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-180 -monde se livrait à la joie j'ai voulu en avoir au moins le spectacle je me suis mise de manière à ne pas être reconnue et avec mademoiselle Hé-bert j'ai été sur son passage je l'ai vu, il avait l'air joyeux et attendri il est donc capable d'un sentiment tendre! Je l'ai fixé longtemps et voyez ce que c'est que l'imagination! J'ai cru qu'il avait jeté les yeux sur moi et qu'il cherchait à me reconnaître. Sa voilure allait si lentement que j'eus le temps de l'examiner longtemps, je ne puis vous exprimer ce qui passa en moi je me trouvais très-pressée dans la foule et je me repro-chais quelquefois celle démarche pour un homme par qui j'avais été traitée si inhumainement. Mais entraînée par les éloges qu'on faisait de lui, par les cris que l'ivresse arrachait à tous les spec-tateurs, je n'avais plus la force de m'occuper de moi. Une seule voix sortie de près de moi me rappela à mes malheurs en me nommant d'une manière bien injurieuse. Vous me blâmez sans doute, cher oncle, mais je n'ai pu résister à la tentation. Depuis ce temps je suis plus agitée que jamais, je compare mon état à celui que j'avais je n'ai de tout temps pas compté sur les amis, mais je vois avec peine l'abandon de plusieurs. Je crois que tôt ou tard je serai victime de quel-que malheur ou de quelques fausses accusations.
-180 -monde se livrait à la joie j'ai voulu en avoir au moins le spectacle je me suis mise de manière à ne pas être reconnue et avec mademoiselle Hé-bert j'ai été sur son passage je l'ai vu, il avait l'air joyeux et attendri il est donc capable d'un sentiment tendre! Je l'ai fixé longtemps et voyez ce que c'est que l'imagination! J'ai cru qu'il avait jeté les yeux sur moi et qu'il cherchait à me reconnaître. Sa voilure allait si lentement que j'eus le temps de l'examiner longtemps, je ne puis vous exprimer ce qui passa en moi je me trouvais très-pressée dans la foule et je me repro-chais quelquefois celle démarche pour un homme par qui j'avais été traitée si inhumainement. Mais entraînée par les éloges qu'on faisait de lui, par les cris que l'ivresse arrachait à tous les spec-tateurs, je n'avais plus la force de m'occuper de moi. Une seule voix sortie de près de moi me rappela à mes malheurs en me nommant d'une manière bien injurieuse. Vous me blâmez sans doute, cher oncle, mais je n'ai pu résister à la tentation. Depuis ce temps je suis plus agitée que jamais, je compare mon état à celui que j'avais je n'ai de tout temps pas compté sur les amis, mais je vois avec peine l'abandon de plusieurs. Je crois que tôt ou tard je serai victime de quel-que malheur ou de quelques fausses accusations.
-180 -monde se livrait à la joie j'ai voulu en avoir au moins le spectacle je me suis mise de manière à ne pas être reconnue et avec mademoiselle Hé-bert j'ai été sur son passage je l'ai vu, il avait l'air joyeux et attendri il est donc capable d'un sentiment tendre! Je l'ai fixé longtemps et voyez ce que c'est que l'imagination! J'ai cru qu'il avait jeté les yeux sur moi et qu'il cherchait à me reconnaître. Sa voilure allait si lentement que j'eus le temps de l'examiner longtemps, je ne puis vous exprimer ce qui passa en moi je me trouvais très-pressée dans la foule et je me repro-chais quelquefois cette démarche pour un homme par qui j'avais été traitée si inhumainement. Mais entraînée par les éloges qu'on faisait de lui, par les cris que l'ivresse arrachait à tous les spec-tateurs, je n'avais plus la force de m'occuper de moi. Une seule voix sortie de près de moi me rappela à mes malheurs en me nommant d'une manière bien injurieuse. Vous me blâmez sans doute, cher oncle, mais je n'ai pu résister à la tentation. Depuis ce temps je suis plus agitée que jamais, je compare mon état à celui que j'avais je n'ai de tout temps pas compté sur les amis, mais je vois avec peine l'abandon de plusieurs. Je crois que tôt ou tard je serai victime de quel-que malheur ou de quelques fausses accusations.
Je crois que tôt ou tard je serai victime de quel-que malheur ou de quelques fausses accusations.
Je crois que tôt ou tard je serai victime de quel-que malheur ou de quelques fausses accusations.
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408 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES assassiné vos amis, vos parens. Nouveaux Séïdes, on a trompé votre courage , on vous a rendus les iustrumens malheureux d'une passion qui n'a jamais été, qui n'est pas , qui ne sera jamais la votre. Il Voici maintenant de quelle manière M. Beau-lieu i raconte les mêmes evénemens. Les subalternes Jacobins, dirigés par Péthion, Buzot et Brissot pour les républicains, et le chevalier de Laclos pour les ortéamstes, arrêtèrent qu'il serait fait une pétition so-lennelle aux départemens, pour que la conduite du roi fut soumise à leur jugement. Ce furent Laclos et Brissot qui la rédigèrent. Des émissaires de ces messieurs la portèrent dans les groupes, dans les cafés , la firent signer dans les rues par les femmes, les 'enfans, en menaçant, en cajolant tour à tour ceux dont ils voulaient avoir les suffrages. Voyant que toutes.ces intrigues ne pouvaient rallier à eux tout le monde dont ils avaient besoin, ils essayèrent le moyen de la ter-reur Leurs attroupemens se portèrent aux spectacles , et en firent fermer plusieurs. Ils furent dissipés à l'Opéra par la garde nationale et en prenant la fuite, ils laissèrent voir combien il était facile de les vaincre. Us se portèrent le lendemain sur le terrain de la Bastille, pour y faire signer leur pétition , c'est-à-dire, exciter une insurrection au fau-bourg Saint-Antoine, en tâchant de faire croire au peuple qu'on voulait relever la prison d'Etat dont ils lui faisaient voir les ruines. La garde nationale déjoua encore leurs pro-jets. Dans cet état de choses, MM. Dandré et Regnaud de Saiut-Jean-d'Angély invitèrent l'Assemblée à prendre des mesures vigoureuses contre les factieux. Le premier fit dé-créter que les ministres et la municipalité se rendraient à l Essais historiques sur les causes et les effets de la révolution de France. - Paris, an IX-1801.
408 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES assassiné vos amis, vos parens. Nouveaux Séïdes, on a trompé votre courage , on vous a rendus les iustrumens malheureux d'une passion qui n'a jamais été, qui n'est pas , qui ne sera jamais la votre. Il Voici maintenant de quelle manière M. Beau-lieu i raconte les mêmes evénemens. Les subalternes Jacobins, dirigés par Péthion, Buzot et Brissot pour les républicains, et le chevalier de Laclos pour les ortéa@mstes, arrêtèrent qu'il serait fait une pétition so-lennelle aux départemens, pour que la conduite du roi fut soumise à leur jugement. Ce furent Laclos et Brissot qui la rédigèrent. Des émissaires de ces messieurs la portèrent dans les groupes, dans les cafés , la firent signer dans les rues par les femmes, les 'enfans, en menaçant, en cajolant tour à tour ceux dont ils voulaient avoir les suffrages. Voyant que toutes.ces intrigues ne pouvaient rallier à eux tout le monde dont ils avaient besoin, ils essayèrent le moyen de la ter-reur Leurs attroupemens se portèrent aux spectacles , et en firent fermer plusieurs. Ils furent dissipés à l'Opéra par la garde nationale et en prenant la fuite, ils laissèrent voir combien il était facile de les vaincre. @Us se portèrent le lendemain sur le terrain de la Bastille, pour y faire signer leur pétition , c'est-à-dire, exciter une insurrection au fau-bourg Saint-Antoine, en tâchant de faire croire au peuple qu'on voulait relever la prison d'Etat dont ils lui faisaient voir les ruines. La garde nationale déjoua encore leurs pro-jets. Dans cet état de choses, MM. Dandré et Regnaud de Saiut-Jean-d'Angély invitèrent l'Assemblée à prendre des mesures vigoureuses contre les factieux. Le premier fit dé-créter que les ministres et la municipalité se rendraient à l Essais historiques sur les causes et les effets de la révolution de France. - Paris, an IX-1801.
408 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES assassiné vos amis, vos parens. Nouveaux Séïdes, on a trompé votre courage@, on vous a rendus les instrumens malheureux d'une passion qui n'a jamais été, qui n'est pas@, qui ne sera jamais la votre.@@@ Voici maintenant de quelle manière M. Beau-lieu 1 raconte les mêmes événemens. Les subalternes Jacobins, dirigés par Péthion, Buzot et Brissot pour les republicains, et le chevalier de Laclos pour les orléanistes, arrêtèrent qu'il serait fait une pétition so-lennelle aux départemens, pour que la conduite du roi fût soumise à leur jugement. Ce furent Laclos et Brissot qui la rédigèrent. Des émissaires de ces messieurs la portèrent dans les groupes, dans les cafés@, la furent signer dans les rues par les femmes, les @enfans, en menaçant, en cajolant tour à tour ceux dont ils voulaient avoir les suffrages. Voyant que toutes ces intrigues ne pouvaient rallier à eux tout le monde dont ils avaient besoin, ils essayèrent le moyen de la ter-reur leurs attroupemens se portèrent aux spectacles@, et en firent fermer plusieurs. Ils furent dissipés à l'Opéra par la garde nationale et en prenant la fuite, ils laissèrent voir combien il était facile de les vaincre. Ils se portèrent le lendemain sur le terrain de la Bastille, pour y faire signer leur pétition@, c'est-à-dire, exciter une insurrection au fau-bourg Saint-Antoine, en tâchant de faire croire au peuple qu'on voulait relever la prison d'Etat dont ils lui faisaient voir les ruines. La garde nationale déjoua encore leurs pro-jets. Dans cet état de choses, MM. Dandré et Regnaud de Saint-Jean-d'Angély invitèrent l'Assemblée à prendre des mesures vigoureuses contre les factieux. Le premier fit dé-créter que les ministres et ma municipalité se rendraient à 1 Essais historiques sur les causes et les effets de la révolution de France. -@Paris, an IX-1801.
Us se portèrent le lendemain sur le terrain de la Bastille, pour y faire signer leur pétition , c'est-à-dire, exciter une insurrection au fau-bourg Saint-Antoine, en tâchant de faire croire au peuple qu'on voulait relever la prison d'Etat dont ils lui faisaient voir les ruines.
Ils se portèrent le lendemain sur le terrain de la Bastille, pour y faire signer leur pétition, c'est-à-dire, exciter une insurrection au fau-bourg Saint-Antoine, en tâchant de faire croire au peuple qu'on voulait relever la prison d'Etat dont ils lui faisaient voir les ruines.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 173 hommes nés à deux mille pieds au-dessus du niveau de la mer, et sans lesquels les plus éminentes facultés sont pour ainsi dire frappées d'impuissance. Rien de brillant ni d'écla-lant, mais déjà sûreté et de la force. Il livrait le moins pos-sible au hasard, et marchait à son but sans se laisser troubler ni intimider ce n'était pas l'agilité du cerf, mais là patience flUa persévérance du boeuf. Si l'allure n'était pas rapide, en revanche le sillon, était profond. Dans nos écoles et dans les professions qui en dépendent, des dons pareils sont les meilleurs auxiliaires que l'on puisse désirer. Combien de jeunes gens, richement doués, sont ve-nus échouer devant ces examens publics où l'improvisation tient une si grande place ! Que de défaites dues seulement à l'état des nerfs et à la sensibilité de l'organisation ! Que de candidats, plus' tard devenus illustres, n'ont pu surmonter les difficultés d'un début, ni vaincre cette timidité qui est comme la paralysie de l'esprit! La stupeur, le vertige s'en mêlent le cerveau reste sans action, la parole ne sert plus la pensée. En face de ces juges qui interrogent et de ces témoins qui écoutent, on n'éprouve plus qu'un sentiment, celui d'une faiblesse irrémédiable, on n'a plus qu'un désir, celui d'abréger ce supplice et de se donner en spectacle le moins longtemps possible on fuirait dès le premier moment, si la force ne manquait, même pour cela. Ludovic n'avait rien à craindre de ces désappointements il était ce que l'on nomme une tête carrée. Ce qu'il savait il le savait bien et d'une manière si méthodique, qu'aucune émotion, si vive qu'elle fût, n'eût pu l'empêcher de fournir ses preuves. Il avait l'art de se posséder, l'art d'exprimer avec netteté ce qu'il avait appris avec réflexion. Dès les pre-mières réponses, il s'établit entre les examinateurs et lui un certain accord d'opinions et de vues. Il s'attacha à leur faire sentir qu'aucun de leurs commentaires ne lui était étranger, et il poussa l'attention jusqu'à citer leurs propres textes. C'en fut assez pour se les concilier. On l'interrogea à l'envi il tint tête à toutes les questions on lui tendit des pièges, il les déjoua avec bonheur. Tout se réunit pour faire de son examen une sorte d'événement et une date dans les annales de la Faculté. A la ronde on se disait qu'il y avait, dans ce jeune homme, plus que l'étoffe d'un licencié, et qu'avec du
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 173 hommes nés à deux mille pieds au-dessus du niveau de la mer, et sans lesquels les plus éminentes facultés sont pour ainsi dire frappées d'impuissance. Rien de brillant ni d'écla-lant, mais d@éjà sûreté et de la force. Il livrait le moins pos-sible au hasard, et marchait à son but sans se laisser troubler ni intimider ce n'était pas l'agilité du cerf, mais là patience @flUa persévérance du boeuf. Si l'allure n'était pas rapide, en revanche le sillon, était profond. Dans nos écoles et dans les professions qui en dépendent, des dons pareils sont les meilleurs auxiliaires que l'on puisse désirer. Combien de jeunes gens, richement doués, sont ve-nus échouer devant ces examens publics où l'improvisation tient une si grande place ! Que de défaites dues seulement à l'état des nerfs et à la sensibilité de l'organisation ! Que de candidats, plus' tard devenus illustres, n'ont pu surmonter les difficultés d'un début, ni vaincre cette timidité qui est comme la paralysie de l'esprit@! La stupeur, le vertige s'en mêlent le cerveau reste sans action, la parole ne sert plus la pensée. En face de ces juges qui interrogent et de ces témoins qui écoutent, on n'éprouve plus qu'un sentiment, celui d'une faiblesse irrémédiable, on n'a plus qu'un désir, celui d'abréger ce supplice et de se donner en spectacle le moins longtemps possible on fuirait dès le premier moment, si la force ne manquait, même pour cela. Ludovic n'avait rien à craindre de ces désappointements il était ce que l'on nomme une tête carrée. Ce qu'il savait il le savait bien et d'une manière si méthodique, qu'aucune émotion, si vive qu'elle fût, n'eût pu l'empêcher de fournir ses preuves. Il avait l'art de se posséder, l'art d'exprimer avec netteté ce qu'il avait appris avec réflexion. Dès les pre-mières réponses, il s'établit entre les examinateurs et lui un certain accord d'opinions et de vues. Il s'attacha à leur faire sentir qu'aucun de leurs commentaires ne lui était étranger, et il poussa l'attention jusqu'à citer leurs propres textes. C'en fut assez pour se les concilier. On l'interrogea à l'envi il tint tête à toutes les questions on lui tendit des pièges, il les déjoua avec bonheur. Tout se réunit pour faire de son examen une sorte d'événement et une date dans les annales de la Faculté. A la ronde on se disait qu'il y avait, dans ce jeune homme, plus que l'étoffe d'un licencié, et qu'avec du
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 173 hommes nés à deux mille pieds au-dessus du niveau de la mer, et sans lesquels les plus éminentes facultés sont pour ainsi dire frappées d'impuissance. Rien de brillant ni d'écla-tant, mais de la sûreté et de la force. Il livrait le moins pos-sible au hasard, et marchait à son but sans se laisser troubler ni intimider ce n'était pas l'agilité du cerf, mais la patience et la persévérance du boeuf. Si l'allure n'était pas rapide, en revanche le sillon@ était profond. Dans nos écoles et dans les professions qui en dépendent, des dons pareils sont les meilleurs auxiliaires que l'on puisse désirer. Combien de jeunes gens, richement doués, sont ve-nus échouer devant ces examens publics où l'improvisation tient une si grande place ! Que de défaites dues seulement à l'état des nerfs et à la sensibilité de l'organisation ! Que de candidats, plus@ tard devenus illustres, n'ont pu surmonter les difficultés d'un début, ni vaincre cette timidité qui est comme la paralysie de l'esprit ! La stupeur, le vertige s'en mêlent le cerveau reste sans action, la parole ne sert plus la pensée. En face de ces juges qui interrogent et de ces témoins qui écoutent, on n'éprouve plus qu'un sentiment, celui d'une faiblesse irrémédiable, on n'a plus qu'un désir, celui d'abréger ce supplice et de se donner en spectacle le moins longtemps possible on fuirait dès le premier moment, si la force ne manquait, même pour cela. Ludovic n'avait rien à craindre de ces désappointements il était ce que l'on nomme une tête carrée. Ce qu'il savait il le savait bien et d'une manière si méthodique, qu'aucune émotion, si vive qu'elle fût, n'eût pu l'empêcher de fournir ses preuves. Il avait l'art de se posséder, l'art d'exprimer avec netteté ce qu'il avait appris avec réflexion. Dès les pre-mières réponses, il s'établit entre les examinateurs et lui un certain accord d'opinions et de vues. Il s'attacha à leur faire sentir qu'aucun de leurs commentaires ne lui était étranger, et il poussa l'attention jusqu'à citer leurs propres textes. C'en fut assez pour se les concilier. On l'interrogea à l'envi il tint tête à toutes les questions on lui tendit des piéges, il les déjoua avec bonheur. Tout se réunit pour faire de son examen une sorte d'événement et une date dans les annales de la Faculté. A la ronde on se disait qu'il y avait, dans ce jeune homme, plus que l'étoffe d'un licencié, et qu'avec du
Que de candidats, plus' tard devenus illustres, n'ont pu surmonter les difficultés d'un début, ni vaincre cette timidité qui est comme la paralysie de l'esprit!
Que de candidats, plus tard devenus illustres, n'ont pu surmonter les difficultés d'un début, ni vaincre cette timidité qui est comme la paralysie de l'esprit !
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-1-2 -chées deux personnes atteintes de pleurésies, l'une a fri-gore, l'autre survenue dans le cours d'un rhumatisme. En interrogeant la première, nous apprenons qu'à la suite d'un refroidissement, elle a été prise d'un violent frisson, puis d'un point de côté fixe, accompagné d'une toux très-pénible. On constate de l'oppression et une grande difficulté à respirer l'épanchement, qui est pro-gressivement devenu considérable, reste stationnaire de-puis quelques jours. On peut même craindre une termi-naison funeste, ou le passage à l'état chronique. L'autre malade souffrait d'un rhumatisme articulaire aigu lorsqu'un jour le médecin, mis sur la voie par un certain degré de dyspnée, s'aperçut en l'auscultant qu'un épanchement venait de se former dans la plèvre. Il n'y a pas eu de prodromes, ni de frisson somme toute, les sym-ptômes généraux sont assez bénins et, trois ou quatre jours après le début, les signes observés la veille encore ont complètement disparu sans laisser de trace. Quelle pensée ces faits peuvent-ils suggérer au clini-cien? Dira-t-on que les deux pleurésies sont identiques qu'un simple hasard a voulu que chez le second malade, l'affection de la plèvre coïncidât avec un rhumatisme articulaire? Non il est cent fois plus rationnel d'admettre que si dans l'un de ces cas l'inflammation pleurale était tout ordinaire, dans l'autre elle procédait de la diathèse rhumatique, et empruntait à cette origine un ensemble de caractères spéciaux. C'est la pleurésie rhumatismale. En donnant ces exemples supposés, j'ai fait plus qu'une simple hypothèse car de pareilles observations se ren-contrent souvent dans les services hospitaliers. J'en rapr porterai quelques-unes à la fin de ce travail mais il est à propos de rechercher dès maintenant la fréquence rela-tive de la pleurésie'rhumatismale.
-1-2 -chées deux personnes atteintes de pleurésies, l'une a fri-gore, l'autre survenue dans le cours d'un rhumatisme. En interrogeant la première, nous apprenons qu'à la suite d'un refroidissement, elle a été prise d'un violent frisson, puis d'un point de côté fixe, accompagné d'une toux très-pénible. On constate de l'oppression et une grande difficulté à respirer l'épanchement, qui est pro-gressivement devenu considérable, reste stationnaire de-puis quelques jours. On peut même craindre une termi-naison funeste, ou le passage à l'état chronique. L'autre malade souffrait d'un rhumatisme articulaire aigu lorsqu'un jour le médecin, mis sur la voie par un certain degré de dyspnée, s'aperçut en l'auscultant qu'un épanchement venait de se former dans la plèvre. Il n'y a pas eu de prodromes, ni de frisson somme toute, les sym-ptômes généraux sont assez bénins et, trois ou quatre jours après le début, les signes observés la veille encore ont complètement disparu sans laisser de trace. Quelle pensée ces faits peuvent-ils suggérer au clini-cien? Dira-t-on que les deux pleurésies sont identiques qu'un simple hasard a voulu que chez le second malade, l'affection de la plèvre coïncidât avec un rhumatisme articulaire? Non il est cent fois plus rationnel d'admettre que si dans l'un de ces cas l'inflammation pleurale était tout ordinaire, dans l'autre elle procédait de la diathèse rhumatique, et empruntait à cette origine un ensemble de caractères spéciaux. C'est la pleurésie rhumatismale. En donnant ces exemples supposés, j'ai fait plus qu'une simple hypothèse car de pareilles observations se ren-contrent souvent dans les services hospitaliers. J'en rapr porterai quelques-unes à la fin de ce travail mais il est à propos de rechercher dès maintenant la fréquence rela-tive de la pleurésie'rhumatismale.
-1@2 -chées deux personnes atteintes de pleurésies, l'une a fri-gore, l'autre survenue dans le cours d'un rhumatisme. En interrogeant la première, nous apprenons qu'à la suite d'un refroidissement, elle a été prise d'un violent frisson, puis d'un point de côté fixe, accompagné d'une toux très-pénible. On constate de l'oppression et une grande difficulté à respirer l'épanchement, qui est pro-gressivement devenu considérable, reste stationnaire de-puis quelques jours. On peut même craindre une termi-naison funeste, ou le passage à l'état chronique. L'autre malade souffrait d'un rhumatisme articulaire aigu lorsqu'un jour le médecin, mis sur la voie par un certain degré de dyspnée, s'aperçut en l'auscultant qu'un épanchement venait de se former dans la plèvre. Il n'y a pas eu de prodromes, ni de frisson somme toute, les sym-ptômes généraux sont assez bénins et, trois ou quatre jours après le début, les signes observés la veille encore ont complètement disparu sans laisser de trace. Quelle pensée ces faits peuvent-ils suggérer au clini-cien? Dira-t-on que les deux pleurésies sont identiques qu'un simple hasard a voulu que chez le second malade, l'affection de la plèvre coïncidât avec un rhumatisme articulaire? Non il est cent fois plus rationnel d'admettre que si dans l'un de ces cas l'inflammation pleurale était tout ordinaire, dans l'autre elle procédait de la diathèse rhumatique, et empruntait à cette origine un ensemble de caractères spéciaux. C'est la pleurésie rhumatismale. En donnant ces exemples supposés, j'ai fait plus qu'une simple hypothèse car de pareilles observations se ren-contrent souvent dans les services hospitaliers. J'en rap@-porterai quelques-unes à la fin de ce travail mais il est à propos de rechercher dès maintenant la fréquence rela-tive de la pleurésie rhumatismale.
En interrogeant la première, nous apprenons qu'à la suite d'un refroidissement, elle a été prise d'un violent frisson, puis d'un point de côté fixe, accompagné d'une toux très-pénible.
En interrogeant la première, nous apprenons qu'à la suite d'un refroidissement, elle a été prise d'un violent frisson, puis d'un point de côté fixe, accompagné d'une toux très-pénible.
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240 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -pable de calcul que d'élan, positive, tranchons le mot. Voilà l'opinion que vous avez dû vous former et qui a réglé votre conduite. Vous m'aimiez comment pourrais-je en douter après toutes les preuves que j'en ai eues? Je vous aimais aussi, et plus je me reporte au début de notre liaison, plus je sens que cette affection était sincère. Nous étions alors dans les meilleuresL conditions du monde pour faire ce que l'on nomme un mariage assorti. S'il avait eu lieu, j'y eusse ac-quiescé de toute mon âme, et une fois liée, j'aurais été une gardienne fidèle de votre honneur. Malheureusement, ce que le coeur jugeait si opportun, la raison le règarda comme pré-maturé le calcul s'en mêla et les empêchements survinrent. Il vous parut imprudent d'entrer en ménage à l'aventure, et sans vous être assuré des moyens de le faire marcher. Rien de plus sage, et il était naturel de croire que je m'associe-rais à ces plans. En effet, je m'y associais, et avec beaucoup de bonne foi , je vous l'assure. Malheureusement il se fit alors en moi, presque à mon insu, une révolution quLvous fut fatale, ou plutôt fatale à tous les deux. cc Parfois, Ludovic, dans- mes heures de solitude, et vous savez si elles se prolongeaient, je me prenais à réfléchir sur notre amour, sur vous, sur ce que vous m'aviez dit pendant le cours de nos entrevues. Il faut tout vous avouer, puisque j'en suis à une confession complète de loin en loin, j'avais lu quelques romans libre comme je l'étais, qui aurait pu me préserver de ces lectures ? Eh bien 1 dans aucun de ces romans je n'avais trouvé d'amour aussi calme que le vôtre, aussi patient, aussi résigné. Partout où l'on dépeignait ce sentiment, c'était avec des couleurs ardentes et un caractère fougueux. Les héros du genre brisaient les obstacles, ne te-, naient pas compte des difficultés, et, par un rapprochement involontaire, il me semblait que, comparé à eux, vous étiez bien sensé, bien avisé, bien dépourvu d'imagination. Ne m'en veuillez pas trop, j'étais petite fille alors je n'avais pas acquis à mes dépens cette expérience qui coûte si cher et -qui arrive trop tard pour le salut des gens. Ce fut ainsi, Ludovic, que vos qualités même tournèrent contre vous. Enfant que j'étais ! Je ne voyais pas alors tout ce qu'il y avait d'affection réelle sous cette prévoyance pous-
240 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -pable de calcul que d'élan, positive, tranchons le mot. Voilà l'opinion que vous avez dû vous former et qui a réglé votre conduite. Vous m'aimiez comment pourrais-je en douter après toutes les preuves que j'en ai eues@? Je vous aimais aussi, et plus je me reporte au début de notre liaison, plus je sens que cette affection était sincère. Nous étions alors dans les meilleuresL conditions du monde pour faire ce que l'on nomme un mariage assorti. S'il avait eu lieu, j'y eusse ac-quiescé de toute mon âme, et une fois liée, j'aurais été une gardienne fidèle de votre honneur. Malheureusement, ce que le coeur jugeait si opportun, la raison le règarda comme pré-maturé le calcul s'en mêla et les empêchements survinrent. Il vous parut imprudent d'entrer en ménage à l'aventure, et sans vous être assuré des moyens de le faire marcher. Rien de plus sage, et il était naturel de croire que je m'associe-rais à ces plans. En effet, je m'y associais, et avec beaucoup de bonne foi , je vous l'assure. Malheureusement il se fit alors en moi, presque à mon insu, une révolution qu@Lvous fut fatale, ou plutôt fatale à tous les deux. cc Parfois, Ludovic, dans- mes heures de solitude, et vous savez si elles se prolongeaient, je me prenais à réfléchir sur notre amour, sur vous, sur ce que vous m'aviez dit pendant le cours de nos entrevues. Il faut tout vous avouer, puisque j'en suis à une confession complète de loin en loin, j'avais lu quelques romans libre comme je l'étais, qui aurait pu me préserver de ces lectures ? Eh bien 1 dans aucun de ces romans je n'avais trouvé d'amour aussi calme que le vôtre, aussi patient, aussi résigné. Partout où l'on dépeignait ce sentiment, c'était avec des couleurs ardentes et un caractère fougueux. Les héros du genre brisaient les obstacles, ne te-, naient pas compte des difficultés, et, par un rapprochement involontaire, il me semblait que, comparé à eux, vous étiez bien sensé, bien avisé, bien dépourvu d'imagination. Ne m'en veuillez pas trop, j'étais petite fille alors je n'avais pas acquis à mes dépens cette expérience qui coûte si cher et -qui arrive trop tard pour le salut des gens. Ce fut ainsi, Ludovic, que vos qualités même tournèrent contre vous. Enfant que j'étais ! Je ne voyais pas alors tout ce qu'il y avait d'affection réelle sous cette prévoyance pous-
240 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. @pable de calcul que d'élan, positive, tranchons le mot. Voilà l'opinion que vous avez dû vous former et qui a réglé votre conduite. Vous m'aimiez comment pourrais-je en douter après toutes les preuves que j'en ai eues ? Je vous aimais aussi, et plus je me reporte au début de notre liaison, plus je sens que cette affection était sincère. Nous étions alors dans les meilleures@ conditions du monde pour faire ce que l'on nomme un mariage assorti. S'il avait eu lieu, j'y eusse ac-quiescé de toute mon âme, et une fois liée, j'aurais été une gardienne fidèle de votre honneur. Malheureusement, ce que le coeur jugeait si opportun, la raison le regarda comme pré-maturé le calcul s'en mêla et les empêchements survinrent. Il vous parut imprudent d'entrer en ménage à l'aventure, et sans vous être assuré des moyens de le faire marcher. Rien de plus sage, et il était naturel de croire que je m'associe-rais à ces plans. En effet, je m'y associais, et avec beaucoup de bonne foi@, je vous l'assure. Malheureusement il se fit alors en moi, presque à mon insu, une révolution qui vous fut fatale, ou plutôt fatale à tous les deux.@@@ Parfois, Ludovic, dans@ mes heures de solitude, et vous savez si elles se prolongeaient, je me prenais à réfléchir sur notre amour, sur vous, sur ce que vous m'aviez dit pendant le cours de nos entrevues. Il faut tout vous avouer, puisque j'en suis à une confession complète de loin en loin, j'avais lu quelques romans libre comme je l'étais, qui aurait pu me préserver de ces lectures ? Eh bien ! dans aucun de ces romans je n'avais trouvé d'amour aussi calme que le vôtre, aussi patient, aussi résigné. Partout où l'on dépeignait ce sentiment, c'était avec des couleurs ardentes et un caractère fougueux. Les héros du genre brisaient les obstacles, ne te-@@naient pas compte des difficultés, et, par un rapprochement involontaire, il me semblait que, comparé à eux, vous étiez bien sensé, bien avisé, bien dépourvu d'imagination. Ne m'en veuillez pas trop, j'étais petite fille alors je n'avais pas acquis à mes dépens cette expérience qui coûte si cher et @qui arrive trop tard pour le salut des gens. Ce fut ainsi, Ludovic, que vos qualités même tournèrent contre vous. Enfant que j'étais ! Je ne voyais pas alors tout ce qu'il y avait d'affection réelle sous cette prévoyance pous-
Eh bien 1 dans aucun de ces romans je n'avais trouvé d'amour aussi calme que le vôtre, aussi patient, aussi résigné.
Eh bien ! dans aucun de ces romans je n'avais trouvé d'amour aussi calme que le vôtre, aussi patient, aussi résigné.
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25 -net le plus actif et le plus soutenu ne produit pas ce genre d'épuisement. Après une forte contention d'esprit, on est porté à marcher, a faire des mouvements après avoir longtemps magnétisé, on est plutôt disposé à garder le repos. Dans le premier cas, on se distrait par une con-versation légère dans le second cas, on se reconforte au moyen de quelque consommé. Dans le premier, c'est un exercice dont il faut se délasser dans le second, c'est comme une perle qu'on a besoin de réparer. Aussi, dans ce dernier cas, le meilleur moyen de vous rétablir, c'est d'avoir recours a l'action d'un autre ma-gnétiseur dont le fluide peut vous rendre ce que vous avez dépensé. C'est ce que j'ai reconnu moi-même. Magnétisé dans mon état habituel, je n'éprouvais rien, si ce n'est une légère chaleur. Magnétisé après m'être épuisé en magné-tisant au delà de mes forces, je ressentais une impression tonique, comme si un fluide vivifiant venait me restaurer. En conséquence, tout milite en faveur de l'hypothèse du fluide nerveux. Mais si l'on préfère adopter celle des vibrations éthérées, qu'on dise vibrations partout où je dis émission, peu importe pourvu qu'on admette une force propre au magnétiseur et indépendante de l'imagi-nation du sujet. Les procédés extérieurs sont purement accessoires dans l'application de l'agent nerveux ou éthéré. On dit magnétiser par le regard, lorsque, sans faire aucun geste, on s'efforce de lancer le fluide par les yeux fixés sur le sujet ou dans sa direction. Ce n'est pas qu'on cherche à lui frapper l'esprit, à le fasciner, puisqu'on peut agir ainsi, à plusieurs pas de distance, sur un indi-vidu myope qui ne distingue pas le regard de l'opéra-teur sur un sujet qui a les paupières baissées ou fer-mées, ou même au travers d'un mur. Selon la disposition mentale, le regard varie. Il est
25 -net le plus actif et le plus soutenu ne produit pas ce genre d'épuisement. Après une forte contention d'esprit, on est porté à marcher, a faire des mouvements après avoir longtemps magnétisé, on est plutôt disposé à garder le repos. Dans le premier cas, on se distrait par une con-versation légère dans le second cas, on se reconforte au moyen de quelque consommé. Dans le premier, c'est un exercice dont il faut se délasser dans le second, c'est comme une perle qu'on a besoin de réparer. Aussi, dans ce dernier cas, le meilleur moyen de vous rétablir, c'est d'avoir recours a l'action d'un autre ma-gnétiseur dont le fluide peut vous rendre ce que vous avez dépensé. C'est ce que j'ai reconnu moi-même. Magnétisé dans mon état habituel, je n'éprouvais rien, si ce n'est une légère chaleur. Magnétisé après m'être épuisé en magné-tisant au delà de mes forces, je ressentais une impression tonique, comme si un fluide vivifiant venait me restaurer. En conséquence, tout milite en faveur de l'hypothèse du fluide nerveux. Mais si l'on préfère adopter celle des vibrations éthérées, qu'on dise vibrations partout où je dis émission, peu importe pourvu qu'on admette une force propre au magnétiseur et indépendante de l'imagi-nation du sujet. Les procédés extérieurs sont purement accessoires dans l'application de l'agent nerveux ou éthéré. On dit magnétiser par le regard, lorsque, sans faire aucun geste, on s'efforce de lancer le fluide par les yeux fixés sur le sujet ou dans sa direction. Ce n'est pas qu'on cherche à lui frapper l'esprit, à le fasciner, puisqu'on peut agir ainsi, à plusieurs pas de distance, sur un indi-vidu myope qui ne distingue pas le regard de l'opéra-teur sur un sujet qui a les paupières baissées ou fer-mées, ou même au travers d'un mur. Selon la disposition mentale, le regard varie. Il est
25 -net le plus actif et le plus soutenu ne produit pas ce genre d'épuisement. Après une forte contention d'esprit, on est porté à marcher, à faire des mouvements après avoir longtemps magnétisé, on est plutôt disposé à garder le repos. Dans le premier cas, on se distrait par une con-versation légère dans le second cas, on se reconforte au moyen de quelque consommé. Dans le premier, c'est un exercice dont il faut se délasser dans le second, c'est comme une perte qu'on a besoin de réparer. Aussi, dans ce dernier cas, le meilleur moyen de vous rétablir, c'est d'avoir recours à l'action d'un autre ma-gnétiseur dont le fluide peut vous rendre ce que vous avez dépensé. C'est ce que j'ai reconnu moi-même. Magnétisé dans mon état habituel, je n'éprouvais rien, si ce n'est une légère chaleur. Magnétisé après m'être épuisé en magné-tisant au delà de mes forces, je ressentais une impression tonique, comme si un fluide vivifiant venait me restaurer. En conséquence, tout milite en faveur de l'hypothèse du fluide nerveux. Mais si l'on préfère adopter celle des vibrations éthérées, qu'on dise vibrations partout où je dis émission, peu importe pourvu qu'on admette une force propre au magnétiseur et indépendante de l'imagi-nation du sujet. Les procédés extérieurs sont purement accessoires dans l'application de l'agent nerveux ou éthéré. On dit magnétiser par le regard, lorsque, sans faire aucun geste, on s'efforce de lancer le fluide par les yeux fixés sur le sujet ou dans sa direction. Ce n'est pas qu'on cherche à lui frapper l'esprit, à le fasciner, puisqu'on peut agir ainsi, à plusieurs pas de distance, sur un indi-vidu myope qui ne distingue pas le regard de l'opéra-teur sur un sujet qui a les paupières baissées ou fer-mées, ou même au travers d'un mur. Selon la disposition mentale, le regard varie. Il est
25 -net le plus actif et le plus soutenu ne produit pas ce genre d'épuisement.
25 -net le plus actif et le plus soutenu ne produit pas ce genre d'épuisement.
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DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 13 Quand Moïse voulut remplir Josué de l'esprit de sagesse, cc il lui imposa les mains Deutéronome, ch. xxxiv, v. 9 . Chaque fois qu'on demande au Christ de guérir un malade, on le prie de lui imposer les mains, ou Jésus lui-même opère ainsi la guérison. Saint Luc, ch. vi, v. 19, dit Qu'une vertu sortait de Jésus. En effet, si la puissance magnétique est un attribut de l'homme, Y Homme-Dieu a dû avoir cette puissance au plus haut degré qu'il est possible de concevoir. Saint Marc cite deux faits remarquables où l'on reconnaît la magnétisation l'un concernant un sourd-muet ch. vu , -l'autre touchant un aveugle ch. vin il est dit que le Christ a été obligé d'imposer les mains deux fois pour obtenir la guérison. Si nous passons aux Actes des Apôtres, nous voyons que celui qui fit le plus de guérisons miraculeuses, ce ne fut pas un des douze apôtres, mais bien saint Etienne, - qui n'était que disciple de Jésus, - et cela parce qu'il était plein de grâce et de force Actes, ch. vi, v. 8 . Plus loin, on voit saint Pierre et saint Paul guérir les malades en leur imposant les mains ou en les regardant fixement et en leur commandant de les regarder eux-mêmes, comme dans la guérison du boiteux Actes, ch. m . Saint Marc, ch. vi, v. 5, dit A Bethléem, Jésus ne put faire aucun miracle, sinon de guérir un petit nombre de malades en leur imposant les mains. Jésus et ses disciples n'étaient pas les seuls qui guéris-saient les malades ou chassaient les démons, ce qui est la même chose. On voit dans saint Luc, ch. xr, v. 19 Que les enfants des scribes chassaient aussi les dé-mons. Dans saint Marc, ch. ix, v. 39, on voit Jean se plaindre à Jésus de ce qu'il a vu dans la foule un homme qui chasse les démons en son nom, sans être de ses disciples. Voilà pour le magnétisme proprement dit, passons au somnambulisme.
DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 13 Quand Moïse voulut remplir Josué de l'esprit de sagesse, cc il lui imposa les mains Deutéronome, ch. xxxiv, v. 9 . Chaque fois qu'on demande au Christ de guérir un malade, on le prie de lui imposer les mains, ou Jésus lui-même opère ainsi la guérison. Saint Luc, ch. vi, v. 19, dit Qu'une vertu sortait de Jésus. En effet, si la puissance magnétique est un attribut de l'homme, Y Homme-Dieu a dû avoir cette puissance au plus haut degré qu'il est possible de concevoir. Saint Marc cite deux faits remarquables où l'on reconnaît la magnétisation l'un concernant un sourd-muet ch. v@u , -l'autre touchant un aveugle ch. v@in il est dit que le Christ a été obligé d'imposer les mains deux fois pour obtenir la guérison. Si nous passons aux Actes des Apôtres, nous voyons que celui qui fit le plus de guérisons miraculeuses, ce ne fut pas un des douze apôtres, mais bien saint Etienne, - qui n'était que disciple de Jésus, - et cela parce qu'il était plein de grâce et de force Actes, ch. vi, v. 8 . Plus loin, on voit saint Pierre et saint Paul guérir les malades en leur imposant les mains ou en les regardant fixement et en leur commandant de les regarder eux-mêmes, comme dans la guérison du boiteux Actes, ch. @@m . Saint Marc, ch. vi, v. 5, dit A Bethléem, Jésus ne put faire aucun miracle, sinon de guérir un petit nombre de malades en leur imposant les mains. Jésus et ses disciples n'étaient pas les seuls qui guéris-saient les malades ou chassaient les démons, ce qui est la même chose. On voit dans saint Luc, ch. xr, v. 19 Que les enfants des scribes chassaient aussi les dé-mons. Dans saint Marc, ch. ix, v. 39, on voit Jean se plaindre à Jésus de ce qu'il a vu dans la foule un homme qui chasse les démons en son nom, sans être de ses disciples. Voilà pour le magnétisme proprement dit, passons au somnambulisme.
DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 13 Quand Moïse voulut remplir Josué de l'esprit de sagesse, @@@il lui imposa les mains Deutéronome, ch. XXXIV, V. 9 . Chaque fois qu'on demande au Christ de guérir un malade, on le prie de lui imposer les mains, ou Jésus lui-même opère ainsi la guérison. Saint Luc, ch. VI, V. 19, dit Qu'une vertu sortait de Jésus. En effet, si la puissance magnétique est un attribut de l'homme, l'Homme-Dieu a dû avoir cette puissance au plus haut degré qu'il est possible de concevoir. Saint Marc cite deux faits remarquables où l'on reconnait la magnétisation l'un concernant un sourd-muet ch. VII , @l'autre touchant un aveugle ch. VIII il est dit que le Christ a été obligé d'imposer les mains deux fois pour obtenir la guérison. Si nous passons aux Actes des Apôtres, nous voyons que celui qui fit le plus de guérisons miraculeuses, ce ne fut pas un des douze apôtres, mais bien saint Etienne, -@qui n'était que disciple de Jésus, -@et cela parce qu'il était plein de grâce et de force Actes, ch. VI, V. 8 . Plus loin, on voit saint Pierre et saint Paul guérir les malades en leur imposant les mains ou en les regardant fixement et en leur commandant de les regarder eux-mêmes, comme dans la guérison du boiteux Actes, ch. III . Saint Marc, ch. VI, V. 5, dit A Bethléem, Jésus ne put faire aucun miracle, sinon de guérir un petit nombre de malades en leur imposant les mains. Jésus et ses disciples n'étaient pas les seuls qui guéris-saient les malades ou chassaient les démons, ce qui est la même chose. On voit dans saint Luc, ch. XI, V. 19 Que les enfants des scribes chassaient aussi les dé-mons. Dans saint Marc, ch. IX, V. 39, on voit Jean se plaindre à Jésus de ce qu'il a vu dans la foule un homme qui chasse les démons en son nom, sans être de ses disciples. Voilà pour le magnétisme proprement dit, passons au somnambulisme.
ix, v. 39, on voit Jean se plaindre à Jésus de ce qu'il a vu dans la foule un homme qui chasse les démons en son nom, sans être de ses disciples.
IX, V. 39, on voit Jean se plaindre à Jésus de ce qu'il a vu dans la foule un homme qui chasse les démons en son nom, sans être de ses disciples.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 83 Quelle futJa surprise du jeune homme, lorsqu'au milieu de cette foule matinale, il découvrit ce qu'il avait si longtemps cherché Un instant il se crut le jouet d'une illusion mais pouvait-il se tromper quand il s'agissait de Clémence ? Entre mille il l'eût reconnue. C'était bien elle, enveloppée d'un grand châle et son livre d'heures à la main elle marchait seule et touchait aux marches du parvis quand leurs regards se croisèrent. Il y eut là une de ces minutes qui valent des siècles et en-gagent irrévocablement. Tout ce qui fermentait dans ces deux coeurs s'éveilla à ce choc imprévu, souffrances endu-rées, poursuites vaines, aspirations de la solitude, griefs accumulés, révoltes contenues. C'étàtt une revanche et une sorte de réveil. Leurs yeux se le disaient, et dans ce langage expressif que ne saurait égaler la parole humaine. Immo-biles , écrasés sous le poids de leurs émotions, à peine osaient-ils faire un pas l'un vers l'aùtre, tant ils craignaient d'affaiblir ce charme du premier moment. Que se dire qui valût cette muette extase ? Le respect du lieu, la présence de tant de témoins, le danger d'être aperçus, leur commandaient d'ailleurs une grande réserve. Déjà ils n'en étaient plus à se traiter en simples connaissances, ni sur le pied d'autrefois les choses avaient été poussées si loin, qu'une rencontre était un événement, et qu'aucune parole ne pouvait être indifférente aussi ne s'abordèrent-ils pas sans inquiétude ni hésitation. - Clémence, dit le jeune homme, je vous retrouve enfin. - Point d'imprudence, Gaston, dit la comtesse, à la fois émue et effrayée. Vous me perdriez. Elle jetait les yeux dans tous les sens comme si. elle eût, craint d'être prise en faute. C'était l'aveu de sa faiblesse Gaston n'en abusa pas. - Si vous saviez combien j'ai souffert ! poursuivit-il. - Hélas I qui ne souffre pas? répondit-elle. -- Et ma soeur 1 et ma mère 1 sont-elles assez privées de ne plus vous voir? Notre maison est vide depuis que vous n'y venez plus. Moi, je ne vis pas ! Il me manque comme la moitié de moi-même ! La comtesse éprouvait à l'écouter des tressaillements se-crets. Cette plainte si douce était comme un écho de ses
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 83 Quelle fut@Ja surprise du jeune homme, lorsqu'au milieu de cette foule matinale, il découvrit ce qu'il avait si longtemps cherché @@Un instant il se crut le jouet d'une illusion mais pouvait-il se tromper quand il s'agissait de Clémence ? Entre mille il l'eût reconnue. C'était bien elle, enveloppée d'un grand châle et son livre d'heures à la main elle marchait seule et touchait aux marches du parvis quand leurs regards se croisèrent. Il y eut là une de ces minutes qui valent des siècles et en-gagent irrévocablement. Tout ce qui fermentait dans ces deux coeurs s'éveilla à ce choc imprévu, souffrances endu-rées, poursuites vaines, aspirations de la solitude, griefs accumulés, révoltes contenues. C'étàtt une revanche et une sorte de réveil. Leurs yeux se le disaient, et dans ce langage expressif que ne saurait égaler la parole humaine. Immo-biles , écrasés sous le poids de leurs émotions, à peine osaient-ils faire un pas l'un vers l'aùtre, tant ils craignaient d'affaiblir ce charme du premier moment. Que se dire qui valût cette muette extase ? Le respect du lieu, la présence de tant de témoins, le danger d'être aperçus, leur commandaient d'ailleurs une grande réserve. Déjà ils n'en étaient plus à se traiter en simples connaissances, ni sur le pied d'autrefois les choses avaient été poussées si loin, qu'une rencontre était un événement, et qu'aucune parole ne pouvait être indifférente aussi ne s'abordèrent-ils pas sans inquiétude ni hésitation. - Clémence, dit le jeune homme, je vous retrouve enfin. - Point d'imprudence, Gaston, dit la comtesse, à la fois émue et effrayée. Vous me perdriez. Elle jetait les yeux dans tous les sens comme si. elle eût, craint d'être prise en faute. C'était l'aveu de sa faiblesse Gaston n'en abusa pas. - Si vous saviez combien j'ai souffert ! poursuivit-il. - Hélas I qui ne souffre pas@? répondit-elle. -- Et ma soeur 1 et ma mère 1 sont-elles assez privées de ne plus vous voir@? Notre maison est vide depuis que vous n'y venez plus. Moi, je ne vis pas ! Il me manque comme la moitié de moi-même ! La comtesse éprouvait à l'écouter des tressaillements se-crets. Cette plainte si douce était comme un écho de ses
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 83 Quelle fut la surprise du jeune homme, lorsqu'au milieu de cette foule matinale, il découvrit ce qu'il avait si longtemps cherché ! Un instant il se crut le jouet d'une illusion mais pouvait-il se tromper quand il s'agissait de Clémence ? Entre mille il l'eût reconnue. C'était bien elle, enveloppée d'un grand châle et son livre d'heures à la main elle marchait seule et touchait aux marches du parvis quand leurs regards se croisèrent. Il y eut là une de ces minutes qui valent des siècles et en-gagent irrévocablement. Tout ce qui fermentait dans ces deux coeurs s'éveilla à ce choc imprévu, souffrances endu-rées, poursuites vaines, aspirations de la solitude, griefs accumulés, révoltes contenues. C'était une revanche et une sorte de réveil. Leurs yeux se le disaient, et dans ce langage expressif que ne saurait égaler la parole humaine. Immo-biles@, écrasés sous le poids de leurs émotions, à peine osaient-ils faire un pas l'un vers l'autre, tant ils craignaient d'affaiblir ce charme du premier moment. Que se dire qui valût cette muette extase ? Le respect du lieu, la présence de tant de témoins, le danger d'être aperçus, leur commandaient d'ailleurs une grande réserve. Déjà ils n'en étaient plus à se traiter en simples connaissances, ni sur le pied d'autrefois les choses avaient été poussées si loin, qu'une rencontre était un événement, et qu'aucune parole ne pouvait être indifférente aussi ne s'abordèrent-ils pas sans inquiétude ni hésitation. -@Clémence, dit le jeune homme, je vous retrouve enfin. -@Point d'imprudence, Gaston, dit la comtesse, à la fois émue et effrayée. Vous me perdriez. Elle jetait les yeux dans tous les sens comme si@ elle eût@ craint d'être prise en faute. C'était l'aveu de sa faiblesse Gaston n'en abusa pas. -@Si vous saviez combien j'ai souffert ! poursuivit-il. -@Hélas ! qui ne souffre pas ? répondit-elle. @-@Et ma soeur ! et ma mère ! sont-elles assez privées de ne plus vous voir ? Notre maison est vide depuis que vous n'y venez plus. Moi, je ne vis pas ! Il me manque comme la moitié de moi-même ! La comtesse éprouvait à l'écouter des tressaillements se-crets. Cette plainte si douce était comme un écho de ses
- Si vous saviez combien j'ai souffert ! poursuivit-il.
-Si vous saviez combien j'ai souffert ! poursuivit-il.
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92 L'ART DE MAGNÉTISER J'avançai cependant que je pourrais probablement, tout en restant près de la porte du salon, attirer jusque-là Mme Cha-pelle. Elle m'en défia, et, tout en riant, elle saisit les bras du fauteuil sur lequel elle était assise, et dans une surexcitation nerveuse qui devait m'être favorable je me mis en devoir d'agir dès les premières passes, elle me demanda grâce. Son mari et les personnes présentes insistèrent pour que je con-tinuasse, bientôt elle glissa de dessus son fauteuil elle se retint au pied, mais elle l'entraîna, et roulant sur le tapis, tout en faisant des efforts pour s'arrêter, elle arriva ainsi au milieu du salon. - Je cessai, trouvant l'expérience concluante. Mme Chapelle n'était point endormie, ni même en somno-lence elle était tout éveillée et jouissant de toutes ses facultés cependant il lui avait été impossible de rester sur son siège elle avait fait des efforts d'autant plus grands que son amour-propre était en jeu, ne voulant point être maî-trisée par la puissance magnétique. Sommeil à distance Le sommeil à distance ne se produit que sur des personnes qui ont été magnétisées souvent. Il n'est pas nécessaire que le sujet soit prévenu qu'on va le magnétiser pour qu'une expérience de ce genre soit exacte, il faut au contraire que le sujet ignore complètement ce que l'on veut faire. A Rennes, M. Dufihol, recteur de l'académie, M. Rabus-seau, inspecteur, vinrent un jour avec plusieurs autres médecins à l'hôtel où j'étais logé. Après avoir causé beaucoup, M. Dufihol me pria de l'accompagner chez lui, me prévenant qu'une dame désirait causer avec moi. Je pris mon chapeau et je sortis avec M. Dufihol lorsque nous eûmes traversé la cour, nous entrâmes dans une des salles de l'hôtel, et M. Dufihol entama une conversation dont je ne voyais pas le but. Après un quart d'heure, il me dit - Vous avez prétendu pouvoir endormir votre sujet à
92 L'ART DE MAGNÉTISER J'avançai cependant que je pourrais probablement, tout en restant près de la porte du salon, attirer jusque-là Mme Cha-pelle. Elle m'en défia, et, tout en riant, elle saisit les bras du fauteuil sur lequel elle était assise, et dans une surexcitation nerveuse qui devait m'être favorable je me mis en devoir d'agir dès les premières passes, elle me demanda grâce. Son mari et les personnes présentes insistèrent pour que je con-tinuasse, bientôt elle glissa de dessus son fauteuil elle se retint au pied, mais elle l'entraîna, et roulant sur le tapis, tout en faisant des efforts pour s'arrêter, elle arriva ainsi au milieu du salon. - Je cessai, trouvant l'expérience concluante. Mme Chapelle n'était point endormie, ni même en somno-lence elle était tout éveillée et jouissant de toutes ses facultés cependant il lui avait été impossible de rester sur son siège elle avait fait des efforts d'autant plus grands que son amour-propre était en jeu, ne voulant point être maî-trisée par la puissance magnétique. Sommeil à distance Le sommeil à distance ne se produit que sur des personnes qui ont été magnétisées souvent. Il n'est pas nécessaire que le sujet soit prévenu qu'on va le magnétiser pour qu'une expérience de ce genre soit exacte, il faut au contraire que le sujet ignore complètement ce que l'on veut faire. A Rennes, M. Dufihol, recteur de l'académie, M. Rabus-seau, inspecteur, vinrent un jour avec plusieurs autres médecins à l'hôtel où j'étais logé. Après avoir causé beaucoup, M. Dufihol me pria de l'accompagner chez lui, me prévenant qu'une dame désirait causer avec moi. Je pris mon chapeau et je sortis avec M. Dufihol lorsque nous eûmes traversé la cour, nous entrâmes dans une des salles de l'hôtel, et M. Dufihol entama une conversation dont je ne voyais pas le but. Après un quart d'heure, il me dit - Vous avez prétendu pouvoir endormir votre sujet à
92 L'ART DE MAGNÉTISER J'avançai cependant que je pourrais probablement, tout en restant près de la porte du salon, attirer jusque-là Mme Cha-pelle. Elle m'en défia, et, tout en riant, elle saisit les bras du fauteuil sur lequel elle était assise, et dans une surexcitation nerveuse qui devait m'être favorable je me mis en devoir d'agir dès les premières passes, elle me demanda grâce. Son mari et les personnes présentes insistèrent pour que je con-tinuasse, bientôt elle glissa de dessus son fauteuil elle se retint au pied, mais elle l'entraina, et roulant sur le tapis, tout en faisant des efforts pour s'arrêter, elle arriva ainsi au milieu du salon. -@Je cessai, trouvant l'expérience concluante. Mme Chapelle n'était point endormie, ni même en somno-lence elle était tout éveillée et jouissant de toutes ses facultés cependant il lui avait été impossible de rester sur son siège elle avait fait des efforts d'autant plus grands que son amour-propre était en jeu, ne voulant point être maî-trisée par la puissance magnétique. Sommeil à distance Le sommeil à distance ne se produit que sur des personnes qui ont été magnétisées souvent. Il n'est pas nécessaire que le sujet soit prévenu qu'on va le magnétiser pour qu'une expérience de ce genre soit exacte, il faut au contraire que le sujet ignore complètement ce que l'on veut faire. A Rennes, M. Dufihol, recteur de l'académie, M. Rabus-seau, inspecteur, vinrent un jour avec plusieurs autres médecins à l'hôtel où j'étais logé. Après avoir causé beaucoup, M. Dufihol me pria de l'accompagner chez lui, me prévenant qu'une dame désirait causer avec moi. Je pris mon chapeau et je sortis avec M. Dufihol lorsque nous eûmes traversé la cour, nous entrâmes dans une des salles de l'hôtel, et M. Dufihol entama une conversation dont je ne voyais pas le but. Après un quart d'heure, il me dit -@Vous avez prétendu pouvoir endormir votre sujet à
Mme Chapelle n'était point endormie, ni même en somno-lence elle était tout éveillée et jouissant de toutes ses facultés cependant il lui avait été impossible de rester sur son siège elle avait fait des efforts d'autant plus grands que son amour-propre était en jeu, ne voulant point être maî-trisée par la puissance magnétique.
Mme Chapelle n'était point endormie, ni même en somno-lence elle était tout éveillée et jouissant de toutes ses facultés cependant il lui avait été impossible de rester sur son siège elle avait fait des efforts d'autant plus grands que son amour-propre était en jeu, ne voulant point être maî-trisée par la puissance magnétique.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 119 dresse. Celle-ci essayait alors de le calmer, de le ramener par de douces paroles elle se laissait entraîner de plus en plus sur cette pente, et, faute de pouvoir le guérir, parta-geait ce-vertige contagieux. Le péril croissait à vue d'oeil après quelques lettres échan-gées, il était au comble. Gaston ne se résignait plus aux ado-rations solitaires ses prétentions s'élevaient en raison des concessions faites plus on lui cédait de terrain, plus il dési-rait en gagner. C'est l'éternelle histoire des conquérants -rien n'est fait pour eux tant qu'il reste quelque chose à faire. Le jeune homme se sentait de plus en plus maître de la volonté et des destinées de Clémence il en disposait déjà comme d'un bien qui lui appartenait. Chaque jour, il s'effor-çait de l'entraluer vers des imprudences auxquelles celle-ci n'exposait plus qu'une force d'inertie. Ce fat alors qu'il s'en-hardit, et lui écrivit la lettre suivante Clémence, Il Vous avez beau dire, les choses ne peuvent pas rester ce qu'elles sont ce serait nous condamner l'un et l'autre d'une manière irrévocable et de nos propres mains. Vous ne pouvez pas toujours végéter dans les oubliettes de l'hôtel Montréal je ne puis pas toujours vivre loin de vos regards. 11 est temps que vous sortiez de votre-servitude, et que j'ob-tienne le dédommagement de mes longues privations il vous faut, à vous, de l'air, à moi votre vue. Songez-y, Clémence, est-ce une vie possible que la nôtre, comme elle est arrangée aujourd'hui? Autour de vous, rien qui ne yous soit odieux ou pesant autour de moi, rien qui me spurie et réponde à mes sentiments secrets. Vous êtes opprimée, moi dénué pouvons-nous longtemps tenir ainsi ? J'ai souvent réfléchi aux douleurs et aux amertumes de vqtre position, et je me suis demandé comment vous n'aviez pas fait plus d'efforts pour vous y soustraire. Vous parlez d'honneur, de devoir ce sont des scrupules-que je respecte mais ne les poussez-vous pas à l'excès. Vous êtes esclave là où vous devriez commander en reine, et la branche cadette des Montréal se venge sur vous de la longue supériorité et
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 119 dresse. Celle-ci essayait alors de le calmer, de le ramener par de douces paroles elle se laissait entraîner de plus en plus sur cette pente, et, faute de pouvoir le guérir, parta-geait ce-vertige contagieux. Le péril croissait à vue d'oeil après quelques lettres échan-gées, il était au comble. Gaston ne se résignait plus aux ado-rations solitaires ses prétentions s'élevaient en raison des concessions faites plus on lui cédait de terrain, plus il dési-rait en gagner. C'est l'éternelle histoire des conquérants -rien n'est fait pour eux tant qu'il reste quelque chose à faire. Le jeune homme se sentait de plus en plus maître de la volonté et des destinées de Clémence il en disposait déjà comme d'un bien qui lui appartenait. Chaque jour, il s'effor-çait de l'entraluer vers des imprudences auxquelles celle-ci n'exposait plus qu'une force d'inertie. Ce fat alors qu'il s'en-hardit, et lui écrivit la lettre suivante Clémence, Il Vous avez beau dire, les choses ne peuvent pas rester ce qu'elles sont ce serait nous condamner l'un et l'autre d'une manière irrévocable et de nos propres mains. Vous ne pouvez pas toujours végéter dans les oubliettes de l'hôtel Montréal je ne puis pas toujours vivre loin de vos regards. 11 est temps que vous sortiez de votre-servitude, et que j'ob-tienne le dédommagement de mes longues privations il vous faut, à vous, de l'air, à moi votre vue. Songez-y, Clémence, est-ce une vie possible que la nôtre, comme elle est arrangée aujourd'hui@? Autour de vous, rien qui ne yous soit odieux ou pesant autour de moi, rien qui me spurie et répond@e à mes sentiments secrets. Vous êtes opprimée, moi dénué pouvons-nous longtemps tenir ainsi ? J'ai souvent réfléchi aux douleurs et aux amertumes de vqtre position, et je me suis demandé comment vous n'aviez pas fait plus d'efforts pour vous y soustraire. Vous parlez d'honneur, de devoir ce sont des scrupules-que je respecte mais ne les poussez-vous pas à l'excès. Vous êtes esclave là où vous devriez commander en reine, et la branche cadette des Montréal se venge sur vous de la longue supériorité et
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 119 dresse. Celle-ci essayait alors de le calmer, de le ramener par de douces paroles elle se laissait entraîner de plus en plus sur cette pente, et, faute de pouvoir le guérir, parta-geait ce vertige contagieux. Le péril crois@ait à vue d'oeil après quelques lettres échan-gées, il était au comble. Gaston ne se résignait plus aux ado-rations solitaires ses prétensions s'élevaient en raison des concessions faites plus on lui cédait de terrain, plus il dési-rait en gagner. C'est l'éternelle histoire des conquérants @rien n'est fait pour eux tant qu'il reste quelque chose à faire. Le jeune homme se sentait de plus en plus maître de la volonté et des destinées de Clémence il en disposait déjà comme d'un bien qui lui appartenait. Chaque jour, il s'effor-çait de l'entraîner vers des imprudences auxquelles celle-ci n'opposait plus qu'une force d'inertie. Ce fut alors qu'il s'en-hardit, et lui écrivit la lettre suivante Clémence,@@@ Vous avez beau dire, les choses ne peuvent pas rester ce qu'elles sont ce serait nous condamner l'un et l'autre d'une manière irrévocable et de nos propres mains. Vous ne pouvez pas toujours végéter dans les oubliettes de l'hôtel Montréal je ne puis pas toujours vivre loin de vos regards. Il est temps que vous sortiez de votre servitude, et que j'ob-tienne le dédommagement de mes longues privations il vous faut, à vous, de l'air, à moi votre vue. Songez-y, Clémence, est-ce une vie possible que la nôtre, comme elle est arrangée aujourd'hui ? Autour de vous, rien qui ne vous soit odieux ou pesant autour de moi, rien qui me sourie et répondre à mes sentiments secrets. Vous êtes opprimée, moi dénué pouvons-nous longtemps tenir ainsi ? J'ai souvent réfléchi aux douleurs et aux amertumes de votre position, et je me suis demandé comment vous n'aviez pas fait plus d'efforts pour vous y soustraire. Vous parlez d'honneur, de devoir ce sont des scrupules que je respecte mais ne les poussez-vous pas à l'excès. Vous êtes esclave là où vous devriez commander en reine, et la branche cadette des Montréal se venge sur vous de la longue supériorité et
Songez-y, Clémence, est-ce une vie possible que la nôtre, comme elle est arrangée aujourd'hui?
Songez-y, Clémence, est-ce une vie possible que la nôtre, comme elle est arrangée aujourd'hui ?
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5 examiner tout à l'heure les arguments qui ont été produits à l'appui de cette thèse hardie. Les naturalistes de l'antre école, procédant à rebours des premiers, ont commencé par établir avec un soin par-ticulier, avec un véritable luxe de témoignages, et sans paraître se préoccuper des conséquences, que la série des vertébrés n'est qu'un prolongement direct de la série des invertébrés que les deux types sont fondamentalement semblables qu'ils ont, l'un comme l'autre, le zoonitisme ou polyzoïsme pour base. Cette large concession faite à la vérité scientifique, alors seulement on parut se douter du coup mortel qui devait en résulter pour le dogme du monozoïsme. On eut l'air de vou-loir se raviser mais, vu l'impossibilité de rétracter tant de preuves matérielles, tant de faits décisifs mis à découvert, on a essayé de jeter un nuage sur ces faits pour en dissi-muler la signification et la portée. Le naturaliste distingué qui occupe la chaire de zoologie au Muséum a présenté dans les termes suivants la défense de la première de ces deux doctrines, à laquelle il s'est rallié à la suite d'un autre physiologiste français des plus éminents Il n'y a pas que le système nerveux, dit-il, ou à sa place la vertèbre, qui différencie nettement les animaux verté-brés des animaux invertébrés. Sous bien des rapports, ceux-ci diffèrent totalement des premiers. Cette séparation, presque absolue, qui a soulevé les critiques si obstinées des naturalistes de l'école dite philosophique parmi lesquels nous voyons Geoffroy Saint-Hilaire, en France , Goethe et Oken, en Allemagne, demande à être établie par quelques développements. Une des premières notions à acquérir, poursuit le professeur, est relative à la distribution tout à fait diffé-rente, chez les vertébrés et les invertébrés, de cette chose
5 @examiner tout à l'heure les arguments qui ont été produits à l'appui de cette thèse hardie. Les naturalistes de l'antre école, procédant à rebours des premiers, ont commencé par établir avec un soin par-ticulier, avec un véritable luxe de témoignages, et sans paraître se préoccuper des conséquences, que la série des vertébrés n'est qu'un prolongement direct de la série des invertébrés que les deux types sont fondamentalement semblables qu'ils ont, l'un comme l'autre, le zoonitisme ou polyzoïsme pour base. Cette large concession faite à la vérité scientifique, alors seulement on parut se douter du coup mortel qui devait en résulter pour le dogme du monozoïsme. On eut l'air de vou-loir se raviser mais, vu l'impossibilité de rétracter tant de preuves matérielles, tant de faits décisifs mis à découvert, on a essayé de jeter un nuage sur ces faits pour en dissi-muler la signification et la portée. Le naturaliste distingué qui occupe la chaire de zoologie au Muséum a présenté dans les termes suivants la défense de la première de ces deux doctrines, à laquelle il s'est rallié à la suite d'un autre physiologiste français des plus éminents Il n'y a pas que le système nerveux, dit-il, ou à sa place la vertèbre, qui différencie nettement les animaux verté-brés des animaux invertébrés. Sous bien des rapports, ceux-ci diffèrent totalement des premiers. Cette séparation, presque absolue, qui a soulevé les critiques si obstinées des naturalistes de l'école dite philosophique parmi lesquels nous voyons Geoffroy Saint-Hilaire, en France , Goethe et Oken, en Allemagne, demande à être établie par quelques développements. Une des premières notions à acquérir, @poursuit le professeur, @est relative à la distribution tout à fait diffé-rente, chez les vertébrés et les invertébrés, de cette chose
5 -examiner tout à l'heure les arguments qui ont été produits à l'appui de cette thèse hardie. Les naturalistes de l'autre école, procédant à rebours des premiers, ont commencé par établir avec un soin par-ticulier, avec un véritable luxe de témoignages, et sans paraître se préoccuper des conséquences, que la série des vertébrés n'est qu'un prolongement direct de la série des invertébrés que les deux types sont fondamentalement semblables qu'ils ont, l'un comme l'autre, le zoonitisme ou polyzoïsme pour base. Cette large concession faite à la vérité scientifique, alors seulement on parut se douter du coup mortel qui devait en résulter pour le dogme du monozoïsme. On eut l'air de vou-loir se raviser mais, vu l'impossibilité de rétracter tant de preuves matérielles, tant de faits décisifs mis à découvert, on a essayé de jeter un nuage sur ces faits pour en dissi-muler la signification et la portée. Le naturaliste distingué qui occupe la chaire de zoologie au Muséum a présenté dans les termes suivants la défense de la première de ces deux doctrines, à laquelle il s'est rallié à la suite d'un autre physiologiste français des plus éminents Il n'y a pas que le système nerveux, dit-il, ou à sa place la vertèbre, qui différencie nettement les animaux verté-brés des animaux invertébrés. Sous bien des rapports, ceux-ci diffèrent totalement des premiers. Cette séparation, presque absolue, qui a soulevé les critiques si obstinées des naturalistes de l'école dite philosophique parmi lesquels nous voyons Geoffroy Saint-Hilaire, en France@, Goethe et Oken, en Allemagne, demande à être établie par quelques développements. Une des premières notions à acquérir, -poursuit le professeur, -est relative à la distribution tout à fait diffé-rente, chez les vertébrés et les invertébrés, de cette chose
Les naturalistes de l'antre école, procédant à rebours des premiers, ont commencé par établir avec un soin par-ticulier, avec un véritable luxe de témoignages, et sans paraître se préoccuper des conséquences, que la série des vertébrés n'est qu'un prolongement direct de la série des invertébrés que les deux types sont fondamentalement semblables qu'ils ont, l'un comme l'autre, le zoonitisme ou polyzoïsme pour base.
Les naturalistes de l'autre école, procédant à rebours des premiers, ont commencé par établir avec un soin par-ticulier, avec un véritable luxe de témoignages, et sans paraître se préoccuper des conséquences, que la série des vertébrés n'est qu'un prolongement direct de la série des invertébrés que les deux types sont fondamentalement semblables qu'ils ont, l'un comme l'autre, le zoonitisme ou polyzoïsme pour base.
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276 L'ART DE MAGNÉTISER tous réunis chez le docteur, nous allâmes ouvrir la porte à l'Irlandais, et les médecins s'assurèrent dè son état. Le pouls était absolument le même, la peau l'était également il n'était pas plus maigre, n'avait rien perdu de ses forces on le fit descendre au salon, on lui fit la barbe devant nous, et, comme il désirait entendre la messe, nous le conduisîmes à l'église. Deux personnes le tenaient sous le bras, et nous l'entourions devant, derrière et sur les côtés, de sorte qu'il lui était impossible d'avoir la moindre communication avec qui que ce fût. On le ramena, et on l'enferma de nou-veau en observant les mêmes précautions. Le dimanche suivant, qui formait le quinzième jour, nous nous réunîmes, et on lui ouvrit la porte. Les médecins trouvèrent le pouls un peu plus faible, la peau très légèrement moite, la langue tout aussi bonne son haleine était la même, enfin rien n'annonçait qu'il eût fait une abstinence complète. Ses urines étaient peu abondantes, mais naturelles il n'y avait pas d'excréments. Pour les vingt personnes qui avaient été présentes, cet homme était bien resté quinze jours sans boire ni manger, et son état de santé n'avait reçu nulle altération. Pour nous tous, il n'y avait pas de doute qu'il pût rester quinze autres jours dans cet état sans être plus affaibli. Il le proposa lui-même, mais tout le monde regarda l'expérience comme satisfaisante. Voici un autre fait qui démontre également à quel point la volonté agit sur soi-même. A Manchester, M. Larmick, âgé de dix-huit ans, élève en médecine, après avoir vu mes séances de magnétisme, se mit dans un état tout particulier par sa propre volonté, ses bras se tordaient, les muscles de ses jambes se contrac-taient, sa tête se renversait en arrière, son cou se gonflait, et, après quelques minutes, il se trouvait dans une position impossible à soutenir longtemps. Tout son corps se para-lysait il ne pouvait parler, il ne voyait plus, il n'entendait plus son cou et toute sa face étaient rouges on pouvait craindre une mort instantanée. Pendant tout le temps qu'il restait dans cet état, il se manifestait chez lui une insensibi-
276 L'ART DE MAGNÉTISER tous réunis chez le docteur, nous allâmes ouvrir la porte à l'Irlandais, et les médecins s'assurèrent dè son état. Le pouls était absolument le même, la peau l'était également il n'était pas plus maigre, n'avait rien perdu de ses forces on le fit descendre au salon, on lui fit la barbe devant nous, et, comme il désirait entendre la messe, nous le conduisîmes à l'église. Deux personnes le tenaient sous le bras, et nous l'entourions devant, derrière et sur les côtés, de sorte qu'il lui était impossible d'avoir la moindre communication avec qui que ce fût. On le ramena, et on l'enferma de nou-veau en observant les mêmes précautions. Le dimanche suivant, qui formait le quinzième jour, nous nous réunîmes, et on lui ouvrit la porte. Les médecins trouvèrent le pouls un peu plus faible, la peau très légèrement moite, la langue tout aussi bonne son haleine était la même, enfin rien n'annonçait qu'il eût fait une abstinence complète. Ses urines étaient peu abondantes, mais naturelles il n'y avait pas d'excréments. Pour les vingt personnes qui avaient été présentes, cet homme était bien resté quinze jours sans boire ni manger, et son état de santé n'avait reçu nulle altération. Pour nous tous, il n'y avait pas de doute qu'il pût rester quinze autres jours dans cet état sans être plus affaibli. Il le proposa lui-même, mais tout le monde regarda l'expérience comme satisfaisante. Voici un autre fait qui démontre également à quel point la volonté agit sur soi-même. A Manchester, M. Larmick, âgé de dix-huit ans, élève en médecine, après avoir vu mes séances de magnétisme, se mit dans un état tout particulier par sa propre volonté, ses bras se tordaient, les muscles de ses jambes se contrac-taient, sa tête se renversait en arrière, son cou se gonflait, et, après quelques minutes, il se trouvait dans une position impossible à soutenir longtemps. Tout son corps se para-lysait il ne pouvait parler, il ne voyait plus, il n'entendait plus son cou et toute sa face étaient rouges on pouvait craindre une mort instantanée. Pendant tout le temps qu'il restait dans cet état, il se manifestait chez lui une insensibi-
276 L'ART DE MAGNÉTISER tous réunis chez le docteur, nous allâmes ouvrir la porte à l'Irlandais, et les médecins s'assurèrent de son état. Le pouls était absolument le même, la peau l'était également il n'était pas plus maigre, n'avait rien perdu de ses forces on le fit descendre au salon, on lui fit la barbe devant nous, et, comme il désirait entendre la messe, nous le conduisîmes à l'église. Deux personnes le tenaient sous le bras, et nous l'entourions devant, derrière et sur les côtés, de sorte qu'il lui était impossible d'avoir la moindre communication avec qui que ce fût. On le ramena, et on l'enferma de nou-veau en observant les mêmes précautions. Le dimanche suivant, qui formait le quinzième jour, nous nous réunîmes, et on lui ouvrit la porte. Les médecins trouvèrent le pouls un peu plus faible, la peau très légèrement moite, la langue tout aussi bonne son haleine était la même, enfin rien n'annonçait qu'il eût fait une abstinence complète. Ses urines étaient peu abondantes, mais naturelles il n'y avait pas d'excréments. Pour les vingt personnes qui avaient été présentes, cet homme était bien resté quinze jours sans boire ni manger, et son état de santé n'avait reçu nulle altération. Pour nous tous, il n'y avait pas de doute qu'il pût rester quinze autres jours dans cet état sans être plus affaibli. Il le proposa lui-même, mais tout le monde regarda l'expérience comme satisfaisante. Voici un autre fait qui démontre également à quel point la volonté agit sur soi-même. A Manchester, M. Larmick, àgé de dix-huit ans, élève en médecine, après avoir vu mes séances de magnétisme, se mit dans un état tout particulier par sa propre volonté, ses bras se tordaient, les muscles de ses jambes se contrac-taient, sa tête se renversait en arrière, son cou se gonflait, et, après quelques minutes, il se trouvait dans une position impossible à soutenir longtemps. Tout son corps se para-lysait il ne pouvait parler, il ne voyait plus, il n'entendait plus son cou et toute sa face étaient rouges on pouvait craindre une mort instantanée. Pendant tout le temps qu'il restait dans cet état, il se manifestait chez lui une insensibi-
A Manchester, M. Larmick, âgé de dix-huit ans, élève en médecine, après avoir vu mes séances de magnétisme, se mit dans un état tout particulier par sa propre volonté, ses bras se tordaient, les muscles de ses jambes se contrac-taient, sa tête se renversait en arrière, son cou se gonflait, et, après quelques minutes, il se trouvait dans une position impossible à soutenir longtemps.
A Manchester, M. Larmick, àgé de dix-huit ans, élève en médecine, après avoir vu mes séances de magnétisme, se mit dans un état tout particulier par sa propre volonté, ses bras se tordaient, les muscles de ses jambes se contrac-taient, sa tête se renversait en arrière, son cou se gonflait, et, après quelques minutes, il se trouvait dans une position impossible à soutenir longtemps.
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-01. ANTHROPOLOGIE anomalies. Je citerai à l'appui de ce fait l'expérience considérable de Wood. Dans l'hiver de 1866-67 à King's College de Londres, cet éminent anatomiste n'a pas relevé moins de 295 anomalies des muscles sur 34 cadavres. Proceedings of the Royal Soc. of London, vol. XV, p. 518. Pour certains muscles, l'anomalie est même tellement fréquente qu'elle a pu être prise pour l'état normal par un homme de l'autorité de M. Sappey, ainsi que je l'ai indiqué pour le muscle court péronier laté-ral. Journal de l'anatomie et de la physiologie, de M. Ch. Robin, nu-- méro de mai 1872. On peut établir une division dans l'étude des muscles anomaux. 1 Parmi eux, il en est qui forment une classe à part ils semblent consti-tuer chez l'homme des organes nouveaux, dont -rien dans les disposi-tions normales n'indiquait même l'existence rudimentaire. Dans une seconde classe d'anomalies se rangent les dispositions ex-ceptionnelles d'organes normalement existant. En continuant cette classification artificielle, on pourrait subdiviser ce second groupe en anomalies par excès et par défaut, etc. Mais cette taxinomie ne nous apprendrait rien sur leur valeur réelle. Pour éclai-rer celle-ci d'un nouveau jour, il faut l'étudier à la lumière de l'ana-tomie comparée. Une fois mis sur cette voie, on ne tarde pas à recon-naître que la grande majorité des anomalies n'est que la reproduc-tion d'un état normal chez des espèces différentes. Dès lors, cette question, jusque-là simple objet de curiosité à peine digne de former une dépendance de la tératologie, prend une place capitale dans l'ana-tomie philosophique. II. La majorité des anomalies musculaires, ai-je dit, rappelle un état normal chez une espèce inférieure. Les particularités de ce genre ont reçu depuis longtemps les noms de faits de retour ou de réversion em-pruntés à la théorie transformiste. Un premier groupe de ces anomalies rêversives comprend des mus-cles totalement étrangers au type humain normal. J'en citerai quelques exemples pour en donner une idée 1° Il est un muscle de la poitrine que l'on rencontre chez beaucoup de mammifères inférieurs et jusque chez les singes cynocéphales. Il se compose d'une bande musculaire étendue sur les côtés du sternum en-tre les insertions du sterno-cléido-mastoïdien et celles du droit de l'abdomen. Ce muscle, appelé sternalis brutorum ou rectus thoracis, se trouve accidentellement chez l'homme. J'ai eu l'occasion de l'observer deux fois et la fig. 1, planche VII, en reproduit un beau spécimen.
-01. ANTHROPOLOGIE anomalies. Je citerai à l'appui de ce fait l'expérience considérable de Wood. Dans l'hiver de 1866-67 à King's College de Londres, cet éminent anatomiste n'a pas relevé moins de 295 anomalies des muscles sur 34 cadavres. Proceedings of the Royal Soc. of London, vol. XV, p. 518. Pour certains muscles, l'anomalie est même tellement fréquente qu'elle a pu être prise pour l'état normal par un homme de l'autorité de M. Sappey, ainsi que je l'ai indiqué pour le muscle court péronier laté-ral. Journal de l'anatomie et de la physiologie, de M. Ch. Robin, nu-- méro de mai 1872. On peut établir une division dans l'étude des muscles anomaux. 1 Parmi eux, il en est qui forment une classe à part ils semblent consti-tuer chez l'homme des organes nouveaux, dont -rien dans les disposi-tions normales n'indiquait même l'existence rudimentaire. Dans une seconde classe d'anomalies se rangent les dispositions ex-ceptionnelles d'organes normalement existant. En continuant cette classification artificielle, on pourrait subdiviser ce second groupe en anomalies par excès et par défaut, etc. @Mais cette taxinomie ne nous apprendrait rien sur leur valeur réelle. Pour éclai-rer celle-ci d'un nouveau jour, il faut l'étudier à la lumière de l'ana-tomie comparée. Une fois mis sur cette voie, on ne tarde pas à recon-naître que la grande majorité des anomalies n'est que la reproduc-tion d'un état normal chez des espèces différentes. Dès lors, cette question, jusque-là simple objet de curiosité à peine digne de former une dépendance de la tératologie, prend une place capitale dans l'ana-tomie philosophique. II. La majorité des anomalies musculaires, ai-je dit, rappelle un état normal chez une espèce inférieure. Les particularités de ce genre ont reçu depuis longtemps les noms de faits de retour ou de réversion em-pruntés à la théorie transformiste. Un premier groupe de ces anomalies rêversives comprend des mus-cles totalement étrangers au type humain normal. J'en citerai quelques exemples pour en donner une idée 1° Il est un muscle de la poitrine que l'on rencontre chez beaucoup de mammifères inférieurs et jusque chez les singes cynocéphales. Il se compose d'une bande musculaire étendue sur les côtés du sternum en-tre les insertions du sterno-cléido-mastoïdien et celles du droit de l'abdomen. Ce muscle, appelé sternalis brutorum ou rectus thoracis, se trouve accidentellement chez l'homme. J'ai eu l'occasion de l'observer deux fois et la fig. 1, planche VII, en reproduit un beau spécimen.
-01. ANTHROPOLOGIE anomalies. Je citerai à l'appui de ce fait l'expérience considérable de Wood. Dans l'hiver de 1866-67 à King's College de Londres, cet éminent anatomiste n'a pas relevé moins de 295 anomalies des muscles sur 34 cadavres. Proceedings of the Royal Soc. of London, vol. XV, p. 518. Pour certains muscles, l'anomalie est même tellement fréquente qu'elle a pu être prise pour l'état normal par un homme de l'autorité de M. Sappey, ainsi que je l'ai indiqué pour le muscle court péronier laté-ral. Journal de l'anatomie et de la physiologie, de M. Ch. Robin, nu-@@méro de mai 1872. On peut établir une division dans l'étude des muscles anomaux.@@ Parmi eux, il en est qui forment une classe à part ils semblent consti-tuer chez l'homme des organes nouveaux, dont @rien dans les disposi-tions normales n'indiquait même l'existence rudimentaire. Dans une seconde classe d'anomalies se rangent les dispositions ex-ceptionnelles d'organes normalement existant. En continuant cette classification artificielle, on pourrait subdiviser ce second groupe en anomalies par excès et par défaut, etc. -Mais cette taxinomie ne nous apprendrait rien sur leur valeur réelle. Pour éclai-rer celle-ci d'un nouveau jour, il faut l'étudier à la lumière de l'ana-tomie comparée. Une fois mis sur cette voie, on ne tarde pas à recon-naître que la grande majorité des anomalies n'est que la reproduc-tion d'un état normal chez des espèces différentes. Dès lors, cette question, jusque-là simple objet de curiosité à peine digne de former une dépendance de la tératologie, prend une place capitale dans l'ana-tomie philosophique. II. La majorité des anomalies musculaires, ai-je dit, rappelle un état normal chez une espèce inférieure. Les particularités de ce genre ont reçu depuis longtemps les noms de faits de retour ou de réversion em-pruntés à la théorie transformiste. Un premier groupe de ces anomalies réversives comprend des mus-cles totalement étrangers au type humain normal. J'en citerai quelques exemples pour en donner une idée 1° Il est un muscle de la poitrine que l'on rencontre chez beaucoup de mammifères inférieurs et jusque chez les singes cynocéphales. Il se compose d'une bande musculaire étendue sur les côtés du sternum en-tre les insertions du sterno-cléido-mastoïdien et celles du droit de l'abdomen. Ce muscle, appelé sternalis brutorum ou rectus thoracis, se trouve accidentellement chez l'homme. J'ai eu l'occasion de l'observer deux fois et la fig. 1, planche VII, en reproduit un beau spécimen.
Dès lors, cette question, jusque-là simple objet de curiosité à peine digne de former une dépendance de la tératologie, prend une place capitale dans l'ana-tomie philosophique.
Dès lors, cette question, jusque-là simple objet de curiosité à peine digne de former une dépendance de la tératologie, prend une place capitale dans l'ana-tomie philosophique.
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-42 -circonstances. Qu'on joigne à ces précieux dons un naturel extrêmement doux, une pro-digieuse facilité à apprendre tous les petits ouvrages qui occupent les personnes de son sexe, une main très-habile pour les exécuter, une voix des plus gracieuses qu'on ait jamais entendue, et l'on tombera, aisément d'accord que mademoiselle de Ranfaing effaça toutes les jeunes personnes de son temps. Tant et de si beaux talents la destinaient au mondé, selon les idées du siècle mais Dieu semblait l'appeler ailleurs. A peine avait-elle treize ou quatorze ans, qu'elle devint un modèle de vertu et de pénitence. La prière, les bonnes lectures, les entretiens avec Dieu, ■étaient sa principale et sa plus tendre occu-pation. Elle était charmée de la vie de ces an-ciens anachorètes qui, confinés dans les dé-serts, n'y avaient d'autre exercice que celui du travail et de la méditation. La nourriture qui la révoltait davantage était précisément celle qu'elle choisissait. Une discipline de chaînes de fer était souvent l'instrument de sa mortification. Elle portait trois fois par se-maine un rude cilice en forme de croix de saint André, et le serrait si fort sur sa chair innocente, qu'elle tombait en faiblesse. Cet
-42 -circonstances. Qu'on joigne à ces précieux dons un naturel extrêmement doux, une pro-digieuse facilité à apprendre tous les petits ouvrages qui occupent les personnes de son sexe, une main très-habile pour les exécuter, une voix des plus gracieuses qu'on ait jamais entendue, et l'on tombera, aisément d'accord que mademoiselle de Ranfaing effaça toutes les jeunes personnes de son temps. Tant et de si beaux talents la destinaient au mondé, selon les idées du siècle mais Dieu semblait l'appeler ailleurs. A peine avait-elle treize ou quatorze ans, qu'elle devint un modèle de vertu et de pénitence. La prière, les bonnes lectures, les entretiens avec Dieu, ■étaient sa principale et sa plus tendre occu-pation. Elle était charmée de la vie de ces an-ciens anachorètes qui, confinés dans les dé-serts, n'y avaient d'autre exercice que celui du travail et de la méditation. La nourriture qui la révoltait davantage était précisément celle qu'elle choisissait. Une discipline de chaînes de fer était souvent l'instrument de sa mortification. Elle portait trois fois par se-maine un rude cilice en forme de croix de saint André, et le serrait si fort sur sa chair innocente, qu'elle tombait en faiblesse. Cet
-42 -circonstances. Qu'on joigne à ces précieux dons un naturel extrêmement doux, une pro-digieuse facilité à apprendre tous les petits ouvrages qui occupent les personnes de son sexe, une main très-habile pour les exécuter, une voix des plus gracieuses qu'on ait jamais entendue, et l'on tombera, aisément d'accord que mademoiselle de Ranfaing effaça toutes les jeunes personnes de son temps. Tant et de si beaux talents la destinaient au monde, selon les idées du siècle mais Dieu semblait l'appeler ailleurs. A peine avait-elle treize ou quatorze ans, qu'elle devint un modèle de vertu et de pénitence. La prière, les bonnes lectures, les entretiens avec Dieu, @étaient sa principale et sa plus tendre occu-pation. Elle était charmée de la vie de ces an-ciens anachorètes qui, confinés dans les dé-serts, n'y avaient d'autre exercice que celui du travail et de la méditation. La nourriture qui la révoltait davantage était précisément celle qu'elle choisissait. Une discipline de chaînes de fer était souvent l'instrument de sa mortification. Elle portait trois fois par se-maine un rude cilice en forme de croix de saint André, et le serrait si fort sur sa chair innocente, qu'elle tombait en faiblesse. Cet
Qu'on joigne à ces précieux dons un naturel extrêmement doux, une pro-digieuse facilité à apprendre tous les petits ouvrages qui occupent les personnes de son sexe, une main très-habile pour les exécuter, une voix des plus gracieuses qu'on ait jamais entendue, et l'on tombera, aisément d'accord que mademoiselle de Ranfaing effaça toutes les jeunes personnes de son temps.
Qu'on joigne à ces précieux dons un naturel extrêmement doux, une pro-digieuse facilité à apprendre tous les petits ouvrages qui occupent les personnes de son sexe, une main très-habile pour les exécuter, une voix des plus gracieuses qu'on ait jamais entendue, et l'on tombera, aisément d'accord que mademoiselle de Ranfaing effaça toutes les jeunes personnes de son temps.
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242 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. plore votre indulgence. Jusqu'alors point de faute réelle rien qui ne pût être réparé par un mot dit à temps. Mainte-nant tout va s'aggraver, et, d'inconséquence en inconsé-quence, je me laisserai entraîner à des torts irréparables. XXIV Vous devinez, Ludovic, de quoi et de qui je veux par-ler ce qu'il me reste à vous apprendre, c'est la manière dont j'ai été entraînée. Vous savez quel était l'homme logé dans le même hôtel que vous et y occupant l'étage inférieur. Aujourd'hui que mes yeux sont dessillés, je le juge avec plus de sévérité que vous ne le jugez vous-même, et le méprise plus que vous ne pouvez le mépriser. Mais quand j'eus, pour la première fois, l'occasion de le voir, j'étais folle et rieuse comme le sont les enfants, et ne savais pas encore où conduit un premier faux pas. Longtemps je n'avais pas pris garde à Melchior, quoi-qu'il fût un très-ancien commensal de l'hôtel et qu'il eût essayé d'attirer mon attention de toutes les manières. Je le regardais comme une sorte d'original, très-hardi, trés-cdn-tent de lui-même, beau garçon d'ailleurs, et fait pour plaire aux femmes équivoques dont il était entouré. Voici encore un triste aveu, Ludovic, mais je ne suis plus en mesure de vous rien cacher. La première fois que j'arrêtai mon regard sur ce ménage de garçon, ce fut pour y épier ce qui se pas-sait entre lui et ses favorites. La curiosité est si bien dans nos instincts, à nous autres femmes, que nous y cédons, même au prix de quelques risques. Je m'étais donc placée à la fenêtre, de manière à être témoin de ces scènes qui n'a-vaient, comme vous pensez, rien d'édifiant. J'étais à l'abri de mes rideaux et croyais n'être pas vue. Or le hasard fit que Melchior m'aperçut, et c'en fut assez pour amener un coup de théâtre. Il ouvrit brusquement sa croisée, montra son
242 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. plore votre indulgence. Jusqu'alors point de faute réelle rien qui ne pût être réparé par un mot dit à temps. Mainte-nant tout va s'aggraver, et, d'inconséquence en inconsé-quence, je me laisserai entraîner à des torts irréparables. XXIV Vous devinez, Ludovic, de quoi et de qui je veux par-ler ce qu'il me reste à vous apprendre, c'est la manière dont j'ai été entraînée. Vous savez quel était l'homme logé dans le même hôtel que vous et y occupant l'étage inférieur. Aujourd'hui que mes yeux sont dessillés, je le juge avec plus de sévérité que vous ne le jugez vous-même, et le méprise plus que vous ne pouvez le mépriser. Mais quand j'eus, pour la première fois, l'occasion de le voir, j'étais folle et rieuse comme le sont les enfants, et ne savais pas encore où conduit un premier faux pas. Longtemps je n'avais pas pris garde à Melchior, quoi-qu'il fût un très-ancien commensal de l'hôtel et qu'il eût essayé d'attirer mon attention de toutes les manières. Je le regardais comme une sorte d'original, très-hardi, trés-cdn-tent de lui-même, beau garçon d'ailleurs, et fait pour plaire aux femmes équivoques dont il était entouré. Voici encore un triste aveu, Ludovic, mais je ne suis plus en mesure de vous rien cacher. La première fois que j'arrêtai mon regard sur ce ménage de garçon, ce fut pour y épier ce qui se pas-sait entre lui et ses favorites. La curiosité est si bien dans nos instincts, à nous autres femmes, que nous y cédons, même au prix de quelques risques. Je m'étais donc placée à la fenêtre, de manière à être témoin de ces scènes qui n'a-vaient, comme vous pensez, rien d'édifiant. J'étais à l'abri de mes rideaux et croyais n'être pas vue. Or le hasard fit que Melchior m'aperçut, et c'en fut assez pour amener un coup de théâtre. Il ouvrit brusquement sa croisée, montra son
242 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. plore votre indulgence. Jusqu'alors point de faute réelle rien qui ne pût être réparé par un mot dit à temps. Mainte-nant tout va s'aggraver, et, d'inconséquence en inconsé-quence, je me laisserai entraîner à des torts irréparables. XXIV Vous devinez, Ludovic, de quoi et de qui je veux par-ler ce qu'il me reste à vous apprendre, c'est la manière dont j'ai été entraînée. Vous savez quel était l'homme logé dans le même hôtel que vous et y occupant l'étage inférieur. Aujourd'hui que mes yeux sont dessillés, je le juge avec plus de sévérité que vous ne le jugez vous-même, et le méprise plus que vous ne pouvez le mépriser. Mais quand j'eus, pour la première fois, l'occasion de le voir, j'étais folle et rieuse comme le sont les enfants, et ne savais pas encore où conduit un premier faux pas. Longtemps je n'avais pas pris garde à Melchior, quoi-qu'il fût un très-ancien commensal de l'hôtel et qu'il eût essayé d'attirer mon attention de toutes les manières. Je le regardais comme une sorte d'original, très-hardi, très-con-tent de lui-même, beau garçon d'ailleurs, et fait pour plaire aux femmes équivoques dont il était entouré. Voici encore un triste aveu, Ludovic, mais je ne suis plus en mesure de vous rien cacher. La première fois que j'arrêtai mon regard sur ce ménage de garçon, ce fut pour y épier ce qui se pas-sait entre lui et ses favorites. La curiosité est si bien dans nos instincts, à nous autres femmes, que nous y cédons, même au prix de quelques risques. Je m'étais donc placée à la fenêtre, de manière à être témoin de ces scènes qui n'a-vaient, comme vous pensez, rien d'édifiant. J'étais à l'abri de mes rideaux et croyais n'être pas vue. Or le hasard fit que Melchior m'aperçut, et c'en fut assez pour amener un coup de théâtre. Il ouvrit brusquement sa croisée, montra son
J'étais à l'abri de mes rideaux et croyais n'être pas vue.
J'étais à l'abri de mes rideaux et croyais n'être pas vue.
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212 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. jeune fille n'eût plus à vaincre que le sentiment de pudeur - si naturel à son âge, et que toute résistance de sa part serait de pure forme. Cependant elle mit à se défendre une certaine opiniâtreté - Déjà? dit-elle. - Voilà un mot cruel, Marguerite, reprit Ludovic blessé. Est-ce un reproche? Est-ce une rupture? La jeune fille regretta, sans doute d'avoir cédé à un pre-mier mouvement, car elle reprit avec douceur - Non, mon ami, non, ce n'est ni une rupture ni un re-proche bien loin de là. Je vous sais gré de ce que vous m'avez dit mais y avez-vous bien songé? - Comment donc? - Les empêchements n'existent plus de votre côté mais, du mien, n'en apercevez-vous pas? - Aucun. - A mon tour, mon ami, je dirai que voilà un mot cruel. Et ma pauvre grand'mère, qui va chaque jour déclinant, ne trouvez-vous pas que ce soit un obstacle ? - Un obstacle? -- Un scrupule, au moins. Elle n'a plus que moi au monde. - Nous serons deux à l'aimer et à la soigner. - Merci, mon ami, dit Marguerite émue, ce mot rachète celui de tout à l'heure. Mais vous ne savez pas ce que sont les personnes âgées tout les inquiète, tout leur porte om-brage. Et dans l'état où est la vieille femme, qui sait ce que pourrait amener un changement dans ses habitudes? - Vous avez raison, Marguerite, s'écria Ludovic, ramené par ces mots. Égoïste que j'étais ! je m'en veux de n'y avoir pas réfléchi. Ajournons encore. - Oui, ajournons si un malheur survenait, je croirais que c'est le ciel qui nous punit. - Le ciel vous punir, vous, Marguerite ! - Moi comme une autre, dit-elle avec un soupir. Ne ju- -rons de rien. Ludovic n'insista plus seulement cette soirée dont il se faisait une fête s'écoula assez tristement. En vain essaya-it de ranimer l'entretien et d'en varier les sujets Margue-rite n'y apportait qu'une attention distraite et presque con-
212 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. jeune fille n'eût plus à vaincre que le sentiment de pudeur - si naturel à son âge, et que toute résistance de sa part serait de pure forme. Cependant elle mit à se défendre une certaine opiniâtreté - Déjà@? dit-elle. - Voilà un mot cruel, Marguerite, reprit Ludovic blessé. Est-ce un reproche@? Est-ce une rupture@? La jeune fille regretta, sans doute d'avoir cédé à un pre-mier mouvement, car elle reprit avec douceur - Non, mon ami, non, ce n'est ni une rupture ni un re-proche bien loin de là. Je vous sais gré de ce que vous m'avez dit mais y avez-vous bien songé? - Comment donc@? - Les empêchements n'existent plus de votre côté mais, du mien, n'en apercevez-vous pas@? - Aucun. - A mon tour, mon ami, je dirai que voilà un mot cruel. Et ma pauvre grand'mère, qui va chaque jour déclinant, ne trouvez-vous pas que ce soit un obstacle ? - Un obstacle@? -- Un scrupule, au moins. Elle n'a plus que moi au monde. - Nous serons deux à l'aimer et à la soigner. - Merci, mon ami, dit Marguerite émue, ce mot rachète celui de tout à l'heure. Mais vous ne savez pas ce que sont les personnes âgées tout les inquiète, tout leur porte om-brage. Et dans l'état où est la vieille femme, qui sait ce que pourrait amener un changement dans ses habitudes@? - Vous avez raison, Marguerite, s'écria Ludovic, ramené par ces mots. Égoïste que j'étais ! je m'en veux de n'y avoir pas réfléchi. Ajournons encore. - Oui, ajournons si un malheur survenait, je croirais que c'est le ciel qui nous punit. - Le ciel vous punir, vous, Marguerite ! - Moi comme une autre, dit-elle avec un soupir. Ne ju- -rons de rien. Ludovic n'insista plus seulement cette soirée dont il se faisait une fête s'écoula assez tristement. En vain essaya@@-it de ranimer l'entretien et d'en varier les sujets Margue-rite n'y apportait qu'une attention distraite et presque con-
212 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. jeune fille n'eût plus à vaincre que le sentiment de pudeurur si naturel à son âge, et que toute résistance de sa part serait de pure forme. Cependant elle mit à se défendre une certaine opiniâtreté -@Déjà ? dit-elle. -@Voilà un mot cruel, Marguerite, reprit Ludovic blessé. Est-ce un reproche ? Est-ce une rupture ? La jeune fille regretta@ sans doute d'avoir cédé à un pre-mier mouvement, car elle reprit avec douceur -@Non, mon ami, non, ce n'est ni une rupture ni un re-proche bien loin de là. Je vous sais gré de ce que vous m'avez dit mais y avez-vous bien songé? -@Comment donc ? -@Les empêchements n'existent plus de votre côté mais, du mien, n'en apercevez-vous pas ? -@Aucun. -@A mon tour, mon ami, je dirai que voilà un mot cruel. Et ma pauvre grand'mère, qui va chaque jour déclinant, ne trouvez-vous pas que ce soit un obstacle ? -@Un obstacle ? -@@Un scrupule, au moins. Elle n'a plus que moi au monde. -@Nous serons deux à l'aimer et à la soigner. -@Merci, mon ami, dit Marguerite émue, ce mot rachète celui de tout à l'heure. Mais vous ne savez pas ce que sont les personnes âgées tout les inquiète, tout leur porte om-brage. Et dans l'état où est la vieille femme, qui sait ce que pourrait amener un changement dans ses habitudes ? -@Vous avez raison, Marguerite, s'écria Ludovic, ramené par ces mots. Égoïste que j'étais ! je m'en veux de n'y avoir pas réfléchi. Ajournons encore. -@Oui, ajournons si un malheur survenait, je croirais que c'est le ciel qui nous punit. -@Le ciel vous punir, vous, Marguerite ! -@Moi comme une autre, dit-elle avec un soupir. Ne ju@@-rons de rien. Ludovic n'insista plus seulement cette soirée dont il se faisait une fête s'écoula assez tristement. En vain essaya-t-il de ranimer l'entretien et d'en varier les sujets Margue-rite n'y apportait qu'une attention distraite et presque con-
- Nous serons deux à l'aimer et à la soigner.
-Nous serons deux à l'aimer et à la soigner.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 209 pour Ludovic, rien de semblable n'a eu lieu. Ces messieurs se sont mis en frais ils ont tenu leurs yeux ouverts et re-noncé à leur petite sieste afin de ne perdre aucun des mou-vements oratoires de notre jeune ami. De mémoire d'homme cela ne s'était pas vu au Palais. Et vous ne voulez pas que je m'exalte à cette pensée et que je le poursuive jus-qu'au bout du monde de mes compliments et de mes félici-tations ? Quoique Melchior eût l'haleine très-longue et les poumons en état de fournir un service forcé, il avait parlé avec tant de pétulance et mis tant d'ardeur dans son geste, que, bon gré mal gré, il lui fallut prendre un peu de repos. D'ailleurs il avait dit ce qu'il voulait dire et produit l'effet qu'il se pro-posait de produire. C'était une diversion elle avait eu lieu. Marguerite paraissait respirer plus librement. Ludovic, sans prendre au pied de la lettre les extravagances de Melchior, n'avait pas été insensible à l'éloge ni fâché que la jeune fille l'eût entendu. De toute part, l'embarras du moment avait cessé, et les choses s'étaient arrangées pour ainsi dire d'elles-mêmes. Melchior profita de cette situation des esprits pour exécuter une savante retraite. - Maintenant, dit-il, encore une formalité, et je me sauve. Ludovic, vous savez tout je viens de mettre mon coeur à nu, vous avez pu lire dans mon âme comme si elle était de cristal. Ce que je vous demande, en retour, c'est un bon mouvement. Vous y refnserez-vous ? - Pourquoi m'y refuserais-je? répondit le jeune avocat. - A la bonne heure, reprit Melchior. Eh bien! mon cher, je n'en abuserai pas. Vous n'êtes pas démonstratif de votre naturel je résiste donc au désir violent que j'ai de vous presser sur ma poitrine mais votre main, au moins., votre main 1 - La voici, dit Ludovic. - Merci, grand homme, répondit Melchior, en s'emparant de cette main et abusant de la complaisance avec laquelle on la lui avait abandonnée, merci, vous dis-je, me voilà am-plement payé. Je'n'ai perdu ni mes pas ni mes paroles. Et vous, Mademoiselle, ajouta-t-il en s'adressant à Marguerite, il me reste encore un compte à régler avec vous. Me par-donnez-vous mon indiscrétion?
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 209 pour Ludovic, rien de semblable n'a eu lieu. Ces messieurs se sont mis en frais ils ont tenu leurs yeux ouverts et re-noncé à leur petite sieste afin de ne perdre aucun des mou-vements oratoires de notre jeune ami. De mémoire d'homme cela ne s'était pas vu au Palais. Et vous ne voulez pas que je m'exalte à cette pensée et que je le poursuive jus-qu'au bout du monde de mes compliments et de mes félici-tations ? Quoique Melchior eût l'haleine très-longue et les poumons en état de fournir un service forcé, il avait parlé avec tant de pétulance et mis tant d'ardeur dans son geste, que, bon gré mal gré, il lui fallut prendre un peu de repos. D'ailleurs il avait dit ce qu'il voulait dire et produit l'effet qu'il se pro-posait de produire. C'était une diversion elle avait eu lieu. Marguerite paraissait respirer plus librement. Ludovic, sans prendre au pied de la lettre les extravagances de Melchior, n'avait pas été insensible à l'éloge ni fâché que la jeune fille l'eût entendu. De toute part, l'embarras du moment avait cessé, et les choses s'étaient arrangées pour ainsi dire d'elles-mêmes. Melchior profita de cette situation des esprits pour exécuter une savante retraite. - Maintenant, dit-il, encore une formalité, et je me sauve. Ludovic, vous savez tout je viens de mettre mon coeur à nu, vous avez pu lire dans mon âme comme si elle était de cristal. Ce que je vous demande, en retour, c'est un bon mouvement. Vous y refnserez-vous ? - Pourquoi m'y refuserais-je@? répondit le jeune avocat. - A la bonne heure, reprit Melchior. Eh bien@! mon cher, je n'en abuserai pas. Vous n'êtes pas démonstratif de votre naturel je résiste donc au désir violent que j'ai de vous presser sur ma poitrine mais votre main, au moins., votre main 1 - La voici, dit Ludovic. - Merci, grand homme, répondit Melchior, en s'emparant de cette main et abusant de la complaisance avec laquelle on la lui avait abandonnée, merci, vous dis-je, me voilà am-plement payé. Je'n'ai perdu ni mes pas ni mes paroles. Et vous, Mademoiselle, ajouta-t-il en s'adressant à Marguerite, il me reste encore un compte à régler avec vous. Me par-donnez-vous mon indiscrétion?
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 209 pour Ludovic, rien de semblable n'a eu lieu. Ces messieurs se sont mis en frais ils ont tenu leurs yeux ouverts et re-noncé à leur petite sieste afin de ne perdre aucun des mou-vements oratoires de notre jeune ami. De mémoire d'homme cela ne s'était pas vu au Palais. Et vous ne voulez pas que je m'exalte à cette pensée et que je le poursuive jus-qu'au bout du monde de mes compliments et de mes félici-tations ? Quoique Melchior eût l'haleine très-longue et les poumons en état de fournir un service forcé, il avait parlé avec tant de pétulance et mis tant d'ardeur dans son geste, que, bon gré mal gré, il lui fallut prendre un peu de repos. D'ailleurs il avait dit ce qu'il voulait dire et produit l'effet qu'il se pro-posait de produire. C'était une diversion elle avait eu lieu. Marguerite paraissait respirer plus librement. Ludovic, sans prendre au pied de la lettre les extravagances de Melchior, n'avait pas été insensible à l'éloge ni fâché que la jeune fille l'eût entendu. De toute part, l'embarras du moment avait cessé, et les choses s'étaient arrangées pour ainsi dire d'elles-mêmes. Melchior profita de cette situation des esprits pour exécuter une savante retraite. -@Maintenant, dit-il, encore une formalité, et je me sauve. Ludovic, vous savez tout je viens de mettre mon coeur à nu, vous avez pu lire dans mon âme comme si elle était de cristal. Ce que je vous demande, en retour, c'est un bon mouvement. Vous y refuserez-vous ? -@Pourquoi m'y refuserais-je ? répondit le jeune avocat. -@A la bonne heure, reprit Melchior. Eh bien ! mon cher, je n'en abuserai pas. Vous n'êtes pas démonstratif de votre naturel je résiste donc au désir violent que j'ai de vous presser sur ma poitrine mais votre main, au moins@, votre main ! -@La voici, dit Ludovic. -@Merci, grand homme, répondit Melchior, en s'emparant de cette main et abusant de la complaisance avec laquelle on la lui avait abandonnée, merci, vous dis-je, me voilà am-plement payé. Je n'ai perdu ni mes pas ni mes paroles. Et vous, Mademoiselle, ajouta-t-il en s'adressant à Marguerite, il me reste encore un compte à régler avec vous. Me par-donnez-vous mon indiscrétion?
Vous n'êtes pas démonstratif de votre naturel je résiste donc au désir violent que j'ai de vous presser sur ma poitrine mais votre main, au moins.
Vous n'êtes pas démonstratif de votre naturel je résiste donc au désir violent que j'ai de vous presser sur ma poitrine mais votre main, au moins, votre main !
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UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 1.9 corps organisés. Ceux-ci se subdivisent en deux règnes le règne végétal et le règne animal. Chaque ordre comprend des embranchements, chaque embranchement des classes, chaque classe des familles, des tribus, des genres, des espèces et enfin l'espèce des variétés. Les variétés dérivent les unes des autres, par voie de génération, et peuvent aisément se transformer, en s'éloignant ou en se rapprochant du type primitif. Mais les règnes ne peuvent jamais se confondre, jamais les classes se transformer entre elles, jamais un genre donner naissance aux autres genres, ni une espèce à une autre espèce. Voil ce qui fait l'objet de l'en-seignement public dans les pays civilisés et ce qui est enseigné par les savants de toutes les nations, et ce qu'on regarde comme une loi de la nature. Ces notions sont fondées sur des observations des milliards de fois répétées depuis deux mille ans. Il n'y a pas une loi du monde physique, y compris la loi d'attraction, qui soit mieux constatée. Cependant, M. Darwin s'inscrit en contre. Mais à quel titre? Eh bien 1 c'est sans titre il ne présente que des conjectures et des hypothèses contre l'évidence. En effet, on use de l'hypothèse dans les cas douteux, obscurs, là où la science n'a pas encore porté le flambeau de ses lumières et de ses défi-nitions mais une hypothèse contre les choses constatées, cela ne s'est jamais vu, et est contraire à la marche des sciences d'observation. Faisons l'application de ces principes si simples, et voyons s'ils sont contredits par les trois agents invoqués par Darwin. Son premier agent est celui de la lutte struggle lor the life c'est un combat de l'être vivant contre tout ce qui arrête son essor. Ce principe est-il faux? Non, sans doute, s'il veut dire qu'un être orga-nisé naissant tend avec énergie vers son développement final, et lutte contre les obstacles qu'il rencontre et qui peuvent arrêter ce développement en sorte que, si les obstacles sont bien et facilement écartés, il pourra devenir le plus bel individu de son espèce. C'est cela qui se voit tous les jours. Mais ce principe est faux, si on prétend qu'un être organisé quelconque, placé à sa naissance même dans les conditions les plus favorables, aura un développement assez heureux pour sortir de son espèce ou donner quelque signe qu'il tend à s'élever au-dessus de son espèce. Perfectionner son espèce, • voilà une formule scientifique. Sortir de son espèce, même par tendance lente, mais observable, voilà ce qui est démenti par l'expérience. C'est de la pure fantaisie de savant. Voici le second principe la sélection. On suppose que des individus d'une même espèce, qui sont marqués par des singularités fortement ac-cusées, s'accouplent ensemble, et que leurs descendants réussissent à opérer des accouplements dans la même tendance , dans la même direction. M. Darwin conclut qu'on aura à la fin une modification tellement profonde que l'espèce sera changée. Si cela est, prouvez-le. Où sont vos exemples? Vous avez pu obtenir par la sélection des centaines de races de chiens, de pigeons, de chevaux, de boeufs. Mais montrez-nous des chevaux qui aient produit des boeufs, des chiens qui aient fourni des ânes, et des singes qui
UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 1.9 corps organisés. Ceux-ci se subdivisent en deux règnes le règne végétal et le règne animal. Chaque ordre comprend des embranchements, chaque embranchement des classes, chaque classe des familles, des tribus, des genres, des espèces et enfin l'espèce des variétés. Les variétés dérivent les unes des autres, par voie de génération, et peuvent aisément se transformer, en s'éloignant ou en se rapprochant du type primitif. Mais les règnes ne peuvent jamais se confondre, jamais les classes se transformer entre elles, jamais un genre donner naissance aux autres genres, ni une espèce à une autre espèce. Voil ce qui fait l'objet de l'en-seignement public dans les pays civilisés et ce qui est enseigné par les savants de toutes les nations, et ce qu'on regarde comme une loi de la nature. Ces notions sont fondées sur des observations des milliards de fois répétées depuis deux mille ans. Il n'y a pas une loi du monde physique, y compris la loi d'attraction, qui soit mieux constatée. Cependant, M. Darwin s'inscrit en contre. Mais à quel titre@? Eh bien 1 c'est sans titre il ne présente que des conjectures et des hypothèses contre l'évidence. En effet, on use de l'hypothèse dans les cas douteux, obscurs, là où la science n'a pas encore porté le flambeau de ses lumières et de ses défi-nitions mais une hypothèse contre les choses constatées, cela ne s'est jamais vu, et est contraire à la marche des sciences d'observation. Faisons l'application de ces principes si simples, et voyons s'ils sont contredits par les trois agents invoqués par Darwin. Son premier agent est celui de la lutte struggle lor the life c'est un combat de l'être vivant contre tout ce qui arrête son essor. Ce principe est-il faux@? Non, sans doute, s'il veut dire qu'un être orga-nisé naissant tend avec énergie vers son développement final, et lutte contre les obstacles qu'il rencontre et qui peuvent arrêter ce développement en sorte que, si les obstacles sont bien et facilement écartés, il pourra devenir le plus bel individu de son espèce. C'est cela qui se voit tous les jours. Mais ce principe est faux, si on prétend qu'un être organisé quelconque, placé à sa naissance même dans les conditions les plus favorables, aura un développement assez heureux pour sortir de son espèce ou donner quelque signe qu'il tend à s'élever au-dessus de son espèce. Perfectionner son espèce, • voilà une formule scientifique. Sortir de son espèce, même par tendance lente, mais observable, voilà ce qui est démenti par l'expérience. C'est de la pure fantaisie de savant. Voici le second principe la sélection. On suppose que des individus d'une même espèce, qui sont marqués par des singularités fortement ac-cusées, s'accouplent ensemble, et que leurs descendants réussissent à opérer des accouplements dans la même tendance , dans la même direction. M. Darwin conclut qu'on aura à la fin une modification tellement profonde que l'espèce sera changée. Si cela est, prouvez-le. Où sont vos exemples? Vous avez pu obtenir par la sélection des centaines de races de chiens, de pigeons, de chevaux, de boeufs. Mais montrez-nous des chevaux qui aient produit des boeufs, des chiens qui aient fourni des ânes, et des singes qui
UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 1@9 corps organisés. Ceux-ci se subdivisent en deux règnes le règne végétal et le règne animal. Chaque ordre comprend des embranchements, chaque embranchement des classes, chaque classe des familles, des tribus, des genres, des espèces et enfin l'espèce des variétés. Les variétés dérivent les unes des autres, par voie de génération, et peuvent aisément se transformer, en s'éloignant ou en se rapprochant du type primitif. Mais les règnes ne peuvent jamais se confondre, jamais les classes se transformer entre elles, jamais un genre donner naissance aux autres genres, ni une espèce à une autre espèce. Voil ce qui fait l'objet de l'en-seignement public dans les pays civilisés et ce qui est enseigné par les savants de toutes les nations, et ce qu'on regarde comme une loi de la nature. Ces notions sont fondées sur des observations des milliards de fois répétées depuis deux mille ans. Il n'y a pas une loi du monde physique, y compris la loi d'attraction, qui soit mieux constatée. Cependant, M. Darwin s'inscrit en contre. Mais à quel titre ? Eh bien ! c'est sans titre il ne présente que des conjectures et des hypothèses contre l'évidence. En effet, on use de l'hypothèse dans les cas douteux, obscurs, là où la science n'a pas encore porté le flambeau de ses lumières et de ses défi-nitions mais une hypothèse contre les choses constatées, cela ne s'est jamais vu, et est contraire à la marche des sciences d'observation. Faisons l'application de ces principes si simples, et voyons s'ils sont contredits par les trois agents invoqués par Darwin. Son premier agent est celui de la lutte struggle for the life c'est un combat de l'être vivant contre tout ce qui arrête son essor. Ce principe est-il faux ? Non, sans doute, s'il veut dire qu'un être orga-nisé naissant tend avec énergie vers son développement final, et lutte contre les obstacles qu'il rencontre et qui peuvent arrêter ce développement en sorte que, si les obstacles sont bien et facilement écartés, il pourra devenir le plus bel individu de son espèce. C'est cela qui se voit tous les jours. Mais ce principe est faux, si on prétend qu'un être organisé quelconque, placé à sa naissance même dans les conditions les plus favorables, aura un développement assez heureux pour sortir de son espèce ou donner quelque signe qu'il tend à s'élever au-dessus de son espèce. Perfectionner son espèce,@@ voilà une formule scientifique. Sortir de son espèce, même par tendance lente, mais observable, voilà ce qui est démenti par l'expérience. C'est de la pure fantaisie de savant. Voici le second principe la sélection. On suppose que des individus d'une même espèce, qui sont marqués par des singularités fortement ac-cusées, s'accouplent ensemble, et que leurs descendants réussissent à opérer des accouplements dans la même tendance@, dans la même direction. M. Darwin conclut qu'on aura à la fin une modification tellement profonde que l'espèce sera changée. Si cela est, prouvez-le. Où sont vos exemples? Vous avez pu obtenir par la sélection des centaines de races de chiens, de pigeons, de chevaux, de boeufs. Mais montrez-nous des chevaux qui aient produit des boeufs, des chiens qui aient fourni des ânes, et des singes qui
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46 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. était temps de relever la dignité municipale par un acte dé-cisif. Quand l'heure eut sonné, je le vis déboucher d'une rue latérale et gagner, comme à l'ordinaire, son poste d'observa-tion. Il portait ce soir-là le costume strict de l'atelier, la blouse et la casquette, et n'en marchait pas moins fièrement ni d'un air moins décidé. On eût dit que le pavé lui appartenait. Certes, personne n'est plus disposé que moi à reconnaître le droit qu'a tout citoyen d'aller et de venir, de stationner même où bon lui semble, pourvu qu'à ces actes éminemment licites se rattachent des intentions et des desseins qui le soient aussi. Or, était-ce ici le cas? N'y avait-il point de soupçon à concevoir sur cet homme qui venait se planter comme un dieu Terme sur un point de la rue, sans qu'à ce retoiir du même fait se rattachât l'exercice d'une fonction quelconque, d'une industrie honnête et susceptible d'être appréciée? Évi-demment il y avait du louche là-dessous. Voilà le raisonne-ment que je me tenais et comment je cherchais à m'affermir dans le coup d'État que j'avais résolu de faire. Quoi qu'il en soit, j'y mis de la longanimité. Plus de vingt minutes s'écoulèrent avant que je me fusse décidé à inter-venir. Si mon homme avait vidé les lieux, c'était partie re-mise, et peut-être indéfiniment. Mais il s'obstina si bien que je l'abordai. - Camarade, lui dis-je, si vous laissiez ce trottoir libre il y a assez longtemps, Dieu merci 1 que vous l'occupez Je parlais encore que le compagnon était déjà loin. Dès mon premier mot, il avait détourné la tête et pris sa volée vers le carrefour voisin il me faussait compagnie raison de plus, pensai-je, pour le serrer de près un homme qui fuit ainsi n'a pas la conscience bien nette. Plus que jamais, cette aventure, qui n'avait à l'origine qu'un intérêt de curiosité, me parut prendre un caractère plus sérieux et se rattacher à l'accomplissement d'un devoir. Qui le sait? peut-être étais-je sur la voie d'une capture importante et qui me ferait hon-neur. Je redoublai donc de vigilance. De deux jours mon client ne reparut pas, et je croyais que, se voyant pénétré, il avait transporté ailleurs le siège de ses opérations au moins suspectes. J'en étaiS aux regrets, lorsque, le troisième soir, au moment où le gaz venait d'être allumé,
46 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. était temps de relever la dignité municipale par un acte dé-cisif. Quand l'heure eut sonné, je le vis déboucher d'une rue latérale et gagner, comme à l'ordinaire, son poste d'observa-tion. Il portait ce soir-là le costume strict de l'atelier, la blouse et la casquette, et n'en marchait pas moins fièrement ni d'un air moins décidé. On eût dit que le pavé lui appartenait. Certes, personne n'est plus disposé que moi à reconnaître le droit qu'a tout citoyen d'aller et de venir, de stationner même où bon lui semble, pourvu qu'à ces actes éminemment licites se rattachent des intentions et des desseins qui le soient aussi. Or, était-ce ici le cas@? N'y avait-il point de soupçon à concevoir sur cet homme qui venait se planter comme un dieu Terme sur un point de la rue, sans qu'à ce retoiir du même fait se rattachât l'exercice d'une fonction quelconque, d'une industrie honnête et susceptible d'être appréciée@? Évi-demment il y avait du louche là-dessous. Voilà le raisonne-ment que je me tenais et comment je cherchais à m'affermir dans le coup d'État que j'avais résolu de faire. Quoi qu'il en soit, j'y mis de la longanimité. Plus de vingt minutes s'écoulèrent avant que je me fusse décidé à inter-venir. Si mon homme avait vidé les lieux, c'était partie re-mise, et peut-être indéfiniment. Mais il s'obstina si bien que je l'abordai. - Camarade, lui dis-je, si vous laissiez ce trottoir libre il y a assez longtemps, Dieu merci 1 que vous l'occupez Je parlais encore que le compagnon était déjà loin. Dès mon premier mot, il avait détourné la tête et pris sa volée vers le carrefour voisin il me faussait compagnie raison de plus, pensai-je, pour le serrer de près un homme qui fuit ainsi n'a pas la conscience bien nette. Plus que jamais, cette aventure, qui n'avait à l'origine qu'un intérêt de curiosité, me parut prendre un caractère plus sérieux et se rattacher à l'accomplissement d'un devoir. Qui le sait@? peut-être étais-je sur la voie d'une capture importante et qui me ferait hon-neur. Je redoublai donc de vigilance. De deux jours mon client ne reparut pas, et je croyais que, se voyant pénétré, il avait transporté ailleurs le siège de ses opérations au moins suspectes. J'en étaiS aux regrets, lorsque, le troisième soir, au moment où le gaz venait d'être allumé,
46 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. était temps de relever la dignité municipale par un acte dé-cisif. Quand l'heure eut sonné, je le vis déboucher d'une rue latérale et gagner, comme à l'ordinaire, son poste d'observa-tion. Il portait ce soir-là le costume strict de l'atelier, la blouse et la casquette, et n'en marchait pas moins fièrement ni d'un air moins décidé. On eût dit que le pavé lui appartenait. Certes, personne n'est plus disposé que moi à reconnaître le droit qu'à tout citoyen d'aller et de venir, de stationner même où bon lui semble, pourvu qu'à ces actes éminemment licites se rattachent des intentions et des desseins qui le soient aussi. Or, était-ce ici le cas ? N'y avait-il point de soupçon à concevoir sur cet homme qui venait se planter comme un dieu Terme sur un point de la rue, sans qu'à ce reto@ur du même fait se rattachât l'exercice d'une fonction quelconque, d'une industrie honnête et susceptible d'être appréciée ? Évi-demment il y avait du louche là-dessous. Voilà le raisonne-ment que je me tenais et comment je cherchais à m'affermir dans le coup d'État que j'avais résolu de faire. Quoi qu'il en soit, j'y mis de la longanimité. Plus de vingt minutes s'écoulèrent avant que je me fusse décidé à inter-venir. Si mon homme avait vidé les lieux, c'était partie re-mise, et peut-être indéfiniment. Mais il s'obstina si bien que je l'abordai. -@Camarade, lui dis-je, si vous laissiez ce trottoir libre il y a assez longtemps, Dieu merci ! que vous l'occupez Je parlais encore que le compagnon était déjà loin. Dès mon premier mot, il avait détourné la tête et pris sa volée vers le carrefour voisin il me faussait compagnie raison de plus, pensai-je, pour le serrer de près un homme qui fuit ainsi n'a pas la conscience bien nette. Plus que jamais, cette aventure, qui n'avait à l'origine qu'un intérêt de curiosité, me parut prendre un caractère plus sérieux et se rattacher à l'accomplissement d'un devoir. Qui le sait ? peut-être étais-je sur la voie d'une capture importante et qui me ferait hon-neur. Je redoublai donc de vigilance. De deux jours mon client ne reparut pas, et je croyais que, se voyant pénétré, il avait transporté ailleurs le siége de ses opérations au moins suspectes. J'en étais aux regrets, lorsque, le troisième soir, au moment où le gaz venait d'être allumé,
Or, était-ce ici le cas?
Or, était-ce ici le cas ?
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-32 -Le 10. Les deux poignets sont pris. Powb, 98 température. 38°, 3. Frottement péricardique plus prononcé que la veille. On constate, en outre, l'existence d'une pleurésie double l'épanchenient est presque nul mais il est facile d'entendre du frottement pleural de chaque côté. On applique deux vésicatoires en arrière de la poitrine. Le 11. Mêmes signes stéthoscopiques l'oppression est légère. Pouls, 95 temp , 33°. Le H. Peu d'oppression langue sèche miction difficile. Les articu-lations continuent d'être douloureuses sueurs abondantes. Mêmes signes à l'auscultation dans la région précordiale et en arrière du tho-rax. Pouls, 100 temp., 38°, 2. Le 12, matin. Les douleurs articulaires ont diminué. Le pouls est moins irrégulier. Pas de matité précordiale exagérée. Plus de frotte-ment péricardique on entend seulement du souffle mitral. Le frémisse-ment que l'on sentait à la pointe par la palpitation a presqu'entièrement disparu. L'examen de la plèvre a donné les résultats suivants à droite on n'entend plus de frottement pleural, mais la percussion révèle une matité assez étendue il se fait de l'épanchement. A gauche, même épan-chement souffle pleurétique égophonie Miction douloureuse indiquant une cystite canthariùienne. Pouls, 9J2 temp., 37°, 8. Le d2. soir. La respiration n'est pas gênée. Pouls, 78 temp.,37°, 8. Le 13. Pouls régulier respiration assez facile le malade ne tousse pas. L'articulation de l'épaule reste seule douloureuse. Poulsf 80 temp., 37°, 6. Le 14. Pouls moins régulier, lent. Les épanchements pleuraux sem-blent diminuer. Respiration de plus en plus facile. Encore un peu de souffle plèurétique. Le '16. Pouls presque normal. Le 17. Pas d'oppression pas de fièvre. L'épanchement du côté gauche paraît réduit à peu de chose à droite il est encore assez marqué. Le 19. Le malade va bien les épanchements pleuraux sont entière-ment disptrus. Le 21. On ne constate plus que quelques frottements pleuraux 4 Fevrier. La convalescence se continue sans accident. On n'entend presque plus rien d'anormal à l'auscultation de la poitrine. Les batte-ments du coeur sont assez forts, et les bruits irréguliers. Le souffle mi-tral persiste. OBS. II. - Rhumatisme articulaire aigu. Pleurésie double. Péricardite. Le nommé Joly, âgé de 32 ans, entré à l'hôpital Lariboisière, salle Saint-Vincent, le 28 janvier 1875.
-32 -Le 10. Les deux poignets sont pris. Po@wb, 98 température. 38°, 3. Frottement péricardique plus prononcé que la veille. On constate, en outre, l'existence d'une pleurésie double l'épanchenient est presque nul mais il est facile d'entendre du frottement pleural de chaque côté. On applique deux vésicatoires en arrière de la poitrine. Le 11. Mêmes signes stéthoscopiques l'oppression est légère. Pouls, 95 temp , 33°. Le @H. Peu d'oppression langue sèche miction difficile. Les articu-lations continuent d'être douloureuses sueurs abondantes. Mêmes signes à l'auscultation dans la région précordiale et en arrière du tho-rax. Pouls, 100 temp., 38°, 2. Le 12, matin. Les douleurs articulaires ont diminué. Le pouls est moins irrégulier. Pas de matité précordiale exagérée. Plus de frotte-ment péricardique on entend seulement du souffle mitral. Le frémisse-ment que l'on sentait à la pointe par la palpitation a presqu'entièrement disparu. L'examen de la plèvre a donné les résultats suivants à droite on n'entend plus de frottement pleural, mais la percussion révèle une matité assez étendue il se fait de l'épanchement. A gauche, même épan-chement souffle pleurétique égophonie Miction douloureuse indiquant une cystite canthariùienne. Pouls, 9J2 temp., 37°, 8. Le d2. soir. La respiration n'est pas gênée. Pouls, 78 temp.,@37°, 8. Le 13. Pouls régulier respiration assez facile le malade ne tousse pas. L'articulation de l'épaule reste seule douloureuse. Poulsf 80 temp., 37°, 6. Le 14. Pouls moins régulier, lent. Les épanchements pleuraux sem-blent diminuer. Respiration de plus en plus facile. Encore un peu de souffle plèurétique. Le '16. Pouls presque normal. Le 17. Pas d'oppression pas de fièvre. L'épanchement du côté gauche paraît réduit à peu de chose à droite il est encore assez marqué. Le 19. Le malade va bien les épanchements pleuraux sont entière-ment disptrus. Le 21. On ne constate plus que quelques frottements pleuraux 4 Fevrier. La convalescence se continue sans accident. On n'entend presque plus rien d'anormal à l'auscultation de la poitrine. Les batte-ments du coeur sont assez forts, et les bruits irréguliers. Le souffle mi-tral persiste. OBS. II. - Rhumatisme articulaire aigu. Pleurésie double. Péricardite. Le nommé Joly, âgé de 32 ans, entré à l'hôpital Lariboisière, salle Saint-Vincent, le 28 janvier 1875.
-32 -Le 10. Les deux poignets sont pris. Pouls, 98 température, 38°, 3. Frottement péricardique plus prononcé que la veille. On constate, en outre, l'existence d'une pleurésie double l'épanche@ment est presque nul mais il est facile d'entendre du frottement pleural de chaque côté. On applique deux vésicatoires en arrière de la poitrine. Le 11. Mêmes signes stéthoscopiques l'oppression est légère. Pouls, 95 temp , 38°. Le 11. Peu d'oppression langue sèche miction difficile. Les articu-lations continuent d'être douloureuses sueurs abondantes. Mêmes signes à l'auscultation dans la région précordiale et en arrière du tho-rax. Pouls, 100 temp., 38°, 2. Le 12, matin. Les douleurs articulaires ont diminué. Le pouls est moins irrégulier. Pas de matité précordiale exagérée. Plus de frotte-ment péricardique on entend seulement du souffle mitral. Le frémisse-ment que l'on sentait à la pointe par la palpitation a presqu'entièrement disparu. L'examen de la plèvre a donné les résultats suivants à droite on n'entend plus de frottement pleural, mais la percussion révèle une matité assez étendue il se fait de l'épanchement. A gauche, même épan-chement souffle pleurétique égophonie Miction douloureuse indiquant une cystite cantharidienne. Pouls, 9@2 temp., 37°, 8. Le 12, soir. La respiration n'est pas gênée. Pouls, 78 temp., 37°, 8. Le 13. Pouls régulier respiration assez facile le malade ne tousse pas. L'articulation de l'épaule reste seule douloureuse. Pouls, 80 temp., 37°, 6. Le 14. Pouls moins régulier, lent. Les épanchements pleuraux sem-blent diminuer. Respiration de plus en plus facile. Encore un peu de souffle pleurétique. Le @16. Pouls presque normal. Le 17. Pas d'oppression pas de fièvre. L'épanchement du côté gauche paraît réduit à peu de chose à droite il est encore assez marqué. Le 19. Le malade va bien les épanchements pleuraux sont entière-ment disparus. Le 21. On ne constate plus que quelques frottements pleuraux 4 Fevrier. La convalescence se continue sans accident. On n'entend presque plus rien d'anormal à l'auscultation de la poitrine. Les batte-ments du coeur sont assez forts, et les bruits irréguliers. Le souffle mi-tral persiste. OBS. II. -@Rhumatisme articulaire aigu. Pleurésie double. Péricardite. Le nommé Joly, âgé de 32 ans, entré à l'hôpital Lariboisière, salle Saint-Vincent. le 28 janvier 1875.
L'examen de la plèvre a donné les résultats suivants à droite on n'entend plus de frottement pleural, mais la percussion révèle une matité assez étendue il se fait de l'épanchement.
L'examen de la plèvre a donné les résultats suivants à droite on n'entend plus de frottement pleural, mais la percussion révèle une matité assez étendue il se fait de l'épanchement.
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136 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Le lendemain une autre épreuve lui était réservée les gens de justice firent une descente dans la maison. Quelque résistance qu'elle opposât, il fallait que l'action publique ett son cours. Le bruit de la catastrophe s'était répandu au de-hors les magistrats étaient saisis de l'affaire. Plus l'état du blessé était grave, plus il importait de recueillir son témoi-gnage, afin que l'attentat, s'il y en avait uu, ne demeurât point impuni. Tout ce que la marquise put obtenir, ce fut un délai de quelques minutes pour préparer son fils à rinterro-gatoire auquel il allait être soumis. Dès les premiers mots, Gaston comprit de quoi il s'agissait, et une révolution sou-daine s'opéra dans son état. Son cerveau se dégagea, la force lui revint - Que ces messieurs entrent dit-il d'une voix calme. C'était un tout autre homme à le voir, on n'aurait pas cru qu'il avait un pied dans la tombe et qu'il se recueillait dans un suprême effort. Sa tète, appuyée sur des coussins, avait ce caractère de beauté que la mort imprime à ceux qu'elle touche. La résignation et le sacrifice y étaient empreints. Les magistrats entrèrent et l'instruction commença. D est inutile de dire que tout se fit avec des ménagements extrêmes et les égards dus à la position et au rang du blessé. Cependant -des questions lui furent posées et rien ne fut épargné pour obtenir un aveu qui pût mettre la justice sur la trace des cou-pables. Mais, dès l'abord, Gaston déjoua les efforts et trompa l'attente de ceux qui l'interrogeaient. - Messieurs, dit-il, je suis bien aise de vous voir ici j'ai des déclarations très-précises à vous faire. Ma mère, restez, je vous en prie il est bon que vous soyez là pour les en-tendre aussi. Le sang-froid avec lequel ces paroles furent prononcées frappa les officiers judiciaires d'une telle bouche il ne pou-vait rien sortir que de loyal ils étaient à la fois émus et sub-jugués. - Personne, Messieurs, personne, ajouta Gaston avec une insistance marquée, ne doit être recherché, quelles que soient les suites de mon accident. v - Mais cependant, Monsieur, s'il y a eu un crime de com-mis? dit le magistrat qui présidait à l'instruction. - Il n'y a point de crime, Monsieur, reprit le jeune homme
136 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Le lendemain une autre épreuve lui était réservée les gens de justice firent une descente dans la maison. Quelque résistance qu'elle opposât, il fallait que l'action publique ett son cours. Le bruit de la catastrophe s'était répandu au de-hors les magistrats étaient saisis de l'affaire. Plus l'état du blessé était grave, plus il importait de recueillir son témoi-gnage, afin que l'attentat, s'il y en avait uu, ne demeurât point impuni. Tout ce que la marquise put obtenir, ce fut un délai de quelques minutes pour préparer son fils à @rinterro-gatoire auquel il allait être soumis. Dès les premiers mots, Gaston comprit de quoi il s'agissait, et une révolution sou-daine s'opéra dans son état. Son cerveau se dégagea, la force lui revint - Que ces messieurs entrent@ dit-il d'une voix calme. C'était un tout autre homme à le voir, on n'aurait pas cru qu'il avait un pied dans la tombe et qu'il se recueillait dans un suprême effort. Sa tète, appuyée sur des coussins, avait ce caractère de beauté que la mort imprime à ceux qu'elle touche. La résignation et le sacrifice y étaient empreints. Les magistrats entrèrent et l'instruction commença. @D est inutile de dire que tout se fit avec des ménagements extrêmes et les égards dus à la position et au rang du blessé. Cependant -des questions lui furent posées et rien ne fut épargné pour obtenir un aveu qui pût mettre la justice sur la trace des cou-pables. Mais, dès l'abord, Gaston déjoua les efforts et trompa l'attente de ceux qui l'interrogeaient. - Messieurs, dit-il, je suis bien aise de vous voir ici j'ai des déclarations très-précises à vous faire. Ma mère, restez, je vous en prie il est bon que vous soyez là pour les en-tendre aussi. Le sang-froid avec lequel ces paroles furent prononcées frappa les officiers judiciaires d'une telle bouche il ne pou-vait rien sortir que de loyal ils étaient à la fois émus et sub-jugués. - Personne, Messieurs, personne, ajouta Gaston avec une insistance marquée, ne doit être recherché, quelles que soient les suites de mon accident. v - Mais cependant, Monsieur, s'il y a eu un crime de com-mis@? dit le magistrat qui présidait à l'instruction. - Il n'y a point de crime, Monsieur, reprit le jeune homme
136 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Le lendemain une autre épreuve lui était réservée les gens de justice firent une descente dans la maison. Quelque résistance qu'elle opposât, il fallait que l'action publique eût son cours. Le bruit de la catastrophe s'était répandu au de-hors les magistrats étaient saisis de l'affaire. Plus l'état du blessé était grave, plus il importait de recueillir son témoi-gnage, afin que l'attentat, s'il y en avait un, ne demeurât point impuni. Tout ce que la marquise put obtenir, ce fut un délai de quelques minutes pour préparer son fils à l'interro-gatoire auquel il allait être soumis. Dès les premiers mots, Gaston comprit de quoi il s'agissait, et une révolution sou-daine s'opéra dans son état. Son cerveau se dégagea, la force lui revint -@Que ces messieurs entrent, dit-il d'une voix calme. C'était un tout autre homme à le voir, on n'aurait pas cru qu'il avait un pied dans la tombe et qu'il se recueillait dans un suprême effort. Sa tête, appuyée sur des coussins, avait ce caractère de beauté que la mort imprime à ceux qu'elle touche. La résignation et le sacrifice y étaient empreints. Les magistrats entrèrent et l'instruction commença. Il est inutile de dire que tout se fit avec des ménagements extrêmes et les égards dus à la position et au rang du blessé. Cependant @des questions lui furent posées et rien ne fut épargné pour obtenir un aveu qui pût mettre la justice sur la trace des cou-pables. Mais, dès l'abord, Gaston déjoua les efforts et trompa l'attente de ceux qui l'interrogeaient. -@Messieurs, dit-il, je suis bien aise de vous voir ici j'ai des déclarations très-précises à vous faire. Ma mère, restez, je vous en prie il est bon que vous soyez là pour les en-tendre aussi. Le sang-froid avec lequel ces paroles furent prononcées frappa les officiers judiciaires d'une telle bouche il ne pou-vait rien sortir que de loyal ils étaient à la fois émus et sub-jugués. -@Personne, Messieurs, personne, ajouta Gaston avec une insistance marquée, ne doit être recherché, quelles que soient les suites de mon accident.t. -@Mais cependant, Monsieur, s'il y a eu un crime de com-mis ? dit le magistrat qui présidait à l'instruction. -@Il n'y a point de crime, Monsieur, reprit le jeune homme
D est inutile de dire que tout se fit avec des ménagements extrêmes et les égards dus à la position et au rang du blessé.
Il est inutile de dire que tout se fit avec des ménagements extrêmes et les égards dus à la position et au rang du blessé.
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228 L'ART DE MAGNÉTISER Dans le courant de novembre, je reçus une lettre de Mmede L., qui m'annonçait que sa fille avait fait une chute. Mlle Eugénie, occupée à écrire, voulut s'avancer plus près de la table. La chaise glissa sur le parquet ciré, et la mal-heureuse enfant tomba en arrière ce fut le bas de la colonne vertébrale qui frappa. Cette secousse provoqua des douleurs dans l'épine dorsale, et de plus un dérangement instantané dans la circulation sanguine. Il n'en fallait pas tant pour ramener la maladie. Le soir même, en voulant s'asseoir sur son fauteuil, Mlle Eugénie le fit si malheureusement qu'elle tomba à côté. Quelques jours après, elle fit encore une troisième chute en jouant avec un petit cousin de cinq ans elle perdit l'équi-libre et tomba de toute sa hauteur sur le parquet. Il y eut dès lors plusieurs crises mais ce ne fut que le 17 décembre que la maladie se déclara. Le dernier jour de ses menstrues, elle fut atteinte d'une catalepsiè qui dura trois heures, et, lorsque la malade Tevint à elle, ses jambes étaient entièrement paralysées et tout à fait insensibles. Des évanouissements reparurent et devinrent chaque jour plus fréquents et plus longs. Il y en eut un de cinq heures. L'état de faiblesse qui s'ensuivit était tel, que la malade n'avait plus la force d'avaler une cuillerée d'eau. Cependant les magnétisations de M. B., pharmacien, avaient ramené la sensibilité dans les jambes, et la malade pouvait même les remuer un peu dans son lit, mais non sans beaucoup de difficultés. La paralysie gagnait le haut du corps, les bras avaient eu des engourdissements, et, par moments, le bras droit n'avait pas répondu à la volonté. Il était généralement plus froid que le gauche. Le 1er janvier 1854, j'arrivai et je trouvai la malade dans un pitoyable état. Il y eut devant moi plusieurs évanouissements, dont je me rendis maître par des insufflations sur le coeur et sur le cerveau. La faiblesse était extrême, la paralysie semblait gagner la
228 L'ART DE MAGNÉTISER Dans le courant de novembre, je reçus une lettre de Mme@de L.@@, qui m'annonçait que sa fille avait fait une chute. Mlle Eugénie, occupée à écrire, voulut s'avancer plus près de la table. La chaise glissa sur le parquet ciré, et la mal-heureuse enfant tomba en arrière ce fut le bas de la colonne vertébrale qui frappa. Cette secousse provoqua des douleurs dans l'épine dorsale, et de plus un dérangement instantané dans la circulation sanguine. Il n'en fallait pas tant pour ramener la maladie. Le soir même, en voulant s'asseoir sur son fauteuil, Mlle Eugénie le fit si malheureusement qu'elle tomba à côté. Quelques jours après, elle fit encore une troisième chute en jouant avec un petit cousin de cinq ans elle perdit l'équi-libre et tomba de toute sa hauteur sur le parquet. Il y eut dès lors plusieurs crises mais ce ne fut que le 17 décembre que la maladie se déclara. Le dernier jour de ses menstrues, elle fut atteinte d'une catalepsiè qui dura trois heures, et, lorsque la malade Tevint à elle, ses jambes étaient entièrement paralysées et tout à fait insensibles. Des évanouissements reparurent et devinrent chaque jour plus fréquents et plus longs. Il y en eut un de cinq heures. L'état de faiblesse qui s'ensuivit était tel, que la malade n'avait plus la force d'avaler une cuillerée d'eau. Cependant les magnétisations de M. B@@., pharmacien, avaient ramené la sensibilité dans les jambes, et la malade pouvait même les remuer un peu dans son lit, mais non sans beaucoup de difficultés. La paralysie gagnait le haut du corps, les bras avaient eu des engourdissements, et, par moments, le bras droit n'avait pas répondu à la volonté. Il était généralement plus froid que le gauche. Le 1er janvier 1854, j'arrivai et je trouvai la malade dans un pitoyable état. Il y eut devant moi plusieurs évanouissements, dont je me rendis maître par des insufflations sur le coeur et sur le cerveau. La faiblesse était extrême, la paralysie semblait gagner la
228 L'ART DE MAGNÉTISER Dans le courant de novembre, je reçus une lettre de Mme de L..., qui m'annonçait que sa fille avait fait une chute. Mlle Eugénie, occupée à écrire, voulut s'avancer plus près de la table. La chaise glissa sur le parquet ciré, et la mal-heureuse enfant tomba en arrière ce fut le bas de la colonne vertébrale qui frappa. Cette secousse provoqua des douleurs dans l'épine dorsale, et de plus un dérangement instantané dans la circulation sanguine. Il n'en fallait pas tant pour ramener la maladie. Le soir même, en voulant s'asseoir sur son fauteuil, Mlle Eugénie le fit si malheureusement qu'elle tomba à côté. Quelques jours après, elle fit encore une troisième chute en jouant avec un petit cousin de cinq ans elle perdit l'équi-libre et tomba de toute sa hauteur sur le parquet. Il y eut dès lors plusieurs crises mais ce ne fut que le 17 décembre que la maladie se déclara. Le dernier jour de ses menstrues, elle fut atteinte d'une catalepsie qui dura trois heures, et, lorsque la malade revint à elle, ses jambes étaient entièrement paralysées et tout à fait insensibles. Des évanouissements reparurent et devinrent chaque jour plus fréquents et plus longs. Il y en eut un de cinq heures. L'état de faiblesse qui s'ensuivit était tel, que la malade n'avait plus la force d'avaler une cuillerée d'eau. Cependant les magnétisations de M. B..., pharmacien, avaient ramené la sensibilité dans les jambes, et la malade pouvait même les remuer un peu dans son lit, mais non sans beaucoup de difficultés. La paralysie gagnait le haut du corps, les bras avaient eu des engourdissements, et, par moments, le bras droit n'avait pas répondu à la volonté. Il était généralement plus froid que la gauche. Le 1er janvier 1854, j'arrivai et je trouvai la malade dans un pitoyable état. Il y eut devant moi plusieurs évanouissements, dont je me rendis maître par des insufflations sur le coeur et sur le cerveau. La faiblesse était extrême, la paralysie semblait gagner la
228 L'ART DE MAGNÉTISER Dans le courant de novembre, je reçus une lettre de Mmede L., qui m'annonçait que sa fille avait fait une chute.
228 L'ART DE MAGNÉTISER Dans le courant de novembre, je reçus une lettre de Mme de L..., qui m'annonçait que sa fille avait fait une chute.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 61 4 de Gaston, car le sang amua à ses joues et elle se dégagea doucement. - On vient ! répéta Saint-Pons. - On vient, dit-elle en forme d'écho et si bas qu'à peine put-il l'entendre on vient. Qui donc ? - Votre mari. H fallait que ce mot eût une singulière puissance pour que la jeune femme s'y montrât sensible comme elle le fut. Elle releva la tête avec vivacité, et accompagnant ses paroles d'un geste douloureux - Gaston, dit-elle, pourquoi ne m'avez-vous pas laissée mourir? - -La barque n'était plus qu'à une petite distance, et les ra-meurs s'arrangeaient de manière à aborder lécueil par le point le moins agité. Au milieu de ces fonds inégaux et de ces courants capricieux, ce n'était pas une manoeuvre facile. Le vieux comte,-dont le pied n'était pas sûr, restait assis sur l'arrière, adressant à sa fille, du plus loin qu'il le pût, des mots encourageants et des témoignages de tendresse tandis que le baron, immobile et silencieux, se tenait debout sur l'avant, comme s'il eût voulu hâter l'instant où il reprendrait possession de sa femme. Les trois marins songeaient à leur besogne, et l'un d'eux, armé d'une gaffe, cherchait à la fixer sur l'écueil. De son côté, Gaston s'était remis à l'eau, et quand la barque se trouva à sa portée, il la poussa doucement et aida à la maintenir. Quant à Clémence, personne, à la voir, n'eût deviné qu'elle revenait de sUoin. Le coude appuyé sur le rocher, elle suivait cette scène d'un oeil curieux et chargé de langueur, et répondait par des gestes caressants aux dé-monstrations lointaines du comte. Dès que la barque fut là, elle put descendre sans un trop grand effort et se jeta dans les bras du vieillard, dont le visage était baigné de larmes. - Cruelle enfant 1 s'écriait-il, que de tourment tu nous a donné ! L'expédition était achevée, et il ne restait plus qu'à rega-gner le rivage. Les marins allaient reprendre les rames quand on s'aperçut que Gaston manquait à l'appel. Au lieu de mon-ter dans l'embarcation, il venait d'exécuter, avec son aisance habituelle, un plongeon qui l'en éloignait. -- Eh bien 1 lui dit le comte quand il reparut à quelques
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 61 4 de Gaston, car le sang a@@mua à ses joues et elle se dégagea doucement. - On vient ! répéta Saint-Pons. - On vient, dit-elle en forme d'écho et si bas qu'à peine put-il l'entendre on vient. Qui donc ? - Votre mari. @H fallait que ce mot eût une singulière puissance pour que la jeune femme s'y montrât sensible comme elle le fut. Elle releva la tête avec vivacité, et accompagnant ses paroles d'un geste douloureux - Gaston, dit-elle, pourquoi ne m'avez-vous pas laissée mourir? - -La barque n'était plus qu'à une petite distance, et les ra-meurs s'arrangeaient de manière à aborder l@écueil par le point le moins agité. Au milieu de ces fonds inégaux et de ces courants capricieux, ce n'était pas une manoeuvre facile. Le vieux comte,-dont le pied n'était pas sûr, restait assis sur l'arrière, adressant à sa fille, du plus loin qu'il le pût, des mots encourageants et des témoignages de tendresse tandis que le baron, immobile et silencieux, se tenait debout sur l'avant, comme s'il eût voulu hâter l'instant où il reprendrait possession de sa femme. Les trois marins songeaient à leur besogne, et l'un d'eux, armé d'une gaffe, cherchait à la fixer sur l'écueil. De son côté, Gaston s'était remis à l'eau, et quand la barque se trouva à sa portée, il la poussa doucement et aida à la maintenir. Quant à Clémence, personne, à la voir, n'eût deviné qu'elle revenait de s@@Uoin. Le coude appuyé sur le rocher, elle suivait cette scène d'un oeil curieux et chargé de langueur, et répondait par des gestes caressants aux dé-monstrations lointaines du comte. Dès que la barque fut là, elle put descendre sans un trop grand effort et se jeta dans les bras du vieillard, dont le visage était baigné de larmes. - Cruelle enfant 1 s'écriait-il, que de tourment tu nous a donné ! L'expédition était achevée, et il ne restait plus qu'à rega-gner le rivage. Les marins allaient reprendre les rames quand on s'aperçut que Gaston manquait à l'appel. Au lieu de mon-ter dans l'embarcation, il venait d'exécuter, avec son aisance habituelle, un plongeon qui l'en éloignait. -- Eh bien 1 lui dit le comte quand il reparut à quelques
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 61@@ de Gaston, car le sang afflua à ses joues et elle se dégagea doucement. -@On vient ! répéta Saint-Pons. -@On vient, dit-elle en forme d'écho et si bas qu'à peine put-il l'entendre on vient. Qui donc ? -@Votre mari. Il fallait que ce mot eût une singulière puissance pour que la jeune femme s'y montrât sensible comme elle le fut. Elle releva la tête avec vivacité, et accompagnant ses paroles d'un geste douloureux -@Gaston, dit-elle, pourquoi ne m'avez-vous pas laissée mourir@ ? @La barque n'était plus qu'à une petite distance, et les ra-meurs s'arrangeaient de manière à aborder l'écueil par le point le moins agité. Au milieu de ces fonds inégaux et de ces courants capricieux, ce n'était pas une manoeuvre facile. Le vieux comte, dont le pied n'était pas sûr, restait assis sur l'arrière, adressant à sa fille, du plus loin qu'il le pût, des mots encourageants et des témoignages de tendresse tandis que le baron, immobile et silencieux, se tenait debout sur l'avant, comme s'il eût voulu hâter l'instant où il reprendrait possession de sa femme. Les trois marins songeaient à leur besogne, et l'un d'eux, armé d'une gaffe, cherchait à la fixer sur l'écueil. De son côté, Gaston s'était remis à l'eau, et quand la barque se trouva à sa portée, il la poussa doucement et aida à la maintenir. Quant à Clémence, personne, à la voir, n'eût deviné qu'elle revenait de si loin. Le coude appuyé sur le rocher, elle suivait cette scène d'un oeil curieux et chargé de langueur, et répondait par des gestes caressants aux dé-monstrations lointaines du comte. Dès que la barque fut là, elle put descendre sans un trop grand effort et se jeta dans les bras du vieillard, dont le visage était baigné de larmes. -@Cruelle enfant ! s'écriait-il, que de tourment tu nous a donné ! L'expédition était achevée, et il ne restait plus qu'à rega-gner le rivage. Les marins allaient reprendre les rames quand on s'aperçut que Gaston manquait à l'appel. Au lieu de mon-ter dans l'embarcation, il venait d'exécuter, avec son aisance habituelle, un plongeon qui l'en éloignait. @-@Eh bien ! lui dit le comte quand il reparut à quelques
- On vient ! répéta Saint-Pons.
-On vient ! répéta Saint-Pons.
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DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 13 Quand Moïse voulut remplir Josué de l'esprit de sagesse, cc il lui imposa les mains Deutéronome, ch. xxxiv, v. 9 . Chaque fois qu'on demande au Christ de guérir un malade, on le prie de lui imposer les mains, ou Jésus lui-même opère ainsi la guérison. Saint Luc, ch. vi, v. 19, dit Qu'une vertu sortait de Jésus. En effet, si la puissance magnétique est un attribut de l'homme, Y Homme-Dieu a dû avoir cette puissance au plus haut degré qu'il est possible de concevoir. Saint Marc cite deux faits remarquables où l'on reconnaît la magnétisation l'un concernant un sourd-muet ch. vu , -l'autre touchant un aveugle ch. vin il est dit que le Christ a été obligé d'imposer les mains deux fois pour obtenir la guérison. Si nous passons aux Actes des Apôtres, nous voyons que celui qui fit le plus de guérisons miraculeuses, ce ne fut pas un des douze apôtres, mais bien saint Etienne, - qui n'était que disciple de Jésus, - et cela parce qu'il était plein de grâce et de force Actes, ch. vi, v. 8 . Plus loin, on voit saint Pierre et saint Paul guérir les malades en leur imposant les mains ou en les regardant fixement et en leur commandant de les regarder eux-mêmes, comme dans la guérison du boiteux Actes, ch. m . Saint Marc, ch. vi, v. 5, dit A Bethléem, Jésus ne put faire aucun miracle, sinon de guérir un petit nombre de malades en leur imposant les mains. Jésus et ses disciples n'étaient pas les seuls qui guéris-saient les malades ou chassaient les démons, ce qui est la même chose. On voit dans saint Luc, ch. xr, v. 19 Que les enfants des scribes chassaient aussi les dé-mons. Dans saint Marc, ch. ix, v. 39, on voit Jean se plaindre à Jésus de ce qu'il a vu dans la foule un homme qui chasse les démons en son nom, sans être de ses disciples. Voilà pour le magnétisme proprement dit, passons au somnambulisme.
DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 13 Quand Moïse voulut remplir Josué de l'esprit de sagesse, cc il lui imposa les mains Deutéronome, ch. xxxiv, v. 9 . Chaque fois qu'on demande au Christ de guérir un malade, on le prie de lui imposer les mains, ou Jésus lui-même opère ainsi la guérison. Saint Luc, ch. vi, v. 19, dit Qu'une vertu sortait de Jésus. En effet, si la puissance magnétique est un attribut de l'homme, Y Homme-Dieu a dû avoir cette puissance au plus haut degré qu'il est possible de concevoir. Saint Marc cite deux faits remarquables où l'on reconnaît la magnétisation l'un concernant un sourd-muet ch. v@u , -l'autre touchant un aveugle ch. v@in il est dit que le Christ a été obligé d'imposer les mains deux fois pour obtenir la guérison. Si nous passons aux Actes des Apôtres, nous voyons que celui qui fit le plus de guérisons miraculeuses, ce ne fut pas un des douze apôtres, mais bien saint Etienne, - qui n'était que disciple de Jésus, - et cela parce qu'il était plein de grâce et de force Actes, ch. vi, v. 8 . Plus loin, on voit saint Pierre et saint Paul guérir les malades en leur imposant les mains ou en les regardant fixement et en leur commandant de les regarder eux-mêmes, comme dans la guérison du boiteux Actes, ch. @@m . Saint Marc, ch. vi, v. 5, dit A Bethléem, Jésus ne put faire aucun miracle, sinon de guérir un petit nombre de malades en leur imposant les mains. Jésus et ses disciples n'étaient pas les seuls qui guéris-saient les malades ou chassaient les démons, ce qui est la même chose. On voit dans saint Luc, ch. xr, v. 19 Que les enfants des scribes chassaient aussi les dé-mons. Dans saint Marc, ch. ix, v. 39, on voit Jean se plaindre à Jésus de ce qu'il a vu dans la foule un homme qui chasse les démons en son nom, sans être de ses disciples. Voilà pour le magnétisme proprement dit, passons au somnambulisme.
DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 13 Quand Moïse voulut remplir Josué de l'esprit de sagesse, @@@il lui imposa les mains Deutéronome, ch. XXXIV, V. 9 . Chaque fois qu'on demande au Christ de guérir un malade, on le prie de lui imposer les mains, ou Jésus lui-même opère ainsi la guérison. Saint Luc, ch. VI, V. 19, dit Qu'une vertu sortait de Jésus. En effet, si la puissance magnétique est un attribut de l'homme, l'Homme-Dieu a dû avoir cette puissance au plus haut degré qu'il est possible de concevoir. Saint Marc cite deux faits remarquables où l'on reconnait la magnétisation l'un concernant un sourd-muet ch. VII , @l'autre touchant un aveugle ch. VIII il est dit que le Christ a été obligé d'imposer les mains deux fois pour obtenir la guérison. Si nous passons aux Actes des Apôtres, nous voyons que celui qui fit le plus de guérisons miraculeuses, ce ne fut pas un des douze apôtres, mais bien saint Etienne, -@qui n'était que disciple de Jésus, -@et cela parce qu'il était plein de grâce et de force Actes, ch. VI, V. 8 . Plus loin, on voit saint Pierre et saint Paul guérir les malades en leur imposant les mains ou en les regardant fixement et en leur commandant de les regarder eux-mêmes, comme dans la guérison du boiteux Actes, ch. III . Saint Marc, ch. VI, V. 5, dit A Bethléem, Jésus ne put faire aucun miracle, sinon de guérir un petit nombre de malades en leur imposant les mains. Jésus et ses disciples n'étaient pas les seuls qui guéris-saient les malades ou chassaient les démons, ce qui est la même chose. On voit dans saint Luc, ch. XI, V. 19 Que les enfants des scribes chassaient aussi les dé-mons. Dans saint Marc, ch. IX, V. 39, on voit Jean se plaindre à Jésus de ce qu'il a vu dans la foule un homme qui chasse les démons en son nom, sans être de ses disciples. Voilà pour le magnétisme proprement dit, passons au somnambulisme.
Saint Marc cite deux faits remarquables où l'on reconnaît la magnétisation l'un concernant un sourd-muet ch.
Saint Marc cite deux faits remarquables où l'on reconnait la magnétisation l'un concernant un sourd-muet ch.
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DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 9 Lafontaine 2 r en même temps de manière qu'il n'est pas du tout étonnant que les maladies du corps puissent quelquefois être enlevées et surtout communiquées. Pomponace vient à son tour et publie plusieurs ouvrages en 1500, entre autres le Traité des effets admirables de la nature, où il dit cc Il n'est pas incroyable que la santé puisse être produite à l'extérieur par l'âme qui l'imagine ainsi qu'elle le désire. Il y a des hommes qui ont des propriétés salutaires et puissantes, et ces propriétés s'exaltent par la force de l'imagination et du désir elles sont poussées au dehors par l'évaporation et produisent des effets remarquables. L'âme exerce son empire par la transmission de certains esprits, de certaines vapeurs extrêmement subtiles qu'elle envoie aux malades. Paracelse, Léon Suavius, Crollius, Loevinus, Lemnus disent tous la même chose dans tous leurs ouvrages. Van Helmont, né en 1577, et qui a été l'un des médecins réformateurs les plus célèbres, disait, en 1621, dans son ouvrage 1 Le magnétisme agit partout et n'a rien de nouveau que le nom. Il n'est un paradoxe que pour ceux qui se rient de tout, et attribuent à Satan ce qu'ils ne peuvent expliquer. On donne le nom de magnétisme à l'influence occulte que les corps exercent à distance les uns sur les autres, soit par attraction, soit par répulsion. Le moyen ou véhicule de cette influence est un esprit éthéré, pur, vital, magnale magnum, qui pénètre tous les corps et agite la masse des humeurs. Il est le modérateur du monde, parce qu'il établit une c rrespondance entre toutes ses parties et toutes les forces dont elles sont douées. Nous pouvons attacher à un corps toutes les forces dont nous sommes doués, lui communiquer enfin certaines pro-priétés et nous en servir comme d'un intermédiaire pour opérer des effets salutaires. 1 Van Helmont, De magnetica vulnerum curatione, cap. De sympatheticis medicis.
DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 9 Lafontaine 2 r en même temps de manière qu'il n'est pas du tout étonnant que les maladies du corps puissent quelquefois être enlevées et surtout communiquées. Pomponace vient à son tour et publie plusieurs ouvrages en 1500, entre autres le Traité des effets admirables de la nature, où il dit cc Il n'est pas incroyable que la santé puisse être produite à l'extérieur par l'âme qui l'imagine ainsi qu'elle le désire. Il y a des hommes qui ont des propriétés salutaires et puissantes, et ces propriétés s'exaltent par la force de l'imagination et du désir elles sont poussées au dehors par l'évaporation et produisent des effets remarquables. L'âme exerce son empire par la transmission de certains esprits, de certaines vapeurs extrêmement subtiles qu'elle envoie aux malades. Paracelse, Léon Suavius, Crollius, Loevinus, Lemnus disent tous la même chose dans tous leurs ouvrages. Van Helmont, né en 1577, et qui a été l'un des médecins réformateurs les plus célèbres, disait, en 1621, dans son ouvrage 1 Le magnétisme agit partout et n'a rien de nouveau que le nom. Il n'est un paradoxe que pour ceux qui se rient de tout, et attribuent à Satan ce qu'ils ne peuvent expliquer. On donne le nom de magnétisme à l'influence occulte que les corps exercent à distance les uns sur les autres, soit par attraction, soit par répulsion. Le moyen ou véhicule de cette influence est un esprit éthéré, pur, vital, magnale magnum, qui pénètre tous les corps et agite la masse des humeurs. Il est le modérateur du monde, parce qu'il établit une c rrespondance entre toutes ses parties et toutes les forces dont elles sont douées. Nous pouvons attacher à un corps toutes les forces dont nous sommes doués, lui communiquer enfin certaines pro-priétés et nous en servir comme d'un intermédiaire pour opérer des effets salutaires. 1 Van Helmont, De magnetica vulnerum curatione, cap. De sympatheticis medicis.
DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 9 Lafontaine 2 r en même temps de manière qu'il n'est pas du tout étonnant que les maladies du corps puissent quelquefois être enlevées et surtout communiquées. Pomponace vient à son tour et publie plusieurs ouvrages en 1500, entre autres le Traité des effets admirables de la nature, où il dit@@@ Il n'est pas incroyable que la santé puisse être produite à l'extérieur par l'âme qui l'imagine ainsi qu'elle le désire. Il y a des hommes qui ont des propriétés salutaires et puissantes, et ces propriétés s'exaltent par la force de l'imagination et du désir elles sont poussées au dehors par l'évaporation et produisent des effets remarquables. L'âme exerce son empire par la transmission de certains esprits, de certaines vapeurs extrémement subtiles qu'elle envoie aux malades. Paracelse, Léon Suavius, Crollius, Loevinus, Lemnus disent tous la même chose dans tous leurs ouvrages. Van Helmont, né en 1577, et qui a été l'un des médecins réformateurs les plus célèbres, disait, en 1621, dans son ouvrage 1 Le magnétisme agit partout et n'a rien de nouveau que le nom. Il n'est un paradoxe que pour ceux qui se rient de tout, et attribuent à Satan ce qu'ils ne peuvent expliquer. On donne le nom de magnétisme à l'influence occulte que les corps exercent à distance les uns sur les autres, soit par attraction, soit par répulsion. Le moyen ou véhicule de cette influence est un esprit éthéré, pur, vital, magnale magnum, qui pénètre tous les corps et agite la masse des humeurs. Il est le modérateur du monde, parce qu'il établit une correspondance entre toutes ses parties et toutes les forces dont elles sont douées. Nous pouvons attacher à un corps toutes les forces dont nous sommes doués, lui communiquer enfin certaines pro-priétés et nous en servir comme d'un intermédiaire pour opérer des effets salutaires. 1 Van Helmont, De magnetica vulnerum curatione, cap. De sympatheticis medicis.
DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 9 Lafontaine 2 r en même temps de manière qu'il n'est pas du tout étonnant que les maladies du corps puissent quelquefois être enlevées et surtout communiquées.
DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 9 Lafontaine 2 r en même temps de manière qu'il n'est pas du tout étonnant que les maladies du corps puissent quelquefois être enlevées et surtout communiquées.
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UNITÉ DE L'ESPÈCE BUMAINE. 7 retrouvons donc non-seulement chez les Arabes, mais encore chez les Cophtes, restes des anciens Egyptiens, chez les Perses anciens et modernes, chez les Indiens, et enfin chez les Chinois. Ce sont des traces précieuses de communauté qu'on n'a pas encore aperçues, parce qu'on néglige trop, parmi nous, l'étude de la littérature orientale. C'est en comparant ce que tous ces différents peuples ont écrit, qu'on peut parvenir à connaître leurs anciennes liaisons. Comme il s'agit ici d'astronomie, je n'ai point négligé ce que j'ai trouvé dans les livres chinois sur le ciel astronomique ou sur les étoiles connues à la Chine. J'ai rapporté les notions que les Arabes en avaient de celles des Chinois j'y ai joint en même temps celle des autres peuples asiatiques, autant qu'il m'a été possible, et c'est ce qui m'a convaincu que tous ces peuples avaient à peu près un même système bien différent de celui des Grecs. Cet examen exige des détails un peu étendus, et très-secs, mais j'espère que ce que nous en apprendrons des usages des anciens peuples de l'Asie, me servira d'excuse. a Les mansions ou domiciles de la lune sont rapportés par tous les astronomes arabes. Aferghari indique el leurs noms et la place qu'elles oc-cupent dans nos signes du zodiaque. Il cite encore d'autres auteurs. Les Cophtes ont encore ces mêmes constellations on peut soupçonner qu'ils les tiennent de leurs ancêtres on les retrouve en Perse dans les anciens livres tels que le Bundehesch probablement les Perses les tenaient des Babyloniens enfin elles existent dans l'Inde et surtout en Chine. Les Chinois les indiquent dans tous leurs livres astronomiques, dans leurs almanachs actuels. J'ai comparé ceux-ci avec ceux des Arabes, leurs noms, leurs figures et tout leur ciel astroncmique d'après l'ouvrage de Matuon-lin, et d'après un autre état du ciel imprimé dans ces derniers temps sous le titre de Tien ven-poce tien-Ko, et j'ai aperçu partout les mêmes rapports. On me répondra sans doute que, depuis l'établissement du mahométisme, les Arabes, qui ont beaucoup fréquenté la Chine, y ont porté la connais-sance des vingt-huit constellations je l'avais cru d'abord, mais les ayant trouvées dans des livres plus anciens que le mabométisme, comme on le verra dans la suite, je suis autorisé à les regarder comme un monument de la plus ancienne astronomie asiatique . Plus loin il montre trois de ces constellations nommées dans le Chou-king. Ici notre auteur donne la nomenclature comparée de ces constella-tions chez les Arabes, les Perses, les Indiens et les Chinois. Nous y renvoyons le lecteur curieux. Une des premières remarques de de Guignes, c'est que ces constellations prennent leur point de départ au bélier. Le P. Kircher , dit-il, d'après un dictionnaire cophte et arabe trouvé en Egypte, indique les mansions de la lune suivant les Cophtes, avec l'ex-plication arabe on voit par là leur accord avec celles des Arabes et leurs positions dans nos signes. Quoique les Cophtes commencent leur année au mois de septembre, l'auteur cophte ou arabe fait commencer cette liste par la mansion qui est au bélier. Ainsi elles sont dans l'ordre indiqué chez les auteurs orientaux. a La comparaison que nous faisons nous fait connaître l'ancienne astronomie nous pouvons dire ancienne, car plusieurs des étoiles dési-
UNITÉ DE L'ESPÈCE BUMAINE. 7 retrouvons donc non-seulement chez les Arabes, mais encore chez les Cophtes, restes des anciens Egyptiens, chez les Perses anciens et modernes, chez les Indiens, et enfin chez les Chinois. Ce sont des traces précieuses de communauté qu'on n'a pas encore aperçues, parce qu'on néglige trop, parmi nous, l'étude de la littérature orientale. C'est en comparant ce que tous ces différents peuples ont écrit, qu'on peut parvenir à connaître leurs anciennes liaisons. Comme il s'agit ici d'astronomie, je n'ai point négligé ce que j'ai trouvé dans les livres chinois sur le ciel astronomique ou sur les étoiles connues à la Chine. J'ai rapporté les notions que les Arabes en avaient de celles des Chinois j'y ai joint en même temps celle des autres peuples asiatiques, autant qu'il m'a été possible, et c'est ce qui m'a convaincu que tous ces peuples avaient à peu près un même système bien différent de celui des Grecs. Cet examen exige des détails un peu étendus, et très-secs, mais j'espère que ce que nous en apprendrons des usages des anciens peuples de l'Asie, me servira d'excuse. a Les mansions ou domiciles de la lune sont rapportés par tous les astronomes arabes. Aferghari indique el leurs noms et la place qu'elles oc-cupent dans nos signes du zodiaque. Il cite encore d'autres auteurs. Les Cophtes ont encore ces mêmes constellations on peut soupçonner qu'ils les tiennent de leurs ancêtres on les retrouve en Perse dans les anciens livres tels que le Bundehesch probablement les Perses les tenaient des Babyloniens enfin elles existent dans l'Inde et surtout en Chine. Les Chinois les indiquent dans tous leurs livres astronomiques, dans leurs almanachs actuels. J'ai comparé ceux-ci avec ceux des Arabes, leurs noms, leurs figures et tout leur ciel astroncmique d'après l'ouvrage de Matuon-lin, et d'après un autre état du ciel imprimé dans ces derniers temps sous le titre de Tien ven-poce tien-Ko, et j'ai aperçu partout les mêmes rapports. On me répondra sans doute que, depuis l'établissement du mahométisme, les Arabes, qui ont beaucoup fréquenté la Chine, y ont porté la connais-sance des vingt-huit constellations je l'avais cru d'abord, mais les ayant trouvées dans des livres plus anciens que le mabométisme, comme on le verra dans la suite, je suis autorisé à les regarder comme un monument de la plus ancienne astronomie asiatique . Plus loin il montre trois de ces constellations nommées dans le Chou-king. Ici notre auteur donne la nomenclature comparée de ces constella-tions chez les Arabes, les Perses, les Indiens et les Chinois. Nous y renvoyons le lecteur curieux. Une des premières remarques de de Guignes, c'est que ces constellations prennent leur point de départ au bélier. Le P. Kircher , dit-il, d'après un dictionnaire cophte et arabe trouvé en Egypte, indique les mansions de la lune suivant les Cophtes, avec l'ex-plication arabe on voit par là leur accord avec celles des Arabes et leurs positions dans nos signes. Quoique les Cophtes commencent leur année au mois de septembre, l'auteur cophte ou arabe fait commencer cette liste par la mansion qui est au bélier. Ainsi elles sont dans l'ordre indiqué chez les auteurs orientaux. a La comparaison que nous faisons nous fait connaître l'ancienne astronomie nous pouvons dire ancienne, car plusieurs des étoiles dési-
UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 7 retrouvons donc non-seulement chez les Arabes, mais encore chez les Cophtes, restes des anciens Egyptiens, chez les Perses anciens et modernes, chez les Indiens, et enfin chez les Chinois. Ce sont des traces précieuses de communauté qu'on n'a pas encore aperçues, parce qu'on néglige trop, parmi nous, l'étude de la littérature orientale. C'est en comparant ce que tous ces différents peuples ont écrit, qu'on peut parvenir à connaître leurs anciennes liaisons. Comme il s'agit ici d'astronomie, je n'ai point négligé ce que j'ai trouvé dans les livres chinois sur le ciel astronomique ou sur les étoiles connues à la Chine. J'ai rapporté les notions que les Arabes en avaient de celles des Chinois j'y ai joint en même temps celle des autres peuples asiatiques, autant qu'il m'a été possible, et c'est ce qui m'a convaincu que tous ces peuples avaient à peu près un même système bien différent de celui des Grecs. Cet examen exige des détails un peu étendus, et très-secs, mais j'espère que ce que nous en apprendrons des usages des anciens peuples de l'Asie, me servira d'excuse. @@Les mansions ou domiciles de la lune sont rapportés par tous les astronomes arabes. Aferghari indique et leurs noms et la place qu'elles oc-cupent dans nos signes du zodiaque. Il cite encore d'autres auteurs. Les Cophtes ont encore ces mêmes constellations on peut soupçonner qu'ils les tiennent de leurs ancêtres on les retrouve en Perse dans les anciens livres tels que le Bundehesch probablement les Perses les tenaient des Babyloniens enfin elles existent dans l'Inde et surtout en Chine. Les Chinois les indiquent dans tous leurs livres astronomiques, dans leurs almanachs actuels. J'ai comparé ceux-ci avec ceux des Arabes, leurs noms, leurs figures et tout leur ciel astronomique d'après l'ouvrage de Matuon-lin, et d'après un autre état du ciel imprimé dans ces derniers temps sous le titre de Tien ven-poce-tien-Ko, et j'ai aperçu partout les mêmes rapports. On me répondra sans doute que, depuis l'établissement du mahométisme, les Arabes, qui ont beaucoup fréquenté la Chine, y ont porté la connais-sance des vingt-huit constellations je l'avais cru d'abord, mais les ayant trouvées dans des livres plus anciens que le mahométisme, comme on le verra dans la suite, je suis autorisé à les regarder comme un monument de la plus ancienne astronomie asiatique . Plus loin il montre trois de ces constellations nommées dans le Chou-king. Ici notre auteur donne la nomenclature comparée de ces constella-tions chez les Arabes, les Perses, les Indiens et les Chinois. Nous y renvoyons le lecteur curieux. Une des premières remarques de de Guignes, c'est que ces constellations prennent leur point de départ au bélier. Le P. Kircher , dit-il, d'après un dictionnaire cophte et arabe trouvé en Egypte, indique les mansions de la lune suivant les Cophtes, avec l'ex-plication arabe on voit par là leur accord avec celles des Arabes et leurs positions dans nos signes. Quoique les Cophtes commencent leur année au mois de septembre, l'auteur cophte ou arabe fait commencer cette liste par la mansion qui est au bélier. Ainsi elles sont dans l'ordre indiqué chez les auteurs orientaux.x. La comparaison que nous faisons nous fait connaître l'ancienne astronomie nous pouvons dire ancienne, car plusieurs des étoiles dési-
On me répondra sans doute que, depuis l'établissement du mahométisme, les Arabes, qui ont beaucoup fréquenté la Chine, y ont porté la connais-sance des vingt-huit constellations je l'avais cru d'abord, mais les ayant trouvées dans des livres plus anciens que le mabométisme, comme on le verra dans la suite, je suis autorisé à les regarder comme un monument de la plus ancienne astronomie asiatique .
On me répondra sans doute que, depuis l'établissement du mahométisme, les Arabes, qui ont beaucoup fréquenté la Chine, y ont porté la connais-sance des vingt-huit constellations je l'avais cru d'abord, mais les ayant trouvées dans des livres plus anciens que le mahométisme, comme on le verra dans la suite, je suis autorisé à les regarder comme un monument de la plus ancienne astronomie asiatique .
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VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 43 autres il en sentit la protection d'une manière si visible, que, jusque dans sa vieillesse, il en gardait le plus pré-cieux souvenir En le racontant, disait-il alors, je fais à dieu un nouvel acte de reconnaissance. Il-al-lait pour affaires en un lieu peu éloigné. Sur son pas-sage se trouvait une rivière, dont le froid rigoureux avait glacé les eaux. Les Russes intrépides passaient et re-passaient sur ce chemin de glace. Russe de caractère, M. Nicolle passa. Dix hommes le suivaient, et ils chan-taient. Tout à coup un cri se fait entendre à ce cri se joint un effroyable craquement de la glace elle s'ouvre, et les infortunés disparaissent ! Il n'était qu'à quelques pas de ces pauvres Russes. Cette protection de la Pro-vidence ranima son courage, et il se dévoua avec un zèle plus actif encore à son cher institut on disait même de cet institut et de son fondateur, que ce c'étaient les deux objets de la prédilection de Dieu. En effet, écrivant à son ami, l'heureux abbé l'assurait que, malgré la fé-condité de son imagination, il ne pouvait même conce-voir la possibilité d'une prospérité plus grande. Rien ce ne nous manque plus, ajoutait-il je me trompe, cher ce Septavaux, car tu n'es pas là! Alors nouvelles in-stances , nouveaux motifs pour hâter son retour ce Sainte-Barbe afflue ici, et Sainte-Barbe te réclame, ce comme un raypn de sa gloire, Il n'en fallait pas tant pour décider l'abbé Septavaux une seconde fois il voulut que l'amitié triomphât de lui. Il annonça son prochain départ. Sa lettre était datée de Dresde, où sa
VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 43 autres il en sentit la protection d'une manière si visible, que, jusque dans sa vieillesse, il en gardait le plus pré-cieux souvenir En le racontant, disait-il alors, je fais à dieu un nouvel acte de reconnaissance. Il-al-lait pour affaires en un lieu peu éloigné. Sur son pas-sage se trouvait une rivière, dont le froid rigoureux avait glacé les eaux. Les Russes intrépides passaient et re-passaient sur ce chemin de glace. Russe de caractère, M. Nicolle passa. Dix hommes le suivaient, et ils chan-taient. Tout à coup un cri se fait entendre à ce cri se joint un effroyable craquement de la glace elle s'ouvre, et les infortunés disparaissent ! Il n'était qu'à quelques pas de ces pauvres Russes. Cette protection de la Pro-vidence ranima son courage, et il se dévoua avec un zèle plus actif encore à son cher institut on disait même de cet institut et de son fondateur, que ce c'étaient les deux objets de la prédilection de Dieu. En effet, écrivant à son ami, l'heureux abbé l'assurait que, malgré la fé-condité de son imagination, il ne pouvait même conce-voir la possibilité d'une prospérité plus grande. Rien ce ne nous manque plus, ajoutait-il je me trompe, cher ce Septavaux, car tu n'es pas là! Alors nouvelles in-stances , nouveaux motifs pour hâter son retour ce Sainte-Barbe afflue ici, et Sainte-Barbe te réclame, ce comme un raypn de sa gloire, Il n'en fallait pas tant pour décider l'abbé Septavaux une seconde fois il voulut que l'amitié triomphât de lui. Il annonça son prochain départ. Sa lettre était datée de Dresde, où sa
VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 43 autres il en sentit la protection d'une manière si visible, que, jusque dans sa vieillesse, il en gardait le plus pré-cieux souvenir En le racontant, disait-il alors, je fais à dieu un nouvel acte de reconnaissance. Il al-lait pour affaires en un lieu peu éloigné. Sur son pas-sage se trouvait une rivière, dont le froid rigoureux avait glacé les eaux. Les Russes intrépides passaient et re-passaient sur ce chemin de glace. Russe de caractère, M. Nicolle passa. Dix hommes le suivaient, et ils chan-taient. Tout à coup un cri se fait entendre à ce cri se joint un effroyable craquement de la glace elle s'ouvre, et les infortunés disparaissent ! Il n'était qu'à quelques pas de ces pauvres Russes. Cette protection de la Pro-vidence ranima son courage, et il se dévoua avec un zèle plus actif encore à son cher institut on disait même de cet institut et de son fondateur, que ce c'étaient les deux objets de la prédilection de Dieu. En effet, écrivant à son ami, l'heureux abbé l'assurait que, malgré la fé-condité de son imagination, il ne pouvait même conce-voir la possibilité d'une prospérité plus grande. Rien@@@ ne nous manque plus, ajoutait-il je me trompe, cher @@@Septavaux, car tu n'es pas là! Alors nouvelles in-stances , nouveaux motifs pour hâter son retour @@@Sainte-Barbe afflue ici, et Sainte-Barbe te réclame,@@@ comme un rayon de sa gloire, Il n'en fallait pas tant pour décider l'abbé Septavaux une seconde fois il voulut que l'amitié triomphât de lui. Il annonça son prochain départ. Sa lettre était datée de Dresde, où sa
Alors nouvelles in-stances , nouveaux motifs pour hâter son retour ce Sainte-Barbe afflue ici, et Sainte-Barbe te réclame, ce comme un raypn de sa gloire, Il n'en fallait pas tant pour décider l'abbé Septavaux une seconde fois il voulut que l'amitié triomphât de lui.
Alors nouvelles in-stances , nouveaux motifs pour hâter son retour Sainte-Barbe afflue ici, et Sainte-Barbe te réclame, comme un rayon de sa gloire, Il n'en fallait pas tant pour décider l'abbé Septavaux une seconde fois il voulut que l'amitié triomphât de lui.
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218 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. d'empêchements imprévus surviennent en pareil cas, tantôt une pièce à produire ou un acte à passer, le consentement régulier des parents, le choix des témoins, les démarches de rigueur, le contrat enfin les publications exigées par la loi. Il y eut même un accident qui faillit renvoyer les choses à un terme assez éloigné. Dans les pays où l'esprit de famille n'est pas- éteint, célébrer un mariage hors de la-présence des grands-parents est une de ces dérogations que justifie à peine la plus impérieuse nécessité aussi, quand il fut ques-tion de l'établissement de Ludovic, y eut-il conseil pour sa-voir ce que l'on devait faire. Aller à Paris, c'était bien de l'ar-gent et du temps dépensés or le temps et l'argent sont deux choses auxquelles on regarde de près, surtout dans les mon-, tagnes. D'un autre côté, laisserait - on Ludovic prendre femme comme le ferait un enfant abandonné, sans que la si-gnature d'aucun de ses auteursllfgurâtni sur le contrat ni sur les actes civils,et religieux? Le cas était grave et méritait qu'on le pesât. Il y eut donc de longues délibérations, oùJ'on mit en balance le- pour et le contre, d'un côté le calcul, de l'autre le sentiment. A la louange de nos provinciaux, ajou- , tons que le sentiment l'emporta. Déplacer toute la famille était une entreprise impossible mais il fut convenu que le père et le fils aîné assisteraient aux noces de Ludovic. Seu-lement, et c'était la condition de rigueur, celui-ci serait in-vité à retarder la cérémonie jusqu'au moment où les travaux de la campagne rendraient ce voyage moins préjudiciable aux intérêts de la maison. -Voilà où aboutit cette délibération, et Ludovic en fut informé sur-le-champ. C'était une ouverture embarrassante etàlaquelle il ne pouvait répondre sans blesser les siens ou se blesser lui-même. Que dire à ce vieillard qui regardait comme un de ses devoirs et en même temps comme le plus cher et le plus incontestable de ses droits, d'assister au mariage de son fils, -d'y présider et d'y représenter la famille absente ? Et cepen-dant un délai, en l'état des choses, entraînait de tels incon-véitilmts, que le programme venu des montagnes ne pouvait ■ être accepté-sans modifications. Que fit Ludovic? Il .négocia et'finit par amener une sorte de transaction. Son père se dé-cidé à avancer sonwyage etdui se résigna, quoique à regret, à-différerson mariage jùsquè-là Il ne s'agissait que de quel-
218 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. d'empêchements imprévus surviennent en pareil cas, tantôt une pièce à produire ou un acte à passer, le consentement régulier des parents, le choix des témoins, les démarches de rigueur, le contrat enfin les publications exigées par la loi. Il y eut même un accident qui faillit renvoyer les choses à un terme assez éloigné. Dans les pays où l'esprit de famille n'est pas- éteint, célébrer un mariage hors de la-présence des grands-parents est une de ces dérogations que justifie à peine la plus impérieuse nécessité aussi, quand il fut ques-tion de l'établissement de Ludovic, y eut-il conseil pour sa-voir ce que l'on devait faire. Aller à Paris, c'était bien de l'ar-gent et du temps dépensés or le temps et l'argent sont deux choses auxquelles on regarde de près, surtout dans les mon-, tagnes. D'un autre côté, laisserait - on Ludovic prendre femme comme le ferait un enfant abandonné, sans que la si-gnature d'aucun de ses auteursllfgurât@ni sur le contrat ni sur les actes civils,et religieux@? Le cas était grave et méritait qu'on le pesât. Il y eut donc de longues délibérations, où@J'on mit en balance le- pour et le contre, d'un côté le calcul, de l'autre le sentiment. A la louange de nos provinciaux, ajou- , tons que le sentiment l'emporta. Déplacer toute la famille était une entreprise impossible mais il fut convenu que le père et le fils aîné assisteraient aux noces de Ludovic. Seu-lement, et c'était la condition de rigueur, celui-ci serait in-vité à retarder la cérémonie jusqu'au moment où les travaux de la campagne rendraient ce voyage moins préjudiciable aux intérêts de la maison. -Voilà où aboutit cette délibération, et Ludovic en fut informé sur-le-champ. C'était une ouverture embarrassante et@à@laquelle il ne pouvait répondre sans blesser les siens ou se blesser lui-même. Que dire à ce vieillard qui regardait comme un de ses devoirs et en même temps comme le plus cher et le plus incontestable de ses droits, d'assister au mariage de son fils, -d'y présider et d'y représenter la famille absente ? Et cepen-dant un délai, en l'état des choses, entraînait de tels incon-véitilmts, que le programme venu des montagnes ne pouvait ■ être accepté-sans modifications. Que fit Ludovic@? Il .négocia et'finit par amener une sorte de transaction. Son père se dé-cidé à avancer son@@wyage et@dui se résigna, quoique à regret, à-différer@son mariage jùsquè-là@ Il ne s'agissait que de quel-
218 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. d'empêchements imprévus surviennent en pareil cas, tantôt une pièce à produire ou un acte à passer, le consentement régulier des parents, le choix des témoins, les démarches de rigueur, le contrat enfin les publications exigées par la loi. Il y eut même un accident qui faillit renvoyer les choses à un terme assez éloigné. Dans les pays où l'esprit de famille n'est pas@ éteint, célébrer un mariage hors de la présence des grands-parents est une de ces dérogations que justifie à peine la plus impérieuse nécessité aussi, quand il fut ques-tion de l'établissement de Ludovic, y eut-il conseil pour sa-voir ce que l'on devait faire. Aller à Paris, c'était bien de l'ar-gent et du temps dépensés or le temps et l'argent sont deux choses auxquelles on regarde de près, surtout dans les mon-@@tagnes. D'un autre côté, laisserait@-@on Ludovic prendre femme comme le ferait un enfant abandonné, sans que la si-gnature d'aucun de ses auteurs figurât ni sur le contrat ni sur les actes civils et religieux ? Le cas était grave et méritait qu'on le pesât. Il y eut donc de longues délibérations, où l'on mit en balance le@ pour et le contre, d'un côté le calcul, de l'autre le sentiment. A la louange de nos provinciaux, ajou-@@@tons que le sentiment l'emporta. Déplacer toute la famille était une entreprise impossible mais il fut convenu que le père et le fils aîné assisteraient aux noces de Ludovic. Seu-lement, et c'était la condition de rigueur, celui-ci serait in-vité à retarder la cérémonie jusqu'au moment où les travaux de la campagne rendraient ce voyage moins préjudiciable aux intérêts de la maison. @Voilà où aboutit cette délibération, et Ludovic en fut informé sur-le-champ. C'était une ouverture embarrassante et à laquelle il ne pouvait répondre sans blesser les siens ou se blesser lui-même. Que dire à ce vieillard qui regardait comme un de ses devoirs et en même temps comme le plus cher et le plus incontestable de ses droits, d'assister au mariage de son fils, @d'y présider et d'y représenter la famille absente ? Et cepen-dant un délai, en l'état des choses, entraînait de tels incon-vé@nients, que le programme venu des montagnes ne pouvait@@ être accepté sans modifications. Que fit Ludovic ? Il @négocia et finit par amener une sorte de transaction. Son père se dé-cida à avancer son voyage et lui se résigna, quoique à regret, à différer son mariage jusque-là. Il ne s'agissait que de quel-
A la louange de nos provinciaux, ajou- , tons que le sentiment l'emporta.
A la louange de nos provinciaux, ajou-tons que le sentiment l'emporta.
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3g8 ÉCLAIRCISSE MENS HISTORIQUES , ment qu'il y a lieu à accusation contre ceux qui ont favorisé l'évasion que la personne de Louis XVI restera en état d'inaction , et ne décrète rien de positif sur son innocence et son inviolabilité. Cette mesure est interprétée de diverses manières ici, l'on croit que Louis XVI est innocent là , on dit qu'il sera jugé ailleurs, on voit qu'aux termes du décret la question reste dans son entier. La société des amis de la constitution adopte ce dernier avis, et dresse en conséquence une péti-tion tendante à ce que l'Assemblée nationale reçoive au nom de la nation, l'abdication qu'a faite Louis XVI le 21 juin , et proteste de ne jamais le reconnaître pour roi, à moins que la majorité de la nation n'émette un voeu con-traire à celui de sa pétition elle avait arrêté de la faire passer aux quatre-vingt-trois départemens. Tous les députés à l'Assemblée nationale, à l'exception d'une douzaine qui étaient membres de la société des amis de la constitution , se retirent, font scission ouverte, et s'assemblent entre eux aux Feuillans. Le gros de la société reste, délibère, ordonne l'exécution de son arrêté. Dès le lendemain, une sollicitude patriotique appelle un grand concours de citoyens au Champ-de-Mars la société des amis de la constitution députe vers eux des commissaires , pour leur donner connaissance de la pétition c'était le samedi 16. Il est arrêté qu'on se rassemblera le dimanche au même lieu pour signer cet acte important. L'Assemblée nationale apprend ce rassemblement, et se fait scandaleusement entourer de canons et de baïonnettes. La séance du samedi matin se passe en discussions peu im-portantes l'Assemblée n'avait qu'un objet en vue, celui d'empêcher l'effet de cette pétition son unique soin fut d'appeler à la barre les corps administratifs, les accusateurs publics, pour leur enjoindre d'informer contre les séditieux qui voudraient empêcher l'effet des décrets. Le voeu public était que Louis XVI fût jugé la pétition tendait à son jugement elle était accueillie par vingt mille
3g8 ÉCLAIRCISSE MENS HISTORIQUES , ment qu'il y a lieu à accusation contre ceux qui ont favorisé l'évasion que la personne de Louis XVI restera en état d'inaction , et ne décrète rien de positif sur son innocence et son inviolabilité. Cette mesure est interprétée de diverses manières ici, l'on croit que Louis XVI est innocent là , on dit qu'il sera jugé ailleurs, on voit qu'aux termes du décret la question reste dans son entier. La société des amis de la constitution adopte ce dernier avis, et dresse en conséquence une péti-tion tendante à ce que l'Assemblée nationale reçoive@ au nom de la nation, l'abdication qu'a faite Louis XVI le 21 juin , et proteste de ne jamais le reconnaître pour roi, à moins que la majorité de la nation n'émette un voeu con-traire à celui de sa pétition elle avait arrêté de la faire passer aux quatre-vingt-trois départemens. Tous les députés à l'Assemblée nationale, à l'exception d'une douzaine qui étaient membres de la société des amis de la constitution , se retirent, font scission ouverte, et s'assemblent entre eux aux Feuillans. Le gros de la société reste, délibère, ordonne l'exécution de son arrêté. Dès le lendemain, une sollicitude patriotique appelle un grand concours de citoyens au Champ-de-Mars la société des amis de la constitution députe vers eux des commissaires , pour leur donner connaissance de la pétition c'était le samedi 16. Il est arrêté qu'on se rassemblera le dimanche au même lieu pour signer cet acte important. L'Assemblée nationale apprend ce rassemblement, et se fait scandaleusement entourer de canons et de baïonnettes. La séance du samedi matin se passe en discussions peu im-portantes l'Assemblée n'avait qu'un objet en vue, celui d'empêcher l'effet de cette pétition son unique soin fut d'appeler à la barre les corps administratifs, les accusateurs publics, pour leur enjoindre d'informer contre les séditieux qui voudraient empêcher l'effet des décrets. Le voeu public était que Louis XVI fût jugé la pétition tendait à son jugement elle était accueillie par vingt mille
3g8 ÉCLAIRCISSE@MENS HISTORIQUES@@ ment qu'il y a lieu à accusation contre ceux qui ont favorisé l'évasion que la personne de Louis XVI restera en état d'inaction@, et ne décrète rien de positif sur son innocence et son inviolabilité. Cette mesure est interprétée de diverses manières ici, l'on croit que Louis XVI est innocent là@, on dit qu'il sera jugé ailleurs, on voit qu'aux termes du décret la question reste dans son entier. La société des amis de la constitution adopte ce dernier avis, et dresse en conséquence une péti-tion tendante à ce que l'Assemblée nationale reçoive, au nom de la nation, l'abdication qu'a faite Louis XVI le 21 juin@, et proteste de ne jamais le reconnaître pour roi, à moins que la majorité de la nation n'émette un voeu con-traire à celui de sa pétition elle avait arrêté de la faire passer aux quatre-vingt-trois départemens. Tous les députés à l'Assemblée nationale, à l'exception d'une douzaine qui étaient membres de la société des amis de la constitution@, se retirent, font scission ouverte, et s'assemblent entre eux aux Feuillans. Le gros de la société reste, délibère, ordonne l'exécution de son arrêté. Dès le lendemain, une sollicitude patriotique appelle un grand concours de citoyens au Champ-de-Mars la société des amis de la constitution députe vers eux des commissaires@, pour leur donner connaissance de la pétition c'était le samedi 16. Il est arrêté qu'on se rassemblera le dimanche au même lieu pour signer cet acte important. L'Assemblée nationale apprend ce rassemblement, et se fait scandaleusement entourer de canons et de baïonnettes. La séance du samedi matin se passe en discussions peu im-portantes l'Assemblée n'avait qu'un objet en vue, celui d'empêcher l'effet de cette pétition son unique soin fut d'appeler à la barre les corps administratifs, les accusateurs publics, pour leur enjoindre d'informer contre les séditieux qui voudraient empêcher l'effet des décrets. Le voeu public était que Louis XVI fût jugé la pétition tendait à son jugement elle était accueillie par vingt mille
Dès le lendemain, une sollicitude patriotique appelle un grand concours de citoyens au Champ-de-Mars la société des amis de la constitution députe vers eux des commissaires , pour leur donner connaissance de la pétition c'était le samedi 16.
Dès le lendemain, une sollicitude patriotique appelle un grand concours de citoyens au Champ-de-Mars la société des amis de la constitution députe vers eux des commissaires, pour leur donner connaissance de la pétition c'était le samedi 16.
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XXIV NOTICE taire, on eut une révolution sanglante. A des conseillers prévoyans succédèrent des hommes présomptueux et des ministres ineptes. La Cour se vit placée entre le déshon-neur de la banqueroute ou le secours dangereux des états-généraux les parlemens, le clergé, la noblesse, les de-mandaient à grands cris ils s'assemblèrent au profit-du tiers-état. La Cour, en les réunissant, s'était donné des cen-seurs, des réformateurs et des maîtres. Incertaine dans sa marche, présomptueuse dans ses projets , timide dans leur exécution , elle ne put jamais établir, dans tout le cours de leur durée, l'idée de sa force ou de sa bonne foi. L'Assemblée constituante profita de la faiblesse du pouvoir et de l'appui qu'elle trouvait dans la nation, pour étendre ses entreprises. Cette assemblée , qui réu-nissait tant de lumières et de bonnes intentions, mêla de grandes erreurs à de grands bienfaits. En admirant ses travaux dans l'ordre administratif, ses réformes dans l'ordre judiciaire , on est forcé de regretter ses fautes dans l'ordre politique. Laisser le pouvoir aux prises avec la représentation nationale, sans intermédiaire et sans arbitre , c'était préparer une lutte qui devait entraîner la chute du trône ou l'asservissement de la nation. L'au-torité royale était comme un vaisseau de ligne qui, lancé en mer sans agrès et sans artillerie, ne pouvait ni résister aux orages, ni faire respecter son pavillon. Une défiance impolitique autant qu'injurieuse , sous prétexte d'ôter au pouvoir souverain tout moyen de nuire , l'avait réduit à l'impuissance d'être utile. C'était trop peu pour une mo-narchie c'était trop pour une république mais elle exis-tait déjà dans la pensée de quelques hommes. Du fond de la retraite où elle vivait aux environs de
XXIV NOTICE taire, on eut une révolution sanglante. A des conseillers prévoyans succédèrent des hommes présomptueux et des ministres ineptes. La Cour se vit placée entre le déshon-neur de la banqueroute ou le secours dangereux des états-généraux les parlemens, le clergé, la noblesse, les de-mandaient à grands cris ils s'assemblèrent au profit-du tiers-état. La Cour, en les réunissant, s'était donné des cen-seurs, des réformateurs et des maîtres. Incertaine dans sa marche, présomptueuse dans ses projets , timide dans leur exécution , elle ne put jamais établir, dans tout le cours de leur durée, l'idée de sa force ou de sa bonne foi. L'Assemblée constituante profita de la faiblesse du pouvoir et de l'appui qu'elle trouvait dans la nation, pour étendre ses entreprises. Cette assemblée , qui réu-nissait tant de lumières et de bonnes intentions, mêla de grandes erreurs à de grands bienfaits. En admirant ses travaux dans l'ordre administratif, ses réformes dans l'ordre judiciaire , on est forcé de regretter ses fautes dans l'ordre politique. Laisser le pouvoir aux prises avec la représentation nationale, sans intermédiaire et sans arbitre , c'était préparer une lutte qui devait entraîner la chute du trône ou l'asservissement de la nation. L'au-torité royale était comme un vaisseau de ligne qui, lancé en mer sans agrès et sans artillerie, ne pouvait ni résister aux orages, ni faire respecter son pavillon. Une défiance impolitique autant qu'injurieuse , sous prétexte d'ôter au pouvoir souverain tout moyen de nuire , l'avait réduit à l'impuissance d'être utile. C'était trop peu pour une mo-narchie c'était trop pour une république mais elle exis-tait déjà dans la pensée de quelques hommes. Du fond de la retraite où elle vivait aux environs de
XXIV NOTICE taire, on eut une révolution sanglante. A des conseillers prévoyans succédèrent des hommes présomptueux et des ministres ineptes. La Cour se vit placée entre le déshou-neur de la banqueroute ou le secours dangereux des états-généraux les parlemens, le clergé, la noblesse, les de-mandaient à grands cris ils s'assemblèrent au profit du tiers-état. La Cour, en les réunissant, s'était donné des cen-seurs, des réformateurs et des maîtres. Incertaine dans sa marche, présomptueuse dans ses projets@, timide dans leur exécution@, elle ne put jamais établir, dans tout le cours de leur durée, l'idée de sa force ou de sa bonne foi. L'Assemblée constituante profita de la faiblesse du pouvoir et de l'appui qu'elle trouvait dans la nation, pour étendre ses entreprises. Cette assemblée@, qui réu-nissait tant de lumières et de bonnes intentions, mêla de grandes erreurs à de grands bienfaits. En admirant ses travaux dans l'ordre administratif, ses réformes dans l'ordre judiciaire@, on est forcé de regretter ses fautes dans l'ordre politique. Laisser le pouvoir aux prises avec la représentation nationale, sans intermédiaire et sans arbitre@, c'était préparer une lutte qui devait entraîner la chute du trône ou l'asservissement de la nation. L'au-torité royale était comme un vaisseau de ligne qui, lancé en mer sans agrès et sans artillerie, ne pouvait ni résister aux orages, ni faire respecter son pavillon. Une défiance impolitique autant qu'injurieuse@, sous prétexte d'ôter au pouvoir souverain tout moyen de nuire@, l'avait réduit à l'impuissance d'être utile. C'était trop peu pour une mo-narchie c'était trop pour une république mais elle exis-tait déjà dans la pensée de quelques hommes. Du fond de la retraite où elle vivait aux environs de
Cette assemblée , qui réu-nissait tant de lumières et de bonnes intentions, mêla de grandes erreurs à de grands bienfaits.
Cette assemblée, qui réu-nissait tant de lumières et de bonnes intentions, mêla de grandes erreurs à de grands bienfaits.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 2G7 à quelles obsessions je fus en butte. Eh bien! je vous le jure, Ludovic, je tins ma promesse, et si la fatalité ne s'en était pas mêlée, je serais sortie triomphante de cette épreuve. Vous allez voir comment et par quelles affreuses circons-tances tous mes calculs, toutes mes précautions furent dé-joués. Après bien des retards, le jour de notre mariage était enfin fixé. Vous avez pu voir quelles dispositions j'appor-tais j'étais triste, mais résignée je n'envisageais pas d'autre issue 4 la situation pénible dans laquelle je me trouvais, et ne cherchais plus qu'à tirer le voile sur le passé. La veille du jour où la cérémonie devait avoir lieu, nous ne nous quittâmes pas et vécûmes comme si déjà nous étions unis. Ce fut très-sincèrement que je m'abandonnai à ce pre-mier essai de ma vie nouvelle. Je n'éprouvais plus cet abat-, tement, cette langueur, qui depuis la mort de ma grand'mère ne m'avaient pas abandonnée à votre bras j'étais une tout autre femme. La soirée se passa dans une familiarité décente, celle qui convient à un couple qui va s'unir devant Dieu. Je me sentais plus gaie, plus libre et moins accessible à ces mauvais rêves qui naguère troublaient mes pensées. ïl vous en souvient, Ludovic, et ici tous les détails de-viennent graves, comme vous allez voir. Quand nous nous séparâmes, il était près de minuit, et il fallut, en vous ac-compagnant, laisser ma porte entr'ouverte. Que s'est-il passé dans ce court espace de temps? Je l'ignore mais en rentrant dans ma chambre, et après avoir tiré mon verrou, je vis un homme devant moi, debout, et dans une attitude suppliante c'était Melchior. Melchior! lui chez moi! à cette heure! Comment s'y était-il introduit? Quels moyens avait-il em-ployés et quels étaient ses complices? Ces idées m'affiuaient au cerveau avec tout le sang de mes veines je sentais mes tempes battre à se briser, mon coeur défaillir et ma vie s'é-teindre. La secousse était trop forte je m'évanouis. Quand je revins à moi, j'étais étendue sur un fauteuil, les cheveux épars et les vêtements en désordre. Melchior, à genoux, cherchait à me ranimer et épiait mon premier souffle. A sa vpe, toutes mes douleurs, toutes mes angoisses se réveillèrent. - Vous ici? lui dis-je. - Hélas 1 oui. -
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 2G7 à quelles obsessions je fus en butte. Eh bien@! je vous le jure, Ludovic, je tins ma promesse, et si la fatalité ne s'en était pas mêlée, je serais sortie triomphante de cette épreuve. Vous allez voir comment et par quelles affreuses circons-tances tous mes calculs, toutes mes précautions furent dé-joués. Après bien des retards, le jour de notre mariage était enfin fixé. Vous avez pu voir quelles dispositions j'appor-tais j'étais triste, mais résignée je n'envisageais pas d'autre issue 4 la situation pénible dans laquelle je me trouvais, et ne cherchais plus qu'à tirer le voile sur le passé. La veille du jour où la cérémonie devait avoir lieu, nous ne nous quittâmes pas et vécûmes comme si déjà nous étions unis. Ce fut très-sincèrement que je m'abandonnai à ce pre-mier essai de ma vie nouvelle. Je n'éprouvais plus cet abat-, tement, cette langueur, qui depuis la mort de ma grand'mère ne m'avaient pas abandonnée à votre bras j'étais une tout autre femme. La soirée se passa dans une familiarité décente, celle qui convient à un couple qui va s'unir devant Dieu. Je me sentais plus gaie, plus libre et moins accessible à ces mauvais rêves qui naguère troublaient mes pensées. ïl vous en souvient, Ludovic, et ici tous les détails de-viennent graves, comme vous allez voir. Quand nous nous séparâmes, il était près de minuit, et il fallut, en vous ac-compagnant, laisser ma porte entr'ouverte. Que s'est-il passé dans ce court espace de temps@? Je l'ignore mais en rentrant dans ma chambre, et après avoir tiré mon verrou, je vis un homme devant moi, debout, et dans une attitude suppliante c'était Melchior. Melchior@! lui chez moi@! à cette heure@! Comment s'y était-il introduit@? Quels moyens avait-il em-ployés et quels étaient ses complices@? Ces idées m'affiuaient au cerveau avec tout le sang de mes veines je sentais mes tempes battre à se briser, mon coeur défaillir et ma vie s'é-teindre. La secousse était trop forte je m'évanouis. Quand je revins à moi, j'étais étendue sur un fauteuil, les cheveux épars et les vêtements en désordre. Melchior, à genoux, cherchait à me ranimer et épiait mon premier souffle. A sa vpe, toutes mes douleurs, toutes mes angoisses se réveillèrent. - Vous ici@? lui dis-je. - Hélas 1 oui. -
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 267 à quelles obsessions je fus en butte. Eh bien ! je vous le jure, Ludovic, je tins ma promesse, et si la fatalité ne s'en était pas mêlée, je serais sortie triomphante de cette épreuve. Vous allez voir comment et par quelles affreuses circons-tances tous mes calculs, toutes mes précautions furent dé-joués. Après bien des retards, le jour de notre mariage était enfin fixé. Vous avez pu voir quelles dispositions j'appor-tais j'étais triste, mais résignée je n'envisageais pas d'autre issue à la situation pénible dans laquelle je me trouvais, et ne cherchais plus qu'à tirer le voile sur le passé. La veille du jour où la cérémonie devait avoir lieu, nous ne nous quittâmes pas et vécûmes comme si déjà nous étions unis. Ce fut très-sincèrement que je m'abandonnai à ce pre-mier essai de ma vie nouvelle. Je n'éprouvais plus cet abat-@@tement, cette langueur, qui depuis la mort de ma grand'mère ne m'avaient pas abandonnée à votre bras j'étais une tout autre femme. La soirée se passa dans une familiarité décente, celle qui convient à un couple qui va s'unir devant Dieu. Je me sentais plus gaie, plus libre et moins accessible à ces mauvais rêves qui naguère troublaient mes pensées. Il vous en souvient, Ludovic, et ici tous les détails de-viennent graves, comme vous allez voir. Quand nous nous séparâmes, il était près de minuit, et il fallut, en vous ac-compagnant, laisser ma porte entr'ouverte. Que s'est-il passé dans ce court espace de temps ? Je l'ignore mais en rentrant dans ma chambre, et après avoir tiré mon verrou, je vis un homme devant moi, debout, et dans une attitude suppliante c'était Melchior. Melchior ! lui chez moi ! à cette heure ! Comment s'y était-il introduit ? Quels moyens avait-il em-ployés et quels étaient ses complices ? Ces idées m'affluaient au cerveau avec tout le sang de mes veines je sentais mes tempes battre à se briser, mon coeur défaillir et ma vie s'é-teindre. La secousse était trop forte je m'évanouis. Quand je revins à moi, j'étais étendue sur un fauteuil, les cheveux épars et les vêtements en désordre. Melchior, à genoux, cherchait à me ranimer et épiait mon premier souffle. A sa vue, toutes mes douleurs, toutes mes angoisses se réveillèrent. -@Vous ici ? lui dis-je. -@Hélas ! oui. -
Eh bien! je vous le jure, Ludovic, je tins ma promesse, et si la fatalité ne s'en était pas mêlée, je serais sortie triomphante de cette épreuve.
Eh bien ! je vous le jure, Ludovic, je tins ma promesse, et si la fatalité ne s'en était pas mêlée, je serais sortie triomphante de cette épreuve.
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L'ÉVASION. 449 Merci, Madame. Je saluai la jeune femme , qui me paraissait plus ras-surée, mais vivement intriguée et je continuai à descendre. Elle avait parlé d'amphithéâtre, et je regardais sije voyais un monument de ce genre, lorsque le chemin que je sui-vais me conduisit dans une sorte de cirque immense, qu'il coupait en deux. C'était, àn'en pas douter, l'amphithéâtre dont on venait de me parler. Il était taillé dans le roc, et les traces des gradins étaient encore très visibles. Des restes de murailles romaines d'une merveilleuse épaisseur apparaissaient encore çà et là, percées de fenêtres cintrées. En bas, près du sol, des portes voûtées semblaient conduire dans des souterrains. En tout autre moment, ce spectacle m'eût vraiment intéressé. Mais, pour l'instant, je ne son-geais qu'à ma route, que je trouvai presque à la sortie de l'amphithéâtre. C'était un chemin assez étroit qui suivait le flanc des collines , au milieu des vignes et des jardins. Il devait servir surtout pour les travaux de la campagne. Cette circonstance me rassurait et me donnait l'espoir de ne faire aucune rencontre dangereuse. Tout en marchant d'un bon pas, je pensais à ce nom de Wasserbillig, que j'avais souvent entendu répéter à Sierck. Les gens de cette ville venaient à nos foires, et nos mar-chands se rendaient aussi aux fêtes et aux marchés de Wasserbillig. La distance entre les deux villes devait donc être assez courte, quelques lieues à peine. L'idée de passer si près de ma mère , si près de mon pays, me remua le coeur. Est-il possible, pensai-je, de me trouvera quelques pas de ma pauvre mère, sans aller l'embrasser , la rassu-rer, passer quelques minutes près d'elle! Le désir de pousser jusqu'à Sierck me tentait vivement. J'avançais donc le plus rapidement possible et après trois
L'ÉVASION. 449 @Merci, Madame. Je saluai la jeune femme , qui me paraissait plus ras-surée, mais vivement intriguée et je continuai à descendre. Elle avait parlé d'amphithéâtre, et je regardais si@je voyais un monument de ce genre, lorsque le chemin que je sui-vais me conduisit dans une sorte de cirque immense, qu'il coupait en deux. C'était, à@n'en pas douter, l'amphithéâtre dont on venait de me parler. Il était taillé dans le roc, et les traces des gradins étaient encore très visibles. Des restes de murailles romaines d'une merveilleuse épaisseur apparaissaient encore çà et là, percées de fenêtres cintrées. En bas, près du sol, des portes voûtées semblaient conduire dans des souterrains. En tout autre moment, ce spectacle m'eût vraiment intéressé. Mais, pour l'instant, je ne son-geais qu'à ma route, que je trouvai presque à la sortie de l'amphithéâtre. C'était un chemin assez étroit qui suivait le flanc des collines , au milieu des vignes et des jardins. Il devait servir surtout pour les travaux de la campagne. Cette circonstance me rassurait et me donnait l'espoir de ne faire aucune rencontre dangereuse. Tout en marchant d'un bon pas, je pensais à ce nom de Wasserbillig, que j'avais souvent entendu répéter à Sierck. Les gens de cette ville venaient à nos foires, et nos mar-chands se rendaient aussi aux fêtes et aux marchés de Wasserbillig. La distance entre les deux villes devait donc être assez courte, quelques lieues à peine. L'idée de passer si près de ma mère , si près de mon pays, me remua le coeur. @Est-il possible, pensai-je, de me trouver@a quelques pas de ma pauvre mère, sans aller l'embrasser , la rassu-rer, passer quelques minutes près d'elle! Le désir de pousser jusqu'à Sierck me tentait vivement. J'avançais donc le plus rapidement possible et après trois
L'ÉVASION. 149 -Merci, Madame. Je saluai la jeune femme@, qui me paraissait plus ras-surée, mais vivement intriguée et je continuai à descendre. Elle avait parlé d'amphithéâtre, et je regardais si je voyais un monument de ce genre, lorsque le chemin que je sui-vais me conduisit dans une sorte de cirque immense, qu'il coupait en deux. C'était@ à n'en pas douter, l'amphithéâtre dont on venait de me parler. Il était taillé dans le roc, et les traces des gradins étaient encore très visibles. Des restes de murailles romaines d'une merveilleuse épaisseur apparaissaient encore çà et là, percées de fenêtres cintrées. En bas, près du sol, des portes voûtées semblaient conduire dans des souterrains. En tout autre moment, ce spectacle m'eût vraiment intéressé. Mais, pour l'instant, je ne son-geais qu'à ma route, que je trouvai presque à la sortie de l'amphithéâtre. C'était un chemin assez étroit qui suivant le flanc des collines@, au milieu des vignes et des jardins. Il devait servir surtout pour les travaux de la campagne. Cette circonstance me rassurait et me donnait l'espoir de ne faire aucune rencontre dangereuse. Tout en marchant d'un bon pas, je pensais à ce nom de Wasserbillig, que j'avais souvent entendu répéter à Sierck. Les gens de cette ville venaient à nos foires, et nos mar-chands se rendaient aussi aux fêtes et aux marchés de Wasserbillig. La distance entre les deux villes devait donc être assez courte, quelques lieues à peine. L'idée de passer si près de ma mère@, si près de mon pays, me remua le coeur. -Est-il possible, pensai-je, de me trouver à quelques pas de ma pauvre mère, sans aller l'embrasser@, la rassu-rer, passer quelques minutes près d'elle! Le désir de pousser jusqu'à Sierck me tentait vivement. J'avançais donc le plus rapidement possible et après trois
449 Merci, Madame.
149 -Merci, Madame.
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XXIV NOTICE taire, on eut une révolution sanglante. A des conseillers prévoyans succédèrent des hommes présomptueux et des ministres ineptes. La Cour se vit placée entre le déshon-neur de la banqueroute ou le secours dangereux des états-généraux les parlemens, le clergé, la noblesse, les de-mandaient à grands cris ils s'assemblèrent au profit-du tiers-état. La Cour, en les réunissant, s'était donné des cen-seurs, des réformateurs et des maîtres. Incertaine dans sa marche, présomptueuse dans ses projets , timide dans leur exécution , elle ne put jamais établir, dans tout le cours de leur durée, l'idée de sa force ou de sa bonne foi. L'Assemblée constituante profita de la faiblesse du pouvoir et de l'appui qu'elle trouvait dans la nation, pour étendre ses entreprises. Cette assemblée , qui réu-nissait tant de lumières et de bonnes intentions, mêla de grandes erreurs à de grands bienfaits. En admirant ses travaux dans l'ordre administratif, ses réformes dans l'ordre judiciaire , on est forcé de regretter ses fautes dans l'ordre politique. Laisser le pouvoir aux prises avec la représentation nationale, sans intermédiaire et sans arbitre , c'était préparer une lutte qui devait entraîner la chute du trône ou l'asservissement de la nation. L'au-torité royale était comme un vaisseau de ligne qui, lancé en mer sans agrès et sans artillerie, ne pouvait ni résister aux orages, ni faire respecter son pavillon. Une défiance impolitique autant qu'injurieuse , sous prétexte d'ôter au pouvoir souverain tout moyen de nuire , l'avait réduit à l'impuissance d'être utile. C'était trop peu pour une mo-narchie c'était trop pour une république mais elle exis-tait déjà dans la pensée de quelques hommes. Du fond de la retraite où elle vivait aux environs de
XXIV NOTICE taire, on eut une révolution sanglante. A des conseillers prévoyans succédèrent des hommes présomptueux et des ministres ineptes. La Cour se vit placée entre le déshon-neur de la banqueroute ou le secours dangereux des états-généraux les parlemens, le clergé, la noblesse, les de-mandaient à grands cris ils s'assemblèrent au profit-du tiers-état. La Cour, en les réunissant, s'était donné des cen-seurs, des réformateurs et des maîtres. Incertaine dans sa marche, présomptueuse dans ses projets , timide dans leur exécution , elle ne put jamais établir, dans tout le cours de leur durée, l'idée de sa force ou de sa bonne foi. L'Assemblée constituante profita de la faiblesse du pouvoir et de l'appui qu'elle trouvait dans la nation, pour étendre ses entreprises. Cette assemblée , qui réu-nissait tant de lumières et de bonnes intentions, mêla de grandes erreurs à de grands bienfaits. En admirant ses travaux dans l'ordre administratif, ses réformes dans l'ordre judiciaire , on est forcé de regretter ses fautes dans l'ordre politique. Laisser le pouvoir aux prises avec la représentation nationale, sans intermédiaire et sans arbitre , c'était préparer une lutte qui devait entraîner la chute du trône ou l'asservissement de la nation. L'au-torité royale était comme un vaisseau de ligne qui, lancé en mer sans agrès et sans artillerie, ne pouvait ni résister aux orages, ni faire respecter son pavillon. Une défiance impolitique autant qu'injurieuse , sous prétexte d'ôter au pouvoir souverain tout moyen de nuire , l'avait réduit à l'impuissance d'être utile. C'était trop peu pour une mo-narchie c'était trop pour une république mais elle exis-tait déjà dans la pensée de quelques hommes. Du fond de la retraite où elle vivait aux environs de
XXIV NOTICE taire, on eut une révolution sanglante. A des conseillers prévoyans succédèrent des hommes présomptueux et des ministres ineptes. La Cour se vit placée entre le déshou-neur de la banqueroute ou le secours dangereux des états-généraux les parlemens, le clergé, la noblesse, les de-mandaient à grands cris ils s'assemblèrent au profit du tiers-état. La Cour, en les réunissant, s'était donné des cen-seurs, des réformateurs et des maîtres. Incertaine dans sa marche, présomptueuse dans ses projets@, timide dans leur exécution@, elle ne put jamais établir, dans tout le cours de leur durée, l'idée de sa force ou de sa bonne foi. L'Assemblée constituante profita de la faiblesse du pouvoir et de l'appui qu'elle trouvait dans la nation, pour étendre ses entreprises. Cette assemblée@, qui réu-nissait tant de lumières et de bonnes intentions, mêla de grandes erreurs à de grands bienfaits. En admirant ses travaux dans l'ordre administratif, ses réformes dans l'ordre judiciaire@, on est forcé de regretter ses fautes dans l'ordre politique. Laisser le pouvoir aux prises avec la représentation nationale, sans intermédiaire et sans arbitre@, c'était préparer une lutte qui devait entraîner la chute du trône ou l'asservissement de la nation. L'au-torité royale était comme un vaisseau de ligne qui, lancé en mer sans agrès et sans artillerie, ne pouvait ni résister aux orages, ni faire respecter son pavillon. Une défiance impolitique autant qu'injurieuse@, sous prétexte d'ôter au pouvoir souverain tout moyen de nuire@, l'avait réduit à l'impuissance d'être utile. C'était trop peu pour une mo-narchie c'était trop pour une république mais elle exis-tait déjà dans la pensée de quelques hommes. Du fond de la retraite où elle vivait aux environs de
Une défiance impolitique autant qu'injurieuse , sous prétexte d'ôter au pouvoir souverain tout moyen de nuire , l'avait réduit à l'impuissance d'être utile.
Une défiance impolitique autant qu'injurieuse, sous prétexte d'ôter au pouvoir souverain tout moyen de nuire, l'avait réduit à l'impuissance d'être utile.
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12 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. - Monsieur Vincent? lui dis-je. - Monsieur l'agent? - Voici un froid sévère, n'est-ce pas ? - Possible et puis, quoi ? - Si nous avisions à le chasser? - Et comment? - Mais par un cordial quelconque. Du solide, du dur, à votre choix Je marchand de vin n'est pas loin. -- Serviteur! Et, pour la seconde fois, il me jeta la porte de l'hôtel sur le nez. L'affront était sanglant et la scène avait des témoins. - Manant 1 m'écriai-je. Je me sentis vaincu cet homme n'avait rien de l'être po-licé il se rattachait, par l'éducation, aux races éteintes au lieu de drap d'Elbeuf, il aurait dû porter une dépouille d ani-mal. Bon gré, mal gré, il fallait donc renoncer à en tirer le moindre indice, et Dieu sait s'il m'en coûtait de prendre ce parti. Jamais ma curiosité n'avait été plus vivement excitée. Deux fois par semaine, les portes de l'hôtel s'ouvraient devant l'équipage de la comtesse. C'était une voiture fermée, dont elle occupait le fond avec son inévitable belle soeur. -Quelquefois le comte se plaçait sur la banquette opposée le plus souvent il suivait à cheval. Je m'arrangeais de manière à assister à la sortie et à la rentrée de l'équipage un pres-sentiment m'y poussait et me servait à souhait. Je ne me souviens pas d'avoir eu de désappointement à cet égard au moment opportun, toujours je me trouvais là. Ce fut ainsi que je pus remarquer dans les traits de madame de Montréal une altération plus manifeste chaque jour. Il me semblait même que, d'une sortie à l'autre, le mal empirait, et je m'é-tonnais qu'autour d'elle on n'en prît pas davantage l'alarme. C'était bien toujours ce visage d'un irrésistible attrait, et auquel la voix populaire rendait un si vif hommage c'était -bien aussi ce regard chargé de langueur, dont l'expression pé-nétrait et charmait même les personnes les plus indifférentes. Sa physionomie n'avait rien perdu de sa distinction, ni la bouche de sa grâce, ni le profil de sa pureté, ni le front de sa candeur mais sur cet ensemble était répandue comme une ombre qui en tempérait l'éclat et y imprimait un caractère fatal.
12 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. - Monsieur Vincent@? lui dis-je. - Monsieur l'agent@? - Voici un froid sévère, n'est-ce pas ? - Possible et puis, quoi ? - Si nous avisions à le chasser@? - Et comment? - Mais par un cordial quelconque. Du solide, du dur, à votre choix Je marchand de vin n'est pas loin. -- Serviteur@! Et, pour la seconde fois, il me jeta la porte de l'hôtel sur le nez. L'affront était sanglant et la scène avait des témoins. - Manant 1 m'écriai-je. Je me sentis vaincu cet homme n'avait rien de l'être po-licé il se rattachait, par l'éducation, aux races éteintes au lieu de drap d'Elbeuf, il aurait dû porter une dépouille d ani-mal. Bon gré, mal gré, il fallait donc renoncer à en tirer le moindre indice, et Dieu sait s'il m'en coûtait de prendre ce parti. Jamais ma curiosité n'avait été plus vivement excitée. Deux fois par semaine, les portes de l'hôtel s'ouvraient devant l'équipage de la comtesse. C'était une voiture fermée, dont elle occupait le fond avec son inévitable belle soeur. -Quelquefois le comte se plaçait sur la banquette opposée le plus souvent il suivait à cheval. Je m'arrangeais de manière à assister à la sortie et à la rentrée de l'équipage un pres-sentiment m'y poussait et me servait à souhait. Je ne me souviens pas d'avoir eu de désappointement à cet égard au moment opportun, toujours je me trouvais là. Ce fut ainsi que je pus remarquer dans les traits de madame de Montréal une altération plus manifeste chaque jour. Il me semblait même que, d'une sortie à l'autre, le mal empirait, et je m'é-tonnais qu'autour d'elle on n'en prît pas davantage l'alarme. C'était bien toujours ce visage d'un irrésistible attrait, et auquel la voix populaire rendait un si vif hommage c'était -bien aussi ce regard chargé de langueur, dont l'expression pé-nétrait et charmait même les personnes les plus indifférentes. Sa physionomie n'avait rien perdu de sa distinction, ni la bouche de sa grâce, ni le profil de sa pureté, ni le front de sa candeur mais sur cet ensemble était répandue comme une ombre qui en tempérait l'éclat et y imprimait un caractère fatal.
12 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@Monsieur Vincent ? lui dis-je. -@Monsieur l'agent ? -@Voici un froid sévère, n'est-ce pas ? -@Possible et puis, quoi ? -@Si nous avisions à le chasser ? -@Et comment? -@Mais par un cordial quelconque. Du solide, du dur, à votre choix le marchand de vin n'est pas loin. @-@Serviteur ! Et, pour la seconde fois, il me jeta la porte de l'hôtel sur le nez. L'affront était sanglant et la scène avait des témoins. -@Manant ! m'écriai-je. Je me sentis vaincu cet homme n'avait rien de l'être po-licé il se rattachait, par l'éducation, aux races éteintes au lieu de drap d'Elbeuf, il aurait dû porter une dépouille d'ani-mal. Bon gré, mal gré, il fallait donc renoncer à en tirer le moindre indice, et Dieu sait s'il m'en coûtait de prendre ce parti. Jamais ma curiosité n'avait été plus vivement excitée. Deux fois par semaine, les portes de l'hôtel s'ouvraient devant l'équipage de la comtesse. C'était une voiture fermée, dont elle occupait le fond avec son inévitable belle soeur. @Quelquefois le comte se plaçait sur la banquette opposée le plus souvent il suivait à cheval. Je m'arrangeais de manière à assister à la sortie et à la rentrée de l'équipage un pres-sentiment m'y poussait et me servait à souhait. Je ne me souviens pas d'avoir eu de désappointement à cet égard au moment opportun, toujours je me trouvais là. Ce fut ainsi que je pus remarquer dans les traits de madame de Montréal une altération plus manifeste chaque jour. Il me semblait même que, d'une sortie à l'autre, le mal empirait, et je m'é-tonnais qu'autour d'elle on n'en prit pas davantage l'alarme. C'était bien toujours ce visage d'un irrésistible attrait, et auquel la voix populaire rendait un si vif hommage c'était @bien aussi ce regard chargé de langueur, dont l'expression pé-nétrait et charmait même les personnes les plus indifférentes. Sa physionomie n'avait rien perdu de sa distinction, ni la bouche de sa grâce, ni le profil de sa pureté, ni le front de sa candeur mais sur cet ensemble était répandue comme une ombre qui en tempérait l'éclat et y imprimait un caractère fatal.
- Mais par un cordial quelconque.
-Mais par un cordial quelconque.
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168 CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. - C'est bien, passons à mon second principe il est aussi net que le premier. Les amours qu'on me cache, je ne les respecte pas, et là où je ne suis pas un confident, je deviens un rival. J'espère, mon garçon, que c'est s'exprimer carré-ment vous voyez que je ne vous prends point en traître. - En effet, dit Ludovic, peu ému de cette bravade. - Vous riez 1 eh bien, nous verrons, reprit le Tieil étu-diant. Je vous apportais la paix dans les plis de mon paletot vous préférez la guerre. Va donc pour la guerre! et, foi de Melchior, elle sera conduite rondement. Vous pouvez y compter j'ai fait mes preuves. Au moment où il achevait cette déclaration fanfaronne, il se fit un mouvement chez la voisine, et ce que Ludovic avait redouté arriva. Marguerite venait de quitter son siége pour donner quelques soins à ses fleurs. A la vue de Melchior, un incarnat subit se répandit sur ses joues. fi n'y avait là sans doute que l'effet d'une surprise elle rougissait d'être ainsi à découvert pour d'autres yeux que ceux de Ludovic. Cependant elle mit à arroser ses élèves plus de temps quelle n'avait coutume de le faire, et semblait goûter, comme toutes les filles d'Ève, le plaisir d'être regardée et admirée par un fort beau garçon. VI Le lendemain, lorsque Ludovic alla rendre à la jeune fille sa visite accoutumée, il remarqua dans son maintien et dans son langage un embarras qui ne lui était point habituel. Marguerite paraissait distraite elle ne répondait que par des monosyllabes aux questions que le jeune homme lui adres-sait il était facile de deviner là-dessous une préoccupation et une arrière-pensée. Ses doigts avaient une activité machi-nale, et un certain frémissement trahissait le travail du cer-veau. Des deux parts, la contrainte était égale et la situation ne pouvait se prolonger. Ce fut la jeune fille qui rompit la glace.
168 CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. - C'est bien, passons à mon second principe il est aussi net que le premier. Les amours qu'on me cache, je ne les respecte pas, et là où je ne suis pas un confident, je deviens un rival. J'espère, mon garçon, que c'est s'exprimer carré-ment vous voyez que je ne vous prends point en traître. - En effet, dit Ludovic, peu ému de cette bravade. - Vous riez 1 eh bien, nous verrons, reprit le Tieil étu-diant. Je vous apportais la paix dans les plis de mon paletot@ vous préférez la guerre. Va donc pour la guerre@! et, foi de Melchior, elle sera conduite rondement. Vous pouvez y compter j'ai fait mes preuves. Au moment où il achevait cette déclaration fanfaronne, il se fit un mouvement chez la voisine, et ce que Ludovic avait redouté arriva. Marguerite venait de quitter son siége pour donner quelques soins à ses fleurs. A la vue de Melchior, un incarnat subit se répandit sur ses joues. fi n'y avait là sans doute que l'effet d'une surprise elle rougissait d'être ainsi à découvert pour d'autres yeux que ceux de Ludovic. Cependant elle mit à arroser ses élèves plus de temps qu@elle n'avait coutume de le faire, et semblait goûter, comme toutes les filles d'Ève, le plaisir d'être regardée et admirée par un fort beau garçon. VI Le lendemain, lorsque Ludovic alla rendre à la jeune fille sa visite accoutumée, il remarqua dans son maintien et dans son langage un embarras qui ne lui était point habituel. Marguerite paraissait distraite elle ne répondait que par des monosyllabes aux questions que le jeune homme lui adres-sait il était facile de deviner là-dessous une préoccupation et une arrière-pensée. Ses doigts avaient une activité machi-nale, et un certain frémissement trahissait le travail du cer-veau. Des deux parts, la contrainte était égale et la situation ne pouvait se prolonger. Ce fut la jeune fille qui rompit la glace.
168 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@C'est bien, passons à mon second principe il est aussi net que le premier. Les amours qu'on me cache, je ne les respecte pas, et là où je ne suis pas un confident, je deviens un rival. J'espère, mon garçon, que c'est s'exprimer carré-ment vous voyez que je ne vous prends point en traître. -@En effet, dit Ludovic, peu ému de cette bravade. -@Vous riez ! eh bien, nous verrons, reprit le vieil étu-diant. Je vous apportais la paix dans les plis de mon paletot, vous préférez la guerre. Va donc pour la guerre ! et, foi de Melchior, elle sera conduite rondement. Vous pouvez y compter j'ai fait mes preuves. Au moment où il achevait cette déclaration fanfaronne, il se fit un mouvement chez la voisine, et ce que Ludovic avait redouté arriva. Marguerite venait de quitter son siége pour donner quelques soins à ses fleurs. A la vue de Melchior, un incarnat subit se répandit sur ses joues. Il n'y avait là sans doute que l'effet d'une surprise elle rougissait d'être ainsi à découvert pour d'autres yeux que ceux de Ludovic. Cependant elle mit à arroser ses élèves plus de temps qu'elle n'avait coutume de le faire, et semblait goûter, comme toutes les filles d'Ève, le plaisir d'être regardée et admirée par un fort beau garçon. VI Le lendemain, lorsque Ludovic alla rendre à la jeune fille sa visite accoutumée, il remarqua dans son maintien et dans son langage un embarras qui ne lui était point habituel. Marguerite paraissait distraite elle ne répondait que par des monosyllabes aux questions que le jeune homme lui adres-sait il était facile de deviner là-dessous une préoccupation et une arrière-pensée. Ses doigts avaient une activité machi-nale, et un certain frémissement trahissait le travail du cer-veau. Des deux parts, la contrainte était égale et la situation ne pouvait se prolonger. Ce fut la jeune fille qui rompit la glace.
Je vous apportais la paix dans les plis de mon paletot vous préférez la guerre.
Je vous apportais la paix dans les plis de mon paletot, vous préférez la guerre.
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12 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. - Monsieur Vincent? lui dis-je. - Monsieur l'agent? - Voici un froid sévère, n'est-ce pas ? - Possible et puis, quoi ? - Si nous avisions à le chasser? - Et comment? - Mais par un cordial quelconque. Du solide, du dur, à votre choix Je marchand de vin n'est pas loin. -- Serviteur! Et, pour la seconde fois, il me jeta la porte de l'hôtel sur le nez. L'affront était sanglant et la scène avait des témoins. - Manant 1 m'écriai-je. Je me sentis vaincu cet homme n'avait rien de l'être po-licé il se rattachait, par l'éducation, aux races éteintes au lieu de drap d'Elbeuf, il aurait dû porter une dépouille d ani-mal. Bon gré, mal gré, il fallait donc renoncer à en tirer le moindre indice, et Dieu sait s'il m'en coûtait de prendre ce parti. Jamais ma curiosité n'avait été plus vivement excitée. Deux fois par semaine, les portes de l'hôtel s'ouvraient devant l'équipage de la comtesse. C'était une voiture fermée, dont elle occupait le fond avec son inévitable belle soeur. -Quelquefois le comte se plaçait sur la banquette opposée le plus souvent il suivait à cheval. Je m'arrangeais de manière à assister à la sortie et à la rentrée de l'équipage un pres-sentiment m'y poussait et me servait à souhait. Je ne me souviens pas d'avoir eu de désappointement à cet égard au moment opportun, toujours je me trouvais là. Ce fut ainsi que je pus remarquer dans les traits de madame de Montréal une altération plus manifeste chaque jour. Il me semblait même que, d'une sortie à l'autre, le mal empirait, et je m'é-tonnais qu'autour d'elle on n'en prît pas davantage l'alarme. C'était bien toujours ce visage d'un irrésistible attrait, et auquel la voix populaire rendait un si vif hommage c'était -bien aussi ce regard chargé de langueur, dont l'expression pé-nétrait et charmait même les personnes les plus indifférentes. Sa physionomie n'avait rien perdu de sa distinction, ni la bouche de sa grâce, ni le profil de sa pureté, ni le front de sa candeur mais sur cet ensemble était répandue comme une ombre qui en tempérait l'éclat et y imprimait un caractère fatal.
12 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. - Monsieur Vincent@? lui dis-je. - Monsieur l'agent@? - Voici un froid sévère, n'est-ce pas ? - Possible et puis, quoi ? - Si nous avisions à le chasser@? - Et comment? - Mais par un cordial quelconque. Du solide, du dur, à votre choix Je marchand de vin n'est pas loin. -- Serviteur@! Et, pour la seconde fois, il me jeta la porte de l'hôtel sur le nez. L'affront était sanglant et la scène avait des témoins. - Manant 1 m'écriai-je. Je me sentis vaincu cet homme n'avait rien de l'être po-licé il se rattachait, par l'éducation, aux races éteintes au lieu de drap d'Elbeuf, il aurait dû porter une dépouille d ani-mal. Bon gré, mal gré, il fallait donc renoncer à en tirer le moindre indice, et Dieu sait s'il m'en coûtait de prendre ce parti. Jamais ma curiosité n'avait été plus vivement excitée. Deux fois par semaine, les portes de l'hôtel s'ouvraient devant l'équipage de la comtesse. C'était une voiture fermée, dont elle occupait le fond avec son inévitable belle soeur. -Quelquefois le comte se plaçait sur la banquette opposée le plus souvent il suivait à cheval. Je m'arrangeais de manière à assister à la sortie et à la rentrée de l'équipage un pres-sentiment m'y poussait et me servait à souhait. Je ne me souviens pas d'avoir eu de désappointement à cet égard au moment opportun, toujours je me trouvais là. Ce fut ainsi que je pus remarquer dans les traits de madame de Montréal une altération plus manifeste chaque jour. Il me semblait même que, d'une sortie à l'autre, le mal empirait, et je m'é-tonnais qu'autour d'elle on n'en prît pas davantage l'alarme. C'était bien toujours ce visage d'un irrésistible attrait, et auquel la voix populaire rendait un si vif hommage c'était -bien aussi ce regard chargé de langueur, dont l'expression pé-nétrait et charmait même les personnes les plus indifférentes. Sa physionomie n'avait rien perdu de sa distinction, ni la bouche de sa grâce, ni le profil de sa pureté, ni le front de sa candeur mais sur cet ensemble était répandue comme une ombre qui en tempérait l'éclat et y imprimait un caractère fatal.
12 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@Monsieur Vincent ? lui dis-je. -@Monsieur l'agent ? -@Voici un froid sévère, n'est-ce pas ? -@Possible et puis, quoi ? -@Si nous avisions à le chasser ? -@Et comment? -@Mais par un cordial quelconque. Du solide, du dur, à votre choix le marchand de vin n'est pas loin. @-@Serviteur ! Et, pour la seconde fois, il me jeta la porte de l'hôtel sur le nez. L'affront était sanglant et la scène avait des témoins. -@Manant ! m'écriai-je. Je me sentis vaincu cet homme n'avait rien de l'être po-licé il se rattachait, par l'éducation, aux races éteintes au lieu de drap d'Elbeuf, il aurait dû porter une dépouille d'ani-mal. Bon gré, mal gré, il fallait donc renoncer à en tirer le moindre indice, et Dieu sait s'il m'en coûtait de prendre ce parti. Jamais ma curiosité n'avait été plus vivement excitée. Deux fois par semaine, les portes de l'hôtel s'ouvraient devant l'équipage de la comtesse. C'était une voiture fermée, dont elle occupait le fond avec son inévitable belle soeur. @Quelquefois le comte se plaçait sur la banquette opposée le plus souvent il suivait à cheval. Je m'arrangeais de manière à assister à la sortie et à la rentrée de l'équipage un pres-sentiment m'y poussait et me servait à souhait. Je ne me souviens pas d'avoir eu de désappointement à cet égard au moment opportun, toujours je me trouvais là. Ce fut ainsi que je pus remarquer dans les traits de madame de Montréal une altération plus manifeste chaque jour. Il me semblait même que, d'une sortie à l'autre, le mal empirait, et je m'é-tonnais qu'autour d'elle on n'en prit pas davantage l'alarme. C'était bien toujours ce visage d'un irrésistible attrait, et auquel la voix populaire rendait un si vif hommage c'était @bien aussi ce regard chargé de langueur, dont l'expression pé-nétrait et charmait même les personnes les plus indifférentes. Sa physionomie n'avait rien perdu de sa distinction, ni la bouche de sa grâce, ni le profil de sa pureté, ni le front de sa candeur mais sur cet ensemble était répandue comme une ombre qui en tempérait l'éclat et y imprimait un caractère fatal.
Je me sentis vaincu cet homme n'avait rien de l'être po-licé il se rattachait, par l'éducation, aux races éteintes au lieu de drap d'Elbeuf, il aurait dû porter une dépouille d ani-mal.
Je me sentis vaincu cet homme n'avait rien de l'être po-licé il se rattachait, par l'éducation, aux races éteintes au lieu de drap d'Elbeuf, il aurait dû porter une dépouille d'ani-mal.
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34 VIE DE L'ABBE NICOLLE que celui de l'abbé Nicolle mais loin de l'abattre, il puisait dans ces épreuves une force nouvelle. L'institut semblait en outre menacé dans son existence même, et cette crainte pesait sur son coeur. La maladie ré-gnait toujours les élèves ne rentraient pas encore, et tous, professeurs et enfants, attendaient la fin de l'é-preuve. Cependant elle ne finissait pas, et dans la crainte qu'une durée plus longue de l'épreuve ne le je-tât dans des embarras infinis, il plaça les maîtres chez les élèves sortis de l'institut, et lui-même il songea à se créer une position. Des propositions avantageuses lui étaient faites par la princesse Dolgorouki elle dési-rait ardemment lui confier l'éducation de ses deux fils. M. Nicolle avait accepté, mais, tout en acceptant, son coeur et ses voeux étaient pour son institut c'était là sa plus chère prédilection ce C'était ma vie, disait-il, et ïai confiance que Dieu me le rendra. A cette époque arrivaient presque journellement à Saint-Pé-tersbourg des prêtres français et proscrits, attirés par la bienveillance du gouvernement et la réputation de l'abbé Nicolle à ce moment arrivait aussi dans la même ville M. de Schoppinck, noble Plusse, dont les enfants étaient confiés aux soins de son cher abbé. Il apprend le départ des élèves, la maladie et le départ de son ami, la nouvelle position des professeurs, et enfin la résolution du fondateur. Affligé de ces nouvelles, il court à l'institut et se présente chez le directeur
34 VIE DE L'ABBE NICOLLE que celui de l'abbé Nicolle mais loin de l'abattre, il puisait dans ces épreuves une force nouvelle. L'institut semblait en outre menacé dans son existence même, et cette crainte pesait sur son coeur. La maladie ré-gnait toujours les élèves ne rentraient pas encore, et tous, professeurs et enfants, attendaient la fin de l'é-preuve. Cependant elle ne finissait pas, et dans la crainte qu'une durée plus longue de l'épreuve ne le je-tât dans des embarras infinis, il plaça les maîtres chez les élèves sortis de l'institut, et lui-même il songea à se créer une position. Des propositions avantageuses lui étaient faites par la princesse Dolgorouki elle dési-rait ardemment lui confier l'éducation de ses deux fils. M. Nicolle avait accepté, mais, tout en acceptant, son coeur et ses voeux étaient pour son institut c'était là sa plus chère prédilection ce C'était ma vie, disait-il, et @ïai confiance que Dieu me le rendra. A cette époque arrivaient presque journellement à Saint-Pé-tersbourg des prêtres français et proscrits, attirés par la bienveillance du gouvernement et la réputation de l'abbé Nicolle à ce moment arrivait aussi dans la même ville M. de Schoppinck, noble Plusse, dont les enfants étaient confiés aux soins de son cher abbé. Il apprend le départ des élèves, la maladie et le départ de son ami, la nouvelle position des professeurs, et enfin la résolution du fondateur. Affligé de ces nouvelles, il court à l'institut et se présente chez le directeur
34 VIE DE L'ABBE NICOLLE que celui de l'abbé Nicolle mais loin de l'abattre, il puisait dans ces épreuves une force nouvelle. L'institut semblait en outre menacé dans son existence même, et cette crainte pesait sur son coeur. La maladie ré-gnait toujours les élèves ne rentraient pas encore, et tous, professeurs et enfants, attendaient la fin de l'é-preuve. Cependant elle ne finissait pas, et dans la crainte qu'une durée plus longue de l'épreuve ne le je-tât dans des embarras infinis, il plaça les maîtres chez les élèves sortis de l'institut, et lui-même il songea à se créer une position. Des propositions avantageuses lui étaient faites par la princesse Dolgorouki elle dési-rait ardemment lui confier l'éducation de ses deux fils. M. Nicolle avait accepté, mais, tout en acceptant, son coeur et ses voeux étaient pour son institut c'était là sa plus chère prédilection@@@ C'était ma vie, disait-il, et j'ai confiance que Dieu me le rendra. A cette époque arrivaient presque journellement à Saint-Pé-tersbourg des prêtres français et proscrits, attirés par la bienveillance du gouvernement et la réputation de l'abbé Nicolle à ce moment arrivait aussi dans la même ville M. de Schoppinck, noble @Russe, dont les enfants étaient confiés aux soins de son cher abbé. Il apprend le départ des élèves, la maladie et le départ de son ami, la nouvelle position des professeurs, et enfin la résolution du fondateur. Affligé de ces nouvelles, il court à l'institut et se présente chez le directeur
A cette époque arrivaient presque journellement à Saint-Pé-tersbourg des prêtres français et proscrits, attirés par la bienveillance du gouvernement et la réputation de l'abbé Nicolle à ce moment arrivait aussi dans la même ville M. de Schoppinck, noble Plusse, dont les enfants étaient confiés aux soins de son cher abbé.
A cette époque arrivaient presque journellement à Saint-Pé-tersbourg des prêtres français et proscrits, attirés par la bienveillance du gouvernement et la réputation de l'abbé Nicolle à ce moment arrivait aussi dans la même ville M. de Schoppinck, noble Russe, dont les enfants étaient confiés aux soins de son cher abbé.
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4o4 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES rons pas de rendre compte de ce que nous avons vu, de la tranquillité qui règne au Champ-de-Mars et loin de vous empêcher de faire votre pétition, si l'on vous troublait, nous vous aiderions de la force publique. Si vous doutez de nos intentions, nous vous offrons de rester en ôtage parmi vous jusqu'à ce que foutes les signatures soient apposées. Un citoyen leur donna lecture de la pétition ils la trouvè-rent conforme aux principes ils dirent même qu'ils la signe-raient s'ils ne se trouvaient pas en fonctions. Deux citoyens avaient été arrêtés précédemment à cause d'une rixe avec l'un des aides-de-camp du général ceux qui avaient été témoins de l'arrestation, représentèrent aux officiers munipaux qu'elle était injuste et imméritée ceux-ci engagèrent l'Assemblée à nommer une députation pour aller les réclamer à la municipalité , en leur promettant justice et douze commissaires et les officiers municipaux partent entourés d'un grand nombre des pétitionnaires, qui, les accompagnent jusqu'au détachement là', on se prend la main, et l'on se quitte de la manière la plus amicale. Les officiers municipaux promettent de faire retirer les troupes, et ils l'exécutent peu d'instans après, le Champ-de-Mars fut encore libre et tranquille. Il est ici un trait que nous n'omettrons pas , il faut être juste avant que la troupe se fût retirée, un jeune homme franchissait le glacis en pré-sence du bataillon, et quelques grenadiers l'arrêtant avec rudesse , un d'eux l'atteint de sa baïonnette M. Lefeuvre , d'Arles, commandant le bataillon, accourt à toute bride, et renvoie les soldats à leur poste. Le peuple applaudit et crie Bravo, commandant ! On retourne à l'autel de la patrie, et l'on continue à signer. Les jeunes gens s'amusent à des danses ils font des ronds en chantant l'air Ça ira. Survient un orage le ciel vou-lait-il présager celui qui allaitfondre sur latête des citoyens? onn'en est pas moins ardent àsigner. La pluie cesse, le ciel re-devient calme et serein en moins de deux heures il se trouve
4o4 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES rons pas de rendre compte de ce que nous avons vu, de la tranquillité qui règne au Champ-de-Mars et loin de vous empêcher de faire votre pétition, si l'on vous troublait, nous vous aiderions de la force publique. Si vous doutez de no@s intentions, nous vous offrons de rester en ôtage parmi vous jusqu'à ce que foutes les signatures soient apposées. Un citoyen leur donna lecture de la pétition ils la trouvè-rent conforme aux principes ils dirent même qu'ils la signe-raient s'ils ne se trouvaient pas en fonctions. Deux citoyens avaient été arrêtés précédemment à cause d'une rixe avec l'un des aides-de-camp du général ceux qui avaient été témoins de l'arrestation, représentèrent aux officiers munipaux qu'elle était injuste et imméritée ceux-ci engagèrent l'Assemblée à nommer une députation pour aller les réclamer à la municipalité , en leur promettant justice et douze commissaires et les officiers municipaux partent entourés d'un grand nombre des pétitionnaires, qui, les accompagnent jusqu'au détachement là', on se prend la main, et l'on se quitte de la manière la plus amicale. Les officiers municipaux promettent de faire retirer les troupes, et ils l'exécutent peu d'instans après, le Champ-de-Mars fut encore libre et tranquille. Il est ici un trait que nous n'omettrons pas , il faut être juste avant que la troupe se fût retirée, un jeune homme franchissait le glacis en pré-sence du bataillon, et quelques grenadiers l'arrêtant avec rudesse , un d'eux l'atteint de sa baïonnette M. Lefeuvre , d'Arles, commandant le bataillon, accourt à toute bride, et renvoie les soldats à leur poste. Le peuple applaudit et crie Bravo, commandant ! On retourne à l'autel de la patrie, et l'on continue à signer. Les jeunes gens s'amusent à des danses ils font des ronds en chantant l'air Ça ira. Survient un orage le ciel vou-lait-il présager celui qui allait@fondre sur la@tête des citoyens? on@n'en est pas moins ardent à@signer. La pluie cesse, le ciel re-devient calme et serein en moins de deux heures il se trouve
4o4 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES rons pas de rendre compte de ce que nous avons vu, de la tranquillité qui règne au Champ-de-Mars et loin de vous empêcher de faire votre pétition, si l'on vous troublait, nous vous aiderions de la force publique. Si vous doutez de nous intentions, nous vous offrons de rester en ôtage parmi vous jusqu'à ce que toutes les signatures soient apposées. Un citoyen leur donna lecture de la pétition ils la trouvè-rent conforme aux principes ils dirent même qu'ils la signe-raient s'ils ne se trouvaient pas en fonctions. Deux citoyens avaient été arrêtés précédemment à cause d'une rixe avec l'un des aides-de-camp du général ceux qui avaient été témoins de l'arrestation, représentèrent aux officiers munipaux qu'elle était injuste et imméritée ceux-ci engagèrent l'Assemblée à nommer une députation pour aller les réclamer à la municipalité@, en leur promettant justice et douze commissaires et les officiers municipaux partent entourés d'un grand nombre des pétitionnaires, qui@ les accompagnent jusqu'au détachement là@, on se prend la main, et l'on se quitte de la manière la plus amicale. Les officiers municipaux promettent de faire retirer les troupes, et ils l'exécutent peu d'instans après, le Champ-de-Mars fut encore libre et tranquille. Il est ici un trait que nous n'omettrons pas@, il faut être juste avant que la troupe se fût retirée, un jeune homme franchissait le glacis en pré-sence du bataillon, et quelques grenadiers l'arrêtant avec rudesse@, un d'eux l'atteint de sa baïonnette M. Lefeuvre@, d'Arles, commandant le bataillon, accourt à toute bride, et renvoie les soldats à leur poste. Le peuple applaudit et crie Bravo, commandant@! On retourne à l'autel de la partie, et l'on continue à signer. Les jeunes gens s'amusent à des danses ils font des ronds en chantant l'air Ça ira. Survient un orage le ciel vou-lait-il présager celui qui allait fondre sur la tête des citoyens? on n'en est pas moins ardent à signer. La pluie cesse, le ciel re-devient calme et serein en moins de deux heures il se trouve
Survient un orage le ciel vou-lait-il présager celui qui allaitfondre sur latête des citoyens?
Survient un orage le ciel vou-lait-il présager celui qui allait fondre sur la tête des citoyens?
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478 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. - C'est votre faute, dit Ludovic avec l'irritation que lui donnait la conscience de son état. - Allons, vous y revenez, reprit Melchior. Il est dit qwe-vous pousserez l'ingratitude jusqu'au bout. Je me fâcherais si j'avais le caractère plus mal fait. Ma faute! -Comme si j'é-tais responsable des faiblesses de votre estomac. Ma faute ! Dites que c'est celle de votre déplorable organisation. YojiM plutôt. N'en ai-je pas pris autant et plus que vous? Pourtant ma vue est nette et mon pas ferme. Que voulez-vous, grand homme? On ne peut pas avoir tous les honneurs et cumuler toutes les gloires. De ce que la tête est pleine de science, il ne s'ensuit pas qu'elle soit à l'abri de pareils accidents. - C'est votre faute, répéta le licencié avec son idée fixe. - Encore? Vous devenez fastidieux, mon garçon. Heureu-sement que vous avez affaire au plus grand coeur qui ait jamais battu dans une poitrine humaine. Ma philosophie est au-dessus de vos égarements. Allez, j'en ai vu et essuyé bien d'autres. La vie a de ces retours. Ce matin vous étiez au pi-nacle, maintenant vous voilà légèrement déchu. Qu'est-ce que cela prouve? qu'il ne faut ici-bas ni trop s'enorgueillir, ni trop se désespérer. Demain, grand homme, pas plus tard que demain, vous rentrerez dans votre assiette, aussi intact et aussi licencié que jamais. Les effets de la boisson auront disparaît vos lauriers seront toujours verts c'est l'affaire d'un ooup d'oreiller. , Demain, non pas demain, aujourd'hui, dit Ludovic. - Ahl pour ça, je n'en saurais répondre question de tem-pérament. En-attendant, tâchez de poser un pied devant l'autre, et ne me marchez pas sur les orteils comme vous le faites si obstinément. Un peu de tenue, si c'est possible priez vos jambes d'y mettre du leur elles portent désormais un avocat. -Pendant cet entretien, mêlé de railleries, Melchior entraî-nait Ludovic vers le quartier qu'ils habitaient. Notre pauvre étudiant était, il faut le dire, fort mal accommodé il expiait en un jour plusieurs années de privations. Afin de maintenir son budget dans un équilibre satisfaisant, il s'était mis de la manière la plus stricte au régime des sociétés de tempérance. De là cette atteinte portée à son sang-froid. Dès les premiers verres, ces boissons, peu familières pour lui, avaient agi sur
478 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. - C'est votre faute, dit Ludovic avec l'irritation que lui donnait la conscience de son état. - Allons, vous y revenez, reprit Melchior. Il est dit qwe-vous pousserez l'ingratitude jusqu'au bout. Je me fâcherais si j'avais le caractère plus mal fait. Ma faute@! -Comme si j'é-tais responsable des faiblesses de votre estomac. Ma faute ! Dites que c'est celle de votre déplorable organisation. YojiM plutôt. N'en ai-je pas pris autant et plus que vous@? Pourtant ma vue est nette et mon pas ferme. Que voulez-vous, grand homme@? On ne peut pas avoir tous les honneurs et cumuler toutes les gloires. De ce que la tête est pleine de science, il ne s'ensuit pas qu'elle soit à l'abri de pareils accidents. - C'est votre faute, répéta le licencié avec son idée fixe. - Encore@? Vous devenez fastidieux, mon garçon. Heureu-sement que vous avez affaire au plus grand coeur qui ait jamais battu dans une poitrine humaine. Ma philosophie est au-dessus de vos égarements. Allez, j'en ai vu et essuyé bien d'autres. La vie a de ces retours. Ce matin vous étiez au pi-nacle, maintenant vous voilà légèrement déchu. Qu'est-ce que cela prouve@? qu'il ne faut ici-bas ni trop s'enorgueillir, ni trop se désespérer. Demain, grand homme, pas plus tard que demain, vous rentrerez dans votre assiette, aussi intact et aussi licencié que jamais. Les effets de la boisson auront dispar@aît vos lauriers seront toujours verts c'est l'affaire d'un ooup d'oreiller. , Demain, non pas demain, aujourd'hui, dit Ludovic. - Ah@l pour ça, je n'en saurais répondre question de tem-pérament. En-attendant, tâchez de poser un pied devant l'autre, et ne me marchez pas sur les orteils comme vous le faites si obstinément. Un peu de tenue, si c'est possible priez vos jambes d'y mettre du leur elles portent désormais un avocat. -Pendant cet entretien, mêlé de railleries, Melchior entraî-nait Ludovic vers le quartier qu'ils habitaient. Notre pauvre étudiant était, il faut le dire, fort mal accommodé il expiait en un jour plusieurs années de privations. Afin de maintenir son budget dans un équilibre satisfaisant, il s'était mis de la manière la plus stricte au régime des sociétés de tempérance. De là cette atteinte portée à son sang-froid. Dès les premiers verres, ces boissons, peu familières pour lui, avaient agi sur
478 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@C'est votre faute, dit Ludovic avec l'irritation que lui donnait la conscience de son état. -@Allons, vous y revenez, reprit Melchior. Il est dit que vous pousserez l'ingratitude jusqu'au bout. Je me fâcherais si j'avais le caractère plus mal fait. Ma faute ! @Comme si j'é-tais responsable des faiblesses de votre estomac. Ma faute ! Dites que c'est celle de votre déplorable organisation. Voyez plutôt. N'en ai-je pas pris autant et plus que vous ? Pourtant ma vue est nette et mon pas ferme. Que voulez-vous, grand homme ? On ne peut pas avoir tous les honneurs et cumuler toutes les gloires. De ce que la tête est pleine de science, il ne s'ensuit pas qu'elle soit à l'abri de pareils accidents. -@C'est votre faute, répéta le licencié avec son idée fixe. -@Encore ? Vous devenez fastidieux, mon garçon. Heureu-sement que vous avez affaire au plus grand coeur qui ait jamais battu dans une poitrine humaine. Ma philosophie est au-dessus de vos égarements. Allez, j'en ai vu et essuyé bien d'autres. La vie a de ces retours. Ce matin vous étiez au pi-nacle, maintenant vous voilà légèrement déchu. Qu'est-ce que cela prouve ? qu'il ne faut ici-bas ni trop s'enorgueillir, ni trop se désespérer. Demain, grand homme, pas plus tard que demain, vous rentrerez dans votre assiette, aussi intact et aussi licencié que jamais. Les effets de la boisson auront disparu et vos lauriers seront toujours verts c'est l'affaire d'un coup d'oreiller. @-Demain, non pas demain, aujourd'hui, dit Ludovic. -@Ah ! pour ça, je n'en saurais répondre question de tem-pérament. En attendant, tâchez de poser un pied devant l'autre, et ne me marchez pas sur les orteils comme vous le faites si obstinément. Un peu de tenue, si c'est possible priez vos jambes d'y mettre du leur elles portent désormais un avocat. @Pendant cet entretien, mêlé de railleries, Melchior entraî-nait Ludovic vers le quartier qu'ils habitaient. Notre pauvre étudiant était, il faut le dire, fort mal acco@modé il expiait en un jour plusieurs années de privations. Afin de maintenir son budget dans un équilibre satisfaisant, il s'était mis de la manière la plus stricte au régime des sociétés de tempérance. De là cette atteinte portée à son sang-froid. Dès les premiers verres, ces boissons, peu familières pour lui, avaient agi sur
Afin de maintenir son budget dans un équilibre satisfaisant, il s'était mis de la manière la plus stricte au régime des sociétés de tempérance.
Afin de maintenir son budget dans un équilibre satisfaisant, il s'était mis de la manière la plus stricte au régime des sociétés de tempérance.
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430 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. XXVIII D'abord, Gaston ne put y croire fet s'imagina qu'il était le jouet d'une erreur. Sans doute il avait dépassé l'endroit ot avait eu lieu l'escalade, ou bien il ne l'avait pas encore at-teint. C'était la seule explication naturelle du fait. Il coarut donc à droite et it gauche, sur toute la longueur des clôtures, cherchant partout et avec une anxiété fiévreme, ïil ne re-trouverait pas cet instrument de salut auquel tant de prix était attaché. Cette recherche fuf vaine nulle part il ne le retrouva, nulle part il ne rencontra cette physionomie des lieux qui était si bien gravée dans sa mémoire. Il fallut donc en revenir au véritable point de départ, et là bien des circonstances se réunirent pour porter dais son es-prit une convictioB accablante. Tous les accidents du terrain prouvaient que c'était par oe côté qu'il avait pénétré dans le jardin. Sur le sol, l'empreinte encore fraîche de ses pieds, çà et là des branches brisées qui marquaient son passage, quel-ques débris détachés du mur, puis des indices particuliers - qu'avec ses habitudes de chasseur il avait eu le soin de re-marquer et de rendre apparents. Tout concourait à prouver qu'il ne fallait pas pousser plus loin une recherche inutile. C'était là que devait sa trouver l'échelle, et elle n'y était pas. Quand Gaston se fut convaincu du fait, il ne songea pas à lui, ni au danger qu'il pouvait courir il songea à Clémence. Ce qu'il avait imaginé pour la sauver allait achever de la perdre son sort en serait aggravé, son existence empirerait, ses geôliers en prendraient prétexte pour la tenir dans une captivité plus étroite et combler la mesure des procédés odieux. A cette pensée, Gaston se sentit transporté d'un élan soudain. Ce qui dominait chez lui, ce n'était MS la crainte, ce n'était pas le désir de se soustraire à des adversaires mys-térieux c'était la colère, c'était la soif de la vengeance, c' é-tait le désir de les rejoindre et de leur livrer le vrai coupable, le seul de qui ils fussent en droit d'exiger une réparation.
430 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. XXVIII D'abord, Gaston ne put y croire fet s'imagina qu'il était le jouet d'une erreur. Sans doute il avait dépassé l'endroit ot avait eu lieu l'escalade, ou bien il ne l'avait pas encore at-teint. C'était la seule explication naturelle du fait. Il coarut donc à droite et it gauche, sur toute la longueur des clôtures, cherchant partout@ et avec une anxiété fiévre@me, @ïil ne re-trouverait pas cet instrument de salut auquel tant de prix était attaché. Cette recherche fuf vaine nulle part il ne le retrouva, nulle part il ne rencontra cette physionomie des lieux qui était si bien gravée dans sa mémoire. Il fallut donc en revenir au véritable point de départ, et là bien des circonstances se réunirent pour porter dais son es-prit une convictioB accablante. Tous les accidents du terrain prouvaient que c'était par oe côté qu'il avait pénétré dans le jardin. Sur le sol, l'empreinte encore fraîche de ses pieds, çà et là des branches brisées qui marquaient son passage, quel-ques débris détachés du mur, puis des indices particuliers - qu'avec ses habitudes de chasseur il avait eu le soin de re-marquer et de rendre apparents. Tout concourait à prouver qu'il ne fallait pas pousser plus loin une recherche inutile. C'était là que devait sa trouver l'échelle, et elle n'y était pas. Quand Gaston se fut convaincu du fait, il ne songea pas à lui, ni au danger qu'il pouvait courir il songea à Clémence. Ce qu'il avait imaginé pour la sauver allait achever de la perdre son sort en serait aggravé, son existence empirerait, ses geôliers en prendraient prétexte pour la tenir dans une captivité plus étroite et combler la mesure des procédés odieux. A cette pensée, Gaston se sentit transporté d'un élan soudain. Ce qui dominait chez lui, ce n'était @MS la crainte, ce n'était pas le désir de se soustraire à des adversaires mys-térieux c'était la colère, c'était la soif de la vengeance, c' é-tait le désir de les rejoindre et de leur livrer le vrai coupable, le seul de qui ils fussent en droit d'exiger une réparation.
430 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. XXVIII D'abord, Gaston ne put y croire @et s'imagina qu'il était le jouet d'une erreur. Sans doute il avait dépassé l'endroit où avait eu lieu l'escalade, ou bien il ne l'avait pas encore at-teint. C'était la seule explication naturelle du fait. Il courut donc à droite et @à gauche, sur toute la longueur des clôtures, cherchant partout, et avec une anxiété fiévreuse, s'il ne re-trouverait pas cet instrument de salut auquel tant de prix était attaché. Cette recherche fut vaine nulle part il ne le retrouva, nulle part il ne rencontra cette physionomie des lieux qui était si bien gravée dans sa mémoire. Il fallut donc en revenir au véritable point de départ, et là bien des circonstances se réunirent pour porter dans son es-prit une conviction accablante. Tous les accidents du terrain prouvaient que c'était par ce côté qu'il avait pénétré dans le jardin. Sur le sol, l'empreinte encore fraîche de ses pieds, çà et là des branches brisées qui marquaient son passage, quel-ques débris détachés du mur, puis des indices particuliers @@qu'avec ses habitudes de chasseur il avait eu le soin de re-marquer et de rendre apparents. Tout concourait à prouver qu'il ne fallait pas pousser plus loin une recherche inutile. C'était là que devait se trouver l'échelle, et elle n'y était pas. Quand Gaston se fut convaincu du fait, il ne songea pas à lui, ni au danger qu'il pouvait courir il songea à Clémence. Ce qu'il avait imaginé pour la sauver allait achever de la perdre son sort en serait aggravé, son existence empirerait, ses geôliers en prendraient prétexte pour la tenir dans une captivité plus étroite et combler la mesure des procédés odieux. A cette pensée, Gaston se sentit transporté d'un élan soudain. Ce qui dominait chez lui, ce n'était pas la crainte, ce n'était pas le désir de se soustraire à des adversaires mys-térieux c'était la colère, c'était la soif de la vengeance, c'@é-tait le désir de les rejoindre et de leur livrer le vrai coupable, le seul de qui ils fussent en droit d'exiger une réparation.
Sans doute il avait dépassé l'endroit ot avait eu lieu l'escalade, ou bien il ne l'avait pas encore at-teint.
Sans doute il avait dépassé l'endroit où avait eu lieu l'escalade, ou bien il ne l'avait pas encore at-teint.
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CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 115 suites de cet acte imprudent tantôt elle se sentait inondée d'une joie intérieure, et s'imaginait que ce mystérieux pa-pier répondait aux battements de Si poitrine. Des rougeurs soudaines lui montaient au front, et elle s'abandonnait à d'involontaires extases. L'aiguille alors s'échappait de ses- -doigts, et mademoiselle Pulchérie, sans interrompre son tri-cot, dardait sur elle, par-dessus ses lunettes, un-regard plpin de défiance et de haine. - Vous souffrez, ma soeur? lui disait-elle. Clémence tressaillait et rentrait dans le monde des réalités. - Mais non, mais non, répondait-elle en se remettant à l'ouvrage avec une ardeur machinale et s'y absorbant de nouveau. Enfin, elle eut un moment libce et put ouvrir cette lettre dont la possession lui coûtait si cher. C'était un dédomma-gement que le ciel lui devait bien. Ses doigts tremblaient, sa vue se troublait. Voici ce qu'elle y lut Clémence, Pardonnez mon audace, mais je me sens mourir à ne plus vous voir. Il me fallait si peu pouf être heureux ! un re-gard de loin en loin, un geste, un signe j'emportais assez de bonheur pour attendre et espérer. Maintenant tout me manque et ma vie est au dépourvu. Vous souffrez aussi, Clémence je lé sais sans que vous m'en ayez fait l'aveu. Confondons au moins nos douleurs, puisque nous ne pouvons y échapper. Il y a dans tout ce qui s'est passé une fatalité irrésistible plus forte que nos volontés, et, je le sens, plus forte que mon courage. Renon-cer à vous serait ma condamnation, je ne me soumettrai qué si vous la prononcez. Est-ce une trop grande grâce que je demande? Un mot, quelques lignes de vous. Sachons que, quoique séparés, nous vivons l'un pour l'autre et l'un par l'autre. L'espoir est un baume si souverain 1 Seul il peut calmer des blessures aussi profondes que les miennes. A défaut d'un sentiment. plus vif, ayez au moins de la pitié. La voie que j'emploie pour vous faire parvenir ce billet
CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 115 suites de cet acte imprudent tantôt elle se sentait inondée d'une joie intérieure, et s'imaginait que ce mystérieux pa-pier répondait aux battements de Si poitrine. Des rougeurs soudaines lui montaient au front, et elle s'abandonnait à d'involontaires extases. L'aiguille alors s'échappait de ses- -doigts, et mademoiselle Pulchérie, sans interrompre son tri-cot, dardait sur elle, par-dessus ses lunettes, un-regard plpin de défiance et de haine. - Vous souffrez, ma soeur? lui disait-elle. Clémence tressaillait et rentrait dans le monde des réalités. - Mais non, mais non, répondait-elle en se remettant à l'ouvrage avec une ardeur machinale et s'y absorbant de nouveau. Enfin, elle eut un moment libce et put ouvrir cette lettre dont la possession lui coûtait si cher. C'était un dédomma-gement que le ciel lui devait bien. Ses doigts tremblaient, sa vue se troublait. Voici ce qu'elle y lut Clémence, Pardonnez mon audace, mais je me sens mourir à ne plus vous voir. Il me fallait si peu pouf être heureux ! un re-gard de loin en loin, un geste, un signe j'emportais assez de bonheur pour attendre et espérer. Maintenant tout me manque et ma vie est au dépourvu. Vous souffrez aussi, Clémence je lé sais sans que vous m'en ayez fait l'aveu. Confondons au moins nos douleurs, puisque nous ne pouvons y échapper. Il y a dans tout ce qui s'est passé une fatalité irrésistible plus forte que nos volontés, et, je le sens, plus forte que mon courage. Renon-cer à vous serait ma condamnation, je ne me soumettrai qué si vous la prononcez. Est-ce une trop grande grâce que je demande@? Un mot, quelques lignes de vous. Sachons que, quoique séparés, nous vivons l'un pour l'autre et l'un par l'autre. L'espoir est un baume si souverain 1 Seul il peut calmer des blessures aussi profondes que les miennes. A défaut d'un sentiment. plus vif, ayez au moins de la pitié. La voie que j'emploie pour vous faire parvenir ce billet
CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 115 suites de cet acte imprudent tantôt elle se sentait inondée d'une joie intérieure, et s'imaginait que ce mystérieux pa-pier répondait aux battements de sa poitrine. Des rougeurs soudaines lui montaient au front, et elle s'abandonnait à d'involontaires extases. L'aiguille alors s'échappait de ses@ @doigts, et mademoiselle Pulchérie, sans interrompre son tri-cot, dardait sur elle, par-dessus ses lunettes, un regard plein de défiance et de haine. -@Vous souffrez, ma soeur? lui disait-elle. Clémence tressaillait et rentrait dans le monde des réalités. -@Mais non, mais non, répondait-elle en se remettant à l'ouvrage avec une ardeur machinale et s'y absorbant de nouveau. Enfin, elle eut un moment libre et put ouvrir cette lettre dont la possession lui coûtait si cher. C'était un dédomma-gement que le ciel lui devait bien. Ses doigts tremblaient, sa vue se troublait. Voici ce qu'elle y lut Clémence, Pardonnez mon audace, mais je me sens mourir à ne plus vous voir. Il me fallait si peu pour être heureux ! un re-gard de loin en loin, un geste, un signe j'emportais assez de bonheur pour attendre et espérer. Maintenant tout me manque et ma vie est au dépourvu. Vous souffrez aussi, Clémence je le sais sans que vous m'en ayez fait l'aveu. Confondons au moins nos douleurs, puisque nous ne pouvons y échapper. Il y a dans tout ce qui s'est passé une fatalité irrésistible plus forte que nos volontés, et, je le sens, plus forte que mon courage. Renon-cer à vous serait ma condamnation, je ne me soumettrai que si vous la prononcez. Est-ce une trop grande grâce que je demande ? Un mot, quelques lignes de vous. Sachons que, quoique séparés, nous vivons l'un pour l'autre et l'un par l'autre. L'espoir est un baume si souverain ! Seul il peut calmer des blessures aussi profondes que les miennes. A défaut d'un sentiment@ plus vif, ayez au moins de la pitié. La voie que j'emploie pour vous faire parvenir ce billet
Un mot, quelques lignes de vous.
Un mot, quelques lignes de vous.
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220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. libre il pénétra chez Marguerite par Ja brèche qu'il venait d'ouvrir. Quand il se trouva dans la première pièce, involontaire-ment il s'arrêta le coeur lui battait à l'étouffer, ses jambe4 semblaient lui refuser leur service son oeil était comme voilé par un nuage qui ne laissait plus les objets distincts. Il se remit pourtant et examina les lieux. Rien n'y était changé chaque chose était à sa place. Aucun désordre apparent ne semblait confirmer ses craintes aucun indice ne faisait pres-sentir une catastrophe. Restait la chambre de Marguerite la clef était sur la porte, et la main de Ludovic trembla en y touchant. Il ouvrit un peu d'obscurité régnait dans la pièce, les rideaux empêchaient le jour d'y pénétrer largement. Cependant il fut facile à Ludovic de s'assurer qu'aucune créature vivante ne se trouvait là. Rien n'y manquait pour-tant, si ce n'est Marguerite. Tout y gardait l'air d'arrange-ment qu'elle savait y maintenir, et qui est le luxe des exis-tences modestes. Le lit était fait et garni de sa courte-pointe près du lit, le Christ et le bénitier avec un rameau de buis. Sur les murs, quelques portraits de famille, ébauchés au crayon, puis la commode en acajou.et les chaises de meri-sier une petite pendule devant le trumeau et deux vases remplis de fleurs. L'inventaire n'était pas long, et Ludovic l'eut achevé d'un coup d'oeil. - Cependant son père et ses témoins étaient accourus sur ses pas, et avaient pénétré dans l'appartement par l'issue qu'il avait frayée le concierge venait après eux, afin de constater les dégâts et mettre sa responsabilité à couvert. Puis les curieux et les voisins s'y mêlèrent, si bien que le petit logement fut bientôt rempli de monde. Alors la perqui-sition devint générale, on regarda sous les lits, on fouilla tous les recoins. Marguerite n'y était pas Marguerite avait disparu le concierge n'osait en croire ses yeux. - Je ne l'ai pourtant pas vue sortir, s'écriait-il en prenant tous les saints à témoin. - Vous verrez qu'elle aura passé par les gouttières, dit un mauvais plaisant. Ludovic était anéanti à l'effervescence du premier mo-ment avait succédé un accablement profpnd. 11 s'était jeté sur une chaise et se renfermait dans un silence obstiné. Au
220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. libre il pénétra chez Marguerite par Ja brèche qu'il venait d'ouvrir. Quand il se trouva dans la première pièce, involontaire-ment il s'arrêta le coeur lui battait à l'étouffer, ses jambe4 semblaient lui refuser leur service son oeil était comme voilé par un nuage qui ne laissait plus les objets distincts. Il se remit pourtant et examina les lieux. Rien n'y était changé chaque chose était à sa place. Aucun désordre apparent ne semblait confirmer ses craintes aucun indice ne faisait pres-sentir une catastrophe. Restait la chambre de Marguerite la clef était sur la porte, et la main de Ludovic trembla en y touchant. Il ouvrit un peu d'obscurité régnait dans la pièce, les rideaux empêchaient le jour d'y pénétrer largement. Cependant il fut facile à Ludovic de s'assurer qu'aucune créature vivante ne se trouvait là. Rien n'y manquait pour-tant, si ce n'est Marguerite. Tout y gardait l'air d'arrange-ment qu'elle savait y maintenir, et qui est le luxe des exis-tences modestes. Le lit était fait et garni de sa courte-pointe près du lit, le Christ et le bénitier avec un rameau de buis. Sur les murs, quelques portraits de famille, ébauchés au crayon, puis la commode en acajou.et les chaises de meri-sier une petite pendule devant le trumeau et deux vases remplis de fleurs. L'inventaire n'était pas long, et Ludovic l'eut achevé d'un coup d'oeil. - Cependant son père et ses témoins étaient accourus sur ses pas, et avaient pénétré dans l'appartement par l'issue qu'il avait frayée le concierge venait après eux, afin de constater les dégâts et mettre sa responsabilité à couvert. Puis les curieux et les voisins s'y mêlèrent, si bien que le petit logement fut bientôt rempli de monde. Alors la perqui-sition devint générale, on regarda sous les lits, on fouilla tous les recoins. Marguerite n'y était pas Marguerite avait disparu le concierge n'osait en croire ses yeux. - Je ne l'ai pourtant pas vue sortir, s'écriait-il en prenant tous les saints à témoin. - Vous verrez qu'elle aura passé par les gouttières, dit un mauvais plaisant. Ludovic était anéanti à l'effervescence du premier mo-ment avait succédé un accablement profpnd. 11 s'était jeté sur une chaise et se renfermait dans un silence obstiné. Au
226 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. libre il pénétra chez Marguerite par la brèche qu'il venait d'ouvrir. Quand il se trouva dans la première pièce, involontaire-ment il s'arrêta le coeur lui battait à l'étouffer, ses jambes semblaient lui refuser leur service son oeil était comme voilé par un nuage qui ne laissait plus les objets distincts. Il se remit pourtant et examina les lieux. Rien n'y était changé chaque chose était à sa place. Aucun désordre apparent ne semblait confirmer ses craintes aucun indice ne faisait pres-sentir une catastrophe. Restait la chambre de Marguerite la clef était sur la porte, et la main de Ludovic trembla en y touchant. Il ouvrit un peu d'obscurité régnait dans la pièce, les rideaux empêchaient le jour d'y pénétrer largement. Cependant il fut facile à Ludovic de s'assurer qu'aucune créature vivante ne se trouvait là. Rien n'y manquait pour-tant, si ce n'est Marguerite. Tout y gardait l'air d'arrange-ment qu'elle savait y maintenir, et qui est le luxe des exis-tences modestes. Le lit était fait et garni de sa courte-pointe près du lit, le Christ et le bénitier avec un rameau de buis. Sur les murs, quelques portraits de famille, ébauchés au crayon, puis la commode en acajou et les chaises de meri-sier une petite pendule devant le trumeau et deux vases remplis de fleurs. L'inventaire n'était pas long, et Ludovic l'eut achevé d'un coup d'oeil.@@ Cependant son père et ses témoins étaient accourus sur ses pas, et avaient pénétré dans l'appartement par l'issue qu'il avait frayée le concierge venait après eux, afin de constater les dégâts et mettre sa responsabilité à couvert. Puis les curieux et les voisins s'y mêlèrent, si bien que le petit logement fut bientôt rempli de monde. Alors la perqui-sition devint générale, on regarda sous les lits, on fouilla tous les recoins. Marguerite n'y était pas Marguerite avait disparu le concierge n'osait en croire ses yeux. -@Je ne l'ai pourtant pas vue sortir, s'écriait-il en prenant tous les saints à témoin. -@Vous verrez qu'elle aura passé par les gouttières, dit un mauvais plaisant. Ludovic était anéanti à l'effervescence du premier mo-ment avait succédé un accablement profond. Il s'était jeté sur une chaise et se renfermait dans un silence obstiné. Au
Sur les murs, quelques portraits de famille, ébauchés au crayon, puis la commode en acajou.et les chaises de meri-sier une petite pendule devant le trumeau et deux vases remplis de fleurs.
Sur les murs, quelques portraits de famille, ébauchés au crayon, puis la commode en acajou et les chaises de meri-sier une petite pendule devant le trumeau et deux vases remplis de fleurs.
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OPINION DU CLERGÉ ET DES SAVANTS 299 Vous ne voyez plus autant de miracles qu'au temps de Jésus-Christ, soit mais jamais l'opération miraculeuse n'a cessé dans l'Église elle y reste et produit une foule de faits. C'est une opinion bien franche et bien puissante que celle du révérend père Lacordaire il croit au magnétisme, il croit au somnambulisme mais il ne voit pas de résultat, mais, selon lui, le magnétisme ne produit rien. N'est-ce donc rien, Monsieur Lacordaire, que de rendre l'ouïe aux sours-muets et la vue aux aveugles ? N'est-ce donc rien que de faire marcher des paralytiques, et de guérir des épileptiques et des milliers de malades ? Oh ! certes, ce sont là de beaux résultats, mais M. Lacor-daire parait les ignorer il est comme la majeure partie du monde, qui ne connaît du magnétisme qu'un seul effet, le somnambulisme, et qui prend cet effet pour le magnétisme même, sans voir autre chose. Mais pour nous, magnétiseurs, le somnambulisme n'est point un effet essentiel, et je dis mieux, il n'est pas utile dans l'état de choses actuel il est plutôt nuisible car la lucidité est tellement passagère, que, loin de faire croire et de faire admettre le magnétisme, le som-nambulisme est peut-être la seule cause qui l'a fait repousser. Cependant le bill d'adhésion donné au magnétisme par M. Lacordaire doit être d'un grand poids et d'un grand secours près des corps savants peut-être s'émouvront-ils enfin lorsqu'ils verront la portion la plus éclairée du clergé fran-çais parler favorablement du magnétisme peut-être qu'ils se décideront à s'en occuper, et qu'ils cesseront de se laisser traîner à la remoique. Allons, Messieurs des académies, appelez près de vous des magnétiseurs consciencieux et expérimentés, ne leur demandez pas de somnambulisme, mais dites-leur Nous voulons en finir avec le magnétisme, l'adopter, l'employer, s'il est bon à quelque chose montrez-nous son côté utile, s'il en a un. Facilitez leur expérimen-tation en leur ouvrant les hôpitaux, mais largement, mais sans entraves 1 mettez-les dans la position de guérir cer-1 En 1814, j'ai été admis dans deux hôpitaux de Paris à la Pitié dans le service de M. Bérard, et à Beaujon dans le service de M. Robert, mais il fallait nous cacher. Il était impossible d'agir ainsi.
OPINION DU CLERGÉ ET DES SAVANTS 299 Vous ne voyez plus autant de miracles qu'au temps de Jésus-Christ, soit mais jamais l'opération miraculeuse n'a cessé dans l'Église elle y reste et produit une foule de faits@@. C'est une opinion bien franche et bien puissante que celle du révérend père Lacordaire il croit au magnétisme, il croit au somnambulisme mais il ne voit pas de résultat, mais, selon lui, le magnétisme ne produit rien. N'est-ce donc rien, Monsieur Lacordaire, que de rendre l'ouïe aux sours-muets et la vue aux aveugles ? N'est-ce donc rien que de faire marcher des paralytiques, et de guérir des épileptiques et des milliers de malades ? Oh ! certes, ce sont là de beaux résultats, mais M. Lacor-daire parait les ignorer il est comme la majeure partie du monde, qui ne connaît du magnétisme qu'un seul effet, le somnambulisme, et qui prend cet effet pour le magnétisme même, sans voir autre chose. Mais pour nous, magnétiseurs, le somnambulisme n'est point un effet essentiel, et je dis mieux, il n'est pas utile dans l'état de choses actuel il est plutôt nuisible car la lucidité est tellement passagère, que, loin de faire croire et de faire admettre le magnétisme, le som-nambulisme est peut-être la seule cause qui l'a fait repousser. Cependant le bill d'adhésion donné au magnétisme par M. Lacordaire doit être d'un grand poids et d'un grand secours près des corps savants peut-être s'émouvront-ils enfin lorsqu'ils verront la portion la plus éclairée du clergé fran-çais parler favorablement du magnétisme peut-être qu'ils se décideront à s'en occuper, et qu'ils cesseront de se laisser traîner à la remoique. Allons, Messieurs des académies, appelez près de vous des magnétiseurs consciencieux et expérimentés, ne leur demandez pas de somnambulisme, mais dites-leur Nous voulons en finir avec le magnétisme, l'adopter, l'employer, s'il est bon à quelque chose montrez-nous son côté utile, s'il en a un. Facilitez leur expérimen-tation en leur ouvrant les hôpitaux, mais largement, mais sans entraves 1 mettez-les dans la position de guérir cer-@1 En 1814, j'ai été admis dans deux hôpitaux de Paris@ à la Pitié dans le service de M. Bérard, et à Beaujon dans le service de M. Robert, mais il fallait nous cacher. Il était impossible d'agir ainsi.
OPINION DU CLERGÉ ET DES SAVANTS 299 Vous ne voyez plus autant de miracles qu'au temps de Jésus-Christ, soit mais jamais l'opération miraculeuse n'a cessé dans l'Église elle y reste et produit une foule de faits... C'est une opinion bien franche et bien puissante que celle du révérend père Lacordaire il croit au magnétisme, il croit au somnambulisme mais il ne voit pas de résultat, mais, selon lui, le magnétisme ne produit rien. N'est ce donc rien, Monsieur Lacordaire, que de rendre l'ouïe aux sours-muets et la vue aux aveugles@? N'est-ce donc rien que de faire marcher des paralytiques, et de guérir des épileptiques et des milliers de malades@? Oh@! certes, ce sont là de beaux résultats, mais M. Lacor-daire parait les ignorer il est comme la majeure partie du monde, qui ne connait du magnétisme qu'un seul effet, le somnambulisme, et qui prend cet effet pour le magnétisme même, sans voir autre chose. Mais pour nous, magnétiseurs, le somnambulisme n'est point un effet essentiel, et je dis mieux, il n'est pas utile dans l'état de choses actuel il est plutôt nuisible car la lucidité est tellement passagère, que, loin de faire croire et de faire admettre le magnétisme, le som-nambulisme est peut-être la seule cause qui l'a fait repousser. Cependant le bill d'adhésion donné au magnétisme par M. Lacordaire doit être d'un grand poids et d'un grand sécours près des corps savants peut-être s'émouvront-ils enfin lorsqu'ils verront la portion la plus éclairée du clergé fran-çais parler favorablement du magnétisme peut-être qu'ils se décideront à s'en occuper, et qu'ils cesseront de se laisser traîner à la remorque. Allons, Messieurs des académies, appelez près de vous des magnétiseurs consciencieux et expérimentés, ne leur demandez pas de somnambulisme, mais dites-leur Nous voulons en finir avec le magnétisme, l'adopter, l'employer, s'il est bon à quelque chose montrez-nous son côté utile, s'il en a un. Facilitez leur expérimen-tation en leur ouvrant les hôpitaux, mais largement, mais sans entraves 1 mettez-les dans la position de guérir cer- 1 En 1811, j'ai été admis dans deux hôpitaux de Paris, à la Pitié dans le service de M. Bérard@ et à Beaujon dans le service de M. Robert, mais il fallait nous cacher. Il était impossible d'agir ainsi.
N'est-ce donc rien, Monsieur Lacordaire, que de rendre l'ouïe aux sours-muets et la vue aux aveugles ?
N'est ce donc rien, Monsieur Lacordaire, que de rendre l'ouïe aux sours-muets et la vue aux aveugles?
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-80-meurez fermes dans la foi de vos pères. Obéissez toujours à Dieu plutôt qu'aux hommes. Dans quelques heures je paraîtrai au pied du trône de l'Éternel je vous recommanderai à sa miséri-corde je le prierai d'avoir pitié de vous, de vous donner des pasteurs catholiques, qui soient selon son coeur. Hier j'ai vu une épine de la couronne de notre divin Sauveur aujourd'hui je verrai celui qui a été couronné d'épines. Je regarde ce jour comme le plus beau et le plus heureux de ma vie. Mon sort n'est point à plaindre il est digne d'envie. Ceux qui sont à plaindre sont plutôt ceux qui restent. Aussi n'est-ce point la mort qui me fait de la peine, c'est de vous abandon-ner, vous que j'aime de toute la tendresse de mon coeur je ne regrette la vie que par rapport à vous. Je crois avoir fait tout le bien qui était en mon pouvoir mon intention était de conti-nuer. J'ai toujours fait ma consolation de faire la vôtre. Aujourd'hui Dieu nous sépare, mais je vous laisse sa grâce et sa paix, et vous recom-mande à sa miséricorde. Le peu de temps qui me reste, l'aflluence du monde qui vient en foule nous visiter et implorer le secours de nos priè-res, m'empêchent de vous en dire davantage. Adieu donc encore une fois, adieu pour la der-nière fois.
-80-meurez fermes dans la foi de vos pères. Obéissez toujours à Dieu plutôt qu'aux hommes. Dans quelques heures je paraîtrai au pied du trône de l'Éternel je vous recommanderai à sa miséri-corde je le prierai d'avoir pitié de vous, de vous donner des pasteurs catholiques, qui soient selon son coeur. Hier j'ai vu une épine de la couronne de notre divin Sauveur aujourd'hui je verrai celui qui a été couronné d'épines. Je regarde ce jour comme le plus beau et le plus heureux de ma vie. Mon sort n'est point à plaindre il est digne d'envie. Ceux qui sont à plaindre sont plutôt ceux qui restent. Aussi n'est-ce point la mort qui me fait de la peine, c'est de vous abandon-ner, vous que j'aime de toute la tendresse de mon coeur je ne regrette la vie que par rapport à vous. Je crois avoir fait tout le bien qui était en mon pouvoir mon intention était de conti-nuer. J'ai toujours fait ma consolation de faire la vôtre. Aujourd'hui Dieu nous sépare, mais je vous laisse sa grâce et sa paix, et vous recom-mande à sa miséricorde. Le peu de temps qui me reste, l'aflluence du monde qui vient en foule nous visiter et implorer le secours de nos priè-res, m'empêchent de vous en dire davantage. Adieu donc encore une fois, adieu pour la der-nière fois.
-80-meurez fermes dans la foi de vos pères. Obéissez toujours à Dieu plutôt qu'aux hommes. Dans quelques heures je paraîtrai au pied du trône de l'Éternel je vous recommanderai à sa miséri-corde je le prierai d'avoir pitié de vous, de vous donner des pasteurs catholiques, qui soient selon son coeur. Hier j'ai vu une épine de la couronne de notre divin Sauveur aujourd'hui je verrai celui qui a été couronné d'épines. Je regarde ce jour comme le plus beau et le plus heureux de ma vie. Mon sort n'est point à plaindre il est digne d'envie. Ceux qui sont à plaindre sont plutôt ceux qui restent. Aussi n'est-ce point la mort qui me fait de la peine, c'est de vous abandon-ner, vous que j'aime de toute la tendresse de mon coeur je ne regrette la vie que par rapport à vous. Je crois avoir fait tout le bien qui était en mon pouvoir mon intention était de conti-nuer. J'ai toujours fait ma consolation de faire la vôtre. Aujourd'hui Dieu nous sépare, mais je vous laisse sa grâce et sa paix, et vous recom-mande à sa miséricorde. Le peu de temps qui me reste, l'affluence du monde qui vient en foule nous visiter et implorer le secours de nos priè-res, m'empêchent de vous en dire davantage. Adieu donc encore une fois, adieu pour la der-nière fois.
Le peu de temps qui me reste, l'aflluence du monde qui vient en foule nous visiter et implorer le secours de nos priè-res, m'empêchent de vous en dire davantage.
Le peu de temps qui me reste, l'affluence du monde qui vient en foule nous visiter et implorer le secours de nos priè-res, m'empêchent de vous en dire davantage.
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33 dans des cas de paralysie, de chlorose , d'hystérie , d'asthme nerveux, de laringyte chronique et de sur-dité catarrliale on les trouve consignés pour la plu-part dans les comptes rendus de l'Académie des sciences de Paris, je me bornerai à indiquer l'in-fluence qu'elle exerce sur les jeunes sujets qui , par un vice de conformation ou un arrêt de développe-ment des organes de la respiration, offrent une prédo-minance marquée du système lymphatique, et sont affectés de cet état particulier d'inappétence qui leur fait repousser le régime diététique animal, dont l'indi-cation paraît si formelle pour relever leurs forces. Telle est la relation qui existe entre les fonctions digestives et la respiration , qu'à peine a-t-on donné à celle-ci une extension plus grande , aussitôt les premières prennent un surcroît d'activité extraordi-naire. On a donc vu des enfants ou des adolescents qui végétaient péniblement dans un état d'émaciation et épistaxis, des hémorragies utérines ou pulmonaires , entretenues par un état cachectique du sang, étaient supprimées avec la même rapidité. Ces faits servent de confirmation aux expériences et à l'opinion de MM. Andral et Gavarret qui attribuent à un défaut de fibrine la disposi-tion du sang à s'échapper à travers les parois des vaisseaux. Les succès obtenus par M. Tabarié , dans le traitement des fièvres inter-mittentes, en employant le bain d'air comprimé, semblent prouver aussi que ce moyen possède la propriété d'accroître le nombre des globules qui sont en moindre proportion dans ce genre de maladies. Du reste, puisque l'oxigénation complète du sang veineux est la condi-tion la plus essentielle de la perfection de l'hématose , 011 pouvait prévoira priori, qu'un accroissement de la densité du fluide respiré devait concourir puissamment à rétablir le rapport normal des divers éléments du sang.
33 dans des cas de paralysie, de chlorose , d'hystérie , d'asthme nerveux, de laringyte chronique et de sur-dité catarrliale on les trouve consignés pour la plu-part dans les comptes rendus de l'Académie@ des sciences de Paris, je me bornerai à indiquer l'in-fluence qu'elle exerce sur les jeunes sujets qui , par un vice de conformation ou un arrêt de développe-ment des organes de la respiration, offrent une prédo-minance marquée du système lymphatique, et sont affectés de cet état particulier d'inappétence qui leur fait repousser le régime diététique animal, dont l'indi-cation paraît si formelle pour relever leurs forces. Telle est la relation qui existe entre les fonctions digestives et la respiration , qu'à peine a-t-on donné à celle-ci une extension plus grande , aussitôt les premières prennent un surcroît d'activité extraordi-naire. On a donc vu des enfants ou des adolescents qui végétaient péniblement dans un état d'émaciation et épistaxis, des hémorragies utérines ou pulmonaires , entretenues par un état cachectique du sang, étaient supprimées avec la même rapidité. Ces faits servent de confirmation aux expériences et à l'opinion de MM. Andral et Gavarret qui attribuent à un défaut de fibrine la disposi-tion du sang à s'échapper à travers les parois des vaisseaux. Les succès obtenus par M. Tabarié , dans le traitement des fièvres inter-mittentes, en employant le bain d'air comprimé, semblent prouver aussi que ce moyen possède la propriété d'accroître le nombre des globules qui sont en moindre proportion dans ce genre de maladies. Du reste, puisque l'oxigénation complète du sang veineux est la condi-tion la plus essentielle de la perfection de l'hématose , 011 pouvait prévoir@a priori, qu'un accroissement de la densité du fluide respiré devait concourir puissamment à rétablir le rapport normal des divers éléments du sang.
33 dans des cas de paralysie, de chlorose@, d'hystérie@, d'asthme nerveux, de laringyte chronique et de sur-dité catarr@hale on les trouve consignés pour la plu-part dans les comptes-rendus de l'Académier des sciences de Paris, je me bornerai à indiquer l'in-fluence qu'elle exerce sur les jeunes sujets qui@, par un vice de conformation ou un arrêt de développe-ment des organes de la respiration, offrent une prédo-minance marquée du système lymphatique, et sont affectés de cet état particulier d'inappétence qui leur fait repousser le régime diététique animal, dont l'indi-cation paraît si formelle pour relever leurs forces. Telle est la relation qui existe entre les fonctions digestives et la respiration@, qu'à peine a-t-on donné à celle-ci une extension plus grande@, aussitôt les premières prennent un surcroît d'activité extraordi-naire. On a donc vu des enfants ou des adolescents qui végétaient péniblement dans un état d'émaciation et épistaxis, des hémorragies utérines ou pulmonaires@, entretenues par un état cachectique du sang, étaient supprimées avec la même rapidité. Ces faits servent de confirmation aux expériences et à l'opinion de MM. Andral et Gavarret qui attribuent à un défaut de fibrine la disposi-tion du sang à s'échapper à travers les parois des vaisseaux. Les succès obtenus par M. Tabarié@, dans le traitement des fièvres inter-mittentes, en employant le bain d'air comprimé, semblent prouver aussi que ce moyen possède la propriété d'accroître le nombre des globules qui sont en moindre proportion dans ce genre de maladies. Du reste, puisque l'oxigénation complète du sang veineux est la condi-tion la plus essentielle de la perfection de l'hématose@, @on pouvait prévoir à priori, qu'un accroissement de la densité du fluide respiré devait concourir puissamment à rétablir le rapport normal des divers éléments du sang.
33 dans des cas de paralysie, de chlorose , d'hystérie , d'asthme nerveux, de laringyte chronique et de sur-dité catarrliale on les trouve consignés pour la plu-part dans les comptes rendus de l'Académie des sciences de Paris, je me bornerai à indiquer l'in-fluence qu'elle exerce sur les jeunes sujets qui , par un vice de conformation ou un arrêt de développe-ment des organes de la respiration, offrent une prédo-minance marquée du système lymphatique, et sont affectés de cet état particulier d'inappétence qui leur fait repousser le régime diététique animal, dont l'indi-cation paraît si formelle pour relever leurs forces.
33 dans des cas de paralysie, de chlorose, d'hystérie, d'asthme nerveux, de laringyte chronique et de sur-dité catarrhale on les trouve consignés pour la plu-part dans les comptes-rendus de l'Académier des sciences de Paris, je me bornerai à indiquer l'in-fluence qu'elle exerce sur les jeunes sujets qui, par un vice de conformation ou un arrêt de développe-ment des organes de la respiration, offrent une prédo-minance marquée du système lymphatique, et sont affectés de cet état particulier d'inappétence qui leur fait repousser le régime diététique animal, dont l'indi-cation paraît si formelle pour relever leurs forces.
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si fort gênée à la ville, ne la troubleraient point a la campagne. Mais elle se trouva bien-tôt dans l'état qu'elle avait cru quitter, et el-le sentit qu'elle n'etait pas où Dieu la voulait. Ce sentiment fut si vif qu'elle prit le parti de retournerai Ploermel, et en moins de trois ou quatre mois, elle fit trois conditions, sans pouvoir se fixera aucune, quoiqu'elle convint de bonne foi que, dans toutes, on avàit pour elle les meilleurs procédés. Dans un autre, c'eût été légèreté et il y a bien de l'appàren -ce que le monde en jugea ainsi dans Armelle, ce Fut une conduite particulière de Dieu, qui voulait faire marcher cette âme choisie par sdes chemins de croix, et la conduire à lui par la voie du rebut ét des humiliations. Une religieuse carmélite de Ploermel lui proposa d'aller servir sa soeur, qui était 'éta-blie dans cette ville. Elle ne lui dit pas com-me On avait fait partout ailleurs, qu'elle ne se-rait gênée en rien au contraire, elle lui deéla-ra qu'elle aurait beaucoup de travail et d'occu-pation. C'était précisément ce qu'elle cher-chait C'était aussi ce que Dieu voulait d'elle, Un mouvement intérieur de la grâce le lui fit connaître, et la proposition fût acceptée. Dès Qu'elle fut entrée dans cette maison,
si fort gênée à la ville, ne la troubleraient point a la campagne. Mais elle se trouva bien-tôt dans l'état qu'elle avait cru quitter, et el-le sentit qu'elle n'etait pas où Dieu la voulait. Ce sentiment fut si vif qu'elle prit le parti de retournerai Ploermel, et en moins de trois ou quatre mois, elle fit trois conditions, sans pouvoir se fixer@a aucune, quoiqu'elle convint de bonne foi que, dans toutes, on avàit pour elle les meilleurs procédés. Dans un autre, c'eût été légèreté et il y a bien de l'appàren -ce que le monde en jugea ainsi dans Armelle, ce Fut une conduite particulière de Dieu, qui voulait faire marcher cette âme choisie par sdes chemins de croix, et la conduire à lui par la voie du rebut ét des humiliations. Une religieuse carmélite de Ploermel lui proposa d'aller servir sa soeur, qui était 'éta-blie dans cette ville. Elle ne lui dit pas com-me On avait fait partout ailleurs, qu'elle ne se-rait gênée en rien au contraire, elle lui deéla-ra qu'elle aurait beaucoup de travail et d'occu-pation. C'était précisément ce qu'elle cher-chait C'était aussi ce que Dieu voulait d'elle, Un mouvement intérieur de la grâce le lui fit connaître, et la proposition fût acceptée. Dès Qu'elle fut entrée dans cette maison,
si fort gênée à la ville, ne la troubleraient point a la campagne. Mais elle se trouva bien-tôt dans l'état qu'elle avait cru quitter, et el-le sentit qu'elle n'etait pas où Dieu la voulait. Ce sentiment fut si vif qu'elle prit le parti de retourner à Ploermel, et en moins de trois ou quatre mois, elle fit trois conditions, sans pouvoir se fixer à aucune, quoiqu'elle convint de bonne foi que, dans toutes, on avàit pour elle les meilleurs procédés. Dans un autre, c'eût été légèreté et il y a bien de l'apparen -ce que le monde en jugea ainsi dans Armelle, ce fut une conduite particulière de Dieu, qui voulait faire marcher cette âme choisie par @des chemins de croix, et la conduire à lui par la voie du rebut ét des humiliations. Une religieuse carmélite de Ploermel lui proposa d'aller servir sa soeur, qui était @éta-blie dans cette ville. Elle ne lui dit pas com-me on avait fait partout ailleurs, qu'elle ne se-rait gênée en rien au contraire, elle lui decla-ra qu'elle aurait beaucoup de travail et d'occu-pation. C'était précisément ce qu'elle cher-chait c'était aussi ce que Dieu voulait d'elle, Un mouvement intérieur de la grâce le lui fit connaître, et la proposition fût acceptée. Dès qu'elle fut entrée dans cette maison,
Dès Qu'elle fut entrée dans cette maison,
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4 THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 195 Vu par nous, sous-préfet de l'arrondissement de Pont-Audemer, pour légalisation de la signature de M. Lecompte apposée ci-dessus, et attestation que les faits mentionnés au certificat sont exacts. Pont-Audemer, 15 avril 1841. Le sous-préfet, Constant LEROY. J'ai fait entendre bien des sourds-muets, et j'ai constam-ment rencontré une opposition malveillante dans les institu-tions de sourds-muets elles m'ont toutes fermé leur porte, sous le prétexte que les enfants leur étaient confiés pour recevoir de l'instruction et non pour être guéris. Cependant l'essai du magnétisme sur un sourd-muet est tout à fait inoffensif, on ne l'endort pas, on tourne les doigts devant Tes oreilles et on souffle sur la tête. Ce n'est pas très effrayant, et certes il fallait y mettre plus que de la mau-vaise volonté pour se refuser à un essai que je voulais faire devant les médecins qui le demandaient eux-mêmes. J'ai parcouru la Belgique, la France, l'Angleterre, l'Ecosse et l'Irlande, et, dans tous mes voyages, pendant toute ma carrière, je n'ai rencontré que deux institutions qui m'aient permis de pénétrer dans leur sein l'une est Claremont, institution à Dublin Irlande , où je fis entendre un sourd-muet devant plusieurs médecins et tout récemment Tou-louse, où le directeur de l'institution, le bienveillant abbé Chazotte, mit à ma disposition tous ses enfants sourds-muets, en mevremerciant des efforts que je faisais pour être utile à ces malheureux parias. Aussi je fis entendre neuf sourds-muets dans la ville de Toulouse, devant plus de quarante médecins et auparavant tous ces sourds-muets n'entendaient absolument rien, pas même des coups de pistolet, sauf un seul qui entendait un grand bruit sans pouvoir rien distinguer. Ce fut à Nantes que je fis entendre pour la première fois un sourd-muet. C'était un homme de trente-deux ans, ouvrier imprimeur, qui travaillait depuis plusieurs années dans l'imprimerie du National de l'Ouest.
4 THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 195 Vu par nous, sous-préfet de l'arrondissement de Pont-Audemer, pour légalisation de la signature de M. Lecompte apposée ci-dessus, et attestation que les faits mentionnés au certificat sont exacts. Pont-Audemer, 15 avril 1841. Le sous-préfet, Constant LEROY. J'ai fait entendre bien des sourds-muets, et j'ai constam-ment rencontré une opposition malveillante dans les institu-tions de sourds-muets elles m'ont toutes fermé leur porte, sous le prétexte que les enfants leur étaient confiés pour recevoir de l'instruction et non pour être guéris. Cependant l'essai du magnétisme sur un sourd-muet est tout à fait inoffensif, on ne l'endort pas, on tourne les doigts devant Tes oreilles et on souffle sur la tête. Ce n'est pas très effrayant, et certes il fallait y mettre plus que de la mau-vaise volonté pour se refuser à un essai que je voulais faire devant les médecins qui le demandaient eux-mêmes. J'ai parcouru la Belgique, la France, l'Angleterre, l'Ecosse et l'Irlande, et, dans tous mes voyages, pendant toute ma carrière, je n'ai rencontré que deux institutions qui m'aient permis de pénétrer dans leur sein l'une est Claremont, institution à Dublin Irlande , où je fis entendre un sourd-muet devant plusieurs médecins et tout récemment Tou-louse, où le directeur de l'institution, le bienveillant abbé Chazotte, mit à ma disposition tous ses enfants sourds-muets, en mevremerciant des efforts que je faisais pour être utile à ces malheureux parias. Aussi je fis entendre neuf sourds-muets dans la ville de Toulouse, devant plus de quarante médecins et auparavant tous ces sourds-muets n'entendaient absolument rien, pas même des coups de pistolet, sauf un seul qui entendait un grand bruit sans pouvoir rien distinguer. Ce fut à Nantes que je fis entendre pour la première fois un sourd-muet. C'était un homme de trente-deux ans, ouvrier imprimeur, qui travaillait depuis plusieurs années dans l'imprimerie du National de l'Ouest.
4 THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 195 Vu par nous, sous-préfet de l'arrondissement de Pont-Audemer, pour légalisation de la signature de M. Lecompte apposée ci-dessus, et attestation que les faits mentionnés au certificat sont exacts. Pont-Audemer, 15 avril 1841. Le sous-préfet, Constant LEROY. J'ai fait entendre bien des sourds-muets, et j'ai constam-ment rencontré une opposition malveillante dans les institu-tions de sourds-muets elles m'ont toutes fermé leur porte, sous le prétexte que les enfants leur étaient confiés pour recevoir de l'instruction et non pour être guéris. Cependant l'essai du magnétisme sur un sourd-muet est tout à fait inoffensif, on ne l'endort pas, on tourne les doigts devant les oreilles et on souffle sur la tête. Ce n'est pas très effrayant, et certes il fallait y mettre plus que de la mau-vaise volonté pour se refuser à un essai que je voulais faire devant les médecins qui le demandaient eux-mêmes. J'ai parcouru la Belgique, la France, l'Angleterre, l'Ecosse et l'Irlande, et, dans tous mes voyages, pendant toute ma carrière, je n'ai rencontré que deux institutions qui m'aient permis de pénétrer dans leur sein l'une est Claremont, institution à Dublin Irlande , où je fis entendre un sourd-muet devant plusieurs médecins et tout récemment Tou-louse, où le directeur de l'institution, le bienveillant abbé Chazotte, mit à ma disposition tous ses enfants sourds-muets, en me remerciant des efforts que je faisais pour être utile à ces malheureux parias. Aussi je fis entendre neuf sourds-muets dans la ville de Toulouse, devant plus de quarante médecins et auparavant tous ces sourds-muets n'entendaient absolument rien, pas même des coups de pistolet, sauf un seul qui entendait un grand bruit sans pouvoir rien distinguer. Ce fut à Nantes que je fis entendre pour la première fois un sourd-muet. C'était un homme de trente-deux ans, ouvrier imprimeur, qui travaillait depuis plusieurs années dans l'imprimerie du National de l'Ouest.
Ce fut à Nantes que je fis entendre pour la première fois un sourd-muet.
Ce fut à Nantes que je fis entendre pour la première fois un sourd-muet.
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CE QU'ON PEUT voia DANS UNE RUE. 85 ter davantage. Son pied tremblait en se posant sur le'pay é elle éprouvait des défaillances, un nuage voilait ses yeux ce fut à graad'peine qu'elle put regagner l'hôtel. Quant à Gaston, il était radieux et restait comme enchaîné sur place sin imagination devançait le temps et franchissait l'intervalle qui le séparait du jour assigné. Il rentra, le bonheur sur le front et le sourire sur les lèvres. -XIX -Le dimanche suivant, il devança le jour sur le parvis de l'église, et se plaça de manière à ce qu'aucune des personnes qui y entraient ne pût échapper à sa surveillance. Chaque fois qu'il voyait se dégager de la brume une forme humaine, il se portait de ce côté, et ne s'arrêtait que lorsqu'il s'était assuré que ce n'était point encore Clémence. Il fit ainsi un dénom-brement des fidèles jusqu'à ce que l'office eût commencé, des plus ponctuels d'abord, puis de ceux qui étaient en retard. La comtesse ne parut pas. Mêmes soins à la sortie, même attention, même vigilance. Décidément elle manquait. Peut-être avait-elle été empêchée et serait-il plus heureux aux offices suivants. Il ne bougea donc pas et recommença cette besogne sur de nouveaux frais. Les éçhecs ne pouvaient l'abattre. Ce ne fut qu'à l'issue des cérémonies religieuses et quand tout espoir fut perdu qu'il abandonna la place, en proie au découragement. Il n'accusait point Clémence il était convaincu qu'elle aurait tenu sa parole si cela avait été en son pouvoir. Mais à qui s'en prendre? Que croire? que supposer? Était-elle malade? avait-elle rencontré quelque obstacle imprévu? le-quel dans ce cas? Toutes ces conjectures se succédaient dans l'esprit de Gaston et y jetaient un trouble mêlé d'amertume. Parfois aussi il allait jusqu'à redouter des scrupules de com-science et un changement de détermination sa douleur était
CE QU'ON PEUT voia DANS UNE RUE. 85 ter davantage. Son pied tremblait en se posant sur le'pay é elle éprouvait des défaillances, un nuage voilait ses yeux ce fut à graad'peine qu'elle put regagner l'hôtel. Quant à Gaston, il était radieux et restait comme enchaîné sur place sin imagination devançait le temps et franchissait l'intervalle qui le séparait du jour assigné. Il rentra, le bonheur sur le front et le sourire sur les lèvres. -XIX -Le dimanche suivant, il devança le jour sur le parvis de l'église, et se plaça de manière à ce qu'aucune des personnes qui y entraient ne pût échapper à sa surveillance. Chaque fois qu'il voyait se dégager de la brume une forme humaine, il se portait de ce côté, et ne s'arrêtait que lorsqu'il s'était assuré que ce n'était point encore Clémence. Il fit ainsi un dénom-brement des fidèles jusqu'à ce que l'office eût commencé, des plus ponctuels d'abord, puis de ceux qui étaient en retard. La comtesse ne parut pas. Mêmes soins à la sortie, même attention, même vigilance. Décidément elle manquait. Peut-être avait-elle été empêchée et serait-il plus heureux aux offices suivants. Il ne bougea donc pas et recommença cette besogne sur de nouveaux frais. Les éçhecs ne pouvaient l'abattre. Ce ne fut qu'à l'issue des cérémonies religieuses et quand tout espoir fut perdu qu'il abandonna la place, en proie au découragement. Il n'accusait point Clémence il était convaincu qu'elle aurait tenu sa parole si cela avait été en son pouvoir. Mais à qui s'en prendre@? Que croire@? que supposer@? Était-elle malade? avait-elle rencontré quelque obstacle imprévu@? le-quel dans ce cas@? Toutes ces conjectures se succédaient dans l'esprit de Gaston et y jetaient un trouble mêlé d'amertume. Parfois aussi il allait jusqu'à redouter des scrupules de com-science et un changement de détermination sa douleur était
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 85 ter davantage. Son pied tremblait en se posant sur le pa@vé elle éprouvait des défaillances, un nuage voilait ses yeux ce fut à grand peine qu'elle put regagner l'hôtel. Quant à Gaston, il était radieux et restait comme enchaîné sur place son imagination devançait le temps et franchissait l'intervalle qui le séparait du jour assigné. Il rentra, le bonheur sur le front et le sourire sur les lèvres. @XIX @Le dimanche suivant, il devança le jour sur le parvis de l'église, et se plaça de manière à ce qu'aucune des personnes qui y entraient ne pût échapper à sa surveillance. Chaque fois qu'il voyait se dégager de la brume une forme humaine, il se portait de ce côté, et ne s'arrêtait que lorsqu'il s'était assuré que ce n'était point encore Clémence. Il fit ainsi un dénom-brement des fidèles jusqu'à ce que l'office eût commencé, des plus ponctuels d'abord, puis de ceux qui étaient en retard. La comtesse ne parut pas. Mêmes soins à la sortie, même attention, même vigilance. Décidément elle manquait. Peut-être avait-elle été empêchée et serait-il plus heureux aux offices suivants. Il ne bougea donc pas et recommença cette besogne sur de nouveaux frais. Les échecs ne pouvaient l'abattre. Ce ne fut qu'à l'issue des cérémonies religieuses et quand tout espoir fut perdu qu'il abandonna la place, en proie au découragement. Il n'accusait point Clémence il était convaincu qu'elle aurait tenu sa parole si cela avait été en son pouvoir. Mais à qui s'en prendre ? Que croire ? que supposer ? Était-elle malade? avait-elle rencontré quelque obstacle imprévu ? le-quel dans ce cas ? Toutes ces conjectures se succédaient dans l'esprit de Gaston et y jetaient un trouble mêlé d'amertume. Parfois aussi il allait jusqu'à redouter des scrupules de con-science et un changement de détermination sa douleur était
Mais à qui s'en prendre?
Mais à qui s'en prendre ?
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ÉTAT ACTUEL DU MAGNÉTISME 21 ment. Hilaire parla le premier Magnifiques juges! nous avions construit, à l'image du trépied de Delphes, sous de redoutables auspices, avec des baguettes de coudrier, cette malheureuse petite table que vous voyez, et après l'avoir consacrée par des invocations exprimées dans des paroles mystérieuses, accompagnées de chants nombreux et pro-longés, en suivant tous les rites, nous la mîmes en mouve-ment movimus tandem . Or, voici comment nous procé-dions pour cela toutes les fois qu'on consultait cette table sur des choses secrètes, c'était dans une salle purifiée au moyen de parfums arabiques. On plaçait selon toutes les règles un plateau composé de métaux divers, à la circonfé-rence duquel les formes des vingt-quatre lettres de l'alphabet étaient gravées avec soin, et séparées entre elles par des intervalles parfaitement égaux. A côté delà table se plaçait, selon des formes déterminées par la science, un homme revêtu d'habits de lin et chaussé de cette même étoffe, portant de la verveine cueillie sous un arbre de bon augure. Cet homme invoquait, par des chants consacrés, le dieu des présages, tout en balançant un anneau étroit suspendu au plafond par un fil très délié, consacré aussi par des pratiques mystérieuses. Cet anneau, tombant par sauts sur les lettres placées, avons-nous dit, à des distances égales, fait ainsi des vers hexamètres qui répondaient aux questions com-posées selon les règles de la prosodie, et semblables aux vers de la pythie ou à ceux que rendaient les oracles des brachites. Comme nous demandions alors qui devait succéder à l'empereur actuel, et qu'on disait que ce serait un prince accompli à tous égards, l'anneau, en sautant contre la table aclsiliens tabulam , avait touché les deux lettres de la syl-labe 0E alors un des assistants s'écria que la nécessité inflexible indiquait Théodore 0EOAOPON 1 . Nous ne-pous-sâmes pas plus loin notre recherche, nous croyant assez sûrs que c'était notre ami Théodore que désignait l'oracle. ment à l'empereur, était sévèrement prohibée comme pouvant donner lieu à des conspirations. 1 Ce Théodore était un des conjurés il était général des armées de Valence, qui le fit mettre à mort..
ÉTAT ACTUEL DU MAGNÉTISME 21 ment. Hilaire parla le premier Magnifiques juges@! nous avions construit, à l'image du trépied de Delphes, sous de redoutables auspices, avec des baguettes de coudrier, cette malheureuse petite table que vous voyez, et après l'avoir consacrée par des invocations exprimées dans des paroles mystérieuses, accompagnées de chants nombreux et pro-longés, en suivant tous les rites, nous la mîmes en mouve-ment movimus tandem . Or, voici comment nous procé-dions pour cela toutes les fois qu'on consultait cette table sur des choses secrètes, c'était dans une salle purifiée au moyen de parfums arabiques. On plaçait selon toutes les règles un plateau composé de métaux divers, à la circonfé-rence duquel les formes des vingt-quatre lettres de l'alphabet étaient gravées avec soin, et séparées entre elles par des intervalles parfaitement égaux. A côté de@là table se plaçait, selon des formes déterminées par la science, un homme revêtu d'habits de lin et chaussé de cette même étoffe, portant de la verveine cueillie sous un arbre de bon augure. Cet homme invoquait, par des chants consacrés, le dieu des présages, tout en balançant un anneau étroit suspendu au plafond par un fil très délié, consacré aussi par des pratiques mystérieuses. Cet anneau, tombant par sauts sur les lettres placées, avons-nous dit, à des distances égales, fait ainsi des vers hexamètres qui répondaient aux questions com-posées selon les règles de la prosodie, et semblables aux vers de la pythie ou à ceux que rendaient les oracles des brachites. Comme nous demandions alors qui devait succéder à l'empereur actuel, et qu'on disait que ce serait un prince accompli à tous égards, l'anneau, en sautant contre la table aclsiliens tabulam , avait touché les deux lettres de la syl-labe 0E alors un des assistants s'écria que la nécessité inflexible indiquait Théodore 0EOAOPON@ 1 . Nous ne-pous-sâmes pas plus loin notre recherche, nous croyant assez sûrs que c'était notre ami Théodore que désignait l'oracle@@. ment à l'empereur, était sévèrement prohibée comme pouvant donner lieu à des conspirations. 1 Ce Théodore était un des conjurés il était général des armées de Valence, qui le fit mettre à mort..
ÉTAT ACTUEL DU MAGNÉTISME 21 ment. Hilaire parla le premier Magnifiques juges ! nous avions construit, à l'image du trépied de Delphes, sous de redoutables auspices, avec des baguettes de coudrier, cette malheureuse petite table que vous voyez, et après l'avoir consacrée par des invocations exprimées dans des paroles mystérieuses, accompagnées de chants nombreux et pro-longés, en suivant tous les rites, nous la mîmes en mouve-ment movimus tandem . Or, voici comment nous procé-dions pour cela toutes les fois qu'on consultait cette table sur des choses secrètes, c'était dans une salle purifiée au moyen de parfums arabiques. On plaçait selon toutes les règles un plateau composé de métaux divers, à la circonfé-rence duquel les formes des vingt-quatre lettres de l'alphabet étaient gravées avec soin, et séparées entre elles par des intervalles parfaitement égaux. A côté de la table se plaçait, selon des formes déterminées par la science, un homme revêtu d'habits de lin et chaussé de cette même étoffe, portant de la verveine cueillie sous un arbre de bon augure. Cet homme invoquait, par des chants consacrés, le dieu des présages, tout en balançant un anneau étroit suspendu au plafond par un fil très délié, consacré aussi par des pratiques mystérieuses. Cet anneau, tombant par sauts sur les lettres placées, avons-nous dit, à des distances égales, fait ainsi des vers hexamètres qui répondaient aux questions com-posées selon les règles de la prosodie, et semblables aux vers de la pythie ou à ceux que rendaient les oracles des brachites. Comme nous demandions alors qui devait succéder à l'empereur actuel, et qu'on disait que ce serait un prince accompli à tous égards, l'anneau, en sautant contre la table a@dsiliens tabulam , avait touché les deux lettres de la syl-labe @E alors un des assistants s'écria que la nécessité inflexible indiquait Théodore @EO OPON, 1 . Nous ne pous-sâmes pas plus loin notre recherche, nous croyant assez sûrs que c'était notre ami Théodore que désignait l'oracle... ment à l'empereur, était sévèrement prohibée comme pouvant donner lieu à des conspirations. 1 Ce Théodore était un des conjurés il était général des armées de Valence. qui le fit mettre à mort..
Hilaire parla le premier Magnifiques juges! nous avions construit, à l'image du trépied de Delphes, sous de redoutables auspices, avec des baguettes de coudrier, cette malheureuse petite table que vous voyez, et après l'avoir consacrée par des invocations exprimées dans des paroles mystérieuses, accompagnées de chants nombreux et pro-longés, en suivant tous les rites, nous la mîmes en mouve-ment movimus tandem .
Hilaire parla le premier Magnifiques juges ! nous avions construit, à l'image du trépied de Delphes, sous de redoutables auspices, avec des baguettes de coudrier, cette malheureuse petite table que vous voyez, et après l'avoir consacrée par des invocations exprimées dans des paroles mystérieuses, accompagnées de chants nombreux et pro-longés, en suivant tous les rites, nous la mîmes en mouve-ment movimus tandem .
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ÉTAT ACTUEL DU MAGNÉTISME 21 ment. Hilaire parla le premier Magnifiques juges! nous avions construit, à l'image du trépied de Delphes, sous de redoutables auspices, avec des baguettes de coudrier, cette malheureuse petite table que vous voyez, et après l'avoir consacrée par des invocations exprimées dans des paroles mystérieuses, accompagnées de chants nombreux et pro-longés, en suivant tous les rites, nous la mîmes en mouve-ment movimus tandem . Or, voici comment nous procé-dions pour cela toutes les fois qu'on consultait cette table sur des choses secrètes, c'était dans une salle purifiée au moyen de parfums arabiques. On plaçait selon toutes les règles un plateau composé de métaux divers, à la circonfé-rence duquel les formes des vingt-quatre lettres de l'alphabet étaient gravées avec soin, et séparées entre elles par des intervalles parfaitement égaux. A côté delà table se plaçait, selon des formes déterminées par la science, un homme revêtu d'habits de lin et chaussé de cette même étoffe, portant de la verveine cueillie sous un arbre de bon augure. Cet homme invoquait, par des chants consacrés, le dieu des présages, tout en balançant un anneau étroit suspendu au plafond par un fil très délié, consacré aussi par des pratiques mystérieuses. Cet anneau, tombant par sauts sur les lettres placées, avons-nous dit, à des distances égales, fait ainsi des vers hexamètres qui répondaient aux questions com-posées selon les règles de la prosodie, et semblables aux vers de la pythie ou à ceux que rendaient les oracles des brachites. Comme nous demandions alors qui devait succéder à l'empereur actuel, et qu'on disait que ce serait un prince accompli à tous égards, l'anneau, en sautant contre la table aclsiliens tabulam , avait touché les deux lettres de la syl-labe 0E alors un des assistants s'écria que la nécessité inflexible indiquait Théodore 0EOAOPON 1 . Nous ne-pous-sâmes pas plus loin notre recherche, nous croyant assez sûrs que c'était notre ami Théodore que désignait l'oracle. ment à l'empereur, était sévèrement prohibée comme pouvant donner lieu à des conspirations. 1 Ce Théodore était un des conjurés il était général des armées de Valence, qui le fit mettre à mort..
ÉTAT ACTUEL DU MAGNÉTISME 21 ment. Hilaire parla le premier Magnifiques juges@! nous avions construit, à l'image du trépied de Delphes, sous de redoutables auspices, avec des baguettes de coudrier, cette malheureuse petite table que vous voyez, et après l'avoir consacrée par des invocations exprimées dans des paroles mystérieuses, accompagnées de chants nombreux et pro-longés, en suivant tous les rites, nous la mîmes en mouve-ment movimus tandem . Or, voici comment nous procé-dions pour cela toutes les fois qu'on consultait cette table sur des choses secrètes, c'était dans une salle purifiée au moyen de parfums arabiques. On plaçait selon toutes les règles un plateau composé de métaux divers, à la circonfé-rence duquel les formes des vingt-quatre lettres de l'alphabet étaient gravées avec soin, et séparées entre elles par des intervalles parfaitement égaux. A côté de@là table se plaçait, selon des formes déterminées par la science, un homme revêtu d'habits de lin et chaussé de cette même étoffe, portant de la verveine cueillie sous un arbre de bon augure. Cet homme invoquait, par des chants consacrés, le dieu des présages, tout en balançant un anneau étroit suspendu au plafond par un fil très délié, consacré aussi par des pratiques mystérieuses. Cet anneau, tombant par sauts sur les lettres placées, avons-nous dit, à des distances égales, fait ainsi des vers hexamètres qui répondaient aux questions com-posées selon les règles de la prosodie, et semblables aux vers de la pythie ou à ceux que rendaient les oracles des brachites. Comme nous demandions alors qui devait succéder à l'empereur actuel, et qu'on disait que ce serait un prince accompli à tous égards, l'anneau, en sautant contre la table aclsiliens tabulam , avait touché les deux lettres de la syl-labe 0E alors un des assistants s'écria que la nécessité inflexible indiquait Théodore 0EOAOPON@ 1 . Nous ne-pous-sâmes pas plus loin notre recherche, nous croyant assez sûrs que c'était notre ami Théodore que désignait l'oracle@@. ment à l'empereur, était sévèrement prohibée comme pouvant donner lieu à des conspirations. 1 Ce Théodore était un des conjurés il était général des armées de Valence, qui le fit mettre à mort..
ÉTAT ACTUEL DU MAGNÉTISME 21 ment. Hilaire parla le premier Magnifiques juges ! nous avions construit, à l'image du trépied de Delphes, sous de redoutables auspices, avec des baguettes de coudrier, cette malheureuse petite table que vous voyez, et après l'avoir consacrée par des invocations exprimées dans des paroles mystérieuses, accompagnées de chants nombreux et pro-longés, en suivant tous les rites, nous la mîmes en mouve-ment movimus tandem . Or, voici comment nous procé-dions pour cela toutes les fois qu'on consultait cette table sur des choses secrètes, c'était dans une salle purifiée au moyen de parfums arabiques. On plaçait selon toutes les règles un plateau composé de métaux divers, à la circonfé-rence duquel les formes des vingt-quatre lettres de l'alphabet étaient gravées avec soin, et séparées entre elles par des intervalles parfaitement égaux. A côté de la table se plaçait, selon des formes déterminées par la science, un homme revêtu d'habits de lin et chaussé de cette même étoffe, portant de la verveine cueillie sous un arbre de bon augure. Cet homme invoquait, par des chants consacrés, le dieu des présages, tout en balançant un anneau étroit suspendu au plafond par un fil très délié, consacré aussi par des pratiques mystérieuses. Cet anneau, tombant par sauts sur les lettres placées, avons-nous dit, à des distances égales, fait ainsi des vers hexamètres qui répondaient aux questions com-posées selon les règles de la prosodie, et semblables aux vers de la pythie ou à ceux que rendaient les oracles des brachites. Comme nous demandions alors qui devait succéder à l'empereur actuel, et qu'on disait que ce serait un prince accompli à tous égards, l'anneau, en sautant contre la table a@dsiliens tabulam , avait touché les deux lettres de la syl-labe @E alors un des assistants s'écria que la nécessité inflexible indiquait Théodore @EO OPON, 1 . Nous ne pous-sâmes pas plus loin notre recherche, nous croyant assez sûrs que c'était notre ami Théodore que désignait l'oracle... ment à l'empereur, était sévèrement prohibée comme pouvant donner lieu à des conspirations. 1 Ce Théodore était un des conjurés il était général des armées de Valence. qui le fit mettre à mort..
Cet homme invoquait, par des chants consacrés, le dieu des présages, tout en balançant un anneau étroit suspendu au plafond par un fil très délié, consacré aussi par des pratiques mystérieuses.
Cet homme invoquait, par des chants consacrés, le dieu des présages, tout en balançant un anneau étroit suspendu au plafond par un fil très délié, consacré aussi par des pratiques mystérieuses.
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-194 -la figure illuminée de Louis XV, il règne un as-pect de fierté glorieuse et de tristesse à la fois pour tant de gentilshommes perdus et morts au champ d'honneur autour de lui un pêle-mêle d'uniformes aux passe-poils bleus, roses, verts, jonquilles des régiments de Bourgogne, Cham-pagne, Royal-Vaisseau, enfin le régiment de par-tisans audacieux, les Grassins qui avaient con-tribué au gain de la bataille de Fontenoy. Ho-race Vernet si plein de distinction ne peignait pas avec le même bonheur les uniformes des ar-mées modernes 1 il faisait trop souvent des es-tampes la bataille de Fontenoy est un tableau. Voltaire a écrit non-seulement en prose élé-gante la bataille de Fontenoy, mais il a fait sur ce beau fait d'armes un poëme avec la prétention d'être épique, bulletin rimé d'une précision de dé-tail très-remarquable peu de couleurs, de rares éclairs de talent, des éloges prodigués à tous, car le poète était avant tout courtisan 2 O vous gloire, vertu, déesses de mon roi Redoutable Rellone et Minerve chérie Passion des grands coeurs, amour de la patrie. 1 Je n'en excepte même pas la prise de la Smala, vaste composition qui est une manière de bulletin de l'armée d'A-frique calqué sur toile. 2 Le poème de Fontenoy fut dédié au Roi Louis XV par Voltaire.
-194 -la figure illuminée de Louis XV, il règne un as-pect de fierté glorieuse et de tristesse à la fois pour tant de gentilshommes perdus et morts au champ d'honneur autour de lui un pêle-mêle d'uniformes aux passe-poils bleus, roses, verts, jonquilles des régiments de Bourgogne, Cham-pagne, Royal-Vaisseau, enfin le régiment de par-tisans audacieux, les Grassins qui avaient con-tribué au gain de la bataille de Fontenoy. Ho-race Vernet si plein de distinction ne peignait pas avec le même bonheur les uniformes des ar-mées modernes 1 il faisait trop souvent des es-tampes la bataille de Fontenoy est un tableau. Voltaire a écrit non-seulement en prose élé-gante la bataille de Fontenoy, mais il a fait sur ce beau fait d'armes un poëme avec la prétention d'être épique, bulletin rimé d'une précision de dé-tail très-remarquable peu de couleurs, de rares éclairs de talent, des éloges prodigués à tous, car le poète était avant tout courtisan 2 O vous gloire, vertu, déesses de mon roi Redoutable Rellone et Minerve chérie Passion des grands coeurs, amour de la patrie.@@@@@@@ 1 Je n'en excepte même pas la prise de la Smala, vaste composition qui est une manière de bulletin de l'armée d'A-frique calqué sur toile. 2 Le poème de Fontenoy fut dédié au Roi Louis XV par Voltaire.
-194 -la figure illuminée de Louis XV, il règne un as-pect de fierté glorieuse et de tristesse à la fois pour tant de gentilshommes perdus et morts au champ d'honneur autour de lui un pêle-mêle d'uniformes aux passe-poils bleus, roses, verts, jonquilles des régiments de Bourgogne, Cham-pagne, Royal-Vaisseau, enfin le régiment de par-tisans audacieux, les Grassins qui avaient con-tribué au gain de la bataille de Fontenoy. Ho-race Vernet si plein de distinction ne peignait pas avec le même bonheur les uniformes des ar-mées modernes 1 il faisait trop souvent des es-tampes la bataille de Fontenoy est un tableau. Voltaire a écrit non-seulement en prose élé-gante la bataille de Fontenoy, mais il a fait sur ce beau fait d'armes un poëme avec la prétention d'être épique, bulletin rimé d'une précision de dé-tail très-remarquable peu de couleurs, de rares éclairs de talent, des éloges prodigués à tous, car le poète était avant tout courtisan 2 O vous gloire, vertu, déesses de mon roi Redoutable Bellone et Minerve chérie Passion des grands coeurs, amour de la patrie. -194 - 1 Je n'en excepte même pas la prise de la Smala, vaste composition qui est une manière de bulletin de l'armée d'A-frique calqué sur toile. 2 Le poême de Fontenoy fut dédié au Roi Louis XV par Voltaire.
1 Je n'en excepte même pas la prise de la Smala, vaste composition qui est une manière de bulletin de l'armée d'A-frique calqué sur toile.
-194 - 1 Je n'en excepte même pas la prise de la Smala, vaste composition qui est une manière de bulletin de l'armée d'A-frique calqué sur toile.
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THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 179 l'usage de son bras, s'enfuit de la maison sans vouloir rien entendre. A Paris, Mme Cosson, rue Hauteville, se trouvait dans le même état. J'agis de la même manière, mais il me fallut trois magnétisations, et je fus obligé d'employer le massage sur le trajet des muscles, ce qui la fit souffrir beaucoup. Mais elle fut guérie au bout de trois séances. A l'hôpital de Livcrpool, devant les médecins et les élèves, je produisis un effet semblable sur un homme qui, depuis longtemps, était paralytique du bras droit. En deux séances, je le mis en état de s'en servir, et, quelques jours après, il sortit de l'hospice. Paralysie avec contracture de membres. A Liverpool, M. Stonahouse, rédacteur du journal le Standarà, qui savait que j'avais guéri un paralytique à l'hôpital, devant les médecins, vint me trouver le 28 avril, accompagné de deux jeunes gens, dont l'un était paralysé de tout le côté droit le bras surtout était atrophié et plus court le poignet contracté faisait angle droit avec le bras, la main était fermée, et jusqu'alors ce jeune homme n'avait pu ni l'ouvrir, ni redresser le poignet il était âgé de vingt ans et se trouvait dans cet état depuis sa naissance. En quelques séances en magnétisant le bras seulement , je parvins à détendre les muscles du poignet et à donner assez de force pour qu'il pût être placé en ligne droite avec le bras et y rester puis j'ouvris la main, qui resta ouverte et se ferma à volonté, de même que son autre main. Après dix jours de magnétisation, la force et la souplesse revinrent dans tout le bras, et le jeune homme commença à se servir de sa main. A Paris, je produisis le même effet sur une jeune fille Joséphine Caproil , qui avait été traitée par MM. les doc-teurs Gendrin, Rayer et Trousseau, en 1812. Cette jeune fille fut paralysée en novembre 1841, à Lon-dres. Elle resta hémiplégique à la suite d'une attaque d'apoplexie qui lui occasionna une aliénation mentale et lui
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 179 l'usage de son bras, s'enfuit de la maison sans vouloir rien entendre. A Paris, Mme Cosson, rue Hauteville, se trouvait dans le même état. J'agis de la même manière, mais il me fallut trois magnétisations, et je fus obligé d'employer le massage sur le trajet des muscles, ce qui la fit souffrir beaucoup. Mais elle fut guérie au bout de trois séances. A l'hôpital de Livcrpool, devant les médecins et les élèves, je produisis un effet semblable sur un homme qui, depuis longtemps, était paralytique du bras droit. En deux séances, je le mis en état de s'en servir, et, quelques jours après, il sortit de l'hospice. Paralysie avec contracture de membres. A Liverpool, M. Stonahouse, rédacteur du journal le Standarà, qui savait que j'avais guéri un paralytique à l'hôpital, devant les médecins, vint me trouver le 28 avril, accompagné de deux jeunes gens, dont l'un était paralysé de tout le côté droit le bras surtout était atrophié et plus court le poignet contracté faisait angle droit avec le bras, la main était fermée, et jusqu'alors ce jeune homme n'avait pu ni l'ouvrir, ni redresser le poignet il était âgé de vingt ans et se trouvait dans cet état depuis sa naissance. En quelques séances en magnétisant le bras seulement , je parvins à détendre les muscles du poignet et à donner assez de force pour qu'il pût être placé en ligne droite avec le bras et y rester puis j'ouvris la main, qui resta ouverte et se ferma à volonté, de même que son autre main. Après dix jours de magnétisation, la force et la souplesse revinrent dans tout le bras, et le jeune homme commença à se servir de sa main. A Paris, je produisis le même effet sur une jeune fille Joséphine Caproil , qui avait été traitée par MM. les doc-teurs Gendrin, Rayer et Trousseau, en 1812. Cette jeune fille fut paralysée en novembre 1841, à Lon-dres. Elle resta hémiplégique à la suite d'une attaque d'apoplexie qui lui occasionna une aliénation mentale et lui
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 179 l'usage de son bras, s'enfuit de la maison sans vouloir rien entendre. A Paris, Mme Cosson, rue Hauteville, se trouvait dans le même état. J'agis de la même manière, mais il me fallut trois magnétisations, et je fus obligé d'employer le massage sur le trajet des muscles, ce qui la fit souffrir beaucoup. Mais elle fut guérie au bout de trois séances. A l'hôpital de Liverpool, devant les médecins et les élèves, je produisis un effet semblable sur un homme qui, depuis longtemps, était paralytique du bras droit. En deux séances, je le mis en état de s'en servir, et, quelques jours après, il sortit de l'hospice. Paralysie avec contracture de membres. A Liverpool, M. Stonahouse, rédacteur du journal le Standard, qui savait que j'avais guéri un paralytique à l'hôpital, devant les médecins, vint me trouver le 28 avril, accompagné de deux jeunes gens, dont l'un était paralysé de tout le côté droit le bras surtout était atrophié et plus court le poignet contracté faisait angle droit avec le bras, la main était fermée, et jusqu'alors ce jeune homme n'avait pu ni l'ouvrir, ni redresser le poignet il était âgé de vingt ans et se trouvait dans cet état depuis sa naissance. En quelques séances en magnétisant le bras seulement , je parvins à détendre les muscles du poignet et à donner assez de force pour qu'il pût être placé en ligne droite avec le bras et y rester puis j'ouvris la main, qui resta ouverte et se ferma à volonté, de même que son autre main. Après dix jours de magnétisation, la force et la souplesse revinrent dans tout le bras, et le jeune homme commença à se servir de sa main. A Paris, je produisis le même effet sur une jeune fille Joséphine Capro@@n, qui avait été traitée par MM. les doc-teurs Gendrin, Rayer et Trousseau, en 1842. Cette jeune fille fut paralysée en novembre 1841, à Lon-dres. Elle resta hémiplégique à la suite d'une attaque d'apoplexie qui lui occasionna une aliénation mentale et lui
Paralysie avec contracture de membres.
Paralysie avec contracture de membres.
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-32 -Manière d'opérer. - On étend une certaine quantité d'u-rine de manière à lui faire occuper 10 à20 fois son volume, et on en remplit une burette graduée. D'un autre côté, on introduit dans un ballon 10 CC de la liqueur de Fehling et on ajoute 40 CC d'eau , on chauffe jusqu'à l'ébullition, et on ajoute l'urine à cette solution chaude jusqu'à ce que tout le sel cuivrique soit réduit et précipité sous forme de protoxyde. On reconnaît ce point, si, après quelque temps de repos pour permettre au précipité de se déposer, on s'a-perçoit que le liquide surnageant est incolore en tenant le ballon vers la lumière. D'ailleurs, une petite portion de ce liquide filtré ne doit, après avoir été acidulé, déceler le cuivre ni par l'hydrogène sulfuré ni par le cyanure jaune. Dans cet essai, on fait bien de tenir le ballon au-dessus d'une lampe à alcool pour maintenir le liquide faiblement en ébullition, et de l'enlever seulement pour laisser dépo-ser1, lorsque le mélange aura pris une teinte rouge. Le dépôt se fait d'autant plus rapidement qu'on est plus rap-proché de la réduction complète. Comme cet essai est assez délicat pour tout opérateur peu exercé, il est bon de le ré-péter plusieurs fois. S'il y a présence d'albumine, il faut commencer par s'en débarrasser par coagulation et filtration. 30 Dosage du sucre par son pouvoir rotatoire. - On remplit le tube avec de l'urine privée d'albumine et tout à fait transparente, en évitant l'introduction de bulles d'air, on place le tube dans un appareil de polarisation de Ventzke-Soleil ou de Mitscherlich, et on détermine par le degré lu sur le vernier la rotation, et par suite la quantité de sucre. On se sert de la formule suivante p dans laquelle p désigne le poids du sucre en grammes pour i CC d'urine a , la rotation abservée l, la longueur du tube et 56 le pouvoir rotatoire spécifique. Ici également il faut une grande habitude pour trouver toujours des résultats exacts.
-32 -Manière d'opérer. - On étend une certaine quantité d'u-rine de manière à lui faire occuper 10 à20 fois son volume, et on en remplit une burette graduée. D'un autre côté, on introduit dans un ballon 10 CC de la liqueur de Fehling et on ajoute 40 CC d'eau , on chauffe jusqu'à l'ébullition, et on ajoute l'urine à cette solution chaude jusqu'à ce que tout le sel cuivrique soit réduit et précipité sous forme de protoxyde. On reconnaît ce point, si, après quelque temps de repos pour permettre au précipité de se déposer, on s'a-perçoit que le liquide surnageant est incolore en tenant le ballon vers la lumière. D'ailleurs, une petite portion de ce liquide filtré ne doit, après avoir été acidulé, déceler le cuivre ni par l'hydrogène sulfuré ni par le cyanure jaune. Dans cet essai, on fait bien de tenir le ballon au-dessus d'une lampe à alcool pour maintenir le liquide faiblement en ébullition, et de l'enlever seulement pour laisser dépo-ser1, lorsque le mélange aura pris une teinte rouge. Le dépôt se fait d'autant plus rapidement qu'on est plus rap-proché de la réduction complète. Comme cet essai est assez délicat pour tout opérateur peu exercé, il est bon de le ré-péter plusieurs fois. S'il y a présence d'albumine, il faut commencer par s'en débarrasser par coagulation et filtration. 30 Dosage du sucre par son pouvoir rotatoire. - On remplit le tube avec de l'urine privée d'albumine et tout à fait transparente, en évitant l'introduction de bulles d'air, on place le tube dans un appareil de polarisation de Ventzke-Soleil ou de Mitscherlich, et on détermine par le degré lu sur le vernier la rotation, et par suite la quantité de sucre. On se sert de la formule suivante @@@@@@p dans laquelle p désigne le poids du sucre en grammes pour i CC d'urine a , la rotation abservée l, la longueur du tube et 56 le pouvoir rotatoire spécifique. Ici également il faut une grande habitude pour trouver toujours des résultats exacts.
-32 -Manière d'opérer. -@On étend une certaine quantité d'u-rine de manière à lui faire occuper 10 à20 fois son volume, et on en remplit une burette graduée. D'un autre côté, on introduit dans un ballon 10 CC de la liqueur de Fehling et on ajoute 40 CC d'eau@, on chauffe jusqu'à l'ébullition, et on ajoute l'urine à cette solution chaude jusqu'à ce que tout le sel cuivrique soit réduit et précipité sous forme de protoxyde. On reconnaît ce point, si, après quelque temps de repos pour permettre au précipité de se déposer, on s'a-perçoit que le liquide surnageant est incolore en tenant le ballon vers la lumière. D'ailleurs, une petite portion de ce liquide filtré ne doit, après avoir été acidulé, déceler le cuivre ni par l'hydrogène sulfuré ni par le cyanure jaune. Dans cet essai, on fait bien de tenir le ballon au-dessus d'une lampe à alcool pour maintenir le liquide faiblement en ébullition, et de l'enlever seulement pour laisser dépo-ser@, lorsque le mélange aura pris une teinte rouge. Le dépôt se fait d'autant plus rapidement qu'on est plus rap-proché de la réduction complète. Comme cet essai est assez délicat pour tout opérateur peu exercé, il est bon de le ré-péter plusieurs fois. S'il y a présence d'albumine, il faut commencer par s'en débarrasser par coagulation et filtration. 3° Dosage du sucre par son pouvoir rotatoire. -@On remplit le tube avec de l'urine privée d'albumine et tout à fait transparente, en évitant l'introduction de bulles d'air, on place le tube dans un appareil de polarisation de Ventzke-Soleil ou de Mitscherlich, et on détermine par le degré lu sur le vernier la rotation, et par suite la quantité de sucre. On se sert de la formule suivante FORMULE dans laquelle p désigne le poids du sucre en grammes pour 1 CC d'urine a@, la rotation abservée l, la longueur du tube et 56 le pouvoir rotatoire spécifique. Ici également il faut une grande habitude pour trouver toujours des résultats exacts.
Dans cet essai, on fait bien de tenir le ballon au-dessus d'une lampe à alcool pour maintenir le liquide faiblement en ébullition, et de l'enlever seulement pour laisser dépo-ser1, lorsque le mélange aura pris une teinte rouge.
Dans cet essai, on fait bien de tenir le ballon au-dessus d'une lampe à alcool pour maintenir le liquide faiblement en ébullition, et de l'enlever seulement pour laisser dépo-ser, lorsque le mélange aura pris une teinte rouge.
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56 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. maintenir. Ces échecs, au lieu de l'abattre, allumèrent dans son coeur une colère qui ne savait comment s'exhaler il ne se possédait plus et adressait d'impérieux défis à la vague. En-tin, quand, pour la quatrième fois, il se sentif porté du côté du bassin intérieur, au lieu d'attendre le retour du flot et de s'exposer à une nouvelle déconvenue, il plongea et alla se cramponner au fond de la mer, sur la roche même puis, par un mouvement oblique, il regagna la surface. Son calcul ne fut point trompé il avait dépassé l'arête de l'écueil, et se trouvait dans des parages plus tranquilles. Une fois dégagé, son premier coup d'oeil se porta vers Clémence. Il l'aperçut encore, mais comme une vision, comme une ombre c'était la minute suprême, le moment fatal, sa main venait d'abandonner le rocher où, un instant, elle avait trouvé un appui elle flottait comme une masse inerte et disparut bientôt après avoir poussé un dernier cri, un cri de plainte et de regret, un adieu désespéré à la vie. Gaston assistait à ce spectacle comme un homme en proie à un mauvais rêve reperdu, hors de lui, il ne nagea plus, il bondit sur l'eau. - Que je la sauve, s'écria-t-il, ou que j'aille la.rejoindre ! -Le hasard avait voulu que le théâtre de la catastrophe fût parfaitement déterminé le jeune homme n'eut donc point à hésiter dans ses recherches. Le rocher que la marée laissait à découvert lui servait de jalon et de but c'était à sa base même qu'il avait vu la victime se débattre, rouler et s'en-gloutir. C'est vers ce rocher qu'il se dirigea d'une main ferme. Tous ces courants intérieurs, qui étaient un obstacle pour une femme, n'étaient rien pour lui, qui en avait af-fronté de bien autrement redoutables il les traversa sans -peine et comme en se jouant jamais ses muscles n'avaient eu un tel ressort, ni ses bras une vigueur plus grande. Par-venu au but, il interrogea de l'oeil les profondeurs du bassin. L'eau était d'une limpidité extrême, et-, à quelques pieds de lui, il aperçut d'une manière très-distincte le corps de la jeune femme étendu sur une couche d'algues marines comme sur un lit de repos. On eût dit la fiancée des ondes dormant sur sa couche nuptiale, ou une Amphitrite bercée par les vagues dans son palais transparent.
56 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. maintenir. Ces échecs, au lieu de l'abattre, allumèrent dans son coeur une colère qui ne savait comment s'exhaler il ne se possédait plus et adressait d'impérieux défis à la vague. En-tin, quand, pour la quatrième fois, il se sentif porté du côté du bassin intérieur, au lieu d'attendre le retour du flot et de s'exposer à une nouvelle déconvenue, il plongea et alla se cramponner au fond de la mer, sur la roche même puis, par un mouvement oblique, il regagna la surface. Son calcul ne fut point trompé il avait dépassé l'arête de l'écueil, et se trouvait dans des parages plus tranquilles. Une fois dégagé, son premier coup d'oeil se porta vers Clémence. Il l'aperçut encore, mais comme une vision, comme une ombre c'était la minute suprême, le moment fatal, sa main venait d'abandonner le rocher où, un instant, elle avait trouvé un appui elle flottait comme une masse inerte et disparut bientôt après avoir poussé un dernier cri, un cri de plainte et de regret, un adieu désespéré à la vie. Gaston assistait à ce spectacle comme un homme en proie à un mauvais rêve reperdu, hors de lui, il ne nagea plus, il bondit sur l'eau. - Que je la sauve, s'écria-t-il, ou que j'aille la.rejoindre ! -Le hasard avait voulu que le théâtre de la catastrophe fût parfaitement déterminé le jeune homme n'eut donc point à hésiter dans ses recherches. Le rocher que la marée laissait à découvert lui servait de jalon et de but c'était à sa base même qu'il avait vu la victime se débattre, rouler et s'en-gloutir. C'est vers ce rocher qu'il se dirigea d'une main ferme. Tous ces courants intérieurs, qui étaient un obstacle pour une femme, n'étaient rien pour lui, qui en avait af-fronté de bien autrement redoutables il les traversa sans -peine et comme en se jouant jamais ses muscles n'avaient eu un tel ressort, ni ses bras une vigueur plus grande. Par-venu au but, il interrogea de l'oeil les profondeurs du bassin. L'eau était d'une limpidité extrême, et-, à quelques pieds de lui, il aperçut d'une manière très-distincte le corps de la jeune femme étendu sur une couche d'algues marines comme sur un lit de repos. On eût dit la fiancée des ondes dormant sur sa couche nuptiale, ou une Amphitrite bercée par les vagues dans son palais transparent.
56 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. maintenir. Ces échecs, au lieu de l'abattre, allumèrent dans son coeur une colère qui ne savait comment s'exhaler il ne se possédait plus et adressait d'impérieux défis à la vague. En-fin, quand, pour la quatrième fois, il se sentit porté du côté du bassin intérieur, au lieu d'attendre le retour du flot et de s'exposer à une nouvelle déconvenue, il plongea et alla se cramponner au fond de la mer, sur la roche même puis, par un mouvement oblique, il regagna la surface. Son calcul ne fut point trompé il avait dépassé l'arête de l'écueil, et se trouvait dans des parages plus tranquilles. Une fois dégagé, son premier coup d'oeil se porta vers Clémence. Il l'aperçut encore, mais comme une vision, comme une ombre c'était la minute suprême, le moment fatal, sa main venait d'abandonner le rocher où, un instant, elle avait trouvé un appui elle flottait comme une masse inerte et disparut bientôt après avoir poussé un dernier cri, un cri de plainte et de regret, un adieu désespéré à la vie. Gaston assistait à ce spectacle comme un homme en proie à un mauvais rêve @éperdu, hors de lui, il ne nagea plus, il bondit sur l'eau. -@Que je la sauve, s'écria-t-il, ou que j'aille la rejoindre ! @Le hasard avait voulu que le théâtre de la catastrophe fût parfaitement déterminé le jeune homme n'eut donc point à hésiter dans ses recherches. Le rocher que la marée laissait à découvert lui servait de jalon et de but c'était à sa base même qu'il avait vu la victime se débattre, rouler et s'en-gloutir. C'est vers ce rocher qu'il se dirigea d'une main ferme. Tous ces courants intérieurs, qui étaient un obstacle pour une femme, n'étaient rien pour lui, qui en avait af-fronté de bien autrement redoutables il les traversa sans @peine et comme en se jouant jamais ses muscles n'avaient eu un tel ressort, ni ses bras une vigueur plus grande. Par-venu au but, il interrogea de l'oeil les profondeurs du bassin. L'eau était d'une limpidité extrême, et@, à quelques pieds de lui, il aperçut d'une manière très-distincte le corps de la jeune femme étendu sur une couche d'algues marines comme sur un lit de repos. On eût dit la fiancée des ondes dormant sur sa couche nuptiale, ou une Amphitrite bercée par les vagues dans son palais transparent.
Il l'aperçut encore, mais comme une vision, comme une ombre c'était la minute suprême, le moment fatal, sa main venait d'abandonner le rocher où, un instant, elle avait trouvé un appui elle flottait comme une masse inerte et disparut bientôt après avoir poussé un dernier cri, un cri de plainte et de regret, un adieu désespéré à la vie.
Il l'aperçut encore, mais comme une vision, comme une ombre c'était la minute suprême, le moment fatal, sa main venait d'abandonner le rocher où, un instant, elle avait trouvé un appui elle flottait comme une masse inerte et disparut bientôt après avoir poussé un dernier cri, un cri de plainte et de regret, un adieu désespéré à la vie.
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DE LAROCHEFOUCAULD. 399 lement désirée à Paris pour y pouvoir demeurer en sûreté avec dessein de l'empêchor, et M. le duc d'Or-léans, qui l'avait toujours désirée et qui craignait le mal que la présence de M. le Prince lui pouvait attirer, contribua d'autant plus volontiers à son éloignement, qu'il se voyait par là en liberté de faire son traité par-ticulier. Mais encore que les choses fussent en ces termes, la négociation ne laissait pas de continuer car, dans le temps que le cardinal Mazarin sortit pour la seconde fois du royaume, afin de faire cesser le pré-texte de la guerre civile 1 , et faire connaître que M. le Prince avait d'autres intérêts que son éloigne-ment, il envoya Langlade, secrétaire du cabinet, vers le duc de Larochefoucauld, soit qu'il eût véritablement dessein de traiter pour faciliter son retour, ou qu'il prétendît tirer quelque avantage, en faisant paraître qu'il désirait la paix. Les conditions qu'apporta Lan-glade étaient beaucoup plus amples que toutes celles que l'on avait proposées jusqu'alors, et conformes à ce que M. le Prince avait demandé. Mais elles ne laissè-rent pas d'être refusées, et sa destinée, qui l'entraînait en Flandre, ne lui a permis de connaître le précipice que lorsqu'il n'a plus été dans son pouvoir de s'en reti-rer 2 . Il partit donc enfin avec M. de Lorraine, après i Larochefoucauld convient donc enfin lui-même que Mazarin n'était qu'un prétexte pour les Frondeurs. C'est donc bien contre l'autorité royale qu'était dirigée cette -misérable guerre de la Fronde, dans le temps même où le Parlement anglais condamnait à l'échafaud l'oncle du roi de France, l'infortuné Charles Ier. 2 On comprend bien que Larochefoucauld cherche à s'excuser en excusant Condé, mais il faut être bien à court de bonnes raisons pour invoquer l'ignorance en faveur d'une aussi indigne trahison.
DE LAROCHEFOUCAULD. 399 lement désirée à Paris pour y pouvoir demeurer en sûreté avec dessein de l'empêchor, et M. le duc d'Or-léans, qui l'avait toujours désirée et qui craignait le mal que la présence de M. le Prince lui pouvait attirer, contribua d'autant plus volontiers à son éloignement, qu'il se voyait par là en liberté de faire son traité par-ticulier. Mais encore que les choses fussent en ces termes, la négociation ne laissait pas de continuer car, dans le temps que le cardinal Mazarin sortit pour la seconde fois du royaume, afin de faire cesser le pré-texte de la guerre civile 1 , et faire connaître que M. le Prince avait d'autres intérêts que son éloigne-ment, il envoya Langlade, secrétaire du cabinet, vers le duc de Larochefoucauld, soit qu'il eût véritablement dessein de traiter pour faciliter son retour, ou qu'il prétendît tirer quelque avantage, en faisant paraître qu'il désirait la paix. Les conditions qu'apporta Lan-glade étaient beaucoup plus amples que toutes celles que l'on avait proposées jusqu'alors, et conformes à ce que M. le Prince avait demandé. Mais elles ne laissè-rent pas d'être refusées, et sa destinée, qui l'entraînait en Flandre, ne lui a permis de connaître le précipice que lorsqu'il n'a plus été dans son pouvoir de s'en reti-rer 2 . Il partit donc enfin avec M. de Lorraine, après i Larochefoucauld convient donc enfin lui-même que Mazarin n'était qu'un prétexte pour les Frondeurs. C'est donc bien contre l'autorité royale qu'était dirigée cette -misérable guerre de la Fronde, dans le temps même où le Parlement anglais condamnait à l'échafaud l'oncle du roi de France, l'infortuné Charles Ier. 2 On comprend bien que Larochefoucauld cherche à s'excuser en excusant Condé, mais il faut être bien à court de bonnes raisons pour invoquer l'ignorance en faveur d'une aussi indigne trahison.
DE LAROCHEFOUCAULD. 399 lement désirée à Paris pour y pouvoir demeurer en sûreté avec dessein de l'empêcher, et M. le duc d'Or-léans, qui l'avait toujours désirée et qui craignait le mal que la présence de M. le Prince lui pouvait attirer, contribua d'autant plus volontiers à son éloignement, qu'il se voyait par là en liberté de faire son traité par-ticulier. Mais encore que les choses fussent en ces termes, la négociation ne laissait pas de continuer car, dans le temps que le cardinal Mazarin sortit pour la seconde fois du royaume, afin de faire cesser le pré-texte de la guerre civile 1 , et faire connaître que M. le Prince avait d'autres intérêts que son éloigne-ment, il envoya Langlade, secrétaire du cabinet, vers le duc de Larochefoucauld, soit qu'il eût véritablement dessein de traiter pour faciliter son retour, ou qu'il prétendît tirer quelque avantage, en faisant paraître qu'il désirait la paix. Les conditions qu'apporta Lan-glade étaient beaucoup plus amples que toutes celles que l'on avait proposées jusqu'alors, et conformes à ce que M. le Prince avait demandé. Mais elles ne laissè-rent pas d'être refusées, et sa destinée, qui l'entraînait en Flandre, ne lui a permis de connaître le précipice que lorsqu'il n'a plus été dans son pouvoir de s'en reti-rer 2 . Il partit donc enfin avec M. de Lorraine, après 1 Larochefoucauld convient donc enfin lui-même que Mazarin n'était qu'un prétexte pour les Frondeurs. C'est donc bien contre l'autorité royale qu'était dirigée cette @misérable guerre de la Fronde, dans le temps même où le Parlement anglais condamnait à l'échafaud l'oncle du roi de France, l'infortuné Charles Ier. 2 On comprend bien que Larochefoucauld cherche à s'excuser en excusant Condé, mais il faut être bien à court de bonnes raisons pour invoquer l'ignorance en faveur d'une aussi indigne trahison.
Mais encore que les choses fussent en ces termes, la négociation ne laissait pas de continuer car, dans le temps que le cardinal Mazarin sortit pour la seconde fois du royaume, afin de faire cesser le pré-texte de la guerre civile 1 , et faire connaître que M. le Prince avait d'autres intérêts que son éloigne-ment, il envoya Langlade, secrétaire du cabinet, vers le duc de Larochefoucauld, soit qu'il eût véritablement dessein de traiter pour faciliter son retour, ou qu'il prétendît tirer quelque avantage, en faisant paraître qu'il désirait la paix.
Mais encore que les choses fussent en ces termes, la négociation ne laissait pas de continuer car, dans le temps que le cardinal Mazarin sortit pour la seconde fois du royaume, afin de faire cesser le pré-texte de la guerre civile 1 , et faire connaître que M. le Prince avait d'autres intérêts que son éloigne-ment, il envoya Langlade, secrétaire du cabinet, vers le duc de Larochefoucauld, soit qu'il eût véritablement dessein de traiter pour faciliter son retour, ou qu'il prétendît tirer quelque avantage, en faisant paraître qu'il désirait la paix.
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THÉORIE DU MAGNÉTISME 33 hilée, l'équilibre n'existant plus, la vie commune est sus-pendue, et la partie immatérielle, l'âme, délivrée momenta-nément des entraves de la matière, jouit seule des facultés qui lui sont propres, sans avoir besoin des organes des sens. C'est ainsi que le somnambule peut obéir à la volonté non exprimée du magnétiseur, parce qu'il la perçoit, la sent c'est aussi pour cela qu'il n'a aucun souvenir au réveil. Si nous voulons maintenant avoir la preuve palpable que le fluide vital est la seule cause de tous les phénomènes magnétiques, et que la volonté n'agit que sur nous-mêmes, magnétisons un objet inerte, faisons-le remettre par une tierce personne, qui n'aura point elle-même connaissance de l'expérience, à un sujet ordinairement magnétisé, et qui, lui non plus, ne sera point prévenu nous verrons le sujet s'endormir, ou ressentir l'influence magnétique aussitôt le contact opéré. Il n'est pas possible d'admettre que la volonté du magné-tiseur ait pu être communiquée à un corps inerte et tout matériel, et que ce corps ait pu la transmettre au sujet. N'est-il pas plus rationnel de penser que le système ner-veux du sujet a soutiré le fluide vital dont l'objet était saturé ? Des expérienecs d'un autre ordre, sur des intruments de physique, nous ont donné des preuves irrécusables de l'exis-tence du fluide vital et de sa transmission à tous les corps vivants ou inertes, et nous ont démontré que la volonté n'y entrait que comme dans tous les actes humains, c'est-à-dire comme stimulant de l'homme sur lui-même, et non comme agent moral ou rudiment de la pensée transmise à un corps étranger. Rien n'est donc plus simple ni plus naturel que les effets magnétiques rien n'est plus simple ni plus naturel que leur cause LE FLUIDE VITAL. Nous pouvons donc dire avec raison que tous les phéno-mènes qui se présentent sous l'influence du magnétisme, qu'ils soient de l'ordre physique ou de l'ordre psychique, qu'ils soient produits sur la matière ou sur l'âme immaté-rielle, tous ont une seule et unique cause toute physique, le
THÉORIE DU MAGNÉTISME 33 hilée, l'équilibre n'existant plus, la vie commune est sus-pendue, et la partie immatérielle, l'âme, délivrée momenta-nément des entraves de la matière, jouit seule des facultés qui lui sont propres, sans avoir besoin des organes des sens. C'est ainsi que le somnambule peut obéir à la volonté non exprimée du magnétiseur, parce qu'il la perçoit, la sent c'est aussi pour cela qu'il n'a aucun souvenir au réveil. Si nous voulons maintenant avoir la preuve palpable que le fluide vital est la seule cause de tous les phénomènes magnétiques, et que la volonté n'agit que sur nous-mêmes, magnétisons un objet inerte, faisons-le remettre par une tierce personne, qui n'aura point elle-même connaissance de l'expérience, à un sujet ordinairement magnétisé, et qui, lui non plus, ne sera point prévenu nous verrons le sujet s'endormir, ou ressentir l'influence magnétique aussitôt le contact opéré. Il n'est pas possible d'admettre que la volonté du magné-tiseur ait pu être communiquée à un corps inerte et tout matériel, et que ce corps ait pu la transmettre au sujet. N'est-il pas plus rationnel de penser que le système ner-veux du sujet a soutiré le fluide vital dont l'objet était saturé ? Des expérienecs d'un autre ordre, sur des intruments de physique, nous ont donné des preuves irrécusables de l'exis-tence du fluide vital et de sa transmission à tous les corps vivants ou inertes, et nous ont démontré que la volonté n'y entrait que comme dans tous les actes humains, c'est-à-dire comme stimulant de l'homme sur lui-même, et non comme agent moral ou rudiment de la pensée transmise à un corps étranger. Rien n'est donc plus simple ni plus naturel que les effets magnétiques rien n'est plus simple ni plus naturel que leur cause LE FLUIDE VITAL. Nous pouvons donc dire avec raison que tous les phéno-mènes qui se présentent sous l'influence du magnétisme, qu'ils soient de l'ordre physique ou de l'ordre psychique, qu'ils soient produits sur la matière ou sur l'âme immaté-rielle, tous ont une seule et unique cause toute physique, le
THÉORIE DU MAGNÉTISME 33 hilée, l'équilibre n'existant plus, la vie commune est sus-pendue, et la partie immatérielle, l'âme, délivrée momenta-nément des entraves de la matière, jouit seule des facultés qui lui sont propres, sans avoir besoin des organes des sens. C'est ainsi que le somnambule peut obéir à la volonté non exprimée du magnétiseur, parce qu'il la perçoit, la sent c'est aussi pour cela qu'il n'a aucun souvenir au réveil. Si nous voulons maintenant avoir la preuve palpable que le fluide vital est la seule cause de tous les phénomènes magnétiques, et que la volonté n'agit que sur nous-mêmes, magnétisons un objet inerte, faisons-le remettre par une tierce personne, qui n'aura point elle-même connaissance de l'expérience, à un sujet ordinairement magnétisé, et qui, lui non plus, ne sera point prévenu nous verrons le sujet s'endormir, ou ressentir l'influence magnétique aussitôt le contact opéré. Il n'est pas possible d'admettre que la volonté du magné-tiseur ait pu être communiquée à un corps inerte et tout matériel, et que ce corps ait pu la transmettre au sujet. N'est-il pas plus rationnel de penser que le système ner-veux du sujet a soutiré le fluide vital dont l'objet était saturé@? Des expériences d'un autre ordre, sur des intruments de physique, nous ont donné des preuves irrécusables de l'exis-tence du fluide vital et de sa transmission à tous les corps vivants ou inertes, et nous ont démontré que la volonté n'y entrait que comme dans tous les actes humains, c'est-à-dire comme stimulant de l'homme sur lui-même, et non comme agent moral ou rudiment de la pensée transmise à un corps étranger. Rien n'est donc plus simple ni plus naturel que les effets magnétiques rien n'est plus simple ni plus naturel que leur cause LE FLUIDE VITAL. Nous pouvons donc dire avec raison que tous les phéno-mènes qui se présentent sous l'influence du magnétisme, qu'ils soient de l'ordre physique ou de l'ordre psychique, qu'ils soient produits sur la matière ou sur l'âme immaté-rielle, tous ont une seule et unique cause toute physique, le
N'est-il pas plus rationnel de penser que le système ner-veux du sujet a soutiré le fluide vital dont l'objet était saturé ?
N'est-il pas plus rationnel de penser que le système ner-veux du sujet a soutiré le fluide vital dont l'objet était saturé?
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220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. libre il pénétra chez Marguerite par Ja brèche qu'il venait d'ouvrir. Quand il se trouva dans la première pièce, involontaire-ment il s'arrêta le coeur lui battait à l'étouffer, ses jambe4 semblaient lui refuser leur service son oeil était comme voilé par un nuage qui ne laissait plus les objets distincts. Il se remit pourtant et examina les lieux. Rien n'y était changé chaque chose était à sa place. Aucun désordre apparent ne semblait confirmer ses craintes aucun indice ne faisait pres-sentir une catastrophe. Restait la chambre de Marguerite la clef était sur la porte, et la main de Ludovic trembla en y touchant. Il ouvrit un peu d'obscurité régnait dans la pièce, les rideaux empêchaient le jour d'y pénétrer largement. Cependant il fut facile à Ludovic de s'assurer qu'aucune créature vivante ne se trouvait là. Rien n'y manquait pour-tant, si ce n'est Marguerite. Tout y gardait l'air d'arrange-ment qu'elle savait y maintenir, et qui est le luxe des exis-tences modestes. Le lit était fait et garni de sa courte-pointe près du lit, le Christ et le bénitier avec un rameau de buis. Sur les murs, quelques portraits de famille, ébauchés au crayon, puis la commode en acajou.et les chaises de meri-sier une petite pendule devant le trumeau et deux vases remplis de fleurs. L'inventaire n'était pas long, et Ludovic l'eut achevé d'un coup d'oeil. - Cependant son père et ses témoins étaient accourus sur ses pas, et avaient pénétré dans l'appartement par l'issue qu'il avait frayée le concierge venait après eux, afin de constater les dégâts et mettre sa responsabilité à couvert. Puis les curieux et les voisins s'y mêlèrent, si bien que le petit logement fut bientôt rempli de monde. Alors la perqui-sition devint générale, on regarda sous les lits, on fouilla tous les recoins. Marguerite n'y était pas Marguerite avait disparu le concierge n'osait en croire ses yeux. - Je ne l'ai pourtant pas vue sortir, s'écriait-il en prenant tous les saints à témoin. - Vous verrez qu'elle aura passé par les gouttières, dit un mauvais plaisant. Ludovic était anéanti à l'effervescence du premier mo-ment avait succédé un accablement profpnd. 11 s'était jeté sur une chaise et se renfermait dans un silence obstiné. Au
220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. libre il pénétra chez Marguerite par Ja brèche qu'il venait d'ouvrir. Quand il se trouva dans la première pièce, involontaire-ment il s'arrêta le coeur lui battait à l'étouffer, ses jambe4 semblaient lui refuser leur service son oeil était comme voilé par un nuage qui ne laissait plus les objets distincts. Il se remit pourtant et examina les lieux. Rien n'y était changé chaque chose était à sa place. Aucun désordre apparent ne semblait confirmer ses craintes aucun indice ne faisait pres-sentir une catastrophe. Restait la chambre de Marguerite la clef était sur la porte, et la main de Ludovic trembla en y touchant. Il ouvrit un peu d'obscurité régnait dans la pièce, les rideaux empêchaient le jour d'y pénétrer largement. Cependant il fut facile à Ludovic de s'assurer qu'aucune créature vivante ne se trouvait là. Rien n'y manquait pour-tant, si ce n'est Marguerite. Tout y gardait l'air d'arrange-ment qu'elle savait y maintenir, et qui est le luxe des exis-tences modestes. Le lit était fait et garni de sa courte-pointe près du lit, le Christ et le bénitier avec un rameau de buis. Sur les murs, quelques portraits de famille, ébauchés au crayon, puis la commode en acajou.et les chaises de meri-sier une petite pendule devant le trumeau et deux vases remplis de fleurs. L'inventaire n'était pas long, et Ludovic l'eut achevé d'un coup d'oeil. - Cependant son père et ses témoins étaient accourus sur ses pas, et avaient pénétré dans l'appartement par l'issue qu'il avait frayée le concierge venait après eux, afin de constater les dégâts et mettre sa responsabilité à couvert. Puis les curieux et les voisins s'y mêlèrent, si bien que le petit logement fut bientôt rempli de monde. Alors la perqui-sition devint générale, on regarda sous les lits, on fouilla tous les recoins. Marguerite n'y était pas Marguerite avait disparu le concierge n'osait en croire ses yeux. - Je ne l'ai pourtant pas vue sortir, s'écriait-il en prenant tous les saints à témoin. - Vous verrez qu'elle aura passé par les gouttières, dit un mauvais plaisant. Ludovic était anéanti à l'effervescence du premier mo-ment avait succédé un accablement profpnd. 11 s'était jeté sur une chaise et se renfermait dans un silence obstiné. Au
226 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. libre il pénétra chez Marguerite par la brèche qu'il venait d'ouvrir. Quand il se trouva dans la première pièce, involontaire-ment il s'arrêta le coeur lui battait à l'étouffer, ses jambes semblaient lui refuser leur service son oeil était comme voilé par un nuage qui ne laissait plus les objets distincts. Il se remit pourtant et examina les lieux. Rien n'y était changé chaque chose était à sa place. Aucun désordre apparent ne semblait confirmer ses craintes aucun indice ne faisait pres-sentir une catastrophe. Restait la chambre de Marguerite la clef était sur la porte, et la main de Ludovic trembla en y touchant. Il ouvrit un peu d'obscurité régnait dans la pièce, les rideaux empêchaient le jour d'y pénétrer largement. Cependant il fut facile à Ludovic de s'assurer qu'aucune créature vivante ne se trouvait là. Rien n'y manquait pour-tant, si ce n'est Marguerite. Tout y gardait l'air d'arrange-ment qu'elle savait y maintenir, et qui est le luxe des exis-tences modestes. Le lit était fait et garni de sa courte-pointe près du lit, le Christ et le bénitier avec un rameau de buis. Sur les murs, quelques portraits de famille, ébauchés au crayon, puis la commode en acajou et les chaises de meri-sier une petite pendule devant le trumeau et deux vases remplis de fleurs. L'inventaire n'était pas long, et Ludovic l'eut achevé d'un coup d'oeil.@@ Cependant son père et ses témoins étaient accourus sur ses pas, et avaient pénétré dans l'appartement par l'issue qu'il avait frayée le concierge venait après eux, afin de constater les dégâts et mettre sa responsabilité à couvert. Puis les curieux et les voisins s'y mêlèrent, si bien que le petit logement fut bientôt rempli de monde. Alors la perqui-sition devint générale, on regarda sous les lits, on fouilla tous les recoins. Marguerite n'y était pas Marguerite avait disparu le concierge n'osait en croire ses yeux. -@Je ne l'ai pourtant pas vue sortir, s'écriait-il en prenant tous les saints à témoin. -@Vous verrez qu'elle aura passé par les gouttières, dit un mauvais plaisant. Ludovic était anéanti à l'effervescence du premier mo-ment avait succédé un accablement profond. Il s'était jeté sur une chaise et se renfermait dans un silence obstiné. Au
11 s'était jeté sur une chaise et se renfermait dans un silence obstiné.
Il s'était jeté sur une chaise et se renfermait dans un silence obstiné.
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-55 -habileté connue, il lui ôta la conduite de sa maison, pour la livrer à des valets et à des servantes, qui, à la vue de leur maîtresse, faisaient une dissipation épouvantable. Son mépris devint colère, et sa colère fureur bru-tale. Tantôt, malgré la délicatesse de sa vic-time, il lui faisait faire comme à la plus vile des servantes, deux ou trois lieues à pied , pour lui aller chercher des bagatelles dont il prétendait avoir besoin. Tantôt, et presque à la veille de ses couches, il la faisait mon-ter sur des chevaux que de bons cavaliers n'auraient essayés qu'avec précaution, et dont il n'eût n'as osé se servir lui-même. II est vrai que ces animaux, oubliant sous sa main leur férocité naturelle, semblèrent plus d'une fois connaître et respecter la charge qu'ils por-taient. Mais il n'en est pas moins vrai que tous ceux qui la voyaient tremblaient pour elle et qu'il n'y avait que sa confiance en Dieu qui pût la soutenir. Elle en eut besoin plus que jamais dans une occasion dont je Vais parler , et où elle fut à deux doigts de sa perte. Un jour, il prit fantaisie à son mari de la mener à Arches, dans un temps où le ciel fondait sur eux. Les torrents multipliés, les ravins, les débordements, rendaient'leï
-55 -habileté connue, il lui ôta la conduite de sa maison, pour la livrer à des valets et à des servantes, qui, à la vue de leur maîtresse, faisaient une dissipation épouvantable. Son mépris devint colère, et sa colère fureur bru-tale. Tantôt, malgré la délicatesse de sa vic-time, il lui faisait faire comme à la plus vile des servantes, deux ou trois lieues à pied , pour lui aller chercher des bagatelles dont il prétendait avoir besoin. Tantôt, et presque à la veille de ses couches, il la faisait mon-ter sur des chevaux que de bons cavaliers n'auraient essayés qu'avec précaution, et dont il n'eût n'as osé se servir lui-même. II est vrai que ces animaux, oubliant sous sa main leur férocité naturelle, semblèrent plus d'une fois connaître et respecter la charge qu'ils por-taient. Mais il n'en est pas moins vrai que tous ceux qui la voyaient tremblaient pour elle et qu'il n'y avait que sa confiance en Dieu qui pût la soutenir. Elle en eut besoin plus que jamais dans une occasion dont je Vais parler , et où elle fut à deux doigts de sa perte. Un jour, il prit fantaisie à son mari de la mener à Arches, dans un temps où le ciel fondait sur eux. Les torrents multipliés, les ravins, les débordements, rendaient'leï
-55 -habileté connue, il lui ôta la conduite de sa maison, pour la livrer à des valets et à des servantes, qui, à la vue de leur maîtresse, faisaient une dissipation épouvantable. Son mépris devint colère, et sa colère fureur bru-tale. Tantôt, malgré la délicatesse de sa vic-time, il lui faisait faire comme à la plus vile des servantes, deux ou trois lieues à pied , pour lui aller chercher des bagatelles dont il prétendait avoir besoin. Tantôt, et presque à la veille de ses couches, il la faisait mon-ter sur des chevaux que de bons cavaliers n'auraient essayés qu'avec précaution, et dont il n'eût n'as osé se servir lui-même. II est vrai que ces animaux, oubliant sous sa main leur férocité naturelle, semblèrent plus d'une fois connaître et respecter la charge qu'ils por-taient. Mais il n'en est pas moins vrai que tous ceux qui la voyaient tremblaient pour elle et qu'il n'y avait que sa confiance en Dieu qui pût la soutenir. Elle en eut besoin plus que jamais dans une occasion dont je vais parler , et où elle fut à deux doigts de sa perte. Un jour, il prit fantaisie à son mari de la mener à Arches, dans un temps où le ciel fondait sur eux. Les torrents multipliés, les ravins, les débordements, rendaient leï
Les torrents multipliés, les ravins, les débordements, rendaient'leï
Les torrents multipliés, les ravins, les débordements, rendaient leï
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XXIV NOTICE taire, on eut une révolution sanglante. A des conseillers prévoyans succédèrent des hommes présomptueux et des ministres ineptes. La Cour se vit placée entre le déshon-neur de la banqueroute ou le secours dangereux des états-généraux les parlemens, le clergé, la noblesse, les de-mandaient à grands cris ils s'assemblèrent au profit-du tiers-état. La Cour, en les réunissant, s'était donné des cen-seurs, des réformateurs et des maîtres. Incertaine dans sa marche, présomptueuse dans ses projets , timide dans leur exécution , elle ne put jamais établir, dans tout le cours de leur durée, l'idée de sa force ou de sa bonne foi. L'Assemblée constituante profita de la faiblesse du pouvoir et de l'appui qu'elle trouvait dans la nation, pour étendre ses entreprises. Cette assemblée , qui réu-nissait tant de lumières et de bonnes intentions, mêla de grandes erreurs à de grands bienfaits. En admirant ses travaux dans l'ordre administratif, ses réformes dans l'ordre judiciaire , on est forcé de regretter ses fautes dans l'ordre politique. Laisser le pouvoir aux prises avec la représentation nationale, sans intermédiaire et sans arbitre , c'était préparer une lutte qui devait entraîner la chute du trône ou l'asservissement de la nation. L'au-torité royale était comme un vaisseau de ligne qui, lancé en mer sans agrès et sans artillerie, ne pouvait ni résister aux orages, ni faire respecter son pavillon. Une défiance impolitique autant qu'injurieuse , sous prétexte d'ôter au pouvoir souverain tout moyen de nuire , l'avait réduit à l'impuissance d'être utile. C'était trop peu pour une mo-narchie c'était trop pour une république mais elle exis-tait déjà dans la pensée de quelques hommes. Du fond de la retraite où elle vivait aux environs de
XXIV NOTICE taire, on eut une révolution sanglante. A des conseillers prévoyans succédèrent des hommes présomptueux et des ministres ineptes. La Cour se vit placée entre le déshon-neur de la banqueroute ou le secours dangereux des états-généraux les parlemens, le clergé, la noblesse, les de-mandaient à grands cris ils s'assemblèrent au profit-du tiers-état. La Cour, en les réunissant, s'était donné des cen-seurs, des réformateurs et des maîtres. Incertaine dans sa marche, présomptueuse dans ses projets , timide dans leur exécution , elle ne put jamais établir, dans tout le cours de leur durée, l'idée de sa force ou de sa bonne foi. L'Assemblée constituante profita de la faiblesse du pouvoir et de l'appui qu'elle trouvait dans la nation, pour étendre ses entreprises. Cette assemblée , qui réu-nissait tant de lumières et de bonnes intentions, mêla de grandes erreurs à de grands bienfaits. En admirant ses travaux dans l'ordre administratif, ses réformes dans l'ordre judiciaire , on est forcé de regretter ses fautes dans l'ordre politique. Laisser le pouvoir aux prises avec la représentation nationale, sans intermédiaire et sans arbitre , c'était préparer une lutte qui devait entraîner la chute du trône ou l'asservissement de la nation. L'au-torité royale était comme un vaisseau de ligne qui, lancé en mer sans agrès et sans artillerie, ne pouvait ni résister aux orages, ni faire respecter son pavillon. Une défiance impolitique autant qu'injurieuse , sous prétexte d'ôter au pouvoir souverain tout moyen de nuire , l'avait réduit à l'impuissance d'être utile. C'était trop peu pour une mo-narchie c'était trop pour une république mais elle exis-tait déjà dans la pensée de quelques hommes. Du fond de la retraite où elle vivait aux environs de
XXIV NOTICE taire, on eut une révolution sanglante. A des conseillers prévoyans succédèrent des hommes présomptueux et des ministres ineptes. La Cour se vit placée entre le déshou-neur de la banqueroute ou le secours dangereux des états-généraux les parlemens, le clergé, la noblesse, les de-mandaient à grands cris ils s'assemblèrent au profit du tiers-état. La Cour, en les réunissant, s'était donné des cen-seurs, des réformateurs et des maîtres. Incertaine dans sa marche, présomptueuse dans ses projets@, timide dans leur exécution@, elle ne put jamais établir, dans tout le cours de leur durée, l'idée de sa force ou de sa bonne foi. L'Assemblée constituante profita de la faiblesse du pouvoir et de l'appui qu'elle trouvait dans la nation, pour étendre ses entreprises. Cette assemblée@, qui réu-nissait tant de lumières et de bonnes intentions, mêla de grandes erreurs à de grands bienfaits. En admirant ses travaux dans l'ordre administratif, ses réformes dans l'ordre judiciaire@, on est forcé de regretter ses fautes dans l'ordre politique. Laisser le pouvoir aux prises avec la représentation nationale, sans intermédiaire et sans arbitre@, c'était préparer une lutte qui devait entraîner la chute du trône ou l'asservissement de la nation. L'au-torité royale était comme un vaisseau de ligne qui, lancé en mer sans agrès et sans artillerie, ne pouvait ni résister aux orages, ni faire respecter son pavillon. Une défiance impolitique autant qu'injurieuse@, sous prétexte d'ôter au pouvoir souverain tout moyen de nuire@, l'avait réduit à l'impuissance d'être utile. C'était trop peu pour une mo-narchie c'était trop pour une république mais elle exis-tait déjà dans la pensée de quelques hommes. Du fond de la retraite où elle vivait aux environs de
Laisser le pouvoir aux prises avec la représentation nationale, sans intermédiaire et sans arbitre , c'était préparer une lutte qui devait entraîner la chute du trône ou l'asservissement de la nation.
Laisser le pouvoir aux prises avec la représentation nationale, sans intermédiaire et sans arbitre, c'était préparer une lutte qui devait entraîner la chute du trône ou l'asservissement de la nation.
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23 plus loin dès difficultés en tous genres et sans cesse re-haissantes les découragent, et, pour comble de disgrâcej la présence dés Jos 1 les. remplit tellement dé frayeur que le fils du roi et un nègre , voyant que PALISOT ÉE BEAUVOIS persistait à pénétrer plus avant, se jetèrent dans le fleuve voisin et disparurent sur la rive fangeuse, s'ex-posant ainsi à un danger réel, la rencontre d'un croco-dile ou d'un serpent-géant, pour en éviter un imaginaire. Pendant deux jours entiers, il fît de vains efforts pour vaincre là résistance qu'on lui opposait les menaces ni lés promesses ne peuvent plus décider personne à obéir est après être arrivé à plus de 150 myriamètres 3oo lieues de la côte , dans des lieux où jamais Européen n'avait pénétré avant lai il voit ses projets déçus le désespoir s'empare de son ame , mais semblable au nocher qui lutté inutilement contre la tempêté mugis-sante, il cède à la vague qui le Couvre, qui l'entraîne. I On appelle ainsi des hordes de bandits plus' ou moins nombreuses qui vivent dans L'intérieur de la Gui-née, se mettent eh embuscade , soit dans des buissons très-touffus sur les bords des chemins , soit dans les criques, le' long des rivières. Là, les Jos attendent patiemment leur proie, et fondent sur elle, lorsqu'ils se jugent les plus, forts. Quand ces voleurs n'ont point fait de captures, et qu'ils sont pressés par la faim ou qu'ils craignent des re-proches de leurs chefs, ils se rendent la nuit au village-le plus voisin, y mettent le feu, s'emparent des habitans qu'ils peuvent attraper dans leur fuite, et les conduisent au dépôt général, d'où lis sont expédiés pour des comp-toirs lointains, où on les vend avec sécurité ,. ne pouvant être reconnus. Les Jos ont des correspondances régulières qui dejouent tautes les mesures prises contre eux.
23 plus loin dès difficultés en tous genres et sans cesse re-haissantes les découragent, et, pour comble de disgrâcej la présence dés Jos 1 les. remplit tellement dé frayeur que le fils du roi et un nègre , voyant que PALISOT ÉE BEAUVOIS persistait à pénétrer plus avant, se jetèrent dans le fleuve voisin et disparurent sur la rive fangeuse, s'ex-posant ainsi à un danger réel, la rencontre d'un croco-dile ou d'un serpent-géant, pour en éviter un imaginaire. Pendant deux jours entiers, il fît de vains efforts pour vaincre là résistance qu'on lui opposait les menaces ni lés promesses ne peuvent plus décider personne à obéir est après être arrivé à plus de 150 myriamètres 3oo lieues de la côte , dans des lieux où jamais Européen n'avait pénétré avant lai il voit ses projets déçus le désespoir s'empare de son ame , mais semblable au nocher qui lutté inutilement contre la tempêté mugis-sante, il cède à la vague qui le Couvre, qui l'entraîne. I On appelle ainsi des hordes de bandits plus' ou moins nombreuses qui vivent dans L'intérieur de la Gui-née, se mettent eh embuscade , soit dans des buissons très-touffus sur les bords des chemins , soit dans les criques, le' long des rivières. Là, les Jos attendent patiemment leur proie, et fondent sur elle, lorsqu'ils se jugent les plus, forts. Quand ces voleurs n'ont point fait de captures, et qu'ils sont pressés par la faim ou qu'ils craignent des re-proches de leurs chefs, ils se rendent la nuit au village-le plus voisin, y mettent le feu, s'emparent des habitans qu'ils peuvent attraper dans leur fuite, et les conduisent au dépôt général, d'où lis sont expédiés pour des comp-toirs lointains, où on les vend avec sécurité ,. ne pouvant être reconnus. Les Jos ont des correspondances régulières qui dejouent tautes les mesures prises contre eux.
23 plus loin des difficultés en tous genres et sans cesse re-naissantes les découragent, et, pour comble de disgrâce@ la présence des Jos 1 les. remplit tellement de frayeur que le fils du roi et un nègre , voyant que PALISOT DE BEAUVOIS persistait à pénétrer plus avant, se jetèrent dans le fleuve voisin et disparurent sur la rive fangeuse, s'ex-posant ainsi à un danger réel, la rencontre d'un croco-dile ou d'un serpent-géant, pour en éviter un imaginaire. Pendant deux jours entiers, il fît de vains efforts pour vaincre la résistance qu'on lui opposait les menaces ni les promesses ne peuvent plus décider personne à obéir e@t après être arrivé à plus de 150 myriamètres 3oo lieues de la côte , dans des lieux où jamais Européen n'avait pénétré avant lui il voit ses projets déçus le désespoir s'empare de son ame , mais semblable au nocher qui lutté inutilement contre la tempête mugis-sante, il cède à la vague qui le couvre, qui l'entraîne. I On appelle ainsi des hordes de bandits plus@ ou moins nombreuses qui vivent dans l'intérieur de la Gui-née, se mettent en embuscade , soit dans des buissons très-touffus sur les bords des chemins , soit dans les criques, le' long des rivières. Là, les Jos attendent patiemment leur proie, et fondent sur elle, lorsqu'ils se jugent les plus, forts. Quand ces voleurs n'ont point fait de captures, et qu'ils sont pressés par la faim ou qu'ils craignent des re-proches de leurs chefs, ils se rendent la nuit au village-le plus voisin, y mettent le feu, s'emparent des habitans qu'ils peuvent attraper dans leur fuite, et les conduisent au dépôt général, d'où ils sont expédiés pour des comp-toirs lointains, où on les vend avec sécurité ,. ne pouvant être reconnus. Les Jos ont des correspondances régulières qui dejouent tautes les mesures prises contre eux.
Pendant deux jours entiers, il fît de vains efforts pour vaincre là résistance qu'on lui opposait les menaces ni lés promesses ne peuvent plus décider personne à obéir est après être arrivé à plus de 150 myriamètres 3oo lieues de la côte , dans des lieux où jamais Européen n'avait pénétré avant lai il voit ses projets déçus le désespoir s'empare de son ame , mais semblable au nocher qui lutté inutilement contre la tempêté mugis-sante, il cède à la vague qui le Couvre, qui l'entraîne.
Pendant deux jours entiers, il fît de vains efforts pour vaincre la résistance qu'on lui opposait les menaces ni les promesses ne peuvent plus décider personne à obéir et après être arrivé à plus de 150 myriamètres 3oo lieues de la côte , dans des lieux où jamais Européen n'avait pénétré avant lui il voit ses projets déçus le désespoir s'empare de son ame , mais semblable au nocher qui lutté inutilement contre la tempête mugis-sante, il cède à la vague qui le couvre, qui l'entraîne.
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-52 -temps, l'acide hippurique se sépare en cristaux qu'on exa-mine chimiquement et au microscope. Si le résidu reste pâteux, cela indique la présence d'acide lactique, §52. Si, en versant sur l'eau un peu de la solution éthérée, il se forme ces dessins caractéristiques, il y a présence de ma-tière grasse fig. 11, b . L'acide hippurique fig. 1 se sépare d'une solution chaude sous forme de fines aiguilles, et d'une solution sa-turée froide, sous forme de colonnes et de prismes qua-drangulaires transparents et blancs, qui se terminent en biseaux leur forme dominante est celle d'un prisme rhom-boïdal droit distinction d'avec l'acide benzoïque, qui cris-tallise en tables juxtaposées ou s'entre-croisant . Par la cha-leur, l'acide hippurique se réduit d'abord en un liquide oléagineux, qui forme par le refroidissement une masse blanche cristalline. Si on chauffe ensuite cette dernière au rouge, il se sublime de l'acide benzoïque et du benzoate d'ammoniaque, en même temps qu'il se dégage une forte odeur d'acide prussique, et il reste un charbon poreux. Si on chauffe jusqu'à l'ébullition de l'acide hippurique avec de l'acide nitrique concentré qu'on évapore à siccité, qu'on introduise le résidu dans un tube et qu'on chauffe encore, il se développe, comme avec l'acide benzoïque, une odeur intense d'amandes amères et rappelant la nitro-benzine. 3° Phosphates terreux, mucus et acide urique. - Le ré-sidu obtenu en 1 , après le traitement par l'alcool, est in-troduit dans une capsule et traité par l'acide chlorhydrique étendu 1 p. de H CI 6 p. HO . Il y a solution partielle, on porte sur un petit filtre et on a a En solution les phosphates et les autres sels les phosphates peuvent être précipités ensuite par l'ammo-niaque. b Comme résidu sur le filtre le mucus et l'acide urique.
-52 -temps, l'acide hippurique se sépare en cristaux qu'on exa-mine chimiquement et au microscope. Si le résidu reste pâteux, cela indique la présence d'acide lactique, §@52. Si, en versant sur l'eau un peu de la solution éthérée, il se forme ces dessins caractéristiques, il y a présence de ma-tière grasse fig. 11, b . L'acide hippurique fig. 1 se sépare d'une solution chaude sous forme de fines aiguilles, et d'une solution sa-turée froide, sous forme de colonnes et de prismes qua-drangulaires transparents et blancs, qui se terminent en biseaux leur forme dominante est celle d'un prisme rhom-boïdal droit distinction d'avec l'acide benzoïque, qui cris-tallise en tables juxtaposées ou s'entre-croisant . Par la cha-leur, l'acide hippurique se réduit d'abord en un liquide oléagineux, qui forme par le refroidissement une masse blanche cristalline. Si on chauffe ensuite cette dernière au rouge, il se sublime de l'acide benzoïque et du benzoate d'ammoniaque, en même temps qu'il se dégage une forte odeur d'acide prussique, et il reste un charbon poreux. Si on chauffe jusqu'à l'ébullition de l'acide hippurique avec de l'acide nitrique concentré qu'on évapore à siccité, qu'on introduise le résidu dans un tube et qu'on chauffe encore, il se développe, comme avec l'acide benzoïque, une odeur intense d'amandes amères et rappelant la nitro-benzine. 3° Phosphates terreux, mucus et acide urique. - Le ré-sidu obtenu en 1 , après le traitement par l'alcool, est in-troduit dans une capsule et traité par l'acide chlorhydrique étendu 1 p. de H CI 6 p. HO . Il y a solution partielle, on porte sur un petit filtre et on a a En solution les phosphates et les autres sels les phosphates peuvent être précipités ensuite par l'ammo-niaque. b Comme résidu sur le filtre le mucus et l'acide urique.
-52 -temps, l'acide hippurique se sépare en cristaux qu'on exa-mine chimiquement et au microscope. Si le résidu reste pâteux, cela indique la présence d'acide lactique, § 52. Si, en versant sur l'eau un peu de la solution éthérée, il se forme ces dessins caractéristiques, il y a présence de ma-tière grasse fig. 11, b . L'acide hippurique fig. 1 se sépare d'une solution chaude sous forme de fines aiguilles, et d'une solution sa-turée froide, sous forme de colonnes et de prismes qua-drangulaires transparents et blancs, qui se terminent en biseaux leur forme dominante est celle d'un prisme rhom-boïdal droit distinction d'avec l'acide benzoïque, qui cris-tallise en tables juxtaposées ou s'entre-croisant . Par la cha-leur, l'acide hippurique se réduit d'abord en un liquide oléagineux, qui forme par le refroidissement une masse blanche cristalline. Si on chauffe ensuite cette dernière au rouge, il se sublime de l'acide benzoïque et du benzoate d'ammoniaque, en même temps qu'il se dégage une forte odeur d'acide prussique, et il reste un charbon poreux. Si on chauffe jusqu'à l'ébullition de l'acide hippurique avec de l'acide nitrique concentré qu'on évapore à siccité, qu'on introduise le résidu dans un tube et qu'on chauffe encore, il se développe, comme avec l'acide benzoïque, une odeur intense d'amandes amères et rappelant la nitro-benzine. 3° Phosphates terreux, mucus et acide urique. -@Le ré-sidu obtenu en 1 , après le traitement par l'alcool, est in-troduit dans une capsule et traité par l'acide chlorhydrique étendu 1 p. de H Cl 6 p. HO . Il y a solution partielle, on porte sur un petit filtre et on a a En solution les phosphates et les autres sels les phosphates peuvent être précipités ensuite par l'ammo-niaque. b Comme résidu sur le filtre le mucus et l'acide urique.
Si le résidu reste pâteux, cela indique la présence d'acide lactique, §52.
Si le résidu reste pâteux, cela indique la présence d'acide lactique, § 52.
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132 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. premier aspect un soupir profond s'échappa de sa poitrine, le soupir d'un homme qui, dans un naufrage, trouve une épave pour s'y appuyer. - Enfin l s'écria-t-il. Avant toutefois de risquer un dernier enjeu, il examina tout avec soin. Les lattes dont se composait le treillis étaient vieilles et un peu altérées par le temps, mais il était jeune, léger, ingambe, et, pour peu qu'elles lui donnassent d'appui, il pouvait atteindre le chaperon, et de là s'élancer dans la ruelle. D'ailleurs rien ne l'obligeait à user de précipitation il pouvait choisir les places où il mettrait le pied, et prendre le,temps nécessaire pour y procéder sans encombre. Le ré-duit rustique formait, à quelques pas de distance, une sorte de rempart qui le mettait à l'abri des surprises et masquait ses opérations. Cet examen, ces calculs furent faits avec la rapidité de l'é-clair, et quelques secondes à peine s'écoulèrent entre la pensée et l'exécution. Gaston venait de choisir la partie du treillis qui lui parut être en meilleur état, et il posait le pied sur un des échelons, en même temps que sa main se portait vers les échelons supérieurs, lorsqu'un mouvement singulier retentit à ses oreilles et presque à ces côtés - Qu'est-ce que cela? s'écria-t-il par un mouvement in-volontaire. N'importe il était trop avancé pour reculer qu'y eût-il gagné d'ailleurs? Encore un effort, et il était à l'abri de toute atteinte. Sans se retourner du côté du bruit, il passa outre et saisit le chaperon du mur c'était le port, il y touchait. Mais à ce moment, la scène changea tout à coup. Le réduit rustique, jusque-là muet et sombre, s'illumina de flambeaux, et deux coups de feu retentirent à la fois. - Ah ! mon Dieu ! s'écria Gaston, comme foudroyé. Il retomba dans le jardin et s'affaissa sur lui-même. - Au voleur ! au voleur ! s'écria une voix. Deux personnes sortirent alors du réduit qui leur avait servi d'affût. - Point de bruit, dit l'une d'elles, dont la voix avait l'ac-cent du maître, et éteignez les flambeaux. On obéit sur-le-champ, et l'obscurité régna de nouveau.
132 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. premier aspect un soupir profond s'échappa de sa poitrine, le soupir d'un homme qui, dans un naufrage, trouve une épave pour s'y appuyer. - Enfin l s'écria-t-il. Avant toutefois de risquer un dernier enjeu, il examina tout avec soin. Les lattes dont se composait le treillis étaient vieilles et un peu altérées par le temps, mais il était jeune, léger, ingambe, et, pour peu qu'elles lui donnassent d'appui, il pouvait atteindre le chaperon, et de là s'élancer dans la ruelle. D'ailleurs rien ne l'obligeait à user de précipitation il pouvait choisir les places où il mettrait le pied, et prendre le,temps nécessaire pour y procéder sans encombre. Le ré-duit rustique formait, à quelques pas de distance, une sorte de rempart qui le mettait à l'abri des surprises et masquait ses opérations. Cet examen, ces calculs furent faits avec la rapidité de l'é-clair, et quelques secondes à peine s'écoulèrent entre la pensée et l'exécution. Gaston venait de choisir la partie du treillis qui lui parut être en meilleur état, et il posait le pied sur un des échelons, en même temps que sa main se portait vers les échelons supérieurs, lorsqu'un mouvement singulier retentit à ses oreilles et presque à ces côtés - Qu'est-ce que cela@? s'écria-t-il par un mouvement in-volontaire. N'importe il était trop avancé pour reculer qu'y eût-il gagné d'ailleurs@? Encore un effort, et il était à l'abri de toute atteinte. Sans se retourner du côté du bruit, il passa outre et saisit le chaperon du mur c'était le port, il y touchait. Mais à ce moment, la scène changea tout à coup. Le réduit rustique, jusque-là muet et sombre, s'illumina de flambeaux, et deux coups de feu retentirent à la fois. - Ah ! mon Dieu ! s'écria Gaston, comme foudroyé. Il retomba dans le jardin et s'affaissa sur lui-même. - Au voleur ! au voleur ! s'écria une voix. Deux personnes sortirent alors du réduit qui leur avait servi d'affût. - Point de bruit, dit l'une d'elles, dont la voix avait l'ac-cent du maître, et éteignez les flambeaux. On obéit sur-le-champ, et l'obscurité régna de nouveau.
132 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. premier aspect un soupir profond s'échappa de sa poitrine, le soupir d'un homme qui, dans un naufrage, trouve une épave pour s'y appuyer. -@Enfin ! s'écria-t-il. Avant toutefois de risquer un dernier enjeu, il examina tout avec soin. Les lattes dont se composait le treillis étaient vieilles et un peu altérées par le temps, mais il était jeune, léger, ingambe, et, pour peu qu'elles lui donnassent d'appui, il pouvait atteindre le chaperon, et de là s'élancer dans la ruelle. D'ailleurs rien ne l'obligeait à user de précipitation il pouvait choisir les places où il mettrait le pied, et prendre le temps nécessaire pour y procéder sans encombre. Le ré-duit rustique formait, à quelques pas de distance, une sorte de rempart qui le mettait à l'abri des surprises et masquait ses opérations. Cet examen, ces calculs furent faits avec la rapidité de l'é-clair, et quelques secondes à peine s'écoulèrent entre la pensée et l'exécution. Gaston venait de choisir la partie du treillis qui lui parut être en meilleur état, et il posait le pied sur un des échelons, en même temps que sa main se portait vers les échelons supérieurs, lorsqu'un mouvement singulier retentit à ses oreilles et presque à ces côtés -@Qu'est-ce que cela ? s'écria-t-il par un mouvement in-volontaire. N'importe il était trop avancé pour reculer qu'y eût-il gagné d'ailleurs ? Encore un effort, et il était à l'abri de toute atteinte. Sans se retourner du côté du bruit, il passa outre et saisit le chaperon du mur c'était le port, il y touchait. Mais à ce moment, la scène changea tout à coup. Le réduit rustique, jusque-là muet et sombre, s'illumina de flambeaux, et deux coups de feu retentirent à la fois. -@Ah ! mon Dieu ! s'écria Gaston, comme foudroyé. Il retomba dans le jardin et s'affaissa sur lui-même. -@Au voleur ! au voleur ! s'écria une voix. Deux personnes sortirent alors du réduit qui leur avait servi d'affût. -@Point de bruit, dit l'une d'elles, dont la voix avait l'ac-cent du maître, et éteignez les flambeaux. On obéit sur-le-champ, et l'obscurité régna de nouveau.
- Au voleur ! au voleur ! s'écria une voix.
-Au voleur ! au voleur ! s'écria une voix.
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-Io -est également vrai que son rôle physiologique est à peu près celui d'une jointure, puisqu'elle facilite des mouve-ments comme les séreuses de toutes les autres articula-tions. Que s'il en est ainsi, pourquoi cette ressemblance ne se poursuivrait-elle pas sur le terrain pathologique? Puisqu'il existe une endocardite, une péricardite, une sy-novite rhumatismales, pourquoi ne pas reconnaître au même titre une pleurésie rhumatismale ? Prétendre le contraire, ne serait-ce pas admettre gratuitement en pa-thologie une anomalie véritable ? Ainsi l'ont pensé un grand nombre de maîtres célèbres. Je ne veux pas entrer ici dans une longue énumération d'auteurs et d'ouvrages, ni multiplier les citations. Ce-pendant il est à propos de noter quelques-uns des plus beaux noms de la. médecine moderne et contemporaine leur autorité sera le meilleur appui de mes arguments. Dans son livre de la Médecine pratique, Stoll donne de la pleurésie rhumatismale une longue description, dans la-quelle il s'attache surtout à la différencier de la pleurésie inflammatoire ordinaire. Boerhaave et Vigla ont écrit dans le même sens. Il est vrai que ces médecins illustres vi-vaient avant la découverte de l'auscultation, et qu'ils pou-vaient attribuer à l'existence d'une pleurésie certains signes qui n'ont rien de commun avec cette affection. Mais en cette matière, nous avons le témoignage de plusieurs Savants modernes, dont l'autorité ne peut être discutée. Ainsi M. Bouillaud relève avec le plus grand soin la coïnci-dence de la pleurésie avec les affections articulaires et cardiaques dérivant du vice rhumatismal. En lisant ces observations, on acquiert la conviction que le professeur de la Charité, bien qu'il n'ait rien écrit de spécial sur la pleurésie rhumatique, considérait l'inflammation de la plèvre comme fréquente dans le cours du rhumatisme.
-Io -est également vrai que son rôle physiologique est à peu près celui d'une jointure, puisqu'elle facilite des mouve-ments comme les sér@euses de toutes les autres articula-tions. Que s'il en est ainsi, pourquoi cette ressemblance ne se poursuivrait-elle pas sur le terrain pathologique? Puisqu'il existe une endocardite, une péricardite, une sy-novite rhumatismales, pourquoi ne pas reconnaître au même titre une pleurésie rhumatismale ? Prétendre le contraire, ne serait-ce pas admettre gratuitement en pa-thologie une anomalie véritable ? Ainsi l'ont pensé un grand nombre de maîtres célèbres. Je ne veux pas entrer ici dans une longue énumération d'auteurs et d'ouvrages, ni multiplier les citations. Ce-pendant il est à propos de noter quelques-uns des plus beaux noms de la. médecine moderne et contemporaine leur autorité sera le meilleur appui de mes arguments. Dans son livre de la Médecine pratique, Stoll donne de la pleurésie rhumatismale une longue description, dans la-quelle il s'attache surtout à la différencier de la pleurésie inflammatoire ordinaire. Boerhaave et Vigla ont écrit dans le même sens. Il est vrai que ces médecins illustres vi-vaient avant la découverte de l'auscultation, et qu'ils pou-vaient attribuer à l'existence d'une pleurésie certains signes qui n'ont rien de commun avec cette affection. Mais en cette matière, nous avons le témoignage de plusieurs Savants modernes, dont l'autorité ne peut être discutée. Ainsi M. Bouillaud relève avec le plus grand soin la coïnci-dence de la pleurésie avec les affections articulaires et cardiaques dérivant du vice rhumatismal. En lisant ces observations, on acquiert la conviction que le professeur de la Charité, bien qu'il n'ait rien écrit de spécial sur la pleurésie rhumatique, considérait l'inflammation de la plèvre comme fréquente dans le cours du rhumatisme.
-Io -est également vrai que son rôle physiologique est à peu près celui d'une jointure, puisqu'elle facilite des mouve-ments comme les sérieuses de toutes les autres articula-tions. Que s'il en est ainsi, pourquoi cette ressemblance ne se poursuivrait-elle pas sur le terrain pathologique? Puisqu'il existe une endocardite, une péricardite, une sy-novite rhumatismales, pourquoi ne pas reconnaître au même titre une pleurésie rhumatismale@? Prétendre le contraire, ne serait-ce pas admettre gratuitement en pa-thologie une anomalie véritable@? Ainsi l'ont pensé un grand nombre de maîtres célèbres. Je ne veux pas entrer ici dans une longue énumération d'auteurs et d'ouvrages, ni multiplier les citations. Ce-pendant il est à propos de noter quelques-uns des plus beaux noms de la@ médecine moderne et contemporaine leur autorité sera le meilleur appui de mes arguments. Dans son livre de la Médecine pratique, Stoll donne de la pleurésie rhumatismale une longue description, dans la-quelle il s'attache surtout à la différencier de la pleurésie inflammatoire ordinaire. Boerhaave et Vigla ont écrit dans le même sens. Il est vrai que ces médecins illustres vi-vaient avant la découverte de l'auscultation, et qu'ils pou-vaient attribuer à l'existence d'une pleurésie certains signes qui n'ont rien de commun avec cette affection. Mais en cette matière, nous avons le témoignage de plusieurs Savants modernes, dont l'autorité ne peut être discutée. Ainsi M. Bouillaud relève avec le plus grand soin la coïnci-dence de la pleurésie avec les affections articulaires et cardiaques dérivant du vice rhumatismal. En lisant ces observations, on acquiert la conviction que le professeur de la Charité, bien qu'il n'ait rien écrit de spécial sur la pleurésie rhumatique, considérait l'inflammation de la plèvre comme fréquente dans le cours du rhumatisme.
Ce-pendant il est à propos de noter quelques-uns des plus beaux noms de la. médecine moderne et contemporaine leur autorité sera le meilleur appui de mes arguments.
Ce-pendant il est à propos de noter quelques-uns des plus beaux noms de la médecine moderne et contemporaine leur autorité sera le meilleur appui de mes arguments.
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AH EXPLICATION DES PLANCHES Planche VII. FIG. 1. Sternalis brutorum femme de 28 ans . a. Chef sternal du sterno-cléido-mastoïdien. b. Grand pectoral recouvert de son aponévrose. Il s'attache directement à la sixième côte et n'a pas d'insertion à l'apo-névrose abdominale. c. Sternalis brutorum ou droit thoracique. Les tendons des faisceaux sternaux des muscles sterno-cléido-mastoï-diens passent en avant du sternum et se soudent l'un à l'autre en pre-nant des adhérences au sternum à la. hauteur de la deuxième côte. Ce tendon commun se bifurque de nouveau, et chacun des tendons ainsi formés est suivi d'un ventre charnu large d'environ 0m,03 à droite, 0m,02 à gauche. Une insertion supplémentaire est prise sur le sternum par le faisceau droit. Les deux petits muscles anormaux se dirigent de haut en bas et de dedans en dehors pour aller s'insérer par un court tendon aplati au sixième cartilage costal. FIG. 2. Troisième pectoral homme de 25 ans . a. a. a. al Grand pectoral disséqué et relevé par des érignes. b. petit pectoral. c. deltoïde. d. Troisième pectoral, inséré inférieurement aux cinquième, sixième, septième et huitième côtes, supérieurement au tendon du grand pectoral. Planche VIII. FIG. 1. Continuation anormale de l'angulaire de l'omoplate et du grand dentelé homme de 50 ans . a. a. a. Angulaire de l'omoplate. b. Faisceau de ce muscle, qui va se joindre au grand dentelé et s'insérer avec lui à la première côte. c. Grand dentelé, visible sous l'omoplate relevée par des érignes. d. Splénius. FIG. 2. Anomalies multiples de l'angulaire de l'omoplate. a. Faisceau supérieur qui s'attache à l'apophyse transverse de l'atlas. b. Première portion de ce faisceau, soulevée par une érigne, qui va se jeter dans le splénius. c. Deuxième portion de ce faisceau, allant s'insérer aux apophyses épineuses des deux dernières vertèbres cervicales, en entre-croisant ses fibres tendineuses avec celles du petit dentelé supérieur. d. Troisième portion du faisceau supérieur de l'angulaire, qui s'insère au bord spinal de l'omoplate, au-dessus de l'épine, après avoir donné quelques fibres au faisceau inférieur. e. e. Faisceau inférieur du muscle angulaire, inséré en haut aux tubercules postérieurs des apophyses transverses des deuxième, troisième, quatrième et cinquième vertèbres cervicales. En bas, ce faisceau se bifurque le premier chef de bifurcatiou va se jeter dans le transversaire du cou le second chef, qui est le plus volu-mineux, va s'insérer à l'angle supérieur de l'omoplate, après avoir reçu un trousseau de fibres musculaires qui le relie au faisceau supé-rieur du muscle.
AH EXPLICATION DES PLANCHES Planche VII. FIG. 1. @Sternalis brutorum femme de 28 ans . a. Chef sternal du sterno-cléido-mastoïdien. b. Grand pectoral recouvert de son aponévrose. Il s'attache directement à la sixième côte et n'a pas d'insertion à l'apo-névrose abdominale. c. Sternalis brutorum ou droit thoracique. Les tendons des faisceaux sternaux des muscles sterno-cléido-mastoï-diens passent en avant du sternum et se soudent l'un à l'autre en pre-nant des adhérences au sternum à la. hauteur de la deuxième côte. Ce tendon commun se bifurque de nouveau, et chacun des tendons ainsi formés est suivi d'un ventre charnu large d'environ 0m,03 à droite, 0m,02 à gauche. Une insertion supplémentaire est prise sur le sternum par le faisceau droit. Les deux petits muscles anormaux se dirigent de haut en bas et de dedans en dehors pour aller s'insérer par un court tendon aplati au sixième cartilage costal. FIG. 2. @Troisième pectoral homme de 25 ans . a. a. a. al Grand pectoral disséqué et relevé par des érignes. b. petit pectoral. c. deltoïde. d. Troisième pectoral, inséré inférieurement aux cinquième, sixième, septième et huitième côtes, supérieurement au tendon du grand pectoral. Planche VIII. FIG. 1. @Continuation anormale de l'angulaire de l'omoplate et du grand dentelé homme de 50 ans . a. a. a. Angulaire de l'omoplate. b. Faisceau de ce muscle, qui va se joindre au grand dentelé et s'insérer avec lui à la première côte. c. Grand dentelé, visible sous l'omoplate relevée par des érignes. d. Splénius. FIG. 2. @Anomalies multiples de l'angulaire de l'omoplate. a. Faisceau supérieur qui s'attache à l'apophyse transverse de l'atlas. b. Première portion de ce faisceau, soulevée par une érigne, qui va se jeter dans le splénius. c. Deuxième portion de ce faisceau, allant s'insérer aux apophyses épineuses des deux dernières vertèbres cervicales, en entre-croisant ses fibres tendineuses avec celles du petit dentelé supérieur. d. Troisième portion du faisceau supérieur de l'angulaire, qui s'insère au bord spinal de l'omoplate, au-dessus de l'épine, après avoir donné quelques fibres au faisceau inférieur. e. e. Faisceau inférieur du muscle angulaire, inséré en haut aux tubercules postérieurs des apophyses transverses des deuxième, troisième, quatrième et cinquième vertèbres cervicales. En bas, ce faisceau se bifurque le premier chef de bifurcatiou va se jeter dans le transversaire du cou le second chef, qui est le plus volu-mineux, va s'insérer à l'angle supérieur de l'omoplate, après avoir reçu un trousseau de fibres musculaires qui le relie au faisceau supé-rieur du muscle.
AH EXPLICATION DES PLANCHES Planche VII. FIG. 1. -Sternalis brutorum femme de 28 ans . a. Chef sternal du sterno-cléido-mastoïdien. b. Grand pectoral recouvert de son aponévrose. Il s'attache directement à la sixième côte et n'a pas d'insertion à l'apo-névrose abdominale. c. Sternalis brutorum ou droit thoracique. Les tendons des faisceaux sternaux des muscles sterno-cléido-mastoï-diens passent en avant du sternum et se soudent l'un à l'autre en pre-nant des adhérences au sternum à la@ hauteur de la deuxième côte. Ce tendon commun se bifurque de nouveau, et chacun des tendons ainsi formés est suivi d'un ventre charnu large d'environ 0m,03 à droite, 0m,02 à gauche. Une insertion supplémentaire est prise sur le sternum par le faisceau droit. Les deux petits muscles anormaux se dirigent de haut en bas et de dedans en dehors pour aller s'insérer par un court tendon aplati au sixième cartilage costal. FIG. 2. -Troisième pectoral homme de 25 ans . a. a. a. a' Grand pectoral disséqué et relevé par des érignes. b. petit pectoral. c.@deltoïde. d.@Troisième pectoral, inséré inférieurement aux cinquième, sixième, septième et huitième côtes, supérieurement au tendon du grand pectoral. Planche VIII. FIG. 1. -Continuation anormale de l'angulaire de l'omoplate et du grand dentelé homme de 50 ans . a. a. a. Angulaire de l'omoplate. b. Faisceau de ce muscle, qui va se joindre au grand dentelé et s'insérer avec lui à la première côte. c. Grand dentelé, visible sous l'omoplate relevée par des érignes. d. Splénius. FIG. 2. -Anomalies multiples de l'angulaire de l'omoplate. a. Faisceau supérieur qui s'attache à l'apophyse transverse de l'atlas. b. Première portion de ce faisceau, soulevée par une érigne, qui va se jeter dans le splénius. c. Deuxième portion de ce faisceau, allant s'insérer aux apophyses épineuses des deux dernières vertèbres cervicales, en entre-croisant ses fibres tendineuses avec celles du petit dentelé supérieur. d. Troisième portion du faisceau supérieur de l'angulaire, qui s'insère au bord spinal de l'omoplate, au-dessus de l'épine, après avoir donné quelques fibres au faisceau inférieur. e. e. Faisceau inférieur du muscle angulaire, inséré en haut aux tubercules postérieurs des apophyses transverses des deuxième, troisième, quatrième et cinquième vertèbres cervicales. En bas, ce faisceau se bifurque le premier chef de bifurcation va se jeter dans le transversaire du cou le second chef, qui est le plus volu-mineux, va s'insérer à l'angle supérieur de l'omoplate, après avoir reçu un trousseau de fibres musculaires qui le relie au faisceau supé-rieur du muscle.
b. Grand pectoral recouvert de son aponévrose.
b. Grand pectoral recouvert de son aponévrose.
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LE BRAQUE SAINT-GERMAIN # Le Saint-Germain est-il un chien français? Des flots d'encre ont été dépensés sur ce sujet et on n'est pas encore d'accord. -J'ai moi-même hésité longtemps à le reconnaître comme tel. Il est vrai que j'avais vu primer une chienne pointer pure race comme Saint-Germain et qu'on m'avait vendu un fils de ladite chienne comme Saint-Germain. J'admets qu'à une exposition il est assez difficile dé distinguer où le pointer finit et où le Saint-Germain commence. Gepèndant il existe deux -types de Saint-Germain- qui se distinguent du pointer ,- ,- 1 #. - -L'un, qui pour le moment est le seul récompensé aux expositions, est un chien léger, élégant, souvent un peu petit, la tête carrée et cassée, le museau fuyant, l'oreille plantée haut et se détachant bien de la tête, le fouet très fin le poil-court et- fin. ■ L'autre est un grand chien, à tête un peu lourde, avec babines un peu tombantes, très bien coiffé, plus mou, moins musclé que le précédent, la poitrine généralement peu descendue, le fouet fort et le poil un peu plus rude. Mais là où on peut se rendre compte que la race Saint-Germain existe, c'est sur le terrain. Prenez un pointer et un Saint-Germain, voyez la différence autant l'un est fou-gueux et indomptable, autant l'autre est calme et facile, chassant au trot ou au petit galop, près de son maître, se fiant uniquement à la finesse de son nez. D'un dressage excessivement facile, ce chien chasse tout jeune et j'en ai vu qui, du premier coup, se sont déclarés des chiens accomplis. Le Saint-Germain, qui n'a pas été retrempé dans le sang du pointer, est même, d'après mon expérience, plus calme que tous les autres braques français. Aussi beaucoup de chasseurs le préfèrenl-ilsaux autres braques et est-il très répandu. On a le tort en France de ne pas admettre comme race, des chiens qui ne peuvent pas prouver la pureté absolue de leur origine. Toutes les races de chiens ont pourtant été créées, et les races anglaises comme les autres ce n'est donc qu'une, question de, date sur, le dernier croisement fait. Pour qu'une race soit confirmée et puisse prendre ce nom il faut que les chiens se reproduisent d'une manière uniforme comme type et comme genre de chasse. -Une fois ce résultat acquis, la race est réellement créée quelle qu'en soit l'ancienneté. J'ajouterai même que quelque accident de reproduction ne peut avoir une grande impor-tance si l'ensemble des produits a bien le caractère de la nouvelle race. Voici l'origine du Saint-Germain d'après M. de la Rue a Deux pointers blanc et orange, Miss et Stop, furent a achetés en Angleterre pour le roi par M. le comte de Girardin, premier veneur ils étaient de grande taille, levrettés, avec les oreilles attachées haut, le palais et le a nez noirs bref, ces deux chiens avaient une grande élé-gance de forme et une incontestable distinction. Miss fut couverte d'abord par un épagneul marron, puis par un beau braque français Zanior, à M. le comte de l'Aigle tous les chiots qu'elle mit au monde furent toujours blanc et orange. Tous les chiens nés de Miss avaient le plus sou-vent le nez et le palais roses.
LE BRAQUE SAINT-GERMAIN # Le Saint-Germain est-il un chien français@? Des flots d'encre ont été dépensés sur ce sujet et on n'est pas encore d'accord. -J'ai moi-même hésité longtemps à le reconnaître comme tel. Il est vrai que j'avais vu primer une chienne pointer pure race comme Saint-Germain et qu'on m'avait vendu un fils de ladite chienne comme Saint-Germain. J'admets qu'à une exposition il est assez difficile dé distinguer où le pointer finit et où le Saint-Germain commence. Gepèndant il existe deux -types de Saint-Germain- qui se distinguent du pointer ,- ,- 1 #. - -L'un, qui pour le moment est le seul récompensé aux expositions, est un chien léger, élégant, souvent un peu petit, la tête carrée et cassée, le museau fuyant, l'oreille plantée haut et se détachant bien de la tête, le fouet très fin le poil-court et- fin. ■ L'autre est un grand chien, à tête un peu lourde, avec babines un peu tombantes, très bien coiffé, plus mou, moins musclé que le précédent, la poitrine généralement peu descendue, le fouet fort et le poil un peu plus rude. Mais là où on peut se rendre compte que la race Saint-Germain existe, c'est sur le terrain. Prenez un pointer et un Saint-Germain, voyez la différence autant l'un est fou-gueux et indomptable, autant l'autre est calme et facile, chassant au trot ou au petit galop, près de son maître, se fiant uniquement à la finesse de son nez. D'un dressage excessivement facile, ce chien chasse tout jeune et j'en ai vu qui, du premier coup, se sont déclarés des chiens accomplis. Le Saint-Germain, qui n'a pas été retrempé dans le sang du pointer, est même, d'après mon expérience, plus calme que tous les autres braques français. Aussi beaucoup de chasseurs le préfèrenl-ils@aux autres braques et est-il très répandu. On a le tort en France de ne pas admettre comme race, des chiens qui ne peuvent pas prouver la pureté absolue de leur origine. Toutes les races de chiens ont pourtant été créées, et les races anglaises comme les autres ce n'est donc qu'une, question de, date sur, le dernier croisement fait. Pour qu'une race soit confirmée et puisse prendre ce nom@ il faut que les chiens se reproduisent d'une manière uniforme comme type et comme genre de chasse. -Une fois ce résultat acquis, la race est réellement créée quelle qu'en soit l'ancienneté. J'ajouterai même que quelque accident de reproduction ne peut avoir une grande impor-tance si l'ensemble des produits a bien le caractère de la nouvelle race. Voici l'origine du Saint-Germain d'après M. de la Rue a Deux pointers blanc et orange, Miss et Stop, furent a achetés en Angleterre pour le roi par M. le comte de Girardin, premier veneur ils étaient de grande taille, levrettés, avec les oreilles attachées haut, le palais et le a nez noirs bref, ces deux chiens avaient une grande élé-@gance de forme et une incontestable distinction. Miss fut couverte d'abord par un épagneul marron, puis par un beau braque français Zanior, à M. le comte de l'Aigle tous les chiots qu'elle mit au monde furent toujours blanc et orange. Tous les chiens nés de Miss avaient le plus sou-vent le nez et le palais roses.
LE BRAQUE SAINT-GERMAIN@@ Le Saint-Germain est-il un chien français ? Des flots d'encre ont été dépensés sur ce sujet et on n'est pas encore d'accord. @J'ai moi-même hésité longtemps à le reconnaître comme tel. Il est vrai que j'avais vu primer une chienne pointer pure race comme Saint-Germain et qu'on m'avait vendu un fils de ladite chienne comme Saint-Germain. J'admets qu'à une exposition il est assez difficile de distinguer où le pointer finit et où le Saint-Germain commence. Cependant il existe deux @types de Saint-Germain@ qui se distinguent du pointer ,- ,- 1 #. - -L'un, qui pour le moment est le seul récompensé aux expositions, est un chien léger, élégant, souvent un peu petit, la tête carrée et cassée, le museau fuyant, l'oreille plantée haut et se détachant bien de la tête, le fouet très fin le poil court et@ fin.@@ L'autre est un grand chien, à tête un peu lourde, avec babines un peu tombantes, très bien coiffé, plus mou, moins musclé que le précédent, la poitrine généralement peu descendue, le fouet fort et le poil un peu plus rude. Mais là où on peut se rendre compte que la race Saint-Germain existe, c'est sur le terrain. Prenez un pointer et un Saint-Germain, voyez la différence autant l'un est fou-gueux et indomptable, autant l'autre est calme et facile, chassant au trot ou au petit galop, près de son maître, se fiant uniquement à la finesse de son nez. D'un dressage excessivement facile, ce chien chasse tout jeune et j'en ai vu qui, du premier coup, se sont déclarés des chiens accomplis. Le Saint-Germain, qui n'a pas été retrempé dans le sang du pointer, est même, d'après mon expérience, plus calme que tous les autres braques français. Aussi beaucoup de chasseurs le préfèrent-ils aux autres braques et est-il très répandu. On a le tort en France de ne pas admettre comme race, des chiens qui ne peuvent pas prouver la pureté absolue de leur origine. Toutes les races de chiens ont pourtant été créées, et les races anglaises comme les autres ce n'est donc qu'une@ question de@ date sur@ le dernier croisement fait. Pour qu'une race soit confirmée et puisse prendre ce nom, il faut que les chiens se reproduisent d'une manière uniforme comme type et comme genre de chasse. @Une fois ce résultat acquis, la race est réellement créée quelle qu'en soit l'ancienneté. J'ajouterai même que quelque accident de reproduction ne peut avoir une grande impor-tance si l'ensemble des produits a bien le caractère de la nouvelle race. Voici l'origine du Saint-Germain d'après M. de la Rue@@ Deux pointers blanc et orange, Miss et Stop, furentnt achetés en Angleterre pour le roi par M. le comte de Girardin, premier veneur ils étaient de grande taille, levrettés, avec les oreilles attachées haut, le palais et le @@nez noirs bref, ces deux chiens avaient une grande élé- gance de forme et une incontestable distinction. Miss fut couverte d'abord par un épagneul marron, puis par un beau braque français Za@mor, à M. le comte de l'Aigle tous les chiots qu'elle mit au monde furent toujours blanc et orange. Tous les chiens nés de Miss avaient le plus sou-vent le nez et le palais roses.
-Une fois ce résultat acquis, la race est réellement créée quelle qu'en soit l'ancienneté.
Une fois ce résultat acquis, la race est réellement créée quelle qu'en soit l'ancienneté.
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-42 -gents, et présentant la forme d'enveloppes de lettres Pl. I, fig. 5 . Les cristaux sont de plus insolubles dans l'acide acétique et se distinguent en cela du phosphate de chaux qui est soluble dans cet acide. b Acide urique qui forme des tables quadrangulaires ou des plaques hexagonales de forme rhomboïdale qui, par suite de transformation des angles obtus, donnent souvent lieu à des cristaux fusiformes ou en forme de tonneaux fig. 2 . Ce sédiment est ordinairement plus ou moins coloré voir § 32 . c Cystine forme des tables hexagonales régulières qui sont solubles dans l'ammoniaque et l'acide chlorhydrique, se carbonisent et brûlent par la chaleur, et qui, chauffées avec une solution d'oxyde de plomb dans la soude causti-que, donnent un précipité de sulfure de plomb. La preuve chimique de la présence de la cystine réside dans la formation de sulfure de plomb, et en ce qu'elle ne fond pas quand on la chauffe sur une lame de platine, mais brûle avec une flamme bleue verdâtre, en répandant une odeur ressemblant à celle de l'acide prussique. d Phosphate de chaux cristallisé forme souvent des cristaux cunéiformes tantôt isolés, tantôt disposés de telle sorte qu'ils présentent des arcs de cercle. Dans ce cas, l'urine a ordinairement une réaction faiblement acide. e Tyrosine peut former des grains sphériques très-denses de couleur brun-verdàtre et présentant une struc-ture cristalline rayonnée. Leur solution dans l'ammoniaque forme, après saturation par l'acide acétique, des groupes caractéristiques de longues aiguilles brillantes. L'urine renfermant de la tyrosine contient très-souvent des pigments de la bile. f Acide hippurique ne se trouve que très-rarement dans les sédiments et sous forme d'aiguilles ou de prismes rhom-boïdaux solubles dans l'eau chaude fig. 1 .
-42 -gents, et présentant la forme d'enveloppes de lettres Pl. I, fig. 5 . Les cristaux sont de plus insolubles dans l'acide acétique et se distinguent en cela du phosphate de chaux qui est soluble dans cet acide. b Acide urique qui forme des tables quadrangulaires ou des plaques hexagonales de forme rhomboïdale qui, par suite de transformation des angles obtus, donnent souvent lieu à des cristaux fusiformes ou en forme de tonneaux fig. 2 . Ce sédiment est ordinairement plus ou moins coloré voir § 32 . c Cystine forme des tables hexagonales régulières qui sont solubles dans l'ammoniaque et l'acide chlorhydrique, se carbonisent et brûlent par la chaleur, et qui, chauffées avec une solution d'oxyde de plomb dans la soude causti-que, donnent un précipité de sulfure de plomb. La preuve chimique de la présence de la cystine réside dans la formation de sulfure de plomb, et en ce qu'elle ne fond pas quand on la chauffe sur une lame de platine, mais brûle avec une flamme bleue verdâtre, en répandant une odeur ressemblant à celle de l'acide prussique. d Phosphate de chaux cristallisé forme souvent des cristaux cunéiformes tantôt isolés, tantôt disposés de telle sorte qu'ils présentent des arcs de cercle. Dans ce cas, l'urine a ordinairement une réaction faiblement acide. e Tyrosine peut former des grains sphériques très-denses de couleur brun-verdàtre et présentant une struc-ture cristalline rayonnée. Leur solution dans l'ammoniaque forme, après saturation par l'acide acétique, des groupes caractéristiques de longues aiguilles brillantes. L'urine renfermant de la tyrosine contient très-souvent des pigments de la bile. f Acide hippurique ne se trouve que très-rarement dans les sédiments et sous forme d'aiguilles ou de prismes rhom-boïdaux solubles dans l'eau chaude fig. 1 .
-42 -gents, et présentant la forme d'enveloppes de lettres Pl. I, fig. 5 . Les cristaux sont de plus insolubles dans l'acide acétique et se distinguent en cela du phosphate de chaux qui est soluble dans cet acide. b Acide urique qui forme des tables quadrangulaires ou des plaques hexagonales de forme rhomboïdale qui, par suite de transformation des angles obtus, donnent souvent lieu à des cristaux fusiformes ou en forme de tonneaux fig. 2 . Ce sédiment est ordinairement plus ou moins coloré voir § 32 . c Cystine forme des tables hexagonales régulières qui sont solubles dans l'ammoniaque et l'acide chlorhydrique, se carbonisent et brûlent par la chaleur, et qui, chauffées avec une solution d'oxyde de plomb dans la soude causti-que, donnent un précipité de sulfure de plomb. La preuve chimique de la présence de la cystine réside dans la formation de sulfure de plomb, et en ce qu'elle ne fond pas quand on la chauffe sur une lame de platine, mais brûle avec une flamme bleue verdâtre, en répandant une odeur ressemblant à celle de l'acide prussique. d Phosphate de chaux cristallisé forme souvent des cristaux cunéiformes tantôt isolés, tantôt disposés de telle sorte qu'ils présentent des arcs de cercle. Dans ce cas, l'urine a ordinairement une réaction faiblement acide. e Tyrosine peut former des grains sphériques très-denses de couleur brun-verdâtre et présentant une struc-ture cristalline rayonnée. Leur solution dans l'ammoniaque forme, après saturation par l'acide acétique, des groupes caractéristiques de longues aiguilles brillantes. L'urine renfermant de la tyrosine contient très-souvent des pigments de la bile. f Acide hippurique ne se trouve que très-rarement dans les sédiments et sous forme d'aiguilles ou de prismes rhom-boïdaux solubles dans l'eau chaude fig. 1 .
L'urine renfermant de la tyrosine contient très-souvent des pigments de la bile.
L'urine renfermant de la tyrosine contient très-souvent des pigments de la bile.
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67 En jetant les yeux sur les graminées, qui sont tout à-la-fois la base de l'aisance pour le propriétaire, et l'élé-ment de la vraie richesse pour les Etats, il voit avec peina la confusion, je dirai même le désordre dans lequel se trouve leur famille botanique il consulte les nombreux ouvrages publiés sur ces végétaux depuis les plus anciens jusquesaux plus modernes il s'assure que plusieurs au-teurs ont donné lieu à quelques heureux changemens , mais qu'ils n'ont pas contribué dans la même proportion à étendre les limites de la science, sous le rapport de la partie dogmatique il conçoit alors l'idée d'établir un corps de doctrines, il y travaille pendant plusieurs an-nées , et en 1812 il le lvre à l'impression 1 . Son but est de donner à la philosophie botanique une méthode nouvelle, fondée sur l'étude approfondie des organes de la fructification, sur des caractères constans déduits de l'organisation de chacune des parties de ces mêmes or-ganes. Ses bases tiennent principalement à la séparation ou à la réunion dés sexes, à la composition de la fleur, et au nombre de ses enveloppes. II divise les graminées en 213 genres, dont 195 parfaitement distincts, ont été étudiés sur la nature même. On y compte 62 genres nouveaux les autres sont ou peu connus, ou douteux, ou bien avaient été mal caractérisés par leurs.auteurs. L'ordre adopté tient à-la-fois à celui de LINNÉ et à celui de M. DE JUSSIEU. Comme PALISOT DE BEAUVOIS s'y était attendu, son 1 Essai d'une nouvelle Agrostographie, ou nou-veaux genres des graminées 1 vol. in-4°. et in-8°., de lXXIV et 182 pag. avec 25 planches, représentant les ca-ractères de tous les genres Paris, 1812. Les premières ébauches de cet ouvrage avaient été communiquées à l'Ins-titut au mois de septembre 1809.
67 En jetant les yeux sur les graminées, qui sont tout à-la-fois la base de l'aisance pour le propriétaire, et l'élé-ment de la vraie richesse pour les Etats, il voit avec peina la confusion, je dirai même le désordre dans lequel se trouve leur famille botanique il consulte les nombreux ouvrages publiés sur ces végétaux depuis les plus anciens jusques@aux plus modernes il s'assure que plusieurs au-teurs ont donné lieu à quelques heureux changemens , mais qu'ils n'ont pas contribué dans la même proportion à étendre les limites de la science, sous le rapport de la partie dogmatique il conçoit alors l'idée d'établir un corps de doctrines, il y travaille pendant plusieurs an-nées , et en 1812 il le l@vre à l'impression 1 . Son but est de donner à la philosophie botanique une méthode nouvelle, fondée sur l'étude approfondie des organes de la fructification, sur des caractères constans déduits de l'organisation de chacune des parties de ces mêmes or-ganes. Ses bases tiennent principalement à la séparation ou à la réunion dés sexes, à la composition de la fleur, et au nombre de ses enveloppes. II divise les graminées en 213 genres, dont 195 parfaitement distincts, ont été étudiés sur la nature même. On y compte 62 genres nouveaux les autres sont ou peu connus, ou douteux, ou bien avaient été mal caractérisés par leurs.auteurs. L'ordre adopté tient à-la-fois à celui de LINNÉ et à celui de M. DE JUSSIEU. Comme PALISOT DE BEAUVOIS s'y était attendu, son@@@ 1 Essai d'une nouvelle Agrostographie, ou nou-veaux genres des graminées 1 vol. in-4°. et in-8°., de lXXIV et 182 pag. avec 25 planches, représentant les ca-ractères de tous les genres Paris, 1812. Les premières ébauches de cet ouvrage avaient été communiquées à l'Ins-titut au mois de septembre 1809.
67 En jetant les yeux sur les graminées, qui sont tout à-la-fois la base de l'aisance pour le propriétaire, et l'élé-ment de la vraie richesse pour les Etats, il voit avec peine la confusion, je dirai même le désordre dans lequel se trouve leur famille botanique il consulte les nombreux ouvrages publiés sur ces végétaux depuis les plus anciens jusques aux plus modernes il s'assure que plusieurs au-teurs ont donné lieu à quelques heureux changemens , mais qu'ils n'ont pas contribué dans la même proportion à étendre les limites de la science, sous le rapport de la partie dogmatique il conçoit alors l'idée d'établir un corps de doctrines, il y travaille pendant plusieurs an-nées , et en 1812 il le livre à l'impression 1 . Son but est de donner à la philosophie botanique une méthode nouvelle, fondée sur l'étude approfondie des organes de la fructification, sur des caractères constans déduits de l'organisation de chacune des parties de ces mêmes or-ganes. Ses bases tiennent principalement à la séparation ou à la réunion dés sexes, à la composition de la fleur, et au nombre de ses enveloppes. II divise les graminées en 213 genres, dont 195 parfaitement distincts, ont été étudiés sur la nature même. On y compte 62 genres nouveaux les autres sont ou peu connus, ou douteux, ou bien avaient été mal caractérisés par leurs.auteurs. L'ordre adopté tient à-la-fois à celui de LINNÉ et à celui de M. DE JUSSIEU. Comme PALISOT DE BEAUVOIS s'y était attendu, son 67 1 Essai d'une nouvelle Agrostographie, ou nou-veaux genres des graminées 1 vol. in-4°. et in-8°., de lxxiv et 182 pag. avec 25 planches, représentant les ca-ractères de tous les genres Paris, 1812. Les premières ébauches de cet ouvrage avaient été communiquées à l'Ins-titut au mois de septembre 1809.
67 En jetant les yeux sur les graminées, qui sont tout à-la-fois la base de l'aisance pour le propriétaire, et l'élé-ment de la vraie richesse pour les Etats, il voit avec peina la confusion, je dirai même le désordre dans lequel se trouve leur famille botanique il consulte les nombreux ouvrages publiés sur ces végétaux depuis les plus anciens jusquesaux plus modernes il s'assure que plusieurs au-teurs ont donné lieu à quelques heureux changemens , mais qu'ils n'ont pas contribué dans la même proportion à étendre les limites de la science, sous le rapport de la partie dogmatique il conçoit alors l'idée d'établir un corps de doctrines, il y travaille pendant plusieurs an-nées , et en 1812 il le lvre à l'impression 1 .
67 En jetant les yeux sur les graminées, qui sont tout à-la-fois la base de l'aisance pour le propriétaire, et l'élé-ment de la vraie richesse pour les Etats, il voit avec peine la confusion, je dirai même le désordre dans lequel se trouve leur famille botanique il consulte les nombreux ouvrages publiés sur ces végétaux depuis les plus anciens jusques aux plus modernes il s'assure que plusieurs au-teurs ont donné lieu à quelques heureux changemens , mais qu'ils n'ont pas contribué dans la même proportion à étendre les limites de la science, sous le rapport de la partie dogmatique il conçoit alors l'idée d'établir un corps de doctrines, il y travaille pendant plusieurs an-nées , et en 1812 il le livre à l'impression 1 .
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SUR MADAME ROLAND. XXXV c Ce fut là , dans les prisons de l'Abbaye et de Sainte-Pélagie j quand, par respect pour l'égalité, on l'enfermait dans le même bâtiment que des femmes devenues la honte de leur sexe dans ces murs tout sanglans encore dès massacres de septembre quand le pouvoir des mêmes hommes faisait appréhender le retour des mêmes scènes, que, cédant aux sollicitations d'un ami , elle entreprit d'écrire ses Mémoires là , que revenant avec sérénité sur les premières époques de sa vie , elle embellit des plus doux souvenirs , elle peignit des plus fraîches couleurs les riantes années de sa jeunesse là, qu'elle recueillit dans ses Anecdotes plusieurs de ces particularités qui, par ce qu'elles ont de ridicule, d'intéressant, ou d'atroce , appartiennent à l'histoire d'une époque et la caractérisent là , que des traits d'un esprit vif, brillant, malicieux et quelquefois satirique , elle esquissa les portraits d'une foule d'hommes qui figuraient alors sur la scène du monde là , enfin , que dans ses Notices, exhalant l'indignation et les regrets d'une ame qui avait cherché la liberté et trouvé des fers , elle présenta ses amis aux éloges, et dévoua leurs oppres-seurs à la haine de ses contemporains et de l'avenir. Deux amis fidèles étaient les confidens de ses secrets, et les dépositaires de ses écrits. On arrêta l'un, et pendant sa captivité, malgré ses ordres, à son insu, les manuscrits qu'il possédait furent livrés aux flammes. L'autre, pros-crit , fugitif, sauva cependant son précieux dépôt. M. Bosc, car c'est à son amitié courageuse qu'on en doit la conservation, ne crut jamais les manuscrits qu'il avait assez en sûreté. Pour les soustraire à la surprise des vi-sites domiciliaires, à la vigilance des délateurs, il les laissa cachés huit mois dans le creux d'un rocher , au mi-lieu de la forêt de Montmorency. Madame Roland, qui
SUR MADAME ROLAND. XXXV c Ce fut là , dans les prisons de l'Abbaye et de Sainte-Pélagie j quand, par respect pour l'égalité, on l'enfermait dans le même bâtiment que des femmes devenues la honte de leur sexe dans ces murs tout sanglans encore dès massacres de septembre quand le pouvoir des mêmes hommes faisait appréhender le retour des mêmes scènes, que, cédant aux sollicitations d'un ami , elle entreprit d'écrire ses Mémoires là , que revenant avec sérénité sur les premières époques de sa vie , elle embellit des plus doux souvenirs , elle peignit des plus fraîches couleurs les riantes années de sa jeunesse là, qu'elle recueillit dans ses Anecdotes plusieurs de ces particularités qui, par ce qu'elles ont de ridicule, d'intéressant, ou d'atroce , appartiennent à l'histoire d'une époque et la caractérisent là , que des traits d'un esprit vif, brillant, malicieux et quelquefois satirique , elle esquissa les portraits d'une foule d'hommes qui figuraient alors sur la scène du monde là , enfin , que dans ses Notices, exhalant l'indignation et les regrets d'une ame qui avait cherché la liberté et trouvé des fers , elle présenta ses amis aux éloges, et dévoua leurs oppres-seurs à la haine de ses contemporains et de l'avenir. Deux amis fidèles étaient les confidens de ses secrets, et les dépositaires de ses écrits. On arrêta l'un, et pendant sa captivité, malgré ses ordres, à son insu, les manuscrits qu'il possédait furent livrés aux flammes. L'autre, pros-crit , fugitif, sauva cependant son précieux dépôt. M. Bosc, car c'est à son amitié courageuse qu'on en doit la conservation, ne crut jamais les manuscrits qu'il avait assez en sûreté. Pour les soustraire à la surprise des vi-sites domiciliaires, à la vigilance des délateurs, il les laissa cachés huit mois dans le creux d'un rocher , au mi-lieu de la forêt de Montmorency. Madame Roland, qui
SUR MADAME ROLAND. XXXV@@ Ce fut là@, dans les prisons de l'Abbaye et de Sainte-Pélagie @@quand, par respect pour l'égalité, on l'enfermait dans le même bâtiment que des femmes devenues la honte de leur sexe dans ces murs tout sanglans encore des massacres de septembre quand le pouvoir des mêmes hommes faisait appréhender le retour des mêmes scènes, que, cédant aux sollicitations d'un ami@, elle entreprit d'écrire ses Mémoires là@, que revenant avec sérénité sur les premières époques de sa vie@, elle embellit des plus doux souvenirs@, elle peignit des plus fraîches couleurs les riantes années de sa jeunesse là, qu'elle recueillit dans ses Anecdotes plusieurs de ces particularités qui, par ce qu'elles ont de ridicule, d'intéressant, ou d'atroce@, appartiennent à l'histoire d'une époque et la caractérisent là@, que des traits d'un esprit vif, brillant, malicieux et quelquefois satirique@, elle esquissa les portraits d'une foule d'hommes qui figuraient alors sur la scène du monde là@, enfin@, que dans ses Notices, exhalant l'indignation et les regrets d'une ame qui avait cherché la liberté et trouvé des fers@, elle présenta ses amis aux éloges, et dévoua leurs oppres-seurs à la haine de ses contemporains et de l'avenir. Deux amis fidèles étaient les confidens de ses secrets, et les dépositaires de ses écrits. On arrêta l'un, et pendant sa captivité, malgré ses ordres, à son insu, les manuscrits qu'il possédait furent livrés aux flammes. L'autre, pros-crit@, fugitif, sauva cependant son précieux dépôt. M. Bosc, car c'est à son amitié courageuse qu'on en doit la conservation, ne crut jamais les manuscrits qu'il avait assez en sûreté. Pour les soustraire à la surprise des vi-sites domiciliaires, à la vigilance des délateurs, il les laissa cachés huit mois dans le creux d'un rocher@, au mi-lieu de la forêt de Montmorency. Madame Roland, qui
Madame Roland, qui
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36 liste civile? Lorsque, malgré le danger des antécédens pré-senté par un membre, la Chambre des députés venait de reconnaître par un précédent si notable que les agens de la liste civile ne pouvaient pas plus que ses ministres être considérés comme composant la personne du Roi ? Il est impossible, Messieurs, de ne pals reconnaître la bonne foi de l'écrivain, puisqu'elle est constatée publique-ment par les procès-verbaux de la Chambre qui l'ont formée et si, comme le ministère public le demande, à défaut de preuve matérielle, c'est-à-dire à défaut de culpabilité, puisqu'il ne peut y avoir de criminalité sans fait criminel, et puisque l'intention ne peut être invoquée que par l'accusé si, dis-je, comme le ministère public le demande, vous jugez d'après l'intention, vous ne pourrez voir l'intention d'offenser la personne du Roi, lorsqu'il a été jugé , par la décision la plus solennelle et la plus légale des mandataires de la nation , et par l'organe lé-gislatif de la société , que l'on n'offensait pas la personne du Roi en critiquant les actes des agens de la liste civile. Tous les principes ne viennent-ils pas à l'appui de cette décision? N'est-ce pas par l'application du grand prin-cipe que la personne auguste du monarque est seule in-violable dans l'Etat, qu'il faut juger la question? Si l'on admet, comme il est impossible de le contester, que le ministère ne saurait jouir du privilége de l'in-violabilité, il faut admettre que les agens de la liste civile ne peuvent être plus sacrés. Vous avez déjà entendu des membres de la Chambre même des plus ardens à demander le rappel à l'ordre de M. Manuel, reconnaître que les actes de la liste civile pouvaient être critiqués i , s'ils étaient contraires aux lois, aux règles existantes. Tel était le prin-i Discours de M. Benoît. Moniteur du 3o avril 1820.
36 liste civile? Lorsque, malgré le danger des antécédens pré-senté par un membre, la Chambre des députés venait de reconnaître par un précédent si notable que les agens de la liste civile ne pouvaient pas plus que ses ministres être considérés comme composant la personne du Roi ? Il est impossible, Messieurs, de ne pals reconnaître la bonne foi de l'écrivain, puisqu'elle est constatée publique-ment par les procès-verbaux de la Chambre qui l'ont formée et si, comme le ministère public le demande, à défaut de preuve matérielle, c'est-à-dire à défaut de culpabilité, puisqu'il ne peut y avoir de criminalité sans fait criminel, et puisque l'intention ne peut être invoquée que par l'accusé si, dis-je, comme le ministère public le demande, vous jugez d'après l'intention, vous ne pourrez voir l'intention d'offenser la personne du Roi, lorsqu'il a été jugé , par la décision la plus solennelle et la plus légale des mandataires de la nation , et par l'organe lé-gislatif de la société , que l'on n'offensait pas la personne du Roi en critiquant les actes des agens de la liste civile. Tous les principes ne viennent-ils pas à l'appui de cette décision? N'est-ce pas par l'application du grand prin-cipe que la personne auguste du monarque est seule in-violable dans l'Etat, qu'il faut juger la question? Si l'on admet, comme il est impossible de le contester, que le ministère ne saurait jouir du privilége de l'in-violabilité, il faut admettre que les agens de la liste civile ne peuvent être plus sacrés. Vous avez déjà entendu des membres de la Chambre même des plus ardens à demander le rappel à l'ordre de M. Manuel, reconnaître que les actes de la liste civile pouvaient être critiqués i , s'ils étaient contraires aux lois, aux règles existantes. Tel était le prin-@i Discours de M. Benoît. Moniteur du 3o avril 1820.
36 liste civile? Lorsque, malgré le danger des antécédens pré-senté par un membre, la Chambre des députés venait de reconnaître par un précédent si notable que les agens de la liste civile ne pouvaient pas plus que ses ministres être considérés comme composant la personne du Roi@? Il est impossible, Messieurs, de ne pa@s reconnaître la bonne foi de l'écrivain, puisqu'elle est constatée publique-ment par les procès-verbaux de la Chambre qui l'ont formée et si, comme le ministère public le demande, à défaut de preuve matérielle, c'est-à-dire à défaut de culpabilité, puisqu'il ne peut y avoir de criminalité sans fait criminel, et puisque l'intention ne peut être invoquée que par l'accusé si, dis-je, comme le ministère public le demande, vous jugez d'après l'intention, vous ne pourrez voir l'intention d'offenser la personne du Roi, lorsqu'il a été jugé@, par la décision la plus solennelle et la plus légale des mandataires de la nation@, et par l'organe lé-gislatif de la société@, que l'on n'offensait pas la personne du Roi en critiquant les actes des agens de la liste civile. Tous les principes ne viennent-ils pas à l'appui de cette décision? N'est-ce pas par l'application du grand prin-cipe que la personne auguste du monarque est seule in-violable dans l'Etat, qu'il faut juger la question? Si l'on admet, comme il est impossible de le contester, que le ministère ne saurait jouir du privilége de l'in-violabilité, il faut admettre que les agens de la liste civile ne peuvent être plus sacrés. Vous avez déjà entendu des membres de la Chambre même des plus ardens à demander le rappel à l'ordre de M. Manuel, reconnaître que les actes de la liste civile pouvaient être critiqués 1 , s'ils étaient contraires aux lois, aux règles existantes. Tel était le prin- 1 Discours de M. Benoît. Moniteur du 30 avril 1820.
Il est impossible, Messieurs, de ne pals reconnaître la bonne foi de l'écrivain, puisqu'elle est constatée publique-ment par les procès-verbaux de la Chambre qui l'ont formée et si, comme le ministère public le demande, à défaut de preuve matérielle, c'est-à-dire à défaut de culpabilité, puisqu'il ne peut y avoir de criminalité sans fait criminel, et puisque l'intention ne peut être invoquée que par l'accusé si, dis-je, comme le ministère public le demande, vous jugez d'après l'intention, vous ne pourrez voir l'intention d'offenser la personne du Roi, lorsqu'il a été jugé , par la décision la plus solennelle et la plus légale des mandataires de la nation , et par l'organe lé-gislatif de la société , que l'on n'offensait pas la personne du Roi en critiquant les actes des agens de la liste civile.
Il est impossible, Messieurs, de ne pas reconnaître la bonne foi de l'écrivain, puisqu'elle est constatée publique-ment par les procès-verbaux de la Chambre qui l'ont formée et si, comme le ministère public le demande, à défaut de preuve matérielle, c'est-à-dire à défaut de culpabilité, puisqu'il ne peut y avoir de criminalité sans fait criminel, et puisque l'intention ne peut être invoquée que par l'accusé si, dis-je, comme le ministère public le demande, vous jugez d'après l'intention, vous ne pourrez voir l'intention d'offenser la personne du Roi, lorsqu'il a été jugé, par la décision la plus solennelle et la plus légale des mandataires de la nation, et par l'organe lé-gislatif de la société, que l'on n'offensait pas la personne du Roi en critiquant les actes des agens de la liste civile.
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-18 -§ 31. Acide urique. - Proportion de l'acide urique dans l'urine normale et ïurine pathologique. - L'acide urique se trouve dans l'urine en partie libre et en partie à l'état d'urates, et sa quantité varie de ogr 2 à 1 gramme dans l'urine normale pour vingt-quatre heures. Augmentation. - Il augmente dans les digestions trou-blées, dans tous les états fiévreux, de même que dans les affections des voies respiratoires et dans les troubles sur-venus dans la circulation du sang. Diminution. - Il se comporte sous ce rapport comme l'urée, et, comme elle, il peut être transformé en ammo-niaque. § 32. Recherche chimique. - On évapore jusque con-sistance sirupeuse 100 à 200 grammes d'urine dont on a séparé préalablement par ébullition l'albumine, s'il y avait lieu. On épuise le résidu par l'alcool pour en retirer l'urée et les matières extractives, et le nouveau résidu ne contient plus que l'acide urique, le mucus et les sels. Une partie du résidu, traitée par l'acide nitrique à chaud, se dissout presque totalement, et la solution évaporée au bain-marie donne un résidu rougeâtre qui, humecté avec de l'ammoniaque en évitant un excès , donne la coloration rouge pourpre de la murexide, passant elle-même au bleu pourpre par l'addition d'une goutte de lessive de potasse. Une autre partie du résidu est dissoute dans la potasse, et la solution traitée par l'acide chlorhydrique est aban-donnée au repos pendant une demi-heure l'acide urique est séparé ainsi sous forme de cristaux visibles au micros-cope. Si l'acide urique existe en quantité notable, il suffit d'ajouter de l'acide chlorhydrique à 200 ou 300 grammes d'urine et d'abandonner le tout au repos pendant douze à vingt-quatre heures. Au bout de ce temps l'acide urique s'est séparé en cristaux colorés, faciles à reconnaître au mi-croscope.
-18 -§ 31. Acide urique. - Proportion de l'acide urique dans l'urine normale et @ïurine pathologique. - L'acide urique se trouve dans l'urine en partie libre et en partie à l'état d'urates, et sa quantité varie de ogr 2 à 1 gramme dans l'urine normale pour vingt-quatre heures. Augmentation. - Il augmente dans les digestions trou-blées, dans tous les états fiévreux, de même que dans les affections des voies respiratoires et dans les troubles sur-venus dans la circulation du sang. Diminution. - Il se comporte sous ce rapport comme l'urée, et, comme elle, il peut être transformé en ammo-niaque. § 32. Recherche chimique. - On évapore jusqu@e con-sistance sirupeuse 100 à 200 grammes d'urine dont on a séparé préalablement par ébullition l'albumine, s'il y avait lieu. On épuise le résidu par l'alcool pour en retirer l'urée et les matières extractives, et le nouveau résidu ne contient plus que l'acide urique, le mucus et les sels. Une partie du résidu, traitée par l'acide nitrique à chaud, se dissout presque totalement, et la solution évaporée au bain-marie donne un résidu rougeâtre qui, humecté avec de l'ammoniaque en évitant un excès , donne la coloration rouge pourpre de la murexide, passant elle-même au bleu pourpre par l'addition d'une goutte de lessive de potasse. Une autre partie du résidu est dissoute dans la potasse, et la solution traitée par l'acide chlorhydrique est aban-donnée au repos pendant une demi-heure l'acide urique est séparé ainsi sous forme de cristaux visibles au micros-cope. Si l'acide urique existe en quantité notable, il suffit d'ajouter de l'acide chlorhydrique à 200 ou 300 grammes d'urine et d'abandonner le tout au repos pendant douze à vingt-quatre heures. Au bout de ce temps l'acide urique s'est séparé en cristaux colorés, faciles à reconnaître au mi-croscope.
-18 -§ 31. Acide urique. -@Proportion de l'acide urique dans l'urine normale et l'urine pathologique. -@L'acide urique se trouve dans l'urine en partie libre et en partie à l'état d'urates, et sa quantité varie de 0gr 2 à 1 gramme dans l'urine normale pour vingt-quatre heures. Augmentation. -@Il augmente dans les digestions trou-blées, dans tous les états fiévreux, de même que dans les affections des voies respiratoires et dans les troubles sur-venus dans la circulation du sang. Diminution. -@Il se comporte sous ce rapport comme l'urée, et, comme elle, il peut être transformé en ammo-niaque. § 32. Recherche chimique. -@On évapore jusqu'à con-sistance sirupeuse 100 à 200 grammes d'urine dont on a séparé préalablement par ébullition l'albumine, s'il y avait lieu. On épuise le résidu par l'alcool pour en retirer l'urée et les matières extractives, et le nouveau résidu ne contient plus que l'acide urique, le mucus et les sels. Une partie du résidu, traitée par l'acide nitrique à chaud, se dissout presque totalement, et la solution évaporée au bain-marie donne un résidu rougeâtre qui, humecté avec de l'ammoniaque en évitant un excès , donne la coloration rouge pourpre de la murexide, passant elle-même au bleu pourpre par l'addition d'une goutte de lessive de potasse. Une autre partie du résidu est dissoute dans la potasse, et la solution traitée par l'acide chlorhydrique est aban-donnée au repos pendant une demi-heure l'acide urique est séparé ainsi sous forme de cristaux visibles au micros-cope. Si l'acide urique existe en quantité notable, il suffit d'ajouter de l'acide chlorhydrique à 200 ou 300 grammes d'urine et d'abandonner le tout au repos pendant douze à vingt-quatre heures. Au bout de ce temps l'acide urique s'est séparé en cristaux colorés, faciles à reconnaître au mi-croscope.
- L'acide urique se trouve dans l'urine en partie libre et en partie à l'état d'urates, et sa quantité varie de ogr 2 à 1 gramme dans l'urine normale pour vingt-quatre heures.
-L'acide urique se trouve dans l'urine en partie libre et en partie à l'état d'urates, et sa quantité varie de 0gr 2 à 1 gramme dans l'urine normale pour vingt-quatre heures.
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30 sciences et des arts du Cap-Français, de l'Assemblée pro-vinciale du Nord et de la deuxième Assemblée coloniale J enfin, élu conseiller au Conseil supérieur du Gap, il se fit également distinguer par ses travaux, par son intégrité par son patriotisme comme savant et comme administra-' teur. Les secousses politiques dont la Colonie a été le théâtre du moment que la révolution française y fut connue, mirent de grands obstacles aux études favorites de PALISOT DE BEAU VOIS. Obligé de prendre part à la guerre terrible des blancs et des noirs , il se prononça contre l'affran-chissement de ceux-ci il publia même, en 1790, un écrit dans lequel, tout en s'élevant contre la traite querepoùs-sent également la raison, la prudence, la justice éter-nelle et même la politique, il improuve son abolition comme intempestive. Il en accuse les Anglais qui, voyant arec peine le haut degré de splendeur et de prospérité dés colonies, veulent arracher à la France, à l'Espagne et au Portugal, les moyens de les conserver s'emparer du monopole général de leurs denrées , et s'établir en maîtres sur les côtes de l'Afrique, comme ils l'ont fait sur lés-plages de l'Inde il en accuse WILBERFORCE qui, le premier, en 1788, se constitua l'appui des noirs il en accuse ceux qui, oubliant les plus chers intérêts dé la patrie, consentent aux plans des Anglais-, ses plus cruels ennemis et ne voyent pas qu'ils abusent des principes sacrés delà philantropie, non pas, comme les s 1 . pour défendre les droits de l'opprimé, mais peur détruire les revenus delà-France. Il consent bien à ce que là traite soit prohibée, mais il veut qu'elle le soit partiellement 1 Ils ont les premiers , en 1792 décrété l'abolition de la traite.
30 sciences et des arts du Cap-Français, de l'Assemblée pro-vinciale du Nord et de la deuxième Assemblée coloniale J enfin, élu conseiller au Conseil supérieur du Gap, il se fit également distinguer par ses travaux, par son intégrité@@ par son patriotisme comme savant et comme administra-' teur. Les secousses politiques dont la Colonie a été le théâtre du moment que la révolution française y fut connue, mirent de grands obstacles aux études favorites de PALISOT DE BEAU VOIS. Obligé de prendre part à la guerre terrible des blancs et des noirs , il se prononça contre l'affran-chissement de ceux-ci il publia même, en 1790, un écrit dans lequel, tout en s'élevant contre la traite que@repoùs-sent également la raison, la prudence, la justice éter-nelle et même la politique, il improuve son abolition comme intempestive. Il en accuse les Anglais qui, voyant arec peine le haut degré de splendeur et de prospérité dés colonies, veulent arracher à la France, à l'Espagne et au Portugal, les moyens de les conserver s'emparer du monopole général de leurs denrées , et s'établir en maîtres sur les côtes de l'Afrique, comme ils l'ont fait sur lés-plages de l'Inde il en accuse WILBERFORCE qui, le premier, en 1788, se constitua l'appui des noirs il en accuse ceux qui, oubliant les plus chers intérêts dé la patrie, consentent aux plans des Anglais-, ses plus cruels ennemis et ne voyent pas qu'ils abusent des principes sacrés de@là philantropie, non pas, comme les @@@@@s 1 . pour défendre les droits de l'opprimé, mais peur détruire les revenus de@là-France. Il consent bien à ce que là traite soit prohibée, mais il veut qu'elle le soit partiellement @@@1 Ils ont les premiers , en 1792 décrété l'abolition de la traite.
30 sciences et des arts du Cap-Français, de l'Assemblée pro-vinciale du Nord et de la deuxième Assemblée coloniale@@ enfin, élu conseiller au Conseil supérieur du Cap, il se fit également distinguer par ses travaux, par son intégrité , par son patriotisme comme savant et comme administra-' teur. Les secousses politiques dont la Colonie a été le théâtre du moment que la révolution française y fut connue, mirent de grands obstacles aux études favorites de PALISOT DE BEAU@VOIS. Obligé de prendre part à la guerre terrible des blancs et des noirs , il se prononça contre l'affran-chissement de ceux-ci il publia même, en 1790, un écrit dans lequel, tout en s'élevant contre la traite que repoùs-sent également la raison, la prudence, la justice éter-nelle et même la politique, il improuve son abolition comme intempestive. Il en accuse les Anglais qui, voyant avec peine le haut degré de splendeur et de prospérité des colonies, veulent arracher à la France, à l'Espagne et au Portugal, les moyens de les conserver s'emparer du monopole général de leurs denrées , et s'établir en maîtres sur les côtes de l'Afrique, comme ils l'ont fait sur les-plages de l'Inde il en accuse WILBERFORCE qui, le premier, en 1788, se constitua l'appui des noirs il en accuse ceux qui, oubliant les plus chers intérêts dé la patrie, consentent aux plans des Anglais-, ses plus cruels ennemis et ne voyent pas qu'ils abusent des principes sacrés de la philantropie, non pas, comme les Danois 1 . pour défendre les droits de l'opprimé, mais peur détruire les revenus de la France. Il consent bien à ce que là traite soit prohibée, mais il veut qu'elle le soit partiellement 30 1 Ils ont les premiers , en 1792 décrété l'abolition de la traite.
Il consent bien à ce que là traite soit prohibée, mais il veut qu'elle le soit partiellement 1 Ils ont les premiers , en 1792 décrété l'abolition de la traite.
Il consent bien à ce que là traite soit prohibée, mais il veut qu'elle le soit partiellement 30 1 Ils ont les premiers , en 1792 décrété l'abolition de la traite.
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168 CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. - C'est bien, passons à mon second principe il est aussi net que le premier. Les amours qu'on me cache, je ne les respecte pas, et là où je ne suis pas un confident, je deviens un rival. J'espère, mon garçon, que c'est s'exprimer carré-ment vous voyez que je ne vous prends point en traître. - En effet, dit Ludovic, peu ému de cette bravade. - Vous riez 1 eh bien, nous verrons, reprit le Tieil étu-diant. Je vous apportais la paix dans les plis de mon paletot vous préférez la guerre. Va donc pour la guerre! et, foi de Melchior, elle sera conduite rondement. Vous pouvez y compter j'ai fait mes preuves. Au moment où il achevait cette déclaration fanfaronne, il se fit un mouvement chez la voisine, et ce que Ludovic avait redouté arriva. Marguerite venait de quitter son siége pour donner quelques soins à ses fleurs. A la vue de Melchior, un incarnat subit se répandit sur ses joues. fi n'y avait là sans doute que l'effet d'une surprise elle rougissait d'être ainsi à découvert pour d'autres yeux que ceux de Ludovic. Cependant elle mit à arroser ses élèves plus de temps quelle n'avait coutume de le faire, et semblait goûter, comme toutes les filles d'Ève, le plaisir d'être regardée et admirée par un fort beau garçon. VI Le lendemain, lorsque Ludovic alla rendre à la jeune fille sa visite accoutumée, il remarqua dans son maintien et dans son langage un embarras qui ne lui était point habituel. Marguerite paraissait distraite elle ne répondait que par des monosyllabes aux questions que le jeune homme lui adres-sait il était facile de deviner là-dessous une préoccupation et une arrière-pensée. Ses doigts avaient une activité machi-nale, et un certain frémissement trahissait le travail du cer-veau. Des deux parts, la contrainte était égale et la situation ne pouvait se prolonger. Ce fut la jeune fille qui rompit la glace.
168 CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. - C'est bien, passons à mon second principe il est aussi net que le premier. Les amours qu'on me cache, je ne les respecte pas, et là où je ne suis pas un confident, je deviens un rival. J'espère, mon garçon, que c'est s'exprimer carré-ment vous voyez que je ne vous prends point en traître. - En effet, dit Ludovic, peu ému de cette bravade. - Vous riez 1 eh bien, nous verrons, reprit le Tieil étu-diant. Je vous apportais la paix dans les plis de mon paletot@ vous préférez la guerre. Va donc pour la guerre@! et, foi de Melchior, elle sera conduite rondement. Vous pouvez y compter j'ai fait mes preuves. Au moment où il achevait cette déclaration fanfaronne, il se fit un mouvement chez la voisine, et ce que Ludovic avait redouté arriva. Marguerite venait de quitter son siége pour donner quelques soins à ses fleurs. A la vue de Melchior, un incarnat subit se répandit sur ses joues. fi n'y avait là sans doute que l'effet d'une surprise elle rougissait d'être ainsi à découvert pour d'autres yeux que ceux de Ludovic. Cependant elle mit à arroser ses élèves plus de temps qu@elle n'avait coutume de le faire, et semblait goûter, comme toutes les filles d'Ève, le plaisir d'être regardée et admirée par un fort beau garçon. VI Le lendemain, lorsque Ludovic alla rendre à la jeune fille sa visite accoutumée, il remarqua dans son maintien et dans son langage un embarras qui ne lui était point habituel. Marguerite paraissait distraite elle ne répondait que par des monosyllabes aux questions que le jeune homme lui adres-sait il était facile de deviner là-dessous une préoccupation et une arrière-pensée. Ses doigts avaient une activité machi-nale, et un certain frémissement trahissait le travail du cer-veau. Des deux parts, la contrainte était égale et la situation ne pouvait se prolonger. Ce fut la jeune fille qui rompit la glace.
168 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@C'est bien, passons à mon second principe il est aussi net que le premier. Les amours qu'on me cache, je ne les respecte pas, et là où je ne suis pas un confident, je deviens un rival. J'espère, mon garçon, que c'est s'exprimer carré-ment vous voyez que je ne vous prends point en traître. -@En effet, dit Ludovic, peu ému de cette bravade. -@Vous riez ! eh bien, nous verrons, reprit le vieil étu-diant. Je vous apportais la paix dans les plis de mon paletot, vous préférez la guerre. Va donc pour la guerre ! et, foi de Melchior, elle sera conduite rondement. Vous pouvez y compter j'ai fait mes preuves. Au moment où il achevait cette déclaration fanfaronne, il se fit un mouvement chez la voisine, et ce que Ludovic avait redouté arriva. Marguerite venait de quitter son siége pour donner quelques soins à ses fleurs. A la vue de Melchior, un incarnat subit se répandit sur ses joues. Il n'y avait là sans doute que l'effet d'une surprise elle rougissait d'être ainsi à découvert pour d'autres yeux que ceux de Ludovic. Cependant elle mit à arroser ses élèves plus de temps qu'elle n'avait coutume de le faire, et semblait goûter, comme toutes les filles d'Ève, le plaisir d'être regardée et admirée par un fort beau garçon. VI Le lendemain, lorsque Ludovic alla rendre à la jeune fille sa visite accoutumée, il remarqua dans son maintien et dans son langage un embarras qui ne lui était point habituel. Marguerite paraissait distraite elle ne répondait que par des monosyllabes aux questions que le jeune homme lui adres-sait il était facile de deviner là-dessous une préoccupation et une arrière-pensée. Ses doigts avaient une activité machi-nale, et un certain frémissement trahissait le travail du cer-veau. Des deux parts, la contrainte était égale et la situation ne pouvait se prolonger. Ce fut la jeune fille qui rompit la glace.
Ses doigts avaient une activité machi-nale, et un certain frémissement trahissait le travail du cer-veau.
Ses doigts avaient une activité machi-nale, et un certain frémissement trahissait le travail du cer-veau.
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288 L'ART DE MAGNÉTISER où la science était moins avancée, que le diable était inter-venu dans cette affaire, et les magnétiques furent brûlés vifs comme possédés du démon. Il y a quelques années, une dame non moins remarquable par l'élévation de son intelligence que par l'exaltation de ses croyances religieuses, étonnait notre ville par les guéri-sons miraculeuses qu'elle obtenait parfois. Or, n'est-il pas à regretter que des violences déplorables, qu'une émeute dont nous avons à rougir, aient interrompu cette série de faits curieux dont la science devait relever et scruter toutes les circonstances, dont une philosophie éclairée eût dû pro-téger l'étude, en écartant avec énergie les obstacles que voulaient lui imposer l'ignorance et les préjugés? Quant à moi, je le dis hautement, ma conviction est bien établie. Je crois que, dans les temples de l'Inde, de l'Egypte et de la Grèce, le magnétisme était employé comme moyen curatif. Je crois qu'aux premiers jours du christianisme, les extatiques religieux de l'époque ont souvent présenté les phénomènes d'insensibilité si bien connus et décrits aujour-d'hui. Je crois notamment que le martyre de sainte Perpé-tue, à Carthage, en fournit une preuve irrévocable. Je crois que les extatiques du diacre Paris ont présenté les mêmes phénomènes, et que le célèbre chirurgien Morand n'a pas été dupe dans l'examen qu'il en a fait. Je crois au caractère contagieux de l'état d'extase, et, par suite, je crois à ce qui est raconté par les historiens, sur les extatiques des Cévennes, sur l'affaire d'Urbain Grandier et sur un grand nombre d'autres. Je crois de plus que le magnétisme animal peut être, dans la chorée, les paralysies locales, le tic douloureux, l'amé-norrhée, la catalepsie, un moyen de guérison plus puissant et moins douloureux que le galvanisme lui-même, qui con-vient à la plupart de ces affections. Je n'ai donc aucune répugnance à admettre que M. Lafon-taine ait pu guérir, chez mon confrère, le docteur Recurt, du faubourg Saint-Antoine, un paralytique auquel il a rendu
288 L'ART DE MAGNÉTISER où la science était moins avancée, que le diable était inter-venu dans cette affaire, et les magnétiques furent brûlés vifs comme possédés du démon. Il y a quelques années, une dame non moins remarquable par l'élévation de son intelligence que par l'exaltation de ses croyances religieuses, étonnait notre ville par les guéri-sons miraculeuses qu'elle obtenait parfois. Or, n'est-il pas à regretter que des violences déplorables, qu'une émeute dont nous avons à rougir, aient interrompu cette série de faits curieux dont la science devait relever et scruter toutes les circonstances, dont une philosophie éclairée eût dû pro-téger l'étude, en écartant avec énergie les obstacles que voulaient lui imposer l'ignorance et les préjugés? Quant à moi, je le dis hautement, ma conviction est bien établie. Je crois que, dans les temples de l'Inde, de l'Egypte et de la Grèce, le magnétisme était employé comme moyen curatif. Je crois qu'aux premiers jours du christianisme, les extatiques religieux de l'époque ont souvent présenté les phénomènes d'insensibilité si bien connus et décrits aujour-d'hui. Je crois notamment que le martyre de sainte Perpé-tue, à Carthage, en fournit une preuve irrévocable. Je crois que les extatiques du diacre Paris ont présenté les mêmes phénomènes, et que le célèbre chirurgien Morand n'a pas été dupe dans l'examen qu'il en a fait. Je crois au caractère contagieux de l'état d'extase, et, par suite, je crois à ce qui est raconté par les historiens, sur les extatiques des Cévennes, sur l'affaire d'Urbain Grandier et sur un grand nombre d'autres. Je crois de plus que le magnétisme animal peut être, dans la chorée, les paralysies locales, le tic douloureux, l'amé-norrhée, la catalepsie, un moyen de guérison plus puissant et moins douloureux que le galvanisme lui-même, qui con-vient à la plupart de ces affections. Je n'ai donc aucune répugnance à admettre que M. Lafon-taine ait pu guérir, chez mon confrère, le docteur Recurt, du faubourg Saint-Antoine, un paralytique auquel il a rendu
288 L'ART DE MAGNÉTISER où la science était moins avancée, que le diable était inter-venu dans cette affaire, et les magnétiques furent brûlés vifs comme possédés du démon. Il y a quelques années, une dame non moins remarquable par l'élévation de son intelligence que par l'exaltation de ses croyances religieuses, étonnait notre ville par les guéri-sons miraculeuses qu'elle obtenait parfois. Or, n'est-il pas à regretter que des violences déplorables, qu'une émeute dont nous avons à rougir, aient interrompu cette série de faits curieux dont la science devait relever et scruter toutes les circonstances, dont une philosophie éclairée eût dû pro-téger l'étude, en écartant avec énergie les obstacles que voulaient lui imposer l'ignorance et les préjugés? Quant à moi, je le dis hautement, ma conviction est bien établie. Je crois que, dans les temples de l'Inde, de l'Égypte et de la Grèce, le magnétisme était employé comme moyen curatif. Je crois qu'aux premiers jours du christianisme, les extatiques religieux de l'époque ont souvent présenté les phénomènes d'insensibilité si bien connus et décrits aujour-d'hui. Je crois notamment que le martyre de sainte Perpé-tue, à Carthage, en fournit une preuve irrévocable. Je crois que les extatiques du diacre Pâris ont présenté les mêmes phénomènes, et que le célèbre chirurgien Morand n'a pas été dupe dans l'examen qu'il en a fait. Je crois au caractère contagieux de l'état d'extase, et, par suite, je crois à ce qui est raconté par les historiens, sur les extatiques des Cévennes, sur l'affaire d'Urbain Grandier et sur un grand nombre d'autres. Je crois de plus que le magnétisme animal peut être, dans la chorée, les paralysies locales, le tic douloureux, l'amé-norrhée, la catalepsie, un moyen de guérison plus puissant et moins douloureux que le galvanisme lui-même, qui con-vient à la plupart de ces affections. Je n'ai donc aucune répugnance à admettre que M. Lafon-taine ait pu guérir, chez mon confrère, le docteur Recurt, du faubourg Saint-Antoine, un paralytique auquel il a rendu
Je crois que les extatiques du diacre Paris ont présenté les mêmes phénomènes, et que le célèbre chirurgien Morand n'a pas été dupe dans l'examen qu'il en a fait.
Je crois que les extatiques du diacre Pâris ont présenté les mêmes phénomènes, et que le célèbre chirurgien Morand n'a pas été dupe dans l'examen qu'il en a fait.
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210 L'ART DE MAGNÉTISER il resta sans faire le plus petit mouvement c'était un chien mort pour tous. On lui tira un coup de pistolet à l'oreille rien n'indiqua qu'il eût entendu. On peut dresser les chiens à bien des exercices on peut les instruire, et nous en avons vu de bien savants mais il n'est pas possible de les habituer à supporter la douleur sans qu'ils donnent signe de sensation c'est donc réelle-ment la paralysie que je produisis sur ce chien par l'effet du fluide magnétique. Plusieurs personnes vinrent lui enfoncer des épingles par tout le corps c'était un vrai cadavre. Je le réveillai, et aussitôt il redevint vif, gai, comme il l'était auparavant, le nez en l'air, tournant la tête à phaque bruit, à chaque appel. Ici on ne pouvait plus douter, on ne pouvait plus croire au compérage, il fallait admettre le fait, le fait physique, l'action sur les animaux. A Tours, dans une ménagerie, à l'époque de la foire, en 1840, j'essayai d'agir sur un lion, sans en prévenir personne. Je me plaçai près de sa cage, et je fixai mes regards sur les siens. Bientôt ses yeux ne purent soutenir ma vue, ils se fermèrent alors je lançai le fluide d'une main sur la tête, et j'obtins, après vingt minutes, un sommeil profond. Je me hasardai alors à toucher avec toutes les précautions possibles sa patte, qui se trouvait près des barreaux. M'enhardissant, je le piquai il ne remua pas. Convaincu que j'avais produit l'effet voulu, je lui pris la patte et la soulevai puis je touchai la tête, et j'introduisis la main dans sa gueule. Le lion resta endormi je le piquai sur le nez, et le lion ne bougea pas, au grand étonnement des personnes présentes, qui n'osaient en croire leurs yeux. Je le réveillai aussitôt le lion ouvrit les yeux et reprit ses allures, qui ne donnaient certainement pas la tentation de renouveler les attouchements. Pendant mon séjour à Tours, je fis plusieurs fois la même expérience, et toujours avec le même succès. A Nantes, je tentai le même effet sur un lion, et j'obtins les mêmes résultats.
210 L'ART DE MAGNÉTISER il resta sans faire le plus petit mouvement c'était un chien mort pour tous. On lui tira un coup de pistolet à l'oreille rien n'indiqua qu'il eût entendu. On peut dresser les chiens à bien des exercices on peut les instruire, et nous en avons vu de bien savants mais il n'est pas possible de les habituer à supporter la douleur sans qu'ils donnent signe de sensation c'est donc réelle-ment la paralysie que je produisis sur ce chien par l'effet du fluide magnétique. Plusieurs personnes vinrent lui enfoncer des épingles par tout le corps c'était un vrai cadavre. Je le réveillai, et aussitôt il redevint vif, gai, comme il l'était auparavant, le nez en l'air, tournant la tête à phaque bruit, à chaque appel. Ici on ne pouvait plus douter, on ne pouvait plus croire au compérage, il fallait admettre le fait, le fait physique, l'action sur les animaux. A Tours, dans une ménagerie, à l'époque de la foire, en 1840, j'essayai d'agir sur un lion, sans en prévenir personne. Je me plaçai près de sa cage, et je fixai mes regards sur les siens. Bientôt ses yeux ne purent soutenir ma vue, ils se fermèrent alors je lançai le fluide d'une main sur la tête, et j'obtins, après vingt minutes, un sommeil profond. Je me hasardai alors à toucher avec toutes les précautions possibles sa patte, qui se trouvait près des barreaux. M'enhardissant, je le piquai il ne remua pas. Convaincu que j'avais produit l'effet voulu, je lui pris la patte et la soulevai puis je touchai la tête, et j'introduisis la main dans sa gueule. Le lion resta endormi je le piquai sur le nez, et le lion ne bougea pas, au grand étonnement des personnes présentes, qui n'osaient en croire leurs yeux. Je le réveillai aussitôt le lion ouvrit les yeux et reprit ses allures, qui ne donnaient certainement pas la tentation de renouveler les attouchements. Pendant mon séjour à Tours, je fis plusieurs fois la même expérience, et toujours avec le même succès. A Nantes, je tentai le même effet sur un lion, et j'obtins les mêmes résultats.
210 L'ART DE MAGNÉTISER il resta sans faire le plus petit mouvement c'était un chien mort pour tous. On lui tira un coup de pistolet à l'oreille rien n'indiqua qu'il eût entendu. On peut dresser les chiens à bien des exercices on peut les instruire, et nous en avons vu de bien savants mais il n'est pas possible de les habituer à supporter la douleur sans qu'ils donnent signe de sensation c'est donc réelle-ment la paralysie que je produisis sur ce chien par l'effet du fluide magnétique. Plusieurs personnes vinrent lui enfoncer des épingles par tout le corps c'était un vrai cadavre. Je le réveillai, et aussitôt il redevint vif, gai, comme il l'était auparavant, le nez en l'air, tournant la tête à chaque bruit, à chaque appel. Ici on ne pouvait plus douter, on ne pouvait plus croire au compérage, il fallait admettre le fait, le fait physique, l'action sur les animaux. A Tours, dans une ménagerie, à l'époque de la foire, en 1840, j'essayai d'agir sur un lion, sans en prévenir personne. Je me plaçai près de sa cage, et je fixai mes regards sur les siens. Bientôt ses yeux ne purent soutenir ma vue, ils se fermèrent alors je lançai le fluide d'une main sur la tête, et j'obtins, après vingt minutes, un sommeil profond. Je me hasardai alors à toucher avec toutes les précautions possibles sa patte, qui se trouvait près des barreaux. M'enhardissant, je le piquai il ne remua pas. Convaincu que j'avais produit l'effet voulu, je lui pris la patte et la soulevai puis je touchai la tête, et j'introduisis la main dans sa gueule. Le lion resta endormi je le piquai sur le nez, et le lion ne bougea pas, au grand étonnement des personnes présentes, qui n'osaient en croire leurs yeux. Je le réveillai aussitôt le lion ouvrit les yeux et reprit ses allures, qui ne donnaient certainement pas la tentation de renouveler les attouchements. Pendant mon séjour à Tours, je fis plusieurs fois la même expérience, et toujours avec le même succès. A Nantes, je tentai le même effet sur un lion, et j'obtins les mêmes résultats.
Je me hasardai alors à toucher avec toutes les précautions possibles sa patte, qui se trouvait près des barreaux.
Je me hasardai alors à toucher avec toutes les précautions possibles sa patte, qui se trouvait près des barreaux.
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-184 -impies du département de la Meuse le mirent dans les fers, en même temps que ceux dont nous venons de parler. Il fit avec eux le voyage de Rochefort, eut aussi bien qu'eux l'entrepont du Washington pour cachot, et succomba en même temps qu'eux au mois de septembre 1794-N. B. Quoique l'on manqué de renseigne-ments positifs sur la plupart des membres du chapitre de Montfaucon, en ce qui tient au ser-ment constitutionnel, il faut bien qu'ils l'aient refusé, ou du moins hautement rétracté, pour avoir mérité, avec la haine révolutionnaire, la lente et douloureuse mort qui en fut la suite. 18. Périnet Jean , né à Reims, curé de Mou-lins en-Puysaye, diocèse d'Auxerre, resta caché dans le voisinage de sa paroisse, où on le dé-couvrit en 1793. Il fut aussitôt arrêté et con-damné à la déportation au-delà des mers. Em-barqué comme les précédents sur le Washington il partagea leurs angoisses , et les suivit de près dans la tombe, en octobre 1794, âgé d'environ quarante ans. 19. Tronçon Jean-Baptiste , prêtre et cha-noine de Montfaucon, fermera dignement la liste des membres de ce courageux chapitre, qui en-voya au ciel tant de témoins de la foi catholique. Resté à Montfaucon avec plusieurs de ses con-frères, il ne prêta point le serment constitution-
-184 -impies du département de la Meuse le mirent dans les fers, en même temps que ceux dont nous venons de parler. Il fit avec eux le voyage de Rochefort, eut aussi bien qu'eux l'entrepont du Washington pour cachot, et succomba en même temps qu'eux au mois de septembre 1794-N. B. Quoique l'on manqué de renseigne-ments positifs sur la plupart des membres du chapitre de Montfaucon, en ce qui tient au ser-ment constitutionnel, il faut bien qu'ils l'aient refusé, ou du moins hautement rétracté, pour avoir mérité, avec la haine révolutionnaire, la lente et douloureuse mort qui en fut la suite. 18. Périnet Jean , né à Reims, curé de Mou-lins en-Puysaye, diocèse d'Auxerre, resta caché dans le voisinage de sa paroisse, où on le dé-couvrit en 1793. Il fut aussitôt arrêté et con-damné à la déportation au-delà des mers. Em-barqué comme les précédents sur le Washington il partagea leurs angoisses , et les suivit de près dans la tombe, en octobre 1794, âgé d'environ quarante ans. 19. Tronçon Jean-Baptiste , prêtre et cha-noine de Montfaucon, fermera dignement la liste des membres de ce courageux chapitre, qui en-voya au ciel tant de témoins de la foi catholique. Resté à Montfaucon avec plusieurs de ses con-frères, il ne prêta point le serment constitution-
-184 -impies du département de la Meuse le mirent dans les fers, en même temps que ceux dont nous venons de parler. Il fit avec eux le voyage de Rochefort, eut aussi bien qu'eux l'entrepont du Washington pour cachot, et succomba en même temps qu'eux au mois de septembre 1794-N. B. Quoique l'on manque de renseigne-ments positifs sur la plupart des membres du chapitre de Montfaucon, en ce qui tient au ser-ment constitutionnel, il faut bien qu'ils l'aient refusé, ou du moins hautement rétracté, pour avoir mérité, avec la haine révolutionnaire, la lente et douloureuse mort qui en fut la suite. 18. Périnet Jean , né à Reims, curé de Mou-lins en-Puysaye, diocèse d'Auxerre, resta caché dans le voisinage de sa paroisse, où on le dé-couvrit en 1793. Il fut aussitôt arrêté et con-damné à la déportation au-delà des mers. Em-barqué comme les précédents sur le Washington il partagea leurs angoisses , et les suivit de près dans la tombe, en octobre 1794, âgé d'environ quarante ans. 19. Tronçon Jean-Baptiste , prêtre et cha-noine de Montfaucon, fermera dignement la liste des membres de ce courageux chapitre, qui en-voya au ciel tant de témoins de la foi catholique. Resté à Montfaucon avec plusieurs de ses con-frères, il ne prêta point le serment constitution-
B. Quoique l'on manqué de renseigne-ments positifs sur la plupart des membres du chapitre de Montfaucon, en ce qui tient au ser-ment constitutionnel, il faut bien qu'ils l'aient refusé, ou du moins hautement rétracté, pour avoir mérité, avec la haine révolutionnaire, la lente et douloureuse mort qui en fut la suite.
B. Quoique l'on manque de renseigne-ments positifs sur la plupart des membres du chapitre de Montfaucon, en ce qui tient au ser-ment constitutionnel, il faut bien qu'ils l'aient refusé, ou du moins hautement rétracté, pour avoir mérité, avec la haine révolutionnaire, la lente et douloureuse mort qui en fut la suite.
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-27 -ladie, le diabète diabetes mellitus , maladie dans laquelle souvent une grande quantité de sucre est éliminée, sous un volume énorme d'urine atteignant quelquefois 25 litres . Le même phénomène a été observé dans la lésion de la pa-roi du quatrième ventricule du cerveau, et on a cru avoir trouvé ainsi la cause du diabète. Cependant la liaison entre cette lésion cérébrale et l'élimination du sucre est encore complétement inconnue. On a encore trouvé du sucre dans la galactostase et quelquefois dans la dyspepsie, la périto-nite et l'hypochondrie on en a dit autant de la période de convalescence du choléra, de la maladie de Bright, mais tous ces faits n'ont pas encore été confirmés d'une manière certaine. § 47. Recherche du sucre dans l'urine. - L'urine des diabétiques est ordinairement très-pâle, d'une odeur parti-culière et d'un poids spécifique très-élevé 1,030 à 1,052 . Fraîchement émise, elle a rarement une réaction très-acide, elle est le plus souvent neutre ou légèrement alcaline mais elle devient bientôt très-acide par la fermentation qui dé-veloppe, en même temps que de l'acide lactique, de l'acide acétique et de petites quantités d'autres acides volatils. Pour la recherche du sucre, on emploie différentes mé-thodes que nous allons passer toutes en revue avec plus ou moins de détails, par la raison qu'en employant un seul procédé, un opérateur peu expert pourrait facilement être induit en erreur. 1° Au moyen a'une solution alcaline de cuivre. - Afé-thode de Trommer. - On ajoute à une portion d'urine dé-barrassée au besoin de son albumine d'après § 44 quelques gouttes de lessive de potasse ou de soude, on chauffe légè-rement pour éliminer l'ammoniaque qui pourrait s'y trou-ver, on filtre s'il se forme un précipité considérable de phosphates terreux, et on ajoute ensuite avec précaution la solution de sulfate de cuivre, tant que le précipité bleu clair d'hydrate cuivrique formé tout d'abord se dissout. On
-27 -ladie, le diabète diabetes mellitus , maladie dans laquelle souvent une grande quantité de sucre est éliminée, sous un volume énorme d'urine atteignant quelquefois 25 litres . Le même phénomène a été observé dans la lésion de la pa-roi du quatrième ventricule du cerveau, et on a cru avoir trouvé ainsi la cause du diabète. Cependant la liaison entre cette lésion cérébrale et l'élimination du sucre est encore complétement inconnue. On a encore trouvé du sucre dans la galactostase et quelquefois dans la dyspepsie, la périto-nite et l'hypochondrie on en a dit autant de la période de convalescence du choléra, de la maladie de Bright, mais tous ces faits n'ont pas encore été confirmés d'une manière certaine. § 47. Recherche du sucre dans l'urine. - L'urine des diabétiques est ordinairement très-pâle, d'une odeur parti-culière et d'un poids spécifique très-élevé 1,030 à 1,052 . Fraîchement émise, elle a rarement une réaction très-acide, elle est le plus souvent neutre ou légèrement alcaline mais elle devient bientôt très-acide par la fermentation qui dé-veloppe, en même temps que de l'acide lactique, de l'acide acétique et de petites quantités d'autres acides volatils. Pour la recherche du sucre, on emploie différentes mé-thodes que nous allons passer toutes en revue avec plus ou moins de détails, par la raison qu'en employant un seul procédé, un opérateur peu expert pourrait facilement être induit en erreur. 1° Au moyen a'une solution alcaline de cuivre. - Afé-thode de Trommer. - On ajoute à une portion d'urine dé-barrassée au besoin de son albumine d'après § 44 quelques gouttes de lessive de potasse ou de soude, on chauffe légè-rement pour éliminer l'ammoniaque qui pourrait s'y trou-ver, on filtre s'il se forme un précipité considérable de phosphates terreux, et on ajoute ensuite avec précaution la solution de sulfate de cuivre, tant que le précipité bleu clair d'hydrate cuivrique formé tout d'abord se dissout. On
-27 -ladie, le diabète diabetes mellitus , maladie dans laquelle souvent une grande quantité de sucre est éliminée, sous un volume énorme d'urine atteignant quelquefois 25 litres . Le même phénomène a été observé dans la lésion de la pa-roi du quatrième ventricule du cerveau, et on a cru avoir trouvé ainsi la cause du diabète. Cependant la liaison entre cette lésion cérébrale et l'élimination du sucre est encore complétement inconnue. On a encore trouvé du sucre dans la galactostase et quelquefois dans la dyspepsie, la périto-nite et l'hypochondrie on en a dit autant de la période de convalescence du choléra, de la maladie de Bright, mais tous ces faits n'ont pas encore été confirmés d'une manière certaine. § 47. Recherche du sucre dans l'urine. -@L'urine des diabétiques est ordinairement très-pâle, d'une odeur parti-culière et d'un poids spécifique très-élevé 1,030 à 1,052 . Fraîchement émise, elle a rarement une réaction très-acide, elle est le plus souvent neutre ou légèrement alcaline mais elle devient bientôt très-acide par la fermentation qui dé-veloppe, en même temps que de l'acide lactique, de l'acide acétique et de petites quantités d'autres acides volatils. Pour la recherche du sucre, on emploie différentes mé-thodes que nous allons passer toutes en revue avec plus ou moins de détails, par la raison qu'en employant un seul procédé, un opérateur peu expert pourrait facilement être induit en erreur. 1° Au moyen d'une solution alcaline de cuivre. -@@Mé-thode de Trommer. -@On ajoute à une portion d'urine dé-barrassée au besoin de son albumine d'après § 44 quelques gouttes de lessive de potasse ou de soude, on chauffe légè-rement pour éliminer l'ammoniaque qui pourrait s'y trou-ver, on filtre s'il se forme un précipité considérable de phosphates terreux, et on ajoute ensuite avec précaution la solution de sulfate de cuivre, tant que le précipité bleu clair d'hydrate cuivrique formé tout d'abord se dissout. On
1° Au moyen a'une solution alcaline de cuivre.
1° Au moyen d'une solution alcaline de cuivre.
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-173 -esprit, ni celte dignité ravissante qui distin-guaient les dames à la cour de Louis XV. La disgrâce et le triomphe de la duchesse de Châteauroux ont été racontés dans les mémoires apocryphes du maréchal de Richelieu si ces mémoires ne peuvent inspirer aucune' con-fiance absolue, s'ils forment comme un pasti-che recueilli dans les petits pamphlets du temps, les chansons de Maurepas, au point de vue de simples renseignements ils offrent de l'intérêt, ils sont moins la vérité qu'un témoignage sur l'esprit de la cour Chaque jour fait-on dire au maréchal dans ses mémoires depuis le départ de Madame de Châteauroux, je la mettais au courant par mes lettres de l'état du roi. Les réponses m'expri-maient une vive tendresse pour Louis XV, car telle était cette femme généreuse, elle avait peut-être aimé la gloire du roi plus que le roi lui-même, mais l'idée de sa souffrance et du danger exagéré de sa maladie le lui avait rendu plus cher comme amant que comme monarque, je citerai deux lettres de Madame de Châteauroux. La pre-mière m'annonçait son arrivé à Paris 1 . 1 En 1792, sous la domination de la commune de Paris, un grand désordre s'introduisit dans les archives publiques. Sou-lavie, ex-abbé, membre de cette commune s'empara de plusieurs mémoires sur l'ancien régime et spécialement de ceux du maréchal de Richelieu il les publia tronqués, mulilés dans 10.
-173 -esprit, ni celte dignité ravissante qui distin-guaient les dames à la cour de Louis XV. La disgrâce et le triomphe de la duchesse de Châteauroux ont été racontés dans les mémoires apocryphes du maréchal de Richelieu si ces mémoires ne peuvent inspirer aucune' con-fiance absolue, s'ils forment comme un pasti-che recueilli dans les petits pamphlets du temps, les chansons de Maurepas, au point de vue de simples renseignements ils offrent de l'intérêt, ils sont moins la vérité qu'un témoignage sur l'esprit de la cour Chaque jour fait-on dire au maréchal dans ses mémoires depuis le départ de Madame de Châteauroux, je la mettais au courant par mes lettres de l'état du roi. Les réponses m'expri-maient une vive tendresse pour Louis XV, car telle était cette femme généreuse, elle avait peut-être aimé la gloire du roi plus que le roi lui-même, mais l'idée de sa souffrance et du danger exagéré de sa maladie le lui avait rendu plus cher comme amant que comme monarque, je citerai deux lettres de Madame de Châteauroux. La pre-mière m'annonçait son arrivé à Paris 1 .@@@@@@@ 1 En 1792, sous la domination de la commune de Paris, un grand désordre s'introduisit dans les archives publiques. Sou-lavie, ex-abbé, membre de cette commune s'empara de plusieurs mémoires sur l'ancien régime et spécialement de ceux du maréchal de Richelieu il les publia tronqués, mulilés dans 10.
-173 -esprit, ni cette dignité ravissante qui distin-guaient les dames à la cour de Louis XV. La disgrâce et le triomphe de la duchesse de Châteauroux ont été racontés dans les mémoires apocryphes du maréchal de Richelieu si ces mémoires ne peuvent inspirer aucune' con-fiance absolue, s'ils forment comme un pasti-che recueilli dans les petits pamphlets du temps, les chansons de Maurepas, au point de vue de simples renseignements ils offrent de l'intérêt, ils sont moins la vérité qu'un témoignage sur l'esprit de la cour Chaque jour fait-on dire au maréchal dans ses mémoires depuis le départ de Madame de Châteauroux, je la mettais au courant par mes lettres de l'état du roi. Les réponses m'expri-maient une vive tendresse pour Louis XV, car telle était cette femme généreuse, elle avait peut-être aimé la gloire du roi plus que le roi lui-même, mais l'idée de sa souffrance et du danger exagéré de sa maladie le lui avait rendu plus cher comme amant que comme monarque, je citerai deux lettres de Madame de Châteauroux. La pre-mière m'annonçait son arrivé à Paris 1 . -173 - 1 En 1792, sous la domination de la commune de Paris, un grand désordre s'introduisit dans les archives publiques. Sou-lavie, ex-abbé, membre de cette commune s'empara de plusieurs mémoires sur l'ancien régime et spécialement de ceux du maréchal de Richelieu il les publia tronqués, mulilés dans 10.
1 En 1792, sous la domination de la commune de Paris, un grand désordre s'introduisit dans les archives publiques.
-173 - 1 En 1792, sous la domination de la commune de Paris, un grand désordre s'introduisit dans les archives publiques.
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176 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. VIII Cette station si étrangère aux habitudes de Ludovic n'avait pas eu lieu sans porter atteinte à son calme ordinaire. Mel-chior l'avait si bien soigné, que le nouveau licencié s'en ressentait. Cependant, au milieu des fumées du cerveau, survivait une pensée dominante et dont pour rien au monde il ne se fût départi. Il avait promis à Marguerite d'aller lui rendre compte des résultats de son examen. êlie l'attendait, elle comptait les minutes, et, dans quelque état qu'il se trou-vât, il fallait qu'il se rendit chez -elle. Ce calcul de Ludovic était aussi celui de Melchior même dans ses écarts, celui-ci -avait l'avantage de se posséder et de rester maître de lui-même. Personne ne supportait avec plus d'aisance le choc des spiritueux à force d'accroître les doses, il en était arrivé avec eux à cet état de familiarité où se trouvait Mithridate vis-à-vis des poisons. La bière et lui, à force de se connaître, avaient fini par faire bon ménage, et il pouvait en loger des quantités indéterminées sans aucune espèce d'inconvénient. Il avait donc l'esprit libre et la tète saine, quand il sortit de l'estaminet, tandis que Ludovic avait la vue trouble et sentait ses jambes fléchir. Or, dans cette situation, tout l'avantage reste à celui qui conserve le plus de sang-froid. - Voici mon bras, dit Melchior quand ils furent arrivés sur le seuil du café. Ludovic éprouvait un combat intérieur et manifestait une répugnance évidente. Peut-être se souvenait-il vaguement de l'engagement qu'il avait pris et craignait-il d'être vu en com-pagnie du vétéran. Aussi, loin de se rendre à l'invitation, essaya-t-il de fausser compagnie et de poursuine seul son che-min. Mais l'entreprise n'était point aisée. Au contact de l'air extérieur, les troubles de l'organisation avaient empiré, et la marche était peu régulière. Melchior s'en aperçut, et un sourire de démon effleura ses lèvres il n'avait pas manqué son but.
176 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. VIII Cette station si étrangère aux habitudes de Ludovic n'avait pas eu lieu sans porter atteinte à son calme ordinaire. Mel-chior l'avait si bien soigné, que le nouveau licencié s'en ressentait. Cependant, au milieu des fumées du cerveau, survivait une pensée dominante et dont pour rien au monde il ne se fût départi. Il avait promis à Marguerite d'aller lui rendre compte des résultats de son examen. êlie l'attendait, elle comptait les minutes, et, dans quelque état qu'il se trou-vât, il fallait qu'il se rendit chez -elle. Ce calcul de Ludovic était aussi celui de Melchior même dans ses écarts, celui-ci -avait l'avantage de se posséder et de rester maître de lui-même. Personne ne supportait avec plus d'aisance le choc des spiritueux à force d'accroître les doses, il en était arrivé avec eux à cet état de familiarité où se trouvait Mithridate vis-à-vis des poisons. La bière et lui, à force de se connaître, avaient fini par faire bon ménage, et il pouvait en loger des quantités indéterminées sans aucune espèce d'inconvénient. Il avait donc l'esprit libre et la tète saine, quand il sortit de l'estaminet, tandis que Ludovic avait la vue trouble et sentait ses jambes fléchir. Or, dans cette situation, tout l'avantage reste à celui qui conserve le plus de sang-froid. - Voici mon bras, dit Melchior quand ils furent arrivés sur le seuil du café. Ludovic éprouvait un combat intérieur et manifestait une répugnance évidente. Peut-être se souvenait-il vaguement de l'engagement qu'il avait pris et craignait-il d'être vu en com-pagnie du vétéran. Aussi, loin de se rendre à l'invitation, essaya-t-il de fausser compagnie et de poursui@ne seul son che-min. Mais l'entreprise n'était point aisée. Au contact de l'air extérieur, les troubles de l'organisation avaient empiré, et la marche était peu régulière. Melchior s'en aperçut, et un sourire de démon effleura ses lèvres il n'avait pas manqué son but.
176 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. VIII Cette station si étrangère aux habitudes de Ludovic n'avait pas eu lieu sans porter atteinte à son calme ordinaire. Mel-chior l'avait si bien soigné, que le nouveau licencié s'en ressentait. Cependant, au milieu des fumées du cerveau, survivait une pensée dominante et dont pour rien au monde il ne se fût départi. Il avait promis à Marguerite d'aller lui rendre compte des résultats de son examen. Elle l'attendait, elle comptait les minutes, et, dans quelque état qu'il se trou-vât, il fallait qu'il se rendit chez @elle. Ce calcul de Ludovic était aussi celui de Melchior même dans ses écarts, celui-ci @avait l'avantage de se posséder et de rester maître de lui-même. Personne ne supportait avec plus d'aisance le choc des spiritueux à force d'accroitre les doses, il en était arrivé avec eux à cet état de familiarité où se trouvait Mithridate vis-à-vis des poisons. La bière et lui, à force de se connaître, avaient fini par faire bon ménage, et il pouvait en loger des quantités indéterminées sans aucune espèce d'inconvénient. Il avait donc l'esprit libre et la tête saine, quand il sortit de l'estaminet, tandis que Ludovic avait la vue trouble et sentait ses jambes fléchir. Or, dans cette situation, tout l'avantage reste à celui qui conserve le plus de sang-froid. -@Voici mon bras, dit Melchior quand ils furent arrivés sur le seuil du café. Ludovic éprouvait un combat intérieur et manifestait une répugnance évidente. Peut-être se souvenait-il vaguement de l'engagement qu'il avait pris et craignait-il d'être vu en com-pagnie du vétéran. Aussi, loin de se rendre à l'invitation, essaya-t-il de fausser compagnie et de poursuivre seul son che-min. Mais l'entreprise n'était point aisée. Au contact de l'air extérieur, les troubles de l'organisation avaient empiré, et la marche était peu régulière. Melchior s'en aperçut, et un sourire de démon effleura ses lèvres il n'avait pas manqué son but.
Mais l'entreprise n'était point aisée.
Mais l'entreprise n'était point aisée.
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-199 -menses 1 . A l'opéra, le roi voulut lui-même applaudir l'enthousiaste réception du maréchal, accueilli par mille bravos répétés et couronné sur le théâtre par la victoire le maréchal de Saxe aimait ces papillons légers de la rampe, et comme le disaient les poètes erotiques Maurice salué par la gloire, reçut les couronnes de l'amour. Cette belle époque du règne de Louis XV fut peut-être dans l'histoire celle des plus grands dangers et les plus tristes années pour l'Angle-terre. La France l'attaquait par tous les points, et la poétique expédition du Prince Edouard en Ecosse devait achever l'oeuvre 2 . La maison de Hanovre se vengea par son alliance avec les libres penseurs en France elle tendit la main aux philosophes qui relevèrent l'Angleterre de ses abaissements en trahissant leur patrie l'esprit d'opposition à la politique de Louis XV, ne rêvait que la pondération des pouvoirs et la constitution anglaise. Les parlements qui se donnaient à tort une mission politique, refusaient l'enregistrement des édits d'impôts désormais, on ne fut pa-triote qu'à la condition d'aimer l'Angleterre, et 1 Le maréchal put y mettre six canons et s'entourer de son régiment de hussards. 2 Voltaire avait écrit tous les manifestes du Prince Voilà pourquoi il donne tant de détails dans son Précis du règne de Louis XV.
-199 -menses 1 . A l'opéra, le roi voulut lui-même applaudir l'enthousiaste réception du maréchal, accueilli par mille bravos répétés et couronné sur le théâtre par la victoire le maréchal de Saxe aimait ces papillons légers de la rampe, et comme le disaient les poètes erotiques Maurice salué par la gloire, reçut les couronnes de l'amour. Cette belle époque du règne de Louis XV fut peut-être dans l'histoire celle des plus grands dangers et les plus tristes années pour l'Angle-terre. La France l'attaquait par tous les points, et la poétique expédition du Prince Edouard en Ecosse devait achever l'oeuvre 2 . La maison de Hanovre se vengea par son alliance avec les libres penseurs en France elle tendit la main aux philosophes qui relevèrent l'Angleterre de ses abaissements en trahissant leur patrie l'esprit d'opposition à la politique de Louis XV, ne rêvait que la pondération des pouvoirs et la constitution anglaise. Les parlements qui se donnaient à tort une mission politique, refusaient l'enregistrement des édits d'impôts désormais, on ne fut pa-triote qu'à la condition d'aimer l'Angleterre, et @1@@ @@@@Le maréchal put y mettre six canons et s'entourer de son régiment de hussards. 2 Voltaire avait écrit tous les manifestes du Prince Voilà pourquoi il donne tant de détails dans son Précis du règne de Louis XV.
-199 -menses 1 . A l'opéra, le roi voulut lui-même applaudir l'enthousiaste réception du maréchal, accueilli par mille bravos répétés et couronné sur le théâtre par la victoire le maréchal de Saxe aimait ces papillons légers de la rampe, et comme le disaient les poëtes érotiques Maurice salué par la gloire, reçut les couronnes de l'amour. Cette belle époque du règne de Louis XV fut peut-être dans l'histoire celle des plus grands dangers et les plus tristes années pour l'Angle-terre. La France l'attaquait par tous les points, et la poétique expédition du Prince Edouard en Ecosse devait achever l'oeuvre 2 . La maison de Hanovre se vengea par son alliance avec les libres penseurs en France elle tendit la main aux philosophes qui relevèrent l'Angleterre de ses abaissements en trahissant leur patrie l'esprit d'opposition à la politique de Louis XV, ne rêvait que la pondération des pouvoirs et la constitution anglaise. Les parlements qui se donnaient à tort une mission politique, refusaient l'enregistrement des édits d'impôts désormais, on ne fut pa-triote qu'à la condition d'aimer l'Angleterre, et -199 - 1 Le maréchal put y mettre six canons et s'entourer de son régiment de hussards. 2 Voltaire avait écrit tous les manifestes du Prince Voilà pourquoi il donne tant de détails dans son Précis du règne de Louis XV.
A l'opéra, le roi voulut lui-même applaudir l'enthousiaste réception du maréchal, accueilli par mille bravos répétés et couronné sur le théâtre par la victoire le maréchal de Saxe aimait ces papillons légers de la rampe, et comme le disaient les poètes erotiques Maurice salué par la gloire, reçut les couronnes de l'amour.
A l'opéra, le roi voulut lui-même applaudir l'enthousiaste réception du maréchal, accueilli par mille bravos répétés et couronné sur le théâtre par la victoire le maréchal de Saxe aimait ces papillons légers de la rampe, et comme le disaient les poëtes érotiques Maurice salué par la gloire, reçut les couronnes de l'amour.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 145 9 Lilas sont passés pour ne plus revenir, et c'est tout au plus dans quelques tètes blanchies sous les boules noires que se trouve la vieille ronde du quartier Latin, avec l'accompagne-ment obligé de flicflacs et de ronds de jambes Admirons en tout lieu Bien mieux que la peinture, Ce que papa bon Dieu A fait d'après nature. Ab! que c'est beau, La puce et le chameau! Et youp! youp! youp! - Et youp! youp! youp! Notre siècle positif ne comporte plus de semblables égare-ments l'étudiant le sait et y conforme son maintien. C'est un enfant des générations nouvelles, et, comme tel, hostile aux institutions frappées de désuétude. n est mûr pour la vie, dès les premiers pas qu'il y fait il est grave, il prend son rôle au sérieux, et c'est tout profit pour lui et pour la so-ciété. Comment en serait-il autrement? Quand le souffle du calcul a passé sur toutes les classes, pourquoi l'étudiant seul resterait-il en dehors de la loi commune et à l'abri de l'épi-démie régnante? Il y cède à sa façon et s'inspire de l'esprit du temps. Comme il n'est pas suffisamment capitaliste pour spéculer sur les valeurs régulières ou irrégulières qui ali-mentent le marché des fonds publics et ne peut espérer de faire fortune dans un coup de dés, il caresse d'autres espé-rances et porte ses vues sur d'autres perspectives. Il voit au bout de son diplôme d'avocat ou de médecin les cent mille francs de revenu que se ménagent les hommes à grande clientèle, bat monnaie dans un cabinet imaginaire, et achète des châteaux avec le produit de son travail. Telle est la mé-tamorphose de l'ancien culte il n'est resté qu'un dieu de-bout, c'est le tabac, et l'étudiant y sacrifie à outrance. Cependant, au sein de cette maison même, et dans cette atmosphère de fumée, vivait un jeune homme qui n'avait ni râtelier de pipes, ni approvisionnement assorti, et c'est de lui - surtout que je vais m'occuper. On le nommait Ludovic il appartenait à l'un de ces départements dont le sol ingrat se refuse à nourrir les populations qui y naissent et qui four-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 145 9 Lilas sont passés pour ne plus revenir, et c'est tout au plus dans quelques tètes blanchies sous les boules noires que se trouve la vieille ronde du quartier Latin, avec l'accompagne-ment obligé de flicflacs et de ronds de jambes Admirons en tout lieu Bien mieux que la peinture, Ce que papa bon Dieu A fait d'après nature. A@b! que c'est beau, La puce et le chameau@! Et youp@! youp@! youp! - Et youp@! youp@! youp@! Notre siècle positif ne comporte plus de semblables égare-ments l'étudiant le sait et y conforme son maintien. C'est un enfant des générations nouvelles, et, comme tel, hostile aux institutions frappées de désuétude. @n est mûr pour la vie, dès les premiers pas qu'il y fait il est grave, il prend son rôle au sérieux, et c'est tout profit pour lui et pour la so-ciété. Comment en serait-il autrement@? Quand le souffle du calcul a passé sur toutes les classes, pourquoi l'étudiant seul resterait-il en dehors de la loi commune et à l'abri de l'épi-démie régnante? Il y cède à sa façon et s'inspire de l'esprit du temps. Comme il n'est pas suffisamment capitaliste pour spéculer sur les valeurs régulières ou irrégulières qui ali-mentent le marché des fonds publics et ne peut espérer de faire fortune dans un coup de dés, il caresse d'autres espé-rances et porte ses vues sur d'autres perspectives. Il voit au bout de son diplôme d'avocat ou de médecin les cent mille francs de revenu que se ménagent les hommes à grande clientèle, bat monnaie dans un cabinet imaginaire, et achète des châteaux avec le produit de son travail. Telle est la mé-tamorphose de l'ancien culte il n'est resté qu'un dieu de-bout, c'est le tabac, et l'étudiant y sacrifi@e à outrance. Cependant, au sein de cette maison même, et dans cette atmosphère de fumée, vivait un jeune homme qui n'avait ni râtelier de pipes, ni approvisionnement assorti, et c'est de lui - surtout que je vais m'occuper. On le nommait Ludovic il appartenait à l'un de ces départements dont le sol ingrat se refuse à nourrir les populations qui y naissent et qui four-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 145@@ Lilas sont passés pour ne plus revenir, et c'est tout au plus dans quelques têtes blanchies sous les boules noires que se trouve la vieille ronde du quartier Latin, avec l'accompagne-ment obligé de flicflacs et de ronds de jambes Admirons en tout lieu Bien mieux que la peinture, Ce que papa bon Dieu A fait d'après nature. Ah ! que c'est beau, La puce et le chameau ! Et youp ! youp ! youp@ ! Et youp ! youp ! youp ! Notre siècle positif ne comporte plus de semblables égare-ments l'étudiant le sait et y conforme son maintien. C'est un enfant des générations nouvelles, et, comme tel, hostile aux institutions frappées de désuétude. Il est mûr pour la vie, dès les premiers pas qu'il y fait il est grave, il prend son rôle au sérieux, et c'est tout profit pour lui et pour la so-ciété. Comment en serait-il autrement ? Quand le souffle du calcul a passé sur toutes les classes, pourquoi l'étudiant seul resterait-il en dehors de la loi commune et à l'abri de l'épi-démie régnante? Il y cède à sa façon et s'inspire de l'esprit du temps. Comme il n'est pas suffisamment capitaliste pour spéculer sur les valeurs régulières ou irrégulières qui ali-mentent le marché des fonds publics et ne peut espérer de faire fortune dans un coup de dés, il caresse d'autres espé-rances et porte ses vues sur d'autres perspectives. Il voit au bout de son diplôme d'avocat ou de médecin les cent mille francs de revenu que se ménagent les hommes à grande clientèle, bat monnaie dans un cabinet imaginaire, et achète des châteaux avec le produit de son travail. Telle est la mé-tamorphose de l'ancien culte il n'est resté qu'un dieu de-bout, c'est le tabac, et l'étudiant y sacrifice à outrance. Cependant, au sein de cette maison même, et dans cette atmosphère de fumée, vivait un jeune homme qui n'avait ni ratelier de pipes, ni approvisionnement assorti, et c'est de lui @@surtout que je vais m'occuper. On le nommait Ludovic il appartenait à l'un de ces départements dont le sol ingrat se refuse à nourrir les populations qui y naissent et qui four-
- Et youp! youp! youp!
Et youp ! youp ! youp !
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MAGNÉTISME EXPÉRIMENTAL 245 de personnes, pgjmi lesquelles se trouvait le prince de la Moskowa, j'essayai de magnétiser une femme idiote. Je lui pris les pouces mais bientôt elle retira ses mains et me donna des coups de poing. Je lui pris alors un seul pouce, et, de mon autre main, je parai les coups qu'elle cherchait à me donner, me faisant en outre les plus laides grimaces imaginables. Après quarante minutes de combat, pendant lesquelles j'avais continué à envahir son organisme, ses yeux se fer-mèrent, et bientôt après elle était plongée dans un sommeil profond, dont elle ne sortit que lorsque je la démagnétisai. On avait pu la piquer impunément sans qu'elle donnât signe de sensation. Certes, ici il n'y avait ni influence de l'imagination ni effet d'imitation. On n'avait pas même prononcé le mot magné-tisme. Sommeil sur des animaux, lion, hyène, chien, chat, écureuil lézard, etc. J'ai fait des essais sur plusieurs animaux, et j'ai obtenu un plein succès. Le public de Paris se rappelle sans doute le chien que je présentai le 20 janvier 1843, dans une séance publique, salle Valentino. C'était un petit lévrier qui m'avait été donné depuis huit jours quinze cents personnes se trouvaient dans la salle, parmi lesquelles beaucoup d'incrédules et de malveillants. Dès les premières passes que je fis pour endormir le chien, ce fut une explosion générale de railleries et de sifflets. On appelait l'animal, on cherchait à détourner son attention et à empêcher l'effet de se produire. Je le tenais sur mes genoux d'une main je lui prenais une patte, et de l'autre je faisais des passes de la tête au milieu du corps. Après quelques minutes, le silence le plus profond régnait dans la salle on avait vu la tête du chien tomber de côté et s'endormir profondément. Je lui catalep-tisai les pattes, je le piquai, et le chien ne donna aucun signe de sensation. Je me levai et le jetai sur un fauteuil
MAGNÉTISME EXPÉRIMENTAL 245 de personnes, pgjmi lesquelles se trouvait le prince de la Moskowa, j'essayai de magnétiser une femme idiote. Je lui pris les pouces mais bientôt elle retira ses mains et me donna des coups de poing. Je lui pris alors un seul pouce, et, de mon autre main, je parai les coups qu'elle cherchait à me donner, me faisant en outre les plus laides grimaces imaginables. Après quarante minutes de combat, pendant lesquelles j'avais continué à envahir son organisme, ses yeux se fer-mèrent, et bientôt après elle était plongée dans un sommeil profond, dont elle ne sortit que lorsque je la démagnétisai. On avait pu la piquer impunément sans qu'elle donnât signe de sensation. Certes, ici il n'y avait ni influence de l'imagination ni effet d'imitation. On n'avait pas même prononcé le mot magné-tisme. Sommeil sur des animaux, lion, hyène, chien, chat, écureuil lézard, etc. J'ai fait des essais sur plusieurs animaux, et j'ai obtenu un plein succès. Le public de Paris se rappelle sans doute le chien que je présentai le 20 janvier 1843, dans une séance publique, salle Valentino. C'était un petit lévrier qui m'avait été donné depuis huit jours quinze cents personnes se trouvaient dans la salle, parmi lesquelles beaucoup d'incrédules et de malveillants. Dès les premières passes que je fis pour endormir le chien, ce fut une explosion générale de railleries et de sifflets. On appelait l'animal, on cherchait à détourner son attention et à empêcher l'effet de se produire. Je le tenais sur mes genoux d'une main je lui prenais une patte, et de l'autre je faisais des passes de la tête au milieu du corps. Après quelques minutes, le silence le plus profond régnait dans la salle on avait vu la tête du chien tomber de côté et s'endormir profondément. Je lui catalep-tisai les pattes, je le piquai, et le chien ne donna aucun signe de sensation. Je me levai et le jetai sur un fauteuil
MAGNÉTISME EXPÉRIMENTAL 245 de personnes, parmi lesquelles se trouvait le prince de la Moskowa, j'essayai de magnétiser une femme idiote. Je lui pris les pouces mais bientôt elle retira ses mains et me donna des coups de poing. Je lui pris alors un seul pouce, et, de mon autre main, je parai les coups qu'elle cherchait à me donner, me faisant en outre les plus laides grimaces imaginables. Après quarante minutes de combat, pendant lesquelles j'avais continué à envahir son organisme, ses yeux se fer-mèrent, et bientôt après elle était plongée dans un sommeil profond, dont elle ne sortit que lorsque je la démagnétisai. On avait pu la piquer impunément sans qu'elle donnât signe de sensation. Certes, ici il n'y avait ni influence de l'imagination ni effet d'imitation. On n'avait pas même prononcé le mot magné-tisme. Sommeil sur des animaux, lion, hyène, chien, chat, écureuil lézard, etc. J'ai fait des essais sur plusieurs animaux, et j'ai obtenu un plein succès. Le public de Paris se rappelle sans doute le chien que je présentai le 20 janvier 1843, dans une séance publique, salle Valentino. C'était un petit lévrier qui m'avait été donné depuis huit jours quinze cents personnes se trouvaient dans la salle, parmi lesquelles beaucoup d'incrédules et de malveillants. Dès les premières passes que je fis pour endormir le chien, ce fut une explosion générale de railleries et de sifflets. On appelait l'animal, on cherchait à détourner son attention et à empêcher l'effet de se produire. Je le tenais sur mes genoux d'une main je lui prenais une patte, et de l'autre je faisais des passes de la tête au milieu du corps. Après quelques minutes, le silence le plus profond régnait dans la salle on avait vu la tête du chien tomber de côté et s'endormir profondément. Je lui catalep-tisai les pattes, je le piquai, et le chien ne donne aucun signe de sensation. Je me levai et le jetai sur un fauteuil
Le public de Paris se rappelle sans doute le chien que je présentai le 20 janvier 1843, dans une séance publique, salle Valentino.
Le public de Paris se rappelle sans doute le chien que je présentai le 20 janvier 1843, dans une séance publique, salle Valentino.
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MAGNÉTISME EXPÉRIMENTAL 245 de personnes, pgjmi lesquelles se trouvait le prince de la Moskowa, j'essayai de magnétiser une femme idiote. Je lui pris les pouces mais bientôt elle retira ses mains et me donna des coups de poing. Je lui pris alors un seul pouce, et, de mon autre main, je parai les coups qu'elle cherchait à me donner, me faisant en outre les plus laides grimaces imaginables. Après quarante minutes de combat, pendant lesquelles j'avais continué à envahir son organisme, ses yeux se fer-mèrent, et bientôt après elle était plongée dans un sommeil profond, dont elle ne sortit que lorsque je la démagnétisai. On avait pu la piquer impunément sans qu'elle donnât signe de sensation. Certes, ici il n'y avait ni influence de l'imagination ni effet d'imitation. On n'avait pas même prononcé le mot magné-tisme. Sommeil sur des animaux, lion, hyène, chien, chat, écureuil lézard, etc. J'ai fait des essais sur plusieurs animaux, et j'ai obtenu un plein succès. Le public de Paris se rappelle sans doute le chien que je présentai le 20 janvier 1843, dans une séance publique, salle Valentino. C'était un petit lévrier qui m'avait été donné depuis huit jours quinze cents personnes se trouvaient dans la salle, parmi lesquelles beaucoup d'incrédules et de malveillants. Dès les premières passes que je fis pour endormir le chien, ce fut une explosion générale de railleries et de sifflets. On appelait l'animal, on cherchait à détourner son attention et à empêcher l'effet de se produire. Je le tenais sur mes genoux d'une main je lui prenais une patte, et de l'autre je faisais des passes de la tête au milieu du corps. Après quelques minutes, le silence le plus profond régnait dans la salle on avait vu la tête du chien tomber de côté et s'endormir profondément. Je lui catalep-tisai les pattes, je le piquai, et le chien ne donna aucun signe de sensation. Je me levai et le jetai sur un fauteuil
MAGNÉTISME EXPÉRIMENTAL 245 de personnes, pgjmi lesquelles se trouvait le prince de la Moskowa, j'essayai de magnétiser une femme idiote. Je lui pris les pouces mais bientôt elle retira ses mains et me donna des coups de poing. Je lui pris alors un seul pouce, et, de mon autre main, je parai les coups qu'elle cherchait à me donner, me faisant en outre les plus laides grimaces imaginables. Après quarante minutes de combat, pendant lesquelles j'avais continué à envahir son organisme, ses yeux se fer-mèrent, et bientôt après elle était plongée dans un sommeil profond, dont elle ne sortit que lorsque je la démagnétisai. On avait pu la piquer impunément sans qu'elle donnât signe de sensation. Certes, ici il n'y avait ni influence de l'imagination ni effet d'imitation. On n'avait pas même prononcé le mot magné-tisme. Sommeil sur des animaux, lion, hyène, chien, chat, écureuil lézard, etc. J'ai fait des essais sur plusieurs animaux, et j'ai obtenu un plein succès. Le public de Paris se rappelle sans doute le chien que je présentai le 20 janvier 1843, dans une séance publique, salle Valentino. C'était un petit lévrier qui m'avait été donné depuis huit jours quinze cents personnes se trouvaient dans la salle, parmi lesquelles beaucoup d'incrédules et de malveillants. Dès les premières passes que je fis pour endormir le chien, ce fut une explosion générale de railleries et de sifflets. On appelait l'animal, on cherchait à détourner son attention et à empêcher l'effet de se produire. Je le tenais sur mes genoux d'une main je lui prenais une patte, et de l'autre je faisais des passes de la tête au milieu du corps. Après quelques minutes, le silence le plus profond régnait dans la salle on avait vu la tête du chien tomber de côté et s'endormir profondément. Je lui catalep-tisai les pattes, je le piquai, et le chien ne donna aucun signe de sensation. Je me levai et le jetai sur un fauteuil
MAGNÉTISME EXPÉRIMENTAL 245 de personnes, parmi lesquelles se trouvait le prince de la Moskowa, j'essayai de magnétiser une femme idiote. Je lui pris les pouces mais bientôt elle retira ses mains et me donna des coups de poing. Je lui pris alors un seul pouce, et, de mon autre main, je parai les coups qu'elle cherchait à me donner, me faisant en outre les plus laides grimaces imaginables. Après quarante minutes de combat, pendant lesquelles j'avais continué à envahir son organisme, ses yeux se fer-mèrent, et bientôt après elle était plongée dans un sommeil profond, dont elle ne sortit que lorsque je la démagnétisai. On avait pu la piquer impunément sans qu'elle donnât signe de sensation. Certes, ici il n'y avait ni influence de l'imagination ni effet d'imitation. On n'avait pas même prononcé le mot magné-tisme. Sommeil sur des animaux, lion, hyène, chien, chat, écureuil lézard, etc. J'ai fait des essais sur plusieurs animaux, et j'ai obtenu un plein succès. Le public de Paris se rappelle sans doute le chien que je présentai le 20 janvier 1843, dans une séance publique, salle Valentino. C'était un petit lévrier qui m'avait été donné depuis huit jours quinze cents personnes se trouvaient dans la salle, parmi lesquelles beaucoup d'incrédules et de malveillants. Dès les premières passes que je fis pour endormir le chien, ce fut une explosion générale de railleries et de sifflets. On appelait l'animal, on cherchait à détourner son attention et à empêcher l'effet de se produire. Je le tenais sur mes genoux d'une main je lui prenais une patte, et de l'autre je faisais des passes de la tête au milieu du corps. Après quelques minutes, le silence le plus profond régnait dans la salle on avait vu la tête du chien tomber de côté et s'endormir profondément. Je lui catalep-tisai les pattes, je le piquai, et le chien ne donne aucun signe de sensation. Je me levai et le jetai sur un fauteuil
MAGNÉTISME EXPÉRIMENTAL 245 de personnes, pgjmi lesquelles se trouvait le prince de la Moskowa, j'essayai de magnétiser une femme idiote.
MAGNÉTISME EXPÉRIMENTAL 245 de personnes, parmi lesquelles se trouvait le prince de la Moskowa, j'essayai de magnétiser une femme idiote.
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108 L'ART DE MAGNÉTISER Je traitais à cette époque une dame, dont le somnambu-lisme était arrivé à un degré de lucidité fort remarquable. Je lui demandai si, sans aucun autre indice que le numéro de la maison et le nom de la rue, elle pourrait voir un malade que je ne connaissais pas, que je n'avais jamais vu, et sur lequel je désirais avoir son avis. Elle me répondit que cela se pouvait, et immédiatement elle se transporta vers l'endroit indiqué, m'apprit que ce malade habitait au rez-de-chaussée, qu'elle voyait un monsieur dans une chambre faisant suite à un salon. Elle me dépeignit parfaitement ce malade, me dit qu'il avait une plaie horrible au côté gauche de la poi-trine, et témoigna un aiIeux dégoût de ce qu'elle voyait tout cela était exact, et, d'après ce que je sus depuis, son dégoût se comprend, car ce malheureux malade était atteint d'un cancer . Tout à coup la somnambule bondit et s'écria Mais il y a du remède que ce monsieur aille voir les sauvages, ils le guériront. - Comment ! lui dis-je, vous voulez qu'il aille en Améri-que? que signifie cette plaisanterie ? - Mais, répondit-elle, je ne parle pas d'Amérique, je parle des sauvages qui sont ici les Indiens O-Gibwas se trouvaient en ce moment à Paris . - Il y en a un grand, continua-t-elle, nez aquilin, les yeux très étincelants il se tient fort droit, un des plus àgés il n'est pas médecin, mais il sait. Remarquez que ie vous rapporte ici exactement les paro-les de la somnambule, c'est-à-dire des phrases décousues, sans suite, et c'est là le défaut des somnambules. Elles vont pour ainsi dire par saccades, sautant des pieds à la tête voyant à la fois toutes les parties du corps, et disant comme elles voient. Après qu'elle eut dépeint cet homme, j'insistai afin de connaître le remède, et voici ce qu'elle nous dit - Il y a le suc de trois plantes - lui seul peut les indiquer - l'une est une plante grasse - elle se trouve dans les savanes la deuxième est comme de l'herbe simple, mais plus large et dentelée sur les côtés elle se trouve dans les
108 L'ART DE MAGNÉTISER Je traitais à cette époque une dame, dont le somnambu-lisme était arrivé à un degré de lucidité fort remarquable. Je lui demandai si, sans aucun autre indice que le numéro de la maison et le nom de la rue, elle pourrait voir un malade que je ne connaissais pas, que je n'avais jamais vu, et sur lequel je désirais avoir son avis. Elle me répondit que cela se pouvait, et immédiatement elle se transporta vers l'endroit indiqué, m'apprit que ce malade habitait au rez-de-chaussée, qu'elle voyait un monsieur dans une chambre faisant suite à un salon. Elle me dépeignit parfaitement ce malade, me dit qu'il avait une plaie horrible au côté gauche de la poi-trine, et témoigna un aiIeux dégoût de ce qu'elle voyait tout cela était exact, et, d'après ce que je sus depuis, son dégoût se comprend, car ce malheureux malade était atteint d'un cancer . Tout à coup la somnambule bondit et s'écria Mais il y a du remède que ce monsieur aille voir les sauvages, ils le guériront. - Comment ! lui dis-je, vous voulez qu'il aille en Améri-que? que signifie cette plaisanterie ? - Mais, répondit-elle, je ne parle pas d'Amérique, je parle des sauvages qui sont ici les Indiens O-Gibwas se trouvaient en ce moment à Paris . - Il y en a un grand, continua-t-elle, nez aquilin, les yeux très étincelants il se tient fort droit, un des plus àgés il n'est pas médecin, mais il sait. Remarquez que ie vous rapporte ici exactement les paro-les de la somnambule, c'est-à-dire des phrases décousues, sans suite, et c'est là le défaut des somnambules. Elles vont pour ainsi dire par saccades, sautant des pieds à la tête voyant à la fois toutes les parties du corps, et disant comme elles voient. Après qu'elle eut dépeint cet homme, j'insistai afin de connaître le remède, et voici ce qu'elle nous dit - Il y a le suc de trois plantes - lui seul peut les indiquer - l'une est une plante grasse - elle se trouve dans les savanes la deuxième est comme de l'herbe simple, mais plus large et dentelée sur les côtés elle se trouve dans les
108 L'ART DE MAGNÉTISER Je traitais à cette époque une dame, dont le somnambu-lisme était arrivé à un degré de lucidité fort remarquable. Je lui demandai si, sans aucun autre indice que le numéro de la maison et le nom de la rue, elle pourrait voir un malade que je ne connaissais pas, que je n'avais jamais vu, et sur lequel je désirais avoir son avis. Elle me répondit que cela se pouvait, et immédiatement elle se transporta vers l'endroit indiqué, m'apprit que ce malade habitait au rez-de-chaussée, qu'elle voyait un monsieur dans une chambre faisant suite à un salon. Elle me dépeignit parfaitement ce malade, me dit qu'il avait une plaie horrible au côté gauche de la poi-trine, et témoigna un affeux dégoût de ce qu'elle voyait tout cela était exact, et, d'après ce que je sus depuis, son dégoût se comprend, car ce malheureux malade était atteint d'un cancer . Tout à coup la somnambule bondit et s'écria Mais il y a du remède que ce monsieur aille voir les sauvages, ils le guériront. -@Comment@! lui dis-je, vous voulez qu'il aille en Améri-que? que signifie cette plaisanterie ? -@Mais, répondit-elle, je ne parle pas d'Amérique, je parle des sauvages qui sont ici les Indiens O-Gibwas se trouvaient en ce moment à Paris . -@Il y en a un grand, continua-t-elle, nez aquilin, les yeux très étincelants il se tient fort droit, un des plus âgés il n'est pas médecin, mais il sait. Remarquez que je vous rapporte ici exactement les paro-les de la somnambule, c'est-à-dire des phrases décousues, sans suite, et c'est là le défaut des somnambules. Elles vont pour ainsi dire par saccades, sautant des pieds à la tête voyant à la fois toutes les parties du corps, et disant comme elles voient. Après qu'elle eut dépeint cet homme, j'insistai afin de connaître le remède, et voici ce qu'elle nous dit -@Il y a le suc de trois plantes -@lui seul peut les indiquer -@l'une est une plante grasse -@elle se trouve dans les savanes la deuxième est comme de l'herbe simple, mais plus large et dentelée sur les côtés elle se trouve dans les
Remarquez que ie vous rapporte ici exactement les paro-les de la somnambule, c'est-à-dire des phrases décousues, sans suite, et c'est là le défaut des somnambules.
Remarquez que je vous rapporte ici exactement les paro-les de la somnambule, c'est-à-dire des phrases décousues, sans suite, et c'est là le défaut des somnambules.
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THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 213 Les magnétisations avaient bien de la peine à calmer les douleurs cependant, en faisant cesser certaines manoeuvres qui aggravaient l'inflammation et dont on m'avait fait l'aveu, nous parvînmes à faire disparaître la grande inflammation extérieure. La plaie de la matrice se cicatrisa sous l'action des injec-tions d'eau magnétisée il en fut de même des abcès dans le rectum. Quant à la tumeur dans la matrice, elle commença à s'amollir, et elle finit par percer et se vider. La sécrétion qui s'était formée entre les lèvres, et dont l'humeur restait adhérente, fut dissipée par une pommade ordonnée par le docteur, et par les compresses d'eau magnétisée que je fai-sais maintenir continuellement. Les magnétisations directes sur l'estomac avaient fait disparaître les douleurs, et elles avaient ranimé cet organe qui fonctionnait bien depuis lors. Les crises nerveuses avaient cessé'sous l'influence des magnétisations générales. Enfin, après un traitement magnétique bien dirigé, tous les accidents avaient disparu toutes les plaies et les tumeurs étaient cicatrisées, et la malade retournait chez elle, entiè-rement guérie, après trois mois de soins assidus. Depuis cette époque, nous avons eu plusieurs fois des nouvelles de la malade, qui n'a jamais ressenti aucun malaise, et dont la guérison s'est entièrement consolidée. Nous avons employé dans ce traitement les grandes passes, les insufflations sur l'estomac, les frictions sur toute la colonne, les impositions des mains sur l'estomac et dans le dos, l'eau magnétisée en boisson, en compresses, en injec--tions et en lavements. Fracture du poignet - Paralysie des nerfs du bras M. Sivori, le célèbre violoniste, s'était brisé le poignet gauche, le 22 mai 1853, en tombant d'une voiture, dans une course aux environs de Genève. La nature de l'accident faisait craindre que les arts eussent perdu un de leurs plus dignes interprètes. Grâce à l'habileté des premiers chirurgiens de Genève, la
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 213 Les magnétisations avaient bien de la peine à calmer les douleurs cependant, en faisant cesser certaines manoeuvres qui aggravaient l'inflammation et dont on m'avait fait l'aveu, nous parvînmes à faire disparaître la grande inflammation extérieure. La plaie de la matrice se cicatrisa sous l'action des injec-tions d'eau magnétisée il en fut de même des abcès dans le rectum. Quant à la tumeur dans la matrice, elle commença à s'amollir, et elle finit par percer et se vider. La sécrétion qui s'était formée entre les lèvres, et dont l'humeur restait adhérente, fut dissipée par une pommade ordonnée par le docteur, et par les compresses d'eau magnétisée que je fai-sais maintenir continuellement. Les magnétisations directes sur l'estomac avaient fait disparaître les douleurs, et elles avaient ranimé cet organe qui fonctionnait bien depuis lors. Les crises nerveuses avaient cessé'sous l'influence des magnétisations générales. Enfin, après un traitement magnétique bien dirigé, tous les accidents avaient disparu toutes les plaies et les tumeurs étaient cicatrisées, et la malade retournait chez elle, entiè-rement guérie, après trois mois de soins assidus. Depuis cette époque, nous avons eu plusieurs fois des nouvelles de la malade, qui n'a jamais ressenti aucun malaise, et dont la guérison s'est entièrement consolidée. Nous avons employé dans ce traitement les grandes passes, les insufflations sur l'estomac, les frictions sur toute la colonne, les impositions des mains sur l'estomac et dans le dos, l'eau magnétisée en boisson, en compresses, en injec--tions et en lavements. Fracture du poignet - Paralysie des nerfs du bras M. Sivori, le célèbre violoniste, s'était brisé le poignet gauche, le 22 mai 1853, en tombant d'une voiture, dans une course aux environs de Genève. La nature de l'accident faisait craindre que les arts eussent perdu un de leurs plus dignes interprètes. Grâce à l'habileté des premiers chirurgiens de Genève, la
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 213 Les magnétisations avaient bien de la peine à calmer les douleurs cependant, en faisant cesser certaines manoeuvres qui aggravaient l'inflammation et dont on m'avait fait l'aveu, nous parvînmes à faire disparaître la grande inflammation extérieure. La plaie de la matrice se cicatrisa sous l'action des injec-tions d'eau magnétisée il en fut de même des abcès dans le rectum. Quant à la tumeur dans la matrice, elle commença à s'amollir, et elle finit par percer et se vider. La sécrétion qui s'était formée entre les lèvres, et dont l'humeur restait adhérente, fut dissipée par une pommade ordonnée par le docteur, et par les compresses d'eau magnétisée que je fai-sais maintenir continuellement. Les magnétisations directes sur l'estomac avaient fait disparaitre les douleurs, et elles avaient ranimé cet organe qui fonctionnait bien depuis lors. Les crises nerveuses avaient cessé sous l'influence des magnétisations générales. Enfin, après un traitement magnétique bien dirigé, tous les accidents avaient disparu toutes les plaies et les tumeurs étaient cicatrisées, et la malade retournait chez elle, entiè-rement guérie, après trois mois de soins assidus. Depuis cette époque, nous avons eu plusieurs fois des nouvelles de la malade, qui n'a jamais ressenti aucun malaise, et dont la guérison s'est entièrement consolidée. Nous avons employé dans ce traitement les grandes passes, les insufflations sur l'estomac, les frictions sur toute la colonne, les impositions des mains sur l'estomac et dans le dos, l'eau magnétisée en boisson, en compresses, en injec-@tions et en lavements. Fracture du poignet -@Paralysie des nerfs du bras M. Sivori, le célèbre violoniste, s'était brisé le poignet gauche, le 22 mai 1853, en tombant d'une voiture, dans une course aux environs de Genève. La nature de l'accident faisait craindre que les arts eussent perdu un de leurs plus dignes interprètes. Grâce à l'habileté des premiers chirurgiens de Genève, la
Les magnétisations directes sur l'estomac avaient fait disparaître les douleurs, et elles avaient ranimé cet organe qui fonctionnait bien depuis lors.
Les magnétisations directes sur l'estomac avaient fait disparaitre les douleurs, et elles avaient ranimé cet organe qui fonctionnait bien depuis lors.
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PRÉLIMINAIRES. XXÎÎ soit par l'usage comme celle des enfans , soit par l'étude de la grammaire que ce nègre enfin nous dise - Mon-sieur viendra demain, au lieu de dire, - Monsieur venir demain, il est sûr que cette phrase, quoique deve-rue française , n'est pas moins réductible aux trois mêmes parties radicales ét primitives du discours qu'elle ne l'élait auparavant. En effet, le mot monsieur sera toujours un Noit quoique la grammaire puisse l'appeler ensuite substan-tif masculin, etc. Viendra sera toujours un VEREE quoique la grammaire puisse y ajouter ensuite les rap-ports de troisième personne, de singulier, de futur, d'indicatif, etc. Demain sera toujours une PARTICULE, quoique la grammaire puisse la déterminer ensuite avec la dénomination d'advcrbe de temps . Nell1, VERSE et PARTICULE sont donc la grammaire fondamentale et primitive de toutes les langues. Les plus fameux philosophes, les plus grands orateurs, et les grammairiens les plne célèbres de l'antiquité 11e reconnaissent que trois parties pour premiers élémens du discours , les NOMS, les VERBES etles CONJONCTIONS. C'est Denys d'Halicarnasse qui nous l'apprend, en admettant lui-même cette simple division. Il cite l'autorité d'Aris-tete et de Théodecte, et il ajoute que ce furent les Sioï-ciens qui les premiers admirent quatre élémens dans le discours, en séparant les articles des conjonctions. Ceux qui leur succédèrent multiplièrent encore ces divi-sions et les élémens du discours. Voyez Denys d'Halicar-nasse, de Structurd orationis, ch. n. Or, cette division naturelle, simple et facile, est celle que je vou drais qu'on fit connaître aux enfans avant de leur présenter aucun traité de grammaire. Ils ne devraient pas nommer, du premier jour, l'adjectif, le substantif, le pronom, mais le lfOM en général ni le verbe et le farticipe séparément, mais le VERBE en général ni la prépesition, l'adverbe, la conjonction et l'interjec-tion, mais simplement la PARTICULE. Il faut toujours que notre esprit se porte sur lun en-
PRÉLIMINAIRES. XXÎÎ soit par l'usage comme celle des enfans , soit par l'étude de la grammaire @@que ce nègre enfin nous dise - Mon-sieur viendra demain, au lieu de dire, - Monsieur venir demain, il est sûr que cette phrase, quoique deve-rue française , n'est pas moins réductible aux trois mêmes parties radicales ét primitives du discours qu'elle ne l'élait auparavant. En effet, le mot monsieur sera toujours un Noit quoique la grammaire puisse l'appeler ensuite substan-tif masculin, etc. Viendra sera toujours un VEREE quoique la grammaire puisse y ajouter ensuite les rap-ports de troisième personne, de singulier, de futur, d'indicatif, etc. Demain sera toujours une PARTICULE, quoique la grammaire puisse la déterminer ensuite avec la dénomination d'advcrbe de temps . Nell1, VERSE et PARTICULE sont donc la grammaire fondamentale et primitive de toutes les langues. Les plus fameux philosophes, les plus grands orateurs, et les grammairiens les plne célèbres de l'antiquité 11e reconnaissent que trois parties pour premiers élémens du discours , les NOMS, les VERBES et@les CONJONCTIONS. C'est Denys d'Halicarnasse qui nous l'apprend, en admettant lui-même cette simple division. Il cite l'autorité d'Aris-tete et de Théodecte, et il ajoute que ce furent les Sioï-ciens qui les premiers admirent quatre élémens dans le discours, en séparant les articles des conjonctions. Ceux qui leur succédèrent multiplièrent encore ces divi-sions et les élémens du discours. Voyez Denys d'Halicar-nasse, de Structurd orationis, ch. @n. Or, cette division naturelle, simple et facile, est celle que je vou drais qu'on fit connaître aux enfans avant de leur présenter aucun traité de grammaire. Ils ne devraient pas nommer, du premier jour, l'adjectif, le substantif, le pronom, mais le lfOM en général ni le verbe et le farticipe séparément, mais le VERBE en général ni la prépesition, l'adverbe, la conjonction et l'interjec-tion, mais simplement la PARTICULE. Il faut toujours que notre esprit se porte sur lun en-
PRÉLIMINAIRES. xxji soit par l'usage comme celle des enfans@, soit par l'étude de la grammaire , que ce nègre enfin nous dise -@Mon-sieur viendra demain, au lieu de dire, -@Monsieur venir demain, il est sûr que cette phrase, quoique deve-nue française@, n'est pas moins réductible aux trois mêmes parties radicales et primitives du discours qu'elle ne l'était auparavant. En effet, le mot monsieur sera toujours un NO@M quoique la grammaire puisse l'appeler ensuite substan-tif masculin, etc. Viendra sera toujours un VERBE quoique la grammaire puisse y ajouter ensuite les rap-ports de troisième personne, de singulier, de futur, d'indicatif, etc. Demain sera toujours une PARTICULE, quoique la grammaire puisse la déterminer ensuite avec la dénomination d'adverbe de temps . N@@OM, VERBE et PARTICULE sont donc la grammaire fondamentale et primitive de toutes les langues. Les plus fameux philosophes, les plus grands orateurs, et les grammairiens les plus célèbres de l'antiquité @ne reconnaissent que trois parties pour premiers élémens du discours@, les NOMS, les VERBES et les CONJONCTIONS. C'est Denys d'Halicarnasse qui nous l'apprend, en admettant lui-même cette simple division. Il cite l'autorité d'Aris-tote et de Théodecte, et il ajoute que ce furent les Stoï-ciens qui les premiers admirent quatre élémens dans le discours, en séparant les articles des conjonctions. Ceux qui leur succédèrent multiplièrent encore ces divi-sions et les élémens du discours. Voyez Denys d'Halicar-nasse, de Structurd orationis, ch. II. Or, cette division naturelle, simple et facile, est celle que je vou@drais qu'on fît connaître aux enfans avant de leur présenter aucun traité de grammaire. Ils ne devraient pas nommer, du premier jour, l'adjectif, le substantif, le pronom, mais le @NOM en général ni le verbe et le participe séparément, mais le VERBE en général ni la préposition, l'adverbe, la conjonction et l'interjec-tion, mais simplement la PARTICULE. Il faut toujours que notre esprit se porte sur jun en-
Or, cette division naturelle, simple et facile, est celle que je vou drais qu'on fit connaître aux enfans avant de leur présenter aucun traité de grammaire.
Or, cette division naturelle, simple et facile, est celle que je voudrais qu'on fît connaître aux enfans avant de leur présenter aucun traité de grammaire.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS une-rue. 285 seignement il voulait savoir quel élément de destruction avait servi à la catastrophe. Il cherchait de tous côtés et ne trouvait rien ce fut le concierge qui le mit sur la voie. Aux pieds du lit et sur le tapis même, cet homme avait décou-vert la petite fiole où Marguerite avait puisé la mort. - Voyez donc, docteur, dit-il en la lui remettant. - Enfin ! s'écria celui-ci, voilà ce que je cherchais. Il se rapprocha de la croisée et examina le résidu qui était resté au fond du verre, et à l'odeur, à la couleur, il reconnut le poison. - Un narcotique ! dit-il. Agissons maintenant. A l'instant il tira de sa pharmacie Une substance éner-gique et de nature à combattre les progrès du mal puis , avec un certain effort, il parvint à en introduire quelques gouttes dans la bouche de Marguerite. Ludovic suivait cette scène d'un oeil avide et consterné il essayait de saisir, sur la physionomie du docteur, les impressions qui s'y peignaient et par suite les chances de salut qui restaient encore puis il s'attachait au visage de la victime, comme s'il eût espéré lui -communiquer la vie et le mouvement par la puissance de sa volonté. Parfois l'illusion s'en mêlait et il lui semblait que le visage s'animait, que les joues reprenaient leurs couleurs -et les lèvres leur sourire il s'attendait à la voir se relever de sa couche, lui parler et lui tendre la main. Mais c'étaient là de fugitifs éclairs, suivis de ténèbres profondes. Le docteur n'était pas moins attentif que Ludovic seule-ment il restait maître de son émotion et y apportait la sang-froid de l'homme à qui les scènes de la mort sont familières. Sur le ton des chairs et la chaleur de la peau, il épiait les symptômes d'une vie latente. Déjà, à trois reprises, il avait eu recours à son antidote, en doublant les doses de manière à en accroître l'effet il attendait maintenant que la nature ai-dât, par ses ressources, à celles de l'art. Si l'insensibilité persistait, c'était la preuve que la destruction avait accompli son oeuvre et que les remèdes étaient impuissants. Un nouveau silence se fit, accablant et douloureux. Lu-dovic restait debout le docteur avait pris un fauteuil et s'é-tait assis le concierge gardait l'immobilité d'une statue. Comme les autres témoins de cette scène , il était sous l'in-fluence de ses impressions. Quelle responsabilité pour lui ! et
CE QU'ON PEUT VOIR DANS une-rue. 285 seignement il voulait savoir quel élément de destruction avait servi à la catastrophe. Il cherchait de tous côtés et ne trouvait rien ce fut le concierge qui le mit sur la voie. Aux pieds du lit et sur le tapis même, cet homme avait décou-vert la petite fiole où Marguerite avait puisé la mort. - Voyez donc, docteur, dit-il en la lui remettant. - Enfin ! s'écria celui-ci, voilà ce que je cherchais. Il se rapprocha de la croisée et examina le résidu qui était resté au fond du verre, et à l'odeur, à la couleur, il reconnut le poison. - Un narcotique ! dit-il. Agissons maintenant. A l'instant il tira de sa pharmacie Une substance éner-gique et de nature à combattre les progrès du mal puis , avec un certain effort, il parvint à en introduire quelques gouttes dans la bouche de Marguerite. Ludovic suivait cette scène d'un oeil avide et consterné il essayait de saisir, sur la physionomie du docteur, les impressions qui s'y peignaient et par suite les chances de salut qui restaient encore puis il s'attachait au visage de la victime, comme s'il eût espéré lui -communiquer la vie et le mouvement par la puissance de sa volonté. Parfois l'illusion s'en mêlait et il lui semblait que le visage s'animait, que les joues reprenaient leurs couleurs -et les lèvres leur sourire il s'attendait à la voir se relever de sa couche, lui parler et lui tendre la main. Mais c'étaient là de fugitifs éclairs, suivis de ténèbres profondes. Le docteur n'était pas moins attentif que Ludovic seule-ment il restait maître de son émotion et y apportait la sang-froid de l'homme à qui les scènes de la mort sont familières. Sur le ton des chairs et la chaleur de la peau, il épiait les symptômes d'une vie latente. Déjà, à trois reprises, il avait eu recours à son antidote, en doublant les doses de manière à en accroître l'effet il attendait maintenant que la nature ai-dât, par ses ressources, à celles de l'art. Si l'insensibilité persistait, c'était la preuve que la destruction avait accompli son oeuvre et que les remèdes étaient impuissants. Un nouveau silence se fit, accablant et douloureux. Lu-dovic restait debout le docteur avait pris un fauteuil et s'é-tait assis le concierge gardait l'immobilité d'une statue. Comme les autres témoins de cette scène , il était sous l'in-fluence de ses impressions. Quelle responsabilité pour lui ! et
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 285 seignement il voulait savoir quel élément de destruction avait servi à la catastrophe. Il cherchait de tous côtés et ne trouvait rien ce fut le concierge qui le mit sur la voie. Aux pieds du lit et sur le tapis même, cet homme avait décou-vert la petite fiole où Marguerite avait puisé la mort. -@Voyez donc, docteur, dit-il en la lui remettant. -@Enfin ! s'écria celui-ci, voilà ce que je cherchais. Il se rapprocha de la croisée et examina le résidu qui était resté au fond du verre, et à l'odeur, à la couleur, il reconnut le poison. -@Un narcotique ! dit-il. Agissons maintenant. A l'instant il tira de sa pharmacie une substance éner-gique et de nature à combattre les progrès du mal puis@, avec un certain effort, il parvint à en introduire quelques gouttes dans la bouche de Marguerite. Ludovic suivait cette scène d'un oeil avide et consterné il essayait de saisir, sur la physionomie du docteur, les impressions qui s'y peignaient et par suite les chances de salut qui restaient encore puis il s'attachait au visage de la victime, comme s'il eût espéré lui @communiquer la vie et le mouvement par la puissance de sa volonté. Parfois l'illusion s'en mêlait et il lui semblait que le visage s'animait, que les joues reprenaient leurs couleurs @et les lèvres leur sourire il s'attendait à la voir se relever de sa couche, lui parler et lui tendre la main. Mais c'étaient là de fugitifs éclairs, suivis de ténèbres profondes. Le docteur n'était pas moins attentif que Ludovic seule-ment il restait maître de son émotion et y apportait le sang-froid de l'homme à qui les scènes de la mort sont familières. Sur le ton des chairs et la chaleur de la peau, il épiait les symptômes d'une vie latente. Déjà, à trois reprises, il avait eu recours à son antidote, en doublant les doses de manière à en accroître l'effet il attendait maintenant que la nature ai-dât, par ses ressources, à celles de l'art. Si l'insensibilité persistait, c'était la preuve que la destruction avait accompli son oeuvre et que les remèdes étaient impuissants. Un nouveau silence se fit, accablant et douloureux. Lu-dovic restait debout le docteur avait pris un fauteuil et s'é-tait assis le concierge gardait l'immobilité d'une statue. Comme les autres témoins de cette scène@, il était sous l'in-fluence de ses impressions. Quelle responsabilité pour lui ! et
Comme les autres témoins de cette scène , il était sous l'in-fluence de ses impressions.
Comme les autres témoins de cette scène, il était sous l'in-fluence de ses impressions.
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168 CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. - C'est bien, passons à mon second principe il est aussi net que le premier. Les amours qu'on me cache, je ne les respecte pas, et là où je ne suis pas un confident, je deviens un rival. J'espère, mon garçon, que c'est s'exprimer carré-ment vous voyez que je ne vous prends point en traître. - En effet, dit Ludovic, peu ému de cette bravade. - Vous riez 1 eh bien, nous verrons, reprit le Tieil étu-diant. Je vous apportais la paix dans les plis de mon paletot vous préférez la guerre. Va donc pour la guerre! et, foi de Melchior, elle sera conduite rondement. Vous pouvez y compter j'ai fait mes preuves. Au moment où il achevait cette déclaration fanfaronne, il se fit un mouvement chez la voisine, et ce que Ludovic avait redouté arriva. Marguerite venait de quitter son siége pour donner quelques soins à ses fleurs. A la vue de Melchior, un incarnat subit se répandit sur ses joues. fi n'y avait là sans doute que l'effet d'une surprise elle rougissait d'être ainsi à découvert pour d'autres yeux que ceux de Ludovic. Cependant elle mit à arroser ses élèves plus de temps quelle n'avait coutume de le faire, et semblait goûter, comme toutes les filles d'Ève, le plaisir d'être regardée et admirée par un fort beau garçon. VI Le lendemain, lorsque Ludovic alla rendre à la jeune fille sa visite accoutumée, il remarqua dans son maintien et dans son langage un embarras qui ne lui était point habituel. Marguerite paraissait distraite elle ne répondait que par des monosyllabes aux questions que le jeune homme lui adres-sait il était facile de deviner là-dessous une préoccupation et une arrière-pensée. Ses doigts avaient une activité machi-nale, et un certain frémissement trahissait le travail du cer-veau. Des deux parts, la contrainte était égale et la situation ne pouvait se prolonger. Ce fut la jeune fille qui rompit la glace.
168 CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. - C'est bien, passons à mon second principe il est aussi net que le premier. Les amours qu'on me cache, je ne les respecte pas, et là où je ne suis pas un confident, je deviens un rival. J'espère, mon garçon, que c'est s'exprimer carré-ment vous voyez que je ne vous prends point en traître. - En effet, dit Ludovic, peu ému de cette bravade. - Vous riez 1 eh bien, nous verrons, reprit le Tieil étu-diant. Je vous apportais la paix dans les plis de mon paletot@ vous préférez la guerre. Va donc pour la guerre@! et, foi de Melchior, elle sera conduite rondement. Vous pouvez y compter j'ai fait mes preuves. Au moment où il achevait cette déclaration fanfaronne, il se fit un mouvement chez la voisine, et ce que Ludovic avait redouté arriva. Marguerite venait de quitter son siége pour donner quelques soins à ses fleurs. A la vue de Melchior, un incarnat subit se répandit sur ses joues. fi n'y avait là sans doute que l'effet d'une surprise elle rougissait d'être ainsi à découvert pour d'autres yeux que ceux de Ludovic. Cependant elle mit à arroser ses élèves plus de temps qu@elle n'avait coutume de le faire, et semblait goûter, comme toutes les filles d'Ève, le plaisir d'être regardée et admirée par un fort beau garçon. VI Le lendemain, lorsque Ludovic alla rendre à la jeune fille sa visite accoutumée, il remarqua dans son maintien et dans son langage un embarras qui ne lui était point habituel. Marguerite paraissait distraite elle ne répondait que par des monosyllabes aux questions que le jeune homme lui adres-sait il était facile de deviner là-dessous une préoccupation et une arrière-pensée. Ses doigts avaient une activité machi-nale, et un certain frémissement trahissait le travail du cer-veau. Des deux parts, la contrainte était égale et la situation ne pouvait se prolonger. Ce fut la jeune fille qui rompit la glace.
168 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@C'est bien, passons à mon second principe il est aussi net que le premier. Les amours qu'on me cache, je ne les respecte pas, et là où je ne suis pas un confident, je deviens un rival. J'espère, mon garçon, que c'est s'exprimer carré-ment vous voyez que je ne vous prends point en traître. -@En effet, dit Ludovic, peu ému de cette bravade. -@Vous riez ! eh bien, nous verrons, reprit le vieil étu-diant. Je vous apportais la paix dans les plis de mon paletot, vous préférez la guerre. Va donc pour la guerre ! et, foi de Melchior, elle sera conduite rondement. Vous pouvez y compter j'ai fait mes preuves. Au moment où il achevait cette déclaration fanfaronne, il se fit un mouvement chez la voisine, et ce que Ludovic avait redouté arriva. Marguerite venait de quitter son siége pour donner quelques soins à ses fleurs. A la vue de Melchior, un incarnat subit se répandit sur ses joues. Il n'y avait là sans doute que l'effet d'une surprise elle rougissait d'être ainsi à découvert pour d'autres yeux que ceux de Ludovic. Cependant elle mit à arroser ses élèves plus de temps qu'elle n'avait coutume de le faire, et semblait goûter, comme toutes les filles d'Ève, le plaisir d'être regardée et admirée par un fort beau garçon. VI Le lendemain, lorsque Ludovic alla rendre à la jeune fille sa visite accoutumée, il remarqua dans son maintien et dans son langage un embarras qui ne lui était point habituel. Marguerite paraissait distraite elle ne répondait que par des monosyllabes aux questions que le jeune homme lui adres-sait il était facile de deviner là-dessous une préoccupation et une arrière-pensée. Ses doigts avaient une activité machi-nale, et un certain frémissement trahissait le travail du cer-veau. Des deux parts, la contrainte était égale et la situation ne pouvait se prolonger. Ce fut la jeune fille qui rompit la glace.
Vous pouvez y compter j'ai fait mes preuves.
Vous pouvez y compter j'ai fait mes preuves.
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-145 -le drapeau mais chaque compagnie isolée dut veiller, partie à la sûreté de son quartier, partie à la garde des remparts, que rien ne menaçait. Enfin les compagnies d'élite des grenadiers et des canonniers, dont le poste était la place de I'Hôtel-de-Ville, furent envoyées sur le chemin de Laon, pour ramener des pièces de canon nécessaires à la défense de la patrie, menacée, disait-on, par les ennemis du dedans et du de-hors. La place de THôlel-de-Ville se trouva ainsi débarrassée de tout ce qui aurait pu entraver l'exécution du complot des terroristes et des assassins. Alors les cris de mort et les scènes de carnage purent commencer impunément, sous les yeux et à l'aide de la populace déjà ameutée. L'argent, qu'on avait dès le malin largement distribué aux exécuteurs de la justice du peuple, leur fournit de quoi boire et s'enivrer. De la soif du vin ils passèrent immédiatement à celle du sang, et ils n'eurent pas plus tôt goûté le sang qu'ils en devinrent insatiables. Sept victimes, dont trois laiques et quatre ecclésiastiques, tom-bèrent ce jour-là sous les coups des assassins. Les premiers immolés furent les trois laïques emprisonnés la veille, MM. Guérin, Carton et Montrosier. Tous trois étaient, on ne peut en douter, des hommes probes, chrétiens, et, à ce 7
-145 -le drapeau mais chaque compagnie isolée dut veiller, partie à la sûreté de son quartier, partie à la garde des remparts, que rien ne menaçait. Enfin les compagnies d'élite des grenadiers et des canonniers, dont le poste était la place de I'Hôtel-de-Ville, furent envoyées sur le chemin de Laon, pour ramener des pièces de canon nécessaires à la défense de la patrie, menacée, disait-on, par les ennemis du dedans et du de-hors. La place de @THôlel-de-Ville se trouva ainsi débarrassée de tout ce qui aurait pu entraver l'exécution du complot des terroristes et des assassins. Alors les cris de mort et les scènes de carnage purent commencer impunément, sous les yeux et à l'aide de la populace déjà ameutée. L'argent, qu'on avait dès le malin largement distribué aux exécuteurs de la justice du peuple, leur fournit de quoi boire et s'enivrer. De la soif du vin ils passèrent immédiatement à celle du sang, et ils n'eurent pas plus tôt goûté le sang qu'ils en devinrent insatiables. Sept victimes, dont trois laiques et quatre ecclésiastiques, tom-bèrent ce jour-là sous les coups des assassins. Les premiers immolés furent les trois laïques emprisonnés la veille, MM. Guérin, Carton et Montrosier. Tous trois étaient, on ne peut en douter, des hommes probes, chrétiens, et, à ce 7
-145 -le drapeau mais chaque compagnie isolée dut veiller, partie à la sûreté de son quartier, partie à la garde des remparts, que rien ne menaçait. Enfin les compagnies d'élite des grenadiers et des canonniers, dont le poste était la place de I'Hôtel-de-Ville, furent envoyées sur le chemin de Laon, pour ramener des pièces de canon nécessaires à la défense de la patrie, menacée, disait-on, par les ennemis du dedans et du de-hors. La place de l'Hôlel-de-Ville se trouva ainsi débarrassée de tout ce qui aurait pu entraver l'exécution du complot des terroristes et des assassins. Alors les cris de mort et les scènes de carnage purent commencer impunément, sous les yeux et à l'aide de la populace déjà ameutée. L'argent, qu'on avait dès le matin largement distribué aux exécuteurs de la justice du peuple, leur fournit de quoi boire et s'enivrer. De la soif du vin ils passèrent immédiatement à celle du sang, et ils n'eurent pas plus tôt goûté le sang qu'ils en devinrent insatiables. Sept victimes, dont trois laiques et quatre ecclésiastiques, tom-bèrent ce jour-là sous les coups des assassins. Les premiers immolés furent les trois laïques emprisonnés la veille, MM. Guérin, Carton et Montrosier. Tous trois étaient, on ne peut en douter, des hommes probes, chrétiens, et, à ce 7
-145 -le drapeau mais chaque compagnie isolée dut veiller, partie à la sûreté de son quartier, partie à la garde des remparts, que rien ne menaçait.
-145 -le drapeau mais chaque compagnie isolée dut veiller, partie à la sûreté de son quartier, partie à la garde des remparts, que rien ne menaçait.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 197 fléchi et capable il se piqua d'honneur et se promit de ne rien négliger pour rendre ces qualités évidentes, et ménager à son patron un de ces succès qui font époque dans une étude. Si obscur que fût son rôle, si petite que dût être sa part, il espérait se créer ainsi un titre à une confiance plus étendue. Que de fortunes, parmi les praticiens, ont eu de pareils commencements et conduit, de degré en degré, au sommet d'une carrière! C'est déjà beaucoup pour un jeune homme que .de songer à agrandir la sphère dans laquelle le destin l'a jeté, et de porter ses yeux plus haut et plus loin que le travail d'un noviciat 1 Les véritables vocations se re-connaissent à ces signes. Ludovic s'absorba donc tout entier dans l'étude de son dossier. Au milieu de tant de causes dont il était chargé, l'a-vocat célèbre avait probablement oublié celle-là peut-être l'estimait-il mauvaise et perdue sans retour. Comment voir autrement, à moins de se condamner soi-même? Un avocat n'est pas un père pour s'attacher à un enfant mal venu. Il y avait donc une première prévention à vaincre, et, avant de gagner le procès devant la cour, il fallait la gagner devant le défenseur. C'est à quoi Ludovic s'attacha d'abord. Il demanda conférence sur conférence, multiplia les notes, puisa dans l'arsenal des arrêts pour en tirer ceux qui lui étaient favo-rables et en former le faisceau le plus imposant qu'on eût ja-mais vu de mémoire de procureur,, exposa les points de droit et les points de fait de manière à aider l'esprit le plus négligent et la mémoire la plus paresseuse, classa les moyens 1 de défense dans l'ordre de leur importance, les moyens prin-cipaux, puis les moyens secondaires, enfin les moyens de détail qui sont l'assaisonnement obligé d'une affaire et tien-nent le juge en haleine, en même temps qu'ils reposent l'es-prit de l'avocat, enfin couronna son oeuvre par un mémoire succinct, fortement motivé, mélange d'art et de science qui eût fait honneur à un jurisconsulte vieilli sous le harnais, et auquel les noms les plus honorés du barreau donnèrent une adhésion sans réserve et accompagnée des témoignages les plus flatteurs. Voilà où en étaient les choses après deux mois de travail. Bon gré, mal gré, le défenseur accrédité en était arrivé à une
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 197 fléchi et capable il se piqua d'honneur et se promit de ne rien négliger pour rendre ces qualités évidentes, et ménager à son patron un de ces succès qui font époque dans une étude. Si obscur que fût son rôle, si petite que dût être sa part, il espérait se créer ainsi un titre à une confiance plus étendue. Que de fortunes, parmi les praticiens, ont eu de pareils commencements et conduit, de degré en degré, au sommet d'une carrière@! C'est déjà beaucoup pour un jeune homme que .de songer à agrandir la sphère dans laquelle le destin l'a jeté, et de porter ses yeux plus haut et plus loin que le travail d'un noviciat 1 Les véritables vocations se re-connaissent à ces signes. Ludovic s'absorba donc tout entier dans l'étude de son dossier. Au milieu de tant de causes dont il était chargé, l'a-vocat célèbre avait probablement oublié celle-là peut-être l'estimait-il mauvaise et perdue sans retour. Comment voir autrement, à moins de se condamner soi-même@? Un avocat n'est pas un père pour s'attacher à un enfant mal venu. Il y avait donc une première prévention à vaincre, et, avant de gagner le procès devant la cour, il fallait la gagner devant le défenseur. C'est à quoi Ludovic s'attacha d'abord. Il demanda conférence sur conférence, multiplia les notes, puisa dans l'arsenal des arrêts pour en tirer ceux qui lui étaient favo-rables et en former le faisceau le plus imposant qu'on eût ja-mais vu de mémoire de procureur,, exposa les points de droit et les points de fait de manière à aider l'esprit le plus négligent et la mémoire la plus paresseuse, classa les moyens 1 de défense dans l'ordre de leur importance, les moyens prin-cipaux, puis les moyens secondaires, enfin les moyens de détail qui sont l'assaisonnement obligé d'une affaire et tien-nent le juge en haleine, en même temps qu'ils reposent l'es-prit de l'avocat, enfin couronna son oeuvre par un mémoire succinct, fortement motivé, mélange d'art et de science qui eût fait honneur à un jurisconsulte vieilli sous le harnais, et auquel les noms les plus honorés du barreau donnèrent une adhésion sans réserve et accompagnée des témoignages les plus flatteurs. Voilà où en étaient les choses après deux mois de travail. Bon gré, mal gré, le défenseur accrédité en était arrivé à une
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 197 fléchi et capable il se piqua d'honneur et se promit de ne rien négliger pour rendre ces qualités évidentes, et ménager à son patron un de ces succès qui font époque dans une étude. Si obscur que fût son rôle, si petite que dût être sa part, il espérait se créer ainsi un titre à une confiance plus étendue. Que de fortunes, parmi les praticiens, ont eu de pareils commencements et conduit, de degré en degré, au sommet d'une carrière ! C'est déjà beaucoup pour un jeune homme que @de songer à agrandir la sphère dans laquelle le destin l'a jeté, et de porter ses yeux plus haut et plus loin que le travail d'un noviciat ! Les véritables vocations se re-connaissent à ces signes. Ludovic s'absorba donc tout entier dans l'étude de son dossier. Au milieu de tant de causes dont il était chargé, l'a-vocat célèbre avait probablement oublié celle-là peut-être l'estimait-il mauvaise et perdue sans retour. Comment voir autrement, à moins de se condamner soi-même ? Un avocat n'est pas un père pour s'attacher à un enfant mal venu. Il y avait donc une première prévention à vaincre, et, avant de gagner le procès devant la cour, il fallait la gagner devant le défenseur. C'est à quoi Ludovic s'attacha d'abord. Il demanda conférence sur conférence, multiplia les notes, puisa dans l'arsenal des arrêts pour en tirer ceux qui lui étaient favo-rables et en former le faisceau le plus imposant qu'on eût ja-mais vu de mémoire de procureur@, exposa les points de droit et les points de fait de manière à aider l'esprit le plus négligent et la mémoire la plus paresseuse, classa les moyens @@de défense dans l'ordre de leur importance, les moyens prin-cipaux, puis les moyens secondaires, enfin les moyens de détail qui sont l'assaisonnement obligé d'une affaire et tien-nent le juge en haleine, en même temps qu'ils reposent l'es-prit de l'avocat, enfin couronna son oeuvre par un mémoire succinct, fortement motive, mélange d'art et de science qui eût fait honneur à un jurisconsulte vieilli sous le harnais, et auquel les noms les plus honorés du barreau donnèrent une adhésion sans réserve et accompagnée des témoignages les plus flatteurs. Voilà où en étaient les choses après deux mois de travail. Bon gré, mal gré, le défenseur accrédité en était arrivé à une
Comment voir autrement, à moins de se condamner soi-même?
Comment voir autrement, à moins de se condamner soi-même ?
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212 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. jeune fille n'eût plus à vaincre que le sentiment de pudeur - si naturel à son âge, et que toute résistance de sa part serait de pure forme. Cependant elle mit à se défendre une certaine opiniâtreté - Déjà? dit-elle. - Voilà un mot cruel, Marguerite, reprit Ludovic blessé. Est-ce un reproche? Est-ce une rupture? La jeune fille regretta, sans doute d'avoir cédé à un pre-mier mouvement, car elle reprit avec douceur - Non, mon ami, non, ce n'est ni une rupture ni un re-proche bien loin de là. Je vous sais gré de ce que vous m'avez dit mais y avez-vous bien songé? - Comment donc? - Les empêchements n'existent plus de votre côté mais, du mien, n'en apercevez-vous pas? - Aucun. - A mon tour, mon ami, je dirai que voilà un mot cruel. Et ma pauvre grand'mère, qui va chaque jour déclinant, ne trouvez-vous pas que ce soit un obstacle ? - Un obstacle? -- Un scrupule, au moins. Elle n'a plus que moi au monde. - Nous serons deux à l'aimer et à la soigner. - Merci, mon ami, dit Marguerite émue, ce mot rachète celui de tout à l'heure. Mais vous ne savez pas ce que sont les personnes âgées tout les inquiète, tout leur porte om-brage. Et dans l'état où est la vieille femme, qui sait ce que pourrait amener un changement dans ses habitudes? - Vous avez raison, Marguerite, s'écria Ludovic, ramené par ces mots. Égoïste que j'étais ! je m'en veux de n'y avoir pas réfléchi. Ajournons encore. - Oui, ajournons si un malheur survenait, je croirais que c'est le ciel qui nous punit. - Le ciel vous punir, vous, Marguerite ! - Moi comme une autre, dit-elle avec un soupir. Ne ju- -rons de rien. Ludovic n'insista plus seulement cette soirée dont il se faisait une fête s'écoula assez tristement. En vain essaya-it de ranimer l'entretien et d'en varier les sujets Margue-rite n'y apportait qu'une attention distraite et presque con-
212 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. jeune fille n'eût plus à vaincre que le sentiment de pudeur - si naturel à son âge, et que toute résistance de sa part serait de pure forme. Cependant elle mit à se défendre une certaine opiniâtreté - Déjà@? dit-elle. - Voilà un mot cruel, Marguerite, reprit Ludovic blessé. Est-ce un reproche@? Est-ce une rupture@? La jeune fille regretta, sans doute d'avoir cédé à un pre-mier mouvement, car elle reprit avec douceur - Non, mon ami, non, ce n'est ni une rupture ni un re-proche bien loin de là. Je vous sais gré de ce que vous m'avez dit mais y avez-vous bien songé? - Comment donc@? - Les empêchements n'existent plus de votre côté mais, du mien, n'en apercevez-vous pas@? - Aucun. - A mon tour, mon ami, je dirai que voilà un mot cruel. Et ma pauvre grand'mère, qui va chaque jour déclinant, ne trouvez-vous pas que ce soit un obstacle ? - Un obstacle@? -- Un scrupule, au moins. Elle n'a plus que moi au monde. - Nous serons deux à l'aimer et à la soigner. - Merci, mon ami, dit Marguerite émue, ce mot rachète celui de tout à l'heure. Mais vous ne savez pas ce que sont les personnes âgées tout les inquiète, tout leur porte om-brage. Et dans l'état où est la vieille femme, qui sait ce que pourrait amener un changement dans ses habitudes@? - Vous avez raison, Marguerite, s'écria Ludovic, ramené par ces mots. Égoïste que j'étais ! je m'en veux de n'y avoir pas réfléchi. Ajournons encore. - Oui, ajournons si un malheur survenait, je croirais que c'est le ciel qui nous punit. - Le ciel vous punir, vous, Marguerite ! - Moi comme une autre, dit-elle avec un soupir. Ne ju- -rons de rien. Ludovic n'insista plus seulement cette soirée dont il se faisait une fête s'écoula assez tristement. En vain essaya@@-it de ranimer l'entretien et d'en varier les sujets Margue-rite n'y apportait qu'une attention distraite et presque con-
212 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. jeune fille n'eût plus à vaincre que le sentiment de pudeurur si naturel à son âge, et que toute résistance de sa part serait de pure forme. Cependant elle mit à se défendre une certaine opiniâtreté -@Déjà ? dit-elle. -@Voilà un mot cruel, Marguerite, reprit Ludovic blessé. Est-ce un reproche ? Est-ce une rupture ? La jeune fille regretta@ sans doute d'avoir cédé à un pre-mier mouvement, car elle reprit avec douceur -@Non, mon ami, non, ce n'est ni une rupture ni un re-proche bien loin de là. Je vous sais gré de ce que vous m'avez dit mais y avez-vous bien songé? -@Comment donc ? -@Les empêchements n'existent plus de votre côté mais, du mien, n'en apercevez-vous pas ? -@Aucun. -@A mon tour, mon ami, je dirai que voilà un mot cruel. Et ma pauvre grand'mère, qui va chaque jour déclinant, ne trouvez-vous pas que ce soit un obstacle ? -@Un obstacle ? -@@Un scrupule, au moins. Elle n'a plus que moi au monde. -@Nous serons deux à l'aimer et à la soigner. -@Merci, mon ami, dit Marguerite émue, ce mot rachète celui de tout à l'heure. Mais vous ne savez pas ce que sont les personnes âgées tout les inquiète, tout leur porte om-brage. Et dans l'état où est la vieille femme, qui sait ce que pourrait amener un changement dans ses habitudes ? -@Vous avez raison, Marguerite, s'écria Ludovic, ramené par ces mots. Égoïste que j'étais ! je m'en veux de n'y avoir pas réfléchi. Ajournons encore. -@Oui, ajournons si un malheur survenait, je croirais que c'est le ciel qui nous punit. -@Le ciel vous punir, vous, Marguerite ! -@Moi comme une autre, dit-elle avec un soupir. Ne ju@@-rons de rien. Ludovic n'insista plus seulement cette soirée dont il se faisait une fête s'écoula assez tristement. En vain essaya-t-il de ranimer l'entretien et d'en varier les sujets Margue-rite n'y apportait qu'une attention distraite et presque con-
-- Un scrupule, au moins.
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-85 -fois que je vous écris. Si nous souffrons pour Jésus-Christ, nous nous réunirons tin jour avec lui mais persévérons dans le bien jusqu'à la fin, et travaillons à mourir de la mort des justes c'est la grâce que je demanderai pour vous sans cesse au Seigneur. Je me recommande aussi à vos prières. Je désire toujours vous être utile, et vous aider à mériter le ciel. Je dis dans toute la sin-cérité de mon âme au Seigneur, avec notre bien-heureux patron, S. Martin Si j'étais encore nécessaire à votre peuple, je ne refuserais pas le travail, je lui sacrifierais le désir de vous posséder actuellement dans la gloire mais s'il vous plaît de m'appeler à vous, et de me séparer des âmes que vous m'aviez confiées, que votre volonté soit faite. Ah! Seigneur, ayez-en pitié, et donnez-leur des pasteurs selon votre coeur ! Je vous fais à tous, mes chers et bien aimés paroissiens, et à chacun en particulier, mes der-niers adieux. Je vous recommande à Dieu et à sa sainte grâce si nous ne nous revoyons plus sur la terre, puissions-nous du moins nous revoir dans le ciel ! Ce bonheur dépendra de la vie que nous aurons menée ici-bas. Vivez dans la piété, dans la crainte du Seigneur. Soyez fidèles à la religion sainte que j'ai tâché de vous enseigner par mes instructions et par mes exemples. De-
-85 -fois que je vous écris. Si nous souffrons pour Jésus-Christ, nous nous réunirons tin jour avec lui mais persévérons dans le bien jusqu'à la fin, et travaillons à mourir de la mort des justes c'est la grâce que je demanderai pour vous sans cesse au Seigneur. Je me recommande aussi à vos prières. Je désire toujours vous être utile, et vous aider à mériter le ciel. Je dis dans toute la sin-cérité de mon âme au Seigneur, avec notre bien-heureux patron, S. Martin Si j'étais encore nécessaire à votre peuple, je ne refuserais pas le travail, je lui sacrifierais le désir de vous posséder actuellement dans la gloire mais s'il vous plaît de m'appeler à vous, et de me séparer des âmes que vous m'aviez confiées, que votre volonté soit faite. Ah! Seigneur, ayez-en pitié, et donnez-leur des pasteurs selon votre coeur ! Je vous fais à tous, mes chers et bien aimés paroissiens, et à chacun en particulier, mes der-niers adieux. Je vous recommande à Dieu et à sa sainte grâce si nous ne nous revoyons plus sur la terre, puissions-nous du moins nous revoir dans le ciel ! Ce bonheur dépendra de la vie que nous aurons menée ici-bas. Vivez dans la piété, dans la crainte du Seigneur. Soyez fidèles à la religion sainte que j'ai tâché de vous enseigner par mes instructions et par mes exemples. De-
-85 -fois que je vous écris. Si nous souffrons pour Jésus-Christ, nous nous réunirons @un jour avec lui mais persévérons dans le bien jusqu'à la fin, et travaillons à mourir de la mort des justes c'est la grâce que je demanderai pour vous sans cesse au Seigneur. Je me recommande aussi à vos prières. Je désire toujours vous être utile, et vous aider à mériter le ciel. Je dis dans toute la sin-cérité de mon âme au Seigneur, avec notre bien-heureux patron, S. Martin Si j'étais encore nécessaire à votre peuple, je ne refuserais pas le travail, je lui sacrifierais le désir de vous posséder actuellement dans la gloire mais s'il vous plaît de m'appeler à vous, et de me séparer des âmes que vous m'aviez confiées, que votre volonté soit faite. Ah! Seigneur, ayez-en pitié, et donnez-leur des pasteurs selon votre coeur ! Je vous fais à tous, mes chers et bien aimés paroissiens, et à chacun en particulier, mes der-niers adieux. Je vous recommande à Dieu et à sa sainte grâce si nous ne nous revoyons plus sur la terre, puissions-nous du moins nous revoir dans le ciel ! Ce bonheur dépendra de la vie que nous aurons menée ici-bas. Vivez dans la piété, dans la crainte du Seigneur. Soyez fidèles à la religion sainte que j'ai tâché de vous enseigner par mes instructions et par mes exemples. De-
Si nous souffrons pour Jésus-Christ, nous nous réunirons tin jour avec lui mais persévérons dans le bien jusqu'à la fin, et travaillons à mourir de la mort des justes c'est la grâce que je demanderai pour vous sans cesse au Seigneur.
Si nous souffrons pour Jésus-Christ, nous nous réunirons un jour avec lui mais persévérons dans le bien jusqu'à la fin, et travaillons à mourir de la mort des justes c'est la grâce que je demanderai pour vous sans cesse au Seigneur.
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iio CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Pour Gaston, il y eut là un étrange moment. Clémence une fois sauvée, son exaltation s'était éteinte il retrouva ses esprits, descendit des régions imaginaires qu'il venait d'ha-biter et quitta le ciel pour la terre. Que l'on se fasse, si c'est possible,® une idée de sa situation. Ce n'était plus un ange qu'il avait entre les bras c'était une femme, la femme de ses rêves et de ses désirs ce n'était plus un corps insensible, mais un être animé et d'une beauté qui éclatait mieux dans ce désordre ce sein qui reposait sur sa poitrine battait main-tenant, et la vie circulait dans ses formes dont il était le point d'appui. Voilà à quelle impression Gaston était alors en butte. Il était enivré et troublé, troublé surtout il n'osait plus bouger, de peur qu'un mouvement ne trahît ce combat de ses sens et ce tumulte de sa pensée il se sentait consumer sur placé et n'osait pas s'avouer ce qu'il éprouvait. Des rougeurs soudaines lui montaient au front, à l'aspect de ce soleil qui brillait sur sa tête et de cette plage si voisine, confus sans doute de ce que cette scène avait tant de témoins. Un dernier incident allait y mettre fin. Après bien des tâ-tonnements et des délais, la barque échouée sur la grève ve-nait d'être poussée à la mer trois hommes de Saint-Martin-en-Port en formaient l'équipage, et deux passagers, le comte et le baron de Montréal, s'étaient joints à eux. Déjà les avi-rons jouaient, et, de minute en minute, on pouvait voir l'em-barcation se rapprocher du groupe naufragé sur l'écueil. Cependant, la syncope n'avait pas cessé la jeune femme était toujours évanouie. Que faire? Attendre ainsi? Gaston, à aucun prix, ne s'y fût résigné. Il fit un effort - Clémence, dit-il, Clémence! Elle ne bougeait pas il insista - Clémence, répéta-t-il, on vient. On eût pu croire qu'elle avait compris ses bras se rai-dirent, et elle rouvrit les yeux, mais péniblement, à demi, et comme si elle eût cédé à une contrainte. - Pourquoi me réveiller? dit-elle, j'étais si bien. Elle promenait çà et là des regards étonnés, et cherchait à rappeler ses souvenirs. Le sentiment de son état, la con-science des objets extérieurs lui échappaient encore cepen-dant elle dut comprendre que son corps portait sur le bras
iio CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Pour Gaston, il y eut là un étrange moment. Clémence une fois sauvée, son exaltation s'était éteinte il retrouva ses esprits, descendit des régions imaginaires qu'il venait d'ha-biter et quitta le ciel pour la terre. Que l'on se fasse, si c'est possible,® une idée de sa situation. Ce n'était plus un ange qu'il avait entre les bras c'était une femme, la femme de ses rêves et de ses désirs ce n'était plus un corps insensible, mais un être animé et d'une beauté qui éclatait mieux dans ce désordre ce sein qui reposait sur sa poitrine battait main-tenant, et la vie circulait dans ses formes dont il était le point d'appui. Voilà à quelle impression Gaston était alors en butte. Il était enivré et troublé, troublé surtout il n'osait plus bouger, de peur qu'un mouvement ne trahît ce combat de ses sens et ce tumulte de sa pensée il se sentait consumer sur placé et n'osait pas s'avouer ce qu'il éprouvait. Des rougeurs soudaines lui montaient au front, à l'aspect de ce soleil qui brillait sur sa tête et de cette plage si voisine, confus sans doute de ce que cette scène avait tant de témoins. Un dernier incident allait y mettre fin. Après bien des tâ-tonnements et des délais, la barque échouée sur la grève ve-nait d'être poussée à la mer trois hommes de Saint-Martin-en-Port en formaient l'équipage, et deux passagers, le comte et le baron de Montréal, s'étaient joints à eux. Déjà les avi-rons jouaient, et, de minute en minute, on pouvait voir l'em-barcation se rapprocher du groupe naufragé sur l'écueil. Cependant, la syncope n'avait pas cessé la jeune femme était toujours évanouie. Que faire@? Attendre ainsi@? Gaston, à aucun prix, ne s'y fût résigné. Il fit un effort - Clémence, dit-il, Clémence@! Elle ne bougeait pas il insista - Clémence, répéta-t-il, on vient. On eût pu croire qu'elle avait compris ses bras se rai-dirent, et elle rouvrit les yeux, mais péniblement, à demi, et comme si elle eût cédé à une contrainte. - Pourquoi me réveiller@? dit-elle, j'étais si bien. Elle promenait çà et là des regards étonnés, et cherchait à rappeler ses souvenirs. Le sentiment de son état, la con-science des objets extérieurs lui échappaient encore cepen-dant elle dut comprendre que son corps portait sur le bras
iio CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Pour Gaston, il y eut là un étrange moment. Clémence une fois sauvée, son exaltation s'était éteinte il retrouva ses esprits, descendit des régions imaginaires qu'il venait d'ha-biter et quitta le ciel pour la terre. Que l'on se fasse, si c'est possible,@ une idée de sa situation. Ce n'était plus un ange qu'il avait entre les bras c'était une femme, la femme de ses rêves et de ses désirs ce n'était plus un corps insensible, mais un être animé et d'une beauté qui éclatait mieux dans ce désordre ce sein qui reposait sur sa poitrine battait main-tenant, et la vie circulait dans ses formes dont il était le point d'appui. Voilà à quelle impression Gaston était alors en butte. Il était enivré et troublé, troublé surtout il n'osait plus bouger, de peur qu'un mouvement ne trahît ce combat de ses sens et ce tumulte de sa pensée il se sentait consumer sur place et n'osait pas s'avouer ce qu'il éprouvait. Des rougeurs soudaines lui montaient au front, à l'aspect de ce soleil qui brillait sur sa tête et de cette plage si voisine, confus sans doute de ce que cette scène avait tant de témoins. Un dernier incident allait y mettre fin. Après bien des tâ-tonnements et des délais, la barque échouée sur la grève ve-nait d'être poussée à la mer trois hommes de Saint-Martin-en-Port en formaient l'équipage, et deux passagers, le comte et le baron de Montréal, s'étaient joints à eux. Déjà les avi-rons jouaient, et, de minute en minute, on pouvait voir l'em-barcation se rapprocher du groupe naufragé sur l'écueil. Cependant, la syncope n'avait pas cessé la jeune femme était toujours évanouie. Que faire ? Attendre ainsi ? Gaston, à aucun prix, ne s'y fût résigné. Il fit un effort -@Clémence, dit-il, Clémence ! Elle ne bougeait pas il insista -@Clémence, répéta-t-il, on vient. On eût pu croire qu'elle avait compris ses bras se rai-dirent, et elle rouvrit les yeux, mais péniblement, à demi, et comme si elle eût cédé à une contrainte. -@Pourquoi me réveiller ? dit-elle, j'étais si bien. Elle promenait çà et là des regards étonnés, et cherchait à rappeler ses souvenirs. Le sentiment de son état, la con-science des objets extérieurs lui échappaient encore cepen-dant elle dut comprendre que son corps portait sur le bras
Il était enivré et troublé, troublé surtout il n'osait plus bouger, de peur qu'un mouvement ne trahît ce combat de ses sens et ce tumulte de sa pensée il se sentait consumer sur placé et n'osait pas s'avouer ce qu'il éprouvait.
Il était enivré et troublé, troublé surtout il n'osait plus bouger, de peur qu'un mouvement ne trahît ce combat de ses sens et ce tumulte de sa pensée il se sentait consumer sur place et n'osait pas s'avouer ce qu'il éprouvait.
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UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 1.9 corps organisés. Ceux-ci se subdivisent en deux règnes le règne végétal et le règne animal. Chaque ordre comprend des embranchements, chaque embranchement des classes, chaque classe des familles, des tribus, des genres, des espèces et enfin l'espèce des variétés. Les variétés dérivent les unes des autres, par voie de génération, et peuvent aisément se transformer, en s'éloignant ou en se rapprochant du type primitif. Mais les règnes ne peuvent jamais se confondre, jamais les classes se transformer entre elles, jamais un genre donner naissance aux autres genres, ni une espèce à une autre espèce. Voil ce qui fait l'objet de l'en-seignement public dans les pays civilisés et ce qui est enseigné par les savants de toutes les nations, et ce qu'on regarde comme une loi de la nature. Ces notions sont fondées sur des observations des milliards de fois répétées depuis deux mille ans. Il n'y a pas une loi du monde physique, y compris la loi d'attraction, qui soit mieux constatée. Cependant, M. Darwin s'inscrit en contre. Mais à quel titre? Eh bien 1 c'est sans titre il ne présente que des conjectures et des hypothèses contre l'évidence. En effet, on use de l'hypothèse dans les cas douteux, obscurs, là où la science n'a pas encore porté le flambeau de ses lumières et de ses défi-nitions mais une hypothèse contre les choses constatées, cela ne s'est jamais vu, et est contraire à la marche des sciences d'observation. Faisons l'application de ces principes si simples, et voyons s'ils sont contredits par les trois agents invoqués par Darwin. Son premier agent est celui de la lutte struggle lor the life c'est un combat de l'être vivant contre tout ce qui arrête son essor. Ce principe est-il faux? Non, sans doute, s'il veut dire qu'un être orga-nisé naissant tend avec énergie vers son développement final, et lutte contre les obstacles qu'il rencontre et qui peuvent arrêter ce développement en sorte que, si les obstacles sont bien et facilement écartés, il pourra devenir le plus bel individu de son espèce. C'est cela qui se voit tous les jours. Mais ce principe est faux, si on prétend qu'un être organisé quelconque, placé à sa naissance même dans les conditions les plus favorables, aura un développement assez heureux pour sortir de son espèce ou donner quelque signe qu'il tend à s'élever au-dessus de son espèce. Perfectionner son espèce, • voilà une formule scientifique. Sortir de son espèce, même par tendance lente, mais observable, voilà ce qui est démenti par l'expérience. C'est de la pure fantaisie de savant. Voici le second principe la sélection. On suppose que des individus d'une même espèce, qui sont marqués par des singularités fortement ac-cusées, s'accouplent ensemble, et que leurs descendants réussissent à opérer des accouplements dans la même tendance , dans la même direction. M. Darwin conclut qu'on aura à la fin une modification tellement profonde que l'espèce sera changée. Si cela est, prouvez-le. Où sont vos exemples? Vous avez pu obtenir par la sélection des centaines de races de chiens, de pigeons, de chevaux, de boeufs. Mais montrez-nous des chevaux qui aient produit des boeufs, des chiens qui aient fourni des ânes, et des singes qui
UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 1.9 corps organisés. Ceux-ci se subdivisent en deux règnes le règne végétal et le règne animal. Chaque ordre comprend des embranchements, chaque embranchement des classes, chaque classe des familles, des tribus, des genres, des espèces et enfin l'espèce des variétés. Les variétés dérivent les unes des autres, par voie de génération, et peuvent aisément se transformer, en s'éloignant ou en se rapprochant du type primitif. Mais les règnes ne peuvent jamais se confondre, jamais les classes se transformer entre elles, jamais un genre donner naissance aux autres genres, ni une espèce à une autre espèce. Voil ce qui fait l'objet de l'en-seignement public dans les pays civilisés et ce qui est enseigné par les savants de toutes les nations, et ce qu'on regarde comme une loi de la nature. Ces notions sont fondées sur des observations des milliards de fois répétées depuis deux mille ans. Il n'y a pas une loi du monde physique, y compris la loi d'attraction, qui soit mieux constatée. Cependant, M. Darwin s'inscrit en contre. Mais à quel titre@? Eh bien 1 c'est sans titre il ne présente que des conjectures et des hypothèses contre l'évidence. En effet, on use de l'hypothèse dans les cas douteux, obscurs, là où la science n'a pas encore porté le flambeau de ses lumières et de ses défi-nitions mais une hypothèse contre les choses constatées, cela ne s'est jamais vu, et est contraire à la marche des sciences d'observation. Faisons l'application de ces principes si simples, et voyons s'ils sont contredits par les trois agents invoqués par Darwin. Son premier agent est celui de la lutte struggle lor the life c'est un combat de l'être vivant contre tout ce qui arrête son essor. Ce principe est-il faux@? Non, sans doute, s'il veut dire qu'un être orga-nisé naissant tend avec énergie vers son développement final, et lutte contre les obstacles qu'il rencontre et qui peuvent arrêter ce développement en sorte que, si les obstacles sont bien et facilement écartés, il pourra devenir le plus bel individu de son espèce. C'est cela qui se voit tous les jours. Mais ce principe est faux, si on prétend qu'un être organisé quelconque, placé à sa naissance même dans les conditions les plus favorables, aura un développement assez heureux pour sortir de son espèce ou donner quelque signe qu'il tend à s'élever au-dessus de son espèce. Perfectionner son espèce, • voilà une formule scientifique. Sortir de son espèce, même par tendance lente, mais observable, voilà ce qui est démenti par l'expérience. C'est de la pure fantaisie de savant. Voici le second principe la sélection. On suppose que des individus d'une même espèce, qui sont marqués par des singularités fortement ac-cusées, s'accouplent ensemble, et que leurs descendants réussissent à opérer des accouplements dans la même tendance , dans la même direction. M. Darwin conclut qu'on aura à la fin une modification tellement profonde que l'espèce sera changée. Si cela est, prouvez-le. Où sont vos exemples? Vous avez pu obtenir par la sélection des centaines de races de chiens, de pigeons, de chevaux, de boeufs. Mais montrez-nous des chevaux qui aient produit des boeufs, des chiens qui aient fourni des ânes, et des singes qui
UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 1@9 corps organisés. Ceux-ci se subdivisent en deux règnes le règne végétal et le règne animal. Chaque ordre comprend des embranchements, chaque embranchement des classes, chaque classe des familles, des tribus, des genres, des espèces et enfin l'espèce des variétés. Les variétés dérivent les unes des autres, par voie de génération, et peuvent aisément se transformer, en s'éloignant ou en se rapprochant du type primitif. Mais les règnes ne peuvent jamais se confondre, jamais les classes se transformer entre elles, jamais un genre donner naissance aux autres genres, ni une espèce à une autre espèce. Voil ce qui fait l'objet de l'en-seignement public dans les pays civilisés et ce qui est enseigné par les savants de toutes les nations, et ce qu'on regarde comme une loi de la nature. Ces notions sont fondées sur des observations des milliards de fois répétées depuis deux mille ans. Il n'y a pas une loi du monde physique, y compris la loi d'attraction, qui soit mieux constatée. Cependant, M. Darwin s'inscrit en contre. Mais à quel titre ? Eh bien ! c'est sans titre il ne présente que des conjectures et des hypothèses contre l'évidence. En effet, on use de l'hypothèse dans les cas douteux, obscurs, là où la science n'a pas encore porté le flambeau de ses lumières et de ses défi-nitions mais une hypothèse contre les choses constatées, cela ne s'est jamais vu, et est contraire à la marche des sciences d'observation. Faisons l'application de ces principes si simples, et voyons s'ils sont contredits par les trois agents invoqués par Darwin. Son premier agent est celui de la lutte struggle for the life c'est un combat de l'être vivant contre tout ce qui arrête son essor. Ce principe est-il faux ? Non, sans doute, s'il veut dire qu'un être orga-nisé naissant tend avec énergie vers son développement final, et lutte contre les obstacles qu'il rencontre et qui peuvent arrêter ce développement en sorte que, si les obstacles sont bien et facilement écartés, il pourra devenir le plus bel individu de son espèce. C'est cela qui se voit tous les jours. Mais ce principe est faux, si on prétend qu'un être organisé quelconque, placé à sa naissance même dans les conditions les plus favorables, aura un développement assez heureux pour sortir de son espèce ou donner quelque signe qu'il tend à s'élever au-dessus de son espèce. Perfectionner son espèce,@@ voilà une formule scientifique. Sortir de son espèce, même par tendance lente, mais observable, voilà ce qui est démenti par l'expérience. C'est de la pure fantaisie de savant. Voici le second principe la sélection. On suppose que des individus d'une même espèce, qui sont marqués par des singularités fortement ac-cusées, s'accouplent ensemble, et que leurs descendants réussissent à opérer des accouplements dans la même tendance@, dans la même direction. M. Darwin conclut qu'on aura à la fin une modification tellement profonde que l'espèce sera changée. Si cela est, prouvez-le. Où sont vos exemples? Vous avez pu obtenir par la sélection des centaines de races de chiens, de pigeons, de chevaux, de boeufs. Mais montrez-nous des chevaux qui aient produit des boeufs, des chiens qui aient fourni des ânes, et des singes qui
Mais ce principe est faux, si on prétend qu'un être organisé quelconque, placé à sa naissance même dans les conditions les plus favorables, aura un développement assez heureux pour sortir de son espèce ou donner quelque signe qu'il tend à s'élever au-dessus de son espèce.
Mais ce principe est faux, si on prétend qu'un être organisé quelconque, placé à sa naissance même dans les conditions les plus favorables, aura un développement assez heureux pour sortir de son espèce ou donner quelque signe qu'il tend à s'élever au-dessus de son espèce.
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210 MEMOIRES rite une si brillante et si honorable réputa-tion!... Revenons aussi sur le compte du général d'Ordonneau, qui, en tout temps, fit ses jareuves de bravoure, d'humanité 1 , de bonté et de bienfaisance Il a fait, en 1823, la guerre d'Espagne, ancien théâtre de sa gloire!... Il était aimé du Dauphin, et rentra lieutenant-général. Deux généraux sans gloire que je me dispense de nommer, l'un servant dans la même division que moi, en Russie, ne parut pas sur le champ de bataille de la Moskowa, disons bonnement, que de cinq généraux et de tous les officiers d'état-major, nous nous retrouvâmes seuls, le vieux général Bouvier, baron des Eclats, et moi, sur le champ de bataille le second, dont je veux parler, fut fait à Gand, maré-chal-de-camp. Comprend-on que ces deux 1 Ce fut, en effet, ce sentiment qui, pendant son commandement à Lyon, dans les douloureuses journées de novembre 1831, lui fit, d'accord avec M. le préfet Bouvier-Dumollard, prendre la résolution de monter à la Croix-Rousse, le quartier général de l'insurrection, pour ramener les ouvriers dans le devoir et prévenir de plus grands malheurs. On sait qu'il y fut retenu prisonnier pendant quelques heures.
210 MEMOIRES rite une si brillante et si honorable réputa-tion!... Revenons aussi sur le compte du général d'Ordonneau, qui, en tout temps, fit ses jareuves de bravoure, d'humanité 1 , de bonté et de bienfaisance Il a fait, en 1823, la guerre d'Espagne, ancien théâtre de sa gloire!... Il était aimé du Dauphin, et rentra lieutenant-général. Deux généraux sans gloire que je me dispense de nommer, l'un servant dans la même division que moi, en Russie, ne parut pas sur le champ de bataille de la Moskowa, disons bonnement, que de cinq généraux et de tous les officiers d'état-major, nous nous retrouvâmes seuls, le vieux général Bouvier, baron des Eclats, et moi, sur le champ de bataille le second, dont je veux parler, fut fait à Gand, maré-chal-de-camp. Comprend-on que ces deux 1 @Ce fut, en effet, ce sentiment qui, pendant son commandement à Lyon, dans les douloureuses journées de novembre 1831, lui fit, d'accord avec M. le préfet Bouvier-Dumollard, prendre la résolution de monter à la Croix-Rousse, le quartier général de l'insurrection, pour ramener les ouvriers dans le devoir et prévenir de plus grands malheurs. On sait qu'il y fut retenu prisonnier pendant quelques heures.
210 MEMOIRES rite une si brillante et si honorable réputa-tion!... Revenons aussi sur le compte du général d'Ordonneau, qui, en tout temps, fit ses @preuves de bravoure, d'humanité 1 , de bonté et de bienfaisance Il a fait, en 1823, la guerre d'Espagne, ancien théâtre de sa gloire!... Il était aimé du Dauphin, et rentra lieutenant-général. Deux généraux sans gloire que je me dispense de nommer, l'un servant dans la même division que moi, en Russie, ne parut pas sur le champ de bataille de la Moskowa, disons bonnement, que de cinq généraux et de tous les officiers d'état-major, nous nous retrouvâmes seuls, le vieux général Bouvier, baron des Eclats, et moi, sur le champ de bataille le second, dont je veux parler, fut fait à Gand, maré-chal-de-camp. Comprend-on que ces deux 1 Ce fut, en effet, ce sentiment qui, pendant son commandement à Lyon, dans les douloureuses journées de novembre 1831, lui fit, d'accord avec M. le préfet Bouvier-Dumollard, prendre la résolution de monter à la Croix-Rousse, le quartier général de l'insurrection, pour ramener les ouvriers dans le devoir et prévenir de plus grands malheurs. On sait qu'il y fut retenu prisonnier pendant quelques heures.
210 MEMOIRES rite une si brillante et si honorable réputa-tion!
210 MEMOIRES rite une si brillante et si honorable réputa-tion!
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24 UNITÉ DE L'ESPÈCE HCMAINE. museau s'allonge. En vieillissant, cet animal devient hideux, intraitable et cruel . Peut-on comparer la main du singe avec celle de l'homme, dit lé doc-teur Chenu, p. 6? Oui, répond-il mais c'est pour mieux en faire sentir la différence. Ces animaux ont les pouces très-courts, très-écartés des autres doigts, auxquels ils s'apposent d'une manière restreinte, et bornée au service seulement des besoins matériels les autres doigts, grêles, allongés et dans une dépendance mutuelle pour leurs mouvements, d'après la position des muscles fléchisseurs. Jamais ses mains ne se montrent les auxiliaires de la pensée qui n'existe pas tandis que chez l'homme, on l'a dit souvent, le geste est la moitié de la pensée, et quand la parole manque, il la supplée. Le docteur Chenu cite fort à propos Mathieu Palmière Avec les mains, on appelle et on chasse, on se réjouit et on s'afflige, on indique le silence et le bruit, la paix et le combat, la prière et la menace, l'audace et la crainte on affirme et on nie, on expose, on énumère. Les mains raison-nent, disputent, approuvent, s'accommodent enfin à toutes les dictées de notre intelligence . Si donc le singe avait une étincelle de cette intelligence, elle s'en échapperait par ses mains, au défaut de la parole. Mais laissons cette hideuse caricature de l'homme à sa place, et, de tout ce qui précède, tirons pour conclusion que le singe n'est pas fait pour marcher sur ses deux pieds de.derrière c'est par intervalles seulement, et avec effort et peine, qu'il marche quelque peu en cette position. Il doit souffrir étant appuyé sur les pieds de derrière ses muscles ne se prêtent que difficilement à cette opé-artion. Mais, en revanche, cette structure est admirablement appropriée pour grimper sur les arbres. Aussi c'est ce qu'il fait il est là dans sa vraie retraite. Il s'accroche aux branches par quatre crampons aussi merveilleux par leur vivacité, leur adresse, que par leur force. La terre, c'est le lieu de la pâture du singe, les arbres sont sa cité. Ses yeux ne sont pas placés pour contempler le ciel. Cet animal n'a que deux soucis la nourriture et la précaution contre ses ennemis. Au reste , si nous trouvons quelque ressemblance du singe avec l'homme, ce n'est pas pour admirer cette bête car ce sont des caricatures plutôt que des ressemblances. Est-ce que les hideuses grimaces du singe nous rappellent la dignité humaine? Même dans les traits des sauvages, il y a encore un reste de la grandeur humaine, dont il n'y a pas de trace dans la figure chétive, ridée et histrée du singe. Quels gestes, quelle tenue, dans ce quadrupède, le plus laid des quadrupèdes, l'un des plus mal partagés sous bien des rapports? Qui croira que Maupertuis était sincère lorsqu'il ne rougit pas de dire Je préfère quelques heures de conversation avec les hommes à queue, au cercle des plus beaux esprits de l'Europe . Qui croira que nos modernes Maupertuis sont sincères lorsqu'ils débitent la même absurdité dans leurs phrases d'une apparence plus froidement scientifique, pour simuler la bonne foi à défaut de raison. Mais ces vérités vont être mises dans un plus beau jour en observant le côté intellectuel du singe.
24 UNITÉ DE L'ESPÈCE HCMAINE. museau s'allonge. En vieillissant, cet animal devient hideux, intraitable et cruel . Peut-on comparer la main du singe avec celle de l'homme, dit lé doc-teur Chenu, p. 6@? Oui, répond-il mais c'est pour mieux en faire sentir la différence. Ces animaux ont les pouces très-courts, très-écartés des autres doigts, auxquels ils s'apposent d'une manière restreinte, et bornée au service seulement des besoins matériels les autres doigts, grêles, allongés et dans une dépendance mutuelle pour leurs mouvements, d'après la position des muscles fléchisseurs. Jamais ses mains ne se montrent les auxiliaires de la pensée qui n'existe pas tandis que chez l'homme, on l'a dit souvent, le geste est la moitié de la pensée, et quand la parole manque, il la supplée. Le docteur Chenu cite fort à propos Mathieu Palmière Avec les mains, on appelle et on chasse, on se réjouit et on s'afflige, on indique le silence et le bruit, la paix et le combat, la prière et la menace, l'audace et la crainte on affirme et on nie, on expose, on énumère. Les mains raison-nent, disputent, approuvent, s'accommodent enfin à toutes les dictées de notre intelligence . Si donc le singe avait une étincelle de cette intelligence, elle s'en échapperait par ses mains, au défaut de la parole. Mais laissons cette hideuse caricature de l'homme à sa place, et, de tout ce qui précède, tirons pour conclusion que le singe n'est pas fait pour marcher sur ses deux pieds de.derrière c'est par intervalles seulement, et avec effort et peine, qu'il marche quelque peu en cette position. Il doit souffrir étant appuyé sur les pieds de derrière ses muscles ne se prêtent que difficilement à cette opé-artion. Mais, en revanche, cette structure est admirablement appropriée pour grimper sur les arbres. Aussi c'est ce qu'il fait il est là dans sa vraie retraite. Il s'accroche aux branches par quatre crampons aussi merveilleux par leur vivacité, leur adresse, que par leur force. La terre, c'est le lieu de la pâture du singe, les arbres sont sa cité. Ses yeux ne sont pas placés pour contempler le ciel. Cet animal n'a que deux soucis la nourriture et la précaution contre ses ennemis. Au reste , si nous trouvons quelque ressemblance du singe avec l'homme, ce n'est pas pour admirer cette bête car ce sont des caricatures plutôt que des ressemblances. Est-ce que les hideuses grimaces du singe nous rappellent la dignité humaine@? Même dans les traits des sauvages, il y a encore un reste de la grandeur humaine, dont il n'y a pas de trace dans la figure chétive, ridée et histrée du singe. Quels gestes, quelle tenue, dans ce quadrupède, le plus laid des quadrupèdes, l'un des plus mal partagés sous bien des rapports@? Qui croira que Maupertuis était sincère lorsqu'il ne rougit pas de dire Je préfère quelques heures de conversation avec les hommes à queue, au cercle des plus beaux esprits de l'Europe . Qui croira que nos modernes Maupertuis sont sincères lorsqu'ils débitent la même absurdité dans leurs phrases d'une apparence plus froidement scientifique, pour simuler la bonne foi à défaut de raison. Mais ces vérités vont être mises dans un plus beau jour en observant le côté intellectuel du singe.
24 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. museau s'allonge. En vieillissant, cet animal devient hideux, intraitable et cruel . Peut-on comparer la main du singe avec celle de l'homme, dit le doc-teur Chenu, p. 6 ? Oui, répond-il mais c'est pour mieux en faire sentir la différence. Ces animaux ont les pouces très-courts, très-écartés des autres doigts, auxquels ils s'apposent d'une manière restreinte, et bornée au service seulement des besoins matériels les autres doigts, grêles, allongés et dans une dépendance mutuelle pour leurs mouvements, d'après la position des muscles fléchisseurs. Jamais ses mains ne se montrent les auxiliaires de la pensée qui n'existe pas tandis que chez l'homme, on l'a dit souvent, le geste est la moitié de la pensée, et quand la parole manque, il la supplée. Le docteur Chenu cite fort à propos Mathieu Palmière Avec les mains, on appelle et on chasse, on se réjouit et on s'afflige, on indique le silence et le bruit, la paix et le combat, la prière et la menace, l'audace et la crainte on affirme et on nie, on expose, on énumère. Les mains raison-nent, disputent, approuvent, s'accommodent enfin à toutes les dictées de notre intelligence . Si donc le singe avait une étincelle de cette intelligence, elle s'en échapperait par ses mains, au défaut de la parole. Mais laissons cette hideuse caricature de l'homme à sa place, et, de tout ce qui précède, tirons pour conclusion que le singe n'est pas fait pour marcher sur ses deux pieds de derrière c'est par intervalles seulement, et avec effort et peine, qu'il marche quelque peu en cette position. Il doit souffrir étant appuyé sur les pieds de derrière ses muscles ne se prêtent que difficilement à cette opé-artion. Mais, en revanche, cette structure est admirablement appropriée pour grimper sur les arbres. Aussi c'est ce qu'il fait il est là dans sa vraie retraite. Il s'accroche aux branches par quatre crampons aussi merveilleux par leur vivacité, leur adresse, que par leur force. La terre, c'est le lieu de la pâture du singe, les arbres sont sa cité. Ses yeux ne sont pas placés pour contempler le ciel. Cet animal n'a que deux soucis la nourriture et la précaution contre ses ennemis. Au reste@, si nous trouvons quelque ressemblance du singe avec l'homme, ce n'est pas pour admirer cette bête car ce sont des caricatures plutôt que des ressemblances. Est-ce que les hideuses grimaces du singe nous rappellent la dignité humaine ? Même dans les traits des sauvages, il y a encore un reste de la grandeur humaine, dont il n'y a pas de trace dans la figure chétive, ridée et bistrée du singe. Quels gestes, quelle tenue, dans ce quadrupède, le plus laid des quadrupèdes, l'un des plus mal partagés sous bien des rapports ? Qui croira que Maupertuis était sincère lorsqu'il ne rougit pas de dire Je préfère quelques heures de conversation avec les hommes à queue, au cercle des plus beaux esprits de l'Europe . Qui croira que nos modernes Maupertuis sont sincères lorsqu'ils débitent la même absurdité dans leurs phrases d'une apparence plus froidement scientifique, pour simuler la bonne foi à défaut de raison. Mais ces vérités vont être mises dans un plus beau jour en observant le côté intellectuel du singe.
Est-ce que les hideuses grimaces du singe nous rappellent la dignité humaine?
Est-ce que les hideuses grimaces du singe nous rappellent la dignité humaine ?
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20 L'ART DE MAGNÉTISER quelques-uns de ce ces messieurs présents, il resta encore un doute, ce n'était plus qu'un reste de préjugé dont ils ne pouvaient se défaire tout d'un coup. Cette opinion d'une partie si importante et si éclairée du clergé est bonne à constater. C'est un fait grave et qui nous annonce une ère nouvelle pour le magnétisme. Les tables tournantes et parlantes n'ont point produit une révolution dans le magnétisme, comme on a pu le penser. Elles ont donné à l'opinion publique un élan nouveau vers cette science. Les magnétiseurs sérieux ne s'en sont occupés qu'au point de vue pratique, en reconnaissant un des effets du fluide vital ils ont fait des expériences pour bien con-stater les faits, et si aujourd'hui il y a une secte, une religion dont les adeptes s'appellent spiritistes, il est à remarquer qu'il n'y a point ou peu de magnétiseurs parmi eux. Ce sont, pour la plupart, des hommes qui ne croyaient même pas au magnétisme avant l'apparition du mouvement des tables, et qui, sans réflexion, sans étude, ont cédé à l'entraî-nement et ont adopté comme vrais non seulement les faits, mais encore toutes les théories des esprits. Nous nous permettrons de leur dire que, si ce sont au-jourd'hui les anges, les archanges, les saints des religions catholique et protestante qui viennent à leur appel, autrefois c'était le Dieu des présages qui se présentait au milieu des cérémonies du paganisme et, pour leur prouver ce que nous avançons, nous ouvrirons l'ouvrage d'Ammien Marcelin, qui vivait au quatrième siècle il raconte une conspiration contre l'empereur Valence, qui, ayant été découverte, donna lieu à une enquête où nous lisons le morceau suivant On cita devant le tribunal Patrice et Hilaire, et, sur l'ordre qu'on leur donna d'exposer les procédés dont ils s'étaient servis, comme ils différaient dans leurs réponses, on les soumit à la torture en leur appliquant des crocs aux flancs. Alors, réduits à la dernière extrémité, ils racontèrent fidèlement leur crime 1 , en reprenant depuis le commence-1 Cette expression de crime peut paraître un peu forte, puisque le délit était d'avoir consulté une table mais toute consultation d'oracles, relative-
20 L'ART DE MAGNÉTISER quelques-uns de ce ces messieurs présents, il resta encore un doute, ce n'était plus qu'un reste de préjugé dont ils ne pouvaient se défaire tout d'un coup. Cette opinion d'une partie si importante et si éclairée du clergé est bonne à constater. C'est un fait grave et qui nous annonce une ère nouvelle pour le magnétisme. Les tables tournantes et parlantes n'ont point produit une révolution dans le magnétisme, comme on a pu le penser. Elles ont donné à l'opinion publique un élan nouveau vers cette science. Les magnétiseurs sérieux ne s'en sont occupés qu'au point de vue pratique, en reconnaissant un des effets du fluide vital ils ont fait des expériences pour bien con-stater les faits, et si aujourd'hui il y a une secte, une religion dont les adeptes s'appellent spiritistes, il est à remarquer qu'il n'y a point ou peu de magnétiseurs parmi eux. Ce sont, pour la plupart, des hommes qui ne croyaient même pas au magnétisme avant l'apparition du mouvement des tables, et qui, sans réflexion, sans étude, ont cédé à l'entraî-nement et ont adopté comme vrais non seulement les faits, mais encore toutes les théories des esprits. Nous nous permettrons de leur dire que, si ce sont au-jourd'hui les anges, les archanges, les saints des religions catholique et protestante qui viennent à leur appel, autrefois c'était le Dieu des présages qui se présentait au milieu des cérémonies du paganisme et, pour leur prouver ce que nous avançons, nous ouvrirons l'ouvrage d'Ammien Marcelin, qui vivait au quatrième siècle il raconte une conspiration contre l'empereur Valence, qui, ayant été découverte, donna lieu à une enquête où nous lisons le morceau suivant@@@@@@ On cita devant le tribunal Patrice et Hi@laire, et, sur l'ordre qu'on leur donna d'exposer les procédés dont ils s'étaient servis, comme ils différaient dans leurs réponses, on les soumit à la torture en leur appliquant des crocs aux flancs. Alors, réduits à la dernière extrémité, ils racontèrent fidèlement leur crime 1 , en reprenant depuis le commence-@1 Cette expression de crime peut paraître un peu forte, puisque le délit était d'avoir consulté une table mais toute consultation d'oracles, relative-
20 L'ART DE MAGNÉTISER quelques-uns de ce ces messieurs présente, il resta encore un doute, ce n'était plus qu'un reste de préjugé dont ils ne pouvaient se défaire tout d'un coup. Cette opinion d'une partie si importante et si éclairée du clergé est bonne à constater. C'est un fait grave et qui nous annonce une ère nouvelle pour le magnétisme. Les tables tournantes et parlantes n'ont point produit une révolution dans le magnétisme, comme on a pu le penser. Elles ont donné à l'opinion publique un élan nouveau vers cette science. Les magnétiseurs sérieux ne s'en sont occupés qu'au point de vue pratique, en reconnaissant un des effets du fluide vital ils ont fait des expériences pour bien con-stater les faits, et si aujourd'hui il y a une secte, une religion dont les adeptes s'appellent spiritistes, il est à remarquer qu'il n'y a point ou peu de magnétiseurs parmi eux. Ce sont, pour la plupart, des hommes qui ne croyaient même pas au magnétisme avant l'apparition du mouvement des tables, et qui, sans réflexion, sans étude, ont cédé à l'entraî-nement et ont adopté comme vrais non seulement les faits, mais encore toutes les théories des esprits. Nous nous permettrons de leur dire que, si ce sont au-jourd'hui les anges, les archanges, les saints des religions catholique et protestante qui viennent à leur appel, autrefois c'était le Dieu des présages qui se présentait au milieu des cérémonies du paganisme et, pour leur prouver ce que nous avançons, nous ouvrirons l'ouvrage d'Ammien Marcelin, qui vivait au quatrième siècle il raconte une conspiration contre l'empereur Valence, qui, ayant été découverte, donna lieu à une enquête où nous lisons le morceau suivant ..... On cita devant le tribunal Patrice et Hitlaire, et, sur l'ordre qu'on leur donna d'exposer les procédés dont ils s'étaient servis, comme ils différaient dans leurs réponses, on les soumit à la torture en leur appliquant des crocs aux flancs. Alors, réduits à la dernière extrémité, ils racontèrent fidèlement leur crime 1 , en reprenant depuis le commence- 1 Cette expression de crime peut paraitre un peu forte, puisque le délit était d'avoir consulté une table mais toute consultation d'oracles, relative-
20 L'ART DE MAGNÉTISER quelques-uns de ce ces messieurs présents, il resta encore un doute, ce n'était plus qu'un reste de préjugé dont ils ne pouvaient se défaire tout d'un coup.
20 L'ART DE MAGNÉTISER quelques-uns de ce ces messieurs présente, il resta encore un doute, ce n'était plus qu'un reste de préjugé dont ils ne pouvaient se défaire tout d'un coup.
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22 -C'est ainsi qu'il ne suffît pas, pour remuer nos mem-bres, d'un simple désir renfermé pour ainsi dire au fond de l'âme il faut une volonté impulsive, accompagnée d'un effort matériel plus ou moins intense. Quand on veut soulever un objet, un vase, par exemple, on ne se borne pas à une opération mentale on effectue instinctivement un travail organique. La preuve c'est que si le vase est plein lorsqu'on le croit vide, on ne peut Spas le soulever du premier coup, parce qu'on n'a pas fait un effort musculaire proportionné au poids véritable si, au contraire, le vase est vide lorsqu'on le croit plein, on l'enlève brusquement, parce que faute de la résistance à laquelle on s'attend, l'effort musculaire s'opère avec trop de violence. L'exécution d'un acte n'est pas toujours en rapport avec le degré d'énergie de la volonté qui le commande. Est-on harassé, malade? Malgré le plus vif désir d'aller a la promenade, on a toutes les peines du monde à se tenir debout, à marcher. Est-on paralysé ? On a beau vouloir, le mouvement est impossible. Il en est de même pour le magnétisme. Est-on infirme, valétudinaire ou accablé par l'âge? La volonté la mieux trempée parvient difficilement à produire le moindre effet. Ainsi, lorsqu'on se sert de cette expression magnéti-ser par la pensée, cela signifie seulement sans l'emploi d'aucun signe extérieur, quoiqu'il y ait toujours coopéra-tion de l'organisme. Des deux facteurs qui concourent à l'acte magnétique, savoir l'impulsion mentale et le travail organique, on a nié tantôt l'un, tantôt l'autre. Le docteur Bertrand dit avoir réussi sans volonté ou même avec une volonté con-traire. Ce fait peut s'expliquerainsi Lorsqu'on marche pour aller quelque part, on s'ache-mine souvent vers son but en pensant à toute autre chose. Les jambes nous conduisent machinalement, comme on
22 -C'est ainsi qu'il ne suffît pas, pour remuer nos mem-bres, d'un simple désir renfermé pour ainsi dire au fond de l'âme il faut une volonté impulsive, accompagnée d'un effort matériel plus ou moins intense. Quand on veut soulever un objet, un vase, par exemple, on ne se borne pas à une opération mentale on effectue instinctivement un travail organique. La preuve c'est que si le vase est plein lorsqu'on le croit vide, on ne peut Spas le soulever du premier coup, parce qu'on n'a pas fait un effort musculaire proportionné au poids véritable si, au contraire, le vase est vide lorsqu'on le croit plein, on l'enlève brusquement, parce que faute de la résistance à laquelle on s'attend, l'effort musculaire s'opère avec trop de violence. L'exécution d'un acte n'est pas toujours en rapport avec le degré d'énergie de la volonté qui le commande. Est-on harassé, malade@? Malgré le plus vif désir d'aller a la promenade, on a toutes les peines du monde à se tenir debout, à marcher. Est-on paralysé ? On a beau vouloir, le mouvement est impossible. Il en est de même pour le magnétisme. Est-on infirme, valétudinaire ou accablé par l'âge? La volonté la mieux trempée parvient difficilement à produire le moindre effet. Ainsi, lorsqu'on se sert de cette expression magnéti-ser par la pensée, cela signifie seulement sans l'emploi d'aucun signe extérieur, quoiqu'il y ait toujours coopéra-tion de l'organisme. Des deux facteurs qui concourent à l'acte magnétique, savoir l'impulsion mentale et le travail organique, on a nié tantôt l'un, tantôt l'autre. Le docteur Bertrand dit avoir réussi sans volonté ou même avec une volonté con-traire. Ce fait peut s'expliquer@ainsi Lorsqu'on marche pour aller quelque part, on s'ache-mine souvent vers son but en pensant à toute autre chose. Les jambes nous conduisent machinalement, comme on
22 -C'est ainsi qu'il ne suffit pas, pour remuer nos mem-bres, d'un simple désir renfermé pour ainsi dire au fond de l'âme il faut une volonté impulsive, accompagnée d'un effort matériel plus ou moins intense. Quand on veut soulever un objet, un vase, par exemple, on ne se borne pas à une opération mentale on effectue instinctivement un travail organique. La preuve c'est que si le vase est plein lorsqu'on le croit vide, on ne peut @pas le soulever du premier coup, parce qu'on n'a pas fait un effort musculaire proportionné au poids véritable si, au contraire, le vase est vide lorsqu'on le croit plein, on l'enlève brusquement, parce que faute de la résistance à laquelle on s'attend, l'effort musculaire s'opère avec trop de violence. L'exécution d'un acte n'est pas toujours en rapport avec le degré d'énergie de la volonté qui le commande. Est-on harassé, malade ? Malgré le plus vif désir d'aller à la promenade, on a toutes les peines du monde à se tenir debout, à marcher. Est-on paralysé ? On a beau vouloir, le mouvement est impossible. Il en est de même pour le magnétisme. Est-on infirme, valétudinaire ou accablé par l'âge? La volonté la mieux trempée parvient difficilement à produire le moindre effet. Ainsi, lorsqu'on se sert de cette expression magnéti-ser par la pensée, cela signifie seulement sans l'emploi d'aucun signe extérieur, quoiqu'il y ait toujours coopéra-tion de l'organisme. Des deux facteurs qui concourent à l'acte magnétique, savoir l'impulsion mentale et le travail organique, on a nié tantôt l'un, tantôt l'autre. Le docteur Bertrand dit avoir réussi sans volonté ou même avec une volonté con-traire. Ce fait peut s'expliquer ainsi Lorsqu'on marche pour aller quelque part, on s'ache-mine souvent vers son but en pensant à toute autre chose. Les jambes nous conduisent machinalement, comme on
La preuve c'est que si le vase est plein lorsqu'on le croit vide, on ne peut Spas le soulever du premier coup, parce qu'on n'a pas fait un effort musculaire proportionné au poids véritable si, au contraire, le vase est vide lorsqu'on le croit plein, on l'enlève brusquement, parce que faute de la résistance à laquelle on s'attend, l'effort musculaire s'opère avec trop de violence.
La preuve c'est que si le vase est plein lorsqu'on le croit vide, on ne peut pas le soulever du premier coup, parce qu'on n'a pas fait un effort musculaire proportionné au poids véritable si, au contraire, le vase est vide lorsqu'on le croit plein, on l'enlève brusquement, parce que faute de la résistance à laquelle on s'attend, l'effort musculaire s'opère avec trop de violence.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 61 4 de Gaston, car le sang amua à ses joues et elle se dégagea doucement. - On vient ! répéta Saint-Pons. - On vient, dit-elle en forme d'écho et si bas qu'à peine put-il l'entendre on vient. Qui donc ? - Votre mari. H fallait que ce mot eût une singulière puissance pour que la jeune femme s'y montrât sensible comme elle le fut. Elle releva la tête avec vivacité, et accompagnant ses paroles d'un geste douloureux - Gaston, dit-elle, pourquoi ne m'avez-vous pas laissée mourir? - -La barque n'était plus qu'à une petite distance, et les ra-meurs s'arrangeaient de manière à aborder lécueil par le point le moins agité. Au milieu de ces fonds inégaux et de ces courants capricieux, ce n'était pas une manoeuvre facile. Le vieux comte,-dont le pied n'était pas sûr, restait assis sur l'arrière, adressant à sa fille, du plus loin qu'il le pût, des mots encourageants et des témoignages de tendresse tandis que le baron, immobile et silencieux, se tenait debout sur l'avant, comme s'il eût voulu hâter l'instant où il reprendrait possession de sa femme. Les trois marins songeaient à leur besogne, et l'un d'eux, armé d'une gaffe, cherchait à la fixer sur l'écueil. De son côté, Gaston s'était remis à l'eau, et quand la barque se trouva à sa portée, il la poussa doucement et aida à la maintenir. Quant à Clémence, personne, à la voir, n'eût deviné qu'elle revenait de sUoin. Le coude appuyé sur le rocher, elle suivait cette scène d'un oeil curieux et chargé de langueur, et répondait par des gestes caressants aux dé-monstrations lointaines du comte. Dès que la barque fut là, elle put descendre sans un trop grand effort et se jeta dans les bras du vieillard, dont le visage était baigné de larmes. - Cruelle enfant 1 s'écriait-il, que de tourment tu nous a donné ! L'expédition était achevée, et il ne restait plus qu'à rega-gner le rivage. Les marins allaient reprendre les rames quand on s'aperçut que Gaston manquait à l'appel. Au lieu de mon-ter dans l'embarcation, il venait d'exécuter, avec son aisance habituelle, un plongeon qui l'en éloignait. -- Eh bien 1 lui dit le comte quand il reparut à quelques
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 61 4 de Gaston, car le sang a@@mua à ses joues et elle se dégagea doucement. - On vient ! répéta Saint-Pons. - On vient, dit-elle en forme d'écho et si bas qu'à peine put-il l'entendre on vient. Qui donc ? - Votre mari. @H fallait que ce mot eût une singulière puissance pour que la jeune femme s'y montrât sensible comme elle le fut. Elle releva la tête avec vivacité, et accompagnant ses paroles d'un geste douloureux - Gaston, dit-elle, pourquoi ne m'avez-vous pas laissée mourir? - -La barque n'était plus qu'à une petite distance, et les ra-meurs s'arrangeaient de manière à aborder l@écueil par le point le moins agité. Au milieu de ces fonds inégaux et de ces courants capricieux, ce n'était pas une manoeuvre facile. Le vieux comte,-dont le pied n'était pas sûr, restait assis sur l'arrière, adressant à sa fille, du plus loin qu'il le pût, des mots encourageants et des témoignages de tendresse tandis que le baron, immobile et silencieux, se tenait debout sur l'avant, comme s'il eût voulu hâter l'instant où il reprendrait possession de sa femme. Les trois marins songeaient à leur besogne, et l'un d'eux, armé d'une gaffe, cherchait à la fixer sur l'écueil. De son côté, Gaston s'était remis à l'eau, et quand la barque se trouva à sa portée, il la poussa doucement et aida à la maintenir. Quant à Clémence, personne, à la voir, n'eût deviné qu'elle revenait de s@@Uoin. Le coude appuyé sur le rocher, elle suivait cette scène d'un oeil curieux et chargé de langueur, et répondait par des gestes caressants aux dé-monstrations lointaines du comte. Dès que la barque fut là, elle put descendre sans un trop grand effort et se jeta dans les bras du vieillard, dont le visage était baigné de larmes. - Cruelle enfant 1 s'écriait-il, que de tourment tu nous a donné ! L'expédition était achevée, et il ne restait plus qu'à rega-gner le rivage. Les marins allaient reprendre les rames quand on s'aperçut que Gaston manquait à l'appel. Au lieu de mon-ter dans l'embarcation, il venait d'exécuter, avec son aisance habituelle, un plongeon qui l'en éloignait. -- Eh bien 1 lui dit le comte quand il reparut à quelques
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 61@@ de Gaston, car le sang afflua à ses joues et elle se dégagea doucement. -@On vient ! répéta Saint-Pons. -@On vient, dit-elle en forme d'écho et si bas qu'à peine put-il l'entendre on vient. Qui donc ? -@Votre mari. Il fallait que ce mot eût une singulière puissance pour que la jeune femme s'y montrât sensible comme elle le fut. Elle releva la tête avec vivacité, et accompagnant ses paroles d'un geste douloureux -@Gaston, dit-elle, pourquoi ne m'avez-vous pas laissée mourir@ ? @La barque n'était plus qu'à une petite distance, et les ra-meurs s'arrangeaient de manière à aborder l'écueil par le point le moins agité. Au milieu de ces fonds inégaux et de ces courants capricieux, ce n'était pas une manoeuvre facile. Le vieux comte, dont le pied n'était pas sûr, restait assis sur l'arrière, adressant à sa fille, du plus loin qu'il le pût, des mots encourageants et des témoignages de tendresse tandis que le baron, immobile et silencieux, se tenait debout sur l'avant, comme s'il eût voulu hâter l'instant où il reprendrait possession de sa femme. Les trois marins songeaient à leur besogne, et l'un d'eux, armé d'une gaffe, cherchait à la fixer sur l'écueil. De son côté, Gaston s'était remis à l'eau, et quand la barque se trouva à sa portée, il la poussa doucement et aida à la maintenir. Quant à Clémence, personne, à la voir, n'eût deviné qu'elle revenait de si loin. Le coude appuyé sur le rocher, elle suivait cette scène d'un oeil curieux et chargé de langueur, et répondait par des gestes caressants aux dé-monstrations lointaines du comte. Dès que la barque fut là, elle put descendre sans un trop grand effort et se jeta dans les bras du vieillard, dont le visage était baigné de larmes. -@Cruelle enfant ! s'écriait-il, que de tourment tu nous a donné ! L'expédition était achevée, et il ne restait plus qu'à rega-gner le rivage. Les marins allaient reprendre les rames quand on s'aperçut que Gaston manquait à l'appel. Au lieu de mon-ter dans l'embarcation, il venait d'exécuter, avec son aisance habituelle, un plongeon qui l'en éloignait. @-@Eh bien ! lui dit le comte quand il reparut à quelques
H fallait que ce mot eût une singulière puissance pour que la jeune femme s'y montrât sensible comme elle le fut.
Il fallait que ce mot eût une singulière puissance pour que la jeune femme s'y montrât sensible comme elle le fut.
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L'ÉVASION. 449 Merci, Madame. Je saluai la jeune femme , qui me paraissait plus ras-surée, mais vivement intriguée et je continuai à descendre. Elle avait parlé d'amphithéâtre, et je regardais sije voyais un monument de ce genre, lorsque le chemin que je sui-vais me conduisit dans une sorte de cirque immense, qu'il coupait en deux. C'était, àn'en pas douter, l'amphithéâtre dont on venait de me parler. Il était taillé dans le roc, et les traces des gradins étaient encore très visibles. Des restes de murailles romaines d'une merveilleuse épaisseur apparaissaient encore çà et là, percées de fenêtres cintrées. En bas, près du sol, des portes voûtées semblaient conduire dans des souterrains. En tout autre moment, ce spectacle m'eût vraiment intéressé. Mais, pour l'instant, je ne son-geais qu'à ma route, que je trouvai presque à la sortie de l'amphithéâtre. C'était un chemin assez étroit qui suivait le flanc des collines , au milieu des vignes et des jardins. Il devait servir surtout pour les travaux de la campagne. Cette circonstance me rassurait et me donnait l'espoir de ne faire aucune rencontre dangereuse. Tout en marchant d'un bon pas, je pensais à ce nom de Wasserbillig, que j'avais souvent entendu répéter à Sierck. Les gens de cette ville venaient à nos foires, et nos mar-chands se rendaient aussi aux fêtes et aux marchés de Wasserbillig. La distance entre les deux villes devait donc être assez courte, quelques lieues à peine. L'idée de passer si près de ma mère , si près de mon pays, me remua le coeur. Est-il possible, pensai-je, de me trouvera quelques pas de ma pauvre mère, sans aller l'embrasser , la rassu-rer, passer quelques minutes près d'elle! Le désir de pousser jusqu'à Sierck me tentait vivement. J'avançais donc le plus rapidement possible et après trois
L'ÉVASION. 449 @Merci, Madame. Je saluai la jeune femme , qui me paraissait plus ras-surée, mais vivement intriguée et je continuai à descendre. Elle avait parlé d'amphithéâtre, et je regardais si@je voyais un monument de ce genre, lorsque le chemin que je sui-vais me conduisit dans une sorte de cirque immense, qu'il coupait en deux. C'était, à@n'en pas douter, l'amphithéâtre dont on venait de me parler. Il était taillé dans le roc, et les traces des gradins étaient encore très visibles. Des restes de murailles romaines d'une merveilleuse épaisseur apparaissaient encore çà et là, percées de fenêtres cintrées. En bas, près du sol, des portes voûtées semblaient conduire dans des souterrains. En tout autre moment, ce spectacle m'eût vraiment intéressé. Mais, pour l'instant, je ne son-geais qu'à ma route, que je trouvai presque à la sortie de l'amphithéâtre. C'était un chemin assez étroit qui suivait le flanc des collines , au milieu des vignes et des jardins. Il devait servir surtout pour les travaux de la campagne. Cette circonstance me rassurait et me donnait l'espoir de ne faire aucune rencontre dangereuse. Tout en marchant d'un bon pas, je pensais à ce nom de Wasserbillig, que j'avais souvent entendu répéter à Sierck. Les gens de cette ville venaient à nos foires, et nos mar-chands se rendaient aussi aux fêtes et aux marchés de Wasserbillig. La distance entre les deux villes devait donc être assez courte, quelques lieues à peine. L'idée de passer si près de ma mère , si près de mon pays, me remua le coeur. @Est-il possible, pensai-je, de me trouver@a quelques pas de ma pauvre mère, sans aller l'embrasser , la rassu-rer, passer quelques minutes près d'elle! Le désir de pousser jusqu'à Sierck me tentait vivement. J'avançais donc le plus rapidement possible et après trois
L'ÉVASION. 149 -Merci, Madame. Je saluai la jeune femme@, qui me paraissait plus ras-surée, mais vivement intriguée et je continuai à descendre. Elle avait parlé d'amphithéâtre, et je regardais si je voyais un monument de ce genre, lorsque le chemin que je sui-vais me conduisit dans une sorte de cirque immense, qu'il coupait en deux. C'était@ à n'en pas douter, l'amphithéâtre dont on venait de me parler. Il était taillé dans le roc, et les traces des gradins étaient encore très visibles. Des restes de murailles romaines d'une merveilleuse épaisseur apparaissaient encore çà et là, percées de fenêtres cintrées. En bas, près du sol, des portes voûtées semblaient conduire dans des souterrains. En tout autre moment, ce spectacle m'eût vraiment intéressé. Mais, pour l'instant, je ne son-geais qu'à ma route, que je trouvai presque à la sortie de l'amphithéâtre. C'était un chemin assez étroit qui suivant le flanc des collines@, au milieu des vignes et des jardins. Il devait servir surtout pour les travaux de la campagne. Cette circonstance me rassurait et me donnait l'espoir de ne faire aucune rencontre dangereuse. Tout en marchant d'un bon pas, je pensais à ce nom de Wasserbillig, que j'avais souvent entendu répéter à Sierck. Les gens de cette ville venaient à nos foires, et nos mar-chands se rendaient aussi aux fêtes et aux marchés de Wasserbillig. La distance entre les deux villes devait donc être assez courte, quelques lieues à peine. L'idée de passer si près de ma mère@, si près de mon pays, me remua le coeur. -Est-il possible, pensai-je, de me trouver à quelques pas de ma pauvre mère, sans aller l'embrasser@, la rassu-rer, passer quelques minutes près d'elle! Le désir de pousser jusqu'à Sierck me tentait vivement. J'avançais donc le plus rapidement possible et après trois
Je saluai la jeune femme , qui me paraissait plus ras-surée, mais vivement intriguée et je continuai à descendre.
Je saluai la jeune femme, qui me paraissait plus ras-surée, mais vivement intriguée et je continuai à descendre.
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284 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. XXXIY Le premier mouvement de Ludovic, lorsqu'il entra dans la chambre de Marguerite, fut de jeter les yeux sur le lit, et, à l'aspect de ce corps inanimé, il ressentit un coup si violent qu'il crut que la vie allait le quitter. Le docteur, plus calme et plus maître de lui, était déjà près de la victime , touchait ses membres refroidis et cherchait à y découvrir quelque signe de vie. Il y eut là quelques secondes pleines d'une hor-rible anxiété, et un silence effrayant régna dans cette cham-bre. Le concierge levait les mains au ciel et Ludovic tenait les yeux attachés sur le praticien, comme si sa propre exis-tence eût dépendu de l'arrêt qu'il allait rendre. - Eh bien ? dit-il, avec un accent plein d'angoisse et un geste suppliant. Le front du docteur était couvert de nuages et ses mouve-ments indiquaient une grande préoccupation. Tantôt il tenait son oreille appuyée sur le coeur pour y surprendre quelque battement, tantôt il approchait une glace des lèvres et des narines pour voir si quelque souffle ne ternirait pas le poli du verre et ne lui fournirait pas d'indice satisfaisant. Enfin il parla, et ses premiers mots n'étaient pas de nature à don-ner de l'espoir. - On ne peut rien dire, répéta-t-il à trois reprises diffé-rentes. Jamais plus douloureuse scène ne s'offrit aux regards le concierge lui-même ne pouvait y assister d'un oeil sec. Sur cette couche, une jeune fiile, blanche comme le marbre, et plus belle dans la mort qu'elle ne l'avait été dans la vie puis ce jeune homme qui portait la douleur écrite sur le front et semblait frappé du même coup partout le deuil, un deuil sans limites comme sans remède. Cependant le docteur, tout sombre qu'il fût, ne négligeait aucun moyen pour ranimer dans ce cadavre l'ombre de vie qui pouvait y rester. Il semblait surtout en quête d'un ren-
284 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. XXXIY Le premier mouvement de Ludovic, lorsqu'il entra dans la chambre de Marguerite, fut de jeter les yeux sur le lit, et, à l'aspect de ce corps inanimé, il ressentit un coup si violent qu'il crut que la vie allait le quitter. Le docteur, plus calme et plus maître de lui, était déjà près de la victime , touchait ses membres refroidis et cherchait à y découvrir quelque signe de vie. Il y eut là quelques secondes pleines d'une hor-rible anxiété, et un silence effrayant régna dans cette cham-bre. Le concierge levait les mains au ciel et Ludovic tenait les yeux attachés sur le praticien, comme si sa propre exis-tence eût dépendu de l'arrêt qu'il allait rendre. - Eh bien ? dit-il, avec un accent plein d'angoisse et un geste suppliant. Le front du docteur était couvert de nuages et ses mouve-ments indiquaient une grande préoccupation. Tantôt il tenait son oreille appuyée sur le coeur pour y surprendre quelque battement, tantôt il approchait une glace des lèvres et des narines pour voir si quelque souffle ne ternirait pas le poli du verre et ne lui fournirait pas d'indice satisfaisant. Enfin il parla, et ses premiers mots n'étaient pas de nature à don-ner de l'espoir. - On ne peut rien dire, répéta-t-il à trois reprises diffé-rentes. Jamais plus douloureuse scène ne s'offrit aux regards le concierge lui-même ne pouvait y assister d'un oeil sec. Sur cette couche, une jeune fiile, blanche comme le marbre, et plus belle dans la mort qu'elle ne l'avait été dans la vie puis ce jeune homme qui portait la douleur écrite sur le front et semblait frappé du même coup partout le deuil, un deuil sans limites comme sans remède. Cependant le docteur, tout sombre qu'il fût, ne négligeait aucun moyen pour ranimer dans ce cadavre l'ombre de vie qui pouvait y rester. Il semblait surtout en quête d'un ren-
284 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. XXXIV Le premier mouvement de Ludovic, lorsqu'il entra dans la chambre de Marguerite, fut de jeter les yeux sur le lit, et, à l'aspect de ce corps inanimé, il ressentit un coup si violent qu'il crut que la vie allait le quitter. Le docteur, plus calme et plus maître de lui, était déjà près de la victime@, touchait ses membres refroidis et cherchait à y découvrir quelque signe de vie. Il y eut là quelques secondes pleines d'une hor-rible anxiété, et un silence effrayant régna dans cette cham-bre. Le concierge levait les mains au ciel et Ludovic tenait les yeux attachés sur le praticien, comme si sa propre exis-tence eût dépendu de l'arrêt qu'il allait rendre. -@Eh bien ? dit-il, avec un accent plein d'angoisse et un geste suppliant. Le front du docteur était couvert de nuages et ses mouve-ments indiquaient une grande préoccupation. Tantôt il tenait son oreille appuyée sur le coeur pour y surprendre quelque battement, tantôt il approchait une glace des lèvres et des narines pour voir si quelque souffle ne ternirait pas le poli du verre et ne lui fournirait pas d'indice satisfaisant. Enfin il parla, et ses premiers mots n'étaient pas de nature à don-ner de l'espoir. -@On ne peut rien dire, répéta-t-il à trois reprises diffé-rentes. Jamais plus douloureuse scène ne s'offrit aux regards le concierge lui-même ne pouvait y assister d'un oeil sec. Sur cette couche, une jeune fille, blanche comme le marbre, et plus belle dans la mort qu'elle ne l'avait été dans la vie puis ce jeune homme qui portait la douleur écrite sur le front et semblait frappé du même coup partout le deuil, un deuil sans limites comme sans remède. Cependant le docteur, tout sombre qu'il fût, ne négligeait aucun moyen pour ranimer dans ce cadavre l'ombre de vie qui pouvait y rester. Il semblait surtout en quête d'un ren-
- On ne peut rien dire, répéta-t-il à trois reprises diffé-rentes.
-On ne peut rien dire, répéta-t-il à trois reprises diffé-rentes.
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