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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 119 dresse. Celle-ci essayait alors de le calmer, de le ramener par de douces paroles elle se laissait entraîner de plus en plus sur cette pente, et, faute de pouvoir le guérir, parta-geait ce-vertige contagieux. Le péril croissait à vue d'oeil après quelques lettres échan-gées, il était au comble. Gaston ne se résignait plus aux ado-rations solitaires ses prétentions s'élevaient en raison des concessions faites plus on lui cédait de terrain, plus il dési-rait en gagner. C'est l'éternelle histoire des conquérants -rien n'est fait pour eux tant qu'il reste quelque chose à faire. Le jeune homme se sentait de plus en plus maître de la volonté et des destinées de Clémence il en disposait déjà comme d'un bien qui lui appartenait. Chaque jour, il s'effor-çait de l'entraluer vers des imprudences auxquelles celle-ci n'exposait plus qu'une force d'inertie. Ce fat alors qu'il s'en-hardit, et lui écrivit la lettre suivante Clémence, Il Vous avez beau dire, les choses ne peuvent pas rester ce qu'elles sont ce serait nous condamner l'un et l'autre d'une manière irrévocable et de nos propres mains. Vous ne pouvez pas toujours végéter dans les oubliettes de l'hôtel Montréal je ne puis pas toujours vivre loin de vos regards. 11 est temps que vous sortiez de votre-servitude, et que j'ob-tienne le dédommagement de mes longues privations il vous faut, à vous, de l'air, à moi votre vue. Songez-y, Clémence, est-ce une vie possible que la nôtre, comme elle est arrangée aujourd'hui? Autour de vous, rien qui ne yous soit odieux ou pesant autour de moi, rien qui me spurie et réponde à mes sentiments secrets. Vous êtes opprimée, moi dénué pouvons-nous longtemps tenir ainsi ? J'ai souvent réfléchi aux douleurs et aux amertumes de vqtre position, et je me suis demandé comment vous n'aviez pas fait plus d'efforts pour vous y soustraire. Vous parlez d'honneur, de devoir ce sont des scrupules-que je respecte mais ne les poussez-vous pas à l'excès. Vous êtes esclave là où vous devriez commander en reine, et la branche cadette des Montréal se venge sur vous de la longue supériorité et
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 119 dresse. Celle-ci essayait alors de le calmer, de le ramener par de douces paroles elle se laissait entraîner de plus en plus sur cette pente, et, faute de pouvoir le guérir, parta-geait ce-vertige contagieux. Le péril croissait à vue d'oeil après quelques lettres échan-gées, il était au comble. Gaston ne se résignait plus aux ado-rations solitaires ses prétentions s'élevaient en raison des concessions faites plus on lui cédait de terrain, plus il dési-rait en gagner. C'est l'éternelle histoire des conquérants -rien n'est fait pour eux tant qu'il reste quelque chose à faire. Le jeune homme se sentait de plus en plus maître de la volonté et des destinées de Clémence il en disposait déjà comme d'un bien qui lui appartenait. Chaque jour, il s'effor-çait de l'entraluer vers des imprudences auxquelles celle-ci n'exposait plus qu'une force d'inertie. Ce fat alors qu'il s'en-hardit, et lui écrivit la lettre suivante Clémence, Il Vous avez beau dire, les choses ne peuvent pas rester ce qu'elles sont ce serait nous condamner l'un et l'autre d'une manière irrévocable et de nos propres mains. Vous ne pouvez pas toujours végéter dans les oubliettes de l'hôtel Montréal je ne puis pas toujours vivre loin de vos regards. 11 est temps que vous sortiez de votre-servitude, et que j'ob-tienne le dédommagement de mes longues privations il vous faut, à vous, de l'air, à moi votre vue. Songez-y, Clémence, est-ce une vie possible que la nôtre, comme elle est arrangée aujourd'hui@? Autour de vous, rien qui ne yous soit odieux ou pesant autour de moi, rien qui me spurie et répond@e à mes sentiments secrets. Vous êtes opprimée, moi dénué pouvons-nous longtemps tenir ainsi ? J'ai souvent réfléchi aux douleurs et aux amertumes de vqtre position, et je me suis demandé comment vous n'aviez pas fait plus d'efforts pour vous y soustraire. Vous parlez d'honneur, de devoir ce sont des scrupules-que je respecte mais ne les poussez-vous pas à l'excès. Vous êtes esclave là où vous devriez commander en reine, et la branche cadette des Montréal se venge sur vous de la longue supériorité et
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 119 dresse. Celle-ci essayait alors de le calmer, de le ramener par de douces paroles elle se laissait entraîner de plus en plus sur cette pente, et, faute de pouvoir le guérir, parta-geait ce vertige contagieux. Le péril crois@ait à vue d'oeil après quelques lettres échan-gées, il était au comble. Gaston ne se résignait plus aux ado-rations solitaires ses prétensions s'élevaient en raison des concessions faites plus on lui cédait de terrain, plus il dési-rait en gagner. C'est l'éternelle histoire des conquérants @rien n'est fait pour eux tant qu'il reste quelque chose à faire. Le jeune homme se sentait de plus en plus maître de la volonté et des destinées de Clémence il en disposait déjà comme d'un bien qui lui appartenait. Chaque jour, il s'effor-çait de l'entraîner vers des imprudences auxquelles celle-ci n'opposait plus qu'une force d'inertie. Ce fut alors qu'il s'en-hardit, et lui écrivit la lettre suivante Clémence,@@@ Vous avez beau dire, les choses ne peuvent pas rester ce qu'elles sont ce serait nous condamner l'un et l'autre d'une manière irrévocable et de nos propres mains. Vous ne pouvez pas toujours végéter dans les oubliettes de l'hôtel Montréal je ne puis pas toujours vivre loin de vos regards. Il est temps que vous sortiez de votre servitude, et que j'ob-tienne le dédommagement de mes longues privations il vous faut, à vous, de l'air, à moi votre vue. Songez-y, Clémence, est-ce une vie possible que la nôtre, comme elle est arrangée aujourd'hui ? Autour de vous, rien qui ne vous soit odieux ou pesant autour de moi, rien qui me sourie et répondre à mes sentiments secrets. Vous êtes opprimée, moi dénué pouvons-nous longtemps tenir ainsi ? J'ai souvent réfléchi aux douleurs et aux amertumes de votre position, et je me suis demandé comment vous n'aviez pas fait plus d'efforts pour vous y soustraire. Vous parlez d'honneur, de devoir ce sont des scrupules que je respecte mais ne les poussez-vous pas à l'excès. Vous êtes esclave là où vous devriez commander en reine, et la branche cadette des Montréal se venge sur vous de la longue supériorité et
Chaque jour, il s'effor-çait de l'entraluer vers des imprudences auxquelles celle-ci n'exposait plus qu'une force d'inertie.
Chaque jour, il s'effor-çait de l'entraîner vers des imprudences auxquelles celle-ci n'opposait plus qu'une force d'inertie.
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430 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. XXVIII D'abord, Gaston ne put y croire fet s'imagina qu'il était le jouet d'une erreur. Sans doute il avait dépassé l'endroit ot avait eu lieu l'escalade, ou bien il ne l'avait pas encore at-teint. C'était la seule explication naturelle du fait. Il coarut donc à droite et it gauche, sur toute la longueur des clôtures, cherchant partout et avec une anxiété fiévreme, ïil ne re-trouverait pas cet instrument de salut auquel tant de prix était attaché. Cette recherche fuf vaine nulle part il ne le retrouva, nulle part il ne rencontra cette physionomie des lieux qui était si bien gravée dans sa mémoire. Il fallut donc en revenir au véritable point de départ, et là bien des circonstances se réunirent pour porter dais son es-prit une convictioB accablante. Tous les accidents du terrain prouvaient que c'était par oe côté qu'il avait pénétré dans le jardin. Sur le sol, l'empreinte encore fraîche de ses pieds, çà et là des branches brisées qui marquaient son passage, quel-ques débris détachés du mur, puis des indices particuliers - qu'avec ses habitudes de chasseur il avait eu le soin de re-marquer et de rendre apparents. Tout concourait à prouver qu'il ne fallait pas pousser plus loin une recherche inutile. C'était là que devait sa trouver l'échelle, et elle n'y était pas. Quand Gaston se fut convaincu du fait, il ne songea pas à lui, ni au danger qu'il pouvait courir il songea à Clémence. Ce qu'il avait imaginé pour la sauver allait achever de la perdre son sort en serait aggravé, son existence empirerait, ses geôliers en prendraient prétexte pour la tenir dans une captivité plus étroite et combler la mesure des procédés odieux. A cette pensée, Gaston se sentit transporté d'un élan soudain. Ce qui dominait chez lui, ce n'était MS la crainte, ce n'était pas le désir de se soustraire à des adversaires mys-térieux c'était la colère, c'était la soif de la vengeance, c' é-tait le désir de les rejoindre et de leur livrer le vrai coupable, le seul de qui ils fussent en droit d'exiger une réparation.
430 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. XXVIII D'abord, Gaston ne put y croire fet s'imagina qu'il était le jouet d'une erreur. Sans doute il avait dépassé l'endroit ot avait eu lieu l'escalade, ou bien il ne l'avait pas encore at-teint. C'était la seule explication naturelle du fait. Il coarut donc à droite et it gauche, sur toute la longueur des clôtures, cherchant partout@ et avec une anxiété fiévre@me, @ïil ne re-trouverait pas cet instrument de salut auquel tant de prix était attaché. Cette recherche fuf vaine nulle part il ne le retrouva, nulle part il ne rencontra cette physionomie des lieux qui était si bien gravée dans sa mémoire. Il fallut donc en revenir au véritable point de départ, et là bien des circonstances se réunirent pour porter dais son es-prit une convictioB accablante. Tous les accidents du terrain prouvaient que c'était par oe côté qu'il avait pénétré dans le jardin. Sur le sol, l'empreinte encore fraîche de ses pieds, çà et là des branches brisées qui marquaient son passage, quel-ques débris détachés du mur, puis des indices particuliers - qu'avec ses habitudes de chasseur il avait eu le soin de re-marquer et de rendre apparents. Tout concourait à prouver qu'il ne fallait pas pousser plus loin une recherche inutile. C'était là que devait sa trouver l'échelle, et elle n'y était pas. Quand Gaston se fut convaincu du fait, il ne songea pas à lui, ni au danger qu'il pouvait courir il songea à Clémence. Ce qu'il avait imaginé pour la sauver allait achever de la perdre son sort en serait aggravé, son existence empirerait, ses geôliers en prendraient prétexte pour la tenir dans une captivité plus étroite et combler la mesure des procédés odieux. A cette pensée, Gaston se sentit transporté d'un élan soudain. Ce qui dominait chez lui, ce n'était @MS la crainte, ce n'était pas le désir de se soustraire à des adversaires mys-térieux c'était la colère, c'était la soif de la vengeance, c' é-tait le désir de les rejoindre et de leur livrer le vrai coupable, le seul de qui ils fussent en droit d'exiger une réparation.
430 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. XXVIII D'abord, Gaston ne put y croire @et s'imagina qu'il était le jouet d'une erreur. Sans doute il avait dépassé l'endroit où avait eu lieu l'escalade, ou bien il ne l'avait pas encore at-teint. C'était la seule explication naturelle du fait. Il courut donc à droite et @à gauche, sur toute la longueur des clôtures, cherchant partout, et avec une anxiété fiévreuse, s'il ne re-trouverait pas cet instrument de salut auquel tant de prix était attaché. Cette recherche fut vaine nulle part il ne le retrouva, nulle part il ne rencontra cette physionomie des lieux qui était si bien gravée dans sa mémoire. Il fallut donc en revenir au véritable point de départ, et là bien des circonstances se réunirent pour porter dans son es-prit une conviction accablante. Tous les accidents du terrain prouvaient que c'était par ce côté qu'il avait pénétré dans le jardin. Sur le sol, l'empreinte encore fraîche de ses pieds, çà et là des branches brisées qui marquaient son passage, quel-ques débris détachés du mur, puis des indices particuliers @@qu'avec ses habitudes de chasseur il avait eu le soin de re-marquer et de rendre apparents. Tout concourait à prouver qu'il ne fallait pas pousser plus loin une recherche inutile. C'était là que devait se trouver l'échelle, et elle n'y était pas. Quand Gaston se fut convaincu du fait, il ne songea pas à lui, ni au danger qu'il pouvait courir il songea à Clémence. Ce qu'il avait imaginé pour la sauver allait achever de la perdre son sort en serait aggravé, son existence empirerait, ses geôliers en prendraient prétexte pour la tenir dans une captivité plus étroite et combler la mesure des procédés odieux. A cette pensée, Gaston se sentit transporté d'un élan soudain. Ce qui dominait chez lui, ce n'était pas la crainte, ce n'était pas le désir de se soustraire à des adversaires mys-térieux c'était la colère, c'était la soif de la vengeance, c'@é-tait le désir de les rejoindre et de leur livrer le vrai coupable, le seul de qui ils fussent en droit d'exiger une réparation.
C'était là que devait sa trouver l'échelle, et elle n'y était pas.
C'était là que devait se trouver l'échelle, et elle n'y était pas.
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284 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. XXXIY Le premier mouvement de Ludovic, lorsqu'il entra dans la chambre de Marguerite, fut de jeter les yeux sur le lit, et, à l'aspect de ce corps inanimé, il ressentit un coup si violent qu'il crut que la vie allait le quitter. Le docteur, plus calme et plus maître de lui, était déjà près de la victime , touchait ses membres refroidis et cherchait à y découvrir quelque signe de vie. Il y eut là quelques secondes pleines d'une hor-rible anxiété, et un silence effrayant régna dans cette cham-bre. Le concierge levait les mains au ciel et Ludovic tenait les yeux attachés sur le praticien, comme si sa propre exis-tence eût dépendu de l'arrêt qu'il allait rendre. - Eh bien ? dit-il, avec un accent plein d'angoisse et un geste suppliant. Le front du docteur était couvert de nuages et ses mouve-ments indiquaient une grande préoccupation. Tantôt il tenait son oreille appuyée sur le coeur pour y surprendre quelque battement, tantôt il approchait une glace des lèvres et des narines pour voir si quelque souffle ne ternirait pas le poli du verre et ne lui fournirait pas d'indice satisfaisant. Enfin il parla, et ses premiers mots n'étaient pas de nature à don-ner de l'espoir. - On ne peut rien dire, répéta-t-il à trois reprises diffé-rentes. Jamais plus douloureuse scène ne s'offrit aux regards le concierge lui-même ne pouvait y assister d'un oeil sec. Sur cette couche, une jeune fiile, blanche comme le marbre, et plus belle dans la mort qu'elle ne l'avait été dans la vie puis ce jeune homme qui portait la douleur écrite sur le front et semblait frappé du même coup partout le deuil, un deuil sans limites comme sans remède. Cependant le docteur, tout sombre qu'il fût, ne négligeait aucun moyen pour ranimer dans ce cadavre l'ombre de vie qui pouvait y rester. Il semblait surtout en quête d'un ren-
284 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. XXXIY Le premier mouvement de Ludovic, lorsqu'il entra dans la chambre de Marguerite, fut de jeter les yeux sur le lit, et, à l'aspect de ce corps inanimé, il ressentit un coup si violent qu'il crut que la vie allait le quitter. Le docteur, plus calme et plus maître de lui, était déjà près de la victime , touchait ses membres refroidis et cherchait à y découvrir quelque signe de vie. Il y eut là quelques secondes pleines d'une hor-rible anxiété, et un silence effrayant régna dans cette cham-bre. Le concierge levait les mains au ciel et Ludovic tenait les yeux attachés sur le praticien, comme si sa propre exis-tence eût dépendu de l'arrêt qu'il allait rendre. - Eh bien ? dit-il, avec un accent plein d'angoisse et un geste suppliant. Le front du docteur était couvert de nuages et ses mouve-ments indiquaient une grande préoccupation. Tantôt il tenait son oreille appuyée sur le coeur pour y surprendre quelque battement, tantôt il approchait une glace des lèvres et des narines pour voir si quelque souffle ne ternirait pas le poli du verre et ne lui fournirait pas d'indice satisfaisant. Enfin il parla, et ses premiers mots n'étaient pas de nature à don-ner de l'espoir. - On ne peut rien dire, répéta-t-il à trois reprises diffé-rentes. Jamais plus douloureuse scène ne s'offrit aux regards le concierge lui-même ne pouvait y assister d'un oeil sec. Sur cette couche, une jeune fiile, blanche comme le marbre, et plus belle dans la mort qu'elle ne l'avait été dans la vie puis ce jeune homme qui portait la douleur écrite sur le front et semblait frappé du même coup partout le deuil, un deuil sans limites comme sans remède. Cependant le docteur, tout sombre qu'il fût, ne négligeait aucun moyen pour ranimer dans ce cadavre l'ombre de vie qui pouvait y rester. Il semblait surtout en quête d'un ren-
284 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. XXXIV Le premier mouvement de Ludovic, lorsqu'il entra dans la chambre de Marguerite, fut de jeter les yeux sur le lit, et, à l'aspect de ce corps inanimé, il ressentit un coup si violent qu'il crut que la vie allait le quitter. Le docteur, plus calme et plus maître de lui, était déjà près de la victime@, touchait ses membres refroidis et cherchait à y découvrir quelque signe de vie. Il y eut là quelques secondes pleines d'une hor-rible anxiété, et un silence effrayant régna dans cette cham-bre. Le concierge levait les mains au ciel et Ludovic tenait les yeux attachés sur le praticien, comme si sa propre exis-tence eût dépendu de l'arrêt qu'il allait rendre. -@Eh bien ? dit-il, avec un accent plein d'angoisse et un geste suppliant. Le front du docteur était couvert de nuages et ses mouve-ments indiquaient une grande préoccupation. Tantôt il tenait son oreille appuyée sur le coeur pour y surprendre quelque battement, tantôt il approchait une glace des lèvres et des narines pour voir si quelque souffle ne ternirait pas le poli du verre et ne lui fournirait pas d'indice satisfaisant. Enfin il parla, et ses premiers mots n'étaient pas de nature à don-ner de l'espoir. -@On ne peut rien dire, répéta-t-il à trois reprises diffé-rentes. Jamais plus douloureuse scène ne s'offrit aux regards le concierge lui-même ne pouvait y assister d'un oeil sec. Sur cette couche, une jeune fille, blanche comme le marbre, et plus belle dans la mort qu'elle ne l'avait été dans la vie puis ce jeune homme qui portait la douleur écrite sur le front et semblait frappé du même coup partout le deuil, un deuil sans limites comme sans remède. Cependant le docteur, tout sombre qu'il fût, ne négligeait aucun moyen pour ranimer dans ce cadavre l'ombre de vie qui pouvait y rester. Il semblait surtout en quête d'un ren-
Sur cette couche, une jeune fiile, blanche comme le marbre, et plus belle dans la mort qu'elle ne l'avait été dans la vie puis ce jeune homme qui portait la douleur écrite sur le front et semblait frappé du même coup partout le deuil, un deuil sans limites comme sans remède.
Sur cette couche, une jeune fille, blanche comme le marbre, et plus belle dans la mort qu'elle ne l'avait été dans la vie puis ce jeune homme qui portait la douleur écrite sur le front et semblait frappé du même coup partout le deuil, un deuil sans limites comme sans remède.
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136 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Le lendemain une autre épreuve lui était réservée les gens de justice firent une descente dans la maison. Quelque résistance qu'elle opposât, il fallait que l'action publique ett son cours. Le bruit de la catastrophe s'était répandu au de-hors les magistrats étaient saisis de l'affaire. Plus l'état du blessé était grave, plus il importait de recueillir son témoi-gnage, afin que l'attentat, s'il y en avait uu, ne demeurât point impuni. Tout ce que la marquise put obtenir, ce fut un délai de quelques minutes pour préparer son fils à rinterro-gatoire auquel il allait être soumis. Dès les premiers mots, Gaston comprit de quoi il s'agissait, et une révolution sou-daine s'opéra dans son état. Son cerveau se dégagea, la force lui revint - Que ces messieurs entrent dit-il d'une voix calme. C'était un tout autre homme à le voir, on n'aurait pas cru qu'il avait un pied dans la tombe et qu'il se recueillait dans un suprême effort. Sa tète, appuyée sur des coussins, avait ce caractère de beauté que la mort imprime à ceux qu'elle touche. La résignation et le sacrifice y étaient empreints. Les magistrats entrèrent et l'instruction commença. D est inutile de dire que tout se fit avec des ménagements extrêmes et les égards dus à la position et au rang du blessé. Cependant -des questions lui furent posées et rien ne fut épargné pour obtenir un aveu qui pût mettre la justice sur la trace des cou-pables. Mais, dès l'abord, Gaston déjoua les efforts et trompa l'attente de ceux qui l'interrogeaient. - Messieurs, dit-il, je suis bien aise de vous voir ici j'ai des déclarations très-précises à vous faire. Ma mère, restez, je vous en prie il est bon que vous soyez là pour les en-tendre aussi. Le sang-froid avec lequel ces paroles furent prononcées frappa les officiers judiciaires d'une telle bouche il ne pou-vait rien sortir que de loyal ils étaient à la fois émus et sub-jugués. - Personne, Messieurs, personne, ajouta Gaston avec une insistance marquée, ne doit être recherché, quelles que soient les suites de mon accident. v - Mais cependant, Monsieur, s'il y a eu un crime de com-mis? dit le magistrat qui présidait à l'instruction. - Il n'y a point de crime, Monsieur, reprit le jeune homme
136 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Le lendemain une autre épreuve lui était réservée les gens de justice firent une descente dans la maison. Quelque résistance qu'elle opposât, il fallait que l'action publique ett son cours. Le bruit de la catastrophe s'était répandu au de-hors les magistrats étaient saisis de l'affaire. Plus l'état du blessé était grave, plus il importait de recueillir son témoi-gnage, afin que l'attentat, s'il y en avait uu, ne demeurât point impuni. Tout ce que la marquise put obtenir, ce fut un délai de quelques minutes pour préparer son fils à @rinterro-gatoire auquel il allait être soumis. Dès les premiers mots, Gaston comprit de quoi il s'agissait, et une révolution sou-daine s'opéra dans son état. Son cerveau se dégagea, la force lui revint - Que ces messieurs entrent@ dit-il d'une voix calme. C'était un tout autre homme à le voir, on n'aurait pas cru qu'il avait un pied dans la tombe et qu'il se recueillait dans un suprême effort. Sa tète, appuyée sur des coussins, avait ce caractère de beauté que la mort imprime à ceux qu'elle touche. La résignation et le sacrifice y étaient empreints. Les magistrats entrèrent et l'instruction commença. @D est inutile de dire que tout se fit avec des ménagements extrêmes et les égards dus à la position et au rang du blessé. Cependant -des questions lui furent posées et rien ne fut épargné pour obtenir un aveu qui pût mettre la justice sur la trace des cou-pables. Mais, dès l'abord, Gaston déjoua les efforts et trompa l'attente de ceux qui l'interrogeaient. - Messieurs, dit-il, je suis bien aise de vous voir ici j'ai des déclarations très-précises à vous faire. Ma mère, restez, je vous en prie il est bon que vous soyez là pour les en-tendre aussi. Le sang-froid avec lequel ces paroles furent prononcées frappa les officiers judiciaires d'une telle bouche il ne pou-vait rien sortir que de loyal ils étaient à la fois émus et sub-jugués. - Personne, Messieurs, personne, ajouta Gaston avec une insistance marquée, ne doit être recherché, quelles que soient les suites de mon accident. v - Mais cependant, Monsieur, s'il y a eu un crime de com-mis@? dit le magistrat qui présidait à l'instruction. - Il n'y a point de crime, Monsieur, reprit le jeune homme
136 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Le lendemain une autre épreuve lui était réservée les gens de justice firent une descente dans la maison. Quelque résistance qu'elle opposât, il fallait que l'action publique eût son cours. Le bruit de la catastrophe s'était répandu au de-hors les magistrats étaient saisis de l'affaire. Plus l'état du blessé était grave, plus il importait de recueillir son témoi-gnage, afin que l'attentat, s'il y en avait un, ne demeurât point impuni. Tout ce que la marquise put obtenir, ce fut un délai de quelques minutes pour préparer son fils à l'interro-gatoire auquel il allait être soumis. Dès les premiers mots, Gaston comprit de quoi il s'agissait, et une révolution sou-daine s'opéra dans son état. Son cerveau se dégagea, la force lui revint -@Que ces messieurs entrent, dit-il d'une voix calme. C'était un tout autre homme à le voir, on n'aurait pas cru qu'il avait un pied dans la tombe et qu'il se recueillait dans un suprême effort. Sa tête, appuyée sur des coussins, avait ce caractère de beauté que la mort imprime à ceux qu'elle touche. La résignation et le sacrifice y étaient empreints. Les magistrats entrèrent et l'instruction commença. Il est inutile de dire que tout se fit avec des ménagements extrêmes et les égards dus à la position et au rang du blessé. Cependant @des questions lui furent posées et rien ne fut épargné pour obtenir un aveu qui pût mettre la justice sur la trace des cou-pables. Mais, dès l'abord, Gaston déjoua les efforts et trompa l'attente de ceux qui l'interrogeaient. -@Messieurs, dit-il, je suis bien aise de vous voir ici j'ai des déclarations très-précises à vous faire. Ma mère, restez, je vous en prie il est bon que vous soyez là pour les en-tendre aussi. Le sang-froid avec lequel ces paroles furent prononcées frappa les officiers judiciaires d'une telle bouche il ne pou-vait rien sortir que de loyal ils étaient à la fois émus et sub-jugués. -@Personne, Messieurs, personne, ajouta Gaston avec une insistance marquée, ne doit être recherché, quelles que soient les suites de mon accident.t. -@Mais cependant, Monsieur, s'il y a eu un crime de com-mis ? dit le magistrat qui présidait à l'instruction. -@Il n'y a point de crime, Monsieur, reprit le jeune homme
- Personne, Messieurs, personne, ajouta Gaston avec une insistance marquée, ne doit être recherché, quelles que soient les suites de mon accident.
-Personne, Messieurs, personne, ajouta Gaston avec une insistance marquée, ne doit être recherché, quelles que soient les suites de mon accident.t.
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218 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. d'empêchements imprévus surviennent en pareil cas, tantôt une pièce à produire ou un acte à passer, le consentement régulier des parents, le choix des témoins, les démarches de rigueur, le contrat enfin les publications exigées par la loi. Il y eut même un accident qui faillit renvoyer les choses à un terme assez éloigné. Dans les pays où l'esprit de famille n'est pas- éteint, célébrer un mariage hors de la-présence des grands-parents est une de ces dérogations que justifie à peine la plus impérieuse nécessité aussi, quand il fut ques-tion de l'établissement de Ludovic, y eut-il conseil pour sa-voir ce que l'on devait faire. Aller à Paris, c'était bien de l'ar-gent et du temps dépensés or le temps et l'argent sont deux choses auxquelles on regarde de près, surtout dans les mon-, tagnes. D'un autre côté, laisserait - on Ludovic prendre femme comme le ferait un enfant abandonné, sans que la si-gnature d'aucun de ses auteursllfgurâtni sur le contrat ni sur les actes civils,et religieux? Le cas était grave et méritait qu'on le pesât. Il y eut donc de longues délibérations, oùJ'on mit en balance le- pour et le contre, d'un côté le calcul, de l'autre le sentiment. A la louange de nos provinciaux, ajou- , tons que le sentiment l'emporta. Déplacer toute la famille était une entreprise impossible mais il fut convenu que le père et le fils aîné assisteraient aux noces de Ludovic. Seu-lement, et c'était la condition de rigueur, celui-ci serait in-vité à retarder la cérémonie jusqu'au moment où les travaux de la campagne rendraient ce voyage moins préjudiciable aux intérêts de la maison. -Voilà où aboutit cette délibération, et Ludovic en fut informé sur-le-champ. C'était une ouverture embarrassante etàlaquelle il ne pouvait répondre sans blesser les siens ou se blesser lui-même. Que dire à ce vieillard qui regardait comme un de ses devoirs et en même temps comme le plus cher et le plus incontestable de ses droits, d'assister au mariage de son fils, -d'y présider et d'y représenter la famille absente ? Et cepen-dant un délai, en l'état des choses, entraînait de tels incon-véitilmts, que le programme venu des montagnes ne pouvait ■ être accepté-sans modifications. Que fit Ludovic? Il .négocia et'finit par amener une sorte de transaction. Son père se dé-cidé à avancer sonwyage etdui se résigna, quoique à regret, à-différerson mariage jùsquè-là Il ne s'agissait que de quel-
218 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. d'empêchements imprévus surviennent en pareil cas, tantôt une pièce à produire ou un acte à passer, le consentement régulier des parents, le choix des témoins, les démarches de rigueur, le contrat enfin les publications exigées par la loi. Il y eut même un accident qui faillit renvoyer les choses à un terme assez éloigné. Dans les pays où l'esprit de famille n'est pas- éteint, célébrer un mariage hors de la-présence des grands-parents est une de ces dérogations que justifie à peine la plus impérieuse nécessité aussi, quand il fut ques-tion de l'établissement de Ludovic, y eut-il conseil pour sa-voir ce que l'on devait faire. Aller à Paris, c'était bien de l'ar-gent et du temps dépensés or le temps et l'argent sont deux choses auxquelles on regarde de près, surtout dans les mon-, tagnes. D'un autre côté, laisserait - on Ludovic prendre femme comme le ferait un enfant abandonné, sans que la si-gnature d'aucun de ses auteursllfgurât@ni sur le contrat ni sur les actes civils,et religieux@? Le cas était grave et méritait qu'on le pesât. Il y eut donc de longues délibérations, où@J'on mit en balance le- pour et le contre, d'un côté le calcul, de l'autre le sentiment. A la louange de nos provinciaux, ajou- , tons que le sentiment l'emporta. Déplacer toute la famille était une entreprise impossible mais il fut convenu que le père et le fils aîné assisteraient aux noces de Ludovic. Seu-lement, et c'était la condition de rigueur, celui-ci serait in-vité à retarder la cérémonie jusqu'au moment où les travaux de la campagne rendraient ce voyage moins préjudiciable aux intérêts de la maison. -Voilà où aboutit cette délibération, et Ludovic en fut informé sur-le-champ. C'était une ouverture embarrassante et@à@laquelle il ne pouvait répondre sans blesser les siens ou se blesser lui-même. Que dire à ce vieillard qui regardait comme un de ses devoirs et en même temps comme le plus cher et le plus incontestable de ses droits, d'assister au mariage de son fils, -d'y présider et d'y représenter la famille absente ? Et cepen-dant un délai, en l'état des choses, entraînait de tels incon-véitilmts, que le programme venu des montagnes ne pouvait ■ être accepté-sans modifications. Que fit Ludovic@? Il .négocia et'finit par amener une sorte de transaction. Son père se dé-cidé à avancer son@@wyage et@dui se résigna, quoique à regret, à-différer@son mariage jùsquè-là@ Il ne s'agissait que de quel-
218 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. d'empêchements imprévus surviennent en pareil cas, tantôt une pièce à produire ou un acte à passer, le consentement régulier des parents, le choix des témoins, les démarches de rigueur, le contrat enfin les publications exigées par la loi. Il y eut même un accident qui faillit renvoyer les choses à un terme assez éloigné. Dans les pays où l'esprit de famille n'est pas@ éteint, célébrer un mariage hors de la présence des grands-parents est une de ces dérogations que justifie à peine la plus impérieuse nécessité aussi, quand il fut ques-tion de l'établissement de Ludovic, y eut-il conseil pour sa-voir ce que l'on devait faire. Aller à Paris, c'était bien de l'ar-gent et du temps dépensés or le temps et l'argent sont deux choses auxquelles on regarde de près, surtout dans les mon-@@tagnes. D'un autre côté, laisserait@-@on Ludovic prendre femme comme le ferait un enfant abandonné, sans que la si-gnature d'aucun de ses auteurs figurât ni sur le contrat ni sur les actes civils et religieux ? Le cas était grave et méritait qu'on le pesât. Il y eut donc de longues délibérations, où l'on mit en balance le@ pour et le contre, d'un côté le calcul, de l'autre le sentiment. A la louange de nos provinciaux, ajou-@@@tons que le sentiment l'emporta. Déplacer toute la famille était une entreprise impossible mais il fut convenu que le père et le fils aîné assisteraient aux noces de Ludovic. Seu-lement, et c'était la condition de rigueur, celui-ci serait in-vité à retarder la cérémonie jusqu'au moment où les travaux de la campagne rendraient ce voyage moins préjudiciable aux intérêts de la maison. @Voilà où aboutit cette délibération, et Ludovic en fut informé sur-le-champ. C'était une ouverture embarrassante et à laquelle il ne pouvait répondre sans blesser les siens ou se blesser lui-même. Que dire à ce vieillard qui regardait comme un de ses devoirs et en même temps comme le plus cher et le plus incontestable de ses droits, d'assister au mariage de son fils, @d'y présider et d'y représenter la famille absente ? Et cepen-dant un délai, en l'état des choses, entraînait de tels incon-vé@nients, que le programme venu des montagnes ne pouvait@@ être accepté sans modifications. Que fit Ludovic ? Il @négocia et finit par amener une sorte de transaction. Son père se dé-cida à avancer son voyage et lui se résigna, quoique à regret, à différer son mariage jusque-là. Il ne s'agissait que de quel-
d'empêchements imprévus surviennent en pareil cas, tantôt une pièce à produire ou un acte à passer, le consentement régulier des parents, le choix des témoins, les démarches de rigueur, le contrat enfin les publications exigées par la loi.
d'empêchements imprévus surviennent en pareil cas, tantôt une pièce à produire ou un acte à passer, le consentement régulier des parents, le choix des témoins, les démarches de rigueur, le contrat enfin les publications exigées par la loi.
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2 et dans nos coeurs, dans nos moeurs, nos institutions et les intérêts de la vie, opposent une résistance obstinée quand la science positive, dont elles avaient pris la place, vient un jour les déranger. Ces surperstitions anthropologiques, auxquelles le savant n'est guère moins assujetti que l'igno-rant et dont le philosophe rationaliste n'est pas toujours plus exempt que le théologien, ont tout d'abord combattu la pensée de rapprocher toutes les formes inférieures de la vie entre elles pour les comparer à celle qu'elle revêt en nous puis, elles ont fait tous leurs efforts pour ob-scurcir et neutraliser les lumières qui s'étaient dégagées de ce parallèle. Rien nous semble-t-il aujourd'hui plus déraisonnable, plus manifestement contraire à la logique et à l'observa-tion que de soutenir, d'une part, que notre cerveau a pour toute fin et tout office de servir d'instrument au sentiment et à la pensée, et, d'autre part, que ces facultés sont étran-gères absolument au cerveau de l'animal, tout en recon-naissant pourtant, que l'un et l'autre cerveau, que tous les cerveaux, sont histologiquement, orgahologiquement et physiolo.giquement semblables ? Et néanmoins le pur au-tomatisme des bêtes a été professé par l'histoire naturelle comme un axiome des moins contestables, jusque dans ces derniers temps. Ce préjugé scientifique ne pouvait pas être sans conséquence pour le progrès de l'anthropologie. Quelle fut cette conséquence ? Ce fut, on le devine, de ré-trécir et d'enrayer l'étude positive de l'homme mental, en privant cette étude des indications plus ou moins indis-pensables qu'elle devait puiser dans l'étude collatérale des faits psychiques offerts par les autres espèces. Quand Réaumur, rompant avec l'opinion régnante, osa inaugurer la psychologie expérimentale des insectes, il fit scandale, et la science orthodoxe s'empressa de l'excommunier. Imbécillité 1 tel est le mot dont Buffon s'est servi pour
2 @et dans nos coeurs, dans nos moeurs, nos institutions et les intérêts de la vie, opposent une résistance obstinée quand la science positive, dont elles avaient pris la place, vient un jour les déranger. Ces surperstitions anthropologiques, auxquelles le savant n'est guère moins assujetti que l'igno-rant et dont le philosophe rationaliste n'est pas toujours plus exempt que le théologien, ont tout d'abord combattu la pensée de rapprocher toutes les formes inférieures de la vie entre elles pour les comparer à celle qu'elle revêt en nous puis, elles ont fait tous leurs efforts pour ob-scurcir et neutraliser les lumières qui s'étaient dégagées de ce parallèle. Rien nous semble-t-il aujourd'hui plus déraisonnable, plus manifestement contraire à la logique et à l'observa-tion que de soutenir, d'une part, que notre cerveau a pour toute fin et tout office de servir d'instrument au sentiment et à la pensée, et, d'autre part, que ces facultés sont étran-gères absolument au cerveau de l'animal, tout en recon-naissant pourtant, que l'un et l'autre cerveau, que tous les cerveaux, sont histologiquement, orgahologiquement et physiolo.giquement semblables ? Et néanmoins le pur au-tomatisme des bêtes a été professé par l'histoire naturelle comme un axiome des moins contestables, jusque dans ces derniers temps. Ce préjugé scientifique ne pouvait pas être sans conséquence pour le progrès de l'anthropologie. Quelle fut cette conséquence ? Ce fut, on le devine, de ré-trécir et d'enrayer l'étude positive de l'homme mental, en privant cette étude des indications plus ou moins indis-pensables qu'elle devait puiser dans l'étude collatérale des faits psychiques offerts par les autres espèces. Quand Réaumur, rompant avec l'opinion régnante, osa inaugurer la psychologie expérimentale des insectes, il fit scandale, et la science orthodoxe s'empressa de l'excommunier. Imbécillité 1 tel est le mot dont Buffon s'est servi pour
2 -et dans nos coeurs, dans nos moeurs, nos institutions et les intérêts de la vie, opposent une résistance obstinée quand la science positive, dont elles avaient pris la place, vient un jour les déranger. Ces surperstitions anthropologiques, auxquelles le savant n'est guère moins assujetti que l'igno-rant et dont le philosophe rationaliste n'est pas toujours plus exempt que le théologien, ont tout d'abord combattu la pensée de rapprocher toutes les formes inférieures de la vie entre elles pour les comparer à celle qu'elle revêt en nous puis, elles ont fait tous leurs efforts pour ob-scurcir et neutraliser les lumières qui s'étaient dégagées de ce parallèle. Rien nous semble-t-il aujourd'hui plus déraisonnable, plus manifestement contraire à la logique et à l'observa-tion que de soutenir, d'une part, que notre cerveau a pour toute fin et tout office de servir d'instrument au sentiment et à la pensée, et, d'autre part, que ces facultés sont étran-gères absolument au cerveau de l'animal, tout en recon-naissant pourtant@ que l'un et l'autre cerveau, que tous les cerveaux, sont histologiquement, organologiquement et physiolo@giquement semblables@? Et néanmoins le pur au-tomatisme des bêtes a été professé par l'histoire naturelle comme un axiome des moins contestables, jusque dans ces derniers temps. Ce préjugé scientifique ne pouvait pas être sans conséquence pour le progrès de l'anthropologie. Quelle fut cette conséquence ? Ce fut, on le devine, de ré-trécir et d'enrayer l'étude positive de l'homme mental, en privant cette étude des indications plus ou moins indis-pensables qu'elle devait puiser dans l'étude collatérale des faits psychiques offerts par les autres espèces. Quand Réaumur, rompant avec l'opinion régnante, osa inaugurer la psychologie expérimentale des insectes, il fit scandale, et la science orthodoxe s'empressa de l'excommunier. Imbécillité ! tel est le mot dont Buffon s'est servi pour
2 et dans nos coeurs, dans nos moeurs, nos institutions et les intérêts de la vie, opposent une résistance obstinée quand la science positive, dont elles avaient pris la place, vient un jour les déranger.
2 -et dans nos coeurs, dans nos moeurs, nos institutions et les intérêts de la vie, opposent une résistance obstinée quand la science positive, dont elles avaient pris la place, vient un jour les déranger.
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66 LE FRANC-TIREUR KOLB. que sa blessure, lui donnaient une forte fièvre, le bruit de l'arrivée des prisonniers s'était répandu dans le village. Lorsque Michel sur sa civière était passé avec ses com-pagnons, entre les soldats prussiens, beaucoup de femmes avaient pu les voir, cachées qu'elles étaient derrière les persiennes des fenêtres. Justement les prisonniers avaient dû défiler devant la maison de Hans, le digne ami de Péter Kolb, et là, derrière les rideaux, Suzanne avec Marie-Anne et d'autres person-nes regardaient, effrayées, ces troupes sombres passer, passer sans cesse ! Tout à coup Suzanne jeta un cri et tomba évanouie dans les bras de la vieille Marie-Anne elle avait, la première, aperçu Michel pâle et blessé au milieu des ennemis. Les autres femmes, détournées par cet incident, occu-pées à donner des soins attentifs à lajeune fille, n'avaient point vu Michel et lorsqu'elle put revenir à elle, on lui demanda quelle frayeur, quelle émotion subite l'avait frappée. Elle raconta en pleurant ce qu'elle avait vu. Peut-être te trompes-tu, ma pauvre Suzanne ! dit Mme Hans. Ton trouble, ton émotion, en apercevant des prisonniers français, t'auront tourné la tête tu as cru voir Michel! Tu sais bien qu'il est à Thionville. -Non! non! c'est lui ! disait Suzanne. Je l'ai bien re-connu, malgré sa pâleur, malgré le mouchoir qui envelop-pait sa tête ! II est prisonnier, il est blessé, mourant peut-être !. Oh! il faut que j'aie de ses nouvelles!. Sortons, Madame Hans, Marie-Anne, nous le verrons peut-être ! Ma chère Suzanne, dit la vieille servante, il serait dangereux pour vous de sortir vous savez que les Prus-siens sont furieux contre votre oncle. S'ils appre-naient que la nièce de Péter Kolb est ici, ils pourraient se venger sur vous du mal que leur a fait mon brave
66 LE FRANC-TIREUR KOLB. que sa blessure, lui donnaient une forte fièvre, le bruit de l'arrivée des prisonniers s'était répandu dans le village. Lorsque Michel sur sa civière était passé avec ses com-pagnons, entre les soldats prussiens, beaucoup de femmes avaient pu les voir, cachées qu'elles étaient derrière les persiennes des fenêtres. Justement les prisonniers avaient dû défiler devant la maison de Hans, le digne ami de Péter Kolb, et là, derrière les rideaux, Suzanne avec Marie-Anne et d'autres person-nes regardaient, effrayées, ces troupes sombres passer, passer sans cesse ! Tout à coup Suzanne jeta un cri et tomba évanouie dans les bras de la vieille Marie-Anne elle avait, la première, aperçu Michel pâle et blessé au milieu des ennemis. Les autres femmes, détournées par cet incident, occu-pées à donner des soins attentifs à la@jeune fille, n'avaient point vu Michel et lorsqu'elle put revenir à elle, on lui demanda quelle frayeur, quelle émotion subite l'avait frappée. Elle raconta en pleurant ce qu'elle avait vu. @Peut-être te trompes-tu, ma pauvre Suzanne ! dit Mme Hans. Ton trouble, ton émotion, en apercevant des prisonniers français, t'auront tourné la tête tu as cru voir Michel! Tu sais bien qu'il est à Thionville. -Non! non! c'est lui ! disait Suzanne. Je l'ai bien re-connu, malgré sa pâleur, malgré le mouchoir qui envelop-pait sa tête ! II est prisonnier, il est blessé, mourant peut-être !.@@ Oh! il faut que j'aie de ses nouvelles!@@. Sortons, Madame Hans, Marie-Anne, nous le verrons peut-être ! @Ma chère Suzanne, dit la vieille servante, il serait dangereux pour vous de sortir vous savez que les Prus-siens sont furieux contre votre oncle@@. S'ils appre-naient que la nièce de Péter Kolb est ici, ils pourraient se venger sur vous du mal que leur a fait mon brave
66 LE FRANC-TIREUR KOLB. que sa blessure, lui donnaient une forte fièvre, le bruit de l'arrivée des prisonniers s'était répandu dans le village. Lorsque Michel sur sa civière était passé avec ses com-pagnons, entre les soldats prussiens, beaucoup de femmes avaient pu les voir, cachées qu'elles étaient derrière les persiennes des fenêtres. Justement les prisonniers avaient dû défiler devant la maison de Hans, le digne ami de Péter Kolb, et là, derrière les rideaux, Suzanne avec Marie-Anne et d'autres person-nes regardaient, effrayées, ces troupes sombres passer, passer sans cesse@! Tout à coup Suzanne jeta un cri et tomba évanouie dans les bras de la vieille Marie-Anne elle avait, la première, aperçu Michel pâle et blessé au milieu des ennemis. Les autres femmes, détournées par cet incident, occu-pées à donner des soins attentifs à la jeune fille, n'avaient point vu Michel et lorsqu'elle put revenir à elle, on lui demanda quelle frayeur, quelle émotion subite l'avait frappée. Elle raconta en pleurant ce qu'elle avait vu. -Peut-être te trompes-tu, ma pauvre Suzanne ! dit Mme Hans. Ton trouble, ton émotion, en apercevant des prisonniers français, t'auront tourné la tête tu as cru voir Michel! Tu sais bien qu'il est à Thionville. -Non! non! c'est lui@! disait Suzanne. Je l'ai bien re-connu, malgré sa pâleur, malgré le mouchoir qui envelop-pait sa tête@! Il est prisonnier, il est blessé, mourant peut-être !... Oh! il faut que j'aie de ses nouvelles!... Sortons, Madame Hans, Marie-Anne, nous le verrons peut-être@! -Ma chère Suzanne, dit la vieille servante, il serait dangereux pour vous de sortir vous savez que les Prus-siens sont furieux contre votre oncle... S'ils appre-naient que la nièce de Péter Kolb est ici, ils pourraient se venger sur vous du mal que leur a fait mon brave
S'ils appre-naient que la nièce de Péter Kolb est ici, ils pourraient se venger sur vous du mal que leur a fait mon brave
S'ils appre-naient que la nièce de Péter Kolb est ici, ils pourraient se venger sur vous du mal que leur a fait mon brave
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GE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 275 Y avait-il -un être ici-bas auquel la Providence eût réservé des chances meilleures et préparé un bonheur plus certain? Ce que d'atitres cherchent avec tant d'éfforts, ce qu'ils pour-suivent au prix de tant d'intrigues, lë ciel l'avait mis à ma portée sans qu'il m'en coûiât autre chose qu'un acquiesce-ment. Pour débuter dans le monde, je trouvais une main toyale, courageuse, qui m'en eût aplani le chemin et m'eût guidée au milieu des écueils dont il est semé. -Cette main loyale, je l'ai repoussée ces bienfaits, mé-nagés par le sortie les ai dédaignés. J'ai jété mon bonheur aux vents, j'ai fait violence à ma destinée 1 j'ai tout gâté à plaisir, joies de la famille, union légitime, tout ce que les hommes honorent et ce que Dieu bénit. Et vous voulez que je résiste à ce souvenir 1 Vous voulez que je - survive à cette erreur et me débatte sous ce regret? Non, vous dis-je, c'est trop demander à une femme, même à titre d'eipiation. Mon parti est pris quand vous lirez ces pages à demi effacées par mes larmes, tout sera fini, du moins pour ma dé-pouille mortelle. J'aurai à régler mes comptes là-haùt, et j'espère que la balance penchera du côté du repentir. Une preuve qu'il est sincère, c'est qu'il ne s'y mêle aucune pen-sée de vengeance et de haine contre celui qui m'a perdue. A votre tour, Ludovic, soyez généreux pardonnez à la vic-time d'un égarement passager. Je sais combien vous avez souffert de ma trahison, je sais que votre coeur en a saigné plus que je ne le méritais et plus que ne l'eût fait un coeur vulgaire. Restez miséricordieux jusqu'au bout accordez un bon souvenir à celle qui se repent de vous avoir méconnu vivante, vous auriez dû la mépriser et la haïr morte, vous pouvez la plaindre et l'excuser. Que j'emporte cette espé-rance en vous quittant. 11 me reste à vous adresser une prière. Je n'ai personne à qui je puisse confier mes dernières volontés tous mes pa-rents sont morts, et mon seul ami c'est vous. Ne repoussez pas ce titre, et promettez-moi de consentir à ce que Je vais vous demander. Je désire reposer près des miens, quoique j'aie bien mal soutenu l'honneur. de leur nom. S'il y a pour cela quelques formalités à remplir et quelques obstacles à vaincre, j'em-porte la convictiofl que vous le ferez.
GE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 275 Y avait-il -un être ici-bas auquel la Providence eût réservé des chances meilleures et préparé un bonheur plus certain@? Ce que d'atitres cherchent avec tant d'éfforts, ce qu'ils pour-suivent au prix de tant d'intrigues, lë ciel l'avait mis à ma portée sans qu'il m'en coûiât autre chose qu'un acquiesce-ment. Pour débuter dans le monde, je trouvais une main toyale, courageuse, qui m'en eût aplani le chemin et m'eût guidée au milieu des écueils dont il est semé. -Cette main loyale, je l'ai repoussée ces bienfaits, mé-nagés par le sort@@ie les ai dédaignés. J'ai jété mon bonheur aux vents, j'ai fait violence à ma destinée 1 j'ai tout gâté à plaisir, joies de la famille, union légitime, tout ce que les hommes honorent et ce que Dieu bénit. Et vous voulez que je résiste à ce souvenir 1 Vous voulez que je - survive à cette erreur et me débatte sous ce regret@? Non, vous dis-je, c'est trop demander à une femme, même à titre d'eipiation. Mon parti est pris quand vous lirez ces pages à demi effacées par mes larmes, tout sera fini, du moins pour ma dé-pouille mortelle. J'aurai à régler mes comptes là-haùt, et j'espère que la balance penchera du côté du repentir. Une preuve qu'il est sincère, c'est qu'il ne s'y mêle aucune pen-sée de vengeance et de haine contre celui qui m'a perdue. A votre tour, Ludovic, soyez généreux pardonnez à la vic-time d'un égarement passager. Je sais combien vous avez souffert de ma trahison, je sais que votre coeur en a saigné plus que je ne le méritais et plus que ne l'eût fait un coeur vulgaire. Restez miséricordieux jusqu'au bout accordez un bon souvenir à celle qui se repent de vous avoir méconnu vivante, vous auriez dû la mépriser et la haïr morte, vous pouvez la plaindre et l'excuser. Que j'emporte cette espé-rance en vous quittant. 11 me reste à vous adresser une prière. Je n'ai personne à qui je puisse confier mes dernières volontés tous mes pa-rents sont morts, et mon seul ami c'est vous. Ne repoussez pas ce titre, et promettez-moi de consentir à ce que Je vais vous demander. Je désire reposer près des miens, quoique j'aie bien mal soutenu l'honneur. de leur nom. S'il y a pour cela quelques formalités à remplir et quelques obstacles à vaincre, j'em-porte la convictiofl que vous le ferez.
GE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 275 Y avait-il @un être ici-bas auquel la Providence eût réservé des chances meilleures et préparé un bonheur plus certain ? Ce que d'a@utres cherchent avec tant d'efforts, ce qu'ils pour-suivent au prix de tant d'intrigues, le ciel l'avait mis à ma portée sans qu'il m'en coûtât autre chose qu'un acquiesce-ment. Pour débuter dans le monde, je trouvais une main loyale, courageuse, qui m'en eût aplani le chemin et m'eût guidée au milieu des écueils dont il est semé. @Cette main loyale, je l'ai repoussée ces bienfaits, mé-nagés par le sort, je les ai dédaignés. J'ai jeté mon bonheur aux vents, j'ai fait violence à ma destinée ! j'ai tout gâté à plaisir, joies de la famille, union légitime, tout ce que les hommes honorent et ce que Dieu bénit. Et vous voulez que je résiste à ce souvenir ! Vous voulez que je@@ survive à cette erreur et me débatte sous ce regret ? Non, vous dis-je, c'est trop demander à une femme, même à titre d'expiation. Mon parti est pris quand vous lirez ces pages à demi effacées par mes larmes, tout sera fini, du moins pour ma dé-pouille mortelle. J'aurai à régler mes comptes là-haut, et j'espère que la balance penchera du côté du repentir. Une preuve qu'il est sincère, c'est qu'il ne s'y mêle aucune pen-sée de vengeance et de haine contre celui qui m'a perdue. A votre tour, Ludovic, soyez généreux pardonnez à la vic-time d'un égarement passager. Je sais combien vous avez souffert de ma trahison, je sais que votre coeur en a saigné plus que je ne le méritais et plus que ne l'eût fait un coeur vulgaire. Restez miséricordieux jusqu'au bout accordez un bon souvenir à celle qui se repent de vous avoir méconnu vivante, vous auriez dû la mépriser et la haïr morte, vous pouvez la plaindre et l'excuser. Que j'emporte cette espé-rance en vous quittant. Il me reste à vous adresser une prière. Je n'ai personne à qui je puisse confier mes dernières volontés tous mes pa-rents sont morts, et mon seul ami c'est vous. Ne repoussez pas ce titre, et promettez-moi de consentir à ce que je vais vous demander. Je désire reposer près des miens, quoique j'aie bien mal soutenu l'honneur@ de leur nom. S'il y a pour cela quelques formalités à remplir et quelques obstacles à vaincre, j'em-porte la convictio@n que vous le ferez.
S'il y a pour cela quelques formalités à remplir et quelques obstacles à vaincre, j'em-porte la convictiofl que vous le ferez.
S'il y a pour cela quelques formalités à remplir et quelques obstacles à vaincre, j'em-porte la conviction que vous le ferez.
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CE QU'ON teut YOIR DANS UNE RUB. 71 XVI XVI Cette mort eut, pour le château de Beaupré, le caractère d'un changement de règne. Rien n'y fut maintenu sur le pied d'autrefois dans les grandes comme dans les petites choses, le nouveau comte youlut faire reconnaître sa main. Une portion de la domesticité, soit attachement, soit habi-tude, inclinait du côté de la fille des anciens maîtres. Peu à peu, Sigismond sut mettre à l'écart ces serviteurs suspects pour ne s'entourer que de créatures à lui. Par de brusques exécutions ou des faveurs soudaines, il s'attacha à rendre manifeste que tout désormais relevait exclusivement de son autorité, et qu'il n'y avait de mot d'ordre à recevoir que de sa bouche. Ce qui résista fut brisé, ce qui s'inclina fut élevé c'est l'histoire de- toutes les révolutions de palais et de toutes les variations de régimes. Comment Clémence aurait-elle lutté contre des plans si ingénieusement conçus et si hardiment exécutés! La mort de son père avait jeté dans son coeur un tel deuil, et un tel trouble dans son esprit, qu'à peine savait-elle ce qui se pas-sait autour d'elle. Retirée dans ses appartements, elle laissait les choses aller leur cours, sans songer à s'y ménager une part, ni s'inquiéter des empiètements qui se poursuivaient à son préjudice. Qu'on lui tendit des pièges, qu'on l'enfermât dans un cercle de plus en plus étroit, qu'on s'efforçât de la désarmer et de la tenir en échec par des combinaisons sa-vantes, peu lui importait. Elle n'avait de goût ni pour la lutte, ni pour la domination. Son mari était donc libre d'agir comme il le voudrait il n'aurait ni objections à essuyer, ni révoltes à craindre. Cette inertie servait les desseins du comte Sigismond. Non pas qu'il eût reculé devant une résistance mais une -abdication l'arrangeait mieux. Il se hâta de mettre le temps à profit. Son premier -soin fut d'isoler la jeune -femme des re-lations qui lui portaient ombrage, et d'élever une barrière infranchissable entre les Saint-Pons et les Montréal. Ce n'é-
CE QU'ON teut YOIR DANS UNE RUB. 71 XVI XVI Cette mort eut, pour le château de Beaupré, le caractère d'un changement de règne. Rien n'y fut maintenu sur le pied d'autrefois dans les grandes comme dans les petites choses, le nouveau comte youlut faire reconnaître sa main. Une portion de la domesticité, soit attachement, soit habi-tude, inclinait du côté de la fille des anciens maîtres. Peu à peu, Sigismond sut mettre à l'écart ces serviteurs suspects pour ne s'entourer que de créatures à lui. Par de brusques exécutions ou des faveurs soudaines, il s'attacha à rendre manifeste que tout désormais relevait exclusivement de son autorité, et qu'il n'y avait de mot d'ordre à recevoir que de sa bouche. Ce qui résista fut brisé, ce qui s'inclina fut élevé c'est l'histoire de- toutes les révolutions de palais et de toutes les variations de régimes. Comment Clémence aurait-elle lutté contre des plans si ingénieusement conçus et si hardiment exécutés! La mort de son père avait jeté dans son coeur un tel deuil, et un tel trouble dans son esprit, qu'à peine savait-elle ce qui se pas-sait autour d'elle. Retirée dans ses appartements, elle laissait les choses aller leur cours, sans songer à s'y ménager une part, ni s'inquiéter des empiètements qui se poursuivaient à son préjudice. Qu'on lui tendit des pièges, qu'on l'enfermât dans un cercle de plus en plus étroit, qu'on s'efforçât de la désarmer et de la tenir en échec par des combinaisons sa-vantes, peu lui importait. Elle n'avait de goût ni pour la lutte, ni pour la domination. Son mari était donc libre d'agir comme il le voudrait il n'aurait ni objections à essuyer, ni révoltes à craindre. Cette inertie servait les desseins du comte Sigismond. Non pas qu'il eût reculé devant une résistance mais une -abdication l'arrangeait mieux. Il se hâta de mettre le temps à profit. Son premier -soin fut d'isoler la jeune -femme des re-lations qui lui portaient ombrage, et d'élever une barrière infranchissable entre les Saint-Pons et les Montréal. Ce n'é-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 71@@@@ XVI Cette mort eut, pour le château de Beaupré, le caractère d'un changement de règne. Rien n'y fut maintenu sur le pied d'autrefois dans les grandes comme dans les petites choses, le nouveau comte voulut faire reconnaître sa main. Une portion de la domesticité, soit attachement, soit habi-tude, inclinait du côté de la fille des anciens maîtres. Peu à peu, Sigismond sut mettre à l'écart ces serviteurs suspects pour ne s'entourer que de créatures à lui. Par de brusques exécutions ou des faveurs soudaines, il s'attacha à rendre manifeste que tout désormais relevait exclusivement de son autorité, et qu'il n'y avait de mot d'ordre à recevoir que de sa bouche. Ce qui résista fut brisé, ce qui s'inclina fut élevé c'est l'histoire de@ toutes les révolutions de palais et de toutes les variations de régimes. Comment Clémence aurait-elle lutté contre des plans si ingénieusement conçus et si hardiment exécutés! La mort de son père avait jeté dans son coeur un tel deuil, et un tel trouble dans son esprit, qu'à peine savait-elle ce qui se pas-sait autour d'elle. Retirée dans ses appartements, elle laissait les choses aller leur cours, sans songer à s'y ménager une part, ni s'inquiéter des empiètements qui se poursuivaient à son préjudice. Qu'on lui tendit des piéges, qu'on l'enfermât dans un cercle de plus en plus étroit, qu'on s'efforçât de la désarmer et de la tenir en échec par des combinaisons sa-vantes, peu lui importait. Elle n'avait de goût ni pour la lutte, ni pour la domination. Son mari était donc libre d'agir comme il le voudrait il n'aurait ni objections à essuyer, ni révoltes à craindre. Cette inertie servait les desseins du comte Sigismond. Non pas qu'il eût reculé devant une résistance mais une @abdication l'arrangeait mieux. Il se hâta de mettre le temps à profit. Son premier @soin fut d'isoler la jeune @femme des re-lations qui lui portaient ombrage, et d'élever une barrière infranchissable entre les Saint-Pons et les Montréal. Ce n'é-
71 XVI XVI Cette mort eut, pour le château de Beaupré, le caractère d'un changement de règne.
71 XVI Cette mort eut, pour le château de Beaupré, le caractère d'un changement de règne.
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SUR MADAME ROLAND. XXVII celui d'un ministre factieux. Sa femme, qui par ses talens donna plus d'éclat à ses travaux , donnait aussi, non pas plus de fermeté, mais plus de chaleur à ses résolutions. Roland, sans moi, dit-elle dans ses Mémoires, n'eût point été moins bon administrateur son activité son savoir , sont bien à lui comme sa probité mais avec moi il a produit plus de sensation, parce que je met-tais dans ses écrits ce mélange de force et de douceur, d'autorité de la raison et de charme du sentiment qui m n'appartiennent peut-être qu'à une femme sensible, douée d'une tête saine. Je faisais avec délice ces mor-ceaux que je jugeais devoir être utiles, et j'y trouvais plus de plaisir que si j'en eusse été connue pour l'auteur. Je suis avide de bonheur , je l'attache au bien que je fais, et n'ai pas même besoin de gloire i . a Ce fut elle qui traça , d'un seul trait, la lettre fameuse que Roland fit remettre à Louis XVI avis sévère, mais éclairé, suivant les uns audacieuse remontrance, triste et funeste prophétie suivant les autres mais mon-ument très-i Madame Roland n'ambitionna jamais la célébrité attachée aux lettres. Elle a écrit dans les derniers temps de sa vie, pour servir sa cause, bien plus que pour faire briller ses talens. Dès l'âge de dix-sept ans, elle avait composé plusieurs morceaux on en trouvera des frag-mens cités en note dans cette édition. Ce sont, pour la plupart, des essais de morale ou de philosophie. Une circonstance qu'il ne faut pas omettre , c'est qu'elle avait écrit un sermon sur l'amour du prochain, et un discours sur cette question Comment l'éducation des femmes pourrait contribuer à rendre les hommes meilleurs. En parlant de ces essais, dans ses Mémoires, elle n'y attache pas plus d'importance qu'ils ne lui avaient coûté de peine, et son style doit peut-être à l'ab-sence de toute prétention littéraire, cette marche vive, naturelle et libre, qu'aurait gênée la contrainte de l'imitation ou le désir d'obtenir des applaudisscmens.
SUR MADAME ROLAND. XXVII celui d'un ministre factieux. Sa femme, qui par ses talens donna plus d'éclat à ses travaux , donnait aussi, non pas plus de fermeté, mais plus de chaleur à ses résolutions. Roland, sans moi, dit-elle dans ses Mémoires, n'eût point été moins bon administrateur son activité@ son savoir , sont bien à lui comme sa probité mais avec moi il a produit plus de sensation, parce que je met-@tais dans ses écrits ce mélange de force et de douceur, d'autorité de la raison et de charme du sentiment qui m n'appartiennent peut-être qu'à une femme sensible, douée d'une tête saine. Je faisais avec délice ces mor-@ceaux que je jugeais devoir être utiles, et j'y trouvais plus de plaisir que si j'en eusse été connue pour l'auteur. Je suis avide de bonheur , je l'attache au bien que je fais, et n'ai pas même besoin de gloire i . a Ce fut elle qui traça , d'un seul trait, la lettre fameuse que Roland fit remettre à Louis XVI avis sévère, mais éclairé, suivant les uns audacieuse remontrance, triste et funeste prophétie suivant les autres mais mon-ument très-@i Madame Roland n'ambitionna jamais la célébrité attachée aux lettres. Elle a écrit dans les derniers temps de sa vie, pour servir sa cause, bien plus que pour faire briller ses talens. Dès l'âge de dix-sept ans, elle avait composé plusieurs morceaux on en trouvera des frag-mens cités en note dans cette édition. Ce sont, pour la plupart, des essais de morale ou de philosophie. Une circonstance qu'il ne faut pas omettre , c'est qu'elle avait écrit un sermon sur l'amour du prochain, et un discours sur cette question Comment l'éducation des femmes pourrait contribuer à rendre les hommes meilleurs. En parlant de ces essais, dans ses Mémoires, elle n'y attache pas plus d'importance qu'ils ne lui avaient coûté de peine, et son style doit peut-être à l'ab-sence de toute prétention littéraire, cette marche vive, naturelle et libre, qu'aurait gênée la contrainte de l'imitation ou le désir d'obtenir des applaudisscmens.
SUR MADAME ROLAND. XXVII celui d'un ministre factieux. Sa femme, qui par ses talens donna plus d'éclat à ses travaux@, donnait aussi, non pas plus de fermeté, mais plus de chaleur à ses résolutions. Roland, sans moi, dit-elle dans ses Mémoires, n'eût point été moins bon administrateur son activité, son savoir@, sont bien à lui comme sa probité mais avec moi il a produit plus de sensation, parce que je met- tais dans ses écrits ce mélange de force et de douceur, d'autorité de la raison et de charme du sentiment qui@@ n'appartiennent peut-être qu'à une femme sensible, douée d'une tête saine. Je faisais avec délice ces mor- ceaux que je jugeais devoir être utiles, et j'y trouvais plus de plaisir que si j'en eusse été connue pour l'auteur. Je suis avide de bonheur@, je l'attache au bien que je fais, et n'ai pas même besoin de gloire 1 .@@ Ce fut elle qui traça@, d'un seul trait, la lettre fameuse que Roland fit remettre à Louis XVI avis sévère, mais éclairé, suivant les uns audacieuse remontrance, triste et funeste prophétie suivant les autres mais mon@ument très- 1 Madame Roland n'ambitionna jamais la célébrité attachée aux lettres. Elle a écrit dans les derniers temps de sa vie, pour servir sa cause, bien plus que pour faire briller ses talens. Dès l'âge de dix-sept ans, elle avait composé plusieurs morceaux on en trouvera des frag-mens cités en note dans cette édition. Ce sont, pour la plupart, des essais de morale ou de philosophie. Une circonstance qu'il ne faut pas omettre@, c'est qu'elle avait écrit un sermon sur l'amour du prochain, et un discours sur cette question Comment l'éducation des femmes pourrait contribuer à rendre les hommes meilleurs. En parlant de ces essais, dans ses Mémoires, elle n'y attache pas plus d'importance qu'ils ne lui avaient coûté de peine, et son style doit peut-être à l'ab-sence de toute prétention littéraire, cette marche vive, naturelle et libre, qu'aurait gênée la contrainte de l'imitation ou le désir d'obtenir des applaudissemens.
a Ce fut elle qui traça , d'un seul trait, la lettre fameuse que Roland fit remettre à Louis XVI avis sévère, mais éclairé, suivant les uns audacieuse remontrance, triste et funeste prophétie suivant les autres mais mon-ument très-i Madame Roland n'ambitionna jamais la célébrité attachée aux lettres.
Ce fut elle qui traça, d'un seul trait, la lettre fameuse que Roland fit remettre à Louis XVI avis sévère, mais éclairé, suivant les uns audacieuse remontrance, triste et funeste prophétie suivant les autres mais monument très- 1 Madame Roland n'ambitionna jamais la célébrité attachée aux lettres.
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66 CE QU'ON PE-U T VOIR DANS UNE RUE. couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com -mençait à flétrir et à dépouiller. L'influence de la saison était venue en aide aux ravages du mal et achevait cette oeuvre de destruction douloureuse et lente. Dans le regard que le -vieillard jetait sur le paysage, son arrêt, et un arrêt pro-chain, semblait écrit point d'expression, point de vie tout y était machinal. Le coéur saignait à ce spectacle. Aussi lais-sait-on le comte dans son coin, sans le fatiguer de questions auxquelles il eût été incapable de répondre. Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siège et se mêlait à l'entre-tien. Ce fut au milieu de circonstances semblables, qu'un matin Sigismond parut dans le salon. Était-il plus mal dis-posé que de coutume? Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître? Ou bien, était-ce cal-cul de sa part, et, croyant l'heure venue, voulait-il s'affran-chir des derniers ménagements ? Il y eut un peu de tout cela dans ses motifs de détermination et il se composa un main-tien en conséquence.'A l'aspect des Saint-Pons, il recula -comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston. Celui-ci pâlit et un éclair de colère brilla dans ses yeux cependant il se contint. Deux larmes roulèrent dans les yeux de Clé-mence. Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé. Comme on le pense, la visite ne se prolongea pas ce jour-là. La marquise et sa flllè se levèrent, et, à la chaleur de leurs adieux, Clémence put juger qu'elle les voyait à Beau-pré pour la dernière fois. Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins què la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre. Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie. Au mo-
66 CE QU'ON PE-U T VOIR DANS UNE RUE. couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com -mençait à flétrir et à dépouiller. L'influence de la saison était venue en aide aux ravages du mal et achevait cette oeuvre de destruction douloureuse et lente. Dans le regard que le -vieillard jetait sur le paysage, son arrêt, et un arrêt pro-chain, semblait écrit point d'expression, point de vie tout y était machinal. Le coéur saignait à ce spectacle. Aussi lais-sait-on le comte dans son coin, sans le fatiguer de questions auxquelles il eût été incapable de répondre. Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siège et se mêlait à l'entre-tien. Ce fut au milieu de circonstances semblables, qu'un matin Sigismond parut dans le salon. Était-il plus mal dis-posé que de coutume@? Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître@? Ou bien, était-ce cal-cul de sa part, et, croyant l'heure venue, voulait-il s'affran-chir des derniers ménagements ? Il y eut un peu de tout cela dans ses motifs de détermination et il se composa un main-tien en conséquence.'A l'aspect des Saint-Pons, il recula -comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston. Celui-ci pâlit et un éclair de colère brilla dans ses yeux cependant il se contint. Deux larmes roulèrent dans les yeux de Clé-mence. Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé. Comme on le pense, la visite ne se prolongea pas ce jour-là. La marquise et sa flllè se levèrent, et, à la chaleur de leurs adieux, Clémence put juger qu'elle les voyait à Beau-pré pour la dernière fois. Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins què la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre. Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie. Au mo-
66 CE QU'ON PE@U@T VOIR DANS UNE RUE. couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com@-mençait à flétrir et à dépouiller. L'influence de la saison était venue en aide aux ravages du mal et achevait cette oeuvre de destruction douloureuse et lente. Dans le regard que le @vieillard jetait sur le paysage, son arrêt, et un arrêt pro-chain, semblait écrit point d'expression, point de vie tout y était machinal. Le coeur saignait à ce spectacle. Aussi lais-sait-on le comte dans son coin, sans le fatiguer de questions auxquelles il eût été incapable de répondre. Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siége et se mêlait à l'entre-tien. Ce fut au milieu de circonstances semblables, qu'un matin Sigismond parut dans le salon. Était-il plus mal dis-posé que de coutume ? Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître ? Ou bien, était-ce cal-cul de sa part, et, croyant l'heure venue, voulait-il s'affran-chir des derniers ménagements ? Il y eut un peu de tout cela dans ses motifs de détermination et il se composa un main-tien en conséquence. A l'aspect des Saint-Pons, il recula @comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston. Celui-ci pâlit et un éclair de colère brilla dans ses yeux cependant il se contint. Deux larmes roulèrent dans les yeux de Clé-mence. Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé. Comme on le pense, la visite ne se prolongea pas ce jour-là. La marquise et sa fille se levèrent, et, à la chaleur de leurs adieux, Clémence put juger qu'elle les voyait à Beau-pré pour la dernière fois. Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins que la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre. Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie. Au mo-
Le coéur saignait à ce spectacle.
Le coeur saignait à ce spectacle.
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-26 -fit avec l'agrément de son confesseur, entré les mains de la supérieure des dames ursuli-nes, le 2 de février fête de la Purification, l'an 16S5. Elle perdit, l'année suivante , sa maî-tresse, après une maladie dé dix-huit mois, pen-dant lesquels elle lui rendit, nuit et jour, tous les services qu'inspire la reconnaissance , et plus encore la vraie et parfaite charité. Quelque temps après, Dieu lui donna de si hautes idées de sa bonté, de sa douceur et de cette paix intime dont il inonde ceux qui sont à lui, que, pénétrée d'un nouvel amour et comme transportée hors d'elle-même, elle ne cessait de répéter Bonté demonDieu, dou-ceur de mon Dien, paix de mon Dieu. Un des désirs que notre Seigner lui inspi-rait le plus souvent et le plus vivement, était de souffrir pour lui. Elle en eut l'occasion, en 1666 car, passant dans une rue, elle reçut, d'un cheval, un coup de pied qui la renversa et lui cassa la jambe. Elle souffrit avec la der-nière tranquillité les plus douloureuses opéra-tions de la chirurgie et quoiqu'elle fût plus de quinze mois entiers sans pouvoir faire un seul pas, jamais elle ne donna le moindre signe d'impatience ou d'ennui. On la portait à la messe les jours de fêtes et les dimanches
-26 -fit avec l'agrément de son confesseur, entré les mains de la supérieure des dames ursuli-nes, le 2 de février fête de la Purification, l'an 16S5. Elle perdit, l'année suivante , sa maî-tresse, après une maladie dé dix-huit mois, pen-dant lesquels elle lui rendit, nuit et jour, tous les services qu'inspire la reconnaissance , et plus encore la vraie et parfaite charité. Quelque temps après, Dieu lui donna de si hautes idées de sa bonté, de sa douceur et de cette paix intime dont il inonde ceux qui sont à lui, que, pénétrée d'un nouvel amour et comme transportée hors d'elle-même, elle ne cessait de répéter Bonté de@monDieu, dou-ceur de mon Dien, paix de mon Dieu. Un des désirs que notre Seigner lui inspi-rait le plus souvent et le plus vivement, était de souffrir pour lui. Elle en eut l'occasion, en 1666 car, passant dans une rue, elle reçut, d'un cheval, un coup de pied qui la renversa et lui cassa la jambe. Elle souffrit avec la der-nière tranquillité les plus douloureuses opéra-tions de la chirurgie et quoiqu'elle fût plus de quinze mois entiers sans pouvoir faire un seul pas, jamais elle ne donna le moindre signe d'impatience ou d'ennui. On la portait à la messe les jours de fêtes et les dimanches
-26 -fit avec l'agrément de son confesseur, entre les mains de la supérieure des dames ursuli-nes, le 2 de février fête de la Purification, l'an 1655. Elle perdit, l'année suivante , sa maî-tresse, après une maladie de dix-huit mois, pen-dant lesquels elle lui rendit, nuit et jour, tous les services qu'inspire la reconnaissance , et plus encore la vraie et parfaite charité. Quelque temps après, Dieu lui donna de si hautes idées de sa bonté, de sa douceur et de cette paix intime dont il inonde ceux qui sont à lui, que, pénétrée d'un nouvel amour et comme transportée hors d'elle-même, elle ne cessait de répéter Bonté de monDieu, dou-ceur de mon Dien, paix de mon Dieu. Un des désirs que notre Seigner lui inspi-rait le plus souvent et le plus vivement, était de souffrir pour lui. Elle en eut l'occasion, en 1666 car, passant dans une rue, elle reçut, d'un cheval, un coup de pied qui la renversa et lui cassa la jambe. Elle souffrit avec la der-nière tranquillité les plus douloureuses opéra-tions de la chirurgie et quoiqu'elle fût plus de quinze mois entiers sans pouvoir faire un seul pas, jamais elle ne donna le moindre signe d'impatience ou d'ennui. On la portait à la messe les jours de fêtes et les dimanches
Elle perdit, l'année suivante , sa maî-tresse, après une maladie dé dix-huit mois, pen-dant lesquels elle lui rendit, nuit et jour, tous les services qu'inspire la reconnaissance , et plus encore la vraie et parfaite charité.
Elle perdit, l'année suivante , sa maî-tresse, après une maladie de dix-huit mois, pen-dant lesquels elle lui rendit, nuit et jour, tous les services qu'inspire la reconnaissance , et plus encore la vraie et parfaite charité.
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-22 -matisme d'une articulation sur la plèvre. Il faut admettre ici soit l'influence d'une cause accidentelle, soit la ten-dance à l'extension, à la diffusion qui caractérise l'inflam-mation rhumatismale. Après avoir vu ce qui se passe du côté des jointures au début et dans le cours de la pleurésie, nous devons recher-cher quels sont les signes physiques et les caractères dis-tinctifs que révèle l'examen thoraeique, lors de l'envahis-sement de la plèvre par le rhumatisme. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, a pleurésie qui survient dans le cours du rhumatisme articulaire aigu, ne s'annonce pas toujours par des symptômes violents, et pro-pres à frapper l'observateur. Les malades n'accusent qu'as-sez rarement le frisson que l'on remarque dans la pleurésie ordinaire. La douleur quelquefois très-vive, est ordinaire-ment modérée elle n'est pas localisée en un point fixe, mais disséminée dans le côté atteint. Il est beaucoup de pleurésies rhumatismales dans lesquelles la douleur est sourde et si légère que les malades, tout en la signalant, s'en plaignent à peine. Quelques malades enfin n'accusent aucune douleur. C'est que dans les cas où la pleurésie est compliquée d'une péricardite très-aiguë ou d'un violent rhumatisme articulaire, la douleur de la pleurésie est sou-vent masquée, obscurcie par celle de la péricardite ou du rhumatisme, conformément à la loi d'Hippocrate Duobus doloribus simul obortis non in eodem loco, vehementior obscurat alterum. L'épanchement devient ordinairement très-considérable sans occasionner d'anxiété et d'oppression notables, en rapport avec son abondance. - Il peut arriver que le li-quide inflammatoire se produise d'emblée. Alors les symp-tômes dyspnéïques sont très-prononcés et peuvent aller jusqu'à l'orthopnée. Le coeur se déplacera si la pleurésie est
-22 -matisme d'une articulation sur la plèvre. Il faut admettre ici soit l'influence d'une cause accidentelle, soit la ten-dance à l'extension, à la diffusion qui caractérise l'inflam-mation rhumatismale. Après avoir vu ce qui se passe du côté des jointures au début et dans le cours de la pleurésie, nous devons recher-cher quels sont les signes physiques et les caractères dis-tinctifs que révèle l'examen thoraeique, lors de l'envahis-sement de la plèvre par le rhumatisme. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, @a pleurésie qui survient dans le cours du rhumatisme articulaire aigu, ne s'annonce pas toujours par des symptômes violents, et pro-pres à frapper l'observateur. Les malades n'accusent qu'as-sez rarement le frisson que l'on remarque dans la pleurésie ordinaire. La douleur quelquefois très-vive, est ordinaire-ment modérée elle n'est pas localisée en un point fixe, mais disséminée dans le côté atteint. Il est beaucoup de pleurésies rhumatismales dans lesquelles la douleur est sourde et si légère que les malades, tout en la signalant, s'en plaignent à peine. Quelques malades enfin n'accusent aucune douleur. C'est que dans les cas où la pleurésie est compliquée d'une péricardite très-aiguë ou d'un violent rhumatisme articulaire, la douleur de la pleurésie est sou-vent masquée, obscurcie par celle de la péricardite ou du rhumatisme, conformément à la loi d'Hippocrate Duobus doloribus simul obortis non in eodem loco, vehementior obscurat alterum. L'épanchement devient ordinairement très-considérable sans occasionner d'anxiété et d'oppression notables, en rapport avec son abondance. - Il peut arriver que le li-quide inflammatoire se produise d'emblée. Alors les symp-tômes dyspnéïques sont très-prononcés et peuvent aller jusqu'à l'orthopnée. Le coeur se déplacera si la pleurésie est
-22 -matisme d'une articulation sur la plèvre. Il faut admettre ici soit l'influence d'une cause accidentelle, soit la ten-dance à l'extension, à la diffusion qui caractérise l'inflam-mation rhumatismale. Après avoir vu ce qui se passe du côté des jointures au début et dans le cours de la pleurésie, nous devons recher-cher quels sont les signes physiques et les caractères dis-tinctifs que révèle l'examen thoracique, lors de l'envahis-sement de la plèvre par le rhumatisme. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, la pleurésie qui survient dans le cours du rhumatisme articulaire aigu, ne s'annonce pas toujours par des symptômes violents, et pro-pres à frapper l'observateur. Les malades n'accusent qu'as-sez rarement le frisson que l'on remarque dans la pleurésie ordinaire. La douleur quelquefois très-vive, est ordinaire-ment modérée elle n'est pas localisée en un point fixe, mais disséminée dans le côté atteint. Il est beaucoup de pleurésies rhumatismales dans lesquelles la douleur est sourde et si légère que les malades, tout en la signalant, s'en plaignent à peine. Quelques malades enfin n'accusent aucune douleur. C'est que dans les cas où la pleurésie est compliquée d'une péricardite très-aiguë ou d'un violent rhumatisme articulaire, la douleur de la pleurésie est sou-vent masquée, obscurcie par celle de la péricardite ou du rhumatisme, conformément à la loi d'Hippocrate Duobus doloribus simul obortis non in eodem loco, vehementior obscurat alterum. L'épanchement devient ordinairement très-considérable sans occasionner d'anxiété et d'oppression notables, en rapport avec son abondance. -@Il peut arriver que le li-quide inflammatoire se produise d'emblée. Alors les symp-tômes dysphéïques sont très-prononcés et peuvent aller jusqu'à l'orthopnée. Le coeur se déplacera si la pleurésie est
- Il peut arriver que le li-quide inflammatoire se produise d'emblée.
-Il peut arriver que le li-quide inflammatoire se produise d'emblée.
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-27 -ladie, le diabète diabetes mellitus , maladie dans laquelle souvent une grande quantité de sucre est éliminée, sous un volume énorme d'urine atteignant quelquefois 25 litres . Le même phénomène a été observé dans la lésion de la pa-roi du quatrième ventricule du cerveau, et on a cru avoir trouvé ainsi la cause du diabète. Cependant la liaison entre cette lésion cérébrale et l'élimination du sucre est encore complétement inconnue. On a encore trouvé du sucre dans la galactostase et quelquefois dans la dyspepsie, la périto-nite et l'hypochondrie on en a dit autant de la période de convalescence du choléra, de la maladie de Bright, mais tous ces faits n'ont pas encore été confirmés d'une manière certaine. § 47. Recherche du sucre dans l'urine. - L'urine des diabétiques est ordinairement très-pâle, d'une odeur parti-culière et d'un poids spécifique très-élevé 1,030 à 1,052 . Fraîchement émise, elle a rarement une réaction très-acide, elle est le plus souvent neutre ou légèrement alcaline mais elle devient bientôt très-acide par la fermentation qui dé-veloppe, en même temps que de l'acide lactique, de l'acide acétique et de petites quantités d'autres acides volatils. Pour la recherche du sucre, on emploie différentes mé-thodes que nous allons passer toutes en revue avec plus ou moins de détails, par la raison qu'en employant un seul procédé, un opérateur peu expert pourrait facilement être induit en erreur. 1° Au moyen a'une solution alcaline de cuivre. - Afé-thode de Trommer. - On ajoute à une portion d'urine dé-barrassée au besoin de son albumine d'après § 44 quelques gouttes de lessive de potasse ou de soude, on chauffe légè-rement pour éliminer l'ammoniaque qui pourrait s'y trou-ver, on filtre s'il se forme un précipité considérable de phosphates terreux, et on ajoute ensuite avec précaution la solution de sulfate de cuivre, tant que le précipité bleu clair d'hydrate cuivrique formé tout d'abord se dissout. On
-27 -ladie, le diabète diabetes mellitus , maladie dans laquelle souvent une grande quantité de sucre est éliminée, sous un volume énorme d'urine atteignant quelquefois 25 litres . Le même phénomène a été observé dans la lésion de la pa-roi du quatrième ventricule du cerveau, et on a cru avoir trouvé ainsi la cause du diabète. Cependant la liaison entre cette lésion cérébrale et l'élimination du sucre est encore complétement inconnue. On a encore trouvé du sucre dans la galactostase et quelquefois dans la dyspepsie, la périto-nite et l'hypochondrie on en a dit autant de la période de convalescence du choléra, de la maladie de Bright, mais tous ces faits n'ont pas encore été confirmés d'une manière certaine. § 47. Recherche du sucre dans l'urine. - L'urine des diabétiques est ordinairement très-pâle, d'une odeur parti-culière et d'un poids spécifique très-élevé 1,030 à 1,052 . Fraîchement émise, elle a rarement une réaction très-acide, elle est le plus souvent neutre ou légèrement alcaline mais elle devient bientôt très-acide par la fermentation qui dé-veloppe, en même temps que de l'acide lactique, de l'acide acétique et de petites quantités d'autres acides volatils. Pour la recherche du sucre, on emploie différentes mé-thodes que nous allons passer toutes en revue avec plus ou moins de détails, par la raison qu'en employant un seul procédé, un opérateur peu expert pourrait facilement être induit en erreur. 1° Au moyen a'une solution alcaline de cuivre. - Afé-thode de Trommer. - On ajoute à une portion d'urine dé-barrassée au besoin de son albumine d'après § 44 quelques gouttes de lessive de potasse ou de soude, on chauffe légè-rement pour éliminer l'ammoniaque qui pourrait s'y trou-ver, on filtre s'il se forme un précipité considérable de phosphates terreux, et on ajoute ensuite avec précaution la solution de sulfate de cuivre, tant que le précipité bleu clair d'hydrate cuivrique formé tout d'abord se dissout. On
-27 -ladie, le diabète diabetes mellitus , maladie dans laquelle souvent une grande quantité de sucre est éliminée, sous un volume énorme d'urine atteignant quelquefois 25 litres . Le même phénomène a été observé dans la lésion de la pa-roi du quatrième ventricule du cerveau, et on a cru avoir trouvé ainsi la cause du diabète. Cependant la liaison entre cette lésion cérébrale et l'élimination du sucre est encore complétement inconnue. On a encore trouvé du sucre dans la galactostase et quelquefois dans la dyspepsie, la périto-nite et l'hypochondrie on en a dit autant de la période de convalescence du choléra, de la maladie de Bright, mais tous ces faits n'ont pas encore été confirmés d'une manière certaine. § 47. Recherche du sucre dans l'urine. -@L'urine des diabétiques est ordinairement très-pâle, d'une odeur parti-culière et d'un poids spécifique très-élevé 1,030 à 1,052 . Fraîchement émise, elle a rarement une réaction très-acide, elle est le plus souvent neutre ou légèrement alcaline mais elle devient bientôt très-acide par la fermentation qui dé-veloppe, en même temps que de l'acide lactique, de l'acide acétique et de petites quantités d'autres acides volatils. Pour la recherche du sucre, on emploie différentes mé-thodes que nous allons passer toutes en revue avec plus ou moins de détails, par la raison qu'en employant un seul procédé, un opérateur peu expert pourrait facilement être induit en erreur. 1° Au moyen d'une solution alcaline de cuivre. -@@Mé-thode de Trommer. -@On ajoute à une portion d'urine dé-barrassée au besoin de son albumine d'après § 44 quelques gouttes de lessive de potasse ou de soude, on chauffe légè-rement pour éliminer l'ammoniaque qui pourrait s'y trou-ver, on filtre s'il se forme un précipité considérable de phosphates terreux, et on ajoute ensuite avec précaution la solution de sulfate de cuivre, tant que le précipité bleu clair d'hydrate cuivrique formé tout d'abord se dissout. On
Le même phénomène a été observé dans la lésion de la pa-roi du quatrième ventricule du cerveau, et on a cru avoir trouvé ainsi la cause du diabète.
Le même phénomène a été observé dans la lésion de la pa-roi du quatrième ventricule du cerveau, et on a cru avoir trouvé ainsi la cause du diabète.
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PHÉNOMÈNES EXCEPTIONNELS 265 LAFONTAINE. 18 Ainsi on admet la fascination produite par certains oiseaux et certains reptiles tout le monde sait et croit que l'éper-vier, en planant au-dessus d'un autre oiseau, le tient paralysé à sa place, jusqu'au moment où il fond sur lui et s'en saisit. Personne n'ignore que la couleuvre, en regardant le crapaud fixement, l'attire à elle et qu'il vient, malgré lui, en sautant, jusque dans sa gueule elle exerce sur lui non seu-lement de la fascination, mais encore de l'attraction. On reconnaît à certains animaux là faculté de vivre plu-sieurs mois sans manger et sans qu'il y ait chez eux altéra-tion de la vie, telles sont les marmottes qui dorment six mois de l'année. On est convaincu qu'il existe des' poissons qui possèdent une certaine quantité de fluide électrique, et' qui ont la faculté de l'émettre au dehors, telles que la torpille et la gymnote. J'en ai vu une à Londres, et j'en ai moi-même éprouvé les effets. A la galerie Adélaïde se trouvait exposée une magnifique torpille de près de cinq pieds etle vivait dans un bassin qu'on lui avait construit et qui était entouré de grillage, afin que personne ne pût y toucher on la nourrissait de petits poissons. Je demandai la permission de la toucher le directeur s'empressa de satisfaire à ma demande, car il m'avait reconnu 1 . Je fus introduit dans l'espèce de cabinet où la torpille se trouvait exposée, et je la pris d'une main près de la tête et de l'autre près de la queue à l'instant j'éprouvai une com-motion tellement forte, que je fus presque renversé. Cette 1 A Londres et dans toute l'Angleterre, tout le monde me reconnaissait. J'étais le seul qui portât la barbe, comme je la porte encore. Le Times, en rendant compte de ma première séance, avait rempli une colonne de ma barbe et de mon chétif personnage, et cet article avait été repro-duit par tous les journaux de province. Aussi, dans les rues, bien des femmes se cachaient la figure en m'apercevant, d'autres se retournaient, et cela afin de ne pas être endormies par moi il y en avait quelques-unes qui me riaient franchement au nez celles-ci se moquaient de moi, et n'avaient pas peur du Sleeper, c'est ainsi qu'on me nommait.
PHÉNOMÈNES EXCEPTIONNELS 265 LAFONTAINE. 18 Ainsi on admet la fascination produite par certains oiseaux et certains reptiles tout le monde sait et croit que l'éper-vier, en planant au-dessus d'un autre oiseau, le tient paralysé à sa place, jusqu'au moment où il fond sur lui et s'en saisit. Personne n'ignore que la couleuvre, en regardant le crapaud fixement, l'attire à elle et qu'il vient, malgré lui, en sautant, jusque dans sa gueule elle exerce sur lui non seu-lement de la fascination, mais encore de l'attraction. On reconnaît à certains animaux là faculté de vivre plu-sieurs mois sans manger et sans qu'il y ait chez eux altéra-tion de la vie, telles sont les marmottes qui dorment six mois de l'année. On est convaincu qu'il existe des' poissons qui possèdent une certaine quantité de fluide électrique, et' qui ont la faculté de l'émettre au dehors, telles que la torpille et la gymnote. J'en ai vu une à Londres, et j'en ai moi-même éprouvé les effets. A la galerie Adélaïde se trouvait exposée une magnifique torpille de près de cinq pieds etle vivait dans un bassin qu'on lui avait construit et qui était entouré de grillage, afin que personne ne pût y toucher on la nourrissait de petits poissons. Je demandai la permission de la toucher le directeur s'empressa de satisfaire à ma demande, car il m'avait reconnu 1 . Je fus introduit dans l'espèce de cabinet où la torpille se trouvait exposée, et je la pris d'une main près de la tête et de l'autre près de la queue à l'instant j'éprouvai une com-motion tellement forte, que je fus presque renversé. Cette 1 A Londres et dans toute l'Angleterre, tout le monde me reconnaissait. J'étais le seul qui portât la barbe, comme je la porte encore. Le Times, en rendant compte de ma première séance, avait rempli une colonne de ma barbe et de mon chétif personnage, et cet article avait été repro-duit par tous les journaux de province. Aussi, dans les rues, bien des femmes se cachaient la figure en m'apercevant, d'autres se retournaient, et cela afin de ne pas être endormies par moi il y en avait quelques-unes qui me riaient franchement au nez celles-ci se moquaient de moi, et n'avaient pas peur du Sleeper, c'est ainsi qu'on me nommait.
PHÉNOMÈNES EXCEPTIONNELS 265 LAFONTAINE. 18 Ainsi on admet la fascination produite par certains oiseaux et certains reptiles tout le monde sait et croit que l'éper-vier, en planant au-dessus d'un autre oiseau, le tient paralysé à sa place, jusqu'au moment où il fond sur lui et s'en saisit. Personne n'ignore que la couleuvre, en regardant le crapaud fixement, l'attire à elle et qu'il vient, malgré lui, en sautant, jusque dans sa gueule elle exerce sur lui non seu-lement de la fascination, mais encore de l'attraction. On reconnaît à certains animaux la faculté de vivre plu-sieurs mois sans manger et sans qu'il y ait chez eux altéra-tion de la vie, telles sont les marmottes qui dorment six mois de l'année. On est convaincu qu'il existe des@ poissons qui possèdent une certaine quantité de fluide électrique, et@ qui ont la faculté de l'émettre au dehors, telles que la torpille et la gymnote. J'en ai vu une à Londres, et j'en ai moi-même éprouvé les effets. A la galerie Adélaïde se trouvait exposée une magnifique torpille de près de cinq pieds elle vivait dans un bassin qu'on lui avait construit et qui était entouré de grillage, afin que personne ne pût y toucher on la nourrissait de petits poissons. Je demandai la permission de la toucher le directeur s'empressa de satisfaire à ma demande, car il m'avait reconnu 1 . Je fus introduit dans l'espèce de cabinet où la torpille se trouvait exposée, et je la pris d'une main près de la tête et de l'autre près de la queue à l'instant j'éprouvai une com-motion tellement forte, que je fus presque renversé. Cette 1 A Londres et dans toute l'Angleterre, tout le monde me reconnaissait. J'étais le seul qui portât la barbe, comme je la porte encore. Le Times, en rendant compte de ma première séance, avait rempli une colonne de ma barbe et de mon chétif personnage, et cet article avait été repro-duit par tous les journaux de province. Aussi, dans les rues, bien des femmes se cachaient la figure en m'apercevant, d'autres se retournaient, et cela afin de ne pas être endormies par moi il y en avait quelques-unes qui me riaient franchement au nez celles-ci se moquaient de moi, et n'avaient pas peur du Steeper, c'est ainsi qu'on me nommait.
A la galerie Adélaïde se trouvait exposée une magnifique torpille de près de cinq pieds etle vivait dans un bassin qu'on lui avait construit et qui était entouré de grillage, afin que personne ne pût y toucher on la nourrissait de petits poissons.
A la galerie Adélaïde se trouvait exposée une magnifique torpille de près de cinq pieds elle vivait dans un bassin qu'on lui avait construit et qui était entouré de grillage, afin que personne ne pût y toucher on la nourrissait de petits poissons.
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-21 -qui accompagne une maladie inflammatoire, et surtout dans les affections cérébrales et spinales aiguës ils diminuent dans les névroses, dans les affections spinales chroniques et les maladies des reins. b Les phosphates terreux augmentent dans la ménin-gite et en général dans toutes les affections cérébrales ai-guës, dans les rhumatismes ils diminuent dans les mala-dies des reins, les maladies spinales et les maladies ner-veuses en général. § 38. Recherche des phosphates. - Si on ajoute un ex-cès d'ammoniaque à une urine acide, on précipite le phos-phate de chaux et le phosphate de magnésie, le premier tel quel et le dernier à l'état de phosphate ammoniaco-magné-sien. L'acide phosphorique qui, après l'addition de l'am-moniaque, est resté encore en solution, se reconnaît facile-ment par le précipité blanc jaunâtre de phosphate ferrique qui se forme par l'addition de chlorure ferrique, après avoir acidulé l'urine avec de l'acide acétique. Dosage. - Le dosage de l'acide phosphorique se fait le mieux par la méthode des volumes, en employant une so-lution titrée d'acétate d'urane. Cette détermination repose sur le fait que le phosphate uranique est insoluble dans l'acide acétique et que le moindre excès de réactif.se fait reconnaître par la coloration rougeâtre que prend le li-quide, en ajoutant du ferrocyanure de potassium. On peut titrer le réactif de telle sorte que 1 CC corres-ponde à 5 milligrammes d'acide phosphorique. On opère ensuite de la manière suivante On introduit dans un vase à précipiter 50 CC d'urine, on ajoute 5 CC d'un mélange renfermant pour 1 litre de solu-tion, 100 grammes d'acétate de soude cristallisé et 100 CC d'acide acétique concentré on chauffe au bain-marie et on ajoute, au moyen d'une burette, de la solution titrée jus-qu'à ce qu'une goutte du liquide essayé donne, avec le cya-nure jaune, cette coloration rouge brunâtre caractéristique.
-21 -qui accompagne une maladie inflammatoire, et surtout dans les affections cérébrales et spinales aiguës ils diminuent dans les névroses, dans les affections spinales chroniques et les maladies des reins. b Les phosphates terreux augmentent dans la ménin-gite et en général dans toutes les affections cérébrales ai-guës, dans les rhumatismes ils diminuent dans les mala-dies des reins, les maladies spinales et les maladies ner-veuses en général. § 38. Recherche des phosphates. - Si on ajoute un ex-cès d'ammoniaque à une urine acide, on précipite le phos-phate de chaux et le phosphate de magnésie, le premier tel quel et le dernier à l'état de phosphate ammoniaco-magné-sien. L'acide phosphorique qui, après l'addition de l'am-moniaque, est resté encore en solution, se reconnaît facile-ment par le précipité blanc jaunâtre de phosphate ferrique qui se forme par l'addition de chlorure ferrique, après avoir acidulé l'urine avec de l'acide acétique. Dosage. - Le dosage de l'acide phosphorique se fait le mieux par la méthode des volumes, en employant une so-lution titrée d'acétate d'urane. Cette détermination repose sur le fait que le phosphate uranique est insoluble dans l'acide acétique et que le moindre excès de réactif.se fait reconnaître par la coloration rougeâtre que prend le li-quide, en ajoutant du ferrocyanure de potassium. On peut titrer le réactif de telle sorte que 1 CC corres-ponde à 5 milligrammes d'acide phosphorique. On opère ensuite de la manière suivante On introduit dans un vase à précipiter 50 CC d'urine, on ajoute 5 CC d'un mélange renfermant pour 1 litre de solu-tion, 100 grammes d'acétate de soude cristallisé et 100 CC d'acide acétique concentré on chauffe au bain-marie et on ajoute, au moyen d'une burette, de la solution titrée jus-qu'à ce qu'une goutte du liquide essayé donne, avec le cya-nure jaune, cette coloration rouge brunâtre caractéristique.
-21 -qui accompagne une maladie inflammatoire, et surtout dans les affections cérébrales et spinales aiguës ils diminuent dans les névroses, dans les affections spinales chroniques et les maladies des reins. b Les phosphates terreux augmentent dans la ménin-gite et en général dans toutes les affections cérébrales ai-guës, dans les rhumatismes ils diminuent dans les mala-dies des reins, les maladies spinales et les maladies ner-veuses en général. § 38. Recherche des phosphates. -@Si on ajoute un ex-cès d'ammoniaque à une urine acide, on précipite le phos-phate de chaux et le phosphate de magnésie, le premier tel quel et le dernier à l'état de phosphate ammoniaco-magné-sien. L'acide phosphorique qui, après l'addition de l'am-moniaque, est resté encore en solution, se reconnaît facile-ment par le précipité blanc jaunâtre de phosphate ferrique qui se forme par l'addition de chlorure ferrique, après avoir acidulé l'urine avec de l'acide acétique. Dosage. -@Le dosage de l'acide phosphorique se fait le mieux par la méthode des volumes, en employant une so-lution titrée d'acétate d'urane. Cette détermination repose sur le fait que le phosphate uranique est insoluble dans l'acide acétique et que le moindre excès de réactif se fait reconnaître par la coloration rougeâtre que prend le li-quide, en ajoutant du ferrocyanure de potassium. On peut titrer le réactif de telle sorte que 1 CC corres-ponde à 5 milligrammes d'acide phosphorique. On opère ensuite de la manière suivante On introduit dans un vase à précipiter 50 CC d'urine, on ajoute 5 CC d'un mélange renfermant pour 1 litre de solu-tion, 100 grammes d'acétate de soude cristallisé et 100 CC d'acide acétique concentré on chauffe au bain-marie et on ajoute, au moyen d'une burette, de la solution titrée jus-qu'à ce qu'une goutte du liquide essayé donne, avec le cya-nure jaune, cette coloration rouge brunâtre caractéristique.
Cette détermination repose sur le fait que le phosphate uranique est insoluble dans l'acide acétique et que le moindre excès de réactif.se fait reconnaître par la coloration rougeâtre que prend le li-quide, en ajoutant du ferrocyanure de potassium.
Cette détermination repose sur le fait que le phosphate uranique est insoluble dans l'acide acétique et que le moindre excès de réactif se fait reconnaître par la coloration rougeâtre que prend le li-quide, en ajoutant du ferrocyanure de potassium.
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H2 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. tout l'invitait au contraire à persévérer. Il avait vu les com-bats de Clémence et ne se méprenait pas aux signes évidents de sa défaite. Et c'était alors que tout lui échappait. Cette idée le mettait hors de lui, et ses désirs ne faisaient que s'en accroître. Non! il ne rendrait pas les armes non! il ne re-noncerait pas à un bonheur placé sous sa main. Que lui im-portaient les obstacles? Un amour comme le sien y regarde-t-il seulement? Plus ils étaient grands, plus il devait mettre d'opiniâtreté dans sa poursuite. Ce fut sous cet aiguillon qu'il agit. Comme il ne trouvait plus Clémence sur son chemin, il fit de l'hôtel Montréal l'objet d'un siège dans toutes les formes et, pour échapper aux remarques, plus d'une fois il eut recours à des déguise-ments. Il espérait que la fortune lui enverrait à point nommé quelque dédommagement et lui livrerait l'accès de la place. Jamais investissement ne se fit d'une manière plus savante ni à l'aide de plus ingénieuses combinaisons. Tous les abords de l'hôtel furent reconnus, toutes les physionomies étudiées au passage. Point de mouvement qui lui échappât, point de détail dont il ne tirât parti. Il s'initia aux habitudes de la maison et sut comment les choses y étalent réglées. Ses as-siduités, d'ailleurs, n'excluaient pas une certaine prudence, et il mettait un soin infini à déjouer les curieux. -Qui aurait pu soupçonner qu'un marquis de Saint-Pons se cachait sous la blouse et la casquette d'un ouvrier? Peu de jours après que ce système d'opérations offensives eut été adopté, il se passa dans l'intérieur de l'hôtel une scène singulière, et qui causa à Clémence une surprise mê-lée d'étonnement. Parmi les femmes attachées à son service et à celui de sa belle-soeur, il en était une qui paraissait ani-mée d'un zèle plus grand pour sa personne, et qui l'entourait de soins particuliers. Dans l'existence qu'on lui avait arran-gée et où sa volonté n'avait qu'une faible part, il était rare que la comtesse se trouvât seule, même pour quelques ins-tants. Mademoiselle Pulchérie était pour elle ce que l'ombre est au corps, ce que le diacre est au prêtre un témoin toujours présent, toujours attentif. Dans le salon comme dans le ca-binet de travail, aux repas comme au jardin, oisive ou occu-pée', Clémence ne marchait, n'agissait que sous les yeux de cet argus, deux yeux qui en valaient cent. S'éloignait-elle
H2 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. tout l'invitait au contraire à persévérer. Il avait vu les com-bats de Clémence et ne se méprenait pas aux signes évidents de sa défaite. Et c'était alors que tout lui échappait. Cette idée le mettait hors de lui, et ses désirs ne faisaient que s'en accroître. Non! il ne rendrait pas les armes non@! il ne re-noncerait pas à un bonheur placé sous sa main. Que lui im-portaient les obstacles@? Un amour comme le sien y regarde-t-il seulement@? Plus ils étaient grands, plus il devait mettre d'opiniâtreté dans sa poursuite. Ce fut sous cet aiguillon qu'il agit. Comme il ne trouvait plus Clémence sur son chemin, il fit de l'hôtel Montréal l'objet d'un siège dans toutes les formes et, pour échapper aux remarques, plus d'une fois il eut recours à des déguise-ments. Il espérait que la fortune lui enverrait à point nommé quelque dédommagement et lui livrerait l'accès de la place. Jamais investissement ne se fit d'une manière plus savante ni à l'aide de plus ingénieuses combinaisons. Tous les abords de l'hôtel furent reconnus, toutes les physionomies étudiées au passage. Point de mouvement qui lui échappât, point de détail dont il ne tirât parti. Il s'initia aux habitudes de la maison et sut comment les choses y étalent réglées. Ses as-siduités, d'ailleurs, n'excluaient pas une certaine prudence, et il mettait un soin infini à déjouer les curieux. -Qui aurait pu soupçonner qu'un marquis de Saint-Pons se cachait sous la blouse et la casquette d'un ouvrier@? Peu de jours après que ce système d'opérations offensives eut été adopté, il se passa dans l'intérieur de l'hôtel une scène singulière, et qui causa à Clémence une surprise mê-lée d'étonnement. Parmi les femmes attachées à son service et à celui de sa belle-soeur, il en était une qui paraissait ani-mée d'un zèle plus grand pour sa personne, et qui l'entourait de soins particuliers. Dans l'existence qu'on lui avait arran-gée et où sa volonté n'avait qu'une faible part, il était rare que la comtesse se trouvât seule, même pour quelques ins-tants. Mademoiselle Pulchérie était pour elle ce que l'ombre est au corps, ce que le diacre est au prêtre un témoin toujours présent, toujours attentif. Dans le salon comme dans le ca-binet de travail, aux repas comme au jardin, oisive ou occu-pée', Clémence ne marchait, n'agissait que sous les yeux de cet argus, deux yeux qui en valaient cent. S'éloignait-elle
H2 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. tout l'invitait au contraire à persévérer. Il avait vu les com-bats de Clémence et ne se méprenait pas aux signes évidents de sa défaite. Et c'était alors que tout lui échappait. Cette idée le mettait hors de lui, et ses désirs ne faisaient que s'en accroître. Non! il ne rendrait pas les armes non ! il ne re-noncerait pas à un bonheur placé sous sa main. Que lui im-portaient les obstacles ? Un amour comme le sien y regarde-t-il seulement ? Plus ils étaient grands, plus il devait mettre d'opiniâtreté dans sa poursuite. Ce fut sous cet aiguillon qu'il agit. Comme il ne trouvait plus Clémence sur son chemin, il fit de l'hôtel Montréal l'objet d'un siége dans toutes les formes et, pour échapper aux remarques, plus d'une fois il eut recours à des déguise-ments. Il espérait que la fortune lui enverrait à point nommé quelque dédommagement et lui livrerait l'accès de la place. Jamais investissement ne se fit d'une manière plus savante ni à l'aide de plus ingénieuses combinaisons. Tous les abords de l'hôtel furent reconnus, toutes les physionomies étudiées au passage. Point de mouvement qui lui échappât, point de détail dont il ne tirât parti. Il s'initia aux habitudes de la maison et sut comment les choses y étaient réglées. Ses as-siduités, d'ailleurs, n'excluaient pas une certaine prudence, et il mettait un soin infini à déjouer les curieux. @Qui aurait pu soupçonner qu'un marquis de Saint-Pons se cachait sous la blouse et la casquette d'un ouvrier ? Peu de jours après que ce système d'opérations offensives eut été adopté, il se passa dans l'intérieur de l'hôtel une scène singulière, et qui causa à Clémence une surprise mê-lée d'étonnement. Parmi les femmes attachées à son service et à celui de sa belle-soeur, il en était une qui paraissait ani-mée d'un zèle plus grand pour sa personne, et qui l'entourait de soins particuliers. Dans l'existence qu'on lui avait arran-gée et où sa volonté n'avait qu'une faible part, il était rare que la comtesse se trouvât seule, même pour quelques ins-tants. Mademoiselle Pulchérie était pour elle ce que l'ombre est au corps, ce que le diacre est au prêtre un témoin toujours présent, toujours attentif. Dans le salon comme dans le ca-binet de travail, aux repas comme au jardin, oisive ou occu-pée@, Clémence ne marchait, n'agissait que sous les yeux de cet argus, deux yeux qui en valaient cent. S'éloignait-elle
Un amour comme le sien y regarde-t-il seulement?
Un amour comme le sien y regarde-t-il seulement ?
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EFFETS PSYCHOLOGIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 105 LAFONTAINE. 8 peut ni exprimer, ni définir. Pour nous, nous n'avons ici qu'à rapporter les faits. Mardi, avant la séance publique, M. Lafontaine réunit à l'hôtel de Londres quelques personnes, parmi lesquelles se trouvaient plusieurs médecins de notre ville en deux ou trois minutes, il a endormi la jeune fille dont il a fait, depuis qu'il est à Tours, le sujet de ses expériences. Peu d'instants après, elle était à l'état de somnambulisme, et sa clair-voyance était telle, qu'elle a pu lire sans hésitation, dans un journal qui lui a été présenté, ces mots Avis et Demandes, bien qu'elle eût un bandeau sur les yeux et qu'un des assis-tants, qui certes n'était pas compère, appuyât fortement ses doigts sur le bandeau. La somnambule a joué ensuite une partie de dominos et ne s'est trompée qu'une fois. Un de ces messieurs, pour éprouver par lui-même la réalité -des faits dont il venait d'être témoin, demanda à être mis en rapport avec la som-nambule. L'opérateur communiqua alors tout son pouvoir, et, sans geste ni parole, M. Renard fit exécuter un ordre. Le sujet est d'une telle sensibilité nerveuse, que personne autre que le magnétiseur ou la personne mise en rapport ne peut la toucher sans provoquer les plus violentes convul-sions. M. Caillaud l'ayant par hasard atteinte d'un léger contact, la somnambule tomba comme frappée de la foudre, et ses convulsions ne cessèrent que par le secours de M. Lafontaine. Nous n'entrerons pas dans de longs détails sur les expé-riences de la séance publique, qui n'ont pas toutes complè-tement réussi. Il faut en attribuer la cause à la chaleur excessive que le gaz répandait dans la salle. L'expérience qui a fait le plus de plaisir, fut celle du chant. Sur l'invita-tion de M., la somnambule se mit à chanter, et, sur un signe qu'un des spectateurs fit à M. Lafontaine, elle s'arrêta puis, à un autre signe, elle reprit à la syllabe où elle avait été interrompue. L'absence de l'ouïe a été constatée par un coup de pistolet tiré à l'oreille, comme l'absence d'odorat par une allumette mise en combustion et passée sous le nez de la
EFFETS PSYCHOLOGIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 105 LAFONTAINE. 8 peut ni exprimer, ni définir. Pour nous, nous n'avons ici qu'à rapporter les faits. Mardi, avant la séance publique, M. Lafontaine réunit à l'hôtel de Londres quelques personnes, parmi lesquelles se trouvaient plusieurs médecins de notre ville en deux ou trois minutes, il a endormi la jeune fille dont il a fait, depuis qu'il est à Tours, le sujet de ses expériences. Peu d'instants après, elle était à l'état de somnambulisme, et sa clair-voyance était telle, qu'elle a pu lire sans hésitation, dans un journal qui lui a été présenté, ces mots Avis et Demandes, bien qu'elle eût un bandeau sur les yeux et qu'un des assis-tants, qui certes n'était pas compère, appuyât fortement ses doigts sur le bandeau. La somnambule a joué ensuite une partie de dominos et ne s'est trompée qu'une fois. Un de ces messieurs, pour éprouver par lui-même la réalité -des faits dont il venait d'être témoin, demanda à être mis en rapport avec la som-nambule. L'opérateur communiqua alors tout son pouvoir, et, sans geste ni parole, M. Renard fit exécuter un ordre. Le sujet est d'une telle sensibilité nerveuse, que personne autre que le magnétiseur ou la personne mise en rapport ne peut la toucher sans provoquer les plus violentes convul-sions. M. Caillaud l'ayant par hasard atteinte d'un léger contact, la somnambule tomba comme frappée de la foudre, et ses convulsions ne cessèrent que par le secours de M. Lafontaine. Nous n'entrerons pas dans de longs détails sur les expé-riences de la séance publique, qui n'ont pas toutes complè-tement réussi. Il faut en attribuer la cause à la chaleur excessive que le gaz répandait dans la salle. L'expérience qui a fait le plus de plaisir, fut celle du chant. Sur l'invita-tion de M@@., la somnambule se mit à chanter, et, sur un signe qu'un des spectateurs fit à M. Lafontaine, elle s'arrêta puis, à un autre signe, elle reprit à la syllabe où elle avait été interrompue. L'absence de l'ouïe a été constatée par un coup de pistolet tiré à l'oreille, comme l'absence d'odorat par une allumette mise en combustion et passée sous le nez de la
EFFETS PSYCHOLOGIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 105 LAFONTAINE. 8 peut ni exprimer, ni définir. Pour nous, nous n'avons ici qu'à rapporter les faits. Mardi, avant la séance publique, M. Lafontaine réunit à l'hôtel de Londres quelques personnes, parmi lesquelles se trouvaient plusieurs médecins de notre ville en deux ou trois minutes, il a endormi la jeune fille dont il a fait, depuis qu'il est à Tours, le sujet de ses expériences. Peu d'instants après, elle était à l'état de somnambulisme, et sa clair-voyance était telle, qu'elle a pu lire sans hésitation, dans un journal qui lui a été présenté, ces mots Avis et Demandes, bien qu'elle eût un bandeau sur les yeux et qu'un des assis-tants, qui certes n'était pas compère, appuyât fortement ses doigts sur le bandeau. La somnambule a joué ensuite une partie de dominos et ne s'est trompée qu'une fois. Un de ces messieurs, pour éprouver par lui-même la réalité @des faits dont il venait d'être témoin, demanda à être mis en rapport avec la som-nambule. L'opérateur communiqua alors tout son pouvoir, et, sans geste ni parole, M. Renard fit exécuter un ordre. Le sujet est d'une telle sensibilité nerveuse, que personne autre que le magnétiseur ou la personne mise en rapport ne peut la toucher sans provoquer les plus violentes convul-sions. M. Caillaud l'ayant par hasard atteinte d'un léger contact, la somnambule tomba comme frappée de la foudre, et ses convulsions ne cessèrent que par le secours de M. Lafontaine. Nous n'entrerons pas dans de longs détails sur les expé-riences de la séance publique, qui n'ont pas toutes complè-tement réussi. Il faut en attribuer la cause à la chaleur excessive que le gaz répandait dans la salle. L'expérience qui a fait le plus de plaisir, fut celle du chant. Sur l'invita-tion de M..., la somnambule se mit à chanter, et, sur un signe qu'un des spéctateurs fit à M. Lafontaine, elle s'arrêta puis, à un autre signe, elle reprit à la syllabe où elle avait été interrompue. L'absence de l'ouïe a été constatée par un coup de pistolet tiré à l'oreille, comme l'absence d'odorat par une allumette mise en combustion et passée sous le nez de la
Le sujet est d'une telle sensibilité nerveuse, que personne autre que le magnétiseur ou la personne mise en rapport ne peut la toucher sans provoquer les plus violentes convul-sions.
Le sujet est d'une telle sensibilité nerveuse, que personne autre que le magnétiseur ou la personne mise en rapport ne peut la toucher sans provoquer les plus violentes convul-sions.
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-157 -de bataille, il possédait un art merveilleux d'ex-poser, de résumer les idées militaires ou politi-ques 1 sa parole était ardente, imagée, persua-sive et on se laissait aller doucement au son de sa voix prestigieuse. Avec Belle-Isle venait sou-vent à la cour du vieux cardinal un officier en-core distingué par ses théories militaires à en rendre jaloux le roi Frédéric lui-même, c'était le chevalier Follard, provençal d'origine qui, avait publié des livres éminents sur l'art de la guerre le chevalier Follard, esprit chaud et organisateur, traducteur et commentateur de Polybe, avait ex-pliqué et développé la tactique des armées fort original au reste, et passionné pour les miracles du diacre Paris, il allait assidûment à l'Eglise de Saint-Médard, étudier les merveilleux effets du tombeau. Les imaginations ardentes aiment les miracles il avait souvent des démêlés avec le lieutenant de police sur ses vives manifestations de jansénisme la protection du cardinal, l'avait sauvé de bien des mauvaises affaires, et il restait l'hôte assidu d'Issy, le palais-séminaire tant aimé du cardinal 2 . 1 Charles-Auguste-Fouquet, comte de Belle-Isle, reçut le bâton de maréchal en 1741 sa correspondance avec le cardinal de Fleury est des plus curieuses et des plus importantes. 2 Le chevalier de Follard a laissé plusieurs ouvrages straté-giques. Les plus considérables sont des commentaires sur Polybe.
-157 -de bataille, il possédait un art merveilleux d'ex-poser, de résumer les idées militaires ou politi-ques 1 sa parole était ardente, imagée, persua-sive et on se laissait aller doucement au son de sa voix prestigieuse. Avec Belle-Isle venait sou-vent à la cour du vieux cardinal un officier en-core distingué par ses théories militaires à en rendre jaloux le roi Frédéric lui-même, c'était le chevalier Follard, provençal d'origine qui, avait publié des livres éminents sur l'art de la guerre le chevalier Follard, esprit chaud et organisateur, traducteur et commentateur de Polybe, avait ex-pliqué et développé la tactique des armées fort original au reste, et passionné pour les miracles du diacre Paris, il allait assidûment à l'Eglise de Saint-Médard, étudier les merveilleux effets du tombeau. Les imaginations ardentes aiment les miracles il avait souvent des démêlés avec le lieutenant de police sur ses vives manifestations de jansénisme la protection du cardinal, l'avait sauvé de bien des mauvaises affaires, et il restait l'hôte assidu d'Issy, le palais-séminaire tant aimé du cardinal 2 .@@@@@@@ 1 Charles-Auguste-Fouquet, comte de Belle-Isle, reçut le bâton de maréchal en 1741 sa correspondance avec le cardinal de Fleury est des plus curieuses et des plus importantes. 2 Le chevalier de Follard a laissé plusieurs ouvrages straté-giques. Les plus considérables sont des commentaires sur Polybe.
-157 -de bataille, il possédait un art merveilleux d'ex-poser, de résumer les idées militaires ou politi-ques 1 sa parole était ardente, imagée, persua-sive et on se laissait aller doucement au son de sa voix prestigieuse. Avec Belle-Isle venait sou-vent à la cour du vieux cardinal un officier en-core distingué par ses théories militaires à en rendre jaloux le roi Frédéric lui-même, c'était le chevalier Follard, provençal d'origine qui, avait publié des livres éminents sur l'art de la guerre le chevalier Follard, esprit chaud et organisateur, traducteur et commentateur de Polybe, avait ex-pliqué et développé la tactique des armées fort original au reste, et passionné pour les miracles du diacre Pâris, il allait assidûment à l'Eglise de Saint-Médard, étudier les merveilleux effets du tombeau. Les imaginations ardentes aiment les miracles il avait souvent des démêlés avec le lieutenant de police sur ses vives manifestations de jansénisme la protection du cardinal, l'avait sauvé de bien des mauvaises affaires, et il restait l'hôte assidu d'Issy, le palais-séminaire tant aimé du cardinal 2 . -157 - 1 Charles-Auguste-Fouquet, comte de Belle-Isle, reçut le bâton de maréchal en 1741 sa correspondance avec le cardinal de Fleury est des plus curieuses et des plus importantes. 2 Le chevalier de Follard a laissé plusieurs ouvrages straté-giques. Les plus considérables sont des commentaires sur Polybe.
-157 -de bataille, il possédait un art merveilleux d'ex-poser, de résumer les idées militaires ou politi-ques 1 sa parole était ardente, imagée, persua-sive et on se laissait aller doucement au son de sa voix prestigieuse.
-157 -de bataille, il possédait un art merveilleux d'ex-poser, de résumer les idées militaires ou politi-ques 1 sa parole était ardente, imagée, persua-sive et on se laissait aller doucement au son de sa voix prestigieuse.
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53 atractocère qu'il a proposé, en 1801, d'établir dans l'ordre des coléoptères 1 . Ce genre est voisin des lymexylons, distinct des nycédales, et se rapproche beau-coup des staphylins 2 . divise, savoir 1°. les tétraptères sous-divisés en éiytrés, ou à aîles supérieures coriaces en hyménélytrés, à aîles supérieures membraneuses en hémétylrés , à aîles su-périeures demi-coriaces et demi-membraneuses en lépi-doptères, à aîles pulvérulentes, écailleuses en neurop-tères, à aîles nues égales, et en hyménoptères à aîles nues inégales 2°. les diptères sous-divisés en ptérigyop-tères à aîles à ailerons, et en apioptères à aîles simples sans ailerons 3°. et les aptères sous-divisés en diommatés à deux yeux, et en polyommatés à plus de deux yeux. Les deux ordres d'aptères sont ensuite sous-divisés d'après le nombre des pieds. 1 Mémoire inédit lu à l'Institut le 16 thermidor an IX le 4 août 1801 . Le mot atractocère est emprunté du grec fuseau, et xîçtcs, corne. 2 Comme l'insecte, qui a servi de texte à ce genre n'est point décrit dans la collection des insectes d'Afrique, que PALISOT DE BEAUVOIS a publies, je crois devoir en donner ici tous les caractères il a cinq articles à tous les tarses, et appartient à la première section de l'ordre des coléoptères. Sa tête est ovale, armée d'antennes en fu-seau, et insérées au-devant des yeux les palpes maxil-laires sont longs, composés de quatre articles , pectines et barbus sur les côtés les palpes postérieurs sont plus courts et composés de trois articles, dont le dernier est très-grand, ovale, arqué et velu en-dedans les mâchoires sont très-courtes et terminées par un lobe arrondi, garni de poils les yeux sont très-grands et'occupent presque toute la tête le corselet est oblong, convexe , les élytres
53 atractocère qu'il a proposé, en 1801, d'établir dans l'ordre des coléoptères 1 . Ce genre est voisin des lymexylons, distinct des nycédales, et se rapproche beau-coup des staphylins 2 . @@@divise, savoir 1°. les tétraptères sous-divisés en éiytrés, ou à aîles supérieures coriaces en hyménélytrés, à aîles supérieures membraneuses en hémétylrés , à aîles su-périeures demi-coriaces et demi-membraneuses en lépi-doptères, à aîles pulvérulentes, écailleuses en neurop-tères, à aîles nues égales, et en hyménoptères à aîles nues inégales 2°. les diptères sous-divisés en ptérigyop-tères à aîles à ailerons, et en apioptères à aîles simples sans ailerons 3°. et les aptères sous-divisés en diommatés à deux yeux, et en polyommatés à plus de deux yeux. Les deux ordres d'aptères sont ensuite sous-divisés d'après le nombre des pieds. 1 Mémoire inédit lu à l'Institut le 16 thermidor an IX le 4 août 1801 . Le mot atractocère est emprunté du grec fuseau, et xîçtcs, corne. 2 Comme l'insecte, qui a servi de texte à ce genre n'est point décrit dans la collection des insectes d'Afrique, que PALISOT DE BEAUVOIS a publies, je crois devoir en donner ici tous les caractères il a cinq articles à tous les tarses, et appartient à la première section de l'ordre des coléoptères. Sa tête est ovale, armée d'antennes en fu-seau, et insérées au-devant des yeux les palpes maxil-laires sont longs, composés de quatre articles , pectines et barbus sur les côtés les palpes postérieurs sont plus courts et composés de trois articles, dont le dernier est très-grand, ovale, arqué et velu en-dedans les mâchoires sont très-courtes et terminées par un lobe arrondi, garni de poils les yeux sont très-grands et'occupent presque toute la tête le corselet est oblong, convexe , les élytres
53 atractocère qu'il a proposé, en 1801, d'établir dans l'ordre des coléoptères 1 . Ce genre est voisin des lymexylons, distinct des nycédales, et se rapproche beau-coup des staphylins 2 . 53 divise, savoir 1°. les tétraptères sous-divisés en élytrés, ou à aîles supérieures coriaces en hyménélytrés, à aîles supérieures membraneuses en hémétytrés , à aîles su-périeures demi-coriaces et demi-membraneuses en lépi-doptères, à aîles pulvérulentes, écailleuses en neurop-tères, à aîles nues égales, et en hyménoptères à aîles nues inégales 2°. les diptères sous-divisés en ptérigyop-tères à aîles à aîlerons, et en aploptères à aîles simples sans aîlerons 3°. et les aptères sous-divisés en diommatés à deux yeux, et en polyommatés à plus de deux yeux. Les deux ordres d'aptères sont ensuite sous-divisés d'après le nombre des pieds. 1 Mémoire inédit lu à l'Institut le 16 thermidor an IX le 4 août 1801 . Le mot atractocère est emprunté du grec fuseau, et xîçtcs, corne. 2 Comme l'insecte, qui a servi de texte à ce genre n'est point décrit dans la collection des insectes d'Afrique, que PALISOT DE BEAUVOIS a publies, je crois devoir en donner ici tous les caractères il a cinq articles à tous les tarses, et appartient à la première section de l'ordre des coléoptères. Sa tête est ovale, armée d'antennes en fu-seau, et insérées au-devant des yeux les palpes maxil-laires sont longs, composés de quatre articles , pectines et barbus sur les côtés les palpes postérieurs sont plus courts et composés de trois articles, dont le dernier est très-grand, ovale, arqué et velu en-dedans les mâchoires sont très-courtes et terminées par un lobe arrondi, garni de poils les yeux sont très-grands et occupent presque toute la tête le corselet est oblong, convexe , les élytres
et les aptères sous-divisés en diommatés à deux yeux, et en polyommatés à plus de deux yeux.
et les aptères sous-divisés en diommatés à deux yeux, et en polyommatés à plus de deux yeux.
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DOCUMENTS, EXTRAITS DE JOURNAUX 281 LAFONTAINE 19 Le Pilote du Calvados, du 6 mars 1841, s'exprime ainsi Parmi les miracles modernes qu'il importe de constater, mentionnons les cures opérées par le magnétisme. Les journaux de science spéciale disent que M. du Potet a rendu l'ouïe et, par conséquent, donné la parole à une vingtaine de sourds-muets. Les sujets ainsfguéris, et dont l'état avait été préalablement précisé, ont été présentés devant un des grands corps savants. On n'ose encore croire à de tels résultats mais cependant s'ils sont avérés, s'ils sont opérés sous les yeux des incrédules et sur des personnes dont l'état de surdité complète ne peut être douteux, il faudra bien que la raison triomphe et que le préjugé disparaisse devant une vérité devenue frappante. M. Lafontaine n'a encore trouvé l'occasion de faire ici l'application du magnétisme à la guérisondes sourds-muets que sur une personne de Caen, la nommée Catherine Montaigu, ouvrière, habitant le quartier Saint-Gilles. Cette fille, âgée de trente-six ans, sourde-muette dès son enfance, a passé plusieurs années de sa jeunesse à l'établissement du Bon-Sauveur de Caen. Plusieurs habitants et le médecin qui lui a donné des soins ont constaté de la manière la plus irrécusable son état de surdité. Après quelques séances seulement, M. Lafontaine est parvenu à lui faire entendre plusieurs séries de sons qu'elle répète d'une manière encore fort irrégulière, mais de sorte cependant qu'il est impossible de douter qu'elle n'en ait la perception. Voici un extrait du Journal de la Vienne, du 13 juin 1846. Il est question d'une sourde-muette de vingt-huit ans, mariée et ayant un enfant. Nul être dans ce monde n'éprou-vera la joie que cette femme ressentit, lorsque, après quelques séances, elle entendit la voie de son enfant. Un médecin de Poitiers continue cette cure, qui est très avancée, et qui bientôt sera complète . Nous avons assisté hier soir à la seconde séance de magnétisme, donnée par M. Ch. Lafontaine, et, hâtons-nous de le dire, nos espérances ont été pleinement justifiées. Après nous avoir montré l'influence de la musique sur une
DOCUMENTS, EXTRAITS DE JOURNAUX 281 LAFONTAINE 19 Le Pilote du Calvados, du 6 mars 1841, s'exprime ainsi Parmi les miracles modernes qu'il importe de constater, mentionnons les cures opérées par le magnétisme. Les journaux de science spéciale disent que M. du Potet a rendu l'ouïe et, par conséquent, donné la parole à une vingtaine de sourds-muets. Les sujets ains@fguéris, et dont l'état avait été préalablement précisé, ont été présentés devant un des grands corps savants. On n'ose encore croire à de tels résultats mais cependant s'ils sont avérés, s'ils sont opérés sous les yeux des incrédules et sur des personnes dont l'état de surdité complète ne peut être douteux, il faudra bien que la raison triomphe et que le préjugé disparaisse devant une vérité devenue frappante. M. Lafontaine n'a encore trouvé l'occasion de faire ici l'application du magnétisme à la guérison@des sourds-muets que sur une personne de Caen, la nommée Catherine Montaigu, ouvrière, habitant le quartier Saint-Gilles. Cette fille, âgée de trente-six ans, sourde-muette dès son enfance, a passé plusieurs années de sa jeunesse à l'établissement du Bon-Sauveur de Caen. Plusieurs habitants et le médecin qui lui a donné des soins ont constaté de la manière la plus irrécusable son état de surdité. Après quelques séances seulement, M. Lafontaine est parvenu à lui faire entendre plusieurs séries de sons qu'elle répète d'une manière encore fort irrégulière, mais de sorte cependant qu'il est impossible de douter qu'elle n'en ait la perception. Voici un extrait du Journal de la Vienne, du 13 juin 1846. Il est question d'une sourde-muette de vingt-huit ans, mariée et ayant un enfant. Nul être dans ce monde n'éprou-vera la joie que cette femme ressentit, lorsque, après quelques séances, elle entendit la voie de son enfant. Un médecin de Poitiers continue cette cure, qui est très avancée, et qui bientôt sera complète . Nous avons assisté hier soir à la seconde séance de magnétisme, donnée par M. Ch. Lafontaine, et, hâtons-nous de le dire, nos espérances ont été pleinement justifiées. Après nous avoir montré l'influence de la musique sur une
DOCUMENTS, EXTRAITS DE JOURNAUX 281 LAFONTAINE 19 Le Pilote du Calxados, du 6 mars 1841, s'exprime ainsi Parmi les miracles modernes qu'il importe de constater, mentionnons les cures opérées par le magnétisme. Les journaux de science spéciale disent que M. du Potet a rendu l'ouïe et, par conséquent, donné la parole à une vingtaine de sourds-muets. Les sujets ainsi guéris, et dont l'état avait été préalablement précisé, ont été présentés devant un des grands corps savants. On n'ose encore croire à de tels résultats mais cependant s'ils sont avérés, s'ils sont opérés sous les yeux des incrédules et sur des personnes dont l'état de surdité complète ne peut être douteux, il faudra bien que la raison triomphe et que le préjugé disparaisse devant une vérité devenue frappante. M. Lafontaine n'a encore trouvé l'occasion de faire ici l'application du magnétisme à la guérison des sourds-muets que sur une personne de Caen, la nommée Catherine Montaigu, ouvrière, habitant le quartier Saint-Gilles. Cette fille, âgée de trente-six ans, sourde-muette dès son enfance, a passé plusieurs années de sa jeunesse à l'établissement du Bon-Sauveur de Caen. Plusieurs habitants et le médecin qui lui a donné des soins ont constaté de la manière la plus irrécusable son état de surdité. Après quelques séances seulement, M. Lafontaine est parvenu à lui faire entendre plusieurs séries de sons qu'elle répète d'une manière encore fort irrégulière, mais de sorte cependant qu'il est impossible de douter qu'elle n'en ait la perception. Voici un extrait du Journal de la Vienne, du 13 juin 1846. Il est question d'une sourde-muette de vingt-huit ans, mariée et ayant un enfant. Nul être dans ce monde n'éprou-vera la joie que cette femme ressentit, lorsque, après quelques séances, elle entendit la voie de son enfant. Un médecin de Poitiers continue cette cure, qui est très avancée, et qui bientôt sera complète . Nous avons assisté hier soir à la seconde séance de magnétisme, donnée par M. Ch. Lafontaine, et, hâtons-nous de le dire, nos espérances ont été pleinement justifiées. Après nous avoir montré l'influence de la musique sur une
Les sujets ainsfguéris, et dont l'état avait été préalablement précisé, ont été présentés devant un des grands corps savants.
Les sujets ainsi guéris, et dont l'état avait été préalablement précisé, ont été présentés devant un des grands corps savants.
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THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 213 Les magnétisations avaient bien de la peine à calmer les douleurs cependant, en faisant cesser certaines manoeuvres qui aggravaient l'inflammation et dont on m'avait fait l'aveu, nous parvînmes à faire disparaître la grande inflammation extérieure. La plaie de la matrice se cicatrisa sous l'action des injec-tions d'eau magnétisée il en fut de même des abcès dans le rectum. Quant à la tumeur dans la matrice, elle commença à s'amollir, et elle finit par percer et se vider. La sécrétion qui s'était formée entre les lèvres, et dont l'humeur restait adhérente, fut dissipée par une pommade ordonnée par le docteur, et par les compresses d'eau magnétisée que je fai-sais maintenir continuellement. Les magnétisations directes sur l'estomac avaient fait disparaître les douleurs, et elles avaient ranimé cet organe qui fonctionnait bien depuis lors. Les crises nerveuses avaient cessé'sous l'influence des magnétisations générales. Enfin, après un traitement magnétique bien dirigé, tous les accidents avaient disparu toutes les plaies et les tumeurs étaient cicatrisées, et la malade retournait chez elle, entiè-rement guérie, après trois mois de soins assidus. Depuis cette époque, nous avons eu plusieurs fois des nouvelles de la malade, qui n'a jamais ressenti aucun malaise, et dont la guérison s'est entièrement consolidée. Nous avons employé dans ce traitement les grandes passes, les insufflations sur l'estomac, les frictions sur toute la colonne, les impositions des mains sur l'estomac et dans le dos, l'eau magnétisée en boisson, en compresses, en injec--tions et en lavements. Fracture du poignet - Paralysie des nerfs du bras M. Sivori, le célèbre violoniste, s'était brisé le poignet gauche, le 22 mai 1853, en tombant d'une voiture, dans une course aux environs de Genève. La nature de l'accident faisait craindre que les arts eussent perdu un de leurs plus dignes interprètes. Grâce à l'habileté des premiers chirurgiens de Genève, la
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 213 Les magnétisations avaient bien de la peine à calmer les douleurs cependant, en faisant cesser certaines manoeuvres qui aggravaient l'inflammation et dont on m'avait fait l'aveu, nous parvînmes à faire disparaître la grande inflammation extérieure. La plaie de la matrice se cicatrisa sous l'action des injec-tions d'eau magnétisée il en fut de même des abcès dans le rectum. Quant à la tumeur dans la matrice, elle commença à s'amollir, et elle finit par percer et se vider. La sécrétion qui s'était formée entre les lèvres, et dont l'humeur restait adhérente, fut dissipée par une pommade ordonnée par le docteur, et par les compresses d'eau magnétisée que je fai-sais maintenir continuellement. Les magnétisations directes sur l'estomac avaient fait disparaître les douleurs, et elles avaient ranimé cet organe qui fonctionnait bien depuis lors. Les crises nerveuses avaient cessé'sous l'influence des magnétisations générales. Enfin, après un traitement magnétique bien dirigé, tous les accidents avaient disparu toutes les plaies et les tumeurs étaient cicatrisées, et la malade retournait chez elle, entiè-rement guérie, après trois mois de soins assidus. Depuis cette époque, nous avons eu plusieurs fois des nouvelles de la malade, qui n'a jamais ressenti aucun malaise, et dont la guérison s'est entièrement consolidée. Nous avons employé dans ce traitement les grandes passes, les insufflations sur l'estomac, les frictions sur toute la colonne, les impositions des mains sur l'estomac et dans le dos, l'eau magnétisée en boisson, en compresses, en injec--tions et en lavements. Fracture du poignet - Paralysie des nerfs du bras M. Sivori, le célèbre violoniste, s'était brisé le poignet gauche, le 22 mai 1853, en tombant d'une voiture, dans une course aux environs de Genève. La nature de l'accident faisait craindre que les arts eussent perdu un de leurs plus dignes interprètes. Grâce à l'habileté des premiers chirurgiens de Genève, la
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 213 Les magnétisations avaient bien de la peine à calmer les douleurs cependant, en faisant cesser certaines manoeuvres qui aggravaient l'inflammation et dont on m'avait fait l'aveu, nous parvînmes à faire disparaître la grande inflammation extérieure. La plaie de la matrice se cicatrisa sous l'action des injec-tions d'eau magnétisée il en fut de même des abcès dans le rectum. Quant à la tumeur dans la matrice, elle commença à s'amollir, et elle finit par percer et se vider. La sécrétion qui s'était formée entre les lèvres, et dont l'humeur restait adhérente, fut dissipée par une pommade ordonnée par le docteur, et par les compresses d'eau magnétisée que je fai-sais maintenir continuellement. Les magnétisations directes sur l'estomac avaient fait disparaitre les douleurs, et elles avaient ranimé cet organe qui fonctionnait bien depuis lors. Les crises nerveuses avaient cessé sous l'influence des magnétisations générales. Enfin, après un traitement magnétique bien dirigé, tous les accidents avaient disparu toutes les plaies et les tumeurs étaient cicatrisées, et la malade retournait chez elle, entiè-rement guérie, après trois mois de soins assidus. Depuis cette époque, nous avons eu plusieurs fois des nouvelles de la malade, qui n'a jamais ressenti aucun malaise, et dont la guérison s'est entièrement consolidée. Nous avons employé dans ce traitement les grandes passes, les insufflations sur l'estomac, les frictions sur toute la colonne, les impositions des mains sur l'estomac et dans le dos, l'eau magnétisée en boisson, en compresses, en injec-@tions et en lavements. Fracture du poignet -@Paralysie des nerfs du bras M. Sivori, le célèbre violoniste, s'était brisé le poignet gauche, le 22 mai 1853, en tombant d'une voiture, dans une course aux environs de Genève. La nature de l'accident faisait craindre que les arts eussent perdu un de leurs plus dignes interprètes. Grâce à l'habileté des premiers chirurgiens de Genève, la
Enfin, après un traitement magnétique bien dirigé, tous les accidents avaient disparu toutes les plaies et les tumeurs étaient cicatrisées, et la malade retournait chez elle, entiè-rement guérie, après trois mois de soins assidus.
Enfin, après un traitement magnétique bien dirigé, tous les accidents avaient disparu toutes les plaies et les tumeurs étaient cicatrisées, et la malade retournait chez elle, entiè-rement guérie, après trois mois de soins assidus.
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-195 -liberté, ils ne se livreront pas à une joie immo-dérée en conservant alors leur âme en paix, ils montreront qu'ils ont porté sans murmure la croix qui leur avait été imposée. 3° Ils ne se permettront d'exprimer aucun regret de la perte soit de leurs biens, soit de leurs effets, ni aucun ressentiment contre ceux qui les possèdent. 4° Ils ne satisferont point 1rs curieux sur ce qu'ils auront eu à souffrir et dans leurs famil-les même ils n'en parleront qu'avec beaucoup de prudence et de modération. 5° Dès à présent ils ne feront qu'un coeur et qu'une âme, sans acception de personnes... Ils ne se mêleront pas de nouvelles politiques' ils se borneront à prier pour le bonheur de leur patrie, à se proposer pour eux une vie toute nouvelle si Dieu permet qu'ils retournent chez eux, afin d'y devenir des sujets d'édification et des modèles de vertu pour le peuple..,. Ces héroïques résolutions, tous les accompli-rent avec une fidélité et une constance qui ne se démentirent jamais. Les deux cent trente sur-vivants donnèrent à leur tour une preuve écla-tante de l'oubli des injures le jour même où ils s'étaient vus rendus à la liberté. Alors le rôle des opprimés et le rôle des oppresseurs changè-rent complètement. Les capitaines des deux na-vires, qui durant une année entière avaient donné
-195 -liberté, ils ne se livreront pas à une joie immo-dérée en conservant alors leur âme en paix, ils montreront qu'ils ont porté sans murmure la croix qui leur avait été imposée. 3° Ils ne se permettront d'exprimer aucun regret de la perte soit de leurs biens, soit de leurs effets, ni aucun ressentiment contre ceux qui les possèdent. 4° Ils ne satisferont point 1rs curieux sur ce qu'ils auront eu à souffrir et dans leurs famil-les même ils n'en parleront qu'avec beaucoup de prudence et de modération. 5° Dès à présent ils ne feront qu'un coeur et qu'une âme, sans acception de personnes... Ils ne se mêleront pas de nouvelles politiques' ils se borneront à prier pour le bonheur de leur patrie, à se proposer pour eux une vie toute nouvelle si Dieu permet qu'ils retournent chez eux, afin d'y devenir des sujets d'édification et des modèles de vertu pour le peuple..,. Ces héroïques résolutions, tous les accompli-rent avec une fidélité et une constance qui ne se démentirent jamais. Les deux cent trente sur-vivants donnèrent à leur tour une preuve écla-tante de l'oubli des injures le jour même où ils s'étaient vus rendus à la liberté. Alors le rôle des opprimés et le rôle des oppresseurs changè-rent complètement. Les capitaines des deux na-vires, qui durant une année entière avaient donné
-195 -liberté, ils ne se livreront pas à une joie immo-dérée en conservant alors leur âme en paix, ils montreront qu'ils ont porté sans murmure la croix qui leur avait été imposée. 3° Ils ne se permettront d'exprimer aucun regret de la perte soit de leurs biens, soit de leurs effets, ni aucun ressentiment contre ceux qui les possèdent. 4° Ils ne satisferont point les curieux sur ce qu'ils auront eu à souffrir et dans leurs famil-les même ils n'en parleront qu'avec beaucoup de prudence et de modération. 5° Dès à présent ils ne feront qu'un coeur et qu'une âme, sans acception de personnes... Ils ne se mêleront pas de nouvelles politiques@ ils se borneront à prier pour le bonheur de leur patrie, à se proposer pour eux une vie toute nouvelle si Dieu permet qu'ils retournent chez eux, afin d'y devenir des sujets d'édification et des modèles de vertu pour le peuple..,. Ces héroïques résolutions, tous les accompli-rent avec une fidélité et une constance qui ne se démentirent jamais. Les deux cent trente sur-vivants donnèrent à leur tour une preuve écla-tante de l'oubli des injures le jour même où ils s'étaient vus rendus à la liberté. Alors le rôle des opprimés et le rôle des oppresseurs changè-rent complètement. Les capitaines des deux na-vires, qui durant une année entière avaient donné
Ils ne se mêleront pas de nouvelles politiques' ils se borneront à prier pour le bonheur de leur patrie, à se proposer pour eux une vie toute nouvelle si Dieu permet qu'ils retournent chez eux, afin d'y devenir des sujets d'édification et des modèles de vertu pour le peuple.
Ils ne se mêleront pas de nouvelles politiques ils se borneront à prier pour le bonheur de leur patrie, à se proposer pour eux une vie toute nouvelle si Dieu permet qu'ils retournent chez eux, afin d'y devenir des sujets d'édification et des modèles de vertu pour le peuple.
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-173 -esprit, ni celte dignité ravissante qui distin-guaient les dames à la cour de Louis XV. La disgrâce et le triomphe de la duchesse de Châteauroux ont été racontés dans les mémoires apocryphes du maréchal de Richelieu si ces mémoires ne peuvent inspirer aucune' con-fiance absolue, s'ils forment comme un pasti-che recueilli dans les petits pamphlets du temps, les chansons de Maurepas, au point de vue de simples renseignements ils offrent de l'intérêt, ils sont moins la vérité qu'un témoignage sur l'esprit de la cour Chaque jour fait-on dire au maréchal dans ses mémoires depuis le départ de Madame de Châteauroux, je la mettais au courant par mes lettres de l'état du roi. Les réponses m'expri-maient une vive tendresse pour Louis XV, car telle était cette femme généreuse, elle avait peut-être aimé la gloire du roi plus que le roi lui-même, mais l'idée de sa souffrance et du danger exagéré de sa maladie le lui avait rendu plus cher comme amant que comme monarque, je citerai deux lettres de Madame de Châteauroux. La pre-mière m'annonçait son arrivé à Paris 1 . 1 En 1792, sous la domination de la commune de Paris, un grand désordre s'introduisit dans les archives publiques. Sou-lavie, ex-abbé, membre de cette commune s'empara de plusieurs mémoires sur l'ancien régime et spécialement de ceux du maréchal de Richelieu il les publia tronqués, mulilés dans 10.
-173 -esprit, ni celte dignité ravissante qui distin-guaient les dames à la cour de Louis XV. La disgrâce et le triomphe de la duchesse de Châteauroux ont été racontés dans les mémoires apocryphes du maréchal de Richelieu si ces mémoires ne peuvent inspirer aucune' con-fiance absolue, s'ils forment comme un pasti-che recueilli dans les petits pamphlets du temps, les chansons de Maurepas, au point de vue de simples renseignements ils offrent de l'intérêt, ils sont moins la vérité qu'un témoignage sur l'esprit de la cour Chaque jour fait-on dire au maréchal dans ses mémoires depuis le départ de Madame de Châteauroux, je la mettais au courant par mes lettres de l'état du roi. Les réponses m'expri-maient une vive tendresse pour Louis XV, car telle était cette femme généreuse, elle avait peut-être aimé la gloire du roi plus que le roi lui-même, mais l'idée de sa souffrance et du danger exagéré de sa maladie le lui avait rendu plus cher comme amant que comme monarque, je citerai deux lettres de Madame de Châteauroux. La pre-mière m'annonçait son arrivé à Paris 1 .@@@@@@@ 1 En 1792, sous la domination de la commune de Paris, un grand désordre s'introduisit dans les archives publiques. Sou-lavie, ex-abbé, membre de cette commune s'empara de plusieurs mémoires sur l'ancien régime et spécialement de ceux du maréchal de Richelieu il les publia tronqués, mulilés dans 10.
-173 -esprit, ni cette dignité ravissante qui distin-guaient les dames à la cour de Louis XV. La disgrâce et le triomphe de la duchesse de Châteauroux ont été racontés dans les mémoires apocryphes du maréchal de Richelieu si ces mémoires ne peuvent inspirer aucune' con-fiance absolue, s'ils forment comme un pasti-che recueilli dans les petits pamphlets du temps, les chansons de Maurepas, au point de vue de simples renseignements ils offrent de l'intérêt, ils sont moins la vérité qu'un témoignage sur l'esprit de la cour Chaque jour fait-on dire au maréchal dans ses mémoires depuis le départ de Madame de Châteauroux, je la mettais au courant par mes lettres de l'état du roi. Les réponses m'expri-maient une vive tendresse pour Louis XV, car telle était cette femme généreuse, elle avait peut-être aimé la gloire du roi plus que le roi lui-même, mais l'idée de sa souffrance et du danger exagéré de sa maladie le lui avait rendu plus cher comme amant que comme monarque, je citerai deux lettres de Madame de Châteauroux. La pre-mière m'annonçait son arrivé à Paris 1 . -173 - 1 En 1792, sous la domination de la commune de Paris, un grand désordre s'introduisit dans les archives publiques. Sou-lavie, ex-abbé, membre de cette commune s'empara de plusieurs mémoires sur l'ancien régime et spécialement de ceux du maréchal de Richelieu il les publia tronqués, mulilés dans 10.
-173 -esprit, ni celte dignité ravissante qui distin-guaient les dames à la cour de Louis XV.
-173 -esprit, ni cette dignité ravissante qui distin-guaient les dames à la cour de Louis XV.
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176 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. VIII Cette station si étrangère aux habitudes de Ludovic n'avait pas eu lieu sans porter atteinte à son calme ordinaire. Mel-chior l'avait si bien soigné, que le nouveau licencié s'en ressentait. Cependant, au milieu des fumées du cerveau, survivait une pensée dominante et dont pour rien au monde il ne se fût départi. Il avait promis à Marguerite d'aller lui rendre compte des résultats de son examen. êlie l'attendait, elle comptait les minutes, et, dans quelque état qu'il se trou-vât, il fallait qu'il se rendit chez -elle. Ce calcul de Ludovic était aussi celui de Melchior même dans ses écarts, celui-ci -avait l'avantage de se posséder et de rester maître de lui-même. Personne ne supportait avec plus d'aisance le choc des spiritueux à force d'accroître les doses, il en était arrivé avec eux à cet état de familiarité où se trouvait Mithridate vis-à-vis des poisons. La bière et lui, à force de se connaître, avaient fini par faire bon ménage, et il pouvait en loger des quantités indéterminées sans aucune espèce d'inconvénient. Il avait donc l'esprit libre et la tète saine, quand il sortit de l'estaminet, tandis que Ludovic avait la vue trouble et sentait ses jambes fléchir. Or, dans cette situation, tout l'avantage reste à celui qui conserve le plus de sang-froid. - Voici mon bras, dit Melchior quand ils furent arrivés sur le seuil du café. Ludovic éprouvait un combat intérieur et manifestait une répugnance évidente. Peut-être se souvenait-il vaguement de l'engagement qu'il avait pris et craignait-il d'être vu en com-pagnie du vétéran. Aussi, loin de se rendre à l'invitation, essaya-t-il de fausser compagnie et de poursuine seul son che-min. Mais l'entreprise n'était point aisée. Au contact de l'air extérieur, les troubles de l'organisation avaient empiré, et la marche était peu régulière. Melchior s'en aperçut, et un sourire de démon effleura ses lèvres il n'avait pas manqué son but.
176 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. VIII Cette station si étrangère aux habitudes de Ludovic n'avait pas eu lieu sans porter atteinte à son calme ordinaire. Mel-chior l'avait si bien soigné, que le nouveau licencié s'en ressentait. Cependant, au milieu des fumées du cerveau, survivait une pensée dominante et dont pour rien au monde il ne se fût départi. Il avait promis à Marguerite d'aller lui rendre compte des résultats de son examen. êlie l'attendait, elle comptait les minutes, et, dans quelque état qu'il se trou-vât, il fallait qu'il se rendit chez -elle. Ce calcul de Ludovic était aussi celui de Melchior même dans ses écarts, celui-ci -avait l'avantage de se posséder et de rester maître de lui-même. Personne ne supportait avec plus d'aisance le choc des spiritueux à force d'accroître les doses, il en était arrivé avec eux à cet état de familiarité où se trouvait Mithridate vis-à-vis des poisons. La bière et lui, à force de se connaître, avaient fini par faire bon ménage, et il pouvait en loger des quantités indéterminées sans aucune espèce d'inconvénient. Il avait donc l'esprit libre et la tète saine, quand il sortit de l'estaminet, tandis que Ludovic avait la vue trouble et sentait ses jambes fléchir. Or, dans cette situation, tout l'avantage reste à celui qui conserve le plus de sang-froid. - Voici mon bras, dit Melchior quand ils furent arrivés sur le seuil du café. Ludovic éprouvait un combat intérieur et manifestait une répugnance évidente. Peut-être se souvenait-il vaguement de l'engagement qu'il avait pris et craignait-il d'être vu en com-pagnie du vétéran. Aussi, loin de se rendre à l'invitation, essaya-t-il de fausser compagnie et de poursui@ne seul son che-min. Mais l'entreprise n'était point aisée. Au contact de l'air extérieur, les troubles de l'organisation avaient empiré, et la marche était peu régulière. Melchior s'en aperçut, et un sourire de démon effleura ses lèvres il n'avait pas manqué son but.
176 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. VIII Cette station si étrangère aux habitudes de Ludovic n'avait pas eu lieu sans porter atteinte à son calme ordinaire. Mel-chior l'avait si bien soigné, que le nouveau licencié s'en ressentait. Cependant, au milieu des fumées du cerveau, survivait une pensée dominante et dont pour rien au monde il ne se fût départi. Il avait promis à Marguerite d'aller lui rendre compte des résultats de son examen. Elle l'attendait, elle comptait les minutes, et, dans quelque état qu'il se trou-vât, il fallait qu'il se rendit chez @elle. Ce calcul de Ludovic était aussi celui de Melchior même dans ses écarts, celui-ci @avait l'avantage de se posséder et de rester maître de lui-même. Personne ne supportait avec plus d'aisance le choc des spiritueux à force d'accroitre les doses, il en était arrivé avec eux à cet état de familiarité où se trouvait Mithridate vis-à-vis des poisons. La bière et lui, à force de se connaître, avaient fini par faire bon ménage, et il pouvait en loger des quantités indéterminées sans aucune espèce d'inconvénient. Il avait donc l'esprit libre et la tête saine, quand il sortit de l'estaminet, tandis que Ludovic avait la vue trouble et sentait ses jambes fléchir. Or, dans cette situation, tout l'avantage reste à celui qui conserve le plus de sang-froid. -@Voici mon bras, dit Melchior quand ils furent arrivés sur le seuil du café. Ludovic éprouvait un combat intérieur et manifestait une répugnance évidente. Peut-être se souvenait-il vaguement de l'engagement qu'il avait pris et craignait-il d'être vu en com-pagnie du vétéran. Aussi, loin de se rendre à l'invitation, essaya-t-il de fausser compagnie et de poursuivre seul son che-min. Mais l'entreprise n'était point aisée. Au contact de l'air extérieur, les troubles de l'organisation avaient empiré, et la marche était peu régulière. Melchior s'en aperçut, et un sourire de démon effleura ses lèvres il n'avait pas manqué son but.
êlie l'attendait, elle comptait les minutes, et, dans quelque état qu'il se trou-vât, il fallait qu'il se rendit chez -elle.
Elle l'attendait, elle comptait les minutes, et, dans quelque état qu'il se trou-vât, il fallait qu'il se rendit chez elle.
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-45 -que beaucoup de ducs et pairs qui sortent de la boutique d'un marchand les ancêtres de ce gen-tilhomme commandaient à cent hommes d'armes à la croisade. Le roi avait lui-même dressé l'ar-bre généalogique de sa noblesse. Au moment où la science du blason se perd, où les émaux sont si grolesquement accouplés et les pièces de l'écu fa-çonnées avec tant d'ignorance, il nous paraît in-téressant de mettre en lumière l'illustre galerie de noms perdus et qu'en vain d'autres ont repris quand les vieux troncs de la féodalité ont été déracinés! On ne reconstruit pas des armoiries comme on peint la salle des Croisa des à Versailles. En tête de la noblesse de France il faut placer les princes de Lorraine, race majestueuse qui avait son origine dans la nuit des Carlovingiens. Les princes lorrains avaient joué un rôle si considéra-ble dans notre histoire ! Après bien des vicissitudes, on les retrouverait le front ceint de la couronne impériale 1 ! A côté du blason de Lorraine, bril-lait l'antique écusson des Rohan 2 de Bretagne, 1 L'origine de la maison de Lorraine remontait à Charles le Gros Gérard fut institué, en 1058, duc de Lorraine. Cette grande famille avait donné deux reines de France, cinq empe-reurs germaniques, quatre rois de Bohême, quinze ducs de Bar rois de Jérusalem . 2 Les Rohan éiaient issus de Judicael, comte de Bretagne, en 897, ils étaient ducs de Montbazon, de Londunais, de Joyeuse, princes de Guémenée, de Léon, de Soubise, de Maubuisson, 3.
-45 -que beaucoup de ducs et pairs qui sortent de la boutique d'un marchand les ancêtres de ce gen-tilhomme commandaient à cent hommes d'armes à la croisade. Le roi avait lui-même dressé l'ar-bre généalogique de sa noblesse. Au moment où la science du blason se perd, où les émaux sont si grolesquement accouplés et les pièces de l'écu fa-çonnées avec tant d'ignorance, il nous paraît in-téressant de mettre en lumière l'illustre galerie de noms perdus et qu'en vain d'autres ont repris quand les vieux troncs de la féodalité ont été déracinés! On ne reconstruit pas des armoiries comme on peint la salle des Croisa des à Versailles. En tête de la noblesse de France il faut placer les princes de Lorraine, race majestueuse qui avait son origine dans la nuit des Carlovingiens. Les princes lorrains avaient joué un rôle si considéra-ble dans notre histoire ! Après bien des vicissitudes, on les retrouverait le front ceint de la couronne impériale 1 ! A côté du blason de Lorraine, bril-lait l'antique écusson des Rohan 2 de Bretagne, @@@@@@1 L'origine de la maison de Lorraine remontait à Charles le Gros Gérard fut institué, en 1058, duc de Lorraine. Cette grande famille avait donné deux reines de France, cinq empe-reurs germaniques, quatre rois de Bohême, quinze ducs de Bar rois de Jérusalem . 2 Les Rohan éiaient issus de Judicael, comte de Bretagne, en 897, ils étaient ducs de Montbazon, de Londunais, de Joyeuse, princes de Guémenée, de Léon, de Soubise, de Maubuisson, 3.
-45 -que beaucoup de ducs et pairs qui sortent de la boutique d'un marchand les ancêtres de ce gen-tilhomme commandaient à cent hommes d'armes à la croisade. Le roi avait lui-même dressé l'ar-bre généalogique de sa noblesse. Au moment où la science du blason se perd, où les émaux sont si grotesquement accouplés et les pièces de l'écu fa-çonnées avec tant d'ignorance, il nous paraît in-téressant de mettre en lumière l'illustre galerie de noms perdus et qu'en vain d'autres ont repris quand les vieux troncs de la féodalité ont été déracinés! On ne reconstruit pas des armoiries comme on peint la salle des Croisa des à Versailles. En tête de la noblesse de France il faut placer les princes de Lorraine, race majestueuse qui avait son origine dans la nuit des Carlovingiens. Les princes lorrains avaient joué un rôle si considéra-ble dans notre histoire ! Après bien des vicissitudes, on les retrouverait le front ceint de la couronne impériale 1 ! A côté du blason de Lorraine, bril-lait l'antique écusson des Rohan 2 de Bretagne, -45 - 1 L'origine de la maison de Lorraine remontait à Charles le Gros Gérard fut institué, en 1058, duc de Lorraine. Cette grande famille avait donné deux reines de France, cinq empe-reurs germaniques, quatre rois de Bohême, quinze ducs de Bar rois de Jérusalem . 2 Les Rohan éiaient issus de Judicael, comte de Bretagne, en 897, ils étaient ducs de Montbazon, de Londunais, de Joyeuse, princes de Guémenée, de Léon, de Soubise, de Maubuisson, 3.
En tête de la noblesse de France il faut placer les princes de Lorraine, race majestueuse qui avait son origine dans la nuit des Carlovingiens.
En tête de la noblesse de France il faut placer les princes de Lorraine, race majestueuse qui avait son origine dans la nuit des Carlovingiens.
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79 mémoire prodigieuse lui fournissait tous les termes de comparaison dont il pouvait avoir besoin. Les belles lettres étaient le seul délassement qu'il se pro-curât, la lecture de nos meilleurs écrivains et le culte des Muses fesaient ses délices. Son goût exquis embrassait tout ce qui est aimable, s'attachait à tout ce qui est beau. Une possédait pas seulement le grec et le latin, l'anglais et l'es-pagnol , mais il était familier avec la littérature de ces lan-gues. Il a laissé des plaidoyers qui auraient pu lui faire un nom au barreau. Il a fait plusieurs pièces de théâtre une entre autres , sous le litre du Bailleur, qui ne serait pas indigne de la représentation c'est une comédie à ca-ractère, en cinq actes et envers, où le sujet est traité d'une manière large et avec une parfaite entente des passions et du jeu de la scène. Son éloge de FOURCROY I est écrit d'abondance et l'expression d'une ame sensible ' en faisant celui de ROLLIN 2 ,il a voulu, me disait-il, payer une dette du coeur tous ceux qui jouissent des lumières de l'instruction, doivent un tribut à celui qui employa sa vie entière à poser des bases solides à la meilleure éducation de la jeunesse. On trouve encore de lui quelques articles de botanique et de physiologie végétale dans le Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle 3 , dans le 1 Broch. in-4°. Paris, 1811. Ce discours devait être pro-noncé à l'Athénée des arts de Paris, dont FOUBCROY fut un des fondateurs. 2 Je possède ce discours inédit, qu'il écrivit en i8i5, alors qu'il fut nommé conseiller de l'Université. 3 Le plus remarquable de tous est celui sur les fruits , tom. XII, pag. 285-305, dans lequel il propose plusieurs questions importantes à résoudre sur l'époque précise de la récolte des fruits, sur les moyens de les conserver, sur
79 mémoire prodigieuse lui fournissait tous les termes de comparaison dont il pouvait avoir besoin. Les belles lettres étaient le seul délassement qu'il se pro-curât, la lecture de nos meilleurs écrivains et le culte des Muses fesaient ses délices. Son goût exquis embrassait tout ce qui est aimable, s'attachait à tout ce qui est beau. Une possédait pas seulement le grec et le latin, l'anglais et l'es-pagnol , mais il était familier avec la littérature de ces lan-gues. Il a laissé des plaidoyers qui auraient pu lui faire un nom au barreau. Il a fait plusieurs pièces de théâtre une entre autres , sous le litre du Bailleur, qui ne serait pas indigne de la représentation c'est une comédie à ca-ractère, en cinq actes et en@vers, où le sujet est traité d'une manière large et avec une parfaite entente des passions et du jeu de la scène. Son éloge de FOURCROY I est écrit d'abondance et l'expression d'une ame sensible ' en faisant celui de ROLLIN 2 ,il a voulu, me disait-il, payer une dette du coeur tous ceux qui jouissent des lumières de l'instruction, doivent un tribut à celui qui employa sa vie entière à poser des bases solides à la meilleure éducation de la jeunesse. On trouve encore de lui quelques articles de botanique et de physiologie végétale dans le Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle 3 , dans le @@@1 Broch. in-4°. Paris, 1811. Ce discours devait être pro-noncé à l'Athénée des arts de Paris, dont FOUBCROY fut un des fondateurs. 2 Je possède ce discours inédit, qu'il écrivit en i8i5, alors qu'il fut nommé conseiller de l'Université. 3 Le plus remarquable de tous est celui sur les fruits , tom. XII, pag. 285-305, dans lequel il propose plusieurs questions importantes à résoudre sur l'époque précise de la récolte des fruits, sur les moyens de les conserver, sur
79 mémoire prodigieuse lui fournissait tous les termes de comparaison dont il pouvait avoir besoin. Les belles lettres étaient le seul délassement qu'il se pro-curât, la lecture de nos meilleurs écrivains et le culte des Muses fesaient ses délices. Son goût exquis embrassait tout ce qui est aimable, s'attachait à tout ce qui est beau. Une possédait pas seulement le grec et le latin, l'anglais et l'es-pagnol , mais il était familier avec la littérature de ces lan-gues. Il a laissé des plaidoyers qui auraient pu lui faire un nom au barreau. Il a fait plusieurs pièces de théâtre une entre autres , sous le titre du Railleur, qui ne serait pas indigne de la représentation c'est une comédie à ca-ractère, en cinq actes et en vers, où le sujet est traité d'une manière large et avec une parfaite entente des passions et du jeu de la scène. Son éloge de FOURCROY 1 est écrit d'abondance et l'expression d'une ame sensible ' en faisant celui de ROLLIN 2 ,il a voulu, me disait-il, payer une dette du coeur tous ceux qui jouissent des lumières de l'instruction, doivent un tribut à celui qui employa sa vie entière à poser des bases solides à la meilleure éducation de la jeunesse. On trouve encore de lui quelques articles de botanique et de physiologie végétale dans le Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle 3 , dans le 79 1 Broch. in-4°. Paris, 1811. Ce discours devait être pro-noncé à l'Athénée des arts de Paris, dont FOURCROY fut un des fondateurs. 2 Je possède ce discours inédit, qu'il écrivit en 1815, alors qu'il fut nommé conseiller de l'Université. 3 Le plus remarquable de tous est celui sur les fruits , tom. XII, pag. 285-305, dans lequel il propose plusieurs questions importantes à résoudre sur l'époque précise de la récolte des fruits, sur les moyens de les conserver, sur
Les belles lettres étaient le seul délassement qu'il se pro-curât, la lecture de nos meilleurs écrivains et le culte des Muses fesaient ses délices.
Les belles lettres étaient le seul délassement qu'il se pro-curât, la lecture de nos meilleurs écrivains et le culte des Muses fesaient ses délices.
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57 ordinairement à substance membraneuse, coriace et di-versement colorée, dont les. organes reproducteurs sont presque toujours Contenus dans des tubercules extérieurs, plus ou moins apparens, tantôt ovales, tantôt plus ou moins arrondis 1 . Les champignons occupent la seconde place et sont analogues auxpolypes à rayons 2 . Il est bon de se rappe-ler ici que PALISOT DE BEAUVOIS a le premier en France préparé les progrès qu'on a faits dans cette partie de la botanique, et que ses recherches sont antérieures en publication à celles de PAULET et de BULLIARD. Il distingue les champignons parasites de ceux qui ne le sont pas il compare à certains animaux invertébrés les premiers qu'il a remarqués tant sur la plumule des plantes annuel-les , que sur les jeunes pousses des plantes pérennes et sur les bourgeons des arbres, sous forme de petits grains, tantôt jaunes, tantôt bruns, et tellement fixés que l'im-mersion et l'agitation dans l'eau ne peuvent les détacher. Les champignons parasites ne s'introduisent point par les racines avec les sucs nourriciers des végétaux sur lesquels ils vivent ils ne circulent point dans l'intérieur des vais-seaux à l'instar des vers intestinaux, ainsi que le pense un botaniste célèbre M. DE CANDOLLE , mais ils s'attachent à l'épiderme qu'ils traversent pour se loger dessous, ou 1 . Ce travail sur les algues, lu à l'Institut le 30 mars et le 13 avril 1807, est encore inédit il doit être accom-pagné de dix planches, qui sont toutes gravées et dont je possède un exemplaire. 2 Le travail sur les champignons, qui devait suivre immédiatement celui sur les algues, est malheureusement demeuré incomplet!
57 ordinairement à substance membraneuse, coriace et di-versement colorée, dont les. organes reproducteurs sont presque toujours Contenus dans des tubercules extérieurs, plus ou moins apparens, tantôt ovales, tantôt plus ou moins arrondis 1 . Les champignons occupent la seconde place et sont analogues aux@polypes à rayons 2 . Il est bon de se rappe-ler ici que PALISOT DE BEAUVOIS a le premier en France préparé les progrès qu'on a faits dans cette partie de la botanique, et que ses recherches sont antérieures en publication à celles de PAULET et de BULLIARD. Il distingue les champignons parasites de ceux qui ne le sont pas il compare à certains animaux invertébrés les premiers qu'il a remarqués tant sur la plumule des plantes annuel-les , que sur les jeunes pousses des plantes pérennes et sur les bourgeons des arbres, sous forme de petits grains, tantôt jaunes, tantôt bruns, et tellement fixés que l'im-mersion et l'agitation dans l'eau ne peuvent les détacher. Les champignons parasites ne s'introduisent point par les racines avec les sucs nourriciers des végétaux sur lesquels ils vivent ils ne circulent point dans l'intérieur des vais-seaux à l'instar des vers intestinaux, ainsi que le pense un botaniste célèbre M. DE CANDOLLE , mais ils s'attachent à l'épiderme qu'ils traversent pour se loger dessous, ou @@@1 . Ce travail sur les algues, lu à l'Institut le 30 mars et le 13 avril 1807, est encore inédit il doit être accom-pagné de dix planches, qui sont toutes gravées et dont je possède un exemplaire. 2 Le travail sur les champignons, qui devait suivre immédiatement celui sur les algues, est malheureusement demeuré incomplet!
57 ordinairement à substance membraneuse, coriace et di-versement colorée, dont les. organes reproducteurs sont presque toujours contenus dans des tubercules extérieurs, plus ou moins apparens, tantôt ovales, tantôt plus ou moins arrondis 1 . Les champignons occupent la seconde place et sont analogues aux polypes à rayons 2 . Il est bon de se rappe-ler ici que PALISOT DE BEAUVOIS a le premier en France préparé les progrès qu'on a faits dans cette partie de la botanique, et que ses recherches sont antérieures en publication à celles de PAULET et de BULLIARD. Il distingue les champignons parasites de ceux qui ne le sont pas il compare à certains animaux invertébrés les premiers qu'il a remarqués tant sur la plumule des plantes annuel-les , que sur les jeunes pousses des plantes pérennes et sur les bourgeons des arbres, sous forme de petits grains, tantôt jaunes, tantôt bruns, et tellement fixés que l'im-mersion et l'agitation dans l'eau ne peuvent les détacher. Les champignons parasites ne s'introduisent point par les racines avec les sucs nourriciers des végétaux sur lesquels ils vivent ils ne circulent point dans l'intérieur des vais-seaux à l'instar des vers intestinaux, ainsi que le pense un botaniste célèbre M. DE CANDOLLE , mais ils s'attachent à l'épiderme qu'ils traversent pour se loger dessous, ou 57 1 . Ce travail sur les algues, lu à l'Institut le 30 mars et le 13 avril 1807, est encore inédit il doit être accom-pagné de dix planches, qui sont toutes gravées et dont je possède un exemplaire. 2 Le travail sur les champignons, qui devait suivre immédiatement celui sur les algues, est malheureusement demeuré incomplet!
Il distingue les champignons parasites de ceux qui ne le sont pas il compare à certains animaux invertébrés les premiers qu'il a remarqués tant sur la plumule des plantes annuel-les , que sur les jeunes pousses des plantes pérennes et sur les bourgeons des arbres, sous forme de petits grains, tantôt jaunes, tantôt bruns, et tellement fixés que l'im-mersion et l'agitation dans l'eau ne peuvent les détacher.
Il distingue les champignons parasites de ceux qui ne le sont pas il compare à certains animaux invertébrés les premiers qu'il a remarqués tant sur la plumule des plantes annuel-les , que sur les jeunes pousses des plantes pérennes et sur les bourgeons des arbres, sous forme de petits grains, tantôt jaunes, tantôt bruns, et tellement fixés que l'im-mersion et l'agitation dans l'eau ne peuvent les détacher.
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-23 -1 il n'y a pas de rapports fixes entre la surface apparente et la surface réelle en raison de la variété des replis et de leur profondeur. 80 Le poids et la surface des corps opto-slriés seraient plus grands à droite qu'à gauche. Nous verrons ce que deviendront ces conclusions dans une nouvelle série qui sera l'objet d'une communication ultérieure. Notre but, en publiant ces premières recherches, a été surtout d'attirer l'attention sur la notion de surface, forcément négligée jusqu'ici, faute d'un moyen pratique. Nous pensons que notre méthode, avec les perfec-tionnements qu'on ne manquera pas d'y apporter, pourra rendre des ser-vices au triple point de vue de l'anatomie, de la pathologie et de l'anthro-pologie. En anatomie, elle permettra d'établir de nouveaux rapports entre les différents organes - en anthropologie, elle introduit un nouvel élément de comparaison - enfin, en pathologie, elle pourrait fournir des indications précieuses sur la marche de certains processus morbides, tels que l'atrophie ou l'hypertrophie des membres. Dans les cas d'acro-mégalie, par exemple, le simple énoncé de la surface acquise par les parties malades serait bien plus frappant que les mensurations en longueur ou en épaisseur. Pour rester actuellement sur le terrain de l'anatomie cérébrale qui nous intéresse plus particulièrement, cette méthode des pesées nous donne le moyen 1 - d'établir la valeur en surface de toutes les parties constituantes de l'encéphale, et les rapports de ces valeurs 2° de calculer la surface de certaines parties du corps, telles que les mains, les pieds, les oreilles, la face, etc. 3° de voir quels rapports existent entre toutes ces surfaces, rapports qui permettraient de conclure des premières aux secondes, et réciproquement. Qui sait ce qui résulterait de ces rapprochements et de ces comparaisons? Qui sait s'il ne deviendrait pas ainsi possible de déterminer chez le vivant la valeur cérébrale d'un individu, d'après la mensuration de telle ou telle partie du corps. Parmi ces problèmes d'anatomie cérébrale, il en est un dont la solution serait aussi intéressante à chercher, c'est celui qui permettrait d'établir les rapports qui existent entre la surface de la boîte crânienne et celle de l'encéphale et de ses différentes parties. Ces rapports permettraient, en effet, de déterminer la surface du cerveau que contenait un crâne quel-conque, et cela pourrait avoir un intérêt capital pour la reconstitution de la valeur cérébrale des crânes préhistoriques. Voici, pour les personnes désireuses de se livrer à ce genre de re-cherches, quel serail, selon nous, l'ensemble des opérations 1° Faire une section horizontale du crâne suivant une ligne circulaire passant au-dessus des arcades orbitaires 2° Recouvrir la face interne de ces deux parties de la boîte crânienne avec le mélange gélatino-glycériné 3° Enlever cette couche, la mesurer par la méthode des pesées, et déter-miner ainsi la surface crânienne du sujet 4° Calculer la surface de l'encéphale enlevé, toutes les parties conser-
-23 -@1 il n'y a pas de rapports fixes entre la surface apparente et la surface réelle en raison de la variété des replis et de leur profondeur. 80 Le poids et la surface des corps opto-slriés seraient plus grands à droite qu'à gauche. Nous verrons ce que deviendront ces conclusions dans une nouvelle série qui sera l'objet d'une communication ultérieure. Notre but, en publiant ces premières recherches, a été surtout d'attirer l'attention sur la notion de surface, forcément négligée jusqu'ici, faute d'un moyen pratique. Nous pensons que notre méthode, avec les perfec-tionnements qu'on ne manquera pas d'y apporter, pourra rendre des ser-vices au triple point de vue de l'anatomie, de la pathologie et de l'anthro-pologie. En anatomie, elle permettra d'établir de nouveaux rapports entre les différents organes - en anthropologie, elle introduit un nouvel élément de comparaison - enfin, en pathologie, elle pourrait fournir des indications précieuses sur la marche de certains processus morbides, tels que l'atrophie ou l'hypertrophie des membres. Dans les cas d'acro-mégalie, par exemple, le simple énoncé de la surface acquise par les parties malades serait bien plus frappant que les mensurations en longueur ou en épaisseur. Pour rester actuellement sur le terrain de l'anatomie cérébrale qui nous intéresse plus particulièrement, cette méthode des pesées nous donne le moyen 1 - d'établir la valeur en surface de toutes les parties constituantes de l'encéphale, et les rapports de ces valeurs 2° de calculer la surface de certaines parties du corps, telles que les mains, les pieds, les oreilles, la face, etc. 3° de voir quels rapports existent entre toutes ces surfaces, rapports qui permettraient de conclure des premières aux secondes, et réciproquement. Qui sait ce qui résulterait de ces rapprochements et de ces comparaisons@? Qui sait s'il ne deviendrait pas ainsi possible de déterminer chez le vivant la valeur cérébrale d'un individu, d'après la mensuration de telle ou telle partie du corps. Parmi ces problèmes d'anatomie cérébrale, il en est un dont la solution serait aussi intéressante à chercher, c'est celui qui permettrait d'établir les rapports qui existent entre la surface de la boîte crânienne et celle de l'encéphale et de ses différentes parties. Ces rapports permettraient, en effet, de déterminer la surface du cerveau que contenait un crâne quel-conque, et cela pourrait avoir un intérêt capital pour la reconstitution de la valeur cérébrale des crânes préhistoriques. Voici, pour les personnes désireuses de se livrer à ce genre de re-cherches, quel serail, selon nous, l'ensemble des opérations 1° Faire une section horizontale du crâne suivant une ligne circulaire passant au-dessus des arcades orbitaires 2° Recouvrir la face interne de ces deux parties de la boîte crânienne avec le mélange gélatino-glycériné 3° Enlever cette couche, la mesurer par la méthode des pesées, et déter-miner ainsi la surface crânienne du sujet 4° Calculer la surface de l'encéphale enlevé, toutes les parties conser-
-23 -7° Il n'y a pas de rapports fixes entre la surface apparente et la surface réelle en raison de la variété des replis et de leur profondeur. 8° Le poids et la surface des corps opto-striés seraient plus grands à droite qu'à gauche. Nous verrons ce que deviendront ces conclusions dans une nouvelle série qui sera l'objet d'une communication ultérieure. Notre but, en publiant ces premières recherches, a été surtout d'attirer l'attention sur la notion de surface, forcément négligée jusqu'ici, faute d'un moyen pratique. Nous pensons que notre méthode, avec les perfec-tionnements qu'on ne manquera pas d'y apporter, pourra rendre des ser-vices au triple point de vue de l'anatomie, de la pathologie et de l'anthro-pologie. En anatomie, elle permettra d'établir de nouveaux rapports entre les différents organes -@en anthropologie, elle introduit un nouvel élément de comparaison -@enfin, en pathologie, elle pourrait fournir des indications précieuses sur la marche de certains processus morbides, tels que l'atrophie ou l'hypertrophie des membres. Dans les cas d'acro-mégalie, par exemple, le simple énoncé de la surface acquise par les parties malades serait bien plus frappant que les mensurations en longueur ou en épaisseur. Pour rester actuellement sur le terrain de l'anatomie cérébrale qui nous intéresse plus particulièrement, cette méthode des pesées nous donne le moyen 1@° d'établir la valeur en surface de toutes les parties constituantes de l'encéphale, et les rapports de ces valeurs 2° de calculer la surface de certaines parties du corps, telles que les mains, les pieds, les oreilles, la face, etc. 3° de voir quels rapports existent entre toutes ces surfaces, rapports qui permettraient de conclure des premières aux secondes, et réciproquement. Qui sait ce qui résulterait de ces rapprochements et de ces comparaisons ? Qui sait s'il ne deviendrait pas ainsi possible de déterminer chez le vivant la valeur cérébrale d'un individu, d'après la mensuration de telle ou telle partie du corps. Parmi ces problèmes d'anatomie cérébrale, il en est un dont la solution serait aussi intéressante à chercher, c'est celui qui permettrait d'établir les rapports qui existent entre la surface de la boîte crânienne et celle de l'encéphale et de ses différentes parties. Ces rapports permettraient, en effet, de déterminer la surface du cerveau que contenait un crâne quel-conque, et cela pourrait avoir un intérêt capital pour la reconstitution de la valeur cérébrale des crânes préhistoriques. Voici, pour les personnes désireuses de se livrer à ce genre de re-cherches, quel serait, selon nous, l'ensemble des opérations 1° Faire une section horizontale du crâne suivant une ligne circulaire passant au-dessus des arcades orbitaires 2° Recouvrir la face interne de ces deux parties de la boîte crânienne avec le mélange gélatino-glycériné 3° Enlever cette couche, la mesurer par la méthode des pesées, et déter-miner ainsi la surface crânienne du sujet 4° Calculer la surface de l'encéphale enlevé, toutes les parties conser-
Qui sait ce qui résulterait de ces rapprochements et de ces comparaisons?
Qui sait ce qui résulterait de ces rapprochements et de ces comparaisons ?
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34 VIE DE L'ABBE NICOLLE que celui de l'abbé Nicolle mais loin de l'abattre, il puisait dans ces épreuves une force nouvelle. L'institut semblait en outre menacé dans son existence même, et cette crainte pesait sur son coeur. La maladie ré-gnait toujours les élèves ne rentraient pas encore, et tous, professeurs et enfants, attendaient la fin de l'é-preuve. Cependant elle ne finissait pas, et dans la crainte qu'une durée plus longue de l'épreuve ne le je-tât dans des embarras infinis, il plaça les maîtres chez les élèves sortis de l'institut, et lui-même il songea à se créer une position. Des propositions avantageuses lui étaient faites par la princesse Dolgorouki elle dési-rait ardemment lui confier l'éducation de ses deux fils. M. Nicolle avait accepté, mais, tout en acceptant, son coeur et ses voeux étaient pour son institut c'était là sa plus chère prédilection ce C'était ma vie, disait-il, et ïai confiance que Dieu me le rendra. A cette époque arrivaient presque journellement à Saint-Pé-tersbourg des prêtres français et proscrits, attirés par la bienveillance du gouvernement et la réputation de l'abbé Nicolle à ce moment arrivait aussi dans la même ville M. de Schoppinck, noble Plusse, dont les enfants étaient confiés aux soins de son cher abbé. Il apprend le départ des élèves, la maladie et le départ de son ami, la nouvelle position des professeurs, et enfin la résolution du fondateur. Affligé de ces nouvelles, il court à l'institut et se présente chez le directeur
34 VIE DE L'ABBE NICOLLE que celui de l'abbé Nicolle mais loin de l'abattre, il puisait dans ces épreuves une force nouvelle. L'institut semblait en outre menacé dans son existence même, et cette crainte pesait sur son coeur. La maladie ré-gnait toujours les élèves ne rentraient pas encore, et tous, professeurs et enfants, attendaient la fin de l'é-preuve. Cependant elle ne finissait pas, et dans la crainte qu'une durée plus longue de l'épreuve ne le je-tât dans des embarras infinis, il plaça les maîtres chez les élèves sortis de l'institut, et lui-même il songea à se créer une position. Des propositions avantageuses lui étaient faites par la princesse Dolgorouki elle dési-rait ardemment lui confier l'éducation de ses deux fils. M. Nicolle avait accepté, mais, tout en acceptant, son coeur et ses voeux étaient pour son institut c'était là sa plus chère prédilection ce C'était ma vie, disait-il, et @ïai confiance que Dieu me le rendra. A cette époque arrivaient presque journellement à Saint-Pé-tersbourg des prêtres français et proscrits, attirés par la bienveillance du gouvernement et la réputation de l'abbé Nicolle à ce moment arrivait aussi dans la même ville M. de Schoppinck, noble Plusse, dont les enfants étaient confiés aux soins de son cher abbé. Il apprend le départ des élèves, la maladie et le départ de son ami, la nouvelle position des professeurs, et enfin la résolution du fondateur. Affligé de ces nouvelles, il court à l'institut et se présente chez le directeur
34 VIE DE L'ABBE NICOLLE que celui de l'abbé Nicolle mais loin de l'abattre, il puisait dans ces épreuves une force nouvelle. L'institut semblait en outre menacé dans son existence même, et cette crainte pesait sur son coeur. La maladie ré-gnait toujours les élèves ne rentraient pas encore, et tous, professeurs et enfants, attendaient la fin de l'é-preuve. Cependant elle ne finissait pas, et dans la crainte qu'une durée plus longue de l'épreuve ne le je-tât dans des embarras infinis, il plaça les maîtres chez les élèves sortis de l'institut, et lui-même il songea à se créer une position. Des propositions avantageuses lui étaient faites par la princesse Dolgorouki elle dési-rait ardemment lui confier l'éducation de ses deux fils. M. Nicolle avait accepté, mais, tout en acceptant, son coeur et ses voeux étaient pour son institut c'était là sa plus chère prédilection@@@ C'était ma vie, disait-il, et j'ai confiance que Dieu me le rendra. A cette époque arrivaient presque journellement à Saint-Pé-tersbourg des prêtres français et proscrits, attirés par la bienveillance du gouvernement et la réputation de l'abbé Nicolle à ce moment arrivait aussi dans la même ville M. de Schoppinck, noble @Russe, dont les enfants étaient confiés aux soins de son cher abbé. Il apprend le départ des élèves, la maladie et le départ de son ami, la nouvelle position des professeurs, et enfin la résolution du fondateur. Affligé de ces nouvelles, il court à l'institut et se présente chez le directeur
M. Nicolle avait accepté, mais, tout en acceptant, son coeur et ses voeux étaient pour son institut c'était là sa plus chère prédilection ce C'était ma vie, disait-il, et ïai confiance que Dieu me le rendra.
M. Nicolle avait accepté, mais, tout en acceptant, son coeur et ses voeux étaient pour son institut c'était là sa plus chère prédilection C'était ma vie, disait-il, et j'ai confiance que Dieu me le rendra.
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-18 -bat en même temps son coeur fut embrasé d'un amour si ardent pour Dieu que, transportée en quelque sorte hors d'elle même, elle était dans une espèce d'aliénation. Le jour et la nuit dans la prière et dans l'action, en tout temps etentout lieu , elle soupirait après son Rien-Aimé et, comme l'épouse du Cantique, elle lui donnait les noms les plus tendres.Son unique désir était de le posséder de manière à n'en être jamais séparée. Mon Seigneur, disait-elle, ou ôtez-moi la vie, ou me dites en quel lieu je vous trouverai car je ne peux plus vivre sans vous. Ces saintes ardeurs redoublèrent, surtout pendant le temps du carême, et Dieu sembla y mettre le comble le jour du vendredi-saint car, ayant entendu une partie du sermon de la passion, elle fut si pénétrée de douleur que, n'en pouvant plus soutenir l'excès, elle fut obligée de sortir, de peur qu'on n'aperçût ré-motion qui s'était formée en elle. Rentrée à la maison, elle se prosterna le visage contre terre, stanéantit devant la majesté infinie du Sei-gneur, lui demanda miséricorde pour le passé, s'offrit -et se consacra à son service pour l'avenir, etifit voeu de chasteté perpétuelle. Ce fut alors qu'elle eut une vue claire et distincte que tous ses péchés lui étaient pardonnes, et que son
-18 -bat en même temps son coeur fut embrasé d'un amour si ardent pour Dieu que, transportée en quelque sorte hors d'elle même, elle était dans une espèce d'aliénation. Le jour et la nuit dans la prière et dans l'action, en tout temps etentout lieu , elle soupirait après son Rien-Aimé et, comme l'épouse du Cantique, elle lui donnait les noms les plus tendres.Son unique désir était de le posséder de manière à n'en être jamais séparée. Mon Seigneur, disait-elle, ou ôtez-moi la vie, ou me dites en quel lieu je vous trouverai car je ne peux plus vivre sans vous. Ces saintes ardeurs redoublèrent, surtout pendant le temps du carême, et Dieu sembla y mettre le comble le jour du vendredi-saint car, ayant entendu une partie du sermon de la passion, elle fut si pénétrée de douleur que, n'en pouvant plus soutenir l'excès, elle fut obligée de sortir, de peur qu'on n'aperçût @ré-motion qui s'était formée en elle. Rentrée à la maison, elle se prosterna le visage contre terre, stanéantit devant la majesté infinie du Sei-gneur, lui demanda miséricorde pour le passé, s'offrit -et se consacra à son service pour l'avenir, etifit voeu de chasteté perpétuelle. Ce fut alors qu'elle eut une vue claire et distincte que tous ses péchés lui étaient pardonnes, et que son
-18 -bat en même temps son coeur fut embrasé d'un amour si ardent pour Dieu que, transportée en quelque sorte hors d'elle même, elle était dans une espèce d'aliénation. Le jour et la nuit dans la prière et dans l'action, en tout temps etentout lieu , elle soupirait après son Bien-Aimé et, comme l'épouse du Cantique, elle lui donnait les noms les plus tendres.Son unique désir était de le posséder de manière à n'en être jamais séparée. Mon Seigneur, disait-elle, ou ôtez-moi la vie, ou me dites en quel lieu je vous trouverai car je ne peux plus vivre sans vous. Ces saintes ardeurs redoublèrent, surtout pendant le temps du carême, et Dieu sembla y mettre le comble le jour du vendredi-saint car, ayant entendu une partie du sermon de la passion, elle fut si pénétrée de douleur que, n'en pouvant plus soutenir l'excès, elle fut obligée de sortir, de peur qu'on n'aperçût l'é-motion qui s'était formée en elle. Rentrée à la maison, elle se prosterna le visage contre terre, s'anéantit devant la majesté infinie du Sei-gneur, lui demanda miséricorde pour le passé, s'offrit @et se consacra à son service pour l'avenir, et fit voeu de chasteté perpétuelle. Ce fut alors qu'elle eut une vue claire et distincte que tous ses péchés lui étaient pardonnes, et que son
Rentrée à la maison, elle se prosterna le visage contre terre, stanéantit devant la majesté infinie du Sei-gneur, lui demanda miséricorde pour le passé, s'offrit -et se consacra à son service pour l'avenir, etifit voeu de chasteté perpétuelle.
Rentrée à la maison, elle se prosterna le visage contre terre, s'anéantit devant la majesté infinie du Sei-gneur, lui demanda miséricorde pour le passé, s'offrit et se consacra à son service pour l'avenir, et fit voeu de chasteté perpétuelle.
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442 L'ÉVASION. Je vous suivrai, me dit-il enfant du Midi, je ne sais de l'allemand que ce que j'ai appris en classe, et vous devez mieux que moi connaître les régions du Nord. Réconfortés par notre léger repas, après avoir bu de l'eau dans un ruisseau voisin, nous prîmes ensemble la route qui descendait vers le bas d'une longue et profonde vallée où, sur les bords de la Nahe , nous apercevions les maisons blanches d'une ville assez étendue et que je jugeai être Oberstein. Notre intention était de passer la rivière en cet endroit pour nous diriger en ligne droite vers Trêves , ou nous espérions arriver le lendemain dans la soirée. Avant tout, il était important de nepointtraverser Obers-tein, où certainement l'état de délabrement dans lequel se trouvaient nos vêtements, et surtout les restes d'uniforme de mon compagnon, auraient attiré l'attention et les soupçons de la population. Il fallait donc chercher à franchir la Nahe, soit en amont, soit en aval de la ville. Malheureuse-ment, nous n'apercevions qu'un seul petit pont et, pour y parvenir, il était nécessaire d'entrer dans Oberstein. Nous étions ainsi arrêtés par un obstacle matériel, et la nuit seule pouvait nous permettre d'arriver jusqu'au pont sans trop de danger mais nous étions au matin, et perdre toute une journée sans marcher en avant nous causait le plus grand ennui. Nous errions donc tristement le long des rives sinueuses de la rivière, dont le cours est très rapide et le lit très large en cet endroit, cherchant un moyen d'atteindre la rive op-posée. Nous allions çà et là à travers les saules et les joncs qui couvrent les bords de la Nahe, et nous regardions si un gué ne nous permettrait pas de passer à la nage sans trop de peine. Tout à coup, le lieutenant poussa un cri de joie. Une barque! me dit-il, voilà notre affaire ! Je m'approchai de l'endroit qu'il m'indiquait, et je vis en effet une de ces barques de pêcheur, étroites et sans gou-
442 L'ÉVASION. @Je vous suivrai, me dit-il enfant du Midi, je ne sais de l'allemand que ce que j'ai appris en classe, et vous devez mieux que moi connaître les régions du Nord. Réconfortés par notre léger repas, après avoir bu de l'eau dans un ruisseau voisin, nous prîmes ensemble la route qui descendait vers le bas d'une longue et profonde vallée où, sur les bords de la Nahe , nous apercevions les maisons blanches d'une ville assez étendue et que je jugeai être Oberstein. Notre intention était de passer la rivière en cet endroit pour nous diriger en ligne droite vers Trêves , ou nous espérions arriver le lendemain dans la soirée. Avant tout, il était important de ne@point@traverser Obers-tein, où certainement l'état de délabrement dans lequel se trouvaient nos vêtements, et surtout les restes d'uniforme de mon compagnon, auraient attiré l'attention et les soupçons de la population. Il fallait donc chercher à franchir la Nahe, soit en amont, soit en aval de la ville. Malheureuse-ment, nous n'apercevions qu'un seul petit pont et, pour y parvenir, il était nécessaire d'entrer dans Oberstein. Nous étions ainsi arrêtés par un obstacle matériel, et la nuit seule pouvait nous permettre d'arriver jusqu'au pont sans trop de danger mais nous étions au matin, et perdre toute une journée sans marcher en avant nous causait le plus grand ennui. Nous errions donc tristement le long des rives sinueuses de la rivière, dont le cours est très rapide et le lit très large en cet endroit, cherchant un moyen d'atteindre la rive op-posée. Nous allions çà et là à travers les saules et les joncs qui couvrent les bords de la Nahe, et nous regardions si un gué ne nous permettrait pas de passer à la nage sans trop de peine. Tout à coup, le lieutenant poussa un cri de joie. @Une barque! me dit-il, voilà notre affaire ! Je m'approchai de l'endroit qu'il m'indiquait, et je vis en effet une de ces barques de pêcheur, étroites et sans gou-
442 L'ÉVASION. -Je vous suivrai, me dit-il enfant du Midi, je ne sais de l'allemand que ce que j'ai appris en classe, et vous devez mieux que moi connaître les régions du Nord. Réconfortés par notre léger repas, apres avoir bu de l'eau dans un ruisseau voisin, nous prîmes ensemble la route qui descendait vers le bas d'une longue et profonde vallée où, sur les bords de la Nahe , nous apercevions les maisons blanches d'une ville assez étendue et que je jugeai être Oberstein. Notre intention était de passer la rivière en cet endroit pour nous diriger en ligne droite vers Trèves , où nous espérions arriver le lendemain dans la soirée. Avant tout, il était important de ne point traverser Obers-tein, où certainement l'état de délabrement dans lequel se trouvaient nos vêtements, et surtout les restes d'uniforme de mon compagnon, auraient attiré l'attention et les soupçons de la population. Il fallait donc chercher à franchir la Nahe, soit en amont, soit en aval de la ville. Malheureuse-ment, nous n'apercevions qu'un seul petit pont et, pour y parvenir, il était nécessaire d'entrer dans Oberstein. Nous étions ainsi arrêtés par un obstacle matériel, et la nuit seule pouvait nous permettre d'arriver jusqu'au pont sans trop de danger mais nous étions au matin, et perdre toute une journée sans marcher en avant nous causait le plus grand ennui. Nous errions donc tristement le long des rives sinueuses de la rivière, dont le cours est très rapide et le lit très large en cet endroit, cherchant un moyen d'atteindre la rive op-posée. Nous allions çà et là à travers les saules et les jones qui couvrent les bords de la Nahe, et nous regardions si un gué ne nous permettrait pas de passer à la nage sans trop de peine. Tout à coup, le lieutenant poussa un cri de joie. -Une barque! me dit-il, voilà notre affaire ! Je m'approchai de l'endroit qu'il m'indiquait, et je vis en effet une de ces barques de pêcheur, étroites et sans gou-
Notre intention était de passer la rivière en cet endroit pour nous diriger en ligne droite vers Trêves , ou nous espérions arriver le lendemain dans la soirée.
Notre intention était de passer la rivière en cet endroit pour nous diriger en ligne droite vers Trèves , où nous espérions arriver le lendemain dans la soirée.
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108 L'ART DE MAGNÉTISER Je traitais à cette époque une dame, dont le somnambu-lisme était arrivé à un degré de lucidité fort remarquable. Je lui demandai si, sans aucun autre indice que le numéro de la maison et le nom de la rue, elle pourrait voir un malade que je ne connaissais pas, que je n'avais jamais vu, et sur lequel je désirais avoir son avis. Elle me répondit que cela se pouvait, et immédiatement elle se transporta vers l'endroit indiqué, m'apprit que ce malade habitait au rez-de-chaussée, qu'elle voyait un monsieur dans une chambre faisant suite à un salon. Elle me dépeignit parfaitement ce malade, me dit qu'il avait une plaie horrible au côté gauche de la poi-trine, et témoigna un aiIeux dégoût de ce qu'elle voyait tout cela était exact, et, d'après ce que je sus depuis, son dégoût se comprend, car ce malheureux malade était atteint d'un cancer . Tout à coup la somnambule bondit et s'écria Mais il y a du remède que ce monsieur aille voir les sauvages, ils le guériront. - Comment ! lui dis-je, vous voulez qu'il aille en Améri-que? que signifie cette plaisanterie ? - Mais, répondit-elle, je ne parle pas d'Amérique, je parle des sauvages qui sont ici les Indiens O-Gibwas se trouvaient en ce moment à Paris . - Il y en a un grand, continua-t-elle, nez aquilin, les yeux très étincelants il se tient fort droit, un des plus àgés il n'est pas médecin, mais il sait. Remarquez que ie vous rapporte ici exactement les paro-les de la somnambule, c'est-à-dire des phrases décousues, sans suite, et c'est là le défaut des somnambules. Elles vont pour ainsi dire par saccades, sautant des pieds à la tête voyant à la fois toutes les parties du corps, et disant comme elles voient. Après qu'elle eut dépeint cet homme, j'insistai afin de connaître le remède, et voici ce qu'elle nous dit - Il y a le suc de trois plantes - lui seul peut les indiquer - l'une est une plante grasse - elle se trouve dans les savanes la deuxième est comme de l'herbe simple, mais plus large et dentelée sur les côtés elle se trouve dans les
108 L'ART DE MAGNÉTISER Je traitais à cette époque une dame, dont le somnambu-lisme était arrivé à un degré de lucidité fort remarquable. Je lui demandai si, sans aucun autre indice que le numéro de la maison et le nom de la rue, elle pourrait voir un malade que je ne connaissais pas, que je n'avais jamais vu, et sur lequel je désirais avoir son avis. Elle me répondit que cela se pouvait, et immédiatement elle se transporta vers l'endroit indiqué, m'apprit que ce malade habitait au rez-de-chaussée, qu'elle voyait un monsieur dans une chambre faisant suite à un salon. Elle me dépeignit parfaitement ce malade, me dit qu'il avait une plaie horrible au côté gauche de la poi-trine, et témoigna un aiIeux dégoût de ce qu'elle voyait tout cela était exact, et, d'après ce que je sus depuis, son dégoût se comprend, car ce malheureux malade était atteint d'un cancer . Tout à coup la somnambule bondit et s'écria Mais il y a du remède que ce monsieur aille voir les sauvages, ils le guériront. - Comment ! lui dis-je, vous voulez qu'il aille en Améri-que? que signifie cette plaisanterie ? - Mais, répondit-elle, je ne parle pas d'Amérique, je parle des sauvages qui sont ici les Indiens O-Gibwas se trouvaient en ce moment à Paris . - Il y en a un grand, continua-t-elle, nez aquilin, les yeux très étincelants il se tient fort droit, un des plus àgés il n'est pas médecin, mais il sait. Remarquez que ie vous rapporte ici exactement les paro-les de la somnambule, c'est-à-dire des phrases décousues, sans suite, et c'est là le défaut des somnambules. Elles vont pour ainsi dire par saccades, sautant des pieds à la tête voyant à la fois toutes les parties du corps, et disant comme elles voient. Après qu'elle eut dépeint cet homme, j'insistai afin de connaître le remède, et voici ce qu'elle nous dit - Il y a le suc de trois plantes - lui seul peut les indiquer - l'une est une plante grasse - elle se trouve dans les savanes la deuxième est comme de l'herbe simple, mais plus large et dentelée sur les côtés elle se trouve dans les
108 L'ART DE MAGNÉTISER Je traitais à cette époque une dame, dont le somnambu-lisme était arrivé à un degré de lucidité fort remarquable. Je lui demandai si, sans aucun autre indice que le numéro de la maison et le nom de la rue, elle pourrait voir un malade que je ne connaissais pas, que je n'avais jamais vu, et sur lequel je désirais avoir son avis. Elle me répondit que cela se pouvait, et immédiatement elle se transporta vers l'endroit indiqué, m'apprit que ce malade habitait au rez-de-chaussée, qu'elle voyait un monsieur dans une chambre faisant suite à un salon. Elle me dépeignit parfaitement ce malade, me dit qu'il avait une plaie horrible au côté gauche de la poi-trine, et témoigna un affeux dégoût de ce qu'elle voyait tout cela était exact, et, d'après ce que je sus depuis, son dégoût se comprend, car ce malheureux malade était atteint d'un cancer . Tout à coup la somnambule bondit et s'écria Mais il y a du remède que ce monsieur aille voir les sauvages, ils le guériront. -@Comment@! lui dis-je, vous voulez qu'il aille en Améri-que? que signifie cette plaisanterie ? -@Mais, répondit-elle, je ne parle pas d'Amérique, je parle des sauvages qui sont ici les Indiens O-Gibwas se trouvaient en ce moment à Paris . -@Il y en a un grand, continua-t-elle, nez aquilin, les yeux très étincelants il se tient fort droit, un des plus âgés il n'est pas médecin, mais il sait. Remarquez que je vous rapporte ici exactement les paro-les de la somnambule, c'est-à-dire des phrases décousues, sans suite, et c'est là le défaut des somnambules. Elles vont pour ainsi dire par saccades, sautant des pieds à la tête voyant à la fois toutes les parties du corps, et disant comme elles voient. Après qu'elle eut dépeint cet homme, j'insistai afin de connaître le remède, et voici ce qu'elle nous dit -@Il y a le suc de trois plantes -@lui seul peut les indiquer -@l'une est une plante grasse -@elle se trouve dans les savanes la deuxième est comme de l'herbe simple, mais plus large et dentelée sur les côtés elle se trouve dans les
Après qu'elle eut dépeint cet homme, j'insistai afin de connaître le remède, et voici ce qu'elle nous dit - Il y a le suc de trois plantes - lui seul peut les indiquer - l'une est une plante grasse - elle se trouve dans les savanes la deuxième est comme de l'herbe simple, mais plus large et dentelée sur les côtés elle se trouve dans les
Après qu'elle eut dépeint cet homme, j'insistai afin de connaître le remède, et voici ce qu'elle nous dit -Il y a le suc de trois plantes -lui seul peut les indiquer -l'une est une plante grasse -elle se trouve dans les savanes la deuxième est comme de l'herbe simple, mais plus large et dentelée sur les côtés elle se trouve dans les
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120 L'ART DE MAGNÉTISER pas nécessaire car, que prétendons-nous et que voulons-nous prouver ? que les somnambules, dans l'état magné-tique, peuvent voir, sans le secours des yeux et à travers les corps opaques. Eh bien, couvrons les objets de manière que les somnambules, avec les yeux, même ouverts, ne puissent les voir, nous atteindrons le but bien mieux et nous convain-crons davantage. -Lorsque je veux faire lire, je prends un livre fermé, je le tiens sous une table, et je dis à la somnambule de lire à telle page, telle ligne elle le peut, puisqu'elle n'a pas de point de vision sur le corps, puisque c'est la partie immatérielle de son être, son âme enfin, qui voit. -De même, enveloppez les objets dans des boîtes, ou de toute autre manière, afin que, si on les lui donne à toucher, elle ne puisse, ni par les yeux, ni par le contact, reconnaître l'objet. Pourquoi, me dira-t-on, avec des somnambules comme vous prétendez en avoir rencontré, ne vous êtes-vous pas présenté à l'Académie pour gagner les trois mille francs déposés par M. Burdin? Pourquoi ? Je répondrai d'abord, pour ma part, que les somnambules, dans la lucidité desquelles j'aurais eu assez de confiance pour m'exposer ainsi, n'étaient point celles que j'aurais pu présenter devant l'Académie, leur position dans le monde le leur interdisait. Mais quand cette raison particulière n'existerait pas, je n'aurais voulu à aucun prix, dans l'état actuel du somnam-bulisme, risquer une semblable démarche je sais trop com-bien la lucidité est capricieuse, fugitive et indépendante du magnétiseur, et bien certainement j'aurais pu avoir une déception. Du reste, je ne crois pas que ce soit par la clairvoyance, par le somnambulisme, qu'il faille solliciter l'adhésion des corps savants au magnétisme animal. C'est en leur présen-tant le magnétisme sous le point de vue utile, c'est en leur montrant son efficacité comme moyen curatif, c'est enfin en leur soumettant les premiers effets, et non les derniers, que l'on pourra les décider à l'adopter et à en ordonner l'emploi
120 L'ART DE MAGNÉTISER pas nécessaire car, que prétendons-nous et que voulons-nous prouver ? que les somnambules, dans l'état magné-tique, peuvent voir, sans le secours des yeux et à travers les corps opaques. Eh bien, couvrons les objets de manière que les somnambules, avec les yeux, même ouverts, ne puissent les voir, nous atteindrons le but bien mieux et nous convain-crons davantage. -Lorsque je veux faire lire, je prends un livre fermé, je le tiens sous une table, et je dis à la somnambule de lire à telle page, telle ligne elle le peut, puisqu'elle n'a pas de point de vision sur le corps, puisque c'est la partie immatérielle de son être, son âme enfin, qui voit. -De même, enveloppez les objets dans des boîtes, ou de toute autre manière, afin que, si on les lui donne à toucher, elle ne puisse, ni par les yeux, ni par le contact, reconnaître l'objet. Pourquoi, me dira-t-on, avec des somnambules comme vous prétendez en avoir rencontré, ne vous êtes-vous pas présenté à l'Académie pour gagner les trois mille francs déposés par M. Burdin@? Pourquoi ? Je répondrai d'abord, pour ma part, que les somnambules, dans la lucidité desquelles j'aurais eu assez de confiance pour m'exposer ainsi, n'étaient point celles que j'aurais pu présenter devant l'Académie, leur position dans le monde le leur interdisait. Mais quand cette raison particulière n'existerait pas, je n'aurais voulu à aucun prix, dans l'état actuel du somnam-bulisme, risquer une semblable démarche je sais trop com-bien la lucidité est capricieuse, fugitive et indépendante du magnétiseur, et bien certainement j'aurais pu avoir une déception. Du reste, je ne crois pas que ce soit par la clairvoyance, par le somnambulisme, qu'il faille solliciter l'adhésion des corps savants au magnétisme animal. C'est en leur présen-tant le magnétisme sous le point de vue utile, c'est en leur montrant son efficacité comme moyen curatif, c'est enfin en leur soumettant les premiers effets, et non les derniers, que l'on pourra les décider à l'adopter et à en ordonner l'emploi
120 L'ART DE MAGNÉTISER pas nécessaire car, que prétendons-nous et que voulons-nous prouver ? que les somnambules, dans l'état magné-tique, peuvent voir, sans le secours des yeux et à travers les corps opaques. Eh bien, couvrons les objets de manière que les somnambules, avec les yeux, même ouverts, ne puissent les voir, nous atteindrons le but bien mieux et nous convain-crons davantage. @Lorsque je veux faire lire, je prends un livre fermé, je le tiens sous une table, et je dis à la somnambule de lire à telle page, telle ligne elle le peut, puisqu'elle n'a pas de point de vision sur le corps, puisque c'est la partie immatérielle de son être, son âme enfin, qui voit. @De même, enveloppez les objets dans des boîtes, ou de toute autre manière, afin que, si on les lui donne à toucher, elle ne puisse, ni par les yeux, ni par le contact, reconnaitre l'objet. Pourquoi, me dira-t-on, avec des somnambules comme vous prétendez en avoir rencontré, ne vous êtes-vous pas présenté à l'Académie pour gagner les trois mille francs déposés par M. Burdin ? Pourquoi ? Je répondrai d'abord, pour ma part, que les somnambules, dans la lucidité desquelles j'aurais eu assez de confiance pour m'exposer ainsi, n'étaient point celles que j'aurais pu présenter devant l'Académie, leur position dans le monde le leur interdisait. Mais quand cette raison particulière n'existerait pas, je n'aurais voulu à aucun prix, dans l'état actuel du somnam-bulisme, risquer une semblable démarche je sais trop com-bien la lucidité est capricieuse, fugitive et indépendante du magnétiseur, et bien certainement j'aurais pu avoir une déception. Du reste, je ne crois pas que ce soit par la clairvoyance, par le somnambulisme, qu'il faille solliciter l'adhésion des corps savants au magnétisme animal. C'est en leur présen-tant le magnétisme sous le point de vue utile, c'est en leur montrant son efficacité comme moyen curatif, c'est enfin en leur soumettant les premiers effets, et non les derniers, que l'on pourra les décider à l'adopter et à en ordonner l'emploi
Je répondrai d'abord, pour ma part, que les somnambules, dans la lucidité desquelles j'aurais eu assez de confiance pour m'exposer ainsi, n'étaient point celles que j'aurais pu présenter devant l'Académie, leur position dans le monde le leur interdisait.
Je répondrai d'abord, pour ma part, que les somnambules, dans la lucidité desquelles j'aurais eu assez de confiance pour m'exposer ainsi, n'étaient point celles que j'aurais pu présenter devant l'Académie, leur position dans le monde le leur interdisait.
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168 CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. - C'est bien, passons à mon second principe il est aussi net que le premier. Les amours qu'on me cache, je ne les respecte pas, et là où je ne suis pas un confident, je deviens un rival. J'espère, mon garçon, que c'est s'exprimer carré-ment vous voyez que je ne vous prends point en traître. - En effet, dit Ludovic, peu ému de cette bravade. - Vous riez 1 eh bien, nous verrons, reprit le Tieil étu-diant. Je vous apportais la paix dans les plis de mon paletot vous préférez la guerre. Va donc pour la guerre! et, foi de Melchior, elle sera conduite rondement. Vous pouvez y compter j'ai fait mes preuves. Au moment où il achevait cette déclaration fanfaronne, il se fit un mouvement chez la voisine, et ce que Ludovic avait redouté arriva. Marguerite venait de quitter son siége pour donner quelques soins à ses fleurs. A la vue de Melchior, un incarnat subit se répandit sur ses joues. fi n'y avait là sans doute que l'effet d'une surprise elle rougissait d'être ainsi à découvert pour d'autres yeux que ceux de Ludovic. Cependant elle mit à arroser ses élèves plus de temps quelle n'avait coutume de le faire, et semblait goûter, comme toutes les filles d'Ève, le plaisir d'être regardée et admirée par un fort beau garçon. VI Le lendemain, lorsque Ludovic alla rendre à la jeune fille sa visite accoutumée, il remarqua dans son maintien et dans son langage un embarras qui ne lui était point habituel. Marguerite paraissait distraite elle ne répondait que par des monosyllabes aux questions que le jeune homme lui adres-sait il était facile de deviner là-dessous une préoccupation et une arrière-pensée. Ses doigts avaient une activité machi-nale, et un certain frémissement trahissait le travail du cer-veau. Des deux parts, la contrainte était égale et la situation ne pouvait se prolonger. Ce fut la jeune fille qui rompit la glace.
168 CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. - C'est bien, passons à mon second principe il est aussi net que le premier. Les amours qu'on me cache, je ne les respecte pas, et là où je ne suis pas un confident, je deviens un rival. J'espère, mon garçon, que c'est s'exprimer carré-ment vous voyez que je ne vous prends point en traître. - En effet, dit Ludovic, peu ému de cette bravade. - Vous riez 1 eh bien, nous verrons, reprit le Tieil étu-diant. Je vous apportais la paix dans les plis de mon paletot@ vous préférez la guerre. Va donc pour la guerre@! et, foi de Melchior, elle sera conduite rondement. Vous pouvez y compter j'ai fait mes preuves. Au moment où il achevait cette déclaration fanfaronne, il se fit un mouvement chez la voisine, et ce que Ludovic avait redouté arriva. Marguerite venait de quitter son siége pour donner quelques soins à ses fleurs. A la vue de Melchior, un incarnat subit se répandit sur ses joues. fi n'y avait là sans doute que l'effet d'une surprise elle rougissait d'être ainsi à découvert pour d'autres yeux que ceux de Ludovic. Cependant elle mit à arroser ses élèves plus de temps qu@elle n'avait coutume de le faire, et semblait goûter, comme toutes les filles d'Ève, le plaisir d'être regardée et admirée par un fort beau garçon. VI Le lendemain, lorsque Ludovic alla rendre à la jeune fille sa visite accoutumée, il remarqua dans son maintien et dans son langage un embarras qui ne lui était point habituel. Marguerite paraissait distraite elle ne répondait que par des monosyllabes aux questions que le jeune homme lui adres-sait il était facile de deviner là-dessous une préoccupation et une arrière-pensée. Ses doigts avaient une activité machi-nale, et un certain frémissement trahissait le travail du cer-veau. Des deux parts, la contrainte était égale et la situation ne pouvait se prolonger. Ce fut la jeune fille qui rompit la glace.
168 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@C'est bien, passons à mon second principe il est aussi net que le premier. Les amours qu'on me cache, je ne les respecte pas, et là où je ne suis pas un confident, je deviens un rival. J'espère, mon garçon, que c'est s'exprimer carré-ment vous voyez que je ne vous prends point en traître. -@En effet, dit Ludovic, peu ému de cette bravade. -@Vous riez ! eh bien, nous verrons, reprit le vieil étu-diant. Je vous apportais la paix dans les plis de mon paletot, vous préférez la guerre. Va donc pour la guerre ! et, foi de Melchior, elle sera conduite rondement. Vous pouvez y compter j'ai fait mes preuves. Au moment où il achevait cette déclaration fanfaronne, il se fit un mouvement chez la voisine, et ce que Ludovic avait redouté arriva. Marguerite venait de quitter son siége pour donner quelques soins à ses fleurs. A la vue de Melchior, un incarnat subit se répandit sur ses joues. Il n'y avait là sans doute que l'effet d'une surprise elle rougissait d'être ainsi à découvert pour d'autres yeux que ceux de Ludovic. Cependant elle mit à arroser ses élèves plus de temps qu'elle n'avait coutume de le faire, et semblait goûter, comme toutes les filles d'Ève, le plaisir d'être regardée et admirée par un fort beau garçon. VI Le lendemain, lorsque Ludovic alla rendre à la jeune fille sa visite accoutumée, il remarqua dans son maintien et dans son langage un embarras qui ne lui était point habituel. Marguerite paraissait distraite elle ne répondait que par des monosyllabes aux questions que le jeune homme lui adres-sait il était facile de deviner là-dessous une préoccupation et une arrière-pensée. Ses doigts avaient une activité machi-nale, et un certain frémissement trahissait le travail du cer-veau. Des deux parts, la contrainte était égale et la situation ne pouvait se prolonger. Ce fut la jeune fille qui rompit la glace.
fi n'y avait là sans doute que l'effet d'une surprise elle rougissait d'être ainsi à découvert pour d'autres yeux que ceux de Ludovic.
Il n'y avait là sans doute que l'effet d'une surprise elle rougissait d'être ainsi à découvert pour d'autres yeux que ceux de Ludovic.
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-203-Rocroy, Château-Portien, Attigny, Rethel, Mouzon, Bouillon, Epernay, Ay, Fîmes, enfin Montfaucon, simple bourg, mais justement célèbre par son chapitre. Le diocèse comptait 477 paroisses, 360 annexes, 7 chapitres, 24 abbayes, dont les princi-pales après celles de Reims étaient celles de Bâle, d'Haut-villers, de Saint-Martin-d'Epernay, de Signy, de Sept-Fontaines, pour les hommes, et d'Avenay pour les femmes. L'archevêque portait les titres de duc de Reims et de premier pair de France, de primat de la Gaule Belgique, de légat-né du saint Siège on conçoit qu'une révolution politique n'a pu lui enlever ces deux derniers titres. A lui seul, comme successeur de l'apôtre des Francs, appartenait incontestablement, et sans doute appartiendra toujours le droit de sacrer les rois de France. Enfin il avait pour suffragants les évêques de Soissons, de Châ-lons, de Laon, de Senlis, de Noyon, de Beauvais, d'Amiens, de Boulogne. Il est ajuste de donner aussi quelques renseignements sur ce qu'étaient la ville et le diocèse de Châlons dans les temps qui ont précédé les ravages de la révolution. Châlons comptait trois chapitres 1° celui de la cathédrale sous l'invocation de S. Etienne, premier martyr, 30 chanoines 2° celui de Notre-Dame, sup-primé 3° celui de la Sainte-Trinité, aussi supprimé. Les deux églises de Saint-Etienne et de Notre-Dame sont des monuments remarquables dignes des siècles de foi qui les ont élevés. L'ancien Châlons avait onze paroisses Notre-Dame, Saint-Loup, Saint-Jean-Baptiste, Saint-Nicaise, Saint-Eloi, Sainte-Marguerite, Sainte-Catherine, Saint-Antoine, Saint-Nicolas, Saint-Sulpice, la Sainte-Trinité. Les huit dernières ont été sup-primées, et leurs églises démolies. Aux quatre premières ajoutons la cathédrale, érigée en paroisse, il restera cinq paroisses pour la Tille. Châlons avait aussi, 1° trois abbayes d'hommes Saint-Pierre au Mont, ordre de Saint-Benoît Toussaint, Ordre des chanoines réguliers Génovéfins une autre abbaye du même ordre dans le faubourg de Saint-Memmie, toutes trois détruites et démolies. 2° Cinq couvents d'hommes Augustins Cordelière, ardre de
-203-Rocroy, Château-Portien, Attigny, Rethel, Mouzon, Bouillon, Epernay, Ay, Fîmes, enfin Montfaucon, simple bourg, mais justement célèbre par son chapitre. Le diocèse comptait 477 paroisses, 360 annexes, 7 chapitres, 24 abbayes, dont les princi-pales après celles de Reims étaient celles de Bâle, d'Haut-villers, de Saint-Martin-d'Epernay, de Signy, de Sept-Fontaines, pour les hommes, et d'Avenay pour les femmes. L'archevêque portait les titres de duc de Reims et de premier pair de France, de primat de la Gaule Belgique, de légat-né du saint Siège on conçoit qu'une révolution politique n'a pu lui enlever ces deux derniers titres. A lui seul, comme successeur de l'apôtre des Francs, appartenait incontestablement, et sans doute appartiendra toujours le droit de sacrer les rois de France. Enfin il avait pour suffragants les évêques de Soissons, de Châ-lons, de Laon, de Senlis, de Noyon, de Beauvais, d'Amiens, de Boulogne. Il est ajuste de donner aussi quelques renseignements sur ce qu'étaient la ville et le diocèse de Châlons dans les temps qui ont précédé les ravages de la révolution. Châlons comptait trois chapitres 1° celui de la cathédrale sous l'invocation de S. Etienne, premier martyr, 30 chanoines 2° celui de Notre-Dame, sup-primé 3° celui de la Sainte-Trinité, aussi supprimé. Les deux églises de Saint-Etienne et de Notre-Dame sont des monuments remarquables dignes des siècles de foi qui les ont élevés. L'ancien Châlons avait onze paroisses Notre-Dame, Saint-Loup, Saint-Jean-Baptiste, Saint-Nicaise, Saint-Eloi, Sainte-Marguerite, Sainte-Catherine, Saint-Antoine, Saint-Nicolas, Saint-Sulpice, la Sainte-Trinité. Les huit dernières ont été sup-primées, et leurs églises démolies. Aux quatre premières ajoutons la cathédrale, érigée en paroisse, il restera cinq paroisses pour la Tille. Châlons avait aussi, 1° trois abbayes d'hommes Saint-Pierre au Mont, ordre de Saint-Benoît Toussaint, Ordre des chanoines réguliers Génovéfins une autre abbaye du même ordre dans le faubourg de Saint-Memmie, toutes trois détruites et démolies. 2° Cinq couvents d'hommes Augustins Cordelière, ardre de
-203-Rocroy, Château-Portien, Attigny, Rethel, Mouzon, Bouillon, Epernay, Ay, Fîmes, enfin Montfaucon, simple bourg, mais justement célèbre par son chapitre. Le diocèse comptait 477 paroisses, 360 annexes, 7 chapitres, 24 abbayes, dont les princi-pales après celles de Reims étaient celles de Bâle, d'Haut-villers, de Saint-Martin-d'Epernay, de Signy, de Sept-Fontaines, pour les hommes, et d'Avenay pour les femmes. L'archevêque portait les titres de duc de Reims et de premier pair de France, de primat de la Gaule Belgique, de légat-né du saint Siège on conçoit qu'une révolution politique n'a pu lui enlever ces deux derniers titres. A lui seul, comme successeur de l'apôtre des Francs, appartenait incontestablement, et sans doute appartiendra toujours le droit de sacrer les rois de France. Enfin il avait pour suffragants les évêques de Soissons, de Châ-lons, de Laon, de Senlis, de Noyon, de Beauvais, d'Amiens, de Boulogne. Il est @juste de donner aussi quelques renseignements sur ce qu'étaient la ville et le diocèse de Châlons dans les temps qui ont précédé les ravages de la révolution. Châlons comptait trois chapitres 1° celui de la cathédrale sous l'invocation de S. Etienne, premier martyr, 30 chanoines 2° celui de Notre-Dame, sup-primé 3° celui de la Sainte-Trinité, aussi supprimé. Les deux églises de Saint-Etienne et de Notre-Dame sont des monuments remarquables dignes des siècles de foi qui les ont élevés. L'ancien Châlons avait onze paroisses Notre-Dame, Saint-Loup, Saint-Jean-Baptiste, Saint-Nicaise, Saint-Eloi, Sainte-Marguerite, Sainte-Catherine, Saint-Antoine, Saint-Nicolas, Saint-Sulpice, la Sainte-Trinité. Les huit dernières ont été sup-primées, et leurs églises démolies. Aux quatre premières ajoutons la cathédrale, érigée en paroisse, il restera cinq paroisses pour la ville. Châlons avait aussi, 1° trois abbayes d'hommes Saint-Pierre au Mont, ordre de Saint-Benoît Toussaint, Ordre des chanoines réguliers Génovéfins une autre abbaye du même ordre dans le faubourg de Saint-Memmie, toutes trois détruites et démolies. 2° Cinq couvents d'hommes Augustins Cordelière, ordre de
Châlons avait aussi, 1° trois abbayes d'hommes Saint-Pierre au Mont, ordre de Saint-Benoît Toussaint, Ordre des chanoines réguliers Génovéfins une autre abbaye du même ordre dans le faubourg de Saint-Memmie, toutes trois détruites et démolies.
Châlons avait aussi, 1° trois abbayes d'hommes Saint-Pierre au Mont, ordre de Saint-Benoît Toussaint, Ordre des chanoines réguliers Génovéfins une autre abbaye du même ordre dans le faubourg de Saint-Memmie, toutes trois détruites et démolies.
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56 matière tend à s'organiser. En effet, les algues sont aux autres végétaux , ce que les polypes amorphes de M. DE LAMARCK , sont aux autres animaux elles sont dépour-vues de racines proprement dites, de tiges de feuilles , de fibres ou tubes et de trachées qui composent en grande partie l'organisation des plantes phanérogames 1 . RÉACMUR , mon savant correspondant M. STACKHOUSE et ROTH , DlLLEN , MULLER , DlLLEVIN , DRAPARNAUD -, GIROD-CHANTRANS et VAUCHER , ont remarqué , les trois premiers dans le plus grand nombre des fucus, et les autres dans les conferves , des parties distinctes de la substance et qu'ils regardent comme étant leurs organes reproducteurs. PALISOT DE BEAUVOIS étudie les algues sous un autre point de vue il s'occupe de l'organisation intérieure de toutes les parties et plus spécialement de la conlexture de leur substance et, marchant toujours du simple au composé, il divise cette famille en trois sections bien distinctes , les iliodées, qui naissent toujours ou au bord ou au fond des eaux stagnantes sur la vase, et dont toutes les parties plus ou moins filamenteuses, sont enve-loppées par. une matière molle, muqueuse les trichoma-tes, dont la suhstance , toute filamenteuse, herbacée commence à prendre la forme arborescente que la nature ne doit plus abandonner et les fucées ou scutoïdes 2 , 1 Mon ami, M. DE SAINT-AMANS, d'Agen dans le Journal des sciences utiles, de BERTHOLON, n°. 17 et 18 de 1791 , a-le premier proposé ce mot pour désigner toutes les espèces de plantes dont les organes sexuels son apparens. Le motphanérogame est composé de deux racines, grecques visible et noce, a M. LAMOUROUX les nomme thalassiophytss, et a publié sur ces plantes un ouvrage fort estimable.,
56 matière tend à s'organiser. En effet, les algues sont aux autres végétaux , ce que les polypes amorphes de M. DE LAMARCK , sont aux autres animaux elles sont dépour-vues de racines proprement dites, de tiges de feuilles , de fibres ou tubes et de trachées qui composent en grande partie l'organisation des plantes phanérogames 1 . RÉACMUR , mon savant correspondant M. STACKHOUSE et ROTH , DlLLEN , MULLER , DlLLEVIN , DRAPARNAUD -, GIROD-CHANTRANS et VAUCHER , ont remarqué , les trois premiers dans le plus grand nombre des fucus, et les autres dans les conferves , des parties distinctes de la substance et qu'ils regardent comme étant leurs organes reproducteurs. PALISOT DE BEAUVOIS étudie les algues sous un autre point de vue il s'occupe de l'organisation intérieure de toutes les parties et plus spécialement de la conlexture de leur substance et, marchant toujours du simple au composé, il divise cette famille en trois sections bien distinctes , les iliodées, qui naissent toujours ou au bord ou au fond des eaux stagnantes sur la vase, et dont toutes les parties plus ou moins filamenteuses, sont enve-loppées par. une matière molle, muqueuse les trichoma-tes, dont la suhstance , toute filamenteuse, herbacée commence à prendre la forme arborescente que la nature ne doit plus abandonner et les fucées ou scutoïdes 2 , @@@1 Mon ami, M. DE SAINT-AMANS, d'Agen dans le Journal des sciences utiles, de BERTHOLON, n°. 17 et 18 de 1791 , a-le premier proposé ce mot pour désigner toutes les espèces de plantes dont les organes sexuels son apparens. Le mot@phanérogame est composé de deux racines, grecques visible et noce, a M. LAMOUROUX les nomme thalassiophytss, et a publié sur ces plantes un ouvrage fort estimable.,
56 matière tend à s'organiser. En effet, les algues sont aux autres végétaux , ce que les polypes amorphes de M. DE LAMARCK , sont aux autres animaux elles sont dépour-vues de racines proprement dites, de tiges de feuilles , de fibres ou tubes et de trachées qui composent en grande partie l'organisation des plantes phanérogames 1 . RÉAUMUR , mon savant correspondant M. STACKHOUSE et ROTH , DlLLEN , MULLER , DlLLEVIN , DRAPARNAUD -, GIROD-CHANTRANS et VAUCHER , ont remarqué , les trois premiers dans le plus grand nombre des fucus, et les autres dans les conferves , des parties distinctes de la substance et qu'ils regardent comme étant leurs organes reproducteurs. PALISOT DE BEAUVOIS étudie les algues sous un autre point de vue il s'occupe de l'organisation intérieure de toutes les parties et plus spécialement de la contexture de leur substance et, marchant toujours du simple au composé, il divise cette famille en trois sections bien distinctes , les iliodées, qui naissent toujours ou au bord ou au fond des eaux stagnantes sur la vase, et dont toutes les parties plus ou moins filamenteuses, sont enve-loppées par. une matière molle, muqueuse les trichoma-tes, dont la substance , toute filamenteuse, herbacée commence à prendre la forme arborescente que la nature ne doit plus abandonner et les fucées ou scutoïdes 2 , 56 1 Mon ami, M. DE SAINT-AMANS, d'Agen dans le Journal des sciences utiles, de BERTHOLON, n°. 17 et 18 de 1791 , a-le premier proposé ce mot pour désigner toutes les espèces de plantes dont les organes sexuels son apparens. Le mot phanérogame est composé de deux racines, grecques visible et noce, a M. LAMOUROUX les nomme thalassiophytes, et a publié sur ces plantes un ouvrage fort estimable.,
Le motphanérogame est composé de deux racines, grecques visible et noce, a M. LAMOUROUX les nomme thalassiophytss, et a publié sur ces plantes un ouvrage fort estimable.
Le mot phanérogame est composé de deux racines, grecques visible et noce, a M. LAMOUROUX les nomme thalassiophytes, et a publié sur ces plantes un ouvrage fort estimable.
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LE BRAQUE SAINT-GERMAIN # Le Saint-Germain est-il un chien français? Des flots d'encre ont été dépensés sur ce sujet et on n'est pas encore d'accord. -J'ai moi-même hésité longtemps à le reconnaître comme tel. Il est vrai que j'avais vu primer une chienne pointer pure race comme Saint-Germain et qu'on m'avait vendu un fils de ladite chienne comme Saint-Germain. J'admets qu'à une exposition il est assez difficile dé distinguer où le pointer finit et où le Saint-Germain commence. Gepèndant il existe deux -types de Saint-Germain- qui se distinguent du pointer ,- ,- 1 #. - -L'un, qui pour le moment est le seul récompensé aux expositions, est un chien léger, élégant, souvent un peu petit, la tête carrée et cassée, le museau fuyant, l'oreille plantée haut et se détachant bien de la tête, le fouet très fin le poil-court et- fin. ■ L'autre est un grand chien, à tête un peu lourde, avec babines un peu tombantes, très bien coiffé, plus mou, moins musclé que le précédent, la poitrine généralement peu descendue, le fouet fort et le poil un peu plus rude. Mais là où on peut se rendre compte que la race Saint-Germain existe, c'est sur le terrain. Prenez un pointer et un Saint-Germain, voyez la différence autant l'un est fou-gueux et indomptable, autant l'autre est calme et facile, chassant au trot ou au petit galop, près de son maître, se fiant uniquement à la finesse de son nez. D'un dressage excessivement facile, ce chien chasse tout jeune et j'en ai vu qui, du premier coup, se sont déclarés des chiens accomplis. Le Saint-Germain, qui n'a pas été retrempé dans le sang du pointer, est même, d'après mon expérience, plus calme que tous les autres braques français. Aussi beaucoup de chasseurs le préfèrenl-ilsaux autres braques et est-il très répandu. On a le tort en France de ne pas admettre comme race, des chiens qui ne peuvent pas prouver la pureté absolue de leur origine. Toutes les races de chiens ont pourtant été créées, et les races anglaises comme les autres ce n'est donc qu'une, question de, date sur, le dernier croisement fait. Pour qu'une race soit confirmée et puisse prendre ce nom il faut que les chiens se reproduisent d'une manière uniforme comme type et comme genre de chasse. -Une fois ce résultat acquis, la race est réellement créée quelle qu'en soit l'ancienneté. J'ajouterai même que quelque accident de reproduction ne peut avoir une grande impor-tance si l'ensemble des produits a bien le caractère de la nouvelle race. Voici l'origine du Saint-Germain d'après M. de la Rue a Deux pointers blanc et orange, Miss et Stop, furent a achetés en Angleterre pour le roi par M. le comte de Girardin, premier veneur ils étaient de grande taille, levrettés, avec les oreilles attachées haut, le palais et le a nez noirs bref, ces deux chiens avaient une grande élé-gance de forme et une incontestable distinction. Miss fut couverte d'abord par un épagneul marron, puis par un beau braque français Zanior, à M. le comte de l'Aigle tous les chiots qu'elle mit au monde furent toujours blanc et orange. Tous les chiens nés de Miss avaient le plus sou-vent le nez et le palais roses.
LE BRAQUE SAINT-GERMAIN # Le Saint-Germain est-il un chien français@? Des flots d'encre ont été dépensés sur ce sujet et on n'est pas encore d'accord. -J'ai moi-même hésité longtemps à le reconnaître comme tel. Il est vrai que j'avais vu primer une chienne pointer pure race comme Saint-Germain et qu'on m'avait vendu un fils de ladite chienne comme Saint-Germain. J'admets qu'à une exposition il est assez difficile dé distinguer où le pointer finit et où le Saint-Germain commence. Gepèndant il existe deux -types de Saint-Germain- qui se distinguent du pointer ,- ,- 1 #. - -L'un, qui pour le moment est le seul récompensé aux expositions, est un chien léger, élégant, souvent un peu petit, la tête carrée et cassée, le museau fuyant, l'oreille plantée haut et se détachant bien de la tête, le fouet très fin le poil-court et- fin. ■ L'autre est un grand chien, à tête un peu lourde, avec babines un peu tombantes, très bien coiffé, plus mou, moins musclé que le précédent, la poitrine généralement peu descendue, le fouet fort et le poil un peu plus rude. Mais là où on peut se rendre compte que la race Saint-Germain existe, c'est sur le terrain. Prenez un pointer et un Saint-Germain, voyez la différence autant l'un est fou-gueux et indomptable, autant l'autre est calme et facile, chassant au trot ou au petit galop, près de son maître, se fiant uniquement à la finesse de son nez. D'un dressage excessivement facile, ce chien chasse tout jeune et j'en ai vu qui, du premier coup, se sont déclarés des chiens accomplis. Le Saint-Germain, qui n'a pas été retrempé dans le sang du pointer, est même, d'après mon expérience, plus calme que tous les autres braques français. Aussi beaucoup de chasseurs le préfèrenl-ils@aux autres braques et est-il très répandu. On a le tort en France de ne pas admettre comme race, des chiens qui ne peuvent pas prouver la pureté absolue de leur origine. Toutes les races de chiens ont pourtant été créées, et les races anglaises comme les autres ce n'est donc qu'une, question de, date sur, le dernier croisement fait. Pour qu'une race soit confirmée et puisse prendre ce nom@ il faut que les chiens se reproduisent d'une manière uniforme comme type et comme genre de chasse. -Une fois ce résultat acquis, la race est réellement créée quelle qu'en soit l'ancienneté. J'ajouterai même que quelque accident de reproduction ne peut avoir une grande impor-tance si l'ensemble des produits a bien le caractère de la nouvelle race. Voici l'origine du Saint-Germain d'après M. de la Rue a Deux pointers blanc et orange, Miss et Stop, furent a achetés en Angleterre pour le roi par M. le comte de Girardin, premier veneur ils étaient de grande taille, levrettés, avec les oreilles attachées haut, le palais et le a nez noirs bref, ces deux chiens avaient une grande élé-@gance de forme et une incontestable distinction. Miss fut couverte d'abord par un épagneul marron, puis par un beau braque français Zanior, à M. le comte de l'Aigle tous les chiots qu'elle mit au monde furent toujours blanc et orange. Tous les chiens nés de Miss avaient le plus sou-vent le nez et le palais roses.
LE BRAQUE SAINT-GERMAIN@@ Le Saint-Germain est-il un chien français ? Des flots d'encre ont été dépensés sur ce sujet et on n'est pas encore d'accord. @J'ai moi-même hésité longtemps à le reconnaître comme tel. Il est vrai que j'avais vu primer une chienne pointer pure race comme Saint-Germain et qu'on m'avait vendu un fils de ladite chienne comme Saint-Germain. J'admets qu'à une exposition il est assez difficile de distinguer où le pointer finit et où le Saint-Germain commence. Cependant il existe deux @types de Saint-Germain@ qui se distinguent du pointer ,- ,- 1 #. - -L'un, qui pour le moment est le seul récompensé aux expositions, est un chien léger, élégant, souvent un peu petit, la tête carrée et cassée, le museau fuyant, l'oreille plantée haut et se détachant bien de la tête, le fouet très fin le poil court et@ fin.@@ L'autre est un grand chien, à tête un peu lourde, avec babines un peu tombantes, très bien coiffé, plus mou, moins musclé que le précédent, la poitrine généralement peu descendue, le fouet fort et le poil un peu plus rude. Mais là où on peut se rendre compte que la race Saint-Germain existe, c'est sur le terrain. Prenez un pointer et un Saint-Germain, voyez la différence autant l'un est fou-gueux et indomptable, autant l'autre est calme et facile, chassant au trot ou au petit galop, près de son maître, se fiant uniquement à la finesse de son nez. D'un dressage excessivement facile, ce chien chasse tout jeune et j'en ai vu qui, du premier coup, se sont déclarés des chiens accomplis. Le Saint-Germain, qui n'a pas été retrempé dans le sang du pointer, est même, d'après mon expérience, plus calme que tous les autres braques français. Aussi beaucoup de chasseurs le préfèrent-ils aux autres braques et est-il très répandu. On a le tort en France de ne pas admettre comme race, des chiens qui ne peuvent pas prouver la pureté absolue de leur origine. Toutes les races de chiens ont pourtant été créées, et les races anglaises comme les autres ce n'est donc qu'une@ question de@ date sur@ le dernier croisement fait. Pour qu'une race soit confirmée et puisse prendre ce nom, il faut que les chiens se reproduisent d'une manière uniforme comme type et comme genre de chasse. @Une fois ce résultat acquis, la race est réellement créée quelle qu'en soit l'ancienneté. J'ajouterai même que quelque accident de reproduction ne peut avoir une grande impor-tance si l'ensemble des produits a bien le caractère de la nouvelle race. Voici l'origine du Saint-Germain d'après M. de la Rue@@ Deux pointers blanc et orange, Miss et Stop, furentnt achetés en Angleterre pour le roi par M. le comte de Girardin, premier veneur ils étaient de grande taille, levrettés, avec les oreilles attachées haut, le palais et le @@nez noirs bref, ces deux chiens avaient une grande élé- gance de forme et une incontestable distinction. Miss fut couverte d'abord par un épagneul marron, puis par un beau braque français Za@mor, à M. le comte de l'Aigle tous les chiots qu'elle mit au monde furent toujours blanc et orange. Tous les chiens nés de Miss avaient le plus sou-vent le nez et le palais roses.
J'ajouterai même que quelque accident de reproduction ne peut avoir une grande impor-tance si l'ensemble des produits a bien le caractère de la nouvelle race.
J'ajouterai même que quelque accident de reproduction ne peut avoir une grande impor-tance si l'ensemble des produits a bien le caractère de la nouvelle race.
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43 New-Jersey qu'abonde le boiquira ou serpent à son-nettes crotalus horridus, L. c'est là que PALISOT DE BEAUVOIS prit à la main, en février 1797, les trois indi-vidus que nous avons vu vivans au Muséum d'histoire naturelle de Paris 1 . Ce reptile si redoutable s'engour-dit, se pelotonne et demeure sans mouvement pendant l'hiver aux approches du printemps, il s'étend au so leil, fait résonner les grelots de sa queue, et remplit l'air denses sifllemens prolongés. Il rampe très-lentement jamais il n'attaque les animaux dont il ne se repaît pas habituellement son caractère est doux et pacifique on né le voit se servir de sa force que pour se défendre et pourvoir à ses besoins. Sa morsure n'est mortelle que pendant les grandes chaleurs. Le boiquira recherche les lieux voisins des eaux de source, et lorsque les fortes ge-lées arrivent, il se réfugie de préférence sous les gazons arrondis et très-épais de la sphaigne des marais spha-gnum palustre , espèce de mousse dont les tiges portent 28 à 52 centimètres 1 o à 12 pouces d'élévation, et sous lesquelles le froid pénètre très-difficilement 2 . Aumoin-dre danger, la femelle du boiquira récèle dans sa bouche ses petits dont le nombre varie d'un à cinq, ce qui l'avait 1 Ils ont été rapportés en France par M. ADET ils y ont vécu quelque temps ils sont maintenant exposés dans les galeries du Muséum. 2 Cette observation peut tourner au profit de l'agri-culture elle nous indique les moyens d'employer lespha-gnum palustre, qui est très-commun dans les lieux marécageux, de préférence à toute autre mousse, comme un préservatif contre la gelée, pour conserver exposés dus plantes délicates et sujètes à souffrir du froid.
43 New-Jersey qu'abonde le boiquira ou serpent à son-nettes crotalus horridus, L. c'est là que PALISOT DE BEAUVOIS prit à la main, en février 1797, les trois indi-vidus que nous avons vu vivans au Muséum d'histoire naturelle de Paris 1 . Ce reptile si redoutable s'engour-dit, se pelotonne et demeure sans mouvement pendant l'hiver aux approches du printemps, il s'étend au so leil, fait résonner les grelots de sa queue, et remplit l'air denses sifllemens prolongés. Il rampe très-lentement jamais il n'attaque les animaux dont il ne se repaît pas habituellement son caractère est doux et pacifique on né le voit se servir de sa force que pour se défendre et pourvoir à ses besoins. Sa morsure n'est mortelle que pendant les grandes chaleurs. Le boiquira recherche les lieux voisins des eaux de source, et lorsque les fortes ge-lées arrivent, il se réfugie de préférence sous les gazons arrondis et très-épais de la sphaigne des marais spha-gnum palustre , espèce de mousse dont les tiges portent 28 à 52 centimètres 1 o à 12 pouces d'élévation, et sous lesquelles le froid pénètre très-difficilement 2 . Au@moin-dre danger, la femelle du boiquira récèle dans sa bouche ses petits dont le nombre varie d'un à cinq, ce qui l'avait 1 Ils ont été rapportés en France par M. ADET ils y ont vécu quelque temps ils sont maintenant exposés dans les galeries du Muséum. 2 Cette observation peut tourner au profit de l'agri-culture elle nous indique les moyens d'employer les@pha-gnum palustre, qui est très-commun dans les lieux marécageux, de préférence à toute autre mousse, comme un préservatif contre la gelée, pour conserver exposés dus plantes délicates et sujètes à souffrir du froid.
43 New-Jersey qu'abonde le boiquira ou serpent à son-nettes crotalus horridus, L. c'est là que PALISOT DE BEAUVOIS prit à la main, en février 1797, les trois indi-vidus que nous avons vu vivans au Muséum d'histoire naturelle de Paris 1 . Ce reptile si redoutable s'engour-dit, se pelotonne et demeure sans mouvement pendant l'hiver aux approches du printemps, il s'étend au so leil, fait résonner les grelots de sa queue, et remplit l'air denses sifllemens prolongés. Il rampe très-lentement jamais il n'attaque les animaux dont il ne se repaît pas habituellement son caractère est doux et pacifique on ne le voit se servir de sa force que pour se défendre et pourvoir à ses besoins. Sa morsure n'est mortelle que pendant les grandes chaleurs. Le boiquira recherche les lieux voisins des eaux de source, et lorsque les fortes ge-lées arrivent, il se réfugie de préférence sous les gazons arrondis et très-épais de la sphaigne des marais spha-gnum palustre , espèce de mousse dont les tiges portent 28 à 52 centimètres 1@0 à 12 pouces d'élévation, et sous lesquelles le froid pénètre très-difficilement 2 . Au moin-dre danger, la femelle du boiquira récèle dans sa bouche ses petits dont le nombre varie d'un à cinq, ce qui l'avait 1 Ils ont été rapportés en France par M. ADET ils y ont vécu quelque temps ils sont maintenant exposés dans les galeries du Muséum. 2 Cette observation peut tourner au profit de l'agri-culture elle nous indique les moyens d'employer les pha-gnum palustre, qui est très-commun dans les lieux marécageux, de préférence à toute autre mousse, comme un préservatif contre la gelée, pour conserver exposés des plantes délicates et sujètes à souffrir du froid.
Le boiquira recherche les lieux voisins des eaux de source, et lorsque les fortes ge-lées arrivent, il se réfugie de préférence sous les gazons arrondis et très-épais de la sphaigne des marais spha-gnum palustre , espèce de mousse dont les tiges portent 28 à 52 centimètres 1 o à 12 pouces d'élévation, et sous lesquelles le froid pénètre très-difficilement 2 .
Le boiquira recherche les lieux voisins des eaux de source, et lorsque les fortes ge-lées arrivent, il se réfugie de préférence sous les gazons arrondis et très-épais de la sphaigne des marais spha-gnum palustre , espèce de mousse dont les tiges portent 28 à 52 centimètres 10 à 12 pouces d'élévation, et sous lesquelles le froid pénètre très-difficilement 2 .
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 181 11 - Ce qu'il vous plaira, pourvu que vous n'y alliez pas par quatre chemins. J'aime les gens ronds et je les mets à l'aise. Rien ne sert de se cacher derrière le doigt. Tenez, voulez-vpus que j'aille droit au fait? Oui. Eh bien ! vous avez du tintoin. - Qu'entendez-vous par là? - Du tintoin. Le mot est clair il appartient à un vocabu-laire connu. Etce tintoin, mon garçon, c'est de ne pouvoir aller de ce pas chez la voisine d'en face. Vous voyez que je parle carrément. - Quelle supposition ! - Je ne suppose rien, grand homme, je vois ce qui est, je lis dans votre âme comme si elle était de cristal. Pour être votre inférieur sur le Digeste, je n'en suis pas moins votre maître dans l'art d'étudier les physionomies. Or, voici ce que me dit la vôtre, depuis cinq ou six heures que je la tiens en arrêt. Ce matin, avant de quitter le quartier pour aller cueillir les palmes d'un diplôme, vous avez dit à l'objet de vos voeux Mon cher amour ou tout autre petit nom que vous vou-drez, le détail est indifférent , ma toute belle, ma reine,, mon trésor on peut varier indéfiniment J'expression ,ije vais courir la grande chance. Alea jacta est, traduction libre le sort en est jeté. Je vais me trouver en face de huit ou dix gaillards, à qui la nature et le gouvernement ont conféré le droit de dis-tribuer des brevets d'éloquence. Suivant qu'ils seront en bonne ou en mauvaise humeur, qu'ils auront bien ou mal dormi la nuit d'avant, bien ou mal digéré, pris leurs bonnes ou leurs mauvaises lunettes, j'aurai mon parchemin ou je ne l'aurai pas. Si je ne l'ai pas, j'irai ensevelir ma douleur dans la profondeur des forêts environnantes et décocherai mes plaintes à tous les échos de la banlieue. La solitude est l'a-sile naturel des grands désappointements on se console des-injustices de l'homme en se réfugiant dans les bras de la nature. Mais si je l'ai, si j'obtiens mon affaire, si je dompte cet aréopage quinteux, si je me tire cette épine du pied et triomphe sur toute la ligne des robes noires, oh ! alors, ma divine, je tiens à ce que vous en ayez la primeur. Sitôt nommé, sitôt parti la licence me prêtera ses ailes et je vo-lerai près de vous au lieu d'un bachelier, vous aurez à vos pieds un avocat, c'est-à-dire un être qui peut désormais por-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 181 11 - Ce qu'il vous plaira, pourvu que vous n'y alliez pas par quatre chemins. J'aime les gens ronds et je les mets à l'aise. Rien ne sert de se cacher derrière le doigt. Tenez, voulez-vpus que j'aille droit au fait@? Oui. Eh bien ! vous avez du tintoin. - Qu'entendez-vous par là@? - Du tintoin. Le mot est clair il appartient à un vocabu-laire connu. Et@ce tintoin, mon garçon, c'est de ne pouvoir aller de ce pas chez la voisine d'en face. Vous voyez que je parle carrément. - Quelle supposition ! - Je ne suppose rien, grand homme, je vois ce qui est, je lis dans votre âme comme si elle était de cristal. Pour être votre inférieur sur le Digeste, je n'en suis pas moins votre maître dans l'art d'étudier les physionomies. Or, voici ce que me dit la vôtre, depuis cinq ou six heures que je la tiens en arrêt. Ce matin, avant de quitter le quartier pour aller cueillir les palmes d'un diplôme, vous avez dit à l'objet de vos voeux Mon cher amour ou tout autre petit nom que vous vou-drez, le détail est indifférent , ma toute belle, ma reine,, mon trésor on peut varier indéfiniment J'expression ,ije vais courir la grande chance. Alea jacta est, traduction libre le sort en est jeté. Je vais me trouver en face de huit ou dix gaillards, à qui la nature et le gouvernement ont conféré le droit de dis-tribuer des brevets d'éloquence. Suivant qu'ils seront en bonne ou en mauvaise humeur, qu'ils auront bien ou mal dormi la nuit d'avant, bien ou mal digéré, pris leurs bonnes ou leurs mauvaises lunettes, j'aurai mon parchemin ou je ne l'aurai pas. Si je ne l'ai pas, j'irai ensevelir ma douleur dans la profondeur des forêts environnantes et décocherai mes plaintes à tous les échos de la banlieue. La solitude est l'a-sile naturel des grands désappointements on se console des-injustices de l'homme en se réfugiant dans les bras de la nature. Mais si je l'ai, si j'obtiens mon affaire, si je dompte cet aréopage quinteux, si je me tire cette épine du pied et triomphe sur toute la ligne des robes noires, oh ! alors, ma divine, je tiens à ce que vous en ayez la primeur. Sitôt nommé, sitôt parti la licence me prêtera ses ailes et je vo-lerai près de vous au lieu d'un bachelier, vous aurez à vos pieds un avocat, c'est-à-dire un être qui peut désormais por-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 18@@@1 -@Ce qu'il vous plaira, pourvu que vous n'y alliez pas par quatre chemins. J'aime les gens ronds et je les mets à l'aise. Rien ne sert de se cacher derrière le doigt. Tenez, voulez-vous que j'aille droit au fait ? Oui. Eh bien ! vous avez du tintoin. -@Qu'entendez-vous par là ? -@Du tintoin. Le mot est clair il appartient à un vocabu-laire connu. Et ce tintoin, mon garçon, c'est de ne pouvoir aller de ce pas chez la voisine d'en face. Vous voyez que je parle carrément. -@Quelle supposition ! -@Je ne suppose rien, grand homme, je vois ce qui est, je lis dans votre âme comme si elle était de cristal. Pour être votre inférieur sur le Digeste, je n'en suis pas moins votre maître dans l'art d'étudier les physionomies. Or, voici ce que me dit la vôtre, depuis cinq ou six heures que je la tiens en arrêt. Ce matin, avant de quitter le quartier pour aller cueillir les palmes d'un diplôme, vous avez dit à l'objet de vos voeux Mon cher amour ou tout autre petit nom que vous vou-drez, le détail est indifférent , ma toute belle, ma reine@, mon trésor on peut varier indéfiniment l'expression , je vais courir la grande chance. Alea jacta est, traduction libre le sort en est jeté. Je vais me trouver en face de huit ou dix gaillards, à qui la nature et le gouvernement ont conféré le droit de dis-tribuer des brevets d'éloquence. Suivant qu'ils seront en bonne ou en mauvaise humeur, qu'ils auront bien ou mal dormi la nuit d'avant, bien ou mal digéré, pris leurs bonnes ou leurs mauvaises lunettes, j'aurai mon parchemin ou je ne l'aurai pas. Si je ne l'ai pas, j'irai ensevelir ma douleur dans la profondeur des forêts environnantes et décocherai mes plaintes à tous les échos de la banlieue. La solitude est l'a-sile naturel des grands désappointements on se console des injustices de l'homme en se réfugiant dans les bras de la nature. Mais si je l'ai, si j'obtiens mon affaire, si je dompte cet aréopage quinteux, si je me tire cette épine du pied et triomphe sur toute la ligne des robes noires, oh ! alors, ma divine, je tiens à ce que vous en ayez la primeur. Sitôt nommé, sitôt parti la licence me prêtera ses ailes et je vo-lerai près de vous au lieu d'un bachelier, vous aurez à vos pieds un avocat, c'est-à-dire un être qui peut désormais por-
La solitude est l'a-sile naturel des grands désappointements on se console des-injustices de l'homme en se réfugiant dans les bras de la nature.
La solitude est l'a-sile naturel des grands désappointements on se console des injustices de l'homme en se réfugiant dans les bras de la nature.
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-48 -eu cet honneur . Les Montmorency étaient issus de Burchard, célèbre déjà sous l'abbé Suger, qui avait assiégé leur château en Parisis près de Saint-Denis, l'Abbaye. Adélaïs de Savoie, veuve de Louis le Gros, mère de Louis le Jeune, avait épousé un Montmorency. Cette maison comptait un cardinal, un archevêque de Reims, cinq con-nétables, sept maréchaux, deux amiraux, des grands d'Espagne, des princes du Saint-Empire, des chevaliers de la Toison d'or et de la Jarretière. Les Clermont-Tonnerre avaient été tout dévoués au pontificat, grand honneur de chevalerie un Clermont-Tonnerre soutint les droits de Gélasell, et en récompense de ses brillants services, le pape lui conféra l'insigne honneur de porter dans son blason deux clefs d'argent en sautoir et pour cimier la thiare pontificale. Les Beauveau-Craon, issus du sire Foulque d'Anjou, avaient vu leur bannière flotter à côté de celle de Charles d'Anjou, frère de saint Louis 1 . Une chronique du Xe siècle fait mention déjà des ancêtres des Lévis-Mirepoix. Guy, sire de Lévis, fut un des barons de la croisade contre les Albigeois 1 Pour être exact en généalogie, nous devons dire qu'il existe aujourd'hui peu de descendance mire et directe de toutes ces grandes familles les uns portent les noms par substitution, d'autres par mariage et alliance, d'autres, enfin, on ne peut dire comment.
-48 -eu cet honneur . Les Montmorency étaient issus de Burchard, célèbre déjà sous l'abbé Suger, qui avait assiégé leur château en Parisis près de Saint-Denis, l'Abbaye. Adélaïs de Savoie, veuve de Louis le Gros, mère de Louis le Jeune, avait épousé un Montmorency. Cette maison comptait un cardinal, un archevêque de Reims, cinq con-nétables, sept maréchaux, deux amiraux, des grands d'Espagne, des princes du Saint-Empire, des chevaliers de la Toison d'or et de la Jarretière. Les Clermont-Tonnerre avaient été tout dévoués au pontificat, grand honneur de chevalerie un Clermont-Tonnerre soutint les droits de Gélase@ll, et en récompense de ses brillants services, le pape lui conféra l'insigne honneur de porter dans son blason deux clefs d'argent en sautoir et pour cimier la thiare pontificale. Les Beauveau-Craon, issus du sire Foulque d'Anjou, avaient vu leur bannière flotter à côté de celle de Charles d'Anjou, frère de saint Louis 1 . Une chronique du Xe siècle fait mention déjà des ancêtres des Lévis-Mirepoix. Guy, sire de Lévis, fut un des barons de la croisade contre les Albigeois @@@@@@1 Pour être exact en généalogie, nous devons dire qu'il existe aujourd'hui peu de descendance mire et directe de toutes ces grandes familles les uns portent les noms par substitution, d'autres par mariage et alliance, d'autres, enfin, on ne peut dire comment.
-48 -eu cet honneur . Les Montmorency étaient issus de Burchard, célèbre déjà sous l'abbé Suger, qui avait assiégé leur château en Parisis près de Saint-Denis, l'Abbaye. Adélaïs de Savoie, veuve de Louis le Gros, mère de Louis le Jeune, avait épousé un Montmorency. Cette maison comptait un cardinal, un archevêque de Reims, cinq con-nétables, sept maréchaux, deux amiraux, des grands d'Espagne, des princes du Saint-Empire, des chevaliers de la Toison d'or et de la Jarretière. Les Clermont-Tonnerre avaient été tout dévoués au pontificat, grand honneur de chevalerie un Clermont-Tonnerre soutint les droits de Gélase II, et en récompense de ses brillants services, le pape lui conféra l'insigne honneur de porter dans son blason deux clefs d'argent en sautoir et pour cimier la thiare pontificale. Les Beauveau-Craon, issus du sire Foulque d'Anjou, avaient vu leur bannière flotter à côté de celle de Charles d'Anjou, frère de saint Louis 1 . Une chronique du Xe siècle fait mention déjà des ancêtres des Lévis-Mirepoix. Guy, sire de Lévis, fut un des barons de la croisade contre les Albigeois -48 - 1 Pour être exact en généalogie, nous devons dire qu'il existe aujourd'hui peu de descendance pure et directe de toutes ces grandes familles les uns portent les noms par substitution, d'autres par mariage et alliance, d'autres, enfin, on ne peut dire comment.
Les Montmorency étaient issus de Burchard, célèbre déjà sous l'abbé Suger, qui avait assiégé leur château en Parisis près de Saint-Denis, l'Abbaye.
Les Montmorency étaient issus de Burchard, célèbre déjà sous l'abbé Suger, qui avait assiégé leur château en Parisis près de Saint-Denis, l'Abbaye.
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32 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. Darwin. Celui-ci veut que tous les êtres Vivants ne fassent au fond qu'une seule espèce. Contrairement à cette monstruosité scientifique, ceux qui voient dans les races humaines de vraies espèces, font fausse route dans les distinc-tions classiques admises généralement. St Ion la juste remarque du docleur Rousch, les transformistes ne peuvent être nos adversaires qu'en tombant dans une contradiction, eux qui veulent que même les singes entrent dans notre espèce. Voilà comment toujours la vérité, abandonnant les excentricités des extrêmes, se trouve dans les sages milieux. VII. Preuves de l'unité de l'espèce dans la différence des races. PREMIÈRE PREUVE. Le signe le plus certain que des individus de race différente sont de la même espèce, c'est que les alliances de familles ont lieu et que les enfants sont féconds, et que cette fécondité est illimilée. Or, l'expérience est faite elle est faite avec toutes les races et cette expérience demeurera comme un argument sans réplique. Nous sommes en sécurité. La base actuelle de la science naturelle est assez solide pour n'être pas ébranlée et comme nous l'avons vu déjà, cette fécondité augmente entre races différentes. DEUXIÈME PREUVE. La seconde preuve ressort de l'impossibilité d'établir une ligne de dé-marcation entre les différentes races. Elles sont toutes reliées entre elles par des transitions insensibles. Aussi, il n'est pas étonnant que les naturalistes ne soient pas d'accord dans leur classification des races. Il n'y a pas de ligne précise, il n'y a pas même possibilité d'une ligne de démarcation fondée sur la nature, et qui soit incontestable pour séparer et distinguer les races. Qui peut dire dans les intervalles où finit le nègre et où commence l'éthiopien où finit l'éthiopien et où commence le cauca-sique car l'éthiopien est un terme moyen. Il n'y a dans chaque centre qu'un groupe restreint qui ait le type le plus développé de sa race, et encore dans ces groupes il y a des variétés qui ont des tendances vers les autres races. Toutes les races humaines sont un cercle complet de variétés se tenant sans interruption, par des transitions insensibles. Mais toutes ces variétés, ces nuances, ce plan légèrement Incliné, qui relient toutes les races, s'arrêtent tout à coup pour laisser un vide, un intervalle marqué entre l'homme et les animaux les plus parfaits au-dessous de lui. Ce que nous disons ici est si vrai et si incontestable, qu'un des plus savants naturalistes, Joseph Muller, affirme qu'il est-impossible d'établir une classification tout à fait exacte des races humaines. Les signes caractéristiques indiqués par les savants ne sont ni assez constants, ni assez précis on ne connaît point de principe scientifique pris dans la nature des choses, qui nous permette de distinguer les races, comme il en existe un pour les espèces. Blumenbach a établi cinq races, mais on ne doit les considérer que comme des termes extrêmes autrement on tombe dans l'arbitraire. Jamais on ne pourra dé-terminer si les Tatares et les Finnois appartiennent à la race mongole ou
32 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. Darwin. Celui-ci veut que tous les êtres Vivants ne fassent au fond qu'une seule espèce. Contrairement à cette monstruosité scientifique, ceux qui voient dans les races humaines de vraies espèces, font fausse route dans les distinc-tions classiques admises généralement. St Ion la juste remarque du docleur Rousch, les transformistes ne peuvent être nos adversaires qu'en tombant dans une contradiction, eux qui veulent que même les singes entrent dans notre espèce. Voilà comment toujours la vérité, abandonnant les excentricités des extrêmes, se trouve dans les sages milieux. VII. @Preuves de l'unité de l'espèce dans la différence des races. PREMIÈRE PREUVE. Le signe le plus certain que des individus de race différente sont de la même espèce, c'est que les alliances de familles ont lieu et que les enfants sont féconds, et que cette fécondité est illimilée. Or, l'expérience est faite elle est faite avec toutes les races et cette expérience demeurera comme un argument sans réplique. Nous sommes en sécurité. La base actuelle de la science naturelle est assez solide pour n'être pas ébranlée et comme nous l'avons vu déjà, cette fécondité augmente entre races différentes. DEUXIÈME PREUVE. La seconde preuve ressort de l'impossibilité d'établir une ligne de dé-marcation entre les différentes races. Elles sont toutes reliées entre elles par des transitions insensibles. Aussi, il n'est pas étonnant que les naturalistes ne soient pas d'accord dans leur classification des races. Il n'y a pas de ligne précise, il n'y a pas même possibilité d'une ligne de démarcation fondée sur la nature, et qui soit incontestable pour séparer et distinguer les races. Qui peut dire dans les intervalles où finit le nègre et où commence l'éthiopien où finit l'éthiopien et où commence le cauca-sique car l'éthiopien est un terme moyen. Il n'y a dans chaque centre qu'un groupe restreint qui ait le type le plus développé de sa race, et encore dans ces groupes il y a des variétés qui ont des tendances vers les autres races. Toutes les races humaines sont un cercle complet de variétés se tenant sans interruption, par des transitions insensibles. Mais toutes ces variétés, ces nuances, ce plan légèrement Incliné, qui relient toutes les races, s'arrêtent tout à coup pour laisser un vide, un intervalle marqué entre l'homme et les animaux les plus parfaits au-dessous de lui. Ce que nous disons ici est si vrai et si incontestable, qu'un des plus savants naturalistes, Joseph Muller, affirme qu'il est-impossible d'établir une classification tout à fait exacte des races humaines. Les signes caractéristiques indiqués par les savants ne sont ni assez constants, ni assez précis on ne connaît point de principe scientifique pris dans la nature des choses, qui nous permette de distinguer les races, comme il en existe un pour les espèces. Blumenbach a établi cinq races, mais on ne doit les considérer que comme des termes extrêmes autrement on tombe dans l'arbitraire. Jamais on ne pourra dé-terminer si les Tatares et les Finnois appartiennent à la race mongole ou
32 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. Darwin. Celui-ci veut que tous les êtres vivants ne fassent au fond qu'une seule espèce. Contrairement à cette monstruosité scientifique, ceux qui voient dans les races humaines de vraies espèces, font fausse route dans les distinc-tions classiques admises généralement. S@elon la juste remarque du docteur Reusch, les transformistes ne peuvent être nos adversaires qu'en tombant dans une contradiction, eux qui veulent que même les singes entrent dans notre espèce. Voilà comment toujours la vérité, abandonnant les excentricités des extrêmes, se trouve dans les sages milieux. VII. -Preuves de l'unité de l'espèce dans la différence des races. PREMIÈRE PREUVE. Le signe le plus certain que des individus de race différente sont de la même espèce, c'est que les alliances de familles ont lieu et que les enfants sont féconds, et que cette fécondité est illimitée. Or, l'expérience est faite elle est faite avec toutes les races et cette expérience demeurera comme un argument sans réplique. Nous sommes en sécurité. La base actuelle de la science naturelle est assez solide pour n'être pas ébranlée et comme nous l'avons vu déjà, cette fécondité augmente entre races différentes. DEUXIÈME PREUVE. La seconde preuve ressort de l'impossibilité d'établir une ligne de dé-marcation entre les différentes races. Elles sont toutes reliées entre elles par des transitions insensibles. Aussi, il n'est pas étonnant que les naturalistes ne soient pas d'accord dans leur classification des races. Il n'y a pas de ligne précise, il n'y a pas même possibilité d'une ligne de démarcation fondée sur la nature, et qui soit incontestable pour séparer et distinguer les races. Qui peut dire dans les intervalles où finit le nègre et où commence l'éthiopien où finit l'éthiopien et où commence le cauca-sique car l'éthiopien est un terme moyen. Il n'y a dans chaque centre qu'un groupe restreint qui ait le type le plus développé de sa race, et encore dans ces groupes il y a des variétés qui ont des tendances vers les autres races. Toutes les races humaines sont un cercle complet de variétés se tenant sans interruption, par des transitions insensibles. Mais toutes ces variétés, ces nuances, ce plan légèrement incliné, qui relient toutes les races, s'arrêtent tout à coup pour laisser un vide, un intervalle marqué entre l'homme et les animaux les plus parfaits au-dessous de lui. Ce que nous disons ici est si vrai et si incontestable, qu'un des plus savants naturalistes, Joseph Muller, affirme qu'il est impossible d'établir une classification tout à fait exacte des races humaines. Les signes caractéristiques indiqués par les savants ne sont ni assez constants, ni assez précis on ne connaît point de principe scientifique pris dans la nature des choses, qui nous permette de distinguer les races, comme il en existe un pour les espèces. Blumenbach a établi cinq races, mais on ne doit les considérer que comme des termes extrêmes autrement on tombe dans l'arbitraire. Jamais on ne pourra dé-terminer si les Tatares et les Finnois appartiennent à la race mongole ou
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. M ne lui connaissait aucun défaut capital il n'était ni joueur, ni gourmand, ni avare il ne fumait pas, à peino prisait-il en un mot, il passait pour invulnérable. -Malgré ces motifs de désespérer, je ne longeais pas une seule fois l'hôtel Montréal sans songer aux moyens de réduire le cerbère qui le gardait si scrupuleusement. Avec quel gâ-teau? je l'ignorais encore. A' son intention, j'avais garni mes poches d'une tabatière. De toutes les façons d'engager l'en-tretien, aucune n'est plus sûre et ne manque moins son effet. Un jour que, par un affreux brouillard, le concierge assis-, tait, tête nue, à une petite réparation des clôtures de l'hôtel, je m'approchai de lui sans affectation, et lui tendant ma boite entr'ouverte - bionsieur Vincent, lui dis-je, une prise de macouba, première qualité c'est souverain contre les rhumes de cer-veau. Au lieu de répondre à mon procédé par un remerciement, le brutal me regarda de haut en bas. - De quoi ? dit-il. -- Du vrai macouba, repris-je en usez-vous ? - Non, répondit-il en me tournant le dos et en fermant sa porte avec violence. Passez votre chemin. Voilà comment je fus payé de mes avances et où aboutit mon premier effort. Décidément je jouais de malheur je m'attaquais à un homme aussi étranger aux lois de la poli-tesse, que s'il fût né dans les déserts de l'Ethiopie ou dans les glaces du Groenland. Que dis-je ? un sauvage lui-même, tout grossier qu'il est, se montre sensible à un cadeau et ne brusque pas les gens qui le lui offrent. Moi, j'en étais pour mes frais et recevais un mauvais compliment par-dessus le marché. Un autre s'en fût rebuté j'eus le courage de reve-nir à la charge. Par une rude matinée d'hiver, je retrouvai le concierge occupé à faire déblayer lesneiges qui obstruaient les abords de l'hôtel. Jamais occasion ne fut plus propice j'étais sur mon terrain et dans l'exercice de mon droit au sujet de pareils travaux, j'avais mon avis à donner et mon mot à dire. Ainsi-fis-je, et le vieux sournois, tout mal disposé qu'il fût, n'osa pas m'envoyer à tous les diables, comme il n'y eût pas manqué en toute autre occasion. Quand la besogne fut ache-vée, j'essayai d'aller plus loin 1
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. @M ne lui connaissait aucun défaut capital il n'était ni joueur, ni gourmand, ni avare il ne fumait pas, à peino prisait-il en un mot, il passait pour invulnérable. -Malgré ces motifs de désespérer, je ne longeais pas une seule fois l'hôtel Montréal sans songer aux moyens de réduire le cerbère qui le gardait si scrupuleusement. Avec quel gâ-teau@? je l'ignorais encore. A' son intention, j'avais garni mes poches d'une tabatière. De toutes les façons d'engager l'en-tretien, aucune n'est plus sûre et ne manque moins son effet. Un jour que, par un affreux brouillard, le concierge assis-, tait, tête nue, à une petite réparation des clôtures de l'hôtel, je m'approchai de lui sans affectation, et lui tendant ma boite entr'ouverte - bionsieur Vincent, lui dis-je, une prise de macouba, première qualité c'est souverain contre les rhumes de cer-veau. Au lieu de répondre à mon procédé par un remerciement, le brutal me regarda de haut en bas. - De quoi ? dit-il. -- Du vrai macouba, repris-je en usez-vous ? - Non, répondit-il en me tournant le dos et en fermant sa porte avec violence. Passez votre chemin. Voilà comment je fus payé de mes avances et où aboutit mon premier effort. Décidément je jouais de malheur je m'attaquais à un homme aussi étranger aux lois de la poli-tesse, que s'il fût né dans les déserts de l'Ethiopie ou dans les glaces du Groenland. Que dis-je ? un sauvage lui-même, tout grossier qu'il est, se montre sensible à un cadeau et ne brusque pas les gens qui le lui offrent. Moi, j'en étais pour mes frais et recevais un mauvais compliment par-dessus le marché. Un autre s'en fût rebuté j'eus le courage de reve-nir à la charge. Par une rude matinée d'hiver, je retrouvai le concierge occupé à faire déblayer les@neiges qui obstruaient les abords de l'hôtel. Jamais occasion ne fut plus propice j'étais sur mon terrain et dans l'exercice de mon droit au sujet de pareils travaux, j'avais mon avis à donner et mon mot à dire. Ainsi-fis-je, et le vieux sournois, tout mal disposé qu'il fût, n'osa pas m'envoyer à tous les diables, comme il n'y eût pas manqué en toute autre occasion. Quand la besogne fut ache-vée, j'essayai d'aller plus loin 1
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 11 ne lui connaissait aucun défaut capital il n'était ni joueur, ni gourmand, ni avare il ne fumait pas, à peine prisait-il en un mot, il passait pour invulnérable. @Malgré ces motifs de désespérer, je ne longeais pas une seule fois l'hôtel Montréal sans songer aux moyens de réduire le cerbère qui le gardait si scrupuleusement. Avec quel gâ-teau ? je l'ignorais encore. A' son intention, j'avais garni mes poches d'une tabatière. De toutes les façons d'engager l'en-tretien, aucune n'est plus sûre et ne manque moins son effet. Un jour que, par un affreux brouillard, le concierge assis-@@tait, tête nue, à une petite réparation des clôtures de l'hôtel, je m'approchai de lui sans affectation, et lui tendant ma boîte entr'ouverte -@@Monsieur Vincent, lui dis-je, une prise de macouba, première qualité c'est souverain contre les rhumes de cer-veau. Au lieu de répondre à mon procédé par un remerciement, le brutal me regarda de haut en bas. -@De quoi ? dit-il. -@@Du vrai macouba, repris-je en usez-vous ? -@Non, répondit-il en me tournant le dos et en fermant sa porte avec violence. Passez votre chemin. Voilà comment je fus payé de mes avances et où aboutit mon premier effort. Décidément je jouais de malheur je m'attaquais à un homme aussi étranger aux lois de la poli-tesse, que s'il fût né dans les déserts de l'Éthiopie ou dans les glaces du Groenland. Que dis-je ? un sauvage lui-même, tout grossier qu'il est, se montre sensible à un cadeau et ne brusque pas les gens qui le lui offrent. Moi, j'en étais pour mes frais et recevais un mauvais compliment par-dessus le marché. Un autre s'en fût rebuté j'eus le courage de reve-nir à la charge. Par une rude matinée d'hiver, je retrouvai le concierge occupé à faire déblayer les neiges qui obstruaient les abords de l'hôtel. Jamais occasion ne fut plus propice j'étais sur mon terrain et dans l'exercice de mon droit au sujet de pareils travaux, j'avais mon avis à donner et mon mot à dire. Ainsi fis-je, et le vieux sournois, tout mal disposé qu'il fût, n'osa pas m'envoyer à tous les diables, comme il n'y eût pas manqué en toute autre occasion. Quand la besogne fut ache-vée, j'essayai d'aller plus loin 1
Par une rude matinée d'hiver, je retrouvai le concierge occupé à faire déblayer lesneiges qui obstruaient les abords de l'hôtel.
Par une rude matinée d'hiver, je retrouvai le concierge occupé à faire déblayer les neiges qui obstruaient les abords de l'hôtel.
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46 dans les deux règnes organisés de la nature ils prenaient plaisir à l'écouter, à suivre ses observations, à adopter ses opinions. Dans les lieux écartés des bords de la mer, où les hôtelleries ne se rencontrent plus, des colonels , des officiers de tout grade de la milice nationale, tous ayant servi glorieusement danslaguerre de l'indépendance lui ouvraient leurs habitations , lui accordaient l'hospita-lité la plus franche, et l'aidaient dans ses utiles recher-ches. Partout il était fêté, partout son inquiète curiosité interrogeait, sollicitait la nature dont il voulait démêler les lois éternelles , dont il travaillait sans cesse à soulever le voile rien n'échappait à ses investigations hardies. Ses courses, ses travaux furent souvent accompagnés de fatigues et de dangers, mais il en fut amplement dédommagé par les nombreux et intéressans sujets d'ob-servations qu'il rencontrait à chaque pas. Après avoir visité les nations civilisées, il descendit chez les peuplades encore sauvages qui habitent les rives de l'Alabama, du Tombecby, de l'OConnée et de l'Oa-kumdgée, à l'est du Mississipi. Il demeura plusieurs mois de suite chez les Creeks et les Tcherlokys ou Cherokees il vécut avec eux dans l'intimité aussi ses tablettes sont-elles chargées de notes intéressantes qu'il est bon de recueillir. Ces nations sont rangées sous le gouvernement d'un chef suprême , élu entré les vieillards les plus distingués par leur expérience , leur sagesse et les services rendus son autorité est nulle sans le concours des autres vieil-lards qui régissent les familles et ont sous leurs ordres , comme chefs militaires, des jeunes gens braves et qui ont fait preuve de talens. Tous les crimes sont punis par la peine du talion. Le maïs est leur principale nourriture
46 dans les deux règnes organisés de la nature ils prenaient plaisir à l'écouter, à suivre ses observations, à adopter ses opinions. Dans les lieux écartés des bords de la mer, où les hôtelleries ne se rencontrent plus, des colonels , des officiers de tout grade de la milice nationale, tous ayant servi glorieusement dans@la@guerre de l'indépendance lui ouvraient leurs habitations , lui accordaient l'hospita-lité la plus franche, et l'aidaient dans ses utiles recher-ches. Partout il était fêté, partout son inquiète curiosité interrogeait, sollicitait la nature dont il voulait démêler les lois éternelles , dont il travaillait sans cesse à soulever le voile rien n'échappait à ses investigations hardies. Ses courses, ses travaux furent souvent accompagnés de fatigues et de dangers, mais il en fut amplement dédommagé par les nombreux et intéressans sujets d'ob-servations qu'il rencontrait à chaque pas. Après avoir visité les nations civilisées, il descendit chez les peuplades encore sauvages qui habitent les rives de l'Alabama, du Tombecby, de l'OConnée et de l'Oa-kumdgée, à l'est du Mississipi. Il demeura plusieurs mois de suite chez les Creeks et les Tcherlokys ou Cherokees il vécut avec eux dans l'intimité aussi ses tablettes sont-elles chargées de notes intéressantes qu'il est bon de recueillir. Ces nations sont rangées sous le gouvernement d'un chef suprême , élu entré les vieillards les plus distingués par leur expérience , leur sagesse et les services rendus son autorité est nulle sans le concours des autres vieil-lards qui régissent les familles et ont sous leurs ordres , comme chefs militaires, des jeunes gens braves et qui ont fait preuve de talens. Tous les crimes sont punis par la peine du talion. Le maïs est leur principale nourriture
46 dans les deux règnes organisés de la nature ils prenaient plaisir à l'écouter, à suivre ses observations, à adopter ses opinions. Dans les lieux écartés des bords de la mer, où les hôtelleries ne se rencontrent plus, des colonels , des officiers de tout grade de la milice nationale, tous ayant servi glorieusement dans la guerre de l'indépendance lui ouvraient leurs habitations , lui accordaient l'hospita-lité la plus franche, et l'aidaient dans ses utiles recher-ches. Partout il était fêté, partout son inquiète curiosité interrogeait, sollicitait la nature dont il voulait démêler les lois éternelles , dont il travaillait sans cesse à soulever le voile rien n'échappait à ses investigations hardies. Ses courses, ses travaux furent souvent accompagnés de fatigues et de dangers, mais il en fut amplement dédommagé par les nombreux et intéressans sujets d'ob-servations qu'il rencontrait à chaque pas. Après avoir visité les nations civilisées, il descendit chez les peuplades encore sauvages qui habitent les rives de l'Alabama, du Tombecby, de l'Oconnée et de l'Oa-kumdgée, à l'est du Mississipi. Il demeura plusieurs mois de suite chez les Creeks et les Tcherlokys ou Cherokees il vécut avec eux dans l'intimité aussi ses tablettes sont-elles chargées de notes intéressantes qu'il est bon de recueillir. Ces nations sont rangées sous le gouvernement d'un chef suprême , élu entre les vieillards les plus distingués par leur expérience , leur sagesse et les services rendus son autorité est nulle sans le concours des autres vieil-lards qui régissent les familles et ont sous leurs ordres , comme chefs militaires, des jeunes gens braves et qui ont fait preuve de talens. Tous les crimes sont punis par la peine du talion. Le maïs est leur principale nourriture
Ces nations sont rangées sous le gouvernement d'un chef suprême , élu entré les vieillards les plus distingués par leur expérience , leur sagesse et les services rendus son autorité est nulle sans le concours des autres vieil-lards qui régissent les familles et ont sous leurs ordres , comme chefs militaires, des jeunes gens braves et qui ont fait preuve de talens.
Ces nations sont rangées sous le gouvernement d'un chef suprême , élu entre les vieillards les plus distingués par leur expérience , leur sagesse et les services rendus son autorité est nulle sans le concours des autres vieil-lards qui régissent les familles et ont sous leurs ordres , comme chefs militaires, des jeunes gens braves et qui ont fait preuve de talens.
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CE qu'on PEUT VOIR DANS une ÎIue. 63 d'ombres au lien du rire franc et naïf qui s'échappait si vo-- lontiers de ses lèvres, on y voyait errer un souvenir mélan-colique et presque contraint. D'égal qu'il était, son caractère avait tourné au caprice tantôt elle parlait jusqu'à l'intempé-Tance, tantôt elle se renfermait dans un silence obstiné, comme si, repliée sur elle-même, elle eût écouté avec effroi les révélations de son coeur. Mais ce changement visible chez la jeune femme n'était rien auprès de celui qui survint dans la santé et dans l'état de son père. Depuis plusieurs années, le vieux comte luttait contre le poids de l'âge et un mal invétéré. Pour y résister si longtemps, il n'avait pas fallu moins que la solidité -de sa constitution, un régime rigoureusement suivi, la vie et l'air des champs, toujours si salutaires, les tendres attentions de eeux qui l'entouraient enfin l'absence de toute émotion trop vive. -Son existence était un de ces phénomènes qui étonnent l'art humain et attestent la puissance de la volonté. Il en avait la conscience il se sentait condamné, il comptait ses jours, presque ses heures. Et pourtant il avait tant de goût à la vie, il lui en coûtait tant de quitter sa fille avant que son sort ne fût assuré, qu'il avait réussi jusque-là à se maintenir au nombre des vivants, contre les lois ordinaires de la na-ture et malgré les arrêts unanimes des médecins. L'aventure de la plage précipita la crise ce fut la goutte d'eau dans un verre déjà plein. Le danger que Clémence avait couru n'était pas une de ces épreuves que le vieillard pût supporter impunément il en fut frappé dans les derniers ressorts de la vie. Dès ce jour il déclina avec rapidité, et bien des signes annoncèrent une séparation prochaine. La tête, qui était restée saine pendant que les autres organes s'altéraient, commença à recevoir quelques atteintes. La mé-moire faiblit, la sensibilité s'émoussa il y eut décadence dans les facultés comme dans les forces. Un sentiment seul semblait survivre à cette décomposition c'était l'amour de son enfant et le regret de la quitter. Plus d'une fois une larme furtive mouilla les paupières du vieillard quand il en-tendait la voix de Clémence. Si elle était près de lui, il ne la perdait pas de vue et semblait prendre intérêt à ses moindres mouvements. On eût dit qu'un secret instinct l'éclairait sur
CE qu'on PEUT VOIR DANS une ÎIue. 63 d'ombres au lien du rire franc et naïf qui s'échappait si vo-- lontiers de ses lèvres, on y voyait errer un souvenir mélan-colique et presque contraint. D'égal qu'il était, son caractère avait tourné au caprice tantôt elle parlait jusqu'à l'intempé-Tance, tantôt elle se renfermait dans un silence obstiné, comme si, repliée sur elle-même, elle eût écouté avec effroi les révélations de son coeur. Mais ce changement visible chez la jeune femme n'était rien auprès de celui qui survint dans la santé et dans l'état de son père. Depuis plusieurs années, le vieux comte luttait contre le poids de l'âge et un mal invétéré. Pour y résister si longtemps, il n'avait pas fallu moins que la solidité -de sa constitution, un régime rigoureusement suivi, la vie et l'air des champs, toujours si salutaires, les tendres attentions de eeux qui l'entouraient@ enfin l'absence de toute émotion trop vive. -Son existence était un de ces phénomènes qui étonnent l'art humain et attestent la puissance de la volonté. Il en avait la conscience il se sentait condamné, il comptait ses jours, presque ses heures. Et pourtant il avait tant de goût à la vie, il lui en coûtait tant de quitter sa fille avant que son sort ne fût assuré, qu'il avait réussi jusque-là à se maintenir au nombre des vivants, contre les lois ordinaires de la na-ture et malgré les arrêts unanimes des médecins. L'aventure de la plage précipita la crise ce fut la goutte d'eau dans un verre déjà plein. Le danger que Clémence avait couru n'était pas une de ces épreuves que le vieillard pût supporter impunément il en fut frappé dans les derniers ressorts de la vie. Dès ce jour il déclina avec rapidité, et bien des signes annoncèrent une séparation prochaine. La tête, qui était restée saine pendant que les autres organes s'altéraient, commença à recevoir quelques atteintes. La mé-moire faiblit, la sensibilité s'émoussa il y eut décadence dans les facultés comme dans les forces. Un sentiment seul semblait survivre à cette décomposition c'était l'amour de son enfant et le regret de la quitter. Plus d'une fois une larme furtive mouilla les paupières du vieillard quand il en-tendait la voix de Clémence. Si elle était près de lui, il ne la perdait pas de vue et semblait prendre intérêt à ses moindres mouvements. On eût dit qu'un secret instinct l'éclairait sur
CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE @RUE. 63 d'ombres au lieu du rire franc et naïf qui s'échappait si vo-@@lontiers de ses lèvres, on y voyait errer un souvenir mélan-colique et presque contraint. D'égal qu'il était, son caractère avait tourné au caprice tantôt elle parlait jusqu'à l'intempé-rance, tantôt elle se renfermait dans un silence obstiné, comme si, repliée sur elle-même, elle eût écouté avec effroi les révélations de son coeur. Mais ce changement visible chez la jeune femme n'était rien auprès de celui qui survint dans la santé et dans l'état de son père. Depuis plusieurs années, le vieux comte luttait contre le poids de l'âge et un mal invétéré. Pour y résister si longtemps, il n'avait pas fallu moins que la solidité @de sa constitution, un régime rigoureusement suivi, la vie et l'air des champs, toujours si salutaires, les tendres attentions de ceux qui l'entouraient, enfin l'absence de toute émotion trop vive. @Son existence était un de ces phénomènes qui étonnent l'art humain et attestent la puissance de la volonté. Il en avait la conscience il se sentait condamné, il comptait ses jours, presque ses heures. Et pourtant il avait tant de goût à la vie, il lui en coûtait tant de quitter sa fille avant que son sort ne fût assuré, qu'il avait réussi jusque-là à se maintenir au nombre des vivants, contre les lois ordinaires de la na-ture et malgré les arrêts unanimes des médecins. L'aventure de la plage précipita la crise ce fut la goutte d'eau dans un verre déjà plein. Le danger que Clémence avait couru n'était pas une de ces épreuves que le vieillard pût supporter impunément il en fut frappé dans les derniers ressorts de la vie. Dès ce jour il déclina avec rapidité, et bien des signes annoncèrent une séparation prochaine. La tête, qui était restée saine pendant que les autres organes s'altéraient, commença à recevoir quelques atteintes. La mé-moire faiblit, la sensibilité s'émoussa il y eut décadence dans les facultés comme dans les forces. Un sentiment seul semblait survivre à cette décomposition c'était l'amour de son enfant et le regret de la quitter. Plus d'une fois une larme furtive mouilla les paupières du vieillard quand il en-tendait la voix de Clémence. Si elle était près de lui, il ne la perdait pas de vue et semblait prendre intérêt à ses moindres mouvements. On eût dit qu'un secret instinct l'éclairait sur
Dès ce jour il déclina avec rapidité, et bien des signes annoncèrent une séparation prochaine.
Dès ce jour il déclina avec rapidité, et bien des signes annoncèrent une séparation prochaine.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 145 9 Lilas sont passés pour ne plus revenir, et c'est tout au plus dans quelques tètes blanchies sous les boules noires que se trouve la vieille ronde du quartier Latin, avec l'accompagne-ment obligé de flicflacs et de ronds de jambes Admirons en tout lieu Bien mieux que la peinture, Ce que papa bon Dieu A fait d'après nature. Ab! que c'est beau, La puce et le chameau! Et youp! youp! youp! - Et youp! youp! youp! Notre siècle positif ne comporte plus de semblables égare-ments l'étudiant le sait et y conforme son maintien. C'est un enfant des générations nouvelles, et, comme tel, hostile aux institutions frappées de désuétude. n est mûr pour la vie, dès les premiers pas qu'il y fait il est grave, il prend son rôle au sérieux, et c'est tout profit pour lui et pour la so-ciété. Comment en serait-il autrement? Quand le souffle du calcul a passé sur toutes les classes, pourquoi l'étudiant seul resterait-il en dehors de la loi commune et à l'abri de l'épi-démie régnante? Il y cède à sa façon et s'inspire de l'esprit du temps. Comme il n'est pas suffisamment capitaliste pour spéculer sur les valeurs régulières ou irrégulières qui ali-mentent le marché des fonds publics et ne peut espérer de faire fortune dans un coup de dés, il caresse d'autres espé-rances et porte ses vues sur d'autres perspectives. Il voit au bout de son diplôme d'avocat ou de médecin les cent mille francs de revenu que se ménagent les hommes à grande clientèle, bat monnaie dans un cabinet imaginaire, et achète des châteaux avec le produit de son travail. Telle est la mé-tamorphose de l'ancien culte il n'est resté qu'un dieu de-bout, c'est le tabac, et l'étudiant y sacrifie à outrance. Cependant, au sein de cette maison même, et dans cette atmosphère de fumée, vivait un jeune homme qui n'avait ni râtelier de pipes, ni approvisionnement assorti, et c'est de lui - surtout que je vais m'occuper. On le nommait Ludovic il appartenait à l'un de ces départements dont le sol ingrat se refuse à nourrir les populations qui y naissent et qui four-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 145 9 Lilas sont passés pour ne plus revenir, et c'est tout au plus dans quelques tètes blanchies sous les boules noires que se trouve la vieille ronde du quartier Latin, avec l'accompagne-ment obligé de flicflacs et de ronds de jambes Admirons en tout lieu Bien mieux que la peinture, Ce que papa bon Dieu A fait d'après nature. A@b! que c'est beau, La puce et le chameau@! Et youp@! youp@! youp! - Et youp@! youp@! youp@! Notre siècle positif ne comporte plus de semblables égare-ments l'étudiant le sait et y conforme son maintien. C'est un enfant des générations nouvelles, et, comme tel, hostile aux institutions frappées de désuétude. @n est mûr pour la vie, dès les premiers pas qu'il y fait il est grave, il prend son rôle au sérieux, et c'est tout profit pour lui et pour la so-ciété. Comment en serait-il autrement@? Quand le souffle du calcul a passé sur toutes les classes, pourquoi l'étudiant seul resterait-il en dehors de la loi commune et à l'abri de l'épi-démie régnante? Il y cède à sa façon et s'inspire de l'esprit du temps. Comme il n'est pas suffisamment capitaliste pour spéculer sur les valeurs régulières ou irrégulières qui ali-mentent le marché des fonds publics et ne peut espérer de faire fortune dans un coup de dés, il caresse d'autres espé-rances et porte ses vues sur d'autres perspectives. Il voit au bout de son diplôme d'avocat ou de médecin les cent mille francs de revenu que se ménagent les hommes à grande clientèle, bat monnaie dans un cabinet imaginaire, et achète des châteaux avec le produit de son travail. Telle est la mé-tamorphose de l'ancien culte il n'est resté qu'un dieu de-bout, c'est le tabac, et l'étudiant y sacrifi@e à outrance. Cependant, au sein de cette maison même, et dans cette atmosphère de fumée, vivait un jeune homme qui n'avait ni râtelier de pipes, ni approvisionnement assorti, et c'est de lui - surtout que je vais m'occuper. On le nommait Ludovic il appartenait à l'un de ces départements dont le sol ingrat se refuse à nourrir les populations qui y naissent et qui four-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 145@@ Lilas sont passés pour ne plus revenir, et c'est tout au plus dans quelques têtes blanchies sous les boules noires que se trouve la vieille ronde du quartier Latin, avec l'accompagne-ment obligé de flicflacs et de ronds de jambes Admirons en tout lieu Bien mieux que la peinture, Ce que papa bon Dieu A fait d'après nature. Ah ! que c'est beau, La puce et le chameau ! Et youp ! youp ! youp@ ! Et youp ! youp ! youp ! Notre siècle positif ne comporte plus de semblables égare-ments l'étudiant le sait et y conforme son maintien. C'est un enfant des générations nouvelles, et, comme tel, hostile aux institutions frappées de désuétude. Il est mûr pour la vie, dès les premiers pas qu'il y fait il est grave, il prend son rôle au sérieux, et c'est tout profit pour lui et pour la so-ciété. Comment en serait-il autrement ? Quand le souffle du calcul a passé sur toutes les classes, pourquoi l'étudiant seul resterait-il en dehors de la loi commune et à l'abri de l'épi-démie régnante? Il y cède à sa façon et s'inspire de l'esprit du temps. Comme il n'est pas suffisamment capitaliste pour spéculer sur les valeurs régulières ou irrégulières qui ali-mentent le marché des fonds publics et ne peut espérer de faire fortune dans un coup de dés, il caresse d'autres espé-rances et porte ses vues sur d'autres perspectives. Il voit au bout de son diplôme d'avocat ou de médecin les cent mille francs de revenu que se ménagent les hommes à grande clientèle, bat monnaie dans un cabinet imaginaire, et achète des châteaux avec le produit de son travail. Telle est la mé-tamorphose de l'ancien culte il n'est resté qu'un dieu de-bout, c'est le tabac, et l'étudiant y sacrifice à outrance. Cependant, au sein de cette maison même, et dans cette atmosphère de fumée, vivait un jeune homme qui n'avait ni ratelier de pipes, ni approvisionnement assorti, et c'est de lui @@surtout que je vais m'occuper. On le nommait Ludovic il appartenait à l'un de ces départements dont le sol ingrat se refuse à nourrir les populations qui y naissent et qui four-
Quand le souffle du calcul a passé sur toutes les classes, pourquoi l'étudiant seul resterait-il en dehors de la loi commune et à l'abri de l'épi-démie régnante?
Quand le souffle du calcul a passé sur toutes les classes, pourquoi l'étudiant seul resterait-il en dehors de la loi commune et à l'abri de l'épi-démie régnante?
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-32 -Manière d'opérer. - On étend une certaine quantité d'u-rine de manière à lui faire occuper 10 à20 fois son volume, et on en remplit une burette graduée. D'un autre côté, on introduit dans un ballon 10 CC de la liqueur de Fehling et on ajoute 40 CC d'eau , on chauffe jusqu'à l'ébullition, et on ajoute l'urine à cette solution chaude jusqu'à ce que tout le sel cuivrique soit réduit et précipité sous forme de protoxyde. On reconnaît ce point, si, après quelque temps de repos pour permettre au précipité de se déposer, on s'a-perçoit que le liquide surnageant est incolore en tenant le ballon vers la lumière. D'ailleurs, une petite portion de ce liquide filtré ne doit, après avoir été acidulé, déceler le cuivre ni par l'hydrogène sulfuré ni par le cyanure jaune. Dans cet essai, on fait bien de tenir le ballon au-dessus d'une lampe à alcool pour maintenir le liquide faiblement en ébullition, et de l'enlever seulement pour laisser dépo-ser1, lorsque le mélange aura pris une teinte rouge. Le dépôt se fait d'autant plus rapidement qu'on est plus rap-proché de la réduction complète. Comme cet essai est assez délicat pour tout opérateur peu exercé, il est bon de le ré-péter plusieurs fois. S'il y a présence d'albumine, il faut commencer par s'en débarrasser par coagulation et filtration. 30 Dosage du sucre par son pouvoir rotatoire. - On remplit le tube avec de l'urine privée d'albumine et tout à fait transparente, en évitant l'introduction de bulles d'air, on place le tube dans un appareil de polarisation de Ventzke-Soleil ou de Mitscherlich, et on détermine par le degré lu sur le vernier la rotation, et par suite la quantité de sucre. On se sert de la formule suivante p dans laquelle p désigne le poids du sucre en grammes pour i CC d'urine a , la rotation abservée l, la longueur du tube et 56 le pouvoir rotatoire spécifique. Ici également il faut une grande habitude pour trouver toujours des résultats exacts.
-32 -Manière d'opérer. - On étend une certaine quantité d'u-rine de manière à lui faire occuper 10 à20 fois son volume, et on en remplit une burette graduée. D'un autre côté, on introduit dans un ballon 10 CC de la liqueur de Fehling et on ajoute 40 CC d'eau , on chauffe jusqu'à l'ébullition, et on ajoute l'urine à cette solution chaude jusqu'à ce que tout le sel cuivrique soit réduit et précipité sous forme de protoxyde. On reconnaît ce point, si, après quelque temps de repos pour permettre au précipité de se déposer, on s'a-perçoit que le liquide surnageant est incolore en tenant le ballon vers la lumière. D'ailleurs, une petite portion de ce liquide filtré ne doit, après avoir été acidulé, déceler le cuivre ni par l'hydrogène sulfuré ni par le cyanure jaune. Dans cet essai, on fait bien de tenir le ballon au-dessus d'une lampe à alcool pour maintenir le liquide faiblement en ébullition, et de l'enlever seulement pour laisser dépo-ser1, lorsque le mélange aura pris une teinte rouge. Le dépôt se fait d'autant plus rapidement qu'on est plus rap-proché de la réduction complète. Comme cet essai est assez délicat pour tout opérateur peu exercé, il est bon de le ré-péter plusieurs fois. S'il y a présence d'albumine, il faut commencer par s'en débarrasser par coagulation et filtration. 30 Dosage du sucre par son pouvoir rotatoire. - On remplit le tube avec de l'urine privée d'albumine et tout à fait transparente, en évitant l'introduction de bulles d'air, on place le tube dans un appareil de polarisation de Ventzke-Soleil ou de Mitscherlich, et on détermine par le degré lu sur le vernier la rotation, et par suite la quantité de sucre. On se sert de la formule suivante @@@@@@p dans laquelle p désigne le poids du sucre en grammes pour i CC d'urine a , la rotation abservée l, la longueur du tube et 56 le pouvoir rotatoire spécifique. Ici également il faut une grande habitude pour trouver toujours des résultats exacts.
-32 -Manière d'opérer. -@On étend une certaine quantité d'u-rine de manière à lui faire occuper 10 à20 fois son volume, et on en remplit une burette graduée. D'un autre côté, on introduit dans un ballon 10 CC de la liqueur de Fehling et on ajoute 40 CC d'eau@, on chauffe jusqu'à l'ébullition, et on ajoute l'urine à cette solution chaude jusqu'à ce que tout le sel cuivrique soit réduit et précipité sous forme de protoxyde. On reconnaît ce point, si, après quelque temps de repos pour permettre au précipité de se déposer, on s'a-perçoit que le liquide surnageant est incolore en tenant le ballon vers la lumière. D'ailleurs, une petite portion de ce liquide filtré ne doit, après avoir été acidulé, déceler le cuivre ni par l'hydrogène sulfuré ni par le cyanure jaune. Dans cet essai, on fait bien de tenir le ballon au-dessus d'une lampe à alcool pour maintenir le liquide faiblement en ébullition, et de l'enlever seulement pour laisser dépo-ser@, lorsque le mélange aura pris une teinte rouge. Le dépôt se fait d'autant plus rapidement qu'on est plus rap-proché de la réduction complète. Comme cet essai est assez délicat pour tout opérateur peu exercé, il est bon de le ré-péter plusieurs fois. S'il y a présence d'albumine, il faut commencer par s'en débarrasser par coagulation et filtration. 3° Dosage du sucre par son pouvoir rotatoire. -@On remplit le tube avec de l'urine privée d'albumine et tout à fait transparente, en évitant l'introduction de bulles d'air, on place le tube dans un appareil de polarisation de Ventzke-Soleil ou de Mitscherlich, et on détermine par le degré lu sur le vernier la rotation, et par suite la quantité de sucre. On se sert de la formule suivante FORMULE dans laquelle p désigne le poids du sucre en grammes pour 1 CC d'urine a@, la rotation abservée l, la longueur du tube et 56 le pouvoir rotatoire spécifique. Ici également il faut une grande habitude pour trouver toujours des résultats exacts.
D'ailleurs, une petite portion de ce liquide filtré ne doit, après avoir été acidulé, déceler le cuivre ni par l'hydrogène sulfuré ni par le cyanure jaune.
D'ailleurs, une petite portion de ce liquide filtré ne doit, après avoir été acidulé, déceler le cuivre ni par l'hydrogène sulfuré ni par le cyanure jaune.
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8ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE entre l'homme et le règne animal tout entier. Durant 'la pleine santé, par réflexion, ou à la moindre menace dans son corps, à la vue d'un exemple proche, il se dit qu'il mourra un jour, bientôt, et fait ses dispositions testamentaires. Il partage sa fortune il distribue ses faveurs, ses amitiés, ses souvenirs il dicte ses ordres, ses volontés il dispose de tout par prescience il dit comme Mgr Dupanloup, dans un jour de recueillement1 Je demande que mon coeur soit porté à Saint-Félix, où je suis né, où j'ai été baptisé. On le sait, parmi ceux qui ne pensent pas à disposer de leur coeur. à le donner, plusieurs désignent un endroit pour leur sépulture au milieu d'une famille, à côté d'amis, d'une personne plus chère, dans un lieu aimé. Sur le point de quitter ce monde où l'on a vécu un peu, souvent avec plus de peine que de joie, on rassemble les affections que l'on a ressenties, et l'on veut, en s'éloignant, en emporter le souvenir, Voilà ce que fait l'homme en mourant ou avant de mourir! non pas seulement l'homme d'élite, mais tout homme doué de ses facultés et suivant leur mesure. Le sauvage lui-même, celui que 'de l'agonie. Les'secousses de la respiration qui peuvent durer de longues heures, les mouvements saccadés des membres, du tronc, font croire à une douleur qui, cependant, n'existe pas, si l'esprit est voilé, absent, comme il l'est bien souvent à la fin des maladies mortelles. La présence de l'esprit est nécessaire pour que la douleur soit sentie, perçue. Je dis cela avec l'intention de consoler les parents et les amis qui s'affligent et il y a long-temps que Montaigne le savait. Il dit ceci Je croy que c'est ce mesme estat où se trouvent ceux qu'on void défaillans de foiblesse en l'agosnie de la mort et tiens que nous les plaignons sans cause, estimant qu'ils soyent agitez de griéves douleurs ou avoir l'ame pressée de cogitations penibles. C'a esté tous jours mon advis, contre l'opinion de plusieurs, et mesme d'Es-tienne de la Boetie, que ceux que nous voyons ainsi renversez et assoupis aux approches de leur fin, ou accablez de la longueur du mal, ou par acci-dent d'une apoplexie ou mal caduc, ou blessez en la teste, nous oyons rommeller et rendre par fois des souspirs trenchans, quoy que nous en tirons aucuns signes par où il semble qu'il leur reste encore de la cognoissance et quelques mouvemens que nous leur voyons faire du corps j'ai tousjours pensé, dis-je, qu'ils avoient et l'ame et le corps enseveli et endormy, Vivit et est vitae nescius ipse suse Ovide, Trist. et ne pouvois croire qu'à un si grand estonnement de membres et si grande défaillance des sens, l'ame peust maintenir aucune force au dedans pour se recognoistre et que par ainsin ils n'avoient aucun discours qui les tour-inéntast et qui leur peust faire juger et sentir la misère de leur condition et que par conséquent ils n'estoient pas fort à plaindre. Montaigne, îiv. II, ch. v. La dernière phrase est de trop ils étaient à plaindre de mourir. Mais le reste contient une observation juste. 1 Le Vendredi saint. - - - - - - -
8ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE entre l'homme et le règne animal tout entier. Durant 'la pleine santé, par réflexion, ou à la moindre menace dans son corps, à la vue d'un exemple proche, il se dit qu'il mourra un jour, bientôt, et fait ses dispositions testamentaires. Il partage sa fortune il distribue ses faveurs, ses amitiés, ses souvenirs il dicte ses ordres, ses volontés il dispose de tout par prescience il dit comme Mgr Dupanloup, dans un jour de recueillement@1 Je demande que mon coeur soit porté à Saint-Félix, où je suis né, où j'ai été baptisé. On le sait, parmi ceux qui ne pensent pas à disposer de leur coeur. à le donner, plusieurs désignent un endroit pour leur sépulture au milieu d'une famille, à côté d'amis, d'une personne plus chère, dans un lieu aimé. Sur le point de quitter ce monde où l'on a vécu un peu, souvent avec plus de peine que de joie, on rassemble les affections que l'on a ressenties, et l'on veut, en s'éloignant, en emporter le souvenir, Voilà ce que fait l'homme en mourant ou avant de mourir! non pas seulement l'homme d'élite, mais tout homme doué de ses facultés et suivant leur mesure. Le sauvage lui-même, celui que 'de l'agonie. Les'secousses de la respiration qui peuvent durer de longues heures, les mouvements saccadés des membres, du tronc, font croire à une douleur qui, cependant, n'existe pas, si l'esprit est voilé, absent, comme il l'est bien souvent à la fin des maladies mortelles. La présence de l'esprit est nécessaire pour que la douleur soit sentie, perçue. Je dis cela avec l'intention de consoler les parents et les amis qui s'affligent et il y a long-temps que Montaigne le savait. Il dit ceci Je croy que c'est ce mesme estat où se trouvent ceux qu'on void défaillans de foiblesse en l'agosnie de la mort et tiens que nous les plaignons sans cause, estimant qu'ils soyent agitez de griéves douleurs ou avoir l'ame pressée de cogitations penibles. C'a esté tous jours mon advis, contre l'opinion de plusieurs, et mesme d'Es-tienne de la Boetie, que ceux que nous voyons ainsi renversez et assoupis aux approches de leur fin, ou accablez de la longueur du mal, ou par acci-dent d'une apoplexie ou mal caduc, ou blessez en la teste, nous oyons rommeller et rendre par fois des souspirs trenchans, quoy que nous en tirons aucuns signes par où il semble qu'il leur reste encore de la cognoissance et quelques mouvemens que nous leur voyons faire du corps j'ai tousjours pensé, dis-je, qu'ils avoient et l'ame et le corps enseveli et endormy, Vivit et est vitae nescius ipse suse Ovide, Trist. et ne pouvois croire qu'à un si grand estonnement de membres et si grande défaillance des sens, l'ame peust maintenir aucune force au dedans pour se recognoistre et que par ainsin ils n'avoient aucun discours qui les tour-inéntast et qui leur peust faire juger et sentir la misère de leur condition et que par conséquent ils n'estoient pas fort à plaindre. Montaigne, îiv. II, ch. v. La dernière phrase est de trop ils étaient à plaindre de mourir. Mais le reste contient une observation juste. 1 Le Vendredi saint. - - - - - - -
8ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE entre l'homme et le règne animal tout entier. Durant @la pleine santé, par réflexion, ou à la moindre menace dans son corps, à la vue d'un exemple proche, il se dit qu'il mourra un jour, bientôt, et fait ses dispositions testamentaires. Il partage sa fortune il distribue ses faveurs, ses amitiés, ses souvenirs il dicte ses ordres, ses volontés il dispose de tout par prescience il dit comme Mgr Dupanloup, dans un jour de recueillement 1 Je demande que mon coeur soit porté à Saint-Félix, où je suis né, où j'ai été baptisé. On le sait, parmi ceux qui ne pensent pas à disposer de leur coeur. à le donner, plusieurs désignent un endroit pour leur sépulture au milieu d'une famille, à côté d'amis, d'une personne plus chère, dans un lieu aimé. Sur le point de quitter ce monde où l'on a vécu un peu, souvent avec plus de peine que de joie, on rassemble les affections que l'on a ressenties, et l'on veut, en s'éloignant, en emporter le souvenir, Voilà ce que fait l'homme en mourant ou avant de mourir! non pas seulement l'homme d'élite, mais tout homme doué de ses facultés et suivant leur mesure. Le sauvage lui-même, celui que @de l'agonie. Les secousses de la respiration qui peuvent durer de longues heures, les mouvements saccadés des membres, du tronc, font croire à une douleur qui, cependant, n'existe pas, si l'esprit est voilé, absent, comme il l'est bien souvent à la fin des maladies mortelles. La présence de l'esprit est nécessaire pour que la douleur soit sentie, perçue. Je dis cela avec l'intention de consoler les parents et les amis qui s'affligent et il y a long-temps que Montaigne le savait. Il dit ceci Je croy que c'est ce mesme estat où se trouvent ceux qu'on void défaillans de foiblesse en l'agosnie de la mort et tiens que nous les plaignons sans cause, estimant qu'ils soyent agitez de griéves douleurs ou avoir l'ame pressée de cogitations penibles. C'a esté tou@@jours mon advis, contre l'opinion de plusieurs, et mesme d'Es-tienne de la Boetie, que ceux que nous voyons ainsi renversez et assoupis aux approches de leur fin, ou accablez de la longueur du mal, ou par acci-dent d'une apoplexie ou mal caduc, ou blessez en la teste, nous oyons rommeller et rendre par fois des souspirs trenchans, quoy que nous en tirons aucuns signes par où il semble qu'il leur reste encore de la cognoissance et quelques mouvemens que nous leur voyons faire du corps j'ai tou@jours pensé, dis-je, qu'ils avoient et l'ame et le corps enseveli et endormy, Vivit et est vitae nescius ipse suae Ovide, Trist. et ne pouvois croire qu'à un si grand estonnement de membres et si grande défaillance des sens, l'ame peust maintenir aucune force au dedans pour se recognoistre et que par ainsin ils n'avoient aucun discours qui les tour-@mentast et qui leur peust faire juger et sentir la misère de leur condition et que par conséquent ils n'estoient pas fort à plaindre. Montaigne, liv. II, ch. v. La dernière phrase est de trop ils étaient à plaindre de mourir. Mais le reste contient une observation juste. 1 Le Vendredi saint. - - - - - - -
Les'secousses de la respiration qui peuvent durer de longues heures, les mouvements saccadés des membres, du tronc, font croire à une douleur qui, cependant, n'existe pas, si l'esprit est voilé, absent, comme il l'est bien souvent à la fin des maladies mortelles.
Les secousses de la respiration qui peuvent durer de longues heures, les mouvements saccadés des membres, du tronc, font croire à une douleur qui, cependant, n'existe pas, si l'esprit est voilé, absent, comme il l'est bien souvent à la fin des maladies mortelles.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 295 - Rien qui vous soit hostile, mon ami. - Qui le sait? - Tenez, Ludovic, dit Marguerite avec un peu d'impa-tience, ne me poussez pas là-dessus. Je ne sais où j'en suis je n'ai des idées nettes sur aucune chose. Il y a un brouillard dans mon esprit attendez qu'il se soit dissipé pour m'inter-roger. Le jeune homme vit qu'il fallait appuyer plus fort, et le prendre sur un ton plus sévère. - Marguerite, dit-il, je vous répète que vous me cachez quelque chose. - Et quoi donc, bon Dieu? - Vous attendez que je sois loin, pour recommencer. - Et quand cela serait! s'écria-t-elle, vaincue par l'évi-dence et dédaignant d'user plus longtemps de dissimulation. Ce fut au tour de Ludovic d y mettre de la vivacité. - Quand cela serait? dit-il. Voilà un mot que j'attendais, et sur lequel il est bon que nous nous expliquions. Quand cela serait? comme si vous étiez libre d'en agir à votre gré ! Comme si vous ne releviez que de vous-même 1 - Mais il me semble. a - Écoutez-moi jusqu'au bout, Marguerite, et puis vous vous prononcerez. Que vous ayez pu une fois disposer de votre vie que vous n'ayez pas voulu survivre au naufrage de votre honneur et de vos illusions, c'est un acte sur lequel je n'ai rien à dire et qu'excuse l'excès de vos malheurs. - Vous l'avouez donc? - Mais aujourd'hui, reprit Ludovic avec plus de solen-nité, les choses ne sont plus ce qu'elles étaient. Vous vous êtes confiée à moi, vous m'avez choisi pour arbitre et pour juge, vous m'avez donné des titres sur votre conscience et imposé une responsabilité. J'ai donc le droit d'être écouté et le droit aussi de désarmer votre bras. - Qu'exigez-vous, Ludovic, et ne pouvez-vous laisser mourir l a paix une pauvre créature? - Non, poursuivit-il, vous ne vous appartenez plus, vous n'êtes plus libre comme vous l'étiez. Sur l'appel que vous m'avez fait, je suis accouru. Ce n'est pas la pitié seule qui me poussait, c'était un sentiment plus tendre, plus vif, et qui a survécu à toutes les épreuves, même à l'abandon. Je
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 295 - Rien qui vous soit hostile, mon ami. - Qui le sait@? - Tenez, Ludovic, dit Marguerite avec un peu d'impa-tience, ne me poussez pas là-dessus. Je ne sais où j'en suis je n'ai des idées nettes sur aucune chose. Il y a un brouillard dans mon esprit attendez qu'il se soit dissipé pour m'inter-roger. Le jeune homme vit qu'il fallait appuyer plus fort, et le prendre sur un ton plus sévère. - Marguerite, dit-il, je vous répète que vous me cachez quelque chose. - Et quoi donc, bon Dieu? - Vous attendez que je sois loin, pour recommencer. - Et quand cela serait@! s'écria-t-elle, vaincue par l'évi-dence et dédaignant d'user plus longtemps de dissimulation. Ce fut au tour de Ludovic d y mettre de la vivacité. - Quand cela serait@? dit-il. Voilà un mot que j'attendais, et sur lequel il est bon que nous nous expliquions. Quand cela serait@? comme si vous étiez libre d'en agir à votre gré ! Comme si vous ne releviez que de vous-même 1 - Mais il me semble. a - Écoutez-moi jusqu'au bout, Marguerite, et puis vous vous prononcerez. Que vous ayez pu une fois disposer de votre vie que vous n'ayez pas voulu survivre au naufrage de votre honneur et de vos illusions, c'est un acte sur lequel je n'ai rien à dire et qu'excuse l'excès de vos malheurs. - Vous l'avouez donc@? - Mais aujourd'hui, reprit Ludovic avec plus de solen-nité, les choses ne sont plus ce qu'elles étaient. Vous vous êtes confiée à moi, vous m'avez choisi pour arbitre et pour juge, vous m'avez donné des titres sur votre conscience et imposé une responsabilité. J'ai donc le droit d'être écouté et le droit aussi de désarmer votre bras. - Qu'exigez-vous, Ludovic, et ne pouvez-vous laisser mourir l a paix une pauvre créature? - Non, poursuivit-il, vous ne vous appartenez plus, vous n'êtes plus libre comme vous l'étiez. Sur l'appel que vous m'avez fait, je suis accouru. Ce n'est pas la pitié seule qui me poussait, c'était un sentiment plus tendre, plus vif, et qui a survécu à toutes les épreuves, même à l'abandon. Je
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 295 -@Rien qui vous soit hostile, mon ami. -@Qui le sait ? -@Tenez, Ludovic, dit Marguerite avec un peu d'impa-tience, ne me poussez pas là-dessus. Je ne sais où j'en suis je n'ai des idées nettes sur aucune chose. Il y a un brouillard dans mon esprit attendez qu'il se soit dissipé pour m'inter-roger. Le jeune homme vit qu'il fallait appuyer plus fort, et le prendre sur un ton plus sévère. -@Marguerite, dit-il, je vous répète que vous me cachez quelque chose. -@Et quoi donc, bon Dieu? -@Vous attendez que je sois loin, pour recommencer. -@Et quand cela serait ! s'écria-t-elle, vaincue par l'évi-dence et dédaignant d'user plus longtemps de dissimulation. Ce fut au tour de Ludovic d'y mettre de la vivacité. -@Quand cela serait ? dit-il. Voilà un mot que j'attendais, et sur lequel il est bon que nous nous expliquions. Quand cela serait ? comme si vous étiez libre d'en agir à votre gré ! Comme si vous ne releviez que de vous-même ! -@Mais il me semble... -@Écoutez-moi jusqu'au bout, Marguerite, et puis vous vous prononcerez. Que vous avez pu une fois disposer de votre vie que vous n'ayez pas voulu survivre au naufrage de votre honneur et de vos illusions, c'est un acte sur lequel je n'ai rien à dire et qu'excuse l'excès de vos malheurs. -@Vous l'avouez donc ? -@Mais aujourd'hui, reprit Ludovic avec plus de solen-nité, les choses ne sont plus ce qu'elles étaient. Vous vous êtes confiée à moi, vous m'avez choisi pour arbitre et pour juge, vous m'avez donné des titres sur votre conscience et imposé une responsabilité. J'ai donc le droit d'être écouté et le droit aussi de désarmer votre bras. -@Qu'exigez-vous, Ludovic, et ne pouvez-vous laisser mourir @en paix une pauvre créature? -@Non, poursuivit-il, vous ne vous appartenez plus, vous n'êtes plus libre comme vous l'étiez. Sur l'appel que vous m'avez fait, je suis accouru. Ce n'est pas la pitié seule qui me poussait, c'était un sentiment plus tendre, plus vif, et qui a survécu à toutes les épreuves, même à l'abandon. Je
- Mais aujourd'hui, reprit Ludovic avec plus de solen-nité, les choses ne sont plus ce qu'elles étaient.
-Mais aujourd'hui, reprit Ludovic avec plus de solen-nité, les choses ne sont plus ce qu'elles étaient.
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-42 -circonstances. Qu'on joigne à ces précieux dons un naturel extrêmement doux, une pro-digieuse facilité à apprendre tous les petits ouvrages qui occupent les personnes de son sexe, une main très-habile pour les exécuter, une voix des plus gracieuses qu'on ait jamais entendue, et l'on tombera, aisément d'accord que mademoiselle de Ranfaing effaça toutes les jeunes personnes de son temps. Tant et de si beaux talents la destinaient au mondé, selon les idées du siècle mais Dieu semblait l'appeler ailleurs. A peine avait-elle treize ou quatorze ans, qu'elle devint un modèle de vertu et de pénitence. La prière, les bonnes lectures, les entretiens avec Dieu, ■étaient sa principale et sa plus tendre occu-pation. Elle était charmée de la vie de ces an-ciens anachorètes qui, confinés dans les dé-serts, n'y avaient d'autre exercice que celui du travail et de la méditation. La nourriture qui la révoltait davantage était précisément celle qu'elle choisissait. Une discipline de chaînes de fer était souvent l'instrument de sa mortification. Elle portait trois fois par se-maine un rude cilice en forme de croix de saint André, et le serrait si fort sur sa chair innocente, qu'elle tombait en faiblesse. Cet
-42 -circonstances. Qu'on joigne à ces précieux dons un naturel extrêmement doux, une pro-digieuse facilité à apprendre tous les petits ouvrages qui occupent les personnes de son sexe, une main très-habile pour les exécuter, une voix des plus gracieuses qu'on ait jamais entendue, et l'on tombera, aisément d'accord que mademoiselle de Ranfaing effaça toutes les jeunes personnes de son temps. Tant et de si beaux talents la destinaient au mondé, selon les idées du siècle mais Dieu semblait l'appeler ailleurs. A peine avait-elle treize ou quatorze ans, qu'elle devint un modèle de vertu et de pénitence. La prière, les bonnes lectures, les entretiens avec Dieu, ■étaient sa principale et sa plus tendre occu-pation. Elle était charmée de la vie de ces an-ciens anachorètes qui, confinés dans les dé-serts, n'y avaient d'autre exercice que celui du travail et de la méditation. La nourriture qui la révoltait davantage était précisément celle qu'elle choisissait. Une discipline de chaînes de fer était souvent l'instrument de sa mortification. Elle portait trois fois par se-maine un rude cilice en forme de croix de saint André, et le serrait si fort sur sa chair innocente, qu'elle tombait en faiblesse. Cet
-42 -circonstances. Qu'on joigne à ces précieux dons un naturel extrêmement doux, une pro-digieuse facilité à apprendre tous les petits ouvrages qui occupent les personnes de son sexe, une main très-habile pour les exécuter, une voix des plus gracieuses qu'on ait jamais entendue, et l'on tombera, aisément d'accord que mademoiselle de Ranfaing effaça toutes les jeunes personnes de son temps. Tant et de si beaux talents la destinaient au monde, selon les idées du siècle mais Dieu semblait l'appeler ailleurs. A peine avait-elle treize ou quatorze ans, qu'elle devint un modèle de vertu et de pénitence. La prière, les bonnes lectures, les entretiens avec Dieu, @étaient sa principale et sa plus tendre occu-pation. Elle était charmée de la vie de ces an-ciens anachorètes qui, confinés dans les dé-serts, n'y avaient d'autre exercice que celui du travail et de la méditation. La nourriture qui la révoltait davantage était précisément celle qu'elle choisissait. Une discipline de chaînes de fer était souvent l'instrument de sa mortification. Elle portait trois fois par se-maine un rude cilice en forme de croix de saint André, et le serrait si fort sur sa chair innocente, qu'elle tombait en faiblesse. Cet
Elle était charmée de la vie de ces an-ciens anachorètes qui, confinés dans les dé-serts, n'y avaient d'autre exercice que celui du travail et de la méditation.
Elle était charmée de la vie de ces an-ciens anachorètes qui, confinés dans les dé-serts, n'y avaient d'autre exercice que celui du travail et de la méditation.
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72 L'ART DE MAGNÉTISER afin de pouvoir prendre un verre de madère. J y consentis mais, au moment où il porta le verre à ses lèvres, je para-lysai de nouveau le bras, et il resta le verre près des lèvres sans pouvoir boire. - C'est le supplice de Tantale, s'écria-t-il laissez-moi boire ce vin, je vous en prie ! Je le dégageai entièrement alors il se tâtapour s'assurer qu'il avait bien l'usage de tous ses membres et qu'il ne faisait pas un songe mais nos rires et nos plaisanteries lui persuadèrent facilement qu'il était bien éveillé. Il nous dit qu'à peine lui avais-je touché les pouces, il lui avait semblé éprouver, dans les bras et les jambes, des secousses qui l'avaient engourdi, au point qu'il ne sentait plus ni les uns ni les autres que ses yeux étaient devenus fixes sans qu'il pût baisser les paupières, malgré le désir qu'il en avait. A Caen, Mme Price me défia également, et, en quelques minutes, elle fut dans le même état, les yeux ouverts, la tête renversée sur son fauteuil, sans pouvoir remuer ni parler. Sa fille, effrayée de l'immobilité de ses grands yeux qui semblaient vouloir sortir de leur orbite, la pria instam-ment de les fermer, mais elle ne le put, le comte d'Emie-ville était présent, et cela se passait dans le salon de iUm0 Sherrwill. Un mois après, j'étais à Londres dans le salon du docteur Elliotson il me proposa de magnétiser un des gentlemen présents, qui était fort incrédule, et que lui, docteur, n'avait jamais pu magnétiser. J'acceptai vingt minutes après, ce monsieur était renversé dans son fauteuil, les yeux fixes, sans pouvoir faire un mouvement et sans pouvoir répondre aux questions qu'on lui adressait de tous côtés. Je le dégageai un peu il respira bruyamment et put alors convenir qu'il se trouvait dans un état dont il ne pouvait se rendre compte, puisqu'il lui était impossible de remuer, quoique jouissant de toutes ses facultés intellectuelles. Je le dégageai entièrement, et quelques instants après il dis-parut son amour-propre était-blessé. Le quatrième cas de ce genre se passa à Paris dans le
72 L'ART DE MAGNÉTISER afin de pouvoir prendre un verre de madère. J y consentis mais, au moment où il porta le verre à ses lèvres, je para-lysai de nouveau le bras, et il resta le verre près des lèvres sans pouvoir boire. - C'est le supplice de Tantale, s'écria-t-il laissez-moi boire ce vin, je vous en prie ! Je le dégageai entièrement alors il se tâta@pour s'assurer qu'il avait bien l'usage de tous ses membres et qu'il ne faisait pas un songe mais nos rires et nos plaisanteries lui persuadèrent facilement qu'il était bien éveillé. Il nous dit qu'à peine lui avais-je touché les pouces, il lui avait semblé éprouver, dans les bras et les jambes, des secousses qui l'avaient engourdi, au point qu'il ne sentait plus ni les uns ni les autres que ses yeux étaient devenus fixes sans qu'il pût baisser les paupières, malgré le désir qu'il en avait. A Caen, Mme Price me défia également, et, en quelques minutes, elle fut dans le même état, les yeux ouverts, la tête renversée sur son fauteuil, sans pouvoir remuer ni parler. Sa fille, effrayée de l'immobilité de ses grands yeux qui semblaient vouloir sortir de leur orbite, la pria instam-ment de les fermer, mais elle ne le put, le comte d'Emie-ville était présent, et cela se passait dans le salon de iUm0 Sherrwill. Un mois après, j'étais à Londres dans le salon du docteur Elliotson il me proposa de magnétiser un des gentlemen présents, qui était fort incrédule, et que lui, docteur, n'avait jamais pu magnétiser. J'acceptai vingt minutes après, ce monsieur était renversé dans son fauteuil, les yeux fixes, sans pouvoir faire un mouvement et sans pouvoir répondre aux questions qu'on lui adressait de tous côtés. Je le dégageai un peu il respira bruyamment et put alors convenir qu'il se trouvait dans un état dont il ne pouvait se rendre compte, puisqu'il lui était impossible de remuer, quoique jouissant de toutes ses facultés intellectuelles. Je le dégageai entièrement, et quelques instants après il dis-parut son amour-propre était-blessé. Le quatrième cas de ce genre se passa à Paris dans le
72 L'ART DE MAGNÉTISER afin de pouvoir prendre un verre de madère. J'y consentis mais, au moment où il porta le verre à ses lèvres, je para-lysai de nouveau le bras, et il resta le verre près des lèvres sans pouvoir boire. -@C'est le supplice de Tantale, s'écria-t-il laissez-moi boire ce vin, je vous en prie ! Je le dégageai entièrement alors il se tâta pour s'assurer qu'il avait bien l'usage de tous ses membres et qu'il ne faisait pas un songe mais nos rires et nos plaisanteries lui persuadèrent facilement qu'il était bien éveillé. Il nous dit qu'à peine lui avais-je touché les pouces, il lui avait semblé éprouver, dans les bras et les jambes, des secousses qui l'avaient engourdi, au point qu'il ne sentait plus ni les uns ni les autres que ses yeux étaient devenus fixes sans qu'il pût baisser les paupières, malgré le désir qu'il en avait. A Caen, Mme Price me défia également, et, en quelques minutes, elle fut dans le même état, les yeux ouverts, la tête renversée sur son fauteuil, sans pouvoir remuer ni parler. Sa fille, effrayée de l'immobilité de ses grands yeux qui semblaient vouloir sortir de leur orbite, la pria instam-ment de les fermer, mais elle ne le put, le comte d'Emie-ville était présent, et cela se passait dans le salon de @Mme Sherrwill. Un mois après, j'étais à Londres dans le salon du docteur Elliotson il me proposa de magnétiser un des gentlemen présents, qui était fort incrédule, et que lui, docteur, n'avait jamais pu magnétiser. J'acceptai vingt minutes après, ce monsieur était renversé dans son fauteuil, les yeux fixes, sans pouvoir faire un mouvement et sans pouvoir répondre aux questions qu'on lui adressait de tous côtés. Je le dégageai un peu il respira bruyamment et put alors convenir qu'il se trouvait dans un état dont il ne pouvait se rendre compte, puisqu'il lui était impossible de remuer, quoique jouissant de toutes ses facultés intellectuelles. Je le dégageai entièrement, et quelques instants après il dis-parut son amour-propre était blessé. Le quatrième cas de ce genre se passa à Paris dans le
Il nous dit qu'à peine lui avais-je touché les pouces, il lui avait semblé éprouver, dans les bras et les jambes, des secousses qui l'avaient engourdi, au point qu'il ne sentait plus ni les uns ni les autres que ses yeux étaient devenus fixes sans qu'il pût baisser les paupières, malgré le désir qu'il en avait.
Il nous dit qu'à peine lui avais-je touché les pouces, il lui avait semblé éprouver, dans les bras et les jambes, des secousses qui l'avaient engourdi, au point qu'il ne sentait plus ni les uns ni les autres que ses yeux étaient devenus fixes sans qu'il pût baisser les paupières, malgré le désir qu'il en avait.
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9 a Ainsi, continue-t-il, il y a des segments dans le sque-lette, il y a des segments dans les muscles. Les nerfs péri-phériques s'accommodent à leur tour à cette segmenta-tion, et l'observation démontre qu'il y a également des segments dans le système nerveux central. Cette proposition est certaine dans les animaux infé-rieurs. Dans certains annelés placés très-bas dans l'échelle, tantôt à chaque anneau correspond un ganglion distinct exemple le lombric terrestre , tantôt il y a un seul gan-glion pour un nombre déterminé d'anneaux exemple les hirudinées bdelliennes . Dans la plupart des animaux vertébrés, dans les ovi-pares surtout, une tige étendue de la tête à la queue se substitue à cette chaîne des annelés. Cette tige, qu'en-ferme le canal racliidien, est la moelle épinière. Il y a cer-tainement pour chaque anneau du segment vertébral une certaine partie de cette tige nerveuse mais cette partie, ce segment idéal est-il un segment réel ? Y a-t-il pour chaque vertèbre un ganglion nerveux central? C'est là une ques-tion importante au point de vue de l'anatomie philosophique et de la physiologie générale. Gall a essayé l'un des premiers de la résoudre. Il pen-sait avoir vu dans la moelle des renflements successifs au ni-veau de chaque vertèbre. Cette proposition est surtout fort évidente dans la moelle épinière des oiseaux. M. de Blain-ville avait accepté cette opinion de Gall, à laquelle les expériences de Legallois, de Marshall Hall et de Mueller semblent avoir donné beaucoup de force et, en effet, si l'on accepte les idées de ces deux derniers physiologistes sur la force excito-motrice de la moelle, il semble que la division de l'axe médullaire en segments distincts s'en-suive nécessairement. Ainsi s'exprime Gratiolet. Son exposé, quoique bien
9 a Ainsi, continue-t-il, il y a des segments dans le sque-lette, il y a des segments dans les muscles. Les nerfs péri-phériques s'accommodent à leur tour à cette segmenta-tion, et l'observation démontre qu'il y a également des segments dans le système nerveux central. Cette proposition est certaine dans les animaux infé-rieurs. Dans certains annelés placés très-bas dans l'échelle, tantôt à chaque anneau correspond un ganglion distinct exemple le lombric terrestre , tantôt il y a un seul gan-glion pour un nombre déterminé d'anneaux exemple les hirudinées bdelliennes . Dans la plupart des animaux vertébrés, dans les ovi-pares surtout, une tige étendue de la tête à la queue se substitue à cette chaîne des annelés. Cette tige, qu'en-ferme le canal racliidien, est la moelle épinière. Il y a cer-tainement pour chaque anneau du segment vertébral une certaine partie de cette tige nerveuse mais cette partie, ce segment idéal est-il un segment réel ? Y a-t-il pour chaque vertèbre un ganglion nerveux central@? C'est là une ques-tion importante au point de vue de l'anatomie philosophique et de la physiologie générale. Gall a essayé l'un des premiers de la résoudre. Il pen-sait avoir vu dans la moelle des renflements successifs au ni-veau de chaque vertèbre. Cette proposition est surtout fort évidente dans la moelle épinière des oiseaux@@. M. de Blain-ville avait accepté cette opinion de Gall, à laquelle les expériences de Legallois, de Marshall Hall et de Mueller semblent avoir donné beaucoup de force et, en effet, si l'on accepte les idées de ces deux derniers physiologistes sur la force excito-motrice de la moelle, il semble que la division de l'axe médullaire en segments distincts s'en-suive nécessairement. Ainsi s'exprime Gratiolet. Son exposé, quoique bien
9 - Ainsi, continue-t-il, il y a des segments dans le sque-lette, il y a des segments dans les muscles. Les nerfs péri-phériques s'accommodent à leur tour à cette segmenta-tion, et l'observation démontre qu'il y a également des segments dans le système nerveux central. Cette proposition est certaine dans les animaux infé-rieurs. Dans certains annelés placés très-bas dans l'échelle, tantôt à chaque anneau correspond un ganglion distinct exemple le lombric terrestre , tantôt il y a un seul gan-glion pour un nombre déterminé d'anneaux exemple les hirudinées bdelliennes . Dans la plupart des animaux vertébrés, dans les ovi-pares surtout, une tige étendue de la tête à la queue se substitue à cette chaîne des annelés. Cette tige, qu'en-ferme le canal rac@hidien, est la moelle épinière. Il y a cer-tainement pour chaque anneau du segment vertébral une certaine partie de cette tige nerveuse mais cette partie, ce segment idéal est-il un segment réel ? Y a-t il pour chaque vertèbre un ganglion nerveux central ? C'est là une ques-tion importante au point de vue de l'anatomie philosophique et de la physiologie générale. Gall a essayé l'un des premiers de la résoudre. Il pen-sait avoir vu dans la moelle des renflements successifs au ni-veau de chaque vertèbre. Cette proposition est surtout fort évidente dans la moelle épinière des oiseaux... M. de Blain-ville avait accepté cette opinion de Gall, à laquelle les expériences de Legallois, de Marshall Hall et de Mueller semblent avoir donné beaucoup de force et, en effet, si l'on accepte les idées de ces deux derniers physiologistes sur la force excito-motrice de la moelle, il semble que la division de l'axe médullaire en segments distincts s'en-suive nécessairement. Ainsi s'exprime Gratiolet. Son exposé, quoique bien
Y a-t-il pour chaque vertèbre un ganglion nerveux central?
Y a-t il pour chaque vertèbre un ganglion nerveux central ?
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_65 -l'avait chargée. Son amour pour Dieu, amour qui prit possession de son coeur dès ses plus tendres années, n'avait de-bornes que celles de l'impuissance humaine biens, honneurs, beauté, tout ne fut à ses yeux que de la boue en comparaison du Créateur. 0 Dieu, s'é-criait-elle en poussant des soupirs enflammés, ô Dieu de mon coeur! que vous êtes bon à ceux qui vous aiment ! Un demi-quart d'heure de vos consolations vaut infiniment mieux que tout ce que le monde entier pourrait procu rer de délices et de plaisirs dans l'espace de mille années. Mais que de vertus devait pro-duire cette charité, qui est la reine de toutes les autres ! Un de ses effets les plus marqués fut un désir insatiable d'établir le règne de Dieu dans les âmes, et d'y détruire l'empire du démon en y détruisant le péché. Il n'y avait rien qu'elle ne souffrît pour y réussir. Les gibets et les plus affreux supplices l'ef-frayaient moins que la plus légère offense de son Dieu. Oui, disait-elle, j'aimerais mieux descendre toute vivante en enfer que d'en commettre une seule de propos délibéré. L'image de Jésus-Christ attaché à la croix, et qui n'y a été attaché que pour, expier nos fautes, contribuait beaucoup à nourrir en elle
_65 -l'avait chargée. Son amour pour Dieu, amour qui prit possession de son coeur dès ses plus tendres années, n'avait de-bornes que celles de l'impuissance humaine biens, honneurs, beauté, tout ne fut à ses yeux que de la boue en comparaison du Créateur. 0 Dieu, s'é-criait-elle en poussant des soupirs enflammés, ô Dieu de mon coeur! que vous êtes bon à ceux qui vous aiment ! Un demi-quart d'heure de vos consolations vaut infiniment mieux que tout ce que le monde entier pourrait procu rer de délices et de plaisirs dans l'espace de mille années. Mais que de vertus devait pro-duire cette charité, qui est la reine de toutes les autres ! Un de ses effets les plus marqués fut un désir insatiable d'établir le règne de Dieu dans les âmes, et d'y détruire l'empire du démon en y détruisant le péché. Il n'y avait rien qu'elle ne souffrît pour y réussir. Les gibets et les plus affreux supplices l'ef-frayaient moins que la plus légère offense de son Dieu. Oui, disait-elle, j'aimerais mieux descendre toute vivante en enfer que d'en commettre une seule de propos délibéré. L'image de Jésus-Christ attaché à la croix, et qui n'y a été attaché que pour, expier nos fautes, contribuait beaucoup à nourrir en elle
_65 -l'avait chargée. Son amour pour Dieu, amour qui prit possession de son coeur dès ses plus tendres années, n'avait de-bornes que celles de l'impuissance humaine biens, honneurs, beauté, tout ne fut à ses yeux que de la boue en comparaison du Créateur. O Dieu, s'é-criait-elle en poussant des soupirs enflammés, ô Dieu de mon coeur! que vous êtes bon à ceux qui vous aiment ! Un demi-quart d'heure de vos consolations vaut infiniment mieux que tout ce que le monde entier pourrait procu rer de délices et de plaisirs dans l'espace de mille années. Mais que de vertus devait pro-duire cette charité, qui est la reine de toutes les autres ! Un de ses effets les plus marqués fut un désir insatiable d'établir le règne de Dieu dans les âmes, et d'y détruire l'empire du démon en y détruisant le péché. Il n'y avait rien qu'elle ne souffrît pour y réussir. Les gibets et les plus affreux supplices l'ef-frayaient moins que la plus légère offense de son Dieu. Oui, disait-elle, j'aimerais mieux descendre toute vivante en enfer que d'en commettre une seule de propos délibéré. L'image de Jésus-Christ attaché à la croix, et qui n'y a été attaché que pour@ expier nos fautes, contribuait beaucoup à nourrir en elle
Son amour pour Dieu, amour qui prit possession de son coeur dès ses plus tendres années, n'avait de-bornes que celles de l'impuissance humaine biens, honneurs, beauté, tout ne fut à ses yeux que de la boue en comparaison du Créateur.
Son amour pour Dieu, amour qui prit possession de son coeur dès ses plus tendres années, n'avait de-bornes que celles de l'impuissance humaine biens, honneurs, beauté, tout ne fut à ses yeux que de la boue en comparaison du Créateur.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. i03 - Eh bien! monsieur le comte, dit-elle, que décidez-vous? - Caprice d'enfant, répondit-il. Cela vous passera comme cela vous est venu. - Non, monsieur le comte, il n'y a point de caprice là-dedans il y a une résolution bien arrêtée. - Vraiment, dit-il en s'irritant de cette résistance, à la-qiialle il n'était point accoutumé. Vous persistez? - Je persiste, répliqua-t-elle avec fermeté. - Alors, madame la comtesse, vous m'obligez à parler plus nettement. Vous voulez quitter la maison, n'est-ce pas? - Oui, monsieur le comte. - Faire un éclat, me mettre à l'index, livrer notre nom à la malignité publique ? - Dieu sait de quel côté sont les premiers torts. - Je vous le dirai tout à l'heure chaque chose en son temps. Et par je ne sais quelle fantaisie vous demandez à entrer dans un couvent. Est-ce bien là votre désir ? - Mon désir très-formel. - Et vous voulez savoir quel est le mien, et si je consens à cette équipée? - Dites à ce sacrifice. - Eh bien ! non, madame la comtesse, je n'y consens pas non, non, trois fois non. Vous resterez dans cet hôtel, vous n'irez pas au couvent. Tout à l'heure vous me demandiez de la franchise elle voilà, je l'espère. - C'est donc la guerre, Monsieur? - J'aime mieux la guerre, Madame, que la trahison. Vous m'y forcez, d'ailleurs, et puisque nous en sommes aux expli-cations, j'irai jusqu'au bout. Clémence ne savait pas ce que son mari allait lui dire, et pourtant le, coeur commençait à lui faillir. Elle avait son se-cret, bien léger sans doute, mais qui lui pesait, tout léger qu'il fût. Peut-être alors eût-elle reculé mais Sigismond était entraîné par la colère, il continua - Vous parlez de couvent, Madame, lui dit-il, croyez-vous que je sois dupe de cette belle imagination? Croyez-vous que je prenne cela pour une inspiration d'en haut, une voca-tion subite ou même un besoin de vous recueillir? Il faudrait que j'y misse bien de la complaisance, ou bien de la naïveté.
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. i03 - Eh bien@! monsieur le comte, dit-elle, que décidez-vous@? - Caprice d'enfant, répondit-il. Cela vous passera comme cela vous est venu. - Non, monsieur le comte, il n'y a point de caprice là-dedans il y a une résolution bien arrêtée. - Vraiment, dit-il en s'irritant de cette résistance, à la-qiialle il n'était point accoutumé. Vous persistez@? - Je persiste, répliqua-t-elle avec fermeté. - Alors, madame la comtesse, vous m'obligez à parler plus nettement. Vous voulez quitter la maison, n'est-ce pas@? - Oui, monsieur le comte. - Faire un éclat, me mettre à l'index, livrer notre nom à la malignité publique ? - Dieu sait de quel côté sont les premiers torts. - Je vous le dirai tout à l'heure chaque chose en son temps. Et par je ne sais quelle fantaisie vous demandez à entrer dans un couvent. Est-ce bien là votre désir ? - Mon désir très-formel. - Et vous voulez savoir quel est le mien, et si je consens à cette équipée@? - Dites à ce sacrifice. - Eh bien ! non, madame la comtesse, je n'y consens pas non, non, trois fois non. Vous resterez dans cet hôtel, vous n'irez pas au couvent. Tout à l'heure vous me demandiez de la franchise elle voilà, je l'espère. - C'est donc la guerre, Monsieur? - J'aime mieux la guerre, Madame, que la trahison. Vous m'y forcez, d'ailleurs, et puisque nous en sommes aux expli-cations, j'irai jusqu'au bout. Clémence ne savait pas ce que son mari allait lui dire, et pourtant le, coeur commençait à lui faillir. Elle avait son se-cret, bien léger sans doute, mais qui lui pesait, tout léger qu'il fût. Peut-être alors eût-elle reculé mais Sigismond était entraîné par la colère, il continua - Vous parlez de couvent, Madame, lui dit-il, croyez-vous que je sois dupe de cette belle imagination@? Croyez-vous que je prenne cela pour une inspiration d'en haut, une voca-tion subite ou même un besoin de vous recueillir@? Il faudrait que j'y misse bien de la complaisance, ou bien de la naïveté.
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 103 -@Eh bien ! monsieur le comte, dit-elle, que décidez-vous ? -@Caprice d'enfant, répondit-il. Cela vous passera comme cela vous est venu. -@Non, monsieur le comte, il n'y a point de caprice là-dedans il y a une résolution bien arrêtée. -@Vraiment, dit-il en s'irritant de cette résistance, à la-q@uelle il n'était point accoutumé. Vous persistez ? -@Je persiste, répliqua-t-elle avec fermeté. -@Alors, madame la comtesse, vous m'obligez à parler plus nettement. Vous voulez quitter la maison, n'est-ce pas ? -@Oui, monsieur le comte. -@Faire un éclat, me mettre à l'index, livrer notre nom à la malignité publique ? -@Dieu sait de quel côté sont les premiers torts. -@Je vous le dirai tout à l'heure chaque chose en son temps. Et par je ne sais quelle fantaisie vous demandez à entrer dans un couvent. Est-ce bien là votre désir ? -@Mon désir très-formel. -@Et vous voulez savoir quel est le mien, et si je consens à cette équipée ? -@Dites à ce sacrifice. -@Eh bien ! non, madame la comtesse, je n'y consens pas non, non, trois fois non. Vous resterez dans cet hôtel, vous n'irez pas au couvent. Tout à l'heure vous me demandiez de la franchise e@@n voilà, je l'espère. -@C'est donc la guerre, Monsieur? -@J'aime mieux la guerre, Madame, que la trahison. Vous m'y forcez, d'ailleurs, et puisque nous en sommes aux expli-cations, j'irai jusqu'au bout. Clémence ne savait pas ce que son mari allait lui dire, et pourtant le@ coeur commencait à lui faillir. Elle avait son se-cret, bien léger sans doute, mais qui lui pesait, tout léger qu'il fût. Peut-être alors eût-elle reculé mais Sigismond était entraîné par la colère, il continua -@Vous parlez de couvent, Madame, lui dit-il, croyez-vous que je sois dupe de cette belle imagination ? Croyez-vous que je prenne cela pour une inspiration d'en haut, une voca-tion subite ou même un besoin de vous recueillir ? Il faudrait que j'y misse bien de la complaisance, ou bien de la naïveté.
Croyez-vous que je prenne cela pour une inspiration d'en haut, une voca-tion subite ou même un besoin de vous recueillir?
Croyez-vous que je prenne cela pour une inspiration d'en haut, une voca-tion subite ou même un besoin de vous recueillir ?
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RnE. -35 château, la joie et l'orgueil du vieux comte. Sigismond s'en vil un peu éclipsé, et une jalousie sourde s'empara de lui, presque à son insu. On devine combien ses relations avec sa cousine en furent affectées. Au lieu de s'associer à l'idolâ-trie dont elle était l'objet, il se créa un rôle à part, en manière de contraste et de contre-poids, et affecta des airs grondeurs qui ne convenaient ni à sa position ni à son âge. Tandis que la jeune fille ne rencontrait sur son passage que des coeurs ouverts etdes visages radieux, son cousin semblait prendre à tâche de jeter quelques ombres sur ce tableau. Il trouvait à redire à tout, cherchait des querelles sur le moindre dé-tail, et témoignait de l'humeur quand elle s'abandonnait aux jeux et aux joies de l'enfance. Devant le vieux comte, ces mauvais sentiments ne transpiraient pas, mais ils reprenaient Je dessus hors de sa présence. Ce qu'amena cette conduite, il est facile de le prévoir de pareilles impressions sont de celles que rien n'efface. Dès que Clémence fut en état de juger, elle eut sur Sigismond une - opinion dont elle ne devait plus revenir. Ce qui la guidait, c'était cet instinct qui nous fait aimer ceux qui nous aiment. Elle eût oublié peut-être les petites picoteries, les airs maussades et frondeurs, si un sentiment vrai se fût mêlé à tout cela. Mais il y avait là-dessous un manque de coeur et une hypocrisie qu'elle n'oublia ni ne pardonna jamais. Plus elle avança en âge, plus elle sentit s'accroître cet éloigne-ment les efforts même qu'elle faisait pour le vaincre ne ser-vaient qu'à prouver combien il était enraciné. Cependant elle n'ignorait rien des projets de son père ce n'était, à Beaupré, un mystère pour personne que Clémence devait être la femme de Sigismond on en parlait ouverte-ment comme d'une chose arrêtée et irrévocable. Dans les entretiens de famille, il se mêlait toujours quelque allusion là-dessus, et le vieux comte aimait à y revenir comme à une pensée favorite. Peut-être, voyant que le goût n'y était pas, insistait-il à dessein sur la convenance il fallait que toute ré-volte fût étouffée en germe, et que l'orgueil du sang eût le der-nier mot. Clémence n'avaitaucun motif de résister et ne résista pas à des arrangements auxquels tout le monde autour d'elle paraissait souscrire enfant, elle n'en comprenait pas la va-leur, et quand elle en eut une idée plus juste, son esprit y
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RnE. -35 château, la joie et l'orgueil du vieux comte. Sigismond s'en vil un peu éclipsé, et une jalousie sourde s'empara de lui, presque à son insu. On devine combien ses relations avec sa cousine en furent affectées. Au lieu de s'associer à l'idolâ-trie dont elle était l'objet, il se créa un rôle à part, en manière de contraste et de contre-poids, et affecta des airs grondeurs qui ne convenaient ni à sa position ni à son âge. Tandis que la jeune fille ne rencontrait sur son passage que des coeurs ouverts et@des visages radieux, son cousin semblait prendre à tâche de jeter quelques ombres sur ce tableau. Il trouvait à redire à tout, cherchait des querelles sur le moindre dé-tail, et témoignait de l'humeur quand elle s'abandonnait aux jeux et aux joies de l'enfance. Devant le vieux comte, ces mauvais sentiments ne transpiraient pas, mais ils reprenaient Je dessus hors de sa présence. Ce qu'amena cette conduite, il est facile de le prévoir de pareilles impressions sont de celles que rien n'efface. Dès que Clémence fut en état de juger, elle eut sur Sigismond une - opinion dont elle ne devait plus revenir. Ce qui la guidait, c'était cet instinct qui nous fait aimer ceux qui nous aiment. Elle eût oublié peut-être les petites picoteries, les airs maussades et frondeurs, si un sentiment vrai se fût mêlé à tout cela. Mais il y avait là-dessous un manque de coeur et une hypocrisie qu'elle n'oublia ni ne pardonna jamais. Plus elle avança en âge, plus elle sentit s'accroître cet éloigne-ment les efforts même qu'elle faisait pour le vaincre ne ser-vaient qu'à prouver combien il était enraciné. Cependant elle n'ignorait rien des projets de son père ce n'était, à Beaupré, un mystère pour personne que Clémence devait être la femme de Sigismond on en parlait ouverte-ment comme d'une chose arrêtée et irrévocable. Dans les entretiens de famille, il se mêlait toujours quelque allusion là-dessus, et le vieux comte aimait à y revenir comme à une pensée favorite. Peut-être, voyant que le goût n'y était pas, insistait-il à dessein sur la convenance il fallait que toute ré-volte fût étouffée en germe, et que l'orgueil du sang eût le der-nier mot. Clémence n'avait@aucun motif de résister et ne résista pas à des arrangements auxquels tout le monde autour d'elle paraissait souscrire enfant, elle n'en comprenait pas la va-leur, et quand elle en eut une idée plus juste, son esprit y
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. @35 château, la joie et l'orgueil du vieux comte. Sigismond s'en vit un peu éclipsé, et une jalousie sourde s'empara de lui, presque à son insu. On devine combien ses relations avec sa cousine en furent affectées. Au lieu de s'associer à l'idolâ-trie dont elle était l'objet, il se créa un rôle à part, en manière de contraste et de contre-poids, et affecta des airs grondeurs qui ne convenaient ni à sa position ni à son âge. Tandis que la jeune fille ne rencontrait sur son passage que des coeurs ouverts et des visages radieux, son cousin semblait prendre à tâche de jeter quelques ombres sur ce tableau. Il trouvait à redire à tout, cherchait des querelles sur le moindre dé-tail, et témoignait de l'humeur quand elle s'abandonnait aux jeux et aux joies de l'enfance. Devant le vieux comte, ces mauvais sentiments ne transpiraient pas, mais ils reprenaient le dessus hors de sa présence. Ce qu'amena cette conduite, il est facile de le prévoir de pareilles impressions sont de celles que rien n'efface. Dès que Clémence fut en état de juger, elle eut sur Sigismond une @@opinion dont elle ne devait plus revenir. Ce qui la guidait, c'était cet instinct qui nous fait aimer ceux qui nous aiment. Elle eût oublié peut-être les petites picoteries, les airs maussades et frondeurs, si un sentiment vrai se fût mêlé à tout cela. Mais il y avait là-dessous un manque de coeur et une hypocrisie qu'elle n'oublia ni ne pardonna jamais. Plus elle avança en âge, plus elle sentit s'accroître cet éloigne-ment les efforts même qu'elle faisait pour le vaincre ne ser-vaient qu'à prouver combien il était enraciné. Cependant elle n'ignorait rien des projets de son père ce n'était, à Beaupré, un mystère pour personne que Clémence devait être la femme de Sigismond on en parlait ouverte-ment comme d'une chose arrêtée et irrévocable. Dans les entretiens de famille, il se mêlait toujours quelque allusion là-dessus, et le vieux comte aimait à y revenir comme à une pensée favorite. Peut-être, voyant que le goût n'y était pas, insistait-il à dessein sur la convenance il fallait que toute ré-volte fût étouffée en germe, et que l'orgueil du sang eût le der-nier mot. Clémence n'avait aucun motif de résister et ne résista pas à des arrangements auxquels tout le monde autour d'elle paraissait souscrire enfant, elle n'en comprenait pas la va-leur, et quand elle en eût une idée plus juste, son esprit y
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE.
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-32 -Manière d'opérer. - On étend une certaine quantité d'u-rine de manière à lui faire occuper 10 à20 fois son volume, et on en remplit une burette graduée. D'un autre côté, on introduit dans un ballon 10 CC de la liqueur de Fehling et on ajoute 40 CC d'eau , on chauffe jusqu'à l'ébullition, et on ajoute l'urine à cette solution chaude jusqu'à ce que tout le sel cuivrique soit réduit et précipité sous forme de protoxyde. On reconnaît ce point, si, après quelque temps de repos pour permettre au précipité de se déposer, on s'a-perçoit que le liquide surnageant est incolore en tenant le ballon vers la lumière. D'ailleurs, une petite portion de ce liquide filtré ne doit, après avoir été acidulé, déceler le cuivre ni par l'hydrogène sulfuré ni par le cyanure jaune. Dans cet essai, on fait bien de tenir le ballon au-dessus d'une lampe à alcool pour maintenir le liquide faiblement en ébullition, et de l'enlever seulement pour laisser dépo-ser1, lorsque le mélange aura pris une teinte rouge. Le dépôt se fait d'autant plus rapidement qu'on est plus rap-proché de la réduction complète. Comme cet essai est assez délicat pour tout opérateur peu exercé, il est bon de le ré-péter plusieurs fois. S'il y a présence d'albumine, il faut commencer par s'en débarrasser par coagulation et filtration. 30 Dosage du sucre par son pouvoir rotatoire. - On remplit le tube avec de l'urine privée d'albumine et tout à fait transparente, en évitant l'introduction de bulles d'air, on place le tube dans un appareil de polarisation de Ventzke-Soleil ou de Mitscherlich, et on détermine par le degré lu sur le vernier la rotation, et par suite la quantité de sucre. On se sert de la formule suivante p dans laquelle p désigne le poids du sucre en grammes pour i CC d'urine a , la rotation abservée l, la longueur du tube et 56 le pouvoir rotatoire spécifique. Ici également il faut une grande habitude pour trouver toujours des résultats exacts.
-32 -Manière d'opérer. - On étend une certaine quantité d'u-rine de manière à lui faire occuper 10 à20 fois son volume, et on en remplit une burette graduée. D'un autre côté, on introduit dans un ballon 10 CC de la liqueur de Fehling et on ajoute 40 CC d'eau , on chauffe jusqu'à l'ébullition, et on ajoute l'urine à cette solution chaude jusqu'à ce que tout le sel cuivrique soit réduit et précipité sous forme de protoxyde. On reconnaît ce point, si, après quelque temps de repos pour permettre au précipité de se déposer, on s'a-perçoit que le liquide surnageant est incolore en tenant le ballon vers la lumière. D'ailleurs, une petite portion de ce liquide filtré ne doit, après avoir été acidulé, déceler le cuivre ni par l'hydrogène sulfuré ni par le cyanure jaune. Dans cet essai, on fait bien de tenir le ballon au-dessus d'une lampe à alcool pour maintenir le liquide faiblement en ébullition, et de l'enlever seulement pour laisser dépo-ser1, lorsque le mélange aura pris une teinte rouge. Le dépôt se fait d'autant plus rapidement qu'on est plus rap-proché de la réduction complète. Comme cet essai est assez délicat pour tout opérateur peu exercé, il est bon de le ré-péter plusieurs fois. S'il y a présence d'albumine, il faut commencer par s'en débarrasser par coagulation et filtration. 30 Dosage du sucre par son pouvoir rotatoire. - On remplit le tube avec de l'urine privée d'albumine et tout à fait transparente, en évitant l'introduction de bulles d'air, on place le tube dans un appareil de polarisation de Ventzke-Soleil ou de Mitscherlich, et on détermine par le degré lu sur le vernier la rotation, et par suite la quantité de sucre. On se sert de la formule suivante @@@@@@p dans laquelle p désigne le poids du sucre en grammes pour i CC d'urine a , la rotation abservée l, la longueur du tube et 56 le pouvoir rotatoire spécifique. Ici également il faut une grande habitude pour trouver toujours des résultats exacts.
-32 -Manière d'opérer. -@On étend une certaine quantité d'u-rine de manière à lui faire occuper 10 à20 fois son volume, et on en remplit une burette graduée. D'un autre côté, on introduit dans un ballon 10 CC de la liqueur de Fehling et on ajoute 40 CC d'eau@, on chauffe jusqu'à l'ébullition, et on ajoute l'urine à cette solution chaude jusqu'à ce que tout le sel cuivrique soit réduit et précipité sous forme de protoxyde. On reconnaît ce point, si, après quelque temps de repos pour permettre au précipité de se déposer, on s'a-perçoit que le liquide surnageant est incolore en tenant le ballon vers la lumière. D'ailleurs, une petite portion de ce liquide filtré ne doit, après avoir été acidulé, déceler le cuivre ni par l'hydrogène sulfuré ni par le cyanure jaune. Dans cet essai, on fait bien de tenir le ballon au-dessus d'une lampe à alcool pour maintenir le liquide faiblement en ébullition, et de l'enlever seulement pour laisser dépo-ser@, lorsque le mélange aura pris une teinte rouge. Le dépôt se fait d'autant plus rapidement qu'on est plus rap-proché de la réduction complète. Comme cet essai est assez délicat pour tout opérateur peu exercé, il est bon de le ré-péter plusieurs fois. S'il y a présence d'albumine, il faut commencer par s'en débarrasser par coagulation et filtration. 3° Dosage du sucre par son pouvoir rotatoire. -@On remplit le tube avec de l'urine privée d'albumine et tout à fait transparente, en évitant l'introduction de bulles d'air, on place le tube dans un appareil de polarisation de Ventzke-Soleil ou de Mitscherlich, et on détermine par le degré lu sur le vernier la rotation, et par suite la quantité de sucre. On se sert de la formule suivante FORMULE dans laquelle p désigne le poids du sucre en grammes pour 1 CC d'urine a@, la rotation abservée l, la longueur du tube et 56 le pouvoir rotatoire spécifique. Ici également il faut une grande habitude pour trouver toujours des résultats exacts.
S'il y a présence d'albumine, il faut commencer par s'en débarrasser par coagulation et filtration.
S'il y a présence d'albumine, il faut commencer par s'en débarrasser par coagulation et filtration.
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402 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. - Au couvent ! s'écria Sigismond comme réveillé par un coup de beffroi, au couvent? - Oui, monsieur le comte, au couvent et si vous pensez que celui de mademoiselle Pulchérie soit d'une règle trop relâchée et d'un accès trop facile, il vous sera aisé d'en trouver un qui vous offre plus de garanties. J'irai où vous voudrez, pourvu que je quitte cette maison. Clémence aurait pu parler longtemps sans que son mari l'interrompît. Son attention n'était plus à ce qu'elle disait. Un mot seul l'avait frappé, c'était le mot de couvent peu lui importaient les commentaires il les tirait de lui-même et à son point de vue exclusivement. Parler ainsi d'un couvent de gaieté de coeur, de propos délibéré 1 que se cachait-il sous un pareil langage ? Un piège, sans doute, une intrigue ourdie de longue main. Les murs d'un couvent ne sont pas si hauts qu'un amoureux ne puisse les franchir, et, sous ce voeu, en apparence innocent, se tramait quelque machination diabolique. D'ailleurs, un éclat pareil n'a jamais lieu sans qu'on en parle au dehors. L'hôtel Montréal serait donc, pour tout l'hiver, l'aliment de la médisance. Les bonnes âmes ar-rangeraient le fait à leur guise, et Dieu sait à quelles gloses il donnerait lieu. Non! non 1 le comte ne pouvait vouloir ni souffrir rien de pareil il aspirait au repos de toutes les ma-nières. Il n'avait de goût ni pour le scandale, ni pour le ridicule, et il saurait se préserver de l'un comme de l'autre sa femme resterait où elle était elle y resterait assujettie à une surveillance de plus en plus nécessaire. C'était le seul moyen décent de tout concilier, l'opinion du monde et la sé-curité domestique c'était le plus efficace également, et cet acte de révolte le prouvait bien. A tous ces titres il ne s'en départirait pas. Voilà quelles réflexions se pressaient dans l'esprit du comte et à quelles conclusions il était conduit. Clémence s'était levée et attendait sa réponse avec une tristesse mêlée de fierté il s'agissait d'un effort suprême, et elle y avait mis l'énergie d'une âme aux abois elle sentait que sa vie en dé-pendait. Cependant, Sigismond ne se prononçait pas il gar-dait un silence affecté, comme s'il eût voulu la prendre par lassitude. La jeune femme insista.
402 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. - Au couvent ! s'écria Sigismond comme réveillé par un coup de beffroi, au couvent@? - Oui, monsieur le comte, au couvent et si vous pensez que celui de mademoiselle Pulchérie soit d'une règle trop relâchée et d'un accès trop facile, il vous sera aisé d'en trouver un qui vous offre plus de garanties. J'irai où vous voudrez, pourvu que je quitte cette maison. Clémence aurait pu parler longtemps sans que son mari l'interrompît. Son attention n'était plus à ce qu'elle disait. Un mot seul l'avait frappé, c'était le mot de couvent peu lui importaient les commentaires il les tirait de lui-même et à son point de vue exclusivement. Parler ainsi d'un couvent de gaieté de coeur, de propos délibéré 1 que se cachait-il sous un pareil langage ? Un piège, sans doute, une intrigue ourdie de longue main. Les murs d'un couvent ne sont pas si hauts qu'un amoureux ne puisse les franchir, et, sous ce voeu, en apparence innocent, se tramait quelque machination diabolique. D'ailleurs, un éclat pareil n'a jamais lieu sans qu'on en parle au dehors. L'hôtel Montréal serait donc, pour tout l'hiver, l'aliment de la médisance. Les bonnes âmes ar-rangeraient le fait à leur guise, et Dieu sait à quelles gloses il donnerait lieu. Non@! non 1 le comte ne pouvait vouloir ni souffrir rien de pareil il aspirait au repos de toutes les ma-nières. Il n'avait de goût ni pour le scandale, ni pour le ridicule, et il saurait se préserver de l'un comme de l'autre sa femme resterait où elle était elle y resterait assujettie à une surveillance de plus en plus nécessaire. C'était le seul moyen décent de tout concilier, l'opinion du monde et la sé-curité domestique c'était le plus efficace également, et cet acte de révolte le prouvait bien. A tous ces titres il ne s'en départirait pas. Voilà quelles réflexions se pressaient dans l'esprit du comte et à quelles conclusions il était conduit. Clémence s'était levée et attendait sa réponse avec une tristesse mêlée de fierté il s'agissait d'un effort suprême, et elle y avait mis l'énergie d'une âme aux abois elle sentait que sa vie en dé-pendait. Cependant, Sigismond ne se prononçait pas il gar-dait un silence affecté, comme s'il eût voulu la prendre par lassitude. La jeune femme insista.
402 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@Au couvent ! s'écria Sigismond comme réveillé par un coup de beffroi, au couvent ? -@Oui, monsieur le comte, au couvent et si vous pensez que celui de mademoiselle Pulchérie soit d'une règle trop relâchée et d'un accès trop facile, il vous sera aisé d'en trouver un qui vous offre plus de garanties. J'irai où vous voudrez, pourvu que je quitte cette maison. Clémence aurait pu parler longtemps sans que son mari l'interrompît. Son attention n'était plus à ce qu'elle disait. Un mot seul l'avait frappé, c'était le mot de couvent peu lui importaient les commentaires il les tirait de lui même et à son point de vue exclusivement. Parler ainsi d'un couvent de gaieté de coeur, de propos délibéré ! que se cachait-il sous un pareil langage ? Un piége, sans doute, une intrigue ourdie de longue main. Les murs d'un couvent ne sont pas si hauts qu'un amoureux ne puisse les franchir, et, sous ce voeu, en apparence innocent, se tramait quelque machination diabolique. D'ailleurs, un éclat pareil n'a jamais lieu sans qu'on en parle au dehors. L'hôtel Montréal serait donc, pour tout l'hiver, l'aliment de la médisance. Les bonnes âmes ar-rangeraient le fait à leur guise, et Dieu sait à quelles gloses il donnerait lieu. Non ! non ! le comte ne pouvait vouloir ni souffrir rien de pareil il aspirait au repos de toutes les ma-nières. Il n'avait de goût ni pour le scandale, ni pour le ridicule, et il saurait se préserver de l'un comme de l'autre sa femme resterait où elle était elle y resterait assujettie à une surveillance de plus en plus nécessaire. C'était le seul moyen décent de tout concilier, l'opinion du monde et la sé-curité domestique c'était le plus efficace également, et cet acte de révolte le prouvait bien. A tous ces titres il ne s'en départirait pas. Voilà quelles réflexions se pressaient dans l'esprit du comte et à quelles conclusions il était conduit. Clémence s'était levée et attendait sa réponse avec une tristesse mèlée de fierté il s'agissait d'un effort suprême, et elle y avait mis l'énergie d'une âme aux abois elle sentait que sa vie en dé-pendait. Cependant, Sigismond ne se prononçait pas il gar-dait un silence affecté, comme s'il eût voulu la prendre par lassitude. La jeune femme insista.
- Oui, monsieur le comte, au couvent et si vous pensez que celui de mademoiselle Pulchérie soit d'une règle trop relâchée et d'un accès trop facile, il vous sera aisé d'en trouver un qui vous offre plus de garanties.
-Oui, monsieur le comte, au couvent et si vous pensez que celui de mademoiselle Pulchérie soit d'une règle trop relâchée et d'un accès trop facile, il vous sera aisé d'en trouver un qui vous offre plus de garanties.
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430 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. XXVIII D'abord, Gaston ne put y croire fet s'imagina qu'il était le jouet d'une erreur. Sans doute il avait dépassé l'endroit ot avait eu lieu l'escalade, ou bien il ne l'avait pas encore at-teint. C'était la seule explication naturelle du fait. Il coarut donc à droite et it gauche, sur toute la longueur des clôtures, cherchant partout et avec une anxiété fiévreme, ïil ne re-trouverait pas cet instrument de salut auquel tant de prix était attaché. Cette recherche fuf vaine nulle part il ne le retrouva, nulle part il ne rencontra cette physionomie des lieux qui était si bien gravée dans sa mémoire. Il fallut donc en revenir au véritable point de départ, et là bien des circonstances se réunirent pour porter dais son es-prit une convictioB accablante. Tous les accidents du terrain prouvaient que c'était par oe côté qu'il avait pénétré dans le jardin. Sur le sol, l'empreinte encore fraîche de ses pieds, çà et là des branches brisées qui marquaient son passage, quel-ques débris détachés du mur, puis des indices particuliers - qu'avec ses habitudes de chasseur il avait eu le soin de re-marquer et de rendre apparents. Tout concourait à prouver qu'il ne fallait pas pousser plus loin une recherche inutile. C'était là que devait sa trouver l'échelle, et elle n'y était pas. Quand Gaston se fut convaincu du fait, il ne songea pas à lui, ni au danger qu'il pouvait courir il songea à Clémence. Ce qu'il avait imaginé pour la sauver allait achever de la perdre son sort en serait aggravé, son existence empirerait, ses geôliers en prendraient prétexte pour la tenir dans une captivité plus étroite et combler la mesure des procédés odieux. A cette pensée, Gaston se sentit transporté d'un élan soudain. Ce qui dominait chez lui, ce n'était MS la crainte, ce n'était pas le désir de se soustraire à des adversaires mys-térieux c'était la colère, c'était la soif de la vengeance, c' é-tait le désir de les rejoindre et de leur livrer le vrai coupable, le seul de qui ils fussent en droit d'exiger une réparation.
430 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. XXVIII D'abord, Gaston ne put y croire fet s'imagina qu'il était le jouet d'une erreur. Sans doute il avait dépassé l'endroit ot avait eu lieu l'escalade, ou bien il ne l'avait pas encore at-teint. C'était la seule explication naturelle du fait. Il coarut donc à droite et it gauche, sur toute la longueur des clôtures, cherchant partout@ et avec une anxiété fiévre@me, @ïil ne re-trouverait pas cet instrument de salut auquel tant de prix était attaché. Cette recherche fuf vaine nulle part il ne le retrouva, nulle part il ne rencontra cette physionomie des lieux qui était si bien gravée dans sa mémoire. Il fallut donc en revenir au véritable point de départ, et là bien des circonstances se réunirent pour porter dais son es-prit une convictioB accablante. Tous les accidents du terrain prouvaient que c'était par oe côté qu'il avait pénétré dans le jardin. Sur le sol, l'empreinte encore fraîche de ses pieds, çà et là des branches brisées qui marquaient son passage, quel-ques débris détachés du mur, puis des indices particuliers - qu'avec ses habitudes de chasseur il avait eu le soin de re-marquer et de rendre apparents. Tout concourait à prouver qu'il ne fallait pas pousser plus loin une recherche inutile. C'était là que devait sa trouver l'échelle, et elle n'y était pas. Quand Gaston se fut convaincu du fait, il ne songea pas à lui, ni au danger qu'il pouvait courir il songea à Clémence. Ce qu'il avait imaginé pour la sauver allait achever de la perdre son sort en serait aggravé, son existence empirerait, ses geôliers en prendraient prétexte pour la tenir dans une captivité plus étroite et combler la mesure des procédés odieux. A cette pensée, Gaston se sentit transporté d'un élan soudain. Ce qui dominait chez lui, ce n'était @MS la crainte, ce n'était pas le désir de se soustraire à des adversaires mys-térieux c'était la colère, c'était la soif de la vengeance, c' é-tait le désir de les rejoindre et de leur livrer le vrai coupable, le seul de qui ils fussent en droit d'exiger une réparation.
430 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. XXVIII D'abord, Gaston ne put y croire @et s'imagina qu'il était le jouet d'une erreur. Sans doute il avait dépassé l'endroit où avait eu lieu l'escalade, ou bien il ne l'avait pas encore at-teint. C'était la seule explication naturelle du fait. Il courut donc à droite et @à gauche, sur toute la longueur des clôtures, cherchant partout, et avec une anxiété fiévreuse, s'il ne re-trouverait pas cet instrument de salut auquel tant de prix était attaché. Cette recherche fut vaine nulle part il ne le retrouva, nulle part il ne rencontra cette physionomie des lieux qui était si bien gravée dans sa mémoire. Il fallut donc en revenir au véritable point de départ, et là bien des circonstances se réunirent pour porter dans son es-prit une conviction accablante. Tous les accidents du terrain prouvaient que c'était par ce côté qu'il avait pénétré dans le jardin. Sur le sol, l'empreinte encore fraîche de ses pieds, çà et là des branches brisées qui marquaient son passage, quel-ques débris détachés du mur, puis des indices particuliers @@qu'avec ses habitudes de chasseur il avait eu le soin de re-marquer et de rendre apparents. Tout concourait à prouver qu'il ne fallait pas pousser plus loin une recherche inutile. C'était là que devait se trouver l'échelle, et elle n'y était pas. Quand Gaston se fut convaincu du fait, il ne songea pas à lui, ni au danger qu'il pouvait courir il songea à Clémence. Ce qu'il avait imaginé pour la sauver allait achever de la perdre son sort en serait aggravé, son existence empirerait, ses geôliers en prendraient prétexte pour la tenir dans une captivité plus étroite et combler la mesure des procédés odieux. A cette pensée, Gaston se sentit transporté d'un élan soudain. Ce qui dominait chez lui, ce n'était pas la crainte, ce n'était pas le désir de se soustraire à des adversaires mys-térieux c'était la colère, c'était la soif de la vengeance, c'@é-tait le désir de les rejoindre et de leur livrer le vrai coupable, le seul de qui ils fussent en droit d'exiger une réparation.
XXVIII D'abord, Gaston ne put y croire fet s'imagina qu'il était le jouet d'une erreur.
XXVIII D'abord, Gaston ne put y croire et s'imagina qu'il était le jouet d'une erreur.
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220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Enfin, le temps des délais expira, et il devint possible de fixer d'une manière définitive le moment de la cérémonie. Pour abréger le séjour du père et diminuer les frais de son déplacement, il avait été convenu qu'on célébrerait le ma-riage dès,son arrivée. Voir sa bru et la conduire à l'autel se-raient tout un pour lui. Les bans avaient été publiés, le maire et le curé de la paroisse étaient prévenus aucun détail, au-cun soin n'avaient été négligés. Ludovic ne s'occupait plus d'autre chose. Ce n'était plus l'avocat esclave de ses devoirs, - c'était un fiancé n'ayant qu'une idée et qu'un souci, et ne se -laissant détourner par aucune affaire de la poursuite de son bonheur. La veille du jour fixé, il ne quitta pas Marguerite un seul instant et entra presque de plein pied dans la vie de ménage. 1 Il voulut qu'elle déjeunât et dînât avec lui, qu'elle l'assistât dans les dernières emplettes et les derniers préparatifs, qu'elle en agit, en un mot, comme s'ils étaient mari et femme. La jeune fille semblait heureuse de ces soins elle s'y prêta avec une bonne grâce évidente puis le soir, quand les con-venances les obligèrent à se séparer, ce fut elle qui mit -quelque instance à prolonger la veillée. Enfin le moment des adieux arriva. - A demain 1 eut Ludovic en accompagnant ces mots d'un chaste baiser. -- A demain 1 répéta-t-elle. Rentré chez lui, dans la modeste mansarde qu'il avait voulu occuper jusqu'au dernier moment, Ludovic se jeta sur son lit et essaya de goûter quelque repos. Mais les souve-nirs de la journée -et les espérances du lendemain l'agitèrent à un point qu'il ne put fermer l'oeil. Il se leva la nuit était déjà avancée. Il ouvrit sa fenêtre et se remit à la place d'où il poursuivait autrefois ses contemplations solitaires et sui-vait Marguerite dans le cours de ses travaux. C'était un charme pour lui que de remonter le cours des temps et de reprendre ses amours à leur berceau. Qui lui eût dit'alors que cette passion, née d'un regard furtif, le conduirait aussi loin, et que sa destinée allait dépendre des hasards d'un voi-sinage ? En agissant ainsi, Ludovic cherchait seulement une diver-sion à son insomnie il y trouva lè sujet d'une inquiétude et
220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Enfin, le temps des délais expira, et il devint possible de fixer d'une manière définitive le moment de la cérémonie. Pour abréger le séjour du père et diminuer les frais de son déplacement, il avait été convenu qu'on célébrerait le ma-riage dès,son arrivée. Voir sa bru et la conduire à l'autel se-raient tout un pour lui. Les bans avaient été publiés, le maire et le curé de la paroisse étaient prévenus aucun détail, au-cun soin n'avaient été négligés. Ludovic ne s'occupait plus d'autre chose. Ce n'était plus l'avocat esclave de ses devoirs, - c'était un fiancé n'ayant qu'une idée et qu'un souci, et ne se -laissant détourner par aucune affaire de la poursuite de son bonheur. La veille du jour fixé, il ne quitta pas Marguerite un seul instant et entra presque de plein pied dans la vie de ménage. 1 Il voulut qu'elle déjeunât et dînât avec lui, qu'elle l'assistât dans les dernières emplettes et les derniers préparatifs, qu'elle en agit, en un mot, comme s'ils étaient mari et femme. La jeune fille semblait heureuse de ces soins elle s'y prêta avec une bonne grâce évidente puis le soir, quand les con-venances les obligèrent à se séparer, ce fut elle qui mit -quelque instance à prolonger la veillée. Enfin le moment des adieux arriva. - A demain 1 eut Ludovic en accompagnant ces mots d'un chaste baiser. -- A demain 1 répéta-t-elle. Rentré chez lui, dans la modeste mansarde qu'il avait voulu occuper jusqu'au dernier moment, Ludovic se jeta sur son lit et essaya de goûter quelque repos. Mais les souve-nirs de la journée -et les espérances du lendemain l'agitèrent à un point qu'il ne put fermer l'oeil. Il se leva la nuit était déjà avancée. Il ouvrit sa fenêtre et se remit à la place d'où il poursuivait autrefois ses contemplations solitaires et sui-vait Marguerite dans le cours de ses travaux. C'était un charme pour lui que de remonter le cours des temps et de reprendre ses amours à leur berceau. Qui lui eût dit'alors que cette passion, née d'un regard furtif, le conduirait aussi loin, et que sa destinée allait dépendre des hasards d'un voi-sinage ? En agissant ainsi, Ludovic cherchait seulement une diver-sion à son insomnie il y trouva lè sujet d'une inquiétude et
220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Enfin, le temps des délais expira, et il devint possible de fixer d'une manière définitive le moment de la cérémonie. Pour abréger le séjour du père et diminuer les frais de son déplacement, il avait été convenu qu'on célébrerait le ma-riage dès son arrivée. Voir sa bru et la conduire à l'autel se-raient tout un pour lui. Les bans avaient été publiés, le maire et le curé de la paroisse étaient prévenus aucun détail, au-cun soin n'avaient été négligés. Ludovic ne s'occupait plus d'autre chose. Ce n'était plus l'avocat esclave de ses devoirs, @@c'était un fiancé n'ayant qu'une idée et qu'un souci, et ne se @laissant détourner par aucune affaire de la poursuite de son bonheur. La veille du jour fixé, il ne quitta pas Marguerite un seul instant et entra presque de plein pied dans la vie de ménage.@@ Il voulut qu'elle déjeunât et dînât avec lui, qu'elle l'assistât dans les dernières emplettes et les derniers préparatifs, qu'elle en agît, en un mot, comme s'ils étaient mari et femme. La jeune fille semblait heureuse de ces soins elle s'y prêta avec une bonne grâce évidente puis le soir, quand les con-venances les obligèrent à se séparer, ce fut elle qui mit @quelque instance à prolonger la veillée. Enfin le moment des adieux arriva. -@A demain ! dit Ludovic en accompagnant ces mots d'un chaste baiser. @-@A demain ! répéta-t-elle. Rentré chez lui, dans la modeste mansarde qu'il avait voulu occuper jusqu'au dernier moment, Ludovic se jeta sur son lit et essaya de goûter quelque repos. Mais les souve-nirs de la journée @et les espérances du lendemain l'agitèrent à un point qu'il ne put fermer l'oeil. Il se leva la nuit était déjà avancée. Il ouvrit sa fenêtre et se remit à la place d'où il poursuivait autrefois ses contemplations solitaires et sui-vait Marguerite dans le cours de ses travaux. C'était un charme pour lui que de remonter le cours des temps et de reprendre ses amours à leur berceau. Qui lui eût dit alors que cette passion, née d'un regard furtif, le conduirait aussi loin, et que sa destinée allait dépendre des hasards d'un voi-sinage ? En agissant ainsi, Ludovic cherchait seulement une diver-sion à son insomnie il y trouva le sujet d'une inquiétude et
La jeune fille semblait heureuse de ces soins elle s'y prêta avec une bonne grâce évidente puis le soir, quand les con-venances les obligèrent à se séparer, ce fut elle qui mit -quelque instance à prolonger la veillée.
La jeune fille semblait heureuse de ces soins elle s'y prêta avec une bonne grâce évidente puis le soir, quand les con-venances les obligèrent à se séparer, ce fut elle qui mit quelque instance à prolonger la veillée.
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62 VIE DE L'ABBE NICOLLE Vous serait-il possible de rappeler à S. M. cette pro-messe? L'objet n'en est pas considérable, et cette de-mande est la dernière. Oh! de grâce, épargnons à ce ce respectable prélat la plus dure de toutes les épreu-ceves, celle dé mourir insolvable, et par conséquent ce d'être injuste pour avoir été trop charitable.. Ce cri de douleur fut entendu. Le coeur de M. Nicolle s'en émut, et, sous l'impression de cette émotion pro-fonde, il sollicita de l'Impératrice mère sa protection puissanle auprès de S. M. l'Empereur, son fils. Sa re-quête fut accueillie avec faveur. Le 2 octobre 1802, l'Impératrice daigna lui adresser ces quelques lignes Monsieur l'abbé Nicolle, je me ferai un plaisir de remettre à l'Empereur, mon très-cher fils, la lettre que vous lui adressez en faveur de l'ancien Archevê-que de Paris. En faisant des voeux pour la réussite de et notre démarche, je vous prie d'être assuré de la bien-veillance avec laquelle je suis, votre affectionnée, MARIE Le secours fut obtenu. Monseigneur de Juigné apprécia toute l'étendue de ce dernier service, et, de Paris, il écrivit à M. Nicolle cette lettre pleine d'intérêt. Elle est du 5 mars 1803. ce Monsieur l'abbé, je ne puis vous exprimer le plai-ce sir que m'a fait votre lettre, et la satisfaction qu'elle ce méfait éprouver dans l'embarras et la détresse où je
62 VIE DE L'ABBE NICOLLE Vous serait-il possible de rappeler à S. M. cette pro-@messe? L'objet n'en est pas considérable, et cette de-@mande est la dernière. Oh! de grâce, épargnons à ce ce respectable prélat la plus dure de toutes les épreu-ceves, celle dé mourir insolvable, et par conséquent ce d'être injuste pour avoir été trop charitable.. Ce cri de douleur fut entendu. Le coeur de M. Nicolle s'en émut, et, sous l'impression de cette émotion pro-fonde, il sollicita de l'Impératrice mère sa protection puissanle auprès de S. M. l'Empereur, son fils. Sa re-quête fut accueillie avec faveur. Le 2 octobre 1802, l'Impératrice daigna lui adresser ces quelques lignes Monsieur l'abbé Nicolle, je me ferai un plaisir de remettre à l'Empereur, mon très-cher fils, la lettre que vous lui adressez en faveur de l'ancien Archevê-que de Paris. En faisant des voeux pour la réussite de et notre démarche, je vous prie d'être assuré de la bien-@veillance avec laquelle je suis, votre affectionnée, MARIE Le secours fut obtenu. Monseigneur de Juigné apprécia toute l'étendue de ce dernier service, et, de Paris, il écrivit à M. Nicolle cette lettre pleine d'intérêt. Elle est du 5 mars 1803. ce Monsieur l'abbé, je ne puis vous exprimer le plai-ce sir que m'a fait votre lettre, et la satisfaction qu'elle ce méfait éprouver dans l'embarras et la détresse où je
62 VIE DE L'ABBE NICOLLE Vous serait-il possible de rappeler à S. M. cette pro- messe? L'objet n'en est pas considérable, et cette de- mande est la dernière. Oh! de grâce, épargnons à ce @@@respectable prélat la plus dure de toutes les épreu-@ ves, celle de mourir insolvable, et par conséquent @@@d'être injuste pour avoir été trop charitable.. Ce cri de douleur fut entendu. Le coeur de M. Nicolle s'en émut, et, sous l'impression de cette émotion pro-fonde, il sollicita de l'Impératrice mère sa protection puissanle auprès de S. M. l'Empereur, son fils. Sa re-quête fut accueillie avec faveur. Le 2 octobre 1802, l'Impératrice daigna lui adresser ces quelques lignes Monsieur l'abbé Nicolle, je me ferai un plaisir de remettre à l'Empereur, mon très-cher fils, la lettre que vous lui adressez en faveur de l'ancien Archevê-que de Paris. En faisant des voeux pour la réussite de @@@notre démarche, je vous prie d'être assuré de la bien- veillance avec laquelle je suis, votre affectionnée, MARIE Le secours fut obtenu. Monseigneur de Juigné apprécia toute l'étendue de ce dernier service, et, de Paris, il écrivit à M. Nicolle cette lettre pleine d'intérêt. Elle est du 5 mars 1803.@@@ Monsieur l'abbé, je ne puis vous exprimer le plai-i- sir que m'a fait votre lettre, et la satisfaction qu'elle me @@fait éprouver dans l'embarras et la détresse où je
62 VIE DE L'ABBE NICOLLE Vous serait-il possible de rappeler à S. M. cette pro-messe?
62 VIE DE L'ABBE NICOLLE Vous serait-il possible de rappeler à S. M. cette pro- messe?
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-177 -du Doubs le découvrirent, et l'envoyèrent à Ro-chefort. Embarqué sur le navire les Deux-Asso-ciés, il y fut enfermé, avec la multitude des prêtres fidèles, dans l'infect cachot de l'entre-pont, et succomba sous les rigueurs de cette af-freuse prison, au mois d'août 1794, âgé de qua-rante-quatre ans. Tous ceux qui l'ont connu et nous sommes de ce nombre ont parlé de lui comme d'un ecclésiastique d'un grand mérite et d'une vie exemplaire. 4. Le P. Bernard, prêtre et religieux cordelier du couvent de Varennes, diocèse de Reims, ne se vit pas sans douleur expulsé de son cloître lors de l'abolition des ordres monastiques. Le péril où les attentats révolutionnaires mettaient la religion ne fit qu'enflammer son zèle aussi, après avoir refusé tous les serments, travaillât-il à soutenir les fidèles parmi les épreuves qu'ils avaient à subir dans ces temps désastreux. Il fut, comme tant d'autres prêtres, découvert, arrêté, condamné à la déportation au-delà des mers, dans les déserts infects de la Guyane française. En attendant l'époque du départ, on lui donna pour prison le navire le Washington, dans l'en-trepont duquel il souffrit de crueiles incommo-dités qui le firent périr, ou plutôt qui consom-mèrent son sacrifice au mois d'octobre 1794. Il était âgé de cinquante ans. 8
-177 -du Doubs le découvrirent, et l'envoyèrent à Ro-chefort. Embarqué sur le navire les Deux-Asso-ciés, il y fut enfermé, avec la multitude des prêtres fidèles, dans l'infect cachot de l'entre-pont, et succomba sous les rigueurs de cette af-freuse prison, au mois d'août 1794, âgé de qua-rante-quatre ans. Tous ceux qui l'ont connu et nous sommes de ce nombre ont parlé de lui comme d'un ecclésiastique d'un grand mérite et d'une vie exemplaire. 4. Le P. Bernard, prêtre et religieux cordelier du couvent de Varennes, diocèse de Reims, ne se vit pas sans douleur expulsé de son cloître lors de l'abolition des ordres monastiques. Le péril où les attentats révolutionnaires mettaient la religion ne fit qu'enflammer son zèle aussi, après avoir refusé tous les serments, travaillât-il à soutenir les fidèles parmi les épreuves qu'ils avaient à subir dans ces temps désastreux. Il fut, comme tant d'autres prêtres, découvert, arrêté, condamné à la déportation au-delà des mers, dans les déserts infects de la Guyane française. En attendant l'époque du départ, on lui donna pour prison le navire le Washington, dans l'en-trepont duquel il souffrit de crueiles incommo-dités qui le firent périr, ou plutôt qui consom-mèrent son sacrifice au mois d'octobre 1794. Il était âgé de cinquante ans. 8
-177 -du Doubs le découvrirent, et l'envoyèrent à Ro-chefort. Embarqué sur le navire les Deux-Asso-ciés, il y fut enfermé, avec la multitude des prêtres fidèles, dans l'infect cachot de l'entre-pont, et succomba sous les rigueurs de cette af-freuse prison, au mois d'août 1794, âgé de qua-rante-quatre ans. Tous ceux qui l'ont connu et nous sommes de ce nombre ont parlé de lui comme d'un ecclésiastique d'un grand mérite et d'une vie exemplaire. 4. Le P. Bernard, prêtre et religieux cordelier du couvent de Varennes, diocèse de Reims, ne se vit pas sans douleur expulsé de son cloître lors de l'abolition des ordres monastiques. Le péril où les attentats révolutionnaires mettaient la religion ne fit qu'enflammer son zèle aussi, après avoir refusé tous les serments, travaillât-il à soutenir les fidèles parmi les épreuves qu'ils avaient à subir dans ces temps désastreux. Il fut, comme tant d'autres prêtres, découvert, arrêté, condamné à la déportation au-delà des mers, dans les déserts infects de la Guyane française. En attendant l'époque du départ, on lui donna pour prison le navire le Washington, dans l'en-trepont duquel il souffrit de cruelles incommo-dités qui le firent périr, ou plutôt qui consom-mèrent son sacrifice au mois d'octobre 1794. Il était âgé de cinquante ans. 8
Le péril où les attentats révolutionnaires mettaient la religion ne fit qu'enflammer son zèle aussi, après avoir refusé tous les serments, travaillât-il à soutenir les fidèles parmi les épreuves qu'ils avaient à subir dans ces temps désastreux.
Le péril où les attentats révolutionnaires mettaient la religion ne fit qu'enflammer son zèle aussi, après avoir refusé tous les serments, travaillât-il à soutenir les fidèles parmi les épreuves qu'ils avaient à subir dans ces temps désastreux.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 243 buste en plein, et, tournant les yeux de mon côté, de manière à ce que je ne pusse me méprendre ni sur le geste, ni sur l'intention, il m'envoya un baiser à travers l'espace et au 1 milieu des rires de son sérail. Je me dérobai à l'instant à ces insolences, et, mourant de honte, je me jetai dans un fauteuil. Une pareille leçon -eût dû me suffirë elle dosait la mesure de l'homme et me dictait la conduite qu'il fallait ten'i f avec lui. Plus de curiosité déplacée ni de démarche imprudente mais de la réserve et une sorte d'interdit rigoureusement maintenu. Pendant quelques jours il en fut ainsi, ou, du moins, me tins-je a l'abri des surprises. Mais, par une contradiction sin-gulière, plus je me disais que ces spectacles étaient à fuir, plus je me sentais attirée vers éux. Même aujourd'hui que la réflexion m'éclaire, c'est à peine si je me rends compte des motifs qui me faisaient agir ainsi. Faut-il croire qu'il y a dans le mal on ne saurait dire quel attrait dont il est difficile de se défendre? La réputation de Melchior était faite dans le quartier pas une voix qui variât là-dessus. Il passait pour un mauvais sujet et s'en faisait gloire, portait ses vices à front découvert, et cherchait le scandale comme d'autres l'évitent. On citait de lui des esclandres, des aventures, et quand on se mettait à compter ses victimes, le chapelet en était long. Je savais tout cela, Ludovic, et plus j'en apprenais là-dessus, plus Je me croyais à l'abri d'une séduction aussi ba-nale. Si enfant que je fusse, Je raisonnais. Qu'était-ce, après tout, que ce Melchior? un poureur d'estamiiet, un débauché, un fainéant quelques avantages naturels, mais point de qualités Solides, rien de ce qui honore et assure la vie. Ainsi pensais-je, et c'était trop que d'y penser. J'eusse été mieux gardée r l'oubli que par cette obstination à m'occuper d,e de lui, même pour le voir en mal et pour mieux m'en dé-fendre. M'en dépendre, et pourquoi cela? Cet homme que je ju-geais i dépravé était donc dangereux pour mon repos? j'avais à prepdre des précautions contre lui? Hélas 1 oui, Lu-dovic, je rougis en l'avouant et déteste ma faiblesse. Oui, le périj rommençait, presque à mon insu. Oui, cet homme, si décrié pour ses moeurs, si notoirement vicieux, cet homïne
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 243 buste en plein, et, tournant les yeux de mon côté, de manière à ce que je ne pusse me méprendre ni sur le geste, ni sur l'intention, il m'envoya un baiser à travers l'espace et au 1 milieu des rires de son sérail. Je me dérobai à l'instant à ces insolences, et, mourant de honte, je me jetai dans un fauteuil. Une pareille leçon -eût dû me suffirë elle do@sait la mesure de l'homme et me dictait la conduite qu'il fallait ten'i f avec lui. Plus de curiosité déplacée ni de démarche imprudente mais de la réserve et une sorte d'interdit rigoureusement maintenu. Pendant quelques jours il en fut ainsi, ou, du moins, me tins-je a l'abri des surprises. Mais, par une contradiction sin-gulière, plus je me disais que ces spectacles étaient à fuir, plus je me sentais attirée vers éux. Même aujourd'hui que la réflexion m'éclaire, c'est à peine si je me rends compte des motifs qui me faisaient agir ainsi. Faut-il croire qu'il y a dans le mal on ne saurait dire quel attrait dont il est difficile de se défendre@? La réputation de Melchior était faite dans le quartier pas une voix qui variât là-dessus. Il passait pour un mauvais sujet et s'en faisait gloire, portait ses vices à front découvert, et cherchait le scandale comme d'autres l'évitent. On citait de lui des esclandres, des aventures, et quand on se mettait à compter ses victimes, le chapelet en était long. Je savais tout cela, Ludovic, et plus j'en apprenais là-dessus, plus Je me croyais à l'abri d'une séduction aussi ba-nale. Si enfant que je fusse, Je raisonnais. Qu'était-ce, après tout, que ce Melchior@? un poureur d'estamiiet, un débauché, un fainéant quelques avantages naturels, mais point de qualités Solides, rien de ce qui honore et assure la vie. Ainsi pensais-je, et c'était trop que d'y penser. J'eusse été mieux gardée @@r l'oubli que par cette obstination à m'occuper d,e de lui, même pour le voir en mal et pour mieux m'en dé-fendre. M'en dépendre, et pourquoi cela@? Cet homme que je ju-geais @i dépravé était donc dangereux pour mon repos@? j'avais à prepdre des précautions contre lui@? Hélas 1 oui, Lu-dovic, je rougis en l'avouant et déteste ma faiblesse. Oui, le périj rommençait, presque à mon insu. Oui, cet homme, si décrié pour ses moeurs, si notoirement vicieux, cet homïne
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 243 buste en plein, et, tournant les yeux de mon côté, de manière à ce que je ne pusse me méprendre ni sur le geste, ni sur l'intention, il m'envoya un baiser à travers l'espace et au@@ milieu des rires de son sérail. Je me dérobai à l'instant à ces insolences, et, mourant de honte, je me jetai dans un fauteuil. Une pareille leçon @eût dû me suffire elle donnait la mesure de l'homme et me dictait la conduite qu'il fallait ten@i@r avec lui. Plus de curiosité déplacée ni de démarche imprudente mais de la réserve et une sorte d'interdit rigoureusement maintenu. Pendant quelques jours il en fut ainsi, ou, du moins, me tins-je à l'abri des surprises. Mais, par une contradiction sin-gulière, plus je me disais que ces spectacles étaient à fuir, plus je me sentais attirée vers eux. Même aujourd'hui que la réflexion m'éclaire, c'est à peine si je me rends compte des motifs qui me faisaient agir ainsi. Faut-il croire qu'il y a dans le mal on ne saurait dire quel attrait dont il est difficile de se défendre ? La réputation de Melchior était faite dans le quartier pas une voix qui variât là-dessus. Il passait pour un mauvais sujet et s'en faisait gloire, portait ses vices à front découvert, et cherchait le scandale comme d'autres l'évitent. On citait de lui des esclandres, des aventures, et quand on se mettait à compter ses victimes, le chapelet en était long. Je savais tout cela, Ludovic, et plus j'en apprenais là-dessus, plus je me croyais à l'abri d'une séduction aussi ba-nale. Si enfant que je fusse, je raisonnais. Qu'était-ce, après tout, que ce Melchior ? un coureur d'estaminet, un débauché, un fainéant quelques avantages naturels, mais point de qualités solides, rien de ce qui honore et assure la vie. Ainsi pensais-je, et c'était trop que d'y penser. J'eusse été mieux gardée par l'oubli que par cette obstination à m'occuper d@e de lui, même pour le voir en mal et pour mieux m'en dé-fendre. M'en défendre, et pourquoi cela ? Cet homme que je ju-geais si dépravé était donc dangereux pour mon repos ? j'avais à prendre des précautions contre lui ? Hélas ! oui, Lu-dovic, je rougis en l'avouant et déteste ma faiblesse. Oui, le péril commençait, presque à mon insu. Oui, cet homme, si décrié pour ses moeurs, si notoirement vicieux, cet homïne
Faut-il croire qu'il y a dans le mal on ne saurait dire quel attrait dont il est difficile de se défendre?
Faut-il croire qu'il y a dans le mal on ne saurait dire quel attrait dont il est difficile de se défendre ?
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422 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES La garde nationale ne pouvant retenir son indignation, a j fait feu , mais elle a eu la modération de diriger les coups en l'air , et personne n'a été blessé à cette première décharge. L'audace des séditieux était telle que quelques-uns sont revenus sur le haut du glacis braver la loi et la force. Cependant le corps municipal employait tous ses efforts pour faire cesser le feu, et M. le commandant général, qui était plus avancédans le Champ de la Fédération, était ac-couru pour rétablir l'ordre et seconder les efforts de la mu-nicipalité. Le corps municipal et les troupes sont entrés dans le Champ de la Fédération et comme l'autel de la patrie pa-raissait alors presque entièrement évacué , ils ont dirigé leur marche vers l'Ecole militaire , à distance à peu près égale de l'autel de la patrie et du glacis qui se trouve du côté du Gros-Caillou. Cette partie du glacis et celle du même côté qui se pro-longe vers la rivière , étaient couvertes de séditieux qui ont insulté la garde nationale, qui lui ont lancé des pierres, et qui ont même tiré des coups de fusils et de pistolets. Le corps municipal n'ayant pu exécuter l'article VI de la loi martiale, la garde nationale a usé du pouvoir que donne l'article VII i elle a déployé la force, parce que les vio-lences les plus criminelles ont rendu les sommations impos-sibles , et c'est à cet endroit qu'a été fait le plus grand feu. Au moment ou le corps municipal rédige le présent pro-cès-verbal, on évalue le nombre des morts à onze ou douze, ~w i Cet article était ainsi conçu a Dans le cas où, soit avant,soit pendant le prononce des sommations, l'attroupement commettrait quelques violences, et pareillement dans le cas où, après les sommations faites, les personnes attroupées ne se reti-reraient pas paisiblement, la force des armes sera à l'instant déployée contre les séditieux, sans que personne soit responsable des événemens qui pourront en résulter.
422 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES La garde nationale ne pouvant retenir son indignation, a j fait feu , mais elle a eu la modération de diriger les coups en l'air , et personne n'a été blessé à cette première décharge. L'audace des séditieux était telle que quelques-uns sont revenus sur le haut du glacis braver la loi et la force. Cependant le corps municipal employait tous ses efforts pour faire cesser le feu, et M. le commandant général, qui était plus avancé@dans le Champ de la Fédération, était ac-couru pour rétablir l'ordre et seconder les efforts de la mu-nicipalité. Le corps municipal et les troupes sont entrés dans le Champ de la Fédération et comme l'autel de la patrie pa-raissait alors presque entièrement évacué , ils ont dirigé leur marche vers l'Ecole militaire , à distance à peu près égale de l'autel de la patrie et du glacis qui se trouve du côté du Gros-Caillou. Cette partie du glacis et celle du même côté qui se pro-longe vers la rivière , étaient couvertes de séditieux qui ont insulté la garde nationale, qui lui ont lancé des pierres, et qui ont même tiré des coups de fusils et de pistolets. Le corps municipal n'ayant pu exécuter l'article VI de la loi martiale, la garde nationale a usé du pouvoir que donne l'article VII i elle a déployé la force, parce que les vio-lences les plus criminelles ont rendu les sommations impos-sibles , et c'est à cet endroit qu'a été fait le plus grand feu. Au moment ou le corps municipal rédige le présent pro-cès-verbal, on évalue le nombre des morts à onze ou douze, ~w i Cet article était ainsi conçu a Dans le cas où, soit avant,@soit pendant le prononce des sommations, l'attroupement commettrait quelques violences, et pareillement dans le cas où, après les sommations faites, les personnes attroupées ne se reti-reraient pas paisiblement, la force des armes sera à l'instant déployée contre les séditieux, sans que personne soit responsable des événemens qui pourront en résulter.
422 ÈCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES La garde nationale ne pouvant retenir son indignation, a a fait feu@, mais elle a eu la modération de diriger les coups en l'air@, et personne n'a été blessé à cette première décharge. L'audace des séditieux était telle que quelques-uns sont revenus sur le haut du glacis braver la loi et la force. Cependant le corps municipal employait tous ses efforts pour faire cesser le feu, et M. le commandant général, qui était plus avancé dans le Champ de la Fédération, était ac-couru pour rétablir l'ordre et seconder les efforts de la mu-nicipalité. Le corps municipal et les troupes sont entrés dans le Champ de la Fédération et comme l'autel de la partie pa-raissait alors presque entièrement évacué@, ils ont dirigé leur marche vers l'Ecole militaire@, à distance à peu près égale de l'autel de la partie et du glacis qui se trouve du côté du Gros-Caillou. Cette partie du glacis et celle du même côté qui se pro-longe vers la rivière@, étaient couvertes de séditieux qui ont insulté la garde nationale, qui lui ont lancé des pierres, et qui ont même tiré des coups de fusils et de pistolets. Le corps municipal n'ayant pu exécuter l'article VI de la loi martiale, la garde nationale a usé du pouvoir que donne l'article VII 1 elle a déployé la force, parce que les vio-lences les plus criminelles ont rendu les sommations impos-sibles@, et c'est à cet endroit qu'a été fait le plus grand feu. Au moment où le corps municipal rédige le présent pro-cès-verbal, on évalue le nombre des morts à onze ou douze,ze, 1 Cet article était ainsi conçu@@ Dans le cas où, soit avant, soit pendant le prononcé des sommations, l'attroupement commettrait quelques violences, et pareillement dans le cas où, après les sommations faites, les personnes attroupées ne se reti-reraient pas paisiblement, la force des armes sera à l'instant déployée contre les séditieux, sans que personne soit responsable des événemens qui pourront en résulter.
Au moment ou le corps municipal rédige le présent pro-cès-verbal, on évalue le nombre des morts à onze ou douze, ~w i Cet article était ainsi conçu a Dans le cas où, soit avant,soit pendant le prononce des sommations, l'attroupement commettrait quelques violences, et pareillement dans le cas où, après les sommations faites, les personnes attroupées ne se reti-reraient pas paisiblement, la force des armes sera à l'instant déployée contre les séditieux, sans que personne soit responsable des événemens qui pourront en résulter.
Au moment où le corps municipal rédige le présent pro-cès-verbal, on évalue le nombre des morts à onze ou douze,ze, 1 Cet article était ainsi conçu Dans le cas où, soit avant, soit pendant le prononcé des sommations, l'attroupement commettrait quelques violences, et pareillement dans le cas où, après les sommations faites, les personnes attroupées ne se reti-reraient pas paisiblement, la force des armes sera à l'instant déployée contre les séditieux, sans que personne soit responsable des événemens qui pourront en résulter.
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60 la forme des organes accessoires aux organes immédiats de la génération. MICHELI et LINNÉ ont considéré l'urne comme la partie mâle , et les rosettes comme la partie femelle TOURNEFORT et HEDWIG pensent que l'urne est au contraire une fleur femelle, et regardent les rosettes comme l'organe mâle. PALISOT DE BEAUVOIS, dont les travaux ont démontré qu'il s'est oceupé des mousses d'une manière toute particulière, à qui des analyses suivies d'expériences nombreuses ont donné le droit de faire autorité dans une matière pareille, assure que les deux organes se trouvent réunis dans les mousses. Ce qui confirme son opinion , c'est que l'urne existe dans tous les individus de cette famille intéressante, tandis qu'il est plusieurs genres auxquels on n'a pas encore découvert de rosettes. La division méthodique des mousses 1 , est la plus exacte et la plus naturelle qui ait été proposée jusqu'ici. BRIDEL l'a adoptée presqu'en entier sans en nommer l'auteur PALISOT DE BEAUVOIS , ea rendant compte du Species muscorum de ce botaniste 2 , a été plus juste, plus homme, de bien , puisqu'il le proclame digne sous tous les rapports de l'élève et de l'ami du célèbre HEDWIG l'exactitude des descriptions, dit-il., l'attention que M. BRIDEL a eue de décrire jusqu'aux plus petites parties qui peuvent servir à distinguer des espèces très-voisines, et qu'il serait aisé de prendre 1 Voy. le Prodrome d'oethéogàmie, in-8°. Paris, 1805, pag. 1 à 94. 2 Comptes rendus à l'Institut le 6 juin 1808 et le 15 août 1813. Ilssont l'un et l'autre insérés dans le Journal de Botanique, tom. Ier, pag, 49, et tom. IV le II de las nouvelle série , pag. 153.
60 la forme des organes accessoires aux organes immédiats de la génération. MICHELI et LINNÉ ont considéré l'urne comme la partie mâle , et les rosettes comme la partie femelle TOURNEFORT et HEDWIG pensent que l'urne est au contraire une fleur femelle, et regardent les rosettes comme l'organe mâle. PALISOT DE BEAUVOIS, dont les travaux ont démontré qu'il s'est oceupé des mousses d'une manière toute particulière, à qui des analyses suivies d'expériences nombreuses ont donné le droit de faire autorité dans une matière pareille, assure que les deux organes se trouvent réunis dans les mousses. Ce qui confirme son opinion , c'est que l'urne existe dans tous les individus de cette famille intéressante, tandis qu'il est plusieurs genres auxquels on n'a pas encore découvert de rosettes. La division méthodique des mousses 1 , est la plus exacte et la plus naturelle qui ait été proposée jusqu'ici. BRIDEL l'a adoptée presqu'en entier sans en nommer l'auteur PALISOT DE BEAUVOIS , ea rendant compte du Species muscorum de ce botaniste 2 , a été plus juste, plus homme, de bien , puisqu'il le proclame digne sous tous les rapports de l'élève et de l'ami du célèbre HEDWIG l'exactitude des descriptions, dit-il., l'attention que M. BRIDEL a eue de décrire jusqu'aux plus petites parties qui peuvent servir à distinguer des espèces très-voisines, et qu'il serait aisé de prendre@@@ 1 Voy. le Prodrome d'oethéogàmie, in-8°. Paris, 1805, pag. 1 à 94. 2 Comptes rendus à l'Institut le 6 juin 1808 et le 15 août 1813. Ils@sont l'un et l'autre insérés dans le Journal de Botanique, tom. Ier, pag, 49, et tom. IV le II de las nouvelle série , pag. 153.
60 la forme des organes accessoires aux organes immédiats de la génération. MICHELI et LINNÉ ont considéré l'urne comme la partie mâle , et les rosettes comme la partie femelle TOURNEFORT et HEDWIG pensent que l'urne est au contraire une fleur femelle, et regardent les rosettes comme l'organe mâle. PALISOT DE BEAUVOIS, dont les travaux ont démontré qu'il s'est occupé des mousses d'une manière toute particulière, à qui des analyses suivies d'expériences nombreuses ont donné le droit de faire autorité dans une matière pareille, assure que les deux organes se trouvent réunis dans les mousses. Ce qui confirme son opinion , c'est que l'urne existe dans tous les individus de cette famille intéressante, tandis qu'il est plusieurs genres auxquels on n'a pas encore découvert de rosettes. La division méthodique des mousses 1 , est la plus exacte et la plus naturelle qui ait été proposée jusqu'ici. BRIDEL l'a adoptée presqu'en entier sans en nommer l'auteur PALISOT DE BEAUVOIS , en rendant compte du Species muscorum de ce botaniste 2 , a été plus juste, plus homme, de bien , puisqu'il le proclame digne sous tous les rapports de l'élève et de l'ami du célèbre HEDWIG l'exactitude des descriptions, dit-il., l'attention que M. BRIDEL a eue de décrire jusqu'aux plus petites parties qui peuvent servir à distinguer des espèces très-voisines, et qu'il serait aisé de prendre 60 1 Voy. le Prodrome d'oethéogàmie, in-8°. Paris, 1805, pag. 1 à 94. 2 Comptes rendus à l'Institut le 6 juin 1808 et le 15 août 1813. Ils sont l'un et l'autre insérés dans le Journal de Botanique, tom. Ier, pag, 49, et tom. IV le II de la@ nouvelle série , pag. 153.
, l'attention que M. BRIDEL a eue de décrire jusqu'aux plus petites parties qui peuvent servir à distinguer des espèces très-voisines, et qu'il serait aisé de prendre 1 Voy.
, l'attention que M. BRIDEL a eue de décrire jusqu'aux plus petites parties qui peuvent servir à distinguer des espèces très-voisines, et qu'il serait aisé de prendre 60 1 Voy.
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22 ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE semble l'action de tous les organes, tantôt par une incitation veine des viscères, tantôt sous le coup d'une émotion cérébrale . VIII Par ce qui précède, on peut voir comment ces organes le coeur, l'estomac, la poitrine, les poumons et le centre épigastrique, agissent de concert, et trahissent malgré nous, au dehors, nos affections et nos passions comment, à cause de cela même, on a pu croire qu'ils étaient le siège et la source de nos émotions comment les anciens, par leur ignorance, ont été conduits à penser que ces parties diverses faisaient un tout, ce qui, par un chemin aisé à suivre, a fait donner à ce tout le nom d'une de ses parties le coeur. On reconnaît ainsi pourquoi le coeur est devenu synonyme de nos affections, pourquoi il a désigné la partie sentante et aimante de notre âme. C'est pour ces motifs que l'homme, en mourant, veut le donner et le transmettre, qu'un ami survivant est heureux de le recevoir et de le garder. Dira-t-on que cela rend compte seulement du passé, d'un temps où l'on se contentait d'erreurs? Qu'aujourd'hui la science a appris à renoncer à ces illusions? L'usage n'a point cessé. Il- existe encore, et il faut dire, en ter-minant, pourquoi il persiste et persistera. Ceci tient au fond des choses et dépend de la nature humaine. L'homme n'est pas fait seulement d'intelligence et de raison, de cette raison dont il est fier et qu'obscurcit souvent la passion ou l'erreur. Il a en lui deux parties, non séparées mais différentes. L'une silencieuse, froide et immobile, que l'on n'aperçoit que par réflexion. Elle est dans la tête, ainsi que le disaient déjà Pythagore et Platon, enfermée dans la boîte du crâne c'est l'esprit. Il y en a une autre qui est comme étendue partout, qui est mêlée intimement à notre corps, infusée dans nos organes, qui se trahit par des manifestations externes, avec laquelle nous vivons et même nous voulons vivre, parce que nous sentons qu'elle est trempée dans notre sang, mêlée à notre chair c'est le sentiment. Pour le désigner, il fallait un nom. On a dit le plus souvent le coeur on dit quel-quefois les entrailles. Qu'importe que le nom ne représente pas la vérité absolue ! C'était impossible. Mais il indique la différence Pour dire encore une lois toute la liaison qui est entre le cerveau et Testomac, rappelons que l'on vomit dans l'apoplexie, dans les convulsiOtis que la méningite, cette terrible maladie de l'enfance, s'annonce par des Vomissements incoercibles.
22 ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE semble l'action de tous les organes, tantôt par une incitation veine des viscères, tantôt sous le coup d'une émotion cérébrale @. VIII Par ce qui précède, on peut voir comment ces organes le coeur, l'estomac, la poitrine, les poumons et le centre épigastrique, agissent de concert, et trahissent malgré nous, au dehors, nos affections et nos passions comment, à cause de cela même, on a pu croire qu'ils étaient le siège et la source de nos émotions comment les anciens, par leur ignorance, ont été conduits à penser que ces parties diverses faisaient un tout, ce qui, par un chemin aisé à suivre, a fait donner à ce tout le nom d'une de ses parties le coeur. On reconnaît ainsi pourquoi le coeur est devenu synonyme de nos affections, pourquoi il a désigné la partie sentante et aimante de notre âme. C'est pour ces motifs que l'homme, en mourant, veut le donner et le transmettre, qu'un ami survivant est heureux de le recevoir et de le garder. Dira-t-on que cela rend compte seulement du passé, d'un temps où l'on se contentait d'erreurs? Qu'aujourd'hui la science a appris à renoncer à ces illusions? L'usage n'a point cessé. Il- existe encore, et il faut dire, en ter-minant, pourquoi il persiste et persistera. Ceci tient au fond des choses et dépend de la nature humaine. L'homme n'est pas fait seulement d'intelligence et de raison, de cette raison dont il est fier et qu'obscurcit souvent la passion ou l'erreur. Il a en lui deux parties, non séparées mais différentes. L'une silencieuse, froide et immobile, que l'on n'aperçoit que par réflexion. Elle est dans la tête, ainsi que le disaient déjà Pythagore et Platon, enfermée dans la boîte du crâne c'est l'esprit. Il y en a une autre qui est comme étendue partout, qui est mêlée intimement à notre corps, infusée dans nos organes, qui se trahit par des manifestations externes, avec laquelle nous vivons et même nous voulons vivre, parce que nous sentons qu'elle est trempée dans notre sang, mêlée à notre chair c'est le sentiment. Pour le désigner, il fallait un nom. On a dit le plus souvent le coeur on dit quel-quefois les entrailles. Qu'importe que le nom ne représente pas la vérité absolue ! C'était impossible. Mais il indique la différence @@Pour dire encore une lois toute la liaison qui est entre le cerveau et @Testomac, rappelons que l'on vomit dans l'apoplexie, dans les convulsiOtis que la méningite, cette terrible maladie de l'enfance, s'annonce par des Vomissements incoercibles.
22 ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE semble l'action de tous les organes, tantôt par une incitation venue des viscères, tantôt sous le coup d'une émotion cérébrale 1. VIII Par ce qui précède, on peut voir comment ces organes le coeur, l'estomac, la poitrine, les poumons et le centre épigastrique, agissent de concert, et trahissent malgré nous, au dehors, nos affections et nos passions comment, à cause de cela même, on a pu croire qu'ils étaient le siège et la source de nos émotions comment les anciens, par leur ignorance, ont été conduits à penser que ces parties diverses faisaient un tout, ce qui, par un chemin aisé à suivre, a fait donner à ce tout le nom d'une de ses parties le coeur. On reconnaît ainsi pourquoi le coeur est devenu synonyme de nos affections, pourquoi il a désigné la partie sentante et aimante de notre âme. C'est pour ces motifs que l'homme, en mourant, veut le donner et le transmettre, qu'un ami survivant est heureux de le recevoir et de le garder. Dira-t-on que cela rend compte seulement du passé, d'un temps où l'on se contentait d'erreurs? Qu'aujourd'hui la science a appris à renoncer à ces illusions? L'usage n'a point cessé. Il@ existe encore, et il faut dire, en ter-minant, pourquoi il persiste et persistera. Ceci tient au fond des choses et dépend de la nature humaine. L'homme n'est pas fait seulement d'intelligence et de raison, de cette raison dont il est fier et qu'obscurcit souvent la passion ou l'erreur. Il a en lui deux parties, non séparées mais différentes. L'une silencieuse, froide et immobile, que l'on n'aperçoit que par réflexion. Elle est dans la tête, ainsi que le disaient déjà Pythagore et Platon, enfermée dans la boîte du crâne c'est l'esprit. Il y en a une autre qui est comme étendue partout, qui est mêlée intimement à notre corps, infusée dans nos organes, qui se trahit par des manifestations externes, avec laquelle nous vivons et même nous voulons vivre, parce que nous sentons qu'elle est trempée dans notre sang, mêlée à notre chair c'est le sentiment. Pour le désigner, il fallait un nom. On a dit le plus souvent le coeur on dit quel-quefois les entrailles. Qu'importe que le nom ne représente pas la vérité absolue ! C'était impossible. Mais il indique la différence 1 Pour dire encore une fois toute la liaison qui est entre le cerveau et l'estomac, rappelons que l'on vomit dans l'apoplexie, dans les convulsio@ns que la méningite, cette terrible maladie de l'enfance, s'annonce par des vomissements incoercibles.
22 ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE semble l'action de tous les organes, tantôt par une incitation veine des viscères, tantôt sous le coup d'une émotion cérébrale .
22 ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE semble l'action de tous les organes, tantôt par une incitation venue des viscères, tantôt sous le coup d'une émotion cérébrale 1.
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42 siter les grandes cavernes nitreuses, et réunir à sa belle collection de fossiles, des ossemens de l'animal trois fois plus gros que les plus forts lions de l'Afrique, que. quel-ques temps auparavant, l'illustre JEFFERSON y avait dé-couverts, auquel il avait donné le nom de megalonyx , et qu'il estimaitavoir été l'ennemi du mammouth, comme le lion l'est de l'éléphant. Il réussit à se procurer un petit os du poignet et une dent à racine non branchue, ter-minée par une couronne creusée à la manière des inci-sives du cheval. Cette, dent qu'il soupçonne être une molaire, est déprimée sur les deux faces elle prouve 1°. que le megalonyx n'appartient pas aux animaux carnas-siers , 2°. qu'il se rapproche beaucoup, comme l'estime M. CUVIER , du genre des paresseux ou bradipus, 3°. qu'il était herbivore, et voisin du megatherium, dont les griffes, assez semblables à celles des lions, étaient enve-loppées dans une gaine osseuse et très-saillante 1 . Toutes ces observations annoncent le soin que notre voyageur mettait à bien voir mais les plus capitales sont celles qui ont rapport aux serpens. Elles ont jeté un grand jour sur leurs moeurs, l'espèce de nourriture qui leur est propre, et sur la place qu'ils doivent occuper dans nos classifications 2 . L'Amérique du Nord en présente un très - grand nombre c'est surtout dans le 1 CUVIER, Recherches sur les ossemens fossiles des quadrupèdes, tom. IV, art. megalonyx. 2 Memoir on amphibia, lu à l'Académie de Phila-delphie en février 1797, et inséré dans les Transactions of the philosophical Society hetd at Phitadelphia, tom. IV, pag. 362-381. Il a été lu à l'Institut les 16 vendé-miaire et 16 frimaire an VII 7 octobre et 6 décembre 1798 .
42 siter les grandes cavernes nitreuses, et réunir à sa belle collection de fossiles, des ossemens de l'animal trois fois plus gros que les plus forts lions de l'Afrique, que. quel-ques temps auparavant, l'illustre JEFFERSON y avait dé-couverts, auquel il avait donné le nom de megalonyx , et qu'il estimait@avoir été l'ennemi du mammouth, comme le lion l'est de l'éléphant. Il réussit à se procurer un petit os du poignet et une dent à racine non branchue, ter-minée par une couronne creusée à la manière des inci-sives du cheval. Cette, dent qu'il soupçonne être une molaire, est déprimée sur les deux faces elle prouve 1°. que le megalonyx n'appartient pas aux animaux carnas-siers , 2°. qu'il se rapproche beaucoup, comme l'estime M. CUVIER , du genre des paresseux ou bradipus, 3°. qu'il était herbivore, et voisin du megatherium, dont les griffes, assez semblables à celles des lions, étaient enve-loppées dans une gaine osseuse et très-saillante 1 . Toutes ces observations annoncent le soin que notre voyageur mettait à bien voir mais les plus capitales sont celles qui ont rapport aux serpens. Elles ont jeté un grand jour sur leurs moeurs, l'espèce de nourriture qui leur est propre, et sur la place qu'ils doivent occuper dans nos classifications 2 . L'Amérique du Nord en présente un très - grand nombre c'est surtout dans le @@@1 CUVIER, Recherches sur les ossemens fossiles des quadrupèdes, tom. IV, art. megalonyx. 2 Memoir on amphibia, lu à l'Académie de Phila-delphie en février 1797, et inséré dans les Transactions of the philosophical Society hetd at Phitadelphia, tom. IV, pag. 362-381. Il a été lu à l'Institut les 16 vendé-miaire et 16 frimaire an VII 7 octobre et 6 décembre 1798 .
42 siter les grandes cavernes nitreuses, et réunir à sa belle collection de fossiles, des ossemens de l'animal trois fois plus gros que les plus forts lions de l'Afrique, que. quel-ques temps auparavant, l'illustre JEFFERSON y avait dé-couverts, auquel il avait donné le nom de megalonyx , et qu'il estimait avoir été l'ennemi du mammouth, comme le lion l'est de l'éléphant. Il réussit à se procurer un petit os du poignet et une dent à racine non branchue, ter-minée par une couronne creusée à la manière des inci-sives du cheval. Cette, dent qu'il soupçonne être une molaire, est déprimée sur les deux faces elle prouve 1°. que le megalonyx n'appartient pas aux animaux carnas-siers , 2°. qu'il se rapproche beaucoup, comme l'estime M. CUVIER , du genre des paresseux ou bradipus, 3°. qu'il était herbivore, et voisin du megatherium, dont les griffes, assez semblables à celles des lions, étaient enve-loppées dans une gaine osseuse et très-saillante 1 . Toutes ces observations annoncent le soin que notre voyageur mettait à bien voir mais les plus capitales sont celles qui ont rapport aux serpens. Elles ont jeté un grand jour sur leurs moeurs, l'espèce de nourriture qui leur est propre, et sur la place qu'ils doivent occuper dans nos classifications 2 . L'Amérique du Nord en présente un très -@grand nombre c'est surtout dans le 42 1 CUVIER, Recherches sur les ossemens fossiles des quadrupèdes, tom. IV, art. megalonyx. 2 Memoir on amphibia, lu à l'Académie de Phila-delphie en février 1797, et inséré dans les Transactions of the philosophical Society held at Philadelphia, tom. IV, pag. 362-381. Il a été lu à l'Institut les 16 vendé-miaire et 16 frimaire an VII 7 octobre et 6 décembre 1798 .
42 siter les grandes cavernes nitreuses, et réunir à sa belle collection de fossiles, des ossemens de l'animal trois fois plus gros que les plus forts lions de l'Afrique, que. quel-ques temps auparavant, l'illustre JEFFERSON y avait dé-couverts, auquel il avait donné le nom de megalonyx , et qu'il estimaitavoir été l'ennemi du mammouth, comme le lion l'est de l'éléphant.
42 siter les grandes cavernes nitreuses, et réunir à sa belle collection de fossiles, des ossemens de l'animal trois fois plus gros que les plus forts lions de l'Afrique, que. quel-ques temps auparavant, l'illustre JEFFERSON y avait dé-couverts, auquel il avait donné le nom de megalonyx , et qu'il estimait avoir été l'ennemi du mammouth, comme le lion l'est de l'éléphant.
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-01. ANTHROPOLOGIE anomalies. Je citerai à l'appui de ce fait l'expérience considérable de Wood. Dans l'hiver de 1866-67 à King's College de Londres, cet éminent anatomiste n'a pas relevé moins de 295 anomalies des muscles sur 34 cadavres. Proceedings of the Royal Soc. of London, vol. XV, p. 518. Pour certains muscles, l'anomalie est même tellement fréquente qu'elle a pu être prise pour l'état normal par un homme de l'autorité de M. Sappey, ainsi que je l'ai indiqué pour le muscle court péronier laté-ral. Journal de l'anatomie et de la physiologie, de M. Ch. Robin, nu-- méro de mai 1872. On peut établir une division dans l'étude des muscles anomaux. 1 Parmi eux, il en est qui forment une classe à part ils semblent consti-tuer chez l'homme des organes nouveaux, dont -rien dans les disposi-tions normales n'indiquait même l'existence rudimentaire. Dans une seconde classe d'anomalies se rangent les dispositions ex-ceptionnelles d'organes normalement existant. En continuant cette classification artificielle, on pourrait subdiviser ce second groupe en anomalies par excès et par défaut, etc. Mais cette taxinomie ne nous apprendrait rien sur leur valeur réelle. Pour éclai-rer celle-ci d'un nouveau jour, il faut l'étudier à la lumière de l'ana-tomie comparée. Une fois mis sur cette voie, on ne tarde pas à recon-naître que la grande majorité des anomalies n'est que la reproduc-tion d'un état normal chez des espèces différentes. Dès lors, cette question, jusque-là simple objet de curiosité à peine digne de former une dépendance de la tératologie, prend une place capitale dans l'ana-tomie philosophique. II. La majorité des anomalies musculaires, ai-je dit, rappelle un état normal chez une espèce inférieure. Les particularités de ce genre ont reçu depuis longtemps les noms de faits de retour ou de réversion em-pruntés à la théorie transformiste. Un premier groupe de ces anomalies rêversives comprend des mus-cles totalement étrangers au type humain normal. J'en citerai quelques exemples pour en donner une idée 1° Il est un muscle de la poitrine que l'on rencontre chez beaucoup de mammifères inférieurs et jusque chez les singes cynocéphales. Il se compose d'une bande musculaire étendue sur les côtés du sternum en-tre les insertions du sterno-cléido-mastoïdien et celles du droit de l'abdomen. Ce muscle, appelé sternalis brutorum ou rectus thoracis, se trouve accidentellement chez l'homme. J'ai eu l'occasion de l'observer deux fois et la fig. 1, planche VII, en reproduit un beau spécimen.
-01. ANTHROPOLOGIE anomalies. Je citerai à l'appui de ce fait l'expérience considérable de Wood. Dans l'hiver de 1866-67 à King's College de Londres, cet éminent anatomiste n'a pas relevé moins de 295 anomalies des muscles sur 34 cadavres. Proceedings of the Royal Soc. of London, vol. XV, p. 518. Pour certains muscles, l'anomalie est même tellement fréquente qu'elle a pu être prise pour l'état normal par un homme de l'autorité de M. Sappey, ainsi que je l'ai indiqué pour le muscle court péronier laté-ral. Journal de l'anatomie et de la physiologie, de M. Ch. Robin, nu-- méro de mai 1872. On peut établir une division dans l'étude des muscles anomaux. 1 Parmi eux, il en est qui forment une classe à part ils semblent consti-tuer chez l'homme des organes nouveaux, dont -rien dans les disposi-tions normales n'indiquait même l'existence rudimentaire. Dans une seconde classe d'anomalies se rangent les dispositions ex-ceptionnelles d'organes normalement existant. En continuant cette classification artificielle, on pourrait subdiviser ce second groupe en anomalies par excès et par défaut, etc. @Mais cette taxinomie ne nous apprendrait rien sur leur valeur réelle. Pour éclai-rer celle-ci d'un nouveau jour, il faut l'étudier à la lumière de l'ana-tomie comparée. Une fois mis sur cette voie, on ne tarde pas à recon-naître que la grande majorité des anomalies n'est que la reproduc-tion d'un état normal chez des espèces différentes. Dès lors, cette question, jusque-là simple objet de curiosité à peine digne de former une dépendance de la tératologie, prend une place capitale dans l'ana-tomie philosophique. II. La majorité des anomalies musculaires, ai-je dit, rappelle un état normal chez une espèce inférieure. Les particularités de ce genre ont reçu depuis longtemps les noms de faits de retour ou de réversion em-pruntés à la théorie transformiste. Un premier groupe de ces anomalies rêversives comprend des mus-cles totalement étrangers au type humain normal. J'en citerai quelques exemples pour en donner une idée 1° Il est un muscle de la poitrine que l'on rencontre chez beaucoup de mammifères inférieurs et jusque chez les singes cynocéphales. Il se compose d'une bande musculaire étendue sur les côtés du sternum en-tre les insertions du sterno-cléido-mastoïdien et celles du droit de l'abdomen. Ce muscle, appelé sternalis brutorum ou rectus thoracis, se trouve accidentellement chez l'homme. J'ai eu l'occasion de l'observer deux fois et la fig. 1, planche VII, en reproduit un beau spécimen.
-01. ANTHROPOLOGIE anomalies. Je citerai à l'appui de ce fait l'expérience considérable de Wood. Dans l'hiver de 1866-67 à King's College de Londres, cet éminent anatomiste n'a pas relevé moins de 295 anomalies des muscles sur 34 cadavres. Proceedings of the Royal Soc. of London, vol. XV, p. 518. Pour certains muscles, l'anomalie est même tellement fréquente qu'elle a pu être prise pour l'état normal par un homme de l'autorité de M. Sappey, ainsi que je l'ai indiqué pour le muscle court péronier laté-ral. Journal de l'anatomie et de la physiologie, de M. Ch. Robin, nu-@@méro de mai 1872. On peut établir une division dans l'étude des muscles anomaux.@@ Parmi eux, il en est qui forment une classe à part ils semblent consti-tuer chez l'homme des organes nouveaux, dont @rien dans les disposi-tions normales n'indiquait même l'existence rudimentaire. Dans une seconde classe d'anomalies se rangent les dispositions ex-ceptionnelles d'organes normalement existant. En continuant cette classification artificielle, on pourrait subdiviser ce second groupe en anomalies par excès et par défaut, etc. -Mais cette taxinomie ne nous apprendrait rien sur leur valeur réelle. Pour éclai-rer celle-ci d'un nouveau jour, il faut l'étudier à la lumière de l'ana-tomie comparée. Une fois mis sur cette voie, on ne tarde pas à recon-naître que la grande majorité des anomalies n'est que la reproduc-tion d'un état normal chez des espèces différentes. Dès lors, cette question, jusque-là simple objet de curiosité à peine digne de former une dépendance de la tératologie, prend une place capitale dans l'ana-tomie philosophique. II. La majorité des anomalies musculaires, ai-je dit, rappelle un état normal chez une espèce inférieure. Les particularités de ce genre ont reçu depuis longtemps les noms de faits de retour ou de réversion em-pruntés à la théorie transformiste. Un premier groupe de ces anomalies réversives comprend des mus-cles totalement étrangers au type humain normal. J'en citerai quelques exemples pour en donner une idée 1° Il est un muscle de la poitrine que l'on rencontre chez beaucoup de mammifères inférieurs et jusque chez les singes cynocéphales. Il se compose d'une bande musculaire étendue sur les côtés du sternum en-tre les insertions du sterno-cléido-mastoïdien et celles du droit de l'abdomen. Ce muscle, appelé sternalis brutorum ou rectus thoracis, se trouve accidentellement chez l'homme. J'ai eu l'occasion de l'observer deux fois et la fig. 1, planche VII, en reproduit un beau spécimen.
Les particularités de ce genre ont reçu depuis longtemps les noms de faits de retour ou de réversion em-pruntés à la théorie transformiste.
Les particularités de ce genre ont reçu depuis longtemps les noms de faits de retour ou de réversion em-pruntés à la théorie transformiste.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 57 - XIII longer à pic, soulever le corps de Clémence et le rame-ner à la surface de l'eau, fut pour Gaston l'affaire d'un ins-tant. La jeune femme ne donnait plus signe de vie ses yeux fermés, son visage d'une blancheur mate, sa tête inclinée sur son épaule, ses membres déjà moins flexibles, ses mains, d'où la chaleur se retirait, tout donnait lieu de craindre que lés secours ne fussent arrivés trop tard. Gaston l'exami-nait avec une attention mêlée d'angoisse plus de souffle, plus de mouvement, rien qui pùt lui apporter une ombre d'espérance. C'était un cadavre qu'il pressait dans ses bras. Cependant il ne se tint ni pour vaincu, ni pour condamné peut-être la vie sommeillait-elle sous cet anéantissement. Il y a tant de ressources dans la jeunesse, et, fùt-il besoin d'un miracle, le ciel le ferait bien en faveur d'une créature si accomplie. Cette pensée réveilla sa confiance. La marée, qui décroissait toujours, avait rendu plus facile l'accès du rocher il le gravit sans quitter son précieux fardeau. Ses pieds saignaient, ses bras fléchissaient après de si rudes épreuves. Il n'en marchait pas d'une allure moins ferme sur ces mousses visqueuses qui tapissent les écueils, et sur ces arêtes des madrépores, aiguës comme des dards. Rien ne pouvait ni le toucher, ni l'ébranler il n'avait plus le sentiment ni de l'obstacle, ni de la douleur. Tout ce qu'il y avait en lui de facultés et de forces se concentrait sur cet objet inanimé qu'il serrait contre sa poitrine, comme s'il eût voulu le res-susciter à l'aide de son souffle et le réchauffer de sa chaleur. Si pleine d'incidents qu'elle fût, cette scène avait duré à pein quelques minutes, et du rivage on n'en pouvait ap-précier que vaguement la gravité. Cependant l'alarme y ré-gnait aux premiers cris des baigneuses, le vieux comte et le baron de Montréal étaient accourus. Ils apprirent qu'il s'a-gissait de Clémence et qu'elle se trouvait en danger., Une barque était là, que le reflux avait laissée à sec en envoya en toute hâte à Saint-Martin-en-Port pour en ramener des ma-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 57 - XIII @longer à pic, soulever le corps de Clémence et le rame-ner à la surface de l'eau, fut pour Gaston l'affaire d'un ins-tant. La jeune femme ne donnait plus signe de vie ses yeux fermés, son visage d'une blancheur mate, sa tête inclinée sur son épaule, ses membres déjà moins flexibles, ses mains, d'où la chaleur se retirait, tout donnait lieu de craindre que lés secours ne fussent arrivés trop tard. Gaston l'exami-nait avec une attention mêlée d'angoisse plus de souffle, plus de mouvement, rien qui pùt lui apporter une ombre d'espérance. C'était un cadavre qu'il pressait dans ses bras. Cependant il ne se tint ni pour vaincu, ni pour condamné peut-être la vie sommeillait-elle sous cet anéantissement. Il y a tant de ressources dans la jeunesse, et, fùt-il besoin d'un miracle, le ciel le ferait bien en faveur d'une créature si accomplie. Cette pensée réveilla sa confiance. La marée, qui décroissait toujours, avait rendu plus facile l'accès du rocher il le gravit sans quitter son précieux fardeau. Ses pieds saignaient, ses bras fléchissaient après de si rudes épreuves. Il n'en marchait pas d'une allure moins ferme sur ces mousses visqueuses qui tapissent les écueils, et sur ces arêtes des madrépores, aiguës comme des dards. Rien ne pouvait ni le toucher, ni l'ébranler il n'avait plus le sentiment ni de l'obstacle, ni de la douleur. Tout ce qu'il y avait en lui de facultés et de forces se concentrait sur cet objet inanimé qu'il serrait contre sa poitrine, comme s'il eût voulu le res-susciter à l'aide de son souffle et le réchauffer de sa chaleur. Si pleine d'incidents qu'elle fût, cette scène avait duré à pein@ quelques minutes, et du rivage on n'en pouvait ap-précier que vaguement la gravité. Cependant l'alarme y ré-gnait aux premiers cris des baigneuses, le vieux comte et le baron de Montréal étaient accourus. Ils apprirent qu'il s'a-gissait de Clémence et qu'elle se trouvait en danger., Une barque était là, que le reflux avait laissée à sec en envoya en toute hâte à Saint-Martin-en-Port pour en ramener des ma-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 57@@ XIII Plonger à pic, soulever le corps de Clémence et le rame-ner à la surface de l'eau, fut pour Gaston l'affaire d'un ins-tant. La jeune femme ne donnait plus signe de vie ses yeux fermés, son visage d'une blancheur mate, sa tête inclinée sur son épaule, ses membres déjà moins flexibles, ses mains, d'où la chaleur se retirait, tout donnait lieu de craindre que les secours ne fussent arrivés trop tard. Gaston l'exami-nait avec une attention mêlée d'angoisse plus de souffle, plus de mouvement, rien qui pût lui apporter une ombre d'espérance. C'était un cadavre qu'il pressait dans ses bras. Cependant il ne se tint ni pour vaincu, ni pour condamné peut-être la vie sommeillait-elle sous cet anéantissement. Il y a tant de ressources dans la jeunesse, et, fût-il besoin d'un miracle, le ciel le ferait bien en faveur d'une créature si accomplie. Cette pensée réveilla sa confiance. La marée, qui décroissait toujours, avait rendu plus facile l'accès du rocher il le gravit sans quitter son précieux fardeau. Ses pieds saignaient, ses bras fléchissaient après de si rudes épreuves. Il n'en marchait pas d'une allure moins ferme sur ces mousses visqueuses qui tapissent les écueils, et sur ces arêtes des madrépores, aiguës comme des dards. Rien ne pouvait ni le toucher, ni l'ébranler il n'avait plus le sentiment ni de l'obstacle, ni de la douleur. Tout ce qu'il y avait en lui de facultés et de forces se concentrait sur cet objet inanimé qu'il serrait contre sa poitrine, comme s'il eût voulu le res-susciter à l'aide de son souffle et le réchauffer de sa chaleur. Si pleine d'incidents qu'elle fût, cette scène avait duré à peine quelques minutes, et du rivage on n'en pouvait ap-précier que vaguement la gravité. Cependant l'alarme y ré-gnait aux premiers cris des baigneuses, le vieux comte et le baron de Montréal étaient accourus. Ils apprirent qu'il s'a-gissait de Clémence et qu'elle se trouvait en danger.@ Une barque était là, que le reflux avait laissée à sec en envoya en toute hâte à Saint-Martin-en-Port pour en ramener des ma-
La jeune femme ne donnait plus signe de vie ses yeux fermés, son visage d'une blancheur mate, sa tête inclinée sur son épaule, ses membres déjà moins flexibles, ses mains, d'où la chaleur se retirait, tout donnait lieu de craindre que lés secours ne fussent arrivés trop tard.
La jeune femme ne donnait plus signe de vie ses yeux fermés, son visage d'une blancheur mate, sa tête inclinée sur son épaule, ses membres déjà moins flexibles, ses mains, d'où la chaleur se retirait, tout donnait lieu de craindre que les secours ne fussent arrivés trop tard.
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242 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. plore votre indulgence. Jusqu'alors point de faute réelle rien qui ne pût être réparé par un mot dit à temps. Mainte-nant tout va s'aggraver, et, d'inconséquence en inconsé-quence, je me laisserai entraîner à des torts irréparables. XXIV Vous devinez, Ludovic, de quoi et de qui je veux par-ler ce qu'il me reste à vous apprendre, c'est la manière dont j'ai été entraînée. Vous savez quel était l'homme logé dans le même hôtel que vous et y occupant l'étage inférieur. Aujourd'hui que mes yeux sont dessillés, je le juge avec plus de sévérité que vous ne le jugez vous-même, et le méprise plus que vous ne pouvez le mépriser. Mais quand j'eus, pour la première fois, l'occasion de le voir, j'étais folle et rieuse comme le sont les enfants, et ne savais pas encore où conduit un premier faux pas. Longtemps je n'avais pas pris garde à Melchior, quoi-qu'il fût un très-ancien commensal de l'hôtel et qu'il eût essayé d'attirer mon attention de toutes les manières. Je le regardais comme une sorte d'original, très-hardi, trés-cdn-tent de lui-même, beau garçon d'ailleurs, et fait pour plaire aux femmes équivoques dont il était entouré. Voici encore un triste aveu, Ludovic, mais je ne suis plus en mesure de vous rien cacher. La première fois que j'arrêtai mon regard sur ce ménage de garçon, ce fut pour y épier ce qui se pas-sait entre lui et ses favorites. La curiosité est si bien dans nos instincts, à nous autres femmes, que nous y cédons, même au prix de quelques risques. Je m'étais donc placée à la fenêtre, de manière à être témoin de ces scènes qui n'a-vaient, comme vous pensez, rien d'édifiant. J'étais à l'abri de mes rideaux et croyais n'être pas vue. Or le hasard fit que Melchior m'aperçut, et c'en fut assez pour amener un coup de théâtre. Il ouvrit brusquement sa croisée, montra son
242 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. plore votre indulgence. Jusqu'alors point de faute réelle rien qui ne pût être réparé par un mot dit à temps. Mainte-nant tout va s'aggraver, et, d'inconséquence en inconsé-quence, je me laisserai entraîner à des torts irréparables. XXIV Vous devinez, Ludovic, de quoi et de qui je veux par-ler ce qu'il me reste à vous apprendre, c'est la manière dont j'ai été entraînée. Vous savez quel était l'homme logé dans le même hôtel que vous et y occupant l'étage inférieur. Aujourd'hui que mes yeux sont dessillés, je le juge avec plus de sévérité que vous ne le jugez vous-même, et le méprise plus que vous ne pouvez le mépriser. Mais quand j'eus, pour la première fois, l'occasion de le voir, j'étais folle et rieuse comme le sont les enfants, et ne savais pas encore où conduit un premier faux pas. Longtemps je n'avais pas pris garde à Melchior, quoi-qu'il fût un très-ancien commensal de l'hôtel et qu'il eût essayé d'attirer mon attention de toutes les manières. Je le regardais comme une sorte d'original, très-hardi, trés-cdn-tent de lui-même, beau garçon d'ailleurs, et fait pour plaire aux femmes équivoques dont il était entouré. Voici encore un triste aveu, Ludovic, mais je ne suis plus en mesure de vous rien cacher. La première fois que j'arrêtai mon regard sur ce ménage de garçon, ce fut pour y épier ce qui se pas-sait entre lui et ses favorites. La curiosité est si bien dans nos instincts, à nous autres femmes, que nous y cédons, même au prix de quelques risques. Je m'étais donc placée à la fenêtre, de manière à être témoin de ces scènes qui n'a-vaient, comme vous pensez, rien d'édifiant. J'étais à l'abri de mes rideaux et croyais n'être pas vue. Or le hasard fit que Melchior m'aperçut, et c'en fut assez pour amener un coup de théâtre. Il ouvrit brusquement sa croisée, montra son
242 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. plore votre indulgence. Jusqu'alors point de faute réelle rien qui ne pût être réparé par un mot dit à temps. Mainte-nant tout va s'aggraver, et, d'inconséquence en inconsé-quence, je me laisserai entraîner à des torts irréparables. XXIV Vous devinez, Ludovic, de quoi et de qui je veux par-ler ce qu'il me reste à vous apprendre, c'est la manière dont j'ai été entraînée. Vous savez quel était l'homme logé dans le même hôtel que vous et y occupant l'étage inférieur. Aujourd'hui que mes yeux sont dessillés, je le juge avec plus de sévérité que vous ne le jugez vous-même, et le méprise plus que vous ne pouvez le mépriser. Mais quand j'eus, pour la première fois, l'occasion de le voir, j'étais folle et rieuse comme le sont les enfants, et ne savais pas encore où conduit un premier faux pas. Longtemps je n'avais pas pris garde à Melchior, quoi-qu'il fût un très-ancien commensal de l'hôtel et qu'il eût essayé d'attirer mon attention de toutes les manières. Je le regardais comme une sorte d'original, très-hardi, très-con-tent de lui-même, beau garçon d'ailleurs, et fait pour plaire aux femmes équivoques dont il était entouré. Voici encore un triste aveu, Ludovic, mais je ne suis plus en mesure de vous rien cacher. La première fois que j'arrêtai mon regard sur ce ménage de garçon, ce fut pour y épier ce qui se pas-sait entre lui et ses favorites. La curiosité est si bien dans nos instincts, à nous autres femmes, que nous y cédons, même au prix de quelques risques. Je m'étais donc placée à la fenêtre, de manière à être témoin de ces scènes qui n'a-vaient, comme vous pensez, rien d'édifiant. J'étais à l'abri de mes rideaux et croyais n'être pas vue. Or le hasard fit que Melchior m'aperçut, et c'en fut assez pour amener un coup de théâtre. Il ouvrit brusquement sa croisée, montra son
La première fois que j'arrêtai mon regard sur ce ménage de garçon, ce fut pour y épier ce qui se pas-sait entre lui et ses favorites.
La première fois que j'arrêtai mon regard sur ce ménage de garçon, ce fut pour y épier ce qui se pas-sait entre lui et ses favorites.
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24 UNITÉ DE L'ESPÈCE HCMAINE. museau s'allonge. En vieillissant, cet animal devient hideux, intraitable et cruel . Peut-on comparer la main du singe avec celle de l'homme, dit lé doc-teur Chenu, p. 6? Oui, répond-il mais c'est pour mieux en faire sentir la différence. Ces animaux ont les pouces très-courts, très-écartés des autres doigts, auxquels ils s'apposent d'une manière restreinte, et bornée au service seulement des besoins matériels les autres doigts, grêles, allongés et dans une dépendance mutuelle pour leurs mouvements, d'après la position des muscles fléchisseurs. Jamais ses mains ne se montrent les auxiliaires de la pensée qui n'existe pas tandis que chez l'homme, on l'a dit souvent, le geste est la moitié de la pensée, et quand la parole manque, il la supplée. Le docteur Chenu cite fort à propos Mathieu Palmière Avec les mains, on appelle et on chasse, on se réjouit et on s'afflige, on indique le silence et le bruit, la paix et le combat, la prière et la menace, l'audace et la crainte on affirme et on nie, on expose, on énumère. Les mains raison-nent, disputent, approuvent, s'accommodent enfin à toutes les dictées de notre intelligence . Si donc le singe avait une étincelle de cette intelligence, elle s'en échapperait par ses mains, au défaut de la parole. Mais laissons cette hideuse caricature de l'homme à sa place, et, de tout ce qui précède, tirons pour conclusion que le singe n'est pas fait pour marcher sur ses deux pieds de.derrière c'est par intervalles seulement, et avec effort et peine, qu'il marche quelque peu en cette position. Il doit souffrir étant appuyé sur les pieds de derrière ses muscles ne se prêtent que difficilement à cette opé-artion. Mais, en revanche, cette structure est admirablement appropriée pour grimper sur les arbres. Aussi c'est ce qu'il fait il est là dans sa vraie retraite. Il s'accroche aux branches par quatre crampons aussi merveilleux par leur vivacité, leur adresse, que par leur force. La terre, c'est le lieu de la pâture du singe, les arbres sont sa cité. Ses yeux ne sont pas placés pour contempler le ciel. Cet animal n'a que deux soucis la nourriture et la précaution contre ses ennemis. Au reste , si nous trouvons quelque ressemblance du singe avec l'homme, ce n'est pas pour admirer cette bête car ce sont des caricatures plutôt que des ressemblances. Est-ce que les hideuses grimaces du singe nous rappellent la dignité humaine? Même dans les traits des sauvages, il y a encore un reste de la grandeur humaine, dont il n'y a pas de trace dans la figure chétive, ridée et histrée du singe. Quels gestes, quelle tenue, dans ce quadrupède, le plus laid des quadrupèdes, l'un des plus mal partagés sous bien des rapports? Qui croira que Maupertuis était sincère lorsqu'il ne rougit pas de dire Je préfère quelques heures de conversation avec les hommes à queue, au cercle des plus beaux esprits de l'Europe . Qui croira que nos modernes Maupertuis sont sincères lorsqu'ils débitent la même absurdité dans leurs phrases d'une apparence plus froidement scientifique, pour simuler la bonne foi à défaut de raison. Mais ces vérités vont être mises dans un plus beau jour en observant le côté intellectuel du singe.
24 UNITÉ DE L'ESPÈCE HCMAINE. museau s'allonge. En vieillissant, cet animal devient hideux, intraitable et cruel . Peut-on comparer la main du singe avec celle de l'homme, dit lé doc-teur Chenu, p. 6@? Oui, répond-il mais c'est pour mieux en faire sentir la différence. Ces animaux ont les pouces très-courts, très-écartés des autres doigts, auxquels ils s'apposent d'une manière restreinte, et bornée au service seulement des besoins matériels les autres doigts, grêles, allongés et dans une dépendance mutuelle pour leurs mouvements, d'après la position des muscles fléchisseurs. Jamais ses mains ne se montrent les auxiliaires de la pensée qui n'existe pas tandis que chez l'homme, on l'a dit souvent, le geste est la moitié de la pensée, et quand la parole manque, il la supplée. Le docteur Chenu cite fort à propos Mathieu Palmière Avec les mains, on appelle et on chasse, on se réjouit et on s'afflige, on indique le silence et le bruit, la paix et le combat, la prière et la menace, l'audace et la crainte on affirme et on nie, on expose, on énumère. Les mains raison-nent, disputent, approuvent, s'accommodent enfin à toutes les dictées de notre intelligence . Si donc le singe avait une étincelle de cette intelligence, elle s'en échapperait par ses mains, au défaut de la parole. Mais laissons cette hideuse caricature de l'homme à sa place, et, de tout ce qui précède, tirons pour conclusion que le singe n'est pas fait pour marcher sur ses deux pieds de.derrière c'est par intervalles seulement, et avec effort et peine, qu'il marche quelque peu en cette position. Il doit souffrir étant appuyé sur les pieds de derrière ses muscles ne se prêtent que difficilement à cette opé-artion. Mais, en revanche, cette structure est admirablement appropriée pour grimper sur les arbres. Aussi c'est ce qu'il fait il est là dans sa vraie retraite. Il s'accroche aux branches par quatre crampons aussi merveilleux par leur vivacité, leur adresse, que par leur force. La terre, c'est le lieu de la pâture du singe, les arbres sont sa cité. Ses yeux ne sont pas placés pour contempler le ciel. Cet animal n'a que deux soucis la nourriture et la précaution contre ses ennemis. Au reste , si nous trouvons quelque ressemblance du singe avec l'homme, ce n'est pas pour admirer cette bête car ce sont des caricatures plutôt que des ressemblances. Est-ce que les hideuses grimaces du singe nous rappellent la dignité humaine@? Même dans les traits des sauvages, il y a encore un reste de la grandeur humaine, dont il n'y a pas de trace dans la figure chétive, ridée et histrée du singe. Quels gestes, quelle tenue, dans ce quadrupède, le plus laid des quadrupèdes, l'un des plus mal partagés sous bien des rapports@? Qui croira que Maupertuis était sincère lorsqu'il ne rougit pas de dire Je préfère quelques heures de conversation avec les hommes à queue, au cercle des plus beaux esprits de l'Europe . Qui croira que nos modernes Maupertuis sont sincères lorsqu'ils débitent la même absurdité dans leurs phrases d'une apparence plus froidement scientifique, pour simuler la bonne foi à défaut de raison. Mais ces vérités vont être mises dans un plus beau jour en observant le côté intellectuel du singe.
24 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. museau s'allonge. En vieillissant, cet animal devient hideux, intraitable et cruel . Peut-on comparer la main du singe avec celle de l'homme, dit le doc-teur Chenu, p. 6 ? Oui, répond-il mais c'est pour mieux en faire sentir la différence. Ces animaux ont les pouces très-courts, très-écartés des autres doigts, auxquels ils s'apposent d'une manière restreinte, et bornée au service seulement des besoins matériels les autres doigts, grêles, allongés et dans une dépendance mutuelle pour leurs mouvements, d'après la position des muscles fléchisseurs. Jamais ses mains ne se montrent les auxiliaires de la pensée qui n'existe pas tandis que chez l'homme, on l'a dit souvent, le geste est la moitié de la pensée, et quand la parole manque, il la supplée. Le docteur Chenu cite fort à propos Mathieu Palmière Avec les mains, on appelle et on chasse, on se réjouit et on s'afflige, on indique le silence et le bruit, la paix et le combat, la prière et la menace, l'audace et la crainte on affirme et on nie, on expose, on énumère. Les mains raison-nent, disputent, approuvent, s'accommodent enfin à toutes les dictées de notre intelligence . Si donc le singe avait une étincelle de cette intelligence, elle s'en échapperait par ses mains, au défaut de la parole. Mais laissons cette hideuse caricature de l'homme à sa place, et, de tout ce qui précède, tirons pour conclusion que le singe n'est pas fait pour marcher sur ses deux pieds de derrière c'est par intervalles seulement, et avec effort et peine, qu'il marche quelque peu en cette position. Il doit souffrir étant appuyé sur les pieds de derrière ses muscles ne se prêtent que difficilement à cette opé-artion. Mais, en revanche, cette structure est admirablement appropriée pour grimper sur les arbres. Aussi c'est ce qu'il fait il est là dans sa vraie retraite. Il s'accroche aux branches par quatre crampons aussi merveilleux par leur vivacité, leur adresse, que par leur force. La terre, c'est le lieu de la pâture du singe, les arbres sont sa cité. Ses yeux ne sont pas placés pour contempler le ciel. Cet animal n'a que deux soucis la nourriture et la précaution contre ses ennemis. Au reste@, si nous trouvons quelque ressemblance du singe avec l'homme, ce n'est pas pour admirer cette bête car ce sont des caricatures plutôt que des ressemblances. Est-ce que les hideuses grimaces du singe nous rappellent la dignité humaine ? Même dans les traits des sauvages, il y a encore un reste de la grandeur humaine, dont il n'y a pas de trace dans la figure chétive, ridée et bistrée du singe. Quels gestes, quelle tenue, dans ce quadrupède, le plus laid des quadrupèdes, l'un des plus mal partagés sous bien des rapports ? Qui croira que Maupertuis était sincère lorsqu'il ne rougit pas de dire Je préfère quelques heures de conversation avec les hommes à queue, au cercle des plus beaux esprits de l'Europe . Qui croira que nos modernes Maupertuis sont sincères lorsqu'ils débitent la même absurdité dans leurs phrases d'une apparence plus froidement scientifique, pour simuler la bonne foi à défaut de raison. Mais ces vérités vont être mises dans un plus beau jour en observant le côté intellectuel du singe.
Si donc le singe avait une étincelle de cette intelligence, elle s'en échapperait par ses mains, au défaut de la parole.
Si donc le singe avait une étincelle de cette intelligence, elle s'en échapperait par ses mains, au défaut de la parole.
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116 L'ART DE MAGNÉTISER Nous en profitâmes aussitôt, et voici ce qu'elle nous - dit, après avoir confirmé ce qu'avait avancé la. première som-nambule Elle ajouta que ce qui la faisait souffrir lorsqu'on la touchait, était un cordon blanc creux, qui partait du milieu d'un organe brun en forme de croissant, et qui arrivait à la vessie que, dans ce cordon, circulait une liqueur blanchâtre comme de l'urine, et que l'intérieur en était écorché par deux corps durs en forme de gravier. Un autre corps dur, plus petit, se forme au haut du rein. On peut les entraîner par le magnétisme en magnétisant deux fois par jour. La malade nous annonce qu'il y a six ans, elle a déjà eu des coliques néphrétiques. Le reste de la tumeur s'en ira par le rectum, ce soir dans la première selle. Le lendemain elle nous dit Je me suis trompée, le rectum n'est pas encore perforé, il n'y a qu'amincissement ce soir seulement il y aura com-mencement d'évacuation. En effet, le médecin reconnut le lendemain beaucoup de pus rendu. Les calculs commencent à sortir de la vessie il y en avait ce matin dans les urines ce que le médecin avait constaté . Il existe dans la crosse de l'aorte des petits boutons semblables à de petites verrues, et, cette nuit, il y a eu une secousse violente par suite d'un engorgement de sang rouge dans la crosse de l'aorte, et la rupture en a été imminente. Ce n'est que par un régime doux que l'on peut ces jours-ci combattre cette affection. - Il faut agir entièrement sur la tumeur. A force de magnétisation locale, la tumeur fut entièrement vidée par le rectum le docteur trouvait tous les jours une grande quantité de pus bientôt les petites peaux qui entou-rent une plaie apparurent, et la tumeur se cicatrisa. Pendant ce temps, les crises nerveuses avaient disparu les forces, la gaieté, l'appétit étaient revenus les soubresauts
116 L'ART DE MAGNÉTISER Nous en profitâmes aussitôt, et voici ce qu'elle nous - dit, après avoir confirmé ce qu'avait avancé la. première som-nambule Elle ajouta que ce qui la faisait souffrir lorsqu'on la touchait, était un cordon blanc creux, qui partait du milieu d'un organe brun en forme de croissant, et qui arrivait à la vessie que, dans ce cordon, circulait une liqueur blanchâtre comme de l'urine, et que l'intérieur en était écorché par deux corps durs en forme de gravier. Un autre corps dur, plus petit, se forme au haut du rein. On peut les entraîner par le magnétisme en magnétisant deux fois par jour. La malade nous annonce qu'il y a six ans, elle a déjà eu des coliques néphrétiques. Le reste de la tumeur s'en ira par le rectum, ce soir dans la première selle. Le lendemain elle nous dit Je me suis trompée, le rectum n'est pas encore perforé, il n'y a qu'amincissement ce soir seulement il y aura com-mencement d'évacuation. En effet, le médecin reconnut le lendemain beaucoup de pus rendu. Les calculs commencent à sortir de la vessie il y en avait ce matin dans les urines ce que le médecin avait constaté . Il existe dans la crosse de l'aorte des petits boutons semblables à de petites verrues, et, cette nuit, il y a eu une secousse violente par suite d'un engorgement de sang rouge dans la crosse de l'aorte, et la rupture en a été imminente. Ce n'est que par un régime doux que l'on peut ces jours-ci combattre cette affection. - Il faut agir entièrement sur la tumeur. A force de magnétisation locale, la tumeur fut entièrement vidée par le rectum le docteur trouvait tous les jours une grande quantité de pus bientôt les petites peaux qui entou-rent une plaie apparurent, et la tumeur se cicatrisa. Pendant ce temps, les crises nerveuses avaient disparu les forces, la gaieté, l'appétit étaient revenus les soubresauts
116 L'ART DE MAGNÉTISER Nous en profitâmes aussitôt, et voici ce qu'elle nous @@dit, après avoir confirmé ce qu'avait avancé la@ première som-nambule Elle ajouta que ce qui la faisait souffrir lorsqu'on la touchait, était un cordon blanc creux, qui partait du milieu d'un organe brun en forme de croissant, et qui arrivait à la vessie que, dans ce cordon, circulait une liqueur blanchâtre comme de l'urine, et que l'intérieur en était écorché par deux corps durs en forme de gravier. Un autre corps dur, plus petit, se forme au haut du rein. On peut les entrainer par le magnétisme en magnétisant deux fois par jour. La malade nous annonce qu'il y a six ans, elle a déjà eu des coliques néphrétiques. Le reste de la tumeur s'en ira par le rectum, ce soir dans la première selle. Le lendemain elle nous dit Je me suis trompée, le rectum n'est pas encore perforé, il n'y a qu'amincissement ce soir seulement il y aura com-mencement d'évacuation. En effet, le médecin reconnut le lendemain beaucoup de pus rendu. Les calculs commencent à sortir de la vessie il y en avait ce matin dans les urines ce que le médecin avait constaté . Il existe dans la crosse de l'aorte des petits boutons semblables à de petites verrues, et, cette nuit, il y a eu une secousse violente par suite d'un engorgement de sang rouge dans la crosse de l'aorte, et la rupture en a été imminente. Ce n'est que par un régime doux que l'on peut ces jours-ci combattre cette affection. -@Il faut agir entièrement sur la tumeur. A force de magnétisation locale, la tumeur fut entièrement vidée par le rectum le docteur trouvait tous les jours une grande quantité de pus bientôt les petites peaux qui entou-rent une plaie apparurent, et la tumeur se cicatrisa. Pendant ce temps, les crises nerveuses avaient disparu les forces, la gaieté, l'appétit étaient revenus les soubresauts
Le reste de la tumeur s'en ira par le rectum, ce soir dans la première selle.
Le reste de la tumeur s'en ira par le rectum, ce soir dans la première selle.
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50 étrangers, le jeta dans un dédale d'affaires qui troublèrent son repos et lui ôtèrent tout espoir de Gonsolalions. Un malheur plus grand encore fut la nécessité où il crut se trouver de provoquer la dissolution de son mariage , efc les arrangemens de famille, qui naissent d'une telle dé-marche , le contraignirent à vendre la partie de ses biens qui avait jusque là échappé, comme par miracle, aux mains des déprédateurs. Il se réfugia ensuite dans les bras de l'étude, qui le rendit bientôt à la paix, et à son caractère. Le bonheur qu'il avait su se créer au sein même de l'isolement, s'accrut plus tard par une seconda union, dans la compagnie d'une femme non moins ai-mable que vertueuse. Quand il revint en France, PALISOT DE BEAUVOIS trouva que la botanique avait fait de grandes acquisitions, qu'elle s'était enrichie de flores nouvelles, de monogra-phies intéressantes, d'ouvrages nombreux les plantes placées sur les limites du règne végétal et du règne animal qui fixèrent ses premières études, avaient attiré l'attention des botanistes , les uns profitant de ses découvertes sans lui en rendre honimage , les autres adoptant l'opinion du célèbre HEDWIG , ou suivant les erreurs de MÉDICUS, de Manheim, qui estime les champignons être le résultat d'une décomposition de la moelle et du suc des plantes changés de nature au moyen d'une certaine quantité d'eau et de chaleur, en d'autres termes, une simple cristallisation végétale 1 . D'un autre côté, GOERTNER I PALISOT DE JBEAUVOIS avait combattu le système de MÉDICUS dans une lettre écrite de Saint-Domingue, le 2 juil-let 1789, et insérée dans le Journal de Physique, de février 1790, tom. XXXVI, pag. 81-93,
50 étrangers, le jeta dans un dédale d'affaires qui troublèrent son repos et lui ôtèrent tout espoir de Gonsolalions. Un malheur plus grand encore fut la nécessité où il crut se trouver de provoquer la dissolution de son mariage , efc les arrangemens de famille, qui naissent d'une telle dé-marche , le contraignirent à vendre la partie de ses biens qui avait jusque là échappé, comme par miracle, aux mains des déprédateurs. Il se réfugia ensuite dans les bras de l'étude, qui le rendit bientôt à la paix, et à son caractère. Le bonheur qu'il avait su se créer au sein même de l'isolement, s'accrut plus tard par une seconda union, dans la compagnie d'une femme non moins ai-mable que vertueuse. Quand il revint en France, PALISOT DE BEAUVOIS trouva que la botanique avait fait de grandes acquisitions, qu'elle s'était enrichie de flores nouvelles, de monogra-phies intéressantes, d'ouvrages nombreux les plantes placées sur les limites du règne végétal et du règne animal qui fixèrent ses premières études, avaient attiré l'attention des botanistes , les uns profitant de ses découvertes sans lui en rendre honimage , les autres adoptant l'opinion du célèbre HEDWIG , ou suivant les erreurs de MÉDICUS, de Manheim, qui estime les champignons être le résultat d'une décomposition de la moelle et du suc des plantes changés de nature au moyen d'une certaine quantité d'eau et de chaleur, en d'autres termes, une simple cristallisation végétale 1 . D'un autre côté, GOERTNER@@@ I PALISOT DE JBEAUVOIS avait combattu le système de MÉDICUS dans une lettre écrite de Saint-Domingue, le 2 juil-let 1789, et insérée dans le Journal de Physique, de février 1790, tom. XXXVI, pag. 81-93,
50 étrangers, le jeta dans un dédale d'affaires qui troublèrent son repos et lui ôtèrent tout espoir de consolalions. Un malheur plus grand encore fut la nécessité où il crut se trouver de provoquer la dissolution de son mariage , e@t les arrangemens de famille, qui naissent d'une telle dé-marche , le contraignirent à vendre la partie de ses biens qui avait jusque là échappé, comme par miracle, aux mains des déprédateurs. Il se réfugia ensuite dans les bras de l'étude, qui le rendit bientôt à la paix, et à son caractère. Le bonheur qu'il avait su se créer au sein même de l'isolement, s'accrut plus tard par une seconde union, dans la compagnie d'une femme non moins ai-mable que vertueuse. Quand il revint en France, PALISOT DE BEAUVOIS trouva que la botanique avait fait de grandes acquisitions, qu'elle s'était enrichie de flores nouvelles, de monogra-phies intéressantes, d'ouvrages nombreux les plantes placées sur les limites du règne végétal et du règne animal qui fixèrent ses premières études, avaient attiré l'attention des botanistes , les uns profitant de ses découvertes sans lui en rendre ho@mmage , les autres adoptant l'opinion du célèbre HEDWIG , ou suivant les erreurs de MÉDICUS, de Manheim, qui estime les champignons être le résultat d'une décomposition de la moelle et du suc des plantes changés de nature au moyen d'une certaine quantité d'eau et de chaleur, en d'autres termes, une simple cristallisation végétale 1 . D'un autre côté, GOERTNER 50 1 PALISOT DE @BEAUVOIS avait combattu le système de MÉDICUS dans une lettre écrite de Saint-Domingue, le 2 juil-let 1789, et insérée dans le Journal de Physique, de février 1790, tom. XXXVI, pag. 81-93,
50 étrangers, le jeta dans un dédale d'affaires qui troublèrent son repos et lui ôtèrent tout espoir de Gonsolalions.
50 étrangers, le jeta dans un dédale d'affaires qui troublèrent son repos et lui ôtèrent tout espoir de consolalions.
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92 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. tiendrait quelque repos. Il fallait que du matin au soir et dans tous les actes de sa vie, la comtesse eût un témoin et un gardien qu'elle ne pût faire un pas sans l'avoir à ses cô-tés que hors de l'hôtel comme dans l'hôtel, à pied ou en voiture, elle sentit près d'elle une main pour la contenir et un regard pour l'épier qu'ainsi conduite elle s'amenderait, ne fût-ce que par impuissance de mal faire, tandis qu'abandon-née à elle-même, elle irait, de degré en degré, à l'oubli com-plet et irréparable de ses devoirs. Quand il eut ainsi défini la besogne, le comte en vint à parler de l'instrument. Il n'y avait pas à hésiter sur le-choix Pulchérie seule réunissait toutes les conditions requises, et c'était à raison de ce motif que Sigismond s'adressait à elle. Comme proche parente, elle avait naturellement sa place dans la maison elle savait, en outre, comment on impose et de quelle façon on se fait obéir. Toute latitude lui serait lais- v sée pour cela. Une fois installée à l'hôtel Montréal, elle y exercerait une autorité sans limites les gens auraient à prendre ses ordres el à y déférer responsable comme elle le serait, il fallait qu'elle.fût à peu près souveraine. Le comte lui-même abdiquerait entre ses mains. Il n'y mettait qu'une condition c'était que sa soeur userait de ses pouvoirs de telle sorte que sa tranquillité, à lui, fût complétement assurée, et qu'il n'eût plus rien à redouter désormais ni des impru- -dences ni des faiblesses de Clémence. A mesure que Sigismond avançait dans son discours, on voyait mademoiselle Pulchérie passer par des impressions bien diverses. Au début elle avait un parti pris, et les coups de poing tout faits pour ainsi dire. L'idée de servir de chape-ron à sa belle-soeur lui souriait médiocrement encore moins se sentait-elle du goût pour un changement de domicile. De-puis trente ans bientôt elle habitait ce couvent, auquel la rattachaient oien des souvenirs elle y avait son monde, sa • police, sa famille. Le peu qu'elle était susceptible d'éprou-ver, elle l'avait éprouvé dans cette enceinte elle en aimait le calme, le recueillement, les habitudes régulières. Il n'était pas jusqu'à son modeste appartement auquel elle ne tint elle l'avait arrangé et orné de ses mains c'était son orgueil et sa -joie. Si elle avait pu s'attacher à quelque chose, c'eût été à cela. D'où il suit qu'elle, n'était guère d'humeur à souscrire
92 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. tiendrait quelque repos. Il fallait que du matin au soir et dans tous les actes de sa vie, la comtesse eût un témoin et un gardien qu'elle ne pût faire un pas sans l'avoir à ses cô-tés que hors de l'hôtel comme dans l'hôtel, à pied ou en voiture, elle sentit près d'elle une main pour la contenir et un regard pour l'épier qu'ainsi conduite elle s'amenderait, ne fût-ce que par impuissance de mal faire, tandis qu'abandon-née à elle-même, elle irait, de degré en degré, à l'oubli com-plet et irréparable de ses devoirs. Quand il eut ainsi défini la besogne, le comte en vint à parler de l'instrument. Il n'y avait pas à hésiter sur le-choix Pulchérie seule réunissait toutes les conditions requises, et c'était à raison de ce motif que Sigismond s'adressait à elle. Comme proche parente, elle avait naturellement sa place dans la maison elle savait, en outre, comment on impose et de quelle façon on se fait obéir. Toute latitude lui serait lais- v sée pour cela. Une fois installée à l'hôtel Montréal, elle y exercerait une autorité sans limites les gens auraient à prendre ses ordres el à y déférer responsable comme elle le serait, il fallait qu'elle.fût à peu près souveraine. Le comte lui-même abdiquerait entre ses mains. Il n'y mettait qu'une condition c'était que sa soeur userait de ses pouvoirs de telle sorte que sa tranquillité, à lui, fût complétement assurée, et qu'il n'eût plus rien à redouter désormais ni des impru- -dences ni des faiblesses de Clémence. A mesure que Sigismond avançait dans son discours, on voyait mademoiselle Pulchérie passer par des impressions bien diverses. Au début elle avait un parti pris, et les coups de poing tout faits pour ainsi dire. L'idée de servir de chape-ron à sa belle-soeur lui souriait médiocrement encore moins se sentait-elle du goût pour un changement de domicile. De-puis trente ans bientôt elle habitait ce couvent, auquel la rattachaient oien des souvenirs elle y avait son monde, sa • police, sa famille. Le peu qu'elle était susceptible d'éprou-ver, elle l'avait éprouvé dans cette enceinte elle en aimait le calme, le recueillement, les habitudes régulières. Il n'était pas jusqu'à son modeste appartement auquel elle ne tint elle l'avait arrangé et orné de ses mains c'était son orgueil et sa -joie. Si elle avait pu s'attacher à quelque chose, c'eût été à cela. D'où il suit qu'elle, n'était guère d'humeur à souscrire
92 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. tiendrait quelque repos. Il fallait que du matin au soir et dans tous les actes de sa vie, la comtesse eût un témoin et un gardien qu'elle ne pût faire un pas sans l'avoir à ses cô-tés que hors de l'hôtel comme dans l'hôtel, à pied ou en voiture, elle sentit près d'elle une main pour la contenir et un regard pour l'épier qu'ainsi conduite elle s'amenderait, ne fût-ce que par impuissance de mal faire, tandis qu'abandon-née à elle-même, elle irait, de degré en degré, à l'oubli com-plet et irréparable de ses devoirs. Quand il eut ainsi défini la besogne, le comte en vint à parler de l'instrument. Il n'y avait pas à hésiter sur le choix Pulchérie seule réunissait toutes les conditions requises, et c'était à raison de ce motif que Sigismond s'adressait à elle. Comme proche parente, elle avait naturellement sa place dans la maison elle savait, en outre, comment on impose et de quelle façon on se fait obéir. Toute latitude lui serait lais-@@@sée pour cela. Une fois installée à l'hôtel Montréal, elle y exercerait une autorité sans limites les gens auraient à prendre ses ordres et à y déférer responsable comme elle le serait, il fallait qu'elle fût à peu près souveraine. Le comte lui-même abdiquerait entre ses mains. Il n'y mettait qu'une condition c'était que sa soeur userait de ses pouvoirs de telle sorte que sa tranquillité, à lui, fût complétement assurée, et qu'il n'eût plus rien à redouter désormais ni des impru@@-dences ni des faiblesses de Clémence. A mesure que Sigismond avançait dans son discours, on voyait mademoiselle Pulchérie passer par des impressions bien diverses. Au début elle avait un parti pris, et les coups de poing tout faits pour ainsi dire. L'idée de servir de chape-ron à sa belle-soeur lui souriait médiocrement encore moins se sentait-elle du goût pour un changement de domicile. De-puis trente ans bientôt elle habitait ce couvent, auquel la rattachaient bien des souvenirs elle y avait son monde, sa@@ police, sa famille. Le peu qu'elle était susceptible d'éprou-ver, elle l'avait éprouvé dans cette enceinte elle en aimait le calme, le recueillement, les habitudes régulières. Il n'était pas jusqu'à son modeste appartement auquel elle ne tint elle l'avait arrangé et orné de se@ mains c'était son orgueil et sa @joie. Si elle avait pu s'attacher à quelque chose, c'eût été à cela. D'où il suit qu'elle@ n'était guère d'humeur à souscrire
Quand il eut ainsi défini la besogne, le comte en vint à parler de l'instrument.
Quand il eut ainsi défini la besogne, le comte en vint à parler de l'instrument.
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4o6 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES i, un effet tout contraire sur l'ame des gardes nationaux qui couvraient la place ils portaient à leurs chapeaux le pompon rouge et bleu . A l'aspect du drapeau, il ont Il poussé des cris de joie en élevanten l'air leurs armesqu'ils ont ensuite chargées. Nous avons vu un officier municipal en écliarpe aller de rang en rang, et parler à l'oreille des officiers. Glacés d'horreur , nous sommes retournés au Il Champ de la Fédération avertir nos frères de tout ce dont uous avions été les témoins. , Sans croire qu'ils en imposaient, on pensa qu'ils étaient dans l'erreur sur la destination de la force de loi, et l'on conclut qu'il n'était pas possible que l'on vînt disperser des citoyens qui exerçaient paisiblement les droits qui leur sont réservés par la constitution. On entend tout-à-coup le bruitdutambour , on se regarde les membres de diverses sociétés patriotiques s'assemblent ils allaient se retirer, quand ua orateur demande et dit Mes frères, que faisons-nous? On la loi martiale est, ou elle n'est pas dirigée contre nous si elle n'est pas dirigée contre nous, pourquoi nous sauver? Si elle est dirigée contre nous , attendons qu'elle soit publiée , et pour lors nous obéirons mais vous savez qu'on ne peut user de la force sans avoirfaittrois publications. Le peuple se rappelle qu'il était aux termes de la loi, et il demeure. Les batail-lons se présentent avec l'artillerie on pense qu'il y avait à peu près dix mille hommes. On connaît le Champ de la Fédération, on sait que c'est une plaine immense, que l'au-tel de la patrie est au milieu, que les glacis qui entourent la plaine sont coupés de distance en distance, pour faciliter des passages une partie de la troupe entre par l'extrémité du côté de l'École-Militaire , une autre par le passage qui se trouve un peu plus bas, une troisième par celui qui répond à la grande rue de Chaillot c'est là qu'était le drapeau rouge. A peine ceux qui étaient à l'autre , et il y en avait plus de quinze mille, l'eurent-ils aperçu, que l'on entend une
4o6 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES i, un effet tout contraire sur l'ame des gardes nationaux qui couvraient la place ils portaient à leurs chapeaux le pompon rouge et bleu . A l'aspect du drapeau, il ont Il poussé des cris de joie en élevant@en l'air leurs armes@qu'ils ont ensuite chargées. Nous avons vu un officier municipal en écliarpe aller de rang en rang, et parler à l'oreille des officiers. Glacés d'horreur , nous sommes retournés au Il Champ de la Fédération avertir nos frères de tout ce dont uous avions été les témoins. , Sans croire qu'ils en imposaient, on pensa qu'ils étaient dans l'erreur sur la destination de la force de loi, et l'on conclut qu'il n'était pas possible que l'on vînt disperser des citoyens qui exerçaient paisiblement les droits qui leur sont réservés par la constitution. On entend tout-à-coup le bruit@du@tambour , on se regarde les membres de diverses sociétés patriotiques s'assemblent ils allaient se retirer, quand ua orateur demande et dit Mes frères, que faisons-nous? On la loi martiale est, ou elle n'est pas dirigée contre nous si elle n'est pas dirigée contre nous, pourquoi nous sauver? Si elle est dirigée contre nous , attendons qu'elle soit publiée , et pour lors nous obéirons mais vous savez qu'on ne peut user de la force sans avoir@fait@trois publications. Le peuple se rappelle qu'il était aux termes de la loi, et il demeure. Les batail-lons se présentent avec l'artillerie on pense qu'il y avait à peu près dix mille hommes. On connaît le Champ de la Fédération, on sait que c'est une plaine immense, que l'au-tel de la patrie est au milieu, que les glacis qui entourent la plaine sont coupés de distance en distance, pour faciliter des passages une partie de la troupe entre par l'extrémité du côté de l'École-Militaire , une autre par le passage qui se trouve un peu plus bas, une troisième par celui qui répond à la grande rue de Chaillot c'est là qu'était le drapeau rouge. A peine ceux qui étaient à l'autre , et il y en avait plus de quinze mille, l'eurent-ils aperçu, que l'on entend une
4o6 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES@@@ un effet tout contraire sur l'ame des gardes nationaux qui couvraient la place ils portaient à leurs chapeaux le pompon rouge et bleu . A l'aspect du drapeau, il ont @@@poussé des cris de joie en élevant en l'air leurs armes qu'ils ont ensuite chargées. Nous avons vu un officier municipal en éc@hampe aller de rang en rang, et parler à l'oreille des officiers. Glacés d'horreur@, nous sommes retournés au@@@ Champ de la Fédération avertir nos frères de tout ce dont nous avions été les témoins.@@ Sans croire qu'ils en imposaient, on pensa qu'ils étaient dans l'erreur sur la destination de la force de loi, et l'on conclut qu'il n'était pas possible que l'on vînt disperser des citoyens qui exerçaient paisiblement les droits qui leur sont réservés par la constitution. On entend tout-à-coup le bruit du tambour@, on se regarde les membres de diverses sociétés patriotiques s'assemblent ils allaient se retirer, quand un orateur demande et dit Mes frères, que faisons-nous? Ou la loi martiale est, ou elle n'est pas dirigée contre nous si elle n'est pas dirigée contre nous, pourquoi nous sauver? Si elle est dirigée contre nous@, attendons qu'elle soit publiée@, et pour lors nous obéirons mais vous savez qu'on ne peut user de la force sans avoir fait trois publications. Le peuple se rappelle qu'il était aux termes de la loi, et il demeure. Les batail-lons se présentent avec l'artillerie on pense qu'il y avait à peu près dix mille hommes. On connaît le Champ de la Fédération, on sait que c'est une plaine immense, que l'au-tel de la patrie est au milieu, que les glacis qui entourent la plaine sont coupés de distance en distance, pour faciliter des passages une partie de la troupe entre par l'extrémité du côté de l'École-Militaire@, une autre par le passage qui se trouve un peu plus bas, une troisième par celui qui répond à la grande rue de Chaillot c'est là qu'était le drapeau rouge. A peine ceux qui étaient à l'autre@, et il y en avait plus de quinze mille, l'eurent-ils aperçu, que l'on entend une
Glacés d'horreur , nous sommes retournés au Il Champ de la Fédération avertir nos frères de tout ce dont uous avions été les témoins.
Glacés d'horreur, nous sommes retournés au Champ de la Fédération avertir nos frères de tout ce dont nous avions été les témoins.
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34 de langueur par défaut de capacité pulmonaire , recouvrer, après quelques séances dans l'appareil à air comprimé, un appétit très-vif, et assimiler avec facilité les viandes substantielles pour lesquelles ils avaient naguère une répugnance invincible. Cet effet produit sur la nutrition par une respira-tion artificielle plus complète, n'est point limité à la durée du traitement pneumatique, il offre une condi-tion de permanence dans l'expansion thoracique qu'amène progressivement la réaction de l'instinct pour prolonger hors de l'appareil, à l'aide rinspi-rations profondes, le sentiment de bien-être éprouvé dans un milieu plus dense 1 . Il est facile de pressentir que l'agrandissement de la cavité pectorale, déterminé par l'exercice direct ou indirect du poumon doit être en raison inverse de l'âge des sujets car , les expériences de Godwin, Seguin et Lavoisier, répétées par M. Bourgery , éta-blissent que le rapport des volumes d'air absorbés pendant une inspiration forte et une inspiration ordi-naire varie de 8 à 3 entre l'adolescence et la vieillesse. Les personnes adultes du sexe se rapprochent des 1 La possibilité d'accroître la capacité des organes de la respiraîion en les niellant dans des condition, d'activité plus grande, peut se dé-duire de quelques observations de physiologie Comparée. On sait qu'il est des animaux , comme le protée, pourvus, à la fois, de branchies libres pour respirer dans l'eau, et de poumons pour respirer dans l'air or, si on les tient dans une petite quantité de liquide ne contenant pas assez d'air poitr l'hématose , on les oblige à respirer davantage par leurs poumons. Ceux-ci , d'abord peu développés, acquièrent bientôt assez d'amplitude pour suffire sans le secours des branchies, pendant un temps hcClucoup plu-I long, à l'acte de la sanguificaiion.
34 de langueur par défaut de capacité pulmonaire , recouvrer, après quelques séances dans l'appareil à air comprimé, un appétit très-vif, et assimiler avec facilité les viandes substantielles pour lesquelles ils avaient naguère une répugnance invincible. Cet effet produit sur la nutrition par une respira-tion artificielle plus complète, n'est point limité à la durée du traitement pneumatique, il offre une condi-tion de permanence dans l'expansion thoracique qu'amène progressivement la réaction de l'instinct pour prolonger hors de l'appareil, à l'aide @rinspi-rations profondes, le sentiment de bien-être éprouvé dans un milieu plus dense 1 . Il est facile de pressentir que l'agrandissement de la cavité pectorale, déterminé par l'exercice direct ou indirect du poumon doit être en raison inverse de l'âge des sujets car , les expériences de Godwin, Seguin et Lavoisier, répétées par M. Bourgery , éta-blissent que le rapport des volumes d'air absorbés pendant une inspiration forte et une inspiration ordi-naire varie de 8 à 3 entre l'adolescence et la vieillesse. Les personnes adultes du sexe se rapprochent des 1 La possibilité d'accroître la capacité des organes de la respiraîion@ en les niellant dans des condition, d'activité plus grande, peut se dé-duire de quelques observations de physiologie Comparée. On sait qu'il est des animaux , comme le protée, pourvus, à la fois, de branchies libres pour respirer dans l'eau, et de poumons pour respirer dans l'air or, si on les tient dans une petite quantité de liquide ne contenant pas assez d'air poitr l'hématose , on les oblige à respirer davantage par leurs poumons. Ceux-ci , d'abord peu développés, acquièrent bientôt assez d'amplitude pour suffire sans le secours des branchies, pendant un temps hcClucoup plu-I long, à l'acte de la sanguificaiion.
34 de langueur par défaut de capacité pulmonaire@, recouvrer, après quelques séances dans l'appareil à air comprimé, un appétit très-vif, et assimiler avec facilité les viandes substantielles pour lesquelles ils avaient naguère une répugnance invincible. Cet effet produit sur la nutrition par une respira-tion artificielle plus complète, n'est point limité à la durée du traitement pneumatique, il offre une condi-tion de permanence dans l'expansion thoracique qu'amène progressivement la réaction de l'instinct pour prolonger hors de l'appareil, à l'aide d'inspi-rations profondes, le sentiment de bien-être éprouvé dans un milieu plus dense 1 . Il est facile de pressentir que l'agrandissement de la cavité pectorale, déterminé par l'exercice direct ou indirect du poumon doit être en raison inverse de l'âge des sujets car@, les expériences de Godwin, Seguin et Lavoisier, répétées par M. Bourgery@, éta-blissent que le rapport des volumes d'air absorbés pendant une inspiration forte et une inspiration ordi-naire varie de 8 à 3 entre l'adolescence et la vieillesse. Les personnes adultes du sexe se rapprochent des 1 La possibilité d'accroître la capacité des organes de la respiration, en les @mettant dans des conditions d'activité plus grande, peut se dé-duire de quelques observations de physiologie comparée. On sait qu'il est des animaux@, comme le protée, pourvus, à la fois, de branchies libres pour respirer dans l'eau, et de poumons pour respirer dans l'air or, si on les tient dans une petite quantité de liquide ne contenant pas assez d'air po@ur l'hématose@, on les oblige à respirer davantage par leurs poumons. Ceux-ci@, d'abord peu développés, acquièrent bientôt assez d'amplitude pour suffire sans le secours des branchies, pendant un temps @beaucoup plu@s long, à l'acte de la sanguification.
Les personnes adultes du sexe se rapprochent des 1 La possibilité d'accroître la capacité des organes de la respiraîion en les niellant dans des condition, d'activité plus grande, peut se dé-duire de quelques observations de physiologie Comparée.
Les personnes adultes du sexe se rapprochent des 1 La possibilité d'accroître la capacité des organes de la respiration, en les mettant dans des conditions d'activité plus grande, peut se dé-duire de quelques observations de physiologie comparée.
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280 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE rue. - Moi-même, Monsieur. - Eh bien, dans cette lettre, elle me prie de venir la voir vous voyez donc que, s'il y a une consigne, j'en suis excepté. - Si vous en étiez excepté, je ne vous aurais pas dit qu'elle n'y est pour personne. J'ai trente ans de loge, Mon-sieur. Évidemment il était impossible de donner le change à un personnage si au courant de ses devoirs d'état, et il eût été dangereux d'affronter sa puissance. Comment se passer de son concours? Comment pénétrer chez Marguerite s'il refu-sait de s'y prêter? Ludovic l'avait fait une fois mais il avait alors quelque droit à le faire. Aujourd'hui ce n'était plus une fiancée qu'il venait chercher c'était une victime qu'il voulait sauver. Il lui eu coûtait sans doute de mettre un concierge dans cette confidence mais c'était le seul moyen qui lui restât, et il se décida à l'employer. Prenant cet homme à part, il alla droit au fait - Vous vous intéressez à votre locataire? lui dit-il. - Comme à tous, répondit-il. Un locataire est sacré pour moi. J'ai trente ans de loge. - Eh bien ! cette fois, votre intérêt porte à faux. Vous se-rez cause d'un malheur. -Moi? répliqua-t-il avec un sourire d'incrédulité qui ré-pondait au témoignage de sa conscience. - Vous, dit vivement Ludovic. Ne comprenez-vous pas pourquoi elle a interdit sa porte? - Parce que ça lui convient nous autres nous n'avons rien à y voir. - Mais, malheureux! si elle avait de mauvais desseins ? - Mauvais ou bons, c'est ce qui la regarde. - Si elle avait l'intention de se détruire, d'attenter à ses jours? Devant un tel langage et un accent si sincère, il n'y avait pas d'incrédulité qui pût tenir. Le concierge désarma enfin. - Vrai, Monsieur? dit-il. - Insisterais-je sans cela ? - Mademoiselle Marguerite a l'intention de se détruire? - Lisez plutôt, si vous ne me croyez pas. - Non, Monsieur, je vous crois maintenant. Juste ciel! un - malheur dans ma maison 1
280 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE rue. - Moi-même, Monsieur. - Eh bien, dans cette lettre, elle me prie de venir la voir vous voyez donc que, s'il y a une consigne, j'en suis excepté. - Si vous en étiez excepté, je ne vous aurais pas dit qu'elle n'y est pour personne. J'ai trente ans de loge, Mon-sieur. Évidemment il était impossible de donner le change à un personnage si au courant de ses devoirs d'état, et il eût été dangereux d'affronter sa puissance. Comment se passer de son concours@? Comment pénétrer chez Marguerite s'il refu-sait de s'y prêter@? Ludovic l'avait fait une fois mais il avait alors quelque droit à le faire. Aujourd'hui ce n'était plus une fiancée qu'il venait chercher c'était une victime qu'il voulait sauver. Il lui eu coûtait sans doute de mettre un concierge dans cette confidence mais c'était le seul moyen qui lui restât, et il se décida à l'employer. Prenant cet homme à part, il alla droit au fait - Vous vous intéressez à votre locataire@? lui dit-il. - Comme à tous, répondit-il. Un locataire est sacré pour moi. J'ai trente ans de loge. - Eh bien ! cette fois, votre intérêt porte à faux. Vous se-rez cause d'un malheur. -Moi@? répliqua-t-il avec un sourire d'incrédulité qui ré-pondait au témoignage de sa conscience. - Vous, dit vivement Ludovic. Ne comprenez-vous pas pourquoi elle a interdit sa porte? - Parce que ça lui convient nous autres nous n'avons rien à y voir. - Mais, malheureux@! si elle avait de mauvais desseins ? - Mauvais ou bons, c'est ce qui la regarde. - Si elle avait l'intention de se détruire, d'attenter à ses jours@? Devant un tel langage et un accent si sincère, il n'y avait pas d'incrédulité qui pût tenir. Le concierge désarma enfin. - Vrai, Monsieur@? dit-il. - Insisterais-je sans cela ? - Mademoiselle Marguerite a l'intention de se détruire@? - Lisez plutôt, si vous ne me croyez pas. - Non, Monsieur, je vous crois maintenant. Juste ciel@! un - malheur dans ma maison 1
280 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@Moi-même, Monsieur. -@Eh bien, dans cette lettre, elle me prie de venir la voir vous voyez donc que, s'il y a une consigne, j'en suis excepté. -@Si vous en étiez excepté, je ne vous aurais pas dit qu'elle n'y est pour personne. J'ai trente ans de loge, Mon-sieur. Évidemment il était impossible de donner le change à un personnage si au courant de ses devoirs d'état, et il eût été dangereux d'affronter sa puissance. Comment se passer de son concours ? Comment pénétrer chez Marguerite s'il refu-sait de s'y prêter ? Ludovic l'avait fait une fois mais il avait alors quelque droit à le faire. Aujourd'hui ce n'était plus une fiancée qu'il venait chercher c'était une victime qu'il voulait sauver. Il lui en coûtait sans doute de mettre un concierge dans cette confidence mais c'était le seul moyen qui lui restât, et il se décida à l'employer. Prenant cet homme à part, il alla droit au fait -@Vous vous intéressez à votre locataire ? lui dit-il. -@Comme à tous, répondit-il. Un locataire est sacré pour moi. J'ai trente ans de loge. -@Eh bien ! cette fois, votre intérêt porte à faux. Vous se-rez cause d'un malheur. -Moi ? répliqua-t-il avec un sourire d'incrédulité qui ré-pondait au témoignage de sa conscience. -@Vous, dit vivement Ludovic. Ne comprenez-vous pas pourquoi elle a interdit sa porte? -@Parce que ça lui convient nous autres nous n'avons rien à y voir. -@Mais, malheureux ! si elle avait de mauvais desseins ? -@Mauvais ou bons, c'est ce qui la regarde. -@Si elle avait l'intention de se détruire, d'attenter à ses jours ? Devant un tel langage et un accent si sincère, il n'y avait pas d'incrédulité qui pût tenir. Le concierge désarma enfin. -@Vrai, Monsieur ? dit-il. -@Insisterais-je sans cela ? -@Mademoiselle Marguerite a l'intention de se détruire ? -@Lisez plutôt, si vous ne me croyez pas. -@Non, Monsieur, je vous crois maintenant. Juste ciel ! un @@malheur dans ma maison 1
J'ai trente ans de loge, Mon-sieur.
J'ai trente ans de loge, Mon-sieur.
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DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 15 de ces tablettes, et plusieurs auteurs, notamment Strabon et Pline, auxquels Sprengel se réunit, pensent que c'est à ces tablettes que l'on doit l'origine de la médecine 1 . Les monuments qui constatent l'action curative de la main sont en très grand nombre dans les temples. Le temple d'Isis, consacré à la nature, contenait des hiéroglyphes dont la traduction n'est que la science du magnétisme. Pluche, dans son Histoire du ciel, tome Ier, dit Ici on voit un homme couché sur un lit, et devant lequel un autre promène à distance la main de la tête aux pieds là un autre est soumis aux mêmes pratiques, mais il est placé sur un siège et dans l'attitude d'un homme endormi. Plus loin, un opérateur des mystères égyptiens tient un pot de fleurs dans la main gauche, et de la droite exerce l'action magnétique, en agissant du haut en bas ailleurs, c'est un vase rempli d'un liquide qui reçoit la même influence. Prosper Alpinus, dans son Traité de la médecine des Égyptiens, dit Les frictions médicales et les frictions mystérieuses étaient les remèdes secrets dont les prêtres se servaient pour les maladies incurables. Nous pouvons regarder comme étant du somnambulisme ce qui est raconté par le même auteur il dit Après de nombreuses cérémonies, les malades, enve-loppés de peaux de bélier, étaient portés dans le sanctuaire du temple, où le dieu leur apparaissait en songe et leur ré-vélait les remèdes qui devaient les guérir. a Lorsque les malades ne recevaient pas les communica-tions divines, des prêtres appelés onéioropoles s'endor-maient pour eux, et le dieu ne leur refusaient pas le bienfait demandé. Hippocrate dit La meilleure médecine est la médecine des songes. Dans l'Inde, la mythologie représente le dieu Wishnou 1 PLINE, livre XXIV, ch. I STRABON, livre, XIV p. 371 SPRENGEL, Histoire de la, médecine, t. I, page 162.
DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 15 de ces tablettes, et plusieurs auteurs, notamment Strabon et Pline, auxquels Sprengel se réunit, pensent que c'est à ces tablettes que l'on doit l'origine de la médecine 1 . Les monuments qui constatent l'action curative de la main sont en très grand nombre dans les temples. Le temple d'Isis, consacré à la nature, contenait des hiéroglyphes dont la traduction n'est que la science du magnétisme. Pluche, dans son Histoire du ciel, tome Ier, dit Ici on voit un homme couché sur un lit, et devant lequel un autre promène à distance la main de la tête aux pieds là@ un autre est soumis aux mêmes pratiques, mais il est placé sur un siège et dans l'attitude d'un homme endormi. Plus loin, un opérateur des mystères égyptiens tient un pot de fleurs dans la main gauche, et de la droite exerce l'action magnétique, en agissant du haut en bas ailleurs, c'est un vase rempli d'un liquide qui reçoit la même influence. Prosper Alpinus, dans son Traité de la médecine des Égyptiens, dit Les frictions médicales et les frictions mystérieuses étaient les remèdes secrets dont les prêtres se servaient pour les maladies incurables. Nous pouvons regarder comme étant du somnambulisme ce qui est raconté par le même auteur il dit Après de nombreuses cérémonies, les malades, enve-loppés de peaux de bélier, étaient portés dans le sanctuaire du temple, où le dieu leur apparaissait en songe et leur ré-vélait les remèdes qui devaient les guérir. a Lorsque les malades ne recevaient pas les communica-tions divines, des prêtres appelés onéioropoles s'endor-maient pour eux, et le dieu ne leur refusaient pas le bienfait demandé. Hippocrate dit La meilleure médecine est la médecine des songes. Dans l'Inde, la mythologie représente le dieu Wishnou 1 PLINE, livre XXIV, ch. I STRABON, livre, XIV p. 371 SPRENGEL, Histoire de la, médecine, t. I, page 162.
DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 15 de ces tablettes, et plusieurs auteurs, notamment Strabon et Pline, auxquels Sprengel se réunit, pensent que c'est à ces tablettes que l'on doit l'origine de la médecine 1 . Les monuments qui constatent l'action curative de la main sont en très grand nombre dans les temples. Le temple d'Isis, consacré à la nature, contenait des hiéroglyphes dont la traduction n'est que la science du magnétisme. Pluche, dans son Histoire du ciel, tome Ier, dit Ici on voit un homme couché sur un lit, et devant lequel un autre promène à distance la main de la tête aux pieds là, un autre est soumis aux mêmes pratiques, mais il est placé sur un siège et dans l'attitude d'un homme endormi. Plus loin, un opérateur des mystères égyptiens tient un pot de fleurs dans la main gauche, et de la droite exerce l'action magnétique, en agissant du haut en bas ailleurs, c'est un vase rempli d'un liquide qui reçoit la même influence. Prosper Alpinus, dans son Traité de la médecine des Égyptiens, dit Les frictions médicales et les frictions mystérieuses étaient les remèdes secrets dont les prêtres se servaient pour les maladies incurables. Nous pouvons regarder comme étant du somnambulisme ce qui est raconté par le même auteur il dit Après de nombreuses cérémonies, les malades, enve-loppés de peaux de bélier, étaient portés dans le sanctuaire du temple, où le dieu leur apparaissait en songe et leur ré-vélait les remèdes qui devaient les guérir.@@ Lorsque les malades ne recevaient pas les communica-tions divines, des prêtres appelés onéioropoles s'endor-maient pour eux, et le dieu ne leur refusaient pas le bienfait demandé. Hippocrate dit La meilleure médecine est la médecine des songes. Dans l'Inde, la mythologie représente le dieu Wishnou 1 PLINE, livre XXIV, ch. i STRABON, livre, XIV p. 371 SPRENGEL, Histoire de la@ médecine, t. 1, page 162.
a Lorsque les malades ne recevaient pas les communica-tions divines, des prêtres appelés onéioropoles s'endor-maient pour eux, et le dieu ne leur refusaient pas le bienfait demandé.
Lorsque les malades ne recevaient pas les communica-tions divines, des prêtres appelés onéioropoles s'endor-maient pour eux, et le dieu ne leur refusaient pas le bienfait demandé.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 69 monde l'eût prise pour un retour à la vie. Plus de fièvre, plus de signe de douleur l'oeil était calme, le front serein, la tête saine comme dans les meilleurs jours sur les lèvres siégeait un sourire plein de douceur et de résignation. Le comte voyait sa fm approcher il voulait bien remplir les moments qui lui restaient. Sur ses ordres, on l'arrangea dans son lit avec un certain appareil, et comme c'était d'usage pour les seigneurs de sa maison. Aucun Montréal n'ent quitté ce monde sans prendre congé des siens quand il le pouvait. Toutes les personnes attachées au service du comte se suc-cédèrent devant ce lit pour recevoir, avec son adieu, un té-moignage d'intérêt. La scène fut touchante et rien n'y sentit l'effort des larmes sincères furent versées. Le comte était bon pour ses gens, et beaucoup d'entre eux avaient vfeilli dans sa maison. Ils savaient ce qu'ils perdaient ce qui les attendait, ils l'ignoraient, ou plutôt, avec la perspicacité habituelle du subordonné, ils avaient déjà pris la mesure de leur nouveau maître. Cet acte accompli, le comte resta seul avec son gendre et sa fille. De toutes ces épreuves, celle-là était la plus doulou- , reuse. Il allait les confondre dans un adieu commun, rappe-ler à l'un ses devoirs de race, répandre sur la tète de l'autre ses meilleures bénédictions. Le temps pressait le mal, un moment interrompu, avait repris sa marche et ne devait plus désarmer. A peine la voix était-elle distincte. Le comte s'a-dressa d'abord à son gendre, et lui prenant le bras avec un air d'autorité - Sigismond, lui dit-il, vous êtes mon ouvrage Dieu veuille que vous ne soyez pas une de mes erreurs. J'aurais pu transporter dans une autre maison les biens que je vous laisse en fait de grandes alliances, je n'avais que l'embar-ras du choix. C'est vous que j'ai préféré c'est à vous que j'ai confié ce que j'avais de plus cher au monde. Voilà un titre qui doit protéger- cette enfant me promettez-vous de vous en souvenir ? - Oui, mon oncle, je vous le promets. - II me faut plus qu'une promesse, Sigismond il faut que vous me le juriez sur votre honneur. - Sur mon honneur, je vous le jure. - C'est bien je meurs rassuré. Vous allez être le seul à
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 69 monde l'eût prise pour un retour à la vie. Plus de fièvre, plus de signe de douleur l'oeil était calme, le front serein, la tête saine comme dans les meilleurs jours sur les lèvres siégeait un sourire plein de douceur et de résignation. Le comte voyait sa f@m approcher il voulait bien remplir les moments qui lui restaient. Sur ses ordres, on l'arrangea dans son lit avec un certain appareil, et comme c'était d'usage pour les seigneurs de sa maison. Aucun Montréal n'ent quitté ce monde sans prendre congé des siens quand il le pouvait. Toutes les personnes attachées au service du comte se suc-cédèrent devant ce lit pour recevoir, avec son adieu, un té-moignage d'intérêt. La scène fut touchante et rien n'y sentit l'effort des larmes sincères furent versées. Le comte était bon pour ses gens, et beaucoup d'entre eux avaient vfeilli dans sa maison. Ils savaient ce qu'ils perdaient ce qui les attendait, ils l'ignoraient, ou plutôt, avec la perspicacité habituelle du subordonné, ils avaient déjà pris la mesure de leur nouveau maître. Cet acte accompli, le comte resta seul avec son gendre et sa fille. De toutes ces épreuves, celle-là était la plus doulou- , reuse. Il allait les confondre dans un adieu commun, rappe-ler à l'un ses devoirs de race, répandre sur la tète de l'autre ses meilleures bénédictions. Le temps pressait le mal, un moment interrompu, avait repris sa marche et ne devait plus désarmer. A peine la voix était-elle distincte. Le comte s'a-dressa d'abord à son gendre, et lui prenant le bras avec un air d'autorité - Sigismond, lui dit-il, vous êtes mon ouvrage Dieu veuille que vous ne soyez pas une de mes erreurs. J'aurais pu transporter dans une autre maison les biens que je vous laisse en fait de grandes alliances, je n'avais que l'embar-ras du choix. C'est vous que j'ai préféré c'est à vous que j'ai confié ce que j'avais de plus cher au monde. Voilà un titre qui doit protéger- cette enfant me promettez-vous de vous en souvenir ? - Oui, mon oncle, je vous le promets. - II me faut plus qu'une promesse, Sigismond il faut que vous me le juriez sur votre honneur. - Sur mon honneur, je vous le jure. - C'est bien je meurs rassuré. Vous allez être le seul à
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 69 monde l'eût prise pour un retour à la vie. Plus de fièvre, plus de signe de douleur l'oeil était calme, le front serein, la tête saine comme dans les meilleurs jours sur les lèvres siégeait un sourire plein de douceur et de résignation. Le comte voyait sa fin approcher il voulait bien remplir les moments qui lui restaient. Sur ses ordres, on l'arrangea dans son lit avec un certain appareil, et comme c'était d'usage pour les seigneurs de sa maison. Aucun Montréal n'eût quitté ce monde sans prendre congé des siens quand il le pouvait. Toutes les personnes attachées au service du comte se suc-cédèrent devant ce lit pour recevoir, avec son adieu, un té-moignage d'intérêt. La scène fut touchante et rien n'y sentit l'effort des larmes sincères furent versées. Le comte était bon pour ses gens, et beaucoup d'entre eux avaient vieilli dans sa maison. Ils savaient ce qu'ils perdaient ce qui les attendait, ils l'ignoraient, ou plutôt, avec la perspicacité habituelle du subordonné, ils avaient déjà pris la mesure de leur nouveau maître. Cet acte accompli, le comte resta seul avec son gendre et sa fille. De toutes ces épreuves, celle-là était la plus doulou-@@@reuse. Il allait les confondre dans un adieu commun, rappe-ler à l'un ses devoirs de race, répandre sur la tête de l'autre ses meilleures bénédictions. Le temps pressait le mal, un moment interrompu, avait repris sa marche et ne devait plus désarmer. A peine la voix était-elle distincte. Le comte s'a-dressa d'abord à son gendre, et lui prenant le bras avec un air d'autorité -@Sigismond, lui dit-il, vous ètes mon ouvrage Dieu veuille que vous ne soyez pas une de mes erreurs. J'aurais pu transporter dans une autre maison les biens que je vous laisse en fait de grandes alliances, je n'avais que l'embar-ras du choix. C'est vous que j'ai préféré c'est à vous que j'ai confié ce que j'avais de plus cher au monde. Voilà un titre qui doit protéger@ cette enfant me promettez-vous de vous en souvenir ? -@Oui, mon oncle, je vous le promets. -@Il me faut plus qu'une promesse, Sigismond il faut que vous me le juriez sur votre honneur. -@Sur mon honneur, je vous le jure. -@C'est bien je meurs rassuré. Vous allez ètre le seul à
Plus de fièvre, plus de signe de douleur l'oeil était calme, le front serein, la tête saine comme dans les meilleurs jours sur les lèvres siégeait un sourire plein de douceur et de résignation.
Plus de fièvre, plus de signe de douleur l'oeil était calme, le front serein, la tête saine comme dans les meilleurs jours sur les lèvres siégeait un sourire plein de douceur et de résignation.
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-194 -la figure illuminée de Louis XV, il règne un as-pect de fierté glorieuse et de tristesse à la fois pour tant de gentilshommes perdus et morts au champ d'honneur autour de lui un pêle-mêle d'uniformes aux passe-poils bleus, roses, verts, jonquilles des régiments de Bourgogne, Cham-pagne, Royal-Vaisseau, enfin le régiment de par-tisans audacieux, les Grassins qui avaient con-tribué au gain de la bataille de Fontenoy. Ho-race Vernet si plein de distinction ne peignait pas avec le même bonheur les uniformes des ar-mées modernes 1 il faisait trop souvent des es-tampes la bataille de Fontenoy est un tableau. Voltaire a écrit non-seulement en prose élé-gante la bataille de Fontenoy, mais il a fait sur ce beau fait d'armes un poëme avec la prétention d'être épique, bulletin rimé d'une précision de dé-tail très-remarquable peu de couleurs, de rares éclairs de talent, des éloges prodigués à tous, car le poète était avant tout courtisan 2 O vous gloire, vertu, déesses de mon roi Redoutable Rellone et Minerve chérie Passion des grands coeurs, amour de la patrie. 1 Je n'en excepte même pas la prise de la Smala, vaste composition qui est une manière de bulletin de l'armée d'A-frique calqué sur toile. 2 Le poème de Fontenoy fut dédié au Roi Louis XV par Voltaire.
-194 -la figure illuminée de Louis XV, il règne un as-pect de fierté glorieuse et de tristesse à la fois pour tant de gentilshommes perdus et morts au champ d'honneur autour de lui un pêle-mêle d'uniformes aux passe-poils bleus, roses, verts, jonquilles des régiments de Bourgogne, Cham-pagne, Royal-Vaisseau, enfin le régiment de par-tisans audacieux, les Grassins qui avaient con-tribué au gain de la bataille de Fontenoy. Ho-race Vernet si plein de distinction ne peignait pas avec le même bonheur les uniformes des ar-mées modernes 1 il faisait trop souvent des es-tampes la bataille de Fontenoy est un tableau. Voltaire a écrit non-seulement en prose élé-gante la bataille de Fontenoy, mais il a fait sur ce beau fait d'armes un poëme avec la prétention d'être épique, bulletin rimé d'une précision de dé-tail très-remarquable peu de couleurs, de rares éclairs de talent, des éloges prodigués à tous, car le poète était avant tout courtisan 2 O vous gloire, vertu, déesses de mon roi Redoutable Rellone et Minerve chérie Passion des grands coeurs, amour de la patrie.@@@@@@@ 1 Je n'en excepte même pas la prise de la Smala, vaste composition qui est une manière de bulletin de l'armée d'A-frique calqué sur toile. 2 Le poème de Fontenoy fut dédié au Roi Louis XV par Voltaire.
-194 -la figure illuminée de Louis XV, il règne un as-pect de fierté glorieuse et de tristesse à la fois pour tant de gentilshommes perdus et morts au champ d'honneur autour de lui un pêle-mêle d'uniformes aux passe-poils bleus, roses, verts, jonquilles des régiments de Bourgogne, Cham-pagne, Royal-Vaisseau, enfin le régiment de par-tisans audacieux, les Grassins qui avaient con-tribué au gain de la bataille de Fontenoy. Ho-race Vernet si plein de distinction ne peignait pas avec le même bonheur les uniformes des ar-mées modernes 1 il faisait trop souvent des es-tampes la bataille de Fontenoy est un tableau. Voltaire a écrit non-seulement en prose élé-gante la bataille de Fontenoy, mais il a fait sur ce beau fait d'armes un poëme avec la prétention d'être épique, bulletin rimé d'une précision de dé-tail très-remarquable peu de couleurs, de rares éclairs de talent, des éloges prodigués à tous, car le poète était avant tout courtisan 2 O vous gloire, vertu, déesses de mon roi Redoutable Bellone et Minerve chérie Passion des grands coeurs, amour de la patrie. -194 - 1 Je n'en excepte même pas la prise de la Smala, vaste composition qui est une manière de bulletin de l'armée d'A-frique calqué sur toile. 2 Le poême de Fontenoy fut dédié au Roi Louis XV par Voltaire.
Voltaire a écrit non-seulement en prose élé-gante la bataille de Fontenoy, mais il a fait sur ce beau fait d'armes un poëme avec la prétention d'être épique, bulletin rimé d'une précision de dé-tail très-remarquable peu de couleurs, de rares éclairs de talent, des éloges prodigués à tous, car le poète était avant tout courtisan 2 O vous gloire, vertu, déesses de mon roi Redoutable Rellone et Minerve chérie Passion des grands coeurs, amour de la patrie.
Voltaire a écrit non-seulement en prose élé-gante la bataille de Fontenoy, mais il a fait sur ce beau fait d'armes un poëme avec la prétention d'être épique, bulletin rimé d'une précision de dé-tail très-remarquable peu de couleurs, de rares éclairs de talent, des éloges prodigués à tous, car le poète était avant tout courtisan 2 O vous gloire, vertu, déesses de mon roi Redoutable Bellone et Minerve chérie Passion des grands coeurs, amour de la patrie.
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124 L'ÉVASION. Et mon premier soin fut de tourner le dos à la ville pour me diriger vers un petit village qui se trouvait à quelque distance dans la direction du sud-ouest, c'est-à-dire sur la route de Trêves, route que je devais suivre autant que possible pour rejoindre la France. J'avais sou-vent regardé ce petit village du haut de la forteresse, j'en avais étudié les environs, et j'avais pu remarquer que la route le traversait, pour continuer ensuite à travers une forêt. Des maisons parsemées sur cette route servirent d'abord à me guider mais bientôt l'obscurité devint telle que je ne pouvais plus marcher que très lentement, en m'assurant à chaque pas que j'avais un terrain solide sous les pieds. De cette façon il fallait beaucoup de temps pour faire peu de chemin, et je ne réussissais guère à m'éloigner du fort de Kronsberg. J'eus bientôt lieu de croire qu'on s'était aperçu de ma fuite, car j'entendais parfaitement les cris des sentinelles qui se répondaient, les ordres des officiers on faisait beaucoup de bruit dans la forteresse, et des lumières circulaient en tous sens sur les remparts. Sans doute on me cherchait. Pour le moment, je n'avais rien à craindre, l'obscurité était trop grande la pluie, le vent devaient empêcher toute recherche au dehors de la forteresse mais je pensais bien que des ordres seraient donnés pour que, dès le lendemain matin, la gen-darmerie fût sur pied et envoyée à ma poursuite. Ce qui m'embarrassait le plus, c'était mon uniforme qui devait facilement me faire reconnaître, malgré l'état de délabrement dans lequel il se trouvait. Il faudrait donc ou trouver d'autres vêtements ou éviter les villages, autant que cela me serait possible. J'avais quelque argent, reste de la petite somme que m'avait remise ma mère, lors de mon départ de Sierck je pourrais acheter du pain dans les fermes ou les maisons isolées, où j'aurais moins à craindre d'être surpris par l'autorité allemande.
124 L'ÉVASION. Et mon premier soin fut de tourner le dos à la ville pour me diriger vers un petit village qui se trouvait à quelque distance dans la direction du sud-ouest, c'est-à-dire sur la route de Trêves, route que je devais suivre autant que possible pour rejoindre la France. J'avais sou-vent regardé ce petit village du haut de la forteresse, j'en avais étudié les environs, et j'avais pu remarquer que la route le traversait, pour continuer ensuite à travers une forêt. Des maisons parsemées sur cette route servirent d'abord à me guider mais bientôt l'obscurité devint telle que je ne pouvais plus marcher que très lentement, en m'assurant à chaque pas que j'avais un terrain solide sous les pieds. De cette façon il fallait beaucoup de temps pour faire peu de chemin, et je ne réussissais guère à m'éloigner du fort de Kronsberg. J'eus bientôt lieu de croire qu'on s'était aperçu de ma fuite, car j'entendais parfaitement les cris des sentinelles qui se répondaient, les ordres des officiers on faisait beaucoup de bruit dans la forteresse, et des lumières circulaient en tous sens sur les remparts. Sans doute on me cherchait. Pour le moment, je n'avais rien à craindre, l'obscurité était trop grande la pluie, le vent devaient empêcher toute recherche au dehors de la forteresse mais je pensais bien que des ordres seraient donnés pour que, dès le lendemain matin, la gen-darmerie fût sur pied et envoyée à ma poursuite. Ce qui m'embarrassait le plus, c'était mon uniforme qui devait facilement me faire reconnaître, malgré l'état de délabrement dans lequel il se trouvait. Il faudrait donc ou trouver d'autres vêtements ou éviter les villages, autant que cela me serait possible. J'avais quelque argent, reste de la petite somme que m'avait remise ma mère, lors de mon départ de Sierck je pourrais acheter du pain dans les fermes ou les maisons isolées, où j'aurais moins à craindre d'être surpris par l'autorité allemande.
124 L'ÉVASION. Et mon premier soin fut de tourner le dos à la ville pour me diriger vers un petit village qui se trouvait à quelque distance dans la direction du sud-ouest, c'est-à-dire sur la route de Trèves, route que je devais suivre autant que possible pour rejoindre la France. J'avais sou-vent regardé ce petit village du haut de la forteresse, j'en avais étudié les environs, et j'avais pu remarquer que la route le traversait, pour continuer ensuite à travers une forêt. Des maisons parsemées sur cette route servirent d'abord à me guider mais bientôt l'obscurité devint telle que je ne pouvais plus marcher que très lentement, en m'assurant à chaque pas que j'avais un terrain solide sous les pieds. De cette façon il fallait beaucoup de temps pour faire peu de chemin, et je ne réussissais guère à m'éloigner du fort de Kronsberg. J'eus bientôt lieu de croire qu'on s'était aperçu de ma fuite, car j'entendais parfaitement les cris des sentinelles qui se répondaient, les ordres des officiers on faisait beaucoup de bruit dans la forteresse, et des lumières circulaient en tous sens sur les remparts. Sans doute on me cherchait. Pour le moment, je n'avais rien à craindre, l'obscurité était trop grande la pluie, le vent devaient empêcher toute recherche au dehors de la forteresse mais je pensais bien que des ordres seraient donnés pour que, dès le lendemain matin, la gen-darmerie fût sur pied et envoyée à ma poursuite. Ce qui m'embarrassait le plus, c'était mon uniforme qui devait facilement me faire reconnaître, malgré l'état de délabrement dans lequel il se trouvait. Il faudrait donc ou trouver d'autres vêtements ou éviter les villages, autant que cela me serait possible. J'avais quelque argent, reste de la petite somme que m'avait remise ma mère, lors de mon départ de Sierck je pourrais acheter du pain dans les fermes ou les maisons isolées, où j'aurais moins à craindre d'être surpris par l'autorité allemande.
Et mon premier soin fut de tourner le dos à la ville pour me diriger vers un petit village qui se trouvait à quelque distance dans la direction du sud-ouest, c'est-à-dire sur la route de Trêves, route que je devais suivre autant que possible pour rejoindre la France.
Et mon premier soin fut de tourner le dos à la ville pour me diriger vers un petit village qui se trouvait à quelque distance dans la direction du sud-ouest, c'est-à-dire sur la route de Trèves, route que je devais suivre autant que possible pour rejoindre la France.
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UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 1.9 corps organisés. Ceux-ci se subdivisent en deux règnes le règne végétal et le règne animal. Chaque ordre comprend des embranchements, chaque embranchement des classes, chaque classe des familles, des tribus, des genres, des espèces et enfin l'espèce des variétés. Les variétés dérivent les unes des autres, par voie de génération, et peuvent aisément se transformer, en s'éloignant ou en se rapprochant du type primitif. Mais les règnes ne peuvent jamais se confondre, jamais les classes se transformer entre elles, jamais un genre donner naissance aux autres genres, ni une espèce à une autre espèce. Voil ce qui fait l'objet de l'en-seignement public dans les pays civilisés et ce qui est enseigné par les savants de toutes les nations, et ce qu'on regarde comme une loi de la nature. Ces notions sont fondées sur des observations des milliards de fois répétées depuis deux mille ans. Il n'y a pas une loi du monde physique, y compris la loi d'attraction, qui soit mieux constatée. Cependant, M. Darwin s'inscrit en contre. Mais à quel titre? Eh bien 1 c'est sans titre il ne présente que des conjectures et des hypothèses contre l'évidence. En effet, on use de l'hypothèse dans les cas douteux, obscurs, là où la science n'a pas encore porté le flambeau de ses lumières et de ses défi-nitions mais une hypothèse contre les choses constatées, cela ne s'est jamais vu, et est contraire à la marche des sciences d'observation. Faisons l'application de ces principes si simples, et voyons s'ils sont contredits par les trois agents invoqués par Darwin. Son premier agent est celui de la lutte struggle lor the life c'est un combat de l'être vivant contre tout ce qui arrête son essor. Ce principe est-il faux? Non, sans doute, s'il veut dire qu'un être orga-nisé naissant tend avec énergie vers son développement final, et lutte contre les obstacles qu'il rencontre et qui peuvent arrêter ce développement en sorte que, si les obstacles sont bien et facilement écartés, il pourra devenir le plus bel individu de son espèce. C'est cela qui se voit tous les jours. Mais ce principe est faux, si on prétend qu'un être organisé quelconque, placé à sa naissance même dans les conditions les plus favorables, aura un développement assez heureux pour sortir de son espèce ou donner quelque signe qu'il tend à s'élever au-dessus de son espèce. Perfectionner son espèce, • voilà une formule scientifique. Sortir de son espèce, même par tendance lente, mais observable, voilà ce qui est démenti par l'expérience. C'est de la pure fantaisie de savant. Voici le second principe la sélection. On suppose que des individus d'une même espèce, qui sont marqués par des singularités fortement ac-cusées, s'accouplent ensemble, et que leurs descendants réussissent à opérer des accouplements dans la même tendance , dans la même direction. M. Darwin conclut qu'on aura à la fin une modification tellement profonde que l'espèce sera changée. Si cela est, prouvez-le. Où sont vos exemples? Vous avez pu obtenir par la sélection des centaines de races de chiens, de pigeons, de chevaux, de boeufs. Mais montrez-nous des chevaux qui aient produit des boeufs, des chiens qui aient fourni des ânes, et des singes qui
UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 1.9 corps organisés. Ceux-ci se subdivisent en deux règnes le règne végétal et le règne animal. Chaque ordre comprend des embranchements, chaque embranchement des classes, chaque classe des familles, des tribus, des genres, des espèces et enfin l'espèce des variétés. Les variétés dérivent les unes des autres, par voie de génération, et peuvent aisément se transformer, en s'éloignant ou en se rapprochant du type primitif. Mais les règnes ne peuvent jamais se confondre, jamais les classes se transformer entre elles, jamais un genre donner naissance aux autres genres, ni une espèce à une autre espèce. Voil ce qui fait l'objet de l'en-seignement public dans les pays civilisés et ce qui est enseigné par les savants de toutes les nations, et ce qu'on regarde comme une loi de la nature. Ces notions sont fondées sur des observations des milliards de fois répétées depuis deux mille ans. Il n'y a pas une loi du monde physique, y compris la loi d'attraction, qui soit mieux constatée. Cependant, M. Darwin s'inscrit en contre. Mais à quel titre@? Eh bien 1 c'est sans titre il ne présente que des conjectures et des hypothèses contre l'évidence. En effet, on use de l'hypothèse dans les cas douteux, obscurs, là où la science n'a pas encore porté le flambeau de ses lumières et de ses défi-nitions mais une hypothèse contre les choses constatées, cela ne s'est jamais vu, et est contraire à la marche des sciences d'observation. Faisons l'application de ces principes si simples, et voyons s'ils sont contredits par les trois agents invoqués par Darwin. Son premier agent est celui de la lutte struggle lor the life c'est un combat de l'être vivant contre tout ce qui arrête son essor. Ce principe est-il faux@? Non, sans doute, s'il veut dire qu'un être orga-nisé naissant tend avec énergie vers son développement final, et lutte contre les obstacles qu'il rencontre et qui peuvent arrêter ce développement en sorte que, si les obstacles sont bien et facilement écartés, il pourra devenir le plus bel individu de son espèce. C'est cela qui se voit tous les jours. Mais ce principe est faux, si on prétend qu'un être organisé quelconque, placé à sa naissance même dans les conditions les plus favorables, aura un développement assez heureux pour sortir de son espèce ou donner quelque signe qu'il tend à s'élever au-dessus de son espèce. Perfectionner son espèce, • voilà une formule scientifique. Sortir de son espèce, même par tendance lente, mais observable, voilà ce qui est démenti par l'expérience. C'est de la pure fantaisie de savant. Voici le second principe la sélection. On suppose que des individus d'une même espèce, qui sont marqués par des singularités fortement ac-cusées, s'accouplent ensemble, et que leurs descendants réussissent à opérer des accouplements dans la même tendance , dans la même direction. M. Darwin conclut qu'on aura à la fin une modification tellement profonde que l'espèce sera changée. Si cela est, prouvez-le. Où sont vos exemples? Vous avez pu obtenir par la sélection des centaines de races de chiens, de pigeons, de chevaux, de boeufs. Mais montrez-nous des chevaux qui aient produit des boeufs, des chiens qui aient fourni des ânes, et des singes qui
UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 1@9 corps organisés. Ceux-ci se subdivisent en deux règnes le règne végétal et le règne animal. Chaque ordre comprend des embranchements, chaque embranchement des classes, chaque classe des familles, des tribus, des genres, des espèces et enfin l'espèce des variétés. Les variétés dérivent les unes des autres, par voie de génération, et peuvent aisément se transformer, en s'éloignant ou en se rapprochant du type primitif. Mais les règnes ne peuvent jamais se confondre, jamais les classes se transformer entre elles, jamais un genre donner naissance aux autres genres, ni une espèce à une autre espèce. Voil ce qui fait l'objet de l'en-seignement public dans les pays civilisés et ce qui est enseigné par les savants de toutes les nations, et ce qu'on regarde comme une loi de la nature. Ces notions sont fondées sur des observations des milliards de fois répétées depuis deux mille ans. Il n'y a pas une loi du monde physique, y compris la loi d'attraction, qui soit mieux constatée. Cependant, M. Darwin s'inscrit en contre. Mais à quel titre ? Eh bien ! c'est sans titre il ne présente que des conjectures et des hypothèses contre l'évidence. En effet, on use de l'hypothèse dans les cas douteux, obscurs, là où la science n'a pas encore porté le flambeau de ses lumières et de ses défi-nitions mais une hypothèse contre les choses constatées, cela ne s'est jamais vu, et est contraire à la marche des sciences d'observation. Faisons l'application de ces principes si simples, et voyons s'ils sont contredits par les trois agents invoqués par Darwin. Son premier agent est celui de la lutte struggle for the life c'est un combat de l'être vivant contre tout ce qui arrête son essor. Ce principe est-il faux ? Non, sans doute, s'il veut dire qu'un être orga-nisé naissant tend avec énergie vers son développement final, et lutte contre les obstacles qu'il rencontre et qui peuvent arrêter ce développement en sorte que, si les obstacles sont bien et facilement écartés, il pourra devenir le plus bel individu de son espèce. C'est cela qui se voit tous les jours. Mais ce principe est faux, si on prétend qu'un être organisé quelconque, placé à sa naissance même dans les conditions les plus favorables, aura un développement assez heureux pour sortir de son espèce ou donner quelque signe qu'il tend à s'élever au-dessus de son espèce. Perfectionner son espèce,@@ voilà une formule scientifique. Sortir de son espèce, même par tendance lente, mais observable, voilà ce qui est démenti par l'expérience. C'est de la pure fantaisie de savant. Voici le second principe la sélection. On suppose que des individus d'une même espèce, qui sont marqués par des singularités fortement ac-cusées, s'accouplent ensemble, et que leurs descendants réussissent à opérer des accouplements dans la même tendance@, dans la même direction. M. Darwin conclut qu'on aura à la fin une modification tellement profonde que l'espèce sera changée. Si cela est, prouvez-le. Où sont vos exemples? Vous avez pu obtenir par la sélection des centaines de races de chiens, de pigeons, de chevaux, de boeufs. Mais montrez-nous des chevaux qui aient produit des boeufs, des chiens qui aient fourni des ânes, et des singes qui
Ce principe est-il faux?
Ce principe est-il faux ?
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-Si -Par le refroidissement il se sépare de l'azotate ou de l'oxa-late d'urée sous forme d'écaillés blanches brillantes ou de tables hexagonales. L'oxalate d'urée forme quelquefois des prismes quadrangulaires. b Créatinine C8H7N203. - On traite la plus grande portion de la solution alcoolique avec quelques gouttes d'eau de chaux, et on ajoute ensuite une solution de chlo-rure de calcium, jusqu'à ce qu'il ne se forme plus de pré-cipité. On évapore le liquide filtré au bain-marie, jusqu'à ce qu'il ne présente plus qu'un volume de 10 à 12 CC, on l'introduit dans un petit vase à précipité, et après refroidis-sement on le décompose par 1 2 CC d'une solution alcoo-lique de chlorure de zinc pur. Après une forte agitation, il se forme bientôt un trouble et il se sépare un composé cristallin de créatinine et de chlorure de zinc. On examine au microscope le précipité cristallin, qui s'est déposé au bout de quelques heures. On remarque ainsi le plus sou-vent de fines aiguilles groupées concentriquement et pré-sentant des rosaces complètes ou des bouquets qui s'entre-croisent ou sont placés deux à deux, de telle sorte qu'ils ressemblent à des pinceaux qui sont collés l'un dans l'au-tre par leurs tuyaux. 2° Acide hippurique G18H8N05, HO. - Les deux tiers du résidu obtenu en III sont faiblement acidulés par l'acide chlorhydrique, ils sont ensuite triturés avec du sulfate de barite et épuisés avec de l'alcool. Le liquide alcoolique est saturé avec de la lessive de soude, l'alcool est retiré par dis-tillation, et le liquide sirupeux restant est évaporé à siccité au bain-marie, après avoir été additionné d'acide oxalique destiné à fixer l'urée. Le résidu, après avoir été pulvérisé, est épuisé avec l'éther, le liquide éthéré est soumis à la distillation, et ce nouveau résidu est traité à chaud par un lait de chaux, pour éliminer l'excès d'acide oxalique. On filtre, on réduit à un petit volume le liquide résultant et on acidule par l'acide chlorhydrique. Au bout de quelque
-Si -Par le refroidissement il se sépare de l'azotate ou de l'oxa-late d'urée sous forme d'écaillés blanches brillantes ou de tables hexagonales. L'oxalate d'urée forme quelquefois des prismes quadrangulaires. b Créatinine C8H7N203. - On traite la plus grande portion de la solution alcoolique avec quelques gouttes d'eau de chaux, et on ajoute ensuite une solution de chlo-rure de calcium, jusqu'à ce qu'il ne se forme plus de pré-cipité. On évapore le liquide filtré au bain-marie, jusqu'à ce qu'il ne présente plus qu'un volume de 10 à 12 CC, on l'introduit dans un petit vase à précipité, et après refroidis-sement on le décompose par 1 2 CC d'une solution alcoo-lique de chlorure de zinc pur. Après une forte agitation, il se forme bientôt un trouble et il se sépare un composé cristallin de créatinine et de chlorure de zinc. On examine au microscope le précipité cristallin, qui s'est déposé au bout de quelques heures. On remarque ainsi le plus sou-vent de fines aiguilles groupées concentriquement et pré-sentant des rosaces complètes ou des bouquets qui s'entre-croisent ou sont placés deux à deux, de telle sorte qu'ils ressemblent à des pinceaux qui sont collés l'un dans l'au-tre par leurs tuyaux. 2° Acide hippurique G18H8N05, HO. - Les deux tiers du résidu obtenu en III sont faiblement acidulés par l'acide chlorhydrique, ils sont ensuite triturés avec du sulfate de barite et épuisés avec de l'alcool. Le liquide alcoolique est saturé avec de la lessive de soude, l'alcool est retiré par dis-tillation, et le liquide sirupeux restant est évaporé à siccité au bain-marie, après avoir été additionné d'acide oxalique destiné à fixer l'urée. Le résidu, après avoir été pulvérisé, est épuisé avec l'éther, le liquide éthéré est soumis à la distillation, et ce nouveau résidu est traité à chaud par un lait de chaux, pour éliminer l'excès d'acide oxalique. On filtre, on réduit à un petit volume le liquide résultant et on acidule par l'acide chlorhydrique. Au bout de quelque
-Si -Par le refroidissement il se sépare de l'azotate ou de l'oxa-late d'urée sous forme d'écailles blanches brillantes ou de tables hexagonales. L'oxalate d'urée forme quelquefois des prismes quadrangulaires. b Créatinine C8H7N2O3. -@On traite la plus grande portion de la solution alcoolique avec quelques gouttes d'eau de chaux, et on ajoute ensuite une solution de chlo-rure de calcium, jusqu'à ce qu'il ne se forme plus de pré-cipité. On évapore le liquide filtré au bain-marie, jusqu'à ce qu'il ne présente plus qu'un volume de 10 à 12 CC, on l'introduit dans un petit vase à précipité, et après refroidis-sement on le décompose par 1 2 CC d'une solution alcoo-lique de chlorure de zinc pur. Après une forte agitation, il se forme bientôt un trouble et il se sépare un composé cristallin de créatinine et de chlorure de zinc. On examine au microscope le précipité cristallin, qui s'est déposé au bout de quelques heures. On remarque ainsi le plus sou-vent de fines aiguilles groupées concentriquement et pré-sentant des rosaces complètes ou des bouquets qui s'entre-croisent ou sont placés deux à deux, de telle sorte qu'ils ressemblent à des pinceaux qui sont collés l'un dans l'au-tre par leurs tuyaux. 2° Acide hippurique C18H8NO5, HO. -@Les deux tiers du résidu obtenu en III sont faiblement acidulés par l'acide chlorhydrique, ils sont ensuite triturés avec du sulfate de barite et épuisés avec de l'alcool. Le liquide alcoolique est saturé avec de la lessive de soude, l'alcool est retiré par dis-tillation, et le liquide sirupeux restant est évaporé à siccité au bain-marie, après avoir été additionné d'acide oxalique destiné à fixer l'urée. Le résidu, après avoir été pulvérisé, est épuisé avec l'éther, le liquide éthéré est soumis à la distillation, et ce nouveau résidu est traité à chaud par un lait de chaux, pour éliminer l'excès d'acide oxalique. On filtre, on réduit à un petit volume le liquide résultant et on acidule par l'acide chlorhydrique. Au bout de quelque
-Si -Par le refroidissement il se sépare de l'azotate ou de l'oxa-late d'urée sous forme d'écaillés blanches brillantes ou de tables hexagonales.
-Si -Par le refroidissement il se sépare de l'azotate ou de l'oxa-late d'urée sous forme d'écailles blanches brillantes ou de tables hexagonales.
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-404 -nus, celui de mademoiselle Catherine, cette cou-rageuse ouvrière que nous avons vue, sous l'é-chafaud, recueillir de ses chastes mains le sang du martyr. On n'invita que les personnes qui avaient vu et connu plus particulièrement M. Mu-sart elles étaientassez nombreuses pour remplir la salle entière, devenue chapelle et convenable-ment ornée. A l'heure indiquée on y célébra une messe d'action de grâces, en se conformant, du reste, aux prescriptions de l'Eglise, relatives aux saints non encore reconnus par l'autorité pontificale. Le prêtre, à la prière des assistants, y prononça, sur l'objet de la réunion et de la cérémonie, un discours dont nous ne donnerons que la péroraison. ....... 0 mort véritablement précieuse aux yeux du Seigneur, puisque c'est la mort d'un saint, dont les dernières paroles ont été une prière pour ses persécuteurs et un cantique d'action de grâces pour lui-même ! 0 mort véritablement digne de servir de modèle à tous ceux qui courent la même carrière que le véné-rable Musart ! Heureux et trop heureux s'il nous était donné de combattre et de triompher comme lui ! Témoins de ses victoires, héritiers de sa foi, dépositaires des restes précieux du sang qu'il a répandu, songeons, songeons enfin à marcher sur ses traces comme il a marché
-404 -nus, celui de mademoiselle Catherine, cette cou-rageuse ouvrière que nous avons vue, sous l'é-chafaud, recueillir de ses chastes mains le sang du martyr. On n'invita que les personnes qui avaient vu et connu plus particulièrement M. Mu-sart elles étaient@assez nombreuses pour remplir la salle entière, devenue chapelle et convenable-ment ornée. A l'heure indiquée on y célébra une messe d'action de grâces, en se conformant, du reste, aux prescriptions de l'Eglise, relatives aux saints non encore reconnus par l'autorité pontificale. Le prêtre, à la prière des assistants, y prononça, sur l'objet de la réunion et de la cérémonie, un discours dont nous ne donnerons que la péroraison. ....... 0 mort véritablement précieuse aux yeux du Seigneur, puisque c'est la mort d'un saint, dont les dernières paroles ont été une prière pour ses persécuteurs et un cantique d'action de grâces pour lui-même ! 0 mort véritablement digne de servir de modèle à tous ceux qui courent la même carrière que le véné-rable Musart ! Heureux et trop heureux s'il nous était donné de combattre et de triompher comme lui ! Témoins de ses victoires, héritiers de sa foi, dépositaires des restes précieux du sang qu'il a répandu, songeons, songeons enfin à marcher sur ses traces comme il a marché
-404 -nus, celui de mademoiselle Catherine, cette cou-rageuse ouvrière que nous avons vue, sous l'é-chafaud, recueillir de ses chastes mains le sang du martyr. On n'invita que les personnes qui avaient vu et connu plus particulièrement M. Mu-sart elles étaient assez nombreuses pour remplir la salle entière, devenue chapelle et convenable-ment ornée. A l'heure indiquée on y célébra une messe d'action de grâces, en se conformant, du reste, aux prescriptions de l'Eglise, relatives aux saints non encore reconnus par l'autorité pontificale. Le prêtre, à la prière des assistants, y prononça, sur l'objet de la réunion et de la cérémonie, un discours dont nous ne donnerons que la péroraison. ....... O mort véritablement précieuse aux yeux du Seigneur, puisque c'est la mort d'un saint, dont les dernières paroles ont été une prière pour ses persécuteurs et un cantique d'action de grâces pour lui-même ! O mort véritablement digne de servir de modèle à tous ceux qui courent la même carrière que le véné-rable Musart ! Heureux et trop heureux s'il nous était donné de combattre et de triompher comme lui ! Témoins de ses victoires, héritiers de sa foi, dépositaires des restes précieux du sang qu'il a répandu, songeons, songeons enfin à marcher sur ses traces comme il a marché
0 mort véritablement digne de servir de modèle à tous ceux qui courent la même carrière que le véné-rable Musart !
O mort véritablement digne de servir de modèle à tous ceux qui courent la même carrière que le véné-rable Musart !
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-49 -violence . Insensible pour lui même à tous les mauvais traitements et aux outrages dont il était personnellement l'objet, le pasteur ne put néan-moins voir sans la plus vive douleur le schisme se consommer dans l'une de ses paroisses, et une portion de son troupeau se précipiter ainsi vers sa perte. Résolu de sauver ces rebelles, pour ainsi dire malgré eux, il eut recours à la seule autorité qu'ils reconnussent encore, à l'ad-ministration du département et le dimanche suivant il revint à Poix, muni d'un arrêté qui enjoignait aux habitants de lui laisser dire libre-ment la messe. L'autorité ne fut pas écoutée. Comme M. Musart approchait du village, il se vit assailli par une partie des gens de Poix qui lui fermèrent le passage. Il essuya de leur part les insultes les plus outrageantes une femme même porta l'insolence jusqu'à lui donner un soufflet enfin on le menaça de le précipiter dans une carrière qui était proche. Je sais souf-frir, leur dit-il, et quoi que vous fassiez, vous trou-verez toujours en moi un père qui se sacrifiera pour voire bonheur. Comme ils paraissaient vouloir exécuter leurs menaces Je ne me ferai pas traîner, dit l'intrépide Musart et en même temps il s'avança jusqu'au bord du précipice. Une dé-marche si hardie et si imprévue déconcerta les furieux enchaînés comme par une force invi-3
-49 -violence . Insensible pour lui même à tous les mauvais traitements et aux outrages dont il était personnellement l'objet, le pasteur ne put néan-moins voir sans la plus vive douleur le schisme se consommer dans l'une de ses paroisses, et une portion de son troupeau se précipiter ainsi vers sa perte. Résolu de sauver ces rebelles, pour ainsi dire malgré eux, il eut recours à la seule autorité qu'ils reconnussent encore, à l'ad-ministration du département et le dimanche suivant il revint à Poix, muni d'un arrêté qui enjoignait aux habitants de lui laisser dire libre-ment la messe. L'autorité ne fut pas écoutée. Comme M. Musart approchait du village, il se vit assailli par une partie des gens de Poix qui lui fermèrent le passage. Il essuya de leur part les insultes les plus outrageantes une femme même porta l'insolence jusqu'à lui donner un soufflet enfin on le menaça de le précipiter dans une carrière qui était proche. Je sais souf-frir, leur dit-il, et quoi que vous fassiez, vous trou-verez toujours en moi un père qui se sacrifiera pour voire bonheur. Comme ils paraissaient vouloir exécuter leurs menaces Je ne me ferai pas traîner, dit l'intrépide Musart et en même temps il s'avança jusqu'au bord du précipice. Une dé-marche si hardie et si imprévue déconcerta les furieux enchaînés comme par une force invi-3
-49 -violence . Insensible pour lui même à tous les mauvais traitements et aux outrages dont il était personnellement l'objet, le pasteur ne put néan-moins voir sans la plus vive douleur le schisme se consommer dans l'une de ses paroisses, et une portion de son troupeau se précipiter ainsi vers sa perte. Résolu de sauver ces rebelles, pour ainsi dire malgré eux, il eut recours à la seule autorité qu'ils reconnussent encore, à l'ad-ministration du département et le dimanche suivant il revint à Poix, muni d'un arrêté qui enjoignait aux habitants de lui laisser dire libre-ment la messe. L'autorité ne fut pas écoutée. Comme M. Musart approchait du village, il se vit assailli par une partie des gens de Poix qui lui fermèrent le passage. Il essuya de leur part les insultes les plus outrageantes une femme même porta l'insolence jusqu'à lui donner un soufflet enfin on le menaça de le précipiter dans une carrière qui était proche. Je sais souf-frir, leur dit-il, et quoi que vous fassiez, vous trou-verez toujours en moi un père qui se sacrifiera pour votre bonheur. Comme ils paraissaient vouloir exécuter leurs menaces Je ne me ferai pas traîner, dit l'intrépide Musart et en même temps il s'avança jusqu'au bord du précipice. Une dé-marche si hardie et si imprévue déconcerta les furieux enchaînés comme par une force invi-3
Insensible pour lui même à tous les mauvais traitements et aux outrages dont il était personnellement l'objet, le pasteur ne put néan-moins voir sans la plus vive douleur le schisme se consommer dans l'une de ses paroisses, et une portion de son troupeau se précipiter ainsi vers sa perte.
Insensible pour lui même à tous les mauvais traitements et aux outrages dont il était personnellement l'objet, le pasteur ne put néan-moins voir sans la plus vive douleur le schisme se consommer dans l'une de ses paroisses, et une portion de son troupeau se précipiter ainsi vers sa perte.
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-80-meurez fermes dans la foi de vos pères. Obéissez toujours à Dieu plutôt qu'aux hommes. Dans quelques heures je paraîtrai au pied du trône de l'Éternel je vous recommanderai à sa miséri-corde je le prierai d'avoir pitié de vous, de vous donner des pasteurs catholiques, qui soient selon son coeur. Hier j'ai vu une épine de la couronne de notre divin Sauveur aujourd'hui je verrai celui qui a été couronné d'épines. Je regarde ce jour comme le plus beau et le plus heureux de ma vie. Mon sort n'est point à plaindre il est digne d'envie. Ceux qui sont à plaindre sont plutôt ceux qui restent. Aussi n'est-ce point la mort qui me fait de la peine, c'est de vous abandon-ner, vous que j'aime de toute la tendresse de mon coeur je ne regrette la vie que par rapport à vous. Je crois avoir fait tout le bien qui était en mon pouvoir mon intention était de conti-nuer. J'ai toujours fait ma consolation de faire la vôtre. Aujourd'hui Dieu nous sépare, mais je vous laisse sa grâce et sa paix, et vous recom-mande à sa miséricorde. Le peu de temps qui me reste, l'aflluence du monde qui vient en foule nous visiter et implorer le secours de nos priè-res, m'empêchent de vous en dire davantage. Adieu donc encore une fois, adieu pour la der-nière fois.
-80-meurez fermes dans la foi de vos pères. Obéissez toujours à Dieu plutôt qu'aux hommes. Dans quelques heures je paraîtrai au pied du trône de l'Éternel je vous recommanderai à sa miséri-corde je le prierai d'avoir pitié de vous, de vous donner des pasteurs catholiques, qui soient selon son coeur. Hier j'ai vu une épine de la couronne de notre divin Sauveur aujourd'hui je verrai celui qui a été couronné d'épines. Je regarde ce jour comme le plus beau et le plus heureux de ma vie. Mon sort n'est point à plaindre il est digne d'envie. Ceux qui sont à plaindre sont plutôt ceux qui restent. Aussi n'est-ce point la mort qui me fait de la peine, c'est de vous abandon-ner, vous que j'aime de toute la tendresse de mon coeur je ne regrette la vie que par rapport à vous. Je crois avoir fait tout le bien qui était en mon pouvoir mon intention était de conti-nuer. J'ai toujours fait ma consolation de faire la vôtre. Aujourd'hui Dieu nous sépare, mais je vous laisse sa grâce et sa paix, et vous recom-mande à sa miséricorde. Le peu de temps qui me reste, l'aflluence du monde qui vient en foule nous visiter et implorer le secours de nos priè-res, m'empêchent de vous en dire davantage. Adieu donc encore une fois, adieu pour la der-nière fois.
-80-meurez fermes dans la foi de vos pères. Obéissez toujours à Dieu plutôt qu'aux hommes. Dans quelques heures je paraîtrai au pied du trône de l'Éternel je vous recommanderai à sa miséri-corde je le prierai d'avoir pitié de vous, de vous donner des pasteurs catholiques, qui soient selon son coeur. Hier j'ai vu une épine de la couronne de notre divin Sauveur aujourd'hui je verrai celui qui a été couronné d'épines. Je regarde ce jour comme le plus beau et le plus heureux de ma vie. Mon sort n'est point à plaindre il est digne d'envie. Ceux qui sont à plaindre sont plutôt ceux qui restent. Aussi n'est-ce point la mort qui me fait de la peine, c'est de vous abandon-ner, vous que j'aime de toute la tendresse de mon coeur je ne regrette la vie que par rapport à vous. Je crois avoir fait tout le bien qui était en mon pouvoir mon intention était de conti-nuer. J'ai toujours fait ma consolation de faire la vôtre. Aujourd'hui Dieu nous sépare, mais je vous laisse sa grâce et sa paix, et vous recom-mande à sa miséricorde. Le peu de temps qui me reste, l'affluence du monde qui vient en foule nous visiter et implorer le secours de nos priè-res, m'empêchent de vous en dire davantage. Adieu donc encore une fois, adieu pour la der-nière fois.
Aujourd'hui Dieu nous sépare, mais je vous laisse sa grâce et sa paix, et vous recom-mande à sa miséricorde.
Aujourd'hui Dieu nous sépare, mais je vous laisse sa grâce et sa paix, et vous recom-mande à sa miséricorde.
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96 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. maison, et n'y trouva plus de serviteurs dévoués, mais elle s'y vit enchaînée dans ses propres actes, dans ses propres mou-vements elle ne disposait plus d'elle-même, elle ne s'appar-tenait plus. Se levait elle? elle trouvait Pulchérie à ses côtés. Faisait-elle un pas? elle l'avait sur ses talons. Qui voyait la femme, voyait la soeur l'une n'allait jamais sans l'autre. Au jardin, dans les salons, en haut, en bas, toujours elles mar-chaient de compagnie, comme ces navires qui, en temps d'hostilités, vont de conserve et se gardent réciproquement. Quelque portée que fût Pulchérie aux airs bourrus, quand elle s'abandonnait à ses instincts naturels, elle réussit cette fois à so vaincre, et prit un masque afin de mieux assurer l'effet de ses coups. Il lui en coûtait sans doute mais c'est à ce prix que la puissance s'acquiert et se maintient. Elle af-fecta donc un beau zèle pour tout ce qui regardait Clémence, se prodigua en témoignages d'affection montra tîe l'intérêt pour les plus petites choses, et donna l'amitié pour déguise-ment à ses impitoyables assiduités. Son grand cheval de ba--taille était la santé de la jeune femme, et elle s'en autorisait pour pousser les choses jusqu'aux plus tyranniques inquisi-tions. Puis c'était des remarques à tout propos les moindres vétilles devenaient de très-grosses affaires. Un rhume, si léger qu'il fût, prenait des proportions inouïes, des yeux cernés étaient l'objet de commentaires sans fin. Chaque jour aménait une découverte de ce genre et des réflexions à l'ap-pui. Clémence était pâle, Clémence ne mangeait pas assez, Clémence ne se soignait pas comme elle l'aurait dû, Clé-mence avait tort de ne pas se vêtir plus chaudement. Jamais créature ne fut mieux assassinée à coups d'épingle, et tout cela avec des formes et un ton mielleux qui y ajoutaient d'in-tolérables raffinements. Pulchérie avait trouvé, pour dire ma soeur, un accent au moins aussi curieux que pour dire - mon frère, et marqué au coin de la tendresse la plus déso-bligeante que l'on puisse imaginer. La comtesse, dès le premier jour, comprit le sort qui l'at-tendait elle était vouée à un lent martyre, où le fiel et l'ab-sinthe ne lui manqueraient pas. Elle se résigna qu'aurait-elle pu faire, si ce n'est de se résigner? Où trouver un refuge, un appui? Les débris de sa famille étaient réunis à l'hôtel Montréal elle ne pouvait aller ailleurs, ni sans éclat, ni sans
96 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. maison, et n'y trouva plus de serviteurs dévoués, mais elle s'y vit enchaînée dans ses propres actes, dans ses propres mou-vements elle ne disposait plus d'elle-même, elle ne s'appar-tenait plus. Se levait elle@? elle trouvait Pulchérie à ses côtés. Faisait-elle un pas@? elle l'avait sur ses talons. Qui voyait la femme, voyait la soeur l'une n'allait jamais sans l'autre. Au jardin, dans les salons, en haut, en bas, toujours elles mar-chaient de compagnie, comme ces navires qui, en temps d'hostilités, vont de conserve et se gardent réciproquement. Quelque portée que fût Pulchérie aux airs bourrus, quand elle s'abandonnait à ses instincts naturels, elle réussit cette fois à so vaincre, et prit un masque afin de mieux assurer l'effet de ses coups. Il lui en coûtait sans doute mais c'est à ce prix que la puissance s'acquiert et se maintient. Elle af-fecta donc un beau zèle pour tout ce qui regardait Clémence, se prodigua en témoignages d'affection@ montra tîe l'intérêt pour les plus petites choses, et donna l'amitié pour déguise-ment à ses impitoyables assiduités. Son grand cheval de ba--taille était la santé de la jeune femme, et elle s'en autorisait pour pousser les choses jusqu'aux plus tyranniques inquisi-tions. Puis c'était des remarques à tout propos les moindres vétilles devenaient de très-grosses affaires. Un rhume, si léger qu'il fût, prenait des proportions inouïes, des yeux cernés étaient l'objet de commentaires sans fin. Chaque jour aménait une découverte de ce genre et des réflexions à l'ap-pui. Clémence était pâle, Clémence ne mangeait pas assez, Clémence ne se soignait pas comme elle l'aurait dû, Clé-mence avait tort de ne pas se vêtir plus chaudement. Jamais créature ne fut mieux assassinée à coups d'épingle, et tout cela avec des formes et un ton mielleux qui y ajoutaient d'in-tolérables raffinements. Pulchérie avait trouvé, pour dire ma soeur, un accent au moins aussi curieux que pour dire - mon frère, et marqué au coin de la tendresse la plus déso-bligeante que l'on puisse imaginer. La comtesse, dès le premier jour, comprit le sort qui l'at-tendait elle était vouée à un lent martyre, où le fiel et l'ab-sinthe ne lui manqueraient pas. Elle se résigna qu'aurait-elle pu faire, si ce n'est de se résigner@? Où trouver un refuge, un appui@? Les débris de sa famille étaient réunis à l'hôtel Montréal elle ne pouvait aller ailleurs, ni sans éclat, ni sans
96 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. maison, et n'y trouva plus de serviteurs dévoués, mais elle s'y vit enchaînée dans ses propres actes, dans ses propres mou-vements elle ne disposait plus d'elle-même, elle ne s'appar-tenait plus. Se levait elle ? elle trouvait Pulchérie à ses côtés. Faisait-elle un pas ? elle l'avait sur ses talons. Qui voyait la femme, voyait la soeur l'une n'allait jamais sans l'autre. Au jardin, dans les salons, en haut, en bas, toujours elles mar-chaient de compagnie, comme ces navires qui, en temps d'hostilités, vont de conserve et se gardent réciproquement. Quelque portée que fût Pulchérie aux airs bourrus, quand elle s'abandonnait à ses instincts naturels, elle réussit cette fois à se vaincre, et prit un masque afin de mieux assurer l'effet de ses coups. Il lui en coûtait sans doute mais c'est à ce prix que la puissance s'acquiert et se maintient. Elle af-fecta donc un beau zèle pour tout ce qui regardait Clémence, se prodigua en témoignages d'affection, montra @de l'intérêt pour les plus petites choses, et donna l'amitié pour déguise-ment à ses impitoyables assiduités. Son grand cheval de ba-@taille était la santé de la jeune femme, et elle s'en autorisait pour pousser les choses jusqu'aux plus tyranniques inquisi-tions. Puis c'était des remarques à tout propos les moindres vétilles devenaient de très-grosses affaires. Un rhume, si léger qu'il fût, prenait des proportions inouïes, des yeux cernés étaient l'objet de commentaires sans fin. Chaque jour aménait une découverte de ce genre et des réflexions à l'ap-pui. Clémence était pâle, Clémence ne mangeait pas assez, Clémence ne se soignait pas comme elle l'aurait dû, Clé-mence avait tort de ne pas se vêtir plus chaudement. Jamais créature ne fut mieux assassinée à coups d'épingle, et tout cela avec des formes et un ton meilleux qui y ajoutaient d'in-tolérables raffinements. Pulchérie avait trouvé, pour dire ma soeur, un accent au moins aussi curieux que pour dire@@ mon frère, et marqué au coin de la tendresse la plus déso-bligeante que l'on puisse imaginer. La comtesse, dès le premier jour, comprit le sort qui l'at-tendait elle était vouée à un lent martyre, où le fiel et l'ab-sinthe ne lui manqueraient pas. Elle se résigna qu'aurait-elle pu faire, si ce n'est de se résigner ? Où trouver un refuge, un appui ? Les débris de sa famille étaient réunis à l'hôtel Montréal elle ne pouvait aller ailleurs, ni sans éclat, ni sans
Les débris de sa famille étaient réunis à l'hôtel Montréal elle ne pouvait aller ailleurs, ni sans éclat, ni sans
Les débris de sa famille étaient réunis à l'hôtel Montréal elle ne pouvait aller ailleurs, ni sans éclat, ni sans
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EFFETS GÉNÉRAUX DU MAGNÉTISME 77 et confuse. Après quinze minutes les paupières se fermèrent, et, malgré mes efforts, je ne pus les ouvrir. Cependant je restais sensible à ce qui se passait autour de moi, quoique enveloppé d'un tissu transparent qui deve-nait à chaque instant plus épais je ne pouvais en constater l'épaisseur, mais il me paraissait plus léger et moins épais quand il était éloigné de moi. C'était un véritable tissu fibreux, les fibres ressemblant à du verre filé de plus, les fibres n'étaient pas parallèles, mais s'entrelaçaient à tous les angles. Dans cette enveloppe, j'avais toujours ma connais-sance jusqu'à un certain point, et j'étais heureux, sans désir de communiquer avec le monde extérieur, et pour quelques instants j'en fus quitte tout à fait Je ne sais combien de temps je restai dans cet état, mais quelques passes me'déga-gèrent complètement. Lorsque je fus tout à fait remis, M. Lafontaine m'éten-dit un bras sur lequel, en quelques secondes, je n'avais plus de pouvoir, et ce bras était tellement raide, qu'il a fallu toute la force d'un homme pour le remuer, un peu plusieurs spectateurs essayèrent la force de cette raideur, et recon-nurent qu'elle était indépendante de ma volonté. a Je ne puis décrire la sensation nouvelle que j'éprouvai en voyant un de mes membres résister et à mes efforts et à ceux des personnes présentes, pendant que le reste de mon individu était libre d'agir, de sentir, de penser, de réfléchir comme à l'ordinaire. C'est vraiment magique. Dans une séance publique, à Paris, rue Duphot, je pro-duisis le même effet sur Mme Pinté, dont le mari est avoué à Pontoise. Ses bras furent cataleptisés et rendus insensibles pendant la somnolence, et ils gardèrent cet état d'insensibi-lité au réveil. Dans une autre séance, à laquelle assistait M. Franck Carré, premier président de la cour royale de Rouen, avec beaucoup d'illustres personnages, je produisis sur M. Blanc, qui était connu par vingt personnes dans la salle, la somno-lence, la paralysie, l'insensibilité et la catalepsie je pus le piquer, le pincer sans qu'il le sentit, et, au réveil, il trouva ses bras et ses jambes cataleptisés sans éprouver de douleur.
EFFETS GÉNÉRAUX DU MAGNÉTISME 77 et confuse. Après quinze minutes les paupières se fermèrent, et, malgré mes efforts, je ne pus les ouvrir. Cependant je restais sensible à ce qui se passait autour de moi, quoique enveloppé d'un tissu transparent qui deve-nait à chaque instant plus épais je ne pouvais en constater l'épaisseur, mais il me paraissait plus léger et moins épais quand il était éloigné de moi. C'était un véritable tissu fibreux, les fibres ressemblant à du verre filé de plus, les fibres n'étaient pas parallèles, mais s'entrelaçaient à tous les angles. Dans cette enveloppe, j'avais toujours ma connais-sance jusqu'à un certain point, et j'étais heureux, sans désir de communiquer avec le monde extérieur, et pour quelques instants j'en fus quitte tout à fait Je ne sais combien de temps je restai dans cet état, mais quelques passes me'déga-gèrent complètement. Lorsque je fus tout à fait remis, M. Lafontaine m'éten-dit un bras sur lequel, en quelques secondes, je n'avais plus de pouvoir, et ce bras était tellement raide, qu'il a fallu toute la force d'un homme pour le remuer, un peu plusieurs spectateurs essayèrent la force de cette raideur, et recon-nurent qu'elle était indépendante de ma volonté. a Je ne puis décrire la sensation nouvelle que j'éprouvai en voyant un de mes membres résister et à mes efforts et à ceux des personnes présentes, pendant que le reste de mon individu était libre d'agir, de sentir, de penser, de réfléchir comme à l'ordinaire. C'est vraiment magique. Dans une séance publique, à Paris, rue Duphot, je pro-duisis le même effet sur Mme Pinté, dont le mari est avoué à Pontoise. Ses bras furent cataleptisés et rendus insensibles pendant la somnolence, et ils gardèrent cet état d'insensibi-lité au réveil. Dans une autre séance, à laquelle assistait M. Franck Carré, premier président de la cour royale de Rouen, avec beaucoup d'illustres personnages, je produisis sur M. Blanc, qui était connu par vingt personnes dans la salle, la somno-lence, la paralysie, l'insensibilité et la catalepsie je pus le piquer, le pincer sans qu'il le sentit, et, au réveil, il trouva ses bras et ses jambes cataleptisés sans éprouver de douleur.
EFFETS GÉNÉRAUX DU MAGNÉTISME 77 et confuse. Après quinze minutes les paupières se fermèrent, et, malgré mes efforts, je ne pus les ouvrir. Cependant je restais sensible à ce qui se passait autour de moi, quoique enveloppé d'un tissu transparent qui deve-nait à chaque instant plus épais je ne pouvais en constater l'épaisseur, mais il me paraissait plus léger et moins épais quand il était éloigné de moi. C'était un véritable tissu fibreux, les fibres ressemblant à du verre filé de plus, les fibres n'étaient pas parallèles, mais s'entrelaçaient à tous les angles. Dans cette enveloppe, j'avais toujours ma connais-sance jusqu'à un certain point, et j'étais heureux, sans désir de communiquer avec le monde extérieur, et pour quelques instants j'en fus quitte tout à fait Je ne sais combien de temps je restai dans cet état, mais quelques passes me déga-gèrent complètement. Lorsque je fus tout à fait remis, M. Lafontaine m'éten-dit un bras sur lequel, en quelques secondes, je n'avais plus de pouvoir, et ce bras était tellement raide, qu'il a fallu toute la force d'un homme pour le remuer@ un peu plusieurs spectateurs essayèrent la force de cette raideur, et recon-nurent qu'elle était indépendante de ma volonté. @@Je ne puis décrire la sensation nouvelle que j'éprouvai en voyant un de mes membres résister et à mes efforts et à ceux des personnes présentes, pendant que le reste de mon individu était libre d'agir, de sentir, de penser, de réfléchir comme à l'ordinaire. C'est vraiment magique. Dans une séance publique, à Paris, rue Duphot, je pro-duisis le même effet sur Mme Pinté, dont le mari est avoué à Pontoise. Ses bras furent cataleptisés et rendus insensibles pendant la somnolence, et ils gardèrent cet état d'insensibi-lité au réveil. Dans une autre séance, à laquelle assistait M. Franck Carré, premier président de la cour royale de Rouen, avec beaucoup d'illustres personnages, je produisis sur M. Blanc, qui était connu par vingt personnes dans la salle, la somno-lence, la paralysie, l'insensibilité et la catalepsie je pus le piquer, le pincer sans qu'il le sentit, et, au réveil, il trouva ses bras et ses jambes cataleptisés sans éprouver de douleur.
Lorsque je fus tout à fait remis, M. Lafontaine m'éten-dit un bras sur lequel, en quelques secondes, je n'avais plus de pouvoir, et ce bras était tellement raide, qu'il a fallu toute la force d'un homme pour le remuer, un peu plusieurs spectateurs essayèrent la force de cette raideur, et recon-nurent qu'elle était indépendante de ma volonté.
Lorsque je fus tout à fait remis, M. Lafontaine m'éten-dit un bras sur lequel, en quelques secondes, je n'avais plus de pouvoir, et ce bras était tellement raide, qu'il a fallu toute la force d'un homme pour le remuer un peu plusieurs spectateurs essayèrent la force de cette raideur, et recon-nurent qu'elle était indépendante de ma volonté.
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-64 -tigues. Il répétait souvent avec une consolation singulière Allons, allons au martyre nous se-rons trop heureux si nous l'obtenons après avoir fait si peu de chose. Ayant été introduits à la cour d'un prince d'Allemagne qui se trouvait sur notre passage, nous y fûmes bien accueillis on voulut même nous retenir, pour donner aux personnes de la cour le temps de pourvoir aux besoins de notre voyage. Non, non, dit le zélé pasteur, nous avons plus à gagner à continuer incessamment notre route. Ce retard nous ferait peut-être perdre l'oc-casion d'être utiles à quelqu'un qui presse. Par-tons, la Providence nous accompagnera. M. Musart, après trois années d'exil, reparut donc au milieu de son troupeau c'était vers la fin de juin 1795. Son retour semblait autorisé par la liberté que le gouvernement républicain accordait alors à tous les cultes 1 . La joie fut grande pour le pasteur et pour les fidèles brebis mais elle ne fut pas sans quelque mélange d'a-1 a On ne peut rechercher les ministres qui n'ont pas prêté le serment prescrit par les lois des 26 décembre 1790 et 17 avril 1791, parceque, la convention nationale ayant déclaré que la constitution civile du clergé n'était plus une loi de la républi-que, il n'existe plus aucun motif de poursuivre qui que ce soit pour un serment qu'on n'est plus en droit d'exiger. Instruction donnée aux administrations départementales par le comité de législation, le 22 thermidor an III juillet 1795 .
-64 -tigues. Il répétait souvent avec une consolation singulière Allons, allons au martyre nous se-rons trop heureux si nous l'obtenons après avoir fait si peu de chose. Ayant été introduits à la cour d'un prince d'Allemagne qui se trouvait sur notre passage, nous y fûmes bien accueillis on voulut même nous retenir, pour donner aux personnes de la cour le temps de pourvoir aux besoins de notre voyage. Non, non, dit le zélé pasteur, nous avons plus à gagner à continuer incessamment notre route. Ce retard nous ferait peut-être perdre l'oc-casion d'être utiles à quelqu'un qui presse. Par-tons, la Providence nous accompagnera. M. Musart, après trois années d'exil, reparut donc au milieu de son troupeau c'était vers la fin de juin 1795. Son retour semblait autorisé par la liberté que le gouvernement républicain accordait alors à tous les cultes 1 . La joie fut grande pour le pasteur et pour les fidèles brebis mais elle ne fut pas sans quelque mélange d'a-@@@1 a On ne peut rechercher les ministres qui n'ont pas prêté le serment prescrit par les lois des 26 décembre 1790 et 17 avril 1791, parceque, la convention nationale ayant déclaré que la constitution civile du clergé n'était plus une loi de la républi-que, il n'existe plus aucun motif de poursuivre qui que ce soit pour un serment qu'on n'est plus en droit d'exiger. Instruction donnée aux administrations départementales par le comité de législation, le 22 thermidor an III juillet 1795 .
-64 -tigues. Il répétait souvent avec une consolation singulière Allons, allons au martyre nous se-rons trop heureux si nous l'obtenons après avoir fait si peu de chose. Ayant été introduits à la cour d'un prince d'Allemagne qui se trouvait sur notre passage, nous y fûmes bien accueillis on voulut même nous retenir, pour donner aux personnes de la cour le temps de pourvoir aux besoins de notre voyage. Non, non, dit le zélé pasteur, nous avons plus à gagner à continuer incessamment notre route. Ce retard nous ferait peut-être perdre l'oc-casion d'être utiles à quelqu'un qui presse. Par-tons, la Providence nous accompagnera. M. Musart, après trois années d'exil, reparut donc au milieu de son troupeau c'était vers la fin de juin 1795. Son retour semblait autorisé par la liberté que le gouvernement républicain accordait alors à tous les cultes 1 . La joie fut grande pour le pasteur et pour les fidèles brebis mais elle ne fut pas sans quelque mélange d'a-64 - 1 On ne peut rechercher les ministres qui n'ont pas prêté le serment prescrit par les lois des 26 décembre 1790 et 17 avril 1791, parceque, la convention nationale ayant déclaré que la constitution civile du clergé n'était plus une loi de la républi-que, il n'existe plus aucun motif de poursuivre qui que ce soit pour un serment qu'on n'est plus en droit d'exiger. Instruction donnée aux administrations départementales par le comité de législation, le 22 thermidor an III juillet 1795 .
Non, non, dit le zélé pasteur, nous avons plus à gagner à continuer incessamment notre route.
Non, non, dit le zélé pasteur, nous avons plus à gagner à continuer incessamment notre route.
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4ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE la mort, il a cherché pour y laisser ses restes un lieu ami et il a indiqué avec un égal désir la cathédrale qu'il avait tant - aimée, et l'humble église de Saint-Félix, ce village où il était né et qui l'at-tirait par le souvenir de la piété de son enfance. Ce double voeu a été exaucé. Selon un usage qui est établi comme un droit, son corps a été inhumé dans la basilique de Sainte-Croix d'Orléans, où sa parole a été si souvent éloquente, au milieu des populations qu'il a secourues pendant presque trente ans et son coeur, porté à Saint-Félix, y a été reçu comme un don, y est gardé avec une piété religieuse. Sans doute, Napoléon aura voulu soustraire son coeur à la terre ennemie où il est mort, et il l'a destiné à l'impératrice Marie-Louise, qui avait été la compagne du plus beau temps de sa vie. Tous les deux se sont rencontrés dans une même pensée. Tous les deux ont choisi une place pour déposer et faire reposer un coeur, qui avait bien besoin de repos. Ils étaient bien différents. L'un, comblé de tous les triomphes, enivré de toutes les gloires, doué du double génie de l'adminis-tration et de la guerre, a dominé et gouverné les nations, en les broyant, a conduit partout des armées, invincibles jusqu'à un der-nier jour d'épuisement, a fait périr plus d'une génération d'hommes, et, à la fin, ayant lassé la fortune, a trouvé une infortune égale, les deux étant à un niveau qui ne s'était jamais vu. L'autre, grand par l'esprit, mais plus encore par le coeur, a aimé d'un amour infini les hommes et de préférence les enfants, a dirigé les âmes dans le chemin de la charité, de la vertu a consoté les attristés, soutenu les faibles, et a mis sa passion et sa gloire à conduire à Dieu les mourants qu'il avait convertis et sauvés par son exemple et son ardente prière. Car si son esprit était élevé, son âme était embrasée d'une chaleur qui persuadait, qui entraînait. Lui, le grand évêque, celui que pendant plus de cinq lustres la France a appelé l'évêque , versait le bien partout, n'a jamais fait répandre une larme, de ces larmes qu'il a tant essuyées et un jour, vieux, entouré des respects du monde, même d'une gloire qu'il n'avait pas cherchée, il s'est éteint doucement et s'en est allé à Dieu, priant comme un simple desservant de la montagne où il était né. Le premier a été un grand homme. Après avoir été un grand évêque, le second restera un saint dans la mémoire de ceux qui l'ont connu, et b sera peut-être un jour pour l'Église. Et tous les deux, regardant la fin de leur vie, se sont rencontrés dans une même pensée. Ils ont désigné l'usage que l'on ferait de leur cçeur
4ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE la mort, il a cherché pour y laisser ses restes un lieu ami et il a indiqué avec un égal désir la cathédrale qu'il avait tant - aimée, et l'humble église de Saint-Félix, ce village où il était né et qui l'at-tirait par le souvenir de la piété de son enfance. Ce double voeu a été exaucé. Selon un usage qui est établi comme un droit, son corps a été inhumé dans la basilique de Sainte-Croix d'Orléans, où sa parole a été si souvent éloquente, au milieu des populations qu'il a secourues pendant presque trente ans et son coeur, porté à Saint-Félix, y a été reçu comme un don, y est gardé avec une piété religieuse. Sans doute, Napoléon aura voulu soustraire son coeur à la terre ennemie où il est mort, et il l'a destiné à l'impératrice Marie-Louise, qui avait été la compagne du plus beau temps de sa vie. Tous les deux se sont rencontrés dans une même pensée. Tous les deux ont choisi une place pour déposer et faire reposer un coeur, qui avait bien besoin de repos. Ils étaient bien différents. L'un, comblé de tous les triomphes, enivré de toutes les gloires, doué du double génie de l'adminis-tration et de la guerre, a dominé et gouverné les nations, en les broyant, a conduit partout des armées, invincibles jusqu'à un der-nier jour d'épuisement, a fait périr plus d'une génération d'hommes, et, à la fin, ayant lassé la fortune, a trouvé une infortune égale, les deux étant à un niveau qui ne s'était jamais vu. L'autre, grand par l'esprit, mais plus encore par le coeur, a aimé d'un amour infini les hommes et de préférence les enfants, a dirigé les âmes dans le chemin de la charité, de la vertu a consoté les attristés, soutenu les faibles, et a mis sa passion et sa gloire à conduire à Dieu les mourants qu'il avait convertis et sauvés par son exemple et son ardente prière. Car si son esprit était élevé, son âme était embrasée d'une chaleur qui persuadait, qui entraînait. Lui, le grand évêque, celui que pendant plus de cinq lustres la France a appelé l'évêque , versait le bien partout, n'a jamais fait répandre une larme, de ces larmes qu'il a tant essuyées et un jour, vieux, entouré des respects du monde, même d'une gloire qu'il n'avait pas cherchée, il s'est éteint doucement et s'en est allé à Dieu, priant comme un simple desservant de la montagne où il était né. Le premier a été un grand homme. Après avoir été un grand évêque, le second restera un saint dans la mémoire de ceux qui l'ont connu, et @b sera peut-être un jour pour l'Église. Et tous les deux, regardant la fin de leur vie, se sont rencontrés dans une même pensée. Ils ont désigné l'usage que l'on ferait de leur cçeur
4ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE la mort, il a cherché pour y laisser ses restes un lieu ami et il a indiqué avec un égal désir la cathédrale qu'il avait tant@@ aimée, et l'humble église de Saint-Félix, ce village où il était né et qui l'at-tirait par le souvenir de la piété de son enfance. Ce double voeu a été exaucé. Selon un usage qui est établi comme un droit, son corps a été inhumé dans la basilique de Sainte-Croix d'Orléans, où sa parole a été si souvent éloquente, au milieu des populations qu'il a secourues pendant presque trente ans et son coeur, porté à Saint-Félix, y a été reçu comme un don, y est gardé avec une piété religieuse. Sans doute, Napoléon aura voulu soustraire son coeur à la terre ennemie où il est mort, et il l'a destiné à l'impératrice Marie-Louise, qui avait été la compagne du plus beau temps de sa vie. Tous les deux se sont rencontrés dans une même pensée. Tous les deux ont choisi une place pour déposer et faire reposer un coeur, qui avait bien besoin de repos. Ils étaient bien différents. L'un, comblé de tous les triomphes, enivré de toutes les gloires, doué du double génie de l'adminis-tration et de la guerre, a dominé et gouverné les nations, en les broyant, a conduit partout des armées, invincibles jusqu'à un der-nier jour d'épuisement, a fait périr plus d'une génération d'hommes, et, à la fin, ayant lassé la fortune, a trouvé une infortune égale, les deux étant à un niveau qui ne s'était jamais vu. L'autre, grand par l'esprit, mais plus encore par le coeur, a aimé d'un amour infini les hommes et de préférence les enfants, a dirigé les âmes dans le chemin de la charité, de la vértu a consolé les attristés, soutenu les faibles, et a mis sa passion et sa gloire à conduire à Dieu les mourants qu'il avait convertis et sauvés par son exemple et son ardente prière. Car si son esprit était élevé, son âme était embrasée d'une chaleur qui persuadait, qui entraînait. Lui, le grand évêque, celui que pendant plus de cinq lustres la France a appelé l'évêque , versait le bien partout, n'a jamais fait répandre une larme, de ces larmes qu'il a tant essuyées et un jour, vieux, entouré des respects du monde, même d'une gloire qu'il n'avait pas cherchée, il s'est éteint doucement et s'en est allé à Dieu, priant comme un simple desservant de la montagne où il était né. Le premier a été un grand homme. Après avoir été un grand évêque, le second restera un saint dans la mémoire de ceux qui l'ont connu, et le sera peut-être un jour pour l'Église. Et tous les deux, regardant la fin de leur vie, se sont rencontrés dans une même pensée. Ils ont désigné l'usage que l'on ferait de leur coeur
Tous les deux se sont rencontrés dans une même pensée.
Tous les deux se sont rencontrés dans une même pensée.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 209 pour Ludovic, rien de semblable n'a eu lieu. Ces messieurs se sont mis en frais ils ont tenu leurs yeux ouverts et re-noncé à leur petite sieste afin de ne perdre aucun des mou-vements oratoires de notre jeune ami. De mémoire d'homme cela ne s'était pas vu au Palais. Et vous ne voulez pas que je m'exalte à cette pensée et que je le poursuive jus-qu'au bout du monde de mes compliments et de mes félici-tations ? Quoique Melchior eût l'haleine très-longue et les poumons en état de fournir un service forcé, il avait parlé avec tant de pétulance et mis tant d'ardeur dans son geste, que, bon gré mal gré, il lui fallut prendre un peu de repos. D'ailleurs il avait dit ce qu'il voulait dire et produit l'effet qu'il se pro-posait de produire. C'était une diversion elle avait eu lieu. Marguerite paraissait respirer plus librement. Ludovic, sans prendre au pied de la lettre les extravagances de Melchior, n'avait pas été insensible à l'éloge ni fâché que la jeune fille l'eût entendu. De toute part, l'embarras du moment avait cessé, et les choses s'étaient arrangées pour ainsi dire d'elles-mêmes. Melchior profita de cette situation des esprits pour exécuter une savante retraite. - Maintenant, dit-il, encore une formalité, et je me sauve. Ludovic, vous savez tout je viens de mettre mon coeur à nu, vous avez pu lire dans mon âme comme si elle était de cristal. Ce que je vous demande, en retour, c'est un bon mouvement. Vous y refnserez-vous ? - Pourquoi m'y refuserais-je? répondit le jeune avocat. - A la bonne heure, reprit Melchior. Eh bien! mon cher, je n'en abuserai pas. Vous n'êtes pas démonstratif de votre naturel je résiste donc au désir violent que j'ai de vous presser sur ma poitrine mais votre main, au moins., votre main 1 - La voici, dit Ludovic. - Merci, grand homme, répondit Melchior, en s'emparant de cette main et abusant de la complaisance avec laquelle on la lui avait abandonnée, merci, vous dis-je, me voilà am-plement payé. Je'n'ai perdu ni mes pas ni mes paroles. Et vous, Mademoiselle, ajouta-t-il en s'adressant à Marguerite, il me reste encore un compte à régler avec vous. Me par-donnez-vous mon indiscrétion?
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 209 pour Ludovic, rien de semblable n'a eu lieu. Ces messieurs se sont mis en frais ils ont tenu leurs yeux ouverts et re-noncé à leur petite sieste afin de ne perdre aucun des mou-vements oratoires de notre jeune ami. De mémoire d'homme cela ne s'était pas vu au Palais. Et vous ne voulez pas que je m'exalte à cette pensée et que je le poursuive jus-qu'au bout du monde de mes compliments et de mes félici-tations ? Quoique Melchior eût l'haleine très-longue et les poumons en état de fournir un service forcé, il avait parlé avec tant de pétulance et mis tant d'ardeur dans son geste, que, bon gré mal gré, il lui fallut prendre un peu de repos. D'ailleurs il avait dit ce qu'il voulait dire et produit l'effet qu'il se pro-posait de produire. C'était une diversion elle avait eu lieu. Marguerite paraissait respirer plus librement. Ludovic, sans prendre au pied de la lettre les extravagances de Melchior, n'avait pas été insensible à l'éloge ni fâché que la jeune fille l'eût entendu. De toute part, l'embarras du moment avait cessé, et les choses s'étaient arrangées pour ainsi dire d'elles-mêmes. Melchior profita de cette situation des esprits pour exécuter une savante retraite. - Maintenant, dit-il, encore une formalité, et je me sauve. Ludovic, vous savez tout je viens de mettre mon coeur à nu, vous avez pu lire dans mon âme comme si elle était de cristal. Ce que je vous demande, en retour, c'est un bon mouvement. Vous y refnserez-vous ? - Pourquoi m'y refuserais-je@? répondit le jeune avocat. - A la bonne heure, reprit Melchior. Eh bien@! mon cher, je n'en abuserai pas. Vous n'êtes pas démonstratif de votre naturel je résiste donc au désir violent que j'ai de vous presser sur ma poitrine mais votre main, au moins., votre main 1 - La voici, dit Ludovic. - Merci, grand homme, répondit Melchior, en s'emparant de cette main et abusant de la complaisance avec laquelle on la lui avait abandonnée, merci, vous dis-je, me voilà am-plement payé. Je'n'ai perdu ni mes pas ni mes paroles. Et vous, Mademoiselle, ajouta-t-il en s'adressant à Marguerite, il me reste encore un compte à régler avec vous. Me par-donnez-vous mon indiscrétion?
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 209 pour Ludovic, rien de semblable n'a eu lieu. Ces messieurs se sont mis en frais ils ont tenu leurs yeux ouverts et re-noncé à leur petite sieste afin de ne perdre aucun des mou-vements oratoires de notre jeune ami. De mémoire d'homme cela ne s'était pas vu au Palais. Et vous ne voulez pas que je m'exalte à cette pensée et que je le poursuive jus-qu'au bout du monde de mes compliments et de mes félici-tations ? Quoique Melchior eût l'haleine très-longue et les poumons en état de fournir un service forcé, il avait parlé avec tant de pétulance et mis tant d'ardeur dans son geste, que, bon gré mal gré, il lui fallut prendre un peu de repos. D'ailleurs il avait dit ce qu'il voulait dire et produit l'effet qu'il se pro-posait de produire. C'était une diversion elle avait eu lieu. Marguerite paraissait respirer plus librement. Ludovic, sans prendre au pied de la lettre les extravagances de Melchior, n'avait pas été insensible à l'éloge ni fâché que la jeune fille l'eût entendu. De toute part, l'embarras du moment avait cessé, et les choses s'étaient arrangées pour ainsi dire d'elles-mêmes. Melchior profita de cette situation des esprits pour exécuter une savante retraite. -@Maintenant, dit-il, encore une formalité, et je me sauve. Ludovic, vous savez tout je viens de mettre mon coeur à nu, vous avez pu lire dans mon âme comme si elle était de cristal. Ce que je vous demande, en retour, c'est un bon mouvement. Vous y refuserez-vous ? -@Pourquoi m'y refuserais-je ? répondit le jeune avocat. -@A la bonne heure, reprit Melchior. Eh bien ! mon cher, je n'en abuserai pas. Vous n'êtes pas démonstratif de votre naturel je résiste donc au désir violent que j'ai de vous presser sur ma poitrine mais votre main, au moins@, votre main ! -@La voici, dit Ludovic. -@Merci, grand homme, répondit Melchior, en s'emparant de cette main et abusant de la complaisance avec laquelle on la lui avait abandonnée, merci, vous dis-je, me voilà am-plement payé. Je n'ai perdu ni mes pas ni mes paroles. Et vous, Mademoiselle, ajouta-t-il en s'adressant à Marguerite, il me reste encore un compte à régler avec vous. Me par-donnez-vous mon indiscrétion?
D'ailleurs il avait dit ce qu'il voulait dire et produit l'effet qu'il se pro-posait de produire.
D'ailleurs il avait dit ce qu'il voulait dire et produit l'effet qu'il se pro-posait de produire.
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458 CE QU'ON- PEUT VOIR DANS UNE RUE. race éteinte. Autant Ludovic attachait de prix au commerce des anciens jurisconsultes, autant Melchior en faisait boiimar-ché. Là-dessus son opinion était des plus fermes que l'on pût voir, et il avait à l'appui des arguments d'un tour original. Il prétendait que Justinien était un vieux ladre, un cuistre et rien de plus que ses Codes si vantés n'avaient été imaginés que dans l'intérêt des grands propriétaires, ce qui les rendait indignes de l'attention d'un être pensant. Il ajoutait que cet empereur abusait du droit qu'a tout homme dé faire parler de lui, et qu'il était temps de protester contre cette réputation usurpée qu'après tout, rien n'était plus ridicule que de se meubler la tête de billevesées inventées il y a quinze cents ans, et de se composer un habit avec des loques empruntées aux Grecs et aux Romains. De.là cette conclusion que tous les bouquins du monde ne valent pas une pipe. On devine où peut conduire un système aussi ingénieux, et Melchior n'en démordit pas. Peu lui importait de rester à l'état de fruit sec et de voir se succéder les générations des écoles il n'était pas courtisan du succès et mettait les hon-neurs de la licence bien au-dessous des chevrons 4e l'étu-diant. Sa pôsition n'était d'ailleurs ni sans gloire, ni sans éclat il devenait, dans la carrière de l'enseignement, une exception dé plus en plus caractérisée qu'il y persistàt quelques années encore , et il fondait un parti, une école dans l'école, il inaugurait un droit nouveau. Que de schis-mes n'ont pas commencé autrement! Chaque pipe qu'il fumait était une insulte aux vieilles méthodes et un sa-crifice aux réformes entrevues il y mettrait le temps et le tabac qu'il faudrait, mais il resterait fidèle à sa mission. La fortune n'aime pas qu'on la brusque, et dans ses retours elle va vers les coeurs opiniâtres et patients. Melchior était de ceux-là. Il s'était promis d'avoir raison de Justinien et de l'accabler sous un dédain ptolûngé coûte que coûte, l'empe-reur grec n'aurait pas le dernier mot. -Ce fut ainsi que notre vétéran parvint à se maintenir, sur les bancs du quartier Latin, pendant une période indétermi-née. Aucun des élèves ne l'avait vu débuter, et aucun d'eux ne devait le voir aboutir. On le voyait passer d'une pipe à une autre, rien de plus. Pour le reste, il restait immuable, ou, pour employer son langage, il avait mis un clou. Il est
458 CE QU'ON- PEUT VOIR DANS UNE RUE. race éteinte. Autant Ludovic attachait de prix au commerce des anciens jurisconsultes, autant Melchior en faisait boiimar-ché. Là-dessus son opinion était des plus fermes que l'on pût voir, et il avait à l'appui des arguments d'un tour original. Il prétendait que Justinien était un vieux ladre, un cuistre et rien de plus que ses Codes si vantés n'avaient été imaginés que dans l'intérêt des grands propriétaires, ce qui les rendait indignes de l'attention d'un être pensant. Il ajoutait que cet empereur abusait du droit qu'a tout homme dé faire parler de lui, et qu'il était temps de protester contre cette réputation usurpée qu'après tout, rien n'était plus ridicule que de se meubler la tête de billevesées inventées il y a quinze cents ans, et de se composer un habit avec des loques empruntées aux Grecs et aux Romains. De.là cette conclusion que tous les bouquins du monde ne valent pas une pipe. On devine où peut conduire un système aussi ingénieux, et Melchior n'en démordit pas. Peu lui importait de rester à l'état de fruit sec et de voir se succéder les générations des écoles il n'était pas courtisan du succès et mettait les hon-neurs de la licence bien au-dessous des chevrons 4e l'étu-diant. Sa pôsition n'était d'ailleurs ni sans gloire, ni sans éclat il devenait, dans la carrière de l'enseignement, une exception dé plus en plus caractérisée qu'il y persistàt quelques années encore , et il fondait un parti, une école dans l'école, il inaugurait un droit nouveau. Que de schis-mes n'ont pas commencé autrement@! Chaque pipe qu'il fumait était une insulte aux vieilles méthodes et un sa-crifice aux réformes entrevues il y mettrait le temps et le tabac qu'il faudrait, mais il resterait fidèle à sa mission. La fortune n'aime pas qu'on la brusque, et dans ses retours elle va vers les coeurs opiniâtres et patients. Melchior était de ceux-là. Il s'était promis d'avoir raison de Justinien et de l'accabler sous un dédain ptolûngé coûte que coûte, l'empe-reur grec n'aurait pas le dernier mot. -Ce fut ainsi que notre vétéran parvint à se maintenir, sur les bancs du quartier Latin, pendant une période indétermi-née. Aucun des élèves ne l'avait vu débuter, et aucun d'eux ne devait le voir aboutir. On le voyait passer d'une pipe à une autre, rien de plus. Pour le reste, il restait immuable, ou, pour employer son langage, il avait mis un clou. Il est
458 CE QU'ON@ PEUT VOIR DANS UNE RUE. race éteinte. Autant Ludovic attachait de prix au commerce des anciens jurisconsultes, autant Melchior en faisait bon mar-ché. Là-dessus son opinion était des plus fermes que l'on pût voir, et il avait à l'appui des arguments d'un tour original. Il prétendait que Justinien était un vieux ladre, un cuistre et rien de plus que ses Codes si vantés n'avaient été imaginés que dans l'intérêt des grands propriétaires, ce qui les rendait indignes de l'attention d'un être pensant. Il ajoutait que cet empereur abusait du droit qu'a tout homme de faire parler de lui, et qu'il était temps de protester contre cette réputation usurpée qu'après tout, rien n'était plus ridicule que de se meubler la tête de billevesées inventées il y a quinze cents ans, et de se composer un habit avec des loques empruntées aux Grecs et aux Romains. De là cette conclusion que tous les bouquins du monde ne valent pas une pipe. On devine où peut conduire un système aussi ingénieux, et Melchior n'en démordit pas. Peu lui importait de rester à l'état de fruit sec et de voir se succéder les générations des écoles il n'était pas courtisan du succès et mettait les hon-neurs de la licence bien au-dessous des chevrons de l'étu-diant. Sa position n'était d'ailleurs ni sans gloire, ni sans éclat il devenait, dans la carrière de l'enseignement, une exception de plus en plus caractérisée qu'il y persistât quelques années encore@, et il fondait un parti, une école dans l'école, il inaugurait un droit nouveau. Que de schis-mes n'ont pas commencé autrement ! Chaque pipe qu'il fumait était une insulte aux vieilles méthodes et un sa-crifice aux réformes entrevues il y mettrait le temps et le tabac qu'il faudrait, mais il resterait fidèle à sa mission. La fortune n'aime pas qu'on la brusque, et dans ses retours elle va vers les coeurs opiniâtres et patients. Melchior était de ceux-là. Il s'était promis d'avoir raison de Justinien et de l'accabler sous un dédain prolongé coûte que coûte, l'empe-reur grec n'aurait pas le dernier mot. @Ce fut ainsi que notre vétéran parvint à se maintenir, sur les bancs du quartier Latin, pendant une période indétermi-née. Aucun des élèves ne l'avait vu débuter, et aucun d'eux ne devait le voir aboutir. On le voyait passer d'une pipe à une autre, rien de plus. Pour le reste, il restait immuable, ou, pour employer son langage, il avait mis un clou. Il est
Il prétendait que Justinien était un vieux ladre, un cuistre et rien de plus que ses Codes si vantés n'avaient été imaginés que dans l'intérêt des grands propriétaires, ce qui les rendait indignes de l'attention d'un être pensant.
Il prétendait que Justinien était un vieux ladre, un cuistre et rien de plus que ses Codes si vantés n'avaient été imaginés que dans l'intérêt des grands propriétaires, ce qui les rendait indignes de l'attention d'un être pensant.
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CE qu'on PEUT VOIR DANS une RUE. 219 ques semaines, et c'était bien lé moins qu'il fit ce sacrifice au premier et au plus strict de ses devoirs. Hélas ! le sacrifice était plus grand qu'il ne le croyait lui-même, et, s'il en eût compris l'étendue, peut-être n'y aurait-il pas souscrit. A mesure que le temps s'écoulit, Marguerite devenait plus triste elle retombait dans ses préoccupations d'autrefois. Rarement Ludovic la retrouvait dans les disposi-tions où il l'avait laissée il y avait dans son humeur quelque chose d'inégal et de capricieux dont il ne,pouvait deviner la cause et qui le troublait profondément. Non pas qu'elle y mit de la résistance, ni même, en apparence, de la mauvaise vo-lonté mais dans sa soumission, dans sa déférence même, régnait on ne sait quoi d'embarrassé et de contraint. Elle manquait d'élan et d abandon elle ne se livrait pas et sem-blait, en se donnant, réserver la meilleure partie d'elle-même. Dans les longues soirées qu'ils passaient ensemble, Lu-dovic ne parvenait pas toujours a triompher de cet incurable abattement. Quand il pressait trop vivement la jeune fille, elle ne lui répondait que par des larmes, et, s'il insIstait, elle demandait comme une grâce qu'il lui fût permis de pleurer son aïeule, et de ne pas oublier si vite un deuil si récent. Puis elle essayait de réparep le mal qu'elle venait de faire et tenait un langage plus affectueux elle arlait du voeu de la mourante et de l'intention où elle était de tenir le plus promptement possible l'engagement qu'elle avait pris. - Ludovic, lui disait-elle, quand elle le voyait trop dé-couragé, pourquoi vous affecter ainsi? Ne suis-je pas à vous? Ne sommes-nous pas déjà l'un à l'autre? - Plüt à Dieu! s'écriait-il. -- Voici notre anneau de mariage, ajoutait-elle avec une douceur pleine de mélancolie il n'a plus quitté mon doigt depuis le jour où vous l'y avez mis. N'est-ce pas là un gage qui devrait vous suffire? - En effet, Marguerite, je suis trop exigeant, pardonnez-moi! - Vous êtes tout pardonné, mon ami c'est moi qui aurais tort de me plaindre. -Ces scènes se renouvelaient souvent, sans que la ten-dresse et le dévouement de Ludovic en fussent ébranlés ni affaiblis.
CE qu'on PEUT VOIR DANS une RUE. 219 ques semaines, et c'était bien lé moins qu'il fit ce sacrifice au premier et au plus strict de ses devoirs. Hélas ! le sacrifice était plus grand qu'il ne le croyait lui-même, et, s'il en eût compris l'étendue, peut-être n'y aurait-il pas souscrit. A mesure que le temps s'écoul@it, Marguerite devenait plus triste elle retombait dans ses préoccupations d'autrefois. Rarement Ludovic la retrouvait dans les disposi-tions où il l'avait laissée il y avait dans son humeur quelque chose d'inégal et de capricieux dont il ne,pouvait deviner la cause et qui le troublait profondément. Non pas qu'elle y mit de la résistance, ni même, en apparence, de la mauvaise vo-lonté mais dans sa soumission, dans sa déférence même, régnait on ne sait quoi d'embarrassé et de contraint. Elle manquait d'élan et d abandon elle ne se livrait pas et sem-blait, en se donnant, réserver la meilleure partie d'elle-même. Dans les longues soirées qu'ils passaient ensemble, Lu-dovic ne parvenait pas toujours a triompher de cet incurable abattement. Quand il pressait trop vivement la jeune fille, elle ne lui répondait que par des larmes, et, s'il insIstait, elle demandait comme une grâce qu'il lui fût permis de pleurer son aïeule, et de ne pas oublier si vite un deuil si récent. Puis elle essayait de réparep le mal qu'elle venait de faire et tenait un langage plus affectueux elle @arlait du voeu de la mourante et de l'intention où elle était de tenir le plus promptement possible l'engagement qu'elle avait pris. - Ludovic, lui disait-elle, quand elle le voyait trop dé-couragé, pourquoi vous affecter ainsi@? Ne suis-je pas à vous@? Ne sommes-nous pas déjà l'un à l'autre@? - Plüt à Dieu@! s'écriait-il. -- Voici notre anneau de mariage, ajoutait-elle avec une douceur pleine de mélancolie il n'a plus quitté mon doigt depuis le jour où vous l'y avez mis. N'est-ce pas là un gage qui devrait vous suffire? - En effet, Marguerite, je suis trop exigeant, pardonnez-moi@! - Vous êtes tout pardonné, mon ami c'est moi qui aurais tort de me plaindre. -Ces scènes se renouvelaient souvent, sans que la ten-dresse et le dévouement de Ludovic en fussent ébranlés ni affaiblis.
CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 219 ques semaines, et c'était bien le moins qu'il fit ce sacrifice au premier et au plus strict de ses devoirs. Hélas ! le sacrifice était plus grand qu'il ne le croyait lui-même, et, s'il en eût compris l'étendue, peut-être n'y aurait-il pas souscrit. A mesure que le temps s'écoulait, Marguerite devenait plus triste elle retombait dans ses préoccupations d'autrefois. Rarement Ludovic la retrouvait dans les disposi-tions où il l'avait laissée il y avait dans son humeur quelque chose d'inégal et de capricieux dont il ne pouvait deviner la cause et qui le troublait profondément. Non pas qu'elle y mît de la résistance, ni même, en apparence, de la mauvaise vo-lonté mais dans sa soumission, dans sa déférence même, régnait on ne sait quoi d'embarrassé et de contraint. Elle manquait d'élan et d'abandon elle ne se livrait pas et sem-blait, en se donnant, réserver la meilleure partie d'elle-même. Dans les longues soirées qu'ils passaient ensemble, Lu-dovic ne parvenait pas toujours à triompher de cet incurable abattement. Quand il pressait trop vivement la jeune fille, elle ne lui répondait que par des larmes, et, s'il insistait, elle demandait comme une grâce qu'il lui fût permis de pleurer son aïeule, et de ne pas oublier si vite un deuil si récent. Puis elle essayait de réparer le mal qu'elle venait de faire et tenait un langage plus affectueux elle parlait du voeu de la mourante et de l'intention où elle était de tenir le plus promptement possible l'engagement qu'elle avait pris. -@Ludovic, lui disait-elle, quand elle le voyait trop dé-couragé, pourquoi vous affecter ainsi ? Ne suis-je pas à vous ? Ne sommes-nous pas déjà l'un à l'autre ? -@Plût à Dieu ! s'écriait-il. @-@Voici notre anneau de mariage, ajoutait-elle avec une douceur pleine de mélancolie il n'a plus quitté mon doigt depuis le jour où vous l'y avez mis. N'est-ce pas là un gage qui devrait vous suffire? -@En effet, Marguerite, je suis trop exigeant, pardonnez-moi ! -@Vous êtes tout pardonné, mon ami c'est moi qui aurais tort de me plaindre. @Ces scènes se renouvelaient souvent, sans que la ten-dresse et le dévouement de Ludovic en fussent ébranlés ni affaiblis.
Puis elle essayait de réparep le mal qu'elle venait de faire et tenait un langage plus affectueux elle arlait du voeu de la mourante et de l'intention où elle était de tenir le plus promptement possible l'engagement qu'elle avait pris.
Puis elle essayait de réparer le mal qu'elle venait de faire et tenait un langage plus affectueux elle parlait du voeu de la mourante et de l'intention où elle était de tenir le plus promptement possible l'engagement qu'elle avait pris.
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444 ÉCLURCISSEMENS HISTORIQUES sion des bons principes par écrit, parce qu'il n'y avait pas de certitude d'être écoutés ou bien entendus , autrement. La discussion fut longue , et son récit ne prouverait ici que ce que savent les personnes qui ont observé le monde , c'est que rien n'est plus rare que la force de caractère , en même temps que c'est la chose la plus indispensable pour la bonne conduite des grandes affaires. Les conciliateurs, dont les petits moyens sont toujours démontrés mauvais , s'arrêtèrent à la démarche d'aller chez le roi, et de se rendre, en passant, chez M. Lacoste , pour l'inviter à s'y joindre. Celui-ci, bien plus encore que M. Du -ranthon , répugnait non-seulement à se prononcer avec vi-gueur , mais à provoquer le roi à quelque mesure que ce fût. Durant la discussion, M. Duranthon reçut l'ordre d'aller trouver le roi, toute affaire cessante. Alors, MM. Roland et Clavière le chargèrent d'exprimer à Sa Majesté tout ce qu'ils se proposaient de lui dire , en le priant d'y mettre pour eux toute la fermeté qu'ils lui avaient montrée , et ils ajoutèrent qu'ils se rendaient à son hôtel pour y attendre le résultat de sa double mission. M. Duranthon revint chargé du congé de ses deux collègues, et bientôt contre-signe la lettre, par la-quelle le roi notifie à l'Assemblée le renvoi de ses ministres. Si je regrette quelque chose, ajoute l'auteur de ces dé-tails , c'est de n'avoir pas profité de la facilité que j'aurais eue à me procurer copie de nombre de pièces dont la publi-cation serait intéressante aujourd'hui, et achèverait de jeter le plus grand jour sur les différentes parties du ministère. Mais ce que présente ce recueil, suffira pour faire juger à l'Europe entière et à la postérité, des hommes également haïs et calomniés par la cour et ses partisans, par les pré-tendus modérés Feuillans, dont l'esprit de secte repousse quelquefois la justice même, quand elle se présente avec des noms de Jacobins, et par les démagogistes outrés , classe de patriotes-égarés par leur propre zèle, et quelques ambitieux dont les ennemis de la liberté ont, partout et de tout temps,
444 ÉCL@URCISSEMENS HISTORIQUES sion des bons principes par écrit@, parce qu'il n'y avait pas de certitude d'être écoutés ou bien entendus , autrement. La discussion fut longue , et son récit ne prouverait ici que ce que savent les personnes qui ont observé le monde , c'est que rien n'est plus rare que la force de caractère , en même temps que c'est la chose la plus indispensable pour la bonne conduite des grandes affaires. Les conciliateurs@, dont les petits moyens sont toujours démontrés mauvais , s'arrêtèrent à la démarche d'aller chez le roi@, et de se rendre@, en passant@, chez M. Lacoste , pour l'inviter à s'y joindre. Celui-ci@, bien plus encore que M. Du -ranthon , répugnait non-seulement à se prononcer avec vi-gueur , mais à provoquer le roi à quelque mesure que ce fût. Durant la discussion, M. Duranthon reçut l'ordre d'aller trouver le roi@, toute affaire cessante. Alors, MM. Roland et Clavière le chargèrent d'exprimer à Sa Majesté tout ce qu'ils se proposaient de lui dire , en le priant d'y mettre pour eux toute la fermeté qu'ils lui avaient montrée , et ils ajoutèrent qu'ils se rendaient à son hôtel pour y attendre le résultat de sa double mission. M. Duranthon revint chargé du congé de ses deux collègues, et bientôt contre-signe la lettre@, par la-quelle le roi notifie à l'Assemblée le renvoi de ses ministres. Si je regrette quelque chose@, ajoute l'auteur de ces dé-tails , c'est de n'avoir pas profité de la facilité que j'aurais eue à me procurer copie de nombre de pièces dont la publi-cation serait intéressante aujourd'hui, et achèverait de jeter le plus grand jour sur les différentes parties du ministère. Mais ce que présente ce recueil@, suffira pour faire juger à l'Europe entière et à la postérité@, des hommes également haïs et calomniés par la cour et ses partisans, par les pré-tendus modérés Feuillans@, dont l'esprit de secte repousse quelquefois la justice même, quand elle se présente avec des noms de Jacobins@, et par les démagogistes outrés , classe de patriotes-égarés par leur propre zèle@, et quelques ambitieux dont les ennemis de la liberté ont@, partout et de tout temps,
444 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES sion des bons principes par écrit , parce qu'il n'y avait pas de certitude d'être écoutés ou bien entendus , autrement. La discussion fut longue , et son récit ne prouverait ici que ce que savent les personnes qui ont observé le monde , c'est que rien n'est plus rare que la force de caractère , en même temps que c'est la chose la plus indispensable pour la bonne conduite des grandes affaires. Les conciliateurs , dont les petits moyens sont toujours démontrés mauvais@, s'arrêtèrent à la démarche d'aller chez le roi , et de se rendre , en passant , chez M. Lacoste , pour l'inviter à s'y joindre. Celui-ci , bien plus encore que M. Du @ranthon , répugnait non-seulement à se prononcer avec vi-gueur , mais à provoquer le roi à quelque mesure que ce fût. Durant la discussion, M. Duranthon reçut l'ordre d'aller trouver le roi , toute affaire cessante. Alors, MM. Roland et Clavière le chargèrent d'exprimer à Sa Majesté tout ce qu'ils se proposaient de lui dire , en le priant d'y mettre pour eux toute la fermeté qu'ils lui avaient montrée , et ils ajoutèrent qu'ils se rendaient à son hôtel pour y attendre le résultat de sa double mission. M. Duranthon revint chargé du congé de ses deux collègues, et bientôt contre-signe la lettre , par la-quelle le roi notifie à l'Assemblée le renvoi de ses ministres. Si je regrette quelque chose , ajoute l'auteur de ces dé-tails , c'est de n'avoir pas profité de la facilité que j'aurais eue à me procurer copie de nombre de pièces dont la publi-cation serait intéressante aujourd'hui, et achèverait de jeter le plus grand jour sur les différentes parties du ministère. Mais ce que présente ce recueil , suffira pour faire juger à l'Europe entière et à la postérité , des hommes également haïs et calomniés par la cour et ses partisans, par les pré-tendus modérés Feuillans , dont l'esprit de secte repousse quelquefois la justice même, quand elle se présente avec des noms de Jacobins , et par les démagogistes outrés , classe de patriotes égarés par leur propre zèle , et quelques ambitieux dont les ennemis de la liberté ont , partout et de tout temps,
Mais ce que présente ce recueil, suffira pour faire juger à l'Europe entière et à la postérité, des hommes également haïs et calomniés par la cour et ses partisans, par les pré-tendus modérés Feuillans, dont l'esprit de secte repousse quelquefois la justice même, quand elle se présente avec des noms de Jacobins, et par les démagogistes outrés , classe de patriotes-égarés par leur propre zèle, et quelques ambitieux dont les ennemis de la liberté ont, partout et de tout temps,
Mais ce que présente ce recueil , suffira pour faire juger à l'Europe entière et à la postérité , des hommes également haïs et calomniés par la cour et ses partisans, par les pré-tendus modérés Feuillans , dont l'esprit de secte repousse quelquefois la justice même, quand elle se présente avec des noms de Jacobins , et par les démagogistes outrés , classe de patriotes égarés par leur propre zèle , et quelques ambitieux dont les ennemis de la liberté ont , partout et de tout temps,
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-82 -Un pauvre ouvrier et une bonne femme con templaientun jour le mon arque et criaient Vive notre bon roi ! La reine, qui les aperçoit, leur fait signe d'approcher, les prend,par la main et les présente à Louis, en leur disant Le voilà votre bon roi. Cette princesse était fière des vertus accordées à son époux, et de l'amour des Français pour lui. Un jeune homme, fils du poète Duché, qui prenait des leçons de dessin du célèbre Vien, assistant un jour au grand couvert, se mit à esquisser le portrait de la reine et en cela il manquait de respect et agissait contre l'éti-quette. Sa Majesté, qui s'en aperçût, lui de-manda s'il en avait obtenu l'agrément le jeune dessinateur lui répondit avec autant de présence d'esprit que de délicatesse J'ai cru, Madame, qu'il était permis de saisir les grâces partout où l'on était assez heureux pour jes rencontrer. La reine, flattée de cette ré-ponse, désira voir son travail elle en parut contente et son suffrage était d'autant plus honorable qu'elle se connaissait en dessein et en peinture il en reçut de grands applaudis-sements, l'assurance de sa protection et une somme d'argent en forme de gratification. Cette bonne princesse donna encore les
-82 -Un pauvre ouvrier et une bonne femme con templaient@un jour le mon arque et criaient Vive notre bon roi ! La reine, qui les aperçoit, leur fait signe d'approcher, les prend,par la main et les présente à Louis, en leur disant Le voilà votre bon roi. Cette princesse était fière des vertus accordées à son époux, et de l'amour des Français pour lui. Un jeune homme, fils du poète Duché, qui prenait des leçons de dessin du célèbre Vien, assistant un jour au grand couvert, se mit à esquisser le portrait de la reine et en cela il manquait de respect et agissait contre l'éti-quette. Sa Majesté, qui s'en aperçût, lui de-manda s'il en avait obtenu l'agrément le jeune dessinateur lui répondit avec autant de présence d'esprit que de délicatesse J'ai cru, Madame, qu'il était permis de saisir les grâces partout où l'on était assez heureux pour jes rencontrer. La reine, flattée de cette ré-ponse, désira voir son travail elle en parut contente et son suffrage était d'autant plus honorable qu'elle se connaissait en dessein et en peinture il en reçut de grands applaudis-sements, l'assurance de sa protection et une somme d'argent en forme de gratification. Cette bonne princesse donna encore les
-82 -Un pauvre ouvrier et une bonne femme con@templaient un jour le mon@arque et criaient Vive notre bon roi ! La reine, qui les aperçoit, leur fait signe d'approcher, les prend,par la main et les présente à Louis, en leur disant Le voilà votre bon roi. Cette princesse était fière des vertus accordées à son époux, et de l'amour des Français pour lui. Un jeune homme, fils du poète Duché, qui prenait des leçons de dessin du célèbre Vien, assistant un jour au grand couvert, se mit à esquisser le portrait de la reine et en cela il manquait de respect et agissait contre l'éti-quette. Sa Majesté, qui s'en aperçût, lui de-manda s'il en avait obtenu l'agrément le jeune dessinateur lui répondit avec autant de présence d'esprit que de délicatesse J'ai cru, Madame, qu'il était permis de saisir les grâces partout où l'on était assez heureux pour les rencontrer. La reine, flattée de cette ré-ponse, désira voir son travail elle en parut contente et son suffrage était d'autant plus honorable qu'elle se connaissait en dessein et en peinture il en reçut de grands applaudis-sements, l'assurance de sa protection et une somme d'argent en forme de gratification. Cette bonne princesse donna encore les
Cette bonne princesse donna encore les
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-52 -de mariages, et à ceux surtout où les parents consultent moins Dieu que leur ambition, ne manqua pas d'arriver ces premières dou-ceurs ne furent qu'un éclair, qui n'a pas plus tôt brillé , qu'il est suivi du tonnerre et de la foudre. Et si jamais on donne l'histoire des maris fameux par leur barbarie l'histoire qu'un volume n'épuisera pas , le sieur Du-bois y fera un personnage distingué heureu-sement, et grâce aux prières de son épouse, il ne le soutiendra pas jusqu'à la fin. Je ne suivrai pas ce monstre dans toutes les horreurs dont il se rendit coupable il est des détails qui coûtent à l'humanité. Je me con-tenterai donc de me transcrire moi-même, et de répéter ici ce que j'en ai dit dans un ou-vrage. Le voici, on peut compter que ce n'est qu'un très-faible abrégé. Au bout de quelques mois, la scène chan-gea. L'affection feinte ou réelle du nouveau mari disparut, et rien ne fut capable de la ramener. Ni la douceur, ni la complaisance, ni les grâces de sa femme, né purent toucher ce coeur indomptable. Il n'eut pour elle qu'une aversion pleine de mépris. Il donnait à d'au-tres , et sous ses propres yeux, les marques de tendresse qu'il lui dérobait. Malgré son
-52 -de mariages, et à ceux surtout où les parents consultent moins Dieu que leur ambition, ne manqua pas d'arriver ces premières dou-ceurs ne furent qu'un éclair, qui n'a pas plus tôt brillé , qu'il est suivi du tonnerre et de la foudre. Et si jamais on donne l'histoire des maris fameux par leur barbarie l'histoire qu'un volume n'épuisera pas , le sieur Du-bois y fera un personnage distingué heureu-sement, et grâce aux prières de son épouse, il ne le soutiendra pas jusqu'à la fin. Je ne suivrai pas ce monstre dans toutes les horreurs dont il se rendit coupable il est des détails qui coûtent à l'humanité. Je me con-tenterai donc de me transcrire moi-même, et de répéter ici ce que j'en ai dit dans un ou-vrage. Le voici, on peut compter que ce n'est qu'un très-faible abrégé. Au bout de quelques mois, la scène chan-gea. L'affection feinte ou réelle du nouveau mari disparut, et rien ne fut capable de la ramener. Ni la douceur, ni la complaisance, ni les grâces de sa femme, né purent toucher ce coeur indomptable. Il n'eut pour elle qu'une aversion pleine de mépris. Il donnait à d'au-tres , et sous ses propres yeux, les marques de tendresse qu'il lui dérobait. Malgré son
-52 -de mariages, et à ceux surtout où les parents consultent moins Dieu que leur ambition, ne manqua pas d'arriver ces premières dou-ceurs ne furent qu'un éclair, qui n'a pas plus tôt brillé , qu'il est suivi du tonnerre et de la foudre. Et si jamais on donne l'histoire des maris fameux par leur barbarie l'histoire qu'un volume n'épuisera pas , le sieur Du-bois y fera un personnage distingué heureu-sement, et grâce aux prières de son épouse, il ne le soutiendra pas jusqu'à la fin. Je ne suivrai pas ce monstre dans toutes les horreurs dont il se rendit coupable il est des détails qui coûtent à l'humanité. Je me con-tenterai donc de me transcrire moi-même, et de répéter ici ce que j'en ai dit dans un ou-vrage. Le voici, on peut compter que ce n'est qu'un très-faible abrégé. Au bout de quelques mois, la scène chan-gea. L'affection feinte ou réelle du nouveau mari disparut, et rien ne fut capable de la ramener. Ni la douceur, ni la complaisance, ni les grâces de sa femme, ne purent toucher ce coeur indomptable. Il n'eut pour elle qu'une aversion pleine de mépris. Il donnait à d'au-tres , et sous ses propres yeux, les marques de tendresse qu'il lui dérobait. Malgré son
Je ne suivrai pas ce monstre dans toutes les horreurs dont il se rendit coupable il est des détails qui coûtent à l'humanité.
Je ne suivrai pas ce monstre dans toutes les horreurs dont il se rendit coupable il est des détails qui coûtent à l'humanité.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 83 Quelle futJa surprise du jeune homme, lorsqu'au milieu de cette foule matinale, il découvrit ce qu'il avait si longtemps cherché Un instant il se crut le jouet d'une illusion mais pouvait-il se tromper quand il s'agissait de Clémence ? Entre mille il l'eût reconnue. C'était bien elle, enveloppée d'un grand châle et son livre d'heures à la main elle marchait seule et touchait aux marches du parvis quand leurs regards se croisèrent. Il y eut là une de ces minutes qui valent des siècles et en-gagent irrévocablement. Tout ce qui fermentait dans ces deux coeurs s'éveilla à ce choc imprévu, souffrances endu-rées, poursuites vaines, aspirations de la solitude, griefs accumulés, révoltes contenues. C'étàtt une revanche et une sorte de réveil. Leurs yeux se le disaient, et dans ce langage expressif que ne saurait égaler la parole humaine. Immo-biles , écrasés sous le poids de leurs émotions, à peine osaient-ils faire un pas l'un vers l'aùtre, tant ils craignaient d'affaiblir ce charme du premier moment. Que se dire qui valût cette muette extase ? Le respect du lieu, la présence de tant de témoins, le danger d'être aperçus, leur commandaient d'ailleurs une grande réserve. Déjà ils n'en étaient plus à se traiter en simples connaissances, ni sur le pied d'autrefois les choses avaient été poussées si loin, qu'une rencontre était un événement, et qu'aucune parole ne pouvait être indifférente aussi ne s'abordèrent-ils pas sans inquiétude ni hésitation. - Clémence, dit le jeune homme, je vous retrouve enfin. - Point d'imprudence, Gaston, dit la comtesse, à la fois émue et effrayée. Vous me perdriez. Elle jetait les yeux dans tous les sens comme si. elle eût, craint d'être prise en faute. C'était l'aveu de sa faiblesse Gaston n'en abusa pas. - Si vous saviez combien j'ai souffert ! poursuivit-il. - Hélas I qui ne souffre pas? répondit-elle. -- Et ma soeur 1 et ma mère 1 sont-elles assez privées de ne plus vous voir? Notre maison est vide depuis que vous n'y venez plus. Moi, je ne vis pas ! Il me manque comme la moitié de moi-même ! La comtesse éprouvait à l'écouter des tressaillements se-crets. Cette plainte si douce était comme un écho de ses
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 83 Quelle fut@Ja surprise du jeune homme, lorsqu'au milieu de cette foule matinale, il découvrit ce qu'il avait si longtemps cherché @@Un instant il se crut le jouet d'une illusion mais pouvait-il se tromper quand il s'agissait de Clémence ? Entre mille il l'eût reconnue. C'était bien elle, enveloppée d'un grand châle et son livre d'heures à la main elle marchait seule et touchait aux marches du parvis quand leurs regards se croisèrent. Il y eut là une de ces minutes qui valent des siècles et en-gagent irrévocablement. Tout ce qui fermentait dans ces deux coeurs s'éveilla à ce choc imprévu, souffrances endu-rées, poursuites vaines, aspirations de la solitude, griefs accumulés, révoltes contenues. C'étàtt une revanche et une sorte de réveil. Leurs yeux se le disaient, et dans ce langage expressif que ne saurait égaler la parole humaine. Immo-biles , écrasés sous le poids de leurs émotions, à peine osaient-ils faire un pas l'un vers l'aùtre, tant ils craignaient d'affaiblir ce charme du premier moment. Que se dire qui valût cette muette extase ? Le respect du lieu, la présence de tant de témoins, le danger d'être aperçus, leur commandaient d'ailleurs une grande réserve. Déjà ils n'en étaient plus à se traiter en simples connaissances, ni sur le pied d'autrefois les choses avaient été poussées si loin, qu'une rencontre était un événement, et qu'aucune parole ne pouvait être indifférente aussi ne s'abordèrent-ils pas sans inquiétude ni hésitation. - Clémence, dit le jeune homme, je vous retrouve enfin. - Point d'imprudence, Gaston, dit la comtesse, à la fois émue et effrayée. Vous me perdriez. Elle jetait les yeux dans tous les sens comme si. elle eût, craint d'être prise en faute. C'était l'aveu de sa faiblesse Gaston n'en abusa pas. - Si vous saviez combien j'ai souffert ! poursuivit-il. - Hélas I qui ne souffre pas@? répondit-elle. -- Et ma soeur 1 et ma mère 1 sont-elles assez privées de ne plus vous voir@? Notre maison est vide depuis que vous n'y venez plus. Moi, je ne vis pas ! Il me manque comme la moitié de moi-même ! La comtesse éprouvait à l'écouter des tressaillements se-crets. Cette plainte si douce était comme un écho de ses
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 83 Quelle fut la surprise du jeune homme, lorsqu'au milieu de cette foule matinale, il découvrit ce qu'il avait si longtemps cherché ! Un instant il se crut le jouet d'une illusion mais pouvait-il se tromper quand il s'agissait de Clémence ? Entre mille il l'eût reconnue. C'était bien elle, enveloppée d'un grand châle et son livre d'heures à la main elle marchait seule et touchait aux marches du parvis quand leurs regards se croisèrent. Il y eut là une de ces minutes qui valent des siècles et en-gagent irrévocablement. Tout ce qui fermentait dans ces deux coeurs s'éveilla à ce choc imprévu, souffrances endu-rées, poursuites vaines, aspirations de la solitude, griefs accumulés, révoltes contenues. C'était une revanche et une sorte de réveil. Leurs yeux se le disaient, et dans ce langage expressif que ne saurait égaler la parole humaine. Immo-biles@, écrasés sous le poids de leurs émotions, à peine osaient-ils faire un pas l'un vers l'autre, tant ils craignaient d'affaiblir ce charme du premier moment. Que se dire qui valût cette muette extase ? Le respect du lieu, la présence de tant de témoins, le danger d'être aperçus, leur commandaient d'ailleurs une grande réserve. Déjà ils n'en étaient plus à se traiter en simples connaissances, ni sur le pied d'autrefois les choses avaient été poussées si loin, qu'une rencontre était un événement, et qu'aucune parole ne pouvait être indifférente aussi ne s'abordèrent-ils pas sans inquiétude ni hésitation. -@Clémence, dit le jeune homme, je vous retrouve enfin. -@Point d'imprudence, Gaston, dit la comtesse, à la fois émue et effrayée. Vous me perdriez. Elle jetait les yeux dans tous les sens comme si@ elle eût@ craint d'être prise en faute. C'était l'aveu de sa faiblesse Gaston n'en abusa pas. -@Si vous saviez combien j'ai souffert ! poursuivit-il. -@Hélas ! qui ne souffre pas ? répondit-elle. @-@Et ma soeur ! et ma mère ! sont-elles assez privées de ne plus vous voir ? Notre maison est vide depuis que vous n'y venez plus. Moi, je ne vis pas ! Il me manque comme la moitié de moi-même ! La comtesse éprouvait à l'écouter des tressaillements se-crets. Cette plainte si douce était comme un écho de ses
La comtesse éprouvait à l'écouter des tressaillements se-crets.
La comtesse éprouvait à l'écouter des tressaillements se-crets.
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ET PIÈCES OFFICIELLES. 415 porter ensuite au Champ de la Fédération que la garde na-tionale avait été avertie de se trouver dans les différées en-droits qui ont été indiqués et qu'il y a lieu de croire qu'au moyen des précautions qui avaient éle prises , et des e-e-sures que la municipalité pourrait ordonner , la tranquillité publique ne serait point altérée. D'après cet exposé , le corps municipal a arrêté que les citoyens seraient, à l'instant, avertis par la vcie de la pro-mulgation, de l'impression et de l'affiche, des dispositions de la loi, et de l'obligation où ils sont de s'y conformer en conséquence l'arrêté suivant a été pris Le corps municipal, informé que des factieux, que des étrangers, payés pour semer le désordre , pour prêcher la rebellion, se proposent de former de grands rassernh'e-mens, dans le coupable espoir d'égarer le peuple, et de le porter à des excès repréhensibles Ouï le second substitut-adjoint du procureur de lacom-nrune Déclare que tous attroupemens, avec ou sans armes, sur les places publiques, dans les rues et les carrefours, sont Il contraires à la loi défend à toutes personnes de se réunir et de se former en groupes , dans aucun lieu public. Ordonne à tous ceux qui sont ainsi formés, de se sé-J parer à l'instant. Enjoint aux commissaires de police de se rendre, sans délai, dans tous les lieux de leur arrondissement, où la tranquillité publique pourrait être menacée, et d'employer, pour maintenir le calme, tous les moyens qui leur sont donnés par la loi. Mande au commandant-général de la garde nationale de donner à l'instant les ordres les plus précis, pour que tous les attroupemens soient divisés. Le corps municipal se réservant de prendre des mesures ultérieures, si le cas y échoit. Après ces premières dispositions, le corps municipal a
ET PIÈCES OFFICIELLES. 415 porter ensuite au Champ de la Fédération que la garde na-tionale avait été avertie de se trouver dans les différées en-droits qui ont été i@@ndiqués et qu'il y a lieu de croire qu'au moyen des précautions qui avaient éle prises , et des e-e-sures que la municipalité pourrait ordonner , la tranquillité publique ne serait point altérée. D'après cet exposé , le corps municipal a arrêté que les citoyens seraient, à l'instant, avertis par la vcie de la pro-mulgation@, de l'impression et de l'affiche@, des dispositions de la loi@, et de l'obligation où ils sont de s'y conformer en conséquence l'arrêté suivant a été pris Le corps municipal, informé que des factieux@, que des étrangers@, payés pour semer le désordre , pour prêcher la rebellion, se proposent de former de grands rassernh'e-@mens, dans le coupable espoir d'égarer le peuple, et de le porter à des excès repréhensibles Ouï le second substitut-adjoint du procureur de la@com-nrune Déclare que tous attroupemens, avec ou sans armes, sur les places publiques, dans les rues et les carrefours, sont Il contraires à la loi défend à toutes personnes de se réunir et de se former en groupes , dans aucun lieu public. Ordonne à tous ceux qui sont ainsi formés, de se sé-J parer à l'instant. Enjoint aux commissaires de police de se rendre, sans délai, dans tous les lieux de leur arrondissement, où la tranquillité publique pourrait être menacée, et d'employer, pour maintenir le calme, tous les moyens qui leur sont donnés par la loi. Mande au commandant-général de la garde nationale de donner à l'instant les ordres les plus précis, pour que tous les attroupemens soient divisés. Le corps municipal se réservant de prendre des mesures ultérieures, si le cas y échoit. Après ces premières dispositions, le corps municipal a
ET PIÈCES OFFICIELLES. 415 porter ensuite au Champ de la Fédération que la garde na-tionale avait été avertie de se trouver dans les différens en-droits qui ont été identiques et qu'il y a lieu de croire qu'au moyen des précautions qui avaient été prises@, et des @me-sures que la municipalité pourrait ordonner , la tranquillité publique ne serait point altérée. D'après cet exposé , le corps municipal a arrêté que les citoyens seraient, à l'instant, avertis par la voie de la pr -mulgation , de l'impression et de l'affiche , des dispositions de la loi , et de l'obligation où ils sont de s'y conformer en conséquence l'arrêté suivant a été pris Le corps municipal, informé que des factieux , que des étrangers , payés pour semer le désordre@, pour prêcher la rebellion, se proposent de former de grands rasse@mble- mens, dans le coupable espoir d'égarer le peuple, et de le porter à des excès repréhensibles Oui le second substitu@-adjoint du procureur de la com- mune Déclare que tous attroupemens, avec ou sans armes, sur les places publiques, dans les rues et les carrefours, sont@@@ contraires à la loi defend à toutes personnes de se réunir et de se former en groupes@, dans aucun lieu public. Ordonne à tous ceux qui sont ainsi formés, de se sé-@ parer à l'instant. Enjoint aux commissaires de police de se rendre, sans délai, dans tous les lieux de leur arrondissement, où la tranquillité publique pourrait être menacée, et d'employer, pour maintenir le calme, tous les moyens qui leur sont donnés par la loi. Mande eu commandant-général de la garde national@ de donner à l'instant les ordres les plus précis, pour que tous les attroupemens soient divisés. Le corps municipal@@e réservant de prendre des mesures ultérieures, si le cas y échoit. Après ces premières dispositions, le corps municipal a
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64 faites dans l'intérêt réel de la science, et démontra avec évidence , 1 °. que , sous tous les rapports , la poussière des mousses et des lycopodes, quant a la nature de ses substances, et quant à ses formes, réunit tous les carac-tères que les botanistes ont reconnus dans Je pollen 2°. que l'autre organe est en tout semblable à un fruit parfait composé d'un péricarpe et de semences , dans lesquels ont, reconnaît les deux enveloppes qui les carac-térisent 3°. enfin, qu'outre ces deux organes qui sont les analogues des deux sexes, les mousses et les lycopo-des sont munis d'un troisième organe , semblable, à celui que l'on observe sur là dentaire dentaria bulbifera , la bistorte polygonum bistorta , le lis lilium can-didum , quelques graminées et certaines espèces du genre allium. Dans la même année, il a donné connaissance à l'Ins-titut de ses recherches sur la physiologie végétale 1 . Elles embrassent plusieurs questions du plus haut inté-rêt. Celles relatives à la marche de la sève et à la for-mation du bois lui ont fourni les moyens de combattre avantageusement l'opinion des savans qui supposent éma-1811 et insérées dans le Journal de Physique, tom. LXXIII. Il y en a eu des exemplaires tirés à part, tous sont accompagnés d'une planche gravée. 1 Premier mémoire et observations sur l'arran-gement et la disposition des feuilles, sur la moelle des végétaux ligneux et sur la conversion des couches corticales en bois, lus le 20 avril 1812 -Second mé-moire sur l'arrangement et la disposition des feuilles, lu le 6 juillet 1812. Ils sont l'un et l'autre imprimés dans les mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut, année 1811, pag. 121-160 de la deuxième partie.
64 faites dans l'intérêt réel de la science, et démontra avec évidence , 1 °. que , sous tous les rapports , la poussière des mousses et des lycopodes, quant a la nature de ses substances, et quant à ses formes, réunit tous les carac-tères que les botanistes ont reconnus dans Je pollen 2°. que l'autre organe est en tout semblable à un fruit parfait composé d'un péricarpe et de semences , dans lesquels ont, reconnaît les deux enveloppes qui les carac-térisent 3°. enfin, qu'outre ces deux organes qui sont les analogues des deux sexes, les mousses et les lycopo-des sont munis d'un troisième organe , semblable, à celui que l'on observe sur là dentaire dentaria bulbifera , la bistorte polygonum bistorta , le lis lilium can-didum , quelques graminées et certaines espèces du genre allium. Dans la même année, il a donné connaissance à l'Ins-titut de ses recherches sur la physiologie végétale 1 . Elles embrassent plusieurs questions du plus haut inté-rêt. Celles relatives à la marche de la sève et à la for-mation du bois lui ont fourni les moyens de combattre avantageusement l'opinion des savans qui supposent éma-@@@@1811 et insérées dans le Journal de Physique, tom. LXXIII. Il y en a eu des exemplaires tirés à part, tous sont accompagnés d'une planche gravée. 1 Premier mémoire et observations sur l'arran-gement et la disposition des feuilles, sur la moelle des végétaux ligneux et sur la conversion des couches corticales en bois, lus le 20 avril 1812 -Second mé-moire sur l'arrangement et la disposition des feuilles, lu le 6 juillet 1812. Ils sont l'un et l'autre imprimés dans les mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut, année 1811, pag. 121-160 de la deuxième partie.
64 faites dans l'intérêt réel de la science, et démontra avec évidence , 1 °. que , sous tous les rapports , la poussière des mousses et des lycopodes, quant a la nature de ses substances, et quant à ses formes, réunit tous les carac-tères que les botanistes ont reconnus dans le pollen 2°. que l'autre organe est en tout semblable à un fruit parfait composé d'un péricarpe et de semences , dans lesquels ont, reconnaît les deux enveloppes qui les carac-térisent 3°. enfin, qu'outre ces deux organes qui sont les analogues des deux sexes, les mousses et les lycopo-des sont munis d'un troisième organe , semblable, à celui que l'on observe sur la dentaire dentaria bulbifera , la bistorte polygonum bistorta , le lis lilium can-didum , quelques graminées et certaines espèces du genre allium. Dans la même année, il a donné connaissance à l'Ins-titut de ses recherches sur la physiologie végétale 1 . Elles embrassent plusieurs questions du plus haut inté-rêt. Celles relatives à la marche de la sève et à la for-mation du bois lui ont fourni les moyens de combattre avantageusement l'opinion des savans qui supposent éma- 64 1811 et insérées dans le Journal de Physique, tom. LXXIII. Il y en a eu des exemplaires tirés à part, tous sont accompagnés d'une planche gravée. 1 Premier mémoire et observations sur l'arran-gement et la disposition des feuilles, sur la moëlle des végétaux ligneux et sur la conversion des couches corticales en bois, lus le 20 avril 1812 -Second mé-moire sur l'arrangement et la disposition des feuilles, lu le 6 juillet 1812. Ils sont l'un et l'autre imprimés dans les mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut, année 1811, pag. 121-160 de la deuxième partie.
Dans la même année, il a donné connaissance à l'Ins-titut de ses recherches sur la physiologie végétale 1 .
Dans la même année, il a donné connaissance à l'Ins-titut de ses recherches sur la physiologie végétale 1 .
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78 constance , une semblable susceptibilité perdait son em-pire sur lui dans aucun cas elle n'avait le pouvoir d'ai-grir son caractère. Tolérant, mais sans indulgence pour le vice, passionné pour la gloire, quoique sans ambition, l'amour des sciences élevait sans cesse sa pensée, exal-tait son courage et le rendait infatigable. Quandil s'agis-sait de la botanique, rien ne lui coûtait fallait-il s'as-surer d'un fait délicat? il s'y livrait tout entier , il cher-chait la vérité pour elle-même, et n'était jamais troublé par la pensée des applaudissemens ou des critiques. Fallait-il combattre une erreur? il le faissait de bonne foi, avec une constance remarquable, il employait tour à-tour la force du raisonnement, l'arme si puissante de l'expérience et même celle du ridicule qui n'est pas tou-jours innocente. Mais s'agissait-il des intérêts de la pa-trie , son ame grandissait avec cette cause sublime , celte cause des coeurs vertueux. Peu d'hommes ont poussé ce sentiment aussi loin s'il n'a point versé son sang pour son pays, il lui a sacrifié sa fortune, sa santé, ses jouissances les plus chères il a bravé l'intempérie des climats pour exploiter le domaine des sciences. Au seul nom de la patrie, je l'ai vu verser des larmes en se repré-sentant ses destinées tombées entre des mains avides de sang et de désordre. La pensée de nos calamités profondes le plongeait dans une tristesse que sa physionomie tra-hissait souvent le poids de cette affection douloureuse a causé sa fin prématurée. PALISOT DE BEAUVOIS était doué d'une très-bonne vue et d'une adresse vraiment remarquable, aussi en faisant usage du miscroscope avait-il tous les moyens de se ga-rantir des illusions de cet instrument et de s'assurer de l'exactitude de ses descriptions. Il dessinait avec soin et sa
78 constance , une semblable susceptibilité perdait son em-pire sur lui dans aucun cas elle n'avait le pouvoir d'ai-grir son caractère. Tolérant, mais sans indulgence pour le vice, passionné pour la gloire, quoique sans ambition, l'amour des sciences élevait sans cesse sa pensée, exal-tait son courage et le rendait infatigable. Quandil s'agis-sait de la botanique, rien ne lui coûtait fallait-il s'as-surer d'un fait délicat? il s'y livrait tout entier , il cher-chait la vérité pour elle-même, et n'était jamais troublé par la pensée des applaudissemens ou des critiques. Fallait-il combattre une erreur? il le faissait de bonne foi, avec une constance remarquable, il employait tour à-tour la force du raisonnement, l'arme si puissante de l'expérience et même celle du ridicule qui n'est pas tou-jours innocente. Mais s'agissait-il des intérêts de la pa-trie , son ame grandissait avec cette cause sublime , celte cause des coeurs vertueux. Peu d'hommes ont poussé ce sentiment aussi loin s'il n'a point versé son sang pour son pays, il lui a sacrifié sa fortune, sa santé, ses jouissances les plus chères il a bravé l'intempérie des climats pour exploiter le domaine des sciences. Au seul nom de la patrie, je l'ai vu verser des larmes en se repré-sentant ses destinées tombées entre des mains avides de sang et de désordre. La pensée de nos calamités profondes le plongeait dans une tristesse que sa physionomie tra-hissait souvent le poids de cette affection douloureuse a causé sa fin prématurée. PALISOT DE BEAUVOIS était doué d'une très-bonne vue et d'une adresse vraiment remarquable, aussi en faisant usage du miscroscope avait-il tous les moyens de se ga-rantir des illusions de cet instrument et de s'assurer de l'exactitude de ses descriptions. Il dessinait avec soin et sa
78 constance , une semblable susceptibilité perdait son em-pire sur lui dans aucun cas elle n'avait le pouvoir d'ai-grir son caractère. Tolérant, mais sans indulgence pour le vice, passionné pour la gloire, quoique sans ambition, l'amour des sciences élevait sans cesse sa pensée, exal-tait son courage et le rendait infatigable. Quandil s'agis-sait de la botanique, rien ne lui coûtait fallait-il s'as-surer d'un fait délicat? il s'y livrait tout entier , il cher-chait la vérité pour elle-même, et n'était jamais troublé par la pensée des applaudissemens ou des critiques. Fallait-il combattre une erreur? il le faissait de bonne foi, avec une constance remarquable, il employait tour à-tour la force du raisonnement, l'arme si puissante de l'expérience et même celle du ridicule qui n'est pas tou-jours innocente. Mais s'agissait-il des intérêts de la pa-trie , son ame grandissait avec cette cause sublime , cette cause des coeurs vertueux. Peu d'hommes ont poussé ce sentiment aussi loin s'il n'a point versé son sang pour son pays, il lui a sacrifié sa fortune, sa santé, ses jouissances les plus chères il a bravé l'intempérie des climats pour exploiter le domaine des sciences. Au seul nom de la patrie, je l'ai vu verser des larmes en se repré-sentant ses destinées tombées entre des mains avides de sang et de désordre. La pensée de nos calamités profondes le plongeait dans une tristesse que sa physionomie tra-hissait souvent le poids de cette affection douloureuse a causé sa fin prématurée. PALISOT DE BEAUVOIS était doué d'une très-bonne vue et d'une adresse vraiment remarquable, aussi en faisant usage du miscroscope avait-il tous les moyens de se ga-rantir des illusions de cet instrument et de s'assurer de l'exactitude de ses descriptions. Il dessinait avec soin et sa
il s'y livrait tout entier , il cher-chait la vérité pour elle-même, et n'était jamais troublé par la pensée des applaudissemens ou des critiques.
il s'y livrait tout entier , il cher-chait la vérité pour elle-même, et n'était jamais troublé par la pensée des applaudissemens ou des critiques.
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-32 -Manière d'opérer. - On étend une certaine quantité d'u-rine de manière à lui faire occuper 10 à20 fois son volume, et on en remplit une burette graduée. D'un autre côté, on introduit dans un ballon 10 CC de la liqueur de Fehling et on ajoute 40 CC d'eau , on chauffe jusqu'à l'ébullition, et on ajoute l'urine à cette solution chaude jusqu'à ce que tout le sel cuivrique soit réduit et précipité sous forme de protoxyde. On reconnaît ce point, si, après quelque temps de repos pour permettre au précipité de se déposer, on s'a-perçoit que le liquide surnageant est incolore en tenant le ballon vers la lumière. D'ailleurs, une petite portion de ce liquide filtré ne doit, après avoir été acidulé, déceler le cuivre ni par l'hydrogène sulfuré ni par le cyanure jaune. Dans cet essai, on fait bien de tenir le ballon au-dessus d'une lampe à alcool pour maintenir le liquide faiblement en ébullition, et de l'enlever seulement pour laisser dépo-ser1, lorsque le mélange aura pris une teinte rouge. Le dépôt se fait d'autant plus rapidement qu'on est plus rap-proché de la réduction complète. Comme cet essai est assez délicat pour tout opérateur peu exercé, il est bon de le ré-péter plusieurs fois. S'il y a présence d'albumine, il faut commencer par s'en débarrasser par coagulation et filtration. 30 Dosage du sucre par son pouvoir rotatoire. - On remplit le tube avec de l'urine privée d'albumine et tout à fait transparente, en évitant l'introduction de bulles d'air, on place le tube dans un appareil de polarisation de Ventzke-Soleil ou de Mitscherlich, et on détermine par le degré lu sur le vernier la rotation, et par suite la quantité de sucre. On se sert de la formule suivante p dans laquelle p désigne le poids du sucre en grammes pour i CC d'urine a , la rotation abservée l, la longueur du tube et 56 le pouvoir rotatoire spécifique. Ici également il faut une grande habitude pour trouver toujours des résultats exacts.
-32 -Manière d'opérer. - On étend une certaine quantité d'u-rine de manière à lui faire occuper 10 à20 fois son volume, et on en remplit une burette graduée. D'un autre côté, on introduit dans un ballon 10 CC de la liqueur de Fehling et on ajoute 40 CC d'eau , on chauffe jusqu'à l'ébullition, et on ajoute l'urine à cette solution chaude jusqu'à ce que tout le sel cuivrique soit réduit et précipité sous forme de protoxyde. On reconnaît ce point, si, après quelque temps de repos pour permettre au précipité de se déposer, on s'a-perçoit que le liquide surnageant est incolore en tenant le ballon vers la lumière. D'ailleurs, une petite portion de ce liquide filtré ne doit, après avoir été acidulé, déceler le cuivre ni par l'hydrogène sulfuré ni par le cyanure jaune. Dans cet essai, on fait bien de tenir le ballon au-dessus d'une lampe à alcool pour maintenir le liquide faiblement en ébullition, et de l'enlever seulement pour laisser dépo-ser1, lorsque le mélange aura pris une teinte rouge. Le dépôt se fait d'autant plus rapidement qu'on est plus rap-proché de la réduction complète. Comme cet essai est assez délicat pour tout opérateur peu exercé, il est bon de le ré-péter plusieurs fois. S'il y a présence d'albumine, il faut commencer par s'en débarrasser par coagulation et filtration. 30 Dosage du sucre par son pouvoir rotatoire. - On remplit le tube avec de l'urine privée d'albumine et tout à fait transparente, en évitant l'introduction de bulles d'air, on place le tube dans un appareil de polarisation de Ventzke-Soleil ou de Mitscherlich, et on détermine par le degré lu sur le vernier la rotation, et par suite la quantité de sucre. On se sert de la formule suivante @@@@@@p dans laquelle p désigne le poids du sucre en grammes pour i CC d'urine a , la rotation abservée l, la longueur du tube et 56 le pouvoir rotatoire spécifique. Ici également il faut une grande habitude pour trouver toujours des résultats exacts.
-32 -Manière d'opérer. -@On étend une certaine quantité d'u-rine de manière à lui faire occuper 10 à20 fois son volume, et on en remplit une burette graduée. D'un autre côté, on introduit dans un ballon 10 CC de la liqueur de Fehling et on ajoute 40 CC d'eau@, on chauffe jusqu'à l'ébullition, et on ajoute l'urine à cette solution chaude jusqu'à ce que tout le sel cuivrique soit réduit et précipité sous forme de protoxyde. On reconnaît ce point, si, après quelque temps de repos pour permettre au précipité de se déposer, on s'a-perçoit que le liquide surnageant est incolore en tenant le ballon vers la lumière. D'ailleurs, une petite portion de ce liquide filtré ne doit, après avoir été acidulé, déceler le cuivre ni par l'hydrogène sulfuré ni par le cyanure jaune. Dans cet essai, on fait bien de tenir le ballon au-dessus d'une lampe à alcool pour maintenir le liquide faiblement en ébullition, et de l'enlever seulement pour laisser dépo-ser@, lorsque le mélange aura pris une teinte rouge. Le dépôt se fait d'autant plus rapidement qu'on est plus rap-proché de la réduction complète. Comme cet essai est assez délicat pour tout opérateur peu exercé, il est bon de le ré-péter plusieurs fois. S'il y a présence d'albumine, il faut commencer par s'en débarrasser par coagulation et filtration. 3° Dosage du sucre par son pouvoir rotatoire. -@On remplit le tube avec de l'urine privée d'albumine et tout à fait transparente, en évitant l'introduction de bulles d'air, on place le tube dans un appareil de polarisation de Ventzke-Soleil ou de Mitscherlich, et on détermine par le degré lu sur le vernier la rotation, et par suite la quantité de sucre. On se sert de la formule suivante FORMULE dans laquelle p désigne le poids du sucre en grammes pour 1 CC d'urine a@, la rotation abservée l, la longueur du tube et 56 le pouvoir rotatoire spécifique. Ici également il faut une grande habitude pour trouver toujours des résultats exacts.
Le dépôt se fait d'autant plus rapidement qu'on est plus rap-proché de la réduction complète.
Le dépôt se fait d'autant plus rapidement qu'on est plus rap-proché de la réduction complète.
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