturelle, et la porter à un degré inouï si bien que Pulchérie, parvenue à ses quarante ans, n'avait plus rien conservé de la créature sociable, et ne voyait en ce bas monde que des victimes à faire et des proies à dévorer. Voilà à quelle porte Sigismond vint frapper. Depuis long-temps, et à la suite de coups de griffe nombreux, il avait pour ainsi dire rompu avec sa soeur. Pour qu'il s'y exposât de nouveau, il fallait une urgence bien grande et de bien graves motifs. | 88 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. rien de ce qui est la parure et l'attribut de cet âge. Lui par-lait-on? elle ne répondait qu'avec humeur. L'engageait-on à se mêler aux distractions communes, sa lèvre exprimait un superbe dédain. On ne pouvait rien dire ni faire qu'elle n'y trouvât un sujet de blâme. Elle était née pour la censure et la domination, comme d'autres le sont pour le plaisir et la gaieté. Volontiers, si on l'eût laissée libre, elle eût joué de la férule aussi faisait-on le vide autour d'elle et l'abandon-nait on à ses tristes instincts. @@Durant les dix années qu'elle passa dans les classes, elle eut le talent de ne pas se faire une amie, et de se rendre de plus en plus désagréable à ce qui l'entourait. En revanche, elle était de première force dans ses compositions, excellait dans l'histoire et la géographie, et remportait tous les pre-miers prix d'analyse au concours annuel. Ce fut ainsi qu'elle acheva son éducation, chargée de couronnes, mais détestée à l'envi. Que faire d'un si brillant sujet lorsqu'il s'agit de son éta-blissement? Elle avait tous les dons, excepté celui de plaire. Sans beauté, sans grâce, sans argent, Pulchérie n'était pas d'un débouché facile, et les agréments de son caractère ne devaient guère y aider. D'elle-même, elle le comprit et se résigna elle demanda à demeurer, à titre de membre libre, dans la maison où elle avait été élevée. Cette position lui permettait d'appliquer aux nouvelles générations de pension-naires les restes de cette humeur dont elle avait été si pro-digue envers la sienne. L'âge et le célibat ne pouvaient qu'empirer cette disposition naturelle, et la porter à un degré inouï si bien que Pulchérie, parvenue à ses quarante ans, n'avait plus rien conservé de la créature sociable, et ne voyait en ce bas monde que des victimes à faire et des proies à dévorer. Voilà à quelle porte Sigismond vint frapper. Depuis long-temps, et à la suite de coups de griffe nombreux, il avait pour ainsi dire rompu avec sa soeur. Pour qu'il s'y exposât de nouveau, il fallait une urgence bien grande et de bien graves motifs. | Cette position lui permettait d'appliquer aux nouvelles générations de pension-naires les restes de cette humeur dont elle avait été si pro-digue envers la sienne. | Cette position lui permettait d'appliquer aux nouvelles générations de pension-naires les restes de cette humeur dont elle avait été si pro-digue envers la sienne. | 0 | 0 | 0 |
218.txt | 1,857 | VIE DE L'ABBE NICOLLE 57 tion dont l'honore le Souverain, et il osa espérer que par lui Dieu bénirait de nouveaux efforts il les.fit. Trop heureux de pouvoir user de son crédit pour soulager de si nobles douleurs, M. Nicolle s'empressa d'accéder aux désirs du prélat Dieu était avec lui. Aussitôt il fit à l'Empereur une' demande propre à émouvoir sa charité, et Dieu donna à celle requête un plein succès. Le coeur du bienfaisant archevêque s'épanche alors en tendres sentiments de gratitude. Constance, 15 septembre 1797. Je ne puis me refuser, monsieur l'abbé, la satis-faction de vous exprimer personnellement et directe-ment ma profonde reconnaissance des démarches que vous avez bien voulu faire pour le succès des demandes que nous avons pris la liberté de faire à Sa Majesté l'Empereur, pour obtenir de sa munificence des se-cours pour nos malheureux Français de tout état et de toute condition. M. le Riche, mon secrétaire, ne vous a pas laissé ignorer toute la confiance que j'ai pla-cée dans votre sagesse et votre zèle elle est, j'ose vous l'assurer, bien sincère et bien entière. Personne ne rend plus de justice que moi à vos précieuses qualités. Après ces paroles si douces, le saint archevêque lui annonce l'arrivée à Saint-Pétersbourg de deux prê-très dont il sait, dit-il, le courage, le zèle et le mérite ce sont MM. Gohier et Fromont. Il leur est enjoint | VIE DE L'ABBE NICOLLE 57 tion dont l'honore le Souverain, et il osa espérer que par lui Dieu bénirait de nouveaux efforts il les.fit. Trop heureux de pouvoir user de son crédit pour soulager de si nobles douleurs, M. Nicolle s'empressa d'accéder aux désirs du prélat Dieu était avec lui. Aussitôt il fit à l'Empereur une' demande propre à émouvoir sa charité, et Dieu donna à celle requête un plein succès. Le coeur du bienfaisant archevêque s'épanche alors en tendres sentiments de gratitude. Constance, 15 septembre 1797. Je ne puis me refuser, monsieur l'abbé, la satis-@faction de vous exprimer personnellement et directe-@ment ma profonde reconnaissance des démarches que vous avez bien voulu faire pour le succès des demandes que nous avons pris la liberté de faire à Sa Majesté l'Empereur, pour obtenir de sa munificence des se-@cours pour nos malheureux Français de tout état et de toute condition. M. le Riche, mon secrétaire, ne vous a pas laissé ignorer toute la confiance que j'ai pla-@cée dans votre sagesse et votre zèle elle est, j'ose vous l'assurer, bien sincère et bien entière. Personne ne rend plus de justice que moi à vos précieuses qualités. Après ces paroles si douces, le saint archevêque lui annonce l'arrivée à Saint-Pétersbourg de deux prê-@très dont il sait, dit-il, le courage, le zèle et le mérite ce sont MM. Gohier et Fromont. Il leur est enjoint | VIE DE L'ABBE NICOLLE 57 tion dont l'honore le Souverain, et il osa espérer que par lui Dieu bénirait de nouveaux efforts il les fit. Trop heureux de pouvoir user de son crédit pour soulager de si nobles douleurs, M. Nicolle s'empressa d'accéder aux désirs du prélat Dieu était avec lui. Aussitôt il fit à l'Empereur une@ demande propre à émouvoir sa charité, et Dieu donna à celle requête un plein succès. Le coeur du bienfaisant archevêque s'épanche alors en tendres sentiments de gratitude. Constance, 15 septembre 1797. Je ne puis me refuser, monsieur l'abbé, la satis- faction de vous exprimer personnellement et directe- ment ma profonde reconnaissance des démarches que vous avez bien voulu faire pour le succès des demandes que nous avons pris la liberté de faire à Sa Majesté l'Empereur, pour obtenir de sa munificence des se- cours pour nos malheureux Français de tout état et de toute condition. M. le Riche, mon secrétaire, ne vous a pas laissé ignorer toute la confiance que j'ai pla- cée dans votre sagesse et votre zèle elle est, j'ose vous l'assurer, bien sincère et bien entière. Personne ne rend plus de justice que moi à vos précieuses qualités. Après ces paroles si douces, le saint archevêque lui annonce l'arrivée à Saint-Pétersbourg de deux prê- très dont il sait, dit-il, le courage, le zèle et le mérite ce sont MM. Gohier et Fromont. Il leur est enjoint | VIE DE L'ABBE NICOLLE 57 tion dont l'honore le Souverain, et il osa espérer que par lui Dieu bénirait de nouveaux efforts il les.fit. | VIE DE L'ABBE NICOLLE 57 tion dont l'honore le Souverain, et il osa espérer que par lui Dieu bénirait de nouveaux efforts il les fit. | 1 | 0.007519 | 0.037037 |
851.txt | 1,858 | 458 CE QU'ON- PEUT VOIR DANS UNE RUE. race éteinte. Autant Ludovic attachait de prix au commerce des anciens jurisconsultes, autant Melchior en faisait boiimar-ché. Là-dessus son opinion était des plus fermes que l'on pût voir, et il avait à l'appui des arguments d'un tour original. Il prétendait que Justinien était un vieux ladre, un cuistre et rien de plus que ses Codes si vantés n'avaient été imaginés que dans l'intérêt des grands propriétaires, ce qui les rendait indignes de l'attention d'un être pensant. Il ajoutait que cet empereur abusait du droit qu'a tout homme dé faire parler de lui, et qu'il était temps de protester contre cette réputation usurpée qu'après tout, rien n'était plus ridicule que de se meubler la tête de billevesées inventées il y a quinze cents ans, et de se composer un habit avec des loques empruntées aux Grecs et aux Romains. De.là cette conclusion que tous les bouquins du monde ne valent pas une pipe. On devine où peut conduire un système aussi ingénieux, et Melchior n'en démordit pas. Peu lui importait de rester à l'état de fruit sec et de voir se succéder les générations des écoles il n'était pas courtisan du succès et mettait les hon-neurs de la licence bien au-dessous des chevrons 4e l'étu-diant. Sa pôsition n'était d'ailleurs ni sans gloire, ni sans éclat il devenait, dans la carrière de l'enseignement, une exception dé plus en plus caractérisée qu'il y persistàt quelques années encore , et il fondait un parti, une école dans l'école, il inaugurait un droit nouveau. Que de schis-mes n'ont pas commencé autrement! Chaque pipe qu'il fumait était une insulte aux vieilles méthodes et un sa-crifice aux réformes entrevues il y mettrait le temps et le tabac qu'il faudrait, mais il resterait fidèle à sa mission. La fortune n'aime pas qu'on la brusque, et dans ses retours elle va vers les coeurs opiniâtres et patients. Melchior était de ceux-là. Il s'était promis d'avoir raison de Justinien et de l'accabler sous un dédain ptolûngé coûte que coûte, l'empe-reur grec n'aurait pas le dernier mot. -Ce fut ainsi que notre vétéran parvint à se maintenir, sur les bancs du quartier Latin, pendant une période indétermi-née. Aucun des élèves ne l'avait vu débuter, et aucun d'eux ne devait le voir aboutir. On le voyait passer d'une pipe à une autre, rien de plus. Pour le reste, il restait immuable, ou, pour employer son langage, il avait mis un clou. Il est | 458 CE QU'ON- PEUT VOIR DANS UNE RUE. race éteinte. Autant Ludovic attachait de prix au commerce des anciens jurisconsultes, autant Melchior en faisait boiimar-ché. Là-dessus son opinion était des plus fermes que l'on pût voir, et il avait à l'appui des arguments d'un tour original. Il prétendait que Justinien était un vieux ladre, un cuistre et rien de plus que ses Codes si vantés n'avaient été imaginés que dans l'intérêt des grands propriétaires, ce qui les rendait indignes de l'attention d'un être pensant. Il ajoutait que cet empereur abusait du droit qu'a tout homme dé faire parler de lui, et qu'il était temps de protester contre cette réputation usurpée qu'après tout, rien n'était plus ridicule que de se meubler la tête de billevesées inventées il y a quinze cents ans, et de se composer un habit avec des loques empruntées aux Grecs et aux Romains. De.là cette conclusion que tous les bouquins du monde ne valent pas une pipe. On devine où peut conduire un système aussi ingénieux, et Melchior n'en démordit pas. Peu lui importait de rester à l'état de fruit sec et de voir se succéder les générations des écoles il n'était pas courtisan du succès et mettait les hon-neurs de la licence bien au-dessous des chevrons 4e l'étu-diant. Sa pôsition n'était d'ailleurs ni sans gloire, ni sans éclat il devenait, dans la carrière de l'enseignement, une exception dé plus en plus caractérisée qu'il y persistàt quelques années encore , et il fondait un parti, une école dans l'école, il inaugurait un droit nouveau. Que de schis-mes n'ont pas commencé autrement@! Chaque pipe qu'il fumait était une insulte aux vieilles méthodes et un sa-crifice aux réformes entrevues il y mettrait le temps et le tabac qu'il faudrait, mais il resterait fidèle à sa mission. La fortune n'aime pas qu'on la brusque, et dans ses retours elle va vers les coeurs opiniâtres et patients. Melchior était de ceux-là. Il s'était promis d'avoir raison de Justinien et de l'accabler sous un dédain ptolûngé coûte que coûte, l'empe-reur grec n'aurait pas le dernier mot. -Ce fut ainsi que notre vétéran parvint à se maintenir, sur les bancs du quartier Latin, pendant une période indétermi-née. Aucun des élèves ne l'avait vu débuter, et aucun d'eux ne devait le voir aboutir. On le voyait passer d'une pipe à une autre, rien de plus. Pour le reste, il restait immuable, ou, pour employer son langage, il avait mis un clou. Il est | 458 CE QU'ON@ PEUT VOIR DANS UNE RUE. race éteinte. Autant Ludovic attachait de prix au commerce des anciens jurisconsultes, autant Melchior en faisait bon mar-ché. Là-dessus son opinion était des plus fermes que l'on pût voir, et il avait à l'appui des arguments d'un tour original. Il prétendait que Justinien était un vieux ladre, un cuistre et rien de plus que ses Codes si vantés n'avaient été imaginés que dans l'intérêt des grands propriétaires, ce qui les rendait indignes de l'attention d'un être pensant. Il ajoutait que cet empereur abusait du droit qu'a tout homme de faire parler de lui, et qu'il était temps de protester contre cette réputation usurpée qu'après tout, rien n'était plus ridicule que de se meubler la tête de billevesées inventées il y a quinze cents ans, et de se composer un habit avec des loques empruntées aux Grecs et aux Romains. De là cette conclusion que tous les bouquins du monde ne valent pas une pipe. On devine où peut conduire un système aussi ingénieux, et Melchior n'en démordit pas. Peu lui importait de rester à l'état de fruit sec et de voir se succéder les générations des écoles il n'était pas courtisan du succès et mettait les hon-neurs de la licence bien au-dessous des chevrons de l'étu-diant. Sa position n'était d'ailleurs ni sans gloire, ni sans éclat il devenait, dans la carrière de l'enseignement, une exception de plus en plus caractérisée qu'il y persistât quelques années encore@, et il fondait un parti, une école dans l'école, il inaugurait un droit nouveau. Que de schis-mes n'ont pas commencé autrement ! Chaque pipe qu'il fumait était une insulte aux vieilles méthodes et un sa-crifice aux réformes entrevues il y mettrait le temps et le tabac qu'il faudrait, mais il resterait fidèle à sa mission. La fortune n'aime pas qu'on la brusque, et dans ses retours elle va vers les coeurs opiniâtres et patients. Melchior était de ceux-là. Il s'était promis d'avoir raison de Justinien et de l'accabler sous un dédain prolongé coûte que coûte, l'empe-reur grec n'aurait pas le dernier mot. @Ce fut ainsi que notre vétéran parvint à se maintenir, sur les bancs du quartier Latin, pendant une période indétermi-née. Aucun des élèves ne l'avait vu débuter, et aucun d'eux ne devait le voir aboutir. On le voyait passer d'une pipe à une autre, rien de plus. Pour le reste, il restait immuable, ou, pour employer son langage, il avait mis un clou. Il est | Il s'était promis d'avoir raison de Justinien et de l'accabler sous un dédain ptolûngé coûte que coûte, l'empe-reur grec n'aurait pas le dernier mot. | Il s'était promis d'avoir raison de Justinien et de l'accabler sous un dédain prolongé coûte que coûte, l'empe-reur grec n'aurait pas le dernier mot. | 2 | 0.013423 | 0.076923 |
183.txt | 1,857 | 12 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE fuse la décision légale. La peur de se compromettre on disant une vérité favorable à une aristocrate qui a toute la physionomie d'une émigrée arrête toutes lés langues... Pleurez avec moi cette mort cruelle de ce M. de Brissac, et pardonnons à ceux qui l'ont tué. Le duc Louis-Hercule-Timoléon de Cossé-Brissac était, en 1791, commandant général de la garde constitution-nelle de Louis XVI. Son attachement inviolable au roi dut le rendre suspect il fut accusé, mis en état d'arres-tation et transféré à Versailles c'était peu de jours avant les massacres de septembre. A cette époque, le peuple, ivre de sang, court à la prison, en ouvre les portes et frappe chaque prisonnier à son passage. Le duc de Brissac résiste, il se défend mille cris deman-dent sa tête mille fers sont sur sa poitrine il se défend toujours. Un coup de sabre le fait tomber, et il meurt. On cite un mot digne de lui. Son dévouement au roi était cité avec éloge, il répond avec noblesse ce Je ce ne fais que ce que je dois à ses ancêtres et aux ce miens. Cette nouvelle affligea profondément le coeur de l'abbé Nicolle. Au même moment, une autre mort le frappa de stupeur, ce fut celle d'un de ses amis, le comte Desqueyrac, d'une famille noble du Quercy à la tête d'une petite troupe de gentilshommes, ses voisins, il avait voulu défendre contre le pillage ses propriétés et celles de ses amis. La garde nationale s'en indigne elle s'arme et vient à leur rencontre. Desqueyrac est ar- | 12 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE fuse la décision légale. La peur de se compromettre on disant une vérité favorable à une aristocrate qui a toute la physionomie d'une émigrée arrête toutes lés langues... Pleurez avec moi cette mort cruelle de ce M. de Brissac, et pardonnons à ceux qui l'ont tué. Le duc Louis-Hercule-Timoléon de Cossé-Brissac était, en 1791, commandant général de la garde constitution-nelle de Louis XVI. Son attachement inviolable au roi dut le rendre suspect il fut accusé, mis en état d'arres-tation et transféré à Versailles c'était peu de jours avant les massacres de septembre. A cette époque, le peuple, ivre de sang, court à la prison, en ouvre les portes et frappe chaque prisonnier à son passage. Le duc de Brissac résiste, il se défend mille cris deman-dent sa tête mille fers sont sur sa poitrine il se défend toujours. Un coup de sabre le fait tomber, et il meurt. On cite un mot digne de lui. Son dévouement au roi était cité avec éloge, il répond avec noblesse ce Je ce ne fais que ce que je dois à ses ancêtres et aux ce miens. Cette nouvelle affligea profondément le coeur de l'abbé Nicolle. Au même moment, une autre mort le frappa de stupeur, ce fut celle d'un de ses amis, le comte Desqueyrac, d'une famille noble du Quercy à la tête d'une petite troupe de gentilshommes, ses voisins, il avait voulu défendre contre le pillage ses propriétés et celles de ses amis. La garde nationale s'en indigne elle s'arme et vient à leur rencontre. Desqueyrac est ar- | 12 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE fuse la décision légale. La peur de se compromettre on disant une vérité favorable à une aristocrate qui a toute la physionomie d'une émigrée arrête toutes les langues... Pleurez avec moi cette mort cruelle de ce M. de Brissac, et pardonnons à ceux qui l'ont tué. Le duc Louis-Hercule-Timoléon de Cossé-Brissac était, en 1791, commandant général de la garde constitution-nelle de Louis XVI. Son attachement inviolable au roi dut le rendre suspect il fut accusé, mis en état d'arres-tation et transféré à Versailles c'était peu de jours avant les massacres de septembre. A cette époque, le peuple, ivre de sang, court à la prison, en ouvre les portes et frappe chaque prisonnier à son passage. Le duc de Brissac résiste, il se défend mille cris deman-dent sa tête mille fers sont sur sa poitrine il se défend toujours. Un coup de sabre le fait tomber, et il meurt. On cite un mot digne de lui. Son dévouement au roi était cité avec éloge, il répond avec nobless@@@e Je ce ne fais que ce que je dois à ses ancêtres et aux ce miens. Cette nouvelle affligea profondément le coeur de l'abbé Nicolle. Au même moment, une autre mort le frappa de stupeur, ce fut celle d'un de ses amis, le comte Desqueyrac, d'une famille noble du Quercy à la tête d'une petite troupe de gentilshommes, ses voisins, il avait voulu défendre contre le pillage ses propriétés et celles de ses amis. La garde nationale s'en indigne elle s'arme et vient à leur rencontre. Desqueyrac est ar- | La peur de se compromettre on disant une vérité favorable à une aristocrate qui a toute la physionomie d'une émigrée arrête toutes lés langues... | La peur de se compromettre on disant une vérité favorable à une aristocrate qui a toute la physionomie d'une émigrée arrête toutes les langues... | 1 | 0.006897 | 0.04 |
397.txt | 1,882 | 22 ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE semble l'action de tous les organes, tantôt par une incitation veine des viscères, tantôt sous le coup d'une émotion cérébrale . VIII Par ce qui précède, on peut voir comment ces organes le coeur, l'estomac, la poitrine, les poumons et le centre épigastrique, agissent de concert, et trahissent malgré nous, au dehors, nos affections et nos passions comment, à cause de cela même, on a pu croire qu'ils étaient le siège et la source de nos émotions comment les anciens, par leur ignorance, ont été conduits à penser que ces parties diverses faisaient un tout, ce qui, par un chemin aisé à suivre, a fait donner à ce tout le nom d'une de ses parties le coeur. On reconnaît ainsi pourquoi le coeur est devenu synonyme de nos affections, pourquoi il a désigné la partie sentante et aimante de notre âme. C'est pour ces motifs que l'homme, en mourant, veut le donner et le transmettre, qu'un ami survivant est heureux de le recevoir et de le garder. Dira-t-on que cela rend compte seulement du passé, d'un temps où l'on se contentait d'erreurs? Qu'aujourd'hui la science a appris à renoncer à ces illusions? L'usage n'a point cessé. Il- existe encore, et il faut dire, en ter-minant, pourquoi il persiste et persistera. Ceci tient au fond des choses et dépend de la nature humaine. L'homme n'est pas fait seulement d'intelligence et de raison, de cette raison dont il est fier et qu'obscurcit souvent la passion ou l'erreur. Il a en lui deux parties, non séparées mais différentes. L'une silencieuse, froide et immobile, que l'on n'aperçoit que par réflexion. Elle est dans la tête, ainsi que le disaient déjà Pythagore et Platon, enfermée dans la boîte du crâne c'est l'esprit. Il y en a une autre qui est comme étendue partout, qui est mêlée intimement à notre corps, infusée dans nos organes, qui se trahit par des manifestations externes, avec laquelle nous vivons et même nous voulons vivre, parce que nous sentons qu'elle est trempée dans notre sang, mêlée à notre chair c'est le sentiment. Pour le désigner, il fallait un nom. On a dit le plus souvent le coeur on dit quel-quefois les entrailles. Qu'importe que le nom ne représente pas la vérité absolue ! C'était impossible. Mais il indique la différence Pour dire encore une lois toute la liaison qui est entre le cerveau et Testomac, rappelons que l'on vomit dans l'apoplexie, dans les convulsiOtis que la méningite, cette terrible maladie de l'enfance, s'annonce par des Vomissements incoercibles. | 22 ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE semble l'action de tous les organes, tantôt par une incitation veine des viscères, tantôt sous le coup d'une émotion cérébrale @. VIII Par ce qui précède, on peut voir comment ces organes le coeur, l'estomac, la poitrine, les poumons et le centre épigastrique, agissent de concert, et trahissent malgré nous, au dehors, nos affections et nos passions comment, à cause de cela même, on a pu croire qu'ils étaient le siège et la source de nos émotions comment les anciens, par leur ignorance, ont été conduits à penser que ces parties diverses faisaient un tout, ce qui, par un chemin aisé à suivre, a fait donner à ce tout le nom d'une de ses parties le coeur. On reconnaît ainsi pourquoi le coeur est devenu synonyme de nos affections, pourquoi il a désigné la partie sentante et aimante de notre âme. C'est pour ces motifs que l'homme, en mourant, veut le donner et le transmettre, qu'un ami survivant est heureux de le recevoir et de le garder. Dira-t-on que cela rend compte seulement du passé, d'un temps où l'on se contentait d'erreurs? Qu'aujourd'hui la science a appris à renoncer à ces illusions? L'usage n'a point cessé. Il- existe encore, et il faut dire, en ter-minant, pourquoi il persiste et persistera. Ceci tient au fond des choses et dépend de la nature humaine. L'homme n'est pas fait seulement d'intelligence et de raison, de cette raison dont il est fier et qu'obscurcit souvent la passion ou l'erreur. Il a en lui deux parties, non séparées mais différentes. L'une silencieuse, froide et immobile, que l'on n'aperçoit que par réflexion. Elle est dans la tête, ainsi que le disaient déjà Pythagore et Platon, enfermée dans la boîte du crâne c'est l'esprit. Il y en a une autre qui est comme étendue partout, qui est mêlée intimement à notre corps, infusée dans nos organes, qui se trahit par des manifestations externes, avec laquelle nous vivons et même nous voulons vivre, parce que nous sentons qu'elle est trempée dans notre sang, mêlée à notre chair c'est le sentiment. Pour le désigner, il fallait un nom. On a dit le plus souvent le coeur on dit quel-quefois les entrailles. Qu'importe que le nom ne représente pas la vérité absolue ! C'était impossible. Mais il indique la différence @@Pour dire encore une lois toute la liaison qui est entre le cerveau et @Testomac, rappelons que l'on vomit dans l'apoplexie, dans les convulsiOtis que la méningite, cette terrible maladie de l'enfance, s'annonce par des Vomissements incoercibles. | 22 ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE semble l'action de tous les organes, tantôt par une incitation venue des viscères, tantôt sous le coup d'une émotion cérébrale 1. VIII Par ce qui précède, on peut voir comment ces organes le coeur, l'estomac, la poitrine, les poumons et le centre épigastrique, agissent de concert, et trahissent malgré nous, au dehors, nos affections et nos passions comment, à cause de cela même, on a pu croire qu'ils étaient le siège et la source de nos émotions comment les anciens, par leur ignorance, ont été conduits à penser que ces parties diverses faisaient un tout, ce qui, par un chemin aisé à suivre, a fait donner à ce tout le nom d'une de ses parties le coeur. On reconnaît ainsi pourquoi le coeur est devenu synonyme de nos affections, pourquoi il a désigné la partie sentante et aimante de notre âme. C'est pour ces motifs que l'homme, en mourant, veut le donner et le transmettre, qu'un ami survivant est heureux de le recevoir et de le garder. Dira-t-on que cela rend compte seulement du passé, d'un temps où l'on se contentait d'erreurs? Qu'aujourd'hui la science a appris à renoncer à ces illusions? L'usage n'a point cessé. Il@ existe encore, et il faut dire, en ter-minant, pourquoi il persiste et persistera. Ceci tient au fond des choses et dépend de la nature humaine. L'homme n'est pas fait seulement d'intelligence et de raison, de cette raison dont il est fier et qu'obscurcit souvent la passion ou l'erreur. Il a en lui deux parties, non séparées mais différentes. L'une silencieuse, froide et immobile, que l'on n'aperçoit que par réflexion. Elle est dans la tête, ainsi que le disaient déjà Pythagore et Platon, enfermée dans la boîte du crâne c'est l'esprit. Il y en a une autre qui est comme étendue partout, qui est mêlée intimement à notre corps, infusée dans nos organes, qui se trahit par des manifestations externes, avec laquelle nous vivons et même nous voulons vivre, parce que nous sentons qu'elle est trempée dans notre sang, mêlée à notre chair c'est le sentiment. Pour le désigner, il fallait un nom. On a dit le plus souvent le coeur on dit quel-quefois les entrailles. Qu'importe que le nom ne représente pas la vérité absolue ! C'était impossible. Mais il indique la différence 1 Pour dire encore une fois toute la liaison qui est entre le cerveau et l'estomac, rappelons que l'on vomit dans l'apoplexie, dans les convulsio@ns que la méningite, cette terrible maladie de l'enfance, s'annonce par des vomissements incoercibles. | L'une silencieuse, froide et immobile, que l'on n'aperçoit que par réflexion. | L'une silencieuse, froide et immobile, que l'on n'aperçoit que par réflexion. | 0 | 0 | 0 |
465.txt | 1,868 | 5 examiner tout à l'heure les arguments qui ont été produits à l'appui de cette thèse hardie. Les naturalistes de l'antre école, procédant à rebours des premiers, ont commencé par établir avec un soin par-ticulier, avec un véritable luxe de témoignages, et sans paraître se préoccuper des conséquences, que la série des vertébrés n'est qu'un prolongement direct de la série des invertébrés que les deux types sont fondamentalement semblables qu'ils ont, l'un comme l'autre, le zoonitisme ou polyzoïsme pour base. Cette large concession faite à la vérité scientifique, alors seulement on parut se douter du coup mortel qui devait en résulter pour le dogme du monozoïsme. On eut l'air de vou-loir se raviser mais, vu l'impossibilité de rétracter tant de preuves matérielles, tant de faits décisifs mis à découvert, on a essayé de jeter un nuage sur ces faits pour en dissi-muler la signification et la portée. Le naturaliste distingué qui occupe la chaire de zoologie au Muséum a présenté dans les termes suivants la défense de la première de ces deux doctrines, à laquelle il s'est rallié à la suite d'un autre physiologiste français des plus éminents Il n'y a pas que le système nerveux, dit-il, ou à sa place la vertèbre, qui différencie nettement les animaux verté-brés des animaux invertébrés. Sous bien des rapports, ceux-ci diffèrent totalement des premiers. Cette séparation, presque absolue, qui a soulevé les critiques si obstinées des naturalistes de l'école dite philosophique parmi lesquels nous voyons Geoffroy Saint-Hilaire, en France , Goethe et Oken, en Allemagne, demande à être établie par quelques développements. Une des premières notions à acquérir, poursuit le professeur, est relative à la distribution tout à fait diffé-rente, chez les vertébrés et les invertébrés, de cette chose | 5 @examiner tout à l'heure les arguments qui ont été produits à l'appui de cette thèse hardie. Les naturalistes de l'antre école, procédant à rebours des premiers, ont commencé par établir avec un soin par-ticulier, avec un véritable luxe de témoignages, et sans paraître se préoccuper des conséquences, que la série des vertébrés n'est qu'un prolongement direct de la série des invertébrés que les deux types sont fondamentalement semblables qu'ils ont, l'un comme l'autre, le zoonitisme ou polyzoïsme pour base. Cette large concession faite à la vérité scientifique, alors seulement on parut se douter du coup mortel qui devait en résulter pour le dogme du monozoïsme. On eut l'air de vou-loir se raviser mais, vu l'impossibilité de rétracter tant de preuves matérielles, tant de faits décisifs mis à découvert, on a essayé de jeter un nuage sur ces faits pour en dissi-muler la signification et la portée. Le naturaliste distingué qui occupe la chaire de zoologie au Muséum a présenté dans les termes suivants la défense de la première de ces deux doctrines, à laquelle il s'est rallié à la suite d'un autre physiologiste français des plus éminents Il n'y a pas que le système nerveux, dit-il, ou à sa place la vertèbre, qui différencie nettement les animaux verté-brés des animaux invertébrés. Sous bien des rapports, ceux-ci diffèrent totalement des premiers. Cette séparation, presque absolue, qui a soulevé les critiques si obstinées des naturalistes de l'école dite philosophique parmi lesquels nous voyons Geoffroy Saint-Hilaire, en France , Goethe et Oken, en Allemagne, demande à être établie par quelques développements. Une des premières notions à acquérir, @poursuit le professeur, @est relative à la distribution tout à fait diffé-rente, chez les vertébrés et les invertébrés, de cette chose | 5 -examiner tout à l'heure les arguments qui ont été produits à l'appui de cette thèse hardie. Les naturalistes de l'autre école, procédant à rebours des premiers, ont commencé par établir avec un soin par-ticulier, avec un véritable luxe de témoignages, et sans paraître se préoccuper des conséquences, que la série des vertébrés n'est qu'un prolongement direct de la série des invertébrés que les deux types sont fondamentalement semblables qu'ils ont, l'un comme l'autre, le zoonitisme ou polyzoïsme pour base. Cette large concession faite à la vérité scientifique, alors seulement on parut se douter du coup mortel qui devait en résulter pour le dogme du monozoïsme. On eut l'air de vou-loir se raviser mais, vu l'impossibilité de rétracter tant de preuves matérielles, tant de faits décisifs mis à découvert, on a essayé de jeter un nuage sur ces faits pour en dissi-muler la signification et la portée. Le naturaliste distingué qui occupe la chaire de zoologie au Muséum a présenté dans les termes suivants la défense de la première de ces deux doctrines, à laquelle il s'est rallié à la suite d'un autre physiologiste français des plus éminents Il n'y a pas que le système nerveux, dit-il, ou à sa place la vertèbre, qui différencie nettement les animaux verté-brés des animaux invertébrés. Sous bien des rapports, ceux-ci diffèrent totalement des premiers. Cette séparation, presque absolue, qui a soulevé les critiques si obstinées des naturalistes de l'école dite philosophique parmi lesquels nous voyons Geoffroy Saint-Hilaire, en France@, Goethe et Oken, en Allemagne, demande à être établie par quelques développements. Une des premières notions à acquérir, -poursuit le professeur, -est relative à la distribution tout à fait diffé-rente, chez les vertébrés et les invertébrés, de cette chose | Une des premières notions à acquérir, poursuit le professeur, est relative à la distribution tout à fait diffé-rente, chez les vertébrés et les invertébrés, de cette chose | Une des premières notions à acquérir, -poursuit le professeur, -est relative à la distribution tout à fait diffé-rente, chez les vertébrés et les invertébrés, de cette chose | 2 | 0.011561 | 0.064516 |
924.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 243 buste en plein, et, tournant les yeux de mon côté, de manière à ce que je ne pusse me méprendre ni sur le geste, ni sur l'intention, il m'envoya un baiser à travers l'espace et au 1 milieu des rires de son sérail. Je me dérobai à l'instant à ces insolences, et, mourant de honte, je me jetai dans un fauteuil. Une pareille leçon -eût dû me suffirë elle dosait la mesure de l'homme et me dictait la conduite qu'il fallait ten'i f avec lui. Plus de curiosité déplacée ni de démarche imprudente mais de la réserve et une sorte d'interdit rigoureusement maintenu. Pendant quelques jours il en fut ainsi, ou, du moins, me tins-je a l'abri des surprises. Mais, par une contradiction sin-gulière, plus je me disais que ces spectacles étaient à fuir, plus je me sentais attirée vers éux. Même aujourd'hui que la réflexion m'éclaire, c'est à peine si je me rends compte des motifs qui me faisaient agir ainsi. Faut-il croire qu'il y a dans le mal on ne saurait dire quel attrait dont il est difficile de se défendre? La réputation de Melchior était faite dans le quartier pas une voix qui variât là-dessus. Il passait pour un mauvais sujet et s'en faisait gloire, portait ses vices à front découvert, et cherchait le scandale comme d'autres l'évitent. On citait de lui des esclandres, des aventures, et quand on se mettait à compter ses victimes, le chapelet en était long. Je savais tout cela, Ludovic, et plus j'en apprenais là-dessus, plus Je me croyais à l'abri d'une séduction aussi ba-nale. Si enfant que je fusse, Je raisonnais. Qu'était-ce, après tout, que ce Melchior? un poureur d'estamiiet, un débauché, un fainéant quelques avantages naturels, mais point de qualités Solides, rien de ce qui honore et assure la vie. Ainsi pensais-je, et c'était trop que d'y penser. J'eusse été mieux gardée r l'oubli que par cette obstination à m'occuper d,e de lui, même pour le voir en mal et pour mieux m'en dé-fendre. M'en dépendre, et pourquoi cela? Cet homme que je ju-geais i dépravé était donc dangereux pour mon repos? j'avais à prepdre des précautions contre lui? Hélas 1 oui, Lu-dovic, je rougis en l'avouant et déteste ma faiblesse. Oui, le périj rommençait, presque à mon insu. Oui, cet homme, si décrié pour ses moeurs, si notoirement vicieux, cet homïne | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 243 buste en plein, et, tournant les yeux de mon côté, de manière à ce que je ne pusse me méprendre ni sur le geste, ni sur l'intention, il m'envoya un baiser à travers l'espace et au 1 milieu des rires de son sérail. Je me dérobai à l'instant à ces insolences, et, mourant de honte, je me jetai dans un fauteuil. Une pareille leçon -eût dû me suffirë elle do@sait la mesure de l'homme et me dictait la conduite qu'il fallait ten'i f avec lui. Plus de curiosité déplacée ni de démarche imprudente mais de la réserve et une sorte d'interdit rigoureusement maintenu. Pendant quelques jours il en fut ainsi, ou, du moins, me tins-je a l'abri des surprises. Mais, par une contradiction sin-gulière, plus je me disais que ces spectacles étaient à fuir, plus je me sentais attirée vers éux. Même aujourd'hui que la réflexion m'éclaire, c'est à peine si je me rends compte des motifs qui me faisaient agir ainsi. Faut-il croire qu'il y a dans le mal on ne saurait dire quel attrait dont il est difficile de se défendre@? La réputation de Melchior était faite dans le quartier pas une voix qui variât là-dessus. Il passait pour un mauvais sujet et s'en faisait gloire, portait ses vices à front découvert, et cherchait le scandale comme d'autres l'évitent. On citait de lui des esclandres, des aventures, et quand on se mettait à compter ses victimes, le chapelet en était long. Je savais tout cela, Ludovic, et plus j'en apprenais là-dessus, plus Je me croyais à l'abri d'une séduction aussi ba-nale. Si enfant que je fusse, Je raisonnais. Qu'était-ce, après tout, que ce Melchior@? un poureur d'estamiiet, un débauché, un fainéant quelques avantages naturels, mais point de qualités Solides, rien de ce qui honore et assure la vie. Ainsi pensais-je, et c'était trop que d'y penser. J'eusse été mieux gardée @@r l'oubli que par cette obstination à m'occuper d,e de lui, même pour le voir en mal et pour mieux m'en dé-fendre. M'en dépendre, et pourquoi cela@? Cet homme que je ju-geais @i dépravé était donc dangereux pour mon repos@? j'avais à prepdre des précautions contre lui@? Hélas 1 oui, Lu-dovic, je rougis en l'avouant et déteste ma faiblesse. Oui, le périj rommençait, presque à mon insu. Oui, cet homme, si décrié pour ses moeurs, si notoirement vicieux, cet homïne | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 243 buste en plein, et, tournant les yeux de mon côté, de manière à ce que je ne pusse me méprendre ni sur le geste, ni sur l'intention, il m'envoya un baiser à travers l'espace et au@@ milieu des rires de son sérail. Je me dérobai à l'instant à ces insolences, et, mourant de honte, je me jetai dans un fauteuil. Une pareille leçon @eût dû me suffire elle donnait la mesure de l'homme et me dictait la conduite qu'il fallait ten@i@r avec lui. Plus de curiosité déplacée ni de démarche imprudente mais de la réserve et une sorte d'interdit rigoureusement maintenu. Pendant quelques jours il en fut ainsi, ou, du moins, me tins-je à l'abri des surprises. Mais, par une contradiction sin-gulière, plus je me disais que ces spectacles étaient à fuir, plus je me sentais attirée vers eux. Même aujourd'hui que la réflexion m'éclaire, c'est à peine si je me rends compte des motifs qui me faisaient agir ainsi. Faut-il croire qu'il y a dans le mal on ne saurait dire quel attrait dont il est difficile de se défendre ? La réputation de Melchior était faite dans le quartier pas une voix qui variât là-dessus. Il passait pour un mauvais sujet et s'en faisait gloire, portait ses vices à front découvert, et cherchait le scandale comme d'autres l'évitent. On citait de lui des esclandres, des aventures, et quand on se mettait à compter ses victimes, le chapelet en était long. Je savais tout cela, Ludovic, et plus j'en apprenais là-dessus, plus je me croyais à l'abri d'une séduction aussi ba-nale. Si enfant que je fusse, je raisonnais. Qu'était-ce, après tout, que ce Melchior ? un coureur d'estaminet, un débauché, un fainéant quelques avantages naturels, mais point de qualités solides, rien de ce qui honore et assure la vie. Ainsi pensais-je, et c'était trop que d'y penser. J'eusse été mieux gardée par l'oubli que par cette obstination à m'occuper d@e de lui, même pour le voir en mal et pour mieux m'en dé-fendre. M'en défendre, et pourquoi cela ? Cet homme que je ju-geais si dépravé était donc dangereux pour mon repos ? j'avais à prendre des précautions contre lui ? Hélas ! oui, Lu-dovic, je rougis en l'avouant et déteste ma faiblesse. Oui, le péril commençait, presque à mon insu. Oui, cet homme, si décrié pour ses moeurs, si notoirement vicieux, cet homïne | Une pareille leçon -eût dû me suffirë elle dosait la mesure de l'homme et me dictait la conduite qu'il fallait ten'i f avec lui. | Une pareille leçon eût dû me suffire elle donnait la mesure de l'homme et me dictait la conduite qu'il fallait tenir avec lui. | 7 | 0.055556 | 0.375 |
124.txt | 1,821 | 76 et consolait son coeur des longs désastres de la patrie il se levait de très-grand matin , travaillait tout le jour, souvent aux heures des repas , et même assez avant dans la nuit A la ville, à la campagne, dans les salles du Mu-séum d'histoire naturelle, sous les bosquets verdoyans du Jardin des plantes , partout il se livrait à des observations ce n'était qu'au spectacle, où il allait rarement, qu'on pouvait l'entretenir de ses affaires personnelles. Il assistait religieusement aux séances de l'Institut, de la Société centrale d'agriculture, de la Société philomatique, et presque toujours il y venait chargé de quelques faits nou-veaux. Une vie aussi pleine, un travail aussi, assidu, devaient nécessairement user les ressorts secrets de l'existence et porter atteinte Usa constitution vigoureuse. Il le reconnut à ce besoin qui le dévorait de presser ses recherches si délicates, si fatigantes, de laisser en héritage aux savans ses découvertes et sos exemple, et de consigner sur le papier ces lumières si difficilement acquises et qui s'étei-gnent avec le souffle de la vie. Son pressentiment ne fut que trop justifié. Dans 'es premiers fours de janvier 1820, il fut atteint, d'une fluxion de poitrine. Il dissimula ses souffrances pour, prévenir les inquiétudes d'une épouse chérie, pour ne point tourmenter ses amis,pour imposer à son courage une dernière épreuve mais il fallut suc-comber, elle 21, âgé de 67 ans et demi, il paya sa dette à la nature, il s'endormit du sommeil du. juste. Le len-demain , ses restes inanimés furent déposés par ses col-lègues, ses amis, ses élèves au cimetière del'Est 1 . Au 1 Son tombeau s'élève sur la plateforme à gauche de la chapelle. Il avait choisi lui-même cet endroit pour | 76 et consolait son coeur des longs désastres de la patrie il se levait de très-grand matin , travaillait tout le jour, souvent aux heures des repas , et même assez avant dans la nuit A la ville, à la campagne, dans les salles du Mu-séum d'histoire naturelle, sous les bosquets verdoyans du Jardin des plantes , partout il se livrait à des observations ce n'était qu'au spectacle, où il allait rarement, qu'on pouvait l'entretenir de ses affaires personnelles. Il assistait religieusement aux séances de l'Institut, de la Société centrale d'agriculture, de la Société philomatique, et presque toujours il y venait chargé de quelques faits nou-veaux. Une vie aussi pleine, un travail aussi, assidu, devaient nécessairement user les ressorts secrets de l'existence et porter atteinte @Usa constitution vigoureuse. Il le reconnut à ce besoin qui le dévorait de presser ses recherches si délicates, si fatigantes, de laisser en héritage aux savans ses découvertes et sos exemple, et de consigner sur le papier ces lumières si difficilement acquises et qui s'étei-gnent avec le souffle de la vie. Son pressentiment ne fut que trop justifié. Dans 'es premiers fours de janvier 1820, il fut atteint, d'une fluxion de poitrine. Il dissimula ses souffrances pour, prévenir les inquiétudes d'une épouse chérie, pour ne point tourmenter ses amis,pour imposer à son courage une dernière épreuve mais il fallut suc-comber, e@lle 21, âgé de 67 ans et demi, il paya sa dette à la nature, il s'endormit du sommeil du. juste. Le len-demain , ses restes inanimés furent déposés par ses col-lègues, ses amis, ses élèves au cimetière del'Est 1 . Au @@@1 Son tombeau s'élève sur la plateforme à gauche de la chapelle. Il avait choisi lui-même cet endroit pour | 76 et consolait son coeur des longs désastres de la patrie il se levait de très-grand matin , travaillait tout le jour, souvent aux heures des repas , et même assez avant dans la nuit A la ville, à la campagne, dans les salles du Mu-séum d'histoire naturelle, sous les bosquets verdoyans du Jardin des plantes , partout il se livrait à des observations ce n'était qu'au spectacle, où il allait rarement, qu'on pouvait l'entretenir de ses affaires personnelles. Il assistait religieusement aux séances de l'Institut, de la Société centrale d'agriculture, de la Société philomatique, et presque toujours il y venait chargé de quelques faits nou-veaux. Une vie aussi pleine, un travail aussi, assidu, devaient nécessairement user les ressorts secrets de l'existence et porter atteinte à sa constitution vigoureuse. Il le reconnut à ce besoin qui le dévorait de presser ses recherches si délicates, si fatigantes, de laisser en héritage aux savans ses découvertes et son exemple, et de consigner sur le papier ces lumières si difficilement acquises et qui s'étei-gnent avec le souffle de la vie. Son pressentiment ne fut que trop justifié. Dans les premiers jours de janvier 1820, il fut atteint, d'une fluxion de poitrine. Il dissimula ses souffrances pour, prévenir les inquiétudes d'une épouse chérie, pour ne point tourmenter ses amis,pour imposer à son courage une dernière épreuve mais il fallut suc-comber, et le 21, âgé de 67 ans et demi, il paya sa dette à la nature, il s'endormit du sommeil du. juste. Le len-demain , ses restes inanimés furent déposés par ses col-lègues, ses amis, ses élèves au cimetière del'Est 1 . Au 76 1 Son tombeau s'élève sur la plateforme à gauche de la chapelle. Il avait choisi lui-même cet endroit pour | Au 1 Son tombeau s'élève sur la plateforme à gauche de la chapelle. | Au 76 1 Son tombeau s'élève sur la plateforme à gauche de la chapelle. | 3 | 0.042857 | 0.2 |
95.txt | 1,821 | 46 dans les deux règnes organisés de la nature ils prenaient plaisir à l'écouter, à suivre ses observations, à adopter ses opinions. Dans les lieux écartés des bords de la mer, où les hôtelleries ne se rencontrent plus, des colonels , des officiers de tout grade de la milice nationale, tous ayant servi glorieusement danslaguerre de l'indépendance lui ouvraient leurs habitations , lui accordaient l'hospita-lité la plus franche, et l'aidaient dans ses utiles recher-ches. Partout il était fêté, partout son inquiète curiosité interrogeait, sollicitait la nature dont il voulait démêler les lois éternelles , dont il travaillait sans cesse à soulever le voile rien n'échappait à ses investigations hardies. Ses courses, ses travaux furent souvent accompagnés de fatigues et de dangers, mais il en fut amplement dédommagé par les nombreux et intéressans sujets d'ob-servations qu'il rencontrait à chaque pas. Après avoir visité les nations civilisées, il descendit chez les peuplades encore sauvages qui habitent les rives de l'Alabama, du Tombecby, de l'OConnée et de l'Oa-kumdgée, à l'est du Mississipi. Il demeura plusieurs mois de suite chez les Creeks et les Tcherlokys ou Cherokees il vécut avec eux dans l'intimité aussi ses tablettes sont-elles chargées de notes intéressantes qu'il est bon de recueillir. Ces nations sont rangées sous le gouvernement d'un chef suprême , élu entré les vieillards les plus distingués par leur expérience , leur sagesse et les services rendus son autorité est nulle sans le concours des autres vieil-lards qui régissent les familles et ont sous leurs ordres , comme chefs militaires, des jeunes gens braves et qui ont fait preuve de talens. Tous les crimes sont punis par la peine du talion. Le maïs est leur principale nourriture | 46 dans les deux règnes organisés de la nature ils prenaient plaisir à l'écouter, à suivre ses observations, à adopter ses opinions. Dans les lieux écartés des bords de la mer, où les hôtelleries ne se rencontrent plus, des colonels , des officiers de tout grade de la milice nationale, tous ayant servi glorieusement dans@la@guerre de l'indépendance lui ouvraient leurs habitations , lui accordaient l'hospita-lité la plus franche, et l'aidaient dans ses utiles recher-ches. Partout il était fêté, partout son inquiète curiosité interrogeait, sollicitait la nature dont il voulait démêler les lois éternelles , dont il travaillait sans cesse à soulever le voile rien n'échappait à ses investigations hardies. Ses courses, ses travaux furent souvent accompagnés de fatigues et de dangers, mais il en fut amplement dédommagé par les nombreux et intéressans sujets d'ob-servations qu'il rencontrait à chaque pas. Après avoir visité les nations civilisées, il descendit chez les peuplades encore sauvages qui habitent les rives de l'Alabama, du Tombecby, de l'OConnée et de l'Oa-kumdgée, à l'est du Mississipi. Il demeura plusieurs mois de suite chez les Creeks et les Tcherlokys ou Cherokees il vécut avec eux dans l'intimité aussi ses tablettes sont-elles chargées de notes intéressantes qu'il est bon de recueillir. Ces nations sont rangées sous le gouvernement d'un chef suprême , élu entré les vieillards les plus distingués par leur expérience , leur sagesse et les services rendus son autorité est nulle sans le concours des autres vieil-lards qui régissent les familles et ont sous leurs ordres , comme chefs militaires, des jeunes gens braves et qui ont fait preuve de talens. Tous les crimes sont punis par la peine du talion. Le maïs est leur principale nourriture | 46 dans les deux règnes organisés de la nature ils prenaient plaisir à l'écouter, à suivre ses observations, à adopter ses opinions. Dans les lieux écartés des bords de la mer, où les hôtelleries ne se rencontrent plus, des colonels , des officiers de tout grade de la milice nationale, tous ayant servi glorieusement dans la guerre de l'indépendance lui ouvraient leurs habitations , lui accordaient l'hospita-lité la plus franche, et l'aidaient dans ses utiles recher-ches. Partout il était fêté, partout son inquiète curiosité interrogeait, sollicitait la nature dont il voulait démêler les lois éternelles , dont il travaillait sans cesse à soulever le voile rien n'échappait à ses investigations hardies. Ses courses, ses travaux furent souvent accompagnés de fatigues et de dangers, mais il en fut amplement dédommagé par les nombreux et intéressans sujets d'ob-servations qu'il rencontrait à chaque pas. Après avoir visité les nations civilisées, il descendit chez les peuplades encore sauvages qui habitent les rives de l'Alabama, du Tombecby, de l'Oconnée et de l'Oa-kumdgée, à l'est du Mississipi. Il demeura plusieurs mois de suite chez les Creeks et les Tcherlokys ou Cherokees il vécut avec eux dans l'intimité aussi ses tablettes sont-elles chargées de notes intéressantes qu'il est bon de recueillir. Ces nations sont rangées sous le gouvernement d'un chef suprême , élu entre les vieillards les plus distingués par leur expérience , leur sagesse et les services rendus son autorité est nulle sans le concours des autres vieil-lards qui régissent les familles et ont sous leurs ordres , comme chefs militaires, des jeunes gens braves et qui ont fait preuve de talens. Tous les crimes sont punis par la peine du talion. Le maïs est leur principale nourriture | Partout il était fêté, partout son inquiète curiosité interrogeait, sollicitait la nature dont il voulait démêler les lois éternelles , dont il travaillait sans cesse à soulever le voile rien n'échappait à ses investigations hardies. | Partout il était fêté, partout son inquiète curiosité interrogeait, sollicitait la nature dont il voulait démêler les lois éternelles , dont il travaillait sans cesse à soulever le voile rien n'échappait à ses investigations hardies. | 0 | 0 | 0 |
59.txt | 1,863 | -117 -elle alla les demander à la prison, on lui per-mit de les voir elle passa trois jours et trois nuits avec eux, les exhortant à prier le Dieu qu'elle adorait de les délivrer. Ils promirent de se faire chrétiens, s'ils échappaient au sup-plice qui leur était dû enfin , le quatrième jour, on vint leur annoncer leur arrêt. ils étaient condamnés au feu, et on les arracha des bras de leur mère pour les conduire à la mort. Elle tomba évanouie d'ès qu'on les eut emmenés cependant, on les faisait conduire vers la place publique, lorsqu'un courrier ar-riva de la part de l'empereur, apportant leur grâce il l'avait accordée aux sollicitations des mandarins qui en avaient été priés par les missionnaires de Canton. La grâce fut lue en public, et tout le peuple se prosterna du côté de la Tartarie où était l'empereur, pour marquer la parfaite soumis-sion à ses ordres. On conduisit Hamki et sa femme auprès de leur mère, que l'on s'em-pressait de secourir , et qui n'était point en-core revenue à elle. Sa fille la prit entre ses foras et l'appela elle revint à cette voix , et comme tout le monde lui criait Grâce, grâce, l'empereur leur a fait grâce, elletendit les bras à son gendre et à sa fille, et les larmes de joie | -117 -elle alla les demander à la prison, on lui per-mit de les voir elle passa trois jours et trois nuits avec eux, les exhortant à prier le Dieu qu'elle adorait de les délivrer. Ils promirent de se faire chrétiens, s'ils échappaient au sup-plice qui leur était dû enfin , le quatrième jour, on vint leur annoncer leur arrêt. ils étaient condamnés au feu, et on les arracha des bras de leur mère pour les conduire à la mort. Elle tomba évanouie d'ès qu'on les eut emmenés cependant, on les faisait conduire vers la place publique, lorsqu'un courrier ar-riva de la part de l'empereur, apportant leur grâce il l'avait accordée aux sollicitations des mandarins qui en avaient été priés par les missionnaires de Canton. La grâce fut lue en public, et tout le peuple se prosterna du côté de la Tartarie où était l'empereur, pour marquer la parfaite soumis-sion à ses ordres. On conduisit Hamki et sa femme auprès de leur mère, que l'on s'em-pressait de secourir , et qui n'était point en-core revenue à elle. Sa fille la prit entre ses foras et l'appela elle revint à cette voix , et comme tout le monde lui criait Grâce, grâce, l'empereur leur a fait grâce, elle@tendit les bras à son gendre et à sa fille, et les larmes de joie | -117 -elle alla les demander à la prison, on lui per-mit de les voir elle passa trois jours et trois nuits avec eux, les exhortant à prier le Dieu qu'elle adorait de les délivrer. Ils promirent de se faire chrétiens, s'ils échappaient au sup-plice qui leur était dû enfin , le quatrième jour, on vint leur annoncer leur arrêt. ils étaient condamnés au feu, et on les arracha des bras de leur mère pour les conduire à la mort. Elle tomba évanouie d'ès qu'on les eut emmenés cependant, on les faisait conduire vers la place publique, lorsqu'un courrier ar-riva de la part de l'empereur, apportant leur grâce il l'avait accordée aux sollicitations des mandarins qui en avaient été priés par les missionnaires de Canton. La grâce fut lue en public, et tout le peuple se prosterna du côté de la Tartarie où était l'empereur, pour marquer la parfaite soumis-sion à ses ordres. On conduisit Hamki et sa femme auprès de leur mère, que l'on s'em-pressait de secourir , et qui n'était point en-core revenue à elle. Sa fille la prit entre ses @bras et l'appela elle revint à cette voix , et comme tout le monde lui criait Grâce, grâce, l'empereur leur a fait grâce, elle tendit les bras à son gendre et à sa fille, et les larmes de joie | Sa fille la prit entre ses foras et l'appela elle revint à cette voix , et comme tout le monde lui criait Grâce, grâce, l'empereur leur a fait grâce, elletendit les bras à son gendre et à sa fille, et les larmes de joie | Sa fille la prit entre ses bras et l'appela elle revint à cette voix , et comme tout le monde lui criait Grâce, grâce, l'empereur leur a fait grâce, elle tendit les bras à son gendre et à sa fille, et les larmes de joie | 3 | 0.013699 | 0.061224 |
757.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANi UNE RUE. 47 les couleurs. Tous les baigneurs s'y groupèrent, suivant l'in-timité ou le goût, et y subirent la métamorphose accoutumée. Chacun prit la tenue de combat, succincte chez les hommes, plus compliquée chez les femmes, moins académique sur-tout et si austère, pour ne rien dire de plus, que la coquet-terie des néréides ne s'en fût point accommodée. La plage s'animait, les baigneuses arrivaient de toutes parts et s'essayaient déjà à la température de l'eau. Celles-ci ris-quaient leurs pieds, celles-là leurs jambes d'autres s'enga-geaient, en grelottant, jusqu'à mi-corps. Les plus hardies abrégeaient l'épreuve et commençaient par une immersion complète elles en sortaient ruisselantes, la bouche pleine d'eau salée et l'oreille de bourdonnements. Il en était qui prenaient leur rôle plus au sérieux encore et s'exerçaient à l'art difficile de la natation, soit isolément et sans auxiliaire, soit en se soutenant l'une l'autre le menton au-dessus de l'eau. Tout cela composait un spectacle varié, où ne man-quaient ni les épisodes bouffons, ni les physionomies origi-nales. Mais la scène allait bientôt tourner à de plus vives émo-tions. Afin d'écarter jusqu'à la chance d'un accident, on avait eu le soin d'indiquer, au moyen de piquets fixés dans la mer, la iimite que les baigneuses ne devaient pas dépasser, sous peine de voir le fond manquer sous leurs pieds. Il y a mieux des cordes tendues d'un piquet à l'autre, et au niveau même de la mer, avaient pour destination et pour effet de prévenir , toute distraction et toute imprudence. C'était un obstacle qu'on ne pouvait franchir autrement que de propos délibéré et à l'aide d'un certain effort. Tout donnait lieu de croire qu'il y avait là des garanties et une sauvegarde suffisantes. Clémence avait promptement achevé sa toilette et entraî-nait Claire par la main elle était, l'une des premières, entrée dans la mer comme dans un élément familier. Dès son en-fance, elle avait été bercée sur ces eaux et en avait éprouvé la vertu elle leur devait au moins quelque chose de sa santé et de sa fraîcheur. Aussi n'y eut-il de sa part ni hésitation ni contorsions, prélude obligé des novices elle gagna le large de l'air le plus naturel, et nagea avec aisance jusqu'à la limite fixée par les piquets. C'était d'instinct qu'elle nageait ainsi jamais elle n'avait eu de professeur. Toute petite, elle | CE QU'ON PEUT VOIR DANi UNE RUE. 47 les couleurs. Tous les baigneurs s'y groupèrent, suivant l'in-timité ou le goût, et y subirent la métamorphose accoutumée. Chacun prit la tenue de combat, succincte chez les hommes, plus compliquée chez les femmes, moins académique sur-tout et si austère, pour ne rien dire de plus, que la coquet-terie des néréides ne s'en fût point accommodée. La plage s'animait, les baigneuses arrivaient de toutes parts et s'essayaient déjà à la température de l'eau. Celles-ci ris-quaient leurs pieds, celles-là leurs jambes d'autres s'enga-geaient, en grelottant, jusqu'à mi-corps. Les plus hardies abrégeaient l'épreuve et commençaient par une immersion complète elles en sortaient ruisselantes, la bouche pleine d'eau salée et l'oreille de bourdonnements. Il en était qui prenaient leur rôle plus au sérieux encore et s'exerçaient à l'art difficile de la natation, soit isolément et sans auxiliaire, soit en se soutenant l'une l'autre le menton au-dessus de l'eau. Tout cela composait un spectacle varié, où ne man-quaient ni les épisodes bouffons, ni les physionomies origi-nales. Mais la scène allait bientôt tourner à de plus vives émo-tions. Afin d'écarter jusqu'à la chance d'un accident, on avait eu le soin d'indiquer, au moyen de piquets fixés dans la mer, la iimite que les baigneuses ne devaient pas dépasser, sous peine de voir le fond manquer sous leurs pieds. Il y a mieux des cordes tendues d'un piquet à l'autre, et au niveau même de la mer, avaient pour destination et pour effet de prévenir , toute distraction et toute imprudence. C'était un obstacle qu'on ne pouvait franchir autrement que de propos délibéré et à l'aide d'un certain effort. Tout donnait lieu de croire qu'il y avait là des garanties et une sauvegarde suffisantes. Clémence avait promptement achevé sa toilette et entraî-nait Claire par la main elle était, l'une des premières, entrée dans la mer comme dans un élément familier. Dès son en-fance, elle avait été bercée sur ces eaux et en avait éprouvé la vertu elle leur devait au moins quelque chose de sa santé et de sa fraîcheur. Aussi n'y eut-il de sa part ni hésitation ni contorsions, prélude obligé des novices elle gagna le large de l'air le plus naturel, et nagea avec aisance jusqu'à la limite fixée par les piquets. C'était d'instinct qu'elle nageait ainsi jamais elle n'avait eu de professeur. Toute petite, elle | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 47 les couleurs. Tous les baigneurs s'y groupèrent, suivant l'in-timité ou le goût, et y subirent la métamorphose accoutumée. Chacun prit la tenue de combat, succincte chez les hommes, plus compliquée chez les femmes, moins académique sur-tout et si austère, pour ne rien dire de plus, que la coquet-terie des néréides ne s'en fût point accommodée. La plage s'animait, les baigneuses arrivaient de toutes parts et s'essayaient déjà à la température de l'eau. Celles-ci ris-quaient leurs pieds, celles-là leurs jambes d'autres s'enga-geaient, en grelottant, jusqu'à mi-corps. Les plus hardies abrégeaient l'épreuve et commençaient par une immersion complète elles en sortaient ruisselantes, la bouche pleine d'eau salée et l'oreille de bourdonnements. Il en était qui prenaient leur rôle plus au sérieux encore et s'exerçaient à l'art difficile de la natation, soit isolément et sans auxiliaire, soit en se soutenant l'une l'autre le menton au-dessus de l'eau. Tout cela composait un spectacle varié, où ne man-quaient ni les épisodes bouffons, ni les physionomies origi-nales. Mais la scène allait bientôt tourner à de plus vives émo-tions. Afin d'écarter jusqu'à la chance d'un accident, on avait eu le soin d'indiquer, au moyen de piquets fixés dans la mer, la limite que les baigneuses ne devaient pas dépasser, sous peine de voir le fond manquer sous leurs pieds. Il y a mieux des cordes tendues d'un piquet à l'autre, et au niveau même de la mer, avaient pour destination et pour effet de prévenir @@toute distraction et toute imprudence. C'était un obstacle qu'on ne pouvait franchir autrement que de propos délibéré et à l'aide d'un certain effort. Tout donnait lieu de croire qu'il y avait là des garanties et une sauvegarde suffisantes. Clémence avait promptement achevé sa toilette et entraî-nait Claire par la main elle était, l'une des premières, entrée dans la mer comme dans un élément familier. Dès son en-fance, elle avait été bercée sur ces eaux et en avait éprouvé la vertu elle leur devait au moins quelque chose de sa santé et de sa fraîcheur. Aussi n'y eut-il de sa part ni hésitation ni contorsions, prélude obligé des novices elle gagna le large de l'air le plus naturel, et nagea avec aisance jusqu'à la limite fixée par les piquets. C'était d'instinct qu'elle nageait ainsi jamais elle n'avait eu de professeur. Toute petite, elle | La plage s'animait, les baigneuses arrivaient de toutes parts et s'essayaient déjà à la température de l'eau. | La plage s'animait, les baigneuses arrivaient de toutes parts et s'essayaient déjà à la température de l'eau. | 0 | 0 | 0 |
650.txt | 1,886 | 210 L'ART DE MAGNÉTISER il resta sans faire le plus petit mouvement c'était un chien mort pour tous. On lui tira un coup de pistolet à l'oreille rien n'indiqua qu'il eût entendu. On peut dresser les chiens à bien des exercices on peut les instruire, et nous en avons vu de bien savants mais il n'est pas possible de les habituer à supporter la douleur sans qu'ils donnent signe de sensation c'est donc réelle-ment la paralysie que je produisis sur ce chien par l'effet du fluide magnétique. Plusieurs personnes vinrent lui enfoncer des épingles par tout le corps c'était un vrai cadavre. Je le réveillai, et aussitôt il redevint vif, gai, comme il l'était auparavant, le nez en l'air, tournant la tête à phaque bruit, à chaque appel. Ici on ne pouvait plus douter, on ne pouvait plus croire au compérage, il fallait admettre le fait, le fait physique, l'action sur les animaux. A Tours, dans une ménagerie, à l'époque de la foire, en 1840, j'essayai d'agir sur un lion, sans en prévenir personne. Je me plaçai près de sa cage, et je fixai mes regards sur les siens. Bientôt ses yeux ne purent soutenir ma vue, ils se fermèrent alors je lançai le fluide d'une main sur la tête, et j'obtins, après vingt minutes, un sommeil profond. Je me hasardai alors à toucher avec toutes les précautions possibles sa patte, qui se trouvait près des barreaux. M'enhardissant, je le piquai il ne remua pas. Convaincu que j'avais produit l'effet voulu, je lui pris la patte et la soulevai puis je touchai la tête, et j'introduisis la main dans sa gueule. Le lion resta endormi je le piquai sur le nez, et le lion ne bougea pas, au grand étonnement des personnes présentes, qui n'osaient en croire leurs yeux. Je le réveillai aussitôt le lion ouvrit les yeux et reprit ses allures, qui ne donnaient certainement pas la tentation de renouveler les attouchements. Pendant mon séjour à Tours, je fis plusieurs fois la même expérience, et toujours avec le même succès. A Nantes, je tentai le même effet sur un lion, et j'obtins les mêmes résultats. | 210 L'ART DE MAGNÉTISER il resta sans faire le plus petit mouvement c'était un chien mort pour tous. On lui tira un coup de pistolet à l'oreille rien n'indiqua qu'il eût entendu. On peut dresser les chiens à bien des exercices on peut les instruire, et nous en avons vu de bien savants mais il n'est pas possible de les habituer à supporter la douleur sans qu'ils donnent signe de sensation c'est donc réelle-ment la paralysie que je produisis sur ce chien par l'effet du fluide magnétique. Plusieurs personnes vinrent lui enfoncer des épingles par tout le corps c'était un vrai cadavre. Je le réveillai, et aussitôt il redevint vif, gai, comme il l'était auparavant, le nez en l'air, tournant la tête à phaque bruit, à chaque appel. Ici on ne pouvait plus douter, on ne pouvait plus croire au compérage, il fallait admettre le fait, le fait physique, l'action sur les animaux. A Tours, dans une ménagerie, à l'époque de la foire, en 1840, j'essayai d'agir sur un lion, sans en prévenir personne. Je me plaçai près de sa cage, et je fixai mes regards sur les siens. Bientôt ses yeux ne purent soutenir ma vue, ils se fermèrent alors je lançai le fluide d'une main sur la tête, et j'obtins, après vingt minutes, un sommeil profond. Je me hasardai alors à toucher avec toutes les précautions possibles sa patte, qui se trouvait près des barreaux. M'enhardissant, je le piquai il ne remua pas. Convaincu que j'avais produit l'effet voulu, je lui pris la patte et la soulevai puis je touchai la tête, et j'introduisis la main dans sa gueule. Le lion resta endormi je le piquai sur le nez, et le lion ne bougea pas, au grand étonnement des personnes présentes, qui n'osaient en croire leurs yeux. Je le réveillai aussitôt le lion ouvrit les yeux et reprit ses allures, qui ne donnaient certainement pas la tentation de renouveler les attouchements. Pendant mon séjour à Tours, je fis plusieurs fois la même expérience, et toujours avec le même succès. A Nantes, je tentai le même effet sur un lion, et j'obtins les mêmes résultats. | 210 L'ART DE MAGNÉTISER il resta sans faire le plus petit mouvement c'était un chien mort pour tous. On lui tira un coup de pistolet à l'oreille rien n'indiqua qu'il eût entendu. On peut dresser les chiens à bien des exercices on peut les instruire, et nous en avons vu de bien savants mais il n'est pas possible de les habituer à supporter la douleur sans qu'ils donnent signe de sensation c'est donc réelle-ment la paralysie que je produisis sur ce chien par l'effet du fluide magnétique. Plusieurs personnes vinrent lui enfoncer des épingles par tout le corps c'était un vrai cadavre. Je le réveillai, et aussitôt il redevint vif, gai, comme il l'était auparavant, le nez en l'air, tournant la tête à chaque bruit, à chaque appel. Ici on ne pouvait plus douter, on ne pouvait plus croire au compérage, il fallait admettre le fait, le fait physique, l'action sur les animaux. A Tours, dans une ménagerie, à l'époque de la foire, en 1840, j'essayai d'agir sur un lion, sans en prévenir personne. Je me plaçai près de sa cage, et je fixai mes regards sur les siens. Bientôt ses yeux ne purent soutenir ma vue, ils se fermèrent alors je lançai le fluide d'une main sur la tête, et j'obtins, après vingt minutes, un sommeil profond. Je me hasardai alors à toucher avec toutes les précautions possibles sa patte, qui se trouvait près des barreaux. M'enhardissant, je le piquai il ne remua pas. Convaincu que j'avais produit l'effet voulu, je lui pris la patte et la soulevai puis je touchai la tête, et j'introduisis la main dans sa gueule. Le lion resta endormi je le piquai sur le nez, et le lion ne bougea pas, au grand étonnement des personnes présentes, qui n'osaient en croire leurs yeux. Je le réveillai aussitôt le lion ouvrit les yeux et reprit ses allures, qui ne donnaient certainement pas la tentation de renouveler les attouchements. Pendant mon séjour à Tours, je fis plusieurs fois la même expérience, et toujours avec le même succès. A Nantes, je tentai le même effet sur un lion, et j'obtins les mêmes résultats. | Je le réveillai, et aussitôt il redevint vif, gai, comme il l'était auparavant, le nez en l'air, tournant la tête à phaque bruit, à chaque appel. | Je le réveillai, et aussitôt il redevint vif, gai, comme il l'était auparavant, le nez en l'air, tournant la tête à chaque bruit, à chaque appel. | 1 | 0.006897 | 0.030303 |
466.txt | 1,868 | 6 si mystérieuse dans son essence même, cause suivant les uns, effet suivant les autres, qu'on appelle la vie. f Si l'on regarde la vie comme une cause, un principe d'action ayant son origine dans tel ou tel point de l'orga-nisme, et si l'on nous permet de représenter, pour ainsi dire, la vie par une quantité qui sera plus ou moins grande, suivant la puissance plus ou moins grande aussi de l'effet produit, nous dirons que, chez les invertébrés, la vie semble être répandue en égales quantités dans toutes les parties de l'organisme. Chez les vertébrés, au contraire, la vie se concentre en un point particulier de chaque indi-vidu, ou du moins dans une partie très-restreinte de son être. Le professeur continue Que si, dit-il, l'on veut voir dans la vie un effet, une résultante, on pourra exprimer le principe que nous voulons énoncer en disant que, chez les invertébrés, cette résultante ne paraît pas être la consé-quence de l'action plus particulière de tel point de l'orga-nisme, comme cela a lieu chez les vertébrés, où, pour em-ployer une expression un peu trop rigoureuse pour de tels objets, la résultante semble appliquée à un ou à plusieurs organes spéciaux et distincts. Un exemple fera mieux ressortir le fait en question. Que l'on coupe une patte à un chien à part le trouble tout local qu'éprouvera l'économie, l'animal peut continuer à vivre. Si l'on poursuit la mutilation, on peut la pousser peut-être assez loin sans que la vie cesse , mais on arrive toujours à un point de l'organisme tel que, lorsqu'il est atteint, la vie disparaît brusquement. Ce point remarquable, où semble se concentrer la vie, ce noeud vital, pour em-ployer l'expression de M. Flourens, se rencontre chez tous les vertébrés. Revue des Cours scientifiques, du 22 jan-vier 4865. t Je n'ai pas le temps ici de suivre dans tous ses débours | 6 @si mystérieuse dans son essence même, cause suivant les uns, effet suivant les autres, qu'on appelle la vie. f Si l'on regarde la vie comme une cause, un principe d'action ayant son origine dans tel ou tel point de l'orga-nisme, et si l'on nous permet de représenter, pour ainsi dire, la vie par une quantité qui sera plus ou moins grande, suivant la puissance plus ou moins grande aussi de l'effet produit, nous dirons que, chez les invertébrés, la vie semble être répandue en égales quantités dans toutes les parties de l'organisme. Chez les vertébrés, au contraire, la vie se concentre en un point particulier de chaque indi-vidu, ou du moins dans une partie très-restreinte de son être. Le professeur continue Que si, dit-il, l'on veut voir dans la vie un effet, une résultante, on pourra exprimer le principe que nous voulons énoncer en disant que, chez les invertébrés, cette résultante ne paraît pas être la consé-quence de l'action plus particulière de tel point de l'orga-nisme, comme cela a lieu chez les vertébrés, où, pour em-ployer une expression un peu trop rigoureuse pour de tels objets, la résultante semble appliquée à un ou à plusieurs organes spéciaux et distincts. Un exemple fera mieux ressortir le fait en question. Que l'on coupe une patte à un chien à part le trouble tout local qu'éprouvera l'économie, l'animal peut continuer à vivre. Si l'on poursuit la mutilation, on peut la pousser peut-être assez loin sans que la vie cesse , mais on arrive toujours à un point de l'organisme tel que, lorsqu'il est atteint, la vie disparaît brusquement. Ce point remarquable, où semble se concentrer la vie, ce noeud vital, pour em-ployer l'expression de M. Flourens, se rencontre chez tous les vertébrés.@@ Revue des Cours scientifiques, du 22 jan-vier 4865. t Je n'ai pas le temps ici de suivre dans tous ses débours | 6 -si mystérieuse dans son essence même, cause suivant les uns, effet suivant les autres, qu'on appelle la vie.@@ Si l'on regarde la vie comme une cause, un principe d'action ayant son origine dans tel ou tel point de l'orga-nisme, et si l'on nous permet de représenter, pour ainsi dire, la vie par une quantité qui sera plus ou moins grande, suivant la puissance plus ou moins grande aussi de l'effet produit, nous dirons que, chez les invertébrés, la vie semble être répandue en égales quantités dans toutes les parties de l'organisme. Chez les vertébrés, au contraire, la vie se concentre en un point particulier de chaque indi-vidu, ou du moins dans une partie très-restreinte de son être. Le professeur continue Que si, dit-il, l'on veut voir dans la vie un effet, une résultante, on pourra exprimer le principe que nous voulons énoncer en disant que, chez les invertébrés, cette résultante ne paraît pas être la consé-quence de l'action plus particulière de tel point de l'orga-nisme, comme cela a lieu chez les vertébrés, où, pour em-ployer une expression un peu trop rigoureuse pour de tels objets, la résultante semble appliquée à un ou à plusieurs organes spéciaux et distincts. Un exemple fera mieux ressortir le fait en question. Que l'on coupe une patte à un chien à part le trouble tout local qu'éprouvera l'économie, l'animal peut continuer à vivre. Si l'on poursuit la mutilation, on peut la pousser peut-être assez loin sans que la vie cesse@, mais on arrive toujours à un point de l'organisme tel que, lorsqu'il est atteint, la vie disparaît brusquement. Ce point remarquable, où semble se concentrer la vie, ce noeud vital, pour em-ployer l'expression de M. Flourens, se rencontre chez tous les vertébrés... Revue des Cours scientifiques, du 22 jan-vier 1865.@@ Je n'ai pas le temps ici de suivre dans tous ses détours | 6 si mystérieuse dans son essence même, cause suivant les uns, effet suivant les autres, qu'on appelle la vie. | 6 -si mystérieuse dans son essence même, cause suivant les uns, effet suivant les autres, qu'on appelle la vie. | 1 | 0.009009 | 0.043478 |
646.txt | 1,886 | 232 L'ART DE MAGNÉTISER Ah ! celui dont les yeux ont été témoins de pareils effets ne peut douter de la puissance de l'homme et de la grandeur de Dieu c'est dans ces moments où l'âme se dévoile et qu'elle apparaît dans toute sa supériorité, dans toute sa gloire c'est alors que l'on croit à la divinité de son origine. Le coeur plein de joie, je laissai la pauvre enfant dormir pendant une heure d'un sommeil magnétique profond, puis je la réveillai elle se sentait mieux, beaucoup mieux elle était sauvée j'avais réussi. Le 29, elle était mieux, mais il y avait au coeur des élancements qui la faisaient beaucoup souffrir. Du lep février au 10, il y eut un mieux prononcé les forces revinrent doucement, il y eut encore quelques éva-nouissements, mais les bras ne se paralysaient plus, et les jambes revenaient au point qu'en soutenant la malade, elle pût faire quelques pas. Le 12, une petite contrariété provoqua une crise de délire qui dura trois heures, et pendant laquelle elle marcha seule les forces étaient surexcitées par l'état nerveux, cela ne m'annonçait rien de bon. En effet, à minuit, il y eut un évanouissement si profond, si intense que, malgré tous mes efforts, mes insufflations chaudes, je ne pus le faire cesser qu'après deux heures d'un travail continu, et encore, à peine revenue à elle, perdit-elle connaissance plusieurs fois. Le 13, toute la faiblesse reparut, et le délire revint et amena un évanouissement, puis l'extase sans provocation, ce que je vis avec plaisir cela m'annonçait la fin de cette fâcheuse crise. En effet, depuis lors les douleurs diminuèrent et les forces revinrent au point que, dès le 25 février, elle put sortir à pied enfin, le mieux augmenta, et la guérison fut entière. Pendant les mois de mars, avril et mai, il n'y eut plus d'accident, et ces dames purent partir le 27 mai 1854. Depuis cette époque, ces dames m'ont donné de temps en temps des nouvelle de Mlle Eugénie, dont la santé s'est sou-tenue. Les forces ne l'ont point abandonnée, et, à part quelques petites crises nerveuses qui viennent de temps à | 232 L'ART DE MAGNÉTISER Ah ! celui dont les yeux ont été témoins de pareils effets ne peut douter de la puissance de l'homme et de la grandeur de Dieu c'est dans ces moments où l'âme se dévoile et qu'elle apparaît dans toute sa supériorité, dans toute sa gloire c'est alors que l'on croit à la divinité de son origine. Le coeur plein de joie, je laissai la pauvre enfant dormir pendant une heure d'un sommeil magnétique profond, puis je la réveillai elle se sentait mieux, beaucoup mieux elle était sauvée j'avais réussi. Le 29, elle était mieux, mais il y avait au coeur des élancements qui la faisaient beaucoup souffrir. Du lep février au 10, il y eut un mieux prononcé les forces revinrent doucement, il y eut encore quelques éva-nouissements, mais les bras ne se paralysaient plus, et les jambes revenaient au point qu'en soutenant la malade, elle pût faire quelques pas. Le 12, une petite contrariété provoqua une crise de déli@re qui dura trois heures, et pendant laquelle elle marcha seule les forces étaient surexcitées par l'état nerveux, cela ne m'annonçait rien de bon. En effet, à minuit, il y eut un évanouissement si profond, si intense que, malgré tous mes efforts, mes insufflations chaudes, je ne pus le faire cesser qu'après deux heures d'un travail continu, et encore, à peine revenue à elle, perdit-elle connaissance plusieurs fois. Le 13, toute la faiblesse reparut, et le délire revint et amena un évanouissement, puis l'extase sans provocation, ce que je vis avec plaisir cela m'annonçait la fin de cette fâcheuse crise. En effet, depuis lors les douleurs diminuèrent et les forces revinrent au point que, dès le 25 février, elle put sortir à pied enfin, le mieux augmenta, et la guérison fut entière. Pendant les mois de mars, avril et mai, il n'y eut plus d'accident, et ces dames purent partir le 27 mai 1854. Depuis cette époque, ces dames m'ont donné de temps en temps des nouvelle de Mlle Eugénie, dont la santé s'est sou-tenue. Les forces ne l'ont point abandonnée, et, à part quelques petites crises nerveuses qui viennent de temps à | 232 L'ART DE MAGNÉTISER Ah ! celui dont les yeux ont été témoins de pareils effets ne peut douter de la puissance de l'homme et de la grandeur de Dieu c'est dans ces moments où l'âme se dévoile et qu'elle apparait dans toute sa supériorité, dans toute sa gloire c'est alors que l'on croit à la divinité de son origine. Le coeur plein de joie, je laissai la pauvre enfant dormir pendant une heure d'un sommeil magnétique profond, puis je la réveillai elle se sentait mieux, beaucoup mieux elle était sauvée j'avais réussi. Le 29, elle était mieux, mais il y avait au coeur des élancements qui la faisaient beaucoup souffrir. Du 1er février au 10, il y eut un mieux prononcé les forces revinrent doucement, il y eut encore quelques éva-nouissements, mais les bras ne se paralysaient plus, et les jambes revenaient au point qu'en soutenant la malade, elle pût faire quelques pas. Le 12, une petite contrariété provoqua une crise de délivre qui dura trois heures, et pendant laquelle elle marcha seule les forces étaient surexcitées par l'état nerveux, cela ne m'annonçait rien de bon. En effet, à minuit, il y eut un évanouissement si profond, si intense que, malgré tous mes efforts, mes insufflations chaudes, je ne pus le faire cesser qu'après deux heures d'un travail continu, et encore, à peine revenue à elle, perdit-elle connaissance plusieurs fois. Le 13, toute la faiblesse reparut, et le délire revint et amena un évanouissement, puis l'extase sans provocation, ce que je vis avec plaisir cela m'annonçait la fin de cette fâcheuse crise. En effet, depuis lors les douleurs diminuèrent et les forces revinrent au point que, dès le 25 février, elle put sortir à pied enfin, le mieux augmenta, et la guérison fut entière. Pendant les mois de mars, avril et mai, il n'y eut plus d'accident, et ces dames purent partir le 27 mai 1854. Depuis cette époque, ces dames m'ont donné de temps en temps des nouvelle de Mlle Eugénie, dont la santé s'est sou-tenue. Les forces ne l'ont point abandonnée, et, à part quelques petites crises nerveuses qui viennent de temps à | 232 L'ART DE MAGNÉTISER Ah ! celui dont les yeux ont été témoins de pareils effets ne peut douter de la puissance de l'homme et de la grandeur de Dieu c'est dans ces moments où l'âme se dévoile et qu'elle apparaît dans toute sa supériorité, dans toute sa gloire c'est alors que l'on croit à la divinité de son origine. | 232 L'ART DE MAGNÉTISER Ah ! celui dont les yeux ont été témoins de pareils effets ne peut douter de la puissance de l'homme et de la grandeur de Dieu c'est dans ces moments où l'âme se dévoile et qu'elle apparait dans toute sa supériorité, dans toute sa gloire c'est alors que l'on croit à la divinité de son origine. | 1 | 0.003145 | 0.016129 |
224.txt | 1,857 | 66 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE avec simplicité et énergie sa profonde gratitude Maintenant que nous sommes séparés, il m'est assurément moins facile de vous faire mes confi-te dences, cher monsieur, qu'à vous de me donner des avis. Cependant je ne balancerai pas dans ma résolu-lion, et, maigre l'éloignement, je vous parlerai, cher ce maître, avec la même franchise que lorsque j'étais ce dans la bibliothèque, à côté de vpus, assis à la même et table, et occupant par mes représentations, souvent importunes, jusqu'à vos loisirs. Je ne vous dirai rien ce de notre amitié et de notre reconnaissance vous savez nos sentiments pour vous, et les miens sont tels, ce que tous vos conseils me seront toujours aussi chers ce que sacrés. Je vous en prie, donnez-les-moi je vous ce les demande avec instances, pour me raffermir quand je serai près de faiblir, et pour me relever quand j'aurai failli. D'autres lettres expriment des sentiments d'égale douleur et d'égale tendresse ce sont ceux des jeunes Paul de Gagarin et de Gourieff ce sont les affectueux accents de son enfant de prédilection, de Wolf, alors à Miltau, et de son cher Alexandre de Benkendorf, qui, de Berlin, où il commençait sa carrière diplomatique, soupirait après ses amis, sa famille et la Russie. Ce sont les regrets des familles, interprètes des regrets de leurs enfants, et, pour ne pas fatiguer par de plus longues citations, c'est ce seul mot de la comtesse A. de Pro-tassoff, qui apprend, à son arrivée à Paris, le départ de | 66 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE avec simplicité et énergie sa profonde gratitude Maintenant que nous sommes séparés, il m'est assurément moins facile de vous faire mes confi-te dences, cher monsieur, qu'à vous de me donner des avis. Cependant je ne balancerai pas dans ma résolu-@lion, et, maigre l'éloignement, je vous parlerai, cher ce maître, avec la même franchise que lorsque j'étais ce dans la bibliothèque, à côté de vpus, assis à la même et table, et occupant par mes représentations, souvent importunes, jusqu'à vos loisirs. Je ne vous dirai rien ce de notre amitié et de notre reconnaissance vous savez nos sentiments pour vous, et les miens sont tels, ce que tous vos conseils me seront toujours aussi chers ce que sacrés. Je vous en prie, donnez-les-moi je vous ce les demande avec instances, pour me raffermir quand je serai près de faiblir, et pour me relever quand j'aurai failli. D'autres lettres expriment des sentiments d'égale douleur et d'égale tendresse ce sont ceux des jeunes Paul de Gagarin et de Gourieff ce sont les affectueux accents de son enfant de prédilection, de Wolf, alors à Miltau, et de son cher Alexandre de Benkendorf, qui, de Berlin, où il commençait sa carrière diplomatique, soupirait après ses amis, sa famille et la Russie. Ce sont les regrets des familles, interprètes des regrets de leurs enfants, et, pour ne pas fatiguer par de plus longues citations, c'est ce seul mot de la comtesse A. de Pro-tassoff, qui apprend, à son arrivée à Paris, le départ de | 66 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE avec simplicité et énergie sa profonde gratitude Maintenant que nous sommes séparés, il m'est assurément moins facile de vous faire mes confi-@@ dences, cher monsieur, qu'à vous de me donner des avis. Cependant je ne balancerai pas dans ma résolu- lion, et, maigre l'éloignement, je vous parlerai, cher @@@maître, avec la même franchise que lorsque j'étais@@@ dans la bibliothèque, à côté de vous, assis à la même @t@@able, et occupant par mes représentations, souvent importunes, jusqu'à vos loisirs. Je ne vous dirai rien @@@de notre amitié et de notre reconnaissance vous savez nos sentiments pour vous, et les miens sont tels, @@@que tous vos conseils me seront toujours aussi chers@@@ que sacrés. Je vous en prie, donnez-les-moi je vousous les demande avec instances, pour me raffermir quand je serai près de faiblir, et pour me relever quand j'aurai failli. D'autres lettres expriment des sentiments d'égale douleur et d'égale tendresse ce sont ceux des jeunes Paul de Gagarin et de Gourieff ce sont les affectueux accents de son enfant de prédilection, de Wolf, alors à Mittau, et de son cher Alexandre de Benkendorf, qui, de Berlin, où il commençait sa carrière diplomatique, soupirait après ses amis, sa famille et la Russie. Ce sont les regrets des familles, interprètes des regrets de leurs enfants, et, pour ne pas fatiguer par de plus longues citations, c'est ce seul mot de la comtesse A. de Pro-tassoff, qui apprend, à son arrivée à Paris, le départ de | D'autres lettres expriment des sentiments d'égale douleur et d'égale tendresse ce sont ceux des jeunes Paul de Gagarin et de Gourieff ce sont les affectueux accents de son enfant de prédilection, de Wolf, alors à Miltau, et de son cher Alexandre de Benkendorf, qui, de Berlin, où il commençait sa carrière diplomatique, soupirait après ses amis, sa famille et la Russie. | D'autres lettres expriment des sentiments d'égale douleur et d'égale tendresse ce sont ceux des jeunes Paul de Gagarin et de Gourieff ce sont les affectueux accents de son enfant de prédilection, de Wolf, alors à Mittau, et de son cher Alexandre de Benkendorf, qui, de Berlin, où il commençait sa carrière diplomatique, soupirait après ses amis, sa famille et la Russie. | 1 | 0.002703 | 0.014286 |
140.txt | 1,864 | -50 -souveraines. Les Beauvoir Du Roure 1 avaient donné trois papes à l'Eglise romaine, Urbain V Guillaume Du Roure-Grimoard , Xiste IV et Jules II. Les d'Armentières de Champagne, dont la noblesse datait de 986 les Bauffremont, conn mandeurs-nés de l'ordre de Saint-Jean de Jérusa-lem les Narbonne-Pelet, dont l'origine remontait à910 les Sabran, anciens comtes d'Argane et de Forcalquier les Rochechouart de Mortemart et de Faudoas, qui provenaient des Austro-Francs de Limoges les Villeneuve de Trans, premiers marquis de Provence les Béranger et les Goyon de Bretagne. Illustres gentilshommes! Hélas! tous ont-ils conservé la loyauté et la fidélité à l'écusson fleurdelisé? et puisqu'ils ont laissé briser l'écu de France, peuvent-ils encore montrer leurs anti-ques pièces de blason 2 ? 1 La maison Du Roure a tristement marqué dans nos fastes révolutionnaires. Louis-Scipion Grimoard, comte de Beauvoir Du Roure, né à Marseille, fut président du club des Jacobins, membre de la Commune de Paris, l'ami du marquis d'Anto-nelle d'Arles grande famille aussi, membre du tribunal révo-lutionnaire et du comte de Barras. Nous étions alliés aux Du Roure. Enfant, j'avais rencontré le comte Du Roure chez un de mes oncles, Angles Capefigue sa mère était fille unique du comte Catherling, pair d'Irlande, et sa grand'mère soeur de lord Bolingbroke. Ce serait une histoire curieuse à faire que celle des nobles devenus Jacobins. 2 Dans la nuit un peu mascarade du mois d'août 1789, les grandes familles renoncèrent à leur privilège, a leur titre, à leur blason. Le vicomte de Montmorency prit l'initiative. Le | -50 -souveraines. Les Beauvoir Du Roure 1 avaient donné trois papes à l'Eglise romaine, Urbain V Guillaume Du Roure-Grimoard , Xiste IV et Jules II. Les d'Armentières de Champagne, dont la noblesse datait de 986 les Bauffremont, conn mandeurs-nés de l'ordre de Saint-Jean de Jérusa-lem les Narbonne-Pelet, dont l'origine remontait à910 les Sabran, anciens comtes d'Argane et de Forcalquier les Rochechouart de Mortemart et de Faudoas, qui provenaient des Austro-Francs de Limoges les Villeneuve de Trans, premiers marquis de Provence les Béranger et les Goyon de Bretagne. Illustres gentilshommes! Hélas! tous ont-ils conservé la loyauté et la fidélité à l'écusson fleurdelisé? et puisqu'ils ont laissé briser l'écu de France, peuvent-ils encore montrer leurs anti-ques pièces de blason 2 ? @@@@@@1 La maison Du Roure a tristement marqué dans nos fastes révolutionnaires. Louis-Scipion Grimoard, comte de Beauvoir Du Roure, né à Marseille, fut président du club des Jacobins, membre de la Commune de Paris, l'ami du marquis d'Anto-nelle d'Arles grande famille aussi, membre du tribunal révo-lutionnaire et du comte de Barras. Nous étions alliés aux Du Roure. Enfant, j'avais rencontré le comte Du Roure chez un de mes oncles, Angles Capefigue sa mère était fille unique du comte Catherling, pair d'Irlande, et sa grand'mère soeur de lord Bolingbroke. Ce serait une histoire curieuse à faire que celle des nobles devenus Jacobins. 2 Dans la nuit un peu mascarade du mois d'août 1789, les grandes familles renoncèrent à leur privilège, a leur titre, à leur blason. Le vicomte de Montmorency prit l'initiative. Le | -50 -souveraines. Les Beauvoir Du Roure 1 avaient donné trois papes à l'Eglise romaine, Urbain V Guillaume Du Roure-Grimoard , Xiste IV et Jules II. Les d'Armentières de Champagne, dont la noblesse datait de 986 les Bauffremont, co@m mandeurs-nés de l'ordre de Saint-Jean de Jérusa-lem les Narbonne-Pelet, dont l'origine remontait à910 les Sabran, anciens comtes d'Argane et de Forcalquier les Rochechouart de Mortemart et de Faudoas, qui provenaient des Austro-Francs de Limoges les Villeneuve de Trans, premiers marquis de Provence les Béranger et les Goyon de Bretagne. Illustres gentilshommes! Hélas! tous ont-ils conservé la loyauté et la fidélité à l'écusson fleurdelisé? et puisqu'ils ont laissé briser l'écu de France, peuvent-ils encore montrer leurs anti-ques pièces de blason 2 ? -50 - 1 La maison Du Roure a tristement marqué dans nos fastes révolutionnaires. Louis-Scipion Grimoard, comte de Beauvoir Du Roure, né à Marseille, fut président du club des Jacobins, membre de la Commune de Paris, l'ami du marquis d'Anto-nelle d'Arles grande famille aussi, membre du tribunal révo-lutionnaire et du comte de Barras. Nous étions alliés aux Du Roure. Enfant, j'avais rencontré le comte Du Roure chez un de mes oncles, Angles Capefigue sa mère était fille unique du comte Catherling, pair d'Irlande, et sa grand'mère soeur de lord Bolingbroke. Ce serait une histoire curieuse à faire que celle des nobles devenus Jacobins. 2 Dans la nuit un peu mascarade du mois d'août 1789, les grandes familles renoncèrent à leur privilège, a leur titre, à leur blason. Le vicomte de Montmorency prit l'initiative. Le | -50 -souveraines. | -50 -souveraines. | 0 | 0 | 0 |
636.txt | 1,886 | THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 213 Les magnétisations avaient bien de la peine à calmer les douleurs cependant, en faisant cesser certaines manoeuvres qui aggravaient l'inflammation et dont on m'avait fait l'aveu, nous parvînmes à faire disparaître la grande inflammation extérieure. La plaie de la matrice se cicatrisa sous l'action des injec-tions d'eau magnétisée il en fut de même des abcès dans le rectum. Quant à la tumeur dans la matrice, elle commença à s'amollir, et elle finit par percer et se vider. La sécrétion qui s'était formée entre les lèvres, et dont l'humeur restait adhérente, fut dissipée par une pommade ordonnée par le docteur, et par les compresses d'eau magnétisée que je fai-sais maintenir continuellement. Les magnétisations directes sur l'estomac avaient fait disparaître les douleurs, et elles avaient ranimé cet organe qui fonctionnait bien depuis lors. Les crises nerveuses avaient cessé'sous l'influence des magnétisations générales. Enfin, après un traitement magnétique bien dirigé, tous les accidents avaient disparu toutes les plaies et les tumeurs étaient cicatrisées, et la malade retournait chez elle, entiè-rement guérie, après trois mois de soins assidus. Depuis cette époque, nous avons eu plusieurs fois des nouvelles de la malade, qui n'a jamais ressenti aucun malaise, et dont la guérison s'est entièrement consolidée. Nous avons employé dans ce traitement les grandes passes, les insufflations sur l'estomac, les frictions sur toute la colonne, les impositions des mains sur l'estomac et dans le dos, l'eau magnétisée en boisson, en compresses, en injec--tions et en lavements. Fracture du poignet - Paralysie des nerfs du bras M. Sivori, le célèbre violoniste, s'était brisé le poignet gauche, le 22 mai 1853, en tombant d'une voiture, dans une course aux environs de Genève. La nature de l'accident faisait craindre que les arts eussent perdu un de leurs plus dignes interprètes. Grâce à l'habileté des premiers chirurgiens de Genève, la | THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 213 Les magnétisations avaient bien de la peine à calmer les douleurs cependant, en faisant cesser certaines manoeuvres qui aggravaient l'inflammation et dont on m'avait fait l'aveu, nous parvînmes à faire disparaître la grande inflammation extérieure. La plaie de la matrice se cicatrisa sous l'action des injec-tions d'eau magnétisée il en fut de même des abcès dans le rectum. Quant à la tumeur dans la matrice, elle commença à s'amollir, et elle finit par percer et se vider. La sécrétion qui s'était formée entre les lèvres, et dont l'humeur restait adhérente, fut dissipée par une pommade ordonnée par le docteur, et par les compresses d'eau magnétisée que je fai-sais maintenir continuellement. Les magnétisations directes sur l'estomac avaient fait disparaître les douleurs, et elles avaient ranimé cet organe qui fonctionnait bien depuis lors. Les crises nerveuses avaient cessé'sous l'influence des magnétisations générales. Enfin, après un traitement magnétique bien dirigé, tous les accidents avaient disparu toutes les plaies et les tumeurs étaient cicatrisées, et la malade retournait chez elle, entiè-rement guérie, après trois mois de soins assidus. Depuis cette époque, nous avons eu plusieurs fois des nouvelles de la malade, qui n'a jamais ressenti aucun malaise, et dont la guérison s'est entièrement consolidée. Nous avons employé dans ce traitement les grandes passes, les insufflations sur l'estomac, les frictions sur toute la colonne, les impositions des mains sur l'estomac et dans le dos, l'eau magnétisée en boisson, en compresses, en injec--tions et en lavements. Fracture du poignet - Paralysie des nerfs du bras M. Sivori, le célèbre violoniste, s'était brisé le poignet gauche, le 22 mai 1853, en tombant d'une voiture, dans une course aux environs de Genève. La nature de l'accident faisait craindre que les arts eussent perdu un de leurs plus dignes interprètes. Grâce à l'habileté des premiers chirurgiens de Genève, la | THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 213 Les magnétisations avaient bien de la peine à calmer les douleurs cependant, en faisant cesser certaines manoeuvres qui aggravaient l'inflammation et dont on m'avait fait l'aveu, nous parvînmes à faire disparaître la grande inflammation extérieure. La plaie de la matrice se cicatrisa sous l'action des injec-tions d'eau magnétisée il en fut de même des abcès dans le rectum. Quant à la tumeur dans la matrice, elle commença à s'amollir, et elle finit par percer et se vider. La sécrétion qui s'était formée entre les lèvres, et dont l'humeur restait adhérente, fut dissipée par une pommade ordonnée par le docteur, et par les compresses d'eau magnétisée que je fai-sais maintenir continuellement. Les magnétisations directes sur l'estomac avaient fait disparaitre les douleurs, et elles avaient ranimé cet organe qui fonctionnait bien depuis lors. Les crises nerveuses avaient cessé sous l'influence des magnétisations générales. Enfin, après un traitement magnétique bien dirigé, tous les accidents avaient disparu toutes les plaies et les tumeurs étaient cicatrisées, et la malade retournait chez elle, entiè-rement guérie, après trois mois de soins assidus. Depuis cette époque, nous avons eu plusieurs fois des nouvelles de la malade, qui n'a jamais ressenti aucun malaise, et dont la guérison s'est entièrement consolidée. Nous avons employé dans ce traitement les grandes passes, les insufflations sur l'estomac, les frictions sur toute la colonne, les impositions des mains sur l'estomac et dans le dos, l'eau magnétisée en boisson, en compresses, en injec-@tions et en lavements. Fracture du poignet -@Paralysie des nerfs du bras M. Sivori, le célèbre violoniste, s'était brisé le poignet gauche, le 22 mai 1853, en tombant d'une voiture, dans une course aux environs de Genève. La nature de l'accident faisait craindre que les arts eussent perdu un de leurs plus dignes interprètes. Grâce à l'habileté des premiers chirurgiens de Genève, la | Nous avons employé dans ce traitement les grandes passes, les insufflations sur l'estomac, les frictions sur toute la colonne, les impositions des mains sur l'estomac et dans le dos, l'eau magnétisée en boisson, en compresses, en injec--tions et en lavements. | Nous avons employé dans ce traitement les grandes passes, les insufflations sur l'estomac, les frictions sur toute la colonne, les impositions des mains sur l'estomac et dans le dos, l'eau magnétisée en boisson, en compresses, en injec-tions et en lavements. | 1 | 0.003876 | 0.06383 |
372.txt | 1,890 | 58 LE FRANC-TIREUR KOLD. l'autre rive, à trois cents mètres, les coups de feu conti-nuaient entre les avant-postes, les soldats prirent dans leurs bras le jeune capitaine toujours évanoui, et l'on se dirigea vers une poterne qui ouvrait sur la rivière et con-duisait dans la ville. Quelques instants plus tard, la petite troupe arrivait au poste qui se trouve près de la porte de la citadelle le jeune capitaine était étendu sur un lit de camp, et on lui prodi-guait les soins les plus empressés. On s'aperçut alors qu'il avait été blessé au côté, ses vêtements étaient cou-verts de sang. Cependant, grâce aux efforts d'un chirurgien appelé aussitôt, il revint à lui. Ses yeux brillèrent de joie lorsqu'il se vit entouré de soldats français, et il indiqua de la main le plastron de sa chemise. Cherchez là, dit-il. Péter Kolb en tr'ouvrit la chemise et vit un papier cousu entre les plis du devant. Il le prit et le remit au comman-dant de place qui venait d'entrer dans le corps de garde. Le jeune capitaine s'était affaissé de nouveau, affaibli par la perte du sang. Le commandant, après avoir pris connaissance de la dépêche, serra avec émotion la main du brave franc-tireur,qui raconta à haute voix comment ils étaient arrivés, le jeune officier et lui, au pied des remparts. Modeste autant que brave, il attribua la plus grande part du succès et de la bravoure à son compagnon mais celui-ci, qui s'était ranimé, et qui avait entendu, dit d'une voix faible, mais claire C'est lui, c'est ce brave homme qui m'a conduit, lui qui m'a sauvé en s'exposant à la mort sans lui, je n'au-rais pu remplir ma mission. Il prit la main de Péter Kolb. et les deux braves s'embras-sèrent, au milieu de l'admiration de tous. Le commandant fit porter chez lui le jeune capitaine, | 58 LE FRANC-TIREUR KOLD. l'autre rive, à trois cents mètres, les coups de feu conti-nuaient entre les avant-postes, les soldats prirent dans leurs bras le jeune capitaine toujours évanoui, et l'on se dirigea vers une poterne qui ouvrait sur la rivière et con-duisait dans la ville. Quelques instants plus tard, la petite troupe arrivait au poste qui se trouve près de la porte de la citadelle le jeune capitaine était étendu sur un lit de camp, et on lui prodi-guait les soins les plus empressés. On s'aperçut alors qu'il avait été blessé au côté, ses vêtements étaient cou-verts de sang. Cependant, grâce aux efforts d'un chirurgien appelé aussitôt, il revi@nt à lui. Ses yeux brillèrent de joie lorsqu'il se vit entouré de soldats français, et il indiqua de la main le plastron de sa chemise. @Cherchez là, dit-il. Péter Kolb en tr'ouvrit la chemise et vit un papier cousu entre les plis du devant. Il le prit et le remit au comman-dant de place qui venait d'entrer dans le corps de garde. Le jeune capitaine s'était affaissé de nouveau, affaibli par la perte du sang. Le commandant, après avoir pris connaissance de la dépêche, serra avec émotion la main du brave franc-tireur,@qui raconta à haute voix comment ils étaient arrivés, le jeune officier et lui, au pied des remparts. Modeste autant que brave, il attribua la plus grande part du succès et de la bravoure à son compagnon mais celui-ci, qui s'était ranimé, et qui avait entendu, dit d'une voix faible, mais claire @C'est lui, c'est ce brave homme qui m'a conduit, lui qui m'a sauvé en s'exposant à la mort sans lui, je n'au-rais pu remplir ma mission. Il prit la main de Péter Kolb. et les deux braves s'embras-sèrent, au milieu de l'admiration de tous. Le commandant fit porter chez lui le jeune capitaine, | 58 LE FRANC-TIREUR KOLB. l'autre rive, à trois cents mètres, les coups de feu conti-nuaient entre les avant-postes, les soldats prirent dans leurs bras le jeune capitaine toujours évanoui, et l'on se dirigea vers une poterne qui ouvrait sur la rivière et con-duisait dans la ville. Quelques instants plus tard, la petite troupe arrivait au poste qui se trouve près de la porte de la citadelle le jeune capitaine était étendu sur un lit de camp, et on lui prodi-guait les soins les plus empressés. On s'aperçut alors qu'il avait été blessé au côté, ses vêtements étaient cou-verts de sang. Cependant, grâce aux efforts d'un chirurgien appelé aussitôt, il revient à lui. Ses yeux brillèrent de joie lorsqu'il se vit entouré de soldats français, et il indiqua de la main le plastron de sa chemise. -Cherchez là, dit-il. Péter Kolb en@tr'ouvrit la chemise et vit un papier cousu entre les plis du devant. Il le prit et le remit au comman-dant de place qui venait d'entrer dans le corps de garde. Le jeune capitaine s'était affaissé de nouveau, affaibli par la perte du sang. Le commandant, après avoir pris connaissance de la dépêche, serra avec émotion la main du brave franc-tireur, qui raconta à haute voix comment ils étaient arrivés, le jeune officier et lui, au pied des remparts. Modeste autant que brave, il attribua la plus grande part du succès et de la bravoure à son compagnon mais celui-ci, qui s'était ranimé, et qui avait entendu, dit d'une voix faible, mais claire -C'est lui, c'est ce brave homme qui m'a conduit, lui qui m'a sauvé en s'exposant à la mort sans lui, je n'au-rais pu remplir ma mission. Il prit la main de Péter Kolb. et les deux braves s'embras-sèrent, au milieu de l'admiration de tous. Le commandant fit porter chez lui le jeune capitaine, | et les deux braves s'embras-sèrent, au milieu de l'admiration de tous. | et les deux braves s'embras-sèrent, au milieu de l'admiration de tous. | 0 | 0 | 0 |
466.txt | 1,868 | 6 si mystérieuse dans son essence même, cause suivant les uns, effet suivant les autres, qu'on appelle la vie. f Si l'on regarde la vie comme une cause, un principe d'action ayant son origine dans tel ou tel point de l'orga-nisme, et si l'on nous permet de représenter, pour ainsi dire, la vie par une quantité qui sera plus ou moins grande, suivant la puissance plus ou moins grande aussi de l'effet produit, nous dirons que, chez les invertébrés, la vie semble être répandue en égales quantités dans toutes les parties de l'organisme. Chez les vertébrés, au contraire, la vie se concentre en un point particulier de chaque indi-vidu, ou du moins dans une partie très-restreinte de son être. Le professeur continue Que si, dit-il, l'on veut voir dans la vie un effet, une résultante, on pourra exprimer le principe que nous voulons énoncer en disant que, chez les invertébrés, cette résultante ne paraît pas être la consé-quence de l'action plus particulière de tel point de l'orga-nisme, comme cela a lieu chez les vertébrés, où, pour em-ployer une expression un peu trop rigoureuse pour de tels objets, la résultante semble appliquée à un ou à plusieurs organes spéciaux et distincts. Un exemple fera mieux ressortir le fait en question. Que l'on coupe une patte à un chien à part le trouble tout local qu'éprouvera l'économie, l'animal peut continuer à vivre. Si l'on poursuit la mutilation, on peut la pousser peut-être assez loin sans que la vie cesse , mais on arrive toujours à un point de l'organisme tel que, lorsqu'il est atteint, la vie disparaît brusquement. Ce point remarquable, où semble se concentrer la vie, ce noeud vital, pour em-ployer l'expression de M. Flourens, se rencontre chez tous les vertébrés. Revue des Cours scientifiques, du 22 jan-vier 4865. t Je n'ai pas le temps ici de suivre dans tous ses débours | 6 @si mystérieuse dans son essence même, cause suivant les uns, effet suivant les autres, qu'on appelle la vie. f Si l'on regarde la vie comme une cause, un principe d'action ayant son origine dans tel ou tel point de l'orga-nisme, et si l'on nous permet de représenter, pour ainsi dire, la vie par une quantité qui sera plus ou moins grande, suivant la puissance plus ou moins grande aussi de l'effet produit, nous dirons que, chez les invertébrés, la vie semble être répandue en égales quantités dans toutes les parties de l'organisme. Chez les vertébrés, au contraire, la vie se concentre en un point particulier de chaque indi-vidu, ou du moins dans une partie très-restreinte de son être. Le professeur continue Que si, dit-il, l'on veut voir dans la vie un effet, une résultante, on pourra exprimer le principe que nous voulons énoncer en disant que, chez les invertébrés, cette résultante ne paraît pas être la consé-quence de l'action plus particulière de tel point de l'orga-nisme, comme cela a lieu chez les vertébrés, où, pour em-ployer une expression un peu trop rigoureuse pour de tels objets, la résultante semble appliquée à un ou à plusieurs organes spéciaux et distincts. Un exemple fera mieux ressortir le fait en question. Que l'on coupe une patte à un chien à part le trouble tout local qu'éprouvera l'économie, l'animal peut continuer à vivre. Si l'on poursuit la mutilation, on peut la pousser peut-être assez loin sans que la vie cesse , mais on arrive toujours à un point de l'organisme tel que, lorsqu'il est atteint, la vie disparaît brusquement. Ce point remarquable, où semble se concentrer la vie, ce noeud vital, pour em-ployer l'expression de M. Flourens, se rencontre chez tous les vertébrés.@@ Revue des Cours scientifiques, du 22 jan-vier 4865. t Je n'ai pas le temps ici de suivre dans tous ses débours | 6 -si mystérieuse dans son essence même, cause suivant les uns, effet suivant les autres, qu'on appelle la vie.@@ Si l'on regarde la vie comme une cause, un principe d'action ayant son origine dans tel ou tel point de l'orga-nisme, et si l'on nous permet de représenter, pour ainsi dire, la vie par une quantité qui sera plus ou moins grande, suivant la puissance plus ou moins grande aussi de l'effet produit, nous dirons que, chez les invertébrés, la vie semble être répandue en égales quantités dans toutes les parties de l'organisme. Chez les vertébrés, au contraire, la vie se concentre en un point particulier de chaque indi-vidu, ou du moins dans une partie très-restreinte de son être. Le professeur continue Que si, dit-il, l'on veut voir dans la vie un effet, une résultante, on pourra exprimer le principe que nous voulons énoncer en disant que, chez les invertébrés, cette résultante ne paraît pas être la consé-quence de l'action plus particulière de tel point de l'orga-nisme, comme cela a lieu chez les vertébrés, où, pour em-ployer une expression un peu trop rigoureuse pour de tels objets, la résultante semble appliquée à un ou à plusieurs organes spéciaux et distincts. Un exemple fera mieux ressortir le fait en question. Que l'on coupe une patte à un chien à part le trouble tout local qu'éprouvera l'économie, l'animal peut continuer à vivre. Si l'on poursuit la mutilation, on peut la pousser peut-être assez loin sans que la vie cesse@, mais on arrive toujours à un point de l'organisme tel que, lorsqu'il est atteint, la vie disparaît brusquement. Ce point remarquable, où semble se concentrer la vie, ce noeud vital, pour em-ployer l'expression de M. Flourens, se rencontre chez tous les vertébrés... Revue des Cours scientifiques, du 22 jan-vier 1865.@@ Je n'ai pas le temps ici de suivre dans tous ses détours | Revue des Cours scientifiques, du 22 jan-vier 4865. | Revue des Cours scientifiques, du 22 jan-vier 1865. | 1 | 0.019608 | 0.1 |
748.txt | 1,858 | 1 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE ILUE. 37 3 , vur -Dans le voisinage de Beaupré, se trouvait une résidence qui ne lui cédait en rien ni pour l'étendue ni pour la valeur Jes domaines c'était celle de Champclos. Mêmes origines, mêmes traditions les Saint-Pons, seigneurs de Champclos, n'étaient ni moins nobles, ni moins anciens dans le pays que -les Montréal, seigneurs de Beaupré. Seulement, les Saint-Pons avaient fait aux goûts modernes des concessions bien plus grandes que les Montréal ils étaient davantage de leur siècle, et, au lieu d'une construction féodale, on trouvait à Champclos une de ces habitations comme Mansard savait les élever, et un parc, les archives locales en faisaient foi, des-siné par le célèbre Le Nôtre. Rien n'y manquait, ni les bas-sins, ni les quinconces, ni les néréides, ni les tritons, ni au-cune des divinités principales ou secondaires de l'Olympe païen. De tout temps, les Saint-Pons avaient montré ce goût des arts et ce besoin de paraître. C'étaient des gentilshommes, dans la plus brillante acception du mot. Tant qu'il y eut une cour, ils s'y maintinrent, et sur le meilleur pied à Champclos, quand ils y vivaient, leur état de maison faisait du bruit meutes, piqueurs, équipages et chevaux de chasse, tout l'ap-pareil et tout le personnel de la vénerie. Leurs fêtes met-taient le pays en révolution leur nom remplissait la pro-vince. Aussi, leurs voisins de l'abbaye de Valmont en étaient-ils jaloux et se vengeaient-ils de ce faste par des pro-cès continuels - de moines à nobles le cas était alors com-mun. Au fond, il ne s'agissait que de vétilles, délits fores-tiers, empiètements ou violations de limites mais, si petits qu'ils fussent, les procès s'engendraient et se succédaient. Pour un qui était vidé, il en renaissait deux autres. Il est vrai que les Saint-Pons ne s'y épargnaient pas et volontiers y donnaient prise toujours à cheval et en chasse, ils s'y laissaient aisément emporter et ne regardaient pas le gibier comme sacré parce qu'il se réfugiait sur les terres de gens | 1 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE ILUE. 37 3 , vur -Dans le voisinage de Beaupré, se trouvait une résidence qui ne lui cédait en rien ni pour l'étendue ni pour la valeur Jes domaines c'était celle de Champclos. Mêmes origines, mêmes traditions les Saint-Pons, seigneurs de Champclos, n'étaient ni moins nobles, ni moins anciens dans le pays que -les Montréal, seigneurs de Beaupré. Seulement, les Saint-Pons avaient fait aux goûts modernes des concessions bien plus grandes que les Montréal ils étaient davantage de leur siècle, et, au lieu d'une construction féodale, on trouvait à Champclos une de ces habitations comme Mansard savait les élever, et un parc, les archives locales en faisaient foi, des-siné par le célèbre Le Nôtre. Rien n'y manquait, ni les bas-sins, ni les quinconces, ni les néréides, ni les tritons, ni au-cune des divinités principales ou secondaires de l'Olympe païen. De tout temps, les Saint-Pons avaient montré ce goût des arts et ce besoin de paraître. C'étaient des gentilshommes, dans la plus brillante acception du mot. Tant qu'il y eut une cour, ils s'y maintinrent, et sur le meilleur pied à Champclos, quand ils y vivaient, leur état de maison faisait du bruit meutes, piqueurs, équipages et chevaux de chasse, tout l'ap-pareil et tout le personnel de la vénerie. Leurs fêtes met-taient le pays en révolution leur nom remplissait la pro-vince. Aussi, leurs voisins de l'abbaye de Valmont en étaient-ils jaloux et se vengeaient-ils de ce faste par des pro-cès continuels - de moines à nobles le cas était alors com-mun. Au fond, il ne s'agissait que de vétilles, délits fores-tiers, empiètements ou violations de limites mais, si petits qu'ils fussent, les procès s'engendraient et se succédaient. Pour un qui était vidé, il en renaissait deux autres. Il est vrai que les Saint-Pons ne s'y épargnaient pas et volontiers y donnaient prise toujours à cheval et en chasse, ils s'y laissaient aisément emporter et ne regardaient pas le gibier comme sacré parce qu'il se réfugiait sur les terres de gens | 1 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE @RUE. 37 3 , vur -Dans le voisinage de Beaupré, se trouvait une résidence qui ne lui cédait en rien ni pour l'étendue ni pour la valeur des domaines c'était celle de Champclos. Mêmes origines, mêmes traditions les Saint-Pons, seigneurs de Champclos, n'étaient ni moins nobles, ni moins anciens dans le pays que @les Montréal, seigneurs de Beaupré. Seulement, les Saint-Pons avaient fait aux goûts modernes des concessions bien plus grandes que les Montréal ils étaient davantage de leur siècle, et, au lieu d'une construction féodale, on trouvait à Champclos une de ces habitations comme Mansard savait les élever, et un parc, les archives locales en faisaient foi, des-siné par le célèbre Le Nôtre. Rien n'y manquait, ni les bas-sins, ni les quinconces, ni les néréides, ni les tritons, ni au-cune des divinités principales ou secondaires de l'Olympe païen. De tout temps, les Saint-Pons avaient montré ce goût des arts et ce besoin de paraître. C'étaient des gentilshommes, dans la plus brillante acception du mot. Tant qu'il y eut une cour, ils s'y maintinrent, et sur le meilleur pied à Champclos, quand ils y vivaient, leur état de maison faisait du bruit meutes, piqueurs, équipages et chevaux de chasse, tout l'ap-pareil et tout le personnel de la vénerie. Leurs fêtes met-taient le pays en révolution leur nom remplissait la pro-vince. Aussi, leurs voisins de l'abbaye de Valmont en étaient-ils jaloux et se vengeaient-ils de ce faste par des pro-cès continuels @@de moines à nobles le cas était alors com-mun. Au fond, il ne s'agissait que de vétilles, délits fores-tiers, empiètements ou violations de limites mais, si petits qu'ils fussent, les procès s'engendraient et se succédaient. Pour un qui était vidé, il en renaissait deux autres. Il est vrai que les Saint-Pons ne s'y épargnaient pas et volontiers y donnaient prise toujours à cheval et en chasse, ils s'y laissaient aisément emporter et ne regardaient pas le gibier comme sacré parce qu'il se réfugiait sur les terres de gens | Mêmes origines, mêmes traditions les Saint-Pons, seigneurs de Champclos, n'étaient ni moins nobles, ni moins anciens dans le pays que -les Montréal, seigneurs de Beaupré. | Mêmes origines, mêmes traditions les Saint-Pons, seigneurs de Champclos, n'étaient ni moins nobles, ni moins anciens dans le pays que les Montréal, seigneurs de Beaupré. | 1 | 0.005917 | 0.032258 |
851.txt | 1,858 | 458 CE QU'ON- PEUT VOIR DANS UNE RUE. race éteinte. Autant Ludovic attachait de prix au commerce des anciens jurisconsultes, autant Melchior en faisait boiimar-ché. Là-dessus son opinion était des plus fermes que l'on pût voir, et il avait à l'appui des arguments d'un tour original. Il prétendait que Justinien était un vieux ladre, un cuistre et rien de plus que ses Codes si vantés n'avaient été imaginés que dans l'intérêt des grands propriétaires, ce qui les rendait indignes de l'attention d'un être pensant. Il ajoutait que cet empereur abusait du droit qu'a tout homme dé faire parler de lui, et qu'il était temps de protester contre cette réputation usurpée qu'après tout, rien n'était plus ridicule que de se meubler la tête de billevesées inventées il y a quinze cents ans, et de se composer un habit avec des loques empruntées aux Grecs et aux Romains. De.là cette conclusion que tous les bouquins du monde ne valent pas une pipe. On devine où peut conduire un système aussi ingénieux, et Melchior n'en démordit pas. Peu lui importait de rester à l'état de fruit sec et de voir se succéder les générations des écoles il n'était pas courtisan du succès et mettait les hon-neurs de la licence bien au-dessous des chevrons 4e l'étu-diant. Sa pôsition n'était d'ailleurs ni sans gloire, ni sans éclat il devenait, dans la carrière de l'enseignement, une exception dé plus en plus caractérisée qu'il y persistàt quelques années encore , et il fondait un parti, une école dans l'école, il inaugurait un droit nouveau. Que de schis-mes n'ont pas commencé autrement! Chaque pipe qu'il fumait était une insulte aux vieilles méthodes et un sa-crifice aux réformes entrevues il y mettrait le temps et le tabac qu'il faudrait, mais il resterait fidèle à sa mission. La fortune n'aime pas qu'on la brusque, et dans ses retours elle va vers les coeurs opiniâtres et patients. Melchior était de ceux-là. Il s'était promis d'avoir raison de Justinien et de l'accabler sous un dédain ptolûngé coûte que coûte, l'empe-reur grec n'aurait pas le dernier mot. -Ce fut ainsi que notre vétéran parvint à se maintenir, sur les bancs du quartier Latin, pendant une période indétermi-née. Aucun des élèves ne l'avait vu débuter, et aucun d'eux ne devait le voir aboutir. On le voyait passer d'une pipe à une autre, rien de plus. Pour le reste, il restait immuable, ou, pour employer son langage, il avait mis un clou. Il est | 458 CE QU'ON- PEUT VOIR DANS UNE RUE. race éteinte. Autant Ludovic attachait de prix au commerce des anciens jurisconsultes, autant Melchior en faisait boiimar-ché. Là-dessus son opinion était des plus fermes que l'on pût voir, et il avait à l'appui des arguments d'un tour original. Il prétendait que Justinien était un vieux ladre, un cuistre et rien de plus que ses Codes si vantés n'avaient été imaginés que dans l'intérêt des grands propriétaires, ce qui les rendait indignes de l'attention d'un être pensant. Il ajoutait que cet empereur abusait du droit qu'a tout homme dé faire parler de lui, et qu'il était temps de protester contre cette réputation usurpée qu'après tout, rien n'était plus ridicule que de se meubler la tête de billevesées inventées il y a quinze cents ans, et de se composer un habit avec des loques empruntées aux Grecs et aux Romains. De.là cette conclusion que tous les bouquins du monde ne valent pas une pipe. On devine où peut conduire un système aussi ingénieux, et Melchior n'en démordit pas. Peu lui importait de rester à l'état de fruit sec et de voir se succéder les générations des écoles il n'était pas courtisan du succès et mettait les hon-neurs de la licence bien au-dessous des chevrons 4e l'étu-diant. Sa pôsition n'était d'ailleurs ni sans gloire, ni sans éclat il devenait, dans la carrière de l'enseignement, une exception dé plus en plus caractérisée qu'il y persistàt quelques années encore , et il fondait un parti, une école dans l'école, il inaugurait un droit nouveau. Que de schis-mes n'ont pas commencé autrement@! Chaque pipe qu'il fumait était une insulte aux vieilles méthodes et un sa-crifice aux réformes entrevues il y mettrait le temps et le tabac qu'il faudrait, mais il resterait fidèle à sa mission. La fortune n'aime pas qu'on la brusque, et dans ses retours elle va vers les coeurs opiniâtres et patients. Melchior était de ceux-là. Il s'était promis d'avoir raison de Justinien et de l'accabler sous un dédain ptolûngé coûte que coûte, l'empe-reur grec n'aurait pas le dernier mot. -Ce fut ainsi que notre vétéran parvint à se maintenir, sur les bancs du quartier Latin, pendant une période indétermi-née. Aucun des élèves ne l'avait vu débuter, et aucun d'eux ne devait le voir aboutir. On le voyait passer d'une pipe à une autre, rien de plus. Pour le reste, il restait immuable, ou, pour employer son langage, il avait mis un clou. Il est | 458 CE QU'ON@ PEUT VOIR DANS UNE RUE. race éteinte. Autant Ludovic attachait de prix au commerce des anciens jurisconsultes, autant Melchior en faisait bon mar-ché. Là-dessus son opinion était des plus fermes que l'on pût voir, et il avait à l'appui des arguments d'un tour original. Il prétendait que Justinien était un vieux ladre, un cuistre et rien de plus que ses Codes si vantés n'avaient été imaginés que dans l'intérêt des grands propriétaires, ce qui les rendait indignes de l'attention d'un être pensant. Il ajoutait que cet empereur abusait du droit qu'a tout homme de faire parler de lui, et qu'il était temps de protester contre cette réputation usurpée qu'après tout, rien n'était plus ridicule que de se meubler la tête de billevesées inventées il y a quinze cents ans, et de se composer un habit avec des loques empruntées aux Grecs et aux Romains. De là cette conclusion que tous les bouquins du monde ne valent pas une pipe. On devine où peut conduire un système aussi ingénieux, et Melchior n'en démordit pas. Peu lui importait de rester à l'état de fruit sec et de voir se succéder les générations des écoles il n'était pas courtisan du succès et mettait les hon-neurs de la licence bien au-dessous des chevrons de l'étu-diant. Sa position n'était d'ailleurs ni sans gloire, ni sans éclat il devenait, dans la carrière de l'enseignement, une exception de plus en plus caractérisée qu'il y persistât quelques années encore@, et il fondait un parti, une école dans l'école, il inaugurait un droit nouveau. Que de schis-mes n'ont pas commencé autrement ! Chaque pipe qu'il fumait était une insulte aux vieilles méthodes et un sa-crifice aux réformes entrevues il y mettrait le temps et le tabac qu'il faudrait, mais il resterait fidèle à sa mission. La fortune n'aime pas qu'on la brusque, et dans ses retours elle va vers les coeurs opiniâtres et patients. Melchior était de ceux-là. Il s'était promis d'avoir raison de Justinien et de l'accabler sous un dédain prolongé coûte que coûte, l'empe-reur grec n'aurait pas le dernier mot. @Ce fut ainsi que notre vétéran parvint à se maintenir, sur les bancs du quartier Latin, pendant une période indétermi-née. Aucun des élèves ne l'avait vu débuter, et aucun d'eux ne devait le voir aboutir. On le voyait passer d'une pipe à une autre, rien de plus. Pour le reste, il restait immuable, ou, pour employer son langage, il avait mis un clou. Il est | -Ce fut ainsi que notre vétéran parvint à se maintenir, sur les bancs du quartier Latin, pendant une période indétermi-née. | Ce fut ainsi que notre vétéran parvint à se maintenir, sur les bancs du quartier Latin, pendant une période indétermi-née. | 1 | 0.008197 | 0.043478 |
835.txt | 1,858 | 136 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Le lendemain une autre épreuve lui était réservée les gens de justice firent une descente dans la maison. Quelque résistance qu'elle opposât, il fallait que l'action publique ett son cours. Le bruit de la catastrophe s'était répandu au de-hors les magistrats étaient saisis de l'affaire. Plus l'état du blessé était grave, plus il importait de recueillir son témoi-gnage, afin que l'attentat, s'il y en avait uu, ne demeurât point impuni. Tout ce que la marquise put obtenir, ce fut un délai de quelques minutes pour préparer son fils à rinterro-gatoire auquel il allait être soumis. Dès les premiers mots, Gaston comprit de quoi il s'agissait, et une révolution sou-daine s'opéra dans son état. Son cerveau se dégagea, la force lui revint - Que ces messieurs entrent dit-il d'une voix calme. C'était un tout autre homme à le voir, on n'aurait pas cru qu'il avait un pied dans la tombe et qu'il se recueillait dans un suprême effort. Sa tète, appuyée sur des coussins, avait ce caractère de beauté que la mort imprime à ceux qu'elle touche. La résignation et le sacrifice y étaient empreints. Les magistrats entrèrent et l'instruction commença. D est inutile de dire que tout se fit avec des ménagements extrêmes et les égards dus à la position et au rang du blessé. Cependant -des questions lui furent posées et rien ne fut épargné pour obtenir un aveu qui pût mettre la justice sur la trace des cou-pables. Mais, dès l'abord, Gaston déjoua les efforts et trompa l'attente de ceux qui l'interrogeaient. - Messieurs, dit-il, je suis bien aise de vous voir ici j'ai des déclarations très-précises à vous faire. Ma mère, restez, je vous en prie il est bon que vous soyez là pour les en-tendre aussi. Le sang-froid avec lequel ces paroles furent prononcées frappa les officiers judiciaires d'une telle bouche il ne pou-vait rien sortir que de loyal ils étaient à la fois émus et sub-jugués. - Personne, Messieurs, personne, ajouta Gaston avec une insistance marquée, ne doit être recherché, quelles que soient les suites de mon accident. v - Mais cependant, Monsieur, s'il y a eu un crime de com-mis? dit le magistrat qui présidait à l'instruction. - Il n'y a point de crime, Monsieur, reprit le jeune homme | 136 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Le lendemain une autre épreuve lui était réservée les gens de justice firent une descente dans la maison. Quelque résistance qu'elle opposât, il fallait que l'action publique ett son cours. Le bruit de la catastrophe s'était répandu au de-hors les magistrats étaient saisis de l'affaire. Plus l'état du blessé était grave, plus il importait de recueillir son témoi-gnage, afin que l'attentat, s'il y en avait uu, ne demeurât point impuni. Tout ce que la marquise put obtenir, ce fut un délai de quelques minutes pour préparer son fils à @rinterro-gatoire auquel il allait être soumis. Dès les premiers mots, Gaston comprit de quoi il s'agissait, et une révolution sou-daine s'opéra dans son état. Son cerveau se dégagea, la force lui revint - Que ces messieurs entrent@ dit-il d'une voix calme. C'était un tout autre homme à le voir, on n'aurait pas cru qu'il avait un pied dans la tombe et qu'il se recueillait dans un suprême effort. Sa tète, appuyée sur des coussins, avait ce caractère de beauté que la mort imprime à ceux qu'elle touche. La résignation et le sacrifice y étaient empreints. Les magistrats entrèrent et l'instruction commença. @D est inutile de dire que tout se fit avec des ménagements extrêmes et les égards dus à la position et au rang du blessé. Cependant -des questions lui furent posées et rien ne fut épargné pour obtenir un aveu qui pût mettre la justice sur la trace des cou-pables. Mais, dès l'abord, Gaston déjoua les efforts et trompa l'attente de ceux qui l'interrogeaient. - Messieurs, dit-il, je suis bien aise de vous voir ici j'ai des déclarations très-précises à vous faire. Ma mère, restez, je vous en prie il est bon que vous soyez là pour les en-tendre aussi. Le sang-froid avec lequel ces paroles furent prononcées frappa les officiers judiciaires d'une telle bouche il ne pou-vait rien sortir que de loyal ils étaient à la fois émus et sub-jugués. - Personne, Messieurs, personne, ajouta Gaston avec une insistance marquée, ne doit être recherché, quelles que soient les suites de mon accident. v - Mais cependant, Monsieur, s'il y a eu un crime de com-mis@? dit le magistrat qui présidait à l'instruction. - Il n'y a point de crime, Monsieur, reprit le jeune homme | 136 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Le lendemain une autre épreuve lui était réservée les gens de justice firent une descente dans la maison. Quelque résistance qu'elle opposât, il fallait que l'action publique eût son cours. Le bruit de la catastrophe s'était répandu au de-hors les magistrats étaient saisis de l'affaire. Plus l'état du blessé était grave, plus il importait de recueillir son témoi-gnage, afin que l'attentat, s'il y en avait un, ne demeurât point impuni. Tout ce que la marquise put obtenir, ce fut un délai de quelques minutes pour préparer son fils à l'interro-gatoire auquel il allait être soumis. Dès les premiers mots, Gaston comprit de quoi il s'agissait, et une révolution sou-daine s'opéra dans son état. Son cerveau se dégagea, la force lui revint -@Que ces messieurs entrent, dit-il d'une voix calme. C'était un tout autre homme à le voir, on n'aurait pas cru qu'il avait un pied dans la tombe et qu'il se recueillait dans un suprême effort. Sa tête, appuyée sur des coussins, avait ce caractère de beauté que la mort imprime à ceux qu'elle touche. La résignation et le sacrifice y étaient empreints. Les magistrats entrèrent et l'instruction commença. Il est inutile de dire que tout se fit avec des ménagements extrêmes et les égards dus à la position et au rang du blessé. Cependant @des questions lui furent posées et rien ne fut épargné pour obtenir un aveu qui pût mettre la justice sur la trace des cou-pables. Mais, dès l'abord, Gaston déjoua les efforts et trompa l'attente de ceux qui l'interrogeaient. -@Messieurs, dit-il, je suis bien aise de vous voir ici j'ai des déclarations très-précises à vous faire. Ma mère, restez, je vous en prie il est bon que vous soyez là pour les en-tendre aussi. Le sang-froid avec lequel ces paroles furent prononcées frappa les officiers judiciaires d'une telle bouche il ne pou-vait rien sortir que de loyal ils étaient à la fois émus et sub-jugués. -@Personne, Messieurs, personne, ajouta Gaston avec une insistance marquée, ne doit être recherché, quelles que soient les suites de mon accident.t. -@Mais cependant, Monsieur, s'il y a eu un crime de com-mis ? dit le magistrat qui présidait à l'instruction. -@Il n'y a point de crime, Monsieur, reprit le jeune homme | Son cerveau se dégagea, la force lui revint - Que ces messieurs entrent dit-il d'une voix calme. | Son cerveau se dégagea, la force lui revint -Que ces messieurs entrent, dit-il d'une voix calme. | 2 | 0.020833 | 0.157895 |
202.txt | 1,857 | VIE DE L'ABBE NICOLLE 37 sadeur de toutes les Russies près trois cours d'Allema-gne. C'était un heureux augure pour son oeuvre. La force des études et les progrès des élèves en assu-raient du reste le succès d'une manière encore plus du-rable . Le premier lundi de chaque mois, un examen avait lieu devant les parents assemblés et en présence des étrangers de distinction que le sage directeur ne man-quait jamais d'inviter pour ces époques. Ces examens excitaient -l'émulation et étaient en quelque sorte la vie de l'institut. Déjà, dans l'ancienne Rome, ils étaient éta-blis dans le même but. a Et quels efforts ne faisions-nous pas pour remporter la palme! dit Quintilien, parlant des jours de son enfance se distinguer des autres par son travail, telle était l'ambition de tous, Celui qui avait été vaincu un jour ne perdait pas l'espérance de triompher de son vainqueur un autre jour, et l'émulation n'en devenait que plus animée, car dans l'attente d'un nouveau combat le triom-phateur de la veille n'oubliait rien pour se conserver l'honneur de son triomphe, et le vaincu trouvait dans sa honte et dans sa douleur de nouvelles forces pour se relever de sa défaite. L'un des grands mérites d'un maître est, sans con-tredit, celui d'animer dans le coeur de ses élèves cette noble ardeur au travail. Dès palmes, des honneurs, des éloges donnés à propos, soit en particulier, soit en pu-blic, flattent le coeur, réveillent l'intelligence, aiguil-lonnent toutes les facultés de l'enfant il sent alors qu'il | VIE DE L'ABBE NICOLLE 37 sadeur de toutes les Russies près trois cours d'Allema-gne. C'était un heureux augure pour son oeuvre. La force des études et les progrès des élèves en assu-raient du reste le succès d'une manière encore plus du-rable . Le premier lundi de chaque mois, un examen avait lieu devant les parents assemblés et en présence des étrangers de distinction que le sage directeur ne man-quait jamais d'inviter pour ces époques. Ces examens excitaient -l'émulation et étaient en quelque sorte la vie de l'institut. Déjà, dans l'ancienne Rome, ils étaient éta-blis dans le même but. a Et quels efforts ne faisions-@nous pas pour remporter la palme! dit Quintilien, parlant des jours de son enfance se distinguer des autres par son travail, telle était l'ambition de tous, Celui qui avait été vaincu un jour ne perdait pas l'espérance de triompher de son vainqueur un autre jour, et l'émulation n'en devenait que plus animée, car dans l'attente d'un nouveau combat le triom-@phateur de la veille n'oubliait rien pour se conserver l'honneur de son triomphe, et le vaincu trouvait dans sa honte et dans sa douleur de nouvelles forces pour se relever de sa défaite. L'un des grands mérites d'un maître est, sans con-tredit, celui d'animer dans le coeur de ses élèves cette noble ardeur au travail. Dès palmes, des honneurs, des éloges donnés à propos, soit en particulier, soit en pu-blic, flattent le coeur, réveillent l'intelligence, aiguil-lonnent toutes les facultés de l'enfant il sent alors qu'il | VIE DE L'ABBE NICOLLE 37 sadeur de toutes les Russies près trois cours d'Allema-gne. C'était un heureux augure pour son oeuvre. La force des études et les progrès des élèves en assu-raient du reste le succès d'une manière encore plus du-rable . Le premier lundi de chaque mois, un examen avait lieu devant les parents assemblés et en présence des étrangers de distinction que le sage directeur ne man-quait jamais d'inviter pour ces époques. Ces examens excitaient @l'émulation et étaient en quelque sorte la vie de l'institut. Déjà, dans l'ancienne Rome, ils étaient éta-blis dans le même but.@@ Et quels efforts ne faisions- nous pas pour remporter la palme! dit Quintilien, parlant des jours de son enfance se distinguer des autres par son travail, telle était l'ambition de tous, Celui qui avait été vaincu un jour ne perdait pas l'espérance de triompher de son vainqueur un autre jour, et l'émulation n'en devenait que plus animée, car dans l'attente d'un nouveau combat le triom- phateur de la veille n'oubliait rien pour se conserver l'honneur de son triomphe, et le vaincu trouvait dans sa honte et dans sa douleur de nouvelles forces pour se relever de sa défaite. L'un des grands mérites d'un maître est, sans con-tredit, celui d'animer dans le coeur de ses élèves cette noble ardeur au travail. Des palmes, des honneurs, des éloges donnés à propos, soit en particulier, soit en pu-blic, flattent le coeur, réveillent l'intelligence, aiguil-lonnent toutes les facultés de l'enfant il sent alors qu'il | Ces examens excitaient -l'émulation et étaient en quelque sorte la vie de l'institut. | Ces examens excitaient l'émulation et étaient en quelque sorte la vie de l'institut. | 1 | 0.011905 | 0.071429 |
529.txt | 1,873 | -Si -Par le refroidissement il se sépare de l'azotate ou de l'oxa-late d'urée sous forme d'écaillés blanches brillantes ou de tables hexagonales. L'oxalate d'urée forme quelquefois des prismes quadrangulaires. b Créatinine C8H7N203. - On traite la plus grande portion de la solution alcoolique avec quelques gouttes d'eau de chaux, et on ajoute ensuite une solution de chlo-rure de calcium, jusqu'à ce qu'il ne se forme plus de pré-cipité. On évapore le liquide filtré au bain-marie, jusqu'à ce qu'il ne présente plus qu'un volume de 10 à 12 CC, on l'introduit dans un petit vase à précipité, et après refroidis-sement on le décompose par 1 2 CC d'une solution alcoo-lique de chlorure de zinc pur. Après une forte agitation, il se forme bientôt un trouble et il se sépare un composé cristallin de créatinine et de chlorure de zinc. On examine au microscope le précipité cristallin, qui s'est déposé au bout de quelques heures. On remarque ainsi le plus sou-vent de fines aiguilles groupées concentriquement et pré-sentant des rosaces complètes ou des bouquets qui s'entre-croisent ou sont placés deux à deux, de telle sorte qu'ils ressemblent à des pinceaux qui sont collés l'un dans l'au-tre par leurs tuyaux. 2° Acide hippurique G18H8N05, HO. - Les deux tiers du résidu obtenu en III sont faiblement acidulés par l'acide chlorhydrique, ils sont ensuite triturés avec du sulfate de barite et épuisés avec de l'alcool. Le liquide alcoolique est saturé avec de la lessive de soude, l'alcool est retiré par dis-tillation, et le liquide sirupeux restant est évaporé à siccité au bain-marie, après avoir été additionné d'acide oxalique destiné à fixer l'urée. Le résidu, après avoir été pulvérisé, est épuisé avec l'éther, le liquide éthéré est soumis à la distillation, et ce nouveau résidu est traité à chaud par un lait de chaux, pour éliminer l'excès d'acide oxalique. On filtre, on réduit à un petit volume le liquide résultant et on acidule par l'acide chlorhydrique. Au bout de quelque | -Si -Par le refroidissement il se sépare de l'azotate ou de l'oxa-late d'urée sous forme d'écaillés blanches brillantes ou de tables hexagonales. L'oxalate d'urée forme quelquefois des prismes quadrangulaires. b Créatinine C8H7N203. - On traite la plus grande portion de la solution alcoolique avec quelques gouttes d'eau de chaux, et on ajoute ensuite une solution de chlo-rure de calcium, jusqu'à ce qu'il ne se forme plus de pré-cipité. On évapore le liquide filtré au bain-marie, jusqu'à ce qu'il ne présente plus qu'un volume de 10 à 12 CC, on l'introduit dans un petit vase à précipité, et après refroidis-sement on le décompose par 1 2 CC d'une solution alcoo-lique de chlorure de zinc pur. Après une forte agitation, il se forme bientôt un trouble et il se sépare un composé cristallin de créatinine et de chlorure de zinc. On examine au microscope le précipité cristallin, qui s'est déposé au bout de quelques heures. On remarque ainsi le plus sou-vent de fines aiguilles groupées concentriquement et pré-sentant des rosaces complètes ou des bouquets qui s'entre-croisent ou sont placés deux à deux, de telle sorte qu'ils ressemblent à des pinceaux qui sont collés l'un dans l'au-tre par leurs tuyaux. 2° Acide hippurique G18H8N05, HO. - Les deux tiers du résidu obtenu en III sont faiblement acidulés par l'acide chlorhydrique, ils sont ensuite triturés avec du sulfate de barite et épuisés avec de l'alcool. Le liquide alcoolique est saturé avec de la lessive de soude, l'alcool est retiré par dis-tillation, et le liquide sirupeux restant est évaporé à siccité au bain-marie, après avoir été additionné d'acide oxalique destiné à fixer l'urée. Le résidu, après avoir été pulvérisé, est épuisé avec l'éther, le liquide éthéré est soumis à la distillation, et ce nouveau résidu est traité à chaud par un lait de chaux, pour éliminer l'excès d'acide oxalique. On filtre, on réduit à un petit volume le liquide résultant et on acidule par l'acide chlorhydrique. Au bout de quelque | -Si -Par le refroidissement il se sépare de l'azotate ou de l'oxa-late d'urée sous forme d'écailles blanches brillantes ou de tables hexagonales. L'oxalate d'urée forme quelquefois des prismes quadrangulaires. b Créatinine C8H7N2O3. -@On traite la plus grande portion de la solution alcoolique avec quelques gouttes d'eau de chaux, et on ajoute ensuite une solution de chlo-rure de calcium, jusqu'à ce qu'il ne se forme plus de pré-cipité. On évapore le liquide filtré au bain-marie, jusqu'à ce qu'il ne présente plus qu'un volume de 10 à 12 CC, on l'introduit dans un petit vase à précipité, et après refroidis-sement on le décompose par 1 2 CC d'une solution alcoo-lique de chlorure de zinc pur. Après une forte agitation, il se forme bientôt un trouble et il se sépare un composé cristallin de créatinine et de chlorure de zinc. On examine au microscope le précipité cristallin, qui s'est déposé au bout de quelques heures. On remarque ainsi le plus sou-vent de fines aiguilles groupées concentriquement et pré-sentant des rosaces complètes ou des bouquets qui s'entre-croisent ou sont placés deux à deux, de telle sorte qu'ils ressemblent à des pinceaux qui sont collés l'un dans l'au-tre par leurs tuyaux. 2° Acide hippurique C18H8NO5, HO. -@Les deux tiers du résidu obtenu en III sont faiblement acidulés par l'acide chlorhydrique, ils sont ensuite triturés avec du sulfate de barite et épuisés avec de l'alcool. Le liquide alcoolique est saturé avec de la lessive de soude, l'alcool est retiré par dis-tillation, et le liquide sirupeux restant est évaporé à siccité au bain-marie, après avoir été additionné d'acide oxalique destiné à fixer l'urée. Le résidu, après avoir été pulvérisé, est épuisé avec l'éther, le liquide éthéré est soumis à la distillation, et ce nouveau résidu est traité à chaud par un lait de chaux, pour éliminer l'excès d'acide oxalique. On filtre, on réduit à un petit volume le liquide résultant et on acidule par l'acide chlorhydrique. Au bout de quelque | - Les deux tiers du résidu obtenu en III sont faiblement acidulés par l'acide chlorhydrique, ils sont ensuite triturés avec du sulfate de barite et épuisés avec de l'alcool. | -Les deux tiers du résidu obtenu en III sont faiblement acidulés par l'acide chlorhydrique, ils sont ensuite triturés avec du sulfate de barite et épuisés avec de l'alcool. | 1 | 0.005814 | 0.033333 |
693.txt | 1,863 | 22 -C'est ainsi qu'il ne suffît pas, pour remuer nos mem-bres, d'un simple désir renfermé pour ainsi dire au fond de l'âme il faut une volonté impulsive, accompagnée d'un effort matériel plus ou moins intense. Quand on veut soulever un objet, un vase, par exemple, on ne se borne pas à une opération mentale on effectue instinctivement un travail organique. La preuve c'est que si le vase est plein lorsqu'on le croit vide, on ne peut Spas le soulever du premier coup, parce qu'on n'a pas fait un effort musculaire proportionné au poids véritable si, au contraire, le vase est vide lorsqu'on le croit plein, on l'enlève brusquement, parce que faute de la résistance à laquelle on s'attend, l'effort musculaire s'opère avec trop de violence. L'exécution d'un acte n'est pas toujours en rapport avec le degré d'énergie de la volonté qui le commande. Est-on harassé, malade? Malgré le plus vif désir d'aller a la promenade, on a toutes les peines du monde à se tenir debout, à marcher. Est-on paralysé ? On a beau vouloir, le mouvement est impossible. Il en est de même pour le magnétisme. Est-on infirme, valétudinaire ou accablé par l'âge? La volonté la mieux trempée parvient difficilement à produire le moindre effet. Ainsi, lorsqu'on se sert de cette expression magnéti-ser par la pensée, cela signifie seulement sans l'emploi d'aucun signe extérieur, quoiqu'il y ait toujours coopéra-tion de l'organisme. Des deux facteurs qui concourent à l'acte magnétique, savoir l'impulsion mentale et le travail organique, on a nié tantôt l'un, tantôt l'autre. Le docteur Bertrand dit avoir réussi sans volonté ou même avec une volonté con-traire. Ce fait peut s'expliquerainsi Lorsqu'on marche pour aller quelque part, on s'ache-mine souvent vers son but en pensant à toute autre chose. Les jambes nous conduisent machinalement, comme on | 22 -C'est ainsi qu'il ne suffît pas, pour remuer nos mem-bres, d'un simple désir renfermé pour ainsi dire au fond de l'âme il faut une volonté impulsive, accompagnée d'un effort matériel plus ou moins intense. Quand on veut soulever un objet, un vase, par exemple, on ne se borne pas à une opération mentale on effectue instinctivement un travail organique. La preuve c'est que si le vase est plein lorsqu'on le croit vide, on ne peut Spas le soulever du premier coup, parce qu'on n'a pas fait un effort musculaire proportionné au poids véritable si, au contraire, le vase est vide lorsqu'on le croit plein, on l'enlève brusquement, parce que faute de la résistance à laquelle on s'attend, l'effort musculaire s'opère avec trop de violence. L'exécution d'un acte n'est pas toujours en rapport avec le degré d'énergie de la volonté qui le commande. Est-on harassé, malade@? Malgré le plus vif désir d'aller a la promenade, on a toutes les peines du monde à se tenir debout, à marcher. Est-on paralysé ? On a beau vouloir, le mouvement est impossible. Il en est de même pour le magnétisme. Est-on infirme, valétudinaire ou accablé par l'âge? La volonté la mieux trempée parvient difficilement à produire le moindre effet. Ainsi, lorsqu'on se sert de cette expression magnéti-ser par la pensée, cela signifie seulement sans l'emploi d'aucun signe extérieur, quoiqu'il y ait toujours coopéra-tion de l'organisme. Des deux facteurs qui concourent à l'acte magnétique, savoir l'impulsion mentale et le travail organique, on a nié tantôt l'un, tantôt l'autre. Le docteur Bertrand dit avoir réussi sans volonté ou même avec une volonté con-traire. Ce fait peut s'expliquer@ainsi Lorsqu'on marche pour aller quelque part, on s'ache-mine souvent vers son but en pensant à toute autre chose. Les jambes nous conduisent machinalement, comme on | 22 -C'est ainsi qu'il ne suffit pas, pour remuer nos mem-bres, d'un simple désir renfermé pour ainsi dire au fond de l'âme il faut une volonté impulsive, accompagnée d'un effort matériel plus ou moins intense. Quand on veut soulever un objet, un vase, par exemple, on ne se borne pas à une opération mentale on effectue instinctivement un travail organique. La preuve c'est que si le vase est plein lorsqu'on le croit vide, on ne peut @pas le soulever du premier coup, parce qu'on n'a pas fait un effort musculaire proportionné au poids véritable si, au contraire, le vase est vide lorsqu'on le croit plein, on l'enlève brusquement, parce que faute de la résistance à laquelle on s'attend, l'effort musculaire s'opère avec trop de violence. L'exécution d'un acte n'est pas toujours en rapport avec le degré d'énergie de la volonté qui le commande. Est-on harassé, malade ? Malgré le plus vif désir d'aller à la promenade, on a toutes les peines du monde à se tenir debout, à marcher. Est-on paralysé ? On a beau vouloir, le mouvement est impossible. Il en est de même pour le magnétisme. Est-on infirme, valétudinaire ou accablé par l'âge? La volonté la mieux trempée parvient difficilement à produire le moindre effet. Ainsi, lorsqu'on se sert de cette expression magnéti-ser par la pensée, cela signifie seulement sans l'emploi d'aucun signe extérieur, quoiqu'il y ait toujours coopéra-tion de l'organisme. Des deux facteurs qui concourent à l'acte magnétique, savoir l'impulsion mentale et le travail organique, on a nié tantôt l'un, tantôt l'autre. Le docteur Bertrand dit avoir réussi sans volonté ou même avec une volonté con-traire. Ce fait peut s'expliquer ainsi Lorsqu'on marche pour aller quelque part, on s'ache-mine souvent vers son but en pensant à toute autre chose. Les jambes nous conduisent machinalement, comme on | Il en est de même pour le magnétisme. | Il en est de même pour le magnétisme. | 0 | 0 | 0 |
851.txt | 1,858 | 458 CE QU'ON- PEUT VOIR DANS UNE RUE. race éteinte. Autant Ludovic attachait de prix au commerce des anciens jurisconsultes, autant Melchior en faisait boiimar-ché. Là-dessus son opinion était des plus fermes que l'on pût voir, et il avait à l'appui des arguments d'un tour original. Il prétendait que Justinien était un vieux ladre, un cuistre et rien de plus que ses Codes si vantés n'avaient été imaginés que dans l'intérêt des grands propriétaires, ce qui les rendait indignes de l'attention d'un être pensant. Il ajoutait que cet empereur abusait du droit qu'a tout homme dé faire parler de lui, et qu'il était temps de protester contre cette réputation usurpée qu'après tout, rien n'était plus ridicule que de se meubler la tête de billevesées inventées il y a quinze cents ans, et de se composer un habit avec des loques empruntées aux Grecs et aux Romains. De.là cette conclusion que tous les bouquins du monde ne valent pas une pipe. On devine où peut conduire un système aussi ingénieux, et Melchior n'en démordit pas. Peu lui importait de rester à l'état de fruit sec et de voir se succéder les générations des écoles il n'était pas courtisan du succès et mettait les hon-neurs de la licence bien au-dessous des chevrons 4e l'étu-diant. Sa pôsition n'était d'ailleurs ni sans gloire, ni sans éclat il devenait, dans la carrière de l'enseignement, une exception dé plus en plus caractérisée qu'il y persistàt quelques années encore , et il fondait un parti, une école dans l'école, il inaugurait un droit nouveau. Que de schis-mes n'ont pas commencé autrement! Chaque pipe qu'il fumait était une insulte aux vieilles méthodes et un sa-crifice aux réformes entrevues il y mettrait le temps et le tabac qu'il faudrait, mais il resterait fidèle à sa mission. La fortune n'aime pas qu'on la brusque, et dans ses retours elle va vers les coeurs opiniâtres et patients. Melchior était de ceux-là. Il s'était promis d'avoir raison de Justinien et de l'accabler sous un dédain ptolûngé coûte que coûte, l'empe-reur grec n'aurait pas le dernier mot. -Ce fut ainsi que notre vétéran parvint à se maintenir, sur les bancs du quartier Latin, pendant une période indétermi-née. Aucun des élèves ne l'avait vu débuter, et aucun d'eux ne devait le voir aboutir. On le voyait passer d'une pipe à une autre, rien de plus. Pour le reste, il restait immuable, ou, pour employer son langage, il avait mis un clou. Il est | 458 CE QU'ON- PEUT VOIR DANS UNE RUE. race éteinte. Autant Ludovic attachait de prix au commerce des anciens jurisconsultes, autant Melchior en faisait boiimar-ché. Là-dessus son opinion était des plus fermes que l'on pût voir, et il avait à l'appui des arguments d'un tour original. Il prétendait que Justinien était un vieux ladre, un cuistre et rien de plus que ses Codes si vantés n'avaient été imaginés que dans l'intérêt des grands propriétaires, ce qui les rendait indignes de l'attention d'un être pensant. Il ajoutait que cet empereur abusait du droit qu'a tout homme dé faire parler de lui, et qu'il était temps de protester contre cette réputation usurpée qu'après tout, rien n'était plus ridicule que de se meubler la tête de billevesées inventées il y a quinze cents ans, et de se composer un habit avec des loques empruntées aux Grecs et aux Romains. De.là cette conclusion que tous les bouquins du monde ne valent pas une pipe. On devine où peut conduire un système aussi ingénieux, et Melchior n'en démordit pas. Peu lui importait de rester à l'état de fruit sec et de voir se succéder les générations des écoles il n'était pas courtisan du succès et mettait les hon-neurs de la licence bien au-dessous des chevrons 4e l'étu-diant. Sa pôsition n'était d'ailleurs ni sans gloire, ni sans éclat il devenait, dans la carrière de l'enseignement, une exception dé plus en plus caractérisée qu'il y persistàt quelques années encore , et il fondait un parti, une école dans l'école, il inaugurait un droit nouveau. Que de schis-mes n'ont pas commencé autrement@! Chaque pipe qu'il fumait était une insulte aux vieilles méthodes et un sa-crifice aux réformes entrevues il y mettrait le temps et le tabac qu'il faudrait, mais il resterait fidèle à sa mission. La fortune n'aime pas qu'on la brusque, et dans ses retours elle va vers les coeurs opiniâtres et patients. Melchior était de ceux-là. Il s'était promis d'avoir raison de Justinien et de l'accabler sous un dédain ptolûngé coûte que coûte, l'empe-reur grec n'aurait pas le dernier mot. -Ce fut ainsi que notre vétéran parvint à se maintenir, sur les bancs du quartier Latin, pendant une période indétermi-née. Aucun des élèves ne l'avait vu débuter, et aucun d'eux ne devait le voir aboutir. On le voyait passer d'une pipe à une autre, rien de plus. Pour le reste, il restait immuable, ou, pour employer son langage, il avait mis un clou. Il est | 458 CE QU'ON@ PEUT VOIR DANS UNE RUE. race éteinte. Autant Ludovic attachait de prix au commerce des anciens jurisconsultes, autant Melchior en faisait bon mar-ché. Là-dessus son opinion était des plus fermes que l'on pût voir, et il avait à l'appui des arguments d'un tour original. Il prétendait que Justinien était un vieux ladre, un cuistre et rien de plus que ses Codes si vantés n'avaient été imaginés que dans l'intérêt des grands propriétaires, ce qui les rendait indignes de l'attention d'un être pensant. Il ajoutait que cet empereur abusait du droit qu'a tout homme de faire parler de lui, et qu'il était temps de protester contre cette réputation usurpée qu'après tout, rien n'était plus ridicule que de se meubler la tête de billevesées inventées il y a quinze cents ans, et de se composer un habit avec des loques empruntées aux Grecs et aux Romains. De là cette conclusion que tous les bouquins du monde ne valent pas une pipe. On devine où peut conduire un système aussi ingénieux, et Melchior n'en démordit pas. Peu lui importait de rester à l'état de fruit sec et de voir se succéder les générations des écoles il n'était pas courtisan du succès et mettait les hon-neurs de la licence bien au-dessous des chevrons de l'étu-diant. Sa position n'était d'ailleurs ni sans gloire, ni sans éclat il devenait, dans la carrière de l'enseignement, une exception de plus en plus caractérisée qu'il y persistât quelques années encore@, et il fondait un parti, une école dans l'école, il inaugurait un droit nouveau. Que de schis-mes n'ont pas commencé autrement ! Chaque pipe qu'il fumait était une insulte aux vieilles méthodes et un sa-crifice aux réformes entrevues il y mettrait le temps et le tabac qu'il faudrait, mais il resterait fidèle à sa mission. La fortune n'aime pas qu'on la brusque, et dans ses retours elle va vers les coeurs opiniâtres et patients. Melchior était de ceux-là. Il s'était promis d'avoir raison de Justinien et de l'accabler sous un dédain prolongé coûte que coûte, l'empe-reur grec n'aurait pas le dernier mot. @Ce fut ainsi que notre vétéran parvint à se maintenir, sur les bancs du quartier Latin, pendant une période indétermi-née. Aucun des élèves ne l'avait vu débuter, et aucun d'eux ne devait le voir aboutir. On le voyait passer d'une pipe à une autre, rien de plus. Pour le reste, il restait immuable, ou, pour employer son langage, il avait mis un clou. Il est | Aucun des élèves ne l'avait vu débuter, et aucun d'eux ne devait le voir aboutir. | Aucun des élèves ne l'avait vu débuter, et aucun d'eux ne devait le voir aboutir. | 0 | 0 | 0 |
412.txt | 1,876 | -1-2 -chées deux personnes atteintes de pleurésies, l'une a fri-gore, l'autre survenue dans le cours d'un rhumatisme. En interrogeant la première, nous apprenons qu'à la suite d'un refroidissement, elle a été prise d'un violent frisson, puis d'un point de côté fixe, accompagné d'une toux très-pénible. On constate de l'oppression et une grande difficulté à respirer l'épanchement, qui est pro-gressivement devenu considérable, reste stationnaire de-puis quelques jours. On peut même craindre une termi-naison funeste, ou le passage à l'état chronique. L'autre malade souffrait d'un rhumatisme articulaire aigu lorsqu'un jour le médecin, mis sur la voie par un certain degré de dyspnée, s'aperçut en l'auscultant qu'un épanchement venait de se former dans la plèvre. Il n'y a pas eu de prodromes, ni de frisson somme toute, les sym-ptômes généraux sont assez bénins et, trois ou quatre jours après le début, les signes observés la veille encore ont complètement disparu sans laisser de trace. Quelle pensée ces faits peuvent-ils suggérer au clini-cien? Dira-t-on que les deux pleurésies sont identiques qu'un simple hasard a voulu que chez le second malade, l'affection de la plèvre coïncidât avec un rhumatisme articulaire? Non il est cent fois plus rationnel d'admettre que si dans l'un de ces cas l'inflammation pleurale était tout ordinaire, dans l'autre elle procédait de la diathèse rhumatique, et empruntait à cette origine un ensemble de caractères spéciaux. C'est la pleurésie rhumatismale. En donnant ces exemples supposés, j'ai fait plus qu'une simple hypothèse car de pareilles observations se ren-contrent souvent dans les services hospitaliers. J'en rapr porterai quelques-unes à la fin de ce travail mais il est à propos de rechercher dès maintenant la fréquence rela-tive de la pleurésie'rhumatismale. | -1-2 -chées deux personnes atteintes de pleurésies, l'une a fri-gore, l'autre survenue dans le cours d'un rhumatisme. En interrogeant la première, nous apprenons qu'à la suite d'un refroidissement, elle a été prise d'un violent frisson, puis d'un point de côté fixe, accompagné d'une toux très-pénible. On constate de l'oppression et une grande difficulté à respirer l'épanchement, qui est pro-gressivement devenu considérable, reste stationnaire de-puis quelques jours. On peut même craindre une termi-naison funeste, ou le passage à l'état chronique. L'autre malade souffrait d'un rhumatisme articulaire aigu lorsqu'un jour le médecin, mis sur la voie par un certain degré de dyspnée, s'aperçut en l'auscultant qu'un épanchement venait de se former dans la plèvre. Il n'y a pas eu de prodromes, ni de frisson somme toute, les sym-ptômes généraux sont assez bénins et, trois ou quatre jours après le début, les signes observés la veille encore ont complètement disparu sans laisser de trace. Quelle pensée ces faits peuvent-ils suggérer au clini-cien? Dira-t-on que les deux pleurésies sont identiques qu'un simple hasard a voulu que chez le second malade, l'affection de la plèvre coïncidât avec un rhumatisme articulaire? Non il est cent fois plus rationnel d'admettre que si dans l'un de ces cas l'inflammation pleurale était tout ordinaire, dans l'autre elle procédait de la diathèse rhumatique, et empruntait à cette origine un ensemble de caractères spéciaux. C'est la pleurésie rhumatismale. En donnant ces exemples supposés, j'ai fait plus qu'une simple hypothèse car de pareilles observations se ren-contrent souvent dans les services hospitaliers. J'en rapr porterai quelques-unes à la fin de ce travail mais il est à propos de rechercher dès maintenant la fréquence rela-tive de la pleurésie'rhumatismale. | -1@2 -chées deux personnes atteintes de pleurésies, l'une a fri-gore, l'autre survenue dans le cours d'un rhumatisme. En interrogeant la première, nous apprenons qu'à la suite d'un refroidissement, elle a été prise d'un violent frisson, puis d'un point de côté fixe, accompagné d'une toux très-pénible. On constate de l'oppression et une grande difficulté à respirer l'épanchement, qui est pro-gressivement devenu considérable, reste stationnaire de-puis quelques jours. On peut même craindre une termi-naison funeste, ou le passage à l'état chronique. L'autre malade souffrait d'un rhumatisme articulaire aigu lorsqu'un jour le médecin, mis sur la voie par un certain degré de dyspnée, s'aperçut en l'auscultant qu'un épanchement venait de se former dans la plèvre. Il n'y a pas eu de prodromes, ni de frisson somme toute, les sym-ptômes généraux sont assez bénins et, trois ou quatre jours après le début, les signes observés la veille encore ont complètement disparu sans laisser de trace. Quelle pensée ces faits peuvent-ils suggérer au clini-cien? Dira-t-on que les deux pleurésies sont identiques qu'un simple hasard a voulu que chez le second malade, l'affection de la plèvre coïncidât avec un rhumatisme articulaire? Non il est cent fois plus rationnel d'admettre que si dans l'un de ces cas l'inflammation pleurale était tout ordinaire, dans l'autre elle procédait de la diathèse rhumatique, et empruntait à cette origine un ensemble de caractères spéciaux. C'est la pleurésie rhumatismale. En donnant ces exemples supposés, j'ai fait plus qu'une simple hypothèse car de pareilles observations se ren-contrent souvent dans les services hospitaliers. J'en rap@-porterai quelques-unes à la fin de ce travail mais il est à propos de rechercher dès maintenant la fréquence rela-tive de la pleurésie rhumatismale. | J'en rapr porterai quelques-unes à la fin de ce travail mais il est à propos de rechercher dès maintenant la fréquence rela-tive de la pleurésie'rhumatismale. | J'en rap-porterai quelques-unes à la fin de ce travail mais il est à propos de rechercher dès maintenant la fréquence rela-tive de la pleurésie rhumatismale. | 3 | 0.019108 | 0.115385 |
676.txt | 1,820 | 43 micides, armeraient les bras des citoyens contre les autres? Ses premiers regards, au sortir de l'enfance, furent épouvantés des massacres de Nantes , et cette vue a laissé sur lui une ineffaçable et terrible impression. Qui plus que lui pouvait redouter les complots qui paralyseraient l'autorité royale et la puissance constitu-tionnelle du monarque ? Il a traversé les révolutions de l'anarchie et la servilité du despotisme, sans places et sans emploi, méditant sur les pages de notre histoire. C'est là qu'il apprit à connaître toute l'étendue des maux qui sui vent les dissensions intestines, qu'il apprit à détester les ligues secrètes et les sourdes intrigues qui minent le pouvoir royal c'est là qu'il vit entr'autres les maux de la ligue appelée guerre du bien public, où les princes etles seigneurs, s'intitulant les défenseurs du pauvre peuple r , conspiraient contre le pouvoir de Louis XI, et s'efforçaient de fonder leur puissance aux dépens du trône et de l'Etat. L'histoire lui apprit quels malheurs pesèrent sur la France, lorsque les Guises, établissant partout des associations secrètes, et commençant la ligue, fondaient un gouverne-ment occulte pour miner le trône des Valois et l'histoire lui apprit enfin que si le courage et la bonté de Henri lui ouvrirent les portes de Paris et dissipèrent la ligue, la satire d'un écrivain fidèle porta les premiers coups à la faction des seize en dévoilant leurs complots. Les malheurs qu'il a vus dans l'histoire, il a voulu les éloigner le bien que des écrits peuvent produire, il a voulu le faire. S'il est coupable d'avoir cru, punissez-le mais déclarez du moins que l'homme ne doit pas être sujet à erreur. Ce n'est pas par des poursuites et des condamnations i Histoire de France, par Velly et VUlaret, tom. XVII, pag. 60. | 43 micides, armeraient les bras des citoyens contre les autres? Ses premiers regards, au sortir de l'enfance, furent épouvantés des massacres de Nantes , et cette vue a laissé sur lui une ineffaçable et terrible impression. Qui plus que lui pouvait redouter les complots qui paralyseraient l'autorité royale et la puissance constitu-tionnelle du monarque ? Il a traversé les révolutions de l'anarchie et la servilité du despotisme, sans places et sans emploi, méditant sur les pages de notre histoire. C'est là qu'il apprit à connaître toute l'étendue des maux qui sui vent les dissensions intestines, qu'il apprit à détester les ligues secrètes et les sourdes intrigues qui minent le pouvoir royal c'est là qu'il vit entr'autres les maux de la ligue appelée guerre du bien public, où les princes et@les seigneurs, s'intitulant les défenseurs du pauvre peuple r , conspiraient contre le pouvoir de Louis XI, et s'efforçaient de fonder leur puissance aux dépens du trône et de l'Etat. L'histoire lui apprit quels malheurs pesèrent sur la France, lorsque les Guises, établissant partout des associations secrètes, et commençant la ligue, fondaient un gouverne-ment occulte pour miner le trône des Valois et l'histoire lui apprit enfin que si le courage et la bonté de Henri lui ouvrirent les portes de Paris et dissipèrent la ligue, la satire d'un écrivain fidèle porta les premiers coups à la faction des seize en dévoilant leurs complots. Les malheurs qu'il a vus dans l'histoire, il a voulu les éloigner le bien que des écrits peuvent produire, il a voulu le faire. S'il est coupable d'avoir cru, punissez-le mais déclarez du moins que l'homme ne doit pas être sujet à erreur. Ce n'est pas par des poursuites et des condamnations i Histoire de France, par Velly et V@Ularet, tom. XVII, pag. 60. | 43 micides, armeraient les bras des citoyens contre les autres? Ses premiers regards, au sortir de l'enfance, furent épouvantés des massacres de Nantes@, et cette vue a laissé sur lui une ineffaçable et terrible impression. Qui plus que lui pouvait redouter les complots qui paralyseraient l'autorité royale et la puissance constitu-tionnelle du monarque@? Il a traversé les révolutions de l'anarchie et la servilité du despotisme, sans places et sans emploi, méditant sur les pages de notre histoire. C'est là qu'il apprit à connaître toute l'étendue des maux qui sui@vent les dissensions intestines, qu'il apprit à détester les ligues secrètes et les sourdes intrigues qui minent le pouvoir royal c'est là qu'il vit entr'autres les maux de la ligue appelée guerre du bien public, où les princes et les seigneurs, s'intitulant les défenseurs du pauvre peuple 1 , conspiraient contre le pouvoir de Louis XI, et s'efforçaient de fonder leur puissance aux dépens du trône et de l'Etat. L'histoire lui apprit quels malheurs pesèrent sur la France, lorsque les Guises, établissant partout des associations secrètes, et commençant la ligue, fondaient un gouverne-ment occulte pour miner le trône des Valois et l'histoire lui apprit enfin que si le courage et la bonté de Henri lui ouvrirent les portes de Paris et dissipèrent la ligue, la satire d'un écrivain fidèle porta les premiers coups à la faction des seize en dévoilant leurs complots. Les malheurs qu'il a vus dans l'histoire, il a voulu les éloigner le bien que des écrits peuvent produire, il a voulu le faire. S'il est coupable d'avoir cru, punissez-le mais déclarez du moins que l'homme ne doit pas être sujet à erreur. Ce n'est pas par des poursuites et des condamnations 1 Histoire de France, par Velly et Villaret, tom. XVII, pag. 60. | Qui plus que lui pouvait redouter les complots qui paralyseraient l'autorité royale et la puissance constitu-tionnelle du monarque ? | Qui plus que lui pouvait redouter les complots qui paralyseraient l'autorité royale et la puissance constitu-tionnelle du monarque? | 1 | 0.007634 | 0 |
775.txt | 1,858 | 66 CE QU'ON PE-U T VOIR DANS UNE RUE. couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com -mençait à flétrir et à dépouiller. L'influence de la saison était venue en aide aux ravages du mal et achevait cette oeuvre de destruction douloureuse et lente. Dans le regard que le -vieillard jetait sur le paysage, son arrêt, et un arrêt pro-chain, semblait écrit point d'expression, point de vie tout y était machinal. Le coéur saignait à ce spectacle. Aussi lais-sait-on le comte dans son coin, sans le fatiguer de questions auxquelles il eût été incapable de répondre. Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siège et se mêlait à l'entre-tien. Ce fut au milieu de circonstances semblables, qu'un matin Sigismond parut dans le salon. Était-il plus mal dis-posé que de coutume? Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître? Ou bien, était-ce cal-cul de sa part, et, croyant l'heure venue, voulait-il s'affran-chir des derniers ménagements ? Il y eut un peu de tout cela dans ses motifs de détermination et il se composa un main-tien en conséquence.'A l'aspect des Saint-Pons, il recula -comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston. Celui-ci pâlit et un éclair de colère brilla dans ses yeux cependant il se contint. Deux larmes roulèrent dans les yeux de Clé-mence. Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé. Comme on le pense, la visite ne se prolongea pas ce jour-là. La marquise et sa flllè se levèrent, et, à la chaleur de leurs adieux, Clémence put juger qu'elle les voyait à Beau-pré pour la dernière fois. Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins què la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre. Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie. Au mo- | 66 CE QU'ON PE-U T VOIR DANS UNE RUE. couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com -mençait à flétrir et à dépouiller. L'influence de la saison était venue en aide aux ravages du mal et achevait cette oeuvre de destruction douloureuse et lente. Dans le regard que le -vieillard jetait sur le paysage, son arrêt, et un arrêt pro-chain, semblait écrit point d'expression, point de vie tout y était machinal. Le coéur saignait à ce spectacle. Aussi lais-sait-on le comte dans son coin, sans le fatiguer de questions auxquelles il eût été incapable de répondre. Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siège et se mêlait à l'entre-tien. Ce fut au milieu de circonstances semblables, qu'un matin Sigismond parut dans le salon. Était-il plus mal dis-posé que de coutume@? Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître@? Ou bien, était-ce cal-cul de sa part, et, croyant l'heure venue, voulait-il s'affran-chir des derniers ménagements ? Il y eut un peu de tout cela dans ses motifs de détermination et il se composa un main-tien en conséquence.'A l'aspect des Saint-Pons, il recula -comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston. Celui-ci pâlit et un éclair de colère brilla dans ses yeux cependant il se contint. Deux larmes roulèrent dans les yeux de Clé-mence. Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé. Comme on le pense, la visite ne se prolongea pas ce jour-là. La marquise et sa flllè se levèrent, et, à la chaleur de leurs adieux, Clémence put juger qu'elle les voyait à Beau-pré pour la dernière fois. Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins què la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre. Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie. Au mo- | 66 CE QU'ON PE@U@T VOIR DANS UNE RUE. couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com@-mençait à flétrir et à dépouiller. L'influence de la saison était venue en aide aux ravages du mal et achevait cette oeuvre de destruction douloureuse et lente. Dans le regard que le @vieillard jetait sur le paysage, son arrêt, et un arrêt pro-chain, semblait écrit point d'expression, point de vie tout y était machinal. Le coeur saignait à ce spectacle. Aussi lais-sait-on le comte dans son coin, sans le fatiguer de questions auxquelles il eût été incapable de répondre. Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siége et se mêlait à l'entre-tien. Ce fut au milieu de circonstances semblables, qu'un matin Sigismond parut dans le salon. Était-il plus mal dis-posé que de coutume ? Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître ? Ou bien, était-ce cal-cul de sa part, et, croyant l'heure venue, voulait-il s'affran-chir des derniers ménagements ? Il y eut un peu de tout cela dans ses motifs de détermination et il se composa un main-tien en conséquence. A l'aspect des Saint-Pons, il recula @comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston. Celui-ci pâlit et un éclair de colère brilla dans ses yeux cependant il se contint. Deux larmes roulèrent dans les yeux de Clé-mence. Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé. Comme on le pense, la visite ne se prolongea pas ce jour-là. La marquise et sa fille se levèrent, et, à la chaleur de leurs adieux, Clémence put juger qu'elle les voyait à Beau-pré pour la dernière fois. Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins que la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre. Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie. Au mo- | 66 CE QU'ON PE-U T VOIR DANS UNE RUE. | 66 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. | 2 | 0.057143 | 0.222222 |
637.txt | 1,886 | THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 215 s'épanouir, et le feu sacré briller de nouveau dans ses yeux. Je continuai ainsi à localiser l'action par des passes sur l'avant-bras et la main puis, tous les cinq ou six jours, je les massai fortement. Le poignet, la main et les doigts étaient plus raides, se pliaient avec plus de difficulté le len-demain du massage mais le surlendemain, après les avoir magnétisés par des passes seulement, les nerfs avaient une souplesse et une flexibilité plus grandes, la douleur était moindre, et Sivori pouvait faire quelques notes de plus. Enfin, le l'r août, le poignet avait retrouvé toute sa sou-plesse, toute son agilité, toute sa vigueur, et le 3 août, c'est-à-dire deux mois et six jours après l'accident, Sivori donnait chez lui une soirée musicale, dans laquelle il se fai-sait entendre. Le Journal de Genève du 9 août terminait ainsi un article sur cette soirée Lorsque M. Sivori parut, tenant son violon, tous les coeurs battaient vivement, et sur chaque visage on lisait une émotion facile à comprendre. A peine quelques minutes s'é-taient-elles écoulées que toute crainte disparut pour faire place à la joie la plus vive, à l'étonnement le plus profond. Jamais peut-être cet archet magique n'avait versé tant d'har-monie, et rendu les cris du coeur avec une vérité tour à tour si touchante et si vigoureuse. Les tours de force dont il éblouissait autrefois ses auditeurs, nous les avons entendus de nouveau. Réjouissons-nous donc, car, grâce à une espèce de miracle, Sivori restera le premier violoniste que nous ayons entendu mais non, il n'y a point de miracle c'est le magnétisme qui a produit cet heureux résultat. M. Lafontaine, avec cette puissance magnétique qu'on ne saurait lui nier, est parvenu en un mois à rendre à ces nerfs, frappés d'immobilité, la souplesse et la force que le temps et les douches semblaient seuls devoir rendre à la fin de l'année. Dans le courant d'août, Sivori se rendit à Aix pour y don-ner des concerts, et comme les douches lui avaient été ordonnées par les chirurgiens, il consulta le médecin des bains sur l'opportunité de ce remède. La réponse de celui-ci | THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 215 s'épanouir, et le feu sacré briller de nouveau dans ses yeux. Je continuai ainsi à localiser l'action par des passes sur l'avant-bras et la main puis, tous les cinq ou six jours, je les massai fortement. Le poignet, la main et les doigts étaient plus raides, se pliaient avec plus de difficulté le len-demain du massage mais le surlendemain, après les avoir magnétisés par des passes seulement, les nerfs avaient une souplesse et une flexibilité plus grandes, la douleur était moindre, et Sivori pouvait faire quelques notes de plus. Enfin, le l'r août, le poignet avait retrouvé toute sa sou-plesse, toute son agilité, toute sa vigueur, et le 3 août, c'est-à-dire deux mois et six jours après l'accident, Sivori donnait chez lui une soirée musicale, dans laquelle il se fai-sait entendre. Le Journal de Genève du 9 août terminait ainsi un article sur cette soirée Lorsque M. Sivori parut, tenant son violon, tous les coeurs battaient vivement, et sur chaque visage on lisait une émotion facile à comprendre. A peine quelques minutes s'é-taient-elles écoulées que toute crainte disparut pour faire place à la joie la plus vive, à l'étonnement le plus profond. Jamais peut-être cet archet magique n'avait versé tant d'har-monie, et rendu les cris du coeur avec une vérité tour à tour si touchante et si vigoureuse. Les tours de force dont il éblouissait autrefois ses auditeurs, nous les avons entendus de nouveau. Réjouissons-nous donc, car, grâce à une espèce de miracle, Sivori restera le premier violoniste que nous ayons entendu mais non, il n'y a point de miracle c'est le magnétisme qui a produit cet heureux résultat. M. Lafontaine, avec cette puissance magnétique qu'on ne saurait lui nier, est parvenu en un mois à rendre à ces nerfs, frappés d'immobilité, la souplesse et la force que le temps et les douches semblaient seuls devoir rendre à la fin de l'année. Dans le courant d'août, Sivori se rendit à Aix pour y don-ner des concerts, et comme les douches lui avaient été ordonnées par les chirurgiens, il consulta le médecin des bains sur l'opportunité de ce remède. La réponse de celui-ci | THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 215 s'épanouir, et le feu sacré briller de nouveau dans ses yeux. Je continuai ainsi à localiser l'action par des passes sur l'avant-bras et la main puis, tous les cinq ou six jours, je les massai fortement. Le poignet, la main et les doigts étaient plus raides, se pliaient avec plus de difficulté le len-demain du massage mais le surlendemain, après les avoir magnétisés par des passes seulement, les nerfs avaient une souplesse et une flexibilité plus grandes, la douleur était moindre, et Sivori pouvait faire quelques notes de plus. Enfin, le 1er août, le poignet avait retrouvé toute sa sou-plesse, toute son agilité, toute sa vigueur, et le 3 août, c'est-à-dire deux mois et six jours après l'accident, Sivori donnait chez lui une soirée musicale, dans laquelle il se fai-sait entendre. Le Journal de Genève du 9 août terminait ainsi un article sur cette soirée Lorsque M. Sivori parut, tenant son violon, tous les coeurs battaient vivement, et sur chaque visage on lisait une émotion facile à comprendre. A peine quelques minutes s'é-taient-elles écoulées que toute crainte disparut pour faire place à la joie la plus vive, à l'étonnement le plus profond. Jamais peut-être cet archet magique n'avait versé tant d'har-monie, et rendu les cris du coeur avec une vérité tour à tour si touchante et si vigoureuse. Les tours de force dont il éblouissait autrefois ses auditeurs, nous les avons entendus de nouveau. Réjouissons-nous donc, car, grâce à une espèce de miracle, Sivori restera le premier violoniste que nous ayons entendu mais non, il n'y a point de miracle c'est le magnétisme qui a produit cet heureux résultat. M. Lafontaine, avec cette puissance magnétique qu'on ne saurait lui nier, est parvenu en un mois à rendre à ces nerfs, frappés d'immobilité, la souplesse et la force que le temps et les douches semblaient seuls devoir rendre à la fin de l'année. Dans le courant d'août, Sivori se rendit à Aix pour y don-ner des concerts, et comme les douches lui avaient été ordonnées par les chirurgiens, il consulta le médecin des bains sur l'opportunité de ce remède. La réponse de celui-ci | Dans le courant d'août, Sivori se rendit à Aix pour y don-ner des concerts, et comme les douches lui avaient été ordonnées par les chirurgiens, il consulta le médecin des bains sur l'opportunité de ce remède. | Dans le courant d'août, Sivori se rendit à Aix pour y don-ner des concerts, et comme les douches lui avaient été ordonnées par les chirurgiens, il consulta le médecin des bains sur l'opportunité de ce remède. | 0 | 0 | 0 |
787.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 81 duquel on obéit. La famille quitta la campagne aux approches de l'hiver Gaston eut un moment de bonheur il se rappro-chait de Clémence. Entre les deux maisons les relations avaient été rompues d'une manière si complète, qu'à Paris comme en province il n'y avait plus de moyen régulier ni convenable de les re -nouer. Les Montréal avaient comblé la mesure en quittant Beaupré sans prendre congé des Saint-Pons. Mais l'existence d'une grande ville amène des rapprochements forcés, et c'é-tait là-dessus que comptait Gaston. Ils voyaient le même monde, fréquentaient les mêmes salons, et le hasard, en y aidant un peu, devait multiplier les rencontres. Tels furent ses calculs le comte les avait faits comme lui et avait pris ses précautions en conséquence. Dès son arrivéè à l'hôtel Montiéal, il avait fait répandre le bruit que la résolution de la comtesse était de vivre retirée jusqu'à l'expiration de son deuil et de ne voir que les per-sonnes de leur intimité. A l'appui et comme preuve, il s'abs-tint de toute visite et se borna à faire présenter des excuses là où il le fallait. La douleur et l'état de santé de Clémence étaient des prétextes plausibles et qui furent acceptés. Cepen-dant la jeune femme ne supportait pas sans une révolte inté-rieure des mesures prises contre elle et outrageantes pour sa dignité. Ce que Sigismond gagnait d'un côté, il le perdait de l'autre ce coeur, replié sur- lui-même, n'en était que plus disposé à s'abandonner à ses sentiments secrets. Peut-être, - au contact du monde et en présence de l'opinion, se fût-il plus sévèrement gardé peut-être les distractions légitimes, la vie agijée d'une grande ville, la crainte du scandale et les divers motifs qui obligent une femme à veiller sur elle-même, eussent-ils été une diversion plus efficace à ce goût nais-sant, que le séquestre absolu et l'isolement poussé à l'excès. Le comte n'en jugea point ainsi en fait de garanties, il aima mieux se payer de ses mains. Ce qui s'ensuivit, on le devine. Clémence resta en face de sa passion ce fut désormais le seul aliment de sa pensée, et il était à craindre que cette pas-sion ne prit l'activité qu'acquièrent les forces trop compri-mées et qui les rend si redoutables au moment de l'explosion. Une partie de l'hiver se passa dans ces combats ignorés. Quelques efforts que Gaston eût faits et quoiqu'il se fût | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 81 duquel on obéit. La famille quitta la campagne aux approches de l'hiver Gaston eut un moment de bonheur il se rappro-chait de Clémence. Entre les deux maisons les relations avaient été rompues d'une manière si complète, qu'à Paris comme en province il n'y avait plus de moyen régulier ni convenable de les re -nouer. Les Montréal avaient comblé la mesure en quittant Beaupré sans prendre congé des Saint-Pons. Mais l'existence d'une grande ville amène des rapprochements forcés, et c'é-tait là-dessus que comptait Gaston. Ils voyaient le même monde, fréquentaient les mêmes salons, et le hasard, en y aidant un peu, devait multiplier les rencontres. Tels furent ses calculs le comte les avait faits comme lui et avait pris ses précautions en conséquence. Dès son arrivéè à l'hôtel Montiéal, il avait fait répandre le bruit que la résolution de la comtesse était de vivre retirée jusqu'à l'expiration de son deuil et de ne voir que les per-sonnes de leur intimité. A l'appui et comme preuve, il s'abs-tint de toute visite et se borna à faire présenter des excuses là où il le fallait. La douleur et l'état de santé de Clémence étaient des prétextes plausibles et qui furent acceptés. Cepen-dant la jeune femme ne supportait pas sans une révolte inté-rieure des mesures prises contre elle et outrageantes pour sa dignité. Ce que Sigismond gagnait d'un côté, il le perdait de l'autre ce coeur, replié sur- lui-même, n'en était que plus disposé à s'abandonner à ses sentiments secrets. Peut-être, - au contact du monde et en présence de l'opinion, se fût-il plus sévèrement gardé peut-être les distractions légitimes, la vie agijée d'une grande ville, la crainte du scandale et les divers motifs qui obligent une femme à veiller sur elle-même, eussent-ils été une diversion plus efficace à ce goût nais-sant, que le séquestre absolu et l'isolement poussé à l'excès. Le comte n'en jugea point ainsi en fait de garanties, il aima mieux se payer de ses mains. Ce qui s'ensuivit, on le devine. Clémence resta en face de sa passion ce fut désormais le seul aliment de sa pensée, et il était à craindre que cette pas-sion ne prit l'activité qu'acquièrent les forces trop compri-mées et qui les rend si redoutables au moment de l'explosion. Une partie de l'hiver se passa dans ces combats ignorés. Quelques efforts que Gaston eût faits et quoiqu'il se fût | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 81 duquel on obéit. La famille quitta la campagne aux approches de l'hiver Gaston eut un moment de bonheur il se rappro-chait de Clémence. Entre les deux maisons les relations avaient été rompues d'une manière si complète, qu'à Paris comme en province il n'y avait plus de moyen régulier ni convenable de les re@-nouer. Les Montréal avaient comblé la mesure en quittant Beaupré sans prendre congé des Saint-Pons. Mais l'existence d'une grande ville amène des rapprochements forcés, et c'é-tait là-dessus que comptait Gaston. Ils voyaient le même monde, fréquentaient les mêmes salons, et le hasard, en y aidant un peu, devait multiplier les rencontres. Tels furent ses calculs le comte les avait faits comme lui et avait pris ses précautions en conséquence. Dès son arrivée à l'hôtel Montréal, il avait fait répandre le bruit que la résolution de la comtesse était de vivre retirée jusqu'à l'expiration de son deuil et de ne voir que les per-sonnes de leur intimité. A l'appui et comme preuve, il s'abs-tint de toute visite et se borna à faire présenter des excuses là où il le fallait. La douleur et l'état de santé de Clémence étaient des prétextes plausibles et qui furent acceptés. Cepen-dant la jeune femme ne supportait pas sans une révolte inté-rieure des mesures prises contre elle et outrageantes pour sa dignité. Ce que Sigismond gagnait d'un côté, il le perdait de l'autre ce coeur, replié sur@ lui-même, n'en était que plus disposé à s'abandonner à ses sentiments secrets. Peut-être, @@au contact du monde et en présence de l'opinion, se fût-il plus sévèrement gardé peut-être les distractions légitimes, la vie agitée d'une grande ville, la crainte du scandale et les divers motifs qui obligent une femme à veiller sur elle-même, eussent-ils été une diversion plus efficace à ce goût nais-sant, que le séquestre absolu et l'isolement poussé à l'excès. Le comte n'en jugea point ainsi en fait de garanties, il aima mieux se payer de ses mains. Ce qui s'ensuivit, on le devine. Clémence resta en face de sa passion ce fut désormais le seul aliment de sa pensée, et il était à craindre que cette pas-sion ne prît l'activité qu'acquièrent les forces trop compri-mées et qui les rend si redoutables au moment de l'explosion. Une partie de l'hiver se passa dans ces combats ignorés. Quelques efforts que Gaston eût faits et quoiqu'il se fût | Clémence resta en face de sa passion ce fut désormais le seul aliment de sa pensée, et il était à craindre que cette pas-sion ne prit l'activité qu'acquièrent les forces trop compri-mées et qui les rend si redoutables au moment de l'explosion. | Clémence resta en face de sa passion ce fut désormais le seul aliment de sa pensée, et il était à craindre que cette pas-sion ne prît l'activité qu'acquièrent les forces trop compri-mées et qui les rend si redoutables au moment de l'explosion. | 1 | 0.004115 | 0.022727 |
843.txt | 1,858 | 148 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. II Dans la maison qui faisait face à l'hôtel garni et au niveau de ses propres croisées, existait un logement que, tout ab-sorbé qu'il fût par l'étude, Ludovic n'avait pu s'empêcher de remarquer. Ce logement se composait de deux pièces sous les toits et répondait à la condition modeste des personnes qui l'occupaient. Cependant il était impossible de n'être point frappé de l'ordre qui y régnait et de certains détails qui an-nonçaient une aisance antérieure. Quelques meubles avaient un cachet de luxe peu en rapport avec le domicile et la mo-dicité probable du loyer. Pourquoi ce contraste? Y fallait-il voir les indices de quelque revers de fortune ou bien un fait assez habituel parmi les existences équivoques? Ludovic n'avait ni le désir, ni l'expérience nécessaire pour éclaircir ce point délicat. Voici ce qui lui arriva sans qu'il l'eût cherché, et malgré lui -pour ainsi dire. Aux premiers jours de printemps, et quand la température se fut attiédie, il ouvrit ses croisées au soleil comme au seul bienfaiteur de son humble demeure, en lui demandant un peu de cette chaleur que ni le bois, ni le char-bon de pierre ne pouvaient lui donner. Tout se réveillait au-tour de lui comme d'un long engourdissement. Les moineaux s'accouplaient sur les toits, et les arbres des jardins se pa-raient de leur robe verte. Il y avait fête dans la nature, et sa mansarde y prenait part un souffle adouci y pénétrait, £ t les rayons lumineux venaient se briser sur les ardoises. Il faut croire que le -retour de la belle saison. amena dans le logement de vis-à-vis une révolution analogue. Dès la pre-mière quinzaine du mois de mai, la croisée opposée à celle de Ludovic servit comme d'encadrement à une tète cbar-mante, à demi voilée par quelques pots de fleurs. C'était une jeune fille, laborieuse comme lui, comme lui absorbée dans le travail, et, à la manière dont elle tirait l'aiguille, il était aisé de deviner qu'elle s'en faisait une ressource contre le besoin. Le jour naissant la trouvait installée sur son siège, | 148 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. II Dans la maison qui faisait face à l'hôtel garni et au niveau de ses propres croisées, existait un logement que, tout ab-sorbé qu'il fût par l'étude, Ludovic n'avait pu s'empêcher de remarquer. Ce logement se composait de deux pièces sous les toits et répondait à la condition modeste des personnes qui l'occupaient. Cependant il était impossible de n'être point frappé de l'ordre qui y régnait et de certains détails qui an-nonçaient une aisance antérieure. Quelques meubles avaient un cachet de luxe peu en rapport avec le domicile et la mo-dicité probable du loyer. Pourquoi ce contraste@? Y fallait-il voir les indices de quelque revers de fortune ou bien un fait assez habituel parmi les existences équivoques@? Ludovic n'avait ni le désir, ni l'expérience nécessaire pour éclaircir ce point délicat. Voici ce qui lui arriva sans qu'il l'eût cherché, et malgré lui -pour ainsi dire. Aux premiers jours de printemps, et quand la température se fut attiédie, il ouvrit ses croisées au soleil comme au seul bienfaiteur de son humble demeure, en lui demandant un peu de cette chaleur que ni le bois, ni le char-bon de pierre ne pouvaient lui donner. Tout se réveillait au-tour de lui comme d'un long engourdissement. Les moineaux s'accouplaient sur les toits, et les arbres des jardins se pa-raient de leur robe verte. Il y avait fête dans la nature, et sa mansarde y prenait part un souffle adouci y pénétrait, £ t les rayons lumineux venaient se briser sur les ardoises. Il faut croire que le -retour de la belle saison. amena dans le logement de vis-à-vis une révolution analogue. Dès la pre-mière quinzaine du mois de mai, la croisée opposée à celle de Ludovic servit comme d'encadrement à une tète cbar-mante, à demi voilée par quelques pots de fleurs. C'était une jeune fille, laborieuse comme lui, comme lui absorbée dans le travail, et, à la manière dont elle tirait l'aiguille, il était aisé de deviner qu'elle s'en faisait une ressource contre le besoin. Le jour naissant la trouvait installée sur son siège, | 148 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. II Dans la maison qui faisait face à l'hôtel garni et au niveau de ses propres croisées, existait un logement que, tout ab-sorbé qu'il fût par l'étude. Ludovic n'avait pu s'empêcher de remarquer. Ce logement se composait de deux pièces sous les toits et répondait à la condition modeste des personnes qui l'occupaient. Cependant il était impossible de n'être point frappé de l'ordre qui y régnait et de certains détails qui an-nonçaient une aisance antérieure. Quelques meubles avaient un cachet de luxe peu en rapport avec le domicile et la mo-dicité probable du loyer. Pourquoi ce contraste ? Y fallait-il voir les indices de quelque revers de fortune ou bien un fait assez habituel parmi les existences équivoques ? Ludovic n'avait ni le désir, ni l'expérience nécessaire pour éclaircir ce point délicat. Voici ce qui lui arriva sans qu'il l'eût cherché, et malgré lui @pour ainsi dire. Aux premiers jours de printemps, et quand la température se fut attiédie, il ouvrit ses croisées au soleil comme au seul bienfaiteur de son humble demeure, en lui demandant un peu de cette chaleur que ni le bois, ni le char-bon de pierre ne pouvaient lui donner. Tout se réveillait au-tour de lui comme d'un long engourdissement. Les moineaux s'accouplaient sur les toits, et les arbres des jardins se pa-raient de leur robe verte. Il y avait fête dans la nature, et sa mansarde y prenait part un souffle adouci y pénétrait, @et les rayons lumineux venaient se briser sur les ardoises. Il faut croire que le @retour de la belle saison@ amena dans le logement de vis-à-vis une révolution analogue. Dès la pre-mière quinzaine du mois de mai, la croisée opposée à celle de Ludovic servit comme d'encadrement à une tête char-mante, à demi voilée par quelques pots de fleurs. C'était une jeune fille, laborieuse comme lui, comme lui absorbée dans le travail, et, à la manière dont elle tirait l'aiguille, il était aisé de deviner qu'elle s'en faisait une ressource contre le besoin. Le jour naissant la trouvait installée sur son siège, | II Dans la maison qui faisait face à l'hôtel garni et au niveau de ses propres croisées, existait un logement que, tout ab-sorbé qu'il fût par l'étude, Ludovic n'avait pu s'empêcher de remarquer. | II Dans la maison qui faisait face à l'hôtel garni et au niveau de ses propres croisées, existait un logement que, tout ab-sorbé qu'il fût par l'étude. | 44 | 0.291391 | 1.5 |
513.txt | 1,873 | -15 -aiguës, dans les rhumatismes et dans l'hydropisie, par l'emploi de diurétiques. Diminution. - Elle diminue dans les affections névral-giques , dans les maladies chroniques dans lesquelles le renouvellement des tissus se fait difficilement, dans les ma-ladies de la moelle épinière et des reins. Dans le typhus , elle augmente d'abord pour diminuer bientôt après, tandis que dans la méningite elle augmente et reste constante pendant toute la durée de la maladie. § 27. Recherche chimique de l'urée. - On évapore au bain-marie jusqu'à consistance sirupeuse une petite quan-tité d'urine 20 à 25 grammes on épuise le résidu à plu-sieurs reprises par l'alcool on filtre et on évapore le liquide alcoolique au bain-marie on obtient ainsi de l'urée plus ou moins colorée. Si on la dissout dans un peu d'eau , et qu'on traite la solution avec de l'acide'oxalique ou nitrique, les combinaisons de ces acides avec l'urée se réparent sous forme de plaques brillantes ou de tables hexagonales. Si on n'avait affaire qu'à une petite quantité d'urée , on pro-duirait la réaction sous le microscope. § 28. Dosage de l'urée. - Pour le dosage de l'urée, on a proposé différents procédés, mais nous ne parlerons que de celui de Liebig qui nous paraît donner les résultats les plus exacts, et peut s'exécuter dans un temps relativement très-court. Ainsi, si on ajoute à une solution étendue d'urée une solution également étendue de nitrate mercurique et qu'on neutralise de temps en temps l'acide libre avec du carbonate de soude, on obtient un précipité floconneux abondant § 8 . Si on continue d'ajouter au liquide alter-nativement du nitrate mercurique et du carbonate de soude, il arrive un moment où, par l'addition d'une nouvelle goutte de la solution alcaline, on obtient une coloration jaune due à la formation d'hydrate mercurique ou de ni-trate mercurique basique. A ce moment, le liquide ne con-tient plus d'urée qui se trouve combinée avec l'oxyde mer- | -15 -aiguës, dans les rhumatismes et dans l'hydropisie, par l'emploi de diurétiques. Diminution. - Elle diminue dans les affections névral-giques , dans les maladies chroniques dans lesquelles le renouvellement des tissus se fait difficilement, dans les ma-ladies de la moelle épinière et des reins. Dans le typhus , elle augmente d'abord pour diminuer bientôt après, tandis que dans la méningite elle augmente et reste constante pendant toute la durée de la maladie. § 27. Recherche chimique de l'urée. - On évapore au bain-marie jusqu'à consistance sirupeuse une petite quan-tité d'urine 20 à 25 grammes on épuise le résidu à plu-sieurs reprises par l'alcool on filtre et on évapore le liquide alcoolique au bain-marie on obtient ainsi de l'urée plus ou moins colorée. Si on la dissout dans un peu d'eau , et qu'on traite la solution avec de l'acide'oxalique ou nitrique, les combinaisons de ces acides avec l'urée se réparent sous forme de plaques brillantes ou de tables hexagonales. Si on n'avait affaire qu'à une petite quantité d'urée , on pro-duirait la réaction sous le microscope. § 28. Dosage de l'urée. - Pour le dosage de l'urée, on a proposé différents procédés, mais nous ne parlerons que de celui de Liebig qui nous paraît donner les résultats les plus exacts, et peut s'exécuter dans un temps relativement très-court. Ainsi, si on ajoute à une solution étendue d'urée une solution également étendue de nitrate mercurique et qu'on neutralise de temps en temps l'acide libre avec du carbonate de soude, on obtient un précipité floconneux abondant § 8 . Si on continue d'ajouter au liquide alter-nativement du nitrate mercurique et du carbonate de soude, il arrive un moment où, par l'addition d'une nouvelle goutte de la solution alcaline, on obtient une coloration jaune due à la formation d'hydrate mercurique ou de ni-trate mercurique basique. A ce moment, le liquide ne con-tient plus d'urée qui se trouve combinée avec l'oxyde mer- | -15 -aiguës, dans les rhumatismes et dans l'hydropisie, par l'emploi de diurétiques. Diminution. -@Elle diminue dans les affections névral-giques@, dans les maladies chroniques dans lesquelles le renouvellement des tissus se fait difficilement, dans les ma-ladies de la moelle épinière et des reins. Dans le typhus@, elle augmente d'abord pour diminuer bientôt après, tandis que dans la méningite elle augmente et reste constante pendant toute la durée de la maladie. § 27. Recherche chimique de l'urée. -@On évapore au bain-marie jusqu'à consistance sirupeuse une petite quan-tité d'urine 20 à 25 grammes on épuise le résidu à plu-sieurs reprises par l'alcool on filtre et on évapore le liquide alcoolique au bain-marie on obtien@ ainsi de l'urée plus ou moins colorée. Si on la dissout dans un peu d'eau@, et qu'on traite la solution avec de l'acide oxalique ou nitrique, les combinaisons de ces acides avec l'urée se réparent sous forme de plaques brillantes ou de tables hexagonales. Si on n'avait affaire qu'à une petite quantité d'urée@, on pro-duirait la réaction sous le microscope. § 28. Dosage de l'urée. -@Pour le dosage de l'urée, on a proposé différents procédés, mais nous ne parlerons que de celui de Liebig qui nous paraît donner les résultats les plus exacts, et peut s'exécuter dans un temps relativement très-court. Ainsi, si on ajoute à une solution étendue d'urée une solution également étendue de nitrate mercurique et qu'on neutralise de temps en temps l'acide libre avec du carbonate de soude, on obtient un précipité floconneux abondant § 8 . Si on continue d'ajouter au liquide alter-nativement du nitrate mercurique et du carbonate de soude, il arrive un moment où, par l'addition d'une nouvelle goutte de la solution alcaline, on obtient une coloration jaune due à la formation d'hydrate mercurique ou de ni-trate mercurique basique. A ce moment, le liquide ne con-tient plus d'urée qui se trouve combinée avec l'oxyde mer- | - On évapore au bain-marie jusqu'à consistance sirupeuse une petite quan-tité d'urine 20 à 25 grammes on épuise le résidu à plu-sieurs reprises par l'alcool on filtre et on évapore le liquide alcoolique au bain-marie on obtient ainsi de l'urée plus ou moins colorée. | -On évapore au bain-marie jusqu'à consistance sirupeuse une petite quan-tité d'urine 20 à 25 grammes on épuise le résidu à plu-sieurs reprises par l'alcool on filtre et on évapore le liquide alcoolique au bain-marie on obtien ainsi de l'urée plus ou moins colorée. | 2 | 0.007576 | 0.043478 |
946.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 2G7 à quelles obsessions je fus en butte. Eh bien! je vous le jure, Ludovic, je tins ma promesse, et si la fatalité ne s'en était pas mêlée, je serais sortie triomphante de cette épreuve. Vous allez voir comment et par quelles affreuses circons-tances tous mes calculs, toutes mes précautions furent dé-joués. Après bien des retards, le jour de notre mariage était enfin fixé. Vous avez pu voir quelles dispositions j'appor-tais j'étais triste, mais résignée je n'envisageais pas d'autre issue 4 la situation pénible dans laquelle je me trouvais, et ne cherchais plus qu'à tirer le voile sur le passé. La veille du jour où la cérémonie devait avoir lieu, nous ne nous quittâmes pas et vécûmes comme si déjà nous étions unis. Ce fut très-sincèrement que je m'abandonnai à ce pre-mier essai de ma vie nouvelle. Je n'éprouvais plus cet abat-, tement, cette langueur, qui depuis la mort de ma grand'mère ne m'avaient pas abandonnée à votre bras j'étais une tout autre femme. La soirée se passa dans une familiarité décente, celle qui convient à un couple qui va s'unir devant Dieu. Je me sentais plus gaie, plus libre et moins accessible à ces mauvais rêves qui naguère troublaient mes pensées. ïl vous en souvient, Ludovic, et ici tous les détails de-viennent graves, comme vous allez voir. Quand nous nous séparâmes, il était près de minuit, et il fallut, en vous ac-compagnant, laisser ma porte entr'ouverte. Que s'est-il passé dans ce court espace de temps? Je l'ignore mais en rentrant dans ma chambre, et après avoir tiré mon verrou, je vis un homme devant moi, debout, et dans une attitude suppliante c'était Melchior. Melchior! lui chez moi! à cette heure! Comment s'y était-il introduit? Quels moyens avait-il em-ployés et quels étaient ses complices? Ces idées m'affiuaient au cerveau avec tout le sang de mes veines je sentais mes tempes battre à se briser, mon coeur défaillir et ma vie s'é-teindre. La secousse était trop forte je m'évanouis. Quand je revins à moi, j'étais étendue sur un fauteuil, les cheveux épars et les vêtements en désordre. Melchior, à genoux, cherchait à me ranimer et épiait mon premier souffle. A sa vpe, toutes mes douleurs, toutes mes angoisses se réveillèrent. - Vous ici? lui dis-je. - Hélas 1 oui. - | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 2G7 à quelles obsessions je fus en butte. Eh bien@! je vous le jure, Ludovic, je tins ma promesse, et si la fatalité ne s'en était pas mêlée, je serais sortie triomphante de cette épreuve. Vous allez voir comment et par quelles affreuses circons-tances tous mes calculs, toutes mes précautions furent dé-joués. Après bien des retards, le jour de notre mariage était enfin fixé. Vous avez pu voir quelles dispositions j'appor-tais j'étais triste, mais résignée je n'envisageais pas d'autre issue 4 la situation pénible dans laquelle je me trouvais, et ne cherchais plus qu'à tirer le voile sur le passé. La veille du jour où la cérémonie devait avoir lieu, nous ne nous quittâmes pas et vécûmes comme si déjà nous étions unis. Ce fut très-sincèrement que je m'abandonnai à ce pre-mier essai de ma vie nouvelle. Je n'éprouvais plus cet abat-, tement, cette langueur, qui depuis la mort de ma grand'mère ne m'avaient pas abandonnée à votre bras j'étais une tout autre femme. La soirée se passa dans une familiarité décente, celle qui convient à un couple qui va s'unir devant Dieu. Je me sentais plus gaie, plus libre et moins accessible à ces mauvais rêves qui naguère troublaient mes pensées. ïl vous en souvient, Ludovic, et ici tous les détails de-viennent graves, comme vous allez voir. Quand nous nous séparâmes, il était près de minuit, et il fallut, en vous ac-compagnant, laisser ma porte entr'ouverte. Que s'est-il passé dans ce court espace de temps@? Je l'ignore mais en rentrant dans ma chambre, et après avoir tiré mon verrou, je vis un homme devant moi, debout, et dans une attitude suppliante c'était Melchior. Melchior@! lui chez moi@! à cette heure@! Comment s'y était-il introduit@? Quels moyens avait-il em-ployés et quels étaient ses complices@? Ces idées m'affiuaient au cerveau avec tout le sang de mes veines je sentais mes tempes battre à se briser, mon coeur défaillir et ma vie s'é-teindre. La secousse était trop forte je m'évanouis. Quand je revins à moi, j'étais étendue sur un fauteuil, les cheveux épars et les vêtements en désordre. Melchior, à genoux, cherchait à me ranimer et épiait mon premier souffle. A sa vpe, toutes mes douleurs, toutes mes angoisses se réveillèrent. - Vous ici@? lui dis-je. - Hélas 1 oui. - | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 267 à quelles obsessions je fus en butte. Eh bien ! je vous le jure, Ludovic, je tins ma promesse, et si la fatalité ne s'en était pas mêlée, je serais sortie triomphante de cette épreuve. Vous allez voir comment et par quelles affreuses circons-tances tous mes calculs, toutes mes précautions furent dé-joués. Après bien des retards, le jour de notre mariage était enfin fixé. Vous avez pu voir quelles dispositions j'appor-tais j'étais triste, mais résignée je n'envisageais pas d'autre issue à la situation pénible dans laquelle je me trouvais, et ne cherchais plus qu'à tirer le voile sur le passé. La veille du jour où la cérémonie devait avoir lieu, nous ne nous quittâmes pas et vécûmes comme si déjà nous étions unis. Ce fut très-sincèrement que je m'abandonnai à ce pre-mier essai de ma vie nouvelle. Je n'éprouvais plus cet abat-@@tement, cette langueur, qui depuis la mort de ma grand'mère ne m'avaient pas abandonnée à votre bras j'étais une tout autre femme. La soirée se passa dans une familiarité décente, celle qui convient à un couple qui va s'unir devant Dieu. Je me sentais plus gaie, plus libre et moins accessible à ces mauvais rêves qui naguère troublaient mes pensées. Il vous en souvient, Ludovic, et ici tous les détails de-viennent graves, comme vous allez voir. Quand nous nous séparâmes, il était près de minuit, et il fallut, en vous ac-compagnant, laisser ma porte entr'ouverte. Que s'est-il passé dans ce court espace de temps ? Je l'ignore mais en rentrant dans ma chambre, et après avoir tiré mon verrou, je vis un homme devant moi, debout, et dans une attitude suppliante c'était Melchior. Melchior ! lui chez moi ! à cette heure ! Comment s'y était-il introduit ? Quels moyens avait-il em-ployés et quels étaient ses complices ? Ces idées m'affluaient au cerveau avec tout le sang de mes veines je sentais mes tempes battre à se briser, mon coeur défaillir et ma vie s'é-teindre. La secousse était trop forte je m'évanouis. Quand je revins à moi, j'étais étendue sur un fauteuil, les cheveux épars et les vêtements en désordre. Melchior, à genoux, cherchait à me ranimer et épiait mon premier souffle. A sa vue, toutes mes douleurs, toutes mes angoisses se réveillèrent. -@Vous ici ? lui dis-je. -@Hélas ! oui. - | Vous allez voir comment et par quelles affreuses circons-tances tous mes calculs, toutes mes précautions furent dé-joués. | Vous allez voir comment et par quelles affreuses circons-tances tous mes calculs, toutes mes précautions furent dé-joués. | 0 | 0 | 0 |
190.txt | 1,857 | 22 VIE DE L'ABBE NICOLLE tremblent, à chaque instant, pour la vie de leurs parents, de leurs amis, de tout ce qui leur est cher. L'inquiétude agitait le coeur du solitaire et triste abbé Septavaux, que les événements avaient conduit à Bruxelles. Là se trouvaient, exilés comme lui, les ab-bés Borderies, Dubois et Mercier. A cette époque, où, de jour en jour, arrivaient des nouvelles de mort, toute amitié était craintive, et celle de l'abbé Nicolle était chère à tous ces proscrits. Cette, lettre leur fut une douce consolation l'abbé Septavaux se hâte de lui dire sa joie Janvier, 1794. Avec quel plaisir j'ai reçu ta lettre, mon ami. Je le vois, les glaces du Nord n'ont refroidi ni ton amitié ni ton style. Après avoir traversé les mers, visité les Romains et les Turcs, les Grecs et les barbares, te voilà donc à Saint-Pétersbourg, comme à Paris, avec ta santé, tes projets, ton esprit et ton coeur. Dieu soit loué! Placé maintenant à l'extrémité du monde pour en voir la chute sans en être ébranlé, tu m'ap-pelles à partager ta tranquillité je t'en remercie. Cette idée me pénètre de plaisir et de reconnaissance pour Dieu, puisqu'elle mé montre toujours en toi un bon et tendre ami, et l'enfant gâté de la Provi-'ée dence. La France attirait alors sur elle les yeux de tous les gouveruements ils s'en préoccupaient et redoutaient | 22 VIE DE L'ABBE NICOLLE tremblent, à chaque instant, pour la vie de leurs parents, de leurs amis, de tout ce qui leur est cher. L'inquiétude agitait le coeur du solitaire et triste abbé Septavaux, que les événements avaient conduit à Bruxelles. Là se trouvaient, exilés comme lui, les ab-bés Borderies, Dubois et Mercier. A cette époque, où, de jour en jour, arrivaient des nouvelles de mort, toute amitié était craintive, et celle de l'abbé Nicolle était chère à tous ces proscrits. Cette, lettre leur fut une douce consolation l'abbé Septavaux se hâte de lui dire sa joie Janvier, 1794. Avec quel plaisir j'ai reçu ta lettre, mon ami. Je le vois, les glaces du Nord n'ont refroidi ni ton amitié ni ton style. Après avoir traversé les mers, visité les Romains et les Turcs, les Grecs et les barbares, te voilà donc à Saint-Pétersbourg, comme à Paris, avec ta santé, tes projets, ton esprit et ton coeur. Dieu soit loué! Placé maintenant à l'extrémité du monde pour en voir la chute sans en être ébranlé, tu m'ap-@pelles à partager ta tranquillité je t'en remercie. Cette idée me pénètre de plaisir et de reconnaissance pour Dieu, puisqu'elle mé montre toujours en toi un bon et tendre ami, et l'enfant gâté de la Provi-'ée dence. La France attirait alors sur elle les yeux de tous les gouveruements ils s'en préoccupaient et redoutaient | 22 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE tremblent, à chaque instant, pour la vie de leurs parents, de leurs amis, de tout ce qui leur est cher. L'inquiétude agitait le coeur du solitaire et triste abbé Septavaux, que les événements avaient conduit à Bruxelles. Là se trouvaient, exilés comme lui, les ab-bés Borderies, Dubois et Mercier. A cette époque, où, de jour en jour, arrivaient des nouvelles de mort, toute amitié était craintive, et celle de l'abbé Nicolle était chère à tous ces proscrits. Cette, lettre leur fut une douce consolation l'abbé Septavaux se hâte de lui dire sa joie Janvier, 1794. Avec quel plaisir j'ai reçu ta lettre, mon ami. Je le vois, les glaces du Nord n'ont refroidi ni ton amitié ni ton style. Après avoir traversé les mers, visité les Romains et les Turcs, les Grecs et les barbares, te voilà donc à Saint-Pétersbourg, comme à Paris, avec ta santé, tes projets, ton esprit et ton coeur. Dieu soit loué! Placé maintenant à l'extrémité du monde pour en voir la chute sans en être ébranlé, tu m'ap- pelles à partager ta tranquillité je t'en remercie. Cette idée me pénètre de plaisir et de reconnaissance pour Dieu, puisqu'elle me montre toujours en toi un bon et tendre ami, et l'enfant gâté de la Provi-@@@ dence. La France attirait alors sur elle les yeux de tous les gouveruements ils s'en préoccupaient et redoutaient | Placé maintenant à l'extrémité du monde pour en voir la chute sans en être ébranlé, tu m'ap-pelles à partager ta tranquillité je t'en remercie. | Placé maintenant à l'extrémité du monde pour en voir la chute sans en être ébranlé, tu m'ap- pelles à partager ta tranquillité je t'en remercie. | 1 | 0.006944 | 0.037037 |
237.txt | 1,845 | -22 -à peine pour prendre un court repas. Loin de croire en effet que l'entrée dans une cure pût être pouf un jeune prêtre l'époque du repos, il pensait au contraire que de ce moment com-mençait pour lui une nouvelle obligation de s'occuper et de s'instruire les études qui pré-cèdent l'admission au saint sacerdoce n'étaient suivant lui qu'une introduction à d'autres études plus étendues et plus approfondies, qui ne doi-vent finir qu'avec la vie car c'était encore une de ses maximes, qu'un prêtre, et principalement un pasteur, établi par Dieu pour être la lumière des peuples, n'a pas trop de tout son temps pour se bien pénétrer des vérités qu'il est chargé d'enseigner et de faire goûter aux autres. Dans l'après-dînée, il allait à l'église pour faire une visite au Saint-Sacrement et réciter ses vêpres. Vers le soir, il y retournait encore car sa plus grande consolation était de se voir au pied des saints autels c'est là qu'il se reposait des fa-tigues du ministère, et qu'il puisait des forces pour reprendre ensuite ses travaux avec une nouvelle ardeur. Une vie aussi occupée, des journées aussi bien remplies, ne laissaient aucun temps aux amu-sements, aux voyages d'agrément, aux conver-sations inutiles. Rigide observateur de la rési-dence, M. Musart ne s'absentait que rarement | -22 -à peine pour prendre un court repas. Loin de croire en effet que l'entrée dans une cure pût être pouf un jeune prêtre l'époque du repos, il pensait au contraire que de ce moment com-mençait pour lui une nouvelle obligation de s'occuper et de s'instruire les études qui pré-cèdent l'admission au saint sacerdoce n'étaient suivant lui qu'une introduction à d'autres études plus étendues et plus approfondies, qui ne doi-vent finir qu'avec la vie car c'était encore une de ses maximes, qu'un prêtre, et principalement un pasteur, établi par Dieu pour être la lumière des peuples, n'a pas trop de tout son temps pour se bien pénétrer des vérités qu'il est chargé d'enseigner et de faire goûter aux autres. Dans l'après-dînée, il allait à l'église pour faire une visite au Saint-Sacrement et réciter ses vêpres. Vers le soir, il y retournait encore car sa plus grande consolation était de se voir au pied des saints autels c'est là qu'il se reposait des fa-tigues du ministère, et qu'il puisait des forces pour reprendre ensuite ses travaux avec une nouvelle ardeur. Une vie aussi occupée, des journées aussi bien remplies, ne laissaient aucun temps aux amu-sements, aux voyages d'agrément, aux conver-sations inutiles. Rigide observateur de la rési-dence, M. Musart ne s'absentait que rarement | -22 -à peine pour prendre un court repas. Loin de croire en effet que l'entrée dans une cure pût être pour un jeune prêtre l'époque du repos, il pensait au contraire que de ce moment com-mençait pour lui une nouvelle obligation de s'occuper et de s'instruire les études qui pré-cèdent l'admission au saint sacerdoce n'étaient suivant lui qu'une introduction à d'autres études plus étendues et plus approfondies, qui ne doi-vent finir qu'avec la vie car c'était encore une de ses maximes, qu'un prêtre, et principalement un pasteur, établi par Dieu pour être la lumière des peuples, n'a pas trop de tout son temps pour se bien pénétrer des vérités qu'il est chargé d'enseigner et de faire goûter aux autres. Dans l'après-dînée, il allait à l'église pour faire une visite au Saint-Sacrement et réciter ses vêpres. Vers le soir, il y retournait encore car sa plus grande consolation était de se voir au pied des saints autels c'est là qu'il se reposait des fa-tigues du ministère, et qu'il puisait des forces pour reprendre ensuite ses travaux avec une nouvelle ardeur. Une vie aussi occupée, des journées aussi bien remplies, ne laissaient aucun temps aux amu-sements, aux voyages d'agrément, aux conver-sations inutiles. Rigide observateur de la rési-dence, M. Musart ne s'absentait que rarement | Loin de croire en effet que l'entrée dans une cure pût être pouf un jeune prêtre l'époque du repos, il pensait au contraire que de ce moment com-mençait pour lui une nouvelle obligation de s'occuper et de s'instruire les études qui pré-cèdent l'admission au saint sacerdoce n'étaient suivant lui qu'une introduction à d'autres études plus étendues et plus approfondies, qui ne doi-vent finir qu'avec la vie car c'était encore une de ses maximes, qu'un prêtre, et principalement un pasteur, établi par Dieu pour être la lumière des peuples, n'a pas trop de tout son temps pour se bien pénétrer des vérités qu'il est chargé d'enseigner et de faire goûter aux autres. | Loin de croire en effet que l'entrée dans une cure pût être pour un jeune prêtre l'époque du repos, il pensait au contraire que de ce moment com-mençait pour lui une nouvelle obligation de s'occuper et de s'instruire les études qui pré-cèdent l'admission au saint sacerdoce n'étaient suivant lui qu'une introduction à d'autres études plus étendues et plus approfondies, qui ne doi-vent finir qu'avec la vie car c'était encore une de ses maximes, qu'un prêtre, et principalement un pasteur, établi par Dieu pour être la lumière des peuples, n'a pas trop de tout son temps pour se bien pénétrer des vérités qu'il est chargé d'enseigner et de faire goûter aux autres. | 1 | 0.001506 | 0.008333 |
910.txt | 1,858 | 220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. libre il pénétra chez Marguerite par Ja brèche qu'il venait d'ouvrir. Quand il se trouva dans la première pièce, involontaire-ment il s'arrêta le coeur lui battait à l'étouffer, ses jambe4 semblaient lui refuser leur service son oeil était comme voilé par un nuage qui ne laissait plus les objets distincts. Il se remit pourtant et examina les lieux. Rien n'y était changé chaque chose était à sa place. Aucun désordre apparent ne semblait confirmer ses craintes aucun indice ne faisait pres-sentir une catastrophe. Restait la chambre de Marguerite la clef était sur la porte, et la main de Ludovic trembla en y touchant. Il ouvrit un peu d'obscurité régnait dans la pièce, les rideaux empêchaient le jour d'y pénétrer largement. Cependant il fut facile à Ludovic de s'assurer qu'aucune créature vivante ne se trouvait là. Rien n'y manquait pour-tant, si ce n'est Marguerite. Tout y gardait l'air d'arrange-ment qu'elle savait y maintenir, et qui est le luxe des exis-tences modestes. Le lit était fait et garni de sa courte-pointe près du lit, le Christ et le bénitier avec un rameau de buis. Sur les murs, quelques portraits de famille, ébauchés au crayon, puis la commode en acajou.et les chaises de meri-sier une petite pendule devant le trumeau et deux vases remplis de fleurs. L'inventaire n'était pas long, et Ludovic l'eut achevé d'un coup d'oeil. - Cependant son père et ses témoins étaient accourus sur ses pas, et avaient pénétré dans l'appartement par l'issue qu'il avait frayée le concierge venait après eux, afin de constater les dégâts et mettre sa responsabilité à couvert. Puis les curieux et les voisins s'y mêlèrent, si bien que le petit logement fut bientôt rempli de monde. Alors la perqui-sition devint générale, on regarda sous les lits, on fouilla tous les recoins. Marguerite n'y était pas Marguerite avait disparu le concierge n'osait en croire ses yeux. - Je ne l'ai pourtant pas vue sortir, s'écriait-il en prenant tous les saints à témoin. - Vous verrez qu'elle aura passé par les gouttières, dit un mauvais plaisant. Ludovic était anéanti à l'effervescence du premier mo-ment avait succédé un accablement profpnd. 11 s'était jeté sur une chaise et se renfermait dans un silence obstiné. Au | 220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. libre il pénétra chez Marguerite par Ja brèche qu'il venait d'ouvrir. Quand il se trouva dans la première pièce, involontaire-ment il s'arrêta le coeur lui battait à l'étouffer, ses jambe4 semblaient lui refuser leur service son oeil était comme voilé par un nuage qui ne laissait plus les objets distincts. Il se remit pourtant et examina les lieux. Rien n'y était changé chaque chose était à sa place. Aucun désordre apparent ne semblait confirmer ses craintes aucun indice ne faisait pres-sentir une catastrophe. Restait la chambre de Marguerite la clef était sur la porte, et la main de Ludovic trembla en y touchant. Il ouvrit un peu d'obscurité régnait dans la pièce, les rideaux empêchaient le jour d'y pénétrer largement. Cependant il fut facile à Ludovic de s'assurer qu'aucune créature vivante ne se trouvait là. Rien n'y manquait pour-tant, si ce n'est Marguerite. Tout y gardait l'air d'arrange-ment qu'elle savait y maintenir, et qui est le luxe des exis-tences modestes. Le lit était fait et garni de sa courte-pointe près du lit, le Christ et le bénitier avec un rameau de buis. Sur les murs, quelques portraits de famille, ébauchés au crayon, puis la commode en acajou.et les chaises de meri-sier une petite pendule devant le trumeau et deux vases remplis de fleurs. L'inventaire n'était pas long, et Ludovic l'eut achevé d'un coup d'oeil. - Cependant son père et ses témoins étaient accourus sur ses pas, et avaient pénétré dans l'appartement par l'issue qu'il avait frayée le concierge venait après eux, afin de constater les dégâts et mettre sa responsabilité à couvert. Puis les curieux et les voisins s'y mêlèrent, si bien que le petit logement fut bientôt rempli de monde. Alors la perqui-sition devint générale, on regarda sous les lits, on fouilla tous les recoins. Marguerite n'y était pas Marguerite avait disparu le concierge n'osait en croire ses yeux. - Je ne l'ai pourtant pas vue sortir, s'écriait-il en prenant tous les saints à témoin. - Vous verrez qu'elle aura passé par les gouttières, dit un mauvais plaisant. Ludovic était anéanti à l'effervescence du premier mo-ment avait succédé un accablement profpnd. 11 s'était jeté sur une chaise et se renfermait dans un silence obstiné. Au | 226 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. libre il pénétra chez Marguerite par la brèche qu'il venait d'ouvrir. Quand il se trouva dans la première pièce, involontaire-ment il s'arrêta le coeur lui battait à l'étouffer, ses jambes semblaient lui refuser leur service son oeil était comme voilé par un nuage qui ne laissait plus les objets distincts. Il se remit pourtant et examina les lieux. Rien n'y était changé chaque chose était à sa place. Aucun désordre apparent ne semblait confirmer ses craintes aucun indice ne faisait pres-sentir une catastrophe. Restait la chambre de Marguerite la clef était sur la porte, et la main de Ludovic trembla en y touchant. Il ouvrit un peu d'obscurité régnait dans la pièce, les rideaux empêchaient le jour d'y pénétrer largement. Cependant il fut facile à Ludovic de s'assurer qu'aucune créature vivante ne se trouvait là. Rien n'y manquait pour-tant, si ce n'est Marguerite. Tout y gardait l'air d'arrange-ment qu'elle savait y maintenir, et qui est le luxe des exis-tences modestes. Le lit était fait et garni de sa courte-pointe près du lit, le Christ et le bénitier avec un rameau de buis. Sur les murs, quelques portraits de famille, ébauchés au crayon, puis la commode en acajou et les chaises de meri-sier une petite pendule devant le trumeau et deux vases remplis de fleurs. L'inventaire n'était pas long, et Ludovic l'eut achevé d'un coup d'oeil.@@ Cependant son père et ses témoins étaient accourus sur ses pas, et avaient pénétré dans l'appartement par l'issue qu'il avait frayée le concierge venait après eux, afin de constater les dégâts et mettre sa responsabilité à couvert. Puis les curieux et les voisins s'y mêlèrent, si bien que le petit logement fut bientôt rempli de monde. Alors la perqui-sition devint générale, on regarda sous les lits, on fouilla tous les recoins. Marguerite n'y était pas Marguerite avait disparu le concierge n'osait en croire ses yeux. -@Je ne l'ai pourtant pas vue sortir, s'écriait-il en prenant tous les saints à témoin. -@Vous verrez qu'elle aura passé par les gouttières, dit un mauvais plaisant. Ludovic était anéanti à l'effervescence du premier mo-ment avait succédé un accablement profond. Il s'était jeté sur une chaise et se renfermait dans un silence obstiné. Au | Rien n'y manquait pour-tant, si ce n'est Marguerite. | Rien n'y manquait pour-tant, si ce n'est Marguerite. | 0 | 0 | 0 |
589.txt | 1,886 | EFFETS PHYSIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 85 ses pieds faisaient les pas d'une contredanse. Il causait continuellement avec sa danseuse imaginaire, riant, chantant, se livrant à une intarissable gaieté. Je pouvais facilement le faire parler, mais il m'échappait aussitôt. Il était tout à fait insensible, non seulement du corps,mais des sens les expériencee que nous fîmes sur lui, chez le docteur Labbé, nous le prouvèrent. A Londres, une jeune fille, qui avait été magnétisée par M. du Potet et par le docteur Elliotson, fut jetée par moi dans le somnambulisme naturel pendant une séance publi-que. Elle était, dans cet état, tout à fait indépendante de moi, et l'insensibilité était complète comme dans le somnam-bulisme magnétique. Elle s'occupait beaucoup d'une autre personne qui était endormie, et faisait à elle seule une lon-gue conversation. Lorsque je voulus l'éveiller, elle s'y opposa d'abord avec force elle me prenait pour un de ses parents qui voulait la sermonner elle courut se réfugier au milieu du public, et ce fut avec peine que je parvins à la réveiller. Somnambulisme magnétique Le somnambulisme magnétique est la veille dans le som-meil c'est l'âme dégagée de la matière et jouissant de ses facultés propres. Elle semble indépendante du corps, tout en y tenant toujours par un fil, mais les liens sont relâchés par l'anéantissement de la matière. Pendant cette phase, tous les phénomènes dont nous avons parlé apparaissent avec plus d'exactitude, si cela est possible. Il est encore d'autres phénomènes physiologiques qui ne se trouvent que dans cet état, ou du moins il est très rare de les rencontrer dans la somnolence ou le sommeil. Ces effets sont La localisation de la sensibilité La transmission de sensation La sensation ou appréciation des objets magnétisés La vue du fluide vital L'attraction entière. | EFFETS PHYSIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 85 ses pieds faisaient les pas d'une contredanse. Il causait continuellement avec sa danseuse imaginaire, riant, chantant, se livrant à une intarissable gaieté. Je pouvais facilement le faire parler, mais il m'échappait aussitôt. Il était tout à fait insensible, non seulement du corps,mais des sens les expériencee que nous fîmes sur lui, chez le docteur Labbé, nous le prouvèrent. A Londres, une jeune fille, qui avait été magnétisée par M. du Potet et par le docteur Elliotson, fut jetée par moi dans le somnambulisme naturel pendant une séance publi-que. Elle était, dans cet état, tout à fait indépendante de moi, et l'insensibilité était complète comme dans le somnam-bulisme magnétique. Elle s'occupait beaucoup d'une autre personne qui était endormie, et faisait à elle seule une lon-gue conversation. Lorsque je voulus l'éveiller, elle s'y opposa d'abord avec force elle me prenait pour un de ses parents qui voulait la sermonner elle courut se réfugier au milieu du public, et ce fut avec peine que je parvins à la réveiller. Somnambulisme magnétique Le somnambulisme magnétique est la veille dans le som-meil c'est l'âme dégagée de la matière et jouissant de ses facultés propres. Elle semble indépendante du corps, tout en y tenant toujours par un fil, mais les liens sont relâchés par l'anéantissement de la matière. Pendant cette phase, tous les phénomènes dont nous avons parlé apparaissent avec plus d'exactitude, si cela est possible. Il est encore d'autres phénomènes physiologiques qui ne se trouvent que dans cet état, ou du moins il est très rare de les rencontrer dans la somnolence ou le sommeil. Ces effets sont La localisation de la sensibilité La transmission de sensation La sensation ou appréciation des objets magnétisés La vue du fluide vital L'attraction entière. | EFFETS PHYSIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 85 ses pieds faisaient les pas d'une contredanse. Il causait continuellement avec sa danseuse imaginaire, riant, chantant, se livrant à une intarissable gaieté. Je pouvais facilement le faire parler, mais il m'échappait aussitôt. Il était tout à fait insensible, non seulement du corps,mais des sens les expériences que nous fîmes sur lui, chez le docteur Labbé, nous le prouvèrent. A Londres, une jeune fille, qui avait été magnétisée par M. du Potet et par le docteur Elliotson, fut jetée par moi dans le somnambulisme naturel pendant une séance publi-que. Elle était, dans cet état, tout à fait indépendante de moi, et l'insensibilité était complète comme dans le somnam-bulisme magnétique. Elle s'occupait beaucoup d'une autre personne qui était endormie, et faisait à elle seule une lon-gue conversation. Lorsque je voulus l'éveiller, elle s'y opposa d'abord avec force elle me prenait pour un de ses parents qui voulait la sermonner elle courut se réfugier au milieu du public, et ce fut avec peine que je parvins à la réveiller. Somnambulisme magnétique Le somnambulisme magnétique est la veille dans le som-meil c'est l'âme dégagée de la matière et jouissant de ses facultés propres. Elle semble indépendante du corps, tout en y tenant toujours par un fil, mais les liens sont relâchés par l'anéantissement de la matière. Pendant cette phase, tous les phénomènes dont nous avons parlé apparaissent avec plus d'exactitude, si cela est possible. Il est encore d'autres phénomènes physiologiques qui ne se trouvent que dans cet état, ou du moins il est très rare de les rencontrer dans la somnolence ou le sommeil. Ces effets sont La localisation de la sensibilité La transmission de sensation La sensation ou appréciation des objets magnétisés La vue du fluide vital L'attraction entière. | EFFETS PHYSIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 85 ses pieds faisaient les pas d'une contredanse. | EFFETS PHYSIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 85 ses pieds faisaient les pas d'une contredanse. | 0 | 0 | 0 |
184.txt | 1,857 | VIE DE L'ABBE NICOLLE 13 rèté aussitôt il tombe percé de coups, de sabre. Les nobles hommes qui l'accompagnaient sont massacrés à leur tour, coupables du crime de résistance à l'État, qui voulait leurs biens. Pendant que, triste de ces lamentables catastrophés, le jeune abbé cherchait à Rouie une diversion forte à ses pensées, une lettre du comte de Choiseul vint l'ar-racher à ses préoccupations douloureuses elle l'ap-pelait à Constantinople avec son élève, et l'itinéraire du voyage y était tracé. L'ambassadeur voulait qu'ils visitassent la Grèce. Le voyage était beau il devait plaire à l'ardente imagi-nation du jeune précepteur mais il était périlleux dans un temps où le danger naissait partout et presque à chaque pas. De nobles amis, exilés comme lui, s'effor-cent de le retenir sous le beau ciel de l'Italie. Le comte Durfort de Chastellux s'en fait l'interprète. Sa lettre est de 1792. Je vous sais bon gré, cher monsieur l'abbé, de me donner de vos nouvelles et de celles de votre élève, Ce cher enfant manque à notre petite société, et, si ce n'était battre un homme à terre, je vous repro-cherais son absence et la vôtre. Il est certain que, sans mon respect pour votre religion à suivre les moindres désirs de ses parents j'aurais cherché à vous détourner de votre résolution. Sous aucun râp-port, ce départ ne peut vous procurer la tranquillité et les ressources que vous trouvez ici. J'en suis si | VIE DE L'ABBE NICOLLE 13 rèté aussitôt il tombe percé de coups, de sabre. Les nobles hommes qui l'accompagnaient sont massacrés à leur tour, coupables du crime de résistance à l'État, qui voulait leurs biens. Pendant que, triste de ces lamentables catastrophés, le jeune abbé cherchait à Rouie une diversion forte à ses pensées, une lettre du comte de Choiseul vint l'ar-racher à ses préoccupations douloureuses elle l'ap-pelait à Constantinople avec son élève, et l'itinéraire du voyage y était tracé. L'ambassadeur voulait qu'ils visitassent la Grèce. Le voyage était beau il devait plaire à l'ardente imagi-nation du jeune précepteur mais il était périlleux dans un temps où le danger naissait partout et presque à chaque pas. De nobles amis, exilés comme lui, s'effor-cent de le retenir sous le beau ciel de l'Italie. Le comte Durfort de Chastellux s'en fait l'interprète. Sa lettre est de 1792. Je vous sais bon gré, cher monsieur l'abbé, de me donner de vos nouvelles et de celles de votre élève, Ce cher enfant manque à notre petite société, et, si ce n'était battre un homme à terre, je vous repro-@cherais son absence et la vôtre. Il est certain que, sans mon respect pour votre religion à suivre les moindres désirs de ses parents j'aurais cherché à vous détourner de votre résolution. Sous aucun râp-@port, ce départ ne peut vous procurer la tranquillité et les ressources que vous trouvez ici. J'en suis si | VIE DE L'ABBE NICOLLE 13 rèté aussitôt il tombe percé de coups@ de sabre. Les nobles hommes qui l'accompagnaient sont massacrés à leur tour, coupables du crime de résistance à l'État, qui voulait leurs biens. Pendant que, triste de ces lamentables catastrophes, le jeune abbé cherchait à Ro@me une diversion forte à ses pensées, une lettre du comte de Choiseul vint l'ar-racher à ses préoccupations douloureuses elle l'ap-pelait à Constantinople avec son élève, et l'itinéraire du voyage y était tracé. L'ambassadeur voulait qu'ils visitassent la Grèce. Le voyage était beau il devait plaire à l'ardente imagi-nation du jeune précepteur mais il était périlleux dans un temps où le danger naissait partout et presque à chaque pas. De nobles amis, exilés comme lui, s'effor-cent de le retenir sous le beau ciel de l'Italie. Le comte Durfort de Chastellux s'en fait l'interprète. Sa lettre est de 1792. Je vous sais bon gré, cher monsieur l'abbé, de me donner de vos nouvelles et de celles de votre élève, Ce cher enfant manque à notre petite société, et, si ce n'était battre un homme à terre, je vous repro- cherais son absence et la vôtre. Il est certain que, sans mon respect pour votre religion à suivre les moindres désirs de ses parents j'aurais cherché à vous détourner de votre résolution. Sous aucun rap- port, ce départ ne peut vous procurer la tranquillité et les ressources que vous trouvez ici. J'en suis si | Pendant que, triste de ces lamentables catastrophés, le jeune abbé cherchait à Rouie une diversion forte à ses pensées, une lettre du comte de Choiseul vint l'ar-racher à ses préoccupations douloureuses elle l'ap-pelait à Constantinople avec son élève, et l'itinéraire du voyage y était tracé. | Pendant que, triste de ces lamentables catastrophes, le jeune abbé cherchait à Rome une diversion forte à ses pensées, une lettre du comte de Choiseul vint l'ar-racher à ses préoccupations douloureuses elle l'ap-pelait à Constantinople avec son élève, et l'itinéraire du voyage y était tracé. | 3 | 0.010274 | 0.06 |
527.txt | 1,873 | -42 -gents, et présentant la forme d'enveloppes de lettres Pl. I, fig. 5 . Les cristaux sont de plus insolubles dans l'acide acétique et se distinguent en cela du phosphate de chaux qui est soluble dans cet acide. b Acide urique qui forme des tables quadrangulaires ou des plaques hexagonales de forme rhomboïdale qui, par suite de transformation des angles obtus, donnent souvent lieu à des cristaux fusiformes ou en forme de tonneaux fig. 2 . Ce sédiment est ordinairement plus ou moins coloré voir § 32 . c Cystine forme des tables hexagonales régulières qui sont solubles dans l'ammoniaque et l'acide chlorhydrique, se carbonisent et brûlent par la chaleur, et qui, chauffées avec une solution d'oxyde de plomb dans la soude causti-que, donnent un précipité de sulfure de plomb. La preuve chimique de la présence de la cystine réside dans la formation de sulfure de plomb, et en ce qu'elle ne fond pas quand on la chauffe sur une lame de platine, mais brûle avec une flamme bleue verdâtre, en répandant une odeur ressemblant à celle de l'acide prussique. d Phosphate de chaux cristallisé forme souvent des cristaux cunéiformes tantôt isolés, tantôt disposés de telle sorte qu'ils présentent des arcs de cercle. Dans ce cas, l'urine a ordinairement une réaction faiblement acide. e Tyrosine peut former des grains sphériques très-denses de couleur brun-verdàtre et présentant une struc-ture cristalline rayonnée. Leur solution dans l'ammoniaque forme, après saturation par l'acide acétique, des groupes caractéristiques de longues aiguilles brillantes. L'urine renfermant de la tyrosine contient très-souvent des pigments de la bile. f Acide hippurique ne se trouve que très-rarement dans les sédiments et sous forme d'aiguilles ou de prismes rhom-boïdaux solubles dans l'eau chaude fig. 1 . | -42 -gents, et présentant la forme d'enveloppes de lettres Pl. I, fig. 5 . Les cristaux sont de plus insolubles dans l'acide acétique et se distinguent en cela du phosphate de chaux qui est soluble dans cet acide. b Acide urique qui forme des tables quadrangulaires ou des plaques hexagonales de forme rhomboïdale qui, par suite de transformation des angles obtus, donnent souvent lieu à des cristaux fusiformes ou en forme de tonneaux fig. 2 . Ce sédiment est ordinairement plus ou moins coloré voir § 32 . c Cystine forme des tables hexagonales régulières qui sont solubles dans l'ammoniaque et l'acide chlorhydrique, se carbonisent et brûlent par la chaleur, et qui, chauffées avec une solution d'oxyde de plomb dans la soude causti-que, donnent un précipité de sulfure de plomb. La preuve chimique de la présence de la cystine réside dans la formation de sulfure de plomb, et en ce qu'elle ne fond pas quand on la chauffe sur une lame de platine, mais brûle avec une flamme bleue verdâtre, en répandant une odeur ressemblant à celle de l'acide prussique. d Phosphate de chaux cristallisé forme souvent des cristaux cunéiformes tantôt isolés, tantôt disposés de telle sorte qu'ils présentent des arcs de cercle. Dans ce cas, l'urine a ordinairement une réaction faiblement acide. e Tyrosine peut former des grains sphériques très-denses de couleur brun-verdàtre et présentant une struc-ture cristalline rayonnée. Leur solution dans l'ammoniaque forme, après saturation par l'acide acétique, des groupes caractéristiques de longues aiguilles brillantes. L'urine renfermant de la tyrosine contient très-souvent des pigments de la bile. f Acide hippurique ne se trouve que très-rarement dans les sédiments et sous forme d'aiguilles ou de prismes rhom-boïdaux solubles dans l'eau chaude fig. 1 . | -42 -gents, et présentant la forme d'enveloppes de lettres Pl. I, fig. 5 . Les cristaux sont de plus insolubles dans l'acide acétique et se distinguent en cela du phosphate de chaux qui est soluble dans cet acide. b Acide urique qui forme des tables quadrangulaires ou des plaques hexagonales de forme rhomboïdale qui, par suite de transformation des angles obtus, donnent souvent lieu à des cristaux fusiformes ou en forme de tonneaux fig. 2 . Ce sédiment est ordinairement plus ou moins coloré voir § 32 . c Cystine forme des tables hexagonales régulières qui sont solubles dans l'ammoniaque et l'acide chlorhydrique, se carbonisent et brûlent par la chaleur, et qui, chauffées avec une solution d'oxyde de plomb dans la soude causti-que, donnent un précipité de sulfure de plomb. La preuve chimique de la présence de la cystine réside dans la formation de sulfure de plomb, et en ce qu'elle ne fond pas quand on la chauffe sur une lame de platine, mais brûle avec une flamme bleue verdâtre, en répandant une odeur ressemblant à celle de l'acide prussique. d Phosphate de chaux cristallisé forme souvent des cristaux cunéiformes tantôt isolés, tantôt disposés de telle sorte qu'ils présentent des arcs de cercle. Dans ce cas, l'urine a ordinairement une réaction faiblement acide. e Tyrosine peut former des grains sphériques très-denses de couleur brun-verdâtre et présentant une struc-ture cristalline rayonnée. Leur solution dans l'ammoniaque forme, après saturation par l'acide acétique, des groupes caractéristiques de longues aiguilles brillantes. L'urine renfermant de la tyrosine contient très-souvent des pigments de la bile. f Acide hippurique ne se trouve que très-rarement dans les sédiments et sous forme d'aiguilles ou de prismes rhom-boïdaux solubles dans l'eau chaude fig. 1 . | f Acide hippurique ne se trouve que très-rarement dans les sédiments et sous forme d'aiguilles ou de prismes rhom-boïdaux solubles dans l'eau chaude fig. 1 . | f Acide hippurique ne se trouve que très-rarement dans les sédiments et sous forme d'aiguilles ou de prismes rhom-boïdaux solubles dans l'eau chaude fig. 1 . | 0 | 0 | 0 |
544.txt | 1,842 | 33 dans des cas de paralysie, de chlorose , d'hystérie , d'asthme nerveux, de laringyte chronique et de sur-dité catarrliale on les trouve consignés pour la plu-part dans les comptes rendus de l'Académie des sciences de Paris, je me bornerai à indiquer l'in-fluence qu'elle exerce sur les jeunes sujets qui , par un vice de conformation ou un arrêt de développe-ment des organes de la respiration, offrent une prédo-minance marquée du système lymphatique, et sont affectés de cet état particulier d'inappétence qui leur fait repousser le régime diététique animal, dont l'indi-cation paraît si formelle pour relever leurs forces. Telle est la relation qui existe entre les fonctions digestives et la respiration , qu'à peine a-t-on donné à celle-ci une extension plus grande , aussitôt les premières prennent un surcroît d'activité extraordi-naire. On a donc vu des enfants ou des adolescents qui végétaient péniblement dans un état d'émaciation et épistaxis, des hémorragies utérines ou pulmonaires , entretenues par un état cachectique du sang, étaient supprimées avec la même rapidité. Ces faits servent de confirmation aux expériences et à l'opinion de MM. Andral et Gavarret qui attribuent à un défaut de fibrine la disposi-tion du sang à s'échapper à travers les parois des vaisseaux. Les succès obtenus par M. Tabarié , dans le traitement des fièvres inter-mittentes, en employant le bain d'air comprimé, semblent prouver aussi que ce moyen possède la propriété d'accroître le nombre des globules qui sont en moindre proportion dans ce genre de maladies. Du reste, puisque l'oxigénation complète du sang veineux est la condi-tion la plus essentielle de la perfection de l'hématose , 011 pouvait prévoira priori, qu'un accroissement de la densité du fluide respiré devait concourir puissamment à rétablir le rapport normal des divers éléments du sang. | 33 dans des cas de paralysie, de chlorose , d'hystérie , d'asthme nerveux, de laringyte chronique et de sur-dité catarrliale on les trouve consignés pour la plu-part dans les comptes rendus de l'Académie@ des sciences de Paris, je me bornerai à indiquer l'in-fluence qu'elle exerce sur les jeunes sujets qui , par un vice de conformation ou un arrêt de développe-ment des organes de la respiration, offrent une prédo-minance marquée du système lymphatique, et sont affectés de cet état particulier d'inappétence qui leur fait repousser le régime diététique animal, dont l'indi-cation paraît si formelle pour relever leurs forces. Telle est la relation qui existe entre les fonctions digestives et la respiration , qu'à peine a-t-on donné à celle-ci une extension plus grande , aussitôt les premières prennent un surcroît d'activité extraordi-naire. On a donc vu des enfants ou des adolescents qui végétaient péniblement dans un état d'émaciation et épistaxis, des hémorragies utérines ou pulmonaires , entretenues par un état cachectique du sang, étaient supprimées avec la même rapidité. Ces faits servent de confirmation aux expériences et à l'opinion de MM. Andral et Gavarret qui attribuent à un défaut de fibrine la disposi-tion du sang à s'échapper à travers les parois des vaisseaux. Les succès obtenus par M. Tabarié , dans le traitement des fièvres inter-mittentes, en employant le bain d'air comprimé, semblent prouver aussi que ce moyen possède la propriété d'accroître le nombre des globules qui sont en moindre proportion dans ce genre de maladies. Du reste, puisque l'oxigénation complète du sang veineux est la condi-tion la plus essentielle de la perfection de l'hématose , 011 pouvait prévoir@a priori, qu'un accroissement de la densité du fluide respiré devait concourir puissamment à rétablir le rapport normal des divers éléments du sang. | 33 dans des cas de paralysie, de chlorose@, d'hystérie@, d'asthme nerveux, de laringyte chronique et de sur-dité catarr@hale on les trouve consignés pour la plu-part dans les comptes-rendus de l'Académier des sciences de Paris, je me bornerai à indiquer l'in-fluence qu'elle exerce sur les jeunes sujets qui@, par un vice de conformation ou un arrêt de développe-ment des organes de la respiration, offrent une prédo-minance marquée du système lymphatique, et sont affectés de cet état particulier d'inappétence qui leur fait repousser le régime diététique animal, dont l'indi-cation paraît si formelle pour relever leurs forces. Telle est la relation qui existe entre les fonctions digestives et la respiration@, qu'à peine a-t-on donné à celle-ci une extension plus grande@, aussitôt les premières prennent un surcroît d'activité extraordi-naire. On a donc vu des enfants ou des adolescents qui végétaient péniblement dans un état d'émaciation et épistaxis, des hémorragies utérines ou pulmonaires@, entretenues par un état cachectique du sang, étaient supprimées avec la même rapidité. Ces faits servent de confirmation aux expériences et à l'opinion de MM. Andral et Gavarret qui attribuent à un défaut de fibrine la disposi-tion du sang à s'échapper à travers les parois des vaisseaux. Les succès obtenus par M. Tabarié@, dans le traitement des fièvres inter-mittentes, en employant le bain d'air comprimé, semblent prouver aussi que ce moyen possède la propriété d'accroître le nombre des globules qui sont en moindre proportion dans ce genre de maladies. Du reste, puisque l'oxigénation complète du sang veineux est la condi-tion la plus essentielle de la perfection de l'hématose@, @on pouvait prévoir à priori, qu'un accroissement de la densité du fluide respiré devait concourir puissamment à rétablir le rapport normal des divers éléments du sang. | Telle est la relation qui existe entre les fonctions digestives et la respiration , qu'à peine a-t-on donné à celle-ci une extension plus grande , aussitôt les premières prennent un surcroît d'activité extraordi-naire. | Telle est la relation qui existe entre les fonctions digestives et la respiration, qu'à peine a-t-on donné à celle-ci une extension plus grande, aussitôt les premières prennent un surcroît d'activité extraordi-naire. | 2 | 0.009259 | 0 |
941.txt | 1,858 | 262 CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. à briser les vitres, si je découvrais quelque chose de sus-pect. Mais, soit que Melchior se fût réellement réformé, soit qu'il cachât habilement son jeu, je ne parvins pas à le prendre - en faute ni à le trouver eg démenti. 11 y avait pourtant à la maison quelqu'un qui était moins dupe que moi et dont les pressentiments auraient dû m'éclai-rer c'était ma grand'mère. Vous savez, Ludovic, dans quel dépérissement elle se trouvait la tête perdue, la langue em-barrassée, les membres perclus, ne pouvant pas se mouvoir et n'ouvrant la bouche que pour faire entendre des sons con-fus et presque dépourvus de sens. De tous ses organes, il n'y en avai t qu'un qui s'animait au besoin et prenait une expression extraordinaire je veux parler de ses yeux, de son regard. Vous avez été quelque-fois témoin de ce phénomène vis-à-vis de Melchior il fut bien plus frappant encore et bien plus significatif. Dans le cours des premières visites qu'il nous fit, la satisfaction de la vieille femme fut évidente son regard pétillait, et un sou-rire affectueux ne quittait pas ses lèvres. C'était un divertis-sement pour elle que cet homme, et elle y prenait un véritable goût. Mais quand il revint presque tous les jours et à toutes les heures du jour, quand il me traita avec une familiarité croissante et eut l'air de faire de notre maison sa propre maison, le maintien et les airs de la grand'mère changèrent soudainement. Peu à peu de la bienveillance son regard passa à la froideur, puis à la sévérité, enfin à l'irritation. Entre elle et Melchior il y eut comme une lutte ouverte, un défi cons-tant, presque un duel. Il Elle semblait avoir à tâche de ne jamais me laisser seulfr avec lui. Dès qu'il entrait, elle faisait rouler son fauteuil dans ma chambre et à quelques pas de nous. Au lieu de s'assou-pir, comme elle avait coutume de le faire, elle restait l'oeil ouvert, et prêtait l'oreille autant qu'elle le pouvait. Sourde comme elle J'était, presque toute notre conversation devait lui échapper mais ce qui ne lui échappait pas, c'étaient nos gestes, nos mouvements, nos moindres actes. Elle en jugeait la portée, elle en devinait le sens et maintenait Melchior dans des limites qu'autrement il eût franchies. Se permet-tait-il quelque chose Q'équivoque, l'instant le regard de la grand'mère s'animait jusqu'à le foudroyer, et elle s'agitait | 262 CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. à briser les vitres, si je découvrais quelque chose de sus-pect. Mais, soit que Melchior se fût réellement réformé, soit qu'il cachât habilement son jeu, je ne parvins pas à le prendre - en faute ni à le trouver eg démenti. 11 y avait pourtant à la maison quelqu'un qui était moins dupe que moi et dont les pressentiments auraient dû m'éclai-rer c'était ma grand'mère. Vous savez, Ludovic, dans quel dépérissement elle se trouvait la tête perdue, la langue em-barrassée, les membres perclus, ne pouvant pas se mouvoir et n'ouvrant la bouche que pour faire entendre des sons con-fus et presque dépourvus de sens. De tous ses organes, il n'y en avai t qu'un qui s'animait au besoin et prenait une expression extraordinaire je veux parler de ses yeux, de son regard. Vous avez été quelque-fois témoin de ce phénomène vis-à-vis de Melchior il fut bien plus frappant encore et bien plus significatif. Dans le cours des premières visites qu'il nous fit, la satisfaction de la vieille femme fut évidente son regard pétillait, et un sou-rire affectueux ne quittait pas ses lèvres. C'était un divertis-sement pour elle que cet homme, et elle y prenait un véritable goût. Mais quand il revint presque tous les jours et à toutes les heures du jour, quand il me traita avec une familiarité croissante et eut l'air de faire de notre maison sa propre maison, le maintien et les airs de la grand'mère changèrent soudainement. Peu à peu de la bienveillance son regard passa à la froideur, puis à la sévérité, enfin à l'irritation. Entre elle et Melchior il y eut comme une lutte ouverte, un défi cons-tant, presque un duel. Il Elle semblait avoir à tâche de ne jamais me laisser seulfr avec lui. Dès qu'il entrait, elle faisait rouler son fauteuil dans ma chambre et à quelques pas de nous. Au lieu de s'assou-pir, comme elle avait coutume de le faire, elle restait l'oeil ouvert, et prêtait l'oreille autant qu'elle le pouvait. Sourde comme elle J'était, presque toute notre conversation devait lui échapper mais ce qui ne lui échappait pas, c'étaient nos gestes, nos mouvements, nos moindres actes. Elle en jugeait la portée, elle en devinait le sens et maintenait Melchior dans des limites qu'autrement il eût franchies. Se permet-tait-il quelque chose Q'équivoque,@@ l'instant le regard de la grand'mère s'animait jusqu'à le foudroyer, et elle s'agitait | 262 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. à briser les vitres, si je découvrais quelque chose de sus-pect. Mais, soit que Melchior se fût réellement réformé, soit qu'il cachât habilement son jeu, je ne parvins pas à le prendre@@ en faute ni à le trouver en démenti. Il y avait pourtant à la maison quelqu'un qui était moins dupe que moi et dont les pressentiments auraient dû m'éclai-rer c'était ma grand'mère. Vous savez, Ludovic, dans quel dépérissement elle se trouvait la tête perdue, la langue em-barrassée, les membres perclus, ne pouvant pas se mouvoir et n'ouvrant la bouche que pour faire entendre des sons con-fus et presque dépourvus de sens. De tous ses organes, il n'y en avai@t qu'un qui s'animait au besoin et prenait une expression extraordinaire je veux parler de ses yeux, de son regard. Vous avez été quelque-fois témoin de ce phénomène vis-à-vis de Melchior il fut bien plus frappant encore et bien plus significatif. Dans le cours des premières visites qu'il nous fit, la satisfaction de la vieille femme fut évidente son regard pétillait, et un sou-rire affectueux ne quittait pas ses lèvres. C'était un divertis-sement pour elle que cet homme, et elle y prenait un véritable goût. Mais quand il revint presque tous les jours et à toutes les heures du jour, quand il me traita avec une familiarité croissante et eut l'air de faire de notre maison sa propre maison, le maintien et les airs de la grand'mère changèrent soudainement. Peu à peu de la bienveillance son regard passa à la froideur, puis à la sévérité, enfin à l'irritation. Entre elle et Melchior il y eut comme une lutte ouverte, un défi cons-tant, presque un duel.el. Elle semblait avoir à tâche de ne jamais me laisser seul@e avec lui. Dès qu'il entrait, elle faisait rouler son fauteuil dans ma chambre et à quelques pas de nous. Au lieu de s'assou-pir, comme elle avait coutume de le faire, elle restait l'oeil ouvert, et prêtait l'oreille autant qu'elle le pouvait. Sourde comme elle l'était, presque toute notre conversation devait lui échapper mais ce qui ne lui échappait pas, c'étaient nos gestes, nos mouvements, nos moindres actes. Elle en jugeait la portée, elle en devinait le sens et maintenait Melchior dans des limites qu'autrement il eût franchies. Se permet-tait-il quelque chose d'équivoque, à l'instant le regard de la grand'mère s'animait jusqu'à le foudroyer, et elle s'agitait | Elle en jugeait la portée, elle en devinait le sens et maintenait Melchior dans des limites qu'autrement il eût franchies. | Elle en jugeait la portée, elle en devinait le sens et maintenait Melchior dans des limites qu'autrement il eût franchies. | 0 | 0 | 0 |
848.txt | 1,858 | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 155 desle qui, pour être cachée à tous les yeux, n'en avait que plus d'éclat. Cependant les années, en s'écoulant, amenaient de nou-velles charges. Plus on allait, plus la grand'mère exigeait de oins en raison d'infirmités sans cesse accrues. Si elle vivait encore, c'était par un miracle de tendresse. L'héroïque jeune fille suffisait à tout elle ne fléchissait pas sous le poids de tant d'épreuves le sentiment du devoir lui donnait des forces aucun sacrifice ne lui coûtait. Voilà ce qu'apprit Ludovic et ce qu'il vit de ses yeux, une fois admis dans cet intérieur. Marguerite en était l'âme et le bras. Tout s'y réglait comme elle l'entendait point de vo-lonté, ni de responsabilité que les siennes. La pauvre ma-dame Morin en était arrivée à ce point où l'existence est presque machinale les facultés avaient décliné en même temps que les forces le sentiment des choses de ce monde lui échappait de plus en plus. Marguerite restait donc maî-tresse d'elle-même et libre à seize ans comme l'oiseau qui essaye pour la première fois ses ailes elle pouvait aller vers le mal ou le bien, sans que personne l'en empêchât, sans qu'un bon avis la retînt si elle s'engageait dans une mau-vaise voie,ni qu'une main secourable la guidât dans des voies meilleures. Tout pour elle dépendait de ses propres instincts et de cette première inspiration où le hasard joue un si grand rôle et a une si grande part. A cet âge se défie-t-on jamais ? Les coeurs purs ont surtout cette faiblesse de juger les autres d'après eux-mêmes, et c'est ce qui les expose à plus-de périls. Ludovic fut donc reçu comme un ami, et en cela l'étoile de la jeune fille l'avait bien servie il était digne de cet ac-cueil et méritait de s'asseoir à cet honnête foyer. Des deux parts c'était l'esprit dé famille qui se réveillait, chez Mar-guerite, de la famille éteinte chez Ludovic, de la famille absente. Ils se sentaient plus forts l'un près de l'autre et en mettant leur inexpérience en commun. Dès que le jeune homme avait une heure de libre, il accourait chez sa voi-sine, s'asseyait à ses côtés et engageait l'entretien. Il ne lui parlait ni de Paris, ni des plaisirs mélangés qu'il offre à la jeunesse il ne lui faisait ni la chronique du monde, ni celle des théâtres, sujets à l'usage des oisifs il aimait mieux par- | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 155 desle qui, pour être cachée à tous les yeux, n'en avait que plus d'éclat. Cependant les années, en s'écoulant, amenaient de nou-velles charges. Plus on allait, plus la grand'mère exigeait de @oins en raison d'infirmités sans cesse accrues. Si elle vivait encore, c'était par un miracle de tendresse. L'héroïque jeune fille suffisait à tout elle ne fléchissait pas sous le poids de tant d'épreuves le sentiment du devoir lui donnait des forces aucun sacrifice ne lui coûtait. Voilà ce qu'apprit Ludovic et ce qu'il vit de ses yeux, une fois admis dans cet intérieur. Marguerite en était l'âme et le bras. Tout s'y réglait comme elle l'entendait point de vo-lonté, ni de responsabilité que les siennes. La pauvre ma-dame Morin en était arrivée à ce point où l'existence est presque machinale les facultés avaient décliné en même temps que les forces le sentiment des choses de ce monde lui échappait de plus en plus. Marguerite restait donc maî-tresse d'elle-même et libre à seize ans comme l'oiseau qui essaye pour la première fois ses ailes elle pouvait aller vers le mal ou le bien, sans que personne l'en empêchât, sans qu'un bon avis la retînt si elle s'engageait dans une mau-vaise voie,@ni qu'une main secourable la guidât dans des voies meilleures. Tout pour elle dépendait de ses propres instincts et de cette première inspiration où le hasard joue un si grand rôle et a une si grande part. A cet âge se défie-t-on jamais ? Les coeurs purs ont surtout cette faiblesse de juger les autres d'après eux-mêmes, et c'est ce qui les expose à plus-de périls. Ludovic fut donc reçu comme un ami, et en cela l'étoile de la jeune fille l'avait bien servie il était digne de cet ac-cueil et méritait de s'asseoir à cet honnête foyer. Des deux parts c'était l'esprit dé famille qui se réveillait, chez Mar-guerite, de la famille éteinte chez Ludovic, de la famille absente. Ils se sentaient plus forts l'un près de l'autre et en mettant leur inexpérience en commun. Dès que le jeune homme avait une heure de libre, il accourait chez sa voi-sine, s'asseyait à ses côtés et engageait l'entretien. Il ne lui parlait ni de Paris, ni des plaisirs mélangés qu'il offre à la jeunesse il ne lui faisait ni la chronique du monde, ni celle des théâtres, sujets à l'usage des oisifs il aimait mieux par- | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 155 deste qui, pour être cachée à tous les yeux, n'en avait que plus d'éclat. Cependant les années, en s'écoulant, amenaient de nou-velles charges. Plus on allait, plus la grand'mère exigeait de soins en raison d'infirmités sans cesse accrues. Si elle vivait encore, c'était par un miracle de tendresse. L'héroïque jeune fille suffisait à tout elle ne fléchissait pas sous le poids de tant d'épreuves le sentiment du devoir lui donnait des forces aucun sacrifice ne lui coûtait. Voilà ce qu'apprit Ludovic et ce qu'il vit de ses yeux, une fois admis dans cet intérieur. Marguerite en était l'âme et le bras. Tout s'y réglait comme elle l'entendait point de vo-lonté, ni de responsabilité que les siennes. La pauvre ma-dame Morin en était arrivée à ce point où l'existence est presque machinale les facultés avaient décliné en même temps que les forces le sentiment des choses de ce monde lui échappait de plus en plus. Marguerite restait donc maî-tresse d'elle-même et libre à seize ans comme l'oiseau qui essaye pour la première fois ses ailes elle pouvait aller vers le mal ou le bien, sans que personne l'en empêchât, sans qu'un bon avis la retînt si elle s'engageait dans une mau-vaise voie, ni qu'une main secourable la guidât dans des voies meilleures. Tout pour elle dépendait de ses propres instincts et de cette première inspiration où le hasard joue un si grand rôle et a une si grande part. A cet âge se défie-t-on jamais ? Les coeurs purs ont surtout cette faiblesse de juger les autres d'après eux-mêmes, et c'est ce qui les expose à plus de périls. Ludovic fut donc reçu comme un ami, et en cela l'étoile de la jeune fille l'avait bien servie il était digne de cet ac-cueil et méritait de s'asseoir à cet honnête foyer. Des deux parts c'était l'esprit de famille qui se réveillait, chez Mar-guerite, de la famille éteinte chez Ludovic, de la famille absente. Ils se sentaient plus forts l'un près de l'autre et en mettant leur inexpérience en commun. Dès que le jeune homme avait une heure de libre, il accourait chez sa voi-sine, s'asseyait à ses côtés et engageait l'entretien. Il ne lui parlait ni de Paris, ni des plaisirs mélangés qu'il offre à la jeunesse il ne lui faisait ni la chronique du monde, ni celle des théâtres, sujets à l'usage des oisifs il aimait mieux par- | A cet âge se défie-t-on jamais ? | A cet âge se défie-t-on jamais ? | 0 | 0 | 0 |
226.txt | 1,857 | 68 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE Armand-Emmanuel Duplessis, duc de Richelieu,, na-quit à Paris le 26 septembre 1787. Il entra fort jeune au collège du Plessis, fondation du cardinal de Riche-lieu, et il y fit de brillantes études. Après les-avoir, ter-minées, il parcourut les-divers pays dont il voulait ap-prendre la langue, et ce fut ainsi qu'il acquit, en quelques années, une connaissance approfondie des lan-gues allemande, anglaise, italienne.et russe. A son retour, le roi le nomma son premier gentilhomme. On était en l789. Le 5 octobre, le peuple de Paris s'é-lait porté sur Versailles. Le jeune duc l'apprend aussi-tôt il veut instruire le roi du danger qui le menace il court, traverse sans s'arrêter les groupes nombreux qui sillonnent la route, et, heureux d'échapper à tout dan-ger, il est le premier qui porte à la cour l'affligeante nouvelle. Le roi lui laissa la liberté de quitter la France, et Richelieu se rendit à Vienne, où l'empereur Joseph II le reçut avec bienveillance. A la mort de ce prince, il passa en Russie, où régnait Catherine. Là, commandait avec éclat, dans les armées russes, un Français, le comte Roger de Damas.. Le prince de Ligne a fait de ce jeune seigneur un portrait si admirable d'esprit, que je ne puis le passer sous silence. J'ai vu un phénomène, un joli phéno-mène, un Français de trois siècles. Il a la chevalerie de l'un, là grâce de l'autre et la gaieté de celui-ci. François Ier, le grand Condé et le maréchal de Saxe ce auraient Voulu avoir un fils comme lui. Il est étourdi | 68 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE Armand-Emmanuel Duplessis, duc de Richelieu,, na-quit à Paris le 26 septembre 1787. Il entra fort jeune au collège du Plessis, fondation du cardinal de Riche-lieu, et il y fit de brillantes études. Après les-avoir, ter-minées, il parcourut les-divers pays dont il voulait ap-prendre la langue, et ce fut ainsi qu'il acquit, en quelques années, une connaissance approfondie des lan-gues allemande, anglaise, italienne.et russe. A son retour, le roi le nomma son premier gentilhomme. On était en l789. Le 5 octobre, le peuple de Paris s'é-lait porté sur Versailles. Le jeune duc l'apprend aussi-tôt il veut instruire le roi du danger qui le menace il court, traverse sans s'arrêter les groupes nombreux qui sillonnent la route, et, heureux d'échapper à tout dan-ger, il est le premier qui porte à la cour l'affligeante nouvelle. Le roi lui laissa la liberté de quitter la France, et Richelieu se rendit à Vienne, où l'empereur Joseph II le reçut avec bienveillance. A la mort de ce prince, il passa en Russie, où régnait Catherine. Là, commandait avec éclat, dans les armées russes, un Français, le comte Roger de Damas.. Le prince de Ligne a fait de ce jeune seigneur un portrait si admirable d'esprit, que je ne puis le passer sous silence. J'ai vu un phénomène, un joli phéno-@mène, un Français de trois siècles. Il a la chevalerie de l'un, là grâce de l'autre et la gaieté de celui-ci. François Ier, le grand Condé et le maréchal de Saxe ce auraient Voulu avoir un fils comme lui. Il est étourdi | 68 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE Armand-Emmanuel Duplessis, duc de Richelieu,@ na-quit à Paris le 26 septembre 1767. Il entra fort jeune au collège du Plessis, fondation du cardinal de Riche-lieu, et il y fit de brillantes études. Après les-avoir, ter-minées, il parcourut les-divers pays dont il voulait ap-prendre la langue, et ce fut ainsi qu'il acquit, en quelques années, une connaissance approfondie des lan-gues allemande, anglaise, italienne et russe. A son retour, le roi le nomma son premier gentilhomme. On était en l789. Le 5 octobre, le peuple de Paris s'é-tait porté sur Versailles. Le jeune duc l'apprend aussi-tôt il veut instruire le roi du danger qui le menace il court, traverse sans s'arrêter les groupes nombreux qui sillonnent la route, et, heureux d'échapper à tout dan-ger, il est le premier qui porte à la cour l'affligeante nouvelle. Le roi lui laissa la liberté de quitter la France, et Richelieu se rendit à Vienne, où l'empereur Joseph II le reçut avec bienveillance. A la mort de ce prince, il passa en Russie, où régnait Catherine. Là, commandait avec éclat, dans les armées russes, un Français, le comte Roger de Damas.. Le prince de Ligne a fait de ce jeune seigneur un portrait si admirable d'esprit, que je ne puis le passer sous silence. J'ai vu un phénomène, un joli phéno- mène, un Français de trois siècles. Il a la chevalerie de l'un, là grâce de l'autre et la gaieté de celui-ci. François Ier, le grand Condé et le maréchal de Sax@@@e auraient voulu avoir un fils comme lui. Il est étourdi | Là, commandait avec éclat, dans les armées russes, un Français, le comte Roger de Damas. | Là, commandait avec éclat, dans les armées russes, un Français, le comte Roger de Damas. | 0 | 0 | 0 |
563.txt | 1,886 | 24 L'ART DE MAGNÉTISER de cette manière n'implique aucune absurdité et ne semble pas impossible un fait que l'esprit conçoit possible n'a besoin, pour être admis, que d'être vu et vérifié. Or les médiums, comme les somnambules, nous montrent la per-ception de la pensée avec la plus irrécusable évidence, et s'ils ont ce privilège, cela n'a rien encore qui répugne aux lois de la perceptibilité nous voyons si souvent certains hommes percevoir ce qui échappe aux autres. En admettant ce mode de concevoir dans l'interprétation des phénomènes des tables, on descend de la région des actions immatérielles dans celle des faits physiques on abandonne le surnaturel, l'esprit se dégage du mysticisme et se repose dans des analogies qui sont, nous le croyons, les seules explications que le sujet comporte. Pour nous, les tables tournantes et parlantes n'ont donc eu jusqu'ici d'autres résultats que de porter l'attention publi-que sur le magnétisme. L'Angleterre, fidèle aux habitudes qui la distinguent, a pris le pas sur la France depuis quelques années, on a fondé à Londres un hôpital 1 pour soumettre les malades au traitement magnétique et faire des opérations chirur-gicales pendant le sommet , c'est-à-dire sans douleur. Cependant il y a vingt-cinq ans à peine que, pour la pre-mière fois, quelques expériences magnétiqnes furent faites à Londres par M. le baron du Potet. Plus tard, en 1841, je parcourus toute l'Angleterre, répandant la lumière dans chaque ville, en y donnant des séances publiques et des cours pratiques, en faisant des expériences qui frappaient vivement les esprits sérieux, et en guérissant dans les hôpi-taux des malades réputés incurables aussi, depuis cette époque, les journaux anglais ont souvent raconté des guéri-sons sans nombre obtenues par le magnétisme et des opéra-tions chirurgicales faites pendant le sommeil. Parmi les hommes qui, en Angleterre, se sont livrés à la science mesmérienne, il faut citer en première ligne le doc-teur Elliotson, savant distingué, qui monta le premier sur la 1 Mesmeric infinnary, 36, Weymouth street, Portland place, London. | 24 L'ART DE MAGNÉTISER de cette manière n'implique aucune absurdité et ne semble pas impossible un fait que l'esprit conçoit possible n'a besoin, pour être admis, que d'être vu et vérifié. Or les médiums, comme les somnambules, nous montrent la per-ception de la pensée avec la plus irrécusable évidence, et s'ils ont ce privilège, cela n'a rien encore qui répugne aux lois de la perceptibilité nous voyons si souvent certains hommes percevoir ce qui échappe aux autres. En admettant ce mode de concevoir dans l'interprétation des phénomènes des tables, on descend de la région des actions immatérielles dans celle des faits physiques on abandonne le surnaturel, l'esprit se dégage du mysticisme et se repose dans des analogies qui sont, nous le croyons, les seules explications que le sujet comporte. Pour nous, les tables tournantes et parlantes n'ont donc eu jusqu'ici d'autres résultats que de porter l'attention publi-que sur le magnétisme. L'Angleterre, fidèle aux habitudes qui la distinguent, a pris le pas sur la France depuis quelques années, on a fondé à Londres un hôpital 1 pour soumettre les malades au traitement magnétique et faire des opérations chirur-gicales pendant le sommet , c'est-à-dire sans douleur. Cependant il y a vingt-cinq ans à peine que, pour la pre-mière fois, quelques expériences magnétiqnes furent faites à Londres par M. le baron du Potet. Plus tard, en 1841, je parcourus toute l'Angleterre, répandant la lumière dans chaque ville, en y donnant des séances publiques et des cours pratiques, en faisant des expériences qui frappaient vivement les esprits sérieux, et en guérissant dans les hôpi-taux des malades réputés incurables aussi, depuis cette époque, les journaux anglais ont souvent raconté des guéri-sons sans nombre obtenues par le magnétisme et des opéra-tions chirurgicales faites pendant le sommeil. Parmi les hommes qui, en Angleterre, se sont livrés à la science mesmérienne, il faut citer en première ligne le doc-teur Elliotson, savant distingué, qui monta le premier sur la 1 Mesmeric infinnary, 36, Weymouth street, Portland place, London. | 24 L'ART DE MAGNÉTISER de cette manière n'implique aucune absurdité et ne semble pas impossible un fait que l'esprit conçoit possible n'a besoin, pour être admis, que d'être vu et vérifié. Or les médiums, comme les somnambules, nous montrent la per-ception de la pensée avec la plus irrécusable évidence, et s'ils ont ce privilège, cela n'a rien encore qui répugne aux lois de la perceptibilité nous voyons si souvent certains hommes percevoir ce qui échappe aux autres. En admettant ce mode de concevoir dans l'interprétation des phénomènes des tables, on descend de la région des actions immatérielles dans celle des faits physiques on abandonne le surnaturel, l'esprit se dégage du mysticisme et se repose dans des analogies qui sont, nous le croyons, les seules explications que le sujet comporte. Pour nous, les tables tournantes et parlantes n'ont donc eu jusqu'ici d'autres résultats que de porter l'attention publi-que sur le magnétisme. L'Angleterre, fidèle aux habitudes qui la distinguent, a pris le pas sur la France depuis quelques années, on a fondé à Londres un hôpital 1 pour soumettre les malades au traitement magnétique et faire des opérations chirur-gicales pendant le sommeil, c'est-à-dire sans douleur. Cependant il y a vingt-cinq ans à peine que, pour la pre-mière fois, quelques expériences magnétiques furent faites à Londres par M. le baron du Potet. Plus tard, en 1841, je parcour@s toute l'Angleterre, répandant la lumière dans chaque ville, en y donnant des séances publiques et des cours pratiques, en faisant des expériences qui frappaient vivement les esprits sérieux, et en guérissant dans les hôpi-taux des malades réputés incurables aussi, depuis cette époque, les journaux anglais ont souvent raconté des guéri-sons sans nombre obtenues par le magnétisme et des opéra-tions chirurgicales faites pendant le sommeil. Parmi les hommes qui, en Angleterre, se sont livrés à la science mesmérienne, il faut citer en première ligne le doc-teur Elliotson, savant distingué, qui monta le premier sur la 1 Mesmerie infirmary, 36, Weymouth street, Portland place, London. | L'Angleterre, fidèle aux habitudes qui la distinguent, a pris le pas sur la France depuis quelques années, on a fondé à Londres un hôpital 1 pour soumettre les malades au traitement magnétique et faire des opérations chirur-gicales pendant le sommet , c'est-à-dire sans douleur. | L'Angleterre, fidèle aux habitudes qui la distinguent, a pris le pas sur la France depuis quelques années, on a fondé à Londres un hôpital 1 pour soumettre les malades au traitement magnétique et faire des opérations chirur-gicales pendant le sommeil, c'est-à-dire sans douleur. | 2 | 0.007194 | 0.041667 |
557.txt | 1,886 | 16 L'ART DE MAGNÉTISER une main levée, ayant au bout des doigts une flamme qui, d'après les Indiens, s'élance du ciel suivant la volonté du dieu. L'autre main fait le même geste que nous avons vu en Egypte les mages l'appellent abéaston, c'est-à-dire ayez foi. Ayez foi en votre puissance, comme M. de Puységur, qui prenait pour maxime fondamentale de sa doctrine Croyez et veuillez. Apollonius de Thyane nous fournit plusieurs matériaux précieux pour l'histoire du magnétisme il dit que lui-même rappela à la vie une jeune fille qu'on allait enterrer. Il la Joucha, il se pencha sur elle, et elle revint à la vie. Rome ancienne connaissait et pratiquait aussi le magné-tisme on en trouve des preuves chez un grand nombre d'auteurs. Les nombreuses citations que nous avons tirées d'auteurs connus, et prises chez tous les peuples, nous permettent de penser, avec juste raison, que le magnétisme est le résultat de la nature de l'homme, et qu'il est aussi ancien que le monde, puisqu'on le retrouve dans tous les temps et sur tous les points de la terre, non pas sous le nom moderne qu'il porte aujourd'hui, mais sous des formes différentes et mêlé à des sciences plus ou moins positives, plus ou moins mystérieuses. Le magnétisme a subi le sort de toutes les grandes et sublimes vérités il a été l'objet de l'enthousiasme des uns et de la réprobation des autres plus ses effets étaient extraordinaires, évidents, irrécusables, plus ses partisans étaient en butte à l'injure et aux persécutions. Il y eut des hommes consciencieux et reconnus comme tels qui bravèrent cette opinion systématique le sarcasme et le ridicule ne leur furent point épargnés heureusement l'opinion publique, ce juge souverain, se déclara pour eux et pour le magnétisme. Quelques savants ne dédaignèrent pas d'étudier cet' agent mystérieux, et bientôt, grâce à la persistance des uns et à la bonne foi des autres, les effets qui paraissaient les plus extraordinaires, examinés sérieu-sement et sans prévention, rentrèrent dans le domaine des | 16 L'ART DE MAGNÉTISER une main levée, ayant au bout des doigts une flamme qui, d'après les Indiens, s'élance du ciel suivant la volonté du dieu. L'autre main fait le même geste que nous avons vu en Egypte les mages l'appellent abéaston, c'est-à-dire ayez foi. Ayez foi en votre puissance, comme M. de Puységur, qui prenait pour maxime fondamentale de sa doctrine Croyez et veuillez. Apollonius de Thyane nous fournit plusieurs matériaux précieux pour l'histoire du magnétisme il dit que lui-même rappela à la vie une jeune fille qu'on allait enterrer. Il la Joucha, il se pencha sur elle, et elle revint à la vie. Rome ancienne connaissait et pratiquait aussi le magné-tisme on en trouve des preuves chez un grand nombre d'auteurs. Les nombreuses citations que nous avons tirées d'auteurs connus, et prises chez tous les peuples, nous permettent de penser, avec juste raison, que le magnétisme est le résultat de la nature de l'homme, et qu'il est aussi ancien que le monde, puisqu'on le retrouve dans tous les temps et sur tous les points de la terre, non pas sous le nom moderne qu'il porte aujourd'hui, mais sous des formes différentes et mêlé à des sciences plus ou moins positives, plus ou moins mystérieuses. Le magnétisme a subi le sort de toutes les grandes et sublimes vérités il a été l'objet de l'enthousiasme des uns et de la réprobation des autres plus ses effets étaient extraordinaires, évidents, irrécusables, plus ses partisans étaient en butte à l'injure et aux persécutions. Il y eut des hommes consciencieux et reconnus comme tels qui bravèrent cette opinion systématique le sarcasme et le ridicule ne leur furent point épargnés heureusement l'opinion publique, ce juge souverain, se déclara pour eux et pour le magnétisme. Quelques savants ne dédaignèrent pas d'étudier cet' agent mystérieux, et bientôt, grâce à la persistance des uns et à la bonne foi des autres, les effets qui paraissaient les plus extraordinaires, examinés sérieu-sement et sans prévention, rentrèrent dans le domaine des | 16 L'ART DE MAGNÉTISER une main levée, ayant au bout des doigts une flamme qui, d'après les Indiens, s'élance du ciel suivant la volonté du dieu. L'autre main fait le même geste que nous avons vu en Égypte les mages l'appellent abéaston, c'est-à-dire ayez foi. Ayez foi en votre puissance, comme M. de Puységur, qui prenait pour maxime fondamentale de sa doctrine Croyez et veuillez. Apollonius de Thyane nous fournit plusieurs matériaux précieux pour l'histoire du magnétisme il dit que lui-même rappela à la vie une jeune fille qu'on allait enterrer. Il la toucha, il se pencha sur elle, et elle revint à la vie. Rome ancienne connaissait et pratiquait aussi le magné-tisme on en trouve des preuves chez un grand nombre d'auteurs. Les nombreuses citations que nous avons tirées d'auteurs connus, et prises chez tous les peuples, nous permettent de penser, avec juste raison, que le magnétisme est le résultat de la nature de l'homme, et qu'il est aussi ancien que le monde, puisqu'on le retrouve dans tous les temps et sur tous les points de la terre, non pas sous le nom moderne qu'il porte aujourd'hui, mais sous des formes différentes et mêlé à des sciences plus ou moins positives, plus ou moins mystérieuses. Le magnétisme a subi le sort de toutes les grandes et sublimes vérités il a été l'objet de l'enthousiasme des uns et de la réprobation des autres plus ses effets étaient extraordinaires, évidents, irrécusables, plus ses partisans étaient en butte à l'injure et aux persécutions. Il y eut des hommes consciencieux et reconnus comme tels qui bravèrent cette opinion systématique le sarcasme et le ridicule ne leur furent point épargnés heureusement l'opinion publique, ce juge souverain, se déclara pour eux et pour le magnétisme. Quelques savants ne dédaignèrent pas d'étudier cet@ agent mystérieux, et bientôt, grâce à la persistance des uns et à la bonne foi des autres, les effets qui paraissaient les plus extraordinaires, examinés sérieu-sement et sans prévention, rentrèrent dans le domaine des | Quelques savants ne dédaignèrent pas d'étudier cet' agent mystérieux, et bientôt, grâce à la persistance des uns et à la bonne foi des autres, les effets qui paraissaient les plus extraordinaires, examinés sérieu-sement et sans prévention, rentrèrent dans le domaine des | Quelques savants ne dédaignèrent pas d'étudier cet agent mystérieux, et bientôt, grâce à la persistance des uns et à la bonne foi des autres, les effets qui paraissaient les plus extraordinaires, examinés sérieu-sement et sans prévention, rentrèrent dans le domaine des | 1 | 0.003717 | 0.043478 |
517.txt | 1,873 | -21 -qui accompagne une maladie inflammatoire, et surtout dans les affections cérébrales et spinales aiguës ils diminuent dans les névroses, dans les affections spinales chroniques et les maladies des reins. b Les phosphates terreux augmentent dans la ménin-gite et en général dans toutes les affections cérébrales ai-guës, dans les rhumatismes ils diminuent dans les mala-dies des reins, les maladies spinales et les maladies ner-veuses en général. § 38. Recherche des phosphates. - Si on ajoute un ex-cès d'ammoniaque à une urine acide, on précipite le phos-phate de chaux et le phosphate de magnésie, le premier tel quel et le dernier à l'état de phosphate ammoniaco-magné-sien. L'acide phosphorique qui, après l'addition de l'am-moniaque, est resté encore en solution, se reconnaît facile-ment par le précipité blanc jaunâtre de phosphate ferrique qui se forme par l'addition de chlorure ferrique, après avoir acidulé l'urine avec de l'acide acétique. Dosage. - Le dosage de l'acide phosphorique se fait le mieux par la méthode des volumes, en employant une so-lution titrée d'acétate d'urane. Cette détermination repose sur le fait que le phosphate uranique est insoluble dans l'acide acétique et que le moindre excès de réactif.se fait reconnaître par la coloration rougeâtre que prend le li-quide, en ajoutant du ferrocyanure de potassium. On peut titrer le réactif de telle sorte que 1 CC corres-ponde à 5 milligrammes d'acide phosphorique. On opère ensuite de la manière suivante On introduit dans un vase à précipiter 50 CC d'urine, on ajoute 5 CC d'un mélange renfermant pour 1 litre de solu-tion, 100 grammes d'acétate de soude cristallisé et 100 CC d'acide acétique concentré on chauffe au bain-marie et on ajoute, au moyen d'une burette, de la solution titrée jus-qu'à ce qu'une goutte du liquide essayé donne, avec le cya-nure jaune, cette coloration rouge brunâtre caractéristique. | -21 -qui accompagne une maladie inflammatoire, et surtout dans les affections cérébrales et spinales aiguës ils diminuent dans les névroses, dans les affections spinales chroniques et les maladies des reins. b Les phosphates terreux augmentent dans la ménin-gite et en général dans toutes les affections cérébrales ai-guës, dans les rhumatismes ils diminuent dans les mala-dies des reins, les maladies spinales et les maladies ner-veuses en général. § 38. Recherche des phosphates. - Si on ajoute un ex-cès d'ammoniaque à une urine acide, on précipite le phos-phate de chaux et le phosphate de magnésie, le premier tel quel et le dernier à l'état de phosphate ammoniaco-magné-sien. L'acide phosphorique qui, après l'addition de l'am-moniaque, est resté encore en solution, se reconnaît facile-ment par le précipité blanc jaunâtre de phosphate ferrique qui se forme par l'addition de chlorure ferrique, après avoir acidulé l'urine avec de l'acide acétique. Dosage. - Le dosage de l'acide phosphorique se fait le mieux par la méthode des volumes, en employant une so-lution titrée d'acétate d'urane. Cette détermination repose sur le fait que le phosphate uranique est insoluble dans l'acide acétique et que le moindre excès de réactif.se fait reconnaître par la coloration rougeâtre que prend le li-quide, en ajoutant du ferrocyanure de potassium. On peut titrer le réactif de telle sorte que 1 CC corres-ponde à 5 milligrammes d'acide phosphorique. On opère ensuite de la manière suivante On introduit dans un vase à précipiter 50 CC d'urine, on ajoute 5 CC d'un mélange renfermant pour 1 litre de solu-tion, 100 grammes d'acétate de soude cristallisé et 100 CC d'acide acétique concentré on chauffe au bain-marie et on ajoute, au moyen d'une burette, de la solution titrée jus-qu'à ce qu'une goutte du liquide essayé donne, avec le cya-nure jaune, cette coloration rouge brunâtre caractéristique. | -21 -qui accompagne une maladie inflammatoire, et surtout dans les affections cérébrales et spinales aiguës ils diminuent dans les névroses, dans les affections spinales chroniques et les maladies des reins. b Les phosphates terreux augmentent dans la ménin-gite et en général dans toutes les affections cérébrales ai-guës, dans les rhumatismes ils diminuent dans les mala-dies des reins, les maladies spinales et les maladies ner-veuses en général. § 38. Recherche des phosphates. -@Si on ajoute un ex-cès d'ammoniaque à une urine acide, on précipite le phos-phate de chaux et le phosphate de magnésie, le premier tel quel et le dernier à l'état de phosphate ammoniaco-magné-sien. L'acide phosphorique qui, après l'addition de l'am-moniaque, est resté encore en solution, se reconnaît facile-ment par le précipité blanc jaunâtre de phosphate ferrique qui se forme par l'addition de chlorure ferrique, après avoir acidulé l'urine avec de l'acide acétique. Dosage. -@Le dosage de l'acide phosphorique se fait le mieux par la méthode des volumes, en employant une so-lution titrée d'acétate d'urane. Cette détermination repose sur le fait que le phosphate uranique est insoluble dans l'acide acétique et que le moindre excès de réactif se fait reconnaître par la coloration rougeâtre que prend le li-quide, en ajoutant du ferrocyanure de potassium. On peut titrer le réactif de telle sorte que 1 CC corres-ponde à 5 milligrammes d'acide phosphorique. On opère ensuite de la manière suivante On introduit dans un vase à précipiter 50 CC d'urine, on ajoute 5 CC d'un mélange renfermant pour 1 litre de solu-tion, 100 grammes d'acétate de soude cristallisé et 100 CC d'acide acétique concentré on chauffe au bain-marie et on ajoute, au moyen d'une burette, de la solution titrée jus-qu'à ce qu'une goutte du liquide essayé donne, avec le cya-nure jaune, cette coloration rouge brunâtre caractéristique. | - Le dosage de l'acide phosphorique se fait le mieux par la méthode des volumes, en employant une so-lution titrée d'acétate d'urane. | -Le dosage de l'acide phosphorique se fait le mieux par la méthode des volumes, en employant une so-lution titrée d'acétate d'urane. | 1 | 0.007576 | 0.043478 |
772.txt | 1,858 | CE qu'on PEUT VOIR DANS une ÎIue. 63 d'ombres au lien du rire franc et naïf qui s'échappait si vo-- lontiers de ses lèvres, on y voyait errer un souvenir mélan-colique et presque contraint. D'égal qu'il était, son caractère avait tourné au caprice tantôt elle parlait jusqu'à l'intempé-Tance, tantôt elle se renfermait dans un silence obstiné, comme si, repliée sur elle-même, elle eût écouté avec effroi les révélations de son coeur. Mais ce changement visible chez la jeune femme n'était rien auprès de celui qui survint dans la santé et dans l'état de son père. Depuis plusieurs années, le vieux comte luttait contre le poids de l'âge et un mal invétéré. Pour y résister si longtemps, il n'avait pas fallu moins que la solidité -de sa constitution, un régime rigoureusement suivi, la vie et l'air des champs, toujours si salutaires, les tendres attentions de eeux qui l'entouraient enfin l'absence de toute émotion trop vive. -Son existence était un de ces phénomènes qui étonnent l'art humain et attestent la puissance de la volonté. Il en avait la conscience il se sentait condamné, il comptait ses jours, presque ses heures. Et pourtant il avait tant de goût à la vie, il lui en coûtait tant de quitter sa fille avant que son sort ne fût assuré, qu'il avait réussi jusque-là à se maintenir au nombre des vivants, contre les lois ordinaires de la na-ture et malgré les arrêts unanimes des médecins. L'aventure de la plage précipita la crise ce fut la goutte d'eau dans un verre déjà plein. Le danger que Clémence avait couru n'était pas une de ces épreuves que le vieillard pût supporter impunément il en fut frappé dans les derniers ressorts de la vie. Dès ce jour il déclina avec rapidité, et bien des signes annoncèrent une séparation prochaine. La tête, qui était restée saine pendant que les autres organes s'altéraient, commença à recevoir quelques atteintes. La mé-moire faiblit, la sensibilité s'émoussa il y eut décadence dans les facultés comme dans les forces. Un sentiment seul semblait survivre à cette décomposition c'était l'amour de son enfant et le regret de la quitter. Plus d'une fois une larme furtive mouilla les paupières du vieillard quand il en-tendait la voix de Clémence. Si elle était près de lui, il ne la perdait pas de vue et semblait prendre intérêt à ses moindres mouvements. On eût dit qu'un secret instinct l'éclairait sur | CE qu'on PEUT VOIR DANS une ÎIue. 63 d'ombres au lien du rire franc et naïf qui s'échappait si vo-- lontiers de ses lèvres, on y voyait errer un souvenir mélan-colique et presque contraint. D'égal qu'il était, son caractère avait tourné au caprice tantôt elle parlait jusqu'à l'intempé-Tance, tantôt elle se renfermait dans un silence obstiné, comme si, repliée sur elle-même, elle eût écouté avec effroi les révélations de son coeur. Mais ce changement visible chez la jeune femme n'était rien auprès de celui qui survint dans la santé et dans l'état de son père. Depuis plusieurs années, le vieux comte luttait contre le poids de l'âge et un mal invétéré. Pour y résister si longtemps, il n'avait pas fallu moins que la solidité -de sa constitution, un régime rigoureusement suivi, la vie et l'air des champs, toujours si salutaires, les tendres attentions de eeux qui l'entouraient@ enfin l'absence de toute émotion trop vive. -Son existence était un de ces phénomènes qui étonnent l'art humain et attestent la puissance de la volonté. Il en avait la conscience il se sentait condamné, il comptait ses jours, presque ses heures. Et pourtant il avait tant de goût à la vie, il lui en coûtait tant de quitter sa fille avant que son sort ne fût assuré, qu'il avait réussi jusque-là à se maintenir au nombre des vivants, contre les lois ordinaires de la na-ture et malgré les arrêts unanimes des médecins. L'aventure de la plage précipita la crise ce fut la goutte d'eau dans un verre déjà plein. Le danger que Clémence avait couru n'était pas une de ces épreuves que le vieillard pût supporter impunément il en fut frappé dans les derniers ressorts de la vie. Dès ce jour il déclina avec rapidité, et bien des signes annoncèrent une séparation prochaine. La tête, qui était restée saine pendant que les autres organes s'altéraient, commença à recevoir quelques atteintes. La mé-moire faiblit, la sensibilité s'émoussa il y eut décadence dans les facultés comme dans les forces. Un sentiment seul semblait survivre à cette décomposition c'était l'amour de son enfant et le regret de la quitter. Plus d'une fois une larme furtive mouilla les paupières du vieillard quand il en-tendait la voix de Clémence. Si elle était près de lui, il ne la perdait pas de vue et semblait prendre intérêt à ses moindres mouvements. On eût dit qu'un secret instinct l'éclairait sur | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE @RUE. 63 d'ombres au lieu du rire franc et naïf qui s'échappait si vo-@@lontiers de ses lèvres, on y voyait errer un souvenir mélan-colique et presque contraint. D'égal qu'il était, son caractère avait tourné au caprice tantôt elle parlait jusqu'à l'intempé-rance, tantôt elle se renfermait dans un silence obstiné, comme si, repliée sur elle-même, elle eût écouté avec effroi les révélations de son coeur. Mais ce changement visible chez la jeune femme n'était rien auprès de celui qui survint dans la santé et dans l'état de son père. Depuis plusieurs années, le vieux comte luttait contre le poids de l'âge et un mal invétéré. Pour y résister si longtemps, il n'avait pas fallu moins que la solidité @de sa constitution, un régime rigoureusement suivi, la vie et l'air des champs, toujours si salutaires, les tendres attentions de ceux qui l'entouraient, enfin l'absence de toute émotion trop vive. @Son existence était un de ces phénomènes qui étonnent l'art humain et attestent la puissance de la volonté. Il en avait la conscience il se sentait condamné, il comptait ses jours, presque ses heures. Et pourtant il avait tant de goût à la vie, il lui en coûtait tant de quitter sa fille avant que son sort ne fût assuré, qu'il avait réussi jusque-là à se maintenir au nombre des vivants, contre les lois ordinaires de la na-ture et malgré les arrêts unanimes des médecins. L'aventure de la plage précipita la crise ce fut la goutte d'eau dans un verre déjà plein. Le danger que Clémence avait couru n'était pas une de ces épreuves que le vieillard pût supporter impunément il en fut frappé dans les derniers ressorts de la vie. Dès ce jour il déclina avec rapidité, et bien des signes annoncèrent une séparation prochaine. La tête, qui était restée saine pendant que les autres organes s'altéraient, commença à recevoir quelques atteintes. La mé-moire faiblit, la sensibilité s'émoussa il y eut décadence dans les facultés comme dans les forces. Un sentiment seul semblait survivre à cette décomposition c'était l'amour de son enfant et le regret de la quitter. Plus d'une fois une larme furtive mouilla les paupières du vieillard quand il en-tendait la voix de Clémence. Si elle était près de lui, il ne la perdait pas de vue et semblait prendre intérêt à ses moindres mouvements. On eût dit qu'un secret instinct l'éclairait sur | Pour y résister si longtemps, il n'avait pas fallu moins que la solidité -de sa constitution, un régime rigoureusement suivi, la vie et l'air des champs, toujours si salutaires, les tendres attentions de eeux qui l'entouraient enfin l'absence de toute émotion trop vive. | Pour y résister si longtemps, il n'avait pas fallu moins que la solidité de sa constitution, un régime rigoureusement suivi, la vie et l'air des champs, toujours si salutaires, les tendres attentions de ceux qui l'entouraient, enfin l'absence de toute émotion trop vive. | 3 | 0.011111 | 0.08 |
555.txt | 1,886 | 14 L'ART DE MAGNÉTISER La Bible appelle les prophètes, indifféremment, prophètes, voyants, visionnaires, extatiques, songeurs les uns inspirés, par l'esprit de Dieu, les autres obéissant à un esprit de mensonge, et qu'on appelait faux prophètes. Or, tout me semble indiquer que les prophètes ou voyants étaient de véritables extatiques somnambules, les uns de bomïe foi, les autres mêlant un peu de charlatanisme dans leurs spéculations, tout comme aujourd'hui. Joël ch. II, v. 28 dit que le nombre des prophètes chez les Hébreux et même chez les peuples voisins était immense sans compter les prophètes du Seigneur, nous voyons, près d'Achab, sept cents prophètes de Baal. Hommes, femmes, jeunes, vieux, tous prophétisaient, comme au temps des dragonnades, sous Louis XIV, chez les trembleurs des Cévennes, où les enfants même faisaient des prédictions. Quancl l'esprit prophétique ne les portait pas vers les choses saintes, ils en faisaient usage pour les choses ordi-naires de la vie. Ils guérissaient les malades ou faisaient retrouver les objets perdus. On disait Allons consulter le voyant, comme le prouve l'exemple de Saül, qui, ayant perdu les ânesses de son père, venait consulter Samuel et lui apportait le petit salaire usité en ce cas I Samuel, ch. ix, v. 17 . En Egypte, les prêtres qui étaient préposés à tout ce qui était religion, sciences et arts, avaient acquis sur la ques-tion que nous traitons des notions plus complètes que celles que nous possédons aujourd'hui. Si les oeuvres des médecins d'Egypte ne sont pas arrivées jusqu'aux modernes, on ne doute pas que ce ne soit près d'eux que les médecins grecs avaient puisé une partie de leur science, puisque plusieurs monuments de la reconnais-sance des malades égyptiens ont été conservés par les Grecs et même par les Romains. En Égypte, ceux qui obtenaient la guérison de leurs maux déposaient dans les temples des tablettes sur lesquelles ils indiquaient la nature de la maladie et le remède qui avait opéré la guérison. Les Grecs ont emporté dans leur pays un grand nombre | 14 L'ART DE MAGNÉTISER La Bible appelle les prophètes, indifféremment, prophètes, voyants, visionnaires, extatiques, songeurs les uns inspirés, par l'esprit de Dieu, les autres obéissant à un esprit de mensonge, et qu'on appelait faux prophètes. Or, tout me semble indiquer que les prophètes ou voyants étaient de véritables extatiques somnambules, les uns de bomïe foi, les autres mêlant un peu de charlatanisme dans leurs spéculations, tout comme aujourd'hui. Joël ch. II, v. 28 dit que le nombre des prophètes chez les Hébreux et même chez les peuples voisins était immense sans compter les prophètes du Seigneur, nous voyons, près d'Achab, sept cents prophètes de Baal. Hommes, femmes, jeunes, vieux, tous prophétisaient, comme au temps des dragonnades, sous Louis XIV, chez les trembleurs des Cévennes, où les enfants même faisaient des prédictions. Quancl l'esprit prophétique ne les portait pas vers les choses saintes, ils en faisaient usage pour les choses ordi-naires de la vie. Ils guérissaient les malades ou faisaient retrouver les objets perdus. On disait Allons consulter le voyant, comme le prouve l'exemple de Saül, qui, ayant perdu les ânesses de son père, venait consulter Samuel et lui apportait le petit salaire usité en ce cas I Samuel, ch. ix, v. 17 . En Egypte, les prêtres qui étaient préposés à tout ce qui était religion, sciences et arts, avaient acquis sur la ques-tion que nous traitons des notions plus complètes que celles que nous possédons aujourd'hui. Si les oeuvres des médecins d'Egypte ne sont pas arrivées jusqu'aux modernes, on ne doute pas que ce ne soit près d'eux que les médecins grecs avaient puisé une partie de leur science, puisque plusieurs monuments de la reconnais-sance des malades égyptiens ont été conservés par les Grecs et même par les Romains. En Égypte, ceux qui obtenaient la guérison de leurs maux déposaient dans les temples des tablettes sur lesquelles ils indiquaient la nature de la maladie et le remède qui avait opéré la guérison. Les Grecs ont emporté dans leur pays un grand nombre | 14 L'ART DE MAGNÉTISER La Bible appelle les prophètes, indifféremment, prophètes, voyants, visionnaires, extatiques, songeurs les uns inspirés, par l'esprit de Dieu, les autres obéissant à un esprit de mensonge, et qu'on appelait faux prophètes. Or, tout me semble indiquer que les prophètes ou voyants étaient de véritables extatiques somnambules, les uns de bonne foi, les autres mêlant un peu de charlatanisme dans leurs spéculations, tout comme aujourd'hui. Joël ch. II, V. 28 dit que le nombre des prophètes chez les Hébreux et même chez les peuples voisins était immense sans compter les prophètes du Seigneur, nous voyons, près d'Achab, sept cents prophètes de Baal. Hommes, femmes, jeunes, vieux, tous prophétisaient, comme au temps des dragonnades, sous Louis XIV, chez les trembleurs des Cévennes, où les enfants même faisaient des prédictions. Quan@d l'esprit prophétique ne les portait pas vers les choses saintes, ils en faisaient usage pour les choses ordi-naires de la vie. Ils guérissaient les malades ou faisaient retrouver les objets perdus. On disait Allons consulter le voyant, comme le prouve l'exemple de Saül, qui, ayant perdu les ânesses de son père, venait consulter Samuel et lui apportait le petit salaire usité en ce cas I Samuel, ch. IX, v. 17 . En Egypte, les prêtres qui étaient préposés à tout ce qui était religion, sciences et arts, avaient acquis sur la ques-tion que nous traitons des notions plus complètes que celles que nous possédons aujourd'hui. Si les oeuvres des médecins d'Égypte ne sont pas arrivées jusqu'aux modernes, on ne doute pas que ce ne soit près d'eux que les médecins grecs avaient puisé une partie de leur science, puisque plusieurs monuments de la reconnais-sance des malades égyptiens ont été conservés par les Grecs et même par les Romains. En Égypte, ceux qui obtenaient la guérison de leurs maux déposaient dans les temples des tablettes sur lesquelles ils indiquaient la nature de la maladie et le remède qui avait opéré la guérison. Les Grecs ont emporté dans leur pays un grand nombre | Quancl l'esprit prophétique ne les portait pas vers les choses saintes, ils en faisaient usage pour les choses ordi-naires de la vie. | Quand l'esprit prophétique ne les portait pas vers les choses saintes, ils en faisaient usage pour les choses ordi-naires de la vie. | 2 | 0.015152 | 0.083333 |
378.txt | 1,890 | 130 L'ÉVASION. au collège de Thionville, traduit le beau poème la Mosella d'Ausone, le chantre latin de notre région. Il avait, lui aussi, il y a plusieurs siècles, traversé le pays où farrivais, et c'est en bateau qu'il avait remonté le cours de la Nahe. Pour moi, j'étais loin d'avoir pour l'instant l'enthou-siasme du poète je n'avais plus de forces, et c'est avec em-pressement, sans penser au danger qui pouvait me mena-cer, que j'entrai dans une auberge qui se trouvait être la première maison du bourg. L'unique salle du rez-de-chaussée était remplie d'une fumée épaisse qui permettait à peine de distinguer les buveurs qui occupaient toutes les tables. Mais, au bruit, à l'éclat des voix, on jugeait tout de suite que la pièce était pleine de monde. D'ailleurs, la rue m'avait paru elle-même très animée les femmes se promenaient en toilette et les enfants jouaient aux boules. Alors seulement je me rappelai que cette journée était un dimanche. Je fus fâché de me trouver au milieu d'une si grande foule, et j'aurais bien voulu n'être pas entré. Mais il n'était plus temps, et le meilleur était de me tirer hardiment d'affaire. Je me fis donc servir de la bière, du pain et du fromage, et me mis à manger rapidement, sans m'occuper des regards fixés sur moi et des propos tenus sur mon compte. J'étais assis depuis peu de temps, lorsqu'une troupe de jeunes gens entra bruyamment dans la salle, en chantant un air patriotique, le WachtamRhein. C'étaientdesgarçons de seize à vingt ans, dont l'entrée ne m'eût point inquiété si, en levant les yeux, je ne m'étais aperçu qu'ilstraînaie un de ces petits drapeaux français que les marchands met-tent à leur étalage les jours de foire. Ils le lançaient en l'air, se le renvoyaient avec le poing comme un volant, le piétinaient en hurlant et accompa-gnaient leur misérable jeu d'insultes grossières. | 130 L'ÉVASION. au collège de Thionville, traduit le beau poème la Mosella d'Ausone, le chantre latin de notre région. Il avait, lui aussi, il y a plusieurs siècles, traversé le pays où @farrivais, et c'est en bateau qu'il avait remonté le cours de la Nahe. Pour moi, j'étais loin d'avoir pour l'instant l'enthou-siasme du poète je n'avais plus de forces, et c'est avec em-pressement, sans penser au danger qui pouvait me mena-cer, que j'entrai dans une auberge qui se trouvait être la première maison du bourg. L'unique salle du rez-de-chaussée était remplie d'une fumée épaisse qui permettait à peine de distinguer les buveurs qui occupaient toutes les tables. Mais, au bruit, à l'éclat des voix, on jugeait tout de suite que la pièce était pleine de monde. D'ailleurs, la rue m'avait paru elle-même très animée les femmes se promenaient en toilette et les enfants jouaient aux boules. Alors seulement je me rappelai que cette journée était un dimanche. Je fus fâché de me trouver au milieu d'une si grande foule, et j'aurais bien voulu n'être pas entré. Mais il n'était plus temps, et le meilleur était de me tirer hardiment d'affaire. Je me fis donc servir de la bière, du pain et du fromage, et me mis à manger rapidement, sans m'occuper des regards fixés sur moi et des propos tenus sur mon compte. J'étais assis depuis peu de temps, lorsqu'une troupe de jeunes gens entra bruyamment dans la salle, en chantant un air patriotique, le Wachtam@Rhein. C'étaient@des@garçons de seize à vingt ans, dont l'entrée ne m'eût point inquiété si, en levant les yeux, je ne m'étais aperçu qu'ils@traînaie un de ces petits drapeaux français que les marchands met-tent à leur étalage les jours de foire. Ils le lançaient en l'air, se le renvoyaient avec le poing comme un volant, le piétinaient en hurlant et accompa-gnaient leur misérable jeu d'insultes grossières. | 130 L'ÉVASION. au collège de Thionville, traduit le beau poème la Mosella d'Ausone, le chantre latin de notre région. Il avait, lui aussi, il y a plusieurs siècles, traversé le pays où j'arrivais, et c'est en bateau qu'il avait remonté le cours de la Nahe. Pour moi, j'étais loin d'avoir pour l'instant l'enthou-siasme du poète je n'avais plus de forces, et c'est avec em-pressement, sans penser au danger qui pouvait me mena-cer, que j'entrai dans une auberge qui se trouvait être la première maison du bourg. L'unique salle du rez-de-chaussée était remplie d'une fumée épaisse qui permettait à peine de distinguer les buveurs qui occupaient toutes les tables. Mais, au bruit, à l'éclat des voix, on jugeait tout de suite que la pièce était pleine de monde. D'ailleurs, la rue m'avait paru elle-même très animée les femmes se promenaient en toilette et les enfants jouaient aux boules. Alors seulement je me rappelai que cette journée était un dimanche. Je fus fâché de me trouver au milieu d'une si grande foule, et j'aurais bien voulu n'être pas entré. Mais il n'était plus temps, et le meilleur était de me tirer hardiment d'affaire. Je me fis donc servir de la bière, du pain et du fromage, et me mis à manger rapidement, sans m'occuper des regards fixés sur moi et des propos tenus sur mon compte. J'étais assis depuis peu de temps, lorsqu'une troupe de jeunes gens entra bruyamment dans la salle, en chantant un air patriotique, le Wachtam Rhein. C'étaient des garçons de seize à vingt ans, dont l'entrée ne m'eût point inquiété si, en levant les yeux, je ne m'étais aperçu qu'ils traînaie un de ces petits drapeaux français que les marchands met-tent à leur étalage les jours de foire. Ils le lançaient en l'air, se le renvoyaient avec le poing comme un volant, le piétinaient en hurlant et accompa-gnaient leur misérable jeu d'insultes grossières. | D'ailleurs, la rue m'avait paru elle-même très animée les femmes se promenaient en toilette et les enfants jouaient aux boules. | D'ailleurs, la rue m'avait paru elle-même très animée les femmes se promenaient en toilette et les enfants jouaient aux boules. | 0 | 0 | 0 |
112.txt | 1,821 | 64 faites dans l'intérêt réel de la science, et démontra avec évidence , 1 °. que , sous tous les rapports , la poussière des mousses et des lycopodes, quant a la nature de ses substances, et quant à ses formes, réunit tous les carac-tères que les botanistes ont reconnus dans Je pollen 2°. que l'autre organe est en tout semblable à un fruit parfait composé d'un péricarpe et de semences , dans lesquels ont, reconnaît les deux enveloppes qui les carac-térisent 3°. enfin, qu'outre ces deux organes qui sont les analogues des deux sexes, les mousses et les lycopo-des sont munis d'un troisième organe , semblable, à celui que l'on observe sur là dentaire dentaria bulbifera , la bistorte polygonum bistorta , le lis lilium can-didum , quelques graminées et certaines espèces du genre allium. Dans la même année, il a donné connaissance à l'Ins-titut de ses recherches sur la physiologie végétale 1 . Elles embrassent plusieurs questions du plus haut inté-rêt. Celles relatives à la marche de la sève et à la for-mation du bois lui ont fourni les moyens de combattre avantageusement l'opinion des savans qui supposent éma-1811 et insérées dans le Journal de Physique, tom. LXXIII. Il y en a eu des exemplaires tirés à part, tous sont accompagnés d'une planche gravée. 1 Premier mémoire et observations sur l'arran-gement et la disposition des feuilles, sur la moelle des végétaux ligneux et sur la conversion des couches corticales en bois, lus le 20 avril 1812 -Second mé-moire sur l'arrangement et la disposition des feuilles, lu le 6 juillet 1812. Ils sont l'un et l'autre imprimés dans les mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut, année 1811, pag. 121-160 de la deuxième partie. | 64 faites dans l'intérêt réel de la science, et démontra avec évidence , 1 °. que , sous tous les rapports , la poussière des mousses et des lycopodes, quant a la nature de ses substances, et quant à ses formes, réunit tous les carac-tères que les botanistes ont reconnus dans Je pollen 2°. que l'autre organe est en tout semblable à un fruit parfait composé d'un péricarpe et de semences , dans lesquels ont, reconnaît les deux enveloppes qui les carac-térisent 3°. enfin, qu'outre ces deux organes qui sont les analogues des deux sexes, les mousses et les lycopo-des sont munis d'un troisième organe , semblable, à celui que l'on observe sur là dentaire dentaria bulbifera , la bistorte polygonum bistorta , le lis lilium can-didum , quelques graminées et certaines espèces du genre allium. Dans la même année, il a donné connaissance à l'Ins-titut de ses recherches sur la physiologie végétale 1 . Elles embrassent plusieurs questions du plus haut inté-rêt. Celles relatives à la marche de la sève et à la for-mation du bois lui ont fourni les moyens de combattre avantageusement l'opinion des savans qui supposent éma-@@@@1811 et insérées dans le Journal de Physique, tom. LXXIII. Il y en a eu des exemplaires tirés à part, tous sont accompagnés d'une planche gravée. 1 Premier mémoire et observations sur l'arran-gement et la disposition des feuilles, sur la moelle des végétaux ligneux et sur la conversion des couches corticales en bois, lus le 20 avril 1812 -Second mé-moire sur l'arrangement et la disposition des feuilles, lu le 6 juillet 1812. Ils sont l'un et l'autre imprimés dans les mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut, année 1811, pag. 121-160 de la deuxième partie. | 64 faites dans l'intérêt réel de la science, et démontra avec évidence , 1 °. que , sous tous les rapports , la poussière des mousses et des lycopodes, quant a la nature de ses substances, et quant à ses formes, réunit tous les carac-tères que les botanistes ont reconnus dans le pollen 2°. que l'autre organe est en tout semblable à un fruit parfait composé d'un péricarpe et de semences , dans lesquels ont, reconnaît les deux enveloppes qui les carac-térisent 3°. enfin, qu'outre ces deux organes qui sont les analogues des deux sexes, les mousses et les lycopo-des sont munis d'un troisième organe , semblable, à celui que l'on observe sur la dentaire dentaria bulbifera , la bistorte polygonum bistorta , le lis lilium can-didum , quelques graminées et certaines espèces du genre allium. Dans la même année, il a donné connaissance à l'Ins-titut de ses recherches sur la physiologie végétale 1 . Elles embrassent plusieurs questions du plus haut inté-rêt. Celles relatives à la marche de la sève et à la for-mation du bois lui ont fourni les moyens de combattre avantageusement l'opinion des savans qui supposent éma- 64 1811 et insérées dans le Journal de Physique, tom. LXXIII. Il y en a eu des exemplaires tirés à part, tous sont accompagnés d'une planche gravée. 1 Premier mémoire et observations sur l'arran-gement et la disposition des feuilles, sur la moëlle des végétaux ligneux et sur la conversion des couches corticales en bois, lus le 20 avril 1812 -Second mé-moire sur l'arrangement et la disposition des feuilles, lu le 6 juillet 1812. Ils sont l'un et l'autre imprimés dans les mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut, année 1811, pag. 121-160 de la deuxième partie. | enfin, qu'outre ces deux organes qui sont les analogues des deux sexes, les mousses et les lycopo-des sont munis d'un troisième organe , semblable, à celui que l'on observe sur là dentaire dentaria bulbifera , la bistorte polygonum bistorta , le lis lilium can-didum , quelques graminées et certaines espèces du genre allium. | enfin, qu'outre ces deux organes qui sont les analogues des deux sexes, les mousses et les lycopo-des sont munis d'un troisième organe , semblable, à celui que l'on observe sur la dentaire dentaria bulbifera , la bistorte polygonum bistorta , le lis lilium can-didum , quelques graminées et certaines espèces du genre allium. | 1 | 0.003077 | 0.017544 |
788.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 83 Quelle futJa surprise du jeune homme, lorsqu'au milieu de cette foule matinale, il découvrit ce qu'il avait si longtemps cherché Un instant il se crut le jouet d'une illusion mais pouvait-il se tromper quand il s'agissait de Clémence ? Entre mille il l'eût reconnue. C'était bien elle, enveloppée d'un grand châle et son livre d'heures à la main elle marchait seule et touchait aux marches du parvis quand leurs regards se croisèrent. Il y eut là une de ces minutes qui valent des siècles et en-gagent irrévocablement. Tout ce qui fermentait dans ces deux coeurs s'éveilla à ce choc imprévu, souffrances endu-rées, poursuites vaines, aspirations de la solitude, griefs accumulés, révoltes contenues. C'étàtt une revanche et une sorte de réveil. Leurs yeux se le disaient, et dans ce langage expressif que ne saurait égaler la parole humaine. Immo-biles , écrasés sous le poids de leurs émotions, à peine osaient-ils faire un pas l'un vers l'aùtre, tant ils craignaient d'affaiblir ce charme du premier moment. Que se dire qui valût cette muette extase ? Le respect du lieu, la présence de tant de témoins, le danger d'être aperçus, leur commandaient d'ailleurs une grande réserve. Déjà ils n'en étaient plus à se traiter en simples connaissances, ni sur le pied d'autrefois les choses avaient été poussées si loin, qu'une rencontre était un événement, et qu'aucune parole ne pouvait être indifférente aussi ne s'abordèrent-ils pas sans inquiétude ni hésitation. - Clémence, dit le jeune homme, je vous retrouve enfin. - Point d'imprudence, Gaston, dit la comtesse, à la fois émue et effrayée. Vous me perdriez. Elle jetait les yeux dans tous les sens comme si. elle eût, craint d'être prise en faute. C'était l'aveu de sa faiblesse Gaston n'en abusa pas. - Si vous saviez combien j'ai souffert ! poursuivit-il. - Hélas I qui ne souffre pas? répondit-elle. -- Et ma soeur 1 et ma mère 1 sont-elles assez privées de ne plus vous voir? Notre maison est vide depuis que vous n'y venez plus. Moi, je ne vis pas ! Il me manque comme la moitié de moi-même ! La comtesse éprouvait à l'écouter des tressaillements se-crets. Cette plainte si douce était comme un écho de ses | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 83 Quelle fut@Ja surprise du jeune homme, lorsqu'au milieu de cette foule matinale, il découvrit ce qu'il avait si longtemps cherché @@Un instant il se crut le jouet d'une illusion mais pouvait-il se tromper quand il s'agissait de Clémence ? Entre mille il l'eût reconnue. C'était bien elle, enveloppée d'un grand châle et son livre d'heures à la main elle marchait seule et touchait aux marches du parvis quand leurs regards se croisèrent. Il y eut là une de ces minutes qui valent des siècles et en-gagent irrévocablement. Tout ce qui fermentait dans ces deux coeurs s'éveilla à ce choc imprévu, souffrances endu-rées, poursuites vaines, aspirations de la solitude, griefs accumulés, révoltes contenues. C'étàtt une revanche et une sorte de réveil. Leurs yeux se le disaient, et dans ce langage expressif que ne saurait égaler la parole humaine. Immo-biles , écrasés sous le poids de leurs émotions, à peine osaient-ils faire un pas l'un vers l'aùtre, tant ils craignaient d'affaiblir ce charme du premier moment. Que se dire qui valût cette muette extase ? Le respect du lieu, la présence de tant de témoins, le danger d'être aperçus, leur commandaient d'ailleurs une grande réserve. Déjà ils n'en étaient plus à se traiter en simples connaissances, ni sur le pied d'autrefois les choses avaient été poussées si loin, qu'une rencontre était un événement, et qu'aucune parole ne pouvait être indifférente aussi ne s'abordèrent-ils pas sans inquiétude ni hésitation. - Clémence, dit le jeune homme, je vous retrouve enfin. - Point d'imprudence, Gaston, dit la comtesse, à la fois émue et effrayée. Vous me perdriez. Elle jetait les yeux dans tous les sens comme si. elle eût, craint d'être prise en faute. C'était l'aveu de sa faiblesse Gaston n'en abusa pas. - Si vous saviez combien j'ai souffert ! poursuivit-il. - Hélas I qui ne souffre pas@? répondit-elle. -- Et ma soeur 1 et ma mère 1 sont-elles assez privées de ne plus vous voir@? Notre maison est vide depuis que vous n'y venez plus. Moi, je ne vis pas ! Il me manque comme la moitié de moi-même ! La comtesse éprouvait à l'écouter des tressaillements se-crets. Cette plainte si douce était comme un écho de ses | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 83 Quelle fut la surprise du jeune homme, lorsqu'au milieu de cette foule matinale, il découvrit ce qu'il avait si longtemps cherché ! Un instant il se crut le jouet d'une illusion mais pouvait-il se tromper quand il s'agissait de Clémence ? Entre mille il l'eût reconnue. C'était bien elle, enveloppée d'un grand châle et son livre d'heures à la main elle marchait seule et touchait aux marches du parvis quand leurs regards se croisèrent. Il y eut là une de ces minutes qui valent des siècles et en-gagent irrévocablement. Tout ce qui fermentait dans ces deux coeurs s'éveilla à ce choc imprévu, souffrances endu-rées, poursuites vaines, aspirations de la solitude, griefs accumulés, révoltes contenues. C'était une revanche et une sorte de réveil. Leurs yeux se le disaient, et dans ce langage expressif que ne saurait égaler la parole humaine. Immo-biles@, écrasés sous le poids de leurs émotions, à peine osaient-ils faire un pas l'un vers l'autre, tant ils craignaient d'affaiblir ce charme du premier moment. Que se dire qui valût cette muette extase ? Le respect du lieu, la présence de tant de témoins, le danger d'être aperçus, leur commandaient d'ailleurs une grande réserve. Déjà ils n'en étaient plus à se traiter en simples connaissances, ni sur le pied d'autrefois les choses avaient été poussées si loin, qu'une rencontre était un événement, et qu'aucune parole ne pouvait être indifférente aussi ne s'abordèrent-ils pas sans inquiétude ni hésitation. -@Clémence, dit le jeune homme, je vous retrouve enfin. -@Point d'imprudence, Gaston, dit la comtesse, à la fois émue et effrayée. Vous me perdriez. Elle jetait les yeux dans tous les sens comme si@ elle eût@ craint d'être prise en faute. C'était l'aveu de sa faiblesse Gaston n'en abusa pas. -@Si vous saviez combien j'ai souffert ! poursuivit-il. -@Hélas ! qui ne souffre pas ? répondit-elle. @-@Et ma soeur ! et ma mère ! sont-elles assez privées de ne plus vous voir ? Notre maison est vide depuis que vous n'y venez plus. Moi, je ne vis pas ! Il me manque comme la moitié de moi-même ! La comtesse éprouvait à l'écouter des tressaillements se-crets. Cette plainte si douce était comme un écho de ses | - Hélas I qui ne souffre pas? | -Hélas ! qui ne souffre pas ? | 3 | 0.103448 | 0.285714 |
832.txt | 1,858 | 132 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. premier aspect un soupir profond s'échappa de sa poitrine, le soupir d'un homme qui, dans un naufrage, trouve une épave pour s'y appuyer. - Enfin l s'écria-t-il. Avant toutefois de risquer un dernier enjeu, il examina tout avec soin. Les lattes dont se composait le treillis étaient vieilles et un peu altérées par le temps, mais il était jeune, léger, ingambe, et, pour peu qu'elles lui donnassent d'appui, il pouvait atteindre le chaperon, et de là s'élancer dans la ruelle. D'ailleurs rien ne l'obligeait à user de précipitation il pouvait choisir les places où il mettrait le pied, et prendre le,temps nécessaire pour y procéder sans encombre. Le ré-duit rustique formait, à quelques pas de distance, une sorte de rempart qui le mettait à l'abri des surprises et masquait ses opérations. Cet examen, ces calculs furent faits avec la rapidité de l'é-clair, et quelques secondes à peine s'écoulèrent entre la pensée et l'exécution. Gaston venait de choisir la partie du treillis qui lui parut être en meilleur état, et il posait le pied sur un des échelons, en même temps que sa main se portait vers les échelons supérieurs, lorsqu'un mouvement singulier retentit à ses oreilles et presque à ces côtés - Qu'est-ce que cela? s'écria-t-il par un mouvement in-volontaire. N'importe il était trop avancé pour reculer qu'y eût-il gagné d'ailleurs? Encore un effort, et il était à l'abri de toute atteinte. Sans se retourner du côté du bruit, il passa outre et saisit le chaperon du mur c'était le port, il y touchait. Mais à ce moment, la scène changea tout à coup. Le réduit rustique, jusque-là muet et sombre, s'illumina de flambeaux, et deux coups de feu retentirent à la fois. - Ah ! mon Dieu ! s'écria Gaston, comme foudroyé. Il retomba dans le jardin et s'affaissa sur lui-même. - Au voleur ! au voleur ! s'écria une voix. Deux personnes sortirent alors du réduit qui leur avait servi d'affût. - Point de bruit, dit l'une d'elles, dont la voix avait l'ac-cent du maître, et éteignez les flambeaux. On obéit sur-le-champ, et l'obscurité régna de nouveau. | 132 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. premier aspect un soupir profond s'échappa de sa poitrine, le soupir d'un homme qui, dans un naufrage, trouve une épave pour s'y appuyer. - Enfin l s'écria-t-il. Avant toutefois de risquer un dernier enjeu, il examina tout avec soin. Les lattes dont se composait le treillis étaient vieilles et un peu altérées par le temps, mais il était jeune, léger, ingambe, et, pour peu qu'elles lui donnassent d'appui, il pouvait atteindre le chaperon, et de là s'élancer dans la ruelle. D'ailleurs rien ne l'obligeait à user de précipitation il pouvait choisir les places où il mettrait le pied, et prendre le,temps nécessaire pour y procéder sans encombre. Le ré-duit rustique formait, à quelques pas de distance, une sorte de rempart qui le mettait à l'abri des surprises et masquait ses opérations. Cet examen, ces calculs furent faits avec la rapidité de l'é-clair, et quelques secondes à peine s'écoulèrent entre la pensée et l'exécution. Gaston venait de choisir la partie du treillis qui lui parut être en meilleur état, et il posait le pied sur un des échelons, en même temps que sa main se portait vers les échelons supérieurs, lorsqu'un mouvement singulier retentit à ses oreilles et presque à ces côtés - Qu'est-ce que cela@? s'écria-t-il par un mouvement in-volontaire. N'importe il était trop avancé pour reculer qu'y eût-il gagné d'ailleurs@? Encore un effort, et il était à l'abri de toute atteinte. Sans se retourner du côté du bruit, il passa outre et saisit le chaperon du mur c'était le port, il y touchait. Mais à ce moment, la scène changea tout à coup. Le réduit rustique, jusque-là muet et sombre, s'illumina de flambeaux, et deux coups de feu retentirent à la fois. - Ah ! mon Dieu ! s'écria Gaston, comme foudroyé. Il retomba dans le jardin et s'affaissa sur lui-même. - Au voleur ! au voleur ! s'écria une voix. Deux personnes sortirent alors du réduit qui leur avait servi d'affût. - Point de bruit, dit l'une d'elles, dont la voix avait l'ac-cent du maître, et éteignez les flambeaux. On obéit sur-le-champ, et l'obscurité régna de nouveau. | 132 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. premier aspect un soupir profond s'échappa de sa poitrine, le soupir d'un homme qui, dans un naufrage, trouve une épave pour s'y appuyer. -@Enfin ! s'écria-t-il. Avant toutefois de risquer un dernier enjeu, il examina tout avec soin. Les lattes dont se composait le treillis étaient vieilles et un peu altérées par le temps, mais il était jeune, léger, ingambe, et, pour peu qu'elles lui donnassent d'appui, il pouvait atteindre le chaperon, et de là s'élancer dans la ruelle. D'ailleurs rien ne l'obligeait à user de précipitation il pouvait choisir les places où il mettrait le pied, et prendre le temps nécessaire pour y procéder sans encombre. Le ré-duit rustique formait, à quelques pas de distance, une sorte de rempart qui le mettait à l'abri des surprises et masquait ses opérations. Cet examen, ces calculs furent faits avec la rapidité de l'é-clair, et quelques secondes à peine s'écoulèrent entre la pensée et l'exécution. Gaston venait de choisir la partie du treillis qui lui parut être en meilleur état, et il posait le pied sur un des échelons, en même temps que sa main se portait vers les échelons supérieurs, lorsqu'un mouvement singulier retentit à ses oreilles et presque à ces côtés -@Qu'est-ce que cela ? s'écria-t-il par un mouvement in-volontaire. N'importe il était trop avancé pour reculer qu'y eût-il gagné d'ailleurs ? Encore un effort, et il était à l'abri de toute atteinte. Sans se retourner du côté du bruit, il passa outre et saisit le chaperon du mur c'était le port, il y touchait. Mais à ce moment, la scène changea tout à coup. Le réduit rustique, jusque-là muet et sombre, s'illumina de flambeaux, et deux coups de feu retentirent à la fois. -@Ah ! mon Dieu ! s'écria Gaston, comme foudroyé. Il retomba dans le jardin et s'affaissa sur lui-même. -@Au voleur ! au voleur ! s'écria une voix. Deux personnes sortirent alors du réduit qui leur avait servi d'affût. -@Point de bruit, dit l'une d'elles, dont la voix avait l'ac-cent du maître, et éteignez les flambeaux. On obéit sur-le-champ, et l'obscurité régna de nouveau. | N'importe il était trop avancé pour reculer qu'y eût-il gagné d'ailleurs? | N'importe il était trop avancé pour reculer qu'y eût-il gagné d'ailleurs ? | 1 | 0.013514 | 0 |
906.txt | 1,858 | 2i2 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. prévenir Marguerite. Tout était prêt, les voitures attendaient, les témoins avaient montré de l'exactitude. Acteurs,et assis-tants étaient en habits de fête ils s'empressaient autour de Ludovic et le félicitaient de son bonheur. Il n'était pas jus-qu'aux bouquetières qui ne se fussent mises de la partie, suivant les habitudes de cette honorable corporation. Pendant que ce mouvement avait lieu d'un côté de la rue, de l'autre côté régnaient le même silence et la même immo-bilité. Comment expliquer cela? Marguerite était donc bien absorbée dans ses apprêts de toilette! Pas un regard, pas un sourire, pas un signe de vie, pas un avis de sa part c'était à confondre. Rien ne manquait à la cérémonie, si ce n'est la fiancée. -Ludovic ne put se défendre d'un sombre pressentiment se détachant de la compagnie qui l'entourait, il gravit quatre à quatre l'escalier qui conduisait chez Marguerite. Il espérait la trouver sur le seuil même, parée de sa pudeur et dissi-pant ses alarmes par un sourire. Point de doute, c'était une dernière épreuve, un jeu d'enfant, un peu de coquetterie, tout, excepté une trahison. Une trahison? Et pourquoi? Mar-guerite n'était-elle pas libre? Ne se donnait-elle pas volon-tairement? La veille encore, un refus eût suffi, et, au lieu d'un refus, Ludovic avait emporté une promesse. Ainsi pen-sait-il dans le tumulte de ses impressions. Cependant, lorsqu'il fut arrivé sur le palier du logement, ses craintes le reprirent, et avec ses craintes une angoisse insurmontable. La porte était fermée, et, en prêtant l'oreille, aucun bruit ne trahissait la présence d'êtres vivants. Était-ce possible ? Point de bruit en un pareil moment ! quand l'heure était arrivée et qu'il fallait partir! Ludovic s'y perdait, et pourtant il n'osait pas accuser Marguerite. Elle se recueillait et priait pour leur bonheur commun, versait sur les siens quelques larmes solitaires et leur adressait un souvenir fer-vent. Pauvre orpheline ! marcher seule en un tej jour! n'y avait-il pas de quoi rouvrir toutes les blessures de son soeur ? Il sonna doucement c'était l'appel' d'un ami, un appel plaintif et miséricordieux. Personne n'y répondit. Il redoubla en y mettant un peu plus de vivacité, même silence. La co-être alors s'en mêla, et, de degré en degré, il en vint à agiter la sonnette au point de la briser. Ses fureurs furent vaines | 2i2 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. prévenir Marguerite. Tout était prêt, les voitures attendaient, les témoins avaient montré de l'exactitude. Acteurs,et assis-tants étaient en habits de fête ils s'empressaient autour de Ludovic et le félicitaient de son bonheur. Il n'était pas jus-qu'aux bouquetières qui ne se fussent mises de la partie, suivant les habitudes de cette honorable corporation. Pendant que ce mouvement avait lieu d'un côté de la rue, de l'autre côté régnaient le même silence et la même immo-bilité. Comment expliquer cela@? Marguerite était donc bien absorbée dans ses apprêts de toilette@! Pas un regard, pas un sourire, pas un signe de vie, pas un avis de sa part c'était à confondre. Rien ne manquait à la cérémonie, si ce n'est la fiancée. -Ludovic ne put se défendre d'un sombre pressentiment se détachant de la compagnie qui l'entourait, il gravit quatre à quatre l'escalier qui conduisait chez Marguerite. Il espérait la trouver sur le seuil même, parée de sa pudeur et dissi-pant ses alarmes par un sourire. Point de doute, c'était une dernière épreuve, un jeu d'enfant, un peu de coquetterie, tout, excepté une trahison. Une trahison@? Et pourquoi@? Mar-guerite n'était-elle pas libre@? Ne se donnait-elle pas volon-tairement? La veille encore, un refus eût suffi, et, au lieu d'un refus, Ludovic avait emporté une promesse. Ainsi pen-sait-il dans le tumulte de ses impressions. Cependant, lorsqu'il fut arrivé sur le palier du logement, ses craintes le reprirent, et avec ses craintes une angoisse insurmontable. La porte était fermée, et, en prêtant l'oreille, aucun bruit ne trahissait la présence d'êtres vivants. Était-ce possible ? Point de bruit en un pareil moment ! quand l'heure était arrivée et qu'il fallait partir@! Ludovic s'y perdait, et pourtant il n'osait pas accuser Marguerite. Elle se recueillait et priait pour leur bonheur commun, versait sur les siens quelques larmes solitaires et leur adressait un souvenir fer-vent. Pauvre orpheline ! marcher seule en un tej jour@! n'y avait-il pas de quoi rouvrir toutes les blessures de son soeur ? Il sonna doucement c'était l'appel' d'un ami, un appel plaintif et miséricordieux. Personne n'y répondit. Il redoubla en y mettant un peu plus de vivacité, même silence. La co-être alors s'en mêla, et, de degré en degré, il en vint à agiter la sonnette au point de la briser. Ses fureurs furent vaines | 2i2 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. prévenir Marguerite. Tout était prêt, les voitures attendaient, les témoins avaient montré de l'exactitude. Acteurs et assis-tants étaient en habits de fête ils s'empressaient autour de Ludovic et le félicitaient de son bonheur. Il n'était pas jus-qu'aux bouquetières qui ne se fussent mises de la partie, suivant les habitudes de cette honorable corporation. Pendant que ce mouvement avait lieu d'un côté de la rue, de l'autre côté régnaient le même silence et la même immo-bilité. Comment expliquer cela ? Marguerite était donc bien absorbée dans ses apprêts de toilette ! Pas un regard, pas un sourire, pas un signe de vie, pas un avis de sa part c'était à confondre. Rien ne manquait à la cérémonie, si ce n'est la fiancée. @Ludovic ne put se défendre d'un sombre pressentiment se détachant de la compagnie qui l'entourait, il gravit quatre à quatre l'escalier qui conduisait chez Marguerite. Il espérait la trouver sur le seuil même, parée de sa pudeur et dissi-pant ses alarmes par un sourire. Point de doute, c'était une dernière épreuve, un jeu d'enfant, un peu de coquetterie, tout, excepté une trahison. Une trahison ? Et pourquoi ? Mar-guerite n'était-elle pas libre ? Ne se donnait-elle pas volon-tairement? La veille encore, un refus eût suffi, et, au lieu d'un refus, Ludovic avait emporté une promesse. Ainsi pen-sait-il dans le tumulte de ses impressions. Cependant, lorsqu'il fut arrivé sur le palier du logement, ses craintes le reprirent, et avec ses craintes une angoisse insurmontable. La porte était fermée, et, en prêtant l'oreille, aucun bruit ne trahissait la présence d'êtres vivants. Était-ce possible ? Point de bruit en un pareil moment ! quand l'heure était arrivée et qu'il fallait partir ! Ludovic s'y perdait, et pourtant il n'osait pas accuser Marguerite. Elle se recueillait et priait pour leur bonheur commun, versait sur les siens quelques larmes solitaires et leur adressait un souvenir fer-vent. Pauvre orpheline ! marcher seule en un tel jour ! n'y avait-il pas de quoi rouvrir toutes les blessures de son coeur ? Il sonna doucement c'était l'appel@ d'un ami, un appel plaintif et miséricordieux. Personne n'y répondit. Il redoubla en y mettant un peu plus de vivacité, même silence. La co-lère alors s'en mêla, et, de degré en degré, il en vint à agiter la sonnette au point de la briser. Ses fureurs furent vaines | Acteurs,et assis-tants étaient en habits de fête ils s'empressaient autour de Ludovic et le félicitaient de son bonheur. | Acteurs et assis-tants étaient en habits de fête ils s'empressaient autour de Ludovic et le félicitaient de son bonheur. | 1 | 0.008333 | 0.1 |
1054.txt | 1,864 | INTRODUCTION Quique aethera carpers possent Credidit esse deo8. Ils planaient dans les airs, on les prit pour des dieux! On me demande pour le GÉANT une Introduction auprès du public. Or, s'il y a une connaissance déjà faite, c'est évidemment celle-là. Aucune expérience aérostatique n'a eu un retentissement pareil aux deux ascensions de M. Nadar, qui, chose remarquable, avait pour but d'obtenir, au moyen d'un ballon, les sommes nécessaires à la construction d'une machine d'une tout autre espèce, destinée non plus à flotter, mais bien à voyager dans l'atmosphère. Convaincu par l'expérience comme par le raison-nement qu'il est impossible de diriger au travers de l'air un immense volume de même légèreté spéci-fique que cet élément mobile, M. Nadar s'arrêta à l'idée que, pour se mouvoir dans ce milieu, un corps devait être bien plus lourd que l'air, de manière à | INTRODUCTION Quique aethera carpers possent Credidit esse deo8. Ils planaient dans les airs, on les prit pour des dieux! On me demande pour le GÉANT une Introduction auprès du public. Or, s'il y a une connaissance déjà faite, c'est évidemment celle-là. Aucune expérience aérostatique n'a eu un retentissement pareil aux deux ascensions de M. Nadar, qui, chose remarquable, avait pour but d'obtenir, au moyen d'un ballon, les sommes nécessaires à la construction d'une machine d'une tout autre espèce, destinée non plus à flotter, mais bien à voyager dans l'atmosphère. Convaincu par l'expérience comme par le raison-nement qu'il est impossible de diriger au travers de l'air un immense volume de même légèreté spéci-fique que cet élément mobile, M. Nadar s'arrêta à l'idée que, pour se mouvoir dans ce milieu, un corps devait être bien plus lourd que l'air, de manière à | INTRODUCTION Quique aethera carpere possent Credidit esse deos. Ils planaient dans les airs, on les prit pour des dieux! On me demande pour le GÉANT une Introduction auprès du public. Or, s'il y a une connaissance déjà faite, c'est évidemment celle-là. Aucune expérience aérostatique n'a eu un retentissement pareil aux deux ascensions de M. Nadar, qui, chose remarquable, avait pour but d'obtenir, au moyen d'un ballon, les sommes nécessaires à la construction d'une machine d'une tout autre espèce, destinée non plus à flotter, mais bien à voyager dans l'atmosphère. Convaincu par l'expérience comme par le raison-nement qu'il est impossible de diriger au travers de l'air un immense volume de même légèreté spéci-fique que cet élément mobile, M. Nadar s'arrêta à l'idée que, pour se mouvoir dans ce milieu, un corps devait être bien plus lourd que l'air, de manière à | INTRODUCTION Quique aethera carpers possent Credidit esse deo8. | INTRODUCTION Quique aethera carpere possent Credidit esse deos. | 2 | 0.031746 | 0.222222 |
869.txt | 1,858 | 478 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. - C'est votre faute, dit Ludovic avec l'irritation que lui donnait la conscience de son état. - Allons, vous y revenez, reprit Melchior. Il est dit qwe-vous pousserez l'ingratitude jusqu'au bout. Je me fâcherais si j'avais le caractère plus mal fait. Ma faute! -Comme si j'é-tais responsable des faiblesses de votre estomac. Ma faute ! Dites que c'est celle de votre déplorable organisation. YojiM plutôt. N'en ai-je pas pris autant et plus que vous? Pourtant ma vue est nette et mon pas ferme. Que voulez-vous, grand homme? On ne peut pas avoir tous les honneurs et cumuler toutes les gloires. De ce que la tête est pleine de science, il ne s'ensuit pas qu'elle soit à l'abri de pareils accidents. - C'est votre faute, répéta le licencié avec son idée fixe. - Encore? Vous devenez fastidieux, mon garçon. Heureu-sement que vous avez affaire au plus grand coeur qui ait jamais battu dans une poitrine humaine. Ma philosophie est au-dessus de vos égarements. Allez, j'en ai vu et essuyé bien d'autres. La vie a de ces retours. Ce matin vous étiez au pi-nacle, maintenant vous voilà légèrement déchu. Qu'est-ce que cela prouve? qu'il ne faut ici-bas ni trop s'enorgueillir, ni trop se désespérer. Demain, grand homme, pas plus tard que demain, vous rentrerez dans votre assiette, aussi intact et aussi licencié que jamais. Les effets de la boisson auront disparaît vos lauriers seront toujours verts c'est l'affaire d'un ooup d'oreiller. , Demain, non pas demain, aujourd'hui, dit Ludovic. - Ahl pour ça, je n'en saurais répondre question de tem-pérament. En-attendant, tâchez de poser un pied devant l'autre, et ne me marchez pas sur les orteils comme vous le faites si obstinément. Un peu de tenue, si c'est possible priez vos jambes d'y mettre du leur elles portent désormais un avocat. -Pendant cet entretien, mêlé de railleries, Melchior entraî-nait Ludovic vers le quartier qu'ils habitaient. Notre pauvre étudiant était, il faut le dire, fort mal accommodé il expiait en un jour plusieurs années de privations. Afin de maintenir son budget dans un équilibre satisfaisant, il s'était mis de la manière la plus stricte au régime des sociétés de tempérance. De là cette atteinte portée à son sang-froid. Dès les premiers verres, ces boissons, peu familières pour lui, avaient agi sur | 478 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. - C'est votre faute, dit Ludovic avec l'irritation que lui donnait la conscience de son état. - Allons, vous y revenez, reprit Melchior. Il est dit qwe-vous pousserez l'ingratitude jusqu'au bout. Je me fâcherais si j'avais le caractère plus mal fait. Ma faute@! -Comme si j'é-tais responsable des faiblesses de votre estomac. Ma faute ! Dites que c'est celle de votre déplorable organisation. YojiM plutôt. N'en ai-je pas pris autant et plus que vous@? Pourtant ma vue est nette et mon pas ferme. Que voulez-vous, grand homme@? On ne peut pas avoir tous les honneurs et cumuler toutes les gloires. De ce que la tête est pleine de science, il ne s'ensuit pas qu'elle soit à l'abri de pareils accidents. - C'est votre faute, répéta le licencié avec son idée fixe. - Encore@? Vous devenez fastidieux, mon garçon. Heureu-sement que vous avez affaire au plus grand coeur qui ait jamais battu dans une poitrine humaine. Ma philosophie est au-dessus de vos égarements. Allez, j'en ai vu et essuyé bien d'autres. La vie a de ces retours. Ce matin vous étiez au pi-nacle, maintenant vous voilà légèrement déchu. Qu'est-ce que cela prouve@? qu'il ne faut ici-bas ni trop s'enorgueillir, ni trop se désespérer. Demain, grand homme, pas plus tard que demain, vous rentrerez dans votre assiette, aussi intact et aussi licencié que jamais. Les effets de la boisson auront dispar@aît vos lauriers seront toujours verts c'est l'affaire d'un ooup d'oreiller. , Demain, non pas demain, aujourd'hui, dit Ludovic. - Ah@l pour ça, je n'en saurais répondre question de tem-pérament. En-attendant, tâchez de poser un pied devant l'autre, et ne me marchez pas sur les orteils comme vous le faites si obstinément. Un peu de tenue, si c'est possible priez vos jambes d'y mettre du leur elles portent désormais un avocat. -Pendant cet entretien, mêlé de railleries, Melchior entraî-nait Ludovic vers le quartier qu'ils habitaient. Notre pauvre étudiant était, il faut le dire, fort mal accommodé il expiait en un jour plusieurs années de privations. Afin de maintenir son budget dans un équilibre satisfaisant, il s'était mis de la manière la plus stricte au régime des sociétés de tempérance. De là cette atteinte portée à son sang-froid. Dès les premiers verres, ces boissons, peu familières pour lui, avaient agi sur | 478 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@C'est votre faute, dit Ludovic avec l'irritation que lui donnait la conscience de son état. -@Allons, vous y revenez, reprit Melchior. Il est dit que vous pousserez l'ingratitude jusqu'au bout. Je me fâcherais si j'avais le caractère plus mal fait. Ma faute ! @Comme si j'é-tais responsable des faiblesses de votre estomac. Ma faute ! Dites que c'est celle de votre déplorable organisation. Voyez plutôt. N'en ai-je pas pris autant et plus que vous ? Pourtant ma vue est nette et mon pas ferme. Que voulez-vous, grand homme ? On ne peut pas avoir tous les honneurs et cumuler toutes les gloires. De ce que la tête est pleine de science, il ne s'ensuit pas qu'elle soit à l'abri de pareils accidents. -@C'est votre faute, répéta le licencié avec son idée fixe. -@Encore ? Vous devenez fastidieux, mon garçon. Heureu-sement que vous avez affaire au plus grand coeur qui ait jamais battu dans une poitrine humaine. Ma philosophie est au-dessus de vos égarements. Allez, j'en ai vu et essuyé bien d'autres. La vie a de ces retours. Ce matin vous étiez au pi-nacle, maintenant vous voilà légèrement déchu. Qu'est-ce que cela prouve ? qu'il ne faut ici-bas ni trop s'enorgueillir, ni trop se désespérer. Demain, grand homme, pas plus tard que demain, vous rentrerez dans votre assiette, aussi intact et aussi licencié que jamais. Les effets de la boisson auront disparu et vos lauriers seront toujours verts c'est l'affaire d'un coup d'oreiller. @-Demain, non pas demain, aujourd'hui, dit Ludovic. -@Ah ! pour ça, je n'en saurais répondre question de tem-pérament. En attendant, tâchez de poser un pied devant l'autre, et ne me marchez pas sur les orteils comme vous le faites si obstinément. Un peu de tenue, si c'est possible priez vos jambes d'y mettre du leur elles portent désormais un avocat. @Pendant cet entretien, mêlé de railleries, Melchior entraî-nait Ludovic vers le quartier qu'ils habitaient. Notre pauvre étudiant était, il faut le dire, fort mal acco@modé il expiait en un jour plusieurs années de privations. Afin de maintenir son budget dans un équilibre satisfaisant, il s'était mis de la manière la plus stricte au régime des sociétés de tempérance. De là cette atteinte portée à son sang-froid. Dès les premiers verres, ces boissons, peu familières pour lui, avaient agi sur | Demain, grand homme, pas plus tard que demain, vous rentrerez dans votre assiette, aussi intact et aussi licencié que jamais. | Demain, grand homme, pas plus tard que demain, vous rentrerez dans votre assiette, aussi intact et aussi licencié que jamais. | 0 | 0 | 0 |
765.txt | 1,858 | 56 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. maintenir. Ces échecs, au lieu de l'abattre, allumèrent dans son coeur une colère qui ne savait comment s'exhaler il ne se possédait plus et adressait d'impérieux défis à la vague. En-tin, quand, pour la quatrième fois, il se sentif porté du côté du bassin intérieur, au lieu d'attendre le retour du flot et de s'exposer à une nouvelle déconvenue, il plongea et alla se cramponner au fond de la mer, sur la roche même puis, par un mouvement oblique, il regagna la surface. Son calcul ne fut point trompé il avait dépassé l'arête de l'écueil, et se trouvait dans des parages plus tranquilles. Une fois dégagé, son premier coup d'oeil se porta vers Clémence. Il l'aperçut encore, mais comme une vision, comme une ombre c'était la minute suprême, le moment fatal, sa main venait d'abandonner le rocher où, un instant, elle avait trouvé un appui elle flottait comme une masse inerte et disparut bientôt après avoir poussé un dernier cri, un cri de plainte et de regret, un adieu désespéré à la vie. Gaston assistait à ce spectacle comme un homme en proie à un mauvais rêve reperdu, hors de lui, il ne nagea plus, il bondit sur l'eau. - Que je la sauve, s'écria-t-il, ou que j'aille la.rejoindre ! -Le hasard avait voulu que le théâtre de la catastrophe fût parfaitement déterminé le jeune homme n'eut donc point à hésiter dans ses recherches. Le rocher que la marée laissait à découvert lui servait de jalon et de but c'était à sa base même qu'il avait vu la victime se débattre, rouler et s'en-gloutir. C'est vers ce rocher qu'il se dirigea d'une main ferme. Tous ces courants intérieurs, qui étaient un obstacle pour une femme, n'étaient rien pour lui, qui en avait af-fronté de bien autrement redoutables il les traversa sans -peine et comme en se jouant jamais ses muscles n'avaient eu un tel ressort, ni ses bras une vigueur plus grande. Par-venu au but, il interrogea de l'oeil les profondeurs du bassin. L'eau était d'une limpidité extrême, et-, à quelques pieds de lui, il aperçut d'une manière très-distincte le corps de la jeune femme étendu sur une couche d'algues marines comme sur un lit de repos. On eût dit la fiancée des ondes dormant sur sa couche nuptiale, ou une Amphitrite bercée par les vagues dans son palais transparent. | 56 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. maintenir. Ces échecs, au lieu de l'abattre, allumèrent dans son coeur une colère qui ne savait comment s'exhaler il ne se possédait plus et adressait d'impérieux défis à la vague. En-tin, quand, pour la quatrième fois, il se sentif porté du côté du bassin intérieur, au lieu d'attendre le retour du flot et de s'exposer à une nouvelle déconvenue, il plongea et alla se cramponner au fond de la mer, sur la roche même puis, par un mouvement oblique, il regagna la surface. Son calcul ne fut point trompé il avait dépassé l'arête de l'écueil, et se trouvait dans des parages plus tranquilles. Une fois dégagé, son premier coup d'oeil se porta vers Clémence. Il l'aperçut encore, mais comme une vision, comme une ombre c'était la minute suprême, le moment fatal, sa main venait d'abandonner le rocher où, un instant, elle avait trouvé un appui elle flottait comme une masse inerte et disparut bientôt après avoir poussé un dernier cri, un cri de plainte et de regret, un adieu désespéré à la vie. Gaston assistait à ce spectacle comme un homme en proie à un mauvais rêve reperdu, hors de lui, il ne nagea plus, il bondit sur l'eau. - Que je la sauve, s'écria-t-il, ou que j'aille la.rejoindre ! -Le hasard avait voulu que le théâtre de la catastrophe fût parfaitement déterminé le jeune homme n'eut donc point à hésiter dans ses recherches. Le rocher que la marée laissait à découvert lui servait de jalon et de but c'était à sa base même qu'il avait vu la victime se débattre, rouler et s'en-gloutir. C'est vers ce rocher qu'il se dirigea d'une main ferme. Tous ces courants intérieurs, qui étaient un obstacle pour une femme, n'étaient rien pour lui, qui en avait af-fronté de bien autrement redoutables il les traversa sans -peine et comme en se jouant jamais ses muscles n'avaient eu un tel ressort, ni ses bras une vigueur plus grande. Par-venu au but, il interrogea de l'oeil les profondeurs du bassin. L'eau était d'une limpidité extrême, et-, à quelques pieds de lui, il aperçut d'une manière très-distincte le corps de la jeune femme étendu sur une couche d'algues marines comme sur un lit de repos. On eût dit la fiancée des ondes dormant sur sa couche nuptiale, ou une Amphitrite bercée par les vagues dans son palais transparent. | 56 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. maintenir. Ces échecs, au lieu de l'abattre, allumèrent dans son coeur une colère qui ne savait comment s'exhaler il ne se possédait plus et adressait d'impérieux défis à la vague. En-fin, quand, pour la quatrième fois, il se sentit porté du côté du bassin intérieur, au lieu d'attendre le retour du flot et de s'exposer à une nouvelle déconvenue, il plongea et alla se cramponner au fond de la mer, sur la roche même puis, par un mouvement oblique, il regagna la surface. Son calcul ne fut point trompé il avait dépassé l'arête de l'écueil, et se trouvait dans des parages plus tranquilles. Une fois dégagé, son premier coup d'oeil se porta vers Clémence. Il l'aperçut encore, mais comme une vision, comme une ombre c'était la minute suprême, le moment fatal, sa main venait d'abandonner le rocher où, un instant, elle avait trouvé un appui elle flottait comme une masse inerte et disparut bientôt après avoir poussé un dernier cri, un cri de plainte et de regret, un adieu désespéré à la vie. Gaston assistait à ce spectacle comme un homme en proie à un mauvais rêve @éperdu, hors de lui, il ne nagea plus, il bondit sur l'eau. -@Que je la sauve, s'écria-t-il, ou que j'aille la rejoindre ! @Le hasard avait voulu que le théâtre de la catastrophe fût parfaitement déterminé le jeune homme n'eut donc point à hésiter dans ses recherches. Le rocher que la marée laissait à découvert lui servait de jalon et de but c'était à sa base même qu'il avait vu la victime se débattre, rouler et s'en-gloutir. C'est vers ce rocher qu'il se dirigea d'une main ferme. Tous ces courants intérieurs, qui étaient un obstacle pour une femme, n'étaient rien pour lui, qui en avait af-fronté de bien autrement redoutables il les traversa sans @peine et comme en se jouant jamais ses muscles n'avaient eu un tel ressort, ni ses bras une vigueur plus grande. Par-venu au but, il interrogea de l'oeil les profondeurs du bassin. L'eau était d'une limpidité extrême, et@, à quelques pieds de lui, il aperçut d'une manière très-distincte le corps de la jeune femme étendu sur une couche d'algues marines comme sur un lit de repos. On eût dit la fiancée des ondes dormant sur sa couche nuptiale, ou une Amphitrite bercée par les vagues dans son palais transparent. | Gaston assistait à ce spectacle comme un homme en proie à un mauvais rêve reperdu, hors de lui, il ne nagea plus, il bondit sur l'eau. | Gaston assistait à ce spectacle comme un homme en proie à un mauvais rêve éperdu, hors de lui, il ne nagea plus, il bondit sur l'eau. | 2 | 0.015038 | 0.066667 |
71.txt | 1,821 | 17 graines du balisier d'Inde canna indica , qui sont d'une grosseur et d'un poids assez uniformes. Près du fleuve Volta et de la petite ville d'Hapan, ainsi qu'à Koto , il vit des bandes considérables de singes de l'espèce appelée macaque cyntis cynomalgus, L. , des petites perruches à tête rouge glacée de bleu, et surtout beaucoup de vautours et de grosses fourmis. Il est expressément défendu de tuer ces derniers animaux, parce qu'ils détruisent les rats , les souris , les araignées et une foule d'insectes malfaisans qui pullulent dans ces contrées essentiellement insalubres, Enfin, après de longs efforts, le vaisseau jeta l'ancré à l'embouchure du fleuve Formose , le 17 novembre 1786 PALISOT DE BEAUVOIS passa la première nuit sur les terres d'Oware, dans une cabane entourée dé ketmies hibiscus cancelldtus , aux fleurs purpurines nouvelle-ment épanouies et dès le lendemain il prit en quelque sorte possession des plages intéressantes qui n'avaient encore été vues ni visitées par aucun observateur. Le pays des Jackéris, connus vulgairement sous lé nom d'Owares, occupe sur la côte occidentale de l'Afri-que équatoriale une vaste étendue de terrain entre les 5e, et 7e. degrés de latitude nord, bornée au septentrion par les états de Bénin, au sud par celui de Galbar, à l'est par les plaines de sable où l'on cherche les sources du Niger, et à l'ouest par l'Océan atlantique. Le sol est bas, coupé On différens sens par des bras de rivières, et submergé presque sur tous les points par les hautes marées qui laissent après elles un limon fangeux et pestilentiel, repaire des crocodiles et d'une infinité de serpens monstrueux. Cette terre, où la chaleur est excessive, où tout contribué à la rendre le lieu le plus malsain qu'on connaisse, est- | 17 graines du balisier d'Inde canna indica , qui sont d'une grosseur et d'un poids assez uniformes. Près du fleuve Volta et de la petite ville d'Hapan, ainsi qu'à Koto , il vit des bandes considérables de singes de l'espèce appelée macaque cyntis cynomalgus, L. , des petites perruches à tête rouge glacée de bleu, et surtout beaucoup de vautours et de grosses fourmis. Il est expressément défendu de tuer ces derniers animaux, parce qu'ils détruisent les rats , les souris , les araignées et une foule d'insectes malfaisans qui pullulent dans ces contrées essentiellement insalubres, Enfin, après de longs efforts, le vaisseau jeta l'ancré à l'embouchure du fleuve Formose , le 17 novembre 1786 PALISOT DE BEAUVOIS passa la première nuit sur les terres d'Oware, dans une cabane entourée dé ketmies hibiscus cancelldtus , aux fleurs purpurines nouvelle-ment épanouies et dès le lendemain il prit en quelque sorte possession des plages intéressantes qui n'avaient encore été vues ni visitées par aucun observateur. Le pays des Jackéris, connus vulgairement sous lé nom d'Owares, occupe sur la côte occidentale de l'Afri-que équatoriale une vaste étendue de terrain entre les 5e, et 7e. degrés de latitude nord, bornée au septentrion par les états de Bénin, au sud par celui de Galbar, à l'est par les plaines de sable où l'on cherche les sources du Niger, et à l'ouest par l'Océan atlantique. Le sol est bas, coupé On différens sens par des bras de rivières, et submergé presque sur tous les points par les hautes marées qui laissent après elles un limon fangeux et pestilentiel, repaire des crocodiles et d'une infinité de serpens monstrueux. Cette terre, où la chaleur est excessive, où tout contribué à la rendre le lieu le plus malsain qu'on connaisse, est- | 17 graines du balisier d'Inde canna indica , qui sont d'une grosseur et d'un poids assez uniformes. Près du fleuve Volta et de la petite ville d'Hapan, ainsi qu'à Koto , il vit des bandes considérables de singes de l'espèce appelée macaque cyn@us cynomalgus, L. , des petites perruches à tête rouge glacée de bleu, et surtout beaucoup de vautours et de grosses fourmis. Il est expressément défendu de tuer ces derniers animaux, parce qu'ils détruisent les rats , les souris , les araignées et une foule d'insectes malfaisans qui pullulent dans ces contrées essentiellement insalubres, Enfin, après de longs efforts, le vaisseau jeta l'ancré à l'embouchure du fleuve Formose , le 17 novembre 1786 PALISOT DE BEAUVOIS passa la première nuit sur les terres d'Oware, dans une cabane entourée dé ketmies hibiscus cancellatus , aux fleurs purpurines nouvelle-ment épanouies et dès le lendemain il prit en quelque sorte possession des plages intéressantes qui n'avaient encore été vues ni visitées par aucun observateur. Le pays des Jackéris, connus vulgairement sous lé nom d'Owares, occupe sur la côte occidentale de l'Afri-que équatoriale une vaste étendue de terrain entre les 5e, et 7e. degrés de latitude nord, bornée au septentrion par les états de Bénin, au sud par celui de Galbar, à l'est par les plaines de sable où l'on cherche les sources du Niger, et à l'ouest par l'Océan atlantique. Le sol est bas, coupé en différens sens par des bras de rivières, et submergé presque sur tous les points par les hautes marées qui laissent après elles un limon fangeux et pestilentiel, repaire des crocodiles et d'une infinité de serpens monstrueux. Cette terre, où la chaleur est excessive, où tout contribué à la rendre le lieu le plus malsain qu'on connaisse, est- | Près du fleuve Volta et de la petite ville d'Hapan, ainsi qu'à Koto , il vit des bandes considérables de singes de l'espèce appelée macaque cyntis cynomalgus, L. , des petites perruches à tête rouge glacée de bleu, et surtout beaucoup de vautours et de grosses fourmis. | Près du fleuve Volta et de la petite ville d'Hapan, ainsi qu'à Koto , il vit des bandes considérables de singes de l'espèce appelée macaque cynus cynomalgus, L. , des petites perruches à tête rouge glacée de bleu, et surtout beaucoup de vautours et de grosses fourmis. | 2 | 0.007463 | 0.037736 |
910.txt | 1,858 | 220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. libre il pénétra chez Marguerite par Ja brèche qu'il venait d'ouvrir. Quand il se trouva dans la première pièce, involontaire-ment il s'arrêta le coeur lui battait à l'étouffer, ses jambe4 semblaient lui refuser leur service son oeil était comme voilé par un nuage qui ne laissait plus les objets distincts. Il se remit pourtant et examina les lieux. Rien n'y était changé chaque chose était à sa place. Aucun désordre apparent ne semblait confirmer ses craintes aucun indice ne faisait pres-sentir une catastrophe. Restait la chambre de Marguerite la clef était sur la porte, et la main de Ludovic trembla en y touchant. Il ouvrit un peu d'obscurité régnait dans la pièce, les rideaux empêchaient le jour d'y pénétrer largement. Cependant il fut facile à Ludovic de s'assurer qu'aucune créature vivante ne se trouvait là. Rien n'y manquait pour-tant, si ce n'est Marguerite. Tout y gardait l'air d'arrange-ment qu'elle savait y maintenir, et qui est le luxe des exis-tences modestes. Le lit était fait et garni de sa courte-pointe près du lit, le Christ et le bénitier avec un rameau de buis. Sur les murs, quelques portraits de famille, ébauchés au crayon, puis la commode en acajou.et les chaises de meri-sier une petite pendule devant le trumeau et deux vases remplis de fleurs. L'inventaire n'était pas long, et Ludovic l'eut achevé d'un coup d'oeil. - Cependant son père et ses témoins étaient accourus sur ses pas, et avaient pénétré dans l'appartement par l'issue qu'il avait frayée le concierge venait après eux, afin de constater les dégâts et mettre sa responsabilité à couvert. Puis les curieux et les voisins s'y mêlèrent, si bien que le petit logement fut bientôt rempli de monde. Alors la perqui-sition devint générale, on regarda sous les lits, on fouilla tous les recoins. Marguerite n'y était pas Marguerite avait disparu le concierge n'osait en croire ses yeux. - Je ne l'ai pourtant pas vue sortir, s'écriait-il en prenant tous les saints à témoin. - Vous verrez qu'elle aura passé par les gouttières, dit un mauvais plaisant. Ludovic était anéanti à l'effervescence du premier mo-ment avait succédé un accablement profpnd. 11 s'était jeté sur une chaise et se renfermait dans un silence obstiné. Au | 220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. libre il pénétra chez Marguerite par Ja brèche qu'il venait d'ouvrir. Quand il se trouva dans la première pièce, involontaire-ment il s'arrêta le coeur lui battait à l'étouffer, ses jambe4 semblaient lui refuser leur service son oeil était comme voilé par un nuage qui ne laissait plus les objets distincts. Il se remit pourtant et examina les lieux. Rien n'y était changé chaque chose était à sa place. Aucun désordre apparent ne semblait confirmer ses craintes aucun indice ne faisait pres-sentir une catastrophe. Restait la chambre de Marguerite la clef était sur la porte, et la main de Ludovic trembla en y touchant. Il ouvrit un peu d'obscurité régnait dans la pièce, les rideaux empêchaient le jour d'y pénétrer largement. Cependant il fut facile à Ludovic de s'assurer qu'aucune créature vivante ne se trouvait là. Rien n'y manquait pour-tant, si ce n'est Marguerite. Tout y gardait l'air d'arrange-ment qu'elle savait y maintenir, et qui est le luxe des exis-tences modestes. Le lit était fait et garni de sa courte-pointe près du lit, le Christ et le bénitier avec un rameau de buis. Sur les murs, quelques portraits de famille, ébauchés au crayon, puis la commode en acajou.et les chaises de meri-sier une petite pendule devant le trumeau et deux vases remplis de fleurs. L'inventaire n'était pas long, et Ludovic l'eut achevé d'un coup d'oeil. - Cependant son père et ses témoins étaient accourus sur ses pas, et avaient pénétré dans l'appartement par l'issue qu'il avait frayée le concierge venait après eux, afin de constater les dégâts et mettre sa responsabilité à couvert. Puis les curieux et les voisins s'y mêlèrent, si bien que le petit logement fut bientôt rempli de monde. Alors la perqui-sition devint générale, on regarda sous les lits, on fouilla tous les recoins. Marguerite n'y était pas Marguerite avait disparu le concierge n'osait en croire ses yeux. - Je ne l'ai pourtant pas vue sortir, s'écriait-il en prenant tous les saints à témoin. - Vous verrez qu'elle aura passé par les gouttières, dit un mauvais plaisant. Ludovic était anéanti à l'effervescence du premier mo-ment avait succédé un accablement profpnd. 11 s'était jeté sur une chaise et se renfermait dans un silence obstiné. Au | 226 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. libre il pénétra chez Marguerite par la brèche qu'il venait d'ouvrir. Quand il se trouva dans la première pièce, involontaire-ment il s'arrêta le coeur lui battait à l'étouffer, ses jambes semblaient lui refuser leur service son oeil était comme voilé par un nuage qui ne laissait plus les objets distincts. Il se remit pourtant et examina les lieux. Rien n'y était changé chaque chose était à sa place. Aucun désordre apparent ne semblait confirmer ses craintes aucun indice ne faisait pres-sentir une catastrophe. Restait la chambre de Marguerite la clef était sur la porte, et la main de Ludovic trembla en y touchant. Il ouvrit un peu d'obscurité régnait dans la pièce, les rideaux empêchaient le jour d'y pénétrer largement. Cependant il fut facile à Ludovic de s'assurer qu'aucune créature vivante ne se trouvait là. Rien n'y manquait pour-tant, si ce n'est Marguerite. Tout y gardait l'air d'arrange-ment qu'elle savait y maintenir, et qui est le luxe des exis-tences modestes. Le lit était fait et garni de sa courte-pointe près du lit, le Christ et le bénitier avec un rameau de buis. Sur les murs, quelques portraits de famille, ébauchés au crayon, puis la commode en acajou et les chaises de meri-sier une petite pendule devant le trumeau et deux vases remplis de fleurs. L'inventaire n'était pas long, et Ludovic l'eut achevé d'un coup d'oeil.@@ Cependant son père et ses témoins étaient accourus sur ses pas, et avaient pénétré dans l'appartement par l'issue qu'il avait frayée le concierge venait après eux, afin de constater les dégâts et mettre sa responsabilité à couvert. Puis les curieux et les voisins s'y mêlèrent, si bien que le petit logement fut bientôt rempli de monde. Alors la perqui-sition devint générale, on regarda sous les lits, on fouilla tous les recoins. Marguerite n'y était pas Marguerite avait disparu le concierge n'osait en croire ses yeux. -@Je ne l'ai pourtant pas vue sortir, s'écriait-il en prenant tous les saints à témoin. -@Vous verrez qu'elle aura passé par les gouttières, dit un mauvais plaisant. Ludovic était anéanti à l'effervescence du premier mo-ment avait succédé un accablement profond. Il s'était jeté sur une chaise et se renfermait dans un silence obstiné. Au | libre il pénétra chez Marguerite par Ja brèche qu'il venait d'ouvrir. | libre il pénétra chez Marguerite par la brèche qu'il venait d'ouvrir. | 1 | 0.014493 | 0.083333 |
85.txt | 1,821 | et graduellement, en balançant, en conciliant les diverses convenances sociales, les intérêts des Colons et ceux de l'Africain lui-même que l'abolition subite exposerait à des maux incalculables 1 . Plus familiarisé avec les mystères dé l'histoire natu-relle qu'avec les lois d'une haute philosophie , PALISOT DE BEAUVOIS s'est laissé entranîer dans une erreur grave elle fut plutôt unécart de son esprit, que celui de son coeur essentiellement boa, essentiellement généreux et ami delà liberté. Il ne calcula point les suites quépou-vait avoir et qu'amena malheureusement la résistance des Celions à une loi de la mère-patrie. Une collection d'in-dividus dont la direction, les intérêts et les passions varient Sans cesse ne peut ni ne doit jamais s'opposer à la velonté générale , dent la puissance est perpétuelle et régulière j dont l'énergie- est incommensurable. Le spec-tacle, hideux de l'esclavage sur la côte occidentale d'A-frique, avait donné à PAMSOT DE BEAOTOIS , de fausses idées sur lés Nègres. On ne peut pas juger sainement d'un être abruti, par le plus dur servage ses facultés engourdies le ravalent au rang des animaux les plus stupides , dont le sort est moins cruel. Délivrez-le du joug qui le dégrade sans cesse qu'il connaisse la pro-priété qu'il acquière les droits d'époux et dé père qu'il vive en un mot pour lui, pour les siens, et vous le verrez-porter avec honneur lés augustes traits de l'homme, Mais , parce quele-Nègre est victime du despotisme le plus absolu sous la zone torride, parce qu'un trafic infâme 1 En octobre 1814, il reproduisit les mêmes idées dansr sa Réfutation d'un. écrit de M. CLARKSON intitulé Résumé du témoignage... . touchant ta traite des. Nègres, in-8° de xvj et 56 pages. Paris, 1814. | et graduellement, en balançant, en conciliant les diverses convenances sociales, les intérêts des Colons et ceux de l'Africain lui-même que l'abolition subite exposerait à des maux incalculables 1 . Plus familiarisé avec les mystères dé l'histoire natu-relle qu'avec les lois d'une haute philosophie , PALISOT DE BEAUVOIS s'est laissé entranîer dans une erreur grave elle fut plutôt un@écart de son esprit, que celui de son coeur essentiellement boa, essentiellement généreux et ami delà liberté. Il ne calcula point les suites qu@épou-vait avoir et qu'amena malheureusement la résistance des Celions à une loi de la mère-patrie. Une collection d'in-dividus dont la direction, les intérêts et les passions varient Sans cesse @@ne peut ni ne doit jamais s'opposer à la velonté générale , dent la puissance est perpétuelle et régulière j dont l'énergie- est incommensurable. Le spec-tacle, hideux de l'esclavage sur la côte occidentale d'A-frique, avait donné à PA@MSOT DE BEAOTOIS , de fausses idées sur lés Nègres. On ne peut pas juger sainement d'un être abruti, par le plus dur servage ses facultés engourdies le ravalent au rang des animaux les plus stupides , dont le sort est moins cruel. Délivrez-le du joug qui le dégrade sans cesse qu'il connaisse la pro-priété qu'il acquière les droits d'époux et dé père qu'il vive en un mot pour lui, pour les siens, et vous le verrez-porter avec honneur lés augustes traits de l'homme, Mais , parce que@le-Nègre est victime du despotisme le plus absolu sous la zone torride, parce qu'un trafic infâme 1 En octobre 1814, il reproduisit les mêmes idées dansr sa Réfutation d'un. écrit de M. CLARKSON intitulé Résumé du témoignage... . touchant ta traite des. Nègres, in-8° de xvj et 56 pages. Paris, 1814. | et graduellement, en balançant, en conciliant les diverses convenances sociales, les intérêts des Colons et ceux de l'Africain lui-même que l'abolition subite exposerait à des maux incalculables 1 . Plus familiarisé avec les mystères dé l'histoire natu-relle qu'avec les lois d'une haute philosophie , PALISOT DE BEAUVOIS s'est laissé entraîner dans une erreur grave elle fut plutôt un écart de son esprit, que celui de son coeur essentiellement bon, essentiellement généreux et ami delà liberté. Il ne calcula point les suites que pou-vait avoir et qu'amena malheureusement la résistance des Col@ons à une loi de la mère-patrie. Une collection d'in-dividus dont la direction, les intérêts et les passions varient sans cesse , ne peut ni ne doit jamais s'opposer à la volonté générale , dont la puissance est perpétuelle et régulière , dont l'énergie@ est incommensurable. Le spec-tacle, hideux de l'esclavage sur la côte occidentale d'A-frique, avait donné à PALISOT DE BEAUVOIS , de fausses idées sur les Nègres. On ne peut pas juger sainement d'un être abruti, par le plus dur servage ses facultés engourdies le ravalent au rang des animaux les plus stupides , dont le sort est moins cruel. Délivrez-le du joug qui le dégrade sans cesse qu'il connaisse la pro-priété qu'il acquière les droits d'époux et de père qu'il vive en un mot pour lui, pour les siens, et vous le verrez-porter avec honneur lés augustes traits de l'homme, Mais , parce que le-Nègre est victime du despotisme le plus absolu sous la zone torride, parce qu'un trafic infâme 1 En octobre 1814, il reproduisit les mêmes idées dans@ sa Réfutation d'un. écrit de M. CLARKSON intitulé Résumé du témoignage... . touchant la traite des. Nègres, in-8° de xvj et 56 pages. Paris, 1814. | Il ne calcula point les suites quépou-vait avoir et qu'amena malheureusement la résistance des Celions à une loi de la mère-patrie. | Il ne calcula point les suites que pou-vait avoir et qu'amena malheureusement la résistance des Colons à une loi de la mère-patrie. | 4 | 0.030534 | 0.173913 |
885.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 197 fléchi et capable il se piqua d'honneur et se promit de ne rien négliger pour rendre ces qualités évidentes, et ménager à son patron un de ces succès qui font époque dans une étude. Si obscur que fût son rôle, si petite que dût être sa part, il espérait se créer ainsi un titre à une confiance plus étendue. Que de fortunes, parmi les praticiens, ont eu de pareils commencements et conduit, de degré en degré, au sommet d'une carrière! C'est déjà beaucoup pour un jeune homme que .de songer à agrandir la sphère dans laquelle le destin l'a jeté, et de porter ses yeux plus haut et plus loin que le travail d'un noviciat 1 Les véritables vocations se re-connaissent à ces signes. Ludovic s'absorba donc tout entier dans l'étude de son dossier. Au milieu de tant de causes dont il était chargé, l'a-vocat célèbre avait probablement oublié celle-là peut-être l'estimait-il mauvaise et perdue sans retour. Comment voir autrement, à moins de se condamner soi-même? Un avocat n'est pas un père pour s'attacher à un enfant mal venu. Il y avait donc une première prévention à vaincre, et, avant de gagner le procès devant la cour, il fallait la gagner devant le défenseur. C'est à quoi Ludovic s'attacha d'abord. Il demanda conférence sur conférence, multiplia les notes, puisa dans l'arsenal des arrêts pour en tirer ceux qui lui étaient favo-rables et en former le faisceau le plus imposant qu'on eût ja-mais vu de mémoire de procureur,, exposa les points de droit et les points de fait de manière à aider l'esprit le plus négligent et la mémoire la plus paresseuse, classa les moyens 1 de défense dans l'ordre de leur importance, les moyens prin-cipaux, puis les moyens secondaires, enfin les moyens de détail qui sont l'assaisonnement obligé d'une affaire et tien-nent le juge en haleine, en même temps qu'ils reposent l'es-prit de l'avocat, enfin couronna son oeuvre par un mémoire succinct, fortement motivé, mélange d'art et de science qui eût fait honneur à un jurisconsulte vieilli sous le harnais, et auquel les noms les plus honorés du barreau donnèrent une adhésion sans réserve et accompagnée des témoignages les plus flatteurs. Voilà où en étaient les choses après deux mois de travail. Bon gré, mal gré, le défenseur accrédité en était arrivé à une | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 197 fléchi et capable il se piqua d'honneur et se promit de ne rien négliger pour rendre ces qualités évidentes, et ménager à son patron un de ces succès qui font époque dans une étude. Si obscur que fût son rôle, si petite que dût être sa part, il espérait se créer ainsi un titre à une confiance plus étendue. Que de fortunes, parmi les praticiens, ont eu de pareils commencements et conduit, de degré en degré, au sommet d'une carrière@! C'est déjà beaucoup pour un jeune homme que .de songer à agrandir la sphère dans laquelle le destin l'a jeté, et de porter ses yeux plus haut et plus loin que le travail d'un noviciat 1 Les véritables vocations se re-connaissent à ces signes. Ludovic s'absorba donc tout entier dans l'étude de son dossier. Au milieu de tant de causes dont il était chargé, l'a-vocat célèbre avait probablement oublié celle-là peut-être l'estimait-il mauvaise et perdue sans retour. Comment voir autrement, à moins de se condamner soi-même@? Un avocat n'est pas un père pour s'attacher à un enfant mal venu. Il y avait donc une première prévention à vaincre, et, avant de gagner le procès devant la cour, il fallait la gagner devant le défenseur. C'est à quoi Ludovic s'attacha d'abord. Il demanda conférence sur conférence, multiplia les notes, puisa dans l'arsenal des arrêts pour en tirer ceux qui lui étaient favo-rables et en former le faisceau le plus imposant qu'on eût ja-mais vu de mémoire de procureur,, exposa les points de droit et les points de fait de manière à aider l'esprit le plus négligent et la mémoire la plus paresseuse, classa les moyens 1 de défense dans l'ordre de leur importance, les moyens prin-cipaux, puis les moyens secondaires, enfin les moyens de détail qui sont l'assaisonnement obligé d'une affaire et tien-nent le juge en haleine, en même temps qu'ils reposent l'es-prit de l'avocat, enfin couronna son oeuvre par un mémoire succinct, fortement motivé, mélange d'art et de science qui eût fait honneur à un jurisconsulte vieilli sous le harnais, et auquel les noms les plus honorés du barreau donnèrent une adhésion sans réserve et accompagnée des témoignages les plus flatteurs. Voilà où en étaient les choses après deux mois de travail. Bon gré, mal gré, le défenseur accrédité en était arrivé à une | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 197 fléchi et capable il se piqua d'honneur et se promit de ne rien négliger pour rendre ces qualités évidentes, et ménager à son patron un de ces succès qui font époque dans une étude. Si obscur que fût son rôle, si petite que dût être sa part, il espérait se créer ainsi un titre à une confiance plus étendue. Que de fortunes, parmi les praticiens, ont eu de pareils commencements et conduit, de degré en degré, au sommet d'une carrière ! C'est déjà beaucoup pour un jeune homme que @de songer à agrandir la sphère dans laquelle le destin l'a jeté, et de porter ses yeux plus haut et plus loin que le travail d'un noviciat ! Les véritables vocations se re-connaissent à ces signes. Ludovic s'absorba donc tout entier dans l'étude de son dossier. Au milieu de tant de causes dont il était chargé, l'a-vocat célèbre avait probablement oublié celle-là peut-être l'estimait-il mauvaise et perdue sans retour. Comment voir autrement, à moins de se condamner soi-même ? Un avocat n'est pas un père pour s'attacher à un enfant mal venu. Il y avait donc une première prévention à vaincre, et, avant de gagner le procès devant la cour, il fallait la gagner devant le défenseur. C'est à quoi Ludovic s'attacha d'abord. Il demanda conférence sur conférence, multiplia les notes, puisa dans l'arsenal des arrêts pour en tirer ceux qui lui étaient favo-rables et en former le faisceau le plus imposant qu'on eût ja-mais vu de mémoire de procureur@, exposa les points de droit et les points de fait de manière à aider l'esprit le plus négligent et la mémoire la plus paresseuse, classa les moyens @@de défense dans l'ordre de leur importance, les moyens prin-cipaux, puis les moyens secondaires, enfin les moyens de détail qui sont l'assaisonnement obligé d'une affaire et tien-nent le juge en haleine, en même temps qu'ils reposent l'es-prit de l'avocat, enfin couronna son oeuvre par un mémoire succinct, fortement motive, mélange d'art et de science qui eût fait honneur à un jurisconsulte vieilli sous le harnais, et auquel les noms les plus honorés du barreau donnèrent une adhésion sans réserve et accompagnée des témoignages les plus flatteurs. Voilà où en étaient les choses après deux mois de travail. Bon gré, mal gré, le défenseur accrédité en était arrivé à une | Il demanda conférence sur conférence, multiplia les notes, puisa dans l'arsenal des arrêts pour en tirer ceux qui lui étaient favo-rables et en former le faisceau le plus imposant qu'on eût ja-mais vu de mémoire de procureur,, exposa les points de droit et les points de fait de manière à aider l'esprit le plus négligent et la mémoire la plus paresseuse, classa les moyens 1 de défense dans l'ordre de leur importance, les moyens prin-cipaux, puis les moyens secondaires, enfin les moyens de détail qui sont l'assaisonnement obligé d'une affaire et tien-nent le juge en haleine, en même temps qu'ils reposent l'es-prit de l'avocat, enfin couronna son oeuvre par un mémoire succinct, fortement motivé, mélange d'art et de science qui eût fait honneur à un jurisconsulte vieilli sous le harnais, et auquel les noms les plus honorés du barreau donnèrent une adhésion sans réserve et accompagnée des témoignages les plus flatteurs. | Il demanda conférence sur conférence, multiplia les notes, puisa dans l'arsenal des arrêts pour en tirer ceux qui lui étaient favo-rables et en former le faisceau le plus imposant qu'on eût ja-mais vu de mémoire de procureur, exposa les points de droit et les points de fait de manière à aider l'esprit le plus négligent et la mémoire la plus paresseuse, classa les moyens de défense dans l'ordre de leur importance, les moyens prin-cipaux, puis les moyens secondaires, enfin les moyens de détail qui sont l'assaisonnement obligé d'une affaire et tien-nent le juge en haleine, en même temps qu'ils reposent l'es-prit de l'avocat, enfin couronna son oeuvre par un mémoire succinct, fortement motive, mélange d'art et de science qui eût fait honneur à un jurisconsulte vieilli sous le harnais, et auquel les noms les plus honorés du barreau donnèrent une adhésion sans réserve et accompagnée des témoignages les plus flatteurs. | 4 | 0.004324 | 0.030675 |
748.txt | 1,858 | 1 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE ILUE. 37 3 , vur -Dans le voisinage de Beaupré, se trouvait une résidence qui ne lui cédait en rien ni pour l'étendue ni pour la valeur Jes domaines c'était celle de Champclos. Mêmes origines, mêmes traditions les Saint-Pons, seigneurs de Champclos, n'étaient ni moins nobles, ni moins anciens dans le pays que -les Montréal, seigneurs de Beaupré. Seulement, les Saint-Pons avaient fait aux goûts modernes des concessions bien plus grandes que les Montréal ils étaient davantage de leur siècle, et, au lieu d'une construction féodale, on trouvait à Champclos une de ces habitations comme Mansard savait les élever, et un parc, les archives locales en faisaient foi, des-siné par le célèbre Le Nôtre. Rien n'y manquait, ni les bas-sins, ni les quinconces, ni les néréides, ni les tritons, ni au-cune des divinités principales ou secondaires de l'Olympe païen. De tout temps, les Saint-Pons avaient montré ce goût des arts et ce besoin de paraître. C'étaient des gentilshommes, dans la plus brillante acception du mot. Tant qu'il y eut une cour, ils s'y maintinrent, et sur le meilleur pied à Champclos, quand ils y vivaient, leur état de maison faisait du bruit meutes, piqueurs, équipages et chevaux de chasse, tout l'ap-pareil et tout le personnel de la vénerie. Leurs fêtes met-taient le pays en révolution leur nom remplissait la pro-vince. Aussi, leurs voisins de l'abbaye de Valmont en étaient-ils jaloux et se vengeaient-ils de ce faste par des pro-cès continuels - de moines à nobles le cas était alors com-mun. Au fond, il ne s'agissait que de vétilles, délits fores-tiers, empiètements ou violations de limites mais, si petits qu'ils fussent, les procès s'engendraient et se succédaient. Pour un qui était vidé, il en renaissait deux autres. Il est vrai que les Saint-Pons ne s'y épargnaient pas et volontiers y donnaient prise toujours à cheval et en chasse, ils s'y laissaient aisément emporter et ne regardaient pas le gibier comme sacré parce qu'il se réfugiait sur les terres de gens | 1 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE ILUE. 37 3 , vur -Dans le voisinage de Beaupré, se trouvait une résidence qui ne lui cédait en rien ni pour l'étendue ni pour la valeur Jes domaines c'était celle de Champclos. Mêmes origines, mêmes traditions les Saint-Pons, seigneurs de Champclos, n'étaient ni moins nobles, ni moins anciens dans le pays que -les Montréal, seigneurs de Beaupré. Seulement, les Saint-Pons avaient fait aux goûts modernes des concessions bien plus grandes que les Montréal ils étaient davantage de leur siècle, et, au lieu d'une construction féodale, on trouvait à Champclos une de ces habitations comme Mansard savait les élever, et un parc, les archives locales en faisaient foi, des-siné par le célèbre Le Nôtre. Rien n'y manquait, ni les bas-sins, ni les quinconces, ni les néréides, ni les tritons, ni au-cune des divinités principales ou secondaires de l'Olympe païen. De tout temps, les Saint-Pons avaient montré ce goût des arts et ce besoin de paraître. C'étaient des gentilshommes, dans la plus brillante acception du mot. Tant qu'il y eut une cour, ils s'y maintinrent, et sur le meilleur pied à Champclos, quand ils y vivaient, leur état de maison faisait du bruit meutes, piqueurs, équipages et chevaux de chasse, tout l'ap-pareil et tout le personnel de la vénerie. Leurs fêtes met-taient le pays en révolution leur nom remplissait la pro-vince. Aussi, leurs voisins de l'abbaye de Valmont en étaient-ils jaloux et se vengeaient-ils de ce faste par des pro-cès continuels - de moines à nobles le cas était alors com-mun. Au fond, il ne s'agissait que de vétilles, délits fores-tiers, empiètements ou violations de limites mais, si petits qu'ils fussent, les procès s'engendraient et se succédaient. Pour un qui était vidé, il en renaissait deux autres. Il est vrai que les Saint-Pons ne s'y épargnaient pas et volontiers y donnaient prise toujours à cheval et en chasse, ils s'y laissaient aisément emporter et ne regardaient pas le gibier comme sacré parce qu'il se réfugiait sur les terres de gens | 1 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE @RUE. 37 3 , vur -Dans le voisinage de Beaupré, se trouvait une résidence qui ne lui cédait en rien ni pour l'étendue ni pour la valeur des domaines c'était celle de Champclos. Mêmes origines, mêmes traditions les Saint-Pons, seigneurs de Champclos, n'étaient ni moins nobles, ni moins anciens dans le pays que @les Montréal, seigneurs de Beaupré. Seulement, les Saint-Pons avaient fait aux goûts modernes des concessions bien plus grandes que les Montréal ils étaient davantage de leur siècle, et, au lieu d'une construction féodale, on trouvait à Champclos une de ces habitations comme Mansard savait les élever, et un parc, les archives locales en faisaient foi, des-siné par le célèbre Le Nôtre. Rien n'y manquait, ni les bas-sins, ni les quinconces, ni les néréides, ni les tritons, ni au-cune des divinités principales ou secondaires de l'Olympe païen. De tout temps, les Saint-Pons avaient montré ce goût des arts et ce besoin de paraître. C'étaient des gentilshommes, dans la plus brillante acception du mot. Tant qu'il y eut une cour, ils s'y maintinrent, et sur le meilleur pied à Champclos, quand ils y vivaient, leur état de maison faisait du bruit meutes, piqueurs, équipages et chevaux de chasse, tout l'ap-pareil et tout le personnel de la vénerie. Leurs fêtes met-taient le pays en révolution leur nom remplissait la pro-vince. Aussi, leurs voisins de l'abbaye de Valmont en étaient-ils jaloux et se vengeaient-ils de ce faste par des pro-cès continuels @@de moines à nobles le cas était alors com-mun. Au fond, il ne s'agissait que de vétilles, délits fores-tiers, empiètements ou violations de limites mais, si petits qu'ils fussent, les procès s'engendraient et se succédaient. Pour un qui était vidé, il en renaissait deux autres. Il est vrai que les Saint-Pons ne s'y épargnaient pas et volontiers y donnaient prise toujours à cheval et en chasse, ils s'y laissaient aisément emporter et ne regardaient pas le gibier comme sacré parce qu'il se réfugiait sur les terres de gens | 37 3 , vur -Dans le voisinage de Beaupré, se trouvait une résidence qui ne lui cédait en rien ni pour l'étendue ni pour la valeur Jes domaines c'était celle de Champclos. | 37 3 , vur -Dans le voisinage de Beaupré, se trouvait une résidence qui ne lui cédait en rien ni pour l'étendue ni pour la valeur des domaines c'était celle de Champclos. | 1 | 0.005882 | 0.029412 |
320.txt | 1,820 | SUR MADAME ROLAND. XXIX madame Roland , elle avait dans le caractère cette élé-vation qui dédaigne la ruse, et dans le coeur cette sen-sibilité généreuse qui déplore tous les excès et s'attendrit sur tous les malheurs i . Si Roland, après le fo août, fut reporté au ministère par le parti triomphant, c'est qu'on avait besoin de son activité, de ses talens, de son nom c'est qu'on voulait se servir encore de sa popularité avant de la détruire. Ou touchait à cette époque des révolu-tions où le peuple , après avoir combattu pour ses droits , séduit par des ambitieux, égaré par des pervers, immole sans pitié ses premiers défenseurs. Comment cet inévi-table résultat échappait-il à la prévoyance de Roland et de ses amis ? Il faut s'arrêter un moment ici pour con-sidérer les causes d'un aveuglement que bien d'autres partageaient avant eux. En France, dans les années qui précédèrent la révo-lution, un sentiment de bienveillance était entré dans tous les coeurs. Les classes instruites de la société professaient les opinions les plus honorables pour l'espèce humaine on croyait et l'on avait raison de croire que les hommes deviennent meilleurs en s'éclairant mais on oubliait trop que les lumières et l'esprit de modération qui les suit sont i Madame Roland, dans un fragment inédit qui n'était point de na-tare à voir le jour, s'exprime ainsi sur son propre compte Je ne m'abaisserai jamais à dissimuler mon caractère ou mes principes, et sans cherchera me montrer, je me laisse connaître, parce qu'il serait indigne de moi de me cacher. Quelques lignes plus bas elle ajoute, en parlant de Roland C'est un véritable homme de bien, instruit, laborieux, sévère comme Caton , tout aussi opiniâtre dans ses idées, et aussi dur dans la répartie, mais peut-être moins précis dans la dis-cussion. Quant à moi, j'ai bien autant de fecùeté que mon mari avec plus de souplesse j mon énergie a des formes plus douces, mais elle repose surles mêmes priucipes je choque moins et je pénètre mieux. | SUR MADAME ROLAND. XXIX madame Roland , elle avait dans le caractère cette élé-vation qui dédaigne la ruse, et dans le coeur cette sen-sibilité généreuse qui déplore tous les excès et s'attendrit sur tous les malheurs i . Si Roland, après le fo août, fut reporté au ministère par le parti triomphant, c'est qu'on avait besoin de son activité, de ses talens, de son nom c'est qu'on voulait se servir encore de sa popularité avant de la détruire. Ou touchait à cette époque des révolu-tions où le peuple , après avoir combattu pour ses droits , séduit par des ambitieux, égaré par des pervers, immole sans pitié ses premiers défenseurs. Comment cet inévi-table résultat échappait-il à la prévoyance de Roland et de ses amis ? Il faut s'arrêter un moment ici pour con-sidérer les causes d'un aveuglement que bien d'autres partageaient avant eux. En France, dans les années qui précédèrent la révo-lution, un sentiment de bienveillance était entré dans tous les coeurs. Les classes instruites de la société professaient les opinions les plus honorables pour l'espèce humaine on croyait et l'on avait raison de croire que les hommes deviennent meilleurs en s'éclairant mais on oubliait trop que les lumières et l'esprit de modération qui les suit sont i Madame Roland, dans un fragment inédit qui n'était point de na-tare à voir le jour, s'exprime ainsi sur son propre compte Je ne m'abaisserai jamais à dissimuler mon caractère ou mes principes, et sans chercher@a me montrer, je me laisse connaître, parce qu'il serait indigne de moi de me cacher. Quelques lignes plus bas elle ajoute, en parlant de Roland C'est un véritable homme de bien, instruit, laborieux, sévère comme Caton , tout aussi opiniâtre dans ses idées, et aussi dur dans la répartie, mais peut-être moins précis dans la dis-@cussion. Quant à moi, j'ai bien autant de fecùeté que mon mari avec plus de souplesse j mon énergie a des formes plus douces, mais elle repose sur@les mêmes priucipes je choque moins et je pénètre mieux. | SUR MADAME ROLAND. XXIX madame Roland@, elle avait dans le caractère cette élé-vation qui dédaigne la ruse, et dans le coeur cette sen-sibilité généreuse qui déplore tous les excès et s'attendrit sur tous les malheurs 1 . Si Roland, après le 10 août, fut reporté au ministère par le parti triomphant, c'est qu'on avait besoin de son activité, de ses talens, de son nom c'est qu'on voulait se servir encore de sa popularité avant de la détruire. On touchait à cette époque des révolu-tions où le peuple@, après avoir combattu pour ses droits@, séduit par des ambitieux, égaré par des pervers, immole sans pitié ses premiers défenseurs. Comment cet inévi-table résultat échappait-il à la prévoyance de Roland et de ses amis ? Il faut s'arrêter un moment ici pour con-sidérer les causes d'un aveuglement que bien d'autres partageaient avant eux. En France, dans les années qui précédèrent la révo-lution, un sentiment de bienveillance était entré dans tous les coeurs. Les classes instruites de la société professaient les opinions les plus honorables pour l'espèce humaine on croyait et l'on avait raison de croire que les hommes deviennent meilleurs en s'éclairant mais on oubliait trop que les lumières et l'esprit de modération qui les suit sont 1 Madame Roland, dans un fragment inédit qui n'était point de na-ture à voir le jour, s'exprime ainsi sur son propre compte Je ne m'abaisserai jamais à dissimuler mon caractère ou mes principes, et sans chercher à me montrer, je me laisse connaître, parce qu'il serait indigne de moi de me cacher. Quelques lignes plus bas elle ajoute, en parlant de Roland C'est un véritable homme de bien, instruit, laborieux, sévère comme Caton@, tout aussi opiniâtre dans ses idées, et aussi dur dans la répartie, mais peut-être moins précis dans la dis- cussion. Quant à moi, j'ai bien autant de fermeté que mon mari avec plus de souplesse@@ mon énergie a des formes plus douces, mais elle repose sur les mêmes principes je choque moins et je pénètre mieux. | Comment cet inévi-table résultat échappait-il à la prévoyance de Roland et de ses amis ? | Comment cet inévi-table résultat échappait-il à la prévoyance de Roland et de ses amis ? | 0 | 0 | 0 |
72.txt | 1,821 | 18 habitée par des hommes bons , doux et hospitaliers gais, vifs, spirituels et généreux, ayant horreur, des sa . crifices et de l'effusion du sang humain,, usage affreux qu'on trouve chez les Africains dès la plus haute antiquité. Quoique soumis à un roi, leurs jours et leurs propriétés n'ont rien à redouter dé ses caprices les lois veillent sur eux elles ne sont pas écrites , mais pour cela elles n'en sont pas moins, religieusement observées jamais on n'y porte, la plus légère atteinte. Dans aucune circonstance le chef de l'État ne peut se trouver'juge et partie. L'assassin a. la tête tranchée , et son corps, privé de sépulture, est jeté dans les, forêts.pour y servir de pâture aux fourmis et aux bêtes féroces. Le voleur pris sur le fait , devienit la propriété de celui qu'il voulait dépouiller. De, pareilles dispositions font regretter l'usage où ce peuple .est de vendre les jeunes gens les, plus robustes, les femmes les mieux faites et les malheureux réduits à l'esclavage par le sort ou par le besoin. Ce commerce barbare, favorisé par un horrible système contre lequel l'Europe se pro-nonce enfin, après l'avoir établi, a rendu les, peuples de l'Afrique étrangers à l'agriculture., le premier de tous les biens, aux sciences et aux arts,qui temipèrent ce que les climats, ont de fâcheux ils ne. savent tirer aucun parti du sol et de ses. productions naturelles.. Les Jackéris admettent deux êtres suprêmes, l'un noir et bon auquel ils ne. rendent aucun culte.,, parce, qu'ils sait ce qui leur convient et n'a point la pensée de leur faire du mal l'autre blanc et essentiellement méchant, ils l'invoquent sans cesse pour l'engager à ne pas, leur nuire. Entre ce second dieu et, les hommes, le fana-tisme ou la politique a établi un être intermédiaire quj peut être un arbre , un oiseau de proie , un lézard , un | 18 habitée par des hommes bons , doux et hospitaliers gais, vifs, spirituels et généreux, ayant horreur, des sa . crifices et de l'effusion du sang humain,, usage affreux qu'on trouve chez les Africains dès la plus haute antiquité. Quoique soumis à un roi, leurs jours et leurs propriétés n'ont rien à redouter dé ses caprices les lois veillent sur eux elles ne sont pas écrites , mais pour cela elles n'en sont pas moins, religieusement observées jamais on n'y porte, la plus légère atteinte. Dans aucune circonstance le chef de l'État ne peut se trouver'juge et partie. L'assassin a. la tête tranchée , et son corps, privé de sépulture, est jeté dans les, forêts.pour y servir de pâture aux fourmis et aux bêtes féroces. Le voleur pris sur le fait , devienit la propriété de celui qu'il voulait dépouiller. De, pareilles dispositions font regretter l'usage où ce peuple .est de vendre les jeunes gens les, plus robustes, les femmes les mieux faites et les malheureux réduits à l'esclavage par le sort ou par le besoin. Ce commerce barbare, favorisé par un horrible système contre lequel l'Europe se pro-nonce enfin, après l'avoir établi, a rendu les, peuples de l'Afrique étrangers à l'agriculture., le premier de tous les biens, aux sciences et aux arts,qui temipèrent ce que les climats, ont de fâcheux ils ne. savent tirer aucun parti du sol et de ses. productions naturelles.. Les Jackéris admettent deux êtres suprêmes, l'un noir et bon auquel ils ne. rendent aucun culte.,, parce, qu'ils sait ce qui leur convient et n'a point la pensée de leur faire du mal l'autre blanc et essentiellement méchant, ils l'invoquent sans cesse pour l'engager à ne pas, leur nuire. Entre ce second dieu et, les hommes, le fana-tisme ou la politique a établi un être intermédiaire quj peut être un arbre , un oiseau de proie , un lézard , un | 18 habitée par des hommes bons , doux et hospitaliers gais, vifs, spirituels et généreux, ayant horreur, des sa-. crifices et de l'effusion du sang humain,, usage affreux qu'on trouve chez les Africains dès la plus haute antiquité. Quoique soumis à un roi, leurs jours et leurs propriétés n'ont rien à redouter de ses caprices les lois veillent sur eux elles ne sont pas écrites , mais pour cela elles n'en sont pas moins, religieusement observées jamais on n'y porte, la plus légère atteinte. Dans aucune circonstance le chef de l'État ne peut se trouver'juge et partie. L'assassin a. la tête tranchée , et son corps, privé de sépulture, est jeté dans les, forêts.pour y servir de pâture aux fourmis et aux bêtes féroces. Le voleur pris sur le fait , devien@t la propriété de celui qu'il voulait dépouiller. De, pareilles dispositions font regretter l'usage où ce peuple .est de vendre les jeunes gens les, plus robustes, les femmes les mieux faites et les malheureux réduits à l'esclavage par le sort ou par le besoin. Ce commerce barbare, favorisé par un horrible système contre lequel l'Europe se pro-nonce enfin, après l'avoir établi, a rendu les, peuples de l'Afrique étrangers à l'agriculture., le premier de tous les biens, aux sciences et aux arts,qui tem@pèrent ce que les climats, ont de fâcheux ils ne. savent tirer aucun parti du sol et de ses. productions naturelles.. Les Jackéris admettent deux êtres suprêmes, l'un noir et bon auquel ils ne. rendent aucun culte.,, parce, qu'ils sait ce qui leur convient et n'a point la pensée de leur faire du mal l'autre blanc et essentiellement méchant, ils l'invoquent sans cesse pour l'engager à ne pas, leur nuire. Entre ce second dieu et, les hommes, le fana-tisme ou la politique a établi un être intermédiaire qui peut être un arbre , un oiseau de proie , un lézard , un | Le voleur pris sur le fait , devienit la propriété de celui qu'il voulait dépouiller. | Le voleur pris sur le fait , devient la propriété de celui qu'il voulait dépouiller. | 1 | 0.011905 | 0.0625 |
108.txt | 1,821 | 60 la forme des organes accessoires aux organes immédiats de la génération. MICHELI et LINNÉ ont considéré l'urne comme la partie mâle , et les rosettes comme la partie femelle TOURNEFORT et HEDWIG pensent que l'urne est au contraire une fleur femelle, et regardent les rosettes comme l'organe mâle. PALISOT DE BEAUVOIS, dont les travaux ont démontré qu'il s'est oceupé des mousses d'une manière toute particulière, à qui des analyses suivies d'expériences nombreuses ont donné le droit de faire autorité dans une matière pareille, assure que les deux organes se trouvent réunis dans les mousses. Ce qui confirme son opinion , c'est que l'urne existe dans tous les individus de cette famille intéressante, tandis qu'il est plusieurs genres auxquels on n'a pas encore découvert de rosettes. La division méthodique des mousses 1 , est la plus exacte et la plus naturelle qui ait été proposée jusqu'ici. BRIDEL l'a adoptée presqu'en entier sans en nommer l'auteur PALISOT DE BEAUVOIS , ea rendant compte du Species muscorum de ce botaniste 2 , a été plus juste, plus homme, de bien , puisqu'il le proclame digne sous tous les rapports de l'élève et de l'ami du célèbre HEDWIG l'exactitude des descriptions, dit-il., l'attention que M. BRIDEL a eue de décrire jusqu'aux plus petites parties qui peuvent servir à distinguer des espèces très-voisines, et qu'il serait aisé de prendre 1 Voy. le Prodrome d'oethéogàmie, in-8°. Paris, 1805, pag. 1 à 94. 2 Comptes rendus à l'Institut le 6 juin 1808 et le 15 août 1813. Ilssont l'un et l'autre insérés dans le Journal de Botanique, tom. Ier, pag, 49, et tom. IV le II de las nouvelle série , pag. 153. | 60 la forme des organes accessoires aux organes immédiats de la génération. MICHELI et LINNÉ ont considéré l'urne comme la partie mâle , et les rosettes comme la partie femelle TOURNEFORT et HEDWIG pensent que l'urne est au contraire une fleur femelle, et regardent les rosettes comme l'organe mâle. PALISOT DE BEAUVOIS, dont les travaux ont démontré qu'il s'est oceupé des mousses d'une manière toute particulière, à qui des analyses suivies d'expériences nombreuses ont donné le droit de faire autorité dans une matière pareille, assure que les deux organes se trouvent réunis dans les mousses. Ce qui confirme son opinion , c'est que l'urne existe dans tous les individus de cette famille intéressante, tandis qu'il est plusieurs genres auxquels on n'a pas encore découvert de rosettes. La division méthodique des mousses 1 , est la plus exacte et la plus naturelle qui ait été proposée jusqu'ici. BRIDEL l'a adoptée presqu'en entier sans en nommer l'auteur PALISOT DE BEAUVOIS , ea rendant compte du Species muscorum de ce botaniste 2 , a été plus juste, plus homme, de bien , puisqu'il le proclame digne sous tous les rapports de l'élève et de l'ami du célèbre HEDWIG l'exactitude des descriptions, dit-il., l'attention que M. BRIDEL a eue de décrire jusqu'aux plus petites parties qui peuvent servir à distinguer des espèces très-voisines, et qu'il serait aisé de prendre@@@ 1 Voy. le Prodrome d'oethéogàmie, in-8°. Paris, 1805, pag. 1 à 94. 2 Comptes rendus à l'Institut le 6 juin 1808 et le 15 août 1813. Ils@sont l'un et l'autre insérés dans le Journal de Botanique, tom. Ier, pag, 49, et tom. IV le II de las nouvelle série , pag. 153. | 60 la forme des organes accessoires aux organes immédiats de la génération. MICHELI et LINNÉ ont considéré l'urne comme la partie mâle , et les rosettes comme la partie femelle TOURNEFORT et HEDWIG pensent que l'urne est au contraire une fleur femelle, et regardent les rosettes comme l'organe mâle. PALISOT DE BEAUVOIS, dont les travaux ont démontré qu'il s'est occupé des mousses d'une manière toute particulière, à qui des analyses suivies d'expériences nombreuses ont donné le droit de faire autorité dans une matière pareille, assure que les deux organes se trouvent réunis dans les mousses. Ce qui confirme son opinion , c'est que l'urne existe dans tous les individus de cette famille intéressante, tandis qu'il est plusieurs genres auxquels on n'a pas encore découvert de rosettes. La division méthodique des mousses 1 , est la plus exacte et la plus naturelle qui ait été proposée jusqu'ici. BRIDEL l'a adoptée presqu'en entier sans en nommer l'auteur PALISOT DE BEAUVOIS , en rendant compte du Species muscorum de ce botaniste 2 , a été plus juste, plus homme, de bien , puisqu'il le proclame digne sous tous les rapports de l'élève et de l'ami du célèbre HEDWIG l'exactitude des descriptions, dit-il., l'attention que M. BRIDEL a eue de décrire jusqu'aux plus petites parties qui peuvent servir à distinguer des espèces très-voisines, et qu'il serait aisé de prendre 60 1 Voy. le Prodrome d'oethéogàmie, in-8°. Paris, 1805, pag. 1 à 94. 2 Comptes rendus à l'Institut le 6 juin 1808 et le 15 août 1813. Ils sont l'un et l'autre insérés dans le Journal de Botanique, tom. Ier, pag, 49, et tom. IV le II de la@ nouvelle série , pag. 153. | Ilssont l'un et l'autre insérés dans le Journal de Botanique, tom. | Ils sont l'un et l'autre insérés dans le Journal de Botanique, tom. | 1 | 0.014925 | 0.071429 |
74.txt | 1,821 | 20 leur vient des Portugais ces saturnales durent trois jours , pendant lesquels les jeunes gens se déguisent aveu des étoffes et des feuilles de palmier, avec des peaux d'a-nimaux et des herbages diversement tressés. Ils ont plusieurs genres d'industrie remarquables, mais dont les secrets nous sont inconnus. Avec certains fruits ils préparent un savon liquide , noirâtre et supérieur ad nôtre ils fabriquent de très-jolies pagnes, espèce de toile de coton, dont les dessins sont tracés avec des fils blancs, et d'autres teints en bleu ou en rouge. Ils extraient la fécule d'une espèce d'indigotier, Yindigofera endcca-phylla 1 , qui croît naturellement dans le pays, mais n'y est cultivée en aucune manière, et de la pulpe de l'avoira, elaïs guineensis une huile bonne à manger 2 et qui ne demanderait qu'une manipulation mieux entendue pour rivaliser avec nos meilleures huiles d'olives. Quant à la couleur rouge , comme on ne trouve point de rocou bixa orelland dans toute la contrée , il est à présumer qu'ils se servent d'une terre très-rouge, espèce d'ocre, dont le peu de solidité de la teinte rend la supposition assez vraisemblable. Ils ont l'art de bâtir des maisons assez commodes, de creuser des pirogues avec le feu, de façonner des pagayes, sorte de rames, fort légères, de séparer les fibres de plusieurs plantes delà famille des cypéracées, de les unir et d'en faire des ficelles très-1 Elle est décrite dans la Flore d'Oware, tom. II, pag. 43 et 44. Planch. LXXXIV. 2 Ce palmier est le plus grand de tous on obtient de l'amande du fruit une sorte de beurre d'un bon goût, et très-adoucissant, connu sous le nom de beurre de Ga-taham. | 20 leur vient des Portugais ces saturnales durent trois jours , pendant lesquels les jeunes gens se déguisent aveu des étoffes et des feuilles de palmier, avec des peaux d'a-nimaux et des herbages diversement tressés. Ils ont plusieurs genres d'industrie remarquables, mais dont les secrets nous sont inconnus. Avec certains fruits ils préparent un savon liquide , noirâtre et supérieur ad nôtre ils fabriquent de très-jolies pagnes, espèce de toile de coton, dont les dessins sont tracés avec des fils blancs, et d'autres teints en bleu ou en rouge. Ils extraient la fécule d'une espèce d'indigotier, @Yindigofera endcca-phylla 1 , qui croît naturellement dans le pays, mais n'y est cultivée en aucune manière, et de la pulpe de l'avoira, elaïs guineensis une huile bonne à manger 2 et qui ne demanderait qu'une manipulation mieux entendue pour rivaliser avec nos meilleures huiles d'olives. Quant à la couleur rouge , comme on ne trouve point de rocou bixa orelland dans toute la contrée , il est à présumer qu'ils se servent d'une terre très-rouge, espèce d'ocre, dont le peu de solidité de la teinte rend la supposition assez vraisemblable. Ils ont l'art de bâtir des maisons assez commodes, de creuser des pirogues avec le feu, de façonner des pagayes, sorte de rames, fort légères, de séparer les fibres de plusieurs plantes delà famille des cypéracées, de les unir et d'en faire des ficelles très-@@@@1 Elle est décrite dans la Flore d'Oware, tom. II, pag. 43 et 44. Planch. LXXXIV. 2 Ce palmier est le plus grand de tous on obtient de l'amande du fruit une sorte de beurre d'un bon goût, et très-adoucissant, connu sous le nom de beurre de Ga-taham. | 20 leur vient des Portugais ces saturnales durent trois jours , pendant lesquels les jeunes gens se déguisent avec des étoffes et des feuilles de palmier, avec des peaux d'a-nimaux et des herbages diversement tressés. Ils ont plusieurs genres d'industrie remarquables, mais dont les secrets nous sont inconnus. Avec certains fruits ils préparent un savon liquide , noirâtre et supérieur au nôtre ils fabriquent de très-jolies pagnes, espèce de toile de coton, dont les dessins sont tracés avec des fils blancs, et d'autres teints en bleu ou en rouge. Ils extraient la fécule d'une espèce d'indigotier, l'indigofera endeca-phylla 1 , qui croît naturellement dans le pays, mais n'y est cultivée en aucune manière, et de la pulpe de l'avoira, elaïs guineensis une huile bonne à manger 2 et qui ne demanderait qu'une manipulation mieux entendue pour rivaliser avec nos meilleures huiles d'olives. Quant à la couleur rouge , comme on ne trouve point de rocou bixa orellana dans toute la contrée , il est à présumer qu'ils se servent d'une terre très-rouge, espèce d'ocre, dont le peu de solidité de la teinte rend la supposition assez vraisemblable. Ils ont l'art de bâtir des maisons assez commodes, de creuser des pirogues avec le feu, de façonner des pagayes, sorte de rames, fort légères, de séparer les fibres de plusieurs plantes delà famille des cypéracées, de les unir et d'en faire des ficelles très- 20 1 Elle est décrite dans la Flore d'Oware, tom. II, pag. 43 et 44. Planch. LXXXIV. 2 Ce palmier est le plus grand de tous on obtient de l'amande du fruit une sorte de beurre d'un bon goût, et très-adoucissant, connu sous le nom de beurre de Ga-taham. | Quant à la couleur rouge , comme on ne trouve point de rocou bixa orelland dans toute la contrée , il est à présumer qu'ils se servent d'une terre très-rouge, espèce d'ocre, dont le peu de solidité de la teinte rend la supposition assez vraisemblable. | Quant à la couleur rouge , comme on ne trouve point de rocou bixa orellana dans toute la contrée , il est à présumer qu'ils se servent d'une terre très-rouge, espèce d'ocre, dont le peu de solidité de la teinte rend la supposition assez vraisemblable. | 1 | 0.003984 | 0.020833 |
746.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RnE. -35 château, la joie et l'orgueil du vieux comte. Sigismond s'en vil un peu éclipsé, et une jalousie sourde s'empara de lui, presque à son insu. On devine combien ses relations avec sa cousine en furent affectées. Au lieu de s'associer à l'idolâ-trie dont elle était l'objet, il se créa un rôle à part, en manière de contraste et de contre-poids, et affecta des airs grondeurs qui ne convenaient ni à sa position ni à son âge. Tandis que la jeune fille ne rencontrait sur son passage que des coeurs ouverts etdes visages radieux, son cousin semblait prendre à tâche de jeter quelques ombres sur ce tableau. Il trouvait à redire à tout, cherchait des querelles sur le moindre dé-tail, et témoignait de l'humeur quand elle s'abandonnait aux jeux et aux joies de l'enfance. Devant le vieux comte, ces mauvais sentiments ne transpiraient pas, mais ils reprenaient Je dessus hors de sa présence. Ce qu'amena cette conduite, il est facile de le prévoir de pareilles impressions sont de celles que rien n'efface. Dès que Clémence fut en état de juger, elle eut sur Sigismond une - opinion dont elle ne devait plus revenir. Ce qui la guidait, c'était cet instinct qui nous fait aimer ceux qui nous aiment. Elle eût oublié peut-être les petites picoteries, les airs maussades et frondeurs, si un sentiment vrai se fût mêlé à tout cela. Mais il y avait là-dessous un manque de coeur et une hypocrisie qu'elle n'oublia ni ne pardonna jamais. Plus elle avança en âge, plus elle sentit s'accroître cet éloigne-ment les efforts même qu'elle faisait pour le vaincre ne ser-vaient qu'à prouver combien il était enraciné. Cependant elle n'ignorait rien des projets de son père ce n'était, à Beaupré, un mystère pour personne que Clémence devait être la femme de Sigismond on en parlait ouverte-ment comme d'une chose arrêtée et irrévocable. Dans les entretiens de famille, il se mêlait toujours quelque allusion là-dessus, et le vieux comte aimait à y revenir comme à une pensée favorite. Peut-être, voyant que le goût n'y était pas, insistait-il à dessein sur la convenance il fallait que toute ré-volte fût étouffée en germe, et que l'orgueil du sang eût le der-nier mot. Clémence n'avaitaucun motif de résister et ne résista pas à des arrangements auxquels tout le monde autour d'elle paraissait souscrire enfant, elle n'en comprenait pas la va-leur, et quand elle en eut une idée plus juste, son esprit y | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RnE. -35 château, la joie et l'orgueil du vieux comte. Sigismond s'en vil un peu éclipsé, et une jalousie sourde s'empara de lui, presque à son insu. On devine combien ses relations avec sa cousine en furent affectées. Au lieu de s'associer à l'idolâ-trie dont elle était l'objet, il se créa un rôle à part, en manière de contraste et de contre-poids, et affecta des airs grondeurs qui ne convenaient ni à sa position ni à son âge. Tandis que la jeune fille ne rencontrait sur son passage que des coeurs ouverts et@des visages radieux, son cousin semblait prendre à tâche de jeter quelques ombres sur ce tableau. Il trouvait à redire à tout, cherchait des querelles sur le moindre dé-tail, et témoignait de l'humeur quand elle s'abandonnait aux jeux et aux joies de l'enfance. Devant le vieux comte, ces mauvais sentiments ne transpiraient pas, mais ils reprenaient Je dessus hors de sa présence. Ce qu'amena cette conduite, il est facile de le prévoir de pareilles impressions sont de celles que rien n'efface. Dès que Clémence fut en état de juger, elle eut sur Sigismond une - opinion dont elle ne devait plus revenir. Ce qui la guidait, c'était cet instinct qui nous fait aimer ceux qui nous aiment. Elle eût oublié peut-être les petites picoteries, les airs maussades et frondeurs, si un sentiment vrai se fût mêlé à tout cela. Mais il y avait là-dessous un manque de coeur et une hypocrisie qu'elle n'oublia ni ne pardonna jamais. Plus elle avança en âge, plus elle sentit s'accroître cet éloigne-ment les efforts même qu'elle faisait pour le vaincre ne ser-vaient qu'à prouver combien il était enraciné. Cependant elle n'ignorait rien des projets de son père ce n'était, à Beaupré, un mystère pour personne que Clémence devait être la femme de Sigismond on en parlait ouverte-ment comme d'une chose arrêtée et irrévocable. Dans les entretiens de famille, il se mêlait toujours quelque allusion là-dessus, et le vieux comte aimait à y revenir comme à une pensée favorite. Peut-être, voyant que le goût n'y était pas, insistait-il à dessein sur la convenance il fallait que toute ré-volte fût étouffée en germe, et que l'orgueil du sang eût le der-nier mot. Clémence n'avait@aucun motif de résister et ne résista pas à des arrangements auxquels tout le monde autour d'elle paraissait souscrire enfant, elle n'en comprenait pas la va-leur, et quand elle en eut une idée plus juste, son esprit y | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. @35 château, la joie et l'orgueil du vieux comte. Sigismond s'en vit un peu éclipsé, et une jalousie sourde s'empara de lui, presque à son insu. On devine combien ses relations avec sa cousine en furent affectées. Au lieu de s'associer à l'idolâ-trie dont elle était l'objet, il se créa un rôle à part, en manière de contraste et de contre-poids, et affecta des airs grondeurs qui ne convenaient ni à sa position ni à son âge. Tandis que la jeune fille ne rencontrait sur son passage que des coeurs ouverts et des visages radieux, son cousin semblait prendre à tâche de jeter quelques ombres sur ce tableau. Il trouvait à redire à tout, cherchait des querelles sur le moindre dé-tail, et témoignait de l'humeur quand elle s'abandonnait aux jeux et aux joies de l'enfance. Devant le vieux comte, ces mauvais sentiments ne transpiraient pas, mais ils reprenaient le dessus hors de sa présence. Ce qu'amena cette conduite, il est facile de le prévoir de pareilles impressions sont de celles que rien n'efface. Dès que Clémence fut en état de juger, elle eut sur Sigismond une @@opinion dont elle ne devait plus revenir. Ce qui la guidait, c'était cet instinct qui nous fait aimer ceux qui nous aiment. Elle eût oublié peut-être les petites picoteries, les airs maussades et frondeurs, si un sentiment vrai se fût mêlé à tout cela. Mais il y avait là-dessous un manque de coeur et une hypocrisie qu'elle n'oublia ni ne pardonna jamais. Plus elle avança en âge, plus elle sentit s'accroître cet éloigne-ment les efforts même qu'elle faisait pour le vaincre ne ser-vaient qu'à prouver combien il était enraciné. Cependant elle n'ignorait rien des projets de son père ce n'était, à Beaupré, un mystère pour personne que Clémence devait être la femme de Sigismond on en parlait ouverte-ment comme d'une chose arrêtée et irrévocable. Dans les entretiens de famille, il se mêlait toujours quelque allusion là-dessus, et le vieux comte aimait à y revenir comme à une pensée favorite. Peut-être, voyant que le goût n'y était pas, insistait-il à dessein sur la convenance il fallait que toute ré-volte fût étouffée en germe, et que l'orgueil du sang eût le der-nier mot. Clémence n'avait aucun motif de résister et ne résista pas à des arrangements auxquels tout le monde autour d'elle paraissait souscrire enfant, elle n'en comprenait pas la va-leur, et quand elle en eût une idée plus juste, son esprit y | -35 château, la joie et l'orgueil du vieux comte. | 35 château, la joie et l'orgueil du vieux comte. | 1 | 0.020833 | 0.090909 |
938.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOTR DANS UNE RUE. 259 une confidence. Ce mot ne fut pas prononcé, et dès lors il y eut un secret entre nous. Un secret? il n'est point d'attachement qui résiste à ce ïégime. Je l'éprouvai bientôt. A une première dissimulation il fallut ajouter des dissimulations nouvelles. En pareil cas, il y a une heure, un moment, où un aveu est possible si on laisse passer cette heure et ce moment, on est fatalement condamné à taire tout ce qui survient, et à tenir une por-tion de son existence dans l'ombre. Désormais il fallait m'ob-server, rester sur mes gardes, ne rien dire qui pùt trahir ces relations singulières et qui devaient persister. -XXVIII En effet, Melchior ne s'en tint pas à une visite sous un prétexte ou l'autre - il revint. Il y eut d'abord dans l'accueil que je lui fis une froideur très-grande. J'avais à prendre ma revanche de ses libertés du premier jour, et je lui tins rigueur. Je voulais qu'il com-, prit la distance qui me séparait des femmes avec lesquelles il était accoutumé à vivre, et que, sous aucun prétexte, je ne souffrirais d'être traitée sur le même pied. La leçon fut complète et poussée aussi loin que possible. En vain essaya- , t-il de me plaisanter sur mes sévérités, je tins bon et l'obli-geai à donner aux choses un tour plus sérieux. Alors il s'ex-cusa, et si humblement, flue j'en fus touchée. J'avais réduit le fanfaron à demander grâce, et c'était un triomphe de na-ture à me causer quelque fierté. Évidemment je jouais avec le feu, et de lui à moi la par-tie n'était point égale. Sans expérience de la vie, sans autre défense que l'instinct dont la nature a armé les femmes, j'al-lais engager la lutte avec un roué, un débauché émérite, un homme qui savait comment on assiège un coeur et comment on l'amène à une capitulation prévue. Les ressources ne lui manquaient pas l'audace encore moins. Cette fois pourtant | CE QU'ON PEUT VOTR DANS UNE RUE. 259 une confidence. Ce mot ne fut pas prononcé, et dès lors il y eut un secret entre nous. Un secret@? il n'est point d'attachement qui résiste à ce ïégime. Je l'éprouvai bientôt. A une première dissimulation il fallut ajouter des dissimulations nouvelles. En pareil cas, il y a une heure, un moment, où un aveu est possible si on laisse passer cette heure et ce moment, on est fatalement condamné à taire tout ce qui survient, et à tenir une por-tion de son existence dans l'ombre. Désormais il fallait m'ob-server, rester sur mes gardes, ne rien dire qui pùt trahir ces relations singulières et qui devaient persister. -XXVIII En effet, Melchior ne s'en tint pas à une visite sous un prétexte ou l'autre - il revint. Il y eut d'abord dans l'accueil que je lui fis une froideur très-grande. J'avais à prendre ma revanche de ses libertés du premier jour, et je lui tins rigueur. Je voulais qu'il com-, prit la distance qui me séparait des femmes avec lesquelles il était accoutumé à vivre, et que, sous aucun prétexte, je ne souffrirais d'être traitée sur le même pied. La leçon fut complète et poussée aussi loin que possible. En vain essaya- , t-il de me plaisanter sur mes sévérités, je tins bon et l'obli-geai à donner aux choses un tour plus sérieux. Alors il s'ex-cusa, et si humblement, flue j'en fus touchée. J'avais réduit le fanfaron à demander grâce, et c'était un triomphe de na-ture à me causer quelque fierté. Évidemment je jouais avec le feu, et de lui à moi la par-tie n'était point égale. Sans expérience de la vie, sans autre défense que l'instinct dont la nature a armé les femmes, j'al-lais engager la lutte avec un roué, un débauché émérite, un homme qui savait comment on assiège un coeur et comment on l'amène à une capitulation prévue. Les ressources ne lui manquaient pas l'audace encore moins. Cette fois pourtant | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 259 une confidence. Ce mot ne fut pas prononcé, et dès lors il y eut un secret entre nous. Un secret ? il n'est point d'attachement qui résiste à ce régime. Je l'éprouvai bientôt. A une première dissimulation il fallut ajouter des dissimulations nouvelles. En pareil cas, il y a une heure, un moment, où un aveu est possible si on laisse passer cette heure et ce moment, on est fatalement condamné à taire tout ce qui survient, et à tenir une por-tion de son existence dans l'ombre. Désormais il fallait m'ob-server, rester sur mes gardes, ne rien dire qui pût trahir ces relations singulières et qui devaient persister. @XXVIII En effet, Melchior ne s'en tint pas à une visite sous un prétexte ou l'autre@@ il revint. Il y eut d'abord dans l'accueil que je lui fis une froideur très-grande. J'avais à prendre ma revanche de ses libertés du premier jour, et je lui tins rigueur. Je voulais qu'il com-@@prît la distance qui me séparait des femmes avec lesquelles il était accoutumé à vivre, et que, sous aucun prétexte, je ne souffrirais d'être traitée sur le même pied. La leçon fut complète et poussée aussi loin que possible. En vain essaya-@@@t-il de me plaisanter sur mes sévérités, je tins bon et l'obli-geai à donner aux choses un tour plus sérieux. Alors il s'ex-cusa, et si humblement, @que j'en fus touchée. J'avais réduit le fanfaron à demander grâce, et c'était un triomphe de na-ture à me causer quelque fierté. Évidemment je jouais avec le feu, et de lui à moi la par-tie n'était point égale. Sans expérience de la vie, sans autre défense que l'instinct dont la nature a armé les femmes, j'al-lais engager la lutte avec un roué, un débauché émérite, un homme qui savait comment on assiége un coeur et comment on l'amène à une capitulation prévue. Les ressources ne lui manquaient pas l'audace encore moins. Cette fois pourtant | CE QU'ON PEUT VOTR DANS UNE RUE. | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. | 1 | 0.03125 | 0.125 |
504.txt | 1,871 | 46 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. philosophie rationaliste, je le crois, mais il n'en est pas ainsi pour le chris-tianisme. Il n'est donc point déraisonnable de dire que les habitudes vicieuses des noirs ont modifié fatalement la race, non dans sa couleur, mais ce qui est plus malheureux et ce qui constitue une modification plus profonde, dans son esprit, dans son âme. Les questions purement scientifiques ne se résolvent pas par le senti-ment, mais elles ne doivent pas l'étouffer. Quand il ne serait que douteux que l'africain etl'australien sont nos frères, ils mériteraient nos respectueuses sympathies jusqu'à conclusion du procès. Mais, grâce à Dieu, il n'y a pas d'incertitude. Un vil intérêt et une passion antireligieuse, ont pu seuls mettre en question pour un petit nombre les devoirs que nous avons envers nus sem-blables. C'est donc non-seulement au nom de la science, mais aussi au nom de l'humanité et de la religion que nous revendiquons cette confraternité. En voyant ces races descendues si bas, nous pourrions demander si ce n'est pas nous, peuples civilisés, nous peuples chrétiens, nous représentants de la science humaine, si ce n'est pas nous qui avons manqué à nos devoirs envers ces déshérités. Nous avons été trop longtemps indifférents à leur sort lamentable. Pourquoi, au lieu de les exploiter sans profit pour eux et souvent contre eux, n'avons-nous pas établi avec persévérance et courage, des rapports bienveillants, pour les disposer à nous comprendre et à profiter de notre supériorité ? Au lieu de cela, qu'avons-nous fait ? nous avons permis à l'Orient et à l'Occident des trafics honteux, sur des liqueurs enivrantes et dégra-dantes. Ils n'ont connu notre supériorité que par celle de nos armes meur-trières. Les missionnaires seuls, au nom du christianisme, ont porté avecun dévouement héroïque, la vérité et la paix au prix de leur vie. Ah 1 pour civi-liser, il faut faire autre chose que porter de l'opium pour ramener du thé. Ce n'est pas non plus en mesurant le crâne d'un singe qu'on moralise un cannibale. Les faits nous apprennent que l'homme dégradé, que le sauvage, quand sa famille est l'objet de nos soins, remonte lentement, mais infailliblement les degrés de la civilisation qu'il avait lentement descendus favorisez donc le zèle de la religion qui seule a tous les secrets de la réhabilitation, et bientôt elle vous fournira une preuve nouvelle et la plus consolante qu'il y a égalité de nature parmi nous. Ceux qui osent reprocher aux races dégé-nérées leur misérable état d'abaissement, se doutent-ils qu'ils prononcent leur propre condamnation ? Comme réponse aux épouvantables conclusions que M. Huxley a osé mettre à son livre sur la race Simienne, nous lui di-sons Vous voulez nous dépouiller de notre âme, et nous ravaler au rang des brutes. Si vos raisons étaient claires comme la lumière du soleil, vous devriez trembler de dévoiler ce secret à l'univers, car il s'agit de soustraire à la société son principal fondement et sa seule espérance qui ait une valeur durable. Mais avec une audace inconcevable, vous venez avec des raisonne-ments futiles, et qui tombent devant le sens commun, calomnier l'humanité et la ravaler au niveau d'un animal qui n'est pas même le plus aimable parmi les brutes. | 46 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. philosophie rationaliste, je le crois, mais il n'en est pas ainsi pour le chris-tianisme. Il n'est donc point déraisonnable de dire que les habitudes vicieuses des noirs ont modifié fatalement la race, non dans sa couleur, mais ce qui est plus malheureux et ce qui constitue une modification plus profonde, dans son esprit, dans son âme. Les questions purement scientifiques ne se résolvent pas par le senti-ment, mais elles ne doivent pas l'étouffer. Quand il ne serait que douteux que l'africain et@l'australien sont nos frères, ils mériteraient nos respectueuses sympathies jusqu'à conclusion du procès. Mais, grâce à Dieu, il n'y a pas d'incertitude. Un vil intérêt et une passion antireligieuse, ont pu seuls mettre en question pour un petit nombre les devoirs que nous avons envers nus sem-blables. C'est donc non-seulement au nom de la science, mais aussi au nom de l'humanité et de la religion que nous revendiquons cette confraternité. En voyant ces races descendues si bas, nous pourrions demander si ce n'est pas nous, peuples civilisés, nous peuples chrétiens, nous représentants de la science humaine, si ce n'est pas nous qui avons manqué à nos devoirs envers ces déshérités. Nous avons été trop longtemps indifférents à leur sort lamentable. Pourquoi, au lieu de les exploiter sans profit pour eux et souvent contre eux, n'avons-nous pas établi avec persévérance et courage, des rapports bienveillants, pour les disposer à nous comprendre et à profiter de notre supériorité ? Au lieu de cela, qu'avons-nous fait ? nous avons permis à l'Orient et à l'Occident des trafics honteux, sur des liqueurs enivrantes et dégra-dantes. Ils n'ont connu notre supériorité que par celle de nos armes meur-trières. Les missionnaires seuls, au nom du christianisme, ont porté avec@un dévouement héroïque, la vérité et la paix au prix de leur vie. Ah 1 pour civi-liser, il faut faire autre chose que porter de l'opium pour ramener du thé. Ce n'est pas non plus en mesurant le crâne d'un singe qu'on moralise un cannibale. Les faits nous apprennent que l'homme dégradé, que le sauvage, quand sa famille est l'objet de nos soins, remonte lentement, mais infailliblement les degrés de la civilisation qu'il avait lentement descendus favorisez donc le zèle de la religion qui seule a tous les secrets de la réhabilitation, et bientôt elle vous fournira une preuve nouvelle et la plus consolante qu'il y a égalité de nature parmi nous. Ceux qui osent reprocher aux races dégé-nérées leur misérable état d'abaissement, se doutent-ils qu'ils prononcent leur propre condamnation ? Comme réponse aux épouvantables conclusions que M. Huxley a osé mettre à son livre sur la race Simienne, nous lui di-sons Vous voulez nous dépouiller de notre âme, et nous ravaler au rang des brutes. Si vos raisons étaient claires comme la lumière du soleil, vous devriez trembler de dévoiler ce secret à l'univers, car il s'agit de soustraire à la société son principal fondement et sa seule espérance qui ait une valeur durable. Mais avec une audace inconcevable, vous venez avec des raisonne-ments futiles, et qui tombent devant le sens commun, calomnier l'humanité et la ravaler au niveau d'un animal qui n'est pas même le plus aimable parmi les brutes. | 46 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. philosophie rationaliste, je le crois, mais il n'en est pas ainsi pour le chris-tianisme. Il n'est donc point déraisonnable de dire que les habitudes vicieuses des noirs ont modifié fatalement la race, non dans sa couleur, mais ce qui est plus malheureux et ce qui constitue une modification plus profonde, dans son esprit, dans son âme. Les questions purement scientifiques ne se résolvent pas par le senti-ment, mais elles ne doivent pas l'étouffer. Quand il ne serait que douteux que l'africain et l'australien sont nos frères, ils mériteraient nos respectueuses sympathies jusqu'à conclusion du procès. Mais, grâce à Dieu, il n'y a pas d'incertitude. Un vil intérêt et une passion antireligieuse, ont pu seuls mettre en question pour un petit nombre les devoirs que nous avons envers nos sem-blables. C'est donc non-seulement au nom de la science, mais aussi au nom de l'humanité et de la religion que nous revendiquons cette confraternité. En voyant ces races descendues si bas, nous pourrions demander si ce n'est pas nous, peuples civilisés, nous peuples chrétiens, nous représentants de la science humaine, si ce n'est pas nous qui avons manqué à nos devoirs envers ces déshérités. Nous avons été trop longtemps indifférents à leur sort lamentable. Pourquoi, au lieu de les exploiter sans profit pour eux et souvent contre eux, n'avons-nous pas établi avec persévérance et courage, des rapports bienveillants, pour les disposer à nous comprendre et à profiter de notre supériorité@? Au lieu de cela, qu'avons-nous fait@? nous avons permis à l'Orient et à l'Occident des trafics honteux, sur des liqueurs enivrantes et dégra-dantes. Ils n'ont connu notre supériorité que par celle de nos armes meur-trières. Les missionnaires seuls, au nom du christianisme, ont porté avec un dévouement héroïque, la vérité et la paix au prix de leur vie. Ah ! pour civi-liser, il faut faire autre chose que porter de l'opium pour ramener du thé. Ce n'est pas non plus en mesurant le crâne d'un singe qu'on moralise un cannibale. Les faits nous apprennent que l'homme dégradé, que le sauvage, quand sa famille est l'objet de nos soins, remonte lentement, mais infailliblement les degrés de la civilisation qu'il avait lentement descendus favorisez donc le zèle de la religion qui seule a tous les secrets de la réhabilitation, et bientôt elle vous fournira une preuve nouvelle et la plus consolante qu'il y a égalité de nature parmi nous. Ceux qui osent reprocher aux races dégé-nérées leur misérable état d'abaissement, se doutent-ils qu'ils prononcent leur propre condamnation ? Comme réponse aux épouvantables conclusions que M. Ruxley a osé mettre à son livre sur la race Simienne, nous lui di-sons Vous voulez nous dépouiller de notre âme, et nous ravaler au rang des brutes. Si vos raisons étaient claires comme la lumière du soleil, vous devriez trembler de dévoiler ce secret à l'univers, car il s'agit de soustraire à la société son principal fondement et sa seule espérance qui ait une valeur durable. Mais avec une audace inconcevable, vous venez avec des raisonne-ments futiles, et qui tombent devant le sens commun, calomnier l'humanité et la ravaler au niveau d'un animal qui n'est pas même le plus aimable parmi les brutes. | Comme réponse aux épouvantables conclusions que M. Huxley a osé mettre à son livre sur la race Simienne, nous lui di-sons Vous voulez nous dépouiller de notre âme, et nous ravaler au rang des brutes. | Comme réponse aux épouvantables conclusions que M. Ruxley a osé mettre à son livre sur la race Simienne, nous lui di-sons Vous voulez nous dépouiller de notre âme, et nous ravaler au rang des brutes. | 1 | 0.005025 | 0.026316 |
476.txt | 1,871 | UNITÉ DE L'ESPÈCE BUMAINE. 7 retrouvons donc non-seulement chez les Arabes, mais encore chez les Cophtes, restes des anciens Egyptiens, chez les Perses anciens et modernes, chez les Indiens, et enfin chez les Chinois. Ce sont des traces précieuses de communauté qu'on n'a pas encore aperçues, parce qu'on néglige trop, parmi nous, l'étude de la littérature orientale. C'est en comparant ce que tous ces différents peuples ont écrit, qu'on peut parvenir à connaître leurs anciennes liaisons. Comme il s'agit ici d'astronomie, je n'ai point négligé ce que j'ai trouvé dans les livres chinois sur le ciel astronomique ou sur les étoiles connues à la Chine. J'ai rapporté les notions que les Arabes en avaient de celles des Chinois j'y ai joint en même temps celle des autres peuples asiatiques, autant qu'il m'a été possible, et c'est ce qui m'a convaincu que tous ces peuples avaient à peu près un même système bien différent de celui des Grecs. Cet examen exige des détails un peu étendus, et très-secs, mais j'espère que ce que nous en apprendrons des usages des anciens peuples de l'Asie, me servira d'excuse. a Les mansions ou domiciles de la lune sont rapportés par tous les astronomes arabes. Aferghari indique el leurs noms et la place qu'elles oc-cupent dans nos signes du zodiaque. Il cite encore d'autres auteurs. Les Cophtes ont encore ces mêmes constellations on peut soupçonner qu'ils les tiennent de leurs ancêtres on les retrouve en Perse dans les anciens livres tels que le Bundehesch probablement les Perses les tenaient des Babyloniens enfin elles existent dans l'Inde et surtout en Chine. Les Chinois les indiquent dans tous leurs livres astronomiques, dans leurs almanachs actuels. J'ai comparé ceux-ci avec ceux des Arabes, leurs noms, leurs figures et tout leur ciel astroncmique d'après l'ouvrage de Matuon-lin, et d'après un autre état du ciel imprimé dans ces derniers temps sous le titre de Tien ven-poce tien-Ko, et j'ai aperçu partout les mêmes rapports. On me répondra sans doute que, depuis l'établissement du mahométisme, les Arabes, qui ont beaucoup fréquenté la Chine, y ont porté la connais-sance des vingt-huit constellations je l'avais cru d'abord, mais les ayant trouvées dans des livres plus anciens que le mabométisme, comme on le verra dans la suite, je suis autorisé à les regarder comme un monument de la plus ancienne astronomie asiatique . Plus loin il montre trois de ces constellations nommées dans le Chou-king. Ici notre auteur donne la nomenclature comparée de ces constella-tions chez les Arabes, les Perses, les Indiens et les Chinois. Nous y renvoyons le lecteur curieux. Une des premières remarques de de Guignes, c'est que ces constellations prennent leur point de départ au bélier. Le P. Kircher , dit-il, d'après un dictionnaire cophte et arabe trouvé en Egypte, indique les mansions de la lune suivant les Cophtes, avec l'ex-plication arabe on voit par là leur accord avec celles des Arabes et leurs positions dans nos signes. Quoique les Cophtes commencent leur année au mois de septembre, l'auteur cophte ou arabe fait commencer cette liste par la mansion qui est au bélier. Ainsi elles sont dans l'ordre indiqué chez les auteurs orientaux. a La comparaison que nous faisons nous fait connaître l'ancienne astronomie nous pouvons dire ancienne, car plusieurs des étoiles dési- | UNITÉ DE L'ESPÈCE BUMAINE. 7 retrouvons donc non-seulement chez les Arabes, mais encore chez les Cophtes, restes des anciens Egyptiens, chez les Perses anciens et modernes, chez les Indiens, et enfin chez les Chinois. Ce sont des traces précieuses de communauté qu'on n'a pas encore aperçues, parce qu'on néglige trop, parmi nous, l'étude de la littérature orientale. C'est en comparant ce que tous ces différents peuples ont écrit, qu'on peut parvenir à connaître leurs anciennes liaisons. Comme il s'agit ici d'astronomie, je n'ai point négligé ce que j'ai trouvé dans les livres chinois sur le ciel astronomique ou sur les étoiles connues à la Chine. J'ai rapporté les notions que les Arabes en avaient de celles des Chinois j'y ai joint en même temps celle des autres peuples asiatiques, autant qu'il m'a été possible, et c'est ce qui m'a convaincu que tous ces peuples avaient à peu près un même système bien différent de celui des Grecs. Cet examen exige des détails un peu étendus, et très-secs, mais j'espère que ce que nous en apprendrons des usages des anciens peuples de l'Asie, me servira d'excuse. a Les mansions ou domiciles de la lune sont rapportés par tous les astronomes arabes. Aferghari indique el leurs noms et la place qu'elles oc-cupent dans nos signes du zodiaque. Il cite encore d'autres auteurs. Les Cophtes ont encore ces mêmes constellations on peut soupçonner qu'ils les tiennent de leurs ancêtres on les retrouve en Perse dans les anciens livres tels que le Bundehesch probablement les Perses les tenaient des Babyloniens enfin elles existent dans l'Inde et surtout en Chine. Les Chinois les indiquent dans tous leurs livres astronomiques, dans leurs almanachs actuels. J'ai comparé ceux-ci avec ceux des Arabes, leurs noms, leurs figures et tout leur ciel astroncmique d'après l'ouvrage de Matuon-lin, et d'après un autre état du ciel imprimé dans ces derniers temps sous le titre de Tien ven-poce tien-Ko, et j'ai aperçu partout les mêmes rapports. On me répondra sans doute que, depuis l'établissement du mahométisme, les Arabes, qui ont beaucoup fréquenté la Chine, y ont porté la connais-sance des vingt-huit constellations je l'avais cru d'abord, mais les ayant trouvées dans des livres plus anciens que le mabométisme, comme on le verra dans la suite, je suis autorisé à les regarder comme un monument de la plus ancienne astronomie asiatique . Plus loin il montre trois de ces constellations nommées dans le Chou-king. Ici notre auteur donne la nomenclature comparée de ces constella-tions chez les Arabes, les Perses, les Indiens et les Chinois. Nous y renvoyons le lecteur curieux. Une des premières remarques de de Guignes, c'est que ces constellations prennent leur point de départ au bélier. Le P. Kircher , dit-il, d'après un dictionnaire cophte et arabe trouvé en Egypte, indique les mansions de la lune suivant les Cophtes, avec l'ex-plication arabe on voit par là leur accord avec celles des Arabes et leurs positions dans nos signes. Quoique les Cophtes commencent leur année au mois de septembre, l'auteur cophte ou arabe fait commencer cette liste par la mansion qui est au bélier. Ainsi elles sont dans l'ordre indiqué chez les auteurs orientaux. a La comparaison que nous faisons nous fait connaître l'ancienne astronomie nous pouvons dire ancienne, car plusieurs des étoiles dési- | UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 7 retrouvons donc non-seulement chez les Arabes, mais encore chez les Cophtes, restes des anciens Egyptiens, chez les Perses anciens et modernes, chez les Indiens, et enfin chez les Chinois. Ce sont des traces précieuses de communauté qu'on n'a pas encore aperçues, parce qu'on néglige trop, parmi nous, l'étude de la littérature orientale. C'est en comparant ce que tous ces différents peuples ont écrit, qu'on peut parvenir à connaître leurs anciennes liaisons. Comme il s'agit ici d'astronomie, je n'ai point négligé ce que j'ai trouvé dans les livres chinois sur le ciel astronomique ou sur les étoiles connues à la Chine. J'ai rapporté les notions que les Arabes en avaient de celles des Chinois j'y ai joint en même temps celle des autres peuples asiatiques, autant qu'il m'a été possible, et c'est ce qui m'a convaincu que tous ces peuples avaient à peu près un même système bien différent de celui des Grecs. Cet examen exige des détails un peu étendus, et très-secs, mais j'espère que ce que nous en apprendrons des usages des anciens peuples de l'Asie, me servira d'excuse. @@Les mansions ou domiciles de la lune sont rapportés par tous les astronomes arabes. Aferghari indique et leurs noms et la place qu'elles oc-cupent dans nos signes du zodiaque. Il cite encore d'autres auteurs. Les Cophtes ont encore ces mêmes constellations on peut soupçonner qu'ils les tiennent de leurs ancêtres on les retrouve en Perse dans les anciens livres tels que le Bundehesch probablement les Perses les tenaient des Babyloniens enfin elles existent dans l'Inde et surtout en Chine. Les Chinois les indiquent dans tous leurs livres astronomiques, dans leurs almanachs actuels. J'ai comparé ceux-ci avec ceux des Arabes, leurs noms, leurs figures et tout leur ciel astronomique d'après l'ouvrage de Matuon-lin, et d'après un autre état du ciel imprimé dans ces derniers temps sous le titre de Tien ven-poce-tien-Ko, et j'ai aperçu partout les mêmes rapports. On me répondra sans doute que, depuis l'établissement du mahométisme, les Arabes, qui ont beaucoup fréquenté la Chine, y ont porté la connais-sance des vingt-huit constellations je l'avais cru d'abord, mais les ayant trouvées dans des livres plus anciens que le mahométisme, comme on le verra dans la suite, je suis autorisé à les regarder comme un monument de la plus ancienne astronomie asiatique . Plus loin il montre trois de ces constellations nommées dans le Chou-king. Ici notre auteur donne la nomenclature comparée de ces constella-tions chez les Arabes, les Perses, les Indiens et les Chinois. Nous y renvoyons le lecteur curieux. Une des premières remarques de de Guignes, c'est que ces constellations prennent leur point de départ au bélier. Le P. Kircher , dit-il, d'après un dictionnaire cophte et arabe trouvé en Egypte, indique les mansions de la lune suivant les Cophtes, avec l'ex-plication arabe on voit par là leur accord avec celles des Arabes et leurs positions dans nos signes. Quoique les Cophtes commencent leur année au mois de septembre, l'auteur cophte ou arabe fait commencer cette liste par la mansion qui est au bélier. Ainsi elles sont dans l'ordre indiqué chez les auteurs orientaux.x. La comparaison que nous faisons nous fait connaître l'ancienne astronomie nous pouvons dire ancienne, car plusieurs des étoiles dési- | J'ai comparé ceux-ci avec ceux des Arabes, leurs noms, leurs figures et tout leur ciel astroncmique d'après l'ouvrage de Matuon-lin, et d'après un autre état du ciel imprimé dans ces derniers temps sous le titre de Tien ven-poce tien-Ko, et j'ai aperçu partout les mêmes rapports. | J'ai comparé ceux-ci avec ceux des Arabes, leurs noms, leurs figures et tout leur ciel astronomique d'après l'ouvrage de Matuon-lin, et d'après un autre état du ciel imprimé dans ces derniers temps sous le titre de Tien ven-poce-tien-Ko, et j'ai aperçu partout les mêmes rapports. | 2 | 0.007143 | 0.04 |
61.txt | 1,821 | 2 et en tous lieux, occupé de la gloire de son pays et des progrès de la science le simple exposé de ses travaux, de ses opinions, de ses doctrines, est le plus beau tro-phée qui puisse être élevé à sa gloire. PALISOT DE BEAUVOIS Ambroise-Marie-Fran-çois-Joseph , naquit à Arras le 27 juillet 1762. Issu d'une très-ancienne famille , célèbre dans la magistrature , il comptait parmi ses ayeux trois premiers présidens au Conseil supérieur de l'Artois son père était receveur général des domaines de cette province et de la Flandre. Ce fut au collège fondé à Paris, en 1280, par RAOUL D'HARCOURT , qu'il fit ses études. Doué d'une ame ar-dente, d'une imagination facile à céder à l'enthousiasme, et d'une mémoire prodigieuse, il se signala par des suc-cès qui étaient autant le fruit de l'étude , qu'une suite des heureuses dispositions qu'il avait reçues de la nature. Au moment où les passions viennent s'emparer de toutes les facultés de l'ame, et quelquefois décider à jamais du malheur de la vie, si le génie tutélaire d'un bon père n'est point là pour en enchaîner la fougue et leur donner une direction utile, le jeune PALISOT DE, BEAUVOIS se sentit tout-à- coup dévoré par une fervente dévotion la vie contemplative des premiers solitaires chrétiens frappa son imagination vive et fougueuse il voulut s'enfermer pour jamais dans un cloître, et l'ordre des Chartreux qui lui parut le plus austère, fut l'objet de son choix. Sa famille combattit cette résolution, fruit de lectures peu en rapport avec son âge, et d'insinuations dangereuses. Quoiqu'il se montrât déjà inflexible, ne pliant ni devant les hommes, ni devant les circonstances l'extrême mobilité de son esprit et de ses projets ne luï | 2 et en tous lieux, occupé de la gloire de son pays et des progrès de la science le simple exposé de ses travaux, de ses opinions, de ses doctrines, est le plus beau tro-phée qui puisse être élevé à sa gloire. PALISOT DE BEAUVOIS Ambroise-Marie-Fran-çois-Joseph , naquit à Arras le 27 juillet 1762. Issu d'une très-ancienne famille , célèbre dans la magistrature , il comptait parmi ses ayeux trois premiers présidens au Conseil supérieur de l'Artois son père était receveur général des domaines de cette province et de la Flandre. Ce fut au collège fondé à Paris, en 1280, par RAOUL D'HARCOURT , qu'il fit ses études. Doué d'une ame ar-dente, d'une imagination facile à céder à l'enthousiasme, et d'une mémoire prodigieuse, il se signala par des suc-cès qui étaient autant le fruit de l'étude , qu'une suite des heureuses dispositions qu'il avait reçues de la nature. Au moment où les passions viennent s'emparer de toutes les facultés de l'ame, et quelquefois décider à jamais du malheur de la vie, si le génie tutélaire d'un bon père n'est point là pour en enchaîner la fougue et leur donner une direction utile, le jeune PALISOT DE, BEAUVOIS se sentit tout-à- coup dévoré par une fervente dévotion la vie contemplative des premiers solitaires chrétiens frappa son imagination vive et fougueuse il voulut s'enfermer pour jamais dans un cloître, et l'ordre des Chartreux qui lui parut le plus austère, fut l'objet de son choix. Sa famille combattit cette résolution, fruit de lectures peu en rapport avec son âge, et d'insinuations dangereuses. Quoiqu'il se montrât déjà inflexible, ne pliant ni devant les hommes, ni devant les circonstances l'extrême mobilité de son esprit et de ses projets ne luï | 2 et en tous lieux, occupé de la gloire de son pays et des progrès de la science le simple exposé de ses travaux, de ses opinions, de ses doctrines, est le plus beau tro-phée qui puisse être élevé à sa gloire. PALISOT DE BEAUVOIS Ambroise-Marie-Fran-çois-Joseph , naquit à Arras le 27 juillet 1752. Issu d'une très-ancienne famille , célèbre dans la magistrature , il comptait parmi ses ayeux trois premiers présidens au Conseil supérieur de l'Artois son père était receveur général des domaines de cette province et de la Flandre. Ce fut au collège fondé à Paris, en 1280, par RAOUL D'HARCOURT , qu'il fit ses études. Doué d'une ame ar-dente, d'une imagination facile à céder à l'enthousiasme, et d'une mémoire prodigieuse, il se signala par des suc-cès qui étaient autant le fruit de l'étude , qu'une suite des heureuses dispositions qu'il avait reçues de la nature. Au moment où les passions viennent s'emparer de toutes les facultés de l'ame, et quelquefois décider à jamais du malheur de la vie, si le génie tutélaire d'un bon père n'est point là pour en enchaîner la fougue et leur donner une direction utile, le jeune PALISOT DE, BEAUVOIS se sentit tout-à-@coup dévoré par une fervente dévotion la vie contemplative des premiers solitaires chrétiens frappa son imagination vive et fougueuse il voulut s'enfermer pour jamais dans un cloître, et l'ordre des Chartreux qui lui parut le plus austère, fut l'objet de son choix. Sa famille combattit cette résolution, fruit de lectures peu en rapport avec son âge, et d'insinuations dangereuses. Quoiqu'il se montrât déjà inflexible, ne pliant ni devant les hommes, ni devant les circonstances l'extrême mobilité de son esprit et de ses projets ne luï | Sa famille combattit cette résolution, fruit de lectures peu en rapport avec son âge, et d'insinuations dangereuses. | Sa famille combattit cette résolution, fruit de lectures peu en rapport avec son âge, et d'insinuations dangereuses. | 0 | 0 | 0 |
902.txt | 1,858 | 218 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. d'empêchements imprévus surviennent en pareil cas, tantôt une pièce à produire ou un acte à passer, le consentement régulier des parents, le choix des témoins, les démarches de rigueur, le contrat enfin les publications exigées par la loi. Il y eut même un accident qui faillit renvoyer les choses à un terme assez éloigné. Dans les pays où l'esprit de famille n'est pas- éteint, célébrer un mariage hors de la-présence des grands-parents est une de ces dérogations que justifie à peine la plus impérieuse nécessité aussi, quand il fut ques-tion de l'établissement de Ludovic, y eut-il conseil pour sa-voir ce que l'on devait faire. Aller à Paris, c'était bien de l'ar-gent et du temps dépensés or le temps et l'argent sont deux choses auxquelles on regarde de près, surtout dans les mon-, tagnes. D'un autre côté, laisserait - on Ludovic prendre femme comme le ferait un enfant abandonné, sans que la si-gnature d'aucun de ses auteursllfgurâtni sur le contrat ni sur les actes civils,et religieux? Le cas était grave et méritait qu'on le pesât. Il y eut donc de longues délibérations, oùJ'on mit en balance le- pour et le contre, d'un côté le calcul, de l'autre le sentiment. A la louange de nos provinciaux, ajou- , tons que le sentiment l'emporta. Déplacer toute la famille était une entreprise impossible mais il fut convenu que le père et le fils aîné assisteraient aux noces de Ludovic. Seu-lement, et c'était la condition de rigueur, celui-ci serait in-vité à retarder la cérémonie jusqu'au moment où les travaux de la campagne rendraient ce voyage moins préjudiciable aux intérêts de la maison. -Voilà où aboutit cette délibération, et Ludovic en fut informé sur-le-champ. C'était une ouverture embarrassante etàlaquelle il ne pouvait répondre sans blesser les siens ou se blesser lui-même. Que dire à ce vieillard qui regardait comme un de ses devoirs et en même temps comme le plus cher et le plus incontestable de ses droits, d'assister au mariage de son fils, -d'y présider et d'y représenter la famille absente ? Et cepen-dant un délai, en l'état des choses, entraînait de tels incon-véitilmts, que le programme venu des montagnes ne pouvait ■ être accepté-sans modifications. Que fit Ludovic? Il .négocia et'finit par amener une sorte de transaction. Son père se dé-cidé à avancer sonwyage etdui se résigna, quoique à regret, à-différerson mariage jùsquè-là Il ne s'agissait que de quel- | 218 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. d'empêchements imprévus surviennent en pareil cas, tantôt une pièce à produire ou un acte à passer, le consentement régulier des parents, le choix des témoins, les démarches de rigueur, le contrat enfin les publications exigées par la loi. Il y eut même un accident qui faillit renvoyer les choses à un terme assez éloigné. Dans les pays où l'esprit de famille n'est pas- éteint, célébrer un mariage hors de la-présence des grands-parents est une de ces dérogations que justifie à peine la plus impérieuse nécessité aussi, quand il fut ques-tion de l'établissement de Ludovic, y eut-il conseil pour sa-voir ce que l'on devait faire. Aller à Paris, c'était bien de l'ar-gent et du temps dépensés or le temps et l'argent sont deux choses auxquelles on regarde de près, surtout dans les mon-, tagnes. D'un autre côté, laisserait - on Ludovic prendre femme comme le ferait un enfant abandonné, sans que la si-gnature d'aucun de ses auteursllfgurât@ni sur le contrat ni sur les actes civils,et religieux@? Le cas était grave et méritait qu'on le pesât. Il y eut donc de longues délibérations, où@J'on mit en balance le- pour et le contre, d'un côté le calcul, de l'autre le sentiment. A la louange de nos provinciaux, ajou- , tons que le sentiment l'emporta. Déplacer toute la famille était une entreprise impossible mais il fut convenu que le père et le fils aîné assisteraient aux noces de Ludovic. Seu-lement, et c'était la condition de rigueur, celui-ci serait in-vité à retarder la cérémonie jusqu'au moment où les travaux de la campagne rendraient ce voyage moins préjudiciable aux intérêts de la maison. -Voilà où aboutit cette délibération, et Ludovic en fut informé sur-le-champ. C'était une ouverture embarrassante et@à@laquelle il ne pouvait répondre sans blesser les siens ou se blesser lui-même. Que dire à ce vieillard qui regardait comme un de ses devoirs et en même temps comme le plus cher et le plus incontestable de ses droits, d'assister au mariage de son fils, -d'y présider et d'y représenter la famille absente ? Et cepen-dant un délai, en l'état des choses, entraînait de tels incon-véitilmts, que le programme venu des montagnes ne pouvait ■ être accepté-sans modifications. Que fit Ludovic@? Il .négocia et'finit par amener une sorte de transaction. Son père se dé-cidé à avancer son@@wyage et@dui se résigna, quoique à regret, à-différer@son mariage jùsquè-là@ Il ne s'agissait que de quel- | 218 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. d'empêchements imprévus surviennent en pareil cas, tantôt une pièce à produire ou un acte à passer, le consentement régulier des parents, le choix des témoins, les démarches de rigueur, le contrat enfin les publications exigées par la loi. Il y eut même un accident qui faillit renvoyer les choses à un terme assez éloigné. Dans les pays où l'esprit de famille n'est pas@ éteint, célébrer un mariage hors de la présence des grands-parents est une de ces dérogations que justifie à peine la plus impérieuse nécessité aussi, quand il fut ques-tion de l'établissement de Ludovic, y eut-il conseil pour sa-voir ce que l'on devait faire. Aller à Paris, c'était bien de l'ar-gent et du temps dépensés or le temps et l'argent sont deux choses auxquelles on regarde de près, surtout dans les mon-@@tagnes. D'un autre côté, laisserait@-@on Ludovic prendre femme comme le ferait un enfant abandonné, sans que la si-gnature d'aucun de ses auteurs figurât ni sur le contrat ni sur les actes civils et religieux ? Le cas était grave et méritait qu'on le pesât. Il y eut donc de longues délibérations, où l'on mit en balance le@ pour et le contre, d'un côté le calcul, de l'autre le sentiment. A la louange de nos provinciaux, ajou-@@@tons que le sentiment l'emporta. Déplacer toute la famille était une entreprise impossible mais il fut convenu que le père et le fils aîné assisteraient aux noces de Ludovic. Seu-lement, et c'était la condition de rigueur, celui-ci serait in-vité à retarder la cérémonie jusqu'au moment où les travaux de la campagne rendraient ce voyage moins préjudiciable aux intérêts de la maison. @Voilà où aboutit cette délibération, et Ludovic en fut informé sur-le-champ. C'était une ouverture embarrassante et à laquelle il ne pouvait répondre sans blesser les siens ou se blesser lui-même. Que dire à ce vieillard qui regardait comme un de ses devoirs et en même temps comme le plus cher et le plus incontestable de ses droits, d'assister au mariage de son fils, @d'y présider et d'y représenter la famille absente ? Et cepen-dant un délai, en l'état des choses, entraînait de tels incon-vé@nients, que le programme venu des montagnes ne pouvait@@ être accepté sans modifications. Que fit Ludovic ? Il @négocia et finit par amener une sorte de transaction. Son père se dé-cida à avancer son voyage et lui se résigna, quoique à regret, à différer son mariage jusque-là. Il ne s'agissait que de quel- | Aller à Paris, c'était bien de l'ar-gent et du temps dépensés or le temps et l'argent sont deux choses auxquelles on regarde de près, surtout dans les mon-, tagnes. | Aller à Paris, c'était bien de l'ar-gent et du temps dépensés or le temps et l'argent sont deux choses auxquelles on regarde de près, surtout dans les mon-tagnes. | 2 | 0.012346 | 0.096774 |
100.txt | 1,821 | 52 Flore d'Oivare et de Benin. Elle contient une description' et une figure exactes de tous les genres nouveaux et de toutes les espèces nouvelles recueillis sur les plages afri-caines , unies à des réflexions et discussions importantes relatives à l'organisa lion particulière , aux usages que l'on fait de la plante et aux moyens à suivre pour l'acclimater en Europe, surtout dans notre patrie, quand elle peut être utile à l'homme ou bien aux animaux associés à ses cultures. Sous le rapport de la science, cet ouvrage fournit, par les découvertes qu'il renferme, des données jusqu'alors non aperçues pour compléter les familles éta-blies , pour imposer aux genres des caractères certains, des caractères fixes et pour remplir les lacunes encore existantes dans les affinités. Les Insectes, qui sont une suite nécessaire de la Flore, ne méritent pas moins d'intérêt par les détails qu'ils four-nissent aux entomologistes sur les moeurs, les habitudes et les organes de ces petits animaux, sur l'utilité ou la inalfaisance des uns, sur la beauté, la vivacité et la va-riété de couleurs dont la nature a paré toutes les parties des autres, et sur les étonnantes, les singulières méta-morphosés que tous subissent dans le court espace qui s'écoule de leur naissance à leur mort. C'est ici le moment de rappeler une méthode de clas-sification pour les insectes, que PALISOT DE BEAUVOIS soumit, en 1789, à la Société des sciences et arts du Cap-Français. Quoiqu'elle n'ait pas obtenu l'assentiment de la généralité des naturalistes , je la crois bonne, sim-ple et très-naturelle, du moins pour les caractères géné-raux des ordres qui tendent à rapprocher les analogues de leurs types 1 . Les entomologistes ont adopté le genre 1 Il adopte les trois grandes classes de GEOFFROI, qu' il | 52 Flore d'Oivare et de Benin. Elle contient une description' et une figure exactes de tous les genres nouveaux et de toutes les espèces nouvelles recueillis sur les plages afri-caines , unies à des réflexions et discussions importantes relatives à l'organisa lion particulière , aux usages que l'on fait de la plante et aux moyens à suivre pour l'acclimater en Europe, surtout dans notre patrie, quand elle peut être utile à l'homme ou bien aux animaux associés à ses cultures. Sous le rapport de la science, cet ouvrage fournit, par les découvertes qu'il renferme, des données jusqu'alors non aperçues pour compléter les familles éta-blies , pour imposer aux genres des caractères certains, des caractères fixes et pour remplir les lacunes encore existantes dans les affinités. Les Insectes, qui sont une suite nécessaire de la Flore, ne méritent pas moins d'intérêt par les détails qu'ils four-nissent aux entomologistes sur les moeurs, les habitudes et les organes de ces petits animaux, sur l'utilité ou la inalfaisance des uns, sur la beauté, la vivacité et la va-riété de couleurs dont la nature a paré toutes les parties des autres, et sur les étonnantes, les singulières méta-morphosés que tous subissent dans le court espace qui s'écoule de leur naissance à leur mort. C'est ici le moment de rappeler une méthode de clas-sification pour les insectes, que PALISOT DE BEAUVOIS soumit, en 1789, à la Société des sciences et arts du Cap-Français. Quoiqu'elle n'ait pas obtenu l'assentiment de la généralité des naturalistes , je la crois bonne, sim-ple et très-naturelle, du moins pour les caractères géné-raux des ordres qui tendent à rapprocher les analogues de leurs types 1 . Les entomologistes ont adopté le genre @@@1 Il adopte les trois grandes classes de GEOFFROI, qu' il | 52 Flore d'O@ware et de Benin. Elle contient une description' et une figure exactes de tous les genres nouveaux et de toutes les espèces nouvelles recueillis sur les plages afri-caines , unies à des réflexions et discussions importantes relatives à l'organisa@tion particulière , aux usages que l'on fait de la plante et aux moyens à suivre pour l'acclimater en Europe, surtout dans notre patrie, quand elle peut être utile à l'homme ou bien aux animaux associés à ses cultures. Sous le rapport de la science, cet ouvrage fournit, par les découvertes qu'il renferme, des données jusqu'alors non aperçues pour compléter les familles éta-blies , pour imposer aux genres des caractères certains, des caractères fixes et pour remplir les lacunes encore existantes dans les affinités. Les Insectes, qui sont une suite nécessaire de la Flore, ne méritent pas moins d'intérêt par les détails qu'ils four-nissent aux entomologistes sur les moeurs, les habitudes et les organes de ces petits animaux, sur l'utilité ou la @malfaisance des uns, sur la beauté, la vivacité et la va-riété de couleurs dont la nature a paré toutes les parties des autres, et sur les étonnantes, les singulières méta-morphoses que tous subissent dans le court espace qui s'écoule de leur naissance à leur mort. C'est ici le moment de rappeler une méthode de clas-sification pour les insectes, que PALISOT DE BEAUVOIS soumit, en 1789, à la Société des sciences et arts du Cap-Français. Quoiqu'elle n'ait pas obtenu l'assentiment de la généralité des naturalistes , je la crois bonne, sim-ple et très-naturelle, du moins pour les caractères géné-raux des ordres qui tendent à rapprocher les analogues de leurs types 1 . Les entomologistes ont adopté le genre 52 1 Il adopte les trois grandes classes de GEOFFROI, qu' il | Elle contient une description' et une figure exactes de tous les genres nouveaux et de toutes les espèces nouvelles recueillis sur les plages afri-caines , unies à des réflexions et discussions importantes relatives à l'organisa lion particulière , aux usages que l'on fait de la plante et aux moyens à suivre pour l'acclimater en Europe, surtout dans notre patrie, quand elle peut être utile à l'homme ou bien aux animaux associés à ses cultures. | Elle contient une description' et une figure exactes de tous les genres nouveaux et de toutes les espèces nouvelles recueillis sur les plages afri-caines , unies à des réflexions et discussions importantes relatives à l'organisation particulière , aux usages que l'on fait de la plante et aux moyens à suivre pour l'acclimater en Europe, surtout dans notre patrie, quand elle peut être utile à l'homme ou bien aux animaux associés à ses cultures. | 2 | 0.004484 | 0.025974 |
581.txt | 1,886 | EFFETS GÉNÉRAUX DU MAGNÉTISME 69 en quelques minutes, ses yeux se fermèrent, et il fut plongé dans un état de torpeur qui était interrompu par des mouve-ments spasmodiques tout à coup il ouvrait les yeux, sem-blait sur le point d'étouffer, faisait des mouvements du haut du corps seulement, puis il retombait dans une torpeur pro-fonde. A Liverpool, j'obtins le même résultat sur l'éditeur du Standard et sur un pharmacien. Ces deux faits s'étaient produits sans ma volonté et plutôt comme accidents mais j'ai produit souvent avec intention des spasmes violents il suffit, pour cela, de présenter les doigts en pointe devant l'estomac, et d'émettre le fluide avec secousse. Paralysie entière A Tours, dans le salon de M. Marne, M. Laurent, éditeur du Journal dIndre-et-Laire, se mit à ma disposition. Il fut promptement magnétisé ses yeux se fermèrent, malgré les violents efforts qu'il fit pour les ouvrir. S'apercevant alors qu'il ne pouvait faire un mouvement, et qu'il ne pouvait pas même parler, il s'effraya sa respiration devint gênée, oppres-sée. Je le dégageai. Il me dit alors qu'il avait fait tous ses efforts pour me donner un coup de pied et pour parler, mais qu'il était paralysé complètement, et qu'il n'avait pu lever le pied de terre. Il était dans une colère extrême de se sentir au pouvoir d'un autre. Il avait senti courir dans ses bras et sur tout son corps de petites secousses semblables à celles d'une étincelle électri-que, qui produisaient sur lui un engourdissement complet. Dans la même ville, M. Seri, négociant, fut mis dans le même état chez M. Belluotte, avocat. Lorsque je lui eus dégagé les mâchoires, il s'écria Oh ! c'est horrible et déli-c teu. Il ne voulut jamais nous expliquer le véritable sens de son exclamation, malgré toute l'insistance qu'y mit M. Renard, le proviseur du collège. A Londres, le docteur Mayo, l'un des chirurgiens les plus distingués de cette ville, me proposa, devant plusieurs | EFFETS GÉNÉRAUX DU MAGNÉTISME 69 en quelques minutes, ses yeux se fermèrent, et il fut plongé dans un état de torpeur qui était interrompu par des mouve-ments spasmodiques tout à coup il ouvrait les yeux, sem-blait sur le point d'étouffer, faisait des mouvements du haut du corps seulement, puis il retombait dans une torpeur pro-fonde. A Liverpool, j'obtins le même résultat sur l'éditeur du Standard et sur un pharmacien. Ces deux faits s'étaient produits sans ma volonté et plutôt comme accidents mais j'ai produit souvent avec intention des spasmes violents il suffit, pour cela, de présenter les doigts en pointe devant l'estomac, et d'émettre le fluide avec secousse. Paralysie entière A Tours, dans le salon de M. Marne, M. Laurent, éditeur du Journal d@Indre-et-Laire, se mit à ma disposition. Il fut promptement magnétisé ses yeux se fermèrent, malgré les violents efforts qu'il fit pour les ouvrir. S'apercevant alors qu'il ne pouvait faire un mouvement, et qu'il ne pouvait pas même parler, il s'effraya sa respiration devint gênée, oppres-sée. Je le dégageai. Il me dit alors qu'il avait fait tous ses efforts pour me donner un coup de pied et pour parler, mais qu'il était paralysé complètement, et qu'il n'avait pu lever le pied de terre. Il était dans une colère extrême de se sentir au pouvoir d'un autre. Il avait senti courir dans ses bras et sur tout son corps de petites secousses semblables à celles d'une étincelle électri-que, qui produisaient sur lui un engourdissement complet. Dans la même ville, M. Seri, négociant, fut mis dans le même état chez M. Belluotte, avocat. Lorsque je lui eus dégagé les mâchoires, il s'écria Oh ! c'est horrible et déli-c teu@. Il ne voulut jamais nous expliquer le véritable sens de son exclamation, malgré toute l'insistance qu'y mit M. Renard, le proviseur du collège. A Londres, le docteur Mayo, l'un des chirurgiens les plus distingués de cette ville, me proposa, devant plusieurs | EFFETS GÉNÉRAUX DU MAGNÉTISME 69 en quelques minutes, ses yeux se fermèrent, et il fut plongé dans un état de torpeur qui était interrompu par des mouve-ments spasmodiques tout à coup il ouvrait les yeux, sem-blait sur le point d'étouffer, faisait des mouvements du haut du corps seulement, puis il retombait dans une torpeur pro-fonde. A Liverpool, j'obtins le même résultat sur l'éditeur du Standard et sur un pharmacien. Ces deux faits s'étaient produits sans ma volonté et plutôt comme accidents mais j'ai produit souvent avec intention des spasmes violents il suffit, pour cela, de présenter les doigts en pointe devant l'estomac, et d'émettre le fluide avec secousse. Paralysie entière A Tours, dans le salon de M. Ma@me, M. Laurent, éditeur du Journal d'Indre-et-Loire, se mit à ma disposition. Il fut promptement magnétisé ses yeux se fermèrent, malgré les violents efforts qu'il fit pour les ouvrir. S'apercevant alors qu'il ne pouvait faire un mouvement, et qu'il ne pouvait pas même parler, il s'effraya sa respiration devint gênée, oppres-sée. Je le dégageai. Il me dit alors qu'il avait fait tous ses efforts pour me donner un coup de pied et pour parler, mais qu'il était paralysé complètement, et qu'il n'avait pu lever le pied de terre. Il était dans une colère extrême de se sentir au pouvoir d'un autre. Il avait senti courir dans ses bras et sur tout son corps de petites secousses semblables à celles d'une étincelle électri-que, qui produisaient sur lui un engourdissement complet. Dans la même ville, M. Seri, négociant, fut mis dans le même état chez M. Belluotte, avocat. Lorsque je lui eus dégagé les mâchoires, il s'écria Oh@! c'est horrible et déli-c@ieux! Il ne voulut jamais nous expliquer le véritable sens de son exclamation, malgré toute l'insistance qu'y mit M. Renard, le proviseur du collège. A Londres, le docteur Mayo, l'un des chirurgiens les plus distingués de cette ville, me proposa, devant plusieurs | S'apercevant alors qu'il ne pouvait faire un mouvement, et qu'il ne pouvait pas même parler, il s'effraya sa respiration devint gênée, oppres-sée. | S'apercevant alors qu'il ne pouvait faire un mouvement, et qu'il ne pouvait pas même parler, il s'effraya sa respiration devint gênée, oppres-sée. | 0 | 0 | 0 |
355.txt | 1,820 | 430 ÉCLAIRGISSEMENS HISTORIQUËN de choses , les hommes honorés de votre confiance ? Vcras représenter, avec autant de simplicité que de courage, l'in-quiétude du peuple et les motifs de sa défiance, comme noua lui répéterons en toute circonstance les témoignages tou-chans que nous donne Votre Majesté de son amour pour la loi. Empressés de remplir cette double tâche , nous ne con-naissons ni les calculs, ni la faiblesse, qui empêchent de ja-mais rien répéter qui ne soit agréable. C'est pour vouloir toujours flatter les rois, par de rians tableaux , qu'on leur a souvent aliéné les peuples. Entièrement à nos devoirs , nous dirons la vérité à Votre Majesté, en lui transmettant les inquiétudes , les réclamations du peuple, en lui retraçant le véritable état des choses. La France est parvenue à l'époque de sa révolution, qui doit en assurer le triomphe par de prompts succès, ou le préparer par de longs malheurs. Ce triomphe est imman-quable mais , ou la génération présente en sera le témoin, ou elle l'achètera pour la suivante , d'une partie de son sang. Dans le premier cas , Votre Majesté partagera la jouis-sance de la victoire et de la paix dans le second , elle n'é-vitera point les malheurs communs eh ! qui sait les victimes qu'ils pourraient faire ! Le retour de l'ancien ordre de choses est impossible dès qu'une fois les idées de justice , de liberté, d'égalité sont répandues dans la masse active du peuple , elles y germent et se développent toujours 'de plus en plus. En vain l'habitude des privilèges , l'amour des distinctions feraient tout tenter à certaine classe , pour les étouffer ces inutiles efforts les font discuter avec plus de chaleur le sen-timent du fait s'unit à l'opinion du droit il en résulte la passion la plus ardente, la plus fière et la plus puissante, celle de l'indépendance que rien ne saurait aliéner, et qui ne peut être réglée que par la loi. Le rétablissementae la no-blesse, sous quelque forme qu'on l'envisage, n'est pas plus possible que celui des états. La volonté générale s'est prononcée contre elle la consti- | 430 ÉCLAIRGISSEMENS HISTORIQUËN de choses , les hommes honorés de votre confiance ? Vcras représenter, avec autant de simplicité que de courage, l'in-quiétude du peuple et les motifs de sa défiance, comme noua lui répéterons en toute circonstance les témoignages tou-chans que nous donne Votre Majesté de son amour pour la loi. Empressés de remplir cette double tâche , nous ne con-naissons ni les calculs, ni la faiblesse, qui empêchent de ja-mais rien répéter qui ne soit agréable. C'est pour vouloir toujours flatter les rois, par de rians tableaux , qu'on leur a souvent aliéné les peuples. Entièrement à nos devoirs , nous dirons la vérité à Votre Majesté, en lui transmettant les inquiétudes , les réclamations du peuple, en lui retraçant le véritable état des choses. La France est parvenue à l'époque de sa révolution, qui doit en assurer le triomphe par de prompts succès, ou le préparer par de longs malheurs. Ce triomphe est imman-quable mais , ou la génération présente en sera le témoin, ou elle l'achètera pour la suivante , d'une partie de son sang. Dans le premier cas , Votre Majesté partagera la jouis-sance de la victoire et de la paix dans le second , elle n'é-vitera point les malheurs communs eh ! qui sait les victimes qu'ils pourraient faire ! Le retour de l'ancien ordre de choses est impossible dès qu'une fois les idées de justice , de liberté, d'égalité sont répandues dans la masse active du peuple , elles y germent et se développent toujours 'de plus en plus. En vain l'habitude des privilèges , l'amour des distinctions feraient tout tenter à certaine classe , pour les étouffer ces inutiles efforts les font discuter avec plus de chaleur le sen-timent du fait s'unit à l'opinion du droit il en résulte la passion la plus ardente, la plus fière et la plus puissante, celle de l'indépendance que rien ne saurait aliéner, et qui ne peut être réglée que par la loi. Le rétablissement@ae la no-blesse, sous quelque forme qu'on l'envisage, n'est pas plus possible que celui des états. La volonté générale s'est prononcée contre elle la consti- | 430 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES de choses@, les hommes honorés de votre confiance ? V@ous représenter, avec autant de simplicité que de courage, l'in-quiétude du peuple et les motifs de sa défiance, comme nous lui répéterons en toute circonstance les témoignages tou-chans que nous donne Votre Majesté de son amour pour la loi. Empressés de remplir cette double tâche@, nous ne con-naissons ni les calculs, ni la faiblesse@ qui empêchent de ja-mais rien répéter qui ne soit agréable. C'est pour vouloir toujours flatter les rois, par de rians tableaux@, qu'on leur a souvent aliéné les peuples. Entièrement à nos devoirs@, nous dirons la vérité à Votre Majesté, en lui transmettant les inquiétudes@, les réclamations du peuple, en lui retraçant le véritable état des choses. La France est parvenue à l'époque de sa révolution, qui doit en assurer le triomphe par de prompts succès, ou le préparer par de longs malheurs. Ce triomphe est imman-quable mais@, ou la génération présente en sera le témoin, ou elle l'achètera pour la suivante@, d'une partie de son sang. Dans le premier cas@, Votre Majesté partagera la jouis-sance de la victoire et de la paix dans le second@, elle n'é-vitera point les malheurs communs eh ! qui sait les victimes qu'ils pourraient faire ! Le retour de l'ancien ordre de choses est impossible dès qu'une fois les idées de justice@, de liberté, d'égalité sont répandues dans la masse active du peuple@, elles y germent et se développent toujours @de plus en plus. En vain l'habitude des priviléges@, l'amour des distinctions feraient tout tenter à certaine classe@, pour les étouffer ces inutiles efforts les font discuter avec plus de chaleur le sen-timent du fait s'unit à l'opinion du droit il en résulte la passion la plus ardente, la plus fière et la plus puissante, celle de l'indépendance que rien ne saurait aliéner, et qui ne peut être réglée que par la loi. Le rétablissement de la no-blesse, sous quelque forme qu'on l'envisage, n'est pas plus possible que celui des états. La volonté générale s'est prononcée contre elle la consti- | Empressés de remplir cette double tâche , nous ne con-naissons ni les calculs, ni la faiblesse, qui empêchent de ja-mais rien répéter qui ne soit agréable. | Empressés de remplir cette double tâche, nous ne con-naissons ni les calculs, ni la faiblesse qui empêchent de ja-mais rien répéter qui ne soit agréable. | 2 | 0.013072 | 0.071429 |
510.txt | 1,874 | AH EXPLICATION DES PLANCHES Planche VII. FIG. 1. Sternalis brutorum femme de 28 ans . a. Chef sternal du sterno-cléido-mastoïdien. b. Grand pectoral recouvert de son aponévrose. Il s'attache directement à la sixième côte et n'a pas d'insertion à l'apo-névrose abdominale. c. Sternalis brutorum ou droit thoracique. Les tendons des faisceaux sternaux des muscles sterno-cléido-mastoï-diens passent en avant du sternum et se soudent l'un à l'autre en pre-nant des adhérences au sternum à la. hauteur de la deuxième côte. Ce tendon commun se bifurque de nouveau, et chacun des tendons ainsi formés est suivi d'un ventre charnu large d'environ 0m,03 à droite, 0m,02 à gauche. Une insertion supplémentaire est prise sur le sternum par le faisceau droit. Les deux petits muscles anormaux se dirigent de haut en bas et de dedans en dehors pour aller s'insérer par un court tendon aplati au sixième cartilage costal. FIG. 2. Troisième pectoral homme de 25 ans . a. a. a. al Grand pectoral disséqué et relevé par des érignes. b. petit pectoral. c. deltoïde. d. Troisième pectoral, inséré inférieurement aux cinquième, sixième, septième et huitième côtes, supérieurement au tendon du grand pectoral. Planche VIII. FIG. 1. Continuation anormale de l'angulaire de l'omoplate et du grand dentelé homme de 50 ans . a. a. a. Angulaire de l'omoplate. b. Faisceau de ce muscle, qui va se joindre au grand dentelé et s'insérer avec lui à la première côte. c. Grand dentelé, visible sous l'omoplate relevée par des érignes. d. Splénius. FIG. 2. Anomalies multiples de l'angulaire de l'omoplate. a. Faisceau supérieur qui s'attache à l'apophyse transverse de l'atlas. b. Première portion de ce faisceau, soulevée par une érigne, qui va se jeter dans le splénius. c. Deuxième portion de ce faisceau, allant s'insérer aux apophyses épineuses des deux dernières vertèbres cervicales, en entre-croisant ses fibres tendineuses avec celles du petit dentelé supérieur. d. Troisième portion du faisceau supérieur de l'angulaire, qui s'insère au bord spinal de l'omoplate, au-dessus de l'épine, après avoir donné quelques fibres au faisceau inférieur. e. e. Faisceau inférieur du muscle angulaire, inséré en haut aux tubercules postérieurs des apophyses transverses des deuxième, troisième, quatrième et cinquième vertèbres cervicales. En bas, ce faisceau se bifurque le premier chef de bifurcatiou va se jeter dans le transversaire du cou le second chef, qui est le plus volu-mineux, va s'insérer à l'angle supérieur de l'omoplate, après avoir reçu un trousseau de fibres musculaires qui le relie au faisceau supé-rieur du muscle. | AH EXPLICATION DES PLANCHES Planche VII. FIG. 1. @Sternalis brutorum femme de 28 ans . a. Chef sternal du sterno-cléido-mastoïdien. b. Grand pectoral recouvert de son aponévrose. Il s'attache directement à la sixième côte et n'a pas d'insertion à l'apo-névrose abdominale. c. Sternalis brutorum ou droit thoracique. Les tendons des faisceaux sternaux des muscles sterno-cléido-mastoï-diens passent en avant du sternum et se soudent l'un à l'autre en pre-nant des adhérences au sternum à la. hauteur de la deuxième côte. Ce tendon commun se bifurque de nouveau, et chacun des tendons ainsi formés est suivi d'un ventre charnu large d'environ 0m,03 à droite, 0m,02 à gauche. Une insertion supplémentaire est prise sur le sternum par le faisceau droit. Les deux petits muscles anormaux se dirigent de haut en bas et de dedans en dehors pour aller s'insérer par un court tendon aplati au sixième cartilage costal. FIG. 2. @Troisième pectoral homme de 25 ans . a. a. a. al Grand pectoral disséqué et relevé par des érignes. b. petit pectoral. c. deltoïde. d. Troisième pectoral, inséré inférieurement aux cinquième, sixième, septième et huitième côtes, supérieurement au tendon du grand pectoral. Planche VIII. FIG. 1. @Continuation anormale de l'angulaire de l'omoplate et du grand dentelé homme de 50 ans . a. a. a. Angulaire de l'omoplate. b. Faisceau de ce muscle, qui va se joindre au grand dentelé et s'insérer avec lui à la première côte. c. Grand dentelé, visible sous l'omoplate relevée par des érignes. d. Splénius. FIG. 2. @Anomalies multiples de l'angulaire de l'omoplate. a. Faisceau supérieur qui s'attache à l'apophyse transverse de l'atlas. b. Première portion de ce faisceau, soulevée par une érigne, qui va se jeter dans le splénius. c. Deuxième portion de ce faisceau, allant s'insérer aux apophyses épineuses des deux dernières vertèbres cervicales, en entre-croisant ses fibres tendineuses avec celles du petit dentelé supérieur. d. Troisième portion du faisceau supérieur de l'angulaire, qui s'insère au bord spinal de l'omoplate, au-dessus de l'épine, après avoir donné quelques fibres au faisceau inférieur. e. e. Faisceau inférieur du muscle angulaire, inséré en haut aux tubercules postérieurs des apophyses transverses des deuxième, troisième, quatrième et cinquième vertèbres cervicales. En bas, ce faisceau se bifurque le premier chef de bifurcatiou va se jeter dans le transversaire du cou le second chef, qui est le plus volu-mineux, va s'insérer à l'angle supérieur de l'omoplate, après avoir reçu un trousseau de fibres musculaires qui le relie au faisceau supé-rieur du muscle. | AH EXPLICATION DES PLANCHES Planche VII. FIG. 1. -Sternalis brutorum femme de 28 ans . a. Chef sternal du sterno-cléido-mastoïdien. b. Grand pectoral recouvert de son aponévrose. Il s'attache directement à la sixième côte et n'a pas d'insertion à l'apo-névrose abdominale. c. Sternalis brutorum ou droit thoracique. Les tendons des faisceaux sternaux des muscles sterno-cléido-mastoï-diens passent en avant du sternum et se soudent l'un à l'autre en pre-nant des adhérences au sternum à la@ hauteur de la deuxième côte. Ce tendon commun se bifurque de nouveau, et chacun des tendons ainsi formés est suivi d'un ventre charnu large d'environ 0m,03 à droite, 0m,02 à gauche. Une insertion supplémentaire est prise sur le sternum par le faisceau droit. Les deux petits muscles anormaux se dirigent de haut en bas et de dedans en dehors pour aller s'insérer par un court tendon aplati au sixième cartilage costal. FIG. 2. -Troisième pectoral homme de 25 ans . a. a. a. a' Grand pectoral disséqué et relevé par des érignes. b. petit pectoral. c.@deltoïde. d.@Troisième pectoral, inséré inférieurement aux cinquième, sixième, septième et huitième côtes, supérieurement au tendon du grand pectoral. Planche VIII. FIG. 1. -Continuation anormale de l'angulaire de l'omoplate et du grand dentelé homme de 50 ans . a. a. a. Angulaire de l'omoplate. b. Faisceau de ce muscle, qui va se joindre au grand dentelé et s'insérer avec lui à la première côte. c. Grand dentelé, visible sous l'omoplate relevée par des érignes. d. Splénius. FIG. 2. -Anomalies multiples de l'angulaire de l'omoplate. a. Faisceau supérieur qui s'attache à l'apophyse transverse de l'atlas. b. Première portion de ce faisceau, soulevée par une érigne, qui va se jeter dans le splénius. c. Deuxième portion de ce faisceau, allant s'insérer aux apophyses épineuses des deux dernières vertèbres cervicales, en entre-croisant ses fibres tendineuses avec celles du petit dentelé supérieur. d. Troisième portion du faisceau supérieur de l'angulaire, qui s'insère au bord spinal de l'omoplate, au-dessus de l'épine, après avoir donné quelques fibres au faisceau inférieur. e. e. Faisceau inférieur du muscle angulaire, inséré en haut aux tubercules postérieurs des apophyses transverses des deuxième, troisième, quatrième et cinquième vertèbres cervicales. En bas, ce faisceau se bifurque le premier chef de bifurcation va se jeter dans le transversaire du cou le second chef, qui est le plus volu-mineux, va s'insérer à l'angle supérieur de l'omoplate, après avoir reçu un trousseau de fibres musculaires qui le relie au faisceau supé-rieur du muscle. | b. Faisceau de ce muscle, qui va se joindre au grand dentelé et s'insérer avec lui à la première côte. | b. Faisceau de ce muscle, qui va se joindre au grand dentelé et s'insérer avec lui à la première côte. | 0 | 0 | 0 |
226.txt | 1,857 | 68 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE Armand-Emmanuel Duplessis, duc de Richelieu,, na-quit à Paris le 26 septembre 1787. Il entra fort jeune au collège du Plessis, fondation du cardinal de Riche-lieu, et il y fit de brillantes études. Après les-avoir, ter-minées, il parcourut les-divers pays dont il voulait ap-prendre la langue, et ce fut ainsi qu'il acquit, en quelques années, une connaissance approfondie des lan-gues allemande, anglaise, italienne.et russe. A son retour, le roi le nomma son premier gentilhomme. On était en l789. Le 5 octobre, le peuple de Paris s'é-lait porté sur Versailles. Le jeune duc l'apprend aussi-tôt il veut instruire le roi du danger qui le menace il court, traverse sans s'arrêter les groupes nombreux qui sillonnent la route, et, heureux d'échapper à tout dan-ger, il est le premier qui porte à la cour l'affligeante nouvelle. Le roi lui laissa la liberté de quitter la France, et Richelieu se rendit à Vienne, où l'empereur Joseph II le reçut avec bienveillance. A la mort de ce prince, il passa en Russie, où régnait Catherine. Là, commandait avec éclat, dans les armées russes, un Français, le comte Roger de Damas.. Le prince de Ligne a fait de ce jeune seigneur un portrait si admirable d'esprit, que je ne puis le passer sous silence. J'ai vu un phénomène, un joli phéno-mène, un Français de trois siècles. Il a la chevalerie de l'un, là grâce de l'autre et la gaieté de celui-ci. François Ier, le grand Condé et le maréchal de Saxe ce auraient Voulu avoir un fils comme lui. Il est étourdi | 68 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE Armand-Emmanuel Duplessis, duc de Richelieu,, na-quit à Paris le 26 septembre 1787. Il entra fort jeune au collège du Plessis, fondation du cardinal de Riche-lieu, et il y fit de brillantes études. Après les-avoir, ter-minées, il parcourut les-divers pays dont il voulait ap-prendre la langue, et ce fut ainsi qu'il acquit, en quelques années, une connaissance approfondie des lan-gues allemande, anglaise, italienne.et russe. A son retour, le roi le nomma son premier gentilhomme. On était en l789. Le 5 octobre, le peuple de Paris s'é-lait porté sur Versailles. Le jeune duc l'apprend aussi-tôt il veut instruire le roi du danger qui le menace il court, traverse sans s'arrêter les groupes nombreux qui sillonnent la route, et, heureux d'échapper à tout dan-ger, il est le premier qui porte à la cour l'affligeante nouvelle. Le roi lui laissa la liberté de quitter la France, et Richelieu se rendit à Vienne, où l'empereur Joseph II le reçut avec bienveillance. A la mort de ce prince, il passa en Russie, où régnait Catherine. Là, commandait avec éclat, dans les armées russes, un Français, le comte Roger de Damas.. Le prince de Ligne a fait de ce jeune seigneur un portrait si admirable d'esprit, que je ne puis le passer sous silence. J'ai vu un phénomène, un joli phéno-@mène, un Français de trois siècles. Il a la chevalerie de l'un, là grâce de l'autre et la gaieté de celui-ci. François Ier, le grand Condé et le maréchal de Saxe ce auraient Voulu avoir un fils comme lui. Il est étourdi | 68 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE Armand-Emmanuel Duplessis, duc de Richelieu,@ na-quit à Paris le 26 septembre 1767. Il entra fort jeune au collège du Plessis, fondation du cardinal de Riche-lieu, et il y fit de brillantes études. Après les-avoir, ter-minées, il parcourut les-divers pays dont il voulait ap-prendre la langue, et ce fut ainsi qu'il acquit, en quelques années, une connaissance approfondie des lan-gues allemande, anglaise, italienne et russe. A son retour, le roi le nomma son premier gentilhomme. On était en l789. Le 5 octobre, le peuple de Paris s'é-tait porté sur Versailles. Le jeune duc l'apprend aussi-tôt il veut instruire le roi du danger qui le menace il court, traverse sans s'arrêter les groupes nombreux qui sillonnent la route, et, heureux d'échapper à tout dan-ger, il est le premier qui porte à la cour l'affligeante nouvelle. Le roi lui laissa la liberté de quitter la France, et Richelieu se rendit à Vienne, où l'empereur Joseph II le reçut avec bienveillance. A la mort de ce prince, il passa en Russie, où régnait Catherine. Là, commandait avec éclat, dans les armées russes, un Français, le comte Roger de Damas.. Le prince de Ligne a fait de ce jeune seigneur un portrait si admirable d'esprit, que je ne puis le passer sous silence. J'ai vu un phénomène, un joli phéno- mène, un Français de trois siècles. Il a la chevalerie de l'un, là grâce de l'autre et la gaieté de celui-ci. François Ier, le grand Condé et le maréchal de Sax@@@e auraient voulu avoir un fils comme lui. Il est étourdi | Le 5 octobre, le peuple de Paris s'é-lait porté sur Versailles. | Le 5 octobre, le peuple de Paris s'é-tait porté sur Versailles. | 1 | 0.015873 | 0.066667 |
535.txt | 1,892 | -9 -L'objection se présentait d'elle-même, et nous avons cherché à y répondre d'avance en prenant les précautions les plus minutieuses pour diminuer autant que possible cette cause d'erreur. Après une série d'es-sais avec des feuilles de papier plus ou moins épaisses, des morceaux d'étoffe, de la mousseline et des feuilles métalliques, nous nous sommes arrêtés aux feuilles d'étain qui nous ont paru remplir toutes les condi-tions désirables. Ces feuilles se trouvent dans le commerce en rouleaux de 5 à 6 mètres de long sur 60 centimètres de large leur épaisseur varie depuis 1 dixième de millimètre jusqu'à 2, 3, 4, 5 dixièmes et plus 1. Elles sont obtenues au laminoir qui leur donne mathématiquement la même épaisseur sur toute leur étendue. Du reste, d'après les renseignements fournis par le fabri-cant, on pourrait les faire faire exprès une fois le laminoir mis au point pour une épaisseur donnée, on pourrait avoir autant de mètres de feuilles d'étain que l'on voudrait 20, 30, 40, 50 mètres et plus, par rouleaux de 5 mètres, rouleaux ayant rigoureusement la même épaisseur. Nous avons opéré avec des feuilles ayant de 1 dixième à 3 dixièmes 1 2 de millimètre d'épaisseur nous donnons la préférence à ces dernières parce qu'elles sont assez pesantes pour que les différences de poids ne soient pas très sensibles d'un point à un autre ainsi sur une feuille ayant 3 dixièmes de millimètre, 10 centimètres carrés pris au commencement, au milieu et à la fin d'un rouleau de plus de 1 mètre de long, pesaient 22 gr. 15, 22 gr. 05 et 21 gr. 95, soit en moyenne 22 gr. 05, avec un écart de 20 centigrammes seulement entre les deux poids extrêmes, 20 centigrammes sur un poids de plus de 2,000 centigrammes. Sur une autre feuille de 3 dixièmes 1 2 de millimètre, nous avons trouvé 23 gr. 15, 23 gr. 25 et 23 gr. 35, soit un poids moyen de 23 gr. 25, avec encore un écart de 20 centigrammes entre les deux poids les plus éloignés, 20 cen-tigrammes de différence pour un poids de plus de 2,300 centigrammes. Enfin sur une troisième feuille de 2 dixièmes de millimètre et 1 centième d'épaisseur et de lm,50 de long, nous avons trouvé exactement 15 gr. 85 au commencement, au milieu et à la fin du rouleau. Ces petites diffé-rences de poids n'ont donc pas une grande valeur, et se traduisent dans les mensurations par des écarts très peu marqués. Nous avons, en effet, vérifié les résultats obtenus très rapidement par cette méthode des pesées avec ceux que donne, après beaucoup de temps et de patience, le procédé du papier quadrillé. Dans un premier cas, notre procédé nous donnait comme surface 289 centimètres carrés avec le papier quadrillé nous avons trouvé 295, soit une différence de 6 centi-mètres pour une surface de près de 300 centimètres carrés. Dans un second cas, avec une autre feuille d'étain, la première méthode nous a donné 95 cent. 32, l'autre 97, soit encore une différence en trop de 1. cent. 68. Enfin dans un troisième essai, avec une troisième feuille d'étain, pour un carré de 15 centimètres de côté, le calcul et le papier 1 On peut se les procurer chez Lambert, fabricant de feuilles métalliques, rue Volta. | -9 -L'objection se présentait d'elle-même, et nous avons cherché à y répondre d'avance en prenant les précautions les plus minutieuses pour diminuer autant que possible cette cause d'erreur. Après une série d'es-sais avec des feuilles de papier plus ou moins épaisses, des morceaux d'étoffe, de la mousseline et des feuilles métalliques, nous nous sommes arrêtés aux feuilles d'étain qui nous ont paru remplir toutes les condi-tions désirables. Ces feuilles se trouvent dans le commerce en rouleaux de 5 à 6 mètres de long sur 60 centimètres de large leur épaisseur varie depuis 1 dixième de millimètre jusqu'à 2, 3, 4, 5 dixièmes et plus 1. Elles sont obtenues au laminoir qui leur donne mathématiquement la même épaisseur sur toute leur étendue. Du reste, d'après les renseignements fournis par le fabri-cant, on pourrait les faire faire exprès une fois le laminoir mis au point pour une épaisseur donnée, on pourrait avoir autant de mètres de feuilles d'étain que l'on voudrait 20, 30, 40, 50 mètres et plus, par rouleaux de 5 mètres, rouleaux ayant rigoureusement la même épaisseur. Nous avons opéré avec des feuilles ayant de 1 dixième à 3 dixièmes 1 2 de millimètre d'épaisseur nous donnons la préférence à ces dernières parce qu'elles sont assez pesantes pour que les différences de poids ne soient pas très sensibles d'un point à un autre ainsi sur une feuille ayant 3 dixièmes de millimètre, 10 centimètres carrés pris au commencement, au milieu et à la fin d'un rouleau de plus de 1 mètre de long, pesaient 22 gr. 15, 22 gr. 05 et 21 gr. 95, soit en moyenne 22 gr. 05, avec un écart de 20 centigrammes seulement entre les deux poids extrêmes, 20 centigrammes sur un poids de plus de 2,000 centigrammes. Sur une autre feuille de 3 dixièmes 1 2 de millimètre, nous avons trouvé 23 gr. 15, 23 gr. 25 et 23 gr. 35, soit un poids moyen de 23 gr. 25, avec encore un écart de 20 centigrammes entre les deux poids les plus éloignés, 20 cen-tigrammes de différence pour un poids de plus de 2,300 centigrammes. Enfin sur une troisième feuille de 2 dixièmes de millimètre et 1 centième d'épaisseur et de lm,50 de long, nous avons trouvé exactement 15 gr. 85 au commencement, au milieu et à la fin du rouleau. Ces petites diffé-rences de poids n'ont donc pas une grande valeur, et se traduisent dans les mensurations par des écarts très peu marqués. Nous avons, en effet, vérifié les résultats obtenus très rapidement par cette méthode des pesées avec ceux que donne, après beaucoup de temps et de patience, le procédé du papier quadrillé. Dans un premier cas, notre procédé nous donnait comme surface 289 centimètres carrés avec le papier quadrillé nous avons trouvé 295, soit une différence de 6 centi-mètres pour une surface de près de 300 centimètres carrés. Dans un second cas, avec une autre feuille d'étain, la première méthode nous a donné 95 cent. 32, l'autre 97, soit encore une différence en trop de 1. cent. 68. Enfin dans un troisième essai, avec une troisième feuille d'étain, pour un carré de 15 centimètres de côté, le calcul et le papier 1 On peut se les procurer chez Lambert, fabricant de feuilles métalliques, rue Volta. | -9 -L'objection se présentait d'elle-même, et nous avons cherché à y répondre d'avance en prenant les précautions les plus minutieuses pour diminuer autant que possible cette cause d'erreur. Après une série d'es-sais avec des feuilles de papier plus ou moins épaisses, des morceaux d'étoffe, de la mousseline et des feuilles métalliques, nous nous sommes arrêtés aux feuilles d'étain qui nous ont paru remplir toutes les condi-tions désirables. Ces feuilles se trouvent dans le commerce en rouleaux de 5 à 6 mètres de long sur 60 centimètres de large leur épaisseur varie depuis 1 dixième de millimètre jusqu'à 2, 3, 4, 5 dixièmes et plus@1. Elles sont obtenues au laminoir qui leur donne mathématiquement la même épaisseur sur toute leur étendue. Du reste, d'après les renseignements fournis par le fabri-cant, on pourrait les faire faire exprès une fois le laminoir mis au point pour une épaisseur donnée, on pourrait avoir autant de mètres de feuilles d'étain que l'on voudrait 20, 30, 40, 50 mètres et plus, par rouleaux de 5 mètres, rouleaux ayant rigoureusement la même épaisseur. Nous avons opéré avec des feuilles ayant de 1 dixième à 3 dixièmes 1 2 de millimètre d'épaisseur nous donnons la préférence à ces dernières parce qu'elles sont assez pesantes pour que les différences de poids ne soient pas très sensibles d'un point à un autre ainsi sur une feuille ayant 3 dixièmes de millimètre, 10 centimètres carrés pris au commencement, au milieu et à la fin d'un rouleau de plus de 1 mètre de long, pesaient 22 gr. 15, 22 gr. 05 et 21 gr. 95, soit en moyenne 22 gr. 95, avec un écart de 20 centigrammes seulement entre les deux poids extrêmes, 20 centigrammes sur un poids de plus de 2,000 centigrammes. Sur une autre feuille de 3 dixièmes 1 2 de millimètre, nous avons trouvé 23 gr. 15, 23 gr. 25 et 23 gr. 35, soit un poids moyen de 23 gr. 25, avec encore un écart de 20 centigrammes entre les deux poids les plus éloignés, 20 cen-tigrammes de différence pour un poids de plus de 2,300 centigrammes. Enfin sur une troisième feuille de 2 dixièmes de millimètre et 1 centième d'épaisseur et de 1m,50 de long, nous avons trouvé exactement 15 gr. 85 au commencement, au milieu et à la fin du rouleau. Ces petites diffé-rences de poids n'ont donc pas une grande valeur, et se traduisent dans les mensuration@ par des écarts très peu marqués. Nous avons, en effet, vérifié les résultats obtenus très rapidement par cette méthode des pesées avec ceux que donne, après beaucoup de temps et de patience, le procédé du papier quadrillé. Dans un premier cas, notre procédé nous donnait comme surface 289 centimètres carrés avec le papier quadrillé nous avons trouvé 295, soit une différence de 6 centi-mètres pour une surface de près de 300 centimètres carrés. Dans un second cas, avec une autre feuille d'étain, la première méthode nous a donné 95 cent. 32, l'autre 97, soit encore une différence en trop de 1. cent. 68. Enfin dans un troisième essai, avec une troisième feuille d'étain, pour un carré de 15 centimètres de côté, le calcul et le papier 1 On peut se les procurer chez Lambert, fabricant de feuilles métalliques, rue Volta. | 05, avec un écart de 20 centigrammes seulement entre les deux poids extrêmes, 20 centigrammes sur un poids de plus de 2,000 centigrammes. | 95, avec un écart de 20 centigrammes seulement entre les deux poids extrêmes, 20 centigrammes sur un poids de plus de 2,000 centigrammes. | 1 | 0.007299 | 0.038462 |
563.txt | 1,886 | 24 L'ART DE MAGNÉTISER de cette manière n'implique aucune absurdité et ne semble pas impossible un fait que l'esprit conçoit possible n'a besoin, pour être admis, que d'être vu et vérifié. Or les médiums, comme les somnambules, nous montrent la per-ception de la pensée avec la plus irrécusable évidence, et s'ils ont ce privilège, cela n'a rien encore qui répugne aux lois de la perceptibilité nous voyons si souvent certains hommes percevoir ce qui échappe aux autres. En admettant ce mode de concevoir dans l'interprétation des phénomènes des tables, on descend de la région des actions immatérielles dans celle des faits physiques on abandonne le surnaturel, l'esprit se dégage du mysticisme et se repose dans des analogies qui sont, nous le croyons, les seules explications que le sujet comporte. Pour nous, les tables tournantes et parlantes n'ont donc eu jusqu'ici d'autres résultats que de porter l'attention publi-que sur le magnétisme. L'Angleterre, fidèle aux habitudes qui la distinguent, a pris le pas sur la France depuis quelques années, on a fondé à Londres un hôpital 1 pour soumettre les malades au traitement magnétique et faire des opérations chirur-gicales pendant le sommet , c'est-à-dire sans douleur. Cependant il y a vingt-cinq ans à peine que, pour la pre-mière fois, quelques expériences magnétiqnes furent faites à Londres par M. le baron du Potet. Plus tard, en 1841, je parcourus toute l'Angleterre, répandant la lumière dans chaque ville, en y donnant des séances publiques et des cours pratiques, en faisant des expériences qui frappaient vivement les esprits sérieux, et en guérissant dans les hôpi-taux des malades réputés incurables aussi, depuis cette époque, les journaux anglais ont souvent raconté des guéri-sons sans nombre obtenues par le magnétisme et des opéra-tions chirurgicales faites pendant le sommeil. Parmi les hommes qui, en Angleterre, se sont livrés à la science mesmérienne, il faut citer en première ligne le doc-teur Elliotson, savant distingué, qui monta le premier sur la 1 Mesmeric infinnary, 36, Weymouth street, Portland place, London. | 24 L'ART DE MAGNÉTISER de cette manière n'implique aucune absurdité et ne semble pas impossible un fait que l'esprit conçoit possible n'a besoin, pour être admis, que d'être vu et vérifié. Or les médiums, comme les somnambules, nous montrent la per-ception de la pensée avec la plus irrécusable évidence, et s'ils ont ce privilège, cela n'a rien encore qui répugne aux lois de la perceptibilité nous voyons si souvent certains hommes percevoir ce qui échappe aux autres. En admettant ce mode de concevoir dans l'interprétation des phénomènes des tables, on descend de la région des actions immatérielles dans celle des faits physiques on abandonne le surnaturel, l'esprit se dégage du mysticisme et se repose dans des analogies qui sont, nous le croyons, les seules explications que le sujet comporte. Pour nous, les tables tournantes et parlantes n'ont donc eu jusqu'ici d'autres résultats que de porter l'attention publi-que sur le magnétisme. L'Angleterre, fidèle aux habitudes qui la distinguent, a pris le pas sur la France depuis quelques années, on a fondé à Londres un hôpital 1 pour soumettre les malades au traitement magnétique et faire des opérations chirur-gicales pendant le sommet , c'est-à-dire sans douleur. Cependant il y a vingt-cinq ans à peine que, pour la pre-mière fois, quelques expériences magnétiqnes furent faites à Londres par M. le baron du Potet. Plus tard, en 1841, je parcourus toute l'Angleterre, répandant la lumière dans chaque ville, en y donnant des séances publiques et des cours pratiques, en faisant des expériences qui frappaient vivement les esprits sérieux, et en guérissant dans les hôpi-taux des malades réputés incurables aussi, depuis cette époque, les journaux anglais ont souvent raconté des guéri-sons sans nombre obtenues par le magnétisme et des opéra-tions chirurgicales faites pendant le sommeil. Parmi les hommes qui, en Angleterre, se sont livrés à la science mesmérienne, il faut citer en première ligne le doc-teur Elliotson, savant distingué, qui monta le premier sur la 1 Mesmeric infinnary, 36, Weymouth street, Portland place, London. | 24 L'ART DE MAGNÉTISER de cette manière n'implique aucune absurdité et ne semble pas impossible un fait que l'esprit conçoit possible n'a besoin, pour être admis, que d'être vu et vérifié. Or les médiums, comme les somnambules, nous montrent la per-ception de la pensée avec la plus irrécusable évidence, et s'ils ont ce privilège, cela n'a rien encore qui répugne aux lois de la perceptibilité nous voyons si souvent certains hommes percevoir ce qui échappe aux autres. En admettant ce mode de concevoir dans l'interprétation des phénomènes des tables, on descend de la région des actions immatérielles dans celle des faits physiques on abandonne le surnaturel, l'esprit se dégage du mysticisme et se repose dans des analogies qui sont, nous le croyons, les seules explications que le sujet comporte. Pour nous, les tables tournantes et parlantes n'ont donc eu jusqu'ici d'autres résultats que de porter l'attention publi-que sur le magnétisme. L'Angleterre, fidèle aux habitudes qui la distinguent, a pris le pas sur la France depuis quelques années, on a fondé à Londres un hôpital 1 pour soumettre les malades au traitement magnétique et faire des opérations chirur-gicales pendant le sommeil, c'est-à-dire sans douleur. Cependant il y a vingt-cinq ans à peine que, pour la pre-mière fois, quelques expériences magnétiques furent faites à Londres par M. le baron du Potet. Plus tard, en 1841, je parcour@s toute l'Angleterre, répandant la lumière dans chaque ville, en y donnant des séances publiques et des cours pratiques, en faisant des expériences qui frappaient vivement les esprits sérieux, et en guérissant dans les hôpi-taux des malades réputés incurables aussi, depuis cette époque, les journaux anglais ont souvent raconté des guéri-sons sans nombre obtenues par le magnétisme et des opéra-tions chirurgicales faites pendant le sommeil. Parmi les hommes qui, en Angleterre, se sont livrés à la science mesmérienne, il faut citer en première ligne le doc-teur Elliotson, savant distingué, qui monta le premier sur la 1 Mesmerie infirmary, 36, Weymouth street, Portland place, London. | Parmi les hommes qui, en Angleterre, se sont livrés à la science mesmérienne, il faut citer en première ligne le doc-teur Elliotson, savant distingué, qui monta le premier sur la 1 Mesmeric infinnary, 36, Weymouth street, Portland place, London. | Parmi les hommes qui, en Angleterre, se sont livrés à la science mesmérienne, il faut citer en première ligne le doc-teur Elliotson, savant distingué, qui monta le premier sur la 1 Mesmerie infirmary, 36, Weymouth street, Portland place, London. | 3 | 0.012245 | 0.061224 |
71.txt | 1,821 | 17 graines du balisier d'Inde canna indica , qui sont d'une grosseur et d'un poids assez uniformes. Près du fleuve Volta et de la petite ville d'Hapan, ainsi qu'à Koto , il vit des bandes considérables de singes de l'espèce appelée macaque cyntis cynomalgus, L. , des petites perruches à tête rouge glacée de bleu, et surtout beaucoup de vautours et de grosses fourmis. Il est expressément défendu de tuer ces derniers animaux, parce qu'ils détruisent les rats , les souris , les araignées et une foule d'insectes malfaisans qui pullulent dans ces contrées essentiellement insalubres, Enfin, après de longs efforts, le vaisseau jeta l'ancré à l'embouchure du fleuve Formose , le 17 novembre 1786 PALISOT DE BEAUVOIS passa la première nuit sur les terres d'Oware, dans une cabane entourée dé ketmies hibiscus cancelldtus , aux fleurs purpurines nouvelle-ment épanouies et dès le lendemain il prit en quelque sorte possession des plages intéressantes qui n'avaient encore été vues ni visitées par aucun observateur. Le pays des Jackéris, connus vulgairement sous lé nom d'Owares, occupe sur la côte occidentale de l'Afri-que équatoriale une vaste étendue de terrain entre les 5e, et 7e. degrés de latitude nord, bornée au septentrion par les états de Bénin, au sud par celui de Galbar, à l'est par les plaines de sable où l'on cherche les sources du Niger, et à l'ouest par l'Océan atlantique. Le sol est bas, coupé On différens sens par des bras de rivières, et submergé presque sur tous les points par les hautes marées qui laissent après elles un limon fangeux et pestilentiel, repaire des crocodiles et d'une infinité de serpens monstrueux. Cette terre, où la chaleur est excessive, où tout contribué à la rendre le lieu le plus malsain qu'on connaisse, est- | 17 graines du balisier d'Inde canna indica , qui sont d'une grosseur et d'un poids assez uniformes. Près du fleuve Volta et de la petite ville d'Hapan, ainsi qu'à Koto , il vit des bandes considérables de singes de l'espèce appelée macaque cyntis cynomalgus, L. , des petites perruches à tête rouge glacée de bleu, et surtout beaucoup de vautours et de grosses fourmis. Il est expressément défendu de tuer ces derniers animaux, parce qu'ils détruisent les rats , les souris , les araignées et une foule d'insectes malfaisans qui pullulent dans ces contrées essentiellement insalubres, Enfin, après de longs efforts, le vaisseau jeta l'ancré à l'embouchure du fleuve Formose , le 17 novembre 1786 PALISOT DE BEAUVOIS passa la première nuit sur les terres d'Oware, dans une cabane entourée dé ketmies hibiscus cancelldtus , aux fleurs purpurines nouvelle-ment épanouies et dès le lendemain il prit en quelque sorte possession des plages intéressantes qui n'avaient encore été vues ni visitées par aucun observateur. Le pays des Jackéris, connus vulgairement sous lé nom d'Owares, occupe sur la côte occidentale de l'Afri-que équatoriale une vaste étendue de terrain entre les 5e, et 7e. degrés de latitude nord, bornée au septentrion par les états de Bénin, au sud par celui de Galbar, à l'est par les plaines de sable où l'on cherche les sources du Niger, et à l'ouest par l'Océan atlantique. Le sol est bas, coupé On différens sens par des bras de rivières, et submergé presque sur tous les points par les hautes marées qui laissent après elles un limon fangeux et pestilentiel, repaire des crocodiles et d'une infinité de serpens monstrueux. Cette terre, où la chaleur est excessive, où tout contribué à la rendre le lieu le plus malsain qu'on connaisse, est- | 17 graines du balisier d'Inde canna indica , qui sont d'une grosseur et d'un poids assez uniformes. Près du fleuve Volta et de la petite ville d'Hapan, ainsi qu'à Koto , il vit des bandes considérables de singes de l'espèce appelée macaque cyn@us cynomalgus, L. , des petites perruches à tête rouge glacée de bleu, et surtout beaucoup de vautours et de grosses fourmis. Il est expressément défendu de tuer ces derniers animaux, parce qu'ils détruisent les rats , les souris , les araignées et une foule d'insectes malfaisans qui pullulent dans ces contrées essentiellement insalubres, Enfin, après de longs efforts, le vaisseau jeta l'ancré à l'embouchure du fleuve Formose , le 17 novembre 1786 PALISOT DE BEAUVOIS passa la première nuit sur les terres d'Oware, dans une cabane entourée dé ketmies hibiscus cancellatus , aux fleurs purpurines nouvelle-ment épanouies et dès le lendemain il prit en quelque sorte possession des plages intéressantes qui n'avaient encore été vues ni visitées par aucun observateur. Le pays des Jackéris, connus vulgairement sous lé nom d'Owares, occupe sur la côte occidentale de l'Afri-que équatoriale une vaste étendue de terrain entre les 5e, et 7e. degrés de latitude nord, bornée au septentrion par les états de Bénin, au sud par celui de Galbar, à l'est par les plaines de sable où l'on cherche les sources du Niger, et à l'ouest par l'Océan atlantique. Le sol est bas, coupé en différens sens par des bras de rivières, et submergé presque sur tous les points par les hautes marées qui laissent après elles un limon fangeux et pestilentiel, repaire des crocodiles et d'une infinité de serpens monstrueux. Cette terre, où la chaleur est excessive, où tout contribué à la rendre le lieu le plus malsain qu'on connaisse, est- | Le sol est bas, coupé On différens sens par des bras de rivières, et submergé presque sur tous les points par les hautes marées qui laissent après elles un limon fangeux et pestilentiel, repaire des crocodiles et d'une infinité de serpens monstrueux. | Le sol est bas, coupé en différens sens par des bras de rivières, et submergé presque sur tous les points par les hautes marées qui laissent après elles un limon fangeux et pestilentiel, repaire des crocodiles et d'une infinité de serpens monstrueux. | 1 | 0.004 | 0.021739 |
898.txt | 1,858 | 212 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. jeune fille n'eût plus à vaincre que le sentiment de pudeur - si naturel à son âge, et que toute résistance de sa part serait de pure forme. Cependant elle mit à se défendre une certaine opiniâtreté - Déjà? dit-elle. - Voilà un mot cruel, Marguerite, reprit Ludovic blessé. Est-ce un reproche? Est-ce une rupture? La jeune fille regretta, sans doute d'avoir cédé à un pre-mier mouvement, car elle reprit avec douceur - Non, mon ami, non, ce n'est ni une rupture ni un re-proche bien loin de là. Je vous sais gré de ce que vous m'avez dit mais y avez-vous bien songé? - Comment donc? - Les empêchements n'existent plus de votre côté mais, du mien, n'en apercevez-vous pas? - Aucun. - A mon tour, mon ami, je dirai que voilà un mot cruel. Et ma pauvre grand'mère, qui va chaque jour déclinant, ne trouvez-vous pas que ce soit un obstacle ? - Un obstacle? -- Un scrupule, au moins. Elle n'a plus que moi au monde. - Nous serons deux à l'aimer et à la soigner. - Merci, mon ami, dit Marguerite émue, ce mot rachète celui de tout à l'heure. Mais vous ne savez pas ce que sont les personnes âgées tout les inquiète, tout leur porte om-brage. Et dans l'état où est la vieille femme, qui sait ce que pourrait amener un changement dans ses habitudes? - Vous avez raison, Marguerite, s'écria Ludovic, ramené par ces mots. Égoïste que j'étais ! je m'en veux de n'y avoir pas réfléchi. Ajournons encore. - Oui, ajournons si un malheur survenait, je croirais que c'est le ciel qui nous punit. - Le ciel vous punir, vous, Marguerite ! - Moi comme une autre, dit-elle avec un soupir. Ne ju- -rons de rien. Ludovic n'insista plus seulement cette soirée dont il se faisait une fête s'écoula assez tristement. En vain essaya-it de ranimer l'entretien et d'en varier les sujets Margue-rite n'y apportait qu'une attention distraite et presque con- | 212 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. jeune fille n'eût plus à vaincre que le sentiment de pudeur - si naturel à son âge, et que toute résistance de sa part serait de pure forme. Cependant elle mit à se défendre une certaine opiniâtreté - Déjà@? dit-elle. - Voilà un mot cruel, Marguerite, reprit Ludovic blessé. Est-ce un reproche@? Est-ce une rupture@? La jeune fille regretta, sans doute d'avoir cédé à un pre-mier mouvement, car elle reprit avec douceur - Non, mon ami, non, ce n'est ni une rupture ni un re-proche bien loin de là. Je vous sais gré de ce que vous m'avez dit mais y avez-vous bien songé? - Comment donc@? - Les empêchements n'existent plus de votre côté mais, du mien, n'en apercevez-vous pas@? - Aucun. - A mon tour, mon ami, je dirai que voilà un mot cruel. Et ma pauvre grand'mère, qui va chaque jour déclinant, ne trouvez-vous pas que ce soit un obstacle ? - Un obstacle@? -- Un scrupule, au moins. Elle n'a plus que moi au monde. - Nous serons deux à l'aimer et à la soigner. - Merci, mon ami, dit Marguerite émue, ce mot rachète celui de tout à l'heure. Mais vous ne savez pas ce que sont les personnes âgées tout les inquiète, tout leur porte om-brage. Et dans l'état où est la vieille femme, qui sait ce que pourrait amener un changement dans ses habitudes@? - Vous avez raison, Marguerite, s'écria Ludovic, ramené par ces mots. Égoïste que j'étais ! je m'en veux de n'y avoir pas réfléchi. Ajournons encore. - Oui, ajournons si un malheur survenait, je croirais que c'est le ciel qui nous punit. - Le ciel vous punir, vous, Marguerite ! - Moi comme une autre, dit-elle avec un soupir. Ne ju- -rons de rien. Ludovic n'insista plus seulement cette soirée dont il se faisait une fête s'écoula assez tristement. En vain essaya@@-it de ranimer l'entretien et d'en varier les sujets Margue-rite n'y apportait qu'une attention distraite et presque con- | 212 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. jeune fille n'eût plus à vaincre que le sentiment de pudeurur si naturel à son âge, et que toute résistance de sa part serait de pure forme. Cependant elle mit à se défendre une certaine opiniâtreté -@Déjà ? dit-elle. -@Voilà un mot cruel, Marguerite, reprit Ludovic blessé. Est-ce un reproche ? Est-ce une rupture ? La jeune fille regretta@ sans doute d'avoir cédé à un pre-mier mouvement, car elle reprit avec douceur -@Non, mon ami, non, ce n'est ni une rupture ni un re-proche bien loin de là. Je vous sais gré de ce que vous m'avez dit mais y avez-vous bien songé? -@Comment donc ? -@Les empêchements n'existent plus de votre côté mais, du mien, n'en apercevez-vous pas ? -@Aucun. -@A mon tour, mon ami, je dirai que voilà un mot cruel. Et ma pauvre grand'mère, qui va chaque jour déclinant, ne trouvez-vous pas que ce soit un obstacle ? -@Un obstacle ? -@@Un scrupule, au moins. Elle n'a plus que moi au monde. -@Nous serons deux à l'aimer et à la soigner. -@Merci, mon ami, dit Marguerite émue, ce mot rachète celui de tout à l'heure. Mais vous ne savez pas ce que sont les personnes âgées tout les inquiète, tout leur porte om-brage. Et dans l'état où est la vieille femme, qui sait ce que pourrait amener un changement dans ses habitudes ? -@Vous avez raison, Marguerite, s'écria Ludovic, ramené par ces mots. Égoïste que j'étais ! je m'en veux de n'y avoir pas réfléchi. Ajournons encore. -@Oui, ajournons si un malheur survenait, je croirais que c'est le ciel qui nous punit. -@Le ciel vous punir, vous, Marguerite ! -@Moi comme une autre, dit-elle avec un soupir. Ne ju@@-rons de rien. Ludovic n'insista plus seulement cette soirée dont il se faisait une fête s'écoula assez tristement. En vain essaya-t-il de ranimer l'entretien et d'en varier les sujets Margue-rite n'y apportait qu'une attention distraite et presque con- | - Le ciel vous punir, vous, Marguerite ! | -Le ciel vous punir, vous, Marguerite ! | 1 | 0.025641 | 0.111111 |
574.txt | 1,886 | PRATIQUE GÉNÉRALE DU MAGNÉTISME 45 sions, les autres devenaient agités, et bientôt l'état convulsif se déclarait aussi chez eux. Depuis longtemps on a abandonné tous les accessoires de Mesmer, ainsi que les traitements en commun aussi tous ces effets qui, selon nous, devaient plutôt aggraver la mala-die que soulager le malade, ne se représentent plus, et si quelquefois une convulsion apparaît chez un malade, on cherche aussitôt à la calmer. L'abbé Faria et le docteur Billot, qui admettaient une cause spirituelle, se contentaient de prier Dieu ou d'ordonner au malade de dormir. Le baron du Potet, qui reconnaît deux causes, emploie les passes à distance, sans contact préalable, dirigeant le fluide sur telle ou telle partie du corps. Lorsqu'il veut endor-mir, il fait, en ligne droite, des passes du sommet de la tête à l'épigastre, dirigeant ces passes de haut en bas et de bas en haut, au risque de faire remonter le fluide. Cette manière de procéder peut être bonne cependant nous ne la considérons pas comme étant sans inconvénient. En se livrant seulement à des passes, sans avoir préalable-ment mis en rapport, par le contact, les deux systèmes ner-veux du magnétiseur et du magnétisé, nous observons que l'envahissement est plus superficiel, moins complet, par conséquent les résultats doivent être moins grands, et de plus les passes faites de haut en bas et de bas en haut peuvent provoquer des congestions au cerveau. Deleuze tient les pouces du magnétisé pendant quelques minutes seulement, puis il fait des passes sans attendre l'occlusion des yeux. De cette manière il n'obtient qu'un résultat superficiel, et Deleuze nous le prouve lui-même en nous disant qu'il n'a jamais produit l'insensibilité, et, qui plus est, qu'il la croit dangereuse 1 . Nous pouvons hardiment déclarer ici que nous ne croyons point au sommeil magnétique quand le sujet n'est point insensible nous ne demandons pas une insensibilité com-1 Instruction pratique, 1821, 5° édil., p. 139, chez Germer Baillière, rue de l'Ecole-de-l lédecine, 17, Paris. | PRATIQUE GÉNÉRALE DU MAGNÉTISME 45 sions, les autres devenaient agités, et bientôt l'état convulsif se déclarait aussi chez eux. Depuis longtemps on a abandonné tous les accessoires de Mesmer, ainsi que les traitements en commun aussi tous ces effets qui, selon nous, devaient plutôt aggraver la mala-die que soulager le malade, ne se représentent plus, et si quelquefois une convulsion apparaît chez un malade, on cherche aussitôt à la calmer. L'abbé Faria et le docteur Billot, qui admettaient une cause spirituelle, se contentaient de prier Dieu ou d'ordonner au malade de dormir. Le baron du Potet, qui reconnaît deux causes, emploie les passes à distance, sans contact préalable, dirigeant le fluide sur telle ou telle partie du corps. Lorsqu'il veut endor-mir, il fait, en ligne droite, des passes du sommet de la tête à l'épigastre, dirigeant ces passes de haut en bas et de bas en haut, au risque de faire remonter le fluide. Cette manière de procéder peut être bonne cependant nous ne la considérons pas comme étant sans inconvénient. En se livrant seulement à des passes, sans avoir préalable-ment mis en rapport, par le contact, les deux systèmes ner-veux du magnétiseur et du magnétisé, nous observons que l'envahissement est plus superficiel, moins complet, par conséquent les résultats doivent être moins grands, et de plus les passes faites de haut en bas et de bas en haut peuvent provoquer des congestions au cerveau. Deleuze tient les pouces du magnétisé pendant quelques minutes seulement, puis il fait des passes sans attendre l'occlusion des yeux. De cette manière il n'obtient qu'un résultat superficiel, et Deleuze nous le prouve lui-même en nous disant qu'il n'a jamais produit l'insensibilité, et, qui plus est, qu'il la croit dangereuse 1 . Nous pouvons hardiment déclarer ici que nous ne croyons point au sommeil magnétique quand le sujet n'est point insensible nous ne demandons pas une insensibilité com-@1 Instruction pratique, 1821, 5° édil., p. 139, chez Germer Baillière, rue de l'Ecole-de-l lédecine, 17, Paris. | PRATIQUE GÉNÉRALE DU MAGNÉTISME 45 sions, les autres devenaient agités, et bientôt l'état convulsif se déclarait aussi chez eux. Depuis longtemps on a abandonné tous les accessoires de Mesmer, ainsi que les traitements en commun aussi tous ces effets qui, selon nous, devaient plutôt aggraver la mala-die que soulager le malade, ne se représentent plus, et si quelquefois une convulsion apparaît chez un malade, on cherche aussitôt à la calmer. L'abbé Faria et le docteur Billot, qui admettaient une cause spirituelle, se contentaient de prier Dieu ou d'ordonner au malade de dormir. Le baron du Potet, qui reconnaît deux causes, emploie les passes à distance, sans contact préalable, dirigeant le fluide sur telle ou telle partie du corps. Lorsqu'il veut endor-mir, il fait, en ligne droite, des passes du sommet de la tête à l'épigastre, dirigeant ces passes de haut en bas et de bas en haut, au risque de faire remonter le fluide. Cette manière de procéder peut être bonne cependant nous ne la considérons pas comme étant sans inconvénient. En se livrant seulement à des passes, sans avoir préalable-ment mis en rapport, par le contact, les deux systèmes ner-veux du magnétiseur et du magnétisé, nous observons que l'envahissement est plus superficiel, moins complet, par conséquent les résultats doivent être moins grands, et de plus les passes faites de haut en bas et de bas en haut peuvent provoquer des congestions au cerveau. Deleuze tient les pouces du magnétisé pendant quelques minutes seulement, puis il fait des passes sans attendre l'occlusion des yeux. De cette manière il n'obtient qu'un résultat superficiel, et Deleuze nous le prouve lui-même en nous disant qu'il n'a jamais produit l'insensibilité, et, qui plus est, qu'il la croit dangereuse 1 . Nous pouvons hardiment déclarer ici que nous ne croyons point au sommeil magnétique quand le sujet n'est point insensible nous ne demandons pas une insensibilité com- 1 Instruction pratique, 1821, 5° édit., p. 139, chez Germer Baillière, rue de l'École-de-@@Médecine, 17, Paris. | Nous pouvons hardiment déclarer ici que nous ne croyons point au sommeil magnétique quand le sujet n'est point insensible nous ne demandons pas une insensibilité com-1 Instruction pratique, 1821, 5° édil. | Nous pouvons hardiment déclarer ici que nous ne croyons point au sommeil magnétique quand le sujet n'est point insensible nous ne demandons pas une insensibilité com- 1 Instruction pratique, 1821, 5° édit. | 2 | 0.009756 | 0.057143 |
178.txt | 1,864 | -213 -lieu des fêtes et des bals de Versailles le lan-gage en est plat, trivial et les marquises toutes couvertes de roses pompons ne parlaient pas celte langue, n'écrivaient pas de semblables vilainies. Il ne reste plus maintenant que quelques bran-ches entrelacées à l'arbre brillant des Nesle. Cette illustre maison a eu le sort d'autres grandes lignées ! ils sont brisés les écussons des Courtenay, des Brienne, des Lusignan, de Bouillon, des Les diguières! Au milieu de notre époque que feraient-ils ces hauts barons, du moyen-âge 1 quand on amoncelé des ruines autour de tous les souvenirs ? Lorsque on aperçoit quelque ré-sistance du noble esprit du passé, se lever pour combattre la puissance de destruction, il me semble voir le maréchal de Mailly brandissant sa vieille épée, d'une main défaillante pour com-battre les multitudes qui envahissaient les Tui-leries le 10 août. A Choisy, où j'écris ces lignes, rien n'a été respecté le château qui vit l'élégante société 1 Louis XVIII avait placé dans sa pairie tous les débris des anciennes familles le duc d'Uzez, Montbazon, Tremoille, Che-vreuse, Rohan, Luxembourg, Gramont, Mortemart, Noailles, d'Harcourt, Fitz-James, Brancas, Valentinois, Duras, de Vau-guyou, La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, Coigny, Choi-seuil, Talleyrand, Croï, Laval-Montmorency, Lorges, d'Havre, Levis, Mailly, Saulx-Tavanne, Lafocce, Castries, Mouchy, Con-tades, Grillon, d'Escar, Latour-du-Pin, Sabran, Lafare, etc. | -213 -lieu des fêtes et des bals de Versailles le lan-gage en est plat, trivial et les marquises toutes couvertes de roses pompons ne parlaient pas celte langue, n'écrivaient pas de semblables vilainies. Il ne reste plus maintenant que quelques bran-ches entrelacées à l'arbre brillant des Nesle. Cette illustre maison a eu le sort d'autres grandes lignées ! ils sont brisés les écussons des Courtenay, des Brienne, des Lusignan, de Bouillon, des Les diguières! Au milieu de notre époque que feraient-ils ces hauts barons, du moyen-âge 1 quand on amoncelé des ruines autour de tous les souvenirs ? Lorsque on aperçoit quelque ré-sistance du noble esprit du passé, se lever pour combattre la puissance de destruction, il me semble voir le maréchal de Mailly brandissant sa vieille épée, d'une main défaillante pour com-battre les multitudes qui envahissaient les Tui-leries le 10 août. A Choisy, où j'écris ces lignes, rien n'a été respecté le château qui vit l'élégante société@@@@@@@ 1 Louis XVIII avait placé dans sa pairie tous les débris des anciennes familles le duc d'Uzez, Montbazon, Tremoille, Che-vreuse, Rohan, Luxembourg, Gramont, Mortemart, Noailles, d'Harcourt, Fitz-James, Brancas, Valentinois, Duras, de Vau-guyou, La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, Coigny, Choi-seuil, Talleyrand, Croï, Laval-Montmorency, Lorges, d'Havre, Levis, Mailly, Saulx-Tavanne, Lafocce, Castries, Mouchy, Con-tades, Grillon, d'Escar, Latour-du-Pin, Sabran, Lafare, etc. | -213 -lieu des fêtes et des bals de Versailles le lan-gage en est plat, trivial et les marquises toutes couvertes de roses pompons ne parlaient pas cette langue, n'écrivaient pas de semblables vilainies. Il ne reste plus maintenant que quelques bran-ches entrelacées à l'arbre brillant des Nesle. Cette illustre maison a eu le sort d'autres grandes lignées ! ils sont brisés les écussons des Courtenay, des Brienne, des Lusignan, de Bouillon, des Les@diguières! Au milieu de notre époque que feraient-ils ces hauts barons, du moyen-âge 1 quand on amoncele des ruines autour de tous les souvenirs ? Lorsque on aperçoit quelque ré-sistance du noble esprit du passé, se lever pour combattre la puissance de destruction, il me semble voir le maréchal de Mailly brandissant sa vieille épée, d'une main défaillante pour com-battre les multitudes qui envahissaient les Tui-leries le 10 août. A Choisy, où j'écris ces lignes, rien n'a été respecté le château qui vit l'élégante société -213 - 1 Louis XVIII avait placé dans sa pairie tous les débris des anciennes familles le duc d'Uzez, Montbazon, Tremoille, Che-vreuse, Rohan, Luxembourg, Gramont, Mortemart, Noailles, d'Harcourt, Fitz-James, Brancas, Valentinois, Duras, de Vau-guyon, La Rochefoucauld, Clermont-Tonnerre, Coigny, Choi-seuil, Talleyrand, Croï, Laval-Montmorency, Lorges, d'Havré, Levis, Mailly, Saulx-Tavanne, Laforce, Castries, Mouchy, Con-tades, Grillon, d'Escar, Latour-du-Pin, Sabran, Lafare, etc. | -213 -lieu des fêtes et des bals de Versailles le lan-gage en est plat, trivial et les marquises toutes couvertes de roses pompons ne parlaient pas celte langue, n'écrivaient pas de semblables vilainies. | -213 -lieu des fêtes et des bals de Versailles le lan-gage en est plat, trivial et les marquises toutes couvertes de roses pompons ne parlaient pas cette langue, n'écrivaient pas de semblables vilainies. | 1 | 0.004926 | 0.027778 |
910.txt | 1,858 | 220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. libre il pénétra chez Marguerite par Ja brèche qu'il venait d'ouvrir. Quand il se trouva dans la première pièce, involontaire-ment il s'arrêta le coeur lui battait à l'étouffer, ses jambe4 semblaient lui refuser leur service son oeil était comme voilé par un nuage qui ne laissait plus les objets distincts. Il se remit pourtant et examina les lieux. Rien n'y était changé chaque chose était à sa place. Aucun désordre apparent ne semblait confirmer ses craintes aucun indice ne faisait pres-sentir une catastrophe. Restait la chambre de Marguerite la clef était sur la porte, et la main de Ludovic trembla en y touchant. Il ouvrit un peu d'obscurité régnait dans la pièce, les rideaux empêchaient le jour d'y pénétrer largement. Cependant il fut facile à Ludovic de s'assurer qu'aucune créature vivante ne se trouvait là. Rien n'y manquait pour-tant, si ce n'est Marguerite. Tout y gardait l'air d'arrange-ment qu'elle savait y maintenir, et qui est le luxe des exis-tences modestes. Le lit était fait et garni de sa courte-pointe près du lit, le Christ et le bénitier avec un rameau de buis. Sur les murs, quelques portraits de famille, ébauchés au crayon, puis la commode en acajou.et les chaises de meri-sier une petite pendule devant le trumeau et deux vases remplis de fleurs. L'inventaire n'était pas long, et Ludovic l'eut achevé d'un coup d'oeil. - Cependant son père et ses témoins étaient accourus sur ses pas, et avaient pénétré dans l'appartement par l'issue qu'il avait frayée le concierge venait après eux, afin de constater les dégâts et mettre sa responsabilité à couvert. Puis les curieux et les voisins s'y mêlèrent, si bien que le petit logement fut bientôt rempli de monde. Alors la perqui-sition devint générale, on regarda sous les lits, on fouilla tous les recoins. Marguerite n'y était pas Marguerite avait disparu le concierge n'osait en croire ses yeux. - Je ne l'ai pourtant pas vue sortir, s'écriait-il en prenant tous les saints à témoin. - Vous verrez qu'elle aura passé par les gouttières, dit un mauvais plaisant. Ludovic était anéanti à l'effervescence du premier mo-ment avait succédé un accablement profpnd. 11 s'était jeté sur une chaise et se renfermait dans un silence obstiné. Au | 220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. libre il pénétra chez Marguerite par Ja brèche qu'il venait d'ouvrir. Quand il se trouva dans la première pièce, involontaire-ment il s'arrêta le coeur lui battait à l'étouffer, ses jambe4 semblaient lui refuser leur service son oeil était comme voilé par un nuage qui ne laissait plus les objets distincts. Il se remit pourtant et examina les lieux. Rien n'y était changé chaque chose était à sa place. Aucun désordre apparent ne semblait confirmer ses craintes aucun indice ne faisait pres-sentir une catastrophe. Restait la chambre de Marguerite la clef était sur la porte, et la main de Ludovic trembla en y touchant. Il ouvrit un peu d'obscurité régnait dans la pièce, les rideaux empêchaient le jour d'y pénétrer largement. Cependant il fut facile à Ludovic de s'assurer qu'aucune créature vivante ne se trouvait là. Rien n'y manquait pour-tant, si ce n'est Marguerite. Tout y gardait l'air d'arrange-ment qu'elle savait y maintenir, et qui est le luxe des exis-tences modestes. Le lit était fait et garni de sa courte-pointe près du lit, le Christ et le bénitier avec un rameau de buis. Sur les murs, quelques portraits de famille, ébauchés au crayon, puis la commode en acajou.et les chaises de meri-sier une petite pendule devant le trumeau et deux vases remplis de fleurs. L'inventaire n'était pas long, et Ludovic l'eut achevé d'un coup d'oeil. - Cependant son père et ses témoins étaient accourus sur ses pas, et avaient pénétré dans l'appartement par l'issue qu'il avait frayée le concierge venait après eux, afin de constater les dégâts et mettre sa responsabilité à couvert. Puis les curieux et les voisins s'y mêlèrent, si bien que le petit logement fut bientôt rempli de monde. Alors la perqui-sition devint générale, on regarda sous les lits, on fouilla tous les recoins. Marguerite n'y était pas Marguerite avait disparu le concierge n'osait en croire ses yeux. - Je ne l'ai pourtant pas vue sortir, s'écriait-il en prenant tous les saints à témoin. - Vous verrez qu'elle aura passé par les gouttières, dit un mauvais plaisant. Ludovic était anéanti à l'effervescence du premier mo-ment avait succédé un accablement profpnd. 11 s'était jeté sur une chaise et se renfermait dans un silence obstiné. Au | 226 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. libre il pénétra chez Marguerite par la brèche qu'il venait d'ouvrir. Quand il se trouva dans la première pièce, involontaire-ment il s'arrêta le coeur lui battait à l'étouffer, ses jambes semblaient lui refuser leur service son oeil était comme voilé par un nuage qui ne laissait plus les objets distincts. Il se remit pourtant et examina les lieux. Rien n'y était changé chaque chose était à sa place. Aucun désordre apparent ne semblait confirmer ses craintes aucun indice ne faisait pres-sentir une catastrophe. Restait la chambre de Marguerite la clef était sur la porte, et la main de Ludovic trembla en y touchant. Il ouvrit un peu d'obscurité régnait dans la pièce, les rideaux empêchaient le jour d'y pénétrer largement. Cependant il fut facile à Ludovic de s'assurer qu'aucune créature vivante ne se trouvait là. Rien n'y manquait pour-tant, si ce n'est Marguerite. Tout y gardait l'air d'arrange-ment qu'elle savait y maintenir, et qui est le luxe des exis-tences modestes. Le lit était fait et garni de sa courte-pointe près du lit, le Christ et le bénitier avec un rameau de buis. Sur les murs, quelques portraits de famille, ébauchés au crayon, puis la commode en acajou et les chaises de meri-sier une petite pendule devant le trumeau et deux vases remplis de fleurs. L'inventaire n'était pas long, et Ludovic l'eut achevé d'un coup d'oeil.@@ Cependant son père et ses témoins étaient accourus sur ses pas, et avaient pénétré dans l'appartement par l'issue qu'il avait frayée le concierge venait après eux, afin de constater les dégâts et mettre sa responsabilité à couvert. Puis les curieux et les voisins s'y mêlèrent, si bien que le petit logement fut bientôt rempli de monde. Alors la perqui-sition devint générale, on regarda sous les lits, on fouilla tous les recoins. Marguerite n'y était pas Marguerite avait disparu le concierge n'osait en croire ses yeux. -@Je ne l'ai pourtant pas vue sortir, s'écriait-il en prenant tous les saints à témoin. -@Vous verrez qu'elle aura passé par les gouttières, dit un mauvais plaisant. Ludovic était anéanti à l'effervescence du premier mo-ment avait succédé un accablement profond. Il s'était jeté sur une chaise et se renfermait dans un silence obstiné. Au | Quand il se trouva dans la première pièce, involontaire-ment il s'arrêta le coeur lui battait à l'étouffer, ses jambe4 semblaient lui refuser leur service son oeil était comme voilé par un nuage qui ne laissait plus les objets distincts. | Quand il se trouva dans la première pièce, involontaire-ment il s'arrêta le coeur lui battait à l'étouffer, ses jambes semblaient lui refuser leur service son oeil était comme voilé par un nuage qui ne laissait plus les objets distincts. | 1 | 0.004219 | 0.02381 |
821.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 119 dresse. Celle-ci essayait alors de le calmer, de le ramener par de douces paroles elle se laissait entraîner de plus en plus sur cette pente, et, faute de pouvoir le guérir, parta-geait ce-vertige contagieux. Le péril croissait à vue d'oeil après quelques lettres échan-gées, il était au comble. Gaston ne se résignait plus aux ado-rations solitaires ses prétentions s'élevaient en raison des concessions faites plus on lui cédait de terrain, plus il dési-rait en gagner. C'est l'éternelle histoire des conquérants -rien n'est fait pour eux tant qu'il reste quelque chose à faire. Le jeune homme se sentait de plus en plus maître de la volonté et des destinées de Clémence il en disposait déjà comme d'un bien qui lui appartenait. Chaque jour, il s'effor-çait de l'entraluer vers des imprudences auxquelles celle-ci n'exposait plus qu'une force d'inertie. Ce fat alors qu'il s'en-hardit, et lui écrivit la lettre suivante Clémence, Il Vous avez beau dire, les choses ne peuvent pas rester ce qu'elles sont ce serait nous condamner l'un et l'autre d'une manière irrévocable et de nos propres mains. Vous ne pouvez pas toujours végéter dans les oubliettes de l'hôtel Montréal je ne puis pas toujours vivre loin de vos regards. 11 est temps que vous sortiez de votre-servitude, et que j'ob-tienne le dédommagement de mes longues privations il vous faut, à vous, de l'air, à moi votre vue. Songez-y, Clémence, est-ce une vie possible que la nôtre, comme elle est arrangée aujourd'hui? Autour de vous, rien qui ne yous soit odieux ou pesant autour de moi, rien qui me spurie et réponde à mes sentiments secrets. Vous êtes opprimée, moi dénué pouvons-nous longtemps tenir ainsi ? J'ai souvent réfléchi aux douleurs et aux amertumes de vqtre position, et je me suis demandé comment vous n'aviez pas fait plus d'efforts pour vous y soustraire. Vous parlez d'honneur, de devoir ce sont des scrupules-que je respecte mais ne les poussez-vous pas à l'excès. Vous êtes esclave là où vous devriez commander en reine, et la branche cadette des Montréal se venge sur vous de la longue supériorité et | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 119 dresse. Celle-ci essayait alors de le calmer, de le ramener par de douces paroles elle se laissait entraîner de plus en plus sur cette pente, et, faute de pouvoir le guérir, parta-geait ce-vertige contagieux. Le péril croissait à vue d'oeil après quelques lettres échan-gées, il était au comble. Gaston ne se résignait plus aux ado-rations solitaires ses prétentions s'élevaient en raison des concessions faites plus on lui cédait de terrain, plus il dési-rait en gagner. C'est l'éternelle histoire des conquérants -rien n'est fait pour eux tant qu'il reste quelque chose à faire. Le jeune homme se sentait de plus en plus maître de la volonté et des destinées de Clémence il en disposait déjà comme d'un bien qui lui appartenait. Chaque jour, il s'effor-çait de l'entraluer vers des imprudences auxquelles celle-ci n'exposait plus qu'une force d'inertie. Ce fat alors qu'il s'en-hardit, et lui écrivit la lettre suivante Clémence, Il Vous avez beau dire, les choses ne peuvent pas rester ce qu'elles sont ce serait nous condamner l'un et l'autre d'une manière irrévocable et de nos propres mains. Vous ne pouvez pas toujours végéter dans les oubliettes de l'hôtel Montréal je ne puis pas toujours vivre loin de vos regards. 11 est temps que vous sortiez de votre-servitude, et que j'ob-tienne le dédommagement de mes longues privations il vous faut, à vous, de l'air, à moi votre vue. Songez-y, Clémence, est-ce une vie possible que la nôtre, comme elle est arrangée aujourd'hui@? Autour de vous, rien qui ne yous soit odieux ou pesant autour de moi, rien qui me spurie et répond@e à mes sentiments secrets. Vous êtes opprimée, moi dénué pouvons-nous longtemps tenir ainsi ? J'ai souvent réfléchi aux douleurs et aux amertumes de vqtre position, et je me suis demandé comment vous n'aviez pas fait plus d'efforts pour vous y soustraire. Vous parlez d'honneur, de devoir ce sont des scrupules-que je respecte mais ne les poussez-vous pas à l'excès. Vous êtes esclave là où vous devriez commander en reine, et la branche cadette des Montréal se venge sur vous de la longue supériorité et | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 119 dresse. Celle-ci essayait alors de le calmer, de le ramener par de douces paroles elle se laissait entraîner de plus en plus sur cette pente, et, faute de pouvoir le guérir, parta-geait ce vertige contagieux. Le péril crois@ait à vue d'oeil après quelques lettres échan-gées, il était au comble. Gaston ne se résignait plus aux ado-rations solitaires ses prétensions s'élevaient en raison des concessions faites plus on lui cédait de terrain, plus il dési-rait en gagner. C'est l'éternelle histoire des conquérants @rien n'est fait pour eux tant qu'il reste quelque chose à faire. Le jeune homme se sentait de plus en plus maître de la volonté et des destinées de Clémence il en disposait déjà comme d'un bien qui lui appartenait. Chaque jour, il s'effor-çait de l'entraîner vers des imprudences auxquelles celle-ci n'opposait plus qu'une force d'inertie. Ce fut alors qu'il s'en-hardit, et lui écrivit la lettre suivante Clémence,@@@ Vous avez beau dire, les choses ne peuvent pas rester ce qu'elles sont ce serait nous condamner l'un et l'autre d'une manière irrévocable et de nos propres mains. Vous ne pouvez pas toujours végéter dans les oubliettes de l'hôtel Montréal je ne puis pas toujours vivre loin de vos regards. Il est temps que vous sortiez de votre servitude, et que j'ob-tienne le dédommagement de mes longues privations il vous faut, à vous, de l'air, à moi votre vue. Songez-y, Clémence, est-ce une vie possible que la nôtre, comme elle est arrangée aujourd'hui ? Autour de vous, rien qui ne vous soit odieux ou pesant autour de moi, rien qui me sourie et répondre à mes sentiments secrets. Vous êtes opprimée, moi dénué pouvons-nous longtemps tenir ainsi ? J'ai souvent réfléchi aux douleurs et aux amertumes de votre position, et je me suis demandé comment vous n'aviez pas fait plus d'efforts pour vous y soustraire. Vous parlez d'honneur, de devoir ce sont des scrupules que je respecte mais ne les poussez-vous pas à l'excès. Vous êtes esclave là où vous devriez commander en reine, et la branche cadette des Montréal se venge sur vous de la longue supériorité et | Ce fat alors qu'il s'en-hardit, et lui écrivit la lettre suivante Clémence, Il Vous avez beau dire, les choses ne peuvent pas rester ce qu'elles sont ce serait nous condamner l'un et l'autre d'une manière irrévocable et de nos propres mains. | Ce fut alors qu'il s'en-hardit, et lui écrivit la lettre suivante Clémence, Vous avez beau dire, les choses ne peuvent pas rester ce qu'elles sont ce serait nous condamner l'un et l'autre d'une manière irrévocable et de nos propres mains. | 4 | 0.016807 | 0.090909 |
787.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 81 duquel on obéit. La famille quitta la campagne aux approches de l'hiver Gaston eut un moment de bonheur il se rappro-chait de Clémence. Entre les deux maisons les relations avaient été rompues d'une manière si complète, qu'à Paris comme en province il n'y avait plus de moyen régulier ni convenable de les re -nouer. Les Montréal avaient comblé la mesure en quittant Beaupré sans prendre congé des Saint-Pons. Mais l'existence d'une grande ville amène des rapprochements forcés, et c'é-tait là-dessus que comptait Gaston. Ils voyaient le même monde, fréquentaient les mêmes salons, et le hasard, en y aidant un peu, devait multiplier les rencontres. Tels furent ses calculs le comte les avait faits comme lui et avait pris ses précautions en conséquence. Dès son arrivéè à l'hôtel Montiéal, il avait fait répandre le bruit que la résolution de la comtesse était de vivre retirée jusqu'à l'expiration de son deuil et de ne voir que les per-sonnes de leur intimité. A l'appui et comme preuve, il s'abs-tint de toute visite et se borna à faire présenter des excuses là où il le fallait. La douleur et l'état de santé de Clémence étaient des prétextes plausibles et qui furent acceptés. Cepen-dant la jeune femme ne supportait pas sans une révolte inté-rieure des mesures prises contre elle et outrageantes pour sa dignité. Ce que Sigismond gagnait d'un côté, il le perdait de l'autre ce coeur, replié sur- lui-même, n'en était que plus disposé à s'abandonner à ses sentiments secrets. Peut-être, - au contact du monde et en présence de l'opinion, se fût-il plus sévèrement gardé peut-être les distractions légitimes, la vie agijée d'une grande ville, la crainte du scandale et les divers motifs qui obligent une femme à veiller sur elle-même, eussent-ils été une diversion plus efficace à ce goût nais-sant, que le séquestre absolu et l'isolement poussé à l'excès. Le comte n'en jugea point ainsi en fait de garanties, il aima mieux se payer de ses mains. Ce qui s'ensuivit, on le devine. Clémence resta en face de sa passion ce fut désormais le seul aliment de sa pensée, et il était à craindre que cette pas-sion ne prit l'activité qu'acquièrent les forces trop compri-mées et qui les rend si redoutables au moment de l'explosion. Une partie de l'hiver se passa dans ces combats ignorés. Quelques efforts que Gaston eût faits et quoiqu'il se fût | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 81 duquel on obéit. La famille quitta la campagne aux approches de l'hiver Gaston eut un moment de bonheur il se rappro-chait de Clémence. Entre les deux maisons les relations avaient été rompues d'une manière si complète, qu'à Paris comme en province il n'y avait plus de moyen régulier ni convenable de les re -nouer. Les Montréal avaient comblé la mesure en quittant Beaupré sans prendre congé des Saint-Pons. Mais l'existence d'une grande ville amène des rapprochements forcés, et c'é-tait là-dessus que comptait Gaston. Ils voyaient le même monde, fréquentaient les mêmes salons, et le hasard, en y aidant un peu, devait multiplier les rencontres. Tels furent ses calculs le comte les avait faits comme lui et avait pris ses précautions en conséquence. Dès son arrivéè à l'hôtel Montiéal, il avait fait répandre le bruit que la résolution de la comtesse était de vivre retirée jusqu'à l'expiration de son deuil et de ne voir que les per-sonnes de leur intimité. A l'appui et comme preuve, il s'abs-tint de toute visite et se borna à faire présenter des excuses là où il le fallait. La douleur et l'état de santé de Clémence étaient des prétextes plausibles et qui furent acceptés. Cepen-dant la jeune femme ne supportait pas sans une révolte inté-rieure des mesures prises contre elle et outrageantes pour sa dignité. Ce que Sigismond gagnait d'un côté, il le perdait de l'autre ce coeur, replié sur- lui-même, n'en était que plus disposé à s'abandonner à ses sentiments secrets. Peut-être, - au contact du monde et en présence de l'opinion, se fût-il plus sévèrement gardé peut-être les distractions légitimes, la vie agijée d'une grande ville, la crainte du scandale et les divers motifs qui obligent une femme à veiller sur elle-même, eussent-ils été une diversion plus efficace à ce goût nais-sant, que le séquestre absolu et l'isolement poussé à l'excès. Le comte n'en jugea point ainsi en fait de garanties, il aima mieux se payer de ses mains. Ce qui s'ensuivit, on le devine. Clémence resta en face de sa passion ce fut désormais le seul aliment de sa pensée, et il était à craindre que cette pas-sion ne prit l'activité qu'acquièrent les forces trop compri-mées et qui les rend si redoutables au moment de l'explosion. Une partie de l'hiver se passa dans ces combats ignorés. Quelques efforts que Gaston eût faits et quoiqu'il se fût | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 81 duquel on obéit. La famille quitta la campagne aux approches de l'hiver Gaston eut un moment de bonheur il se rappro-chait de Clémence. Entre les deux maisons les relations avaient été rompues d'une manière si complète, qu'à Paris comme en province il n'y avait plus de moyen régulier ni convenable de les re@-nouer. Les Montréal avaient comblé la mesure en quittant Beaupré sans prendre congé des Saint-Pons. Mais l'existence d'une grande ville amène des rapprochements forcés, et c'é-tait là-dessus que comptait Gaston. Ils voyaient le même monde, fréquentaient les mêmes salons, et le hasard, en y aidant un peu, devait multiplier les rencontres. Tels furent ses calculs le comte les avait faits comme lui et avait pris ses précautions en conséquence. Dès son arrivée à l'hôtel Montréal, il avait fait répandre le bruit que la résolution de la comtesse était de vivre retirée jusqu'à l'expiration de son deuil et de ne voir que les per-sonnes de leur intimité. A l'appui et comme preuve, il s'abs-tint de toute visite et se borna à faire présenter des excuses là où il le fallait. La douleur et l'état de santé de Clémence étaient des prétextes plausibles et qui furent acceptés. Cepen-dant la jeune femme ne supportait pas sans une révolte inté-rieure des mesures prises contre elle et outrageantes pour sa dignité. Ce que Sigismond gagnait d'un côté, il le perdait de l'autre ce coeur, replié sur@ lui-même, n'en était que plus disposé à s'abandonner à ses sentiments secrets. Peut-être, @@au contact du monde et en présence de l'opinion, se fût-il plus sévèrement gardé peut-être les distractions légitimes, la vie agitée d'une grande ville, la crainte du scandale et les divers motifs qui obligent une femme à veiller sur elle-même, eussent-ils été une diversion plus efficace à ce goût nais-sant, que le séquestre absolu et l'isolement poussé à l'excès. Le comte n'en jugea point ainsi en fait de garanties, il aima mieux se payer de ses mains. Ce qui s'ensuivit, on le devine. Clémence resta en face de sa passion ce fut désormais le seul aliment de sa pensée, et il était à craindre que cette pas-sion ne prît l'activité qu'acquièrent les forces trop compri-mées et qui les rend si redoutables au moment de l'explosion. Une partie de l'hiver se passa dans ces combats ignorés. Quelques efforts que Gaston eût faits et quoiqu'il se fût | Peut-être, - au contact du monde et en présence de l'opinion, se fût-il plus sévèrement gardé peut-être les distractions légitimes, la vie agijée d'une grande ville, la crainte du scandale et les divers motifs qui obligent une femme à veiller sur elle-même, eussent-ils été une diversion plus efficace à ce goût nais-sant, que le séquestre absolu et l'isolement poussé à l'excès. | Peut-être, au contact du monde et en présence de l'opinion, se fût-il plus sévèrement gardé peut-être les distractions légitimes, la vie agitée d'une grande ville, la crainte du scandale et les divers motifs qui obligent une femme à veiller sur elle-même, eussent-ils été une diversion plus efficace à ce goût nais-sant, que le séquestre absolu et l'isolement poussé à l'excès. | 3 | 0.007958 | 0.044776 |
539.txt | 1,892 | -22 -rence également petite. Ici encore, la surface des mains diffère très peu de la surface apparente des hémisphères. La main gauche est plus grande que la droite le sujet était-il gaucher? Fait assez singulier, la main droite a juste la même étendue que l'hémisphère gauche. On ne peut évidemment pas tirer de conclusions fermes de ces deux derniers cas dont les- mensurations semblent contredites par celles du premier cerveau mais enfin il y a là quelque chose d'intéressant, et il serait curieux de voir ce que donneraient des mesures comparatives faites sur un grand nombre de sujets. Surface des pieds Nous avions pris pour le sujet 1 la surface des pieds, malheureu-sement le moulage du pied gauche s'était abîmé, et nous n'avons pu le mesurer. Pour le droit, nous avons trouvé 567 2,44. Pour la surface totale, nous aurions 1134e2 en supposant les deux pieds égaux. Conclusion En résumé, de l'examen de cette première série de vingt-deux cer-veaux, on peut, croyons-nous, tirer les conclusions suivantes -1° Il n'existe aucun rapport, ni direct, ni indirect, entre le poids de l'encéphale entier et sa surface. Un cerveau peut avoir un poids très élevé et une surface plus petite qu'un autre cerveau pesant beaucoup moins. On ne peut donc conclure du poids à la surface. Cependant, d'une façon générale, le cerveau de la femme pèse moins que celui de l'homme et sa surface apparente est moins grande 2° Cette absence de rapports fixes entre le poids et la surface s'observe également pour les autres parties du cerveau, le cervelet, les hémisphères cérébraux et les ganglions sous-corticaux 3° La surface de l'encéphale est plus grande chez l'homme que chez la femme il en est de même pour le cervelet qui pèse plus et a plus d'étendue chez le premier 4° La surface apparente, la surface réelle et la surface de l'écorce grise des deux hémisphères sont plus grandes chez l'homme que chez la femme 5° D'une façon générale, l'hémisphère droit pèse plus que le gauche, mais il est moins étendu, que l'on considère la surface apparente, la surface réelle ou l'écorce grise seule. La superficie de la région pensante est donc plus grande à gauche qu'à droite, chez l'homme, au moins, car pour la femme il y a presque égalité entre les deux hémisphères le droit aurait même une surface un peu plus grande que le gauche 6° La surface réelle des hémisphères déplissés serait un peu plus du double de la surface apparente. Cette surface réelle est d'environ 1756c5J. Celle de l'écorce grise 1697, près de 1700, chiffre de Baillarger. | -22 -rence également petite. Ici encore, la surface des mains diffère très peu de la surface apparente des hémisphères. La main gauche est plus grande que la droite le sujet était-il gaucher? Fait assez singulier, la main droite a juste la même étendue que l'hémisphère gauche. On ne peut évidemment pas tirer de conclusions fermes de ces deux derniers cas dont les- mensurations semblent contredites par celles du premier cerveau mais enfin il y a là quelque chose d'intéressant, et il serait curieux de voir ce que donneraient des mesures comparatives faites sur un grand nombre de sujets. Surface des pieds Nous avions pris pour le sujet 1 la surface des pieds, malheureu-sement le moulage du pied gauche s'était abîmé, et nous n'avons pu le mesurer. Pour le droit, nous avons trouvé 567 2,44. Pour la surface totale, nous aurions 1134e2 en supposant les deux pieds égaux. Conclusion En résumé, de l'examen de cette première série de vingt-deux cer-veaux, on peut, croyons-nous, tirer les conclusions suivantes -1° Il n'existe aucun rapport, ni direct, ni indirect, entre le poids de l'encéphale entier et sa surface. Un cerveau peut avoir un poids très élevé et une surface plus petite qu'un autre cerveau pesant beaucoup moins. On ne peut donc conclure du poids à la surface. Cependant, d'une façon générale, le cerveau de la femme pèse moins que celui de l'homme et sa surface apparente est moins grande 2° Cette absence de rapports fixes entre le poids et la surface s'observe également pour les autres parties du cerveau, le cervelet, les hémisphères cérébraux et les ganglions sous-corticaux 3° La surface de l'encéphale est plus grande chez l'homme que chez la femme il en est de même pour le cervelet qui pèse plus et a plus d'étendue chez le premier 4° La surface apparente, la surface réelle et la surface de l'écorce grise des deux hémisphères sont plus grandes chez l'homme que chez la femme 5° D'une façon générale, l'hémisphère droit pèse plus que le gauche, mais il est moins étendu, que l'on considère la surface apparente, la surface réelle ou l'écorce grise seule. La superficie de la région pensante est donc plus grande à gauche qu'à droite, chez l'homme, au moins, car pour la femme il y a presque égalité entre les deux hémisphères le droit aurait même une surface un peu plus grande que le gauche 6° La surface réelle des hémisphères déplissés serait un peu plus du double de la surface apparente. Cette surface réelle est d'environ 1756c5J. Celle de l'écorce grise 1697, près de 1700, chiffre de Baillarger. | -22 -rence également petite. Ici encore, la surface des mains diffère très peu de la surface apparente des hémisphères. La main gauche est plus grande que la droite le sujet était-il gaucher? Fait assez singulier, la main droite a juste la même étendue que l'hémisphère gauche. On ne peut évidemment pas tirer de conclusions fermes de ces deux derniers cas dont les@ mensurations semblent contredites par celles du premier cerveau mais enfin il y a là quelque chose d'intéressant, et il serait curieux de voir ce que donneraient des mesures comparatives faites sur un grand nombre de sujets. Surface des pieds Nous avions pris pour le sujet I la surface des pieds, malheureu-sement le moulage du pied gauche s'était abîmé, et nous n'avons pu le mesurer. Pour le droit, nous avons trouvé 567c2,44. Pour la surface totale, nous aurions 1134c2 en supposant les deux pieds égaux. Conclusion En résumé, de l'examen de cette première série de vingt-deux cer-veaux, on peut, croyons-nous, tirer les conclusions suivantes @1° Il n'existe aucun rapport, ni direct, ni indirect, entre le poids de l'encéphale entier et sa surface. Un cerveau peut avoir un poids très élevé et une surface plus petite qu'un autre cerveau pesant beaucoup moins. On ne peut donc conclure du poids à la surface. Cependant, d'une façon générale, le cerveau de la femme pèse moins que celui de l'homme et sa surface apparente est moins grande 2° Cette absence de rapports fixes entre le poids et la surface s'observe également pour les autres parties du cerveau, le cervelet, les hémisphères cérébraux et les ganglions sous-corticaux 3° La surface de l'encéphale est plus grande chez l'homme que chez la femme il en est de même pour le cervelet qui pèse plus et a plus d'étendue chez le premier 4° La surface apparente, la surface réelle et la surface de l'écorce grise des deux hémisphères sont plus grandes chez l'homme que chez la femme 5° D'une façon générale, l'hémisphère droit pèse plus que le gauche, mais il est moins étendu, que l'on considère la surface apparente, la surface réelle ou l'écorce grise seule. La superficie de la région pensante est donc plus grande à gauche qu'à droite, chez l'homme, au moins, car pour la femme il y a presque égalité entre les deux hémisphères le droit aurait même une surface un peu plus grande que le gauche 6° La surface réelle des hémisphères déplissés serait un peu plus du double de la surface apparente. Cette surface réelle est d'environ 1756c@2. Celle de l'écorce grise 1697, près de 1700, chiffre de Baillarger. | Cependant, d'une façon générale, le cerveau de la femme pèse moins que celui de l'homme et sa surface apparente est moins grande 2° Cette absence de rapports fixes entre le poids et la surface s'observe également pour les autres parties du cerveau, le cervelet, les hémisphères cérébraux et les ganglions sous-corticaux 3° La surface de l'encéphale est plus grande chez l'homme que chez la femme il en est de même pour le cervelet qui pèse plus et a plus d'étendue chez le premier 4° La surface apparente, la surface réelle et la surface de l'écorce grise des deux hémisphères sont plus grandes chez l'homme que chez la femme 5° D'une façon générale, l'hémisphère droit pèse plus que le gauche, mais il est moins étendu, que l'on considère la surface apparente, la surface réelle ou l'écorce grise seule. | Cependant, d'une façon générale, le cerveau de la femme pèse moins que celui de l'homme et sa surface apparente est moins grande 2° Cette absence de rapports fixes entre le poids et la surface s'observe également pour les autres parties du cerveau, le cervelet, les hémisphères cérébraux et les ganglions sous-corticaux 3° La surface de l'encéphale est plus grande chez l'homme que chez la femme il en est de même pour le cervelet qui pèse plus et a plus d'étendue chez le premier 4° La surface apparente, la surface réelle et la surface de l'écorce grise des deux hémisphères sont plus grandes chez l'homme que chez la femme 5° D'une façon générale, l'hémisphère droit pèse plus que le gauche, mais il est moins étendu, que l'on considère la surface apparente, la surface réelle ou l'écorce grise seule. | 0 | 0 | 0 |