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3 DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 5 La théorie du magnétisme ne peut être admise tant qu'elle ne sera pas développée et étayée de preuves solides. Les expériences faites pour constater l'existence du fluide magnétique prouvent seulement que l'homme produit sur son semblable une action sensible par le frottement, par le contact, et plus rarement par un simple rapprochement à quelque distance. Cette action, attribuée à un fluide uni-versel non démontré, appartient certainement à la chaleur animale existante dans les corps, qui émane d'eux continuel-lement, se porte assez loin et peut passer d'un corps dans un autre. La chaleur animale est développée, augmentée ou diminuée dans un corps par des causes morales et par des causes physiques. Jugée par ces effets elle participe de la propriété des remèdes toniques et produit comme eux des effets salutaires ou nuisibles, selon la quantité commu-niquée et selon les circonstances où elle est employée. Un usage plus étendu et plus réfléchi de cet agent fera mieux connaître sa véritable action et son degré d'utilité. Tout médecin peut suivre les méthodes qu'il croit avantageuses pour le traitement des maladies, mais sous la condition de publier ses moyens lorsqu'ils sont nouveaux ou opposés à la pratique ordinaire. Ceux qui ont établi, propagé ou suivi le traitement appelé magnétique, et qui se proposent de le continuer, sont donc obligés d'exposer leurs décou-vertes et leurs observations et l'on doit proscrire tout trai-tement de ce genre dont les procédés ne seront pas connus par une prompte publication. A.-L. DE JUSSIEU. A Paris, ce 12 septembre 1784. Le rapport de M. de Jussieu reconnaît tous les effets, il admet seulement pour cause la chaleur animale, au lieu du magnétisme animal Paris, veuve Hérissant, imprimeur-libraire, rue Neuve-Notre-Dame, à la Croix d'or, 1784.
3 DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 5 La théorie du magnétisme ne peut être admise tant qu'elle ne sera pas développée et étayée de preuves solides. Les expériences faites pour constater l'existence du fluide magnétique prouvent seulement que l'homme produit sur son semblable une action sensible par le frottement, par le contact, et plus rarement par un simple rapprochement à quelque distance. Cette action, attribuée à un fluide uni-versel non démontré, appartient certainement à la chaleur animale existante dans les corps, qui émane d'eux continuel-lement, se porte assez loin et peut passer d'un corps dans un autre. La chaleur animale est développée, augmentée ou diminuée dans un corps par des causes morales et par des causes physiques. Jugée par ces effets elle participe de la propriété des remèdes toniques et produit comme eux des effets salutaires ou nuisibles, selon la quantité commu-niquée et selon les circonstances où elle est employée. Un usage plus étendu et plus réfléchi de cet agent fera mieux connaître sa véritable action et son degré d'utilité. Tout médecin peut suivre les méthodes qu'il croit avantageuses pour le traitement des maladies, mais sous la condition de publier ses moyens lorsqu'ils sont nouveaux ou opposés à la pratique ordinaire. Ceux qui ont établi, propagé ou suivi le traitement appelé magnétique, et qui se proposent de le continuer, sont donc obligés d'exposer leurs décou-vertes et leurs observations et l'on doit proscrire tout trai-tement de ce genre dont les procédés ne seront pas connus par une prompte publication. A.-L. DE JUSSIEU. A Paris, ce 12 septembre 1784. Le rapport de M. de Jussieu reconnaît tous les effets, il admet seulement pour cause la chaleur animale, au lieu du magnétisme animal Paris, veuve Hérissant, imprimeur-libraire, rue Neuve-Notre-Dame, à la Croix d'or, 1784.
3 DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 5 La théorie du magnétisme ne peut être admise tant qu'elle ne sera pas développée et étayée de preuves solides. Les expériences faites pour constater l'existence du fluide magnétique prouvent seulement que l'homme produit sur son semblable une action sensible par le frottement, par le contact, et plus rarement par un simple rapprochement à quelque distance. Cette action, attribuée à un fluide uni-versel non démontré, appartient certainement à la chaleur animale existante dans les corps, qui émane d'eux continuel-lement, se porte assez loin et peut passer d'un corps dans un autre. La chaleur animale est developpée, augmentée ou diminuée dans un corps par des causes morales et par des causes physiques. Jugée par ces effets elle participe de la propriété des remèdes toniques et produit comme eux des effets salutaires ou nuisibles, selon la quantité commu-niquée et selon les circonstances où elle est employée. Un usage plus étendu et plus réfléchi de cet agent fera mieux connaître sa véritable action et son degré d'utilité. Tout médecin peut suivre les méthodes qu'il croit avantageuses pour le traitement des maladies, mais sous la condition de publier ses moyens lorsqu'ils sont nouveaux ou opposés à la pratique ordinaire. Ceux qui ont établi, propagé ou suivi le traitement appelé magnétique, et qui se proposent de le continuer, sont donc obligés d'exposer leurs décou-vertes et leurs observations et l'on doit proscrire tout trai-tement de ce genre dont les procédés ne seront pas connus par une prompte publication. A.-L. DE JUSSIEU. A Paris, ce 12 septembre 1784. Le rapport de M. de Jussieu reconnaît tous les effets, il admet seulement pour cause la chaleur animale, au lieu du magnétisme animal Paris, veuve Hérissant, imprimeur-libraire, rue Neuve-Notre-Dame, à la Croix d'or, 1784.
A Paris, ce 12 septembre 1784.
A Paris, ce 12 septembre 1784.
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76 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. circonstance frappa Gaston, un jour qu'il rôdait sur les lieux, en quête d'informations un peu au hasard et en se fiant à son étoile. Les vents avaient soufflé la veille avec une grande violence et ouvert de larges éclaircies au milieu des arbres dépouillés. Çà et là des vides s'étaient faits, et à travers ces vides, il voyait se dessiner les façades de Beaupré et distin-guait nettement les appartements de la comtesse. Que l'au-tomne achevât son oeuvre, et, de la route à ce point du châ-feau, il y aurait un rapprochement possible pour les yeux perçants de la jeunesse. - -A l'instant même, Gaston fit ce calcul. Il avait trouvé ce qu'il cherchait, un champ d'observations qui lui fut acces-sible, sans qu'on en prît ombrage dans aucun cas. Le chemin départemental était un terrain neutre où sa présence aurait toujours, si on l'y voyait, une explication naturelle. Il con-duisait à Yalmont, à Fécamp, à Cany, à Ourville, à Vitte-fleur, partout où l'appelaient ses distractions ou ses affaires. On lui connaissait de ce côté des métairies, des champs, des pacages, des moulins, et il était naturel qu'il y donnât le coup d'oeil du maître. Voilà pour les apparences quant au -reste, Gaston s'en remettait au dieu des amours sincères il n'avait point de plan, mais seulement l'espoir vague qu'une occasion se présenterait il ne voulait pas forcer la destinée, il en attendrait les arrêts. Qui le sait? Clémence aurait un de ces mystérieux avertissements, si habituels aux âmes tou-chée elle saurait qu'il est là, qu'il y est pour elle, à son intention, et avec l'ardent désir de recueillir sur son passage un geste, un regard, le plus furtif et le plus léger témoi- -gnage d'affection. A peine cet espoir fut-il entré dans l'esprit de Gaston, qu'il se sentit renaître. Dès le lendemain, il montait à cheval et suivait lentement l'itinéraire qu'il s'était tracé. Jusqu'aux approches de Beaupré, il rendit la main à sa monture et brûla le chemin arriva sur les lieux, il prit le pas de manière à rester, en vue le plus de temps possible et à mettre de son côté autant de chances qu'il le pourrait. Ces chances étaient, hélas ! bien petites dix minutes à peine, en gardant l'allure la plus modérée. Le succès dépendait de ce moment fugitif. Il fallait que le hasard amenât Clémence à sa croisée, qu'elle jetât les yeux de son côté, qu'elle l'aperçût, le reconnût, et,
76 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. circonstance frappa Gaston, un jour qu'il rôdait sur les lieux, en quête d'informations un peu au hasard et en se fiant à son étoile. Les vents avaient soufflé la veille avec une grande violence et ouvert de larges éclaircies au milieu des arbres dépouillés. Çà et là des vides s'étaient faits, et à travers ces vides, il voyait se dessiner les façades de Beaupré et distin-guait nettement les appartements de la comtesse. Que l'au-tomne achevât son oeuvre, et, de la route à ce point du châ-feau, il y aurait un rapprochement possible pour les yeux perçants de la jeunesse. - -A l'instant même, Gaston fit ce calcul. Il avait trouvé ce qu'il cherchait, un champ d'observations qui lui fut acces-sible, sans qu'on en prît ombrage dans aucun cas. Le chemin départemental était un terrain neutre où sa présence aurait toujours, si on l'y voyait, une explication naturelle. Il con-duisait à Yalmont, à Fécamp, à Cany, à Ourville, à Vitte-fleur, partout où l'appelaient ses distractions ou ses affaires. On lui connaissait de ce côté des métairies, des champs, des pacages, des moulins, et il était naturel qu'il y donnât le coup d'oeil du maître. Voilà pour les apparences quant au -reste, Gaston s'en remettait au dieu des amours sincères il n'avait point de plan, mais seulement l'espoir vague qu'une occasion se présenterait il ne voulait pas forcer la destinée, il en attendrait les arrêts. Qui le sait? Clémence aurait un de ces mystérieux avertissements, si habituels aux âmes tou-chée@ elle saurait qu'il est là, qu'il y est pour elle, à son intention, et avec l'ardent désir de recueillir sur son passage un geste, un regard, le plus furtif et le plus léger témoi- -gnage d'affection. A peine cet espoir fut-il entré dans l'esprit de Gaston, qu'il se sentit renaître. Dès le lendemain, il montait à cheval et suivait lentement l'itinéraire qu'il s'était tracé. Jusqu'aux approches de Beaupré, il rendit la main à sa monture et brûla le chemin arriva sur les lieux, il prit le pas de manière à rester, en vue le plus de temps possible et à mettre de son côté autant de chances qu'il le pourrait. Ces chances étaient, hélas ! bien petites dix minutes à peine, en gardant l'allure la plus modérée. Le succès dépendait de ce moment fugitif. Il fallait que le hasard amenât Clémence à sa croisée, qu'elle jetât les yeux de son côté, qu'elle l'aperçût, le reconnût, et,
76 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. circonstance frappa Gaston, un jour qu'il rôdait sur les lieux, en quête d'informations un peu au hasard et en se fiant à son étoile. Les vents avaient soufflé la veille avec une grande violence et ouvert de larges éclaircies au milieu des arbres dépouillés. Ca et là des vides s'étaient faits, et à travers ces vides, il voyait se dessiner les façades de Beaupré et distin-guait nettement les appartements de la comtesse. Que l'au-tomne achevât son oeuvre, et, de la route à ce point du châ-teau, il y aurait un rapprochement possible pour les yeux perçants de la jeunesse. @@@A l'instant même, Gaston fit ce calcul. Il avait trouvé ce qu'il cherchait, un champ d'observations qui lui fût acces-sible, sans qu'on en prît ombrage dans aucun cas. Le chemin départemental était un terrain neutre où sa présence aurait toujours, si on l'y voyait, une explication naturelle. Il con-duisait à Valmont, à Fécamp, à Cany, à Ourville, à Vitte-fleur, partout où l'appelaient ses distractions ou ses affaires. On lui connaissait de ce côté des métairies, des champs, des pacages, des moulins, et il était naturel qu'il y donnât le coup d'oeil du maître. Voilà pour les apparences quant au @reste, Gaston s'en remettait au dieu des amours sincères il n'avait point de plan, mais seulement l'espoir vague qu'une occasion se présenterait il ne voulait pas forcer la destinée, il en attendrait les arrêts. Qui le sait? Clémence aurait un de ces mystérieux avertissements, si habituels aux âmes tou-chées elle saurait qu'il est là, qu'il y est pour elle, à son intention, et avec l'ardent désir de recueillir sur son passage un geste, un regard, le plus furtif et le plus léger témoi-@@gnage d'affection. A peine cet espoir fut-il entré dans l'esprit de Gaston, qu'il se sentit renaître. Dès le lendemain, il montait à cheval et suivait lentement l'itinéraire qu'il s'était tracé. Jusqu'aux approches de Beaupré, il rendit la main à sa monture et brûla le chemin arrivé sur les lieux, il prit le pas de manière à rester@ en vue le plus de temps possible et à mettre de son côté autant de chances qu'il le pourrait. Ces chances étaient, hélas ! bien petites dix minutes à peine, en gardant l'allure la plus modérée. Le succès dépendait de ce moment fugitif. Il fallait que le hasard amenât Clémence à sa croisée, qu'elle jetât les yeux de son côté, qu'elle l'aperçût, le reconnût, et,
Voilà pour les apparences quant au -reste, Gaston s'en remettait au dieu des amours sincères il n'avait point de plan, mais seulement l'espoir vague qu'une occasion se présenterait il ne voulait pas forcer la destinée, il en attendrait les arrêts.
Voilà pour les apparences quant au reste, Gaston s'en remettait au dieu des amours sincères il n'avait point de plan, mais seulement l'espoir vague qu'une occasion se présenterait il ne voulait pas forcer la destinée, il en attendrait les arrêts.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 181 11 - Ce qu'il vous plaira, pourvu que vous n'y alliez pas par quatre chemins. J'aime les gens ronds et je les mets à l'aise. Rien ne sert de se cacher derrière le doigt. Tenez, voulez-vpus que j'aille droit au fait? Oui. Eh bien ! vous avez du tintoin. - Qu'entendez-vous par là? - Du tintoin. Le mot est clair il appartient à un vocabu-laire connu. Etce tintoin, mon garçon, c'est de ne pouvoir aller de ce pas chez la voisine d'en face. Vous voyez que je parle carrément. - Quelle supposition ! - Je ne suppose rien, grand homme, je vois ce qui est, je lis dans votre âme comme si elle était de cristal. Pour être votre inférieur sur le Digeste, je n'en suis pas moins votre maître dans l'art d'étudier les physionomies. Or, voici ce que me dit la vôtre, depuis cinq ou six heures que je la tiens en arrêt. Ce matin, avant de quitter le quartier pour aller cueillir les palmes d'un diplôme, vous avez dit à l'objet de vos voeux Mon cher amour ou tout autre petit nom que vous vou-drez, le détail est indifférent , ma toute belle, ma reine,, mon trésor on peut varier indéfiniment J'expression ,ije vais courir la grande chance. Alea jacta est, traduction libre le sort en est jeté. Je vais me trouver en face de huit ou dix gaillards, à qui la nature et le gouvernement ont conféré le droit de dis-tribuer des brevets d'éloquence. Suivant qu'ils seront en bonne ou en mauvaise humeur, qu'ils auront bien ou mal dormi la nuit d'avant, bien ou mal digéré, pris leurs bonnes ou leurs mauvaises lunettes, j'aurai mon parchemin ou je ne l'aurai pas. Si je ne l'ai pas, j'irai ensevelir ma douleur dans la profondeur des forêts environnantes et décocherai mes plaintes à tous les échos de la banlieue. La solitude est l'a-sile naturel des grands désappointements on se console des-injustices de l'homme en se réfugiant dans les bras de la nature. Mais si je l'ai, si j'obtiens mon affaire, si je dompte cet aréopage quinteux, si je me tire cette épine du pied et triomphe sur toute la ligne des robes noires, oh ! alors, ma divine, je tiens à ce que vous en ayez la primeur. Sitôt nommé, sitôt parti la licence me prêtera ses ailes et je vo-lerai près de vous au lieu d'un bachelier, vous aurez à vos pieds un avocat, c'est-à-dire un être qui peut désormais por-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 181 11 - Ce qu'il vous plaira, pourvu que vous n'y alliez pas par quatre chemins. J'aime les gens ronds et je les mets à l'aise. Rien ne sert de se cacher derrière le doigt. Tenez, voulez-vpus que j'aille droit au fait@? Oui. Eh bien ! vous avez du tintoin. - Qu'entendez-vous par là@? - Du tintoin. Le mot est clair il appartient à un vocabu-laire connu. Et@ce tintoin, mon garçon, c'est de ne pouvoir aller de ce pas chez la voisine d'en face. Vous voyez que je parle carrément. - Quelle supposition ! - Je ne suppose rien, grand homme, je vois ce qui est, je lis dans votre âme comme si elle était de cristal. Pour être votre inférieur sur le Digeste, je n'en suis pas moins votre maître dans l'art d'étudier les physionomies. Or, voici ce que me dit la vôtre, depuis cinq ou six heures que je la tiens en arrêt. Ce matin, avant de quitter le quartier pour aller cueillir les palmes d'un diplôme, vous avez dit à l'objet de vos voeux Mon cher amour ou tout autre petit nom que vous vou-drez, le détail est indifférent , ma toute belle, ma reine,, mon trésor on peut varier indéfiniment J'expression ,ije vais courir la grande chance. Alea jacta est, traduction libre le sort en est jeté. Je vais me trouver en face de huit ou dix gaillards, à qui la nature et le gouvernement ont conféré le droit de dis-tribuer des brevets d'éloquence. Suivant qu'ils seront en bonne ou en mauvaise humeur, qu'ils auront bien ou mal dormi la nuit d'avant, bien ou mal digéré, pris leurs bonnes ou leurs mauvaises lunettes, j'aurai mon parchemin ou je ne l'aurai pas. Si je ne l'ai pas, j'irai ensevelir ma douleur dans la profondeur des forêts environnantes et décocherai mes plaintes à tous les échos de la banlieue. La solitude est l'a-sile naturel des grands désappointements on se console des-injustices de l'homme en se réfugiant dans les bras de la nature. Mais si je l'ai, si j'obtiens mon affaire, si je dompte cet aréopage quinteux, si je me tire cette épine du pied et triomphe sur toute la ligne des robes noires, oh ! alors, ma divine, je tiens à ce que vous en ayez la primeur. Sitôt nommé, sitôt parti la licence me prêtera ses ailes et je vo-lerai près de vous au lieu d'un bachelier, vous aurez à vos pieds un avocat, c'est-à-dire un être qui peut désormais por-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 18@@@1 -@Ce qu'il vous plaira, pourvu que vous n'y alliez pas par quatre chemins. J'aime les gens ronds et je les mets à l'aise. Rien ne sert de se cacher derrière le doigt. Tenez, voulez-vous que j'aille droit au fait ? Oui. Eh bien ! vous avez du tintoin. -@Qu'entendez-vous par là ? -@Du tintoin. Le mot est clair il appartient à un vocabu-laire connu. Et ce tintoin, mon garçon, c'est de ne pouvoir aller de ce pas chez la voisine d'en face. Vous voyez que je parle carrément. -@Quelle supposition ! -@Je ne suppose rien, grand homme, je vois ce qui est, je lis dans votre âme comme si elle était de cristal. Pour être votre inférieur sur le Digeste, je n'en suis pas moins votre maître dans l'art d'étudier les physionomies. Or, voici ce que me dit la vôtre, depuis cinq ou six heures que je la tiens en arrêt. Ce matin, avant de quitter le quartier pour aller cueillir les palmes d'un diplôme, vous avez dit à l'objet de vos voeux Mon cher amour ou tout autre petit nom que vous vou-drez, le détail est indifférent , ma toute belle, ma reine@, mon trésor on peut varier indéfiniment l'expression , je vais courir la grande chance. Alea jacta est, traduction libre le sort en est jeté. Je vais me trouver en face de huit ou dix gaillards, à qui la nature et le gouvernement ont conféré le droit de dis-tribuer des brevets d'éloquence. Suivant qu'ils seront en bonne ou en mauvaise humeur, qu'ils auront bien ou mal dormi la nuit d'avant, bien ou mal digéré, pris leurs bonnes ou leurs mauvaises lunettes, j'aurai mon parchemin ou je ne l'aurai pas. Si je ne l'ai pas, j'irai ensevelir ma douleur dans la profondeur des forêts environnantes et décocherai mes plaintes à tous les échos de la banlieue. La solitude est l'a-sile naturel des grands désappointements on se console des injustices de l'homme en se réfugiant dans les bras de la nature. Mais si je l'ai, si j'obtiens mon affaire, si je dompte cet aréopage quinteux, si je me tire cette épine du pied et triomphe sur toute la ligne des robes noires, oh ! alors, ma divine, je tiens à ce que vous en ayez la primeur. Sitôt nommé, sitôt parti la licence me prêtera ses ailes et je vo-lerai près de vous au lieu d'un bachelier, vous aurez à vos pieds un avocat, c'est-à-dire un être qui peut désormais por-
Tenez, voulez-vpus que j'aille droit au fait?
Tenez, voulez-vous que j'aille droit au fait ?
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220 L'ART DE MAGNÉTISER l'eau ruisselait sur tout le corps. Cette transpiration extra-ordinaire portait avec elle une odeur âcre, fauve. Mmede L. était d'autant plus étonnée que sa mémoire ne lui rappelait pas que sa fille eût jamais eu, soit de la transpiration, soit de la moiteur. J'avais souvent observé, dans des maladies semblables, que l'on faisait mal d'arrêter dès son début une crise de cette sorte, et qu'il était plus rationnel de la laisser se développer en cherchant à la diriger. C'est ce que je fis en soutenant la malade par quelques passes. Après cinquante-deux minutes, m'apercevant que les forces allaient manquer, je magnétisai, et aussitôt le calme reparut. Je produisis ensuite le sommeil, et par des passes je ramenai les forces dans le corps épuisé par cette lutte terrible. Bientôt après le somnambulisme se manifesta, et, le sourire sur les lèvres, la pauvre enfant déclara qu'elle était contente, et que j'avais raison d'être satisfait, que les résultats de cette crise seraient excellents que la transpi-ration avait dégagé le corps des miasmes morbides. Il n'en fallait pas moins, en vérité, pour que la mère fût un peu tranquillisée, et qu'elle me pardonnât mon inaction pendant l'état horrible par lequel avait passé sa fille. Je prolongeai le sommeil jusqu'à neuf heures lorsque notre malade fut réveillée, elle se trouva bien, quoiqu'un peu fatiguée je la laissai, elle passa une bonne nuit. Le lendemain 21 elle fut calme, et il n'y eut que très peu de malaise. Jusque-là je m'étais occupé à calmer le système nerveux et à faire disparaître ces crises périodiques qui duraient depuis six ans. J'y parvins en vingt jours c'était encoura-geant, si l'on veut bien réfléchir que rien de tout ce qu'on avait employé n'avait produit le plus petit changement. Il n'y eut plus de crises, nous' continuâmes les magnéti-sations, le mieux se soutint d'une manière sensible, et les forces revinrent peu à peu. Le 9 septembre la crise annoncée eut lieu à l'heure indi-quée, six heures elle fut plus violente que la première les
220 L'ART DE MAGNÉTISER l'eau ruisselait sur tout le corps. Cette transpiration extra-ordinaire portait avec elle une odeur âcre, fauve. Mme@de L@@. était d'autant plus étonnée que sa mémoire ne lui rappelait pas que sa fille eût jamais eu, soit de la transpiration, soit de la moiteur. J'avais souvent observé, dans des maladies semblables, que l'on faisait mal d'arrêter dès son début une crise de cette sorte, et qu'il était plus rationnel de la laisser se développer en cherchant à la diriger. C'est ce que je fis en soutenant la malade par quelques passes. Après cinquante-deux minutes, m'apercevant que les forces allaient manquer, je magnétisai, et aussitôt le calme reparut. Je produisis ensuite le sommeil, et par des passes je ramenai les forces dans le corps épuisé par cette lutte terrible. Bientôt après le somnambulisme se manifesta, et, le sourire sur les lèvres, la pauvre enfant déclara qu'elle était contente, et que j'avais raison d'être satisfait, que les résultats de cette crise seraient excellents que la transpi-ration avait dégagé le corps des miasmes morbides. Il n'en fallait pas moins, en vérité, pour que la mère fût un peu tranquillisée, et qu'elle me pardonnât mon inaction pendant l'état horrible par lequel avait passé sa fille. Je prolongeai le sommeil jusqu'à neuf heures lorsque notre malade fut réveillée, elle se trouva bien, quoiqu'un peu fatiguée je la laissai, elle passa une bonne nuit. Le lendemain 21 elle fut calme, et il n'y eut que très peu de malaise. Jusque-là je m'étais occupé à calmer le système nerveux et à faire disparaître ces crises périodiques qui duraient depuis six ans. J'y parvins en vingt jours c'était encoura-geant, si l'on veut bien réfléchir que rien de tout ce qu'on avait employé n'avait produit le plus petit changement. Il n'y eut plus de crises, nous' continuâmes les magnéti-sations, le mieux se soutint d'une manière sensible, et les forces revinrent peu à peu. Le 9 septembre la crise annoncée eut lieu à l'heure indi-quée, six heures elle fut plus violente que la première les
220 L'ART DE MAGNÉTISER l'eau ruisselait sur tout le corps. Cette transpiration extra-ordinaire portait avec elle une odeur âcre, fauve. Mme de L... était d'autant plus étonnée que sa mémoire ne lui rappelait pas que sa fille eût jamais eu, soit de la transpiration, soit de la moiteur. J'avais souvant observé, dans des maladies semblables, que l'on faisait mal d'arrêter dès son début une crise de cette sorte, et qu'il était plus rationnel de la laisser se développer en cherchant à la diriger. C'est ce que je fis en soutenant la malade par quelques passes. Après cinquante-deux minutes, m'apercevant que les forces allaient manquer, je magnétisai, et aussitôt le calme reparut. Je produisis ensuite le sommeil, et par des passes je ramenai les forces dans le corps épuisé par cette lutte terrible. Bientôt après le somnambulisme se manifesta, et, le sourire sur les lèvres, la pauvre enfant déclara qu'elle était contente, et que j'avais raison d'être satisfait, que les résultats de cette crise seraient excellents que la transpi-ration avait dégagé le corps des miasmes morbides. Il n'en fallait pas moins, en vérité, pour que la mère fût un peu tranquillisée, et qu'elle me pardonnât mon inaction pendant l'état horrible par lequel avait passé sa fille. Je prolongeai le sommeil jusqu'à neuf heures lorsque notre malade fut réveillée, elle se trouva bien, quoiqu'un peu fatiguée je la laissai, elle passa une bonne nuit. Le lendemain 21 elle fut calme, et il n'y eut que très peu de malaise. Jusque-là je m'étais occupé à calmer le système nerveux et à faire disparaitre ces crises périodiques qui duraient depuis six ans. J'y parvins en vingt jours c'était encoura-geant, si l'on veut bien réfléchir que rien de tout ce qu'on avait employé n'avait produit le plus petit changement. Il n'y eut plus de crises, nous@ continuâmes les magnéti-sations, le mieux se soutint d'une manière sensible, et les forces revinrent peu à peu. Le 9 septembre la crise annoncée eut lieu à l'heure indi-quée, six heures elle fut plus violente que la première les
J'y parvins en vingt jours c'était encoura-geant, si l'on veut bien réfléchir que rien de tout ce qu'on avait employé n'avait produit le plus petit changement.
J'y parvins en vingt jours c'était encoura-geant, si l'on veut bien réfléchir que rien de tout ce qu'on avait employé n'avait produit le plus petit changement.
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-21 -salut et par les fonctions pastorales, qu'il n'y en avait pas un seul qui ne se rapportât à Dieu et à son service en sorte que l'on peut dire avec vérité que toute sa vie était, suivant le précepte de l'Évangile, une prière continuelle. Les premières heures de la matinée étaient consacrées à l'oraison, exercice indispensable aux minisires de la religion, utile même aux simples fidèles qui veulent avancer dans la piété il y trouvait des délices inexprimables. Il ne pas-sait aucun jour sans célébrer la sainte messe, et, autant qu'il était possible, il la disait alterna-tivement dans ses deux paroisses, afin que cha-cune pût y assister à son tour c'est ainsi qu'il savait s'accommoder aux besoins spirituels de son troupeau. Il ne connaissait, à cet égard, ni la gêne, ni la fatigue, ni les prétextes dont s'au-torise la tiédeur pour se dispenser d'offrir chaque jour le sacrifice adorable qui sanctifie les vivants et soulage les morts. La pureté habituelle de sa conscience lui permettait d'avoir ces communi-cations fréquentes avec son Dieu. L'auteur d'un abrégé historique de sa vie, qui avait été sou confesseur, nous apprend qu'il s'approchait très souvent du tribunal de la pénitence, et ne le faisait jamais sans la plus exacte préparation. Sa messe était suivie d'une heure d'action de grâces. Il se mettait ensuite au travail, et l'interrompait
-21 -salut et par les fonctions pastorales, qu'il n'y en avait pas un seul qui ne se rapportât à Dieu et à son service en sorte que l'on peut dire avec vérité que toute sa vie était, suivant le précepte de l'Évangile, une prière continuelle. Les premières heures de la matinée étaient consacrées à l'oraison, exercice indispensable aux minisires de la religion, utile même aux simples fidèles qui veulent avancer dans la piété il y trouvait des délices inexprimables. Il ne pas-sait aucun jour sans célébrer la sainte messe, et, autant qu'il était possible, il la disait alterna-tivement dans ses deux paroisses, afin que cha-cune pût y assister à son tour c'est ainsi qu'il savait s'accommoder aux besoins spirituels de son troupeau. Il ne connaissait, à cet égard, ni la gêne, ni la fatigue, ni les prétextes dont s'au-torise la tiédeur pour se dispenser d'offrir chaque jour le sacrifice adorable qui sanctifie les vivants et soulage les morts. La pureté habituelle de sa conscience lui permettait d'avoir ces communi-cations fréquentes avec son Dieu. L'auteur d'un abrégé historique de sa vie, qui avait été sou confesseur, nous apprend qu'il s'approchait très souvent du tribunal de la pénitence, et ne le faisait jamais sans la plus exacte préparation. Sa messe était suivie d'une heure d'action de grâces. Il se mettait ensuite au travail, et l'interrompait
-21 -salut et par les fonctions pastorales, qu'il n'y en avait pas un seul qui ne se rapportât à Dieu et à son service en sorte que l'on peut dire avec vérité que toute sa vie était, suivant le précepte de l'Évangile, une prière continuelle. Les premières heures de la matinée étaient consacrées à l'oraison, exercice indispensable aux minisires de la religion, utile même aux simples fidèles qui veulent avancer dans la piété il y trouvait des délices inexprimables. Il ne pas-sait aucun jour sans célébrer la sainte messe, et, autant qu'il était possible, il la disait alterna-tivement dans ses deux paroisses, afin que cha-cune pût y assister à son tour c'est ainsi qu'il savait s'accommoder aux besoins spirituels de son troupeau. Il ne connaissait, à cet égard, ni la gêne, ni la fatigue, ni les prétextes dont s'au-torise la tiédeur pour se dispenser d'offrir chaque jour le sacrifice adorable qui sanctifie les vivants et soulage les morts. La pureté habituelle de sa conscience lui permettait d'avoir ces communi-cations fréquentes avec son Dieu. L'auteur d'un abrégé historique de sa vie, qui avait été son confesseur, nous apprend qu'il s'approchait très souvent du tribunal de la pénitence, et ne le faisait jamais sans la plus exacte préparation. Sa messe était suivie d'une heure d'action de grâces. Il se mettait ensuite au travail, et l'interrompait
L'auteur d'un abrégé historique de sa vie, qui avait été sou confesseur, nous apprend qu'il s'approchait très souvent du tribunal de la pénitence, et ne le faisait jamais sans la plus exacte préparation.
L'auteur d'un abrégé historique de sa vie, qui avait été son confesseur, nous apprend qu'il s'approchait très souvent du tribunal de la pénitence, et ne le faisait jamais sans la plus exacte préparation.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 295 - Rien qui vous soit hostile, mon ami. - Qui le sait? - Tenez, Ludovic, dit Marguerite avec un peu d'impa-tience, ne me poussez pas là-dessus. Je ne sais où j'en suis je n'ai des idées nettes sur aucune chose. Il y a un brouillard dans mon esprit attendez qu'il se soit dissipé pour m'inter-roger. Le jeune homme vit qu'il fallait appuyer plus fort, et le prendre sur un ton plus sévère. - Marguerite, dit-il, je vous répète que vous me cachez quelque chose. - Et quoi donc, bon Dieu? - Vous attendez que je sois loin, pour recommencer. - Et quand cela serait! s'écria-t-elle, vaincue par l'évi-dence et dédaignant d'user plus longtemps de dissimulation. Ce fut au tour de Ludovic d y mettre de la vivacité. - Quand cela serait? dit-il. Voilà un mot que j'attendais, et sur lequel il est bon que nous nous expliquions. Quand cela serait? comme si vous étiez libre d'en agir à votre gré ! Comme si vous ne releviez que de vous-même 1 - Mais il me semble. a - Écoutez-moi jusqu'au bout, Marguerite, et puis vous vous prononcerez. Que vous ayez pu une fois disposer de votre vie que vous n'ayez pas voulu survivre au naufrage de votre honneur et de vos illusions, c'est un acte sur lequel je n'ai rien à dire et qu'excuse l'excès de vos malheurs. - Vous l'avouez donc? - Mais aujourd'hui, reprit Ludovic avec plus de solen-nité, les choses ne sont plus ce qu'elles étaient. Vous vous êtes confiée à moi, vous m'avez choisi pour arbitre et pour juge, vous m'avez donné des titres sur votre conscience et imposé une responsabilité. J'ai donc le droit d'être écouté et le droit aussi de désarmer votre bras. - Qu'exigez-vous, Ludovic, et ne pouvez-vous laisser mourir l a paix une pauvre créature? - Non, poursuivit-il, vous ne vous appartenez plus, vous n'êtes plus libre comme vous l'étiez. Sur l'appel que vous m'avez fait, je suis accouru. Ce n'est pas la pitié seule qui me poussait, c'était un sentiment plus tendre, plus vif, et qui a survécu à toutes les épreuves, même à l'abandon. Je
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 295 - Rien qui vous soit hostile, mon ami. - Qui le sait@? - Tenez, Ludovic, dit Marguerite avec un peu d'impa-tience, ne me poussez pas là-dessus. Je ne sais où j'en suis je n'ai des idées nettes sur aucune chose. Il y a un brouillard dans mon esprit attendez qu'il se soit dissipé pour m'inter-roger. Le jeune homme vit qu'il fallait appuyer plus fort, et le prendre sur un ton plus sévère. - Marguerite, dit-il, je vous répète que vous me cachez quelque chose. - Et quoi donc, bon Dieu? - Vous attendez que je sois loin, pour recommencer. - Et quand cela serait@! s'écria-t-elle, vaincue par l'évi-dence et dédaignant d'user plus longtemps de dissimulation. Ce fut au tour de Ludovic d y mettre de la vivacité. - Quand cela serait@? dit-il. Voilà un mot que j'attendais, et sur lequel il est bon que nous nous expliquions. Quand cela serait@? comme si vous étiez libre d'en agir à votre gré ! Comme si vous ne releviez que de vous-même 1 - Mais il me semble. a - Écoutez-moi jusqu'au bout, Marguerite, et puis vous vous prononcerez. Que vous ayez pu une fois disposer de votre vie que vous n'ayez pas voulu survivre au naufrage de votre honneur et de vos illusions, c'est un acte sur lequel je n'ai rien à dire et qu'excuse l'excès de vos malheurs. - Vous l'avouez donc@? - Mais aujourd'hui, reprit Ludovic avec plus de solen-nité, les choses ne sont plus ce qu'elles étaient. Vous vous êtes confiée à moi, vous m'avez choisi pour arbitre et pour juge, vous m'avez donné des titres sur votre conscience et imposé une responsabilité. J'ai donc le droit d'être écouté et le droit aussi de désarmer votre bras. - Qu'exigez-vous, Ludovic, et ne pouvez-vous laisser mourir l a paix une pauvre créature? - Non, poursuivit-il, vous ne vous appartenez plus, vous n'êtes plus libre comme vous l'étiez. Sur l'appel que vous m'avez fait, je suis accouru. Ce n'est pas la pitié seule qui me poussait, c'était un sentiment plus tendre, plus vif, et qui a survécu à toutes les épreuves, même à l'abandon. Je
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 295 -@Rien qui vous soit hostile, mon ami. -@Qui le sait ? -@Tenez, Ludovic, dit Marguerite avec un peu d'impa-tience, ne me poussez pas là-dessus. Je ne sais où j'en suis je n'ai des idées nettes sur aucune chose. Il y a un brouillard dans mon esprit attendez qu'il se soit dissipé pour m'inter-roger. Le jeune homme vit qu'il fallait appuyer plus fort, et le prendre sur un ton plus sévère. -@Marguerite, dit-il, je vous répète que vous me cachez quelque chose. -@Et quoi donc, bon Dieu? -@Vous attendez que je sois loin, pour recommencer. -@Et quand cela serait ! s'écria-t-elle, vaincue par l'évi-dence et dédaignant d'user plus longtemps de dissimulation. Ce fut au tour de Ludovic d'y mettre de la vivacité. -@Quand cela serait ? dit-il. Voilà un mot que j'attendais, et sur lequel il est bon que nous nous expliquions. Quand cela serait ? comme si vous étiez libre d'en agir à votre gré ! Comme si vous ne releviez que de vous-même ! -@Mais il me semble... -@Écoutez-moi jusqu'au bout, Marguerite, et puis vous vous prononcerez. Que vous avez pu une fois disposer de votre vie que vous n'ayez pas voulu survivre au naufrage de votre honneur et de vos illusions, c'est un acte sur lequel je n'ai rien à dire et qu'excuse l'excès de vos malheurs. -@Vous l'avouez donc ? -@Mais aujourd'hui, reprit Ludovic avec plus de solen-nité, les choses ne sont plus ce qu'elles étaient. Vous vous êtes confiée à moi, vous m'avez choisi pour arbitre et pour juge, vous m'avez donné des titres sur votre conscience et imposé une responsabilité. J'ai donc le droit d'être écouté et le droit aussi de désarmer votre bras. -@Qu'exigez-vous, Ludovic, et ne pouvez-vous laisser mourir @en paix une pauvre créature? -@Non, poursuivit-il, vous ne vous appartenez plus, vous n'êtes plus libre comme vous l'étiez. Sur l'appel que vous m'avez fait, je suis accouru. Ce n'est pas la pitié seule qui me poussait, c'était un sentiment plus tendre, plus vif, et qui a survécu à toutes les épreuves, même à l'abandon. Je
- Tenez, Ludovic, dit Marguerite avec un peu d'impa-tience, ne me poussez pas là-dessus.
-Tenez, Ludovic, dit Marguerite avec un peu d'impa-tience, ne me poussez pas là-dessus.
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CE QU'ON PEUT VOTR DANS UNE RUE. 259 une confidence. Ce mot ne fut pas prononcé, et dès lors il y eut un secret entre nous. Un secret? il n'est point d'attachement qui résiste à ce ïégime. Je l'éprouvai bientôt. A une première dissimulation il fallut ajouter des dissimulations nouvelles. En pareil cas, il y a une heure, un moment, où un aveu est possible si on laisse passer cette heure et ce moment, on est fatalement condamné à taire tout ce qui survient, et à tenir une por-tion de son existence dans l'ombre. Désormais il fallait m'ob-server, rester sur mes gardes, ne rien dire qui pùt trahir ces relations singulières et qui devaient persister. -XXVIII En effet, Melchior ne s'en tint pas à une visite sous un prétexte ou l'autre - il revint. Il y eut d'abord dans l'accueil que je lui fis une froideur très-grande. J'avais à prendre ma revanche de ses libertés du premier jour, et je lui tins rigueur. Je voulais qu'il com-, prit la distance qui me séparait des femmes avec lesquelles il était accoutumé à vivre, et que, sous aucun prétexte, je ne souffrirais d'être traitée sur le même pied. La leçon fut complète et poussée aussi loin que possible. En vain essaya- , t-il de me plaisanter sur mes sévérités, je tins bon et l'obli-geai à donner aux choses un tour plus sérieux. Alors il s'ex-cusa, et si humblement, flue j'en fus touchée. J'avais réduit le fanfaron à demander grâce, et c'était un triomphe de na-ture à me causer quelque fierté. Évidemment je jouais avec le feu, et de lui à moi la par-tie n'était point égale. Sans expérience de la vie, sans autre défense que l'instinct dont la nature a armé les femmes, j'al-lais engager la lutte avec un roué, un débauché émérite, un homme qui savait comment on assiège un coeur et comment on l'amène à une capitulation prévue. Les ressources ne lui manquaient pas l'audace encore moins. Cette fois pourtant
CE QU'ON PEUT VOTR DANS UNE RUE. 259 une confidence. Ce mot ne fut pas prononcé, et dès lors il y eut un secret entre nous. Un secret@? il n'est point d'attachement qui résiste à ce ïégime. Je l'éprouvai bientôt. A une première dissimulation il fallut ajouter des dissimulations nouvelles. En pareil cas, il y a une heure, un moment, où un aveu est possible si on laisse passer cette heure et ce moment, on est fatalement condamné à taire tout ce qui survient, et à tenir une por-tion de son existence dans l'ombre. Désormais il fallait m'ob-server, rester sur mes gardes, ne rien dire qui pùt trahir ces relations singulières et qui devaient persister. -XXVIII En effet, Melchior ne s'en tint pas à une visite sous un prétexte ou l'autre - il revint. Il y eut d'abord dans l'accueil que je lui fis une froideur très-grande. J'avais à prendre ma revanche de ses libertés du premier jour, et je lui tins rigueur. Je voulais qu'il com-, prit la distance qui me séparait des femmes avec lesquelles il était accoutumé à vivre, et que, sous aucun prétexte, je ne souffrirais d'être traitée sur le même pied. La leçon fut complète et poussée aussi loin que possible. En vain essaya- , t-il de me plaisanter sur mes sévérités, je tins bon et l'obli-geai à donner aux choses un tour plus sérieux. Alors il s'ex-cusa, et si humblement, flue j'en fus touchée. J'avais réduit le fanfaron à demander grâce, et c'était un triomphe de na-ture à me causer quelque fierté. Évidemment je jouais avec le feu, et de lui à moi la par-tie n'était point égale. Sans expérience de la vie, sans autre défense que l'instinct dont la nature a armé les femmes, j'al-lais engager la lutte avec un roué, un débauché émérite, un homme qui savait comment on assiège un coeur et comment on l'amène à une capitulation prévue. Les ressources ne lui manquaient pas l'audace encore moins. Cette fois pourtant
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 259 une confidence. Ce mot ne fut pas prononcé, et dès lors il y eut un secret entre nous. Un secret ? il n'est point d'attachement qui résiste à ce régime. Je l'éprouvai bientôt. A une première dissimulation il fallut ajouter des dissimulations nouvelles. En pareil cas, il y a une heure, un moment, où un aveu est possible si on laisse passer cette heure et ce moment, on est fatalement condamné à taire tout ce qui survient, et à tenir une por-tion de son existence dans l'ombre. Désormais il fallait m'ob-server, rester sur mes gardes, ne rien dire qui pût trahir ces relations singulières et qui devaient persister. @XXVIII En effet, Melchior ne s'en tint pas à une visite sous un prétexte ou l'autre@@ il revint. Il y eut d'abord dans l'accueil que je lui fis une froideur très-grande. J'avais à prendre ma revanche de ses libertés du premier jour, et je lui tins rigueur. Je voulais qu'il com-@@prît la distance qui me séparait des femmes avec lesquelles il était accoutumé à vivre, et que, sous aucun prétexte, je ne souffrirais d'être traitée sur le même pied. La leçon fut complète et poussée aussi loin que possible. En vain essaya-@@@t-il de me plaisanter sur mes sévérités, je tins bon et l'obli-geai à donner aux choses un tour plus sérieux. Alors il s'ex-cusa, et si humblement, @que j'en fus touchée. J'avais réduit le fanfaron à demander grâce, et c'était un triomphe de na-ture à me causer quelque fierté. Évidemment je jouais avec le feu, et de lui à moi la par-tie n'était point égale. Sans expérience de la vie, sans autre défense que l'instinct dont la nature a armé les femmes, j'al-lais engager la lutte avec un roué, un débauché émérite, un homme qui savait comment on assiége un coeur et comment on l'amène à une capitulation prévue. Les ressources ne lui manquaient pas l'audace encore moins. Cette fois pourtant
Je voulais qu'il com-, prit la distance qui me séparait des femmes avec lesquelles il était accoutumé à vivre, et que, sous aucun prétexte, je ne souffrirais d'être traitée sur le même pied.
Je voulais qu'il com-prît la distance qui me séparait des femmes avec lesquelles il était accoutumé à vivre, et que, sous aucun prétexte, je ne souffrirais d'être traitée sur le même pied.
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56 matière tend à s'organiser. En effet, les algues sont aux autres végétaux , ce que les polypes amorphes de M. DE LAMARCK , sont aux autres animaux elles sont dépour-vues de racines proprement dites, de tiges de feuilles , de fibres ou tubes et de trachées qui composent en grande partie l'organisation des plantes phanérogames 1 . RÉACMUR , mon savant correspondant M. STACKHOUSE et ROTH , DlLLEN , MULLER , DlLLEVIN , DRAPARNAUD -, GIROD-CHANTRANS et VAUCHER , ont remarqué , les trois premiers dans le plus grand nombre des fucus, et les autres dans les conferves , des parties distinctes de la substance et qu'ils regardent comme étant leurs organes reproducteurs. PALISOT DE BEAUVOIS étudie les algues sous un autre point de vue il s'occupe de l'organisation intérieure de toutes les parties et plus spécialement de la conlexture de leur substance et, marchant toujours du simple au composé, il divise cette famille en trois sections bien distinctes , les iliodées, qui naissent toujours ou au bord ou au fond des eaux stagnantes sur la vase, et dont toutes les parties plus ou moins filamenteuses, sont enve-loppées par. une matière molle, muqueuse les trichoma-tes, dont la suhstance , toute filamenteuse, herbacée commence à prendre la forme arborescente que la nature ne doit plus abandonner et les fucées ou scutoïdes 2 , 1 Mon ami, M. DE SAINT-AMANS, d'Agen dans le Journal des sciences utiles, de BERTHOLON, n°. 17 et 18 de 1791 , a-le premier proposé ce mot pour désigner toutes les espèces de plantes dont les organes sexuels son apparens. Le motphanérogame est composé de deux racines, grecques visible et noce, a M. LAMOUROUX les nomme thalassiophytss, et a publié sur ces plantes un ouvrage fort estimable.,
56 matière tend à s'organiser. En effet, les algues sont aux autres végétaux , ce que les polypes amorphes de M. DE LAMARCK , sont aux autres animaux elles sont dépour-vues de racines proprement dites, de tiges de feuilles , de fibres ou tubes et de trachées qui composent en grande partie l'organisation des plantes phanérogames 1 . RÉACMUR , mon savant correspondant M. STACKHOUSE et ROTH , DlLLEN , MULLER , DlLLEVIN , DRAPARNAUD -, GIROD-CHANTRANS et VAUCHER , ont remarqué , les trois premiers dans le plus grand nombre des fucus, et les autres dans les conferves , des parties distinctes de la substance et qu'ils regardent comme étant leurs organes reproducteurs. PALISOT DE BEAUVOIS étudie les algues sous un autre point de vue il s'occupe de l'organisation intérieure de toutes les parties et plus spécialement de la conlexture de leur substance et, marchant toujours du simple au composé, il divise cette famille en trois sections bien distinctes , les iliodées, qui naissent toujours ou au bord ou au fond des eaux stagnantes sur la vase, et dont toutes les parties plus ou moins filamenteuses, sont enve-loppées par. une matière molle, muqueuse les trichoma-tes, dont la suhstance , toute filamenteuse, herbacée commence à prendre la forme arborescente que la nature ne doit plus abandonner et les fucées ou scutoïdes 2 , @@@1 Mon ami, M. DE SAINT-AMANS, d'Agen dans le Journal des sciences utiles, de BERTHOLON, n°. 17 et 18 de 1791 , a-le premier proposé ce mot pour désigner toutes les espèces de plantes dont les organes sexuels son apparens. Le mot@phanérogame est composé de deux racines, grecques visible et noce, a M. LAMOUROUX les nomme thalassiophytss, et a publié sur ces plantes un ouvrage fort estimable.,
56 matière tend à s'organiser. En effet, les algues sont aux autres végétaux , ce que les polypes amorphes de M. DE LAMARCK , sont aux autres animaux elles sont dépour-vues de racines proprement dites, de tiges de feuilles , de fibres ou tubes et de trachées qui composent en grande partie l'organisation des plantes phanérogames 1 . RÉAUMUR , mon savant correspondant M. STACKHOUSE et ROTH , DlLLEN , MULLER , DlLLEVIN , DRAPARNAUD -, GIROD-CHANTRANS et VAUCHER , ont remarqué , les trois premiers dans le plus grand nombre des fucus, et les autres dans les conferves , des parties distinctes de la substance et qu'ils regardent comme étant leurs organes reproducteurs. PALISOT DE BEAUVOIS étudie les algues sous un autre point de vue il s'occupe de l'organisation intérieure de toutes les parties et plus spécialement de la contexture de leur substance et, marchant toujours du simple au composé, il divise cette famille en trois sections bien distinctes , les iliodées, qui naissent toujours ou au bord ou au fond des eaux stagnantes sur la vase, et dont toutes les parties plus ou moins filamenteuses, sont enve-loppées par. une matière molle, muqueuse les trichoma-tes, dont la substance , toute filamenteuse, herbacée commence à prendre la forme arborescente que la nature ne doit plus abandonner et les fucées ou scutoïdes 2 , 56 1 Mon ami, M. DE SAINT-AMANS, d'Agen dans le Journal des sciences utiles, de BERTHOLON, n°. 17 et 18 de 1791 , a-le premier proposé ce mot pour désigner toutes les espèces de plantes dont les organes sexuels son apparens. Le mot phanérogame est composé de deux racines, grecques visible et noce, a M. LAMOUROUX les nomme thalassiophytes, et a publié sur ces plantes un ouvrage fort estimable.,
PALISOT DE BEAUVOIS étudie les algues sous un autre point de vue il s'occupe de l'organisation intérieure de toutes les parties et plus spécialement de la conlexture de leur substance et, marchant toujours du simple au composé, il divise cette famille en trois sections bien distinctes , les iliodées, qui naissent toujours ou au bord ou au fond des eaux stagnantes sur la vase, et dont toutes les parties plus ou moins filamenteuses, sont enve-loppées par.
PALISOT DE BEAUVOIS étudie les algues sous un autre point de vue il s'occupe de l'organisation intérieure de toutes les parties et plus spécialement de la contexture de leur substance et, marchant toujours du simple au composé, il divise cette famille en trois sections bien distinctes , les iliodées, qui naissent toujours ou au bord ou au fond des eaux stagnantes sur la vase, et dont toutes les parties plus ou moins filamenteuses, sont enve-loppées par.
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CP QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 247 obstacle à des épanchements complets. Ce n'était pas la dif-férence des âges sous ce rapport, rien de mieux assorti que nous. Etait-ce des nuances dans les caractères ? Je le crois plutôt. Vous avez, Ludovic, une maturité précoce qui, plus d'une fois, a enchaîné sur mes lèvres l'expression de mes sentiments et a jeté quelque embarras dans nos rapports. Vous avez, en outre, si je vous ai bien compris, une manière positive d'envisager la vie qui, à votre insu, s'étend jus-qu'aux affaires du coeur et leur enlève une partie de leur charme. Vous ai-je mal jugé? Est-ce bien ainsi que vous ôtes? Je n'oserais dire ni oui, ni non je n'en suis plus ni à accuser autrui, ni à me défendre. Cette période de ma vie s'est écroulée pour ainsi dire dans la période qui a succédé, et rien ne sert de remuer des ruines. Si je vous en parle, Ludovic, si je cherche, moi si coupable et si désespérée, à atténuer mes torts et vos légitimes griefs, ce n'est pas pour appeler sur ma tête un intérêt dont je ne suis plus digne, mais pour vous expliquer comment et dans quelles condi-tions a eu lieu cette déchéance qui, pour être insaisissable à ses débuts, n'en a pas marché pour cela ni moins fatalement, ni moins rapidement. XXV Ludovic parcourait ces feuillets sous l'empire d'une émo-tion toujours croissante. Quelque douloureux que fût le passé, il goûtait un plaisir amer à le voir évoquer devant lui c'était sa propre destinée dont il obtenait enfin le dernier mot il poursuivit sa lecture. J'en arrive, Ludovic, à la partie délicate de ma confi-dence, et, dussé-je achever de me perdre dans votre esprit, je serai sincère jusqu'au bout. Il vous souvient du jour où le diplôme tant souhaité couronna vos longs efforts. Depuis plus d'un mois il n'était pas question d'autre chose entre nous. Notre avenir, notre
CP QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 247 obstacle à des épanchements complets. Ce n'était pas la dif-férence des âges sous ce rapport, rien de mieux assorti que nous. Etait-ce des nuances dans les caractères ? Je le crois plutôt. Vous avez, Ludovic, une maturité précoce qui, plus d'une fois, a enchaîné sur mes lèvres l'expression de mes sentiments et a jeté quelque embarras dans nos rapports. Vous avez, en outre, si je vous ai bien compris, une manière positive d'envisager la vie qui, à votre insu, s'étend jus-qu'aux affaires du coeur et leur enlève une partie de leur charme. Vous ai-je mal jugé@? Est-ce bien ainsi que vous ôtes@? Je n'oserais dire ni oui, ni non je n'en suis plus ni à accuser autrui, ni à me défendre. Cette période de ma vie s'est écroulée pour ainsi dire dans la période qui a succédé, et rien ne sert de remuer des ruines. Si je vous en parle, Ludovic, si je cherche, moi si coupable et si désespérée, à atténuer mes torts et vos légitimes griefs, ce n'est pas pour appeler sur ma tête un intérêt dont je ne suis plus digne, mais pour vous expliquer comment et dans quelles condi-tions a eu lieu cette déchéance qui, pour être insaisissable à ses débuts, n'en a pas marché pour cela ni moins fatalement, ni moins rapidement. XXV Ludovic parcourait ces feuillets sous l'empire d'une émo-tion toujours croissante. Quelque douloureux que fût le passé, il goûtait un plaisir amer à le voir évoquer devant lui c'était sa propre destinée dont il obtenait enfin le dernier mot il poursuivit sa lecture. J'en arrive, Ludovic, à la partie délicate de ma confi-dence, et, dussé-je achever de me perdre dans votre esprit, je serai sincère jusqu'au bout. Il vous souvient du jour où le diplôme tant souhaité couronna vos longs efforts. Depuis plus d'un mois il n'était pas question d'autre chose entre nous. Notre avenir, notre
CP QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 247 obstacle à des épanchements complets. Ce n'était pas la dif-férence des âges sous ce rapport, rien de mieux assorti que nous. Était-ce des nuances dans les caractères ? Je le crois plutôt. Vous avez, Ludovic, une maturité précoce qui, plus d'une fois, a enchaîné sur mes lèvres l'expression de mes sentiments et a jeté quelque embarras dans nos rapports. Vous avez, en outre, si je vous ai bien compris, une manière positive d'envisager la vie qui, à votre insu, s'étend jus-qu'aux affaires du coeur et leur enlève une partie de leur charme. Vous ai-je mal jugé ? Est-ce bien ainsi que vous êtes ? Je n'oserais dire ni oui, ni non je n'en suis plus ni à accuser autrui, ni à me défendre. Cette période de ma vie s'est écroulée pour ainsi dire dans la période qui a succédé, et rien ne sert de remuer des ruines. Si je vous en parle, Ludovic, si je cherche, moi si coupable et si désespérée, à atténuer mes torts et vos légitimes griefs, ce n'est pas pour appeler sur ma tête un intérêt dont je ne suis plus digne, mais pour vous expliquer comment et dans quelles condi-tions a eu lieu cette déchéance qui, pour être insaisissable à ses débuts, n'en a pas marché pour cela ni moins fatalement, ni moins rapidement. XXV Ludovic parcourait ces feuillets sous l'empire d'une émo-tion toujours croissante. Quelque douloureux que fût le passé, il goûtait un plaisir amer à le voir évoquer devant lui c'était sa propre destinée dont il obtenait enfin le dernier mot il poursuivit sa lecture. J'en arrive, Ludovic, à la partie délicate de ma confi-dence, et, dussé-je achever de me perdre dans votre esprit, je serai sincère jusqu'au bout. Il vous souvient du jour où le diplôme tant souhaité couronna vos longs efforts. Depuis plus d'un mois il n'était pas question d'autre chose entre nous. Notre avenir, notre
Etait-ce des nuances dans les caractères ?
Était-ce des nuances dans les caractères ?
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SUR MADAME ROLAND. XXVII celui d'un ministre factieux. Sa femme, qui par ses talens donna plus d'éclat à ses travaux , donnait aussi, non pas plus de fermeté, mais plus de chaleur à ses résolutions. Roland, sans moi, dit-elle dans ses Mémoires, n'eût point été moins bon administrateur son activité son savoir , sont bien à lui comme sa probité mais avec moi il a produit plus de sensation, parce que je met-tais dans ses écrits ce mélange de force et de douceur, d'autorité de la raison et de charme du sentiment qui m n'appartiennent peut-être qu'à une femme sensible, douée d'une tête saine. Je faisais avec délice ces mor-ceaux que je jugeais devoir être utiles, et j'y trouvais plus de plaisir que si j'en eusse été connue pour l'auteur. Je suis avide de bonheur , je l'attache au bien que je fais, et n'ai pas même besoin de gloire i . a Ce fut elle qui traça , d'un seul trait, la lettre fameuse que Roland fit remettre à Louis XVI avis sévère, mais éclairé, suivant les uns audacieuse remontrance, triste et funeste prophétie suivant les autres mais mon-ument très-i Madame Roland n'ambitionna jamais la célébrité attachée aux lettres. Elle a écrit dans les derniers temps de sa vie, pour servir sa cause, bien plus que pour faire briller ses talens. Dès l'âge de dix-sept ans, elle avait composé plusieurs morceaux on en trouvera des frag-mens cités en note dans cette édition. Ce sont, pour la plupart, des essais de morale ou de philosophie. Une circonstance qu'il ne faut pas omettre , c'est qu'elle avait écrit un sermon sur l'amour du prochain, et un discours sur cette question Comment l'éducation des femmes pourrait contribuer à rendre les hommes meilleurs. En parlant de ces essais, dans ses Mémoires, elle n'y attache pas plus d'importance qu'ils ne lui avaient coûté de peine, et son style doit peut-être à l'ab-sence de toute prétention littéraire, cette marche vive, naturelle et libre, qu'aurait gênée la contrainte de l'imitation ou le désir d'obtenir des applaudisscmens.
SUR MADAME ROLAND. XXVII celui d'un ministre factieux. Sa femme, qui par ses talens donna plus d'éclat à ses travaux , donnait aussi, non pas plus de fermeté, mais plus de chaleur à ses résolutions. Roland, sans moi, dit-elle dans ses Mémoires, n'eût point été moins bon administrateur son activité@ son savoir , sont bien à lui comme sa probité mais avec moi il a produit plus de sensation, parce que je met-@tais dans ses écrits ce mélange de force et de douceur, d'autorité de la raison et de charme du sentiment qui m n'appartiennent peut-être qu'à une femme sensible, douée d'une tête saine. Je faisais avec délice ces mor-@ceaux que je jugeais devoir être utiles, et j'y trouvais plus de plaisir que si j'en eusse été connue pour l'auteur. Je suis avide de bonheur , je l'attache au bien que je fais, et n'ai pas même besoin de gloire i . a Ce fut elle qui traça , d'un seul trait, la lettre fameuse que Roland fit remettre à Louis XVI avis sévère, mais éclairé, suivant les uns audacieuse remontrance, triste et funeste prophétie suivant les autres mais mon-ument très-@i Madame Roland n'ambitionna jamais la célébrité attachée aux lettres. Elle a écrit dans les derniers temps de sa vie, pour servir sa cause, bien plus que pour faire briller ses talens. Dès l'âge de dix-sept ans, elle avait composé plusieurs morceaux on en trouvera des frag-mens cités en note dans cette édition. Ce sont, pour la plupart, des essais de morale ou de philosophie. Une circonstance qu'il ne faut pas omettre , c'est qu'elle avait écrit un sermon sur l'amour du prochain, et un discours sur cette question Comment l'éducation des femmes pourrait contribuer à rendre les hommes meilleurs. En parlant de ces essais, dans ses Mémoires, elle n'y attache pas plus d'importance qu'ils ne lui avaient coûté de peine, et son style doit peut-être à l'ab-sence de toute prétention littéraire, cette marche vive, naturelle et libre, qu'aurait gênée la contrainte de l'imitation ou le désir d'obtenir des applaudisscmens.
SUR MADAME ROLAND. XXVII celui d'un ministre factieux. Sa femme, qui par ses talens donna plus d'éclat à ses travaux@, donnait aussi, non pas plus de fermeté, mais plus de chaleur à ses résolutions. Roland, sans moi, dit-elle dans ses Mémoires, n'eût point été moins bon administrateur son activité, son savoir@, sont bien à lui comme sa probité mais avec moi il a produit plus de sensation, parce que je met- tais dans ses écrits ce mélange de force et de douceur, d'autorité de la raison et de charme du sentiment qui@@ n'appartiennent peut-être qu'à une femme sensible, douée d'une tête saine. Je faisais avec délice ces mor- ceaux que je jugeais devoir être utiles, et j'y trouvais plus de plaisir que si j'en eusse été connue pour l'auteur. Je suis avide de bonheur@, je l'attache au bien que je fais, et n'ai pas même besoin de gloire 1 .@@ Ce fut elle qui traça@, d'un seul trait, la lettre fameuse que Roland fit remettre à Louis XVI avis sévère, mais éclairé, suivant les uns audacieuse remontrance, triste et funeste prophétie suivant les autres mais mon@ument très- 1 Madame Roland n'ambitionna jamais la célébrité attachée aux lettres. Elle a écrit dans les derniers temps de sa vie, pour servir sa cause, bien plus que pour faire briller ses talens. Dès l'âge de dix-sept ans, elle avait composé plusieurs morceaux on en trouvera des frag-mens cités en note dans cette édition. Ce sont, pour la plupart, des essais de morale ou de philosophie. Une circonstance qu'il ne faut pas omettre@, c'est qu'elle avait écrit un sermon sur l'amour du prochain, et un discours sur cette question Comment l'éducation des femmes pourrait contribuer à rendre les hommes meilleurs. En parlant de ces essais, dans ses Mémoires, elle n'y attache pas plus d'importance qu'ils ne lui avaient coûté de peine, et son style doit peut-être à l'ab-sence de toute prétention littéraire, cette marche vive, naturelle et libre, qu'aurait gênée la contrainte de l'imitation ou le désir d'obtenir des applaudissemens.
Roland, sans moi, dit-elle dans ses Mémoires, n'eût point été moins bon administrateur son activité son savoir , sont bien à lui comme sa probité mais avec moi il a produit plus de sensation, parce que je met-tais dans ses écrits ce mélange de force et de douceur, d'autorité de la raison et de charme du sentiment qui m n'appartiennent peut-être qu'à une femme sensible, douée d'une tête saine.
Roland, sans moi, dit-elle dans ses Mémoires, n'eût point été moins bon administrateur son activité, son savoir, sont bien à lui comme sa probité mais avec moi il a produit plus de sensation, parce que je met- tais dans ses écrits ce mélange de force et de douceur, d'autorité de la raison et de charme du sentiment qui n'appartiennent peut-être qu'à une femme sensible, douée d'une tête saine.
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4o6 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES i, un effet tout contraire sur l'ame des gardes nationaux qui couvraient la place ils portaient à leurs chapeaux le pompon rouge et bleu . A l'aspect du drapeau, il ont Il poussé des cris de joie en élevanten l'air leurs armesqu'ils ont ensuite chargées. Nous avons vu un officier municipal en écliarpe aller de rang en rang, et parler à l'oreille des officiers. Glacés d'horreur , nous sommes retournés au Il Champ de la Fédération avertir nos frères de tout ce dont uous avions été les témoins. , Sans croire qu'ils en imposaient, on pensa qu'ils étaient dans l'erreur sur la destination de la force de loi, et l'on conclut qu'il n'était pas possible que l'on vînt disperser des citoyens qui exerçaient paisiblement les droits qui leur sont réservés par la constitution. On entend tout-à-coup le bruitdutambour , on se regarde les membres de diverses sociétés patriotiques s'assemblent ils allaient se retirer, quand ua orateur demande et dit Mes frères, que faisons-nous? On la loi martiale est, ou elle n'est pas dirigée contre nous si elle n'est pas dirigée contre nous, pourquoi nous sauver? Si elle est dirigée contre nous , attendons qu'elle soit publiée , et pour lors nous obéirons mais vous savez qu'on ne peut user de la force sans avoirfaittrois publications. Le peuple se rappelle qu'il était aux termes de la loi, et il demeure. Les batail-lons se présentent avec l'artillerie on pense qu'il y avait à peu près dix mille hommes. On connaît le Champ de la Fédération, on sait que c'est une plaine immense, que l'au-tel de la patrie est au milieu, que les glacis qui entourent la plaine sont coupés de distance en distance, pour faciliter des passages une partie de la troupe entre par l'extrémité du côté de l'École-Militaire , une autre par le passage qui se trouve un peu plus bas, une troisième par celui qui répond à la grande rue de Chaillot c'est là qu'était le drapeau rouge. A peine ceux qui étaient à l'autre , et il y en avait plus de quinze mille, l'eurent-ils aperçu, que l'on entend une
4o6 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES i, un effet tout contraire sur l'ame des gardes nationaux qui couvraient la place ils portaient à leurs chapeaux le pompon rouge et bleu . A l'aspect du drapeau, il ont Il poussé des cris de joie en élevant@en l'air leurs armes@qu'ils ont ensuite chargées. Nous avons vu un officier municipal en écliarpe aller de rang en rang, et parler à l'oreille des officiers. Glacés d'horreur , nous sommes retournés au Il Champ de la Fédération avertir nos frères de tout ce dont uous avions été les témoins. , Sans croire qu'ils en imposaient, on pensa qu'ils étaient dans l'erreur sur la destination de la force de loi, et l'on conclut qu'il n'était pas possible que l'on vînt disperser des citoyens qui exerçaient paisiblement les droits qui leur sont réservés par la constitution. On entend tout-à-coup le bruit@du@tambour , on se regarde les membres de diverses sociétés patriotiques s'assemblent ils allaient se retirer, quand ua orateur demande et dit Mes frères, que faisons-nous? On la loi martiale est, ou elle n'est pas dirigée contre nous si elle n'est pas dirigée contre nous, pourquoi nous sauver? Si elle est dirigée contre nous , attendons qu'elle soit publiée , et pour lors nous obéirons mais vous savez qu'on ne peut user de la force sans avoir@fait@trois publications. Le peuple se rappelle qu'il était aux termes de la loi, et il demeure. Les batail-lons se présentent avec l'artillerie on pense qu'il y avait à peu près dix mille hommes. On connaît le Champ de la Fédération, on sait que c'est une plaine immense, que l'au-tel de la patrie est au milieu, que les glacis qui entourent la plaine sont coupés de distance en distance, pour faciliter des passages une partie de la troupe entre par l'extrémité du côté de l'École-Militaire , une autre par le passage qui se trouve un peu plus bas, une troisième par celui qui répond à la grande rue de Chaillot c'est là qu'était le drapeau rouge. A peine ceux qui étaient à l'autre , et il y en avait plus de quinze mille, l'eurent-ils aperçu, que l'on entend une
4o6 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES@@@ un effet tout contraire sur l'ame des gardes nationaux qui couvraient la place ils portaient à leurs chapeaux le pompon rouge et bleu . A l'aspect du drapeau, il ont @@@poussé des cris de joie en élevant en l'air leurs armes qu'ils ont ensuite chargées. Nous avons vu un officier municipal en éc@hampe aller de rang en rang, et parler à l'oreille des officiers. Glacés d'horreur@, nous sommes retournés au@@@ Champ de la Fédération avertir nos frères de tout ce dont nous avions été les témoins.@@ Sans croire qu'ils en imposaient, on pensa qu'ils étaient dans l'erreur sur la destination de la force de loi, et l'on conclut qu'il n'était pas possible que l'on vînt disperser des citoyens qui exerçaient paisiblement les droits qui leur sont réservés par la constitution. On entend tout-à-coup le bruit du tambour@, on se regarde les membres de diverses sociétés patriotiques s'assemblent ils allaient se retirer, quand un orateur demande et dit Mes frères, que faisons-nous? Ou la loi martiale est, ou elle n'est pas dirigée contre nous si elle n'est pas dirigée contre nous, pourquoi nous sauver? Si elle est dirigée contre nous@, attendons qu'elle soit publiée@, et pour lors nous obéirons mais vous savez qu'on ne peut user de la force sans avoir fait trois publications. Le peuple se rappelle qu'il était aux termes de la loi, et il demeure. Les batail-lons se présentent avec l'artillerie on pense qu'il y avait à peu près dix mille hommes. On connaît le Champ de la Fédération, on sait que c'est une plaine immense, que l'au-tel de la patrie est au milieu, que les glacis qui entourent la plaine sont coupés de distance en distance, pour faciliter des passages une partie de la troupe entre par l'extrémité du côté de l'École-Militaire@, une autre par le passage qui se trouve un peu plus bas, une troisième par celui qui répond à la grande rue de Chaillot c'est là qu'était le drapeau rouge. A peine ceux qui étaient à l'autre@, et il y en avait plus de quinze mille, l'eurent-ils aperçu, que l'on entend une
Le peuple se rappelle qu'il était aux termes de la loi, et il demeure.
Le peuple se rappelle qu'il était aux termes de la loi, et il demeure.
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-89-J'espère être dans un quart d'heure auprès de Dieu je ne cesserai de le prier jusqu'à ce qu'il vous ait tous réunis avec moi. Il avait témoigné le désir d'aller à pied jus-qu'au lieu du supplice. Comme on le lui refusa, il monta sans insister dans la charrette destinée aux criminels. La multitude indignée commen-çait à murmurer M. Musart calma les esprits par ce peu de mots Point de bruit, mes amis, point de bruit en cela je puis obéir à la loi. Le bourreau lui enleva son chapeau, et le respec-table patient souffrit encore cette nouvelle igno-minie sans se plaindre. Ce fut en cet état qu'on lui fit prendre le chemin de la place de la Cou-turé. Au moment du départ, il entonna d'une voix ferme le Salve, Begina. Sa parente, made-moiselle Nicole Coyon, malgré la douleur dont elle ne pouvait se défendre, trouva la force de le continuer, avec beaucoup d'autres personnes courageuses qui escortèrent la charrette jusqu'au lieu du supplice. Le reste de la foule suivait dans un morne silence. Si l'on excepte quelques hom-mes de la révolution, qui croyaient sans doute en revoir les beaux jours, la douleur et la cons-ternation étaient peintes sur tous les visages. M. Musart seul, toujours semblable à lui-même, portait sur son front l'empreinte d'une joie cé-leste. Durant tout le trajet, sa bouche ne s'ou-
-89-J'espère être dans un quart d'heure auprès de Dieu je ne cesserai de le prier jusqu'à ce qu'il vous ait tous réunis avec moi. Il avait témoigné le désir d'aller à pied jus-qu'au lieu du supplice. Comme on le lui refusa, il monta sans insister dans la charrette destinée aux criminels. La multitude indignée commen-çait à murmurer M. Musart calma les esprits par ce peu de mots Point de bruit, mes amis, point de bruit en cela je puis obéir à la loi. Le bourreau lui enleva son chapeau, et le respec-table patient souffrit encore cette nouvelle igno-minie sans se plaindre. Ce fut en cet état qu'on lui fit prendre le chemin de la place de la Cou-turé. Au moment du départ, il entonna d'une voix ferme le Salve, Begina. Sa parente, made-moiselle Nicole Coyon, malgré la douleur dont elle ne pouvait se défendre, trouva la force de le continuer, avec beaucoup d'autres personnes courageuses qui escortèrent la charrette jusqu'au lieu du supplice. Le reste de la foule suivait dans un morne silence. Si l'on excepte quelques hom-mes de la révolution, qui croyaient sans doute en revoir les beaux jours, la douleur et la cons-ternation étaient peintes sur tous les visages. M. Musart seul, toujours semblable à lui-même, portait sur son front l'empreinte d'une joie cé-leste. Durant tout le trajet, sa bouche ne s'ou-
-89-J'espère être dans un quart d'heure auprès de Dieu je ne cesserai de le prier jusqu'à ce qu'il vous ait tous réunis avec moi. Il avait témoigné le désir d'aller à pied jus-qu'au lieu du supplice. Comme on le lui refusa, il monta sans insister dans la charrette destinée aux criminels. La multitude indignée commen-çait à murmurer M. Musart calma les esprits par ce peu de mots Point de bruit, mes amis, point de bruit en cela je puis obéir à la loi. Le bourreau lui enleva son chapeau, et le respec-table patient souffrit encore cette nouvelle igno-minie sans se plaindre. Ce fut en cet état qu'on lui fit prendre le chemin de la place de la Cou-ture. Au moment du départ, il entonna d'une voix ferme le Salve, Regina. Sa parente, made-moiselle Nicole Coyon, malgré la douleur dont elle ne pouvait se défendre, trouva la force de le continuer, avec beaucoup d'autres personnes courageuses qui escortèrent la charrette jusqu'au lieu du supplice. Le reste de la foule suivait dans un morne silence. Si l'on excepte quelques hom-mes de la révolution, qui croyaient sans doute en revoir les beaux jours, la douleur et la cons-ternation étaient peintes sur tous les visages. M. Musart seul, toujours semblable à lui-même, portait sur son front l'empreinte d'une joie cé-leste. Durant tout le trajet, sa bouche ne s'ou-
Durant tout le trajet, sa bouche ne s'ou-
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VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 43 autres il en sentit la protection d'une manière si visible, que, jusque dans sa vieillesse, il en gardait le plus pré-cieux souvenir En le racontant, disait-il alors, je fais à dieu un nouvel acte de reconnaissance. Il-al-lait pour affaires en un lieu peu éloigné. Sur son pas-sage se trouvait une rivière, dont le froid rigoureux avait glacé les eaux. Les Russes intrépides passaient et re-passaient sur ce chemin de glace. Russe de caractère, M. Nicolle passa. Dix hommes le suivaient, et ils chan-taient. Tout à coup un cri se fait entendre à ce cri se joint un effroyable craquement de la glace elle s'ouvre, et les infortunés disparaissent ! Il n'était qu'à quelques pas de ces pauvres Russes. Cette protection de la Pro-vidence ranima son courage, et il se dévoua avec un zèle plus actif encore à son cher institut on disait même de cet institut et de son fondateur, que ce c'étaient les deux objets de la prédilection de Dieu. En effet, écrivant à son ami, l'heureux abbé l'assurait que, malgré la fé-condité de son imagination, il ne pouvait même conce-voir la possibilité d'une prospérité plus grande. Rien ce ne nous manque plus, ajoutait-il je me trompe, cher ce Septavaux, car tu n'es pas là! Alors nouvelles in-stances , nouveaux motifs pour hâter son retour ce Sainte-Barbe afflue ici, et Sainte-Barbe te réclame, ce comme un raypn de sa gloire, Il n'en fallait pas tant pour décider l'abbé Septavaux une seconde fois il voulut que l'amitié triomphât de lui. Il annonça son prochain départ. Sa lettre était datée de Dresde, où sa
VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 43 autres il en sentit la protection d'une manière si visible, que, jusque dans sa vieillesse, il en gardait le plus pré-cieux souvenir En le racontant, disait-il alors, je fais à dieu un nouvel acte de reconnaissance. Il-al-lait pour affaires en un lieu peu éloigné. Sur son pas-sage se trouvait une rivière, dont le froid rigoureux avait glacé les eaux. Les Russes intrépides passaient et re-passaient sur ce chemin de glace. Russe de caractère, M. Nicolle passa. Dix hommes le suivaient, et ils chan-taient. Tout à coup un cri se fait entendre à ce cri se joint un effroyable craquement de la glace elle s'ouvre, et les infortunés disparaissent ! Il n'était qu'à quelques pas de ces pauvres Russes. Cette protection de la Pro-vidence ranima son courage, et il se dévoua avec un zèle plus actif encore à son cher institut on disait même de cet institut et de son fondateur, que ce c'étaient les deux objets de la prédilection de Dieu. En effet, écrivant à son ami, l'heureux abbé l'assurait que, malgré la fé-condité de son imagination, il ne pouvait même conce-voir la possibilité d'une prospérité plus grande. Rien ce ne nous manque plus, ajoutait-il je me trompe, cher ce Septavaux, car tu n'es pas là! Alors nouvelles in-stances , nouveaux motifs pour hâter son retour ce Sainte-Barbe afflue ici, et Sainte-Barbe te réclame, ce comme un raypn de sa gloire, Il n'en fallait pas tant pour décider l'abbé Septavaux une seconde fois il voulut que l'amitié triomphât de lui. Il annonça son prochain départ. Sa lettre était datée de Dresde, où sa
VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 43 autres il en sentit la protection d'une manière si visible, que, jusque dans sa vieillesse, il en gardait le plus pré-cieux souvenir En le racontant, disait-il alors, je fais à dieu un nouvel acte de reconnaissance. Il al-lait pour affaires en un lieu peu éloigné. Sur son pas-sage se trouvait une rivière, dont le froid rigoureux avait glacé les eaux. Les Russes intrépides passaient et re-passaient sur ce chemin de glace. Russe de caractère, M. Nicolle passa. Dix hommes le suivaient, et ils chan-taient. Tout à coup un cri se fait entendre à ce cri se joint un effroyable craquement de la glace elle s'ouvre, et les infortunés disparaissent ! Il n'était qu'à quelques pas de ces pauvres Russes. Cette protection de la Pro-vidence ranima son courage, et il se dévoua avec un zèle plus actif encore à son cher institut on disait même de cet institut et de son fondateur, que ce c'étaient les deux objets de la prédilection de Dieu. En effet, écrivant à son ami, l'heureux abbé l'assurait que, malgré la fé-condité de son imagination, il ne pouvait même conce-voir la possibilité d'une prospérité plus grande. Rien@@@ ne nous manque plus, ajoutait-il je me trompe, cher @@@Septavaux, car tu n'es pas là! Alors nouvelles in-stances , nouveaux motifs pour hâter son retour @@@Sainte-Barbe afflue ici, et Sainte-Barbe te réclame,@@@ comme un rayon de sa gloire, Il n'en fallait pas tant pour décider l'abbé Septavaux une seconde fois il voulut que l'amitié triomphât de lui. Il annonça son prochain départ. Sa lettre était datée de Dresde, où sa
Il-al-lait pour affaires en un lieu peu éloigné.
Il al-lait pour affaires en un lieu peu éloigné.
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ET PIÈCES OFFICIELLES. 415 porter ensuite au Champ de la Fédération que la garde na-tionale avait été avertie de se trouver dans les différées en-droits qui ont été indiqués et qu'il y a lieu de croire qu'au moyen des précautions qui avaient éle prises , et des e-e-sures que la municipalité pourrait ordonner , la tranquillité publique ne serait point altérée. D'après cet exposé , le corps municipal a arrêté que les citoyens seraient, à l'instant, avertis par la vcie de la pro-mulgation, de l'impression et de l'affiche, des dispositions de la loi, et de l'obligation où ils sont de s'y conformer en conséquence l'arrêté suivant a été pris Le corps municipal, informé que des factieux, que des étrangers, payés pour semer le désordre , pour prêcher la rebellion, se proposent de former de grands rassernh'e-mens, dans le coupable espoir d'égarer le peuple, et de le porter à des excès repréhensibles Ouï le second substitut-adjoint du procureur de lacom-nrune Déclare que tous attroupemens, avec ou sans armes, sur les places publiques, dans les rues et les carrefours, sont Il contraires à la loi défend à toutes personnes de se réunir et de se former en groupes , dans aucun lieu public. Ordonne à tous ceux qui sont ainsi formés, de se sé-J parer à l'instant. Enjoint aux commissaires de police de se rendre, sans délai, dans tous les lieux de leur arrondissement, où la tranquillité publique pourrait être menacée, et d'employer, pour maintenir le calme, tous les moyens qui leur sont donnés par la loi. Mande au commandant-général de la garde nationale de donner à l'instant les ordres les plus précis, pour que tous les attroupemens soient divisés. Le corps municipal se réservant de prendre des mesures ultérieures, si le cas y échoit. Après ces premières dispositions, le corps municipal a
ET PIÈCES OFFICIELLES. 415 porter ensuite au Champ de la Fédération que la garde na-tionale avait été avertie de se trouver dans les différées en-droits qui ont été i@@ndiqués et qu'il y a lieu de croire qu'au moyen des précautions qui avaient éle prises , et des e-e-sures que la municipalité pourrait ordonner , la tranquillité publique ne serait point altérée. D'après cet exposé , le corps municipal a arrêté que les citoyens seraient, à l'instant, avertis par la vcie de la pro-mulgation@, de l'impression et de l'affiche@, des dispositions de la loi@, et de l'obligation où ils sont de s'y conformer en conséquence l'arrêté suivant a été pris Le corps municipal, informé que des factieux@, que des étrangers@, payés pour semer le désordre , pour prêcher la rebellion, se proposent de former de grands rassernh'e-@mens, dans le coupable espoir d'égarer le peuple, et de le porter à des excès repréhensibles Ouï le second substitut-adjoint du procureur de la@com-nrune Déclare que tous attroupemens, avec ou sans armes, sur les places publiques, dans les rues et les carrefours, sont Il contraires à la loi défend à toutes personnes de se réunir et de se former en groupes , dans aucun lieu public. Ordonne à tous ceux qui sont ainsi formés, de se sé-J parer à l'instant. Enjoint aux commissaires de police de se rendre, sans délai, dans tous les lieux de leur arrondissement, où la tranquillité publique pourrait être menacée, et d'employer, pour maintenir le calme, tous les moyens qui leur sont donnés par la loi. Mande au commandant-général de la garde nationale de donner à l'instant les ordres les plus précis, pour que tous les attroupemens soient divisés. Le corps municipal se réservant de prendre des mesures ultérieures, si le cas y échoit. Après ces premières dispositions, le corps municipal a
ET PIÈCES OFFICIELLES. 415 porter ensuite au Champ de la Fédération que la garde na-tionale avait été avertie de se trouver dans les différens en-droits qui ont été identiques et qu'il y a lieu de croire qu'au moyen des précautions qui avaient été prises@, et des @me-sures que la municipalité pourrait ordonner , la tranquillité publique ne serait point altérée. D'après cet exposé , le corps municipal a arrêté que les citoyens seraient, à l'instant, avertis par la voie de la pr -mulgation , de l'impression et de l'affiche , des dispositions de la loi , et de l'obligation où ils sont de s'y conformer en conséquence l'arrêté suivant a été pris Le corps municipal, informé que des factieux , que des étrangers , payés pour semer le désordre@, pour prêcher la rebellion, se proposent de former de grands rasse@mble- mens, dans le coupable espoir d'égarer le peuple, et de le porter à des excès repréhensibles Oui le second substitu@-adjoint du procureur de la com- mune Déclare que tous attroupemens, avec ou sans armes, sur les places publiques, dans les rues et les carrefours, sont@@@ contraires à la loi defend à toutes personnes de se réunir et de se former en groupes@, dans aucun lieu public. Ordonne à tous ceux qui sont ainsi formés, de se sé-@ parer à l'instant. Enjoint aux commissaires de police de se rendre, sans délai, dans tous les lieux de leur arrondissement, où la tranquillité publique pourrait être menacée, et d'employer, pour maintenir le calme, tous les moyens qui leur sont donnés par la loi. Mande eu commandant-général de la garde national@ de donner à l'instant les ordres les plus précis, pour que tous les attroupemens soient divisés. Le corps municipal@@e réservant de prendre des mesures ultérieures, si le cas y échoit. Après ces premières dispositions, le corps municipal a
D'après cet exposé , le corps municipal a arrêté que les citoyens seraient, à l'instant, avertis par la vcie de la pro-mulgation, de l'impression et de l'affiche, des dispositions de la loi, et de l'obligation où ils sont de s'y conformer en conséquence l'arrêté suivant a été pris Le corps municipal, informé que des factieux, que des étrangers, payés pour semer le désordre , pour prêcher la rebellion, se proposent de former de grands rassernh'e-mens, dans le coupable espoir d'égarer le peuple, et de le porter à des excès repréhensibles Ouï le second substitut-adjoint du procureur de lacom-nrune Déclare que tous attroupemens, avec ou sans armes, sur les places publiques, dans les rues et les carrefours, sont Il contraires à la loi défend à toutes personnes de se réunir et de se former en groupes , dans aucun lieu public.
D'après cet exposé , le corps municipal a arrêté que les citoyens seraient, à l'instant, avertis par la voie de la pr -mulgation , de l'impression et de l'affiche , des dispositions de la loi , et de l'obligation où ils sont de s'y conformer en conséquence l'arrêté suivant a été pris Le corps municipal, informé que des factieux , que des étrangers , payés pour semer le désordre, pour prêcher la rebellion, se proposent de former de grands rassemble- mens, dans le coupable espoir d'égarer le peuple, et de le porter à des excès repréhensibles Oui le second substitu-adjoint du procureur de la com- mune Déclare que tous attroupemens, avec ou sans armes, sur les places publiques, dans les rues et les carrefours, sont contraires à la loi defend à toutes personnes de se réunir et de se former en groupes, dans aucun lieu public.
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-31 -par la fermentation. - On se sert à cet effet de l'appareil de Will et Frésénius qui, comme on sait, se compose de deux ballons mis en communication par des tubes en verre. Dans l'un des ballons, on introduit environ 30 gram-mes d'urine débarrassée d'albumine, avec un peu de levûre lavée et une petite quantité d'acide tartrique on monte l'appareil, on le pèse et on l'expose à une température de 20 à 30 degrés. Au bout de peu de temps, la fermentation se produit l'acide carbonique ainsi produit passe par l'a-cide sulfurique qui se trouve dans le second ballon et se volatilise. Après trois jours, la fermentation est terminée. On chauffe l'appareil doucement et on le pèse après refroi-dissement. La perte de poids indique le poids de l'acide carbonique, et par suite celui du sucre , sachant que 100 parties d'acide carbonique correspondent à 204,34 parties de glucose. 2° Dosage volumétrique par la liqueur de Fehling. - La liqueur de Fehling se prépare de la manière suivante on dissout d'une part dans 200 grammes d'eau 34 gr. 639 de sulfate de cuivre cristallisé pur, CuO, 803 5 aq. d'autre part, on dissout 173 grammes de tartrate double de potasse et de soude chimiquement pur dans 500 à 600 grammes de lessive de soude de densité 1,12. On ajoute ensuite peu à à peu à cette solution alcaline la solution de sulfate de cuivre, et on complète le mélange clair avec de l'eau pour former un litre de liquide. 10 CC de ce réactif sont exactement ré-duits par 0 gr. 05 de sucre contenu dans l'urine. Remarques. - 1° La liqueur de Fehling ne se conserve pendant quelque temps qu'à la condition qu'on la mette à la cave , en la renfermant dans de petits flacons de 1 à 2 onces fermés avec de bons bouchons et cachetés. 2° Pour avoir un réactif irréprochable, on fait encore mieux de conserver séparément les deux liquides et de les mélanger en proportions convenables seulement au mo-ment de s'en servir.
-31 -par la fermentation. - On se sert à cet effet de l'appareil de Will et Frésénius qui, comme on sait, se compose de deux ballons mis en communication par des tubes en verre. Dans l'un des ballons, on introduit environ 30 gram-mes d'urine débarrassée d'albumine, avec un peu de levûre lavée et une petite quantité d'acide tartrique on monte l'appareil, on le pèse et on l'expose à une température de 20 à 30 degrés. Au bout de peu de temps, la fermentation se produit l'acide carbonique ainsi produit passe par l'a-cide sulfurique qui se trouve dans le second ballon et se volatilise. Après trois jours, la fermentation est terminée. On chauffe l'appareil doucement et on le pèse après refroi-dissement. La perte de poids indique le poids de l'acide carbonique, et par suite celui du sucre , sachant que 100 parties d'acide carbonique correspondent à 204,34 parties de glucose. 2° Dosage volumétrique par la liqueur de Fehling. - La liqueur de Fehling se prépare de la manière suivante on dissout d'une part dans 200 grammes d'eau 34 gr. 639 de sulfate de cuivre cristallisé pur, CuO, 803 5 aq. d'autre part, on dissout 173 grammes de tartrate double de potasse et de soude chimiquement pur dans 500 à 600 grammes de lessive de soude de densité 1,12. On ajoute ensuite peu à à peu à cette solution alcaline la solution de sulfate de cuivre, et on complète le mélange clair avec de l'eau pour former un litre de liquide. 10 CC de ce réactif sont exactement ré-duits par 0 gr. 05 de sucre contenu dans l'urine. Remarques. - 1° La liqueur de Fehling ne se conserve pendant quelque temps qu'à la condition qu'on la mette à la cave , en la renfermant dans de petits flacons de 1 à 2 onces fermés avec de bons bouchons et cachetés. 2° Pour avoir un réactif irréprochable, on fait encore mieux de conserver séparément les deux liquides et de les mélanger en proportions convenables seulement au mo-ment de s'en servir.
-31 -par la fermentation. -@On se sert à cet effet de l'appareil de Will et Frésénius qui, comme on sait, se compose de deux ballons mis en communication par des tubes en verre. Dans l'un des ballons, on introduit environ 30 gram-mes d'urine débarrassée d'albumine, avec un peu de levûre lavée et une petite quantité d'acide tartrique on monte l'appareil, on le pèse et on l'expose à une température de 20 à 30 degrés. Au bout de peu de temps, la fermentation se produit l'acide carbonique ainsi produit passe par l'a-cide sulfurique qui se trouve dans le second ballon et se volatilise. Après trois jours, la fermentation est terminée. On chauffe l'appareil doucement et on le pèse après refroi-dissement. La perte de poids indique le poids de l'acide carbonique, et par suite celui du sucre@, sachant que 100 parties d'acide carbonique correspondent à 204,54 parties de glucose. 2° Dosage volumétrique par la liqueur de Fehling. -@La liqueur de Fehling se prépare de la manière suivante on dissout d'une part dans 200 grammes d'eau 34 gr. 639 de sulfate de cuivre cristallisé pur, CuO, SO3 5 aq. d'autre part, on dissout 173 grammes de tartrate double de potasse et de soude chimiquement pur dans 500 à 600 grammes de lessive de soude de densité 1,12. On ajoute ensuite peu à à peu à cette solution alcaline la solution de sulfate de cuivre, et on complète le mélange clair avec de l'eau pour former un litre de liquide. 10 CC de ce réactif sont exactement ré-duits par 0 gr. 05 de sucre contenu dans l'urine. Remarques. -@1° La liqueur de Fehling ne se conserve pendant quelque temps qu'à la condition qu'on la mette à la cave@, en la renfermant dans de petits flacons de 1 à 2 onces fermés avec de bons bouchons et cachetés. 2° Pour avoir un réactif irréprochable, on fait encore mieux de conserver séparément les deux liquides et de les mélanger en proportions convenables seulement au mo-ment de s'en servir.
- 1° La liqueur de Fehling ne se conserve pendant quelque temps qu'à la condition qu'on la mette à la cave , en la renfermant dans de petits flacons de 1 à 2 onces fermés avec de bons bouchons et cachetés.
-1° La liqueur de Fehling ne se conserve pendant quelque temps qu'à la condition qu'on la mette à la cave, en la renfermant dans de petits flacons de 1 à 2 onces fermés avec de bons bouchons et cachetés.
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-82 -Un pauvre ouvrier et une bonne femme con templaientun jour le mon arque et criaient Vive notre bon roi ! La reine, qui les aperçoit, leur fait signe d'approcher, les prend,par la main et les présente à Louis, en leur disant Le voilà votre bon roi. Cette princesse était fière des vertus accordées à son époux, et de l'amour des Français pour lui. Un jeune homme, fils du poète Duché, qui prenait des leçons de dessin du célèbre Vien, assistant un jour au grand couvert, se mit à esquisser le portrait de la reine et en cela il manquait de respect et agissait contre l'éti-quette. Sa Majesté, qui s'en aperçût, lui de-manda s'il en avait obtenu l'agrément le jeune dessinateur lui répondit avec autant de présence d'esprit que de délicatesse J'ai cru, Madame, qu'il était permis de saisir les grâces partout où l'on était assez heureux pour jes rencontrer. La reine, flattée de cette ré-ponse, désira voir son travail elle en parut contente et son suffrage était d'autant plus honorable qu'elle se connaissait en dessein et en peinture il en reçut de grands applaudis-sements, l'assurance de sa protection et une somme d'argent en forme de gratification. Cette bonne princesse donna encore les
-82 -Un pauvre ouvrier et une bonne femme con templaient@un jour le mon arque et criaient Vive notre bon roi ! La reine, qui les aperçoit, leur fait signe d'approcher, les prend,par la main et les présente à Louis, en leur disant Le voilà votre bon roi. Cette princesse était fière des vertus accordées à son époux, et de l'amour des Français pour lui. Un jeune homme, fils du poète Duché, qui prenait des leçons de dessin du célèbre Vien, assistant un jour au grand couvert, se mit à esquisser le portrait de la reine et en cela il manquait de respect et agissait contre l'éti-quette. Sa Majesté, qui s'en aperçût, lui de-manda s'il en avait obtenu l'agrément le jeune dessinateur lui répondit avec autant de présence d'esprit que de délicatesse J'ai cru, Madame, qu'il était permis de saisir les grâces partout où l'on était assez heureux pour jes rencontrer. La reine, flattée de cette ré-ponse, désira voir son travail elle en parut contente et son suffrage était d'autant plus honorable qu'elle se connaissait en dessein et en peinture il en reçut de grands applaudis-sements, l'assurance de sa protection et une somme d'argent en forme de gratification. Cette bonne princesse donna encore les
-82 -Un pauvre ouvrier et une bonne femme con@templaient un jour le mon@arque et criaient Vive notre bon roi ! La reine, qui les aperçoit, leur fait signe d'approcher, les prend,par la main et les présente à Louis, en leur disant Le voilà votre bon roi. Cette princesse était fière des vertus accordées à son époux, et de l'amour des Français pour lui. Un jeune homme, fils du poète Duché, qui prenait des leçons de dessin du célèbre Vien, assistant un jour au grand couvert, se mit à esquisser le portrait de la reine et en cela il manquait de respect et agissait contre l'éti-quette. Sa Majesté, qui s'en aperçût, lui de-manda s'il en avait obtenu l'agrément le jeune dessinateur lui répondit avec autant de présence d'esprit que de délicatesse J'ai cru, Madame, qu'il était permis de saisir les grâces partout où l'on était assez heureux pour les rencontrer. La reine, flattée de cette ré-ponse, désira voir son travail elle en parut contente et son suffrage était d'autant plus honorable qu'elle se connaissait en dessein et en peinture il en reçut de grands applaudis-sements, l'assurance de sa protection et une somme d'argent en forme de gratification. Cette bonne princesse donna encore les
Sa Majesté, qui s'en aperçût, lui de-manda s'il en avait obtenu l'agrément le jeune dessinateur lui répondit avec autant de présence d'esprit que de délicatesse J'ai cru, Madame, qu'il était permis de saisir les grâces partout où l'on était assez heureux pour jes rencontrer.
Sa Majesté, qui s'en aperçût, lui de-manda s'il en avait obtenu l'agrément le jeune dessinateur lui répondit avec autant de présence d'esprit que de délicatesse J'ai cru, Madame, qu'il était permis de saisir les grâces partout où l'on était assez heureux pour les rencontrer.
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39 Sur les hauteurs bien boisées du district de Pendleton même État et au milieu des hydrangées hydrangea arborescens, L. , des palmistes chamoerops humili s , des tulipiers liriodendron tulipifera , des pavies oes-culus pavia et dés bignones toujours vertes bignonia coerulea , il a recueilli deux espèces nouvelles de lobélies, le tobelia appendiculata aux fleurs d'un bleu pâle, et le lobelia tenuis qui est fort joli 1 le splenandria cordifolia, très - belle bruyère aux petites fleurs d'un blanc pur, qui se plaît sur les points les plus élevés 2 le pleurogonis, arbrisseau à racine odorante et à drupe pyriforme dont l'amande fournit une huile bonne à man-ger , et le trichospermum 3 qu'on a, depuis les recti-fications d'ORTEGA et de CAVANILLES , rendu au genre parthénie, dont PALISOT DE BEAUVOIS l'avait détaché d'après des caractères faussement attribués au parthe-nium hysterophbrum. Dans les lieux inondés des deux Carolines, il a décou-vert , sous les troncs d'arbres abattus, une nouvelle es-pèce de sirène qu'il nomme operculée 4 mais, depuis i Mémoire inédit lu à l'Institut le 16 frimaire an VII 6 décembre 1798 . 1 2 Elle est décrite et figurée dans le Jardin de la Mal-maison , par VENTENAT, P. 169, pl. LXIX. 3 Mémoire inédit lu à l'Institut le. 26 pluviôse an VII 14 février 1799 . 4 Memoir on à new species of Sircn -, lu à la So-ciété de Philadelphie le 19 février 1796, et inséré dans le IVe. vol. de ses actes, pag. 277 à 279. D'après la déscrip-tionqu'en adonnée M. OBVIER, la,siren lacertina ressem-ble aux larves des salamandres, par ses branchies visibles-
39 Sur les hauteurs bien boisées du district de Pendleton même État et au milieu des hydrangées hydrangea arborescens, L. , des palmistes chamoerops humili s , des tulipiers liriodendron tulipifera , des pavies oes-culus pavia et dés bignones toujours vertes bignonia coerulea , il a recueilli deux espèces nouvelles de lobélies, le tobelia appendiculata aux fleurs d'un bleu pâle, et le lobelia tenuis qui est fort joli 1 le splenandria cordifolia, très - belle bruyère aux petites fleurs d'un blanc pur, qui se plaît sur les points les plus élevés 2 le pleurogonis, arbrisseau à racine odorante et à drupe pyriforme dont l'amande fournit une huile bonne à man-ger , et le trichospermum 3 qu'on a, depuis les recti-fications d'ORTEGA et de CAVANILLES , rendu au genre parthénie, dont PALISOT DE BEAUVOIS l'avait détaché d'après des caractères faussement attribués au parthe-nium hysterophbrum. Dans les lieux inondés des deux Carolines, il a décou-vert , sous les troncs d'arbres abattus, une nouvelle es-pèce de sirène qu'il nomme operculée 4 mais, depuis@@@ i Mémoire inédit lu à l'Institut le 16 frimaire an VII 6 décembre 1798 . 1 2 Elle est décrite et figurée dans le Jardin de la Mal-maison , par VENTENAT, P. 169, pl. LXIX. 3 Mémoire inédit lu à l'Institut le. 26 pluviôse an VII 14 février 1799 . 4 Memoir on à new species of Sircn -, lu à la So-ciété de Philadelphie le 19 février 1796, et inséré dans le IVe. vol. de ses actes, pag. 277 à 279. D'après la déscrip-tionqu'en adonnée M. OBVIER, la,siren lacertina ressem-ble aux larves des salamandres, par ses branchies visibles-
39 Sur les hauteurs bien boisées du district de Pendleton même État et au milieu des hydrangées hydrangea arborescens, L. , des palmistes chamoerops humili@s , des tulipiers liriodendron tulipifera , des pavies oes-culus pavia et des bignones toujours vertes bignonia coerulea , il a recueilli deux espèces nouvelles de lobélies, le tobelia appendiculata aux fleurs d'un bleu pâle, et le lobelia tenuis qui est fort joli 1 le solenandria cordifolia, très -@belle bruyère aux petites fleurs d'un blanc pur, qui se plaît sur les points les plus élevés 2 le pleurogonis, arbrisseau à racine odorante et à drupe pyriforme dont l'amande fournit une huile bonne à man-ger , et le trichospermum 3 qu'on a, depuis les recti-fications d'ORTEGA et de CAVANILLES , rendu au genre parthénie, dont PALISOT DE BEAUVOIS l'avait détaché d'après des caractères faussement attribués au parthe-nium hysterophorum. Dans les lieux inondés des deux Carolines, il a décou-vert , sous les troncs d'arbres abattus, une nouvelle es-pèce de sirène qu'il nomme operculée 4 mais, depuis 39 1 Mémoire inédit lu à l'Institut le 16 frimaire an VII 6 décembre 1798 . @@2 Elle est décrite et figurée dans le Jardin de la Mal-maison , par VENTENAT, P. 169, pl. LXIX. 3 Mémoire inédit lu à l'Institut le. 26 pluviôse an VII 14 février 1799 . 4 Memoir on à new species of Siren @, lu à la So-ciété de Philadelphie le 19 février 1796, et inséré dans le IVe. vol. de ses actes, pag. 277 à 279. D'après la descrip-tionqu'en adonnée M. CUVIER, la siren lacertina ressem-ble aux larves des salamandres, par ses branchies visibles-
1 2 Elle est décrite et figurée dans le Jardin de la Mal-maison , par VENTENAT, P. 169, pl.
2 Elle est décrite et figurée dans le Jardin de la Mal-maison , par VENTENAT, P. 169, pl.
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DOCUMENTS, EXTRAITS DE JOURNAUX 281 LAFONTAINE 19 Le Pilote du Calvados, du 6 mars 1841, s'exprime ainsi Parmi les miracles modernes qu'il importe de constater, mentionnons les cures opérées par le magnétisme. Les journaux de science spéciale disent que M. du Potet a rendu l'ouïe et, par conséquent, donné la parole à une vingtaine de sourds-muets. Les sujets ainsfguéris, et dont l'état avait été préalablement précisé, ont été présentés devant un des grands corps savants. On n'ose encore croire à de tels résultats mais cependant s'ils sont avérés, s'ils sont opérés sous les yeux des incrédules et sur des personnes dont l'état de surdité complète ne peut être douteux, il faudra bien que la raison triomphe et que le préjugé disparaisse devant une vérité devenue frappante. M. Lafontaine n'a encore trouvé l'occasion de faire ici l'application du magnétisme à la guérisondes sourds-muets que sur une personne de Caen, la nommée Catherine Montaigu, ouvrière, habitant le quartier Saint-Gilles. Cette fille, âgée de trente-six ans, sourde-muette dès son enfance, a passé plusieurs années de sa jeunesse à l'établissement du Bon-Sauveur de Caen. Plusieurs habitants et le médecin qui lui a donné des soins ont constaté de la manière la plus irrécusable son état de surdité. Après quelques séances seulement, M. Lafontaine est parvenu à lui faire entendre plusieurs séries de sons qu'elle répète d'une manière encore fort irrégulière, mais de sorte cependant qu'il est impossible de douter qu'elle n'en ait la perception. Voici un extrait du Journal de la Vienne, du 13 juin 1846. Il est question d'une sourde-muette de vingt-huit ans, mariée et ayant un enfant. Nul être dans ce monde n'éprou-vera la joie que cette femme ressentit, lorsque, après quelques séances, elle entendit la voie de son enfant. Un médecin de Poitiers continue cette cure, qui est très avancée, et qui bientôt sera complète . Nous avons assisté hier soir à la seconde séance de magnétisme, donnée par M. Ch. Lafontaine, et, hâtons-nous de le dire, nos espérances ont été pleinement justifiées. Après nous avoir montré l'influence de la musique sur une
DOCUMENTS, EXTRAITS DE JOURNAUX 281 LAFONTAINE 19 Le Pilote du Calvados, du 6 mars 1841, s'exprime ainsi Parmi les miracles modernes qu'il importe de constater, mentionnons les cures opérées par le magnétisme. Les journaux de science spéciale disent que M. du Potet a rendu l'ouïe et, par conséquent, donné la parole à une vingtaine de sourds-muets. Les sujets ains@fguéris, et dont l'état avait été préalablement précisé, ont été présentés devant un des grands corps savants. On n'ose encore croire à de tels résultats mais cependant s'ils sont avérés, s'ils sont opérés sous les yeux des incrédules et sur des personnes dont l'état de surdité complète ne peut être douteux, il faudra bien que la raison triomphe et que le préjugé disparaisse devant une vérité devenue frappante. M. Lafontaine n'a encore trouvé l'occasion de faire ici l'application du magnétisme à la guérison@des sourds-muets que sur une personne de Caen, la nommée Catherine Montaigu, ouvrière, habitant le quartier Saint-Gilles. Cette fille, âgée de trente-six ans, sourde-muette dès son enfance, a passé plusieurs années de sa jeunesse à l'établissement du Bon-Sauveur de Caen. Plusieurs habitants et le médecin qui lui a donné des soins ont constaté de la manière la plus irrécusable son état de surdité. Après quelques séances seulement, M. Lafontaine est parvenu à lui faire entendre plusieurs séries de sons qu'elle répète d'une manière encore fort irrégulière, mais de sorte cependant qu'il est impossible de douter qu'elle n'en ait la perception. Voici un extrait du Journal de la Vienne, du 13 juin 1846. Il est question d'une sourde-muette de vingt-huit ans, mariée et ayant un enfant. Nul être dans ce monde n'éprou-vera la joie que cette femme ressentit, lorsque, après quelques séances, elle entendit la voie de son enfant. Un médecin de Poitiers continue cette cure, qui est très avancée, et qui bientôt sera complète . Nous avons assisté hier soir à la seconde séance de magnétisme, donnée par M. Ch. Lafontaine, et, hâtons-nous de le dire, nos espérances ont été pleinement justifiées. Après nous avoir montré l'influence de la musique sur une
DOCUMENTS, EXTRAITS DE JOURNAUX 281 LAFONTAINE 19 Le Pilote du Calxados, du 6 mars 1841, s'exprime ainsi Parmi les miracles modernes qu'il importe de constater, mentionnons les cures opérées par le magnétisme. Les journaux de science spéciale disent que M. du Potet a rendu l'ouïe et, par conséquent, donné la parole à une vingtaine de sourds-muets. Les sujets ainsi guéris, et dont l'état avait été préalablement précisé, ont été présentés devant un des grands corps savants. On n'ose encore croire à de tels résultats mais cependant s'ils sont avérés, s'ils sont opérés sous les yeux des incrédules et sur des personnes dont l'état de surdité complète ne peut être douteux, il faudra bien que la raison triomphe et que le préjugé disparaisse devant une vérité devenue frappante. M. Lafontaine n'a encore trouvé l'occasion de faire ici l'application du magnétisme à la guérison des sourds-muets que sur une personne de Caen, la nommée Catherine Montaigu, ouvrière, habitant le quartier Saint-Gilles. Cette fille, âgée de trente-six ans, sourde-muette dès son enfance, a passé plusieurs années de sa jeunesse à l'établissement du Bon-Sauveur de Caen. Plusieurs habitants et le médecin qui lui a donné des soins ont constaté de la manière la plus irrécusable son état de surdité. Après quelques séances seulement, M. Lafontaine est parvenu à lui faire entendre plusieurs séries de sons qu'elle répète d'une manière encore fort irrégulière, mais de sorte cependant qu'il est impossible de douter qu'elle n'en ait la perception. Voici un extrait du Journal de la Vienne, du 13 juin 1846. Il est question d'une sourde-muette de vingt-huit ans, mariée et ayant un enfant. Nul être dans ce monde n'éprou-vera la joie que cette femme ressentit, lorsque, après quelques séances, elle entendit la voie de son enfant. Un médecin de Poitiers continue cette cure, qui est très avancée, et qui bientôt sera complète . Nous avons assisté hier soir à la seconde séance de magnétisme, donnée par M. Ch. Lafontaine, et, hâtons-nous de le dire, nos espérances ont été pleinement justifiées. Après nous avoir montré l'influence de la musique sur une
Nous avons assisté hier soir à la seconde séance de magnétisme, donnée par M. Ch.
Nous avons assisté hier soir à la seconde séance de magnétisme, donnée par M. Ch.
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25 -net le plus actif et le plus soutenu ne produit pas ce genre d'épuisement. Après une forte contention d'esprit, on est porté à marcher, a faire des mouvements après avoir longtemps magnétisé, on est plutôt disposé à garder le repos. Dans le premier cas, on se distrait par une con-versation légère dans le second cas, on se reconforte au moyen de quelque consommé. Dans le premier, c'est un exercice dont il faut se délasser dans le second, c'est comme une perle qu'on a besoin de réparer. Aussi, dans ce dernier cas, le meilleur moyen de vous rétablir, c'est d'avoir recours a l'action d'un autre ma-gnétiseur dont le fluide peut vous rendre ce que vous avez dépensé. C'est ce que j'ai reconnu moi-même. Magnétisé dans mon état habituel, je n'éprouvais rien, si ce n'est une légère chaleur. Magnétisé après m'être épuisé en magné-tisant au delà de mes forces, je ressentais une impression tonique, comme si un fluide vivifiant venait me restaurer. En conséquence, tout milite en faveur de l'hypothèse du fluide nerveux. Mais si l'on préfère adopter celle des vibrations éthérées, qu'on dise vibrations partout où je dis émission, peu importe pourvu qu'on admette une force propre au magnétiseur et indépendante de l'imagi-nation du sujet. Les procédés extérieurs sont purement accessoires dans l'application de l'agent nerveux ou éthéré. On dit magnétiser par le regard, lorsque, sans faire aucun geste, on s'efforce de lancer le fluide par les yeux fixés sur le sujet ou dans sa direction. Ce n'est pas qu'on cherche à lui frapper l'esprit, à le fasciner, puisqu'on peut agir ainsi, à plusieurs pas de distance, sur un indi-vidu myope qui ne distingue pas le regard de l'opéra-teur sur un sujet qui a les paupières baissées ou fer-mées, ou même au travers d'un mur. Selon la disposition mentale, le regard varie. Il est
25 -net le plus actif et le plus soutenu ne produit pas ce genre d'épuisement. Après une forte contention d'esprit, on est porté à marcher, a faire des mouvements après avoir longtemps magnétisé, on est plutôt disposé à garder le repos. Dans le premier cas, on se distrait par une con-versation légère dans le second cas, on se reconforte au moyen de quelque consommé. Dans le premier, c'est un exercice dont il faut se délasser dans le second, c'est comme une perle qu'on a besoin de réparer. Aussi, dans ce dernier cas, le meilleur moyen de vous rétablir, c'est d'avoir recours a l'action d'un autre ma-gnétiseur dont le fluide peut vous rendre ce que vous avez dépensé. C'est ce que j'ai reconnu moi-même. Magnétisé dans mon état habituel, je n'éprouvais rien, si ce n'est une légère chaleur. Magnétisé après m'être épuisé en magné-tisant au delà de mes forces, je ressentais une impression tonique, comme si un fluide vivifiant venait me restaurer. En conséquence, tout milite en faveur de l'hypothèse du fluide nerveux. Mais si l'on préfère adopter celle des vibrations éthérées, qu'on dise vibrations partout où je dis émission, peu importe pourvu qu'on admette une force propre au magnétiseur et indépendante de l'imagi-nation du sujet. Les procédés extérieurs sont purement accessoires dans l'application de l'agent nerveux ou éthéré. On dit magnétiser par le regard, lorsque, sans faire aucun geste, on s'efforce de lancer le fluide par les yeux fixés sur le sujet ou dans sa direction. Ce n'est pas qu'on cherche à lui frapper l'esprit, à le fasciner, puisqu'on peut agir ainsi, à plusieurs pas de distance, sur un indi-vidu myope qui ne distingue pas le regard de l'opéra-teur sur un sujet qui a les paupières baissées ou fer-mées, ou même au travers d'un mur. Selon la disposition mentale, le regard varie. Il est
25 -net le plus actif et le plus soutenu ne produit pas ce genre d'épuisement. Après une forte contention d'esprit, on est porté à marcher, à faire des mouvements après avoir longtemps magnétisé, on est plutôt disposé à garder le repos. Dans le premier cas, on se distrait par une con-versation légère dans le second cas, on se reconforte au moyen de quelque consommé. Dans le premier, c'est un exercice dont il faut se délasser dans le second, c'est comme une perte qu'on a besoin de réparer. Aussi, dans ce dernier cas, le meilleur moyen de vous rétablir, c'est d'avoir recours à l'action d'un autre ma-gnétiseur dont le fluide peut vous rendre ce que vous avez dépensé. C'est ce que j'ai reconnu moi-même. Magnétisé dans mon état habituel, je n'éprouvais rien, si ce n'est une légère chaleur. Magnétisé après m'être épuisé en magné-tisant au delà de mes forces, je ressentais une impression tonique, comme si un fluide vivifiant venait me restaurer. En conséquence, tout milite en faveur de l'hypothèse du fluide nerveux. Mais si l'on préfère adopter celle des vibrations éthérées, qu'on dise vibrations partout où je dis émission, peu importe pourvu qu'on admette une force propre au magnétiseur et indépendante de l'imagi-nation du sujet. Les procédés extérieurs sont purement accessoires dans l'application de l'agent nerveux ou éthéré. On dit magnétiser par le regard, lorsque, sans faire aucun geste, on s'efforce de lancer le fluide par les yeux fixés sur le sujet ou dans sa direction. Ce n'est pas qu'on cherche à lui frapper l'esprit, à le fasciner, puisqu'on peut agir ainsi, à plusieurs pas de distance, sur un indi-vidu myope qui ne distingue pas le regard de l'opéra-teur sur un sujet qui a les paupières baissées ou fer-mées, ou même au travers d'un mur. Selon la disposition mentale, le regard varie. Il est
Mais si l'on préfère adopter celle des vibrations éthérées, qu'on dise vibrations partout où je dis émission, peu importe pourvu qu'on admette une force propre au magnétiseur et indépendante de l'imagi-nation du sujet.
Mais si l'on préfère adopter celle des vibrations éthérées, qu'on dise vibrations partout où je dis émission, peu importe pourvu qu'on admette une force propre au magnétiseur et indépendante de l'imagi-nation du sujet.
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-49 -coeur, dégagé de toute attache purement na-turelle , jouit en paix du tendre, de l'unique objet de son amour. Mais le feu saint qui la dévorait fit sur son corps une impression si forte, qu'il lui occasiona une fièvre continue dont elle fut travaillée pendant six mois. Dieu, qui se plaît à éprouver les siens, per-mit que la maîtresse d'Armelle prît, de cette maladie, occasion de se refroidir à son égard, et même de la traiter avec la dernièrerigueur. Elle se persuada que son mal ne venait que d'une imagination échauffée par des dévotions indiscrètes et sur l'avis d'une demoiselle qui Crut apercevoir que la tête de Cette bonne fille commençait à s'affaiblir, elle la chargea de tous les travaux les plus grossiers de Sa maison , avec défense à sa compagne delà soulager. Je n'entrerai pointdans le détail des grands et pénibles ouvrages qui lui furent imposés il suffit de dire en deux mots qu'on exigea d'elle ce -qu'on aurait eu peine à exiger sd'un homme vigoureux. Cependant, quoiqu'il n'y'eût jamais, de sa part, ni plainte, -ni mur-mure, ni ombre du plus léger mécontente-ment , elle n'en était pas mieux traitée. Ce n'était, delà part de sa maîtresse, quelles re-proches continuels rien n'etait fait à son gré
-49 -coeur, dégagé de toute attache purement na-turelle , jouit en paix du tendre, de l'unique objet de son amour. Mais le feu saint qui la dévorait fit sur son corps une impression si forte, qu'il lui occasiona une fièvre continue dont elle fut travaillée pendant six mois. Dieu, qui se plaît à éprouver les siens, per-mit que la maîtresse d'Armelle prît, de cette maladie, occasion de se refroidir à son égard, et même de la traiter avec la dernière@rigueur. Elle se persuada que son mal ne venait que d'une imagination échauffée par des dévotions indiscrètes et sur l'avis d'une demoiselle qui Crut apercevoir que la tête de Cette bonne fille commençait à s'affaiblir, elle la chargea de tous les travaux les plus grossiers de Sa maison , avec défense à sa compagne de@là soulager. Je n'entrerai point@dans le détail des grands et pénibles ouvrages qui lui furent imposés il suffit de dire en deux mots qu'on exigea d'elle ce -qu'on aurait eu peine à exiger sd'un homme vigoureux. Cependant, quoiqu'il n'y'eût jamais, de sa part, ni plainte, -ni mur-mure, ni ombre du plus léger mécontente-ment , elle n'en était pas mieux traitée. Ce n'était, delà part de sa maîtresse, quelles re-proches continuels rien n'etait fait à son gré
-49 -coeur, dégagé de toute attache purement na-turelle , jouit en paix du tendre, de l'unique objet de son amour. Mais le feu saint qui la dévorait fit sur son corps une impression si forte, qu'il lui occasiona une fièvre continue dont elle fut travaillée pendant six mois. Dieu, qui se plaît à éprouver les siens, per-mit que la maîtresse d'Armelle prît, de cette maladie, occasion de se refroidir à son égard, et même de la traiter avec la dernière rigueur. Elle se persuada que son mal ne venait que d'une imagination échauffée par des dévotions indiscrètes et sur l'avis d'une demoiselle qui crut apercevoir que la tête de cette bonne fille commençait à s'affaiblir, elle la chargea de tous les travaux les plus grossiers de la maison , avec défense à sa compagne de la soulager. Je n'entrerai point dans le détail des grands et pénibles ouvrages qui lui furent imposés il suffit de dire en deux mots qu'on exigea d'elle ce @qu'on aurait eu peine à exiger @d'un homme vigoureux. Cependant, quoiqu'il n'y eût jamais, de sa part, ni plainte, @ni mur-mure, ni ombre du plus léger mécontente-ment , elle n'en était pas mieux traitée. Ce n'était, delà part de sa maîtresse, que des re-proches continuels rien n'etait fait à son gré
Elle se persuada que son mal ne venait que d'une imagination échauffée par des dévotions indiscrètes et sur l'avis d'une demoiselle qui Crut apercevoir que la tête de Cette bonne fille commençait à s'affaiblir, elle la chargea de tous les travaux les plus grossiers de Sa maison , avec défense à sa compagne delà soulager.
Elle se persuada que son mal ne venait que d'une imagination échauffée par des dévotions indiscrètes et sur l'avis d'une demoiselle qui crut apercevoir que la tête de cette bonne fille commençait à s'affaiblir, elle la chargea de tous les travaux les plus grossiers de la maison , avec défense à sa compagne de la soulager.
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11 plus satisfaire à l'ardeur que PALISOT DE BEAUVOIS avait de s'instruire les herbiers de plantes étrangères qu'il visitait, celui formé par TOURNEFORT dans ses voyages au Levant, ceux qu'expédiaient au Jardin des plantes de Paris les botanistes français qui parcouraient diverses contrées de l'Asie, de l'Afrique et des deux Amériques, enflammaient son imagination , et lui inspiraient le désir de fournir aussi à son tour à la science de nouvelles richesses. La lecture du voyage de NIEBUHR l'avait sur-tout intéressé et tout en déplorant la perte de l'infortuné FORSKAEL , qui, après avoir été pris et impitoyablement dépouillé par les Arabes, mourut, jeune encore, dévoré par la peste il conçut le projet hardi de terminer l'en-treprise périlleuse de son voyage, mais le ministre au-quel il soumit cette idée ne lui permit pas de la réaliser. Il allait accepter la mission d'un voyage autour du monde, quoique bien convaincu de l'inutilité de telles expéditions pour l'histoire naturelle , et particulièrement pour la bo-tanique mais au moment où il allait courir la chance malheureuse de LAPEYROUSE, une circonstance imprévue fixa ses regards sur la côte de Guinée. Il se trouvait alors en 1785 à Paris, sous le nom de fils du roi d'Oware , un Nègre chargé par son gouver-nement d'obtenir de celui de France une redevance an-, nuelle pour la cession d'un vaste terrain , destiné à former un établissement français à l'embouchure de la rivière Formose. PALISOT DE BEAUVOIS fait connaissance avec le prétendu prince BOUDAKAN , se lie avec le capitaine du qui arrêta le 18 février 1786, sur le rapport de FOUGEROUX DE BONDAROY et A . L. DR JUSSIEU, qu'il serait imprimé dans le Recueil des Savans étrangers,
11 plus satisfaire à l'ardeur que PALISOT DE BEAUVOIS avait de s'instruire les herbiers de plantes étrangères qu'il visitait, celui formé par TOURNEFORT dans ses voyages au Levant, ceux qu'expédiaient au Jardin des plantes de Paris les botanistes français qui parcouraient diverses contrées de l'Asie, de l'Afrique et des deux Amériques, enflammaient son imagination , et lui inspiraient le désir de fournir aussi à son tour à la science de nouvelles richesses. La lecture du voyage de NIEBUHR l'avait sur-tout intéressé et tout en déplorant la perte de l'infortuné FORSKAEL , qui, après avoir été pris et impitoyablement dépouillé par les Arabes, mourut, jeune encore, dévoré par la peste il conçut le projet hardi de terminer l'en-treprise périlleuse de son voyage, mais le ministre au-quel il soumit cette idée ne lui permit pas de la réaliser. Il allait accepter la mission d'un voyage autour du monde, quoique bien convaincu de l'inutilité de telles expéditions pour l'histoire naturelle , et particulièrement pour la bo-tanique mais au moment où il allait courir la chance malheureuse de LAPEYROUSE, une circonstance imprévue fixa ses regards sur la côte de Guinée. Il se trouvait alors en 1785 à Paris, sous le nom de fils du roi d'Oware , un Nègre chargé par son gouver-nement d'obtenir de celui de France une redevance an-, nuelle pour la cession d'un vaste terrain , destiné à former un établissement français à l'embouchure de la rivière Formose. PALISOT DE BEAUVOIS fait connaissance avec le prétendu prince BOUDAKAN , se lie avec le capitaine du@@@ qui arrêta le 18 février 1786, sur le rapport de FOUGEROUX DE BONDAROY et A . L. DR JUSSIEU, qu'il serait imprimé dans le Recueil des Savans étrangers,
11 plus satisfaire à l'ardeur que PALISOT DE BEAUVOIS avait de s'instruire les herbiers de plantes étrangères qu'il visitait, celui formé par TOURNEFORT dans ses voyages au Levant, ceux qu'expédiaient au Jardin des plantes de Paris les botanistes français qui parcouraient diverses contrées de l'Asie, de l'Afrique et des deux Amériques, enflammaient son imagination , et lui inspiraient le désir de fournir aussi à son tour à la science de nouvelles richesses. La lecture du voyage de NIEBUHR l'avait sur-tout intéressé et tout en déplorant la perte de l'infortuné FORSKAEL , qui, après avoir été pris et impitoyablement dépouillé par les Arabes, mourut, jeune encore, dévoré par la peste il conçut le projet hardi de terminer l'en-treprise périlleuse de son voyage, mais le ministre au-quel il soumit cette idée ne lui permit pas de la réaliser. Il allait accepter la mission d'un voyage autour du monde, quoique bien convaincu de l'inutilité de telles expéditions pour l'histoire naturelle , et particulièrement pour la bo-tanique mais au moment où il allait courir la chance malheureuse de LAPEYROUSE, une circonstance imprévue fixa ses regards sur la côte de Guinée. Il se trouvait alors en 1785 à Paris, sous le nom de fils du roi d'Oware , un Nègre chargé par son gouver-nement d'obtenir de celui de France une redevance an-, nuelle pour la cession d'un vaste terrain , destiné à former un établissement français à l'embouchure de la rivière Formose. PALISOT DE BEAUVOIS fait connaissance avec le prétendu prince BOUDAKAN , se lie avec le capitaine du 11 qui arrêta le 18 février 1786, sur le rapport de FOUGEROUX DE BONDAROY et A . L. DE JUSSIEU, qu'il serait imprimé dans le Recueil des Savans étrangers,
PALISOT DE BEAUVOIS fait connaissance avec le prétendu prince BOUDAKAN , se lie avec le capitaine du qui arrêta le 18 février 1786, sur le rapport de FOUGEROUX DE BONDAROY et A .
PALISOT DE BEAUVOIS fait connaissance avec le prétendu prince BOUDAKAN , se lie avec le capitaine du 11 qui arrêta le 18 février 1786, sur le rapport de FOUGEROUX DE BONDAROY et A .
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ET PIÈCES OFFICIELLES. 4°7 décharge Ne bougeons pas, on tire en blanc, il faut qu'on vienne ici publier la loi. Les troupes s'avancent, elles font feu pour la deuxième fois. La contenance de ceux qui en-touraient l'autel est la même mais une troisième décharge ayant fait tomber beaucoup de monde, on a fui il n'est resté qu'une centaine de personnes sur l'autel même. Hélas ! elles y ont payé cher leur courage et leur aveugle confiance en la loi. Des hommes , des femmes , un enfant y ont été massacrés massacrés sur l'autel de la patrie! Ah! si dé-sormais nous avons encore des fédérations , il faudra choisir un autre lieu, celui-ci est profané ! Quel spectacle, grand Dieu ! que celui qu'ont éclairé les derniers rayons de ce jour fatal! Les citoyens sans armes fuyaient devant les citoyens armés l'époux emmenait sa femme, traînait ses enfans, appelait son père un plomb meurtrier renversait le vieil-lard. Ici, c'était une épouse que la mort arrachait à son mari là, c'était un enfant assassiné sur le sein de sa mère. Quels cris! quels douloureux accens se sont fait entendre! Ma femme! ma femme ! mon marl! mon fils !. Les canonniers ont demandé l'ordre de tirer la cavalerie a poursuivi jusque dans les champs ceux qui se sauvaient. Des témoins oculaires nous ont assuré avoir vu des gardes nationaux jeter leurs sabres aux jambes de ceux qu'ils ne pouvaient atteindre. Un de ces barbares était sorti de son rang pour poursuivre sa victime il fut arrêté par des grenadiers qui le désarmèrent, et l'entraînèrent au milieu du bataillon. Il faut qu'on ait employé des moyens bien puissana, des manoeuvres bien perfides, pour égarer la garde nationale à ce point! Mal-heureux Parisiens! vous ne vous êtes donc pas rappelé l'his-toire de vos frères de Metz et de Nanci ? Comme vous , ils ont été trompés si vous entendiez leurs gémissemens, leurs cuisans remords ! Oui, vous les entendez oui, vos coeurs sont déjà brisés oui, vous détestez votre facile et barbare vic-toire ! Enfans de la patrie ! qu'avez-vous fait? quel usage avez-vous fait de vos armes? Il en est d'entre vous qui avez
ET PIÈCES OFFICIELLES. 4°7 décharge Ne bougeons pas, on tire en blanc, il faut qu'on vienne ici publier la loi. Les troupes s'avancent, elles font feu pour la deuxième fois. La contenance de ceux qui en-touraient l'autel est la même mais une troisième décharge ayant fait tomber beaucoup de monde, on a fui il n'est resté qu'une centaine de personnes sur l'autel même. Hélas ! elles y ont payé cher leur courage et leur aveugle confiance en la loi. Des hommes , des femmes , un enfant y ont été massacrés massacrés sur l'autel de la patrie@! Ah@! si dé-sormais nous avons encore des fédérations , il faudra choisir un autre lieu, celui-ci est profané ! Quel spectacle, grand Dieu ! que celui qu'ont éclairé les derniers rayons de ce jour fatal! Les citoyens sans armes fuyaient devant les citoyens armés l'époux emmenait sa femme, traînait ses enfans, appelait son père un plomb meurtrier renversait le vieil-lard. Ici, c'était une épouse que la mort arrachait à son mari là, c'était un enfant assassiné sur le sein de sa mère. Quels cris! quels douloureux accens se sont fait entendre! Ma femme! ma femme ! mon marl! mon fils !. Les canonniers ont demandé l'ordre de tirer la cavalerie a poursuivi jusque dans les champs ceux qui se sauvaient. Des témoins oculaires nous ont assuré avoir vu des gardes nationaux jeter leurs sabres aux jambes de ceux qu'ils ne pouvaient atteindre. Un de ces barbares était sorti de son rang pour poursuivre sa victime il fut arrêté par des grenadiers qui le désarmèrent, et l'entraînèrent au milieu du bataillon. Il faut qu'on ait employé des moyens bien puissana, des manoeuvres bien perfides, pour égarer la garde nationale à ce point! Mal-heureux Parisiens@! vous ne vous êtes donc pas rappelé l'his-toire de vos frères de Metz et de Nanci ? Comme vous , ils ont été trompés si vous entendiez leurs gémissemens, leurs cuisans remords ! Oui, vous les entendez oui, vos coeurs sont déjà brisés oui, vous détestez votre facile et barbare vic-toire ! Enfans de la patrie ! qu'avez-vous fait? quel usage avez-vous fait de vos armes? Il en est d'entre vous qui avez
ET PIÈCES OFFICIELLES. 407 décharge Ne bougeons pas, on tire en blanc, il faut qu'on vienne ici publier la loi. Les troupes s'avancent, elles font feu pour la deuxième fois. La contenance de ceux qui en-touraient l'autel est la même mais une troisième décharge ayant fait tomber beaucoup de monde, on a fui il n'est resté qu'une centaine de personnes sur l'autel même. Hélas@! elles y ont payé cher leur courage et leur aveugle confiance en la loi. Des hommes@, des femmes@, un enfant y ont été massacrés massacrés sur l'autel de la patrie ! Ah ! si dé-sormais nous avons encore des fédérations@, il faudra choisir un autre lieu, celui-ci est profané@! Quel spectacle, grand Dieu@! que celui qu'ont éclairé les derniers rayons de ce jour fatal! Les citoyens sans armes fuyaient devant les citoyens armés l'époux emmenait sa femme, traînait ses enfans, appelait son père un plomb meurtrier renversait le vieil-lard. Ici, c'était une épouse que la mort arrachait à son mari là, c'était un enfant assassiné sur le sein de sa mère. Quels cris! quels douloureux accens se sont fait entendre! Ma femme! ma femme@! mon mari! mon fils !. Les canonniers ont demandé l'ordre de tirer la cavalerie a poursuivi jusque dans les champs ceux qui se sauvaient. Des témoins oculaires nous ont assuré avoir vu des gardes nationaux jeter leurs sabres aux jambes de ceux qu'ils ne pouvaient atteindre. Un de ces barbares était sorti de son rang pour poursuivre sa victime il fut arrêté par des grenadiers qui le désarmèrent, et l'entraînèrent au milieu du bataillon. Il faut qu'on ait employé des moyens bien puissans, des manoeuvres bien perfides, pour égarer la garde nationale à ce point! Mal-heureux Parisiens ! vous ne vous êtes donc pas rappelé l'his-toire de vos frères de Metz et de Nanci@? Comme vous@, ils ont été trompés si vous entendiez leurs gémissemens, leurs cuisans remords ! Oui, vous les entendez oui, vos coeurs sont déjà brisés oui, vous détestez votre facile et barbare vic-toire@! Enfans de la patrie@! qu'avez-vous fait? quel usage avez-vous fait de vos armes? Il en est d'entre vous qui avez
Quel spectacle, grand Dieu ! que celui qu'ont éclairé les derniers rayons de ce jour fatal!
Quel spectacle, grand Dieu! que celui qu'ont éclairé les derniers rayons de ce jour fatal!
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. i03 - Eh bien! monsieur le comte, dit-elle, que décidez-vous? - Caprice d'enfant, répondit-il. Cela vous passera comme cela vous est venu. - Non, monsieur le comte, il n'y a point de caprice là-dedans il y a une résolution bien arrêtée. - Vraiment, dit-il en s'irritant de cette résistance, à la-qiialle il n'était point accoutumé. Vous persistez? - Je persiste, répliqua-t-elle avec fermeté. - Alors, madame la comtesse, vous m'obligez à parler plus nettement. Vous voulez quitter la maison, n'est-ce pas? - Oui, monsieur le comte. - Faire un éclat, me mettre à l'index, livrer notre nom à la malignité publique ? - Dieu sait de quel côté sont les premiers torts. - Je vous le dirai tout à l'heure chaque chose en son temps. Et par je ne sais quelle fantaisie vous demandez à entrer dans un couvent. Est-ce bien là votre désir ? - Mon désir très-formel. - Et vous voulez savoir quel est le mien, et si je consens à cette équipée? - Dites à ce sacrifice. - Eh bien ! non, madame la comtesse, je n'y consens pas non, non, trois fois non. Vous resterez dans cet hôtel, vous n'irez pas au couvent. Tout à l'heure vous me demandiez de la franchise elle voilà, je l'espère. - C'est donc la guerre, Monsieur? - J'aime mieux la guerre, Madame, que la trahison. Vous m'y forcez, d'ailleurs, et puisque nous en sommes aux expli-cations, j'irai jusqu'au bout. Clémence ne savait pas ce que son mari allait lui dire, et pourtant le, coeur commençait à lui faillir. Elle avait son se-cret, bien léger sans doute, mais qui lui pesait, tout léger qu'il fût. Peut-être alors eût-elle reculé mais Sigismond était entraîné par la colère, il continua - Vous parlez de couvent, Madame, lui dit-il, croyez-vous que je sois dupe de cette belle imagination? Croyez-vous que je prenne cela pour une inspiration d'en haut, une voca-tion subite ou même un besoin de vous recueillir? Il faudrait que j'y misse bien de la complaisance, ou bien de la naïveté.
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. i03 - Eh bien@! monsieur le comte, dit-elle, que décidez-vous@? - Caprice d'enfant, répondit-il. Cela vous passera comme cela vous est venu. - Non, monsieur le comte, il n'y a point de caprice là-dedans il y a une résolution bien arrêtée. - Vraiment, dit-il en s'irritant de cette résistance, à la-qiialle il n'était point accoutumé. Vous persistez@? - Je persiste, répliqua-t-elle avec fermeté. - Alors, madame la comtesse, vous m'obligez à parler plus nettement. Vous voulez quitter la maison, n'est-ce pas@? - Oui, monsieur le comte. - Faire un éclat, me mettre à l'index, livrer notre nom à la malignité publique ? - Dieu sait de quel côté sont les premiers torts. - Je vous le dirai tout à l'heure chaque chose en son temps. Et par je ne sais quelle fantaisie vous demandez à entrer dans un couvent. Est-ce bien là votre désir ? - Mon désir très-formel. - Et vous voulez savoir quel est le mien, et si je consens à cette équipée@? - Dites à ce sacrifice. - Eh bien ! non, madame la comtesse, je n'y consens pas non, non, trois fois non. Vous resterez dans cet hôtel, vous n'irez pas au couvent. Tout à l'heure vous me demandiez de la franchise elle voilà, je l'espère. - C'est donc la guerre, Monsieur? - J'aime mieux la guerre, Madame, que la trahison. Vous m'y forcez, d'ailleurs, et puisque nous en sommes aux expli-cations, j'irai jusqu'au bout. Clémence ne savait pas ce que son mari allait lui dire, et pourtant le, coeur commençait à lui faillir. Elle avait son se-cret, bien léger sans doute, mais qui lui pesait, tout léger qu'il fût. Peut-être alors eût-elle reculé mais Sigismond était entraîné par la colère, il continua - Vous parlez de couvent, Madame, lui dit-il, croyez-vous que je sois dupe de cette belle imagination@? Croyez-vous que je prenne cela pour une inspiration d'en haut, une voca-tion subite ou même un besoin de vous recueillir@? Il faudrait que j'y misse bien de la complaisance, ou bien de la naïveté.
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 103 -@Eh bien ! monsieur le comte, dit-elle, que décidez-vous ? -@Caprice d'enfant, répondit-il. Cela vous passera comme cela vous est venu. -@Non, monsieur le comte, il n'y a point de caprice là-dedans il y a une résolution bien arrêtée. -@Vraiment, dit-il en s'irritant de cette résistance, à la-q@uelle il n'était point accoutumé. Vous persistez ? -@Je persiste, répliqua-t-elle avec fermeté. -@Alors, madame la comtesse, vous m'obligez à parler plus nettement. Vous voulez quitter la maison, n'est-ce pas ? -@Oui, monsieur le comte. -@Faire un éclat, me mettre à l'index, livrer notre nom à la malignité publique ? -@Dieu sait de quel côté sont les premiers torts. -@Je vous le dirai tout à l'heure chaque chose en son temps. Et par je ne sais quelle fantaisie vous demandez à entrer dans un couvent. Est-ce bien là votre désir ? -@Mon désir très-formel. -@Et vous voulez savoir quel est le mien, et si je consens à cette équipée ? -@Dites à ce sacrifice. -@Eh bien ! non, madame la comtesse, je n'y consens pas non, non, trois fois non. Vous resterez dans cet hôtel, vous n'irez pas au couvent. Tout à l'heure vous me demandiez de la franchise e@@n voilà, je l'espère. -@C'est donc la guerre, Monsieur? -@J'aime mieux la guerre, Madame, que la trahison. Vous m'y forcez, d'ailleurs, et puisque nous en sommes aux expli-cations, j'irai jusqu'au bout. Clémence ne savait pas ce que son mari allait lui dire, et pourtant le@ coeur commencait à lui faillir. Elle avait son se-cret, bien léger sans doute, mais qui lui pesait, tout léger qu'il fût. Peut-être alors eût-elle reculé mais Sigismond était entraîné par la colère, il continua -@Vous parlez de couvent, Madame, lui dit-il, croyez-vous que je sois dupe de cette belle imagination ? Croyez-vous que je prenne cela pour une inspiration d'en haut, une voca-tion subite ou même un besoin de vous recueillir ? Il faudrait que j'y misse bien de la complaisance, ou bien de la naïveté.
- Non, monsieur le comte, il n'y a point de caprice là-dedans il y a une résolution bien arrêtée.
-Non, monsieur le comte, il n'y a point de caprice là-dedans il y a une résolution bien arrêtée.
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THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 167 Tous les traitements qu'elle avait suivis, loin de la soula-ger, avaient au contraire irrité la maladie. En lui tirant du sang on appauvrissait on affaiblissait l'organisme, et le' système nerveux s'irritait d'autant plus. Un jour, pendant que je me trouvais avec cette jeune personne dans un salon, elle eut une crise. Au cri que jeta sa mère, je demandai la permission de lui donner mes soins. Je passai dans une autre salle, et, quelques instants après, j'avais fait cesser l'accès, et elle reparaissait au salon calme et entièrement remise. Depuis longtemps elle ne dormait plus. Elle dormit cette nuit-là pendant douze heures d'un sommeil calme et forti-fiant, ce qui l'engagea à placer sa seule espérance dans le magnétisme. Le lendemain, 28 avril 1841, je la magnétisai complète-ment je la plongeai dans le sommeil magnétique. Je fis dis-paraître les douleurs de tête, je calmai les palpitations la douleur du côté disparut à la suite d'évacuations produites par l'eau magnétisée dans son somnambulisme, elle annonça une crise à heure fixe, à quelques jours de distance. Je la magnétisai un mois, elle eut pendant le traitement deux crises seulement. Mais depuis le 30 mai 1841, elle n'en a pas eu une seule. Aujourd'hui sa santé est devenue excel-lente, tous les petits accidents ont disparu avec les crises. Pour arriver à ce résultat, j'avais provoqué le sommeil, afin que tout l'organisme fùt entièrement envahi puis, pendant le sommeil, j'avais dirigé mon action sur le côté, à la place même où de vives douleurs se faisaient sentir, pen-sant qu'il pouvait y avoir un commencement de tumeur. Je m'étais appliqué à diriger le fluide sur ce point et à exécuter quelques passes pour entraîner j'avais posé la pointe de mes doigts, et effectué ensuite un mouvement de rotation en appuyant fortement. La douleur, après plusieurs magnéti-sations de ce genre, se calmait aussitôt mes doigts posés, et semblait descendre. Je la poursuivais,elle descendait dans l'aine, puis suivait le trajet des nerfs dans la cuisse et la jambe jusqu'au bout du pied. Ce fut à la quatrième séance de ce genre que la douleur
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 167 Tous les traitements qu'elle avait suivis, loin de la soula-ger, avaient au contraire irrité la maladie. En lui tirant du sang on appauvrissait@ on affaiblissait l'organisme, et le' système nerveux s'irritait d'autant plus. Un jour, pendant que je me trouvais avec cette jeune personne dans un salon, elle eut une crise. Au cri que jeta sa mère, je demandai la permission de lui donner mes soins. Je passai dans une autre salle, et, quelques instants après, j'avais fait cesser l'accès, et elle reparaissait au salon calme et entièrement remise. Depuis longtemps elle ne dormait plus. Elle dormit cette nuit-là pendant douze heures d'un sommeil calme et forti-fiant, ce qui l'engagea à placer sa seule espérance dans le magnétisme. Le lendemain, 28 avril 1841, je la magnétisai complète-ment je la plongeai dans le sommeil magnétique. Je fis dis-paraître les douleurs de tête, je calmai les palpitations la douleur du côté disparut à la suite d'évacuations produites par l'eau magnétisée dans son somnambulisme, elle annonça une crise à heure fixe, à quelques jours de distance. Je la magnétisai un mois, elle eut pendant le traitement deux crises seulement. Mais depuis le 30 mai 1841, elle n'en a pas eu une seule. Aujourd'hui sa santé est devenue excel-lente, tous les petits accidents ont disparu avec les crises. Pour arriver à ce résultat, j'avais provoqué le sommeil, afin que tout l'organisme fùt entièrement envahi puis, pendant le sommeil, j'avais dirigé mon action sur le côté, à la place même où de vives douleurs se faisaient sentir, pen-sant qu'il pouvait y avoir un commencement de tumeur. Je m'étais appliqué à diriger le fluide sur ce point et à exécuter quelques passes pour entraîner j'avais posé la pointe de mes doigts, et effectué ensuite un mouvement de rotation en appuyant fortement. La douleur, après plusieurs magnéti-sations de ce genre, se calmait aussitôt mes doigts posés, et semblait descendre. Je la poursuivais,@elle descendait dans l'aine, puis suivait le trajet des nerfs dans la cuisse et la jambe jusqu'au bout du pied. Ce fut à la quatrième séance de ce genre que la douleur
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 167 Tous les traitements qu'elle avait suivis, loin de la soula-ger, avaient au contraire irrité la maladie. En lui tirant du sang on appauvrissait, on affaiblissait l'organisme, et le@ système nerveux s'irritait d'autant plus. Un jour, pendant que je me trouvais avec cette jeune personne dans un salon, elle eut une crise. Au cri que jetá sa mère, je demandai la permission de lui donner mes soins. Je passai dans une autre salle, et, quelques instants après, j'avais fait cesser l'accès, et elle reparaissait au salon calme et entièrement remise. Depuis longtemps elle ne dormait plus. Elle dormit cette nuit-là pendant douze heures d'un sommeil calme et forti-fiant, ce qui l'engagea à placer sa seule espérance dans le magnétisme. Le lendemain, 28 avril 1841, je la magnétisai complète-ment je la plongeai dans le sommeil magnétique. Je fis dis-paraître les douleurs de tête, je calmai les palpitations la douleur du côté disparut à la suite d'évacuations produites par l'eau magnétisée dans son somnambulisme, elle annonça une crise à heure fixe, à quelques jours de distance. Je la magnétisai un mois, elle eut pendant le traitement deux crises seulement. Mais depuis le 30 mai 1841, elle n'en a pas eu une seule. Aujourd'hui sa santé est devenue excel-lente, tous les petits accidents ont disparu avec les crises. Pour arriver à ce résultat, j'avais provoqué le sommeil, afin que tout l'organisme fût entièrement envahi puis, pendant le sommeil, j'avais dirigé mon action sur le côté, à la place même où de vives douleurs se faisaient sentir, pen-sant qu'il pouvait y avoir un commencement de tumeur. Je m'étais appliqué à diriger le fluide sur ce point et à exécuter quelques passes pour entraîner j'avais posé la pointe de mes doigts, et effectué ensuite un mouvement de rotation en appuyant fortement. La douleur, après plusieurs magnéti-sations de ce genre, se calmait aussitôt mes doigts posés, et semblait descendre. Je la poursuivais, elle descendait dans l'aine, puis suivait le trajet des nerfs dans la cuisse et la jambe jusqu'au bout du pied. Ce fut à la quatrième séance de ce genre que la douleur
En lui tirant du sang on appauvrissait on affaiblissait l'organisme, et le' système nerveux s'irritait d'autant plus.
En lui tirant du sang on appauvrissait, on affaiblissait l'organisme, et le système nerveux s'irritait d'autant plus.
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50 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Parfois son effort, si énergique qu'il fût, paraissait maîtrisé d'autres fois elle était poussée, sans qu'elle bougeai, avec la rapidité d'une flèche c'étaient des courants qui se combat-taient elle entrait dans le labyrinthe des brisants. Il était temps de renoncer elle avait même excédé les témérités permises. D'ailleurs, la force des choses s'en mêla an mo-ment où elle croyait avoir sous elle une grande masse d'eau, son corps rencontra comme un obstacle et effleura la pointe d'un rocher elle était en plein récif et livrée aux agitations de la vague. Clémence n'était point une femme ordinaire son âme resta ferme et son esprit libre au milieu du péril. Il ne lui sem-blait pas d'ailleurs qu'elle en courût un réel. Cent toise,s au plus la séparaient de la partie du bassin où se trouvaient les autres baigneuses. A l'aide du moindre effort, elle pouvait franchir cette distance ni l'énergie, ni la volonté ne lui manquaient elle n'aurait pas pour le retour de moins bonnes dispositions, ni de moindres chances que pour l'aller. Tels étaient ses calculs l'événement les déçut. D'abord elle avait été portée plus avant dans le récif qu'elle ne le croyait, et -quand il fallut s'en dégager, elle eut à affronter des remous terribles. Puis le mouvement de la marée se déclara contre elle et avec tant d'énergie, qu'elle avait beaucoup de peine à vaincre le courant et à ne pas être entrainée plus au large. Un quart d'heure s'écoula dans cette lutte sans que son courage en fût ébranlé ses forces seules commençaient à faiblir. Qu'on juge de la situation où elle se trouvait. Quelque opiniâtreté qu'elle y mît, elle n'avançait pas elle'ne sortait pas de ces eaux maudites, où le pied rencontrait tantôt un rocher immergé, tantôt l'abîme, et où il n'était possible ni de trouver un point d'appui, ni de nager librement. Chaque -minute qui s'écoulait semblait lui apporter une résistance de plus et une ressource de moins. Elle voyait près de là, presque à sa portée, cette compagnie joyeuse 4ui avait fini par rester indifférente à ses témérités elle voyait Claire qui l'encourageait du geste et du regard, sans soupçonner même le danger qu'elle courait, et elle ne pouvait franchir l'étroit espace qui la séparait de ce port de salut, et si le ciel ne lui venait en aide, elle allait misérablement périr, par un beau
50 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Parfois son effort, si énergique qu'il fût, paraissait maîtrisé d'autres fois elle était poussée, sans qu'elle bougeai, avec la rapidité d'une flèche c'étaient des courants qui se combat-taient elle entrait dans le labyrinthe des brisants. Il était temps de renoncer elle avait même excédé les témérités permises. D'ailleurs, la force des choses s'en mêla an mo-ment où elle croyait avoir sous elle une grande masse d'eau, son corps rencontra comme un obstacle et effleura la pointe d'un rocher elle était en plein récif et livrée aux agitations de la vague. Clémence n'était point une femme ordinaire son âme resta ferme et son esprit libre au milieu du péril. Il ne lui sem-blait pas d'ailleurs qu'elle en courût un réel. Cent toise,s au plus la séparaient de la partie du bassin où se trouvaient les autres baigneuses. A l'aide du moindre effort, elle pouvait franchir cette distance ni l'énergie, ni la volonté ne lui manquaient elle n'aurait pas pour le retour de moins bonnes dispositions, ni de moindres chances que pour l'aller. Tels étaient ses calculs l'événement les déçut. D'abord elle avait été portée plus avant dans le récif qu'elle ne le croyait, et -quand il fallut s'en dégager, elle eut à affronter des remous terribles. Puis le mouvement de la marée se déclara contre elle et avec tant d'énergie, qu'elle avait beaucoup de peine à vaincre le courant et à ne pas être entrainée plus au large. Un quart d'heure s'écoula dans cette lutte sans que son courage en fût ébranlé ses forces seules commençaient à faiblir. Qu'on juge de la situation où elle se trouvait. Quelque opiniâtreté qu'elle y mît, elle n'avançait pas elle'ne sortait pas de ces eaux maudites, où le pied rencontrait tantôt un rocher immergé, tantôt l'abîme, et où il n'était possible ni de trouver un point d'appui, ni de nager librement. Chaque -minute qui s'écoulait semblait lui apporter une résistance de plus et une ressource de moins. Elle voyait près de là, presque à sa portée, cette compagnie joyeuse 4ui avait fini par rester indifférente à ses témérités elle voyait Claire qui l'encourageait du geste et du regard, sans soupçonner même le danger qu'elle courait, et elle ne pouvait franchir l'étroit espace qui la séparait de ce port de salut, et si le ciel ne lui venait en aide, elle allait misérablement périr, par un beau
50 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Parfois son effort, si énergique qu'il fût, paraissait maîtrisé d'autres fois elle était poussée, sans qu'elle bougeât, avec la rapidité d'une flèche c'étaient des courants qui se combat-taient elle entrait dans le labyrinthe des brisants. Il était temps de renoncer elle avait même excédé les témérités permises. D'ailleurs, la force des choses s'en mêla au mo-ment où elle croyait avoir sous elle une grande masse d'eau, son corps rencontra comme un obstacle et effleura la pointe d'un rocher elle était en plein récif et livrée aux agitations de la vague. Clémence n'était point une femme ordinaire son âme resta ferme et son esprit libre au milieu du péril. Il ne lui sem-blait pas d'ailleurs qu'elle en courût un réel. Cent toise@s au plus la séparaient de la partie du bassin où se trouvaient les autres baigneuses. A l'aide du moindre effort, elle pouvait franchir cette distance ni l'énergie, ni la volonté ne lui manquaient elle n'aurait pas pour le retour de moins bonnes dispositions, ni de moindres chances que pour l'aller. Tels étaient ses calculs l'événement les déçut. D'abord elle avait été portée plus avant dans le récif qu'elle ne le croyait, et @quand il fallut s'en dégager, elle eut à affronter des remous terribles. Puis le mouvement de la marée se déclara contre elle et avec tant d'énergie, qu'elle avait beaucoup de peine à vaincre le courant et à ne pas être entraînée plus au large. Un quart d'heure s'écoula dans cette lutte sans que son courage en fût ébranlé ses forces seules commençaient à faiblir. Qu'on juge de la situation où elle se trouvait. Quelque opiniâtreté qu'elle y mît, elle n'avançait pas elle ne sortait pas de ces eaux maudites, où le pied rencontrait tantôt un rocher immergé, tantôt l'abîme, et où il n'était possible ni de trouver un point d'appui, ni de nager librement. Chaque @minute qui s'écoulait semblait lui apporter une résistance de plus et une ressource de moins. Elle voyait près de là, presque à sa portée, cette compagnie joyeuse qui avait fini par rester indifférente à ses témérités elle voyait Claire qui l'encourageait du geste et du regard, sans soupçonner même le danger qu'elle courait, et elle ne pouvait franchir l'étroit espace qui la séparait de ce port de salut, et si le ciel ne lui venait en aide, elle allait misérablement périr, par un beau
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136 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Le lendemain une autre épreuve lui était réservée les gens de justice firent une descente dans la maison. Quelque résistance qu'elle opposât, il fallait que l'action publique ett son cours. Le bruit de la catastrophe s'était répandu au de-hors les magistrats étaient saisis de l'affaire. Plus l'état du blessé était grave, plus il importait de recueillir son témoi-gnage, afin que l'attentat, s'il y en avait uu, ne demeurât point impuni. Tout ce que la marquise put obtenir, ce fut un délai de quelques minutes pour préparer son fils à rinterro-gatoire auquel il allait être soumis. Dès les premiers mots, Gaston comprit de quoi il s'agissait, et une révolution sou-daine s'opéra dans son état. Son cerveau se dégagea, la force lui revint - Que ces messieurs entrent dit-il d'une voix calme. C'était un tout autre homme à le voir, on n'aurait pas cru qu'il avait un pied dans la tombe et qu'il se recueillait dans un suprême effort. Sa tète, appuyée sur des coussins, avait ce caractère de beauté que la mort imprime à ceux qu'elle touche. La résignation et le sacrifice y étaient empreints. Les magistrats entrèrent et l'instruction commença. D est inutile de dire que tout se fit avec des ménagements extrêmes et les égards dus à la position et au rang du blessé. Cependant -des questions lui furent posées et rien ne fut épargné pour obtenir un aveu qui pût mettre la justice sur la trace des cou-pables. Mais, dès l'abord, Gaston déjoua les efforts et trompa l'attente de ceux qui l'interrogeaient. - Messieurs, dit-il, je suis bien aise de vous voir ici j'ai des déclarations très-précises à vous faire. Ma mère, restez, je vous en prie il est bon que vous soyez là pour les en-tendre aussi. Le sang-froid avec lequel ces paroles furent prononcées frappa les officiers judiciaires d'une telle bouche il ne pou-vait rien sortir que de loyal ils étaient à la fois émus et sub-jugués. - Personne, Messieurs, personne, ajouta Gaston avec une insistance marquée, ne doit être recherché, quelles que soient les suites de mon accident. v - Mais cependant, Monsieur, s'il y a eu un crime de com-mis? dit le magistrat qui présidait à l'instruction. - Il n'y a point de crime, Monsieur, reprit le jeune homme
136 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Le lendemain une autre épreuve lui était réservée les gens de justice firent une descente dans la maison. Quelque résistance qu'elle opposât, il fallait que l'action publique ett son cours. Le bruit de la catastrophe s'était répandu au de-hors les magistrats étaient saisis de l'affaire. Plus l'état du blessé était grave, plus il importait de recueillir son témoi-gnage, afin que l'attentat, s'il y en avait uu, ne demeurât point impuni. Tout ce que la marquise put obtenir, ce fut un délai de quelques minutes pour préparer son fils à @rinterro-gatoire auquel il allait être soumis. Dès les premiers mots, Gaston comprit de quoi il s'agissait, et une révolution sou-daine s'opéra dans son état. Son cerveau se dégagea, la force lui revint - Que ces messieurs entrent@ dit-il d'une voix calme. C'était un tout autre homme à le voir, on n'aurait pas cru qu'il avait un pied dans la tombe et qu'il se recueillait dans un suprême effort. Sa tète, appuyée sur des coussins, avait ce caractère de beauté que la mort imprime à ceux qu'elle touche. La résignation et le sacrifice y étaient empreints. Les magistrats entrèrent et l'instruction commença. @D est inutile de dire que tout se fit avec des ménagements extrêmes et les égards dus à la position et au rang du blessé. Cependant -des questions lui furent posées et rien ne fut épargné pour obtenir un aveu qui pût mettre la justice sur la trace des cou-pables. Mais, dès l'abord, Gaston déjoua les efforts et trompa l'attente de ceux qui l'interrogeaient. - Messieurs, dit-il, je suis bien aise de vous voir ici j'ai des déclarations très-précises à vous faire. Ma mère, restez, je vous en prie il est bon que vous soyez là pour les en-tendre aussi. Le sang-froid avec lequel ces paroles furent prononcées frappa les officiers judiciaires d'une telle bouche il ne pou-vait rien sortir que de loyal ils étaient à la fois émus et sub-jugués. - Personne, Messieurs, personne, ajouta Gaston avec une insistance marquée, ne doit être recherché, quelles que soient les suites de mon accident. v - Mais cependant, Monsieur, s'il y a eu un crime de com-mis@? dit le magistrat qui présidait à l'instruction. - Il n'y a point de crime, Monsieur, reprit le jeune homme
136 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Le lendemain une autre épreuve lui était réservée les gens de justice firent une descente dans la maison. Quelque résistance qu'elle opposât, il fallait que l'action publique eût son cours. Le bruit de la catastrophe s'était répandu au de-hors les magistrats étaient saisis de l'affaire. Plus l'état du blessé était grave, plus il importait de recueillir son témoi-gnage, afin que l'attentat, s'il y en avait un, ne demeurât point impuni. Tout ce que la marquise put obtenir, ce fut un délai de quelques minutes pour préparer son fils à l'interro-gatoire auquel il allait être soumis. Dès les premiers mots, Gaston comprit de quoi il s'agissait, et une révolution sou-daine s'opéra dans son état. Son cerveau se dégagea, la force lui revint -@Que ces messieurs entrent, dit-il d'une voix calme. C'était un tout autre homme à le voir, on n'aurait pas cru qu'il avait un pied dans la tombe et qu'il se recueillait dans un suprême effort. Sa tête, appuyée sur des coussins, avait ce caractère de beauté que la mort imprime à ceux qu'elle touche. La résignation et le sacrifice y étaient empreints. Les magistrats entrèrent et l'instruction commença. Il est inutile de dire que tout se fit avec des ménagements extrêmes et les égards dus à la position et au rang du blessé. Cependant @des questions lui furent posées et rien ne fut épargné pour obtenir un aveu qui pût mettre la justice sur la trace des cou-pables. Mais, dès l'abord, Gaston déjoua les efforts et trompa l'attente de ceux qui l'interrogeaient. -@Messieurs, dit-il, je suis bien aise de vous voir ici j'ai des déclarations très-précises à vous faire. Ma mère, restez, je vous en prie il est bon que vous soyez là pour les en-tendre aussi. Le sang-froid avec lequel ces paroles furent prononcées frappa les officiers judiciaires d'une telle bouche il ne pou-vait rien sortir que de loyal ils étaient à la fois émus et sub-jugués. -@Personne, Messieurs, personne, ajouta Gaston avec une insistance marquée, ne doit être recherché, quelles que soient les suites de mon accident.t. -@Mais cependant, Monsieur, s'il y a eu un crime de com-mis ? dit le magistrat qui présidait à l'instruction. -@Il n'y a point de crime, Monsieur, reprit le jeune homme
Cependant -des questions lui furent posées et rien ne fut épargné pour obtenir un aveu qui pût mettre la justice sur la trace des cou-pables.
Cependant des questions lui furent posées et rien ne fut épargné pour obtenir un aveu qui pût mettre la justice sur la trace des cou-pables.
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-197 -Maison du Roi, marchez, assurez la victoire, Soubise 1 et Pecquigny vous mènent à la gloire. Paraissez, vieux soldats, dont les bras éprouvés Lancent de loin la mort que de près vous bravez. Ce fut en effet une belle journée pour la mai-son du Roi gens d'armes, mousquetaires, che-vaux-légers firent des prodiges de valeur et se firent tuer glorieusement. Comment ces courtisans, doux, enjoués, aimables, Sont-ils dans les combats des lions indomptables ? Quel assemblage heureux de grâce et de valeur, Rouflers, Meuse, d'Ayen, Duras, bouillant d'ardeur. Voltaire connaissait bien le caractère des gentilshommes français, intrépides le jour des batailles, polis, galants et portant sous la tente l'esprit et les grâces de la cour. Versailles était partout où le Roi se trouvait. Durant ces campa-gnes de Belgique et de Flandres, rien ne fut gai comme la maison du Roi composée de la fleur de noblesse. Le maréchal de Saxe le plus aimable, le plus léger d'entre eux avait attaché un théâtre à l'armée non point pour y jouer la tragédie ou les pièces sérieuses comme la passion en vint plus tard , mais pour représenter le vaudeville en chan-son, l'opéra-comique 2 sous la direction de ma-1 Le prince de Soubise commandait les gens d'armes de la maison du Roi le duc de Pecquigny, les chevaux-légers. 2 Le brevet du privilège portait théâtre attaché à l'armée du Roi.
-197 -Maison du Roi, marchez, assurez la victoire, Soubise 1 et Pecquigny vous mènent à la gloire. Paraissez, vieux soldats, dont les bras éprouvés Lancent de loin la mort que de près vous bravez. Ce fut en effet une belle journée pour la mai-son du Roi gens d'armes, mousquetaires, che-vaux-légers firent des prodiges de valeur et se firent tuer glorieusement. Comment ces courtisans, doux, enjoués, aimables, Sont-ils dans les combats des lions indomptables ? Quel assemblage heureux de grâce et de valeur, Rouflers, Meuse, d'Ayen, Duras, bouillant d'ardeur. Voltaire connaissait bien le caractère des gentilshommes français, intrépides le jour des batailles, polis, galants et portant sous la tente l'esprit et les grâces de la cour. Versailles était partout où le Roi se trouvait. Durant ces campa-gnes de Belgique et de Flandres, rien ne fut gai comme la maison du Roi composée de la fleur de noblesse. Le maréchal de Saxe le plus aimable, le plus léger d'entre eux avait attaché un théâtre à l'armée non point pour y jouer la tragédie ou les pièces sérieuses comme la passion en vint plus tard , mais pour représenter le vaudeville en chan-son, l'opéra-comique 2 sous la direction de ma@@@@@-@1 Le prince de Soubise commandait les gens d'armes de la maison du Roi le duc de Pecquigny, les chevaux-légers. 2 Le brevet du privilège portait théâtre attaché à l'armée du Roi.
-197 -Maison du Roi, marchez, assurez la victoire, Soubise 1 et Pecquigny vous mènent à la gloire. Paraissez, vieux soldats, dont les bras éprouvés Lancent de loin la mort que de près vous bravez. Ce fut en effet une belle journée pour la mai-son du Roi gens d'armes, mousquetaires, che-vaux-légers firent des prodiges de valeur et se firent tuer glorieusement. Comment ces courtisans, doux, enjoués, aimables, Sont-ils dans les combats des lions indomptables ? Quel assemblage heureux de grâce et de valeur, Bouflers, Meuse, d'Ayen, Duras, bouillant d'ardeur. Voltaire connaissait bien le caractère des gentilshommes français, intrépides le jour des batailles, polis, galants et portant sous la tente l'esprit et les grâces de la cour. Versailles était partout où le Roi se trouvait. Durant ces campa-gnes de Belgique et de Flandres, rien ne fut gai comme la maison du Roi composée de la fleur de noblesse. Le maréchal de Saxe le plus aimable, le plus léger d'entre eux avait attaché un théâtre à l'armée non point pour y jouer la tragédie ou les pièces sérieuses comme la passion en vint plus tard , mais pour représenter le vaudeville en chan-son, l'opéra-comique 2 sous la direction de ma-197 - 1 Le prince de Soubise commandait les gens d'armes de la maison du Roi le duc de Pecquigny, les chevaux-légers. 2 Le brevet du privilège portait théâtre attaché à l'armée du Roi.
Le maréchal de Saxe le plus aimable, le plus léger d'entre eux avait attaché un théâtre à l'armée non point pour y jouer la tragédie ou les pièces sérieuses comme la passion en vint plus tard , mais pour représenter le vaudeville en chan-son, l'opéra-comique 2 sous la direction de ma-1 Le prince de Soubise commandait les gens d'armes de la maison du Roi le duc de Pecquigny, les chevaux-légers.
Le maréchal de Saxe le plus aimable, le plus léger d'entre eux avait attaché un théâtre à l'armée non point pour y jouer la tragédie ou les pièces sérieuses comme la passion en vint plus tard , mais pour représenter le vaudeville en chan-son, l'opéra-comique 2 sous la direction de ma-197 - 1 Le prince de Soubise commandait les gens d'armes de la maison du Roi le duc de Pecquigny, les chevaux-légers.
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142 L'ART- DE MAGNÉTISER M. Courty, rédacteur du Pilote. M. Talbot-Descourty, dentiste. J'ai fait pratiquer bien d'autres opérations fort doulou-reuses, et le sujet n'a jamais rien senti. Des opérations ont été faites par d'autres magnétiseurs avec tout autant de succès. A Cherbourg, des malades ont subi des amputations dans l'état magnétique, sans éprouver la moindre sensation. Ces faits ont été publiquement constatés. Voici le procès-verbal d'une opération faite à Cherbourg L'an 1846, le 19 septembre, à trois heures et demie de l'après-midi Nous, soussignés, habitants de Cherbourg, après avoir assisté à une opération pratiquée aujourd'hui, avec le plus grand succès, par M. le docteur Loysel, aidé de M. Gibon, docteur-médecin, sur la demoiselle Anne Le Marchand, de Porthail, âgée de trente ans, et mise auparavant, en notre présence, dans l'état de sommeil magnétique et d'insensi-bilité absolue, attestons et certifions ce qui suit A deux heures quarante minutes, la malade est magné-tisée et endormie par M. L. Durand, à là distance de deux mètres, et en moins de trois secondes. Alors le chirurgien, pour s'assurer de l'insensibilité du sujet, lui plonge brusque-ment, et à plusieurs reprises, un long stylet dans les chairs du cou un flacon d'ammoniaque concentrée est placé sous le nez de la patiente. Celle-ci reste immobile aucune sensa-tion n'est perçue, nulle altération ne se rencontre sur ses traits, pas une seule impression du dehors n'arrive jusqu'à elle. Au bout de cinq ou six minutes de sommeil, elle est réveillée par son magnétiseur en une seconde. Après quel-ques instants, elle est endormie de nouveau, comme la pre-mière fois, à une-distance plus grande encore. Aussitôt les médecins sont avertis par M. L. Durand que l'opération peut être pratiquée immédiatement et en toute sécurité, et qu'ils peuvent également parler à haute voix sur l'état de la malade, sans crainte d'être entendus par elle, tant l'insensi-bilité est profonde et absolue. A deux heures cinquante minutes, l'opérateur fait, dans
142 L'ART- DE MAGNÉTISER M. Courty, rédacteur du Pilote. M. Talbot-Descourty, dentiste. J'ai fait pratiquer bien d'autres opérations fort doulou-reuses, et le sujet n'a jamais rien senti. Des opérations ont été faites par d'autres magnétiseurs avec tout autant de succès. A Cherbourg, des malades ont subi des amputations dans l'état magnétique, sans éprouver la moindre sensation. Ces faits ont été publiquement constatés. Voici le procès-verbal d'une opération faite à Cherbourg L'an 1846, le 19 septembre, à trois heures et demie de l'après-midi Nous, soussignés, habitants de Cherbourg, après avoir assisté à une opération pratiquée aujourd'hui, avec le plus grand succès, par M. le docteur Loysel, aidé de M. Gibon, docteur-médecin, sur la demoiselle Anne Le Marchand, de Porthail, âgée de trente ans, et mise auparavant, en notre présence, dans l'état de sommeil magnétique et d'insensi-bilité absolue, attestons et certifions ce qui suit A deux heures quarante minutes, la malade est magné-tisée et endormie par M. L. Durand, à là distance de deux mètres, et en moins de trois secondes. Alors le chirurgien, pour s'assurer de l'insensibilité du sujet, lui plonge brusque-ment, et à plusieurs reprises, un long stylet dans les chairs du cou un flacon d'ammoniaque concentrée est placé sous le nez de la patiente. Celle-ci reste immobile aucune sensa-tion n'est perçue, nulle altération ne se rencontre sur ses traits, pas une seule impression du dehors n'arrive jusqu'à elle. Au bout de cinq ou six minutes de sommeil, elle est réveillée par son magnétiseur en une seconde. Après quel-ques instants, elle est endormie de nouveau, comme la pre-mière fois, à une-distance plus grande encore. Aussitôt les médecins sont avertis par M. L. Durand que l'opération peut être pratiquée immédiatement et en toute sécurité, et qu'ils peuvent également parler à haute voix sur l'état de la malade, sans crainte d'être entendus par elle, tant l'insensi-bilité est profonde et absolue. A deux heures cinquante minutes, l'opérateur fait, dans
142 L'ART@ DE MAGNÉTISER M. Courty, rédacteur du Pilote. M. Talbot-Descourty, dentiste. J'ai fait pratiquer bien d'autres opérations fort doulou-reuses, et le sujet n'a jamais rien senti. Des opérations ont été faites par d'autres magnétiseurs avec tout autant de succès. A Cherbourg, des malades ont subi des amputations dans l'état magnétique, sans éprouver la moindre sensation. Ces faits ont été publiquement constatés. Voici le procès-verbal d'une opération faite à Cherbourg L'an 1846, le 19 septembre, à trois heures et demie de l'après-midi Nous, soussignés, habitants de Cherbourg, après avoir assisté à une opération pratiquée aujourd'hui, avec le plus grand succès, par M. le docteur Loysel, aidé de M. Gibon, docteur-médecin, sur la demoiselle Anne Le Marchand, de Porthail, âgée de trente ans, et mise auparavant, en notre présence, dans l'état de sommeil magnétique et d'insensi-bilité absolue, attestons et certifions ce qui suit A deux heures quarante minutes, la malade est magné-tisée et endormie par M. L. Durand, à la distance de deux mètres, et en moins de trois secondes. Alors le chirurgien, pour s'assurer de l'insensibilité du sujet, lui plonge brusque-ment, et à plusieurs reprises, un long stylet dans les chairs du cou un flacon d'ammoniaque concentrée est placé sous le nez de la patiente. Celle-ci reste immobile aucune sensa-tion n'est perçue, nulle altération ne se rencontre sur ses traits, pas une seule impression du dehors n'arrive jusqu'à elle. Au bout de cinq ou six minutes de sommeil, elle est réveillée par son magnétiseur en une seconde. Après quel-ques instants, elle est endormie de nouveau, comme la pre-mière fois, à une distance plus grande encore. Aussitôt les médecins sont avertis par M. L. Durand que l'opération peut être pratiquée immédiatement et en toute sécurité, et qu'ils peuvent également parler à haute voix sur l'état de la malade, sans crainte d'être entendus par elle, tant l'insensi-bilité est profonde et absolue. A deux heures cinquante minutes, l'opérateur fait, dans
142 L'ART- DE MAGNÉTISER M. Courty, rédacteur du Pilote.
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EFFETS PHYSIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 85 ses pieds faisaient les pas d'une contredanse. Il causait continuellement avec sa danseuse imaginaire, riant, chantant, se livrant à une intarissable gaieté. Je pouvais facilement le faire parler, mais il m'échappait aussitôt. Il était tout à fait insensible, non seulement du corps,mais des sens les expériencee que nous fîmes sur lui, chez le docteur Labbé, nous le prouvèrent. A Londres, une jeune fille, qui avait été magnétisée par M. du Potet et par le docteur Elliotson, fut jetée par moi dans le somnambulisme naturel pendant une séance publi-que. Elle était, dans cet état, tout à fait indépendante de moi, et l'insensibilité était complète comme dans le somnam-bulisme magnétique. Elle s'occupait beaucoup d'une autre personne qui était endormie, et faisait à elle seule une lon-gue conversation. Lorsque je voulus l'éveiller, elle s'y opposa d'abord avec force elle me prenait pour un de ses parents qui voulait la sermonner elle courut se réfugier au milieu du public, et ce fut avec peine que je parvins à la réveiller. Somnambulisme magnétique Le somnambulisme magnétique est la veille dans le som-meil c'est l'âme dégagée de la matière et jouissant de ses facultés propres. Elle semble indépendante du corps, tout en y tenant toujours par un fil, mais les liens sont relâchés par l'anéantissement de la matière. Pendant cette phase, tous les phénomènes dont nous avons parlé apparaissent avec plus d'exactitude, si cela est possible. Il est encore d'autres phénomènes physiologiques qui ne se trouvent que dans cet état, ou du moins il est très rare de les rencontrer dans la somnolence ou le sommeil. Ces effets sont La localisation de la sensibilité La transmission de sensation La sensation ou appréciation des objets magnétisés La vue du fluide vital L'attraction entière.
EFFETS PHYSIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 85 ses pieds faisaient les pas d'une contredanse. Il causait continuellement avec sa danseuse imaginaire, riant, chantant, se livrant à une intarissable gaieté. Je pouvais facilement le faire parler, mais il m'échappait aussitôt. Il était tout à fait insensible, non seulement du corps,mais des sens les expériencee que nous fîmes sur lui, chez le docteur Labbé, nous le prouvèrent. A Londres, une jeune fille, qui avait été magnétisée par M. du Potet et par le docteur Elliotson, fut jetée par moi dans le somnambulisme naturel pendant une séance publi-que. Elle était, dans cet état, tout à fait indépendante de moi, et l'insensibilité était complète comme dans le somnam-bulisme magnétique. Elle s'occupait beaucoup d'une autre personne qui était endormie, et faisait à elle seule une lon-gue conversation. Lorsque je voulus l'éveiller, elle s'y opposa d'abord avec force elle me prenait pour un de ses parents qui voulait la sermonner elle courut se réfugier au milieu du public, et ce fut avec peine que je parvins à la réveiller. Somnambulisme magnétique Le somnambulisme magnétique est la veille dans le som-meil c'est l'âme dégagée de la matière et jouissant de ses facultés propres. Elle semble indépendante du corps, tout en y tenant toujours par un fil, mais les liens sont relâchés par l'anéantissement de la matière. Pendant cette phase, tous les phénomènes dont nous avons parlé apparaissent avec plus d'exactitude, si cela est possible. Il est encore d'autres phénomènes physiologiques qui ne se trouvent que dans cet état, ou du moins il est très rare de les rencontrer dans la somnolence ou le sommeil. Ces effets sont La localisation de la sensibilité La transmission de sensation La sensation ou appréciation des objets magnétisés La vue du fluide vital L'attraction entière.
EFFETS PHYSIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 85 ses pieds faisaient les pas d'une contredanse. Il causait continuellement avec sa danseuse imaginaire, riant, chantant, se livrant à une intarissable gaieté. Je pouvais facilement le faire parler, mais il m'échappait aussitôt. Il était tout à fait insensible, non seulement du corps,mais des sens les expériences que nous fîmes sur lui, chez le docteur Labbé, nous le prouvèrent. A Londres, une jeune fille, qui avait été magnétisée par M. du Potet et par le docteur Elliotson, fut jetée par moi dans le somnambulisme naturel pendant une séance publi-que. Elle était, dans cet état, tout à fait indépendante de moi, et l'insensibilité était complète comme dans le somnam-bulisme magnétique. Elle s'occupait beaucoup d'une autre personne qui était endormie, et faisait à elle seule une lon-gue conversation. Lorsque je voulus l'éveiller, elle s'y opposa d'abord avec force elle me prenait pour un de ses parents qui voulait la sermonner elle courut se réfugier au milieu du public, et ce fut avec peine que je parvins à la réveiller. Somnambulisme magnétique Le somnambulisme magnétique est la veille dans le som-meil c'est l'âme dégagée de la matière et jouissant de ses facultés propres. Elle semble indépendante du corps, tout en y tenant toujours par un fil, mais les liens sont relâchés par l'anéantissement de la matière. Pendant cette phase, tous les phénomènes dont nous avons parlé apparaissent avec plus d'exactitude, si cela est possible. Il est encore d'autres phénomènes physiologiques qui ne se trouvent que dans cet état, ou du moins il est très rare de les rencontrer dans la somnolence ou le sommeil. Ces effets sont La localisation de la sensibilité La transmission de sensation La sensation ou appréciation des objets magnétisés La vue du fluide vital L'attraction entière.
Je pouvais facilement le faire parler, mais il m'échappait aussitôt.
Je pouvais facilement le faire parler, mais il m'échappait aussitôt.
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AH EXPLICATION DES PLANCHES Planche VII. FIG. 1. Sternalis brutorum femme de 28 ans . a. Chef sternal du sterno-cléido-mastoïdien. b. Grand pectoral recouvert de son aponévrose. Il s'attache directement à la sixième côte et n'a pas d'insertion à l'apo-névrose abdominale. c. Sternalis brutorum ou droit thoracique. Les tendons des faisceaux sternaux des muscles sterno-cléido-mastoï-diens passent en avant du sternum et se soudent l'un à l'autre en pre-nant des adhérences au sternum à la. hauteur de la deuxième côte. Ce tendon commun se bifurque de nouveau, et chacun des tendons ainsi formés est suivi d'un ventre charnu large d'environ 0m,03 à droite, 0m,02 à gauche. Une insertion supplémentaire est prise sur le sternum par le faisceau droit. Les deux petits muscles anormaux se dirigent de haut en bas et de dedans en dehors pour aller s'insérer par un court tendon aplati au sixième cartilage costal. FIG. 2. Troisième pectoral homme de 25 ans . a. a. a. al Grand pectoral disséqué et relevé par des érignes. b. petit pectoral. c. deltoïde. d. Troisième pectoral, inséré inférieurement aux cinquième, sixième, septième et huitième côtes, supérieurement au tendon du grand pectoral. Planche VIII. FIG. 1. Continuation anormale de l'angulaire de l'omoplate et du grand dentelé homme de 50 ans . a. a. a. Angulaire de l'omoplate. b. Faisceau de ce muscle, qui va se joindre au grand dentelé et s'insérer avec lui à la première côte. c. Grand dentelé, visible sous l'omoplate relevée par des érignes. d. Splénius. FIG. 2. Anomalies multiples de l'angulaire de l'omoplate. a. Faisceau supérieur qui s'attache à l'apophyse transverse de l'atlas. b. Première portion de ce faisceau, soulevée par une érigne, qui va se jeter dans le splénius. c. Deuxième portion de ce faisceau, allant s'insérer aux apophyses épineuses des deux dernières vertèbres cervicales, en entre-croisant ses fibres tendineuses avec celles du petit dentelé supérieur. d. Troisième portion du faisceau supérieur de l'angulaire, qui s'insère au bord spinal de l'omoplate, au-dessus de l'épine, après avoir donné quelques fibres au faisceau inférieur. e. e. Faisceau inférieur du muscle angulaire, inséré en haut aux tubercules postérieurs des apophyses transverses des deuxième, troisième, quatrième et cinquième vertèbres cervicales. En bas, ce faisceau se bifurque le premier chef de bifurcatiou va se jeter dans le transversaire du cou le second chef, qui est le plus volu-mineux, va s'insérer à l'angle supérieur de l'omoplate, après avoir reçu un trousseau de fibres musculaires qui le relie au faisceau supé-rieur du muscle.
AH EXPLICATION DES PLANCHES Planche VII. FIG. 1. @Sternalis brutorum femme de 28 ans . a. Chef sternal du sterno-cléido-mastoïdien. b. Grand pectoral recouvert de son aponévrose. Il s'attache directement à la sixième côte et n'a pas d'insertion à l'apo-névrose abdominale. c. Sternalis brutorum ou droit thoracique. Les tendons des faisceaux sternaux des muscles sterno-cléido-mastoï-diens passent en avant du sternum et se soudent l'un à l'autre en pre-nant des adhérences au sternum à la. hauteur de la deuxième côte. Ce tendon commun se bifurque de nouveau, et chacun des tendons ainsi formés est suivi d'un ventre charnu large d'environ 0m,03 à droite, 0m,02 à gauche. Une insertion supplémentaire est prise sur le sternum par le faisceau droit. Les deux petits muscles anormaux se dirigent de haut en bas et de dedans en dehors pour aller s'insérer par un court tendon aplati au sixième cartilage costal. FIG. 2. @Troisième pectoral homme de 25 ans . a. a. a. al Grand pectoral disséqué et relevé par des érignes. b. petit pectoral. c. deltoïde. d. Troisième pectoral, inséré inférieurement aux cinquième, sixième, septième et huitième côtes, supérieurement au tendon du grand pectoral. Planche VIII. FIG. 1. @Continuation anormale de l'angulaire de l'omoplate et du grand dentelé homme de 50 ans . a. a. a. Angulaire de l'omoplate. b. Faisceau de ce muscle, qui va se joindre au grand dentelé et s'insérer avec lui à la première côte. c. Grand dentelé, visible sous l'omoplate relevée par des érignes. d. Splénius. FIG. 2. @Anomalies multiples de l'angulaire de l'omoplate. a. Faisceau supérieur qui s'attache à l'apophyse transverse de l'atlas. b. Première portion de ce faisceau, soulevée par une érigne, qui va se jeter dans le splénius. c. Deuxième portion de ce faisceau, allant s'insérer aux apophyses épineuses des deux dernières vertèbres cervicales, en entre-croisant ses fibres tendineuses avec celles du petit dentelé supérieur. d. Troisième portion du faisceau supérieur de l'angulaire, qui s'insère au bord spinal de l'omoplate, au-dessus de l'épine, après avoir donné quelques fibres au faisceau inférieur. e. e. Faisceau inférieur du muscle angulaire, inséré en haut aux tubercules postérieurs des apophyses transverses des deuxième, troisième, quatrième et cinquième vertèbres cervicales. En bas, ce faisceau se bifurque le premier chef de bifurcatiou va se jeter dans le transversaire du cou le second chef, qui est le plus volu-mineux, va s'insérer à l'angle supérieur de l'omoplate, après avoir reçu un trousseau de fibres musculaires qui le relie au faisceau supé-rieur du muscle.
AH EXPLICATION DES PLANCHES Planche VII. FIG. 1. -Sternalis brutorum femme de 28 ans . a. Chef sternal du sterno-cléido-mastoïdien. b. Grand pectoral recouvert de son aponévrose. Il s'attache directement à la sixième côte et n'a pas d'insertion à l'apo-névrose abdominale. c. Sternalis brutorum ou droit thoracique. Les tendons des faisceaux sternaux des muscles sterno-cléido-mastoï-diens passent en avant du sternum et se soudent l'un à l'autre en pre-nant des adhérences au sternum à la@ hauteur de la deuxième côte. Ce tendon commun se bifurque de nouveau, et chacun des tendons ainsi formés est suivi d'un ventre charnu large d'environ 0m,03 à droite, 0m,02 à gauche. Une insertion supplémentaire est prise sur le sternum par le faisceau droit. Les deux petits muscles anormaux se dirigent de haut en bas et de dedans en dehors pour aller s'insérer par un court tendon aplati au sixième cartilage costal. FIG. 2. -Troisième pectoral homme de 25 ans . a. a. a. a' Grand pectoral disséqué et relevé par des érignes. b. petit pectoral. c.@deltoïde. d.@Troisième pectoral, inséré inférieurement aux cinquième, sixième, septième et huitième côtes, supérieurement au tendon du grand pectoral. Planche VIII. FIG. 1. -Continuation anormale de l'angulaire de l'omoplate et du grand dentelé homme de 50 ans . a. a. a. Angulaire de l'omoplate. b. Faisceau de ce muscle, qui va se joindre au grand dentelé et s'insérer avec lui à la première côte. c. Grand dentelé, visible sous l'omoplate relevée par des érignes. d. Splénius. FIG. 2. -Anomalies multiples de l'angulaire de l'omoplate. a. Faisceau supérieur qui s'attache à l'apophyse transverse de l'atlas. b. Première portion de ce faisceau, soulevée par une érigne, qui va se jeter dans le splénius. c. Deuxième portion de ce faisceau, allant s'insérer aux apophyses épineuses des deux dernières vertèbres cervicales, en entre-croisant ses fibres tendineuses avec celles du petit dentelé supérieur. d. Troisième portion du faisceau supérieur de l'angulaire, qui s'insère au bord spinal de l'omoplate, au-dessus de l'épine, après avoir donné quelques fibres au faisceau inférieur. e. e. Faisceau inférieur du muscle angulaire, inséré en haut aux tubercules postérieurs des apophyses transverses des deuxième, troisième, quatrième et cinquième vertèbres cervicales. En bas, ce faisceau se bifurque le premier chef de bifurcation va se jeter dans le transversaire du cou le second chef, qui est le plus volu-mineux, va s'insérer à l'angle supérieur de l'omoplate, après avoir reçu un trousseau de fibres musculaires qui le relie au faisceau supé-rieur du muscle.
Les tendons des faisceaux sternaux des muscles sterno-cléido-mastoï-diens passent en avant du sternum et se soudent l'un à l'autre en pre-nant des adhérences au sternum à la. hauteur de la deuxième côte.
Les tendons des faisceaux sternaux des muscles sterno-cléido-mastoï-diens passent en avant du sternum et se soudent l'un à l'autre en pre-nant des adhérences au sternum à la hauteur de la deuxième côte.
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THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 215 s'épanouir, et le feu sacré briller de nouveau dans ses yeux. Je continuai ainsi à localiser l'action par des passes sur l'avant-bras et la main puis, tous les cinq ou six jours, je les massai fortement. Le poignet, la main et les doigts étaient plus raides, se pliaient avec plus de difficulté le len-demain du massage mais le surlendemain, après les avoir magnétisés par des passes seulement, les nerfs avaient une souplesse et une flexibilité plus grandes, la douleur était moindre, et Sivori pouvait faire quelques notes de plus. Enfin, le l'r août, le poignet avait retrouvé toute sa sou-plesse, toute son agilité, toute sa vigueur, et le 3 août, c'est-à-dire deux mois et six jours après l'accident, Sivori donnait chez lui une soirée musicale, dans laquelle il se fai-sait entendre. Le Journal de Genève du 9 août terminait ainsi un article sur cette soirée Lorsque M. Sivori parut, tenant son violon, tous les coeurs battaient vivement, et sur chaque visage on lisait une émotion facile à comprendre. A peine quelques minutes s'é-taient-elles écoulées que toute crainte disparut pour faire place à la joie la plus vive, à l'étonnement le plus profond. Jamais peut-être cet archet magique n'avait versé tant d'har-monie, et rendu les cris du coeur avec une vérité tour à tour si touchante et si vigoureuse. Les tours de force dont il éblouissait autrefois ses auditeurs, nous les avons entendus de nouveau. Réjouissons-nous donc, car, grâce à une espèce de miracle, Sivori restera le premier violoniste que nous ayons entendu mais non, il n'y a point de miracle c'est le magnétisme qui a produit cet heureux résultat. M. Lafontaine, avec cette puissance magnétique qu'on ne saurait lui nier, est parvenu en un mois à rendre à ces nerfs, frappés d'immobilité, la souplesse et la force que le temps et les douches semblaient seuls devoir rendre à la fin de l'année. Dans le courant d'août, Sivori se rendit à Aix pour y don-ner des concerts, et comme les douches lui avaient été ordonnées par les chirurgiens, il consulta le médecin des bains sur l'opportunité de ce remède. La réponse de celui-ci
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 215 s'épanouir, et le feu sacré briller de nouveau dans ses yeux. Je continuai ainsi à localiser l'action par des passes sur l'avant-bras et la main puis, tous les cinq ou six jours, je les massai fortement. Le poignet, la main et les doigts étaient plus raides, se pliaient avec plus de difficulté le len-demain du massage mais le surlendemain, après les avoir magnétisés par des passes seulement, les nerfs avaient une souplesse et une flexibilité plus grandes, la douleur était moindre, et Sivori pouvait faire quelques notes de plus. Enfin, le l'r août, le poignet avait retrouvé toute sa sou-plesse, toute son agilité, toute sa vigueur, et le 3 août, c'est-à-dire deux mois et six jours après l'accident, Sivori donnait chez lui une soirée musicale, dans laquelle il se fai-sait entendre. Le Journal de Genève du 9 août terminait ainsi un article sur cette soirée Lorsque M. Sivori parut, tenant son violon, tous les coeurs battaient vivement, et sur chaque visage on lisait une émotion facile à comprendre. A peine quelques minutes s'é-taient-elles écoulées que toute crainte disparut pour faire place à la joie la plus vive, à l'étonnement le plus profond. Jamais peut-être cet archet magique n'avait versé tant d'har-monie, et rendu les cris du coeur avec une vérité tour à tour si touchante et si vigoureuse. Les tours de force dont il éblouissait autrefois ses auditeurs, nous les avons entendus de nouveau. Réjouissons-nous donc, car, grâce à une espèce de miracle, Sivori restera le premier violoniste que nous ayons entendu mais non, il n'y a point de miracle c'est le magnétisme qui a produit cet heureux résultat. M. Lafontaine, avec cette puissance magnétique qu'on ne saurait lui nier, est parvenu en un mois à rendre à ces nerfs, frappés d'immobilité, la souplesse et la force que le temps et les douches semblaient seuls devoir rendre à la fin de l'année. Dans le courant d'août, Sivori se rendit à Aix pour y don-ner des concerts, et comme les douches lui avaient été ordonnées par les chirurgiens, il consulta le médecin des bains sur l'opportunité de ce remède. La réponse de celui-ci
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 215 s'épanouir, et le feu sacré briller de nouveau dans ses yeux. Je continuai ainsi à localiser l'action par des passes sur l'avant-bras et la main puis, tous les cinq ou six jours, je les massai fortement. Le poignet, la main et les doigts étaient plus raides, se pliaient avec plus de difficulté le len-demain du massage mais le surlendemain, après les avoir magnétisés par des passes seulement, les nerfs avaient une souplesse et une flexibilité plus grandes, la douleur était moindre, et Sivori pouvait faire quelques notes de plus. Enfin, le 1er août, le poignet avait retrouvé toute sa sou-plesse, toute son agilité, toute sa vigueur, et le 3 août, c'est-à-dire deux mois et six jours après l'accident, Sivori donnait chez lui une soirée musicale, dans laquelle il se fai-sait entendre. Le Journal de Genève du 9 août terminait ainsi un article sur cette soirée Lorsque M. Sivori parut, tenant son violon, tous les coeurs battaient vivement, et sur chaque visage on lisait une émotion facile à comprendre. A peine quelques minutes s'é-taient-elles écoulées que toute crainte disparut pour faire place à la joie la plus vive, à l'étonnement le plus profond. Jamais peut-être cet archet magique n'avait versé tant d'har-monie, et rendu les cris du coeur avec une vérité tour à tour si touchante et si vigoureuse. Les tours de force dont il éblouissait autrefois ses auditeurs, nous les avons entendus de nouveau. Réjouissons-nous donc, car, grâce à une espèce de miracle, Sivori restera le premier violoniste que nous ayons entendu mais non, il n'y a point de miracle c'est le magnétisme qui a produit cet heureux résultat. M. Lafontaine, avec cette puissance magnétique qu'on ne saurait lui nier, est parvenu en un mois à rendre à ces nerfs, frappés d'immobilité, la souplesse et la force que le temps et les douches semblaient seuls devoir rendre à la fin de l'année. Dans le courant d'août, Sivori se rendit à Aix pour y don-ner des concerts, et comme les douches lui avaient été ordonnées par les chirurgiens, il consulta le médecin des bains sur l'opportunité de ce remède. La réponse de celui-ci
Enfin, le l'r août, le poignet avait retrouvé toute sa sou-plesse, toute son agilité, toute sa vigueur, et le 3 août, c'est-à-dire deux mois et six jours après l'accident, Sivori donnait chez lui une soirée musicale, dans laquelle il se fai-sait entendre.
Enfin, le 1er août, le poignet avait retrouvé toute sa sou-plesse, toute son agilité, toute sa vigueur, et le 3 août, c'est-à-dire deux mois et six jours après l'accident, Sivori donnait chez lui une soirée musicale, dans laquelle il se fai-sait entendre.
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27 -l'opiniâtre débutant redouble ses passes désespérées, iï a perdu confiance ses mouvements mécaniques n'ont plus de vertu et ne produisent aucun effet. L'état mental du magnétiseur agit non-seulement sur la quantité, mais encore sur la qualité du fluide. On sait que les émotions influent sur les sécrétions. La frayeur altère le lait d'une nourrice la colère rend plus actif le venin d'un animal. Le fluide magnétique traversant les divers milieux comme la lumière traverse les corps diaphanes, comme l'électricité les corps conducteurs, comme le calorique tous les corps, peut parvenir à des distances plus ou moins considérables dont l'expérience n'a pas encore fixé les limites. Mais son action s'affaiblissant en raison de l'éloigne-ment et peut-être aussi en raison des obstacles interpo-sés, ne peut s'exercer à distance, que sur des sujets très-'sensibles, déjà mis en rapport avec le magnétiseur a l'aide des procédés ordinaires. Comment se fait-il, dira-t-on, que le fluide aille se porter à de grandes distances sur le sujet, sans affecter les personnes placées sur la ligne qu'il parcourt? Je demanderai à mon tour Comment se fait-il que la moindre note douteuse qui s'échappe d'un ensemble d'instrumentistes aille frapper l'oreille du chef d'orches-tre, en passant inaperçue pour des auditeurs quelquefois plus rapprochés? Comment se fait-il que les émanations du gibier aillent impressionner le chien de chasse, sans être saisies par des individus plus voisins de cette proie? C'est qu'il y a dans le sujet magnétique, comme dans le chef d'orchestre, comme dans le chien de chasse, une sensibilité particulière, exceptionnelle, don de la nature ou fruit de l'éducation. L'impulsion de la volonté au moyen du contact, du souffle ou des passes, peut imprégner de fluide le premier
27 -l'opiniâtre débutant redouble ses passes désespérées, iï a perdu confiance ses mouvements mécaniques n'ont plus de vertu et ne produisent aucun effet. L'état mental du magnétiseur agit non-seulement sur la quantité, mais encore sur la qualité du fluide. On sait que les émotions influent sur les sécrétions. La frayeur altère le lait d'une nourrice la colère rend plus actif le venin d'un animal. Le fluide magnétique traversant les divers milieux comme la lumière traverse les corps diaphanes, comme l'électricité les corps conducteurs, comme le calorique tous les corps, peut parvenir à des distances plus ou moins considérables dont l'expérience n'a pas encore fixé les limites. Mais son action s'affaiblissant en raison de l'éloigne-ment et peut-être aussi en raison des obstacles interpo-sés, ne peut s'exercer à distance, que sur des sujets très-'sensibles, déjà mis en rapport avec le magnétiseur a l'aide des procédés ordinaires. @Comment se fait-il, dira-t-on, que le fluide aille se porter à de grandes distances sur le sujet, sans affecter les personnes placées sur la ligne qu'il parcourt@? Je demanderai à mon tour @Comment se fait-il que la moindre note douteuse qui s'échappe d'un ensemble d'instrumentistes aille frapper l'oreille du chef d'orches-tre, en passant inaperçue pour des auditeurs quelquefois plus rapprochés@? Comment se fait-il que les émanations du gibier aillent impressionner le chien de chasse, sans être saisies par des individus plus voisins de cette proie@? C'est qu'il y a dans le sujet magnétique, comme dans le chef d'orchestre, comme dans le chien de chasse, une sensibilité particulière, exceptionnelle, don de la nature ou fruit de l'éducation. L'impulsion de la volonté au moyen du contact, du souffle ou des passes, peut imprégner de fluide le premier
27 -l'opiniâtre débutant redouble ses passes désespérées, il a perdu confiance ses mouvements mécaniques n'ont plus de vertu et ne produisent aucun effet. L'état mental du magnétiseur agit non-seulement sur la quantité, mais encore sur la qualité du fluide. On sait que les émotions influent sur les sécrétions. La frayeur altère le lait d'une nourrice la colère rend plus actif le venin d'un animal. Le fluide magnétique traversant les divers milieux comme la lumière traverse les corps diaphanes, comme l'électricité les corps conducteurs, comme le calorique tous les corps, peut parvenir à des distances plus ou moins considérables dont l'expérience n'a pas encore fixé les limites. Mais son action s'affaiblissant en raison de l'éloigne-ment et peut-être aussi en raison des obstacles interpo-sés, ne peut s'exercer à distance, que sur des sujets très-@sensibles, déjà mis en rapport avec le magnétiseur à l'aide des procédés ordinaires. -Comment se fait-il, dira-t-on, que le fluide aille se porter à de grandes distances sur le sujet, sans affecter les personnes placées sur la ligne qu'il parcourt ? Je demanderai à mon tour -Comment se fait-il que la moindre note douteuse qui s'échappe d'un ensemble d'instrumentistes aille frapper l'oreille du chef d'orches-tre, en passant inaperçue pour des auditeurs quelquefois plus rapprochés ? Comment se fait-il que les émanations du gibier aillent impressionner le chien de chasse, sans être saisies par des individus plus voisins de cette proie ? C'est qu'il y a dans le sujet magnétique, comme dans le chef d'orchestre, comme dans le chien de chasse, une sensibilité particulière, exceptionnelle, don de la nature ou fruit de l'éducation. L'impulsion de la volonté au moyen du contact, du souffle ou des passes, peut imprégner de fluide le premier
Mais son action s'affaiblissant en raison de l'éloigne-ment et peut-être aussi en raison des obstacles interpo-sés, ne peut s'exercer à distance, que sur des sujets très-'sensibles, déjà mis en rapport avec le magnétiseur a l'aide des procédés ordinaires.
Mais son action s'affaiblissant en raison de l'éloigne-ment et peut-être aussi en raison des obstacles interpo-sés, ne peut s'exercer à distance, que sur des sujets très-sensibles, déjà mis en rapport avec le magnétiseur à l'aide des procédés ordinaires.
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CE QU'ON PEUT VOTR DANS UNE RUE. 259 une confidence. Ce mot ne fut pas prononcé, et dès lors il y eut un secret entre nous. Un secret? il n'est point d'attachement qui résiste à ce ïégime. Je l'éprouvai bientôt. A une première dissimulation il fallut ajouter des dissimulations nouvelles. En pareil cas, il y a une heure, un moment, où un aveu est possible si on laisse passer cette heure et ce moment, on est fatalement condamné à taire tout ce qui survient, et à tenir une por-tion de son existence dans l'ombre. Désormais il fallait m'ob-server, rester sur mes gardes, ne rien dire qui pùt trahir ces relations singulières et qui devaient persister. -XXVIII En effet, Melchior ne s'en tint pas à une visite sous un prétexte ou l'autre - il revint. Il y eut d'abord dans l'accueil que je lui fis une froideur très-grande. J'avais à prendre ma revanche de ses libertés du premier jour, et je lui tins rigueur. Je voulais qu'il com-, prit la distance qui me séparait des femmes avec lesquelles il était accoutumé à vivre, et que, sous aucun prétexte, je ne souffrirais d'être traitée sur le même pied. La leçon fut complète et poussée aussi loin que possible. En vain essaya- , t-il de me plaisanter sur mes sévérités, je tins bon et l'obli-geai à donner aux choses un tour plus sérieux. Alors il s'ex-cusa, et si humblement, flue j'en fus touchée. J'avais réduit le fanfaron à demander grâce, et c'était un triomphe de na-ture à me causer quelque fierté. Évidemment je jouais avec le feu, et de lui à moi la par-tie n'était point égale. Sans expérience de la vie, sans autre défense que l'instinct dont la nature a armé les femmes, j'al-lais engager la lutte avec un roué, un débauché émérite, un homme qui savait comment on assiège un coeur et comment on l'amène à une capitulation prévue. Les ressources ne lui manquaient pas l'audace encore moins. Cette fois pourtant
CE QU'ON PEUT VOTR DANS UNE RUE. 259 une confidence. Ce mot ne fut pas prononcé, et dès lors il y eut un secret entre nous. Un secret@? il n'est point d'attachement qui résiste à ce ïégime. Je l'éprouvai bientôt. A une première dissimulation il fallut ajouter des dissimulations nouvelles. En pareil cas, il y a une heure, un moment, où un aveu est possible si on laisse passer cette heure et ce moment, on est fatalement condamné à taire tout ce qui survient, et à tenir une por-tion de son existence dans l'ombre. Désormais il fallait m'ob-server, rester sur mes gardes, ne rien dire qui pùt trahir ces relations singulières et qui devaient persister. -XXVIII En effet, Melchior ne s'en tint pas à une visite sous un prétexte ou l'autre - il revint. Il y eut d'abord dans l'accueil que je lui fis une froideur très-grande. J'avais à prendre ma revanche de ses libertés du premier jour, et je lui tins rigueur. Je voulais qu'il com-, prit la distance qui me séparait des femmes avec lesquelles il était accoutumé à vivre, et que, sous aucun prétexte, je ne souffrirais d'être traitée sur le même pied. La leçon fut complète et poussée aussi loin que possible. En vain essaya- , t-il de me plaisanter sur mes sévérités, je tins bon et l'obli-geai à donner aux choses un tour plus sérieux. Alors il s'ex-cusa, et si humblement, flue j'en fus touchée. J'avais réduit le fanfaron à demander grâce, et c'était un triomphe de na-ture à me causer quelque fierté. Évidemment je jouais avec le feu, et de lui à moi la par-tie n'était point égale. Sans expérience de la vie, sans autre défense que l'instinct dont la nature a armé les femmes, j'al-lais engager la lutte avec un roué, un débauché émérite, un homme qui savait comment on assiège un coeur et comment on l'amène à une capitulation prévue. Les ressources ne lui manquaient pas l'audace encore moins. Cette fois pourtant
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 259 une confidence. Ce mot ne fut pas prononcé, et dès lors il y eut un secret entre nous. Un secret ? il n'est point d'attachement qui résiste à ce régime. Je l'éprouvai bientôt. A une première dissimulation il fallut ajouter des dissimulations nouvelles. En pareil cas, il y a une heure, un moment, où un aveu est possible si on laisse passer cette heure et ce moment, on est fatalement condamné à taire tout ce qui survient, et à tenir une por-tion de son existence dans l'ombre. Désormais il fallait m'ob-server, rester sur mes gardes, ne rien dire qui pût trahir ces relations singulières et qui devaient persister. @XXVIII En effet, Melchior ne s'en tint pas à une visite sous un prétexte ou l'autre@@ il revint. Il y eut d'abord dans l'accueil que je lui fis une froideur très-grande. J'avais à prendre ma revanche de ses libertés du premier jour, et je lui tins rigueur. Je voulais qu'il com-@@prît la distance qui me séparait des femmes avec lesquelles il était accoutumé à vivre, et que, sous aucun prétexte, je ne souffrirais d'être traitée sur le même pied. La leçon fut complète et poussée aussi loin que possible. En vain essaya-@@@t-il de me plaisanter sur mes sévérités, je tins bon et l'obli-geai à donner aux choses un tour plus sérieux. Alors il s'ex-cusa, et si humblement, @que j'en fus touchée. J'avais réduit le fanfaron à demander grâce, et c'était un triomphe de na-ture à me causer quelque fierté. Évidemment je jouais avec le feu, et de lui à moi la par-tie n'était point égale. Sans expérience de la vie, sans autre défense que l'instinct dont la nature a armé les femmes, j'al-lais engager la lutte avec un roué, un débauché émérite, un homme qui savait comment on assiége un coeur et comment on l'amène à une capitulation prévue. Les ressources ne lui manquaient pas l'audace encore moins. Cette fois pourtant
En vain essaya- , t-il de me plaisanter sur mes sévérités, je tins bon et l'obli-geai à donner aux choses un tour plus sérieux.
En vain essaya-t-il de me plaisanter sur mes sévérités, je tins bon et l'obli-geai à donner aux choses un tour plus sérieux.
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BRAQUE DUPUY Ce grand et splendide animal blanc et marron foncé, si gracieux et en même temps si vigoureux, rappelant par sa tête fine et la courbure élégante de sa croupe le lévrier, est pourtant bien aussi un chien français ! M. de la Rue, dans ses articles sur les chiens français, dit en effet. Nous tournerons nos regards vers le Poitou, la patrie des grands chasseurs et des bons chiens, nous y verrons un homme, occupé à refaire l'ancienne race de braques qu'il avait eue et appréciée autrefois. Cet homme est amateur passionné de la chasse au chien d'arrêt, c'est M. Dupuy qui a laissé son nom au chien qu'il a enfin re-constitué, son idéal perdu. M. Pineau, dans un excellent article sur le braque Dupuy, publié en 1887, dit que cette race a été créée vers 18-JO par M. Narcisse Dupuy et il a l'air d'admettre que ce chien provient du croisement du braque du Poitou avec un lévrier, tout en constatant avec juste raison qu'il est étonnant qu'un tel croisement ait pu donner des chiens si fins de nez et si fermes à l'arrêt. J'ajouterai que la manière parfaitement uniforme dont ces chiens se reproduisent comme type et comme couleur, tendrait à prouver, comme le dit M. de la Rue, que ces chiens proviennent plutôt d'une sélection de braques lé-gers qui existaient à cette époque et qui avaient beaucoup de ressemblance avec les Dupuy, ce qui du reste m'a été confirmé par un grand amateur de cette race, qui m'as-sure, d'après un ami même de M. Dupuy, que ce braque provient du croisement du braque du Poitou avec une grande chienne blanche et marron d'une espèce très estimée dans le Midi et tout à fait disparue aujourd'hui. Ainsi qu'on a pu le voir aux dernières expositions, il ne manque pas de spécimens de cette belle race, mais il est encore assez rare de rencontrer des sujets de valeur. Je dois pourtant constater qu'à la dernière exposition de Paris il y avait une petite collection de Dupuy très réussie, et parmi elle, deux sujets remarquables Sultan, au comte de Lastic Saint-Jal, qui, de l'aveu de tous, est un étalon hors ligne, et Cora, à M. le vicomte E. de la Besge, qui est une très belle chienne très bien typée. Cette race reprend à juste titre beaucoup de faveur il est donc assez facile de se procurer des chiots de race pure, en s'adressant à M. le comte de Lastic Saint-Jal, à Vouneuil-sous-Biard, près Poitiers, ou à M. Pineau, au Chenil de la Bussière, près Brion, par Gerçay Vienne . Quant aux qualités de chasse et au caractère du chien, voici comment s'exprime à ce sujet un aimable correspon-dant Très doux pour les enfants, d'une patience à toute épreuve dans ses jeux avec eux, terrible pour les rôdeurs, il est de vie facile, aime avec passion son maître et sa maison. C'est un gai compagnon, un serviteur dévoué et attentif. Fanatique de la chasse, d'une finesse de nez inouïe, il quête en plaine, la tête haute, au galop, très vite, puis, fort prudent au bois, ralentit son allure et ne perd jamais son maître de vue. Les arrêts sont inébranlables il va au piquant comme un griffon, à l'eau comme un épagneul et ne craint ni le froid ni la chaleur, un jarret d'enfer, la fatigue lui est in-connue.
BRAQUE DUPUY Ce grand et splendide animal blanc et marron foncé, si gracieux et en même temps si vigoureux, rappelant par sa tête fine et la courbure élégante de sa croupe le lévrier, est pourtant bien aussi un chien français ! M. de la Rue, dans ses articles sur les chiens français, dit en effet.@@ Nous tournerons nos regards vers le Poitou, la patrie des grands chasseurs et des bons chiens, nous y verrons un homme, occupé à refaire l'ancienne race de braques qu'il avait eue et appréciée autrefois. Cet homme est amateur passionné de la chasse au chien d'arrêt, c'est M. Dupuy qui a laissé son nom au chien qu'il a enfin re-constitué, son idéal perdu. M. Pineau, dans un excellent article sur le braque Dupuy, publié en 1887, dit que cette race a été créée vers 18-JO par M. Narcisse Dupuy et il a l'air d'admettre que ce chien provient du croisement du braque du Poitou avec un lévrier, tout en constatant avec juste raison qu'il est étonnant qu'un tel croisement ait pu donner des chiens si fins de nez et si fermes à l'arrêt. J'ajouterai que la manière parfaitement uniforme dont ces chiens se reproduisent comme type et comme couleur, tendrait à prouver, comme le dit M. de la Rue, que ces chiens proviennent plutôt d'une sélection de braques lé-gers qui existaient à cette époque et qui avaient beaucoup de ressemblance avec les Dupuy, ce qui du reste m'a été confirmé par un grand amateur de cette race, qui m'as-sure, d'après un ami même de M. Dupuy, que ce braque provient du croisement du braque du Poitou avec une grande chienne blanche et marron d'une espèce très estimée dans le Midi et tout à fait disparue aujourd'hui. Ainsi qu'on a pu le voir aux dernières expositions, il ne manque pas de spécimens de cette belle race, mais il est encore assez rare de rencontrer des sujets de valeur. Je dois pourtant constater qu'à la dernière exposition de Paris il y avait une petite collection de Dupuy très réussie, et parmi elle, deux sujets remarquables Sultan, au comte de Lastic Saint-Jal, qui, de l'aveu de tous, est un étalon hors ligne, et Cora, à M. le vicomte E. de la Besge, qui est une très belle chienne très bien typée. Cette race reprend à juste titre beaucoup de faveur il est donc assez facile de se procurer des chiots de race pure, en s'adressant à M. le comte de Lastic Saint-Jal, à Vouneuil-sous-Biard, près Poitiers, ou à M. Pineau, au Chenil de la Bussière, près Brion, par Gerçay Vienne . Quant aux qualités de chasse et au caractère du chien, voici comment s'exprime à ce sujet un aimable correspon-dant Très doux pour les enfants, d'une patience à toute épreuve dans ses jeux avec eux, terrible pour les rôdeurs, il est de vie facile, aime avec passion son maître et sa maison. C'est un gai compagnon, un serviteur dévoué et attentif. Fanatique de la chasse, d'une finesse de nez inouïe, il quête en plaine, la tête haute, au galop, très vite, puis, fort prudent au bois, ralentit son allure et ne perd jamais son maître de vue. Les arrêts sont inébranlables il va au piquant comme un griffon, à l'eau comme un épagneul et ne craint ni le froid ni la chaleur, un jarret d'enfer, la fatigue lui est in-connue.
BRAQUE DUPUY Ce grand et splendide animal blanc et marron foncé, si gracieux et en même temps si vigoureux, rappelant par sa tête fine et la courbure élégante de sa croupe le lévrier, est pourtant bien aussi un chien français ! M. de la Rue, dans ses articles sur les chiens français, dit en effet... Nous tournerons nos regards vers le Poitou, la patrie des grands chasseurs et des bons chiens, nous y verrons un homme, occupé à refaire l'ancienne race de braques qu'il avait eue et appréciée autrefois. Cet homme est amateur passionné de la chasse au chien d'arrêt, c'est M. Dupuy qui a laissé son nom au chien qu'il a enfin re-constitué, son idéal perdu. M. Pineau, dans un excellent article sur le braque Dupuy, publié en 1887, dit que cette race a été créée vers 18@20 par M. Narcisse Dupuy et il a l'air d'admettre que ce chien provient du croisement du braque du Poitou avec un lévrier, tout en constatant avec juste raison qu'il est étonnant qu'un tel croisement ait pu donner des chiens si fins de nez et si fermes à l'arrêt. J'ajouterai que la manière parfaitement uniforme dont ces chiens se reproduisent comme type et comme couleur, tendrait à prouver, comme le dit M. de la Rue, que ces chiens proviennent plutôt d'une sélection de braques lé-gers qui existaient à cette époque et qui avaient beaucoup de ressemblance avec les Dupuy, ce qui du reste m'a été confirmé par un grand amateur de cette race, qui m'as-sure, d'après un ami même de M. Dupuy, que ce braque provient du croisement du braque du Poitou avec une grande chienne blanche et marron d'une espèce très estimée dans le Midi et tout à fait disparue aujourd'hui. Ainsi qu'on a pu le voir aux dernières expositions, il ne manque pas de spécimens de cette belle race, mais il est encore assez rare de rencontrer des sujets de valeur. Je dois pourtant constater qu'à la dernière exposition de Paris il y avait une petite collection de Dupuy très réussie, et parmi elle, deux sujets remarquables Sultan, au comte de Lastic Saint-Jal, qui, de l'aveu de tous, est un étalon hors ligne, et Cora, à M. le vicomte E. de la Besge, qui est une très belle chienne très bien typée. Cette race reprend à juste titre beaucoup de faveur il est donc assez facile de se procurer des chiots de race pure, en s'adressant à M. le comte de Lastic Saint-Jal, à Vouneuil-sous-Biard, près Poitiers, ou à M. Pineau, au Chenil de la Bussière, près Brion, par Gerçay Vienne . Quant aux qualités de chasse et au caractère du chien, voici comment s'exprime à ce sujet un aimable correspon-dant Très doux pour les enfants, d'une patience à toute épreuve dans ses jeux avec eux, terrible pour les rôdeurs, il est de vie facile, aime avec passion son maître et sa maison. C'est un gai compagnon, un serviteur dévoué et attentif. Fanatique de la chasse, d'une finesse de nez inouïe, il quête en plaine, la tête haute, au galop, très vite, puis, fort prudent au bois, ralentit son allure et ne perd jamais son maître de vue. Les arrêts sont inébranlables il va au piquant comme un griffon, à l'eau comme un épagneul et ne craint ni le froid ni la chaleur, un jarret d'enfer, la fatigue lui est in-connue.
Nous tournerons nos regards vers le Poitou, la patrie des grands chasseurs et des bons chiens, nous y verrons un homme, occupé à refaire l'ancienne race de braques qu'il avait eue et appréciée autrefois.
Nous tournerons nos regards vers le Poitou, la patrie des grands chasseurs et des bons chiens, nous y verrons un homme, occupé à refaire l'ancienne race de braques qu'il avait eue et appréciée autrefois.
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ET PIÈCES OFFICIELLES. - 405 plus de cinquante mille personnes dans la plaine c'était des mères de famille , d'intéressantes citoyennes c'était une de ces assemblées majestueuses et touchantes, telles qu'on en voyait à Athènes et à Rome. Les commissaires députés vers la municipalité reviennent. Nous tenons de deux d'entr'eux les détails suivans Nous parvenons , disent-ils, à la salle d'audience à travers une forêt de baïonnettes les trois municipaux nous aver-tissent d'attendre, ils entrent, et nous ne les revoyons n plus. Le corps municipal sort Nous sommes compromis, dit un des membres , il faut agir sévèrement. Un d'entre nous, chevalier de Saint-Louis, annonce au maire que l'objet de notre mission était de réclamer plusieurs ci-toyens honnêtes pour qui les trois municipaux avaient promis de s'intéresser. Le maire répond qu'il n'entre pas n dans ces promesses, et qu'il va marcher au Champ de la Fédération pour y mettre la paix. Le chevalier deSaint-Louis veut répondre que tout y est calme il est inter-rompu par un municipal, qui lui demande d'un ton de mépris quelle était la croix qu'il portait, et de quel ordre n était le ruban qui l'attachait c'était un ruban tricolore . C'est une croix de Saint-Louis, répond le chevalier, que j'ai décorée du ruban national je suis prêt à vous la re-mettre si vous voulez la porter au pouvoir exéculifpoursa-voir si je Vai bien gagnée. M. le maire dit à son collègue Il qu'il connaissait ce chevalier de Saint-Louis pour un hon-néte citoyen, et qu'il le priait, ainsi que les autres , de se Il retirer. Sur ces entrefaites, le capitaine de la troupe du Il centre du bataillon de Bonne-Nouvelle vint dire que le Champ-de-Mars n'était rempli que de brigands un de nous lui dit qu'il en imposait. Là-dessus, la municipalité ne voulut plus nous entendre. Descendus de l'hôtel-de-ville, nous aperçûmes à une des fenêtres le drapeau rouge a et ce signal-du massacre, qui devait inspirer un sentiment de douleur à ceux qui allaient marcher à sa suite, produisit
ET PIÈCES OFFICIELLES. - 405 plus de cinquante mille personnes dans la plaine c'était des mères de famille , d'intéressantes citoyennes c'était une de ces assemblées majestueuses et touchantes, telles qu'on en voyait à Athènes et à Rome. Les commissaires députés vers la municipalité reviennent. Nous tenons de deux d'entr'eux les détails suivans Nous parvenons , disent-ils, à la salle d'audience à travers une forêt de baïonnettes les trois municipaux nous aver-@tissent d'attendre, ils entrent, et nous ne les revoyons n plus. Le corps municipal sort Nous sommes compromis, dit un des membres , il faut agir sévèrement. Un d'entre nous, chevalier de Saint-Louis, annonce au maire que l'objet de notre mission était de réclamer plusieurs ci-@toyens honnêtes pour qui les trois municipaux avaient promis de s'intéresser. Le maire répond qu'il n'entre pas n dans ces promesses, et qu'il va marcher au Champ de la Fédération pour y mettre la paix. Le chevalier de@Saint-@Louis veut répondre que tout y est calme il est inter-@rompu par un municipal, qui lui demande d'un ton de mépris quelle était la croix qu'il portait, et de quel ordre n était le ruban qui l'attachait c'était un ruban tricolore . C'est une croix de Saint-Louis, répond le chevalier, que j'ai décorée du ruban national je suis prêt à vous la re-@mettre si vous voulez la porter au pouvoir exéculif@pour@sa-@voir si je @Vai bien gagnée. M. le maire dit à son collègue Il qu'il connaissait ce chevalier de Saint-Louis pour un hon-@néte citoyen, et qu'il le priait, ainsi que les autres , de se Il retirer. Sur ces entrefaites, le capitaine de la troupe du Il centre du bataillon de Bonne-Nouvelle vint dire que le Champ-de-Mars n'était rempli que de brigands un de nous lui dit qu'il en imposait. Là-dessus, la municipalité ne voulut plus nous entendre. Descendus de l'hôtel-de-@ville, nous aperçûmes à une des fenêtres le drapeau rouge a et ce signal-du massacre, qui devait inspirer un sentiment de douleur à ceux qui allaient marcher à sa suite, produisit
ET PIÈCES OFFICIELLES.@@ 405 plus de cinquante mille personnes dans la plaine c'était des mères de famille@, d'intéressantes citoyennes c'était une de ces assemblées majestueuses et touchantes, telles qu'on en voyait à Athènes et à Rome. Les commissaires députés vers la municipalité reviennent. Nous tenons de deux d'entr'eux les détails suivans Nous parvenons@, disent-ils, à la salle d'audience à travers une forêt de baïonnettes les trois municipaux nous aver- tissent d'attendre, ils entrent, et nous ne les revoyons@@ plus. Le corps municipal sort Nous sommes compromis, dit un des membres@, il faut agir sévèrement. Un d'entre nous, chevalier de Saint-Louis, annonce au maire que l'objet de notre mission était de réclamer plusieurs ci- toyens honnêtes pour qui les trois municipaux avaient promis de s'intéresser. Le maire répond qu'il n'entre pas@@ dans ces promesses, et qu'il va marcher au Champ de la Fédération pour y mettre la paix. Le chevalier de Saint- Louis veut répondre que tout y est calme il est inter- rompu par un municipal, qui lui demande d'un ton de mépris quelle était la croix qu'il portait, et de quel ordre@@ était le ruban qui l'attachait c'était un ruban tricolore . C'est une croix de Saint-Louis, répond le chevalier, que j'ai décorée du ruban national je suis prêt à vous la re- mettre si vous voulez la porter au pouvoir exécutif pour sa- voir si je l'ai bien gagnée. M. le maire dit à son collègue @@@qu'il connaissait ce chevalier de Saint-Louis pour un hon- nête citoyen, et qu'il le priait, ainsi que les autres@, de se@@@ retirer. Sur ces entrefaites, le capitaine de la troupe du @@@centre du bataillon de Bonne-Nouvelle vint dire que le Champ-de-Mars n'était rempli que de brigands un de nous lui dit qu'il en imposait. Là-dessus, la municipalité ne voulut plus nous entendre. Descendus de l'hôtel-de- ville, nous aperçûmes à une des fenêtres le drapeau rouge@@ et ce signal du massacre, qui devait inspirer un sentiment de douleur à ceux qui allaient marcher à sa suite, produisit
Nous tenons de deux d'entr'eux les détails suivans Nous parvenons , disent-ils, à la salle d'audience à travers une forêt de baïonnettes les trois municipaux nous aver-tissent d'attendre, ils entrent, et nous ne les revoyons n plus.
Nous tenons de deux d'entr'eux les détails suivans Nous parvenons, disent-ils, à la salle d'audience à travers une forêt de baïonnettes les trois municipaux nous aver- tissent d'attendre, ils entrent, et nous ne les revoyons plus.
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-22 -rence également petite. Ici encore, la surface des mains diffère très peu de la surface apparente des hémisphères. La main gauche est plus grande que la droite le sujet était-il gaucher? Fait assez singulier, la main droite a juste la même étendue que l'hémisphère gauche. On ne peut évidemment pas tirer de conclusions fermes de ces deux derniers cas dont les- mensurations semblent contredites par celles du premier cerveau mais enfin il y a là quelque chose d'intéressant, et il serait curieux de voir ce que donneraient des mesures comparatives faites sur un grand nombre de sujets. Surface des pieds Nous avions pris pour le sujet 1 la surface des pieds, malheureu-sement le moulage du pied gauche s'était abîmé, et nous n'avons pu le mesurer. Pour le droit, nous avons trouvé 567 2,44. Pour la surface totale, nous aurions 1134e2 en supposant les deux pieds égaux. Conclusion En résumé, de l'examen de cette première série de vingt-deux cer-veaux, on peut, croyons-nous, tirer les conclusions suivantes -1° Il n'existe aucun rapport, ni direct, ni indirect, entre le poids de l'encéphale entier et sa surface. Un cerveau peut avoir un poids très élevé et une surface plus petite qu'un autre cerveau pesant beaucoup moins. On ne peut donc conclure du poids à la surface. Cependant, d'une façon générale, le cerveau de la femme pèse moins que celui de l'homme et sa surface apparente est moins grande 2° Cette absence de rapports fixes entre le poids et la surface s'observe également pour les autres parties du cerveau, le cervelet, les hémisphères cérébraux et les ganglions sous-corticaux 3° La surface de l'encéphale est plus grande chez l'homme que chez la femme il en est de même pour le cervelet qui pèse plus et a plus d'étendue chez le premier 4° La surface apparente, la surface réelle et la surface de l'écorce grise des deux hémisphères sont plus grandes chez l'homme que chez la femme 5° D'une façon générale, l'hémisphère droit pèse plus que le gauche, mais il est moins étendu, que l'on considère la surface apparente, la surface réelle ou l'écorce grise seule. La superficie de la région pensante est donc plus grande à gauche qu'à droite, chez l'homme, au moins, car pour la femme il y a presque égalité entre les deux hémisphères le droit aurait même une surface un peu plus grande que le gauche 6° La surface réelle des hémisphères déplissés serait un peu plus du double de la surface apparente. Cette surface réelle est d'environ 1756c5J. Celle de l'écorce grise 1697, près de 1700, chiffre de Baillarger.
-22 -rence également petite. Ici encore, la surface des mains diffère très peu de la surface apparente des hémisphères. La main gauche est plus grande que la droite le sujet était-il gaucher? Fait assez singulier, la main droite a juste la même étendue que l'hémisphère gauche. On ne peut évidemment pas tirer de conclusions fermes de ces deux derniers cas dont les- mensurations semblent contredites par celles du premier cerveau mais enfin il y a là quelque chose d'intéressant, et il serait curieux de voir ce que donneraient des mesures comparatives faites sur un grand nombre de sujets. Surface des pieds Nous avions pris pour le sujet 1 la surface des pieds, malheureu-sement le moulage du pied gauche s'était abîmé, et nous n'avons pu le mesurer. Pour le droit, nous avons trouvé 567 2,44. Pour la surface totale, nous aurions 1134e2 en supposant les deux pieds égaux. Conclusion En résumé, de l'examen de cette première série de vingt-deux cer-veaux, on peut, croyons-nous, tirer les conclusions suivantes -1° Il n'existe aucun rapport, ni direct, ni indirect, entre le poids de l'encéphale entier et sa surface. Un cerveau peut avoir un poids très élevé et une surface plus petite qu'un autre cerveau pesant beaucoup moins. On ne peut donc conclure du poids à la surface. Cependant, d'une façon générale, le cerveau de la femme pèse moins que celui de l'homme et sa surface apparente est moins grande 2° Cette absence de rapports fixes entre le poids et la surface s'observe également pour les autres parties du cerveau, le cervelet, les hémisphères cérébraux et les ganglions sous-corticaux 3° La surface de l'encéphale est plus grande chez l'homme que chez la femme il en est de même pour le cervelet qui pèse plus et a plus d'étendue chez le premier 4° La surface apparente, la surface réelle et la surface de l'écorce grise des deux hémisphères sont plus grandes chez l'homme que chez la femme 5° D'une façon générale, l'hémisphère droit pèse plus que le gauche, mais il est moins étendu, que l'on considère la surface apparente, la surface réelle ou l'écorce grise seule. La superficie de la région pensante est donc plus grande à gauche qu'à droite, chez l'homme, au moins, car pour la femme il y a presque égalité entre les deux hémisphères le droit aurait même une surface un peu plus grande que le gauche 6° La surface réelle des hémisphères déplissés serait un peu plus du double de la surface apparente. Cette surface réelle est d'environ 1756c5J. Celle de l'écorce grise 1697, près de 1700, chiffre de Baillarger.
-22 -rence également petite. Ici encore, la surface des mains diffère très peu de la surface apparente des hémisphères. La main gauche est plus grande que la droite le sujet était-il gaucher? Fait assez singulier, la main droite a juste la même étendue que l'hémisphère gauche. On ne peut évidemment pas tirer de conclusions fermes de ces deux derniers cas dont les@ mensurations semblent contredites par celles du premier cerveau mais enfin il y a là quelque chose d'intéressant, et il serait curieux de voir ce que donneraient des mesures comparatives faites sur un grand nombre de sujets. Surface des pieds Nous avions pris pour le sujet I la surface des pieds, malheureu-sement le moulage du pied gauche s'était abîmé, et nous n'avons pu le mesurer. Pour le droit, nous avons trouvé 567c2,44. Pour la surface totale, nous aurions 1134c2 en supposant les deux pieds égaux. Conclusion En résumé, de l'examen de cette première série de vingt-deux cer-veaux, on peut, croyons-nous, tirer les conclusions suivantes @1° Il n'existe aucun rapport, ni direct, ni indirect, entre le poids de l'encéphale entier et sa surface. Un cerveau peut avoir un poids très élevé et une surface plus petite qu'un autre cerveau pesant beaucoup moins. On ne peut donc conclure du poids à la surface. Cependant, d'une façon générale, le cerveau de la femme pèse moins que celui de l'homme et sa surface apparente est moins grande 2° Cette absence de rapports fixes entre le poids et la surface s'observe également pour les autres parties du cerveau, le cervelet, les hémisphères cérébraux et les ganglions sous-corticaux 3° La surface de l'encéphale est plus grande chez l'homme que chez la femme il en est de même pour le cervelet qui pèse plus et a plus d'étendue chez le premier 4° La surface apparente, la surface réelle et la surface de l'écorce grise des deux hémisphères sont plus grandes chez l'homme que chez la femme 5° D'une façon générale, l'hémisphère droit pèse plus que le gauche, mais il est moins étendu, que l'on considère la surface apparente, la surface réelle ou l'écorce grise seule. La superficie de la région pensante est donc plus grande à gauche qu'à droite, chez l'homme, au moins, car pour la femme il y a presque égalité entre les deux hémisphères le droit aurait même une surface un peu plus grande que le gauche 6° La surface réelle des hémisphères déplissés serait un peu plus du double de la surface apparente. Cette surface réelle est d'environ 1756c@2. Celle de l'écorce grise 1697, près de 1700, chiffre de Baillarger.
Pour le droit, nous avons trouvé 567 2,44.
Pour le droit, nous avons trouvé 567c2,44.
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OPINION DU CLERGÉ ET DES SAVANTS 299 Vous ne voyez plus autant de miracles qu'au temps de Jésus-Christ, soit mais jamais l'opération miraculeuse n'a cessé dans l'Église elle y reste et produit une foule de faits. C'est une opinion bien franche et bien puissante que celle du révérend père Lacordaire il croit au magnétisme, il croit au somnambulisme mais il ne voit pas de résultat, mais, selon lui, le magnétisme ne produit rien. N'est-ce donc rien, Monsieur Lacordaire, que de rendre l'ouïe aux sours-muets et la vue aux aveugles ? N'est-ce donc rien que de faire marcher des paralytiques, et de guérir des épileptiques et des milliers de malades ? Oh ! certes, ce sont là de beaux résultats, mais M. Lacor-daire parait les ignorer il est comme la majeure partie du monde, qui ne connaît du magnétisme qu'un seul effet, le somnambulisme, et qui prend cet effet pour le magnétisme même, sans voir autre chose. Mais pour nous, magnétiseurs, le somnambulisme n'est point un effet essentiel, et je dis mieux, il n'est pas utile dans l'état de choses actuel il est plutôt nuisible car la lucidité est tellement passagère, que, loin de faire croire et de faire admettre le magnétisme, le som-nambulisme est peut-être la seule cause qui l'a fait repousser. Cependant le bill d'adhésion donné au magnétisme par M. Lacordaire doit être d'un grand poids et d'un grand secours près des corps savants peut-être s'émouvront-ils enfin lorsqu'ils verront la portion la plus éclairée du clergé fran-çais parler favorablement du magnétisme peut-être qu'ils se décideront à s'en occuper, et qu'ils cesseront de se laisser traîner à la remoique. Allons, Messieurs des académies, appelez près de vous des magnétiseurs consciencieux et expérimentés, ne leur demandez pas de somnambulisme, mais dites-leur Nous voulons en finir avec le magnétisme, l'adopter, l'employer, s'il est bon à quelque chose montrez-nous son côté utile, s'il en a un. Facilitez leur expérimen-tation en leur ouvrant les hôpitaux, mais largement, mais sans entraves 1 mettez-les dans la position de guérir cer-1 En 1814, j'ai été admis dans deux hôpitaux de Paris à la Pitié dans le service de M. Bérard, et à Beaujon dans le service de M. Robert, mais il fallait nous cacher. Il était impossible d'agir ainsi.
OPINION DU CLERGÉ ET DES SAVANTS 299 Vous ne voyez plus autant de miracles qu'au temps de Jésus-Christ, soit mais jamais l'opération miraculeuse n'a cessé dans l'Église elle y reste et produit une foule de faits@@. C'est une opinion bien franche et bien puissante que celle du révérend père Lacordaire il croit au magnétisme, il croit au somnambulisme mais il ne voit pas de résultat, mais, selon lui, le magnétisme ne produit rien. N'est-ce donc rien, Monsieur Lacordaire, que de rendre l'ouïe aux sours-muets et la vue aux aveugles ? N'est-ce donc rien que de faire marcher des paralytiques, et de guérir des épileptiques et des milliers de malades ? Oh ! certes, ce sont là de beaux résultats, mais M. Lacor-daire parait les ignorer il est comme la majeure partie du monde, qui ne connaît du magnétisme qu'un seul effet, le somnambulisme, et qui prend cet effet pour le magnétisme même, sans voir autre chose. Mais pour nous, magnétiseurs, le somnambulisme n'est point un effet essentiel, et je dis mieux, il n'est pas utile dans l'état de choses actuel il est plutôt nuisible car la lucidité est tellement passagère, que, loin de faire croire et de faire admettre le magnétisme, le som-nambulisme est peut-être la seule cause qui l'a fait repousser. Cependant le bill d'adhésion donné au magnétisme par M. Lacordaire doit être d'un grand poids et d'un grand secours près des corps savants peut-être s'émouvront-ils enfin lorsqu'ils verront la portion la plus éclairée du clergé fran-çais parler favorablement du magnétisme peut-être qu'ils se décideront à s'en occuper, et qu'ils cesseront de se laisser traîner à la remoique. Allons, Messieurs des académies, appelez près de vous des magnétiseurs consciencieux et expérimentés, ne leur demandez pas de somnambulisme, mais dites-leur Nous voulons en finir avec le magnétisme, l'adopter, l'employer, s'il est bon à quelque chose montrez-nous son côté utile, s'il en a un. Facilitez leur expérimen-tation en leur ouvrant les hôpitaux, mais largement, mais sans entraves 1 mettez-les dans la position de guérir cer-@1 En 1814, j'ai été admis dans deux hôpitaux de Paris@ à la Pitié dans le service de M. Bérard, et à Beaujon dans le service de M. Robert, mais il fallait nous cacher. Il était impossible d'agir ainsi.
OPINION DU CLERGÉ ET DES SAVANTS 299 Vous ne voyez plus autant de miracles qu'au temps de Jésus-Christ, soit mais jamais l'opération miraculeuse n'a cessé dans l'Église elle y reste et produit une foule de faits... C'est une opinion bien franche et bien puissante que celle du révérend père Lacordaire il croit au magnétisme, il croit au somnambulisme mais il ne voit pas de résultat, mais, selon lui, le magnétisme ne produit rien. N'est ce donc rien, Monsieur Lacordaire, que de rendre l'ouïe aux sours-muets et la vue aux aveugles@? N'est-ce donc rien que de faire marcher des paralytiques, et de guérir des épileptiques et des milliers de malades@? Oh@! certes, ce sont là de beaux résultats, mais M. Lacor-daire parait les ignorer il est comme la majeure partie du monde, qui ne connait du magnétisme qu'un seul effet, le somnambulisme, et qui prend cet effet pour le magnétisme même, sans voir autre chose. Mais pour nous, magnétiseurs, le somnambulisme n'est point un effet essentiel, et je dis mieux, il n'est pas utile dans l'état de choses actuel il est plutôt nuisible car la lucidité est tellement passagère, que, loin de faire croire et de faire admettre le magnétisme, le som-nambulisme est peut-être la seule cause qui l'a fait repousser. Cependant le bill d'adhésion donné au magnétisme par M. Lacordaire doit être d'un grand poids et d'un grand sécours près des corps savants peut-être s'émouvront-ils enfin lorsqu'ils verront la portion la plus éclairée du clergé fran-çais parler favorablement du magnétisme peut-être qu'ils se décideront à s'en occuper, et qu'ils cesseront de se laisser traîner à la remorque. Allons, Messieurs des académies, appelez près de vous des magnétiseurs consciencieux et expérimentés, ne leur demandez pas de somnambulisme, mais dites-leur Nous voulons en finir avec le magnétisme, l'adopter, l'employer, s'il est bon à quelque chose montrez-nous son côté utile, s'il en a un. Facilitez leur expérimen-tation en leur ouvrant les hôpitaux, mais largement, mais sans entraves 1 mettez-les dans la position de guérir cer- 1 En 1811, j'ai été admis dans deux hôpitaux de Paris, à la Pitié dans le service de M. Bérard@ et à Beaujon dans le service de M. Robert, mais il fallait nous cacher. Il était impossible d'agir ainsi.
OPINION DU CLERGÉ ET DES SAVANTS 299 Vous ne voyez plus autant de miracles qu'au temps de Jésus-Christ, soit mais jamais l'opération miraculeuse n'a cessé dans l'Église elle y reste et produit une foule de faits.
OPINION DU CLERGÉ ET DES SAVANTS 299 Vous ne voyez plus autant de miracles qu'au temps de Jésus-Christ, soit mais jamais l'opération miraculeuse n'a cessé dans l'Église elle y reste et produit une foule de faits...
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148 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. II Dans la maison qui faisait face à l'hôtel garni et au niveau de ses propres croisées, existait un logement que, tout ab-sorbé qu'il fût par l'étude, Ludovic n'avait pu s'empêcher de remarquer. Ce logement se composait de deux pièces sous les toits et répondait à la condition modeste des personnes qui l'occupaient. Cependant il était impossible de n'être point frappé de l'ordre qui y régnait et de certains détails qui an-nonçaient une aisance antérieure. Quelques meubles avaient un cachet de luxe peu en rapport avec le domicile et la mo-dicité probable du loyer. Pourquoi ce contraste? Y fallait-il voir les indices de quelque revers de fortune ou bien un fait assez habituel parmi les existences équivoques? Ludovic n'avait ni le désir, ni l'expérience nécessaire pour éclaircir ce point délicat. Voici ce qui lui arriva sans qu'il l'eût cherché, et malgré lui -pour ainsi dire. Aux premiers jours de printemps, et quand la température se fut attiédie, il ouvrit ses croisées au soleil comme au seul bienfaiteur de son humble demeure, en lui demandant un peu de cette chaleur que ni le bois, ni le char-bon de pierre ne pouvaient lui donner. Tout se réveillait au-tour de lui comme d'un long engourdissement. Les moineaux s'accouplaient sur les toits, et les arbres des jardins se pa-raient de leur robe verte. Il y avait fête dans la nature, et sa mansarde y prenait part un souffle adouci y pénétrait, £ t les rayons lumineux venaient se briser sur les ardoises. Il faut croire que le -retour de la belle saison. amena dans le logement de vis-à-vis une révolution analogue. Dès la pre-mière quinzaine du mois de mai, la croisée opposée à celle de Ludovic servit comme d'encadrement à une tète cbar-mante, à demi voilée par quelques pots de fleurs. C'était une jeune fille, laborieuse comme lui, comme lui absorbée dans le travail, et, à la manière dont elle tirait l'aiguille, il était aisé de deviner qu'elle s'en faisait une ressource contre le besoin. Le jour naissant la trouvait installée sur son siège,
148 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. II Dans la maison qui faisait face à l'hôtel garni et au niveau de ses propres croisées, existait un logement que, tout ab-sorbé qu'il fût par l'étude, Ludovic n'avait pu s'empêcher de remarquer. Ce logement se composait de deux pièces sous les toits et répondait à la condition modeste des personnes qui l'occupaient. Cependant il était impossible de n'être point frappé de l'ordre qui y régnait et de certains détails qui an-nonçaient une aisance antérieure. Quelques meubles avaient un cachet de luxe peu en rapport avec le domicile et la mo-dicité probable du loyer. Pourquoi ce contraste@? Y fallait-il voir les indices de quelque revers de fortune ou bien un fait assez habituel parmi les existences équivoques@? Ludovic n'avait ni le désir, ni l'expérience nécessaire pour éclaircir ce point délicat. Voici ce qui lui arriva sans qu'il l'eût cherché, et malgré lui -pour ainsi dire. Aux premiers jours de printemps, et quand la température se fut attiédie, il ouvrit ses croisées au soleil comme au seul bienfaiteur de son humble demeure, en lui demandant un peu de cette chaleur que ni le bois, ni le char-bon de pierre ne pouvaient lui donner. Tout se réveillait au-tour de lui comme d'un long engourdissement. Les moineaux s'accouplaient sur les toits, et les arbres des jardins se pa-raient de leur robe verte. Il y avait fête dans la nature, et sa mansarde y prenait part un souffle adouci y pénétrait, £ t les rayons lumineux venaient se briser sur les ardoises. Il faut croire que le -retour de la belle saison. amena dans le logement de vis-à-vis une révolution analogue. Dès la pre-mière quinzaine du mois de mai, la croisée opposée à celle de Ludovic servit comme d'encadrement à une tète cbar-mante, à demi voilée par quelques pots de fleurs. C'était une jeune fille, laborieuse comme lui, comme lui absorbée dans le travail, et, à la manière dont elle tirait l'aiguille, il était aisé de deviner qu'elle s'en faisait une ressource contre le besoin. Le jour naissant la trouvait installée sur son siège,
148 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. II Dans la maison qui faisait face à l'hôtel garni et au niveau de ses propres croisées, existait un logement que, tout ab-sorbé qu'il fût par l'étude. Ludovic n'avait pu s'empêcher de remarquer. Ce logement se composait de deux pièces sous les toits et répondait à la condition modeste des personnes qui l'occupaient. Cependant il était impossible de n'être point frappé de l'ordre qui y régnait et de certains détails qui an-nonçaient une aisance antérieure. Quelques meubles avaient un cachet de luxe peu en rapport avec le domicile et la mo-dicité probable du loyer. Pourquoi ce contraste ? Y fallait-il voir les indices de quelque revers de fortune ou bien un fait assez habituel parmi les existences équivoques ? Ludovic n'avait ni le désir, ni l'expérience nécessaire pour éclaircir ce point délicat. Voici ce qui lui arriva sans qu'il l'eût cherché, et malgré lui @pour ainsi dire. Aux premiers jours de printemps, et quand la température se fut attiédie, il ouvrit ses croisées au soleil comme au seul bienfaiteur de son humble demeure, en lui demandant un peu de cette chaleur que ni le bois, ni le char-bon de pierre ne pouvaient lui donner. Tout se réveillait au-tour de lui comme d'un long engourdissement. Les moineaux s'accouplaient sur les toits, et les arbres des jardins se pa-raient de leur robe verte. Il y avait fête dans la nature, et sa mansarde y prenait part un souffle adouci y pénétrait, @et les rayons lumineux venaient se briser sur les ardoises. Il faut croire que le @retour de la belle saison@ amena dans le logement de vis-à-vis une révolution analogue. Dès la pre-mière quinzaine du mois de mai, la croisée opposée à celle de Ludovic servit comme d'encadrement à une tête char-mante, à demi voilée par quelques pots de fleurs. C'était une jeune fille, laborieuse comme lui, comme lui absorbée dans le travail, et, à la manière dont elle tirait l'aiguille, il était aisé de deviner qu'elle s'en faisait une ressource contre le besoin. Le jour naissant la trouvait installée sur son siège,
C'était une jeune fille, laborieuse comme lui, comme lui absorbée dans le travail, et, à la manière dont elle tirait l'aiguille, il était aisé de deviner qu'elle s'en faisait une ressource contre le besoin.
C'était une jeune fille, laborieuse comme lui, comme lui absorbée dans le travail, et, à la manière dont elle tirait l'aiguille, il était aisé de deviner qu'elle s'en faisait une ressource contre le besoin.
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212 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. jeune fille n'eût plus à vaincre que le sentiment de pudeur - si naturel à son âge, et que toute résistance de sa part serait de pure forme. Cependant elle mit à se défendre une certaine opiniâtreté - Déjà? dit-elle. - Voilà un mot cruel, Marguerite, reprit Ludovic blessé. Est-ce un reproche? Est-ce une rupture? La jeune fille regretta, sans doute d'avoir cédé à un pre-mier mouvement, car elle reprit avec douceur - Non, mon ami, non, ce n'est ni une rupture ni un re-proche bien loin de là. Je vous sais gré de ce que vous m'avez dit mais y avez-vous bien songé? - Comment donc? - Les empêchements n'existent plus de votre côté mais, du mien, n'en apercevez-vous pas? - Aucun. - A mon tour, mon ami, je dirai que voilà un mot cruel. Et ma pauvre grand'mère, qui va chaque jour déclinant, ne trouvez-vous pas que ce soit un obstacle ? - Un obstacle? -- Un scrupule, au moins. Elle n'a plus que moi au monde. - Nous serons deux à l'aimer et à la soigner. - Merci, mon ami, dit Marguerite émue, ce mot rachète celui de tout à l'heure. Mais vous ne savez pas ce que sont les personnes âgées tout les inquiète, tout leur porte om-brage. Et dans l'état où est la vieille femme, qui sait ce que pourrait amener un changement dans ses habitudes? - Vous avez raison, Marguerite, s'écria Ludovic, ramené par ces mots. Égoïste que j'étais ! je m'en veux de n'y avoir pas réfléchi. Ajournons encore. - Oui, ajournons si un malheur survenait, je croirais que c'est le ciel qui nous punit. - Le ciel vous punir, vous, Marguerite ! - Moi comme une autre, dit-elle avec un soupir. Ne ju- -rons de rien. Ludovic n'insista plus seulement cette soirée dont il se faisait une fête s'écoula assez tristement. En vain essaya-it de ranimer l'entretien et d'en varier les sujets Margue-rite n'y apportait qu'une attention distraite et presque con-
212 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. jeune fille n'eût plus à vaincre que le sentiment de pudeur - si naturel à son âge, et que toute résistance de sa part serait de pure forme. Cependant elle mit à se défendre une certaine opiniâtreté - Déjà@? dit-elle. - Voilà un mot cruel, Marguerite, reprit Ludovic blessé. Est-ce un reproche@? Est-ce une rupture@? La jeune fille regretta, sans doute d'avoir cédé à un pre-mier mouvement, car elle reprit avec douceur - Non, mon ami, non, ce n'est ni une rupture ni un re-proche bien loin de là. Je vous sais gré de ce que vous m'avez dit mais y avez-vous bien songé? - Comment donc@? - Les empêchements n'existent plus de votre côté mais, du mien, n'en apercevez-vous pas@? - Aucun. - A mon tour, mon ami, je dirai que voilà un mot cruel. Et ma pauvre grand'mère, qui va chaque jour déclinant, ne trouvez-vous pas que ce soit un obstacle ? - Un obstacle@? -- Un scrupule, au moins. Elle n'a plus que moi au monde. - Nous serons deux à l'aimer et à la soigner. - Merci, mon ami, dit Marguerite émue, ce mot rachète celui de tout à l'heure. Mais vous ne savez pas ce que sont les personnes âgées tout les inquiète, tout leur porte om-brage. Et dans l'état où est la vieille femme, qui sait ce que pourrait amener un changement dans ses habitudes@? - Vous avez raison, Marguerite, s'écria Ludovic, ramené par ces mots. Égoïste que j'étais ! je m'en veux de n'y avoir pas réfléchi. Ajournons encore. - Oui, ajournons si un malheur survenait, je croirais que c'est le ciel qui nous punit. - Le ciel vous punir, vous, Marguerite ! - Moi comme une autre, dit-elle avec un soupir. Ne ju- -rons de rien. Ludovic n'insista plus seulement cette soirée dont il se faisait une fête s'écoula assez tristement. En vain essaya@@-it de ranimer l'entretien et d'en varier les sujets Margue-rite n'y apportait qu'une attention distraite et presque con-
212 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. jeune fille n'eût plus à vaincre que le sentiment de pudeurur si naturel à son âge, et que toute résistance de sa part serait de pure forme. Cependant elle mit à se défendre une certaine opiniâtreté -@Déjà ? dit-elle. -@Voilà un mot cruel, Marguerite, reprit Ludovic blessé. Est-ce un reproche ? Est-ce une rupture ? La jeune fille regretta@ sans doute d'avoir cédé à un pre-mier mouvement, car elle reprit avec douceur -@Non, mon ami, non, ce n'est ni une rupture ni un re-proche bien loin de là. Je vous sais gré de ce que vous m'avez dit mais y avez-vous bien songé? -@Comment donc ? -@Les empêchements n'existent plus de votre côté mais, du mien, n'en apercevez-vous pas ? -@Aucun. -@A mon tour, mon ami, je dirai que voilà un mot cruel. Et ma pauvre grand'mère, qui va chaque jour déclinant, ne trouvez-vous pas que ce soit un obstacle ? -@Un obstacle ? -@@Un scrupule, au moins. Elle n'a plus que moi au monde. -@Nous serons deux à l'aimer et à la soigner. -@Merci, mon ami, dit Marguerite émue, ce mot rachète celui de tout à l'heure. Mais vous ne savez pas ce que sont les personnes âgées tout les inquiète, tout leur porte om-brage. Et dans l'état où est la vieille femme, qui sait ce que pourrait amener un changement dans ses habitudes ? -@Vous avez raison, Marguerite, s'écria Ludovic, ramené par ces mots. Égoïste que j'étais ! je m'en veux de n'y avoir pas réfléchi. Ajournons encore. -@Oui, ajournons si un malheur survenait, je croirais que c'est le ciel qui nous punit. -@Le ciel vous punir, vous, Marguerite ! -@Moi comme une autre, dit-elle avec un soupir. Ne ju@@-rons de rien. Ludovic n'insista plus seulement cette soirée dont il se faisait une fête s'écoula assez tristement. En vain essaya-t-il de ranimer l'entretien et d'en varier les sujets Margue-rite n'y apportait qu'une attention distraite et presque con-
En vain essaya-it de ranimer l'entretien et d'en varier les sujets Margue-rite n'y apportait qu'une attention distraite et presque con-
En vain essaya-t-il de ranimer l'entretien et d'en varier les sujets Margue-rite n'y apportait qu'une attention distraite et presque con-
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30 talion appropriées aux différentes classes de la société, oit les jeunes sujets des deux sexes pourraient être exercés séparément, avec sûreté et décence , à l'art de nager. Une pareille institution hygiénique, fondée dans des conditions convenables avec une partie du luxe qui se déploie ailleurs si inutilement, ferait non-seulement les délices du jeune âge, pour lequel le bain frais, quand il se concilie avec la liberté des mouvements, a un si vif attrait, mais encore elle modifierait promptement une foule de constitutions débiles que toutes les ressources de la pharmaceu-tique sont impuissantes à restaurer 1 . La transformation du sang veineux en sang ar-tériel qui est le principe essentiel ruiie bonne nu-trition peut être activée par une expansion plus grande des cellules pulmonaires ou par une accélé-ration dans les mouvements respiratoires la gymnas-1 Si le projet d'amener à la hauteur du réservoir du Jardin-des-Plantes les eaux réunies des sources de Raye et de Neuville se réalisait, l'établissement d'une machine à vapeur en ce point, pour le service de la zône supérieure , ferait naître la possibilité de créer à peu de frais, dans ce quartier central, une école de natation qui pourrait être fréquentée pendant la plus grande partie de l'année. L'eau de condensation , fournie par une machine à basse pression de la force de vingt chevaux, mêlée avec une quantité égale d'eau froide à i2 degrés, suffirait pour remplir chaque jour un bassin de 60 mètres de longueur sur 12 mètres de largeur, et lm, 5 de profondeur moyenne. La température du mélange varierait, suivant les saisons, de 28 à 30 degrés centigrades. Il est présumable qu'en limitant le prix de la leçon de natation à 1 fr. 50 c. , l'affluence des baigneurs serait assez considérable pour donner à cette entreprise d'intérêt public autant que de spéculation in-dustrille, des bénéfices qui couvriraient amplement les frais du combus-tible nécessaire au service de la machine à feu.
30 talion appropriées aux différentes classes de la société, oit les jeunes sujets des deux sexes pourraient être exercés séparément, avec sûreté et décence , à l'art de nager. Une pareille institution hygiénique, fondée dans des conditions convenables avec une partie du luxe qui se déploie ailleurs si inutilement, ferait non-seulement les délices du jeune âge, pour lequel le bain frais, quand il se concilie avec la liberté des mouvements, a un si vif attrait, mais encore elle modifierait promptement une foule de constitutions débiles que toutes les ressources de la pharmaceu-tique sont impuissantes à restaurer 1 . La transformation du sang veineux en sang ar-tériel qui est le principe essentiel ruiie bonne nu-trition peut être activée par une expansion plus grande des cellules pulmonaires ou par une accélé-ration dans les mouvements respiratoires la gymnas-@1 Si le projet d'amener à la hauteur du réservoir du Jardin-des-Plantes les eaux réunies des sources de Raye et de Neuville se réalisait, l'établissement d'une machine à vapeur en ce point, pour le service de la zône supérieure , ferait naître la possibilité de créer à peu de frais, dans ce quartier central, une école de natation qui pourrait être fréquentée pendant la plus grande partie de l'année. L'eau de condensation , fournie par une machine à basse pression de la force de vingt chevaux, mêlée avec une quantité égale d'eau froide à i2 degrés, suffirait pour remplir chaque jour un bassin de 60 mètres de longueur sur 12 mètres de largeur, et lm, 5 de profondeur moyenne. La température du mélange varierait, suivant les saisons, de 28 à 30 degrés centigrades. Il est présumable qu'en limitant le prix de la leçon de natation à 1 fr. 50 c. , l'affluence des baigneurs serait assez considérable pour donner à cette entreprise d'intérêt public autant que de spéculation in-dustri@lle, des bénéfices qui couvriraient amplement les frais du combus-tible nécessaire au service de la machine à feu.
30 tation appropriées aux différentes classes de la société, o@ù les jeunes sujets des deux sexes pourraient être exercés séparément, avec sûreté et décence@, à l'art de nager. Une pareille institution hygiénique, fondée dans des conditions convenables avec une partie du luxe qui se déploie ailleurs si inutilement, ferait non-seulement les délices du jeune âge, pour lequel le bain frais, quand il se concilie avec la liberté des mouvements, a un si vif attrait, mais encore elle modifierait promptement une foule de constitutions débiles que toutes les ressources de la pharmaceu-tique sont impuissantes à restaurer 1 . La transformation du sang veineux en sang ar-tériel qui est le principe essentiel d'une bonne nu-trition peut être activée par une expansion plus grande des cellules pulmonaires ou par une accélé-ration dans les mouvements respiratoires la gymnas- 1 Si le projet d'amener à la hauteur du réservoir du Jardin-des-Plantes les eaux réunies des sources de Roye et de Neuville se réalisait, l'établissement d'une machine à vapeur en ce point, pour le service de la zône supérieure@, ferait naître la possibilité de créer à peu de frais, dans ce quartier central, une école de natation qui pourrait être fréquentée pendant la plus grande partie de l'année. L'eau de condensation@, fournie par une machine à basse pression de la force de vingt chevaux, mêlée avec une quantité égale d'eau froide à 12 degrés, suffirait pour remplir chaque jour un bassin de 60 mètres de longueur sur 12 mètres de largeur, et 1m, 5 de profondeur moyenne. La température du mélange varierait, suivant les saisons, de 28 à 30 degrés centigrades. Il est présumable qu'en limitant le prix de la leçon de natation à 1 fr. 50 c.@, l'affluence des baigneurs serait assez considérable pour donner à cette entreprise d'intérêt public autant que de spéculation in-dustrielle, des bénéfices qui couvriraient amplement les frais du combus-tible nécessaire au service de la machine à feu.
30 talion appropriées aux différentes classes de la société, oit les jeunes sujets des deux sexes pourraient être exercés séparément, avec sûreté et décence , à l'art de nager.
30 tation appropriées aux différentes classes de la société, où les jeunes sujets des deux sexes pourraient être exercés séparément, avec sûreté et décence, à l'art de nager.
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136 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Le lendemain une autre épreuve lui était réservée les gens de justice firent une descente dans la maison. Quelque résistance qu'elle opposât, il fallait que l'action publique ett son cours. Le bruit de la catastrophe s'était répandu au de-hors les magistrats étaient saisis de l'affaire. Plus l'état du blessé était grave, plus il importait de recueillir son témoi-gnage, afin que l'attentat, s'il y en avait uu, ne demeurât point impuni. Tout ce que la marquise put obtenir, ce fut un délai de quelques minutes pour préparer son fils à rinterro-gatoire auquel il allait être soumis. Dès les premiers mots, Gaston comprit de quoi il s'agissait, et une révolution sou-daine s'opéra dans son état. Son cerveau se dégagea, la force lui revint - Que ces messieurs entrent dit-il d'une voix calme. C'était un tout autre homme à le voir, on n'aurait pas cru qu'il avait un pied dans la tombe et qu'il se recueillait dans un suprême effort. Sa tète, appuyée sur des coussins, avait ce caractère de beauté que la mort imprime à ceux qu'elle touche. La résignation et le sacrifice y étaient empreints. Les magistrats entrèrent et l'instruction commença. D est inutile de dire que tout se fit avec des ménagements extrêmes et les égards dus à la position et au rang du blessé. Cependant -des questions lui furent posées et rien ne fut épargné pour obtenir un aveu qui pût mettre la justice sur la trace des cou-pables. Mais, dès l'abord, Gaston déjoua les efforts et trompa l'attente de ceux qui l'interrogeaient. - Messieurs, dit-il, je suis bien aise de vous voir ici j'ai des déclarations très-précises à vous faire. Ma mère, restez, je vous en prie il est bon que vous soyez là pour les en-tendre aussi. Le sang-froid avec lequel ces paroles furent prononcées frappa les officiers judiciaires d'une telle bouche il ne pou-vait rien sortir que de loyal ils étaient à la fois émus et sub-jugués. - Personne, Messieurs, personne, ajouta Gaston avec une insistance marquée, ne doit être recherché, quelles que soient les suites de mon accident. v - Mais cependant, Monsieur, s'il y a eu un crime de com-mis? dit le magistrat qui présidait à l'instruction. - Il n'y a point de crime, Monsieur, reprit le jeune homme
136 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Le lendemain une autre épreuve lui était réservée les gens de justice firent une descente dans la maison. Quelque résistance qu'elle opposât, il fallait que l'action publique ett son cours. Le bruit de la catastrophe s'était répandu au de-hors les magistrats étaient saisis de l'affaire. Plus l'état du blessé était grave, plus il importait de recueillir son témoi-gnage, afin que l'attentat, s'il y en avait uu, ne demeurât point impuni. Tout ce que la marquise put obtenir, ce fut un délai de quelques minutes pour préparer son fils à @rinterro-gatoire auquel il allait être soumis. Dès les premiers mots, Gaston comprit de quoi il s'agissait, et une révolution sou-daine s'opéra dans son état. Son cerveau se dégagea, la force lui revint - Que ces messieurs entrent@ dit-il d'une voix calme. C'était un tout autre homme à le voir, on n'aurait pas cru qu'il avait un pied dans la tombe et qu'il se recueillait dans un suprême effort. Sa tète, appuyée sur des coussins, avait ce caractère de beauté que la mort imprime à ceux qu'elle touche. La résignation et le sacrifice y étaient empreints. Les magistrats entrèrent et l'instruction commença. @D est inutile de dire que tout se fit avec des ménagements extrêmes et les égards dus à la position et au rang du blessé. Cependant -des questions lui furent posées et rien ne fut épargné pour obtenir un aveu qui pût mettre la justice sur la trace des cou-pables. Mais, dès l'abord, Gaston déjoua les efforts et trompa l'attente de ceux qui l'interrogeaient. - Messieurs, dit-il, je suis bien aise de vous voir ici j'ai des déclarations très-précises à vous faire. Ma mère, restez, je vous en prie il est bon que vous soyez là pour les en-tendre aussi. Le sang-froid avec lequel ces paroles furent prononcées frappa les officiers judiciaires d'une telle bouche il ne pou-vait rien sortir que de loyal ils étaient à la fois émus et sub-jugués. - Personne, Messieurs, personne, ajouta Gaston avec une insistance marquée, ne doit être recherché, quelles que soient les suites de mon accident. v - Mais cependant, Monsieur, s'il y a eu un crime de com-mis@? dit le magistrat qui présidait à l'instruction. - Il n'y a point de crime, Monsieur, reprit le jeune homme
136 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Le lendemain une autre épreuve lui était réservée les gens de justice firent une descente dans la maison. Quelque résistance qu'elle opposât, il fallait que l'action publique eût son cours. Le bruit de la catastrophe s'était répandu au de-hors les magistrats étaient saisis de l'affaire. Plus l'état du blessé était grave, plus il importait de recueillir son témoi-gnage, afin que l'attentat, s'il y en avait un, ne demeurât point impuni. Tout ce que la marquise put obtenir, ce fut un délai de quelques minutes pour préparer son fils à l'interro-gatoire auquel il allait être soumis. Dès les premiers mots, Gaston comprit de quoi il s'agissait, et une révolution sou-daine s'opéra dans son état. Son cerveau se dégagea, la force lui revint -@Que ces messieurs entrent, dit-il d'une voix calme. C'était un tout autre homme à le voir, on n'aurait pas cru qu'il avait un pied dans la tombe et qu'il se recueillait dans un suprême effort. Sa tête, appuyée sur des coussins, avait ce caractère de beauté que la mort imprime à ceux qu'elle touche. La résignation et le sacrifice y étaient empreints. Les magistrats entrèrent et l'instruction commença. Il est inutile de dire que tout se fit avec des ménagements extrêmes et les égards dus à la position et au rang du blessé. Cependant @des questions lui furent posées et rien ne fut épargné pour obtenir un aveu qui pût mettre la justice sur la trace des cou-pables. Mais, dès l'abord, Gaston déjoua les efforts et trompa l'attente de ceux qui l'interrogeaient. -@Messieurs, dit-il, je suis bien aise de vous voir ici j'ai des déclarations très-précises à vous faire. Ma mère, restez, je vous en prie il est bon que vous soyez là pour les en-tendre aussi. Le sang-froid avec lequel ces paroles furent prononcées frappa les officiers judiciaires d'une telle bouche il ne pou-vait rien sortir que de loyal ils étaient à la fois émus et sub-jugués. -@Personne, Messieurs, personne, ajouta Gaston avec une insistance marquée, ne doit être recherché, quelles que soient les suites de mon accident.t. -@Mais cependant, Monsieur, s'il y a eu un crime de com-mis ? dit le magistrat qui présidait à l'instruction. -@Il n'y a point de crime, Monsieur, reprit le jeune homme
Sa tète, appuyée sur des coussins, avait ce caractère de beauté que la mort imprime à ceux qu'elle touche.
Sa tête, appuyée sur des coussins, avait ce caractère de beauté que la mort imprime à ceux qu'elle touche.
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64 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE C'est ainsi qu'heureux d'une position qui lui permet-lait de suivre l'impulsion de son coeur plein de charité, l'abbé Nicolle se plaisait à la rendre profitable à tous ses infortunés compatriotes. Jamais sa main ne fut fer-mée, tant qu'il y eut des larmes à essuyer, tant qu'il y eut des aumônes à répandre. Ainsi l'archevêque de Pa-ris, ainsi l'évêque de Boulogne, dans la Basse-Saxe, ainsi une multitude de prêtres exilés dans les différen-tes contrées qui leur avaient offert un exil hospitalier, ressentirent, jusqu'à leur retour dans la patrie, les effets de son ingénieuse et infatigable charité. Tant de dévouement dans ses devoirs de maître, et tant d'empressement à se rendre aux voeux de tous ceux qui réclamaient son secours et son appui, devaient tout naturellement concilier au bon abbé l'estime et l'affec-tion générales. Il en reçut d'éclatants témoignages, lors de son départ de Saint-Pétersbourg. Les élèves, surtout, donnèrent à leur douleur une expression de vivacité, seule capable d'égaler la tendresse de leur amitié. Parmi ceux qui s'épanchèrent ainsi dans le sein de celui qu'ils appelaient leur père et leur ami, je choisis au hasard quelques noms. Ces souvenirs sont encore pleins de charme. Dans sa première lettre, le jeune de Ludolf, dont le père était ambassadeur de Naples à la cour de Russie, lui parle de son attachement, du souvenir qu'il gardera de ses soins, et il ajoute ces mots, si dignes d'un noble coeur
64 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE C'est ainsi qu'heureux d'une position qui lui permet-lait de suivre l'impulsion de son coeur plein de charité, l'abbé Nicolle se plaisait à la rendre profitable à tous ses infortunés compatriotes. Jamais sa main ne fut fer-mée, tant qu'il y eut des larmes à essuyer, tant qu'il y eut des aumônes à répandre. Ainsi l'archevêque de Pa-ris, ainsi l'évêque de Boulogne, dans la Basse-Saxe, ainsi une multitude de prêtres exilés dans les différen-tes contrées qui leur avaient offert un exil hospitalier, ressentirent, jusqu'à leur retour dans la patrie, les effets de son ingénieuse et infatigable charité. Tant de dévouement dans ses devoirs de maître, et tant d'empressement à se rendre aux voeux de tous ceux qui réclamaient son secours et son appui, devaient tout naturellement concilier au bon abbé l'estime et l'affec-tion générales. Il en reçut d'éclatants témoignages, lors de son départ de Saint-Pétersbourg. Les élèves, surtout, donnèrent à leur douleur une expression de vivacité, seule capable d'égaler la tendresse de leur amitié. Parmi ceux qui s'épanchèrent ainsi dans le sein de celui qu'ils appelaient leur père et leur ami, je choisis au hasard quelques noms. Ces souvenirs sont encore pleins de charme. Dans sa première lettre, le jeune de Ludolf, dont le père était ambassadeur de Naples à la cour de Russie, lui parle de son attachement, du souvenir qu'il gardera de ses soins, et il ajoute ces mots, si dignes d'un noble coeur
64 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE C'est ainsi qu'heureux d'une position qui lui permet-tait de suivre l'impulsion de son coeur plein de charité, l'abbé Nicolle se plaisait à la rendre profitable à tous ses infortunés compatriotes. Jamais sa main ne fut fer-mée, tant qu'il y eut des larmes à essuyer, tant qu'il y eut des aumônes à répandre. Ainsi l'archevêque de Pa-ris, ainsi l'évêque de Boulogne, dans la Basse-Saxe, ainsi une multitude de prêtres exilés dans les différen-tes contrées qui leur avaient offert un exil hospitalier, ressentirent, jusqu'à leur retour dans la patrie, les effets de son ingénieuse et infatigable charité. Tant de dévouement dans ses devoirs de maître, et tant d'empressement à se rendre aux voeux de tous ceux qui réclamaient son secours et son appui, devaient tout naturellement concilier au bon abbé l'estime et l'affec-tion générales. Il en reçut d'éclatants témoignages, lors de son départ de Saint-Pétersbourg. Les élèves, surtout, donnèrent à leur douleur une expression de vivacité, seule capable d'égaler la tendresse de leur amitié. Parmi ceux qui s'épanchèrent ainsi dans le sein de celui qu'ils appelaient leur père et leur ami, je choisis au hasard quelques noms. Ces souvenirs sont encore pleins de charme. Dans sa première lettre, le jeune de Ludolf, dont le père était ambassadeur de Naples à la cour de Russie, lui parle de son attachement, du souvenir qu'il gardera de ses soins, et il ajoute ces mots, si dignes d'un noble coeur
Il en reçut d'éclatants témoignages, lors de son départ de Saint-Pétersbourg.
Il en reçut d'éclatants témoignages, lors de son départ de Saint-Pétersbourg.
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-16 -curique pour former un composé de 4 éq. HgO 1 éq. d'urée. Pour pouvoir déterminer immédiatement cette propor-tion d'urée, on emploie une solution titrée de nitrate mer-curique dont 1 centimètre cube correspond à 1 centigramme d'urée. Mais, avant de faire cette détermination, il est né-cessaire de précipiter l'acide, phosphorique contenu dans l'urine par un mélange composé de 1 p. de solution de Nos Ba 0 saturée à froid et de 2 p. de solution de BaO, HO, également saturée à froid. Préparation du réactif de Liebig. - On dissout dans la plus petite quantité possible d'acide nitrique 77,2 grammes d'oxyde mercurique pur obtenu en précipitant 96,855 grammes de sublimé pur avec une lessive étendue de soude caustique, lavant et desséchant le précipité on évapore jusqu'à consistance sirupeuse et on étend d'eau pour faire 1 litre de solution. § 29. Manière d'opérer. - On mesure exactement dans une éprouvette graduée une certaine quantité d'urine qu'on introduit dans un vase à précipiter, on y ajoute la moitié de son volume du mélange barytique on agite, on filtre et on mesure 15 CC du liquide obtenu, correspondant à 10 CC d'urine l'urine ayant été étendue de la moitié de son vo-lume de solution barytique . On remplit ensuite une bu-rette de Mohr jusqu'au 0 avec le réactif mercuriel qu'on laisse couler dans la solution d'urée jusqu'à ce que le pré-cipité n'augmente plus. On introduit ensuite au moyen d'une baguette de verre une goutte du liquide mélangé dans un verre de montre , et on y ajoute une goutte de la solution de soude. Si le mélange reste blanc, on continue d'ajouter de la liqueur titrée et on essaye de nouveau. On continue ainsi l'opération jusqu'à ce que dans le verre de montre on obtienne, par le mélange d'une goutte du liquide essayé et d'une goutte de solution alcaline, une coloration jaune bien nette. Le nombre de centimètres cubes de réac-
-16 -curique pour former un composé de 4 éq. HgO 1 éq. d'urée. Pour pouvoir déterminer immédiatement cette propor-tion d'urée, on emploie une solution titrée de nitrate mer-curique dont 1 centimètre cube correspond à 1 centigramme d'urée. Mais, avant de faire cette détermination, il est né-cessaire de précipiter l'acide, phosphorique contenu dans l'urine par un mélange composé de 1 p. de solution de Nos Ba 0 saturée à froid et de 2 p. de solution de BaO, HO, également saturée à froid. Préparation du réactif de Liebig. - On dissout dans la plus petite quantité possible d'acide nitrique 77,2 grammes d'oxyde mercurique pur obtenu en précipitant 96,855 grammes de sublimé pur avec une lessive étendue de soude caustique, lavant et desséchant le précipité on évapore jusqu'à consistance sirupeuse et on étend d'eau pour faire 1 litre de solution. § 29. Manière d'opérer. - On mesure exactement dans une éprouvette graduée une certaine quantité d'urine qu'on introduit dans un vase à précipiter, on y ajoute la moitié de son volume du mélange barytique on agite, on filtre et on mesure 15 CC du liquide obtenu, correspondant à 10 CC d'urine l'urine ayant été étendue de la moitié de son vo-lume de solution barytique . On remplit ensuite une bu-rette de Mohr jusqu'au 0 avec le réactif mercuriel qu'on laisse couler dans la solution d'urée jusqu'à ce que le pré-cipité n'augmente plus. On introduit ensuite au moyen d'une baguette de verre une goutte du liquide mélangé dans un verre de montre , et on y ajoute une goutte de la solution de soude. Si le mélange reste blanc, on continue d'ajouter de la liqueur titrée et on essaye de nouveau. On continue ainsi l'opération jusqu'à ce que dans le verre de montre on obtienne, par le mélange d'une goutte du liquide essayé et d'une goutte de solution alcaline, une coloration jaune bien nette. Le nombre de centimètres cubes de réac-
-16 -curique pour former un composé de 4 éq. HgO 1 éq. d'urée. Pour pouvoir déterminer immédiatement cette propor-tion d'urée, on emploie une solution titrée de nitrate mer-curique dont 1 centimètre cube correspond à 1 centigramme d'urée. Mais, avant de faire cette détermination, il est né-cessaire de précipiter l'acide@ phosphorique contenu dans l'urine par un mélange composé de 1 p. de solution de No5 Ba O saturée à froid et de 2 p. de solution de BaO, HO, également saturée à froid. Préparation du réactif de Liebig. -@On dissout dans la plus petite quantité possible d'acide nitrique 77,2 grammes d'oxyde mercurique pur obtenu en précipitant 96,855 grammes de sublimé pur avec une lessive étendue de soude caustique, lavant et desséchant le précipité on évapore jusqu'à consistance sirupeuse et on étend d'eau pour faire 1 litre de solution. § 29. Manière d'opérer. -@On mesure exactement dans une éprouvette graduée une certaine quantité d'urine qu'on introduit dans un vase à précipiter, on y ajoute la moitié de son volume du mélange barytique on agite, on filtre et on mesure 15 CC du liquide obtenu, correspondant à 10 CC d'urine l'urine ayant été étendue de la moitié de son vo-lume de solution barytique . On remplit ensuite une bu-rette de Mohr jusqu'au 0 avec le réactif mercuriel qu'on laisse couler dans la solution d'urée jusqu'à ce que le pré-cipité n'augmente plus. On introduit ensuite au moyen d'une baguette de verre une goutte du liquide mélangé dans un verre de montre@, et on y ajoute une goutte de la solution de soude. Si le mélange reste blanc, on continue d'ajouter de la liqueur titrée et on essaye de nouveau. On continue ainsi l'opération jusqu'à ce que dans le verre de montre on obtienne, par le mélange d'une goutte du liquide essayé et d'une goutte de solution alcaline, une coloration jaune bien nette. Le nombre de centimètres cubes de réac-
On continue ainsi l'opération jusqu'à ce que dans le verre de montre on obtienne, par le mélange d'une goutte du liquide essayé et d'une goutte de solution alcaline, une coloration jaune bien nette.
On continue ainsi l'opération jusqu'à ce que dans le verre de montre on obtienne, par le mélange d'une goutte du liquide essayé et d'une goutte de solution alcaline, une coloration jaune bien nette.
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92 L'ART DE MAGNÉTISER J'avançai cependant que je pourrais probablement, tout en restant près de la porte du salon, attirer jusque-là Mme Cha-pelle. Elle m'en défia, et, tout en riant, elle saisit les bras du fauteuil sur lequel elle était assise, et dans une surexcitation nerveuse qui devait m'être favorable je me mis en devoir d'agir dès les premières passes, elle me demanda grâce. Son mari et les personnes présentes insistèrent pour que je con-tinuasse, bientôt elle glissa de dessus son fauteuil elle se retint au pied, mais elle l'entraîna, et roulant sur le tapis, tout en faisant des efforts pour s'arrêter, elle arriva ainsi au milieu du salon. - Je cessai, trouvant l'expérience concluante. Mme Chapelle n'était point endormie, ni même en somno-lence elle était tout éveillée et jouissant de toutes ses facultés cependant il lui avait été impossible de rester sur son siège elle avait fait des efforts d'autant plus grands que son amour-propre était en jeu, ne voulant point être maî-trisée par la puissance magnétique. Sommeil à distance Le sommeil à distance ne se produit que sur des personnes qui ont été magnétisées souvent. Il n'est pas nécessaire que le sujet soit prévenu qu'on va le magnétiser pour qu'une expérience de ce genre soit exacte, il faut au contraire que le sujet ignore complètement ce que l'on veut faire. A Rennes, M. Dufihol, recteur de l'académie, M. Rabus-seau, inspecteur, vinrent un jour avec plusieurs autres médecins à l'hôtel où j'étais logé. Après avoir causé beaucoup, M. Dufihol me pria de l'accompagner chez lui, me prévenant qu'une dame désirait causer avec moi. Je pris mon chapeau et je sortis avec M. Dufihol lorsque nous eûmes traversé la cour, nous entrâmes dans une des salles de l'hôtel, et M. Dufihol entama une conversation dont je ne voyais pas le but. Après un quart d'heure, il me dit - Vous avez prétendu pouvoir endormir votre sujet à
92 L'ART DE MAGNÉTISER J'avançai cependant que je pourrais probablement, tout en restant près de la porte du salon, attirer jusque-là Mme Cha-pelle. Elle m'en défia, et, tout en riant, elle saisit les bras du fauteuil sur lequel elle était assise, et dans une surexcitation nerveuse qui devait m'être favorable je me mis en devoir d'agir dès les premières passes, elle me demanda grâce. Son mari et les personnes présentes insistèrent pour que je con-tinuasse, bientôt elle glissa de dessus son fauteuil elle se retint au pied, mais elle l'entraîna, et roulant sur le tapis, tout en faisant des efforts pour s'arrêter, elle arriva ainsi au milieu du salon. - Je cessai, trouvant l'expérience concluante. Mme Chapelle n'était point endormie, ni même en somno-lence elle était tout éveillée et jouissant de toutes ses facultés cependant il lui avait été impossible de rester sur son siège elle avait fait des efforts d'autant plus grands que son amour-propre était en jeu, ne voulant point être maî-trisée par la puissance magnétique. Sommeil à distance Le sommeil à distance ne se produit que sur des personnes qui ont été magnétisées souvent. Il n'est pas nécessaire que le sujet soit prévenu qu'on va le magnétiser pour qu'une expérience de ce genre soit exacte, il faut au contraire que le sujet ignore complètement ce que l'on veut faire. A Rennes, M. Dufihol, recteur de l'académie, M. Rabus-seau, inspecteur, vinrent un jour avec plusieurs autres médecins à l'hôtel où j'étais logé. Après avoir causé beaucoup, M. Dufihol me pria de l'accompagner chez lui, me prévenant qu'une dame désirait causer avec moi. Je pris mon chapeau et je sortis avec M. Dufihol lorsque nous eûmes traversé la cour, nous entrâmes dans une des salles de l'hôtel, et M. Dufihol entama une conversation dont je ne voyais pas le but. Après un quart d'heure, il me dit - Vous avez prétendu pouvoir endormir votre sujet à
92 L'ART DE MAGNÉTISER J'avançai cependant que je pourrais probablement, tout en restant près de la porte du salon, attirer jusque-là Mme Cha-pelle. Elle m'en défia, et, tout en riant, elle saisit les bras du fauteuil sur lequel elle était assise, et dans une surexcitation nerveuse qui devait m'être favorable je me mis en devoir d'agir dès les premières passes, elle me demanda grâce. Son mari et les personnes présentes insistèrent pour que je con-tinuasse, bientôt elle glissa de dessus son fauteuil elle se retint au pied, mais elle l'entraina, et roulant sur le tapis, tout en faisant des efforts pour s'arrêter, elle arriva ainsi au milieu du salon. -@Je cessai, trouvant l'expérience concluante. Mme Chapelle n'était point endormie, ni même en somno-lence elle était tout éveillée et jouissant de toutes ses facultés cependant il lui avait été impossible de rester sur son siège elle avait fait des efforts d'autant plus grands que son amour-propre était en jeu, ne voulant point être maî-trisée par la puissance magnétique. Sommeil à distance Le sommeil à distance ne se produit que sur des personnes qui ont été magnétisées souvent. Il n'est pas nécessaire que le sujet soit prévenu qu'on va le magnétiser pour qu'une expérience de ce genre soit exacte, il faut au contraire que le sujet ignore complètement ce que l'on veut faire. A Rennes, M. Dufihol, recteur de l'académie, M. Rabus-seau, inspecteur, vinrent un jour avec plusieurs autres médecins à l'hôtel où j'étais logé. Après avoir causé beaucoup, M. Dufihol me pria de l'accompagner chez lui, me prévenant qu'une dame désirait causer avec moi. Je pris mon chapeau et je sortis avec M. Dufihol lorsque nous eûmes traversé la cour, nous entrâmes dans une des salles de l'hôtel, et M. Dufihol entama une conversation dont je ne voyais pas le but. Après un quart d'heure, il me dit -@Vous avez prétendu pouvoir endormir votre sujet à
Son mari et les personnes présentes insistèrent pour que je con-tinuasse, bientôt elle glissa de dessus son fauteuil elle se retint au pied, mais elle l'entraîna, et roulant sur le tapis, tout en faisant des efforts pour s'arrêter, elle arriva ainsi au milieu du salon.
Son mari et les personnes présentes insistèrent pour que je con-tinuasse, bientôt elle glissa de dessus son fauteuil elle se retint au pied, mais elle l'entraina, et roulant sur le tapis, tout en faisant des efforts pour s'arrêter, elle arriva ainsi au milieu du salon.
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280 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE rue. - Moi-même, Monsieur. - Eh bien, dans cette lettre, elle me prie de venir la voir vous voyez donc que, s'il y a une consigne, j'en suis excepté. - Si vous en étiez excepté, je ne vous aurais pas dit qu'elle n'y est pour personne. J'ai trente ans de loge, Mon-sieur. Évidemment il était impossible de donner le change à un personnage si au courant de ses devoirs d'état, et il eût été dangereux d'affronter sa puissance. Comment se passer de son concours? Comment pénétrer chez Marguerite s'il refu-sait de s'y prêter? Ludovic l'avait fait une fois mais il avait alors quelque droit à le faire. Aujourd'hui ce n'était plus une fiancée qu'il venait chercher c'était une victime qu'il voulait sauver. Il lui eu coûtait sans doute de mettre un concierge dans cette confidence mais c'était le seul moyen qui lui restât, et il se décida à l'employer. Prenant cet homme à part, il alla droit au fait - Vous vous intéressez à votre locataire? lui dit-il. - Comme à tous, répondit-il. Un locataire est sacré pour moi. J'ai trente ans de loge. - Eh bien ! cette fois, votre intérêt porte à faux. Vous se-rez cause d'un malheur. -Moi? répliqua-t-il avec un sourire d'incrédulité qui ré-pondait au témoignage de sa conscience. - Vous, dit vivement Ludovic. Ne comprenez-vous pas pourquoi elle a interdit sa porte? - Parce que ça lui convient nous autres nous n'avons rien à y voir. - Mais, malheureux! si elle avait de mauvais desseins ? - Mauvais ou bons, c'est ce qui la regarde. - Si elle avait l'intention de se détruire, d'attenter à ses jours? Devant un tel langage et un accent si sincère, il n'y avait pas d'incrédulité qui pût tenir. Le concierge désarma enfin. - Vrai, Monsieur? dit-il. - Insisterais-je sans cela ? - Mademoiselle Marguerite a l'intention de se détruire? - Lisez plutôt, si vous ne me croyez pas. - Non, Monsieur, je vous crois maintenant. Juste ciel! un - malheur dans ma maison 1
280 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE rue. - Moi-même, Monsieur. - Eh bien, dans cette lettre, elle me prie de venir la voir vous voyez donc que, s'il y a une consigne, j'en suis excepté. - Si vous en étiez excepté, je ne vous aurais pas dit qu'elle n'y est pour personne. J'ai trente ans de loge, Mon-sieur. Évidemment il était impossible de donner le change à un personnage si au courant de ses devoirs d'état, et il eût été dangereux d'affronter sa puissance. Comment se passer de son concours@? Comment pénétrer chez Marguerite s'il refu-sait de s'y prêter@? Ludovic l'avait fait une fois mais il avait alors quelque droit à le faire. Aujourd'hui ce n'était plus une fiancée qu'il venait chercher c'était une victime qu'il voulait sauver. Il lui eu coûtait sans doute de mettre un concierge dans cette confidence mais c'était le seul moyen qui lui restât, et il se décida à l'employer. Prenant cet homme à part, il alla droit au fait - Vous vous intéressez à votre locataire@? lui dit-il. - Comme à tous, répondit-il. Un locataire est sacré pour moi. J'ai trente ans de loge. - Eh bien ! cette fois, votre intérêt porte à faux. Vous se-rez cause d'un malheur. -Moi@? répliqua-t-il avec un sourire d'incrédulité qui ré-pondait au témoignage de sa conscience. - Vous, dit vivement Ludovic. Ne comprenez-vous pas pourquoi elle a interdit sa porte? - Parce que ça lui convient nous autres nous n'avons rien à y voir. - Mais, malheureux@! si elle avait de mauvais desseins ? - Mauvais ou bons, c'est ce qui la regarde. - Si elle avait l'intention de se détruire, d'attenter à ses jours@? Devant un tel langage et un accent si sincère, il n'y avait pas d'incrédulité qui pût tenir. Le concierge désarma enfin. - Vrai, Monsieur@? dit-il. - Insisterais-je sans cela ? - Mademoiselle Marguerite a l'intention de se détruire@? - Lisez plutôt, si vous ne me croyez pas. - Non, Monsieur, je vous crois maintenant. Juste ciel@! un - malheur dans ma maison 1
280 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@Moi-même, Monsieur. -@Eh bien, dans cette lettre, elle me prie de venir la voir vous voyez donc que, s'il y a une consigne, j'en suis excepté. -@Si vous en étiez excepté, je ne vous aurais pas dit qu'elle n'y est pour personne. J'ai trente ans de loge, Mon-sieur. Évidemment il était impossible de donner le change à un personnage si au courant de ses devoirs d'état, et il eût été dangereux d'affronter sa puissance. Comment se passer de son concours ? Comment pénétrer chez Marguerite s'il refu-sait de s'y prêter ? Ludovic l'avait fait une fois mais il avait alors quelque droit à le faire. Aujourd'hui ce n'était plus une fiancée qu'il venait chercher c'était une victime qu'il voulait sauver. Il lui en coûtait sans doute de mettre un concierge dans cette confidence mais c'était le seul moyen qui lui restât, et il se décida à l'employer. Prenant cet homme à part, il alla droit au fait -@Vous vous intéressez à votre locataire ? lui dit-il. -@Comme à tous, répondit-il. Un locataire est sacré pour moi. J'ai trente ans de loge. -@Eh bien ! cette fois, votre intérêt porte à faux. Vous se-rez cause d'un malheur. -Moi ? répliqua-t-il avec un sourire d'incrédulité qui ré-pondait au témoignage de sa conscience. -@Vous, dit vivement Ludovic. Ne comprenez-vous pas pourquoi elle a interdit sa porte? -@Parce que ça lui convient nous autres nous n'avons rien à y voir. -@Mais, malheureux ! si elle avait de mauvais desseins ? -@Mauvais ou bons, c'est ce qui la regarde. -@Si elle avait l'intention de se détruire, d'attenter à ses jours ? Devant un tel langage et un accent si sincère, il n'y avait pas d'incrédulité qui pût tenir. Le concierge désarma enfin. -@Vrai, Monsieur ? dit-il. -@Insisterais-je sans cela ? -@Mademoiselle Marguerite a l'intention de se détruire ? -@Lisez plutôt, si vous ne me croyez pas. -@Non, Monsieur, je vous crois maintenant. Juste ciel ! un @@malheur dans ma maison 1
- Mademoiselle Marguerite a l'intention de se détruire?
-Mademoiselle Marguerite a l'intention de se détruire ?
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-50 -souveraines. Les Beauvoir Du Roure 1 avaient donné trois papes à l'Eglise romaine, Urbain V Guillaume Du Roure-Grimoard , Xiste IV et Jules II. Les d'Armentières de Champagne, dont la noblesse datait de 986 les Bauffremont, conn mandeurs-nés de l'ordre de Saint-Jean de Jérusa-lem les Narbonne-Pelet, dont l'origine remontait à910 les Sabran, anciens comtes d'Argane et de Forcalquier les Rochechouart de Mortemart et de Faudoas, qui provenaient des Austro-Francs de Limoges les Villeneuve de Trans, premiers marquis de Provence les Béranger et les Goyon de Bretagne. Illustres gentilshommes! Hélas! tous ont-ils conservé la loyauté et la fidélité à l'écusson fleurdelisé? et puisqu'ils ont laissé briser l'écu de France, peuvent-ils encore montrer leurs anti-ques pièces de blason 2 ? 1 La maison Du Roure a tristement marqué dans nos fastes révolutionnaires. Louis-Scipion Grimoard, comte de Beauvoir Du Roure, né à Marseille, fut président du club des Jacobins, membre de la Commune de Paris, l'ami du marquis d'Anto-nelle d'Arles grande famille aussi, membre du tribunal révo-lutionnaire et du comte de Barras. Nous étions alliés aux Du Roure. Enfant, j'avais rencontré le comte Du Roure chez un de mes oncles, Angles Capefigue sa mère était fille unique du comte Catherling, pair d'Irlande, et sa grand'mère soeur de lord Bolingbroke. Ce serait une histoire curieuse à faire que celle des nobles devenus Jacobins. 2 Dans la nuit un peu mascarade du mois d'août 1789, les grandes familles renoncèrent à leur privilège, a leur titre, à leur blason. Le vicomte de Montmorency prit l'initiative. Le
-50 -souveraines. Les Beauvoir Du Roure 1 avaient donné trois papes à l'Eglise romaine, Urbain V Guillaume Du Roure-Grimoard , Xiste IV et Jules II. Les d'Armentières de Champagne, dont la noblesse datait de 986 les Bauffremont, conn mandeurs-nés de l'ordre de Saint-Jean de Jérusa-lem les Narbonne-Pelet, dont l'origine remontait à910 les Sabran, anciens comtes d'Argane et de Forcalquier les Rochechouart de Mortemart et de Faudoas, qui provenaient des Austro-Francs de Limoges les Villeneuve de Trans, premiers marquis de Provence les Béranger et les Goyon de Bretagne. Illustres gentilshommes! Hélas! tous ont-ils conservé la loyauté et la fidélité à l'écusson fleurdelisé? et puisqu'ils ont laissé briser l'écu de France, peuvent-ils encore montrer leurs anti-ques pièces de blason 2 ? @@@@@@1 La maison Du Roure a tristement marqué dans nos fastes révolutionnaires. Louis-Scipion Grimoard, comte de Beauvoir Du Roure, né à Marseille, fut président du club des Jacobins, membre de la Commune de Paris, l'ami du marquis d'Anto-nelle d'Arles grande famille aussi, membre du tribunal révo-lutionnaire et du comte de Barras. Nous étions alliés aux Du Roure. Enfant, j'avais rencontré le comte Du Roure chez un de mes oncles, Angles Capefigue sa mère était fille unique du comte Catherling, pair d'Irlande, et sa grand'mère soeur de lord Bolingbroke. Ce serait une histoire curieuse à faire que celle des nobles devenus Jacobins. 2 Dans la nuit un peu mascarade du mois d'août 1789, les grandes familles renoncèrent à leur privilège, a leur titre, à leur blason. Le vicomte de Montmorency prit l'initiative. Le
-50 -souveraines. Les Beauvoir Du Roure 1 avaient donné trois papes à l'Eglise romaine, Urbain V Guillaume Du Roure-Grimoard , Xiste IV et Jules II. Les d'Armentières de Champagne, dont la noblesse datait de 986 les Bauffremont, co@m mandeurs-nés de l'ordre de Saint-Jean de Jérusa-lem les Narbonne-Pelet, dont l'origine remontait à910 les Sabran, anciens comtes d'Argane et de Forcalquier les Rochechouart de Mortemart et de Faudoas, qui provenaient des Austro-Francs de Limoges les Villeneuve de Trans, premiers marquis de Provence les Béranger et les Goyon de Bretagne. Illustres gentilshommes! Hélas! tous ont-ils conservé la loyauté et la fidélité à l'écusson fleurdelisé? et puisqu'ils ont laissé briser l'écu de France, peuvent-ils encore montrer leurs anti-ques pièces de blason 2 ? -50 - 1 La maison Du Roure a tristement marqué dans nos fastes révolutionnaires. Louis-Scipion Grimoard, comte de Beauvoir Du Roure, né à Marseille, fut président du club des Jacobins, membre de la Commune de Paris, l'ami du marquis d'Anto-nelle d'Arles grande famille aussi, membre du tribunal révo-lutionnaire et du comte de Barras. Nous étions alliés aux Du Roure. Enfant, j'avais rencontré le comte Du Roure chez un de mes oncles, Angles Capefigue sa mère était fille unique du comte Catherling, pair d'Irlande, et sa grand'mère soeur de lord Bolingbroke. Ce serait une histoire curieuse à faire que celle des nobles devenus Jacobins. 2 Dans la nuit un peu mascarade du mois d'août 1789, les grandes familles renoncèrent à leur privilège, a leur titre, à leur blason. Le vicomte de Montmorency prit l'initiative. Le
et puisqu'ils ont laissé briser l'écu de France, peuvent-ils encore montrer leurs anti-ques pièces de blason 2 ?
et puisqu'ils ont laissé briser l'écu de France, peuvent-ils encore montrer leurs anti-ques pièces de blason 2 ?
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58 LE FRANC-TIREUR KOLD. l'autre rive, à trois cents mètres, les coups de feu conti-nuaient entre les avant-postes, les soldats prirent dans leurs bras le jeune capitaine toujours évanoui, et l'on se dirigea vers une poterne qui ouvrait sur la rivière et con-duisait dans la ville. Quelques instants plus tard, la petite troupe arrivait au poste qui se trouve près de la porte de la citadelle le jeune capitaine était étendu sur un lit de camp, et on lui prodi-guait les soins les plus empressés. On s'aperçut alors qu'il avait été blessé au côté, ses vêtements étaient cou-verts de sang. Cependant, grâce aux efforts d'un chirurgien appelé aussitôt, il revint à lui. Ses yeux brillèrent de joie lorsqu'il se vit entouré de soldats français, et il indiqua de la main le plastron de sa chemise. Cherchez là, dit-il. Péter Kolb en tr'ouvrit la chemise et vit un papier cousu entre les plis du devant. Il le prit et le remit au comman-dant de place qui venait d'entrer dans le corps de garde. Le jeune capitaine s'était affaissé de nouveau, affaibli par la perte du sang. Le commandant, après avoir pris connaissance de la dépêche, serra avec émotion la main du brave franc-tireur,qui raconta à haute voix comment ils étaient arrivés, le jeune officier et lui, au pied des remparts. Modeste autant que brave, il attribua la plus grande part du succès et de la bravoure à son compagnon mais celui-ci, qui s'était ranimé, et qui avait entendu, dit d'une voix faible, mais claire C'est lui, c'est ce brave homme qui m'a conduit, lui qui m'a sauvé en s'exposant à la mort sans lui, je n'au-rais pu remplir ma mission. Il prit la main de Péter Kolb. et les deux braves s'embras-sèrent, au milieu de l'admiration de tous. Le commandant fit porter chez lui le jeune capitaine,
58 LE FRANC-TIREUR KOLD. l'autre rive, à trois cents mètres, les coups de feu conti-nuaient entre les avant-postes, les soldats prirent dans leurs bras le jeune capitaine toujours évanoui, et l'on se dirigea vers une poterne qui ouvrait sur la rivière et con-duisait dans la ville. Quelques instants plus tard, la petite troupe arrivait au poste qui se trouve près de la porte de la citadelle le jeune capitaine était étendu sur un lit de camp, et on lui prodi-guait les soins les plus empressés. On s'aperçut alors qu'il avait été blessé au côté, ses vêtements étaient cou-verts de sang. Cependant, grâce aux efforts d'un chirurgien appelé aussitôt, il revi@nt à lui. Ses yeux brillèrent de joie lorsqu'il se vit entouré de soldats français, et il indiqua de la main le plastron de sa chemise. @Cherchez là, dit-il. Péter Kolb en tr'ouvrit la chemise et vit un papier cousu entre les plis du devant. Il le prit et le remit au comman-dant de place qui venait d'entrer dans le corps de garde. Le jeune capitaine s'était affaissé de nouveau, affaibli par la perte du sang. Le commandant, après avoir pris connaissance de la dépêche, serra avec émotion la main du brave franc-tireur,@qui raconta à haute voix comment ils étaient arrivés, le jeune officier et lui, au pied des remparts. Modeste autant que brave, il attribua la plus grande part du succès et de la bravoure à son compagnon mais celui-ci, qui s'était ranimé, et qui avait entendu, dit d'une voix faible, mais claire @C'est lui, c'est ce brave homme qui m'a conduit, lui qui m'a sauvé en s'exposant à la mort sans lui, je n'au-rais pu remplir ma mission. Il prit la main de Péter Kolb. et les deux braves s'embras-sèrent, au milieu de l'admiration de tous. Le commandant fit porter chez lui le jeune capitaine,
58 LE FRANC-TIREUR KOLB. l'autre rive, à trois cents mètres, les coups de feu conti-nuaient entre les avant-postes, les soldats prirent dans leurs bras le jeune capitaine toujours évanoui, et l'on se dirigea vers une poterne qui ouvrait sur la rivière et con-duisait dans la ville. Quelques instants plus tard, la petite troupe arrivait au poste qui se trouve près de la porte de la citadelle le jeune capitaine était étendu sur un lit de camp, et on lui prodi-guait les soins les plus empressés. On s'aperçut alors qu'il avait été blessé au côté, ses vêtements étaient cou-verts de sang. Cependant, grâce aux efforts d'un chirurgien appelé aussitôt, il revient à lui. Ses yeux brillèrent de joie lorsqu'il se vit entouré de soldats français, et il indiqua de la main le plastron de sa chemise. -Cherchez là, dit-il. Péter Kolb en@tr'ouvrit la chemise et vit un papier cousu entre les plis du devant. Il le prit et le remit au comman-dant de place qui venait d'entrer dans le corps de garde. Le jeune capitaine s'était affaissé de nouveau, affaibli par la perte du sang. Le commandant, après avoir pris connaissance de la dépêche, serra avec émotion la main du brave franc-tireur, qui raconta à haute voix comment ils étaient arrivés, le jeune officier et lui, au pied des remparts. Modeste autant que brave, il attribua la plus grande part du succès et de la bravoure à son compagnon mais celui-ci, qui s'était ranimé, et qui avait entendu, dit d'une voix faible, mais claire -C'est lui, c'est ce brave homme qui m'a conduit, lui qui m'a sauvé en s'exposant à la mort sans lui, je n'au-rais pu remplir ma mission. Il prit la main de Péter Kolb. et les deux braves s'embras-sèrent, au milieu de l'admiration de tous. Le commandant fit porter chez lui le jeune capitaine,
Cependant, grâce aux efforts d'un chirurgien appelé aussitôt, il revint à lui.
Cependant, grâce aux efforts d'un chirurgien appelé aussitôt, il revient à lui.
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26 cées les unes sur les autres avec beaucoup d'art Aûtoui du sein ondulent des tresses de corail, d'agates et de verroteries bleues, et dans leurs cheveux bouclés, elles placent des lames de corail, des plumes de héron blanc ardea alba, L. et celles à reflet métallique de la queue de l'emberize, communément appelée veuve Çemberlza vidua, L. . Quoique lé peuple de Bénin soit avide , vindicatif et d'une superstition excessive, il est essentiellement hos-pitalier. Il ne se fait aucun scrupule de chercher à dé-rober pendant la nuit ce qu'il a vendu durant le jour. Jamais il ne lèvera la main sur un blanc, mais il l'em-poisonnera pour le voler ou pour se venger de lui. Tout étranger mort dans le pays est privé de la sépulture,, et son corps, traîné sur les chemins, est jeté au milieu des. forêts pour y devenir la proie des bêtes féroces. Sur la route d'Agathon à Bénin, dans un espace de 6 myria-mètres ou 14 lieues, planté d'arbres très-hauts et d'une grosseur extraordinaire,, on a élevé des cabanes isolées pour servir d'abri aux voyageurs et où ils trouvent pour leur usage dés fruits et du vin de palme. Les maisons sont basses , couvertes de feuilles de la-tanier, tenues avec une grande propreté, et la plupart ombragées de kolas sterculia acuminata , arbre de moyenne grandeur, dont les fruits , assez semblables aux châtaignes, sont mangés par les Nègres avec 'un© sorte de délice avant les repas, non point à cause de leur bon goût, puisqu'ils laissent dans la bouche une sorte d âpreté acide, mais en raison de la propriété singulière qu'ils ont de faire trouver bon tout ce que l'on, mange après en avoir mâché, et d'imprimer particulièrement à l'eau une saveur des plus agréables. Les rues sont larges,
26 cées les unes sur les autres avec beaucoup d'art Aûtoui du sein ondulent des tresses de corail, d'agates et de verroteries bleues, et dans leurs cheveux bouclés, elles placent des lames de corail, des plumes de héron blanc ardea alba, L. et celles à reflet métallique de la queue de l'emberize, communément appelée veuve Çemberlza vidua, L. . Quoique lé peuple de Bénin soit avide , vindicatif et d'une superstition excessive, il est essentiellement hos-pitalier. Il ne se fait aucun scrupule de chercher à dé-rober pendant la nuit ce qu'il a vendu durant le jour. Jamais il ne lèvera la main sur un blanc, mais il l'em-poisonnera pour le voler ou pour se venger de lui. Tout étranger mort dans le pays est privé de la sépulture,, et son corps, traîné sur les chemins, est jeté au milieu des. forêts pour y devenir la proie des bêtes féroces. Sur la route d'Agathon à Bénin, dans un espace de 6 myria-mètres ou 14 lieues, planté d'arbres très-hauts et d'une grosseur extraordinaire,, on a élevé des cabanes isolées pour servir d'abri aux voyageurs et où ils trouvent pour leur usage dés fruits et du vin de palme. Les maisons sont basses , couvertes de feuilles de la-tanier, tenues avec une grande propreté, et la plupart ombragées de kolas sterculia acuminata , arbre de moyenne grandeur, dont les fruits , assez semblables aux châtaignes, sont mangés par les Nègres avec 'un© sorte de délice avant les repas, non point à cause de leur bon goût, puisqu'ils laissent dans la bouche une sorte d âpreté acide, mais en raison de la propriété singulière qu'ils ont de faire trouver bon tout ce que l'on, mange après en avoir mâché, et d'imprimer particulièrement à l'eau une saveur des plus agréables. Les rues sont larges,
26 cées les unes sur les autres avec beaucoup d'art Autour du sein ondulent des tresses de corail, d'agates et de verroteries bleues, et dans leurs cheveux bouclés, elles placent des lames de corail, des plumes de héron blanc ardea alba, L. et celles à reflet métallique de la queue de l'emberize, communément appelée veuve @emberiza vidua, L. . Quoique le peuple de Bénin soit avide , vindicatif et d'une superstition excessive, il est essentiellement hos-pitalier. Il ne se fait aucun scrupule de chercher à dé-rober pendant la nuit ce qu'il a vendu durant le jour. Jamais il ne lèvera la main sur un blanc, mais il l'em-poisonnera pour le voler ou pour se venger de lui. Tout étranger mort dans le pays est privé de la sépulture,, et son corps, traîné sur les chemins, est jeté au milieu des. forêts pour y devenir la proie des bêtes féroces. Sur la route d'Agathon à Bénin, dans un espace de 6 myria-mètres ou 14 lieues, planté d'arbres très-hauts et d'une grosseur extraordinaire,, on a élevé des cabanes isolées pour servir d'abri aux voyageurs et où ils trouvent pour leur usage dés fruits et du vin de palme. Les maisons sont basses , couvertes de feuilles de la-tanier, tenues avec une grande propreté, et la plupart ombragées de kolas sterculia acuminata , arbre de moyenne grandeur, dont les fruits , assez semblables aux châtaignes, sont mangés par les Nègres avec @une sorte de délice avant les repas, non point à cause de leur bon goût, puisqu'ils laissent dans la bouche une sorte d âpreté acide, mais en raison de la propriété singulière qu'ils ont de faire trouver bon tout ce que l'on, mange après en avoir mâché, et d'imprimer particulièrement à l'eau une saveur des plus agréables. Les rues sont larges,
26 cées les unes sur les autres avec beaucoup d'art Aûtoui du sein ondulent des tresses de corail, d'agates et de verroteries bleues, et dans leurs cheveux bouclés, elles placent des lames de corail, des plumes de héron blanc ardea alba, L. et celles à reflet métallique de la queue de l'emberize, communément appelée veuve Çemberlza vidua, L. .
26 cées les unes sur les autres avec beaucoup d'art Autour du sein ondulent des tresses de corail, d'agates et de verroteries bleues, et dans leurs cheveux bouclés, elles placent des lames de corail, des plumes de héron blanc ardea alba, L. et celles à reflet métallique de la queue de l'emberize, communément appelée veuve emberiza vidua, L. .
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUÈ. 2'I a excédait mes pouvoirs, et j'en devais rester là de mes con-- jectures. Cependant une dernière tâche m'était imposée, et je la remplis. Je rendis compte à mes supérieurs de ce que j'avais vu et entendu, en appuyant sur les circonstances qui me pa-raissaient les plus décisives. Mes déclarations furent reçues, couchées par écrit et transmises aux fonctionnaires chargés d'y donner suite, s'il y avait lieu. Sans doute elles allèrent - s'enfoncer dans les cartons où reposent les affaires sans issue je n'en entendis plus parler, et ce que j'en ai su depuis, c'est à une autre source que je l'ai puisé. A partir de cette orageuse nuit il se fit, autour de l'hôtel Montréal, plus de silence et plus de ténèbres que jamais. Le peu de vie, le peu de mouvement qu'il avait gardé jusque-là s'en retirèrent complètement le sépulcre n'est pas moins froid que ne l'était cette enceinte on aurait pu douter qu'elle renfermât encore des vivants. Aussi échappait-elle désormais aux observations et aux commentaires. Le néant y prévalait. Tout au plus me fut-il permis de noter deux incidents qui se rattachaient à mon enquête antérieure. -Le premier concernait ce jeune homme dont j'avais sur-pris les démarches et pour ainsi dire le secret. Ce fut en vain que je l'attendis sur le théâtre ordinaire de ses opérations il ne reparut plus. Un moment, je crus qu'il avait simplement renoncé à la blouse de l'ouvrier, comme trop connue et trop sujette à le trahir, et qu'il se dérobait à ma surveillance à l'aide d'un autre travestissement. Lequel ? je l'ignorais, et je soumis dès lors tous les passants à une investigation minu-tieuse. Soin inutile ! Rien ne me rappela ni ses airs, ni sa tournure, ni sa physionomie, encore moins ses pauses sur le trottoir par ce seul trait il se fût trahi. J'en conclus que, par un motif ou l'autre, le jeune homme avait abandonné la partie, et qu'il avait dirigé ses visées ailleurs. Le second incidentfutle séquestre absolu de presque tous les habitants de l'hôtel. Seul, le comte sortait encore, mais de loin en loin et pour rentrer presque aussitôt. A cheval et suivi d'un domestique, il s'éloignait au pas, comme s'il lui eût coûté de quitter les lieux lorsqu'il rentrait, c'était de toute la vitesse de sa monture. Quant aux deux femmes, de plusieurs semaines on ne les revit pas les promenades pa-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUÈ. 2'I a excédait mes pouvoirs, et j'en devais rester là de mes con-- jectures. Cependant une dernière tâche m'était imposée, et je la remplis. Je rendis compte à mes supérieurs de ce que j'avais vu et entendu, en appuyant sur les circonstances qui me pa-raissaient les plus décisives. Mes déclarations furent reçues, couchées par écrit et transmises aux fonctionnaires chargés d'y donner suite, s'il y avait lieu. Sans doute elles allèrent - s'enfoncer dans les cartons où reposent les affaires sans issue je n'en entendis plus parler, et ce que j'en ai su depuis, c'est à une autre source que je l'ai puisé. A partir de cette orageuse nuit il se fit, autour de l'hôtel Montréal, plus de silence et plus de ténèbres que jamais. Le peu de vie, le peu de mouvement qu'il avait gardé jusque-là s'en retirèrent complètement le sépulcre n'est pas moins froid que ne l'était cette enceinte on aurait pu douter qu'elle renfermât encore des vivants. Aussi échappait-elle désormais aux observations et aux commentaires. Le néant y prévalait. Tout au plus me fut-il permis de noter deux incidents qui se rattachaient à mon enquête antérieure. -Le premier concernait ce jeune homme dont j'avais sur-pris les démarches et pour ainsi dire le secret. Ce fut en vain que je l'attendis sur le théâtre ordinaire de ses opérations il ne reparut plus. Un moment, je crus qu'il avait simplement renoncé à la blouse de l'ouvrier, comme trop connue et trop sujette à le trahir, et qu'il se dérobait à ma surveillance à l'aide d'un autre travestissement. Lequel ? je l'ignorais, et je soumis dès lors tous les passants à une investigation minu-tieuse. Soin inutile ! Rien ne me rappela ni ses airs, ni sa tournure, ni sa physionomie, encore moins ses pauses sur le trottoir par ce seul trait il se fût trahi. J'en conclus que, par un motif ou l'autre, le jeune homme avait abandonné la partie, et qu'il avait dirigé ses visées ailleurs. Le second incidentfut@le séquestre absolu de presque tous les habitants de l'hôtel. Seul, le comte sortait encore, mais de loin en loin et pour rentrer presque aussitôt. A cheval et suivi d'un domestique, il s'éloignait au pas, comme s'il lui eût coûté de quitter les lieux lorsqu'il rentrait, c'était de toute la vitesse de sa monture. Quant aux deux femmes, de plusieurs semaines on ne les revit pas les promenades pa-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 2@@@5 excédait mes pouvoirs, et j'en devais rester là de mes con-@@jectures. Cependant une dernière tâche m'était imposée, et je la remplis. Je rendis compte à mes supérieurs de ce que j'avais vu et entendu, en appuyant sur les circonstances qui me pa-raissaient les plus décisives. Mes déclarations furent reçues, couchées par écrit et transmises aux fonctionnaires chargés d'y donner suite, s'il y avait lieu. Sans doute elles allèrent@@ s'enfoncer dans les cartons où reposent les affaires sans issue je n'en entendis plus parler, et ce que j'en ai su depuis, c'est à une autre source que je l'ai puisé. A partir de cette orageuse nuit il se fit, autour de l'hôtel Montréal, plus de silence et plus de ténèbres que jamais. Le peu de vie, le peu de mouvement qu'il avait gardé jusque-là s'en retirèrent complétement le sépulere n'est pas moins froid que ne l'était cette enceinte on aurait pu douter qu'elle renfermât encore des vivants. Aussi échappait-elle désormais aux observations et aux commentaires. Le néant y prévalait. Tout au plus me fut-il permis de noter deux incidents qui se rattachaient à mon enquête antérieure. @Le premier concernait ce jeune homme dont j'avais sur-pris les démarches et pour ainsi dire le secret. Ce fut en vain que je l'attendis sur le théâtre ordinaire de ses opérations il ne reparut plus. Un moment, je crus qu'il avait simplement renoncé à la blouse de l'ouvrier, comme trop connue et trop sujette à le trahir, et qu'il se dérobait à ma surveillance à l'aide d'un autre travestissement. Lequel ? je l'ignorais, et je soumis dès lors tous les passants à une investigation minu-tieuse. Soin inutile ! Rien ne me rappela ni ses airs, ni sa tournure, ni sa physionomie, encore moins ses pauses sur le trottoir par ce seul trait il se fût trahi. J'en conclus que, par un motif ou l'autre, le jeune homme avait abandonné la partie, et qu'il avait dirigé ses visées ailleurs. Le second incidentfut le sequestre absolu de presque tous les habitants de l'hôtel. Seul, le comte sortait encore, mais de loin en loin et pour rentrer presque aussitôt. A cheval et suivi d'un domestique, il s'éloignait au pas, comme s'il lui eût coûté de quitter les lieux lorsqu'il rentrait, c'était de toute la vitesse de sa monture. Quant aux deux femmes, de plusieurs semaines on ne les revit pas les promenades pa-
2'I a excédait mes pouvoirs, et j'en devais rester là de mes con-- jectures.
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43 micides, armeraient les bras des citoyens contre les autres? Ses premiers regards, au sortir de l'enfance, furent épouvantés des massacres de Nantes , et cette vue a laissé sur lui une ineffaçable et terrible impression. Qui plus que lui pouvait redouter les complots qui paralyseraient l'autorité royale et la puissance constitu-tionnelle du monarque ? Il a traversé les révolutions de l'anarchie et la servilité du despotisme, sans places et sans emploi, méditant sur les pages de notre histoire. C'est là qu'il apprit à connaître toute l'étendue des maux qui sui vent les dissensions intestines, qu'il apprit à détester les ligues secrètes et les sourdes intrigues qui minent le pouvoir royal c'est là qu'il vit entr'autres les maux de la ligue appelée guerre du bien public, où les princes etles seigneurs, s'intitulant les défenseurs du pauvre peuple r , conspiraient contre le pouvoir de Louis XI, et s'efforçaient de fonder leur puissance aux dépens du trône et de l'Etat. L'histoire lui apprit quels malheurs pesèrent sur la France, lorsque les Guises, établissant partout des associations secrètes, et commençant la ligue, fondaient un gouverne-ment occulte pour miner le trône des Valois et l'histoire lui apprit enfin que si le courage et la bonté de Henri lui ouvrirent les portes de Paris et dissipèrent la ligue, la satire d'un écrivain fidèle porta les premiers coups à la faction des seize en dévoilant leurs complots. Les malheurs qu'il a vus dans l'histoire, il a voulu les éloigner le bien que des écrits peuvent produire, il a voulu le faire. S'il est coupable d'avoir cru, punissez-le mais déclarez du moins que l'homme ne doit pas être sujet à erreur. Ce n'est pas par des poursuites et des condamnations i Histoire de France, par Velly et VUlaret, tom. XVII, pag. 60.
43 micides, armeraient les bras des citoyens contre les autres? Ses premiers regards, au sortir de l'enfance, furent épouvantés des massacres de Nantes , et cette vue a laissé sur lui une ineffaçable et terrible impression. Qui plus que lui pouvait redouter les complots qui paralyseraient l'autorité royale et la puissance constitu-tionnelle du monarque ? Il a traversé les révolutions de l'anarchie et la servilité du despotisme, sans places et sans emploi, méditant sur les pages de notre histoire. C'est là qu'il apprit à connaître toute l'étendue des maux qui sui vent les dissensions intestines, qu'il apprit à détester les ligues secrètes et les sourdes intrigues qui minent le pouvoir royal c'est là qu'il vit entr'autres les maux de la ligue appelée guerre du bien public, où les princes et@les seigneurs, s'intitulant les défenseurs du pauvre peuple r , conspiraient contre le pouvoir de Louis XI, et s'efforçaient de fonder leur puissance aux dépens du trône et de l'Etat. L'histoire lui apprit quels malheurs pesèrent sur la France, lorsque les Guises, établissant partout des associations secrètes, et commençant la ligue, fondaient un gouverne-ment occulte pour miner le trône des Valois et l'histoire lui apprit enfin que si le courage et la bonté de Henri lui ouvrirent les portes de Paris et dissipèrent la ligue, la satire d'un écrivain fidèle porta les premiers coups à la faction des seize en dévoilant leurs complots. Les malheurs qu'il a vus dans l'histoire, il a voulu les éloigner le bien que des écrits peuvent produire, il a voulu le faire. S'il est coupable d'avoir cru, punissez-le mais déclarez du moins que l'homme ne doit pas être sujet à erreur. Ce n'est pas par des poursuites et des condamnations i Histoire de France, par Velly et V@Ularet, tom. XVII, pag. 60.
43 micides, armeraient les bras des citoyens contre les autres? Ses premiers regards, au sortir de l'enfance, furent épouvantés des massacres de Nantes@, et cette vue a laissé sur lui une ineffaçable et terrible impression. Qui plus que lui pouvait redouter les complots qui paralyseraient l'autorité royale et la puissance constitu-tionnelle du monarque@? Il a traversé les révolutions de l'anarchie et la servilité du despotisme, sans places et sans emploi, méditant sur les pages de notre histoire. C'est là qu'il apprit à connaître toute l'étendue des maux qui sui@vent les dissensions intestines, qu'il apprit à détester les ligues secrètes et les sourdes intrigues qui minent le pouvoir royal c'est là qu'il vit entr'autres les maux de la ligue appelée guerre du bien public, où les princes et les seigneurs, s'intitulant les défenseurs du pauvre peuple 1 , conspiraient contre le pouvoir de Louis XI, et s'efforçaient de fonder leur puissance aux dépens du trône et de l'Etat. L'histoire lui apprit quels malheurs pesèrent sur la France, lorsque les Guises, établissant partout des associations secrètes, et commençant la ligue, fondaient un gouverne-ment occulte pour miner le trône des Valois et l'histoire lui apprit enfin que si le courage et la bonté de Henri lui ouvrirent les portes de Paris et dissipèrent la ligue, la satire d'un écrivain fidèle porta les premiers coups à la faction des seize en dévoilant leurs complots. Les malheurs qu'il a vus dans l'histoire, il a voulu les éloigner le bien que des écrits peuvent produire, il a voulu le faire. S'il est coupable d'avoir cru, punissez-le mais déclarez du moins que l'homme ne doit pas être sujet à erreur. Ce n'est pas par des poursuites et des condamnations 1 Histoire de France, par Velly et Villaret, tom. XVII, pag. 60.
C'est là qu'il apprit à connaître toute l'étendue des maux qui sui vent les dissensions intestines, qu'il apprit à détester les ligues secrètes et les sourdes intrigues qui minent le pouvoir royal c'est là qu'il vit entr'autres les maux de la ligue appelée guerre du bien public, où les princes etles seigneurs, s'intitulant les défenseurs du pauvre peuple r , conspiraient contre le pouvoir de Louis XI, et s'efforçaient de fonder leur puissance aux dépens du trône et de l'Etat.
C'est là qu'il apprit à connaître toute l'étendue des maux qui suivent les dissensions intestines, qu'il apprit à détester les ligues secrètes et les sourdes intrigues qui minent le pouvoir royal c'est là qu'il vit entr'autres les maux de la ligue appelée guerre du bien public, où les princes et les seigneurs, s'intitulant les défenseurs du pauvre peuple 1 , conspiraient contre le pouvoir de Louis XI, et s'efforçaient de fonder leur puissance aux dépens du trône et de l'Etat.
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64 faites dans l'intérêt réel de la science, et démontra avec évidence , 1 °. que , sous tous les rapports , la poussière des mousses et des lycopodes, quant a la nature de ses substances, et quant à ses formes, réunit tous les carac-tères que les botanistes ont reconnus dans Je pollen 2°. que l'autre organe est en tout semblable à un fruit parfait composé d'un péricarpe et de semences , dans lesquels ont, reconnaît les deux enveloppes qui les carac-térisent 3°. enfin, qu'outre ces deux organes qui sont les analogues des deux sexes, les mousses et les lycopo-des sont munis d'un troisième organe , semblable, à celui que l'on observe sur là dentaire dentaria bulbifera , la bistorte polygonum bistorta , le lis lilium can-didum , quelques graminées et certaines espèces du genre allium. Dans la même année, il a donné connaissance à l'Ins-titut de ses recherches sur la physiologie végétale 1 . Elles embrassent plusieurs questions du plus haut inté-rêt. Celles relatives à la marche de la sève et à la for-mation du bois lui ont fourni les moyens de combattre avantageusement l'opinion des savans qui supposent éma-1811 et insérées dans le Journal de Physique, tom. LXXIII. Il y en a eu des exemplaires tirés à part, tous sont accompagnés d'une planche gravée. 1 Premier mémoire et observations sur l'arran-gement et la disposition des feuilles, sur la moelle des végétaux ligneux et sur la conversion des couches corticales en bois, lus le 20 avril 1812 -Second mé-moire sur l'arrangement et la disposition des feuilles, lu le 6 juillet 1812. Ils sont l'un et l'autre imprimés dans les mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut, année 1811, pag. 121-160 de la deuxième partie.
64 faites dans l'intérêt réel de la science, et démontra avec évidence , 1 °. que , sous tous les rapports , la poussière des mousses et des lycopodes, quant a la nature de ses substances, et quant à ses formes, réunit tous les carac-tères que les botanistes ont reconnus dans Je pollen 2°. que l'autre organe est en tout semblable à un fruit parfait composé d'un péricarpe et de semences , dans lesquels ont, reconnaît les deux enveloppes qui les carac-térisent 3°. enfin, qu'outre ces deux organes qui sont les analogues des deux sexes, les mousses et les lycopo-des sont munis d'un troisième organe , semblable, à celui que l'on observe sur là dentaire dentaria bulbifera , la bistorte polygonum bistorta , le lis lilium can-didum , quelques graminées et certaines espèces du genre allium. Dans la même année, il a donné connaissance à l'Ins-titut de ses recherches sur la physiologie végétale 1 . Elles embrassent plusieurs questions du plus haut inté-rêt. Celles relatives à la marche de la sève et à la for-mation du bois lui ont fourni les moyens de combattre avantageusement l'opinion des savans qui supposent éma-@@@@1811 et insérées dans le Journal de Physique, tom. LXXIII. Il y en a eu des exemplaires tirés à part, tous sont accompagnés d'une planche gravée. 1 Premier mémoire et observations sur l'arran-gement et la disposition des feuilles, sur la moelle des végétaux ligneux et sur la conversion des couches corticales en bois, lus le 20 avril 1812 -Second mé-moire sur l'arrangement et la disposition des feuilles, lu le 6 juillet 1812. Ils sont l'un et l'autre imprimés dans les mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut, année 1811, pag. 121-160 de la deuxième partie.
64 faites dans l'intérêt réel de la science, et démontra avec évidence , 1 °. que , sous tous les rapports , la poussière des mousses et des lycopodes, quant a la nature de ses substances, et quant à ses formes, réunit tous les carac-tères que les botanistes ont reconnus dans le pollen 2°. que l'autre organe est en tout semblable à un fruit parfait composé d'un péricarpe et de semences , dans lesquels ont, reconnaît les deux enveloppes qui les carac-térisent 3°. enfin, qu'outre ces deux organes qui sont les analogues des deux sexes, les mousses et les lycopo-des sont munis d'un troisième organe , semblable, à celui que l'on observe sur la dentaire dentaria bulbifera , la bistorte polygonum bistorta , le lis lilium can-didum , quelques graminées et certaines espèces du genre allium. Dans la même année, il a donné connaissance à l'Ins-titut de ses recherches sur la physiologie végétale 1 . Elles embrassent plusieurs questions du plus haut inté-rêt. Celles relatives à la marche de la sève et à la for-mation du bois lui ont fourni les moyens de combattre avantageusement l'opinion des savans qui supposent éma- 64 1811 et insérées dans le Journal de Physique, tom. LXXIII. Il y en a eu des exemplaires tirés à part, tous sont accompagnés d'une planche gravée. 1 Premier mémoire et observations sur l'arran-gement et la disposition des feuilles, sur la moëlle des végétaux ligneux et sur la conversion des couches corticales en bois, lus le 20 avril 1812 -Second mé-moire sur l'arrangement et la disposition des feuilles, lu le 6 juillet 1812. Ils sont l'un et l'autre imprimés dans les mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut, année 1811, pag. 121-160 de la deuxième partie.
Celles relatives à la marche de la sève et à la for-mation du bois lui ont fourni les moyens de combattre avantageusement l'opinion des savans qui supposent éma-1811 et insérées dans le Journal de Physique, tom.
Celles relatives à la marche de la sève et à la for-mation du bois lui ont fourni les moyens de combattre avantageusement l'opinion des savans qui supposent éma- 64 1811 et insérées dans le Journal de Physique, tom.
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228 L'ART DE MAGNÉTISER Dans le courant de novembre, je reçus une lettre de Mmede L., qui m'annonçait que sa fille avait fait une chute. Mlle Eugénie, occupée à écrire, voulut s'avancer plus près de la table. La chaise glissa sur le parquet ciré, et la mal-heureuse enfant tomba en arrière ce fut le bas de la colonne vertébrale qui frappa. Cette secousse provoqua des douleurs dans l'épine dorsale, et de plus un dérangement instantané dans la circulation sanguine. Il n'en fallait pas tant pour ramener la maladie. Le soir même, en voulant s'asseoir sur son fauteuil, Mlle Eugénie le fit si malheureusement qu'elle tomba à côté. Quelques jours après, elle fit encore une troisième chute en jouant avec un petit cousin de cinq ans elle perdit l'équi-libre et tomba de toute sa hauteur sur le parquet. Il y eut dès lors plusieurs crises mais ce ne fut que le 17 décembre que la maladie se déclara. Le dernier jour de ses menstrues, elle fut atteinte d'une catalepsiè qui dura trois heures, et, lorsque la malade Tevint à elle, ses jambes étaient entièrement paralysées et tout à fait insensibles. Des évanouissements reparurent et devinrent chaque jour plus fréquents et plus longs. Il y en eut un de cinq heures. L'état de faiblesse qui s'ensuivit était tel, que la malade n'avait plus la force d'avaler une cuillerée d'eau. Cependant les magnétisations de M. B., pharmacien, avaient ramené la sensibilité dans les jambes, et la malade pouvait même les remuer un peu dans son lit, mais non sans beaucoup de difficultés. La paralysie gagnait le haut du corps, les bras avaient eu des engourdissements, et, par moments, le bras droit n'avait pas répondu à la volonté. Il était généralement plus froid que le gauche. Le 1er janvier 1854, j'arrivai et je trouvai la malade dans un pitoyable état. Il y eut devant moi plusieurs évanouissements, dont je me rendis maître par des insufflations sur le coeur et sur le cerveau. La faiblesse était extrême, la paralysie semblait gagner la
228 L'ART DE MAGNÉTISER Dans le courant de novembre, je reçus une lettre de Mme@de L.@@, qui m'annonçait que sa fille avait fait une chute. Mlle Eugénie, occupée à écrire, voulut s'avancer plus près de la table. La chaise glissa sur le parquet ciré, et la mal-heureuse enfant tomba en arrière ce fut le bas de la colonne vertébrale qui frappa. Cette secousse provoqua des douleurs dans l'épine dorsale, et de plus un dérangement instantané dans la circulation sanguine. Il n'en fallait pas tant pour ramener la maladie. Le soir même, en voulant s'asseoir sur son fauteuil, Mlle Eugénie le fit si malheureusement qu'elle tomba à côté. Quelques jours après, elle fit encore une troisième chute en jouant avec un petit cousin de cinq ans elle perdit l'équi-libre et tomba de toute sa hauteur sur le parquet. Il y eut dès lors plusieurs crises mais ce ne fut que le 17 décembre que la maladie se déclara. Le dernier jour de ses menstrues, elle fut atteinte d'une catalepsiè qui dura trois heures, et, lorsque la malade Tevint à elle, ses jambes étaient entièrement paralysées et tout à fait insensibles. Des évanouissements reparurent et devinrent chaque jour plus fréquents et plus longs. Il y en eut un de cinq heures. L'état de faiblesse qui s'ensuivit était tel, que la malade n'avait plus la force d'avaler une cuillerée d'eau. Cependant les magnétisations de M. B@@., pharmacien, avaient ramené la sensibilité dans les jambes, et la malade pouvait même les remuer un peu dans son lit, mais non sans beaucoup de difficultés. La paralysie gagnait le haut du corps, les bras avaient eu des engourdissements, et, par moments, le bras droit n'avait pas répondu à la volonté. Il était généralement plus froid que le gauche. Le 1er janvier 1854, j'arrivai et je trouvai la malade dans un pitoyable état. Il y eut devant moi plusieurs évanouissements, dont je me rendis maître par des insufflations sur le coeur et sur le cerveau. La faiblesse était extrême, la paralysie semblait gagner la
228 L'ART DE MAGNÉTISER Dans le courant de novembre, je reçus une lettre de Mme de L..., qui m'annonçait que sa fille avait fait une chute. Mlle Eugénie, occupée à écrire, voulut s'avancer plus près de la table. La chaise glissa sur le parquet ciré, et la mal-heureuse enfant tomba en arrière ce fut le bas de la colonne vertébrale qui frappa. Cette secousse provoqua des douleurs dans l'épine dorsale, et de plus un dérangement instantané dans la circulation sanguine. Il n'en fallait pas tant pour ramener la maladie. Le soir même, en voulant s'asseoir sur son fauteuil, Mlle Eugénie le fit si malheureusement qu'elle tomba à côté. Quelques jours après, elle fit encore une troisième chute en jouant avec un petit cousin de cinq ans elle perdit l'équi-libre et tomba de toute sa hauteur sur le parquet. Il y eut dès lors plusieurs crises mais ce ne fut que le 17 décembre que la maladie se déclara. Le dernier jour de ses menstrues, elle fut atteinte d'une catalepsie qui dura trois heures, et, lorsque la malade revint à elle, ses jambes étaient entièrement paralysées et tout à fait insensibles. Des évanouissements reparurent et devinrent chaque jour plus fréquents et plus longs. Il y en eut un de cinq heures. L'état de faiblesse qui s'ensuivit était tel, que la malade n'avait plus la force d'avaler une cuillerée d'eau. Cependant les magnétisations de M. B..., pharmacien, avaient ramené la sensibilité dans les jambes, et la malade pouvait même les remuer un peu dans son lit, mais non sans beaucoup de difficultés. La paralysie gagnait le haut du corps, les bras avaient eu des engourdissements, et, par moments, le bras droit n'avait pas répondu à la volonté. Il était généralement plus froid que la gauche. Le 1er janvier 1854, j'arrivai et je trouvai la malade dans un pitoyable état. Il y eut devant moi plusieurs évanouissements, dont je me rendis maître par des insufflations sur le coeur et sur le cerveau. La faiblesse était extrême, la paralysie semblait gagner la
Le dernier jour de ses menstrues, elle fut atteinte d'une catalepsiè qui dura trois heures, et, lorsque la malade Tevint à elle, ses jambes étaient entièrement paralysées et tout à fait insensibles.
Le dernier jour de ses menstrues, elle fut atteinte d'une catalepsie qui dura trois heures, et, lorsque la malade revint à elle, ses jambes étaient entièrement paralysées et tout à fait insensibles.
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ET PIÈCES OFFICIELLES. 427 Rappelez-vous à présent ce que des hommes perfides vous ont dit, et voyez qui vous devez croire, qui vous devez es-timer. Note B , page 3 3. AU ROI. y Paris, le 19 mai 1792, l'an IV de la liberté. SIRE , LA première chose que vous doivent des ministres honorés 3e votre confiance , c'est la vérité. C'est elle qu'il importe le plus à Votre Majesté de connaître c'est elle qui parvient toujours plus difficilement auprès du trône , parce que beau-coup de passions ont intérêt de l'en écarter. L'obligation de vous la dire est chère à des hommes qui se glorifient d'avoir une patrie, et qui reconnaissent, dans votre personne , le roi constitutionnel d'un peuple libre. Nous devons ce témoignage à Votre Majesté , et nous le lui rendons avec effusion de coeur tout dans son langage , soit au conseil, soit à chacun de nous en particulier, respire l'amour de la constitution, la volonté de la défendre. C'est cette expression , toujours répétée , qui nous a donné l'espoir de répondre à la confiance de Votre Majesté. Hommes du peuple et citoyens avant tout, nous ne pouviôns être et demeurer ministres que du chef suprême du pouvoir exécutif des lois pour lesquelles nous devons vivre et mourir. Mais , Sire, ce langage digne de votre sagesse , et qui vous concilie notre amour avec nos res-pects , n'est point entendu de la foule immense des citoyens, qui ne voient que les faits , ou n'approchent que vos entour-s. S'il est quelques faits dont les mécontens puissent se préva-loir , si l'on tient dans votre maison des propos repréhensi-bles, le peuple , qui ne voit que les faits , qui ne connaît que ces propos , s'inquiète, s'agite, et sa confiance s'altère. Il remarque, avec peine, que Votre Majesté se sert d'un au-mônier qui n'a pas prêté le serment civique que les inser-mentés s'en prévalent qu'ils citent cette conduite pour leur
ET PIÈCES OFFICIELLES. 427 Rappelez-vous à présent ce que des hommes perfides vous ont dit, et voyez qui vous devez croire, qui vous devez es-timer. Note B , page 3 3. AU ROI. y Paris, le 19 mai 1792, l'an IV de la liberté. SIRE , LA première chose que vous doivent des ministres honorés 3e votre confiance , c'est la vérité. C'est elle qu'il importe le plus à Votre Majesté de connaître c'est elle qui parvient toujours plus difficilement auprès du trône , parce que beau-coup de passions ont intérêt de l'en écarter. L'obligation de vous la dire est chère à des hommes qui se glorifient d'avoir une patrie, et qui reconnaissent, dans votre personne , le roi constitutionnel d'un peuple libre. Nous devons ce témoignage à Votre Majesté , et nous le lui rendons avec effusion de coeur tout dans son langage , soit au conseil, soit à chacun de nous en particulier, respire l'amour de la constitution, la volonté de la défendre. C'est cette expression , toujours répétée , qui nous a donné l'espoir de répondre à la confiance de Votre Majesté. Hommes du peuple et citoyens avant tout, nous ne pouviôns être et demeurer ministres que du chef suprême du pouvoir exécutif des lois pour lesquelles nous devons vivre et mourir. Mais , Sire, ce langage digne de votre sagesse , et qui vous concilie notre amour avec nos res-pects , n'est point entendu de la foule immense des citoyens, qui ne voient que les faits , ou n'approchent que vos entour-s. S'il est quelques faits dont les mécontens puissent se préva-loir , si l'on tient dans votre maison des propos repréhensi-bles, le peuple , qui ne voit que les faits , qui ne connaît que ces propos , s'inquiète, s'agite, et sa confiance s'altère. Il remarque, avec peine, que Votre Majesté se sert d'un au-mônier qui n'a pas prêté le serment civique que les inser-mentés s'en prévalent qu'ils citent cette conduite pour leur
ET PIÈCES OFFICIELLES. 427 Rappelez-vous à présent ce que des hommes perfides vous ont dit, et voyez qui vous devez croire, qui vous devez es-timer. Note B , page 373. AU ROI. @@Paris, le 19 mai 1792, l'an IV de la liberté. SIRE@, La première chose que vous doivent des ministres honorés de votre confiance@, c'est la vérité. C'est elle qu'il importe le plus à Votre Majesté de connaître c'est elle qui parvient toujours plus difficilement auprès du trône@, parce que beau-coup de passions ont intérêt de l'en écarter. L'obligation de vous la dire est chère à des hommes qui se glorifient d'avoir une partie, et qui reconnaissent, dans votre personne@, le roi constitutionnel d'un peuple libre. Nous devons ce témoignage à Votre Majesté@, et nous le lui rendons avec effusion de coeur tout dans son langage@, soit au conseil, soit à chacun de nous en particulier, respire l'amour de la constitution, la volonté de la défendre. C'est cette expression@, toujours répétée@, qui nous a donné l'espoir de répondre à la confiance de Votre Majesté. Hommes du peuple et citoyens avant tout, nous ne pouvions être et demeurer ministres que du chef suprême du pouvoir exécutif des lois pour lesquelles nous devons vivre et mourir. Mais@, Sire, ce langage digne de votre sagesse@, et qui vous concilie notre amour avec nos res-pects@, n'est point entendu de la foule immense des citoyens, qui ne voient que les faits@, ou n'approchent que vos entour@s. S'il est quelques faits dont les mécontens puissent se préva-loir@, si l'on tient dans votre maison des propos repréhensi-bles, le peuple@, qui ne voit que les faits@, qui ne connaît que ces propos@, s'inquiète, s'agite, et sa confiance s'altère. Il remarque, avec peine, que Votre Majesté se sert d'un au-mônier qui n'a pas prêté le serment civique que les inser-mentés s'en prévalent qu'ils citent cette conduite pour leur
C'est elle qu'il importe le plus à Votre Majesté de connaître c'est elle qui parvient toujours plus difficilement auprès du trône , parce que beau-coup de passions ont intérêt de l'en écarter.
C'est elle qu'il importe le plus à Votre Majesté de connaître c'est elle qui parvient toujours plus difficilement auprès du trône, parce que beau-coup de passions ont intérêt de l'en écarter.
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130 L'ÉVASION. au collège de Thionville, traduit le beau poème la Mosella d'Ausone, le chantre latin de notre région. Il avait, lui aussi, il y a plusieurs siècles, traversé le pays où farrivais, et c'est en bateau qu'il avait remonté le cours de la Nahe. Pour moi, j'étais loin d'avoir pour l'instant l'enthou-siasme du poète je n'avais plus de forces, et c'est avec em-pressement, sans penser au danger qui pouvait me mena-cer, que j'entrai dans une auberge qui se trouvait être la première maison du bourg. L'unique salle du rez-de-chaussée était remplie d'une fumée épaisse qui permettait à peine de distinguer les buveurs qui occupaient toutes les tables. Mais, au bruit, à l'éclat des voix, on jugeait tout de suite que la pièce était pleine de monde. D'ailleurs, la rue m'avait paru elle-même très animée les femmes se promenaient en toilette et les enfants jouaient aux boules. Alors seulement je me rappelai que cette journée était un dimanche. Je fus fâché de me trouver au milieu d'une si grande foule, et j'aurais bien voulu n'être pas entré. Mais il n'était plus temps, et le meilleur était de me tirer hardiment d'affaire. Je me fis donc servir de la bière, du pain et du fromage, et me mis à manger rapidement, sans m'occuper des regards fixés sur moi et des propos tenus sur mon compte. J'étais assis depuis peu de temps, lorsqu'une troupe de jeunes gens entra bruyamment dans la salle, en chantant un air patriotique, le WachtamRhein. C'étaientdesgarçons de seize à vingt ans, dont l'entrée ne m'eût point inquiété si, en levant les yeux, je ne m'étais aperçu qu'ilstraînaie un de ces petits drapeaux français que les marchands met-tent à leur étalage les jours de foire. Ils le lançaient en l'air, se le renvoyaient avec le poing comme un volant, le piétinaient en hurlant et accompa-gnaient leur misérable jeu d'insultes grossières.
130 L'ÉVASION. au collège de Thionville, traduit le beau poème la Mosella d'Ausone, le chantre latin de notre région. Il avait, lui aussi, il y a plusieurs siècles, traversé le pays où @farrivais, et c'est en bateau qu'il avait remonté le cours de la Nahe. Pour moi, j'étais loin d'avoir pour l'instant l'enthou-siasme du poète je n'avais plus de forces, et c'est avec em-pressement, sans penser au danger qui pouvait me mena-cer, que j'entrai dans une auberge qui se trouvait être la première maison du bourg. L'unique salle du rez-de-chaussée était remplie d'une fumée épaisse qui permettait à peine de distinguer les buveurs qui occupaient toutes les tables. Mais, au bruit, à l'éclat des voix, on jugeait tout de suite que la pièce était pleine de monde. D'ailleurs, la rue m'avait paru elle-même très animée les femmes se promenaient en toilette et les enfants jouaient aux boules. Alors seulement je me rappelai que cette journée était un dimanche. Je fus fâché de me trouver au milieu d'une si grande foule, et j'aurais bien voulu n'être pas entré. Mais il n'était plus temps, et le meilleur était de me tirer hardiment d'affaire. Je me fis donc servir de la bière, du pain et du fromage, et me mis à manger rapidement, sans m'occuper des regards fixés sur moi et des propos tenus sur mon compte. J'étais assis depuis peu de temps, lorsqu'une troupe de jeunes gens entra bruyamment dans la salle, en chantant un air patriotique, le Wachtam@Rhein. C'étaient@des@garçons de seize à vingt ans, dont l'entrée ne m'eût point inquiété si, en levant les yeux, je ne m'étais aperçu qu'ils@traînaie un de ces petits drapeaux français que les marchands met-tent à leur étalage les jours de foire. Ils le lançaient en l'air, se le renvoyaient avec le poing comme un volant, le piétinaient en hurlant et accompa-gnaient leur misérable jeu d'insultes grossières.
130 L'ÉVASION. au collège de Thionville, traduit le beau poème la Mosella d'Ausone, le chantre latin de notre région. Il avait, lui aussi, il y a plusieurs siècles, traversé le pays où j'arrivais, et c'est en bateau qu'il avait remonté le cours de la Nahe. Pour moi, j'étais loin d'avoir pour l'instant l'enthou-siasme du poète je n'avais plus de forces, et c'est avec em-pressement, sans penser au danger qui pouvait me mena-cer, que j'entrai dans une auberge qui se trouvait être la première maison du bourg. L'unique salle du rez-de-chaussée était remplie d'une fumée épaisse qui permettait à peine de distinguer les buveurs qui occupaient toutes les tables. Mais, au bruit, à l'éclat des voix, on jugeait tout de suite que la pièce était pleine de monde. D'ailleurs, la rue m'avait paru elle-même très animée les femmes se promenaient en toilette et les enfants jouaient aux boules. Alors seulement je me rappelai que cette journée était un dimanche. Je fus fâché de me trouver au milieu d'une si grande foule, et j'aurais bien voulu n'être pas entré. Mais il n'était plus temps, et le meilleur était de me tirer hardiment d'affaire. Je me fis donc servir de la bière, du pain et du fromage, et me mis à manger rapidement, sans m'occuper des regards fixés sur moi et des propos tenus sur mon compte. J'étais assis depuis peu de temps, lorsqu'une troupe de jeunes gens entra bruyamment dans la salle, en chantant un air patriotique, le Wachtam Rhein. C'étaient des garçons de seize à vingt ans, dont l'entrée ne m'eût point inquiété si, en levant les yeux, je ne m'étais aperçu qu'ils traînaie un de ces petits drapeaux français que les marchands met-tent à leur étalage les jours de foire. Ils le lançaient en l'air, se le renvoyaient avec le poing comme un volant, le piétinaient en hurlant et accompa-gnaient leur misérable jeu d'insultes grossières.
Il avait, lui aussi, il y a plusieurs siècles, traversé le pays où farrivais, et c'est en bateau qu'il avait remonté le cours de la Nahe.
Il avait, lui aussi, il y a plusieurs siècles, traversé le pays où j'arrivais, et c'est en bateau qu'il avait remonté le cours de la Nahe.
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-27 -ladie, le diabète diabetes mellitus , maladie dans laquelle souvent une grande quantité de sucre est éliminée, sous un volume énorme d'urine atteignant quelquefois 25 litres . Le même phénomène a été observé dans la lésion de la pa-roi du quatrième ventricule du cerveau, et on a cru avoir trouvé ainsi la cause du diabète. Cependant la liaison entre cette lésion cérébrale et l'élimination du sucre est encore complétement inconnue. On a encore trouvé du sucre dans la galactostase et quelquefois dans la dyspepsie, la périto-nite et l'hypochondrie on en a dit autant de la période de convalescence du choléra, de la maladie de Bright, mais tous ces faits n'ont pas encore été confirmés d'une manière certaine. § 47. Recherche du sucre dans l'urine. - L'urine des diabétiques est ordinairement très-pâle, d'une odeur parti-culière et d'un poids spécifique très-élevé 1,030 à 1,052 . Fraîchement émise, elle a rarement une réaction très-acide, elle est le plus souvent neutre ou légèrement alcaline mais elle devient bientôt très-acide par la fermentation qui dé-veloppe, en même temps que de l'acide lactique, de l'acide acétique et de petites quantités d'autres acides volatils. Pour la recherche du sucre, on emploie différentes mé-thodes que nous allons passer toutes en revue avec plus ou moins de détails, par la raison qu'en employant un seul procédé, un opérateur peu expert pourrait facilement être induit en erreur. 1° Au moyen a'une solution alcaline de cuivre. - Afé-thode de Trommer. - On ajoute à une portion d'urine dé-barrassée au besoin de son albumine d'après § 44 quelques gouttes de lessive de potasse ou de soude, on chauffe légè-rement pour éliminer l'ammoniaque qui pourrait s'y trou-ver, on filtre s'il se forme un précipité considérable de phosphates terreux, et on ajoute ensuite avec précaution la solution de sulfate de cuivre, tant que le précipité bleu clair d'hydrate cuivrique formé tout d'abord se dissout. On
-27 -ladie, le diabète diabetes mellitus , maladie dans laquelle souvent une grande quantité de sucre est éliminée, sous un volume énorme d'urine atteignant quelquefois 25 litres . Le même phénomène a été observé dans la lésion de la pa-roi du quatrième ventricule du cerveau, et on a cru avoir trouvé ainsi la cause du diabète. Cependant la liaison entre cette lésion cérébrale et l'élimination du sucre est encore complétement inconnue. On a encore trouvé du sucre dans la galactostase et quelquefois dans la dyspepsie, la périto-nite et l'hypochondrie on en a dit autant de la période de convalescence du choléra, de la maladie de Bright, mais tous ces faits n'ont pas encore été confirmés d'une manière certaine. § 47. Recherche du sucre dans l'urine. - L'urine des diabétiques est ordinairement très-pâle, d'une odeur parti-culière et d'un poids spécifique très-élevé 1,030 à 1,052 . Fraîchement émise, elle a rarement une réaction très-acide, elle est le plus souvent neutre ou légèrement alcaline mais elle devient bientôt très-acide par la fermentation qui dé-veloppe, en même temps que de l'acide lactique, de l'acide acétique et de petites quantités d'autres acides volatils. Pour la recherche du sucre, on emploie différentes mé-thodes que nous allons passer toutes en revue avec plus ou moins de détails, par la raison qu'en employant un seul procédé, un opérateur peu expert pourrait facilement être induit en erreur. 1° Au moyen a'une solution alcaline de cuivre. - Afé-thode de Trommer. - On ajoute à une portion d'urine dé-barrassée au besoin de son albumine d'après § 44 quelques gouttes de lessive de potasse ou de soude, on chauffe légè-rement pour éliminer l'ammoniaque qui pourrait s'y trou-ver, on filtre s'il se forme un précipité considérable de phosphates terreux, et on ajoute ensuite avec précaution la solution de sulfate de cuivre, tant que le précipité bleu clair d'hydrate cuivrique formé tout d'abord se dissout. On
-27 -ladie, le diabète diabetes mellitus , maladie dans laquelle souvent une grande quantité de sucre est éliminée, sous un volume énorme d'urine atteignant quelquefois 25 litres . Le même phénomène a été observé dans la lésion de la pa-roi du quatrième ventricule du cerveau, et on a cru avoir trouvé ainsi la cause du diabète. Cependant la liaison entre cette lésion cérébrale et l'élimination du sucre est encore complétement inconnue. On a encore trouvé du sucre dans la galactostase et quelquefois dans la dyspepsie, la périto-nite et l'hypochondrie on en a dit autant de la période de convalescence du choléra, de la maladie de Bright, mais tous ces faits n'ont pas encore été confirmés d'une manière certaine. § 47. Recherche du sucre dans l'urine. -@L'urine des diabétiques est ordinairement très-pâle, d'une odeur parti-culière et d'un poids spécifique très-élevé 1,030 à 1,052 . Fraîchement émise, elle a rarement une réaction très-acide, elle est le plus souvent neutre ou légèrement alcaline mais elle devient bientôt très-acide par la fermentation qui dé-veloppe, en même temps que de l'acide lactique, de l'acide acétique et de petites quantités d'autres acides volatils. Pour la recherche du sucre, on emploie différentes mé-thodes que nous allons passer toutes en revue avec plus ou moins de détails, par la raison qu'en employant un seul procédé, un opérateur peu expert pourrait facilement être induit en erreur. 1° Au moyen d'une solution alcaline de cuivre. -@@Mé-thode de Trommer. -@On ajoute à une portion d'urine dé-barrassée au besoin de son albumine d'après § 44 quelques gouttes de lessive de potasse ou de soude, on chauffe légè-rement pour éliminer l'ammoniaque qui pourrait s'y trou-ver, on filtre s'il se forme un précipité considérable de phosphates terreux, et on ajoute ensuite avec précaution la solution de sulfate de cuivre, tant que le précipité bleu clair d'hydrate cuivrique formé tout d'abord se dissout. On
Fraîchement émise, elle a rarement une réaction très-acide, elle est le plus souvent neutre ou légèrement alcaline mais elle devient bientôt très-acide par la fermentation qui dé-veloppe, en même temps que de l'acide lactique, de l'acide acétique et de petites quantités d'autres acides volatils.
Fraîchement émise, elle a rarement une réaction très-acide, elle est le plus souvent neutre ou légèrement alcaline mais elle devient bientôt très-acide par la fermentation qui dé-veloppe, en même temps que de l'acide lactique, de l'acide acétique et de petites quantités d'autres acides volatils.
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8ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE entre l'homme et le règne animal tout entier. Durant 'la pleine santé, par réflexion, ou à la moindre menace dans son corps, à la vue d'un exemple proche, il se dit qu'il mourra un jour, bientôt, et fait ses dispositions testamentaires. Il partage sa fortune il distribue ses faveurs, ses amitiés, ses souvenirs il dicte ses ordres, ses volontés il dispose de tout par prescience il dit comme Mgr Dupanloup, dans un jour de recueillement1 Je demande que mon coeur soit porté à Saint-Félix, où je suis né, où j'ai été baptisé. On le sait, parmi ceux qui ne pensent pas à disposer de leur coeur. à le donner, plusieurs désignent un endroit pour leur sépulture au milieu d'une famille, à côté d'amis, d'une personne plus chère, dans un lieu aimé. Sur le point de quitter ce monde où l'on a vécu un peu, souvent avec plus de peine que de joie, on rassemble les affections que l'on a ressenties, et l'on veut, en s'éloignant, en emporter le souvenir, Voilà ce que fait l'homme en mourant ou avant de mourir! non pas seulement l'homme d'élite, mais tout homme doué de ses facultés et suivant leur mesure. Le sauvage lui-même, celui que 'de l'agonie. Les'secousses de la respiration qui peuvent durer de longues heures, les mouvements saccadés des membres, du tronc, font croire à une douleur qui, cependant, n'existe pas, si l'esprit est voilé, absent, comme il l'est bien souvent à la fin des maladies mortelles. La présence de l'esprit est nécessaire pour que la douleur soit sentie, perçue. Je dis cela avec l'intention de consoler les parents et les amis qui s'affligent et il y a long-temps que Montaigne le savait. Il dit ceci Je croy que c'est ce mesme estat où se trouvent ceux qu'on void défaillans de foiblesse en l'agosnie de la mort et tiens que nous les plaignons sans cause, estimant qu'ils soyent agitez de griéves douleurs ou avoir l'ame pressée de cogitations penibles. C'a esté tous jours mon advis, contre l'opinion de plusieurs, et mesme d'Es-tienne de la Boetie, que ceux que nous voyons ainsi renversez et assoupis aux approches de leur fin, ou accablez de la longueur du mal, ou par acci-dent d'une apoplexie ou mal caduc, ou blessez en la teste, nous oyons rommeller et rendre par fois des souspirs trenchans, quoy que nous en tirons aucuns signes par où il semble qu'il leur reste encore de la cognoissance et quelques mouvemens que nous leur voyons faire du corps j'ai tousjours pensé, dis-je, qu'ils avoient et l'ame et le corps enseveli et endormy, Vivit et est vitae nescius ipse suse Ovide, Trist. et ne pouvois croire qu'à un si grand estonnement de membres et si grande défaillance des sens, l'ame peust maintenir aucune force au dedans pour se recognoistre et que par ainsin ils n'avoient aucun discours qui les tour-inéntast et qui leur peust faire juger et sentir la misère de leur condition et que par conséquent ils n'estoient pas fort à plaindre. Montaigne, îiv. II, ch. v. La dernière phrase est de trop ils étaient à plaindre de mourir. Mais le reste contient une observation juste. 1 Le Vendredi saint. - - - - - - -
8ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE entre l'homme et le règne animal tout entier. Durant 'la pleine santé, par réflexion, ou à la moindre menace dans son corps, à la vue d'un exemple proche, il se dit qu'il mourra un jour, bientôt, et fait ses dispositions testamentaires. Il partage sa fortune il distribue ses faveurs, ses amitiés, ses souvenirs il dicte ses ordres, ses volontés il dispose de tout par prescience il dit comme Mgr Dupanloup, dans un jour de recueillement@1 Je demande que mon coeur soit porté à Saint-Félix, où je suis né, où j'ai été baptisé. On le sait, parmi ceux qui ne pensent pas à disposer de leur coeur. à le donner, plusieurs désignent un endroit pour leur sépulture au milieu d'une famille, à côté d'amis, d'une personne plus chère, dans un lieu aimé. Sur le point de quitter ce monde où l'on a vécu un peu, souvent avec plus de peine que de joie, on rassemble les affections que l'on a ressenties, et l'on veut, en s'éloignant, en emporter le souvenir, Voilà ce que fait l'homme en mourant ou avant de mourir! non pas seulement l'homme d'élite, mais tout homme doué de ses facultés et suivant leur mesure. Le sauvage lui-même, celui que 'de l'agonie. Les'secousses de la respiration qui peuvent durer de longues heures, les mouvements saccadés des membres, du tronc, font croire à une douleur qui, cependant, n'existe pas, si l'esprit est voilé, absent, comme il l'est bien souvent à la fin des maladies mortelles. La présence de l'esprit est nécessaire pour que la douleur soit sentie, perçue. Je dis cela avec l'intention de consoler les parents et les amis qui s'affligent et il y a long-temps que Montaigne le savait. Il dit ceci Je croy que c'est ce mesme estat où se trouvent ceux qu'on void défaillans de foiblesse en l'agosnie de la mort et tiens que nous les plaignons sans cause, estimant qu'ils soyent agitez de griéves douleurs ou avoir l'ame pressée de cogitations penibles. C'a esté tous jours mon advis, contre l'opinion de plusieurs, et mesme d'Es-tienne de la Boetie, que ceux que nous voyons ainsi renversez et assoupis aux approches de leur fin, ou accablez de la longueur du mal, ou par acci-dent d'une apoplexie ou mal caduc, ou blessez en la teste, nous oyons rommeller et rendre par fois des souspirs trenchans, quoy que nous en tirons aucuns signes par où il semble qu'il leur reste encore de la cognoissance et quelques mouvemens que nous leur voyons faire du corps j'ai tousjours pensé, dis-je, qu'ils avoient et l'ame et le corps enseveli et endormy, Vivit et est vitae nescius ipse suse Ovide, Trist. et ne pouvois croire qu'à un si grand estonnement de membres et si grande défaillance des sens, l'ame peust maintenir aucune force au dedans pour se recognoistre et que par ainsin ils n'avoient aucun discours qui les tour-inéntast et qui leur peust faire juger et sentir la misère de leur condition et que par conséquent ils n'estoient pas fort à plaindre. Montaigne, îiv. II, ch. v. La dernière phrase est de trop ils étaient à plaindre de mourir. Mais le reste contient une observation juste. 1 Le Vendredi saint. - - - - - - -
8ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE entre l'homme et le règne animal tout entier. Durant @la pleine santé, par réflexion, ou à la moindre menace dans son corps, à la vue d'un exemple proche, il se dit qu'il mourra un jour, bientôt, et fait ses dispositions testamentaires. Il partage sa fortune il distribue ses faveurs, ses amitiés, ses souvenirs il dicte ses ordres, ses volontés il dispose de tout par prescience il dit comme Mgr Dupanloup, dans un jour de recueillement 1 Je demande que mon coeur soit porté à Saint-Félix, où je suis né, où j'ai été baptisé. On le sait, parmi ceux qui ne pensent pas à disposer de leur coeur. à le donner, plusieurs désignent un endroit pour leur sépulture au milieu d'une famille, à côté d'amis, d'une personne plus chère, dans un lieu aimé. Sur le point de quitter ce monde où l'on a vécu un peu, souvent avec plus de peine que de joie, on rassemble les affections que l'on a ressenties, et l'on veut, en s'éloignant, en emporter le souvenir, Voilà ce que fait l'homme en mourant ou avant de mourir! non pas seulement l'homme d'élite, mais tout homme doué de ses facultés et suivant leur mesure. Le sauvage lui-même, celui que @de l'agonie. Les secousses de la respiration qui peuvent durer de longues heures, les mouvements saccadés des membres, du tronc, font croire à une douleur qui, cependant, n'existe pas, si l'esprit est voilé, absent, comme il l'est bien souvent à la fin des maladies mortelles. La présence de l'esprit est nécessaire pour que la douleur soit sentie, perçue. Je dis cela avec l'intention de consoler les parents et les amis qui s'affligent et il y a long-temps que Montaigne le savait. Il dit ceci Je croy que c'est ce mesme estat où se trouvent ceux qu'on void défaillans de foiblesse en l'agosnie de la mort et tiens que nous les plaignons sans cause, estimant qu'ils soyent agitez de griéves douleurs ou avoir l'ame pressée de cogitations penibles. C'a esté tou@@jours mon advis, contre l'opinion de plusieurs, et mesme d'Es-tienne de la Boetie, que ceux que nous voyons ainsi renversez et assoupis aux approches de leur fin, ou accablez de la longueur du mal, ou par acci-dent d'une apoplexie ou mal caduc, ou blessez en la teste, nous oyons rommeller et rendre par fois des souspirs trenchans, quoy que nous en tirons aucuns signes par où il semble qu'il leur reste encore de la cognoissance et quelques mouvemens que nous leur voyons faire du corps j'ai tou@jours pensé, dis-je, qu'ils avoient et l'ame et le corps enseveli et endormy, Vivit et est vitae nescius ipse suae Ovide, Trist. et ne pouvois croire qu'à un si grand estonnement de membres et si grande défaillance des sens, l'ame peust maintenir aucune force au dedans pour se recognoistre et que par ainsin ils n'avoient aucun discours qui les tour-@mentast et qui leur peust faire juger et sentir la misère de leur condition et que par conséquent ils n'estoient pas fort à plaindre. Montaigne, liv. II, ch. v. La dernière phrase est de trop ils étaient à plaindre de mourir. Mais le reste contient une observation juste. 1 Le Vendredi saint. - - - - - - -
et ne pouvois croire qu'à un si grand estonnement de membres et si grande défaillance des sens, l'ame peust maintenir aucune force au dedans pour se recognoistre et que par ainsin ils n'avoient aucun discours qui les tour-inéntast et qui leur peust faire juger et sentir la misère de leur condition et que par conséquent ils n'estoient pas fort à plaindre.
et ne pouvois croire qu'à un si grand estonnement de membres et si grande défaillance des sens, l'ame peust maintenir aucune force au dedans pour se recognoistre et que par ainsin ils n'avoient aucun discours qui les tour-mentast et qui leur peust faire juger et sentir la misère de leur condition et que par conséquent ils n'estoient pas fort à plaindre.
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432 ÉCLAIRCISSEMEKS HISTORIQUES qu'au moment où la paix sera établie, nous ne pouvons être remplacés qu'au risque d'augmenter le malheur de ce pays déchiré de tant de manières? Laissons de côté les discours des aristocrates mais ceux des gens modérés et de bonne foi méritent des égards, ne fût-ce qu'à cause de la nuance insensible qui les confond avec les patriotes les plus prononcés. Or, je ne doute pas que ces modérés ne trouvassent cette démarche assez ex-traordinaire dans ce moment-ci, pour suspecter nos inten-tions. On peut dire, qu'importe ! Mais alors , on oublie que, s'il y a du déshonneur à être ministre lorsqu'on ne peut plus faire le bien, il y a du patriotisme à ne pas provoquer des orages sans une véritable utilité, et à se maintenir , au-tant que notre devoir nous le permet, dans des rapports personnels avec le roi, qui, prévenant toute aversion de sa part, laissent à sa confiance , pour des ministres honnêtes gens , le moyen de naître ou de se fortifier. Je pense, et je ne m'en cache pas, qu'il serait heu-reux , nécessaire même , autant pour la sûreté publique que pour le roi, qu'il ne s'entourât que de patriotes sûrs et zélés pour la constitution mais, si le changement qu'il aurait à faire , quelque heureux qu'il fût, ne vient pas naturelle-ment, tant des propres réflexions du roi sur les événemens, que de celles que nous faisons en sa présence , il ne fera que jouer un rôle, plus ou moins adroitement car, pensez-vous que , d'a près votre lettre, il veuille de bonne foi renoncer à toutes ses anciennes liaisons, s'isoler absolument dans son château , et passer ainsi une triste vie, au milieu de figures étrangères à ses habitudes comme à ses goûts? Ou le roi ne le fera pas cP après ses propres réflexions, et voire lettre ne pourrait certainement pas le déterminer sincèrement à ces privations ou s'il cède , il n'est que trop probable qu'il conser-verait au fond de l'ame beaucoup de ressentiment de la con-trainte qu'on lui imposerait. Ainsi la démarche, ou serait inutile, ou, quand elle ne le serait pas, elle pourrait être
432 ÉCLAIRCISSEMEKS HISTORIQUES qu'au moment où la paix sera établie, nous ne pouvons être remplacés qu'au risque d'augmenter le malheur de ce pays déchiré de tant de manières? Laissons de côté les discours des aristocrates mais ceux des gens modérés et de bonne foi méritent des égards, ne fût-ce qu'à cause de la nuance insensible qui les confond avec les patriotes les plus prononcés. Or, je ne doute pas que ces modérés ne trouvassent cette démarche assez ex-traordinaire dans ce moment-ci, pour suspecter nos inten-tions. On peut dire, qu'importe ! Mais alors , on oublie que, s'il y a du déshonneur à être ministre lorsqu'on ne peut plus faire le bien, il y a du patriotisme à ne pas provoquer des orages sans une véritable utilité, et à se maintenir , au-tant que notre devoir nous le permet, dans des rapports personnels avec le roi, qui, prévenant toute aversion de sa part, laissent à sa confiance , pour des ministres honnêtes gens , le moyen de naître ou de se fortifier. Je pense, et je ne m'en cache pas, qu'il serait heu-reux , nécessaire même , autant pour la sûreté publique que pour le roi, qu'il ne s'entourât que de patriotes sûrs et zélés pour la constitution mais, si le changement qu'il aurait à faire , quelque heureux qu'il fût, ne vient pas naturelle-ment, tant des propres réflexions du roi sur les événemens, que de celles que nous faisons en sa présence , il ne fera que jouer un rôle, plus ou moins adroitement car, pensez-vous que , d'a près votre lettre, il veuille de bonne foi renoncer à toutes ses anciennes liaisons, s'isoler absolument dans son château , et passer ainsi une triste vie, au milieu de figures étrangères à ses habitudes comme à ses goûts? Ou le roi ne le fera pas cP après ses propres réflexions, et voire lettre ne pourrait certainement pas le déterminer sincèrement à ces privations ou s'il cède , il n'est que trop probable qu'il conser-verait au fond de l'ame beaucoup de ressentiment de la con-trainte qu'on lui imposerait. Ainsi la démarche, ou serait inutile, ou, quand elle ne le serait pas, elle pourrait être
432 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES qu'au moment où la paix sera établie, nous ne pouvons être remplacés qu'au risque d'augmenter le malheur de ce pays déchiré de tant de manières? Laissons de côté les discours des aristocrates mais ceux des gens modérés et de bonne foi méritent des égards, ne fût-ce qu'à cause de la nuance insensible qui les confond avec les patriotes les plus prononcés. Or, je ne doute pas que ces modérés ne trouvassent cette démarche assez ex-traordinaire dans ce moment-ci, pour suspecter nos inten-tions. On peut dire, qu'importe@! Mais alors@, on oublie que, s'il y a d@@@éshonneur à être ministre lorsqu'on ne peut plus faire le bien, il y a du patriotisme à ne pas provoquer des orages sans une véritable utilité, et à se maintenir@, au-tant que notre devoir nous le permet, dans des rapports personnels avec le roi, qui, prévenant toute aversion de sa part, laissent à sa confiance@, pour des ministres honnêtes gens@, le moyen de naître ou de se fortifier. Je pense, et je ne m'en cache pas, qu'il serait heu-reux@, nécessaire même@, autant pour la sûreté publique que pour le roi, qu'il ne s'entourât que de patriotes sûrs et zélés pour la constitution mais, si le changement qu'il aurait à faire@, quelque heureux qu'il fût, ne vient pas naturelle-ment, tant des propres réflexions du roi sur les événemens, que de celles que nous faisons en sa présence@, il ne fera que jouer un rôle, plus ou moins adroitement car, pensez-vous que@, d'a@près votre lettre, il veuille de bonne foi renoncer à toutes ses anciennes liaisons, s'isoler absolument dans son château@, et passer ainsi une triste vie, au milieu de figures étrangères à ses habitudes comme à ses goûts? Ou le roi ne le fera pas @d'après ses propres réflexions, et votre lettre ne pourrait certainement pas le déterminer sincèrement à ces privations ou s'il cède@, il n'est que trop probable qu'il conser-verait au fond de l'ame beaucoup de ressentiment de la con-trainte qu'on lui imposerait. Ainsi la démarche, ou serait inutile, ou, quand elle ne le serait pas, elle pourrait être
432 ÉCLAIRCISSEMEKS HISTORIQUES qu'au moment où la paix sera établie, nous ne pouvons être remplacés qu'au risque d'augmenter le malheur de ce pays déchiré de tant de manières?
432 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES qu'au moment où la paix sera établie, nous ne pouvons être remplacés qu'au risque d'augmenter le malheur de ce pays déchiré de tant de manières?
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46 CE qu'on PEUT-VOIR DANS UNE RUE. agitant la tète, piaffant, ou frappant la terre de son sabot, comme s'il eût été fier et eût voulu se montrer digne du pré-cieux fardeau qu'il portait. A peine les invités étaient-ils réunis, que Gaston donna le signal du départ. Lui aussi semblait transformé sa pose, son accent, sa physionomie trahissaient les secrets-enchantements de son coeur. Il se multipliait, il avait des mots aimables pour tout le monde, poussait tantôt son cheval vers la tête de la colonne, et tantôt retournait à l'arrière comme un général qui veut s'assurer de la marche de ses régiments. Dans ses évo-lutions, il avait à essuyer le feu de bien des regards, attirés par sa prestance et par sa beauté. C'était un triomphe pour lui et il en portait bien le poids un triomphe sous les yeux de Clémence, voilà ce qui en rehaussait le prix. Jusqu'à la falaise, le chemin n'offrait point de difficultés, et le traj et se fit rapidement. Là. il y eut une halte ni les chevaux ni les voitures ne pouvaient aller plus loin, et à l'as-pect de ce sentier d'où l'oeil plongeait dans le yide et en me-surait la profondeur, un cri de découragement s'échappa de beaucoup de poitrines. - Pour dominer ces frayeurs, il fallut que les plus aguerris donnassent l'exemple. Gaston descen-dit et remonta vingt fois, aidant les uns, stimulant les autres, faisant auprès des plus alarmées l'office de chevalier, et ne les abandonnant que lorsqu'elles avaient toucbé la grève. Ce fut une longue opération, et elle ne s'acheva pas sans qu'aux témoignages de frayeur se mêlassent des éclats de rire Celles qui étaient en sûreté raillaient volontiers celles qui étaient encore engagées dans les sentiers aériens et n'y avançaient que d'un pas tremblant. Enfin, avec du temps et des précau-tions , la descente s'acheva sans événement fâcheux une fois sur la plage, on se reconnut, on se compta personne ne manquait à l'appel. Quand il s'agit du bain, Gaston veilla à l'exécution des règlements de la localité. Les sexes furent rigoureusement séparés ici les femmes, là les hommes l'arche marquait les limites, et il était interdit de les franchir. Avec une compa-gnie aussi nombreuse, l'abri du rocher n'eût pas suffi comme vestiaire aussi y avait-on suppléé par des tentes qui cou-vraient la plage comme une décoration vertes d'un côté, bleues, de l'autre, elles formaient deux camps, digtipcts par
46 CE qu'on PEUT-VOIR DANS UNE RUE. agitant la tète, piaffant, ou frappant la terre de son sabot, comme s'il eût été fier et eût voulu se montrer digne du pré-cieux fardeau qu'il portait. A peine les invités étaient-ils réunis, que Gaston donna le signal du départ. Lui aussi semblait transformé sa pose, son accent, sa physionomie trahissaient les secrets-enchantements de son coeur. Il se multipliait, il avait des mots aimables pour tout le monde, poussait tantôt son cheval vers la tête de la colonne, et tantôt retournait à l'arrière@ comme un général qui veut s'assurer de la marche de ses régiments. Dans ses évo-lutions, il avait à essuyer le feu de bien des regards, attirés par sa prestance et par sa beauté. C'était un triomphe pour lui et il en portait bien le poids un triomphe sous les yeux de Clémence, voilà ce qui en rehaussait le prix. Jusqu'à la falaise, le chemin n'offrait point de difficultés, et le traj et se fit rapidement. Là. il y eut une halte ni les chevaux ni les voitures ne pouvaient aller plus loin, et à l'as-pect de ce sentier d'où l'oeil plongeait dans le yide et en me-surait la profondeur, un cri de découragement s'échappa de beaucoup de poitrines. - Pour dominer ces frayeurs, il fallut que les plus aguerris donnassent l'exemple. Gaston descen-dit et remonta vingt fois, aidant les uns, stimulant les autres, faisant auprès des plus alarmées l'office de chevalier, et ne les abandonnant que lorsqu'elles avaient toucbé la grève. Ce fut une longue opération, et elle ne s'acheva pas sans qu'aux témoignages de frayeur se mêlassent des éclats de rire@ Celles qui étaient en sûreté raillaient volontiers celles qui étaient encore engagées dans les sentiers aériens et n'y avançaient que d'un pas tremblant. Enfin, avec du temps et des précau-tions , la descente s'acheva sans événement fâcheux une fois sur la plage, on se reconnut, on se compta personne ne manquait à l'appel. Quand il s'agit du bain, Gaston veilla à l'exécution des règlements de la localité. Les sexes furent rigoureusement séparés ici les femmes, là les hommes l'arche marquait les limites, et il était interdit de les franchir. Avec une compa-gnie aussi nombreuse, l'abri du rocher n'eût pas suffi comme vestiaire aussi y avait-on suppléé par des tentes qui cou-vraient la plage comme une décoration vertes d'un côté, bleues, de l'autre, elles formaient deux camps, digtipcts par
46 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. agitant la tête, piaffant, ou frappant la terre de son sabot, comme s'il eût été fier et eût voulu se montrer digne du pré-cieux fardeau qu'il portait. A peine les invités étaient-ils réunis, que Gaston donna le signal du départ. Lui aussi semblait transformé sa pose, son accent, sa physionomie trahissaient les secrets enchantements de son coeur. Il se multipliait, il avait des mots aimables pour tout le monde, poussait tantôt son cheval vers la tête de la colonne, et tantôt retournait à l'arrière, comme un général qui veut s'assurer de la marche de ses régiments. Dans ses évo-lutions, il avait à essuyer le feu de bien des regards, attirés par sa prestance et par sa beauté. C'était un triomphe pour lui et il en portait bien le poids un triomphe sous les yeux de Clémence, voilà ce qui en rehaussait le prix. Jusqu'à la falaise, le chemin n'offrait point de difficultés, et le traj@et se fit rapidement. Là, il y eut une halte ni les chevaux ni les voitures ne pouvaient aller plus loin, et à l'as-pect de ce sentier d'où l'oeil plongeait dans le vide et en me-surait la profondeur, un cri de découragement s'échappa de beaucoup de poitrines. @@Pour dominer ces frayeurs, il fallut que les plus aguerris donnassent l'exemple. Gaston descen-dit et remonta vingt fois, aidant les uns, stimulant les autres, faisant auprès des plus alarmées l'office de chevalier, et ne les abandonnant que lorsqu'elles avaient touché la grève. Ce fut une longue opération, et elle ne s'acheva pas sans qu'aux témoignages de frayeur se mêlassent des éclats de rire. Celles qui étaient en sûreté raillaient volontiers celles qui étaient encore engagées dans les sentiers aériens et n'y avançaient que d'un pas tremblant. Enfin, avec du temps et des précau-tions@, la descente s'acheva sans événement fâcheux une fois sur la plage, on se reconnut, on se compta personne ne manquait à l'appel. Quand il s'agit du bain, Gaston veilla à l'exécution des règlements de la localité. Les sexes furent rigoureusement séparés ici les femmes, là les hommes l'arche marquait les limites, et il était interdit de les franchir. Avec une compa-gnie aussi nombreuse, l'abri du rocher n'eût pas suffi comme vestiaire aussi y avait-on suppléé par des tentes qui cou-vraient la plage comme une décoration vertes d'un côté, bleues@ de l'autre, elles formaient deux camps, distincts par
Enfin, avec du temps et des précau-tions , la descente s'acheva sans événement fâcheux une fois sur la plage, on se reconnut, on se compta personne ne manquait à l'appel.
Enfin, avec du temps et des précau-tions, la descente s'acheva sans événement fâcheux une fois sur la plage, on se reconnut, on se compta personne ne manquait à l'appel.
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40 VIE DE L'ABBE NICOLLE cheyeff exprimait, avec délicatesse, le plus bel éloge de celui dont il se plaisait à se dire l'ami. Le succès prodigieux et inespéré de l'institut, aussi bien que le nombre toujours croissant des élèves, exi-gea bientôt un emplacement plus vaste. La maison est bouleversée, écrivait l'abbé Nicolle à sou ami j'ai abattu des murs, j'en ai construit d'autres pendant longtemps nous avons vécu parmi des ruines. De tout ce bouleversement et du milieu de ces ruinés sortit une magnifique maison, avec billard, musée et bibliothèque. Et toutefois, comme tu dois le penser, ajoutait-il dans la même lettre, malgré cette magnificence, c'est toujours l'institut, avec sa même solidité de prin-cipes et sa même discipline. Nos enfants sont si bien ! Ils sont si laborieux, si aimables, si dociles, qu'en vé-rite je dois compter pour rien toutes mes peines, quel-que grandes quelles soient, et ne songer qu'aux jouis-sances du coeur qui me sont préparées. Viens donc encore les partager avec moi tu le vois, mon ami, c'est là l'éternel refrain de mes lettres et le souhait le plus habituel de mon coeur. A ces riants tableaux du bonheur de son ami, à ces invitations affectueuses de revenir à l'institut, l'abbé Septavaux répondait par ces lignes, empreintes d'une douce mélancolie Ma solitude est ici complète. Heureusement pour
40 VIE DE L'ABBE NICOLLE cheyeff exprimait, avec délicatesse, le plus bel éloge de celui dont il se plaisait à se dire l'ami. Le succès prodigieux et inespéré de l'institut, aussi bien que le nombre toujours croissant des élèves, exi-gea bientôt un emplacement plus vaste. La maison est bouleversée, écrivait l'abbé Nicolle à sou ami j'ai abattu des murs, j'en ai construit d'autres pendant longtemps nous avons vécu parmi des ruines. De tout ce bouleversement et du milieu de ces ruinés sortit une magnifique maison, avec billard, musée et bibliothèque. Et toutefois, comme tu dois le penser, ajoutait-il dans la même lettre, malgré cette magnificence, c'est toujours l'institut, avec sa même solidité de prin-@cipes et sa même discipline. Nos enfants sont si bien ! Ils sont si laborieux, si aimables, si dociles, qu'en vé-@rite je dois compter pour rien toutes mes peines, quel-@que grandes quelles soient, et ne songer qu'aux jouis-@sances du coeur qui me sont préparées. Viens donc encore les partager avec moi tu le vois, mon ami, c'est là l'éternel refrain de mes lettres et le souhait le plus habituel de mon coeur. A ces riants tableaux du bonheur de son ami, à ces invitations affectueuses de revenir à l'institut, l'abbé Septavaux répondait par ces lignes, empreintes d'une douce mélancolie Ma solitude est ici complète. Heureusement pour
40 VIE DE L'ABBE NICOLLE cheyeff exprimait, avec délicatesse, le plus bel éloge de celui dont il se plaisait à se dire l'ami. Le succès prodigieux et inespéré de l'institut, aussi bien que le nombre toujours croissant des élèves, exi-gea bientôt un emplacement plus vaste. La maison est bouleversée, écrivait l'abbé Nicolle à son ami j'ai abattu des murs, j'en ai construit d'autres pendant longtemps nous avons vécu parmi des ruines. De tout ce bouleversement et du milieu de ces ruines sortit une magnifique maison, avec billard, musée et bibliothèque. Et toutefois, comme tu dois le penser, ajoutait-il dans la même lettre, malgré cette magnificence, c'est toujours l'institut, avec sa même solidité de prin- cipes et sa même discipline. Nos enfants sont si bien ! Ils sont si laborieux, si aimables, si dociles, qu'en vé- rité je dois compter pour rien toutes mes peines, quel- que grandes quelles soient, et ne songer qu'aux jouis- sances du coeur qui me sont préparées. Viens donc encore les partager avec moi tu le vois, mon ami, c'est là l'éternel refrain de mes lettres et le souhait le plus habituel de mon coeur. A ces riants tableaux du bonheur de son ami, à ces invitations affectueuses de revenir à l'institut, l'abbé Septavaux répondait par ces lignes, empreintes d'une douce mélancolie Ma solitude est ici complète. Heureusement pour
Et toutefois, comme tu dois le penser, ajoutait-il dans la même lettre, malgré cette magnificence, c'est toujours l'institut, avec sa même solidité de prin-cipes et sa même discipline.
Et toutefois, comme tu dois le penser, ajoutait-il dans la même lettre, malgré cette magnificence, c'est toujours l'institut, avec sa même solidité de prin- cipes et sa même discipline.
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L'ÉVASION. 121 Mes paroles amenèrent aussitôt un grand changement sur toutes ces physionomies sauvages. Le bohémien m'engagea à m'approcher du feu, et me dit que je pouvais me reposer sans crainte sous la tente. Nous ne sommes pas plus Allemands que Français, ajouta-t-il, nous voyageons un peu partout, et nous pas-sons plusieurs mois dans les Vosges, en Alsace et en Lorraine, où nous rétamons les casseroles. Nous voyons bien que vous êtes un prisonnier en fuite mais vous n'a-vez rien à redouter. Ces paroles me rassurèrent, et c'est avec plaisir que je m'assis près du feu pour sécher mes vêtements. Les bohé-miens me donnèrent du pain et me firent boire un petit verre d'eau-de vie ce léger repas suffit pour me rendre des forces et me permit de dormir pendant quelques heu-res près du feu. Lorsque je me réveillai, le jour commençait à peine à paraître. Le temps était plus calme, et la pluie ne tombait plus aussi fort. Le feu était presque éteint, et j'avais les membres tout engourdis par le froid aussi je me réso-lus à me remettre en marche, et je me disposai à prendre congé de mes hôtes. En ce moment, l'idée me vint de leur proposer d'échanger mes vêtements d'uni-forme pour quelques-uns des leurs. En somme, mon pan-talon rouge était encore solide un des bohémiens le prit volontiers pour une culotte de velours râpée, ornée de plusieurs pièces ma longue capote, qui était fort délabrée, fut donnée pour une blouse de toile blan-che, et mon képi , encore assez convenable , fut échangé contre un chapeau de paille déformé et troué. Mes nouveaux vêtements étaient bien misérables et me donnaient l'air d'un vagabond, mais au moins ils n'an-nonçaient point hautement ma qualité de soldat français d, grâce à ma connaissance de la langue allemande, je
L'ÉVASION. 121 Mes paroles amenèrent aussitôt un grand changement sur toutes ces physionomies sauvages. Le bohémien m'engagea à m'approcher du feu, et me dit que je pouvais me reposer sans crainte sous la tente. @Nous ne sommes pas plus Allemands que Français, ajouta-t-il, nous voyageons un peu partout, et nous pas-sons plusieurs mois dans les Vosges, en Alsace et en Lorraine, où nous rétamons les casseroles. Nous voyons bien que vous êtes un prisonnier en fuite mais vous n'a-vez rien à redouter. Ces paroles me rassurèrent, et c'est avec plaisir que je m'assis près du feu pour sécher mes vêtements. Les bohé-miens me donnèrent du pain et me firent boire un petit verre d'eau-de vie ce léger repas suffit pour me rendre des forces et me permit de dormir pendant quelques heu-res près du feu. Lorsque je me réveillai, le jour commençait à peine à paraître. Le temps était plus calme, et la pluie ne tombait plus aussi fort. Le feu était presque éteint, et j'avais les membres tout engourdis par le froid aussi je me réso-lus à me remettre en marche, et je me disposai à prendre congé de mes hôtes. En ce moment, l'idée me vint de leur proposer d'échanger mes vêtements d'uni-forme pour quelques-uns des leurs. En somme, mon pan-talon rouge était encore solide un des bohémiens le prit volontiers pour une culotte de velours râpée, ornée de plusieurs pièces ma longue capote, qui était fort délabrée, fut donnée pour une blouse de toile blan-che, et mon képi , encore assez convenable , fut échangé contre un chapeau de paille déformé et troué. Mes nouveaux vêtements étaient bien misérables et me donnaient l'air d'un vagabond, mais au moins ils n'an-nonçaient point hautement ma qualité de soldat français @d, grâce à ma connaissance de la langue allemande, je
L'ÉVASION. 127 Mes paroles amenèrent aussitôt un grand changement sur toutes ces physionomies sauvages. Le bohémien m'engagea à m'approcher du feu, et me dit que je pouvais me reposer sans crainte sous la tente. -Nous ne sommes pas plus Allemands que Français, ajouta-t-il, nous voyageons un peu partout, et nous pas-sons plusieurs mois dans les Vosges, en Alsace et en Lorraine, où nous rétamons les casseroles. Nous voyons bien que vous êtes un prisonnier en fuite mais vous n'a-vez rien à redouter. Ces paroles me rassurèrent, et c'est avec plaisir que je m'assis près du feu pour sécher mes vêtements. Les bohé-miens me donnèrent du pain et me firent boire un petit verre d'eau-de-vie ce léger repas suffit pour me rendre des forces et me permit de dormir pendant quelques heu-res près du feu. Lorsque je me réveillai, le jour commençait à peine à paraître. Le temps était plus calme, et la pluie ne tombait plus aussi fort. Le feu était presque éteint, et j'avais les membres tout engourdis par le froid aussi je me réso-lus à me remettre en marche, et je me disposai à prendre congé de mes hôtes. En ce moment, l'idée me vint de leur proposer d'échanger mes vêtements d'uni-forme pour quelques-uns des leurs. En somme, mon pan-talon rouge était encore solide un des bohémiens le prit volontiers pour une culotte de velours râpée, ornée de plusieurs pièces ma longue capote, qui était fort délabrée, fut donnée pour une blouse de toile blan-che, et mon képi@, encore assez convenable@, fut échangé contre un chapeau de paille déformé et troué. Mes nouveaux vêtements étaient bien misérables et me donnaient l'air d'un vagabond, mais au moins ils n'an-nonçaient point hautement ma qualité de soldat français et, grâce à ma connaissance de la langue allemande, je
Nous ne sommes pas plus Allemands que Français, ajouta-t-il, nous voyageons un peu partout, et nous pas-sons plusieurs mois dans les Vosges, en Alsace et en Lorraine, où nous rétamons les casseroles.
-Nous ne sommes pas plus Allemands que Français, ajouta-t-il, nous voyageons un peu partout, et nous pas-sons plusieurs mois dans les Vosges, en Alsace et en Lorraine, où nous rétamons les casseroles.
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-43-moeurs publiques, et devenu aux yeux de la jeunesse une sorte de droit acquis, surtout de-puis que les autres curés, las de lutter en vain, semblaient l'avoir toléré par leur silence. Ce n'est pas tout les danses avaient ensuite natu-rellement pour défenseurs tous les jeunes gens du pays, qui peu d'années auparavant étaient les égaux du curé, et qui, au moment où celui-ci se serait prononcé, ne manqueraient pas de se raidir contre lui. La position était des plus em-barrassantes. Cependant M. Musart trouva moyen d'en sortir, et d'amener à une heureuse fin un projet regardé par ses confrères eux-mêmes comme impraticable il ne dit pas un mot en chaire, soit contre les danses, soit contre les dé-sordres et les scandales qui en sont la suite il se borna à les miner sourdement, c'est à dire à inspirer de l'éloignement et du dégoût aux jeu-nes personnes en qui il trouva plus de disposi-tions pour la vertu. Le succès prouva la justesse de ses vues. Dociles à sa voix et à celle de la conscience, plusieurs d'abord se retirèrent do ces faux plaisirs l'exemple des premières en-traîna peu à peu les autres et en moins d'un an les danses se trouvèrent entièrement aban-données, tant il est vrai que rien n'est impossi-ble au zèle dirigé par la prudence et soutenu par la prière !
-43-moeurs publiques, et devenu aux yeux de la jeunesse une sorte de droit acquis, surtout de-puis que les autres curés, las de lutter en vain, semblaient l'avoir toléré par leur silence. Ce n'est pas tout les danses avaient ensuite natu-rellement pour défenseurs tous les jeunes gens du pays, qui peu d'années auparavant étaient les égaux du curé, et qui, au moment où celui-ci se serait prononcé, ne manqueraient pas de se raidir contre lui. La position était des plus em-barrassantes. Cependant M. Musart trouva moyen d'en sortir, et d'amener à une heureuse fin un projet regardé par ses confrères eux-mêmes comme impraticable il ne dit pas un mot en chaire, soit contre les danses, soit contre les dé-sordres et les scandales qui en sont la suite il se borna à les miner sourdement, c'est à dire à inspirer de l'éloignement et du dégoût aux jeu-nes personnes en qui il trouva plus de disposi-tions pour la vertu. Le succès prouva la justesse de ses vues. Dociles à sa voix et à celle de la conscience, plusieurs d'abord se retirèrent do ces faux plaisirs l'exemple des premières en-traîna peu à peu les autres et en moins d'un an les danses se trouvèrent entièrement aban-données, tant il est vrai que rien n'est impossi-ble au zèle dirigé par la prudence et soutenu par la prière !
-43-moeurs publiques, et devenu aux yeux de la jeunesse une sorte de droit acquis, surtout de-puis que les autres curés, las de lutter en vain, semblaient l'avoir toléré par leur silence. Ce n'est pas tout les danses avaient ensuite natu-rellement pour défenseurs tous les jeunes gens du pays, qui peu d'années auparavant étaient les égaux du curé, et qui, au moment où celui-ci se serait prononcé, ne manqueraient pas de se raidir contre lui. La position était des plus em-barrassantes. Cependant M. Musart trouva moyen d'en sortir, et d'amener à une heureuse fin un projet regardé par ses confrères eux-mêmes comme impraticable il ne dit pas un mot en chaire, soit contre les danses, soit contre les dé-sordres et les scandales qui en sont la suite il se borna à les miner sourdement, c'est à dire à inspirer de l'éloignement et du dégoût aux jeu-nes personnes en qui il trouva plus de disposi-tions pour la vertu. Le succès prouva la justesse de ses vues. Dociles à sa voix et à celle de la conscience, plusieurs d'abord se retirèrent de ces faux plaisirs l'exemple des premières en-traîna peu à peu les autres et en moins d'un an les danses se trouvèrent entièrement aban-données, tant il est vrai que rien n'est impossi-ble au zèle dirigé par la prudence et soutenu par la prière !
Le succès prouva la justesse de ses vues.
Le succès prouva la justesse de ses vues.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 243 buste en plein, et, tournant les yeux de mon côté, de manière à ce que je ne pusse me méprendre ni sur le geste, ni sur l'intention, il m'envoya un baiser à travers l'espace et au 1 milieu des rires de son sérail. Je me dérobai à l'instant à ces insolences, et, mourant de honte, je me jetai dans un fauteuil. Une pareille leçon -eût dû me suffirë elle dosait la mesure de l'homme et me dictait la conduite qu'il fallait ten'i f avec lui. Plus de curiosité déplacée ni de démarche imprudente mais de la réserve et une sorte d'interdit rigoureusement maintenu. Pendant quelques jours il en fut ainsi, ou, du moins, me tins-je a l'abri des surprises. Mais, par une contradiction sin-gulière, plus je me disais que ces spectacles étaient à fuir, plus je me sentais attirée vers éux. Même aujourd'hui que la réflexion m'éclaire, c'est à peine si je me rends compte des motifs qui me faisaient agir ainsi. Faut-il croire qu'il y a dans le mal on ne saurait dire quel attrait dont il est difficile de se défendre? La réputation de Melchior était faite dans le quartier pas une voix qui variât là-dessus. Il passait pour un mauvais sujet et s'en faisait gloire, portait ses vices à front découvert, et cherchait le scandale comme d'autres l'évitent. On citait de lui des esclandres, des aventures, et quand on se mettait à compter ses victimes, le chapelet en était long. Je savais tout cela, Ludovic, et plus j'en apprenais là-dessus, plus Je me croyais à l'abri d'une séduction aussi ba-nale. Si enfant que je fusse, Je raisonnais. Qu'était-ce, après tout, que ce Melchior? un poureur d'estamiiet, un débauché, un fainéant quelques avantages naturels, mais point de qualités Solides, rien de ce qui honore et assure la vie. Ainsi pensais-je, et c'était trop que d'y penser. J'eusse été mieux gardée r l'oubli que par cette obstination à m'occuper d,e de lui, même pour le voir en mal et pour mieux m'en dé-fendre. M'en dépendre, et pourquoi cela? Cet homme que je ju-geais i dépravé était donc dangereux pour mon repos? j'avais à prepdre des précautions contre lui? Hélas 1 oui, Lu-dovic, je rougis en l'avouant et déteste ma faiblesse. Oui, le périj rommençait, presque à mon insu. Oui, cet homme, si décrié pour ses moeurs, si notoirement vicieux, cet homïne
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 243 buste en plein, et, tournant les yeux de mon côté, de manière à ce que je ne pusse me méprendre ni sur le geste, ni sur l'intention, il m'envoya un baiser à travers l'espace et au 1 milieu des rires de son sérail. Je me dérobai à l'instant à ces insolences, et, mourant de honte, je me jetai dans un fauteuil. Une pareille leçon -eût dû me suffirë elle do@sait la mesure de l'homme et me dictait la conduite qu'il fallait ten'i f avec lui. Plus de curiosité déplacée ni de démarche imprudente mais de la réserve et une sorte d'interdit rigoureusement maintenu. Pendant quelques jours il en fut ainsi, ou, du moins, me tins-je a l'abri des surprises. Mais, par une contradiction sin-gulière, plus je me disais que ces spectacles étaient à fuir, plus je me sentais attirée vers éux. Même aujourd'hui que la réflexion m'éclaire, c'est à peine si je me rends compte des motifs qui me faisaient agir ainsi. Faut-il croire qu'il y a dans le mal on ne saurait dire quel attrait dont il est difficile de se défendre@? La réputation de Melchior était faite dans le quartier pas une voix qui variât là-dessus. Il passait pour un mauvais sujet et s'en faisait gloire, portait ses vices à front découvert, et cherchait le scandale comme d'autres l'évitent. On citait de lui des esclandres, des aventures, et quand on se mettait à compter ses victimes, le chapelet en était long. Je savais tout cela, Ludovic, et plus j'en apprenais là-dessus, plus Je me croyais à l'abri d'une séduction aussi ba-nale. Si enfant que je fusse, Je raisonnais. Qu'était-ce, après tout, que ce Melchior@? un poureur d'estamiiet, un débauché, un fainéant quelques avantages naturels, mais point de qualités Solides, rien de ce qui honore et assure la vie. Ainsi pensais-je, et c'était trop que d'y penser. J'eusse été mieux gardée @@r l'oubli que par cette obstination à m'occuper d,e de lui, même pour le voir en mal et pour mieux m'en dé-fendre. M'en dépendre, et pourquoi cela@? Cet homme que je ju-geais @i dépravé était donc dangereux pour mon repos@? j'avais à prepdre des précautions contre lui@? Hélas 1 oui, Lu-dovic, je rougis en l'avouant et déteste ma faiblesse. Oui, le périj rommençait, presque à mon insu. Oui, cet homme, si décrié pour ses moeurs, si notoirement vicieux, cet homïne
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 243 buste en plein, et, tournant les yeux de mon côté, de manière à ce que je ne pusse me méprendre ni sur le geste, ni sur l'intention, il m'envoya un baiser à travers l'espace et au@@ milieu des rires de son sérail. Je me dérobai à l'instant à ces insolences, et, mourant de honte, je me jetai dans un fauteuil. Une pareille leçon @eût dû me suffire elle donnait la mesure de l'homme et me dictait la conduite qu'il fallait ten@i@r avec lui. Plus de curiosité déplacée ni de démarche imprudente mais de la réserve et une sorte d'interdit rigoureusement maintenu. Pendant quelques jours il en fut ainsi, ou, du moins, me tins-je à l'abri des surprises. Mais, par une contradiction sin-gulière, plus je me disais que ces spectacles étaient à fuir, plus je me sentais attirée vers eux. Même aujourd'hui que la réflexion m'éclaire, c'est à peine si je me rends compte des motifs qui me faisaient agir ainsi. Faut-il croire qu'il y a dans le mal on ne saurait dire quel attrait dont il est difficile de se défendre ? La réputation de Melchior était faite dans le quartier pas une voix qui variât là-dessus. Il passait pour un mauvais sujet et s'en faisait gloire, portait ses vices à front découvert, et cherchait le scandale comme d'autres l'évitent. On citait de lui des esclandres, des aventures, et quand on se mettait à compter ses victimes, le chapelet en était long. Je savais tout cela, Ludovic, et plus j'en apprenais là-dessus, plus je me croyais à l'abri d'une séduction aussi ba-nale. Si enfant que je fusse, je raisonnais. Qu'était-ce, après tout, que ce Melchior ? un coureur d'estaminet, un débauché, un fainéant quelques avantages naturels, mais point de qualités solides, rien de ce qui honore et assure la vie. Ainsi pensais-je, et c'était trop que d'y penser. J'eusse été mieux gardée par l'oubli que par cette obstination à m'occuper d@e de lui, même pour le voir en mal et pour mieux m'en dé-fendre. M'en défendre, et pourquoi cela ? Cet homme que je ju-geais si dépravé était donc dangereux pour mon repos ? j'avais à prendre des précautions contre lui ? Hélas ! oui, Lu-dovic, je rougis en l'avouant et déteste ma faiblesse. Oui, le péril commençait, presque à mon insu. Oui, cet homme, si décrié pour ses moeurs, si notoirement vicieux, cet homïne
Pendant quelques jours il en fut ainsi, ou, du moins, me tins-je a l'abri des surprises.
Pendant quelques jours il en fut ainsi, ou, du moins, me tins-je à l'abri des surprises.
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VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 65 Les leçons que vous m'avez données, mon respec-table ami, je.tàcherai de les mettre à profit lesprinr cipes que vous avez gravés dans mon coeur, nui, je les suivrai. Ma religion, mon roi et mon honneur, voilà ma devise j'obéirai à la première, je servirai ce le second, et je défendrai tous les trois au péril de ce ma vie. Après cela, êtes-vous content de moi? Il devait l'être, car, ajoutant la pratique aux paroles, il rend compte avec la plus gracieuse simplicité de sa con-duite, ce qui est, dit-il, telle que vous pouvez la désirer, ce telle que tout bon catholique 'doit l'avoir, et que j'es-père bien pouvoir conserver telle toute la vie, dans ce la carrière diplomatique aussi bien qu'à l'institut. Vous serez toujours mon ange gardien. Le jeune prince Constantin Lubomirski n'est pas moins admirable dans ses sentiments. On ne peut lire sans émotion ces lignes touchantes. M. Nicolle avait donné à ce cher élève des conseils paternels, et il avait craint qu'ils n'attristassent son coeur. Le prince y re-vient dans sa lettre. Il est très-étonnant pour moi que vous, cher et vénérable ami, vous me demandiez si je ne suis pas fâché de vos avis je suis, Dieu merci, riche et indé-pendant, mais, dussé-je devenir le premier monarque de la terre, qu'en vous voyant paraître je descendrais de mon trône. Le moindre de vos conseils sera tou-jours sacré pour moi. J'aime ce sentiment de Michel Orloff il exprime
VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 65 Les leçons que vous m'avez données, mon respec-@table ami, je.tàcherai de les mettre à profit les@prinr cipes que vous avez gravés dans mon coeur, nui, je les suivrai. Ma religion, mon roi et mon honneur, voilà ma devise j'obéirai à la première, je servirai ce le second, et je défendrai tous les trois au péril de ce ma vie. Après cela, êtes-vous content de moi? Il devait l'être, car, ajoutant la pratique aux paroles, il rend compte avec la plus gracieuse simplicité de sa con-duite, ce qui est, dit-il, telle que vous pouvez la désirer, ce telle que tout bon catholique 'doit l'avoir, et que j'es-@père bien pouvoir conserver telle toute la vie, dans ce la carrière diplomatique aussi bien qu'à l'institut. Vous serez toujours mon ange gardien. Le jeune prince Constantin Lubomirski n'est pas moins admirable dans ses sentiments. On ne peut lire sans émotion ces lignes touchantes. M. Nicolle avait donné à ce cher élève des conseils paternels, et il avait craint qu'ils n'attristassent son coeur. Le prince y re-vient dans sa lettre. Il est très-étonnant pour moi que vous, cher et vénérable ami, vous me demandiez si je ne suis pas fâché de vos avis je suis, Dieu merci, riche et indé-@pendant, mais, dussé-je devenir le premier monarque de la terre, qu'en vous voyant paraître je descendrais de mon trône. Le moindre de vos conseils sera tou-@jours sacré pour moi. J'aime ce sentiment de Michel Orloff il exprime
VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 65 Les leçons que vous m'avez données, mon respec- table ami, je tacherai de les mettre à profit les prin- cipes que vous avez gravés dans mon coeur, oui, je les suivrai. Ma religion, mon roi et mon honneur, voilà ma devise j'obéirai à la première, je servirai@@@ le second, et je défendrai tous les trois au péril d@@@e ma vie. Après cela, êtes-vous content de moi? Il devait l'être, car, ajoutant la pratique aux paroles, il rend compte avec la plus gracieuse simplicité de sa con-duite, ce qui est, dit-il, telle que vous pouvez la désirer,@@@ telle que tout bon catholique @doit l'avoir, et que j'es- père bien pouvoir conserver telle toute la vie, dans@@@ la carrière diplomatique aussi bien qu'à l'institut. Vous serez toujours mon ange gardien. Le jeune prince Constantin Lubomirski n'est pas moins admirable dans ses sentiments. On ne peut lire sans émotion ces lignes touchantes. M. Nicolle avait donné à ce cher élève des conseils paternels, et il avait craint qu'ils n'attristassent son coeur. Le prince y re-vient dans sa lettre. Il est très-étonnant pour moi que vous, cher et vénérable ami, vous me demandiez si je ne suis pas fâché de vos avis je suis, Dieu merci, riche et indé- pendant, mais, dussé-je devenir le premier monarque de la terre, qu'en vous voyant paraître je descendrais de mon trône. Le moindre de vos conseils sera tou- jours sacré pour moi. J'aime ce sentiment de Michel Orloff il exprime
M. Nicolle avait donné à ce cher élève des conseils paternels, et il avait craint qu'ils n'attristassent son coeur.
M. Nicolle avait donné à ce cher élève des conseils paternels, et il avait craint qu'ils n'attristassent son coeur.
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14 de ce que les marins ne font aucun usage de ce varec car il est bon à manger. A la hauteur du Cap-Vert, où ADANSON fit de si amples récoltes et où GOLBERRY mesura le tronc d'un baobab , ce géant des solitudes dont l'âge épouvante l'imagination quand elle calcule les siècles par le long accroissement qu'exige sa grosseur monstrueuse 1 , PALISOT DE BEAU-VOIS vit pour la première fois le requin-marteau squalus zygcena, L. , l'espèce la plus audacieuse et la plus vorace, et le poisson-scie squalus pristis, L. , l'ennemi le plus acharné de la baleine et qui périt en même temps que sa victime. Le phénomène de la phosphorescence de la mer, si parfaitement décrit par MARCHAND 2 , dû, selon les uns, aux méduses ou bien au frai des poissons aux insectes lumineux, aux mollusques et zoophytes mous, selon les autres au frottement et à l'électricité des cou-rans marins, suivant ceux-ci enfin à des substances animales et végétales en putréfaction , suivant ceux-là, fixa son attention, et comme la question était difficile et demeurée indécise, il voulut en pénétrer le mystère. Fut-il plus heureux que ses devanciers ? Je l'ignore, mais il estime 1 Cet arbre qui, d'après les observations les plus exactes, paraît mettre trois siècles pour atteindre à sa hau-teur ordinaire, avait, en 1800, onze mètres 34 pieds de circonférence. Si l'on compare cette mesure à celle prise' par ADANSON, quarante-six ans auparavant, on voit qu'il n'avait gagné en diamètre, durant cet intervalle, que 16 à 18 millimètres 7 à 8 lignes . 2 Voyage autour du monde pendant les années 1790 1791 ef 1792 tom. II pag 34o - 344.
14 de ce que les marins ne font aucun usage de ce varec car il est bon à manger. A la hauteur du Cap-Vert, où ADANSON fit de si amples récoltes et où GOLBERRY mesura le tronc d'un baobab , ce géant des solitudes dont l'âge épouvante l'imagination quand elle calcule les siècles par le long accroissement qu'exige sa grosseur monstrueuse 1 , PALISOT DE BEAU-VOIS vit pour la première fois le requin-marteau squalus zygcena, L. , l'espèce la plus audacieuse et la plus vorace, et le poisson-scie squalus pristis, L. , l'ennemi le plus acharné de la baleine et qui périt en même temps que sa victime. Le phénomène de la phosphorescence de la mer, si parfaitement décrit par MARCHAND 2 , dû, selon les uns, aux méduses ou bien au frai des poissons aux insectes lumineux, aux mollusques et zoophytes mous, selon les autres au frottement et à l'électricité des cou-rans marins, suivant ceux-ci enfin à des substances animales et végétales en putréfaction , suivant ceux-là, fixa son attention, et comme la question était difficile et demeurée indécise, il voulut en pénétrer le mystère. Fut-il plus heureux que ses devanciers ? Je l'ignore, mais il estime@@@ 1 Cet arbre qui, d'après les observations les plus exactes, paraît mettre trois siècles pour atteindre à sa hau-teur ordinaire, avait, en 1800, onze mètres 34 pieds de circonférence. Si l'on compare cette mesure à celle prise' par ADANSON, quarante-six ans auparavant, on voit qu'il n'avait gagné en diamètre, durant cet intervalle, que 16 à 18 millimètres 7 à 8 lignes . 2 Voyage autour du monde pendant les années 1790 1791 ef 1792 tom. II pag 34o - 344.
14 de ce que les marins ne font aucun usage de ce varec car il est bon à manger. A la hauteur du Cap-Vert, où ADANSON fit de si amples récoltes et où GOLBERRY mesura le tronc d'un baobab , ce géant des solitudes dont l'âge épouvante l'imagination quand elle calcule les siècles par le long accroissement qu'exige sa grosseur monstrueuse 1 , PALISOT DE BEAU-VOIS vit pour la première fois le requin-marteau squalus zygoena, L. , l'espèce la plus audacieuse et la plus vorace, et le poisson-scie squalus pristis, L. , l'ennemi le plus acharné de la baleine et qui périt en même temps que sa victime. Le phénomène de la phosphorescence de la mer, si parfaitement décrit par MARCHAND 2 , dû, selon les uns, aux méduses ou bien au frai des poissons aux insectes lumineux, aux mollusques et zoophytes mous, selon les autres au frottement et à l'électricité des cou-rans marins, suivant ceux-ci enfin à des substances animales et végétales en putréfaction , suivant ceux-là, fixa son attention, et comme la question était difficile et demeurée indécise, il voulut en pénétrer le mystère. Fut-il plus heureux que ses devanciers ? Je l'ignore, mais il estime 14 1 Cet arbre qui, d'après les observations les plus exactes, paraît mettre trois siècles pour atteindre à sa hau-teur ordinaire, avait, en 1800, onze mètres 34 pieds de circonférence. Si l'on compare cette mesure à celle prise' par ADANSON, quarante-six ans auparavant, on voit qu'il n'avait gagné en diamètre, durant cet intervalle, que 16 à 18 millimètres 7 à 8 lignes . 2 Voyage autour du monde pendant les années 1790 1791 ef 1792 tom. II pag 34o -@344.
Si l'on compare cette mesure à celle prise' par ADANSON, quarante-six ans auparavant, on voit qu'il n'avait gagné en diamètre, durant cet intervalle, que 16 à 18 millimètres 7 à 8 lignes .
Si l'on compare cette mesure à celle prise' par ADANSON, quarante-six ans auparavant, on voit qu'il n'avait gagné en diamètre, durant cet intervalle, que 16 à 18 millimètres 7 à 8 lignes .
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-21 -jour de l'accès, lorsque l'affection articulaire sévit dans toute son intensité, que l'inflammation pleurale se dé-clare Voir les observations III, V et VI . Toutefois, ce n'est pas une règle absolue elle peut se manifester dès 'es premiers jours du rhumatisme, ou, plus tard, dans la période de décours, du quinzième au vingtième jour ob-servations I et II , ou bien enfin lorsque les phénomènes articulaires ont complètement disparu. Aucune modification dans les symptômes principaux de la maladie des articulations ne signale généralement l'invasion de l'affection pleurélique. Quelquefois, cepen dant, l'apparition des accidents du côté de la plèvre coïncide avec la disparition subite, ou au moins avec une amélioration très-sensible des phénomènes articulaires et même de la fièvre qui, d'ailleurs, reprennent bientôt leur intensité première. Il y aurait là, d'après M. Bouillaud, une sorte de révul-sion semblable à celle qui suit l'application d'un vési-catoire. D'autres fois, on voit s'établir une sorte de balan-cement entre les maladies d'autres fois encore, les manifestations rhumatismales, après avoir occupé les jointures, se portent au coeur, pour agir ensuite sur la plèvre et enfin revenir aux articulations. Pourquoi ce caractère de fugacité? pourquoi cette diffusibilité de la dia-thèse? On afait jouer un grand rôle au phénomène désigné sous le nom de métastase dans le développement de la pleurésie rhumatismale secondaire il ne m'appartient pas de nier tout ce qui a été dit sur le transport, le dépla-cement d'un rhumatisme, ni de faire le procès à la théorie un peu surannée de la métastase, mais je crois pouvoir affirmer, sur la foi d'observations nombreuses, que les pleurésies ne sont pas toujours l'effet d'une métastase rhumatismale proprement dite ou d'un transport du rhu-
-21 -jour de l'accès, lorsque l'affection articulaire sévit dans toute son intensité, que l'inflammation pleurale se dé-clare Voir les observations III, V et VI . Toutefois, ce n'est pas une règle absolue elle peut se manifester dès 'es premiers jours du rhumatisme, ou, plus tard, dans la période de décours, du quinzième au vingtième jour ob-servations I et II , ou bien enfin lorsque les phénomènes articulaires ont complètement disparu. Aucune modification dans les symptômes principaux de la maladie des articulations ne signale généralement l'invasion de l'affection pleurélique. Quelquefois, cepen dant, l'apparition des accidents du côté de la plèvre coïncide avec la disparition subite, ou au moins avec une amélioration très-sensible des phénomènes articulaires et même de la fièvre qui, d'ailleurs, reprennent bientôt leur intensité première. Il y aurait là, d'après M. Bouillaud, une sorte de révul-sion semblable à celle qui suit l'application d'un vési-catoire. D'autres fois, on voit s'établir une sorte de balan-cement entre les maladies d'autres fois encore, les manifestations rhumatismales, après avoir occupé les jointures, se portent au coeur, pour agir ensuite sur la plèvre et enfin revenir aux articulations. Pourquoi ce caractère de fugacité@? pourquoi cette diffusibilité de la dia-thèse@? On a@fait jouer un grand rôle au phénomène désigné sous le nom de métastase dans le développement de la pleurésie rhumatismale secondaire il ne m'appartient pas de nier tout ce qui a été dit sur le transport, le dépla-cement d'un rhumatisme, ni de faire le procès à la théorie un peu surannée de la métastase, mais je crois pouvoir affirmer, sur la foi d'observations nombreuses, que les pleurésies ne sont pas toujours l'effet d'une métastase rhumatismale proprement dite ou d'un transport du rhu-
-21 -jour de l'accès, lorsque l'affection articulaire sévit dans toute son intensité, que l'inflammation pleurale se dé-clare Voir les observations III, V et VI . Toutefois, ce n'est pas une règle absolue elle peut se manifester dès les premiers jours du rhumatisme, ou, plus tard, dans la période de décours, du quinzième au vingtième jour ob-servations I et II , ou bien enfin lorsque les phénomènes articulaires ont complètement disparu. Aucune modification dans les symptômes principaux de la maladie des articulations ne signale généralement l'invasion de l'affection pleurétique. Quelquefois, cepen-dant, l'apparition des accidents du côté de la plèvre coïncide avec la disparition subite, ou au moins avec une amélioration très-sensible des phénomènes articulaires et même de la fièvre qui, d'ailleurs, reprennent bientôt leur intensité première. Il y aurait là, d'après M. Bouillaud, une sorte de révul-sion semblable à celle qui suit l'application d'un vési-catoire. D'autres fois, on voit s'établir une sorte de balan-cement entre les maladies d'autres fois encore, les manifestations rhumatismales, après avoir occupé les jointures, se portent au coeur, pour agir ensuite sur la plèvre et enfin revenir aux articulations. Pourquoi ce caractère de fugacité ? pourquoi cette diffusibilité de la dia-thèse ? On a fait jouer un grand rôle au phénomène désigné sous le nom de métastase dans le développement de la pleurésie rhumatismale secondaire il ne m'appartient pas de nier tout ce qui a été dit sur le transport, le dépla-cement d'un rhumatisme, ni de faire le procès à la théorie un peu surannée de la métastase, mais je crois pouvoir affirmer, sur la foi d'observations nombreuses, que les pleurésies ne sont pas toujours l'effet d'une métastase rhumatismale proprement dite ou d'un transport du rhu-
On afait jouer un grand rôle au phénomène désigné sous le nom de métastase dans le développement de la pleurésie rhumatismale secondaire il ne m'appartient pas de nier tout ce qui a été dit sur le transport, le dépla-cement d'un rhumatisme, ni de faire le procès à la théorie un peu surannée de la métastase, mais je crois pouvoir affirmer, sur la foi d'observations nombreuses, que les pleurésies ne sont pas toujours l'effet d'une métastase rhumatismale proprement dite ou d'un transport du rhu-
On a fait jouer un grand rôle au phénomène désigné sous le nom de métastase dans le développement de la pleurésie rhumatismale secondaire il ne m'appartient pas de nier tout ce qui a été dit sur le transport, le dépla-cement d'un rhumatisme, ni de faire le procès à la théorie un peu surannée de la métastase, mais je crois pouvoir affirmer, sur la foi d'observations nombreuses, que les pleurésies ne sont pas toujours l'effet d'une métastase rhumatismale proprement dite ou d'un transport du rhu-
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-59 -voeu de tous les moments c'est la grâce que je ne cesserai de demander à Dieu. 0 enfants ché-ris de la sainte Eglise ! n'ayez aucune inquiétude pour ce qui nous regarde la Providence prend soin de nous il ne nous manque que d'être au milieu de vous Il n'est rien que le bon peu-ple parmi lequel nous vivons ne fasse pour tâ-cher de nous consoler mais toutes ces atten-tions ne font que vous retracer plus vivement à notre mémoire, en nous rappelant la tendresse que vous aviez pour nous, et la douce consola-tion que nous donnait votre piété. Ce souvenir me fait éprouver comme un déchirement dé' coeur qu'il serait difficile de vous exprimer. Je me console cependant par la pensée que notre éloignement n'aura rien diminué de votre attache-ment à la vraie religion, et qu'en retournant au milieu de vous je n'aurai qu'à me glorifier de votre fermeté. Ce que je vous dis, je le dis à tons Il n'est aucune de mes brebis qui ne soit tou-jours présente à mon coeur.... O portion chérie du troupeau dé Jésus-Christ ! mes plus doux moments sont ceux où je m'occupe de vous et quand est-ce que je ne m'en occupe pas ? J'y pense le jour, j'y pense la nuit, j'y pense en m'éveillant, j'y pense surtout au pied des saints autels, et en y pensant je suis souvent attendri jusqu'aux larmes.
-59 -voeu de tous les moments c'est la grâce que je ne cesserai de demander à Dieu. 0 enfants ché-ris de la sainte Eglise ! n'ayez aucune inquiétude pour ce qui nous regarde la Providence prend soin de nous il ne nous manque que d'être au milieu de vous@@@@@ Il n'est rien que le bon peu-ple parmi lequel nous vivons ne fasse pour tâ-cher de nous consoler mais toutes ces atten-tions ne font que vous retracer plus vivement à notre mémoire, en nous rappelant la tendresse que vous aviez pour nous, et la douce consola-tion que nous donnait votre piété. Ce souvenir me fait éprouver comme un déchirement dé' coeur qu'il serait difficile de vous exprimer. Je me console cependant par la pensée que notre éloignement n'aura rien diminué de votre attache-ment à la vraie religion, et qu'en retournant au milieu de vous je n'aurai qu'à me glorifier de votre fermeté. Ce que je vous dis, je le dis à tons Il n'est aucune de mes brebis qui ne soit tou-jours présente à mon coeur.... O portion chérie du troupeau dé Jésus-Christ ! mes plus doux moments sont ceux où je m'occupe de vous et quand est-ce que je ne m'en occupe pas ? J'y pense le jour, j'y pense la nuit, j'y pense en m'éveillant, j'y pense surtout au pied des saints autels, et en y pensant je suis souvent attendri jusqu'aux larmes.
-59 -voeu de tous les moments c'est la grâce que je ne cesserai de demander à Dieu. O enfants ché-ris de la sainte Eglise ! n'ayez aucune inquiétude pour ce qui nous regarde la Providence prend soin de nous il ne nous manque que d'être au milieu de vous..... Il n'est rien que le bon peu-ple parmi lequel nous vivons ne fasse pour tâ-cher de nous consoler mais toutes ces atten-tions ne font que vous retracer plus vivement à notre mémoire, en nous rappelant la tendresse que vous aviez pour nous, et la douce consola-tion que nous donnait votre piété. Ce souvenir me fait éprouver comme un déchirement d@e coeur qu'il serait difficile de vous exprimer. Je me console cependant par la pensée que notre éloignement n'aura rien diminué de votre attache-ment à la vraie religion, et qu'en retournant au milieu de vous je n'aurai qu'à me glorifier de votre fermeté. Ce que je vous dis, je le dis à tons Il n'est aucune de mes brebis qui ne soit tou-jours présente à mon coeur.... O portion chérie du troupeau dé Jésus-Christ ! mes plus doux moments sont ceux où je m'occupe de vous et quand est-ce que je ne m'en occupe pas ? J'y pense le jour, j'y pense la nuit, j'y pense en m'éveillant, j'y pense surtout au pied des saints autels, et en y pensant je suis souvent attendri jusqu'aux larmes.
0 enfants ché-ris de la sainte Eglise ! n'ayez aucune inquiétude pour ce qui nous regarde la Providence prend soin de nous il ne nous manque que d'être au milieu de vous Il n'est rien que le bon peu-ple parmi lequel nous vivons ne fasse pour tâ-cher de nous consoler mais toutes ces atten-tions ne font que vous retracer plus vivement à notre mémoire, en nous rappelant la tendresse que vous aviez pour nous, et la douce consola-tion que nous donnait votre piété.
O enfants ché-ris de la sainte Eglise ! n'ayez aucune inquiétude pour ce qui nous regarde la Providence prend soin de nous il ne nous manque que d'être au milieu de vous Il n'est rien que le bon peu-ple parmi lequel nous vivons ne fasse pour tâ-cher de nous consoler mais toutes ces atten-tions ne font que vous retracer plus vivement à notre mémoire, en nous rappelant la tendresse que vous aviez pour nous, et la douce consola-tion que nous donnait votre piété.
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92 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. tiendrait quelque repos. Il fallait que du matin au soir et dans tous les actes de sa vie, la comtesse eût un témoin et un gardien qu'elle ne pût faire un pas sans l'avoir à ses cô-tés que hors de l'hôtel comme dans l'hôtel, à pied ou en voiture, elle sentit près d'elle une main pour la contenir et un regard pour l'épier qu'ainsi conduite elle s'amenderait, ne fût-ce que par impuissance de mal faire, tandis qu'abandon-née à elle-même, elle irait, de degré en degré, à l'oubli com-plet et irréparable de ses devoirs. Quand il eut ainsi défini la besogne, le comte en vint à parler de l'instrument. Il n'y avait pas à hésiter sur le-choix Pulchérie seule réunissait toutes les conditions requises, et c'était à raison de ce motif que Sigismond s'adressait à elle. Comme proche parente, elle avait naturellement sa place dans la maison elle savait, en outre, comment on impose et de quelle façon on se fait obéir. Toute latitude lui serait lais- v sée pour cela. Une fois installée à l'hôtel Montréal, elle y exercerait une autorité sans limites les gens auraient à prendre ses ordres el à y déférer responsable comme elle le serait, il fallait qu'elle.fût à peu près souveraine. Le comte lui-même abdiquerait entre ses mains. Il n'y mettait qu'une condition c'était que sa soeur userait de ses pouvoirs de telle sorte que sa tranquillité, à lui, fût complétement assurée, et qu'il n'eût plus rien à redouter désormais ni des impru- -dences ni des faiblesses de Clémence. A mesure que Sigismond avançait dans son discours, on voyait mademoiselle Pulchérie passer par des impressions bien diverses. Au début elle avait un parti pris, et les coups de poing tout faits pour ainsi dire. L'idée de servir de chape-ron à sa belle-soeur lui souriait médiocrement encore moins se sentait-elle du goût pour un changement de domicile. De-puis trente ans bientôt elle habitait ce couvent, auquel la rattachaient oien des souvenirs elle y avait son monde, sa • police, sa famille. Le peu qu'elle était susceptible d'éprou-ver, elle l'avait éprouvé dans cette enceinte elle en aimait le calme, le recueillement, les habitudes régulières. Il n'était pas jusqu'à son modeste appartement auquel elle ne tint elle l'avait arrangé et orné de ses mains c'était son orgueil et sa -joie. Si elle avait pu s'attacher à quelque chose, c'eût été à cela. D'où il suit qu'elle, n'était guère d'humeur à souscrire
92 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. tiendrait quelque repos. Il fallait que du matin au soir et dans tous les actes de sa vie, la comtesse eût un témoin et un gardien qu'elle ne pût faire un pas sans l'avoir à ses cô-tés que hors de l'hôtel comme dans l'hôtel, à pied ou en voiture, elle sentit près d'elle une main pour la contenir et un regard pour l'épier qu'ainsi conduite elle s'amenderait, ne fût-ce que par impuissance de mal faire, tandis qu'abandon-née à elle-même, elle irait, de degré en degré, à l'oubli com-plet et irréparable de ses devoirs. Quand il eut ainsi défini la besogne, le comte en vint à parler de l'instrument. Il n'y avait pas à hésiter sur le-choix Pulchérie seule réunissait toutes les conditions requises, et c'était à raison de ce motif que Sigismond s'adressait à elle. Comme proche parente, elle avait naturellement sa place dans la maison elle savait, en outre, comment on impose et de quelle façon on se fait obéir. Toute latitude lui serait lais- v sée pour cela. Une fois installée à l'hôtel Montréal, elle y exercerait une autorité sans limites les gens auraient à prendre ses ordres el à y déférer responsable comme elle le serait, il fallait qu'elle.fût à peu près souveraine. Le comte lui-même abdiquerait entre ses mains. Il n'y mettait qu'une condition c'était que sa soeur userait de ses pouvoirs de telle sorte que sa tranquillité, à lui, fût complétement assurée, et qu'il n'eût plus rien à redouter désormais ni des impru- -dences ni des faiblesses de Clémence. A mesure que Sigismond avançait dans son discours, on voyait mademoiselle Pulchérie passer par des impressions bien diverses. Au début elle avait un parti pris, et les coups de poing tout faits pour ainsi dire. L'idée de servir de chape-ron à sa belle-soeur lui souriait médiocrement encore moins se sentait-elle du goût pour un changement de domicile. De-puis trente ans bientôt elle habitait ce couvent, auquel la rattachaient oien des souvenirs elle y avait son monde, sa • police, sa famille. Le peu qu'elle était susceptible d'éprou-ver, elle l'avait éprouvé dans cette enceinte elle en aimait le calme, le recueillement, les habitudes régulières. Il n'était pas jusqu'à son modeste appartement auquel elle ne tint elle l'avait arrangé et orné de ses mains c'était son orgueil et sa -joie. Si elle avait pu s'attacher à quelque chose, c'eût été à cela. D'où il suit qu'elle, n'était guère d'humeur à souscrire
92 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. tiendrait quelque repos. Il fallait que du matin au soir et dans tous les actes de sa vie, la comtesse eût un témoin et un gardien qu'elle ne pût faire un pas sans l'avoir à ses cô-tés que hors de l'hôtel comme dans l'hôtel, à pied ou en voiture, elle sentit près d'elle une main pour la contenir et un regard pour l'épier qu'ainsi conduite elle s'amenderait, ne fût-ce que par impuissance de mal faire, tandis qu'abandon-née à elle-même, elle irait, de degré en degré, à l'oubli com-plet et irréparable de ses devoirs. Quand il eut ainsi défini la besogne, le comte en vint à parler de l'instrument. Il n'y avait pas à hésiter sur le choix Pulchérie seule réunissait toutes les conditions requises, et c'était à raison de ce motif que Sigismond s'adressait à elle. Comme proche parente, elle avait naturellement sa place dans la maison elle savait, en outre, comment on impose et de quelle façon on se fait obéir. Toute latitude lui serait lais-@@@sée pour cela. Une fois installée à l'hôtel Montréal, elle y exercerait une autorité sans limites les gens auraient à prendre ses ordres et à y déférer responsable comme elle le serait, il fallait qu'elle fût à peu près souveraine. Le comte lui-même abdiquerait entre ses mains. Il n'y mettait qu'une condition c'était que sa soeur userait de ses pouvoirs de telle sorte que sa tranquillité, à lui, fût complétement assurée, et qu'il n'eût plus rien à redouter désormais ni des impru@@-dences ni des faiblesses de Clémence. A mesure que Sigismond avançait dans son discours, on voyait mademoiselle Pulchérie passer par des impressions bien diverses. Au début elle avait un parti pris, et les coups de poing tout faits pour ainsi dire. L'idée de servir de chape-ron à sa belle-soeur lui souriait médiocrement encore moins se sentait-elle du goût pour un changement de domicile. De-puis trente ans bientôt elle habitait ce couvent, auquel la rattachaient bien des souvenirs elle y avait son monde, sa@@ police, sa famille. Le peu qu'elle était susceptible d'éprou-ver, elle l'avait éprouvé dans cette enceinte elle en aimait le calme, le recueillement, les habitudes régulières. Il n'était pas jusqu'à son modeste appartement auquel elle ne tint elle l'avait arrangé et orné de se@ mains c'était son orgueil et sa @joie. Si elle avait pu s'attacher à quelque chose, c'eût été à cela. D'où il suit qu'elle@ n'était guère d'humeur à souscrire
Le peu qu'elle était susceptible d'éprou-ver, elle l'avait éprouvé dans cette enceinte elle en aimait le calme, le recueillement, les habitudes régulières.
Le peu qu'elle était susceptible d'éprou-ver, elle l'avait éprouvé dans cette enceinte elle en aimait le calme, le recueillement, les habitudes régulières.
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DANGERS ET ACCIDENTS DU MAGNÉTISME 135 je la réveillai, et j'eus le bonheur de la voir entièrement revenue à la raison, et n'ayant aucun souvenir de ce qui lui était arrivé. Cet accident peut se présenter souvent lorsque, magné-tisant une femme nerveuse,, vous porterez votre action sur un autre sujet et que, surtout, vous ferez de violents efforts pour produire un effet. Mme Azéma non seulement ne s'est jamais aperçue de ce qui s'était passé, mais elle ne l'a jamais su. A Manchester, le docteur N., magnétisant un jeune homme, produisit la folie furieuse et l'épilepsie. Il fallut l'emporter, le hisser dans une voiture et le transporter chez - lui. Nous nous mîmes à quatre pour cette difficile opération, et il fallut huit hommes pour le monter dans sa chambre il nous renversa tous dans l'escalier, ses forces étaient centuplées. Fort heureusement, dans ce moment, je pus m'emparer de l'estomac et appuyer mes doigts sur l'épigas-tre je le maintins, et nous arrivâmes dans sa chambre, où nous eûmes toutes les peines du monde à le coucher. Je l'endormis à force de magnétisation alors je fus maître et des convulsions et de la folie mais, lorsque je le réveillai après quelques heures, la folie se représenta dans toute sa fureur puis il y eut un accès d'épilepsie, avec con-vulsions et écume à la bouche. Ce fut pendant cette crise épileptique que je parvins à l'endormir de nouveau il me fallut trois jours et trois nuits, sans le quitter et en le maintenant toujours dans le sommeil, pour ramener la raison et faire cesser les crises épileptiques. Lorsqu'il fut rétabli, je restai quelque temps sans pouvoir le magnétiser à peine l'avais-je endormi qu'il s'éveillait aussitôt comme s'il éprouvait une secousse violente. On peut voir, par les exemples que je viens de citer, que le magnétisme peut offrir des dangers dans des mains inexpérimentées. En effet, si le magnétiseur ne connaît pas la force dont il dispose, s'il ne sait comment la diriger, il peut faire beaucoup plus de mal que de bien. C'est pour cela que le choix d'un magnétiseur ne doit point se faire légère-ment, et qu'avant tout il faut chercher l'homme expérimenté
DANGERS ET ACCIDENTS DU MAGNÉTISME 135 je la réveillai, et j'eus le bonheur de la voir entièrement revenue à la raison, et n'ayant aucun souvenir de ce qui lui était arrivé. Cet accident peut se présenter souvent lorsque, magné-tisant une femme ne@rveuse,, vous porterez votre action sur un autre sujet et que, surtout, vous ferez de violents efforts pour produire un effet. Mme Azéma non seulement ne s'est jamais aperçue de ce qui s'était passé, mais elle ne l'a jamais su. A Manchester, le docteur N., magnétisant un jeune homme, produisit la folie furieuse et l'épilepsie. Il fallut l'emporter, le hisser dans une voiture et le transporter chez - lui. Nous nous mîmes à quatre pour cette difficile opération, et il fallut huit hommes pour le monter dans sa chambre il nous renversa tous dans l'escalier, ses forces étaient centuplées. Fort heureusement, dans ce moment, je pus m'emparer de l'estomac et appuyer mes doigts sur l'épigas-tre je le maintins, et nous arrivâmes dans sa chambre, où nous eûmes toutes les peines du monde à le coucher. Je l'endormis à force de magnétisation alors je fus maître et des convulsions et de la folie mais, lorsque je le réveillai après quelques heures, la folie se représenta dans toute sa fureur puis il y eut un accès d'épilepsie, avec con-vulsions et écume à la bouche. Ce fut pendant cette crise épileptique que je parvins à l'endormir de nouveau il me fallut trois jours et trois nuits, sans le quitter et en le maintenant toujours dans le sommeil, pour ramener la raison et faire cesser les crises épileptiques. Lorsqu'il fut rétabli, je restai quelque temps sans pouvoir le magnétiser à peine l'avais-je endormi qu'il s'éveillait aussitôt comme s'il éprouvait une secousse violente. On peut voir, par les exemples que je viens de citer, que le magnétisme peut offrir des dangers dans des mains inexpérimentées. En effet, si le magnétiseur ne connaît pas la force dont il dispose, s'il ne sait comment la diriger, il peut faire beaucoup plus de mal que de bien. C'est pour cela que le choix d'un magnétiseur ne doit point se faire légère-ment, et qu'avant tout il faut chercher l'homme expérimenté
DANGERS ET ACCIDENTS DU MAGNÉTISME 135 je la réveillai, et j'eus le bonheur de la voir entièrement revenue à la raison, et n'ayant aucun souvenir de ce qui lui était arrivé. Cet accident peut se présenter souvent lorsque, magné-tisant une femme neurveuse@, vous porterez votre action sur un autre sujet et que, surtout, vous ferez de violents efforts pour produire un effet. Mme Azéma non seulement ne s'est jamais aperçue de ce qui s'était passé, mais elle ne l'a jamais su. A Manchester, le docteur N., magnétisant un jeune homme, produisit la folie furieuse et l'épilepsie. Il fallut l'emporter, le hisser dans une voiture et le transporter chez@@ lui. Nous nous mimes à quatre pour cette difficile opération, et il fallut huit hommes pour le monter dans sa chambre il nous renversa tous dans l'escalier, ses forces étaient centuplées. Fort heureusement, dans ce moment, je pus m'emparer de l'estomac et appuyer mes doigts sur l'épigas-tre je le maintins, et nous arrivâmes dans sa chambre, où nous eûmes toutes les peines du monde à le coucher. Je l'endormis à force de magnétisation alors je fus maitre et des convulsions et de la folie mais, lorsque je le réveillai après quelques heures, la folie se représenta dans toute sa fureur puis il y eut un accès d'épilepsie, avec con-vulsions et écume à la bouche. Ce fut pendant cette crise épileptique que je parvins à l'endormir de nouveau il me fallut trois jours et trois nuits, sans le quitter et en le maintenant toujours dans le sommeil, pour ramener la raison et faire cesser les crises épileptiques. Lorsqu'il fut rétabli, je restai quelque temps sans pouvoir le magnétiser à peine l'avais-je endormi qu'il s'éveillait aussitôt comme s'il éprouvait une secousse violente. On peut voir, par les exemples que je viens de citer, que le magnétisme peut offrir des dangers dans des mains inexpérimentées. En effet, si le magnétiseur ne connait pas la force dont il dispose, s'il ne sait comment la diriger, il peut faire beaucoup plus de mal que de bien. C'est pour cela que le choix d'un magnétiseur ne doit point se faire légère-ment, et qu'avant tout il faut chercher l'homme expérimenté
En effet, si le magnétiseur ne connaît pas la force dont il dispose, s'il ne sait comment la diriger, il peut faire beaucoup plus de mal que de bien.
En effet, si le magnétiseur ne connait pas la force dont il dispose, s'il ne sait comment la diriger, il peut faire beaucoup plus de mal que de bien.
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280 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE rue. - Moi-même, Monsieur. - Eh bien, dans cette lettre, elle me prie de venir la voir vous voyez donc que, s'il y a une consigne, j'en suis excepté. - Si vous en étiez excepté, je ne vous aurais pas dit qu'elle n'y est pour personne. J'ai trente ans de loge, Mon-sieur. Évidemment il était impossible de donner le change à un personnage si au courant de ses devoirs d'état, et il eût été dangereux d'affronter sa puissance. Comment se passer de son concours? Comment pénétrer chez Marguerite s'il refu-sait de s'y prêter? Ludovic l'avait fait une fois mais il avait alors quelque droit à le faire. Aujourd'hui ce n'était plus une fiancée qu'il venait chercher c'était une victime qu'il voulait sauver. Il lui eu coûtait sans doute de mettre un concierge dans cette confidence mais c'était le seul moyen qui lui restât, et il se décida à l'employer. Prenant cet homme à part, il alla droit au fait - Vous vous intéressez à votre locataire? lui dit-il. - Comme à tous, répondit-il. Un locataire est sacré pour moi. J'ai trente ans de loge. - Eh bien ! cette fois, votre intérêt porte à faux. Vous se-rez cause d'un malheur. -Moi? répliqua-t-il avec un sourire d'incrédulité qui ré-pondait au témoignage de sa conscience. - Vous, dit vivement Ludovic. Ne comprenez-vous pas pourquoi elle a interdit sa porte? - Parce que ça lui convient nous autres nous n'avons rien à y voir. - Mais, malheureux! si elle avait de mauvais desseins ? - Mauvais ou bons, c'est ce qui la regarde. - Si elle avait l'intention de se détruire, d'attenter à ses jours? Devant un tel langage et un accent si sincère, il n'y avait pas d'incrédulité qui pût tenir. Le concierge désarma enfin. - Vrai, Monsieur? dit-il. - Insisterais-je sans cela ? - Mademoiselle Marguerite a l'intention de se détruire? - Lisez plutôt, si vous ne me croyez pas. - Non, Monsieur, je vous crois maintenant. Juste ciel! un - malheur dans ma maison 1
280 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE rue. - Moi-même, Monsieur. - Eh bien, dans cette lettre, elle me prie de venir la voir vous voyez donc que, s'il y a une consigne, j'en suis excepté. - Si vous en étiez excepté, je ne vous aurais pas dit qu'elle n'y est pour personne. J'ai trente ans de loge, Mon-sieur. Évidemment il était impossible de donner le change à un personnage si au courant de ses devoirs d'état, et il eût été dangereux d'affronter sa puissance. Comment se passer de son concours@? Comment pénétrer chez Marguerite s'il refu-sait de s'y prêter@? Ludovic l'avait fait une fois mais il avait alors quelque droit à le faire. Aujourd'hui ce n'était plus une fiancée qu'il venait chercher c'était une victime qu'il voulait sauver. Il lui eu coûtait sans doute de mettre un concierge dans cette confidence mais c'était le seul moyen qui lui restât, et il se décida à l'employer. Prenant cet homme à part, il alla droit au fait - Vous vous intéressez à votre locataire@? lui dit-il. - Comme à tous, répondit-il. Un locataire est sacré pour moi. J'ai trente ans de loge. - Eh bien ! cette fois, votre intérêt porte à faux. Vous se-rez cause d'un malheur. -Moi@? répliqua-t-il avec un sourire d'incrédulité qui ré-pondait au témoignage de sa conscience. - Vous, dit vivement Ludovic. Ne comprenez-vous pas pourquoi elle a interdit sa porte? - Parce que ça lui convient nous autres nous n'avons rien à y voir. - Mais, malheureux@! si elle avait de mauvais desseins ? - Mauvais ou bons, c'est ce qui la regarde. - Si elle avait l'intention de se détruire, d'attenter à ses jours@? Devant un tel langage et un accent si sincère, il n'y avait pas d'incrédulité qui pût tenir. Le concierge désarma enfin. - Vrai, Monsieur@? dit-il. - Insisterais-je sans cela ? - Mademoiselle Marguerite a l'intention de se détruire@? - Lisez plutôt, si vous ne me croyez pas. - Non, Monsieur, je vous crois maintenant. Juste ciel@! un - malheur dans ma maison 1
280 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@Moi-même, Monsieur. -@Eh bien, dans cette lettre, elle me prie de venir la voir vous voyez donc que, s'il y a une consigne, j'en suis excepté. -@Si vous en étiez excepté, je ne vous aurais pas dit qu'elle n'y est pour personne. J'ai trente ans de loge, Mon-sieur. Évidemment il était impossible de donner le change à un personnage si au courant de ses devoirs d'état, et il eût été dangereux d'affronter sa puissance. Comment se passer de son concours ? Comment pénétrer chez Marguerite s'il refu-sait de s'y prêter ? Ludovic l'avait fait une fois mais il avait alors quelque droit à le faire. Aujourd'hui ce n'était plus une fiancée qu'il venait chercher c'était une victime qu'il voulait sauver. Il lui en coûtait sans doute de mettre un concierge dans cette confidence mais c'était le seul moyen qui lui restât, et il se décida à l'employer. Prenant cet homme à part, il alla droit au fait -@Vous vous intéressez à votre locataire ? lui dit-il. -@Comme à tous, répondit-il. Un locataire est sacré pour moi. J'ai trente ans de loge. -@Eh bien ! cette fois, votre intérêt porte à faux. Vous se-rez cause d'un malheur. -Moi ? répliqua-t-il avec un sourire d'incrédulité qui ré-pondait au témoignage de sa conscience. -@Vous, dit vivement Ludovic. Ne comprenez-vous pas pourquoi elle a interdit sa porte? -@Parce que ça lui convient nous autres nous n'avons rien à y voir. -@Mais, malheureux ! si elle avait de mauvais desseins ? -@Mauvais ou bons, c'est ce qui la regarde. -@Si elle avait l'intention de se détruire, d'attenter à ses jours ? Devant un tel langage et un accent si sincère, il n'y avait pas d'incrédulité qui pût tenir. Le concierge désarma enfin. -@Vrai, Monsieur ? dit-il. -@Insisterais-je sans cela ? -@Mademoiselle Marguerite a l'intention de se détruire ? -@Lisez plutôt, si vous ne me croyez pas. -@Non, Monsieur, je vous crois maintenant. Juste ciel ! un @@malheur dans ma maison 1
- Comme à tous, répondit-il.
-Comme à tous, répondit-il.
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-42 -circonstances. Qu'on joigne à ces précieux dons un naturel extrêmement doux, une pro-digieuse facilité à apprendre tous les petits ouvrages qui occupent les personnes de son sexe, une main très-habile pour les exécuter, une voix des plus gracieuses qu'on ait jamais entendue, et l'on tombera, aisément d'accord que mademoiselle de Ranfaing effaça toutes les jeunes personnes de son temps. Tant et de si beaux talents la destinaient au mondé, selon les idées du siècle mais Dieu semblait l'appeler ailleurs. A peine avait-elle treize ou quatorze ans, qu'elle devint un modèle de vertu et de pénitence. La prière, les bonnes lectures, les entretiens avec Dieu, ■étaient sa principale et sa plus tendre occu-pation. Elle était charmée de la vie de ces an-ciens anachorètes qui, confinés dans les dé-serts, n'y avaient d'autre exercice que celui du travail et de la méditation. La nourriture qui la révoltait davantage était précisément celle qu'elle choisissait. Une discipline de chaînes de fer était souvent l'instrument de sa mortification. Elle portait trois fois par se-maine un rude cilice en forme de croix de saint André, et le serrait si fort sur sa chair innocente, qu'elle tombait en faiblesse. Cet
-42 -circonstances. Qu'on joigne à ces précieux dons un naturel extrêmement doux, une pro-digieuse facilité à apprendre tous les petits ouvrages qui occupent les personnes de son sexe, une main très-habile pour les exécuter, une voix des plus gracieuses qu'on ait jamais entendue, et l'on tombera, aisément d'accord que mademoiselle de Ranfaing effaça toutes les jeunes personnes de son temps. Tant et de si beaux talents la destinaient au mondé, selon les idées du siècle mais Dieu semblait l'appeler ailleurs. A peine avait-elle treize ou quatorze ans, qu'elle devint un modèle de vertu et de pénitence. La prière, les bonnes lectures, les entretiens avec Dieu, ■étaient sa principale et sa plus tendre occu-pation. Elle était charmée de la vie de ces an-ciens anachorètes qui, confinés dans les dé-serts, n'y avaient d'autre exercice que celui du travail et de la méditation. La nourriture qui la révoltait davantage était précisément celle qu'elle choisissait. Une discipline de chaînes de fer était souvent l'instrument de sa mortification. Elle portait trois fois par se-maine un rude cilice en forme de croix de saint André, et le serrait si fort sur sa chair innocente, qu'elle tombait en faiblesse. Cet
-42 -circonstances. Qu'on joigne à ces précieux dons un naturel extrêmement doux, une pro-digieuse facilité à apprendre tous les petits ouvrages qui occupent les personnes de son sexe, une main très-habile pour les exécuter, une voix des plus gracieuses qu'on ait jamais entendue, et l'on tombera, aisément d'accord que mademoiselle de Ranfaing effaça toutes les jeunes personnes de son temps. Tant et de si beaux talents la destinaient au monde, selon les idées du siècle mais Dieu semblait l'appeler ailleurs. A peine avait-elle treize ou quatorze ans, qu'elle devint un modèle de vertu et de pénitence. La prière, les bonnes lectures, les entretiens avec Dieu, @étaient sa principale et sa plus tendre occu-pation. Elle était charmée de la vie de ces an-ciens anachorètes qui, confinés dans les dé-serts, n'y avaient d'autre exercice que celui du travail et de la méditation. La nourriture qui la révoltait davantage était précisément celle qu'elle choisissait. Une discipline de chaînes de fer était souvent l'instrument de sa mortification. Elle portait trois fois par se-maine un rude cilice en forme de croix de saint André, et le serrait si fort sur sa chair innocente, qu'elle tombait en faiblesse. Cet
La prière, les bonnes lectures, les entretiens avec Dieu, ■étaient sa principale et sa plus tendre occu-pation.
La prière, les bonnes lectures, les entretiens avec Dieu, étaient sa principale et sa plus tendre occu-pation.
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280 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE rue. - Moi-même, Monsieur. - Eh bien, dans cette lettre, elle me prie de venir la voir vous voyez donc que, s'il y a une consigne, j'en suis excepté. - Si vous en étiez excepté, je ne vous aurais pas dit qu'elle n'y est pour personne. J'ai trente ans de loge, Mon-sieur. Évidemment il était impossible de donner le change à un personnage si au courant de ses devoirs d'état, et il eût été dangereux d'affronter sa puissance. Comment se passer de son concours? Comment pénétrer chez Marguerite s'il refu-sait de s'y prêter? Ludovic l'avait fait une fois mais il avait alors quelque droit à le faire. Aujourd'hui ce n'était plus une fiancée qu'il venait chercher c'était une victime qu'il voulait sauver. Il lui eu coûtait sans doute de mettre un concierge dans cette confidence mais c'était le seul moyen qui lui restât, et il se décida à l'employer. Prenant cet homme à part, il alla droit au fait - Vous vous intéressez à votre locataire? lui dit-il. - Comme à tous, répondit-il. Un locataire est sacré pour moi. J'ai trente ans de loge. - Eh bien ! cette fois, votre intérêt porte à faux. Vous se-rez cause d'un malheur. -Moi? répliqua-t-il avec un sourire d'incrédulité qui ré-pondait au témoignage de sa conscience. - Vous, dit vivement Ludovic. Ne comprenez-vous pas pourquoi elle a interdit sa porte? - Parce que ça lui convient nous autres nous n'avons rien à y voir. - Mais, malheureux! si elle avait de mauvais desseins ? - Mauvais ou bons, c'est ce qui la regarde. - Si elle avait l'intention de se détruire, d'attenter à ses jours? Devant un tel langage et un accent si sincère, il n'y avait pas d'incrédulité qui pût tenir. Le concierge désarma enfin. - Vrai, Monsieur? dit-il. - Insisterais-je sans cela ? - Mademoiselle Marguerite a l'intention de se détruire? - Lisez plutôt, si vous ne me croyez pas. - Non, Monsieur, je vous crois maintenant. Juste ciel! un - malheur dans ma maison 1
280 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE rue. - Moi-même, Monsieur. - Eh bien, dans cette lettre, elle me prie de venir la voir vous voyez donc que, s'il y a une consigne, j'en suis excepté. - Si vous en étiez excepté, je ne vous aurais pas dit qu'elle n'y est pour personne. J'ai trente ans de loge, Mon-sieur. Évidemment il était impossible de donner le change à un personnage si au courant de ses devoirs d'état, et il eût été dangereux d'affronter sa puissance. Comment se passer de son concours@? Comment pénétrer chez Marguerite s'il refu-sait de s'y prêter@? Ludovic l'avait fait une fois mais il avait alors quelque droit à le faire. Aujourd'hui ce n'était plus une fiancée qu'il venait chercher c'était une victime qu'il voulait sauver. Il lui eu coûtait sans doute de mettre un concierge dans cette confidence mais c'était le seul moyen qui lui restât, et il se décida à l'employer. Prenant cet homme à part, il alla droit au fait - Vous vous intéressez à votre locataire@? lui dit-il. - Comme à tous, répondit-il. Un locataire est sacré pour moi. J'ai trente ans de loge. - Eh bien ! cette fois, votre intérêt porte à faux. Vous se-rez cause d'un malheur. -Moi@? répliqua-t-il avec un sourire d'incrédulité qui ré-pondait au témoignage de sa conscience. - Vous, dit vivement Ludovic. Ne comprenez-vous pas pourquoi elle a interdit sa porte? - Parce que ça lui convient nous autres nous n'avons rien à y voir. - Mais, malheureux@! si elle avait de mauvais desseins ? - Mauvais ou bons, c'est ce qui la regarde. - Si elle avait l'intention de se détruire, d'attenter à ses jours@? Devant un tel langage et un accent si sincère, il n'y avait pas d'incrédulité qui pût tenir. Le concierge désarma enfin. - Vrai, Monsieur@? dit-il. - Insisterais-je sans cela ? - Mademoiselle Marguerite a l'intention de se détruire@? - Lisez plutôt, si vous ne me croyez pas. - Non, Monsieur, je vous crois maintenant. Juste ciel@! un - malheur dans ma maison 1
280 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@Moi-même, Monsieur. -@Eh bien, dans cette lettre, elle me prie de venir la voir vous voyez donc que, s'il y a une consigne, j'en suis excepté. -@Si vous en étiez excepté, je ne vous aurais pas dit qu'elle n'y est pour personne. J'ai trente ans de loge, Mon-sieur. Évidemment il était impossible de donner le change à un personnage si au courant de ses devoirs d'état, et il eût été dangereux d'affronter sa puissance. Comment se passer de son concours ? Comment pénétrer chez Marguerite s'il refu-sait de s'y prêter ? Ludovic l'avait fait une fois mais il avait alors quelque droit à le faire. Aujourd'hui ce n'était plus une fiancée qu'il venait chercher c'était une victime qu'il voulait sauver. Il lui en coûtait sans doute de mettre un concierge dans cette confidence mais c'était le seul moyen qui lui restât, et il se décida à l'employer. Prenant cet homme à part, il alla droit au fait -@Vous vous intéressez à votre locataire ? lui dit-il. -@Comme à tous, répondit-il. Un locataire est sacré pour moi. J'ai trente ans de loge. -@Eh bien ! cette fois, votre intérêt porte à faux. Vous se-rez cause d'un malheur. -Moi ? répliqua-t-il avec un sourire d'incrédulité qui ré-pondait au témoignage de sa conscience. -@Vous, dit vivement Ludovic. Ne comprenez-vous pas pourquoi elle a interdit sa porte? -@Parce que ça lui convient nous autres nous n'avons rien à y voir. -@Mais, malheureux ! si elle avait de mauvais desseins ? -@Mauvais ou bons, c'est ce qui la regarde. -@Si elle avait l'intention de se détruire, d'attenter à ses jours ? Devant un tel langage et un accent si sincère, il n'y avait pas d'incrédulité qui pût tenir. Le concierge désarma enfin. -@Vrai, Monsieur ? dit-il. -@Insisterais-je sans cela ? -@Mademoiselle Marguerite a l'intention de se détruire ? -@Lisez plutôt, si vous ne me croyez pas. -@Non, Monsieur, je vous crois maintenant. Juste ciel ! un @@malheur dans ma maison 1
- Parce que ça lui convient nous autres nous n'avons rien à y voir.
-Parce que ça lui convient nous autres nous n'avons rien à y voir.
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324.txt
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SUR MADAME ROLAND. XXXV c Ce fut là , dans les prisons de l'Abbaye et de Sainte-Pélagie j quand, par respect pour l'égalité, on l'enfermait dans le même bâtiment que des femmes devenues la honte de leur sexe dans ces murs tout sanglans encore dès massacres de septembre quand le pouvoir des mêmes hommes faisait appréhender le retour des mêmes scènes, que, cédant aux sollicitations d'un ami , elle entreprit d'écrire ses Mémoires là , que revenant avec sérénité sur les premières époques de sa vie , elle embellit des plus doux souvenirs , elle peignit des plus fraîches couleurs les riantes années de sa jeunesse là, qu'elle recueillit dans ses Anecdotes plusieurs de ces particularités qui, par ce qu'elles ont de ridicule, d'intéressant, ou d'atroce , appartiennent à l'histoire d'une époque et la caractérisent là , que des traits d'un esprit vif, brillant, malicieux et quelquefois satirique , elle esquissa les portraits d'une foule d'hommes qui figuraient alors sur la scène du monde là , enfin , que dans ses Notices, exhalant l'indignation et les regrets d'une ame qui avait cherché la liberté et trouvé des fers , elle présenta ses amis aux éloges, et dévoua leurs oppres-seurs à la haine de ses contemporains et de l'avenir. Deux amis fidèles étaient les confidens de ses secrets, et les dépositaires de ses écrits. On arrêta l'un, et pendant sa captivité, malgré ses ordres, à son insu, les manuscrits qu'il possédait furent livrés aux flammes. L'autre, pros-crit , fugitif, sauva cependant son précieux dépôt. M. Bosc, car c'est à son amitié courageuse qu'on en doit la conservation, ne crut jamais les manuscrits qu'il avait assez en sûreté. Pour les soustraire à la surprise des vi-sites domiciliaires, à la vigilance des délateurs, il les laissa cachés huit mois dans le creux d'un rocher , au mi-lieu de la forêt de Montmorency. Madame Roland, qui
SUR MADAME ROLAND. XXXV c Ce fut là , dans les prisons de l'Abbaye et de Sainte-Pélagie j quand, par respect pour l'égalité, on l'enfermait dans le même bâtiment que des femmes devenues la honte de leur sexe dans ces murs tout sanglans encore dès massacres de septembre quand le pouvoir des mêmes hommes faisait appréhender le retour des mêmes scènes, que, cédant aux sollicitations d'un ami , elle entreprit d'écrire ses Mémoires là , que revenant avec sérénité sur les premières époques de sa vie , elle embellit des plus doux souvenirs , elle peignit des plus fraîches couleurs les riantes années de sa jeunesse là, qu'elle recueillit dans ses Anecdotes plusieurs de ces particularités qui, par ce qu'elles ont de ridicule, d'intéressant, ou d'atroce , appartiennent à l'histoire d'une époque et la caractérisent là , que des traits d'un esprit vif, brillant, malicieux et quelquefois satirique , elle esquissa les portraits d'une foule d'hommes qui figuraient alors sur la scène du monde là , enfin , que dans ses Notices, exhalant l'indignation et les regrets d'une ame qui avait cherché la liberté et trouvé des fers , elle présenta ses amis aux éloges, et dévoua leurs oppres-seurs à la haine de ses contemporains et de l'avenir. Deux amis fidèles étaient les confidens de ses secrets, et les dépositaires de ses écrits. On arrêta l'un, et pendant sa captivité, malgré ses ordres, à son insu, les manuscrits qu'il possédait furent livrés aux flammes. L'autre, pros-crit , fugitif, sauva cependant son précieux dépôt. M. Bosc, car c'est à son amitié courageuse qu'on en doit la conservation, ne crut jamais les manuscrits qu'il avait assez en sûreté. Pour les soustraire à la surprise des vi-sites domiciliaires, à la vigilance des délateurs, il les laissa cachés huit mois dans le creux d'un rocher , au mi-lieu de la forêt de Montmorency. Madame Roland, qui
SUR MADAME ROLAND. XXXV@@ Ce fut là@, dans les prisons de l'Abbaye et de Sainte-Pélagie @@quand, par respect pour l'égalité, on l'enfermait dans le même bâtiment que des femmes devenues la honte de leur sexe dans ces murs tout sanglans encore des massacres de septembre quand le pouvoir des mêmes hommes faisait appréhender le retour des mêmes scènes, que, cédant aux sollicitations d'un ami@, elle entreprit d'écrire ses Mémoires là@, que revenant avec sérénité sur les premières époques de sa vie@, elle embellit des plus doux souvenirs@, elle peignit des plus fraîches couleurs les riantes années de sa jeunesse là, qu'elle recueillit dans ses Anecdotes plusieurs de ces particularités qui, par ce qu'elles ont de ridicule, d'intéressant, ou d'atroce@, appartiennent à l'histoire d'une époque et la caractérisent là@, que des traits d'un esprit vif, brillant, malicieux et quelquefois satirique@, elle esquissa les portraits d'une foule d'hommes qui figuraient alors sur la scène du monde là@, enfin@, que dans ses Notices, exhalant l'indignation et les regrets d'une ame qui avait cherché la liberté et trouvé des fers@, elle présenta ses amis aux éloges, et dévoua leurs oppres-seurs à la haine de ses contemporains et de l'avenir. Deux amis fidèles étaient les confidens de ses secrets, et les dépositaires de ses écrits. On arrêta l'un, et pendant sa captivité, malgré ses ordres, à son insu, les manuscrits qu'il possédait furent livrés aux flammes. L'autre, pros-crit@, fugitif, sauva cependant son précieux dépôt. M. Bosc, car c'est à son amitié courageuse qu'on en doit la conservation, ne crut jamais les manuscrits qu'il avait assez en sûreté. Pour les soustraire à la surprise des vi-sites domiciliaires, à la vigilance des délateurs, il les laissa cachés huit mois dans le creux d'un rocher@, au mi-lieu de la forêt de Montmorency. Madame Roland, qui
Deux amis fidèles étaient les confidens de ses secrets, et les dépositaires de ses écrits.
Deux amis fidèles étaient les confidens de ses secrets, et les dépositaires de ses écrits.
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528.txt
1,873
-46 -une urine quelconque dépose des cristaux de cet acide. Les sédiments qui se composent d'urates, surtout de potasse et de soude, sont très-fréquents et représentent pour les mé-decins les sédiments de fièvre connus depuis longtemps sedimenta lateritia . Ils ressemblent souvent à s'y mé-prendre à du mucus, du pus et du sang, et ne peuvent être reconnus que par leurs caractères microscopiques. 2° Oxalate de chaux. - Ces sédiments se présentent également dans l'urine normale comme dans l'urine patho-logique. Même quand ce sel se trouve en très-grande quan-tité comme dans l'oxalurie, cela n'a pas une grande impor-tance pour le diagnostic, quoiqu'il se présente souvent dans certaines affections comme dans la dyspepsie, la sperma-torrhée et les maladies de la moelle épinière. Dans l'oxa-lurie, l'urine présente ordinairement une coloration foncée. 3° Acide hippurique. - Les sédiments d'acide hippuri-que se forment souvent après avoir mangé des fruits et avoir absorbé de l'acide benzoïque et cinnamique, de même que dans certaines maladies mais ils ne présentent pas d'intérêt pour le diagnostic. 40 Cystine. - Les sédiments de cystine, très-rarement observés, ne présentent pas de valeur diagnostique. On les rencontre le plus souvent dans la lithiasie. 5° Tyrosine. - Ce corps a été observé dans l'atrophie ai-guë du foie. 6° Le phosphate ammoniaco-magnésien se trouve cons-tamment quand l'urine est devenue alcaline par suite de la décomposition de l'urée en acide carbonique et en ammo-niaque. Dans le diabète, les maladies de la vessie et de la moelle épinière. On les trouve déjà dans l'urine fraîche-ment émise qui alors présente toujours une réaction neutre ou faiblement alcaline. 7° Le phosphate de chaux se trouve dans les mêmes circonstances que le corps précédent. 8° Mucus. - Les corpuscules muqueux se trouvent tou-
-46 -une urine quelconque dépose des cristaux de cet acide. Les sédiments qui se composent d'urates, surtout de potasse et de soude, sont très-fréquents et représentent pour les mé-decins les sédiments de fièvre connus depuis longtemps sedimenta lateritia . Ils ressemblent souvent à s'y mé-prendre à du mucus, du pus et du sang, et ne peuvent être reconnus que par leurs caractères microscopiques. 2° Oxalate de chaux. - Ces sédiments se présentent également dans l'urine normale comme dans l'urine patho-logique. Même quand ce sel se trouve en très-grande quan-tité comme dans l'oxalurie, cela n'a pas une grande impor-tance pour le diagnostic, quoiqu'il se présente souvent dans certaines affections comme dans la dyspepsie, la sperma-torrhée et les maladies de la moelle épinière. Dans l'oxa-lurie, l'urine présente ordinairement une coloration foncée. 3° Acide hippurique. - Les sédiments d'acide hippuri-que se forment souvent après avoir mangé des fruits et avoir absorbé de l'acide benzoïque et cinnamique, de même que dans certaines maladies mais ils ne présentent pas d'intérêt pour le diagnostic. 40 Cystine. - Les sédiments de cystine, très-rarement observés, ne présentent pas de valeur diagnostique. On les rencontre le plus souvent dans la lithiasie. 5° Tyrosine. - Ce corps a été observé dans l'atrophie ai-guë du foie. 6° Le phosphate ammoniaco-magnésien se trouve cons-tamment quand l'urine est devenue alcaline par suite de la décomposition de l'urée en acide carbonique et en ammo-niaque. Dans le diabète, les maladies de la vessie et de la moelle épinière. On les trouve déjà dans l'urine fraîche-ment émise qui alors présente toujours une réaction neutre ou faiblement alcaline. 7° Le phosphate de chaux se trouve dans les mêmes circonstances que le corps précédent. 8° Mucus. - Les corpuscules muqueux se trouvent tou-
-46 -une urine quelconque dépose des cristaux de cet acide. Les sédiments qui se composent d'urates, surtout de potasse et de soude, sont très-fréquents et représentent pour les mé-decins les sédiments de fièvre connus depuis longtemps sedimenta lateritia . Ils ressemblent souvent à s'y mé-prendre à du mucus, du pus et du sang, et ne peuvent être reconnus que par leurs caractères microscopiques. 2° Oxalate de chaux. -@Ces sédiments se présentent également dans l'urine normale comme dans l'urine patho-logique. Même quand ce sel se trouve en très-grande quan-tité comme dans l'oxalurie, cela n'a pas une grande impor-tance pour le diagnostic, quoiqu'il se présente souvent dans certaines affections comme dans la dyspepsie, la sperma-torrhée et les maladies de la moelle épinière. Dans l'oxa-lurie, l'urine présente ordinairement une coloration foncée. 3° Acide hippurique. -@Les sédiments d'acide hippuri-que se forment souvent après avoir mangé des fruits et avoir absorbé de l'acide benzoïque et cinnamique, de même que dans certaines maladies mais ils ne présentent pas d'intérêt pour le diagnostic. 4° Cystine. -@Les sédiments de cystine, très-rarement observés, ne présentent pas de valeur diagnostique. On les rencontre le plus souvent dans la lithiasie. 5° Tyrosine. -@Ce corps a été observé dans l'atrophie ai-guë du foie. 6° Le phosphate ammoniaco-magnésien se trouve cons-tamment quand l'urine est devenue alcaline par suite de la décomposition de l'urée en acide carbonique et en ammo-niaque. Dans le diabète, les maladies de la vessie et de la moelle épinière. On les trouve déjà dans l'urine fraîche-ment émise qui alors présente toujours une réaction neutre ou faiblement alcaline. 7° Le phosphate de chaux se trouve dans les mêmes circonstances que le corps précédent. 8° Mucus. -@Les corpuscules muqueux se trouvent tou-
Même quand ce sel se trouve en très-grande quan-tité comme dans l'oxalurie, cela n'a pas une grande impor-tance pour le diagnostic, quoiqu'il se présente souvent dans certaines affections comme dans la dyspepsie, la sperma-torrhée et les maladies de la moelle épinière.
Même quand ce sel se trouve en très-grande quan-tité comme dans l'oxalurie, cela n'a pas une grande impor-tance pour le diagnostic, quoiqu'il se présente souvent dans certaines affections comme dans la dyspepsie, la sperma-torrhée et les maladies de la moelle épinière.
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268 CE qu'on PEUT voir DANS UNE RUE. Vous voulez donc me perdre?- Non, Marguerite, mais vous voir avant de mourir. 1 J'abrège cette scène, Ludovic, il est inutile que je vous fasse assister à la répétition d'une triste comédie. J'étais si enfant alors, si naïve, si peu au courant des choses, que les moyens les plus vulgaires devaient réussir auprès de moi. Melchior menaça de se tuer il dit que la pensée de me voir appartenir à un autre lui était insupportable et qu'il n'y résis-terait pas, qu'il avait attendu jusqu'au dernier moment pour me signifier cette résolution, et que si je persistais, il en finirait avec la vie, sous mes yeux, et en m'en laissant toute la responsabilité. J'étais éperdue, mourante, dans un état d'égarement qui ne me laissait ni la force ni la volonté de résister. Un homme était dans ma chambre il allait nécessairement y passer la nuit. La porte était fermée, le concierge couché. D'ailleurs, cet homme était déjà mon maître ou à peu près je n'avais pas su défendre mon coeur contre ses poursuites, et, quant à ma personne, elle était à sa merci. Je ne croyais pas à de sinistres desseins, mais je voyais bien que, malgré tout, ma destinée devait s'accomplir. En vain avais-je lutté, en vain m'étais-je tenue sur mes gardés, j'étais vaincue, j'é-tais livrée, rien ne servait de se roidir contre le sort. Quand j'eus entrevu ce dénoûment, et que tout espoir fut perdu à mes yeux, je m'affaissai de nouveau dans mon fauteuil et me mis à fondre en larmes. , Melchior le prit alors sur un autre ton il ne menaça plus et pleura avec moi. Sa douleur paraissait sincère. Il me dit qu'il était encore temps de rompre un mariage détesté, un mariage où le coeur n'avait point de part, et qui blessait mes sentiments et les siens il me jura une tendresse éter-nelle, me fit mille promesses, mille serments, m'engagea sa foi comme s'il eût été devant l'autel et en présence du Dieu qui sonde les consciences. A l'entendre, j'étais sa femme, sa femme choisie entre toutes, sa femme depuis le jour où nos âmes s'étaient rencontrées enfin tout ce que peut dire un homme à qui les ressources de la parole ne manquent pas, eLqui les met au service d'une mauvaise action. Ce n'était pas ce qu'il me dit qui avait le plus de danger pour moi, c'était la situation même, c'était le lieu, l'heure •
268 CE qu'on PEUT voir DANS UNE RUE. Vous voulez donc me perdre@?- Non, Marguerite, mais vous voir avant de mourir. 1 J'abrège cette scène, Ludovic, il est inutile que je vous fasse assister à la répétition d'une triste comédie. J'étais si enfant alors, si naïve, si peu au courant des choses, que les moyens les plus vulgaires devaient réussir auprès de moi. Melchior menaça de se tuer il dit que la pensée de me voir appartenir à un autre lui était insupportable et qu'il n'y résis-terait pas, qu'il avait attendu jusqu'au dernier moment pour me signifier cette résolution, et que si je persistais, il en finirait avec la vie, sous mes yeux, et en m'en laissant toute la responsabilité. J'étais éperdue, mourante, dans un état d'égarement qui ne me laissait ni la force ni la volonté de résister. Un homme était dans ma chambre il allait nécessairement y passer la nuit. La porte était fermée, le concierge couché. D'ailleurs, cet homme était déjà mon maître ou à peu près je n'avais pas su défendre mon coeur contre ses poursuites, et, quant à ma personne, elle était à sa merci. Je ne croyais pas à de sinistres desseins, mais je voyais bien que, malgré tout, ma destinée devait s'accomplir. En vain avais-je lutté, en vain m'étais-je tenue sur mes gardés, j'étais vaincue, j'é-tais livrée, rien ne servait de se roidir contre le sort. Quand j'eus entrevu ce dénoûment, et que tout espoir fut perdu à mes yeux, je m'affaissai de nouveau dans mon fauteuil et me mis à fondre en larmes. , Melchior le prit alors sur un autre ton il ne menaça plus et pleura avec moi. Sa douleur paraissait sincère. Il me dit qu'il était encore temps de rompre un mariage détesté, un mariage où le coeur n'avait point de part, et qui blessait mes sentiments et les siens il me jura une tendresse éter-nelle, me fit mille promesses, mille serments, m'engagea sa foi comme s'il eût été devant l'autel et en présence du Dieu qui sonde les consciences. A l'entendre, j'étais sa femme, sa femme choisie entre toutes, sa femme depuis le jour où nos âmes s'étaient rencontrées enfin tout ce que peut dire un homme à qui les ressources de la parole ne manquent pas, e@Lqui les met au service d'une mauvaise action. Ce n'était pas ce qu'il me dit qui avait le plus de danger pour moi, c'était la situation même, c'était le lieu, l'heure •
268 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Vous voulez donc me perdre ? -Non, Marguerite, mais vous voir avant de mourir.@@ J'abrége cette scène, Ludovic, il est inutile que je vous fasse assister à la répétition d'une triste comédie. J'étais si enfant alors, si naïve, si peu au courant des choses, que les moyens les plus vulgaires devaient réussir auprès de moi. Melchior menaça de se tuer il dit que la pensée de me voir appartenir à un autre lui était insupportable et qu'il n'y résis-terait pas, qu'il avait attendu jusqu'au dernier moment pour me signifier cette résolution, et que si je persistais, il en finirait avec la vie, sous mes yeux, et en m'en laissant toute la responsabilité. J'étais éperdue, mourante, dans un état d'égarement qui ne me laissait ni la force ni la volonté de résister. Un homme était dans ma chambre il allait nécessairement y passer la nuit. La porte était fermée, le concierge couché. D'ailleurs, cet homme était déjà mon maître ou à peu près je n'avais pas su défendre mon coeur contre ses poursuites, et, quant à ma personne, elle était à sa merci. Je ne croyais pas à de sinistres desseins, mais je voyais bien que, malgré tout, ma destinée devait s'accomplir. En vain avais-je lutté, en vain m'étais-je tenue sur mes gardes, j'étais vaincue, j'é-tais livrée, rien ne servait de se roidir contre le sort. Quand j'eus entrevu ce dénoûment, et que tout espoir fut perdu à mes yeux, je m'affaissai de nouveau dans mon fauteuil et me mis à fondre en larmes.@@ Melchior le prit alors sur un autre ton il ne menaça plus et pleura avec moi. Sa douleur paraissait sincere. Il me dit qu'il était encore temps de rompre un mariage détesté, un mariage où le coeur n'avait point de part, et qui blessait mes sentiments et les siens il me jura une tendresse éter-nelle, me fit mille promesses, mille serments, m'engagea sa foi comme s'il eût été devant l'autel et en présence du Dieu qui sonde les consciences. A l'entendre, j'étais sa femme, sa femme choisie entre toutes, sa femme depuis le jour où nos âmes s'étaient rencontrées enfin tout ce que peut dire un homme à qui les ressources de la parole ne manquent pas, et qui les met au service d'une mauvaise action. Ce n'était pas ce qu'il me dit qui avait le plus de danger pour moi, c'était la situation même, c'était le lieu, l'heure •
Je ne croyais pas à de sinistres desseins, mais je voyais bien que, malgré tout, ma destinée devait s'accomplir.
Je ne croyais pas à de sinistres desseins, mais je voyais bien que, malgré tout, ma destinée devait s'accomplir.
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2i2 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. prévenir Marguerite. Tout était prêt, les voitures attendaient, les témoins avaient montré de l'exactitude. Acteurs,et assis-tants étaient en habits de fête ils s'empressaient autour de Ludovic et le félicitaient de son bonheur. Il n'était pas jus-qu'aux bouquetières qui ne se fussent mises de la partie, suivant les habitudes de cette honorable corporation. Pendant que ce mouvement avait lieu d'un côté de la rue, de l'autre côté régnaient le même silence et la même immo-bilité. Comment expliquer cela? Marguerite était donc bien absorbée dans ses apprêts de toilette! Pas un regard, pas un sourire, pas un signe de vie, pas un avis de sa part c'était à confondre. Rien ne manquait à la cérémonie, si ce n'est la fiancée. -Ludovic ne put se défendre d'un sombre pressentiment se détachant de la compagnie qui l'entourait, il gravit quatre à quatre l'escalier qui conduisait chez Marguerite. Il espérait la trouver sur le seuil même, parée de sa pudeur et dissi-pant ses alarmes par un sourire. Point de doute, c'était une dernière épreuve, un jeu d'enfant, un peu de coquetterie, tout, excepté une trahison. Une trahison? Et pourquoi? Mar-guerite n'était-elle pas libre? Ne se donnait-elle pas volon-tairement? La veille encore, un refus eût suffi, et, au lieu d'un refus, Ludovic avait emporté une promesse. Ainsi pen-sait-il dans le tumulte de ses impressions. Cependant, lorsqu'il fut arrivé sur le palier du logement, ses craintes le reprirent, et avec ses craintes une angoisse insurmontable. La porte était fermée, et, en prêtant l'oreille, aucun bruit ne trahissait la présence d'êtres vivants. Était-ce possible ? Point de bruit en un pareil moment ! quand l'heure était arrivée et qu'il fallait partir! Ludovic s'y perdait, et pourtant il n'osait pas accuser Marguerite. Elle se recueillait et priait pour leur bonheur commun, versait sur les siens quelques larmes solitaires et leur adressait un souvenir fer-vent. Pauvre orpheline ! marcher seule en un tej jour! n'y avait-il pas de quoi rouvrir toutes les blessures de son soeur ? Il sonna doucement c'était l'appel' d'un ami, un appel plaintif et miséricordieux. Personne n'y répondit. Il redoubla en y mettant un peu plus de vivacité, même silence. La co-être alors s'en mêla, et, de degré en degré, il en vint à agiter la sonnette au point de la briser. Ses fureurs furent vaines
2i2 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. prévenir Marguerite. Tout était prêt, les voitures attendaient, les témoins avaient montré de l'exactitude. Acteurs,et assis-tants étaient en habits de fête ils s'empressaient autour de Ludovic et le félicitaient de son bonheur. Il n'était pas jus-qu'aux bouquetières qui ne se fussent mises de la partie, suivant les habitudes de cette honorable corporation. Pendant que ce mouvement avait lieu d'un côté de la rue, de l'autre côté régnaient le même silence et la même immo-bilité. Comment expliquer cela@? Marguerite était donc bien absorbée dans ses apprêts de toilette@! Pas un regard, pas un sourire, pas un signe de vie, pas un avis de sa part c'était à confondre. Rien ne manquait à la cérémonie, si ce n'est la fiancée. -Ludovic ne put se défendre d'un sombre pressentiment se détachant de la compagnie qui l'entourait, il gravit quatre à quatre l'escalier qui conduisait chez Marguerite. Il espérait la trouver sur le seuil même, parée de sa pudeur et dissi-pant ses alarmes par un sourire. Point de doute, c'était une dernière épreuve, un jeu d'enfant, un peu de coquetterie, tout, excepté une trahison. Une trahison@? Et pourquoi@? Mar-guerite n'était-elle pas libre@? Ne se donnait-elle pas volon-tairement? La veille encore, un refus eût suffi, et, au lieu d'un refus, Ludovic avait emporté une promesse. Ainsi pen-sait-il dans le tumulte de ses impressions. Cependant, lorsqu'il fut arrivé sur le palier du logement, ses craintes le reprirent, et avec ses craintes une angoisse insurmontable. La porte était fermée, et, en prêtant l'oreille, aucun bruit ne trahissait la présence d'êtres vivants. Était-ce possible ? Point de bruit en un pareil moment ! quand l'heure était arrivée et qu'il fallait partir@! Ludovic s'y perdait, et pourtant il n'osait pas accuser Marguerite. Elle se recueillait et priait pour leur bonheur commun, versait sur les siens quelques larmes solitaires et leur adressait un souvenir fer-vent. Pauvre orpheline ! marcher seule en un tej jour@! n'y avait-il pas de quoi rouvrir toutes les blessures de son soeur ? Il sonna doucement c'était l'appel' d'un ami, un appel plaintif et miséricordieux. Personne n'y répondit. Il redoubla en y mettant un peu plus de vivacité, même silence. La co-être alors s'en mêla, et, de degré en degré, il en vint à agiter la sonnette au point de la briser. Ses fureurs furent vaines
2i2 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. prévenir Marguerite. Tout était prêt, les voitures attendaient, les témoins avaient montré de l'exactitude. Acteurs et assis-tants étaient en habits de fête ils s'empressaient autour de Ludovic et le félicitaient de son bonheur. Il n'était pas jus-qu'aux bouquetières qui ne se fussent mises de la partie, suivant les habitudes de cette honorable corporation. Pendant que ce mouvement avait lieu d'un côté de la rue, de l'autre côté régnaient le même silence et la même immo-bilité. Comment expliquer cela ? Marguerite était donc bien absorbée dans ses apprêts de toilette ! Pas un regard, pas un sourire, pas un signe de vie, pas un avis de sa part c'était à confondre. Rien ne manquait à la cérémonie, si ce n'est la fiancée. @Ludovic ne put se défendre d'un sombre pressentiment se détachant de la compagnie qui l'entourait, il gravit quatre à quatre l'escalier qui conduisait chez Marguerite. Il espérait la trouver sur le seuil même, parée de sa pudeur et dissi-pant ses alarmes par un sourire. Point de doute, c'était une dernière épreuve, un jeu d'enfant, un peu de coquetterie, tout, excepté une trahison. Une trahison ? Et pourquoi ? Mar-guerite n'était-elle pas libre ? Ne se donnait-elle pas volon-tairement? La veille encore, un refus eût suffi, et, au lieu d'un refus, Ludovic avait emporté une promesse. Ainsi pen-sait-il dans le tumulte de ses impressions. Cependant, lorsqu'il fut arrivé sur le palier du logement, ses craintes le reprirent, et avec ses craintes une angoisse insurmontable. La porte était fermée, et, en prêtant l'oreille, aucun bruit ne trahissait la présence d'êtres vivants. Était-ce possible ? Point de bruit en un pareil moment ! quand l'heure était arrivée et qu'il fallait partir ! Ludovic s'y perdait, et pourtant il n'osait pas accuser Marguerite. Elle se recueillait et priait pour leur bonheur commun, versait sur les siens quelques larmes solitaires et leur adressait un souvenir fer-vent. Pauvre orpheline ! marcher seule en un tel jour ! n'y avait-il pas de quoi rouvrir toutes les blessures de son coeur ? Il sonna doucement c'était l'appel@ d'un ami, un appel plaintif et miséricordieux. Personne n'y répondit. Il redoubla en y mettant un peu plus de vivacité, même silence. La co-lère alors s'en mêla, et, de degré en degré, il en vint à agiter la sonnette au point de la briser. Ses fureurs furent vaines
Comment expliquer cela?
Comment expliquer cela ?
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EFFETS PSYCHOLOGIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 119 ces matières se trouvent dans le petit intestin, elles y sé-journent longtemps. - Je vois une petite chose ronde, blanche - c'est vieux, c'est rond, gris je ne vois ni tête, ni queue, ce ne sont pas des vers attendez que je voie bien. - Oh! ce sont des vers, il n'y en a pas qu'un. - Dans l'intestin qui reçoit la nourriture, ce n'est'plus la même chose cela a une forme de ver cela a une tête qui est grosse comme le pouce elle tourne jusqu'à l'intestin grêle c'est attaché après c'est long d'un mètre, - ça a des yeux ronds, gros, une bouche large comme le pouce il se nourrit de sang et du suc des aliments. - Il est né avec l'individu et il s'est développé en lui. - Si on l'empoisonne, je crains qu'il ne l'étouffé. Lorsque je vis que cette seconde somnambule m'accusait la même chose que la première, je commençai à être ébranlé et je pensai qu'elles pouvaient à elles deux avoir raison la seconde ordonna un traitement qui fut approuvé par la première. D'autres consultations eurent lieu, et toujours les deux somnambules virent l'animal, elles accusèrent sa mort et sa sortie mais, hélas ! s'il sortit, il se fit invisible, ce qui était difficile, puisque toutes les deux l'avaient désigné comme ayant un mètre de long. Ces deux somnambules se trompaient il n'y avait pas de ver, et c'était un effet de leur imagination la coïncidence d'opinion et de vue est difficile à expliquer mais enfin le fait est là il n'y a pas eu le plus petit indice de ver, je le répète, elles s'étaient trompées. Si deux somnambules peuvent se tromper sur les cheveux de la même personne, si leur imagination peut divaguer comme dans le cas ci-dessus, n'est-on pas autorisé à dire que le somnambulisme ne peut être de quelque utilité? Quant à moi, je l'affirme dans toute la franchise de mon âme, non, le somnambulisme n'est pas utile, il est plutôt dangereux dans l'état actuel des choses. Lorsque je fais des expériences de lucidité, je ne mets point de bandeau sur les yeux ni sur la figure cette pratique fatigue et échauffe inutilement les somnambules, et n'est
EFFETS PSYCHOLOGIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 119 ces matières se trouvent dans le petit intestin, elles y sé-journent longtemps. - Je vois une petite chose ronde, blanche - c'est vieux, c'est rond, gris je ne vois ni tête, ni queue, ce ne sont pas des vers attendez que je voie bien. - Oh! ce sont des vers, il n'y en a pas qu'un. - Dans l'intestin qui reçoit la nourriture, ce n'est'plus la même chose cela a une forme de ver cela a une tête qui est grosse comme le pouce elle tourne jusqu'à l'intestin grêle c'est attaché après c'est long d'un mètre, - ça a des yeux ronds, gros, une bouche large comme le pouce il se nourrit de sang et du suc des aliments. - Il est né avec l'individu et il s'est développé en lui. - Si on l'empoisonne, je crains qu'il ne l'étouffé. Lorsque je vis que cette seconde somnambule m'accusait la même chose que la première, je commençai à être ébranlé et je pensai qu'elles pouvaient à elles deux avoir raison la seconde ordonna un traitement qui fut approuvé par la première. D'autres consultations eurent lieu, et toujours les deux somnambules virent l'animal, elles accusèrent sa mort et sa sortie mais, hélas ! s'il sortit, il se fit invisible, ce qui était difficile, puisque toutes les deux l'avaient désigné comme ayant un mètre de long. Ces deux somnambules se trompaient il n'y avait pas de ver, et c'était un effet de leur imagination la coïncidence d'opinion et de vue est difficile à expliquer mais enfin le fait est là il n'y a pas eu le plus petit indice de ver, je le répète, elles s'étaient trompées. Si deux somnambules peuvent se tromper sur les cheveux de la même personne, si leur imagination peut divaguer comme dans le cas ci-dessus, n'est-on pas autorisé à dire que le somnambulisme ne peut être de quelque utilité@? Quant à moi, je l'affirme dans toute la franchise de mon âme, non, le somnambulisme n'est pas utile, il est plutôt dangereux dans l'état actuel des choses. Lorsque je fais des expériences de lucidité, je ne mets point de bandeau sur les yeux ni sur la figure cette pratique fatigue et échauffe inutilement les somnambules, et n'est
EFFETS PSYCHOLOGIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 119 ces matières se trouvent dans le petit intestin, elles y sé-journent longtemps. -@Je vois une petite chose ronde, blanche -@c'est vieux, c'est rond, gris je ne vois ni tête, ni queue, ce ne sont pas des vers attendez que je voie bien. -@Oh! ce sont des vers, il n'y en a pas qu'un. -@Dans l'intestin qui reçoit la nourriture, ce n'est plus la même chose cela a une forme de ver cela a une tête qui est grosse comme le pouce elle tourne jusqu'à l'intestin grêle c'est attaché après c'est long d'un mètre, -@ça a des yeux ronds, gros, une bouche large comme le pouce il se nourrit de sang et du suc des aliments. -@Il est né avec l'individu et il s'est développé en lui. -@Si on l'empoisonne, je crains qu'il ne l'étouffe. Lorsque je vis que cette seconde somnambule m'accusait la même chose que la première, je commençai à être ébranlé et je pensai qu'elles pouvaient à elles deux avoir raison la seconde ordonna un traitement qui fut approuvé par la première. D'autres consultations eurent lieu, et toujours les deux somnambules virent l'animal, elles accusèrent sa mort et sa sortie mais, hélas ! s'il sortit, il se fit invisible, ce qui était difficile, puisque toutes les deux l'avaient désigné comme ayant un mètre de long. Ces deux somnambules se trompaient il n'y avait pas de ver, et c'était un effet de leur imagination la coïncidence d'opinion et de vue est difficile à expliquer mais enfin le fait est là il n'y a pas eu le plus petit indice de ver, je le répète, elles s'étaient trompées. Si deux somnambules peuvent se tromper sur les cheveux de la même personne, si leur imagination peut divaguer comme dans le cas ci-dessus, n'est-on pas autorisé à dire que le somnambulisme ne peut être de quelque utilité ? Quant à moi, je l'affirme dans toute la franchise de mon âme, non, le somnambulisme n'est pas utile, il est plutôt dangereux dans l'état actuel des choses. Lorsque je fais des expériences de lucidité, je ne mets point de bandeau sur les yeux ni sur la figure cette pratique fatigue et échauffe inutilement les somnambules, et n'est
- Oh! ce sont des vers, il n'y en a pas qu'un.
-Oh! ce sont des vers, il n'y en a pas qu'un.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 243 buste en plein, et, tournant les yeux de mon côté, de manière à ce que je ne pusse me méprendre ni sur le geste, ni sur l'intention, il m'envoya un baiser à travers l'espace et au 1 milieu des rires de son sérail. Je me dérobai à l'instant à ces insolences, et, mourant de honte, je me jetai dans un fauteuil. Une pareille leçon -eût dû me suffirë elle dosait la mesure de l'homme et me dictait la conduite qu'il fallait ten'i f avec lui. Plus de curiosité déplacée ni de démarche imprudente mais de la réserve et une sorte d'interdit rigoureusement maintenu. Pendant quelques jours il en fut ainsi, ou, du moins, me tins-je a l'abri des surprises. Mais, par une contradiction sin-gulière, plus je me disais que ces spectacles étaient à fuir, plus je me sentais attirée vers éux. Même aujourd'hui que la réflexion m'éclaire, c'est à peine si je me rends compte des motifs qui me faisaient agir ainsi. Faut-il croire qu'il y a dans le mal on ne saurait dire quel attrait dont il est difficile de se défendre? La réputation de Melchior était faite dans le quartier pas une voix qui variât là-dessus. Il passait pour un mauvais sujet et s'en faisait gloire, portait ses vices à front découvert, et cherchait le scandale comme d'autres l'évitent. On citait de lui des esclandres, des aventures, et quand on se mettait à compter ses victimes, le chapelet en était long. Je savais tout cela, Ludovic, et plus j'en apprenais là-dessus, plus Je me croyais à l'abri d'une séduction aussi ba-nale. Si enfant que je fusse, Je raisonnais. Qu'était-ce, après tout, que ce Melchior? un poureur d'estamiiet, un débauché, un fainéant quelques avantages naturels, mais point de qualités Solides, rien de ce qui honore et assure la vie. Ainsi pensais-je, et c'était trop que d'y penser. J'eusse été mieux gardée r l'oubli que par cette obstination à m'occuper d,e de lui, même pour le voir en mal et pour mieux m'en dé-fendre. M'en dépendre, et pourquoi cela? Cet homme que je ju-geais i dépravé était donc dangereux pour mon repos? j'avais à prepdre des précautions contre lui? Hélas 1 oui, Lu-dovic, je rougis en l'avouant et déteste ma faiblesse. Oui, le périj rommençait, presque à mon insu. Oui, cet homme, si décrié pour ses moeurs, si notoirement vicieux, cet homïne
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 243 buste en plein, et, tournant les yeux de mon côté, de manière à ce que je ne pusse me méprendre ni sur le geste, ni sur l'intention, il m'envoya un baiser à travers l'espace et au 1 milieu des rires de son sérail. Je me dérobai à l'instant à ces insolences, et, mourant de honte, je me jetai dans un fauteuil. Une pareille leçon -eût dû me suffirë elle do@sait la mesure de l'homme et me dictait la conduite qu'il fallait ten'i f avec lui. Plus de curiosité déplacée ni de démarche imprudente mais de la réserve et une sorte d'interdit rigoureusement maintenu. Pendant quelques jours il en fut ainsi, ou, du moins, me tins-je a l'abri des surprises. Mais, par une contradiction sin-gulière, plus je me disais que ces spectacles étaient à fuir, plus je me sentais attirée vers éux. Même aujourd'hui que la réflexion m'éclaire, c'est à peine si je me rends compte des motifs qui me faisaient agir ainsi. Faut-il croire qu'il y a dans le mal on ne saurait dire quel attrait dont il est difficile de se défendre@? La réputation de Melchior était faite dans le quartier pas une voix qui variât là-dessus. Il passait pour un mauvais sujet et s'en faisait gloire, portait ses vices à front découvert, et cherchait le scandale comme d'autres l'évitent. On citait de lui des esclandres, des aventures, et quand on se mettait à compter ses victimes, le chapelet en était long. Je savais tout cela, Ludovic, et plus j'en apprenais là-dessus, plus Je me croyais à l'abri d'une séduction aussi ba-nale. Si enfant que je fusse, Je raisonnais. Qu'était-ce, après tout, que ce Melchior@? un poureur d'estamiiet, un débauché, un fainéant quelques avantages naturels, mais point de qualités Solides, rien de ce qui honore et assure la vie. Ainsi pensais-je, et c'était trop que d'y penser. J'eusse été mieux gardée @@r l'oubli que par cette obstination à m'occuper d,e de lui, même pour le voir en mal et pour mieux m'en dé-fendre. M'en dépendre, et pourquoi cela@? Cet homme que je ju-geais @i dépravé était donc dangereux pour mon repos@? j'avais à prepdre des précautions contre lui@? Hélas 1 oui, Lu-dovic, je rougis en l'avouant et déteste ma faiblesse. Oui, le périj rommençait, presque à mon insu. Oui, cet homme, si décrié pour ses moeurs, si notoirement vicieux, cet homïne
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 243 buste en plein, et, tournant les yeux de mon côté, de manière à ce que je ne pusse me méprendre ni sur le geste, ni sur l'intention, il m'envoya un baiser à travers l'espace et au@@ milieu des rires de son sérail. Je me dérobai à l'instant à ces insolences, et, mourant de honte, je me jetai dans un fauteuil. Une pareille leçon @eût dû me suffire elle donnait la mesure de l'homme et me dictait la conduite qu'il fallait ten@i@r avec lui. Plus de curiosité déplacée ni de démarche imprudente mais de la réserve et une sorte d'interdit rigoureusement maintenu. Pendant quelques jours il en fut ainsi, ou, du moins, me tins-je à l'abri des surprises. Mais, par une contradiction sin-gulière, plus je me disais que ces spectacles étaient à fuir, plus je me sentais attirée vers eux. Même aujourd'hui que la réflexion m'éclaire, c'est à peine si je me rends compte des motifs qui me faisaient agir ainsi. Faut-il croire qu'il y a dans le mal on ne saurait dire quel attrait dont il est difficile de se défendre ? La réputation de Melchior était faite dans le quartier pas une voix qui variât là-dessus. Il passait pour un mauvais sujet et s'en faisait gloire, portait ses vices à front découvert, et cherchait le scandale comme d'autres l'évitent. On citait de lui des esclandres, des aventures, et quand on se mettait à compter ses victimes, le chapelet en était long. Je savais tout cela, Ludovic, et plus j'en apprenais là-dessus, plus je me croyais à l'abri d'une séduction aussi ba-nale. Si enfant que je fusse, je raisonnais. Qu'était-ce, après tout, que ce Melchior ? un coureur d'estaminet, un débauché, un fainéant quelques avantages naturels, mais point de qualités solides, rien de ce qui honore et assure la vie. Ainsi pensais-je, et c'était trop que d'y penser. J'eusse été mieux gardée par l'oubli que par cette obstination à m'occuper d@e de lui, même pour le voir en mal et pour mieux m'en dé-fendre. M'en défendre, et pourquoi cela ? Cet homme que je ju-geais si dépravé était donc dangereux pour mon repos ? j'avais à prendre des précautions contre lui ? Hélas ! oui, Lu-dovic, je rougis en l'avouant et déteste ma faiblesse. Oui, le péril commençait, presque à mon insu. Oui, cet homme, si décrié pour ses moeurs, si notoirement vicieux, cet homïne
un poureur d'estamiiet, un débauché, un fainéant quelques avantages naturels, mais point de qualités Solides, rien de ce qui honore et assure la vie.
un coureur d'estaminet, un débauché, un fainéant quelques avantages naturels, mais point de qualités solides, rien de ce qui honore et assure la vie.
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226 L'ART DE MAGNÉTISER Le 31 juillet, Je magnétisai vingt-quatre heures consécu-tives, et jusqu'au 7 août, je magnétisai de huit heures du soir à quatre heures du matin. Je parvins enfin de cette manière à être maître des crises, qui ne reparurent plus. Les forces, qui avaient diminué sensiblement, revinrent en peu de jours et s'augmentèrent graduellement les dou-leurs de l'épine dorsale ne se firent plus sentir. 'Tous les symptômes de la maladie disparurent. La malade put faire de nouveau des promenades sans qu'il y eût souffrance aucune. Le 6 septembre 1852, elle fut assez bien pour pouvoir partir pour la France. Le voyage la fatigua bien un peu mais après quelques jours de repos, je pus abandonner Mlle de L., la considé-rant comme guérie. Vers le 25 octobre, des accidents reparurent je n'hésitai pas, je partis, et le 2 novembre je trouvai la pauvre jeune fille dans un état inquiétant. Prostration de forces, évanouissements fréquents et longs, contractions dans l'abdomen et l'estomac, qui gagnaient la poitrine palpitations violentes, soubresauts et temps d'arrêt subits du coeur. Après plusieurs jours de magnétisation, tout avait dis-paru les forces étaient revenues entièrement. Le 14 novembre, on dut lui annoncer la mort d'un frère aîné. Cette nouvelle l'atterra cependant elle eut assez de fermeté pour ne point laisser paraître tout ce qu'elle res-sentait. En apprenant la mort de son fils, Mme de L. avait été indisposée pendant quelques jours, et ce ne fut que le 17 qu'elle revit sa fille. Les deux malheureuses femmes s'aban-donnèrent à leur douleur. La nuit fut affreuse. Toute la fermeté et la force factice de la jeune fille disparurent elle 3 perdit connaissance au moins dix fois le 18, et chaque évanouissement la laissait plus faible. Le 19 et le 20 furent aussi mauvais. Le 21, il y eut une lueur d'amélioration les évanouisse-ments devinrent moins fréquents. Fatigué par six nuits
226 L'ART DE MAGNÉTISER Le 31 juillet, Je magnétisai vingt-quatre heures consécu-tives, et jusqu'au 7 août, je magnétisai de huit heures du soir à quatre heures du matin. Je parvins enfin de cette manière à être maître des crises, qui ne reparurent plus. Les forces, qui avaient diminué sensiblement, revinrent en peu de jours et s'augmentèrent graduellement les dou-leurs de l'épine dorsale ne se firent plus sentir. 'Tous les symptômes de la maladie disparurent. La malade put faire de nouveau des promenades sans qu'il y eût souffrance aucune. Le 6 septembre 1852, elle fut assez bien pour pouvoir partir pour la France. Le voyage la fatigua bien un peu mais après quelques jours de repos, je pus abandonner Mlle de L@@., la considé-rant comme guérie. Vers le 25 octobre, des accidents reparurent je n'hésitai pas, je partis, et le 2 novembre je trouvai la pauvre jeune fille dans un état inquiétant. Prostration de forces, évanouissements fréquents et longs, contractions dans l'abdomen et l'estomac, qui gagnaient la poitrine palpitations violentes, soubresauts et temps d'arrêt subits du coeur. Après plusieurs jours de magnétisation, tout avait dis-paru les forces étaient revenues entièrement. Le 14 novembre, on dut lui annoncer la mort d'un frère aîné. Cette nouvelle l'atterra cependant elle eut assez de fermeté pour ne point laisser paraître tout ce qu'elle res-sentait. En apprenant la mort de son fils, Mme de L.@@ avait été indisposée pendant quelques jours, et ce ne fut que le 17 qu'elle revit sa fille. Les deux malheureuses femmes s'aban-donnèrent à leur douleur. La nuit fut affreuse. Toute la fermeté et la force factice de la jeune fille disparurent elle 3 perdit connaissance au moins dix fois le 18, et chaque évanouissement la laissait plus faible. Le 19 et le 20 furent aussi mauvais. Le 21, il y eut une lueur d'amélioration les évanouisse-ments devinrent moins fréquents. Fatigué par six nuits
226 L'ART DE MAGNÉTISER Le 31 juillet, je magnétisai vingt-quatre heures consécu-tives, et jusqu'au 7 août, je magnétisai de huit heures du soir à quatre heures du matin. Je parvins enfin de cette manière à être maître des crises, qui ne reparurent plus. Les forces, qui avaient diminué sensiblement, revinrent en peu de jours et s'augmentèrent graduellement les dou-leurs de l'épine dorsale ne se firent plus sentir. @Tous les symptômes de la maladie disparurent. La malade put faire de nouveau des promenades sans qu'il y eût souffrance aucune. Le 6 septembre 1852, elle fut assez bien pour pouvoir partir pour la France. Le voyage la fatigua bien un peu mais après quelques jours de repos, je pus abandonner Mlle de L..., la considé-rant comme guérie. Vers le 25 octobre, des accidents reparurent je n'hésitai pas, je partis, et le 2 novembre je trouvai la pauvre jeune fille dans un état inquiétant. Prostration de forces, évanouissements fréquents et longs, contractions dans l'abdomen et l'estomac, qui gagnaient la poitrine palpitations violentes, soubresauts et temps d'arrêt subits du coeur. Après plusieurs jours de magnétisation, tout avait dis-paru les forces étaient revenues entièrement. Le 14 novembre, on dut lui annoncer la mort d'un frère ainé. Cette nouvelle l'atterra cependant elle eut assez de fermeté pour ne point laisser paraître tout ce qu'elle res-sentait. En apprenant la mort de son fils, Mme de L... avait été indisposée pendant quelques jours, et ce ne fut que le 17 qu'elle revit sa fille. Les deux malheureuses femmes s'aban-donnèrent à leur douleur. La nuit fut affreuse. Toute la fermeté et la force factice de la jeune fille disparurent elle@@ perdit connaissance au moins dix fois le 18, et chaque évanouissement la laissait plus faible. Le 19 et le 20 furent aussi mauvais. Le 21, il y eut une lueur d'amélioration les évanouisse-ments devinrent moins fréquents. Fatigué par six nuits
Les forces, qui avaient diminué sensiblement, revinrent en peu de jours et s'augmentèrent graduellement les dou-leurs de l'épine dorsale ne se firent plus sentir.
Les forces, qui avaient diminué sensiblement, revinrent en peu de jours et s'augmentèrent graduellement les dou-leurs de l'épine dorsale ne se firent plus sentir.
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2i2 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. prévenir Marguerite. Tout était prêt, les voitures attendaient, les témoins avaient montré de l'exactitude. Acteurs,et assis-tants étaient en habits de fête ils s'empressaient autour de Ludovic et le félicitaient de son bonheur. Il n'était pas jus-qu'aux bouquetières qui ne se fussent mises de la partie, suivant les habitudes de cette honorable corporation. Pendant que ce mouvement avait lieu d'un côté de la rue, de l'autre côté régnaient le même silence et la même immo-bilité. Comment expliquer cela? Marguerite était donc bien absorbée dans ses apprêts de toilette! Pas un regard, pas un sourire, pas un signe de vie, pas un avis de sa part c'était à confondre. Rien ne manquait à la cérémonie, si ce n'est la fiancée. -Ludovic ne put se défendre d'un sombre pressentiment se détachant de la compagnie qui l'entourait, il gravit quatre à quatre l'escalier qui conduisait chez Marguerite. Il espérait la trouver sur le seuil même, parée de sa pudeur et dissi-pant ses alarmes par un sourire. Point de doute, c'était une dernière épreuve, un jeu d'enfant, un peu de coquetterie, tout, excepté une trahison. Une trahison? Et pourquoi? Mar-guerite n'était-elle pas libre? Ne se donnait-elle pas volon-tairement? La veille encore, un refus eût suffi, et, au lieu d'un refus, Ludovic avait emporté une promesse. Ainsi pen-sait-il dans le tumulte de ses impressions. Cependant, lorsqu'il fut arrivé sur le palier du logement, ses craintes le reprirent, et avec ses craintes une angoisse insurmontable. La porte était fermée, et, en prêtant l'oreille, aucun bruit ne trahissait la présence d'êtres vivants. Était-ce possible ? Point de bruit en un pareil moment ! quand l'heure était arrivée et qu'il fallait partir! Ludovic s'y perdait, et pourtant il n'osait pas accuser Marguerite. Elle se recueillait et priait pour leur bonheur commun, versait sur les siens quelques larmes solitaires et leur adressait un souvenir fer-vent. Pauvre orpheline ! marcher seule en un tej jour! n'y avait-il pas de quoi rouvrir toutes les blessures de son soeur ? Il sonna doucement c'était l'appel' d'un ami, un appel plaintif et miséricordieux. Personne n'y répondit. Il redoubla en y mettant un peu plus de vivacité, même silence. La co-être alors s'en mêla, et, de degré en degré, il en vint à agiter la sonnette au point de la briser. Ses fureurs furent vaines
2i2 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. prévenir Marguerite. Tout était prêt, les voitures attendaient, les témoins avaient montré de l'exactitude. Acteurs,et assis-tants étaient en habits de fête ils s'empressaient autour de Ludovic et le félicitaient de son bonheur. Il n'était pas jus-qu'aux bouquetières qui ne se fussent mises de la partie, suivant les habitudes de cette honorable corporation. Pendant que ce mouvement avait lieu d'un côté de la rue, de l'autre côté régnaient le même silence et la même immo-bilité. Comment expliquer cela@? Marguerite était donc bien absorbée dans ses apprêts de toilette@! Pas un regard, pas un sourire, pas un signe de vie, pas un avis de sa part c'était à confondre. Rien ne manquait à la cérémonie, si ce n'est la fiancée. -Ludovic ne put se défendre d'un sombre pressentiment se détachant de la compagnie qui l'entourait, il gravit quatre à quatre l'escalier qui conduisait chez Marguerite. Il espérait la trouver sur le seuil même, parée de sa pudeur et dissi-pant ses alarmes par un sourire. Point de doute, c'était une dernière épreuve, un jeu d'enfant, un peu de coquetterie, tout, excepté une trahison. Une trahison@? Et pourquoi@? Mar-guerite n'était-elle pas libre@? Ne se donnait-elle pas volon-tairement? La veille encore, un refus eût suffi, et, au lieu d'un refus, Ludovic avait emporté une promesse. Ainsi pen-sait-il dans le tumulte de ses impressions. Cependant, lorsqu'il fut arrivé sur le palier du logement, ses craintes le reprirent, et avec ses craintes une angoisse insurmontable. La porte était fermée, et, en prêtant l'oreille, aucun bruit ne trahissait la présence d'êtres vivants. Était-ce possible ? Point de bruit en un pareil moment ! quand l'heure était arrivée et qu'il fallait partir@! Ludovic s'y perdait, et pourtant il n'osait pas accuser Marguerite. Elle se recueillait et priait pour leur bonheur commun, versait sur les siens quelques larmes solitaires et leur adressait un souvenir fer-vent. Pauvre orpheline ! marcher seule en un tej jour@! n'y avait-il pas de quoi rouvrir toutes les blessures de son soeur ? Il sonna doucement c'était l'appel' d'un ami, un appel plaintif et miséricordieux. Personne n'y répondit. Il redoubla en y mettant un peu plus de vivacité, même silence. La co-être alors s'en mêla, et, de degré en degré, il en vint à agiter la sonnette au point de la briser. Ses fureurs furent vaines
2i2 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. prévenir Marguerite. Tout était prêt, les voitures attendaient, les témoins avaient montré de l'exactitude. Acteurs et assis-tants étaient en habits de fête ils s'empressaient autour de Ludovic et le félicitaient de son bonheur. Il n'était pas jus-qu'aux bouquetières qui ne se fussent mises de la partie, suivant les habitudes de cette honorable corporation. Pendant que ce mouvement avait lieu d'un côté de la rue, de l'autre côté régnaient le même silence et la même immo-bilité. Comment expliquer cela ? Marguerite était donc bien absorbée dans ses apprêts de toilette ! Pas un regard, pas un sourire, pas un signe de vie, pas un avis de sa part c'était à confondre. Rien ne manquait à la cérémonie, si ce n'est la fiancée. @Ludovic ne put se défendre d'un sombre pressentiment se détachant de la compagnie qui l'entourait, il gravit quatre à quatre l'escalier qui conduisait chez Marguerite. Il espérait la trouver sur le seuil même, parée de sa pudeur et dissi-pant ses alarmes par un sourire. Point de doute, c'était une dernière épreuve, un jeu d'enfant, un peu de coquetterie, tout, excepté une trahison. Une trahison ? Et pourquoi ? Mar-guerite n'était-elle pas libre ? Ne se donnait-elle pas volon-tairement? La veille encore, un refus eût suffi, et, au lieu d'un refus, Ludovic avait emporté une promesse. Ainsi pen-sait-il dans le tumulte de ses impressions. Cependant, lorsqu'il fut arrivé sur le palier du logement, ses craintes le reprirent, et avec ses craintes une angoisse insurmontable. La porte était fermée, et, en prêtant l'oreille, aucun bruit ne trahissait la présence d'êtres vivants. Était-ce possible ? Point de bruit en un pareil moment ! quand l'heure était arrivée et qu'il fallait partir ! Ludovic s'y perdait, et pourtant il n'osait pas accuser Marguerite. Elle se recueillait et priait pour leur bonheur commun, versait sur les siens quelques larmes solitaires et leur adressait un souvenir fer-vent. Pauvre orpheline ! marcher seule en un tel jour ! n'y avait-il pas de quoi rouvrir toutes les blessures de son coeur ? Il sonna doucement c'était l'appel@ d'un ami, un appel plaintif et miséricordieux. Personne n'y répondit. Il redoubla en y mettant un peu plus de vivacité, même silence. La co-lère alors s'en mêla, et, de degré en degré, il en vint à agiter la sonnette au point de la briser. Ses fureurs furent vaines
Ne se donnait-elle pas volon-tairement?
Ne se donnait-elle pas volon-tairement?
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PRÉLIMINAIRES. XXÎÎ soit par l'usage comme celle des enfans , soit par l'étude de la grammaire que ce nègre enfin nous dise - Mon-sieur viendra demain, au lieu de dire, - Monsieur venir demain, il est sûr que cette phrase, quoique deve-rue française , n'est pas moins réductible aux trois mêmes parties radicales ét primitives du discours qu'elle ne l'élait auparavant. En effet, le mot monsieur sera toujours un Noit quoique la grammaire puisse l'appeler ensuite substan-tif masculin, etc. Viendra sera toujours un VEREE quoique la grammaire puisse y ajouter ensuite les rap-ports de troisième personne, de singulier, de futur, d'indicatif, etc. Demain sera toujours une PARTICULE, quoique la grammaire puisse la déterminer ensuite avec la dénomination d'advcrbe de temps . Nell1, VERSE et PARTICULE sont donc la grammaire fondamentale et primitive de toutes les langues. Les plus fameux philosophes, les plus grands orateurs, et les grammairiens les plne célèbres de l'antiquité 11e reconnaissent que trois parties pour premiers élémens du discours , les NOMS, les VERBES etles CONJONCTIONS. C'est Denys d'Halicarnasse qui nous l'apprend, en admettant lui-même cette simple division. Il cite l'autorité d'Aris-tete et de Théodecte, et il ajoute que ce furent les Sioï-ciens qui les premiers admirent quatre élémens dans le discours, en séparant les articles des conjonctions. Ceux qui leur succédèrent multiplièrent encore ces divi-sions et les élémens du discours. Voyez Denys d'Halicar-nasse, de Structurd orationis, ch. n. Or, cette division naturelle, simple et facile, est celle que je vou drais qu'on fit connaître aux enfans avant de leur présenter aucun traité de grammaire. Ils ne devraient pas nommer, du premier jour, l'adjectif, le substantif, le pronom, mais le lfOM en général ni le verbe et le farticipe séparément, mais le VERBE en général ni la prépesition, l'adverbe, la conjonction et l'interjec-tion, mais simplement la PARTICULE. Il faut toujours que notre esprit se porte sur lun en-
PRÉLIMINAIRES. XXÎÎ soit par l'usage comme celle des enfans , soit par l'étude de la grammaire @@que ce nègre enfin nous dise - Mon-sieur viendra demain, au lieu de dire, - Monsieur venir demain, il est sûr que cette phrase, quoique deve-rue française , n'est pas moins réductible aux trois mêmes parties radicales ét primitives du discours qu'elle ne l'élait auparavant. En effet, le mot monsieur sera toujours un Noit quoique la grammaire puisse l'appeler ensuite substan-tif masculin, etc. Viendra sera toujours un VEREE quoique la grammaire puisse y ajouter ensuite les rap-ports de troisième personne, de singulier, de futur, d'indicatif, etc. Demain sera toujours une PARTICULE, quoique la grammaire puisse la déterminer ensuite avec la dénomination d'advcrbe de temps . Nell1, VERSE et PARTICULE sont donc la grammaire fondamentale et primitive de toutes les langues. Les plus fameux philosophes, les plus grands orateurs, et les grammairiens les plne célèbres de l'antiquité 11e reconnaissent que trois parties pour premiers élémens du discours , les NOMS, les VERBES et@les CONJONCTIONS. C'est Denys d'Halicarnasse qui nous l'apprend, en admettant lui-même cette simple division. Il cite l'autorité d'Aris-tete et de Théodecte, et il ajoute que ce furent les Sioï-ciens qui les premiers admirent quatre élémens dans le discours, en séparant les articles des conjonctions. Ceux qui leur succédèrent multiplièrent encore ces divi-sions et les élémens du discours. Voyez Denys d'Halicar-nasse, de Structurd orationis, ch. @n. Or, cette division naturelle, simple et facile, est celle que je vou drais qu'on fit connaître aux enfans avant de leur présenter aucun traité de grammaire. Ils ne devraient pas nommer, du premier jour, l'adjectif, le substantif, le pronom, mais le lfOM en général ni le verbe et le farticipe séparément, mais le VERBE en général ni la prépesition, l'adverbe, la conjonction et l'interjec-tion, mais simplement la PARTICULE. Il faut toujours que notre esprit se porte sur lun en-
PRÉLIMINAIRES. xxji soit par l'usage comme celle des enfans@, soit par l'étude de la grammaire , que ce nègre enfin nous dise -@Mon-sieur viendra demain, au lieu de dire, -@Monsieur venir demain, il est sûr que cette phrase, quoique deve-nue française@, n'est pas moins réductible aux trois mêmes parties radicales et primitives du discours qu'elle ne l'était auparavant. En effet, le mot monsieur sera toujours un NO@M quoique la grammaire puisse l'appeler ensuite substan-tif masculin, etc. Viendra sera toujours un VERBE quoique la grammaire puisse y ajouter ensuite les rap-ports de troisième personne, de singulier, de futur, d'indicatif, etc. Demain sera toujours une PARTICULE, quoique la grammaire puisse la déterminer ensuite avec la dénomination d'adverbe de temps . N@@OM, VERBE et PARTICULE sont donc la grammaire fondamentale et primitive de toutes les langues. Les plus fameux philosophes, les plus grands orateurs, et les grammairiens les plus célèbres de l'antiquité @ne reconnaissent que trois parties pour premiers élémens du discours@, les NOMS, les VERBES et les CONJONCTIONS. C'est Denys d'Halicarnasse qui nous l'apprend, en admettant lui-même cette simple division. Il cite l'autorité d'Aris-tote et de Théodecte, et il ajoute que ce furent les Stoï-ciens qui les premiers admirent quatre élémens dans le discours, en séparant les articles des conjonctions. Ceux qui leur succédèrent multiplièrent encore ces divi-sions et les élémens du discours. Voyez Denys d'Halicar-nasse, de Structurd orationis, ch. II. Or, cette division naturelle, simple et facile, est celle que je vou@drais qu'on fît connaître aux enfans avant de leur présenter aucun traité de grammaire. Ils ne devraient pas nommer, du premier jour, l'adjectif, le substantif, le pronom, mais le @NOM en général ni le verbe et le participe séparément, mais le VERBE en général ni la préposition, l'adverbe, la conjonction et l'interjec-tion, mais simplement la PARTICULE. Il faut toujours que notre esprit se porte sur jun en-
XXÎÎ soit par l'usage comme celle des enfans , soit par l'étude de la grammaire que ce nègre enfin nous dise - Mon-sieur viendra demain, au lieu de dire, - Monsieur venir demain, il est sûr que cette phrase, quoique deve-rue française , n'est pas moins réductible aux trois mêmes parties radicales ét primitives du discours qu'elle ne l'élait auparavant.
xxji soit par l'usage comme celle des enfans, soit par l'étude de la grammaire , que ce nègre enfin nous dise -Mon-sieur viendra demain, au lieu de dire, -Monsieur venir demain, il est sûr que cette phrase, quoique deve-nue française, n'est pas moins réductible aux trois mêmes parties radicales et primitives du discours qu'elle ne l'était auparavant.
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116 L'ART DE MAGNÉTISER Nous en profitâmes aussitôt, et voici ce qu'elle nous - dit, après avoir confirmé ce qu'avait avancé la. première som-nambule Elle ajouta que ce qui la faisait souffrir lorsqu'on la touchait, était un cordon blanc creux, qui partait du milieu d'un organe brun en forme de croissant, et qui arrivait à la vessie que, dans ce cordon, circulait une liqueur blanchâtre comme de l'urine, et que l'intérieur en était écorché par deux corps durs en forme de gravier. Un autre corps dur, plus petit, se forme au haut du rein. On peut les entraîner par le magnétisme en magnétisant deux fois par jour. La malade nous annonce qu'il y a six ans, elle a déjà eu des coliques néphrétiques. Le reste de la tumeur s'en ira par le rectum, ce soir dans la première selle. Le lendemain elle nous dit Je me suis trompée, le rectum n'est pas encore perforé, il n'y a qu'amincissement ce soir seulement il y aura com-mencement d'évacuation. En effet, le médecin reconnut le lendemain beaucoup de pus rendu. Les calculs commencent à sortir de la vessie il y en avait ce matin dans les urines ce que le médecin avait constaté . Il existe dans la crosse de l'aorte des petits boutons semblables à de petites verrues, et, cette nuit, il y a eu une secousse violente par suite d'un engorgement de sang rouge dans la crosse de l'aorte, et la rupture en a été imminente. Ce n'est que par un régime doux que l'on peut ces jours-ci combattre cette affection. - Il faut agir entièrement sur la tumeur. A force de magnétisation locale, la tumeur fut entièrement vidée par le rectum le docteur trouvait tous les jours une grande quantité de pus bientôt les petites peaux qui entou-rent une plaie apparurent, et la tumeur se cicatrisa. Pendant ce temps, les crises nerveuses avaient disparu les forces, la gaieté, l'appétit étaient revenus les soubresauts
116 L'ART DE MAGNÉTISER Nous en profitâmes aussitôt, et voici ce qu'elle nous - dit, après avoir confirmé ce qu'avait avancé la. première som-nambule Elle ajouta que ce qui la faisait souffrir lorsqu'on la touchait, était un cordon blanc creux, qui partait du milieu d'un organe brun en forme de croissant, et qui arrivait à la vessie que, dans ce cordon, circulait une liqueur blanchâtre comme de l'urine, et que l'intérieur en était écorché par deux corps durs en forme de gravier. Un autre corps dur, plus petit, se forme au haut du rein. On peut les entraîner par le magnétisme en magnétisant deux fois par jour. La malade nous annonce qu'il y a six ans, elle a déjà eu des coliques néphrétiques. Le reste de la tumeur s'en ira par le rectum, ce soir dans la première selle. Le lendemain elle nous dit Je me suis trompée, le rectum n'est pas encore perforé, il n'y a qu'amincissement ce soir seulement il y aura com-mencement d'évacuation. En effet, le médecin reconnut le lendemain beaucoup de pus rendu. Les calculs commencent à sortir de la vessie il y en avait ce matin dans les urines ce que le médecin avait constaté . Il existe dans la crosse de l'aorte des petits boutons semblables à de petites verrues, et, cette nuit, il y a eu une secousse violente par suite d'un engorgement de sang rouge dans la crosse de l'aorte, et la rupture en a été imminente. Ce n'est que par un régime doux que l'on peut ces jours-ci combattre cette affection. - Il faut agir entièrement sur la tumeur. A force de magnétisation locale, la tumeur fut entièrement vidée par le rectum le docteur trouvait tous les jours une grande quantité de pus bientôt les petites peaux qui entou-rent une plaie apparurent, et la tumeur se cicatrisa. Pendant ce temps, les crises nerveuses avaient disparu les forces, la gaieté, l'appétit étaient revenus les soubresauts
116 L'ART DE MAGNÉTISER Nous en profitâmes aussitôt, et voici ce qu'elle nous @@dit, après avoir confirmé ce qu'avait avancé la@ première som-nambule Elle ajouta que ce qui la faisait souffrir lorsqu'on la touchait, était un cordon blanc creux, qui partait du milieu d'un organe brun en forme de croissant, et qui arrivait à la vessie que, dans ce cordon, circulait une liqueur blanchâtre comme de l'urine, et que l'intérieur en était écorché par deux corps durs en forme de gravier. Un autre corps dur, plus petit, se forme au haut du rein. On peut les entrainer par le magnétisme en magnétisant deux fois par jour. La malade nous annonce qu'il y a six ans, elle a déjà eu des coliques néphrétiques. Le reste de la tumeur s'en ira par le rectum, ce soir dans la première selle. Le lendemain elle nous dit Je me suis trompée, le rectum n'est pas encore perforé, il n'y a qu'amincissement ce soir seulement il y aura com-mencement d'évacuation. En effet, le médecin reconnut le lendemain beaucoup de pus rendu. Les calculs commencent à sortir de la vessie il y en avait ce matin dans les urines ce que le médecin avait constaté . Il existe dans la crosse de l'aorte des petits boutons semblables à de petites verrues, et, cette nuit, il y a eu une secousse violente par suite d'un engorgement de sang rouge dans la crosse de l'aorte, et la rupture en a été imminente. Ce n'est que par un régime doux que l'on peut ces jours-ci combattre cette affection. -@Il faut agir entièrement sur la tumeur. A force de magnétisation locale, la tumeur fut entièrement vidée par le rectum le docteur trouvait tous les jours une grande quantité de pus bientôt les petites peaux qui entou-rent une plaie apparurent, et la tumeur se cicatrisa. Pendant ce temps, les crises nerveuses avaient disparu les forces, la gaieté, l'appétit étaient revenus les soubresauts
Le lendemain elle nous dit Je me suis trompée, le rectum n'est pas encore perforé, il n'y a qu'amincissement ce soir seulement il y aura com-mencement d'évacuation.
Le lendemain elle nous dit Je me suis trompée, le rectum n'est pas encore perforé, il n'y a qu'amincissement ce soir seulement il y aura com-mencement d'évacuation.
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-31-plice 1 . Le nombre des pauvres était considé-rable dans les deux paroisses on ne le vit jamais s'en affliger ou s'en plaindre. Si quelque chose lui faisait peine, c'était que la modicité de son revenu ne lui permît pas de faire pour eux au-tant qu'il aurait voulu mais il se consolait par la pensée que Dieu ne lui demanderait compte que de ce qu'il avait reçu. Il les visitait dans leurs maladies avec une affection toute particu-lière. En même temps qu'il assurait le salut de l'âme, il veillait à la santé du corps. Il leur faisait distribuer gratuitement des remèdes convena-bles à leur état, et pourvoyait à toutes leurs né-cessités avec autant d'attention que de généro-sité. Mais c'est trop peu dire il n'était point rare de le voir se priver pour eux de son modeste repas, de leur envoyer ce qu'on lui avait pré-paré, et de se contenter d'une pomme avec son pain pour tout dîner. Sa tendre charité Be se bornait pas à la durée de la maladie elle s'éten-dait à tous les temps. Leurs besoins étaient sans cesse présents à sa pensée. Pour y subvenir plus abondamment, il s'était fait une loi de ne point user de vin, à moins qu'il ne lui survînt des visites extraordinaires, ou qu'il n'y fût contraint par quelque indisposition. 1 Lettre du 7 mars 1796.
-31-plice 1 . Le nombre des pauvres était considé-rable dans les deux paroisses on ne le vit jamais s'en affliger ou s'en plaindre. Si quelque chose lui faisait peine, c'était que la modicité de son revenu ne lui permît pas de faire pour eux au-tant qu'il aurait voulu mais il se consolait par la pensée que Dieu ne lui demanderait compte que de ce qu'il avait reçu. Il les visitait dans leurs maladies avec une affection toute particu-lière. En même temps qu'il assurait le salut de l'âme, il veillait à la santé du corps. Il leur faisait distribuer gratuitement des remèdes convena-bles à leur état, et pourvoyait à toutes leurs né-cessités avec autant d'attention que de généro-sité. Mais c'est trop peu dire il n'était point rare de le voir se priver pour eux de son modeste repas, de leur envoyer ce qu'on lui avait pré-paré, et de se contenter d'une pomme avec son pain pour tout dîner. Sa tendre charité Be se bornait pas à la durée de la maladie elle s'éten-dait à tous les temps. Leurs besoins étaient sans cesse présents à sa pensée. Pour y subvenir plus abondamment, il s'était fait une loi de ne point user de vin, à moins qu'il ne lui survînt des visites extraordinaires, ou qu'il n'y fût contraint par quelque indisposition. 1 Lettre du 7 mars 1796.
-31-plice 1 . Le nombre des pauvres était considé-rable dans les deux paroisses on ne le vit jamais s'en affliger ou s'en plaindre. Si quelque chose lui faisait peine, c'était que la modicité de son revenu ne lui permît pas de faire pour eux au-tant qu'il aurait voulu mais il se consolait par la pensée que Dieu ne lui demanderait compte que de ce qu'il avait reçu. Il les visitait dans leurs maladies avec une affection toute particu-lière. En même temps qu'il assurait le salut de l'âme, il veillait à la santé du corps. Il leur faisait distribuer gratuitement des remèdes convena-bles à leur état, et pourvoyait à toutes leurs né-cessités avec autant d'attention que de généro-sité. Mais c'est trop peu dire il n'était point rare de le voir se priver pour eux de son modeste repas, de leur envoyer ce qu'on lui avait pré-paré, et de se contenter d'une pomme avec son pain pour tout dîner. Sa tendre charité ne se bornait pas à la durée de la maladie elle s'éten-dait à tous les temps. Leurs besoins étaient sans cesse présents à sa pensée. Pour y subvenir plus abondamment, il s'était fait une loi de ne point user de vin, à moins qu'il ne lui survînt des visites extraordinaires, ou qu'il n'y fût contraint par quelque indisposition. 1 Lettre du 7 mars 1796.
Si quelque chose lui faisait peine, c'était que la modicité de son revenu ne lui permît pas de faire pour eux au-tant qu'il aurait voulu mais il se consolait par la pensée que Dieu ne lui demanderait compte que de ce qu'il avait reçu.
Si quelque chose lui faisait peine, c'était que la modicité de son revenu ne lui permît pas de faire pour eux au-tant qu'il aurait voulu mais il se consolait par la pensée que Dieu ne lui demanderait compte que de ce qu'il avait reçu.
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198 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. initiation complète il ne désespérait plus du succès, et pa-raissait disposé à y aider de tout son pouvoir. C'était déjà beaucoup que de Yavoir amené là. Plaider une cause n'est rien il faut l'épouser, et les grands noms épousent peu le métier blase. Ludovic avait donc sujet de s'enorgueillir du résultat qu'il avait obtenu quant au reste, ce n'était plus de son domaine, son rôle cessait il était dessaisi pour ainsi dire. Ce fut alors que le hasard s'en mêla pour le pousser plus haut encore. Le jour de l'audience était fixé tout était ar-rêté les mémoires avaient été distribués et l'effet en parais-sait bon d'un commun accord, les parties avaient résolu de ne point reculer le débat et de se tenir prêtes au moment assigné par le rôle. De part et d'autre on avait fourbi les armes de combat et endossé le costume de guerre. La cour y était préparée, les greffiers aussi avocats, avoués, champions et juges du camp, tout le monde y comptait et s'était arrangé en conséquence. Qu'on juge du désappointement de l'étude lorsque le ma-tin même un mal imprévu surprit l'avocat célèbre et le mit dans l'impuissance de se rendre au Palais. En vain lui dé-pêcha-t-on émissaire sur émissaire ce n'était point une in-disposition de commande, comme il y en a tant au service de ces messieurs. L'homme illustre était au lit, avec une fièvre bien caractérisée. Que faire? Demander un sursis, ajourner le débat, on l'aurait certainement pu, et les cours ne se refusent jamais à des remises, appuyées sur des motifs sérieux. Mais n'était-ce pas mettre les apparences contre soi? N'était-ce pas perdre les bénéfices de la position? La partie qui soulève de pareils incidents a toujours l'air de cher-cher des défaites, de douter d'elle-même et de fuir devant l'ennemi. Le cas était grave et, qui plus est, urgent. Il fal-lait se décider à l'instant même l'audience allait s'ouvrir. Ludovic eut une inspiration qui, de toute autre part, eut semblé téméraire, et qui n'était chez lui que l'effet d'une pro-fonde conviction. Il s'offrit à plaider l'affaire, et y mit tant de chaleur, que son patron en fut ébranlé. A entendre Ludovic, il y avait plus d'inconvénients à demander un renvoi qu'à -confier la défense à un débutant, et il appuya cette opinion de motifs péremptoires. Puis il ajouta qu'il avait étudié le
198 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. initiation complète il ne désespérait plus du succès, et pa-raissait disposé à y aider de tout son pouvoir. C'était déjà beaucoup que de @Yavoir amené là. Plaider une cause n'est rien il faut l'épouser, et les grands noms épousent peu le métier blase. Ludovic avait donc sujet de s'enorgueillir du résultat qu'il avait obtenu quant au reste, ce n'était plus de son domaine, son rôle cessait il était dessaisi pour ainsi dire. Ce fut alors que le hasard s'en mêla pour le pousser plus haut encore. Le jour de l'audience était fixé tout était ar-rêté les mémoires avaient été distribués et l'effet en parais-sait bon d'un commun accord, les parties avaient résolu de ne point reculer le débat et de se tenir prêtes au moment assigné par le rôle. De part et d'autre on avait fourbi les armes de combat et endossé le costume de guerre. La cour y était préparée, les greffiers aussi avocats, avoués, champions et juges du camp, tout le monde y comptait et s'était arrangé en conséquence. Qu'on juge du désappointement de l'étude lorsque le ma-tin même un mal imprévu surprit l'avocat célèbre et le mit dans l'impuissance de se rendre au Palais. En vain lui dé-pêcha-t-on émissaire sur émissaire ce n'était point une in-disposition de commande, comme il y en a tant au service de ces messieurs. L'homme illustre était au lit, avec une fièvre bien caractérisée. Que faire@? Demander un sursis, ajourner le débat, on l'aurait certainement pu, et les cours ne se refusent jamais à des remises, appuyées sur des motifs sérieux. Mais n'était-ce pas mettre les apparences contre soi@? N'était-ce pas perdre les bénéfices de la position@? La partie qui soulève de pareils incidents a toujours l'air de cher-cher des défaites, de douter d'elle-même et de fuir devant l'ennemi. Le cas était grave et, qui plus est, urgent. Il fal-lait se décider à l'instant même l'audience allait s'ouvrir. Ludovic eut une inspiration qui, de toute autre part, eut semblé téméraire, et qui n'était chez lui que l'effet d'une pro-fonde conviction. Il s'offrit à plaider l'affaire, et y mit tant de chaleur, que son patron en fut ébranlé. A entendre Ludovic, il y avait plus d'inconvénients à demander un renvoi qu'à -confier la défense à un débutant, et il appuya cette opinion de motifs péremptoires. Puis il ajouta qu'il avait étudié le
198 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. initiation complète il ne désespérait plus du succès, et pa-raissait disposé à y aider de tout son pouvoir. C'était déjà beaucoup que de l'avoir amené là. Plaider une cause n'est rien il faut l'épouser, et les grands noms épousent peu le métier blase. Ludovic avait donc sujet de s'enorgueillir du résultat qu'il avait obtenu quant au reste, ce n'était plus de son domaine, son rôle cessait il était dessaisi pour ainsi dire. Ce fut alors que le hasard s'en mêla pour le pousser plus haut encore. Le jour de l'audience était fixé tout était ar-rêté les mémoires avaient été distribués et l'effet en parais-sait bon d'un commun accord, les parties avaient résolu de ne point reculer le débat et de se tenir prêtes au moment assigné par le rôle. De part et d'autre on avait fourbi les armes de combat et endossé le costume de guerre. La cour y était préparée, les greffiers aussi avocats, avoués, champions et juges du camp, tout le monde y comptait et s'était arrangé en conséquence. Qu'on juge du désappointement de l'étude lorsque le ma-tin même un mal imprévu surprit l'avocat célèbre et le mit dans l'impuissance de se rendre au Palais. En vain lui dé-pêcha-t-on émissaire sur émissaire ce n'était point une in-disposition de commande, comme il y en a tant au service de ces messieurs. L'homme illustre était au lit, avec une fièvre bien caractérisée. Que faire ? Demander un sursis, ajourner le débat, on l'aurait certainement pu, et les cours ne se refusent jamais à des remises, appuyées sur des motifs sérieux. Mais n'était-ce pas mettre les apparences contre soi ? N'était-ce pas perdre les bénéfices de la position ? La partie qui soulève de pareils incidents a toujours l'air de cher-cher des défaites, de douter d'elle-même et de fuir devant l'ennemi. Le cas était grave et, qui plus est, urgent. Il fal-lait se décider à l'instant même l'audience allait s'ouvrir. Ludovic eut une inspiration qui, de toute autre part, eût semblé téméraire, et qui n'était chez lui que l'effet d'une pro-fonde conviction. Il s'offrit à plaider l'affaire, et y mit tant de chaleur, que son patron en fut ébranlé. A entendre Ludovic, il y avait plus d'inconvénients à demander un renvoi qu'à @confier la défense à un débutant, et il appuya cette opinion de motifs péremptoires. Puis il ajouta qu'il avait étudié le
N'était-ce pas perdre les bénéfices de la position?
N'était-ce pas perdre les bénéfices de la position ?
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H2 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. tout l'invitait au contraire à persévérer. Il avait vu les com-bats de Clémence et ne se méprenait pas aux signes évidents de sa défaite. Et c'était alors que tout lui échappait. Cette idée le mettait hors de lui, et ses désirs ne faisaient que s'en accroître. Non! il ne rendrait pas les armes non! il ne re-noncerait pas à un bonheur placé sous sa main. Que lui im-portaient les obstacles? Un amour comme le sien y regarde-t-il seulement? Plus ils étaient grands, plus il devait mettre d'opiniâtreté dans sa poursuite. Ce fut sous cet aiguillon qu'il agit. Comme il ne trouvait plus Clémence sur son chemin, il fit de l'hôtel Montréal l'objet d'un siège dans toutes les formes et, pour échapper aux remarques, plus d'une fois il eut recours à des déguise-ments. Il espérait que la fortune lui enverrait à point nommé quelque dédommagement et lui livrerait l'accès de la place. Jamais investissement ne se fit d'une manière plus savante ni à l'aide de plus ingénieuses combinaisons. Tous les abords de l'hôtel furent reconnus, toutes les physionomies étudiées au passage. Point de mouvement qui lui échappât, point de détail dont il ne tirât parti. Il s'initia aux habitudes de la maison et sut comment les choses y étalent réglées. Ses as-siduités, d'ailleurs, n'excluaient pas une certaine prudence, et il mettait un soin infini à déjouer les curieux. -Qui aurait pu soupçonner qu'un marquis de Saint-Pons se cachait sous la blouse et la casquette d'un ouvrier? Peu de jours après que ce système d'opérations offensives eut été adopté, il se passa dans l'intérieur de l'hôtel une scène singulière, et qui causa à Clémence une surprise mê-lée d'étonnement. Parmi les femmes attachées à son service et à celui de sa belle-soeur, il en était une qui paraissait ani-mée d'un zèle plus grand pour sa personne, et qui l'entourait de soins particuliers. Dans l'existence qu'on lui avait arran-gée et où sa volonté n'avait qu'une faible part, il était rare que la comtesse se trouvât seule, même pour quelques ins-tants. Mademoiselle Pulchérie était pour elle ce que l'ombre est au corps, ce que le diacre est au prêtre un témoin toujours présent, toujours attentif. Dans le salon comme dans le ca-binet de travail, aux repas comme au jardin, oisive ou occu-pée', Clémence ne marchait, n'agissait que sous les yeux de cet argus, deux yeux qui en valaient cent. S'éloignait-elle
H2 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. tout l'invitait au contraire à persévérer. Il avait vu les com-bats de Clémence et ne se méprenait pas aux signes évidents de sa défaite. Et c'était alors que tout lui échappait. Cette idée le mettait hors de lui, et ses désirs ne faisaient que s'en accroître. Non! il ne rendrait pas les armes non@! il ne re-noncerait pas à un bonheur placé sous sa main. Que lui im-portaient les obstacles@? Un amour comme le sien y regarde-t-il seulement@? Plus ils étaient grands, plus il devait mettre d'opiniâtreté dans sa poursuite. Ce fut sous cet aiguillon qu'il agit. Comme il ne trouvait plus Clémence sur son chemin, il fit de l'hôtel Montréal l'objet d'un siège dans toutes les formes et, pour échapper aux remarques, plus d'une fois il eut recours à des déguise-ments. Il espérait que la fortune lui enverrait à point nommé quelque dédommagement et lui livrerait l'accès de la place. Jamais investissement ne se fit d'une manière plus savante ni à l'aide de plus ingénieuses combinaisons. Tous les abords de l'hôtel furent reconnus, toutes les physionomies étudiées au passage. Point de mouvement qui lui échappât, point de détail dont il ne tirât parti. Il s'initia aux habitudes de la maison et sut comment les choses y étalent réglées. Ses as-siduités, d'ailleurs, n'excluaient pas une certaine prudence, et il mettait un soin infini à déjouer les curieux. -Qui aurait pu soupçonner qu'un marquis de Saint-Pons se cachait sous la blouse et la casquette d'un ouvrier@? Peu de jours après que ce système d'opérations offensives eut été adopté, il se passa dans l'intérieur de l'hôtel une scène singulière, et qui causa à Clémence une surprise mê-lée d'étonnement. Parmi les femmes attachées à son service et à celui de sa belle-soeur, il en était une qui paraissait ani-mée d'un zèle plus grand pour sa personne, et qui l'entourait de soins particuliers. Dans l'existence qu'on lui avait arran-gée et où sa volonté n'avait qu'une faible part, il était rare que la comtesse se trouvât seule, même pour quelques ins-tants. Mademoiselle Pulchérie était pour elle ce que l'ombre est au corps, ce que le diacre est au prêtre un témoin toujours présent, toujours attentif. Dans le salon comme dans le ca-binet de travail, aux repas comme au jardin, oisive ou occu-pée', Clémence ne marchait, n'agissait que sous les yeux de cet argus, deux yeux qui en valaient cent. S'éloignait-elle
H2 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. tout l'invitait au contraire à persévérer. Il avait vu les com-bats de Clémence et ne se méprenait pas aux signes évidents de sa défaite. Et c'était alors que tout lui échappait. Cette idée le mettait hors de lui, et ses désirs ne faisaient que s'en accroître. Non! il ne rendrait pas les armes non ! il ne re-noncerait pas à un bonheur placé sous sa main. Que lui im-portaient les obstacles ? Un amour comme le sien y regarde-t-il seulement ? Plus ils étaient grands, plus il devait mettre d'opiniâtreté dans sa poursuite. Ce fut sous cet aiguillon qu'il agit. Comme il ne trouvait plus Clémence sur son chemin, il fit de l'hôtel Montréal l'objet d'un siége dans toutes les formes et, pour échapper aux remarques, plus d'une fois il eut recours à des déguise-ments. Il espérait que la fortune lui enverrait à point nommé quelque dédommagement et lui livrerait l'accès de la place. Jamais investissement ne se fit d'une manière plus savante ni à l'aide de plus ingénieuses combinaisons. Tous les abords de l'hôtel furent reconnus, toutes les physionomies étudiées au passage. Point de mouvement qui lui échappât, point de détail dont il ne tirât parti. Il s'initia aux habitudes de la maison et sut comment les choses y étaient réglées. Ses as-siduités, d'ailleurs, n'excluaient pas une certaine prudence, et il mettait un soin infini à déjouer les curieux. @Qui aurait pu soupçonner qu'un marquis de Saint-Pons se cachait sous la blouse et la casquette d'un ouvrier ? Peu de jours après que ce système d'opérations offensives eut été adopté, il se passa dans l'intérieur de l'hôtel une scène singulière, et qui causa à Clémence une surprise mê-lée d'étonnement. Parmi les femmes attachées à son service et à celui de sa belle-soeur, il en était une qui paraissait ani-mée d'un zèle plus grand pour sa personne, et qui l'entourait de soins particuliers. Dans l'existence qu'on lui avait arran-gée et où sa volonté n'avait qu'une faible part, il était rare que la comtesse se trouvât seule, même pour quelques ins-tants. Mademoiselle Pulchérie était pour elle ce que l'ombre est au corps, ce que le diacre est au prêtre un témoin toujours présent, toujours attentif. Dans le salon comme dans le ca-binet de travail, aux repas comme au jardin, oisive ou occu-pée@, Clémence ne marchait, n'agissait que sous les yeux de cet argus, deux yeux qui en valaient cent. S'éloignait-elle
Dans le salon comme dans le ca-binet de travail, aux repas comme au jardin, oisive ou occu-pée', Clémence ne marchait, n'agissait que sous les yeux de cet argus, deux yeux qui en valaient cent.
Dans le salon comme dans le ca-binet de travail, aux repas comme au jardin, oisive ou occu-pée, Clémence ne marchait, n'agissait que sous les yeux de cet argus, deux yeux qui en valaient cent.
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146 L'ÉVASION. Je me trouvais comme dans une sorte de puits, au fond duquel roulait un rapide torrent. Une masure basse, sans fenêtre, était placée sous les arbres, dans la prairie qui formait le fond du val. Epuisé de fatigue, les pieds ensan-glantés, accablé cette fois par le besoin de dormir, je pous-sai la porte delà baraque, et j'entrai. C'était une grange remplie de foin etde paille. Je m'étendis, ou plutôt je tom-bai sur ce lit d'occasion, qui me parut délicieux, et je m'en-dormis aussitôt d'un sommeil profond. Lorsque je me réveillai, il faisait grand jour, les rayons joyeux du soleil pénétraient par la porte jusque dans la grange et semblaient m'inviter à continuer ma route. Mais quand je voulus me mettre sur mes jambes, je pus à peine me tenir debout, tant elles étaient raidies par la marche forcée de la veille mes pieds étaient brûlants et gonflés. Il me fallut faire un courageux effort pour ne point m'é-tendre de nouveau sur ce foin parfumé qui m'avait fourni un lit si chaud et si moelleux. Mais la pensée de la France, où j'étais impatient d'arriver, me fit oublier toute fatigue l'espoir que cette journée serait peut-être la dernière que je passerais sur la terre prussienne ranima mon courage, et je sortis de la grange décidé à tout souffrir pour atteindre mon but. J'ai dit que j'étais au fond d'un ravin. A droite, une fo-rêt d'où s'échappait le torrent semblait fermer toute issue à gauche, le val se prolongeait en une gorge étroite et tortueuse, où un sentier suivait les eaux écumantes vis-à-vis, un autre sentier gravissait la montagne qui m'avait arrêté la veille. Je n'hésitai pas à le prendre un pressen-timent me disait que du haut de cette montagne je pour-rais me rendre compte des lieux où le hasard m'avait conduit. D'ailleurs il me répugnait de suivre les longs dé-tours d'un ravin où la vue était bornée, et où je craignais de perdre un temps précieux.
146 L'ÉVASION. Je me trouvais comme dans une sorte de puits, au fond duquel roulait un rapide torrent. Une masure basse, sans fenêtre, était placée sous les arbres, dans la prairie qui formait le fond du val. Epuisé de fatigue, les pieds ensan-glantés, accablé cette fois par le besoin de dormir, je pous-sai la porte de@là baraque, et j'entrai. C'était une grange remplie de foin et@de paille. Je m'étendis, ou plutôt je tom-bai sur ce lit d'occasion, qui me parut délicieux, et je m'en-dormis aussitôt d'un sommeil profond. Lorsque je me réveillai, il faisait grand jour, les rayons joyeux du soleil pénétraient par la porte jusque dans la grange et semblaient m'inviter à continuer ma route. Mais quand je voulus me mettre sur mes jambes, je pus à peine me tenir debout, tant elles étaient raidies par la marche forcée de la veille mes pieds étaient brûlants et gonflés. Il me fallut faire un courageux effort pour ne point m'é-tendre de nouveau sur ce foin parfumé qui m'avait fourni un lit si chaud et si moelleux. Mais la pensée de la France, où j'étais impatient d'arriver, me fit oublier toute fatigue l'espoir que cette journée serait peut-être la dernière que je passerais sur la terre prussienne ranima mon courage, et je sortis de la grange décidé à tout souffrir pour atteindre mon but. J'ai dit que j'étais au fond d'un ravin. A droite, une fo-rêt d'où s'échappait le torrent semblait fermer toute issue à gauche, le val se prolongeait en une gorge étroite et tortueuse, où un sentier suivait les eaux écumantes vis-à-vis, un autre sentier gravissait la montagne qui m'avait arrêté la veille. Je n'hésitai pas à le prendre un pressen-timent me disait que du haut de cette montagne je pour-rais me rendre compte des lieux où le hasard m'avait conduit. D'ailleurs il me répugnait de suivre les longs dé-tours d'un ravin où la vue était bornée, et où je craignais de perdre un temps précieux.
146 L'ÉVASION. Je me trouvais comme dans une sorte de puits, au fond duquel roulait un rapide torrent. Une masure basse, sans fenêtre, était placée sous les arbres, dans la prairie qui formait le fond du val. Epuisé de fatigue, les pieds ensan-glantés, accablé cette fois par le besoin de dormir, je pous-sai la porte de la baraque, et j'entrai. C'était une grange remplie de foin et de paille. Je m'étendis, ou plutôt je tom-bai sur ce lit d'occasion, qui me parut délicieux, et je m'en-dormis aussitôt d'un sommeil profond. Lorsque je me réveillai, il faisait grand jour, les rayons joyeux du soleil pénétraient par la porte jusque dans la grange et semblaient m'inviter à continuer ma route. Mais quand je voulus me mettre sur mes jambes, je pus à peine me tenir debout, tant elles étaient raidies par la marche forcée de la veille mes pieds étaient brûlants et gonflés. Il me fallut faire un courageux effort pour ne point m'é-tendre de nouveau sur ce foin parfumé qui m'avait fourni un lit si chaud et si moelleux. Mais la pensée de la France, où j'étais impatient d'arriver, me fit oublier toute fatigue l'espoir que cette journée serait peut-être la dernière que je passerais sur la terre prussienne ranima mon courage, et je sortis de la grange décidé à tout souffrir pour atteindre mon but. J'ai dit que j'étais au fond d'un ravin. A droite, une fo-rêt d'où s'échappait le torrent semblait fermer toute issue à gauche, le val se prolongeait en une gorge étroite et tortueuse, où un sentier suivait les eaux écumantes vis-à-vis, un autre sentier gravissait la montagne qui m'avait arrêté la veille. Je n'hésitai pas à le prendre un pressen-timent me disait que du haut de cette montagne je pour-rais me rendre compte des lieux où le hasard m'avait conduit. D'ailleurs il me répugnait de suivre les longs dé-tours d'un ravin où la vue était bornée, et où je craignais de perdre un temps précieux.
D'ailleurs il me répugnait de suivre les longs dé-tours d'un ravin où la vue était bornée, et où je craignais de perdre un temps précieux.
D'ailleurs il me répugnait de suivre les longs dé-tours d'un ravin où la vue était bornée, et où je craignais de perdre un temps précieux.
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280 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE rue. - Moi-même, Monsieur. - Eh bien, dans cette lettre, elle me prie de venir la voir vous voyez donc que, s'il y a une consigne, j'en suis excepté. - Si vous en étiez excepté, je ne vous aurais pas dit qu'elle n'y est pour personne. J'ai trente ans de loge, Mon-sieur. Évidemment il était impossible de donner le change à un personnage si au courant de ses devoirs d'état, et il eût été dangereux d'affronter sa puissance. Comment se passer de son concours? Comment pénétrer chez Marguerite s'il refu-sait de s'y prêter? Ludovic l'avait fait une fois mais il avait alors quelque droit à le faire. Aujourd'hui ce n'était plus une fiancée qu'il venait chercher c'était une victime qu'il voulait sauver. Il lui eu coûtait sans doute de mettre un concierge dans cette confidence mais c'était le seul moyen qui lui restât, et il se décida à l'employer. Prenant cet homme à part, il alla droit au fait - Vous vous intéressez à votre locataire? lui dit-il. - Comme à tous, répondit-il. Un locataire est sacré pour moi. J'ai trente ans de loge. - Eh bien ! cette fois, votre intérêt porte à faux. Vous se-rez cause d'un malheur. -Moi? répliqua-t-il avec un sourire d'incrédulité qui ré-pondait au témoignage de sa conscience. - Vous, dit vivement Ludovic. Ne comprenez-vous pas pourquoi elle a interdit sa porte? - Parce que ça lui convient nous autres nous n'avons rien à y voir. - Mais, malheureux! si elle avait de mauvais desseins ? - Mauvais ou bons, c'est ce qui la regarde. - Si elle avait l'intention de se détruire, d'attenter à ses jours? Devant un tel langage et un accent si sincère, il n'y avait pas d'incrédulité qui pût tenir. Le concierge désarma enfin. - Vrai, Monsieur? dit-il. - Insisterais-je sans cela ? - Mademoiselle Marguerite a l'intention de se détruire? - Lisez plutôt, si vous ne me croyez pas. - Non, Monsieur, je vous crois maintenant. Juste ciel! un - malheur dans ma maison 1
280 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE rue. - Moi-même, Monsieur. - Eh bien, dans cette lettre, elle me prie de venir la voir vous voyez donc que, s'il y a une consigne, j'en suis excepté. - Si vous en étiez excepté, je ne vous aurais pas dit qu'elle n'y est pour personne. J'ai trente ans de loge, Mon-sieur. Évidemment il était impossible de donner le change à un personnage si au courant de ses devoirs d'état, et il eût été dangereux d'affronter sa puissance. Comment se passer de son concours@? Comment pénétrer chez Marguerite s'il refu-sait de s'y prêter@? Ludovic l'avait fait une fois mais il avait alors quelque droit à le faire. Aujourd'hui ce n'était plus une fiancée qu'il venait chercher c'était une victime qu'il voulait sauver. Il lui eu coûtait sans doute de mettre un concierge dans cette confidence mais c'était le seul moyen qui lui restât, et il se décida à l'employer. Prenant cet homme à part, il alla droit au fait - Vous vous intéressez à votre locataire@? lui dit-il. - Comme à tous, répondit-il. Un locataire est sacré pour moi. J'ai trente ans de loge. - Eh bien ! cette fois, votre intérêt porte à faux. Vous se-rez cause d'un malheur. -Moi@? répliqua-t-il avec un sourire d'incrédulité qui ré-pondait au témoignage de sa conscience. - Vous, dit vivement Ludovic. Ne comprenez-vous pas pourquoi elle a interdit sa porte? - Parce que ça lui convient nous autres nous n'avons rien à y voir. - Mais, malheureux@! si elle avait de mauvais desseins ? - Mauvais ou bons, c'est ce qui la regarde. - Si elle avait l'intention de se détruire, d'attenter à ses jours@? Devant un tel langage et un accent si sincère, il n'y avait pas d'incrédulité qui pût tenir. Le concierge désarma enfin. - Vrai, Monsieur@? dit-il. - Insisterais-je sans cela ? - Mademoiselle Marguerite a l'intention de se détruire@? - Lisez plutôt, si vous ne me croyez pas. - Non, Monsieur, je vous crois maintenant. Juste ciel@! un - malheur dans ma maison 1
280 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@Moi-même, Monsieur. -@Eh bien, dans cette lettre, elle me prie de venir la voir vous voyez donc que, s'il y a une consigne, j'en suis excepté. -@Si vous en étiez excepté, je ne vous aurais pas dit qu'elle n'y est pour personne. J'ai trente ans de loge, Mon-sieur. Évidemment il était impossible de donner le change à un personnage si au courant de ses devoirs d'état, et il eût été dangereux d'affronter sa puissance. Comment se passer de son concours ? Comment pénétrer chez Marguerite s'il refu-sait de s'y prêter ? Ludovic l'avait fait une fois mais il avait alors quelque droit à le faire. Aujourd'hui ce n'était plus une fiancée qu'il venait chercher c'était une victime qu'il voulait sauver. Il lui en coûtait sans doute de mettre un concierge dans cette confidence mais c'était le seul moyen qui lui restât, et il se décida à l'employer. Prenant cet homme à part, il alla droit au fait -@Vous vous intéressez à votre locataire ? lui dit-il. -@Comme à tous, répondit-il. Un locataire est sacré pour moi. J'ai trente ans de loge. -@Eh bien ! cette fois, votre intérêt porte à faux. Vous se-rez cause d'un malheur. -Moi ? répliqua-t-il avec un sourire d'incrédulité qui ré-pondait au témoignage de sa conscience. -@Vous, dit vivement Ludovic. Ne comprenez-vous pas pourquoi elle a interdit sa porte? -@Parce que ça lui convient nous autres nous n'avons rien à y voir. -@Mais, malheureux ! si elle avait de mauvais desseins ? -@Mauvais ou bons, c'est ce qui la regarde. -@Si elle avait l'intention de se détruire, d'attenter à ses jours ? Devant un tel langage et un accent si sincère, il n'y avait pas d'incrédulité qui pût tenir. Le concierge désarma enfin. -@Vrai, Monsieur ? dit-il. -@Insisterais-je sans cela ? -@Mademoiselle Marguerite a l'intention de se détruire ? -@Lisez plutôt, si vous ne me croyez pas. -@Non, Monsieur, je vous crois maintenant. Juste ciel ! un @@malheur dans ma maison 1
- Vous, dit vivement Ludovic.
-Vous, dit vivement Ludovic.
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ment extraordinaire ne fut une illusion de cet ange ténébreux qui se transforme en ange de lumiére, elle crut devoir consulter un direct-teur éclairé. Celui à qui elle s'adressa dans le sacré tribunal fut un père carme, homme fort spirituel, et trés-verse dans les voies intérieu-res. Ce sage religieux ne crut pas devoir la rassurer d'abord parfaitement sur son état, ni lui en faire connaître le mérite et l'éléva-tion, mais il la consola, et l'exhorta à être fidele à Dieu, et lui promit avec beaucoup de bonté son assistance toutes les fois qu'elle qu'elle en aurait besoin. Armelle profita de cette permission, et ne voulut plus désormais se conduire que par la voie de l'obéissance. Pourvu que je ne fasse pas ma propre volonté, disait-elle, il ne m'importe arrive ce qui pourra, je ne me mettrai en peine de rien mais si une fois je fais ma volonté, je me tiens pour perdue. Ainsi pensait l'illustre Thérese. Quand on mar-che d'aussi près qu'Armelle sur les traces des saints, on a leurs sentiments, et, sans le sa-voir, on emploie jusqu'à leurs expressions. L'amour de cette vertueuse fille pour Jésus-Christ souffrant, et la douleur qu'elle avait de ses pédhés, ne firent que s'accroitre pendant plus d'un an. Ce qui redoublait en elle l'ardeur
ment extraordinaire ne fut une illusion de cet ange ténébreux qui se transforme en ange de lumiére, elle crut devoir consulter un direct-teur éclairé. Celui à qui elle s'adressa dans le sacré tribunal fut un père carme, homme fort spirituel, et trés-verse dans les voies intérieu-res. Ce sage religieux ne crut pas devoir la rassurer d'abord parfaitement sur son état, ni lui en faire connaître le mérite et l'éléva-tion, mais il la consola, et l'exhorta à être fidele à Dieu, et lui promit avec beaucoup de bonté son assistance toutes les fois qu'elle qu'elle en aurait besoin. Armelle profita de cette permission, et ne voulut plus désormais se conduire que par la voie de l'obéissance. Pourvu que je ne fasse pas ma propre volonté, disait-elle, il ne m'importe arrive ce qui pourra, je ne me mettrai en peine de rien mais si une fois je fais ma volonté, je me tiens pour perdue. Ainsi pensait l'illustre Thérese. Quand on mar-che d'aussi près qu'Armelle sur les traces des saints, on a leurs sentiments, et, sans le sa-voir, on emploie jusqu'à leurs expressions. L'amour de cette vertueuse fille pour Jésus-Christ souffrant, et la douleur qu'elle avait de ses pédhés, ne firent que s'accroitre pendant plus d'un an. Ce qui redoublait en elle l'ardeur
ment extraordinaire ne fut une illusion de cet ange ténébreux qui se transforme en ange de lumière, elle crut devoir consulter un direct-teur éclairé. Celui à qui elle s'adressa dans le sacré tribunal fut un père carme, homme fort spirituel, et trés-versé dans les voies intérieu-res. Ce sage religieux ne crut pas devoir la rassurer d'abord parfaitement sur son état, ni lui en faire connaître le mérite et l'éléva-tion, mais il la consola, et l'exhorta à être fidele à Dieu, et lui promit avec beaucoup de bonté son assistance toutes les fois qu'elle qu'elle en aurait besoin. Armelle profita de cette permission, et ne voulut plus désormais se conduire que par la voie de l'obéissance. Pourvu que je ne fasse pas ma propre volonté, disait-elle, il ne m'importe arrive ce qui pourra, je ne me mettrai en peine de rien mais si une fois je fais ma volonté, je me tiens pour perdue. Ainsi pensait l'illustre Thérèse. Quand on mar-che d'aussi près qu'Armelle sur les traces des saints, on a leurs sentiments, et, sans le sa-voir, on emploie jusqu'à leurs expressions. L'amour de cette vertueuse fille pour Jésus-Christ souffrant, et la douleur qu'elle avait de ses pédhés, ne firent que s'accroitre pendant plus d'un an. Ce qui redoublait en elle l'ardeur
ment extraordinaire ne fut une illusion de cet ange ténébreux qui se transforme en ange de lumiére, elle crut devoir consulter un direct-teur éclairé.
ment extraordinaire ne fut une illusion de cet ange ténébreux qui se transforme en ange de lumière, elle crut devoir consulter un direct-teur éclairé.
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55 en digités, en ungulés et en palmipèdes, et il en range les individus par des caractères particuliers puisés dans le nombre et la disposition des dents, la figure des ongles, etc. Il exposa le plande cette méthode dans un Cours de zoologie qu'il ouvrit, en 1804, à l'Athénée des étrangers à Paris. Mais plus particulièrement entraîné vers l'étude des végétaux, il revint aux plantes que LINNÉ a, pour ainsi dire , condamnées à former la dernière classe de son séduisant système sexuel. Déjà , dès le mois d'avril 1803, il avait entretenu l'Institut de la nécessité de changer le mot cryptogamie en celui d'oethéagamie 1 , comme plus convenable et applicable à toutes les familles et à tous les genres et de diviser les oethéogames en sept grandes familles, savoir les algues,les champignons,les lichens , les hépatiques, les mousses, les lycopodes et les fougères. Dans ce travail long et difficile, fruit de trente années d'études et d'observations, on trouve la confirmation , et des essais nouveaux à l'appui du plan général que PALISOT DE BEAUVOIS s'était fait, en 1780, d'examiner les cryptogames sous le rapport de leur orga-nisation par familles naturelles, et sous celui de leurs caractères appareils et extérieurs pour les distribuer en genres constans et invariables. Comme RAY , MORANDI et ADANSON, notre auteur place les algues en tête, comme le terme de l'échelle végétale, ou si l'on veut, en sens inverse, le premier degré de la végétation, le point où, si l'on peut s'exprimer ainsi, la 1 Cette expression , dérivée des mots grecs , in solite, et , indique bien la présence des sexes mais elle prouve en même temps que le mystère de leur union n'est pas encore parfaitement connu.
55 en digités, en ungulés et en palmipèdes, et il en range les individus par des caractères particuliers puisés dans le nombre et la disposition des dents, la figure des ongles, etc. Il exposa le plan@de cette méthode dans un Cours de zoologie qu'il ouvrit, en 1804, à l'Athénée des étrangers à Paris. Mais plus particulièrement entraîné vers l'étude des végétaux, il revint aux plantes que LINNÉ a, pour ainsi dire , condamnées à former la dernière classe de son séduisant système sexuel. Déjà , dès le mois d'avril 1803, il avait entretenu l'Institut de la nécessité de changer le mot cryptogamie en celui d'oethéagamie 1 , comme plus convenable et applicable à toutes les familles et à tous les genres et de diviser les oethéogames en sept grandes familles, savoir les algues,les champignons,les lichens , les hépatiques, les mousses, les lycopodes et les fougères. Dans ce travail long et difficile, fruit de trente années d'études et d'observations, on trouve la confirmation , et des essais nouveaux à l'appui du plan général que PALISOT DE BEAUVOIS s'était fait, en 1780, d'examiner les cryptogames sous le rapport de leur orga-nisation par familles naturelles, et sous celui de leurs caractères appareils et extérieurs pour les distribuer en genres constans et invariables. Comme RAY , MORANDI et ADANSON, notre auteur place les algues en tête, comme le terme de l'échelle végétale, ou si l'on veut, en sens inverse, le premier degré de la végétation, le point où, si l'on peut s'exprimer ainsi, la @@@1 Cette expression , dérivée des mots grecs , in solite, et , indique bien la présence des sexes mais elle prouve en même temps que le mystère de leur union n'est pas encore parfaitement connu.
55 en digités, en ungulés et en palmipèdes, et il en range les individus par des caractères particuliers puisés dans le nombre et la disposition des dents, la figure des ongles, etc. Il exposa le plan de cette méthode dans un cours de zoologie qu'il ouvrit, en 1804, à l'Athénée des étrangers à Paris. Mais plus particulièrement entraîné vers l'étude des végétaux, il revint aux plantes que LINNÉ a, pour ainsi dire , condamnées à former la dernière classe de son séduisant système sexuel. Déjà , dès le mois d'avril 1803, il avait entretenu l'Institut de la nécessité de changer le mot cryptogamie en celui d'oethéogamie 1 , comme plus convenable et applicable à toutes les familles et à tous les genres et de diviser les oethéogames en sept grandes familles, savoir les algues,les champignons,les lichens , les hépatiques, les mousses, les lycopodes et les fougères. Dans ce travail long et difficile, fruit de trente années d'études et d'observations, on trouve la confirmation , et des essais nouveaux à l'appui du plan général que PALISOT DE BEAUVOIS s'était fait, en 1780, d'examiner les cryptogames sous le rapport de leur orga-nisation par familles naturelles, et sous celui de leurs caractères appareils et extérieurs pour les distribuer en genres constans et invariables. Comme RAY , MORANDI et ADANSON, notre auteur place les algues en tête, comme le terme de l'échelle végétale, ou si l'on veut, en sens inverse, le premier degré de la végétation, le point où, si l'on peut s'exprimer ainsi, la 55 1 Cette expression , dérivée des mots grecs , in solite, et , indique bien la présence des sexes mais elle prouve en même temps que le mystère de leur union n'est pas encore parfaitement connu.
Il exposa le plande cette méthode dans un Cours de zoologie qu'il ouvrit, en 1804, à l'Athénée des étrangers à Paris.
Il exposa le plan de cette méthode dans un cours de zoologie qu'il ouvrit, en 1804, à l'Athénée des étrangers à Paris.
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-32 -Le siècle était encore aux doux loisirs de la pa-resse enivrée chantée par La Fare, 1 et Chau-lieu 2 , à cette tendre philosophie inaugurée par Chapelle et Bachaumont qui célébrait l'amour, l'âme de l'univers, la rose dans le coeur du bouquet. Puissant et premier génie Par qui tout fut animé, Toi qui maintiens l'harmonie Du monde par toi formé ! Amour, d'un trait de ta flamme Pénètre aujourd'hui mon âme, Et fais couler dans mes sens Le feu dont brûla Catulle, Et qui du jeune Tibulle Forma les tendres accents. Cet hymne éternel à l'amour peint l'esprit de celte société pleine d'ivresses qu'avait préparée la Régence l'amour chanté par les poètes n'est pas ce sentiment chevaleresque pur et chaste transmis par le moyen âge, mais la volupté des odes de Tibulle et d'Horace. Nectar qu'on avale à longs traits, Beaume que répand la nature Sur les maux qu'elle nous a faits, Maîtresse aimable d'Épicure, 2 OEuvres de La Farre. Le marquis de La Fare, d'une très-noble famille languedocienne, avait appartenu spéciale-ment à l'époque de la Régence il était capitaine des gardes de M. le duc d'Orléans. Voyez mon livre sur Madame de Para-bère. 1 L'abbé de Chaulieu était né en 1639, d'une famille fort attachée au cardinal Mazarin. Son père avait été négocia-teur considérable à l'étranger.
-32 -Le siècle était encore aux doux loisirs de la pa-resse enivrée chantée par La Fare, 1 et Chau-lieu 2 , à cette tendre philosophie inaugurée par Chapelle et Bachaumont qui célébrait l'amour, l'âme de l'univers, la rose dans le coeur du bouquet. Puissant et premier génie Par qui tout fut animé, Toi qui maintiens l'harmonie Du monde par toi formé ! Amour, d'un trait de ta flamme Pénètre aujourd'hui mon âme, Et fais couler dans mes sens Le feu dont brûla Catulle, Et qui du jeune Tibulle Forma les tendres accents. Cet hymne éternel à l'amour peint l'esprit de celte société pleine d'ivresses qu'avait préparée la Régence l'amour chanté par les poètes n'est pas ce sentiment chevaleresque pur et chaste transmis par le moyen âge, mais la volupté des odes de Tibulle et d'Horace. Nectar qu'on avale à longs traits, Beaume que répand la nature Sur les maux qu'elle nous a faits, Maîtresse aimable d'Épicure, @@2 @@@@OEuvres de La Farre. Le marquis de La Fare, d'une très-noble famille languedocienne, avait appartenu spéciale-ment à l'époque de la Régence il était capitaine des gardes de M. le duc d'Orléans. Voyez mon livre sur Madame de Para-bère. 1 L'abbé de Chaulieu était né en 1639, d'une famille fort attachée au cardinal Mazarin. Son père avait été négocia-teur considérable à l'étranger.
-32 -Le siècle était encore aux doux loisirs de la pa-resse enivrée chantée par La Fare, 1 et Chau-lieu 2 , à cette tendre philosophie inaugurée par Chapelle et Bachaumont qui célébrait l'amour, l'âme de l'univers, la rose dans le coeur du bouquet. Puissant et premier génie Par qui tout fut animé, Toi qui maintiens l'harmonie Du monde par toi formé ! Amour, d'un trait de ta flamme Pénètre aujourd'hui mon âme, Et fais couler dans mes sens Le feu dont brûla Catulle, Et qui du jeune Tibulle Forma les tendres accents. Cet hymne éternel à l'amour peint l'esprit de cette société pleine d'ivresses qu'avait préparée la Régence l'amour chanté par les poëtes n'est pas ce sentiment chevaleresque pur et chaste transmis par le moyen âge, mais la volupté des odes de Tibulle et d'Horace. Nectar qu'on avale à longs traits, Beaume que répand la nature Sur les maux qu'elle nous a faits, Maîtresse aimable d'Épicure, -32 - 2 OEuvres de La Farre. Le marquis de La Fare, d'une très-noble famille languedocienne, avait appartenu spéciale-ment à l'époque de la Régence il était capitaine des gardes de M. le duc d'Orléans. Voyez mon livre sur Madame de Para-bère. 1 L'abbé de Chaulieu était né en 1639, d'une famille fort attachée au cardinal Mazarin. Son père avait été négocia-teur considérable à l'étranger.
Nectar qu'on avale à longs traits, Beaume que répand la nature Sur les maux qu'elle nous a faits, Maîtresse aimable d'Épicure, 2 OEuvres de La Farre.
Nectar qu'on avale à longs traits, Beaume que répand la nature Sur les maux qu'elle nous a faits, Maîtresse aimable d'Épicure, -32 - 2 OEuvres de La Farre.
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21 L'ART DE MAGNÉTISER fut que s'il voulait donner des concerts, il devait s'abstenir des douches, attendu qu'elles lui raidiraient le poignet pour un mois ou deux. Sivori se'le tint pour dit, donna un concert et repartit pour Genève, où il était de retour le 20 août. Nous l'avons tous entendu aux concerts qu'il donna, pendant le mois de septembre, au Casino et au théâtre, concerts dans lesquels il obtint les plus brillants succès. Paraplégie ancienne ayant pour cause une affection de la moelle épinière, compliquée de crises d'hystérie régulières et sous toutes les formes. Ce fut dans les premiers jours de mon arrivée à Genève, en juillet 1851, que je vis Mlle de L. pour la première fois. Mme de L. me donna d'abord quelques renseignements que voici, sur la maladie de son enfant. La maladie de ma fille, peu connue par les nombreux médecins consultés, est très ancienne, et les causes remon-tent peut-être jusqu'au berceau. Dès l'âge de six ans, elle eut des convulsions au couvent, mais elles disparurent. Ce fut à l'âge de dix ans, c'est-à-dire en 1844, que la maladie se manifesta complètement, et amena avec elle les mille bizarreries que l'on remarque quelquefois dans les maladies nerveuses danse de Saint-Guy, crises nerveuses, frayeurs sans motifs, puis une sorte de paralysie dans les hanches et dans les jambes, qui paraissait provenir de l'épine dorsale un peu déviée, et douloureuse dans certaine partie. Cette paralysie, qui d'abord ne se montrait que passa-gère et presque toujours à la suite de fatigue d'estomac ou de digestion troublée, est devenue continue il y a six ans, en 1845, pendant que ma fille prenait des bains froids qui lui firent beaucoup de mal. Les crises devinrent dès lors journalières et réglées comme un chronomètre commençant chaque jour à quatre heures de l'après-midi et finissant à sept heures du soir.
21 L'ART DE MAGNÉTISER fut que s'il voulait donner des concerts, il devait s'abstenir des douches, attendu qu'elles lui raidiraient le poignet pour un mois ou deux. Sivori se'le tint pour dit, donna un concert et repartit pour Genève, où il était de retour le 20 août. Nous l'avons tous entendu aux concerts qu'il donna, pendant le mois de septembre, au Casino et au théâtre, concerts dans lesquels il obtint les plus brillants succès. Paraplégie ancienne ayant pour cause une affection de la moelle épinière, compliquée de crises d'hystérie régulières et sous toutes les formes. Ce fut dans les premiers jours de mon arrivée à Genève, en juillet 1851, que je vis Mlle de L@@. pour la première fois. Mme de L.@@ me donna d'abord quelques renseignements que voici, sur la maladie de son enfant. La maladie de ma fille, peu connue par les nombreux médecins consultés, est très ancienne, et les causes remon-tent peut-être jusqu'au berceau. Dès l'âge de six ans, elle eut des convulsions au couvent, mais elles disparurent. Ce fut à l'âge de dix ans, c'est-à-dire en 1844, que la maladie se manifesta complètement, et amena avec elle les mille bizarreries que l'on remarque quelquefois dans les maladies nerveuses danse de Saint-Guy, crises nerveuses, frayeurs sans motifs, puis une sorte de paralysie dans les hanches et dans les jambes, qui paraissait provenir de l'épine dorsale un peu déviée, et douloureuse dans certaine partie. Cette paralysie, qui d'abord ne se montrait que passa-gère et presque toujours à la suite de fatigue d'estomac ou de digestion troublée, est devenue continue il y a six ans, en 1845, pendant que ma fille prenait des bains froids qui lui firent beaucoup de mal. Les crises devinrent dès lors journalières et réglées comme un chronomètre commençant chaque jour à quatre heures de l'après-midi et finissant à sept heures du soir.
21 L'ART DE MAGNÉTISER fut que s'il voulait donner des concerts, il devait s'abstenir des douches, attendu qu'elles lui raidiraient le poignet pour un mois ou deux. Sivori se le tint pour dit, donna un concert et repartit pour Genève, où il était de retour le 20 août. Nous l'avons tous entendu aux concerts qu'il donna, pendant le mois de septembre, au Casino et au théâtre, concerts dans lesquels il obtint les plus brillants succès. Paraplégie ancienne ayant pour cause une affection de la moelle épinière, compliquée de crises d'hystérie régulières et sous toutes les formes. Ce fut dans les premiers jours de mon arrivée à Genève, en juillet 1851, que je vis Mlle de L... pour la première fois. Mme de L... me donna d'abord quelques renseignements que voici, sur la maladie de son enfant. La maladie de ma fille, peu connue par les nombreux médecins consultés, est très ancienne, et les causes remon-tent peut-être jusqu'au berceau. Dès l'âge de six ans, elle eut des convulsions au couvent, mais elles disparurent. Ce fut à l'âge de dix ans, c'est-à-dire en 1844, que la maladie se manifesta complètement, et amena avec elle les mille bizarreries que l'on remarque quelquefois dans les maladies nerveuse@ danse de Saint-Guy, crises nerveuses, frayeurs sans motifs, puis une sorte de paralysie dans les hanches et dans les jambes, qui paraissait provenir de l'épine dorsale un peu déviée, et douloureuse dans certaine partie. Cette paralysie, qui d'abord ne se montrait que passa-gère et presque toujours à la suite de fatigue d'estomac ou de digestion troublée, est devenue continue il y a six ans, en 1843, pendant que ma fille prenait des bains froids qui lui firent beaucoup de mal. Les crises devinrent dès lors journalières et réglées comme un chronomètre commençant chaque jour à quatre heures de l'après-midi et finissant à sept heures du soir.
Cette paralysie, qui d'abord ne se montrait que passa-gère et presque toujours à la suite de fatigue d'estomac ou de digestion troublée, est devenue continue il y a six ans, en 1845, pendant que ma fille prenait des bains froids qui lui firent beaucoup de mal.
Cette paralysie, qui d'abord ne se montrait que passa-gère et presque toujours à la suite de fatigue d'estomac ou de digestion troublée, est devenue continue il y a six ans, en 1843, pendant que ma fille prenait des bains froids qui lui firent beaucoup de mal.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 2H sables. Il voulait que les choses se fissent convenablement, et sinon avec luxe, du moins avec une certaine aisance. Il se plaisait à l'idée d'avoir un intérieur bien monté, bien pourvu, et où il pût reposer un regard satisfait-, une maison décente quoique modeste, et où rien ne sentit la privation. -Quand il venait voir la jeune fille, et c'était tous les jours et à des heures régulières, il ramenait l'entretien là-dessus. - Qu'il me vienne encore une affaire ou deux, Margue-rite, lui disait-il, et nous pourrons sans imprudence entrer en ménage. Hier encore, j'ai mis de côté un rouleau de louis pour la corbeille j'avais déjà plus qu'il ne faut pour le mo-bilier. Que reste-t-il à trouver? Quelques billets de mille francs comme réserve. L'excès de précaution ne nuit pas il y a tant d'accidents dans la vie contre lesquels il faut se pré-munir ! A ces confidences où la tendresse du jeune homme se montrait sous des formes si prévoyantes, Marguerite ne répondait, comme d'habitude, que par un acquiescement muet parfois même elle essayait de détourner la conver-sation - C'est bien, disait-elle nous en reparlerons quand il en sera temps. Enfin, un soir, elle eut à essuyer une ouverture plus di-recte. Ludovic avait touché, pour un procès délicat et labo-rieux, mille francs d'honoraires. Mille francs 1 ce n'était pas encore le chiffre des grands cabinets, mais c'était mieux que le gros des -avocats. De là, un peu d'orgueil et aussi un surcroît de confiance. Cette somme était un présage en-courageant, et, ajoutée aux épargnes déjà faites, elle cons-tituait un petit capital. Ludovic pensa que l'heure avait sonné. -Marguerite, lui dit-il, vous le voyez, me voici en veine tout me réussit, tout me sourit. En fait de carrière, le plus fort est fait je me sens maître de la position, et les choses vont désormais marcher toutes seules. N'est-ce pas le cas de presser les choses? Qu'en pensez-vous? Mise ainsi en demeure, Marguerite se sentit troublée et parut confuse. Devant un langage aussi net, l'hésitation n'é-tait plus permise il fallait se décider. Il semblait que la
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 2@H sables. Il voulait que les choses se fissent convenablement, et sinon avec luxe, du moins avec une certaine aisance. Il se plaisait à l'idée d'avoir un intérieur bien monté, bien pourvu, et où il pût reposer un regard satisfait-, une maison décente quoique modeste, et où rien ne sentit la privation. -Quand il venait voir la jeune fille, et c'était tous les jours et à des heures régulières, il ramenait l'entretien là-dessus. - Qu'il me vienne encore une affaire ou deux, Margue-rite, lui disait-il, et nous pourrons sans imprudence entrer en ménage. Hier encore, j'ai mis de côté un rouleau de louis pour la corbeille j'avais déjà plus qu'il ne faut pour le mo-bilier. Que reste-t-il à trouver? Quelques billets de mille francs comme réserve. L'excès de précaution ne nuit pas il y a tant d'accidents dans la vie contre lesquels il faut se pré-munir ! A ces confidences où la tendresse du jeune homme se montrait sous des formes si prévoyantes, Marguerite ne répondait, comme d'habitude, que par un acquiescement muet parfois même elle essayait de détourner la conver-sation - C'est bien, disait-elle nous en reparlerons quand il en sera temps. Enfin, un soir, elle eut à essuyer une ouverture plus di-recte. Ludovic avait touché, pour un procès délicat et labo-rieux, mille francs d'honoraires. Mille francs 1 ce n'était pas encore le chiffre des grands cabinets, mais c'était mieux que le gros des -avocats. De là, un peu d'orgueil et aussi un surcroît de confiance. Cette somme était un présage en-courageant, et, ajoutée aux épargnes déjà faites, elle cons-tituait un petit capital. Ludovic pensa que l'heure avait sonné. -Marguerite, lui dit-il, vous le voyez, me voici en veine tout me réussit, tout me sourit. En fait de carrière, le plus fort est fait je me sens maître de la position, et les choses vont désormais marcher toutes seules. N'est-ce pas le cas de presser les choses@? Qu'en pensez-vous@? Mise ainsi en demeure, Marguerite se sentit troublée et parut confuse. Devant un langage aussi net, l'hésitation n'é-tait plus permise il fallait se décider. Il semblait que la
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 211 sables. Il voulait que les choses se fissent convenablement, et sinon avec luxe, du moins avec une certaine aisance. Il se plaisait à l'idée d'avoir un intérieur bien monté, bien pourvu, et où il pût reposer un regard satisfait@@ une maison décente quoique modeste, et où rien ne sentît la privation. @Quand il venait voir la jeune fille, et c'était tous les jours et à des heures régulières, il ramenait l'entretien là-dessus. -@Qu'il me vienne encore une affaire ou deux, Margue-rite, lui disait-il, et nous pourrons sans imprudence entrer en ménage. Hier encore, j'ai mis de côté un rouleau de louis pour la corbeille j'avais déjà plus qu'il ne faut pour le mo-bilier. Que reste-t-il à trouver? Quelques billets de mille francs comme réserve. L'excès de précaution ne nuit pas il y a tant d'accidents dans la vie contre lesquels il faut se pré-munir ! A ces confidences où la tendresse du jeune homme se montrait sous des formes si prévoyantes, Marguerite ne répondait, comme d'habitude, que par un acquiescement muet parfois même elle essayait de détourner la conver-sation -@C'est bien, disait-elle nous en reparlerons quand il en sera temps. Enfin, un soir, elle eut à essuyer une ouverture plus di-recte. Ludovic avait touché, pour un procès délicat et labo-rieux, mille francs d'honoraires. Mille francs ! ce n'était pas encore le chiffre des grands cabinets, mais c'était mieux que le gros des @avocats. De là, un peu d'orgueil et aussi un surcroît de confiance. Cette somme était un présage en-courageant, et, ajoutée aux épargnes déjà faites, elle cons-tituait un petit capital. Ludovic pensa que l'heure avait sonné. -Marguerite, lui dit-il, vous le voyez, me voici en veine tout me réussit, tout me sourit. En fait de carrière, le plus fort est fait je me sens maître de la position, et les choses vont désormais marcher toutes seules. N'est-ce pas le cas de presser les choses ? Qu'en pensez-vous ? Mise ainsi en demeure, Marguerite se sentit troublée et parut confuse. Devant un langage aussi net, l'hésitation n'é-tait plus permise il fallait se décider. Il semblait que la
Qu'en pensez-vous?
Qu'en pensez-vous ?
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 61 4 de Gaston, car le sang amua à ses joues et elle se dégagea doucement. - On vient ! répéta Saint-Pons. - On vient, dit-elle en forme d'écho et si bas qu'à peine put-il l'entendre on vient. Qui donc ? - Votre mari. H fallait que ce mot eût une singulière puissance pour que la jeune femme s'y montrât sensible comme elle le fut. Elle releva la tête avec vivacité, et accompagnant ses paroles d'un geste douloureux - Gaston, dit-elle, pourquoi ne m'avez-vous pas laissée mourir? - -La barque n'était plus qu'à une petite distance, et les ra-meurs s'arrangeaient de manière à aborder lécueil par le point le moins agité. Au milieu de ces fonds inégaux et de ces courants capricieux, ce n'était pas une manoeuvre facile. Le vieux comte,-dont le pied n'était pas sûr, restait assis sur l'arrière, adressant à sa fille, du plus loin qu'il le pût, des mots encourageants et des témoignages de tendresse tandis que le baron, immobile et silencieux, se tenait debout sur l'avant, comme s'il eût voulu hâter l'instant où il reprendrait possession de sa femme. Les trois marins songeaient à leur besogne, et l'un d'eux, armé d'une gaffe, cherchait à la fixer sur l'écueil. De son côté, Gaston s'était remis à l'eau, et quand la barque se trouva à sa portée, il la poussa doucement et aida à la maintenir. Quant à Clémence, personne, à la voir, n'eût deviné qu'elle revenait de sUoin. Le coude appuyé sur le rocher, elle suivait cette scène d'un oeil curieux et chargé de langueur, et répondait par des gestes caressants aux dé-monstrations lointaines du comte. Dès que la barque fut là, elle put descendre sans un trop grand effort et se jeta dans les bras du vieillard, dont le visage était baigné de larmes. - Cruelle enfant 1 s'écriait-il, que de tourment tu nous a donné ! L'expédition était achevée, et il ne restait plus qu'à rega-gner le rivage. Les marins allaient reprendre les rames quand on s'aperçut que Gaston manquait à l'appel. Au lieu de mon-ter dans l'embarcation, il venait d'exécuter, avec son aisance habituelle, un plongeon qui l'en éloignait. -- Eh bien 1 lui dit le comte quand il reparut à quelques
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 61 4 de Gaston, car le sang a@@mua à ses joues et elle se dégagea doucement. - On vient ! répéta Saint-Pons. - On vient, dit-elle en forme d'écho et si bas qu'à peine put-il l'entendre on vient. Qui donc ? - Votre mari. @H fallait que ce mot eût une singulière puissance pour que la jeune femme s'y montrât sensible comme elle le fut. Elle releva la tête avec vivacité, et accompagnant ses paroles d'un geste douloureux - Gaston, dit-elle, pourquoi ne m'avez-vous pas laissée mourir? - -La barque n'était plus qu'à une petite distance, et les ra-meurs s'arrangeaient de manière à aborder l@écueil par le point le moins agité. Au milieu de ces fonds inégaux et de ces courants capricieux, ce n'était pas une manoeuvre facile. Le vieux comte,-dont le pied n'était pas sûr, restait assis sur l'arrière, adressant à sa fille, du plus loin qu'il le pût, des mots encourageants et des témoignages de tendresse tandis que le baron, immobile et silencieux, se tenait debout sur l'avant, comme s'il eût voulu hâter l'instant où il reprendrait possession de sa femme. Les trois marins songeaient à leur besogne, et l'un d'eux, armé d'une gaffe, cherchait à la fixer sur l'écueil. De son côté, Gaston s'était remis à l'eau, et quand la barque se trouva à sa portée, il la poussa doucement et aida à la maintenir. Quant à Clémence, personne, à la voir, n'eût deviné qu'elle revenait de s@@Uoin. Le coude appuyé sur le rocher, elle suivait cette scène d'un oeil curieux et chargé de langueur, et répondait par des gestes caressants aux dé-monstrations lointaines du comte. Dès que la barque fut là, elle put descendre sans un trop grand effort et se jeta dans les bras du vieillard, dont le visage était baigné de larmes. - Cruelle enfant 1 s'écriait-il, que de tourment tu nous a donné ! L'expédition était achevée, et il ne restait plus qu'à rega-gner le rivage. Les marins allaient reprendre les rames quand on s'aperçut que Gaston manquait à l'appel. Au lieu de mon-ter dans l'embarcation, il venait d'exécuter, avec son aisance habituelle, un plongeon qui l'en éloignait. -- Eh bien 1 lui dit le comte quand il reparut à quelques
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 61@@ de Gaston, car le sang afflua à ses joues et elle se dégagea doucement. -@On vient ! répéta Saint-Pons. -@On vient, dit-elle en forme d'écho et si bas qu'à peine put-il l'entendre on vient. Qui donc ? -@Votre mari. Il fallait que ce mot eût une singulière puissance pour que la jeune femme s'y montrât sensible comme elle le fut. Elle releva la tête avec vivacité, et accompagnant ses paroles d'un geste douloureux -@Gaston, dit-elle, pourquoi ne m'avez-vous pas laissée mourir@ ? @La barque n'était plus qu'à une petite distance, et les ra-meurs s'arrangeaient de manière à aborder l'écueil par le point le moins agité. Au milieu de ces fonds inégaux et de ces courants capricieux, ce n'était pas une manoeuvre facile. Le vieux comte, dont le pied n'était pas sûr, restait assis sur l'arrière, adressant à sa fille, du plus loin qu'il le pût, des mots encourageants et des témoignages de tendresse tandis que le baron, immobile et silencieux, se tenait debout sur l'avant, comme s'il eût voulu hâter l'instant où il reprendrait possession de sa femme. Les trois marins songeaient à leur besogne, et l'un d'eux, armé d'une gaffe, cherchait à la fixer sur l'écueil. De son côté, Gaston s'était remis à l'eau, et quand la barque se trouva à sa portée, il la poussa doucement et aida à la maintenir. Quant à Clémence, personne, à la voir, n'eût deviné qu'elle revenait de si loin. Le coude appuyé sur le rocher, elle suivait cette scène d'un oeil curieux et chargé de langueur, et répondait par des gestes caressants aux dé-monstrations lointaines du comte. Dès que la barque fut là, elle put descendre sans un trop grand effort et se jeta dans les bras du vieillard, dont le visage était baigné de larmes. -@Cruelle enfant ! s'écriait-il, que de tourment tu nous a donné ! L'expédition était achevée, et il ne restait plus qu'à rega-gner le rivage. Les marins allaient reprendre les rames quand on s'aperçut que Gaston manquait à l'appel. Au lieu de mon-ter dans l'embarcation, il venait d'exécuter, avec son aisance habituelle, un plongeon qui l'en éloignait. @-@Eh bien ! lui dit le comte quand il reparut à quelques
-- Eh bien 1 lui dit le comte quand il reparut à quelques
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92 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. tiendrait quelque repos. Il fallait que du matin au soir et dans tous les actes de sa vie, la comtesse eût un témoin et un gardien qu'elle ne pût faire un pas sans l'avoir à ses cô-tés que hors de l'hôtel comme dans l'hôtel, à pied ou en voiture, elle sentit près d'elle une main pour la contenir et un regard pour l'épier qu'ainsi conduite elle s'amenderait, ne fût-ce que par impuissance de mal faire, tandis qu'abandon-née à elle-même, elle irait, de degré en degré, à l'oubli com-plet et irréparable de ses devoirs. Quand il eut ainsi défini la besogne, le comte en vint à parler de l'instrument. Il n'y avait pas à hésiter sur le-choix Pulchérie seule réunissait toutes les conditions requises, et c'était à raison de ce motif que Sigismond s'adressait à elle. Comme proche parente, elle avait naturellement sa place dans la maison elle savait, en outre, comment on impose et de quelle façon on se fait obéir. Toute latitude lui serait lais- v sée pour cela. Une fois installée à l'hôtel Montréal, elle y exercerait une autorité sans limites les gens auraient à prendre ses ordres el à y déférer responsable comme elle le serait, il fallait qu'elle.fût à peu près souveraine. Le comte lui-même abdiquerait entre ses mains. Il n'y mettait qu'une condition c'était que sa soeur userait de ses pouvoirs de telle sorte que sa tranquillité, à lui, fût complétement assurée, et qu'il n'eût plus rien à redouter désormais ni des impru- -dences ni des faiblesses de Clémence. A mesure que Sigismond avançait dans son discours, on voyait mademoiselle Pulchérie passer par des impressions bien diverses. Au début elle avait un parti pris, et les coups de poing tout faits pour ainsi dire. L'idée de servir de chape-ron à sa belle-soeur lui souriait médiocrement encore moins se sentait-elle du goût pour un changement de domicile. De-puis trente ans bientôt elle habitait ce couvent, auquel la rattachaient oien des souvenirs elle y avait son monde, sa • police, sa famille. Le peu qu'elle était susceptible d'éprou-ver, elle l'avait éprouvé dans cette enceinte elle en aimait le calme, le recueillement, les habitudes régulières. Il n'était pas jusqu'à son modeste appartement auquel elle ne tint elle l'avait arrangé et orné de ses mains c'était son orgueil et sa -joie. Si elle avait pu s'attacher à quelque chose, c'eût été à cela. D'où il suit qu'elle, n'était guère d'humeur à souscrire
92 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. tiendrait quelque repos. Il fallait que du matin au soir et dans tous les actes de sa vie, la comtesse eût un témoin et un gardien qu'elle ne pût faire un pas sans l'avoir à ses cô-tés que hors de l'hôtel comme dans l'hôtel, à pied ou en voiture, elle sentit près d'elle une main pour la contenir et un regard pour l'épier qu'ainsi conduite elle s'amenderait, ne fût-ce que par impuissance de mal faire, tandis qu'abandon-née à elle-même, elle irait, de degré en degré, à l'oubli com-plet et irréparable de ses devoirs. Quand il eut ainsi défini la besogne, le comte en vint à parler de l'instrument. Il n'y avait pas à hésiter sur le-choix Pulchérie seule réunissait toutes les conditions requises, et c'était à raison de ce motif que Sigismond s'adressait à elle. Comme proche parente, elle avait naturellement sa place dans la maison elle savait, en outre, comment on impose et de quelle façon on se fait obéir. Toute latitude lui serait lais- v sée pour cela. Une fois installée à l'hôtel Montréal, elle y exercerait une autorité sans limites les gens auraient à prendre ses ordres el à y déférer responsable comme elle le serait, il fallait qu'elle.fût à peu près souveraine. Le comte lui-même abdiquerait entre ses mains. Il n'y mettait qu'une condition c'était que sa soeur userait de ses pouvoirs de telle sorte que sa tranquillité, à lui, fût complétement assurée, et qu'il n'eût plus rien à redouter désormais ni des impru- -dences ni des faiblesses de Clémence. A mesure que Sigismond avançait dans son discours, on voyait mademoiselle Pulchérie passer par des impressions bien diverses. Au début elle avait un parti pris, et les coups de poing tout faits pour ainsi dire. L'idée de servir de chape-ron à sa belle-soeur lui souriait médiocrement encore moins se sentait-elle du goût pour un changement de domicile. De-puis trente ans bientôt elle habitait ce couvent, auquel la rattachaient oien des souvenirs elle y avait son monde, sa • police, sa famille. Le peu qu'elle était susceptible d'éprou-ver, elle l'avait éprouvé dans cette enceinte elle en aimait le calme, le recueillement, les habitudes régulières. Il n'était pas jusqu'à son modeste appartement auquel elle ne tint elle l'avait arrangé et orné de ses mains c'était son orgueil et sa -joie. Si elle avait pu s'attacher à quelque chose, c'eût été à cela. D'où il suit qu'elle, n'était guère d'humeur à souscrire
92 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. tiendrait quelque repos. Il fallait que du matin au soir et dans tous les actes de sa vie, la comtesse eût un témoin et un gardien qu'elle ne pût faire un pas sans l'avoir à ses cô-tés que hors de l'hôtel comme dans l'hôtel, à pied ou en voiture, elle sentit près d'elle une main pour la contenir et un regard pour l'épier qu'ainsi conduite elle s'amenderait, ne fût-ce que par impuissance de mal faire, tandis qu'abandon-née à elle-même, elle irait, de degré en degré, à l'oubli com-plet et irréparable de ses devoirs. Quand il eut ainsi défini la besogne, le comte en vint à parler de l'instrument. Il n'y avait pas à hésiter sur le choix Pulchérie seule réunissait toutes les conditions requises, et c'était à raison de ce motif que Sigismond s'adressait à elle. Comme proche parente, elle avait naturellement sa place dans la maison elle savait, en outre, comment on impose et de quelle façon on se fait obéir. Toute latitude lui serait lais-@@@sée pour cela. Une fois installée à l'hôtel Montréal, elle y exercerait une autorité sans limites les gens auraient à prendre ses ordres et à y déférer responsable comme elle le serait, il fallait qu'elle fût à peu près souveraine. Le comte lui-même abdiquerait entre ses mains. Il n'y mettait qu'une condition c'était que sa soeur userait de ses pouvoirs de telle sorte que sa tranquillité, à lui, fût complétement assurée, et qu'il n'eût plus rien à redouter désormais ni des impru@@-dences ni des faiblesses de Clémence. A mesure que Sigismond avançait dans son discours, on voyait mademoiselle Pulchérie passer par des impressions bien diverses. Au début elle avait un parti pris, et les coups de poing tout faits pour ainsi dire. L'idée de servir de chape-ron à sa belle-soeur lui souriait médiocrement encore moins se sentait-elle du goût pour un changement de domicile. De-puis trente ans bientôt elle habitait ce couvent, auquel la rattachaient bien des souvenirs elle y avait son monde, sa@@ police, sa famille. Le peu qu'elle était susceptible d'éprou-ver, elle l'avait éprouvé dans cette enceinte elle en aimait le calme, le recueillement, les habitudes régulières. Il n'était pas jusqu'à son modeste appartement auquel elle ne tint elle l'avait arrangé et orné de se@ mains c'était son orgueil et sa @joie. Si elle avait pu s'attacher à quelque chose, c'eût été à cela. D'où il suit qu'elle@ n'était guère d'humeur à souscrire
Il n'était pas jusqu'à son modeste appartement auquel elle ne tint elle l'avait arrangé et orné de ses mains c'était son orgueil et sa -joie.
Il n'était pas jusqu'à son modeste appartement auquel elle ne tint elle l'avait arrangé et orné de se mains c'était son orgueil et sa joie.
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-8 -On recouvre ensuite le moulage d'une couche de gélatine glycérinée. Cette couche doit être suffisamment épaisse, il y a là un point de pratique qu'il est difficile de préciser et qui s'acquiert par l'habitude. La couche géiatino-glycérinée une fois enlevée, reste à en mesurer la surface. C'est là le second point du problème à résoudre. La première idée qui se présente à l'esprit est de découper ce moulage de gélatine en fragments, et de les appliquer sur une feuille de papier quadrillé divisé en centimètres carrés on compte le nombre de centi-mètres-recouverts, et l'on a la surface. Ce procédé, très simple en appa-rence, est en réalité d'une application difficile, les surfaces à mesurer étant rarement linéaires, plus rarement encore géométriques elles sont le plus souvent irrégulières, il faut alors les découper par bandelettes plus ou moins longues et plus ou moins larges, qu'on doit ensuite coller avec beaucoup de soins et de patience, de manière à couvrir régulièrement le papier quadrillé. Cette opération, toujours longue et difficile, devient impraticable avec une surface aussi compliquée que celle du cerveau déplissé. Nous avons donc cherché un moyen plus rapide, et voici ce que nous proposons Supposons que nous ayons à mesurer une feuille de gélatine glycérinee, enlevée d'un moulage en paraffine et représentant la surface apparente d'un hémisphère cérébral. On fait sur le pourtour, au niveau des parties convexes ou concaves, des entailles qui permettent de rendre cette feuille absolument horizontale on la colle avec une solution de gélatine sur une feuille d'étain, ayant une épaisseur déterminée, et sur laquelle nous reviendrons tout à l'heure on découpe celle feuille en suivant exacte-ment les contours de la lame de gélatine on enlève cette dernière, et il reste un morceau d'étain que l'on pèse on divise son poids par celui d'un carré d'étain de la même feuille ayant 10 centimètres de côté, et représentant en surface 100 centimètres autant de fois le poids de la feuille d'étain découpée contiendra le poids de ces 10 centimètres, autant de fois il y aura 100 centimètres carrés. Cette seconde partie du procédé comprend donc les opérations sui-vantes coller le moulage en gélatine glycérinée sur une feuille d'étain - découper ce moulage - enlever la feuille de gélatine - peser le mor-ceau d'étain découpé - diviser le poids obtenu par le poids de 10 cen-timètres carrés de cette même feuille, et multiplier par 100. On obtient ainsi la surface cherchée. Cette méthode des pesées est, dans l'immense majorité des cas, d'une application rapide et facile. Donne-t-elle des résultats suffisamment exacts? C'est là un point fort important à examiner. On fera remarquer d'abord que, pour arriver à une exactitude rigoureuse, absolue, il faudrait avoir des feuilles d'étain d'une homogénéité parfaite, c'est-à-dire présentant le même poids f-ur tous les points de leur surface et dans toute leur étendue, conditions qui doivent être difficiles à réaliser dans la pratique.
-8 -On recouvre ensuite le moulage d'une couche de gélatine glycérinée. Cette couche doit être suffisamment épaisse, il y a là un point de pratique qu'il est difficile de préciser et qui s'acquiert par l'habitude. La couche géiatino-glycérinée une fois enlevée, reste à en mesurer la surface. C'est là le second point du problème à résoudre. La première idée qui se présente à l'esprit est de découper ce moulage de gélatine en fragments, et de les appliquer sur une feuille de papier quadrillé divisé en centimètres carrés on compte le nombre de centi-mètres-recouverts, et l'on a la surface. Ce procédé, très simple en appa-rence, est en réalité d'une application difficile, les surfaces à mesurer étant rarement linéaires, plus rarement encore géométriques elles sont le plus souvent irrégulières, il faut alors les découper par bandelettes plus ou moins longues et plus ou moins larges, qu'on doit ensuite coller avec beaucoup de soins et de patience, de manière à couvrir régulièrement le papier quadrillé. Cette opération, toujours longue et difficile, devient impraticable avec une surface aussi compliquée que celle du cerveau déplissé. Nous avons donc cherché un moyen plus rapide, et voici ce que nous proposons Supposons que nous ayons à mesurer une feuille de gélatine glycérinee, enlevée d'un moulage en paraffine et représentant la surface apparente d'un hémisphère cérébral. On fait sur le pourtour, au niveau des parties convexes ou concaves, des entailles qui permettent de rendre cette feuille absolument horizontale on la colle avec une solution de gélatine sur une feuille d'étain, ayant une épaisseur déterminée, et sur laquelle nous reviendrons tout à l'heure on découpe celle feuille en suivant exacte-ment les contours de la lame de gélatine on enlève cette dernière, et il reste un morceau d'étain que l'on pèse on divise son poids par celui d'un carré d'étain de la même feuille ayant 10 centimètres de côté, et représentant en surface 100 centimètres autant de fois le poids de la feuille d'étain découpée contiendra le poids de ces 10 centimètres, autant de fois il y aura 100 centimètres carrés. Cette seconde partie du procédé comprend donc les opérations sui-vantes coller le moulage en gélatine glycérinée sur une feuille d'étain - découper ce moulage - enlever la feuille de gélatine - peser le mor-ceau d'étain découpé - diviser le poids obtenu par le poids de 10 cen-timètres carrés de cette même feuille, et multiplier par 100. On obtient ainsi la surface cherchée. Cette méthode des pesées est, dans l'immense majorité des cas, d'une application rapide et facile. Donne-t-elle des résultats suffisamment exacts? C'est là un point fort important à examiner. On fera remarquer d'abord que, pour arriver à une exactitude rigoureuse, absolue, il faudrait avoir des feuilles d'étain d'une homogénéité parfaite, c'est-à-dire présentant le même poids f-ur tous les points de leur surface et dans toute leur étendue, conditions qui doivent être difficiles à réaliser dans la pratique.
-8 -On recouvre ensuite le moulage d'une couche de gélatine glycérinée. Cette couche doit être suffisamment épaisse, il y a là un point de pratique qu'il est difficile de préciser et qui s'acquiert par l'habitude. La couche gélatino-glycérinée une fois enlevée, reste à en mesurer la surface. C'est là le second point du problème à résoudre. La première idée qui se présente à l'esprit est de découper ce moulage de gélatine en fragments, et de les appliquer sur une feuille de papier quadrillé divisé en centimètres carrés on compte le nombre de centi-mètres recouverts, et l'on a la surface. Ce procédé, très simple en appa-rence, est en réalité d'une application difficile, les surfaces à mesurer étant rarement linéaires, plus rarement encore géométriques elles sont le plus souvent irrégulières, il faut alors les découper par bandelettes plus ou moins longues et plus ou moins larges, qu'on doit ensuite coller avec beaucoup de soins et de patience, de manière à couvrir régulièrement le papier quadrillé. Cette opération, toujours longue et difficile, devient impraticable avec une surface aussi compliquée que celle du cerveau déplissé. Nous avons donc cherché un moyen plus rapide, et voici ce que nous proposons Supposons que nous ayons à mesurer une feuille de gélatine glycérinee, enlevée d'un moulage en paraffine et représentant la surface apparente d'un hémisphère cérébral. On fait sur le pourtour, au niveau des parties convexes ou concaves, des entailles qui permettent de rendre cette feuille absolument horizontale on la colle avec une solution de gélatine sur une feuille d'étain, ayant une épaisseur déterminée, et sur laquelle nous reviendrons tout à l'heure on découpe cette feuille en suivant exacte-ment les contours de la lame de gélatine on enlève cette dernière, et il reste un morceau d'étain que l'on pèse on divise son poids par celui d'un carré d'étain de la même feuille ayant 10 centimètres de côté, et représentant en surface 100 centimètres autant de fois le poids de la feuille d'étain découpée contiendra le poids de ces 10 centimètres, autant de fois il y aura 100 centimètres carrés. Cette seconde partie du procédé comprend donc les opérations sui-vantes coller le moulage en gélatine glycérinée sur une feuille d'étain -@découper ce moulage -@enlever la feuille de gélatine -@peser le mor-ceau d'étain découpé -@diviser le poids obtenu par le poids de 10 cen-timètres carrés de cette même feuille, et multiplier par 100. On obtient ainsi la surface cherchée. Cette méthode des pesées est, dans l'immense majorité des cas, d'une application rapide et facile. Donne-t-elle des résultats suffisamment exacts? C'est là un point fort important à examiner. On fera remarquer d'abord que, pour arriver à une exactitude rigoureuse, absolue, il faudrait avoir des feuilles d'étain d'une homogénéité parfaite, c'est-à-dire présentant le même poids @sur tous les points de leur surface et dans toute leur étendue, conditions qui doivent être difficiles à réaliser dans la pratique.
On fera remarquer d'abord que, pour arriver à une exactitude rigoureuse, absolue, il faudrait avoir des feuilles d'étain d'une homogénéité parfaite, c'est-à-dire présentant le même poids f-ur tous les points de leur surface et dans toute leur étendue, conditions qui doivent être difficiles à réaliser dans la pratique.
On fera remarquer d'abord que, pour arriver à une exactitude rigoureuse, absolue, il faudrait avoir des feuilles d'étain d'une homogénéité parfaite, c'est-à-dire présentant le même poids sur tous les points de leur surface et dans toute leur étendue, conditions qui doivent être difficiles à réaliser dans la pratique.
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430 ÉCLAIRGISSEMENS HISTORIQUËN de choses , les hommes honorés de votre confiance ? Vcras représenter, avec autant de simplicité que de courage, l'in-quiétude du peuple et les motifs de sa défiance, comme noua lui répéterons en toute circonstance les témoignages tou-chans que nous donne Votre Majesté de son amour pour la loi. Empressés de remplir cette double tâche , nous ne con-naissons ni les calculs, ni la faiblesse, qui empêchent de ja-mais rien répéter qui ne soit agréable. C'est pour vouloir toujours flatter les rois, par de rians tableaux , qu'on leur a souvent aliéné les peuples. Entièrement à nos devoirs , nous dirons la vérité à Votre Majesté, en lui transmettant les inquiétudes , les réclamations du peuple, en lui retraçant le véritable état des choses. La France est parvenue à l'époque de sa révolution, qui doit en assurer le triomphe par de prompts succès, ou le préparer par de longs malheurs. Ce triomphe est imman-quable mais , ou la génération présente en sera le témoin, ou elle l'achètera pour la suivante , d'une partie de son sang. Dans le premier cas , Votre Majesté partagera la jouis-sance de la victoire et de la paix dans le second , elle n'é-vitera point les malheurs communs eh ! qui sait les victimes qu'ils pourraient faire ! Le retour de l'ancien ordre de choses est impossible dès qu'une fois les idées de justice , de liberté, d'égalité sont répandues dans la masse active du peuple , elles y germent et se développent toujours 'de plus en plus. En vain l'habitude des privilèges , l'amour des distinctions feraient tout tenter à certaine classe , pour les étouffer ces inutiles efforts les font discuter avec plus de chaleur le sen-timent du fait s'unit à l'opinion du droit il en résulte la passion la plus ardente, la plus fière et la plus puissante, celle de l'indépendance que rien ne saurait aliéner, et qui ne peut être réglée que par la loi. Le rétablissementae la no-blesse, sous quelque forme qu'on l'envisage, n'est pas plus possible que celui des états. La volonté générale s'est prononcée contre elle la consti-
430 ÉCLAIRGISSEMENS HISTORIQUËN de choses , les hommes honorés de votre confiance ? Vcras représenter, avec autant de simplicité que de courage, l'in-quiétude du peuple et les motifs de sa défiance, comme noua lui répéterons en toute circonstance les témoignages tou-chans que nous donne Votre Majesté de son amour pour la loi. Empressés de remplir cette double tâche , nous ne con-naissons ni les calculs, ni la faiblesse, qui empêchent de ja-mais rien répéter qui ne soit agréable. C'est pour vouloir toujours flatter les rois, par de rians tableaux , qu'on leur a souvent aliéné les peuples. Entièrement à nos devoirs , nous dirons la vérité à Votre Majesté, en lui transmettant les inquiétudes , les réclamations du peuple, en lui retraçant le véritable état des choses. La France est parvenue à l'époque de sa révolution, qui doit en assurer le triomphe par de prompts succès, ou le préparer par de longs malheurs. Ce triomphe est imman-quable mais , ou la génération présente en sera le témoin, ou elle l'achètera pour la suivante , d'une partie de son sang. Dans le premier cas , Votre Majesté partagera la jouis-sance de la victoire et de la paix dans le second , elle n'é-vitera point les malheurs communs eh ! qui sait les victimes qu'ils pourraient faire ! Le retour de l'ancien ordre de choses est impossible dès qu'une fois les idées de justice , de liberté, d'égalité sont répandues dans la masse active du peuple , elles y germent et se développent toujours 'de plus en plus. En vain l'habitude des privilèges , l'amour des distinctions feraient tout tenter à certaine classe , pour les étouffer ces inutiles efforts les font discuter avec plus de chaleur le sen-timent du fait s'unit à l'opinion du droit il en résulte la passion la plus ardente, la plus fière et la plus puissante, celle de l'indépendance que rien ne saurait aliéner, et qui ne peut être réglée que par la loi. Le rétablissement@ae la no-blesse, sous quelque forme qu'on l'envisage, n'est pas plus possible que celui des états. La volonté générale s'est prononcée contre elle la consti-
430 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES de choses@, les hommes honorés de votre confiance ? V@ous représenter, avec autant de simplicité que de courage, l'in-quiétude du peuple et les motifs de sa défiance, comme nous lui répéterons en toute circonstance les témoignages tou-chans que nous donne Votre Majesté de son amour pour la loi. Empressés de remplir cette double tâche@, nous ne con-naissons ni les calculs, ni la faiblesse@ qui empêchent de ja-mais rien répéter qui ne soit agréable. C'est pour vouloir toujours flatter les rois, par de rians tableaux@, qu'on leur a souvent aliéné les peuples. Entièrement à nos devoirs@, nous dirons la vérité à Votre Majesté, en lui transmettant les inquiétudes@, les réclamations du peuple, en lui retraçant le véritable état des choses. La France est parvenue à l'époque de sa révolution, qui doit en assurer le triomphe par de prompts succès, ou le préparer par de longs malheurs. Ce triomphe est imman-quable mais@, ou la génération présente en sera le témoin, ou elle l'achètera pour la suivante@, d'une partie de son sang. Dans le premier cas@, Votre Majesté partagera la jouis-sance de la victoire et de la paix dans le second@, elle n'é-vitera point les malheurs communs eh ! qui sait les victimes qu'ils pourraient faire ! Le retour de l'ancien ordre de choses est impossible dès qu'une fois les idées de justice@, de liberté, d'égalité sont répandues dans la masse active du peuple@, elles y germent et se développent toujours @de plus en plus. En vain l'habitude des priviléges@, l'amour des distinctions feraient tout tenter à certaine classe@, pour les étouffer ces inutiles efforts les font discuter avec plus de chaleur le sen-timent du fait s'unit à l'opinion du droit il en résulte la passion la plus ardente, la plus fière et la plus puissante, celle de l'indépendance que rien ne saurait aliéner, et qui ne peut être réglée que par la loi. Le rétablissement de la no-blesse, sous quelque forme qu'on l'envisage, n'est pas plus possible que celui des états. La volonté générale s'est prononcée contre elle la consti-
Entièrement à nos devoirs , nous dirons la vérité à Votre Majesté, en lui transmettant les inquiétudes , les réclamations du peuple, en lui retraçant le véritable état des choses.
Entièrement à nos devoirs, nous dirons la vérité à Votre Majesté, en lui transmettant les inquiétudes, les réclamations du peuple, en lui retraçant le véritable état des choses.
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220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Enfin, le temps des délais expira, et il devint possible de fixer d'une manière définitive le moment de la cérémonie. Pour abréger le séjour du père et diminuer les frais de son déplacement, il avait été convenu qu'on célébrerait le ma-riage dès,son arrivée. Voir sa bru et la conduire à l'autel se-raient tout un pour lui. Les bans avaient été publiés, le maire et le curé de la paroisse étaient prévenus aucun détail, au-cun soin n'avaient été négligés. Ludovic ne s'occupait plus d'autre chose. Ce n'était plus l'avocat esclave de ses devoirs, - c'était un fiancé n'ayant qu'une idée et qu'un souci, et ne se -laissant détourner par aucune affaire de la poursuite de son bonheur. La veille du jour fixé, il ne quitta pas Marguerite un seul instant et entra presque de plein pied dans la vie de ménage. 1 Il voulut qu'elle déjeunât et dînât avec lui, qu'elle l'assistât dans les dernières emplettes et les derniers préparatifs, qu'elle en agit, en un mot, comme s'ils étaient mari et femme. La jeune fille semblait heureuse de ces soins elle s'y prêta avec une bonne grâce évidente puis le soir, quand les con-venances les obligèrent à se séparer, ce fut elle qui mit -quelque instance à prolonger la veillée. Enfin le moment des adieux arriva. - A demain 1 eut Ludovic en accompagnant ces mots d'un chaste baiser. -- A demain 1 répéta-t-elle. Rentré chez lui, dans la modeste mansarde qu'il avait voulu occuper jusqu'au dernier moment, Ludovic se jeta sur son lit et essaya de goûter quelque repos. Mais les souve-nirs de la journée -et les espérances du lendemain l'agitèrent à un point qu'il ne put fermer l'oeil. Il se leva la nuit était déjà avancée. Il ouvrit sa fenêtre et se remit à la place d'où il poursuivait autrefois ses contemplations solitaires et sui-vait Marguerite dans le cours de ses travaux. C'était un charme pour lui que de remonter le cours des temps et de reprendre ses amours à leur berceau. Qui lui eût dit'alors que cette passion, née d'un regard furtif, le conduirait aussi loin, et que sa destinée allait dépendre des hasards d'un voi-sinage ? En agissant ainsi, Ludovic cherchait seulement une diver-sion à son insomnie il y trouva lè sujet d'une inquiétude et
220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Enfin, le temps des délais expira, et il devint possible de fixer d'une manière définitive le moment de la cérémonie. Pour abréger le séjour du père et diminuer les frais de son déplacement, il avait été convenu qu'on célébrerait le ma-riage dès,son arrivée. Voir sa bru et la conduire à l'autel se-raient tout un pour lui. Les bans avaient été publiés, le maire et le curé de la paroisse étaient prévenus aucun détail, au-cun soin n'avaient été négligés. Ludovic ne s'occupait plus d'autre chose. Ce n'était plus l'avocat esclave de ses devoirs, - c'était un fiancé n'ayant qu'une idée et qu'un souci, et ne se -laissant détourner par aucune affaire de la poursuite de son bonheur. La veille du jour fixé, il ne quitta pas Marguerite un seul instant et entra presque de plein pied dans la vie de ménage. 1 Il voulut qu'elle déjeunât et dînât avec lui, qu'elle l'assistât dans les dernières emplettes et les derniers préparatifs, qu'elle en agit, en un mot, comme s'ils étaient mari et femme. La jeune fille semblait heureuse de ces soins elle s'y prêta avec une bonne grâce évidente puis le soir, quand les con-venances les obligèrent à se séparer, ce fut elle qui mit -quelque instance à prolonger la veillée. Enfin le moment des adieux arriva. - A demain 1 eut Ludovic en accompagnant ces mots d'un chaste baiser. -- A demain 1 répéta-t-elle. Rentré chez lui, dans la modeste mansarde qu'il avait voulu occuper jusqu'au dernier moment, Ludovic se jeta sur son lit et essaya de goûter quelque repos. Mais les souve-nirs de la journée -et les espérances du lendemain l'agitèrent à un point qu'il ne put fermer l'oeil. Il se leva la nuit était déjà avancée. Il ouvrit sa fenêtre et se remit à la place d'où il poursuivait autrefois ses contemplations solitaires et sui-vait Marguerite dans le cours de ses travaux. C'était un charme pour lui que de remonter le cours des temps et de reprendre ses amours à leur berceau. Qui lui eût dit'alors que cette passion, née d'un regard furtif, le conduirait aussi loin, et que sa destinée allait dépendre des hasards d'un voi-sinage ? En agissant ainsi, Ludovic cherchait seulement une diver-sion à son insomnie il y trouva lè sujet d'une inquiétude et
220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Enfin, le temps des délais expira, et il devint possible de fixer d'une manière définitive le moment de la cérémonie. Pour abréger le séjour du père et diminuer les frais de son déplacement, il avait été convenu qu'on célébrerait le ma-riage dès son arrivée. Voir sa bru et la conduire à l'autel se-raient tout un pour lui. Les bans avaient été publiés, le maire et le curé de la paroisse étaient prévenus aucun détail, au-cun soin n'avaient été négligés. Ludovic ne s'occupait plus d'autre chose. Ce n'était plus l'avocat esclave de ses devoirs, @@c'était un fiancé n'ayant qu'une idée et qu'un souci, et ne se @laissant détourner par aucune affaire de la poursuite de son bonheur. La veille du jour fixé, il ne quitta pas Marguerite un seul instant et entra presque de plein pied dans la vie de ménage.@@ Il voulut qu'elle déjeunât et dînât avec lui, qu'elle l'assistât dans les dernières emplettes et les derniers préparatifs, qu'elle en agît, en un mot, comme s'ils étaient mari et femme. La jeune fille semblait heureuse de ces soins elle s'y prêta avec une bonne grâce évidente puis le soir, quand les con-venances les obligèrent à se séparer, ce fut elle qui mit @quelque instance à prolonger la veillée. Enfin le moment des adieux arriva. -@A demain ! dit Ludovic en accompagnant ces mots d'un chaste baiser. @-@A demain ! répéta-t-elle. Rentré chez lui, dans la modeste mansarde qu'il avait voulu occuper jusqu'au dernier moment, Ludovic se jeta sur son lit et essaya de goûter quelque repos. Mais les souve-nirs de la journée @et les espérances du lendemain l'agitèrent à un point qu'il ne put fermer l'oeil. Il se leva la nuit était déjà avancée. Il ouvrit sa fenêtre et se remit à la place d'où il poursuivait autrefois ses contemplations solitaires et sui-vait Marguerite dans le cours de ses travaux. C'était un charme pour lui que de remonter le cours des temps et de reprendre ses amours à leur berceau. Qui lui eût dit alors que cette passion, née d'un regard furtif, le conduirait aussi loin, et que sa destinée allait dépendre des hasards d'un voi-sinage ? En agissant ainsi, Ludovic cherchait seulement une diver-sion à son insomnie il y trouva le sujet d'une inquiétude et
-- A demain 1 répéta-t-elle.
-A demain ! répéta-t-elle.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 243 buste en plein, et, tournant les yeux de mon côté, de manière à ce que je ne pusse me méprendre ni sur le geste, ni sur l'intention, il m'envoya un baiser à travers l'espace et au 1 milieu des rires de son sérail. Je me dérobai à l'instant à ces insolences, et, mourant de honte, je me jetai dans un fauteuil. Une pareille leçon -eût dû me suffirë elle dosait la mesure de l'homme et me dictait la conduite qu'il fallait ten'i f avec lui. Plus de curiosité déplacée ni de démarche imprudente mais de la réserve et une sorte d'interdit rigoureusement maintenu. Pendant quelques jours il en fut ainsi, ou, du moins, me tins-je a l'abri des surprises. Mais, par une contradiction sin-gulière, plus je me disais que ces spectacles étaient à fuir, plus je me sentais attirée vers éux. Même aujourd'hui que la réflexion m'éclaire, c'est à peine si je me rends compte des motifs qui me faisaient agir ainsi. Faut-il croire qu'il y a dans le mal on ne saurait dire quel attrait dont il est difficile de se défendre? La réputation de Melchior était faite dans le quartier pas une voix qui variât là-dessus. Il passait pour un mauvais sujet et s'en faisait gloire, portait ses vices à front découvert, et cherchait le scandale comme d'autres l'évitent. On citait de lui des esclandres, des aventures, et quand on se mettait à compter ses victimes, le chapelet en était long. Je savais tout cela, Ludovic, et plus j'en apprenais là-dessus, plus Je me croyais à l'abri d'une séduction aussi ba-nale. Si enfant que je fusse, Je raisonnais. Qu'était-ce, après tout, que ce Melchior? un poureur d'estamiiet, un débauché, un fainéant quelques avantages naturels, mais point de qualités Solides, rien de ce qui honore et assure la vie. Ainsi pensais-je, et c'était trop que d'y penser. J'eusse été mieux gardée r l'oubli que par cette obstination à m'occuper d,e de lui, même pour le voir en mal et pour mieux m'en dé-fendre. M'en dépendre, et pourquoi cela? Cet homme que je ju-geais i dépravé était donc dangereux pour mon repos? j'avais à prepdre des précautions contre lui? Hélas 1 oui, Lu-dovic, je rougis en l'avouant et déteste ma faiblesse. Oui, le périj rommençait, presque à mon insu. Oui, cet homme, si décrié pour ses moeurs, si notoirement vicieux, cet homïne
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 243 buste en plein, et, tournant les yeux de mon côté, de manière à ce que je ne pusse me méprendre ni sur le geste, ni sur l'intention, il m'envoya un baiser à travers l'espace et au 1 milieu des rires de son sérail. Je me dérobai à l'instant à ces insolences, et, mourant de honte, je me jetai dans un fauteuil. Une pareille leçon -eût dû me suffirë elle do@sait la mesure de l'homme et me dictait la conduite qu'il fallait ten'i f avec lui. Plus de curiosité déplacée ni de démarche imprudente mais de la réserve et une sorte d'interdit rigoureusement maintenu. Pendant quelques jours il en fut ainsi, ou, du moins, me tins-je a l'abri des surprises. Mais, par une contradiction sin-gulière, plus je me disais que ces spectacles étaient à fuir, plus je me sentais attirée vers éux. Même aujourd'hui que la réflexion m'éclaire, c'est à peine si je me rends compte des motifs qui me faisaient agir ainsi. Faut-il croire qu'il y a dans le mal on ne saurait dire quel attrait dont il est difficile de se défendre@? La réputation de Melchior était faite dans le quartier pas une voix qui variât là-dessus. Il passait pour un mauvais sujet et s'en faisait gloire, portait ses vices à front découvert, et cherchait le scandale comme d'autres l'évitent. On citait de lui des esclandres, des aventures, et quand on se mettait à compter ses victimes, le chapelet en était long. Je savais tout cela, Ludovic, et plus j'en apprenais là-dessus, plus Je me croyais à l'abri d'une séduction aussi ba-nale. Si enfant que je fusse, Je raisonnais. Qu'était-ce, après tout, que ce Melchior@? un poureur d'estamiiet, un débauché, un fainéant quelques avantages naturels, mais point de qualités Solides, rien de ce qui honore et assure la vie. Ainsi pensais-je, et c'était trop que d'y penser. J'eusse été mieux gardée @@r l'oubli que par cette obstination à m'occuper d,e de lui, même pour le voir en mal et pour mieux m'en dé-fendre. M'en dépendre, et pourquoi cela@? Cet homme que je ju-geais @i dépravé était donc dangereux pour mon repos@? j'avais à prepdre des précautions contre lui@? Hélas 1 oui, Lu-dovic, je rougis en l'avouant et déteste ma faiblesse. Oui, le périj rommençait, presque à mon insu. Oui, cet homme, si décrié pour ses moeurs, si notoirement vicieux, cet homïne
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 243 buste en plein, et, tournant les yeux de mon côté, de manière à ce que je ne pusse me méprendre ni sur le geste, ni sur l'intention, il m'envoya un baiser à travers l'espace et au@@ milieu des rires de son sérail. Je me dérobai à l'instant à ces insolences, et, mourant de honte, je me jetai dans un fauteuil. Une pareille leçon @eût dû me suffire elle donnait la mesure de l'homme et me dictait la conduite qu'il fallait ten@i@r avec lui. Plus de curiosité déplacée ni de démarche imprudente mais de la réserve et une sorte d'interdit rigoureusement maintenu. Pendant quelques jours il en fut ainsi, ou, du moins, me tins-je à l'abri des surprises. Mais, par une contradiction sin-gulière, plus je me disais que ces spectacles étaient à fuir, plus je me sentais attirée vers eux. Même aujourd'hui que la réflexion m'éclaire, c'est à peine si je me rends compte des motifs qui me faisaient agir ainsi. Faut-il croire qu'il y a dans le mal on ne saurait dire quel attrait dont il est difficile de se défendre ? La réputation de Melchior était faite dans le quartier pas une voix qui variât là-dessus. Il passait pour un mauvais sujet et s'en faisait gloire, portait ses vices à front découvert, et cherchait le scandale comme d'autres l'évitent. On citait de lui des esclandres, des aventures, et quand on se mettait à compter ses victimes, le chapelet en était long. Je savais tout cela, Ludovic, et plus j'en apprenais là-dessus, plus je me croyais à l'abri d'une séduction aussi ba-nale. Si enfant que je fusse, je raisonnais. Qu'était-ce, après tout, que ce Melchior ? un coureur d'estaminet, un débauché, un fainéant quelques avantages naturels, mais point de qualités solides, rien de ce qui honore et assure la vie. Ainsi pensais-je, et c'était trop que d'y penser. J'eusse été mieux gardée par l'oubli que par cette obstination à m'occuper d@e de lui, même pour le voir en mal et pour mieux m'en dé-fendre. M'en défendre, et pourquoi cela ? Cet homme que je ju-geais si dépravé était donc dangereux pour mon repos ? j'avais à prendre des précautions contre lui ? Hélas ! oui, Lu-dovic, je rougis en l'avouant et déteste ma faiblesse. Oui, le péril commençait, presque à mon insu. Oui, cet homme, si décrié pour ses moeurs, si notoirement vicieux, cet homïne
j'avais à prepdre des précautions contre lui?
j'avais à prendre des précautions contre lui ?
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30 sciences et des arts du Cap-Français, de l'Assemblée pro-vinciale du Nord et de la deuxième Assemblée coloniale J enfin, élu conseiller au Conseil supérieur du Gap, il se fit également distinguer par ses travaux, par son intégrité par son patriotisme comme savant et comme administra-' teur. Les secousses politiques dont la Colonie a été le théâtre du moment que la révolution française y fut connue, mirent de grands obstacles aux études favorites de PALISOT DE BEAU VOIS. Obligé de prendre part à la guerre terrible des blancs et des noirs , il se prononça contre l'affran-chissement de ceux-ci il publia même, en 1790, un écrit dans lequel, tout en s'élevant contre la traite querepoùs-sent également la raison, la prudence, la justice éter-nelle et même la politique, il improuve son abolition comme intempestive. Il en accuse les Anglais qui, voyant arec peine le haut degré de splendeur et de prospérité dés colonies, veulent arracher à la France, à l'Espagne et au Portugal, les moyens de les conserver s'emparer du monopole général de leurs denrées , et s'établir en maîtres sur les côtes de l'Afrique, comme ils l'ont fait sur lés-plages de l'Inde il en accuse WILBERFORCE qui, le premier, en 1788, se constitua l'appui des noirs il en accuse ceux qui, oubliant les plus chers intérêts dé la patrie, consentent aux plans des Anglais-, ses plus cruels ennemis et ne voyent pas qu'ils abusent des principes sacrés delà philantropie, non pas, comme les s 1 . pour défendre les droits de l'opprimé, mais peur détruire les revenus delà-France. Il consent bien à ce que là traite soit prohibée, mais il veut qu'elle le soit partiellement 1 Ils ont les premiers , en 1792 décrété l'abolition de la traite.
30 sciences et des arts du Cap-Français, de l'Assemblée pro-vinciale du Nord et de la deuxième Assemblée coloniale J enfin, élu conseiller au Conseil supérieur du Gap, il se fit également distinguer par ses travaux, par son intégrité@@ par son patriotisme comme savant et comme administra-' teur. Les secousses politiques dont la Colonie a été le théâtre du moment que la révolution française y fut connue, mirent de grands obstacles aux études favorites de PALISOT DE BEAU VOIS. Obligé de prendre part à la guerre terrible des blancs et des noirs , il se prononça contre l'affran-chissement de ceux-ci il publia même, en 1790, un écrit dans lequel, tout en s'élevant contre la traite que@repoùs-sent également la raison, la prudence, la justice éter-nelle et même la politique, il improuve son abolition comme intempestive. Il en accuse les Anglais qui, voyant arec peine le haut degré de splendeur et de prospérité dés colonies, veulent arracher à la France, à l'Espagne et au Portugal, les moyens de les conserver s'emparer du monopole général de leurs denrées , et s'établir en maîtres sur les côtes de l'Afrique, comme ils l'ont fait sur lés-plages de l'Inde il en accuse WILBERFORCE qui, le premier, en 1788, se constitua l'appui des noirs il en accuse ceux qui, oubliant les plus chers intérêts dé la patrie, consentent aux plans des Anglais-, ses plus cruels ennemis et ne voyent pas qu'ils abusent des principes sacrés de@là philantropie, non pas, comme les @@@@@s 1 . pour défendre les droits de l'opprimé, mais peur détruire les revenus de@là-France. Il consent bien à ce que là traite soit prohibée, mais il veut qu'elle le soit partiellement @@@1 Ils ont les premiers , en 1792 décrété l'abolition de la traite.
30 sciences et des arts du Cap-Français, de l'Assemblée pro-vinciale du Nord et de la deuxième Assemblée coloniale@@ enfin, élu conseiller au Conseil supérieur du Cap, il se fit également distinguer par ses travaux, par son intégrité , par son patriotisme comme savant et comme administra-' teur. Les secousses politiques dont la Colonie a été le théâtre du moment que la révolution française y fut connue, mirent de grands obstacles aux études favorites de PALISOT DE BEAU@VOIS. Obligé de prendre part à la guerre terrible des blancs et des noirs , il se prononça contre l'affran-chissement de ceux-ci il publia même, en 1790, un écrit dans lequel, tout en s'élevant contre la traite que repoùs-sent également la raison, la prudence, la justice éter-nelle et même la politique, il improuve son abolition comme intempestive. Il en accuse les Anglais qui, voyant avec peine le haut degré de splendeur et de prospérité des colonies, veulent arracher à la France, à l'Espagne et au Portugal, les moyens de les conserver s'emparer du monopole général de leurs denrées , et s'établir en maîtres sur les côtes de l'Afrique, comme ils l'ont fait sur les-plages de l'Inde il en accuse WILBERFORCE qui, le premier, en 1788, se constitua l'appui des noirs il en accuse ceux qui, oubliant les plus chers intérêts dé la patrie, consentent aux plans des Anglais-, ses plus cruels ennemis et ne voyent pas qu'ils abusent des principes sacrés de la philantropie, non pas, comme les Danois 1 . pour défendre les droits de l'opprimé, mais peur détruire les revenus de la France. Il consent bien à ce que là traite soit prohibée, mais il veut qu'elle le soit partiellement 30 1 Ils ont les premiers , en 1792 décrété l'abolition de la traite.
Les secousses politiques dont la Colonie a été le théâtre du moment que la révolution française y fut connue, mirent de grands obstacles aux études favorites de PALISOT DE BEAU VOIS.
Les secousses politiques dont la Colonie a été le théâtre du moment que la révolution française y fut connue, mirent de grands obstacles aux études favorites de PALISOT DE BEAUVOIS.
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ET PIÈCES OFFICIELLES. 599 patriotes qui se trouvèrent au Champ-de-Mars elle allait l'être de même par plusieurs départemens qui avaient for-tement exprimé leur opinion l'Assemblee nationale présa-geait des obstacles pour remettre Louis XVI sur le trône que faire? Il s'agit d'opposer au torrent une digue assez forte. Le samedi 16, à la séance du soir, on décrète que l'effet du décret du 25 juin dernier, qui suspend les fonctions n royales et celles du pouvoir exécutif entre les mains du roi, subsistera tant que le Code constitutionnel n'aura pas été présenté au roi et accepté par lui. Voilà donc Louis XVI redevenu roi, le voilà jugé inviolable et innocent or, que va-t-il arriver relativement à son acceptation de la charte constitutionnelle? Il va arriver que l'Assemblée nationale revisera tous les décrets, qu'elle en changera, qu'elle en modifiera beaucoup, qu'elle fera avec la cour une transac-tion , dont les effets seront tels que la constitution ne puisse pas blesser les principes patriotiques que Louis XVI a tracés dans le mémoire qu'il laissa en partant. Mais pour parvenir à exécuter ce projet, il faut imposer silence au peuple pour lui imposer silence, il-faut s'assurer de la force publique pour s'en assurer, il faut gagner, tromper la garde nationale c'est ce qu'on a fait, c'est ce que nous allons prouver en reprenant la suite des événemens. Toutes les sociétés patriotiques s'étaient donné rendez-vous pour le dimanche à onze heures du matin sur la place de la Bastille, afin de partir de là en un seul corps vers le Champ de la Fédération. La municipalité fit garnir de troupes cette place publique , de sorte que ce premier rassemble-ment n'eut pas lieu les citoyens se retiraient à fur et mu-sure qu'ils se présentaient on a remarqué qu'il n'y avait là que des gardes soldés. Quoi qu'il en soit, l'assemblée du Champ-de-Mars n'eut pas moins lieu. Un fait aussi malheu-reux qu'inconcevable servit d'abord de prétexte à la calom-nie et aux voies de force. Malgré que les patriotes ne se fus-sent assignés que pour midi au plus tôt, huit heures n'étaient
ET PIÈCES OFFICIELLES. 599 patriotes qui se trouvèrent au Champ-de-Mars elle allait l'être de même par plusieurs départemens qui avaient for-tement exprimé leur opinion l'Assemblee nationale présa-geait des obstacles pour remettre Louis XVI sur le trône que faire? Il s'agit d'opposer au torrent une digue assez forte. Le samedi 16, à la séance du soir, on décrète que l'effet du décret du 25 juin dernier, qui suspend les fonctions n royales et celles du pouvoir exécutif entre les mains du roi, subsistera tant que le Code constitutionnel n'aura pas été présenté au roi et accepté par lui. Voilà donc Louis XVI redevenu roi, le voilà jugé inviolable et innocent or, que va-t-il arriver relativement à son acceptation de la charte constitutionnelle? Il va arriver que l'Assemblée nationale revisera tous les décrets, qu'elle en changera@, qu'elle en modifiera beaucoup@, qu'elle fera avec la cour une transac-tion , dont les effets seront tels que la constitution ne puisse pas blesser les principes patriotiques que Louis XVI a tracés dans le mémoire qu'il laissa en partant. Mais pour parvenir à exécuter ce projet, il faut imposer silence au peuple pour lui imposer silence, il-faut s'assurer de la force publique pour s'en assurer, il faut gagner, tromper la garde nationale c'est ce qu'on a fait, c'est ce que nous allons prouver en reprenant la suite des événemens. Toutes les sociétés patriotiques s'étaient donné rendez-vous pour le dimanche à onze heures du matin sur la place de la Bastille, afin de partir de là en un seul corps vers le Champ de la Fédération. La municipalité fit garnir de troupes cette place publique , de sorte que ce premier rassemble-ment n'eut pas lieu les citoyens se retiraient à fur et mu-sure qu'ils se présentaient on a remarqué qu'il n'y avait là que des gardes soldés. Quoi qu'il en soit, l'assemblée du Champ-de-Mars n'eut pas moins lieu. Un fait aussi malheu-reux qu'inconcevable servit d'abord de prétexte à la calom-nie et aux voies de force. Malgré que les patriotes ne se fus-sent assignés que pour midi au plus tôt, huit heures n'étaient
ET PIÈCES OFFICIELLES. 399 patriotes qui se trouvèrent au Champ-de-Mars elle allait l'être de même par plusieurs départemens qui avaient for-tement exprimé leur opinion l'Assemblée nationale présa-geait des obstacles pour remettre Louis XVI sur le trône que faire? Il s'agit d'opposer au torrent une digue assez forte. Le samedi 16, à la séance du soir, on décrète que l'effet du décret du 25 juin dernier, qui suspend les fonctions@@ royales et celles du pouvoir exécutif entre les mains du roi, subsistera tant que le Code constitutionnel n'aura pas été présenté au roi et accepté par lui. Voilà donc Louis XVI redevenu roi, le voilà jugé inviolable et innocent or, que va-t-il arriver relativement à son acceptation de la charte constitutionnelle? Il va arriver que l'Assemblée nationale revisera tous les décrets, qu'elle en changera , qu'elle en modifiera beaucoup , qu'elle fera avec la cour une transac-tion@, dont les effets seront tels que la constitution ne puisse pas blesser les principes patriotiques que Louis XVI a tracés dans le mémoire qu'il laissa en partant. Mais pour parvenir à exécuter ce projet, il faut imposer silence au peuple pour lui imposer silence, il faut s'assurer de la force publique pour s'en assurer, il faut gagner, tromper la garde nationale c'est ce qu'on a fait, c'est ce que nous allons prouver en reprenant la suite des événemens. Toutes les sociétés patriotiques s'étaient donné rendez-vous pour le dimanche à onze heures du matin sur la place de la Bastille, afin de partir de là en un seul corps vers le Champ de la Fédération. La municipalité fit garnir de troupes cette place publique@, de sorte que ce premier rassemble-ment n'eut pas lieu les citoyens se retiraient à fur et mu-sure qu'ils se présentaient on a remarqué qu'il n'y avait là que des gardes soldés. Quoi qu'il en soit, l'assemblée du Champ-de-Mars n'eut pas moins lieu. Un fait aussi malheu-reux qu'inconcevable servit d'abord de prétexte à la calom-nie et aux voies de force. Malgré que les patriotes ne se fus-sent assignés que pour midi au plus tôt, huit heures n'étaient
Il s'agit d'opposer au torrent une digue assez forte.
Il s'agit d'opposer au torrent une digue assez forte.
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246 GE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. homme. Il avait une femme chez lui, et au ton de l'entretien qui s'élevait de plus en plus, il était facile de comprendre que les interlocuteurs n'en étaient pas sur le pied de paix, et i-é. glaient un compte tant soit peu orageux. Je me blottis contre la vitre, afin de mieux entendre et de mieux voir. Un instant je crus que j'en serais pour mes frais et que ce ta-bleau d'intérieur échapperait à mes regards. Melchior, ep garçon prévoyant et qui ne veut rien avoir à démêler avec la police, vint fermer la croisée au moment où l'affaire s'é-chauffait. Il oublia sans doute qu'en plongeant par-dessus ses rideaux, une partie de son logement était encore distincte pour moi. Ce fut alors que se passa un incident que je p'ou-blierai de ma vie. Melchior détacha du mur une cravache qui devait être son dernier argument et son grand moyen de persuasion puis, ainsj armé, il frappa à deux ou trois re-prises la malheureuse qui se débattait sous sa main. J'en-tendis un premier cri et ne pus supporter plus longtemps ce spectacle. L'indigpation m'étouffait et si j'avais été un homme, j'aurais à l'instant même envoyé un cartel à ce brutal. Pendant que je faisais, dans mon existence, une place si grande à de semblables émotions, vous étiez dominé tout entier par le désir de sortir victorieux de vos derniers exa-mens. Ce fut un tort réciproque, Ludovic à la différence que votre tort est de ceux qui s'avouent et portent avec eux leur xcnse, tandis que le mien est de ceux que l'on ppe et que rien napeut justifier. Évidemment, puisque nous étions des-tinés l'un à l'autre, je devais tout vous dire, tout vous con-fier, les extravagances de cet homme, ses poursuites obsti-, nées, les petites découvertes que je faisais dans son intérieur, les répugnances qu'il m'inspirait, le désir que j'avais d'être délivrée de ses obsessions. Oui, je le répète, j'aurais dû tout dire, même au prix de quelques risques pour vous. D'ail-leurs, cette confidence eût enlevé aux choses une bonne partie de leur gravité. Nous aurions pu, d'un commun ac-cord, ne pas prendre ce fat au sériaux, et couper court par le ridicule à des prétentions qui n'avaient ni but ni prétexte-Les choses ont suivi une autre marche la fatalité l'em-portait. Voulez-vous que je vous dise tout ce que j'en pense? Entre vous et moi il a toujours régné, j'ignore pourquoi, un
246 GE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. homme. Il avait une femme chez lui, et au ton de l'entretien qui s'élevait de plus en plus, il était facile de comprendre que les interlocuteurs n'en étaient pas sur le pied de paix, et i-é. glaient un compte tant soit peu orageux. Je me blottis contre la vitre, afin de mieux entendre et de mieux voir. Un instant je crus que j'en serais pour mes frais et que ce ta-bleau d'intérieur échapperait à mes regards. Melchior, ep garçon prévoyant et qui ne veut rien avoir à démêler avec la police, vint fermer la croisée au moment où l'affaire s'é-chauffait. Il oublia sans doute qu'en plongeant par-dessus ses rideaux, une partie de son logement était encore distincte pour moi. Ce fut alors que se passa un incident que je p'ou-blierai de ma vie. Melchior détacha du mur une cravache qui devait être son dernier argument et son grand moyen de persuasion puis, ainsj armé, il frappa à deux ou trois re-prises la malheureuse qui se débattait sous sa main. J'en-tendis un premier cri et ne pus supporter plus longtemps ce spectacle. L'indigpation m'étouffait et si j'avais été un homme, j'aurais à l'instant même envoyé un cartel à ce brutal. Pendant que je faisais, dans mon existence, une place si grande à de semblables émotions, vous étiez dominé tout entier par le désir de sortir victorieux de vos derniers exa-mens. Ce fut un tort réciproque, Ludovic à la différence que votre tort est de ceux qui s'avouent et portent avec eux leur @xcnse, tandis que le mien est de ceux que l'on @@ppe et que rien n@apeut justifier. Évidemment, puisque nous étions des-tinés l'un à l'autre, je devais tout vous dire, tout vous con-fier, les extravagances de cet homme, ses poursuites obsti-, nées, les petites découvertes que je faisais dans son intérieur, les répugnances qu'il m'inspirait, le désir que j'avais d'être délivrée de ses obsessions. Oui, je le répète, j'aurais dû tout dire, même au prix de quelques risques pour vous. D'ail-leurs, cette confidence eût enlevé aux choses une bonne partie de leur gravité. Nous aurions pu, d'un commun ac-cord, ne pas prendre ce fat au sériaux, et couper court par le ridicule à des prétentions qui n'avaient ni but ni prétexte@-Les choses ont suivi une autre marche la fatalité l'em-portait. Voulez-vous que je vous dise tout ce que j'en pense@? Entre vous et moi il a toujours régné, j'ignore pourquoi, un
246 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. homme. Il avait une femme chez lui, et au ton de l'entretien qui s'élevait de plus en plus, il était facile de comprendre que les interlocuteurs n'en étaient pas sur le pied de paix, et @ré@@glaient un compte tant soit peu orageux. Je me blottis contre la vitre, afin de mieux entendre et de mieux voir. Un instant je crus que j'en serais pour mes frais et que ce ta-bleau d'intérieur échapperait à mes regards. Melchior, en garçon prévoyant et qui ne veut rien avoir à démêler avec la police, vint fermer la croisée au moment où l'affaire s'é-chauffait. Il oublia sans doute qu'en plongeant par-dessus ses rideaux, une partie de son logement était encore distincte pour moi. Ce fut alors que se passa un incident que je n'ou-blierai de ma vie. Melchior détacha du mur une cravache qui devait être son dernier argument et son grand moyen de persuasion puis, ainsi armé, il frappa à deux ou trois re-prises la malheureuse qui se débattait sous sa main. J'en-tendis un premier cri et ne pus supporter plus longtemps ce spectacle. L'indignation m'étouffait et si j'avais été un homme, j'aurais à l'instant même envoyé un cartel à ce brutal. Pendant que je faisais, dans mon existence, une place si grande à de semblables émotions, vous étiez dominé tout entier par le désir de sortir victorieux de vos derniers exa-mens. Ce fut un tort réciproque, Ludovic à la différence que votre tort est de ceux qui s'avouent et portent avec eux leur excuse, tandis que le mien est de ceux que l'on cache et que rien ne peut justifier. Évidemment, puisque nous étions des-tinés l'un à l'autre, je devais tout vous dire, tout vous con-fier, les extravagances de cet homme, ses poursuites obsti-@@nées, les petites découvertes que je faisais dans son intérieur, les répugnances qu'il m'inspirait, le désir que j'avais d'être délivrée de ses obsessions. Oui, je le répète, j'aurais dû tout dire, même au prix de quelques risques pour vous. D'ail-leurs, cette confidence eût enlevé aux choses une bonne partie de leur gravité. Nous aurions pu, d'un commun ac-cord, ne pas prendre ce fat au sérieux, et couper court par le ridicule à des prétentions qui n'avaient ni but ni prétexte. Les choses ont suivi une autre marche la fatalité l'em-portait. Voulez-vous que je vous dise tout ce que j'en pense ? Entre vous et moi il a toujours régné, j'ignore pourquoi, un
Voulez-vous que je vous dise tout ce que j'en pense?
Voulez-vous que je vous dise tout ce que j'en pense ?
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