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Emmanuel Macron a décidé d'interdire cette année la chasse à la glu pour les grives et les merles, a annoncé ce jeudi l'Elysée, dans l'attente d'une réponse de la Cour de justice de l'Union européenne sur cette méthode de chasse controversée. Le chef de l'Etat a pris cette décision mercredi, après avoir reçu le président de la Fédération nationale des chasseurs Willy Schraen, en présence de la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili, a précisé la présidence. En revanche "les quotas des autres chasses traditionnelles sont maintenus à leur niveau de l'an dernier", a ajouté l'Elysée. Le 2 juillet, la Commission européenne avait une nouvelle fois demandé à la France de mettre fin "à la chasse illégale et de réexaminer ses méthodes de capture d'oiseaux", pointant du doigt notamment la chasse à la glu, pour les grives, et aux filets, pour les alouettes. Fin 2019, le Conseil d'État avait saisi la Cour de justice de l'Union européenne pour qu'elle précise si la directive "Oiseaux" permet d'autoriser la capture à la glu de certaines espèces d'oiseaux sauvages, sans avoir obtenu de réponse pour l'instant. En décidant de fixer à zéro pour cette saison de chasse le quota de chasse à la glu pour les grives et les merles, contre 42 000 la saison dernière, Emmanuel Macron répond à la fois aux demandes des écologistes et à la Commission européenne. Une position soutenue par Barbara Pompili qui, en recevant les chasseurs peu après sa nomination mi-juillet, leur avait répété, selon la Fédération, vouloir faire interdire cette pratique consistant à piéger des oiseaux avec de la colle. Les petits oiseaux ainsi capturés et mis en cage servent, en chantant, à en attirer d'autres pour les chasseurs. L'association de défense des animaux One Voice a réagi dans la foulée à cette annonce, publiant un message sur Twitter : "Cette année, ni les grives ni les merles ni les autres oiseaux victimes collatérales de la chasse à la glu ne se feront coller sur des branches!", a commenté l'organisme. Ces méthodes non sélectives de chasse, interdites par une directive de 2009 sur la protection des oiseaux sauf dérogations, sont dénoncées depuis longtemps par les associations de protection des oiseaux et les écologistes. La France est le dernier pays d'Europe à l'autoriser dans cinq départements du sud-est (Alpes-de-Haute-Provence, Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône, Var et Vaucluse). Inquiets de la position de la ministre et d'une éventuelle interdiction, les chasseurs avaient été reçus à Matignon le 7 août et avaient annoncé une manifestation le 8 août près du Fort de Brégançon - où Emmanuel Macron passait ses vacances - mais l'avaient finalement annulée. Le secrétaire national d'EELV Julien Bayou avait critiqué début août le gouvernement de Jean Castex, qui, selon lui, "tergiverse sur l'arrêt de la cruelle chasse à la glu".
true
Pas de vision, pas de projet, pas d’idée, pas de profondeur, aucune imagination, rien, nada, que dalle, sinon une enfilade de généralités du niveau d’un fils de famille pistonné de Sciences Po. On pensait le demi-finaliste de 2002 plus affûté, plus conquérant, plus construit politiquement : il n’en est rien. Ainsi doit-on résumer l’interview très complaisante de l’ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin par la douce Olivia Gesbert sur France Culture. Pourtant, en 33 minutes, on peut en dire des choses, et des choses fortes. On peut même mettre le feu pour vendre son bouquin Un Temps troublé, correctement flingué dans Le Point. Mais devant la situation politique française, inédite depuis 2017 et l’élection surprise du banquier rothschildien, et l’élection surprise de Donald Trump de l’autre côté de l’Atlantique, on comprend très rapidement que Jospin n’a pas les concepts pour comprendre, que sa caisse à outils usés ne lui sert à rien : il patine sur les Gilets jaunes, dont il ne comprend pas la finalité (il « préfère » l’action syndicale classique), et dans ce domaine il est à des années-lumière des analyses sociologiques de Fourquet ou Guilluy ; il n’arrive pas à comprendre comment un PS vendu au Marché a pu faire naître la vipère néolibérale Macron en son sein, et pourtant c’est tout con ; il se plante totalement sur Trump, dont il ne comprend pas la stratégie, pourtant claire : retour au nationalisme productif. Le côté productif ne gêne pas Jospin, c’est le mot nationalisme qui, en bon trotskiste borné, le dérange. Pour dire les choses plus simplement, et sans méchanceté aucune, Jospin n’a même pas le quart du niveau de lucidité du lecteur d’E&R. Il est même très loin des derniers arrivants, beaucoup plus au fait de la politique profonde ici et ailleurs, et qui ne raisonnent plus avec les schémas morts, ceux qui ont été conçus pour faire croire à la démocratie, au parlementarisme et toutes ces fadaises. Nous sommes bien dans le monde d’après, mais pas celui qu’espérait Macron : nous sommes dans la Matrice, et Jospin veut croire que le steak qu’il mange est un vrai steak. Pour finir, le socialiste vaincu par Le Pen en 2002 croit à l’énorme fadaise oligarchique du réchauffement climatique, ce qui le met au niveau d’une Greta Thunberg, la marionnette mondialiste à tête de sadique. Dire que ce niveau de « pensée » politique, complètement à l’ouest, a passé quatre ans au Conseil constitutionnel... Vous nous direz, il y a bien Fabius qui a déclaré que certaine milice takfiriste de Syrie faisait « du bon boulot »... On n’en est plus à une aberration près, avec nos hommes politiques déchus. La voix douce d’Olivia Gesbert déroule le tapis rose au hiérarque, au lieu de le bousculer dans ses retranchements, histoire d’arracher quelques vérités. Nous sommes bien sur le service public audiovisuel, qui sert la soupe aux employés, petits ou grands, de l’oligarchie. Nous sommes à 21’56, Jospin vient de dire : « Je rejette d’un côté la fable du grand remplacement, telle qu’elle est développée par le Front national, le Rassemblement national, et notamment certains dans le Rassemblement national, c’est-à-dire la thèse selon laquelle une population d’origine étrangère irait se substituer à une supposée population originelle française, mais en même temps je dis, alors là avec plus de respect parce que le discours humaniste me parle, je dis aussi que il y a une illusion de l’accueil inconditionnel. Et donc autant le droit d’asile doit être respecté, autant il faut quand même maîtriser les flux migratoires parce que sinon nos sociétés, euh, risquent de, euh, de, de rencontrer des tensions extrêmes. » On comprend en deux phrases bien contradictoires avec un gros déni de réalité et un malaise certain que le socialisme sauce Jospin-Hollande se soit effondré... Olivia : « Vous évoquez aussi dans ce livre la chimère d’un monde sans frontières, vous pensez qu’on est face aussi à une crise de la souveraineté. » Lionel : « Non, on est plutôt, en tout cas à l’extérieur de l’Europe, dans une crispation nationaliste. Moi ce qui me frappe, c’est que la grande puissance qu’étaient les États-Unis, sous la conduite d’un président dont la diplomatie est à la fois erratique, irrationnelle et contre-productive même pour les intérêts des États-Unis, il y a cette politique menée par les États-Unis qui sont en rupture avec le multilatéralisme de façon particulièrement absurde quand on voit la rupture avec l’OMS, l’Organisation mondiale de la santé, qui est in-dis-pen-sable pour la coordination des actions nationales. Et puis aussi ce président rompt avec ses alliés traditionnels, du coup il offre un terrain à la puissance qu’il dit craindre, c’est-à-dire à la Chine, y compris dans les organisations internationales. Non, nous ne sommes pas dans une phase où les souverainetés sont mises en cause, surtout si l’Europe évolue dans le sens du réalisme et du volontarisme, mais nous sommes plutôt dans une phase où dans les régimes autoritaires ou dictatoriaux il y a une crispation nationaliste, c’est-à-dire que comme les peuples aspirent à exprimer leur opposition, on le voit par exemple en Russie aujourd’hui, avec cet empoisonnement de l’opposant principal, en tout cas le plus connu à Poutine qu’est monsieur Navalny, eh bien ces régimes autoritaires craignent le peuple. Certes les démocraties qui doivent gouverner par le peuple, pour le peuple, ne respectent pas toujours authentiquement ce message donc il y a des doutes à l’intérieur de nos pays, mais il faut voir que les régimes autoritaires ou de dictature représenteraient une menace singulièrement plus forte et moi au fond, ce qui me pose question, c’est que nous sommes désormais, l’ensemble de la civilisation humaine, face à une menace globale. Qui est à la fois la menace du réchauffement climatique, la menace de la perte de la diversification avec des conséquences majeures sur le plan agricole et nutritionnel. Quand on a un ennemi commun normalement on se rassemble, on se réunit contre cet ennemi commun... » On va arrêter là, la démonstration est suffisante. Avec ses propos sur les USA et Trump, on comprend que Jospin aimerait revenir à un Empire interventionniste tout-puissant, celui qui a lancé toutes ces guerres de prédation après Kennedy... On va finir par croire Meyssan qui voyait en Jospin un allié de l’Empire, c’est-à-dire des intérêts américains en France, un peu comme Plenel ! Ah !, une dernière pour la route : Jospin est considéré comme le juge de paix de la gauche, en France, une sorte de figure morale, à l’image de Badinter (si les Français savaient...), un grand commandeur... Le socialisme sauce PS, c’est vraiment un sous-programme de la droite pour baiser les pauvres. La seule gauche viable à la fin des années 90 était celle de Chevènement, un socialisme réaliste et national, et Jospin s’en est séparé sous la pression de Cohn-Bendit, donc du lobby sioniste et des intérêts américains. Le candidat à la présidentielle 2002 aura beau accuser Chevènement et ses 5 % au premier tour d’avoir plombé la gauche et son propre avenir, c’est bien le choix antinational de Jospin qui aura ouvert un boulevard à Le Pen.
fake
Jeudi 10 avril au matin, Greenpeace a organisé une parodie de mariage entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel. Le cortège, composé d’une dizaine de voitures parmi les plus polluantes, a défilé sur les Champs Élysées, s’arrêtant dans divers showrooms automobiles pour distribuer des invitations à la noce. À travers cette manifestation, Greenpeace exprime avec humour une inquiétude bien réelle : que la réglementation européenne sur les émissions de CO2 des voitures soit vidée de toute ambition. Jean-Louis Borloo doit rencontrer dans les jours qui viennent son homologue allemand à ce sujet. La France et l’Allemagne souhaitent finaliser un accord fin avril. Voir les photos « Si Nicolas Sarkozy devait céder aux injonctions d’une chancelière allemande obsédée par les bénéfices de ses groupes automobiles, la crédibilité de la présidence française de l’Union européenne sera mise en cause, déclare Anne Valette, de Greenpeace France. Un tel laxisme envers l’un des secteurs les plus polluants serait en totale contradiction avec la position qu’il défend : ne pas agir contre le dérèglement climatique n’est pas seulement irresponsable : c’est « criminel ». » Voitures et climat : le problème Pour lutter contre les changements climatiques, l’Union européenne doit s’attaquer aux transports, seul secteur où les émissions de gaz à effet de serre augmentent (+ 26 % depuis 1990). À elles seules, les voitures particulières sont responsables de 12 % des rejets européens. Il y a dix ans, les constructeurs s’étaient engagés à produire des véhicules moins polluants. Or aujourd’hui, non seulement ils sont loin d’avoir atteint leur objectif, mais en plus ils s’opposent à toute législation contraignante. Dans cette bataille, Angela Merkel est leur porte-drapeau. La solution L’Europe devrait adopter d’ici la fin de l’année une réglementation visant à limiter les émissions de CO2 des voitures neuves (160 g/km en moyenne aujourd’hui). Pour être à la hauteur du défi climatique, cette réglementation doit : – limiter la moyenne des émissions à 120 g de CO2/km d’ici à 2012, et à 80 g/km d’ici à 2020 ; – répartir l’effort entre les constructeurs fondée sur le critère de l’emprise au sol (c’est-à-dire la surface entre les 4 roues d’un véhicule), et non du poids ; – comprendre des pénalités immédiatement dissuasives pour les constructeurs (150 € pour chaque gramme de CO2 supplémentaire, pour chaque véhicule vendu). Ce qui se trame aujourd’hui Au cours des derniers mois, la France s’était positionnée en faveur de fortes pénalités, du critère de l’emprise au sol et d’un objectif à 2020. Autant de points sur lesquels elle semble aujourd’hui reculer. Reste à savoir ce qu’elle a à gagner, à trois mois de sa présidence européenne, si elle revenait sur ses positions… « Cette union des poids lourds contre le climat, sponsorisée par les constructeurs allemands, pourrait s’officialiser le 9 juin, lors de la prochaine rencontre des deux chefs d’État, reprend Anne Valette. Avec un tel mariage, c’est le climat qu’on enterre. Les grands actionnaires de l’industrie automobile vont être à la fête, et les citoyens et la planète vont trinquer ! » Sur www.greenpeace.org/france/voitures/petition, signez la pétition demandant à Nicolas Sarkozy de ne pas brader le climat pour défendre les intérêts de l’industrie automobile !
biased
Un scientifique de l’université de Stony Brook recense les manchots à jugulaire. Des moyens technologiques (logiciels et drones) sont également utilisés. © Christian Åslund / Greenpeace L’expédition de Greenpeace du Pôle nord au Pôle Sud, démarrée en avril dernier, touche à sa fin avec cette dernière étape en Antarctique. Le but de cette mission : révéler la beauté des océans mais aussi les menaces auxquelles ils sont confrontés. L’équipage de Greenpeace et des scientifiques de l’université de Stony Brook (New York) et de Northeastern (Boston) étudient les manchots à jugulaire de l’île de l’Éléphant, au nord-ouest de la péninsule Antarctique, pour mieux comprendre comment leurs colonies sont affectées par le changement climatique et pourquoi il est urgent de renforcer la protection des océans. Les populations de manchots sont en déclin Malheureusement, les chiffres ne sont pas bons. Le nombre de manchots à jugulaire a chuté en moyenne de 60 % dans l’ensemble des 35 colonies étudiées sur l’île, une colonie enregistrant jusqu’à 77 % de déclin, par rapport au premier comptage effectué au début des années 1970. Un déclin si important montre que, ces 50 dernières années, l’écosystème de l’océan Austral a connu de profonds bouleversements, affectant l’ensemble du réseau trophique. Si plusieurs facteurs sont en cause, tous les éléments en notre possession désignent le changement climatique comme le principal responsable de ces bouleversements. DR HEATHER J. LYNCH, RESPONSABLE SCIENTIFIQUE DE LA MISSION ET PROFESSEURE AU DÉPARTEMENT D’ÉCOLOGIE ET D’ÉVOLUTION, UNIVERSITÉ DE STONY BROOK Le nouveau record de chaleur enregistré ces jours-ci n’a malheureusement rien d’une surprise : l’Antarctique se réchauffe, au même titre que le reste de la planète. Ce record fait les gros titres, mais il ne faut surtout pas oublier qu’il s’inscrit dans une tendance à long terme d’augmentation continue des températures moyennes de la péninsule Antarctique. Mais revenons à nos manchots. Quel est le lien entre le réchauffement de la planète et le déclin de certaines colonies ? La nourriture ! Comme beaucoup d’animaux de la région, les manchots se nourrissent de krill, ces petites crevette roses qui se font plus rares quand la glace hivernale s’amenuise. Cette pression sur leur source d’alimentation, combinée aux changements que subissent leurs lieux de nidification et de reproduction, font du dérèglement climatique la première menace pour ces habitants de l’Antarctique. PARTAGER ZOOMER Mais nous pouvons les aider ! A l’heure où la vie sauvage lutte pour sa survie, nous devons de toute urgence créer des réserves marines, dans l’Antarctique et sur l’ensemble de océans, pour que la faune et la flore marines retrouvent leur vigueur et puissent s’adapter au changement climatique, à l’abri des pressions anthropiques. Nous avons en ce moment même une ’opportunité unique : l’ONU est en train de négocier un traité international sur la protection des océans. Ce traité doit être ambitieux pour pouvoir permettre de protéger au moins 30 % des océans, sous la forme de réserves marines, d’ici à 2030. C’est le niveau minimum de protection recommandé par les scientifiques pour rétablir la santé des océans. L’ensemble des éléments scientifiques que nous avons recueillis durant l’expédition du Pôle Nord au Pôle Sud montrent à la fois la beauté et la fragilité des océans – et qu’il est urgent et indispensable de les protéger. Pour nous aider à convaincre l’ONU, faites pression sur les gouvernements : demandez-leur de conclure un traité ambitieux sur la protection des océans. JE SIGNE LA PÉTITION Aller plus loin : En savoir plus sur les différents manchots qui peuplent l’Antarctique. Pourquoi et comment protéger au moins 30 % des océans d’ici à 2030. Des célébrités mettent à profit leur notoriété pour protéger les océans : Marion Cotillard et Gustaf Skarsgård avec Greenpeace en Antarctique.
biased
L’Arabie saoudite, premier exportateur de pétrole au monde, vise la neutralité carbone d’ici à 2060 Le prince Mohammed ben Salmane a également annoncé que le pays participerait à l’effort international pour réduire les émissions mondiales de méthane de 30 % d’ici 2030. L’Arabie Saoudite produit actuellement 600 millions de tonnes de CO2 par an et est l’un des plus grands pollueurs au monde. Premier exportateur de pétrole brut au monde, l’Arabie saoudite vise la neutralité carbone d’ici à 2060, a annoncé samedi le prince héritier Mohammed ben Salmane, à quelques jours de la COP26 en Écosse. Le royaume saoudien, l’un des plus grands pollueurs au monde, a aussi fait savoir qu’il participerait aux efforts internationaux pour réduire les émissions mondiales de méthane (parmi les gaz à effet de serre les plus connus) de 30 % d’ici à 2030. « Grâce à une stratégie d’économie circulaire du carbone » J’annonce aujourd’hui l’objectif zéro émission de l’Arabie saoudite d’ici à 2060 grâce à une stratégie d’économie circulaire du carbone, qui vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact sur l’environnement, a déclaré Mohammed ben Salmane dans une allocution enregistrée au forum » Saudi Green Initiative », qui s’achèvera dimanche 24 octobre à Ryad. Je suis heureux de lancer des initiatives dans le secteur de l’énergie qui réduiront les émissions de carbone de 278 millions de tonnes par an d’ici 2030, soit plus du double de l’objectif précédemment annoncé d’une baisse annuelle de quelque 130 millions de tonnes, a ajouté le prince héritier. Ces objectifs vont nous permettre d’assurer une transition (énergétique) durable, sans le risque de subir des répercussions économiques ou sociales, a de son côté affirmé le ministre saoudien de l’Énergie, Abdelaziz ben Salmane. Le 8 octobre, les Émirats arabes unis, riche pays du Golfe allié à l’Arabie saoudite, avaient annoncé viser la neutralité carbone d’ici à 2050. Une annonce « historique » Les annonces de Ryad interviennent au lendemain de celles du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui a affirmé que la situation climatique actuelle était un aller simple vers un désastre et souligné la nécessité d’ éviter un échec lors de la conférence internationale sur les changements climatiques (COP26) à Glasgow, du 31 octobre au 12 novembre. Sur Twitter, le président de la COP26, le Britannique Alok Sharma, a estimé que l’annonce de l’Arabie saoudite était historique et émis l’espoir » qu’elle encouragera les efforts d’autres pays ». En mars, Ryad avait dévoilé une vaste campagne pour réduire ses émissions, notamment un plan visant à planter des milliards d’arbres au cours des prochaines décennies. 600 millions de tonnes de CO2 par an produites en Arabie Saoudite L’Arabie saoudite est un pays relativement important en termes de carbone. Il émet de l’ordre de 600 millions de tonnes de CO2 par an, davantage que la France mais un peu moins que l’Allemagne (800 millions de tonnes). Cheville ouvrière de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole), l’Arabie saoudite ambitionne par ailleurs de produire la moitié de son énergie à partir d’énergies renouvelables d’ici à 2030, selon les déclarations de l’époque du prince Mohammed ben Salmane. Samedi, le prince héritier a affirmé que son pays comptait planter dans un premier temps plus de 450 millions d’arbres et remettre en état quelque huit millions de hectares de terres dégradées. L’Arabie saoudite s’engage par ailleurs à créer de nouvelles zones protégées et faire en sorte que ces zones représenteraient 20 % de la totalité de son territoire, a affirmé Mohammed ben Salmane, ajoutant que le coût de ces investissements était évalué à plus de 700 milliards de riyals (environ 160 milliards d’euros). Ryad utilise actuellement du pétrole et du gaz naturel pour répondre à sa propre demande d’électricité, qui croît rapidement, et pour dessaler son eau, ce qui nécessite quotidiennement d’énormes quantités de pétrole.
true
L’Affaire du Siècle, c’est le recours en justice inédit contre l’inaction climatique de l’État, portée par Notre Affaire à Tous, la Fondation Nicolas Hulot, Greenpeace France et Oxfam France. La justice vient de reconnaître que l’inaction climatique de l’État est illégale, que c’est une faute, qui engage sa responsabilité. Et cette victoire, c’est grâce aux 2,3 millions de personnes qui soutiennent l’Affaire du Siècle. Le tribunal administratif de Paris dans son jugement du 3 février 2020 a reconnu l’État responsable de manquements dans la lutte contre le réchauffement climatique. Dans ses attendus le tribunal précise « que les associations requérantes sont fondées à soutenir qu’à hauteur des engagements qu’il avait pris et qu’il n’a pas respectés dans le cadre du premier budget carbone, l’État doit être regardé comme responsable, au sens des dispositions précitées de l’article 1246 du code civil, d’une partie du préjudice écologique constaté… » (cf. attendu 34). Par contre, le tribunal a renvoyé à deux mois sa décision d’enjoindre ou non à L’État d’agir pour respecter ses engagements climatiques, en ordonnant un supplément d’instruction afin de soumettre les observations non communiquées des ministres compétents à l’ensemble des parties. A suivre donc. Et continuons tous à soutenir cette action ! * Par un jugement du 3 février 2021, le tribunal administratif de Paris reconnaît l’existence d’un préjudice écologique lié au changement climatique. Il juge que la carence partielle de l’État français à respecter les objectifs qu’il s’est fixés en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre engage sa responsabilité. En mars 2019, les associations de défense de l’environnement Oxfam France, Notre Affaire à tous, Fondation pour la Nature et l’Homme et Greenpeace France ont introduit quatre requêtes devant le tribunal administratif de Paris afin de faire reconnaître la carence de l’Etat français dans la lutte contre le changement climatique, d’obtenir sa condamnation à réparer non seulement leur préjudice moral mais également le préjudice écologique et de mettre un terme aux manquements de l’Etat à ses obligations. Après avoir jugé que l’action en réparation du préjudice écologique, prévue par le code civil, était recevable et ouverte contre l’Etat, le tribunal a estimé que l’existence d’un tel préjudice, non contestée par l’État, se manifestait notamment par l’augmentation constante de la température globale moyenne de la Terre, responsable d’une modification de l’atmosphère et de ses fonctions écologiques. Les juges ont ensuite examiné s’il existait un lien de causalité entre ce préjudice écologique et les différents manquements reprochés à l’État en matière de lutte contre le changement climatique. Ils ont retenu que l’Etat devait être regardé comme responsable d’une partie de ce préjudice dès lors qu’il n’avait pas respecté ses engagements en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. S’agissant de la réparation du préjudice écologique, le tribunal a souligné qu’une telle réparation s’effectue prioritairement en nature, les dommages et intérêts n’étant prononcés qu’en cas d’impossibilité ou d’insuffisance des mesures de réparation. Il a rejeté pour ce motif les conclusions des associations requérantes tendant à la réparation pécuniaire de ce préjudice. En revanche, le tribunal a considéré que les requérantes étaient fondées à demander la réparation en nature du préjudice écologique causé par le non-respect des objectifs fixés par la France en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Afin de déterminer les mesures devant être ordonnées à l’Etat pour réparer le préjudice causé ou prévenir son aggravation, les juges ont prononcé un supplément d’instruction, assorti d’un délai de deux mois. Enfin, le tribunal a estimé que les carences fautives de l’Etat dans le respect de ses engagements en matière de lutte contre le réchauffement climatique portaient atteinte aux intérêts collectifs défendus par chacune des associations requérantes. Il a ainsi condamné l’Etat à verser aux associations Oxfam France, Notre Affaire à tous, Fondation pour la Nature et l’Homme et Greenpeace France la somme d’un euro demandée par chacune en réparation de leur préjudice moral.
true
A quelle vitesse la Terre se réchauffe-t-elle ? Les scientifiques peinent à répondre de manière précise. Même les meilleurs experts internationaux, ceux du Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), préfèrent envisager plusieurs scénarios, avec différentes hausses de température. Leur nouveau rapport spécial, qui doit être dévoilé le 8 octobre, prend ainsi pour hypothèse un réchauffement de 1,5 °C depuis le début de l'ère industrielle. Hélas, ce cadre de travail paraît bien fragile, pour deux raisons. D'une part, les émissions de gaz à effet de serre continuent de grimper, en dépit des engagements pris à Paris en 2015. "Au rythme actuel, impossible de ne pas dépasser 1,5 °C d'ici aux années 2040", admettait, dès la fin septembre, le climatologue français Jean Jouzel, ancien vice-président de cette institution où il a travaillé durant vingt ans. Estimations globales moyennes des températures terrestres et océaniques depuis l'ère préindustrielle. NASA / GISS D'autre part, les spécialistes se heurtent à un problème technique peu connu du grand public lorsqu'ils cherchent à préciser l'ampleur du réchauffement climatique : leurs modèles ne parviennent pas à prendre en compte les points de bascule (ou tipping points). Ces mécanismes instables, identifiés déjà depuis plusieurs décennies, peuvent se résumer en une phrase : au-delà de certaines températures, des zones géographiques qui interagissent avec le climat précipitent alors leur propre destin, même si l'homme suspend toutes ses actions polluantes. Le principe s'applique par exemple à la fonte de la calotte polaire. "Sa stabilité dépend de la chaleur : soit elle parvient à rester glacée, soit elle fond totalement à terme", explique l'enseignant-chercheur Vincent Moron (laboratoire Cerege/université d'Aix-Marseille). Pour mieux comprendre ce passage d'un état à un autre, l'expert invite à visualiser deux bols, posés côte à côte. Dans le premier, une bille représente la température. Lorsque celle-ci est poussée légèrement, elle s'élève sur les bords mais finit toujours par revenir à sa position initiale. En revanche, si l'impulsion est trop forte, elle bascule dans l'autre bol et y trouve un nouvel équilibre. Le plus dur pour les scientifiques consiste à trouver le niveau de température entraînant la bascule. Pour la calotte du Groenland et celle de l'Antarctique occidental, les deux plus fragiles, les estimations varient de + 1 à... + 4 °C. Des seuils très proches des données observées aujourd'hui. Mais ces calculs d'instabilité donnent lieu, eux aussi, à des débats d'experts. "Ces problèmes touchent l'endroit où on a le plus d'incertitudes", confirme Didier Swingedouw, spécialiste des paléoenvironnements océaniques (CNRS/université de Bordeaux). Le concept même de point de bascule est débattu, faute de consensus. "C'est terrible, sa définition scientifique est imprécise, constate Jean-Louis Dufresne, du Centre de modélisation du climat (IPSL/université de Jussieu). L'idée reflète toutefois une inquiétude fondamentale : les simulations intègrent-elles bien tous les phénomènes d'amplification rapide ?" Ou encore les autres notions intrinsèquement liées aux tipping points : l'interconnexion aux autres systèmes et, surtout, la question de la réversibilité. Ces amplifications perturbatrices se glissent partout. Une étude publiée cet été dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences tente justement d'évaluer leur influence sur des zones clefs de la planète comme les calottes glaciaires, l'Amazonie, les courants marins, El Niño ou encore le pergélisol (le nom français du permafrost), cette bande de terre gelée en permanence située dans le nord de la Russie et du Canada. Son dégel complet, s'il se produisait, libérerait d'importantes quantités de matière organique morte, sous la forme de deux gaz à effet de serre : le dioxyde de carbone (CO2) et le méthane. Autrement dit, plus le pergélisol chauffe, plus il émet lui aussi de quoi réchauffer le climat. Florent Dominé, lors d'une mesure de la température de la tundra à Kuujjuarapik (Québec) en 2014. AFP PHOTO /CLEMENT SABOURIN Le mécanisme d'amplification est connu. Pourtant, son effet global s'évalue difficilement. "Sur un siècle, ce dégel pourrait peser l'équivalent de dix années de nos émissions", précise Jean Jouzel. D'autres nuancent ce bilan, à l'instar de Florent Dominé, fin connaisseur du sujet au laboratoire franco-canadien Takuvik (CNRS/université de Laval). "Ces processus polaires figurent parmi les moins bien connus du climat et on découvre tous les ans de nouvelles rétroactions qui fonctionnent d'ailleurs dans les deux sens", indique-t-il. Car, si certains phénomènes accentuent le réchauffement, d'autres peuvent le freiner, créant une forme de résilience ! "Par exemple, en cas de dégel du pergélisol, une végétation va pousser pendant des millénaires et capturer à son tour le carbone, détaille Florent Dominé. Sauf que, en l'état, la recherche ne sait pas si cette croissance permettrait de compenser les émissions du sol." Une chose est sûre : la Terre a déjà vécu des basculements provoqués par des amplifications naturelles. Les scientifiques ont longtemps pensé que le climat n'évoluait que de manière très lente, jusqu'à une découverte, il y a quarante ans, lors de forages au Groenland. Selon la profondeur, ses glaces servent d'archives climatiques assez précises. Elles témoignent ainsi de plusieurs réchauffements abrupts il y a plus de dix mille ans, de l'ordre de 10 °C localement en quelques décennies, suivis d'un refroidissement. "Le contexte de la période glaciaire n'était pas comparable, commente Didier Swingedouw. Ces traces montrent néanmoins que le système dynamique du climat peut varier brutalement." Une chercheuse tenant une carotte glaciaire, un échantillon de glace obtenu par forage qui renferme une partie de l'histoire du climat. MaxPPP/EPA/EVERETT KENNEDY BROWN La cause possible de ces écarts ? Une perturbation au niveau des flux marins qui parcourent l'Atlantique. En temps normal, un courant d'eau chaude et salée remonte du large de l'Afrique du Sud vers le nord jusqu'en Arctique, où il plonge en se refroidissant et repart en sens inverse. Or une fonte massive d'iceberg peut ralentir tout ce processus, avec des conséquences variables sur la température des continents, en plus d'une élévation du niveau de la mer. "L'Europe et l'Amérique du Nord sont aux premières loges avec, paradoxalement, un risque de refroidissement, selon Didier Swingedouw. Mais les effets les plus forts se feraient ressentir jusqu'au Sahel, où les pluies migreraient plus au sud, mettant en péril toute l'agriculture." Plusieurs points de bascule pourraient même "entrer en résonance" : la forêt d'Amazonie serait privée d'une partie des précipitations, diminuant finalement son rôle de piège à CO2, ajoute l'expert, qui pointe "assez peu de recherches sur ces enchaînements incertains". LIRE AUSSI >> Les aspirateurs à CO2 sont-ils efficaces ? "Je ne suis pas convaincu par l'existence d'un tel effet domino", lance Olivier Boucher, responsable du Centre de modélisation du climat (IPSL/université de Jussieu). A l'image de plusieurs autres chercheurs interrogés, il doute des possibilités d'emballement généralisé, sans contester pour autant l'irréversibilité créée par la plupart des points de bascule. "Tout est une question de temps, explique-t-il. A l'échelle d'une vie humaine, si la hausse des températures tue la forêt d'Amazonie, ce n'est pas réversible. Même si le climat redevient favorable, il faudrait un millénaire pour qu'elle se reconstitue". Il en va de même pour la banquise qui réfléchit le soleil et protège l'océan : si elle disparaît, l'eau qui prendra sa place absorbera le rayonnement et accélérera le réchauffement. "Cependant, cette glace de mer se reforme rapidement si la température baisse, c'est réversible... à condition de refroidir le climat", tempère Olivier Boucher. LIRE AUSSI >> Un demi-degré de plus, beaucoup d'effets Bien qu'il soit controversé, le concept de point de bascule pose aux scientifiques un défi de modélisation. "Notre capacité à l'identifier, à l'intégrer et donc à le prédire est embryonnaire, comme pour les séismes", assure Florent Dominé. "Les simulations restent des versions tronquées de la réalité, forcément idéalisées, estime de son côté Vincent Moron. D'ailleurs, aucune d'elles ne parvient à projeter un effondrement du Groenland d'ici à 2100." Au fil des années et des découvertes, le Giec tient de plus en plus compte des rétroactions et des risques d'instabilité dans ses travaux. "Ça s'améliore. Toutefois, le dernier rapport d'évaluation (2014) s'appuie sur des modèles qui ne répondent pas encore complètement à nos attentes, conclut Jean Jouzel. Ces doutes justifient que les points de bascule attirent l'attention. Pour autant, il ne faudrait pas masquer le principal coupable du réchauffement climatique : nos propres émissions." L'erreur est humaine, l'aveuglement serait catastrophique. Une vue de Vénus et son atmosphère, prise en 2013 par la sonde européenne Venus Express. ESA/MPS/DLR/IDA, M. Pérez-Ayúcar & C. Wilson La troisième planète du Système solaire, notre voisine Vénus, illustre, de manière spectaculaire, les phénomènes de bascule climatique. Selon les spécialistes, son atmosphère n'a pas toujours été invivable et composée essentiellement de CO2. Le passage à un certain seuil de température aurait provoqué un emballement de son effet de serre, jusqu'à l'évaporation de ses océans en vapeur d'eau qui a encore aggravé cet effet. La surface de Vénus atteint en moyenne 460 °C aujourd'hui, une température plus élevée que sur Mercure, la planète la plus proche du Soleil ! Il s'agit cependant d'un cas extrême, peu comparable à la Terre.
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Depuis quelques jours, la blogosphère climatosceptique bruisse d’une joie nouvelle : le film Kingsman : Services secrets de Matthew Vaughn, sorti en salles il y a peu, ferait la part belle à ceux qui considèrent que l’alarmisme climatique n’a pas lieu d’être. Comme Hollywood n’a jusque là guère brillé par son esprit critique au sujet du climat (à l’image du célèbre Jour d’après de Roland Emmerich), un tel retournement serait, au choix, le signe avant-coureur d’une évolution globale des mentalités, ou le reflet d’une tendance existante de l’opinion. Dans un cas comme dans l’autre, ce serait une bonne nouvelle pour les climatosceptiques, tant le terrain de l’imaginaire est un champ de bataille important d’une controverse à qui décidément rien ne semble être étranger. J’ai voulu me faire un avis sur la question et suis donc allé voir le film. Précisons d’emblée que je n’ai pas la fibre d’un critique de cinéma : ne comptez donc pas sur moi pour des commentaires savants sur les références à James Bond, le jeu des acteurs ou les effets spéciaux. Pour l’avis général du spectateur lambda que je suis, qu’il me suffise de dire que Kingsman est un film plutôt distrayant, efficace dans son déroulement malgré quelques longueurs et lourdeurs, et d’une violence dont l’intention humoristique ne fait pas toujours mouche. Je n’aurais probablement jamais pensé à aller le voir sans cet article de David Archibald (traduit en français par Contrepoints ici) qui le présente comme favorable aux climatosceptiques, toutefois j’ai passé un moment sympathique et ne regrette pas d’y être allé. Kingsman est-il climatosceptique ? Au sens strict, non. À aucun moment est nié le fait que l’homme serait responsable d’un réchauffement changement dérèglement problème autour du climat. La question apparaît pourtant très vite : Richmond Valentine, le méchant milliardaire à combattre (Samuel Jackson), fait sienne la théorie, évidemment inspirée de James Lovelock (qui, depuis, a mis beaucoup d’eau dans son vin), selon laquelle le réchauffement climatique serait le strict équivalent d’une fièvre planétaire. Celle-ci aurait la même fonction qu’une fièvre ordinaire : vaincre une infection. En l’occurrence, les micro-organismes destructeurs seraient les humains eux-mêmes. Le méchant Valentine se propose donc d’exterminer la majeure partie de l’humanité, arguant que c’est ce qui finira par se produire de toute façon. Ce n’est sûrement pas un hasard si Valentine est diplômé du MIT. C’est en effet ce célèbre institut de recherche qui a abrité, entre autres, les travaux ayant abouti au fameux “rapport Meadows” lequel, dans les années 70, prophétisait la non-durabilité de notre modèle de civilisation et une inéluctable catastrophe globale vers le milieu du XXIème siècle. L’allusion est très brève, mais le scénariste savait à l’évidence très bien ce qu’il faisait. Mettre dans la bouche d’un indéfendable méchant des propos assez proches du discours de certains sur nous autres humains destructeurs de planète est assez nouveau dans le paysage du divertissement cinématographique. Il convient de mettre en balance cette nouveauté avec un passage du film qui s’en prend aux prêcheurs évangéliques niant la théorie de l’évolution et combattant le droit à l’avortement. Il est raisonnable de penser que cette autre critique, qui n’a aucun caractère nécessaire dans le déroulement du film, n’est là que pour limiter le risque d’être perçu comme un cheval de Troie du conservatisme américain (notoirement climatosceptique, mais qui compte aussi dans ses rangs de nombreux créationnistes et opposants à l’avortement). Les producteurs ont pris leurs précautions… À mon sens, le miroir inversé du film n’est pas le Jour d’après, mais le roman Inferno de Dan Brown. Là, j’en entends qui rigolent… oui, j’ai lu Inferno. Mais je vous rassure : je n’ai pas aimé. (De toute façon, un auteur qui, dans le Da Vinci code, est capable d’enfiler les perles les plus éculées sur le nombre d’or ne peut décemment pas espérer de ma part quelque louange que ce soit. J’ai des principes.) Il est tout de même utile de lire Inferno pour comprendre comment un auteur de best sellers s’y prend pour utiliser une peur collective à des fins romanesques. Chez Brown, la peur est celle de la surpopulation mondiale et des cortèges de malheurs qui doivent en découler. La référence n’est cette fois pas Lovelock, mais Ehrlich et sa Bombe P. Dans Inferno, le méchant milliardaire (pléonasme, décidément) qui tente de régler le problème à sa façon n’est pas si méchant que ça. On sent bien que, pour Brown, la surpopulation est effectivement un grave problème à résoudre — et la façon de l’auteur de suggérer qu’une stérilisation aléatoire massive de l’humanité “ce serait pas bien mais quand même, hein, il faut reconnaître que” est parfaitement abjecte (raison pour laquelle je viens ici de le spoiler sans remord aucun). Il est d’ailleurs très étonnant qu’aucun des nombreux commentaires que j’ai lu de ce roman n’ait relevé ce procédé particulièrement hypocrite. À cette aune, la neutralité de Kingsman sur le climat prend donc un certain relief. À mille lieues d’un réquisitoire contre la théorie du réchauffement climatique d’origine humaine, c’est par son silence sur la question qu’il s’oppose à un discours implicite ou explicite typique du carbocentrisme : la binarisation, qui veut que, en fait de climat, ceux qui ne sont pas pour le GIEC sont nécessairement contre lui. Le film nourrit un imaginaire hostile à l’intégrisme climatique sans se croire obligé d’en demander pardon d’une façon ou d’une autre. Nulle allusion au plateau de températures ou au Climategate, certes, mais nulle allégeance au carbocentrisme. C’est bien cette neutralité silencieuse qui fait de Kingsman un allié objectif des climatosceptiques. — Sur le web
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En 1998, un doctorant de l’université de Yale, Michael Mann publia une courbe de reconstruction des températures au cours des 1 000 dernières années basée sur des enregistrements indicatifs (« des proxis ») tels que les cernes des arbres, les coraux et les carottes de glace, etc. Cette courbe qui occultait l’ « optimum médiéval » et le « petit âge glaciaire » visait à montrer que le réchauffement actuel était sans précédent depuis 1000 ans ; elle devint célèbre sous le nom de courbe en « crosse de hockey ». Elle fut mise en avant dans le troisième rapport d’évaluation du GIEC (2001), mais n’apparaîtra plus dans les rapports ultérieurs. Les travaux de Mann et de ses collègues furent contestés par deux scientifiques, un statisticien Stephen McIntyre et un économiste Ross McKitrick, qui publièrent deux articles critiquant la méthodologie statistique employée pour la reconstruction paléoclimatique des températures (notamment un article publié en février 2005 dans la revue Geophysical Research). Les critiques de McIntyre sont à l’origine du « climategate » survenu en novembre-décembre 2009 (juste avant la COP15 de Copenhague), où des e-mails issus du Climatic Research Unit (CRU) ont été piratés. En particulier un message de Phil Jones, directeur du CRU, dans lequel il expliquait avoir eu recours à une astuce pour masquer le déclin de températures des dernières décennies (lire à ce sujet l’article de la BBC du 2 novembre 2011). Une nouvelle courbe en crosse de hockey commentée dans « The Time » par Michael Mann lui-même Le sixième rapport d’évaluation du GIEC (AR6) qui vient d’être publié fait apparaître une courbe montrant l’évolution des températures mondiales au cours des 2000 dernières années. Cette courbe apparaît en page 7 du résumé à l’intention des décideurs sous le titre : « L’influence humaine a réchauffé le climat à un rythme sans précédent au moins au cours des 2000 dernières années » La ressemblance avec la courbe en crosse de hockey du troisième rapport d’évaluation du GIEC est frappante. Michael Mann en fait d’ailleurs lui-même l’apologie dans un article du journal The Time du 9 août 2021. Il décrit cette crosse de hockey comme étant « encore plus longue, avec une lame plus tranchante » (Sic). Selon lui, « Le réchauffement récent n’est pas seulement sans précédent au cours des deux derniers millénaires, mais peut-être au cours des cent derniers millénaires. » Pour mieux illustrer son propos, il présente dans l’article du Time deux courbes, la sienne (1998), et celle du dernier rapport d’évaluation du GIEC (2021). Cette nouvelle courbe en crosse de Hockey ne figure que dans le résumé à l’intention des décideurs, la partie notoirement politique du rapport qui doit être approuvé mot à mot et à l’unanimité. On ne la retrouve pas dans le rapport principal ce qui laisse planer un doute sur sa signification scientifique, d’autant que comme la courbe de Mann elle ne prend pas en compte les périodes de réchauffement romaine et médiévale ni le petit âge glaciaire. Comme le note Henri Masson, Professeur (émérite) à l’Université d’Antwerpen dans un article publié par le site Sciences Climat & énergie, « elle sous-tend l’usage politique que le GIEC entend en faire, comme une arme de manipulation de masse visant à alerter les médias et les gens terrorisés ». Steve McIntyre s’est remis au travail Du coup, Steve McIntyre s’est remis à l’ouvrage en publiant sur son site Climate audit plusieurs articles (ici et là) analysant cette nouvelle crosse de hockey qui semble dériver des travaux de Darrell Kaufman publiés le 30 juin 2020 dans la revue Nature (on trouvera sur le site Skyfall une traduction en français de l’article de McIntyre). Comme pour la courbe de Mann, les principales critiques de McIntyre portent sur les erreurs, voire les manipulations résultant d’une mauvaise utilisation des « proxies », les auteurs de ces reconstructions de température sur un et deux millénaires évitant de fournir les données sous-jacentes : Il est difficile pour les lecteurs peu familiarisés avec le sujet d’apprécier pleinement l’extrême incohérence des données « proxy » sous-jacentes, étant donné la fausse précision du diagramme du GIEC. Il convient naturellement d’attendre que Steve McIntyre (et d’autres scientifiques) aient terminé ce travail de réanalyse pour porter un jugement définitif sur cette nouvelle courbe. Mais il est déjà douteux que des températures portant sur de si longues périodes puissent être fournies avec une telle précision (+/- 0,25 degré d’incertitude). Le fait que cette courbe n’apparaisse que dans le seul résumé à l’intention des décideurs porte à croire qu’elle n’est qu’un instrument de propagande destiné à forcer les décideurs politiques à accélérer leur agenda de décarbonation de l’économie mondiale.
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Pour sauver la planète, nous faut-il plus de radicaux écolos ou plus de démocratie ? Valérie Chansigaud, historienne des sciences de l'environnement et chercheuse associée au laboratoire SPHère (Paris VII-CNRS)* penche sans hésiter pour la seconde option. Cette chercheuse à l'approche originale, dont les travaux explorent la sensibilité culturelle aux questions écologiques, croit en notre capacité à trouver, pas à pas, des solutions au défi climatique. Et à faire primer le pragmatisme sur l'idéologie. Quelle est votre définition du progrès écologique ?Valérie Chansigaud : La notion de "progrès écologique" n'a pas de sens, me semble-t-il. Là où on peut parler de progrès, c'est lorsque la société adopte une démarche qui la rend plus "vertueuse" sur le plan environnemental, grâce à des avancées économiques ou de nouveaux modes d'organisation. Si l'on ne réfléchit pas à l'architecture sociale que l'on souhaite, l'écologie s'apparente à une sorte de panoplie que n'importe qui peut revêtir. Depuis deux siècles, on trouve des références à la nature et à son respect chez à peu près tous les acteurs politiques, de l'extrême droite - qui y voit le fondement de l'identité des peuples - aux anarchistes, pour qui la préservation de l'environnement est à la racine de l'exigence de progrès social et d'égalité, en passant par les plus modérés. En soi, proclamer qu'on va "respecter la nature" ne veut rien dire. Parce que chacun met ce qu'il veut derrière l'expression ? Tout à fait. Certains se présentent comme des chevaliers verts alors qu'ils nourrissent des desseins redoutables. Au XVIIIe siècle, l'économiste Thomas Robert Malthus considérait que respecter la nature consistait à respecter les hiérarchies sociales et donc à éviter que les pauvres ne prolifèrent. En outre, on peut très bien faire l'éloge de celle-ci sans réfléchir aux conditions de sa protection. La préservation de la planète est nécessairement un projet politique. Le progrès démocratique est au coeur de ce que l'on peut entendre par progrès écologique. LIRE AUSSI >> Guy Vallencien : "Nous aurons de plus en plus besoin de médecins humanistes" Pour quelle raison ? Pour avancer, on doit permettre à la recherche scientifique de se déployer de manière totalement indépendante, grâce à des financements publics. Il est aussi indispensable que la société civile soit suffisamment libre de s'exprimer pour porter ces questions au grand jour. Dans un système tyrannique, le concept de citoyenneté n'existant pas, toute expression d'une volonté collective est impossible. Vous iriez jusqu'à dire que les problèmes environnementaux naissent d'un défaut de fonctionnement de la démocratie ? Dans l'immense majorité des cas, ils résultent de l'expression d'intérêts divergents qui n'ont pas été correctement régulés. Prenez la question des pesticides à travers l'affaire Monsanto : l'entreprise a constamment tenté de contourner les règles démocratiques en commanditant des rapports d'expertise partiaux et en pratiquant une sorte de fichage de ses opposants. Depuis Adam Smith, nous savons que les acteurs économiques peuvent ne pas jouer le jeu s'il existe des instruments défaillants dans la démocratie. Chaque fois qu'une crise environnementale se produit, c'est parce que les différents acteurs n'ont pas pu se manifester librement ou parce que l'un d'entre eux a mobilisé le pouvoir pour le faire pencher en sa faveur. Je vais vous donner un autre exemple : depuis l'interdiction du pesticide DDT en 1970, les insecticides ont fait l'objet d'une foule de lois et de traités régionaux ou internationaux. A-t-on pour autant réglé la question ? Non, parce que l'on s'est centré sur la molécule, sans s'intéresser à ceux qui l'utilisaient - les agriculteurs - et aux populations affectées. Si l'on avait intégré ces acteurs, on aurait pu s'interroger sur la nécessité de transformer l'agriculture. afp.com/JOSH EDELSON Pourquoi le progrès écologique, ce ne serait pas cela, justement : protéger la nature en trouvant de nouvelles techniques et les régulations sociales appropriées ? Je crois qu'il serait beaucoup plus profitable de décaler la discussion, en se centrant sur ce qu'il faudrait faire non pas dans la nature mais dans la société. C'est en améliorant le fonctionnement de la démocratie que l'on peut répondre à la question posée par les enjeux environnementaux. Pensez aux gilets jaunes : c'est bien un défaut de dialogue qui a mené le gouvernement à adopter une hausse de la taxe carbone que les classes moyennes et populaires dépendantes de la voiture ont légitimement vécue comme inique. Si la discussion s'était engagée en amont, elle aurait permis une mise en place plus équitable de cet impôt. On trouve là l'illustration parfaite d'une mesure qui semble aller dans le bon sens, mais qui se révèle finalement contre-productive, pour n'avoir pas tenu compte de tous les acteurs concernés. LIRE AUSSI >> "Certaines ressources doivent devenir des biens communs" Le Ceta, ce traité de libre-échange entre le Canada et l'Europe qui vient d'être ratifié par la France sous le feu des critiques écologistes, est-il un autre exemple, selon vous, de cette insuffisance démocratique ? Oui, si l'on considère que les négociations ont été tenues secrètes, alors même que nous sommes dans une époque où le libre-échange est très contesté et que le complotisme fait des ravages. Les écologistes les plus radicaux jugent le capitalisme incompatible avec la préservation de l'environnement. La "décroissance" est-elle la seule option qui nous reste ? Nous avons sur ce type de questions une vision extrêmement utopiste, comme pouvaient l'être les discours socialistes au début du XIXe siècle. On croit qu'il suffit de dire : "La société dysfonctionne, alors transformons-la de fond en comble et ce sera le paradis sur terre." Remplacer la "main invisible" du marché de l'économie libérale par celle de la nature ne suffit pas. Nous n'aurions "qu'à" vivre en harmonie avec elle - sans que nul ne sache très bien en quoi la chose consiste - pour que tous les problèmes soient résolus. Quelle voie suivre, alors ? Je suis assez proche des pragmatiques américains tels que John Dewey, philosophe américain du siècle dernier : je pense que c'est la démocratie qui doit être radicale. Il nous faut une société capable de gérer un problème après l'autre, en s'adaptant, en sachant que nous n'en aurons jamais fini. Une société qui permette la souplesse, la justice, de façon à atteindre un point d'équilibre. Une société non pas idéale, mais "meilleure", en pariant sur l'idée qu'elle pourra continuer à s'améliorer dans l'avenir. C'était aussi la conception d'Elisée Reclus, le géographe anarchiste mort en 1905. D'après lui, toutes les phases de progrès comportent des moments de mouvement inverse, qu'il qualifie de "regrès". Mais cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas prendre des mesures fortes dans certains domaines. Que faire pour qu'un très grand nombre de citoyens s'emparent de ces questions et s'investissent dans les débats ? Le sujet n'est, en effet, pas tant celui des élites, politiques et économiques, que celui de tous ces citoyens qui sont en retrait, parfois volontairement, parfois involontairement, du fonctionnement de la société. Nous devons les amener à participer, parce qu'ils ont des choses à dire, et que c'est aussi à eux d'imaginer les solutions. Il faut créer des lieux pérennes où les uns et les autres puissent se retrouver pour discuter. LIRE AUSSI >> Cédric Villani : "Le vaisseau Terre a été livré sans mode d'emploi" La conférence citoyenne sur l'écologie mise en place par Emmanuel Macron doit vous paraître une bonne chose... Oui, à condition que cette conférence ne fonctionne pas comme un parc naturel : on crée un bel espace protégé pour ne pas avoir à s'occuper du reste. Ne pensez-vous pas, néanmoins, que les sociétés occidentales vivent aujourd'hui un tournant ? Que la conscience "verte" s'étend, à en juger par les bons résultats des listes écologistes aux récentes élections européennes ? En tant qu'historienne, je sais que toutes les tendances de fond mettent du temps à émerger. Je serais donc très prudente, d'autant que les signaux contraires ne manquent pas, comme l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis et de Jair Bolsonaro au Brésil, ou la montée des démocraties illibérales en Europe, régimes incompatibles avec le projet d'amélioration que je viens d'évoquer. Nous sommes dans une société totalement ambivalente et dans un moment de l'histoire où tout est possible : le pire comme le meilleur. Nous devons avoir un tant soit peu d'ambition pour penser le meilleur. Un militant écologiste masqué à Bangkok, le 8 septembre 2018, dénonce le "travail de sape" des Etats-Unis, à l'instar des organisateurs de la prochaine conférence sur le climat. afp.com/Lillian SUWANRUMPHA En agitant la menace de la fin du monde? Certainement pas ! Ce n'est pas en dressant la liste de tout ce que nous ne pourrons plus faire que nous parviendrons à avancer, mais en employant nos forces à fabriquer un monde désirable et moins inégalitaire. Quand je vois que les manifestations des jeunes contre le climat ont essentiellement conduit dans la rue des enfants des classes supérieures, je m'interroge. Le problème est qu'une partie des valeurs véhiculées par les questions d'environnement correspond aux constructions culturelles des plus riches. LIRE AUSSI >> "Les progressistes doivent montrer plus de passion" Quoi, par exemple ? Prenez le slogan de la frugalité. On entend partout qu'il faut faire des efforts, moins consommer. Mais pour les plus modestes, l'effort consiste avant tout à tenter de vivre correctement et à posséder des objets culturels qui permettent de se sentir intégré dans la société, avoir un smartphone par exemple. Consommer, ce n'est pas seulement acheter, c'est exister au regard des autres. Nous sommes dans une société extrêmement marquée par les différences de classe ; seulement, les discours environnementaux évacuent totalement cet aspect. Tout le monde est censé pouvoir prendre sa part de la même manière. Ce n'est pas vrai. Par notre mode de vie, nous avons fait basculer l'univers dans une nouvelle ère géologique, l'anthropocène. Faut-il davantage nous interroger sur notre responsabilité collective dans les désastres actuels ? Je me méfie de cette approche. Faire le procès de l'homme permet de ne pas faire celui de la société et donc, in fine, de ne rien changer. Nous n'avons aucune idée de ce que serait une société écologiquement responsable. L'homme n'a jamais été en harmonie avec la nature : l'expansion de l'espèce humaine à la préhistoire s'est accompagnée à peu près partout de la disparition d'un grand nombre d'espèces. Le génie de l'être humain a été de modifier les écosystèmes à son profit, ce qui a été fortement dommageable pour la biodiversité : sa régression actuelle n'est que l'accélération de phénomènes initiés il y a des dizaines de milliers d'années. Il ne s'agit pas de revenir à un âge d'or parfaitement imaginaire, mais d'imaginer des solidarités nouvelles dans un monde globalisé. * Valérie Chansigaud a publié, entre autres, L'Homme et la Nature. Une histoire mouvementée, Delachaux et Niestlé, Grand Prix de l'Académie française en 2014, et Les Français et la Nature. Pourquoi si peu d'amour ?, Actes Sud.
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Emmanuel Macron avait promis des mesures « historiques et structurantes ». Les annonces faites sur la loi Mobilités (LOM) et la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) les 26 et 27 novembre sont pourtant loin de répondre aux enjeux climatiques et environnementaux. Si ces annonces sont confirmées, les objectifs français de réduction de CO2 ne seront pas atteints tandis que les déchets nucléaires continueront de s’accumuler, « en même temps ». Décryptage, secteur par secteur. Transports : pas de coup de frein aux voitures et camions Pour rappel, le secteur des transports est responsable de 30 % des émissions de gaz à effet de serre en France. Si la France n’a pas tenu ses objectifs climatiques en 2016, c’est entre autres le secteur des transports qui a contribué à la faire déraper. C’est pourquoi il est urgent de réduire la place de la voiture, et d’investir massivement dans les moyens de transport alternatifs. Lors des annonces faites par Nicolas Hulot, alors ministre de la transition écologique, dans le cadre du Plan Climat, Emmanuel Macron et son gouvernement avaient fixé l’échéance de fin de vente des véhicules diesel et essence à 2040. Aujourd’hui, cet objectif – pourtant insuffisant – ne figure même pas dans le projet de loi Mobilités. Au-delà des beaux discours sur la justice sociale du Pdt @EmmanuelMacron, rappel des mesures concrètes à déployer pr réduire la dépendance des Français à la voiture et leur vulnérabilité face à l’augmentation des prix des carburants avec le @RACFrance : https://t.co/RA3t2Lj9G8 — Sarah Fayolle (@SarahFayolle) November 27, 2018 Pire, le projet de loi Mobilités laisse la porte ouverte aux autoroutes (en avalisant la construction de nouvelles infrastructures inutiles) et au transport routier de marchandises (en reportant la vignette poids lourds qui permettrait pourtant d’encourager le fret ferroviaire et fluvial, bien plus propre). Malgré quelques avancées qui restent à confirmer, ce projet de loi manque cruellement d’ambition. Agrocarburants : plus d’avions et plus de déforestation Alors que le trafic aérien mondial devrait doubler d’ici une dizaine d’année (selon l’OACI), la volonté du gouvernement d’incorporer 50 % d’agrocarburants d’ici à 2050 dans les réservoirs des avions est extrêmement préoccupante. En l’état actuel des technologies disponibles et des données économiques, cela provoquerait en effet une explosion de la demande en huile de palme et donc de nouvelles déforestation massives, fortement émettrices, dans les pays producteurs. L’huile de palme n’a rien à faire dans les transports, il faut au contraire mettre fin aux agrocarburants de première génération (obtenus à partir de cultures alimentaires) le plus vite possible. « Les #agrocarburants sont en réalité une source importante d'émissions indirectes de gaz à effet de serre. Produits en grande partie à base d'#HuileDePalme et de soja, ils ont un impact très important sur la #déforestation au niveau mondial. » https://t.co/gRDopUtAWJ — Greenpeace France (@greenpeacefr) November 22, 2018 Isolation des logements : les passoires passent encore Le secteur des bâtiments est le deuxième secteur fortement émetteur de gaz à effet de serre et co-responsable du retard pris par la France sur ces objectifs climatiques. En France, on dénombre plus de 7 millions de passoires énergétiques : logements mal isolés, à l’origine des factures de chauffage très élevées de nombreux Français-es, de plus en plus nombreuses-eux à ne pas pouvoir les payer. Bonne nouvelle : le potentiel d’économie d’énergie et d’électricité est énorme et permettrait à la fois de réduire la consommation d’énergie, la dépendance au fioul et au nucléaire, les pics de consommation liés au chauffage électrique et la facture énergie des Français-es. Mauvaise nouvelle : ce potentiel est sous-exploité. A la lecture de la Stratégie nationale bas carbone et de la Programmation pluriannuelle de l’énergie, les moyens ne sont pas réunis pour améliorer rapidement la performance énergétique des logements. Électricité : obsession du nucléaire et énergies renouvelables mal aimées L’électricité en France ne représente qu’une faible part des émissions de gaz à effet de serre, mais sa transformation en profondeur s’impose afin de respecter les objectifs de développement des énergies renouvelables à horizon 2020 et 2030 (d’ici là, 40 % de la production d’électricité en France doit être d’origine renouvelable), et de réduire la part du nucléaire (faiblement émetteur de gaz à effet de serre mais générateur de déchets nucléaires et de risques majeurs) à l’horizon 2025, comme la loi de transition énergétique de 2015 l’impose. Charbon : un écran de fumée Point positif parmi les annonces faites le 27 novembre, même si cet objectif avait déjà été acté sous le précédent quinquennat et réitéré fin 2017 : Emmanuel Macron a confirmé la fermeture des quatre dernières centrales à charbon d’ici la fin de ce quinquennat. C’est une bonne nouvelle, mais, contrairement à ce que le président français a affirmé, cela ne permettra pas de faire « la moitié du chemin » pour atteindre nos objectifs climatiques : le charbon représente aujourd’hui moins de 2 % des émissions de gaz à effet de serre en France… Il faudra donc faire bien plus, notamment sur les transports et les logements pour parcourir ne serait-ce que la moitié du chemin. La France compte 4 centrales à charbon, qui fonctionnent peu et comptent pour moins de 2% des émissions de GES en France. Les fermer n'est donc pas "faire la moitié du chemin sur le climat", @EmmanuelMacron.#TransitionEnergetique — Greenpeace France (@greenpeacefr) November 27, 2018 Ces annonces sur le charbon servent surtout de chiffon rouge au chef d’Etat pour justifier un recul flagrant sur tous les autres tableaux, dont le nucléaire. Il est pourtant envisageable de fermer les centrales au charbon et des réacteurs nucléaires, en plus de ceux de Fessenheim, tout en réduisant les émissions de CO2 d’ici à 2025… à condition de mener une politique volontariste en matière d’économie d’énergie, d’efficacité énergétique, de développement des énergies renouvelables et de transports. Nucléaire : reculer pour mieux sauter… dans le vide Sur le nucléaire, on est bien loin des décisions historiques annoncées. Emmanuel Macron repousse à 2035 l’échéance pour réduire à 50 % la part d’électricité d’origine nucléaire. Il ne prend aucun engagement sous son propre quinquennat, refusant de fermer avant 2025 (au mieux) des réacteurs autres que ceux, à bout de course, de Fessenheim (en 2020). Au total, le Président dit vouloir fermer 14 réacteurs d’ici à 2035… Ce qui reviendrait à acter la prolongation de 44 réacteurs nucléaires, pourtant déjà vieillissants et mal en point, qui auront alors en moyenne plus de 49 ans d’exploitation au compteur. Et, cerise sur le gâteau atomique, il envisagerait même de construire de nouveaux réacteurs, malgré le fiasco des EPR, de Flamanville à Hinkley Point, et la dette brute colossale d’EDF (67 milliards d’euros en 2018 !). Ce « plan » ressemble fortement à celui rêvé (et décidé ?) par EDF, qui a d’ailleurs accueilli cette annonce comme une « excellente nouvelle ». .@EmmanuelMacron botte en touche et n'aura pas à gérer des fermetures de centrales nucléaires pourtant vieillissantes sous ce quinquennat – mis à part Fessenheim, dont les réacteurs auraient déjà dû fermer… #PPE https://t.co/eGqwpGB4pZ pic.twitter.com/ES80xpCcQw — Greenpeace France (@greenpeacefr) November 27, 2018 Autrement dit, le gouvernement a de nouveau plié face au lobby du nucléaire, malgré le prix élevé à payer pour les contribuables, en dépit des déchets radioactifs dont on ne sait déjà plus que faire, et au mépris des dangers pour les Français-es et leurs voisins européens qui vivent à proximité de centrales vétustes. Énergies renouvelables : un potentiel verrouillé Le chef d’Etat s’est dit très favorable au développement des énergies renouvelables. Mais il a aussi affirmé qu’il n’y a aucun lien entre part du nucléaire et rythme de développement des énergies renouvelables. Pourtant, si la France accuse un sérieux retard en la matière malgré son énorme potentiel, c’est bien à cause de l’effet « verrou » du nucléaire, dont les coûts gigantesques mettent en péril la santé économique d’EDF et limitent considérablement ses marges de manœuvre pour financer des projets d’énergie renouvelables ambitieux. Verrou qui n’est pas prêt de sauter : avec la fermeture annoncée de seulement six à huit réacteurs d’ici à 2030, il devient plus que difficile d’atteindre l’objectif fixé par la Loi sur la Transition énergétique de produire 40 % de l’électricité à partir d’énergies renouvelables. Les investissements dans la transition énergétique ☀️ permettent de créer 2,5 fois plus d'emplois que ceux dans le #charbon 🏭 ou dans le #nucléaire ☢️, selon les estimations de l'@ademe https://t.co/YyOb01XIk2 — Greenpeace France (@greenpeacefr) November 30, 2018 La France arrive à la COP24 affaiblie par ses contradictions et ses renoncements. Pour être crédible sur la scène européenne et internationale, elle doit donc revoir dès à présent sa copie et prendre enfin des engagements fermes et ambitieux, à la hauteur des défis climatiques et environnementaux.
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Après le passage dévastateur du cyclone Eta il y a deux semaines, le dangereux ouragan Iota a touché terre dans la même région dans la nuit de lundi à ce mardi en Amérique centrale, au nord de la côte caraïbe du Nicaragua. Au moins une personne a été tuée au passage de la tempête sur la minuscule île colombienne de Providencia, où elle a causé d'importants dégâts. Alors qu'il avait atteint la catégorie maximale de 5, Iota a été rétrogradé en catégorie 4 par le Centre national des ouragans américain (NHC) mais reste qualifié d'"extrêmement dangereux" avec des vents de plus de 250 km/h. L'oeil d'Iota a touché terre à 19 heures locales (2 heures en France) à 41 km au sud de la ville portuaire nicaraguayenne de Bilwi, a précisé lors d'une conférence de presse à Managua Marcio Baca, directeur de l'institut nicaraguayen de météorologie Ineter. Ce mardi matin heure française, la tempête avait faibli, les vents atteignant 165 km/h, et devait encore baisser d'intensité d'ici mercredi en touchant l'intérieur des terres. "Le vent est trop fort, il a tout emporté, le toit et les fenêtres en bois de ma maison en béton. J'ai dû me réfugier dans une maison voisine", a témoigné une habitante de Bilwi, au Nicaragua, Jessi Urbina. D'autres habitants de la ville ont raconté que l'ouragan avait arraché des toits "comme s'ils étaient en carton". À Providencia, le toit de l'hôpital local a été en partie arraché et plus de 6000 personnes étaient privées de courant, selon le chef de la police de cette île, le colonel John Fredy Sepulveda. Iota suit la même trajectoire que l'ouragan Eta, de catégorie 4, qui a dévasté l'Amérique centrale, faisant plus de 200 morts il y a à peine 15 jours. Ce nouvel ouragan représente une "menace mortelle" pour l'Amérique centrale, a averti le NHC, basé à Miami. L'ouragan, le treizième de l'année à frapper l'Amérique centrale, menace des zones au Honduras et au Nicaragua de "pluies torrentielles", de "vents extrêmement violents" et de "submersions côtières dangereuses", selon les météorologues américains. Des dizaines de milliers de personnes ont été évacuées préventivement au Nicaragua, au Honduras et au Guatemala qui ne se sont pas encore relevés du passage d'Eta. Le Salvador s'est également déclaré en alerte maximum. Eta a privé de maisons des centaines de milliers d'habitants et causé d'énormes dégâts aux infrastructures. Environ 2,5 millions de personnes ont été affectées, selon les estimations officielles. Les pluies torrentielles de Iota vont donc s'abattre sur des terres gorgées d'eau et sur des populations déjà sinistrées par inondations et glissements de terrain. À Bilwi, au Nicaragua, ville portuaire de plus de 40 000 habitants, principalement des indiens Miskitos et des descendants d'Africains, beaucoup se sont efforcés dimanche et lundi de renforcer les toits de leurs frêles maisons de bois. "Jamais nous n'avons vu auparavant des ouragans se succéder ainsi en si peu de temps", se désespérait Silvania Zamora, une habitante de Bilwi. Un homme renforçait le toit de sa maison à Bilwi, au Nicaragua, le 16 novembre 2020 STR / AFP "Psychologiquement, ce n'est pas facile de perdre ce que l'on possède et de recommencer. Certains ont de vieilles petites maisons et nous risquons de tout perdre", a-t-elle expliqué. "Certains d'entre nous préfèrent rester et mourir ici dans leur maison", a-t-elle déclaré. Les autorités ont ordonné aux habitants de quitter les lieux, mais beaucoup refusent de se rendre dans les refuges déjà saturés par crainte du Covid-19. "Quelque 80 000 familles seront en danger", selon Guillermo Gonzalez, chef de l'agence nicaraguayenne de gestion des catastrophes Sinapred. Les populations près de la frontière avec le Honduras sont en train d'être évacuées, a-t-il dit. Le NHC prévoit jusqu'à 40 centimètres de précipitations sur le Honduras, le nord du Nicaragua, le Guatemala et le sud du Belize, avec des pluies encore plus fortes par endroits allant jusqu'à des cumuls de 76 cm. "Ces pluies entraîneraient des crues soudaines et des inondations importantes et potentiellement meurtrières, ainsi que des glissements de terrain", a-t-il averti. Au Honduras, en prévision d'inondations imminentes, policiers et militaires ont évacué dimanche au moyen de canots et d'hélicoptères, pour la deuxième journée consécutive, des dizaines de milliers d'habitants de la vallée de Sula, aux abords de San Pedro Sula, deuxième ville du pays. Le pays a été durement frappé par Eta, et 40 000 personnes sont toujours réfugiées dans des centres d'hébergement. Le gouvernement a réduit l'eau contenue dans le principal barrage hydro-électrique du Honduras, en prévisions des pluies d'Iota qui pourraient le faire déborder. Au Guatemala, l'agence de gestion des catastrophes a appelé les habitants à évacuer dans le nord et le nord-ouest du pays. Le réchauffement des mers causé par le changement climatique rend les ouragans plus forts plus longtemps après qu'ils touchent terre, selon les scientifiques. Un nombre record de trente tempêtes tropicales a été enregistré cette saison dans les Caraïbes, en Amérique centrale et dans le sud-est des Etats-Unis. Les chefs d'Etat d'Amérique centrale, qui accusent les pays industrialisés d'être responsables du réchauffement climatique, ont présenté conjointement lundi une demande d'aides pour la reconstruction aux organismes financiers internationaux.
true
Le président de la République a reçu une lettre ouverte des membres de la Convention climat, ou plus précisément de membres de l’association « Les 150 » qui regroupe les participants à la convention climat. Plus précisément encore, la lettre provient de « l’ensemble des citoyens actifs au sein de l’association ». Ce courrier déplore que des acteurs économiques, ou même des ministres, aient l’outrecuidance de ne pas respecter à la lettre les prescriptions issues de cet exercice. Contrepoints a décortiqué les faiblesses de ces prescriptions. Cette lettre adressée à Élysée constitue cependant un élément nouveau riche en enseignements. Si l’on met en effet dans un même panier un certain nombre des informations qui ressortent de ce courrier, on voit se dessiner un dispositif qui est pour le moins une triple atteinte aux principes républicains les plus élémentaires. IL N’Y A PLUS À DÉBATTRE ! La première atteinte à ces principes est le ton insupportable avec lequel sont évoquées les objections éventuelles aux propositions de la Convention. On peut en effet y lire : « Dans une période où des communications ouvertement hostiles à nos propositions sont formulées par certains acteurs professionnels, des déclarations ministérielles discordantes sur les sujets de l’aérien, de la publicité, du déploiement de la 5G, de la baisse de la TVA relative au transport ferroviaire, ou d’autres, viennent renforcer le trouble et obscurcir la parole présidentielle ». (Le gras est dans la lettre). Certes il est précisé que « L’essence même de la Convention est de privilégier le débat » mais cette précaution marque ses limites dans les dernières lignes du même paragraphe : « est-il seulement envisageable de sacrifier des dispositions nécessaires au changement que nous devons engager ? » Si ce n’est pas envisageable c’est que c’est exclu du débat ! L’article 11 de la Déclaration des droits de l’Homme est quotidiennement violé dans notre société par des manifestations diverses d’intolérance. Il prescrit en effet : L’opinion d’un citoyen considérant qu’il y a mieux à faire que ce qui a été suggéré par la Convention climat, fut-il ministre, est ainsi constitutionnellement recevable et par conséquent « envisageable » ! QUI DÉTIENT LA LÉGITIMITÉ DES CHOIX POLITIQUES ? Il y a là un dévoiement de ce qu’a été la conception des Conventions citoyennes lorsque ce dispositif venu des pays scandinaves a été introduit pour enrichir nos méthodes d’évaluation et de concertation. Je crois avoir une idée assez précise de cette conception initiale pour avoir incité et participé à la première expérience française en la matière, à la faveur du « Débat public sur la politique des transports dans la vallée du Rhône et l’arc languedocien » qui s’est tenu en 2006. Ce que nous dénommions alors un « atelier citoyen » a en effet été introduit dans ce débat avec la mission clairement établie par la CNDP (Commission Nationale du Débat Public) de susciter la formulation des problèmes et de l’éventail de leurs solutions par de « simples citoyens ». Naturellement, le ministre des Transports à l’initiative de ce débat n’était pas lié par cette formulation, pas plus qu’il ne l’était par les conclusions finales du débat public. Pas plus d’ailleurs qu’aucun ministre n’est lié par les préconisations ou les évaluations dont il peut disposer, fussent-elles produites par ses propres services. C’est là le respect du principe fondamental de notre République qui est celui du peuple souverain, une souveraineté qu’il peut exercer par referendum ou qu’il peut déléguer aux élus de la Nation ou d’une collectivité territoriale. La légitimité du choix politique ne saurait avoir d’autre source et surtout pas celle d’un tirage au sort. Ces « citoyens actifs au sein de l’association des 150 », ou ceux qui les inspirent, ont entrevu cet obstacle institutionnel et le contournent en se réclamant du président de la République et, plus précisément, de son engagement pour un processus « sans filtre ». Il lui est rappelé dans la lettre qu’il a exprimé cet engagement le 10 janvier, au commencement du processus, et le 29 juin pour la remise officielle de la copie et des 149 propositions. Il lui est rappelé aussi que, dans cette dernière cérémonie, il prolongeait le mandat des citoyens en leur demandant de suivre la mise en œuvre de nos mesures, notamment dans la perspective d’un projet de loi dédié. (En gras dans la lettre). Cela veut dire, en somme : laissez-nous donc exercer cette bribe de souveraineté que vous nous avez déléguée. LES « PLACES ET EMPLOIS PUBLICS » NE SE GAGNENT PAS À LA TOMBOLA Une exigence bien outrecuidante venant de citoyens qui ont le mérite fondamental d’avoir été tirés au sort mais qui n’en revendiquent pas moins, dans cette lettre au Président, la « création d’un statut spécifique du citoyen pour combiner vie personnelle et engagement fort ». Ma longue expérience professionnelle du service public me laisse penser que nous ne sommes pas loin d’une revendication de titularisation, mais je peux me tromper. Si l’on s’en tient à la revendication de compétence, au sens institutionnel du mot, cela constitue une autre atteinte à un autre principe fondamental, conquête essentielle de la Révolution, qui est exprimé par l’article VI de la Déclaration des droits de l’Homme : Il s’agissait évidemment d’évincer les nominations héréditaires mais pas pour autant de les fonder sur un tirage au sort. Replacées dans leur contexte général, ces péripéties restent dérisoires. Il s’agit de réduire nos émissions de gaz à effet de serre, ce qui n’est pas déraisonnable, même si les émissions de ce pays représentent moins de 1 % des émissions mondiales ; même si au sein de l’Union européenne nous faisons mieux, ou plutôt moins mal, que tous nos voisins avec moins de 5 tonnes de CO2 par an et par habitant ; même si nous avons réduit de 45 % cette émission par habitant depuis 1981 ; même si chaque Allemand en émet 91 % de CO2 de plus que chaque Français (grâce à la pression politique des écologistes d’Outre-Rhin contre l’électronucléaire). Tout cela situe le bénéfice que tirera la planète d’une baisse de 10 à 5 % de la TVA sur les billets de chemin de fer. Il ne serait pas dérisoire cependant si, pour des bilans carbone bien incertains, étaient retenues les suggestions de la Convention climat susceptibles de détruire des emplois du tourisme, de l’agriculture, de l’aéronautique, de la motorisation diesel ou du transport aérien. Les citoyens, je veux dire une bonne partie de tous les autres (hors les 150), sauraient gré au gouvernement de ne pas plomber les quelques secteurs dans lesquels ce pays existe encore et se situe parmi les leaders mondiaux.
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RÉSULTATS CLÉS → La haute mer (eaux internationales) représente 43 % de la surface du globe et 70 % de l’espace vital disponible sur notre planète, terres et mers comprises. Cet immense espace abrite un monde marin complexe doté d’une biodiversité aussi riche que celle des eaux côtières et des zones terrestres. → Les écosystèmes marins de haute mer sont la pompe biologique des océans : ils captent le dioxyde de carbone en surface et le stockent dans les profondeurs. Sans ce service essentiel, notre atmosphère contiendrait 50 % de CO2 en plus, et la hausse des températures rendrait le monde inhabitable. → Aujourd’hui, la pêche en haute mer et l’émergence des activités d’exploitation minière en eaux profondes menées par une poignée de pays, riches pour l’essentiel, viennent allonger la liste des menaces pesant déjà sur les océans : changement climatique, acidification, plastiques et autres pollutions, pour ne citer qu’elles. → La création de réserves marines est donc fondamentale si nous voulons protéger les habitats et les espèces, restaurer la biodiversité des océans, aider les écosystèmes marins à se régénérer et ainsi préserver les biens et services qu’ils fournissent. → En se dotant d’un traité international juridiquement contraignant visant à protéger la vie et les habitats marins situés au-delà des juridictions nationales, les Nations unies fourniront ainsi aux États parties des bases solides pour créer des réserves marines en haute mer. → La communauté scientifique appelle à la protection d’au moins 30 % des océans de la planète. La présente étude explique comment ce chiffre de 30 % pourrait être atteint de sorte à protéger la grande diversité de la faune et de la flore marines présentes en haute mer. → Pour ce faire, cette étude s’appuie sur des données biologiques, océanographiques, biogéographiques et socioéconomiques telles que la répartition des requins, des baleines, des monts sous-marins, des fosses abyssales, des cheminées hydrothermales, des fronts océaniques, des upwellings, des zones biogéographiques, des pressions exercées par la pêche commerciale, des concessions minières, etc. → Le processus de création d’un réseau d’aires protégées vise à renforcer la résilience aux changements environnementaux en général et aux incertitudes grâce à : l’adoption d’une stratégie de minimisation des risques pour la sélection des habitats ; une vaste couverture des océans favorisant la connectivité et la création de refuges de dernier recours ; et l’utilisation des données relatives à la température de la surface de la mer (TSM) afin de recenser les endroits susceptibles de changer plus lentement ou de mieux s’adapter au stress engendré par la hausse des températures. → Les résultats de ce rapport montrent qu’il est tout à fait possible de créer un réseau mondial d’aires marines protégées représentatif sur le plan écologique pour répondre à la crise actuelle à laquelle nos océans doivent faire face et permettre leur restauration. Ce besoin est impérieux et les moyens pour agir d’ores et déjà disponibles. La réalisation de ce projet ne dépend donc que de la volonté politique.
true
D’après la réanalyse de dernière génération ERA5, la température globale en 2020 a connu une anomalie quasiment équivalente à celle de 2016, année marquée par un record de chaleur. L’épisode de 2016 avait été favorisé par un événement El Niño exceptionnel, l’un des plus forts jamais observés avec celui de 1998. L’année 2020 n’a pas été réchauffée comme 2016 par le largage de chaleur dans le Pacifique, typique des événements El Niño. Copernicus doit publier le bilan officiel de la réanalyse ERA5 le 8 janvier 2021 (dans quelques heures, au moment où cet article est écrit). 2020 devrait se situer légèrement derrière 2016 dans ce bilan officiel mais au vu du faible écart, Copernicus pourrait parler de quasi-égalité entre ces deux années. On ne peut qu’être surpris par ces anomalies équivalentes dans un contexte fort différent. Il ne fait ainsi aucun doute que le niveau exceptionnel atteint en 2016 et en 2020 est dû au réchauffement climatique. Sans El Niño et avec un cycle solaire au plus bas, l’influence des gaz à effet de serre n’en est que plus manifeste en 2020. L’Europe a en outre connu en 2020 son année la plus chaude jamais enregistrée avec 1,6°C au-dessus de la période de référence 1981-2010 et 0,4°C au-dessus de 2019, l’année la plus chaude précédente. Voici un comparatif des deux années. Les cartes ci-dessous montrent la différence entre 2020 et 2016 (Résultat = température de 2020 – température de 2016). La première montre la différence annuelle – 0,007°C – avec un contraste évident dans le Pacifique Est, une région déterminante pour les anomalies de température à court terme. Les cartes suivantes montrent les différences mois par mois. Six mois de 2016 ont été plus chauds que 2020 ; six mois de 2020 ont été plus chauds que 2016. Les anomalies sont relatives à la période 1981-2010. Pour chaque mois, l’indice ONI est précisé pour le mois en cours et les deux mois précédents. L’ONI, qui reflète la température dans la région Niño 3.4 du Pacifique, est un indice clé d’ENSO : des valeurs supérieures à +0.5 montrent la présence d’El Niño, des valeurs supérieures à +2.0 sont le signe d’un événement exceptionnel. Des valeurs inférieures à -0.5 témoignent de conditions La Niña. L’année 2016 avait connu les valeurs ONI les plus élevées jamais observées, avant d’évoluer vers des conditions La Niña faibles par la suite. L’année 2020 a été marquée par un ONI légèrement positif dans les premiers mois avant de voir émerger une La Niña modérée, juste sous le seuil qualifié de « fort ». Cet épisode devrait en principe tirer les anomalies vers le bas en 2021. Janvier : plus chaud en 2020 Janvier 2016 : +0.742°C – ONI NDJ : +2.6 Janvier 2020 : +0.772°C – ONI NDJ : +0.5 Février : plus chaud en 2016 Février 2016 : +0.885°C – ONI DJF : +2.5 Février 2020 : +0.796°C – ONI DJF : +0.5 Mars : plus chaud en 2016 Mars 2016 : +0.82°C – ONI JFM : +2.2 Mars 2020 : +0.682°C – ONI JFM : +0.6 Avril : plus chaud en 2016 Avril 2016 : +0.712°C – ONI FMA : +1.7 Avril 2020 : +0.703°C – ONI FMA : +0.5 Mai : plus chaud en 2020 Mai 2016 : +0.576°C – ONI MAM : +1 Mai 2020 : +0.627°C – ONI MAM : +0.3 Juin : plus chaud en 2020 Juin 2016 : +0.435°C – ONI AMJ : +0.5 Juin 2020 : +0.534°C – ONI AMJ : 0 Juillet : plus chaud en 2016 Juillet 2016 : +0.527°C – ONI MJJ : 0 Juillet 2020 : +0.492°C – ONI MJJ : -0.2 Août : plus chaud en 2016 Août 2016 : +0.577°C – ONI JJA : -0.3 Août 2020 : +0.442°C – ONI JJA : -0.4 Septembre : plus chaud en 2020 Septembre 2016 : +0.554°C – ONI JAS : -0.6 Septembre 2020 : +0.63°C – ONI JAS : -0.6 Octobre : plus chaud en 2020 Octobre 2016 : +0.581°C – ONI ASO : -0.7 Octobre 2020 : +0.616°C – ONI ASO : -0.9 Novembre : plus chaud en 2020 Novembre 2016 : +0.642°C – ONI SON : -0.7 Novembre 2020 : +0.775°C – ONI SON : -1.2 Décembre : plus chaud en 2016 Décembre 2016 : +0.534°C – ONI OND : -0.7 Décembre 2020 : +0.434°C – ONI OND : -1.3
true
Encourager la rénovation énergétique des bâtiments, les énergies renouvelables, une économie plus circulaire : 92 grands patrons, LVMH, BNP Paribas, Air France-KLM, veulent "mettre l'environnement au coeur de la relance économique", avec la "justice sociale". Ces entreprises, membres de l'association Entreprises pour l'environnement (EPE), estiment dans une tribune publiée par Le Monde qu'"une large part des moyens financiers qui seront prochainement mobilisés pour la relance économique aurait tout intérêt à l'être (...) pour accompagner la transition écologique, avec un souci encore plus affirmé de justice sociale". Le gouvernement français a déjà adopté un plan d'urgence de 110 milliards d'euros pour soutenir l'économie française, dont 20 milliards pour des entreprises stratégiques en difficulté. Air France-KLM a obtenu 7 milliards de prêts directs ou bancaires garantis. Renault bénéficie d'un prêt garanti par l'Etat de 5 milliards et la SNCF a fait savoir qu'elle aurait besoin d'aide. Un plan de relance de l'économie est attendu en septembre ou octobre. Pour ces grands patrons d'industries (Thales, Airbus, Renault, Michelin), de banques et d'assurance (Axa, Société générale), des transports (SNCF, RATP), du luxe (Kering, Chanel), de l'énergie (EDF), de l'agroalimentaire (Danone), du patronat (Medef) il faut "à court et moyen terme" soutenir "la rénovation énergétique des logements et bâtiments", "le développement de mobilités décarbonées", "l'expansion et le stockage des énergies renouvelables et décarbonées". Ils plaident aussi pour "rendre nos outils industriels en Europe plus résilients", avec "le développement d'une économie plus circulaire et celui d'une alimentation plus durable et plus locale", ainsi qu'une aide à la recherche. Ils soutiennent le Pacte vert européen visant la neutralité carbone d'ici 2050, qui pourrait être remis en cause à la faveur de la crise du Covid-19. Les experts scientifiques et économiques du Haut conseil pour le climat (HCC) ont plaidé récemment pour que les aides publiques destinées aux secteurs touchés par la crise du Covid-19 soient conditionnées par "des plans précis" en faveur du climat et posé la question d'une relance "coûte que coûte" de l'aviation, secteur très polluant. Des ONG et des élus ont regretté que l'Etat n'ait pas conditionné son aide à Air France à des engagements écologiques, tandis que d'autres demandent que les entreprises ayant bénéficié du dispositif de chômage partiel financé part des fonds publics ne versent pas de dividendes. Le gouvernement a simplement appelé à la modération.
true
Qu’est ce que l’accord d’Escazu, le premier traité environnemental d’Amérique latine ? L’accord d’Escazu est le premier traité environnemental d’Amérique latine et des Caraïbes, protégeant notamment les droits des défenseurs de l’environnement. Il a été promulgué jeudi 22 avril. Que dit cet accord ? Escazu est une ville située au sud-ouest de San José, la capitale du Costa Rica, démocratie verte d’Amérique Centrale. En accueillant le dernier tour des négociations entre des pays d’Amérique latine et des Caraïbes, le 4 mars 2018, cette ville costaricienne a donné son nom à cet accord régional. Après un processus de ratification particulièrement lent, il est entré en vigueur le 22 avril, lors de la journée mondiale de la Terre. Dans un message enregistré, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a déclaré que l’entrée en vigueur de cet accord « nous donne de l’espoir et de l’inspiration et ouvre la voie à une réglementation durable et résiliente » pour enrayer le changement climatique, l’effondrement de la biodiversité et la pollution de l’environnement. La Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a estimé que « face aux dommages environnementaux et aux injustices, les instruments juridiques comme l’accord d’Escazu sont fondamentaux pour tenir les États responsables et défendre les droits et la santé des personnes et de la planète ». À quoi sert ce traité ? Ce traité a pour but de renforcer les droits des protecteurs l’environnement au niveau régional, en Amérique Latine et dans les Caraïbes. Il vise à garantir la protection de l’environnement et de la santé des personnes, principalement des peuples indigènes. Des communautés indigènes, des agriculteurs et activistes de la région ont dénoncé à maintes reprises des menaces pour s’être opposés aux intérêts de compagnies minières, forestières, agro-industrielles, éoliennes, hydroélectriques ou gazières. Il est le premier à introduire des dispositions spécifiques pour protéger les droits des défenseurs de l’environnement, cibles de nombreux assassinats en Amérique latine. « En 2019, 210 défenseurs de l’environnement ont été tués dans le monde, dont deux tiers dans notre région », rappelle Alicia Barcena, secrétaire générale de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (Cepalc), l’agence régionale des Nations unies. « La meilleure façon de traiter les questions d’environnement est d’assurer la participation de tous les citoyens concernés, au niveau qui convient », proclamait le principe 10 de la Déclaration de Rio, lors du Sommet de la Terre de 1992. Le traité reprend ces droits déjà inscrits afin de permettre aux personnes et aux communautés d’être informées et entendues dans les processus décisionnels qui affectent leurs vies et leurs territoires. Qui sont les signataires ? Après l’adoption de l’accord par 24 pays de la région dont le Brésil, 12 d’entre eux l’ont ratifié (Antigua-et-Barbuda, Argentine, Bolivie, Equateur, Guyana, Mexique, Nicaragua, Panama, Saint-Christophe-et-Niévès, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Sainte-Lucie et Uruguay) et scellent ainsi son entrée en vigueur sur leur territoire. Pourquoi est-il promulgué seulement maintenant ? « Depuis son adoption en 2018, le processus de signature et de ratification a été très lent, en partie à cause des changements politiques dans la région, de la crise de la Covid-19 et du retard dans les processus de ratification au sein des organes législatifs – résultant du lobbying des représentants du secteur privé et de la diffusion d’arguments inexacts ayant entraîné une confusion sur les impacts potentiels que cet accord pourrait avoir pour les pays une fois ratifié », explique sur son blog l’Institut du Développement Durable et des Relations Internationales. Pour que ce traité puisse entrer en vigueur, il était nécessaire qu’au moins 11 pays le ratifient. Le paragraphe 1 de l’article 22 spécifie que la promulgation prendra acte « le 90e jour après la date du dépôt du onzième instrument de ratification ».Le 22 janvier dernier, le Mexique a été le onzième pays à le ratifier auprès des Nations Unes, suivi par l’Argentine.
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Les électeurs de l’Etat fédéré de Bavière étaient appelés à voter ce week-end. Devant la vision pour le moins orientée de la presse française concernant les résultats de ces élections, il convient de regarder d’un peu plus près les chiffres et de sortir du catastrophisme grandiloquent que l’on nous sert comme de bonne habitude et qui claironne une défaite historique pour Angela Merkel, une victoire tout aussi historique pour les écologistes et une poussée de l’extrême droite : bref l’apocalypse de l’hégémonie néo-libérale-germanique en perspective, avec ses conséquences sur l’Europe, sur le couple franco-allemand, sur le rapport de force entre Emmanuel Macron et Angela Merkel, sur l’opportunité certaine de celui-ci à reprendre les rênes, de l’espoir enfin retrouvé pour les enjeux climatiques, pour la fin du glyphosate, du diesel et des centrales nucléaires, sur la déroute de l’austérité, etc… Les résultats sont les suivants : Ces chiffres sont d’abord une confirmation de la tendance qui s’était dessinée lors des dernières élections fédérales et qui avait conduit à la tentative avortée de coalition arc-en-ciel unissant la droite, les écologistes et libéraux. LE RETOUR DES LIBÉRAUX Les 11,3 % du jeune parti libéral conservateur , qui n’existe que depuis 9 ans, combinés au score de 5 % des libéraux-démocrates traditionnels confirment le résultat qu’avait fait le FDP de 10,75 % lors des élections fédérales et qui lui avait permis de revenir au Bundestag avec 80 sièges. Avec un total de 16,3 % des voix et de 18,5 % des sièges en combinant les électeurs libres et le FDP, l’alliance de l’un ou des deux partis libéraux avec la CSU qui obtient 41,5 % des sièges semble être la solution la plus probable pour former la prochaine coalition au pouvoir en Bavière. LE FLOP DES POPULISTES Avec 10,3 %, les populistes de l’AFD sont très largement en dessous de leur objectif le plus pessimiste. Ce sont surtout eux les victimes du ras-le-bol de l’escalade verbale anti-migrants. L’AFD se trouve bien isolée dans cet extrême-centre marécageux du ni-ni qui ne propose aucune vision économique ou sociétale ni aucune ouverture qui lui permettrait de s’allier à d’autres partis. Comme lors des élections fédérales, la marée populiste qui avait fait flop au plan national, ne parvenant à s’imposer que dans l’est du pays a fait de nouveau flop dans cette Bavière où elle avait cependant remporté de nombreuses secondes places. LE NAUFRAGE SOCIAL-DÉMOCRATE Tout comme en France, la gauche bavaroise n’en finit plus de se ridiculiser avec des résultats catastrophiques, entraînant dans son naufrage toute la gauche allemande. Car de cette gauche qui a dominé l’Allemagne dans les années Brandt, Schmidt puis Schröder, et dont on a tant chanté les louanges de la social-démocratie triomphante, il ne reste plus rien, à peine quelques irréductibles troublions écologistes, regroupement hétéroclite de protestataires indécrottables qui, après avoir largement mis de l’eau dans leur vin et malgré leur seconde place, se retrouvent quand même totalement isolés. Quant aux homologues des Frondeurs, des Insoumis, des communistes et de la litanie des partis anticapitalistes et trotskistes, regroupés dans Die Linke (La Gauche) et qui aurait dû bénéficier de l’effondrement du SPD (si on suit le discours d’un Mélenchon assuré de bénéficier de la disparition du parti socialiste), ils sont réduits à l’état de fossiles vivants. QUELLES CONSÉQUENCES ? C’est surtout la gamelle du parti social-démocrate avec qui Angela Merkel a dû se résoudre à s’allier au plan fédéral qui met cette dernière dans une situation un peu délicate, bien plus que le recul de la CSU qui sortira de cette élection en ayant à la fois éliminé la gauche et les populistes. Est-ce qu’Angela Merkel s’en trouve affaiblie ? Pas vraiment, car ces résultats ne remettent pas en question sa majorité actuelle. Ils mettent surtout en position de faiblesse le SPD qui sera encore moins en position d’imposer ses revendications dans la coalition. Mais ces résultats mettent surtout en lumière le constat d’échec de la stratégie d’une certaine droite consistant à tenter de draguer cet hypothétique électorat populiste, stratégie désavouée par les électeurs lassés par ces jeux politiciens et sanctionnée par les bons scores des libéraux qui ont su construire un programme et un discours constructif et non pas uniquement dégagiste et démagogique. Un constat qui permettra surtout à Angela Merkel de se trouver en position de force devant son encombrant ministre de l’Intérieur Horst Seehofer (le patron de la CSU, qui s’est fait une spécialité de ses phrases à l’emporte-pièce sur l’immigration) auquel elle pourra sans problème reprocher l’échec. Un constat auquel la droite Française, engluée dans la même stratégie ferait bien de réfléchir également.
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Nos actions La Convention citoyenne faux problèmes, vrais mensonges Gilles Granereau, ancien collaborateur de l’Office national des forêts, météorologue de formation dénonce les propositions de le Convention Citoyenne pour le Climat qui pourraient plonger notre société dans un obscurantisme quasiment religieux. Décryptage du rapport de l’ONU sur les catastrophes naturelles La lecture même de ce rapport montre que la croissance apparente du nombre des sinistres entre 1900 et les années 2000 est un artefact des mesures qui tient à l’augmentation du nombre de pays déclarants. « Merci au CO2 », le nouvel ouvrage de François Gervais Après le grand succès de son livre précédent, François Gervais récidive dans la collection « Grandeur Nature » des éditions de l’Artilleur. Il revient cette fois sur le rôle vital et les multiples bienfaits du CO2 pour la vie sur Terre. . Climat et CO2 : le test COVID Rémy Prud’homme montre que la grave crise économique causée par l’épidémie de covid-19 n’a en rien diminué la concentration de CO2 dans l’atmosphère malgré la forte diminution des émissions. Prises de position réalistes L’écologie : nouveau jardin de l’Eglise Fabien Revol et Stanislas de Larminat dialoguent sur les divergences de vue ou d’opinion dans l’Église à propos de l’écologie. Quel climat en 2040 en France ? Ancien énergéticien à la direction d’EDF-GDF Services, Patrick Reckel montre que le réchauffement climatique en France se lit de façon très déconcertante sur la courbe des DJU (Degré‐jour‐unifiés), un indicateur fourni chaque mois par l’Etat aux chauffagistes. Les éoliennes en mer rentables, oui mais pour qui ? Loïk Le Floch-Prigent critique l’installation d’un parc d’éoliennes en mer dans la baie de Saint-Brieuc. Un modèle économique rentable selon la Ministre de la mer, une catastrophe pour les pêcheurs et les amoureux de la mer. Fatalité carbonée : séquestration et biomasse Michel de Rougemont dénonce les fausses promesses et les dangers des diverses techniques de séquestration du carbone. Restaurer la souveraineté alimentaire de la France Armand Paquereau agriculteur à la retraite, auteur de « cultiver la terre de Charentes » plaide pour une réaffirmation de notre souveraineté alimentaire et pour qu’il soit mis fin à la politique d’importation massive de protéines. La grande illusion des objectifs climatiques Pierre Allemand ingénieur chimiste et ancien chercheur dénonce la course à la diminution des émissions de CO2 qui peut s’avérer non éthique et contre-productive. Question écrite du député José Évrard sur la chasse M. José Evrard attire l’attention de Madame la ministre de la transition écologique sur les campagnes anti chasse et la multiplication des interdictions de chasser. Derniers communiqués de l’ACR Sur le rapport de l’OMM sur l’état du climat en Afrique en 2019 Sur le rapport de l’ONU sur les catastrophes naturelles À propos des inondations dans les Alpes-Maritimes Soutenir l’association des climato-réalistes Cette lettre vous est offerte par l’association des climato-réalistes, qui promeut un débat libre et ouvert sur les questions climatiques, énergétiques et environnementales. Vous pouvez nous contacter en cliquant ici. Soutenez-nous pour contribuer au développement de nos idées, en faisant un don (cliquer ici), ou en adhérant à l’association en remplissant notre formulaire puis en nous faisant parvenir votre versement (individuel : 50 €/an ; couple : 80 €/an ; chômeur, étudiant : 1 €/an) Cet email a été envoyé à [[EMAIL_TO]], cliquez ici pour vous désabonner.
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Semaine un rien paradoxale pour la propagande climatique, avec certes des assauts redoublés de la part des meilleurs, mais menés avec une excessive confiance en soi. Or au Climathon comme dans n’importe quelle compétition de haut niveau, le pêché d’orgueil ne pardonne pas. N’est-ce pas, monsieur François Hollande ? Vous avez cru, lors de votre intervention à la tribune de l’ONU, emporter facilement le titre en affirmant carrément que les « dérèglements climatiques » causent des tremblements de terre : « Et puis pendant ce temps-là, il y a des catastrophes, des tsunamis, des tremblements de terre, des îles qui vont bientôt disparaître, des côtes qui sont recouvertes, des glaciers qui fondent ; ce sont les dérèglements climatiques. » (NB : le « pendant ce temps-là » se réfère aux secondaires conflits au Proche-Orient.) Croyez-vous donc le jury amnésique ? Vous avez déjà, pour les mêmes propos, emporté le titre en semaine 9 ! N’espérez donc pas gagner deux fois avec le même exploit, si remarquable fût-il. N’est-ce pas, messieurs-dames du Journalderéférence, qui avez cru bon de sucer la roue du vainqueur de la semaine dernière en publiant l’immondice le tract la thèse complètement délirante très sérieuse d’un historien qui use des analogies les plus honteuses comparaisons les plus suggestives entre réchauffement climatique et nazisme, avec les climatosceptiques dans le rôle que l’on imagine ? Le jury vous concède que cela donne une image sublime du niveau de la presse française — Le Monde est en principe autre chose que Slate —. Le modèle français de droiture intellectuelle et journalistique peut bien nous être envié. Mais tout de même, le jury ne pouvait décemment pas attribuer le titre à ce nouvel exploit, manifestement à la remorque de celui de la semaine 39. Le Journalderéférence a bien tenté une autre percée avec cette « question » sur un lien éventuel entre les intempéries du Sud de la France et le réchauffement climatique, qui a même été pendant quelques heures en une de son site internet : Là encore toutefois, la rhétorique employée dans l’article évoquait beaucoup trop celle employée l’an passé dans un autre article au sujet d’un épisode cévénol (certes avant la création du Climathon) où l’auteur, hélas incapable de faire le moindre rapprochement véritablement probant entre catastrophes naturelles et réchauffement changement dérèglement bouleversements climatiques, reposait encore et encore la question de ce lien éventuel à chaque fois qu’il apparaissait dans son article que la réponse était « non ». Bref, de belles choses que tout cela, mais déjà vues. Pour marquer sa désapprobation devant un manque d’originalité qui confine à la paresse, le jury décide donc cette semaine de récompenser un compétiteur qui sait rester humble. Un modeste artisan de la propagande qui sait nous faire déguster le sentimentalisme le plus abject de façon à la fois simple et sincère. Il s’agit de Pierre Radanne, qui dans un billet paru dans Les Échos des 2 et 3 octobre, a su se faire poète à l’échelle du monde. Comme tout poème, celui-ci ne se commente pas mais se lit. On le savoure, on s’en imprègne, et l’on en devient meilleur. Les accessits de la semaine Dans la grande série des « Ces sera encore bien pire que tout ce qu’on prévoit », Les Échos (encore eux) nous ressortent cette semaine les dangers du septentrion lointain et mystérieux sous la forme d’un article au titre apocalyptique mesuré : « Climat : la grande menace du permafrost ». Conformément à la loi du genre, l’article débute par une plongée dans des contrées hostiles aux noms imprononçables (A Umiujaq (prononcez Oumiak)), où les indigènes, eux, sont proches de la Nature : « Avant, la saison de la pêche sur glace commençait dès la mi-octobre. Maintenant, il faut attendre au moins la mi-décembre et c’est devenu plus dangereux, car la glace est moins épaisse », témoigne Nellie Tookalook, professeur d’inuktitut (le langage inuit) de son état. Charlie Tooktoo, l’un des anciens de la communauté, ne dit pas autre chose. Puis arrive l’Homme civilisé, incarné par le chercheur français et sa petite troupe de doctorants et de post-doc, sans oublier le généreux mécène (fondation BNP Paribas). Et ce n’est qu’à ce moment-là, bien sûr, que la Vérité éclate : Lorsque la chaleur de l’air est suffisante (et elle l’est de plus en plus souvent dans l’Arctique), cette glace des profondeurs fond et se transforme en eau liquide. Ce qui réveille les bactéries, qui se mettent alors à manger le carbone contenu dans les éléments organiques pour le rejeter ensuite sous forme de dioxyde de carbone (CO2) ou, plus rarement, lorsque le milieu est privé d’oxygène, de méthane (CH4). Or CO2 et CH4 sont les deux principaux gaz à effet de serre, responsables du réchauffement. L’Homme civilisé invoque des formules magiques inaccessibles au commun des mortels : (« [il] évoque le chiffre de 1.700 pétagrammes (1015 grammes) » ), les rend concrets (« Si la totalité du carbone contenu dans le pergélisol était transformée en dioxyde de carbone par les bactéries, la teneur en CO2 de l’atmosphère en serait triplée ») et montre combien il est en avance sur son temps (« Dans son dernier rapport, le GIEC ne tient même pas compte de la présence de carbone dans le pergélisol », se désole le chercheur du CNRS). Une rétroaction positive plus tard, l’article conclut sur l’inévitable-petite-phrase-qui-tue : « Pas étonnant que l’Arctique s’emballe ! » Tremblez donc, braves gens, en entendant ces formules magiques qui écraseront les misérables humains que vous êtes : Chazam ! Hocus pocus ! Pergélisol ! Bactérie mangeuse ! Virus géant ! Quantité colossale ! Énorme potentiel de réchauffement ! Malgré la débauche d’énergie déployée par nos médias, les sondages sont cruels, les jeunes Français semblent se tamponner joyeusement le coquillard mal cerner les enjeux de la COP21, dont il semblerait qu’elle n’ait « pas beaucoup de sens » pour eux. Après une analyse poussée de ce surprenant constat, Les Presse Universitaires de France (qui avaient beaucoup à se faire pardonner du jury pour avoir osé publier La Peur exponentielle) en tirent une remarquable conclusion : les « négociations internationales laissent peu de place aux jeunes ». Ils organisent donc un challenge à destination des étudiants pour « simuler les processus de négociation onusienne » afin qu’ils s’approprient cette COP21. Nul doute que des vocations de climatologues vont naître ! On attend avec impatience le même type d’exercice pour que les lycéens puissent s’approprier le conflit syrien dont ils semblent également quelque peu se désintéresser. Le sondage n’a malheureusement pas été étendu à d’autres catégories d’âges. Pour que tous se sentent néanmoins impliqués, le JDD décline le programme familial, en (re)mettant une petite couche sur la future disparition de nos amis les bêtes avec un article au titre évocateur, « les animaux souffrent en silence », qui ne laissera pas d’attendrir les cœurs les plus endurcis. Inventivité, créativité, bref tous les ingrédients sont au programme pour émouvoir toute la sphère familiale. La biodiversité est menacée, la sixième extinction des espèces est en vue… Certes le JDD reconnait que les causes sont diverses, « la destruction des habitats, pollution, utilisation massive de pesticides, chasse parfois » mais c’est comme de juste « Un cocktail destructeur qui est plus que jamais boosté par le changement climatique ». Et, outre le brave ours polaire « bientôt privé de banquise », le JDD ajoute une petite touche locale pour être sûr de ratisser large, car cela arrive aussi près de chez nous, avec le discret bouvreuil pivoine en passe de disparaître. Les préparatifs de la grande fête de fin d’année s’achèvent dans la liesse. Les promesses de dons affluent pour ce Climathon exceptionnel et ce sont ainsi plus de 140 pays qui ont annoncé leurs engagements de réduction d’émissions de GES. Alléluia la planète est sauvée, ou presque ! Car, bien sûr quelques ONG, qui s’érigent en nouveaux maîtres de la classe, les grandes consciences morales du siècle, distribuent les bons et mauvais points. Greenpeace adresse quelques admonestations à l’Inde, par exemple, qui a le mauvais goût de vouloir assurer son développement à grands renforts de charbon. La fondation du Commandeur des Croyants s’insurge également. Disons-le, sans carbone, la fête est plus bonne. Une subtile régression linéaire du premier ordre permet ensuite, de manière précise, de faire la conversion de ces grandes annonces en degrés, et hop, on arrive à une future hausse de seulement 2,7°C de la température. Record battu, on plonge enfin en dessous des 3°C pour la première fois. Un nombre très précis donc, annoncé sans aucune incertitude, dans la grande tradition des sciences sondagières de nos médias. Il ne reste plus qu’à préciser que le nombre d’or climatique (2°C) est encore loin. Et donc que de longs et pénibles efforts, financiers notamment, sont encore nécessaires. Mais que d’efforts déployés pour en arriver à ces grands succès diplomatiques ! Notre président a ainsi dû remettre la main à la poche pour ajouter 2 milliards de dollars à la corbeille. N’est-ce pas là le moins que puisse faire un président exemplaire ! Il faut dire que les 100 milliards d’aides promis de manière annuelle aux pays pauvres tardent à se concrétiser. Notre Président Bien-aimé doit donc justifier cette petite rallonge par un argument fort en forme de question : « l’humanité est-elle capable de prendre la décision de préserver la vie sur la planète ? ». Sans doute pour équilibrer le budget national suite à cette dépense compulsive, le Président Hollande a semble-t-il décidé de réduire le poste financier consacré aux frais de bouche. 20 Minutes nous apprend ainsi qu’il a du « manger des déchets » à l’ONU en compagnie d’autres chefs d’États. Difficile de suivre le fil, dans ce gloubiboulga journalistique, mais on croit comprendre que ce menu concocté par des grands chefs (tout de même) indignés par les conséquences du gaspillage alimentaire sur le réchauffement climatique, était composé de « hamburger végétarien fait à partir de pulpe de fruits pressés accompagné de frites de maïs riches en amidon qui sert normalement à nourrir les animaux ». On ne saura cependant pas en quoi il s’agissait de déchets, leurs ont-ils servis des aliments périmés ? Malgré tout, cet article nous livre une image forte à savourer sans modération : « si les déchets alimentaires étaient un pays… [ce serait] le plus gros émetteur après la Chine et les États-Unis ». Une exclusion Comme il se doit, la chaîne météo profite de la COP21 pour réaliser une série sur le réchauffement climatique. Mais dès les premières minutes, c’est la consternation qui saisit le téléspectateur ! À l’opposé du consensus habituel de bon aloi, la chaîne ose annoncer que « les activités humaines ne sont pas forcément responsables à 90% du réchauffement climatique, tel qu’on veut nous le faire croire ». Quelle honte ! Oseraient-ils répéter cela devant un enfant plein de larmes après avoir été victime d’une tempête ? Exclusion ! Exclusion immédiate et définitive de la chaîne Météo, indigne de sa mission de propagande ! Comment a-t-elle osé s’opposer aux douces et légitimes injonctions de Laurent Fabius, telles que rapportées par cet autre traître à la cause qu’est Philippe Verdier (fort justement dénoncé par Télérama) ? La suite est un pitoyable festival dont le jury se doit pourtant de faire le triste inventaire justifiant l’exclusion. Le propos commence par pointer les divergences entre les différents modèles numériques utilisés par le GIEC, rappelant qu’on utilise toujours les pires scénarios, alors qu’en 2015 nous sommes « au niveau le plus bas du scénario bas retenu par le GIEC ». Les scénarios du GIEC ont « leurs faiblesses » car ils ne sont basés que sur les émissions de CO2, et pas assez sur les variabilités naturelles du climat, ce qui n’est « pas crédible ». Pour enfoncer le clou, c’est tout simplement un exemple « frauduleux » qui est donné, celui de la superficie de la glace en Antarctique, qui est identique aujourd’hui à celle de 1971, contrairement à « ce qu’a voulu nous faire croire le National Geographic » cet été. Et pour clôturer en beauté, la chaine météo annonce un possible refroidissement dans les prochaines décennies du fait des cycles solaires, qui sera « peut-être en partie compensé par les activités humaines ». Espérons que le Commandeur des croyants ne nous appellera pas, pour la COP42 de 2036, à laisser le moteur allumé pour réchauffer un peu la planète afin de sauver les dromadaires d’une inévitable congélation. — Sur le web
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La transition énergétique exige d'aller plus loin pour encourager les renouvelables mais aussi de "reprendre la trajectoire de la taxe carbone", gelée après le mouvement des gilets jaunes, estiment des députés dans un rapport rendu public mardi. La mission d'information relative aux freins à la transition énergétique avait été lancée il y a un an. Son président Julien Dive (Les Républicains) et son rapporteur Bruno Duvergé (Modem) doivent rendre leurs conclusions ce mercredi. Les députés ont présenté 39 propositions pour notamment encourager les différentes énergies renouvelables (éolien, hydroélectricité, solaire etc.), mais aussi "poursuivre le rééquilibrage de la fiscalité des transports". Sur ce dernier point, les députés proposent de "reprendre la trajectoire de la taxe carbone avec des mesures d'accompagnement adaptées", après l'annulation de sa hausse prévue pour 2019 sous la pression du mouvement des gilets jaunes. Ils souhaitent aussi "alourdir" la fiscalité sur le fioul lourd et le kérosène. LIRE AUSSI >> Taxe carbone: son possible retour hérisse les gilets jaunes "L'acceptation des changements passe par la construction d'une vision structurée qui manque encore aujourd'hui, par la présentation concrète des alternatives possibles et par la compensation des difficultés, prioritairement du point de vue social, liées à la transition", écrivent-ils dans leur conclusion. Un grand nombre de propositions concerne plus spécifiquement les énergies renouvelables, avec l'ambition de revoir à la hausse les objectifs de développement de l'éolien posé et flottant, de favoriser les projets photovoltaïques -notamment dans le Nord de la France- ou de rehausser les objectifs de méthanisation. Une proposition concerne spécifiquement l'hydroélectricité et suggère de "s'opposer à l'ouverture à la concurrence des concessions", qui est pourtant réclamée à la France depuis des années par la Commission européenne. Une autre série de suggestions concerne les transports : développer les véhicules à faibles émissions, encourager le fret ferroviaire, accélérer la transition du transport maritime et aérien. Dans ce dernier secteur, qui a fait l'objet de beaucoup de débats récemment, les députés veulent "rationaliser" l'usage de l'avion et encourager la mise en oeuvre d'une fiscalité sur le kérosène au niveau européen. Les dernières mesures envisagent enfin des moyens de mieux associer les citoyens (diffusion de scénarios, mesures éducatives, programmation des emplois et compétences...), les territoires et le Parlement à la transition énergétique.
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"Objectifs ambitieux" mais "actions insuffisantes" et "dispositifs trop faibles"... Le Haut conseil pour le climat, mis en place par Emmanuel Macron, invite la France à revoir sa politique de lutte contre le réchauffement. "Les actions engagées restent insuffisantes, alors que l'ensemble des politiques climatiques devrait dès maintenant être renforcé", note cette instance indépendante dans son premier rapport, publié mardi en plein coeur d'une canicule qui devrait se répéter avec le dérèglement en cours. Ce diagnostic d'une cinquantaine de pages, intitulé Agir en cohérence avec les ambitions, a été remis mardi soir au Premier ministre Edouard Philippe. Le gouvernement a six mois pour y répondre devant le Parlement. Le Haut conseil pour le climat, composé de onze experts reconnus, y salue la décision du pays d'inscrire dans la loi un objectif de neutralité carbone en 2050 (impliquant que la France n'émette pas plus de gaz à effet de serre que ses "puits" - sols, forêts... - ne peuvent en absorber). Mais "au rythme actuel, les engagements de la France ont peu de chance d'être tenus", explique sa présidente, la climatologue Corinne Le Quéré. LIRE AUSSI >> Climat : la récolte de miel sera "catastrophique" en France "Tant que l'action en réponse au changement climatique restera à la périphérie des politiques publiques, la France n'aura aucune chance d'atteindre la neutralité carbone en 2050. Pour cela il faut que les mesures pour réduire les émissions deviennent une priorité nationale, au coeur des décisions des acteurs publics et privés", souligne la scientifique, co-auteur de trois rapports du Giec. Sur ces quatre dernières années, la France n'a ainsi pas tenu ses objectifs de réduction d'émissions, et si 2018 a été meilleure, les conditions météo y ont largement contribué, note le rapport. En cause notamment, les transports (31% des émissions) : la demande croît, l'électrification est en retard... Mais aussi les bâtiments (19% du total), un sujet actuellement au coeur de vives discussions au Parlement sur le traitement à réserver aux "passoires énergétiques". Pour le Haut conseil, il faut des réformes structurelles pour mettre le climat "au coeur de l'action publique". Ainsi, inscrire dans la loi les objectifs à court terme de réductions d'émissions, pour les graver et envoyer un signal à tous les acteurs. Que chaque grand projet soit compatible avec l'objectif neutralité carbone, que l'impact des lois soient évaluées : "Qui peut nous dire l'impact sur les émissions de la loi sur les mobilités (LOM), ou de la loi EGalim ?", souligne Corinne Le Quéré. LIRE AUSSI >> Le monde est confronté à un "apartheid climatique" entre riches et pauvres Le rapport revient sur la nécessité de reprendre et faire évoluer la taxe carbone, étincelle de la colère des gilets jaunes, vers plus de transparence, d'équité. Et "comme en attendant son gel crée un vide, le gouvernement devrait renforcer d'autres instruments", note la climatologue, notamment les normes ou supprimer les subventions aux énergies fossiles, qui ont doublé en 10 ans. "C'est bien d'avoir l'objectif de neutralité carbone, ce qui manque fondamentalement c'est comment on y va", résume Laurence Tubiana, autre membre du Haut conseil pour le climat. Dans un communiqué mardi soir, le Premier ministre Edouard Philippe, tout en répétant que la lutte contre le changement climatique est "une priorité du gouvernement", reconnaît que l'action doit "être amplifiée au regard de l'urgence". Rappelant que Corinne Le Queré sera auditionnée début juillet lors du prochain Conseil de défense écologique, il assure que le gouvernement "présentera à cette occasion les premières réponses et les suites qu'il compte donner aux recommandations du Haut conseil, dont certaines seront prises en compte dès l'examen parlementaire du projet de loi relatif à l'énergie et au climat". Conçu sur le modèle du conseil britannique installé depuis 10 ans, le Haut conseil pour le climat a été mis en place fin novembre en pleine crise des gilets jaunes. Son but, livrer un regard scientifique sur l'action publique, sur le long terme. Il a souhaité publier ce premier rapport dès juin "pour influencer les décisions de l'automne", avait dit précédemment Corinne Le Quéré : budget, éventuelles annonces avant la COP de l'ONU... Il sort aussi avant la "convention citoyenne" prévue par le gouvernement (150 personnes tirées au sort pour faire des propositions sur la transition écologique). "Les citoyens doivent être au fait des dernières analyses", dit Corinne Le Quéré. Laurence Tubiana y voit un espoir. "Sur des sujets difficiles, c'est bien qu'il y ait un vrai débat. L'assemblée citoyenne peut permettre de débloquer des choses."
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Ce serait l'une des pires catastrophes écologiques de tous les temps. La mer Rouge est menacée par le délabrement d'un pétrolier stationné au large des côtes yéménites, raconte le média suisse Le Temps. Le pétrolier Safer est un tanker de plus de 45 ans et contient quelque 1,14 million de barils de pétrole. Outre la corrosion, des gaz risquent d'exploser dans les cuves et une fuite dans un tuyau de refroidissement a été détectée en mai dernier. "Le tuyau a éclaté, envoyant de l'eau dans la salle des machines et créant une situation vraiment dangereuse", a déclaré Ian Ralby, PDG de IR Consilium, un cabinet de conseil maritime qui suit la situation de près. Une équipe de Safer Exploration and Production Operations, une compagnie pétrolière partiellement contrôlée par les Houthis, a envoyé des plongeurs pour réparer la fuite, évitant de justesse le naufrage du navire, a-t-il indiqué. Si ce contenu arrivait à se déverser en mer Rouge, les conséquences écologiques seraient dramatiques. Notamment pour les coraux de la mer Rouge qui sont les seuls au monde à résister au réchauffement climatique. D'autre part, dans un pays où la majorité de la population dépend déjà de l'aide, on estime que 126 000 pêcheurs, dont 68 000 à Hodeida, perdraient leur source de revenus. Sans compter la catastrophe pour les oiseaux et poissons qui vivent dans cette mer longue de plus de 1800 kilomètres. Le Safer pourrait causer "la plus grande catastrophe environnementale au niveau régional et mondial", selon le gouvernement yéménite. Le secrétaire d'État américain, Mike Pompeo, a averti récemment que si le pétrolier se brise, "il dévastera l'écosystème de la mer Rouge" et perturbera les principales voies de navigation. "Les Houthis doivent accorder l'accès avant que cette bombe à retardement n'explose", avait-il ajouté. Si le navire se brise, "vous allez avoir deux catastrophes", a averti de son côté Lise Grande, coordinatrice humanitaire de l'ONU pour le Yémen. "Il y aura une catastrophe environnementale sans égale (...) et ce sera une catastrophe humanitaire car le pétrole rendra le port de Hodeida inutilisable", a-t-elle déclaré à l'AFP. Le groupe environnemental yéménite Holm Akhdar, "Rêve vert" en arabe, a averti qu'une marée noire pourrait déborder sur le golfe d'Aden et la mer d'Arabie. Il a ajouté que la région mettrait 30 ans pour s'en remettre et quelque 115 des îles de la mer Rouge perdraient leurs habitats naturels. Jusqu'ici, les rebelles Houthis du Yémen refusaient jusqu'ici l'accès du navire aux experts de l'ONU. Le 12 juillet dernier, ils ont finalement donné leur accord à une inspection par une équipe de l'ONU. Le tanker n'a pratiquement pas été entretenu depuis que la guerre a éclaté, il y a plus de cinq ans, entre les Houthis, soutenus par l'Iran, et le gouvernement appuyé par une coalition menée par l'Arabie saoudite. Le Conseil de sécurité doit tenir une réunion spéciale le 15 juillet sur la question, après qu'une voie d'eau a été signalée dans la salle des machines du navire, "ce qui aurait pu conduire à un désastre", selon Stéphane Dujarric, porte-parole du chef de l'ONU. Les experts de l'ONU devraient effectuer des réparations légères et déterminer les étapes à venir, a ajouté le porte-parole. "Au milieu d'une pandémie mondiale et en bordure d'une zone de conflit, les chances d'une réponse rapide et adéquate (à une pollution) sont extrêmement faibles", écrit IR Consilium dans un rapport. Pour Doug Weir, directeur de la recherche et des politiques au Conflict and Environment Observatory, basé au Royaume-Uni, "les risques sont clairs: plus le conflit se prolonge, plus ils deviennent importants, et plus toute opération de sauvetage sera complexe et coûteuse".
true
Si l’importance cruciale de la reconstruction écologique de nos sociétés fait l’objet d’un large consensus, son financement continue de poser problème. Le rapport du groupe international d’experts sur le climat (GIEC), rendu public ce 10 août 2021, vient pourtant de nous rappeler l’urgence à agir. Il confirme sans équivoque que les activités humaines sont à l’origine du changement climatique et que certains effets, comme la montée du niveau des océans et la multiplication de phénomènes climatiques extrêmes, sont d’ores et déjà irréversibles. Il reste cependant possible de les limiter et de repenser en profondeur notre manière d’habiter la Terre. Mais plus nous voulons protéger la planète et les humains, plus nous devons investir. La Cour des comptes européenne estime ainsi que la reconversion écologique de l’économie nécessitera un investissement annuel de 1 115 milliards d’euros entre 2021 et 2030, soit au moins 300 milliards d’euros de plus par an que ce qui se fait actuellement. Nous sommes très loin du compte. Il est par ailleurs illusoire de compter sur la finance dite « verte » pour réussir à mobiliser de telles sommes, notamment car beaucoup d’investissements indispensables n’ont pas de rentabilité financière immédiate ou même lointaines (pensons par exemple à l’entretien des forêts et des zones humides). Ces investissements devront donc en grande partie être assumés par la sphère publique. Mais comment faire quand nos États et gouvernements semblent pétrifiés, contre toute évidence, à l’évocation de la dette publique et des dépenses publiques ? Le « quoi qu’il en coûte » n’a en effet pas empêché le Gouvernement français de remettre à la Commission européenne sa stratégie de finances publiques pour repasser sous la barre de 3 % de déficit public en 2027 alors qu’Emmanuel Macron lui-même avait déclaré que les critères de Maastricht étaient obsolètes et contre-productifs. Il est donc urgent de faire autrement. Il faut pour cela sortir des sentiers battus. C’est ce à quoi s’est employé l’Institut Rousseau dans une note parue en mars 2020 mais qui conserve toute sa pertinence à l’heure actuelle puisque les solutions proposées alors ne sont toujours pas mises en œuvre, ou très partiellement. Ces solutions reposent sur une vision différente de la politique économique, dans ses différents volets budgétaires, monétaires et fiscaux. Toutes les estimations donnent un besoin d’investissements annuels supplémentaires de 50 et 100 milliards d’euros pour financer pleinement la reconstruction écologique en France, soit deux à trois la totalité du budget consacré à la défense nationale. Toutes les estimations donnent un besoin d’investissements annuels supplémentaires de 50 et 100 milliards d’euros pour financer pleinement la reconstruction écologique en France, soit deux à trois la totalité du budget consacré à la défense nationale.
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Reporterre - La conférence sur le climat s’est déroulée au Pérou en décembre dernier. Êtes-vous optimiste en ce qui concerne les négociations de 2015 ? Jean-Paul Guevara - Nous sommes des « optimistes bien informés ». Certains disent que les optimistes sont ceux qui manquent de connaissances, et que les pessimistes le sont parce qu’ils savent ce qui va se passer. Pourquoi sommes-nous optimistes ? Parce que, qu’on le veuille ou non, les changements vont se produire. La planète ne peut pas continuer ainsi. Donc, de gré ou de force, nous devons changer notre attitude. - Jean-Paul Guevara - Cela fait des années que la Bolivie porte un discours alternatif sur la lutte contre le changement climatique... Notre position est claire. D’abord, il faut reconnaître que nous avons tous une responsabilité historique face au changement climatique. Mais cette responsabilité est plus forte pour les pays industrialisés, parce que ce sont eux qui ont le plus pollué. Et parce que ce sont eux qui ont l’argent, de l’argent accumulé grâce à l’exploitation des ressources naturelles et des peuples du Sud. Ensuite, il s’agit de refuser la marchandisation de la nature. Nous rejetons l’idée d’une croissance verte, parce que ça ne résoudra pas le problème. Einstein disait :« On ne résout pas un problème dans les termes qui lui ont donné naissance ». Votre discours n’est-il pas marginal sur la scène internationale ? C’est certain, notre point de vue n’est pas écouté par beaucoup de gouvernements. Mais ce sont ceux qui ne veulent rien changer. Ils veulent juste discuter de comment maintenir leurs modes de vie. Mais les peuples ne sont plus d’accord avec cette attitude. Je pense que la majorité des populations est d’accord avec ce que dit la Bolivie. Quelle est votre proposition principale pour la lutte contre le réchauffement climatique ? Nous défendons un indice qui permettrait de répartir l’effort de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il faut diminuer ces émissions de 40 % à 70 %. Mais on ne peut pas dire : nous avons tous une responsabilité égale dans la lutte contre le changement climatique. Car que s’est-il passé hier, et avant-hier ? Certains ont plus pollué que d’autres. L’indice que nous proposons prend en compte l’histoire et la situation actuelle, pour que les pays industrialisés contribuent plus à l’effort global. En Bolivie, de nombreuses industries minières et pétrolières ont un impact très nuisible sur l’environnement. N’y a-t-il pas contradiction entre la politique intérieure d’Evo Morales, et son discours écologiste à l’étranger ? Cette vision résulte d’un manque d’information. La Bolivie n’est ni un musée, ni une réserve naturelle. L’histoire de la Bolivie est celle du pillage de nos richesses par les Européens. L’industrialisation de l’Europe n’a été possible que par l’exploitation des mines d’argent de Potosi. - La « montagne riche », source de mines d’argent, au-dessus de Potosi. - Aujourd’hui, on nous annonce que nous n’avons pas le droit d’exploiter nos ressources, pour des raisons soi-disant écologiques. Je ne suis pas d’accord. Nous respectons la Terre-Mère et nous avons un mode de vie bien plus harmonieux, bien plus respectueux de la nature que les civilisations occidentales. Nous avons gardé la mémoire de nos ancêtres. Leur logique n’était pas celle d’une croissance, d’une accumulation sans fin. C’est ce que nous appelons le bien-vivre (buen vivir). Bien sûr, nous profitons de nos richesses maintenant, mais nous les exploitons dans le but d’améliorer les conditions de vie des Boliviens. Ne pas exploiter les mines pour sauvegarder la nature, mais en laissant des milliers de personnes dans la misère ? Ce n’est pas possible. Pourtant ces richesses vont bientôt s’épuiser ? La clé n’est pas la croissance durable, mais la redistribution des richesses. Il y a aujourd’hui suffisamment de ressources et de nourriture pour tout le monde. Le problème est que c’est très mal réparti, que c’est capté par une minorité. Mais l’exploitation des mines en Bolivie ne discrédite-t-elle pas le discours écologiste du gouvernement d’Evo Morales ? Non, ceux qui disent cela préfèrent pointer ce qui ne va pas chez leurs voisins que de faire le ménage chez eux. Ils se focalisent sur ce qui ne va pas chez nous plutôt que de voir tout ce que nous avons accompli. Notre impact sur l’environnement est minime par rapport à d’autres pays. En plus, les Boliviens ont un mode de vie très sobre, très économe en énergie et en ressources naturelles. Ceux qui gaspillent sont en Europe et en Amérique du Nord. Les pays riches polluent en gaspillant et cherchant l’accumulation, nous nous polluons par nécessité d’une certaine manière, pour sortir de la pauvreté. On ne peut pas comparer notre situation à celle des pays riches. - Propos recueillis par Lorène Lavocat C’est maintenant que tout se joue… La communauté scientifique ne cesse d’alerter sur le désastre environnemental qui s’accélère et s’aggrave, la population est de plus en plus préoccupée, et pourtant, le sujet reste secondaire dans le paysage médiatique. Ce bouleversement étant le problème fondamental de ce siècle, nous estimons qu’il doit occuper une place centrale et quotidienne dans le traitement de l’actualité. Reporterre est un exemple rare dans le paysage médiatique : totalement indépendant, à but non lucratif, en accès libre, et sans publicité. Le journal emploie une équipe de journalistes professionnels, qui produisent chaque jour des articles, enquêtes et reportages sur les enjeux environnementaux et sociaux. Nous faisons cela car nous pensons que la publication d’informations fiables, transparentes et accessibles à tous sur ces questions est une partie de la solution. 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FRANÇOIS GEMENNE, SPÉCIALISTE DES FLUX MIGRATOIRES [1] ET CHERCHEUR À L’UNIVERSITÉ DE LIÈGE ET À SCIENCES-PO PARIS, RÉPOND À CES QUESTIONS : QUI SONT LES MIGRANTS CLIMATIQUES ? “Trois parties du globe sont particulièrement touchées par les migrations climatiques [2] [3] [4] : l’Afrique subsaharienne, qui subit des sécheresses extrêmes et la dégradation des sols, l’Asie du Sud et du Sud-Est, région la plus exposée aux typhons et autres tempêtes, et les petits États insulaires, comme ceux des archipels du Pacifique, en première ligne face à la montée du niveau de la mer. Prenons les réfugiés africains qui arrivent aujourd’hui en Europe. L’agriculture de subsistance est la principale source de revenus pour plus de la moitié de la population d’Afrique. A l’origine, il y a souvent un exode rural des populations agricoles qui ne peuvent vivre de leurs revenus. Les villes de ce continent étant aujourd’hui incapables de répondre à l’afflux de migrants des campagnes, ils tombent sous le joug de réseaux de passeurs qui leur promettent un meilleur salaire. Ils se retrouvent coincés en Libye, un enfer sur Terre, qu’ils fuient pour arriver en Europe. On parle souvent de réfugiés économiques, imaginant que l’environnement et l’économie sont deux domaines différents. Mais pour la plupart des habitants du monde, il s’agit de la même chose. On peut tout aussi bien parler de migrants environnementaux, climatiques ou écologiques.” EN FÉVRIER 2018, LE CONSEIL DE L’UNION EUROPÉENNE S’EST PRÉOCCUPÉ DES RÉPERCUSSIONS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LA SÉCURITÉ ET LA STABILITÉ INTERNATIONALES [5]. LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE EST-IL UN FACTEUR DE CONFLITS ? “Bien sûr ! Il ne faut pas compartimenter les thématiques. Migrations, économie, politique, environnement, guerres… ces sujets s’influencent les uns les autres. La guerre en Syrie par exemple. Une sécheresse hors normes a touché le pays et a été très mal gérée par les autorités. Les stocks de céréales ont été exportés par le régime plutôt que d’être écoulés sur le marché domestique, ce qui a généré une hausse des prix de l’alimentation. Celle-ci a provoqué le mécontentement de la population, ce qui a donné lieu à une répression brutale. Et nous connaissons la suite.” QUE PEUT-ON FAIRE CONTRE L’INJUSTICE CLIMATIQUE ? “Il y a trois formes d’injustice climatique. D’abord, celle intergénérationnelle : le climat met une cinquantaine d’années à réagir aux émissions de gaz à effet de serre. Nous ressentons aujourd’hui les résultats des actions de nos parents et de nos grands-parents. Ensuite, celle géographique : les pays qui sont les plus durement touchés sont aussi ceux qui sont le moins responsables du réchauffement. Enfin, celle sociale : au sein d’une même société, ce sont les populations les plus vulnérables qui sont les plus impactées [6]. Il faut réduire immédiatement nos émissions de gaz à effet de serre, puis répondre à chacune de ces injustices. Pour cela, nous pourrions créer un fonds de provision pour les générations futures, soutenir des mécanismes d’adaptation pour les régions les plus touchées et offrir des possibilités de migration et de relocalisation aux populations qui se retrouvent coincées. Pour moi, la solution est l’accord de Paris. C’est celui qui me semble le plus juste. On demande à chacun ce qu’il est prêt à faire et surtout on reconnaît l’enjeu moral de tout cela [7]. Il faut voir le changement climatique comme une persécution politique à l’encontre des plus vulnérables. Le problème est que ce traité est un accord déclaratif, qui dépend donc de la bonne volonté politique. Et pour l’heure, elle fait défaut.” NOTES + [1] Atlas des migrations, Atlas des migrations environnementales, Dina Ionesco, Daria Mokhnacheva, François Gemenne, Presses de Sciences Po 2016. [2] Human rights of migrants, United Nations General Assembly, 13 August 2012. Sixty-seventh Note by the Secretary-General [A/67/29912-46071 (E) 100912] (voir page 8 première ligne et sa note 7) https://tinyurl.com/yctntfh4 [3] « Du mythe à la réalité » des migrations : à Marrakech, l’adoption d’un pacte mondial « non contraignant » propose des principes directeurs aux États Membres – 10 décembre 2018, Nations Unies https://www.unhcr.org/fr/news/stories/2018/9/5baa06ada/marge-lassemblee-generale-lonu-dirigeants-internationaux-expriment-force.html
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Brice Loose, océanographe, Professeur assistant à l’Université de Rhode Island et cinq autres scientifiques ont découvert une source de chaleur volcanique active sous le glacier Pine Island dans l’ouest de l’Antarctique. Cette découverte a fait l’objet d’une publication le 22 juin 2018 dans la revue Nature Communications [1]. L’étude est basée sur les travaux de recherche menés par une équipe de scientifiques britanniques embarqués à bord du brise-glace, le RRS James Clark Ross, de janvier à mars 2014, la période d’été en Antarctique. « Nous cherchions à mieux comprendre le rôle de l’océan dans la fonte du plateau de glace », a déclaré Brice Loose, auteur principal de l’étude. « Nous faisions des échantillons d’eau en utilisant cinq gaz rares différents, dont l’hélium et le xénon, pour retracer la fonte des glaces et les mécanismes de transport de chaleur. L’hélium-3, le gaz qui signale le volcanisme, est l’un des gaz que nous avons utilisé » « Nous ne recherchions pas le volcanisme, nous utilisions ces gaz pour tracer d’autres phénomènes…Lorsque nous avons commencé à voir des concentrations élevées d’hélium-3, nous avons d’abord pensé que nous avions un jeu de données défectueux ou suspect ». L’inlandsis antarctique occidental est situé au sommet d’un important système de rift volcanique, mais il n’y avait jusqu’à présent aucune preuve d’une activité magmatique, la dernière activité de ce genre remontant à 2 200 ans [2]. Le système de rift volcanique rend difficile la mesure du flux de chaleur car les indicateurs normaux du volcanisme (la chaleur et la fumée) ne peuvent pas être mesurés directement parce que le rift volcanique se trouve sous plusieurs kilomètres de glace. Mais en menant ses recherches, l’équipe a trouvé de grandes quantités d’un isotope de l’hélium, qui provient presque exclusivement du manteau : « L’hélium-3 est l’empreinte du volcanisme. Nous avons constaté qu’il est relativement abondant dans l’eau de mer sur le plateau de Pine Island…les sources de chaleur volcaniques ont été découvertes sous le glacier dont l’écoulement est le plus rapide qui se trouve être le glacier de Pine Island », a déclaré Brice Loose. Cela n’implique pas selon lui que le volcanisme soit la principale source de perte de masse de Pine Island. Plusieurs décennies d’observation documentées montrent que c’est la chaleur des courants océaniques qui déstabilisent le glacier de Pine Island, ces courants semblant être liés à un changement du régime des vents autour de l’Antarctique. L’étude indique que les mesures d’isotopes de l’hélium et d’autres gaz rares fournissent des preuves géochimiques de la production d’eau de fonte sub glaciaire qui est ensuite transportée dans la cavité de la plate-forme glaciaire de Pine Island. La chaleur relâchée par les volcans et les vents hydro thermiques suggèrent que la source de chaleur sous Pine Island est environ 25 fois plus intense que le celle qui serait émise par un volcan dormant. Karen Heywood, professeur à l’Université d’East Anglia à Norwich (Royaume-Uni), et chef de l’expédition, a déclaré de son côté que « la découverte des volcans sous la calotte glaciaire antarctique signifie qu’il y a une source de chaleur supplémentaire qui fait fondre la glace, lubrifie son passage vers la mer et ajoute à la fonte des eaux chaudes de l’océan. Il est important de tenir compte de cette découverte dans nos recherches pour évaluer si l’inlandsis antarctique peut devenir instable et accélérer l’élévation du niveau de la mer ». Les scientifiques n’en concluent pas pour autant que le changement climatique mondial n’est pas le principal responsable de la fonte du glacier Pine Island. Selon Brice Loose « la majeure partie de la fonte glaciaire que nous observons est causée par le changement climatique, et l’effet de cette source de chaleur qui vient d’être découverte est encore indéterminé, parce que nous ne savons pas comment cette chaleur est distribuée sous la calotte glaciaire…d’autres études ont montré que la fonte provoquée par le changement climatique réduit la taille et le poids du glacier, ce qui réduit la pression sur le manteau, permettant à la chaleur de source volcanique de s’échapper et de réchauffer l’océan ». En tout état de cause, l’ampleur et les variations de la chaleur volcanique apportée au glacier Pine Island, que ce soit par la migration interne du magma, ou par une augmentation du volcanisme qui serait la conséquence de l’amincissement de la calotte glaciaire, auront des répercussions sur la dynamique du glacier Pine Island. Ce texte est une traduction partielle d’un article publié le 27 juin 2018 sur le site wattsupwiththat, intitulé « Volcanic heat source discovered under Pine Island Glacier, the poster child for Antarctic melting ». On trouvera d’autres informations sur la fonte des glaciers de l’Antarctique et notamment celle de Pine Island, dans un article publié en juin 2017 sur ce site intitulé « Fonte des glaciers de l’antarctique : réchauffement climatique ou variabilité naturelle ? » [1] Evidence of an active volcanic heat source beneath the Pine Island Glacier (Preuve d’une source de chaleur volcanique active sous le glacier Pine Island) https://www.nature.com/articles/s41467-018-04421-3 [2] Lire à ce sujet l’article Un volcan sous la glace, publié par Sciences et vie le 21 janvier 2008 (https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/un-volcan-sous-la-glace_20305)
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Comment traiter les résidus radioactifs les plus dangereux ? Faut-il les enterrer en profondeur ou les stocker en surface, en espérant que la science trouve une solution ? Selon Gérard Mourou, professeur à l'école de Polytechnique et prix Nobel de physique 2018, cette dernière option serait possible avec la transmutation directe, une technologie qui fait appel au laser pour réduire drastiquement la durée de vie des principaux déchets appelés "actinides mineurs" (neptunium, américium, curium et plutonium) les faisant passer de plusieurs millions d'années à quelques décennies. A l'approche de la fin des cinq mois de débat public du Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR), le 25 septembre, cette technique suscite un intérêt certain. Mais si elle est envisageable en théorie, elle doit encore être démontrée sur le plan technique et économique. Et ce n'est pas une mince affaire. David Sylvain, directeur de recherche CNRS à l'institut national de physique nucléaire et de physique des particules et professeur chargé de cours à l'école Polytechnique, explique pourquoi. Entretien. L'Express : Que pensez-vous de la proposition de Gérard Mourou ? David Sylvain : Pour comprendre l'intérêt de la transmutation, il faut d'abord rappeler que la stratégie actuelle de l'industrie nucléaire consiste à conserver le plutonium [principalement dans les piscines des réacteurs, NDLR.] dans le but de l'utiliser comme combustible dans les potentiels futurs réacteurs de quatrième génération. Il servirait alors à pallier un éventuel manque d'uranium, le combustible qui alimente nos réacteurs actuels. La solution de transmutation avec un laser, si elle existait, ne s'appliquerait pas au plutonium et ne concernerait que les autres actinides mineurs. La transmutation directe ne pourrait-elle pas se montrer utile face aux trois autres actinides ? Oui, mais comme ils ne pèsent pas grand-chose par rapport au plutonium, l'intérêt serait limité tant que nous n'avons pas décidé de la façon dont on gère le plutonium. De plus, nous savons déjà comment transmuter certains actinides dans des réacteurs dédiés. Ces derniers, appelés "réacteurs sous-critiques" peuvent utiliser des actinides comme combustibles. Comme ils sont instables et ne permettent pas de maintenir une réaction nucléaire auto-entretenue, ce type de réacteur utilise donc une source externe de neutrons. Le prototype belge MYRRHA est censé démontrer la faisabilité de cette solution. L'option privilégiée pour la production de neutrons demeure aujourd'hui un accélérateur de protons qui tire sur une cible de plomb placée dans le réacteur. Là où l'idée de Gérard Mourou est intéressante, c'est qu'il propose, de remplacer cet accélérateur à proton par un accélérateur laser, potentiellement plus compact et beaucoup moins cher. Mais nous restons très loin de la transmutation directe, qu'on imagine volontiers comme un laser qui tirerait sur un gros bloc de déchets et réduirait leur durée de vie de plusieurs millions d'années à quelques décennies. Pourquoi cette technique est-elle critiquée ? Parce que son efficacité énergétique est aujourd'hui insuffisante. En caricaturant, il faudrait un réacteur nucléaire pour alimenter le laser qui traiterait les déchets. Un bilan énergétique à ce point négatif ôte beaucoup d'espoir quant à sa faisabilité. Le projet de Gérard Mourou a l'intérêt de proposer des solutions innovantes pour augmenter l'efficacité énergétique de l'accélération laser. Faut-il comprendre que son intérêt sera plus que limité au-delà de la démonstration scientifique ? Gérard Mourou propose en réalité une technologie de rupture pour produire des neutrons externes qui pourrait remplacer les accélérateurs plus classiques basés sur des cavités supraconductrices. Cela ne remet pas en cause l'ensemble des discussions sur l'intérêt de la transmutation des actinides mineurs elles-mêmes. L'avantage de la technologie prônée par Mourou consiste à retirer des déchets ultimes des éléments radioactifs, mais nécessite dans tous les cas de les manipuler et de les transporter dans les installations du cycle nucléaire. L'arbitrage entre les avantages et les inconvénients d'une telle stratégie semble aujourd'hui en défaveur de la transmutation. D'autant plus qu'il s'agit d'une solution à long terme, qui ne peut s'envisager qu'une fois décidée l'avenir du plutonium, élément radioactif majeur du cycle nucléaire. Or, si le projet des réacteurs de quatrième génération est relancé, il sera utilisé comme combustible. Et s'il est définitivement arrêté, le plutonium sera probablement enterré en profondeur, dans des sites comme Cigéo, à Bure, où il deviendra inaccessible. Pourquoi la France a-t-elle décidé de suspendre le projet Astrid, qui visait à développer des réacteurs de quatrième génération capable de consommer du plutonium ? Cette décision a été prise parce que le nucléaire ne se développe pas massivement à l'échelle mondiale. Les réserves actuelles d'uranium sont donc suffisantes pour au moins cinquante, voire cent ans. La nécessité d'une quatrième génération n'a manifestement pas été jugée urgente. Mais son intérêt reste identique : les réacteurs de quatrième génération consomment uniquement de l'uranium 238 alors que les réacteurs actuels utilisent de l'uranium 235. C'est un net avantage étant donné que l'uranium naturel se constitue à 99,3 % d'uranium 238 contre 0,70 % d'uranium-235. Résultat, les quatrièmes générations consommeraient 200 fois moins d'uranium. Sachant que nous possédons 300 000 tonnes d'uranium, à raison d'une tonne par an par réacteur, nous pourrions tenir 6 000 ans avec 60 réacteurs. La question des ressources ne serait plus un paramètre. Le plutonium, lui, ne serait alors plus considéré comme un déchet mais comme un combustible précieux, puisqu'il en faut de grandes quantités - environ 20 tonnes par réacteurs - pour démarrer cette technologie.
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"Cet amendement présente l'avantage d'inscrire, pour la première fois, dans la Constitution française les mots "mers" et "océans". Cette longue absence n'est pas anodine. Mais le temps est venu de prendre en compte solennellement la dimension maritime de la France", a défendu son auteure, la communiste réunionnaise Huguette Bello. Les députés ont intégré ce jeudi soir la préservation des mers et des océans, dans l'article 34 de la Constitution qui fixe la liste des domaines dans lesquels la loi peut intervenir. "Avec une zone économique exclusive de plus de 11 millions de km², dont 97% relève des territoires d'Outre-mer, l'espace maritime français est en effet considéré comme le deuxième territoire maritime mondial", a-t-elle rappelé lors des débats sur le projet de loi constitutionnel. "C'est un symbole certes mais un symbole fort pour un pays bordé par 4 000 km de côtes", s'est félicité le LR Gilles Lurton. À l'initiative du député corse Michel Castellani (non-inscrit), les députés ont également ajouté dans cet article 34 la préservation de la biodiversité qui est "une notion distincte de celle d'environnement".
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Mercredi 25 septembre 2019, le débat public sur la gestion des matières et déchets radioactifs prendra fin après quatre mois de réunions publiques dans tout le pays. Impliquée dans ce débat depuis le début, Greenpeace France publie aujourd’hui une vidéo exclusive dénonçant la présence accrue de déchets nucléaires sur le territoire français. Tournées à l’aide de drones survolant des sites abritant des déchets nucléaires, ces images révèlent ce que l’industrie nucléaire ne montre jamais : une empreinte écologique colossale laissée aux générations futures. Extrait de la vidéo Déchets nucléaires : la réalité en images disponible ici Crédit : Greenpeace “Ces images sont cachées au public par une industrie qui n’assume pas ses déchets et prétend qu’ils vont disparaître comme par magie. En se dérobant derrière un discours ultra-technique, les représentants de la filière confisquent le débat et passent à côté de l’essentiel. Les citoyens et citoyennes se préoccupent de plus en plus des questions liées à l’environnement, aussi, continuer à produire des déchets radioactifs millénaires va à l’encontre d’une vision durable pour l’avenir de la planète.” déclare Yannick Rousselet, chargé de campagne sur les questions nucléaires pour Greenpeace France. Saturation sur le territoire français, transports quotidiens sur des voies densément peuplées, failles du projet Cigéo à Bure ou encore pollution sous-marine par l’usine de retraitement Orano de La Hague, les risques liés aux déchets nucléaires sont trop nombreux. Les coûts et l’opacité qui pèsent sur la filière le sont également. Durant le débat public, partout en France, les militants et les militantes de Greenpeace France se sont mobilisé·es pour informer la population et questionner les pouvoirs publics quant à cette fuite en avant. Plus de 20 000 personnes ont signé une lettre ouverte à Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire pour porter les demandes de Greenpeace. “Le débat a eu lieu et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’y a pas de consensus aujourd’hui au sein de la société civile pour poursuivre cette politique mortifère, pour retraiter tous ces déchets radioactifs à l’usine Orano de La Hague, pour tous ces transports inutiles et dangereux ou encore en faveur du projet Cigéo à Bure qui est largement contesté. Désormais, tout reste à faire et nous appelons les pouvoirs publics à prendre en considération nos demandes”, poursuit Yannick Rousselet. Les demandes de Greenpeace France dans ce débat : Renoncer au projet d’enfouissement profond Cigéo et privilégier d’autres options, comme le stockage à sec en sub-surface. Mettre un terme au retraitement du combustible usé, qui multiplie les risques.Mettre fin aux transports nucléaires inutiles (notamment ceux liés au retraitement) et interdire les passages en zone de concentration urbaine. Comptabiliser les « matières radioactives » non réutilisées dans la liste des déchets nucléaires d’EDF. En priorité : cesser de produire des déchets nucléaires en planifiant une sortie du nucléaire qui s’appuiera sur les économies d’énergie, l’efficacité énergétique et le développement d’énergies renouvelables, selon des scénarios compatibles avec la lutte contre le changement climatique.
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Les 1% les plus riches du monde émettent deux fois plus de gaz à effet de serre que la moitié la plus pauvre de la population. C'est le constat fait dans un rapport par Oxfam. L'ONG s'est penchée sur la période 1990-2015, 25 années pendant lesquelles les émissions mondiales de CO2, responsables du réchauffement d'une planète qui a déjà gagné plus de +1°C depuis l'ère pré-industrielle, ont augmenté de près de 60%. Selon son analyse, "les 1% les plus riches de la population (environ 63 millions de personnes) étaient responsables à eux seuls de 15% des émissions cumulées", soit "deux fois plus que la moitié la plus pauvre de la population mondiale". Et les 10% les plus riches de la population mondiale (environ 630 millions de personnes) étaient responsables de 52% des émissions de CO2 cumulées. "Au cours des 20-30 dernières années, la crise climatique s'est amplifiée et le budget carbone mondial limité a été dilapidé au service d'une intensification de la consommation d'une population nantie, et non pour sortir des personnes de la pauvreté", dénonce Oxfam. Et les groupes qui "souffrent le plus de cette injustice sont les moins responsables de la crise climatique" : les plus pauvres et les générations futures, poursuit l'ONG. "Ces chiffres permettent d'aller à l'encontre des idées reçues, et notamment celle selon laquelle l'envolée des émissions serait due uniquement à la Chine, à l'Inde et au développement des classes moyennes", analyse auprès du MondeArmelle Le Comte, responsable des questions climatiques pour Oxfam France. Oxfam appelle les gouvernements du monde entier à rectifier le tir en plaçant justice sociale et lutte contre le climat au coeur des plans de relance économique post-Covid. "Il est clair que le modèle de croissance économique très émetteur de carbone et très inégalitaire des 20-30 dernières années n'a pas bénéficié à la moitié la plus pauvre de l'humanité", a dénoncé Tim Gore, expert de l'ONG. "C'est une dichotomie fallacieuse de suggérer que nous devons choisir entre la croissance économique et le climat", a-t-il ajouté. "La pandémie de Covid-19 fait inévitablement ressortir la nécessité de reconstruire mieux et d'inscrire l'économie mondiale sur une voie plus juste, plus durable et plus résiliente", a réagi dans le rapport l'ancien secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. "Cet engagement collectif doit avoir comme priorité de réduire les émissions de CO2 de la frange la plus riche de la société, qui pollue de manière disproportionnée", a-t-il déclaré.
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À elles seules, les glaces du Groenland contiennent l'équivalent de sept mètres de montée des océans. Une nouvelle analyse publiée mercredi avec des données de la Nasa n'exclut pas qu'elles fondent entièrement dans le prochain millénaire sous l'effet du réchauffement climatique. "Nous prédisons que le Groenland deviendra très probablement sans glace d'ici la fin du millénaire, à moins d'une réduction importante des émissions de gaz à effet de serre", écrit l'équipe menée par des chercheurs de l'université d'Alaska à Fairbanks dans l'étude, publiée par la revue Science Advances. Leur modèle s'ajoute aux nombreux autres qui montrent que les glaciers du Groenland fondent à vitesse grand V depuis les années 2000, et que le processus s'aggrave. Pour cette étude, les scientifiques ont exploité des mesures réalisées par avion par la Nasa (opération IceBridge) sur l'épaisseur de la calotte glaciaire, et reconstitué la vitesse des glaciers, ces fleuves de glace qui se déplacent à plus ou moins grande vitesse et se déversent dans l'océan. Ils produisent des estimations selon des scénarios de réchauffement plus ou moins dramatiques. À lui seul, estiment les chercheurs, le Groenland pourrait contribuer à une montée des eaux mondiales de 5 à 33 cm d'ici 2100. Et dans les 1000 prochaines années, dans le pire des scénarios, l'intervalle le plus probable serait de 5,23 à 7,28 mètres. "Si nous continuons à ce rythme, le Groenland va fondre", résume Andy Aschwanden, professeur à l'institut de géophysique de l'université d'Alaska.
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La semaine dernière, le monde entier regardait le petit village canadien de Lytton s'embrasait après une vague de chaleur exceptionnelle dans l'ouest canadien. Quelques jours plus tard, un nouveau "dôme de chaleur" s'abat cette fois-ci sur le continent européen. Ce week-end, le thermomètre va s'affoler sur la péninsule ibérique. En Espagne, les températures pourraient s'envoler jusqu'à 44 ºC dans la vallée du Guadalquivir avec des pointes à 45ºC dans l'Estrémadure. Les Madrilènes aussi devraient manquer d'air frais : la météo prévoit 42°C. Les températures minimales seront aussi très élevées avec 30 °C attendus la nuit dans la moitié sud d'après Météo France. Si le sud-espagnol devrait être particulièrement affecté, le Portugal connaîtra aussi des températures très élevées. Cette fois-ci, ce nouveau dôme de chaleur s'explique par plusieurs facteurs : " la stabilisation de l'atmosphère, le fort ensoleillement" et la présence d'une masse d'air chaud venue d'Afrique, rapporte l'institut météorologique espagnol, Aemet. En effet, de l'air surchauffé remonte d'Afrique du Nord et va donc envahir une bonne partie de la péninsule Ibérique, débordant même sur le Languedoc-Roussillon."Ce sera le week-end le plus chaud de l'été jusqu'à présent, un épisode bref, mais intense", confirme la porte-parole d'Aemet, Beatriz Hervella dans le quotidien espagnol El Pais. "La présence d'un haut géopotentiel entre le Maghreb et l'Espagne va favoriser la compression de la masse d'air, ce qui va accentuer la chaleur (comme de l'air comprimé qui se réchauffe dans une pompe à vélo)", explique de son côté Météo France sur son site web. Dès samedi, les températures dépasseront régulières la barre des 40 °C sur l'Andalousie, l'Estremadure et la Castille la Manche. Les températures vont encore monter d'un cran durant la journée de dimanche qui s'annonce comme la plus chaude de l'épisode au niveau national. "Une grande partie de la Péninsule entrera dans les régions les plus chaudes de toute la surface terrestre. Ce sera une extension de la traditionnelle "ceinture de chaleur" estivale, qui s'étend de l'Algérie à l'Inde", prévient le chercheur et météorologue d'Aemet dans El Pais. Un phénomène qui serait "historique" selon lui. Selon Météo France, des records de chaleur pourraient donc être enregistrés ce week-end. En Andalousie, le record s'élève à 46,6 °C, le 23 juillet 1995 à la station de l'aéroport Séville. Enfin à Madrid, le record est actuellement de 42,2 °C (datant du 24 juillet 1994). Plus grave encore, les températures pourraient même flirter avec le record européen, établi à 48,5 °C, en Sicile en 1999. Ce week-end, les températures risquent aussi de devenir étouffantes sur le Maghreb. "Au Maroc et en Algérie, il fera souvent 45-48°C à basse altitude dans l'intérieur, le seuil des 50°C n'est pas exclu", estime Gaetan Heymes, ingénieur prévisionniste et nivologue à Météo-France sur Twitter. Dans son communiqué datant du 8 juillet, l'institut météorologique espagnole déclare que "les températures maximales seront atteintes dimanche dans une bonne partie de la Péninsule, sauf dans le tiers oriental de la péninsule et aux Baléares, où il sera atteint lundi". Lundi 12 juillet, l'arrivée par le nord-ouest d'un centre dépressionnaire donnera lieu à au déplacement de la masse d'air africaine vers l'est qui devrait enregistrer des valeurs comprises entre 35 et 40 °C. "Dans certaines zones du sud-est de la péninsule - aux alentours de la région de Murcie - les températures pourraient dépasser les 44ºC", prévoit l'institut espagnol. Mardi 13 juillet, la baisse marquée des températures atteindra déjà toutes les régions, mettre fin à cet épisode de hautes températures. De l'autre côté de l'Atlantique, l'ouest américain devrait aussi suffoquer. Au total, ce sont plus de 31 millions de personnes qui se préparent à une vague de chaleur brutale. Selon le National Weather Service, la journée de dimanche pourrait voir la Vallée de la Mort approcher son record moderne de 55°C à Furnace Creek le 16 août 2020. D'autres records pourraient être battus dans de nombreuses régions de la Californie et du Nevada. Les autorités ont déclaré que Las Vegas pourrait même dépasser sa température record de 45 C selon The Guardian. "Les températures vont être d'environ 10 degrés au-dessus de la normale pour cette période de l'année", a déclaré Diana Crofts-Pelayo, porte-parole du bureau des services d'urgence de Californie. Plus tôt cette semaine, la spécialiste parlait "d'une vague de chaleur record". Dans une partie du pays, les autorités ont donc encouragé la population à se protéger et à rester chez soi s'ils le peuvent. "La chaleur ressentie dans notre État cette année a atteint des niveaux catastrophiques", a déclaré le gouverneur de Washington, Jay Inslee. " Le risque physique pour les individus est important, en particulier ceux dont les occupations les font sortir toute la journée." Vendredi, des responsables de l'État de Washington ont annoncé la mise en place de règles d'urgence qui offrent aux ouvriers agricoles et aux autres personnes travaillant à l'extérieur une meilleure protection contre les températures élevées.
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La France est à nouveau victime d'un épisode de pollution aux particules fines : la procédure d'alerte a ainsi été déclenchée ce mercredi dans six départements du Grand Est, a annoncé l'agence chargée de la surveillance de la qualité de l'air, Atmo. Il s'agit de la Meurthe-et-Moselle, la Moselle, les Ardennes, la Marne, l'Aube et le Bas-Rhin. Jeudi, les conditions atmosphériques devraient amener une amélioration de la situation dans les départements des anciennes régions Lorraine et Champagne-Ardenne mais l'alerte doit être maintenue pour le Bas-Rhin et étendue au Haut-Rhin. Outre les conditions atmosphériques stables et le phénomène d'inversion des températures qui favorisent l'accumulation des particules PM10 dans les basses couches de l'atmosphère, Atmo souligne l'impact des incendies et jets de pétards du Nouvel An sur la qualité de l'air dans l'agglomération strasbourgeoise. Les préfectures des deux départements alsaciens ont interdit pour la journée de jeudi le brûlage à l'air libre des végétaux et l'utilisation du bois comme chauffage d'appoint et abaissé de 20km/h la vitesse autorisée sur les routes du département. Des mesures ont également été prises en Ile-de-France où la préfecture de police de Paris a réduit de 20 km/h la vitesse autorisée et interdit le chauffage individuel au bois ce 1er janvier. Cette "concentration en particules fines PM10 a atteint 63 μg/m3 le 30 décembre" et Airparif, association de surveillance de la qualité de l'air en Ile-de-France, prévoyait "une concentration en particules fines PM10 comprise entre 55 et 75 μg/m3 le 1er janvier, soit un dépassement du seuil d'information-recommandation fixé à 50 μg/m3", a justifié la Préfecture de police (PP) dans un communiqué. Afin de réduire cette pollution, elle a donc décidé d'abaisser dès 5 h 30 ce mercredi, à 110 km/h la vitesse maximale autorisée sur les portions de routes limitées habituellement à 130 km/h, à 90 km/h sur celles limitées à 110 km/h et 70 km/h sur les routes limitées à 90 km/h ou 80 km/h. EN IMAGES >> EN IMAGES. New Delhi plongée dans une impressionnante pollution Les poids lourds de plus de 3,5 tonnes devaient, eux, obligatoirement contourner la zone par la rocade francilienne. Par ailleurs, "constatant la part très importante de la concentration en particules fines PM10 imputable directement au chauffage au bois de 800 000 ménages en Ile-de-France", la PP a également interdit l'usage du "chauffage individuel au bois d'appoint ou d'agrément". Les dérogations permettant le brûlage à l'air libre des déchets verts sont également suspendues, ajoute la PP.
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