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ET PIÈCES OFFICIELLES. 4 7 I. 27 que M. le maire répondrait à M. le président pour lui rendre compte de ce qui a été fait èt de l'arrêté qui a été pris, de la nomination des commissaires envoyés au Gros-Caillou et même qu'il serait adressé à M. le président expédition de l'arrêté pris à ce sujet. Il a été en outre arrêté qu'il serait adressé, à M. le prési-dent de l'Assemblée nationale, copie de la lettre que viennent d'écrire MM. les commissaires , députés au Gros-Caillou , par laquelle ils confirment la nouvelle du meurtre des deux particuliers dans le quartier du Gros-Caillou. Le corps municipal avait déjà reçu, de la part des com-missaires envoyés dans le quartier de la Bastille, la décla-ration que tout était tranquille, qu'il n'y avait dans cette partie de la capitale aucun rassemblement, et qu'il ne semblait pas que la municipalité dût avoir de plus lon-gues inquiétudes sur les mouvemens dont on avait été menacé. Cependant les momens s'écoulaient, l'attention du corps municipal était toujours fixée sur ce qui se passait au Gros-Caillou et au Champ de la Fédération. Les courriers se succé-daient, les nouvelles devenaient plus inquiétantes la tran-quillité publique recevait à chaque instant de nouvelles at-teintes les citoyens étaient en alarmes des bruits , qui se sont convertis en certitude, annonçaient que la garde natio-nale avait été insultée les citoyens armés sur la place et dans la maison commune , partageaient les mêmes inquié-tudes. Déjà le commandant général avait fait conduire à l'hôtel-de-ville quatre particuliers qui avaient été arrêtés au Champ de la Fédération et aux environs , pour avoir lancé des pierres sur la garde nationale. L'un des rebelles, inter-rogé par un administrateur de la police, avait été trouvé saisi d'un pistolet chargé il est même convenu , dans son interrogatoire, qu'il avait jeté une forte pierre à un officier de la garde nationale, à cheval.
ET PIÈCES OFFICIELLES. 4 7 I. 27 que M. le maire répondrait à M. le président pour lui rendre compte de ce qui a été fait èt de l'arrêté qui a été pris, de la nomination des commissaires envoyés au Gros-Caillou et même qu'il serait adressé à M. le président expédition de l'arrêté pris à ce sujet. Il a été en outre arrêté qu'il serait adressé, à M. le prési-dent de l'Assemblée nationale, copie de la lettre que viennent d'écrire MM. les commissaires , députés au Gros-Caillou , par laquelle ils confirment la nouvelle du meurtre des deux particuliers dans le quartier du Gros-Caillou. Le corps municipal avait déjà reçu, de la part des com-missaires envoyés dans le quartier de la Bastille, la décla-ration que tout était tranquille, qu'il n'y avait dans cette partie de la capitale aucun rassemblement, et qu'il ne semblait pas que la municipalité dût avoir de plus lon-gues inquiétudes sur les mouvemens dont on avait été menacé. Cependant les momens s'écoulaient, l'attention du corps municipal était toujours fixée sur ce qui se passait au Gros-Caillou et au Champ de la Fédération. Les courriers se succé-daient, les nouvelles devenaient plus inquiétantes la tran-quillité publique recevait à chaque instant de nouvelles at-teintes les citoyens étaient en alarmes des bruits , qui se sont convertis en certitude, annonçaient que la garde natio-nale avait été insultée les citoyens armés sur la place et dans la maison commune , partageaient les mêmes inquié-tudes. Déjà le commandant général avait fait conduire à l'hôtel-de-ville quatre particuliers qui avaient été arrêtés au Champ de la Fédération et aux environs , pour avoir lancé des pierres sur la garde nationale. L'un des rebelles, inter-rogé par un administrateur de la police, avait été trouvé saisi d'un pistolet chargé il est même convenu , dans son interrogatoire, qu'il avait jeté une forte pierre à un officier de la garde nationale, à cheval.
ET PIÈCES OFFICIELLES. 4@@@@@@17 que M. le maire répondrait à M. le président pour lui rendre compte de ce qui a été fait et de l'arrêté qui a été pris, de la nomination des commissaires envoyés au Gros-Caillou et même qu'il serait adressé à M. le président expédition de l'arrêté pris à ce sujet. Il a été en outre arrêté qu'il serait adressé, à M. le prési-dent de l'Assemblée nationale, copie de la lettre que viennent d'écrire MM. les commissaires@, députés au Gros-Caillou@, par laquelle ils confirment la nouvelle du meurtre des deux particuliers dans le quartier du Gros-Caillou. Le corps municipal avait déjà reçu, de la part des com-missaires envoyés dans le quartier de la Bastille, la décla-ration que tout était tranquille, qu'il n'y avait dans cette partie de la capitale aucun rassemblement, et qu'il ne semblait pas que la municipalité dût avoir de plus lon-gues inquiétudes sur les mouvemens dont on avait été menacé. Cependant les momens s'écoulaient, l'attention du corps municipal était toujours fixée sur ce qui se passait au Gros-Caillou et au Champ de la Fédération. Les courriers se succé-daient, les nouvelles devenaient plus inquiétantes la tran-quillité publique recevait à chaque instant de nouvelles at-teintes les citoyens étaient en alarmes des bruits@, qui se sont convertis en certitude, annonçaient que la garde natio-nale avait été insultée les citoyens armés sur la place et dans la maison commune@, partageaient les mêmes inquié-tudes. Déjà le commandant général avait fait conduire à l'hôtel-de-ville quatre particuliers qui avaient été arrêtés au Champ de la Fédération et aux environs@, pour avoir lancé des pierres sur la garde nationale. L'un des rebelles, inter-rogé par un administrateur de la police, avait été trouvé saisi d'un pistolet chargé il est même convenu@, dans son interrogatoire, qu'il avait jeté une forte pierre à un officier de la garde nationale, à cheval.
Cependant les momens s'écoulaient, l'attention du corps municipal était toujours fixée sur ce qui se passait au Gros-Caillou et au Champ de la Fédération.
Cependant les momens s'écoulaient, l'attention du corps municipal était toujours fixée sur ce qui se passait au Gros-Caillou et au Champ de la Fédération.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. i03 - Eh bien! monsieur le comte, dit-elle, que décidez-vous? - Caprice d'enfant, répondit-il. Cela vous passera comme cela vous est venu. - Non, monsieur le comte, il n'y a point de caprice là-dedans il y a une résolution bien arrêtée. - Vraiment, dit-il en s'irritant de cette résistance, à la-qiialle il n'était point accoutumé. Vous persistez? - Je persiste, répliqua-t-elle avec fermeté. - Alors, madame la comtesse, vous m'obligez à parler plus nettement. Vous voulez quitter la maison, n'est-ce pas? - Oui, monsieur le comte. - Faire un éclat, me mettre à l'index, livrer notre nom à la malignité publique ? - Dieu sait de quel côté sont les premiers torts. - Je vous le dirai tout à l'heure chaque chose en son temps. Et par je ne sais quelle fantaisie vous demandez à entrer dans un couvent. Est-ce bien là votre désir ? - Mon désir très-formel. - Et vous voulez savoir quel est le mien, et si je consens à cette équipée? - Dites à ce sacrifice. - Eh bien ! non, madame la comtesse, je n'y consens pas non, non, trois fois non. Vous resterez dans cet hôtel, vous n'irez pas au couvent. Tout à l'heure vous me demandiez de la franchise elle voilà, je l'espère. - C'est donc la guerre, Monsieur? - J'aime mieux la guerre, Madame, que la trahison. Vous m'y forcez, d'ailleurs, et puisque nous en sommes aux expli-cations, j'irai jusqu'au bout. Clémence ne savait pas ce que son mari allait lui dire, et pourtant le, coeur commençait à lui faillir. Elle avait son se-cret, bien léger sans doute, mais qui lui pesait, tout léger qu'il fût. Peut-être alors eût-elle reculé mais Sigismond était entraîné par la colère, il continua - Vous parlez de couvent, Madame, lui dit-il, croyez-vous que je sois dupe de cette belle imagination? Croyez-vous que je prenne cela pour une inspiration d'en haut, une voca-tion subite ou même un besoin de vous recueillir? Il faudrait que j'y misse bien de la complaisance, ou bien de la naïveté.
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. i03 - Eh bien@! monsieur le comte, dit-elle, que décidez-vous@? - Caprice d'enfant, répondit-il. Cela vous passera comme cela vous est venu. - Non, monsieur le comte, il n'y a point de caprice là-dedans il y a une résolution bien arrêtée. - Vraiment, dit-il en s'irritant de cette résistance, à la-qiialle il n'était point accoutumé. Vous persistez@? - Je persiste, répliqua-t-elle avec fermeté. - Alors, madame la comtesse, vous m'obligez à parler plus nettement. Vous voulez quitter la maison, n'est-ce pas@? - Oui, monsieur le comte. - Faire un éclat, me mettre à l'index, livrer notre nom à la malignité publique ? - Dieu sait de quel côté sont les premiers torts. - Je vous le dirai tout à l'heure chaque chose en son temps. Et par je ne sais quelle fantaisie vous demandez à entrer dans un couvent. Est-ce bien là votre désir ? - Mon désir très-formel. - Et vous voulez savoir quel est le mien, et si je consens à cette équipée@? - Dites à ce sacrifice. - Eh bien ! non, madame la comtesse, je n'y consens pas non, non, trois fois non. Vous resterez dans cet hôtel, vous n'irez pas au couvent. Tout à l'heure vous me demandiez de la franchise elle voilà, je l'espère. - C'est donc la guerre, Monsieur? - J'aime mieux la guerre, Madame, que la trahison. Vous m'y forcez, d'ailleurs, et puisque nous en sommes aux expli-cations, j'irai jusqu'au bout. Clémence ne savait pas ce que son mari allait lui dire, et pourtant le, coeur commençait à lui faillir. Elle avait son se-cret, bien léger sans doute, mais qui lui pesait, tout léger qu'il fût. Peut-être alors eût-elle reculé mais Sigismond était entraîné par la colère, il continua - Vous parlez de couvent, Madame, lui dit-il, croyez-vous que je sois dupe de cette belle imagination@? Croyez-vous que je prenne cela pour une inspiration d'en haut, une voca-tion subite ou même un besoin de vous recueillir@? Il faudrait que j'y misse bien de la complaisance, ou bien de la naïveté.
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 103 -@Eh bien ! monsieur le comte, dit-elle, que décidez-vous ? -@Caprice d'enfant, répondit-il. Cela vous passera comme cela vous est venu. -@Non, monsieur le comte, il n'y a point de caprice là-dedans il y a une résolution bien arrêtée. -@Vraiment, dit-il en s'irritant de cette résistance, à la-q@uelle il n'était point accoutumé. Vous persistez ? -@Je persiste, répliqua-t-elle avec fermeté. -@Alors, madame la comtesse, vous m'obligez à parler plus nettement. Vous voulez quitter la maison, n'est-ce pas ? -@Oui, monsieur le comte. -@Faire un éclat, me mettre à l'index, livrer notre nom à la malignité publique ? -@Dieu sait de quel côté sont les premiers torts. -@Je vous le dirai tout à l'heure chaque chose en son temps. Et par je ne sais quelle fantaisie vous demandez à entrer dans un couvent. Est-ce bien là votre désir ? -@Mon désir très-formel. -@Et vous voulez savoir quel est le mien, et si je consens à cette équipée ? -@Dites à ce sacrifice. -@Eh bien ! non, madame la comtesse, je n'y consens pas non, non, trois fois non. Vous resterez dans cet hôtel, vous n'irez pas au couvent. Tout à l'heure vous me demandiez de la franchise e@@n voilà, je l'espère. -@C'est donc la guerre, Monsieur? -@J'aime mieux la guerre, Madame, que la trahison. Vous m'y forcez, d'ailleurs, et puisque nous en sommes aux expli-cations, j'irai jusqu'au bout. Clémence ne savait pas ce que son mari allait lui dire, et pourtant le@ coeur commencait à lui faillir. Elle avait son se-cret, bien léger sans doute, mais qui lui pesait, tout léger qu'il fût. Peut-être alors eût-elle reculé mais Sigismond était entraîné par la colère, il continua -@Vous parlez de couvent, Madame, lui dit-il, croyez-vous que je sois dupe de cette belle imagination ? Croyez-vous que je prenne cela pour une inspiration d'en haut, une voca-tion subite ou même un besoin de vous recueillir ? Il faudrait que j'y misse bien de la complaisance, ou bien de la naïveté.
- Dieu sait de quel côté sont les premiers torts.
-Dieu sait de quel côté sont les premiers torts.
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ET PIÈCES OFFICIELLES. 4 7 I. 27 que M. le maire répondrait à M. le président pour lui rendre compte de ce qui a été fait èt de l'arrêté qui a été pris, de la nomination des commissaires envoyés au Gros-Caillou et même qu'il serait adressé à M. le président expédition de l'arrêté pris à ce sujet. Il a été en outre arrêté qu'il serait adressé, à M. le prési-dent de l'Assemblée nationale, copie de la lettre que viennent d'écrire MM. les commissaires , députés au Gros-Caillou , par laquelle ils confirment la nouvelle du meurtre des deux particuliers dans le quartier du Gros-Caillou. Le corps municipal avait déjà reçu, de la part des com-missaires envoyés dans le quartier de la Bastille, la décla-ration que tout était tranquille, qu'il n'y avait dans cette partie de la capitale aucun rassemblement, et qu'il ne semblait pas que la municipalité dût avoir de plus lon-gues inquiétudes sur les mouvemens dont on avait été menacé. Cependant les momens s'écoulaient, l'attention du corps municipal était toujours fixée sur ce qui se passait au Gros-Caillou et au Champ de la Fédération. Les courriers se succé-daient, les nouvelles devenaient plus inquiétantes la tran-quillité publique recevait à chaque instant de nouvelles at-teintes les citoyens étaient en alarmes des bruits , qui se sont convertis en certitude, annonçaient que la garde natio-nale avait été insultée les citoyens armés sur la place et dans la maison commune , partageaient les mêmes inquié-tudes. Déjà le commandant général avait fait conduire à l'hôtel-de-ville quatre particuliers qui avaient été arrêtés au Champ de la Fédération et aux environs , pour avoir lancé des pierres sur la garde nationale. L'un des rebelles, inter-rogé par un administrateur de la police, avait été trouvé saisi d'un pistolet chargé il est même convenu , dans son interrogatoire, qu'il avait jeté une forte pierre à un officier de la garde nationale, à cheval.
ET PIÈCES OFFICIELLES. 4 7 I. 27 que M. le maire répondrait à M. le président pour lui rendre compte de ce qui a été fait èt de l'arrêté qui a été pris, de la nomination des commissaires envoyés au Gros-Caillou et même qu'il serait adressé à M. le président expédition de l'arrêté pris à ce sujet. Il a été en outre arrêté qu'il serait adressé, à M. le prési-dent de l'Assemblée nationale, copie de la lettre que viennent d'écrire MM. les commissaires , députés au Gros-Caillou , par laquelle ils confirment la nouvelle du meurtre des deux particuliers dans le quartier du Gros-Caillou. Le corps municipal avait déjà reçu, de la part des com-missaires envoyés dans le quartier de la Bastille, la décla-ration que tout était tranquille, qu'il n'y avait dans cette partie de la capitale aucun rassemblement, et qu'il ne semblait pas que la municipalité dût avoir de plus lon-gues inquiétudes sur les mouvemens dont on avait été menacé. Cependant les momens s'écoulaient, l'attention du corps municipal était toujours fixée sur ce qui se passait au Gros-Caillou et au Champ de la Fédération. Les courriers se succé-daient, les nouvelles devenaient plus inquiétantes la tran-quillité publique recevait à chaque instant de nouvelles at-teintes les citoyens étaient en alarmes des bruits , qui se sont convertis en certitude, annonçaient que la garde natio-nale avait été insultée les citoyens armés sur la place et dans la maison commune , partageaient les mêmes inquié-tudes. Déjà le commandant général avait fait conduire à l'hôtel-de-ville quatre particuliers qui avaient été arrêtés au Champ de la Fédération et aux environs , pour avoir lancé des pierres sur la garde nationale. L'un des rebelles, inter-rogé par un administrateur de la police, avait été trouvé saisi d'un pistolet chargé il est même convenu , dans son interrogatoire, qu'il avait jeté une forte pierre à un officier de la garde nationale, à cheval.
ET PIÈCES OFFICIELLES. 4@@@@@@17 que M. le maire répondrait à M. le président pour lui rendre compte de ce qui a été fait et de l'arrêté qui a été pris, de la nomination des commissaires envoyés au Gros-Caillou et même qu'il serait adressé à M. le président expédition de l'arrêté pris à ce sujet. Il a été en outre arrêté qu'il serait adressé, à M. le prési-dent de l'Assemblée nationale, copie de la lettre que viennent d'écrire MM. les commissaires@, députés au Gros-Caillou@, par laquelle ils confirment la nouvelle du meurtre des deux particuliers dans le quartier du Gros-Caillou. Le corps municipal avait déjà reçu, de la part des com-missaires envoyés dans le quartier de la Bastille, la décla-ration que tout était tranquille, qu'il n'y avait dans cette partie de la capitale aucun rassemblement, et qu'il ne semblait pas que la municipalité dût avoir de plus lon-gues inquiétudes sur les mouvemens dont on avait été menacé. Cependant les momens s'écoulaient, l'attention du corps municipal était toujours fixée sur ce qui se passait au Gros-Caillou et au Champ de la Fédération. Les courriers se succé-daient, les nouvelles devenaient plus inquiétantes la tran-quillité publique recevait à chaque instant de nouvelles at-teintes les citoyens étaient en alarmes des bruits@, qui se sont convertis en certitude, annonçaient que la garde natio-nale avait été insultée les citoyens armés sur la place et dans la maison commune@, partageaient les mêmes inquié-tudes. Déjà le commandant général avait fait conduire à l'hôtel-de-ville quatre particuliers qui avaient été arrêtés au Champ de la Fédération et aux environs@, pour avoir lancé des pierres sur la garde nationale. L'un des rebelles, inter-rogé par un administrateur de la police, avait été trouvé saisi d'un pistolet chargé il est même convenu@, dans son interrogatoire, qu'il avait jeté une forte pierre à un officier de la garde nationale, à cheval.
L'un des rebelles, inter-rogé par un administrateur de la police, avait été trouvé saisi d'un pistolet chargé il est même convenu , dans son interrogatoire, qu'il avait jeté une forte pierre à un officier de la garde nationale, à cheval.
L'un des rebelles, inter-rogé par un administrateur de la police, avait été trouvé saisi d'un pistolet chargé il est même convenu, dans son interrogatoire, qu'il avait jeté une forte pierre à un officier de la garde nationale, à cheval.
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22 -C'est ainsi qu'il ne suffît pas, pour remuer nos mem-bres, d'un simple désir renfermé pour ainsi dire au fond de l'âme il faut une volonté impulsive, accompagnée d'un effort matériel plus ou moins intense. Quand on veut soulever un objet, un vase, par exemple, on ne se borne pas à une opération mentale on effectue instinctivement un travail organique. La preuve c'est que si le vase est plein lorsqu'on le croit vide, on ne peut Spas le soulever du premier coup, parce qu'on n'a pas fait un effort musculaire proportionné au poids véritable si, au contraire, le vase est vide lorsqu'on le croit plein, on l'enlève brusquement, parce que faute de la résistance à laquelle on s'attend, l'effort musculaire s'opère avec trop de violence. L'exécution d'un acte n'est pas toujours en rapport avec le degré d'énergie de la volonté qui le commande. Est-on harassé, malade? Malgré le plus vif désir d'aller a la promenade, on a toutes les peines du monde à se tenir debout, à marcher. Est-on paralysé ? On a beau vouloir, le mouvement est impossible. Il en est de même pour le magnétisme. Est-on infirme, valétudinaire ou accablé par l'âge? La volonté la mieux trempée parvient difficilement à produire le moindre effet. Ainsi, lorsqu'on se sert de cette expression magnéti-ser par la pensée, cela signifie seulement sans l'emploi d'aucun signe extérieur, quoiqu'il y ait toujours coopéra-tion de l'organisme. Des deux facteurs qui concourent à l'acte magnétique, savoir l'impulsion mentale et le travail organique, on a nié tantôt l'un, tantôt l'autre. Le docteur Bertrand dit avoir réussi sans volonté ou même avec une volonté con-traire. Ce fait peut s'expliquerainsi Lorsqu'on marche pour aller quelque part, on s'ache-mine souvent vers son but en pensant à toute autre chose. Les jambes nous conduisent machinalement, comme on
22 -C'est ainsi qu'il ne suffît pas, pour remuer nos mem-bres, d'un simple désir renfermé pour ainsi dire au fond de l'âme il faut une volonté impulsive, accompagnée d'un effort matériel plus ou moins intense. Quand on veut soulever un objet, un vase, par exemple, on ne se borne pas à une opération mentale on effectue instinctivement un travail organique. La preuve c'est que si le vase est plein lorsqu'on le croit vide, on ne peut Spas le soulever du premier coup, parce qu'on n'a pas fait un effort musculaire proportionné au poids véritable si, au contraire, le vase est vide lorsqu'on le croit plein, on l'enlève brusquement, parce que faute de la résistance à laquelle on s'attend, l'effort musculaire s'opère avec trop de violence. L'exécution d'un acte n'est pas toujours en rapport avec le degré d'énergie de la volonté qui le commande. Est-on harassé, malade@? Malgré le plus vif désir d'aller a la promenade, on a toutes les peines du monde à se tenir debout, à marcher. Est-on paralysé ? On a beau vouloir, le mouvement est impossible. Il en est de même pour le magnétisme. Est-on infirme, valétudinaire ou accablé par l'âge? La volonté la mieux trempée parvient difficilement à produire le moindre effet. Ainsi, lorsqu'on se sert de cette expression magnéti-ser par la pensée, cela signifie seulement sans l'emploi d'aucun signe extérieur, quoiqu'il y ait toujours coopéra-tion de l'organisme. Des deux facteurs qui concourent à l'acte magnétique, savoir l'impulsion mentale et le travail organique, on a nié tantôt l'un, tantôt l'autre. Le docteur Bertrand dit avoir réussi sans volonté ou même avec une volonté con-traire. Ce fait peut s'expliquer@ainsi Lorsqu'on marche pour aller quelque part, on s'ache-mine souvent vers son but en pensant à toute autre chose. Les jambes nous conduisent machinalement, comme on
22 -C'est ainsi qu'il ne suffit pas, pour remuer nos mem-bres, d'un simple désir renfermé pour ainsi dire au fond de l'âme il faut une volonté impulsive, accompagnée d'un effort matériel plus ou moins intense. Quand on veut soulever un objet, un vase, par exemple, on ne se borne pas à une opération mentale on effectue instinctivement un travail organique. La preuve c'est que si le vase est plein lorsqu'on le croit vide, on ne peut @pas le soulever du premier coup, parce qu'on n'a pas fait un effort musculaire proportionné au poids véritable si, au contraire, le vase est vide lorsqu'on le croit plein, on l'enlève brusquement, parce que faute de la résistance à laquelle on s'attend, l'effort musculaire s'opère avec trop de violence. L'exécution d'un acte n'est pas toujours en rapport avec le degré d'énergie de la volonté qui le commande. Est-on harassé, malade ? Malgré le plus vif désir d'aller à la promenade, on a toutes les peines du monde à se tenir debout, à marcher. Est-on paralysé ? On a beau vouloir, le mouvement est impossible. Il en est de même pour le magnétisme. Est-on infirme, valétudinaire ou accablé par l'âge? La volonté la mieux trempée parvient difficilement à produire le moindre effet. Ainsi, lorsqu'on se sert de cette expression magnéti-ser par la pensée, cela signifie seulement sans l'emploi d'aucun signe extérieur, quoiqu'il y ait toujours coopéra-tion de l'organisme. Des deux facteurs qui concourent à l'acte magnétique, savoir l'impulsion mentale et le travail organique, on a nié tantôt l'un, tantôt l'autre. Le docteur Bertrand dit avoir réussi sans volonté ou même avec une volonté con-traire. Ce fait peut s'expliquer ainsi Lorsqu'on marche pour aller quelque part, on s'ache-mine souvent vers son but en pensant à toute autre chose. Les jambes nous conduisent machinalement, comme on
Ainsi, lorsqu'on se sert de cette expression magnéti-ser par la pensée, cela signifie seulement sans l'emploi d'aucun signe extérieur, quoiqu'il y ait toujours coopéra-tion de l'organisme.
Ainsi, lorsqu'on se sert de cette expression magnéti-ser par la pensée, cela signifie seulement sans l'emploi d'aucun signe extérieur, quoiqu'il y ait toujours coopéra-tion de l'organisme.
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SUR MADAME ROLAND. XVII I. B Sesgoûts étaient simples, mais vifs. Des promenades au bord des eaux , sous l'ombrage des bois, étaient ses plaisirs les plus doux ils s'accordaient avec les impressions qu'a-vaient laissées, dans son esprit, la lecture des livres saints et s premiers exercices d'uneéducation pieuse. L'aspect bril-lant des cieux, le tableau riche et varié de la campagne, for-tifiaient sa croyance et plus tard , si quelquefois, dans le silence du cabinet, sa raison ébranlait sa foi, le ravissant spectacle des scènes de la nature lui rendait la ferveur de sessentimens religieux. Quelle devait être l'ardeur de son zèle , lorsque, dans sa jeunesse , pressée par les alarmes de sa conscience, elle implorait de sa famille la permission de se réfugier dans un cloître ! La paix de cette retraite vit naître dans son coeur un sentiment nouveau, celui de l'amitié, qui, fut pour elle, dans la suite , l'objet d'un autre culte. Vive et sen-sible, elle choisit pour compagne une jeune personne d'une humeur égale et d'un esprit réfléchi avec des ca-ractères différens, elles avaient mêmes inclinations, elles éprouvaient même plaisir à se trouver ensemble. Leur séparation n'affaiblit point leur attachement ce fut dans l'intimité de leur correspondance que madame Roland prit le goût, acquit le talent d'écrire. Qui aurait dit alors que cette petite pensionnaire de couvent, qui avec tout l'abandon, toute la légèreté de son âge, entretenait son amie absente , de ses idées , de ses occupations , de ses amusemens, s'exerçait, par ces confidences souvent fri-voles , à donner de hardis conseils aux rois ! Cherchant un but à l'activité de son esprit, un ali-ment à la tendresse qui remplissait son coeur également avide de connaître , d'aimer et de croire , elle lisait avec la même attention, un traité d'algèbre, un livre mysli-
SUR MADAME ROLAND. XVII I. B Ses@goûts étaient simples, mais vifs. Des promenades au bord des eaux , sous l'ombrage des bois, étaient ses plaisirs les plus doux ils s'accordaient avec les impressions qu'a-vaient laissées, dans son esprit, la lecture des livres saints et @@s premiers exercices d'une@éducation pieuse. L'aspect bril-lant des cieux, le tableau riche et varié de la campagne, for-tifiaient sa croyance et plus tard , si quelquefois, dans le silence du cabinet, sa raison ébranlait sa foi, le ravissant spectacle des scènes de la nature lui rendait la ferveur de ses@sentimens religieux. Quelle devait être l'ardeur de son zèle , lorsque, dans sa jeunesse , pressée par les alarmes de sa conscience, elle implorait de sa famille la permission de se réfugier dans un cloître ! La paix de cette retraite vit naître dans son coeur un sentiment nouveau, celui de l'amitié, qui, fut pour elle, dans la suite , l'objet d'un autre culte. Vive et sen-sible, elle choisit pour compagne une jeune personne d'une humeur égale et d'un esprit réfléchi avec des ca-ractères différens, elles avaient mêmes inclinations, elles éprouvaient même plaisir à se trouver ensemble. Leur séparation n'affaiblit point leur attachement ce fut dans l'intimité de leur correspondance que madame Roland prit le goût, acquit le talent d'écrire. Qui aurait dit alors que cette petite pensionnaire de couvent, qui avec tout l'abandon, toute la légèreté de son âge, entretenait son amie absente , de ses idées , de ses occupations , de ses amusemens, s'exerçait, par ces confidences souvent fri-voles , à donner de hardis conseils aux rois ! Cherchant un but à l'activité de son esprit, un ali-ment à la tendresse qui remplissait son coeur également avide de connaître , d'aimer et de croire , elle lisait avec la même attention, un traité d'algèbre, un livre mysli-
SUR MADAME ROLAND. XV@I@I@@@ Ses goûts étaient simples, mais vifs. Des promenades au bord des eaux@, sous l'ombrage des bois, étaient ses plaisirs les plus doux ils s'accordaient avec les impressions qu'a-vaient laissées, dans son esprit, la lecture des livres saints et les premiers exercices d'une éducation pieuse. L'aspect bril-lant des cieux, le tableau riche et varié de la campagne, for-tifiaient sa croyance et plus tard@, si quelquefois, dans le silence du cabinet, sa raison ébranlait sa foi, le ravissant spectacle des scènes de la nature lui rendait la ferveur de ses sentimens religieux. Quelle devait être l'ardeur de son zèle@, lorsque, dans sa jeunesse@, pressée par les alarmes de sa conscience, elle implorait de sa famille la permission de se réfugier dans un cloître@! La paix de cette retraite vit naître dans son coeur un sentiment nouveau, celui de l'amitié, qui, fut pour elle, dans la suite@, l'objet d'un autre culte. Vive et sen-sible, elle choisit pour compagne une jeune personne d'une humeur égale et d'un esprit réfléchi avec des ca-ractères différens, elles avaient mêmes inclinations, elles éprouvaient même plaisir à se trouver ensemble. Leur séparation n'affaiblit point leur attachement ce fut dans l'intimité de leur correspondance que madame Roland prit le goût, acquit le talent d'écrire. Qui aurait dit alors que cette petite pensionnaire de couvent, qui avec tout l'abandon, toute la légèreté de son âge, entretenait son amie absente@, de ses idées@, de ses occupations@, de ses amusemens, s'exerçait, par ces confidences souvent fri-voles@, à donner de hardis conseils aux rois@! Cherchant un but à l'activité de son esprit, un ali-ment à la tendresse qui remplissait son coeur également avide de connaître@, d'aimer et de croire@, elle lisait avec la même attention, un traité d'algèbre, un livre mysti-
Leur séparation n'affaiblit point leur attachement ce fut dans l'intimité de leur correspondance que madame Roland prit le goût, acquit le talent d'écrire.
Leur séparation n'affaiblit point leur attachement ce fut dans l'intimité de leur correspondance que madame Roland prit le goût, acquit le talent d'écrire.
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ET PIÈCES OFFICIELLES. - 405 plus de cinquante mille personnes dans la plaine c'était des mères de famille , d'intéressantes citoyennes c'était une de ces assemblées majestueuses et touchantes, telles qu'on en voyait à Athènes et à Rome. Les commissaires députés vers la municipalité reviennent. Nous tenons de deux d'entr'eux les détails suivans Nous parvenons , disent-ils, à la salle d'audience à travers une forêt de baïonnettes les trois municipaux nous aver-tissent d'attendre, ils entrent, et nous ne les revoyons n plus. Le corps municipal sort Nous sommes compromis, dit un des membres , il faut agir sévèrement. Un d'entre nous, chevalier de Saint-Louis, annonce au maire que l'objet de notre mission était de réclamer plusieurs ci-toyens honnêtes pour qui les trois municipaux avaient promis de s'intéresser. Le maire répond qu'il n'entre pas n dans ces promesses, et qu'il va marcher au Champ de la Fédération pour y mettre la paix. Le chevalier deSaint-Louis veut répondre que tout y est calme il est inter-rompu par un municipal, qui lui demande d'un ton de mépris quelle était la croix qu'il portait, et de quel ordre n était le ruban qui l'attachait c'était un ruban tricolore . C'est une croix de Saint-Louis, répond le chevalier, que j'ai décorée du ruban national je suis prêt à vous la re-mettre si vous voulez la porter au pouvoir exéculifpoursa-voir si je Vai bien gagnée. M. le maire dit à son collègue Il qu'il connaissait ce chevalier de Saint-Louis pour un hon-néte citoyen, et qu'il le priait, ainsi que les autres , de se Il retirer. Sur ces entrefaites, le capitaine de la troupe du Il centre du bataillon de Bonne-Nouvelle vint dire que le Champ-de-Mars n'était rempli que de brigands un de nous lui dit qu'il en imposait. Là-dessus, la municipalité ne voulut plus nous entendre. Descendus de l'hôtel-de-ville, nous aperçûmes à une des fenêtres le drapeau rouge a et ce signal-du massacre, qui devait inspirer un sentiment de douleur à ceux qui allaient marcher à sa suite, produisit
ET PIÈCES OFFICIELLES. - 405 plus de cinquante mille personnes dans la plaine c'était des mères de famille , d'intéressantes citoyennes c'était une de ces assemblées majestueuses et touchantes, telles qu'on en voyait à Athènes et à Rome. Les commissaires députés vers la municipalité reviennent. Nous tenons de deux d'entr'eux les détails suivans Nous parvenons , disent-ils, à la salle d'audience à travers une forêt de baïonnettes les trois municipaux nous aver-@tissent d'attendre, ils entrent, et nous ne les revoyons n plus. Le corps municipal sort Nous sommes compromis, dit un des membres , il faut agir sévèrement. Un d'entre nous, chevalier de Saint-Louis, annonce au maire que l'objet de notre mission était de réclamer plusieurs ci-@toyens honnêtes pour qui les trois municipaux avaient promis de s'intéresser. Le maire répond qu'il n'entre pas n dans ces promesses, et qu'il va marcher au Champ de la Fédération pour y mettre la paix. Le chevalier de@Saint-@Louis veut répondre que tout y est calme il est inter-@rompu par un municipal, qui lui demande d'un ton de mépris quelle était la croix qu'il portait, et de quel ordre n était le ruban qui l'attachait c'était un ruban tricolore . C'est une croix de Saint-Louis, répond le chevalier, que j'ai décorée du ruban national je suis prêt à vous la re-@mettre si vous voulez la porter au pouvoir exéculif@pour@sa-@voir si je @Vai bien gagnée. M. le maire dit à son collègue Il qu'il connaissait ce chevalier de Saint-Louis pour un hon-@néte citoyen, et qu'il le priait, ainsi que les autres , de se Il retirer. Sur ces entrefaites, le capitaine de la troupe du Il centre du bataillon de Bonne-Nouvelle vint dire que le Champ-de-Mars n'était rempli que de brigands un de nous lui dit qu'il en imposait. Là-dessus, la municipalité ne voulut plus nous entendre. Descendus de l'hôtel-de-@ville, nous aperçûmes à une des fenêtres le drapeau rouge a et ce signal-du massacre, qui devait inspirer un sentiment de douleur à ceux qui allaient marcher à sa suite, produisit
ET PIÈCES OFFICIELLES.@@ 405 plus de cinquante mille personnes dans la plaine c'était des mères de famille@, d'intéressantes citoyennes c'était une de ces assemblées majestueuses et touchantes, telles qu'on en voyait à Athènes et à Rome. Les commissaires députés vers la municipalité reviennent. Nous tenons de deux d'entr'eux les détails suivans Nous parvenons@, disent-ils, à la salle d'audience à travers une forêt de baïonnettes les trois municipaux nous aver- tissent d'attendre, ils entrent, et nous ne les revoyons@@ plus. Le corps municipal sort Nous sommes compromis, dit un des membres@, il faut agir sévèrement. Un d'entre nous, chevalier de Saint-Louis, annonce au maire que l'objet de notre mission était de réclamer plusieurs ci- toyens honnêtes pour qui les trois municipaux avaient promis de s'intéresser. Le maire répond qu'il n'entre pas@@ dans ces promesses, et qu'il va marcher au Champ de la Fédération pour y mettre la paix. Le chevalier de Saint- Louis veut répondre que tout y est calme il est inter- rompu par un municipal, qui lui demande d'un ton de mépris quelle était la croix qu'il portait, et de quel ordre@@ était le ruban qui l'attachait c'était un ruban tricolore . C'est une croix de Saint-Louis, répond le chevalier, que j'ai décorée du ruban national je suis prêt à vous la re- mettre si vous voulez la porter au pouvoir exécutif pour sa- voir si je l'ai bien gagnée. M. le maire dit à son collègue @@@qu'il connaissait ce chevalier de Saint-Louis pour un hon- nête citoyen, et qu'il le priait, ainsi que les autres@, de se@@@ retirer. Sur ces entrefaites, le capitaine de la troupe du @@@centre du bataillon de Bonne-Nouvelle vint dire que le Champ-de-Mars n'était rempli que de brigands un de nous lui dit qu'il en imposait. Là-dessus, la municipalité ne voulut plus nous entendre. Descendus de l'hôtel-de- ville, nous aperçûmes à une des fenêtres le drapeau rouge@@ et ce signal du massacre, qui devait inspirer un sentiment de douleur à ceux qui allaient marcher à sa suite, produisit
C'est une croix de Saint-Louis, répond le chevalier, que j'ai décorée du ruban national je suis prêt à vous la re-mettre si vous voulez la porter au pouvoir exéculifpoursa-voir si je Vai bien gagnée.
C'est une croix de Saint-Louis, répond le chevalier, que j'ai décorée du ruban national je suis prêt à vous la re- mettre si vous voulez la porter au pouvoir exécutif pour sa- voir si je l'ai bien gagnée.
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280 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE rue. - Moi-même, Monsieur. - Eh bien, dans cette lettre, elle me prie de venir la voir vous voyez donc que, s'il y a une consigne, j'en suis excepté. - Si vous en étiez excepté, je ne vous aurais pas dit qu'elle n'y est pour personne. J'ai trente ans de loge, Mon-sieur. Évidemment il était impossible de donner le change à un personnage si au courant de ses devoirs d'état, et il eût été dangereux d'affronter sa puissance. Comment se passer de son concours? Comment pénétrer chez Marguerite s'il refu-sait de s'y prêter? Ludovic l'avait fait une fois mais il avait alors quelque droit à le faire. Aujourd'hui ce n'était plus une fiancée qu'il venait chercher c'était une victime qu'il voulait sauver. Il lui eu coûtait sans doute de mettre un concierge dans cette confidence mais c'était le seul moyen qui lui restât, et il se décida à l'employer. Prenant cet homme à part, il alla droit au fait - Vous vous intéressez à votre locataire? lui dit-il. - Comme à tous, répondit-il. Un locataire est sacré pour moi. J'ai trente ans de loge. - Eh bien ! cette fois, votre intérêt porte à faux. Vous se-rez cause d'un malheur. -Moi? répliqua-t-il avec un sourire d'incrédulité qui ré-pondait au témoignage de sa conscience. - Vous, dit vivement Ludovic. Ne comprenez-vous pas pourquoi elle a interdit sa porte? - Parce que ça lui convient nous autres nous n'avons rien à y voir. - Mais, malheureux! si elle avait de mauvais desseins ? - Mauvais ou bons, c'est ce qui la regarde. - Si elle avait l'intention de se détruire, d'attenter à ses jours? Devant un tel langage et un accent si sincère, il n'y avait pas d'incrédulité qui pût tenir. Le concierge désarma enfin. - Vrai, Monsieur? dit-il. - Insisterais-je sans cela ? - Mademoiselle Marguerite a l'intention de se détruire? - Lisez plutôt, si vous ne me croyez pas. - Non, Monsieur, je vous crois maintenant. Juste ciel! un - malheur dans ma maison 1
280 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE rue. - Moi-même, Monsieur. - Eh bien, dans cette lettre, elle me prie de venir la voir vous voyez donc que, s'il y a une consigne, j'en suis excepté. - Si vous en étiez excepté, je ne vous aurais pas dit qu'elle n'y est pour personne. J'ai trente ans de loge, Mon-sieur. Évidemment il était impossible de donner le change à un personnage si au courant de ses devoirs d'état, et il eût été dangereux d'affronter sa puissance. Comment se passer de son concours@? Comment pénétrer chez Marguerite s'il refu-sait de s'y prêter@? Ludovic l'avait fait une fois mais il avait alors quelque droit à le faire. Aujourd'hui ce n'était plus une fiancée qu'il venait chercher c'était une victime qu'il voulait sauver. Il lui eu coûtait sans doute de mettre un concierge dans cette confidence mais c'était le seul moyen qui lui restât, et il se décida à l'employer. Prenant cet homme à part, il alla droit au fait - Vous vous intéressez à votre locataire@? lui dit-il. - Comme à tous, répondit-il. Un locataire est sacré pour moi. J'ai trente ans de loge. - Eh bien ! cette fois, votre intérêt porte à faux. Vous se-rez cause d'un malheur. -Moi@? répliqua-t-il avec un sourire d'incrédulité qui ré-pondait au témoignage de sa conscience. - Vous, dit vivement Ludovic. Ne comprenez-vous pas pourquoi elle a interdit sa porte? - Parce que ça lui convient nous autres nous n'avons rien à y voir. - Mais, malheureux@! si elle avait de mauvais desseins ? - Mauvais ou bons, c'est ce qui la regarde. - Si elle avait l'intention de se détruire, d'attenter à ses jours@? Devant un tel langage et un accent si sincère, il n'y avait pas d'incrédulité qui pût tenir. Le concierge désarma enfin. - Vrai, Monsieur@? dit-il. - Insisterais-je sans cela ? - Mademoiselle Marguerite a l'intention de se détruire@? - Lisez plutôt, si vous ne me croyez pas. - Non, Monsieur, je vous crois maintenant. Juste ciel@! un - malheur dans ma maison 1
280 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@Moi-même, Monsieur. -@Eh bien, dans cette lettre, elle me prie de venir la voir vous voyez donc que, s'il y a une consigne, j'en suis excepté. -@Si vous en étiez excepté, je ne vous aurais pas dit qu'elle n'y est pour personne. J'ai trente ans de loge, Mon-sieur. Évidemment il était impossible de donner le change à un personnage si au courant de ses devoirs d'état, et il eût été dangereux d'affronter sa puissance. Comment se passer de son concours ? Comment pénétrer chez Marguerite s'il refu-sait de s'y prêter ? Ludovic l'avait fait une fois mais il avait alors quelque droit à le faire. Aujourd'hui ce n'était plus une fiancée qu'il venait chercher c'était une victime qu'il voulait sauver. Il lui en coûtait sans doute de mettre un concierge dans cette confidence mais c'était le seul moyen qui lui restât, et il se décida à l'employer. Prenant cet homme à part, il alla droit au fait -@Vous vous intéressez à votre locataire ? lui dit-il. -@Comme à tous, répondit-il. Un locataire est sacré pour moi. J'ai trente ans de loge. -@Eh bien ! cette fois, votre intérêt porte à faux. Vous se-rez cause d'un malheur. -Moi ? répliqua-t-il avec un sourire d'incrédulité qui ré-pondait au témoignage de sa conscience. -@Vous, dit vivement Ludovic. Ne comprenez-vous pas pourquoi elle a interdit sa porte? -@Parce que ça lui convient nous autres nous n'avons rien à y voir. -@Mais, malheureux ! si elle avait de mauvais desseins ? -@Mauvais ou bons, c'est ce qui la regarde. -@Si elle avait l'intention de se détruire, d'attenter à ses jours ? Devant un tel langage et un accent si sincère, il n'y avait pas d'incrédulité qui pût tenir. Le concierge désarma enfin. -@Vrai, Monsieur ? dit-il. -@Insisterais-je sans cela ? -@Mademoiselle Marguerite a l'intention de se détruire ? -@Lisez plutôt, si vous ne me croyez pas. -@Non, Monsieur, je vous crois maintenant. Juste ciel ! un @@malheur dans ma maison 1
- Vrai, Monsieur?
-Vrai, Monsieur ?
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53 atractocère qu'il a proposé, en 1801, d'établir dans l'ordre des coléoptères 1 . Ce genre est voisin des lymexylons, distinct des nycédales, et se rapproche beau-coup des staphylins 2 . divise, savoir 1°. les tétraptères sous-divisés en éiytrés, ou à aîles supérieures coriaces en hyménélytrés, à aîles supérieures membraneuses en hémétylrés , à aîles su-périeures demi-coriaces et demi-membraneuses en lépi-doptères, à aîles pulvérulentes, écailleuses en neurop-tères, à aîles nues égales, et en hyménoptères à aîles nues inégales 2°. les diptères sous-divisés en ptérigyop-tères à aîles à ailerons, et en apioptères à aîles simples sans ailerons 3°. et les aptères sous-divisés en diommatés à deux yeux, et en polyommatés à plus de deux yeux. Les deux ordres d'aptères sont ensuite sous-divisés d'après le nombre des pieds. 1 Mémoire inédit lu à l'Institut le 16 thermidor an IX le 4 août 1801 . Le mot atractocère est emprunté du grec fuseau, et xîçtcs, corne. 2 Comme l'insecte, qui a servi de texte à ce genre n'est point décrit dans la collection des insectes d'Afrique, que PALISOT DE BEAUVOIS a publies, je crois devoir en donner ici tous les caractères il a cinq articles à tous les tarses, et appartient à la première section de l'ordre des coléoptères. Sa tête est ovale, armée d'antennes en fu-seau, et insérées au-devant des yeux les palpes maxil-laires sont longs, composés de quatre articles , pectines et barbus sur les côtés les palpes postérieurs sont plus courts et composés de trois articles, dont le dernier est très-grand, ovale, arqué et velu en-dedans les mâchoires sont très-courtes et terminées par un lobe arrondi, garni de poils les yeux sont très-grands et'occupent presque toute la tête le corselet est oblong, convexe , les élytres
53 atractocère qu'il a proposé, en 1801, d'établir dans l'ordre des coléoptères 1 . Ce genre est voisin des lymexylons, distinct des nycédales, et se rapproche beau-coup des staphylins 2 . @@@divise, savoir 1°. les tétraptères sous-divisés en éiytrés, ou à aîles supérieures coriaces en hyménélytrés, à aîles supérieures membraneuses en hémétylrés , à aîles su-périeures demi-coriaces et demi-membraneuses en lépi-doptères, à aîles pulvérulentes, écailleuses en neurop-tères, à aîles nues égales, et en hyménoptères à aîles nues inégales 2°. les diptères sous-divisés en ptérigyop-tères à aîles à ailerons, et en apioptères à aîles simples sans ailerons 3°. et les aptères sous-divisés en diommatés à deux yeux, et en polyommatés à plus de deux yeux. Les deux ordres d'aptères sont ensuite sous-divisés d'après le nombre des pieds. 1 Mémoire inédit lu à l'Institut le 16 thermidor an IX le 4 août 1801 . Le mot atractocère est emprunté du grec fuseau, et xîçtcs, corne. 2 Comme l'insecte, qui a servi de texte à ce genre n'est point décrit dans la collection des insectes d'Afrique, que PALISOT DE BEAUVOIS a publies, je crois devoir en donner ici tous les caractères il a cinq articles à tous les tarses, et appartient à la première section de l'ordre des coléoptères. Sa tête est ovale, armée d'antennes en fu-seau, et insérées au-devant des yeux les palpes maxil-laires sont longs, composés de quatre articles , pectines et barbus sur les côtés les palpes postérieurs sont plus courts et composés de trois articles, dont le dernier est très-grand, ovale, arqué et velu en-dedans les mâchoires sont très-courtes et terminées par un lobe arrondi, garni de poils les yeux sont très-grands et'occupent presque toute la tête le corselet est oblong, convexe , les élytres
53 atractocère qu'il a proposé, en 1801, d'établir dans l'ordre des coléoptères 1 . Ce genre est voisin des lymexylons, distinct des nycédales, et se rapproche beau-coup des staphylins 2 . 53 divise, savoir 1°. les tétraptères sous-divisés en élytrés, ou à aîles supérieures coriaces en hyménélytrés, à aîles supérieures membraneuses en hémétytrés , à aîles su-périeures demi-coriaces et demi-membraneuses en lépi-doptères, à aîles pulvérulentes, écailleuses en neurop-tères, à aîles nues égales, et en hyménoptères à aîles nues inégales 2°. les diptères sous-divisés en ptérigyop-tères à aîles à aîlerons, et en aploptères à aîles simples sans aîlerons 3°. et les aptères sous-divisés en diommatés à deux yeux, et en polyommatés à plus de deux yeux. Les deux ordres d'aptères sont ensuite sous-divisés d'après le nombre des pieds. 1 Mémoire inédit lu à l'Institut le 16 thermidor an IX le 4 août 1801 . Le mot atractocère est emprunté du grec fuseau, et xîçtcs, corne. 2 Comme l'insecte, qui a servi de texte à ce genre n'est point décrit dans la collection des insectes d'Afrique, que PALISOT DE BEAUVOIS a publies, je crois devoir en donner ici tous les caractères il a cinq articles à tous les tarses, et appartient à la première section de l'ordre des coléoptères. Sa tête est ovale, armée d'antennes en fu-seau, et insérées au-devant des yeux les palpes maxil-laires sont longs, composés de quatre articles , pectines et barbus sur les côtés les palpes postérieurs sont plus courts et composés de trois articles, dont le dernier est très-grand, ovale, arqué et velu en-dedans les mâchoires sont très-courtes et terminées par un lobe arrondi, garni de poils les yeux sont très-grands et occupent presque toute la tête le corselet est oblong, convexe , les élytres
Sa tête est ovale, armée d'antennes en fu-seau, et insérées au-devant des yeux les palpes maxil-laires sont longs, composés de quatre articles , pectines et barbus sur les côtés les palpes postérieurs sont plus courts et composés de trois articles, dont le dernier est très-grand, ovale, arqué et velu en-dedans les mâchoires sont très-courtes et terminées par un lobe arrondi, garni de poils les yeux sont très-grands et'occupent presque toute la tête le corselet est oblong, convexe , les élytres
Sa tête est ovale, armée d'antennes en fu-seau, et insérées au-devant des yeux les palpes maxil-laires sont longs, composés de quatre articles , pectines et barbus sur les côtés les palpes postérieurs sont plus courts et composés de trois articles, dont le dernier est très-grand, ovale, arqué et velu en-dedans les mâchoires sont très-courtes et terminées par un lobe arrondi, garni de poils les yeux sont très-grands et occupent presque toute la tête le corselet est oblong, convexe , les élytres
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4ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE la mort, il a cherché pour y laisser ses restes un lieu ami et il a indiqué avec un égal désir la cathédrale qu'il avait tant - aimée, et l'humble église de Saint-Félix, ce village où il était né et qui l'at-tirait par le souvenir de la piété de son enfance. Ce double voeu a été exaucé. Selon un usage qui est établi comme un droit, son corps a été inhumé dans la basilique de Sainte-Croix d'Orléans, où sa parole a été si souvent éloquente, au milieu des populations qu'il a secourues pendant presque trente ans et son coeur, porté à Saint-Félix, y a été reçu comme un don, y est gardé avec une piété religieuse. Sans doute, Napoléon aura voulu soustraire son coeur à la terre ennemie où il est mort, et il l'a destiné à l'impératrice Marie-Louise, qui avait été la compagne du plus beau temps de sa vie. Tous les deux se sont rencontrés dans une même pensée. Tous les deux ont choisi une place pour déposer et faire reposer un coeur, qui avait bien besoin de repos. Ils étaient bien différents. L'un, comblé de tous les triomphes, enivré de toutes les gloires, doué du double génie de l'adminis-tration et de la guerre, a dominé et gouverné les nations, en les broyant, a conduit partout des armées, invincibles jusqu'à un der-nier jour d'épuisement, a fait périr plus d'une génération d'hommes, et, à la fin, ayant lassé la fortune, a trouvé une infortune égale, les deux étant à un niveau qui ne s'était jamais vu. L'autre, grand par l'esprit, mais plus encore par le coeur, a aimé d'un amour infini les hommes et de préférence les enfants, a dirigé les âmes dans le chemin de la charité, de la vertu a consoté les attristés, soutenu les faibles, et a mis sa passion et sa gloire à conduire à Dieu les mourants qu'il avait convertis et sauvés par son exemple et son ardente prière. Car si son esprit était élevé, son âme était embrasée d'une chaleur qui persuadait, qui entraînait. Lui, le grand évêque, celui que pendant plus de cinq lustres la France a appelé l'évêque , versait le bien partout, n'a jamais fait répandre une larme, de ces larmes qu'il a tant essuyées et un jour, vieux, entouré des respects du monde, même d'une gloire qu'il n'avait pas cherchée, il s'est éteint doucement et s'en est allé à Dieu, priant comme un simple desservant de la montagne où il était né. Le premier a été un grand homme. Après avoir été un grand évêque, le second restera un saint dans la mémoire de ceux qui l'ont connu, et b sera peut-être un jour pour l'Église. Et tous les deux, regardant la fin de leur vie, se sont rencontrés dans une même pensée. Ils ont désigné l'usage que l'on ferait de leur cçeur
4ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE la mort, il a cherché pour y laisser ses restes un lieu ami et il a indiqué avec un égal désir la cathédrale qu'il avait tant - aimée, et l'humble église de Saint-Félix, ce village où il était né et qui l'at-tirait par le souvenir de la piété de son enfance. Ce double voeu a été exaucé. Selon un usage qui est établi comme un droit, son corps a été inhumé dans la basilique de Sainte-Croix d'Orléans, où sa parole a été si souvent éloquente, au milieu des populations qu'il a secourues pendant presque trente ans et son coeur, porté à Saint-Félix, y a été reçu comme un don, y est gardé avec une piété religieuse. Sans doute, Napoléon aura voulu soustraire son coeur à la terre ennemie où il est mort, et il l'a destiné à l'impératrice Marie-Louise, qui avait été la compagne du plus beau temps de sa vie. Tous les deux se sont rencontrés dans une même pensée. Tous les deux ont choisi une place pour déposer et faire reposer un coeur, qui avait bien besoin de repos. Ils étaient bien différents. L'un, comblé de tous les triomphes, enivré de toutes les gloires, doué du double génie de l'adminis-tration et de la guerre, a dominé et gouverné les nations, en les broyant, a conduit partout des armées, invincibles jusqu'à un der-nier jour d'épuisement, a fait périr plus d'une génération d'hommes, et, à la fin, ayant lassé la fortune, a trouvé une infortune égale, les deux étant à un niveau qui ne s'était jamais vu. L'autre, grand par l'esprit, mais plus encore par le coeur, a aimé d'un amour infini les hommes et de préférence les enfants, a dirigé les âmes dans le chemin de la charité, de la vertu a consoté les attristés, soutenu les faibles, et a mis sa passion et sa gloire à conduire à Dieu les mourants qu'il avait convertis et sauvés par son exemple et son ardente prière. Car si son esprit était élevé, son âme était embrasée d'une chaleur qui persuadait, qui entraînait. Lui, le grand évêque, celui que pendant plus de cinq lustres la France a appelé l'évêque , versait le bien partout, n'a jamais fait répandre une larme, de ces larmes qu'il a tant essuyées et un jour, vieux, entouré des respects du monde, même d'une gloire qu'il n'avait pas cherchée, il s'est éteint doucement et s'en est allé à Dieu, priant comme un simple desservant de la montagne où il était né. Le premier a été un grand homme. Après avoir été un grand évêque, le second restera un saint dans la mémoire de ceux qui l'ont connu, et @b sera peut-être un jour pour l'Église. Et tous les deux, regardant la fin de leur vie, se sont rencontrés dans une même pensée. Ils ont désigné l'usage que l'on ferait de leur cçeur
4ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE la mort, il a cherché pour y laisser ses restes un lieu ami et il a indiqué avec un égal désir la cathédrale qu'il avait tant@@ aimée, et l'humble église de Saint-Félix, ce village où il était né et qui l'at-tirait par le souvenir de la piété de son enfance. Ce double voeu a été exaucé. Selon un usage qui est établi comme un droit, son corps a été inhumé dans la basilique de Sainte-Croix d'Orléans, où sa parole a été si souvent éloquente, au milieu des populations qu'il a secourues pendant presque trente ans et son coeur, porté à Saint-Félix, y a été reçu comme un don, y est gardé avec une piété religieuse. Sans doute, Napoléon aura voulu soustraire son coeur à la terre ennemie où il est mort, et il l'a destiné à l'impératrice Marie-Louise, qui avait été la compagne du plus beau temps de sa vie. Tous les deux se sont rencontrés dans une même pensée. Tous les deux ont choisi une place pour déposer et faire reposer un coeur, qui avait bien besoin de repos. Ils étaient bien différents. L'un, comblé de tous les triomphes, enivré de toutes les gloires, doué du double génie de l'adminis-tration et de la guerre, a dominé et gouverné les nations, en les broyant, a conduit partout des armées, invincibles jusqu'à un der-nier jour d'épuisement, a fait périr plus d'une génération d'hommes, et, à la fin, ayant lassé la fortune, a trouvé une infortune égale, les deux étant à un niveau qui ne s'était jamais vu. L'autre, grand par l'esprit, mais plus encore par le coeur, a aimé d'un amour infini les hommes et de préférence les enfants, a dirigé les âmes dans le chemin de la charité, de la vértu a consolé les attristés, soutenu les faibles, et a mis sa passion et sa gloire à conduire à Dieu les mourants qu'il avait convertis et sauvés par son exemple et son ardente prière. Car si son esprit était élevé, son âme était embrasée d'une chaleur qui persuadait, qui entraînait. Lui, le grand évêque, celui que pendant plus de cinq lustres la France a appelé l'évêque , versait le bien partout, n'a jamais fait répandre une larme, de ces larmes qu'il a tant essuyées et un jour, vieux, entouré des respects du monde, même d'une gloire qu'il n'avait pas cherchée, il s'est éteint doucement et s'en est allé à Dieu, priant comme un simple desservant de la montagne où il était né. Le premier a été un grand homme. Après avoir été un grand évêque, le second restera un saint dans la mémoire de ceux qui l'ont connu, et le sera peut-être un jour pour l'Église. Et tous les deux, regardant la fin de leur vie, se sont rencontrés dans une même pensée. Ils ont désigné l'usage que l'on ferait de leur coeur
Ils ont désigné l'usage que l'on ferait de leur cçeur
Ils ont désigné l'usage que l'on ferait de leur coeur
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2i2 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. prévenir Marguerite. Tout était prêt, les voitures attendaient, les témoins avaient montré de l'exactitude. Acteurs,et assis-tants étaient en habits de fête ils s'empressaient autour de Ludovic et le félicitaient de son bonheur. Il n'était pas jus-qu'aux bouquetières qui ne se fussent mises de la partie, suivant les habitudes de cette honorable corporation. Pendant que ce mouvement avait lieu d'un côté de la rue, de l'autre côté régnaient le même silence et la même immo-bilité. Comment expliquer cela? Marguerite était donc bien absorbée dans ses apprêts de toilette! Pas un regard, pas un sourire, pas un signe de vie, pas un avis de sa part c'était à confondre. Rien ne manquait à la cérémonie, si ce n'est la fiancée. -Ludovic ne put se défendre d'un sombre pressentiment se détachant de la compagnie qui l'entourait, il gravit quatre à quatre l'escalier qui conduisait chez Marguerite. Il espérait la trouver sur le seuil même, parée de sa pudeur et dissi-pant ses alarmes par un sourire. Point de doute, c'était une dernière épreuve, un jeu d'enfant, un peu de coquetterie, tout, excepté une trahison. Une trahison? Et pourquoi? Mar-guerite n'était-elle pas libre? Ne se donnait-elle pas volon-tairement? La veille encore, un refus eût suffi, et, au lieu d'un refus, Ludovic avait emporté une promesse. Ainsi pen-sait-il dans le tumulte de ses impressions. Cependant, lorsqu'il fut arrivé sur le palier du logement, ses craintes le reprirent, et avec ses craintes une angoisse insurmontable. La porte était fermée, et, en prêtant l'oreille, aucun bruit ne trahissait la présence d'êtres vivants. Était-ce possible ? Point de bruit en un pareil moment ! quand l'heure était arrivée et qu'il fallait partir! Ludovic s'y perdait, et pourtant il n'osait pas accuser Marguerite. Elle se recueillait et priait pour leur bonheur commun, versait sur les siens quelques larmes solitaires et leur adressait un souvenir fer-vent. Pauvre orpheline ! marcher seule en un tej jour! n'y avait-il pas de quoi rouvrir toutes les blessures de son soeur ? Il sonna doucement c'était l'appel' d'un ami, un appel plaintif et miséricordieux. Personne n'y répondit. Il redoubla en y mettant un peu plus de vivacité, même silence. La co-être alors s'en mêla, et, de degré en degré, il en vint à agiter la sonnette au point de la briser. Ses fureurs furent vaines
2i2 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. prévenir Marguerite. Tout était prêt, les voitures attendaient, les témoins avaient montré de l'exactitude. Acteurs,et assis-tants étaient en habits de fête ils s'empressaient autour de Ludovic et le félicitaient de son bonheur. Il n'était pas jus-qu'aux bouquetières qui ne se fussent mises de la partie, suivant les habitudes de cette honorable corporation. Pendant que ce mouvement avait lieu d'un côté de la rue, de l'autre côté régnaient le même silence et la même immo-bilité. Comment expliquer cela@? Marguerite était donc bien absorbée dans ses apprêts de toilette@! Pas un regard, pas un sourire, pas un signe de vie, pas un avis de sa part c'était à confondre. Rien ne manquait à la cérémonie, si ce n'est la fiancée. -Ludovic ne put se défendre d'un sombre pressentiment se détachant de la compagnie qui l'entourait, il gravit quatre à quatre l'escalier qui conduisait chez Marguerite. Il espérait la trouver sur le seuil même, parée de sa pudeur et dissi-pant ses alarmes par un sourire. Point de doute, c'était une dernière épreuve, un jeu d'enfant, un peu de coquetterie, tout, excepté une trahison. Une trahison@? Et pourquoi@? Mar-guerite n'était-elle pas libre@? Ne se donnait-elle pas volon-tairement? La veille encore, un refus eût suffi, et, au lieu d'un refus, Ludovic avait emporté une promesse. Ainsi pen-sait-il dans le tumulte de ses impressions. Cependant, lorsqu'il fut arrivé sur le palier du logement, ses craintes le reprirent, et avec ses craintes une angoisse insurmontable. La porte était fermée, et, en prêtant l'oreille, aucun bruit ne trahissait la présence d'êtres vivants. Était-ce possible ? Point de bruit en un pareil moment ! quand l'heure était arrivée et qu'il fallait partir@! Ludovic s'y perdait, et pourtant il n'osait pas accuser Marguerite. Elle se recueillait et priait pour leur bonheur commun, versait sur les siens quelques larmes solitaires et leur adressait un souvenir fer-vent. Pauvre orpheline ! marcher seule en un tej jour@! n'y avait-il pas de quoi rouvrir toutes les blessures de son soeur ? Il sonna doucement c'était l'appel' d'un ami, un appel plaintif et miséricordieux. Personne n'y répondit. Il redoubla en y mettant un peu plus de vivacité, même silence. La co-être alors s'en mêla, et, de degré en degré, il en vint à agiter la sonnette au point de la briser. Ses fureurs furent vaines
2i2 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. prévenir Marguerite. Tout était prêt, les voitures attendaient, les témoins avaient montré de l'exactitude. Acteurs et assis-tants étaient en habits de fête ils s'empressaient autour de Ludovic et le félicitaient de son bonheur. Il n'était pas jus-qu'aux bouquetières qui ne se fussent mises de la partie, suivant les habitudes de cette honorable corporation. Pendant que ce mouvement avait lieu d'un côté de la rue, de l'autre côté régnaient le même silence et la même immo-bilité. Comment expliquer cela ? Marguerite était donc bien absorbée dans ses apprêts de toilette ! Pas un regard, pas un sourire, pas un signe de vie, pas un avis de sa part c'était à confondre. Rien ne manquait à la cérémonie, si ce n'est la fiancée. @Ludovic ne put se défendre d'un sombre pressentiment se détachant de la compagnie qui l'entourait, il gravit quatre à quatre l'escalier qui conduisait chez Marguerite. Il espérait la trouver sur le seuil même, parée de sa pudeur et dissi-pant ses alarmes par un sourire. Point de doute, c'était une dernière épreuve, un jeu d'enfant, un peu de coquetterie, tout, excepté une trahison. Une trahison ? Et pourquoi ? Mar-guerite n'était-elle pas libre ? Ne se donnait-elle pas volon-tairement? La veille encore, un refus eût suffi, et, au lieu d'un refus, Ludovic avait emporté une promesse. Ainsi pen-sait-il dans le tumulte de ses impressions. Cependant, lorsqu'il fut arrivé sur le palier du logement, ses craintes le reprirent, et avec ses craintes une angoisse insurmontable. La porte était fermée, et, en prêtant l'oreille, aucun bruit ne trahissait la présence d'êtres vivants. Était-ce possible ? Point de bruit en un pareil moment ! quand l'heure était arrivée et qu'il fallait partir ! Ludovic s'y perdait, et pourtant il n'osait pas accuser Marguerite. Elle se recueillait et priait pour leur bonheur commun, versait sur les siens quelques larmes solitaires et leur adressait un souvenir fer-vent. Pauvre orpheline ! marcher seule en un tel jour ! n'y avait-il pas de quoi rouvrir toutes les blessures de son coeur ? Il sonna doucement c'était l'appel@ d'un ami, un appel plaintif et miséricordieux. Personne n'y répondit. Il redoubla en y mettant un peu plus de vivacité, même silence. La co-lère alors s'en mêla, et, de degré en degré, il en vint à agiter la sonnette au point de la briser. Ses fureurs furent vaines
-Ludovic ne put se défendre d'un sombre pressentiment se détachant de la compagnie qui l'entourait, il gravit quatre à quatre l'escalier qui conduisait chez Marguerite.
Ludovic ne put se défendre d'un sombre pressentiment se détachant de la compagnie qui l'entourait, il gravit quatre à quatre l'escalier qui conduisait chez Marguerite.
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iio CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Pour Gaston, il y eut là un étrange moment. Clémence une fois sauvée, son exaltation s'était éteinte il retrouva ses esprits, descendit des régions imaginaires qu'il venait d'ha-biter et quitta le ciel pour la terre. Que l'on se fasse, si c'est possible,® une idée de sa situation. Ce n'était plus un ange qu'il avait entre les bras c'était une femme, la femme de ses rêves et de ses désirs ce n'était plus un corps insensible, mais un être animé et d'une beauté qui éclatait mieux dans ce désordre ce sein qui reposait sur sa poitrine battait main-tenant, et la vie circulait dans ses formes dont il était le point d'appui. Voilà à quelle impression Gaston était alors en butte. Il était enivré et troublé, troublé surtout il n'osait plus bouger, de peur qu'un mouvement ne trahît ce combat de ses sens et ce tumulte de sa pensée il se sentait consumer sur placé et n'osait pas s'avouer ce qu'il éprouvait. Des rougeurs soudaines lui montaient au front, à l'aspect de ce soleil qui brillait sur sa tête et de cette plage si voisine, confus sans doute de ce que cette scène avait tant de témoins. Un dernier incident allait y mettre fin. Après bien des tâ-tonnements et des délais, la barque échouée sur la grève ve-nait d'être poussée à la mer trois hommes de Saint-Martin-en-Port en formaient l'équipage, et deux passagers, le comte et le baron de Montréal, s'étaient joints à eux. Déjà les avi-rons jouaient, et, de minute en minute, on pouvait voir l'em-barcation se rapprocher du groupe naufragé sur l'écueil. Cependant, la syncope n'avait pas cessé la jeune femme était toujours évanouie. Que faire? Attendre ainsi? Gaston, à aucun prix, ne s'y fût résigné. Il fit un effort - Clémence, dit-il, Clémence! Elle ne bougeait pas il insista - Clémence, répéta-t-il, on vient. On eût pu croire qu'elle avait compris ses bras se rai-dirent, et elle rouvrit les yeux, mais péniblement, à demi, et comme si elle eût cédé à une contrainte. - Pourquoi me réveiller? dit-elle, j'étais si bien. Elle promenait çà et là des regards étonnés, et cherchait à rappeler ses souvenirs. Le sentiment de son état, la con-science des objets extérieurs lui échappaient encore cepen-dant elle dut comprendre que son corps portait sur le bras
iio CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Pour Gaston, il y eut là un étrange moment. Clémence une fois sauvée, son exaltation s'était éteinte il retrouva ses esprits, descendit des régions imaginaires qu'il venait d'ha-biter et quitta le ciel pour la terre. Que l'on se fasse, si c'est possible,® une idée de sa situation. Ce n'était plus un ange qu'il avait entre les bras c'était une femme, la femme de ses rêves et de ses désirs ce n'était plus un corps insensible, mais un être animé et d'une beauté qui éclatait mieux dans ce désordre ce sein qui reposait sur sa poitrine battait main-tenant, et la vie circulait dans ses formes dont il était le point d'appui. Voilà à quelle impression Gaston était alors en butte. Il était enivré et troublé, troublé surtout il n'osait plus bouger, de peur qu'un mouvement ne trahît ce combat de ses sens et ce tumulte de sa pensée il se sentait consumer sur placé et n'osait pas s'avouer ce qu'il éprouvait. Des rougeurs soudaines lui montaient au front, à l'aspect de ce soleil qui brillait sur sa tête et de cette plage si voisine, confus sans doute de ce que cette scène avait tant de témoins. Un dernier incident allait y mettre fin. Après bien des tâ-tonnements et des délais, la barque échouée sur la grève ve-nait d'être poussée à la mer trois hommes de Saint-Martin-en-Port en formaient l'équipage, et deux passagers, le comte et le baron de Montréal, s'étaient joints à eux. Déjà les avi-rons jouaient, et, de minute en minute, on pouvait voir l'em-barcation se rapprocher du groupe naufragé sur l'écueil. Cependant, la syncope n'avait pas cessé la jeune femme était toujours évanouie. Que faire@? Attendre ainsi@? Gaston, à aucun prix, ne s'y fût résigné. Il fit un effort - Clémence, dit-il, Clémence@! Elle ne bougeait pas il insista - Clémence, répéta-t-il, on vient. On eût pu croire qu'elle avait compris ses bras se rai-dirent, et elle rouvrit les yeux, mais péniblement, à demi, et comme si elle eût cédé à une contrainte. - Pourquoi me réveiller@? dit-elle, j'étais si bien. Elle promenait çà et là des regards étonnés, et cherchait à rappeler ses souvenirs. Le sentiment de son état, la con-science des objets extérieurs lui échappaient encore cepen-dant elle dut comprendre que son corps portait sur le bras
iio CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Pour Gaston, il y eut là un étrange moment. Clémence une fois sauvée, son exaltation s'était éteinte il retrouva ses esprits, descendit des régions imaginaires qu'il venait d'ha-biter et quitta le ciel pour la terre. Que l'on se fasse, si c'est possible,@ une idée de sa situation. Ce n'était plus un ange qu'il avait entre les bras c'était une femme, la femme de ses rêves et de ses désirs ce n'était plus un corps insensible, mais un être animé et d'une beauté qui éclatait mieux dans ce désordre ce sein qui reposait sur sa poitrine battait main-tenant, et la vie circulait dans ses formes dont il était le point d'appui. Voilà à quelle impression Gaston était alors en butte. Il était enivré et troublé, troublé surtout il n'osait plus bouger, de peur qu'un mouvement ne trahît ce combat de ses sens et ce tumulte de sa pensée il se sentait consumer sur place et n'osait pas s'avouer ce qu'il éprouvait. Des rougeurs soudaines lui montaient au front, à l'aspect de ce soleil qui brillait sur sa tête et de cette plage si voisine, confus sans doute de ce que cette scène avait tant de témoins. Un dernier incident allait y mettre fin. Après bien des tâ-tonnements et des délais, la barque échouée sur la grève ve-nait d'être poussée à la mer trois hommes de Saint-Martin-en-Port en formaient l'équipage, et deux passagers, le comte et le baron de Montréal, s'étaient joints à eux. Déjà les avi-rons jouaient, et, de minute en minute, on pouvait voir l'em-barcation se rapprocher du groupe naufragé sur l'écueil. Cependant, la syncope n'avait pas cessé la jeune femme était toujours évanouie. Que faire ? Attendre ainsi ? Gaston, à aucun prix, ne s'y fût résigné. Il fit un effort -@Clémence, dit-il, Clémence ! Elle ne bougeait pas il insista -@Clémence, répéta-t-il, on vient. On eût pu croire qu'elle avait compris ses bras se rai-dirent, et elle rouvrit les yeux, mais péniblement, à demi, et comme si elle eût cédé à une contrainte. -@Pourquoi me réveiller ? dit-elle, j'étais si bien. Elle promenait çà et là des regards étonnés, et cherchait à rappeler ses souvenirs. Le sentiment de son état, la con-science des objets extérieurs lui échappaient encore cepen-dant elle dut comprendre que son corps portait sur le bras
Elle ne bougeait pas il insista - Clémence, répéta-t-il, on vient.
Elle ne bougeait pas il insista -Clémence, répéta-t-il, on vient.
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28 de l'équipage, et ne tarde pas à envelopper notre voya-geur lui-même. Le scorbut le plonge dans une prostration de forces complète il gagné la fièvre jaune, mais grâce à sa robuste constitution, à sa présence d'esprit et à cette force d'aine qui ne l'abandonna jamais , et semblait au contraire grandir avec les circonstances les plus fâcheu-ses , il échappe à deux reprises à ce fléau qui moissonné avec la plus grande rapidité les Européens de tout âge et de toute sorte dé tempérament. Trois fois il essuyé des maladies graves, auxquelles il échappe par miracle. Cepen-dant le scorbut ne le quitte plus, il mine les dernières ressources de ses forces délabrées, et comme sa sensibi-lité s'affecte profondément de la perte récente d'un beau frère et du domestique fidèle qui s'étaient attachés à ses destinées le capitaine LANDOLPHE l'oblige, par ses pres-santes sollicitations, à se réfugier sur un vaisseau négrier qui faisait voile pour Haïti, vulgairement appelé Saint-Do-mingue. PALISOT DE BEAUVOIS n'a pas la force de résister il renferme dans plusieurs caisses les précieuses récoltes qu'il avait faites sur le continent de l'Afrique en' garde quelques-unes, confie les autres à l'établissement fran-çais qui se formait à l'embouchure de la Formose 1 , et se sépare le 22 janvier 1788 pour toujours, d'un 1 Peu de temps après, et sans aucune déclaration de guerre préalable, un capitaine de vaisseau anglais entra dans le fleuve Formose, et dès la nuit, il canonna , fusilla l'établissement français, y mit le feu, pilla ce qui.avait pu échapper aux flammes, et tua sans pitié tous les habi-tans qui n'eurent pas le temps ou les moyens de. fuir. Le gouvernement anglais n'a jamais donné réparation de cet, attentat et n'en a point fait condamner l'auteur.
28 de l'équipage, et ne tarde pas à envelopper notre voya-geur lui-même. Le scorbut le plonge dans une prostration de forces complète il gagné la fièvre jaune, mais grâce à sa robuste constitution, à sa présence d'esprit et à cette force d'aine qui ne l'abandonna jamais , et semblait au contraire grandir avec les circonstances les plus fâcheu-ses , il échappe à deux reprises à ce fléau qui moissonné avec la plus grande rapidité les Européens de tout âge et de toute sorte dé tempérament. Trois fois il essuyé des maladies graves, auxquelles il échappe par miracle. Cepen-dant le scorbut ne le quitte plus, il mine les dernières ressources de ses forces délabrées, et comme sa sensibi-lité s'affecte profondément de la perte récente d'un beau frère et du domestique fidèle qui s'étaient attachés à ses destinées le capitaine LANDOLPHE l'oblige, par ses pres-santes sollicitations, à se réfugier sur un vaisseau négrier qui faisait voile pour Haïti, vulgairement appelé Saint-Do-mingue. PALISOT DE BEAUVOIS n'a pas la force de résister il renferme dans plusieurs caisses les précieuses récoltes qu'il avait faites sur le continent de l'Afrique en' garde quelques-unes, confie les autres à l'établissement fran-çais qui se formait à l'embouchure de la Formose 1 , et se sépare le 22 janvier 1788 pour toujours, d'un 1 Peu de temps après, et sans aucune déclaration de guerre préalable, un capitaine de vaisseau anglais entra dans le fleuve Formose, et dès la nuit, il canonna , fusilla l'établissement français, y mit le feu, pilla ce qui.avait pu échapper aux flammes, et tua sans pitié tous les habi-tans qui n'eurent pas le temps ou les moyens de. fuir. Le gouvernement anglais n'a jamais donné réparation de cet, attentat et n'en a point fait condamner l'auteur.
28 de l'équipage, et ne tarde pas à envelopper notre voya-geur lui-même. Le scorbut le plonge dans une prostration de forces complète il gagné la fièvre jaune, mais grâce à sa robuste constitution, à sa présence d'esprit et à cette force d'a@me qui ne l'abandonna jamais , et semblait au contraire grandir avec les circonstances les plus fâcheu-ses , il échappe à deux reprises à ce fléau qui moissonné avec la plus grande rapidité les Européens de tout âge et de toute sorte de tempérament. Trois fois il essuyé des maladies graves, auxquelles il échappe par miracle. Cepen-dant le scorbut ne le quitte plus, il mine les dernières ressources de ses forces délabrées, et comme sa sensibi-lité s'affecte profondément de la perte récente d'un beau frère et du domestique fidèle qui s'étaient attachés à ses destinées le capitaine LANDOLPHE l'oblige, par ses pres-santes sollicitations, à se réfugier sur un vaisseau négrier qui faisait voile pour Haïti, vulgairement appelé Saint-Do-mingue. PALISOT DE BEAUVOIS n'a pas la force de résister il renferme dans plusieurs caisses les précieuses récoltes qu'il avait faites sur le continent de l'Afrique en' garde quelques-unes, confie les autres à l'établissement fran-çais qui se formait à l'embouchure de la Formose 1 , et se sépare le 22 janvier 1788 pour toujours, d'un 1 Peu de temps après, et sans aucune déclaration de guerre préalable, un capitaine de vaisseau anglais entra dans le fleuve Formose, et dès la nuit, il canonna , fusilla l'établissement français, y mit le feu, pilla ce qui.avait pu échapper aux flammes, et tua sans pitié tous les habi-tans qui n'eurent pas le temps ou les moyens de. fuir. Le gouvernement anglais n'a jamais donné réparation de cet, attentat et n'en a point fait condamner l'auteur.
Cepen-dant le scorbut ne le quitte plus, il mine les dernières ressources de ses forces délabrées, et comme sa sensibi-lité s'affecte profondément de la perte récente d'un beau frère et du domestique fidèle qui s'étaient attachés à ses destinées le capitaine LANDOLPHE l'oblige, par ses pres-santes sollicitations, à se réfugier sur un vaisseau négrier qui faisait voile pour Haïti, vulgairement appelé Saint-Do-mingue.
Cepen-dant le scorbut ne le quitte plus, il mine les dernières ressources de ses forces délabrées, et comme sa sensibi-lité s'affecte profondément de la perte récente d'un beau frère et du domestique fidèle qui s'étaient attachés à ses destinées le capitaine LANDOLPHE l'oblige, par ses pres-santes sollicitations, à se réfugier sur un vaisseau négrier qui faisait voile pour Haïti, vulgairement appelé Saint-Do-mingue.
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26 L'ART DE MAGNÉTISER auteurs que nous avons cités admettaient une seule et même cause émanant de l'homme. Mesmer reconnaissait pour cause des effets magnétiques le fluide universel. L'abbé Faria, le docteur Billot et quelques autres, faisant intervenir la divinité, les anges, etc., n'admettaient qu'une seule cause, mais toute spirituelle. De Puységur, Deleuze, du Potet reconnaissaient et ad-mettaient deux causes distinctes l'une spirituelle, l'autre matérielle, le fluide et la volonté. Ils attribuaient à la volonté une action positive sur la personne magnétisée c'est même à cette volonté qu'ils traduisent par ces mots Vintention ou la pensée qu'ils assi-gnaient la plus grande force et le premier rang comme cause dans les phénomènes du magnétisme. Nous sommes complètement en désaccord avec les chefs de l'école mesmérienne. Les nombreuses expériences que nous avons faites pour arriver à la vérité, nous ont convaincu qu'il n'existe pour les effets magnétiques qu'une seule et unique cause, le FLUIDE VITAL, dont le principe est bien le fluide universel, modifié par la nature de l'homme, et qui, spiritualisé par l'âme et matérialisé par le corps, perd cer-taines propriétés et en acquiert d'autres participant de ces deux éléments, il peut être émis au dehors sous l'empire de la volonté, envahir tous les corps vivants ou inertes, et être communiqué à distance sans aucun intermédiaire, étant en cela plus subtil que le fluide électrique. Ce principe, invisible comme l'air, comme la chaleur, l'électricité, les gaz, impalpable comme la lumière, fut appelé fluide magnétique, puis magnétisme animal, pour le distinguer du minéral et des autres fluides enfin aujour-d'hui il est mieux nommé magnétisme vital, en considéra-tion du rôle important qu'il joue dans l'organisme mieux vaudrait peut-être l'appeler fluide universel, puisqu'il se retrouve dans tout et qu'il anime tout on se rapprocherait ainsi d'Hippocrate, qui professait un principe intérieur, occulte, universel. Lorsque la chaleur, la lumière, l'électricité et les autres
26 L'ART DE MAGNÉTISER auteurs que nous avons cités admettaient une seule et même cause émanant de l'homme. Mesmer reconnaissait pour cause des effets magnétiques le fluide universel. L'abbé Faria, le docteur Billot et quelques autres, faisant intervenir la divinité, les anges, etc., n'admettaient qu'une seule cause, mais toute spirituelle. De Puységur, Deleuze, du Potet reconnaissaient et ad-mettaient deux causes distinctes l'une spirituelle, l'autre matérielle, le fluide et la volonté. Ils attribuaient à la volonté une action positive sur la personne magnétisée c'est même à cette volonté qu'ils traduisent par ces mots @Vintention ou la pensée qu'ils assi-gnaient la plus grande force et le premier rang comme cause dans les phénomènes du magnétisme. Nous sommes complètement en désaccord avec les chefs de l'école mesmérienne. Les nombreuses expériences que nous avons faites pour arriver à la vérité, nous ont convaincu qu'il n'existe pour les effets magnétiques qu'une seule et unique cause, le FLUIDE VITAL, dont le principe est bien le fluide universel, modifié par la nature de l'homme, et qui, spiritualisé par l'âme et matérialisé par le corps, perd cer-taines propriétés et en acquiert d'autres participant de ces deux éléments, il peut être émis au dehors sous l'empire de la volonté, envahir tous les corps vivants ou inertes, et être communiqué à distance sans aucun intermédiaire, étant en cela plus subtil que le fluide électrique. Ce principe, invisible comme l'air, comme la chaleur, l'électricité, les gaz, impalpable comme la lumière, fut appelé fluide magnétique, puis magnétisme animal, pour le distinguer du minéral et des autres fluides enfin aujour-d'hui il est mieux nommé magnétisme vital, en considéra-tion du rôle important qu'il joue dans l'organisme mieux vaudrait peut-être l'appeler fluide universel, puisqu'il se retrouve dans tout et qu'il anime tout on se rapprocherait ainsi d'Hippocrate, qui professait un principe intérieur, occulte, universel. Lorsque la chaleur, la lumière, l'électricité et les autres
26 L'ART DE MAGNÉTISER auteurs que nous avons cités admettaient une seule et même cause émanant de l'homme. Mesmer reconnaissait pour cause des effets magnétiques le fluide universel. L'abbé Faria, le docteur Billot et quelques autres, faisant intervenir la divinité, les anges, etc., n'admettaient qu'une seule cause, mais toute spirituelle. De Puységur, Deleuze, du Potet reconnaissaient et ad-mettaient deux causes distinctes l'une spirituelle, l'autre matérielle, le fluide et la volonté. Ils attribuaient à la volonté une action positive sur la personne magnétisée c'est même à cette volonté qu'ils traduisent par ces mots l'intention ou la pensée qu'ils assi-gnaient la plus grande force et le premier rang comme cause dans les phénomènes du magnétisme. Nous sommes complètement en désaccord avec les chefs de l'école mesmérienne. Les nombreuses expériences que nous avons faites pour arriver à la vérité, nous ont convaincu qu'il n'existe pour les effets magnétiques qu'une seule et unique cause, le FLUIDE VITAL, dont le principe est bien le fluide universel, modifié par la nature de l'homme, et qui, spiritualisé par l'âme et matérialisé par le corps, perd cer-taines propriétés et en acquiert d'autres participant de ces deux éléments, il peut être émis au dehors sous l'empire de la volonté, envahir tous les corps vivants ou inertes, et être communiqué à distance sans aucun intermédiaire, étant en cela plus subtil que le fluide électrique. Ce principe, invisible comme l'air, comme la chaleur, l'électricité, les gaz, impalpable comme la lumière, fut appelé fluide magnétique, puis magnétisme animal, pour le distinguer du minéral et des autres fluides enfin aujour-d'hui il est mieux nommé magnétisme vital, en considéra-tion du rôle important qu'il joue dans l'organisme mieux vaudrait peut-être l'appeler fluide universel, puisqu'il se retrouve dans tout et qu'il anime tout on se rapprocherait ainsi d'Hippocrate, qui professait un principe intérieur, occulte, universel. Lorsque la chaleur, la lumière, l'électricité et les autres
Lorsque la chaleur, la lumière, l'électricité et les autres
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 193 Que faire ? ouvrir un cabinet et y attendre les clients c'eût été une naïveté trop grande, bonne tout au plus pour des fils de famille qui achètent des causes au besoin. Se mettre dans les bonnes grâces des présidents des tribunaux ou des cours d'assises, et obtenir d'eux la défense de pauvres diables ou de scélérats subalternes, c'était courir après le bruit plutôt qu'après la besogne. De telles tâches, même brillamment remplies, ne sont pas des titres de recommandation auprès des hommes qui se partagent le domaine des gros honoraires et l'empire de la procédure. C'est de ce côté que se porta Ludovic. Les enfants des montagnes ont un flair exercé ils vont droit au meilleur gibier. Notre avocat se résigna donc à occuper un poste modeste dans une étude d'avoué. C'était déroger mais on ne s'élève , qu'en s'humiliant. Ludovic savait bien que lorsqu'il aurait fourni ses preuves et donné la mesure de ce qu'il valait, l'avancement ne se ferait pas attendre, et qu'après avoir subi la loi, ce serait lui qui en définitive la dicterait. Il s'en fiait au travail pour le tirer de sa position secondaire et à une circonstance heureuse pouf le mettre en relief. En attendant, il acceptait et exécutait sans sourciller les tâches les plus ingrates et les moins dignes de lui. L'étude à laquelle il était attaché avait peu de rivales pour l'importance et l'activité. C'était l'une des plus riches et des plus occupées de Paris. Le titulaire n'avait pas néanmoins blanchi sous le harnais jeune encore, il succédait à un homme qui s'était retiré dans la maturité de l'âge, après avoir fait, comme on dit, sa pelote. Celui-ci était en train de la faire aussi et n'y prenait pas grand'peine. Un office est une machine montée, où tout marche d'après des lois convenues et avec des instruments appropriés. Que le conducteur change, peu importe 1 la machine n'en reste pas moins ce qu'elle était, armée de ses ressorts et remplissant ses fonc-tions habituelles. Le mouvement se transmet ainsi d'un titu-laire à un autre sans secousses, et, à moins de grandes fautes, sans altération. Même quand les rouages changent, l'esprit se maintient, comme dans les régiments où la per-manence des cadres corrige la mobilité des contingents. A peine entré dans l'office, Ludovic en vit le fort et le faible, et sut mettre cette découverte à profit. Il n'y avait pas
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 193 Que faire ? ouvrir un cabinet et y attendre les clients c'eût été une naïveté trop grande, bonne tout au plus pour des fils de famille qui achètent des causes au besoin. Se mettre dans les bonnes grâces des présidents des tribunaux ou des cours d'assises, et obtenir d'eux la défense de pauvres diables ou de scélérats subalternes, c'était courir après le bruit plutôt qu'après la besogne. De telles tâches, même brillamment remplies, ne sont pas des titres de recommandation auprès des hommes qui se partagent le domaine des gros honoraires et l'empire de la procédure. C'est de ce côté que se porta Ludovic. Les enfants des montagnes ont un flair exercé ils vont droit au meilleur gibier. Notre avocat se résigna donc à occuper un poste modeste dans une étude d'avoué. C'était déroger mais on ne s'élève , qu'en s'humiliant. Ludovic savait bien que lorsqu'il aurait fourni ses preuves et donné la mesure de ce qu'il valait, l'avancement ne se ferait pas attendre, et qu'après avoir subi la loi, ce serait lui qui en définitive la dicterait. Il s'en fiait au travail pour le tirer de sa position secondaire et à une circonstance heureuse pouf le mettre en relief. En attendant, il acceptait et exécutait sans sourciller les tâches les plus ingrates et les moins dignes de lui. L'étude à laquelle il était attaché avait peu de rivales pour l'importance et l'activité. C'était l'une des plus riches et des plus occupées de Paris. Le titulaire n'avait pas néanmoins blanchi sous le harnais jeune encore, il succédait à un homme qui s'était retiré dans la maturité de l'âge, après avoir fait, comme on dit, sa pelote. Celui-ci était en train de la faire aussi et n'y prenait pas grand'peine. Un office est une machine montée, où tout marche d'après des lois convenues et avec des instruments appropriés. Que le conducteur change, peu importe 1 la machine n'en reste pas moins ce qu'elle était, armée de ses ressorts et remplissant ses fonc-tions habituelles. Le mouvement se transmet ainsi d'un titu-laire à un autre sans secousses, et, à moins de grandes fautes, sans altération. Même quand les rouages changent, l'esprit se maintient, comme dans les régiments où la per-manence des cadres corrige la mobilité des contingents. A peine entré dans l'office, Ludovic en vit le fort et le faible, et sut mettre cette découverte à profit. Il n'y avait pas
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 193 Que faire@? ouvrir un cabinet et y attendre les clients c'eût été une naïveté trop grande, bonne tout au plus pour des fils de famille qui achètent des causes au besoin. Se mettre dans les bonnes grâces des présidents des tribunaux ou des cours d'assises, et obtenir d'eux la défense de pauvres diables on de scélérats subalternes, c'était courir après le bruit plutôt qu'après la besogne. De telles tâches, même brillamment remplies, ne sont pas des titres de recommandation auprès des hommes qui se partagent le domaine des gros honoraires et l'empire de la procédure. C'est de ce côté que se porta Ludovic. Les enfants des montagnes ont un flair exercé ils vont droit au meilleur gibier. Notre avocat se résigna donc à occuper un poste modeste dans une étude d'avoué. C'était déroger mais on ne s'élève@@ qu'en s'humiliant. Ludovic savait bien que lorsqu'il aurait fourni ses preuves et donné la mesure de ce qu'il valait, l'avancement ne se ferait pas attendre, et qu'après avoir subi la loi, ce serait lui qui en définitive la dicterait. Il s'en fiait au travail pour le tirer de sa position secondaire et à une circonstance heureuse pour le mettre en relief. En attendant, il acceptait et exécutait sans sourciller les tâches les plus ingrates et les moins dignes de lui. L'étude à laquelle il était attaché avait peu de rivales pour l'importance et l'activité. C'était l'une des plus riches et des plus occupées de Paris. Le titulaire n'avait pas néanmoins blanchi sous le harnais jeune encore, il succédait à un homme qui s'était retiré dans la maturité de l'âge, après avoir fait, comme on dit, sa pelote. Celui-ci était en train de la faire aussi et n'y prenait pas grand'peine. Un office est une machine montée, où tout marche d'après des lois convenues et avec des instruments appropriés. Que le conducteur change, peu importe ! la machine n'en reste pas moins ce qu'elle était, armée de ses ressorts et remplissant ses fonc-tions habituelles. Le mouvement se transmet ainsi d'un titu-laire à un autre sans secousses, et, à moins de grandes fautes, sans altération. Même quand les rouages changent, l'esprit se maintient, comme dans les régiments où la per-manence des cadres corrige la mobilité des contingents. A peine entré dans l'office, Ludovic en vit le fort et le faible, et sut mettre cette découverte à profit. Il n'y avait pas
Celui-ci était en train de la faire aussi et n'y prenait pas grand'peine.
Celui-ci était en train de la faire aussi et n'y prenait pas grand'peine.
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-80-meurez fermes dans la foi de vos pères. Obéissez toujours à Dieu plutôt qu'aux hommes. Dans quelques heures je paraîtrai au pied du trône de l'Éternel je vous recommanderai à sa miséri-corde je le prierai d'avoir pitié de vous, de vous donner des pasteurs catholiques, qui soient selon son coeur. Hier j'ai vu une épine de la couronne de notre divin Sauveur aujourd'hui je verrai celui qui a été couronné d'épines. Je regarde ce jour comme le plus beau et le plus heureux de ma vie. Mon sort n'est point à plaindre il est digne d'envie. Ceux qui sont à plaindre sont plutôt ceux qui restent. Aussi n'est-ce point la mort qui me fait de la peine, c'est de vous abandon-ner, vous que j'aime de toute la tendresse de mon coeur je ne regrette la vie que par rapport à vous. Je crois avoir fait tout le bien qui était en mon pouvoir mon intention était de conti-nuer. J'ai toujours fait ma consolation de faire la vôtre. Aujourd'hui Dieu nous sépare, mais je vous laisse sa grâce et sa paix, et vous recom-mande à sa miséricorde. Le peu de temps qui me reste, l'aflluence du monde qui vient en foule nous visiter et implorer le secours de nos priè-res, m'empêchent de vous en dire davantage. Adieu donc encore une fois, adieu pour la der-nière fois.
-80-meurez fermes dans la foi de vos pères. Obéissez toujours à Dieu plutôt qu'aux hommes. Dans quelques heures je paraîtrai au pied du trône de l'Éternel je vous recommanderai à sa miséri-corde je le prierai d'avoir pitié de vous, de vous donner des pasteurs catholiques, qui soient selon son coeur. Hier j'ai vu une épine de la couronne de notre divin Sauveur aujourd'hui je verrai celui qui a été couronné d'épines. Je regarde ce jour comme le plus beau et le plus heureux de ma vie. Mon sort n'est point à plaindre il est digne d'envie. Ceux qui sont à plaindre sont plutôt ceux qui restent. Aussi n'est-ce point la mort qui me fait de la peine, c'est de vous abandon-ner, vous que j'aime de toute la tendresse de mon coeur je ne regrette la vie que par rapport à vous. Je crois avoir fait tout le bien qui était en mon pouvoir mon intention était de conti-nuer. J'ai toujours fait ma consolation de faire la vôtre. Aujourd'hui Dieu nous sépare, mais je vous laisse sa grâce et sa paix, et vous recom-mande à sa miséricorde. Le peu de temps qui me reste, l'aflluence du monde qui vient en foule nous visiter et implorer le secours de nos priè-res, m'empêchent de vous en dire davantage. Adieu donc encore une fois, adieu pour la der-nière fois.
-80-meurez fermes dans la foi de vos pères. Obéissez toujours à Dieu plutôt qu'aux hommes. Dans quelques heures je paraîtrai au pied du trône de l'Éternel je vous recommanderai à sa miséri-corde je le prierai d'avoir pitié de vous, de vous donner des pasteurs catholiques, qui soient selon son coeur. Hier j'ai vu une épine de la couronne de notre divin Sauveur aujourd'hui je verrai celui qui a été couronné d'épines. Je regarde ce jour comme le plus beau et le plus heureux de ma vie. Mon sort n'est point à plaindre il est digne d'envie. Ceux qui sont à plaindre sont plutôt ceux qui restent. Aussi n'est-ce point la mort qui me fait de la peine, c'est de vous abandon-ner, vous que j'aime de toute la tendresse de mon coeur je ne regrette la vie que par rapport à vous. Je crois avoir fait tout le bien qui était en mon pouvoir mon intention était de conti-nuer. J'ai toujours fait ma consolation de faire la vôtre. Aujourd'hui Dieu nous sépare, mais je vous laisse sa grâce et sa paix, et vous recom-mande à sa miséricorde. Le peu de temps qui me reste, l'affluence du monde qui vient en foule nous visiter et implorer le secours de nos priè-res, m'empêchent de vous en dire davantage. Adieu donc encore une fois, adieu pour la der-nière fois.
J'ai toujours fait ma consolation de faire la vôtre.
J'ai toujours fait ma consolation de faire la vôtre.
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291 L'ART DE MAGNÉTISER craignait comme dangereuse, comme pouvant procurer une perturbation dans l'organisme. Il était dans l'erreur, comme y est encore M. de Beauregard. L'insensibilité est un des effets les plus utiles du magné-tisme non seulement pour les opérations chirurgicales, mais même afin d'éviter les accidents, les convulsions aux somnambules dont parle Deleuze. Si l'organisme de ces somnambules avait été entière-ment envahi, complètement saturé par le fluide du ma-gnétiseur, jamais ils n'auraient eu de convulsions, jamais ils ne se seraient réveillés par le contact d'une personne étrangère. Aujourd'hui nous savons ce qu'on ne savait pas alors, nous sommes aptes à produire d'une manière positive tel ou tel effet, en agissant de telle ou telle manière. A l'époque de Deleuze, on ne cherchait qu'à produire le sommeil en magnétisant à grandes passes, et on profitait du somnambulisme s'il se présentait. Auj ourd'hui nous savons comment provoquer le sommeil, le somnambulisme, l'insen-sibilité et la majeure partie des phénomènes il en est peu que nous ne puissions produire en magnétisant de telle ou telle façon nous avons profité de ce que savaient nos prédécesseurs, de même que ceux qui nous succéderont, profitant de notre expérience, en sauront davantage c'est dans l'ordre. Quant au jeune somnambule dont parlait M. de Beaure-gard, et qu'il qualifiait de cataleptique et d'incurable, nous lui dirons que ce jeune homme n'était point cataleptique, que même, jusqu'à ce jour, il n'a jamais eu une seule crise de catalepsie ni d'aucune autre maladie nerveuse. Nous produisions sur lui la catalepsie, comme sur tous ceux que nous magnétisons pour faire des expériences, et nous pouvons lui affirmer que, même dans le somnambulisme, jamais elle ne s'est produite seule, et que nous avons été tou-jours obligé de là provoquer. Nous dirons un mot d'une attaque nouvelle faite par un M. A.-S. Morin, dans un livre qu'il vient de publier sous le titre Du magnétisme et des sciences occultes. Cet ouvrage
291 L'ART DE MAGNÉTISER craignait comme dangereuse, comme pouvant procurer une perturbation dans l'organisme. Il était dans l'erreur, comme y est encore M. de Beauregard. L'insensibilité est un des effets les plus utiles du magné-tisme non seulement pour les opérations chirurgicales, mais même afin d'éviter les accidents, les convulsions aux somnambules dont parle Deleuze. Si l'organisme de ces somnambules avait été entière-ment envahi, complètement saturé par le fluide du ma-gnétiseur, jamais ils n'auraient eu de convulsions, jamais ils ne se seraient réveillés par le contact d'une personne étrangère. Aujourd'hui nous savons ce qu'on ne savait pas alors, nous sommes aptes à produire d'une manière positive tel ou tel effet, en agissant de telle ou telle manière. A l'époque de Deleuze, on ne cherchait qu'à produire le sommeil en magnétisant à grandes passes, et on profitait du somnambulisme s'il se présentait. Auj ourd'hui nous savons comment provoquer le sommeil, le somnambulisme, l'insen-sibilité et la majeure partie des phénomènes il en est peu que nous ne puissions produire en magnétisant de telle ou telle façon nous avons profité de ce que savaient nos prédécesseurs, de même que ceux qui nous succéderont, profitant de notre expérience, en sauront davantage c'est dans l'ordre. Quant au jeune somnambule dont parlait M. de Beaure-gard, et qu'il qualifiait de cataleptique et d'incurable, nous lui dirons que ce jeune homme n'était point cataleptique, que même, jusqu'à ce jour, il n'a jamais eu une seule crise de catalepsie ni d'aucune autre maladie nerveuse. Nous produisions sur lui la catalepsie, comme sur tous ceux que nous magnétisons pour faire des expériences, et nous pouvons lui affirmer que, même dans le somnambulisme, jamais elle ne s'est produite seule, et que nous avons été tou-jours obligé de là provoquer. Nous dirons un mot d'une attaque nouvelle faite par un M. A.-S. Morin, dans un livre qu'il vient de publier sous le titre Du magnétisme et des sciences occultes. Cet ouvrage
292 L'ART DE MAGNÉTISER craignait comme dangereuse, comme pouvant procurer une perturbation dans l'organisme. Il était dans l'erreur, comme y est encore M. de Beauregard. L'insensibilité est un des effets les plus utiles du magné-tisme non seulement pour les opérations chirurgicales, mais même afin d'éviter les accidents, les convulsions aux somnambules dont parle Deleuze. Si l'organisme de ces somnambules avait été entière-ment envahi, complètement saturé par le fluide du ma-gnétiseur, jamais ils n'auraient eu de convulsions, jamais ils ne se seraient réveillés par le contact d'une personne étrangère. Aujourd'hui nous savons ce qu'on ne savait pas alors, nous sommes aptes à produire d'une manière positive tel ou tel effet, en agissant de telle ou telle manière. A l'époque de Deleuze, on ne cherchait qu'à produire le sommeil en magnétisant à grandes passes, et on profitait du somnambulisme s'il se présentait. Auj@ourd'hui nous savons comment provoquer le sommeil, le somnambulisme, l'insen-sibilité et la majeure partie des phénomènes il en est peu que nous ne puissions produire en magnétisant de telle ou telle façon nous avons profité de ce que savaient nos prédécesseurs, de même que ceux qui nous succéderont, profitant de notre expérience, en sauront davantage c'est dans l'ordre. Quant au jeune somnambule dont parlait M. de Beaure-gard, et qu'il qualifiait de cataleptique et d'incurable, nous lui dirons que ce jeune homme n'était point cataleptique, que même, jusqu'à ce jour, il n'a jamais eu une seule crise de catalepsie ni d'aucune autre maladie nerveuse. Nous produisions sur lui la catalepsie, comme sur tous ceux que nous magnétisons pour faire des expériences, et nous pouvons lui affirmer que, même dans le somnambulisme, jamais elle ne s'est produite seule, et que nous avons été tou-jours obligé de la provoquer. Nous dirons un mot d'une attaque nouvelle faite par un M. A.-S. Morin, dans un livre qu'il vient de publier sous le titre Du magnétisme et des sciences occultes. Cet ouvrage
Auj ourd'hui nous savons comment provoquer le sommeil, le somnambulisme, l'insen-sibilité et la majeure partie des phénomènes il en est peu que nous ne puissions produire en magnétisant de telle ou telle façon nous avons profité de ce que savaient nos prédécesseurs, de même que ceux qui nous succéderont, profitant de notre expérience, en sauront davantage c'est dans l'ordre.
Aujourd'hui nous savons comment provoquer le sommeil, le somnambulisme, l'insen-sibilité et la majeure partie des phénomènes il en est peu que nous ne puissions produire en magnétisant de telle ou telle façon nous avons profité de ce que savaient nos prédécesseurs, de même que ceux qui nous succéderont, profitant de notre expérience, en sauront davantage c'est dans l'ordre.
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VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 65 Les leçons que vous m'avez données, mon respec-table ami, je.tàcherai de les mettre à profit lesprinr cipes que vous avez gravés dans mon coeur, nui, je les suivrai. Ma religion, mon roi et mon honneur, voilà ma devise j'obéirai à la première, je servirai ce le second, et je défendrai tous les trois au péril de ce ma vie. Après cela, êtes-vous content de moi? Il devait l'être, car, ajoutant la pratique aux paroles, il rend compte avec la plus gracieuse simplicité de sa con-duite, ce qui est, dit-il, telle que vous pouvez la désirer, ce telle que tout bon catholique 'doit l'avoir, et que j'es-père bien pouvoir conserver telle toute la vie, dans ce la carrière diplomatique aussi bien qu'à l'institut. Vous serez toujours mon ange gardien. Le jeune prince Constantin Lubomirski n'est pas moins admirable dans ses sentiments. On ne peut lire sans émotion ces lignes touchantes. M. Nicolle avait donné à ce cher élève des conseils paternels, et il avait craint qu'ils n'attristassent son coeur. Le prince y re-vient dans sa lettre. Il est très-étonnant pour moi que vous, cher et vénérable ami, vous me demandiez si je ne suis pas fâché de vos avis je suis, Dieu merci, riche et indé-pendant, mais, dussé-je devenir le premier monarque de la terre, qu'en vous voyant paraître je descendrais de mon trône. Le moindre de vos conseils sera tou-jours sacré pour moi. J'aime ce sentiment de Michel Orloff il exprime
VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 65 Les leçons que vous m'avez données, mon respec-@table ami, je.tàcherai de les mettre à profit les@prinr cipes que vous avez gravés dans mon coeur, nui, je les suivrai. Ma religion, mon roi et mon honneur, voilà ma devise j'obéirai à la première, je servirai ce le second, et je défendrai tous les trois au péril de ce ma vie. Après cela, êtes-vous content de moi? Il devait l'être, car, ajoutant la pratique aux paroles, il rend compte avec la plus gracieuse simplicité de sa con-duite, ce qui est, dit-il, telle que vous pouvez la désirer, ce telle que tout bon catholique 'doit l'avoir, et que j'es-@père bien pouvoir conserver telle toute la vie, dans ce la carrière diplomatique aussi bien qu'à l'institut. Vous serez toujours mon ange gardien. Le jeune prince Constantin Lubomirski n'est pas moins admirable dans ses sentiments. On ne peut lire sans émotion ces lignes touchantes. M. Nicolle avait donné à ce cher élève des conseils paternels, et il avait craint qu'ils n'attristassent son coeur. Le prince y re-vient dans sa lettre. Il est très-étonnant pour moi que vous, cher et vénérable ami, vous me demandiez si je ne suis pas fâché de vos avis je suis, Dieu merci, riche et indé-@pendant, mais, dussé-je devenir le premier monarque de la terre, qu'en vous voyant paraître je descendrais de mon trône. Le moindre de vos conseils sera tou-@jours sacré pour moi. J'aime ce sentiment de Michel Orloff il exprime
VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 65 Les leçons que vous m'avez données, mon respec- table ami, je tacherai de les mettre à profit les prin- cipes que vous avez gravés dans mon coeur, oui, je les suivrai. Ma religion, mon roi et mon honneur, voilà ma devise j'obéirai à la première, je servirai@@@ le second, et je défendrai tous les trois au péril d@@@e ma vie. Après cela, êtes-vous content de moi? Il devait l'être, car, ajoutant la pratique aux paroles, il rend compte avec la plus gracieuse simplicité de sa con-duite, ce qui est, dit-il, telle que vous pouvez la désirer,@@@ telle que tout bon catholique @doit l'avoir, et que j'es- père bien pouvoir conserver telle toute la vie, dans@@@ la carrière diplomatique aussi bien qu'à l'institut. Vous serez toujours mon ange gardien. Le jeune prince Constantin Lubomirski n'est pas moins admirable dans ses sentiments. On ne peut lire sans émotion ces lignes touchantes. M. Nicolle avait donné à ce cher élève des conseils paternels, et il avait craint qu'ils n'attristassent son coeur. Le prince y re-vient dans sa lettre. Il est très-étonnant pour moi que vous, cher et vénérable ami, vous me demandiez si je ne suis pas fâché de vos avis je suis, Dieu merci, riche et indé- pendant, mais, dussé-je devenir le premier monarque de la terre, qu'en vous voyant paraître je descendrais de mon trône. Le moindre de vos conseils sera tou- jours sacré pour moi. J'aime ce sentiment de Michel Orloff il exprime
VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 65 Les leçons que vous m'avez données, mon respec-table ami, je.tàcherai de les mettre à profit lesprinr cipes que vous avez gravés dans mon coeur, nui, je les suivrai.
VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 65 Les leçons que vous m'avez données, mon respec- table ami, je tacherai de les mettre à profit les prin- cipes que vous avez gravés dans mon coeur, oui, je les suivrai.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 57 - XIII longer à pic, soulever le corps de Clémence et le rame-ner à la surface de l'eau, fut pour Gaston l'affaire d'un ins-tant. La jeune femme ne donnait plus signe de vie ses yeux fermés, son visage d'une blancheur mate, sa tête inclinée sur son épaule, ses membres déjà moins flexibles, ses mains, d'où la chaleur se retirait, tout donnait lieu de craindre que lés secours ne fussent arrivés trop tard. Gaston l'exami-nait avec une attention mêlée d'angoisse plus de souffle, plus de mouvement, rien qui pùt lui apporter une ombre d'espérance. C'était un cadavre qu'il pressait dans ses bras. Cependant il ne se tint ni pour vaincu, ni pour condamné peut-être la vie sommeillait-elle sous cet anéantissement. Il y a tant de ressources dans la jeunesse, et, fùt-il besoin d'un miracle, le ciel le ferait bien en faveur d'une créature si accomplie. Cette pensée réveilla sa confiance. La marée, qui décroissait toujours, avait rendu plus facile l'accès du rocher il le gravit sans quitter son précieux fardeau. Ses pieds saignaient, ses bras fléchissaient après de si rudes épreuves. Il n'en marchait pas d'une allure moins ferme sur ces mousses visqueuses qui tapissent les écueils, et sur ces arêtes des madrépores, aiguës comme des dards. Rien ne pouvait ni le toucher, ni l'ébranler il n'avait plus le sentiment ni de l'obstacle, ni de la douleur. Tout ce qu'il y avait en lui de facultés et de forces se concentrait sur cet objet inanimé qu'il serrait contre sa poitrine, comme s'il eût voulu le res-susciter à l'aide de son souffle et le réchauffer de sa chaleur. Si pleine d'incidents qu'elle fût, cette scène avait duré à pein quelques minutes, et du rivage on n'en pouvait ap-précier que vaguement la gravité. Cependant l'alarme y ré-gnait aux premiers cris des baigneuses, le vieux comte et le baron de Montréal étaient accourus. Ils apprirent qu'il s'a-gissait de Clémence et qu'elle se trouvait en danger., Une barque était là, que le reflux avait laissée à sec en envoya en toute hâte à Saint-Martin-en-Port pour en ramener des ma-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 57 - XIII @longer à pic, soulever le corps de Clémence et le rame-ner à la surface de l'eau, fut pour Gaston l'affaire d'un ins-tant. La jeune femme ne donnait plus signe de vie ses yeux fermés, son visage d'une blancheur mate, sa tête inclinée sur son épaule, ses membres déjà moins flexibles, ses mains, d'où la chaleur se retirait, tout donnait lieu de craindre que lés secours ne fussent arrivés trop tard. Gaston l'exami-nait avec une attention mêlée d'angoisse plus de souffle, plus de mouvement, rien qui pùt lui apporter une ombre d'espérance. C'était un cadavre qu'il pressait dans ses bras. Cependant il ne se tint ni pour vaincu, ni pour condamné peut-être la vie sommeillait-elle sous cet anéantissement. Il y a tant de ressources dans la jeunesse, et, fùt-il besoin d'un miracle, le ciel le ferait bien en faveur d'une créature si accomplie. Cette pensée réveilla sa confiance. La marée, qui décroissait toujours, avait rendu plus facile l'accès du rocher il le gravit sans quitter son précieux fardeau. Ses pieds saignaient, ses bras fléchissaient après de si rudes épreuves. Il n'en marchait pas d'une allure moins ferme sur ces mousses visqueuses qui tapissent les écueils, et sur ces arêtes des madrépores, aiguës comme des dards. Rien ne pouvait ni le toucher, ni l'ébranler il n'avait plus le sentiment ni de l'obstacle, ni de la douleur. Tout ce qu'il y avait en lui de facultés et de forces se concentrait sur cet objet inanimé qu'il serrait contre sa poitrine, comme s'il eût voulu le res-susciter à l'aide de son souffle et le réchauffer de sa chaleur. Si pleine d'incidents qu'elle fût, cette scène avait duré à pein@ quelques minutes, et du rivage on n'en pouvait ap-précier que vaguement la gravité. Cependant l'alarme y ré-gnait aux premiers cris des baigneuses, le vieux comte et le baron de Montréal étaient accourus. Ils apprirent qu'il s'a-gissait de Clémence et qu'elle se trouvait en danger., Une barque était là, que le reflux avait laissée à sec en envoya en toute hâte à Saint-Martin-en-Port pour en ramener des ma-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 57@@ XIII Plonger à pic, soulever le corps de Clémence et le rame-ner à la surface de l'eau, fut pour Gaston l'affaire d'un ins-tant. La jeune femme ne donnait plus signe de vie ses yeux fermés, son visage d'une blancheur mate, sa tête inclinée sur son épaule, ses membres déjà moins flexibles, ses mains, d'où la chaleur se retirait, tout donnait lieu de craindre que les secours ne fussent arrivés trop tard. Gaston l'exami-nait avec une attention mêlée d'angoisse plus de souffle, plus de mouvement, rien qui pût lui apporter une ombre d'espérance. C'était un cadavre qu'il pressait dans ses bras. Cependant il ne se tint ni pour vaincu, ni pour condamné peut-être la vie sommeillait-elle sous cet anéantissement. Il y a tant de ressources dans la jeunesse, et, fût-il besoin d'un miracle, le ciel le ferait bien en faveur d'une créature si accomplie. Cette pensée réveilla sa confiance. La marée, qui décroissait toujours, avait rendu plus facile l'accès du rocher il le gravit sans quitter son précieux fardeau. Ses pieds saignaient, ses bras fléchissaient après de si rudes épreuves. Il n'en marchait pas d'une allure moins ferme sur ces mousses visqueuses qui tapissent les écueils, et sur ces arêtes des madrépores, aiguës comme des dards. Rien ne pouvait ni le toucher, ni l'ébranler il n'avait plus le sentiment ni de l'obstacle, ni de la douleur. Tout ce qu'il y avait en lui de facultés et de forces se concentrait sur cet objet inanimé qu'il serrait contre sa poitrine, comme s'il eût voulu le res-susciter à l'aide de son souffle et le réchauffer de sa chaleur. Si pleine d'incidents qu'elle fût, cette scène avait duré à peine quelques minutes, et du rivage on n'en pouvait ap-précier que vaguement la gravité. Cependant l'alarme y ré-gnait aux premiers cris des baigneuses, le vieux comte et le baron de Montréal étaient accourus. Ils apprirent qu'il s'a-gissait de Clémence et qu'elle se trouvait en danger.@ Une barque était là, que le reflux avait laissée à sec en envoya en toute hâte à Saint-Martin-en-Port pour en ramener des ma-
Cette pensée réveilla sa confiance.
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OPINION DU CLERGÉ ET DES SAVANTS 299 Vous ne voyez plus autant de miracles qu'au temps de Jésus-Christ, soit mais jamais l'opération miraculeuse n'a cessé dans l'Église elle y reste et produit une foule de faits. C'est une opinion bien franche et bien puissante que celle du révérend père Lacordaire il croit au magnétisme, il croit au somnambulisme mais il ne voit pas de résultat, mais, selon lui, le magnétisme ne produit rien. N'est-ce donc rien, Monsieur Lacordaire, que de rendre l'ouïe aux sours-muets et la vue aux aveugles ? N'est-ce donc rien que de faire marcher des paralytiques, et de guérir des épileptiques et des milliers de malades ? Oh ! certes, ce sont là de beaux résultats, mais M. Lacor-daire parait les ignorer il est comme la majeure partie du monde, qui ne connaît du magnétisme qu'un seul effet, le somnambulisme, et qui prend cet effet pour le magnétisme même, sans voir autre chose. Mais pour nous, magnétiseurs, le somnambulisme n'est point un effet essentiel, et je dis mieux, il n'est pas utile dans l'état de choses actuel il est plutôt nuisible car la lucidité est tellement passagère, que, loin de faire croire et de faire admettre le magnétisme, le som-nambulisme est peut-être la seule cause qui l'a fait repousser. Cependant le bill d'adhésion donné au magnétisme par M. Lacordaire doit être d'un grand poids et d'un grand secours près des corps savants peut-être s'émouvront-ils enfin lorsqu'ils verront la portion la plus éclairée du clergé fran-çais parler favorablement du magnétisme peut-être qu'ils se décideront à s'en occuper, et qu'ils cesseront de se laisser traîner à la remoique. Allons, Messieurs des académies, appelez près de vous des magnétiseurs consciencieux et expérimentés, ne leur demandez pas de somnambulisme, mais dites-leur Nous voulons en finir avec le magnétisme, l'adopter, l'employer, s'il est bon à quelque chose montrez-nous son côté utile, s'il en a un. Facilitez leur expérimen-tation en leur ouvrant les hôpitaux, mais largement, mais sans entraves 1 mettez-les dans la position de guérir cer-1 En 1814, j'ai été admis dans deux hôpitaux de Paris à la Pitié dans le service de M. Bérard, et à Beaujon dans le service de M. Robert, mais il fallait nous cacher. Il était impossible d'agir ainsi.
OPINION DU CLERGÉ ET DES SAVANTS 299 Vous ne voyez plus autant de miracles qu'au temps de Jésus-Christ, soit mais jamais l'opération miraculeuse n'a cessé dans l'Église elle y reste et produit une foule de faits@@. C'est une opinion bien franche et bien puissante que celle du révérend père Lacordaire il croit au magnétisme, il croit au somnambulisme mais il ne voit pas de résultat, mais, selon lui, le magnétisme ne produit rien. N'est-ce donc rien, Monsieur Lacordaire, que de rendre l'ouïe aux sours-muets et la vue aux aveugles ? N'est-ce donc rien que de faire marcher des paralytiques, et de guérir des épileptiques et des milliers de malades ? Oh ! certes, ce sont là de beaux résultats, mais M. Lacor-daire parait les ignorer il est comme la majeure partie du monde, qui ne connaît du magnétisme qu'un seul effet, le somnambulisme, et qui prend cet effet pour le magnétisme même, sans voir autre chose. Mais pour nous, magnétiseurs, le somnambulisme n'est point un effet essentiel, et je dis mieux, il n'est pas utile dans l'état de choses actuel il est plutôt nuisible car la lucidité est tellement passagère, que, loin de faire croire et de faire admettre le magnétisme, le som-nambulisme est peut-être la seule cause qui l'a fait repousser. Cependant le bill d'adhésion donné au magnétisme par M. Lacordaire doit être d'un grand poids et d'un grand secours près des corps savants peut-être s'émouvront-ils enfin lorsqu'ils verront la portion la plus éclairée du clergé fran-çais parler favorablement du magnétisme peut-être qu'ils se décideront à s'en occuper, et qu'ils cesseront de se laisser traîner à la remoique. Allons, Messieurs des académies, appelez près de vous des magnétiseurs consciencieux et expérimentés, ne leur demandez pas de somnambulisme, mais dites-leur Nous voulons en finir avec le magnétisme, l'adopter, l'employer, s'il est bon à quelque chose montrez-nous son côté utile, s'il en a un. Facilitez leur expérimen-tation en leur ouvrant les hôpitaux, mais largement, mais sans entraves 1 mettez-les dans la position de guérir cer-@1 En 1814, j'ai été admis dans deux hôpitaux de Paris@ à la Pitié dans le service de M. Bérard, et à Beaujon dans le service de M. Robert, mais il fallait nous cacher. Il était impossible d'agir ainsi.
OPINION DU CLERGÉ ET DES SAVANTS 299 Vous ne voyez plus autant de miracles qu'au temps de Jésus-Christ, soit mais jamais l'opération miraculeuse n'a cessé dans l'Église elle y reste et produit une foule de faits... C'est une opinion bien franche et bien puissante que celle du révérend père Lacordaire il croit au magnétisme, il croit au somnambulisme mais il ne voit pas de résultat, mais, selon lui, le magnétisme ne produit rien. N'est ce donc rien, Monsieur Lacordaire, que de rendre l'ouïe aux sours-muets et la vue aux aveugles@? N'est-ce donc rien que de faire marcher des paralytiques, et de guérir des épileptiques et des milliers de malades@? Oh@! certes, ce sont là de beaux résultats, mais M. Lacor-daire parait les ignorer il est comme la majeure partie du monde, qui ne connait du magnétisme qu'un seul effet, le somnambulisme, et qui prend cet effet pour le magnétisme même, sans voir autre chose. Mais pour nous, magnétiseurs, le somnambulisme n'est point un effet essentiel, et je dis mieux, il n'est pas utile dans l'état de choses actuel il est plutôt nuisible car la lucidité est tellement passagère, que, loin de faire croire et de faire admettre le magnétisme, le som-nambulisme est peut-être la seule cause qui l'a fait repousser. Cependant le bill d'adhésion donné au magnétisme par M. Lacordaire doit être d'un grand poids et d'un grand sécours près des corps savants peut-être s'émouvront-ils enfin lorsqu'ils verront la portion la plus éclairée du clergé fran-çais parler favorablement du magnétisme peut-être qu'ils se décideront à s'en occuper, et qu'ils cesseront de se laisser traîner à la remorque. Allons, Messieurs des académies, appelez près de vous des magnétiseurs consciencieux et expérimentés, ne leur demandez pas de somnambulisme, mais dites-leur Nous voulons en finir avec le magnétisme, l'adopter, l'employer, s'il est bon à quelque chose montrez-nous son côté utile, s'il en a un. Facilitez leur expérimen-tation en leur ouvrant les hôpitaux, mais largement, mais sans entraves 1 mettez-les dans la position de guérir cer- 1 En 1811, j'ai été admis dans deux hôpitaux de Paris, à la Pitié dans le service de M. Bérard@ et à Beaujon dans le service de M. Robert, mais il fallait nous cacher. Il était impossible d'agir ainsi.
Cependant le bill d'adhésion donné au magnétisme par M. Lacordaire doit être d'un grand poids et d'un grand secours près des corps savants peut-être s'émouvront-ils enfin lorsqu'ils verront la portion la plus éclairée du clergé fran-çais parler favorablement du magnétisme peut-être qu'ils se décideront à s'en occuper, et qu'ils cesseront de se laisser traîner à la remoique.
Cependant le bill d'adhésion donné au magnétisme par M. Lacordaire doit être d'un grand poids et d'un grand sécours près des corps savants peut-être s'émouvront-ils enfin lorsqu'ils verront la portion la plus éclairée du clergé fran-çais parler favorablement du magnétisme peut-être qu'ils se décideront à s'en occuper, et qu'ils cesseront de se laisser traîner à la remorque.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 209 pour Ludovic, rien de semblable n'a eu lieu. Ces messieurs se sont mis en frais ils ont tenu leurs yeux ouverts et re-noncé à leur petite sieste afin de ne perdre aucun des mou-vements oratoires de notre jeune ami. De mémoire d'homme cela ne s'était pas vu au Palais. Et vous ne voulez pas que je m'exalte à cette pensée et que je le poursuive jus-qu'au bout du monde de mes compliments et de mes félici-tations ? Quoique Melchior eût l'haleine très-longue et les poumons en état de fournir un service forcé, il avait parlé avec tant de pétulance et mis tant d'ardeur dans son geste, que, bon gré mal gré, il lui fallut prendre un peu de repos. D'ailleurs il avait dit ce qu'il voulait dire et produit l'effet qu'il se pro-posait de produire. C'était une diversion elle avait eu lieu. Marguerite paraissait respirer plus librement. Ludovic, sans prendre au pied de la lettre les extravagances de Melchior, n'avait pas été insensible à l'éloge ni fâché que la jeune fille l'eût entendu. De toute part, l'embarras du moment avait cessé, et les choses s'étaient arrangées pour ainsi dire d'elles-mêmes. Melchior profita de cette situation des esprits pour exécuter une savante retraite. - Maintenant, dit-il, encore une formalité, et je me sauve. Ludovic, vous savez tout je viens de mettre mon coeur à nu, vous avez pu lire dans mon âme comme si elle était de cristal. Ce que je vous demande, en retour, c'est un bon mouvement. Vous y refnserez-vous ? - Pourquoi m'y refuserais-je? répondit le jeune avocat. - A la bonne heure, reprit Melchior. Eh bien! mon cher, je n'en abuserai pas. Vous n'êtes pas démonstratif de votre naturel je résiste donc au désir violent que j'ai de vous presser sur ma poitrine mais votre main, au moins., votre main 1 - La voici, dit Ludovic. - Merci, grand homme, répondit Melchior, en s'emparant de cette main et abusant de la complaisance avec laquelle on la lui avait abandonnée, merci, vous dis-je, me voilà am-plement payé. Je'n'ai perdu ni mes pas ni mes paroles. Et vous, Mademoiselle, ajouta-t-il en s'adressant à Marguerite, il me reste encore un compte à régler avec vous. Me par-donnez-vous mon indiscrétion?
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 209 pour Ludovic, rien de semblable n'a eu lieu. Ces messieurs se sont mis en frais ils ont tenu leurs yeux ouverts et re-noncé à leur petite sieste afin de ne perdre aucun des mou-vements oratoires de notre jeune ami. De mémoire d'homme cela ne s'était pas vu au Palais. Et vous ne voulez pas que je m'exalte à cette pensée et que je le poursuive jus-qu'au bout du monde de mes compliments et de mes félici-tations ? Quoique Melchior eût l'haleine très-longue et les poumons en état de fournir un service forcé, il avait parlé avec tant de pétulance et mis tant d'ardeur dans son geste, que, bon gré mal gré, il lui fallut prendre un peu de repos. D'ailleurs il avait dit ce qu'il voulait dire et produit l'effet qu'il se pro-posait de produire. C'était une diversion elle avait eu lieu. Marguerite paraissait respirer plus librement. Ludovic, sans prendre au pied de la lettre les extravagances de Melchior, n'avait pas été insensible à l'éloge ni fâché que la jeune fille l'eût entendu. De toute part, l'embarras du moment avait cessé, et les choses s'étaient arrangées pour ainsi dire d'elles-mêmes. Melchior profita de cette situation des esprits pour exécuter une savante retraite. - Maintenant, dit-il, encore une formalité, et je me sauve. Ludovic, vous savez tout je viens de mettre mon coeur à nu, vous avez pu lire dans mon âme comme si elle était de cristal. Ce que je vous demande, en retour, c'est un bon mouvement. Vous y refnserez-vous ? - Pourquoi m'y refuserais-je@? répondit le jeune avocat. - A la bonne heure, reprit Melchior. Eh bien@! mon cher, je n'en abuserai pas. Vous n'êtes pas démonstratif de votre naturel je résiste donc au désir violent que j'ai de vous presser sur ma poitrine mais votre main, au moins., votre main 1 - La voici, dit Ludovic. - Merci, grand homme, répondit Melchior, en s'emparant de cette main et abusant de la complaisance avec laquelle on la lui avait abandonnée, merci, vous dis-je, me voilà am-plement payé. Je'n'ai perdu ni mes pas ni mes paroles. Et vous, Mademoiselle, ajouta-t-il en s'adressant à Marguerite, il me reste encore un compte à régler avec vous. Me par-donnez-vous mon indiscrétion?
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 209 pour Ludovic, rien de semblable n'a eu lieu. Ces messieurs se sont mis en frais ils ont tenu leurs yeux ouverts et re-noncé à leur petite sieste afin de ne perdre aucun des mou-vements oratoires de notre jeune ami. De mémoire d'homme cela ne s'était pas vu au Palais. Et vous ne voulez pas que je m'exalte à cette pensée et que je le poursuive jus-qu'au bout du monde de mes compliments et de mes félici-tations ? Quoique Melchior eût l'haleine très-longue et les poumons en état de fournir un service forcé, il avait parlé avec tant de pétulance et mis tant d'ardeur dans son geste, que, bon gré mal gré, il lui fallut prendre un peu de repos. D'ailleurs il avait dit ce qu'il voulait dire et produit l'effet qu'il se pro-posait de produire. C'était une diversion elle avait eu lieu. Marguerite paraissait respirer plus librement. Ludovic, sans prendre au pied de la lettre les extravagances de Melchior, n'avait pas été insensible à l'éloge ni fâché que la jeune fille l'eût entendu. De toute part, l'embarras du moment avait cessé, et les choses s'étaient arrangées pour ainsi dire d'elles-mêmes. Melchior profita de cette situation des esprits pour exécuter une savante retraite. -@Maintenant, dit-il, encore une formalité, et je me sauve. Ludovic, vous savez tout je viens de mettre mon coeur à nu, vous avez pu lire dans mon âme comme si elle était de cristal. Ce que je vous demande, en retour, c'est un bon mouvement. Vous y refuserez-vous ? -@Pourquoi m'y refuserais-je ? répondit le jeune avocat. -@A la bonne heure, reprit Melchior. Eh bien ! mon cher, je n'en abuserai pas. Vous n'êtes pas démonstratif de votre naturel je résiste donc au désir violent que j'ai de vous presser sur ma poitrine mais votre main, au moins@, votre main ! -@La voici, dit Ludovic. -@Merci, grand homme, répondit Melchior, en s'emparant de cette main et abusant de la complaisance avec laquelle on la lui avait abandonnée, merci, vous dis-je, me voilà am-plement payé. Je n'ai perdu ni mes pas ni mes paroles. Et vous, Mademoiselle, ajouta-t-il en s'adressant à Marguerite, il me reste encore un compte à régler avec vous. Me par-donnez-vous mon indiscrétion?
De mémoire d'homme cela ne s'était pas vu au Palais.
De mémoire d'homme cela ne s'était pas vu au Palais.
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24 UNITÉ DE L'ESPÈCE HCMAINE. museau s'allonge. En vieillissant, cet animal devient hideux, intraitable et cruel . Peut-on comparer la main du singe avec celle de l'homme, dit lé doc-teur Chenu, p. 6? Oui, répond-il mais c'est pour mieux en faire sentir la différence. Ces animaux ont les pouces très-courts, très-écartés des autres doigts, auxquels ils s'apposent d'une manière restreinte, et bornée au service seulement des besoins matériels les autres doigts, grêles, allongés et dans une dépendance mutuelle pour leurs mouvements, d'après la position des muscles fléchisseurs. Jamais ses mains ne se montrent les auxiliaires de la pensée qui n'existe pas tandis que chez l'homme, on l'a dit souvent, le geste est la moitié de la pensée, et quand la parole manque, il la supplée. Le docteur Chenu cite fort à propos Mathieu Palmière Avec les mains, on appelle et on chasse, on se réjouit et on s'afflige, on indique le silence et le bruit, la paix et le combat, la prière et la menace, l'audace et la crainte on affirme et on nie, on expose, on énumère. Les mains raison-nent, disputent, approuvent, s'accommodent enfin à toutes les dictées de notre intelligence . Si donc le singe avait une étincelle de cette intelligence, elle s'en échapperait par ses mains, au défaut de la parole. Mais laissons cette hideuse caricature de l'homme à sa place, et, de tout ce qui précède, tirons pour conclusion que le singe n'est pas fait pour marcher sur ses deux pieds de.derrière c'est par intervalles seulement, et avec effort et peine, qu'il marche quelque peu en cette position. Il doit souffrir étant appuyé sur les pieds de derrière ses muscles ne se prêtent que difficilement à cette opé-artion. Mais, en revanche, cette structure est admirablement appropriée pour grimper sur les arbres. Aussi c'est ce qu'il fait il est là dans sa vraie retraite. Il s'accroche aux branches par quatre crampons aussi merveilleux par leur vivacité, leur adresse, que par leur force. La terre, c'est le lieu de la pâture du singe, les arbres sont sa cité. Ses yeux ne sont pas placés pour contempler le ciel. Cet animal n'a que deux soucis la nourriture et la précaution contre ses ennemis. Au reste , si nous trouvons quelque ressemblance du singe avec l'homme, ce n'est pas pour admirer cette bête car ce sont des caricatures plutôt que des ressemblances. Est-ce que les hideuses grimaces du singe nous rappellent la dignité humaine? Même dans les traits des sauvages, il y a encore un reste de la grandeur humaine, dont il n'y a pas de trace dans la figure chétive, ridée et histrée du singe. Quels gestes, quelle tenue, dans ce quadrupède, le plus laid des quadrupèdes, l'un des plus mal partagés sous bien des rapports? Qui croira que Maupertuis était sincère lorsqu'il ne rougit pas de dire Je préfère quelques heures de conversation avec les hommes à queue, au cercle des plus beaux esprits de l'Europe . Qui croira que nos modernes Maupertuis sont sincères lorsqu'ils débitent la même absurdité dans leurs phrases d'une apparence plus froidement scientifique, pour simuler la bonne foi à défaut de raison. Mais ces vérités vont être mises dans un plus beau jour en observant le côté intellectuel du singe.
24 UNITÉ DE L'ESPÈCE HCMAINE. museau s'allonge. En vieillissant, cet animal devient hideux, intraitable et cruel . Peut-on comparer la main du singe avec celle de l'homme, dit lé doc-teur Chenu, p. 6@? Oui, répond-il mais c'est pour mieux en faire sentir la différence. Ces animaux ont les pouces très-courts, très-écartés des autres doigts, auxquels ils s'apposent d'une manière restreinte, et bornée au service seulement des besoins matériels les autres doigts, grêles, allongés et dans une dépendance mutuelle pour leurs mouvements, d'après la position des muscles fléchisseurs. Jamais ses mains ne se montrent les auxiliaires de la pensée qui n'existe pas tandis que chez l'homme, on l'a dit souvent, le geste est la moitié de la pensée, et quand la parole manque, il la supplée. Le docteur Chenu cite fort à propos Mathieu Palmière Avec les mains, on appelle et on chasse, on se réjouit et on s'afflige, on indique le silence et le bruit, la paix et le combat, la prière et la menace, l'audace et la crainte on affirme et on nie, on expose, on énumère. Les mains raison-nent, disputent, approuvent, s'accommodent enfin à toutes les dictées de notre intelligence . Si donc le singe avait une étincelle de cette intelligence, elle s'en échapperait par ses mains, au défaut de la parole. Mais laissons cette hideuse caricature de l'homme à sa place, et, de tout ce qui précède, tirons pour conclusion que le singe n'est pas fait pour marcher sur ses deux pieds de.derrière c'est par intervalles seulement, et avec effort et peine, qu'il marche quelque peu en cette position. Il doit souffrir étant appuyé sur les pieds de derrière ses muscles ne se prêtent que difficilement à cette opé-artion. Mais, en revanche, cette structure est admirablement appropriée pour grimper sur les arbres. Aussi c'est ce qu'il fait il est là dans sa vraie retraite. Il s'accroche aux branches par quatre crampons aussi merveilleux par leur vivacité, leur adresse, que par leur force. La terre, c'est le lieu de la pâture du singe, les arbres sont sa cité. Ses yeux ne sont pas placés pour contempler le ciel. Cet animal n'a que deux soucis la nourriture et la précaution contre ses ennemis. Au reste , si nous trouvons quelque ressemblance du singe avec l'homme, ce n'est pas pour admirer cette bête car ce sont des caricatures plutôt que des ressemblances. Est-ce que les hideuses grimaces du singe nous rappellent la dignité humaine@? Même dans les traits des sauvages, il y a encore un reste de la grandeur humaine, dont il n'y a pas de trace dans la figure chétive, ridée et histrée du singe. Quels gestes, quelle tenue, dans ce quadrupède, le plus laid des quadrupèdes, l'un des plus mal partagés sous bien des rapports@? Qui croira que Maupertuis était sincère lorsqu'il ne rougit pas de dire Je préfère quelques heures de conversation avec les hommes à queue, au cercle des plus beaux esprits de l'Europe . Qui croira que nos modernes Maupertuis sont sincères lorsqu'ils débitent la même absurdité dans leurs phrases d'une apparence plus froidement scientifique, pour simuler la bonne foi à défaut de raison. Mais ces vérités vont être mises dans un plus beau jour en observant le côté intellectuel du singe.
24 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. museau s'allonge. En vieillissant, cet animal devient hideux, intraitable et cruel . Peut-on comparer la main du singe avec celle de l'homme, dit le doc-teur Chenu, p. 6 ? Oui, répond-il mais c'est pour mieux en faire sentir la différence. Ces animaux ont les pouces très-courts, très-écartés des autres doigts, auxquels ils s'apposent d'une manière restreinte, et bornée au service seulement des besoins matériels les autres doigts, grêles, allongés et dans une dépendance mutuelle pour leurs mouvements, d'après la position des muscles fléchisseurs. Jamais ses mains ne se montrent les auxiliaires de la pensée qui n'existe pas tandis que chez l'homme, on l'a dit souvent, le geste est la moitié de la pensée, et quand la parole manque, il la supplée. Le docteur Chenu cite fort à propos Mathieu Palmière Avec les mains, on appelle et on chasse, on se réjouit et on s'afflige, on indique le silence et le bruit, la paix et le combat, la prière et la menace, l'audace et la crainte on affirme et on nie, on expose, on énumère. Les mains raison-nent, disputent, approuvent, s'accommodent enfin à toutes les dictées de notre intelligence . Si donc le singe avait une étincelle de cette intelligence, elle s'en échapperait par ses mains, au défaut de la parole. Mais laissons cette hideuse caricature de l'homme à sa place, et, de tout ce qui précède, tirons pour conclusion que le singe n'est pas fait pour marcher sur ses deux pieds de derrière c'est par intervalles seulement, et avec effort et peine, qu'il marche quelque peu en cette position. Il doit souffrir étant appuyé sur les pieds de derrière ses muscles ne se prêtent que difficilement à cette opé-artion. Mais, en revanche, cette structure est admirablement appropriée pour grimper sur les arbres. Aussi c'est ce qu'il fait il est là dans sa vraie retraite. Il s'accroche aux branches par quatre crampons aussi merveilleux par leur vivacité, leur adresse, que par leur force. La terre, c'est le lieu de la pâture du singe, les arbres sont sa cité. Ses yeux ne sont pas placés pour contempler le ciel. Cet animal n'a que deux soucis la nourriture et la précaution contre ses ennemis. Au reste@, si nous trouvons quelque ressemblance du singe avec l'homme, ce n'est pas pour admirer cette bête car ce sont des caricatures plutôt que des ressemblances. Est-ce que les hideuses grimaces du singe nous rappellent la dignité humaine ? Même dans les traits des sauvages, il y a encore un reste de la grandeur humaine, dont il n'y a pas de trace dans la figure chétive, ridée et bistrée du singe. Quels gestes, quelle tenue, dans ce quadrupède, le plus laid des quadrupèdes, l'un des plus mal partagés sous bien des rapports ? Qui croira que Maupertuis était sincère lorsqu'il ne rougit pas de dire Je préfère quelques heures de conversation avec les hommes à queue, au cercle des plus beaux esprits de l'Europe . Qui croira que nos modernes Maupertuis sont sincères lorsqu'ils débitent la même absurdité dans leurs phrases d'une apparence plus froidement scientifique, pour simuler la bonne foi à défaut de raison. Mais ces vérités vont être mises dans un plus beau jour en observant le côté intellectuel du singe.
Qui croira que Maupertuis était sincère lorsqu'il ne rougit pas de dire Je préfère quelques heures de conversation avec les hommes à queue, au cercle des plus beaux esprits de l'Europe .
Qui croira que Maupertuis était sincère lorsqu'il ne rougit pas de dire Je préfère quelques heures de conversation avec les hommes à queue, au cercle des plus beaux esprits de l'Europe .
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1 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE ILUE. 37 3 , vur -Dans le voisinage de Beaupré, se trouvait une résidence qui ne lui cédait en rien ni pour l'étendue ni pour la valeur Jes domaines c'était celle de Champclos. Mêmes origines, mêmes traditions les Saint-Pons, seigneurs de Champclos, n'étaient ni moins nobles, ni moins anciens dans le pays que -les Montréal, seigneurs de Beaupré. Seulement, les Saint-Pons avaient fait aux goûts modernes des concessions bien plus grandes que les Montréal ils étaient davantage de leur siècle, et, au lieu d'une construction féodale, on trouvait à Champclos une de ces habitations comme Mansard savait les élever, et un parc, les archives locales en faisaient foi, des-siné par le célèbre Le Nôtre. Rien n'y manquait, ni les bas-sins, ni les quinconces, ni les néréides, ni les tritons, ni au-cune des divinités principales ou secondaires de l'Olympe païen. De tout temps, les Saint-Pons avaient montré ce goût des arts et ce besoin de paraître. C'étaient des gentilshommes, dans la plus brillante acception du mot. Tant qu'il y eut une cour, ils s'y maintinrent, et sur le meilleur pied à Champclos, quand ils y vivaient, leur état de maison faisait du bruit meutes, piqueurs, équipages et chevaux de chasse, tout l'ap-pareil et tout le personnel de la vénerie. Leurs fêtes met-taient le pays en révolution leur nom remplissait la pro-vince. Aussi, leurs voisins de l'abbaye de Valmont en étaient-ils jaloux et se vengeaient-ils de ce faste par des pro-cès continuels - de moines à nobles le cas était alors com-mun. Au fond, il ne s'agissait que de vétilles, délits fores-tiers, empiètements ou violations de limites mais, si petits qu'ils fussent, les procès s'engendraient et se succédaient. Pour un qui était vidé, il en renaissait deux autres. Il est vrai que les Saint-Pons ne s'y épargnaient pas et volontiers y donnaient prise toujours à cheval et en chasse, ils s'y laissaient aisément emporter et ne regardaient pas le gibier comme sacré parce qu'il se réfugiait sur les terres de gens
1 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE ILUE. 37 3 , vur -Dans le voisinage de Beaupré, se trouvait une résidence qui ne lui cédait en rien ni pour l'étendue ni pour la valeur Jes domaines c'était celle de Champclos. Mêmes origines, mêmes traditions les Saint-Pons, seigneurs de Champclos, n'étaient ni moins nobles, ni moins anciens dans le pays que -les Montréal, seigneurs de Beaupré. Seulement, les Saint-Pons avaient fait aux goûts modernes des concessions bien plus grandes que les Montréal ils étaient davantage de leur siècle, et, au lieu d'une construction féodale, on trouvait à Champclos une de ces habitations comme Mansard savait les élever, et un parc, les archives locales en faisaient foi, des-siné par le célèbre Le Nôtre. Rien n'y manquait, ni les bas-sins, ni les quinconces, ni les néréides, ni les tritons, ni au-cune des divinités principales ou secondaires de l'Olympe païen. De tout temps, les Saint-Pons avaient montré ce goût des arts et ce besoin de paraître. C'étaient des gentilshommes, dans la plus brillante acception du mot. Tant qu'il y eut une cour, ils s'y maintinrent, et sur le meilleur pied à Champclos, quand ils y vivaient, leur état de maison faisait du bruit meutes, piqueurs, équipages et chevaux de chasse, tout l'ap-pareil et tout le personnel de la vénerie. Leurs fêtes met-taient le pays en révolution leur nom remplissait la pro-vince. Aussi, leurs voisins de l'abbaye de Valmont en étaient-ils jaloux et se vengeaient-ils de ce faste par des pro-cès continuels - de moines à nobles le cas était alors com-mun. Au fond, il ne s'agissait que de vétilles, délits fores-tiers, empiètements ou violations de limites mais, si petits qu'ils fussent, les procès s'engendraient et se succédaient. Pour un qui était vidé, il en renaissait deux autres. Il est vrai que les Saint-Pons ne s'y épargnaient pas et volontiers y donnaient prise toujours à cheval et en chasse, ils s'y laissaient aisément emporter et ne regardaient pas le gibier comme sacré parce qu'il se réfugiait sur les terres de gens
1 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE @RUE. 37 3 , vur -Dans le voisinage de Beaupré, se trouvait une résidence qui ne lui cédait en rien ni pour l'étendue ni pour la valeur des domaines c'était celle de Champclos. Mêmes origines, mêmes traditions les Saint-Pons, seigneurs de Champclos, n'étaient ni moins nobles, ni moins anciens dans le pays que @les Montréal, seigneurs de Beaupré. Seulement, les Saint-Pons avaient fait aux goûts modernes des concessions bien plus grandes que les Montréal ils étaient davantage de leur siècle, et, au lieu d'une construction féodale, on trouvait à Champclos une de ces habitations comme Mansard savait les élever, et un parc, les archives locales en faisaient foi, des-siné par le célèbre Le Nôtre. Rien n'y manquait, ni les bas-sins, ni les quinconces, ni les néréides, ni les tritons, ni au-cune des divinités principales ou secondaires de l'Olympe païen. De tout temps, les Saint-Pons avaient montré ce goût des arts et ce besoin de paraître. C'étaient des gentilshommes, dans la plus brillante acception du mot. Tant qu'il y eut une cour, ils s'y maintinrent, et sur le meilleur pied à Champclos, quand ils y vivaient, leur état de maison faisait du bruit meutes, piqueurs, équipages et chevaux de chasse, tout l'ap-pareil et tout le personnel de la vénerie. Leurs fêtes met-taient le pays en révolution leur nom remplissait la pro-vince. Aussi, leurs voisins de l'abbaye de Valmont en étaient-ils jaloux et se vengeaient-ils de ce faste par des pro-cès continuels @@de moines à nobles le cas était alors com-mun. Au fond, il ne s'agissait que de vétilles, délits fores-tiers, empiètements ou violations de limites mais, si petits qu'ils fussent, les procès s'engendraient et se succédaient. Pour un qui était vidé, il en renaissait deux autres. Il est vrai que les Saint-Pons ne s'y épargnaient pas et volontiers y donnaient prise toujours à cheval et en chasse, ils s'y laissaient aisément emporter et ne regardaient pas le gibier comme sacré parce qu'il se réfugiait sur les terres de gens
C'étaient des gentilshommes, dans la plus brillante acception du mot.
C'étaient des gentilshommes, dans la plus brillante acception du mot.
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MAGNÉTISME EXPÉRIMENTAL 247 J'essayai l'action sur une hyène mais j'obtins des effets tout différents. Aussitôt que la hyène sentit le fluide, elle donna des signes d'inquiétude elle n'eut plus un moment de repos, et enfin elle arriva au paroxysme de la fureur. Si la cage n'avait pas été solide, elle l'aurait brisée pour fondre sur moi. Toutes les fois que j'essayai sur cette bête, tou-jours la même fureur se manifesta et même, après deux ou trois fois, j'entrais à peine dans la ménagerie qu'aussitôt elle s'élançait sur moi. Ce fut au point que le propriétaire me pria instamment de ne plus venir, craignant, malgré la solidité de la cage, qu'elle ne la brisât et qu'il n'arrivât un accident. Les chats sont très impressionnables au fluide. J'en ai endormi plusieurs, un entre autres chez M. Badier, à Belfast. Il était monté sur la table, où le thé était servi. Je lui fis quelques passes, et il tomba aussitôt le nez sur la table, ne pouvant plus se relever. En doublant l'action, je l'endormis complètement, et je pus le piquer. Je le réveillai, et je recommençai plusieurs fois l'expérience dans la même soirée. A Patis, je produisis aussi le sommeil sur un écureuil, et je le tins une heure sans qu'il donnàt signe de vie. Chez tous ces animaux, il faut bien le reconnaître, c'était le résultat du fluide communiqué. C'était bien l'émanation physique de l'homme la volonté ne pouvait y être pour rien. En voici une autre preuve J'étais à Livourne pendant l'été de 1849 je pris beaucoup de lézards, et je les mis séparément dans des bocaux. Je cherchai à en magnétiser plusieurs, et j'y parvins sur deux que je plongeai dans un sommeil profond. Dans cet état, je pouvais remuer le bocal, le mettre de haut en bas, les lézards ne donnaient aucun signe de vie. Après vingt-quatre heures, je les réveillai, en faisant quelques passes pour les dégager aussitôt ils se mirent en mouvement, tournèrent et s'agitèrent dans les bocaux. Je m'attachai à deux principalement, et quelquefois je les laissai plusieurs jours sans les réveiller. Lorsque je les
MAGNÉTISME EXPÉRIMENTAL 247 J'essayai l'action sur une hyène mais j'obtins des effets tout différents. Aussitôt que la hyène sentit le fluide, elle donna des signes d'inquiétude elle n'eut plus un moment de repos, et enfin elle arriva au paroxysme de la fureur. Si la cage n'avait pas été solide, elle l'aurait brisée pour fondre sur moi. Toutes les fois que j'essayai sur cette bête, tou-jours la même fureur se manifesta et même, après deux ou trois fois, j'entrais à peine dans la ménagerie qu'aussitôt elle s'élançait sur moi. Ce fut au point que le propriétaire me pria instamment de ne plus venir, craignant, malgré la solidité de la cage, qu'elle ne la brisât et qu'il n'arrivât un accident. Les chats sont très impressionnables au fluide. J'en ai endormi plusieurs, un entre autres chez M. Badier, à Belfast. Il était monté sur la table, où le thé était servi. Je lui fis quelques passes, et il tomba aussitôt le nez sur la table, ne pouvant plus se relever. En doublant l'action, je l'endormis complètement, et je pus le piquer. Je le réveillai, et je recommençai plusieurs fois l'expérience dans la même soirée. A Patis, je produisis aussi le sommeil sur un écureuil, et je le tins une heure sans qu'il donnàt signe de vie. Chez tous ces animaux, il faut bien le reconnaître, c'était le résultat du fluide communiqué. C'était bien l'émanation physique de l'homme la volonté ne pouvait y être pour rien. En voici une autre preuve J'étais à Livourne pendant l'été de 1849 je pris beaucoup de lézards, et je les mis séparément dans des bocaux. Je cherchai à en magnétiser plusieurs, et j'y parvins sur deux que je plongeai dans un sommeil profond. Dans cet état, je pouvais remuer le bocal, le mettre de haut en bas, les lézards ne donnaient aucun signe de vie. Après vingt-quatre heures, je les réveillai, en faisant quelques passes pour les dégager aussitôt ils se mirent en mouvement, tournèrent et s'agitèrent dans les bocaux. Je m'attachai à deux principalement, et quelquefois je les laissai plusieurs jours sans les réveiller. Lorsque je les
MAGNÉTISME EXPÉRIMENTAL 247 J'essayai l'action sur une hyène mais j'obtins des effets tout différents. Aussitôt que la hyène sentit le fluide, elle donna des signes d'inquiétude elle n'eut plus un moment de repos, et enfin elle arriva au paroxysme de la fureur. Si la cage n'avait pas été solide, elle l'aurait brisée pour fondre sur moi. Toutes les fois que j'essayai sur cette bête, tou-jours la même fureur se manifesta et même, après deux ou trois fois, j'entrais à peine dans la ménagerie qu'aussitôt elle s'élançait sur moi. Ce fut au point que le propriétaire me pria instamment de ne plus venir, craignant, malgré la solidité de la cage, qu'elle ne la brisât et qu'il n'arrivât un accident. Les chats sont très impressionnables au fluide. J'en ai endormi plusieurs, un entre autres chez M. Badier, à Belfast. Il était monté sur la table, où le thé était servi. Je lui fis quelques passes, et il tomba aussitôt le nez sur la table, ne pouvant plus se relever. En doublant l'action, je l'endormis complètement, et je pus le piquer. Je le réveillai, et je recommençai plusieurs fois l'expérience dans la même soirée. A Paris, je produisis aussi le sommeil sur un écureuil, et je le tins une heure sans qu'il donnât signe de vie. Chez tous ces animaux, il faut bien le reconnaître, c'était le résultat du fluide communiqué. C'était bien l'émanation physique de l'homme la volonté ne pouvait y être pour rien. En voici une autre preuve J'étais à Livourne pendant l'été de 1849 je pris beaucoup de lézards, et je les mis séparément dans des bocaux. Je cherchai à en magnétiser plusieurs, et j'y parvins sur deux que je plongeai dans un sommeil profond. Dans cet état, je pouvais remuer le bocal, le mettre de haut en bas, les lézards ne donnaient aucun signe de vie. Après vingt-quatre heures, je les réveillai, en faisant quelques passes pour les dégager aussitôt ils se mirent en mouvement, tournèrent et s'agitèrent dans les bocaux. Je m'attachai à deux principalement, et quelquefois je les laissai plusieurs jours sans les réveiller. Lorsque je les
Chez tous ces animaux, il faut bien le reconnaître, c'était le résultat du fluide communiqué.
Chez tous ces animaux, il faut bien le reconnaître, c'était le résultat du fluide communiqué.
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43 New-Jersey qu'abonde le boiquira ou serpent à son-nettes crotalus horridus, L. c'est là que PALISOT DE BEAUVOIS prit à la main, en février 1797, les trois indi-vidus que nous avons vu vivans au Muséum d'histoire naturelle de Paris 1 . Ce reptile si redoutable s'engour-dit, se pelotonne et demeure sans mouvement pendant l'hiver aux approches du printemps, il s'étend au so leil, fait résonner les grelots de sa queue, et remplit l'air denses sifllemens prolongés. Il rampe très-lentement jamais il n'attaque les animaux dont il ne se repaît pas habituellement son caractère est doux et pacifique on né le voit se servir de sa force que pour se défendre et pourvoir à ses besoins. Sa morsure n'est mortelle que pendant les grandes chaleurs. Le boiquira recherche les lieux voisins des eaux de source, et lorsque les fortes ge-lées arrivent, il se réfugie de préférence sous les gazons arrondis et très-épais de la sphaigne des marais spha-gnum palustre , espèce de mousse dont les tiges portent 28 à 52 centimètres 1 o à 12 pouces d'élévation, et sous lesquelles le froid pénètre très-difficilement 2 . Aumoin-dre danger, la femelle du boiquira récèle dans sa bouche ses petits dont le nombre varie d'un à cinq, ce qui l'avait 1 Ils ont été rapportés en France par M. ADET ils y ont vécu quelque temps ils sont maintenant exposés dans les galeries du Muséum. 2 Cette observation peut tourner au profit de l'agri-culture elle nous indique les moyens d'employer lespha-gnum palustre, qui est très-commun dans les lieux marécageux, de préférence à toute autre mousse, comme un préservatif contre la gelée, pour conserver exposés dus plantes délicates et sujètes à souffrir du froid.
43 New-Jersey qu'abonde le boiquira ou serpent à son-nettes crotalus horridus, L. c'est là que PALISOT DE BEAUVOIS prit à la main, en février 1797, les trois indi-vidus que nous avons vu vivans au Muséum d'histoire naturelle de Paris 1 . Ce reptile si redoutable s'engour-dit, se pelotonne et demeure sans mouvement pendant l'hiver aux approches du printemps, il s'étend au so leil, fait résonner les grelots de sa queue, et remplit l'air denses sifllemens prolongés. Il rampe très-lentement jamais il n'attaque les animaux dont il ne se repaît pas habituellement son caractère est doux et pacifique on né le voit se servir de sa force que pour se défendre et pourvoir à ses besoins. Sa morsure n'est mortelle que pendant les grandes chaleurs. Le boiquira recherche les lieux voisins des eaux de source, et lorsque les fortes ge-lées arrivent, il se réfugie de préférence sous les gazons arrondis et très-épais de la sphaigne des marais spha-gnum palustre , espèce de mousse dont les tiges portent 28 à 52 centimètres 1 o à 12 pouces d'élévation, et sous lesquelles le froid pénètre très-difficilement 2 . Au@moin-dre danger, la femelle du boiquira récèle dans sa bouche ses petits dont le nombre varie d'un à cinq, ce qui l'avait 1 Ils ont été rapportés en France par M. ADET ils y ont vécu quelque temps ils sont maintenant exposés dans les galeries du Muséum. 2 Cette observation peut tourner au profit de l'agri-culture elle nous indique les moyens d'employer les@pha-gnum palustre, qui est très-commun dans les lieux marécageux, de préférence à toute autre mousse, comme un préservatif contre la gelée, pour conserver exposés dus plantes délicates et sujètes à souffrir du froid.
43 New-Jersey qu'abonde le boiquira ou serpent à son-nettes crotalus horridus, L. c'est là que PALISOT DE BEAUVOIS prit à la main, en février 1797, les trois indi-vidus que nous avons vu vivans au Muséum d'histoire naturelle de Paris 1 . Ce reptile si redoutable s'engour-dit, se pelotonne et demeure sans mouvement pendant l'hiver aux approches du printemps, il s'étend au so leil, fait résonner les grelots de sa queue, et remplit l'air denses sifllemens prolongés. Il rampe très-lentement jamais il n'attaque les animaux dont il ne se repaît pas habituellement son caractère est doux et pacifique on ne le voit se servir de sa force que pour se défendre et pourvoir à ses besoins. Sa morsure n'est mortelle que pendant les grandes chaleurs. Le boiquira recherche les lieux voisins des eaux de source, et lorsque les fortes ge-lées arrivent, il se réfugie de préférence sous les gazons arrondis et très-épais de la sphaigne des marais spha-gnum palustre , espèce de mousse dont les tiges portent 28 à 52 centimètres 1@0 à 12 pouces d'élévation, et sous lesquelles le froid pénètre très-difficilement 2 . Au moin-dre danger, la femelle du boiquira récèle dans sa bouche ses petits dont le nombre varie d'un à cinq, ce qui l'avait 1 Ils ont été rapportés en France par M. ADET ils y ont vécu quelque temps ils sont maintenant exposés dans les galeries du Muséum. 2 Cette observation peut tourner au profit de l'agri-culture elle nous indique les moyens d'employer les pha-gnum palustre, qui est très-commun dans les lieux marécageux, de préférence à toute autre mousse, comme un préservatif contre la gelée, pour conserver exposés des plantes délicates et sujètes à souffrir du froid.
Ce reptile si redoutable s'engour-dit, se pelotonne et demeure sans mouvement pendant l'hiver aux approches du printemps, il s'étend au so leil, fait résonner les grelots de sa queue, et remplit l'air denses sifllemens prolongés.
Ce reptile si redoutable s'engour-dit, se pelotonne et demeure sans mouvement pendant l'hiver aux approches du printemps, il s'étend au so leil, fait résonner les grelots de sa queue, et remplit l'air denses sifllemens prolongés.
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402 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. - Au couvent ! s'écria Sigismond comme réveillé par un coup de beffroi, au couvent? - Oui, monsieur le comte, au couvent et si vous pensez que celui de mademoiselle Pulchérie soit d'une règle trop relâchée et d'un accès trop facile, il vous sera aisé d'en trouver un qui vous offre plus de garanties. J'irai où vous voudrez, pourvu que je quitte cette maison. Clémence aurait pu parler longtemps sans que son mari l'interrompît. Son attention n'était plus à ce qu'elle disait. Un mot seul l'avait frappé, c'était le mot de couvent peu lui importaient les commentaires il les tirait de lui-même et à son point de vue exclusivement. Parler ainsi d'un couvent de gaieté de coeur, de propos délibéré 1 que se cachait-il sous un pareil langage ? Un piège, sans doute, une intrigue ourdie de longue main. Les murs d'un couvent ne sont pas si hauts qu'un amoureux ne puisse les franchir, et, sous ce voeu, en apparence innocent, se tramait quelque machination diabolique. D'ailleurs, un éclat pareil n'a jamais lieu sans qu'on en parle au dehors. L'hôtel Montréal serait donc, pour tout l'hiver, l'aliment de la médisance. Les bonnes âmes ar-rangeraient le fait à leur guise, et Dieu sait à quelles gloses il donnerait lieu. Non! non 1 le comte ne pouvait vouloir ni souffrir rien de pareil il aspirait au repos de toutes les ma-nières. Il n'avait de goût ni pour le scandale, ni pour le ridicule, et il saurait se préserver de l'un comme de l'autre sa femme resterait où elle était elle y resterait assujettie à une surveillance de plus en plus nécessaire. C'était le seul moyen décent de tout concilier, l'opinion du monde et la sé-curité domestique c'était le plus efficace également, et cet acte de révolte le prouvait bien. A tous ces titres il ne s'en départirait pas. Voilà quelles réflexions se pressaient dans l'esprit du comte et à quelles conclusions il était conduit. Clémence s'était levée et attendait sa réponse avec une tristesse mêlée de fierté il s'agissait d'un effort suprême, et elle y avait mis l'énergie d'une âme aux abois elle sentait que sa vie en dé-pendait. Cependant, Sigismond ne se prononçait pas il gar-dait un silence affecté, comme s'il eût voulu la prendre par lassitude. La jeune femme insista.
402 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. - Au couvent ! s'écria Sigismond comme réveillé par un coup de beffroi, au couvent@? - Oui, monsieur le comte, au couvent et si vous pensez que celui de mademoiselle Pulchérie soit d'une règle trop relâchée et d'un accès trop facile, il vous sera aisé d'en trouver un qui vous offre plus de garanties. J'irai où vous voudrez, pourvu que je quitte cette maison. Clémence aurait pu parler longtemps sans que son mari l'interrompît. Son attention n'était plus à ce qu'elle disait. Un mot seul l'avait frappé, c'était le mot de couvent peu lui importaient les commentaires il les tirait de lui-même et à son point de vue exclusivement. Parler ainsi d'un couvent de gaieté de coeur, de propos délibéré 1 que se cachait-il sous un pareil langage ? Un piège, sans doute, une intrigue ourdie de longue main. Les murs d'un couvent ne sont pas si hauts qu'un amoureux ne puisse les franchir, et, sous ce voeu, en apparence innocent, se tramait quelque machination diabolique. D'ailleurs, un éclat pareil n'a jamais lieu sans qu'on en parle au dehors. L'hôtel Montréal serait donc, pour tout l'hiver, l'aliment de la médisance. Les bonnes âmes ar-rangeraient le fait à leur guise, et Dieu sait à quelles gloses il donnerait lieu. Non@! non 1 le comte ne pouvait vouloir ni souffrir rien de pareil il aspirait au repos de toutes les ma-nières. Il n'avait de goût ni pour le scandale, ni pour le ridicule, et il saurait se préserver de l'un comme de l'autre sa femme resterait où elle était elle y resterait assujettie à une surveillance de plus en plus nécessaire. C'était le seul moyen décent de tout concilier, l'opinion du monde et la sé-curité domestique c'était le plus efficace également, et cet acte de révolte le prouvait bien. A tous ces titres il ne s'en départirait pas. Voilà quelles réflexions se pressaient dans l'esprit du comte et à quelles conclusions il était conduit. Clémence s'était levée et attendait sa réponse avec une tristesse mêlée de fierté il s'agissait d'un effort suprême, et elle y avait mis l'énergie d'une âme aux abois elle sentait que sa vie en dé-pendait. Cependant, Sigismond ne se prononçait pas il gar-dait un silence affecté, comme s'il eût voulu la prendre par lassitude. La jeune femme insista.
402 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@Au couvent ! s'écria Sigismond comme réveillé par un coup de beffroi, au couvent ? -@Oui, monsieur le comte, au couvent et si vous pensez que celui de mademoiselle Pulchérie soit d'une règle trop relâchée et d'un accès trop facile, il vous sera aisé d'en trouver un qui vous offre plus de garanties. J'irai où vous voudrez, pourvu que je quitte cette maison. Clémence aurait pu parler longtemps sans que son mari l'interrompît. Son attention n'était plus à ce qu'elle disait. Un mot seul l'avait frappé, c'était le mot de couvent peu lui importaient les commentaires il les tirait de lui même et à son point de vue exclusivement. Parler ainsi d'un couvent de gaieté de coeur, de propos délibéré ! que se cachait-il sous un pareil langage ? Un piége, sans doute, une intrigue ourdie de longue main. Les murs d'un couvent ne sont pas si hauts qu'un amoureux ne puisse les franchir, et, sous ce voeu, en apparence innocent, se tramait quelque machination diabolique. D'ailleurs, un éclat pareil n'a jamais lieu sans qu'on en parle au dehors. L'hôtel Montréal serait donc, pour tout l'hiver, l'aliment de la médisance. Les bonnes âmes ar-rangeraient le fait à leur guise, et Dieu sait à quelles gloses il donnerait lieu. Non ! non ! le comte ne pouvait vouloir ni souffrir rien de pareil il aspirait au repos de toutes les ma-nières. Il n'avait de goût ni pour le scandale, ni pour le ridicule, et il saurait se préserver de l'un comme de l'autre sa femme resterait où elle était elle y resterait assujettie à une surveillance de plus en plus nécessaire. C'était le seul moyen décent de tout concilier, l'opinion du monde et la sé-curité domestique c'était le plus efficace également, et cet acte de révolte le prouvait bien. A tous ces titres il ne s'en départirait pas. Voilà quelles réflexions se pressaient dans l'esprit du comte et à quelles conclusions il était conduit. Clémence s'était levée et attendait sa réponse avec une tristesse mèlée de fierté il s'agissait d'un effort suprême, et elle y avait mis l'énergie d'une âme aux abois elle sentait que sa vie en dé-pendait. Cependant, Sigismond ne se prononçait pas il gar-dait un silence affecté, comme s'il eût voulu la prendre par lassitude. La jeune femme insista.
Clémence s'était levée et attendait sa réponse avec une tristesse mêlée de fierté il s'agissait d'un effort suprême, et elle y avait mis l'énergie d'une âme aux abois elle sentait que sa vie en dé-pendait.
Clémence s'était levée et attendait sa réponse avec une tristesse mèlée de fierté il s'agissait d'un effort suprême, et elle y avait mis l'énergie d'une âme aux abois elle sentait que sa vie en dé-pendait.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 243 buste en plein, et, tournant les yeux de mon côté, de manière à ce que je ne pusse me méprendre ni sur le geste, ni sur l'intention, il m'envoya un baiser à travers l'espace et au 1 milieu des rires de son sérail. Je me dérobai à l'instant à ces insolences, et, mourant de honte, je me jetai dans un fauteuil. Une pareille leçon -eût dû me suffirë elle dosait la mesure de l'homme et me dictait la conduite qu'il fallait ten'i f avec lui. Plus de curiosité déplacée ni de démarche imprudente mais de la réserve et une sorte d'interdit rigoureusement maintenu. Pendant quelques jours il en fut ainsi, ou, du moins, me tins-je a l'abri des surprises. Mais, par une contradiction sin-gulière, plus je me disais que ces spectacles étaient à fuir, plus je me sentais attirée vers éux. Même aujourd'hui que la réflexion m'éclaire, c'est à peine si je me rends compte des motifs qui me faisaient agir ainsi. Faut-il croire qu'il y a dans le mal on ne saurait dire quel attrait dont il est difficile de se défendre? La réputation de Melchior était faite dans le quartier pas une voix qui variât là-dessus. Il passait pour un mauvais sujet et s'en faisait gloire, portait ses vices à front découvert, et cherchait le scandale comme d'autres l'évitent. On citait de lui des esclandres, des aventures, et quand on se mettait à compter ses victimes, le chapelet en était long. Je savais tout cela, Ludovic, et plus j'en apprenais là-dessus, plus Je me croyais à l'abri d'une séduction aussi ba-nale. Si enfant que je fusse, Je raisonnais. Qu'était-ce, après tout, que ce Melchior? un poureur d'estamiiet, un débauché, un fainéant quelques avantages naturels, mais point de qualités Solides, rien de ce qui honore et assure la vie. Ainsi pensais-je, et c'était trop que d'y penser. J'eusse été mieux gardée r l'oubli que par cette obstination à m'occuper d,e de lui, même pour le voir en mal et pour mieux m'en dé-fendre. M'en dépendre, et pourquoi cela? Cet homme que je ju-geais i dépravé était donc dangereux pour mon repos? j'avais à prepdre des précautions contre lui? Hélas 1 oui, Lu-dovic, je rougis en l'avouant et déteste ma faiblesse. Oui, le périj rommençait, presque à mon insu. Oui, cet homme, si décrié pour ses moeurs, si notoirement vicieux, cet homïne
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 243 buste en plein, et, tournant les yeux de mon côté, de manière à ce que je ne pusse me méprendre ni sur le geste, ni sur l'intention, il m'envoya un baiser à travers l'espace et au 1 milieu des rires de son sérail. Je me dérobai à l'instant à ces insolences, et, mourant de honte, je me jetai dans un fauteuil. Une pareille leçon -eût dû me suffirë elle do@sait la mesure de l'homme et me dictait la conduite qu'il fallait ten'i f avec lui. Plus de curiosité déplacée ni de démarche imprudente mais de la réserve et une sorte d'interdit rigoureusement maintenu. Pendant quelques jours il en fut ainsi, ou, du moins, me tins-je a l'abri des surprises. Mais, par une contradiction sin-gulière, plus je me disais que ces spectacles étaient à fuir, plus je me sentais attirée vers éux. Même aujourd'hui que la réflexion m'éclaire, c'est à peine si je me rends compte des motifs qui me faisaient agir ainsi. Faut-il croire qu'il y a dans le mal on ne saurait dire quel attrait dont il est difficile de se défendre@? La réputation de Melchior était faite dans le quartier pas une voix qui variât là-dessus. Il passait pour un mauvais sujet et s'en faisait gloire, portait ses vices à front découvert, et cherchait le scandale comme d'autres l'évitent. On citait de lui des esclandres, des aventures, et quand on se mettait à compter ses victimes, le chapelet en était long. Je savais tout cela, Ludovic, et plus j'en apprenais là-dessus, plus Je me croyais à l'abri d'une séduction aussi ba-nale. Si enfant que je fusse, Je raisonnais. Qu'était-ce, après tout, que ce Melchior@? un poureur d'estamiiet, un débauché, un fainéant quelques avantages naturels, mais point de qualités Solides, rien de ce qui honore et assure la vie. Ainsi pensais-je, et c'était trop que d'y penser. J'eusse été mieux gardée @@r l'oubli que par cette obstination à m'occuper d,e de lui, même pour le voir en mal et pour mieux m'en dé-fendre. M'en dépendre, et pourquoi cela@? Cet homme que je ju-geais @i dépravé était donc dangereux pour mon repos@? j'avais à prepdre des précautions contre lui@? Hélas 1 oui, Lu-dovic, je rougis en l'avouant et déteste ma faiblesse. Oui, le périj rommençait, presque à mon insu. Oui, cet homme, si décrié pour ses moeurs, si notoirement vicieux, cet homïne
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 243 buste en plein, et, tournant les yeux de mon côté, de manière à ce que je ne pusse me méprendre ni sur le geste, ni sur l'intention, il m'envoya un baiser à travers l'espace et au@@ milieu des rires de son sérail. Je me dérobai à l'instant à ces insolences, et, mourant de honte, je me jetai dans un fauteuil. Une pareille leçon @eût dû me suffire elle donnait la mesure de l'homme et me dictait la conduite qu'il fallait ten@i@r avec lui. Plus de curiosité déplacée ni de démarche imprudente mais de la réserve et une sorte d'interdit rigoureusement maintenu. Pendant quelques jours il en fut ainsi, ou, du moins, me tins-je à l'abri des surprises. Mais, par une contradiction sin-gulière, plus je me disais que ces spectacles étaient à fuir, plus je me sentais attirée vers eux. Même aujourd'hui que la réflexion m'éclaire, c'est à peine si je me rends compte des motifs qui me faisaient agir ainsi. Faut-il croire qu'il y a dans le mal on ne saurait dire quel attrait dont il est difficile de se défendre ? La réputation de Melchior était faite dans le quartier pas une voix qui variât là-dessus. Il passait pour un mauvais sujet et s'en faisait gloire, portait ses vices à front découvert, et cherchait le scandale comme d'autres l'évitent. On citait de lui des esclandres, des aventures, et quand on se mettait à compter ses victimes, le chapelet en était long. Je savais tout cela, Ludovic, et plus j'en apprenais là-dessus, plus je me croyais à l'abri d'une séduction aussi ba-nale. Si enfant que je fusse, je raisonnais. Qu'était-ce, après tout, que ce Melchior ? un coureur d'estaminet, un débauché, un fainéant quelques avantages naturels, mais point de qualités solides, rien de ce qui honore et assure la vie. Ainsi pensais-je, et c'était trop que d'y penser. J'eusse été mieux gardée par l'oubli que par cette obstination à m'occuper d@e de lui, même pour le voir en mal et pour mieux m'en dé-fendre. M'en défendre, et pourquoi cela ? Cet homme que je ju-geais si dépravé était donc dangereux pour mon repos ? j'avais à prendre des précautions contre lui ? Hélas ! oui, Lu-dovic, je rougis en l'avouant et déteste ma faiblesse. Oui, le péril commençait, presque à mon insu. Oui, cet homme, si décrié pour ses moeurs, si notoirement vicieux, cet homïne
Hélas 1 oui, Lu-dovic, je rougis en l'avouant et déteste ma faiblesse.
Hélas ! oui, Lu-dovic, je rougis en l'avouant et déteste ma faiblesse.
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280 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE rue. - Moi-même, Monsieur. - Eh bien, dans cette lettre, elle me prie de venir la voir vous voyez donc que, s'il y a une consigne, j'en suis excepté. - Si vous en étiez excepté, je ne vous aurais pas dit qu'elle n'y est pour personne. J'ai trente ans de loge, Mon-sieur. Évidemment il était impossible de donner le change à un personnage si au courant de ses devoirs d'état, et il eût été dangereux d'affronter sa puissance. Comment se passer de son concours? Comment pénétrer chez Marguerite s'il refu-sait de s'y prêter? Ludovic l'avait fait une fois mais il avait alors quelque droit à le faire. Aujourd'hui ce n'était plus une fiancée qu'il venait chercher c'était une victime qu'il voulait sauver. Il lui eu coûtait sans doute de mettre un concierge dans cette confidence mais c'était le seul moyen qui lui restât, et il se décida à l'employer. Prenant cet homme à part, il alla droit au fait - Vous vous intéressez à votre locataire? lui dit-il. - Comme à tous, répondit-il. Un locataire est sacré pour moi. J'ai trente ans de loge. - Eh bien ! cette fois, votre intérêt porte à faux. Vous se-rez cause d'un malheur. -Moi? répliqua-t-il avec un sourire d'incrédulité qui ré-pondait au témoignage de sa conscience. - Vous, dit vivement Ludovic. Ne comprenez-vous pas pourquoi elle a interdit sa porte? - Parce que ça lui convient nous autres nous n'avons rien à y voir. - Mais, malheureux! si elle avait de mauvais desseins ? - Mauvais ou bons, c'est ce qui la regarde. - Si elle avait l'intention de se détruire, d'attenter à ses jours? Devant un tel langage et un accent si sincère, il n'y avait pas d'incrédulité qui pût tenir. Le concierge désarma enfin. - Vrai, Monsieur? dit-il. - Insisterais-je sans cela ? - Mademoiselle Marguerite a l'intention de se détruire? - Lisez plutôt, si vous ne me croyez pas. - Non, Monsieur, je vous crois maintenant. Juste ciel! un - malheur dans ma maison 1
280 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE rue. - Moi-même, Monsieur. - Eh bien, dans cette lettre, elle me prie de venir la voir vous voyez donc que, s'il y a une consigne, j'en suis excepté. - Si vous en étiez excepté, je ne vous aurais pas dit qu'elle n'y est pour personne. J'ai trente ans de loge, Mon-sieur. Évidemment il était impossible de donner le change à un personnage si au courant de ses devoirs d'état, et il eût été dangereux d'affronter sa puissance. Comment se passer de son concours@? Comment pénétrer chez Marguerite s'il refu-sait de s'y prêter@? Ludovic l'avait fait une fois mais il avait alors quelque droit à le faire. Aujourd'hui ce n'était plus une fiancée qu'il venait chercher c'était une victime qu'il voulait sauver. Il lui eu coûtait sans doute de mettre un concierge dans cette confidence mais c'était le seul moyen qui lui restât, et il se décida à l'employer. Prenant cet homme à part, il alla droit au fait - Vous vous intéressez à votre locataire@? lui dit-il. - Comme à tous, répondit-il. Un locataire est sacré pour moi. J'ai trente ans de loge. - Eh bien ! cette fois, votre intérêt porte à faux. Vous se-rez cause d'un malheur. -Moi@? répliqua-t-il avec un sourire d'incrédulité qui ré-pondait au témoignage de sa conscience. - Vous, dit vivement Ludovic. Ne comprenez-vous pas pourquoi elle a interdit sa porte? - Parce que ça lui convient nous autres nous n'avons rien à y voir. - Mais, malheureux@! si elle avait de mauvais desseins ? - Mauvais ou bons, c'est ce qui la regarde. - Si elle avait l'intention de se détruire, d'attenter à ses jours@? Devant un tel langage et un accent si sincère, il n'y avait pas d'incrédulité qui pût tenir. Le concierge désarma enfin. - Vrai, Monsieur@? dit-il. - Insisterais-je sans cela ? - Mademoiselle Marguerite a l'intention de se détruire@? - Lisez plutôt, si vous ne me croyez pas. - Non, Monsieur, je vous crois maintenant. Juste ciel@! un - malheur dans ma maison 1
280 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@Moi-même, Monsieur. -@Eh bien, dans cette lettre, elle me prie de venir la voir vous voyez donc que, s'il y a une consigne, j'en suis excepté. -@Si vous en étiez excepté, je ne vous aurais pas dit qu'elle n'y est pour personne. J'ai trente ans de loge, Mon-sieur. Évidemment il était impossible de donner le change à un personnage si au courant de ses devoirs d'état, et il eût été dangereux d'affronter sa puissance. Comment se passer de son concours ? Comment pénétrer chez Marguerite s'il refu-sait de s'y prêter ? Ludovic l'avait fait une fois mais il avait alors quelque droit à le faire. Aujourd'hui ce n'était plus une fiancée qu'il venait chercher c'était une victime qu'il voulait sauver. Il lui en coûtait sans doute de mettre un concierge dans cette confidence mais c'était le seul moyen qui lui restât, et il se décida à l'employer. Prenant cet homme à part, il alla droit au fait -@Vous vous intéressez à votre locataire ? lui dit-il. -@Comme à tous, répondit-il. Un locataire est sacré pour moi. J'ai trente ans de loge. -@Eh bien ! cette fois, votre intérêt porte à faux. Vous se-rez cause d'un malheur. -Moi ? répliqua-t-il avec un sourire d'incrédulité qui ré-pondait au témoignage de sa conscience. -@Vous, dit vivement Ludovic. Ne comprenez-vous pas pourquoi elle a interdit sa porte? -@Parce que ça lui convient nous autres nous n'avons rien à y voir. -@Mais, malheureux ! si elle avait de mauvais desseins ? -@Mauvais ou bons, c'est ce qui la regarde. -@Si elle avait l'intention de se détruire, d'attenter à ses jours ? Devant un tel langage et un accent si sincère, il n'y avait pas d'incrédulité qui pût tenir. Le concierge désarma enfin. -@Vrai, Monsieur ? dit-il. -@Insisterais-je sans cela ? -@Mademoiselle Marguerite a l'intention de se détruire ? -@Lisez plutôt, si vous ne me croyez pas. -@Non, Monsieur, je vous crois maintenant. Juste ciel ! un @@malheur dans ma maison 1
- Lisez plutôt, si vous ne me croyez pas.
-Lisez plutôt, si vous ne me croyez pas.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS une-rue. 285 seignement il voulait savoir quel élément de destruction avait servi à la catastrophe. Il cherchait de tous côtés et ne trouvait rien ce fut le concierge qui le mit sur la voie. Aux pieds du lit et sur le tapis même, cet homme avait décou-vert la petite fiole où Marguerite avait puisé la mort. - Voyez donc, docteur, dit-il en la lui remettant. - Enfin ! s'écria celui-ci, voilà ce que je cherchais. Il se rapprocha de la croisée et examina le résidu qui était resté au fond du verre, et à l'odeur, à la couleur, il reconnut le poison. - Un narcotique ! dit-il. Agissons maintenant. A l'instant il tira de sa pharmacie Une substance éner-gique et de nature à combattre les progrès du mal puis , avec un certain effort, il parvint à en introduire quelques gouttes dans la bouche de Marguerite. Ludovic suivait cette scène d'un oeil avide et consterné il essayait de saisir, sur la physionomie du docteur, les impressions qui s'y peignaient et par suite les chances de salut qui restaient encore puis il s'attachait au visage de la victime, comme s'il eût espéré lui -communiquer la vie et le mouvement par la puissance de sa volonté. Parfois l'illusion s'en mêlait et il lui semblait que le visage s'animait, que les joues reprenaient leurs couleurs -et les lèvres leur sourire il s'attendait à la voir se relever de sa couche, lui parler et lui tendre la main. Mais c'étaient là de fugitifs éclairs, suivis de ténèbres profondes. Le docteur n'était pas moins attentif que Ludovic seule-ment il restait maître de son émotion et y apportait la sang-froid de l'homme à qui les scènes de la mort sont familières. Sur le ton des chairs et la chaleur de la peau, il épiait les symptômes d'une vie latente. Déjà, à trois reprises, il avait eu recours à son antidote, en doublant les doses de manière à en accroître l'effet il attendait maintenant que la nature ai-dât, par ses ressources, à celles de l'art. Si l'insensibilité persistait, c'était la preuve que la destruction avait accompli son oeuvre et que les remèdes étaient impuissants. Un nouveau silence se fit, accablant et douloureux. Lu-dovic restait debout le docteur avait pris un fauteuil et s'é-tait assis le concierge gardait l'immobilité d'une statue. Comme les autres témoins de cette scène , il était sous l'in-fluence de ses impressions. Quelle responsabilité pour lui ! et
CE QU'ON PEUT VOIR DANS une-rue. 285 seignement il voulait savoir quel élément de destruction avait servi à la catastrophe. Il cherchait de tous côtés et ne trouvait rien ce fut le concierge qui le mit sur la voie. Aux pieds du lit et sur le tapis même, cet homme avait décou-vert la petite fiole où Marguerite avait puisé la mort. - Voyez donc, docteur, dit-il en la lui remettant. - Enfin ! s'écria celui-ci, voilà ce que je cherchais. Il se rapprocha de la croisée et examina le résidu qui était resté au fond du verre, et à l'odeur, à la couleur, il reconnut le poison. - Un narcotique ! dit-il. Agissons maintenant. A l'instant il tira de sa pharmacie Une substance éner-gique et de nature à combattre les progrès du mal puis , avec un certain effort, il parvint à en introduire quelques gouttes dans la bouche de Marguerite. Ludovic suivait cette scène d'un oeil avide et consterné il essayait de saisir, sur la physionomie du docteur, les impressions qui s'y peignaient et par suite les chances de salut qui restaient encore puis il s'attachait au visage de la victime, comme s'il eût espéré lui -communiquer la vie et le mouvement par la puissance de sa volonté. Parfois l'illusion s'en mêlait et il lui semblait que le visage s'animait, que les joues reprenaient leurs couleurs -et les lèvres leur sourire il s'attendait à la voir se relever de sa couche, lui parler et lui tendre la main. Mais c'étaient là de fugitifs éclairs, suivis de ténèbres profondes. Le docteur n'était pas moins attentif que Ludovic seule-ment il restait maître de son émotion et y apportait la sang-froid de l'homme à qui les scènes de la mort sont familières. Sur le ton des chairs et la chaleur de la peau, il épiait les symptômes d'une vie latente. Déjà, à trois reprises, il avait eu recours à son antidote, en doublant les doses de manière à en accroître l'effet il attendait maintenant que la nature ai-dât, par ses ressources, à celles de l'art. Si l'insensibilité persistait, c'était la preuve que la destruction avait accompli son oeuvre et que les remèdes étaient impuissants. Un nouveau silence se fit, accablant et douloureux. Lu-dovic restait debout le docteur avait pris un fauteuil et s'é-tait assis le concierge gardait l'immobilité d'une statue. Comme les autres témoins de cette scène , il était sous l'in-fluence de ses impressions. Quelle responsabilité pour lui ! et
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 285 seignement il voulait savoir quel élément de destruction avait servi à la catastrophe. Il cherchait de tous côtés et ne trouvait rien ce fut le concierge qui le mit sur la voie. Aux pieds du lit et sur le tapis même, cet homme avait décou-vert la petite fiole où Marguerite avait puisé la mort. -@Voyez donc, docteur, dit-il en la lui remettant. -@Enfin ! s'écria celui-ci, voilà ce que je cherchais. Il se rapprocha de la croisée et examina le résidu qui était resté au fond du verre, et à l'odeur, à la couleur, il reconnut le poison. -@Un narcotique ! dit-il. Agissons maintenant. A l'instant il tira de sa pharmacie une substance éner-gique et de nature à combattre les progrès du mal puis@, avec un certain effort, il parvint à en introduire quelques gouttes dans la bouche de Marguerite. Ludovic suivait cette scène d'un oeil avide et consterné il essayait de saisir, sur la physionomie du docteur, les impressions qui s'y peignaient et par suite les chances de salut qui restaient encore puis il s'attachait au visage de la victime, comme s'il eût espéré lui @communiquer la vie et le mouvement par la puissance de sa volonté. Parfois l'illusion s'en mêlait et il lui semblait que le visage s'animait, que les joues reprenaient leurs couleurs @et les lèvres leur sourire il s'attendait à la voir se relever de sa couche, lui parler et lui tendre la main. Mais c'étaient là de fugitifs éclairs, suivis de ténèbres profondes. Le docteur n'était pas moins attentif que Ludovic seule-ment il restait maître de son émotion et y apportait le sang-froid de l'homme à qui les scènes de la mort sont familières. Sur le ton des chairs et la chaleur de la peau, il épiait les symptômes d'une vie latente. Déjà, à trois reprises, il avait eu recours à son antidote, en doublant les doses de manière à en accroître l'effet il attendait maintenant que la nature ai-dât, par ses ressources, à celles de l'art. Si l'insensibilité persistait, c'était la preuve que la destruction avait accompli son oeuvre et que les remèdes étaient impuissants. Un nouveau silence se fit, accablant et douloureux. Lu-dovic restait debout le docteur avait pris un fauteuil et s'é-tait assis le concierge gardait l'immobilité d'une statue. Comme les autres témoins de cette scène@, il était sous l'in-fluence de ses impressions. Quelle responsabilité pour lui ! et
Parfois l'illusion s'en mêlait et il lui semblait que le visage s'animait, que les joues reprenaient leurs couleurs -et les lèvres leur sourire il s'attendait à la voir se relever de sa couche, lui parler et lui tendre la main.
Parfois l'illusion s'en mêlait et il lui semblait que le visage s'animait, que les joues reprenaient leurs couleurs et les lèvres leur sourire il s'attendait à la voir se relever de sa couche, lui parler et lui tendre la main.
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-74 -apôtres, ses martyrs et presque tous les saints. Je regarde mon état comme la plus grande grâce qu'il puisse me faire. Remerciez-lé avec moi et, comme moi, priez pour ceux qui m'ont fait tant de bien en voulant me faire de la peine. Je leur pardonne de tout mon coeur je prie le Seigneur de leur pardonner et s'il veut me retirer de ce monde et me placer parmi ses élus, comme je l'espère fermement, je les recommanderai en-core à sa miséricorde. Souvenez-vous, mes enfants, mes chers pa-roissiens, que notre séparation ne doit pas être longue nous devons tous nous réunir dans le ciel si nous vivons chrétiennement. Efforcez-vous de marcher sur mes traces, comme j'ai tâ-ché de marcher moi-même sur celles de Jésus-Christ. Mon exemple vous apprend qu'un pasteur catholique, tenant dans ses mains et portant dans son coeur l'Évangile de Jésus-Christ, peut bien être persécuté, dépouillé de ses biens, chassé et mis à mort, mais qu'il ne peut être vaincu. Mes faibles bras peuvent plier sous les chaînes de l'oppression mais ma conscience, plus dure que le fer, n'obéira qu'à Dieu seul, comme je l'es-père de sa grâce. Faites-en de même, s'il le faut rendez à Dieu amour pour amour, sang pour sang, vie pour vie le ciel doit en être le prix. Si la peine vous effraie, que la récompense vous anime.
-74 -apôtres, ses martyrs et presque tous les saints. Je regarde mon état comme la plus grande grâce qu'il puisse me faire. Remerciez-lé avec moi et, comme moi, priez pour ceux qui m'ont fait tant de bien en voulant me faire de la peine. Je leur pardonne de tout mon coeur je prie le Seigneur de leur pardonner et s'il veut me retirer de ce monde et me placer parmi ses élus, comme je l'espère fermement, je les recommanderai en-core à sa miséricorde. Souvenez-vous, mes enfants, mes chers pa-roissiens, que notre séparation ne doit pas être longue nous devons tous nous réunir dans le ciel si nous vivons chrétiennement. Efforcez-vous de marcher sur mes traces, comme j'ai tâ-ché de marcher moi-même sur celles de Jésus-Christ. Mon exemple vous apprend qu'un pasteur catholique, tenant dans ses mains et portant dans son coeur l'Évangile de Jésus-Christ, peut bien être persécuté, dépouillé de ses biens, chassé et mis à mort, mais qu'il ne peut être vaincu. Mes faibles bras peuvent plier sous les chaînes de l'oppression mais ma conscience, plus dure que le fer, n'obéira qu'à Dieu seul, comme je l'es-père de sa grâce. Faites-en de même, s'il le faut rendez à Dieu amour pour amour, sang pour sang, vie pour vie le ciel doit en être le prix. Si la peine vous effraie, que la récompense vous anime.
-74 -apôtres, ses martyrs et presque tous les saints. Je regarde mon état comme la plus grande grâce qu'il puisse me faire. Remerciez-le avec moi et, comme moi, priez pour ceux qui m'ont fait tant de bien en voulant me faire de la peine. Je leur pardonne de tout mon coeur je prie le Seigneur de leur pardonner et s'il veut me retirer de ce monde et me placer parmi ses élus, comme je l'espère fermement, je les recommanderai en-core à sa miséricorde. Souvenez-vous, mes enfants, mes chers pa-roissiens, que notre séparation ne doit pas être longue nous devons tous nous réunir dans le ciel si nous vivons chrétiennement. Efforcez-vous de marcher sur mes traces, comme j'ai tâ-ché de marcher moi-même sur celles de Jésus-Christ. Mon exemple vous apprend qu'un pasteur catholique, tenant dans ses mains et portant dans son coeur l'Évangile de Jésus-Christ, peut bien être persécuté, dépouillé de ses biens, chassé et mis à mort, mais qu'il ne peut être vaincu. Mes faibles bras peuvent plier sous les chaînes de l'oppression mais ma conscience, plus dure que le fer, n'obéira qu'à Dieu seul, comme je l'es-père de sa grâce. Faites-en de même, s'il le faut rendez à Dieu amour pour amour, sang pour sang, vie pour vie le ciel doit en être le prix. Si la peine vous effraie, que la récompense vous anime.
Remerciez-lé avec moi et, comme moi, priez pour ceux qui m'ont fait tant de bien en voulant me faire de la peine.
Remerciez-le avec moi et, comme moi, priez pour ceux qui m'ont fait tant de bien en voulant me faire de la peine.
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-29 -potasse caustique, jusqu'à ce qu'il se forme un liquide lim-pide. Ce réactif se conserve assez longtemps sans altération dans un flacon fermé, dont le bouchon en verre est enduit de paraffine, si on a la précaution d'enfermer le flacon dans une boîte au fond de laquelle se trouve une autre boîte dont le couvercle est percé de petites ouvertures et qui con-tient de la potasse caustique en morceaux destinée à ab-sorber l'acide carbonique . Pour faire l'essai d'une urine, on chauffe une certaine quantité de ce liquide dans un tube, on ajoute quelques gouttes de la solution bismuthique et on fait bouillir pen-dant quelques minutes. Aussitôt le liquide se colore en brun foncé ou brun noirâtre, et par le repos le bismuth réduit se dépose sous forme d'une poudre noire. Cette réaction est très-caractéristique et très-sensible, et de beaucoup préférable à celle qu'avait indiquée autrefois Boettger, et dans laquelle on chauffait l'urine avec du car-bonate de soude et une petite quantité de sous-nitrate de bismuth. Malgré cela elle présente encore quelques causes d erreur. Il ne doit se trouver dans l'urine ni hydrogène sulfuré, ni albumine, ni mucilage de gomme. Il faut donc, avant l'essai, s'assurer de l'absence de ces corps, et les éli-miner dans le cas contraire. 4° Essai avec la potasse caustique. - On introduit une -certaine quantité d'urine dans un tube de verre assez long et d'un petit diamètre , on ajoute de la potasse caustique et on chauffe à l'ébullition la couche supérieure du liquide. S'il y a présence de sucre , la portion du liquide chauffée se colore en jaune , ou même en rouge brun , tandis que la couche inférieure du liquide garde sa couleur primi-tive. Cet essai est excellent comme épreuve confirmative. 5° Essai avec une solution alcaline de carmin d'indigo sulfindigotate de soude . - On fait bouillir l'urine avec une solution de carmin d'indigo rendue alcaline avec du
-29 -potasse caustique, jusqu'à ce qu'il se forme un liquide lim-pide. Ce réactif se conserve assez longtemps sans altération dans un flacon fermé, dont le bouchon en verre est enduit de paraffine, si on a la précaution d'enfermer le flacon dans une boîte au fond de laquelle se trouve une autre boîte dont le couvercle est percé de petites ouvertures et qui con-tient de la potasse caustique en morceaux destinée à ab-sorber l'acide carbonique . Pour faire l'essai d'une urine, on chauffe une certaine quantité de ce liquide dans un tube, on ajoute quelques gouttes de la solution bismuthique et on fait bouillir pen-dant quelques minutes. Aussitôt le liquide se colore en brun foncé ou brun noirâtre, et par le repos le bismuth réduit se dépose sous forme d'une poudre noire. Cette réaction est très-caractéristique et très-sensible, et de beaucoup préférable à celle qu'avait indiquée autrefois Boettger, et dans laquelle on chauffait l'urine avec du car-bonate de soude et une petite quantité de sous-nitrate de bismuth. Malgré cela elle présente encore quelques causes d erreur. Il ne doit se trouver dans l'urine ni hydrogène sulfuré, ni albumine, ni mucilage de gomme. Il faut donc, avant l'essai, s'assurer de l'absence de ces corps, et les éli-miner dans le cas contraire. 4° Essai avec la potasse caustique. - On introduit une -certaine quantité d'urine dans un tube de verre assez long et d'un petit diamètre , on ajoute de la potasse caustique et on chauffe à l'ébullition la couche supérieure du liquide. S'il y a présence de sucre , la portion du liquide chauffée se colore en jaune , ou même en rouge brun , tandis que la couche inférieure du liquide garde sa couleur primi-tive. Cet essai est excellent comme épreuve confirmative. 5° Essai avec une solution alcaline de carmin d'indigo sulfindigotate de soude . - On fait bouillir l'urine avec une solution de carmin d'indigo rendue alcaline avec du
-29 -potasse caustique, jusqu'à ce qu'il se forme un liquide lim-pide. Ce réactif se conserve assez longtemps sans altération dans un flacon fermé, dont le bouchon en verre est enduit de paraffine, si on a la précaution d'enfermer le flacon dans une boîte au fond de laquelle se trouve une autre boîte dont le couvercle est percé de petites ouvertures et qui con-tient de la potasse caustique en morceaux destinée à ab-sorber l'acide carbonique . Pour faire l'essai d'une urine, on chauffe une certaine quantité de ce liquide dans un tube, on ajoute quelques gouttes de la solution bismuthique et on fait bouillir pen-dant quelques minutes. Aussitôt le liquide se colore en brun foncé ou brun noirâtre, et par le repos le bismuth réduit se dépose sous forme d'une poudre noire. Cette réaction est très-caractéristique et très-sensible, et de beaucoup préférable à celle qu'avait indiquée autrefois Boettger, et dans laquelle on chauffait l'urine avec du car-bonate de soude et une petite quantité de sous-nitrate de bismuth. Malgré cela elle présente encore quelques causes d'erreur. Il ne doit se trouver dans l'urine ni hydrogène sulfuré, ni albumine, ni mucilage de gomme. Il faut donc, avant l'essai, s'assurer de l'absence de ces corps, et les éli-miner dans le cas contraire. 4° Essai avec la potasse caustique. -@On introduit une @certaine quantité d'urine dans un tube de verre assez long et d'un petit diamètre@, on ajoute de la potasse caustique et on chauffe à l'ébullition la couche supérieure du liquide. S'il y a présence de sucre@, la portion du liquide chauffée se colore en jaune@, ou même en rouge brun@, tandis que la couche inférieure du liquide garde sa couleur primi-tive. Cet essai est excellent comme épreuve confirmative. 5° Essai avec une solution alcaline de carmin d'indigo sulfindigotate de soude . -@On fait bouillir l'urine avec une solution de carmin d'indigo rendue alcaline avec du
Malgré cela elle présente encore quelques causes d erreur.
Malgré cela elle présente encore quelques causes d'erreur.
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16 tudes des hommes , sur les sites , les productions et les ressources du pays. . A Sestre-Crou, la tribu des Nègres qu'il observa est d'une haute et belle stature , d'un noir d'ébène très-prononcé , ayant les cheveux longs et plats, le nez aquilia et les lèvres moins saillantes que les autres tribus de la Nigritie et de la Guinée cette race en tout semblable à celle que l'on trouve dans les îles du grand Océan équa-torial, et qui pourrait bien être les restes d'une an-tique nation dispersée par les révolutions religieuses et politiques qui précédèrent ou suivirent les expéditions des premiers Malais dans l'un et l'autre hémisphère, ou celles des vieux Éthiopiens sur toute l'Afrique. A Chama, il trouva très-abondâmment le magnifique coléoptère, connu sous le nom de capricorne odorant cerambix moschatus, L. son odeur de rose est en-core plus prononcée que dans les espèces européennes qui vivent sur le saule blanc salix alba, L. . On croit communément que ce parfum suave est puisé par l'insecte sur l'arbre qu'il affectionne de préférence, cependant il n'y a pas de saules sur la côte de Guinée, et les autres insectes que nous voyons sur nos saules indigènes, tels que les altises, les chrysomèles, les galeruques, les tau-pins , etc., ne sentent pas la rose. Cette odeur est donc propre au capricorne, i En visitant la mine d'où les Nègres extraient la poudre d'or, il a remarqué que pour la peser on se sert des 1 Deux de ces insectes renfermés dans une bouteille, donnent au tabac un goût très-agréable et sans aucun in-convénient, au dire des amateurs de cette poudre nauséa-bonde.
16 tudes des hommes , sur les sites , les productions et les ressources du pays. . A Sestre-Crou, la tribu des Nègres qu'il observa est d'une haute et belle stature , d'un noir d'ébène très-prononcé , ayant les cheveux longs et plats, le nez aquilia et les lèvres moins saillantes que les autres tribus de la Nigritie et de la Guinée cette race en tout semblable à celle que l'on trouve dans les îles du grand Océan équa-torial, et qui pourrait bien être les restes d'une an-tique nation dispersée par les révolutions religieuses et politiques qui précédèrent ou suivirent les expéditions des premiers Malais dans l'un et l'autre hémisphère, ou celles des vieux Éthiopiens sur toute l'Afrique. A Chama, il trouva très-abondâmment le magnifique coléoptère, connu sous le nom de capricorne odorant cerambix moschatus, L. son odeur de rose est en-core plus prononcée que dans les espèces européennes qui vivent sur le saule blanc salix alba, L. . On croit communément que ce parfum suave est puisé par l'insecte sur l'arbre qu'il affectionne de préférence, cependant il n'y a pas de saules sur la côte de Guinée, et les autres insectes que nous voyons sur nos saules indigènes, tels que les altises, les chrysomèles, les galeruques, les tau-pins , etc., ne sentent pas la rose. Cette odeur est donc propre au capricorne, i En visitant la mine d'où les Nègres extraient la poudre d'or, il a remarqué que pour la peser on se sert des 1 Deux de ces insectes renfermés dans une bouteille, donnent au tabac un goût très-agréable et sans aucun in-convénient, au dire des amateurs de cette poudre nauséa-bonde.
16 tudes des hommes , sur les sites , les productions et les ressources du pays. . A Sestre-Crou, la tribu des Nègres qu'il observa est d'une haute et belle stature , d'un noir d'ébène très-prononcé , ayant les cheveux longs et plats, le nez aquilia et les lèvres moins saillantes que les autres tribus de la Nigritie et de la Guinée cette race en tout semblable à celle que l'on trouve dans les îles du grand Océan équa-torial, et qui pourrait bien être les restes d'une an-tique nation dispersée par les révolutions religieuses et politiques qui précédèrent ou suivirent les expéditions des premiers Malais dans l'un et l'autre hémisphère, ou celles des vieux Éthiopiens sur toute l'Afrique. A Chama, il trouva très-abondâmment le magnifique coléoptère, connu sous le nom de capricorne odorant cerambix moschatus, L. son odeur de rose est en-core plus prononcée que dans les espèces européennes qui vivent sur le saule blanc salix alba, L. . On croit communément que ce parfum suave est puisé par l'insecte sur l'arbre qu'il affectionne de préférence, cependant il n'y a pas de saules sur la côte de Guinée, et les autres insectes que nous voyons sur nos saules indigènes, tels que les altises, les chrysomèles, les galeruques, les tau-pins , etc., ne sentent pas la rose. Cette odeur est donc propre au capricorne, 1 En visitant la mine d'où les Nègres extraient la poudre d'or, il a remarqué que pour la peser on se sert des 1 Deux de ces insectes renfermés dans une bouteille, donnent au tabac un goût très-agréable et sans aucun in-convénient, au dire des amateurs de cette poudre nauséa-bonde.
Cette odeur est donc propre au capricorne, i En visitant la mine d'où les Nègres extraient la poudre d'or, il a remarqué que pour la peser on se sert des 1 Deux de ces insectes renfermés dans une bouteille, donnent au tabac un goût très-agréable et sans aucun in-convénient, au dire des amateurs de cette poudre nauséa-bonde.
Cette odeur est donc propre au capricorne, 1 En visitant la mine d'où les Nègres extraient la poudre d'or, il a remarqué que pour la peser on se sert des 1 Deux de ces insectes renfermés dans une bouteille, donnent au tabac un goût très-agréable et sans aucun in-convénient, au dire des amateurs de cette poudre nauséa-bonde.
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VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 59 contre eux. Cependant le renouvellement annuel du tiers de l'Assemblée avait enlevé aux conventionnels la majorité dans les deux Conseils l'espoir de la Conven-tion s'affaiblit avec le perte de sa majorité, et bientôt des mesures d'ordre et de justice, dont l'Assemblée prit l'initiative, firent sentir cette heureuse révolution. Elle rendit surtout une loi 24 août 1797 qui rappelait tous les prêtres bannis en 1792. Plusieurs proscrits quit-tèrent l'exil et revinrent en France, où les accueillirent les plus généreuses sympathies des populations. Irrité de ces actes et de ces manifestations bienveillantes pour les prêtres, le Directoire, ou plutôt, trois de ses mem-bres osent s'emparer du gouvernement, en appelant à leur aide une partie de l'armée. Ce fut le coup d'Etat du 18 fructidor 4 septembre . Dès.lors la réaction eut lieu la terreur commença de nouveau, et, pour parve-nir à désoler la patience des prêtres, an leur prescrivit un nouveau serment, celui de haine à la Royauté. Le refus entraînait la prison, la déportation, les plus af-freuses persécutions. Ces violences s'étendaient sur les choses religieuses, aussi bien que sur les prêtres et les fidèles. Ainsi, d'après les ordres formels du Directoire, il fallait travailler le dimanche et se reposer les jours de décadi, que l'on fêtait,par d'absurdes cérémonies. 0-aveuglement de la haine ! on alla même jusqu'à inter-dire la vente du poisson dans-les marchés, les jours maigres. Combattre la religion dans des écrits, mettre en scène les cérémonies du culte, publier des traités de
VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 59 contre eux. Cependant le renouvellement annuel du tiers de l'Assemblée avait enlevé aux conventionnels la majorité dans les deux Conseils l'espoir de la Conven-tion s'affaiblit avec le perte de sa majorité, et bientôt des mesures d'ordre et de justice, dont l'Assemblée prit l'initiative, firent sentir cette heureuse révolution. Elle rendit surtout une loi 24 août 1797 qui rappelait tous les prêtres bannis en 1792. Plusieurs proscrits quit-tèrent l'exil et revinrent en France, où les accueillirent les plus généreuses sympathies des populations. Irrité de ces actes et de ces manifestations bienveillantes pour les prêtres, le Directoire, ou plutôt, trois de ses mem-bres osent s'emparer du gouvernement, en appelant à leur aide une partie de l'armée. Ce fut le coup d'Etat du 18 fructidor 4 septembre . Dès.lors la réaction eut lieu la terreur commença de nouveau, et, pour parve-nir à désoler la patience des prêtres, an leur prescrivit un nouveau serment, celui de haine à la Royauté. Le refus entraînait la prison, la déportation, les plus af-freuses persécutions. Ces violences s'étendaient sur les choses religieuses, aussi bien que sur les prêtres et les fidèles. Ainsi, d'après les ordres formels du Directoire, il fallait travailler le dimanche et se reposer les jours de décadi, que l'on fêtait,par d'absurdes cérémonies. 0-aveuglement de la haine ! on alla même jusqu'à inter-dire la vente du poisson dans-les marchés, les jours maigres. Combattre la religion dans des écrits, mettre en scène les cérémonies du culte, publier des traités de
VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 59 contre eux. Cependant le renouvellement annuel du tiers de l'Assemblée avait enlevé aux conventionnels la majorité dans les deux Conseils l'espoir de la Conven-tion s'affaiblit avec le perte de sa majorité, et bientôt des mesures d'ordre et de justice, dont l'Assemblée prit l'initiative, firent sentir cette heureuse révolution. Elle rendit surtout une loi 24 août 1797 qui rappelait tous les prêtres bannis en 1792. Plusieurs proscrits quit-tèrent l'exil et revinrent en France, où les accueillirent les plus généreuses sympathies des populations. Irrité de ces actes et de ces manifestations bienveillantes pour les prêtres, le Directoire, ou plutôt, trois de ses mem-bres osent s'emparer du gouvernement, en appelant à leur aide une partie de l'armée. Ce fut le coup d'Etat du 18 fructidor 4 septembre . Dès lors la réaction eut lieu la terreur commença de nouveau, et, pour parve-nir à désoler la patience des prêtres, on leur prescrivit un nouveau serment, celui de haine à la Royauté. Le refus entraînait la prison, la déportation, les plus af-freuses persécutions. Ces violences s'étendaient sur les choses religieuses, aussi bien que sur les prêtres et les fidèles. Ainsi, d'après les ordres formels du Directoire, il fallait travailler le dimanche et se reposer les jours de décadi, que l'on fêtait par d'absurdes cérémonies. O aveuglement de la haine ! on alla même jusqu'à inter-dire la vente du poisson dans les marchés, les jours maigres. Combattre la religion dans des écrits, mettre en scène les cérémonies du culte, publier des traités de
Dès.lors la réaction eut lieu la terreur commença de nouveau, et, pour parve-nir à désoler la patience des prêtres, an leur prescrivit un nouveau serment, celui de haine à la Royauté.
Dès lors la réaction eut lieu la terreur commença de nouveau, et, pour parve-nir à désoler la patience des prêtres, on leur prescrivit un nouveau serment, celui de haine à la Royauté.
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25 légitime de son souverain qui a commerce direct avec le ciel, qui peut vivre sans boire ni manger, qui est sujet à mourir, mais destiné, après cent vingt lunes ou dix ans, à reparaître sur terre, pour y régner de nouveau 1 . Autant les Jackéris ont horreur du sang, autant ceux de Bénin ont de plaisir à lé répandre. Ils ne célèbrent aucune fête politique ou religieuse, ils ne témoignent leur joie ou leur tristesse qu'en immolant auprès de leurs fé-tiches des victimes humaines et des animaux mâles. Soit égard pour un sexe faible, destiné uniquement à les ser-vir et à satisfaire leurs plaisirs, soit pour ne point inter-rompre les lois de la génération, ils ne sacrifient jamais de femmes ni aucune femelle d'animaux. A la fête des ignames, on tue trois hommes dont les têtes restent ex-posées sur l'autel la chair des animaux immolés en même temps est distribuée au peuple. A la fête des coraux la seconde fête nationale de l'année, où le roi se montre hors de son palais, on immole 15 hommes, 15 boucs , 15 béliers et 15 coqs, et l'on plonge dans leur sangles colliers de corail qui doivent orner, en plus ou moins grand nombre, la poitrine nue du roi, celle des femmes et des grands du pays. ■ Les femmes sont jolies, très-bien faites leur couleur varie depuis le noir-luisant jusqu'à la nuance qui approche lé plus du cuivré. Elles se couvrent ordinairement depuis les hanches jusqu'aux genoux de différentes étoffes pla-i Voyez à ce sujet une Notice sur te peuple de Benin , lue par PALISOT DE BEAUVOIS à la séance publique de l'Ins-titut, le 15 nivôse an IX 5 janvier 1801 , et insérée dans la Décade philosophique, n° 12 de l'an IX, 2.° tri mestre , p. 141 et suiv.
25 légitime de son souverain qui a commerce direct avec le ciel, qui peut vivre sans boire ni manger, qui est sujet à mourir, mais destiné, après cent vingt lunes ou dix ans, à reparaître sur terre, pour y régner de nouveau 1 . Autant les Jackéris ont horreur du sang, autant ceux de Bénin ont de plaisir à lé répandre. Ils ne célèbrent aucune fête politique ou religieuse, ils ne témoignent leur joie ou leur tristesse qu'en immolant auprès de leurs fé-tiches des victimes humaines et des animaux mâles. Soit égard pour un sexe faible, destiné uniquement à les ser-vir et à satisfaire leurs plaisirs, soit pour ne point inter-rompre les lois de la génération, ils ne sacrifient jamais de femmes ni aucune femelle d'animaux. A la fête des ignames, on tue trois hommes dont les têtes restent ex-posées sur l'autel la chair des animaux immolés en même temps est distribuée au peuple. A la fête des coraux la seconde fête nationale de l'année, où le roi se montre hors de son palais, on immole 15 hommes, 15 boucs , 15 béliers et 15 coqs, et l'on plonge dans leur sangles colliers de corail qui doivent orner, en plus ou moins grand nombre, la poitrine nue du roi, celle des femmes et des grands du pays. ■ Les femmes sont jolies, très-bien faites leur couleur varie depuis le noir-luisant jusqu'à la nuance qui approche lé plus du cuivré. Elles se couvrent ordinairement depuis les hanches jusqu'aux genoux de différentes étoffes pla-i Voyez à ce sujet une Notice sur te peuple de Benin , lue par PALISOT DE BEAUVOIS à la séance publique de l'Ins-titut, le 15 nivôse an IX 5 janvier 1801 , et insérée dans la Décade philosophique, n° 12 de l'an IX, 2.° tri mestre , p. 141 et suiv.
25 légitime de son souverain qui a commerce direct avec le ciel, qui peut vivre sans boire ni manger, qui est sujet à mourir, mais destiné, après cent vingt lunes ou dix ans, à reparaître sur terre, pour y régner de nouveau 1 . Autant les Jackéris ont horreur du sang, autant ceux de Bénin ont de plaisir à lé répandre. Ils ne célèbrent aucune fête politique ou religieuse, ils ne témoignent leur joie ou leur tristesse qu'en immolant auprès de leurs fé-tiches des victimes humaines et des animaux mâles. Soit égard pour un sexe faible, destiné uniquement à les ser-vir et à satisfaire leurs plaisirs, soit pour ne point inter-rompre les lois de la génération, ils ne sacrifient jamais de femmes ni aucune femelle d'animaux. A la fête des ignames, on tue trois hommes dont les têtes restent ex-posées sur l'autel la chair des animaux immolés en même temps est distribuée au peuple. A la fête des coraux la seconde fête nationale de l'année, où le roi se montre hors de son palais, on immole 15 hommes, 15 boucs , 15 béliers et 15 coqs, et l'on plonge dans leur sangles colliers de corail qui doivent orner, en plus ou moins grand nombre, la poitrine nue du roi, celle des femmes et des grands du pays. ■ Les femmes sont jolies, très-bien faites leur couleur varie depuis le noir-luisant jusqu'à la nuance qui approche le plus du cuivré. Elles se couvrent ordinairement depuis les hanches jusqu'aux genoux de différentes étoffes pla-1 Voyez à ce sujet une Notice sur le peuple de Benin , lue par PALISOT DE BEAUVOIS à la séance publique de l'Ins-titut, le 15 nivôse an IX 5 janvier 1801 , et insérée dans la Décade philosophique, n° 12 de l'an IX, 2.° tri-mestre , p. 141 et suiv.
■ Les femmes sont jolies, très-bien faites leur couleur varie depuis le noir-luisant jusqu'à la nuance qui approche lé plus du cuivré.
■ Les femmes sont jolies, très-bien faites leur couleur varie depuis le noir-luisant jusqu'à la nuance qui approche le plus du cuivré.
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-27 -ladie, le diabète diabetes mellitus , maladie dans laquelle souvent une grande quantité de sucre est éliminée, sous un volume énorme d'urine atteignant quelquefois 25 litres . Le même phénomène a été observé dans la lésion de la pa-roi du quatrième ventricule du cerveau, et on a cru avoir trouvé ainsi la cause du diabète. Cependant la liaison entre cette lésion cérébrale et l'élimination du sucre est encore complétement inconnue. On a encore trouvé du sucre dans la galactostase et quelquefois dans la dyspepsie, la périto-nite et l'hypochondrie on en a dit autant de la période de convalescence du choléra, de la maladie de Bright, mais tous ces faits n'ont pas encore été confirmés d'une manière certaine. § 47. Recherche du sucre dans l'urine. - L'urine des diabétiques est ordinairement très-pâle, d'une odeur parti-culière et d'un poids spécifique très-élevé 1,030 à 1,052 . Fraîchement émise, elle a rarement une réaction très-acide, elle est le plus souvent neutre ou légèrement alcaline mais elle devient bientôt très-acide par la fermentation qui dé-veloppe, en même temps que de l'acide lactique, de l'acide acétique et de petites quantités d'autres acides volatils. Pour la recherche du sucre, on emploie différentes mé-thodes que nous allons passer toutes en revue avec plus ou moins de détails, par la raison qu'en employant un seul procédé, un opérateur peu expert pourrait facilement être induit en erreur. 1° Au moyen a'une solution alcaline de cuivre. - Afé-thode de Trommer. - On ajoute à une portion d'urine dé-barrassée au besoin de son albumine d'après § 44 quelques gouttes de lessive de potasse ou de soude, on chauffe légè-rement pour éliminer l'ammoniaque qui pourrait s'y trou-ver, on filtre s'il se forme un précipité considérable de phosphates terreux, et on ajoute ensuite avec précaution la solution de sulfate de cuivre, tant que le précipité bleu clair d'hydrate cuivrique formé tout d'abord se dissout. On
-27 -ladie, le diabète diabetes mellitus , maladie dans laquelle souvent une grande quantité de sucre est éliminée, sous un volume énorme d'urine atteignant quelquefois 25 litres . Le même phénomène a été observé dans la lésion de la pa-roi du quatrième ventricule du cerveau, et on a cru avoir trouvé ainsi la cause du diabète. Cependant la liaison entre cette lésion cérébrale et l'élimination du sucre est encore complétement inconnue. On a encore trouvé du sucre dans la galactostase et quelquefois dans la dyspepsie, la périto-nite et l'hypochondrie on en a dit autant de la période de convalescence du choléra, de la maladie de Bright, mais tous ces faits n'ont pas encore été confirmés d'une manière certaine. § 47. Recherche du sucre dans l'urine. - L'urine des diabétiques est ordinairement très-pâle, d'une odeur parti-culière et d'un poids spécifique très-élevé 1,030 à 1,052 . Fraîchement émise, elle a rarement une réaction très-acide, elle est le plus souvent neutre ou légèrement alcaline mais elle devient bientôt très-acide par la fermentation qui dé-veloppe, en même temps que de l'acide lactique, de l'acide acétique et de petites quantités d'autres acides volatils. Pour la recherche du sucre, on emploie différentes mé-thodes que nous allons passer toutes en revue avec plus ou moins de détails, par la raison qu'en employant un seul procédé, un opérateur peu expert pourrait facilement être induit en erreur. 1° Au moyen a'une solution alcaline de cuivre. - Afé-thode de Trommer. - On ajoute à une portion d'urine dé-barrassée au besoin de son albumine d'après § 44 quelques gouttes de lessive de potasse ou de soude, on chauffe légè-rement pour éliminer l'ammoniaque qui pourrait s'y trou-ver, on filtre s'il se forme un précipité considérable de phosphates terreux, et on ajoute ensuite avec précaution la solution de sulfate de cuivre, tant que le précipité bleu clair d'hydrate cuivrique formé tout d'abord se dissout. On
-27 -ladie, le diabète diabetes mellitus , maladie dans laquelle souvent une grande quantité de sucre est éliminée, sous un volume énorme d'urine atteignant quelquefois 25 litres . Le même phénomène a été observé dans la lésion de la pa-roi du quatrième ventricule du cerveau, et on a cru avoir trouvé ainsi la cause du diabète. Cependant la liaison entre cette lésion cérébrale et l'élimination du sucre est encore complétement inconnue. On a encore trouvé du sucre dans la galactostase et quelquefois dans la dyspepsie, la périto-nite et l'hypochondrie on en a dit autant de la période de convalescence du choléra, de la maladie de Bright, mais tous ces faits n'ont pas encore été confirmés d'une manière certaine. § 47. Recherche du sucre dans l'urine. -@L'urine des diabétiques est ordinairement très-pâle, d'une odeur parti-culière et d'un poids spécifique très-élevé 1,030 à 1,052 . Fraîchement émise, elle a rarement une réaction très-acide, elle est le plus souvent neutre ou légèrement alcaline mais elle devient bientôt très-acide par la fermentation qui dé-veloppe, en même temps que de l'acide lactique, de l'acide acétique et de petites quantités d'autres acides volatils. Pour la recherche du sucre, on emploie différentes mé-thodes que nous allons passer toutes en revue avec plus ou moins de détails, par la raison qu'en employant un seul procédé, un opérateur peu expert pourrait facilement être induit en erreur. 1° Au moyen d'une solution alcaline de cuivre. -@@Mé-thode de Trommer. -@On ajoute à une portion d'urine dé-barrassée au besoin de son albumine d'après § 44 quelques gouttes de lessive de potasse ou de soude, on chauffe légè-rement pour éliminer l'ammoniaque qui pourrait s'y trou-ver, on filtre s'il se forme un précipité considérable de phosphates terreux, et on ajoute ensuite avec précaution la solution de sulfate de cuivre, tant que le précipité bleu clair d'hydrate cuivrique formé tout d'abord se dissout. On
- On ajoute à une portion d'urine dé-barrassée au besoin de son albumine d'après § 44 quelques gouttes de lessive de potasse ou de soude, on chauffe légè-rement pour éliminer l'ammoniaque qui pourrait s'y trou-ver, on filtre s'il se forme un précipité considérable de phosphates terreux, et on ajoute ensuite avec précaution la solution de sulfate de cuivre, tant que le précipité bleu clair d'hydrate cuivrique formé tout d'abord se dissout.
-On ajoute à une portion d'urine dé-barrassée au besoin de son albumine d'après § 44 quelques gouttes de lessive de potasse ou de soude, on chauffe légè-rement pour éliminer l'ammoniaque qui pourrait s'y trou-ver, on filtre s'il se forme un précipité considérable de phosphates terreux, et on ajoute ensuite avec précaution la solution de sulfate de cuivre, tant que le précipité bleu clair d'hydrate cuivrique formé tout d'abord se dissout.
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414 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. coeur. Quel gré lui saurait-on de ce sacrifice? Elle allait dé-sespérer le seul être qui l'aimât, et au profit de gens qui l'opprimaient et la tuaiept, Et pourtant la balance penchait du côté du devoir d'un geste expressif elle repoussa le message fatal et désiré elle eût persisté sans doute si la soubrette n'eût fait un mouvement. - Mademoiselle! s'écria-t-elle. En effet, on entendait dans la pièce voisine des pas qui se rapprochaient. C'en fut assez pour changer les dispositions de la comtesse, Elle eut comme une vision douloureuse tous les maux passés, tous les tourments présents lui- re-vinrent à l'esprit. Elle ne vit plus que ce tyran acharné sur ses pas et qui avait changé son existence en une legte ago-nie. Elle oublia tout le reste. - Par un mouvement plus prompt que la pensée, elle s'empara de la lettre - Donnez, dit-elle, et de la discrétion J Et elle la cacha dans son sein. Mademoiselle Pulchérie entrait dans le même moment. elle jeta sur cette scène un regard soupçonneux peut-être avait-elle surpris le dernier mouvement de Clémence. - Encore ici, ma soeur 1 lui dit-elle- et moi qui vous cher-chais au salon. - Je suis à vous, répondit Clémence qui cherchait à as-surer son maintien en s'occupant de quelques détails de toi-lette. J'achève en un instant. -Sans insister, mademoiselle Pulchérie se tourna vers Ja soubrette et passa sur elle son irritation - - Que faites-vous ici? lui dit-elle d'un ton dur. Ce n'est point votre place. - Mademoiselle. lui répondit celle-ci avec soumission, - Point d'observation sortez. La comtesse croyait qu'une explication allait survenir les airs solennels de sa belle-soeur en étaient comme l'augure et le prélude,-H n'en fut rien pourtant les choses en restèrent. là. Seulement mademoiselle Pulchérie s'attacha à ses pas plus que jamais et s'arrangea de façon à ne pas la laisser seule de toute la journée. Clémence était au supplice cette lettre lui brûlait le sein des émotions opposées l'assiégeaient presque à la fois. Tantôt elle était aux regrets de s'être mon.. trée si prompte et ne pouvait envisager sans terreur les
414 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. coeur. Quel gré lui saurait-on de ce sacrifice@? Elle allait dé-sespérer le seul être qui l'aimât, et au profit de gens qui l'opprimaient et la tuaiept, Et pourtant la balance penchait du côté du devoir d'un geste expressif elle repoussa le message fatal et désiré elle eût persisté sans doute si la soubrette n'eût fait un mouvement. - Mademoiselle@! s'écria-t-elle. En effet, on entendait dans la pièce voisine des pas qui se rapprochaient. C'en fut assez pour changer les dispositions de la comtesse, Elle eut comme une vision douloureuse tous les maux passés, tous les tourments présents lui- re-vinrent à l'esprit. Elle ne vit plus que ce tyran acharné sur ses pas et qui avait changé son existence en une legte ago-nie. Elle oublia tout le reste. - Par un mouvement plus prompt que la pensée, elle s'empara de la lettre - Donnez, dit-elle, et de la discrétion J Et elle la cacha dans son sein. Mademoiselle Pulchérie entrait dans le même moment. elle jeta sur cette scène un regard soupçonneux peut-être avait-elle surpris le dernier mouvement de Clémence. - Encore ici, ma soeur 1 lui dit-elle- et moi qui vous cher-chais au salon. - Je suis à vous, répondit Clémence qui cherchait à as-surer son maintien en s'occupant de quelques détails de toi-lette. J'achève en un instant. -Sans insister, mademoiselle Pulchérie se tourna vers Ja soubrette et passa sur elle son irritation - - Que faites-vous ici@? lui dit-elle d'un ton dur. Ce n'est point votre place. - Mademoiselle.@@ lui répondit celle-ci avec soumission, - Point d'observation sortez. La comtesse croyait qu'une explication allait survenir les airs solennels de sa belle-soeur en étaient comme l'augure et le prélude@,-H n'en fut rien pourtant les choses en restèrent. là. Seulement mademoiselle Pulchérie s'attacha à ses pas plus que jamais et s'arrangea de façon à ne pas la laisser seule de toute la journée. Clémence était au supplice cette lettre lui brûlait le sein des émotions opposées l'assiégeaient presque à la fois. Tantôt elle était aux regrets de s'être mon.. trée si prompte et ne pouvait envisager sans terreur les
414 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. coeur. Quel gré lui saurait-on de ce sacrifice ? Elle allait dé-sespérer le seul être qui l'aimât, et au profit de gens qui l'opprimaient et la tuaient. Et pourtant la balance penchait du côté du devoir d'un geste expressif elle repoussa le message fatal et désiré elle eût persisté sans doute si la soubrette n'eût fait un mouvement. -@Mademoiselle ! s'écria-t-elle. En effet, on entendait dans la pièce voisine des pas qui se rapprochaient. C'en fut assez pour changer les dispositions de la comtesse. Elle eut comme une vision douloureuse tous les maux passés, tous les tourments présents lui@ re-vinrent à l'esprit. Elle ne vit plus que ce tyran acharné sur ses pas et qui avait changé son existence en une lente ago-nie. Elle oublia tout le reste. @@Par un mouvement plus prompt que la pensée, elle s'empara de la lettre -@Donnez, dit-elle, et de la discrétion ! Et elle la cacha dans son sein. Mademoiselle Pulchérie entrait dans le même moment@ elle jeta sur cette scène un regard soupçonneux peut-être avait-elle surpris le dernier mouvement de Clémence. -@Encore ici, ma soeur ! lui dit-elle@ et moi qui vous cher-chais au salon. -@Je suis à vous, répondit Clémence qui cherchait à as-surer son maintien en s'occupant de quelques détails de toi-lette. J'achève en un instant. @Sans insister, mademoiselle Pulchérie se tourna vers la soubrette et passa sur elle son irritation -@@@Que faites-vous ici ? lui dit-elle d'un ton dur. Ce n'est point votre place. -@Mademoiselle... lui répondit celle-ci avec soumission. -@Point d'observation sortez. La comtesse croyait qu'une explication allait survenir les airs solennels de sa belle-soeur en étaient comme l'augure et le prélude. Il n'en fut rien pourtant les choses en restèrent@ là. Seulement mademoiselle Pulchérie s'attacha à ses pas plus que jamais et s'arrangea de façon à ne pas la laisser seule de toute la journée. Clémence était au supplice cette lettre lui brûlait le sein des émotions opposées l'assiégeaient presque à la fois. Tantôt elle était aux regrets de s'être mon@@-trée si prompte et ne pouvait envisager sans terreur les
Quel gré lui saurait-on de ce sacrifice?
Quel gré lui saurait-on de ce sacrifice ?
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4o qu'elle a été trouvée également dans les lacs du Mexi-que et rapprochée de la grande salamandre des monts Alléghanys, il paraît certain que cet animal intermé-diaire n'est que l'axolotl ou larve d'une grosse espèce de salamandre. Parvenu dans les marais salins du Kentucky, à très-peu de profondeur en terre, sur l'une et l'autre rive de l'Ohm , il a ramassé plusieurs grosses dents molaires très-bien conservées, et deux mâchoires inférieures de ce colosse animal que l'on nommé vulgairement mam-mouth et que les naturalistes appellent avec M. CIIVIER au-dehors et par toute sa forme, mais elle n'a que deux pattes. LINNÉ en avait fait un ordre à part amphihia meantes . D'autres naturalistes la regardèrent comme une simple arve , et la rayèrent entièrement du système des animaux, - CAMPER la déclara un poisson, et cette opinion fut adoptée par GMELIN , qui l'a' placée auprès des anguilles, sous le nom de muroena sifen. Cependant c'est un véritable reptile ses pattes sont de vraies pattes composées d'humérus, de radius, de cubitus, et de tous les autres os et muscles qui appartiennent à des pattes, et n'ont aucun rapport avec des nageoires la langue est osseuse, et porte , comme celle des poissons, de chaque côté, quatre osselets demi-Circulaires pour Soutenir les branchies mais au milieu de cette langue de poisson, est un vrai larynx de reptile, qui conduit dans des poumons très-longs, et semblables à ceux des salamandres. Le resté dés intestins ressemblé aussi beaucoup à ceux de ces rep-tiles, PALISOT DE BEABVOIS croit que Cet animal ne changé pas de forme, ce qui le ferait soupçonner amphibie en effet, il réunit en même temps les organes propres à res-pirer l'eau et ceux propres à respirer l'air.
4o qu'elle a été trouvée également dans les lacs du Mexi-que et rapprochée de la grande salamandre des monts Alléghanys, il paraît certain que cet animal intermé-diaire n'est que l'axolotl ou larve d'une grosse espèce de salamandre. Parvenu dans les marais salins du Kentucky, à très-peu de profondeur en terre, sur l'une et l'autre rive de l'Oh@m , il a ramassé plusieurs grosses dents molaires très-bien conservées, et deux mâchoires inférieures de ce colosse animal que l'on nommé vulgairement mam-mouth et que les naturalistes appellent avec M. CIIVIER au-dehors et par toute sa forme, mais elle n'a que deux pattes. LINNÉ en avait fait un ordre à part amphihia meantes . D'autres naturalistes la regardèrent comme une simple arve , et la rayèrent entièrement du système des animaux, - CAMPER la déclara un poisson, et cette opinion fut adoptée par GMELIN , qui l'a' placée auprès des anguilles, sous le nom de muroena sifen. Cependant c'est un véritable reptile ses pattes sont de vraies pattes composées d'humérus, de radius, de cubitus, et de tous les autres os et muscles qui appartiennent à des pattes, et n'ont aucun rapport avec des nageoires la langue est osseuse, et porte , comme celle des poissons, de chaque côté, quatre osselets demi-Circulaires pour Soutenir les branchies mais au milieu de cette langue de poisson, est un vrai larynx de reptile, qui conduit dans des poumons très-longs, et semblables à ceux des salamandres. Le resté dés intestins ressemblé aussi beaucoup à ceux de ces rep-tiles, PALISOT DE BEABVOIS croit que Cet animal ne changé pas de forme, ce qui le ferait soupçonner amphibie en effet, il réunit en même temps les organes propres à res-pirer l'eau et ceux propres à respirer l'air.
4o qu'elle a été trouvée également dans les lacs du Mexi-que et rapprochée de la grande salamandre des monts Alléghanys, il paraît certain que cet animal intermé-diaire n'est que l'axolotl ou larve d'une grosse espèce de salamandre. Parvenu dans les marais salins du Kentucky, à très-peu de profondeur en terre, sur l'une et l'autre rive de l'Ohio , il a ramassé plusieurs grosses dents molaires très-bien conservées, et deux mâchoires inférieures de ce colosse animal que l'on nommé vulgairement mam-mouth et que les naturalistes appellent avec M. C@UVIER au-dehors et par toute sa forme, mais elle n'a que deux pattes. LINNÉ en avait fait un ordre à part amphibia meantes . D'autres naturalistes la regardèrent comme une simple arve , et la rayèrent entièrement du système des animaux, -@CAMPER la déclara un poisson, et cette opinion fut adoptée par GMELIN , qui l'a' placée auprès des anguilles, sous le nom de muroena sifen. Cependant c'est un véritable reptile ses pattes sont de vraies pattes composées d'humérus, de radius, de cubitus, et de tous les autres os et muscles qui appartiennent à des pattes, et n'ont aucun rapport avec des nageoires la langue est osseuse, et porte , comme celle des poissons, de chaque côté, quatre osselets demi-Circulaires pour Soutenir les branchies mais au milieu de cette langue de poisson, est un vrai larynx de reptile, qui conduit dans des poumons très-longs, et semblables à ceux des salamandres. Le reste des intestins ressemblé aussi beaucoup à ceux de ces rep-tiles, PALISOT DE BEAUVOIS croit que cet animal ne change pas de forme, ce qui le ferait soupçonner amphibie en effet, il réunit en même temps les organes propres à res-pirer l'eau et ceux propres à respirer l'air.
Le resté dés intestins ressemblé aussi beaucoup à ceux de ces rep-tiles, PALISOT DE BEABVOIS croit que Cet animal ne changé pas de forme, ce qui le ferait soupçonner amphibie en effet, il réunit en même temps les organes propres à res-pirer l'eau et ceux propres à respirer l'air.
Le reste des intestins ressemblé aussi beaucoup à ceux de ces rep-tiles, PALISOT DE BEAUVOIS croit que cet animal ne change pas de forme, ce qui le ferait soupçonner amphibie en effet, il réunit en même temps les organes propres à res-pirer l'eau et ceux propres à respirer l'air.
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426 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES empalez ces représentans vendus à la Cour, et que leurs membres sanglmns, attachés aux créneaux de la salle, épou-vantent à jamais ceux qui viendront les remplacer. Et c'est à des Français que ce discours abominable s'adresse ! et c'est un peuple doux, sensible , qui veut être libre et respecté, qui souffre que le monstre que nous citons prenne le nom glorieux de son ami ! A cette lecture infernale, n'avez-vous pas déjà vu qui sont ceux qu'il faut croire et chérir, et qui sont ceux dont il faut purger la société outragée ! Mais celui qui vous dévoile sans rougir la férocité de son carac-tère , n'est pas le plus dangereux pour vous ce sont ceux qui , sous le manteau du patriotisme , cherchent à vous inspirer des àlarmes sur l'avenir qui, par des raisonne-mens hors de votre portée, attaquent les décrets de l'As-semblée nationale, et surtout ceux qui vous disent, avec un air de candeur et de vérité, qu'elle a trompé le voeu des départemens. Eh ! bien, Citoyens , soyez donc instruits apprenez que le décret que ces hommes pervers attaquent est reçu par les provinces comme un véritable bienfait. Déjà les départe-mens d'Eure-et-Loire Chartres , des Deux-Sèvres Niort , de la Seine-Inférieure Rouen et trente autres ont exprimé leur contentement. Avant quinze jours , tous les autres au-ront fait passer à l'Assemblée nationale les,gages authen-tiques de leur respect et de leur approbation. Ecoutez la garde citoyenne et le département de Rouen Le roi, disent-ils , doit se repentir profondément de sa dé-marche imprudente mais sa personne est sacrée- on peut blâmer sa conduite et non pas inculper sa personne. Nous savons qu'un petit nombre de factieux a osé protester contre le décret que vous avez rendu, et appeler des lois faites par le corps constituant à des assemblées tumultueuses. £oin de nous l'idée de soumettre notre immortelle constitution à la sanction de quelques factieux soudoyés. Voilà le langage des provinces, leurs principes et leurs voeux.
426 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES empalez ces représentans vendus à la Cour, et que leurs membres sanglmns, attachés aux créneaux de la salle, épou-vantent à jamais ceux qui viendront les remplacer. Et c'est à des Français que ce discours abominable s'adresse ! et c'est un peuple doux, sensible , qui veut être libre et respecté, qui souffre que le monstre que nous citons prenne le nom glorieux de son ami ! A cette lecture infernale, n'avez-vous pas déjà vu qui sont ceux qu'il faut croire et chérir, et qui sont ceux dont il faut purger la société outragée ! Mais celui qui vous dévoile sans rougir la férocité de son carac-tère , n'est pas le plus dangereux pour vous ce sont ceux qui , sous le manteau du patriotisme , cherchent à vous inspirer des àlarmes sur l'avenir qui, par des raisonne-mens hors de votre portée, attaquent les décrets de l'As-semblée nationale, et surtout ceux qui vous disent, avec un air de candeur et de vérité, qu'elle a trompé le voeu des départemens. Eh ! bien, Citoyens , soyez donc instruits apprenez que le décret que ces hommes pervers attaquent est reçu par les provinces comme un véritable bienfait. Déjà les départe-mens d'Eure-et-Loire Chartres , des Deux-Sèvres Niort , de la Seine-Inférieure Rouen et trente autres ont exprimé leur contentement. Avant quinze jours , tous les autres au-ront fait passer à l'Assemblée nationale les,gages authen-tiques de leur respect et de leur approbation. Ecoutez la garde citoyenne et le département de Rouen Le roi, disent-ils , doit se repentir profondément de sa dé-marche imprudente mais sa personne est sacrée- on peut blâmer sa conduite et non pas inculper sa personne. Nous savons qu'un petit nombre de factieux a osé protester contre le décret que vous avez rendu, et appeler des lois faites par le corps constituant à des assemblées tumultueuses. £oin de nous l'idée de soumettre notre immortelle constitution à la sanction de quelques factieux soudoyés. Voilà le langage des provinces, leurs principes et leurs voeux.
426 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES empalez ces représentans vendus à la Cour, et que leurs membres sanglans, attachés aux créneaux de la salle, épou-vantent à jamais ceux qui viendront les remplacer. Et c'est à des Français que ce discours abominable s'adresse@! et c'est un peuple doux, sensible@, qui veut être libre et respecté, qui souffre que le monstre que nous citons prenne le nom glorieux de son ami@! A cette lecture infernale, n'avez-vous pas déjà vu qui sont ceux qu'il faut croire et chérir, et qui sont ceux dont il faut purger la société outragée@! Mais celui qui vous dévoile sans rougir la férocité de son carac-tère@, n'est pas le plus dangereux pour vous ce sont ceux qui@, sous le manteau du patriotisme@, cherchent à vous inspirer des alarmes sur l'avenir qui, par des raisonne-mens hors de votre portée, attaquent les décrets de l'As-semblée nationale, et surtout ceux qui vous disent, avec un air de cadreur et de vérité, qu'elle a trompé le voeu des départemens. Eh ! bien, Citoyens@, soyez donc instruits apprenez que le décret que ces hommes pervers attaquent est reçu par les provinces comme un véritable bienfait. Déjà les départe-mens d'Eure-et-Loire Chartres , des Deux-Sèvres Niort , de la Seine-Inférieure Rouen et trente autres ont exprimé leur contentement. Avant quinze jours@, tous les autres au-ront fait passer à l'Assemblée nationale les gages authen-tiques de leur respect et de leur approbation. Ecoutez la garde citoyenne et le département de Rouen Le roi, disent-ils@, doit se repentir profondément de sa dé-marche imprudente mais sa personne est sacrée@ on peut blâmer sa conduite et non pas inculper sa personne. Nous savons qu'un petit nombre de factieux a osé protester contre le décret que vous avez rendu, et appeler des lois faites par le corps constituant à des assemblées tumultueuses. Loin de nous l'idée de soumettre notre immortelle constitution à la sanction de quelques factieux soudoyés. Voilà le langage des provinces, leurs principes et leurs voeux.
Et c'est à des Français que ce discours abominable s'adresse ! et c'est un peuple doux, sensible , qui veut être libre et respecté, qui souffre que le monstre que nous citons prenne le nom glorieux de son ami !
Et c'est à des Français que ce discours abominable s'adresse! et c'est un peuple doux, sensible, qui veut être libre et respecté, qui souffre que le monstre que nous citons prenne le nom glorieux de son ami!
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2i2 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. prévenir Marguerite. Tout était prêt, les voitures attendaient, les témoins avaient montré de l'exactitude. Acteurs,et assis-tants étaient en habits de fête ils s'empressaient autour de Ludovic et le félicitaient de son bonheur. Il n'était pas jus-qu'aux bouquetières qui ne se fussent mises de la partie, suivant les habitudes de cette honorable corporation. Pendant que ce mouvement avait lieu d'un côté de la rue, de l'autre côté régnaient le même silence et la même immo-bilité. Comment expliquer cela? Marguerite était donc bien absorbée dans ses apprêts de toilette! Pas un regard, pas un sourire, pas un signe de vie, pas un avis de sa part c'était à confondre. Rien ne manquait à la cérémonie, si ce n'est la fiancée. -Ludovic ne put se défendre d'un sombre pressentiment se détachant de la compagnie qui l'entourait, il gravit quatre à quatre l'escalier qui conduisait chez Marguerite. Il espérait la trouver sur le seuil même, parée de sa pudeur et dissi-pant ses alarmes par un sourire. Point de doute, c'était une dernière épreuve, un jeu d'enfant, un peu de coquetterie, tout, excepté une trahison. Une trahison? Et pourquoi? Mar-guerite n'était-elle pas libre? Ne se donnait-elle pas volon-tairement? La veille encore, un refus eût suffi, et, au lieu d'un refus, Ludovic avait emporté une promesse. Ainsi pen-sait-il dans le tumulte de ses impressions. Cependant, lorsqu'il fut arrivé sur le palier du logement, ses craintes le reprirent, et avec ses craintes une angoisse insurmontable. La porte était fermée, et, en prêtant l'oreille, aucun bruit ne trahissait la présence d'êtres vivants. Était-ce possible ? Point de bruit en un pareil moment ! quand l'heure était arrivée et qu'il fallait partir! Ludovic s'y perdait, et pourtant il n'osait pas accuser Marguerite. Elle se recueillait et priait pour leur bonheur commun, versait sur les siens quelques larmes solitaires et leur adressait un souvenir fer-vent. Pauvre orpheline ! marcher seule en un tej jour! n'y avait-il pas de quoi rouvrir toutes les blessures de son soeur ? Il sonna doucement c'était l'appel' d'un ami, un appel plaintif et miséricordieux. Personne n'y répondit. Il redoubla en y mettant un peu plus de vivacité, même silence. La co-être alors s'en mêla, et, de degré en degré, il en vint à agiter la sonnette au point de la briser. Ses fureurs furent vaines
2i2 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. prévenir Marguerite. Tout était prêt, les voitures attendaient, les témoins avaient montré de l'exactitude. Acteurs,et assis-tants étaient en habits de fête ils s'empressaient autour de Ludovic et le félicitaient de son bonheur. Il n'était pas jus-qu'aux bouquetières qui ne se fussent mises de la partie, suivant les habitudes de cette honorable corporation. Pendant que ce mouvement avait lieu d'un côté de la rue, de l'autre côté régnaient le même silence et la même immo-bilité. Comment expliquer cela@? Marguerite était donc bien absorbée dans ses apprêts de toilette@! Pas un regard, pas un sourire, pas un signe de vie, pas un avis de sa part c'était à confondre. Rien ne manquait à la cérémonie, si ce n'est la fiancée. -Ludovic ne put se défendre d'un sombre pressentiment se détachant de la compagnie qui l'entourait, il gravit quatre à quatre l'escalier qui conduisait chez Marguerite. Il espérait la trouver sur le seuil même, parée de sa pudeur et dissi-pant ses alarmes par un sourire. Point de doute, c'était une dernière épreuve, un jeu d'enfant, un peu de coquetterie, tout, excepté une trahison. Une trahison@? Et pourquoi@? Mar-guerite n'était-elle pas libre@? Ne se donnait-elle pas volon-tairement? La veille encore, un refus eût suffi, et, au lieu d'un refus, Ludovic avait emporté une promesse. Ainsi pen-sait-il dans le tumulte de ses impressions. Cependant, lorsqu'il fut arrivé sur le palier du logement, ses craintes le reprirent, et avec ses craintes une angoisse insurmontable. La porte était fermée, et, en prêtant l'oreille, aucun bruit ne trahissait la présence d'êtres vivants. Était-ce possible ? Point de bruit en un pareil moment ! quand l'heure était arrivée et qu'il fallait partir@! Ludovic s'y perdait, et pourtant il n'osait pas accuser Marguerite. Elle se recueillait et priait pour leur bonheur commun, versait sur les siens quelques larmes solitaires et leur adressait un souvenir fer-vent. Pauvre orpheline ! marcher seule en un tej jour@! n'y avait-il pas de quoi rouvrir toutes les blessures de son soeur ? Il sonna doucement c'était l'appel' d'un ami, un appel plaintif et miséricordieux. Personne n'y répondit. Il redoubla en y mettant un peu plus de vivacité, même silence. La co-être alors s'en mêla, et, de degré en degré, il en vint à agiter la sonnette au point de la briser. Ses fureurs furent vaines
2i2 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. prévenir Marguerite. Tout était prêt, les voitures attendaient, les témoins avaient montré de l'exactitude. Acteurs et assis-tants étaient en habits de fête ils s'empressaient autour de Ludovic et le félicitaient de son bonheur. Il n'était pas jus-qu'aux bouquetières qui ne se fussent mises de la partie, suivant les habitudes de cette honorable corporation. Pendant que ce mouvement avait lieu d'un côté de la rue, de l'autre côté régnaient le même silence et la même immo-bilité. Comment expliquer cela ? Marguerite était donc bien absorbée dans ses apprêts de toilette ! Pas un regard, pas un sourire, pas un signe de vie, pas un avis de sa part c'était à confondre. Rien ne manquait à la cérémonie, si ce n'est la fiancée. @Ludovic ne put se défendre d'un sombre pressentiment se détachant de la compagnie qui l'entourait, il gravit quatre à quatre l'escalier qui conduisait chez Marguerite. Il espérait la trouver sur le seuil même, parée de sa pudeur et dissi-pant ses alarmes par un sourire. Point de doute, c'était une dernière épreuve, un jeu d'enfant, un peu de coquetterie, tout, excepté une trahison. Une trahison ? Et pourquoi ? Mar-guerite n'était-elle pas libre ? Ne se donnait-elle pas volon-tairement? La veille encore, un refus eût suffi, et, au lieu d'un refus, Ludovic avait emporté une promesse. Ainsi pen-sait-il dans le tumulte de ses impressions. Cependant, lorsqu'il fut arrivé sur le palier du logement, ses craintes le reprirent, et avec ses craintes une angoisse insurmontable. La porte était fermée, et, en prêtant l'oreille, aucun bruit ne trahissait la présence d'êtres vivants. Était-ce possible ? Point de bruit en un pareil moment ! quand l'heure était arrivée et qu'il fallait partir ! Ludovic s'y perdait, et pourtant il n'osait pas accuser Marguerite. Elle se recueillait et priait pour leur bonheur commun, versait sur les siens quelques larmes solitaires et leur adressait un souvenir fer-vent. Pauvre orpheline ! marcher seule en un tel jour ! n'y avait-il pas de quoi rouvrir toutes les blessures de son coeur ? Il sonna doucement c'était l'appel@ d'un ami, un appel plaintif et miséricordieux. Personne n'y répondit. Il redoubla en y mettant un peu plus de vivacité, même silence. La co-lère alors s'en mêla, et, de degré en degré, il en vint à agiter la sonnette au point de la briser. Ses fureurs furent vaines
Point de bruit en un pareil moment ! quand l'heure était arrivée et qu'il fallait partir!
Point de bruit en un pareil moment ! quand l'heure était arrivée et qu'il fallait partir !
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-45 -que beaucoup de ducs et pairs qui sortent de la boutique d'un marchand les ancêtres de ce gen-tilhomme commandaient à cent hommes d'armes à la croisade. Le roi avait lui-même dressé l'ar-bre généalogique de sa noblesse. Au moment où la science du blason se perd, où les émaux sont si grolesquement accouplés et les pièces de l'écu fa-çonnées avec tant d'ignorance, il nous paraît in-téressant de mettre en lumière l'illustre galerie de noms perdus et qu'en vain d'autres ont repris quand les vieux troncs de la féodalité ont été déracinés! On ne reconstruit pas des armoiries comme on peint la salle des Croisa des à Versailles. En tête de la noblesse de France il faut placer les princes de Lorraine, race majestueuse qui avait son origine dans la nuit des Carlovingiens. Les princes lorrains avaient joué un rôle si considéra-ble dans notre histoire ! Après bien des vicissitudes, on les retrouverait le front ceint de la couronne impériale 1 ! A côté du blason de Lorraine, bril-lait l'antique écusson des Rohan 2 de Bretagne, 1 L'origine de la maison de Lorraine remontait à Charles le Gros Gérard fut institué, en 1058, duc de Lorraine. Cette grande famille avait donné deux reines de France, cinq empe-reurs germaniques, quatre rois de Bohême, quinze ducs de Bar rois de Jérusalem . 2 Les Rohan éiaient issus de Judicael, comte de Bretagne, en 897, ils étaient ducs de Montbazon, de Londunais, de Joyeuse, princes de Guémenée, de Léon, de Soubise, de Maubuisson, 3.
-45 -que beaucoup de ducs et pairs qui sortent de la boutique d'un marchand les ancêtres de ce gen-tilhomme commandaient à cent hommes d'armes à la croisade. Le roi avait lui-même dressé l'ar-bre généalogique de sa noblesse. Au moment où la science du blason se perd, où les émaux sont si grolesquement accouplés et les pièces de l'écu fa-çonnées avec tant d'ignorance, il nous paraît in-téressant de mettre en lumière l'illustre galerie de noms perdus et qu'en vain d'autres ont repris quand les vieux troncs de la féodalité ont été déracinés! On ne reconstruit pas des armoiries comme on peint la salle des Croisa des à Versailles. En tête de la noblesse de France il faut placer les princes de Lorraine, race majestueuse qui avait son origine dans la nuit des Carlovingiens. Les princes lorrains avaient joué un rôle si considéra-ble dans notre histoire ! Après bien des vicissitudes, on les retrouverait le front ceint de la couronne impériale 1 ! A côté du blason de Lorraine, bril-lait l'antique écusson des Rohan 2 de Bretagne, @@@@@@1 L'origine de la maison de Lorraine remontait à Charles le Gros Gérard fut institué, en 1058, duc de Lorraine. Cette grande famille avait donné deux reines de France, cinq empe-reurs germaniques, quatre rois de Bohême, quinze ducs de Bar rois de Jérusalem . 2 Les Rohan éiaient issus de Judicael, comte de Bretagne, en 897, ils étaient ducs de Montbazon, de Londunais, de Joyeuse, princes de Guémenée, de Léon, de Soubise, de Maubuisson, 3.
-45 -que beaucoup de ducs et pairs qui sortent de la boutique d'un marchand les ancêtres de ce gen-tilhomme commandaient à cent hommes d'armes à la croisade. Le roi avait lui-même dressé l'ar-bre généalogique de sa noblesse. Au moment où la science du blason se perd, où les émaux sont si grotesquement accouplés et les pièces de l'écu fa-çonnées avec tant d'ignorance, il nous paraît in-téressant de mettre en lumière l'illustre galerie de noms perdus et qu'en vain d'autres ont repris quand les vieux troncs de la féodalité ont été déracinés! On ne reconstruit pas des armoiries comme on peint la salle des Croisa des à Versailles. En tête de la noblesse de France il faut placer les princes de Lorraine, race majestueuse qui avait son origine dans la nuit des Carlovingiens. Les princes lorrains avaient joué un rôle si considéra-ble dans notre histoire ! Après bien des vicissitudes, on les retrouverait le front ceint de la couronne impériale 1 ! A côté du blason de Lorraine, bril-lait l'antique écusson des Rohan 2 de Bretagne, -45 - 1 L'origine de la maison de Lorraine remontait à Charles le Gros Gérard fut institué, en 1058, duc de Lorraine. Cette grande famille avait donné deux reines de France, cinq empe-reurs germaniques, quatre rois de Bohême, quinze ducs de Bar rois de Jérusalem . 2 Les Rohan éiaient issus de Judicael, comte de Bretagne, en 897, ils étaient ducs de Montbazon, de Londunais, de Joyeuse, princes de Guémenée, de Léon, de Soubise, de Maubuisson, 3.
Le roi avait lui-même dressé l'ar-bre généalogique de sa noblesse.
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222 L'ART DE MAGNÉTISER Le 26, et non le 16 comme elle nous l'avait annoncé, elle marcha éveillée. Pendant la séance, elle fut prise tout à coup d'un violent tremblement nerveux tout le corps était en mouvement, comme dans un accès de danse de Saint-Guy. Aussitôt que je fus parvenu à le faire cesser, elle me dit Je pourrai marcher éveillée. Lorsqu'elle fut dans l'état normal, je lui proposai de mar-cher. Elle crut que je plaisantais mais, comme j'insistais et que je me mis en mesure de lui venir en aide, en la prenant sous-le bras pour la soulever, elle se laissa faire. Rien ne pourrait peindre l'étonnement qu'elle éprouva lorsqu'elle se vit debout, se soutenant seule elle n'osait remuer le pied. Enfin, après bien des prières et des encou-ragements, elle osa en avancer un, puis un second, et nous gagnâmes ainsi la fenêtre. Non, je le répète, rien n'aurait pu rendre les sentiments qui se peignirent sur ce visage si mobile l'étonnement, la joie, le bonheur, l'inquiétude, la crainte tous ces sentiments se présentaient, se confondaient, disparaissaient. Elle ne pouvait en croire ses yeux. Est-ce bien moi, disait-elle, est-ce bien moi qui marche ! Mais non, je ne puis le croire c'est vous qui me portez, c'est vous qui faites aller mes jambes ! Mais non, c'est bien moi ah ! c'est moi, c'est moi !. Il me fallut la faire asseoir aussitôt, car elle fut sur le point de s'évanouir. J'avoue franchement que ce fut un des plus doux moments de ma vie j'étais bien récompensé de toutes les fatigues, de tous les tourments que j'avais éprouvés. Les 27, 28, 29, 30 septembre, elle éprouva une grande faiblesse que je ne savais à quoi attribuer, et, dès le 1er oc-tobre, il y eut des pertes blanches qui continuèrent jusqu'au 6, et ce jour-là les règles parurent mais elles cessèrent dès le 7. Le 8, la faiblesse disparut comme par enchantement, et pendant son sommeil elle marcha très bien. Les 9, 10, 11, elle marcha éveillée. Le 12, elle sortit en voiture. Le 13, elle alla se promener en voiture, et, sur la route
222 L'ART DE MAGNÉTISER Le 26, et non le 16 comme elle nous l'avait annoncé, elle marcha éveillée. Pendant la séance, elle fut prise tout à coup d'un violent tremblement nerveux tout le corps était en mouvement, comme dans un accès de danse de Saint-Guy. Aussitôt que je fus parvenu à le faire cesser, elle me dit Je pourrai marcher éveillée. Lorsqu'elle fut dans l'état normal, je lui proposai de mar-cher. Elle crut que je plaisantais mais, comme j'insistais et que je me mis en mesure de lui venir en aide, en la prenant sous-le bras pour la soulever, elle se laissa faire. Rien ne pourrait peindre l'étonnement qu'elle éprouva lorsqu'elle se vit debout, se soutenant seule elle n'osait remuer le pied. Enfin, après bien des prières et des encou-ragements, elle osa en avancer un, puis un second, et nous gagnâmes ainsi la fenêtre. Non, je le répète, rien n'aurait pu rendre les sentiments qui se peignirent sur ce visage si mobile l'étonnement, la joie, le bonheur, l'inquiétude, la crainte tous ces sentiments se présentaient, se confondaient, disparaissaient. Elle ne pouvait en croire ses yeux. Est-ce bien moi, disait-elle, est-ce bien moi qui marche ! Mais non, je ne puis le croire c'est vous qui me portez, c'est vous qui faites aller mes jambes ! Mais non, c'est bien moi ah ! c'est moi, c'est moi@ !. Il me fallut la faire asseoir aussitôt, car elle fut sur le point de s'évanouir. J'avoue franchement que ce fut un des plus doux moments de ma vie j'étais bien récompensé de toutes les fatigues, de tous les tourments que j'avais éprouvés. Les 27, 28, 29, 30 septembre, elle éprouva une grande faiblesse que je ne savais à quoi attribuer, et, dès le 1er oc-tobre, il y eut des pertes blanches qui continuèrent jusqu'au 6, et ce jour-là les règles parurent mais elles cessèrent dès le 7. Le 8, la faiblesse disparut comme par enchantement, et pendant son sommeil elle marcha très bien. Les 9, 10, 11, elle marcha éveillée. Le 12, elle sortit en voiture. Le 13, elle alla se promener en voiture, et, sur la route
222 L'ART DE MAGNÉTISER Le 26, et non le 16 comme elle nous l'avait annoncé, elle marcha éveillée. Pendant la séance, elle fut prise tout à coup d'un violent tremblement nerveux tout le corps était en mouvement, comme dans un accès de danse de Saint-Guy. Aussitôt que je fus parvenu à le faire cesser, elle me dit Je pourrai marcher éveillée. Lorsqu'elle fut dans l'état normal, je lui proposai de mar-cher. Elle crut que je plaisantais mais, comme j'insistais et que je me mis en mesure de lui venir en aide, en la prenant sous le bras pour la soulever, elle se laissa faire. Rien ne pourrait peindre l'étonnement qu'elle éprouva lorsqu'elle se vit debout, se soutenant seule elle n'osait remuer le pied. Enfin, après bien des prières et des encou-ragements, elle osa en avancer un, puis un second, et nous gagnâmes ainsi la fenêtre. Non, je le répète, rien n'aurait pu rendre les sentiments qui se peignirent sur ce visage si mobile l'étonnement, la joie, le bonheur, l'inquiétude, la crainte tous ces sentiments se présentaient, se confondaient, disparaissaient. Elle ne pouvait en croire ses yeux. Est-ce bien moi, disait-elle, est-ce bien moi qui marche ! Mais non, je ne puis le croire c'est vous qui me portez, c'est vous qui faites aller mes jambes@! Mais non, c'est bien moi ah@! c'est moi, c'est moi!... Il me fallut la faire asseoir aussitôt, car elle fut sur le point de s'évanouir. J'avoue franchement que ce fut un des plus doux moments de ma vie j'étais bien récompensé de toutes les fatigues, de tous les tourments que j'avais éprouvés. Les 27, 28, 29, 30 septembre, elle éprouva une grande faiblesse que je ne savais à quoi attribuer, et, dès le 1er oc-tobre, il y eut des pertes blanches qui continuèrent jusqu'au 6, et ce jour-là les règles parurent mais elles cessèrent dès le 7. Le 8, la faiblesse disparut comme par enchantement, et pendant son sommeil elle marcha très bien. Les 9, 10, 11, elle marcha éveillée. Le 12, elle sortit en voiture. Le 13, elle alla se promener en voiture, et, sur la route
Aussitôt que je fus parvenu à le faire cesser, elle me dit Je pourrai marcher éveillée.
Aussitôt que je fus parvenu à le faire cesser, elle me dit Je pourrai marcher éveillée.
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-51 -Cette belle noblesse, Louis XV aimait à la voir autour de lui dans les rangs de ses gardes, parmi les officiers de ses armées il était fier de les commander. Il n'avait pas le même coeur pour la noblesse de robe et de parlement, qui pourtant aspirait à toute l'importance de la pairie. Sauf quelques exceptions, en fouillant un peu les gé-néalogies des magistrats, toutes se rattachaient à la bazoche ou à la finance, même les plus illustres d'entre ces familles les Harlay, les Mole, les La-moignon, qui ne remontaient pas au delà du XVe siècle. On trouvait souvent des origines de greffes en comparant les parchemins, témoin les Gilbert des Voisins ! Les magistrats présidents, conseillers, étaient généralement riches et fort éco-nomes de leurs deniers. Toutefois, à l'avénement de Louis XV, la magistrature participait aux moeurs générales du siècle, et le besoin de grandir sa ri-chesse l'entraînait à bien des oublis. On avait eu les loisirs de la Régence, la douce administra-tion de M. le Duc, les pacifiques commencements du ministère du cardinal Fleury il en était résulté un énervement des âmes. Le système de Law avait multiplié les fortunes financières, et de nombreux spirituel Rivarol l'aborda le lendemain en lui disant Bon-jour, monsieur Buchard, et se tournant vers Mirabeau Bonsoir, monsieur Riqueti.
-51 -Cette belle noblesse, Louis XV aimait à la voir autour de lui dans les rangs de ses gardes, parmi les officiers de ses armées il était fier de les commander. Il n'avait pas le même coeur pour la noblesse de robe et de parlement, qui pourtant aspirait à toute l'importance de la pairie. Sauf quelques exceptions, en fouillant un peu les gé-néalogies des magistrats, toutes se rattachaient à la bazoche ou à la finance, même les plus illustres d'entre ces familles les Harlay, les Mole, les La-moignon, qui ne remontaient pas au delà du XVe siècle. On trouvait souvent des origines de greffes en comparant les parchemins, témoin les Gilbert des Voisins ! Les magistrats présidents, conseillers, étaient généralement riches et fort éco-nomes de leurs deniers. Toutefois, à l'avénement de Louis XV, la magistrature participait aux moeurs générales du siècle, et le besoin de grandir sa ri-chesse l'entraînait à bien des oublis. On avait eu les loisirs de la Régence, la douce administra-tion de M. le Duc, les pacifiques commencements du ministère du cardinal Fleury il en était résulté un énervement des âmes. Le système de Law avait multiplié les fortunes financières, et de nombreux@@@@ @spirituel Rivarol l'aborda le lendemain en lui disant Bon-jour, monsieur Buchard, et se tournant vers Mirabeau Bonsoir, monsieur Riqueti.
-51 -Cette belle noblesse, Louis XV aimait à la voir autour de lui dans les rangs de ses gardes, parmi les officiers de ses armées il était fier de les commander. Il n'avait pas le même coeur pour la noblesse de robe et de parlement, qui pourtant aspirait à toute l'importance de la pairie. Sauf quelques exceptions, en fouillant un peu les gé-néalogies des magistrats, toutes se rattachaient à la bazoche ou à la finance, même les plus illustres d'entre ces familles les Harlay, les Molé, les La-moignon, qui ne remontaient pas au delà du XVe siècle. On trouvait souvent des origines de greffes en comparant les parchemins, témoin les Gilbert des Voisins ! Les magistrats présidents, conseillers, étaient généralement riches et fort éco-nomes de leurs deniers. Toutefois, à l'avénement de Louis XV, la magistrature participait aux moeurs générales du siècle, et le besoin de grandir sa ri-chesse l'entraînait à bien des oublis. On avait eu les loisirs de la Régence, la douce administra-tion de M. le Duc, les pacifiques commencements du ministère du cardinal Fleury il en était résulté un énervement des âmes. Le système de Law avait multiplié les fortunes financières, et de nombreux -51 -spirituel Rivarol l'aborda le lendemain en lui disant Bon-jour, monsieur Buchard, et se tournant vers Mirabeau Bonsoir, monsieur Riqueti.
Le système de Law avait multiplié les fortunes financières, et de nombreux spirituel Rivarol l'aborda le lendemain en lui disant Bon-jour, monsieur Buchard, et se tournant vers Mirabeau Bonsoir, monsieur Riqueti.
Le système de Law avait multiplié les fortunes financières, et de nombreux -51 -spirituel Rivarol l'aborda le lendemain en lui disant Bon-jour, monsieur Buchard, et se tournant vers Mirabeau Bonsoir, monsieur Riqueti.
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268 CE qu'on PEUT voir DANS UNE RUE. Vous voulez donc me perdre?- Non, Marguerite, mais vous voir avant de mourir. 1 J'abrège cette scène, Ludovic, il est inutile que je vous fasse assister à la répétition d'une triste comédie. J'étais si enfant alors, si naïve, si peu au courant des choses, que les moyens les plus vulgaires devaient réussir auprès de moi. Melchior menaça de se tuer il dit que la pensée de me voir appartenir à un autre lui était insupportable et qu'il n'y résis-terait pas, qu'il avait attendu jusqu'au dernier moment pour me signifier cette résolution, et que si je persistais, il en finirait avec la vie, sous mes yeux, et en m'en laissant toute la responsabilité. J'étais éperdue, mourante, dans un état d'égarement qui ne me laissait ni la force ni la volonté de résister. Un homme était dans ma chambre il allait nécessairement y passer la nuit. La porte était fermée, le concierge couché. D'ailleurs, cet homme était déjà mon maître ou à peu près je n'avais pas su défendre mon coeur contre ses poursuites, et, quant à ma personne, elle était à sa merci. Je ne croyais pas à de sinistres desseins, mais je voyais bien que, malgré tout, ma destinée devait s'accomplir. En vain avais-je lutté, en vain m'étais-je tenue sur mes gardés, j'étais vaincue, j'é-tais livrée, rien ne servait de se roidir contre le sort. Quand j'eus entrevu ce dénoûment, et que tout espoir fut perdu à mes yeux, je m'affaissai de nouveau dans mon fauteuil et me mis à fondre en larmes. , Melchior le prit alors sur un autre ton il ne menaça plus et pleura avec moi. Sa douleur paraissait sincère. Il me dit qu'il était encore temps de rompre un mariage détesté, un mariage où le coeur n'avait point de part, et qui blessait mes sentiments et les siens il me jura une tendresse éter-nelle, me fit mille promesses, mille serments, m'engagea sa foi comme s'il eût été devant l'autel et en présence du Dieu qui sonde les consciences. A l'entendre, j'étais sa femme, sa femme choisie entre toutes, sa femme depuis le jour où nos âmes s'étaient rencontrées enfin tout ce que peut dire un homme à qui les ressources de la parole ne manquent pas, eLqui les met au service d'une mauvaise action. Ce n'était pas ce qu'il me dit qui avait le plus de danger pour moi, c'était la situation même, c'était le lieu, l'heure •
268 CE qu'on PEUT voir DANS UNE RUE. Vous voulez donc me perdre@?- Non, Marguerite, mais vous voir avant de mourir. 1 J'abrège cette scène, Ludovic, il est inutile que je vous fasse assister à la répétition d'une triste comédie. J'étais si enfant alors, si naïve, si peu au courant des choses, que les moyens les plus vulgaires devaient réussir auprès de moi. Melchior menaça de se tuer il dit que la pensée de me voir appartenir à un autre lui était insupportable et qu'il n'y résis-terait pas, qu'il avait attendu jusqu'au dernier moment pour me signifier cette résolution, et que si je persistais, il en finirait avec la vie, sous mes yeux, et en m'en laissant toute la responsabilité. J'étais éperdue, mourante, dans un état d'égarement qui ne me laissait ni la force ni la volonté de résister. Un homme était dans ma chambre il allait nécessairement y passer la nuit. La porte était fermée, le concierge couché. D'ailleurs, cet homme était déjà mon maître ou à peu près je n'avais pas su défendre mon coeur contre ses poursuites, et, quant à ma personne, elle était à sa merci. Je ne croyais pas à de sinistres desseins, mais je voyais bien que, malgré tout, ma destinée devait s'accomplir. En vain avais-je lutté, en vain m'étais-je tenue sur mes gardés, j'étais vaincue, j'é-tais livrée, rien ne servait de se roidir contre le sort. Quand j'eus entrevu ce dénoûment, et que tout espoir fut perdu à mes yeux, je m'affaissai de nouveau dans mon fauteuil et me mis à fondre en larmes. , Melchior le prit alors sur un autre ton il ne menaça plus et pleura avec moi. Sa douleur paraissait sincère. Il me dit qu'il était encore temps de rompre un mariage détesté, un mariage où le coeur n'avait point de part, et qui blessait mes sentiments et les siens il me jura une tendresse éter-nelle, me fit mille promesses, mille serments, m'engagea sa foi comme s'il eût été devant l'autel et en présence du Dieu qui sonde les consciences. A l'entendre, j'étais sa femme, sa femme choisie entre toutes, sa femme depuis le jour où nos âmes s'étaient rencontrées enfin tout ce que peut dire un homme à qui les ressources de la parole ne manquent pas, e@Lqui les met au service d'une mauvaise action. Ce n'était pas ce qu'il me dit qui avait le plus de danger pour moi, c'était la situation même, c'était le lieu, l'heure •
268 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Vous voulez donc me perdre ? -Non, Marguerite, mais vous voir avant de mourir.@@ J'abrége cette scène, Ludovic, il est inutile que je vous fasse assister à la répétition d'une triste comédie. J'étais si enfant alors, si naïve, si peu au courant des choses, que les moyens les plus vulgaires devaient réussir auprès de moi. Melchior menaça de se tuer il dit que la pensée de me voir appartenir à un autre lui était insupportable et qu'il n'y résis-terait pas, qu'il avait attendu jusqu'au dernier moment pour me signifier cette résolution, et que si je persistais, il en finirait avec la vie, sous mes yeux, et en m'en laissant toute la responsabilité. J'étais éperdue, mourante, dans un état d'égarement qui ne me laissait ni la force ni la volonté de résister. Un homme était dans ma chambre il allait nécessairement y passer la nuit. La porte était fermée, le concierge couché. D'ailleurs, cet homme était déjà mon maître ou à peu près je n'avais pas su défendre mon coeur contre ses poursuites, et, quant à ma personne, elle était à sa merci. Je ne croyais pas à de sinistres desseins, mais je voyais bien que, malgré tout, ma destinée devait s'accomplir. En vain avais-je lutté, en vain m'étais-je tenue sur mes gardes, j'étais vaincue, j'é-tais livrée, rien ne servait de se roidir contre le sort. Quand j'eus entrevu ce dénoûment, et que tout espoir fut perdu à mes yeux, je m'affaissai de nouveau dans mon fauteuil et me mis à fondre en larmes.@@ Melchior le prit alors sur un autre ton il ne menaça plus et pleura avec moi. Sa douleur paraissait sincere. Il me dit qu'il était encore temps de rompre un mariage détesté, un mariage où le coeur n'avait point de part, et qui blessait mes sentiments et les siens il me jura une tendresse éter-nelle, me fit mille promesses, mille serments, m'engagea sa foi comme s'il eût été devant l'autel et en présence du Dieu qui sonde les consciences. A l'entendre, j'étais sa femme, sa femme choisie entre toutes, sa femme depuis le jour où nos âmes s'étaient rencontrées enfin tout ce que peut dire un homme à qui les ressources de la parole ne manquent pas, et qui les met au service d'une mauvaise action. Ce n'était pas ce qu'il me dit qui avait le plus de danger pour moi, c'était la situation même, c'était le lieu, l'heure •
- Non, Marguerite, mais vous voir avant de mourir.
-Non, Marguerite, mais vous voir avant de mourir.
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240 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -pable de calcul que d'élan, positive, tranchons le mot. Voilà l'opinion que vous avez dû vous former et qui a réglé votre conduite. Vous m'aimiez comment pourrais-je en douter après toutes les preuves que j'en ai eues? Je vous aimais aussi, et plus je me reporte au début de notre liaison, plus je sens que cette affection était sincère. Nous étions alors dans les meilleuresL conditions du monde pour faire ce que l'on nomme un mariage assorti. S'il avait eu lieu, j'y eusse ac-quiescé de toute mon âme, et une fois liée, j'aurais été une gardienne fidèle de votre honneur. Malheureusement, ce que le coeur jugeait si opportun, la raison le règarda comme pré-maturé le calcul s'en mêla et les empêchements survinrent. Il vous parut imprudent d'entrer en ménage à l'aventure, et sans vous être assuré des moyens de le faire marcher. Rien de plus sage, et il était naturel de croire que je m'associe-rais à ces plans. En effet, je m'y associais, et avec beaucoup de bonne foi , je vous l'assure. Malheureusement il se fit alors en moi, presque à mon insu, une révolution quLvous fut fatale, ou plutôt fatale à tous les deux. cc Parfois, Ludovic, dans- mes heures de solitude, et vous savez si elles se prolongeaient, je me prenais à réfléchir sur notre amour, sur vous, sur ce que vous m'aviez dit pendant le cours de nos entrevues. Il faut tout vous avouer, puisque j'en suis à une confession complète de loin en loin, j'avais lu quelques romans libre comme je l'étais, qui aurait pu me préserver de ces lectures ? Eh bien 1 dans aucun de ces romans je n'avais trouvé d'amour aussi calme que le vôtre, aussi patient, aussi résigné. Partout où l'on dépeignait ce sentiment, c'était avec des couleurs ardentes et un caractère fougueux. Les héros du genre brisaient les obstacles, ne te-, naient pas compte des difficultés, et, par un rapprochement involontaire, il me semblait que, comparé à eux, vous étiez bien sensé, bien avisé, bien dépourvu d'imagination. Ne m'en veuillez pas trop, j'étais petite fille alors je n'avais pas acquis à mes dépens cette expérience qui coûte si cher et -qui arrive trop tard pour le salut des gens. Ce fut ainsi, Ludovic, que vos qualités même tournèrent contre vous. Enfant que j'étais ! Je ne voyais pas alors tout ce qu'il y avait d'affection réelle sous cette prévoyance pous-
240 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -pable de calcul que d'élan, positive, tranchons le mot. Voilà l'opinion que vous avez dû vous former et qui a réglé votre conduite. Vous m'aimiez comment pourrais-je en douter après toutes les preuves que j'en ai eues@? Je vous aimais aussi, et plus je me reporte au début de notre liaison, plus je sens que cette affection était sincère. Nous étions alors dans les meilleuresL conditions du monde pour faire ce que l'on nomme un mariage assorti. S'il avait eu lieu, j'y eusse ac-quiescé de toute mon âme, et une fois liée, j'aurais été une gardienne fidèle de votre honneur. Malheureusement, ce que le coeur jugeait si opportun, la raison le règarda comme pré-maturé le calcul s'en mêla et les empêchements survinrent. Il vous parut imprudent d'entrer en ménage à l'aventure, et sans vous être assuré des moyens de le faire marcher. Rien de plus sage, et il était naturel de croire que je m'associe-rais à ces plans. En effet, je m'y associais, et avec beaucoup de bonne foi , je vous l'assure. Malheureusement il se fit alors en moi, presque à mon insu, une révolution qu@Lvous fut fatale, ou plutôt fatale à tous les deux. cc Parfois, Ludovic, dans- mes heures de solitude, et vous savez si elles se prolongeaient, je me prenais à réfléchir sur notre amour, sur vous, sur ce que vous m'aviez dit pendant le cours de nos entrevues. Il faut tout vous avouer, puisque j'en suis à une confession complète de loin en loin, j'avais lu quelques romans libre comme je l'étais, qui aurait pu me préserver de ces lectures ? Eh bien 1 dans aucun de ces romans je n'avais trouvé d'amour aussi calme que le vôtre, aussi patient, aussi résigné. Partout où l'on dépeignait ce sentiment, c'était avec des couleurs ardentes et un caractère fougueux. Les héros du genre brisaient les obstacles, ne te-, naient pas compte des difficultés, et, par un rapprochement involontaire, il me semblait que, comparé à eux, vous étiez bien sensé, bien avisé, bien dépourvu d'imagination. Ne m'en veuillez pas trop, j'étais petite fille alors je n'avais pas acquis à mes dépens cette expérience qui coûte si cher et -qui arrive trop tard pour le salut des gens. Ce fut ainsi, Ludovic, que vos qualités même tournèrent contre vous. Enfant que j'étais ! Je ne voyais pas alors tout ce qu'il y avait d'affection réelle sous cette prévoyance pous-
240 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. @pable de calcul que d'élan, positive, tranchons le mot. Voilà l'opinion que vous avez dû vous former et qui a réglé votre conduite. Vous m'aimiez comment pourrais-je en douter après toutes les preuves que j'en ai eues ? Je vous aimais aussi, et plus je me reporte au début de notre liaison, plus je sens que cette affection était sincère. Nous étions alors dans les meilleures@ conditions du monde pour faire ce que l'on nomme un mariage assorti. S'il avait eu lieu, j'y eusse ac-quiescé de toute mon âme, et une fois liée, j'aurais été une gardienne fidèle de votre honneur. Malheureusement, ce que le coeur jugeait si opportun, la raison le regarda comme pré-maturé le calcul s'en mêla et les empêchements survinrent. Il vous parut imprudent d'entrer en ménage à l'aventure, et sans vous être assuré des moyens de le faire marcher. Rien de plus sage, et il était naturel de croire que je m'associe-rais à ces plans. En effet, je m'y associais, et avec beaucoup de bonne foi@, je vous l'assure. Malheureusement il se fit alors en moi, presque à mon insu, une révolution qui vous fut fatale, ou plutôt fatale à tous les deux.@@@ Parfois, Ludovic, dans@ mes heures de solitude, et vous savez si elles se prolongeaient, je me prenais à réfléchir sur notre amour, sur vous, sur ce que vous m'aviez dit pendant le cours de nos entrevues. Il faut tout vous avouer, puisque j'en suis à une confession complète de loin en loin, j'avais lu quelques romans libre comme je l'étais, qui aurait pu me préserver de ces lectures ? Eh bien ! dans aucun de ces romans je n'avais trouvé d'amour aussi calme que le vôtre, aussi patient, aussi résigné. Partout où l'on dépeignait ce sentiment, c'était avec des couleurs ardentes et un caractère fougueux. Les héros du genre brisaient les obstacles, ne te-@@naient pas compte des difficultés, et, par un rapprochement involontaire, il me semblait que, comparé à eux, vous étiez bien sensé, bien avisé, bien dépourvu d'imagination. Ne m'en veuillez pas trop, j'étais petite fille alors je n'avais pas acquis à mes dépens cette expérience qui coûte si cher et @qui arrive trop tard pour le salut des gens. Ce fut ainsi, Ludovic, que vos qualités même tournèrent contre vous. Enfant que j'étais ! Je ne voyais pas alors tout ce qu'il y avait d'affection réelle sous cette prévoyance pous-
Les héros du genre brisaient les obstacles, ne te-, naient pas compte des difficultés, et, par un rapprochement involontaire, il me semblait que, comparé à eux, vous étiez bien sensé, bien avisé, bien dépourvu d'imagination.
Les héros du genre brisaient les obstacles, ne te-naient pas compte des difficultés, et, par un rapprochement involontaire, il me semblait que, comparé à eux, vous étiez bien sensé, bien avisé, bien dépourvu d'imagination.
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-88 -dire Vous êtes des rebelles et des coupables dont ma colère aura raison. Le roi multipliait les lettres de cachet et d'exil contre les parlemen-taires 1 les plus violents pour empêcher le dé-sordre, mesures qui ne faisaient qu'irriter l'opi-nion et accroître la popularité des opposants. A toutes les époques l'opposition a ses héros, esprits inquiets pour le plupart, qu'elle élève faslueuse-ment à la taille des grands hommes quelques années plus tard on n'en parle plus, et c'est le châtiment des ovations extrêmes. Le jansénisme, s'exaltanttoujours, voulut avoir son bienheureux faisant miracles, objet d'un culte particulier, et bientôt retentit le nom du diacre Paris, de race parlementaire, d'un caractère au reste fort respectable et dévoué aux bonnes oeu-vres son manteau, il l'aurait partagé comme saint Martin entre les pauvres rien n'était à lui, pas même les fruits de son jardin 2 mais toutes ces vertus n'auraient mérité que des respects particu-liers si le diacre Paris, janséniste outré, n'avait été le plus bruyant ennemi de la bulle Unigenitus. Le diacre approchait à peine des sacrements, car il ne 1 Les registres du Parlement, 1730-1736, contiennent un grand nombre de ces arrêts et des remontrances. 2 Un grave magistrat, M. de Montgeron, a écrit la Vie et les miracles du diacre Pâris 1 vol. in-fol. Il demeurait dans le faubourg Saint-Marcel, où se faisaient les miracles.
-88 -dire Vous êtes des rebelles et des coupables dont ma colère aura raison. Le roi multipliait les lettres de cachet et d'exil contre les parlemen-taires 1 les plus violents pour empêcher le dé-sordre, mesures qui ne faisaient qu'irriter l'opi-nion et accroître la popularité des opposants. A toutes les époques l'opposition a ses héros, esprits inquiets pour le plupart, qu'elle élève faslueuse-ment à la taille des grands hommes quelques années plus tard on n'en parle plus, et c'est le châtiment des ovations extrêmes. Le jansénisme, s'exaltant@toujours, voulut avoir son bienheureux faisant miracles, objet d'un culte particulier, et bientôt retentit le nom du diacre Paris, de race parlementaire, d'un caractère au reste fort respectable et dévoué aux bonnes oeu-vres son manteau, il l'aurait partagé comme saint Martin entre les pauvres rien n'était à lui, pas même les fruits de son jardin 2 mais toutes ces vertus n'auraient mérité que des respects particu-liers si le diacre Paris, janséniste outré, n'avait été le plus bruyant ennemi de la bulle Unigenitus. Le diacre approchait à peine des sacrements, car il ne 1 Les registres du Parlement, 1730-1736, contiennent un grand nombre de ces arrêts et des remontrances. 2 Un grave magistrat, M. de Montgeron, a écrit la Vie et les miracles du diacre Pâris 1 vol. in-fol. Il demeurait dans le faubourg Saint-Marcel, où se faisaient les miracles.
-88 -dire Vous êtes des rebelles et des coupables dont ma colère aura raison. Le roi multipliait les lettres de cachet et d'exil contre les parlemen-taires 1 les plus violents pour empêcher le dé-sordre, mesures qui ne faisaient qu'irriter l'opi-nion et accroître la popularité des opposants. A toutes les époques l'opposition a ses héros, esprits inquiets pour le plupart, qu'elle élève faslueuse-ment à la taille des grands hommes quelques années plus tard on n'en parle plus, et c'est le châtiment des ovations extrêmes. Le jansénisme, s'exaltant toujours, voulut avoir son bienheureux faisant miracles, objet d'un culte particulier, et bientôt retentit le nom du diacre Pâris, de race parlementaire, d'un caractère au reste fort respectable et dévoué aux bonnes oeu-vres son manteau, il l'aurait partagé comme saint Martin entre les pauvres rien n'était à lui, pas même les fruits de son jardin 2 mais toutes ces vertus n'auraient mérité que des respects particu-liers si le diacre Pâris, janséniste outré, n'avait été le plus bruyant ennemi de la bulle Unigenitus. Le diacre approchait à peine des sacrements, car il ne 1 Les registres du Parlement, 1730-1736, contiennent un grand nombre de ces arrêts et des remontrances. 2 Un grave magistrat, M. de Montgeron, a écrit la Vie et les miracles du diacre Pâris 1 vol. in-fol. Il demeurait dans le faubourg Saint-Marcel, où se faisaient les miracles.
Le jansénisme, s'exaltanttoujours, voulut avoir son bienheureux faisant miracles, objet d'un culte particulier, et bientôt retentit le nom du diacre Paris, de race parlementaire, d'un caractère au reste fort respectable et dévoué aux bonnes oeu-vres son manteau, il l'aurait partagé comme saint Martin entre les pauvres rien n'était à lui, pas même les fruits de son jardin 2 mais toutes ces vertus n'auraient mérité que des respects particu-liers si le diacre Paris, janséniste outré, n'avait été le plus bruyant ennemi de la bulle Unigenitus.
Le jansénisme, s'exaltant toujours, voulut avoir son bienheureux faisant miracles, objet d'un culte particulier, et bientôt retentit le nom du diacre Pâris, de race parlementaire, d'un caractère au reste fort respectable et dévoué aux bonnes oeu-vres son manteau, il l'aurait partagé comme saint Martin entre les pauvres rien n'était à lui, pas même les fruits de son jardin 2 mais toutes ces vertus n'auraient mérité que des respects particu-liers si le diacre Pâris, janséniste outré, n'avait été le plus bruyant ennemi de la bulle Unigenitus.
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THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 179 l'usage de son bras, s'enfuit de la maison sans vouloir rien entendre. A Paris, Mme Cosson, rue Hauteville, se trouvait dans le même état. J'agis de la même manière, mais il me fallut trois magnétisations, et je fus obligé d'employer le massage sur le trajet des muscles, ce qui la fit souffrir beaucoup. Mais elle fut guérie au bout de trois séances. A l'hôpital de Livcrpool, devant les médecins et les élèves, je produisis un effet semblable sur un homme qui, depuis longtemps, était paralytique du bras droit. En deux séances, je le mis en état de s'en servir, et, quelques jours après, il sortit de l'hospice. Paralysie avec contracture de membres. A Liverpool, M. Stonahouse, rédacteur du journal le Standarà, qui savait que j'avais guéri un paralytique à l'hôpital, devant les médecins, vint me trouver le 28 avril, accompagné de deux jeunes gens, dont l'un était paralysé de tout le côté droit le bras surtout était atrophié et plus court le poignet contracté faisait angle droit avec le bras, la main était fermée, et jusqu'alors ce jeune homme n'avait pu ni l'ouvrir, ni redresser le poignet il était âgé de vingt ans et se trouvait dans cet état depuis sa naissance. En quelques séances en magnétisant le bras seulement , je parvins à détendre les muscles du poignet et à donner assez de force pour qu'il pût être placé en ligne droite avec le bras et y rester puis j'ouvris la main, qui resta ouverte et se ferma à volonté, de même que son autre main. Après dix jours de magnétisation, la force et la souplesse revinrent dans tout le bras, et le jeune homme commença à se servir de sa main. A Paris, je produisis le même effet sur une jeune fille Joséphine Caproil , qui avait été traitée par MM. les doc-teurs Gendrin, Rayer et Trousseau, en 1812. Cette jeune fille fut paralysée en novembre 1841, à Lon-dres. Elle resta hémiplégique à la suite d'une attaque d'apoplexie qui lui occasionna une aliénation mentale et lui
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 179 l'usage de son bras, s'enfuit de la maison sans vouloir rien entendre. A Paris, Mme Cosson, rue Hauteville, se trouvait dans le même état. J'agis de la même manière, mais il me fallut trois magnétisations, et je fus obligé d'employer le massage sur le trajet des muscles, ce qui la fit souffrir beaucoup. Mais elle fut guérie au bout de trois séances. A l'hôpital de Livcrpool, devant les médecins et les élèves, je produisis un effet semblable sur un homme qui, depuis longtemps, était paralytique du bras droit. En deux séances, je le mis en état de s'en servir, et, quelques jours après, il sortit de l'hospice. Paralysie avec contracture de membres. A Liverpool, M. Stonahouse, rédacteur du journal le Standarà, qui savait que j'avais guéri un paralytique à l'hôpital, devant les médecins, vint me trouver le 28 avril, accompagné de deux jeunes gens, dont l'un était paralysé de tout le côté droit le bras surtout était atrophié et plus court le poignet contracté faisait angle droit avec le bras, la main était fermée, et jusqu'alors ce jeune homme n'avait pu ni l'ouvrir, ni redresser le poignet il était âgé de vingt ans et se trouvait dans cet état depuis sa naissance. En quelques séances en magnétisant le bras seulement , je parvins à détendre les muscles du poignet et à donner assez de force pour qu'il pût être placé en ligne droite avec le bras et y rester puis j'ouvris la main, qui resta ouverte et se ferma à volonté, de même que son autre main. Après dix jours de magnétisation, la force et la souplesse revinrent dans tout le bras, et le jeune homme commença à se servir de sa main. A Paris, je produisis le même effet sur une jeune fille Joséphine Caproil , qui avait été traitée par MM. les doc-teurs Gendrin, Rayer et Trousseau, en 1812. Cette jeune fille fut paralysée en novembre 1841, à Lon-dres. Elle resta hémiplégique à la suite d'une attaque d'apoplexie qui lui occasionna une aliénation mentale et lui
THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 179 l'usage de son bras, s'enfuit de la maison sans vouloir rien entendre. A Paris, Mme Cosson, rue Hauteville, se trouvait dans le même état. J'agis de la même manière, mais il me fallut trois magnétisations, et je fus obligé d'employer le massage sur le trajet des muscles, ce qui la fit souffrir beaucoup. Mais elle fut guérie au bout de trois séances. A l'hôpital de Liverpool, devant les médecins et les élèves, je produisis un effet semblable sur un homme qui, depuis longtemps, était paralytique du bras droit. En deux séances, je le mis en état de s'en servir, et, quelques jours après, il sortit de l'hospice. Paralysie avec contracture de membres. A Liverpool, M. Stonahouse, rédacteur du journal le Standard, qui savait que j'avais guéri un paralytique à l'hôpital, devant les médecins, vint me trouver le 28 avril, accompagné de deux jeunes gens, dont l'un était paralysé de tout le côté droit le bras surtout était atrophié et plus court le poignet contracté faisait angle droit avec le bras, la main était fermée, et jusqu'alors ce jeune homme n'avait pu ni l'ouvrir, ni redresser le poignet il était âgé de vingt ans et se trouvait dans cet état depuis sa naissance. En quelques séances en magnétisant le bras seulement , je parvins à détendre les muscles du poignet et à donner assez de force pour qu'il pût être placé en ligne droite avec le bras et y rester puis j'ouvris la main, qui resta ouverte et se ferma à volonté, de même que son autre main. Après dix jours de magnétisation, la force et la souplesse revinrent dans tout le bras, et le jeune homme commença à se servir de sa main. A Paris, je produisis le même effet sur une jeune fille Joséphine Capro@@n, qui avait été traitée par MM. les doc-teurs Gendrin, Rayer et Trousseau, en 1842. Cette jeune fille fut paralysée en novembre 1841, à Lon-dres. Elle resta hémiplégique à la suite d'une attaque d'apoplexie qui lui occasionna une aliénation mentale et lui
A Liverpool, M. Stonahouse, rédacteur du journal le Standarà, qui savait que j'avais guéri un paralytique à l'hôpital, devant les médecins, vint me trouver le 28 avril, accompagné de deux jeunes gens, dont l'un était paralysé de tout le côté droit le bras surtout était atrophié et plus court le poignet contracté faisait angle droit avec le bras, la main était fermée, et jusqu'alors ce jeune homme n'avait pu ni l'ouvrir, ni redresser le poignet il était âgé de vingt ans et se trouvait dans cet état depuis sa naissance.
A Liverpool, M. Stonahouse, rédacteur du journal le Standard, qui savait que j'avais guéri un paralytique à l'hôpital, devant les médecins, vint me trouver le 28 avril, accompagné de deux jeunes gens, dont l'un était paralysé de tout le côté droit le bras surtout était atrophié et plus court le poignet contracté faisait angle droit avec le bras, la main était fermée, et jusqu'alors ce jeune homme n'avait pu ni l'ouvrir, ni redresser le poignet il était âgé de vingt ans et se trouvait dans cet état depuis sa naissance.
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20 leur vient des Portugais ces saturnales durent trois jours , pendant lesquels les jeunes gens se déguisent aveu des étoffes et des feuilles de palmier, avec des peaux d'a-nimaux et des herbages diversement tressés. Ils ont plusieurs genres d'industrie remarquables, mais dont les secrets nous sont inconnus. Avec certains fruits ils préparent un savon liquide , noirâtre et supérieur ad nôtre ils fabriquent de très-jolies pagnes, espèce de toile de coton, dont les dessins sont tracés avec des fils blancs, et d'autres teints en bleu ou en rouge. Ils extraient la fécule d'une espèce d'indigotier, Yindigofera endcca-phylla 1 , qui croît naturellement dans le pays, mais n'y est cultivée en aucune manière, et de la pulpe de l'avoira, elaïs guineensis une huile bonne à manger 2 et qui ne demanderait qu'une manipulation mieux entendue pour rivaliser avec nos meilleures huiles d'olives. Quant à la couleur rouge , comme on ne trouve point de rocou bixa orelland dans toute la contrée , il est à présumer qu'ils se servent d'une terre très-rouge, espèce d'ocre, dont le peu de solidité de la teinte rend la supposition assez vraisemblable. Ils ont l'art de bâtir des maisons assez commodes, de creuser des pirogues avec le feu, de façonner des pagayes, sorte de rames, fort légères, de séparer les fibres de plusieurs plantes delà famille des cypéracées, de les unir et d'en faire des ficelles très-1 Elle est décrite dans la Flore d'Oware, tom. II, pag. 43 et 44. Planch. LXXXIV. 2 Ce palmier est le plus grand de tous on obtient de l'amande du fruit une sorte de beurre d'un bon goût, et très-adoucissant, connu sous le nom de beurre de Ga-taham.
20 leur vient des Portugais ces saturnales durent trois jours , pendant lesquels les jeunes gens se déguisent aveu des étoffes et des feuilles de palmier, avec des peaux d'a-nimaux et des herbages diversement tressés. Ils ont plusieurs genres d'industrie remarquables, mais dont les secrets nous sont inconnus. Avec certains fruits ils préparent un savon liquide , noirâtre et supérieur ad nôtre ils fabriquent de très-jolies pagnes, espèce de toile de coton, dont les dessins sont tracés avec des fils blancs, et d'autres teints en bleu ou en rouge. Ils extraient la fécule d'une espèce d'indigotier, @Yindigofera endcca-phylla 1 , qui croît naturellement dans le pays, mais n'y est cultivée en aucune manière, et de la pulpe de l'avoira, elaïs guineensis une huile bonne à manger 2 et qui ne demanderait qu'une manipulation mieux entendue pour rivaliser avec nos meilleures huiles d'olives. Quant à la couleur rouge , comme on ne trouve point de rocou bixa orelland dans toute la contrée , il est à présumer qu'ils se servent d'une terre très-rouge, espèce d'ocre, dont le peu de solidité de la teinte rend la supposition assez vraisemblable. Ils ont l'art de bâtir des maisons assez commodes, de creuser des pirogues avec le feu, de façonner des pagayes, sorte de rames, fort légères, de séparer les fibres de plusieurs plantes delà famille des cypéracées, de les unir et d'en faire des ficelles très-@@@@1 Elle est décrite dans la Flore d'Oware, tom. II, pag. 43 et 44. Planch. LXXXIV. 2 Ce palmier est le plus grand de tous on obtient de l'amande du fruit une sorte de beurre d'un bon goût, et très-adoucissant, connu sous le nom de beurre de Ga-taham.
20 leur vient des Portugais ces saturnales durent trois jours , pendant lesquels les jeunes gens se déguisent avec des étoffes et des feuilles de palmier, avec des peaux d'a-nimaux et des herbages diversement tressés. Ils ont plusieurs genres d'industrie remarquables, mais dont les secrets nous sont inconnus. Avec certains fruits ils préparent un savon liquide , noirâtre et supérieur au nôtre ils fabriquent de très-jolies pagnes, espèce de toile de coton, dont les dessins sont tracés avec des fils blancs, et d'autres teints en bleu ou en rouge. Ils extraient la fécule d'une espèce d'indigotier, l'indigofera endeca-phylla 1 , qui croît naturellement dans le pays, mais n'y est cultivée en aucune manière, et de la pulpe de l'avoira, elaïs guineensis une huile bonne à manger 2 et qui ne demanderait qu'une manipulation mieux entendue pour rivaliser avec nos meilleures huiles d'olives. Quant à la couleur rouge , comme on ne trouve point de rocou bixa orellana dans toute la contrée , il est à présumer qu'ils se servent d'une terre très-rouge, espèce d'ocre, dont le peu de solidité de la teinte rend la supposition assez vraisemblable. Ils ont l'art de bâtir des maisons assez commodes, de creuser des pirogues avec le feu, de façonner des pagayes, sorte de rames, fort légères, de séparer les fibres de plusieurs plantes delà famille des cypéracées, de les unir et d'en faire des ficelles très- 20 1 Elle est décrite dans la Flore d'Oware, tom. II, pag. 43 et 44. Planch. LXXXIV. 2 Ce palmier est le plus grand de tous on obtient de l'amande du fruit une sorte de beurre d'un bon goût, et très-adoucissant, connu sous le nom de beurre de Ga-taham.
Ils ont l'art de bâtir des maisons assez commodes, de creuser des pirogues avec le feu, de façonner des pagayes, sorte de rames, fort légères, de séparer les fibres de plusieurs plantes delà famille des cypéracées, de les unir et d'en faire des ficelles très-1 Elle est décrite dans la Flore d'Oware, tom.
Ils ont l'art de bâtir des maisons assez commodes, de creuser des pirogues avec le feu, de façonner des pagayes, sorte de rames, fort légères, de séparer les fibres de plusieurs plantes delà famille des cypéracées, de les unir et d'en faire des ficelles très- 20 1 Elle est décrite dans la Flore d'Oware, tom.
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-16 -curique pour former un composé de 4 éq. HgO 1 éq. d'urée. Pour pouvoir déterminer immédiatement cette propor-tion d'urée, on emploie une solution titrée de nitrate mer-curique dont 1 centimètre cube correspond à 1 centigramme d'urée. Mais, avant de faire cette détermination, il est né-cessaire de précipiter l'acide, phosphorique contenu dans l'urine par un mélange composé de 1 p. de solution de Nos Ba 0 saturée à froid et de 2 p. de solution de BaO, HO, également saturée à froid. Préparation du réactif de Liebig. - On dissout dans la plus petite quantité possible d'acide nitrique 77,2 grammes d'oxyde mercurique pur obtenu en précipitant 96,855 grammes de sublimé pur avec une lessive étendue de soude caustique, lavant et desséchant le précipité on évapore jusqu'à consistance sirupeuse et on étend d'eau pour faire 1 litre de solution. § 29. Manière d'opérer. - On mesure exactement dans une éprouvette graduée une certaine quantité d'urine qu'on introduit dans un vase à précipiter, on y ajoute la moitié de son volume du mélange barytique on agite, on filtre et on mesure 15 CC du liquide obtenu, correspondant à 10 CC d'urine l'urine ayant été étendue de la moitié de son vo-lume de solution barytique . On remplit ensuite une bu-rette de Mohr jusqu'au 0 avec le réactif mercuriel qu'on laisse couler dans la solution d'urée jusqu'à ce que le pré-cipité n'augmente plus. On introduit ensuite au moyen d'une baguette de verre une goutte du liquide mélangé dans un verre de montre , et on y ajoute une goutte de la solution de soude. Si le mélange reste blanc, on continue d'ajouter de la liqueur titrée et on essaye de nouveau. On continue ainsi l'opération jusqu'à ce que dans le verre de montre on obtienne, par le mélange d'une goutte du liquide essayé et d'une goutte de solution alcaline, une coloration jaune bien nette. Le nombre de centimètres cubes de réac-
-16 -curique pour former un composé de 4 éq. HgO 1 éq. d'urée. Pour pouvoir déterminer immédiatement cette propor-tion d'urée, on emploie une solution titrée de nitrate mer-curique dont 1 centimètre cube correspond à 1 centigramme d'urée. Mais, avant de faire cette détermination, il est né-cessaire de précipiter l'acide, phosphorique contenu dans l'urine par un mélange composé de 1 p. de solution de Nos Ba 0 saturée à froid et de 2 p. de solution de BaO, HO, également saturée à froid. Préparation du réactif de Liebig. - On dissout dans la plus petite quantité possible d'acide nitrique 77,2 grammes d'oxyde mercurique pur obtenu en précipitant 96,855 grammes de sublimé pur avec une lessive étendue de soude caustique, lavant et desséchant le précipité on évapore jusqu'à consistance sirupeuse et on étend d'eau pour faire 1 litre de solution. § 29. Manière d'opérer. - On mesure exactement dans une éprouvette graduée une certaine quantité d'urine qu'on introduit dans un vase à précipiter, on y ajoute la moitié de son volume du mélange barytique on agite, on filtre et on mesure 15 CC du liquide obtenu, correspondant à 10 CC d'urine l'urine ayant été étendue de la moitié de son vo-lume de solution barytique . On remplit ensuite une bu-rette de Mohr jusqu'au 0 avec le réactif mercuriel qu'on laisse couler dans la solution d'urée jusqu'à ce que le pré-cipité n'augmente plus. On introduit ensuite au moyen d'une baguette de verre une goutte du liquide mélangé dans un verre de montre , et on y ajoute une goutte de la solution de soude. Si le mélange reste blanc, on continue d'ajouter de la liqueur titrée et on essaye de nouveau. On continue ainsi l'opération jusqu'à ce que dans le verre de montre on obtienne, par le mélange d'une goutte du liquide essayé et d'une goutte de solution alcaline, une coloration jaune bien nette. Le nombre de centimètres cubes de réac-
-16 -curique pour former un composé de 4 éq. HgO 1 éq. d'urée. Pour pouvoir déterminer immédiatement cette propor-tion d'urée, on emploie une solution titrée de nitrate mer-curique dont 1 centimètre cube correspond à 1 centigramme d'urée. Mais, avant de faire cette détermination, il est né-cessaire de précipiter l'acide@ phosphorique contenu dans l'urine par un mélange composé de 1 p. de solution de No5 Ba O saturée à froid et de 2 p. de solution de BaO, HO, également saturée à froid. Préparation du réactif de Liebig. -@On dissout dans la plus petite quantité possible d'acide nitrique 77,2 grammes d'oxyde mercurique pur obtenu en précipitant 96,855 grammes de sublimé pur avec une lessive étendue de soude caustique, lavant et desséchant le précipité on évapore jusqu'à consistance sirupeuse et on étend d'eau pour faire 1 litre de solution. § 29. Manière d'opérer. -@On mesure exactement dans une éprouvette graduée une certaine quantité d'urine qu'on introduit dans un vase à précipiter, on y ajoute la moitié de son volume du mélange barytique on agite, on filtre et on mesure 15 CC du liquide obtenu, correspondant à 10 CC d'urine l'urine ayant été étendue de la moitié de son vo-lume de solution barytique . On remplit ensuite une bu-rette de Mohr jusqu'au 0 avec le réactif mercuriel qu'on laisse couler dans la solution d'urée jusqu'à ce que le pré-cipité n'augmente plus. On introduit ensuite au moyen d'une baguette de verre une goutte du liquide mélangé dans un verre de montre@, et on y ajoute une goutte de la solution de soude. Si le mélange reste blanc, on continue d'ajouter de la liqueur titrée et on essaye de nouveau. On continue ainsi l'opération jusqu'à ce que dans le verre de montre on obtienne, par le mélange d'une goutte du liquide essayé et d'une goutte de solution alcaline, une coloration jaune bien nette. Le nombre de centimètres cubes de réac-
Mais, avant de faire cette détermination, il est né-cessaire de précipiter l'acide, phosphorique contenu dans l'urine par un mélange composé de 1 p.
Mais, avant de faire cette détermination, il est né-cessaire de précipiter l'acide phosphorique contenu dans l'urine par un mélange composé de 1 p.
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6 de l'Oby aux rives toujours glacées , jusques à la mer-Caspienne dont les eaux ne connaissent ni le flux ni le reflux SOLANDER et BANKS , les deux FORSTERS et SPAR-MANN visitent les côtes du grand Océan et toutes les îles qui le peuplent et présentent partout les restes d'une na-tion puissante dont l'existence remonte au-delà des cyppés de l'histoire SONNERAT et KOENIG étudient les Grandes-Indes ANDRÉ MICHAUX, la Perse BRUCE , les bords de la mer Rouge, la Nubie et l'Abyssinie SONNINI , l'Egypte et la Grèce MARTIN VAHL , notre savant ami DESFON-TAINES et POIRET , l'Atlas et les terres sur lesquelles pèse le joug humiliant des Barbàresques Ruiz, le respectable PAVON et DOMBEY , le Pérou COMMRESON, les Terres Ma-gellaniques et le Brésil RICHARD , la Guyane, Saint-Thomas et la Guadeloupe SCHWARTS , la Jamaïque et les îles voisines. De toutes les extrémités de l'un et l'autre hémisphères, l'Europe s'enrichit de plantes nouvelles leurs tribus éparses se rassemblent sous les yeux de LINNÉ pour recevoir leur nom, publier la gloire du grandhomme, et marier un jour tous les climats, confondre tous les pays, et réunir, dans un seul, toutes les productions de la terre. Comment ne pas aimer la botanique, quand on jette un regard attentif sur le globe, quand on voit cette mul-titude de plantes qui lui forment une parure infiniment variée, gracieuse et toujours renaissante, qui fournissent à tous nos besoins, qui nous procurent de si douces jouis-sances? Une science de qui l'agriculture, la médecine les arts reçoivent de si puissans secours une science qui iospire les plus grands sacrifices une science qui ne laisse Jamais,la curiosité tranquille, parce qu'elle ne cesse jamais 4e l'intéresser, ne pouvait que séduires qu'entraîner
6 de l'Oby aux rives toujours glacées , jusques à la mer-Caspienne dont les eaux ne connaissent ni le flux ni le reflux SOLANDER et BANKS , les deux FORSTERS et SPAR-MANN visitent les côtes du grand Océan et toutes les îles qui le peuplent et présentent partout les restes d'une na-tion puissante dont l'existence remonte au-delà des cyppés de l'histoire SONNERAT et KOENIG étudient les Grandes-@Indes ANDRÉ MICHAUX, la Perse BRUCE , les bords de la mer Rouge, la Nubie et l'Abyssinie SONNINI , l'Egypte et la Grèce MARTIN VAHL , notre savant ami DESFON-TAINES et POIRET , l'Atlas et les terres sur lesquelles pèse le joug humiliant des Barbàresques Ruiz, le respectable PAVON et DOMBEY , le Pérou COMMRESON, les Terres Ma-gellaniques et le Brésil RICHARD , la Guyane, Saint-Thomas et la Guadeloupe SCHWARTS , la Jamaïque et les îles voisines. De toutes les extrémités de l'un et l'autre hémisphères, l'Europe s'enrichit de plantes nouvelles leurs tribus éparses se rassemblent sous les yeux de LINNÉ pour recevoir leur nom, publier la gloire du grandhomme, et marier un jour tous les climats, confondre tous les pays, et réunir, dans un seul, toutes les productions de la terre. Comment ne pas aimer la botanique, quand on jette un regard attentif sur le globe, quand on voit cette mul-titude de plantes qui lui forment une parure infiniment variée, gracieuse et toujours renaissante, qui fournissent à tous nos besoins, qui nous procurent de si douces jouis-sances? Une science de qui l'agriculture, la médecine@ les arts reçoivent de si puissans secours une science qui iospire les plus grands sacrifices une science qui ne laisse Jamais,la curiosité tranquille, parce qu'elle ne cesse jamais 4e l'intéresser, ne pouvait que séduires qu'entraîner
6 de l'Oby aux rives toujours glacées , jusques à la mer-Caspienne dont les eaux ne connaissent ni le flux ni le reflux SOLANDER et BANKS , les deux FORSTERS et SPAR-MANN visitent les côtes du grand Océan et toutes les îles qui le peuplent et présentent partout les restes d'une na-tion puissante dont l'existence remonte au-delà des cyppes de l'histoire SONNERAT et KOENIG étudient les Grandes- Indes ANDRÉ MICHAUX, la Perse BRUCE , les bords de la mer Rouge, la Nubie et l'Abyssinie SONNINI , l'Egypte et la Grèce MARTIN VAHL , notre savant ami DESFON-TAINES et POIRET , l'Atlas et les terres sur lesquelles pèse le joug humiliant des Barbaresques Ruiz, le respectable PAVON et DOMBEY , le Pérou COMMRESON, les Terres Ma-gellaniques et le Brésil RICHARD , la Guyane, Saint-Thomas et la Guadeloupe SCHWARTS , la Jamaïque et les îles voisines. De toutes les extrémités de l'un et l'autre hémisphères, l'Europe s'enrichit de plantes nouvelles leurs tribus éparses se rassemblent sous les yeux de LINNÉ pour recevoir leur nom, publier la gloire du grandhomme, et marier un jour tous les climats, confondre tous les pays, et réunir, dans un seul, toutes les productions de la terre. Comment ne pas aimer la botanique, quand on jette un regard attentif sur le globe, quand on voit cette mul-titude de plantes qui lui forment une parure infiniment variée, gracieuse et toujours renaissante, qui fournissent à tous nos besoins, qui nous procurent de si douces jouis-sances? Une science de qui l'agriculture, la médecine, les arts reçoivent de si puissans secours une science qui iospire les plus grands sacrifices une science qui ne laisse Jamais,la curiosité tranquille, parce qu'elle ne cesse jamais de l'intéresser, ne pouvait que séduire, qu'entraîner
6 de l'Oby aux rives toujours glacées , jusques à la mer-Caspienne dont les eaux ne connaissent ni le flux ni le reflux SOLANDER et BANKS , les deux FORSTERS et SPAR-MANN visitent les côtes du grand Océan et toutes les îles qui le peuplent et présentent partout les restes d'une na-tion puissante dont l'existence remonte au-delà des cyppés de l'histoire SONNERAT et KOENIG étudient les Grandes-Indes ANDRÉ MICHAUX, la Perse BRUCE , les bords de la mer Rouge, la Nubie et l'Abyssinie SONNINI , l'Egypte et la Grèce MARTIN VAHL , notre savant ami DESFON-TAINES et POIRET , l'Atlas et les terres sur lesquelles pèse le joug humiliant des Barbàresques Ruiz, le respectable PAVON et DOMBEY , le Pérou COMMRESON, les Terres Ma-gellaniques et le Brésil RICHARD , la Guyane, Saint-Thomas et la Guadeloupe SCHWARTS , la Jamaïque et les îles voisines.
6 de l'Oby aux rives toujours glacées , jusques à la mer-Caspienne dont les eaux ne connaissent ni le flux ni le reflux SOLANDER et BANKS , les deux FORSTERS et SPAR-MANN visitent les côtes du grand Océan et toutes les îles qui le peuplent et présentent partout les restes d'une na-tion puissante dont l'existence remonte au-delà des cyppes de l'histoire SONNERAT et KOENIG étudient les Grandes- Indes ANDRÉ MICHAUX, la Perse BRUCE , les bords de la mer Rouge, la Nubie et l'Abyssinie SONNINI , l'Egypte et la Grèce MARTIN VAHL , notre savant ami DESFON-TAINES et POIRET , l'Atlas et les terres sur lesquelles pèse le joug humiliant des Barbaresques Ruiz, le respectable PAVON et DOMBEY , le Pérou COMMRESON, les Terres Ma-gellaniques et le Brésil RICHARD , la Guyane, Saint-Thomas et la Guadeloupe SCHWARTS , la Jamaïque et les îles voisines.
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60 la forme des organes accessoires aux organes immédiats de la génération. MICHELI et LINNÉ ont considéré l'urne comme la partie mâle , et les rosettes comme la partie femelle TOURNEFORT et HEDWIG pensent que l'urne est au contraire une fleur femelle, et regardent les rosettes comme l'organe mâle. PALISOT DE BEAUVOIS, dont les travaux ont démontré qu'il s'est oceupé des mousses d'une manière toute particulière, à qui des analyses suivies d'expériences nombreuses ont donné le droit de faire autorité dans une matière pareille, assure que les deux organes se trouvent réunis dans les mousses. Ce qui confirme son opinion , c'est que l'urne existe dans tous les individus de cette famille intéressante, tandis qu'il est plusieurs genres auxquels on n'a pas encore découvert de rosettes. La division méthodique des mousses 1 , est la plus exacte et la plus naturelle qui ait été proposée jusqu'ici. BRIDEL l'a adoptée presqu'en entier sans en nommer l'auteur PALISOT DE BEAUVOIS , ea rendant compte du Species muscorum de ce botaniste 2 , a été plus juste, plus homme, de bien , puisqu'il le proclame digne sous tous les rapports de l'élève et de l'ami du célèbre HEDWIG l'exactitude des descriptions, dit-il., l'attention que M. BRIDEL a eue de décrire jusqu'aux plus petites parties qui peuvent servir à distinguer des espèces très-voisines, et qu'il serait aisé de prendre 1 Voy. le Prodrome d'oethéogàmie, in-8°. Paris, 1805, pag. 1 à 94. 2 Comptes rendus à l'Institut le 6 juin 1808 et le 15 août 1813. Ilssont l'un et l'autre insérés dans le Journal de Botanique, tom. Ier, pag, 49, et tom. IV le II de las nouvelle série , pag. 153.
60 la forme des organes accessoires aux organes immédiats de la génération. MICHELI et LINNÉ ont considéré l'urne comme la partie mâle , et les rosettes comme la partie femelle TOURNEFORT et HEDWIG pensent que l'urne est au contraire une fleur femelle, et regardent les rosettes comme l'organe mâle. PALISOT DE BEAUVOIS, dont les travaux ont démontré qu'il s'est oceupé des mousses d'une manière toute particulière, à qui des analyses suivies d'expériences nombreuses ont donné le droit de faire autorité dans une matière pareille, assure que les deux organes se trouvent réunis dans les mousses. Ce qui confirme son opinion , c'est que l'urne existe dans tous les individus de cette famille intéressante, tandis qu'il est plusieurs genres auxquels on n'a pas encore découvert de rosettes. La division méthodique des mousses 1 , est la plus exacte et la plus naturelle qui ait été proposée jusqu'ici. BRIDEL l'a adoptée presqu'en entier sans en nommer l'auteur PALISOT DE BEAUVOIS , ea rendant compte du Species muscorum de ce botaniste 2 , a été plus juste, plus homme, de bien , puisqu'il le proclame digne sous tous les rapports de l'élève et de l'ami du célèbre HEDWIG l'exactitude des descriptions, dit-il., l'attention que M. BRIDEL a eue de décrire jusqu'aux plus petites parties qui peuvent servir à distinguer des espèces très-voisines, et qu'il serait aisé de prendre@@@ 1 Voy. le Prodrome d'oethéogàmie, in-8°. Paris, 1805, pag. 1 à 94. 2 Comptes rendus à l'Institut le 6 juin 1808 et le 15 août 1813. Ils@sont l'un et l'autre insérés dans le Journal de Botanique, tom. Ier, pag, 49, et tom. IV le II de las nouvelle série , pag. 153.
60 la forme des organes accessoires aux organes immédiats de la génération. MICHELI et LINNÉ ont considéré l'urne comme la partie mâle , et les rosettes comme la partie femelle TOURNEFORT et HEDWIG pensent que l'urne est au contraire une fleur femelle, et regardent les rosettes comme l'organe mâle. PALISOT DE BEAUVOIS, dont les travaux ont démontré qu'il s'est occupé des mousses d'une manière toute particulière, à qui des analyses suivies d'expériences nombreuses ont donné le droit de faire autorité dans une matière pareille, assure que les deux organes se trouvent réunis dans les mousses. Ce qui confirme son opinion , c'est que l'urne existe dans tous les individus de cette famille intéressante, tandis qu'il est plusieurs genres auxquels on n'a pas encore découvert de rosettes. La division méthodique des mousses 1 , est la plus exacte et la plus naturelle qui ait été proposée jusqu'ici. BRIDEL l'a adoptée presqu'en entier sans en nommer l'auteur PALISOT DE BEAUVOIS , en rendant compte du Species muscorum de ce botaniste 2 , a été plus juste, plus homme, de bien , puisqu'il le proclame digne sous tous les rapports de l'élève et de l'ami du célèbre HEDWIG l'exactitude des descriptions, dit-il., l'attention que M. BRIDEL a eue de décrire jusqu'aux plus petites parties qui peuvent servir à distinguer des espèces très-voisines, et qu'il serait aisé de prendre 60 1 Voy. le Prodrome d'oethéogàmie, in-8°. Paris, 1805, pag. 1 à 94. 2 Comptes rendus à l'Institut le 6 juin 1808 et le 15 août 1813. Ils sont l'un et l'autre insérés dans le Journal de Botanique, tom. Ier, pag, 49, et tom. IV le II de la@ nouvelle série , pag. 153.
MICHELI et LINNÉ ont considéré l'urne comme la partie mâle , et les rosettes comme la partie femelle TOURNEFORT et HEDWIG pensent que l'urne est au contraire une fleur femelle, et regardent les rosettes comme l'organe mâle.
MICHELI et LINNÉ ont considéré l'urne comme la partie mâle , et les rosettes comme la partie femelle TOURNEFORT et HEDWIG pensent que l'urne est au contraire une fleur femelle, et regardent les rosettes comme l'organe mâle.
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4ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE la mort, il a cherché pour y laisser ses restes un lieu ami et il a indiqué avec un égal désir la cathédrale qu'il avait tant - aimée, et l'humble église de Saint-Félix, ce village où il était né et qui l'at-tirait par le souvenir de la piété de son enfance. Ce double voeu a été exaucé. Selon un usage qui est établi comme un droit, son corps a été inhumé dans la basilique de Sainte-Croix d'Orléans, où sa parole a été si souvent éloquente, au milieu des populations qu'il a secourues pendant presque trente ans et son coeur, porté à Saint-Félix, y a été reçu comme un don, y est gardé avec une piété religieuse. Sans doute, Napoléon aura voulu soustraire son coeur à la terre ennemie où il est mort, et il l'a destiné à l'impératrice Marie-Louise, qui avait été la compagne du plus beau temps de sa vie. Tous les deux se sont rencontrés dans une même pensée. Tous les deux ont choisi une place pour déposer et faire reposer un coeur, qui avait bien besoin de repos. Ils étaient bien différents. L'un, comblé de tous les triomphes, enivré de toutes les gloires, doué du double génie de l'adminis-tration et de la guerre, a dominé et gouverné les nations, en les broyant, a conduit partout des armées, invincibles jusqu'à un der-nier jour d'épuisement, a fait périr plus d'une génération d'hommes, et, à la fin, ayant lassé la fortune, a trouvé une infortune égale, les deux étant à un niveau qui ne s'était jamais vu. L'autre, grand par l'esprit, mais plus encore par le coeur, a aimé d'un amour infini les hommes et de préférence les enfants, a dirigé les âmes dans le chemin de la charité, de la vertu a consoté les attristés, soutenu les faibles, et a mis sa passion et sa gloire à conduire à Dieu les mourants qu'il avait convertis et sauvés par son exemple et son ardente prière. Car si son esprit était élevé, son âme était embrasée d'une chaleur qui persuadait, qui entraînait. Lui, le grand évêque, celui que pendant plus de cinq lustres la France a appelé l'évêque , versait le bien partout, n'a jamais fait répandre une larme, de ces larmes qu'il a tant essuyées et un jour, vieux, entouré des respects du monde, même d'une gloire qu'il n'avait pas cherchée, il s'est éteint doucement et s'en est allé à Dieu, priant comme un simple desservant de la montagne où il était né. Le premier a été un grand homme. Après avoir été un grand évêque, le second restera un saint dans la mémoire de ceux qui l'ont connu, et b sera peut-être un jour pour l'Église. Et tous les deux, regardant la fin de leur vie, se sont rencontrés dans une même pensée. Ils ont désigné l'usage que l'on ferait de leur cçeur
4ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE la mort, il a cherché pour y laisser ses restes un lieu ami et il a indiqué avec un égal désir la cathédrale qu'il avait tant - aimée, et l'humble église de Saint-Félix, ce village où il était né et qui l'at-tirait par le souvenir de la piété de son enfance. Ce double voeu a été exaucé. Selon un usage qui est établi comme un droit, son corps a été inhumé dans la basilique de Sainte-Croix d'Orléans, où sa parole a été si souvent éloquente, au milieu des populations qu'il a secourues pendant presque trente ans et son coeur, porté à Saint-Félix, y a été reçu comme un don, y est gardé avec une piété religieuse. Sans doute, Napoléon aura voulu soustraire son coeur à la terre ennemie où il est mort, et il l'a destiné à l'impératrice Marie-Louise, qui avait été la compagne du plus beau temps de sa vie. Tous les deux se sont rencontrés dans une même pensée. Tous les deux ont choisi une place pour déposer et faire reposer un coeur, qui avait bien besoin de repos. Ils étaient bien différents. L'un, comblé de tous les triomphes, enivré de toutes les gloires, doué du double génie de l'adminis-tration et de la guerre, a dominé et gouverné les nations, en les broyant, a conduit partout des armées, invincibles jusqu'à un der-nier jour d'épuisement, a fait périr plus d'une génération d'hommes, et, à la fin, ayant lassé la fortune, a trouvé une infortune égale, les deux étant à un niveau qui ne s'était jamais vu. L'autre, grand par l'esprit, mais plus encore par le coeur, a aimé d'un amour infini les hommes et de préférence les enfants, a dirigé les âmes dans le chemin de la charité, de la vertu a consoté les attristés, soutenu les faibles, et a mis sa passion et sa gloire à conduire à Dieu les mourants qu'il avait convertis et sauvés par son exemple et son ardente prière. Car si son esprit était élevé, son âme était embrasée d'une chaleur qui persuadait, qui entraînait. Lui, le grand évêque, celui que pendant plus de cinq lustres la France a appelé l'évêque , versait le bien partout, n'a jamais fait répandre une larme, de ces larmes qu'il a tant essuyées et un jour, vieux, entouré des respects du monde, même d'une gloire qu'il n'avait pas cherchée, il s'est éteint doucement et s'en est allé à Dieu, priant comme un simple desservant de la montagne où il était né. Le premier a été un grand homme. Après avoir été un grand évêque, le second restera un saint dans la mémoire de ceux qui l'ont connu, et @b sera peut-être un jour pour l'Église. Et tous les deux, regardant la fin de leur vie, se sont rencontrés dans une même pensée. Ils ont désigné l'usage que l'on ferait de leur cçeur
4ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE la mort, il a cherché pour y laisser ses restes un lieu ami et il a indiqué avec un égal désir la cathédrale qu'il avait tant@@ aimée, et l'humble église de Saint-Félix, ce village où il était né et qui l'at-tirait par le souvenir de la piété de son enfance. Ce double voeu a été exaucé. Selon un usage qui est établi comme un droit, son corps a été inhumé dans la basilique de Sainte-Croix d'Orléans, où sa parole a été si souvent éloquente, au milieu des populations qu'il a secourues pendant presque trente ans et son coeur, porté à Saint-Félix, y a été reçu comme un don, y est gardé avec une piété religieuse. Sans doute, Napoléon aura voulu soustraire son coeur à la terre ennemie où il est mort, et il l'a destiné à l'impératrice Marie-Louise, qui avait été la compagne du plus beau temps de sa vie. Tous les deux se sont rencontrés dans une même pensée. Tous les deux ont choisi une place pour déposer et faire reposer un coeur, qui avait bien besoin de repos. Ils étaient bien différents. L'un, comblé de tous les triomphes, enivré de toutes les gloires, doué du double génie de l'adminis-tration et de la guerre, a dominé et gouverné les nations, en les broyant, a conduit partout des armées, invincibles jusqu'à un der-nier jour d'épuisement, a fait périr plus d'une génération d'hommes, et, à la fin, ayant lassé la fortune, a trouvé une infortune égale, les deux étant à un niveau qui ne s'était jamais vu. L'autre, grand par l'esprit, mais plus encore par le coeur, a aimé d'un amour infini les hommes et de préférence les enfants, a dirigé les âmes dans le chemin de la charité, de la vértu a consolé les attristés, soutenu les faibles, et a mis sa passion et sa gloire à conduire à Dieu les mourants qu'il avait convertis et sauvés par son exemple et son ardente prière. Car si son esprit était élevé, son âme était embrasée d'une chaleur qui persuadait, qui entraînait. Lui, le grand évêque, celui que pendant plus de cinq lustres la France a appelé l'évêque , versait le bien partout, n'a jamais fait répandre une larme, de ces larmes qu'il a tant essuyées et un jour, vieux, entouré des respects du monde, même d'une gloire qu'il n'avait pas cherchée, il s'est éteint doucement et s'en est allé à Dieu, priant comme un simple desservant de la montagne où il était né. Le premier a été un grand homme. Après avoir été un grand évêque, le second restera un saint dans la mémoire de ceux qui l'ont connu, et le sera peut-être un jour pour l'Église. Et tous les deux, regardant la fin de leur vie, se sont rencontrés dans une même pensée. Ils ont désigné l'usage que l'on ferait de leur coeur
Après avoir été un grand évêque, le second restera un saint dans la mémoire de ceux qui l'ont connu, et b sera peut-être un jour pour l'Église.
Après avoir été un grand évêque, le second restera un saint dans la mémoire de ceux qui l'ont connu, et le sera peut-être un jour pour l'Église.
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34 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. TROISIÈME PREUVE. Un autre fait défend au naturaliste d'être trop exclusif dans la défini-tion et la circonscription de la race c'est qu'au centre même de certaines races on trouve des types d'une race fI -rt éloignée. Mgr Viseman nous dit qu'un voyageur vit dans le Horan, à l'est du Jour-dain, une famille dont le père et la mère était blancs et ne comptait pas de nègres parmi ses ancêtres, tandis que les enfants étaient tous noirs. Il paraît que dans cette contrée les causes externes sont très-favorables à la continuité de cette particularité. La population arabe qui l'habite se distingue des autres tribus de cette nation par un teint généralement plus foncé, des traits plus aplatis et une chevelure plus rude. Le même auteur Viseman, 38 dise. ajoute Le cas inverse se ren-contre également chez les nègres on y verrait naître des individus blancs, et la tendance vers ces exceptions se perpétuerait . Il y a une mobilité perpétuelle des formes du corps au sein même de chaque race. Il est vrai de dire que le type pur d'une race est assez rare. Quelle variation parmi nous dans la forme de la figure, du crâne, du nez, de la taille! Dans les grandes assemblées populaires, on est étonné des excentricités de figures que l'on rencontre au centre même de l'Europe, et si la dignité humaine permettait qu'on lui appliquât le principe de la séduc-tion, telle que Darvin la pratique sur les espèces animales, pendant plusieurs générations, on trouverait toutes les races sur un point donné de la France, la couleur exceptée, puisque les latitudes font les teintes. Je crois que cette hypothèse n'a rien de forcé, et que sa réalisation produirait d'étonnants résultats. Aujourd'hui l'homme, on peut le dire, pétrit et façonne certains êtres vivants comme la matière morte. D'un type donné il tire à peu près tout ce qu'il veut. Il romp l'équilibre naturel de l'organisme, il fait des animaux tout graisse, comme le porc d'York tout os, comme le cheval anglais tout chair, comme .le boeuf de Durham il fait même le boeuf sans corne, qui est un produit artificiel de l'Hollone diversité des types hum. et ce-pendant ces animaux n'ont pas passé dans une espèce voisine le boeuf reste boeuf, le cheval reste cheval, etc. et l'on voudrait avoir une autre mesure pour comparer l'homme 1 11 n'y a que la passion qui puisse aller jusque-là ce ne sera jamais de la science. Vin. Possibilité pour toutes les races d'hommes d'habiter tous les climats. De tous les êtres vivants qui sont sur la terre, c'est l'homme qui vit le plus facilement sous toutes les latitudes et dans toutes les régions. Au xixe siècle, siècle de voyage, d'histoire comparée, d'études géographi-ques et d'histoire naturelle, on est entouré de faits de toute nature pour dé-cider certaines questions. Il est notoire aujourd'hui que toutes les races d'hommes peuvent vivre à toutes les latitudes. On sait très-bien aussi que les habitants du nord ne peuvent, sans péril, aller habiter l'Afrique, ni les Africains en Suède mars,
34 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. TROISIÈME PREUVE. Un autre fait défend au naturaliste d'être trop exclusif dans la défini-tion et la circonscription de la race c'est qu'au centre même de certaines races on trouve des types d'une race fI -rt éloignée. Mgr Viseman nous dit qu'un voyageur vit dans le Horan, à l'est du Jour-dain, une famille dont le père et la mère était blancs et ne comptait pas de nègres parmi ses ancêtres, tandis que les enfants étaient tous noirs. Il paraît que dans cette contrée les causes externes sont très-favorables à la continuité de cette particularité. La population arabe qui l'habite se distingue des autres tribus de cette nation par un teint généralement plus foncé, des traits plus aplatis et une chevelure plus rude. Le même auteur Viseman, 38 dise. ajoute Le cas inverse se ren-contre également chez les nègres on y verrait naître des individus blancs, et la tendance vers ces exceptions se perpétuerait . Il y a une mobilité perpétuelle des formes du corps au sein même de chaque race. Il est vrai de dire que le type pur d'une race est assez rare. Quelle variation parmi nous dans la forme de la figure, du crâne, du nez, de la taille@! Dans les grandes assemblées populaires, on est étonné des excentricités de figures que l'on rencontre au centre même de l'Europe, et si la dignité humaine permettait qu'on lui appliquât le principe de la séduc-tion, telle que Darvin la pratique sur les espèces animales, pendant plusieurs générations, on trouverait toutes les races sur un point donné de la France, la couleur exceptée, puisque les latitudes font les teintes. Je crois que cette hypothèse n'a rien de forcé, et que sa réalisation produirait d'étonnants résultats. Aujourd'hui l'homme, on peut le dire, pétrit et façonne certains êtres vivants comme la matière morte. D'un type donné il tire à peu près tout ce qu'il veut. Il romp l'équilibre naturel de l'organisme, il fait des animaux tout graisse, comme le porc d'York tout os, comme le cheval anglais tout chair, comme .le boeuf de Durham il fait même le boeuf sans corne, qui est un produit artificiel de l'Hollone diversité des types hum. et ce-pendant ces animaux n'ont pas passé dans une espèce voisine le boeuf rest@@@e boeuf, le cheval rest@@@e cheval, etc. et l'on voudrait avoir une autre mesure pour comparer l'homme 1 11 n'y a que la passion qui puisse aller jusque-là ce ne sera jamais de la science. Vi@n. @Possibilité pour toutes les races d'hommes d'habiter tous les climats. De tous les êtres vivants qui sont sur la terre, c'est l'homme qui vit le plus facilement sous toutes les latitudes et dans toutes les régions. Au xixe siècle, siècle de voyage, d'histoire comparée, d'études géographi-ques et d'histoire naturelle, on est entouré de faits de toute nature pour dé-cider certaines questions. Il est notoire aujourd'hui que toutes les races d'hommes peuvent vivre à toutes les latitudes. On sait très-bien aussi que les habitants du nord ne peuvent, sans péril, aller habiter l'Afrique, ni les Africains en Suède mars,
34 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. TROISIÈME PREUVE. Un autre fait défend au naturaliste d'être trop exclusif dans la défini-tion et la circonscription de la race c'est qu'au centre même de certaines races on trouve des types d'une race f@@ort éloignée. Mgr Viseman nous dit qu'un voyageur vit dans le Horan, à l'est du Jour-dain, une famille dont le père et la mère était blancs et ne comptait pas de nègres parmi ses ancêtres, tandis que les enfants étaient tous noirs. Il paraît que dans cette contrée les causes externes sont très-favorables à la continuité de cette particularité. La population arabe qui l'habite se distingue des autres tribus de cette nation par un teint généralement plus foncé, des traits plus aplatis et une chevelure plus rude. Le même auteur Viseman, 3e disc. ajoute Le cas inverse se ren-contre également chez les nègres on y verrait naître des individus blancs, et le tendance vers ces exceptions se perpétuerait . Il y a une mobilité perpétuelle des formes du corps au sein même de chaque race. Il est vrai de dire que le type pur d'une race est assez rare. Quelle variation parmi nous dans la forme de la figure, du crâne, du nez, de la taille ! Dans les grandes assemblées populaires, on est étonné des excentricités de figures que l'on rencontre au centre même de l'Europe, et si la dignité humaine permettait qu'on lui appliquât le principe de la séduc-tion, telle que Darvin la pratique sur les espèces animales, pendant plusieurs générations, on trouverait toutes les races sur un point donné de la France, la couleur exceptée, puisque les latitudes font les teintes. Je crois que cette hypothèse n'a rien de forcé, et que sa réalisation produirait d'étonnants résultats. Aujourd'hui l'homme, on peut le dire, pétrit et façonné certains êtres vivants comme la matière morte. D'un type donné il tire à peu près tout ce qu'il veut. Il romp l'équilibre naturel de l'organisme, il fait des animaux tout graisse, comme le porc d'York tout os, comme le cheval anglais tout chair, comme @le boeuf de Durham il fait même le boeuf sans corne, qui est un produit artificiel de l'Hollone diversité des types hum. et ce-pendant ces animaux n'ont pas passé dans une espèce voisine le boeuf reste le boeuf, le cheval reste le cheval, etc. et l'on voudrait avoir une autre mesure pour comparer l'homme@! Il n'y a que la passion qui puisse aller jusque-là ce ne sera jamais de la science. VIII. -Possibilité pour toutes les races d'hommes d'habiter tous les climats. De tous les êtres vivants qui sont sur la terre, c'est l'homme qui vit le plus facilement sous toutes les latitudes et dans toutes les régions. Au xixe siècle, siècle de voyage, d'histoire comparée, d'études géographi-ques et d'histoire naturelle, on est entouré de faits de toute nature pour dé-cider certaines questions. Il est notoire aujourd'hui que toutes les races d'hommes peuvent vivre à toutes les latitudes. On sait très-bien aussi que les habitants du nord ne peuvent, sans péril, aller habiter l'Afrique, ni les Africains en Suède mais,
Le même auteur Viseman, 38 dise.
Le même auteur Viseman, 3e disc.
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66 CE QU'ON PE-U T VOIR DANS UNE RUE. couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com -mençait à flétrir et à dépouiller. L'influence de la saison était venue en aide aux ravages du mal et achevait cette oeuvre de destruction douloureuse et lente. Dans le regard que le -vieillard jetait sur le paysage, son arrêt, et un arrêt pro-chain, semblait écrit point d'expression, point de vie tout y était machinal. Le coéur saignait à ce spectacle. Aussi lais-sait-on le comte dans son coin, sans le fatiguer de questions auxquelles il eût été incapable de répondre. Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siège et se mêlait à l'entre-tien. Ce fut au milieu de circonstances semblables, qu'un matin Sigismond parut dans le salon. Était-il plus mal dis-posé que de coutume? Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître? Ou bien, était-ce cal-cul de sa part, et, croyant l'heure venue, voulait-il s'affran-chir des derniers ménagements ? Il y eut un peu de tout cela dans ses motifs de détermination et il se composa un main-tien en conséquence.'A l'aspect des Saint-Pons, il recula -comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston. Celui-ci pâlit et un éclair de colère brilla dans ses yeux cependant il se contint. Deux larmes roulèrent dans les yeux de Clé-mence. Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé. Comme on le pense, la visite ne se prolongea pas ce jour-là. La marquise et sa flllè se levèrent, et, à la chaleur de leurs adieux, Clémence put juger qu'elle les voyait à Beau-pré pour la dernière fois. Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins què la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre. Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie. Au mo-
66 CE QU'ON PE-U T VOIR DANS UNE RUE. couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com -mençait à flétrir et à dépouiller. L'influence de la saison était venue en aide aux ravages du mal et achevait cette oeuvre de destruction douloureuse et lente. Dans le regard que le -vieillard jetait sur le paysage, son arrêt, et un arrêt pro-chain, semblait écrit point d'expression, point de vie tout y était machinal. Le coéur saignait à ce spectacle. Aussi lais-sait-on le comte dans son coin, sans le fatiguer de questions auxquelles il eût été incapable de répondre. Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siège et se mêlait à l'entre-tien. Ce fut au milieu de circonstances semblables, qu'un matin Sigismond parut dans le salon. Était-il plus mal dis-posé que de coutume@? Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître@? Ou bien, était-ce cal-cul de sa part, et, croyant l'heure venue, voulait-il s'affran-chir des derniers ménagements ? Il y eut un peu de tout cela dans ses motifs de détermination et il se composa un main-tien en conséquence.'A l'aspect des Saint-Pons, il recula -comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston. Celui-ci pâlit et un éclair de colère brilla dans ses yeux cependant il se contint. Deux larmes roulèrent dans les yeux de Clé-mence. Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé. Comme on le pense, la visite ne se prolongea pas ce jour-là. La marquise et sa flllè se levèrent, et, à la chaleur de leurs adieux, Clémence put juger qu'elle les voyait à Beau-pré pour la dernière fois. Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins què la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre. Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie. Au mo-
66 CE QU'ON PE@U@T VOIR DANS UNE RUE. couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com@-mençait à flétrir et à dépouiller. L'influence de la saison était venue en aide aux ravages du mal et achevait cette oeuvre de destruction douloureuse et lente. Dans le regard que le @vieillard jetait sur le paysage, son arrêt, et un arrêt pro-chain, semblait écrit point d'expression, point de vie tout y était machinal. Le coeur saignait à ce spectacle. Aussi lais-sait-on le comte dans son coin, sans le fatiguer de questions auxquelles il eût été incapable de répondre. Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siége et se mêlait à l'entre-tien. Ce fut au milieu de circonstances semblables, qu'un matin Sigismond parut dans le salon. Était-il plus mal dis-posé que de coutume ? Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître ? Ou bien, était-ce cal-cul de sa part, et, croyant l'heure venue, voulait-il s'affran-chir des derniers ménagements ? Il y eut un peu de tout cela dans ses motifs de détermination et il se composa un main-tien en conséquence. A l'aspect des Saint-Pons, il recula @comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston. Celui-ci pâlit et un éclair de colère brilla dans ses yeux cependant il se contint. Deux larmes roulèrent dans les yeux de Clé-mence. Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé. Comme on le pense, la visite ne se prolongea pas ce jour-là. La marquise et sa fille se levèrent, et, à la chaleur de leurs adieux, Clémence put juger qu'elle les voyait à Beau-pré pour la dernière fois. Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins que la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre. Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie. Au mo-
Ou bien, était-ce cal-cul de sa part, et, croyant l'heure venue, voulait-il s'affran-chir des derniers ménagements ?
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14 de ce que les marins ne font aucun usage de ce varec car il est bon à manger. A la hauteur du Cap-Vert, où ADANSON fit de si amples récoltes et où GOLBERRY mesura le tronc d'un baobab , ce géant des solitudes dont l'âge épouvante l'imagination quand elle calcule les siècles par le long accroissement qu'exige sa grosseur monstrueuse 1 , PALISOT DE BEAU-VOIS vit pour la première fois le requin-marteau squalus zygcena, L. , l'espèce la plus audacieuse et la plus vorace, et le poisson-scie squalus pristis, L. , l'ennemi le plus acharné de la baleine et qui périt en même temps que sa victime. Le phénomène de la phosphorescence de la mer, si parfaitement décrit par MARCHAND 2 , dû, selon les uns, aux méduses ou bien au frai des poissons aux insectes lumineux, aux mollusques et zoophytes mous, selon les autres au frottement et à l'électricité des cou-rans marins, suivant ceux-ci enfin à des substances animales et végétales en putréfaction , suivant ceux-là, fixa son attention, et comme la question était difficile et demeurée indécise, il voulut en pénétrer le mystère. Fut-il plus heureux que ses devanciers ? Je l'ignore, mais il estime 1 Cet arbre qui, d'après les observations les plus exactes, paraît mettre trois siècles pour atteindre à sa hau-teur ordinaire, avait, en 1800, onze mètres 34 pieds de circonférence. Si l'on compare cette mesure à celle prise' par ADANSON, quarante-six ans auparavant, on voit qu'il n'avait gagné en diamètre, durant cet intervalle, que 16 à 18 millimètres 7 à 8 lignes . 2 Voyage autour du monde pendant les années 1790 1791 ef 1792 tom. II pag 34o - 344.
14 de ce que les marins ne font aucun usage de ce varec car il est bon à manger. A la hauteur du Cap-Vert, où ADANSON fit de si amples récoltes et où GOLBERRY mesura le tronc d'un baobab , ce géant des solitudes dont l'âge épouvante l'imagination quand elle calcule les siècles par le long accroissement qu'exige sa grosseur monstrueuse 1 , PALISOT DE BEAU-VOIS vit pour la première fois le requin-marteau squalus zygcena, L. , l'espèce la plus audacieuse et la plus vorace, et le poisson-scie squalus pristis, L. , l'ennemi le plus acharné de la baleine et qui périt en même temps que sa victime. Le phénomène de la phosphorescence de la mer, si parfaitement décrit par MARCHAND 2 , dû, selon les uns, aux méduses ou bien au frai des poissons aux insectes lumineux, aux mollusques et zoophytes mous, selon les autres au frottement et à l'électricité des cou-rans marins, suivant ceux-ci enfin à des substances animales et végétales en putréfaction , suivant ceux-là, fixa son attention, et comme la question était difficile et demeurée indécise, il voulut en pénétrer le mystère. Fut-il plus heureux que ses devanciers ? Je l'ignore, mais il estime@@@ 1 Cet arbre qui, d'après les observations les plus exactes, paraît mettre trois siècles pour atteindre à sa hau-teur ordinaire, avait, en 1800, onze mètres 34 pieds de circonférence. Si l'on compare cette mesure à celle prise' par ADANSON, quarante-six ans auparavant, on voit qu'il n'avait gagné en diamètre, durant cet intervalle, que 16 à 18 millimètres 7 à 8 lignes . 2 Voyage autour du monde pendant les années 1790 1791 ef 1792 tom. II pag 34o - 344.
14 de ce que les marins ne font aucun usage de ce varec car il est bon à manger. A la hauteur du Cap-Vert, où ADANSON fit de si amples récoltes et où GOLBERRY mesura le tronc d'un baobab , ce géant des solitudes dont l'âge épouvante l'imagination quand elle calcule les siècles par le long accroissement qu'exige sa grosseur monstrueuse 1 , PALISOT DE BEAU-VOIS vit pour la première fois le requin-marteau squalus zygoena, L. , l'espèce la plus audacieuse et la plus vorace, et le poisson-scie squalus pristis, L. , l'ennemi le plus acharné de la baleine et qui périt en même temps que sa victime. Le phénomène de la phosphorescence de la mer, si parfaitement décrit par MARCHAND 2 , dû, selon les uns, aux méduses ou bien au frai des poissons aux insectes lumineux, aux mollusques et zoophytes mous, selon les autres au frottement et à l'électricité des cou-rans marins, suivant ceux-ci enfin à des substances animales et végétales en putréfaction , suivant ceux-là, fixa son attention, et comme la question était difficile et demeurée indécise, il voulut en pénétrer le mystère. Fut-il plus heureux que ses devanciers ? Je l'ignore, mais il estime 14 1 Cet arbre qui, d'après les observations les plus exactes, paraît mettre trois siècles pour atteindre à sa hau-teur ordinaire, avait, en 1800, onze mètres 34 pieds de circonférence. Si l'on compare cette mesure à celle prise' par ADANSON, quarante-six ans auparavant, on voit qu'il n'avait gagné en diamètre, durant cet intervalle, que 16 à 18 millimètres 7 à 8 lignes . 2 Voyage autour du monde pendant les années 1790 1791 ef 1792 tom. II pag 34o -@344.
A la hauteur du Cap-Vert, où ADANSON fit de si amples récoltes et où GOLBERRY mesura le tronc d'un baobab , ce géant des solitudes dont l'âge épouvante l'imagination quand elle calcule les siècles par le long accroissement qu'exige sa grosseur monstrueuse 1 , PALISOT DE BEAU-VOIS vit pour la première fois le requin-marteau squalus zygcena, L. , l'espèce la plus audacieuse et la plus vorace, et le poisson-scie squalus pristis, L. , l'ennemi le plus acharné de la baleine et qui périt en même temps que sa victime.
A la hauteur du Cap-Vert, où ADANSON fit de si amples récoltes et où GOLBERRY mesura le tronc d'un baobab , ce géant des solitudes dont l'âge épouvante l'imagination quand elle calcule les siècles par le long accroissement qu'exige sa grosseur monstrueuse 1 , PALISOT DE BEAU-VOIS vit pour la première fois le requin-marteau squalus zygoena, L. , l'espèce la plus audacieuse et la plus vorace, et le poisson-scie squalus pristis, L. , l'ennemi le plus acharné de la baleine et qui périt en même temps que sa victime.
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-01. ANTHROPOLOGIE anomalies. Je citerai à l'appui de ce fait l'expérience considérable de Wood. Dans l'hiver de 1866-67 à King's College de Londres, cet éminent anatomiste n'a pas relevé moins de 295 anomalies des muscles sur 34 cadavres. Proceedings of the Royal Soc. of London, vol. XV, p. 518. Pour certains muscles, l'anomalie est même tellement fréquente qu'elle a pu être prise pour l'état normal par un homme de l'autorité de M. Sappey, ainsi que je l'ai indiqué pour le muscle court péronier laté-ral. Journal de l'anatomie et de la physiologie, de M. Ch. Robin, nu-- méro de mai 1872. On peut établir une division dans l'étude des muscles anomaux. 1 Parmi eux, il en est qui forment une classe à part ils semblent consti-tuer chez l'homme des organes nouveaux, dont -rien dans les disposi-tions normales n'indiquait même l'existence rudimentaire. Dans une seconde classe d'anomalies se rangent les dispositions ex-ceptionnelles d'organes normalement existant. En continuant cette classification artificielle, on pourrait subdiviser ce second groupe en anomalies par excès et par défaut, etc. Mais cette taxinomie ne nous apprendrait rien sur leur valeur réelle. Pour éclai-rer celle-ci d'un nouveau jour, il faut l'étudier à la lumière de l'ana-tomie comparée. Une fois mis sur cette voie, on ne tarde pas à recon-naître que la grande majorité des anomalies n'est que la reproduc-tion d'un état normal chez des espèces différentes. Dès lors, cette question, jusque-là simple objet de curiosité à peine digne de former une dépendance de la tératologie, prend une place capitale dans l'ana-tomie philosophique. II. La majorité des anomalies musculaires, ai-je dit, rappelle un état normal chez une espèce inférieure. Les particularités de ce genre ont reçu depuis longtemps les noms de faits de retour ou de réversion em-pruntés à la théorie transformiste. Un premier groupe de ces anomalies rêversives comprend des mus-cles totalement étrangers au type humain normal. J'en citerai quelques exemples pour en donner une idée 1° Il est un muscle de la poitrine que l'on rencontre chez beaucoup de mammifères inférieurs et jusque chez les singes cynocéphales. Il se compose d'une bande musculaire étendue sur les côtés du sternum en-tre les insertions du sterno-cléido-mastoïdien et celles du droit de l'abdomen. Ce muscle, appelé sternalis brutorum ou rectus thoracis, se trouve accidentellement chez l'homme. J'ai eu l'occasion de l'observer deux fois et la fig. 1, planche VII, en reproduit un beau spécimen.
-01. ANTHROPOLOGIE anomalies. Je citerai à l'appui de ce fait l'expérience considérable de Wood. Dans l'hiver de 1866-67 à King's College de Londres, cet éminent anatomiste n'a pas relevé moins de 295 anomalies des muscles sur 34 cadavres. Proceedings of the Royal Soc. of London, vol. XV, p. 518. Pour certains muscles, l'anomalie est même tellement fréquente qu'elle a pu être prise pour l'état normal par un homme de l'autorité de M. Sappey, ainsi que je l'ai indiqué pour le muscle court péronier laté-ral. Journal de l'anatomie et de la physiologie, de M. Ch. Robin, nu-- méro de mai 1872. On peut établir une division dans l'étude des muscles anomaux. 1 Parmi eux, il en est qui forment une classe à part ils semblent consti-tuer chez l'homme des organes nouveaux, dont -rien dans les disposi-tions normales n'indiquait même l'existence rudimentaire. Dans une seconde classe d'anomalies se rangent les dispositions ex-ceptionnelles d'organes normalement existant. En continuant cette classification artificielle, on pourrait subdiviser ce second groupe en anomalies par excès et par défaut, etc. @Mais cette taxinomie ne nous apprendrait rien sur leur valeur réelle. Pour éclai-rer celle-ci d'un nouveau jour, il faut l'étudier à la lumière de l'ana-tomie comparée. Une fois mis sur cette voie, on ne tarde pas à recon-naître que la grande majorité des anomalies n'est que la reproduc-tion d'un état normal chez des espèces différentes. Dès lors, cette question, jusque-là simple objet de curiosité à peine digne de former une dépendance de la tératologie, prend une place capitale dans l'ana-tomie philosophique. II. La majorité des anomalies musculaires, ai-je dit, rappelle un état normal chez une espèce inférieure. Les particularités de ce genre ont reçu depuis longtemps les noms de faits de retour ou de réversion em-pruntés à la théorie transformiste. Un premier groupe de ces anomalies rêversives comprend des mus-cles totalement étrangers au type humain normal. J'en citerai quelques exemples pour en donner une idée 1° Il est un muscle de la poitrine que l'on rencontre chez beaucoup de mammifères inférieurs et jusque chez les singes cynocéphales. Il se compose d'une bande musculaire étendue sur les côtés du sternum en-tre les insertions du sterno-cléido-mastoïdien et celles du droit de l'abdomen. Ce muscle, appelé sternalis brutorum ou rectus thoracis, se trouve accidentellement chez l'homme. J'ai eu l'occasion de l'observer deux fois et la fig. 1, planche VII, en reproduit un beau spécimen.
-01. ANTHROPOLOGIE anomalies. Je citerai à l'appui de ce fait l'expérience considérable de Wood. Dans l'hiver de 1866-67 à King's College de Londres, cet éminent anatomiste n'a pas relevé moins de 295 anomalies des muscles sur 34 cadavres. Proceedings of the Royal Soc. of London, vol. XV, p. 518. Pour certains muscles, l'anomalie est même tellement fréquente qu'elle a pu être prise pour l'état normal par un homme de l'autorité de M. Sappey, ainsi que je l'ai indiqué pour le muscle court péronier laté-ral. Journal de l'anatomie et de la physiologie, de M. Ch. Robin, nu-@@méro de mai 1872. On peut établir une division dans l'étude des muscles anomaux.@@ Parmi eux, il en est qui forment une classe à part ils semblent consti-tuer chez l'homme des organes nouveaux, dont @rien dans les disposi-tions normales n'indiquait même l'existence rudimentaire. Dans une seconde classe d'anomalies se rangent les dispositions ex-ceptionnelles d'organes normalement existant. En continuant cette classification artificielle, on pourrait subdiviser ce second groupe en anomalies par excès et par défaut, etc. -Mais cette taxinomie ne nous apprendrait rien sur leur valeur réelle. Pour éclai-rer celle-ci d'un nouveau jour, il faut l'étudier à la lumière de l'ana-tomie comparée. Une fois mis sur cette voie, on ne tarde pas à recon-naître que la grande majorité des anomalies n'est que la reproduc-tion d'un état normal chez des espèces différentes. Dès lors, cette question, jusque-là simple objet de curiosité à peine digne de former une dépendance de la tératologie, prend une place capitale dans l'ana-tomie philosophique. II. La majorité des anomalies musculaires, ai-je dit, rappelle un état normal chez une espèce inférieure. Les particularités de ce genre ont reçu depuis longtemps les noms de faits de retour ou de réversion em-pruntés à la théorie transformiste. Un premier groupe de ces anomalies réversives comprend des mus-cles totalement étrangers au type humain normal. J'en citerai quelques exemples pour en donner une idée 1° Il est un muscle de la poitrine que l'on rencontre chez beaucoup de mammifères inférieurs et jusque chez les singes cynocéphales. Il se compose d'une bande musculaire étendue sur les côtés du sternum en-tre les insertions du sterno-cléido-mastoïdien et celles du droit de l'abdomen. Ce muscle, appelé sternalis brutorum ou rectus thoracis, se trouve accidentellement chez l'homme. J'ai eu l'occasion de l'observer deux fois et la fig. 1, planche VII, en reproduit un beau spécimen.
Il se compose d'une bande musculaire étendue sur les côtés du sternum en-tre les insertions du sterno-cléido-mastoïdien et celles du droit de l'abdomen.
Il se compose d'une bande musculaire étendue sur les côtés du sternum en-tre les insertions du sterno-cléido-mastoïdien et celles du droit de l'abdomen.
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422 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES La garde nationale ne pouvant retenir son indignation, a j fait feu , mais elle a eu la modération de diriger les coups en l'air , et personne n'a été blessé à cette première décharge. L'audace des séditieux était telle que quelques-uns sont revenus sur le haut du glacis braver la loi et la force. Cependant le corps municipal employait tous ses efforts pour faire cesser le feu, et M. le commandant général, qui était plus avancédans le Champ de la Fédération, était ac-couru pour rétablir l'ordre et seconder les efforts de la mu-nicipalité. Le corps municipal et les troupes sont entrés dans le Champ de la Fédération et comme l'autel de la patrie pa-raissait alors presque entièrement évacué , ils ont dirigé leur marche vers l'Ecole militaire , à distance à peu près égale de l'autel de la patrie et du glacis qui se trouve du côté du Gros-Caillou. Cette partie du glacis et celle du même côté qui se pro-longe vers la rivière , étaient couvertes de séditieux qui ont insulté la garde nationale, qui lui ont lancé des pierres, et qui ont même tiré des coups de fusils et de pistolets. Le corps municipal n'ayant pu exécuter l'article VI de la loi martiale, la garde nationale a usé du pouvoir que donne l'article VII i elle a déployé la force, parce que les vio-lences les plus criminelles ont rendu les sommations impos-sibles , et c'est à cet endroit qu'a été fait le plus grand feu. Au moment ou le corps municipal rédige le présent pro-cès-verbal, on évalue le nombre des morts à onze ou douze, ~w i Cet article était ainsi conçu a Dans le cas où, soit avant,soit pendant le prononce des sommations, l'attroupement commettrait quelques violences, et pareillement dans le cas où, après les sommations faites, les personnes attroupées ne se reti-reraient pas paisiblement, la force des armes sera à l'instant déployée contre les séditieux, sans que personne soit responsable des événemens qui pourront en résulter.
422 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES La garde nationale ne pouvant retenir son indignation, a j fait feu , mais elle a eu la modération de diriger les coups en l'air , et personne n'a été blessé à cette première décharge. L'audace des séditieux était telle que quelques-uns sont revenus sur le haut du glacis braver la loi et la force. Cependant le corps municipal employait tous ses efforts pour faire cesser le feu, et M. le commandant général, qui était plus avancé@dans le Champ de la Fédération, était ac-couru pour rétablir l'ordre et seconder les efforts de la mu-nicipalité. Le corps municipal et les troupes sont entrés dans le Champ de la Fédération et comme l'autel de la patrie pa-raissait alors presque entièrement évacué , ils ont dirigé leur marche vers l'Ecole militaire , à distance à peu près égale de l'autel de la patrie et du glacis qui se trouve du côté du Gros-Caillou. Cette partie du glacis et celle du même côté qui se pro-longe vers la rivière , étaient couvertes de séditieux qui ont insulté la garde nationale, qui lui ont lancé des pierres, et qui ont même tiré des coups de fusils et de pistolets. Le corps municipal n'ayant pu exécuter l'article VI de la loi martiale, la garde nationale a usé du pouvoir que donne l'article VII i elle a déployé la force, parce que les vio-lences les plus criminelles ont rendu les sommations impos-sibles , et c'est à cet endroit qu'a été fait le plus grand feu. Au moment ou le corps municipal rédige le présent pro-cès-verbal, on évalue le nombre des morts à onze ou douze, ~w i Cet article était ainsi conçu a Dans le cas où, soit avant,@soit pendant le prononce des sommations, l'attroupement commettrait quelques violences, et pareillement dans le cas où, après les sommations faites, les personnes attroupées ne se reti-reraient pas paisiblement, la force des armes sera à l'instant déployée contre les séditieux, sans que personne soit responsable des événemens qui pourront en résulter.
422 ÈCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES La garde nationale ne pouvant retenir son indignation, a a fait feu@, mais elle a eu la modération de diriger les coups en l'air@, et personne n'a été blessé à cette première décharge. L'audace des séditieux était telle que quelques-uns sont revenus sur le haut du glacis braver la loi et la force. Cependant le corps municipal employait tous ses efforts pour faire cesser le feu, et M. le commandant général, qui était plus avancé dans le Champ de la Fédération, était ac-couru pour rétablir l'ordre et seconder les efforts de la mu-nicipalité. Le corps municipal et les troupes sont entrés dans le Champ de la Fédération et comme l'autel de la partie pa-raissait alors presque entièrement évacué@, ils ont dirigé leur marche vers l'Ecole militaire@, à distance à peu près égale de l'autel de la partie et du glacis qui se trouve du côté du Gros-Caillou. Cette partie du glacis et celle du même côté qui se pro-longe vers la rivière@, étaient couvertes de séditieux qui ont insulté la garde nationale, qui lui ont lancé des pierres, et qui ont même tiré des coups de fusils et de pistolets. Le corps municipal n'ayant pu exécuter l'article VI de la loi martiale, la garde nationale a usé du pouvoir que donne l'article VII 1 elle a déployé la force, parce que les vio-lences les plus criminelles ont rendu les sommations impos-sibles@, et c'est à cet endroit qu'a été fait le plus grand feu. Au moment où le corps municipal rédige le présent pro-cès-verbal, on évalue le nombre des morts à onze ou douze,ze, 1 Cet article était ainsi conçu@@ Dans le cas où, soit avant, soit pendant le prononcé des sommations, l'attroupement commettrait quelques violences, et pareillement dans le cas où, après les sommations faites, les personnes attroupées ne se reti-reraient pas paisiblement, la force des armes sera à l'instant déployée contre les séditieux, sans que personne soit responsable des événemens qui pourront en résulter.
422 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES La garde nationale ne pouvant retenir son indignation, a j fait feu , mais elle a eu la modération de diriger les coups en l'air , et personne n'a été blessé à cette première décharge.
422 ÈCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES La garde nationale ne pouvant retenir son indignation, a a fait feu, mais elle a eu la modération de diriger les coups en l'air, et personne n'a été blessé à cette première décharge.
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38 L'ART DE MAGNÉTISER fluide magnétique minéral, mais encore comme preuves à l'appui de la théorie que j'ai avancée, qu'il n'y a, pour les phénomènes magnétiques , qu'une seule cause physique, naturelle, le fluide vital et que la volonté n'est là qu'un accessoire, comme elle l'est en tout. Ici l'on ne pourra pas me dire que la volonté a pu agir autrement que sur moi-même, et qu'elle peut non seulement être communiquée à ce barreau ou à cette eau, mais encore que cette eau et co morceau de fer aient pu la transmettre à l'aiguille. Non, il faut bien le reconnaître, ce n'est point la volonté qui agit sur le fer, sur l'eau, sur l'aiguille, c'est le fluide vital dont vous avez saturé le fer ou l'eau qui réagit sur l'aiguille, et votre volonté n'a d'action que sur vous-même, en provoquant une émission plus grande, selon que cette volonté s'exerce avec plus de fermeté le fluide agit sur l'aiguille dans le sens de votre action et non d'après votre volonté. Pour preuve, vous pourrez avoir la volonté d'atti-rer l'aiguille, tout en agissant comme il le faut pour pro-duire un effet de répulsion, et, malgré votre volonté d'attirer, l'aiguille sera repoussée. Donc, il n'est point nécessaire, en magnétisant, d'avoir telle ou telle volonté pour obtenir tel ou tel résultat donc il n'est point nécessaire d'avoir des intentions bienveillantes ou malveillantes, morales ou immorales, pour produire de bons ou de mauvais résultats donc, le fluide n'est point imprégné par tels ou tels sentiments que le magnétiseur éprouve, comme on le dit partout. Non, il suffit de savoir agir et diriger le fluide, de modérer ou d'activer l'action là est toute la science. Je prends, comme preuve de ce que j'avance, un fait sur lequel M. l'abbé Loubert s'appuie pour démontrer le con-traire, à savoir comment l'action de l'âme, le sentiment dont on est animé, moral ou immoral, agit sur le sujet. Je cite M. Loubert textuellement Le docteur Filassier prit un jour pour sujet d'expéri-mentation un interne des hôpitaux, adversaire spirituel de a doctrine du magnétisme, et il produisit les phéno-
38 L'ART DE MAGNÉTISER fluide magnétique minéral, mais encore comme preuves à l'appui de la théorie que j'ai avancée, qu'il n'y a, pour les phénomènes magnétiques , qu'une seule cause physique, naturelle, le fluide vital et que la volonté n'est là qu'un accessoire, comme elle l'est en tout. Ici l'on ne pourra pas me dire que la volonté a pu agir autrement que sur moi-même, et qu'elle peut non seulement être communiquée à ce barreau ou à cette eau, mais encore que cette eau et co morceau de fer aient pu la transmettre à l'aiguille. Non, il faut bien le reconnaître, ce n'est point la volonté qui agit sur le fer, sur l'eau, sur l'aiguille, c'est le fluide vital dont vous avez saturé le fer ou l'eau qui réagit sur l'aiguille, et votre volonté n'a d'action que sur vous-même, en provoquant une émission plus grande, selon que cette volonté s'exerce avec plus de fermeté le fluide agit sur l'aiguille dans le sens de votre action et non d'après votre volonté. Pour preuve, vous pourrez avoir la volonté d'atti-rer l'aiguille, tout en agissant comme il le faut pour pro-duire un effet de répulsion, et, malgré votre volonté d'attirer, l'aiguille sera repoussée. Donc, il n'est point nécessaire, en magnétisant, d'avoir telle ou telle volonté pour obtenir tel ou tel résultat donc il n'est point nécessaire d'avoir des intentions bienveillantes ou malveillantes, morales ou immorales, pour produire de bons ou de mauvais résultats donc, le fluide n'est point imprégné par tels ou tels sentiments que le magnétiseur éprouve, comme on le dit partout. Non, il suffit de savoir agir et diriger le fluide, de modérer ou d'activer l'action là est toute la science. Je prends, comme preuve de ce que j'avance, un fait sur lequel M. l'abbé Loubert s'appuie pour démontrer le con-traire, à savoir comment l'action de l'âme, le sentiment dont on est animé, moral ou immoral, agit sur le sujet. Je cite M. Loubert textuellement Le docteur Filassier prit un jour pour sujet d'expéri-mentation un interne des hôpitaux, adversaire spirituel de a doctrine du magnétisme, et il produisit les phéno-
38 L'ART DE MAGNÉTISER fluide magnétique minéral, mais encore comme preuves à l'appui de la théorie que j'ai avancée, qu'il n'y a, pour les phénomènes magnétiques@, qu'une seule cause physique, naturelle, le fluide vital et que la volonté n'est là qu'un accessoire, comme elle l'est en tout. Ici l'on ne pourra pas me dire que la volonté a pu agir autrement que sur moi-même, et qu'elle peut non seulement être communiquée à ce barreau ou à cette eau, mais encore que cette eau et ce morceau de fer aient pu la transmettre à l'aiguille. Non, il faut bien le reconnaître, ce n'est point la volonté qui agit sur le fer, sur l'eau, sur l'aiguille, c'est le fluide vital dont vous avez saturé le fer ou l'eau qui réagit sur l'aiguille, et votre volonté n'a d'action que sur vous-même, en provoquant une émission plus grande, selon que cette volonté s'exerce avec plus de fermeté le fluide agit sur l'aiguille dans le sens de votre action et non d'après votre volonté. Pour preuve, vous pourrez avoir la volonté d'atti-rer l'aiguille, tout en agissant comme il le faut pour pro-duire un effet de répulsion, et, malgré votre volonté d'attirer, l'aiguille sera repoussée. Donc, il n'est point nécessaire, en magnétisant, d'avoir telle ou telle volonté pour obtenir tel ou tel résultat donc il n'est point nécessaire d'avoir des intentions bienveillantes ou malveillantes, morales ou immorales, pour produire de bons ou de mauvais résultats donc, le fluide n'est point imprégné par tels ou tels sentiments que le magnétiseur éprouve, comme on le dit partout. Non, il suffit de savoir agir et diriger le fluide, de modérer ou d'activer l'action là est toute la science. Je prends, comme preuve de ce que j'avance, un fait sur lequel M. l'abbé Loubert s'appuie pour démontrer le con-traire, à savoir comment l'action de l'âme, le sentiment dont on est animé, moral ou immoral, agit sur le sujet. Je cite M. Loubert textuellement Le docteur Filassier prit un jour pour sujet d'expéri-mentation un interne des hôpitaux, adversaire spirituel de a doctrine du magnétisme, et il produisit les phéno-
38 L'ART DE MAGNÉTISER fluide magnétique minéral, mais encore comme preuves à l'appui de la théorie que j'ai avancée, qu'il n'y a, pour les phénomènes magnétiques , qu'une seule cause physique, naturelle, le fluide vital et que la volonté n'est là qu'un accessoire, comme elle l'est en tout.
38 L'ART DE MAGNÉTISER fluide magnétique minéral, mais encore comme preuves à l'appui de la théorie que j'ai avancée, qu'il n'y a, pour les phénomènes magnétiques, qu'une seule cause physique, naturelle, le fluide vital et que la volonté n'est là qu'un accessoire, comme elle l'est en tout.
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68 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE Armand-Emmanuel Duplessis, duc de Richelieu,, na-quit à Paris le 26 septembre 1787. Il entra fort jeune au collège du Plessis, fondation du cardinal de Riche-lieu, et il y fit de brillantes études. Après les-avoir, ter-minées, il parcourut les-divers pays dont il voulait ap-prendre la langue, et ce fut ainsi qu'il acquit, en quelques années, une connaissance approfondie des lan-gues allemande, anglaise, italienne.et russe. A son retour, le roi le nomma son premier gentilhomme. On était en l789. Le 5 octobre, le peuple de Paris s'é-lait porté sur Versailles. Le jeune duc l'apprend aussi-tôt il veut instruire le roi du danger qui le menace il court, traverse sans s'arrêter les groupes nombreux qui sillonnent la route, et, heureux d'échapper à tout dan-ger, il est le premier qui porte à la cour l'affligeante nouvelle. Le roi lui laissa la liberté de quitter la France, et Richelieu se rendit à Vienne, où l'empereur Joseph II le reçut avec bienveillance. A la mort de ce prince, il passa en Russie, où régnait Catherine. Là, commandait avec éclat, dans les armées russes, un Français, le comte Roger de Damas.. Le prince de Ligne a fait de ce jeune seigneur un portrait si admirable d'esprit, que je ne puis le passer sous silence. J'ai vu un phénomène, un joli phéno-mène, un Français de trois siècles. Il a la chevalerie de l'un, là grâce de l'autre et la gaieté de celui-ci. François Ier, le grand Condé et le maréchal de Saxe ce auraient Voulu avoir un fils comme lui. Il est étourdi
68 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE Armand-Emmanuel Duplessis, duc de Richelieu,, na-quit à Paris le 26 septembre 1787. Il entra fort jeune au collège du Plessis, fondation du cardinal de Riche-lieu, et il y fit de brillantes études. Après les-avoir, ter-minées, il parcourut les-divers pays dont il voulait ap-prendre la langue, et ce fut ainsi qu'il acquit, en quelques années, une connaissance approfondie des lan-gues allemande, anglaise, italienne.et russe. A son retour, le roi le nomma son premier gentilhomme. On était en l789. Le 5 octobre, le peuple de Paris s'é-lait porté sur Versailles. Le jeune duc l'apprend aussi-tôt il veut instruire le roi du danger qui le menace il court, traverse sans s'arrêter les groupes nombreux qui sillonnent la route, et, heureux d'échapper à tout dan-ger, il est le premier qui porte à la cour l'affligeante nouvelle. Le roi lui laissa la liberté de quitter la France, et Richelieu se rendit à Vienne, où l'empereur Joseph II le reçut avec bienveillance. A la mort de ce prince, il passa en Russie, où régnait Catherine. Là, commandait avec éclat, dans les armées russes, un Français, le comte Roger de Damas.. Le prince de Ligne a fait de ce jeune seigneur un portrait si admirable d'esprit, que je ne puis le passer sous silence. J'ai vu un phénomène, un joli phéno-@mène, un Français de trois siècles. Il a la chevalerie de l'un, là grâce de l'autre et la gaieté de celui-ci. François Ier, le grand Condé et le maréchal de Saxe ce auraient Voulu avoir un fils comme lui. Il est étourdi
68 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE Armand-Emmanuel Duplessis, duc de Richelieu,@ na-quit à Paris le 26 septembre 1767. Il entra fort jeune au collège du Plessis, fondation du cardinal de Riche-lieu, et il y fit de brillantes études. Après les-avoir, ter-minées, il parcourut les-divers pays dont il voulait ap-prendre la langue, et ce fut ainsi qu'il acquit, en quelques années, une connaissance approfondie des lan-gues allemande, anglaise, italienne et russe. A son retour, le roi le nomma son premier gentilhomme. On était en l789. Le 5 octobre, le peuple de Paris s'é-tait porté sur Versailles. Le jeune duc l'apprend aussi-tôt il veut instruire le roi du danger qui le menace il court, traverse sans s'arrêter les groupes nombreux qui sillonnent la route, et, heureux d'échapper à tout dan-ger, il est le premier qui porte à la cour l'affligeante nouvelle. Le roi lui laissa la liberté de quitter la France, et Richelieu se rendit à Vienne, où l'empereur Joseph II le reçut avec bienveillance. A la mort de ce prince, il passa en Russie, où régnait Catherine. Là, commandait avec éclat, dans les armées russes, un Français, le comte Roger de Damas.. Le prince de Ligne a fait de ce jeune seigneur un portrait si admirable d'esprit, que je ne puis le passer sous silence. J'ai vu un phénomène, un joli phéno- mène, un Français de trois siècles. Il a la chevalerie de l'un, là grâce de l'autre et la gaieté de celui-ci. François Ier, le grand Condé et le maréchal de Sax@@@e auraient voulu avoir un fils comme lui. Il est étourdi
François Ier, le grand Condé et le maréchal de Saxe ce auraient Voulu avoir un fils comme lui.
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72 L'ART DE MAGNÉTISER afin de pouvoir prendre un verre de madère. J y consentis mais, au moment où il porta le verre à ses lèvres, je para-lysai de nouveau le bras, et il resta le verre près des lèvres sans pouvoir boire. - C'est le supplice de Tantale, s'écria-t-il laissez-moi boire ce vin, je vous en prie ! Je le dégageai entièrement alors il se tâtapour s'assurer qu'il avait bien l'usage de tous ses membres et qu'il ne faisait pas un songe mais nos rires et nos plaisanteries lui persuadèrent facilement qu'il était bien éveillé. Il nous dit qu'à peine lui avais-je touché les pouces, il lui avait semblé éprouver, dans les bras et les jambes, des secousses qui l'avaient engourdi, au point qu'il ne sentait plus ni les uns ni les autres que ses yeux étaient devenus fixes sans qu'il pût baisser les paupières, malgré le désir qu'il en avait. A Caen, Mme Price me défia également, et, en quelques minutes, elle fut dans le même état, les yeux ouverts, la tête renversée sur son fauteuil, sans pouvoir remuer ni parler. Sa fille, effrayée de l'immobilité de ses grands yeux qui semblaient vouloir sortir de leur orbite, la pria instam-ment de les fermer, mais elle ne le put, le comte d'Emie-ville était présent, et cela se passait dans le salon de iUm0 Sherrwill. Un mois après, j'étais à Londres dans le salon du docteur Elliotson il me proposa de magnétiser un des gentlemen présents, qui était fort incrédule, et que lui, docteur, n'avait jamais pu magnétiser. J'acceptai vingt minutes après, ce monsieur était renversé dans son fauteuil, les yeux fixes, sans pouvoir faire un mouvement et sans pouvoir répondre aux questions qu'on lui adressait de tous côtés. Je le dégageai un peu il respira bruyamment et put alors convenir qu'il se trouvait dans un état dont il ne pouvait se rendre compte, puisqu'il lui était impossible de remuer, quoique jouissant de toutes ses facultés intellectuelles. Je le dégageai entièrement, et quelques instants après il dis-parut son amour-propre était-blessé. Le quatrième cas de ce genre se passa à Paris dans le
72 L'ART DE MAGNÉTISER afin de pouvoir prendre un verre de madère. J y consentis mais, au moment où il porta le verre à ses lèvres, je para-lysai de nouveau le bras, et il resta le verre près des lèvres sans pouvoir boire. - C'est le supplice de Tantale, s'écria-t-il laissez-moi boire ce vin, je vous en prie ! Je le dégageai entièrement alors il se tâta@pour s'assurer qu'il avait bien l'usage de tous ses membres et qu'il ne faisait pas un songe mais nos rires et nos plaisanteries lui persuadèrent facilement qu'il était bien éveillé. Il nous dit qu'à peine lui avais-je touché les pouces, il lui avait semblé éprouver, dans les bras et les jambes, des secousses qui l'avaient engourdi, au point qu'il ne sentait plus ni les uns ni les autres que ses yeux étaient devenus fixes sans qu'il pût baisser les paupières, malgré le désir qu'il en avait. A Caen, Mme Price me défia également, et, en quelques minutes, elle fut dans le même état, les yeux ouverts, la tête renversée sur son fauteuil, sans pouvoir remuer ni parler. Sa fille, effrayée de l'immobilité de ses grands yeux qui semblaient vouloir sortir de leur orbite, la pria instam-ment de les fermer, mais elle ne le put, le comte d'Emie-ville était présent, et cela se passait dans le salon de iUm0 Sherrwill. Un mois après, j'étais à Londres dans le salon du docteur Elliotson il me proposa de magnétiser un des gentlemen présents, qui était fort incrédule, et que lui, docteur, n'avait jamais pu magnétiser. J'acceptai vingt minutes après, ce monsieur était renversé dans son fauteuil, les yeux fixes, sans pouvoir faire un mouvement et sans pouvoir répondre aux questions qu'on lui adressait de tous côtés. Je le dégageai un peu il respira bruyamment et put alors convenir qu'il se trouvait dans un état dont il ne pouvait se rendre compte, puisqu'il lui était impossible de remuer, quoique jouissant de toutes ses facultés intellectuelles. Je le dégageai entièrement, et quelques instants après il dis-parut son amour-propre était-blessé. Le quatrième cas de ce genre se passa à Paris dans le
72 L'ART DE MAGNÉTISER afin de pouvoir prendre un verre de madère. J'y consentis mais, au moment où il porta le verre à ses lèvres, je para-lysai de nouveau le bras, et il resta le verre près des lèvres sans pouvoir boire. -@C'est le supplice de Tantale, s'écria-t-il laissez-moi boire ce vin, je vous en prie ! Je le dégageai entièrement alors il se tâta pour s'assurer qu'il avait bien l'usage de tous ses membres et qu'il ne faisait pas un songe mais nos rires et nos plaisanteries lui persuadèrent facilement qu'il était bien éveillé. Il nous dit qu'à peine lui avais-je touché les pouces, il lui avait semblé éprouver, dans les bras et les jambes, des secousses qui l'avaient engourdi, au point qu'il ne sentait plus ni les uns ni les autres que ses yeux étaient devenus fixes sans qu'il pût baisser les paupières, malgré le désir qu'il en avait. A Caen, Mme Price me défia également, et, en quelques minutes, elle fut dans le même état, les yeux ouverts, la tête renversée sur son fauteuil, sans pouvoir remuer ni parler. Sa fille, effrayée de l'immobilité de ses grands yeux qui semblaient vouloir sortir de leur orbite, la pria instam-ment de les fermer, mais elle ne le put, le comte d'Emie-ville était présent, et cela se passait dans le salon de @Mme Sherrwill. Un mois après, j'étais à Londres dans le salon du docteur Elliotson il me proposa de magnétiser un des gentlemen présents, qui était fort incrédule, et que lui, docteur, n'avait jamais pu magnétiser. J'acceptai vingt minutes après, ce monsieur était renversé dans son fauteuil, les yeux fixes, sans pouvoir faire un mouvement et sans pouvoir répondre aux questions qu'on lui adressait de tous côtés. Je le dégageai un peu il respira bruyamment et put alors convenir qu'il se trouvait dans un état dont il ne pouvait se rendre compte, puisqu'il lui était impossible de remuer, quoique jouissant de toutes ses facultés intellectuelles. Je le dégageai entièrement, et quelques instants après il dis-parut son amour-propre était blessé. Le quatrième cas de ce genre se passa à Paris dans le
J y consentis mais, au moment où il porta le verre à ses lèvres, je para-lysai de nouveau le bras, et il resta le verre près des lèvres sans pouvoir boire.
J'y consentis mais, au moment où il porta le verre à ses lèvres, je para-lysai de nouveau le bras, et il resta le verre près des lèvres sans pouvoir boire.
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21 L'ART DE MAGNÉTISER fut que s'il voulait donner des concerts, il devait s'abstenir des douches, attendu qu'elles lui raidiraient le poignet pour un mois ou deux. Sivori se'le tint pour dit, donna un concert et repartit pour Genève, où il était de retour le 20 août. Nous l'avons tous entendu aux concerts qu'il donna, pendant le mois de septembre, au Casino et au théâtre, concerts dans lesquels il obtint les plus brillants succès. Paraplégie ancienne ayant pour cause une affection de la moelle épinière, compliquée de crises d'hystérie régulières et sous toutes les formes. Ce fut dans les premiers jours de mon arrivée à Genève, en juillet 1851, que je vis Mlle de L. pour la première fois. Mme de L. me donna d'abord quelques renseignements que voici, sur la maladie de son enfant. La maladie de ma fille, peu connue par les nombreux médecins consultés, est très ancienne, et les causes remon-tent peut-être jusqu'au berceau. Dès l'âge de six ans, elle eut des convulsions au couvent, mais elles disparurent. Ce fut à l'âge de dix ans, c'est-à-dire en 1844, que la maladie se manifesta complètement, et amena avec elle les mille bizarreries que l'on remarque quelquefois dans les maladies nerveuses danse de Saint-Guy, crises nerveuses, frayeurs sans motifs, puis une sorte de paralysie dans les hanches et dans les jambes, qui paraissait provenir de l'épine dorsale un peu déviée, et douloureuse dans certaine partie. Cette paralysie, qui d'abord ne se montrait que passa-gère et presque toujours à la suite de fatigue d'estomac ou de digestion troublée, est devenue continue il y a six ans, en 1845, pendant que ma fille prenait des bains froids qui lui firent beaucoup de mal. Les crises devinrent dès lors journalières et réglées comme un chronomètre commençant chaque jour à quatre heures de l'après-midi et finissant à sept heures du soir.
21 L'ART DE MAGNÉTISER fut que s'il voulait donner des concerts, il devait s'abstenir des douches, attendu qu'elles lui raidiraient le poignet pour un mois ou deux. Sivori se'le tint pour dit, donna un concert et repartit pour Genève, où il était de retour le 20 août. Nous l'avons tous entendu aux concerts qu'il donna, pendant le mois de septembre, au Casino et au théâtre, concerts dans lesquels il obtint les plus brillants succès. Paraplégie ancienne ayant pour cause une affection de la moelle épinière, compliquée de crises d'hystérie régulières et sous toutes les formes. Ce fut dans les premiers jours de mon arrivée à Genève, en juillet 1851, que je vis Mlle de L@@. pour la première fois. Mme de L.@@ me donna d'abord quelques renseignements que voici, sur la maladie de son enfant. La maladie de ma fille, peu connue par les nombreux médecins consultés, est très ancienne, et les causes remon-tent peut-être jusqu'au berceau. Dès l'âge de six ans, elle eut des convulsions au couvent, mais elles disparurent. Ce fut à l'âge de dix ans, c'est-à-dire en 1844, que la maladie se manifesta complètement, et amena avec elle les mille bizarreries que l'on remarque quelquefois dans les maladies nerveuses danse de Saint-Guy, crises nerveuses, frayeurs sans motifs, puis une sorte de paralysie dans les hanches et dans les jambes, qui paraissait provenir de l'épine dorsale un peu déviée, et douloureuse dans certaine partie. Cette paralysie, qui d'abord ne se montrait que passa-gère et presque toujours à la suite de fatigue d'estomac ou de digestion troublée, est devenue continue il y a six ans, en 1845, pendant que ma fille prenait des bains froids qui lui firent beaucoup de mal. Les crises devinrent dès lors journalières et réglées comme un chronomètre commençant chaque jour à quatre heures de l'après-midi et finissant à sept heures du soir.
21 L'ART DE MAGNÉTISER fut que s'il voulait donner des concerts, il devait s'abstenir des douches, attendu qu'elles lui raidiraient le poignet pour un mois ou deux. Sivori se le tint pour dit, donna un concert et repartit pour Genève, où il était de retour le 20 août. Nous l'avons tous entendu aux concerts qu'il donna, pendant le mois de septembre, au Casino et au théâtre, concerts dans lesquels il obtint les plus brillants succès. Paraplégie ancienne ayant pour cause une affection de la moelle épinière, compliquée de crises d'hystérie régulières et sous toutes les formes. Ce fut dans les premiers jours de mon arrivée à Genève, en juillet 1851, que je vis Mlle de L... pour la première fois. Mme de L... me donna d'abord quelques renseignements que voici, sur la maladie de son enfant. La maladie de ma fille, peu connue par les nombreux médecins consultés, est très ancienne, et les causes remon-tent peut-être jusqu'au berceau. Dès l'âge de six ans, elle eut des convulsions au couvent, mais elles disparurent. Ce fut à l'âge de dix ans, c'est-à-dire en 1844, que la maladie se manifesta complètement, et amena avec elle les mille bizarreries que l'on remarque quelquefois dans les maladies nerveuse@ danse de Saint-Guy, crises nerveuses, frayeurs sans motifs, puis une sorte de paralysie dans les hanches et dans les jambes, qui paraissait provenir de l'épine dorsale un peu déviée, et douloureuse dans certaine partie. Cette paralysie, qui d'abord ne se montrait que passa-gère et presque toujours à la suite de fatigue d'estomac ou de digestion troublée, est devenue continue il y a six ans, en 1843, pendant que ma fille prenait des bains froids qui lui firent beaucoup de mal. Les crises devinrent dès lors journalières et réglées comme un chronomètre commençant chaque jour à quatre heures de l'après-midi et finissant à sept heures du soir.
Sivori se'le tint pour dit, donna un concert et repartit pour Genève, où il était de retour le 20 août.
Sivori se le tint pour dit, donna un concert et repartit pour Genève, où il était de retour le 20 août.
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32 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. Darwin. Celui-ci veut que tous les êtres Vivants ne fassent au fond qu'une seule espèce. Contrairement à cette monstruosité scientifique, ceux qui voient dans les races humaines de vraies espèces, font fausse route dans les distinc-tions classiques admises généralement. St Ion la juste remarque du docleur Rousch, les transformistes ne peuvent être nos adversaires qu'en tombant dans une contradiction, eux qui veulent que même les singes entrent dans notre espèce. Voilà comment toujours la vérité, abandonnant les excentricités des extrêmes, se trouve dans les sages milieux. VII. Preuves de l'unité de l'espèce dans la différence des races. PREMIÈRE PREUVE. Le signe le plus certain que des individus de race différente sont de la même espèce, c'est que les alliances de familles ont lieu et que les enfants sont féconds, et que cette fécondité est illimilée. Or, l'expérience est faite elle est faite avec toutes les races et cette expérience demeurera comme un argument sans réplique. Nous sommes en sécurité. La base actuelle de la science naturelle est assez solide pour n'être pas ébranlée et comme nous l'avons vu déjà, cette fécondité augmente entre races différentes. DEUXIÈME PREUVE. La seconde preuve ressort de l'impossibilité d'établir une ligne de dé-marcation entre les différentes races. Elles sont toutes reliées entre elles par des transitions insensibles. Aussi, il n'est pas étonnant que les naturalistes ne soient pas d'accord dans leur classification des races. Il n'y a pas de ligne précise, il n'y a pas même possibilité d'une ligne de démarcation fondée sur la nature, et qui soit incontestable pour séparer et distinguer les races. Qui peut dire dans les intervalles où finit le nègre et où commence l'éthiopien où finit l'éthiopien et où commence le cauca-sique car l'éthiopien est un terme moyen. Il n'y a dans chaque centre qu'un groupe restreint qui ait le type le plus développé de sa race, et encore dans ces groupes il y a des variétés qui ont des tendances vers les autres races. Toutes les races humaines sont un cercle complet de variétés se tenant sans interruption, par des transitions insensibles. Mais toutes ces variétés, ces nuances, ce plan légèrement Incliné, qui relient toutes les races, s'arrêtent tout à coup pour laisser un vide, un intervalle marqué entre l'homme et les animaux les plus parfaits au-dessous de lui. Ce que nous disons ici est si vrai et si incontestable, qu'un des plus savants naturalistes, Joseph Muller, affirme qu'il est-impossible d'établir une classification tout à fait exacte des races humaines. Les signes caractéristiques indiqués par les savants ne sont ni assez constants, ni assez précis on ne connaît point de principe scientifique pris dans la nature des choses, qui nous permette de distinguer les races, comme il en existe un pour les espèces. Blumenbach a établi cinq races, mais on ne doit les considérer que comme des termes extrêmes autrement on tombe dans l'arbitraire. Jamais on ne pourra dé-terminer si les Tatares et les Finnois appartiennent à la race mongole ou
32 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. Darwin. Celui-ci veut que tous les êtres Vivants ne fassent au fond qu'une seule espèce. Contrairement à cette monstruosité scientifique, ceux qui voient dans les races humaines de vraies espèces, font fausse route dans les distinc-tions classiques admises généralement. St Ion la juste remarque du docleur Rousch, les transformistes ne peuvent être nos adversaires qu'en tombant dans une contradiction, eux qui veulent que même les singes entrent dans notre espèce. Voilà comment toujours la vérité, abandonnant les excentricités des extrêmes, se trouve dans les sages milieux. VII. @Preuves de l'unité de l'espèce dans la différence des races. PREMIÈRE PREUVE. Le signe le plus certain que des individus de race différente sont de la même espèce, c'est que les alliances de familles ont lieu et que les enfants sont féconds, et que cette fécondité est illimilée. Or, l'expérience est faite elle est faite avec toutes les races et cette expérience demeurera comme un argument sans réplique. Nous sommes en sécurité. La base actuelle de la science naturelle est assez solide pour n'être pas ébranlée et comme nous l'avons vu déjà, cette fécondité augmente entre races différentes. DEUXIÈME PREUVE. La seconde preuve ressort de l'impossibilité d'établir une ligne de dé-marcation entre les différentes races. Elles sont toutes reliées entre elles par des transitions insensibles. Aussi, il n'est pas étonnant que les naturalistes ne soient pas d'accord dans leur classification des races. Il n'y a pas de ligne précise, il n'y a pas même possibilité d'une ligne de démarcation fondée sur la nature, et qui soit incontestable pour séparer et distinguer les races. Qui peut dire dans les intervalles où finit le nègre et où commence l'éthiopien où finit l'éthiopien et où commence le cauca-sique car l'éthiopien est un terme moyen. Il n'y a dans chaque centre qu'un groupe restreint qui ait le type le plus développé de sa race, et encore dans ces groupes il y a des variétés qui ont des tendances vers les autres races. Toutes les races humaines sont un cercle complet de variétés se tenant sans interruption, par des transitions insensibles. Mais toutes ces variétés, ces nuances, ce plan légèrement Incliné, qui relient toutes les races, s'arrêtent tout à coup pour laisser un vide, un intervalle marqué entre l'homme et les animaux les plus parfaits au-dessous de lui. Ce que nous disons ici est si vrai et si incontestable, qu'un des plus savants naturalistes, Joseph Muller, affirme qu'il est-impossible d'établir une classification tout à fait exacte des races humaines. Les signes caractéristiques indiqués par les savants ne sont ni assez constants, ni assez précis on ne connaît point de principe scientifique pris dans la nature des choses, qui nous permette de distinguer les races, comme il en existe un pour les espèces. Blumenbach a établi cinq races, mais on ne doit les considérer que comme des termes extrêmes autrement on tombe dans l'arbitraire. Jamais on ne pourra dé-terminer si les Tatares et les Finnois appartiennent à la race mongole ou
32 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. Darwin. Celui-ci veut que tous les êtres vivants ne fassent au fond qu'une seule espèce. Contrairement à cette monstruosité scientifique, ceux qui voient dans les races humaines de vraies espèces, font fausse route dans les distinc-tions classiques admises généralement. S@elon la juste remarque du docteur Reusch, les transformistes ne peuvent être nos adversaires qu'en tombant dans une contradiction, eux qui veulent que même les singes entrent dans notre espèce. Voilà comment toujours la vérité, abandonnant les excentricités des extrêmes, se trouve dans les sages milieux. VII. -Preuves de l'unité de l'espèce dans la différence des races. PREMIÈRE PREUVE. Le signe le plus certain que des individus de race différente sont de la même espèce, c'est que les alliances de familles ont lieu et que les enfants sont féconds, et que cette fécondité est illimitée. Or, l'expérience est faite elle est faite avec toutes les races et cette expérience demeurera comme un argument sans réplique. Nous sommes en sécurité. La base actuelle de la science naturelle est assez solide pour n'être pas ébranlée et comme nous l'avons vu déjà, cette fécondité augmente entre races différentes. DEUXIÈME PREUVE. La seconde preuve ressort de l'impossibilité d'établir une ligne de dé-marcation entre les différentes races. Elles sont toutes reliées entre elles par des transitions insensibles. Aussi, il n'est pas étonnant que les naturalistes ne soient pas d'accord dans leur classification des races. Il n'y a pas de ligne précise, il n'y a pas même possibilité d'une ligne de démarcation fondée sur la nature, et qui soit incontestable pour séparer et distinguer les races. Qui peut dire dans les intervalles où finit le nègre et où commence l'éthiopien où finit l'éthiopien et où commence le cauca-sique car l'éthiopien est un terme moyen. Il n'y a dans chaque centre qu'un groupe restreint qui ait le type le plus développé de sa race, et encore dans ces groupes il y a des variétés qui ont des tendances vers les autres races. Toutes les races humaines sont un cercle complet de variétés se tenant sans interruption, par des transitions insensibles. Mais toutes ces variétés, ces nuances, ce plan légèrement incliné, qui relient toutes les races, s'arrêtent tout à coup pour laisser un vide, un intervalle marqué entre l'homme et les animaux les plus parfaits au-dessous de lui. Ce que nous disons ici est si vrai et si incontestable, qu'un des plus savants naturalistes, Joseph Muller, affirme qu'il est impossible d'établir une classification tout à fait exacte des races humaines. Les signes caractéristiques indiqués par les savants ne sont ni assez constants, ni assez précis on ne connaît point de principe scientifique pris dans la nature des choses, qui nous permette de distinguer les races, comme il en existe un pour les espèces. Blumenbach a établi cinq races, mais on ne doit les considérer que comme des termes extrêmes autrement on tombe dans l'arbitraire. Jamais on ne pourra dé-terminer si les Tatares et les Finnois appartiennent à la race mongole ou
Aussi, il n'est pas étonnant que les naturalistes ne soient pas d'accord dans leur classification des races.
Aussi, il n'est pas étonnant que les naturalistes ne soient pas d'accord dans leur classification des races.
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32 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. Darwin. Celui-ci veut que tous les êtres Vivants ne fassent au fond qu'une seule espèce. Contrairement à cette monstruosité scientifique, ceux qui voient dans les races humaines de vraies espèces, font fausse route dans les distinc-tions classiques admises généralement. St Ion la juste remarque du docleur Rousch, les transformistes ne peuvent être nos adversaires qu'en tombant dans une contradiction, eux qui veulent que même les singes entrent dans notre espèce. Voilà comment toujours la vérité, abandonnant les excentricités des extrêmes, se trouve dans les sages milieux. VII. Preuves de l'unité de l'espèce dans la différence des races. PREMIÈRE PREUVE. Le signe le plus certain que des individus de race différente sont de la même espèce, c'est que les alliances de familles ont lieu et que les enfants sont féconds, et que cette fécondité est illimilée. Or, l'expérience est faite elle est faite avec toutes les races et cette expérience demeurera comme un argument sans réplique. Nous sommes en sécurité. La base actuelle de la science naturelle est assez solide pour n'être pas ébranlée et comme nous l'avons vu déjà, cette fécondité augmente entre races différentes. DEUXIÈME PREUVE. La seconde preuve ressort de l'impossibilité d'établir une ligne de dé-marcation entre les différentes races. Elles sont toutes reliées entre elles par des transitions insensibles. Aussi, il n'est pas étonnant que les naturalistes ne soient pas d'accord dans leur classification des races. Il n'y a pas de ligne précise, il n'y a pas même possibilité d'une ligne de démarcation fondée sur la nature, et qui soit incontestable pour séparer et distinguer les races. Qui peut dire dans les intervalles où finit le nègre et où commence l'éthiopien où finit l'éthiopien et où commence le cauca-sique car l'éthiopien est un terme moyen. Il n'y a dans chaque centre qu'un groupe restreint qui ait le type le plus développé de sa race, et encore dans ces groupes il y a des variétés qui ont des tendances vers les autres races. Toutes les races humaines sont un cercle complet de variétés se tenant sans interruption, par des transitions insensibles. Mais toutes ces variétés, ces nuances, ce plan légèrement Incliné, qui relient toutes les races, s'arrêtent tout à coup pour laisser un vide, un intervalle marqué entre l'homme et les animaux les plus parfaits au-dessous de lui. Ce que nous disons ici est si vrai et si incontestable, qu'un des plus savants naturalistes, Joseph Muller, affirme qu'il est-impossible d'établir une classification tout à fait exacte des races humaines. Les signes caractéristiques indiqués par les savants ne sont ni assez constants, ni assez précis on ne connaît point de principe scientifique pris dans la nature des choses, qui nous permette de distinguer les races, comme il en existe un pour les espèces. Blumenbach a établi cinq races, mais on ne doit les considérer que comme des termes extrêmes autrement on tombe dans l'arbitraire. Jamais on ne pourra dé-terminer si les Tatares et les Finnois appartiennent à la race mongole ou
32 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. Darwin. Celui-ci veut que tous les êtres Vivants ne fassent au fond qu'une seule espèce. Contrairement à cette monstruosité scientifique, ceux qui voient dans les races humaines de vraies espèces, font fausse route dans les distinc-tions classiques admises généralement. St Ion la juste remarque du docleur Rousch, les transformistes ne peuvent être nos adversaires qu'en tombant dans une contradiction, eux qui veulent que même les singes entrent dans notre espèce. Voilà comment toujours la vérité, abandonnant les excentricités des extrêmes, se trouve dans les sages milieux. VII. @Preuves de l'unité de l'espèce dans la différence des races. PREMIÈRE PREUVE. Le signe le plus certain que des individus de race différente sont de la même espèce, c'est que les alliances de familles ont lieu et que les enfants sont féconds, et que cette fécondité est illimilée. Or, l'expérience est faite elle est faite avec toutes les races et cette expérience demeurera comme un argument sans réplique. Nous sommes en sécurité. La base actuelle de la science naturelle est assez solide pour n'être pas ébranlée et comme nous l'avons vu déjà, cette fécondité augmente entre races différentes. DEUXIÈME PREUVE. La seconde preuve ressort de l'impossibilité d'établir une ligne de dé-marcation entre les différentes races. Elles sont toutes reliées entre elles par des transitions insensibles. Aussi, il n'est pas étonnant que les naturalistes ne soient pas d'accord dans leur classification des races. Il n'y a pas de ligne précise, il n'y a pas même possibilité d'une ligne de démarcation fondée sur la nature, et qui soit incontestable pour séparer et distinguer les races. Qui peut dire dans les intervalles où finit le nègre et où commence l'éthiopien où finit l'éthiopien et où commence le cauca-sique car l'éthiopien est un terme moyen. Il n'y a dans chaque centre qu'un groupe restreint qui ait le type le plus développé de sa race, et encore dans ces groupes il y a des variétés qui ont des tendances vers les autres races. Toutes les races humaines sont un cercle complet de variétés se tenant sans interruption, par des transitions insensibles. Mais toutes ces variétés, ces nuances, ce plan légèrement Incliné, qui relient toutes les races, s'arrêtent tout à coup pour laisser un vide, un intervalle marqué entre l'homme et les animaux les plus parfaits au-dessous de lui. Ce que nous disons ici est si vrai et si incontestable, qu'un des plus savants naturalistes, Joseph Muller, affirme qu'il est-impossible d'établir une classification tout à fait exacte des races humaines. Les signes caractéristiques indiqués par les savants ne sont ni assez constants, ni assez précis on ne connaît point de principe scientifique pris dans la nature des choses, qui nous permette de distinguer les races, comme il en existe un pour les espèces. Blumenbach a établi cinq races, mais on ne doit les considérer que comme des termes extrêmes autrement on tombe dans l'arbitraire. Jamais on ne pourra dé-terminer si les Tatares et les Finnois appartiennent à la race mongole ou
32 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. Darwin. Celui-ci veut que tous les êtres vivants ne fassent au fond qu'une seule espèce. Contrairement à cette monstruosité scientifique, ceux qui voient dans les races humaines de vraies espèces, font fausse route dans les distinc-tions classiques admises généralement. S@elon la juste remarque du docteur Reusch, les transformistes ne peuvent être nos adversaires qu'en tombant dans une contradiction, eux qui veulent que même les singes entrent dans notre espèce. Voilà comment toujours la vérité, abandonnant les excentricités des extrêmes, se trouve dans les sages milieux. VII. -Preuves de l'unité de l'espèce dans la différence des races. PREMIÈRE PREUVE. Le signe le plus certain que des individus de race différente sont de la même espèce, c'est que les alliances de familles ont lieu et que les enfants sont féconds, et que cette fécondité est illimitée. Or, l'expérience est faite elle est faite avec toutes les races et cette expérience demeurera comme un argument sans réplique. Nous sommes en sécurité. La base actuelle de la science naturelle est assez solide pour n'être pas ébranlée et comme nous l'avons vu déjà, cette fécondité augmente entre races différentes. DEUXIÈME PREUVE. La seconde preuve ressort de l'impossibilité d'établir une ligne de dé-marcation entre les différentes races. Elles sont toutes reliées entre elles par des transitions insensibles. Aussi, il n'est pas étonnant que les naturalistes ne soient pas d'accord dans leur classification des races. Il n'y a pas de ligne précise, il n'y a pas même possibilité d'une ligne de démarcation fondée sur la nature, et qui soit incontestable pour séparer et distinguer les races. Qui peut dire dans les intervalles où finit le nègre et où commence l'éthiopien où finit l'éthiopien et où commence le cauca-sique car l'éthiopien est un terme moyen. Il n'y a dans chaque centre qu'un groupe restreint qui ait le type le plus développé de sa race, et encore dans ces groupes il y a des variétés qui ont des tendances vers les autres races. Toutes les races humaines sont un cercle complet de variétés se tenant sans interruption, par des transitions insensibles. Mais toutes ces variétés, ces nuances, ce plan légèrement incliné, qui relient toutes les races, s'arrêtent tout à coup pour laisser un vide, un intervalle marqué entre l'homme et les animaux les plus parfaits au-dessous de lui. Ce que nous disons ici est si vrai et si incontestable, qu'un des plus savants naturalistes, Joseph Muller, affirme qu'il est impossible d'établir une classification tout à fait exacte des races humaines. Les signes caractéristiques indiqués par les savants ne sont ni assez constants, ni assez précis on ne connaît point de principe scientifique pris dans la nature des choses, qui nous permette de distinguer les races, comme il en existe un pour les espèces. Blumenbach a établi cinq races, mais on ne doit les considérer que comme des termes extrêmes autrement on tombe dans l'arbitraire. Jamais on ne pourra dé-terminer si les Tatares et les Finnois appartiennent à la race mongole ou
Preuves de l'unité de l'espèce dans la différence des races.
-Preuves de l'unité de l'espèce dans la différence des races.
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36 liste civile? Lorsque, malgré le danger des antécédens pré-senté par un membre, la Chambre des députés venait de reconnaître par un précédent si notable que les agens de la liste civile ne pouvaient pas plus que ses ministres être considérés comme composant la personne du Roi ? Il est impossible, Messieurs, de ne pals reconnaître la bonne foi de l'écrivain, puisqu'elle est constatée publique-ment par les procès-verbaux de la Chambre qui l'ont formée et si, comme le ministère public le demande, à défaut de preuve matérielle, c'est-à-dire à défaut de culpabilité, puisqu'il ne peut y avoir de criminalité sans fait criminel, et puisque l'intention ne peut être invoquée que par l'accusé si, dis-je, comme le ministère public le demande, vous jugez d'après l'intention, vous ne pourrez voir l'intention d'offenser la personne du Roi, lorsqu'il a été jugé , par la décision la plus solennelle et la plus légale des mandataires de la nation , et par l'organe lé-gislatif de la société , que l'on n'offensait pas la personne du Roi en critiquant les actes des agens de la liste civile. Tous les principes ne viennent-ils pas à l'appui de cette décision? N'est-ce pas par l'application du grand prin-cipe que la personne auguste du monarque est seule in-violable dans l'Etat, qu'il faut juger la question? Si l'on admet, comme il est impossible de le contester, que le ministère ne saurait jouir du privilége de l'in-violabilité, il faut admettre que les agens de la liste civile ne peuvent être plus sacrés. Vous avez déjà entendu des membres de la Chambre même des plus ardens à demander le rappel à l'ordre de M. Manuel, reconnaître que les actes de la liste civile pouvaient être critiqués i , s'ils étaient contraires aux lois, aux règles existantes. Tel était le prin-i Discours de M. Benoît. Moniteur du 3o avril 1820.
36 liste civile? Lorsque, malgré le danger des antécédens pré-senté par un membre, la Chambre des députés venait de reconnaître par un précédent si notable que les agens de la liste civile ne pouvaient pas plus que ses ministres être considérés comme composant la personne du Roi ? Il est impossible, Messieurs, de ne pals reconnaître la bonne foi de l'écrivain, puisqu'elle est constatée publique-ment par les procès-verbaux de la Chambre qui l'ont formée et si, comme le ministère public le demande, à défaut de preuve matérielle, c'est-à-dire à défaut de culpabilité, puisqu'il ne peut y avoir de criminalité sans fait criminel, et puisque l'intention ne peut être invoquée que par l'accusé si, dis-je, comme le ministère public le demande, vous jugez d'après l'intention, vous ne pourrez voir l'intention d'offenser la personne du Roi, lorsqu'il a été jugé , par la décision la plus solennelle et la plus légale des mandataires de la nation , et par l'organe lé-gislatif de la société , que l'on n'offensait pas la personne du Roi en critiquant les actes des agens de la liste civile. Tous les principes ne viennent-ils pas à l'appui de cette décision? N'est-ce pas par l'application du grand prin-cipe que la personne auguste du monarque est seule in-violable dans l'Etat, qu'il faut juger la question? Si l'on admet, comme il est impossible de le contester, que le ministère ne saurait jouir du privilége de l'in-violabilité, il faut admettre que les agens de la liste civile ne peuvent être plus sacrés. Vous avez déjà entendu des membres de la Chambre même des plus ardens à demander le rappel à l'ordre de M. Manuel, reconnaître que les actes de la liste civile pouvaient être critiqués i , s'ils étaient contraires aux lois, aux règles existantes. Tel était le prin-@i Discours de M. Benoît. Moniteur du 3o avril 1820.
36 liste civile? Lorsque, malgré le danger des antécédens pré-senté par un membre, la Chambre des députés venait de reconnaître par un précédent si notable que les agens de la liste civile ne pouvaient pas plus que ses ministres être considérés comme composant la personne du Roi@? Il est impossible, Messieurs, de ne pa@s reconnaître la bonne foi de l'écrivain, puisqu'elle est constatée publique-ment par les procès-verbaux de la Chambre qui l'ont formée et si, comme le ministère public le demande, à défaut de preuve matérielle, c'est-à-dire à défaut de culpabilité, puisqu'il ne peut y avoir de criminalité sans fait criminel, et puisque l'intention ne peut être invoquée que par l'accusé si, dis-je, comme le ministère public le demande, vous jugez d'après l'intention, vous ne pourrez voir l'intention d'offenser la personne du Roi, lorsqu'il a été jugé@, par la décision la plus solennelle et la plus légale des mandataires de la nation@, et par l'organe lé-gislatif de la société@, que l'on n'offensait pas la personne du Roi en critiquant les actes des agens de la liste civile. Tous les principes ne viennent-ils pas à l'appui de cette décision? N'est-ce pas par l'application du grand prin-cipe que la personne auguste du monarque est seule in-violable dans l'Etat, qu'il faut juger la question? Si l'on admet, comme il est impossible de le contester, que le ministère ne saurait jouir du privilége de l'in-violabilité, il faut admettre que les agens de la liste civile ne peuvent être plus sacrés. Vous avez déjà entendu des membres de la Chambre même des plus ardens à demander le rappel à l'ordre de M. Manuel, reconnaître que les actes de la liste civile pouvaient être critiqués 1 , s'ils étaient contraires aux lois, aux règles existantes. Tel était le prin- 1 Discours de M. Benoît. Moniteur du 30 avril 1820.
Lorsque, malgré le danger des antécédens pré-senté par un membre, la Chambre des députés venait de reconnaître par un précédent si notable que les agens de la liste civile ne pouvaient pas plus que ses ministres être considérés comme composant la personne du Roi ?
Lorsque, malgré le danger des antécédens pré-senté par un membre, la Chambre des députés venait de reconnaître par un précédent si notable que les agens de la liste civile ne pouvaient pas plus que ses ministres être considérés comme composant la personne du Roi?
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-v -toutes à la fois, à moins que du sang ou un autre liquide ne soit introduit artificiellement dans le système circulatoire, puisque, sans cela, la quantité totale du sang ne peut s'accroître tout à coup. Mais il' peut y avoir des augmentations locales de diamètre, des distensions, soit quand, dans un certain nombre de vaisseaux, la résistance diminue comme cela a lieu par les lésions expérimentales du trisplanchnique , soit quand l'action de certaines parties du système sanguin augmente plus que celle d'autres parties de ce même système. Dans l'un et l'autre cas, les vaisseaux disten-dus contiennent plus de sang qu'à l'ordinaire, tandis que les vaisseaux, dont les contractions prédominantes déterminent la distension des autres, en contiennent moins qu'ils ne le font habituellement et sont moins volumineux qu'à l'ordinaire, leur diamètre s'adaptant à la quantité de sang qui leur reste. Mais, dans le premier cas, il n'y a pas inflammation dans la partie dont les vaisseaux sont dilatés, comme le reconnaît M. Vulpian, tandis que, dans le second, c'est-à-dire quand le trisplanchnique n'a pas été lésé, il y a congestion ou hémorrhagie active, oedème actif ou inflammation, ce qui prouve la paralysie vasculaire étant incontestable dans le premier cas , qu'il y a, dans le second, un état contraire, c'est-à-dire un excès d'impulsion. Cependant M. Vulpian ne veut pas admettre ces excès d'impulsion, quoi-qu'il cite un fait qui, à lui seul, devrait suffire pour le convaincre ce sont les déchirures d'artérioles observées, dans certaines hémorrhagies, par M. Brown-Séquard, et que M. Vulpian lui-même ne met pas en doute. Je sais que ces déchirures d'artérioles n'embarrassent nullement M. Vulpian, qui les considère 2e vol., p. 542, 1. 23 , comme l'effet d'une paralysie vasculaire déterminant une congestion qui va jusqu'à la rupture. Je ne sais si beaucoup de médecins les comprennent comme lui. Quant à moi, je ne trouve pas plus facile de comprendre une rupture vasculaire par paralysie que de résoudre le problème de la quadrature du cercle. Je ne pense pas, au reste, que l'on ait jamais signalé de semblables déchirures dans la paralysie vasculaire réelle, c'est-à-dire dans celle que produisent les lésions expérimentales du trisplanchnique, et c'est dans celle-là, cependant, qu'on devrait surtout les rencontrer, si une paralysie pouvait les produire. Ajoutez, à ces ruptures d'artérioles, les déchirures de la substance cérébrale dans l'apoplexie, le développement et la gravité de l'inflammation dans les tissus comprimés, soit naturellement, soit artificiellement, l'infiltra-tion, dans le tissu conjonctif, de lymphe plastique ou de sang plus ou moins altéré, l'augmentation, signalée par lui, de la tension artérielle, la tension souvent extrême des tissus enflammés et le gonflement qui existe autour d'eux, la disparition de la rougeur inflammatoire pendant la syn-cope ou après la mort 1 , les variations qui surviennent, à chaque instant, dans la quantité relative des sécrétions, le réchauffement spontané des parties refroidies, les changements presque immédiats que les passions déterminent dans la coloration de la face et dans l'état des tissus érectiles, etc., etc., et il ne devra rester aucun doute sur la réalité et la fréquence des augmen-1 Cette disparition ne peut être comprise qu'en admettant que cette rougeur était due à un excès d'impulsion que la syucope ou la mort a fait cesser.
-v -toutes à la fois, à moins que du sang ou un autre liquide ne soit introduit artificiellement dans le système circulatoire, puisque, sans cela, la quantité totale du sang ne peut s'accroître tout à coup. Mais il' peut y avoir des augmentations locales de diamètre, des distensions, soit quand, dans un certain nombre de vaisseaux, la résistance diminue comme cela a lieu par les lésions expérimentales du trisplanchnique , soit quand l'action de certaines parties du système sanguin augmente plus que celle d'autres parties de ce même système. Dans l'un et l'autre cas, les vaisseaux disten-dus contiennent plus de sang qu'à l'ordinaire, tandis que les vaisseaux, dont les contractions prédominantes déterminent la distension des autres, en contiennent moins qu'ils ne le font habituellement et sont moins volumineux qu'à l'ordinaire, leur diamètre s'adaptant à la quantité de sang qui leur reste. Mais, dans le premier cas, il n'y a pas inflammation dans la partie dont les vaisseaux sont dilatés, comme le reconnaît M. Vulpian, tandis que, dans le second, c'est-à-dire quand le trisplanchnique n'a pas été lésé, il y a congestion ou hémorrhagie active, oedème actif ou inflammation, ce qui prouve la paralysie vasculaire étant incontestable dans le premier cas , qu'il y a, dans le second, un état contraire, c'est-à-dire un excès d'impulsion. Cependant M. Vulpian ne veut pas admettre ces excès d'impulsion, quoi-qu'il cite un fait qui, à lui seul, devrait suffire pour le convaincre ce sont les déchirures d'artérioles observées, dans certaines hémorrhagies, par M. Brown-Séquard, et que M. Vulpian lui-même ne met pas en doute. Je sais que ces déchirures d'artérioles n'embarrassent nullement M. Vulpian, qui les considère 2e vol., p. 542, 1. 23 , comme l'effet d'une paralysie vasculaire déterminant une congestion qui va jusqu'à la rupture. Je ne sais si beaucoup de médecins les comprennent comme lui. Quant à moi, je ne trouve pas plus facile de comprendre une rupture vasculaire par paralysie que de résoudre le problème de la quadrature du cercle. Je ne pense pas, au reste, que l'on ait jamais signalé de semblables déchirures dans la paralysie vasculaire réelle, c'est-à-dire dans celle que produisent les lésions expérimentales du trisplanchnique, et c'est dans celle-là, cependant, qu'on devrait surtout les rencontrer, si une paralysie pouvait les produire. Ajoutez, à ces ruptures d'artérioles, les déchirures de la substance cérébrale dans l'apoplexie, le développement et la gravité de l'inflammation dans les tissus comprimés, soit naturellement, soit artificiellement, l'infiltra-tion, dans le tissu conjonctif, de lymphe plastique ou de sang plus ou moins altéré, l'augmentation, signalée par lui, de la tension artérielle, la tension souvent extrême des tissus enflammés et le gonflement qui existe autour d'eux, la disparition de la rougeur inflammatoire pendant la syn-cope ou après la mort 1 , les variations qui surviennent, à chaque instant, dans la quantité relative des sécrétions, le réchauffement spontané des parties refroidies, les changements presque immédiats que les passions déterminent dans la coloration de la face et dans l'état des tissus érectiles, etc., etc., et il ne devra rester aucun doute sur la réalité et la fréquence des augmen-@1 Cette disparition ne peut être comprise qu'en admettant que cette rougeur était due à un excès d'impulsion que la syucope ou la mort a fait cesser.
-v -toutes à la fois, à moins que du sang ou un autre liquide ne soit introduit artificiellement dans le système circulatoire, puisque, sans cela, la quantité totale du sang ne peut s'accroître tout à coup. Mais il@ peut y avoir des augmentations locales de diamètre, des distensions, soit quand, dans un certain nombre de vaisseaux, la résistance diminue comme cela a lieu par les lésions expérimentales du trisplanchnique , soit quand l'action de certaines parties du système sanguin augmente plus que celle d'autres parties de ce même système. Dans l'un et l'autre cas, les vaisseaux disten-dus contiennent plus de sang qu'à l'ordinaire, tandis que les vaisseaux, dont les contractions prédominantes déterminent la distension des autres, en contiennent moins qu'ils ne le font habituellement et sont moins volumineux qu'à l'ordinaire, leur diamètre s'adaptant à la quantité de sang qui leur reste. Mais, dans le premier cas, il n'y a pas inflammation dans la partie dont les vaisseaux sont dilatés, comme le reconnait M. Vulpian, tandis que, dans le second, c'est-à-dire quand le trisplanchnique n'a pas été lésé, il y a congestion ou hémorrhagie active, oedème actif ou inflammation, ce qui prouve la paralysie vasculaire étant incontestable dans le premier cas , qu'il y a, dans le second, un état contraire, c'est-à-dire un excès d'impulsion. Cependant M. Vulpian ne veut pas admettre ces excès d'impulsion, quoi-qu'il cite un fait qui, à lui seul, devrait suffire pour le convaincre ce sont les déchirures d'artérioles observées, dans certaines hémorrhagies, par M. Brown-Séquard, et que M. Vulpian lui-même ne met pas en doute. Je sais que ces déchirures d'artérioles n'embarrassent nullement M. Vulpian, qui les considère 2e vol., p. 542, 1. 23 , comme l'effet d'une paralysie vasculaire déterminant une congestion qui va jusqu'à la rupture. Je ne sais si beaucoup de médecins les comprennent comme lui. Quant à moi, je ne trouve pas plus facile de comprendre une rupture vasculaire par paralysie que de résoudre le problème de la quadrature du cercle. Je ne pense pas, au reste, que l'on ait jamais signalé de semblables déchirures dans la paralysie vasculaire réelle, c'est-à-dire dans celle que produisent les lésions expérimentales du trisplanchnique, et c'est dans celle-là, cependant, qu'on devrait surtout les rencontrer, si une paralysie pouvait les produire. Ajoutez, à ces ruptures d'artérioles, les déchirures de la substance cérébrale dans l'apoplexie, le développement et la gravité de l'inflammation dans les tissus comprimés, soit naturellement, soit artificiellement, l'infiltra-tion, dans le tissu conjonctif, de lymphe plastique ou de sang plus ou moins altéré, l'augmentation, signalée par lui, de la tension artérielle, la tension souvent extrême des tissus enflammés et le gonflement qui existe autour d'eux, la disparition de la rougeur inflammatoire pendant la syn-cope ou après la mort 1 , les variations qui surviennent, à chaque instant, dans la quantité relative des sécrétions, le réchauffement spontané des parties refroidies, les changements presque immédiats que les passions déterminent dans la coloration de la face et dans l'état des tissus érectiles, etc., etc., et il ne devra rester aucun doute sur la réalité et la fréquence des augmen- 1 Cette disparition ne peut être comprise qu'en admettant que cette rougeur était due à un excès d'impulsion que la syncope ou la mort a fait cesser.
Je ne sais si beaucoup de médecins les comprennent comme lui.
Je ne sais si beaucoup de médecins les comprennent comme lui.
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62 VIE DE L'ABBE NICOLLE Vous serait-il possible de rappeler à S. M. cette pro-messe? L'objet n'en est pas considérable, et cette de-mande est la dernière. Oh! de grâce, épargnons à ce ce respectable prélat la plus dure de toutes les épreu-ceves, celle dé mourir insolvable, et par conséquent ce d'être injuste pour avoir été trop charitable.. Ce cri de douleur fut entendu. Le coeur de M. Nicolle s'en émut, et, sous l'impression de cette émotion pro-fonde, il sollicita de l'Impératrice mère sa protection puissanle auprès de S. M. l'Empereur, son fils. Sa re-quête fut accueillie avec faveur. Le 2 octobre 1802, l'Impératrice daigna lui adresser ces quelques lignes Monsieur l'abbé Nicolle, je me ferai un plaisir de remettre à l'Empereur, mon très-cher fils, la lettre que vous lui adressez en faveur de l'ancien Archevê-que de Paris. En faisant des voeux pour la réussite de et notre démarche, je vous prie d'être assuré de la bien-veillance avec laquelle je suis, votre affectionnée, MARIE Le secours fut obtenu. Monseigneur de Juigné apprécia toute l'étendue de ce dernier service, et, de Paris, il écrivit à M. Nicolle cette lettre pleine d'intérêt. Elle est du 5 mars 1803. ce Monsieur l'abbé, je ne puis vous exprimer le plai-ce sir que m'a fait votre lettre, et la satisfaction qu'elle ce méfait éprouver dans l'embarras et la détresse où je
62 VIE DE L'ABBE NICOLLE Vous serait-il possible de rappeler à S. M. cette pro-@messe? L'objet n'en est pas considérable, et cette de-@mande est la dernière. Oh! de grâce, épargnons à ce ce respectable prélat la plus dure de toutes les épreu-ceves, celle dé mourir insolvable, et par conséquent ce d'être injuste pour avoir été trop charitable.. Ce cri de douleur fut entendu. Le coeur de M. Nicolle s'en émut, et, sous l'impression de cette émotion pro-fonde, il sollicita de l'Impératrice mère sa protection puissanle auprès de S. M. l'Empereur, son fils. Sa re-quête fut accueillie avec faveur. Le 2 octobre 1802, l'Impératrice daigna lui adresser ces quelques lignes Monsieur l'abbé Nicolle, je me ferai un plaisir de remettre à l'Empereur, mon très-cher fils, la lettre que vous lui adressez en faveur de l'ancien Archevê-que de Paris. En faisant des voeux pour la réussite de et notre démarche, je vous prie d'être assuré de la bien-@veillance avec laquelle je suis, votre affectionnée, MARIE Le secours fut obtenu. Monseigneur de Juigné apprécia toute l'étendue de ce dernier service, et, de Paris, il écrivit à M. Nicolle cette lettre pleine d'intérêt. Elle est du 5 mars 1803. ce Monsieur l'abbé, je ne puis vous exprimer le plai-ce sir que m'a fait votre lettre, et la satisfaction qu'elle ce méfait éprouver dans l'embarras et la détresse où je
62 VIE DE L'ABBE NICOLLE Vous serait-il possible de rappeler à S. M. cette pro- messe? L'objet n'en est pas considérable, et cette de- mande est la dernière. Oh! de grâce, épargnons à ce @@@respectable prélat la plus dure de toutes les épreu-@ ves, celle de mourir insolvable, et par conséquent @@@d'être injuste pour avoir été trop charitable.. Ce cri de douleur fut entendu. Le coeur de M. Nicolle s'en émut, et, sous l'impression de cette émotion pro-fonde, il sollicita de l'Impératrice mère sa protection puissanle auprès de S. M. l'Empereur, son fils. Sa re-quête fut accueillie avec faveur. Le 2 octobre 1802, l'Impératrice daigna lui adresser ces quelques lignes Monsieur l'abbé Nicolle, je me ferai un plaisir de remettre à l'Empereur, mon très-cher fils, la lettre que vous lui adressez en faveur de l'ancien Archevê-que de Paris. En faisant des voeux pour la réussite de @@@notre démarche, je vous prie d'être assuré de la bien- veillance avec laquelle je suis, votre affectionnée, MARIE Le secours fut obtenu. Monseigneur de Juigné apprécia toute l'étendue de ce dernier service, et, de Paris, il écrivit à M. Nicolle cette lettre pleine d'intérêt. Elle est du 5 mars 1803.@@@ Monsieur l'abbé, je ne puis vous exprimer le plai-i- sir que m'a fait votre lettre, et la satisfaction qu'elle me @@fait éprouver dans l'embarras et la détresse où je
En faisant des voeux pour la réussite de et notre démarche, je vous prie d'être assuré de la bien-veillance avec laquelle je suis, votre affectionnée, MARIE Le secours fut obtenu.
En faisant des voeux pour la réussite de notre démarche, je vous prie d'être assuré de la bien- veillance avec laquelle je suis, votre affectionnée, MARIE Le secours fut obtenu.
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S. POZZI. - DE LA VALEUR DES ANOMALIES MUSCULAIRES 3 2° On trouve chez beaucoup de quadrupèdes, sur la partie latérale du cou, un muscle assez puissant qui s'étend de l'acromion ou de la partie externe de la clavicule à l'apophyse mastoïde et aux apophyses transverses des vertèbres cervicales supérieures. Ce muscle, nommé acromio-basilaire, par Vicq d'Azyr, acromio - trachélien, par Cuvier, levator elaviculae par d'autres auteurs, est très-volumineux chez les cynocéphales et se retrouve chez beaucoup d'autres animaux. Wood loe. cit., vol. XIII, p. 300, et vol. XIV, p. 379 l'a trouvé normale-ment chez l'homme à plusieurs reprises. Il s'insérait, dit-il, en haut aux tubercules postérieurs des apophyses transverses de la 2e et 3e vertèbre cervicale avec les fibres de l'angulaire de l'omoplate. Son corps charnu, large d'un pouce, se dirigeait en bas, en avant et en dehors, et s'insérait au tiers externe de la clavicule, der-rière les fibres du trapèze, en face du tubercule de la clavicule où s'at-tache le ligament conoïde. Macalister Proc. Irish Acad., X, p. 124 a cru pouvoir établir qu'il existe chez un sujet sur soixante. 3° Chez les pithéciens et jusque chez le chimpanzé, le tendon du grand dorsal donne naissance à une bande musculaire qui va s'insérer sur Fépitrochlée c'est ce qu'on appelle le muscle dorso-épitrochléen, par-faitement distinct du grand dorsal, comme le montre son innervation différente. Journal of Anat. and Phys., 2e série, n° IX, p. 180. Ce muscle si particulier a été rencontré chez l'homme par Bergman, Hal-bertsma, Wood, etc. Je l'ai observé à trois reprises. 4° Chez le gorille, au-dessous du corps charnu du grand pectoral, il y en a un second qui naît de la sixième et de la septième côte et qui est sé-paré du premier par un long interstice où passe l'une des divisions du prolongement axillaire du sac aérien. Cette disposition établit la tran-sition entre le type de l'homme et celui des singes quadrupèdes qui possèdent un troisième pectoral. Chez le cynocéphale sphinx, ce troisième pectoral naît vers le niveau des cinquième, sixième et septième côtes de l'aponévrose antérieure du grand droit avec laquelle il entre-croise ses fibres, et va se terminer sur l'extrémité supérieure de l'humérus. Le petit pectoral proprement dit, entièrement distinct du précédent, naît du bord externe du sternum immédiatement au-dessous du grand pec-toral qui le recouvre. La figure 2 pl. VII reproduit un troisième pectoral que j'ai trouvé chez l'homme, et qui est, sinon semblable, au moins très-analogue et comparable aux types précédents dont j'ai emprunté la description à M. Broca VOrdre des Primates, p. 91 . Je pourrais multiplier les exemples de ces muscles entièrement nou-
S. POZZI. - DE LA VALEUR DES ANOMALIES MUSCULAIRES 3 2° On trouve chez beaucoup de quadrupèdes, sur la partie latérale du cou, un muscle assez puissant qui s'étend de l'acromion ou de la partie externe de la clavicule à l'apophyse mastoïde et aux apophyses transverses des vertèbres cervicales supérieures. Ce muscle, nommé acromio-basilaire, par Vicq d'Azyr, acromio - trachélien, par Cuvier, levator elaviculae par d'autres auteurs, est très-volumineux chez les cynocéphales et se retrouve chez beaucoup d'autres animaux. Wood loe. cit., vol. XIII, p. 300, et vol. XIV, p. 379 l'a trouvé normale-ment chez l'homme à plusieurs reprises. Il s'insérait, dit-il, en haut aux tubercules postérieurs des apophyses transverses de la 2e et 3e vertèbre cervicale avec les fibres de l'angulaire de l'omoplate. Son corps charnu, large d'un pouce, se dirigeait en bas, en avant et en dehors, et s'insérait au tiers externe de la clavicule, der-rière les fibres du trapèze, en face du tubercule de la clavicule où s'at-tache le ligament conoïde. @Macalister Proc. Irish Acad., X, p. 124 a cru pouvoir établir qu'il existe chez un sujet sur soixante. 3° Chez les pithéciens et jusque chez le chimpanzé, le tendon du grand dorsal donne naissance à une bande musculaire qui va s'insérer sur @Fépitrochlée c'est ce qu'on appelle le muscle dorso-épitrochléen, par-faitement distinct du grand dorsal, comme le montre son innervation différente. Journal of Anat. and Phys., 2e série, n° IX, p. 180. Ce muscle si particulier a été rencontré chez l'homme par Bergman, Hal-bertsma, Wood, etc. Je l'ai observé à trois reprises. 4° Chez le gorille, au-dessous du corps charnu du grand pectoral, il y en a un second qui naît de la sixième et de la septième côte et qui est sé-paré du premier par un long interstice où passe l'une des divisions du prolongement axillaire du sac aérien. Cette disposition établit la tran-sition entre le type de l'homme et celui des singes quadrupèdes qui possèdent un troisième pectoral. Chez le cynocéphale sphinx, ce troisième pectoral naît vers le niveau des cinquième, sixième et septième côtes de l'aponévrose antérieure du grand droit avec laquelle il entre-croise ses fibres, et va se terminer sur l'extrémité supérieure de l'humérus. Le petit pectoral proprement dit, entièrement distinct du précédent, naît du bord externe du sternum immédiatement au-dessous du grand pec-toral qui le recouvre. La figure 2 pl. VII reproduit un troisième pectoral que j'ai trouvé chez l'homme, et qui est, sinon semblable, au moins très-analogue et comparable aux types précédents dont j'ai emprunté la description à M. Broca @VOrdre des Primates, p. 91 . Je pourrais multiplier les exemples de ces muscles entièrement nou-
S. POZZI. -@DE LA VALEUR DES ANOMALIES MUSCULAIRES 3 2° On trouve chez beaucoup de quadrupèdes, sur la partie latérale du cou, un muscle assez puissant qui s'étend de l'acromion ou de la partie externe de la clavicule à l'apophyse mastoïde et aux apophyses transverses des vertèbres cervicales supérieures. Ce muscle, nommé acromio-basilaire, par Vicq d'Azyr, acromio@-@trachélien, par Cuvier, levator claviculoe par d'autres auteurs, est très-volumineux chez les cynocéphales et se retrouve chez beaucoup d'autres animaux. Wood loc. cit., vol. XIII, p. 300, et vol. XIV, p. 379 l'a trouvé normale-ment chez l'homme à plusieurs reprises. Il s'insérait, dit-il, en haut aux tubercules postérieurs des apophyses transverses de la 2e et 3e vertèbre cervicale avec les fibres de l'angulaire de l'omoplate. Son corps charnu, large d'un pouce, se dirigeait en bas, en avant et en dehors, et s'insérait au tiers externe de la clavicule, der-rière les fibres du trapèze, en face du tubercule de la clavicule où s'at-tache le ligament conoïde. -Macalister Proc. Irish Acad., X, p. 124 a cru pouvoir établir qu'il existe chez un sujet sur soixante. 3° Chez les pithéciens et jusque chez le chimpanzé, le tendon du grand dorsal donne naissance à une bande musculaire qui va s'insérer sur l'épitrochlée c'est ce qu'on appelle le muscle dorso-épitrochléen, par-faitement distinct du grand dorsal, comme le montre son innervation différente. Journal of Anot. and Phys., 2e série, n° IX, p. 180. Ce muscle si particulier a été rencontré chez l'homme par Bergman, Hal-bertsma, Wood, etc. Je l'ai observé à trois reprises. 4° Chez le gorille, au-dessous du corps charnu du grand pectoral, il y en a un second qui naît de la sixième et de la septième côte et qui est sé-paré du premier par un long interstice où passe l'une des divisions du prolongement axillaire du sac aérien. Cette disposition établit la tran-sition entre le type de l'homme et celui des singes quadrupèdes qui possèdent un troisième pectoral. Chez le cynocéphale sphinx, ce troisième pectoral naît vers le niveau des cinquième, sixième et septième côtes de l'aponévrose antérieure du grand droit avec laquelle il entre-croise ses fibres, et va se terminer sur l'extrémité supérieure de l'humérus. Le petit pectoral proprement dit, entièrement distinct du précédent, naît du bord externe du sternum immédiatement au-dessous du grand pec-toral qui le recouvre. La figure 2 pl. VII reproduit un troisième pectoral que j'ai trouvé chez l'homme, et qui est, sinon semblable, au moins très-analogue et comparable aux types précédents dont j'ai emprunté la description à M. Broca l'Ordre des Primates, p. 91 . Je pourrais multiplier les exemples de ces muscles entièrement nou-
3° Chez les pithéciens et jusque chez le chimpanzé, le tendon du grand dorsal donne naissance à une bande musculaire qui va s'insérer sur Fépitrochlée c'est ce qu'on appelle le muscle dorso-épitrochléen, par-faitement distinct du grand dorsal, comme le montre son innervation différente.
3° Chez les pithéciens et jusque chez le chimpanzé, le tendon du grand dorsal donne naissance à une bande musculaire qui va s'insérer sur l'épitrochlée c'est ce qu'on appelle le muscle dorso-épitrochléen, par-faitement distinct du grand dorsal, comme le montre son innervation différente.
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88 MADAME DE LA FAYETTE. l'hiver qui suivit, que M. de La Rochefoucauld et elle s'occupèrent finalement de ce joli roman qui parut chez Barbin le -16 mars 4678'. Segrais, que nous trouvons encore sur notre chemin, dit en un endroit, qu'il n'a pas pris la peine de répondre a la critique que l'on fit de ce roman 8 et à un autre endroit, que madame de La Fayette a dédaigné d'y répondre de sorte qu'il y aurait doute, si on le voulait, sur son degré de coopération. Mais, pour le coup, nous ne le discuterons pas, et ce roman est trop supérieur à tout ce qu'il a jamais écrit pour 1 Dans une lettre de madame de Sévigné à sa fille 16 mars 1672 , on lit Je suis au désespoir que vous ayez eu Bajazet par d'autres que par moi c'est ce chien de Barbin qui me hait, parce que je ne fais pas des princesses de Clèves et de Montpen-sier. Il en faut conclure que le roman de la Princesse de Cléves était déjà au moins en projet et en ébauche à cette première dàte, qu'il en avait été question dans la société intime de rao-teur, que mesdames de Sévigné et de Grignan en avaient peut-être entendu le commencement. Dans une lettre, je crois, de madame de Scudery à Bussy, on voit, d'ailleurs, que, pendant l'hiver qui précède la publication, M. de La Rochefoucauld et madame de La Fayette s'enferment et préparent quelque choie. La conciliation est simple la Princesse de Clèves ébauchée som-meilla de 1671 à 4677, et alors seulement l'auteur s'y remft de concert avec M. La Rochefoucauld, pour l'achever. 2 Il esl remarquer qu'à l'endroit où on lui fait dire cela, dans le Segraisiana, on lui prête une erreur au sujet du roman qui aurait été le sien il parle en effet de la rencontre de M. de Ne-mours et de madame de Clèves chez le joaillier, tandis que c'est M. de Clèves qui y rencontre celle qui doit être sa femme. On ne peut donc prendre ce propos, mal recueilli, pour une autorité.
88 MADAME DE LA FAYETTE. l'hiver qui suivit, que M. de La Rochefoucauld et elle s'occupèrent finalement de ce joli roman qui parut chez Barbin le -16 mars 4678@'. Segrais, que nous trouvons encore sur notre chemin, dit en un endroit, qu'il n'a pas pris la peine de répondre a la critique que l'on fit de ce roman 8 et à un autre endroit, que madame de La Fayette a dédaigné d'y répondre de sorte qu'il y aurait doute, si on le voulait, sur son degré de coopération. Mais, pour le coup, nous ne le discuterons pas, et ce roman est trop supérieur à tout ce qu'il a jamais écrit pour 1 Dans une lettre de madame de Sévigné à sa fille 16 mars 1672 , on lit Je suis au désespoir que vous ayez eu Bajazet par d'autres que par moi c'est ce chien de Barbin qui me hait, parce que je ne fais pas des princesses de Clèves et de Montpen-sier. Il en faut conclure que le roman de la Princesse de Cléves était déjà au moins en projet et en ébauche à cette première dàte, qu'il en avait été question dans la société intime de @rao-teur, que mesdames de Sévigné et de Grignan en avaient peut-être entendu le commencement. Dans une lettre, je crois, de madame de Scudery à Bussy, on voit, d'ailleurs, que, pendant l'hiver qui précède la publication, M. de La Rochefoucauld et madame de La Fayette s'enferment et préparent quelque choie. La conciliation est simple la Princesse de Clèves ébauchée som-meilla de 1671 à 4677, et alors seulement l'auteur s'y remft de concert avec M. La Rochefoucauld, pour l'achever. 2 Il esl remarquer qu'à l'endroit où on lui fait dire cela, dans le Segraisiana, on lui prête une erreur au sujet du roman qui aurait été le sien il parle en effet de la rencontre de M. de Ne-mours et de madame de Clèves chez le joaillier, tandis que c'est M. de Clèves qui y rencontre celle qui doit être sa femme. On ne peut donc prendre ce propos, mal recueilli, pour une autorité.
88 MADAME DE LA FAYETTE. l'hiver qui suivit, que M. de La Rochefoucauld et elle s'occupèrent finalement de ce joli roman qui parut chez Barbin le @16 mars 1678 1. Segrais, que nous trouvons encore sur notre chemin, dit en un endroit, qu'il n'a pas pris la peine de répondre à la critique que l'on fit de ce roman 2 et à un autre endroit, que madame de La Fayette a dédaigné d'y répondre de sorte qu'il y aurait doute, si on le voulait, sur son degré de coopération. Mais, pour le coup, nous ne le discuterons pas, et ce roman est trop supérieur à tout ce qu'il a jamais écrit pour 1 Dans une lettre de madame de Sévigné à sa fille 16 mars 1672 , on lit Je suis au désespoir que vous ayez eu Bajazet par d'autres que par moi c'est ce chien de Barbin qui me hait, parce que je ne fais pas des princesses de Clèves et de Montpen-sier. Il en faut conclure que le roman de la Princesse de Clèves était déjà au moins en projet et en ébauche à cette première date, qu'il en avait été question dans la société intime de l'au-teur, que mesdames de Sévigné et de Grignan en avaient peut-être entendu le commencement. Dans une lettre, je crois, de madame de Scudery à Bussy, on voit, d'ailleurs, que, pendant l'hiver qui précède la publication, M. de La Rochefoucauld et madame de La Fayette s'enferment et préparent quelque chose. La conciliation est simple la Princesse de Clèves ébauchée som-meilla de 1672 à 1677, et alors seulement l'auteur s'y remit de concert avec M. La Rochefoucauld, pour l'achever. 2 Il est remarquer qu'à l'endroit où on lui fait dire cela, dans le Segraisiana, on lui prête une erreur au sujet du roman qui aurait été le sien il parle en effet de la rencontre de M. de Ne-mours et de madame de Clèves chez le joaillier, tandis que c'est M. de Clèves qui y rencontre celle qui doit être sa femme. On ne peut donc prendre ce propos, mal recueilli, pour une autorité.
Dans une lettre, je crois, de madame de Scudery à Bussy, on voit, d'ailleurs, que, pendant l'hiver qui précède la publication, M. de La Rochefoucauld et madame de La Fayette s'enferment et préparent quelque choie.
Dans une lettre, je crois, de madame de Scudery à Bussy, on voit, d'ailleurs, que, pendant l'hiver qui précède la publication, M. de La Rochefoucauld et madame de La Fayette s'enferment et préparent quelque chose.
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L'ÉVASION. 121 Mes paroles amenèrent aussitôt un grand changement sur toutes ces physionomies sauvages. Le bohémien m'engagea à m'approcher du feu, et me dit que je pouvais me reposer sans crainte sous la tente. Nous ne sommes pas plus Allemands que Français, ajouta-t-il, nous voyageons un peu partout, et nous pas-sons plusieurs mois dans les Vosges, en Alsace et en Lorraine, où nous rétamons les casseroles. Nous voyons bien que vous êtes un prisonnier en fuite mais vous n'a-vez rien à redouter. Ces paroles me rassurèrent, et c'est avec plaisir que je m'assis près du feu pour sécher mes vêtements. Les bohé-miens me donnèrent du pain et me firent boire un petit verre d'eau-de vie ce léger repas suffit pour me rendre des forces et me permit de dormir pendant quelques heu-res près du feu. Lorsque je me réveillai, le jour commençait à peine à paraître. Le temps était plus calme, et la pluie ne tombait plus aussi fort. Le feu était presque éteint, et j'avais les membres tout engourdis par le froid aussi je me réso-lus à me remettre en marche, et je me disposai à prendre congé de mes hôtes. En ce moment, l'idée me vint de leur proposer d'échanger mes vêtements d'uni-forme pour quelques-uns des leurs. En somme, mon pan-talon rouge était encore solide un des bohémiens le prit volontiers pour une culotte de velours râpée, ornée de plusieurs pièces ma longue capote, qui était fort délabrée, fut donnée pour une blouse de toile blan-che, et mon képi , encore assez convenable , fut échangé contre un chapeau de paille déformé et troué. Mes nouveaux vêtements étaient bien misérables et me donnaient l'air d'un vagabond, mais au moins ils n'an-nonçaient point hautement ma qualité de soldat français d, grâce à ma connaissance de la langue allemande, je
L'ÉVASION. 121 Mes paroles amenèrent aussitôt un grand changement sur toutes ces physionomies sauvages. Le bohémien m'engagea à m'approcher du feu, et me dit que je pouvais me reposer sans crainte sous la tente. @Nous ne sommes pas plus Allemands que Français, ajouta-t-il, nous voyageons un peu partout, et nous pas-sons plusieurs mois dans les Vosges, en Alsace et en Lorraine, où nous rétamons les casseroles. Nous voyons bien que vous êtes un prisonnier en fuite mais vous n'a-vez rien à redouter. Ces paroles me rassurèrent, et c'est avec plaisir que je m'assis près du feu pour sécher mes vêtements. Les bohé-miens me donnèrent du pain et me firent boire un petit verre d'eau-de vie ce léger repas suffit pour me rendre des forces et me permit de dormir pendant quelques heu-res près du feu. Lorsque je me réveillai, le jour commençait à peine à paraître. Le temps était plus calme, et la pluie ne tombait plus aussi fort. Le feu était presque éteint, et j'avais les membres tout engourdis par le froid aussi je me réso-lus à me remettre en marche, et je me disposai à prendre congé de mes hôtes. En ce moment, l'idée me vint de leur proposer d'échanger mes vêtements d'uni-forme pour quelques-uns des leurs. En somme, mon pan-talon rouge était encore solide un des bohémiens le prit volontiers pour une culotte de velours râpée, ornée de plusieurs pièces ma longue capote, qui était fort délabrée, fut donnée pour une blouse de toile blan-che, et mon képi , encore assez convenable , fut échangé contre un chapeau de paille déformé et troué. Mes nouveaux vêtements étaient bien misérables et me donnaient l'air d'un vagabond, mais au moins ils n'an-nonçaient point hautement ma qualité de soldat français @d, grâce à ma connaissance de la langue allemande, je
L'ÉVASION. 127 Mes paroles amenèrent aussitôt un grand changement sur toutes ces physionomies sauvages. Le bohémien m'engagea à m'approcher du feu, et me dit que je pouvais me reposer sans crainte sous la tente. -Nous ne sommes pas plus Allemands que Français, ajouta-t-il, nous voyageons un peu partout, et nous pas-sons plusieurs mois dans les Vosges, en Alsace et en Lorraine, où nous rétamons les casseroles. Nous voyons bien que vous êtes un prisonnier en fuite mais vous n'a-vez rien à redouter. Ces paroles me rassurèrent, et c'est avec plaisir que je m'assis près du feu pour sécher mes vêtements. Les bohé-miens me donnèrent du pain et me firent boire un petit verre d'eau-de-vie ce léger repas suffit pour me rendre des forces et me permit de dormir pendant quelques heu-res près du feu. Lorsque je me réveillai, le jour commençait à peine à paraître. Le temps était plus calme, et la pluie ne tombait plus aussi fort. Le feu était presque éteint, et j'avais les membres tout engourdis par le froid aussi je me réso-lus à me remettre en marche, et je me disposai à prendre congé de mes hôtes. En ce moment, l'idée me vint de leur proposer d'échanger mes vêtements d'uni-forme pour quelques-uns des leurs. En somme, mon pan-talon rouge était encore solide un des bohémiens le prit volontiers pour une culotte de velours râpée, ornée de plusieurs pièces ma longue capote, qui était fort délabrée, fut donnée pour une blouse de toile blan-che, et mon képi@, encore assez convenable@, fut échangé contre un chapeau de paille déformé et troué. Mes nouveaux vêtements étaient bien misérables et me donnaient l'air d'un vagabond, mais au moins ils n'an-nonçaient point hautement ma qualité de soldat français et, grâce à ma connaissance de la langue allemande, je
Les bohé-miens me donnèrent du pain et me firent boire un petit verre d'eau-de vie ce léger repas suffit pour me rendre des forces et me permit de dormir pendant quelques heu-res près du feu.
Les bohé-miens me donnèrent du pain et me firent boire un petit verre d'eau-de-vie ce léger repas suffit pour me rendre des forces et me permit de dormir pendant quelques heu-res près du feu.
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284 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. XXXIY Le premier mouvement de Ludovic, lorsqu'il entra dans la chambre de Marguerite, fut de jeter les yeux sur le lit, et, à l'aspect de ce corps inanimé, il ressentit un coup si violent qu'il crut que la vie allait le quitter. Le docteur, plus calme et plus maître de lui, était déjà près de la victime , touchait ses membres refroidis et cherchait à y découvrir quelque signe de vie. Il y eut là quelques secondes pleines d'une hor-rible anxiété, et un silence effrayant régna dans cette cham-bre. Le concierge levait les mains au ciel et Ludovic tenait les yeux attachés sur le praticien, comme si sa propre exis-tence eût dépendu de l'arrêt qu'il allait rendre. - Eh bien ? dit-il, avec un accent plein d'angoisse et un geste suppliant. Le front du docteur était couvert de nuages et ses mouve-ments indiquaient une grande préoccupation. Tantôt il tenait son oreille appuyée sur le coeur pour y surprendre quelque battement, tantôt il approchait une glace des lèvres et des narines pour voir si quelque souffle ne ternirait pas le poli du verre et ne lui fournirait pas d'indice satisfaisant. Enfin il parla, et ses premiers mots n'étaient pas de nature à don-ner de l'espoir. - On ne peut rien dire, répéta-t-il à trois reprises diffé-rentes. Jamais plus douloureuse scène ne s'offrit aux regards le concierge lui-même ne pouvait y assister d'un oeil sec. Sur cette couche, une jeune fiile, blanche comme le marbre, et plus belle dans la mort qu'elle ne l'avait été dans la vie puis ce jeune homme qui portait la douleur écrite sur le front et semblait frappé du même coup partout le deuil, un deuil sans limites comme sans remède. Cependant le docteur, tout sombre qu'il fût, ne négligeait aucun moyen pour ranimer dans ce cadavre l'ombre de vie qui pouvait y rester. Il semblait surtout en quête d'un ren-
284 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. XXXIY Le premier mouvement de Ludovic, lorsqu'il entra dans la chambre de Marguerite, fut de jeter les yeux sur le lit, et, à l'aspect de ce corps inanimé, il ressentit un coup si violent qu'il crut que la vie allait le quitter. Le docteur, plus calme et plus maître de lui, était déjà près de la victime , touchait ses membres refroidis et cherchait à y découvrir quelque signe de vie. Il y eut là quelques secondes pleines d'une hor-rible anxiété, et un silence effrayant régna dans cette cham-bre. Le concierge levait les mains au ciel et Ludovic tenait les yeux attachés sur le praticien, comme si sa propre exis-tence eût dépendu de l'arrêt qu'il allait rendre. - Eh bien ? dit-il, avec un accent plein d'angoisse et un geste suppliant. Le front du docteur était couvert de nuages et ses mouve-ments indiquaient une grande préoccupation. Tantôt il tenait son oreille appuyée sur le coeur pour y surprendre quelque battement, tantôt il approchait une glace des lèvres et des narines pour voir si quelque souffle ne ternirait pas le poli du verre et ne lui fournirait pas d'indice satisfaisant. Enfin il parla, et ses premiers mots n'étaient pas de nature à don-ner de l'espoir. - On ne peut rien dire, répéta-t-il à trois reprises diffé-rentes. Jamais plus douloureuse scène ne s'offrit aux regards le concierge lui-même ne pouvait y assister d'un oeil sec. Sur cette couche, une jeune fiile, blanche comme le marbre, et plus belle dans la mort qu'elle ne l'avait été dans la vie puis ce jeune homme qui portait la douleur écrite sur le front et semblait frappé du même coup partout le deuil, un deuil sans limites comme sans remède. Cependant le docteur, tout sombre qu'il fût, ne négligeait aucun moyen pour ranimer dans ce cadavre l'ombre de vie qui pouvait y rester. Il semblait surtout en quête d'un ren-
284 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. XXXIV Le premier mouvement de Ludovic, lorsqu'il entra dans la chambre de Marguerite, fut de jeter les yeux sur le lit, et, à l'aspect de ce corps inanimé, il ressentit un coup si violent qu'il crut que la vie allait le quitter. Le docteur, plus calme et plus maître de lui, était déjà près de la victime@, touchait ses membres refroidis et cherchait à y découvrir quelque signe de vie. Il y eut là quelques secondes pleines d'une hor-rible anxiété, et un silence effrayant régna dans cette cham-bre. Le concierge levait les mains au ciel et Ludovic tenait les yeux attachés sur le praticien, comme si sa propre exis-tence eût dépendu de l'arrêt qu'il allait rendre. -@Eh bien ? dit-il, avec un accent plein d'angoisse et un geste suppliant. Le front du docteur était couvert de nuages et ses mouve-ments indiquaient une grande préoccupation. Tantôt il tenait son oreille appuyée sur le coeur pour y surprendre quelque battement, tantôt il approchait une glace des lèvres et des narines pour voir si quelque souffle ne ternirait pas le poli du verre et ne lui fournirait pas d'indice satisfaisant. Enfin il parla, et ses premiers mots n'étaient pas de nature à don-ner de l'espoir. -@On ne peut rien dire, répéta-t-il à trois reprises diffé-rentes. Jamais plus douloureuse scène ne s'offrit aux regards le concierge lui-même ne pouvait y assister d'un oeil sec. Sur cette couche, une jeune fille, blanche comme le marbre, et plus belle dans la mort qu'elle ne l'avait été dans la vie puis ce jeune homme qui portait la douleur écrite sur le front et semblait frappé du même coup partout le deuil, un deuil sans limites comme sans remède. Cependant le docteur, tout sombre qu'il fût, ne négligeait aucun moyen pour ranimer dans ce cadavre l'ombre de vie qui pouvait y rester. Il semblait surtout en quête d'un ren-
Le front du docteur était couvert de nuages et ses mouve-ments indiquaient une grande préoccupation.
Le front du docteur était couvert de nuages et ses mouve-ments indiquaient une grande préoccupation.
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-470 -phots pour y passer la nuit et le jour ils ne recevaient guère que des avanies et des malé-dictions de la part des populations ameutées contre eux. Plusieurs moururent en roule. Les prêtres proscrits, arrivés à Rochefort, y restèrent emprisonnés et traités sans pitié jusqu'au milieu de mars, que commença leur embarquement. On les fit sortir de leurs cachots en plein jour et marcher vers le port deux à deux, portant sur le dos leur petit bagage, escortés comme des malfaiteurs ils passèrent ainsi à travers la foule des habitants, plaints et bénis par les uns, inju-riés et maudits par les autres. Quatre cents en-viron furent jetés sur le Washington et autant sur les Deux-Associés. Chaque prêtre, à peine monté sur le pont, était rigoureusement fouillé on leur enleva ainsi leurs meilleurs vêtements, leur linge, et surtout le peu d'argent que plu-sieurs n'avaient pas assez soigneusement caché. Ce qu'on leur trouvait d'objets de dévotion était saisi avec un redoublement de rage et d'impiété. Les bréviaires furent mis en pièces. Un crucifix d'ivoire, découvert sous la robe d'un chartreux, devint l'objet des plus horribles blasphèmes. Un des officiers le saisit avec fureur, le posa sur un billot, et coupa d'un coup de sabre la tête du Christ, aux cris redoublés de tout l'équipage Vive la république!
-470 -phots pour y passer la nuit et le jour ils ne recevaient guère que des avanies et des malé-dictions de la part des populations ameutées contre eux. Plusieurs moururent en roule. Les prêtres proscrits, arrivés à Rochefort, y restèrent emprisonnés et traités sans pitié jusqu'au milieu de mars, que commença leur embarquement. On les fit sortir de leurs cachots en plein jour et marcher vers le port deux à deux, portant sur le dos leur petit bagage, escortés comme des malfaiteurs ils passèrent ainsi à travers la foule des habitants, plaints et bénis par les uns, inju-riés et maudits par les autres. Quatre cents en-viron furent jetés sur le Washington et autant sur les Deux-Associés. Chaque prêtre, à peine monté sur le pont, était rigoureusement fouillé on leur enleva ainsi leurs meilleurs vêtements, leur linge, et surtout le peu d'argent que plu-sieurs n'avaient pas assez soigneusement caché. Ce qu'on leur trouvait d'objets de dévotion était saisi avec un redoublement de rage et d'impiété. Les bréviaires furent mis en pièces. Un crucifix d'ivoire, découvert sous la robe d'un chartreux, devint l'objet des plus horribles blasphèmes. Un des officiers le saisit avec fureur, le posa sur un billot, et coupa d'un coup de sabre la tête du Christ, aux cris redoublés de tout l'équipage Vive la république!
-470 -phots pour y passer la nuit et le jour ils ne recevaient guère que des avanies et des malé-dictions de la part des populations ameutées contre eux. Plusieurs moururent en route. Les prêtres proscrits, arrivés à Rochefort, y restèrent emprisonnés et traités sans pitié jusqu'au milieu de mars, que commença leur embarquement. On les fit sortir de leurs cachots en plein jour et marcher vers le port deux à deux, portant sur le dos leur petit bagage, escortés comme des malfaiteurs ils passèrent ainsi à travers la foule des habitants, plaints et bénis par les uns, inju-riés et maudits par les autres. Quatre cents en-viron furent jetés sur le Washington et autant sur les Deux-Associés. Chaque prêtre, à peine monté sur le pont, était rigoureusement fouillé on leur enleva ainsi leurs meilleurs vêtements, leur linge, et surtout le peu d'argent que plu-sieurs n'avaient pas assez soigneusement caché. Ce qu'on leur trouvait d'objets de dévotion était saisi avec un redoublement de rage et d'impiété. Les bréviaires furent mis en pièces. Un crucifix d'ivoire, découvert sous la robe d'un chartreux, devint l'objet des plus horribles blasphèmes. Un des officiers le saisit avec fureur, le posa sur un billot, et coupa d'un coup de sabre la tête du Christ, aux cris redoublés de tout l'équipage Vive la république!
Un des officiers le saisit avec fureur, le posa sur un billot, et coupa d'un coup de sabre la tête du Christ, aux cris redoublés de tout l'équipage Vive la république!
Un des officiers le saisit avec fureur, le posa sur un billot, et coupa d'un coup de sabre la tête du Christ, aux cris redoublés de tout l'équipage Vive la république!
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-74 -apôtres, ses martyrs et presque tous les saints. Je regarde mon état comme la plus grande grâce qu'il puisse me faire. Remerciez-lé avec moi et, comme moi, priez pour ceux qui m'ont fait tant de bien en voulant me faire de la peine. Je leur pardonne de tout mon coeur je prie le Seigneur de leur pardonner et s'il veut me retirer de ce monde et me placer parmi ses élus, comme je l'espère fermement, je les recommanderai en-core à sa miséricorde. Souvenez-vous, mes enfants, mes chers pa-roissiens, que notre séparation ne doit pas être longue nous devons tous nous réunir dans le ciel si nous vivons chrétiennement. Efforcez-vous de marcher sur mes traces, comme j'ai tâ-ché de marcher moi-même sur celles de Jésus-Christ. Mon exemple vous apprend qu'un pasteur catholique, tenant dans ses mains et portant dans son coeur l'Évangile de Jésus-Christ, peut bien être persécuté, dépouillé de ses biens, chassé et mis à mort, mais qu'il ne peut être vaincu. Mes faibles bras peuvent plier sous les chaînes de l'oppression mais ma conscience, plus dure que le fer, n'obéira qu'à Dieu seul, comme je l'es-père de sa grâce. Faites-en de même, s'il le faut rendez à Dieu amour pour amour, sang pour sang, vie pour vie le ciel doit en être le prix. Si la peine vous effraie, que la récompense vous anime.
-74 -apôtres, ses martyrs et presque tous les saints. Je regarde mon état comme la plus grande grâce qu'il puisse me faire. Remerciez-lé avec moi et, comme moi, priez pour ceux qui m'ont fait tant de bien en voulant me faire de la peine. Je leur pardonne de tout mon coeur je prie le Seigneur de leur pardonner et s'il veut me retirer de ce monde et me placer parmi ses élus, comme je l'espère fermement, je les recommanderai en-core à sa miséricorde. Souvenez-vous, mes enfants, mes chers pa-roissiens, que notre séparation ne doit pas être longue nous devons tous nous réunir dans le ciel si nous vivons chrétiennement. Efforcez-vous de marcher sur mes traces, comme j'ai tâ-ché de marcher moi-même sur celles de Jésus-Christ. Mon exemple vous apprend qu'un pasteur catholique, tenant dans ses mains et portant dans son coeur l'Évangile de Jésus-Christ, peut bien être persécuté, dépouillé de ses biens, chassé et mis à mort, mais qu'il ne peut être vaincu. Mes faibles bras peuvent plier sous les chaînes de l'oppression mais ma conscience, plus dure que le fer, n'obéira qu'à Dieu seul, comme je l'es-père de sa grâce. Faites-en de même, s'il le faut rendez à Dieu amour pour amour, sang pour sang, vie pour vie le ciel doit en être le prix. Si la peine vous effraie, que la récompense vous anime.
-74 -apôtres, ses martyrs et presque tous les saints. Je regarde mon état comme la plus grande grâce qu'il puisse me faire. Remerciez-le avec moi et, comme moi, priez pour ceux qui m'ont fait tant de bien en voulant me faire de la peine. Je leur pardonne de tout mon coeur je prie le Seigneur de leur pardonner et s'il veut me retirer de ce monde et me placer parmi ses élus, comme je l'espère fermement, je les recommanderai en-core à sa miséricorde. Souvenez-vous, mes enfants, mes chers pa-roissiens, que notre séparation ne doit pas être longue nous devons tous nous réunir dans le ciel si nous vivons chrétiennement. Efforcez-vous de marcher sur mes traces, comme j'ai tâ-ché de marcher moi-même sur celles de Jésus-Christ. Mon exemple vous apprend qu'un pasteur catholique, tenant dans ses mains et portant dans son coeur l'Évangile de Jésus-Christ, peut bien être persécuté, dépouillé de ses biens, chassé et mis à mort, mais qu'il ne peut être vaincu. Mes faibles bras peuvent plier sous les chaînes de l'oppression mais ma conscience, plus dure que le fer, n'obéira qu'à Dieu seul, comme je l'es-père de sa grâce. Faites-en de même, s'il le faut rendez à Dieu amour pour amour, sang pour sang, vie pour vie le ciel doit en être le prix. Si la peine vous effraie, que la récompense vous anime.
Mes faibles bras peuvent plier sous les chaînes de l'oppression mais ma conscience, plus dure que le fer, n'obéira qu'à Dieu seul, comme je l'es-père de sa grâce.
Mes faibles bras peuvent plier sous les chaînes de l'oppression mais ma conscience, plus dure que le fer, n'obéira qu'à Dieu seul, comme je l'es-père de sa grâce.
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41 qu'a décrit l'accusation j'ai démontré son impuissance je vous ai convaincus de la vérité de cette double propo-sition , que, si le gouvernement occulte existe, il a été du devoir de l'auteur de l'attaquer que si le gouverne-ment occulte n'existe pas , il faut encore approuver les craintes de l'écrivain, qui, convaincu de la grandeur du péril, aurait averti de dangers même imaginaires. Que reste-t-il donc de cette accusation? le reproche d'avoir parlé du gouvernement occulte ? Mais quel serait le privilége de cette puissance secrète si elle existait, qu'on ne saurait sans crime représenter les dangers dont elle menace l'autorité royale ? Dans quel nuage impéné-trable de majesté serait-elle donc élevée ? et, comme l'arche sainte, ne saurait-on y toucher sans être frappé de mort? A Venise il était défendu, sous peine capitale, de s'entretenir du pouvoir invisible des inquisiteurs d'Etat mais du moins des statuts particuliers rendaient ce pou-voir inhérent à la constitution de l'Etat, et, tout ef-frayant qu'il était, l'aristocratie l'avait rendu légal. - Et quoi ! serait-ce après la publicité des doçumens qui ont jailli de la tribune sur toute la France , que l'on in-terdirait la pensée sur les -faits qui ont frappé tous les es-prits ? Étrange et inconcevable position de mon client ! Il assiste à la séance du 25 avril il entend le rapport de la commission sur la pétition de M. Madier de Mont-jau ce n'est pas un obscur citoyen qui exprime des alarmes plus ou moins vagues, c'est un conseiller à la Cour royale de Nîmes qui retrace ses craintes dans les termes les plus énergiques, qui précise des faits , qui transcrit des circulaires , qui ne laisse pas égarer l'accu-sation , qui désigne clairement l'auteur des circulaires, qui le nomme déjà en disant que c'est celui qui, reprochant la timide arrestation du maréchal Soult 3 disait On n'ar-
41 qu'a décrit l'accusation j'ai démontré son impuissance je vous ai convaincus de la vérité de cette double propo-sition , que, si le gouvernement occulte existe, il a été du devoir de l'auteur de l'attaquer que si le gouverne-ment occulte n'existe pas , il faut encore approuver les craintes de l'écrivain, qui, convaincu de la grandeur du péril, aurait averti de dangers même imaginaires. Que reste-t-il donc de cette accusation? le reproche d'avoir parlé du gouvernement occulte ? Mais quel serait le privilége de cette puissance secrète si elle existait, qu'on ne saurait sans crime représenter les dangers dont elle menace l'autorité royale ? Dans quel nuage impéné-trable de majesté serait-elle donc élevée ? et, comme l'arche sainte, ne saurait-on y toucher sans être frappé de mort? A Venise il était défendu, sous peine capitale, de s'entretenir du pouvoir invisible des inquisiteurs d'Etat mais du moins des statuts particuliers rendaient ce pou-voir inhérent à la constitution de l'Etat, et, tout ef-frayant qu'il était, l'aristocratie l'avait rendu légal. - Et quoi ! serait-ce après la publicité des doçumens qui ont jailli de la tribune sur toute la France , que l'on in-terdirait la pensée sur les -faits qui ont frappé tous les es-prits ? Étrange et inconcevable position de mon client ! Il assiste à la séance du 25 avril il entend le rapport de la commission sur la pétition de M. Madier de Mont-jau ce n'est pas un obscur citoyen qui exprime des alarmes plus ou moins vagues, c'est un conseiller à la Cour royale de Nîmes qui retrace ses craintes dans les termes les plus énergiques, qui précise des faits , qui transcrit des circulaires , qui ne laisse pas égarer l'accu-sation , qui désigne clairement l'auteur des circulaires, qui le nomme déjà en disant que c'est celui qui, reprochant la timide arrestation du maréchal Soult 3 disait On n'ar-
41 qu'a décrit l'accusation j'ai démontré son impuissance je vous ai convaincus de la vérité de cette double propo-sition@, que, si le gouvernement occulte existe, il a été du devoir de l'auteur de l'attaquer que si le gouverne-ment occulte n'existe pas@, il faut encore approuver les craintes de l'écrivain, qui, convaincu de la grandeur du péril, aurait averti de dangers même imaginaires. Que reste-t-il donc de cette accusation? le reproche d'avoir parlé du gouvernement occulte@? Mais quel serait le privilége de cette puissance secrète si elle existait, qu'on ne saurait sans crime représenter les dangers dont elle menace l'autorité royale@? Dans quel nuage impéné-trable de majesté serait-elle donc élevée@? et, comme l'arche sainte, ne saurait-on y toucher sans être frappé de mort? A Venise il était défendu, sous peine capitale, de s'entretenir du pouvoir invisible des inquisiteurs d'État mais du moins des statuts particuliers rendaient ce pou-voir inhérent à la constitution de l'État, et, tout ef-frayant qu'il était, l'aristocratie l'avait rendu légal.@@ Et quoi ! serait-ce après la publicité des documens qui ont jailli de la tribune sur toute la France@, que l'on in-terdirait la pensée sur les @faits qui ont frappé tous les es-prits@? Étrange et inconcevable position de mon client@! Il assiste à la séance du 25 avril il entend le rapport de la commission sur la pétition de M. Madier de Mont-jau ce n'est pas un obscur citoyen qui exprime des alarmes plus ou moins vagues, c'est un conseiller à la Cour royale de Nîmes qui retrace ses craintes dans les termes les plus énergiques, qui précise des faits@, qui transcrit des circulaire@ , qui ne laisse pas égarer l'accu-sation@, qui désigne clairement l'auteur des circulaires, qui le nomme déjà en disant qu@@@@e@@ celui qui, reprochant la timide arrestation du maréchal Soult@, disait On n'ar-
41 qu'a décrit l'accusation j'ai démontré son impuissance je vous ai convaincus de la vérité de cette double propo-sition , que, si le gouvernement occulte existe, il a été du devoir de l'auteur de l'attaquer que si le gouverne-ment occulte n'existe pas , il faut encore approuver les craintes de l'écrivain, qui, convaincu de la grandeur du péril, aurait averti de dangers même imaginaires.
41 qu'a décrit l'accusation j'ai démontré son impuissance je vous ai convaincus de la vérité de cette double propo-sition, que, si le gouvernement occulte existe, il a été du devoir de l'auteur de l'attaquer que si le gouverne-ment occulte n'existe pas, il faut encore approuver les craintes de l'écrivain, qui, convaincu de la grandeur du péril, aurait averti de dangers même imaginaires.
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44 VIE DE L'ABBE NICOLLE santé l'avait obligé de se rendre pour essayer de l'effi-cacité des eaux de Carlsbad. Divers événements avaient signalé son voyage. Il ar-rivait à Vienne la veille du 45 avril 1798, jour où Ber-nadotte arborait sur le balcon de l'ambassade de France le pavillon tricolore. Cette nouveauté avait attiré tout naturellement des spectateurs le nombre s'en était ac-cru rapidement. Un murmure de mécontentement com-mence à circuler dans les rangs, les têtes s'exaltent, les cris ce A bas le drapeau! Vive François II ! se font entendre, et bientôt le balcon est escaladé le drapeau est mis en pièces et brûlé toutes les vitres sont cas-sées. La force armée arrive enfin, mais tout était rentré dans l'ordre. Le lendemain, l'ambassadeur, français fit ses paquets, et, le dimanche, il partit avec sa suite, es-corté par un détachement de cavalerie, plutôt par hon-neur que pour le défendre, car, ajoute l'abbé, racontant ce fait à son ami, nul homme n'en voulait à sa per-sonne. A cette époque, tout l'univers était agité. Les armées françaises avaient pénétré en Allemagne. Elles menaçaient d'envahir le pays entier, mais avec elles pénétrait également une autre puissance', plus re-doutable pour les États que celle des armes, puissance invisible qui attaque l'esprit, aveugle la raison, déna-ture les mots en usage puissance immense qui soulève les passions et prépare des ruines, la liberté. La démo-cratie française avait fait de ce mot sacré la base de ses principes mais pour elle la liberté était le droit donné
44 VIE DE L'ABBE NICOLLE santé l'avait obligé de se rendre pour essayer de l'effi-cacité des eaux de Carlsbad. Divers événements avaient signalé son voyage. Il ar-rivait à Vienne la veille du 45 avril 1798, jour où Ber-nadotte arborait sur le balcon de l'ambassade de France le pavillon tricolore. Cette nouveauté avait attiré tout naturellement des spectateurs le nombre s'en était ac-cru rapidement. Un murmure de mécontentement com-mence à circuler dans les rangs, les têtes s'exaltent, les cris ce A bas le drapeau! Vive François II ! se font entendre, et bientôt le balcon est escaladé le drapeau est mis en pièces et brûlé toutes les vitres sont cas-sées. La force armée arrive enfin, mais tout était rentré dans l'ordre. Le lendemain, l'ambassadeur, français fit ses paquets, et, le dimanche, il partit avec sa suite, es-corté par un détachement de cavalerie, plutôt par hon-neur que pour le défendre, car, ajoute l'abbé, racontant ce fait à son ami, nul homme n'en voulait à sa per-@sonne. A cette époque, tout l'univers était agité. Les armées françaises avaient pénétré en Allemagne. Elles menaçaient d'envahir le pays entier, mais avec elles pénétrait également une autre puissance', plus re-doutable pour les États que celle des armes, puissance invisible qui attaque l'esprit, aveugle la raison, déna-ture les mots en usage puissance immense qui soulève les passions et prépare des ruines, la liberté. La démo-cratie française avait fait de ce mot sacré la base de ses principes mais pour elle la liberté était le droit donné
44 VIE DE L'ABBE NICOLLE santé l'avait obligé de se rendre pour essayer de l'effi-cacité des eaux de Carlsbad. Divers événements avaient signalé son voyage. Il ar-rivait à Vienne la veille du 13 avril 1798, jour où Ber-nadotte arborait sur le balcon de l'ambassade de France le pavillon tricolore. Cette nouveauté avait attiré tout naturellement des spectateurs le nombre s'en était ac-cru rapidement. Un murmure de mécontentement com-mence à circuler dans les rangs, les têtes s'exaltent, les cris @@@A bas le drapeau! Vive François II ! se font entendre, et bientôt le balcon est escaladé le drapeau est mis en pièces et brûlé toutes les vitres sont cas-sées. La force armée arrive enfin, mais tout était rentré dans l'ordre. Le lendemain, l'ambassadeur, français fit ses paquets, et, le dimanche, il partit avec sa suite, es-corté par un détachement de cavalerie, plutôt par hon-neur que pour le défendre, car, ajoute l'abbé, racontant ce fait à son ami, nul homme n'en voulait à sa per- sonne. A cette époque, tout l'univers était agité. Les armées françaises avaient pénétré en Allemagne. Elles menaçaient d'envahir le pays entier, mais avec elles pénétrait également une autre puissance', plus re-doutable pour les États que celle des armes, puissance invisible qui attaque l'esprit, aveugle la raison, déna-ture les mots en usage puissance immense qui soulève les passions et prépare des ruines, la liberté. La démo-cratie française avait fait de ce mot sacré la base de ses principes mais pour elle la liberté était le droit donné
Il ar-rivait à Vienne la veille du 45 avril 1798, jour où Ber-nadotte arborait sur le balcon de l'ambassade de France le pavillon tricolore.
Il ar-rivait à Vienne la veille du 13 avril 1798, jour où Ber-nadotte arborait sur le balcon de l'ambassade de France le pavillon tricolore.
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SUR MADAME ROLAND. XXVII celui d'un ministre factieux. Sa femme, qui par ses talens donna plus d'éclat à ses travaux , donnait aussi, non pas plus de fermeté, mais plus de chaleur à ses résolutions. Roland, sans moi, dit-elle dans ses Mémoires, n'eût point été moins bon administrateur son activité son savoir , sont bien à lui comme sa probité mais avec moi il a produit plus de sensation, parce que je met-tais dans ses écrits ce mélange de force et de douceur, d'autorité de la raison et de charme du sentiment qui m n'appartiennent peut-être qu'à une femme sensible, douée d'une tête saine. Je faisais avec délice ces mor-ceaux que je jugeais devoir être utiles, et j'y trouvais plus de plaisir que si j'en eusse été connue pour l'auteur. Je suis avide de bonheur , je l'attache au bien que je fais, et n'ai pas même besoin de gloire i . a Ce fut elle qui traça , d'un seul trait, la lettre fameuse que Roland fit remettre à Louis XVI avis sévère, mais éclairé, suivant les uns audacieuse remontrance, triste et funeste prophétie suivant les autres mais mon-ument très-i Madame Roland n'ambitionna jamais la célébrité attachée aux lettres. Elle a écrit dans les derniers temps de sa vie, pour servir sa cause, bien plus que pour faire briller ses talens. Dès l'âge de dix-sept ans, elle avait composé plusieurs morceaux on en trouvera des frag-mens cités en note dans cette édition. Ce sont, pour la plupart, des essais de morale ou de philosophie. Une circonstance qu'il ne faut pas omettre , c'est qu'elle avait écrit un sermon sur l'amour du prochain, et un discours sur cette question Comment l'éducation des femmes pourrait contribuer à rendre les hommes meilleurs. En parlant de ces essais, dans ses Mémoires, elle n'y attache pas plus d'importance qu'ils ne lui avaient coûté de peine, et son style doit peut-être à l'ab-sence de toute prétention littéraire, cette marche vive, naturelle et libre, qu'aurait gênée la contrainte de l'imitation ou le désir d'obtenir des applaudisscmens.
SUR MADAME ROLAND. XXVII celui d'un ministre factieux. Sa femme, qui par ses talens donna plus d'éclat à ses travaux , donnait aussi, non pas plus de fermeté, mais plus de chaleur à ses résolutions. Roland, sans moi, dit-elle dans ses Mémoires, n'eût point été moins bon administrateur son activité@ son savoir , sont bien à lui comme sa probité mais avec moi il a produit plus de sensation, parce que je met-@tais dans ses écrits ce mélange de force et de douceur, d'autorité de la raison et de charme du sentiment qui m n'appartiennent peut-être qu'à une femme sensible, douée d'une tête saine. Je faisais avec délice ces mor-@ceaux que je jugeais devoir être utiles, et j'y trouvais plus de plaisir que si j'en eusse été connue pour l'auteur. Je suis avide de bonheur , je l'attache au bien que je fais, et n'ai pas même besoin de gloire i . a Ce fut elle qui traça , d'un seul trait, la lettre fameuse que Roland fit remettre à Louis XVI avis sévère, mais éclairé, suivant les uns audacieuse remontrance, triste et funeste prophétie suivant les autres mais mon-ument très-@i Madame Roland n'ambitionna jamais la célébrité attachée aux lettres. Elle a écrit dans les derniers temps de sa vie, pour servir sa cause, bien plus que pour faire briller ses talens. Dès l'âge de dix-sept ans, elle avait composé plusieurs morceaux on en trouvera des frag-mens cités en note dans cette édition. Ce sont, pour la plupart, des essais de morale ou de philosophie. Une circonstance qu'il ne faut pas omettre , c'est qu'elle avait écrit un sermon sur l'amour du prochain, et un discours sur cette question Comment l'éducation des femmes pourrait contribuer à rendre les hommes meilleurs. En parlant de ces essais, dans ses Mémoires, elle n'y attache pas plus d'importance qu'ils ne lui avaient coûté de peine, et son style doit peut-être à l'ab-sence de toute prétention littéraire, cette marche vive, naturelle et libre, qu'aurait gênée la contrainte de l'imitation ou le désir d'obtenir des applaudisscmens.
SUR MADAME ROLAND. XXVII celui d'un ministre factieux. Sa femme, qui par ses talens donna plus d'éclat à ses travaux@, donnait aussi, non pas plus de fermeté, mais plus de chaleur à ses résolutions. Roland, sans moi, dit-elle dans ses Mémoires, n'eût point été moins bon administrateur son activité, son savoir@, sont bien à lui comme sa probité mais avec moi il a produit plus de sensation, parce que je met- tais dans ses écrits ce mélange de force et de douceur, d'autorité de la raison et de charme du sentiment qui@@ n'appartiennent peut-être qu'à une femme sensible, douée d'une tête saine. Je faisais avec délice ces mor- ceaux que je jugeais devoir être utiles, et j'y trouvais plus de plaisir que si j'en eusse été connue pour l'auteur. Je suis avide de bonheur@, je l'attache au bien que je fais, et n'ai pas même besoin de gloire 1 .@@ Ce fut elle qui traça@, d'un seul trait, la lettre fameuse que Roland fit remettre à Louis XVI avis sévère, mais éclairé, suivant les uns audacieuse remontrance, triste et funeste prophétie suivant les autres mais mon@ument très- 1 Madame Roland n'ambitionna jamais la célébrité attachée aux lettres. Elle a écrit dans les derniers temps de sa vie, pour servir sa cause, bien plus que pour faire briller ses talens. Dès l'âge de dix-sept ans, elle avait composé plusieurs morceaux on en trouvera des frag-mens cités en note dans cette édition. Ce sont, pour la plupart, des essais de morale ou de philosophie. Une circonstance qu'il ne faut pas omettre@, c'est qu'elle avait écrit un sermon sur l'amour du prochain, et un discours sur cette question Comment l'éducation des femmes pourrait contribuer à rendre les hommes meilleurs. En parlant de ces essais, dans ses Mémoires, elle n'y attache pas plus d'importance qu'ils ne lui avaient coûté de peine, et son style doit peut-être à l'ab-sence de toute prétention littéraire, cette marche vive, naturelle et libre, qu'aurait gênée la contrainte de l'imitation ou le désir d'obtenir des applaudissemens.
Une circonstance qu'il ne faut pas omettre , c'est qu'elle avait écrit un sermon sur l'amour du prochain, et un discours sur cette question Comment l'éducation des femmes pourrait contribuer à rendre les hommes meilleurs.
Une circonstance qu'il ne faut pas omettre, c'est qu'elle avait écrit un sermon sur l'amour du prochain, et un discours sur cette question Comment l'éducation des femmes pourrait contribuer à rendre les hommes meilleurs.
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-66-inconciliable avec les vrais principes auxquels il s'était déclaré inviolablement attaché et se vit par là obligé de se borner à l'exercice secret du saint ministère. Bientôt parut un nouvel édit de persécution, la loi du 3 brumaire an IV 25 octobre 1795 , qui renouvelait les lois de sang rendues en 1792, 1793 et 1794 contre les prêtres déportés 1 . Au premier bruit de l'orage révolutionnaire, le prêlré intrus qui avait supplanté le vrai pasteur à Poix, saisi d'une terreur panique, vérifia ce que l'Evan-gile dit du mercenaire, qui à la moindre appa-rence du danger, abandonne le troupeau et s'en-fuit. Le bruit même courut alors que ce mal-heureux, jaloux de la joie que les habitants dé Somme-Vesle avaient montrée au retour du vrai pasteur et du bien qu'il y opéra, s'était fait son dénonciateur. Quoi qu'il en soit, M. Musart, sans s'inquiéter des dangers qui le' menaçaient, 1 La tête des prêtres insermentés avait été mise à prix, et leurs dénonciateurs recevaient cent francs pour chacun de ceux qu'ils pourraient découvrir et faire arrêter. Les administrateurs composant le directoire du départe-ment de la Marne invitent tous les citoyens à dénoncer les ec-clésiastiques qu'ils sauraient être dans le cas de la déportation, à les faire arrêter et conduire devant l'officier public le plus voisin, sauf à réclamer la rétribution de cent livres que la loi accorde à titre de récompense. Arrêté du 27 prairial an II mai 1794 .
-66-inconciliable avec les vrais principes auxquels il s'était déclaré inviolablement attaché et se vit par là obligé de se borner à l'exercice secret du saint ministère. Bientôt parut un nouvel édit de persécution, la loi du 3 brumaire an IV 25 octobre 1795 , qui renouvelait les lois de sang rendues en 1792, 1793 et 1794 contre les prêtres déportés 1 . Au premier bruit de l'orage révolutionnaire, le prêlré intrus qui avait supplanté le vrai pasteur à Poix, saisi d'une terreur panique, vérifia ce que l'Evan-gile dit du mercenaire, qui à la moindre appa-rence du danger, abandonne le troupeau et s'en-fuit. Le bruit même courut alors que ce mal-heureux, jaloux de la joie que les habitants dé Somme-Vesle avaient montrée au retour du vrai pasteur et du bien qu'il y opéra, s'était fait son dénonciateur. Quoi qu'il en soit, M. Musart, sans s'inquiéter des dangers qui le' menaçaient, @@@@@@1 La tête des prêtres insermentés avait été mise à prix, et leurs dénonciateurs recevaient cent francs pour chacun de ceux qu'ils pourraient découvrir et faire arrêter. Les administrateurs composant le directoire du départe-ment de la Marne invitent tous les citoyens à dénoncer les ec-clésiastiques qu'ils sauraient être dans le cas de la déportation, à les faire arrêter et conduire devant l'officier public le plus voisin, sauf à réclamer la rétribution de cent livres que la loi accorde à titre de récompense. Arrêté du 27 prairial an II mai 1794 .
-66-inconciliable avec les vrais principes auxquels il s'était déclaré inviolablement attaché et se vit par là obligé de se borner à l'exercice secret du saint ministère. Bientôt parut un nouvel édit de persécution, la loi du 3 brumaire an IV 25 octobre 1795 , qui renouvelait les lois de sang rendues en 1792, 1793 et 1794 contre les prêtres déportés 1 . Au premier bruit de l'orage révolutionnaire, le prêtre intrus qui avait supplanté le vrai pasteur à Poix, saisi d'une terreur panique, vérifia ce que l'Evan-gile dit du mercenaire, qui à la moindre appa-rence du danger, abandonne le troupeau et s'en-fuit. Le bruit même courut alors que ce mal-heureux, jaloux de la joie que les habitants de Somme-Vesle avaient montrée au retour du vrai pasteur et du bien qu'il y opéra, s'était fait son dénonciateur. Quoi qu'il en soit, M. Musart, sans s'inquiéter des dangers qui le@ menaçaient, -66 - 1 La tête des prêtres insermentés avait été mise à prix, et leurs dénonciateurs recevaient cent francs pour chacun de ceux qu'ils pourraient découvrir et faire arrêter. Les administrateurs composant le directoire du départe-ment de la Marne invitent tous les citoyens à dénoncer les ec-clésiastiques qu'ils sauraient être dans le cas de la déportation, à les faire arrêter et conduire devant l'officier public le plus voisin, sauf à réclamer la rétribution de cent livres que la loi accorde à titre de récompense. Arrêté du 27 prairial an II mai 1794 .
Arrêté du 27 prairial an II mai 1794 .
Arrêté du 27 prairial an II mai 1794 .
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220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. libre il pénétra chez Marguerite par Ja brèche qu'il venait d'ouvrir. Quand il se trouva dans la première pièce, involontaire-ment il s'arrêta le coeur lui battait à l'étouffer, ses jambe4 semblaient lui refuser leur service son oeil était comme voilé par un nuage qui ne laissait plus les objets distincts. Il se remit pourtant et examina les lieux. Rien n'y était changé chaque chose était à sa place. Aucun désordre apparent ne semblait confirmer ses craintes aucun indice ne faisait pres-sentir une catastrophe. Restait la chambre de Marguerite la clef était sur la porte, et la main de Ludovic trembla en y touchant. Il ouvrit un peu d'obscurité régnait dans la pièce, les rideaux empêchaient le jour d'y pénétrer largement. Cependant il fut facile à Ludovic de s'assurer qu'aucune créature vivante ne se trouvait là. Rien n'y manquait pour-tant, si ce n'est Marguerite. Tout y gardait l'air d'arrange-ment qu'elle savait y maintenir, et qui est le luxe des exis-tences modestes. Le lit était fait et garni de sa courte-pointe près du lit, le Christ et le bénitier avec un rameau de buis. Sur les murs, quelques portraits de famille, ébauchés au crayon, puis la commode en acajou.et les chaises de meri-sier une petite pendule devant le trumeau et deux vases remplis de fleurs. L'inventaire n'était pas long, et Ludovic l'eut achevé d'un coup d'oeil. - Cependant son père et ses témoins étaient accourus sur ses pas, et avaient pénétré dans l'appartement par l'issue qu'il avait frayée le concierge venait après eux, afin de constater les dégâts et mettre sa responsabilité à couvert. Puis les curieux et les voisins s'y mêlèrent, si bien que le petit logement fut bientôt rempli de monde. Alors la perqui-sition devint générale, on regarda sous les lits, on fouilla tous les recoins. Marguerite n'y était pas Marguerite avait disparu le concierge n'osait en croire ses yeux. - Je ne l'ai pourtant pas vue sortir, s'écriait-il en prenant tous les saints à témoin. - Vous verrez qu'elle aura passé par les gouttières, dit un mauvais plaisant. Ludovic était anéanti à l'effervescence du premier mo-ment avait succédé un accablement profpnd. 11 s'était jeté sur une chaise et se renfermait dans un silence obstiné. Au
220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. libre il pénétra chez Marguerite par Ja brèche qu'il venait d'ouvrir. Quand il se trouva dans la première pièce, involontaire-ment il s'arrêta le coeur lui battait à l'étouffer, ses jambe4 semblaient lui refuser leur service son oeil était comme voilé par un nuage qui ne laissait plus les objets distincts. Il se remit pourtant et examina les lieux. Rien n'y était changé chaque chose était à sa place. Aucun désordre apparent ne semblait confirmer ses craintes aucun indice ne faisait pres-sentir une catastrophe. Restait la chambre de Marguerite la clef était sur la porte, et la main de Ludovic trembla en y touchant. Il ouvrit un peu d'obscurité régnait dans la pièce, les rideaux empêchaient le jour d'y pénétrer largement. Cependant il fut facile à Ludovic de s'assurer qu'aucune créature vivante ne se trouvait là. Rien n'y manquait pour-tant, si ce n'est Marguerite. Tout y gardait l'air d'arrange-ment qu'elle savait y maintenir, et qui est le luxe des exis-tences modestes. Le lit était fait et garni de sa courte-pointe près du lit, le Christ et le bénitier avec un rameau de buis. Sur les murs, quelques portraits de famille, ébauchés au crayon, puis la commode en acajou.et les chaises de meri-sier une petite pendule devant le trumeau et deux vases remplis de fleurs. L'inventaire n'était pas long, et Ludovic l'eut achevé d'un coup d'oeil. - Cependant son père et ses témoins étaient accourus sur ses pas, et avaient pénétré dans l'appartement par l'issue qu'il avait frayée le concierge venait après eux, afin de constater les dégâts et mettre sa responsabilité à couvert. Puis les curieux et les voisins s'y mêlèrent, si bien que le petit logement fut bientôt rempli de monde. Alors la perqui-sition devint générale, on regarda sous les lits, on fouilla tous les recoins. Marguerite n'y était pas Marguerite avait disparu le concierge n'osait en croire ses yeux. - Je ne l'ai pourtant pas vue sortir, s'écriait-il en prenant tous les saints à témoin. - Vous verrez qu'elle aura passé par les gouttières, dit un mauvais plaisant. Ludovic était anéanti à l'effervescence du premier mo-ment avait succédé un accablement profpnd. 11 s'était jeté sur une chaise et se renfermait dans un silence obstiné. Au
226 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. libre il pénétra chez Marguerite par la brèche qu'il venait d'ouvrir. Quand il se trouva dans la première pièce, involontaire-ment il s'arrêta le coeur lui battait à l'étouffer, ses jambes semblaient lui refuser leur service son oeil était comme voilé par un nuage qui ne laissait plus les objets distincts. Il se remit pourtant et examina les lieux. Rien n'y était changé chaque chose était à sa place. Aucun désordre apparent ne semblait confirmer ses craintes aucun indice ne faisait pres-sentir une catastrophe. Restait la chambre de Marguerite la clef était sur la porte, et la main de Ludovic trembla en y touchant. Il ouvrit un peu d'obscurité régnait dans la pièce, les rideaux empêchaient le jour d'y pénétrer largement. Cependant il fut facile à Ludovic de s'assurer qu'aucune créature vivante ne se trouvait là. Rien n'y manquait pour-tant, si ce n'est Marguerite. Tout y gardait l'air d'arrange-ment qu'elle savait y maintenir, et qui est le luxe des exis-tences modestes. Le lit était fait et garni de sa courte-pointe près du lit, le Christ et le bénitier avec un rameau de buis. Sur les murs, quelques portraits de famille, ébauchés au crayon, puis la commode en acajou et les chaises de meri-sier une petite pendule devant le trumeau et deux vases remplis de fleurs. L'inventaire n'était pas long, et Ludovic l'eut achevé d'un coup d'oeil.@@ Cependant son père et ses témoins étaient accourus sur ses pas, et avaient pénétré dans l'appartement par l'issue qu'il avait frayée le concierge venait après eux, afin de constater les dégâts et mettre sa responsabilité à couvert. Puis les curieux et les voisins s'y mêlèrent, si bien que le petit logement fut bientôt rempli de monde. Alors la perqui-sition devint générale, on regarda sous les lits, on fouilla tous les recoins. Marguerite n'y était pas Marguerite avait disparu le concierge n'osait en croire ses yeux. -@Je ne l'ai pourtant pas vue sortir, s'écriait-il en prenant tous les saints à témoin. -@Vous verrez qu'elle aura passé par les gouttières, dit un mauvais plaisant. Ludovic était anéanti à l'effervescence du premier mo-ment avait succédé un accablement profond. Il s'était jeté sur une chaise et se renfermait dans un silence obstiné. Au
Puis les curieux et les voisins s'y mêlèrent, si bien que le petit logement fut bientôt rempli de monde.
Puis les curieux et les voisins s'y mêlèrent, si bien que le petit logement fut bientôt rempli de monde.
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96 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. maison, et n'y trouva plus de serviteurs dévoués, mais elle s'y vit enchaînée dans ses propres actes, dans ses propres mou-vements elle ne disposait plus d'elle-même, elle ne s'appar-tenait plus. Se levait elle? elle trouvait Pulchérie à ses côtés. Faisait-elle un pas? elle l'avait sur ses talons. Qui voyait la femme, voyait la soeur l'une n'allait jamais sans l'autre. Au jardin, dans les salons, en haut, en bas, toujours elles mar-chaient de compagnie, comme ces navires qui, en temps d'hostilités, vont de conserve et se gardent réciproquement. Quelque portée que fût Pulchérie aux airs bourrus, quand elle s'abandonnait à ses instincts naturels, elle réussit cette fois à so vaincre, et prit un masque afin de mieux assurer l'effet de ses coups. Il lui en coûtait sans doute mais c'est à ce prix que la puissance s'acquiert et se maintient. Elle af-fecta donc un beau zèle pour tout ce qui regardait Clémence, se prodigua en témoignages d'affection montra tîe l'intérêt pour les plus petites choses, et donna l'amitié pour déguise-ment à ses impitoyables assiduités. Son grand cheval de ba--taille était la santé de la jeune femme, et elle s'en autorisait pour pousser les choses jusqu'aux plus tyranniques inquisi-tions. Puis c'était des remarques à tout propos les moindres vétilles devenaient de très-grosses affaires. Un rhume, si léger qu'il fût, prenait des proportions inouïes, des yeux cernés étaient l'objet de commentaires sans fin. Chaque jour aménait une découverte de ce genre et des réflexions à l'ap-pui. Clémence était pâle, Clémence ne mangeait pas assez, Clémence ne se soignait pas comme elle l'aurait dû, Clé-mence avait tort de ne pas se vêtir plus chaudement. Jamais créature ne fut mieux assassinée à coups d'épingle, et tout cela avec des formes et un ton mielleux qui y ajoutaient d'in-tolérables raffinements. Pulchérie avait trouvé, pour dire ma soeur, un accent au moins aussi curieux que pour dire - mon frère, et marqué au coin de la tendresse la plus déso-bligeante que l'on puisse imaginer. La comtesse, dès le premier jour, comprit le sort qui l'at-tendait elle était vouée à un lent martyre, où le fiel et l'ab-sinthe ne lui manqueraient pas. Elle se résigna qu'aurait-elle pu faire, si ce n'est de se résigner? Où trouver un refuge, un appui? Les débris de sa famille étaient réunis à l'hôtel Montréal elle ne pouvait aller ailleurs, ni sans éclat, ni sans
96 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. maison, et n'y trouva plus de serviteurs dévoués, mais elle s'y vit enchaînée dans ses propres actes, dans ses propres mou-vements elle ne disposait plus d'elle-même, elle ne s'appar-tenait plus. Se levait elle@? elle trouvait Pulchérie à ses côtés. Faisait-elle un pas@? elle l'avait sur ses talons. Qui voyait la femme, voyait la soeur l'une n'allait jamais sans l'autre. Au jardin, dans les salons, en haut, en bas, toujours elles mar-chaient de compagnie, comme ces navires qui, en temps d'hostilités, vont de conserve et se gardent réciproquement. Quelque portée que fût Pulchérie aux airs bourrus, quand elle s'abandonnait à ses instincts naturels, elle réussit cette fois à so vaincre, et prit un masque afin de mieux assurer l'effet de ses coups. Il lui en coûtait sans doute mais c'est à ce prix que la puissance s'acquiert et se maintient. Elle af-fecta donc un beau zèle pour tout ce qui regardait Clémence, se prodigua en témoignages d'affection@ montra tîe l'intérêt pour les plus petites choses, et donna l'amitié pour déguise-ment à ses impitoyables assiduités. Son grand cheval de ba--taille était la santé de la jeune femme, et elle s'en autorisait pour pousser les choses jusqu'aux plus tyranniques inquisi-tions. Puis c'était des remarques à tout propos les moindres vétilles devenaient de très-grosses affaires. Un rhume, si léger qu'il fût, prenait des proportions inouïes, des yeux cernés étaient l'objet de commentaires sans fin. Chaque jour aménait une découverte de ce genre et des réflexions à l'ap-pui. Clémence était pâle, Clémence ne mangeait pas assez, Clémence ne se soignait pas comme elle l'aurait dû, Clé-mence avait tort de ne pas se vêtir plus chaudement. Jamais créature ne fut mieux assassinée à coups d'épingle, et tout cela avec des formes et un ton mielleux qui y ajoutaient d'in-tolérables raffinements. Pulchérie avait trouvé, pour dire ma soeur, un accent au moins aussi curieux que pour dire - mon frère, et marqué au coin de la tendresse la plus déso-bligeante que l'on puisse imaginer. La comtesse, dès le premier jour, comprit le sort qui l'at-tendait elle était vouée à un lent martyre, où le fiel et l'ab-sinthe ne lui manqueraient pas. Elle se résigna qu'aurait-elle pu faire, si ce n'est de se résigner@? Où trouver un refuge, un appui@? Les débris de sa famille étaient réunis à l'hôtel Montréal elle ne pouvait aller ailleurs, ni sans éclat, ni sans
96 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. maison, et n'y trouva plus de serviteurs dévoués, mais elle s'y vit enchaînée dans ses propres actes, dans ses propres mou-vements elle ne disposait plus d'elle-même, elle ne s'appar-tenait plus. Se levait elle ? elle trouvait Pulchérie à ses côtés. Faisait-elle un pas ? elle l'avait sur ses talons. Qui voyait la femme, voyait la soeur l'une n'allait jamais sans l'autre. Au jardin, dans les salons, en haut, en bas, toujours elles mar-chaient de compagnie, comme ces navires qui, en temps d'hostilités, vont de conserve et se gardent réciproquement. Quelque portée que fût Pulchérie aux airs bourrus, quand elle s'abandonnait à ses instincts naturels, elle réussit cette fois à se vaincre, et prit un masque afin de mieux assurer l'effet de ses coups. Il lui en coûtait sans doute mais c'est à ce prix que la puissance s'acquiert et se maintient. Elle af-fecta donc un beau zèle pour tout ce qui regardait Clémence, se prodigua en témoignages d'affection, montra @de l'intérêt pour les plus petites choses, et donna l'amitié pour déguise-ment à ses impitoyables assiduités. Son grand cheval de ba-@taille était la santé de la jeune femme, et elle s'en autorisait pour pousser les choses jusqu'aux plus tyranniques inquisi-tions. Puis c'était des remarques à tout propos les moindres vétilles devenaient de très-grosses affaires. Un rhume, si léger qu'il fût, prenait des proportions inouïes, des yeux cernés étaient l'objet de commentaires sans fin. Chaque jour aménait une découverte de ce genre et des réflexions à l'ap-pui. Clémence était pâle, Clémence ne mangeait pas assez, Clémence ne se soignait pas comme elle l'aurait dû, Clé-mence avait tort de ne pas se vêtir plus chaudement. Jamais créature ne fut mieux assassinée à coups d'épingle, et tout cela avec des formes et un ton meilleux qui y ajoutaient d'in-tolérables raffinements. Pulchérie avait trouvé, pour dire ma soeur, un accent au moins aussi curieux que pour dire@@ mon frère, et marqué au coin de la tendresse la plus déso-bligeante que l'on puisse imaginer. La comtesse, dès le premier jour, comprit le sort qui l'at-tendait elle était vouée à un lent martyre, où le fiel et l'ab-sinthe ne lui manqueraient pas. Elle se résigna qu'aurait-elle pu faire, si ce n'est de se résigner ? Où trouver un refuge, un appui ? Les débris de sa famille étaient réunis à l'hôtel Montréal elle ne pouvait aller ailleurs, ni sans éclat, ni sans
Pulchérie avait trouvé, pour dire ma soeur, un accent au moins aussi curieux que pour dire - mon frère, et marqué au coin de la tendresse la plus déso-bligeante que l'on puisse imaginer.
Pulchérie avait trouvé, pour dire ma soeur, un accent au moins aussi curieux que pour dire mon frère, et marqué au coin de la tendresse la plus déso-bligeante que l'on puisse imaginer.
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-129 -Les libations se fêtaient avec les vins les plus ex-quis, les mets les plus recherchés étaient les vic-times. Souvent même, et c'était aux jours les plus solennels, ces mets étaient préparés par les mains du grand prêtre 1 . Cornus était l'ordonnateur de ces fêtes Momus y présidait il n'était pas permis à aucune esclave d'oser troubler ces au-gustes cérémonies, ni d'entrer dans l'intérieur du temple qu'au moment où les prêtres et les prê-tresses comblés enfin des faveurs divines, tom-baient dans une extase dont la plénitude prou-vait la grandeur de leur zèle, et annonçait la pré-sence des dieux. Alors, tout était consommé on enlevait avec respect tous ces favoris des dieux et l'on fermait les portes du temple. Il y avait certains jours de l'année qui n'étaient consacrés qu'à Bacchus et dont les honneurs se fai-saient particulièrement par Cornus. Ces jours, qu'on peut appeler les petites fêtes, étaient ceux où le grand prêtre admettait dans le temple, Fatmé 2 , Zélide 3 et quelques autres aux yeux desquels, comme profanes, on ne célébrait que les petits mystères. En effet loin d'être du monde 1 On a dit que Louis XV aimait à faire les petits plats de cuisine de sa main. 2 La comtesse de Toulouse. 3 Mademoiselle de Charolais.
-129 -Les libations se fêtaient avec les vins les plus ex-quis, les mets les plus recherchés étaient les vic-times. Souvent même, et c'était aux jours les plus solennels, ces mets étaient préparés par les mains du grand prêtre 1 . Cornus était l'ordonnateur de ces fêtes Momus y présidait il n'était pas permis à aucune esclave d'oser troubler ces au-gustes cérémonies, ni d'entrer dans l'intérieur du temple qu'au moment où les prêtres et les prê-tresses comblés enfin des faveurs divines, tom-baient dans une extase dont la plénitude prou-vait la grandeur de leur zèle, et annonçait la pré-sence des dieux. Alors, tout était consommé on enlevait avec respect tous ces favoris des dieux et l'on fermait les portes du temple. Il y avait certains jours de l'année qui n'étaient consacrés qu'à Bacchus et dont les honneurs se fai-saient particulièrement par Cornus. Ces jours, qu'on peut appeler les petites fêtes, étaient ceux où le grand prêtre admettait dans le temple, Fatmé 2 , Zélide 3 et quelques autres aux yeux desquels, comme profanes, on ne célébrait que les petits mystères. En effet loin d'être du monde @1@@ @@@@On a dit que Louis XV aimait à faire les petits plats de cuisine de sa main. 2 La comtesse de Toulouse. 3 Mademoiselle de Charolais.
-129 -Les libations se fêtaient avec les vins les plus ex-quis, les mets les plus recherchés étaient les vic-times. Souvent même, et c'était aux jours les plus solennels, ces mets étaient préparés par les mains du grand prêtre 1 . Co@mus était l'ordonnateur de ces fêtes Momus y présidait il n'était pas permis à aucune esclave d'oser troubler ces au-gustes cérémonies, ni d'entrer dans l'intérieur du temple qu'au moment où les prêtres et les prê-tresses comblés enfin des faveurs divines, tom-baient dans une extase dont la plénitude prou-vait la grandeur de leur zèle, et annonçait la pré-sence des dieux. Alors, tout était consommé on enlevait avec respect tous ces favoris des dieux et l'on fermait les portes du temple. Il y avait certains jours de l'année qui n'étaient consacrés qu'à Bacchus et dont les honneurs se fai-saient particulièrement par Co@mus. Ces jours, qu'on peut appeler les petites fêtes, étaient ceux où le grand prêtre admettait dans le temple, Fatmé 2 , Zélide 3 et quelques autres aux yeux desquels, comme profanes, on ne célébrait que les petits mystères. En effet loin d'être du monde -129 - 1 On a dit que Louis XV aimait à faire les petits plats de cuisine de sa main. 2 La comtesse de Toulouse. 3 Mademoiselle de Charolais.
Il y avait certains jours de l'année qui n'étaient consacrés qu'à Bacchus et dont les honneurs se fai-saient particulièrement par Cornus.
Il y avait certains jours de l'année qui n'étaient consacrés qu'à Bacchus et dont les honneurs se fai-saient particulièrement par Comus.
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-70-quatre mois. Mais, enfin pressée par les ins-tances de ses religieuses, il fallut se mettre au lit la surveille de la Toussaint, jour de sa naissance. Dès ce moment elle annonça sa mort, et jeta la consternation dans le coeurde toutes ses filles. Quelques jours après, elle les fit assembler dans sa pauvre cellule, et, les yeux baignés de larmes, elle leur dit, dans l'attitude la plus humiliée Mes chères filles, je vous demande très-humblement pardon de la mauvaise édification que je vous ai don-née, et démon peu de charité. Mais en me pardonnant mes fautes , priez, je vous en supplie, le père des miséricordes de me les pardonner. Sa maladie, qui tira en longueur, ne ser-vit qu'à confirmer l'idée générale qu'on avait de sa vertu. Jamais il ne lui échappa une pa-role de plainte, jamais il ne parut d'émotion sur son visage, si ce n'est quand on lui don-nait des louanges qui offensaient son humili-té. Toujours attentive aux besoins de ses soeurs, saines ou malades, dont elle s'infor-mait exactement, jamais elle ne s'avisa de penser à ses propres besoins. Ce fut dans ces heureuses dispositions etdans des sentiments continuels d'amour, qu'après avoir prédit bien
-70-quatre mois. Mais, enfin pressée par les ins-tances de ses religieuses, il fallut se mettre au lit la surveille de la Toussaint, jour de sa naissance. Dès ce moment elle annonça sa mort, et jeta la consternation dans le coeur@de toutes ses filles. Quelques jours après, elle les fit assembler dans sa pauvre cellule, et, les yeux baignés de larmes, elle leur dit, dans l'attitude la plus humiliée Mes chères filles, je vous demande très-humblement pardon de la mauvaise édification que je vous ai don-née, et d@émon peu de charité. Mais en me pardonnant mes fautes , priez, je vous en supplie, le père des miséricordes de me les pardonner. Sa maladie, qui tira en longueur, ne ser-vit qu'à confirmer l'idée générale qu'on avait de sa vertu. Jamais il ne lui échappa une pa-role de plainte, jamais il ne parut d'émotion sur son visage, si ce n'est quand on lui don-nait des louanges qui offensaient son humili-té. Toujours attentive aux besoins de ses soeurs, saines ou malades, dont elle s'infor-mait exactement, jamais elle ne s'avisa de penser à ses propres besoins. Ce fut dans ces heureuses dispositions et@dans des sentiments continuels d'amour, qu'après avoir prédit bien
-70-quatre mois. Mais, enfin pressée par les ins-tances de ses religieuses, il fallut se mettre au lit la surveille de la Toussaint, jour de sa naissance. Dès ce moment elle annonça sa mort, et jeta la consternation dans le coeur de toutes ses filles. Quelques jours après, elle les fit assembler dans sa pauvre cellule, et, les yeux baignés de larmes, elle leur dit, dans l'attitude la plus humiliée Mes chères filles, je vous demande très-humblement pardon de la mauvaise édification que je vous ai don-née, et de mon peu de charité. Mais en me pardonnant mes fautes , priez, je vous en supplie, le père des miséricordes de me les pardonner. Sa maladie, qui tira en longueur, ne ser-vit qu'à confirmer l'idée générale qu'on avait de sa vertu. Jamais il ne lui échappa une pa-role de plainte, jamais il ne parut d'émotion sur son visage, si ce n'est quand on lui don-nait des louanges qui offensaient son humili-té. Toujours attentive aux besoins de ses soeurs, saines ou malades, dont elle s'infor-mait exactement, jamais elle ne s'avisa de penser à ses propres besoins. Ce fut dans ces heureuses dispositions et dans des sentiments continuels d'amour, qu'après avoir prédit bien
-70-quatre mois.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 145 9 Lilas sont passés pour ne plus revenir, et c'est tout au plus dans quelques tètes blanchies sous les boules noires que se trouve la vieille ronde du quartier Latin, avec l'accompagne-ment obligé de flicflacs et de ronds de jambes Admirons en tout lieu Bien mieux que la peinture, Ce que papa bon Dieu A fait d'après nature. Ab! que c'est beau, La puce et le chameau! Et youp! youp! youp! - Et youp! youp! youp! Notre siècle positif ne comporte plus de semblables égare-ments l'étudiant le sait et y conforme son maintien. C'est un enfant des générations nouvelles, et, comme tel, hostile aux institutions frappées de désuétude. n est mûr pour la vie, dès les premiers pas qu'il y fait il est grave, il prend son rôle au sérieux, et c'est tout profit pour lui et pour la so-ciété. Comment en serait-il autrement? Quand le souffle du calcul a passé sur toutes les classes, pourquoi l'étudiant seul resterait-il en dehors de la loi commune et à l'abri de l'épi-démie régnante? Il y cède à sa façon et s'inspire de l'esprit du temps. Comme il n'est pas suffisamment capitaliste pour spéculer sur les valeurs régulières ou irrégulières qui ali-mentent le marché des fonds publics et ne peut espérer de faire fortune dans un coup de dés, il caresse d'autres espé-rances et porte ses vues sur d'autres perspectives. Il voit au bout de son diplôme d'avocat ou de médecin les cent mille francs de revenu que se ménagent les hommes à grande clientèle, bat monnaie dans un cabinet imaginaire, et achète des châteaux avec le produit de son travail. Telle est la mé-tamorphose de l'ancien culte il n'est resté qu'un dieu de-bout, c'est le tabac, et l'étudiant y sacrifie à outrance. Cependant, au sein de cette maison même, et dans cette atmosphère de fumée, vivait un jeune homme qui n'avait ni râtelier de pipes, ni approvisionnement assorti, et c'est de lui - surtout que je vais m'occuper. On le nommait Ludovic il appartenait à l'un de ces départements dont le sol ingrat se refuse à nourrir les populations qui y naissent et qui four-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 145 9 Lilas sont passés pour ne plus revenir, et c'est tout au plus dans quelques tètes blanchies sous les boules noires que se trouve la vieille ronde du quartier Latin, avec l'accompagne-ment obligé de flicflacs et de ronds de jambes Admirons en tout lieu Bien mieux que la peinture, Ce que papa bon Dieu A fait d'après nature. A@b! que c'est beau, La puce et le chameau@! Et youp@! youp@! youp! - Et youp@! youp@! youp@! Notre siècle positif ne comporte plus de semblables égare-ments l'étudiant le sait et y conforme son maintien. C'est un enfant des générations nouvelles, et, comme tel, hostile aux institutions frappées de désuétude. @n est mûr pour la vie, dès les premiers pas qu'il y fait il est grave, il prend son rôle au sérieux, et c'est tout profit pour lui et pour la so-ciété. Comment en serait-il autrement@? Quand le souffle du calcul a passé sur toutes les classes, pourquoi l'étudiant seul resterait-il en dehors de la loi commune et à l'abri de l'épi-démie régnante? Il y cède à sa façon et s'inspire de l'esprit du temps. Comme il n'est pas suffisamment capitaliste pour spéculer sur les valeurs régulières ou irrégulières qui ali-mentent le marché des fonds publics et ne peut espérer de faire fortune dans un coup de dés, il caresse d'autres espé-rances et porte ses vues sur d'autres perspectives. Il voit au bout de son diplôme d'avocat ou de médecin les cent mille francs de revenu que se ménagent les hommes à grande clientèle, bat monnaie dans un cabinet imaginaire, et achète des châteaux avec le produit de son travail. Telle est la mé-tamorphose de l'ancien culte il n'est resté qu'un dieu de-bout, c'est le tabac, et l'étudiant y sacrifi@e à outrance. Cependant, au sein de cette maison même, et dans cette atmosphère de fumée, vivait un jeune homme qui n'avait ni râtelier de pipes, ni approvisionnement assorti, et c'est de lui - surtout que je vais m'occuper. On le nommait Ludovic il appartenait à l'un de ces départements dont le sol ingrat se refuse à nourrir les populations qui y naissent et qui four-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 145@@ Lilas sont passés pour ne plus revenir, et c'est tout au plus dans quelques têtes blanchies sous les boules noires que se trouve la vieille ronde du quartier Latin, avec l'accompagne-ment obligé de flicflacs et de ronds de jambes Admirons en tout lieu Bien mieux que la peinture, Ce que papa bon Dieu A fait d'après nature. Ah ! que c'est beau, La puce et le chameau ! Et youp ! youp ! youp@ ! Et youp ! youp ! youp ! Notre siècle positif ne comporte plus de semblables égare-ments l'étudiant le sait et y conforme son maintien. C'est un enfant des générations nouvelles, et, comme tel, hostile aux institutions frappées de désuétude. Il est mûr pour la vie, dès les premiers pas qu'il y fait il est grave, il prend son rôle au sérieux, et c'est tout profit pour lui et pour la so-ciété. Comment en serait-il autrement ? Quand le souffle du calcul a passé sur toutes les classes, pourquoi l'étudiant seul resterait-il en dehors de la loi commune et à l'abri de l'épi-démie régnante? Il y cède à sa façon et s'inspire de l'esprit du temps. Comme il n'est pas suffisamment capitaliste pour spéculer sur les valeurs régulières ou irrégulières qui ali-mentent le marché des fonds publics et ne peut espérer de faire fortune dans un coup de dés, il caresse d'autres espé-rances et porte ses vues sur d'autres perspectives. Il voit au bout de son diplôme d'avocat ou de médecin les cent mille francs de revenu que se ménagent les hommes à grande clientèle, bat monnaie dans un cabinet imaginaire, et achète des châteaux avec le produit de son travail. Telle est la mé-tamorphose de l'ancien culte il n'est resté qu'un dieu de-bout, c'est le tabac, et l'étudiant y sacrifice à outrance. Cependant, au sein de cette maison même, et dans cette atmosphère de fumée, vivait un jeune homme qui n'avait ni ratelier de pipes, ni approvisionnement assorti, et c'est de lui @@surtout que je vais m'occuper. On le nommait Ludovic il appartenait à l'un de ces départements dont le sol ingrat se refuse à nourrir les populations qui y naissent et qui four-
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 57 - XIII longer à pic, soulever le corps de Clémence et le rame-ner à la surface de l'eau, fut pour Gaston l'affaire d'un ins-tant. La jeune femme ne donnait plus signe de vie ses yeux fermés, son visage d'une blancheur mate, sa tête inclinée sur son épaule, ses membres déjà moins flexibles, ses mains, d'où la chaleur se retirait, tout donnait lieu de craindre que lés secours ne fussent arrivés trop tard. Gaston l'exami-nait avec une attention mêlée d'angoisse plus de souffle, plus de mouvement, rien qui pùt lui apporter une ombre d'espérance. C'était un cadavre qu'il pressait dans ses bras. Cependant il ne se tint ni pour vaincu, ni pour condamné peut-être la vie sommeillait-elle sous cet anéantissement. Il y a tant de ressources dans la jeunesse, et, fùt-il besoin d'un miracle, le ciel le ferait bien en faveur d'une créature si accomplie. Cette pensée réveilla sa confiance. La marée, qui décroissait toujours, avait rendu plus facile l'accès du rocher il le gravit sans quitter son précieux fardeau. Ses pieds saignaient, ses bras fléchissaient après de si rudes épreuves. Il n'en marchait pas d'une allure moins ferme sur ces mousses visqueuses qui tapissent les écueils, et sur ces arêtes des madrépores, aiguës comme des dards. Rien ne pouvait ni le toucher, ni l'ébranler il n'avait plus le sentiment ni de l'obstacle, ni de la douleur. Tout ce qu'il y avait en lui de facultés et de forces se concentrait sur cet objet inanimé qu'il serrait contre sa poitrine, comme s'il eût voulu le res-susciter à l'aide de son souffle et le réchauffer de sa chaleur. Si pleine d'incidents qu'elle fût, cette scène avait duré à pein quelques minutes, et du rivage on n'en pouvait ap-précier que vaguement la gravité. Cependant l'alarme y ré-gnait aux premiers cris des baigneuses, le vieux comte et le baron de Montréal étaient accourus. Ils apprirent qu'il s'a-gissait de Clémence et qu'elle se trouvait en danger., Une barque était là, que le reflux avait laissée à sec en envoya en toute hâte à Saint-Martin-en-Port pour en ramener des ma-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 57 - XIII @longer à pic, soulever le corps de Clémence et le rame-ner à la surface de l'eau, fut pour Gaston l'affaire d'un ins-tant. La jeune femme ne donnait plus signe de vie ses yeux fermés, son visage d'une blancheur mate, sa tête inclinée sur son épaule, ses membres déjà moins flexibles, ses mains, d'où la chaleur se retirait, tout donnait lieu de craindre que lés secours ne fussent arrivés trop tard. Gaston l'exami-nait avec une attention mêlée d'angoisse plus de souffle, plus de mouvement, rien qui pùt lui apporter une ombre d'espérance. C'était un cadavre qu'il pressait dans ses bras. Cependant il ne se tint ni pour vaincu, ni pour condamné peut-être la vie sommeillait-elle sous cet anéantissement. Il y a tant de ressources dans la jeunesse, et, fùt-il besoin d'un miracle, le ciel le ferait bien en faveur d'une créature si accomplie. Cette pensée réveilla sa confiance. La marée, qui décroissait toujours, avait rendu plus facile l'accès du rocher il le gravit sans quitter son précieux fardeau. Ses pieds saignaient, ses bras fléchissaient après de si rudes épreuves. Il n'en marchait pas d'une allure moins ferme sur ces mousses visqueuses qui tapissent les écueils, et sur ces arêtes des madrépores, aiguës comme des dards. Rien ne pouvait ni le toucher, ni l'ébranler il n'avait plus le sentiment ni de l'obstacle, ni de la douleur. Tout ce qu'il y avait en lui de facultés et de forces se concentrait sur cet objet inanimé qu'il serrait contre sa poitrine, comme s'il eût voulu le res-susciter à l'aide de son souffle et le réchauffer de sa chaleur. Si pleine d'incidents qu'elle fût, cette scène avait duré à pein@ quelques minutes, et du rivage on n'en pouvait ap-précier que vaguement la gravité. Cependant l'alarme y ré-gnait aux premiers cris des baigneuses, le vieux comte et le baron de Montréal étaient accourus. Ils apprirent qu'il s'a-gissait de Clémence et qu'elle se trouvait en danger., Une barque était là, que le reflux avait laissée à sec en envoya en toute hâte à Saint-Martin-en-Port pour en ramener des ma-
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 57@@ XIII Plonger à pic, soulever le corps de Clémence et le rame-ner à la surface de l'eau, fut pour Gaston l'affaire d'un ins-tant. La jeune femme ne donnait plus signe de vie ses yeux fermés, son visage d'une blancheur mate, sa tête inclinée sur son épaule, ses membres déjà moins flexibles, ses mains, d'où la chaleur se retirait, tout donnait lieu de craindre que les secours ne fussent arrivés trop tard. Gaston l'exami-nait avec une attention mêlée d'angoisse plus de souffle, plus de mouvement, rien qui pût lui apporter une ombre d'espérance. C'était un cadavre qu'il pressait dans ses bras. Cependant il ne se tint ni pour vaincu, ni pour condamné peut-être la vie sommeillait-elle sous cet anéantissement. Il y a tant de ressources dans la jeunesse, et, fût-il besoin d'un miracle, le ciel le ferait bien en faveur d'une créature si accomplie. Cette pensée réveilla sa confiance. La marée, qui décroissait toujours, avait rendu plus facile l'accès du rocher il le gravit sans quitter son précieux fardeau. Ses pieds saignaient, ses bras fléchissaient après de si rudes épreuves. Il n'en marchait pas d'une allure moins ferme sur ces mousses visqueuses qui tapissent les écueils, et sur ces arêtes des madrépores, aiguës comme des dards. Rien ne pouvait ni le toucher, ni l'ébranler il n'avait plus le sentiment ni de l'obstacle, ni de la douleur. Tout ce qu'il y avait en lui de facultés et de forces se concentrait sur cet objet inanimé qu'il serrait contre sa poitrine, comme s'il eût voulu le res-susciter à l'aide de son souffle et le réchauffer de sa chaleur. Si pleine d'incidents qu'elle fût, cette scène avait duré à peine quelques minutes, et du rivage on n'en pouvait ap-précier que vaguement la gravité. Cependant l'alarme y ré-gnait aux premiers cris des baigneuses, le vieux comte et le baron de Montréal étaient accourus. Ils apprirent qu'il s'a-gissait de Clémence et qu'elle se trouvait en danger.@ Une barque était là, que le reflux avait laissée à sec en envoya en toute hâte à Saint-Martin-en-Port pour en ramener des ma-
, Une barque était là, que le reflux avait laissée à sec en envoya en toute hâte à Saint-Martin-en-Port pour en ramener des ma-
Une barque était là, que le reflux avait laissée à sec en envoya en toute hâte à Saint-Martin-en-Port pour en ramener des ma-
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28 de l'équipage, et ne tarde pas à envelopper notre voya-geur lui-même. Le scorbut le plonge dans une prostration de forces complète il gagné la fièvre jaune, mais grâce à sa robuste constitution, à sa présence d'esprit et à cette force d'aine qui ne l'abandonna jamais , et semblait au contraire grandir avec les circonstances les plus fâcheu-ses , il échappe à deux reprises à ce fléau qui moissonné avec la plus grande rapidité les Européens de tout âge et de toute sorte dé tempérament. Trois fois il essuyé des maladies graves, auxquelles il échappe par miracle. Cepen-dant le scorbut ne le quitte plus, il mine les dernières ressources de ses forces délabrées, et comme sa sensibi-lité s'affecte profondément de la perte récente d'un beau frère et du domestique fidèle qui s'étaient attachés à ses destinées le capitaine LANDOLPHE l'oblige, par ses pres-santes sollicitations, à se réfugier sur un vaisseau négrier qui faisait voile pour Haïti, vulgairement appelé Saint-Do-mingue. PALISOT DE BEAUVOIS n'a pas la force de résister il renferme dans plusieurs caisses les précieuses récoltes qu'il avait faites sur le continent de l'Afrique en' garde quelques-unes, confie les autres à l'établissement fran-çais qui se formait à l'embouchure de la Formose 1 , et se sépare le 22 janvier 1788 pour toujours, d'un 1 Peu de temps après, et sans aucune déclaration de guerre préalable, un capitaine de vaisseau anglais entra dans le fleuve Formose, et dès la nuit, il canonna , fusilla l'établissement français, y mit le feu, pilla ce qui.avait pu échapper aux flammes, et tua sans pitié tous les habi-tans qui n'eurent pas le temps ou les moyens de. fuir. Le gouvernement anglais n'a jamais donné réparation de cet, attentat et n'en a point fait condamner l'auteur.
28 de l'équipage, et ne tarde pas à envelopper notre voya-geur lui-même. Le scorbut le plonge dans une prostration de forces complète il gagné la fièvre jaune, mais grâce à sa robuste constitution, à sa présence d'esprit et à cette force d'aine qui ne l'abandonna jamais , et semblait au contraire grandir avec les circonstances les plus fâcheu-ses , il échappe à deux reprises à ce fléau qui moissonné avec la plus grande rapidité les Européens de tout âge et de toute sorte dé tempérament. Trois fois il essuyé des maladies graves, auxquelles il échappe par miracle. Cepen-dant le scorbut ne le quitte plus, il mine les dernières ressources de ses forces délabrées, et comme sa sensibi-lité s'affecte profondément de la perte récente d'un beau frère et du domestique fidèle qui s'étaient attachés à ses destinées le capitaine LANDOLPHE l'oblige, par ses pres-santes sollicitations, à se réfugier sur un vaisseau négrier qui faisait voile pour Haïti, vulgairement appelé Saint-Do-mingue. PALISOT DE BEAUVOIS n'a pas la force de résister il renferme dans plusieurs caisses les précieuses récoltes qu'il avait faites sur le continent de l'Afrique en' garde quelques-unes, confie les autres à l'établissement fran-çais qui se formait à l'embouchure de la Formose 1 , et se sépare le 22 janvier 1788 pour toujours, d'un 1 Peu de temps après, et sans aucune déclaration de guerre préalable, un capitaine de vaisseau anglais entra dans le fleuve Formose, et dès la nuit, il canonna , fusilla l'établissement français, y mit le feu, pilla ce qui.avait pu échapper aux flammes, et tua sans pitié tous les habi-tans qui n'eurent pas le temps ou les moyens de. fuir. Le gouvernement anglais n'a jamais donné réparation de cet, attentat et n'en a point fait condamner l'auteur.
28 de l'équipage, et ne tarde pas à envelopper notre voya-geur lui-même. Le scorbut le plonge dans une prostration de forces complète il gagné la fièvre jaune, mais grâce à sa robuste constitution, à sa présence d'esprit et à cette force d'a@me qui ne l'abandonna jamais , et semblait au contraire grandir avec les circonstances les plus fâcheu-ses , il échappe à deux reprises à ce fléau qui moissonné avec la plus grande rapidité les Européens de tout âge et de toute sorte de tempérament. Trois fois il essuyé des maladies graves, auxquelles il échappe par miracle. Cepen-dant le scorbut ne le quitte plus, il mine les dernières ressources de ses forces délabrées, et comme sa sensibi-lité s'affecte profondément de la perte récente d'un beau frère et du domestique fidèle qui s'étaient attachés à ses destinées le capitaine LANDOLPHE l'oblige, par ses pres-santes sollicitations, à se réfugier sur un vaisseau négrier qui faisait voile pour Haïti, vulgairement appelé Saint-Do-mingue. PALISOT DE BEAUVOIS n'a pas la force de résister il renferme dans plusieurs caisses les précieuses récoltes qu'il avait faites sur le continent de l'Afrique en' garde quelques-unes, confie les autres à l'établissement fran-çais qui se formait à l'embouchure de la Formose 1 , et se sépare le 22 janvier 1788 pour toujours, d'un 1 Peu de temps après, et sans aucune déclaration de guerre préalable, un capitaine de vaisseau anglais entra dans le fleuve Formose, et dès la nuit, il canonna , fusilla l'établissement français, y mit le feu, pilla ce qui.avait pu échapper aux flammes, et tua sans pitié tous les habi-tans qui n'eurent pas le temps ou les moyens de. fuir. Le gouvernement anglais n'a jamais donné réparation de cet, attentat et n'en a point fait condamner l'auteur.
28 de l'équipage, et ne tarde pas à envelopper notre voya-geur lui-même.
28 de l'équipage, et ne tarde pas à envelopper notre voya-geur lui-même.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 209 pour Ludovic, rien de semblable n'a eu lieu. Ces messieurs se sont mis en frais ils ont tenu leurs yeux ouverts et re-noncé à leur petite sieste afin de ne perdre aucun des mou-vements oratoires de notre jeune ami. De mémoire d'homme cela ne s'était pas vu au Palais. Et vous ne voulez pas que je m'exalte à cette pensée et que je le poursuive jus-qu'au bout du monde de mes compliments et de mes félici-tations ? Quoique Melchior eût l'haleine très-longue et les poumons en état de fournir un service forcé, il avait parlé avec tant de pétulance et mis tant d'ardeur dans son geste, que, bon gré mal gré, il lui fallut prendre un peu de repos. D'ailleurs il avait dit ce qu'il voulait dire et produit l'effet qu'il se pro-posait de produire. C'était une diversion elle avait eu lieu. Marguerite paraissait respirer plus librement. Ludovic, sans prendre au pied de la lettre les extravagances de Melchior, n'avait pas été insensible à l'éloge ni fâché que la jeune fille l'eût entendu. De toute part, l'embarras du moment avait cessé, et les choses s'étaient arrangées pour ainsi dire d'elles-mêmes. Melchior profita de cette situation des esprits pour exécuter une savante retraite. - Maintenant, dit-il, encore une formalité, et je me sauve. Ludovic, vous savez tout je viens de mettre mon coeur à nu, vous avez pu lire dans mon âme comme si elle était de cristal. Ce que je vous demande, en retour, c'est un bon mouvement. Vous y refnserez-vous ? - Pourquoi m'y refuserais-je? répondit le jeune avocat. - A la bonne heure, reprit Melchior. Eh bien! mon cher, je n'en abuserai pas. Vous n'êtes pas démonstratif de votre naturel je résiste donc au désir violent que j'ai de vous presser sur ma poitrine mais votre main, au moins., votre main 1 - La voici, dit Ludovic. - Merci, grand homme, répondit Melchior, en s'emparant de cette main et abusant de la complaisance avec laquelle on la lui avait abandonnée, merci, vous dis-je, me voilà am-plement payé. Je'n'ai perdu ni mes pas ni mes paroles. Et vous, Mademoiselle, ajouta-t-il en s'adressant à Marguerite, il me reste encore un compte à régler avec vous. Me par-donnez-vous mon indiscrétion?
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 209 pour Ludovic, rien de semblable n'a eu lieu. Ces messieurs se sont mis en frais ils ont tenu leurs yeux ouverts et re-noncé à leur petite sieste afin de ne perdre aucun des mou-vements oratoires de notre jeune ami. De mémoire d'homme cela ne s'était pas vu au Palais. Et vous ne voulez pas que je m'exalte à cette pensée et que je le poursuive jus-qu'au bout du monde de mes compliments et de mes félici-tations ? Quoique Melchior eût l'haleine très-longue et les poumons en état de fournir un service forcé, il avait parlé avec tant de pétulance et mis tant d'ardeur dans son geste, que, bon gré mal gré, il lui fallut prendre un peu de repos. D'ailleurs il avait dit ce qu'il voulait dire et produit l'effet qu'il se pro-posait de produire. C'était une diversion elle avait eu lieu. Marguerite paraissait respirer plus librement. Ludovic, sans prendre au pied de la lettre les extravagances de Melchior, n'avait pas été insensible à l'éloge ni fâché que la jeune fille l'eût entendu. De toute part, l'embarras du moment avait cessé, et les choses s'étaient arrangées pour ainsi dire d'elles-mêmes. Melchior profita de cette situation des esprits pour exécuter une savante retraite. - Maintenant, dit-il, encore une formalité, et je me sauve. Ludovic, vous savez tout je viens de mettre mon coeur à nu, vous avez pu lire dans mon âme comme si elle était de cristal. Ce que je vous demande, en retour, c'est un bon mouvement. Vous y refnserez-vous ? - Pourquoi m'y refuserais-je@? répondit le jeune avocat. - A la bonne heure, reprit Melchior. Eh bien@! mon cher, je n'en abuserai pas. Vous n'êtes pas démonstratif de votre naturel je résiste donc au désir violent que j'ai de vous presser sur ma poitrine mais votre main, au moins., votre main 1 - La voici, dit Ludovic. - Merci, grand homme, répondit Melchior, en s'emparant de cette main et abusant de la complaisance avec laquelle on la lui avait abandonnée, merci, vous dis-je, me voilà am-plement payé. Je'n'ai perdu ni mes pas ni mes paroles. Et vous, Mademoiselle, ajouta-t-il en s'adressant à Marguerite, il me reste encore un compte à régler avec vous. Me par-donnez-vous mon indiscrétion?
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 209 pour Ludovic, rien de semblable n'a eu lieu. Ces messieurs se sont mis en frais ils ont tenu leurs yeux ouverts et re-noncé à leur petite sieste afin de ne perdre aucun des mou-vements oratoires de notre jeune ami. De mémoire d'homme cela ne s'était pas vu au Palais. Et vous ne voulez pas que je m'exalte à cette pensée et que je le poursuive jus-qu'au bout du monde de mes compliments et de mes félici-tations ? Quoique Melchior eût l'haleine très-longue et les poumons en état de fournir un service forcé, il avait parlé avec tant de pétulance et mis tant d'ardeur dans son geste, que, bon gré mal gré, il lui fallut prendre un peu de repos. D'ailleurs il avait dit ce qu'il voulait dire et produit l'effet qu'il se pro-posait de produire. C'était une diversion elle avait eu lieu. Marguerite paraissait respirer plus librement. Ludovic, sans prendre au pied de la lettre les extravagances de Melchior, n'avait pas été insensible à l'éloge ni fâché que la jeune fille l'eût entendu. De toute part, l'embarras du moment avait cessé, et les choses s'étaient arrangées pour ainsi dire d'elles-mêmes. Melchior profita de cette situation des esprits pour exécuter une savante retraite. -@Maintenant, dit-il, encore une formalité, et je me sauve. Ludovic, vous savez tout je viens de mettre mon coeur à nu, vous avez pu lire dans mon âme comme si elle était de cristal. Ce que je vous demande, en retour, c'est un bon mouvement. Vous y refuserez-vous ? -@Pourquoi m'y refuserais-je ? répondit le jeune avocat. -@A la bonne heure, reprit Melchior. Eh bien ! mon cher, je n'en abuserai pas. Vous n'êtes pas démonstratif de votre naturel je résiste donc au désir violent que j'ai de vous presser sur ma poitrine mais votre main, au moins@, votre main ! -@La voici, dit Ludovic. -@Merci, grand homme, répondit Melchior, en s'emparant de cette main et abusant de la complaisance avec laquelle on la lui avait abandonnée, merci, vous dis-je, me voilà am-plement payé. Je n'ai perdu ni mes pas ni mes paroles. Et vous, Mademoiselle, ajouta-t-il en s'adressant à Marguerite, il me reste encore un compte à régler avec vous. Me par-donnez-vous mon indiscrétion?
Eh bien! mon cher, je n'en abuserai pas.
Eh bien ! mon cher, je n'en abuserai pas.
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2i2 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. prévenir Marguerite. Tout était prêt, les voitures attendaient, les témoins avaient montré de l'exactitude. Acteurs,et assis-tants étaient en habits de fête ils s'empressaient autour de Ludovic et le félicitaient de son bonheur. Il n'était pas jus-qu'aux bouquetières qui ne se fussent mises de la partie, suivant les habitudes de cette honorable corporation. Pendant que ce mouvement avait lieu d'un côté de la rue, de l'autre côté régnaient le même silence et la même immo-bilité. Comment expliquer cela? Marguerite était donc bien absorbée dans ses apprêts de toilette! Pas un regard, pas un sourire, pas un signe de vie, pas un avis de sa part c'était à confondre. Rien ne manquait à la cérémonie, si ce n'est la fiancée. -Ludovic ne put se défendre d'un sombre pressentiment se détachant de la compagnie qui l'entourait, il gravit quatre à quatre l'escalier qui conduisait chez Marguerite. Il espérait la trouver sur le seuil même, parée de sa pudeur et dissi-pant ses alarmes par un sourire. Point de doute, c'était une dernière épreuve, un jeu d'enfant, un peu de coquetterie, tout, excepté une trahison. Une trahison? Et pourquoi? Mar-guerite n'était-elle pas libre? Ne se donnait-elle pas volon-tairement? La veille encore, un refus eût suffi, et, au lieu d'un refus, Ludovic avait emporté une promesse. Ainsi pen-sait-il dans le tumulte de ses impressions. Cependant, lorsqu'il fut arrivé sur le palier du logement, ses craintes le reprirent, et avec ses craintes une angoisse insurmontable. La porte était fermée, et, en prêtant l'oreille, aucun bruit ne trahissait la présence d'êtres vivants. Était-ce possible ? Point de bruit en un pareil moment ! quand l'heure était arrivée et qu'il fallait partir! Ludovic s'y perdait, et pourtant il n'osait pas accuser Marguerite. Elle se recueillait et priait pour leur bonheur commun, versait sur les siens quelques larmes solitaires et leur adressait un souvenir fer-vent. Pauvre orpheline ! marcher seule en un tej jour! n'y avait-il pas de quoi rouvrir toutes les blessures de son soeur ? Il sonna doucement c'était l'appel' d'un ami, un appel plaintif et miséricordieux. Personne n'y répondit. Il redoubla en y mettant un peu plus de vivacité, même silence. La co-être alors s'en mêla, et, de degré en degré, il en vint à agiter la sonnette au point de la briser. Ses fureurs furent vaines
2i2 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. prévenir Marguerite. Tout était prêt, les voitures attendaient, les témoins avaient montré de l'exactitude. Acteurs,et assis-tants étaient en habits de fête ils s'empressaient autour de Ludovic et le félicitaient de son bonheur. Il n'était pas jus-qu'aux bouquetières qui ne se fussent mises de la partie, suivant les habitudes de cette honorable corporation. Pendant que ce mouvement avait lieu d'un côté de la rue, de l'autre côté régnaient le même silence et la même immo-bilité. Comment expliquer cela@? Marguerite était donc bien absorbée dans ses apprêts de toilette@! Pas un regard, pas un sourire, pas un signe de vie, pas un avis de sa part c'était à confondre. Rien ne manquait à la cérémonie, si ce n'est la fiancée. -Ludovic ne put se défendre d'un sombre pressentiment se détachant de la compagnie qui l'entourait, il gravit quatre à quatre l'escalier qui conduisait chez Marguerite. Il espérait la trouver sur le seuil même, parée de sa pudeur et dissi-pant ses alarmes par un sourire. Point de doute, c'était une dernière épreuve, un jeu d'enfant, un peu de coquetterie, tout, excepté une trahison. Une trahison@? Et pourquoi@? Mar-guerite n'était-elle pas libre@? Ne se donnait-elle pas volon-tairement? La veille encore, un refus eût suffi, et, au lieu d'un refus, Ludovic avait emporté une promesse. Ainsi pen-sait-il dans le tumulte de ses impressions. Cependant, lorsqu'il fut arrivé sur le palier du logement, ses craintes le reprirent, et avec ses craintes une angoisse insurmontable. La porte était fermée, et, en prêtant l'oreille, aucun bruit ne trahissait la présence d'êtres vivants. Était-ce possible ? Point de bruit en un pareil moment ! quand l'heure était arrivée et qu'il fallait partir@! Ludovic s'y perdait, et pourtant il n'osait pas accuser Marguerite. Elle se recueillait et priait pour leur bonheur commun, versait sur les siens quelques larmes solitaires et leur adressait un souvenir fer-vent. Pauvre orpheline ! marcher seule en un tej jour@! n'y avait-il pas de quoi rouvrir toutes les blessures de son soeur ? Il sonna doucement c'était l'appel' d'un ami, un appel plaintif et miséricordieux. Personne n'y répondit. Il redoubla en y mettant un peu plus de vivacité, même silence. La co-être alors s'en mêla, et, de degré en degré, il en vint à agiter la sonnette au point de la briser. Ses fureurs furent vaines
2i2 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. prévenir Marguerite. Tout était prêt, les voitures attendaient, les témoins avaient montré de l'exactitude. Acteurs et assis-tants étaient en habits de fête ils s'empressaient autour de Ludovic et le félicitaient de son bonheur. Il n'était pas jus-qu'aux bouquetières qui ne se fussent mises de la partie, suivant les habitudes de cette honorable corporation. Pendant que ce mouvement avait lieu d'un côté de la rue, de l'autre côté régnaient le même silence et la même immo-bilité. Comment expliquer cela ? Marguerite était donc bien absorbée dans ses apprêts de toilette ! Pas un regard, pas un sourire, pas un signe de vie, pas un avis de sa part c'était à confondre. Rien ne manquait à la cérémonie, si ce n'est la fiancée. @Ludovic ne put se défendre d'un sombre pressentiment se détachant de la compagnie qui l'entourait, il gravit quatre à quatre l'escalier qui conduisait chez Marguerite. Il espérait la trouver sur le seuil même, parée de sa pudeur et dissi-pant ses alarmes par un sourire. Point de doute, c'était une dernière épreuve, un jeu d'enfant, un peu de coquetterie, tout, excepté une trahison. Une trahison ? Et pourquoi ? Mar-guerite n'était-elle pas libre ? Ne se donnait-elle pas volon-tairement? La veille encore, un refus eût suffi, et, au lieu d'un refus, Ludovic avait emporté une promesse. Ainsi pen-sait-il dans le tumulte de ses impressions. Cependant, lorsqu'il fut arrivé sur le palier du logement, ses craintes le reprirent, et avec ses craintes une angoisse insurmontable. La porte était fermée, et, en prêtant l'oreille, aucun bruit ne trahissait la présence d'êtres vivants. Était-ce possible ? Point de bruit en un pareil moment ! quand l'heure était arrivée et qu'il fallait partir ! Ludovic s'y perdait, et pourtant il n'osait pas accuser Marguerite. Elle se recueillait et priait pour leur bonheur commun, versait sur les siens quelques larmes solitaires et leur adressait un souvenir fer-vent. Pauvre orpheline ! marcher seule en un tel jour ! n'y avait-il pas de quoi rouvrir toutes les blessures de son coeur ? Il sonna doucement c'était l'appel@ d'un ami, un appel plaintif et miséricordieux. Personne n'y répondit. Il redoubla en y mettant un peu plus de vivacité, même silence. La co-lère alors s'en mêla, et, de degré en degré, il en vint à agiter la sonnette au point de la briser. Ses fureurs furent vaines
Il sonna doucement c'était l'appel' d'un ami, un appel plaintif et miséricordieux.
Il sonna doucement c'était l'appel d'un ami, un appel plaintif et miséricordieux.
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-40 -jeune gentilhomme qui, dès son plus bas âge, avait embrassé l'état militaire et pour mère, Claude de Magnière, qui, noble comme lui, beaucoup plus âgée, et formée de longue main à la vertu, était propre à lui en inspirer les sentiments. Elisabeth fut l'unique fruit de ce mariage. En peu d'années elle dédommagea sa mère, qui n'était plus jeune, des cruelles douleurs qu'elle lui avait fait souffrir dans son enfante-ment. Le dernier siècle n'a rien vu déplus accompli que cette jeune personne. Les qua-lités du corps se réunirent en elle aux quali-tés de l'âme pour en faire un de ces chefs-d'oeuvre que les romans imaginent et que l'histoire ne rencontre presque jamais. A une taille extrêmement avantageuse, elle joignait un air décent et serain, un port majestueux, un tour de visage si éblouissant, que les peintres n'ont jamais pu le saisir en un mot une beauté si parfaite, qu'elle fut l'Irène de son temps, et que, dans toute l'Europe, il n'y en avait point qu'on pût lui comparer. L'ar-chiduc d'Autriche, qui, en passant par Remi-remont, ne la vit qu'à peine sortie de l'enfance, en fut si frappé, qu'il la demanda avec instance pour la faire élever dans sa cour avec de
-40 -jeune gentilhomme qui, dès son plus bas âge, avait embrassé l'état militaire et pour mère, Claude de Magnière, qui, noble comme lui, beaucoup plus âgée, et formée de longue main à la vertu, était propre à lui en inspirer les sentiments. Elisabeth fut l'unique fruit de ce mariage. En peu d'années elle dédommagea sa mère, qui n'était plus jeune, des cruelles douleurs qu'elle lui avait fait souffrir dans son enfante-ment. Le dernier siècle n'a rien vu d@éplus accompli que cette jeune personne. Les qua-lités du corps se réunirent en elle aux quali-tés de l'âme pour en faire un de ces chefs-d'oeuvre que les romans imaginent et que l'histoire ne rencontre presque jamais. A une taille extrêmement avantageuse, elle joignait un air décent et serain, un port majestueux, un tour de visage si éblouissant, que les peintres n'ont jamais pu le saisir en un mot une beauté si parfaite, qu'elle fut l'Irène de son temps, et que, dans toute l'Europe, il n'y en avait point qu'on pût lui comparer. L'ar-chiduc d'Autriche, qui, en passant par Remi-remont, ne la vit qu'à peine sortie de l'enfance, en fut si frappé, qu'il la demanda avec instance pour la faire élever dans sa cour avec de
-40 -jeune gentilhomme qui, dès son plus bas âge, avait embrassé l'état militaire et pour mère, Claude de Magnière, qui, noble comme lui, beaucoup plus âgée, et formée de longue main à la vertu, était propre à lui en inspirer les sentiments. Elisabeth fut l'unique fruit de ce mariage. En peu d'années elle dédommagea sa mère, qui n'était plus jeune, des cruelles douleurs qu'elle lui avait fait souffrir dans son enfante-ment. Le dernier siècle n'a rien vu de plus accompli que cette jeune personne. Les qua-lités du corps se réunirent en elle aux quali-tés de l'âme pour en faire un de ces chefs-d'oeuvre que les romans imaginent et que l'histoire ne rencontre presque jamais. A une taille extrêmement avantageuse, elle joignait un air décent et serain, un port majestueux, un tour de visage si éblouissant, que les peintres n'ont jamais pu le saisir en un mot une beauté si parfaite, qu'elle fut l'Irène de son temps, et que, dans toute l'Europe, il n'y en avait point qu'on pût lui comparer. L'ar-chiduc d'Autriche, qui, en passant par Remi-remont, ne la vit qu'à peine sortie de l'enfance, en fut si frappé, qu'il la demanda avec instance pour la faire élever dans sa cour avec de
A une taille extrêmement avantageuse, elle joignait un air décent et serain, un port majestueux, un tour de visage si éblouissant, que les peintres n'ont jamais pu le saisir en un mot une beauté si parfaite, qu'elle fut l'Irène de son temps, et que, dans toute l'Europe, il n'y en avait point qu'on pût lui comparer.
A une taille extrêmement avantageuse, elle joignait un air décent et serain, un port majestueux, un tour de visage si éblouissant, que les peintres n'ont jamais pu le saisir en un mot une beauté si parfaite, qu'elle fut l'Irène de son temps, et que, dans toute l'Europe, il n'y en avait point qu'on pût lui comparer.
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EFFETS PHYSIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 97 cataleptiques, de la même manière et avec autant de succès que ceux de la somnambule présentée dans la séance. Plusieurs médecins, parmi lesquels se trouvait le doc-teur Packenham, de Mary street, examinèrent minutieuse-ment M. Ford pendant qu'il se trouvait dans cet état, et ils furent d'accord pour déclarer qu'ils n'avaient jamais vu un cas de catalepsie aussi bien prononcé que celui présenté par les jambes de ce jeune homme. On piqua M. Ford sans qu'il le sentît on lui fit respirer du soufre, on tira des coups de pistolet enfin, on le soumit au choc d'une batterie galva-nique il n'y eut chez M. Ford aucun signe de sensation, pas la plus petite contraction, c'était un cadavre. Le succès de cette expérience sembla faire beaucoup d'impression sur l'assemblée, d'autant plus que Ford n'avait pas vu M. Lafontaine avant cette expérience et n'avait jamais été magnétisé, et que les médecins qui, avant la séance, avaient exprimé leur incrédulité, se déclarèrent convaincus de la réalité des effets produits par le magné-tisme. J'ai fait souvent une expérience qui est de nature à mériter l'attention des savants. Placez, sur un tabouret isolant, un sujet magnétisé et mis dans un état complet d'insensibilité mettez-le, par un fil de fer ou de cuivre, en rapport avec une machine électrique. Si vous le chargez d'électricité, il reste complètement insen-sible à toutes les étincelles que vous pouvez tirer de toutes les parties de son corps. Mais, si vous dégagez un côté du visage, par exemple, vous obtenez simultanément la sensibilité du côté dégagé, et l'insensibilité du côté que vous avez laissé saturé du fluide. La ligne de démarcation est tellement tranchée, que j'ai vu souvent un côté du nez sensible, et l'autre côté insensible à chaque étincelle. Vous pouvez changer à volonté cette sensibilité et rendre sensible tantôt un côté, tantôt l'autre, soit en dégageant le côté insensible, soit en chargemtie côté sensible.
EFFETS PHYSIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 97 cataleptiques, de la même manière et avec autant de succès que ceux de la somnambule présentée dans la séance. Plusieurs médecins, parmi lesquels se trouvait le doc-teur Packenham, de Mary street, examinèrent minutieuse-ment M. Ford pendant qu'il se trouvait dans cet état, et ils furent d'accord pour déclarer qu'ils n'avaient jamais vu un cas de catalepsie aussi bien prononcé que celui présenté par les jambes de ce jeune homme. On piqua M. Ford sans qu'il le sentît on lui fit respirer du soufre, on tira des coups de pistolet enfin, on le soumit au choc d'une batterie galva-nique il n'y eut chez M. Ford aucun signe de sensation, pas la plus petite contraction, c'était un cadavre. Le succès de cette expérience sembla faire beaucoup d'impression sur l'assemblée, d'autant plus que Ford n'avait pas vu M. Lafontaine avant cette expérience et n'avait jamais été magnétisé, et que les médecins qui, avant la séance, avaient exprimé leur incrédulité, se déclarèrent convaincus de la réalité des effets produits par le magné-tisme. J'ai fait souvent une expérience qui est de nature à mériter l'attention des savants. Placez, sur un tabouret isolant, un sujet magnétisé et mis dans un état complet d'insensibilité mettez-le, par un fil de fer ou de cuivre, en rapport avec une machine électrique. Si vous le chargez d'électricité, il reste complètement insen-sible à toutes les étincelles que vous pouvez tirer de toutes les parties de son corps. Mais, si vous dégagez un côté du visage, par exemple, vous obtenez simultanément la sensibilité du côté dégagé, et l'insensibilité du côté que vous avez laissé saturé du fluide. La ligne de démarcation est tellement tranchée, que j'ai vu souvent un côté du nez sensible, et l'autre côté insensible à chaque étincelle. Vous pouvez changer à volonté cette sensibilité et rendre sensible tantôt un côté, tantôt l'autre, soit en dégageant le côté insensible, soit en charge@mt@ie côté sensible.
EFFETS PHYSIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 97 cataleptiques, de la même manière et avec autant de succès que ceux de la somnambule présentée dans la séance. Plusieurs médecins, parmi lesquels se trouvait le doc-teur Packenham, de Mary street, examinèrent minutieuse-ment M. Ford pendant qu'il se trouvait dans cet état, et ils furent d'accord pour déclarer qu'ils n'avaient jamais vu un cas de catalepsie aussi bien prononcé que celui présenté par les jambes de ce jeune homme. On piqua M. Ford sans qu'il le sentit on lui fit respirer du soufre, on tira des coups de pistolet enfin, on le soumit au choc d'une batterie galva-nique il n'y eut chez M. Ford aucun signe de sensation, pas la plus petite contraction, c'était un cadavre. Le succès de cette expérience sembla faire beaucoup d'impression sur l'assemblée, d'autant plus que Ford n'avait pas vu M. Lafontaine avant cette expérience et n'avait jamais été magnétisé, et que les médecins qui, avant la séance, avaient exprimé leur incrédulité, se déclarèrent convaincus de la réalité des effets produits par le magné-tisme. J'ai fait souvent une expérience qui est de nature à mériter l'attention des savants. Placez, sur un tabouret isolant, un sujet magnétisé et mis dans un état complet d'insensibilité mettez-le, par un fil de fer ou de cuivre, en rapport avec une machine électrique. Si vous le chargez d'électricité, il reste complètement insen-sible à toutes les étincelles que vous pouvez tirer de toutes les parties de son corps. Mais, si vous dégagez un côté du visage, par exemple, vous obtenez simultanément la sensibilité du côté dégagé, et l'insensibilité du côté que vous avez laissé saturé du fluide. La ligne de démarcation est tellement tranchée, que j'ai vu souvent un côté du nez sensible, et l'autre côté insensible à chaque étincelle. Vous pouvez changer à volonté cette sensibilité et rendre sensible tantôt un côté, tantôt l'autre, soit en dégageant le côté insensible, soit en chargeant le côté sensible.
Vous pouvez changer à volonté cette sensibilité et rendre sensible tantôt un côté, tantôt l'autre, soit en dégageant le côté insensible, soit en chargemtie côté sensible.
Vous pouvez changer à volonté cette sensibilité et rendre sensible tantôt un côté, tantôt l'autre, soit en dégageant le côté insensible, soit en chargeant le côté sensible.
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-200 -autres, le mouvement de la pointe est de l'est à l'ouest. Mais que Ta-t-il arriver si l'on sonne les quatre cloches à la fois, et en suivant leur accord naturel, fa, mi, re, ut ? L'expérience en a été faite le hardi couvreur décrivait, avec la pointe de la flèche, autant de cercles dans les airs, que les cloches faisaient entendre de fois le fa, mi, re, ut. Il ne fallait rien moins que le marteau révolu-tionnaire pour attaquer et détruire ce merveilleux monument. Mais nous avons quelque chose de plus à déplorer. Dans l'ar-rière-choeur de l'abbaye de Saint-Remi s'élevait un monument si noble dans son architecture, et si riche par les précieux maté-riaux dont il se composait qu'il eût fallu parcourir la France entière pour trouver quelque objet du même genre qui pût lui être comparé c'était le mausolée de S. Rémi, l'apôtre des Français. Dans une châsse d'argent massif, dont la forme repré-sentait en petit celle du monument, et toute étincelante d'or et de pierreries, reposaient les restes vénérables de celui qui baptisa Clovis et ses Francs. D'un côté de la châsse, on voyait le bâton pastoral du saint et de l'autre côté la sainte Ampoule. C'était une fiole fort petite, contenant du baume coagulé une tradition constante, appuyée du témoignage positif d'Hincmar, l'un des plus illustres successeurs de S. Rémi, atteste que le saint chrême ayant manqué au moment du baptême et du sacre de Clovis, un ange apporta au saint prélat cette fiole miraculeuse. Une relique si auguste et qui rappelait de si légitimes souvenirs ne pouvait échapper aux fureurs révolutionnaires. Rulh, digne agent de la convention nationale, arrive à Reims, se fait livrer la sainte Ampoule, et la brise à coups de marteau sur la place royale, au cri de Vive la République ! 7 octobre 1793. Il croyait avoir anéanti la sainte Ampoule il ignorait qu'avant de la lui livrer on en avait extrait une partie du baume qu'elle contenait que ces précieuses parcelles seraient non seulement reconnues, mais aussi revêtues du sceau de l'authenticité, et reparaîtraient au sacre des rois très chrétiens. Reims, le 23 du même mois, revit cet Armonville, qui, élu membre de la convention le 3 septembre de l'année précédente, avait reçu le même jour, de la part des assassins, les honneurs
-200 -autres, le mouvement de la pointe est de l'est à l'ouest. Mais que Ta-t-il arriver si l'on sonne les quatre cloches à la fois, et en suivant leur accord naturel, fa, mi, re, ut ? L'expérience en a été faite le hardi couvreur décrivait, avec la pointe de la flèche, autant de cercles dans les airs, que les cloches faisaient entendre de fois le fa, mi, re, ut. Il ne fallait rien moins que le marteau révolu-tionnaire pour attaquer et détruire ce merveilleux monument. Mais nous avons quelque chose de plus à déplorer. Dans l'ar-rière-choeur de l'abbaye de Saint-Remi s'élevait un monument si noble dans son architecture, et si riche par les précieux maté-riaux dont il se composait qu'il eût fallu parcourir la France entière pour trouver quelque objet du même genre qui pût lui être comparé c'était le mausolée de S. Rémi, l'apôtre des Français. Dans une châsse d'argent massif, dont la forme repré-sentait en petit celle du monument, et toute étincelante d'or et de pierreries, reposaient les restes vénérables de celui qui baptisa Clovis et ses Francs. D'un côté de la châsse, on voyait le bâton pastoral du saint et de l'autre côté la sainte Ampoule. C'était une fiole fort petite, contenant du baume coagulé une tradition constante, appuyée du témoignage positif d'Hincmar, l'un des plus illustres successeurs de S. Rémi, atteste que le saint chrême ayant manqué au moment du baptême et du sacre de Clovis, un ange apporta au saint prélat cette fiole miraculeuse. Une relique si auguste et qui rappelait de si légitimes souvenirs ne pouvait échapper aux fureurs révolutionnaires. Rulh, digne agent de la convention nationale, arrive à Reims, se fait livrer la sainte Ampoule, et la brise à coups de marteau sur la place royale, au cri de Vive la République ! 7 octobre 1793. Il croyait avoir anéanti la sainte Ampoule il ignorait qu'avant de la lui livrer on en avait extrait une partie du baume qu'elle contenait que ces précieuses parcelles seraient non seulement reconnues, mais aussi revêtues du sceau de l'authenticité, et reparaîtraient au sacre des rois très chrétiens. Reims, le 23 du même mois, revit cet Armonville, qui, élu membre de la convention le 3 septembre de l'année précédente, avait reçu le même jour, de la part des assassins, les honneurs
-200 -autres, le mouvement de la pointe est de l'est à l'ouest. Mais que va-t-il arriver si l'on sonne les quatre cloches à la fois, et en suivant leur accord naturel, fa, mi, re, ut ? L'expérience en a été faite le hardi couvreur décrivait, avec la pointe de la flèche, autant de cercles dans les airs, que les cloches faisaient entendre de fois le fa, mi, re, ut. Il ne fallait rien moins que le marteau révolu-tionnaire pour attaquer et détruire ce merveilleux monument. Mais nous avons quelque chose de plus à déplorer. Dans l'ar-rière-choeur de l'abbaye de Saint-Remi s'élevait un monument si noble dans son architecture, et si riche par les précieux maté-riaux dont il se composait qu'il eût fallu parcourir la France entière pour trouver quelque objet du même genre qui pût lui être comparé c'était le mausolée de S. Rémi, l'apôtre des Français. Dans une châsse d'argent massif, dont la forme repré-sentait en petit celle du monument, et toute étincelante d'or et de pierreries, reposaient les restes vénérables de celui qui baptisa Clovis et ses Francs. D'un côté de la châsse, on voyait le bâton pastoral du saint et de l'autre côté la sainte Ampoule. C'était une fiole fort petite, contenant du baume coagulé une tradition constante, appuyée du témoignage positif d'Hincmar, l'un des plus illustres successeurs de S. Rémi, atteste que le saint chrême ayant manqué au moment du baptême et du sacre de Clovis, un ange apporta au saint prélat cette fiole miraculeuse. Une relique si auguste et qui rappelait de si légitimes souvenirs ne pouvait échapper aux fureurs révolutionnaires. Rulh, digne agent de la convention nationale, arrive à Reims, se fait livrer la sainte Ampoule, et la brise à coups de marteau sur la place royale, au cri de Vive la République ! 7 octobre 1793. Il croyait avoir anéanti la sainte Ampoule il ignorait qu'avant de la lui livrer on en avait extrait une partie du baume qu'elle contenait que ces précieuses parcelles seraient non seulement reconnues, mais aussi revêtues du sceau de l'authenticité, et reparaîtraient au sacre des rois très chrétiens. Reims, le 23 du même mois, revit cet Armonville, qui, élu membre de la convention le 3 septembre de l'année précédente, avait reçu le même jour, de la part des assassins, les honneurs
Mais que Ta-t-il arriver si l'on sonne les quatre cloches à la fois, et en suivant leur accord naturel, fa, mi, re, ut ?
Mais que va-t-il arriver si l'on sonne les quatre cloches à la fois, et en suivant leur accord naturel, fa, mi, re, ut ?
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-148-donner l'exemple tracé en caractères de sang, A la première nouvelle des événements de Reims, les gardes nationaux de deux villages voisins de Villers-Allerand se soulèvent et cou-rent aux armes. N'ayant point de prêtres à égor-ger ou à saisir chez eux, ils vont en chercher ailleurs. Ils arrivent à Montchenaux et malgré la résistance des autorités et de la garde natio-nale de Villers-Allerand, ces étrangers, abusant du droit du plus fort, saisissent les deux véné-rables amis. Ceux-ci, protégés comme ils l'étaient par tous les habitants de Villers-Allerand, au-raient pu fuir ils aimèrent mieux se livrer à leurs féroces persécuteurs. On les emmène à Reims, sous prétexte de leur proposer le serment de liberté-égalité, que l'assemblée législative ve-nait de décréter. Pendant tout le voyage, ils s'animèrent l'un l'autre à soutenir généreuse-ment-ce dernier combat. Arrivés aux portes de la ville, vers quatre heures du soir, ils sont ac-cueillis avec des cris de mort par la populace ameutée et dès lors ils ne peuvent clouter que l'heure du sacrifice ne soit arrivée pour eux. On les conduit à l'Hôlel-de-ville. A peine sont-ils descendus de voiture que l'abbé de Vachères tombe mort percé de mille coups de baïonnette. L'abbé de Lescure n'a que le temps de lever les yeux au ciel aussitôt renversé sur le corps de
-148-donner l'exemple tracé en caractères de sang, A la première nouvelle des événements de Reims, les gardes nationaux de deux villages voisins de Villers-Allerand se soulèvent et cou-rent aux armes. N'ayant point de prêtres à égor-ger ou à saisir chez eux, ils vont en chercher ailleurs. Ils arrivent à Montchenaux et malgré la résistance des autorités et de la garde natio-nale de Villers-Allerand, ces étrangers, abusant du droit du plus fort, saisissent les deux véné-rables amis. Ceux-ci, protégés comme ils l'étaient par tous les habitants de Villers-Allerand, au-raient pu fuir ils aimèrent mieux se livrer à leurs féroces persécuteurs. On les emmène à Reims, sous prétexte de leur proposer le serment de liberté-égalité, que l'assemblée législative ve-nait de décréter. Pendant tout le voyage, ils s'animèrent l'un l'autre à soutenir généreuse-ment-ce dernier combat. Arrivés aux portes de la ville, vers quatre heures du soir, ils sont ac-cueillis avec des cris de mort par la populace ameutée et dès lors ils ne peuvent clouter que l'heure du sacrifice ne soit arrivée pour eux. On les conduit à l'Hôlel-de-ville. A peine sont-ils descendus de voiture que l'abbé de Vachères tombe mort percé de mille coups de baïonnette. L'abbé de Lescure n'a que le temps de lever les yeux au ciel aussitôt renversé sur le corps de
-148-donner l'exemple tracé en caractères de sang, A la première nouvelle des événements de Reims, les gardes nationaux de deux villages voisins de Villers-Allerand se soulèvent et cou-rent aux armes. N'ayant point de prêtres à égor-ger ou à saisir chez eux, ils vont en chercher ailleurs. Ils arrivent à Montchenaux et malgré la résistance des autorités et de la garde natio-nale de Villers-Allerand, ces étrangers, abusant du droit du plus fort, saisissent les deux véné-rables amis. Ceux-ci, protégés comme ils l'étaient par tous les habitants de Villers-Allerand, au-raient pu fuir ils aimèrent mieux se livrer à leurs féroces persécuteurs. On les emmène à Reims, sous prétexte de leur proposer le serment de liberté-égalité, que l'assemblée législative ve-nait de décréter. Pendant tout le voyage, ils s'animèrent l'un l'autre à soutenir généreuse-ment-ce dernier combat. Arrivés aux portes de la ville, vers quatre heures du soir, ils sont ac-cueillis avec des cris de mort par la populace ameutée et dès lors ils ne peuvent @douter que l'heure du sacrifice ne soit arrivée pour eux. On les conduit à l'Hôlel-de-ville. A peine sont-ils descendus de voiture que l'abbé de Vachères tombe mort percé de mille coups de baïonnette. L'abbé de Lescure n'a que le temps de lever les yeux au ciel aussitôt renversé sur le corps de
A peine sont-ils descendus de voiture que l'abbé de Vachères tombe mort percé de mille coups de baïonnette.
A peine sont-ils descendus de voiture que l'abbé de Vachères tombe mort percé de mille coups de baïonnette.
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38 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. Néanmoins il n'est pas sans intérêt de rappeler ici les utiles réflexions de M. Domenecb. Dom. p. 56 à 96. Le système Pileux, qui, chez l'homme, laisse plus ou moins à découvert une grande partie du corps, offre chez tous les peuples de la terre la même distribution. Or, cette distribution, qui varie d'espèce à espèce dans les mammifères, qui du moins présente des particularités constantes, ne sépare pas les types humains. Le système pileux diffère par son abondance ou sa rareté sur certaines parties, sur la face en particulier il est tantôt fin, tantôt grossier, lisse, bouclé ou crépu et feutré comme une toison, et ces diffé-rences sont surtout très-remarquâbles pour la chevelure enfin, sa couleur varie, comme on le sait, considérablement. Parmi ces différences, il en est qui ne comptent que peu ou point dans la caractéristique des races, parce qu'on les retrouve dans plusieurs de celles-ci telle est la couleur, qui, dans toutes les grandes familles de l'humanité, est le plus souvent foncée ou même noire, et, dans presque toutes, présente quelques exceptions à cette règle. La disposition laineuse des cheveux est plus près de constituer un ca-ractère, et trouve place dans le portrait physique du tjpe éthiopien à côté du prognathisme. Toutefois, c'est encore par gradations nuancées qu'on passe de cette disposition de la chevelure aux cheveux droits, grossiers et plus ou moins roides d'autres peuples. Quand on compare sous le microscope ces deux sortes de cheveux, on ne reconnaît entre elles aucune des différences qui distinguent si bien chez les mammifères les poils véritablement laineux et susceptibles de former un feutre des poils ordinaires. Le poil laineux se caractérise généralement par une structure particulière, d'où résultent à sa surface des aspérités plus ou moins prononcées et proportionnées à sa disposition à se feutrer. On re-marque aussi qu'il augmente d'épaisseur de sa racine à sa pointe, ou du moins qu'il offre des inégalités dans la longueur et qu'il ne va pas en s'atté-nuant. Les poils proprement dits sont, au contraire, plus ou moins lisses et plus épais à leur base qu'à leur extrémité libre. Or, bien qu'on trouve chez une même espèce de mammifères et des poils et de la laine, qu'on voie pré-dominer, selon les saisons et surtout selon les races, tantôt le poil ou la jarre, tantôt la laine, toutes les races humaines se ressemblent en ce que chez toutes le poil seul se développe et que les cheveux tortillés du nègre ont la même structure que les cheveux longs et soyeux du noir Abyssin, de la blonde Scandinave ou que les cheveux roides et grossiers du Mongol. Les cheveux humains ne varient que sous le rapport de leur abondance , sous celui de leur longueur, sous celui de leur finesse et, enfin, par la quantité de matières colorantes qu'ils contiennent. A cet égard on observe une gra-dation nuancée du châtain au noir foncé, et parmi les cheveux noirs ceux des nègres sont les plus chargés de cette matière. On a pensé que leur dis-position à se rouler pouvait tenir à cette circonstance. Comme la même dis-position se retrouve chez beaucoup d'individus de notre race, il serait facile de soumettre cette disposition à l'épreuve de quelques comparaisons mais je doute qu'elle se justifie, dit Holland. De la diversité des types humains. La couleur et les caractères des cheveux n laissent rien conclure contre l'unité de notre espèce.
38 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. Néanmoins il n'est pas sans intérêt de rappeler ici les utiles réflexions de M. Domenecb. Dom. p. 56 à 96. Le système Pileux, qui, chez l'homme, laisse plus ou moins à découvert une grande partie du corps, offre chez tous les peuples de la terre la même distribution. Or, cette distribution, qui varie d'espèce à espèce dans les mammifères, qui du moins présente des particularités constantes, ne sépare pas les types humains. Le système pileux diffère par son abondance ou sa rareté sur certaines parties, sur la face en particulier il est tantôt fin, tantôt grossier, lisse, bouclé ou crépu et feutré comme une toison, et ces diffé-rences sont surtout très-remarquâbles pour la chevelure enfin, sa couleur varie, comme on le sait, considérablement. Parmi ces différences, il en est qui ne comptent que peu ou point dans la caractéristique des races, parce qu'on les retrouve dans plusieurs de celles-ci telle est la couleur, qui, dans toutes les grandes familles de l'humanité, est le plus souvent foncée ou même noire, et, dans presque toutes, présente quelques exceptions à cette règle. La disposition laineuse des cheveux est plus près de constituer un ca-ractère, et trouve place dans le portrait physique du tjpe éthiopien à côté du prognathisme. Toutefois, c'est encore par gradations nuancées qu'on passe de cette disposition de la chevelure aux cheveux droits, grossiers et plus ou moins roides d'autres peuples. Quand on compare sous le microscope ces deux sortes de cheveux, on ne reconnaît entre elles aucune des différences qui distinguent si bien chez les mammifères les poils véritablement laineux et susceptibles de former un feutre des poils ordinaires. Le poil laineux se caractérise généralement par une structure particulière, d'où résultent à sa surface des aspérités plus ou moins prononcées et proportionnées à sa disposition à se feutrer. On re-marque aussi qu'il augmente d'épaisseur de sa racine à sa pointe, ou du moins qu'il offre des inégalités dans la longueur et qu'il ne va pas en s'atté-nuant. Les poils proprement dits sont, au contraire, plus ou moins lisses et plus épais à leur base qu'à leur extrémité libre. Or, bien qu'on trouve chez une même espèce de mammifères et des poils et de la laine, qu'on voie pré-dominer, selon les saisons et surtout selon les races, tantôt le poil ou la jarre, tantôt la laine, toutes les races humaines se ressemblent en ce que chez toutes le poil seul se développe et que les cheveux tortillés du nègre ont la même structure que les cheveux longs et soyeux du noir Abyssin, de la blonde Scandinave ou que les cheveux roides et grossiers du Mongol. Les cheveux humains ne varient que sous le rapport de leur abondance , sous celui de leur longueur, sous celui de leur finesse et, enfin, par la quantité de matières colorantes qu'ils contiennent. A cet égard on observe une gra-dation nuancée du châtain au noir foncé, et parmi les cheveux noirs ceux des nègres sont les plus chargés de cette matière. On a pensé que leur dis-position à se rouler pouvait tenir à cette circonstance. Comme la même dis-position se retrouve chez beaucoup d'individus de notre race, il serait facile de soumettre cette disposition à l'épreuve de quelques comparaisons mais je doute qu'elle se justifie, dit Holland. De la diversité des types humains. La couleur et les caractères des cheveux n@ laissent rien conclure contre l'unité de notre espèce.
38 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. Néanmoins il n'est pas sans intérêt de rappeler ici les utiles réflexions de M. Domenech. Dom. p. 56 à 96. Le système Pileux, qui, chez l'homme, laisse plus ou moins à découvert une grande partie du corps, offre chez tous les peuples de la terre la même distribution. Or, cette distribution, qui varie d'espèce à espèce dans les mammifères, qui du moins présente des particularités constantes, ne sépare pas les types humains. Le système pileux diffère par son abondance ou sa rareté sur certaines parties, sur la face en particulier il est tantôt fin, tantôt grossier, lisse, bouclé ou crépu et feutré comme une toison, et ces diffé-rences sont surtout très remarquables pour la chevelure enfin, sa couleur varie, comme on le sait, considérablement. Parmi ces différences, il en est qui ne comptent que peu ou point dans la caractéristique des races, parce qu'on les retrouve dans plusieurs de celles-ci telle est la couleur, qui, dans toutes les grandes familles de l'humanité, est le plus souvent foncée ou même noire, et, dans presque toutes, présente quelques exceptions à cette règle. La disposition laineuse des cheveux est plus près de constituer un ca-ractère, et trouve place dans le portrait physique du type éthiopien à côté du prognathisme. Toutefois, c'est encore par gradations nuancées qu'on passe de cette disposition de la chevelure aux cheveux droits, grossiers et plus ou moins roides d'autres peuples. Quand on compare sous le microscope ces deux sortes de cheveux, on ne reconnaît entre elles aucune des différences qui distinguent si bien chez les mammifères les poils véritablement laineux et susceptibles de former un feutre des poils ordinaires. Le poil laineux se caractérise généralement par une structure particulière, d'où résultent à sa surface des aspérités plus ou moins prononcées et proportionnées à sa disposition à se feutrer. On re-marque aussi qu'il augmente d'épaisseur de sa racine à sa pointe, ou du moins qu'il offre des inégalités dans la longueur et qu'il ne va pas en s'atté-nuant. Les poils proprement dits sont, au contraire, plus ou moins lisses et plus épais à leur base qu'à leur extrémité libre. Or, bien qu'on trouve chez une même espèce de mammifères et des poils et de la laine, qu'on voie pré-dominer, selon les saisons et surtout selon les races, tantôt le poil ou la jarre, tantôt la laine, toutes les races humaines se ressemblent en ce que chez toutes le poil seul se développe et que les cheveux tortillés du nègre ont la même structure que les cheveux longs et soyeux du noir Abyssin, de la blonde Scandinave ou que les cheveux roides et grossiers du Mongol. Les cheveux humains ne varient que sous le rapport de leur abondance@, sous celui de leur longueur, sous celui de leur finesse et, enfin, par la quantité de matières colorantes qu'ils contiennent. A cet égard on observe une gra-dation nuancée du châtain au noir foncé, et parmi les cheveux noirs ceux des nègres sont les plus chargés de cette matière. On a pensé que leur dis-position à se rouler pouvait tenir à cette circonstance. Comme la même dis-position se retrouve chez beaucoup d'individus de notre race, il serait facile de soumettre cette disposition à l'épreuve de quelques comparaisons mais je doute qu'elle se justifie, dit Holland. De la diversité des types humains. La couleur et les caractères des cheveux ne laissent rien conclure contre l'unité de notre espèce.
A cet égard on observe une gra-dation nuancée du châtain au noir foncé, et parmi les cheveux noirs ceux des nègres sont les plus chargés de cette matière.
A cet égard on observe une gra-dation nuancée du châtain au noir foncé, et parmi les cheveux noirs ceux des nègres sont les plus chargés de cette matière.
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-8 -sent le rhumatisme dans le tissu séreux d'autres pensent que tous les tissus indifféremment peuvent en être le siège. Sans entrer dans les discussions qui ont eu lieu à ce sujet, j'exprime ici ma préférence pour l'opinion d'après laquelle le rhumatisme peut se développer dans tous les tissus de l'économie et atteindre tous les organes. Et cependant, comme toutes les diathèses, celle qui nous occupe a, sinon son siège spécial, du moins un siège de prédilection. Le rhumatisme par excellence est celui qui a fixé l'attention des premiers observateurs c'est le rhuma-tisme articulaire aigu. Le rhumatisme articulaire, dit M. Chauffard, constitue le grand côté des affections rhu-matismales. Mais on s'est aperçu que, parallèlement au rhumatisme des articulations, se développait souvent le rhumatisme musculaire qui lui dispute la première place, en s'associant à lui dans un grand nombre de cas. D'autre part, - on a reconnu que le coeur lui-même est susceptible de recevoir des états maladifs variés sous cette impression unique, que nous reconnaissons pour rhumatismale. En recherchant les autres localisations morbides qui se lient à la même influence pathogénique, les auteurs ont décou-vert certaines altérations affectant le tissu cellulaire des principaux parenchymes, tels que reins, poumons, cer-veau, etc. Puis on a décrit les déterminations rhumati-ques du côté des nerfs, des muqueuses, des os. La peau qui tenait, il y a deux siècles, une place importante dans ce tableau, a été de nouveau signalée par l'école contempo-raine comme un siège fréquent de rhumatisme. On a éga-lement fait l'histoire des manifestations rhumatismales - m vers les grandes séreuses. M. le professeur Bouillaud, dans de savantes monographies, s' est attaché à mettre en lumière la péricardite et l'endocardite liées au rhumatisme la périto-nite de même nature, bien que reconnue très-rare, a pris
-8 -sent le rhumatisme dans le tissu séreux d'autres pensent que tous les tissus indifféremment peuvent en être le siège. Sans entrer dans les discussions qui ont eu lieu à ce sujet, j'exprime ici ma préférence pour l'opinion d'après laquelle le rhumatisme peut se développer dans tous les tissus de l'économie et atteindre tous les organes. Et cependant, comme toutes les diathèses, celle qui nous occupe a, sinon son siège spécial, du moins un siège de prédilection. Le rhumatisme par excellence est celui qui a fixé l'attention des premiers observateurs c'est le rhuma-tisme articulaire aigu. Le rhumatisme articulaire, dit M. Chauffard, constitue le grand côté des affections rhu-matismales. Mais on s'est aperçu que, parallèlement au rhumatisme des articulations, se développait souvent le rhumatisme musculaire qui lui dispute la première place, en s'associant à lui dans un grand nombre de cas. D'autre part, - on a reconnu que le coeur lui-même est susceptible de recevoir des états maladifs variés sous cette impression unique, que nous reconnaissons pour rhumatismale. En recherchant les autres localisations morbides qui se lient à la même influence pathogénique, les auteurs ont décou-vert certaines altérations affectant le tissu cellulaire des principaux parenchymes, tels que reins, poumons, cer-veau, etc. Puis on a décrit les déterminations rhumati-ques du côté des nerfs, des muqueuses, des os. La peau qui tenait, il y a deux siècles, une place importante dans ce tableau, a été de nouveau signalée par l'école contempo-raine comme un siège fréquent de rhumatisme. On a éga-lement fait l'histoire des manifestations rhumatismales - m vers les grandes séreuses. M. le professeur Bouillaud, dans de savantes monographies, s' est attaché à mettre en lumière la péricardite et l'endocardite liées au rhumatisme la périto-nite de même nature, bien que reconnue très-rare, a pris
-8 -sent le rhumatisme dans le tissu séreux d'autres pensent que tous les tissus indifféremment peuvent en être le siége. Sans entrer dans les discussions qui ont eu lieu à ce sujet, j'exprime ici ma préférence pour l'opinion d'après laquelle le rhumatisme peut se développer dans tous les tissus de l'économie et atteindre tous les organes. Et cependant, comme toutes les diathèses, celle qui nous occupe a, sinon son siége spécial, du moins un siége de prédilection. Le rhumatisme par excellence est celui qui a fixé l'attention des premiers observateurs c'est le rhuma-tisme articulaire aigu. Le rhumatisme articulaire, dit M. Chauffard, constitue le grand côté des affections rhu-matismales. Mais on s'est aperçu que, parallèlement au rhumatisme des articulations, se développait souvent le rhumatisme musculaire qui lui dispute la première place, en s'associant à lui dans un grand nombre de cas. D'autre part, @@on a reconnu que le coeur lui-même est susceptible de recevoir des états maladifs variés sous cette impression unique, que nous reconnaissons pour rhumatismale. En recherchant les autres localisations morbides qui se lient à la même influence pathogénique, les auteurs ont décou-vert certaines altérations affectant le tissu cellulaire des principaux parenchymes, tels que reins, poumons, cer-veau, etc. Puis on a décrit les déterminations rhumati-ques du côté des nerfs, des muqueuses, des os. La peau qui tenait, il y a deux siècles, une place importante dans ce tableau, a été de nouveau signalée par l'école contempo-raine comme un siége fréquent de rhumatisme. On a éga-lement fait l'histoire des manifestations rhumatismalesales vers les grandes séreuses. M. le professeur Bouillaud, dans de savantes monographies, s'@est attaché à mettre en lumière la péricardite et l'endocardite liées au rhumatisme la périto-nite de même nature, bien que reconnue très rare, a pris
D'autre part, - on a reconnu que le coeur lui-même est susceptible de recevoir des états maladifs variés sous cette impression unique, que nous reconnaissons pour rhumatismale.
D'autre part, on a reconnu que le coeur lui-même est susceptible de recevoir des états maladifs variés sous cette impression unique, que nous reconnaissons pour rhumatismale.
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-198 -l'enceinte du collège, et le cours complet était de trois ans. Comme science sacrée, elle donnait ses leçons dans l'antique Gliapelle de Saint-Patrice. Cette même chapelle était le lieu des réunions solennelles de l'Université, des thèses de philosophie et de théologie, enfin des cérémonies religieuses du collège et du pensionnat. Tous les professeurs du collège étaient prêtres les deux professeurs de théologie dogmatique devaient de pins être docteurs, ou du moins licenciés ceux-ci avaient pour auditeurs tous les élèves du grand-séminaire, dont l'emplacetnent était alors contigu au collège et à la chapelle de Saint-Patrice. Les sulpi-ciens qui avaient la direction de ce séminaire ne se chargeaient que de l'enseignement de la théologie morale, dont les leçons se donnaient dans l'intérieur et aux seuls séminaristes. Les cours de droit et de médecine avaient lieu hors du collège de l'Université. 6° Trois abbayes de femmes Saint-Pierre-les-Dames, 44 reli-gieuses bénédictines fondée au commencement du septième siè-cle - Saint-Étienne-les-Dames, 36 religieuses augustines -Sainte-Claire, 42 religieuses franciscaines fondée en 1220 . 7° Trois autres communautés de femmes Congrégation de Notre-Dame, 36 religieuses augustines -Longault-Fontevraud, 35 religieuses - Carmélites, 25 religieuses. 8° Six hôpitaux Hôtel-Dieu,26 ctianoinesses régulières fondé en 450 - Hôpital général de la Charité, 24 religieuses -Sainte-Marthe ou Magneuses, 5 religieuses -Saint-Marcoul, 12 religieuses - Saint-Louis, 3 religieuses - Hospice des Or-phelins, 30 religieuses, dites soeurs de l'Enfant-Jésus. Des trente-neuf églises ou chapelles qui existaient en 1790, vingt-neuf ont été détruites, savoir Saint-Symphorien, Saint-Timothée, Sainte-Balsamie, Saint-Nicaise, Saint-Denis, Saint-Pierre-les-Dames, Saint-Étienne-les-Dames, Sainte-Claire, Saint-Pierre-le-Vieux, Saint-Hilaire, Saint-Étienne-la-Paroisse, Saint-Michel, Saint-Martin, Saint-Julien, Saint-Jean, Sainte-Marie-Madeleine, les Jacobins, les Cordeliers, les Carmes, les Augus-tins, les Minimes, les Capucins, le Temple, le Longault, le Mont-Dieu, et un petit nombre de chapelles qui depuis ont été rem-placées par d'autres chapelles à l'usage de quelques maisons de
-198 -l'enceinte du collège, et le cours complet était de trois ans. Comme science sacrée, elle donnait ses leçons dans l'antique Gliapelle de Saint-Patrice. Cette même chapelle était le lieu des réunions solennelles de l'Université, des thèses de philosophie et de théologie, enfin des cérémonies religieuses du collège et du pensionnat. Tous les professeurs du collège étaient prêtres les deux professeurs de théologie dogmatique devaient de pins être docteurs, ou du moins licenciés ceux-ci avaient pour auditeurs tous les élèves du grand-séminaire, dont l'emplacetnent était alors contigu au collège et à la chapelle de Saint-Patrice. Les sulpi-ciens qui avaient la direction de ce séminaire ne se chargeaient que de l'enseignement de la théologie morale, dont les leçons se donnaient dans l'intérieur et aux seuls séminaristes. Les cours de droit et de médecine avaient lieu hors du collège de l'Université. 6° Trois abbayes de femmes Saint-Pierre-les-Dames, 44 reli-gieuses bénédictines fondée au commencement du septième siè-cle - Saint-Étienne-les-Dames, 36 religieuses augustines -Sainte-Claire, 42 religieuses franciscaines fondée en 1220 . 7° Trois autres communautés de femmes Congrégation de Notre-Dame, 36 religieuses augustines -Longault-Fontevraud, 35 religieuses - Carmélites, 25 religieuses. 8° Six hôpitaux Hôtel-Dieu,26 ctianoinesses régulières fondé en 450 - Hôpital général de la Charité, 24 religieuses -Sainte-Marthe ou Magneuses, 5 religieuses -Saint-Marcoul, 12 religieuses - Saint-Louis, 3 religieuses - Hospice des Or-phelins, 30 religieuses, dites soeurs de l'Enfant-Jésus. Des trente-neuf églises ou chapelles qui existaient en 1790, vingt-neuf ont été détruites, savoir Saint-Symphorien, Saint-Timothée, Sainte-Balsamie, Saint-Nicaise, Saint-Denis, Saint-Pierre-les-Dames, Saint-Étienne-les-Dames, Sainte-Claire, Saint-Pierre-le-Vieux, Saint-Hilaire, Saint-Étienne-la-Paroisse, Saint-Michel, Saint-Martin, Saint-Julien, Saint-Jean, Sainte-Marie-Madeleine, les Jacobins, les Cordeliers, les Carmes, les Augus-tins, les Minimes, les Capucins, le Temple, le Longault, le Mont-Dieu, et un petit nombre de chapelles qui depuis ont été rem-placées par d'autres chapelles à l'usage de quelques maisons de
-198 -l'enceinte du collège, et le cours complet était de trois ans. Comme science sacrée, elle donnait ses leçons dans l'antique @chapelle de Saint-Patrice. Cette même chapelle était le lieu des réunions solennelles de l'Université, des thèses de philosophie et de théologie, enfin des cérémonies religieuses du collège et du pensionnat. Tous les professeurs du collège étaient prêtres les deux professeurs de théologie dogmatique devaient de plus être docteurs, ou du moins licenciés ceux-ci avaient pour auditeurs tous les élèves du grand-séminaire, dont l'emplace@ment était alors contigu au collège et à la chapelle de Saint-Patrice. Les sulpi-ciens qui avaient la direction de ce séminaire ne se chargeaient que de l'enseignement de la théologie morale, dont les leçons se donnaient dans l'intérieur et aux seuls séminaristes. Les cours de droit et de médecine avaient lieu hors du collège de l'Université. 6° Trois abbayes de femmes Saint-Pierre-les-Dames, 44 reli-gieuses bénédictines fondée au commencement du septième siè-cle -@Saint-Étienne-les-Dames, 36 religieuses augustines -Sainte-Claire, 42 religieuses franciscaines fondée en 1220 . 7° Trois autres communautés de femmes Congrégation de Notre-Dame, 36 religieuses augustines -Longault-Fontevraud, 35 religieuses -@Carmélites, 25 religieuses. 8° Six hôpitaux Hôtel-Dieu,26 c@hanoinesses régulières fondé en 450 -@Hôpital général de la Charité, 24 religieuses -Sainte-Marthe ou Magneuses, 5 religieuses -Saint-Marcoul, 12 religieuses -@Saint-Louis, 3 religieuses -@Hospice des Or-phelins, 30 religieuses, dites soeurs de l'Enfant-Jésus. Des trente-neuf églises ou chapelles qui existaient en 1790, vingt-neuf ont été détruites, savoir Saint-Symphorien, Saint-Timothée, Sainte-Balsamie, Saint-Nicaise, Saint-Denis, Saint-Pierre-les-Dames, Saint-Étienne-les-Dames, Sainte-Claire, Saint-Pierre-le-Vieux, Saint-Hilaire, Saint-Étienne-la-Paroisse, Saint-Michel, Saint-Martin, Saint-Julien, Saint-Jean, Sainte-Marie-Madeleine, les Jacobins, les Cordeliers, les Carmes, les Augus-tins, les Minimes, les Capucins, le Temple, le Longault, le Mont-Dieu, et un petit nombre de chapelles qui depuis ont été rem-placées par d'autres chapelles à l'usage de quelques maisons de
8° Six hôpitaux Hôtel-Dieu,26 ctianoinesses régulières fondé en 450 - Hôpital général de la Charité, 24 religieuses -Sainte-Marthe ou Magneuses, 5 religieuses -Saint-Marcoul, 12 religieuses - Saint-Louis, 3 religieuses - Hospice des Or-phelins, 30 religieuses, dites soeurs de l'Enfant-Jésus.
8° Six hôpitaux Hôtel-Dieu,26 chanoinesses régulières fondé en 450 -Hôpital général de la Charité, 24 religieuses -Sainte-Marthe ou Magneuses, 5 religieuses -Saint-Marcoul, 12 religieuses -Saint-Louis, 3 religieuses -Hospice des Or-phelins, 30 religieuses, dites soeurs de l'Enfant-Jésus.
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CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. i03 - Eh bien! monsieur le comte, dit-elle, que décidez-vous? - Caprice d'enfant, répondit-il. Cela vous passera comme cela vous est venu. - Non, monsieur le comte, il n'y a point de caprice là-dedans il y a une résolution bien arrêtée. - Vraiment, dit-il en s'irritant de cette résistance, à la-qiialle il n'était point accoutumé. Vous persistez? - Je persiste, répliqua-t-elle avec fermeté. - Alors, madame la comtesse, vous m'obligez à parler plus nettement. Vous voulez quitter la maison, n'est-ce pas? - Oui, monsieur le comte. - Faire un éclat, me mettre à l'index, livrer notre nom à la malignité publique ? - Dieu sait de quel côté sont les premiers torts. - Je vous le dirai tout à l'heure chaque chose en son temps. Et par je ne sais quelle fantaisie vous demandez à entrer dans un couvent. Est-ce bien là votre désir ? - Mon désir très-formel. - Et vous voulez savoir quel est le mien, et si je consens à cette équipée? - Dites à ce sacrifice. - Eh bien ! non, madame la comtesse, je n'y consens pas non, non, trois fois non. Vous resterez dans cet hôtel, vous n'irez pas au couvent. Tout à l'heure vous me demandiez de la franchise elle voilà, je l'espère. - C'est donc la guerre, Monsieur? - J'aime mieux la guerre, Madame, que la trahison. Vous m'y forcez, d'ailleurs, et puisque nous en sommes aux expli-cations, j'irai jusqu'au bout. Clémence ne savait pas ce que son mari allait lui dire, et pourtant le, coeur commençait à lui faillir. Elle avait son se-cret, bien léger sans doute, mais qui lui pesait, tout léger qu'il fût. Peut-être alors eût-elle reculé mais Sigismond était entraîné par la colère, il continua - Vous parlez de couvent, Madame, lui dit-il, croyez-vous que je sois dupe de cette belle imagination? Croyez-vous que je prenne cela pour une inspiration d'en haut, une voca-tion subite ou même un besoin de vous recueillir? Il faudrait que j'y misse bien de la complaisance, ou bien de la naïveté.
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. i03 - Eh bien@! monsieur le comte, dit-elle, que décidez-vous@? - Caprice d'enfant, répondit-il. Cela vous passera comme cela vous est venu. - Non, monsieur le comte, il n'y a point de caprice là-dedans il y a une résolution bien arrêtée. - Vraiment, dit-il en s'irritant de cette résistance, à la-qiialle il n'était point accoutumé. Vous persistez@? - Je persiste, répliqua-t-elle avec fermeté. - Alors, madame la comtesse, vous m'obligez à parler plus nettement. Vous voulez quitter la maison, n'est-ce pas@? - Oui, monsieur le comte. - Faire un éclat, me mettre à l'index, livrer notre nom à la malignité publique ? - Dieu sait de quel côté sont les premiers torts. - Je vous le dirai tout à l'heure chaque chose en son temps. Et par je ne sais quelle fantaisie vous demandez à entrer dans un couvent. Est-ce bien là votre désir ? - Mon désir très-formel. - Et vous voulez savoir quel est le mien, et si je consens à cette équipée@? - Dites à ce sacrifice. - Eh bien ! non, madame la comtesse, je n'y consens pas non, non, trois fois non. Vous resterez dans cet hôtel, vous n'irez pas au couvent. Tout à l'heure vous me demandiez de la franchise elle voilà, je l'espère. - C'est donc la guerre, Monsieur? - J'aime mieux la guerre, Madame, que la trahison. Vous m'y forcez, d'ailleurs, et puisque nous en sommes aux expli-cations, j'irai jusqu'au bout. Clémence ne savait pas ce que son mari allait lui dire, et pourtant le, coeur commençait à lui faillir. Elle avait son se-cret, bien léger sans doute, mais qui lui pesait, tout léger qu'il fût. Peut-être alors eût-elle reculé mais Sigismond était entraîné par la colère, il continua - Vous parlez de couvent, Madame, lui dit-il, croyez-vous que je sois dupe de cette belle imagination@? Croyez-vous que je prenne cela pour une inspiration d'en haut, une voca-tion subite ou même un besoin de vous recueillir@? Il faudrait que j'y misse bien de la complaisance, ou bien de la naïveté.
CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 103 -@Eh bien ! monsieur le comte, dit-elle, que décidez-vous ? -@Caprice d'enfant, répondit-il. Cela vous passera comme cela vous est venu. -@Non, monsieur le comte, il n'y a point de caprice là-dedans il y a une résolution bien arrêtée. -@Vraiment, dit-il en s'irritant de cette résistance, à la-q@uelle il n'était point accoutumé. Vous persistez ? -@Je persiste, répliqua-t-elle avec fermeté. -@Alors, madame la comtesse, vous m'obligez à parler plus nettement. Vous voulez quitter la maison, n'est-ce pas ? -@Oui, monsieur le comte. -@Faire un éclat, me mettre à l'index, livrer notre nom à la malignité publique ? -@Dieu sait de quel côté sont les premiers torts. -@Je vous le dirai tout à l'heure chaque chose en son temps. Et par je ne sais quelle fantaisie vous demandez à entrer dans un couvent. Est-ce bien là votre désir ? -@Mon désir très-formel. -@Et vous voulez savoir quel est le mien, et si je consens à cette équipée ? -@Dites à ce sacrifice. -@Eh bien ! non, madame la comtesse, je n'y consens pas non, non, trois fois non. Vous resterez dans cet hôtel, vous n'irez pas au couvent. Tout à l'heure vous me demandiez de la franchise e@@n voilà, je l'espère. -@C'est donc la guerre, Monsieur? -@J'aime mieux la guerre, Madame, que la trahison. Vous m'y forcez, d'ailleurs, et puisque nous en sommes aux expli-cations, j'irai jusqu'au bout. Clémence ne savait pas ce que son mari allait lui dire, et pourtant le@ coeur commencait à lui faillir. Elle avait son se-cret, bien léger sans doute, mais qui lui pesait, tout léger qu'il fût. Peut-être alors eût-elle reculé mais Sigismond était entraîné par la colère, il continua -@Vous parlez de couvent, Madame, lui dit-il, croyez-vous que je sois dupe de cette belle imagination ? Croyez-vous que je prenne cela pour une inspiration d'en haut, une voca-tion subite ou même un besoin de vous recueillir ? Il faudrait que j'y misse bien de la complaisance, ou bien de la naïveté.
- Eh bien ! non, madame la comtesse, je n'y consens pas non, non, trois fois non.
-Eh bien ! non, madame la comtesse, je n'y consens pas non, non, trois fois non.
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-25 -pour le temps do ses couches, on ne crut pas la lui devoir refuser pour un terme si court. Mais la Providence, qui avait ses vues , dis-posa tellement les choses, qu'Armelle ne sor-tit plus de la maison où elle était entrée. Au fond, le monde avait plus besoin de grands exemples de vertus du'une communauté qui en était elle-même un modèle accompli. Quelque admirables qu'eussent été les états par où elle avait passé jusqu'alors , Dieu la fit entrer dans des voies encore plus sublimes. Je n'entreprendrai pas de les décrire ici ils passent ma portée et celle delà jeunesse pour qui j'écris. Je me contenterai de dire qu'Ar-melle fut élevée à la plus haute contempla-tion que de l'avis de ceux qui la dirigeaient, elle fit voeu de faire toujours ce qu'elle juge-rait plus conforme à la divine volonté voeu héroïque, mais voeu dont le projet n'est per-mis qu'aux Thérèse et à ce très petit nombre d'âmes privilégiées qui , comme elle, suivent partout l'époux à l'odeur de ses parfums et que, quelques temps après, méditant un jour de Noël sur la pauvreté de Jésus-Christ nais-sant dans une étable, elle se sentit pressée intérieurement d'ajouter aux doux voeux qu'elle avait déjà faits celui de pauvreté ce qu'elle Armelle. 2
-25 -pour le temps do ses couches, on ne crut pas la lui devoir refuser pour un terme si court. Mais la Providence, qui avait ses vues , dis-posa tellement les choses, qu'Armelle ne sor-tit plus de la maison où elle était entrée. Au fond, le monde avait plus besoin de grands exemples de vertus du'une communauté qui en était elle-même un modèle accompli. Quelque admirables qu'eussent été les états par où elle avait passé jusqu'alors , Dieu la fit entrer dans des voies encore plus sublimes. Je n'entreprendrai pas de les décrire ici ils passent ma portée et celle de@là jeunesse pour qui j'écris. Je me contenterai de dire qu'Ar-melle fut élevée à la plus haute contempla-tion que de l'avis de ceux qui la dirigeaient, elle fit voeu de faire toujours ce qu'elle juge-rait plus conforme à la divine volonté voeu héroïque, mais voeu dont le projet n'est per-mis qu'aux Thérèse et à ce très petit nombre d'âmes privilégiées qui , comme elle, suivent partout l'époux à l'odeur de ses parfums et que, quelques temps après, méditant un jour de Noël sur la pauvreté de Jésus-Christ nais-sant dans une étable, elle se sentit pressée intérieurement d'ajouter aux doux voeux qu'elle avait déjà faits celui de pauvreté ce qu'elle @@@@@Armelle. 2
-25 -pour le temps de ses couches, on ne crut pas la lui devoir refuser pour un terme si court. Mais la Providence, qui avait ses vues , dis-posa tellement les choses, qu'Armelle ne sor-tit plus de la maison où elle était entrée. Au fond, le monde avait plus besoin de grands exemples de vertus du'une communauté qui en était elle-même un modèle accompli. Quelque admirables qu'eussent été les états par où elle avait passé jusqu'alors , Dieu la fit entrer dans des voies encore plus sublimes. Je n'entreprendrai pas de les décrire ici ils passent ma portée et celle de la jeunesse pour qui j'écris. Je me contenterai de dire qu'Ar-melle fut élevée à la plus haute contempla-tion que de l'avis de ceux qui la dirigeaient, elle fit voeu de faire toujours ce qu'elle juge-rait plus conforme à la divine volonté voeu héroïque, mais voeu dont le projet n'est per-mis qu'aux Thérèse et à ce très petit nombre d'âmes privilégiées qui , comme elle, suivent partout l'époux à l'odeur de ses parfums et que, quelques temps après, méditant un jour de Noël sur la pauvreté de Jésus-Christ nais-sant dans une étable, elle se sentit pressée intérieurement d'ajouter aux doux voeux qu'elle avait déjà faits celui de pauvreté ce qu'elle @@@@@Armelle. 2
Mais la Providence, qui avait ses vues , dis-posa tellement les choses, qu'Armelle ne sor-tit plus de la maison où elle était entrée.
Mais la Providence, qui avait ses vues , dis-posa tellement les choses, qu'Armelle ne sor-tit plus de la maison où elle était entrée.
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34 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. TROISIÈME PREUVE. Un autre fait défend au naturaliste d'être trop exclusif dans la défini-tion et la circonscription de la race c'est qu'au centre même de certaines races on trouve des types d'une race fI -rt éloignée. Mgr Viseman nous dit qu'un voyageur vit dans le Horan, à l'est du Jour-dain, une famille dont le père et la mère était blancs et ne comptait pas de nègres parmi ses ancêtres, tandis que les enfants étaient tous noirs. Il paraît que dans cette contrée les causes externes sont très-favorables à la continuité de cette particularité. La population arabe qui l'habite se distingue des autres tribus de cette nation par un teint généralement plus foncé, des traits plus aplatis et une chevelure plus rude. Le même auteur Viseman, 38 dise. ajoute Le cas inverse se ren-contre également chez les nègres on y verrait naître des individus blancs, et la tendance vers ces exceptions se perpétuerait . Il y a une mobilité perpétuelle des formes du corps au sein même de chaque race. Il est vrai de dire que le type pur d'une race est assez rare. Quelle variation parmi nous dans la forme de la figure, du crâne, du nez, de la taille! Dans les grandes assemblées populaires, on est étonné des excentricités de figures que l'on rencontre au centre même de l'Europe, et si la dignité humaine permettait qu'on lui appliquât le principe de la séduc-tion, telle que Darvin la pratique sur les espèces animales, pendant plusieurs générations, on trouverait toutes les races sur un point donné de la France, la couleur exceptée, puisque les latitudes font les teintes. Je crois que cette hypothèse n'a rien de forcé, et que sa réalisation produirait d'étonnants résultats. Aujourd'hui l'homme, on peut le dire, pétrit et façonne certains êtres vivants comme la matière morte. D'un type donné il tire à peu près tout ce qu'il veut. Il romp l'équilibre naturel de l'organisme, il fait des animaux tout graisse, comme le porc d'York tout os, comme le cheval anglais tout chair, comme .le boeuf de Durham il fait même le boeuf sans corne, qui est un produit artificiel de l'Hollone diversité des types hum. et ce-pendant ces animaux n'ont pas passé dans une espèce voisine le boeuf reste boeuf, le cheval reste cheval, etc. et l'on voudrait avoir une autre mesure pour comparer l'homme 1 11 n'y a que la passion qui puisse aller jusque-là ce ne sera jamais de la science. Vin. Possibilité pour toutes les races d'hommes d'habiter tous les climats. De tous les êtres vivants qui sont sur la terre, c'est l'homme qui vit le plus facilement sous toutes les latitudes et dans toutes les régions. Au xixe siècle, siècle de voyage, d'histoire comparée, d'études géographi-ques et d'histoire naturelle, on est entouré de faits de toute nature pour dé-cider certaines questions. Il est notoire aujourd'hui que toutes les races d'hommes peuvent vivre à toutes les latitudes. On sait très-bien aussi que les habitants du nord ne peuvent, sans péril, aller habiter l'Afrique, ni les Africains en Suède mars,
34 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. TROISIÈME PREUVE. Un autre fait défend au naturaliste d'être trop exclusif dans la défini-tion et la circonscription de la race c'est qu'au centre même de certaines races on trouve des types d'une race fI -rt éloignée. Mgr Viseman nous dit qu'un voyageur vit dans le Horan, à l'est du Jour-dain, une famille dont le père et la mère était blancs et ne comptait pas de nègres parmi ses ancêtres, tandis que les enfants étaient tous noirs. Il paraît que dans cette contrée les causes externes sont très-favorables à la continuité de cette particularité. La population arabe qui l'habite se distingue des autres tribus de cette nation par un teint généralement plus foncé, des traits plus aplatis et une chevelure plus rude. Le même auteur Viseman, 38 dise. ajoute Le cas inverse se ren-contre également chez les nègres on y verrait naître des individus blancs, et la tendance vers ces exceptions se perpétuerait . Il y a une mobilité perpétuelle des formes du corps au sein même de chaque race. Il est vrai de dire que le type pur d'une race est assez rare. Quelle variation parmi nous dans la forme de la figure, du crâne, du nez, de la taille@! Dans les grandes assemblées populaires, on est étonné des excentricités de figures que l'on rencontre au centre même de l'Europe, et si la dignité humaine permettait qu'on lui appliquât le principe de la séduc-tion, telle que Darvin la pratique sur les espèces animales, pendant plusieurs générations, on trouverait toutes les races sur un point donné de la France, la couleur exceptée, puisque les latitudes font les teintes. Je crois que cette hypothèse n'a rien de forcé, et que sa réalisation produirait d'étonnants résultats. Aujourd'hui l'homme, on peut le dire, pétrit et façonne certains êtres vivants comme la matière morte. D'un type donné il tire à peu près tout ce qu'il veut. Il romp l'équilibre naturel de l'organisme, il fait des animaux tout graisse, comme le porc d'York tout os, comme le cheval anglais tout chair, comme .le boeuf de Durham il fait même le boeuf sans corne, qui est un produit artificiel de l'Hollone diversité des types hum. et ce-pendant ces animaux n'ont pas passé dans une espèce voisine le boeuf rest@@@e boeuf, le cheval rest@@@e cheval, etc. et l'on voudrait avoir une autre mesure pour comparer l'homme 1 11 n'y a que la passion qui puisse aller jusque-là ce ne sera jamais de la science. Vi@n. @Possibilité pour toutes les races d'hommes d'habiter tous les climats. De tous les êtres vivants qui sont sur la terre, c'est l'homme qui vit le plus facilement sous toutes les latitudes et dans toutes les régions. Au xixe siècle, siècle de voyage, d'histoire comparée, d'études géographi-ques et d'histoire naturelle, on est entouré de faits de toute nature pour dé-cider certaines questions. Il est notoire aujourd'hui que toutes les races d'hommes peuvent vivre à toutes les latitudes. On sait très-bien aussi que les habitants du nord ne peuvent, sans péril, aller habiter l'Afrique, ni les Africains en Suède mars,
34 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. TROISIÈME PREUVE. Un autre fait défend au naturaliste d'être trop exclusif dans la défini-tion et la circonscription de la race c'est qu'au centre même de certaines races on trouve des types d'une race f@@ort éloignée. Mgr Viseman nous dit qu'un voyageur vit dans le Horan, à l'est du Jour-dain, une famille dont le père et la mère était blancs et ne comptait pas de nègres parmi ses ancêtres, tandis que les enfants étaient tous noirs. Il paraît que dans cette contrée les causes externes sont très-favorables à la continuité de cette particularité. La population arabe qui l'habite se distingue des autres tribus de cette nation par un teint généralement plus foncé, des traits plus aplatis et une chevelure plus rude. Le même auteur Viseman, 3e disc. ajoute Le cas inverse se ren-contre également chez les nègres on y verrait naître des individus blancs, et le tendance vers ces exceptions se perpétuerait . Il y a une mobilité perpétuelle des formes du corps au sein même de chaque race. Il est vrai de dire que le type pur d'une race est assez rare. Quelle variation parmi nous dans la forme de la figure, du crâne, du nez, de la taille ! Dans les grandes assemblées populaires, on est étonné des excentricités de figures que l'on rencontre au centre même de l'Europe, et si la dignité humaine permettait qu'on lui appliquât le principe de la séduc-tion, telle que Darvin la pratique sur les espèces animales, pendant plusieurs générations, on trouverait toutes les races sur un point donné de la France, la couleur exceptée, puisque les latitudes font les teintes. Je crois que cette hypothèse n'a rien de forcé, et que sa réalisation produirait d'étonnants résultats. Aujourd'hui l'homme, on peut le dire, pétrit et façonné certains êtres vivants comme la matière morte. D'un type donné il tire à peu près tout ce qu'il veut. Il romp l'équilibre naturel de l'organisme, il fait des animaux tout graisse, comme le porc d'York tout os, comme le cheval anglais tout chair, comme @le boeuf de Durham il fait même le boeuf sans corne, qui est un produit artificiel de l'Hollone diversité des types hum. et ce-pendant ces animaux n'ont pas passé dans une espèce voisine le boeuf reste le boeuf, le cheval reste le cheval, etc. et l'on voudrait avoir une autre mesure pour comparer l'homme@! Il n'y a que la passion qui puisse aller jusque-là ce ne sera jamais de la science. VIII. -Possibilité pour toutes les races d'hommes d'habiter tous les climats. De tous les êtres vivants qui sont sur la terre, c'est l'homme qui vit le plus facilement sous toutes les latitudes et dans toutes les régions. Au xixe siècle, siècle de voyage, d'histoire comparée, d'études géographi-ques et d'histoire naturelle, on est entouré de faits de toute nature pour dé-cider certaines questions. Il est notoire aujourd'hui que toutes les races d'hommes peuvent vivre à toutes les latitudes. On sait très-bien aussi que les habitants du nord ne peuvent, sans péril, aller habiter l'Afrique, ni les Africains en Suède mais,
Il est vrai de dire que le type pur d'une race est assez rare.
Il est vrai de dire que le type pur d'une race est assez rare.
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22 VIE DE L'ABBE NICOLLE tremblent, à chaque instant, pour la vie de leurs parents, de leurs amis, de tout ce qui leur est cher. L'inquiétude agitait le coeur du solitaire et triste abbé Septavaux, que les événements avaient conduit à Bruxelles. Là se trouvaient, exilés comme lui, les ab-bés Borderies, Dubois et Mercier. A cette époque, où, de jour en jour, arrivaient des nouvelles de mort, toute amitié était craintive, et celle de l'abbé Nicolle était chère à tous ces proscrits. Cette, lettre leur fut une douce consolation l'abbé Septavaux se hâte de lui dire sa joie Janvier, 1794. Avec quel plaisir j'ai reçu ta lettre, mon ami. Je le vois, les glaces du Nord n'ont refroidi ni ton amitié ni ton style. Après avoir traversé les mers, visité les Romains et les Turcs, les Grecs et les barbares, te voilà donc à Saint-Pétersbourg, comme à Paris, avec ta santé, tes projets, ton esprit et ton coeur. Dieu soit loué! Placé maintenant à l'extrémité du monde pour en voir la chute sans en être ébranlé, tu m'ap-pelles à partager ta tranquillité je t'en remercie. Cette idée me pénètre de plaisir et de reconnaissance pour Dieu, puisqu'elle mé montre toujours en toi un bon et tendre ami, et l'enfant gâté de la Provi-'ée dence. La France attirait alors sur elle les yeux de tous les gouveruements ils s'en préoccupaient et redoutaient
22 VIE DE L'ABBE NICOLLE tremblent, à chaque instant, pour la vie de leurs parents, de leurs amis, de tout ce qui leur est cher. L'inquiétude agitait le coeur du solitaire et triste abbé Septavaux, que les événements avaient conduit à Bruxelles. Là se trouvaient, exilés comme lui, les ab-bés Borderies, Dubois et Mercier. A cette époque, où, de jour en jour, arrivaient des nouvelles de mort, toute amitié était craintive, et celle de l'abbé Nicolle était chère à tous ces proscrits. Cette, lettre leur fut une douce consolation l'abbé Septavaux se hâte de lui dire sa joie Janvier, 1794. Avec quel plaisir j'ai reçu ta lettre, mon ami. Je le vois, les glaces du Nord n'ont refroidi ni ton amitié ni ton style. Après avoir traversé les mers, visité les Romains et les Turcs, les Grecs et les barbares, te voilà donc à Saint-Pétersbourg, comme à Paris, avec ta santé, tes projets, ton esprit et ton coeur. Dieu soit loué! Placé maintenant à l'extrémité du monde pour en voir la chute sans en être ébranlé, tu m'ap-@pelles à partager ta tranquillité je t'en remercie. Cette idée me pénètre de plaisir et de reconnaissance pour Dieu, puisqu'elle mé montre toujours en toi un bon et tendre ami, et l'enfant gâté de la Provi-'ée dence. La France attirait alors sur elle les yeux de tous les gouveruements ils s'en préoccupaient et redoutaient
22 VIE DE L'ABBÉ NICOLLE tremblent, à chaque instant, pour la vie de leurs parents, de leurs amis, de tout ce qui leur est cher. L'inquiétude agitait le coeur du solitaire et triste abbé Septavaux, que les événements avaient conduit à Bruxelles. Là se trouvaient, exilés comme lui, les ab-bés Borderies, Dubois et Mercier. A cette époque, où, de jour en jour, arrivaient des nouvelles de mort, toute amitié était craintive, et celle de l'abbé Nicolle était chère à tous ces proscrits. Cette, lettre leur fut une douce consolation l'abbé Septavaux se hâte de lui dire sa joie Janvier, 1794. Avec quel plaisir j'ai reçu ta lettre, mon ami. Je le vois, les glaces du Nord n'ont refroidi ni ton amitié ni ton style. Après avoir traversé les mers, visité les Romains et les Turcs, les Grecs et les barbares, te voilà donc à Saint-Pétersbourg, comme à Paris, avec ta santé, tes projets, ton esprit et ton coeur. Dieu soit loué! Placé maintenant à l'extrémité du monde pour en voir la chute sans en être ébranlé, tu m'ap- pelles à partager ta tranquillité je t'en remercie. Cette idée me pénètre de plaisir et de reconnaissance pour Dieu, puisqu'elle me montre toujours en toi un bon et tendre ami, et l'enfant gâté de la Provi-@@@ dence. La France attirait alors sur elle les yeux de tous les gouveruements ils s'en préoccupaient et redoutaient
Cette idée me pénètre de plaisir et de reconnaissance pour Dieu, puisqu'elle mé montre toujours en toi un bon et tendre ami, et l'enfant gâté de la Provi-'ée dence.
Cette idée me pénètre de plaisir et de reconnaissance pour Dieu, puisqu'elle me montre toujours en toi un bon et tendre ami, et l'enfant gâté de la Provi- dence.
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76 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. circonstance frappa Gaston, un jour qu'il rôdait sur les lieux, en quête d'informations un peu au hasard et en se fiant à son étoile. Les vents avaient soufflé la veille avec une grande violence et ouvert de larges éclaircies au milieu des arbres dépouillés. Çà et là des vides s'étaient faits, et à travers ces vides, il voyait se dessiner les façades de Beaupré et distin-guait nettement les appartements de la comtesse. Que l'au-tomne achevât son oeuvre, et, de la route à ce point du châ-feau, il y aurait un rapprochement possible pour les yeux perçants de la jeunesse. - -A l'instant même, Gaston fit ce calcul. Il avait trouvé ce qu'il cherchait, un champ d'observations qui lui fut acces-sible, sans qu'on en prît ombrage dans aucun cas. Le chemin départemental était un terrain neutre où sa présence aurait toujours, si on l'y voyait, une explication naturelle. Il con-duisait à Yalmont, à Fécamp, à Cany, à Ourville, à Vitte-fleur, partout où l'appelaient ses distractions ou ses affaires. On lui connaissait de ce côté des métairies, des champs, des pacages, des moulins, et il était naturel qu'il y donnât le coup d'oeil du maître. Voilà pour les apparences quant au -reste, Gaston s'en remettait au dieu des amours sincères il n'avait point de plan, mais seulement l'espoir vague qu'une occasion se présenterait il ne voulait pas forcer la destinée, il en attendrait les arrêts. Qui le sait? Clémence aurait un de ces mystérieux avertissements, si habituels aux âmes tou-chée elle saurait qu'il est là, qu'il y est pour elle, à son intention, et avec l'ardent désir de recueillir sur son passage un geste, un regard, le plus furtif et le plus léger témoi- -gnage d'affection. A peine cet espoir fut-il entré dans l'esprit de Gaston, qu'il se sentit renaître. Dès le lendemain, il montait à cheval et suivait lentement l'itinéraire qu'il s'était tracé. Jusqu'aux approches de Beaupré, il rendit la main à sa monture et brûla le chemin arriva sur les lieux, il prit le pas de manière à rester, en vue le plus de temps possible et à mettre de son côté autant de chances qu'il le pourrait. Ces chances étaient, hélas ! bien petites dix minutes à peine, en gardant l'allure la plus modérée. Le succès dépendait de ce moment fugitif. Il fallait que le hasard amenât Clémence à sa croisée, qu'elle jetât les yeux de son côté, qu'elle l'aperçût, le reconnût, et,
76 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. circonstance frappa Gaston, un jour qu'il rôdait sur les lieux, en quête d'informations un peu au hasard et en se fiant à son étoile. Les vents avaient soufflé la veille avec une grande violence et ouvert de larges éclaircies au milieu des arbres dépouillés. Çà et là des vides s'étaient faits, et à travers ces vides, il voyait se dessiner les façades de Beaupré et distin-guait nettement les appartements de la comtesse. Que l'au-tomne achevât son oeuvre, et, de la route à ce point du châ-feau, il y aurait un rapprochement possible pour les yeux perçants de la jeunesse. - -A l'instant même, Gaston fit ce calcul. Il avait trouvé ce qu'il cherchait, un champ d'observations qui lui fut acces-sible, sans qu'on en prît ombrage dans aucun cas. Le chemin départemental était un terrain neutre où sa présence aurait toujours, si on l'y voyait, une explication naturelle. Il con-duisait à Yalmont, à Fécamp, à Cany, à Ourville, à Vitte-fleur, partout où l'appelaient ses distractions ou ses affaires. On lui connaissait de ce côté des métairies, des champs, des pacages, des moulins, et il était naturel qu'il y donnât le coup d'oeil du maître. Voilà pour les apparences quant au -reste, Gaston s'en remettait au dieu des amours sincères il n'avait point de plan, mais seulement l'espoir vague qu'une occasion se présenterait il ne voulait pas forcer la destinée, il en attendrait les arrêts. Qui le sait? Clémence aurait un de ces mystérieux avertissements, si habituels aux âmes tou-chée@ elle saurait qu'il est là, qu'il y est pour elle, à son intention, et avec l'ardent désir de recueillir sur son passage un geste, un regard, le plus furtif et le plus léger témoi- -gnage d'affection. A peine cet espoir fut-il entré dans l'esprit de Gaston, qu'il se sentit renaître. Dès le lendemain, il montait à cheval et suivait lentement l'itinéraire qu'il s'était tracé. Jusqu'aux approches de Beaupré, il rendit la main à sa monture et brûla le chemin arriva sur les lieux, il prit le pas de manière à rester, en vue le plus de temps possible et à mettre de son côté autant de chances qu'il le pourrait. Ces chances étaient, hélas ! bien petites dix minutes à peine, en gardant l'allure la plus modérée. Le succès dépendait de ce moment fugitif. Il fallait que le hasard amenât Clémence à sa croisée, qu'elle jetât les yeux de son côté, qu'elle l'aperçût, le reconnût, et,
76 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. circonstance frappa Gaston, un jour qu'il rôdait sur les lieux, en quête d'informations un peu au hasard et en se fiant à son étoile. Les vents avaient soufflé la veille avec une grande violence et ouvert de larges éclaircies au milieu des arbres dépouillés. Ca et là des vides s'étaient faits, et à travers ces vides, il voyait se dessiner les façades de Beaupré et distin-guait nettement les appartements de la comtesse. Que l'au-tomne achevât son oeuvre, et, de la route à ce point du châ-teau, il y aurait un rapprochement possible pour les yeux perçants de la jeunesse. @@@A l'instant même, Gaston fit ce calcul. Il avait trouvé ce qu'il cherchait, un champ d'observations qui lui fût acces-sible, sans qu'on en prît ombrage dans aucun cas. Le chemin départemental était un terrain neutre où sa présence aurait toujours, si on l'y voyait, une explication naturelle. Il con-duisait à Valmont, à Fécamp, à Cany, à Ourville, à Vitte-fleur, partout où l'appelaient ses distractions ou ses affaires. On lui connaissait de ce côté des métairies, des champs, des pacages, des moulins, et il était naturel qu'il y donnât le coup d'oeil du maître. Voilà pour les apparences quant au @reste, Gaston s'en remettait au dieu des amours sincères il n'avait point de plan, mais seulement l'espoir vague qu'une occasion se présenterait il ne voulait pas forcer la destinée, il en attendrait les arrêts. Qui le sait? Clémence aurait un de ces mystérieux avertissements, si habituels aux âmes tou-chées elle saurait qu'il est là, qu'il y est pour elle, à son intention, et avec l'ardent désir de recueillir sur son passage un geste, un regard, le plus furtif et le plus léger témoi-@@gnage d'affection. A peine cet espoir fut-il entré dans l'esprit de Gaston, qu'il se sentit renaître. Dès le lendemain, il montait à cheval et suivait lentement l'itinéraire qu'il s'était tracé. Jusqu'aux approches de Beaupré, il rendit la main à sa monture et brûla le chemin arrivé sur les lieux, il prit le pas de manière à rester@ en vue le plus de temps possible et à mettre de son côté autant de chances qu'il le pourrait. Ces chances étaient, hélas ! bien petites dix minutes à peine, en gardant l'allure la plus modérée. Le succès dépendait de ce moment fugitif. Il fallait que le hasard amenât Clémence à sa croisée, qu'elle jetât les yeux de son côté, qu'elle l'aperçût, le reconnût, et,
Jusqu'aux approches de Beaupré, il rendit la main à sa monture et brûla le chemin arriva sur les lieux, il prit le pas de manière à rester, en vue le plus de temps possible et à mettre de son côté autant de chances qu'il le pourrait.
Jusqu'aux approches de Beaupré, il rendit la main à sa monture et brûla le chemin arrivé sur les lieux, il prit le pas de manière à rester en vue le plus de temps possible et à mettre de son côté autant de chances qu'il le pourrait.
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-98-gneur, Voilà la prédiction l'auteur de la Vie de M. Musart en a vu de ses yeux, et bien d'au-tres avec lui, l'entier accomplissement, à Reims d'abord par les bonnes oeuvres de toute espèce, puis à Amiens, et enfin à Rome, où elle eut jus-qu'à sa mort une nombreuse famille à gouverner. 5° Voici un fait appuyé des témoignages les plus irrécusables. Mademoiselle Nicole Coyon, cette parente du saint prêtre, qui prit soin de lui dans sa prison et le suivit jusqu'à l'échafaud, avait laissé à Somme-Vesle une. soeur. Cette soeur était attaquée d'une humeur cancéreuse dont les progrès donnaient beaucoup d'inquiétude au médecin qui la traitait. La malade, encore plus inquiète, se sentit inspirée d'écrire à son véné-rable parent, pour l'informer de sa dangereuse position et se recommander à ses prières. Celui-ci, le 11 mars, jour de sa mort, lui répond qu'il ne l'oubliera pas devant Dieu ce sont les expres-sions de sa lettre. Le lendemain 1,2, la malade se trouva guérie, au grand étonnement de toutes bas personnes qui connaissaient sa pénible situa-tion et le genre de mort dont elle était menacée. 4° A Somme-Suippe, c'est une chose de no-toriété publique que des personnes qui passaient pour avoir concouru à faire arrêter M. Musart par la gendarmerie s'étaient montrées depuis, ainsi que leurs familles, les plus attachées à
-98-gneur, Voilà la prédiction l'auteur de la Vie de M. Musart en a vu de ses yeux, et bien d'au-tres avec lui, l'entier accomplissement, à Reims d'abord par les bonnes oeuvres de toute espèce, puis à Amiens, et enfin à Rome, où elle eut jus-qu'à sa mort une nombreuse famille à gouverner. 5° Voici un fait appuyé des témoignages les plus irrécusables. Mademoiselle Nicole Coyon, cette parente du saint prêtre, qui prit soin de lui dans sa prison et le suivit jusqu'à l'échafaud, avait laissé à Somme-Vesle une. soeur. Cette soeur était attaquée d'une humeur cancéreuse dont les progrès donnaient beaucoup d'inquiétude au médecin qui la traitait. La malade, encore plus inquiète, se sentit inspirée d'écrire à son véné-rable parent, pour l'informer de sa dangereuse position et se recommander à ses prières. Celui-ci, le 11 mars, jour de sa mort, lui répond qu'il ne l'oubliera pas devant Dieu ce sont les expres-sions de sa lettre. Le lendemain 1,2, la malade se trouva guérie, au grand étonnement de toutes bas personnes qui connaissaient sa pénible situa-tion et le genre de mort dont elle était menacée. 4° A Somme-Suippe, c'est une chose de no-toriété publique que des personnes qui passaient pour avoir concouru à faire arrêter M. Musart par la gendarmerie s'étaient montrées depuis, ainsi que leurs familles, les plus attachées à
-98-gneur, Voilà la prédiction l'auteur de la Vie de M. Musart en a vu de ses yeux, et bien d'au-tres avec lui, l'entier accomplissement, à Reims d'abord par les bonnes oeuvres de toute espèce, puis à Amiens, et enfin à Rome, où elle eut jus-qu'à sa mort une nombreuse famille à gouverner. 3° Voici un fait appuyé des témoignages les plus irrécusables. Mademoiselle Nicole Coyon, cette parente du saint prêtre, qui prit soin de lui dans sa prison et le suivit jusqu'à l'échafaud, avait laissé à Somme-Vesle une. soeur. Cette soeur était attaquée d'une humeur cancéreuse dont les progrès donnaient beaucoup d'inquiétude au médecin qui la traitait. La malade, encore plus inquiète, se sentit inspirée d'écrire à son véné-rable parent, pour l'informer de sa dangereuse position et se recommander à ses prières. Celui-ci, le 11 mars, jour de sa mort, lui répond qu'il ne l'oubliera pas devant Dieu ce sont les expres-sions de sa lettre. Le lendemain 1@2, la malade se trouva guérie, au grand étonnement de toutes les personnes qui connaissaient sa pénible situa-tion et le genre de mort dont elle était menacée. 4° A Somme-Suippe, c'est une chose de no-toriété publique que des personnes qui passaient pour avoir concouru à faire arrêter M. Musart par la gendarmerie s'étaient montrées depuis, ainsi que leurs familles, les plus attachées à
Le lendemain 1,2, la malade se trouva guérie, au grand étonnement de toutes bas personnes qui connaissaient sa pénible situa-tion et le genre de mort dont elle était menacée.
Le lendemain 12, la malade se trouva guérie, au grand étonnement de toutes les personnes qui connaissaient sa pénible situa-tion et le genre de mort dont elle était menacée.
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478 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. - C'est votre faute, dit Ludovic avec l'irritation que lui donnait la conscience de son état. - Allons, vous y revenez, reprit Melchior. Il est dit qwe-vous pousserez l'ingratitude jusqu'au bout. Je me fâcherais si j'avais le caractère plus mal fait. Ma faute! -Comme si j'é-tais responsable des faiblesses de votre estomac. Ma faute ! Dites que c'est celle de votre déplorable organisation. YojiM plutôt. N'en ai-je pas pris autant et plus que vous? Pourtant ma vue est nette et mon pas ferme. Que voulez-vous, grand homme? On ne peut pas avoir tous les honneurs et cumuler toutes les gloires. De ce que la tête est pleine de science, il ne s'ensuit pas qu'elle soit à l'abri de pareils accidents. - C'est votre faute, répéta le licencié avec son idée fixe. - Encore? Vous devenez fastidieux, mon garçon. Heureu-sement que vous avez affaire au plus grand coeur qui ait jamais battu dans une poitrine humaine. Ma philosophie est au-dessus de vos égarements. Allez, j'en ai vu et essuyé bien d'autres. La vie a de ces retours. Ce matin vous étiez au pi-nacle, maintenant vous voilà légèrement déchu. Qu'est-ce que cela prouve? qu'il ne faut ici-bas ni trop s'enorgueillir, ni trop se désespérer. Demain, grand homme, pas plus tard que demain, vous rentrerez dans votre assiette, aussi intact et aussi licencié que jamais. Les effets de la boisson auront disparaît vos lauriers seront toujours verts c'est l'affaire d'un ooup d'oreiller. , Demain, non pas demain, aujourd'hui, dit Ludovic. - Ahl pour ça, je n'en saurais répondre question de tem-pérament. En-attendant, tâchez de poser un pied devant l'autre, et ne me marchez pas sur les orteils comme vous le faites si obstinément. Un peu de tenue, si c'est possible priez vos jambes d'y mettre du leur elles portent désormais un avocat. -Pendant cet entretien, mêlé de railleries, Melchior entraî-nait Ludovic vers le quartier qu'ils habitaient. Notre pauvre étudiant était, il faut le dire, fort mal accommodé il expiait en un jour plusieurs années de privations. Afin de maintenir son budget dans un équilibre satisfaisant, il s'était mis de la manière la plus stricte au régime des sociétés de tempérance. De là cette atteinte portée à son sang-froid. Dès les premiers verres, ces boissons, peu familières pour lui, avaient agi sur
478 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. - C'est votre faute, dit Ludovic avec l'irritation que lui donnait la conscience de son état. - Allons, vous y revenez, reprit Melchior. Il est dit qwe-vous pousserez l'ingratitude jusqu'au bout. Je me fâcherais si j'avais le caractère plus mal fait. Ma faute@! -Comme si j'é-tais responsable des faiblesses de votre estomac. Ma faute ! Dites que c'est celle de votre déplorable organisation. YojiM plutôt. N'en ai-je pas pris autant et plus que vous@? Pourtant ma vue est nette et mon pas ferme. Que voulez-vous, grand homme@? On ne peut pas avoir tous les honneurs et cumuler toutes les gloires. De ce que la tête est pleine de science, il ne s'ensuit pas qu'elle soit à l'abri de pareils accidents. - C'est votre faute, répéta le licencié avec son idée fixe. - Encore@? Vous devenez fastidieux, mon garçon. Heureu-sement que vous avez affaire au plus grand coeur qui ait jamais battu dans une poitrine humaine. Ma philosophie est au-dessus de vos égarements. Allez, j'en ai vu et essuyé bien d'autres. La vie a de ces retours. Ce matin vous étiez au pi-nacle, maintenant vous voilà légèrement déchu. Qu'est-ce que cela prouve@? qu'il ne faut ici-bas ni trop s'enorgueillir, ni trop se désespérer. Demain, grand homme, pas plus tard que demain, vous rentrerez dans votre assiette, aussi intact et aussi licencié que jamais. Les effets de la boisson auront dispar@aît vos lauriers seront toujours verts c'est l'affaire d'un ooup d'oreiller. , Demain, non pas demain, aujourd'hui, dit Ludovic. - Ah@l pour ça, je n'en saurais répondre question de tem-pérament. En-attendant, tâchez de poser un pied devant l'autre, et ne me marchez pas sur les orteils comme vous le faites si obstinément. Un peu de tenue, si c'est possible priez vos jambes d'y mettre du leur elles portent désormais un avocat. -Pendant cet entretien, mêlé de railleries, Melchior entraî-nait Ludovic vers le quartier qu'ils habitaient. Notre pauvre étudiant était, il faut le dire, fort mal accommodé il expiait en un jour plusieurs années de privations. Afin de maintenir son budget dans un équilibre satisfaisant, il s'était mis de la manière la plus stricte au régime des sociétés de tempérance. De là cette atteinte portée à son sang-froid. Dès les premiers verres, ces boissons, peu familières pour lui, avaient agi sur
478 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@C'est votre faute, dit Ludovic avec l'irritation que lui donnait la conscience de son état. -@Allons, vous y revenez, reprit Melchior. Il est dit que vous pousserez l'ingratitude jusqu'au bout. Je me fâcherais si j'avais le caractère plus mal fait. Ma faute ! @Comme si j'é-tais responsable des faiblesses de votre estomac. Ma faute ! Dites que c'est celle de votre déplorable organisation. Voyez plutôt. N'en ai-je pas pris autant et plus que vous ? Pourtant ma vue est nette et mon pas ferme. Que voulez-vous, grand homme ? On ne peut pas avoir tous les honneurs et cumuler toutes les gloires. De ce que la tête est pleine de science, il ne s'ensuit pas qu'elle soit à l'abri de pareils accidents. -@C'est votre faute, répéta le licencié avec son idée fixe. -@Encore ? Vous devenez fastidieux, mon garçon. Heureu-sement que vous avez affaire au plus grand coeur qui ait jamais battu dans une poitrine humaine. Ma philosophie est au-dessus de vos égarements. Allez, j'en ai vu et essuyé bien d'autres. La vie a de ces retours. Ce matin vous étiez au pi-nacle, maintenant vous voilà légèrement déchu. Qu'est-ce que cela prouve ? qu'il ne faut ici-bas ni trop s'enorgueillir, ni trop se désespérer. Demain, grand homme, pas plus tard que demain, vous rentrerez dans votre assiette, aussi intact et aussi licencié que jamais. Les effets de la boisson auront disparu et vos lauriers seront toujours verts c'est l'affaire d'un coup d'oreiller. @-Demain, non pas demain, aujourd'hui, dit Ludovic. -@Ah ! pour ça, je n'en saurais répondre question de tem-pérament. En attendant, tâchez de poser un pied devant l'autre, et ne me marchez pas sur les orteils comme vous le faites si obstinément. Un peu de tenue, si c'est possible priez vos jambes d'y mettre du leur elles portent désormais un avocat. @Pendant cet entretien, mêlé de railleries, Melchior entraî-nait Ludovic vers le quartier qu'ils habitaient. Notre pauvre étudiant était, il faut le dire, fort mal acco@modé il expiait en un jour plusieurs années de privations. Afin de maintenir son budget dans un équilibre satisfaisant, il s'était mis de la manière la plus stricte au régime des sociétés de tempérance. De là cette atteinte portée à son sang-froid. Dès les premiers verres, ces boissons, peu familières pour lui, avaient agi sur
-Pendant cet entretien, mêlé de railleries, Melchior entraî-nait Ludovic vers le quartier qu'ils habitaient.
Pendant cet entretien, mêlé de railleries, Melchior entraî-nait Ludovic vers le quartier qu'ils habitaient.
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ET PIÈCES OFFICIELLES. 599 patriotes qui se trouvèrent au Champ-de-Mars elle allait l'être de même par plusieurs départemens qui avaient for-tement exprimé leur opinion l'Assemblee nationale présa-geait des obstacles pour remettre Louis XVI sur le trône que faire? Il s'agit d'opposer au torrent une digue assez forte. Le samedi 16, à la séance du soir, on décrète que l'effet du décret du 25 juin dernier, qui suspend les fonctions n royales et celles du pouvoir exécutif entre les mains du roi, subsistera tant que le Code constitutionnel n'aura pas été présenté au roi et accepté par lui. Voilà donc Louis XVI redevenu roi, le voilà jugé inviolable et innocent or, que va-t-il arriver relativement à son acceptation de la charte constitutionnelle? Il va arriver que l'Assemblée nationale revisera tous les décrets, qu'elle en changera, qu'elle en modifiera beaucoup, qu'elle fera avec la cour une transac-tion , dont les effets seront tels que la constitution ne puisse pas blesser les principes patriotiques que Louis XVI a tracés dans le mémoire qu'il laissa en partant. Mais pour parvenir à exécuter ce projet, il faut imposer silence au peuple pour lui imposer silence, il-faut s'assurer de la force publique pour s'en assurer, il faut gagner, tromper la garde nationale c'est ce qu'on a fait, c'est ce que nous allons prouver en reprenant la suite des événemens. Toutes les sociétés patriotiques s'étaient donné rendez-vous pour le dimanche à onze heures du matin sur la place de la Bastille, afin de partir de là en un seul corps vers le Champ de la Fédération. La municipalité fit garnir de troupes cette place publique , de sorte que ce premier rassemble-ment n'eut pas lieu les citoyens se retiraient à fur et mu-sure qu'ils se présentaient on a remarqué qu'il n'y avait là que des gardes soldés. Quoi qu'il en soit, l'assemblée du Champ-de-Mars n'eut pas moins lieu. Un fait aussi malheu-reux qu'inconcevable servit d'abord de prétexte à la calom-nie et aux voies de force. Malgré que les patriotes ne se fus-sent assignés que pour midi au plus tôt, huit heures n'étaient
ET PIÈCES OFFICIELLES. 599 patriotes qui se trouvèrent au Champ-de-Mars elle allait l'être de même par plusieurs départemens qui avaient for-tement exprimé leur opinion l'Assemblee nationale présa-geait des obstacles pour remettre Louis XVI sur le trône que faire? Il s'agit d'opposer au torrent une digue assez forte. Le samedi 16, à la séance du soir, on décrète que l'effet du décret du 25 juin dernier, qui suspend les fonctions n royales et celles du pouvoir exécutif entre les mains du roi, subsistera tant que le Code constitutionnel n'aura pas été présenté au roi et accepté par lui. Voilà donc Louis XVI redevenu roi, le voilà jugé inviolable et innocent or, que va-t-il arriver relativement à son acceptation de la charte constitutionnelle? Il va arriver que l'Assemblée nationale revisera tous les décrets, qu'elle en changera@, qu'elle en modifiera beaucoup@, qu'elle fera avec la cour une transac-tion , dont les effets seront tels que la constitution ne puisse pas blesser les principes patriotiques que Louis XVI a tracés dans le mémoire qu'il laissa en partant. Mais pour parvenir à exécuter ce projet, il faut imposer silence au peuple pour lui imposer silence, il-faut s'assurer de la force publique pour s'en assurer, il faut gagner, tromper la garde nationale c'est ce qu'on a fait, c'est ce que nous allons prouver en reprenant la suite des événemens. Toutes les sociétés patriotiques s'étaient donné rendez-vous pour le dimanche à onze heures du matin sur la place de la Bastille, afin de partir de là en un seul corps vers le Champ de la Fédération. La municipalité fit garnir de troupes cette place publique , de sorte que ce premier rassemble-ment n'eut pas lieu les citoyens se retiraient à fur et mu-sure qu'ils se présentaient on a remarqué qu'il n'y avait là que des gardes soldés. Quoi qu'il en soit, l'assemblée du Champ-de-Mars n'eut pas moins lieu. Un fait aussi malheu-reux qu'inconcevable servit d'abord de prétexte à la calom-nie et aux voies de force. Malgré que les patriotes ne se fus-sent assignés que pour midi au plus tôt, huit heures n'étaient
ET PIÈCES OFFICIELLES. 399 patriotes qui se trouvèrent au Champ-de-Mars elle allait l'être de même par plusieurs départemens qui avaient for-tement exprimé leur opinion l'Assemblée nationale présa-geait des obstacles pour remettre Louis XVI sur le trône que faire? Il s'agit d'opposer au torrent une digue assez forte. Le samedi 16, à la séance du soir, on décrète que l'effet du décret du 25 juin dernier, qui suspend les fonctions@@ royales et celles du pouvoir exécutif entre les mains du roi, subsistera tant que le Code constitutionnel n'aura pas été présenté au roi et accepté par lui. Voilà donc Louis XVI redevenu roi, le voilà jugé inviolable et innocent or, que va-t-il arriver relativement à son acceptation de la charte constitutionnelle? Il va arriver que l'Assemblée nationale revisera tous les décrets, qu'elle en changera , qu'elle en modifiera beaucoup , qu'elle fera avec la cour une transac-tion@, dont les effets seront tels que la constitution ne puisse pas blesser les principes patriotiques que Louis XVI a tracés dans le mémoire qu'il laissa en partant. Mais pour parvenir à exécuter ce projet, il faut imposer silence au peuple pour lui imposer silence, il faut s'assurer de la force publique pour s'en assurer, il faut gagner, tromper la garde nationale c'est ce qu'on a fait, c'est ce que nous allons prouver en reprenant la suite des événemens. Toutes les sociétés patriotiques s'étaient donné rendez-vous pour le dimanche à onze heures du matin sur la place de la Bastille, afin de partir de là en un seul corps vers le Champ de la Fédération. La municipalité fit garnir de troupes cette place publique@, de sorte que ce premier rassemble-ment n'eut pas lieu les citoyens se retiraient à fur et mu-sure qu'ils se présentaient on a remarqué qu'il n'y avait là que des gardes soldés. Quoi qu'il en soit, l'assemblée du Champ-de-Mars n'eut pas moins lieu. Un fait aussi malheu-reux qu'inconcevable servit d'abord de prétexte à la calom-nie et aux voies de force. Malgré que les patriotes ne se fus-sent assignés que pour midi au plus tôt, huit heures n'étaient
Il va arriver que l'Assemblée nationale revisera tous les décrets, qu'elle en changera, qu'elle en modifiera beaucoup, qu'elle fera avec la cour une transac-tion , dont les effets seront tels que la constitution ne puisse pas blesser les principes patriotiques que Louis XVI a tracés dans le mémoire qu'il laissa en partant.
Il va arriver que l'Assemblée nationale revisera tous les décrets, qu'elle en changera , qu'elle en modifiera beaucoup , qu'elle fera avec la cour une transac-tion, dont les effets seront tels que la constitution ne puisse pas blesser les principes patriotiques que Louis XVI a tracés dans le mémoire qu'il laissa en partant.
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-204-Saint-François Dominicains Mathurins, établis pour la ré-demption des captifs enfin Récollcls, ordre de Saint-François les quatre premiers démolis, le cinquième occupé par lés reli-gieuses de la congrégation de Notre-Dame. 3° Quatre couvents de femmes, supprimés, non démolis ce-lui de Sainte-Marie, provenant de la congrégation dé Nptre-Dame, devenu grand-séminaire celui de Saint-Joseph, ordre de Saint-Benoît, devenu hôpital ou hospice de charité ceUii de Vinay, même ordre, devenu magasin de grains et de fourrages enfin celui des Dames de la Doctrine chrétienne, réuni à l'ancien grand séminaire, maintenant occupé par l'école royale des Arts et métiers. 4° Deux hôpitaux l'Hôtel-Dieu, pour les malades l'Hospice de la Charité, pour les vieillards des deux sexes, et pour les en-fants des familles indigentes aussi des deux sexes. L'ancien diocèse de Châlons a eu pour premier évèque S. Memmie, vers la fin du troisième siècle. Il sera suffisamment connu par les principaux lieux qui en faisaient partie c'étaient Joinville, Sainte-Menehould, Saint-Dizier, Vassy, Vitry-!e-Fran-çais, Grandpré, Montrnirail, Vertus Notre-Dame de l'Epine, connue par son pèlerinage, où fut guérie miraculeusement une personne de la famille de M. Musait il y a près d'un siècle et demi. Le diocèse de Châlons avant la révolution comptait trois cent quatre paroisses et quatre-vingt-treize annexes. Son évêque portait le titre de comte il était au sacre des rois le cinquième des six pairs ecclésiastiques. Avant la révolution les collèges, presque partout dirigés par le clergé, suffisaient aux besoins des diocèses et développaient ail-lant de vocations qu'on en pouvait désirer. Depuis les vocations sont devenues plus rares et presque partout les évêques ont dû ériger des petits séminaires diocésains, où l'instruction et l'édu-cation marchent de pair et se soutiennent mutuellement, sous les yeux de leur mère commune la sainte Eglise catholique. Reims et Châlons possèdent l'un et l'autre ces pieux asiles de la foi et des moeurs. FIN.
-204-Saint-François Dominicains Mathurins, établis pour la ré-demption des captifs enfin Récollcls, ordre de Saint-François les quatre premiers démolis, le cinquième occupé par lés reli-gieuses de la congrégation de Notre-Dame. 3° Quatre couvents de femmes, supprimés, non démolis ce-lui de Sainte-Marie, provenant de la congrégation dé Nptre-Dame, devenu grand-séminaire celui de Saint-Joseph, ordre de Saint-Benoît, devenu hôpital ou hospice de charité ceUii de Vinay, même ordre, devenu magasin de grains et de fourrages enfin celui des Dames de la Doctrine chrétienne, réuni à l'ancien grand séminaire, maintenant occupé par l'école royale des Arts et métiers. 4° Deux hôpitaux l'Hôtel-Dieu, pour les malades l'Hospice de la Charité, pour les vieillards des deux sexes, et pour les en-fants des familles indigentes aussi des deux sexes. L'ancien diocèse de Châlons a eu pour premier évèque S. Memmie, vers la fin du troisième siècle. Il sera suffisamment connu par les principaux lieux qui en faisaient partie c'étaient Joinville, Sainte-Menehould, Saint-Dizier, Vassy, Vitry-!e-Fran-çais, Grandpré, Montrnirail, Vertus Notre-Dame de l'Epine, connue par son pèlerinage, où fut guérie miraculeusement une personne de la famille de M. Musait il y a près d'un siècle et demi. Le diocèse de Châlons avant la révolution comptait trois cent quatre paroisses et quatre-vingt-treize annexes. Son évêque portait le titre de comte il était au sacre des rois le cinquième des six pairs ecclésiastiques. Avant la révolution les collèges, presque partout dirigés par le clergé, suffisaient aux besoins des diocèses et développaient ail-lant de vocations qu'on en pouvait désirer. Depuis les vocations sont devenues plus rares et presque partout les évêques ont dû ériger des petits séminaires diocésains, où l'instruction et l'édu-cation marchent de pair et se soutiennent mutuellement, sous les yeux de leur mère commune la sainte Eglise catholique. Reims et Châlons possèdent l'un et l'autre ces pieux asiles de la foi et des moeurs. FIN.
-204-Saint-François Dominicains Mathurins, établis pour la ré-demption des captifs enfin Récollets, ordre de Saint-François les quatre premiers démolis, le cinquième occupé par les reli-gieuses de la congrégation de Notre-Dame. 3° Quatre couvents de femmes, supprimés, non démolis ce-lui de Sainte-Marie, provenant de la congrégation dé Notre-Dame, devenu grand-séminaire celui de Saint-Joseph, ordre de Saint-Benoît, devenu hôpital ou hospice de charité celui de Vinay, même ordre, devenu magasin de grains et de fourrages enfin celui des Dames de la Doctrine chrétienne, réuni à l'ancien grand séminaire, maintenant occupé par l'école royale des Arts et métiers. 4° Deux hôpitaux l'Hôtel-Dieu, pour les malades l'Hospice de la Charité, pour les vieillards des deux sexes, et pour les en-fants des familles indigentes aussi des deux sexes. L'ancien diocèse de Châlons a eu pour premier évèque S. Memmie, vers la fin du troisième siècle. Il sera suffisamment connu par les principaux lieux qui en faisaient partie c'étaient Joinville, Sainte-Menehould, Saint-Dizier, Vassy, Vitry-!e-Fran-çais, Grandpré, Mont@mirail, Vertus Notre-Dame de l'Epine, connue par son pèlerinage, où fut guérie miraculeusement une personne de la famille de M. Musart il y a près d'un siècle et demi. Le diocèse de Châlons avant la révolution comptait trois cent quatre paroisses et quatre-vingt-treize annexes. Son évêque portait le titre de comte il était au sacre des rois le cinquième des six pairs ecclésiastiques. Avant la révolution les collèges, presque partout dirigés par le clergé, suffisaient aux besoins des diocèses et développaient a@u-tant de vocations qu'on en pouvait désirer. Depuis les vocations sont devenues plus rares et presque partout les évêques ont dû ériger des petits séminaires diocésains, où l'instruction et l'édu-cation marchent de pair et se soutiennent mutuellement, sous les yeux de leur mère commune la sainte Eglise catholique. Reims et Châlons possèdent l'un et l'autre ces pieux asiles de la foi et des moeurs. FIN.
3° Quatre couvents de femmes, supprimés, non démolis ce-lui de Sainte-Marie, provenant de la congrégation dé Nptre-Dame, devenu grand-séminaire celui de Saint-Joseph, ordre de Saint-Benoît, devenu hôpital ou hospice de charité ceUii de Vinay, même ordre, devenu magasin de grains et de fourrages enfin celui des Dames de la Doctrine chrétienne, réuni à l'ancien grand séminaire, maintenant occupé par l'école royale des Arts et métiers.
3° Quatre couvents de femmes, supprimés, non démolis ce-lui de Sainte-Marie, provenant de la congrégation dé Notre-Dame, devenu grand-séminaire celui de Saint-Joseph, ordre de Saint-Benoît, devenu hôpital ou hospice de charité celui de Vinay, même ordre, devenu magasin de grains et de fourrages enfin celui des Dames de la Doctrine chrétienne, réuni à l'ancien grand séminaire, maintenant occupé par l'école royale des Arts et métiers.
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-VIII coeur et de ceux de-l'estomac appartient au système vaso-moteur et que, par conséquent, si l'irritation avait, sur ce système, l'effet paralysant qu'il suppose si gratuitement, nous serions tous morts de paralysie du coeur ou de l'estomac longtemps avant d'arriver à la puberté. Puisque la terre n'est pas encore dépeuplée, il est évident que tout ce que M. Vulpian a dit sur cette prétendue paralysie par irritation est erroné. Je terminerai par une dernière observation. Les physiologistes qui ne se sont pas aperçu qu'en 1822, j'ai démontré, dans ma thèse 1 , que les propriétés vitales ne sont que des propriétés physiques particulières de certains tissus organisés vivants, et que les vaisseaux sanguins se contractent sous l'influence des nerfs de la vie organique qui, trente ans après, gnt applaudi avec raison à la nouvelle démonstration qui a été donnée de cette dernière vérité par M. Brown-Séquard et par Claude Bernard qui ont accepté, sans les discuter, les conclusions, erronées sous beaucoup de rapports, que ce dernier a tirées de ses expériences, font jouer à ce système nerveux un rôle tellement négatif, qu'ils doivent s'étonner qu'il ne se soit pas encore atrophié comme s'atrophient les organes devenus inutiles. Quanta moi, je suis convaincu qu'il est impressionné et qu'il réagit abso-lument comme le système myélencéphalique qu'il préside aux fonctions de la vie intérieure, comme le myélencéphale à celles de la vie de relation qu'il n'y a pas plus de nerfs vaso-dilatateurs ou de nerfs vaso-paralyseurs qu'il n'y a, dans l'autre système nerveux, de nerfs musculo-paralyseurs ou de nerfs musculo-dilatateurs qu'il existe des filets organico-scnsitifs et des filets organico-moteurs que chacun de ces filets peut être mis en action isolément, que cette action est intermittente sur les vaisseaux comme elle l'est sur les différentes parties du coeur, ainsi que sur les autres organes ou tissus contrac-tiles non soumis à la volonté que ce système nerveux, suivant le plus ou -le moins d'intensité des impressions qu'il reçoit, peut agir ou trop, ou trop peu, ou normalement, et que la congestion et l'hémorrhagio actives sont, ainsi que l'inflammation et l'oedème actif, des effets de l'exagération de son action. Je suis convaincu aussi que ce système nerveux, de même que le myélencépha-lique, ne devient incapable d'obéir à ses stimulants habituels et de donner l'incitation motrice aux tissus contractiles que quand son organisation est altérée plus ou moins profondément. Je suis convaincu, enfin, que toute disten-sion des vaisseaux, qui ne résulte pas d'une lésion matérielle du trisplanchnique ou d'un obstacle mécanique à la circulation, est due à une impulsion exagérée résultant d'une augmentation d'action des nerfs vaso-moteurs, sur une partie , plus ou moins étendue du système sanguin, et que c'est également à des v impulsions exagérées que sont dues les ruptures d'artérioles dans certaines t hémorrhagies. ROUSSEAU. Épernay, le 20 juillet 1882. 1 Dissertation sur les Propriétés vitales, par J.-B. ROUSSEAU. Paris, 1822, de l'imprimerie Didot le Jeune. Il 1
-VIII @coeur et de ceux de-l'estomac appartient au système vaso-moteur et que, par conséquent, si l'irritation avait, sur ce système, l'effet paralysant qu'il suppose si gratuitement, nous serions tous morts de paralysie du coeur ou de l'estomac longtemps avant d'arriver à la puberté. Puisque la terre n'est pas encore dépeuplée, il est évident que tout ce que M. Vulpian a dit sur cette prétendue paralysie par irritation est erroné. Je terminerai par une dernière observation. Les physiologistes qui ne se sont pas aperçu qu'en 1822, j'ai démontré, dans ma thèse 1 , que les propriétés vitales ne sont que des propriétés physiques particulières de certains tissus organisés vivants, et que les vaisseaux sanguins se contractent sous l'influence des nerfs de la vie organique qui, trente ans après, gnt applaudi avec raison à la nouvelle démonstration qui a été donnée de cette dernière vérité par M. Brown-Séquard et par Claude Bernard qui ont accepté, sans les discuter, les conclusions, erronées sous beaucoup de rapports, que ce dernier a tirées de ses expériences, font jouer à ce système nerveux un rôle tellement négatif, qu'ils doivent s'étonner qu'il ne se soit pas encore atrophié comme s'atrophient les organes devenus inutiles. Quant@a moi, je suis convaincu qu'il est impressionné et qu'il réagit abso-lument comme le système myélencéphalique qu'il préside aux fonctions de la vie intérieure, comme le myélencéphale à celles de la vie de relation qu'il n'y a pas plus de nerfs vaso-dilatateurs ou de nerfs vaso-paralyseurs qu'il n'y a, dans l'autre système nerveux, de nerfs musculo-paralyseurs ou de nerfs musculo-dilatateurs qu'il existe des filets organico-scnsitifs et des filets organico-moteurs que chacun de ces filets peut être mis en action isolément, que cette action est intermittente sur les vaisseaux comme elle l'est sur les différentes parties du coeur, ainsi que sur les autres organes ou tissus contrac-tiles non soumis à la volonté que ce système nerveux, suivant le plus ou -le moins d'intensité des impressions qu'il reçoit, peut agir ou trop, ou trop peu, ou normalement, et que la congestion et l'hémorrhagio actives sont, ainsi que l'inflammation et l'oedème actif, des effets de l'exagération de son action. Je suis convaincu aussi que ce système nerveux, de même que le myélencépha-lique, ne devient incapable d'obéir à ses stimulants habituels et de donner l'incitation motrice aux tissus contractiles que quand son organisation est altérée plus ou moins profondément. Je suis convaincu, enfin, que toute disten-sion des vaisseaux, qui ne résulte pas d'une lésion matérielle du trisplanchnique ou d'un obstacle mécanique à la circulation, est due à une impulsion exagérée résultant d'une augmentation d'action des nerfs vaso-moteurs, sur une partie , plus ou moins étendue du système sanguin, et que c'est également à des v impulsions exagérées que sont dues les ruptures d'artérioles dans certaines t hémorrhagies. ROUSSEAU. Épernay, le 20 juillet 1882. 1 Dissertation sur les Propriétés vitales, par J.-B. ROUSSEAU. @Paris, 1822, de l'imprimerie Didot le Jeune. Il 1
-VIII -coeur et de ceux de l'estomac appartient au système vaso-moteur et que, par conséquent, si l'irritation avait, sur ce système, l'effet paralysant qu'il suppose si gratuitement, nous serions tous morts de paralysie du coeur ou de l'estomac longtemps avant d'arriver à la puberté. Puisque la terre n'est pas encore dépeuplée, il est évident que tout ce que M. Vulpian a dit sur cette prétendue paralysie par irritation est erroné. Je terminerai par une dernière observation. Les physiologistes qui ne se sont pas aperçu qu'en 1822, j'ai démontré, dans ma thèse 1 , que les propriétés vitales ne sont que des propriétés physiques particulières de certains tissus organisés vivants, et que les vaisseaux sanguins se contractent sous l'influence des nerfs de la vie organique qui, trente ans après, ont applaudi avec raison à la nouvelle démonstration qui a été donnée de cette dernière vérité par M. Brown-Séquard et par Claude Bernard qui ont accepté, sans les discuter, les conclusions, erronées sous beaucoup de rapports, que ce dernier a tirées de ses expériences, font jouer à ce système nerveux un rôle tellement négatif, qu'ils doivent s'étonner qu'il ne se soit pas encore atrophié comme s'atrophient les organes devenus inutiles. Quant à moi, je suis convaincu qu'il est impressionné et qu'il réagit abso-lument comme le système myélencéphalique qu'il préside aux fonctions de la vie intérieure, comme le myélencéphale à celles de la vie de relation qu'il n'y a pas plus de nerfs vaso-dilatateurs ou de nerfs vaso-paralyseurs qu'il n'y a, dans l'autre système nerveux, de nerfs musculo-paralyseurs ou de nerfs musculo-dilatateurs qu'il existe des filets organico-sensitifs et des filets organico-moteurs que chacun de ces filets peut être mis en action isolément, que cette action est intermittente sur les vaisseaux comme elle l'est sur les différentes parties du coeur, ainsi que sur les autres organes ou tissus contrac-tiles non soumis à la volonté que ce système nerveux, suivant le plus ou @le moins d'intensité des impressions qu'il reçoit, peut agir ou trop, ou trop peu, ou normalement, et que la congestion et l'hémorrhagie actives sont, ainsi que l'inflammation et l'oedème actif, des effets de l'exagération de son action. Je suis convaincu aussi que ce système nerveux, de même que le myélencépha-lique, ne devient incapable d'obéir à ses stimulants habituels et de donner l'incitation motrice aux tissus contractiles que quand son organisation est altérée plus ou moins profondément. Je suis convaincu, enfin, que toute disten-sion des vaisseaux, qui ne résulte pas d'une lésion matérielle du trisplanchnique ou d'un obstacle mécanique à la circulation, est due à une impulsion exagérée résultant d'une augmentation d'action des nerfs vaso-moteurs@ sur une partieie plus ou moins étendue du système sanguin, et que c'est également à des @@impulsions exagérées que sont dues les ruptures d'artérioles dans certaines@@ hémorrhagies. ROUSSEAU. Épernay, le 20 juillet 1882. 1 Dissertation sur les Propriétés vitales, par J.-B. ROUSSEAU. -Paris, 1822, de l'imprimerie Didot le Jeune. Il 1
Quanta moi, je suis convaincu qu'il est impressionné et qu'il réagit abso-lument comme le système myélencéphalique qu'il préside aux fonctions de la vie intérieure, comme le myélencéphale à celles de la vie de relation qu'il n'y a pas plus de nerfs vaso-dilatateurs ou de nerfs vaso-paralyseurs qu'il n'y a, dans l'autre système nerveux, de nerfs musculo-paralyseurs ou de nerfs musculo-dilatateurs qu'il existe des filets organico-scnsitifs et des filets organico-moteurs que chacun de ces filets peut être mis en action isolément, que cette action est intermittente sur les vaisseaux comme elle l'est sur les différentes parties du coeur, ainsi que sur les autres organes ou tissus contrac-tiles non soumis à la volonté que ce système nerveux, suivant le plus ou -le moins d'intensité des impressions qu'il reçoit, peut agir ou trop, ou trop peu, ou normalement, et que la congestion et l'hémorrhagio actives sont, ainsi que l'inflammation et l'oedème actif, des effets de l'exagération de son action.
Quant à moi, je suis convaincu qu'il est impressionné et qu'il réagit abso-lument comme le système myélencéphalique qu'il préside aux fonctions de la vie intérieure, comme le myélencéphale à celles de la vie de relation qu'il n'y a pas plus de nerfs vaso-dilatateurs ou de nerfs vaso-paralyseurs qu'il n'y a, dans l'autre système nerveux, de nerfs musculo-paralyseurs ou de nerfs musculo-dilatateurs qu'il existe des filets organico-sensitifs et des filets organico-moteurs que chacun de ces filets peut être mis en action isolément, que cette action est intermittente sur les vaisseaux comme elle l'est sur les différentes parties du coeur, ainsi que sur les autres organes ou tissus contrac-tiles non soumis à la volonté que ce système nerveux, suivant le plus ou le moins d'intensité des impressions qu'il reçoit, peut agir ou trop, ou trop peu, ou normalement, et que la congestion et l'hémorrhagie actives sont, ainsi que l'inflammation et l'oedème actif, des effets de l'exagération de son action.
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