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Selon une nouvelle étude de la Banque mondiale, l’aggravation des effets du changement climatique dans trois régions du monde densément peuplées pourrait pousser plus de 140 millions de personnes à migrer à l’intérieur de leur propre pays d’ici 2050. Nous avons récemment évoqué sur ce site le caractère mythique de la notion de « réfugié climatique ». Rémy Prud’homme, Professeur des Universités (émérite), décrypte ci-dessous l’étude de la banque mondiale, un texte de 220 pages. Par Rémy Prud’homme [1] La Banque Mondiale vient de publier une étude intitulée : La Lame de fond – Se préparer à la migration climatique. Elle a été accueillie par un grand concert de lamentations dans la presse française : « cri d’alarme », « sonnette d’alarme », « grand dérangement climatique », « crise migratoire sans précédent », « chute vertigineuse de la production agricole », etc. L’examen du rapport suggère pourtant une lecture moins alarmiste. Tout d’abord, l’étude concerne exclusivement les migrations internes aux différents pays. Elle ignore les migrations climatiques internationales. Cela ne fait guère l’affaire des politiciens et des journalistes européens qui préfèrent terroriser leurs lecteurs en agitant la menace de hordes brunes ou noires poussées chez nous par le changement climatique. La distinction entre migrations internes et externes est clairement faite dans le rapport : dans la plupart des commentaires, elle est cachée derrière la notion générique de « migrations ». Ensuite, la Banque Mondiale se focalise entièrement sur le futur (2050) en faisant une impasse totale sur le présent ou le passé proche. Quelle est l’importance actuelle des migrants climatiques internes ? Le rapport concède en passant que « les nombres actuels des migrants climatiques internes ne sont probablement pas grands » (p. 51). Mais il ne les connaît pas, ces nombres, et ne veut pas les connaître : trop petits sans doute pour effrayer, incapables de mobiliser pour la bonne cause. La Banque préfère fabriquer les chiffres de 2050. Beaucoup des commentaires (pas tous) ignorent ou font semblant d’ignorer ce détail, et confondent les projections pour 2050 avec la description des réalités de 2018. Certes, la réflexion prospective a ses mérites et son utilité. Mais elle s’enracine habituellement dans une connaissance fine de l’évolution récente et de la situation d’aujourd’hui, et prend généralement une forme séquentielle (ce qui se passe en t dépend de ce qui se passe en t-1). Rien de tel ici. Un modèle mathématique décrit la situation de la production à une échelle géographique fine en 2050 à la fois avec et sans augmentation de la température. La différence est attribuée à l’augmentation de la température. Cette différence engendre des migrations internes, qu’un autre modèle (un modèle migratoire classique) permet d’évaluer. L’avantage de cette préférence pour le futur est qu’elle protège bien ses auteurs de la confrontation avec la réalité. Son inconvénient, et sa limite, sont que ses résultats dépendent totalement de la structure du modèle et des valeurs données aux paramètres qui le nourrissent. Troisièmement, d’ou sortent ces paramètres ? Du GIEC, et uniquement du GIEC. Qui les sort lui-même de considérations théoriques, sans rapport avec l’observation des évolutions passées. Les deux facteurs explicatifs principaux du modèle sont l’élévation du niveau des mers et les rendements agricoles. Pour le GIEC, et donc pour la Banque, l’augmentation des températures entraîne une élévation du niveau des mers d’environ 10 mm par an (p. 91) ; en réalité au cours du passé récent, cette élévation a été d’environ 2,5 mm par an, trois ou quatre fois moindre. Pour le GIEC, l’augmentation de la température fait fortement baisser les rendements agricoles ; en réalité au cours du passé récent les rendements agricoles (et même le degré de verdure du Sahara) ont partout augmenté, dans des proportions considérables. Un grand journal français rendant compte du rapport, écrit, à propos de l’Ethiopie : « Réchauffement oblige, les terres rendent de moins en moins ». Fake news. Un article scientifique récent [2] donne les rendements éthiopiens pour la période 2001-2017 et conclut : « Pour toutes les récoltes, à tous les niveaux, les chiffres montrent une augmentation durant la période ». La « chute vertigineuse de la production agricole » dont parle une agence de presse africaine est du pur fantasme : en Ethiopie, cette production a plus que doublé entre 2000 et 2014 [3]. Le moins que l’on puisse dire est que les résultats des modèles de la Banque reposent sur des fondations fragiles. Enfin, ces résultats – en dépit des biais à la hausse soulignés ci-dessus – restent relativement modestes. Les 140 millions de réfugiés climatiques internes en 2050, sont des personnes qui au cours des 30 années à venir quitteraient des zones rurales incapables de les nourrir, dans les trois régions du globe les plus affectées par le changement climatique (l’Afrique au sud du Sahara, l’Asie du Sud, l’Amérique Latine). Ces migrations climatiques internes seraient une composante de l’exode rural, composante déplorable bien sûr, mais qui représenterait seulement moins de 3% de la population totale de 2050 de ces régions (5 milliards). A titre de comparaison, en France, l’exode rural des années 1950-80 (11 millions de personnes) a représenté près de 20% de la population totale de la France de 1980 (55 millions) – presque 7 fois plus en pourcentage. Trois conclusions. Primo, aujourd’hui, il n’y a pratiquement pas de migrations internationales climatiques, comme l’ont toujours affirmé les rapports du l’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés. Secundo, sur ce dossier les médias pratiquent le mensonge par omission, voire le mensonge tout court, pour alimenter l’alarmisme climatique. Tertio, il est navrant de voir la Banque Mondiale, qui a longtemps été le principal foyer de l’économie du développement, se ravaler au rôle peu glorieux de faire-valoir ou de caisse de résonnance du GIEC. [1] Professeur des Universités (émérite) ; n’est nullement un ennemi de la Banque Mondiale, qui l’a envoyé en mission dans des dizaines de pays, l’a invité comme « chercheur en visite » pendant plusieurs mois,et lui a proposé un poste de direction (qu’il a refusé). [2] L. Cochrane, Y. Bekele. 2018. Average crop yields (2001-2017) in Ethiopia ; Trends at national, regional and zonal levels. Data in Brief. 16(2018). 1025-33 [www.elesevier.com/locate/dib] [3] Indice calculé et publié par la FAO
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Le dernier rapport du GIEC est sans appel : l’Humanité court à sa perte si elle ne modifie pas profondément sa façon de consumer (ou consommer) les ressources de la planète. Les discours alarmistes se multiplient, avec une injonction paradoxale : il faudrait « moins » vivre (moins consommer de viande, moins se déplacer, moins jeter etc.), et donc casser la logique de croissance continue qui est à la base du fonctionnement de nos sociétés occidentales, et de la raison d’être des grandes marques actuelles.
Pour faire évoluer les comportements des gens, faut-il nécessairement leur faire peur ?
Quand j’étais enfant, dans les années 90, les médias et les adultes, lorsqu’ils évoquaient l’environnement, parlaient systématiquement d’un ton alarmé de la couche d’ozone. Celle-ci allait en s’amenuisant, en partant des pôles, laissant filtrer des rayons nocifs qui pourraient, dans quelques années, provoquer des lésions mortelles, voire conduire l’Humanité à sa perte. Les responsables : les consommateurs et leur gabegie de sprays, et les marques qui vendaient ces produits. Je vivais avec la terreur de ne plus pouvoir sortir de chez moi adulte en raison des rayonnements nocifs…
30 ans plus tard, après une brève recherche en ligne, je découvre que la couche d’ozone s’est reconstituée. Que s’est-il passé depuis ? Les comportements ont évolué (dans les années 90, le déodorant bille a largement supplanté le spray par exemple) et de nouvelles technologies ont permis d’éradiquer l’usage de ces gaz nocifs (les halocarbures en particulier). C’est donc le travail conjoint des consommateurs et des marques qui a permis d’éradiquer ce fléau.
On peut substituer à une pensée binaire une pensée en cycle dans laquelle les acteurs d’un phénomène – les industriels responsables de la mise en danger de la couche d’ozone et les consommateurs – sont aussi les acteurs de sa résolution On peut substituer à une pensée binaire une pensée en cycle dans laquelle les acteurs d’un phénomène – les industriels responsables de la mise en danger de la couche d’ozone et les consommateurs – sont aussi les acteurs de sa résolution
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Climat. Les dirigeants ont désormais deux semaines pour revenir à +1,5 °C Après Rome, les chefs d’État et de gouvernement prennent la parole à la Cop26 de Glasgow ce lundi et mardi. Selon Onu climat, ils doivent redoubler d’efforts d’ici 2030, pour rester à 1,5 °C de réchauffement. Dans les immenses travées du site de la Cop26, les nouvelles du G20 n’ont pas vraiment convaincu, ce dimanche 31 octobre 2021. Pas d’engagement ferme sur le net-zéro en 2050. Pas de déclaration sur l’élimination progressive de la consommation de charbon. À la demande de l’Inde et de la Chine, où les émissions de CO2 liées au charbon sont reparties à la hausse en 2021, avec la reprise économique. Tout comme aux États-Unis. C’est dire si Joe Biden, le président américain, est attendu ce lundi à Glasgow (Écosse), ainsi que 120 chefs d’États et de gouvernement dont les présidents français ou indien Emmanuel Macron et Narendra Modi. « Des promesses, je n’y crois plus » Reste l’engagement de tenir le +1,5 °C de réchauffement climatique par rapport à l’ère préindustrielle. Des promesses, je n’y crois plus, lâche Saleem Huq, directeur du Centre climat du Bangladesh (ICCCAD), pays en proie à des inondations de plus en plus extrêmes, avec une planète déjà à +1,1 °C de réchauffement, actuellement. Ici, comme lui, tout le monde à les yeux fixés sur les contributions nationales (NDC) des États, leurs efforts chiffrés de baisse d’émissions de gaz à effet de serre, accessibles en ligne sur le site de la Convention des Nations unies pour le climat (CCNUCC). Celle-ci a reçu 116 nouvelles contributions, dont quatre-vingt-six de dernière minute, depuis septembre. Des inquiétudes déja affichées Elles ne sont cependant pas suffisantes, s’est inquiétée Patricia Espinosa, responsable d’ONU climat, à la session d’ouverture, dimanche. Il faudrait les doubler. Selon ses comptes, les engagements des 192 pays signataires de l’Accord de Paris en 2015, dans leur ensemble, conduisent une augmentation de 16 % des émissions mondiales de GES en 2030, par rapport à 2010. Dévastateur. Autour des pavillons des États, où chaque délégation organise des évènements pour vanter leurs actions, seul le Maroc paraissait serein, hier. Le royaume de Mohammed VI est, avec la Gambie, l’un des deux seuls États à respecter la trajectoire du 1,5 °C. Nous avons de bons projets, notamment dans la valorisation énergétique de nos déchets » , assurait Bouzekri Razi, représentant marocain d’Onu Climat. Il s’apprêtait, hier, à accueillir le nouveau Premier ministre Aziz Akhannouch. Celui-ci aura la tâche facile au micro, à la tribune, ce lundi 1er novembre. La Chine et la Russie aux abonnés absents Grand absent de la Cop26, le président chinois Xi Jinping a promis une intervention en ligne lors du sommet des leaders programmé ces lundi 1er et mardi 2 novembre. En 2021, son pays est déjà responsable de 60 % des 5 % d’émissions supplémentaires. Alors que l’année n’est pas finie. Absent aussi, le russe Vladimir Poutine, dont la feuille de route climat est encore moins bien notée que la chinoise. L’enjeu de cette Cop26 est aussi de trouver des règles d’application pour rendre ces contributions plus ambitieuses. Et surtout contraignantes.
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Si on avait encore des illusions sur le changement climatique ! Et les agro-industriels participent par leurs pratiques, au saccage de la bio-diversité et au changement climatique. Jusqu’à quand ? Les grands producteurs d’engrais chimiques assument avec succès l’approvisionnement alimentaire mondial et l’exploitent à des fins lucratives. Image: Stuart Rankin via Flickr L’un des plus grands contributeurs au changement climatique est l’industrie agroalimentaire, mais la volonté politique de s’attaquer au problème est insuffisante. LONDRES, 25 mai 2017 – L’industrie agroalimentaire et les grandes préoccupations agricoles alimentent le changement climatique et menacent de saper les efforts visant à alimenter la population croissante du monde, selon GRAIN,, une organisation qui soutient les petits agriculteurs. Particulièrement choisis pour les critiques, les grands producteurs d’engrais chimiques qui ont eu accès aux négociations des Nations Unies sur les changements climatiques [United Nations talks on climate change]. GRAIN les accuse de se comporter comme les compagnies de combustibles fossiles dans les années 1990, poussant de fausses informations dans l’espoir de retarder l’action réelle sur le changement climatique. La preuve est détaillée dans un livre – The Great Climate Robbery: comment le système alimentaire entraîne le changement climatique et ce que nous pouvons faire à ce sujet, publié par GRAIN. C’est un compte rendu complet de la campagne implacable et largement réussie des grandes entreprises pour reprendre l’approvisionnement alimentaire mondial et l’exploiter à des fins lucratives. L’alimentation du monde Les écrivains disent que les petites fermes ont été creusées dans moins d’un quart des terres agricoles du monde, mais elles continuent de produire la plupart des aliments du monde. À moins que les petits agriculteurs ne soient protégés et que de plus en plus de terres soient retournées au genre de pratiques durables employées par les petits agriculteurs, il n’y a aucun espoir d’alimenter la population mondiale dans l’avenir, disent-ils. En ce qui concerne le changement climatique, le livre détaille comment la marche de l’agriculture industrielle a créé une chaîne alimentaire qui est maintenant un gros émetteur de gaz à effet de serre. La hausse des plantations d’huile de palme pour les aliments transformés, la surutilisation des engrais et les longues distances produisent des voyages pour atteindre nos plaques produisant environ 50% de toutes les émissions de gaz à effet de serre humaines. C’est une affirmation audacieuse, mais pas sans un témoignage remarquable. Chaque chapitre contient une longue liste de notes de bas de page citant des articles scientifiques et des rapports de l’ONU. Au cours des 50 dernières années, 140 millions d’hectares, la taille de presque toutes les fermes en Inde, ont été pris en charge par quatre cultures cultivées dans de grandes plantations industrielles. Ce sont le soja, l’huile de palme, le colza et la canne à sucre Le livre est approuvé par certains militants de grande envergure, y compris Naomi Klein,, qui dit: « Cela explique pourquoi la lutte pour arrêter le monde industriel des aliments est la même que la lutte pour une planète habitable et juste ». Un autre militant pour les petits agriculteurs, le Dr Vandana Shiva, dit le livre montre «que l’agriculture industrielle est une partie importante de la crise climatique, et l’agriculture écologique à petite échelle est une solution importante. Elle nous avertit également des fausses solutions de ceux qui ont créé le problème – les Exxons de l’agriculture « . Bien que les méthodes d’agriculture industrielle produisent seulement 11% -15% des émissions, le livre examine l’ensemble de l’activité alimentaire – du déboisement pour convertir les terres en terres agricoles, les industries du transport, de la transformation des aliments, les industries de la congélation et du commerce de détail et les déchets alimentaires éliminés. Au cours des 50 dernières années, 140 millions d’hectares, la taille de presque toutes les fermes en Inde, ont été repris par quatre cultures cultivées dans de grandes plantations industrielles. Ce sont le soja, l’huile de palme, le colza et la canne à sucre. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, [UN’s Food and Agriculture Organisation] les petits agriculteurs produisent 80% de la nourriture dans les pays non industriels. Leur grand avantage, en plus de produire plus de nourriture dans une zone plus petite, est qu’ils fournissent aux marchés locaux des produits frais plutôt que des produits transformés, et moins de gaspillage. Matière organique Le livre décrit comment l’expansion des pratiques agricoles insoutenables au cours du siècle passé a entraîné la perte de grandes quantités de matière organique des sols. Cette perte est responsable de 25% à 40% des niveaux actuels de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. En rétablissant les pratiques durables des petits agriculteurs, cette matière organique pourrait être ramenée dans le sol, compensant jusqu’à 30% de toutes les émissions mondiales de gaz à effet de serre, selon les auteurs. Au lieu de cela, afin de contrer la perte de ce carbone provenant des sols, on utilise de plus en plus d’engrais chimique. Les insecticides et les herbicides sont versés sur la terre, appauvrissant la biodiversité. La réduction des milles alimentaires et la concentration sur les produits frais sur les marchés locaux, plutôt que de transformer les aliments et de les transporter sur les supermarchés, réduiraient directement les émissions. Le livre est un appel pour arracher le contrôle du géant agricole industriel dont il s’agit de faire des profits pour les actionnaires – de ne pas nourrir le monde – et de remettre les terres aux agriculteurs. Les auteurs se plaignent qu’il n’y ait eu aucune volonté politique de contester le modèle dominant de production et de distribution d’aliments industriels. Les paysans ont le blâme de couper des arbres alors que la déforestation est conduite par les grandes entreprises qui cultivent des cultures industrielles, disent-ils. –
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L’événement important qui occupait les grands médias la semaine dernière était le G7 et les arguties sur le climat. Mais l’événement intéressant fut la dégradation de la note de crédit de la Chine par Moody’s. La Chine devient l’acteur mondial pro-commerce, établit ses routes et ses partenariats comme autrefois l’Angleterre toute puissante puis les États-Unis. Pour tenir ses partenaires, la Chine utilise un opium bien spécial : le crédit. Elle construit des infrastructures qui lui serviront en prêtant ou en troquant infrastructures contre des concessions de long terme. J’ai récemment pu concrètement voir ces réalisations au Costa Rica et au Nicaragua (ouvrages d’art et laiteries) ou encore au Congo (routes, nouveau port minéralier). Bien sûr, il ne s’agit pas vraiment de libre échange mais de contrats publics, et ce n’est pas parce qu’on vous doit de l’argent que vous êtes riche… Dans le même temps, le système financier chinois est vérolé jusqu’à la moelle et même l’agence de notation s’en est émue le 24 mai. Prêts risqués, comptabilité bidonnée, corruption : tous les bons ingrédients d’une grande crise financière sont là. La Banque centrale prête désormais directement aux banques, le taux interbancaire (taux auquel les banques se prêtent entre elles) se renchérissant. Ceci indique que les banques se méfient les unes des autres : c’est en général un signe précurseur de crise bancaire. Comme l’Occident, la Chine a un système monétaire dans lequel crédit et monnaie sont une seule et même chose. Ces montagnes de dettes ne sont pas garanties par des actifs réels et ne valent quelque chose que parce qu’on escompte des profits futurs. Or voilà que la croissance ralentit. Dans le cas de la Chine, il est très difficile de localiser une bulle précise, plus dangereuse qu’une autre. Absolument tout se fait à crédit. L’immobilier, les infrastructures, la spéculation financière, la consommation… Les Chinois achètent appartements et voitures à crédit. LE YUAN N’EST PLUS CE QU’IL ÉTAIT Le yuan n’est plus une monnaie adossée à d’énormes réserves de dollars. C’est une monnaie adossée à des perspectives de profits futurs de la part d’entreprises à la comptabilité très incertaine. Mais la Chine a un atout sur l’Occident : les taux d’intérêt y sont encore élevés. Le taux directeur de la banque centrale, inchangé depuis octobre 2015, est à 4,35% et le taux de l’emprunt d’État à 10 ans est à 3,67%. Il existe donc une marge de manœuvre de ce côté. Ensuite, selon Gavekal, alors même qu’en 2009 toutes les importations et les exportations chinoises étaient soldées en dollars, aujourd’hui près de 40% le sont en yuans. La Chine prête de l’argent à ses partenaires commerciaux qui vont acheter du yuan et commercer en yuan. Ce qui nous ramène à la nouvelle route de la soie adossée à l’opium du crédit… Évidemment, l’inconscience achetée par l’opium du crédit aura une fin. À un moment, lorsque les taux d’intérêt seront à des niveaux ridiculement proches de zéro partout dans le monde, l’évidence s’imposera : l’épargne ne peut plus être rémunérée et une obligation d’un gouvernement quelconque est incapable de stocker de la valeur dans le temps. Tous les systèmes de retraite des pays occidentaux seront alors au pied du mur. Tous les États-providence surendettés devront revoir leurs prétentions. Un monstrueux krach obligataire s’annonce. Les taux artificiellement bas sont l’opium du système monétaire mondial mais la ruine du peuple. La dégradation de la Chine est un des derniers avertissements pour réorganiser votre épargne de façon à échapper à la prochaine crise financière… car n’oubliez pas que votre contrat d’assurance-vie en euro repose essentiellement sur la dette française. —
Pour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici.
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Dix-sept pays européens, dont la France, l’Allemagne, l’Italie, la Pologne, mais pas l’Espagne, viennent d’annoncer que la culture des OGM serait désormais interdite sur leur territoire. Seule la recherche fondamentale reste autorisée, mais qui investira dans la science dès l’instant où son application serait prohibée ? Il est rare qu’un continent entier s’exclue volontairement de l’avenir. Imaginez l’Allemagne bannir l’imprimerie au XVe siècle ou les États-Unis, l’automobile au début du XXe siècle. La comparaison n’est pas excessive, puisque les OGM constituent la toute première phase d’une révolution scientifique qui a commencé il y a trente ans, en Europe et aux États-Unis : elle permet aux agriculteurs d’accompagner la demande exponentielle d’alimentation dans le monde, en particulier dans les économies émergentes. L’OGM, pour le décrire simplement, est une semence, de blé ou de soja le plus souvent, dans laquelle est introduit un gène qui tue les insectes ravageurs des récoltes. À défaut d’OGM, les exploitants doivent inonder leurs cultures d’insecticides pour maintenir les rendements. Les ennemis des OGM ont donc choisi la chimie d’hier contre la biotechnologie de demain. Cette étrange coalition des ignorants en Europe compte des alliés tout aussi inattendus hors d’Europe : la Russie, par exemple, parce que nul ne sait y produire des OGM et le Zimbabwe où le Président Mugabe a récemment déclaré que les Américains devenaient impuissants dès l’âge de 24 ans, en raison de leur consommation excessive d’OGM. Ce refus des OGM, une option entièrement idéologique, n’obéit à aucun critère scientifique : depuis trente ans que les cultures d’OGM sont répandues, à peu près cent pour cent du soja et du maïs dans les deux Amérique, et s’en rapprochant vite la Chine et l’Inde, les OGM n’ont jamais causé le moindre accident de santé ni affecté la nature. La biodiversité chère aux écologistes n’est en rien affaiblie. Ni les animaux ni les hommes ne consomment d’OGM en tant que tels, puisqu’il ne s’agit que d’un procédé d’élimination des insectes : les seules victimes sont les chenilles. Les insecticides, en revanche, provoquent des dégâts irréductibles dans la nature et sur la santé. La décision de ces gouvernements européens est donc dictée par le lobby le plus obscurantiste chez les écologistes. Cette secte place la Nature immuable au-dessus des besoins de l’humanité : elle est marginale en politique, mais suffisamment décisive et vociférante pour faire basculer une élection et assiéger les médias. Pour cette secte écologique, les OGM sont d’autant plus haïssables qu’ils sont commercialisés par des entreprises capitalistes et souvent américaines, Monsanto en tête. C’est oublier que cette domination américaine est, en partie, le résultat de la fuite des cerveaux des biologistes européens agressés par les écologistes, y compris par la destruction physique de champs et de laboratoires d’OGM. À la veulerie des gouvernements s’ajoute l’hypocrisie, puisque l’Europe importe trente millions de tonnes par an de soja et de maïs OGM d’Amérique du Nord, du Brésil et d’Argentine pour nourrir le bétail et alimenter l’industrie de la conserverie. Les OGM bannis de nos champs pour « préserver l’image verte de notre pays », comme l’a déclaré le Premier ministre écossais, sont partout dans nos assiettes. Un cynisme cocasse s’il n’était annonciateur d’un obscurantisme plus généralisé. Ainsi Jean-Claude Juncker, Président de la Commission européenne, vient-il de licencier son conseiller scientifique, Anne Glover, cédant à la pression des lobbies écologistes, parce qu’elle était favorable aux OGM. Or l’ensemble de la communauté scientifique est favorable aux OGM ! Juncker a trouvé la solution : le conseiller scientifique ne sera pas remplacé du tout ! Ces gouvernements européens, la coalition des « ignorants » qui rejettent le consensus scientifique en agronomie, nous imposent paradoxalement, au nom de la science, l’hypothèse du réchauffement climatique par le dioxyde de carbone. En vérité, la climatologie est une science moins exacte et moins vérifiable que la biologie et l’agronomie : le consensus qui est réel sur les bienfaits des OGM ne l’est pas du tout sur le rôle déterminant ou non du dioxyde de carbone. L’obscurantisme est à géométrie variable, dicté par des sectes, mais aussi par des intérêts industriels. La France, par exemple, milite en tête contre la production d’énergie au charbon qui réchaufferait le climat, parce qu’elle vend des centrales nucléaires qui ne le réchaufferaient pas. Nous voici ramenés au temps de Galilée, quand la théologie entrait en conflit avec la connaissance. Galilée fut condamné, ce qui – déclara-t-il – n’empêcha pas la Terre de continuer à tourner. Eh bien, en Europe, la coalition des ignorants aura beau bannir les OGM, la biotechnologie continuera, mais ailleurs. Tant pis pour la recherche, l’industrie et l’emploi sur notre continent. Il est fort à parier, quelles que soient les résolutions du prochain sommet de Paris sur le climat, que le climat continuera à changer, comme la Terre à tourner. Le climat change par définition. S’il existe des causes industrielles à ce changement, nous continuerons à les ignorer, puisque la coalition des ignorants (une expression que j’emprunte à un Professeur de Cornell, Marc Lynas) bannit toute recherche qui ne serait pas politiquement correcte. — Sur le web
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Les négociations continuent bon train au Bourget. A un train d’enfer puisque Laurent Fabius attend un nouveau texte, définitif celui-là, jeudi, soit après-demain, la dernière journée devant être consacrée au travail de traduction et de vérification juridique du texte par chaque pays concerné. Le risque est désormais celui-ci : que toutes les options ambitieuses du texte soient rejetées pour aboutir à chaque fois au plus petit dénominateur commun. Et sur chaque sujet il se trouve au moins quelques pays pour faire blocage. L’Inde, notamment. Focus.
« India is the new China » : vraiment ?
C’est un refrain que l’on entend souvent dans les travées du Bourget, notamment dans la bouche des “Occidentaux” : l’Inde serait la nouvelle Chine. Le pays qui s’évertue à bloquer les discussions. Celui qui ne sait pas faire de compromis. Celui qui, comme la Chine à Copenhague, pourrait bien faire en sorte que cette COP tourne au fiasco.
Nonobstant, à y regarder de plus près, le cas indien est plus compliqué qu’il n’y paraît. Il incarne à lui-même les difficultés inhérentes à une négociation multilatérale dans un monde fondamentalement inégalitaire. Dans un monde où le développement des uns s’est fait au détriment des autres et où, de fait, les responsabilités historiques comme les intérêts présents divergent profondément. Comment se mettre d’accord pour régler un problème global quand tous les participants ne sont pas sur un pied d’égalité ? C’est la question, tant passionnante qu’épineuse, que pose aujourd’hui l’Inde.
Un pays en développement développé
L’Inde est membre du G77 : un groupe de pays en développement reconnu par l’ONU, qui compte désormais 134 Etats aux intérêts convergents. Mais contrairement à nombre de pays dits vulnérables également membres du G77, l’intégrité du territoire indien n’est pas entièrement menacée par le dérèglement climatique : même si elle en subit d’ores et déjà la rudesse, comme le montrent les inondations actuelles dans la ville de Chennai, elle n’est pas menacée de submersion à court ou moyen terme. Par conséquent, elle n’est pas tenue de soutenir des propositions aussi radicales que ses copains insulaires, dont l’existence même est en jeu.
Surtout, l’Inde n’a évidemment pas le même poids économique que les îles Kiribati ou que le Bangladesh. Elle est aujourd’hui la 12e puissance économique du monde et à l’inverse de la majorité des économies occidentales, elle connaît encore aujourd’hui une croissance dynamique : environ 6% en 2015. Et certains analystes prédisent qu’elle pourrait même dépasser la croissance chinoise en 2017.
Côté démographie, l’Inde comptait près d’1,26 milliard d’habitants en 2015, soit 17,5 % de la population mondiale, ce qui en fait le second pays le plus peuplé du monde derrière… la Chine. Il devrait devenir le pays le plus peuplé au monde aux alentours de 2025. Autrement dit : l’Inde, par son poids économique et son poids démographique, est un nouvel acteur incontournable de la scène diplomatique mondiale. Durant cette COP21, elle fait son entrée dans le cercle très fermé des « Big players », comme on dit dans le jargon onusien.
Un gros pollueur
Et d’autant plus quand il s’agit de considérations sur le climat. Car l’Inde est désormais l’un des plus gros émetteurs de CO2 de la planète, derrière la Chine et les États-Unis. En cause : un mix énergétique composé à plus de 60% d’énergies fossiles, du charbon en grande majorité, l’une des énergies les plus polluantes pour l’atmosphère.
Or, la consommation indienne de charbon est censée doubler, voire tripler dans les 15 prochaines années si une trajectoire différente n’est pas prise rapidement. Elle viendrait alors se placer au niveau chinois, devant les États-Unis. Un bon accord ne peut donc pas se passer de contributions ambitieuses de la part du gouvernement indien.
Une ligne sans concession
Au Bourget, c’est une petite délégation relativement jeune et peu connue des négociateurs habitués de la zone bleue qui porte la feuille de route indienne. En réalité, ce qui agace les négociateurs occidentaux envoyés par des pays dont les économies, fondées sur des inégalités Nord-Sud, ne s’arrêtent plus de stagner, c’est le rigorisme des Indiens sur la question du financement de « l’adaptation » des pays du Sud : alors même qu’ils connaissent une économie dynamique, ces satanés pollueurs orientaux sont intransigeants sur les transferts de fonds et de technologies qu’il reviendrait aux pays développés de consentir, dans la mesure où leur responsabilité historique dans le dérèglement climatique est sans commune mesure avec la leur.
Le ministre de l’Environnement indien, Prakash Javadekar, l’a d’ailleurs répété plusieurs fois : « L’Inde est ici pour s’assurer que les pays riches paient la dette carbone qu’ils ont contractée. » Une obsession d’autant plus justifiée que l’engagement à Copenhague en 2009, de collecter 100 milliards de dollars par an, en passant notamment par le Fonds vert pour le climat, n’a toujours pas été tenu. La délégation indienne a donc laissé entendre qu’elle ne verserait pas dans un « faux optimisme ». Et sans doute a-t-elle raison de nous dégriser un peu. Car si l’espoir nous met en mouvement, la naïveté ne mène jamais nulle part.
Pour le dire simplement : les Indiens demandent aux Américains de financer leur transition énergétique, c’est-à-dire d’investir dans leur propre économie. Et c’est d’ailleurs à cette aune qu’il faut comprendre la frilosité américaine sur la question du soutien financier à ces nouvelles puissances économiques. Les pays du Nord seraient sans doute plus enclins à mettre la main à la poche s’ils pouvaient vérifier l’usage des fonds et engranger au passage quelques retours sur investissement. Une ingérence économique et politique que certains pays du Sud, comme l’Inde ou la Chine, ne sauraient évidemment tolérer.
Cette ligne, naturellement, rallie autour d’elle un grand nombre de pays pauvres au Bourget, en attente de fonds pour financer leur transition énergétique comme pour éviter les pertes et dommages irréversibles provoqués par les catastrophes climatiques.
Un pays développé en développement
Ce qu’oublient souvent de préciser les commentateurs occidentaux lorsqu’ils raillent le comportement indien, c’est qu’en réalité l’Inde est encore, par bien des aspects, un pays pauvre. Plus de 363 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, soit encore 30 % environ de la population (contre 37,2 % en 2004). A peu près le même nombre n’ont pas accès à l’électricité et environ 34% des enfants souffrent encore de malnutrition.
Dans ce contexte, la priorité du gouvernement sur le plan énergétique est simple : apporter une énergie régulière aux millions de foyers qui n’y ont pas encore accès. Autrement dit, le gouvernement indien considère qu’il a besoin d’espace pour continuer à pouvoir émettre, pendant plusieurs années encore, du carbone pour soutenir le développement de son économie.
D’ailleurs, si l’on rapporte le volume d’émission à chaque habitant du pays, les chiffres sont spectaculaires : un Indien émet en moyenne 17 fois moins qu’un Américain, et 5 fois moins qu’un Français. De quoi relativiser la responsabilité indienne.
C’est pourquoi l’Inde bloque sur deux points cruciaux au Bourget. D’abord, la délégation indienne négocie dur pour ne pas reconnaître le seuil des 1,5°C : elle prête à le faire, mais à la condition d’un engagement solide des pays riches sur le financement de l’adaptation des pays pauvres aux changements climatiques venait enfin à voir le jour.
Ensuite, c’est la mise en place d’un mécanisme de révision des ambitions nationales tous les cinq ans qui bloque : les Indiens sont d’accord pour 10 ans, avec un premier rendez-vous après 2020 – libre à tous ceux qui le souhaitent de réviser leur contribution à leur guise, ont déclaré les officiels indiens hier, avec une note d’humour pince sans-rire. Or, si l’on suit cette logique, cela signifie que les politiques publiques engagées par les Etats nous placeraient sur une trajectoire d’environ 3°C d’augmentation – puisque c’est ce à quoi correspond le total des propositions nationales (INDC) présentées au Bourget.
Problème : d’après les scientifiques, nous avons déjà perdu un temps dont on ne sait pas s’il sera rattrapable, certains bouleversements climatiques prenant la forme de basculements géothermiques irréversibles.
Signes et preuves de bonne volonté
L’Inde peut néanmoins se prévaloir d’une politique favorable aux énergies renouvelables. En 2003, l’Electricity Act promeut les sources de production alternatives et favorise la mise en réseau des installations d’énergies renouvelables. En 2005, la Politique nationale d’électricité offre des conditions d’investissement attractives dans les renouvelables pour les capitaux privés. Une politique tarifaire est mise en place dans la foulée, qui instaure un tarif de rachat préférentiel pour l’énergie issue de sources renouvelables. Un quota fixe d’obligation d’achat d’électricité renouvelables par les entreprises est même établi. Enfin, au début de la COP21, l’Inde a inauguré une Alliance solaire (« Solar Alliance ») avec plusieurs pays africains afin de faire fructifier un capital qu’ils possèdent de manière égale : le rayonnement du soleil.
Mais elle pourrait faire plus. De par son exposition solaire comme par le dynamisme de son économie, certes encore bien trop inégalitaire, elle pourrait s’engager plus avant dans cette voie au sein des négociations, et reprendre la demande de 100% d’énergies renouvelables pour tous d’ici à 2050.
D’une part, parce que c’est crucial dans l’échiquier des négociations : si aucun des gros joueurs ne reprend ces propositions ambitieuses – et nécessaires pour le climat – leur chance d’être inscrites dans l’accord est infime. Qu’un grand pays les reprenne à son compte, et les cartes sont rabattues, chacun des pays-clés étant forcé d’improviser une nouvelle position. C’est, d’une certaine manière, la responsabilité historique de l’Inde lors de cette COP21 – notamment si elle veut rester l’un des pays-clés du G77.
D’autre part, parce que les énergies renouvelables sont aussi une solution à suivre pour construire un mix énergétique décentralisé, à même de pourvoir aux besoins d’énergie des paysans éloignés de la ville et des sources de production majeures.
C’est pourquoi Kumi Naidoo, le directeur de Greenpeace International, a écrit une lettre ouverte au Premier ministre indien, Narendra Modi, affirmant : « Le changement climatique n’a pas été causé par l’Inde, mais l’Inde en paie le prix. Une solution à celui-ci ne pourrait-elle pas néanmoins être portée par l’Inde ? {…} Nous reconnaissons que les pays riches n’agissent pas assez. Mais si l’Inde bouge, en forçant les pays riches à suivre son exemple, ce ne sont pas seulement des militants comme moi qui vous seront reconnaissants, mais des millions d’hommes et de femmes qui ne sont pas encore nés. » Une lettre ouverte reprise d’ailleurs dans la presse indienne.
Jeu de rôles
L’exemple indien est instructif à plusieurs égards. Il illustre la complexité des facteurs à prendre en compte au moment de négocier un accord international au consensus, qu’il s’agisse de variables diplomatiques (qui fait quoi et comment réagit-on sur l’échiquier de la zone bleue) ou de variables politiques, à savoir quel est le discours le plus légitime à faire valoir et quelles sont les contraintes domestiques propres à chaque Etat.
L’Inde pourrait jouer un rôle historique. Même si tout n’est pas perdu, c’est loin d’être gagné, pour employer le langage abscons et absurde qui convient aux négociations onusiennes. New Delhi est désormais un acteur-clé. Un acteur qui pourrait réellement changer le cours de l’histoire.
Mais cet éclairage ne doit pas nous détourner des pays riches. C’est ce que nous renvoie, de manière un peu tragique, la rigueur diplomatique indienne. Et c’est ce que les pays riches doivent entendre, et rapidement : ce sont eux qui, en refusant de tirer les conséquences de leur responsabilité initiale dans le dérèglement climatique, bloquent tout accord ambitieux au Bourget.
PS : Ah oui, j’ai failli oublier. Hier, en arrivant au Bourget, on a eu le droit à la distribution gratuite d’un pensum totalement pro-nucléaire. Un petit lavage de cerveau matinal, ça ne fait jamais de mal.
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Dans le cadre de la COP26 qui se tient à Glasgow jusqu'au 12 novembre, Futura vous propose une série d'entretiens avec des experts du climat pour décrypter le réchauffement climatique en cours, ses causes et ses conséquences, les risques auxquels nous devrons faire face si nous ne parvenons pas à maîtriser la hausse des températures et à ne pas dépasser les 1,5 °C, les solutions qui existent et celles à mettre en place. L'urgence climatique n'est pas un vain mot ! Aujourd'hui, nous donnons la parole à Cornelia Rumpel, chercheuse du CNRS à l'Institut d'écologie et des sciences de l'environnement de Paris. Cornelia Rumpel, chercheuse du CNRS à l'Institut d'écologie et des sciences de l'environnement de Paris, étudie les mécanismes qui permettent de stabiliser le carbone dans les sols. Futura : Quel est le rôle des sols dans le changement climatique ? Cornelia Rumpel : D'abord, on l'oublie encore trop souvent : le sol est la clé et la base de notre alimentation comme celle de tous les animaux. Ensuite, les sols pourraient séquestrer l'équivalent des émissions de gaz à effet de serre de l'Union européenne, notamment dans la matière organique qu'ils hébergent. Or, on artificialise toujours plus les sols en construisant des routes, des maisons souvent sur des terrains très fertiles. On continue à pratiquer une agriculture intensive qui détruit les organismes vivants du sol, tels que les bactéries, champignons ou vers de terre, dont on connaît désormais le rôle capital pour la santé du sol et sa capacité à fournir des services comme la nutrition des plantes, mais aussi pour structurer le sol, assurant ainsi une meilleure infiltration de l'eau, limiter l'érosion, etc. Selon l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), un quart des sols des terres productives de la planète est extrêmement dégradée, en raison notamment de cette agriculture intensive. Or il faudra nourrir bientôt 10 milliards de personnes avec de moins en moins de terres disponibles. Futura : Comment les sols stockent-ils le carbone ? Cornelia Rumpel : Les plantes assimilent le dioxyde de carbone de l'atmosphère (CO2) grâce à la photosynthèse. Lorsqu'elles meurent et se décomposent, les organismes vivants du sol, en particulier les bactéries et les champignons transforment ces débris et produisent la matière organique du sol en les associant avec les minéraux. Mais la science du sol est complexe, il n'est pas facile d'évaluer tous ces mécanismes sachant que la matière organique est une part minime du sol, que sa composition est hétérogène et que sa localisation, qui dépend de la présence des micro-organismes, compte beaucoup aussi. Il faut des techniques de pointe pour comprendre les interactions entre les composants organiques et minéraux du sol et pour quantifier les processus de stockage et déstockage du carbone dans le sol. Ils ne sont pas encore bien pris en compte dans les modèles globaux de climat. Mais, depuis une vingtaine d'années, on comprend de mieux en mieux la séquestration du carbone dans les sols et surtout l'impact des pratiques agricoles. Car le sol peut être un puits ou une source de carbone selon la façon dont on le gère. Futura : Quelles sont les pratiques agricoles vertueuses ? Cornelia Rumpel : Celles de l'agroécologie, de l'agriculture de conservation, qui associe perturbation minimale du sol, couverture permanente pour préserver les micro-organismes et rotation des cultures, ainsi que toutes les pratiques qui privilégient un travail du sol respectueux de l'environnement, avec moins de produits chimiques, une plus grande variété génétique des plantes, des cultures pérennes, des prairies... L'agriculture doit devenir plus durable pour séquestrer plus de carbone mais aussi améliorer la qualité des sols, donc la productivité agricole et la qualité de notre alimentation. C'est le but de l’initiative 4 pour 1000 lancée lors de la COP21 à Paris en 2015 : elle réunit 450 partenaires publics et privés (États, collectivités, entreprises, organisations professionnelles, ONG, établissements de recherche...) et soutient des projets visant à assurer la sécurité alimentaire mondiale en contribuant à l'atténuation du changement climatique via l'augmentation du carbone stocké dans les sols avec l'objectif ambitieux de 0,4 % (soit 4 pour 1.000) chaque année.
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Tous décrivent l'apparition subite de troubles du comportement chez leurs bêtes, une forte mortalité, des malformations... Une douzaine d'éleveurs de plusieurs régions de France vont engager des procédures judiciaires pour faire reconnaître d'importants troubles, selon eux d'origine électrique, ayant un grave impact sur leur santé et celle de leurs animaux, ont-ils annoncé lundi au Mans. En cause selon eux: l'installation d'une antenne relais, d'une ligne à haute tension, d'éoliennes, d'un transformateur électrique, d'un parc photovoltaïque... à proximité de leurs élevages. Plusieurs de ces éleveurs, membres de l'Association nationale des animaux sous tension (Anast), ont témoigné de leurs difficultés lors d'une conférence de presse, parfois les larmes aux yeux, certains ayant dû mettre la clé sous la porte. Parfois, c'est l'éleveur lui-même qui est touché, souffrant notamment de migraines. Alain Crouillebois, éleveur dans l'Orne, raconte comment ses ennuis ont commencé en 2011 avec l'enfouissement d'une ligne électrique de 20 000 volts à proximité de son élevage. Vaches qui refusent la traite, maladies, décès... Au total, il dit avoir perdu "plusieurs centaines de milliers d'euros". C'est seulement lorsqu'il décide en 2019 de déplacer à ses frais une partie de la ligne qu'il constate une amélioration. Une douzaine de plaintes pour "trouble anormal de voisinage" seront déposées d'ici à mars 2020 devant plusieurs TGI de France afin d'obtenir des indemnisations, a annoncé leur avocat, Me François Lafforgue. LIRE AUSSI >> La révolte des électrosensibles "Il y a une organisation de l'opacité depuis de nombreuses années, on a rendu invisible ce qui aurait dû être porté à la connaissance de tous", a-t-il dénoncé, mettant en cause un "lobby électrique" qu'il compare à celui de l'amiante et des pesticides. Pour le président de l'Anast, Serge Provost, "au moins des centaines d'éleveurs sont concernés" par ces troubles qui affectent leurs élevages. Une action a également été engagée le 31 octobre contre le ministère de l'Agriculture devant le tribunal administratif de Paris pour que tous les documents du GPSE, le Groupement permanent pour la sécurité électrique créé en 1999 sous l'égide du ministère de l'Agriculture pour comprendre l'origine des troubles, soient communiqués à l'Anast. "On a détourné le GPSE de son objet premier. Assez vite, ça a été un organisme chargé d'incriminer les éleveurs, de trouver des explications autres que celles qui paraissaient évidentes et de garantir la non divulgation des problèmes en leur faisant signer des clauses de confidentialité", a souligné Me Lafforgue, estimant qu'on "a essayé de cacher les problèmes aux autres éleveurs" et qu'on a "trouvé des solutions d'indemnisation quand on ne pouvait pas faire autrement pour éviter que le dossier aille en justice". En 2015, la cour d'appel de Caen avait établi un lien de causalité entre une ligne à très haute tension et la baisse de la qualité du lait d'un éleveur de l'Orne, condamnant le distributeur RTE à l'indemniser. "Jusqu'ici, le GPSE n'a pas établi de relation de causalité entre les symptômes relevés sur des animaux d'élevage et les ondes électromagnétiques", a réagi le ministère de l'Agriculture. "À réception du courrier de l'Anast, une expertise juridique a été engagée par le ministère de l'Agriculture et l'Alimentation, compte tenu de la complexité du dossier: le GPSE a en effet un statut d'association et perçoit des subventions publiques. Une réponse lui sera adressée dans les meilleurs délais", a ajouté le ministère.
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Trente-sept plages, dans dix communes du département du Var, sont toujours touchées par la pollution aux hydrocarbures, a indiqué lundi la préfecture du Var. Les communes sont celles de Sainte-Maxime, Saint-Tropez, Ramatuelle, La Croix-Valmer, Hyères, notamment l'île de Porquerolles et l'île du Levant, Grimaud, Cogolin, Gassin, Bormes-les-Mimosas, Rayol-Canadel. Cent-cinquante personnes sont mobilisées pour le nettoyage de ces plages fermées au public en ce début de vacances de la Toussaint. La préfecture a également demandé aux populations de ne pas toucher ou ramasser les galettes d'hydrocarbures. Par ailleurs, une société spécialisée, la société "Le Floch Dépollution", a débuté son activité de dépollution lundi matin sur la plage de Pampelonne, à Saint-Tropez, avec une cinquantaine de personnes, a précisé la préfecture. Dimanche la préfecture avait indiqué que la dépollution des plages touchées par des boulettes ou des galettes d'hydrocarbures échouées sans doute après la collision de deux navires, le roulier tunisien Ulysse et le porte-conteneurs chypriote Virginia, le 7 octobre au large de la Corse, prendrait "des mois". Jeudi dernier, lors du lancement des opérations de nettoyage, le préfet Jean-Luc Videlaine avait indiqué que "l'analyse" donnerait la "signature du produit", sans cacher sa conviction que la pollution provenait bien de cette collision.
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Méprise au bord de l'eau. Des traces "d'hydrocarbures" signalées samedi par une ONG sur une plage de Gironde sont en réalité une pollution "d'origine organique", et ne sont pas liées au naufrage du cargo italien Grande America. "Les reconnaissances effectuées hier (samedi) et ce (dimanche) matin sur les plages de Gironde par la mairie d'Hourtin et l'hélicoptère de gendarmerie révèlent que les souillures constatées proviennent de déchets organiques et non d'une pollution hydrocarbures de Grande America", a indiqué la préfecture dans un tweet. Des reconnaissances ont été réalisées depuis samedi "par air, sur mer et sur terre" sur les plages du Nord-Médoc et ont confirmé qu'il n'y avait pas à ce stade de pollution aux hydrocarbures, a-t-on précisé auprès de la préfecture. Pas de trace de pollution, donc pas de prélèvements, a-t-on ajouté de même source, avant d'indiquer que "la surveillance continue". L'association de défense des animaux marins Sea Shepherd avait publié samedi des images d'une "première plage en Gironde touchée par les hydrocarbures", demandant le déclenchement du plan Polmar Terre. La préfecture avait, elle, demandé à "ne pas se fier aux photos alarmistes" et assuré que "des vérifications vont être faites et d'éventuels prélèvements réalisés et comparés à ceux du Grande America". LIRE AUSSI >> Naufrage du "Grande America" : qui est responsable en cas de pollution ? Les photos de Sea Shepherd montraient une "soupe visqueuse, marronâtre, avec mousse brassée", selon "Jérôme, coordinateur marée noire" de l'ONG. "Pas du fioul lourd, mais ça fait penser à un résidu de cargaison de fioul, comme une mélasse de fond de cale", avait-il ajouté, convenant que Sea Shepherd restait "prudente" sur l'origine de ces traces. Cette ONG a d'ailleurs supprimé les photos de son compte Twitter. Dans la foulée, Europe Ecologie Les Verts Gironde a également publié des images de "plages souillées" sur Twitter - à nouveau, des images qui ne sont pas liées au Grande America. "Il semblerait qu'il s'agisse d'une fausse alerte", a par la suite twitté Sea Shepherd dans la nuit. "Ceci ne doit pas occulter la menace réelle et imminente à laquelle nous devrons faire face". La préfecture maritime de l'Atlantique avait pour sa part relevé qu'une pollution en Gironde à ce stade venant du fioul du Grande America semblait "étonnante au vu des modèles de dérive observés et calculés". Un éventuel impact serait plutôt attendu en milieu de semaine. Le maire de Naujac-sur-Mer a indiqué s'être rendu sur site avec son collègue de Hourtin - la plage concerne les deux communes -, et affirmé que les traces relevées sont "un phénomène connu par nos anciens et récurrent, qui s'appelle les boues rousses, ou boues roses, provenant de l'estuaire" de la Gironde. Il s'est d'ailleurs exprimé sur le sujet via Facebook. "Je ne suis pas expert, mais c'est paraît-il un peu de plancton et de limon, des anciens disent qu'ils connaissent bien le phénomène, beaucoup de pêcheurs attendent même cela avec impatience", a précisé le maire Jean-Bernard Dufourd. Le maire a déploré une alerte faite "avec beaucoup de précipitation" et "sans vérification". Mais il a appelé à la vigilance, rappelant que d'éventuelles traces de pollution, "en fonction des éléments, pourraient se manifester, ou pas, dans les prochains jours". Le cargo Grande America a coulé mardi à 333 km à l'ouest de La Rochelle avec à son bord 365 conteneurs, dont 45 répertoriés comme contenant des matières dangereuses, plus de 2000 véhicules et 2200 tonnes de fioul lourd dans ses soutes.
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par Philippe Catier. On connaît l’obstacle représenté par le confort dans la réalisation des objectifs de la COP 21. II me semble que cette notion qui a trait à la réalisation de nos besoins énergétiques quoiqu’il en coûte, surtout dans notre société du « tout et tout de suite », peut s’étendre à des domaines moins évidents mais tout aussi caricaturaux et variés, intellectuels, professionnels, éthiques ou sociologiques, tous domaines qui peuvent aussi être impactés plus ou moins directement par le souci environnemental. Mus par le besoin de confort nous faisons volontiers un tri sélectif dans nos exigences et indignations. Sur le plan intellectuel en général, ce peut être une sélection d’arguments orientée par l’idéologie. C’est alors une épistémologie dite téléologique qui se met en œuvre, qui consiste à ne retenir que les arguments qui vont dans le sens d’une théorie préétablie. C’est plus confortable que d’explorer, d’analyser honnêtement les données contradictoires de quelque origine qu’elles proviennent. Bien sûr, voir une opinion différente supplanter la sienne est tout à fait désagréable et peut engendrer une certaine frustration. Il serait cependant infantile de ne pas dépasser cette frustration en ne considérant comme seule vérité celle que l’on profère. C’est pourtant ce que l’on constate chez beaucoup de scientifiques ou journalistes qui font le tri entre les bonnes et les mauvaises opinions, sans les confronter. C’est aussi ce à quoi correspond le mandat du GIEC : « mieux comprendre les risques liés au réchauffement du climat d’origine humaine ». Ses recherches ne concernent que les publications rentrant dans ce cadre préétabli. Il opère donc un tri sélectif de publications. Sur le plan professionnel il est certainement plus confortable de ne pas s’opposer aux injonctions de la hiérarchie, au risque de perdre son poste comme l’illustre les sanctions appliquées à Susan Crockford ou Peter Ridd. Bon nombre de collaborateurs de laboratoires scientifiques peuvent fonctionner en subissant ce biais d’autorité puisque l’avancement dans la carrière est souvent à ce prix. Il faut donc opérer un choix, trier et jeter ses convictions au rebut. Cette soumission confortable augmente bien sur artificiellement le nombre de scientifiques revendiqué en allégeance au GIEC. Dans un autre registre, l’éthique affichée par l’écologie est de protéger la vie dans toutes ses formes, la terre nourricière et ses paysages que l’homme abîme. Pour ne pas avoir à remettre en cause ces principes, elle se soustrait confortablement à la question de l’intérêt économique, esthétique et écologique réel pour privilégier ses convictions préétablies. Cela oblige à des contorsions théoriques dont l’illustration la plus patente est représentée par l’établissement des éoliennes comme prototype de l’énergie propre. Il faut une bonne dose de mauvaise foi pour affirmer cette hypothèse en éliminant par confort idéologique toutes les études qui démontrent le contraire : La destruction des paysages et des volatiles, le rendement insuffisant et l’adjonction obligatoire d’énergies pilotables fossiles, sont des arguments qui ne suscitent aucune émotion et sont mis à la poubelle par le tri écolo-idéologique. Le mouvement écologiste a des indignations sélectives. La vie des animaux fait aussi partie de ce tri sélectif en regard de celle des humains, soit -disant responsables du collapsus à venir. Beaucoup seront plus sensibles à cette vie animale, à la préservation des espèces, qu’au bien-être de leurs congénères. Par exemple, tout démontre que le tiers monde a besoin d’énergies fossiles pour vivre et se développer mais on occultera ce fait car cela remet en cause l’idéologie anti CO2. Tant pis pour eux, le tri des préoccupations écologiques n’est pas en leur faveur au regard de l’accord de Paris. Peu importe également que les gilets jaunes aient manifesté contre la taxe carbone, s’il faut sauver la planète l’économie des hommes n’a aucune importance. Encore une indignation sélective. Plus généralement, le confort de pensée, le renoncement à l’exigence peut aussi mener, par contorsions successives, à diminuer dans bien des occasions, la valeur de la vie humaine et conduire à des arrangements discutables. Ainsi, si le respect de la vie humaine est un principe incontournable, aux deux extrémités de celle-ci, il faut reconnaître qu’il est menacé par le confort de l’entourage, légalement ou pas. L’eugénisme et le confort de procréation frappent à la porte avec les techniques de reproduction et de l’intelligence artificielle. La notion de tri sélectif prend ici odieusement tout son sens. Concernant l’énergie on entend souvent l’opprobre jeté sur les transports aériens en raison de leur consommation excessive d’énergie fossile. Fort de cette affirmation les jeunes en particulier, à l’instar de Greta Thunberg, décident de ne plus utiliser ce moyen de transport. Ils ne manquent d’ailleurs pas de communiquer leur indignation par mail à leurs connaissances. Là encore le tri sélectif dans l’indignation opère quand on sait que les mails consomment plus d’énergie que les transports aériens. Il est certain qu’ils occulteront cette objection pour pouvoir continuer à utiliser frénétiquement leur smartphone. Ce tri peut cependant être positif : Certains parmi les « amis de la terre », lassés de toutes ces discussions, appliquent concrètement leurs exigences à leur mode de vie. On ne peut que les saluer en admirant le fait qu’ils ne font pas les choses à moitié, en ne faisant pas le tri avec ce qui les arrange, ou en ne laissant pas les autres appliquer leurs conseils. Ils s’engagent dans l’économie modeste, circulaire, cultivant leur jardin et covoiturant. Ce n’est pas très confortable… Peuvent-ils cependant servir de modèle à toute la société ? Peut être en partie mais certainement pas dans un extrémisme militant qui ne pourrait se généraliser que sous la contrainte. Tout ce qui ira dans le sens de la protection de la nature est bon à prendre. Mais en faire une politique décroissante pour éviter le prétendu collapsus ne ferait que détruire l’économie et précipiter la chute. Sans exigence scientifique, sans honnêteté intellectuelle, sans mise en application concrète et personnelle des principes que l’on énonce quoi qu’il nous en coûte, toute proposition finira dans la mauvaise poubelle et ne pourra être valorisée.
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Le pape François a appelé ce samedi les fidèles à prendre conscience de leurs péchés contre l'environnement, évoquant son étonnement d'en entendre rarement parler en confession. "Quand j'administre le sacrement de réconciliation (la confession) -- et aussi quand je le faisais avant --, c'est rare que quelqu'un s'accuse d'avoir fait violence à la nature, à la Terre, à la Création", a déclaré le pape en recevant des experts en théologie morale. "Nous n'avons pas encore conscience de ce type de péchés", a-t-il regretté, en évoquant "le cri de la Terre, violée et blessée de mille manières par une exploitation égoïste". "La dimension écologique est une composante imprescriptible de la responsabilité de chaque personne et de chaque nation", a insisté le pontife argentin, qui avait consacré en 2015 l'encyclique Laudato si à la sauvegarde de la planète et au fait d'accepter "une certaine décroissance". "La technologie reposant sur les combustibles fossiles très polluants - surtout le charbon, mais aussi le pétrole et, dans une moindre mesure, le gaz - a besoin d'être remplacée, progressivement et sans retard" par des énergies renouvelables, affirmait le pape dans ce texte, qui invite l'humanité à changer ses habitudes de vie, ses modes de production et de consommation pour un modèle plus "sobre".
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Les autorités environnementales mexicaines ont trouvé 300 tortues de l'espèce golfina, menacée d'extinction, flottant mortes dans les eaux mexicaines du Pacifique, a rapporté le parquet fédéral chargé de la protection de l'Environnement. "Elles sont mortes noyées il y a environ huit jours car elles étaient immobilisées dans des filets de pêche interdits d'environ 120 mètres de long", a ajouté le parquet. Les cadavres "étaient dans un état avancé de décomposition", a-t-il précisé. Pour éviter tout risque de contamination, "les tortues marines ont été enterrées dans deux fosses". Ce n'est pas la première fois qu'un tel incident se produit. Le 17 août, le gouvernement mexicain a signalé que 122 tortues avaient été trouvées mortes sur des plages de l'Etat de Chiapas. Environ 10% des cadavres portaient des signes de coups à la tête et sur la carapace. Les peines pour le trafic de produits émanant de tortues marines peuvent aller jusqu'à neuf ans de prison. Néanmoins, un commerce illégal d'oeufs persiste, certains leur attribuant des propriétés aphrodisiaques.
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WASHINGTON, (Xinhua) — Le président américain Donald Trump a signé mardi un décret visant à annuler les mesures de son prédécesseur Barack Obama en matière de climat. M. Trump, qui a jadis qualifié le changement climatique de « canular », a signé le Décret sur l’indépendance énergétique au cours de sa première visite à l’Agence de protection de l’environnement des Etats-Unis (EPA). Entouré de mineurs de charbon invités à la cérémonie de signature, le président américain a salué ce décret comme « le début d’une ère nouvelle » pour l’industrie américaine de l’énergie, affirmant qu’il allait notamment mettre fin à la « guerre contre le charbon ». « Avec le décret d’aujourd’hui, je prends des mesures historiques pour lever les restrictions qui pèsent sur la production énergétique américaine, pour mettre fin à l’ingérence du gouvernement, et pour supprimer les règlementations qui nuisent à l’emploi », a déclaré M. Trump. La principale cible de ce décret est le « Programme d’énergie propre », une des initiatives phare de Barack Obama pour réduire les émissions de gaz à effet de serre des centrales électriques à charbon. Cette mesure avait pour but de se conformer aux engagements de l’Accord de Paris, un accord mondial phare sur le climat signé en 2015. Le décret de M. Trump demande à l’EPA d’examiner et de réécrire le programme défini par M. Obama, un programme qui avait de fait été suspendu par la Cour suprême américaine en février 2016. Le décret vise également à supprimer les limites imposées à l’exploitation du charbon sur les terres publiques et aux émissions de méthane liées à la production de gaz et de pétrole, ainsi que l’obligation de prendre en compte les changements climatiques dans toute évaluation environnementale. Il a enfin vocation à réévaluer le coût des gaz à effet de serre sur le plan social.
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Le « charbon propre » ne se réfère pas à un nouveau type de charbon plus « écologique » mais à un ensemble de procédés permettant de diminuer l’empreinte environnementale de ce combustible. Dans un contexte de réduction des émissions de gaz à effet de serre, le charbon est en effet pointé du doigt car sa combustion émet 1,3 fois plus de CO2 que celle du pétrole et 1,7 fois plus que celle du gaz par unité d’énergie produite.
Ce terme de « charbon propre » est principalement employé dans le cadre de l’amélioration du rendement de centrales à charbon ou lorsque ces dernières sont associées à un système de capture et de stockage du CO2.
Concrètement, les nouvelles centrales à charbon dites « supercritiques » et « ultra-supercritiques » soumettent la vapeur d’eau produite par la combustion du charbon à des conditions de température et de pression bien supérieures à celles d’une centrale classique. Il en résulte une forte amélioration de l’efficacité énergétique (avec un rendement de 45% contre environ 30% dans le cas des anciennes centrales) et donc une réduction des émissions de CO2 et de polluants (poussières, NOx, SO2) par kWh produit.
Les techniques de capture et de stockage du CO2 (CCS en anglais) doivent permettre de piéger ce gaz à effet de serre avant, pendant ou après la combustion du charbon afin d’éviter qu’il ne soit libéré dans l’atmosphère. Le coût de ces procédés limite aujourd’hui leur développement.
Pour rappel, le charbon compte encore pour près de 30% de la consommation d’énergie primaire dans le monde (et pour près de 40% de la production électrique mondiale) et est responsable d’environ 45% des émissions totales de CO2 liées à la combustion d’énergie.
Source : Connaissance des énergies (08 juin 2017) Le charbon propre : investir aujourd’hui ou payer demain ? Sylvie Cornot-Gandolphe, Chercheur Associé au Centre Energie de l’Ifri
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D’après la Une du Soir du 7 avril 2019 : Après rapide enquête, l’affirmation est déduite d’une vidéo de morse tombant d’une falaise. Mais aucune étude quantitative ne vient étayer l’affirmation. Quant aux ours polaires, ils n’ont jamais été aussi nombreux. L’ironie est que la séquence semble avoir été tournée en 2017, alors que des morses tentaient d’échapper à un troupeau d’ours polaires. Ainsi, comme l’ours blanc ne fait plus recette, sa population s’accroît au point qu’ils posent des problèmes de sécurité pour les villages inuits, le morse est en passe de prendre le relais de victime emblématique. Mais il n’y a pas que les morses qui dépriment à cause du réchauffement : les chiens aussi. D’un autre coté, si ça fait diminuer la population canine, c’est un bien, car : « chiens et chats sont de véritables machines à réchauffement global. » (New Scientist, it takes an estimated 1,1 hectare of land per year to create the chicken and grain that a large dog eats for its food. A Toyota Land Cruiser SUV, driven 10 000 kilometres a year, would use 41 hectares of land, less than half that of the dog. ). Nourrir un chien consomme plus de deux fois plus de terrain que faire 10 000 km en SUV. Dans le genre scatologique, il y a aussi, de USA Today : Les crottes gèlent, mais le glacier fond… c’est bien compliqué tout ça. Vous en voulez une autre ? Elle me plaît particulièrement, on la dirait sortie tout droit d’une parodie d’humoriste, mais non, c’est du sérieux : « Glaciers, gender, and science: A feminist glaciology framework for global environmental change research » MAIS FINIE LA RIGOLADE, IL Y A AUSSI DU LOURD Naomi Oreskes est une historienne des sciences, pasionaria du climat. C’est elle qui a « inventé » le concept de « consensus scientifique sur le climat ». Dans un de ses derniers livres, un best seller, The Collapse of Western Civilization: A View from the Future, elle décrit notre futur : Le livre est conçu comme de la science-fiction, mais les auteurs prétendent que c’est à partir de faits et d’études scientifiques réels… Cela a été écrit en 2014. Évidemment, quasiment tout est hautement improbable. En 2040, nous n’aurons pas encore doublé la concentration de CO2 dans l’atmosphère ; même le GIEC ne prévoit encore rien d’alarmant à cette date, avec guère plus que 1,5 degré de réchauffement (on en est à 1 degré actuellement). Mais il n’est pas étonnant, dans ces conditions, que cela laisse des traces dans les esprits, particulièrement chez les jeunes. On commence à voir des jeunes couples qui décident de ne pas avoir d’enfants, soit parce qu’ils considèrent que nous sommes déjà trop nombreux, soit qu’ils sont effrayés de la description du monde dans lequel vivra leur progéniture. Et si nous n’avons encore jamais vu de réfugiés climatiques, nous connaissons déjà un suicide climatique, comme cet avocat, « très engagé dans la protection de l’environnement chez « Bip Apple » », qui confirme s’être aspergé d’essence avant d’y mettre le feu, une métaphore de la destruction de la planète. Les Échos s’inquiètent également de cette dérive : Mais ce n’est pas tout : L’article démarre sur le cyclone Katrina, qui est un phénomène météo, et finit sur les migrants climatiques. Il remplit toutes les cases. ALORS L’ANXIÉTÉ MONTE Ce ne serait d’ailleurs pas étonnant que certains dépriment : Les psychologues et psychiatres placent leurs pions au travers de la publication d’un rapport sur la relation entre changement climatique et dépression, par une collaboration de 27 institutions académiques : On notera une notion nouvelle : le stress pré-traumatique On n’hésite plus à mettre en scène cette anxiété à travers des enfants malades, comme Greta Thunberg, autiste Asperger, en instrumentalisant un des symptômes de sa maladie, qui est de développer des idées fixes. MAIS BON SANG, QUE FAIT LA JUSTICE ! La justice réagit : elle invente le « préjudice d’anxiété ». Expérimenté sur les antennes téléphoniques, il s’applique maintenant au cas de l’amiante… Nul doute qu’on y viendra, concernant l’anxiété climatique. Vous pourrez alors porter plainte contre votre voisin dès qu’il achètera une grosse berline. Les avocats ont de beaux jours devant eux ; associés à des organes de communication et des ONG, ils créeront des préjudices médiatiquement, au mépris de toute considération scientifique, pour mieux les plaider (du côté des victimes comme des méchants). Certains ont déjà tracé la voie en France, on les connaît. Cette négation de l’acquis des Lumières, ce chaos mental, voir notre jeunesse manipulée, tout cela me plonge dans une profonde anxiété. Du coup, je me demande si je ne vais pas porter plainte.
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On savait les dauphins menacés par les filets de pêche, mais ils peuvent également souffrir de la pollution dans la Manche. Des niveaux élevés de polluants, au premier rang desquels le mercure et les PCB (polychlorobiphényles), ont été trouvés dans la graisse et la peau d'un groupe de dauphins vivant dans la Manche, l'un des plus importants en Europe, selon une étude publiée jeudi. Sur une population estimée à environ 400 grands dauphins vivant dans le golfe normano-breton, des prélèvements ont été réalisés sur 82 individus pour analyser la présence d'une dizaine de polluants persistant très longtemps dans les écosystèmes. Les résultats publiés jeudi dans la revue Scientific Reports montrent des taux élevés de PCB dans la graisse des dauphins, l'une des principales causes du déclin des cétacés en Europe. Bien qu'interdits dans les années 1970 et 1980, les PCB, des composés organo-chlorés toxiques pour la vie animale, sont toujours présents dans les eaux où ils ont été disséminés. De précédentes études ont montré que les bébés des grands dauphins qui y sont exposés ont un taux de survie réduit la première année. Concernant les niveaux de mercure observés dans la peau des spécimens analysés, ils sont parmi les plus élevés jamais trouvés chez des grands dauphins, écrivent les auteurs. Ils sont proches des niveaux mesurés chez des populations de grands dauphins en Méditerranée et sur les côtes de Floride, deux endroits connus pour leurs concentrations élevées de mercure. En conclusion, les scientifiques préconisent de faire du golfe normano-breton une zone protégée afin de maintenir l'un des plus importants groupes de grands dauphins présents dans les eaux européennes. Au début de l'année 2019, l'association de protection de la nature France Nature Environnement s'était alarmé de l'échouage de plusieurs centaines de dauphins sur la côte atlantique. Une étude de l'observatoire Pelagis estimait alors que "la plupart des animaux [examinés] ont des traces de capture accidentelle, donc de mort dans des engins de pêche".
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Climat : reprise des négociations, après la relance politique À six mois de la COP26, les Nations unies reprennent lundi – par visioconférence – des négociations sur les dossiers non résolus, alors que l’élection de Joe Biden a redonné un nouvel élan à la lutte contre le réchauffement climatique. À six mois d’une Conférence climat cruciale, les Nations unies reprennent lundi 31 mai – par visioconférence – des négociations sur les dossiers non résolus, alors que l’élection de Joe Biden a redonné un coup de fouet à la lutte contre le réchauffement climatique. Un nouvel élan après le changement à la Maison Blanche La pandémie de Covid-19 a percuté le calendrier de la diplomatie du climat, à l’arrêt depuis l’échec de la COP25 de Madrid fin 2019. Les attentes se concentrent donc sur la COP26, reportée d’un an et désormais prévue en novembre à Glasgow. D’autant que le changement à la présidence américaine a relancé le processus politique, après quatre années de climato-scepticisme trumpien. Le sommet en ligne sur le climat convoqué fin avril par le nouveau locataire de la maison Blanche a vu les grands pays émetteurs redoubler d’engagements vers la neutralité carbone, à commencer par les États-Unis eux-mêmes. Et la lutte contre le changement climatique figurera en bonne place au sommet du G7 en Cornouailles du 11 au 13 juin, pendant les nouvelles discussions onusiennes. Le club des pays riches s’est tout récemment déjà engagé à stopper toute aide publique aux centrales à charbon, très polluantes. Un activisme bienvenu alors que les scientifiques alertent sur l’urgence face à un bouleversement qui menace de conséquences irréversibles. Les catastrophes climatiques se multiplient alors que s’enchaînent les années les plus chaudes et que s’éloigne la possibilité de tenir les objectifs de l’accord de Paris de 2015 : limiter le réchauffement à +2 °C par rapport à l’ère préindustrielle, et si possible +1,5 °C. Mais plusieurs questions clés restent sur la table des négociations, notamment le fonctionnement des mécanismes de marchés carbone prévus par l’article 6 de l’accord de Paris, sur lequel les quelque 200 signataires n’arrivent toujours pas à s’accorder. Des règles de fonctionnement de l’accord, notamment en matière de transparence, restent également à finaliser. « Un élément central de la mise en œuvre véritable de l’accord de Paris, » souligne Nathan Cogswill, chercheur à l’institut américain World Resources Institute. Également à régler, la finalisation des plans d’adaptation aux conséquences du changement climatique ou l’engagement des pays développés de financer à hauteur de 100 milliards de dollars par an d’ici à 2025 les politiques climatiques des pays pauvres. Enfin, de nombreux pays doivent encore finaliser leurs engagements révisés de réduction d’émissions (NDC), qui devaient normalement être soumis avant le 31 décembre 2020, et sont selon l’ONU encore loin de permettre de tenir les objectifs de l’accord de Paris. Un menu copieux donc pour les « organes subsidiaires permanents » de la convention climat des Nations Unies, l’un dédié au « conseil scientifique et technologique » (SBSTA) et l’autre à la « mise en œuvre » (SBI). « Pas idéal du tout, mais inévitable » Ils se réunissent habituellement en juin à Bonn (Allemagne), lors de rencontres qui attirent des milliers de participants du monde entier. Pandémie oblige, les discussions se tiendront cette fois par visioconférence, jusqu’au 17 juin, à raison de trois heures par jour, sur différents créneaux horaires pour ne léser aucune région du monde. Un format « pas idéal du tout, mais inévitable, » estime la norvégienne Marianne Karlsen, présidente du groupe SBI. Et de souligner que l’absence de négociations depuis 18 mois « a fait s’accumuler énormément de travail […] si nous voulons aboutir à Glasgow ». Le forum de juin n’est pas une enceinte de décisions, mais les négociateurs espèrent déboucher sur des progrès « qui nous permettront de prendre des décisions quand nous nous rencontrerons en personne » pour la COP26, abonde Tosi Mpanu Mpanu, président du groupe SBSTA. « Il est important d’envoyer un message clair au reste du monde : nous sommes très sérieux pour appliquer l’accord de Paris et nous attaquer à ce casse-tête climatique, » souligne le diplomate congolais.
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EN IMAGES. Inondations, incendies... Des catastrophes naturelles en cascade depuis le début de l'été Des feux aux États-Unis et en Sibérie, des inondations en Chine et en Allemagne... Le début de l'été a vu se succéder de nombreuses catastrophes naturelles dans le monde. Des températures hors-norme, des précipitations exceptionnelles.... Une avalanche de catastrophes naturelles secouent le monde depuis le début de l'été, mettant en lumière les impacts directs du changement climatique. « Il ne faut pas parler du changement climatique au futur, il est quotidien. Ses effets se mesurent sur la planète tous les jours », a ainsi expliqué le météorologiste Alix Roumagnac au micro de BFMTV. « Depuis des années, nous avions prévenu que c'était possible, que tout ça allait arriver », a insisté, lundi 26 juillet, la responsable climat de l'ONU, Patricia Espinosa. Retour en images sur un début d'été meurtrier. Des inondations en Chine, en Inde et en Europe Une opération massive de nettoyage a débuté lundi en Inde, après des journées de pluies de mousson diluviennes qui ont provoqué des inondations et glissements de terrain. 198 personnes ont perdu la vie. La Chine a également été victime de pluies diluviennes. Et alors que le centre du pays est toujours sous le choc des inondations records de la semaine dernière qui ont fait au moins 58 morts, provoqué des coupures de courant et entraîné l’évacuation de plus d’un million de personnes, l’Est de la Chine a été balayé dimanche par le typhon In-fa. En Europe, les intempéries ont fait au moins 216 victimes. Les 14 et 15 juillet, des pluies diluviennes ont fait sortir les cours d'eau de leurs lits, détruisant de nombreuses habitations et villages. Les précipitations ont atteint en deux jours l'équivalent de deux mois de pluies, selon l'Organisation météorologique mondiale. Le bilan s'élève à 180 morts en Allemagne et 36 en Belgique. L'Autriche, les Pays-bas et Luxembourg, également touchés par des inondations ne déplorent pas de victimes. A Londres, des pluies torrentielles ont entrainé, dimanche 25 juillet, des inondations dans les rues de la capitale anglaise, affectant bus, métro, trains et voitures. La station de métro Pudding Mill Lane, située à Stratford, s’est retrouvée sous les eaux comme le montre cette vidéo relayée par le compte Twitter de Larry, le chat du 10 Downing Street. Incendies dans l'Ouest américain et en Sibérie De l'autre côté de la planète, ce sont les incendies qui inquiètent. Quelque 250 feux de forêt ravagent le Canada, où 3 000 km2 sont déjà parties en fumée ; c’est déjà trois fois plus que la moyenne sur les dix dernières années. Les conditions météorologiques restent difficiles pour les 3300 pompiers déployés en Colombie Britannique, en raison des températures élevées et d’une sécheresse dans le sud de la province. Même constat chez les voisins américains, où les flammes se propagent à vive allure. Le plus important incendie de forêt aux États-Unis se situe dans l'Oregon. Baptisé Bootleg Fire, il dépasse la taille de Los Angeles. Le Dixie Fire est également impressionnant. L'incendie est si gros qu’il a déjà créé des nuages appelés pyrocumulus qui provoquent foudre, vents violents et alimentent en retour l’incendie. Ces incendies de l'Ouest américain ont provoqué à New York et plusieurs régions de l’est des États-Unis et du Canada l'arrivée d'un voile gris au goût de fumée. En Sibérie, réputée comme l'une des régions les plus froides de la planète, 1,5 million d’hectares de forêt sont partis en fumée. Les autorités russes décrivent le climat de cet été comme le plus sec de ces 150 dernières années. La France, la Sardaigne, la Turquie, le Costa Rica ou encore le Burundi ont également été frappés par des catastrophes naturelles ces dernières semaines. Malgré le choc de ces images, les experts climat de l'ONU, réunis lundi 26 juillet à Londres, craignent que le regain d'intérêt pour le changement climatique ne soit que passager alors que des actions cruciales pour l'avenir de l'humanité sont réclamées aux dirigeants de la planète. « Dès que ces tragédies seront terminées, nous oublierons probablement à nouveau et continuerons comme avant », s'est inquiétée sur Twitter la militante Greta Thunberg, qui a entraîné des millions de jeunes dans les rues ces dernières années pour réclamer de réduire drastiquement et immédiatement les émissions de gaz à effet de serre.
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La crise environnementale que nous traversons est sans précédent. Même si des initiatives se dessinent aujourd’hui pour freiner la catastrophe, le gouvernement français passe sous silence un élément majeur de notre responsabilité : la surconsommation de viande. En effet la surconsommation de produits d’origine animale est largement responsable : - du réchauffement climatique, de la déforestation et de la dégradation des sols,
- de la faim dont souffre plus d’un milliard d’êtres humains,
- de milliards d’animaux terrestres et aquatiques élevés et abattus dans des conditions innommables,
- du gaspillage et de la pollution des eaux. La production mondiale de viande a quintuplé entre 1950 et 2000. Celle de l’aquaculture est passée de 1 million de tonnes en 1950 à 52 millions de tonnes en 2006. Où sont les actions pour endiguer cette boulimie collective ? L’élevage industriel intensif gagne l’ensemble du monde. Considérés comme de simples protéines sur pattes, les animaux souffrent en intensité et en nombre comme jamais. Rien n’est venu enrayer l’extension de ce modèle et la toute puissance des filières agroalimentaires qui le portent. Aujourd’hui, la famine et la crise environnementale s’aggravent et les responsables politiques français ne s’aventurent toujours pas sur ces questions : l’éthique passe après la viande ; la souffrance et l’environnement après les intérêts économiques. C’est ainsi que ce système perdure contre toute logique et contre l’opinion publique en bénéficiant largement de l’argent des contribuables et de la complicité des pouvoirs publics. C’est pourquoi, nous, citoyens de cette planète, exigeons dès aujourd’hui en France des mesures énergiques pour faire baisser la consommation de viande et un moratoire sur l’élevage intensif. Symboliquement, pendant la durée du sommet, nous sommes en grève ! Une grève de la viande. 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
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Des documents secrets ont été exhumés, exposant en détail ce que l’industrie de l’énergie connaissait des liens entre ses produits et le réchauffement climatique. Mais à la différence des conjectures du gouvernement américain, ce que l’industrie avait décrit s’est réalisé. Dans les années 1980, les compagnies pétrolières Exxon et Shell ont procédé à des estimations des quantités de dioxyde de carbone rejetées dans l’atmosphère par les combustibles fossiles et à des évaluations des conséquences planétaires de ces émissions. En 1982, par exemple, Exxon prévoyait qu’aux alentour de 2090, les niveaux de CO2 auraient doublé en comparaison des premières années du XIXe siècle, et que cela conduirait, selon les connaissances scientifiques disponibles à l’époque, à une augmentation d’environ 3° Celsius des températures moyennes sur la planète. Quelques années plus tard, en 1988, un rapport interne de Shell anticipait des effets similaires, mais concluait en revanche que les niveaux de CO2pourraient doubler plus tôt, vers 2030. En interne, ces entreprises ne remirent pas en question les liens entre leurs produits, le réchauffement climatique et la catastrophe écologique. Bien au contraire, leurs recherches confirmèrent les corrélations. Les estimations de Shell prévoyaient une montée des eaux de 60 à 70 centimètres, et indiquaient que le réchauffement pouvait aussi conduire à la désintégration de la calotte glaciaire dans l’Ouest de l’Antarctique, ce qui aurait cette fois pour conséquence une élévation planétaire du niveau des mers « de cinq à six mètres », suffisante pour submerger des pays entiers, aux altitudes trop basses. Les analystes de Shell mettaient également en garde contre la « disparition d’écosystèmes locaux et les destructions d’habitats » ; ils présageaient l’augmentation des « ruissellements, des inondations destructrices et la submersion des terres agricoles peu élevées », aussi, écrivaient-ils, « de nouvelles sources d’eau potable seraient nécessaires » pour compenser l’évolution de la pluviosité. Les modifications planétaires de la température de l’air allaient quant à elles « radicalement changer les façons de vivre et de travailler des populations ». Au total, concluait Shell, « les changements peuvent être les plus importants que l’histoire ait connus ». Exxon, pour sa part, avertissait que « des événements potentiellement catastrophiques devaient être pris en compte ». À l’instar des experts de Shell, les scientifiques d’Exxon prédisaient une élévation dévastatrice du niveau des mers, et mettaient en garde contre la transformation en déserts du Midwest américain et d’autres parties du monde. Préférant voir les choses du bon côté, la compagnie affirmait qu’assurément « ce problème n’[était] par aussi grave pour l’humanité qu’un holocauste nucléaire ou qu’une famine mondiale ». La lecture de ces documents est terrifiante. Et l’effet en est d’autant plus glaçant si l’on considère le refus des géants pétroliers d’avertir l’opinion publique des ravages prévus par leurs propres chercheurs. Le rapport Shell, estampillé « confidentiel », fut pour la première fois rendu public par un organe d’information hollandais au début de l’année. Les travaux d’Exxon n’étaient pas non plus censés être diffusés hors de l’entreprise ; ils furent divulgués en 2015. Ces entreprises n’ont jamais accepté d’engager leur responsabilité sur leurs produits. Dans l’étude de Shell, la compagnie affirme que c’est aux États et aux consommateurs d’assumer la « charge principale » de la lutte contre les changements climatiques, et non à l’industrie de l’énergie. L’argument aurait pu faire sens si les dirigeants des compagnies pétrolières, y compris ceux de Shell et d’Exxon, n’avaient pas menti ultérieurement sur les changements climatiques [voir un article du Los Angeles Times, inaccessible en ligne depuis l’Europe] et activement dissuadé les États de mettre en place des politiques favorables aux énergies propres. Si les détails du réchauffement climatique mondial demeuraient étrangers à la plupart des gens dans les années 1980, les entreprises qui y contribuaient le plus comptaient parmi les rares organisations à en avoir une idée claire. Au-delà des incertitudes scientifiques, l’essentiel est bien que les compagnies pétrolières savaient que leurs produits contribuaient à l’augmentation du taux de CO2 dans l’atmosphère, comprenaient que cela conduirait au réchauffement et en avaient calculé les probables conséquences. Elles ont alors choisi d’en accepter les risques, en notre nom, à nos dépens et sans que nous les connaissions nous-mêmes. Les plans stratégiques nucléaires qui auraient pu conduire à la catastrophe, découverts par Ellsberg dans les années 1960, étaient une épée de Damoclès. Fort heureusement, elle n’est jamais tombée. Mais les prévisions secrètes de l’industrie pétrolière concernant les changements climatiques sont en train de devenir une réalité, qui ne doit rien au hasard. Les producteurs de combustibles fossiles nous ont sciemment menés vers l’avenir sombre qu’ils craignaient eux-mêmes, en encourageant le recours à leurs produits, en mentant délibérément sur leurs effets, et en défendant bec et ongles leurs parts sur les marchés de l’énergie. Tandis que le monde se réchauffe, des éléments constitutifs de notre planète – ses calottes glaciaires, ses forêts, ses courants atmosphériques et océaniques – se dégradent irrémédiablement. Qui a le droit de prévoir de tels ravages et d’accomplir délibérément la prophétie ? Si les stratèges militaires et les compagnies pétrolières eurent l’arrogance de décider du degré de dévastation que l’humanité était en mesure de supporter, seul le Pétrole eut la témérité de mettre à exécution ses projets. C’est, assurément, une fois de trop. Traduit de l’anglais par François Boisivon Des documents révèlent que, depuis les années 80, les pétroliers ont massacré le climat en toute connaissance de cause
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Paris, le 11 septembre 2008. Greenpeace prend acte du vote ce matin des eurodéputés. Ils se sont en effet très clairement prononcés en faveur d’un abaissement significatif du recours aux agrocarburants dans le cadre du vote sur la directive sur les énergies renouvelables. C’est un premier pas. La France et les autres instances européennes doivent maintenir s’inspirer de ce vote de raison.
Se prononçant sur la part des énergies renouvelables dans le secteur des transports, les députés ont approuvé l’objectif de 10% de renouvelables, mais souhaitent limiter à 6 % le recours aux agrocarburants issues des cultures vivrières. Les agrocarburants de 2e génération, ainsi que l’hydrogène et l’électricité doivent selon eux être privilégiés.
Par ce vote, les eurodéputés montrent à la France la voie à suivre.
– La position prise par les députés est éloignée de celle des Etats membres, qui ont pour certains des politiques de soutien fort aux développements des agrocarburants de première génération. La France se doit d’utiliser sa période de présidence de l’UE pour harmoniser les positions et ramener les Etats membres à leur responsabilité environnementale.
– Le gouvernement français serait quant à lui bien inspiré de revoir au plus vite son plan « biocarburants » et les objectifs dangereux et irréalistes qu’il s’est fixée.
Concurrence avec l’alimentaire aggravant la crise des matières premières, encouragement aux pratiques agricoles intensives, rôle dans la destruction des forêts tropicales… Le bilan du développement des agrocarburants est désastreux. Quant à leur bilan énergétique, il est également très contesté. Le agrocarburants acutels ne constituent pas une solution face aux changements climatiques. L’illusion ne doit pas se prolonger.
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Le constat est sans équivoque. Dans le premier volet de son nouveau rapport, le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) met en évidence une montée des eaux en partie « irréversible ». Concrètement ? Même si l’humanité stoppait instantanément toutes ses émissions de gaz à effet de serre, le niveau de la mer augmentera quoi qu’il arrive de plusieurs dizaines de centimètres d’ici 2100 – la question étant bien sûr de savoir à quel point ce niveau est susceptible de varier selon les scénarios.
Que signifie cette irréversible montée du niveau marin ? Comment les territoires concernés peuvent-ils s’y préparer ? À l’occasion des Rencontres scientifiques sur la montée des mers qui se sont tenues le 9 septembre à Marseille, nous avons posé la question à Virginie Duvat, professeure de géographie à La Rochelle université, spécialiste des systèmes côtiers tropicaux et co-rédactrice du chapitre « Small Islands » du dernier rapport du GIEC.
Usbek & Rica : D’après les projections du GIEC, le niveau des eaux le long de la côte française hexagonale devrait monter de plusieurs dizaines de centimètres d’ici 2100 (au moins 30 centimètres dans le meilleur scénario, près d’1 mètre dans le pire). Quelles conséquences cette élévation du niveau marin va-t-elle avoir pour les espaces côtiers et insulaires ?
Virginie Duvat : Cela va avoir deux conséquences importantes. D’abord, cette montée des eaux va engendrer une perte d’espace terrestre sur les côtes les plus basses, qui vont, sous l’effet de cette élévation graduelle, être peu à peu mais néanmoins définitivement submergées. Cette conséquence va être particulièrement importante sur toutes les côtes qui sont très basses : on peut penser aux côtes à lido méditerranéennes – lorsqu’un cordon sableux et étroit assez bas sépare la mer des étangs -, comme c’est le cas par exemple dans le delta de Camargue.
Deuxième conséquence de cette élévation graduelle du niveau marin de base : les vagues de tempête, parce qu’elles vont se dérouler sur un niveau marin plus élevé, vont générer des submersions marines à la fois plus fréquentes et qui affecteront des espaces plus vastes. Quand ils ne sont pas très élevés, les systèmes côtiers seront comme « enjambés » par les vagues de tempête. On va donc avoir des submersions marines qui vont toucher des espaces plus étendus à l’intérieur des terres. L’augmentation de l’intensité des tempêtes va y contribuer dans de nombreuses régions en engendrant des vagues plus hautes et plus fortes, qui produiront des dommages et une menace sur les vies humaines plus importantes dans le futur. Par ailleurs, il faudra aussi prendre en compte l’augmentation de l’érosion côtière, parce que la pression que les vagues exercent sur les falaises, sur les plages ou sur les dunes, va augmenter. Partout où ces systèmes sont déjà en situation de déficit sédimentaire ou sont déjà fragilisés, ils vont reculer davantage que par le passé. Ce phénomène de recul du trait de côte et de perte de sédiments, par exemple dans le cas des systèmes plage-dune, aura à son tour un effet de rétroaction sur la submersion : un système plage-dune qui s’affaiblit est davantage susceptible d’être éventré par une vague de tempête, et ce sont alors de très vastes espaces, à l’arrière, qui peuvent être submergés. Cela touchera par exemple une partie de la côte méditerranéenne et de la côte Atlantique.
Cela nous amène à une dernière conséquence, qui est la salinisation des sols et des nappes d’eau douce souterraines, qui sont très souvent exploitées dans les régions côtières. Cette salinisation va rendre des terres agricoles actuellement exploitées inexploitables. On l’a vu avec la tempête Xynthia, avec des terres agricoles situées à une distance de plusieurs kilomètres envahies par les eaux marines. Ces terres sont restées submergées pendant une période allant jusqu’à 15 jours, ce qui s’est traduit par l’impossibilité de les utiliser pendant des mois ou des années. Sans compter les impacts sur la biodiversité et sur les plantes dans les zones qui ne sont pas cultivées. Suite à l’intrusion d’eau de mer dans les nappes d’eau douce souterraines, on peut aussi se retrouver dans une situation d’impossibilité d’utiliser cette eau, alors qu’elle est exploitée pour l’alimentation, l’irrigation des terres ou le tourisme.
Comme vous l’avez expliqué pendant votre conférence, les risques liés à la montée des eaux dépendent des interactions entre trois grandes catégories de facteurs. Quelle est la nature de ces facteurs ?
Le premier facteur, c’est l’aléa, c’est-à-dire l’ensemble des processus physiques qui vont se combiner et se dérouler à un endroit donné pour produire des dommages.
Deuxième facteur : le degré d’exposition des humains, qui dépend de leur distance par rapport à la mer, des caractéristiques techniques des bâtiments, etc. Le long des côtes, par exemple, beaucoup de villes sont dotées d’infrastructures critiques, comme les routes, les ports et les aéroports. Sans même tenir compte de l’évolution future de la population, d’après le scénario le plus pessimiste du GIEC, on devrait assister à un doublement de l’exposition de la population mondiale à une submersion marine de fréquence annuelle d’ici à 2100. Aujourd’hui, 250 millions de personnes sont exposées à une submersion marine de fréquence annuelle ; en 2100 cela pourrait être 500 millions – encore une fois, sans tenir compte de l’augmentation future de la population. Cette exposition va aussi augmenter du fait que l’on continue à aménager les littoraux et que la population continue à augmenter sur le littoral, deux facteurs qui ne sont pas pris en compte dans les chiffres que je viens de citer. « Certains quartiers d’habitation sont aujourd’hui situés dans des zones dans lesquelles ils ne pourront pas se maintenir d’ici 2040, 2050 ou 2060 » « Certains quartiers d’habitation sont aujourd’hui situés dans des zones dans lesquelles ils ne pourront pas se maintenir d’ici 2040, 2050 ou 2060 » Virginie Duvat, professeure de géographie à La Rochelle université et spécialiste des systèmes côtiers tropicaux
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Objectif : atteindre la "neutralité carbone" de la France à l'horizon 2050. C'est le défi ambitieux lancé par la loi Énergie et Climat, qui décrète "l'urgence écologique et climatique", promulguée samedi au Journal officiel (JO). Comportant 69 articles, cette loi, datée du 8 novembre 2019, avait été définitivement adoptée par le Parlement le 26 septembre, juste après la publication d'un rapport du GIEC sur les conséquences dévastatrices du réchauffement climatique sur les océans. Présentée par la ministre Élisabeth Borne comme un "nouveau pilier" de la transition écologique, elle actualise les objectifs de la politique énergétique de la France, notamment en prévoyant d'atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050, une baisse de 40% de la consommation d'énergies fossiles d'ici à 2030, contre 30% précédemment, et la fermeture des dernières centrales à charbon en 2022. Elle décale de 2025 à 2035 la réduction à 50% de la part du nucléaire dans la production électrique. LIRE AUSSI >> Nucléaire : des problèmes de fabrication sur six réacteurs en activité Elle pérennise aussi le Haut Conseil pour le climat créé en novembre 2018, organisme "indépendant" composé d'une douzaine d'experts placé auprès du Premier ministre. Il est chargé de rendre une fois par an un rapport contrôlant le "respect de la trajectoire de baisse des émissions de gaz à effet de serre" ainsi que "l'impact socio-économique sur la formation et l'emploi, et environnemental, y compris pour la biodiversité, des différentes politiques publiques". Autre mesure prévue par la loi : un dispositif progressif de rénovation énergétique des logements "passoires thermiques", sujet qui avait enflammé les débats dans les deux chambres lors de l'examen du texte, alors que la rénovation des logements n'a guère décollé jusqu'à présent. Le texte comprend un dispositif en trois temps - "incitation, obligation et en dernier recours, sanctions". "Nous avons un objectif: la fin des passoires thermiques en 2028", avait indiqué Élisabeth Borne, ministre chargée de la transition écologique. Ainsi à compter du 1er janvier 2028, la consommation énergétique des logements ne devra pas excéder le seuil de 330 kilowattheures d'énergie primaire par mètre carré et par an, indique le texte. Un rapport devra être remis chaque année au Parlement "au plus tard le 1er juillet" sur l'atteinte de l'objectif de rénovation, donnant une estimation du nombre de logements dont la consommation est supérieure à ce seuil ayant fait l'objet d'une rénovation l'année précédente et du nombre de ceux devant encore être rénovés. Pour répondre aux demandes des producteurs d'électricité locaux, le gouvernement s'engage à remettre avant le 1er septembre 2020 un rapport au Parlement sur les "modalités de prise en compte des externalités positives du biogaz dans la détermination des conditions d'achat ou du complément de rémunération". Dans le domaine de la production d'énergie par valorisation de la biomasse, elle devra se "concilier" avec "les autres usages de l'agriculture et de la sylviculture, en gardant la priorité à la production alimentaire, ainsi qu'en préservant les bénéfices environnementaux et la capacité à produire, notamment la qualité des sols".
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Il est commun chez de nombreux dirigeants et intellectuels africains de blâmer la mondialisation pour nombre des maux du continent. Le raisonnement s’apparente très souvent au suivant : en partant de l’assertion, assez vraie, que quelques multinationales font « un peu ce qu’elles veulent » en Afrique, on en infère que la mondialisation est la cause du sous-développement africain. Il ne fait aucun doute que certaines multinationales peuvent souvent exercer une espèce de monopole, s’acoquiner avec un pouvoir corrompu – notamment dans le secteur de l’exploitation des hydrocarbures, et ne sont pas disposées à rendre leur activité transparente. Pour conserver des contrats publics, elles doivent payer. Elles nourrissent ainsi une corruption au sommet d’États qui ne respectent pas l’état de droit, aidant à maintenir au pouvoir des régimes peu reluisants et suscitant le ressentiment légitime des populations. Pour autant est-ce là de la « mondialisation » ? La mondialisation c’est en réalité l’ouverture, la concurrence, les échanges libres, la liberté de mouvement et les opportunités. C’est bien le contraire du monopole de quelques multinationales. Par ailleurs, arguer que la mondialisation exploite l’Afrique suppose qu’une partie considérable des capitaux internationaux s’y jettent pour « profiter » du continent. Or, que révèlent les chiffres ? La CNUCED (Conférence des Nations Unies sur le Commerce Et le Développement) indique que le stock d’Investissements directs étrangers (IDE) dans toute l’Afrique en 2008 (avant la crise) équivaut à… 3,42% des IDE dans le monde : presque moitié moins que la destination France à elle seule ! Si ces chiffres indiquent quelque chose, c’est que l’investissement international ne se dirige pas assez vers l’Afrique. L’Afrique n’est en réalité pas véritablement mondialisée. Certains s’en réjouissent et mettent, de manière assez paradoxale d’ailleurs, bien des maux de l’Afrique sur le dos de la mondialisation. Ils déclarent que les Africains ne sont de toutes façons pas prêts pour la mondialisation : ces derniers n’auraient « pas l’esprit du commerce » ! Quelle ironie : les racines historiques de l’Afrique sont celles d’un vaste marché libre ; les routes d’Afrique forment souvent un grand marché courant sur des kilomètres. À Treichville à Abidjan, un exemple parmi tant d’autres, il est impossible pour un étranger de se balader sans se faire aborder par des jeunes changeurs des rues, qui se comportent en véritables entrepreneurs. Cette idée – fausse – que les Africains n’ont pas l’esprit du commerce est en réalité véhiculée par une classe de bureaucrates africains – quand ce ne sont pas des professeurs d’économie (!) qui distillent ce complexe d’infériorité dans l’esprit des étudiants – légitimant ainsi un État soi-disant protecteur… et la bureaucratie qui va avec. En réalité en Afrique, l’État et sa bureaucratie sont plus étouffeurs que protecteurs. Les entrepreneurs ne peuvent pas librement y faire prospérer leurs affaires et ainsi initier comme ailleurs le développement économique de leur nation. Il suffit pour s’en convaincre d’ouvrir le dernier rapport « Doing Business ». En Afrique sub-saharienne lancer une entreprise officiellement coûte 100 % du revenu annuel par tête. Un permis de construire ? Près de… 2000 % du revenu par tête : 20 ans de revenus. En Côte d’Ivoire il faudra attendre près de deux ans pour avoir ce permis… Voilà pourquoi la plupart des gens entreprenants sont forcés d’évoluer sur les marchés informels du fait de réglementations irrationnelles. Cette informalité forcée empêche le développement économique : les entreprises ne peuvent pas croître dans l’informel. Ce n’est donc pas un hasard si en Afrique la mondialisation ne profite pour l’instant qu’aux riches et aux « gros » : dans un tel système, évidemment il n’y a que les grosses entreprises, souvent internationales, qui sont capables de payer de tels coûts. Elles peuvent ainsi donner l’impression de faire parfois « ce qu’elles veulent ». Les gens modestes sont exclus par définition par les règles bureaucratiques, et se trouvent donc dans l’impossibilité de faire des affaires sur une base officielle. Or, nombreux sont les Africains modestes qui voudraient bien pouvoir avoir leur entreprise formelle justement, et peut-être profiter – enfin ! – de la mondialisation et de ses marchés. Mais pour l’instant, on ne leur permet pas vraiment. D’où les chiffres : avant la crise, les exportations de marchandises et de services d’Afrique représentaient respectivement 2,87% et 2,52% des exportations correspondantes au niveau mondial. Point important : les organisations internationales ont-elles une part de responsabilité dans les maux de l’Afrique ? Elles sont en effet très souvent synonymes, dans les mentalités, de « mondialisation » parce qu’elles en ont fait la promotion depuis les années 80, bien qu’elles ne soient pas la mondialisation elle-même (et très souvent d’ailleurs, pas si « libérales » que ça.) Il est vrai que les institutions de Washington, et notamment le Fonds Monétaire International, ont demandé par le passé des réformes dans le sens de la libéralisation et de politiques budgétaires restrictives. L’idée était que le secteur privé prenne la relève. Malheureusement l’erreur a été que ces réformes du FMI ne pouvaient justement aboutir à rien sans les réformes de fond complémentaires, en amont, se concentrant sur la facilitation des affaires. En réalité le travail n’avait été fait, en quelque sorte, qu’à moitié. Il ne faut donc pas se lamenter de la mondialisation, mais au contraire du manque de mondialisation en Afrique. S’il y en avait « davantage », il y aurait davantage de concurrence, davantage d’entreprises locales, davantage de richesses produites et partagées. Cela suppose libérer les énergies et dynamiques africaines qui ne demandent qu’à s’épanouir en dehors de l’informel, par un climat plus propice aux affaires. Les africains ont besoin de plus de mondialisation, pas de moins. —-
Sur le web
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Bon billet mais, il y a longtemps que nous sommes au courant (pas électrique) alors que les mamamouchis sont carrément à la masse. Nous savons que la voiture électrique n’est pas pour tout le monde, et ce ne sont pas les 4000€ d’incitation du gouvernement qui sera probant, à moins que ce soit une incitation à l’achat à crédit genre leasing, que la construction est tout sauf écolo, qu’il faut des terres rares et que le recyclage n’est pas évident. Ça justifiera la construction de nouveaux EPR, gouffres financiers dont on ignore s’ils pourront fonctionner en toute sécurité, vu les soucis de cuves, de tuyaux et autres avaries détectées par l’ASN et l’installation généralisée des prises adéquates dans les points de rechargement, sinon combien ça coûtera « à la maison » ?. Rien ne va plus, les jeux sont fait ? Partagez ! Volti ****** Charles Sannat pour Insolentiae Les « mamamouchis », généralement, pour ne pas dire presque tout le temps, ne brillent pas par l’originalité de leurs pensées toujours convenues et nécessairement dans le spectre « moyen » de la « moyenne » souhaitée et admise par le système dont ils ne sont que des serviteurs extrêmement bien payés. Être un « mamamouchi », c’est être un servile collaborateur. Un « salarié » presque comme les autres. C’est le prix de la paye et de la compromission qui change. On est « meilleur », ce qui veut dire que l’on a nettement moins de problèmes moraux quand le chèque comporte plusieurs zéros. Dans ce monde affligeant qu’est celui de la politique ou des « grands patrons », qui n’ont rien de grand et ne raisonnent plus qu’en management de la peur et par la peur pour l’asservissement total de tous les salariés qui leur sont confiés, une exception assez remarquable est à noter. C’est le patron de PSA, Carlos Tavares, qui a eu le courage immense et l’honnêteté intellectuelle de tenir des propos très critiques sur la pertinence de la voiture électrique. La transition énergétique est une vaste fumisterie. Nos aimables politiciens se lancent dans une voie qui nous mène à un mur ou à un précipice. Il n’est en aucun possible, ni souhaitable en termes environnementaux, d’équiper tous les possesseurs de véhicules thermiques classiques par des véhicules électriques. Cela ne peut pas fonctionner. Laissons la parole à Carlos Tavares, le patron de PSA. Carlos Tavares, président de PSA, propos critiques sur la voiture électrique… « Le monde est fou. Le fait que les autorités nous ordonnent d’aller dans une direction technologique, celle du véhicule électrique, est un gros tournant. Je ne voudrais pas que dans 30 ans on découvre quelque chose qui n’est pas aussi beau que ça en a l’air, sur le recyclage des batteries, l’utilisation des matières rares de la planète, sur les émissions électromagnétiques de la batterie en situation de recharge ? » « Comment est-ce que nous allons produire plus d’énergie électrique propre ? Comment faire pour que l’empreinte carbone de fabrication d’une batterie du véhicule électrique ne soit pas un désastre écologique ? Comment faire en sorte que le recyclage d’une batterie ne soit pas un désastre écologique ? Je m’inquiète en tant que citoyen, parce qu’en tant que constructeur automobile, je ne suis pas audible. » « […] On est en train d’évoluer d’un monde où la technologie était neutre vers un monde où on nous instruit d’aller dans la direction du véhicule électrique. […] Simplement, si on nous donne l’instruction de faire des véhicules électriques, il faut aussi que les administrations et les autorités […] assument la responsabilité scientifique du fait qu’ils nous ont instruits de faire des véhicules électriques. » Depuis cette intervention, Carlos Tavares a réitéré à plusieurs reprises son scepticisme, notamment le 1er septembre dernier, comme le rapportait alors Ouest-France : « L’alerte que j’ai voulu donner il y a quelques mois est qu’il n’y a pas […] d’études d’impact, ni d’études à 360 degrés de ce que signifie une mobilité 100 % électrique. Les gouvernements et les responsables politiques de l’Union européenne sont en train de prendre la responsabilité scientifique du choix de la technologie. » Les propos hallucinants sur les autres dirigeants qui sont plus légalistes ! Voici comment le journaliste vient relativiser et amoindrir la portée des propos de Carlos Tavares. « Avis sincère ou effet d’annonce ? Difficile de trancher, selon Florence Lagarde : «C’est un peu inattendu, car il est le seul dirigeant de constructeur automobile à tenir ce discours anti-électrique et anti-réglementation, les autres sont plus légalistes et moins dans l’avis personnel. […] C’est peut-être réellement ce qu’il pense, car il en est persuadé, mais ça peut aussi être une posture alarmiste pour frapper les esprits.» » Vous rendez-vous compte du niveau d’incapacité collective de penser dans laquelle nous sommes tombés ? Si un individu, et il s’agit tout de même du patron de l’un de nos plus gros groupes, émet des « réserves » somme toute très « polies », on indique implicitement qu’il n’est pas « légaliste ». Je ne sais pas vous, mais moi je trouve que Carlos Tavares est un révisionniste climatique. Certainement. Il doit bien être aussi un « phobe ». Oui, c’est ça , c’est un « électricophobe ». Je pense même que pour dire des choses pareilles, il doit être un peu fasciste et raciste… Avec un prénom comme Carlos, je suis persuadé que c’est un raciste anti-électrique. N’oublions jamais que quand tout le monde pense pareil, plus personne ne pense. Encenser la diversité c’est très bien, mais cela implique aussi… une diversité de pensée, et les sociétés ne se développent et ne s’épanouissent que lorsque les opinions peuvent s’exprimer. Bravo donc au courageux Tavares pour sa liberté de ton précieuse dans ce secteur, où il n’est plus autorisé de penser. Le réchauffement climatique ne se discute pas. La politique écologiste ne se discute pas. La politique nucléaire de la France ne se discute pas. La transition énergétique ne se discute pas… La fiscalité ne se discute pas. Quoique pour ce dernier point, les prochaines semaines pourraient bien faire évoluer les choses. Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous ! Charles SANNAT
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Odeur infecte, plages fermées, voiliers coincés au port... Chaque année pendant la période estivale, vacanciers et habitants sont confrontés à la prolifération des algues vertes en bord de mer. Arrivées avec six semaines d'avance, comme le rapporte l'association Halte aux marées vertes (HMV) à l'AFP, les premières algues vertes de l'année ont été observées dès la fin juin. Deux nouveaux décès suspects dans le Finistère provoquent notamment l'inquiétude des associations. Un ostréiculteur de 18 ans est décédé brutalement en baie de Morlaix tout comme un homme d'environ 70 ans en baie de Douarnenez, deux zones où sont présentes les algues vertes. Nourries par les nitrates agricoles rejetés dans les cours d'eau, elles se transforment en marées vertes lorsque les conditions météorologiques leur sont favorables. Leur décomposition peut engendrer le dégagement de sulfure d'hydrogène (H2S), gaz toxique potentiellement mortel. Les résultats des analyses toxicologiques doivent révéler dans les prochains jours les causes exactes des décès. Malgré la mise en place d'un second plan de lutte contre la prolifération des algues vertes il y a deux ans, leur éradication est lente et fastidieuse. Selon des modélisations scientifiques, un taux de nitrate d'environ 10 mg/litre est nécessaire pour empêcher la prolifération des "marées vertes" dans certaines baies très sensibles. Or, la concentration de ces rejets agricoles dans l'eau reste trop importante avec en moyenne 20,5 mg de nitrates par litre en 201, selon le Centre d'étude et de valorisation des algues (Ceva).
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Communiqué de l’Association des Climato-Réalistes Paris le 3 février 2021 Aujourd’hui même, le tribunal administratif de Paris a jugé l’État coupable de « carences fautives » en matière de lutte contre le réchauffement climatique et l’a condamné à verser un euro symbolique à quatre ONG. La France n’est pourtant responsable que de 0,9 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Depuis des années, notre pays se classe même en excellente position au classement de l’université de Yale des pays environnementalement les plus vertueux. Un pays qui donne ainsi l’exemple ne devrait pas se voir ainsi condamné. Ce coup d’éclat n’est que le dernier d’une longue série d’actions cherchant à instrumentaliser la justice. On se souvient par exemple de l’acquittement des « décrocheurs » du portrait du Président de la République par un tribunal de Lyon (avant que la cour d’appel ne revienne heureusement sur ce jugement). L’Association des climato-réalistes exprime son inquiétude sur les dérives de cette judiciarisation du débat sur le réchauffement climatique, qui s’accompagne d’une volonté de restriction des libertés publiques de la part des associations les plus radicales. Elle souhaite que ce jugement fasse l’objet d’un appel et se tient disposée à soutenir toute démarche en ce sens
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Une étude publiée le 28 mai 2021 dans la revue Science advances suggère que les modèles climatiques surestiment le rôle des gaz à effet de serre dans le réchauffement climatique. L’étude intitulée « Improved estimates of preindustrial biomass burning reduce the magnitude of aerosol climate forcing in the Southern Hemisphere » a été menée par le groupe de modélisation de la chimie atmosphérique de l’université d’Harvard, que co-dirigé Loretta Mickley, l’auteure principale de l’article. Résumé de l’article Le feu joue un rôle central dans la formation des écosystèmes terrestres et dans la composition chimique de l’atmosphère influençant ainsi le climat de la Terre. La tendance et l’ampleur de l’activité des incendies au cours des derniers siècles sont controversées, ce qui entrave la compréhension du forçage radiatif des aérosols de l’époque préindustrielle à nos jours. À partir des enregistrements de 14 carottes de glace de l’Antarctique et d’une carotte de glace des Andes centrales nous présentons ici des preuves que l’activité historique des incendies dans l’hémisphère Sud (SH) a dépassé les niveaux actuels. Pour comprendre cette observation, nous utilisons un modèle de feu global montrant que les émissions globales de feu de l’hémisphère Sud pourraient avoir diminué de 30% au cours du 20ème siècle, probablement en raison de l’expansion rapide de l’utilisation des terres pour l’agriculture et l’élevage aux latitudes moyennes à élevées. Les chercheurs ont déterminé qu’il y avait quatre fois plus de suie dans l’atmosphère de l’hémisphère sud préindustriel qu’on ne le pensait auparavant. Ces résultats signifient que les modèles climatiques peuvent avoir surestimé l’impact des gaz à effet de serre sur le climat. L’un des plus grands défis dans la prévision des impacts du changement climatique est de prévoir comment les températures de surface augmenteront en fonction de l’augmentation des gaz à effet de serre. Alors que les gaz à effet de serre emprisonnent la chaleur et réchauffent la surface de la planète, les particules d’aérosol provenant des volcans, des incendies et d’autres formes de combustion ont un effet rafraîchissant car elles bloquent la lumière du soleil ou la couverture nuageuse. Comprendre comment ces facteurs interagissent est essentiel pour comprendre les effets du changement climatique. Alors que de nombreux modèles climatiques actuels reposent sur des données quantifiant les niveaux passés de gaz à effet de serre, les données équivalentes pour les aérosols de fumée d’avant la révolution industrielle étaient largement inconnues jusqu’à présent. Pour obtenir des données sur les niveaux d’aérosols, les chercheurs ont analysé 14 carottes de glace prélevées dans tout l’Antarctique, indiquant des quantités de fumée provenant d’incendies dans l’hémisphère sud. À l’intérieur de ces noyaux, ils ont mesuré les niveaux de suie, un composant clé de la fumée. Ce faisant, ils ont trouvé des résultats inattendus : Les carottes de glace contenaient quatre fois plus de suie que prévu, suggérant un passé beaucoup plus tumultueux qu’on ne le pensait auparavant. Les chercheurs ont ensuite vérifié leurs résultats avec des simulations informatiques prenant en compte ces niveaux de fumée provenant d’incendies de forêt et les pratiques de brûlage des peuples autochtones. Les résultats des simulations correspondaient à ceux des carottes de glace. Ils ont également suggéré qu’à mesure que les changements dans l’utilisation des terres ont entraîné une diminution de l’activité des incendies, les émissions de l’industrie ont augmenté. Cela signifie que les niveaux de suie sont restés relativement constants avant le début de l’ère industrielle jusqu’au 20e siècle. Les résultats suggèrent que jusqu’à présent, les scientifiques ont pu sous-estimer l’effet de refroidissement des particules de fumée dans le monde préindustriel. Cela signifie inversement que les modèles climatiques ont surestimé l’effet de réchauffement du dioxyde de carbone et d’autres gaz à effet de serre pour expliquer les augmentations observées des températures de surface. Il est clair que le monde se réchauffe, mais la question clé est de savoir à quelle vitesse il se réchauffera alors que les émissions de gaz à effet de serre continueront d’augmenter. Cette recherche nous permet d’affiner nos prévisions pour l’avenir
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Pourquoi, bien que nous soyons conscients de l'urgence à lutter contre le changement climatique, ne sommes-nous pas capables, collectivement, de nous retrousser les manches et de prendre les mesures idoines pour stopper l'emballement du réchauffement de la planète ? Aussi inattendu que cela puisse paraître, l'absence de liberté intérieure est l'une des causes majeures de notre inertie extérieure, estime le moine bouddhiste Matthieu Ricard. Comment alors progresser vers la liberté intérieure ? C'est tout l'objet de À nous la liberté !, ouvrage collectif à paraître le 23 janvier (L'iconoclaste, Allary Editions), coécrit avec Christophe André, médecin psychiatre et Alexandre Jollien, philosophe et écrivain. L'EXPRESS : En dépit de l'urgence, on s'enlise dans la lutte contre le changement climatique. Pourquoi selon vous? Matthieu Ricard : Cela peut paraître étonnant quand on évoque les questions environnementales, mais l'absence de liberté intérieure [La capacité de chacun à ne pas se laisser emporter par ses émotions] est l'une des causes majeures de notre inertie vis-à-vis de la planète. Il existe en effet un lien direct entre les deux. 'La liberté extérieure que nous atteindrons dépend du degré de liberté intérieure que nous aurons acquise', a dit Gandhi. En d'autres termes, pour avoir une vision claire, un jugement juste, pour être bienveillant et en état de se préoccuper de l'intérêt général, il faut se libérer des toxines mentales qui obscurcissent notre esprit. J'ai constaté ce lien quand je préparais mon ouvrage Plaidoyer pour l'altruisme. À ma surprise, j'ai dû passer des mois à rencontrer des spécialistes de l'environnement. L'un d'eux m'a dit un jour : "Finalement, l'ensemble de la question climatique revient à une question d'altruisme et d'égoïsme." Pourquoi donc songer aux générations futures alors qu'on ne sera plus là ? se disent certains. D'autres s'interrogent : "Pourquoi me préoccuperai-je des générations futures, qu'ont-elles fait pour moi ?" Quand on lui parle de la montée du niveau des océans et de ses conséquences dramatiques, le milliardaire américain Steven Forbes, interrogé sur Fox News, déclare trouver absurde de changer dès à présent nos comportements pour quelque chose qui se passera dans une centaine d'années. C'est précisément cette maximisation de nos intérêts égoïstes immédiats qui entrave notre raisonnement et notre liberté intérieure. On retrouve partout des exemples concrets de ce processus à l'oeuvre. Ainsi, des banques européennes qui continuent à financer majoritairement les énergies fossiles plutôt que d'apporter un plus large soutien aux énergies renouvelables. Quelles sont ces "toxines mentales" qui obscurcissent notre esprit ? Elles sont nombreuses. L'acrasie est l'une d'entre elles. Il s'agit d'une forme de manque de volonté : je sais ce qu'il est bon de faire, mais je trouve mille excuses pour ne pas passer à l'action. Le citoyen sait qu'il devrait prendre moins l'avion et moins voyager seul dans une voiture. Il sait aussi qu'il devrait consommer moins de viande (80% de moins selon le dernier rapport du GIEC - Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat - du fait que la production de viande est la deuxième plus importante cause d'émissions de gaz à effet de serre), mais il continue pourtant sur sa lancée. Il se dit que s'il est le seul à faire un effort dans son coin, que ça ne changera rien, alors autant ne rien faire. Le politique sait qu'il devrait prendre telle ou telle mesure pour sauver la planète, mais s'abstient par peur de ne pas être réélu aux prochaines élections. C'est aussi parce qu'il est aveuglé par un calcul court-termiste que le politique n'écoute pas les scientifiques, qu'il les considère la plupart du temps comme des empêcheurs de tourner en rond. Dans un monde avec 4 degrés en plus, la population s'effondrera de sept à un milliard, et plusieurs centaines de millions de réfugiés climatiques seront lancés sur les routes. On a beau savoir qu'il est encore temps d'agir, on se met des oeillères et refusons de voir the big picture [que l'on peut traduire par: "une vision d'ensemble"]. Quelles sont les autres entraves à notre liberté intérieure ? L'égocentrisme en est une autre. À force de voir le monde comme un outil au service de nos intérêts personnels, cela engendre des comportements narcissiques. L'actuel président américain en est une caricature. Autre toxine mentale, la dépendance à notre société de consommation. En Occident, afin de rester dans le vent, on change de voiture tous les trois ans. Et savez-vous qu'en raison de sa consommation effrénée, un citoyen américain moyen émet 200 fois plus de CO2 qu'un Zambien ? C'est insensé. Dans son ouvrage The High Price for Materialism, le psychologue social américain Tim Kasser a étudié pendant vingt ans la société de consommation. Il a ainsi constaté que les personnes les plus matérialistes avaient moins d'empathie et se préoccupaient très peu des questions environnementales. Savoir se satisfaire de ce que l'on a, c'est tenir un trésor dans le creux de la main, dit un sage bouddhiste. Quand on parle de crise économique, il s'agit surtout d'une crise du superflu. Dans le pays où je vis, au Népal, il n'y a pas de sécurité sociale, pas de retraite, pas d'allocations familiales, pas d'allocations-chômage, rien. Zéro pointé. En Inde et en Chine, si vous n'avez pas d'argent pour payer une avance sur les frais, vous n'entrez pas dans l'hôpital. Tout ce qui a été accompli en France en matière de lien social et de solidarité est extraordinaire. Ne pas s'en satisfaire est bizarre. Comment alors se libérer mentalement ? Il nous faut procéder à un entraînement de l'esprit. Cela consiste à éroder le sentiment exacerbé de l'importance de soi et l'avidité perpétuelle pour de nouveaux objets. Cela implique de chasser l'asservissement à nos habitudes, à des pensées distordues de la réalité. Il s'agit d'en finir avec tous les automatismes mentaux qui sont comme les plis d'un parchemin longtemps enroulé. L'entraînement de l'esprit, c'est le coeur de la méditation. Tout comme on apprend à jouer aux échecs ou au badminton, on peut apprendre à être moins obsédé par nos envies, à se satisfaire plus facilement de ce que l'on a, à être moins l'objet de désir et d'aversion. Nul besoin d'être bouddhiste pour méditer. Il existe désormais de nombreux ouvrages pour en apprendre les mécanismes fondamentaux. Vous soulignez dans votre ouvrage collectif que s'il est effectué avec régularité, l'entraînement de l'esprit apporte une belle moisson au pratiquant et par rebond, à la planète... Je l'ai constaté à de nombreuses reprises : l'entraînement de l'esprit va de pair avec une plus grande ouverture à l'intérêt général, une plus grande sensibilité aux autres espèces animales. Nous développons en effet une forme de sagesse, car nous sommes moins liés par l'ignorance et l'obscurantisme, par tout de qui déforme notre jugement. Désormais capables de chasser nos ruminations excessives, nous ressentons une plus grande sérénité. Développer davantage de bienveillance nous mène, tout naturellement, à nous préoccuper de choses qui dépassent l'individualité, à l'instar des questions globales que sont la justice sociale et la question environnementale. Autre fruit de cette pratique, il semblerait que les personnes qui ont longtemps médité dans leur vie profitent, tant au plan structurel que métabolique, d'un cerveau plus jeune qu'un non-méditant du même âge, selon les travaux de l'Inserm de Caen et de Lyon pour un programme de recherche appelé Silver Santé. Quel message avez-vous envie de passer concernant la lutte contre le changement climatique ? Écoutons les scientifiques, prenons la mesure des dangers sans nous décourager, et votons en conséquence. La population doit être assez déterminée pour exiger que nos dirigeants, s'ils ne mettent pas cette thématique au coeur de leur action, doivent laisser la place à d'autres plus téméraires. L'autruche qui met sa tête dans le sable n'est pas libre.
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L'Assemblée nationale a adopté ce vendredi un amendement destiné à soutenir l'énergie solaire en abaissant une taxe qui pèse sur les installations photovoltaïques, une mesure saluée par les professionnels du secteur. Dans le cadre de l'examen du projet de budget 2020 de l'État, les députés ont adopté cet amendement du Modem qui prévoit de réduire de plus de moitié le tarif d'imposition forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER) appliqué aux nouvelles centrales solaires. "Concrètement, pour nous, cela veut dire que ça va baisser le coût du solaire photovoltaïque", s'est félicité Alexandre Roesch, délégué général du Syndicat des énergies renouvelables (SER). "Aujourd'hui, l'IFER pèse très lourdement sur le solaire et proportionnellement elle pèse beaucoup plus que sur d'autres filières." Cette imposition est en effet assise sur la puissance installée de la centrale et non sur sa production effective. Or le solaire produit relativement peu comparé à d'autres énergies car il est soumis à l'ensoleillement, par nature variable. Dans le détail, l'imposition passera pendant 20 ans de 7,57 euros par kilowatt de puissance électrique installée à 3,155 euros, pour les centrales mises en service après le 1er janvier 2021. La France vise un fort développement des énergies renouvelables dans le cadre de sa feuille de route à dix ans, la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE). La France comptait 8,5 gigawatts (GW) de capacités solaires fin 2018 et vise 35,6 à 44,5 GW en 2028.
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En cette fin d'été dans le sud de l'Ardèche, entre les Cévennes et la vallée du Rhône, les grains de raisin gorgés de soleil finissent tranquillement de mûrir au son des cigales. Sur le tronc d'un arbre, au bord de sa parcelle en pente douce, Jean-Luc Tardieu, viticulteur depuis plus de trente ans, examine une sorte de boîte aux lettres en bois, ouverte sur le bas. Il s'agit d'une maison à chauves-souris. A la veille des vendanges, ces petits animaux protègent, à leur manière, les vignes. Une nouvelle pratique agricole. "Ces mammifères volants se nourrissent de divers insectes, qu'ils trouvent en multitude dans nos champs, un de leurs terrains de chasse nocturne", décrit, à son côté, Teddy Giraud, technicien des vignobles. Elles raffolent en particulier des papillons, dont celui du ver de la grappe, un ravageur qui fait pourrir les grains de raisin, ce qui donne mauvais goût au vin. Voilà pourquoi des dizaines de viticulteurs ardéchois convertis au bio ont installé, sur une centaine d'hectares, 25 gîtes à chauves-souris depuis 2016. "Dans cette région pleine de grottes, on en a toujours vu, quelques-unes habitent même dans ma maison, sourit Jean-Luc Tardieu. Alors, quand notre union de vignerons (Uvica) a voulu ajouter des gîtes, ça paraissait farfelu..." Jean-Luc Tardieu montre l'emplacement d'un gîte à chauve-souris, en bordure de sa parcelle. C.J./L'Express L'idée consiste à multiplier la présence des volatiles près des vignes, afin d'accroître leur impact. Mais, en pratique, ce n'est pas si simple : la plupart de ces installations restent... vides ! "On les a posées sans trop savoir comment, à l'instinct", reconnaît Jean-Luc Tardieu. Pour comprendre et corriger leurs maladresses, les agriculteurs coopèrent, depuis plus d'un an, avec la (LPO), qui agit aussi pour la préservation des chauves-souris et de la biodiversité.
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Ces inondations silencieuses Photo: Inondation au Vénézuela En Inde
Dans l' Assam
Huit personnes ont été tués dans les inondations qui touchent l'état de l'Assam où 15 districts ont été touché par les pluies diluviennes de ces derniers jours.
275 000 familles ont été touché et de grandes étendues de terres sont totalement submergées, soi environ 10 000 hectares de terres cultivées a confirmé le ministre de l'agriculture Nilamoni Sen Deka.
Dans le Bengale
Mardi soir un mini tsunami avec des vagues de 4 mètres de haut, a frappé la cote nord de la baie du Bengale en inde prés du célèbre temple Mamallapuram, à 60 km au sud de la ville de Chennai, laissant le monument submergé sous 1 mètre d'eau.
L'eau de mer s'est infiltré à l'intérieur des terres sur environ 75 mètres, laissant derrière elle une large zone inondée .
Le temple était heureusement pratiquement vide mais plus de 3.000 petites échoppes ont été ensevelies sous les eaux.
Venezuela
Le débordement de la rivière Portuguesa a inondé près de 50 000 hectares de terres agricoles, et submergé quelques villes comme celles de Floride et Santa Rosalia la semaine dernière, en affectant principalement les terres de parcelles utilisées pour la culture du riz et du maïs ainsi que certaines prairies pour le bétail.
Les récoltes sont complètement perdues, et il est trop tard pour semer de nouveau.
Aux Comores
Après les fortes précipitations de la saison des pluies, qui dure de Novembre à Mai dans la région, environ 65.000 habitants de l'archipel des Comores, correspondant à environ 8% de la population, ont été sévèrement touchées par les inondations et le manque d'électricité qui ont touchés les iles de l’archipel, la propagation accrue de maladies est jugée très inquiétante.
De tels événements climatiques ne s'étaient jamais produit auparavant.
Selon les ONG locales, plus de 80.000 personnes dans la capitale Moroni et ses environs ont subit de plein fouet les interruptions fréquentes de la distribution d'eau potable.
80 à 90% des récoltes de vanille ont été totalement détruite.
Avec les nombreuses inondations qui ont touché l'île d'Anjouan les cas de paludisme ont augmenté de façon inquiétante, et en particulier dans l'Est de l'ile où ils ont quintuplé par rapport à la normale. De nombreux cas de populations touchées par des fièvres inexpliquées sont rapportées quotidiennement.
Au Lagos
Mercredi, cinq personnes ont péri noyés dans la communauté Aboru à Oke Odo, dans les inondations qui ont ravagé de nombreuses régions de la banlieue de Lagos, suite à une violente averse qui a duré plus de trois heures.
Depuis les habitants des regions concernées ont réclamé au gouvernement de leur venir en aide urgemment et trouver au plus vite une solution durable à ces nouveaux problèmes d'inondations frequentes dans la région.
En Afghanistan
Afghanistan, des inondations lourdes ont coûté la vie à 16 personnes, dont 7 femmes et un enfant dans la province de Faryab.
Ces inondations ont touché le district d' Almar, y détruisant totalement 10 maisons et en engloutissant environ 100 hectares de terres agricoles.
Une centaine de famille se sont vues contraintes d'évacuer leurs maisons et leurs écoles,toutes ont un besoin urgent de nourritures, de médicaments, et deau potable, de vêtements et d'un abri.
Le gouverneur du district affirme que les aides d'urgence sont en chemin pour ravitailler les populations touchées par les inondations.
...Etc, Etc, Etc...
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Notre planète fonce vers un point de rupture qui déboucherait sur un scénario catastrophe irréversible. C’est l’avertissement lancé par des chercheurs internationaux dans une nouvelle étude sur le climat, publiée lundi dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PDF). Selon eux, un effet domino pourrait transformer la Terre en étuve d’ici quelques décennies, même si l’humanité parvient à limiter la hausse des températures à 2°C par rapport aux niveaux préindustriels – l’objectif fixé par l’Accord de Paris. Si les calottes polaires continuent de fondre, les forêts d’être décimées et les émissions de gaz à effet de serre de battre chaque année des records, la Terre va franchir un point de rupture, concluent des chercheurs de l’université de Copenhague, de l’Université nationale australienne et de l’Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique en Allemagne. [...] Même en limitant la hausse des températures à +2°C, un effet domino pourrait transformer la Terre en étuve #changementclimatique #accorddeparis https://t.co/bOc2yihvC5 pic.twitter.com/9jABN8CJrJ — Philippe Berry (@ptiberry) 6 août 2018 [...] Une hausse du niveau de la mer de 25 mètres Les conséquences seraient dévastatrices. La fonte des glaces de l’Antarctique Ouest et du Groenland conduirait à une hausse du niveau de la mer de 13 mètres. La calotte de l’Antarctique Est, plus sensible au réchauffement qu’estimé précédemment, représente 12 mètres potentiels supplémentaires. Deux-tiers des mégalopoles sont installées moins de 10 mètres au-dessus du niveau de la mer, tout comme les plaines agricoles qui les nourrissent.
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C'est un ministère qui entre dans la cinquantaine. Le 7 janvier 1971, Robert Poujade, devient le premier ministre de l'Environnement dans le gouvernement de Jacques Chaban-Delmas, et ouvre avec lui l'histoire mouvementée d'un portefeuille qu'il qualifie lui-même plus tard de "ministère de l'impossible" dans un livre paru en 1975. En cinquante ans de vie ce ministère consacré à l'écologie, la protection de la nature, et à l'environnement, a souvent changé de nom. Les ministres aussi se sont succédé, pas moins de 32 depuis 1971, avec d'importants écarts dans la durée de l'exercice de leur fonction. Du pionnier Poujade à l'actuelle ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, les attributions et le poids des résidents de l'hôtel de Roquelaure se sont renforcés jusqu'à en faire l'un des plus importants du gouvernement. Au fur et à mesure des années, des attributions du ministère, et de ses appellations, se dessine aussi l'évolution de l'écologie politique. Le premier ministère dédié à l'Environnement est créé un an après un discours de Georges Pompidou du 28 février 1970, dans lequel il reconnaît l'importance de la protection de la nature : "La nature nous apparaît de moins en moins comme la puissance redoutable que l'homme du début de ce siècle s'acharne encore à maîtriser, mais comme un cadre précieux et fragile qu'il importe de protéger pour que la terre demeure habitable à l'homme." L'idée fondatrice de ce ministère repose surtout sur la protection de la nature et des paysages, de l'eau, et à la prise en compte des risques naturels ou industriels. "Cette idée d'un portefeuille tourné sur la protection de l'environnement, de la pollution et des risques industriels est restée très longtemps le noyau dur de ce ministère", relate Patrick Février, Secrétaire délégué du comité d'histoire ministériel au sein du ministère de la Transition écologique. Ce qui importe politiquement à cette époque est l'amélioration et la préservation du "cadre de vie" des Français. Cette politique, commencée par Robert Poujade, mènera notamment à une première mesure phare, la loi du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature, qui restera comme un texte fondateur de la protection de la faune et de la flore. Robert Poujade a été notamment maire de Dijon et ancien ministre sous Georges Pompidou. SAMIRA BOUHIN / AFP Longtemps le ministère restera cantonné à ces objectifs de préservation du cadre de vie et de la nature, et sa place restera modeste dans la hiérarchie gouvernementale. "Le budget du ministère est au départ dérisoire, la question du manque de moyen est récurrente et on manque de personnel pour gérer la question de l'environnement au niveau local", note le politologue spécialiste de l'écologie politique, Daniel Boy. Durant les années 1970 à 1990, le ministère se dote de services déconcentrés, et agrège des services régionaux préexistants, comme les délégations régionales à l'architecture et à l'environnement en 1978. En 1992 la conférence de Rio sur l'environnement et le développement fait entrer dans le ministère la notion de "développement durable". "Ces moments, comme la conférence de Stockholm, ou celle de Rio, ont renforcé le ministère en le faisant 'sortir' de l'Hexagone et en permettant qu'un certain nombre de préoccupations sociétales et politiques s'expriment au niveau international" souligne Patrick Février. Michel Barnier est alors ministre dans le gouvernement Balladur, et fait passer en 1995 une loi éponyme qui institue les grandes lignes du droit de l'environnement, et intègre la notion développée à Rio du "principe de précaution". Le but étant de prendre les mesures adaptées et proportionnées aux besoins actuels sans avoir la certitude de ce qui se passera à l'avenir. Un principe qui sera repris dans la Charte de l'environnement dix ans plus tard. Michel Barnier, avant d'être négociateur en chef pour le Brexit, a été ministre de l'Environnement. AFP PHOTO / JOHN THYS Cette époque est celle aussi des grands projets d'infrastructures, qui engendrent d'importantes protestations. Des associations environnementales commencent à cette période à devenir plus nombreuses, et la Commission nationale du débat public (CNDP) est créée. "La création de la CNDP est assez importante puisqu'elle a permis d'intégrer les associations environnementales dans les processus de négociation", note Daniel Boy. Après Michel Barnier, c'est Corinne Lepage, avocate et spécialiste du droit de l'environnement qui prend la relève. Dans le gouvernement d'Alain Juppé, elle doit composer avec un président, Jacques Chirac, qui décide de relancer les essais nucléaires dans le Pacifique. Un bras de fer s'engage pour imposer l'écologie dans le gouvernement. Corinne Lepage se souvient auprès de France 2 d'un poste, "en bisbille directement avec Bercy, parce que vous coûtez cher et vous ne rapportez rien". Elle parvient toutefois à faire voter la loi sur la pollution de l'air, qui rend obligatoire la surveillance de la qualité de l'air et impose des limitations de vitesse aux véhicules en cas de pic de pollution. On combat des lobbys qui sont présents, on n'a pas beaucoup d'aides à l'Assemblée nationale, avec 5 députés sur 577, il est difficile de gagner les arbitrages. Les difficultés exprimées par Corinne Lepage dans l'exercice de son ministère ne sont pas étrangères à Dominique Voynet, qui, en 2001, après quatre ans comme ministre de l'environnement, se lamente des "lenteurs et lourdeurs" de l'administration, qui freinent le travail gouvernemental. Dominique Voynet regrette "l'extrême difficulté de mettre en oeuvre ce qui a été promis aux citoyens". Pourtant, cette ministre de Lionel Jospin, issue des Verts, parvient tout de même à faire entériner plusieurs décisions importantes dans l'histoire du ministère auquel est ajouté le titre "d'Aménagement du territoire". Elle est notamment à l'origine de l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement, et de la loi "Voynet" d'orientation pour l'aménagement et le développement durable du territoire. Dominique Voynet, le 10 avril 2013 à Montreuil afp.com/Miguel Medina En juin 2001 elle démissionne après l'échec de son projet de loi sur l'eau, qu'elle portait depuis 1998. "On combat des des lobbysqui sont présents, on n'a pas beaucoup d'aides à l'Assemblée nationale, avec cinq députés sur 577, il est difficile de gagner les arbitrages. Il y a de l'écoute au gouvernement, mais les vrais rapports de force sont à l'Assemblée.", déclare-t-elle au JT de France 2. L'arrivée de Jean-Louis Borloo à la tête d'un ministère d'État en 2007 marque une rupture. "Dans la structure du ministère du type de celui de Jean-Louis Borloo, il y a eu la volonté d'en faire un ministre qui soit le numéro deux dans la hiérarchie gouvernementale", explique Patrick Février. Cette fois, la protection de la nature n'est plus le seul objectif. Des compétences "contradictoires" se retrouvent au sein du ministère au nom à rallonge qui regroupe l'Écologie, l'Énergie, le Développement et l'Aménagement durable. "Le ministère devenait plus gros avec l'internalisation de la gestion d'intérêts contradictoires, on y retrouvait les infrastructures de transports, mais aussi l'énergie nucléaire et la sûreté nucléaire, et les énergies renouvelables. C'est aussi à partir de là que le jeu des rapports de force entre les partisans ou les opposants de l'écologie est devenu plus complexe", se souvient encore Patrick Février. L'arrivée de Jean-Louis Borloo à la tête d'un ministère d'Etat en 2007 marque une rupture afp.com/Thomas Samson L'apogée du ministère porté par Jean-Louis Borloo est le Grenelle de l'environnement, grande réunion sur l'écologie et le développement durable qui prend fin en octobre 2007, et qui instaure de multiples engagements dans l'agriculture, les énergies renouvelables, ou les transports. "Le Grenelle de l'environnement ce n'est pas rien, il y avait tous les acteurs de l'environnement qui étaient là, mais sa transformation dans les textes s'est perdue avec le Grenelle 2 et les méandres d'applications", constate Daniel Boy. Après l'expérience Borloo, les secrétaires d'État à l'Écologie se succèdent. Nathalie Kosciusko-Morizet devient ministre de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement en 2010 mais n'obtient pas le titre de ministre d'État. Son portefeuille est marqué par la loi sur le gaz de schiste qui interdit le recours à la fracturation hydraulique en juillet 2011. Nombreux sont les ministres qui constatent la difficulté d'imposer leur marque dans un ministère souvent critiqué pour son manque de moyens. "Ce ministère est d'une instabilité chronique, qui renvoie aux choix du président de la République et du Premier ministre", expliquait auprès du Monde Delphine Batho, députée Ecologie Démocratie Solidarité (EDS) des Deux-Sèvres et ancienne ministre de l'écologie, évincée du gouvernement de Jean-Marc Ayrault en juillet 2013 après avoir émis publiquement des critiques sur le budget de son ministère. L'ancienne ministre de l'Environnement Delphine Batho. AFP "Ce qui a aussi beaucoup marqué l'évolution dans le temps de ce ministère, c'est l'importance croissante qu'ont pu jouer les directives européennes, et les phases de conventions et de traités internationaux", relève Patrick Février. "Les appellations récentes de 'transition' écologique, ou énergétique, sont arrivées des conventions sur le dérèglement climatique", ajoute ce fin connaisseur de l'histoire ministérielle. La conférence de l'ONU sur le climat en 2015, la COP21, présidée par Laurent Fabius, alors ministre des Affaires étrangères, se solde par un accord historique pour la planète, et renforce l'engagement climatique du ministère. Ségolène Royal, alors ministre de l'Environnement, parvient la même année à faire adopter la même année la loi sur la transition énergétique, comportant la baisse de la part du nucléaire dans la production d'électricité en France. La prise de conscience de l'opinion d'une certaine forme "d'urgence" écologique, amène Emmanuel Macron à choisir une personnalité symbolique, Nicolas Hulot, pour prendre la tête d'un portefeuille de la Transition écologique et solidaire. Mais las, après un an et trois mois en fonction, l'écologiste claque la porte en direct sur France Inter, dénonçant une mission impossible. "Est-ce que j'ai une société structurée qui descend dans la rue pour défendre la biodiversité ? Est-ce j'ai une formation politique ? Une union nationale sur un enjeu qui concerne l'avenir de l'humanité et de nos enfants ? Est-ce que les grandes formations politiques et l'opposition sont capables de se hisser au-dessus de la mêlée pour se rejoindre sur l'essentiel ?", dénonce-t-il. Sous son ministère, toutefois, l'abandon du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, auquel il était opposé de longue date. Départ de Nicolas Hulot du ministère de la Transition écologique le 4 septembre 2018 afp.com/PHILIPPE LOPEZ Sous le mandat d'Emmanuel Macron, promoteur de "l'écologie du mieux" face à "l'écologie du moins", les ministres de l'écologie sont confrontés à cette logique bien connue des anciens titulaires du poste : les avancées écologiques sont avant tout des batailles d'arbitrage qu'il faut remporter contre des ministères puissants, et des lobbys.
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La pluie battante claque sur le plastique de la serre. A l'intérieur règne une douce chaleur. Poivrons, aubergines, courgettes, une centaine de variétés de légumes et de plantes aromatiques poussent à l'abri des caprices du temps d'avril à Noyers-sur-Serein, en Bourgogne. D'un geste délicat, Vincent Paillot, le jeune maraîcher bio des lieux, arrache une herbe folle au pied d'un odorant plant de tomate. Cheveux bouclés retenus par un bandeau de cuir tressé, jean et veste de laine, le néocultivateur a le teint buriné par le grand air. Sur son visage, un sourire semble toujours poindre. Pourtant, cela n'a pas toujours été le cas. "Quand j'ai démarré à 27 ans, en 2014, raconte-t-il, ma famille et mes amis ont tout fait pour me raisonner. Ils étaient inquiets de me voir me lancer dans un secteur en crise, et auquel je ne connaissais rien !" L'entourage était d'autant plus angoissé qu'un joli parcours, tout tracé celui-là, attendait ce fils de restaurateurs de Noyers-sur-Serein. Diplômé d'un BEP, d'un bac pro en hôtellerie-restauration et d'un brevet de sommelier en alternance chez Paul Bocuse à Lyon, le jeune homme avait complété sa formation dans les cuisines du restaurant familial pendant trois ans. Mais, contre toute attente, il part en Australie avec son amie pour un parcours "initiatique". Pendant deux ans, le couple accumule les expériences de travaux dans les fermes. A leur retour, c'est décidé : c'est dans le maraîchage qu'ils vont se lancer. Quatre ans plus tard, Vincent Paillot, désormais seul aux commandes depuis une rupture amoureuse, parvient à vivre de son travail. Une victoire. Non issu du sérail, il n'est pas le seul à se laisser séduire par ce monde, pourtant réputé difficile et endeuillé par une vague de suicides très médiatisée. Ce jeudi à Paris, le collectif d'agriculteurs "Ici la Terre" lance d'ailleurs un numéro d'appel gratuit pour les urbains qui s'interrogent sur ce métier. "Sur le terrain, depuis quelques années, ils manifestent un intérêt croissant à s'installer, et nous commençons tout juste à mesurer le phénomène au niveau national", relève Xavier Heinzlé, en charge du renouvellement de générations auprès du syndicat Jeunes agriculteurs. Ainsi, selon les chiffres les plus récents, en 2017, 62% des moins de 40 ans qui se sont présentés au Point d'accueil Installation (le dispositif public chargé d'accueillir et d'orienter les porteurs de projet, NDLR) n'avaient pas de lien familial avec ce secteur". Si elle se confirme, cette tendance est une bonne nouvelle car elle va contribuer à renouveler les compétences de cet univers touché par une vague massive de départs en retraite. Quelles sont les motivations de ces nouveaux venus dans ce paysage sinistré ? "La plupart d'entre eux veulent donner du sens à leur travail", analyse Bruno Macias, coauteur de l'ouvrage "Néopaysans, le guide (très) pratique (Ed. TerrAgora). Ils sont ainsi nombreux à avoir suivi une formation dans un autre domaine, démarré une première vie active comme salarié, qui ne les a pas entièrement satisfaits. Nombre d'entre eux, en particulier dans les grands groupes, ont compris qu'ils n'étaient qu'un maillon d'une chaîne et donc aisément remplaçables. Ils regrettent aussi souvent un manque patent de reconnaissance de leur hiérarchie. D'où cette envie de retour à la terre, de s'extraire d'une machinerie qui, parfois, les broie. Avant de faire le grand saut, certains exerçaient jusque-là ce que l'anthropologue américain David Graeber appelle les "bullshit jobs", ces "emplois à la con". Selon une étude Randstad sur le sens au travail, parue le 1er mai, près d'un Français sur cinq a le sentiment d'occuper ce type d'emploi inutile. Pour renouer avec une forme d'épanouissement, plus de deux Français sur cinq estiment qu'il faut avoir le courage de lancer sa propre activité ou de changer radicalement de métier.
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La production de lithium, métal devenu stratégique en raison de son utilisation dans les batteries modernes, explose au Chili. Le premier gisement du monde repose dans les sous-sols du désert d'Atacama, sous forme d'une saumure ensuite évaporée pour en extraire le sel de lithium. Mais cette activité industrielle suscite des critiques de plus en plus vives de la part des écologistes. Et s'y ajoutent désormais des inquiétudes économiques et géopolitiques, après l'investissement conséquent d'un groupe chinois dans ce secteur. En plein milieu du désert d'Atacama au Chili, le long de la cordillère des Andes, ces piscines colorées ont de quoi surprendre. L'endroit est le plus aride du monde, souffrant d'un taux d'humidité qui ne dépasse jamais les 3 %. La baignade est cependant interdite : il s'agit en réalité de saumures d'une "mine" de lithium, le métal devenu incontournable pour fabriquer toutes les batteries des voitures électriques, des smartphones et autres appareils high-tech contemporains. REUTERS/Ivan Alvarado Le précieux ingrédient est récupéré par lente évaporation, sur le même principe que les célèbres marais salants de l'île de Ré ou de Guérande. A quelques exceptions près... Cette saumure remplissant les étendues est une eau riche en chlorure de lithium, un autre sel que celui utilisé en cuisine. Elle ne provient pas ici de la mer, mais d'un lac souterrain, ou salar : de l'eau cachée dans ce sol a dissous de tels sels, il suffit de la pomper vers la surface ! REUTERS/Ivan Alvarado Mais cette consommation intensive d'eau à des fins industrielles, aux confins d'un désert proche d'habitations, suscite depuis longtemps une inquiétude environnementale. Un solide arbre natif de cette région, l'Algarrobo, puise ses racines dans ces réserves d'eau profondes. Comme un canari dans les mines, son état de santé sert d'alerte pour le gouvernement face aux activités industrielles. (Photo d'illustration d'un park ranger d'Atacama.) REUTERS/Ivan Alvarado Or dès 2013, un tiers de ces arbres a dépéri et, depuis, cette proportion ne cesse d'augmenter, rapporte l'agence de presse Reuters, tandis que certains canaux d'irrigation se sont asséchés. Des symptômes de l'intensification de l'extraction, poussée par les deux concurrents régnant sur le lithium d'Atacama : l'Américain Albemarle Corp et le Chilien SQM. Depuis des années, ils se rejettent la faute, alors que leurs bassins ne sont séparés que de cinq kilomètres. REUTERS/Ivan Alvarado La défense de l'environnement peine toutefois à peser face à l'énorme enjeu économique : le Chili, deuxième producteur de cette ressource devenue stratégique (derrière l'Australie), possède dans ce désert le plus gros gisement mondial. Le rachat, début octobre, de 24 % des parts de SQM par le groupe chinois Tianqi, déjà partenaire d'Albermale, n'a pas rassuré ceux qui réclament une nationalisation. MaxPPP/EPA/MARIO RUIZ Cette guerre économique se joue dans un contexte de tensions de plus en plus fortes autour de l'eau au Chili, raréfiée par des sécheresses récentes ou encore par la culture intensive de l'avocat, très gourmand en liquide aquifère. La situation est d'autant plus préoccupante que légalement, l'eau chilienne est privatisée depuis 1981 et la dictature d'Augusto Pinochet. REUTERS/Ivan Alvarado Présidente jusqu'en mars 2018, Michelle Bachelet a tenté une réforme pour protéger les sources et donner la priorité à l'usage pour la population, mais le texte de loi n'a pas encore obtenu le feu vert du Sénat.
VOIR AUSSI >> Le désert ultra-aride d'Atacama recouvert de fleurs REUTERS/Ivan Alvarado Alors pour affiner la connaissance des ressources aquatiques et lever le doute sur leur état actuel, de nouveaux systèmes de mesure ont été installés dans le désert d'Atacama. Ils serviront à surveiller les conséquences de l'activités des mines. Y compris celles de cuivre, voisines également accusées. Un autre métal dont le Chili est le premier producteur - et la Chine le premier acheteur. REUTERS/Ivan Alvarado D'ici là, l'extraction du lithium, une ressource déjà comparée au pétrole du futur, n'est pas prête de s'arrêter au Chili en raison de l'essor de l'usage des batteries modernes, en particulier dans les voitures électriques. Sa production mondiale gonfle d'environ 12 % par an et accélère encore. Et la Chine, directement par ses mines ou indirectement par ses investissements, contrôle déjà près de la moitié de cette ressource... à l'échelle de la planète. REUTERS/Ivan Alvarado
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Le Sénat à majorité de droite a adopté dans la nuit de jeudi à vendredi, en première lecture, après l'avoir sensiblement modifié, le projet de loi énergie et climat, qui prévoit d'atteindre la "neutralité carbone" à l'horizon 2050, face à "l'urgence écologique et climatique". Le texte, déjà adopté par l'Assemblée nationale, a été voté par 227 voix pour (LR, centristes, majeure partie du groupe RDSE à majorité radicale, Indépendants) et 16 contre (CRCE à majorité communiste). PS et LREM se sont abstenus, ainsi que 4 sénateurs RDSE. Députés et sénateurs tenteront jeudi prochain de se mettre d'accord sur une version commune, mais l'adoption définitive a été repoussée après l'été. Ce projet de loi actualise les objectifs de la politique énergétique de la France, notamment en prévoyant d'atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050, une baisse de 40% de la consommation d'énergies fossiles d'ici 2030, contre 30% précédemment, et la fermeture des dernières centrales à charbon en 2022. Il décale de 2025 à 2035 la réduction à 50% de la part du nucléaire dans la production électrique. LIRE AUSSI >> Le charbon français se met au vert Il pérennise le Haut conseil pour le climat, prévoit des dispositifs de lutte contre les fraudes aux certificats d'économies d'énergie (CEE), ainsi qu'un dispositif progressif de rénovation énergétique des "passoires thermiques". Les sénateurs ont introduit des objectifs supplémentaires : au moins 27,5 GW d'hydroélectricité en 2028, notamment issue de la "petite hydroélectricité", développement d'au moins 1 GW par an d'éolien en mer jusqu'en 2024 et 8% de biogaz en 2028. Le Sénat s'est divisé sur le dossier des passoires thermiques, ces logements énergivores qui concernent quelque sept millions de ménages. Le rapporteur Daniel Gremillet (LR) a privilégié l'information et l'incitation, rendant certaines obligations plus progressives. Mais la gauche, ainsi que des sénateurs centristes et Indépendants, ont obtenu l'adoption d'amendements définissant un seuil de consommation énergétique maximale au-delà duquel un logement serait considéré comme indécent. La chambre haute a par ailleurs conditionné le relèvement du plafond de l'accès régulé à l'électricité nucléaire historique (Arenh) à la révision de son prix. Une disposition qui devrait constituer "un point dur" dans la recherche d'un accord avec les députés. "Il y a des divergences, mais malgré tout je pense qu'il y a aussi des convergences qui permettent une base de discussion intéressante", a estimé Élisabeth Borne, pour qui c'était le baptême du feu en tant que ministre de la Transition écologique. Jean-François Husson (LR) a regretté "un manque de souffle d'une partie du texte", donnant rendez-vous au gouvernement à l'automne, pour l'examen du budget. Michel Canevet (centriste) a souhaité qu'il puisse "conduire la France à être particulièrement exemplaire dans la lutte contre le réchauffement climatique". À gauche, Roland Courteau (PS) a jugé qu'il resterait "le texte des occasions manquées", tandis que Fabien Gay partageait "les ambitions affichées", mais regrettait l'absence de moyens. L'écologiste Ronan Dantec (RDSE), qui s'est abstenu, a salué "une évolution très importante du Sénat dans la prise en compte des énergies renouvelables, même s'il y a encore parfois un parfum de nostalgie du nucléaire qui flotte dans cet hémicycle".
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Avec un Conseil de défense écologique ce mercredi, puis une excursion jeudi sur la mer de Glace, Emmanuel Macron veut marquer les esprits pour annoncer des mesures en faveur de l'écologie et de la biodiversité, enjeux des prochaines échéances électorales. "Je vous le dis, la fin du quinquennat, après les retraites, c'est le régalien et l'écologie", a-t-il résumé mardi soir devant des députés de la majorité, sous forte pression avec l'examen de la réforme des retraites. Lors du quatrième Conseil de défense écologique ce mercredi, Emmanuel Macron va notamment mettre le cap sur la transition écologique dans les services de l'État. C'est sur ce dernier point qu'il annoncera une série de vingt mesures. Parmi elles, l'idée d'un forfait mobilité à hauteur de 200 euros par an pour les déplacements à vélo ou en covoiturage, dévoile Le Parisien. LIRE AUSSI >> Sortir de l'addiction au pétrole D'après le quotidien, 500 bornes de recharge pour les véhicules électriques seront installées dans les sites de l'État. Le président devrait aussi annoncer la prochaine interdiction des nouvelles chaudières au fioul dans les bâtiments publics. D'autres annonces concerneront la prévention des inondations et l'érosion des côtes. Toujours dans les colonnes du Parisien, la ministre de la Transition écologique, Élisabeth Borne, révèle alors que des procédures d'urgence pour permettre des travaux de protection "beaucoup plus rapprochés" seront possibles lorsqu'il y a une crainte pour des vies face aux inondations. LIRE AUSSI >> Comment les communes du littoral se préparent à vivre avec les risques de submersion "Nous voulons donner des outils aux élus pour identifier les zones qui sont menacées à moyen terme, c'est-à-dire dans moins de trente ans. Là, nous n'avons pas le choix, il faudra éviter de nouvelles constructions et relocaliser un certain nombre d'habitations et d'équipements", ajoute la ministre. Les élus pourront alors décider de reloger des familles si elles résident dans des zones à risque. Des "constructions démontables" sont aussi prévues pour les zones "dont on sait qu'elles seront menacées à plus long terme". Rappelant que "sur une partie de notre territoire, comme en Vendée ou dans la Somme, le trait de côte recule de 50 cm à 1,5 m par an", elle évoque "une fourchette large de 5000 à 50 000 habitations menacées par cette érosion du trait de côte, d'ici la fin du siècle." Le président de la République devrait aussi confirmer l'objectif d'une augmentation des aires protégées à 30% du territoire, contre un peu plus de 20% actuellement. "Le Conseil de défense écologique va augmenter les aires protégées pour couvrir 30% de notre territoire par des classements en réserves naturelles, en parcs nationaux, en parcs naturels régionaux", a précisé le chef de l'État dans une interview au Dauphiné Libéré et aux quotidiens du groupe Ebra. Interrogé par le quotidien régional, le président de la République estime que "nous avons une chance historique, c'est le nucléaire, qui est la production non intermittente la plus décarbonée au monde". Toutefois, "notre défi, c'est de réduire le nucléaire pour augmenter la part du renouvelable", ajoute-t-il. Jeudi matin, il descendra l'escalier de 500 marches qui permet de visiter le célèbre glacier. Son spectaculaire recul ces dernières années offre une image frappante de l'impact du réchauffement en France. Dans la journée, depuis Chamonix, il doit annoncer des mesures de protection du massif et de son écosystème, menacés par la surfréquentation et les incivilités des visiteurs. Le Mont-Blanc, qui culmine à 4809 m, sera davantage protégé par l'entrée en vigueur d'un arrêté préfectoral de protection naturelle, qui renforcera les règles sur la fréquentation, notamment l'été. Emmanuel Macron avait été alerté en septembre par une lettre ouverte du maire de Saint-Gervais, Jean-Marc Peillex. "Monsieur le Président, s'occuper des forêts en Amazonie, c'est très bien. Ignorer ce qui se passe sur le Mont-Blanc et laisser perdurer l'irrespect, ce n'est pas tolérable", lui écrivait-il. Emmanuel Macron est également attendu par les associations locales sur les problèmes de qualité de l'air dans la vallée de l'Arve, lieu de passage de très nombreux poids lourds. "Je ne peux pas interdire aux camions de passer", a-t-il lancé dans son interview au Dauphiné Libéré, en préconisant une politique européenne de renouvellement du parc de camions. "Si j'impose ce renouvellement seulement aux camions de la région, je les tue, car des camions viendront d'Espagne ou de Roumanie. La question est comment on oblige tous les roulants en Europe à renouveler leur parc", a-t-il plaidé. En janvier, les ONG de défense de l'environnement ont dénoncé, à l'instar de Nicolas Hulot avant de claquer la porte du gouvernement en 2018, le "grand écart" entre les "petits pas" du gouvernement pour le climat et les discours d'Emmanuel Macron. Greenpeace a dit soupçonner l'exécutif de mettre "plus d'énergie à protéger les intérêts de certains industriels qu'à défendre l'intérêt général". "Emmanuel Macron s'est posé en champion du climat sur la scène internationale. Néanmoins, les mauvais résultats au niveau national mettent en péril sa crédibilité et celle de la France", ont regretté les ONG membres du Réseau Action Climat (RAC).
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La crise du coronavirus pourrait-elle nous amener à repenser nos engagements écologiques ? Ce vendredi, onze ministres européens de l'Environnement ont en tout cas appelé à ce que les plans de relance post-épidémie de coronavirus prennent en compte les questions d'environnement et de climat. L'heure est à la lutte contre l'épidémie, mais "nous devrions nous préparer à reconstruire nos économies en introduisant des plans de relance destinés à redonner à l'Europe et à ses citoyens un progrès et une prospérité rénovés et soutenables", écrivent-ils dans un texte publié par le site climatechangenews.com. "Nous devons résister à la tentation de solutions à court terme en réponse à la crise actuelle qui risquent d'enfermer l'UE dans une économie basée sur les énergies fossiles pour des décennies", avertissent-ils. "La leçon du Covid-19 est qu'il est essentiel d'agir rapidement. Nous devons donc tenir nos ambitions pour réduire les risques et les coûts de l'inaction dans les domaines du changement climatique et de la perte de biodiversité", poursuivent-ils. Ils appellent à une "réponse européenne commune" dans le cadre du 'Green deal' européen annoncé par la commission de l'UE, et à "accroître les investissements, particulièrement dans les domaines de la mobilité soutenable, de l'énergie renouvelable, la rénovation des bâtiments, la recherche et l'innovation, le rétablissement de la biodiversité et l'économie circulaire". LIRE AUSSI >> EN IMAGES. Réchauffement climatique: les lieux où la planète est en surchauffe "Nous devons envoyer un message politique fort au monde et à nos citoyens que l'UE montrera l'exemple même dans ces moments difficiles et ouvrira la voie vers la neutralité carbone et le respect de l'accord de Paris", écrivent les ministres. Le texte a initialement été publié avec les signatures des ministres autrichien, danois, italien, finlandais, letton, luxembourgeois, néerlandais, portugais, espagnol et suédois. La ministre française Élisabeth Borne a ensuite annoncé sa signature sur Twitter, écrivant que "la France est également à l'initiative d'un courrier à l'attention de la Commission européenne qui va dans ce sens". Neuf ONG, dont la Fondation Nicolas Hulot française ou la branche européenne de 350.org ont de leur côté apporté leur soutien à l'initiative des ministres européens, estimant que nous traversions "un moment de vie ou de mort pour l'Union européenne et notre planète".
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De vastes étendues de forêts vierges sont parties en fumée en 2019, équivalentes à la taille de la Suisse, le Brésil représentant plus d'un tiers de ces pertes, selon une étude publiée ce mardi. La République démocratique du Congo et l'Indonésie arrivent en deuxième et troisième positions pour la perte de ces forêts, détruites pour faire place à de l'élevage ou des plantations, selon le rapport annuel de Global Forest Watch, basé sur des données satellitaires. Environ 38 000 km2 ont été détruits l'an dernier, soit l'équivalent d'un terrain de football toutes les six secondes, ce qui fait de 2019 la troisième année la plus dévastatrice pour les forêts primaires en deux décennies. "Nous sommes inquiets que le taux de perte soit aussi élevé, en dépit de tous les efforts faits par différents pays et entreprises pour réduire la déforestation", s'alarme Mikaela Weisse, qui coordonne le Global Forest Watch pour le think tank américain World Resources Institute (WRI). La superficie totale de forêts tropicales détruite par le feu et les bulldozers à travers le monde en 2019 a été en fait trois fois plus importante, mais les forêts primaires sont particulièrement précieuses. Elles abritent une très grande diversité des espèces présentes sur Terre et stockent d'énormes quantités de CO2, qui contribue au réchauffement climatique une fois libéré. "Il faudra des décennies, voire des siècles à ces forêts pour retrouver leur état d'origine", en partant du principe que les terres qu'elles couvraient soient laissées tranquilles, indique Mikaela Weisse à l'AFP. Les feux de forêt qui ont ravagé une partie du Brésil l'an dernier ont fait la une de l'actualité, mais ils ne sont pas la principale cause de déforestation, selon les données satellitaires. LIRE AUSSI >> Amazonie : la déforestation n'a jamais été aussi forte depuis 2008 De nombreux nouveaux "points chauds" de déforestation sont apparus. Dans l'Etat de Para, par exemple, ils correspondent à des accaparements illégaux de terre dans la réserve indigène des Trincheira/Bacaja. Et ceci a eu lieu avant que le gouvernement propose une nouvelle législation assouplissant l'extraction minière, pétrolière ou gazière dans ces régions protégées, ainsi que l'agriculture intensive. Le président brésilien Jair Bolsonaro a donné son feu vert en février à ce projet de loi. Pour Frances Seymour, du WRI, ceci est non seulement injuste pour les personnes vivant dans ces forêts primaires au Brésil, mais aussi un signe de mauvaise gestion. "Nous savons que la déforestation est plus faible dans les territoires indigènes", explique-t-elle. "Un nombre croissant d'indices suggère que la reconnaissance légale des droits fonciers des autochtones fournit une meilleure protection de la forêt." L'épidémie de Covid-19 pourrait aggraver les choses, non seulement au Brésil, particulièrement touché, mais partout où cela peut affaiblir l'application déjà très faible des pouvoirs des nations vivant des forêts tropicales. "Du monde entier, nous avons des échos sur une hausse des niveaux d'exploitation forestière et minière illégales et de braconnage", relève Frances Seymour. La Bolivie a connu une perte de forêts sans précédent en 2019, 80% de plus que la précédente année record, à cause d'incendies dans les forêts primaires et avoisinantes, dus à l'élevage et à la culture du soja principalement. EN VIDÉO >> Des banques françaises accusées de financer des projets de déforestation malgré la loi L'Indonésie en revanche a connu une baisse de 5% de la surface totale de forêts détruites, 3240 km2, pour la troisième année de suite, une surface près de trois fois moins importante qu'en 2016, année record. "L'Indonésie a été un des rares points positifs dans les données concernant la déforestation tropicale au cours des dernières années", notait récemment Frances Seymour dans un blog. Les écosystèmes tropicaux sont sensibles à l'exploitation et au changement climatique. Les autres pays ayant connu les pertes les plus importantes de forêt primaire sont le Pérou, la Malaisie, la Colombie, le Laos, le Mexique et le Cambodge.
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Si elle devait s’étendre sur 45 jours, la mise sous cloche de l’Europe pour lutter contre le coronavirus ferait chuter de 5 % le bilan annuel de ses émissions de gaz à effet de serre, selon le cabinet international Sia Partners. Le transport et la production d’énergie sont les premiers secteurs concernés. C’est le cabinet de conseil en management Sia Partners qui l’affirme. Chaque jour de confinement se solde en Europe par une réduction de 58 % de ses émissions de CO2, principal responsable des gaz à effet de serre (GES) qui réchauffent la planète. Et si la période de quarantaine ouverte par l’Italie, puis par l’Espagne, la France et d’autres pays (qui ne sont pas tous allés aussi loin) devait durer 45 jours, ce sont 145 mégatonnes de CO2 qui pourraient ne pas être rejetées en 2020 par l’Union européenne à Vingt-Sept. Ce chiffre n’est pas négligeable : il correspond à 5 % de ses émissions en période normale. Ce ralentissement n’est pas uniforme. Il varie fortement selon les secteurs et il augmente même dans un cas très précis, celui du logement. Les mesures de confinement font en effet monter les émissions dues au chauffage. Elles font aussi chauffer les data-centers, télétravail et divertissement en ligne obligent. Résultat, les rejets de CO2 qui se « jouent à domicile » sont en hausse de 29 % par rapport à une journée normale, durant laquelle l’habitat résidentiel émet 890 kilotonnes de ce gaz par jour en Europe. La tendance est inverse dans l’automobile, un secteur où l’activité a baissé de 88 % et où les restrictions de circulation imposées avec plus ou moins d’intensité ont un fort impact environnemental. Le volume de CO2 ainsi évité chaque jour est estimé à 158 kilotonnes de CO2 dans l’enquête express réalisée par Sia Partners. Un chiffre conséquent au regard des 1.311,5 kilotonnes relâchées par cette branche. sites industriels ou encore la réduction à l’essentiel des transports, entraînent une chute de la consommation de matières fossiles (pétrole, charbon, gaz) dont l’impact positif sur les GES est on ne peut plus net. Ce sont en effet chaque jour plus de 1.155 kilotonnes de CO2, soit 40 % de ce qui est émis par ce secteur en temps ordinaire (plus de 2.900 kilotonnes), qui ne sont pas envoyées dans l’atmosphère. Ces 58 % de CO2 en moins, au total, représentent « une baisse d’une ampleur qui n’a jamais été constatée en Europe », estime Charlotte de Lorgeril, associée du cabinet SIA Partners et dont les équipes ont produit cette étude. Reste à savoir quel sera l’impact du coup d’arrêt brutal donné à l’économie de l’UE sur le bilan annuel de ses émissions de GES. « Tout dépendra de la durée du confinement et de l’après-Covid-19 », juge-t-elle. <span data-mce-type="bookmark" style="display: inline-block; width: 0px; overflow: hidden; line-height: 0;" class="mce_SELRES_start"></span> Certaines branches comme celle des transports, et en premier lieu l’aérien, ne retrouveront pas une activité du même niveau de ce qu’il était auparavant, selon Charlotte de Lorgeril. En tout cas, pas tout de suite, et la reprise s’y fera très progressivement. « On le voit en Asie. Dans les zones où le confinement a été levé, le télétravail reste encore très pratiqué. Et même s’il y a une envie de reprendre son activité de plain-pied, les choses repartent en douceur. Ce sera aussi valable pour les pays d’Europe », estime-t-elle encore. Cette période de creux plus ou moins longue, à laquelle il semble falloir s’attendre, se lira dans les courbes d’évolution des émissions de gaz à effet de serre de 2020. Joël Cossardeaux
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L’Organisation météorologique mondiale (OMM) vient de publier en cette fin novembre son bulletin annuel des niveaux de CO2 et autres gaz à effet de serre au niveau mondial. Comme le montraient déjà les relevés publiés en temps réel par la NOAA, la concentration de CO2 dans l’atmosphère a atteint 407,8 ppm, un record. Le quinzième bulletin d’information sur les gaz à effet de serre de l’Organisation météorologique mondiale montre que la moyenne globale des principaux gaz à effet de serre a atteint des sommets en 2018 : Gaz à effet de serre en 2018. Source : OMM. Cela représente 147% du niveau préindustriel (avant 1750) pour le CO2, 259% pour le méthane et 123% pour le N2O. La tendance depuis la révolution industrielle est assez nette, d’après les reconstructions publiées par le GIEC : Source: GIEC (2007). La concentration de CO2 a donc atteint 407,8 ppm en 2018, des chiffres quasi-identiques à ce qui a été publié par la NOAA. Le pic a eu lieu en mai 2019 avec une concentration de CO2 de 415 parties par million, soit 100 ppm de plus qu’en 1958. C’est évidemment un record. « Evidemment » car la hausse de la concentration est continue depuis le début des mesures instrumentales. Concentration de CO2 et tendance. Source : OMM. L’augmentation de CO2 de 2017 à 2018 est proche de celle observée de 2016 à 2017, et pratiquement égale à l’augmentation annuelle moyenne au cours de la dernière décennie. Le CO2 atmosphérique augmente principalement en raison des émissions provenant des combustibles fossiles et de la production de ciment (environ 36,6 ± 2 GtCO2 en 2018), de la déforestation et autres changements d’affectation des sols (5,5 GtCO2 par an en moyenne pour la période 2009-2018). Du total des émissions provenant des activités humaines au cours de la période 2009-2018, environ 44% du CO2 s’est accumulé dans l’atmosphère, 22% dans l’océan et 29% sur terre, avec un reste non attribué de 5%. La proportion de CO2 qui reste dans l’atmosphère varie d’une année à l’autre en raison de la variabilité naturelle des puits de CO2 et du phénomène El Nino notamment. Pour le CH4, l’augmentation de 2017 à 2018 est plus élevée que celle observée de 2016 à 2017 et que la moyenne de la dernière décennie. Le méthane contribue à hauteur de 17% au forçage radiatif des gaz à effet de serre à longue durée de vie (donc sans prendre en compte la vapeur d’eau). Environ 40% du méthane est émis dans l’atmosphère par des sources naturelles (les zones humides notamment) et environ 60% est d’origine anthropique (bovins, riziculture, exploitation des combustibles fossiles, décharges et combustion de biomasse). Globalement, le CH4 moyen calculé à partir des observations in situ en 2018 ont atteint un nouveau sommet à 1869 ppb en 2018, soit une augmentation de 10 ppb par rapport à l’année précédente . Concentration de CH4 et tendance. Source : OMM. Cette augmentation de CH4 est supérieure à l’augmentation de 7 ppb sur la période 2016-2017 et l’augmentation annuelle moyenne au cours de la dernière décennie. L’augmentation annuelle moyenne du CH4 est passée d’environ 12 ppb/an à la fin des années 1980, à pratiquement zéro en 1999-2006. Le CH4 atmosphérique augmente depuis 2007 pour atteindre 259% du niveau préindustriel (~ 722 ppb). Les mesures du CH4 indiquent que ces émissions de méthane plus élevées proviennent probablement de zones humides sous les tropiques et de sources anthropiques aux latitudes moyennes de l’hémisphère nord. Pour le N2O, l’augmentation de 2017 à 2018 est également plus élevée que celle observée de 2016 à 2017 et que le taux de croissance moyen des 10 dernières années. Le protoxyde d’azote contribue pour environ 6% au forçage radiatif des gaz à effet de serre à longue durée de vie, ce qui en fait le troisième contributeur le plus important. Concentration de N2O et tendance. Source : OMM. Le N2O émis dans l’atmosphère vient de sources naturelles (environ 60%) et anthropiques (environ 40%). Globalement, la concentration moyenne de N2O en 2018 a atteint 331,1 ppb, soit 1,2 ppb de plus que l’année précédente. Les causes probables de l’augmentation de N2O dans l’atmosphère sont une utilisation plus large des engrais dans l’agriculture et une plus grande libération de N2O des sols due à un excès de dépôt d’azote atmosphérique lié à la pollution atmosphérique. Au total, le forçage radiatif des gaz à effet de serre a augmenté de 43% de 1990 à 2018, le CO2 représentant environ 80% de cette augmentation. Le forçage radiatif total des gaz à effet de serre en 2018 atteint 3,1 W m-2, ce qui correspond à 496 ppm équivalent CO2. Les aérosols contrecarrent cependant une bonne partie de ce forçage. Avec une grande marge d’incertitude, les évaluations oscillent autour de – 1 W m-2.
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Climat. Aide aux pays du Sud : promesses des pays riches toujours pas tenues, selon l’OCDE Les pays du Nord se sont engagés en 2009 à Copenhague à porter à 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 l’assistance aux pays du Sud pour s’adapter aux impacts du changement climatique. Ça ne sera pas suffisant indique l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Le financement climat fourni par les pays développés aux pays en développement a atteint 79,6 milliards de dollars en 2019, a indiqué vendredi l’OCDE, un montant encore loin des promesses avant même d’intégrer l’impact de la crise sanitaire. Les pays du Nord se sont engagés en 2009 à Copenhague à porter à 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 l’assistance aux pays du Sud pour s’adapter aux impacts du changement climatique et réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Cette promesse est, depuis, un sujet récurrent de colère des pays pauvres, premières victimes des effets du dérèglement climatique, qui dénoncent le manque de solidarité des pays riches, principalement responsables de ce réchauffement. Et le sujet sera sans aucun doute un des points de contentieux de la conférence climat COP26 de Glasgow en novembre. Une augmentation de 20 milliards nécessaire Selon l’OCDE, cette aide Nord-Sud (publique et fonds privés mobilisés par l’intermédiaire de mécanismes publics) a atteint 79,6 milliards de dollars en 2019, soit une augmentation de seulement 2 % par rapport à 2018 (78,3 milliards). Alors que le taux de croissance de cette aide ne cesse de ralentir depuis 2017, il faudrait au contraire une augmentation massive de 20 milliards en 2020 pour atteindre l’objectif. Les chiffres pour 2020, qui risquent d’être affectés par les conséquences de la pandémie ne seront pas disponibles avant 2022. Quand ces données seront disponibles, « une analyse rigoureuse sera conduite pour tirer les leçons », indique l’OCDE. « L’étendue de l’impact de la crise du Covid-19 et de ses répercussions sur la finance climat » sera également évaluée à ce moment-là, alors que les pays les plus pauvres ont eux-mêmes été frappés durement par la pandémie. Loin du compte En 2019, les fonds destinés à des actions de réduction des émissions représentent toujours les deux-tiers du total, avec un accent sur les secteurs de l’énergie et des transports. Même si les aides destinées à l’adaptation aux impacts du changement climatique ont augmenté de 20 % à 20,1 milliards de dollars. Quant à la répartition géographique, l’Asie est toujours le principal bénéficiaire (43 %), devant l’Afrique (26 %) et les Amériques (17 %). Tous les ans, les évaluations de l’OCDE sont contestées par des ONG mettant en doute la sincérité de certains financements étiquetés « climat ». Même si la promesse de 100 milliards de dollars d’aide annuelle était respectée, cela serait loin du compte pour permettre aux pays les plus pauvres de se préparer au réchauffement et ses impacts dévastateurs.
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Je suis souvent interrogé sur la façon dont la doctrine libérale traite du chômage et de la couverture de cet accident financièrement et humainement dramatique. Après le rejet par le Conseil d’État du projet de réforme de l’assurance chômage, la réponse libérale prend toute sa valeur, même si elle est a priori surprenante. Telle que je la professe, après tant d’autres, la doctrine libérale dit à peu près ceci : CHÔMAGE PROGRÈS ET CHÔMAGE REFUS Mes étudiants étaient surpris quand j’énonçais que le progrès économique implique un chômage. Mais il s’agit d’un chômage d’adaptation, appelé encore par certains « chômage frictionnel », dont le niveau ne saurait dépasser 2 à 3 % de la population active, et la durée quelques semaines. Le progrès économique se définit par la meilleure satisfaction des besoins de la communauté, tels qu’ils s’expriment en permanence sur le marché des biens et services. En réponse à la demande des clients existants ou potentiels, les entreprises sont amenées à déplacer les facteurs de production, investissements et emplois (je pourrais dire capital financier et capital humain, mais ces expressions sont ambiguës). Ce n’est pas une destruction créatrice, c’est une véritable création de valeur. Mais le chômeur doit-il en faire les frais ? Certainement pas, et il y a deux principes à appliquer : La théorie de la flexi-sécurité assez bien connue aujourd’hui est proche de ces deux principes. La flexibilité repose sur la totale fluidité du marché du travail, c’est-à-dire la liberté d’embauche et de licenciement par contrat individuel dont les clauses sont librement définies par les parties en présence. Compte tenu de l’accélération du progrès technique mais aussi des changements des préférences des clients (les deux étant liés) une personne sera sans doute appelée à changer d’emplois plusieurs fois au cours de sa vie active. Peut-être que pour certains l’emploi salarié deviendra moins attractif que l’activité indépendante. Mais, en tout cas, la pire des solutions est celle qui consiste à refuser la flexibilité, ce que se proposent les « politiques de l’emploi » sur lesquelles je reviendrai. C’est le chômage refus qui est dommageable, ce n’est pas le chômage progrès. MUTUALITÉ ET ASSURANCE Dans ce domaine comme dans bien d’autres c’est Bastiat qui a donné la première réponse libérale avec son chapitre consacré aux « Sociétés de secours mutuel1 ». Bastiat part d’une réalité : il est difficile à un salarié de compter sur son épargne personnelle pour couvrir le risque de chômage, parce que le risque lui est inconnu. Ce constat très réaliste conduit Bastiat à prôner des mutuelles très locales et très réduites, au sein desquelles les gens se connaissent personnellement et peuvent identifier et améliorer les comportements de chacun. Évidemment une telle mutualité n’est pas la plus efficace qui soit, d’autant plus que le chômage peut être lui aussi très local et toucher tous les mutualistes. Voilà pourquoi l’assurance est une bien meilleure réponse car la répartition des risques est plus large, et surtout les compagnies d’assurance travaillent en capitalisant, et du même coup financent avec discernement des entreprises et des projets rentables, accélérant ainsi la croissance de l’économie. L’idée que les compagnies d’assurance ont été nationalisées dans les années 1930 parce qu’elles étaient en faillite (comme les chemins de fer) est totalement fausse2. En réalité c’est le Front Populaire, puis le régime de Vichy (1941) qui ont voulu créer une assurance d’Etat appelée Sécurité sociale. On retiendra cependant de l’analyse de Bastiat les risques que font courir les paresseux aux laborieux dans tout système de répartition. Mais, comme je vous le montrerai ensuite, Bastiat avait vu bien plus loin… LES POLITIQUES DE PLEIN EMPLOI Ce sont les vraies responsables du chômage massif et durable. « La meilleure politique de l’emploi, c’est de ne pas en avoir ». C’est ce que déclarait Margaret Thatcher, qui a réussi en quelques mois à abaisser le taux de chômage anglais de quelque 15 % à moins de 5 %. La célébrité de la politique de l’emploi remonte évidemment à Keynes, et depuis près d’un siècle il est certain que la plupart des macro-économistes, des politiciens et des organisations internationales (FMI, Banque Mondiale, OCDE) est persuadée que le libre fonctionnement du marché crée du chômage à cause de l’insuffisance de la demande globale spontanée : les acteurs de l’économie ne consomment ni n’investissent suffisamment pour créer les emplois, donc il faut compenser cette insuffisance par le recours à la dépense publique sous forme de grands travaux (version ancienne), ou de relance de la consommation (version plus récente). Peu importe la forme de la dépense, l’essentiel est de réamorcer la pompe. C’est ce que l’on a magnifiquement réussi après la crise des subprimes en 2008, elle-même causée par la relance de l’immobilier par le gouvernement américain ! Pourquoi ces échecs successifs depuis près d’un siècle ? Parce que les fonds publics sont distribués à partir de critères qui, par définition, ne conduisent pas à la responsabilité économique des décideurs : ce n’est pas leur argent qui est distribué pour relancer, c’est celui des contribuables de toutes catégories. Certes il existe une responsabilité politique : les erreurs se paieront aux prochaines élections – mais cette issue est de plus en plus aléatoire car il est facile d’invoquer des circonstances exceptionnelles (comme la précédente crise économique que l’on a provoquée, ou la crise sanitaire, ou le réchauffement climatique). On peut toujours soutenir que les choses auraient pu évoluer encore plus mal si l’État ne s’en était pas occupé. Les libéraux suivent Hayek quand il reproche à la politique de plein emploi de conduire inexorablement au mal-investissement : les fonds sont gaspillés et privent le marché des capitaux du financement d’investissements rentables, c’est-à-dire approuvés par la clientèle si le marché des biens et services est ouvert et concurrentiel. Cette dernière précision explique les effets aggravants de la mondialisation, qui supprime les frontières économiques et exige une compétitivité suffisante. Or, la compétitivité dépend à son tour de la fluidité du marché du travail et du marché financier. S’agissant du marché du travail, la doctrine libérale s’oppose à toute réglementation des salaires (le SMIC crée automatiquement du chômage3), de la durée du travail, des négociations collectives, des charges sociales obligatoires, de l’impôt sur les profits, de la progressivité de l’impôt sur le revenu. Quant au marché financier il s’accommode difficilement de la spoliation de l’épargne par les gouvernements, comme c’est le cas en France avec la Caisse des Dépôts et Consignations et la Banque Publique d’Investissement. L’INDEMNISATION DU CHÔMAGE Si la Sécurité sociale a été voulue par le Front populaire, le régime de Vichy, le Conseil National de la Résistance, l’indemnisation du chômage est généralisée depuis moins longtemps. À mon sens c’est la Cinquième République qui en fait une préoccupation majeure. Dès l’entrée au pouvoir de De Gaulle les 25 000 chômeurs de l’époque percevront un salaire minimum4. Mais c’est sous la houlette de Jacques Chaban-Delmas (1967) et de la « Nouvelle Société » qu’elle a été vraiment lancée, avec d’ailleurs l’accord formel du patronat : les chômeurs ne font toujours pas masse. Le premier million de chômeurs est atteint en 1976, le deuxième million en 1982, nous en sommes à 3 200 000. Pendant toute son histoire l’indemnisation du chômage connaîtra les mêmes déboires : déficits permanents appelant baisse des prestations et hausse des cotisations. Les réformes successives ne règlent évidemment aucun problème. Je reviens maintenant à Bastiat, et voici ce qu’il écrit après sa présentation des Sociétés de Secours Mutuel : Et Bastiat de décrire comment les gens vont désormais se comporter : Bastiat écrivait en 1848 et décrivait l’assurance chômage et la Sécurité sociale plus d’un siècle avant leur création. Un devin ? Certes pas, mais un économiste qui savait parfaitement analyser les comportements humains : ceux des gens de l’État d’un côté, ceux des assurés de l’autre. Bastiat n’est pas un devin, c’est un adepte de la science économique, de la praxéologie comme disait Ludwig von Mises. Aujourd’hui l’assurance chômage est coûteuse. Ses déficits n’ont jamais été résorbés, en dépit des « habiletés » des gouvernants, qui n’ont pas hésité à affecter des sommes abyssales aux lois de finances successives, qui depuis quelques mois ont décidé de puiser dans les réserves prudemment constituées par l’UNEDIC et les ASSEDIC. La crise sanitaire et le calendrier électoral ont légitimé la prévision de milliards d’euros soudainement disponibles, en particulier grâce à une sympathique mais hypothétique solidarité européenne. Coûteuse, l’indemnisation du chômage n’a jamais ralenti la croissance du taux de chômage. Il est vrai que l’incitation à l’emploi n’est pas très forte, ni du côté des employeurs qui voient les charges sociales augmentées, les contrats de travail sur-réglementés, ni du côté des demandeurs d’emplois qui pensent (à tort) qu’il vaut mieux percevoir des indemnités que des salaires. De façon générale le goût et le sens du travail se sont perdus chez une grande partie de la population. La philosophie égalitariste et les mesures qu’elle inspire à nos gouvernants et législateurs aboutit à une entière déconnexion de l’activité productive et de la rémunération. C’est déjà en soi une injustice. Il est enfin à remarquer que la procédure « d’adaptation » de l’indemnisation met les partenaires sociaux entre eux mais aussi avec le gouvernement en demeure de négocier des amendements, des privilèges, qui compliquent à l’envi les modalités de l’indemnisation. On va tenir compte de critères discriminatoires, comme la pénibilité du travail, ou la situation de famille, ou (maintenant) le genre, ou encore le « territoire ». Et les activités non salariées n’ont pas beaucoup de « droits sociaux » comparativement à ceux des salariés. Et les salariés du privé n’ont pas les mêmes « droits sociaux » que ceux de la fonction publique. Enfin il y a les « régimes spéciaux » qui sont tellement présents dans la réforme des retraites mais qui se retrouvent aussi dans l’indemnisation du chômage. On débouche donc sur la complexité bureaucratique annoncée par Bastiat, et sur de nouvelles injustices, chacun essayant d’obtenir son poids de privilèges, qui va dépendre des pressions syndicales et politiques qu’il est capable d’exercer. C’est là où Bastiat n’avait pas tout envisagé : la population ne se met pas toujours sous la dépendance d’un ministre ou d’un préfet, c’est souvent le ministre ou le préfet qui se met sous la dépendance de la clientèle électorale. Le chômage, et l’indemnisation du chômage appartiennent désormais au domaine de la science politique, et non plus de la science économique. La science politique me laisse penser que la réforme de l’indemnisation du chômage n’ira pas plus loin d’ici la fin de l’année, tout comme la réforme des retraites, plus périlleuse encore. Dans un nombre d’années que j’ignore, la science économique reprendra ses droits et la réponse libérale sera jugée lucide et juste. L’échéance va dépendre de la pression que l’économie mondiale et européenne exercera sur les institutions françaises. Mais en tout état de choses il est temps dès aujourd’hui de faire comprendre autour de nous que la meilleure façon d’éviter le chômage massif et durable est de donner aux entreprises la liberté de créer des emplois et d’exiger des gouvernants qu’ils en finissent avec la politique de l’emploi.
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Toutes les restrictions de circulation en vigueur à Paris et en proche banlieue en raison d'un pic de pollution aux particules fines seront levées jeudi, a annoncé mercredi la préfecture de police. "Météo France a annoncé, à compter du jeudi 28 février, des conditions météorologiques plus favorables à la dispersion des agents polluants", indique la préfecture dans un communiqué. "Airparif prévoit ainsi une amélioration de la qualité de l'air en Île-de-France avec un taux de concentration qui serait compris entre 25 et 35 μg/m³ - le seuil d'information et de recommandation étant de 50 μg/m³ - et une sortie de l'épisode de pollution", ajoute-t-elle. Depuis la fin de semaine dernière, la vitesse maximale autorisée sur les autoroutes et les voies rapides en Île-de-France avait été réduite de 20km/h et, depuis mercredi, les véhicules les plus polluants, non-classés ou présentant une vignette Crit'Air 4 et 5, étaient interdits de circulation à l'intérieur d'un périmètre délimité par l'A86. Le pic de pollution aux particules fines de ces derniers jours a poussé les autorités à interdire de circulation les véhicules les plus polluants mercredi à Paris et en proche banlieue ainsi que, pour la première fois, à Lille et sa métropole. Les véhicules sans certificat de qualité de l'air seront en revanche interdits de circulation à Lyon et Villeurbanne jeudi en raison d'un pic durable de pollution aux particules fines, a annoncé mercredi la préfecture du Rhône dans un communiqué. Dans cette zone, sauf dérogation, seuls les véhicules dotés d'une vignette Crit'Air pourront circuler, sous peine d'amende - 45 euros pour les particuliers, 90 euros pour les poids-lourds et autocars - et d'immobilisation du véhicule. Cette mesure exclut donc les seuls véhicules antérieurs à 1997, quelles que soient leurs motorisations, qui ne peuvent pas prétendre à une vignette Crit'Air. Si la situation ne s'améliorait pas dans un délai de deux jours, seuls les véhicules porteurs d'une vignette de niveau 0, 1, 2 ou 3 seraient autorisés à circuler dans le périmètre de restriction. Le vent devrait faire diminuer ces concentrations à compter de jeudi mais la qualité de l'air restera mauvaise sur l'agglomération jusqu'à vendredi. Des élus de la Métropole de Lyon réclamaient une mise en place de la circulation différenciée dès ce mercredi, comme à Paris et à Lille, où le sujet a aussi donné lieu à polémique.
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La communication environnementale semble arrivée à un tournant de sa jeune histoire. Ces dernières années, une nouvelle forme de discours est apparue, mettant l’accent sur les solutions, les alternatives. En aurait-on fini avec les images d’ours polaire isolé sur une banquise à la dérive et autres visions catastrophistes ?
On pense par exemple à Bea Johnson, auteure du bestseller Zéro déchets, qui insiste sur les bienfaits et les bénéfices de ce mode de vie. On pense aussi au film Demain qui présente un tour du monde des bonnes initiatives pour la planète et le bien-être.
C’est le constat de cette mutation qui fut au cœur d’une étude inédite sur l’impact émotionnel des « visuels climatiques ». Réalisée auprès d’un échantillon de 1 500 individus (selon la règles des quotas), elle a été conduite par l’association Place to B en partenariat avec l’Ademe et l’institut de sondage BVA. Ses premiers résultats ont été dévoilés en mars dernier et, ce lundi 28 août, une plateforme en ligne s’ouvre au public pour présenter en détail les enseignements de l’étude.
Bande-annonce du film « Demain » réalisé par Cyril Dion et Mélanie Laurent (FilmsActu, 2015).
Manières de voir
L’étude a porté sur 36 visuels évoquant différentes causes de problèmes environnementaux (la déforestation, l’automobile, le consumérisme, etc.), des incidences sur l’environnement (pic de pollution, marée noire, déchets, etc.) ou l’individu (insuffisance respiratoire, embouteillage, etc.), et des alternatives (énergie solaire, transport doux, végétalisation urbaine, etc.).
La moitié des visuels sélectionnés pouvait être qualifiée de « classiques ». Il s’agissait d’images régulièrement mobilisées dans les communications sur l’environnement (nuage de pollution, marée noire, etc.). L’autre moitié proposait un traitement plus original (un panneau solaire sur le toit d’une cabane délabrée, un VRP pagayant au milieu d’un désert, etc.).
Les participants ont évalué ces images sur différents critères.
Ils ont ainsi répondu à des questions portant sur les émotions qu’ils ressentaient face aux différents visuels et les actions que ces images leur donnaient envie d’accomplir. Il ont également été interrogés sur la légitimité qu’ils accorderaient aux principaux organismes (entreprise privée, collectivité locale, association, etc.) s’ils utilisaient les différents visuels dans le cadre d’une campagne de sensibilisation.
Afin de différencier des profils d’individus, les participants ont répondu à des questions sur leur niveau d’engagement environnemental, leurs caractéristiques socio-économiques, etc.
Des émotions sélectives
Trois profils ont été identifiés dans le cadre de l’étude : les « indifférents » désignent les personnes les moins sensibilisées aux enjeux relatifs à l’environnement ; les « consom’acteurs » représentent ceux qui ont adopté un certain nombre de pratiques durables, sans que celles-ci n’englobent pour autant l’ensemble de leurs sphères comportementales ; enfin, les « ambassadeurs » correspondent à des personnes particulièrement informées et actives dans la préservation de l’environnement. L’étude montre que ces trois profils réagissent différemment aux émotions suscitées par les visuels présentés.
Les « indifférents » se montrent ainsi réceptifs à un mélange d’émotions positives (intérêt, joie, surprise) et d’émotions négatives modérées (colère, peur, tristesse). Aussi, la forte charge émotionnelle véhiculée par des images-chocs peut-elle se révéler contre-productive auprès de ce public. Ces visuels lui apparaîtront trop culpabilisants, le conduisant à se prémunir de cette émotion négative par une stratégie de déni. Il semble donc falloir privilégier les images modérées auprès des personnes les moins sensibilisées.
Une image retenue par le groupe des « indifférents ». jf-gabnor/PlaceToB
Les « consom’acteurs » apparaissent comme ceux réagissant le mieux à des émotions négatives (colère, dégoût, tristesse, mépris).
Une image retenue par le groupe des « consom’acteurs ». Lu Guang/Greenpeace, Author provided (no reuse)
Les « ambassadeurs » reçoivent quant à eux plus facilement des images à forte charge émotionnelle – que celle-ci soit positive ou négative. Particulièrement intéressés par l’environnement, ils sont attentifs aux communications menées sur ce sujet et sont donc susceptibles de réagir plus fortement. Chaque émotion est ressentie de façon beaucoup plus intense chez ce public.
Une image retenue par le groupe des « ambassadeurs ». Roengrit Kongmuang/Greenpeace, Author provided (no reuse)
Qui peut montrer quoi ?
Pour autant, la population ciblée par les messages de sensibilisation suffit-elle à définir le type de visuel à utiliser ? Pas tout à fait ! Car le rôle de celui qui émet le message s’avère tout aussi essentiel, et une organisation politique ne pourra pas communiquer de la même manière qu’une association.
Selon les personnes interrogées dans le cadre de l’étude, les institutions publiques centrales sont jugées légitimes pour communiquer sur l’environnement. Et elles le sont d’autant plus si elles traitent des conséquences du réchauffement climatique. En s’entourant de chercheurs et de scientifiques pour affirmer que le réchauffement climatique est une réalité, ces institutions portent l’intérêt général et ne divulguent pas de messages partisans.
Les administrations publiques locales sont quant à elles perçues comme légitimes pour communiquer sur le thème de la mobilité durable : visuels représentant la voirie, l’utilisation du vélo ou encore la pollution atmosphérique urbaine. Les répondants de l’étude attendent des administrations publiques locales qu’elles utilisent des visuels mettant en scène des solutions. Les administrations locales doivent en revanche se méfier des communications humoristiques, pour lesquelles elles sont perçues moins légitimes que les associations.
Concernant les associations, on note un accueil pour l’utilisation du second degré. Les participants à l’étude attendent des ONG une communication portée sur une prise de position militante ou un impact local et quotidien. Le ton humoristique, voire caustique – jusqu’à plonger le public dans l’absurde – est bien accueilli. Mais même avec humour, la posture de donneur de leçon reste toutefois à proscrire. Bien que le rôle de ce type de structures soit souvent de dénoncer ou d’alerter, les images illustrant des solutions sont les plus appréciées.
Une campagne du WWF pour alerter sur les dangers de la pollution urbaine. WWF, Author provided (no reuse)
Il s’avère en revanche beaucoup plus compliqué de communiquer pour les entreprises de droit privé, ces dernières n’étant pas perçues comme légitimes. Ce constat illustre la méfiance généralisée envers le domaine privé, notamment parce qu’il est communément jugé comme premier responsable du réchauffement climatique.
Dès lors, le plus judicieux pour une entreprise consistera à communiquer sur des solutions qui relèvent de son domaine d’activité. Avec des visuels montrant, par exemple, des aspects techniques (voiture électrique, laboratoires de recherche) qui témoignent de son engagement et de ses actions pour la planète. Attention toutefois à les utiliser avec parcimonie pour se prémunir de tout greenwashing.
Émotion… action !
Selon ce qui est représenté sur un visuel, les émotions varient. Sans surprise, les causes et leurs incidences sur l’environnement provoquent des émotions à portée négative : colère, dégoût, peur, mépris, tristesse et culpabilité. Les solutions provoquent quant à elles de la joie, de l’intérêt et de la surprise. Les visuels faisant appel à l’humour suscitent également un grand intérêt, mais sans pour autant inciter à agir.
Ce sont les images-chocs qui suscitent le moins d’intérêt. Cet effet s’expliquera par différents processus à l’œuvre selon le type de récepteur.
On le comprend, toutes les émotions ne conduisent pas aux mêmes envies en termes d’action. Pour une même action, l’envie de s’impliquer ne sera donc pas la même si l’on est joyeux ou en colère. Les émotions négatives incitent davantage à l’action individuelle quand les émotions positives donnent envie d’en parler, de les partager.
L’émetteur de la communication doit donc, en fonction de ses objectifs, s’attacher à susciter des émotions adaptées aux comportements ciblés : des émotions positives pour donner envie de s’informer, entraîner les autres ; des émotions négatives pour susciter l’envie d’agir.
Les résultats de cette étude ont confirmé qu’il est désormais temps de passer à de nouvelles formes de communication en matière d’environnement.
Après plus d’un quart de siècle d’information et de sensibilisation, tous les individus ne montrent pas le même niveau d’intérêt et d’implication vis-à-vis des enjeux écologiques ; il est temps aujourd’hui d’affiner les choix qui président à la communication en sélectionnant notamment des supports visuels en fonction de la cible visée. La dérive de l’ours polaire aura ainsi fait son œuvre, ouvrant de nouveaux possibles en matière de communication environnementale.
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La compagnie a été attrapée en flagrant délit de tromperie. Des publicités de la compagnie aérienne irlandaise Ryanair ont été interdites au Royaume-Uni en raison d'un message trompeur sur les émissions de CO2, a annoncé mercredi le régulateur du secteur. L'autorité de régulation de la publicité du Royaume-Uni (ASA) a estimé que le transporteur à bas coût a induit en erreur les consommateurs dans une campagne diffusée en septembre 2019 dans la presse écrite, à la radio et à la télévision. Ryanair se présentait comme la compagnie ayant les plus faibles émissions de CO2 en Europe parmi les grandes compagnies aériennes. Or l'ASA a estimé qu'il était difficile de définir ce qu'est une "grande compagnie aérienne" et que les consommateurs pourraient avoir l'impression de moins contribuer aux émissions carbone, ce qui ne peut pas être prouvé. Ces "publicités (...) ne doivent pas apparaître une nouvelle fois sous leurs formes actuelles", selon le régulateur, qui demande à Ryanair d'apporter "les preuves nécessaires" pour être en mesure de faire de telles promesses sur l'environnement. Dans un communiqué, Ryanair s'est dit "déçu et surpris" par la décision, et assure qu'il est le transporteur aérien "le plus vert" en Europe. Selon ses chiffres, il émet 66 grammes de CO2 par passager et par kilomètre, soit une pollution 25% inférieure aux autres grandes compagnies, selon lui. "Nous avons déployé ce message publicitaire avec succès dans dix pays en Europe", avance le groupe, qui reconnaît "avoir fait de mineurs ajustements sur le marché britannique à la demande des autorités compétentes". Selon son site internet, Ryanair s'est engagé à réduire ses émissions de CO2 sous 60 grammes d'ici 2030 et dit suivre les objectifs fixés par l'Association internationale du transport aérien (Iata) de les abaisser de 50% en 2050 par rapport au niveau de 2005. La compagnie avait toutefois été classée parmi les dix entreprises les plus polluantes d'Europe, selon des chiffres d'avril 2019 publié par l'ONG Transport & Environnement. Le secteur aérien britannique, regroupant les constructeurs et compagnies, a promis mardi d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, grâce à des projets d'avions moins polluants et aux controversés mécanismes de compensation, sans convaincre les ONG.
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Au vu des articles parfois passionnés paraissant sur la fiabilité des travaux des scientifiques se penchant sur l’évolution du climat, il est assez tentant de déduire que la science dans ce domaine s’appuie sur des travaux très récents qui demandent encore à être confirmés avant que nous n’agissions. En fait, certaines bases scientifiques de l’affaire ne datent pas d’hier….et sont même fort anciennes !
Je vous propose ci-dessous une petite chronologie du réchauffement climatique, avec quelques années importantes liées à cette affaire.
Fin du 18ème siècle
Horace Bénédict de Saussure, naturaliste suisse, construit un appareil constitué de cinq caisses de verre emboîtées les unes dans les autres, et place un thermomètre dans chaque caisse. Il observe que lorsque cet assemblage est exposé à la lumière du jour, plus l’on va vers le centre, et plus la température mesurée est élevée. Il comprend que le vitrage de la serre « piège » l’énergie solaire, et pense que l’atmosphère agit de même.
1824
Joseph Fourier, physicien français, publie « Remarques générales sur les températures du globe terrestre et des espaces planétaires« , où il expose que la température du sol est augmentée par le rôle de l’atmosphère, qui laisse mieux passer le rayonnement solaire que le rayonnement infrarouge émis par la Terre (voir aspects physiques de l’effet de serre), et s’inspire des travaux de Saussure pour baptiser cela « effet de serre ».
1838
Claude Pouillet, physicien français, attribue l’effet de serre naturel à la vapeur d’eau et au gaz carbonique. Il conclut que toute variation de la quantité de vapeur d’eau, comme de CO2, devrait se traduire par un changement climatique.
1860
Les propriétés optiques et radiatives des gaz atmosphériques sont étudiées par John Tyndall, physicien irlandais, qui confirme que les principales molécules responsables de cet effet de serre sont la vapeur d’eau et le gaz carbonique.
1896
Svante Arrhenius, chimiste Suédois (il recevra le Prix Nobel en 1903 pour des travaux liés à l’électrolyse) calcule qu’un doublement du gaz carbonique dans l’atmosphère engendrera une élévation de la température moyenne de la planète de 4°C, et prédit en conséquence que l’utilisation intensive des combustibles fossiles engendrera un réchauffement climatique.
Dans un ouvrage publié en 1910 et intitulé « L’évolution des mondes » (titre français), il écrit :
« L’acide carbonique doublerait-il en quantité, que nous gagnerions 4 degrés ; il devrait augmenter de quatre fois son volume actuel pour gagner 8 degrés. En même temps sa diminution accentuerait les différences de chaleur et de climat des différentes parties du globe ; son augmentation égaliserait au contraire la température »
Cela signifie donc qu’il avait compris que dans une élévation globale, les pôles se réchaufferaient plus que les tropiques (L’acide carbonique était le nom alors donné au CO2).
1902
L’existence de la stratosphère est annoncée par Léon Teisserenc de Bort, lors d’un discours à l’Académie des Sciences (française). Sa découverte résulte de la mise au point des ballons sonde, dont il lâchera près de 300 exemplaires. Ses travaux aideront à comprendre que l’ozone est un gaz qui absorbe le rayonnement solaire (en fait les ultraviolets).
1920
Lewis Fry Richardson, un physicien anglais, tente une première expérience de modélisation du climat à partir des seules équations de la physique (sans ordinateur, bien sûr !). Il n’y parvient pas et conclut qu’il aurait fallu disposer de milliers de personnes pour effectuer les calculs élémentaires nécessaires.
1947
Les expéditions destinées à effectuer des prélèvements dans les fonds marins, lesquels ont été effectués pour la première fois vers 1850, connaissent deux épisodes importants : l’expédition suédoise sur l’Albatross, et les expéditions américaines de Maurice Ewing. Ces prélèvements ont joué un rôle majeur dans les reconstitutions des climats du passé.
1950
Julius Charney, directeur de l’Institute for Advanced Study de l’université de Princeton (Etats-Unis) développe, avec le mathématicien John von Neumann (pionnier des machines numériques), le premier modèle numérique de prédiction météorologique. Ces travaux sont permis par la mise au point, en 1946, du premier ordinateur ayant jamais existé : l’Electronic Numerical Integrator and Calculator (ENIAC).
1950
Création de l’Organisation Météorologique Mondiale (WMO pour l’acronyme anglais).
1958
Cette année, baptisée « année géophysique internationale« , voit le lancement des premiers satellites (dont Explorer 1 et les suivants de la série permirent la découverte des ceintures de Van Allen), et surtout le début de la mesure en continu de la concentration en gaz carbonique dans l’air à l’observatoire de Manau Loa (Hawaï), qui a permis de mettre en évidence l’augmentation de cette concentration, année après année, depuis lors.
1966
Des scientifiques américains réalisent le premier forage glaciaire au Groenland et extraient une carotte de glace de plus d’un kilomètre de long. De nombreux autres suivront, dont ceux de Vostok en Antarctique, réalisé par une équipe américano-russo-française (la partie scientifique est surtout russe et française, les américains ayant surtout fourni la logistique), d’où sera tirée la courbe devenue célèbre sur les variations simultanées du CO2 et de la température sur 400.000 ans.
Années 1970 et 1980
L’avènement progressif des ordinateurs et des satellites permet le développement rapide de la modélisation climatique. A cette époque c’est l’atmosphère seule qui est modélisée.
Années 1980
De nombreux programmes internationaux sur l’étude du climat sont lancés, visant à favoriser les collaborations inter-équipes et à comparer les résultats des recherches : World Climate Research Program (WCRP), CLIMAP (étude de climats du passé), PCMDI (comparaison des modèles climatiques), et encore bien d’autres…
1987
Création de l’Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC), dont la traduction française est Groupe Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC), sous l’égide de l’Organisation Météorologique Mondiale et du Programme des Nations Unies pour l’Environnement. Le rôle du GIEC est de faire périodiquement la synthèse des travaux scientifiques concernant l’impact de l’homme sur le climat.
1990
Le GIEC publie son premier rapport d’évaluation, qui conclut à la forte probabilité d’une influence humaine décelable sur le climat.
Années 1990
Début des simulations couplant modèles océaniques et modèles atmosphériques. Les premiers modèles incluant aussi la végétation apparaîtront à la toute fin de la décennie.
1992
Signature, lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro, de la « Convention Climat« , qui sera ratifiée par la quasi-totalité des pays du globe. Cette convention propose de « stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique » et prévoit que les « parties » (c’est à dire des signataires de la Convention Climat) se réuniront à intervalles réguliers (actuellement une fois par an) pour la mise en oeuvre de cet objectif.
1992
Le gouvernement français crée la Mission Interministérielle de l’Effet de Serre.
1997
Signature, lors de la 3ème « réunion des parties », du protocole de Kyoto.
2001
Le GIEC publie son troisième rapport d’évaluation (le second a été publié en 1996), en 3 fois 800 pages. Il confirme que nos émissions massives de gaz à effet de serre vont modifier le climat, et que l’élévation de température enregistrée depuis un siècle est, pour une large part, très probablement le début de ce processus. Le prochain rapport est prévu pour 2007.
2004
En ratifiant le Protocole de Kyoto, la Russie garantit son entrée en vigueur le 16 février 2005.
2007
Le GIEC publie son quatrième rapport d’évaluation, aussi gros que le précédent.
2014
Le GIEC publie son cinquième rapport d’évaluation : 2500 pages pour le groupe 1 (la science du changement climatique), 2000 pour le groupe 2 (impacts et adaptation), 2000 pour le groupe 3 !
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D’après le Met Office, l’année 2020 devrait confirmer la tendance récente en étant l’une des années les plus chaudes depuis le début des mesures en 1850. L’année 2015 a été la première où la température moyenne globale a dépassé 1,0°C au-dessus de la période préindustrielle (1850-1900), d’après les chiffres du Met Office (agence météo britannique). L’année la plus chaude jamais enregistrée a été 2016 avec +1,16°C, lorsqu’un réchauffement important lié à El Niño dans le Pacifique tropical a fait grimper la température mondiale. 2020 devrait être encore une année très chaude, aux alentours de +1,11°C mais cette fois sans un fort signal El Niño. Pour mettre en perspective ses prévisions, le Met Office les compare à ses propres données de température (HadCRUT) combinées à celles de la NASA et de la NOAA. A noter que la NASA donne habituellement des anomalies plus élevées que le Met Office et la NOAA en raison d’une couverture plus étendue du globe, notamment au niveau des pôles. L’écart à la période préindustrielle serait donc plus élevé si l’on ne prenait que la NASA pour référence. Anomalies de température mondiale par rapport à 1850-1900 à partir de trois ensembles de données de températures : HadCRUT (Met Office) ; GISTEMP (NASA) et NOAA. Le Met Office prévoit que la température moyenne mondiale pour 2020 se situera entre +0,99°C et +1,23°C avec une estimation centrale de 1,11°C au-dessus de la période préindustrielle (1850–1900). Si cette prévision centrale se confirmait, cela en ferait la deuxième année la plus chaude des archives après 2016 et mettrait 2020 quasiment au-même niveau que 2019. En l’absence de réchauffement induit par El Niño dans le Pacifique, l’augmentation des niveaux de gaz à effet de serre est à l’origine des prévisions de température pour 2020. Les événements naturels tels que le réchauffement induit par El Niño dans le Pacifique influencent le système climatique, pouvant ajouter près de 0,2°C lors des événements extrêmes. Une prévision à +1,11°C laisse peu de doute quand au rôle des émissions de gaz à effet de serre depuis 1850. Les calculs sont basés sur les principaux moteurs du climat mondial, mais elles n’incluent pas les événements imprévisibles, tels qu’une grande éruption volcanique, qui provoquerait un refroidissement temporaire. Les prévisions du Met Office pour la température moyenne mondiale de 2019, publiées fin 2018, annonçaient entre +0,98°C et +1,22°C avec une estimation centrale de +1,10°C. Cela concorde étroitement avec la température mondiale effectivement observée cette année. Les données de janvier à octobre 2019 montrent que la température moyenne mondiale est de 1,10°C au-dessus des niveaux préindustriels, si l’on se base sur les chiffres du Met Office, de la NASA et de la NOAA. Depuis que les prévisions du Met Office sont publiées sur global-climat, la température réellement observée tombe toujours dans la fourchette des anticipations de l’année précédente. Voici les anomalies de température mondiale par rapport à 1850-1900 et 1981/2010 à partir de trois ensembles de données de températures : HadCRUT (Met Office) ; GISTEMP (NASA) et NOAA. On peut comparer les anticipations de l’agence britannique à celles du modèle NCEP CFSv2, qui vont jusqu’à août 2020. Si le Met Office table sur +0,5°C au-dessus de 1981-2010 sur l’ensemble de l’année 2020, NCEP CFSv2 indique que la moyenne globale au premier semestre serait au-dessus de +0,5°C, avant de retomber à partir du mois de juin. Autre comparaison, avec celle de Gavin Schmidt, le directeur de NASA GISS. Comme on l’a dit, la NASA couvre davantage le globe et l’amplification arctique donne habituellement des anomalies plus élevées que celles du seul Met Office. En décembre 2018, le directeur du GISS avait prévu +1,16°C au-dessus de la période 1880-1899. Il s’est basé pour cela sur les projections d’ENSO (variabilité naturelle dans le Pacifique). Les observations de l’année 2019 en cours montrent qu’un niveau de +1,18°C sera atteint. Il a fait la même chose en ce mois de décembre 2019 pour 2020 cette fois et s’attend à un niveau légèrement supérieur (comme on peut le voir ci-dessous en vert) avec une probabilité de 68%. Gavin Schmidt estime qu’il y a 40% de chances pour que 2020 soit l’année la plus chaude des annales. Prévisions de Gavin Schmidt pour 2019 et 2020. Source : Gavin Schmidt (Twitter). Les prévisions sur 5 ans Le Met Office fait aussi des prévisions à plus long terme. La dernière prévision remonte à janvier 2019 et la prochaine sera publiée en janvier 2020. Ces modélisations sont spécialement conçues pour prévoir les fluctuations du système climatique au cours des prochaines années grâce à la connaissance de l’état actuel du climat et de la variabilité pluriannuelle des océans. Sur les 50 dernières années, les tests rétroactifs du Met Office montrent une corrélation de 0,63 dans la distribution mondiale de la température de surface sur les années 2 à 5 de la prévision. Les prévisions ne capturent pas tous les pics et tous les creux de température, car la prévisibilité de phénomènes comme El Niño et La Niña se limite au plus à un an à l’avance. En moyenne sur la période de cinq ans 2019-2023, les modèles de prévision suggèrent un réchauffement accru au-dessus des terres et au niveau des hautes latitudes de l’hémisphère nord. Les modèles semblent annoncer des conditions fraîches dans l’océan Austral. Les conditions actuelles relativement froides dans le gyre sub-polaire de l’Atlantique Nord devraient revenir à des conditions plus normales, avec des impacts climatiques potentiellement importants sur l’Europe, l’Amérique et l’Afrique. Au cours de la période de cinq ans 2019-2023, la température moyenne mondiale devrait rester élevée et se situera très probablement entre 1,03°C et 1,57°C au-dessus de la période préindustrielle de 1850–1900. Il y a faible chance (~ 10%) de voir une année dépasser temporairement 1,5°C. Si les prévisions pour l’année suivante peuvent partiellement anticiper les conditions ENSO, il n’est pas encore possible de le faire pour les prévisions à cinq ans. La nouvelle modélisation du Met Office publiée en janvier 2020 prendra en compte l’évolution récente dans le Pacifique mais se heurtera une fois de plus à la difficulté d’anticiper l’évolution à plus longue échéance. Une moyenne aux alentours de +1,30°C sur 2019-2023 impliquerait un très fort réchauffement sur 2021-2023. Aussi ne serait-il pas étonnant que la prévision réinitialisée en janvier 2020 revoie la fourchette des cinq prochaines années à la baisse. Les conditions ENSO sont actuellement neutres et le Met Office table sur un léger refroidissement dans le Pacifique ces prochains mois. Réponse en janvier.
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Les canicules ont coûté entre 22 et 37 milliards d’euros depuis 2015, selon Santé publique France En raison des décès, des frais médicaux et de la perte de bien-être, les canicules ont coûté plusieurs dizaines de milliards d’euros à la France de 2015 à 2020. Les canicules ont coûté en France entre 22 et 37 milliards d’euros de 2015 à 2020 en raison des décès, des frais médicaux et de la perte de bien-être, selon Santé publique France, qui met en lumière le « fardeau invisible » de ces événements climatiques extrêmes. Lors d’inondations ou de tempêtes, les assureurs entrent vite en jeu pour chiffrer les dégâts, déjà bien visibles à l’œil nu sur les images de télévision. Lire aussi : Les canicules sont-elles de plus en plus fréquentes en France ? Une faible perception du risque caniculaire Mais les impacts des canicules, événements extrêmes pourtant les plus meurtriers, « sont rarement considérés sous un angle économique », estime l’étude publiée mardi 27 juillet, qui note également une « faible » perception de ce risque, signe le plus évident du réchauffement climatique. Les chercheurs se sont donc penchés sur les canicules ayant touché la France métropolitaine de 2015 à 2020, des épisodes de chaleur extrêmes qui ont causé au total près de 10 000 morts. En six ans, tous les départements métropolitains sauf trois (Côtes-d’Armor, Creuse et Finistère) ont subi au moins une vague de chaleur, pour un total cumulé de 2 716 alertes journalières (vigilance orange ou rouge de Météo France), soit 29,2 journées en moyenne par département. « Un fardeau sociétal » Quelle que soit la méthode de calcul adoptée, « les coûts intangibles liés à la mortalité prématurée représentent la part majoritaire, soulignant un fardeau sociétal sous-estimé et largement invisible ». Cela représente 30,2 milliards d’euros en utilisant une méthode basée sur le nombre de décès et 15,9 milliards sur celle basée sur le nombre d’années de vie perdues, indique l’étude, précisant s’être servi de valeurs classiquement utilisées pour chiffrer la mortalité liée à la pollution de l’air. Arrive ensuite la « perte de bien-être », estimée à 6,3 milliards d’euros. Elle n’a pourtant été calculée qu’en 2019 et 2020, seules années à avoir connu des vigilances rouges accompagnées de recommandations à éviter les déplacements et l’activité physique, de fatigue ou de diminution des capacités cognitives. Impact économique des canicules : 224 € par habitant en 2020 L’excès de recours aux soins (passage aux urgences, SOS Médecins, hospitalisations) ne représente qu’une faible part du total, avec 31 millions d’euros. Plus d’un tiers de ce montant a été observé sur une seule année, 2019, avec des pics de passage aux urgences notamment chez les jeunes. Rapporté à la taille de la population exposée, l’impact économique des canicules depuis 2015 « s’établit en moyenne entre 72 € par habitant en 2017 et 224 € par habitant en 2020, pour un total sur la période de 814 € par habitant ». « Malgré la mise en place d’un plan de prévention depuis 2004, les canicules continuent d’avoir un impact sanitaire et économique fort en France », insiste Santé Publique France, soulignant l’exacerbation de la fréquence, de la durée, de l’intensité et de l’extension géographique de ces vagues de chaleur. Et face à une nouvelle aggravation prévue, les résultats soulignent « l’urgence de mesures d’action permettant de renforcer l’adaptation aux canicules », plaide l’étude.
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Selon l’Agence Internationale de l’Énergie, les politiques nationales engagées depuis la COP21 ne permettront pas d’accéder à la neutralité carbone en 2050. Elles consentiront au mieux à maintenir les émissions au niveau actuel (35 GtCO2/an). Parallèlement à cette trajectoire de « politiques publiques », l’AIE a proposé un schéma dit « de développement durable ». Il permettrait de réduire drastiquement les émissions à environ 10 GtCO2/an. Bien que fortement décarboné grâce notamment à l’amélioration de l’efficacité énergétique (premier levier) et à la mise en œuvre massives d’énergies renouvelables (second levier), le mix énergétique DD contiendrait encore en 2050 40 % d’énergies fossiles : presque plus de charbon, beaucoup moins de pétrole mais encore pas mal de gaz. Pour atteindre la neutralité carbone (à ne pas confondre avec le « zéro fossiles »), il faudra alors compenser les émissions résiduelles principalement grâce au CCS (Carbon Capture Storage – troisième levier). NÉCESSAIRE INVESTISSEMENT DANS LES ÉNERGIES FOSSILES Pour satisfaire une consommation d’hydrocarbures même fortement déclinante, il faudra donc continuer d’investir dans les énergies fossiles notamment le pétrole et le gaz. Rappelons qu’en 2019, sur les 1700 milliards de dollars investis dans l’énergie, 700 étaient toujours consacrés aux fossiles dont 400 à la partie exploration et développement de champs nouveaux. Une hérésie selon les mouvements climato-gauchistes considérant que : « développer des nouveaux projets pétroliers et gaziers reviendrait à verrouiller l’économie mondiale dans la dépendance aux hydrocarbures » sous la pression « d’entreprises déjà chancelantes, vouées à disparaître et dont il est illusoire d’espérer qu’elles puissent changer sans contrainte ». Leur principal argument repose sur un simple argument d’épuisement des réserves : les réserves prouvées et développées actuelles seraient largement suffisantes pour couvrir la queue de demande. « Chant du cygne d’entreprises déjà chancelantes et vouées à disparaître », de nouveaux développements seraient inutiles et priveraient le développement des énergies vertes de 400 milliards de dollars par an. CLIMAT : L’AVENIR DE LA PÉNURIE Nous avions dans un précédent article montré que nos détracteurs confondaient naïvement réserves et production. Par ignorance, ils faisaient abstraction du déclin naturel du « socle1 » (de l’ordre de 6 % par an) compensé grâce à la découverte, au développement puis la mise en production de champs nouveaux. Arrêter d’explorer et de développer de nouveaux champs et se contenter de vivre avec la production du socle existant conduirait en quelques années à peine à une rupture structurelle offre/demande dont résulterait une flambée incontrôlée de prix source de tension internationale et de conflits sociaux. Persistant dans leur démarche purement idéologique, ces mouvements font quotidiennement pression sur les institutions bancaires et les investisseurs internationaux pour qu’ils cessent de financer tout nouveau développement des énergies fossiles. Tout le monde se souvient de la mise à sac spectaculaire du siège parisien de Black Rock en février 2020 par des militants déchaînés d’Extinction Rebellion et de Youth For climate avec des slogans (lutte des classes oblige) à la violence sans limite « le kérosène, ce n’est pas pour les avions, c’est pour brûler les flics et les patrons ». Dans une étude datant de 2019, OXFAM France montrait du doigt quatre des principales banques françaises (BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et BPCE) indiquant que « l’empreinte carbone en lien avec leurs activités dans le secteur des énergies fossiles avait atteint en 2018 plus de 2 milliards de tonnes de CO2 ». L’ONG demandait la mise en place d’une législation pour garantir l’alignement des activités des banques avec l’Accord de Paris. Récemment, l’ONG Rainforest Action Network « notait certaines restrictions de financement comme les sables bitumineux mais déplorait que des banques engagées dans un objectif de neutralité carbone 2050 n’élabore pas de plan de sortie des énergies fossiles ». UNE CLEF DE CROISSANCE Malgré la pression médiatique et sociétale, la finance mondiale continue fort heureusement de financer tant bien que mal le développement des énergies fossiles. Une déficience d’investissements au cours des prochaines années pourrait avoir raison d’une filière qui reste aujourd’hui, qu’on le veuille ou non, l’une des clés de notre société de croissance. Le développement de champs d’hydrocarbures répondant à un « temps long » cette déficience induirait inévitablement une rupture structurelle des offres pétrolières et gazières mettant à bas une société de croissance déjà fortement abîmée par la crise du Covid-19. Un résultat parfaitement en phase avec l’agenda des climato-gauchistes. Leur but ultime n’est en rien de solutionner la problématique climatique mais de l’instrumentaliser. Leur dessein reste toujours le même : la peau de la société de croissance et de son démon capitaliste et ce au mépris total du bien-être humain.
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Une canicule meurtrière sans précédent au Canada, des inondations exceptionnelles en Allemagne et en Belgique, des inondations en Chine et en Inde, des incendies ravageurs dans l'Ouest américain... Depuis la fin du mois de juin, les événements climatiques extrêmes se multiplient à travers le monde. Alors que les experts du Giec sont réunis pour rendre leur rapport en vue de la prochaine COP26, de nombreux climatologues avertissent - comme depuis une dizaine d'années - que l'ampleur et la fréquence de ces catastrophes naturelles pourraient avoir été aggravées par le réchauffement climatique. Au Groenland, une vague de chaleur, avec des températures plus de dix degrés supérieures aux normales saisonnières, a provoqué cette semaine un épisode de fonte "massive" de la calotte glaciaire groenlandaise, ont averti des glaciologues. Depuis mercredi, la calotte glaciaire qui recouvre le vaste territoire arctique a fondu d'environ 8 milliards de tonnes chaque jour, soit le double du rythme moyen lors de la période estivale, selon les données du Polar Portal, un outil de modélisation géré par des instituts de recherche danois. Des températures inhabituelles de plus de 20 degrés, avec des records locaux, ont été enregistrées dans le nord du Groenland ces derniers jours, selon l'institut météorologique danois DMI. Cette vague de chaleur a également touché une grande partie de l'immense territoire arctique depuis de nombreuses semaines. À la veille du solstice d'été, le 20 juin, les satellites du programme européen Copernicus en Sibérie publient une image spectaculaire. On y voit le mercure grimper jusqu'à 48°C près de Verkhojansk, 43°C à Govorovo et 37°C à Saskylah, la valeur la plus élevée depuis... 1936. "Depuis longtemps, nous disons que nous allons avoir plus d'extrêmes comme de fortes vagues de chaleur", explique au National Geographic Ruth Mottram, climatologue à l'Institut météorologique danois. "C'est un peu comme si les projections se réalisaient, et plus tôt que nous n'aurions pu le penser." L'Arctique, une des régions les plus froides de la Terre, se réchauffe en effet deux fois plus vite que le reste de la planète à cause du changement climatique. La région est régulièrement en proie à des "feux zombie", qui couvent pendant l'hiver et ressurgissent avec le développement de températures extrêmes pendant l'été. Cette photo du BC Wildfire Service montre le feu de forêt de Sparks Lake, en Colombie-Britannique, vu du ciel le 29 juin 2021. AFP À la même période, le Canada est pris, fin juin, sous un "dôme de chaleur" provoqué par de fortes pressions emprisonnant l'air chaud. Le pays bat plusieurs fois son record absolu de température, qui s'établit finalement à 49,6°C dans le village de Lytton, le 30 juin. Le lendemain, la commune est rayée de la carte par un incendie ravageur. Les villes comme Vancouver ont ouvert des "centres de rafraîchissement", certaines écoles ont été fermées tout comme les centres de vaccination. Les États américains de Washington et de l'Oregon sont aussi touchés. Le bilan humain exact n'est pas encore connu mais s'élève à au moins plusieurs centaines de décès. Cette vague de chaleur aurait été "presque impossible" sans le réchauffement climatique causé par les humains, selon les scientifiques du World Weather Attribution, une initiative regroupant des experts de divers instituts de recherche dans le monde. Selon eux, le changement climatique a rendu cet événement au minimum 150 fois plus susceptible de se produire. "Le réchauffement ne fait pas apparaître des choses nouvelles. Il intensifie et rend de plus en plus fréquents des événements qui existent déjà", note auprès de L'Express François Gemenne, climatologue et membre du GIEC. Une exacerbation et une augmentation que confirme Christophe Cassou, climatologue et directeur de recherche au CNRS : "Nous battons actuellement deux à trois fois plus les records de chaleur que les records de froid. Nous assistons à une augmentation des fréquences de canicules qui s'accompagne d'un emballement sur les températures maximales. Ceci est un marqueur net du changement climatique provoqué par les activités humaines". Chris Harley, chercheur de l'Université de Colombie-Britannique, a estimé a posteriori qu'un milliard d'animaux d'eaux côtières pourraient avoir péri lors de la vague de chaleur. Les moules ont tout simplement cuit sur leurs rochers lors des marées basses. Elles peuvent pourtant supporter des pics de température allant jusqu'à 30°C. Mais à l'ouest de Vancouver, des caméras thermiques ont démontré que les coquillages noirs avaient atteint les 50°C. Sur des kilomètres de la côte pacifique, les moules étaient ouvertes, animaux morts à l'intérieur. Même sort tragique pour d'autres crustacés et étoiles de mer. Un pont de Bad Neuenahr-Ahrweiler (ouest de l'Allemagne), détruit par les intempéries et bloqué par des arbres, le 17 juillet 2021
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Avec +0,554°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois de septembre 2020 est le 4e plus chaud des archives NCEP-NCAR. Les réanalyses comme NCEP-NCAR intègrent de multiples observations dans un modèle permettant de suivre quasi quotidiennement l’évolution du climat. Les données sont donc immédiatement publiées, contrairement aux bilans mensuels des stations au sol. Les réanalyses permettent ainsi de se faire une idée des futures annonces des agences comme la NASA et la NOAA qui ne sont pas faites avant le milieu du mois suivant (en l’occurrence à la mi-octobre). Le top 10 des mois de septembre les plus chauds Avec +0,554°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, le mois de septembre 2020 est le 4e plus chaud des annales NCEP-NCAR qui remontent à 1948. L’anomalie de température mondiale est en nette hausse par rapport à août 2020 (+0,32°C). NCEP-NCAR affiche un biais froid depuis fin 2019. Un bilan global des archives sera présenté sur ce blog à mesure que tomberont les données des autres séries. Les donnés satellitaires UAH pour septembre ont également été publiées. Elles montrent une anomalie de +0,57°C au-dessus de la moyenne 1981-2010, la 2e plus élevée des archives pour un mois de septembre. UAH est l’archive qui affiche la tendance au réchauffement la moins nette (par rapport à la NASA, NOAA, RSS, ERA5…). Top 10 des mois de septembre les plus chauds depuis 1948 (anomalies par rapport à 1981-2010). D’après NCEP-NCAR. On peut voir ci-dessous l’évolution de la température mensuelle mondiale avec une tendance de fond au réchauffement depuis 1948. Les mois de septembre se réchauffent au rythme de +0,159°C depuis 1948 avec une accélération à +0,207°C sur les 20 dernières années. Anomalies mensuelles de température mondiale par rapport à la moyenne 1981-2010. D’après NCEP-NCAR. L’année 2020 à la quatrième place Dans ce classement provisoire, les neuf premiers mois de 2020 sont comparés à des années pleines. 2020 se situe pour le moment à la quatrième place des années les plus chaudes, sachant que le record de 2016 est en partie dû à un El Niño extrême. L’année 2019 a été marquée aussi par un petit El Niño. Top 10 des années les plus chaudes depuis 1948. Anomalies par rapport à la moyenne 1981-2010. D’après NCEP-NCAR. Les anomalies régionales en septembre 2020 La hausse de la moyenne globale par rapport à août est liée au réchauffement observé dans les régions polaires. L’anomalie est stable en revanche dans les régions tropicales. Des conditions La Niña sont désormais présentes. D’après la NOAA, il y a 75% de chances pour que La Niña persiste au cours de l’hiver (au sens de l’hémisphère nord). Carte d’anomalies pour le mois de septembre 2020. D’après NCEP-NCAR. +1,097°C en septembre 2020 par rapport à l’ère préindustrielle On peut remonter plus loin dans le temps, en utilisant les archives de la NASA, et en retenant comme base la période 1880-1899 (représentative de la période préindustrielle). L’anomalie est de +1,097°C en septembre 2020, sous l’objectif le plus ambitieux de la COP 21 (+1,5°C).
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Les cinq années 2015 à 2019 devraient constituer la période la plus chaude jamais enregistrée, après un été 2019 caniculaire, a rapporté ce dimanche l'ONU, à la veille d'un sommet climat en présence d'une soixantaine de dirigeants mondiaux à New York. La température moyenne durant ce laps de temps serait plus élevée de 1,1 °C par rapport à la période 1850-1900, indique ce rapport publié par l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et qui fournit l'état des lieux le plus actuel sur le climat de la Terre. Ces dernières données confirment donc la tendance relevée pendant les quatre années précédentes, qui étaient déjà les plus chaudes jamais enregistrées, c'est-à-dire depuis 1850. On savait aussi que juillet 2019, marqué par plusieurs canicules notamment en Europe, avait battu le record absolu de température. Mais ce degré de différence est une moyenne qui cache des disparités régionales. Les pôles se réchauffent plus vite, et les zones côtières sont plus rapidement menacées. "Les effets du changement climatique ne sont pas ressentis de façon égale", a commenté le scientifique en chef du bureau météorologique britannique, Stephen Belcher. "Certains pays ressentent certains effets, comme des canicules plus intenses ou des inondations plus graves, plus tôt que d'autres". Le rapport, publié deux jours après la gigantesque grève mondiale des jeunes pour le climat vendredi et alors que les dirigeants de la planète convergent sur New York pour l'Assemblée générale annuelle de l'ONU, dresse un bilan sévère de l'inaction des Etats pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Et encore : les scientifiques ont tendance à être "conservateurs", a prévenu l'une des responsables du rapport, Leena Srivastava. En réalité, les décideurs publics "doivent agir avec beaucoup plus d'urgence", a-t-elle dit en présentant le rapport ce dimanche. Et pour cause, charbon, pétrole et gaz ont poursuivi leur croissance en 2018 et continueront ainsi jusqu'à 2030 au moins. Les émissions de gaz à effet de serre ont encore augmenté, et pour 2019, elles seront "au moins aussi élevées" qu'en 2018, prévoient les scientifiques qui ont planché sur ce rapport pour l'ONU en prévision du sommet de lundi. La concentration de CO2 dans l'atmosphère devrait atteindre un nouveau pic à la fin de l'année, selon des données préliminaires, soit 410 parties par million. LIRE AUSSI >> Le réchauffement climatique sera plus fort que prévu, selon des scientifiques français C'est pour le professeur Dave Reay, de l'université d'Edimbourg, la pire nouvelle du rapport. "On dirait un relevé de carte bleue après cinq ans de dépenses sans compter", a-t-il écrit. Poursuivant la métaphore bancaire, il ajoute : "Notre plafond global de crédit de carbone est atteint. Si les émissions ne commencent pas à chuter, le prix sera infernal". Car malgré la volonté des pays d'agir pour réduire leurs émissions, dans l'état actuel de leurs engagements, la planète sera plus chaude de 2,9 à 3,4°C d'ici 2100. Si les États espèrent contenir le réchauffement à +1,5°C, comme le prévoit l'objectif fixé par l'accord de Paris de 2015 mais que beaucoup d'experts semblent désormais considérer comme illusoire, il leur faudra multiplier par 5 leurs efforts anti-carbonne, prévoit le rapport. Ou au minimum par trois pour s'en tenir à +2°C, la limite maximale stipulée par le texte. En réalité, le réchauffement réel pourrait être encore plus grand, selon des modélisations climatiques plus récentes, comme celle d'une équipe française qui prévoit +7°C dans un scénario du pire. "Le fossé n'a jamais été aussi grand" entre ce que le monde veut accomplir et la réalité des plans climatiques des pays, prévient le rapport. C'est ce fossé que le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, veut commencer à combler en accueillant une soixantaine de dirigeants lundi, à la veille de l'Assemblée générale annuelle des Nations unies, trois jours après les manifestations monstres de jeunes dans le monde. Beaucoup de leaders devraient promettre d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, selon lui. Sans compter que le réchauffement climatique n'est pas la seule mauvaise nouvelle sur l'état de la planète contenue dans le rapport de l'OMM. La liste est malheureusement longue et minutieusement détaillée. Autre enjeu primordial, la montée du niveau des océans qui s'accélère. Dans la dernière décennie, le rythme est passé à 4 millimètres par an, au lieu de trois par an, à cause de la fonte accélérée des calottes glaciaires aux pôles Nord et Sud, confirmée par de multiples études et observations satellitaires.
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La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) a fait dimanche un pas important vers l'interdiction de la vente d'éléphants sauvages à des zoos, une "victoire historique" saluée par les écologistes. Une large majorité de pays ont décidé de limiter strictement les ventes d'éléphants sauvages d'Afrique à celles destinées à maintenir les animaux dans leur environnement naturel. Ils ont donc, de fait, interdit la capture pour des structures de maintien en captivité (parcs zoologiques, parcs de loisirs...), une pratique considérée comme "cruelle" par les défenseurs de la cause animale. La proposition, qui a rassemblé 46 votes pour, 18 contre et 19 abstentions, a donc atteint, dans l'une des deux commissions, la majorité des deux tiers requise pour être adoptée. Il faudra néanmoins qu'elle soit approuvée en séance plénière le 28 août lors de la réunion de clôture de la conférence CITES sur les espèces menacées. "Cette décision va sauver un nombre important d'éléphants arrachés à leurs familles dans la nature et contraints de passer leurs vies emprisonnés dans des zoos dans des conditions médiocres", s'est félicitée Iris Ho, du groupe de protection animale Humane Society International (HSI) à Washington, citée dans un communiqué. La vente d'éléphants d'Afrique de l'Ouest, du Centre et de l'Est, qui figurent depuis longtemps parmi les espèces protégées, était déjà interdite, à la différence de ceux d'Afrique australe, moins menacés. Le Zimbabwe a ainsi capturé et vendu plus de 100 bébés éléphants à des zoos chinois depuis 2012, selon la HSI. "Cette décision préliminaire affirme de manière forte que les éléphants n'appartiennent pas à l'industrie du divertissement", a réagi dans un communiqué Cassandra Koenen, responsable de la faune sauvage au sein de la Société mondiale de protection des animaux (WSPA). "C'est un pas considérable dans la bonne direction", a-t-elle ajouté. Ce vote est le premier de la conférence CITES de l'ONU sur les espèces menacées qui se tient depuis samedi et jusqu'au 28 août à Genève, en Suisse. Des milliers de délégués - responsables politiques et des experts de la conservation - venus de plus de 180 pays y débattent de 56 propositions visant à modifier le degré de protection accordé aux animaux et aux plantes sauvages. Créée il y a plus de 40 ans, la CITES fixe les règles du commerce international de plus de 35.000 espèces de faune et de flore sauvages et dispose d'un mécanisme qui lui permet d'imposer des sanctions aux pays qui ne respectent pas ces règles. Cette réunion survient après la publication d'un rapport de l'ONU en mai annonçant qu'un million d'espèces étaient menacées de disparaître.
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L'élévation du niveau des mers s'accélère et apparaît plus importante que ce que prévoyaient les scientifiques il y a quelques années à peine. La hausse atteindrait entre 30 et 60 cm en 2100, même en cas de forte réduction des gaz à effet de serre et de limitation du réchauffement mondial nettement sous la barre des 2°C, et entre 60 et 110 cm si rien n'est fait pour freiner les émissions, prévoit le dernier rapport spécial du Giec sur les océans et la cryosphère publié mercredi à Monaco. Ce rapport spécial du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), le troisième en un an, constate que la hausse du niveau des océans s'est accélérée ces dernières décennies en raison de la fonte plus rapide des glaces du Groenland et de la banquise en Antarctique mais aussi de la fonte des glaciers et de la dilatation thermique des océans. Sur la période 2006-2015, l'augmentation du niveau des mers est estimée à 3,6 mm par an en moyenne alors que la hausse sur tout le 20e siècle n'avait été "que" de 15 cm. Quel que soit le scénario d'évolution des émissions, il faut s'attendre à des évènements naturels extrêmes plus fréquents (grandes marées, tempêtes...) dans les zones côtières, augmentant les risques pour les populations de ces régions, avertissent les scientifiques. Les plus petits glaciers, en Europe notamment, risquent de perdre plus de 80% de leur masse d'ici 2100, mettant en péril le tourisme de haute montagne mais aussi la disponibilité en eau douce. La fonte des glaciers entrainerait aussi des risques accrus de glissements de terrain, d'avalanches, d'inondations... Tous les écosystèmes océaniques chamboulés Le réchauffement climatique provoque une fonte du permafrost. Celui-ci verrait un quart de sa surface superficielle (3-4 mètres de profondeur) fondre d'ici 2100 même si la hausse des températures est limitée nettement sous +2°C. Si les émissions continuent à augmenter fortement, la fonte atteindrait environ 70%, ce qui libérerait des quantités énormes supplémentaires de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, alimentant d'autant plus le réchauffement mondial. Le rapport constate également une acidification des océans et une perte d'oxygène qui perturbent la flore et la faunes marines. C'est tous les écosystèmes océaniques qui sont chamboulés, avec une redistribution des populations de poissons et un potentiel de pêche en baisse au niveau mondial. Un total de 670 millions de personnes vivent dans des régions de haute montagne de par le monde et 680 millions dans des zones côtières de basse altitude, rappelle le Giec. Quatre millions de personnes vivent en outre dans les régions arctiques et 65 millions dans de petits États insulaires en voie de développement. Ce nouveau rapport met en avance les nombreux bénéfices à tirer d'efforts accrus pour le climat. "Si nous réduisons fortement les émissions, les conséquences pour les peuples et leurs moyens de subsistance représenteront toujours un défi mais potentiellement plus gérable pour les plus vulnérables", résume Hoesung Lee, le président du Giec. Source *** Les océans se réchauffent, s’acidifient, les glaciers et la banquise fondent, le niveau de la mer monte. Tout cela s’accélère. Tout cela a déjà un impact sur la planète et nos sociétés. Tout cela va empirer. Il faut à la fois réduire nos émissions de gaz à effet de serre urgemment, mais aussi se préparer à des catastrophes inéluctables pour s’adapter à ce que nous ne pourrons empêcher. Voilà ce qu’il faudrait écrire si l’on voulait résumer en cinq phrases le nouveau rapport du Giec sur l’impact du réchauffement climatique sur les océans et la cryosphère (toute l’eau gelée de la Terre). Publié ce mercredi 25 septembre, il a été validé, après de longues négociations, par tous les pays signataires, y compris l’Arabie Saoudite et les États-Unis. Mais ces quatre phrases ne sont peut-être pas suffisamment parlantes pour faire comprendre le travail réalisé: 6891 études, analysées par 100 scientifiques, commentées des dizaines de milliers de fois. Le résumé pour les décideurs politiques fait tout de même 43 pages. Difficile à apprécier. Mais ce résumé comporte des graphiques très éloquents, permettant de mieux cerner l’impact du climat sur les océans et, surtout, l’impact de nos choix sur le futur. Il est certain que les océans se réchauffent depuis 1970 et même deux fois plus vite depuis 1993. Logique: l’océan absorbe 90% du réchauffement climatique. De même, l’acidification des eaux et la hausse du niveau de la mer sont également une certitude. Quant au futur, les choses ne sont pas roses. Quoi qu’il arrive, le niveau de la mer va monter jusqu’en 2050. La suite dépendra de notre capacité à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le graphique ci-dessous montre le nombre de mètres d’élévation de la mer. La courbe rouge indique le pire scénario possible d’émission de CO2 (plus extrême que ce qu’il se passe actuellement). La bleue représente le futur si nous arrivons à limiter le réchauffement à 2°C (nous en sommes très, très loin au vu des engagements actuels). Il faut bien comprendre l’impact de ces changements. Car si la hausse moyenne du niveau de la mer est un phénomène lent et régulier, “cela a un impact important sur les phénomènes marins extrêmes”, met en garde Helene Jacot des Combes, paléocéanographe et auteure principale du chapitre 6 du rapport du Giec. Sur les zones de cyclones par exemple, cela entraînera des inondations plus nombreuses et importantes lors du passage d’ouragans. “Des niveaux extrêmes de niveau de la mer observés une fois par siècle pourraient devenir plus fréquents, une fois par dizaine d’années, voire dans certaines projections extrêmes, une fois par an”, précise-t-elle. Le dégel du permafrost, ces zones qui normalement restent toujours gelées, a commencé et va continuer, quoi qu’il arrive, note le rapport. Mais l’évolution dépendra de nous. Ces zones pourraient dégeler à hauteur de 24% dans un scénario à 2°C, contre 69% dans le pire des cas. Il faut rappeler que le scénario du pire (RCP 8.5) est un cas assez extrême. Appelé il y a quelques années “business as usual”, il ne semble plus vraiment atteignable, à moins d’abandonner les maigres efforts déjà entrepris par les États. Sauf que... d’autres éléments pourraient rendre ce scénario très réaliste, notamment à cause du dégel du permafrost. Car à l’intérieur se trouvent prisonniers... des gaz à effet de serre. Si ces régions dégèlent, alors le gaz est libéré dans l’atmosphère. Le risque, c’est un phénomène d’emballement, de bascule, où la libération de gaz entraîne un réchauffement qui aggrave le dégel, et ainsi de suite. “Nous parlons plutôt de rétroactions graduelles”, tempère Helene Jacot des Combes. “Dans chaque région, le permafrost est dans des conditions différentes”. En clair, il ne va pas dégeler et dégager des gaz à effet de serre de manière homogène. Par contre, “si ce processus a lieu dans plusieurs régions en parallèle, cela limite notre marge d’action”. Sur cette question, les preuves scientifiques sont plus ténues et il existe encore des désaccords. Mais si le pire arrivait, ces émissions supplémentaires de gaz à effet de serre pourraient... nous remettre sur la trajectoire du pire scénario. Le réchauffement et l’acidification des océans a évidemment des conséquences sur la vie marine. Déjà, des espèces ont migré définitivement. Par exemple, les eaux du Groenland sont maintenant peuplées de thon et de maquereaux, ce qui n’était pas le cas il y a une dizaine d’années. Les coraux et algues, à la base de la chaîne alimentaire marine, ont aussi été touchés. Avec le même niveau de certitude, les auteurs notent que le nombre global de poissons dans les océans va diminuer au cours du XXIe siècle. Un phénomène qui pourrait être exacerbé par les activités humaines (pêche, etc). Pour rappel, l’Europe et les États-Unis ont perdu environ 30% de leurs oiseaux dans les terres agricoles en 25 ans. Évidemment, l’adaptation des écosystèmes marins et côtiers aura plus de chances de fonctionner si nous réduisons nos émissions de CO2. Le graphique ci-dessous permet de mieux le comprendre. Il parle de trois choses différentes: la première ligne montre l’évolution des algues, coraux et autres plantes marines (la base de la chaîne alimentaire et des puits de carbone pour la planète). La seconde montre le nombre de poissons et la troisième le potentiel de pêche. Les planisphères sous “RCP2.6” correspondent au scénario le plus optimiste en termes de réduction de CO2 (rester sous les 2°C). Celui sous RCP 8.5 est le plus pessimiste. Une couleur orange signifie une perte alors que la couleur bleue montre un gain. Même à 1,5°C de hausse de la température, le corail sera dans une situation très risquée. De même pour d’autres organismes essentiels, tel l’herbier marin ou la forêt de kelp, si la température dépasse les 2°C. Logiquement, il y a de bonnes chances que ces changements aient un impact sur les sociétés humaines qui dépendent de ces ressources et vivent près des côtes et zones gelées. Pour les communautés arctiques et sur certaines îles urbanisées, les risques pourraient être élevés même avec le scénario le plus optimiste de réduction d’émissions de CO2. A tel point que l’adaptation prévue actuellement ne serait pas suffisante. Les auteurs du rapport estiment que pour protéger au mieux les populations vulnérables, il faudrait protéger et restaurer les écosystèmes, utiliser leurs ressources de manière durable et diminuer les différentes formes de pollutions locales. Problème: ces solutions ne marcheront que dans un scénario de réduction importante des gaz à effet de serre et seront des solutions difficiles à mettre en place, économiquement comme politiquement. Si l’on veut être (trop) optimiste, on pourrait se dire que des changements pourraient également être positifs. Et c’est vrai. Dans les années précédentes, les chercheurs ont repéré, via les milliers d’études réalisées, des changements positifs liés au réchauffement des océans et à la fonte des glaces. Après tout, le futur sera peut-être différent, mais pas plus mal? Par exemple, si les poissons migrent, nous pourrons les pêcher ailleurs, non? Ce raisonnement ne tient malheureusement pas. Sans même parler de l’impact négatif sur les populations lésées qu’il faudra, quoi qu’il arrive, gérer, le passé nous montre qu’il n’y a pas trop de raison de penser qu’il y aura plus de positif que de négatif. Au global, le compte n’y est pas. Sur le graphique ci-dessous, les changements positifs sont en bleu, les négatifs en rouge et ceux ayant du négatif et du positif en bleu et rouge. Il est définitivement temps d’arrêter de croire que les choses s’arrangeront toutes seules. Source Une brève incursion dans la galaxie du GIEC et la puissance coordonnée de ses nombreuses composantes : l’auteur montre ici comment la riposte s’est rapidement organisée à l’occasion de son audition par la Commission Climat du Parlement belge.
Par Drieu Godefridi. Il est rarement donné, dans le domaine des sciences humaines, de mesurer la valeur de ses ruminations à l’aune de la réalité. L’agglomération d’intérêts autour du GIEC, décrite dans le livre Le GIEC est mort, vive la science !, en forme d’invincible armada politico-médiatique nimbée de la caution sublime de la science, ne l’avons-nous pas fantasmée ? Le 13 mars 2012, la Commission Climat de la Chambre des Représentants (qui forme, avec le Sénat, le Parlement du Royaume de Belgique), a souhaité, à l’initiative du député David Clarinval (MR), entendre la critique du GIEC développée dans cet essai. Nous fûmes auditionnés en compagnie de l’éminent chimiste Istvan Markó, de l’Université de Louvain, qui est sceptique quant à la qualité scientifique des travaux publiés par le GIEC. Notre propos se limita à montrer qu’au triple point de vue de sa composition, de ses compétences et de son fonctionnement, le GIEC n’est pas une organisation scientifique, mais une organisation politique de type scientiste. Le problème du GIEC, avons-nous indiqué aux parlementaires, est double : d’une part, la mise en œuvre de deux de ses trois objets de compétence suppose des jugements de valeur préalables, jugements qui sont la province du politique et non de la science ; d’autre part le GIEC prétend dériver des politiques publiques de la science, ce qui est une erreur de raisonnement (ou une imposture, selon le degré de bonne foi des intéressés), constitutive du scientisme. Cette audition et ses suites paraissent suffisamment emblématiques du phénomène GIEC dans la puissance coordonnée de ses nombreuses composantes — l’invincible armada sort ses vaisseaux ! — pour en justifier la relation dans le présent article, dont ce sera l’objet. Dès le 13 mars, avant même notre audition au Parlement, paraît dans un grand quotidien francophone un article qui, sous le titre « Le parlement s’ouvre aux climatosceptiques », donne la parole à un professeur de l’Université libre de Bruxelles (ULB), spécialisé en développement durable, qui déclare sans ambages (et ne déclare, en fait, que cela) : « Dans son livre, <D. Godefridi> est totalement de mauvaise foi. » [1] La condamnation se suffisant visiblement à elle-même, elle ne s’embarrasse d’aucune justification. Anticipant notre audition, le coprésident du parti écologiste belge livre à la radio son analyse : « Il y a, au sein du GIEC, deux mille scientifiques qui montrent que le réchauffement climatique est lié aux activités humaines. Il y en a deux qui le contestent. C’est leur droit. On sait quelles sont les organisations de climato-sceptiques. Elles viennent du monde anglo-saxon et sont, trois fois sur quatre, financées par l’industrie. C’est leur droit de penser ce qu’ils veulent. Ils ne sont pas très convaincants ». [2] Tellement peu, d’ailleurs, que ses coreligionnaires « verts » ne prendront pas la peine d’assister à notre audition, quittant la salle de la commission dès notre arrivée. Le même quotidien titre le lendemain « Un coin climatosceptique a été enfoncé au parlement » et publie une photo de votre serviteur agrémentée de l’alléchante légende : « Drieu Godefridi, mariage de climato-scepticisme et d’ultra-libéralisme. » [3] Bientôt, la principale fédération d’associations environnementales belges francophones publie sur son site un anonyme « Climatosceptiques ou libéralocyniques ? », qui décrypte notre critique du GIEC comme motivée par le fait que l’organisation onusienne basée à Genève ferait obstacle à notre rêve de « dérégulation totale » et se demande s’il est bien judicieux d’offrir une tribune à cette « clique », ce « quarteron de francs-tireurs », ces « tenants de théories prouvées foireuses », « tant il est vrai que leurs thèses ne résistent pas à l’analyse ». Tout observateur neutre en conclut logiquement que le débat climatique oppose des scientifiques à des pervers. Le 27 mars, un physicien de l’Université de Louvain, réputé pour sa véhémence, publie une tribune incendiaire, cosignée par différentes personnalités dont une cinéaste, un écrivain, un chief economist, un ex-président de Bourse — rien de tel, pour contrer l’ultralibéralisme, que d’embrigader des connaisseurs ! —, pour déplorer que le Parlement ait entendu des climato-sceptiques parce que, écrivent-ils, ce débat a déjà eu lieu et que, même si « chacun est libre de soutenir que la Terre est plate » et « que les dinosaures n’ont jamais existé » [4], nous n’avons pas de temps à perdre avec des « tergiversations marginales » de ces SDF de la pensée qui s’opposent au mariage fusionnel de la Politique et de la Science dans une approche authentiquement globale. Toujours le 27 mars, une nouvelle audition est organisée devant la même Commission Climat qui nous avait reçus une semaine auparavant. La presse présente cette audition comme le « match retour » de la nôtre. Sont programmés Naomi Oreskes, de l’Université de San Diego, auteur d’un ouvrage sur les « marchands de doute » et François Gemenne, politologue spécialisé dans la « géopolitique du climat ». Nous nous présentons dans le public de cette commission, sincèrement désireux d’entendre les arguments des deux intéressés. L’audition a lieu dans la salle internationale, dite du « Dalaï Lama », qui contraste favorablement avec la salle ordinaire dans laquelle nous avions été entendus. N. Oreskes fait savoir qu’elle ne viendra pas. Se produit donc le seul François Gemenne, qui expose que la neutralité politique du GIEC doit jaillir de la diversité des opinions qui y sont représentées (diversité au sens de représentants des deux sexes, des différents continents, des pays en développements et des pays développés, des différentes sensibilités politiques, des nombreux gouvernements, etc.). Ce n’est pas le lieu de discuter cet argument, relevons seulement qu’il avait été balayé d’un revers de la main par un politologue du nom de François Gemenne à l’occasion d’un colloque sur le débat climatique tenu à Bruxelles, en 2010 (dans une intervention dont la vidéo est en ligne) [5]. Telle fut le pilonnage médiatique, qui n’est pas sans évoquer les Orages d’acier de Jünger, en réaction à notre audition. N’ayant ni la vocation, ni le tempérament d’une victime que l’on sacrifie sans qu’à tout le moins elle ne bêle un peu, nous nous mîmes en peine de répondre à nos critiques, en attirant d’abord l’attention du journaliste et de l’environnementaliste sur nos travaux et interviews décrivant la dérive idéologique du libéralisme contemporain et son fracassement sur l’impensé de la finance, illustrations magistrales de ces obsessions « ultralibérales » qui inspirent nos travaux sur le GIEC. Comme nous suggérions au professeur spécialisé dans le développement durable d’agrémenter l’assertion de notre « totale mauvaise foi » de ne serait-ce qu’un exemple, celui-ci finit par concéder, au terme d’échanges épistolaires réparant l’injure publique par des excuses privées, que l’expression était malheureuse et qu’il ne l’aurait pas choisie s’il avait eu l’occasion de se relire (avant de se dérober au débat public que nous lui proposions). Avec le Pr. Markó, nous nous enquîmes auprès du coprésident du parti écologiste des éléments lui permettant d’affirmer que nous sommes membres d’organisations climato-sceptiques, anglo-saxonnes et financées par l’industrie : trois allégations factuelles susceptibles de vérité ou de fausseté. À ce jour, le coprésident ne nous a pas répondu (peut-être les preuves accablantes sont-elles si nombreuses qu’il faut du temps pour les collationner ?). Un courrier partit à l’intention du politologue François Gemenne lui demandant si le GIEC était, selon lui, une organisation scientifique ; il nous répondit : « Je pense en effet que le GIEC est une organisation scientifique. Dans ses objectifs, son organisation, sa composition et son fonctionnement. Mais elle est aussi — comme l’indique d’ailleurs son nom — une organisation intergouvernementale, et donc à ce titre politique : elle remplit une fonction politique », ce qui nous paraît une autre façon de formuler l’équation, non de la résoudre. Enfin, nous adjurâmes le physicien jupitérien d’instruire nos pauvres âmes sur la nature scientifique du GIEC. Sans succès. À l’occasion de chacun de ces échanges, nous avons proposé à notre interlocuteur d’une part d’attester que le GIEC était une organisation scientifique et, d’autre part, de nous opposer, dans un débat public sur la nature du GIEC, le contradicteur de son choix. Aucun de nos contempteurs, ni le spécialiste en développement durable, ni le journaliste, ni le politologue, ni l’environnementaliste, ni le physicien furieux qui, depuis son piédestal olympien, jette des éclairs, ni le politique, tous pourtant si virulents dans l’unilatéralité médiatique, n’a, à ce jour, relevé le gant. De cette humble incursion dans la galaxie du GIEC, tirons les constats suivants : On peut voir dans cette riposte protéiforme et magistralement coordonnée à ce qui n’aura jamais été qu’une audition de deux heures, un terrible aveu de faiblesse. —-
Ce texte constitue l’épilogue de la version anglaise de l’ouvrage de Drieu Godefridi Le GIEC est mort, vive la science !
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L'occupation continue. Ce mardi, quelques centaines de militants et sympathisants du mouvement écologiste Extinction Rebellion (XR) occupent toujours la place du Châtelet et un pont de la Seine, au centre de Paris, après y avoir passé la nuit dans le calme. Dans le cadre de la mobilisation internationale de "XR", ces militants occupent depuis lundi après-midi ce noeud central, à quelques centaines de mètres de la préfecture de police de Paris, où doit se tenir ce mardi matin une cérémonie en hommage aux victimes de la tuerie de la semaine dernière dans ces mêmes locaux, en présence d'Emmanuel Macron. Sous la surveillance d'un dispositif policier assez léger, les militants ont passé la nuit en restant éveillés pour certains et pour les autres en s'installant pour dormir sous la pluie dans des tentes ou des bivouacs improvisés sous des bâches. Ils ont aussi installé des toilettes sèches. "Au coeur de la nuit, nous étions 200 à 300. L'objectif est toujours de rester le plus longtemps possible", a expliqué Vincent, 27 ans, membre du mouvement depuis juin et vêtu du gilet orange du mouvement comme tous les "anges gardiens" de l'opération chargés de maintenir le calme. "Ici on se rebelle", peut-on lire sur des banderoles déroulées sur le pont du Change, où trône également un bateau bleu sur roues aux voiles frappées du logo reconnaissable de XR, un sablier stylisé à l'intérieur d'un cercle. Certains des militants, organisés autour de six points de blocage, faisaient part de leur soulagement de voir que les forces de l'ordre n'étaient pas intervenues, comme Errico, 20 ans, étudiant habitué aux blocages d'universités mais non membre de "XR", venu "en curieux pour se rendre compte de l'engouement que suscite ce mouvement". En juin, lors d'une action de blocage d'un autre pont à Paris, des membres de XR avaient été délogés par les forces de l'ordre avec notamment l'utilisation à bout portant de gaz lacrymogènes. Les images, abondamment partagées, avaient conduit à l'ouverture d'une enquête. Samedi soir, les autorités avaient également tenté de déloger les militants d'Extinction Rebellion qui avaient investi plusieurs heures auparavant le centre commercial Italie 2. Elles avaient renoncé, avant que les manifestants ne quittent les lieux dimanche aux aurores. Depuis leur arrivée place du Châtelet, les militants ont multiplié les prises de parole, lors d'"assemblées citoyennes", annonçant leur intention de rester sur place jusqu'à mercredi. "Notre système économique exploite le vivant, écrase les minorités et emporte dans sa chute notre avenir commun. Face à ce désastre, il est de notre devoir de résister", insiste le mouvement sur son compte Twitter. Tout jeune mouvement né il y a un an au Royaume-Uni, XR a commencé à mener depuis lundi des actions coup de poing dans 60 villes du monde.
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Emmanuel Macron a saisi ce mercredi l'occasion d'une visite express aux îles Éparses, pour annoncer le classement en réserve naturelle, dès 2020, d'une île dont la souveraineté française est contestée par Madagascar. "Vis-à-vis de nos partenaires dans l'océan Indien, la présence et la souveraineté française ont permis d'éviter l'exploitation prédatrice des mers (...). La France peut être un partenaire plutôt qu'un rival", a souligné le chef de l'État lors d'un déplacement de deux heures sur l'île de la Grande Glorieuse, située à quelque 250 km au nord-est de Mayotte et à 220 km de Madagascar. Emmanuel Macron, qui se rendait aux îles Éparses après une visite à Mayotte et avant de rejoindre la Réunion dans la journée, était accompagné de nombreux scientifiques. L'archipel des îles Glorieuses, haut lieu de la diversité marine, fait partie de l'ensemble des îles Éparses, présumées riches en hydrocarbures, administrées par la France et revendiquées par Madagascar. Les Glorieuses accueillent dans leurs eaux plus de 2900 espèces marines, dont une forte proportion inscrite comme en danger critique d'extinction sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), comme les holothuries (concombres de mer), les requins citron, les requins pointe noire ou les requins pointe blanche. Mais la plus emblématique de ces espèces est la tortue verte, dont 2500 pontes sont enregistrées chaque année sur la Grande Glorieuse. L'archipel compte aussi des colonies d'oiseaux marins. Le président a salué ce mercredi l'unique gendarme et les 14 légionnaires qui assurent une présence permanente de la France dans l'île depuis 1973. "Je veux résolument, au niveau mondial, pousser l'enjeu de la biodiversité", a-t-il plaidé : "Quand on fait disparaître des capacités à vivre, on génère des flux migratoires". Madagascar et la France avaient annoncé au printemps la reprise des discussions sur les îles Éparses. "Le modèle de développement malgache ne peut pas être antagoniste avec notre prise de conscience sur les enjeux de développement climatique", a insisté ce mercredi Emmanuel Macron.
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Une nouvelle étude ( Haverd et al., 2020 ) estime un puits de carbone terrestre plus important que prévu équivalent à 17 années d’émissions humaines de CO2 Plusieurs sources de données indiquent une augmentation de l’activité de la biosphère terrestre au cours des dernières décennies, ayant eu un impact sur le puits net de carbone terrestre mondial et son contrôle sur la croissance du dioxyde de carbone atmosphérique ( ca ). Mais les contributions relatives des différents facteurs putatifs à cette augmentation n’étaient pas bien connues. L’étude confirme que l’augmentation de la concentration de CO2 atmosphérique est bien le facteur dominant et calcule un effet du CO2 sur la photosynthèse en augmentation de 30% depuis 1900, soit 47% pour un doublement de la concentration du CO2 par rapport au niveau pré industriel (de 300 à 600 ppm). C’est deux fois plus que les estimations actuelles (17 ± 4)%. Il s’en suit que dans un futur scénario à faibles émissions, le puits de carbone terrestre atteint 174 PgC ( Pétagramme de carbone ) au cours de la période 2006–2099 soit 57 PgC de plus qu’avec l’effet de fertilisation du CO2 qui était jusque là estimé. Cela équivaut à effacer 17 années complètes d’émissions humaines de CO2. Ces résultats suggèrent que le rôle bénéfique du puits de carbone terrestre dans la modulation du futur excès de CO2 anthropique est sous-estimé par les modèles actuels. Il s’en suit une élimination du CO2 plus importante que prévue compatible, selon les auteurs avec l’objectif de l’accord de Paris.
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Voilà plus de 20 ans que Jacques et Albert souffrent de la maladie de Parkinson. Mais ce n'est qu'en 2019 que les deux agriculteurs ont été reconnus en maladie professionnelle, en raison de leur exposition aux pesticides. Une reconnaissance bienvenue, qui double leur retraite. "Je vais pouvoir faire un cadeau à mes petits-enfants. Avant, il n'en était pas question", sourit Albert Chotard, 73 ans, barbe et cheveux blancs, quand on lui demande ce qu'il compte faire de sa nouvelle rente de 750 euros par mois. L'agriculteur breton, qui vit seul dans une petite maison de Guer (Morbihan), se souvient d'avoir ressenti le premier symptôme de la maladie en 1997, à 51 ans, "en faisant du cheval". "J'arrivais pas à mettre le pied à l'étrier", dit-il. À l'époque, la maladie de Parkinson n'est pas encore reconnue comme maladie professionnelle chez les agriculteurs. Cela n'interviendra qu'avec le décret du 4 mai 2012 pour les agriculteurs ayant réalisé au moins pendant 10 ans des travaux "exposant habituellement aux pesticides". Des pesticides, Albert en a épandu beaucoup, notamment du lindane, un insecticide interdit en France en 1998, se rappelle-t-il. Après certains épandages, "j'avais les mains toutes jaunes, c'était impossible d'enlever ça. Je ne savais pas quel produit c'était", raconte-t-il. LIRE AUSSI >> Pourquoi des maires prennent des arrêtés anti-glyphosate illégaux Mais, quand la maladie le frappe, ce passionné de tracteurs anciens, ancien membre de la FNSEA, qui touche 800 euros de retraite par mois, ne fait pas les démarches nécessaires pour être reconnu en maladie professionnelle. "J'y croyais pas", dit l'agriculteur, qui parle et marche avec beaucoup de difficultés. "Avec Parkinson, tu es figé, tu ne peux pas bouger, tu ne peux rien faire. Ça atteint tous les domaines, tout le corps, pas seulement la parole", explique son ami Jacques Larcher, 66 ans, lui aussi diagnostiqué en 1998, à 45 ans. "Dès que tu fais quelque chose, c'est une corvée. Le moindre truc, il faut se battre pour le faire", ajoute cet agriculteur retraité, qui vit chez sa mère à La Chapelle-Bouëxic (Ille-et-Vilaine) et a traduit Le Petit Prince en langue gallo. La maladie, "je savais bien que ça venait des produits chimiques", assure Jacques Larcher. L'ancien éleveur se souvient notamment d'une "crise d'asthme carabinée après avoir utilisé des fongicides dans une serre". À la télé, il a bien entendu parler d'agriculteurs ayant obtenu la reconnaissance en maladie professionnelle. Mais "tout seul, on n'est rien face à la MSA", la mutualité sociale agricole. "Je ne voyais pas par quel bout prendre ça tout seul. Je ne m'en sentais pas capable", explique-t-il. C'est finalement Michel Besnard, du collectif de soutien aux victimes des pesticides de l'Ouest, rencontré fin 2018 par l'intermédiaire d'un ami, qui s'est occupé de toutes les formalités pour Jacques et Albert. "Beaucoup de paysans se sentent un peu coupables de la maladie", explique ce fils de paysan, qui juge "infime" le nombre d'agriculteurs faisant la démarche. Entre 2012 et 2017, la MSA n'a indemnisé que 196 agriculteurs frappés par la maladie de Parkinson, alors que les cas de Parkinson chez les agriculteurs) se comptent par milliers, au vu des chiffres officiels. L'incidence de la maladie est en effet 13% plus élevée chez les exploitants agricoles que dans le reste de la population française, selon Santé Publique France. "La MSA sait tout mais ne fait rien. Ils n'informent pas les gens alors qu'ils connaissent tout de leur vie. Et pour les paysans qui font la démarche, la MSA ne fait rien pour les accompagner, soit par inertie, soit par mauvaise volonté", critique Michel Besnard. Ce que conteste la la Mutualité agricole. "Les accompagnements existent dans les faits pour les assurés qui le souhaitent", assure Catherine Hinry, sous-directrice de la MSA Portes de Bretagne (Ille-et-Vilaine et Morbihan), qui dit regretter que les deux agriculteurs "aient eu le sentiment d'être insuffisamment accompagnés". À l'avenir, la dirigeante promet d'améliorer l'accompagnement "en mettant en place un parcours de reconnaissance qui facilitera les échanges d'information".
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Le dérèglement climatique a rendu la vague de chaleur nord-américaine de l’été 2021 « 150 fois plus plausible ». Voilà la conclusion d’un rapport publié en juillet dernier par un groupe de scientifiques internationaux issus du World Weather Attribution, à partir d’une analyse comparée de plusieurs modèles climatiques et de différents outils statistiques.
De plus en plus référencé dans les grands médias, ce petit réseau de chercheurs emmené par la climatologue allemande Friederike Otto fait partie de la discipline dite de la « science de l’attribution ». Soit le travail entrepris par des chercheuses et des chercheurs issus de différentes disciplines pour déterminer scientifiquement les mécanismes responsables de tel ou tel phénomène météorologique. Au premier rang desquels se trouvent évidemment les manifestations récentes et manifestes du dérèglement climatique, des inondations (comme en Europe de l’ouest cet été) aux vagues de froid (comme en Amérique du Nord en 2017) en passant par les tempêtes (comme au Texas en 2019). Mais comment attester scientifiquement que ces catastrophes longtemps présentées comme « naturelles » sont (au moins en partie) liées au dérèglement climatique ? Quelles méthodes sont requises ? Et quel rôle donner, plus généralement, aux climatologues dans la société ?
Pour le savoir, nous avons posé quelques questions à Robert Vautard, chercheur au CNRS en météorologie au laboratoire des sciences du climat et de l’environnement et membre du World Weather Attribution.
Usbek & Rica : Qu’appelle-t-on « science de l’attribution » ?
Robert Vautard : L’attribution, par définition, c’est la causalité. Il s’agit de déterminer la cause d’un phénomène. La science de l’attribution, c’est donc l’ensemble des méthodes et des résultats de ces méthodes qui permettent, dans le domaine climatique, de déterminer la cause de tel ou tel phénomène. Voilà ce qu’on peut dire d’une manière générale.
Là où ça se complique, c’est que, dans le domaine météorologique en particulier mais aussi dans le domaine climatique d’une manière générale, les phénomènes qu’on observe sont largement aléatoires. « Aujourd’hui, vous avez du vent d’est à Paris, demain vous aurez du vent d’ouest » : il n’y a pas de cause particulière à cela, c’est la turbulence interne de l’atmosphère qui fait que le vent et les températures varient. Les phénomènes qu’on observe, y compris certains événements extrêmes, sont largement dûs aux aléas de la météorologie qui n’ont pas de cause particulière. Ce n’est pas parce que les hommes ont fait quelque chose la veille que cela donne lieu directement à tel ou tel phénomène le lendemain. Mais de fait, la planète Terre est habitée. Elle est même habitée par un peuple d’humains qui modifie, de par ses activités, les probabilités de ces aléas – ça, il suffit de lire les rapports du GIEC, pour le vérifier. C’est pour cela que la science de l’attribution est si riche et complexe : lorsque se produit un phénomène extrême, on en cherche les causes. Parmi elles, il y a toujours l’aléas normal, mais il y a aussi potentiellement une part de responsabilité attribuée à l’humain, à cause de la modification de la probabilité ou de l’intensité de ce phénomène – ou des deux. D’autres facteurs peuvent toujours modifier la probabilité de l’évènement qu’on vient d’observer. Il n’y a jamais une cause unique et directe. C’est un peu comme en médecine : quand une personne malade est diagnostiquée avec un cancer, bien souvent, il n’y a pas une seule raison qui l’explique, même si on sait que certains facteurs environnementaux sont favorables au développement de ces cancers.
Comment travaillez-vous au sein du World Weather Attribution ?
Notre réseau s’est constitué initialement sous l’impulsion de plusieurs de mes collègues, en 2014. Il avait notamment été soutenu par le réseau Climate Central, une ONG qui analyse et rend compte de la science du climat. Aujourd’hui, le World Weather Attribution est un réseau informel de collègues climatologues ou statisticiens. Nous cherchons à comprendre comment le dérèglement climatique se déroule sous nos yeux.
En tant que collègues, nous nous connaissons depuis une dizaine d’années, voire plus dans certains cas. On travaille sur différents sujets, mais notre point commun est qu’on cherche toutes et tous à comprendre ce qu’on observe d’un point de vue climatique. Au fil des années, la problématique du dérèglement est devenue centrale à nos yeux, notamment en raison de la demande de compréhension de plus en plus forte du lien entre catastrophes climatiques et activités humaines. « À chaque fois, on essaye d’entrer en relation avec les experts d’un domaine en particulier pour nous guider dans l’analyse » « À chaque fois, on essaye d’entrer en relation avec les experts d’un domaine en particulier pour nous guider dans l’analyse » Robert Vautard, chercheur au CNRS en météorologie et membre du World Weather Attribution
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C'est une première. Un juge administratif de l'urgence a validé deux arrêtés anti-pesticides pris par des maires d'Île-de-France. Le juge des référés du tribunal administratif de Cergy-Pontoise a rejeté les demandes de suspension de ces arrêtés prix par les maires de Sceaux et de Gennevilliers. Il estime que l'épandage de pesticides représente un "danger grave" pour la population et que les maires "sont dans leur bon droit", ajoute Le Parisien. "Le juge des référés a constaté que les produits phytopharmaceutiques constituent un danger grave pour les populations exposées et que l'autorité administrative n'a pas pris de mesures suffisantes en vue de la protection de la santé publique", écrit le site du tribunal de Cergy-Pontoise. Après cette décision en référé (urgence), les arrêtés pris au printemps par ces deux communes des Hauts-de-Seine doivent être examinés au fond. Si les décisions concernant l'utilisation des produits phytopharmaceutiques relèvent du ministère de l'Agriculture, le maire a pu en l'espèce "à bon droit" y déroger et prendre cet arrêté, selon la décision. Le 20 mai dernier, par un arrêté, le maire de Sceaux a interdit l'utilisation du glyphosate et autres substances chimiques sur le territoire de sa commune. De son côté, en juin, le maire de Gennevilliers avait pris un arrêté pour interdire l'utilisation de pesticides dans certains espaces de son territoire. Le préfet des Hauts-de-Seine avait alors demandé de suspendre ces décisions, comme cela a été fait dans d'autres communes, comme à Langouët le 25 octobre dernier. Mais cette fois, les demandes ont été rejetées "au motif qu'aucun des moyens soulevés n'était de nature à créer un doute sérieux quant à la légalité des arrêtés en cause."
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Tandis que les prix du carburant atteignent des sommets, l’écologiste Sandrine Rousseau réitère sa déclaration de campagne sur BFM TV, appelant à augmenter le prix de l’essence chaque année. Une mesure qu’elle juge « indispensable » pour sortir de la dépendance aux énergies carbonées. ; Face à la flambée des prix du carburant, au plus haut depuis 10 ans, nombre de candidats à la présidentielle ont lancé des propositions pour les limiter, voire les diminuer. Pas Sandrine Rousseau, qui continue de plaider pour l’augmentation des prix de l’essence, comme elle l’avait déjà proposé fin septembre. « Ça fait partie des choses qui ne sont pas agréables dans la transformation écologique », concède l’économiste sur BFM TV. « C’est indispensable […] pour éviter ce réchauffement climatique, un mur en béton armé dans lequel on va à grande vitesse ». « On subit la hausse sans jamais avoir pris de mesure pour diminuer notre dépendance », regrette-t-elle, assurant que les Français auraient « moins de pression sur leurs revenus qu’au début ». Une mesure qui n’est pas portée par Yannick Jadot, candidat ayant remporté l’investiture d’Europe-Écologie-Les Verts face à elle, et qui propose plutôt un chèque énergie de 400 euros pour les ménages les plus en difficulté. Si Sandrine Rousseau salue la proposition, dénonçant par ailleurs la précarité énergétique, elle souhaiterait de plus mettre la pression sur les grandes entreprises de l’énergie comme Total et Engie pour « participer à l’effort de solidarité » grâce à leurs profits conséquents. Chèque carburant Les prix à la pompe ont encore augmenté de deux centimes la semaine dernière, dépassant le niveau de 2018 qui avait vu le lancement du mouvement des Gilets jaunes. Quelques centaines d’entre eux ont fait leur retour samedi dernier sur des ronds-points. Ils réclament, comme à leurs débuts, l’augmentation du pouvoir d’achat et le référendum d’initiative populaire. La mobilisation n’est toutefois pas comparable à celle d’il y a trois ans, selon l’AFP. Après avoir annoncé un bouclier tarifaire et un chèque énergie pour le gaz et l’électricité, le gouvernement travaille à la mise en place d’un chèque carburant. Sur Europe 1, Bruno Le Maire assure l’élaboration d’une mesure qui arrive « "le plus rapidement possible vers les Français » dans le besoin. Pour écouter la Rousseau : Une information pour Sandrine, qui apparemment n’est pas au courant : le prix des carburants augmente encore plus que ce qu’elle préconise. Elle veut une augmentation de six à dix centimes par an (certes durant les cinq années d’un mandat présidentiel), tandis que le gazole, par exemple, a pris trente centimes depuis le début de l’année, dont la moitié depuis la rentrée de septembre :
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Après avoir ratifié l’Accord de Paris, les États sont au pied du mur pour mettre en œuvre leurs nouvelles politiques énergie-climat. Il est temps maintenant de déclencher les changements dans les comportements de consommation, les choix d’investissements et les dynamiques technologiques qui permettront de limiter les émissions de gaz à effet de serre, dont l’accumulation dans l’atmosphère perturbe l’équilibre climatique.
Rappelons que pour déclencher cette transition vers une économie bas carbone, les mesures d’incitation positives – labels, subventions, crédits d’impôt, etc. – ne suffiront pas. Une politique effective dans ce domaine doit aussi s’appuyer sur des contraintes.
Ces contraintes peuvent être de trois types : des normes techniques (comme, en France, avec la norme de 50 kWh par m2/an pour les bâtiments neufs), une taxe carbone croissante ou encore un système de quotas.
Ces instruments sont incontournables et chacun peut conduire aux objectifs retenus. Mais ce sont probablement les politiques hybrides, combinant notamment normes et taxes, qui constituent le meilleur compromis.
Sortir des fausses alternatives
Depuis les débuts des négociations sur le climat, les économistes ont favorisé les instruments fondés sur les mécanismes de prix (la taxe carbone) ou de marché (les systèmes de quotas échangeables). Pour eux, la supériorité de ces instruments provient du fait qu’ils permettent (du moins en théorie) d’atteindre à moindre coût les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Dans la pratique, les politiques exclusivement fondées sur les prix sont socialement très mal acceptées.
Par ailleurs, les économistes considèrent que les politiques fondées sur les normes et les régulations sont généralement inefficaces : cela parce qu’elles ne permettraient pas un bon dosage de l’effort de réduction des émissions entre les différents secteurs et entre les différents acteurs.
Les gouvernements seraient donc condamnés à choisir entre des politiques théoriquement efficaces mais inapplicables et des politiques applicables mais inefficaces. Or c’est précisément de cette fausse alternative qu’il faut sortir.
La solution peut alors consister dans une mise en œuvre de « normes d’émission flexibles » par secteur d’activité, accompagnée d’un prix modéré du carbone.
L’exemple du transport automobile au Canada
Justin Trudeau en novembre 2015 à Paris lors de sa visite pour la COP21. Stéphane de Sakutin/AFP
Prenons l’exemple du Canada, où une taxe carbone entrera en vigueur en 2018. Si le gouvernement Trudeau tente de tenir ses engagements de réduction des émissions de CO2 uniquement à l’aide de cette taxe carbone, il devra alors s’assurer que son niveau atteint au moins 160 CAD/tCO2 en 2030. C’est un peu plus de 100 €/tCO2, ce qui correspond également aux objectifs retenus en France pour 2030.
Mais de même que la France n’a pas pu convaincre l’ensemble de ses partenaires européens ni sur l’objectif – ni même sur le principe – d’une taxe carbone à l’échelle de l’Union, de même le premier ministre Justin Trudeau rencontre de fortes résistances de la part des premiers ministres des dix provinces canadiennes. Ce sera en effet à ces territoires de choisir s’ils préfèrent la taxe ou d’autres instruments équivalents pour limiter les émissions.
Pour l’heure, Trudeau et les premiers ministres des provinces ont donc créé… des commissions d’étude ! Heureusement, l’une de ces commissions examine une approche qui permettrait de réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre des véhicules automobiles, et cela sans susciter une opposition irréductible de la part de l des citoyens ou de la classe politique dans les provinces.
Il s’agirait simplement de contraindre les constructeurs et distributeurs d’automobiles à incorporer dans leurs ventes un quota croissant de véhicules zéro émission ou basses émissions : en substance 10 % en 2020 et 70 % en 2030. À cette obligation serait associée une pénalité par véhicule hors quota, mais aussi la possibilité pour les constructeurs d’échanger entre eux une partie de ces quotas.
Réguler par les normes OU par les prix ?
Mais revenons aux arguments avancés par les économistes qui défendent une politique environnementale exclusivement fondée sur la taxation du carbone et appliquons-les à ce cas particulier du secteur automobile.
Premier argument : l’introduction d’une taxe stimulerait la recherche et le développement et permettrait de faire baisser le coût des nouvelles solutions. Mais il en va de même pour les « normes flexibles » qui ont l’avantage de fournir aux industriels un point fixe à moyen terme. Et elles laissent la question ouverte de savoir quel véhicule – 100 % électrique, hybride rechargeable, hydrogène, éthanol ou biodiesel – sera développé le plus efficacement par les constructeurs et ensuite le plus choisi par les consommateurs.
Second argument : l’absence d’une taxe carbone élevée ne conduirait pas à réduire les distances parcourues ; elle n’inciterait pas au développement des nouvelles solutions comme le covoiturage ou l’autopartage ou encore à l’utilisation des modes doux, vélo et marche à pied. On répondra que les nouvelles solutions de transport se développent déjà aujourd’hui alors même que le prix du carbone est nul ou faible.
Dernier argument : dans le cas d’une taxe ou de la mise aux enchères de quotas d’émission, les revenus créés pourraient être utilisés dans le cadre d’une grande réforme fiscale, notamment pour compenser les catégories de population les plus affectées par la politique de transition énergétique. Certains y voient même la base d’un nouveau contrat social.
C’est un argument fort. Mais on doit aussi constater que l’expérience des 25 dernières années en Amérique du Nord ou en Europe doit inciter à la prudence dans ce domaine. Nulle part les recettes de la tarification du carbone n’ont jusqu’à aujourd’hui été suffisantes pour permettre une telle refondation de la fiscalité et des politiques de redistribution.
Cela parce que l’hypothèse d’un marché international des quotas est aujourd’hui hors d’atteinte, que l’expérience des marchés régionaux a abouti le plus souvent à des prix très faibles et très instables ; enfin, parce que les taxes carbone, lorsqu’on a pu les mettre en place, restent pour l’heure à un niveau faible.
Le meilleur des deux mondes : réguler par les normes ET par les prix !
Il faut ici insister sur le point suivant : la mise en œuvre de normes flexibles n’exclut pas du tout l’existence d’une taxe carbone ! Bien au contraire. Et parce qu’elle permet que cette taxe soit de niveau plus modéré, on pourrait même dire qu’elle la rend possible.
Une série d’études menées à la Simon Fraser University explore deux types de politiques climatiques : la première est fondée sur l’usage exclusif du signal-prix à l’aide d’une taxe carbone ; la seconde combine signal-prix et introduction de normes flexibles dans les différents secteurs.
Les résultats sont clairs : dans le premier cas, le niveau de la taxe nécessaire pour tenir l’Accord de Paris est tel qu’il paraît difficilement acceptable, du moins pour le Canada ; dans le second cas, le niveau de prix nécessaire est beaucoup plus modeste et donc certainement plus acceptable.
Les émissions sont exprimées en mégatonnes d’équivalent en dioxyde de carbone. Rapport d’inventaire national 1990-2015 : Sources et puits de gaz à effet de serre au Canada
On voit ainsi se construire une hypothèse qui devrait retenir l’attention de tous les économistes et spécialistes de politiques publiques soucieux de la mise en œuvre pratique de la transition écologique : entre la norme et le signal-prix, on n’est pas obligé de choisir !
Les politiques les plus performantes sont probablement celles, hybrides, qui combinent normes flexibles et prix modéré du carbone.
Le prix permet de donner un signal d’ensemble à tous les acteurs économiques, à tous les niveaux de décision ; il permet aussi de créer des recettes fiscales pour le financement de la transition. La norme flexible permet de fixer des dates de sortie pour les options trop intensives en carbone et de garantir une pénétration des options alternatives suffisamment rapide pour répondre à l’urgence climatique.
Les économistes devraient alors se consacrer à l’exploration des différents secteurs – transports, bâtiment, industrie, production d’électricité – afin d’identifier la nature des politiques « normes flexibles et prix modéré du carbone » les mieux adaptées aux caractéristiques, opportunités technologiques et contraintes propres à chaque secteur et à chaque pays.
En 1992, deux personnalités phares de l’économie de l’environnement, Maureen Cropper et Wallace Oates, prônaient cette approche non-dogmatique et pragmatique de la régulation environnementale. Vingt-cinq ans après, leur programme de recherche demeure d’une extraordinaire actualité.
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Bientôt la COP21 à Paris, initiative des pays industrialisés, sensée lutter contre le « réchauffement climatique ». On va encore mettre en avant, les « bonnes résolutions » des pollueurs, et ça restera encore et toujours, des mots sur des rapports alarmistes, des déclarations de bonne conduite, à l’instar des moult G 8/20/ etc… A moins que…… Des enfants américains attaquent en justice leur gouvernement pour ne pas prendre en compte les droits des générations futures. Des insulaires du Pacifique, menacés par la montée des océans, tentent de traîner les gros pollueurs devant les tribunaux. Aux Pays-Bas, des magistrats viennent même de condamner l’Etat néerlandais pour manquement à son devoir de vigilance en matière d’émissions de CO2. Les actions en justice contre l’indifférence des Etats et des gros pollueurs se multiplient. La notion de crime climatique pourrait être reconnue par la Cour pénale internationale. C’est en tout cas ce que défend la juriste Valérie Cabanes, qui est reçue ce 25 septembre par François Hollande. C’est une lacune du droit international. Comment garantissons-nous aux générations futures le droit de vivre dignement dans un environnement sain ? Des déclarations – celles de Stockholm, de Rio et de Vienne – appellent à reconnaître notre droit à un environnement sain et notre devoir de le léguer aux générations suivantes. Mais aucune sanction n’est prévue pour ceux qui menacent ce droit, il n’a même pas été élevé au rang de droit fondamental de l’homme. Et pourtant il en va de la pérennité des conditions de la vie sur terre. Le réchauffement climatique mais aussi toutes les autres limites planétaires que nous avons franchies ou que nous sommes sur le point de franchir – érosion de la biodiversité, déforestation massive, pollution des eaux et des sols, acidification des océans – sont des conséquences directes de nos modes de consommation et de production depuis l’avènement de l’ère industrielle. En 150 ans, en misant sur son développement et son confort via les énergies fossiles et l’exploitation effrénée des ressources terrestres, l’homme a bouleversé l’écosystème terrestre. Et nos choix menacent aujourd’hui la Paix et la sécurité humaine. Quand des enfants font trembler des industriels Si l’on veut limiter le réchauffement climatique, il faudra bien remettre en question notre modèle économique car celui-ci s’est construit sur l’usage des combustibles fossiles (pétrole, gaz, charbon). A-t-on vraiment amorcé la transition énergétique qui s’impose ? On peut en douter. En 2012, 775 milliards de dollars ont été attribués à l’exploration, la production et l’utilisation des combustibles fossiles contre 101 milliards pour les énergies renouvelables. Les technologies de demain existent, elles ne sont juste pas promues. Face à cette inaction, des citoyens, du Pacifique à l’Arctique, engagent des procédures judiciaires. Pour protéger leur avenir, des jeunes américains se sont regroupés en 2011 et ont intenté ce qu’on appelle aux États-Unis une « class action » contre six agences fédérales américaines. Kids vs. Global Warming (« Enfants contre le réchauffement climatique ») représentée par son fondateur Alec Loorz, activiste depuis l’âge de 12 ans, et WildEarth Guardians (« Guardiens de la Terre sauvage ») représentée par son fondateur Xiuhtezcatl Martinez, 14 ans, ont attaqué collectivement le gouvernement américain. Celui-ci est accusé par les jeunes plaignants d’avoir condamné leur avenir en ne mettant pas en place une stratégie pour éviter le scénario catastrophe d’une augmentation de 2°C d’ici à la fin du siècle. La Cour suprême a rejeté la plainte début mai 2014 considérant qu’elle n’avait pas la compétence pour protéger des ressources naturelles. L’affaire a cependant fait trembler la plus grande association d’industriels américains, l’American Association of Manufacturers, qui représente notamment les intérêts du secteur des énergies fossiles. Les peuples arctiques face à la fonte des glaces Les peuples arctiques, dont les moyens d’existence sont menacés par la fonte des glaces, ont eux-aussi décidé de déposer une plainte contre le gouvernement américain auprès de la Commission interaméricaine des Droits de l’Homme. …/… L’union des insulaires face aux gros pollueurs Sous d’autres latitudes, dans le Pacifique, les insulaires crient au secours face à la submersion de leurs lieux de vie. Ils revendiquent leur droit de traîner les gros pollueurs en justice. …/… L’État néerlandais condamné à agir pour protéger l’environnement A l’approche de la COP21, et en analysant les engagements déjà mis sur la table, on réalise que nos gouvernants sont incapables de faire des propositions où l’intérêt global – à savoir la sûreté de la planète – primerait sur l’intérêt national. …/… Les secteurs polluants doivent répondre de leurs décisions Mais pour le mouvement End Ecocide on Earth, il faut aller encore plus loin. …/…
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La dernière génération de modèles couplés océans-atmosphères (CMIP6), qui seront notamment utilisés par le GIEC pour l’élaboration de son 6ème rapport d’évaluation, se base sur une plage de sensibilité climatique plus large que celle des modèles des générations précédentes. Selon une étude publiée en juin 2020 dans la revue Science Advances, les causes de l’élargissement de cette fourchette de valeurs sont dues aux incertitudes portant sur les interactions nuages-aérosols et la microphysique des nuages. Dans ces conditions il sera intéressant de voir dans quelle mesure le GIEC dans son sixième rapport d’évaluation (et notamment son résumé à l’intention des décideurs) portera ces incertitudes à la connaissance du public ou bien persistera dans son parti pris d’alarmisme. La sensibilité climatique, un concept à la base de la science du climat. Par sensibilité climatique on entend le réchauffement de la surface de la planète résultant d’un doublement de la concentration de Co₂ dans l’atmosphère par rapport aux niveaux préindustriels. Cette question est au cœur de la science du climat : en effet, le niveau de Co₂ est passé de 280 parties par million (ppm) à environ 417 ppm aujourd’hui. Au rythme actuel des émissions, la concentration pourrait donc atteindre 560 ppm, soit le double de ses niveaux préindustriels vers 2060. Les scientifiques utilisent deux mesures principales de la sensibilité au climat : La dernière génération de modèles climatiques (CMIP6) suggère une plus grande sensibilité climatique. Un calcul théorique montre qu’en l’absence de rétroactions qui peuvent amplifier ou atténuer l’effet du réchauffement, un doublement de la concentration de Co₂ dans l’atmosphère provoquerait un réchauffement d’un peu plus de 1° C. Ce sont ces rétroactions qui ont conduit le GIEC à estimer un niveau de réchauffement se situant dans une fourchette large allant de 1°C à 4,5 °C qui est resté la même depuis le rapport Charney en 1979. La dernière génération de modèles couplés océans-atmosphères (CMIP6), qui seront notamment utilisés par le GIEC pour l’élaboration de son 6ème rapport d’évaluation, se basent sur une plage de sensibilité climatique à l’équilibre (ECS) se situant dans une fourchette 1,8 °C – 5,6°C, plus large que celle des modèles des générations précédentes (2,1 à 4,7°C) avec une moyenne de +3,2°C. La plage de réponse climatique transitoire TCR des modèles CMIP6 serait quant à elle de 1,7°C (1,3°C à 3,0°C) sensiblement supérieure à celle des modèles de la précédente génération. Le diagramme ci-dessous fournit les valeurs ECS pour chacun des 40 modèles CMIP6 disponibles à ce jour. Quatorze d’entre eux, surlignés en jaune, ont un ECS supérieur à 4,5°C, et onze d’entre eux ont des sensibilités supérieures à celle du modèle le plus élevé du CMIP5 (par exemple 4,7 °C). Or les modèles de la génération CMIP5 surestimaient le réchauffement. Avec des sensibilités plus élevées cette tendance au « surchauffement » va s’amplifier : selon Carbon Brief, la moyenne multi modèle des modèles CMIP5 appliquée à la période 1970 à 2019 réchauffait 10 % de plus que les observations ; celle des modèles CMIP6 disponibles jusqu’à présent réchauffe 16 % de plus que les observations. Principales incertitudes : les interactions nuages-aérosols et la microphysique des nuages. Selon Gerald Meehl (NCAR) auteur principal d’une étude publiée en juin 2020 dans la revueScience advances, les valeurs fournies par les 39 modèles (CMIP6) qui doivent alimenter le prochain rapport du GIEC soulèvent de nombreuses questions car les données paléoclimatiques ne permettent pas de trancher la question de la sensibilité climatique réelle. Son étude a déterminé que les rétroactions des nuages et les interactions nuages-aérosols sont les causes les plus probables des valeurs élevées de l’ECS dans les modèles CMIP6. Les différents types de nuages n’ont pas le même effet sur le climat. Les plus bas ont une influence largement refroidissante car ils réfléchissent la lumière du soleil vers l’espace. Les nuages élevés et minces composés de cristaux de glace sont plus ou moins transparents à la lumière du soleil, mais absorbent le rayonnement infrarouge sortant, réémettant une petite fraction et réchauffant ainsi la planète. Dans l’ensemble, les nuages provoquent un forçage net négatif (20 W m-2) par rapport à une Terre sans nuage. Les aérosols, qui peuvent être émis naturellement par les volcans et d’autres sources ainsi que par l’activité humaine, réfléchissent également la lumière du soleil et ont un effet de refroidissement. Mais ils interagissent également avec les nuages, modifiant leur formation et leur luminosité et, par conséquent, leur capacité à chauffer ou à refroidir la surface. De plus, les processus de formation des nuages se déroulent à des échelles très fines, ce qui a rendu difficile la simulation précise par les modèles. La sensibilité climatique : un sujet de recherche majeur Étant donné que les valeurs ECS plus élevées dans certains modèles semblent liées aux rétroactions des nuages et aux interactions nuages-aérosols, Gerald Meehl et ses coauteurs estiment qu’il est encore trop tôt pour conclure définitivement que la sensibilité du climat est plus élevée que prévu. Il s’agit d’un sujet de recherche majeur qui selon les auteurs doit être poursuivie dans le cadre du « Programme mondial de recherche sur le climat » (WCRP World Climate Research Programme), organisme qui qualifie de « Great challenge » les travaux en cours sur l’évaluation de la sensibilité du climat compte tenu du manque de compréhension des processus intervenant dans la formation des nuages. Il est d’autre part intéressant de constater que les estimations basées sur des enregistrements climatiques instrumentaux montrent une sensibilité climatique moindre que les estimations basées sur les modèles ou les données paléoclimatiques. Les approches basées sur les modèles et les paléoclimats fournissent rarement des estimations de sensibilité inférieures à 2°C, alors que les approches qui utilisent des données instrumentales en ont souvent. La figure 3 ci-dessous illustre la gamme des sensibilités trouvées par différents types d’études. Chaque barre colorée montre pour un type d’étude, la médiane des estimations hautes et basses de la sensibilité, pour toutes les études publiées depuis l’an 2000. La médiane des meilleures
estimations étant représentée par un point noir.
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Les émissions destinées à informer le public évoquent la plus grande catastrophe nucléaire de notre histoire et les effets potentiels des radiations. Chacun se garde pourtant d’avancer le moindre chiffre, alors que ces données sont publiées chaque année. Cette recherche de titres racoleurs n’est pas sans rappeler l’alerte des médias lors de l’arrêt pour « incident » du réacteur n°1 de Fessenheim, il y a quelques jours, dont on a omis de nous signaler la remise en route juste après. Le défaut d’étanchéité ayant été réparé ne concernant d’ailleurs pas la zone nucléaire. Ce mois-ci, l’Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire (IRSN) vient de publier le bilan conjoint de l’Université Médicale de Fukushima, de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) et du Comité scientifique de l’ONU (UNSCEAR). Ce suivi épidémiologique concerne 2 055 383 personnes de la préfecture de Fukushima et les 4 392 salariés de TEPCO, ainsi que les 36 177 salariés des sociétés sous-contractantes ayant travaillé à la centrale de Fukushima Dai-ichi entre le 11 mars 2011 et le 31 décembre 2014. Les 360 000 enfants de la préfecture de Fukushima faisant l’objet d’un suivi spécifique de la fonction thyroïdienne. Le silence des médias sur ce rapport est assourdissant ! Personne ne semble intéressé par son bilan. Celui-ci indique qu’aucun des 9 décès des employés de la centrale ne serait imputable à l’accident. Il évalue, parmi les 174 plus exposés d’entre eux et qui ont reçu plus de 100mSv (millisieverts), le développement ultérieur statistique à 2 cas supplémentaires de cancer et 1 de leucémie par rapport au risque du taux de base. Ajoutant que La dose moyenne reçue par ces travailleurs serait de 23.11mSv, tandis que 62.2% de la population aurait reçu une dose inférieure à 1mSv. Douze personnes auraient reçu plus de 15mSv, la plus forte dose reçue étant 25mSv. Le rapport mentionne : Il est encore prématuré de tenter d’évaluer les conséquences à long terme des rejets inacceptables de la centrale, le propos n’étant pas de minimiser le risque nucléaire, encore moins d’en banaliser les effets. Et tout doit être mis en œuvre pour en renforcer la sécurité, ainsi que pour favoriser la recherche permettant d’envisager une alternative pérenne à la technologie nucléaire actuelle. Mais comment admettre le battage médiatique complaisant, brandissant le souvenir des 20 000 morts dus au tsunami, pour mettre en avant des imprécations qui font semblant d’ignorer les données chiffrées des études disponibles et leurs comparaisons avec les taux de base ? Une information, même critique, sur ces études aurait été pourtant éminemment constructive, leur émanation de l’ONU de l’OMS de l’IRSN et de l’Université Médicale de Fukushima ne les lavant pas pour autant de tout soupçon. Ce bilan critique, aussi choquant que cela puisse paraître, pourrait notamment être mis en parallèle avec les 7 millions de décès prématurés, chaque année dans le monde, selon l’OMS, en raison de la pollution de l’air, le charbon en étant le principal responsable. Selon Health and Environnement Alliance, la seule facture sanitaire du charbon en Europe s’élèverait à 43 Md€ par an. Bien que moins médiatiques, ces victimes ne représentent pourtant pas un risque mais des décès avérés. L’Allemagne comble l’intermittence de sa production par une électricité à base de charbon/lignite qui représente 44% de son électricité. Serait-il écologiquement incorrect d’en rappeler les effets collatéraux ? La prise de conscience des effets sanitaires considérables du charbon est d’ailleurs une des raisons de l’ambitieux programme nucléaire chinois, considéré officiellement par Pékin comme « énergie renouvelable ».
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Le Conseil d'État a rejeté jeudi deux recours en référé suspension des associations Agir pour l'Environnement et Priartem contre la procédure d'attribution des fréquences pour la 5G et se prononcera sur le fond "avant l'été". "Saisi par deux associations de défense de l'environnement, le Conseil d'État a estimé qu'il n'y avait pas d'urgence justifiant la suspension des textes relatifs au déploiement de la 5G", a-t-il indiqué dans un communiqué. "Il se prononcera sur le fond du dossier avant l'été 2020", précise-t-il. Agir pour l'Environnement et Priartem avaient déposé mi-février quatre recours, deux au fond et deux en référé suspension contre un arrêté et un décret portant sur le déploiement de la 5G. L'Autorité de régulation des télécoms (Arcep) a lancé fin décembre la procédure d'attribution des fréquences radio comprises entre 3,4 GigaHertz et 3,8 GHz, dont les conditions sont précisées dans un arrêté publié le 31 décembre. Le décret du 31 décembre porte sur les redevances. Permettant de transmettre beaucoup plus rapidement que la téléphonie mobile actuelle de très grandes quantités de données, la 5G promet le développement du streaming, de la voiture autonome ou des objets connectés. Mais elle suscite également de nombreuses inquiétudes, liées à son potentiel impact sanitaire ou environnemental. Les associations "critiquent notamment l'absence d'évaluation environnementale préalable au déploiement de la 5G, et ses conséquences environnementales et sanitaires", rappelle le Conseil d'Etat. "Après avoir constaté que les premières autorisations d'utilisation de fréquences délivrées aux opérateurs mobiles ne pourraient donner lieu à des communications effectives utilisant le nouveau standard que sur des points limités et seulement à partir de l'été, et prenant en compte l'intervention d'une décision au fond avant l'été 2020, le juge des référés a en conséquence estimé que l'urgence qui justifie son intervention n'était pas constituée", selon le communiqué.
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La COP26 était attendue de pied ferme. Prévue pour 2020, elle a été repoussée en raison de la pandémie de Covid-19. Puis, il s’agissait d’une étape majeure pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris.
Selon le sixième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publié en août dernier, l’urgence climatique n’a jamais été aussi pressante. Dès lors, quelques jours après l’adoption du Pacte de Glasgow, il est temps de faire un retour sur les résultats de cet évènement, aussi bien sur place que sur papier.
Nous sommes des chercheurs de l’Université d’Ottawa et de l’Université de Cambridge en droit et gouvernance de l’environnement. Nous avons eu le privilège d’observer la COP26 pour le Centre québécois du droit de l’environnement, dont trois d’entre nous sur place à Glasgow.
De gauche à droite : Thomas Burelli, Lauren Touchant et Alexandre Lillo, les trois représentants du Centre Québécois du droit de l’environnement à la COP26. Thomas Burelli, Author provided
À lire aussi : Climat : le rapport du GIEC est bouleversant. Il est maintenant temps d’agir
L’organisation de la COP26 : accès, inégalités et transparence
Organisée en temps de pandémie, cette COP (Conférence des Parties à l’Accord de Paris) avait une saveur exceptionnelle. Marquée par la complexité et l’incertitude de son organisation, les enjeux d’accès ont été omniprésents.
L’accès physique au site a été un défi dès les premiers jours. La combinaison des restrictions sanitaires et des mesures de sécurité a entraîné de longues attentes pour de nombreux participants, allant parfois jusqu’à plusieurs heures. L’embouteillage était prévisible : un seul point d’entrée et la distribution de près de 40 000 accréditations, alors que la capacité du site a été limitée à environ 10 000 personnes en raison des restrictions sanitaires. De plus, les questions d’accès se sont très vite muées en enjeux d’égalité.
Le président de la COP26, Alok Sharma, a dû faire face à de complexes problèmes d’organisation. (AP Photo/Alberto Pezzali)
D’abord, des incidents quant aux normes d’accessibilité ont été déplorés. De nombreuses critiques ont également été formulées à l’égard des obstacles auxquels les délégués des pays du Sud ont fait face pour parvenir aux tables des négociations.
Les restrictions de voyages, les problèmes de visa, l’accès au vaccin contre la Covid-19 ou à un logement abordable ont contribué à l’absence de plusieurs pays et mouvements citoyens et à rendre cette COP plus exclusive. La présence et le rôle des représentants autochtones ont également été des points de discorde dans les débats publics entourant l’événement.
Les questions d’accès ont fait écho à celles de transparence, puisque l’obtention d’une accréditation ne garantissait pas de pouvoir assister aux discussions critiques se déroulant à la COP26. Par exemple, les observateurs canadiens présents n’ont pas eu l’autorisation d’assister à la conférence de presse du premier ministre du Canada. Les discussions autour de l’article 6 de l’Accord de Paris ont aussi été le théâtre de débats sur l’inclusion des observateurs dans les négociations.
Le premier ministre Justin Trudeau et le ministre de l’Environnement Steven Guilbeault en conférence de presse, le 2 novembre, à Glasgow. La Presse canadienne/Sean Kilpatrick
Que retenir des négociations : succès ou échec ?
1. L’objectif de 1,5 degré vivant, mais dans un état critique
Les États n’ont pas adopté de nouveaux engagements en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le cadre du Pacte de Glasgow. Ils reconnaissent néanmoins — comme le recommande le GIEC — l’importance de réduire les émissions globales de 45 % d’ici à 2030 par rapport au niveau de 2010 et d’atteindre la carboneutralité autour de 2050.
Il existe néanmoins un très grand décalage entre ces cibles et les engagements étatiques pris à ce jour, qui pourraient nous mener à une augmentation des émissions de 13,7 % par rapport au niveau de 2010. Il est d’ailleurs inquiétant de constater que seuls 112 États ont mis à jour leurs contributions nationales. À ce titre, les États qui n’ont pas communiqué la mise à jour requise cette année sont invitées à le faire le plus rapidement possible, et ce, avant la prochaine COP. On peut donc se réjouir que l’objectif d’élévation de température à 1,5 degré demeure « en vie » dans le régime climatique, mais les mesures concrètes pour y arriver manquent encore.
2. Des avancées inédites pour en finir avec les énergies fossiles
Une des avancées les plus importantes de la COP26 vient de la mention des énergies fossiles et du charbon dans le Pacte. En effet, pour la première fois, l’éléphant dans la pièce a été inclus dans le résultat d’une COP. Les Parties sont appelées à accélérer les efforts pour diminuer progressivement le recours à l’exploitation traditionnelle du charbon et à éliminer les subventions « inefficaces » aux énergies fossiles.
La mine de charbon à ciel ouvert de Fuxin, en Chine. Pour la première fois, l’éléphant dans la pièce a été inclus dans le résultat d’une COP. Shutterstock
Il était temps, même si la formulation du texte a été affaiblie à la dernière minute. Soulignons à ce titre la forte présence des lobbys des énergies fossiles durant les négociations.
La COP26 a aussi été l’occasion du lancement ou du renforcement de certaines alliances entre États. C’est par exemple le cas de l’alliance Énergiser au-delà du charbon, co-fondée par le Canada, qui vise l’élimination des centrales au charbon traditionnelles. Elle compte aujourd’hui 165 membres (gouvernements nationaux, régionaux et diverses organisations), dont 28 qui s’y sont joints durant la COP26.
Autre exemple, la Beyond Oil & Gas Alliance, à laquelle a adhéré le Québec (mais pas le Canada), vise l’élimination progressive de l’exploitation des énergies fossiles. Enfin, une vingtaine d’États, dont le Canada, se sont engagés à mettre fin aux nouveaux financements publics internationaux pour l’exploitation du charbon, du pétrole et du gaz d’ici la fin de 2022.
Ces accords en marge du processus multilatéral permettent d’entamer des actions là où il n’existe pas de consensus au sein de la communauté internationale.
Thomas Burelli et Lauren Touchant dans la zone action (média et conférences) sur le site de la COP26. Thomas Burelli, Author provided
3. Cible manquée pour aider les pays du Sud
Lors de la COP15 à Copenhague, en 2009, les pays développés se sont engagés à aider financièrement les pays du Sud à atténuer les changements climatiques en mobilisant une diversité de sources financières à hauteur de 100 milliards USD par an avant 2020. Cet objectif n’a malheureusement pas été atteint.
Lors de la COP26, le Canada et l’Allemagne ont fait preuve de leadership pour mobiliser de nouvelles sommes, qui doivent aider les pays vulnérables à s’adapter. Le Canada avait d’ailleurs annoncé, lors du sommet du G7, qu’il doublait sa contribution à environ 1 milliard USD par an, pendant 5 ans.
Reconnaissant l’échec des pays développés, le Pacte de Glasgow les exhorte à atteindre la cible des 100 milliards par an le plus rapidement possible, en attendant qu’un nouvel objectif beaucoup plus ambitieux soit fixé en 2025. Ils sont parallèlement incités à au moins doubler leurs contributions en faveur de l’adaptation aux changements climatiques dans les pays en développement.
Au cours des négociations sur le financement climatique, les pays du Sud et les États insulaires ont réclamé la mise en place d’un mécanisme de financements pour les pertes et dommages que les efforts d’adaptation ne sauront éviter. Le Pacte de Glasgow ne livre pas sur cette demande et prévoit uniquement un « dialogue » sur la question et l’allocation d’un financement, encore inconnu, au Réseau de Santiago.
La COP26 marque donc des promesses brisées en matière de finance climatique et n’apporte pas de nouvelles cibles précises pour aider les pays du Sud et les pays insulaires à faire face à l’urgence, alors que leurs besoins augmentent de manière exponentielle.
Kristina E. Stege, déléguée des Îles Marshall, assiste à une séance plénière. La COP26 n’apporte pas de nouvelles cibles précises pour aider les pays du Sud et les pays insulaires à faire face à l’urgence climatique. (AP Photo/Alberto Pezzali)
4. Des mécanismes pour le transfert d’émissions finalement adoptés, mais imparfaits
Un des objectifs clés de la COP26 était d’élaborer les règles pour les mécanismes de transferts d’émissions établis à l’Article 6 de l’Accord de Paris, permettant à certains pays ou certaines entreprises d’acheter des crédits générés par d’autres en même temps qu’ils réduisent leurs propres émissions.
Les Parties ont été incapables d’adopter les règles nécessaires à la COP 24 à Katowice ou à la COP 25 à Madrid. Leur adoption à Glasgow peut donc être considérée comme un succès.
On peut être plus critique du résultat de Glasgow quant aux impacts que certains projets de transferts d’émissions peuvent avoir sur les communautés locales. Depuis la COP21, plusieurs propositions ont été faites à ce sujet, incluant la possibilité de créer un recours fondé sur les droits humains contre la certification de certains projets.
En effet, comme le montrent des cas au Chili et au Panama, de nombreux crédits autorisés par le Protocole de Kyoto sont associés à des violations de droits. Une possibilité d’appel a été adoptée à Glasgow, mais elle est fragile. Face au signal d’alarme lancé notamment par Amnesty International, l’achat de crédits carbone par les gouvernements, les entreprises et les particuliers au Canada est donc loin d’être une option sans embûches pour arriver à net zéro.
Le regard déjà tourné vers la prochaine COP
Selon le premier ministre canadien, alors que « Paris a promis, Glasgow doit livrer. » Or, force est de constater que Glasgow n’a pas livré monts et merveilles. La COP26 a certes été l’occasion de certaines avancées et de nouvelles annonces, mais les engagements étatiques — en plus de devoir passer l’épreuve de leur mise en œuvre — sont largement en deçà de ce qu’exige la science.
L’objectif de 1,5 degré est toujours vivant, tel que l’a souligné le président de la COP26, mais il est à se demander si ce maintien en vie n’est pas artificiel. Diverses estimations produites avant et pendant les négociations afin de tenir compte des nouveaux engagements prévoient une élévation de température de 1,8 degré à 2,7 degrés, mais les mesures pour atteindre ces engagements sont souvent absentes.
La ministre de l’Environnement d’Égypte, Dre Yasmine Fouad, à Glasgow. Son pays accueillera le prochain sommet, la COP27, en 2022. (AP Photo/Alberto Pezzali)
Nous sommes encore loin de l’objectif de maintien de l’élévation à 1,5 degré, qui engendrerait tout de même de très graves conséquences pour nos sociétés et qui aurait un impact accru sur les pays, les groupes et les individus les plus vulnérables.
Outre les enjeux sanitaires qui se profilent à nouveau à l’horizon, la COP27, qui se tient en Égypte l’année prochaine, sera une rencontre majeure puisque la Convention des Nations unies sur les changements climatiques fêtera son trentième anniversaire. Vu le manque de progrès accompli depuis le Sommet de la Terre en 1992, la COP27 devra surtout servir à atteindre les objectifs fixés.
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Une vingtaine de militants écologistes d'Extinction Rebellion (XR) se sont introduits vendredi sur une piste de l'aéroport d'Orly qui vient de rouvrir après presque trois mois de fermeture en raison de l'épidémie de coronavirus, interrompant "brièvement" l'activité selon ADP. "Ils sont entrés par effraction sur une piste" en passant par une "clôture" située sur la commune de Wissous (Essonne), a précisé une source aéroportuaire. Quinze personnes ont été placées en garde à vue pour "entrées en zone réservée" et "dégradations" notamment, a ajouté une autre source aéroportuaire. Selon les images diffusées sur le compte Twitter de XR, les militants qui réclament l'arrêt du trafic aérien, qui contribue aux émissions de gaz à effet de serre, ont installé des banderoles devant un avion présent sur la piste : "sauvons les vivants pas les avions" ou "15 milliards pour relancer la catastrophe". "Le gouvernement essaie de faire une opération de com' sur l'interdiction de quelques vols intérieurs mais - en même temps - il finance à coups de milliards d'argent public la relance de l'industrie aéronautique. Quelle est la logique ?", ont-ils dénoncé dans un communiqué sur cette opération baptisée "oiseau de feu". "Extinction Rebellion demande une politique courageuse pour lutter contre le changement climatique et l'effondrement de la biodiversité. Pas des mesures hypocrites ou lâches. Nous demandons la seule mesure qui s'impose : l'interdiction de TOUS les vols intérieurs. Maintenant !", ont-ils ajouté. "C'est un symbole de faire face à un avion, pour faire face à ce qui nous met en danger", a déclaré par téléphone Franck, un membre de l'organisation, assurant que les militants avaient prévenu la sécurité aérienne 20 minutes avant leur entrée dans l'enceinte de l'aéroport. Il s'est étonné du temps de réaction des forces de l'ordre à leur opération. "Nous nous attendions à une réaction plus rapide. Ça en dit long sur la sécurité, n'importe qui peut entrer", a-t-il dénoncé. Le groupe ADP a confirmé l'intrusion des militants, assurant qu'il porterait plainte. "L'exploitation aéroportuaire a été brièvement interrompue. Les opérations aériennes ont pu reprendre en toute sécurité sur les autres pistes de l'aéroport, en pleine coordination avec les services compétents de l'Etat", a-t-il indiqué. ADP "devra travailler sur une sécurisation renforcée de l'accès des zones aéroportuaires", a déclaré une porte-parole du secrétariat d'Etat aux Transports après l'intrusion. "Suite aux événements survenus à Orly (le secrétaire d'Etat aux Transports) Jean-Baptiste Djebbari s'est entretenu avec ADP qui devra travailler sur une sécurisation renforcée de l'accès des zones aéroportuaires", a-t-elle ajouté.
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Au cours du dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), le 7 mars 2016, Manuel Valls, alors Premier ministre de la France, avait déclaré : « Il y a l’antisionisme, c’est-à-dire tout simplement le synonyme de l’antisémitisme et de la haine d’Israël ». Devant les mêmes instances, cette fois un parterre de plus de 1 000 invités, munis d’un badge, « Tous unis contre l’antisémitisme », Emmanuel Macron, chef de l’État français, a accédé à la demande formulée, quelques minutes plus tôt, par Francis Kalifat, président du CRIF. Le président de la République française a ainsi annoncé que la France allait adopter dans ses textes de référence, la définition de l’antisémitisme validée par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA), c’est-à-dire élargie à l’antisionisme. L’antisionisme est « une des formes modernes de l’antisémitisme », a souligné le chef de l’État français. On ne peut que déplorer le simplisme et l’inculture que dévoilent ces propos, pourtant tenus par les plus hautes autorités de l’État français ainsi que leur dangerosité dans le climat délétère qui accable la France depuis des années. Assurément, beaucoup d’antisémites aujourd’hui se sont recyclés dans l’antisionisme. C’est l’un des effets pervers de la criminalisation légale de la détestation des Juifs. Comme le torrent au courant duquel un barrage tente de faire obstacle, interdire légalement une haine, conduit cette haine à prendre d’autres chemins. On ne change pas les passions humaines par décret, et les paroles, aujourd’hui, d’Emmanuel Macron comme celles, hier, de Manuel Valls ne sont pas faites pour apaiser les esprits. Elles n’arracheront même pas les masques que portent les mauvais bergers du peuple français, qui se régalent déjà de leurs discours. Et s’il est un lieu où ces grands personnages ne devaient pas se livrer à des improvisations malheureuses, c’est bien devant le CRIF. Ils ne tiendraient évidemment pas le même discours devant des instances musulmanes. En même temps, ce qui est encore plus grave, c’est que ces paroles ont insulté tous les Juifs qui s’opposent au sionisme. Opposition qui ne date pas des exactions commises dans les territoires occupés par le gouvernement israélien, dirigé par Benjamin Netanyahou, dont Macron se fait, d’une certaine manière, le porte-parole en France. Des Juifs de renom s’opposent au sionisme depuis des décennies. En voici quelques exemples, qui montrent qu’avant même la création de l’État d’Israël, le ver était dans le fruit : FREUD : PAS L’OMBRE D’UNE SYMPATHIE POUR CETTE PIÉTÉ FOURVOYÉE En 1930, dans une lettre datée du 26 février, Sigmund Freud écrivait à son ami Albert Einstein : « Je ne peux trouver en moi l’ombre d’une sympathie pour cette piété fourvoyée qui fabrique une religion nationale à partir du mur d’Hérode, et pour l’amour de ces quelques pierres, ne craint pas de heurter le sentiment des populations indigènes. » (lettre du 26 février). L’immense philosophe que fut Martin Buber, cette « sentinelle de l’humanité », comme le qualifie son biographe, Domnique Bourel1, a eu le pressentiment, en 1927, que l’œuvre des colons juifs en Palestine était « funeste », reprenant, consciemment ou non, un qualificatif appliqué aux Juifs par Nietzsche lui-même. En 1919, en marge de la Conférence de paix de Versailles, au moment où est discuté le sort de la Palestine, Sylvain Lévi, qui siège dans la commission des affaires palestiniennes, souligne les problèmes inévitables que susciterait l’établissement d’une entité juive : la Palestine est un pays exigu habité par plus de 600 000 Arabes, elle ne pourrait recevoir tous les émigrés juifs européens qui désireraient y vivre sans que les premiers ne fussent dépossédés par les nouveaux venus. De plus, explique-t-il, l’existence d’une telle entité introduirait partout dans le monde juif le principe dangereux de la double allégeance. LES ANTISÉMITES SONT D’ACCORD AVEC LES SIONISTES Remontons encore le temps, jusqu’au 2 novembre 1917, l’année de la « Déclaration Balfour », selon laquelle « le Gouvernement de Sa Majesté [britannique] envisage favorablement l’établissement, en Palestine, d’un Foyer national pour le peuple juif ». Dans une lettre publiée par The Times, le 17 mai 1917, le président du Jewish Board of Deputies, Alexander, et le président de l’Anglo-Jewis Association, Claude Montefiore, tous deux hommes d’influence et de grande fortune, écrivent qu’ils ne peuvent soutenir le schéma politique du sionisme, car les Juifs, à leurs yeux, forment une communauté religieuse. Par conséquent, ils s’opposent à la création d’ « une nationalité séculière juive qui se fonderait sur un vague et obscur principe de race et de particularité ethnologique.» Claude Montefiore, petit neveu du grand Moses Montefiore, remet le couvert dans son opuscule intitulé Les Dangers du sionisme : « Nous savons que les sionistes s’obstinent à affirmer que les Juifs, même hors de Palestine, possèdent une nationalité propre. Et nous savons à quel point les antisémites sont d’accord avec les sionistes ». Autre figure marquante chez les Juifs du Royaume-Uni de cette époque, Lucien Wolf campe sur la même position. Toutefois, l’opposant Juif le plus farouche au projet de la Déclaration Balfour est lui aussi un grand nom de l’aristocratie juive : Edwin Montagu. Le fils cadet du puissant banquier Samuel Montagu voit avec horreur « les sionistes travailler à un édifice [l’État juif en Palestine] qu’il considérait comme un ghetto géant pour tous les Juifs du monde ». Seul ministre juif dans le gouvernement Lloyd George où il est secrétaire d’État à l’Inde, il est invité à participer aux délibérations du Cabinet de guerre lorsque la question de la Palestine y est évoquée. Jusqu’au bout, il s’opposera au projet de déclaration, y voyant une manifestation d’antisémitisme. Il exprime sa position dans un mémoire intitulé tout simplement The antisemitism of the present gouvernement. Lors des séances du Cabinet du 3 septembre et du 4 septembre, il s’exclame : « Si vous faites cette déclaration, chaque organisation, chaque journal antisémite, demandera de quel droit un Juif anglais, avec le statut, au mieux, d’étranger, a de prendre part au gouvernement de l’Empire britannique. » Et encore : « Comment puis-je négocier avec le peuple de l’Inde au nom du Gouvernement de Sa Majesté, si le Gouvernement de Sa Majesté décide que mon foyer national est en territoire turc ? » Il redoutait aussi de possibles effets de la déclaration sur les musulmans indiens. De fait, c’est pendant son absence de Londres que la Déclaration Balfour fut adoptée. En Inde, où il apprend la nouvelle, il s’exclame : « Notre gouvernement a porté un coup irréparable aux Juifs anglais. Il s’efforce d’établir un peuple qui n’existe pas ». LES JUIFS MIS EN DANGER PAR LE SIONISME On peut remonter plus avant dans le temps pour trouver trace des inquiétudes que suscitait le sionisme parmi les juifs. Par exemple, un organisme juif français, l’Alliance Israélite Universelle, dès le lendemain du premier Congrès sioniste à Bâle (29-31 août 1897), lançait cet avertissement prémonitoire : l’idée de la reconstitution d’un État juif au cœur du monde arabe, non seulement « met en danger les communautés juives vivant en terre d’islam, mais constitue une régression et un retour en arrière vers les temps où les juifs vivaient coupés de leurs voisins et formaient une race ». Rappelons que le premier congrès sioniste s’est tenu à Bâle en 1897 parce que la communauté juive allemande n’en voulait pas à Munich, où il avait, d’abord, été programmé. Aux yeux d’un Ludig Geiger, rédacteur en chef de la Allgemeine Zeitung des Judentums, il était impossible pour des Juifs allemands de participer au mouvement sioniste, car ils ne reconnaissaient qu’un seul peuple, le Volk germanique. La communauté juive française était particulièrement lucide sur les risques d’un retour à Sion, pour les Palestiniens, mais aussi pour les Juifs eux-mêmes. « Herzl a oublié de nous dire, demande le journal parisien L’Univers israélite, le 29 janvier 1897, ce qu’il comptait faire de la population arabe de la Palestine : devra-t-elle se retirer devant le flot des nouveaux arrivants et émigrer à son tour vers quelque terre inconnue ? Sera-t-elle, au contraire, autorisée à demeurer dans ses pénates, et quelle sera, dans ce cas, sa situation ? La considérera-t-on comme étrangère au pays où elle est née ? Mais alors vous la dépouillerez de sa nationalité et vous la condamnerez elle-même à l’intolérable sort dont vous voulez délivrer les Juifs de certains pays d’Europe. » On pourrait multiplier les références qui toutes aboutiraient au même résultat : toute une série de penseurs juifs parmi les plus éminents ont considéré que le sionisme avait des aspects antisémites ou nourrissait lui-même l’antisémitisme. Il est nécessaire de mentionner, à ce propos, que le fameux slogan : « La Palestine, une terre sans peuple pour un peuple sans terre », dont les sionistes ont usé et abusé pour « justifier » l’occupation et la colonisation des terres palestiniennes, est en fait d’origine chrétienne, comme je l’ai montré dans mon livre sur la Déclaration Balfour. C’est un certain Lord Schafetsbury (1801-1885) qui a lancé cette formule mystifiante (la Palestine était à cette époque belle et bien peuplée, habitée et cultivée comme depuis des siècles). Ce grand aristocrate anglais, humanitaire et réformateur, prêchait pour la « Restauration des juifs » (restoration of the Jews). Il appartenait à un courant chrétien millénariste qui croyait que pour accélérer le « Second Coming » ou le « Second Advent » (le retour de Jésus sur Terre), il fallait rassembler tous les Juifs de la planète et les envoyer en Palestine pour qu’ils assistent à la parousie christique – une manière pieuse de se débarrasser des Juifs de la diaspora avec de bons sentiments. Ici encore le sionisme est le fourrier d’un antisémitisme masqué. Auteur de Le Siècle Balfour (1917-2017), Ed. Pierre-Guillaume de Roux, Paris, 2018. — Sur le web
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Après avoir balayé le nord et l’Est de l’Europe la tempête Ciara a provoqué dans son sillage des vents violents dans les Alpes-Maritime et en Haute-Corse accompagnés d’une douceur remarquable et d’un assèchement de l’air sous le vent de la montagne (effet de foehn) augmentant le risque d’incendie. Il s’agit d’une configuration météorologique rare mais constitutive du climat azuréen et corse selon Météo-France. Le dernier événement de ce type avait eu lieu fin février 1990 à l’occasion de la tempête Viviane qui avait abouti à un record mensuel de chaleur à Bastia avec 23,9 °C le 27 février. Les tempêtes en France ne sont recensées de façon fiable que depuis le début des années 1980. En nous basant sur les données fournies par Météo France, nous avons cherché à savoir si 40 années d’historique mettent en évidence une tendance à l’aggravation. Il s’avère qu’il n’en est rien, ni pour la fréquence ni pour l’intensité. Une grande variabilité annuelle et pluri annuelle recouvrant une légère tendance à la baisse La figure ci-dessus présente l’évolution du nombre annuel de tempêtes entre 1980 et 2018. Le nombre d’évènements varie fortement d’une année à l’autre mais aussi sur un pas de temps multi-annuel. On note ainsi : Sur l’ensemble de la période, une légère tendance à la baisse est observée. Les tempêtes les plus sévères ont eu lieu au cours de la décennie 1990-1999 Le graphique ci-dessous représente les 40 tempêtes majeures observées en France depuis 1980 en terme de sévérité (indice SSIs[1]). Comme précédemment, on constate que le nombre d’événements majeurs a été plus important pendant les décennies 1980-1989 et 1990-1999 que depuis les années 2000. Aucune tendance climatique ne peut être établie sur l’évolution de leur intensité commente Météo France. Parmi les 335 tempêtes répertoriées depuis 1980 : Le graphique suivant présente les 25 tempêtes majeures survenues entre 1980 et juin 2019. On constate que sur les 10 tempêtes dites exceptionnelles, une est survenue pendant la décennie 2000-2010 (Xynthia ), deux pendant la décennie 1990-1999 (Lothar et Martin) et 7 pendant la décennie 1980-1990. Absence de lien avec le réchauffement climatique Le 5e rapport du GIEC (GIEC, 2013) n’accordait qu’un faible degré de confiance à la projection de l’évolution des trajectoires des tempêtes dans l’hémisphère Nord. Les études actuelles ne permettent pas de mettre en évidence une tendance future notable sur l’évolution du risque de vent violent lié aux tempêtes. Les projections ne montrent en effet aucune tendance significative de long terme sur la fréquence et l’intensité des tempêtes que ce soit à l’horizon 2050 ou à l’horizon 2100. [1] L’indice de sévérité SSI : l’indice SSI (Storm Severity Index) permet de caractériser au mieux les effets des vents forts à la meilleure résolution spatiale et temporelle, mais son calcul n’est possible qu’après 1995, date de disponibilité des données d’observations horaires. Pour cette raison il n’a pas été retenu pour l’étude de nos tempêtes. Toutefois, les cartes de sévérité basées sur cet indice sont proposées dans les fiches Tempêtes historiques dont la date est postérieure à 1995. Un événement tempête est qualifié de exceptionnel pour un indice SSIs supérieur à 12 ; fort pour un indice SSIs compris entre 4 et 12 ; modéré pour un indice SSIs inférieur à 4.
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La récession n’a décidément aucun avantage, même pas celui de réduire
les émissions de CO2. Une étude parue lundi 8 octobre dans la revue Nature Climate Change révèle que les émissions de gaz à effet de serre
augmentent quand les économies se développent mais ne baissent pas aussi vite en temps de récession. « Le déclin économique (...) ne s’accompagne pas d’une baisse des
émissions (de gaz à effet de serre) aussi importante que la hausse des
émissions à laquelle aboutit la croissance économique », a déclaré à
Reuters Richard York, professseur à l’université de l’Oregon, aux
Etats-Unis. Les émissions de CO2 augmentent ainsi en moyenne de 0,73% à chaque hausse de 1% du produit intérieur brut (PIB) par habitant, écrit
Richard York dans la revue, mais ces émissions ne baissent que de 0,43%
à chaque recul de 1% du PIB par habitant, ajoute-il, en se basant sur
des données de la Banque mondiale portant sur 150 pays entre 1960 et
2008. « Les usines ne ferment pas immédiatement, les gens n’arrêtent pas de
conduire » Cela s’expliquerait, selon lui, par le fait que les nouvelles
infrastructures mises en place en période de croissance, comme les
nouvelles habitations, routes ou usines, sont toujours utilisées en
temps de récession. « Quand les économies déclinent, les usines ne
ferment pas immédiatement, les gens n’arrêtent pas de conduire (bien
qu’ils puissent différer l’achat d’une nouvelle voiture) », explique
Richard York. Et les nouvelles constructions conservent les mêmes
besoins en chauffage ou air conditionné. Richard York estime que les économistes pourraient devoir repenser leur
méthode de calcul des émissions de CO2. La plupart des études partent du
principe que le PIB et les émissions évoluent en parallèle, que ce soit
à la hausse ou à la baisse. Ces conclusions « ne suggèrent pas forcément
que les émissions seront plus ou moins importantes que prévu par les
projections actuelles, mais elles suggèrent que cela dépendra plus
sensiblement de la façon dont les économies croissent (ou faiblissent) ». « Cela n’est pas seulement lié à la valeur du PIB mais également à la
façon dont il atteint cette valeur, qui peut correspondre à une
croissance lente mais régulière ou à une succession de périodes de forte
croissance et de récession », a-t-il dit. 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
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La lutte contre le réchauffement climatique est sans nul doute le plus grand défi que l'humanité devra relever ces prochaines années. Et le plus urgent aussi, comme en témoignent toutes les études sur le sujet. L'une des plus récentes, publiée lundi 14 janvier dans PNAS, relate la fonte accélérée des glaces de l'Antarctique ces dernières années qui pourrait aboutir, dans les prochains siècles, "à une hausse du niveau des océans de plusieurs mètres". Le rapport du GIEC, publié en octobre 2018, souligne lui aussi la gravité de la situation : "Les années à venir seront les plus déterminantes de notre histoire", car si le mercure continue de grimper au rythme actuel sous l'effet des émissions de gaz à effet de serre, il devrait atteindre +1,5°C entre 2030 et 2052, et +3°C à la fin du siècle. Pire, les scientifiques redoutent le déclenchement de tipping points, [points de bascule], des mécanismes provoqués par le dépassement des seuils critiques de températures au cours desquels les températures s'emballeraient même si l'on suspendait toute pollution. Et pourtant, face à ces constats dramatiques, les décideurs tardent à mettre en oeuvre les politiques radicales nécessaires, engendrant une vague de déprime chez les climatologues et de révolte chez les citoyens. Alors comment réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre dans les trente prochaines années, alors que 2017 et 2018 ont vu les émissions mondiales repartir à la hausse ? Selon certains experts, l'énergie nucléaire serait, si ce n'est la seule, du moins la meilleure arme. C'est ce que soutiennent le politologue Joshua S. Goldstein et l'ingénieur en énergie Staffan A. Qvist, dans une longue tribune publiée dans le Wall Street Journal. "Faire face à ce défi est une question morale, mais aussi un problème mathématique", expliquent-ils. L'équation est simple : "80% de l'énergie mondiale pour produire de l'électricité, chauffer les bâtiments ou alimenter les moteurs des avions et des voitures provient des combustibles fossiles", charbon, pétrole et gaz. Or la consommation d'énergie augmente année après année, à mesure que les pays se développent. Selon les calculs de ces deux experts, décarboner l'économie mondiale nécessiterait de produire l'équivalent de 100 billions [100 000 milliards] de kilowattheures "d'énergie verte" d'ici trente ans, soit 3,3 billions de kW/h par an. Dans ce but, parier sur les énergies solaires et éoliennes serait une erreur, selon eux, car même si tous les États imitaient les efforts de l'Allemagne, le pays en pointe dans ce secteur, il faudrait 150 ans pour produire 100 billions de kW/h "vert". Sans compter que les méthodes éoliennes et solaires sont loin d'être parfaites. D'abord, leur production d'énergie varie énormément en fonction des conditions : le vent pour l'éolien et la luminosité pour le solaire. Un réseau national a besoin d'une production stable et ne peut donc reposer uniquement sur ces sources-là. Il suffit de constater la situation en Allemagne qui, depuis la sortie du nucléaire, est restée une importante émettrice de pollutions carbonées (charbon, lignite) dans l'atmosphère à cause de ses centrales à charbon. Si le le renouvelable avait remplacé le charbon, ses émissions auraient largement diminué. Le stockage de l'énergie ne pourrait à lui seul suffire à pallier les variations de la production éolienne et solaire. Aujourd'hui, les stations de transfert d'énergie par pompage sont la première source de stockage d'énergie au monde. Il s'agit de bassins d'eau placés à différentes altitudes, qui fonctionnent comme des batteries, sauf qu'au lieu de les charger, il faut pomper l'eau en hauteur, et la "relâcher" afin de produire, plus tard, de l'électricité. Une technologie pouvant encore se développer à l'international, mais qui ne suffit pas à répondre aux besoins actuels et futurs de stockage. Quant aux batteries géantes lithium ion popularisées par le fabricant américain Tesla, elles, sont encore plus limitées que les bassins d'eau et leur processus de fabrication est très polluant. LIRE AUSSI >> Une batterie géante au coeur des Alpes "Le monde a besoin d'une source d'électricité ne produisant pas de CO², pouvant être rapidement construite en masse pour fournir énormément de puissance, de manière fiable, 24h/24 quelles que soient les conditions météorologiques, résument les deux auteurs. Et seule l'énergie nucléaire répond à toutes ces exigences". Selon les chiffres de l'Ademe, l'agence française de l'énergie, le nucléaire serait, au global, aussi peu polluant que les énergies renouvelables. Elle est, de surcroît, aussi peu mortelle que les énergies renouvelables. Comme le rappelle le Wall Street Journal, l'accident de Three Mile Island, en 1979 aux États-Unis, n'a fait aucun mort. Celui de Tchernobyl, en 1986 en URSS, a tué 60 personnes sur le coup et probablement quelques centaines ou milliers par la suite à cause des radiations. La catastrophe de Fukushima, au Japon en 2011, provoquée par le quatrième plus gros tremblement de Terre de l'histoire - et le tsunami qu'il a engendré - n'a fait qu'un seul mort (lié à la radioactivité) selon le gouvernement japonais. La rupture d'un barrage hydroélectrique en Chine en 1975 a engendré des dizaines de milliers de morts. La fuite de gaz en 1984 à Bhopal, en Inde, en a fait au moins 4 000. Ces industries ne sont pourtant pas autant décriées que le nucléaire. Et que dire des centrales à charbon, qui entraînent 23 000 morts prématurées en Europe chaque année, dont 1 200 en France, à cause des centrales des pays voisins - Allemagne, Pologne Royaume-Uni et Espagne ? Reste la question des déchets radioactifs, problématiques à long terme. Mais le charbon, le pétrole et le gaz le sont à très court terme. Le nucléaire, s'il n'est pas parfait, reste donc une arme efficace pour lutter contre le réchauffement climatique, un danger autrement plus pressant, résument Joshua S. Goldstein et Staffan A. Qvist Mort provoqués en Europe (par térawattheure) en fonction des différentes énergies non-renouvelables, selon l'étude "Electricity generation and health", publiée en 2007 dans The Lancet. The Lancet/Environnemental Progress/Ans Les deux auteurs omettent néanmoins plusieurs critiques. D'abord, investir uniquement dans le nucléaire aurait aussi un effet négatif, celui de freiner l'investissement dans de nouvelles technologies d'avenir - biomasse, amélioration du stockage, etc. Ensuite, le nucléaire n'est pas une énergie renouvelable. Selon un rapport de l'OCDE, les réserves actuelles d'uranium, ressource utilisée pour alimenter les réacteurs nucléaires, sont suffisantes pour plus de 100 ans de fonctionnement, à condition que la consommation n'augmente pas. Les réacteurs de quatrième génération - encore expérimentaux - promettent d'utiliser 100% de l'uranium extrait des mines - là où les réacteurs actuels consomment uniquement l'uranium 235, soit 0,7% du minerai de base - ce qui permettrait au nucléaire de devenir une source d'énergie quasi illimitée, sans compter que ces nouveaux réacteurs consommeraient aussi du plutonium, le principal déchet de nos centrales actuelles. Mais même dans cette perspective idéale, la quatrième génération risque d'être 30% plus chère que l'actuelle. Si l'on ajoute les dépenses liées au démantèlement des centrales, le coût du nucléaire dans la lutte contre le réchauffement climatique pourrait devenir stratosphérique.
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Lettre ouverte à M. Nicolas Sarkozy L’inauguration de l’A65 en guise de clôture du sommet de Cancun ? Monsieur le président, La presse s’est récemment faite l’écho de votre intention d’inaugurer officiellement l’autoroute Pau-Langon dite également A65, mardi 14 décembre 2010. C’est finalement le secrétaire d’Etat au Transport qui représentera l’Etat français à l’occasion de l’inauguration de l’A65. Le sommet de Cancun sur le climat s’est clos le 10 décembre. Comment la France peut-elle prétendre accéder à une certaine crédibilité internationale en affirmant vouloir baisser significativement ses émissions de gaz à effet de serre tout en multipliant des infrastructures qui auront un impact notable et durable sur nos émissions de CO2 ? Les postures internationales adoptées par notre pays et l’action politique au quotidien doivent être cohérentes, au risque de sombrer dans un double discours inaudible et irrespectueux des acteurs associatifs et des citoyens impliqués. Cette inauguration officielle serait un symbole d’autant plus fort que l’A65 est l’arbre abattu qui cache une forêt landaise sacrifiée sur l’autel du tout-bitume. En effet, un schéma national des infrastructures de transport (SNIT) est actuellement préparé par la ministre de l’Ecologie et son secrétaire d’Etat au Transport. Or, ce SNIT fait une fois encore une large place à une relance massive du programme autoroutier, avec plus de 1091 kms programmés. Malgré les discours qui ont rythmé le Grenelle de l’environnement, la réalité politique est moins verte que prévue. Sous un vernis faussement écologique, l’A65 est présentée comme une « éco-autoroute » alors que cette autoroute est au contraire « grenello-destructrice », tant du point de vue des milieux naturels que du climat. Ce crime contre l’environnement, perpétré avec une petite dose de bonne conscience, ne peut que nous scandaliser au regard des enjeux climatiques et énergétiques. En effet, comment expliquer qu’un opérateur privé puisse dévaster des milieux écologiques exceptionnels en justifiant cet infrastructure à partir d’évaluations de trafic routier totalement farfelues, prévoyant, rien de moins, qu’un doublement du trafic d’ici à 10 ans ? La protection de l’environnement ne peut être conduite les seules années paires ou impaires. Elle ne peut non plus se réduire à une vague communication superfétatoire justifiant, à rebours, l’inauguration d’infrastructures écocides. Modestement mais avec l’ambition d’être entendus, nous demandons à l’Etat français de ne pas être présent à l’occasion de cette inauguration, et ce afin de ne pas justifier et soutenir l’une des pires réalisations de votre quinquennat. Vous remerciant par avance de l’attention que vous porterez au présent courrier, nous vous prions de recevoir, Monsieur le Président, l’assurance de nos salutations les plus respectueuses. 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
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Copenhague, le 17 décembre 2009 – À la veille de la conclusion du sommet mondial sur le climat, des activistes de Greenpeace se sont invités au dîner royal des cent vingt chefs d’Etat organisé par la reine Margrethe II au palais de Christiansborg, le Parlement danois.
Déjouant un imposant dispositif de sécurité, le « couple présidentiel » de Greenpeace est sorti d’une limousine en tenue de soirée. Ils ont monté les marches sur le tapis rouge et, une fois en haut, ils ont brandi des banderoles avec le message : « Politicians talk, leaders act » (les politiciens parlent, les leaders agissent).
Par cette opération, Greenpeace adresse aux dirigeants un message porté par des millions de personnes dans le monde qui veulent que soit conclu à Copenhague un accord international équitable, ambitieux et juridiquement contraignant, qui permette de maintenir l’augmentation des températures sous la barre de 2° C et donc d’éviter la catastrophe.
« Nous n’avons que 24 heures pour éviter le chaos climatique. Les négociations sont embourbées et de nombreux États jouent au poker avec la planète, déclare Karine Gavand, responsable de la campagne Climat de Greenpeace France. Afin de sortir de l’impasse, les pays industrialisés doivent mettre leurs cartes sur la table. S’ils ne s’alignent pas avec les conclusions des scientifiques, nous risquons une augmentation de plus de 3°C des températures mondiales. »
Hors du Bella Center, Greenpeace a multiplié les actions
En fin d’après-midi, Greenpeace a projeté le message « Ne trahissez pas l’avenir de nos enfants » en anglais, français et allemand sur les murs du palais et du bâtiment qui abrite les bureaux du Premier ministre dans le centre de la capitale danoise. Pendant ce temps, d’autres militants ont posé des banderoles sur lesquelles ont pouvait lire : « Les politiciens parlent, les leaders agissent » sur des lampadaires et d’autres lieux en hauteur, en dehors du périmètre de sécurité, afin de communiquer directement avec les chefs d’Etat en route pour le palais.
« Les dirigeants des pays industrialisés n’ont plus que quelques heures devant eux pour s’engager à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre à hauteur de 40 % d’ici à 2020 et à mettre sur la table 110 milliards d’euros chaque année de financements publics afin que les pays en développement puissent investir dans les technologies propres, s’adapter au changement climatique et protéger les forêts tropicales, reprend Karine Gavand. S’ils échouent, on se rappellera d’eux comme ceux qui ont précipité la planète dans le chaos. »
L’opération « red carpet » de ce soir fait écho une action similaire, réalisée il y a moins d’une semaine, le 11 décembre, avant un sommet de l’Union européenne à Bruxelles. Malgré des mesures de sécurité draconiennes, plusieurs militants avaient surgi d’une camionnette juste devant l’entrée du bâtiment où commençaient d’arriver les dirigeants des 27 pays de l’UE. Voir http://energie-climat.greenpeace.fr/greenpeace-sinvite-au-conseil-europeen-de-bruxelles-sur-le-climat-pour-reveiller-les-politiques
Vous pouvez découvrir cette action sur http://www.dagbladet.no/2009/12/17/nyheter/utenriks/klimatoppmotet_i_kobenhavn/9563394
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C'était la première pomme de discorde entre Justin Trudeau et Joe Biden, il y a près de cinq mois. Le projet controversé d'oléoduc Keystone XL entre le Canada et les Etats-Unis, dénoncé par les défenseurs de l'environnement, a été officiellement enterré mercredi. "TC Energy a confirmé aujourd'hui après un examen complet de ses options et en consultation avec son partenaire, le gouvernement de l'Alberta, avoir mis fin au projet d'oléoduc Keystone XL", a annoncé l'opérateur canadien dans un communiqué. Le groupe canadien avait annoncé la suspension des travaux quelques heures avant la signature du décret par Joe Biden, le 20 janvier, dès son entrée en fonction. Le groupe basé à Calgary, dans l'Ouest canadien, avait fait part de sa déception, annonçant prévoir en conséquence "le licenciement de milliers de travailleurs syndiqués". De son côté, le gouvernement de l'Alberta a indiqué avoir également quitté le projet et dit "explorer toutes les options" pour récupérer son investissement, selon un communiqué. La province estime que l'abandon du projet devrait lui coûter 1,3 milliard de dollars canadiens (881 millions d'euros). "Nous restons déçus et frustrés par les circonstances entourant Keystone XL, y compris l'annulation du permis présidentiel permettant au pipeline de traverser la frontière", a regretté le Premier ministre de la province Jason Kenney. L'Alberta concentre l'essentiel des réserves de pétrole du pays, principal produit d'exportation du Canada. Ce projet, soutenu par Ottawa mais critiqué par les écologistes, avait été lancé en 2008. Annulé une première fois par Barack Obama car jugé trop polluant, il avait été remis sur les rails par Donald Trump pour des raisons économiques. La révocation du décret de son prédécesseur était l'une des promesses de campagne de Joe Biden, dans le cadre de son plan de lutte contre le changement climatique. Elle avait également suscité la déception du Premier ministre canadien Justin Trudeau, qui s'était engagé à mener à terme Keystone XL ainsi que d'autres oléoducs afin d'acheminer le pétrole canadien vers d'autres marchés et d'en obtenir un meilleur prix. Le Canada possède les troisièmes réserves prouvées du monde, principalement contenues dans des sables bitumineux de l'ouest dont l'exploitation est critiquée pour son impact environnemental. Les provinces riches en pétrole de l'Alberta et de la Saskatchewan (centre), déjà touchées par la chute des cours du pétrole, devraient payer le prix fort de cet abandon du projet, selon les experts. Keystone XL devait permettre d'acheminer dès 2023 plus de 800 000 barils de pétrole par jour entre la province canadienne d'Alberta et les raffineries américaines du Golfe du Mexique. Mais, selon les écologistes, il aurait entraîné trop d'émissions de gaz à effet de serre. TC Energy avait repris l'an dernier les travaux de construction sur la portion nord de l'oléoduc, longue de 1947 km, entre la frontière canadienne et l'Etat du Nebraska, ceux sur la portion sud vers le Texas étant déjà terminés. TC Energy estimait les coûts de ces travaux à 9,1 milliards de dollars américains (7,5 milliards d'euros). Keystone n'est pas le seul sujet de désaccord dans ce secteur entre le Canada et les Etats-Unis. Le mois dernier, Ottawa a annoncé avoir saisi la justice américaine pour bloquer une décision du Michigan ordonnant la fermeture d'un oléoduc transfrontalier du canadien Enbridge, jugée "préoccupante" par Justin Trudeau. Cette intervention d'Ottawa fait suite à une ordonnance prise par la gouverneure du Michigan Gretchen Whitmer sommant Enbridge de fermer la ligne 5 de l'oléoduc à compter du 12 mai, également pour des raisons environnementales. Cette canalisation transfrontalière transporte chaque jour jusqu'à 540 000 barils de pétrole et de gaz naturel de l'Ouest canadien vers l'Ontario, le Québec et plusieurs Etats américains.
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Par Rémy Prud’homme Rémy Prud’homme est économiste, professeur émérite des universités. Il a été Directeur-adjoint de la Direction de l’Environnement à l’OCDE, professeur invité au MIT, et consultant pour de nombreuses organisations internationales, en particulier la Banque Mondiale, et il est aujourd’hui un membre actif du comité scientifique de notre association. Introduction Le paysage énergétique du globe et de la France a peu changé durant les siècles antérieurs au 19ème siècle. Napoléon et César se déplaçaient, s’éclairaient, se chauffaient, s’habillaient à peu près de la même façon. Depuis le début du 19ème siècle, en revanche, ce paysage change rapidement et radicalement. Les énergies traditionnelles (hommes, animaux, vent, eau) ont été presque éliminées, et remplacées par des énergies nouvelles (charbon, pétrole, électricité, nucléaire). Dans le domaine des transports, par exemple, la marche à pied, le cheval et le bateau à voile ont été supplantés par le chemin de fer, puis l’automobile, puis l’avion, et par le bateau à moteur. Ces changements ont largement contribués à l’extraordinaire amélioration du niveau de vie enregistrée au cours des deux derniers siècles, dans les pays dits développés d’abord, puis, depuis un demi-siècle dans les pays dits en développement. Ces changements montrent surtout que le monde de l’énergie a été, et reste, constamment en transition. La transition énergétique – ou pour mieux dire les transitions énergétiques – sont donc une constante de nos sociétés. Elles ont été conduites par deux forces : la technologie, et le marché. C’est la technologie, basée sur les progrès de la science, qui a fait apparaître la machine à vapeur, le moteur à explosion, l’électricité nucléaire, toutes les innovations qui ont bouleversé le paysage de l’énergie. Et la mise en oeuvre de ces innovations a été assurée principalement par le marché, et très peu par l’intervention politique. Dans la plupart des pays, chemin de fer, automobile, bateau à moteur, ou électricité nucléaire se sont développés tout seuls, avec un peu de régulations, mais généralement sans subventions. Aucune de ces « transitions » n’a été une « politique ». Ce qu’on appelle aujourd’hui en France la transition énergétique est d’une nature radicalement différente. Elle concerne essentiellement la décarbonation de l’économie. Elle a pour objet de réduire les rejets de gaz carbonique (CO2) de la France de 340 millions de tonnes (Mt) actuellement à 170 Mt en 2050, et à zéro ultérieurement. Cette trajectoire ou transition n’est générée par aucune innovation technologique (même si elle est susceptible d’en entraîner quelques unes). Elle est d’origine exclusivement politique. Ses promoteurs la justifient par la peur des conséquences que le CO2 pourrait avoir sur le climat. Elle ne peut être atteinte que grâce à un ensemble de taxes, de subventions, d’interdictions, d’obligations, de persuasion, c’est-à-dire d’interventions politiques, dont le coût économique et budgétaire sera nécessairement élevé. Voilà qui la différencie totalement des autres transitions énergétiques. Cela ne la condamne pas automatiquement: il y a beaucoup de politiques publiques, (comme l’enseignement, la sécurité, la justice, la protection de l’environnement) qui sont désirables et même indispensables. Cela ne la justifie pas automatiquement non plus : il y a également beaucoup de politiques publiques inutiles et non désirables. Il est donc légitime de soumettre cette « transition énergétique » française à un examen critique. On le fera en montrant que cette politique est (i) inutile, (ii) dispendieuse, et (iii) injuste. I – Une politique inutile La transition énergétique française (et européenne) repose largement sur la théorie du réchauffement anthropique. Cette théorie soutient que ce sont les gaz de serre, principalement le CO2, émis par l’activité humaine qui entrainent l’élévation de la moyenne des températures. Cette théorie est davantage politique que scientifique. Elle a été initiée par les Nations-Unies, qui ont créé une organisation intergouvernementale, le GIEC (le I de cet acronyme signifie : intergouvernemental). Le GIEC a explicitement pour mission de développer, de prouver, de perfectionner cette théorie. Il s’en acquitte fort bien. Cet activisme lui a valu d’être honoré d’un prix Nobel (comme les membres du GIEC aiment à le rappeler) ; mais d’un prix Nobel de la paix, c’est-à-dire un prix qui récompense une activité politique, pas d’un prix Nobel scientifique, ou d’un prix Crawford (qui célèbre des découvertes dans les domaines scientifiques non couverts par les prix Nobel scientifiques). Comme il sied à des esprits scientifiques, nous sommes critiques, réservés, ou prudents relativement à cette théorie intergouvernementale. Expliquer pourquoi n’est pas l’objet de la présente contribution. Elle prend au contraire cette théorie telle qu’elle est, comme si elle était empiriquement validée, et c’est en s’appuyant sur les affirmations du GIEC que l’on peut montrer l’inutilité des politiques qui s’en inspirent. La théorie du GIEC soutient que la moyenne des températures du globe dépend directement de la teneur de l’atmosphère en CO2, définie comme la masse de CO2 rapportée à la masse de l’atmosphère (qui est actuellement de 4 dix-millièmes). Si cette teneur augmente, la température augmente en conséquence. De combien ? Cela se mesure d’une façon un peu bizarre, qu’on appelle la sensibilité : le nombre de degrés Celsius induit par un doublement de la teneur. Une sensibilité de 1 signifie qu’un doublement de la teneur entraîne une augmentation des températures de 1°. On distingue une sensibilité de court terme et une sensibilité de long terme (un ou plusieurs siècles après la hausse de la teneur)[1]. On s’intéresse ici à la sensibilité de court terme. Elle est estimée dans le dernier rapport du GIEC à « entre 1 et 2,5 » sur la base des travaux publiés avant 2011 ; la fourchette est assez large ; les travaux publiés par la suite suggèrent des valeurs plus basses (Gervais 2018, p. 69). On retiendra ici une sensibilité de 1,5. Ce qui compte, selon cette théorie, c’est le stock de CO2, pas le flux annuel des émissions. Bien entendu, le flux des émissions anthropiques de CO2, qui sont bien connues, contribue à l’augmentation du stock. En fait, la moitié[2] de ces émissions est absorbée par les océans et la végétation; mais l’autre moitié accroit le stock. En 2017, le stock de CO2 dans l’atmosphère est d’environ 3200 Gt [3] (retenons ce chiffre pour nos calculs); les émissions de l’année dans le monde sont de 33 Gt ; en 2018 le stock sera de 3216,5 Gt. Muni de ces informations, on peut estimer quel sera l’impact sur la température des réductions d’émission de CO2 des différentes politiques mises en œuvre : très modeste, comme on va le voir. La politique testée est la suivante : d’ici 2050, les pays de l’OCDE – en gros les pays développés – réduisent leurs émissions annuelles de 50% ; les autres pays – pratiquement les pays en développement – n’augmentent pas leurs émissions annuelles. Cette politique est testée par rapport à un scénario du fil de l’eau, sans politique de transition énergétique, dans lequel les émissions annuelles restent identiques au cours de la période. Ces deux spécifications sont raisonnables, et même optimistes. En l’absence de politiques contraignantes, on voit mal pourquoi les rejets de CO2 diminueraient dans les 33 années à venir: au cours des 33 années passées, ils ont en effet beaucoup augmenté : de 80% (malgré 23 COPs qui prétendaient en organiser la diminution). Postuler leur stabilité dans le tiers de siècle prochain, c’est déjà faire une belle confiance aux progrès de la technologie qui poussent naturellement aux économies d’énergie (par habitant ou par unité de PIB). La politique testée est également très ambitieuse. Au cours des 33 années passées, les rejets des pays de l’OCDE ont augmenté de 16% ; transformer ce +16% en un -50% implique des mesures contraignantes et coûteuses. La stabilité des émissions du reste du monde sera également très difficile à obtenir: elles ont augmenté de 290% au cours des 33 années précédentes. Le tableau 1 suivant montre l’impact de ce scénario sur les températures. Sources : BP. 2018.Statistical Review pour les rejets de 2017. Notes : La politique examinée est la diminution de 50% des rejets des pays de l’OCDE et la stagnation des rejets du reste du monde sur la période 2017-50. Le taux d’absorption du CO2 rejeté annuellement est estimé ici à 50%. La variation de température est calculée avec une sensibilité de 1,5. Les chiffres importants sont en caractère gras. Ces calculs simples font apparaître les résultats suivants. Avec l’’évolution « naturelle », c’est-à-dire en l’absence de politiques de transition, la moyenne des températures du globe augmenterait en 2050, selon la théorie du GIEC, de 0,26 °C. Une politique forte, qui contraindrait les pays de l’OCDE à réduire de moitié leurs rejets annuels d’ici à 2050, réduirait cette augmentation de la moyenne des températures du globe à 0,23 °C. Par rapport à l’évolution « naturelle », cette lourde politique de transition aurait donc pour effet de réduire la moyenne des températures de 0,027 °C, c’est-à-dire de 3 centièmes de degré. Cet impact n’est pas totalement nul, mais il est très petit, pratiquement négligeable. On a testé également une politique de transition encore plus drastique qui imposerait à l’ensemble des pays de l’OCDE des rejets zéro en 2050. Cette politique (extrêmement coûteuse et totalement irréaliste) porterait l’impact à 5 centièmes de degré (au lieu de 3). Son impact reste également négligeable. C’est pourquoi, il n’est pas excessif de dire que les politiques de transition énergétique des pays de l’OCDE sont inutiles. Ce qui est vrai pour l’ensemble des pays de l’OCDE – que la transition énergétique ne sert à rien – est encore plus vrai pour la seule France, pour au moins deux raisons. Le poids des émissions de la France – La première est que la France ne pèse pas lourd, et de moins en moins lourd, dans les émissions anthropiques de CO2 du globe : actuellement 0,3 Gt, soit 1% du total mondial des émissions, qui ne représente lui-même que 1% du stock de CO2, censé définir la température. Si la France cessait demain, par on ne sait quel miracle, de rejeter du CO2, cela réduirait le stock de CO2 dans l’atmosphère de 1 dix-millième, et l’impact sur la température serait totalement insignifiant. Le caractère exemplaire de la France – L’argument souvent avancé pour justifier la transition énergétique en France est que nous devons donner l’exemple aux autres pays du monde. La réponse est que nous le donnons déjà, l’exemple, et qu’il n’est nullement suivi. La France est en effet l’un des pays du monde où les émissions de CO2 par rapport au PIB sont les plus basses, comme le suggère le tableau 2. Cela provient principalement du fait que notre électricité est, grâce à la part du nucléaire dans notre mélange électrique, l’une des plus décarbonées du globe. Des cinq grandes sources d’électricité, deux rejettent du CO2 : le charbon (beaucoup), le gaz (moitié moins), et trois n‘en rejettent pas : l’hydraulique, le nucléaire et les renouvelables. Sources : Banque Mondiale pour les PIB ; BP Statistics pour les rejets de CO2 globaux et pour la production d’électricité ; AIE, cité par le ministère de la Transition pour les rejets de CO2 du secteur électrique. Notes : le ratio pour l’économie est exprimé en tonnes de CO2 par millions de dollars de PIB ; le ratio pour l’électricité en tonnes de CO2 par million de MWh. Répétons que les centrales nucléaires produisent de l’électricité sans rejets de CO2. On s’excuse d’avoir à rappeler cette évidence. On le fait parce qu’elle n’est pas du tout partagée par l’ensemble des Français. Un sondage récent montre en effet que 78% des Français pensent que l’électricité nucléaire contribue au réchauffement climatique[4]. Leur opinion ne doit évidemment rien à leur expérience personnelle, mais tout à ce qu’ils ont lu ou entendu sur le sujet dans ou sur les manuels scolaires, les journaux, les radios, les télévisions, les réseaux sociaux. On mesure ici au passage l’incroyable ampleur de la désinformation qui règne en France en matière d’énergie. La transition énergétique en France est donc particulièrement inutile. Nous avons déjà fait beaucoup, plus que les autres, en matière de décarbonation. Ce que nous pouvons faire de mieux pour le globe, c’est donner de la publicité à nos succès (au lieu de clamer que nous allons tout changer), dans l’espoir que ces succès seront parfois imités, tout en continuant à améliorer notre productivité en carbone. Pour conclure sur l’inutilité d’une transition énergétique radicale en France, on donnera l’exemple, moins général mais plus parlant, des centrales électriques au charbon en France et en Chine. Il y a encore 4 centrales au charbon en France, d’une capacité de 3 GW, qui produisent 1,8% de l’électricité de notre pays. Le gouvernement est décidé à fermer ces centrales dans les années à venir, et fait grand cas de cette décision, présentée par le Président de la République lui-même comme une contribution majeure à la transition énergétique. Dans le même temps, la Chine (longtemps et peut-être même toujours vantée par les écologistes français comme un modèle à imiter[5]) va construire environ 560 centrales au charbon, d’une capacité de 259 GW. Un minuscule pas en avant et un grand bond en arrière : -4 en France, +560 en Chine. Dire que l’exemple français ne fait guère école est une litote. II – Une politique dispendieuse Cette politique de transition inutile est cependant fort coûteuse. Pour estimer ce coût, il faudrait passer (i) des objectifs généraux (réduire les rejets de CO2 de moitié d’ici 2050), (ii) aux objectifs sectoriels (réduire les rejets de CO2 du système de transport de x%, etc.), (iii) puis aux moyens qui vont être employés à cet effet (augmenter de y% les impôts sur les carburants), (iv) puis estimer les conséquences directes et indirectes de la mise en œuvre de ces moyens (une réduction de z% de la mobilité), et (v) enfin estimer le coût de ces conséquences pour les finances publiques (l G€ par an) et pour l’économie (n G€ par an). C’est une tâche très lourde, que les pouvoirs publics se gardent bien d’entreprendre; la question du coût de leurs politiques de transition ne semble d’ailleurs pas leur principale préoccupation. On se contentera de l’esquisser, en décrivant ce qui est actuellement décidé ou envisagé, et en essayant de le chiffrer, sur le seul cas de la France. Le point de départ de l’analyse est la répartition par secteurs des rejets de CO2 (que la transition vise à réduire). Source : CITEPA. Note : Autres = principalement agriculture. Quatre secteurs dominent le tableau : les transports, principalement routiers ; l’énergie, principalement l’électricité ; le secteur résidentiel et tertiaire (chauffage et eau chaude) ; et l’industrie. Dans la plupart des autres pays du monde, la répartition est très différente. Elle est dominée par l’électricité, dont la production représente environ 40% des rejets de CO2 du globe, et dans beaucoup de pays par l’industrie. Comme le montrent les points d’interrogation du tableau, le projet de transition énergétique n’est chiffré qu’en ce qui concerne la réduction du total. On ne sait pas ce qui est visé pour chacun des secteurs. Tous sont lourdement taxés, réglementés, et subventionnés. Le ministère responsable se flatte de disposer de plusieurs dizaines de taxes environnementales (Ministère de l’Environnement 2017, p. 109 seq. en recense pas moins de 36) pour un montant de plus de 50 milliards d’euros (Ministère de la Transition écologique 2017). On se focalisera sur les deux secteurs qui semblent plus particulièrement faire l’objet de politiques engagées au nom de la transition énergétique: l’électricité, et les transports. La focalisation de la politique de transition sur l’électricité est paradoxale puisqu’il s’agit, on l’a vu, d’un secteur dans lequel la France est exemplaire. Cette focalisation se manifeste par la volonté cent fois répétée de diminuer la part du nucléaire afin d’augmenter celle de l’éolien et du photovoltaïque. Le ministère de la Transition le dit très clairement : « l’énergie éolienne a vocation à constituer un des piliers [c’est nous qui soulignons] du système électrique français ». Dans un contexte de stagnation de la consommation (qui n’a pas augmenté au cours des quinze dernières années, et dont on voit mal pourquoi elle augmenterait au cours des trente prochaines années), plus de renouvelables, c’est moins de nucléaire. Cette évolution est engagée au nom de la transition énergétique. Là, on n’est plus dans le paradoxe, mais dans la manipulation et le mensonge. Fermer des centrales nucléaires qui ne rejettent pas de CO2 et les remplacer par des éoliennes qui n’en produisent pas non plus ne réduira pas d’un gramme nos rejets de CO2. En réalité, cela aura plutôt pour effet de les augmenter, pour deux raisons. La plus importante est que l’électricité éolienne et photovoltaïque est intermittente et aléatoire. Elle est produite lorsque le vent souffle (25% des heures de l’année) et/ou que le soleil brille (12% des heures de l’année), pas forcément au moment où l’on en a besoin. L’électricité ne se stocke pas. Pour se prémunir contre une panne généralisée, on est obligé de maintenir en activité des centrales thermiques, comme les centrales au charbon que l’on va fermer, ou des centrales au gaz qu’il va falloir construire à grands frais, qui rejettent du CO2. L’autre raison est que la construction de milliers d’éoliennes, qui ont des fondations de 1500 tonnes de béton chacune, implique la production de millions de tonnes de béton, une activité qui émet beaucoup de CO2 [6]. Il y a peut-être de bonnes raisons de préférer les éoliennes aux centrales nucléaires (nous voyons mal lesquelles), mais il n’est pas sérieux de le faire au nom de la transition énergétique. Elles sont doublement inutiles : inutiles pour réduire le CO2 français, réduction qui est elle-même inutile pour réduire la température Cette politique a un coût, ou si l’on préfère un surcoût, par rapport à ce que serait le coût de l‘électricité en l’absence de renouvelables intermittents. Ce surcoût est à la fois direct et indirect (Prud’homme 2017). Surcoût direct – Le coût de production direct de l’électricité éolienne et photovoltaïque (ce que déboursent les promoteurs) a été plus élevé que le coût de production de l’électricité traditionnelle. Les promoteurs ont donc demandé, et obtenu, des subventions. Sans subventions, pas d’éolien et pas de photovoltaïque, en France comme ailleurs. Lorsque l’Espagne a supprimé ces subventions, les investissements dans les renouvelables se sont immédiatement arrêtés. Ces subventions ont généralement pris la forme d’obligations d’achat à des prix élevés : EDF est obligé d’acheter toute l’électricité renouvelable produite, qu’elle en ait besoin ou pas, à un prix élevé, pendant une quinzaine d’années (la durée de vie de l‘investissement). Pour le producteur, c’est le pied : un marché assuré, à un prix rémunérateur. Un fonds spécial rembourse ensuite EDF de la différence entre le prix qu’elle a payé et le coût « normal » de l’électricité. Cette différence est une mesure du surcoût direct des renouvelables. Elle est connue et officielle, grâce à la CRE, la Commission de Régulation de l’Energie, qui la calcule chaque année (pour donner le montant du chèque de remboursement). Ce surcoût s’élève actuellement à environ 5 milliards d’euros par an, et il augmente régulièrement. La CRE a calculé que le montant cumulé de ces surcoûts sera (avec des hypothèses très prudentes) de 57 milliards pour les années 2014-25. Qui paye ce surcoût direct ? Vous et moi, les consommateurs d’électricité, au moyen d’une taxe assise sur la consommation d’électricité, baptisée CSPE ou Contribution au service public de l’électricité (Ah qu’en termes choisis ces choses-là sont dites !). Son taux augmente d’année en année. Son montant figure (en très petites lettres) sur votre facture d’électricité. Comme vous pouvez le voir en examinant attentivement cette facture, le fisc impose au passage une TVA à 20% sur cette taxe, dont le caractère de « valeur ajoutée » n’est pas évident. Les 5 milliards de CSPE nous coûtent donc en réalité 6 milliards. Surcoût indirect – Eolien et solaire imposent également d’autres coûts aux riverains des installations, et au système électrique. Les éoliennes massacrent les paysages ; de ce fait elles dévalorisent les immeubles proches ; la perte de valeur causée par les éoliennes déjà implantées en France a été évaluée à plus de 20 milliards, ce qui est une forme de surcoût. Les éoliennes nuisent à la flore et à la faune, et les éoliennes en mer sont pires que les éoliennes sur terre. La multiplicité des « fermes » (une expression bucolique qui décrit bien mal la réalité industrielle) éoliennes et solaires entraîne une augmentation des coûts de transport de l’électricité, d’au moins 1 milliard par an. Leur intermittence aléatoire implique des filets de sécurité ou des contrats d’interruption coûteux. Le stockage, s’il existait, serait également très coûteux. Le pire est sans doute ce qu’on appelle l’effet d’éviction : la priorité accordée à l’électricité renouvelable oblige les centrales classiques à réduire temporairement leur activité, donc à amortir leur coûts fixes sur une production moindre, donc à en augmenter le coût. On connaît mal ces surcoûts indirects, mais les estimations disponibles suggèrent que leur importance est du même ordre de grandeur que les surcoûts directs. Qui va les supporter ? Toujours vous et moi, les consommateurs d’électricité, sous forme de prix plus élevés. Comment évoluent ces surcoûts unitaires (au kWh produit) au cours des années, avec l’augmentation de la part des intermittents dans le mélange électrique ? Les surcoûts directs diminuent, principalement parce que le prix des composants importés (turbines éoliennes et panneaux solaires) baisse. Mais les surcoûts indirects augmentent. Surprix – Surcoûts directs et indirects se retrouvent bien entendu dans le surprix payé par les utilisateurs. En Europe, on observe que ce prix est une fonction directe et croissante du taux de pénétration dans les renouvelables, comme le montre le graphique ci-après. Là où la part des renouvelables (éolien et solaire) est faible, le prix est bas. Là où elle est forte, le prix est élevé. Les ménages allemands paient leur électricité deux fois plus cher que les ménages français. Le programme prévu dans la transition énergétique française implique au moins un doublement du prix de l’électricité. En France, le secteur des transports est de loin le secteur qui rejette le plus de CO2. Ces rejets viennent principalement du transport routier de personnes et de marchandises. Depuis longtemps déjà, on cherche à réduire l’importance de cette activité, et donc de ces rejets. Les politiques engagées à cet effet sont nombreuses, coûteuses, et malheureusement inefficaces. Des tentatives nombreuses – La panoplie des armes anti-voiture est très fournie. Sans prétendre à l’exhaustivité, on en citera huit : Des tentatives coûteuses – Pour atteindre ces objectifs, les politiques n’ont pas lésiné sur les moyens : taxer très lourdement le transport automobile, et subventionner lourdement les modes alternatifs. Le montant des taxes spécifiques sur le transport routier, c’est-à-dire des taxes qui ne frappent pas les autres biens, s’élève à 45 milliards en 2017. Ce n’est guère moins que l’impôt sur les sociétés (57 milliards) et 60% du montant de l’impôt sur le revenu (77 milliards). C’est trois plus que ce que les administrations publiques, Etat et collectivités territoriales, dépensent en investissements et en fonctionnement pour les routes. La plus importante de ces taxes est bien entendu la TICPE, la taxe sur les carburants, dont le montant s’élève à près de 36 milliards d’euros en 2017[7]. Les carburants routiers sont, après le tabac, le bien le plus lourdement taxé en France. Le gouvernement avait l’intention d’alourdir encore cette fiscalité en augmentant la taxe carbone. Il y a, provisoirement, renoncé. Dans l’hypothèse de la nécessité d’une réduction des rejets de CO2 (hypothèse que nous avons rejetée), le principe de cette taxe n’est pas absurde. Si le carbone est un mal, le taxer en général, sous toutes ses formes, est désirable. Cela exercera une pression pour que tous les acteurs en consomment (et donc en rejettent) moins, de mille façons possibles que l’on n’a même pas besoin de connaître ou d’imaginer. Plus la taxe carbone sera lourde, plus les rejets de CO2 seront réduits. Une bonne taxe carbone pourrait ainsi remplacer, et avantageusement, toutes les autres formes de politiques anti-carbone, et assurer à elle seule la transition énergétique. C’est la mise en œuvre de ce beau principe qui pose problèmes. Il suppose une grande confiance dans la toute puissance des mécanismes de marché. Soulignons deux difficultés, parmi d’autres. Le mal étant global, mondial, il faut que le remède soit appliqué dans tous les pays du monde ; sinon, la mise en œuvre dans un seul pays se traduira par des déplacements d’activité – et de rejets de carbone – vers les autres pays. En réalité, une taxe carbone unique dans le monde est une utopie politiquement et socialement absurde. Deuxièmement, la taxe carbone étant hégémonique dans son principe, sa mise en œuvre suppose l’abolition préalable des autres taxes et interdictions en vigueur. En réalité, particulièrement en France, la taxe carbone est partout introduite comme une addition, pas comme une substitution. Le débat récent relatif à la taxe carbone sur les carburants en France l’illustre bien. Un argument de ses partisans a été : la preuve que nous pouvons parfaitement supporter une taxe carbone à 45 euros, c’est que la Suède en a une à 120 euros et n’en souffre pas du tout. Cet argument cachait le fait que la TIPCE en place depuis longtemps fonctionne, dans les transports, exactement comme une taxe carbone. En fait, le montant des taxes sur les carburants est plus élevé en France qu’en Suède. Les modes alternatifs, en revanche, sont lourdement subventionnés. Ils en ont un peu honte, et essayent de le cacher ; la SNCF prétend même parfois faire des bénéfices, et avec l’aide des médias, réussit à le faire croire[8]. En réalité, la différence entre ses dépenses annuelles et ses recettes annuelles est d’environ 14 milliards[9] par an, comme le savent tous les spécialistes, et comme le très officiel rapport Spinetta (2018) l’a bien montré. Cette différence est comblée par des subventions diverses ou par une augmentation de la dette, elle-même effacée de temps en temps par une subvention ad hoc. La prétendue réforme de la SNCF introduite en 2018 ne changera rien à cette situation. Elle prévoit au contraire une augmentation immédiate des investissements de 2 ou 3 milliards par an, qui augmentera d’autant les subventions à la SNCF dans les prochaines années. La situation est pire encore pour les transports en commun locaux. Leur déficit (dépenses de fonctionnement et d’investissement moins recettes commerciales) s’élève à environ 9 milliards par an. Il est principalement couvert par le produit d’un impôt spécifique, le Versement Transport, assis sur les salaires. Au total donc, environ 23 milliards de subventions par an. Ces chiffres sont à peu près constants depuis une dizaine d’années. A côté de ces subventions massives aux transports publics, les aides aux autres tentatives de réduire les rejets de CO2 du transport sont modestes. L’exception pourrait être le développement du véhicule électrique. La subvention est actuellement de 6000 euros à l’achat. Si le nombre de véhicules concernés augmentait, comme le souhaite le gouvernement, jusqu’à atteindre un million de véhicules par an (hypothèse bien improbable), cela coûterait aux contribuables 6 milliards par an. Des tentatives inefficaces – Pour l’essentiel, toutes ces coûteuses tentatives pour réduire les rejets de CO2 du secteur des transports sont restées sans effet. Les véhicules à moteur continuent à assurer l’essentiel des déplacements de marchandises et de personnes. Non pas à cause d’une politique du tout-routier (comme on le dit parfois) mais au contraire (comme on l’a vu ci-dessus) malgré une politique du moins-routier. Cela est patent dans le domaine des marchandises En dépit d’une bonne dizaine de « plans frets » visant à doubler, ou même à tripler, la part du rail, et appuyés sur des milliards d’euros, la part du rail subventionné stagne ou diminue régulièrement alors que celle du camion ponctionné augmente. En tonnes*km, le fret ferroviaire représente aujourd’hui moins de 10% du total. En dépense des chargeurs, ce qui est bien plus significatif, il représente moins de 2% du total. S’agissant des transports locaux quotidiens, qui comprennent notamment les déplacements domicile-travail, (et qui sont bien connus grâce à de lourdes enquêtes nationales transports et déplacements, malheureusement trop rares) la voiture assure 89% des déplacements (mesurés en passagers*km). Cela n’est pas vrai à Paris, où un excellent réseau de métros, de trains de banlieue, et de RER réduit considérablement cette part. Mais, contrairement à ce que croient les élites qui habitent la capitale, Paris n’est pas la France. En matière de transport, Paris et le reste de la France sont deux pays différents. Pour l’ensemble des transports de voyageurs, les véhicules à moteur (voitures, deux-roues, autobus et autocar) représentent 87% des déplacements mesurés en voyageurs*kilomètres. La bicyclette n’en assure que 0,5%. Pour gonfler ce chiffre, les zélateurs du vélo s’expriment en nombre de déplacements (comme si on pouvait additionner ou comparer un déplacement de 1 km avec un déplacement de 50 km), et se limitent, sans le préciser, aux déplacements urbains, qui sont évidemment les seuls qui peuvent s’effectuer en vélo. On pourrait multiplier les exemples. Le transport en France actuellement, est essentiellement automobile. Certains le déplorent. Mais il faut bien le constater. Cela s’explique par la supériorité de ce mode pour la grande majorité des déplacements (pas tous), en termes de rapidité, de coût, de confort, de souplesse. La sur-taxation massive de l’automobile, et la subvention massive des autres modes, ne parviennent pas à changer cette situation. C’est pourquoi les rejets de CO2 du secteur ne diminuent guère. Ils ont diminué un peu au cours des années passées. Pas parce que la circulation automobile a diminué au profit des modes alternatifs ; elle a au contraire légèrement augmenté. Mais parce que les rejets de CO2 au km parcouru se sont réduits, grâce au progrès de la technologie des véhicules. Cela signifie aussi que freiner le transport routier, c’est en fait freiner le transport tout court. Le poids du routier est si grand, les possibilités de substitutions sont si faibles, que des taxes et des contraintes supplémentaires conduisent nécessairement à une hausse des coûts de transport en général, qui engendre forcément une diminution de la mobilité. Dans les agglomérations, la diminution de la mobilité réduit la taille effective du marché de l’emploi, et donc son efficacité. Moins de mobilité, ce sont des travailleurs qui ont moins accès aux emplois qu’ils souhaitent, et des entreprise qui ont moins accès aux travailleurs qu’elles souhaitent : c’est une moindre productivité, et même une augmentation du chômage. Diminuer la mobilité au niveau du pays, c’est réduire les échanges entre régions, et donc les gains de l’échange. On connaît bien le rôle des infrastructures de transport dans l’attractivité et la prospérité d’un pays ou d’une zone. Mais améliorer les infrastructures en détériorant le coût de leur utilisation, c’est ne rien améliorer du tout. Il faut au passage dénoncer l’abus qui est fait de l’argument « ça va réduire les rejets de CO2 » pour justifier n’importe quel projet ou action de transport. Il n’est pas sérieux de défendre le projet de liaison ferroviaire à grande vitesse entre Lyon et Turin, qui coûtera plus de 30 milliards d’euros (à partager avec l’Italie) en disant que ce projet va économiser quelques milliers de tonnes de CO2 ; dire cela n‘est pas un argument, mais un prétexte. Plus choquant encore, cette affirmation diffusée sur le site officiel de la Délégation Interministérielle à la Sécurité Routière : « En roulant à 80 km/h plutôt qu’à 90 km/h, diminution du CO2 de 30% ». Cette mesure controversée, qui consiste à réduire ainsi les vitesse maximales autorisées, réduira les vitesses moyennes de 2 à 5 km/h, et selon les formules du ministère de la Transition lui-même la consommation de carburant[10] – et donc le CO2 rejeté – de 1 à 2%. Ecrire 30% à la place de 1% ou 2% est une affabulation grossière. Tous les amoureux de la vérité et de la République sont tristes de la voir publiée sous le timbre de la République française. CO2, que de gros mensonges on commet en ton nom ! III – Une politique injuste Les politiques dites de transition énergétique sont non seulement inutiles et dispendieuses, elles sont également régressives [11]. Elles pèsent davantage sur les pauvres que sur les riches, par rapport au revenu, et même souvent en valeur absolue. Sur les ménages pauvres, sur les régions pauvres, et sur les pays pauvres. Les secteurs qui rejettent le plus de CO2 sont l’électricité, le transport routier, et le logement. Les politiques de réduction du CO2 vont principalement viser ces secteurs, et en augmenter le coût. Le malheur veut que dans ces trois secteurs, la consommation augmente moins vite que le revenu. Pour chacun d’entre eux, la part de la dépense est plus grande chez les ménages pauvres que chez les ménages riches. Taxer ces dépenses ou en augmenter le coût pèsera donc bien plus lourd chez les ménages pauvres que chez les ménages riches. Un chiffre résume cette situation : celui de l’élasticité-revenu [12] de la demande de ces biens. Des calculs conduits sur les données de l’enquête sur les budgets des ménages de 2011 (la plus récente disponible) font apparaître des élasticités-revenu de 0,5 pour l’électricité, et de 0,8 pour les carburants. Ces estimations surestiment l’élasticité car elles sont calculées non pas par rapport au revenu des ménages mais par rapport à leurs dépenses. Cette réalité est bien connue, depuis longtemps. Les pauvres sont plus durement affectés que les riches par la fiscalité environnementale. Les gouvernements le savent bien, et pour limiter les dégâts sociaux introduisent des systèmes d’aides aux ménages pauvres, comme par exemple le chèque énergie, ou des primes pour l’achat de voitures neuves moins émettrices de CO2. De la main droite, il fait augmenter le prix de l’énergie et des carburants (au moyen de taxes ou de régulations), de la main gauche il exonère ou subventionne les plus pauvres pour la consommation de ces biens. Mais ces exonérations ou subventions sont en pratique très loin d’effacer le caractère fondamentalement régressif des hausses de prix causées par la transition énergétique. Il y a même des cas où ces aides deviennent régressives. C’est le cas des véhicules électriques. Ils sont subventionnés à hauteur d’au moins 6000 euros par véhicule. Même avec cette aide leur prix demeure bien trop élevé pour un ménage pauvre. Cette aide ne bénéficie en pratique qu’aux ménages riches, généralement pour l’achat d’une deuxième voiture. Cette situation débouche sur une précarité énergétique croissante. Un nombre de plus en plus important de ménages n’ont plus assez d’argent pour se chauffer ou pour se déplacer. Le phénomène a été analysé par l’INSEE (Cochez et al, 2015) sous le nom de « vulnérabilité énergétique », définie comme la situation dans laquelle un ménage consacre plus de 8% de son revenu au chauffage de son logement et/ou plus de 4,5% de son revenu à ses déplacements. 22% des ménages sont en situation de vulnérabilité énergétique pour le logement ou pour les déplacements, et 3% pour les deux à la fois. Cette vulnérabilité frappe particulièrement les personnes seules et les moins de 30 ans. L’étude a simulé l’impact de fortes hausses des prix de l’énergie. Une hausse de 40% du coût du chauffage porterait le taux de vulnérabilité au logement de 15% à 27%, presque un doublement. Une hausse du prix des carburants de 30% porterait celui des déplacements de 10% à 17%. Cette précarité énergétique ne frappe pas que la France. Elle est également préoccupante en Allemagne et au Royaume-Uni. Les politiques de transition énergétique n’en sont pas la seule cause ; mais elles y contribuent dans une mesure importante. La régressivité interrégionale, c’est-à-dire le fait que certaines régions soient plus touchées que d’autres par les politiques de transition énergétique, est moins connue, mais pas moins importante. Le phénomène est illustré par le tableau suivant. Source : INSEE, Enquête budget ménages 2011
Note : Les données en euros ont vieilli, mais la hiérarchie reste significative ; c’est pourquoi les indices sont plus significatifs que les valeurs en euros. Il est très frappant. Comme le prix de l’électricité et des carburants est identique sur tout le territoire, la dépense reflète les différences de consommation. Elles sont considérables. Un ménage rural consomme 60% de plus d’électricité qu’un ménage parisien, et 110% de plus en carburants. Rapportés au revenu, qui est évidemment plus élevé dans les grandes agglomérations que dans les zones rurales ou les petites villes, les écarts de dépenses seraient encore plus importants. Les augmentations du prix de l’électricité ou des carburants qui résultent des mesures prises pour réduire le rejet de CO2 (du type taxe carbone) frappent donc beaucoup plus lourdement les zones rurales et les petites villes. En simplifiant beaucoup : environ deux fois plus en valeur absolue et trois fois plus en valeur relative (relativement au revenu des ménages). Elles aggravent sérieusement les fractures territoriales. En regardant ce tableau, on comprend mieux la géographie des gilets jaunes. Beaucoup d’autres mesures vont dans le même sens. La localisation des éoliennes, par exemple, est très largement concentrée dans les zones ou espaces les plus pauvres. Pas d’éoliennes à l’Ile de Ré ou dans le Lubéron, et pratiquement pas en Ile-de-France. Les dommages qu’elles causent, comme la dévaluation des immeubles, sont donc concentrés dans ces zones pauvres. Il en va de même pour la gêne causée par le changement de vitesse maximale autorisée de 90 à 80 km/h. Cette gêne ne concerne pas du tout les Parisiens : ils effectuent leurs déplacements quotidiens à moins de 50 km/h, et l’essentiel de leurs déplacements de vacances ou de week-end à 130 km/h sur des autoroutes. Elle concerne en revanche à peu près tous les Creusois qui n’utilisent pratiquement que les routes départementales affectées par cette mesure. L’injustice la plus grave concerne sans doute la répartition des coûts de la transition énergétique entre pays riches et pays pauvres. En valeur absolue, en dollars, le surcoût d’une réduction donnée de CO2 (en remplaçant par exemple une centrale au charbon par des éoliennes) est le même en Allemagne et en Inde. Disons qu’il est de 200 dollars. Mais il faut bien voir que 200 dollars, c’est plus, beaucoup plus, en Inde qu’en Allemagne. C’est 100 heures de travail en Inde et 2 heures et demie de travail en Allemagne. Les pays pauvres ne peuvent tout simplement pas se payer notre transition énergétique. On essaye de les persuader du contraire avec deux arguments, également très faibles. Le premier est que réduire leurs émissions de CO2 est de leur propre intérêt, en ce que cela leur évitera les coûts d’un réchauffement excessif. Mais ces coûts sont des coûts pour demain, pour la fin du siècle, et tels que les modèles les prévoient. Aujourd’hui, de tels coûts n’existent pas. Contrairement à ce qui est dit et répété dans les pays riches, le nombre et l’intensité des tempêtes n’augmentent pas, ni la pluviométrie, ni la sécheresse, ni le niveau des mers (au delà de 2 mm par an), ni la maladie (la mortalité infantile et l’espérance de vie s’améliorent au contraire partout), ni la famine (qui a disparu des pays en paix). La production agricole, loin de diminuer, augmente au contraire à peu près partout, plus vite que la population, en particulier du fait de l’augmentation de la teneur en CO2, qui est la nourriture naturelle des plantes. Le deuxième argument est qu’on leur a promis 100 milliards de dollars par an s’ils acceptaient de jouer notre jeu. C’était à Copenhague, en 2009, à la COP 15. Une somme considérable, une offre tentante. Mais une promesse de Gascon. Neuf COPs plus tard, on ne sait toujours pas qui exactement payera cette manne, ni qui en bénéficiera, selon quels critères et avec quels contrôles. Ces arguments n’ont, à juste titre, nullement convaincu les pays pauvres, et en particulier la Chine et l’Inde. Leur priorité est le développement économique, pas du tout la transition énergétique. Ils l’ont toujours dit clairement (et honnêtement), en particulier à la COP de Paris, et ils n’ont pris aucun engagement concret de diminution de leurs rejets de CO2. Lorsqu’il y a contradiction entre ces deux objectifs, ils choisissent le développement. Les pays riches ont tout aussi fait un choix inverse, non seulement pour eux-mêmes, mais pour les autres. Entre transition énergétique et développement des pays pauvres, les pays riches préfèrent la transition. Ce qui a été perçu comme un véritable « impérialisme climatique » a été particulièrement net en matière d’électricité. Les pays pauvres, en particulier en Afrique, mais aussi en Inde ou au Pakistan, veulent des centrales au charbon, parce qu’elles produisent une électricité meilleur marché, dont ces pays ont un besoin vital. Les pays riches, et les banques publiques de développement qu’ils contrôlent, à commencer par la Banque Mondiale mais aussi l’aide publique française, ont décidé de refuser de financer, y compris sous forme de prêts remboursables, toute centrale à charbon. Les ONG environnementales ont exigé le même comportement des banques privées. En pratique, ce refus n’a pas eu trop de conséquences, car la Chine s’est substituée aux pays développés ; elle finance (à des taux plus élevés que la Banque Mondiale) les centrales à charbon dont les pays pauvres estiment avoir besoin pour se développer. Mais ce refus laissera des traces socio-politiques. Conclusion Comme à peu près tous les climato-réalistes, l’auteur n’est en rien un ennemi de l’environnement, ni de l’intervention publique, bien au contraire. Il est très sensible, et depuis très longtemps (Prud’homme 1980), aux nuisances que l’empreinte croissante de l’homme peut causer à la nature et à notre environnement: pollutions de toutes sortes, consommation excessive des ressources naturelles, atteintes à la biodiversité, destruction du patrimoine naturel et culturel, etc. Il sait bien que la lutte contre ces dommages potentiellement considérables et parfois irréversibles doit être constante, et qu’elle implique nécessairement de multiples interventions des pouvoirs publics. Nous avons eu le bonheur de voir que, au cours des décennies passées, cette lutte a souvent été un succès. Dans les pays développés en tout cas, et pour des dizaines de polluants, les niveaux de pollution sont aujourd’hui bien inférieurs à ce qu’ils étaient il y a quarante ans, et a fortiori à ce qu’ils étaient au 19ème siècle (Gerondeau 2018). La disparition des ressources naturelles comme le fer, le cuivre ou le pétrole, présentée dans les années 1970 comme imminente et catastrophique, ne s’est pas produite. Les dommages dramatiques que la dégradation de l’environnement allaient, nous prédisait-on, causer à la santé et la longévité ne se sont pas du tout réalisées, bien au contraire. Certes, tout n’est pas parfait en matière d’environnement, et beaucoup reste à faire. Mais la combinaison du progrès scientifique, de l’intervention politique, et du marché a porté de beaux fruits, et elle a démenti complètement la plupart des prévisions catastrophiques brandies par les activistes de l’environnement. Au cours des deux dernières décennies la peur du réchauffement de la planète a remplacé la peur de la dégradation de l’environnement. La lutte contre le CO2 a pris la place de la lutte contre les pollutions. Comme dans Le Rhinocéros d’Eugène Ionesco, cette lutte contre le CO2, sous le nom de transition énergétique, envahit les esprits et les institutions. Symboliquement, en France (pas dans tous les pays, heureusement) le ministère de l’Environnement a effacé le mot « environnement » de son intitulé, pour devenir le « ministère de la Transition écologique et solidaire ». Lorsqu’il y a conflit entre promotion d’industries (prétendument) écologiques et défense de l’environnement, comme dans le cas des éoliennes, le ministère de la Transition devient un ennemi de l’environnement. Les éoliennes massacrent les paysages (y compris ceux qui sont inscrits au Patrimoine mondial de l’humanité), tuent des chauves-souris par milliers, déversent des millions de tonnes de béton dans les campagnes, etc. Dans un combat à fronts renversés, le ministère de la Transition soutient fermement les promoteurs de l’éolien contre les défenseurs de l’environnement. Il dispense les industriels de l’éolien du permis de construire, ignore les avis négatifs des gestionnaires des parcs naturels terrestres ou marins affectés, et multiplie les obstacles aux recours juridiques des riverains impactés. C’est cet hégémonisme, cette nouvelle peur, et notre amour de l’environnement, qui nous ont conduit à essayer de regarder d’un peu plus près la « transition énergétique ». Avec des chiffres et pas seulement avec des slogans. En quoi consiste-t-elle exactement ? Quels sont ses objectifs ? A quels coûts peuvent-ils être atteints ? Avec quelles conséquences économiques et sociales ? Nous sommes heureux de présenter au public et au débat les modestes résultats de cet effort : la « transition » en cours est culpabilisante, mais elle n’est ni écologique, ni solidaire, et encore moins économique. Références Gerondeau, Christian. 2018. L’air est pur à Paris. L’Artilleur. 101 p. Gervais, François. 2018. L’Urgence climatique est un leurre. L’Artilleur. L’Artilleur. 302 p. Ministère de l’Environnement, de l’énergie et de la mer. 2017. Fiscalité environnementale – Un état des lieux. Ministère de la transition écologique et solidaire. 2018. Les principales taxes environnementales en 2016. Nordhaus, William. 2013. The Climate Casino. Yale University Press. 378 p. Prud’homme, Rémy. 1980. Le ménagement de la nature – Des politiques contre la pollution. Dunod. 212 p. Prud’homme, Rémy. 2017. Le Mythe des énergies renouvelables. L’Artilleur. 315 p. Spinetta, Jean-Cyril. 2018. L’Avenir du transport ferroviaire. Rapport au premier ministre. 120 p. Rittaud, Benoit. 2010. Le Mythe [1] En jargon, la sensibilité de court terme est appelée TCR, la sensibilité de long terme ECS. [2] En fait 55%, mais prendre 50% améliore la lisibilité et la compréhension. [3] Gt = milliards de tonnes. On utilise les symboles suivants : K (kilo) = milliers ; M (méga) = millions ; G (giga) = milliards ; T (tera) = milliers de milliards. [4] Baromètre Développement Durable d’EDF, Enquête 2017. A la question : « Indiquez si selon vous les centrales nucléaires contribuent à l’effet de serre (au réchauffement climatique », 44% des Français répondent « Beaucoup », et 34% « Un peu ». Ces pourcentages sont particulièrement élevés chez les jeunes ; et augmentent au cours des années. [5] « En matière d’énergies renouvelables, on aurait intérêt à s’inspirer de la Chine » Yannick Jadot, 8 janvier 2018, BFMTV [6] La construction d’une centrale nucléaire implique également l’utilisation de béton : 18 fois moins, au kwh d’électricité produit, que des éoliennes. [7] Ce montant ne comprend pas la TVA que les carburants payent comme tous les biens et service, mais il comprend la TVA sur la TIPCE générée par la taxe qui est une extension de la taxe spécifique. [8] A cet effet, elle compte les subventions dont elle bénéficie come des « recettes », ce qui fait sourire – jaune – n’importe quel entrepreneur. [9] Sans compter le déficit du régime spécifique de retraite de la SNCF (environ 3 milliards par an). [10] Si C est la consommation de carburant et V la vitesse, on a : C=0,1381-2,34*10-3*V+1,6*10-5*V2. De toutes façons, tous les automobilistes savent bien qu’en diminuant sa vitesse de 2 ou 5 km/, on ne réduit pas sa consommation de 30%. [11] Un impôt (et par extension une politique) est dit proportionnel lorsqu’il augmente comme le revenu, progressif lorsqu’il augmente plus vite que le revenu, et régressif lorsqu’il augmente moins vite que le revenu. Lorsque le revenu est multiplié par 2, un impôt proportionnel est multiplié par 2, un impôt progressif par 3 ou 4, un impôt régressif par 1,5. [12] L’élasticité-revenu nous dit de combien varie la demande lorsque le revenu augmente de 10%. Si la demande augmente de 10%, l’élasticité-revenu est de 1 ; si elle augmente de 5%, l’élasticité est de 0,5 ; si elle augmente de 20%, l’élasticité et de 2.
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Le Goddard Institute (GISS, chargé de suivre les données climatiques avec la NASA) vient d’annoncer que la température moyenne sur les 12 derniers mois vient de battre le dernier record établi en 2005. Cette courbe est une preuve inexorable du réchauffement climatique en cours. En l’analysant de plus près, on comprend pourquoi les négationistes (ou climato-sceptiques) se réfèrent toujours à l’année 1998 qui correspond à la pointe isolée, pratiquement à la verticale du 2 de 2000. 1998 a été exceptionnelement chaude, mais ensuite, il y a eu maintien puis dépassement de cette valeur, c’est ce qui s’est passé en 2005 et recommence actuellement.
Donc aujourd’hui on a déjà battu le record de T° sur 12 mois glissant, ce qu’on va suivre sur cette page c’est si nous allons aussi battre le record détenue par l’année 2005 (juste devant 1998) pour la moyenne sur les 12 mois calendaires. Mise à jour 1er juin 2010 : Vague de chaleur en Asie du Sud Est avec un record absolu de 53,5°C mesuré au Pakistan (température record jamais mesurée en Asie) (source climateprogress.org).
Pendant ce temps la banquise arctique qui a commencé à fondre plus tard que d’habitude le fait à un rythme exceptionnel et a battu le record de surface de banquise la plus faible au 1er juin, en route pour battre le record de 2007. (à vérifier à la fin de la fonte courant septembre 2010 ; Source guardian). Mise à jour 8 mai 2010 : Les mesures automatiques de T°C du satellite NOAA mettent le mois d’avril 2010 comme le mois d’avril le plus chaud (le précédent record était celui de 1998, avec le phénomène El Nino tres puissant).
La période Janvier -Avril 2010 est nettement la plus chaude jamais mesurée.
Comme expliqué ci dessous, le réchauffement climatique se poursuit inexorablement, et ce n’est pas parce qu’on parle d’autres choses dans les nouvelles que ce problème a disparu, AU CONTRAIRE. (...) 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
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Une nouvelle étude scientifique, publiée par l’Université de Manchester Metropolitan, montre que les mesures existantes de limitation des émissions de gaz à effet de serre du secteur de l’aviation sont insuffisantes [1]. Elles ne permettront pas d’atteindre l’objectif de neutralité carbone à partir de 2020, adopté par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et les compagnies aériennes (Association internationale de l’aviation – IATA) [2]. Les émissions de l’aviation ont déjà un impact important sur le climat, avec 5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Si rien n’est fait pour limiter la croissance des émissions, cet impact devrait augmenter rapidement puisque le trafic aérien s’accroît de 4 à 5 % par an au niveau mondial. Cette étude est publiée alors que le Conseil de l’OACI, et son Groupe d’experts de haut niveau sur l’aviation et le climat, se réunissent dans quelques jours. Ils sont chargés de donner des orientations à l’Assemblée de l’OACI de septembre [3] en vue de l’adoption d’une solution internationale pour limiter les émissions du secteur. Ces travaux de recherche analysent les scenarios d’émissions du secteur aérien en fonction de trois types de mesures de réduction. Les projections pour un scénario d’émissions [4] moyen révèlent un fossé de 153 à 387 millions de tonnes de CO2 restant à combler pour atteindre l’objectif à l’horizon 2050. Ce fossé représente un tiers des émissions actuelles de l’aviation. Ces projections prennent en compte toutes les mesures de réduction d’émissions proposées par l’OACI et par l’industrie, y compris la prolongation du marché européen des quotas (EU ETS) jusqu’en 2050. L’étude conclut qu’un mécanisme mondial de limitation des émissions du secteur, tel qu’un système mondial d’échange de quotas, permettrait d’aller plus loin dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. « Cette étude scientifique révèle le caractère abusif des affirmations de l’industrie aérienne, de l’Organisation de l’aviation civile internationale et des Etats-Unis. Contrairement à ce qu’ils disent, il est clair que les mesures actuelles sont insuffisantes pour limiter les émissions de CO2 du secteur, et que des mesures supplémentaires doivent être adoptées au plus vite. Une tarification mondiale des émissions de CO2 de l’aviation permettra de réduire l’impact de ce secteur très polluant sur le climat », explique Célia Gautier, chargée de mission au Réseau
Action Climat France. L’étude de l’Université de Manchester Metropolitan montre également l’importance des mécanismes régionaux de limitation des émissions de l’aérien, comme le Système européen d’échange des quotas, en attendant une solution internationale. L’Union européenne a suspendu l’application de son mécanisme régional aux vols intercontinentaux pour laisser le temps à l’OACI de s’accorder sur un instrument international. « L’OACI est sous le feu des projecteurs », rappelle Célia Gautier. « Mais il est essentiel de préserver et d’étendre le système de tarification européen, sans l’affaiblir » « L’OACI doit désormais faire face à ses responsabilités, en adoptant dès cette année une mesure internationale de limitation des émissions de l’aviation. L’industrie doit aussi accepter l’idée qu’une tarification du carbone dans l’aérien fait partie des solutions indispensables pour éviter un changement climatique catastrophique » [5], conclut Célia Gautier. ....................................
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Paris, le 3 avril 2009 – Les enquêteurs de l’Office central de lutte contre la criminalité technologique, l’OCLCTIC, ont passé ce matin 3 heures dans les bureaux de Greenpeace France. Selon les éléments dont Greenpeace a pris connaissance, les faits d’espionnage dont l’association a été victime relèvent d’un travail d’expert ciblé. Greenpeace s’est déclarée prête à fournir les éléments nécessaires, sauvegardes et ordinateurs touchés, afin que ces faits d’une extrême gravité soient tirés au clair.
Greenpeace appelle d’ores et déjà M.Borloo, ministre de tutelle d’EDF, et le président de l’entreprise publique, M.Gadonneix, à tirer les conséquences de ces pratiques d’un autre âge. De telles barbouzeries ne sont pas admissibles dans une démocratie. Les fonctions du directeur de la sécurité d’EDF, le contre-Amiral Durieux, doivent être suspendues en attendant que toute la lumière soit faite.
« Trois jours après l’explosion de ce scandale, la ligne défendue par EDF et Kargus Consulting ne tient plus, déclare Pascal Husting, directeur général de Greenpeace France. Il ne s’agit pas de faits isolés d’un hacker irresponsable. Ils témoignent de la volonté manifeste d’espionner l’ensemble de notre travail… Dans quel but ? De quoi EDF a-t-elle peur ? »
« Compte tenu de la technique utilisée, il est certain que Kargus consulting a eu accès a beaucoup d’informations sur Greenpeace, explique Loic Prévotat, responsable du service informatique de Greenpeace France. On peut se demander dans quelle mesure les serveurs internationaux de l’organisation n’ont pas aussi été touchés… Nous n’avons pas les moyens techniques et financiers de nous protéger contre des actes de piraterie professionnels commandités par de grosses entreprises ! »
A la différence d’EDF, Greenpeace n’a rien à cacher
En 2006, Greenpeace, avait rendu public un document classé faisant état de la vulnérabilité de la centrale de Flamanville, jouant alors son rôle de lanceur d’alerte. Or, c’était le moment où EDF avait pris la décision d’implanter son réacteur EPR à Flamanville et d’en faire une vitrine pour le commercialiser partout dans le monde… Manifestement, EDF a considéré que tout ce qui pouvait alors nuire à ses ambitions commerciales devait être espionné et torpillé, au mépris total de la loi.
A cette époque comme aujourd’hui, Greenpeace pointait du doigt l’ineptie de ce projet industriel qu’est l’EPR : il est inutile d’un point de vue énergétique, puisque la France exporte déjà de l’électricité, il est très coûteux, et il est très peu créateur d’emploi. Rappelons qu’à investissement égal, les économies d’énergie et les renouvelables créent quinze fois plus d’emplois que le nucléaire… Le recours au nucléaire étouffe la mise en œuvre de toute vraie solution face aux changements climatiques.
Du reste, depuis 2006, la vitrine que se devait d’être Flamanville s’est très largement fendue : le chantier a pris des années de retard, le budget a déjà dépassé de 20% les prévisions les plus hautes. Quant au chantier de l’EPR finlandais, sa facture a grimpé de 50% et il accuse la bagatelle de 38 mois de retard… Greenpeace continuera de l’affirmer : en France comme en Finlande, l’EPR est un naufrage industriel, énergétique et économique.
ONG écologiste et pacifiste, Greenpeace travaille dans 42 pays pour dénoncer les atteintes à l’environnement et proposer des solutions. Acteur essentiel de la société civile, Greenpeace produit des rapports d’analyse scientifique et des prises de positions publiques grâce au soutien de 117 000 adhérents en France et plus de 3 millions dans le monde.
Affaire d’espionnage : c’était écrit ! Visionnez une ancienne publicité d’EDF
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Pour que l’Union européenne respecte l’objectif de limiter la hausse des températures à 1,5 °C, plus aucune nouvelle voiture essence, diesel ou hybride ne devra y être vendue d’ici 2028 [1]. Telle est la conclusion d’un rapport commandé par Greenpeace Belgique au Centre aérospatial allemand (DLR), et publié aujourd’hui [2]. D’après le rapport, le nombre de voitures essence et diesel sur les routes européennes devra diminuer de plus de 80 % d’ici à 2035.
« Emmanuel Macron et son gouvernement avaient fixé l’échéance de fin de vente des véhicules diesel et essence à 2040 : c’est beaucoup trop tard ! De plus, cet objectif semble ne devoir même pas figurer dans le projet de loi mobilités, qui devrait être présenté au Conseil des ministres en octobre. Sur le changement climatique comme sur la pollution de l’air, Emmanuel Macron doit encore traverser la route et se mettre au boulot », déclare Sarah Fayolle, chargée de campagne Climat et Transports à Greenpeace France.
Les débats qui ont actuellement cours entre le Parlement et les gouvernements européens sur les nouvelles normes de CO2 pour les voitures et les camionnettes sont aussi la démonstration de l’immobilisme de nos responsables politiques. Les intérêts privés des constructeurs automobiles prennent encore trop souvent le pas sur l’intérêt général.
Le rapport de DLR souligne l’urgence d’abandonner les véhicules carburant aux énergies fossiles. Pour autant, remplacer toutes les voitures diesel et essence en circulation par des voitures électriques n’est pas une solution satisfaisante, au vu de leur impact sur le climat et de leur coût environnemental. « Pour limiter le réchauffement climatique et préserver nos ressources naturelles, il faut absolument réduire le nombre de voitures sur les routes, quelle que soit la technologie. La voiture individuelle doit laisser la place aux transports en commun, au train, au vélo, à la marche et au partage de véhicules », explique Sarah Fayolle.
Pour Greenpeace, il est nécessaire que les gouvernements européens, et en particulier le gouvernement français, s’engagent au plus vite sur une fin de vente des voitures alimentées aux énergies fossiles d’ici 2028. Greenpeace rappelle qu’il est également de la responsabilité des maires d’agir sans attendre pour libérer rapidement nos villes des voitures diesel et essence. Il y a urgence : pour le climat et pour notre santé.
Notes aux rédactions
[1] Les voitures hybrides conventionnelles sont équipées d’un moteur thermique et d’un moteur électrique.
[2] Un briefing en français sur le rapport de DLR est disponible ici. Le rapport complet de DLR est disponible ici.
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Près de trois semaines après la nomination des ministres, le gouvernement de Jean Castex est désormais au complet. Mais la liste des onze secrétaires d'Etat, dévoilée dimanche soir, fait des déçus auprès des associations de défense des animaux. Non pas à cause d'une nouvelle personnalité... Mais à cause d'un grand absent. Car l'idée d'un secrétariat d'État dédié à la cause animale n'a finalement pas été retenue par l'exécutif. La déception est d'autant plus grande que des rumeurs évoquaient la possible nomination du patron de La République en Marche, Stanislas Guerini, jusqu'à ce week-end. Et une pétition rassemblant plus de 100 000 signatures réclamait ce secrétariat d'État ou un ministère de la condition animale. Il faisait même partie des mesures mentionnées dans un rapport sur la protection animale remis le 1er juillet par le député LREM Loïc Dombreval. Pour les associations, il ne s'agit pas moins d'une occasion manquée, et surtout un mauvais signal. "Nous pensons que le gouvernement a une fois de plus déçu sur cette question, il est en complet décalage avec les citoyens", dénonce l'association L214 auprès de L'Express. "Il y avait un enjeu fort à sortir la condition animale de l'emprise du ministère de l'Agriculture qui freine toute avancée dans ce domaine. En France, on a toujours 80% des animaux qui sont issus d'élevages intensifs, entassés dans des bâtiments fermés sans aucun accès à l'extérieur." Car selon L214, cet oubli est synonyme d'absence de mesures sur la question. "Très près de nous, en Belgique, depuis que des ministères ont la question animale en charge, on a vu des avancées rapides comme l'interdiction des cages pour les poules pondeuses, l'interdiction des animaux sauvages dans les cirques, l'interdiction des élevages de visons ou l'interdiction de l'abattage sans étourdissement." L'association s'interroge par ailleurs sur les missions précises du "secrétariat d'Etat à la biodiversité", poste créé sous François Hollande et donc ressuscité, avec à sa tête depuis dimanche la députée LREM Bérangère Abba. Ces critiques sont partagées par Muriel Arnal, présidente de l'association One Voice. Contactée par L'Express, elle répond : "Qu'est-ce qu'on entend précisément par secrétariat d'Etat à la biodiversité ? Est-ce la biodiversité vue par les chasseurs, alors qu'ils détruisent la nature ?". Elle évoque d'ailleurs l'un de ses premiers rendez-vous accordé par Barbara Pompili, nouveau visage de l'écologie du gouvernement : celui avec Willy Schraen, président de la puissante Fédération nationale des chasseurs (FNC). Une rencontre qui a fait grincer des dents auprès des associations, comme l'explique Le HuffPost.
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L’assemblée générale 2020 de Total, qui s’est tenue ce matin, aurait pu être historique : en avril dernier, onze actionnaires de l’entreprise, dont la Banque Postale ou encore le Crédit Mutuel asset management, avaient déposé la première résolution climat en France, réclamant à l’entreprise des objectifs climatiques ambitieux, solides et contraignants. Malgré la forte pression de Total pour inciter les actionnaires à voter contre, elle a néanmoins recueilli près de 17 % d’avis favorables ou neutres. C’est d’ailleurs la seule à ne pas avoir été approuvée parmi toutes les résolutions soumises aux votes. Greenpeace France dénonce une énorme occasion manquée due au blocage manifeste de la part du pétrolier et d’une partie des actionnaires réfractaires, qui ont voté contre.
« Malgré une pression de plus en plus intense venue d’investisseurs progressistes, Total s’obstine et refuse de s’engager vers une diminution de ses émissions de gaz à effet de serre et de sa production. La major repousse toute volonté de changement et tente en parallèle de détourner l’attention en persistant à faire passer une coquille vide sur la neutralité carbone pour des objectifs climat ambitieux, condamne Edina Ifticène, chargée de campagne pétrole pour Greenpeace France. Total, par la voix de son PDG Patrick Pouyanné, se dit acteur de la lutte contre le changement climatique mais, en réalité, rejette toute responsabilité et se contente d’appliquer des politiques publiques auxquelles il ne peut se dérober. Jusqu’à quand les gouvernements laisseront-ils ces entreprises climaticides polluer délibérément tout en versant grassement leurs dividendes ? Il est temps de leur fixer des objectifs de réduction contraignants ».
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Ce jeudi, le site du People's Climate Case annonce une petite victoire. Dans un communiqué, ses membres expliquent que le Tribunal de la Cour de Justice de l'Union Européenne (CJUE) doit entamer une procédure préliminaire pour déterminer si les plaignants peuvent être entendus. En mai dernier, les dix familles qui composent le collectif avaient décidé de porter plainte auprès de la Cour contre les institutions législatives européennes pour "inaction climatique". Elles affirment en effet être directement touchées par les conséquences du réchauffement de la planète. Comme le maire de Grande-Synthe le 19 novembre dernier, les dix familles du People's Climate Case ont choisi la voie des tribunaux pour faire bouger l'action politique sur le climat. Un mode d'action de plus en plus courant dans le monde, selon Christian Huglo, docteur en droit et avocat spécialisé en droit de l'environnement. Interrogé par L'Express, l'associé de l'ancienne ministre de l'Environnement Corinne Lepage constate que les actions "en carence" contre les Etats se multiplient, et peuvent avoir des répercussions concrètes sur la sphère politique. Pour Christian Huglo, les procès contre l'Etat pour une insuffisance de réglementation climatique sont "plus faciles" que ceux intentés contre les grandes entreprises qui ne respectent pas les normes environnementales. "Face aux Etats, les avocats s'appuient sur les travaux du GIEC, qui sont reconnus par les juges", explique-t-il. LIRE AUSSI >> Réchauffement climatique: il reste 2 ans pour agir selon l'ONU Cette stratégie a par exemple été utilisée dans l'affaire Urgenda, aux Pays-Bas. En se basant sur le rapport du GIEC de 2007, la fondation environnementaliste avait réussi à convaincre les juges de l'insuffisance des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre fixés dans son pays. La cour d'appel de La Haye a ainsi rendu un verdict historique le 9 octobre dernier. Elle demandait aux autorités hollandaises de réduire d'au moins 25% leurs émissions à l'horizon 2020. Au sujet du People's Climate Case, Christian Huglo n'est pas si optimiste. "Les recours directs contre les instances législatives européennes sont très difficilement organisables. D'habitude, ce sont les Etats et pas des particuliers qui lancent ces initiatives. Dans ce cas, je pense qu'il s'agit plutôt de bousculer les politiques", indique-t-il. Sanctionner les institutions de l'Union européenne quand les intérêts d'une personne ont été lésés "suite à l'inaction de l'UE" fait pourtant bien partie des attributions de la CJUE. Pour le cas de la France en revanche, Christian Huglo est plus confiant sur l'aboutissement de ce type de démarches. Ces procès, qui se déroulent dans les tribunaux administratifs, peuvent aboutir à des injonctions pour changer la réglementation, affirme-t-il. "C'est possible techniquement. Il ne faut pas croire que l'action judiciaire ne peut pas contraindre au niveau national." Quand dans l'affaire concernant le maire de Grande-Synthe, François de Rugy ironise "Franchement, vous croyez que c'est dans les tribunaux qu'on va régler le problème du dérèglement climatique ?", Christian Huglo proteste donc. L'avocat, dont le cabinet défend le maire écologiste, déclare à L'Express que le ministre de la Transition écologique "ne sait pas ce qu'est que le contentieux climatique". Pour Christian Huglo, en l'absence de politique contraignante en matière d'écologie et d'action des Etats, les tribunaux sont l'un des seuls véritables lieux d'influence. "Il y a déjà des procès partout, qui ont comme effet d'influencer les délégués des conventions internationales. Des satellites ont déjà été lancés et pourront bientôt mesurer la contribution des pays à la limitation des gaz à effet de serre. Quand les associations et les villes se procureront ces documents montrant qu'il y a une vraie différence entre le discours officiel et la réalité, la voie juridique pourra vraiment faire changer les choses", soutient-il. En attendant, les procès pour "inaction climatique" restent complexes. Difficile en effet de pointer un coupable quand le réchauffement climatique est global. De plus, "la priorité climatique est l'une des priorités de l'Etat, mais c'est un programme, et pas une règle de droit", affirme Christian Huglo. Selon lui, la législation du code de l'environnement est insuffisante, et devrait être plus impérative. Au niveau international, même chose : "le problème fondamental dans les négociations, c'est que la politique climatique ne doit pas contrevenir à la politique du commerce", dénonce-t-il. Pour faire un véritable pas en avant vers l'écologie, le pouvoir revient donc tout de même aux politiques, à qui les citoyens doivent selon Christian Huglo "demander à changer les textes".
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Le fric avant la sécurité, c’est ce que semble préférer le gouvernement avec ce recours. La mise en danger de la vie d’autrui, ne semble poser aucun soucis a cette bande de psychopathes. Déjà, depuis mars 2014, les taux de radioactivité ont eux aussi, été assouplis pour les denrées venant du Japon par l’UE, pour qui, nous ne l’ignorons pas tout va bien! la préparation des jeux en est un exemple. Alors que l’on nous annonce que le réchauffement climatique pourrait provoquer 500.000 morts en 2050, oublions les millénaires nécessaires, à la neutralisation de certains déchets. Les mensonges s’accumulent, on ne fermera pas les centrales, elles sont déclarées aptes, à fonctionner des années, ce qui inquiète nos voisins. On jette au panier les alertes concernant, l’état de vétusté de nos centrales, puisque en matière de transition énergétique, rien n’est prévu et que les « bâtons dans les roues, sont légions » pour la filière. Où que nous soyons en France, nous sommes exposés….. La sécurité dans les centrales nucléaires est au cœur des préoccupations cette semaine. Alors que le canton de Genève a annoncé mercredi son intention de porter plainte contre la centrale du Bugey (Ain) pour mise en danger de la vie d’autrui, l’association écologique Notre Affaire à tous va déposer ce jeudi un recours devant le Conseil d’Etat contre un assouplissement des règles de sécurité des centrales nucléaires. Le ministère de l’Environnement a publié un arrêté le 30 décembre 2015 visant à assouplir les règles de sécurité des centrales nucléaires définies par une directive européenne de juin 2014.
Des « dérogations » en matière de sécurité « La loi européenne dit que les Etats ont une obligation de résultats en matière de sécurité nucléaire (…) Or, en France, un arrêté passé entre Noël et le Nouvel An offre des dérogations en matière de sécurité », explique le porte-parole d’EELV Julien Bayou, également membre fondateur de l’association. « En gros, si la sécurité des centrales françaises ne correspond pas aux exigences essentielles de l’UE, on peut s’arranger : l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) peut passer l’éponge », ajoute le militant écologiste.
« Les anomalies mises en évidence sur la cuve de l’EPR de Flamanville pourraient être validées » Pour l’association Notre Affaire à tous, cette disposition vise notamment l’EPR de Flamanville dans la Manche, dont la cuve a récemment été jugée non-conforme par Autorité de sûreté nucléaire. « Directement concernées, les anomalies mises en évidence sur la cuve de l’EPR de Flamanville pourraient ainsi être purement et simplement validées », dénonce Julien Bayou dans un communiqué.
La sécurité de la centrale nucléaire remise en cause par des écologistes allemands Les inquiétudes se font également sentir outre-Rhin. Un rapport technique de soixante-dix pages commandé par le groupe des Verts au parlement allemand (Die Grünen), remet en cause la sécurité d’une autre centrale française. . « La conception de la centrale nucléaire de Cattenom répond aux exigences des années 1970 », peut-on lire dans ce rapport, qui se termine sur une injonction de « fermer immédiatement cette centrale ». Les Verts allemands ont fait publier un rapport de 70 pages démontrant que la centrale de Moselle n’est pas conforme aux normes internationales
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Par Rémy Prud’homme Ite missa est. La grand-messe, ou kermesse, climatique de Glasgow est terminée. Les quelques 30 000 valeureux croisés partis sauver la planète dans un 26ème combat de la dernière chance sont rentrés chez eux, en avion. On retiendra deux choses de leur combat : son échec ; et surtout qu’il a creusé le fossé qui sépare pays riches et pays pauvres en matière de climat. L’objectif principal de la COP 26 était de forcer tous les pays du monde à réduire vite et beaucoup tous leurs rejets de CO2, et en particulier à fermer d’ici 2030 ou 2040 toutes les mines de charbon et tous les puits de pétrole (le gaz naturel, qui rejette moitié moins de CO2 que le charbon, ce qui n’est pas rien, était épargné, au motif inavoué qu’il est indispensable pour pallier l’intermittence de l’éolien et du solaire). Pour beaucoup de pays du monde, qui ont besoin d’énergie et/ou qui ont des mines de charbon et des puits de pétrole, un tel objectif est inacceptable. Les dirigeants de la Chine et de la Russie, deux pays qui rejettent presque 40% du CO2 anthropique, ont marqué leur opposition en refusant de venir à Glasgow – se privant ainsi des magnifiques discours de Boris Johnson et d’Emmanuel Macron. L’objectif absurde et inatteignable de la COP 26 n’a bien entendu pas été atteint. On dit d’une entreprise qui n’atteint pas ses objectifs qu’elle a échoué. On pourrait en dire autant de toutes les COP précédentes, qui ne sont jamais parvenues à inverser la courbe du CO2. Mais habituellement, les conférenciers s’efforçaient de déguiser l’échec en succès, et de crier victoire. A Glasgow, ils ont à peine essayé cet exercice de camouflage. Et leurs efforts en ce sens ont été pathétiques. On en donnera un exemple. Depuis la COP 21, chaque pays était censé présenter tous les cinq ans une « déclaration » relative à l’évolution prévue de ses rejets de gaz à effet de serre. Document purement déclaratif, sans vérifications, sans engagements, sans sanctions. Au terme de 15 jours et 15 nuits de négociation, la COP de Glasgow a décidé que cette déclaration inutile serait dorénavant présentée tous les deux ans ! Même les plus crédules des militants voient la vanité de tels coups d’épée dans l’eau. En fait, et c’est une première, à peu près tous les organisateurs et les activistes de la COP 26 ont reconnu – et déploré – son flop. Cette COP, cependant, fera date. Elle a fait apparaître au grand jour une contradiction majeure entre pays riches et pays pauvres en matière de politique climatique. A Glasgow, le cave s’est rebiffé, les pays en développement ont dit : non. Ils le pensaient depuis longtemps. La lutte finale contre le CO2 est une croisade de riches. Elle est née aux Etats-Unis, en Suède, au Royaume-Uni, en Allemagne, en France. Sa dimension eschatologique implique le « quoi qu’il en coûte ». Et il en coûte beaucoup. A peu près toutes les mesures préconisées concernent des produits ou des technologies qui augmentent les coûts. L’électricité solaire est plus chère que l’électricité thermique. Le bio que le traditionnel. La voiture électrique que la voiture à essence. La pompe à chaleur que le chauffage au gaz. La preuve en est qu’aucun de ces produits ne se développe sans subventions budgétaires. Rien à voir avec toutes les innovations des deux derniers siècles (machine à vapeur, électricité, chemins de fer, engrais, médicaments, automobile, etc.) qui ont fait sortir de la misère les pays aujourd’hui développés. La transition énergétique, ou comme disent les Anglais le « net zéro carbone », implique donc une baisse, ou une moindre croissance, du niveau de vie. Les pays riches peuvent peut-être se payer ce luxe. Les pays pauvres ne le peuvent pas. Il faut comprendre que cela leur coûte encore plus cher qu’à nous, relativement au niveau de vie. Une éolienne (de 2 MW) coûte autant d’euros en Inde qu’en France, environ 3 millions. Mais cette somme est l’équivalent du produit annuel par habitant de 90 personnes en France et de 1800 personnes en Inde – 20 fois plus. Ignorant délibérément cette réalité, les pays riches ont longtemps essayé d’imposer leurs politiques climatiques: en expliquant aux pays pauvres qu’ils avaient beaucoup à y gagner (ce qui est faux) ; en cherchant à les acheter avec la promesse subventions (jamais été mises sur la table) ; en les menaçant de lourdes taxes carbone (qui les empêcheraient d’exporter) ; en interdisant aux agences d’aide et aux banques privées de prêter à ces pays pauvres les fonds qui leur permettraient de s’électrifier (interdiction qui est un bon moyen de les maintenir dans la misère). Pendant longtemps, les pays pauvres ont supporté en silence ce colonialisme sans colons, courbé la tête en attendant que l’orage passe. Ils ont au contraire vu cet orage redoubler d’intensité. La COP 26 a été la goutte d’eau qui fait déborder le vase, la COP de trop. C’est l’Inde qui a été le porte parole de la rébellion. Narendra Modi, son premier ministre, a fait le voyage de Glasgow, mais ça a été pour dire, calmement et clairement, ce que tous pensaient : ça suffit. Nous, pays pauvres, ferons passer le développement avant le climat. Vous pouvez obéir aux injonctions de Greta Thunberg tant que vous voulez ; mais nous, nous avons choisi d’obéir à nos peuples qui veulent vivre décemment. La Chine, qui s’est beaucoup développée en rejetant beaucoup de CO2, s’est rangée dans le camp des pauvres. Biden, Johnson, Macron, Guterres, le pape François, dans le camp des riches. La COP 26 a ainsi aggravé, ou révélé, le chiasme entre le Nord et le Sud de la planète. C’est sans doute à ce titre qu’elle entrera dans l’histoire.
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Le changement climatique donne des envies d’avoir beaucoup de sous, pour lutter contre ce « mal absolu » qui va nous anéantir, sauf que, ça part dans tous les sens et l’écologie, la vraie, est le parent pauvre des mesures envisagées. Alors si une vraie lutte il doit y avoir, ce sont des actes concrets et couillus de la part des « hommes » politiques. Mais là ça va coincer car, le profit ne sera pas la priorité si toutefois, ces protecteurs du capital, consentent à prendre de vraies responsabilités envers l’environnement et les générations futures. Déjà ! L’Union Européenne a estimé qu’un seul Etat membre n’était pas suffisant pour évaluer le glyphosate, donc, ce sont la France, la Hongrie, les Pays-Bas et la Suède qui ont été désignés pour cette « mission ». Pourquoi faire simple quand on peut compliquer? Changer nos pratiques et notre mode de consommation, sera un pas, tout petit mais, il faut(dra) bien ouvrir la route. Partagez ! Volti ****** Charles Sannat pour Insolentiae La dernière vidéo de Brune Poirson la secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Transition écologique est au premier abord « drôle »… Oui, même un secrétaire d’Etat a le droit de s’amuser et de faire de l’humour. Elle vient donc de publier une « fausse » bande annonce sur le changement climatique. L’hiver est bien là et pour l’endiguer il ne faut pas se diviser. Un seul moyen : s’unir #GameOfThrones #GOT pic.twitter.com/yUW80dQ9nx — Brune Poirson (@brunepoirson) 14 avril 2019 Mais, cela ne doit pas occulter les véritables problèmes ce qui est évidemment le cas, car au-delà du premier abord, tout est réduit aux mantras de rigueurs. Le changement climatique c’est pas bien.
Faut s’unir contre le mal absolu.
Il faut lutter contre lui… et on enchaîne tous les poncifs sans aucun argument scientifique, sans aucune mise en perspective, aucune analyse, aucun élément factuel, rien. Rien. Le néant intellectuel. Nous allons donc lutter contre le mal absolu, et je suis persuadé que pour être sûr de repousser le mal qui nous attaque, nous saurons lancer une nouvelle offensive de taxes et autres impôts nouveaux… comprenez ma pauvre Lucette, c’est en prenant vos sous qu’on repoussera le mal. C’est bon, on a compris… Fatigant et triste. 1/ Interdire les voyages en avion (pas de pot catalytique) pour que le bobo du 7ème arrondissement puisse aller se faire bronzer l’arrière train à Bali… 2/ Interdire les canons à neige dans toutes les stations de ski, et imposer un tarif supérieur à l’électricité touristique consommée dans les stations puisqu’il s’agit-là d’une dépense non indispensable quand on est un bobo du 7ème qui vient dévaler les pentes des Alpes en venant en 4×4 ou SUV polluer les vallées dans les bouchons, pour skier sur de la neige artificielle dans des clubs surchauffés… Bref, mauvais bilan carbone du bobo… 3/ Et quand notre bobo du 7ème part en croisière sur son Costa (ou autre compagnie) il pollue un tantinet également, surtout quand il se rend en avion au point de départ. Là il a tout faux notre bobo (du 7ème). 4/ Interdire à tous les jeunes qui manifestent « pour sauver le climat » parce qu’on leur a dit d’aller « manifester » pour le climat, que défendre la planète avec une bouteille de coca à la main, des godasses made in China aux pieds, un tee-shirt indien un i-phone dernier cri à l’oreille fabriqué par des petits enfants à l’autre bout de la planète, transporté par cargo ou avion sur 15 000 kilomètres après avoir ravagé la planète pour extraire les terres rares nécessaires à leur fabrication serait une démarche intéressante. 5/ Interdire et fermer l’ensemble des grandes surfaces pour éviter les déplacements en voiture de milliers de gens qui se rendent dans les périphéries des grandes villes pour privilégier uniquement des points d’approvisionnement de proximité. 6/ Interdire l’idéologie « environnementaliste » 7/ Interdire la « propagande »… Je ne parle pas des communistes évidemment, mais du pesticide toxique. Vous savez le gaucho tueur d’abeilles. Verboten, interdit. J’en discutais ce week-end avec un ami exploitant agricole qui s’intéresse évidemment bigrement à tous ces sujets-là. Il me tenait le raisonnement suivant plein de bon sens et d’une logique imparable : Nous voulons sauver les abeilles et en tant que paysan je ne veux pas tuer les abeilles… je n’ai rien contre les abeilles, j’aime les abeilles. Nous allons tous les deux lancer un pin’s « I love les abeilles » à moins que ce soit un petit ruban jaune et noir « save the abeilles »… avec un abeillethon sur France Télévision… Bien donc étape 1 nous sommes tous d’accord pour sauver les abeilles (je précise pour notre secrétaire d’Etat et sa bande annonce). Etape 2, notre ami nous précise au passage (ce que je ne savais pas n’étant pas un pro de la culture de la betterave) « Charles, tu sais, une betterave ça n’a pas de fleur… et je vais t’apprendre un truc hallucinant… une abeille ça butine les fleurs… pas les plantes vertes. Donc il n’y a pas d’abeille sur les betteraves (sauf celle qui vient se perdre parce que son GPS est tombé en panne). Avant que l’on interdise le gaucho (pas les communistes, ni les socialistes d’ailleurs), on enrobait les graines de betterave dans une pellicule de gaucho mais en usine et sur la graine. Avec ces graines de betterave enrobées de gaucho le pesticide était directement sur la graine, il n’y avait pas besoin de pulvérisation atmosphérique toujours mauvaise pour tous les êtres vivants aux alentours. Reprenons à ce stade du raisonnement. Les abeilles butinent des trucs en fleurs et les betteraves n’ont pas de fleur donc les abeilles ne peuvent pas les butiner, et comme les pesticides ne sont pas « pulvérisés » mais « enrobés » les risques de tuer les abeilles sont faibles. Mais, il y a le colza. C’est beau le colza, et ça fait plein de fleurs jaunes. Et ça les abeilles adorent, elles butinent les fleurs de colza. Ca serait donc bien d’éviter le gaucho sur le colza… a priori en tous cas. On pourrait par exemple dire, pas de gaucho sur le colza (fleurs abeilles butinent machin toussa) mais gaucho enrobé sur les betteraves (pas de fleur pas d’abeilles machin toussa). Le mieux serait rien évidemment, mais nous ne passerons pas de tout à rien en un claquement de doigt. Il faut assurer la sécurité alimentaire du pays, il faut introduire de nouvelles manières de travailler, de nouvelles pratiques, former, expliquer, convaincre, tout cela prend du temps. Quelques infos et sources. Les pucerons sur les Betteraves ici, ou la baisse des rendements ici, ou encore le fait que la mortalité des abeilles n’est pas lié au gaucho (exclusivement) mais multifactorielle confirmé par la Cour de Cassation ici. Sur le côté multifactoriel, vous pourrez relire ou lire cet article que j’avais fait suite à la visite des Ruchers de Normandie où Florent l’apiculteur avait déjà parfaitement conscience en 2015 il y a 4 ans donc, de cette situation et l’expliquait très bien. Son principal problème c’était et c’est toujours le Varroa. Toutes les explications et le reportage ici en images. Mais nous sommes en France. Nous avons donc interdit le gaucho pour tout et à tout jamais. Mais… le gaucho était « utile », car si pas gaucho pas betterave car betterave mangée par pucerons… si pucerons manger betterave, nous pas avoir sucre. Comme nous consommer beaucoup sucre… nous importer sucre de pays qui utilisent gaucho et tuent les abeilles !!! Nous perdons donc notre indépendance sucrière (et oui). Du coup, dans le dos des écolos qui sont contents d’avoir obtenu la peau du gaucho, on vient d’autoriser le Teppeki… un autre produit vachement bon pour la santé, que l’on aura le droit de pulvériser directement sur les betteraves quand les pieds auront 6 feuilles… Le Teppeki, ici sa fiche officielle où il est écrit « dangereux pour les abeilles en toutes lettres », en plus il sera « aspergé », mais tout va bien!! Sur le site du fabricant Belchim.be ici on vous donne les distances de sécurité des zones tampons. Vous apprendrez que le Teppeki est « miscible avec tous les produits phytopharmaceutiques », ce qui veut dire qu’il peut être mélangé à tous les autres produits, ce qui va constituer des « soupes » chimiques individuelles non testées par définition en labo le tout aspergeant des terres spécifiques, avec un climat spécifique avec un historique de traitement spécifique à chaque champs sur les 50 dernières années. En clair, on NE PEUT pas savoir quel mélange de molécules chimiques est créé sur tel ou tel endroit et encore moins tester ses effets en laboratoire tant les combinaisons sont nombreuses. Cela dit on devrait tout de même essayer de faire ce travail plutôt que de faire comme les trois singes (celui qui ne voit rien, celui qui n’entend rien et celui qui ne dit rien!!!) Nous parlons de pulvérisation, pas d’un enrobage… évidemment l’enrobage ce n’est pas bien. Le mieux serait rien. Mais parfois on ne sait pas faire sans rien ! Et dans ce cas, mieux vaut évidemment un mauvais produit dans un enrobage qui ne se promène pas au grès du vent, qu’une bonne dose de pesticide pulvérisé dans les naseaux de tout le voisinage, veaux, vaches, cochons, abeilles et humains inclus. Les sujets sont vastes, l’écologie ne se saucissonne pas, elle se réduit encore moins à une vision fiscale. L’écologie consiste évidemment à remettre à plat l’ensemble de notre système économique, l’ensemble de nos usages, l’ensemble de nos modes de production. Il ne peut pas y avoir d’écologie avec la mondialisation qui consiste par définition à créer des circuits longs au lieu de privilégier les circuits courts. Il ne peut pas y avoir d’écologie avec un système économique basé sur le toujours plus, sur l’obsolescence programmée ou sur le tout jetable. Il ne peut pas y avoir d’écologie quand partir en vacances en République Dominicaine à 8 000 kilomètres coûte moins cher que d’aller sur la Côte d’Azur à 800 kilomètres, parce qu’ici il y a des péages et des taxes sur l’essence alors que le kérosène est presque gratuit pour les compagnies aériennes, qu’ici il y a le SMIC et une protection sociale (encore mais plus pour longtemps) alors que là-bas, les petites mains sont payées trois fois rien. Alors la Brune Poirson peut toujours faire son cinéma, mais ce n’est là que l’écume des choses, de la communication, de la propagande. On ne parle pas à l’intelligence, on ne pose pas les vrais sujets, on les évite, on n’argumente pas, on réduit tout le message à l’émotion, on fait « peur », on oppose un soit disant gentil qui obéirait aveuglément au gouvernement aux affreux méchants… Tout cela est bien pathétique et révélateur du fonctionnement dans lequel on veut enfermer le citoyen qui ne doit plus penser. Etre c’est penser d’où la célèbre phrase « je pense donc je suis »… Ne cessons jamais de penser. Soyons subversifs. Pensons pour être. Je ne prétends donc pas avoir raison, mais avoir partagé avec vous des éléments de réflexion et d’analyse afin d’alimenter un débat, pour que chacun des citoyens puisse participer et se saisir des débats de façon éclairé. Nous méritons tous beaucoup mieux que de pauvres copies de bandes annonces. Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous ! Charles SANNAT Découverte de l’eau chaude!!! Pour trouver du monde les restaurateurs vont mieux payer leurs salariés!
Macron, seul contre tous bloque l’ouverture de négociations sur un accord commercial Europe/Etats-Unis!
Loi Pacte… de très bonnes choses
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Paris, 22 mars 2010 – Le préfet de la Manche, voix du gouvernement dans le département, vient selon nos informations d’autoriser la construction d’un terminal charbonnier sur le port de Cherbourg. Pour la première décision du gouvernement après Copenhague en matière énergétique, le décalage entre les discours de Jean Louis Borloo et ses actes est flagrant.
Un terminal en totale incohérence avec les engagements du gouvernement
En octobre 2007, à l’occasion du Grenelle de l’environnement, le gouvernement a affirmé que les grands projets industriels implantés sur le territoire seraient arbitrés en fonction de leur coût pour le climat. En autorisant la construction d‘un nouveau terminal charbonnier sur le sol français, cent jours après le fiasco de Copenhague et au lendemain des régionales, le gouvernement est en incohérence totale avec ses propres promesses. A quoi bon des engagements nationaux s’ils ne sont pas déclinés à l’échelle locale ? La lutte contre les changements climatiques doit se mener à tous les niveaux, lors de chaque décision relative au système énergétique français.
« En autorisant la construction d’un terminal charbonnier, le gouvernement se rend complice du développement des fossiles en Europe. Jean Louis Borloo se montre incapable de courage politique, sa position oscille entre cynisme et hypocrisie », souligne Anaïz Parfait, chargée de campagne climat à Greenpeace. « Cette décision témoigne de la myopie du gouvernement, qui dicte la politique énergétique française sans vision de long terme. »
Le charbon, matière première du changement climatique
Le terminal charbonnier de Cherbourg permettra de dispatcher le charbon arrivant de Colombie et d’Afrique du Sud vers les centrales thermiques anglaises. Il viendra s’insérer dans la filière la plus nuisible à l’humanité et l’environnement. Le charbon est en effet la principale cause de la crise climatique, il émet plus de CO2 que le pétrole ou le gaz pour la production d’électricité. A lui seul, le charbon est responsable d’un tiers des émissions de CO2 mondiales, et 25% des émissions européennes sont dues aux centrales à charbon implantées en Europe. Le trafic annuel sur le terminal atteindra 4 à 5 millions de tonnes de charbon à terme, ce qui représente l’équivalent de 10 à 11 millions de tonnes de CO2, une fois brûlé dans les centrales.
Peut-on se passer du charbon ?
Aujourd’hui, il est indispensable de cesser tout développement de la filière charbon. Si l’on n’inverse pas la tendance, l’augmentation globale des températures risque d’atteindre jusqu’à 6°C à la fin du siècle, alors qu’on sait qu’au-delà de 2°C, les effets des changements climatiques seront catastrophiques et irréversibles. Le scénario énergétique alternatif publié par Greenpeace et l’EREC (Conseil européen des énergies renouvelables. Télécharger le rapport (en anglais)) démontre qu’il est à la fois nécessaire et possible d’abandonner les combustibles fossiles et le nucléaire en même temps. La moitié de la demande totale en énergie en Europe et plus de 70 % de l’électricité pourraient être couverts par les sources d’énergies renouvelables d’ici à 2050, nous fournissant une énergie propre, rentable et sûre.
« Pour atteindre les réductions d’émissions nécessaires, le développement de la filière charbon doit s’arrêter dès aujourd’hui » confirme Anaïz Parfait. « Si l’on veut donner sa chance au climat, le terminal charbonnier de Cherbourg, qui va à contresens de l’histoire, n’a aucun avenir ! A quand des décisions en accord avec vos paroles, M. Borloo ? »
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La déforestation contre le climat
Mais les forêts sont menacées. La déforestation, les incendies, l’exploitation forestière industrielle augmentent les émissions de CO2 et sapent la capacité des forêts à absorber le carbone de l’atmosphère. La déforestation des forêts tropicales génère chaque année des milliards de tonnes de CO2, à hauteur d’environ 12% des émissions mondiales anthropiques annuelles de gaz à effet de serre.
La déforestation et la dégradation des forêts ont un lien étroit avec le climat :
La déforestation limite les capacités de nos écosystèmes à séquestrer du carbone : la photosynthèse permet aux écosystèmes forestiers de séquestrer une partie des gaz à effets de serre de l’atmosphère. Plus il y a de forêts, plus notre capacité de séquestration du carbone est importante !
La déforestation accélère le réchauffement climatique. En effet, détruire les forêts libère les gaz à effet de serre contenus dans la biomasse et même les sols forestiers. Ainsi, en raison de la déforestation, l’Amazonie brésilienne émet désormais plus de gaz à effet de serre qu’elle n’en stocke.
En les fragmentant, la dégradation forestière rend les forêts restantes plus vulnérables au réchauffement climatique et aux événements extrêmes qu’il induit (feux, sécheresse..). Par ailleurs, une forêt dégradée séquestre moins le carbone et rend moins bien ses services écosystémiques.
Pour empêcher un emballement climatique dangereux, les émissions liées aux combustibles fossiles doivent être progressivement éliminées d’ici à 2050, grâce à une transition vers des énergies 100 % renouvelables.
Cependant, s’il est indispensable de se débarrasser des énergies fossiles, ce n’est pas suffisant. L’accord de Paris devra garantir la protection des forêts qui subsistent et la restauration des forêts endommagées (entre autres écosystèmes).
Déforestation au Kalimantan, en Indonésie © Ulet Ifansasti / Greenpeace
Progrès accomplis à ce jour
Les Objectifs de développement durable (ODD) adoptés par l’Assemblée générale des Nations unies en septembre 2015 constituent une base solide à partir de laquelle renforcer le rôle des forêts dans la lutte contre les changements climatiques, en particulier avant l’entrée en vigueur de l’accord de Paris en 2020.
L’ODD n°15 prévoit de mettre un terme à la déforestation et de restaurer les forêts dégradées d’ici à 2020. Cet objectif renforce la Déclaration de New York sur les forêts, initiative commune et ambitieuse pour la protection et la restauration des forêts adoptée par des représentants des États, des gouvernements locaux, des entreprises, des peuples autochtones et de la société civile lors du Sommet des Nations unies sur le climat, à New York en septembre 2014. Cette déclaration appelle à mettre fin à la déforestation, à restaurer 350 millions d’hectares de forêts, à renforcer la gouvernance forestière et à donner plus d’autonomie aux communautés locales.
Évacuation de villageois pendant un feu de forêt au Sumatra © Ulet Ifansasti / Greenpeace
La Conférence de Paris sur le climat (COP21)
Dans leur contribution nationale (INDC), la plupart des pays font référence à « l’usage des terres », concept qui inclut les forêts. Mais le nouveau projet d’accord publié par les coprésidents de la Convention-Cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) début octobre traite très peu la question de l’usage des terres et sa place dans le futur accord. On ne sait pas dans quelle mesure les efforts faits par les pays en développement pour réduire les émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD+) seront soutenus. Bien que plus de 30 pays mentionnent REDD+ dans leur INDC, le financement insuffisant de cette initiative, et les doutes sur son efficacité, retardent sa mise en œuvre.
La conférence de Paris doit confirmer l’ODD de mettre fin à la déforestation et de restaurer les forêts dégradées d’ici à 2020. Pour y parvenir, l’accord de Paris doit prévoir que le Fonds vert pour le climat et d’autres mécanismes financiers accordent la priorité au financement des mesures d’adaptation et d’atténuation qui visent à protéger et à restaurer les forêts et d’autres écosystèmes.
Après un feu de forêt, sur la rivière Kapuas, en Indonésie. © Greenpeace / Natalie Behring
Les pays qui ont intégré les forêts et autres écosystèmes à leurs efforts d’atténuation et d’adaptation doivent veiller à ce que les droits des peuples autochtones et des communautés locales soient respectés. La protection et la restauration des forêts et autres écosystèmes ne devra pas ouvrir droit à des crédits de compensation carbone, notamment afin d’éviter que le marché carbone ne contribue à perpétuer l’usage des combustibles fossiles (mais également pour d’autres raisons méthodologiques et éthiques).
L’accord de Paris devra également combler les lacunes des règles de comptabilisation du carbone établies par le protocole de Kyoto. Le financement de l’atténuation et de l’adaptation devra être accéléré de façon à protéger et restaurer les forêts et autres écosystèmes. Le futur accord devra reconnaître que les forêts jouent un rôle crucial à la fois dans les mesures d’atténuation des changements climatiques et d’adaptation à ses effets.
Enfin, la conférence de Paris devra obtenir des engagements ambitieux en termes de financement, notamment pour la protection et la restauration des forêts, de façon à atteindre l’objectif de 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020, puis à augmenter ces contributions sur le long terme. Les financements accordés avant 2020 sont particulièrement importants pour la réalisation de l’ODD sur la protection des forêts, qui prévoit de stopper la déforestation et à restaurer les forêts dégradées d’ici à 2020. Si cette étape est primordiale, il convient de souligner qu’il ne s’agit que de l’amorce d’un processus qui devra aboutir, à l’horizon 2050, à des forêts mieux protégées, plus vastes et en meilleure santé.
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"Unitech, go home", "projet toxique", "harcèlement nucléaire stop"... Un millier de personnes ont manifesté ce samedi à Joinville (Haute-Marne) contre un projet de laverie industrielle pour vêtements contaminés provenant d'installations nucléaires. Une enquête d'utilité publique doit être ouverte dans quelques semaines sur ce projet, lancé en 2016 et porté par Unitech France, filiale de l'Américain Unitech Services. Le site doit voir le jour d'ici 2021 dans une zone d'activités au bord de la Marne. Avec différents clients, dont EDF ou Orano (ex-Areva), la blanchisserie sera destinée à décontaminer et laver les vêtements portés par des employés travaillant dans des zones "faiblement" ou "non contaminées" de sites nucléaires, soit plus de 1900 tonnes de linge par an. Au regard de la quarantaine d'emplois promis, "le jeu n'en vaut pas la chandelle", estime Michelle Labouille, de l'association Belles Forêts sur Marne, à l'origine de cette mobilisation. S'y sont associées sept associations de défense de l'environnement et 21 communes riveraines de la Marne et du Lac du Der, dont les conseils ont délibéré contre le projet. "Les habitants ont peur pour leur santé (...) et celle de leur descendance", a tonné au mégaphone Francisco Albarras, le maire de Vecqueville, près de Joinville. "Notre zone de captage d'eau est à 70 mètres de l'usine", s'est-il alarmé. "40 % des effluents radioactifs de la laverie seront rejetés directement dans la rivière", assure Michèle Labouille, qui souligne le danger pour la faune, la flore et l'image touristique de la Haute-Marne. Selon elle, "plus de 800 emplois du tourisme autour du lac du Der seront menacés". De plus, le site doit s'installer près d'un lotissement, "à proximité d'une crèche et d'un collège, à cent mètres des premières habitations" et "les rejets gazeux émis, en particulier de plutonium" représentent un risque pour les riverains, dénoncent les opposants. "Après traitement, les rejets dans la Marne sont largement inférieurs aux normes françaises. Arrêtons de faire peur aux gens !", avait contre-attaqué en juin Jacques Grisot, directeur général d'Unitech. Dans ce projet, "les flux d'éléments radioactifs sont très limités", estime aussi, dans un avis rendu en avril, la Mission régionale d'Autorité environnementale (MRAE) du Grand Est. Ces arguments ne convainquent pas les opposants, qui ont changé les plaques des communes concernées, "Joinville, petite cité de caractère" devenant "petite cité du nucléaire" et Suzannecourt - où doit s'implanter l'usine - devenant "Suzannetech". "On essaie de transformer la Haute-Marne en poubelle nucléaire", tranche Dominique Laurent, maire de Bettancourt-la-Férée, près de Saint-Dizier, lui aussi présent à la manifestation.
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Météo. Des orages potentiellement violents arrivent par l’Ouest, 28 départements en alerte orange Il fait très chaud ce mercredi 16 juin en France. Les températures maximales pourraient dépasser les 35 °C dans plusieurs régions. Des orages pouvant être violents vont se développer à partir de cet après-midi. 28 départements de l’Ouest sont placés en alerte orange concernant ces orages, alors que le Rhône est placé en vigilance orange pour le risque canicule. Un pic de chaleur est attendu ce mercredi 16 juin sur la France, au cours d’un épisode de chaleur persistant remarquable aussi tôt dans la saison, avec des températures supérieures à 35 °C dans plusieurs régions, selon Météo France. La Chaîne Météo parle, elle, d’un « risque de canicule ». Une dégradation orageuse avec « un risque fort de phénomène violent », selon Météo France, va arriver par l’Ouest cet après-midi. 28 départements sont placés en vigilance orange orages entre cet après-midi et la nuit prochaine. À noter que le Rhône est lui concerné par une vigilance orange mais à la canicule. Un épisode orageux précoce Nous sommes dans un épisode persistant de fortes chaleurs, sur quelques jours à l’échelle du pays, explique le prévisionniste Steven Testelin. Un épisode qui a commencé dimanche et lundi dans le Sud, et qui va se décaler mercredi vers le Nord où il pourra se prolonger jeudi. Cet épisode est remarquable en raison de sa précocité. Un peu moins par son intensité, même s’il ne faut pas relativiser : 34/35 °C au nord, ça n’arrive pas si souvent, a-t-il insisté. Dans cet épisode durable, on aura un pic de chaleur au niveau national demain (mercredi), a précisé le prévisionniste, soulignant qu’il ne s’agit pas d’une vague de chaleur, plus intense, et encore moins d’une canicule où la température très élevée ne redescend pas non plus la nuit. Le mercure a déjà grimpé ces derniers jours particulièrement dans le Sud, excédent lundi de 5 à 10 °C les normales saisonnières sur certaines régions : 38,2 °C au Boulou (Pyrénées-Orientales), 37,2 °C à Nîmes, ou encore 32 °C à Marseille et Lyon. Record battu à Perpignan La ville de Perpignan a elle battu deux fois en deux jours son record de température pour un début juin, avec 37,1 °C dimanche et 37,3 °C lundi. 37 °C en première quinzaine de juin à Perpignan, c’était encore difficilement imaginable il y a quelques années […], atteindre un tel niveau était de toute façon rare et, le cas échéant, se produisait en juillet/août, pas un 13 juin !, a commenté sur Twitter le prévisionniste de Météo France François Jobard. Ce mercredi, les fortes températures vont se propager vers le Nord, où plusieurs régions pourraient atteindre aussi le seuil des 35 °C, avec 35 °C prévu à Paris, ou 36 °C à Bourges. Des orages venant de l’Ouest Le rafraîchissement va commencer par l’Ouest à partir de ce mercredi avec une dégradation orageuse parfois violente. « En début d’après-midi, des orages vont remonter par le sud Bretagne puis se renforcer sur les Côtes-d’Armor, l’Ille et Vilaine, la Manche et le Calvados », écrit Météo France. Ces quatre départements pourraient être touchés par de forts orages cet après-midi et ce soir, « avec des chutes de grêle et une intense activité électrique ». Ces orages pourraient devenir stationnaires localement et donner d’importantes quantités de pluie (40 à 50 mm). Dans la soirée et la nuit prochaine, « d’autres orages violents vont remonter à partir du Pays basque et s’étendre vers l’ensemble de l’Aquitaine, Poitou-Charentes, une partie du Limousin, la région Centre, l’Anjou puis le sud de la Normandie », poursuit Météo France. Des chutes de grêle et une intense activité électrique pourront là aussi se produire, accompagnées de brusques rafales de vent atteignant 100 km/h par endroits. Ces orages vont ensuite perdre progressivement en intensité dans la nuit et arriveront légèrement atténués sur la région parisienne. La chaleur devrait persister dans l’Est jusqu’à jeudi, avec 37 °C attendus à Strasbourg. Les températures sont malgré tout loin des records pour un mois de juin, le record absolu pour la France ayant été enregistré le 28 juin 2019 lors d’un épisode de canicule exceptionnelle, mais plus tard. Une chaleur accompagnée de pollution Alors que la planète a déjà gagné plus de 1 °C par rapport à l’ère industrielle, les impacts du réchauffement climatique sont de plus en plus sensibles. L’année 2020 a été la plus chaude jamais enregistrée en France et les canicules deviennent plus fréquentes et plus intenses. Cet épisode de chaleur est accompagné dans plusieurs départements d’une pollution à l’ozone, qui se forme par réactions chimiques sous l’effet du soleil. Ainsi des alertes ont été émises pour mardi et mercredi sur une grande partie des régions Auvergne Rhône-Alpes et de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Et Airparif prévoit un dépassement du seuil d’information sur l’Ile-de-France mercredi.
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Un peu plus de 70 chefs d’État, 60 000 participants, des centaines d’évènements pour mobiliser contre les changements climatiques… La COP22, qui a pris fin tard dans la nuit du 18 novembre 2016 à Marrakech, restera dans la mémoire des Marocains comme un événement majeur, l’un des plus importants jamais organisé dans le pays. Il s’est déroulé sans incidents ni mauvaises surprises opérationnelles ou logistiques. La Proclamation de Marrakech qui vise à perpétuer l’élan impulsé au niveau mondial par la COP21 de Paris (2015) constitue l’un de ses principaux aboutissements.
Mais si le comité de pilotage de la COP22 a bien atteint plusieurs des objectifs fixés en amont de la conférence, le plus important reste à faire et nombre de décisions ont été renvoyées à la COP24 qu’organisera la Pologne en 2018.
Pas de feuille de route concrète
Certes, la COP22 a réussi à mobiliser un grand nombre de pays en vue de ratifier, accepter, approuver ou adhérer (selon les cas) l’Accord de Paris pour limiter les émissions de gaz à effet de serre avant même la tenue du sommet de Marrakech. Elle a en outre réussi à consolider la mobilisation des acteurs non étatiques et des gouvernements dans le cadre de l’Agenda global d’action pour le climat.
Des membres des délégations présentes à la COP22, le 18 novembre 2016 à Marrakech, lors de la clôture de la conférence sur le climat. Fadel Senna/AFP
Cependant, même si parler d’échec serait excessif, Marrakech n’aura pas pu convenir d’une feuille de route concrète pour le financement des projets d’adaptation aux effets des changements climatiques, notamment en Afrique et dans les pays du Sud.
Avec une COP organisée sur le sol africain, il apparaissait urgent de rendre justice à ce continent, particulièrement affecté par le réchauffement climatique. François Hollande rappela d’ailleurs à la tribune de la COP22 que 36 des 50 pays les plus meurtris par le réchauffement se trouvent en effet en Afrique subsaharienne.
Dans son discours de cérémonie d’ouverture, Ségolène Royal, la présidente de la COP21, a ainsi souligné que la justice climatique demeurait l’un des grands défis de la gouvernance climatique mondiale. Une justice climatique qui dépend de la délicate problématique du financement des pays du Nord vers ceux du Sud.
Dans ce cadre, les discussions auront notamment porté sur le modèle à adopter pour la « finance climat » et la répartition des fonds entre les programmes d’atténuation et d’adaptation au changement climatique… mais sans que ces échanges débouchent sur de véritables avancées pour déterminer la part à attribuer aux programmes d’adaptation en faveur des pays en voie de développement. Un échec donc, même si l’objectif de 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 pour financer ces différents programmes se trouve confirmé dans la Proclamation de Marrakech.
Il faut néanmoins saluer les différentes initiatives qui ont émergé lors de la conférence, notamment celle nommée AAA (ou Triple A), qui vise à réduire la vulnérabilité de l’Afrique et de son agriculture aux changements climatiques.
Une vraie relance pour le tourisme
La COP22 aura offert à la ville ocre l’opportunité de booster son activité touristique. Programmée pendant la période creuse du mois de novembre, le résultat fut à la hauteur des attentes avec un « Marrakech affichant complet »..
Notons surtout que ce tourisme « MICE » (pour Meetings, incentives, conferencing, exhibitions) aura contribué à faire des congressistes de potentiels futurs touristes pour le Maroc.
La promotion des destinations durables proposées par les acteurs du secteur du tourisme marocain a d’autre part rencontré un vif succès, le Royaume chérifien se positionnant là sur un créneau difficile, mais porteur et innovant. Une charte africaine du tourisme durable et responsable a été signée le 10 novembre en marge de la COP22 par une vingtaine d’États africains, ce qui constitue une première pour le continent.
Rendez-vous à Bonn
La prochaine COP sera organisée par les îles Fidji… dans la ville allemande Bonn, raisons logistiques obligent. Ce sera la première fois qu’un petit État insulaire organise l’événement. On le sait, ces pays figurent parmi les plus touchés par les conséquences du changement climatique avec la hausse du niveau des océans. Frank Bainimarama, le premier ministre fidjien, n’a pas manqué de le rappeler à Marrakech :
« [En tant que] petit État insulaire du Pacifique, nous avons besoin de montrer au monde les problèmes que nous traversons. »
Espérons que d’ici là, les engagements de la COP22 auront été tenus et que les questions qui restent en suspend – le financement Nord/Sud en premier lieu – auront été courageusement abordées et traitées.
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«Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer.» Guillaume d’Orange Dans le droit fil de mes contributions précédentes sur les vertus du développement durable qui appelle à une prise de conscience nouvelle, un nouveau paradigme qui doit nous faire sortir des temps morts actuels et de l’illusion de la rente, je veux, dans cette contribution, attirer l’attention sur l’opportunité offerte par le recyclage qui consiste à redonner une seconde vie aux choses. Mon plaidoyer concernera, cette fois-ci la possibilité de récupération de trois matières premières qui nous coûtent l’équivalent de plusieurs milliards de dollars, je veux parler du papier, des matières plastiques et du verre. Sans oublier bien entendu les matériaux ferreux et non ferreux qui peuvent aussi être récupérés. Sur les 13,5 millions de tonnes de déchets produits annuellement en Algérie, 60% sont récupérables. Seuls 5% sont récupérés. S’agissant du papier, à peine 15% seulement sont récupérés soit environ 100.000 tonnes de papier. Aux Etats-Unis, c’est 40% que l’on recycle, en Europe de l’Ouest 50%, et en Asie de l’Est c’est plus de 60%… Il faut apprendre à ce même citoyen, qu’en France, la fabrication de la pâte à papier utilise 40% de bois et 60% de papiers et cartons recyclés. Les décharges algériennes contiennent en moyenne 62% de matière organique qui peut fournir du gaz combustible et le reste pouvant servir de composte, 12% de plastique, 9% de papier et carton, 2% de métal, 1% de verre 14% en autres produits non valorisables Le principe de base: Donner une seconde vie aux choses Chaque fois qu’une tonne de papier est recyclée, 1,41 tonne de bois est économisée, ainsi que 48,2 m3 d’eau et 10,25 MWh d’énergie. Une tonne de verre recyclée représente 0,66 tonne de sable et 0,1 tonne de calcaire et 1,46 MWh conservés soit 0,46 tonne d’équivalent CO2 évitée. Une tonne de PET recyclé représente 0,61 tonne de pétrole brut et 0,2 tonne de gaz naturel et 10,96 MWh soit 2,29 tonnes d’équivalent CO2 évitées. Nous voyons donc comment on peut faire à la fois des gains financiers, mais aussi en termes d’énergie. Nous gagnons sur tous les plans, même celui de la non-émission de CO2. Le modèle circulaire qui permet de valoriser sans rien jeter repose sur une approche biomimétique. Les règles du jeu indispensables qui doivent être mises en place dans la perspective d’un développement durable: Cinq principes fondateurs: *Déchet = nourriture. La nature ne connaît pas le concept de déchet. *Chaque élément biologique, doit être conçu dans la perspective de son désassemblage et de sa réutilisation. La diversité est une force. *Les systèmes complexes dotés de connections et de strates multiples sont plus résistants aux chocs extérieurs que les systèmes conçus pour leur seule efficacité. *Fonctionner à l’énergie renouvelable. À l’image de tout organisme vivant, chaque système devrait tendre à fonctionner à partir d’énergie renouvelable. *Les prix doivent refléter la réalité. Les prix sont des indicateurs, pour utiliser les ressources de manière rationnelle, ils doivent refléter le véritable coût (1). Consommation de papier en Algérie et recyclage 600.000 tonnes importées de papier sont consommées chaque année en Algérie. Le recyclage du papier et autres déchets est une question qui sera de plus en plus récurrente si on veut consommer moins en consommant mieux. Le manque à gagner généré par le non-recyclage des déchets en tous genres est considérable. La facture est de l’ordre de 600 millions de dollars. Pourquoi nous gaspillons le papier? Ce n’est pas une question de matière à recycler qui fait défaut en Algérie, c’est plutôt une question d’éducation et de persuasion du citoyen à lui faire entendre raison pour ne pas jeter de grosses quantités de sa consommation de papier dans les ordures. Si chaque individu économisait 2/3 du papier qu’il utilisait, on pourrait récupérer 432.000 tonnes de pâte. Pour compléter cette quantité et la dépasser largement, il y a la richesse de l’alfa qui couvre 4 millions d’hectares sur les Hauts-Plateaux, La production était de 200.000 tonnes en 1930. L’exploitation de l’alfa a été abandonnée à l’indépendance. 4 millions d’hectares qui peuvent donner 250.000 tonnes de papier. L’alfa est une matière de choix, elle contient en moyenne 50% de fibres de papier. Peut-être qu’il faut examiner la possibilité de la réutiliser, en même temps d’ailleurs que tous les déchets de bois qui pourrissent. D’après le P-DG de Tonic industriel on peut faire mieux et récupérer jusqu’à 200.000 tonnes d’ici 2016. Nous l’écoutons: «Une campagne aussi qui sera lancée avec les municipalités pour essayer de faire le tri à la source, c’est-à-dire au niveau des ménages avec des bacs de papier, verre, plastique, etc. ensuite, aller vers les écoles pour former l’élève en tant que citoyen. Il y a aussi un programme de communication et d’information soutenue et qui est déjà lancé pour lui inculquer l’éducation environnementale et lui expliquer que rien ne se perd, tout est à récupérer, à recycler et à se transformer.(2) Le manque à gagner pour le non-recyclage du papier est estimé aujourd’hui à 300.000.000 d’euros, soit 3,5 milliards de dinars de perte. Les raisons sont connues,c’est l’absence de collectes régulières des déchets qui provoque inéluctablement l’amoncellement des ordures. L’incivisme de certains citoyens en toute impunité, font qu’aucun plan ne pourra réussir sans prise de conscience. C’est en tout cas le rôle du wali et de l’APC qui se doit de tout faire pour une gestion harmonieuse de la cité. Un plan opérationnel avec une approche de développement durable permettra la mise en place d’un marketing environnemental ciblant tous les acteurs: associations entreprises, citoyens, éducation. Il y va aussi de la santé, de la sécurité alimentaire, de la potabilité de l’eau. C’est dire si le plan de charge de la wilaya à travers les daïras et les APC devra être rigoureux. Pour cela, nous n’inventons rien. Les responsables, à commencer par le wali, les présidents d’APC et les responsables à quelque échelon qu’ils soient, devraient s’imprégner de cette culture du développement durable. L’industrie des plastiques Une autre mine d’or inexploitée est le recyclage du plastique. C’est surtout dans les pays très industrialisés que le recyclage est efficace contrairement aux pays du Sud qui gaspillent. Les Algériens utilisent 7,5 milliards de sacs en plastique soit l’équivalent de 35.000 tonnes. Le moment est peut-être venu de reconvertir les unités de production et revenir à la bonne vieille «koffa» ( le panier en osier) qui est utilisable des dizaines de fois. Avec une consommation annuelle d’un million de tonnes, dont la moitié est importée d’Asie et d’Europe, le potentiel du marché algérien des plastiques est considérable. La consommation par tête se situe entre 8 et 10 kg. L’Algérie est leader africain dans l’importation des technologies de l’emballage. Avec des importations d’une valeur de 131,1 millions de US$ en 2013 l’Algérie figure parmi les Top 3 importateurs les plus importants de la technologie de la plasturgie en Afrique. Avec des importations d’une valeur de 301,3 millions US $ en 2013 (+ 58,9%), l’Algérie est l’importateur le plus important de la technologie d’emballage en Afrique, loin devant l’Afrique du Sud, l’Egypte et le Nigeria. L’Italie est le deuxième fournisseur de l’Algérie en machines et produits en plastique et caoutchouc, derrière la Chine, a rappelé le même responsable, précisant qu’en 2010, les exportations italiennes vers l’Algérie en la matière ont été estimées à 21 millions d’euros. Plus d’une soixantaine de chefs d’entreprises algériennes spécialisées, publiques et privées, tentent de créer des partenariats dans ce créneau. Le secteur de la plasturgie tarde à atteindre le niveau de développement escompté, en dépit des potentialités existantes et les facilités accordées par l’Etat aux PME, relèvent des professionnels. Avec une consommation annuelle estimée à 1 million de tonnes de produits en plastique, l’Algérie importe plus de 500.000 tonnes d’Asie et d’Europe. Les importations en produits de plastique sont estimées à 71,2 millions de dollars, alors que celles des machines de conditionnement ont atteint 132,9 millions de dollars en 2011, selon les chiffres du Centre national de l’informatique et des statistiques (Cnis). (3) L’Algérie importe chaque année pour près de 1 milliard de dollars en produits et équipements d’emballage, dont ces derniers occupent les 60% de la facture. Une facture d’autant plus lourde que la transformation du papier importé ne représente que 15% du total des importations. Les importations en papier et cartons sont passées de 93 millions de dollars en 2005 à 610 millions de dollars en 2014, soit une évolution de 655%. L’Algérie représente en 2011 un marché avec un volume d’importation de 200 millions de dollars portant sur le seul secteur des technologies de l’impression, du papier et de l’emballage, 132, 9 millions de dollars pour les machines à emballer et 67,1 millions de dollars pour les technologies de l’impression et du papier. L’emballage représente parfois jusqu’à 50% du prix du produit pour un matériau, dans le cas du verre, recyclable à l’infini, le verre coûte le même prix ou plus cher que le produit net. Par exemple, le prix d’une bouteille de jus en verre coûte environ 110 dinars le litre, contre 65 dinars le litre pour une bouteille de jus en PET. Un kilogramme emballé dans une boîte en plastique coûte environ 350 dinars alors que le même produit emballé dans un flacon en verre coûte 650 dinars, soit pratiquement le double. Il en est de même du plastique. En moyenne, un fardeau contenant six bouteilles d’eau minérale de 1,5 litre (soit 9 litres au total) coûte 135 dinars contre une bouteille de 5 litres d’eau de la même marque qui revient à 60 dinars. Le consommateur paye environ 25 dinars pour l’emballage des six bouteilles, soit environ 5 dinars pour chaque bouteille. Enfin un sachet de 3kg de poudre de lavage de vêtements pour machine à laver coûte 595 dinars contre le même produit en carton vendu à 730 dinars. Soit 135 dinars de plus, ce qui représente le coût des 6 bouteilles d’eau minérale. La consommation annuelle d’eau minérale est passée de 0.5 litre par habitant en 2003 à 23,7 litres en 2012 (41% du volume des boissons consommées), 21 marques pour les eaux minérales naturelles 28 marques pour les eaux de source soit 1,5 milliard de litres en 2012. Cinq marques (Ifri, Saïda, Lalla Khedidja, Guedila, Nestlé) se partagent 70% des parts de marché. (4) Si seulement ce sont des bouteilles de 1 litre cela donne 1,5 milliard de bouteille à 35g chacune soit 50 milliards de grammes ou encore 50.000 tonnes; nous jetons la majorité des bouteilles de plastique. Le prix du PET sur le marché mondial est estimé à plus de 1300 dollars soit 130 et 160 dinars pour le kilogramme. C’est au total plus d’un milliard de dollars en matières plastiques acquis chaque année. Le gros problème de la collecte Maintenant que nous avons les données sur ce que nous perdons potentiellement, nous avons le devoir de récupérer cette manne. Les sociétés qui commercialisent devraient être partie prenante du recyclage et favoriser autant que possible les formats de 5 litres qui utiliseront moins de plastique. Ce que nous pourrions gagner aussi si on mettait en oeuvre une politique hardie de récupération de recyclage. Reste le problème de la collecte. De par le monde, en France, les taux de collecte sont différents d’un produit à un autre. Ainsi, le taux de collecte du verre d’emballages ménager est arrivé à près de 50% de 38% en 1995 à 55% en 2005. Ceci est dû à l’augmentation permanente de l’implantation de conteneurs d’apport volontaire. Actuellement en France, il y a plus de 100.000 conteneurs d’apports volontaires du verre implantés pour la couverture de l’ensemble du territoire. Tout repose sur la wilaya et les collectivités Le développement durable est un levier pour aussi créer de la richesse. Il n’est que de voir comment le tri sélectif permet de récupérer les métaux, le plastique, le verre, le papier à qui il est possible de donner une seconde vie en réduisant les importations. De plus, l’engagement citoyen dans certains pays, chaque citoyen donne une demi-journée par mois de son temps à sa commune. La commune, en tant qu’entité vivante, implique un mode de gouvernance participatif qui s’appuie sur la concertation et le dialogue et facilite les dynamiques collectives. Le développement durable donne envie de s’impliquer. Il parvient même à cultiver une dimension «épanouissante» et conviviale en montrant une pratique éco-citoyenne, dans le travail partagé, et les challenges à relever collectivement. Chaque wilaya doit avoir une stratégie en fonction de ses atouts. Elle doit, par principe, tout recycler, ne jeter que le minimum, emportant l’adhésion des citoyens en donnant l’exemple, en sanctionnant positivement ou négativement toute action. La création de richesse à travers l’exploitation des décharges pour en retirer tout ce qui peut être utile au pays, peut lui permettre si la volonté y est, si l’adhésion des citoyens est acquise par une pédagogie de tous les jours, de faire gagner au pays globalement près d’un milliard de dollars entre le papier, le verre, les plastiques, le métal. C’est en gros la moitié de ce que l’on achète chaque année. Donner une seconde vie aux choses en recyclant sans acheter, en organisant des opérations de foire semestrielle, pour les échanges en favorisant des projets porteurs, en consommant moins, en consommant mieux et en étant solidaire d’une commune à une autre en mutualisant des moyens lourds. Cela donnera une rentabilisation des moyens et un meilleur entretien. Chacun devrait faire l’inventaire de ce qu’il a pour éviter les doubles emplois et les doubles acquisitions au niveau des wilayas et des daïras. Il peut s’avérer utile à nos édiles de suivre une formation sur le développement durable qui sera certainement profitable à la cité. C’est tout le voeu que nous faisons. Entre les tenants d’un catastrophisme de la fatalité, et ceux qui veulent faire quelque chose pour ce pays, il n’y a pas à hésiter. Plus que jamais, nous devons nous unir pour traverser cette mauvaise passe où pour une fois nous allons vraiment faire preuve d’intelligence pour gérer sous contrainte, indépendamment de nos chapelles et de nos états d’âmes. —————————————————– 1. http://www.ellenmacarthurfoundation.org/fr/economie-circulaire/les-principes/2e-partie-principes-fondateurs-du-modele-circulaire 2. Mustapha Merzouk, P-DG de Tonic Industrie L’éco n°113 / du 1er au 15 juin 2015 3. http://www.leconews.com/fr/depeches/plastiques-et-caoutchouc-les-entreprises-italiennes-pretes-a-s-installer-en-algerie-27-11-2012-160930_312.php 4. http://agrifood-innovation. blogspot.com/2013/10/industrie-de-leau-embouteillee-en.html Professeur Chems Eddine Chitour Ecole Polytechnique enp-edu.dz
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Les deux tiers des glaciers des régions montagneuses de l'Himalaya et de l'Hindou Kouch pourraient fondre d'ici à la fin du siècle selon une étude rendue publique lundi. Elle pointe ce risque dans l'hypothèse où la planète resterait sur la même trajectoire d'émissions de gaz à effet de serre, risquant de déstabiliser les grands fleuves d'Asie. S'étendant sur 3 500 kilomètres de l'Afghanistan à la Birmanie, la région montagneuse de l'Hindou-Kouch-Himalaya (HKH) est qualifiée de "troisième pôle" par les scientifiques pour ses gigantesques réserves de glace. Celles-ci alimentent dix cours d'eau majeurs d'Asie, du Gange au Mékong en passant par le fleuve Jaune, le long desquels sont structurés des bassins de populations. Or le réchauffement climatique menace les glaciers en altitude de cette ligne montagneuse qui compte les plus hauts sommets du monde comme l'Everest et le K2, selon une vaste étude. Cette enquête qui est le fruit de cinq ans de travail et qui a mobilisé plus 350 chercheurs et experts, dirigée par l'International Centre for Integrated Moutain Development (ICIMOD), une organisation intergouvernementale établie à Katmandou (Népal). Même si les nations de la planète parvenaient à contenir le réchauffement climatique du globe à +1,5 °C par rapport à l'ère pré-industrielle d'ici à 2100, la cible basse de l'accord de Paris sur le climat de 2015, l'Hindou-Kouch-Himalaya perdrait tout de même un tiers de ses glaciers. Une fonte qui ne sera pas sans conséquences pour les 250 millions d'habitants de ces montagnes et le 1,65 milliard d'autres qui vivent dans les bassins fluviaux en aval. "Le réchauffement climatique est en passe de transformer les pics montagneux couverts de glaciers de l'HKH à travers huit pays en roches nues en moins d'un siècle. Les conséquences pour les peuples de la région, déjà l'une des régions de montagnes les plus fragiles et à risques du monde, iront d'une aggravation de la pollution de l'air à une augmentation des événements climatiques extrêmes", a mis en garde Philippus Wester, de l'ICIMOD. En influant sur les volumes et les périodes de la fonte glaciaire, le réchauffement climatique menace la production agricole dépendante de cette eau et fait peser un risque d'insécurité alimentaire, aussi bien dans les montagnes qu'en contrebas. Sécheresses plus fréquentes, augmentation du nombre des violentes précipitations et des soudaines inondations dues aux ruptures de lacs glaciaires figurent parmi les risques climatiques cités par l'étude. Et "davantage d'eau devrait déferler dans l'Indus, le Gange et le Brahmapoutre", obligeant à un changement dans l'agriculture pratiquée dans les vallées à proximité de ces fleuves, note-t-elle. Les auteurs du rapport estiment qu'il sera nécessaire d'injecter dans la région de 3,2 à 4,6 milliards de dollars par an d'ici à 2030 pour s'adapter au changement climatique, puis de 5,5 à 7,8 milliards de dollars par an d'ici à 2050. "Tous les pays (de l'Hindou-Kouch-Himalaya) partagent les ressources montagneuses donc il est nécessaire qu'ils travaillent ensemble pour déterminer la façon d'affronter ce problème et aussi parler d'une même voix sur la scène mondiale", a dit David Molden, le directeur général de l'ICIMOD.
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Le 9 août, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publie son rapport le plus complet sur la science du changement climatique depuis 2013. Il s’agit du premier des quatre rapports publiés dans le cadre du dernier cycle d’évaluation du GIEC, les rapports suivants devant l'être en 2022.
Au cours des huit dernières années, les climatologues ont amélioré les méthodes qu’ils utilisent pour mesurer différents aspects du climat et pour modéliser (ou projeter) ce qui pourrait se passer à l’avenir. Ils ont également observé les changements qui se sont produits sous nos yeux.
Cette évaluation actualisée survient trois mois avant que les dirigeants mondiaux ne se réunissent à Glasgow, en Écosse, afin de trouver des moyens d’éviter les pires effets du changement climatique et renouveler leurs engagements en matière de réduction des gaz à effet de serre. Elle intervient également au milieu d’une nouvelle année marquée par d’intenses vagues de chaleur, des sécheresses, des incendies de forêt, des inondations et des tempêtes.
À lire aussi : Sans des mesures plus écologiques, une hausse du réchauffement planétaire limitée à 1,5 °C sera hors d’atteinte
Le rapport fournira aux décideurs politiques les meilleures informations disponibles concernant la science du changement climatique. Cela est essentiel pour la planification à long terme dans de nombreux secteurs, des infrastructures à l’énergie en passant par le bien-être de la société.
Voici cinq éléments à surveiller dans le nouveau rapport :
1. Dans quelle mesure le climat est-il sensible à l’augmentation du dioxyde de carbone ?
Les niveaux de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère sont plus élevés aujourd’hui qu’ils ne l’ont été en 800 000 ans, atteignant 419 parties par million (ppm) en mai 2021. La température moyenne de la planète augmente avec chaque augmentation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère, mais l’ampleur de cette augmentation dépend de nombreux facteurs.
Les climatologues utilisent des modèles pour comprendre l’ampleur du réchauffement qui se produit lorsque les concentrations de CO2 doublent par rapport aux niveaux préindustriels — de 260 ppm à 520 ppm — un concept appelé « sensibilité du climat ». Plus le climat est sensible, plus les émissions de gaz à effet de serre doivent être réduites rapidement pour demeurer sous les 2 C.
Sensibilité du climat à l’équilibre à partir des trois dernières grandes intercomparaisons de modèles climatiques. (Note : il n’y a pas eu de CMIP4 »). (Data : IPCC, Graph : Alex Crawford)
Les modèles climatiques plus anciens estimaient qu’un doublement du CO2 atmosphérique entraînerait une augmentation de la température de 2,1 C à 4,7 C. Les derniers modèles climatiques, appelé CMIP6 (pour « projet d’intercomparaison des modèles couplés »), a élargi la fourchette entre 1,8 C à 5,6 C, ce qui signifie que le climat est au moins aussi sensible à un doublement du dioxyde de carbone que ne le montraient les modèles précédents, mais qu’il pourrait, en fait, l'être encore plus.
Cette fourchette est influencée par les incertitudes liées à un certain nombre de facteurs, notamment la vapeur d’eau et la couverture nuageuse, et la manière dont ils vont augmenter ou diminuer les effets du réchauffement. Les scientifiques s’efforcent de réduire la fourchette des projections climatiques afin de mieux savoir à quel rythme nous devons réduire les émissions de gaz à effet de serre pour éviter les pires effets du changement climatique et nous adapter aux autres.
2. Que se passe-t-il avec les nuages ?
Les nuages sont un joker dans le jeu du changement climatique. Ils créent des rétroactions sur le réchauffement : celui-ci modifie la couverture nuageuse, mais cette dernière peut également accélérer ou ralentir le réchauffement dans différentes situations.
Les nuages réfléchissent environ un quart de la lumière solaire entrante loin de la Terre. Ainsi, si un réchauffement plus important entraîne une augmentation des nuages, on peut s’attendre à ce que davantage de lumière solaire soit réfléchie, ce qui ralentit le réchauffement. Cependant, les nuages isolent également la Terre, en retenant la chaleur dégagée par la surface. Ainsi, l’augmentation de la couverture nuageuse (par exemple pendant la nuit) pourrait amplifier le réchauffement.
Les propriétés de rétroaction des nuages dépendent en partie du type et de l’altitude du nuage. (Alex Crawford)
Deux questions s’imposent : d’abord, de nombreux facteurs, dont le type de nuage, l’altitude et la saison, déterminent l’effet global d’un nuage sur le réchauffement. Puis les nuages sont extrêmement difficiles à modéliser : la façon dont les modèles tiendront compte de ces facteurs est la clé pour évaluer la gamme de sensibilité du climat.
3. Les changements climatiques ont-ils alimenté les récents phénomènes météorologiques extrêmes ?
Depuis le dernier rapport du GIEC, notre capacité à évaluer l’impact du réchauffement climatique sur les événements extrêmes s’est considérablement améliorée. Le chapitre 11 du dernier rapport y est consacré.
Le réchauffement climatique se traduit par des vagues de chaleur estivales plus fortes et des nuits tropicales plus fréquentes (températures supérieures à 20 °C) aux latitudes moyennes, comme au Canada et en Europe.
L’air plus chaud peut contenir plus d’eau. Cela peut entraîner une plus grande évaporation des terres et provoquer des sécheresses et des incendies de forêt. En outre, une atmosphère contenant plus d’eau peut produire davantage de précipitations et d’inondations.
Il y a plusieurs décennies, les scientifiques prévoyaient que ces changements dans le cycle de l’eau se produiraient. Mais il est devenu évident aujourd’hui qu’ils se produisent déjà.
4. Les projections climatiques régionales se sont-elles améliorées ?
Le glacier Shamrock, comme de nombreux autres glaciers en Alaska, s’amincit et recule depuis les années 1950. (Alex Crawford), CC BY-SA
Les modèles climatiques évalués par le GIEC sont des modèles globaux. Cela est essentiel pour saisir les liens entre les tropiques et les pôles ou entre la terre et l’océan. Cependant, cela a un coût : les modèles ont du mal à simuler de nombreux éléments d’une taille inférieure à 100 kilomètres, comme les petites îles, ou des événements comme des petites tempêtes.
Les relations régionales peuvent être complexes : par exemple, les tempêtes extrêmes contribuent à briser la glace de la mer arctique, en été, mais la réduction de la couverture de glace de mer peut également entraîner des tempêtes plus fortes.
À lire aussi : Mauvaise nouvelle pour la planète: l’Arctique n’a pas été aussi chaud depuis 3 millions d’années
Depuis le dernier rapport du GIEC, les techniques permettant d’exploiter ces informations à grande échelle et de les affiner ont montré comment le climat régional et local a changé et pourrait changer à l’avenir. D’autres expériences portent sur des questions régionales, comme les répercussions de la perte de la banquise arctique sur les tempêtes.
5. Comment les calottes glaciaires de l’Antarctique contribueront-elles à l’élévation du niveau de la mer ?
Le niveau mondial de la mer augmente parce que l’eau se dilate légèrement lorsqu’elle se réchauffe. Les glaciers de montagne et la calotte glaciaire du Groenland fondent et ajoutent de l’eau aux océans.
Mais la plus grande source potentielle d’élévation du niveau de la mer au cours du prochain siècle est l’Antarctique. Les modèles concernant les calottes glaciaires montrent que leur fonte en Antarctique ajoutera entre 14 et 114 centimètres à l’élévation du niveau de la mer d’ici 2100. Il s’agit d’une fourchette énorme, et tout dépend si la calotte glaciaire de l’Antarctique occidental reste relativement stable ou si elle commence à s’effondrer lentement mais sûrement.
La façon dont le GIEC communique ses connaissances scientifiques aura un impact sur la manière dont les communautés côtières planifient l’élévation du niveau de la mer. Les villes de faible altitude, comme Lagos, au Nigeria, pourraient devenir inhabitables d’ici la fin du siècle en raison de l’élévation du niveau de la mer, en particulier si les estimations les plus élevées des modèles s’avèrent justes.
À lire aussi : Le réchauffement des eaux modifie la relation que les communautés côtières entretiennent avec l'océan
Le sort de la calotte glaciaire de l’Antarctique occidental repose sur le glacier Thwaites. Si le front du glacier Thwaites se brise, une masse de glace encore plus grande se mêlera aux eaux chaudes. (Karen Alley)
Le rapport du GIEC permettra aux décideurs de mieux comprendre comment le changement climatique nous affecte aujourd’hui. Cela sera particulièrement utile pour mettre en place des stratégies d’adaptation à court terme.
Mais à mesure que la science s’améliore, les perspectives de changements climatiques deviennent plus sombres. Les grandes incertitudes qui subsistent signifient que les climatologues ont devant eux un travail considérable.
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Tout le monde connaît la fable de l’apprenti sorcier, popularisée d’abord par Paul Dukas, puis par le Mickey de Walt Disney. L’élève magicien avait retenu la formule pour multiplier les serviteurs (des balais) préposés au lavage du sol, mais avait oublié celle qui permettait de les arrêter. Par milliers ils déversaient des torrents, submergeant la maison. Il semble bien qu’en matière de climat et de santé, nos mickeys politiques aient joué dans le même registre. Mais reviendra t il un jour un maître sorcier pour arrêter les flots ? LES FORMULES MAGIQUES La formule magique sur le climat a été proclamée au départ par quelques scientifiques produisant des calculs alarmistes susceptibles de terroriser les foules. Les expressions clés de la formule magique « sauver la planète », « sauver le climat », « justice climatique », qui devraient être risibles et même grotesques sont reprises d’un air docte et compassé à tout bout de champ. Dans le domaine de la santé, d’autres formules magiques sont apparues, à base d’études épidémiologiques douteuses, pour annoncer d’autres catastrophes. Les clés en sont « métaux lourds », « perturbateurs endocriniens » et autres « cocktails » dont les définitions sont floues, incertaines, voire inexistantes ou même fausses. Mais succès assuré si on annonce « qu’un cocktail de métaux lourds peut avoir des effets perturbateurs endocriniens » : avec ça on met des centaines de balais en action. LES MICKEYS Alors entrent progressivement en scène tous les mickeys : les démocrates aux États- Unis, qui firent du CO2 un débat électoral du temps de Bush père, suivis et même surpassés ensuite par les partis européens, car cela donne un sens à des gouvernements qui en manquent cruellement. Les écologistes dogmatiques, bien sûr, qui voient là un argument de décroissance, sont à la manœuvre. Certains entrepreneurs enfin, qui font du sujet un juteux business. Depuis vingt ans les media font du sensationnel sur ces catastrophes imminentes. Nos élites politiques sont biberonnées aux messages des gourous annonciateurs de fins du monde en tous genres. En France, c’est sans doute la dixième promotion de Sciences Po qui subit ce lavage de cerveau car les « intellectuels » enseignant dans nos grandes écoles, comme les artistes bien-pensants, adorent défendre des causes mortifères : communisme dans les années 1960, écologisme de nos jours. Notre Président lui-même, un esprit pourtant des plus brillants, prend ses informations sur le « Climat » auprès d’une actrice talentueuse, certes, mais qui n’est pas connue pour sa connaissance des équations de la physique des fluides. On est descendu maintenant aux Lycées et Collèges, qui introduisent dans les programmes des affirmations douteuses. On exhibe des égéries autistes de quinze ans. Selon le principe du nudging, les enfants en bas âge sont mis à contribution. C’est un signe qui ne trompe pas. LES MICKEYS DÉPASSÉS Mais voilà que les ONG traditionnelles, Greenpeace, WWF, sont prises de court par la multiplication de nouvelles venues aux noms évocateur : Alofa Tuvalu, Alternatiba, Surfriders, Cler, Hespul, Bizi… Elles sont condamnées à faire de la surenchère pour exister médiatiquement. Des associations dont le but était les droits de l’Homme, comme OXFAM, ou la lutte contre la pauvreté, se croient obligées de « climatiser » leur action. Alors, toutes portent plainte. Mais contre qui ? Pour le Climat, contrairement aux pesticides, on ne peut incriminer un acteur précis. Alors, on attaque les institutions. Aux États-Unis, en Australie, en France, des groupes portent plainte contre les États qui n’en feraient pas assez, alors même que ceux-ci sont déjà engagés dans des programmes dont les ambitions sont irréalistes. En Colombie, 25 enfants portent plainte contre la déforestation. Aux USA, 21 enfants engagent un recours contre l’État de l’Oregon… un fermier pakistanais plaideur est médiatisé… et la liste s’allonge. C’est l’impasse juridique et l’indignation assurée si les plaintes sont irrecevables, et elles le seront sans aucun doute. Notre Président, pris au piège, se réveille : « Faut arrêter ces bêtises », dit-il. Trop tard. On décroche son effigie des bâtiments publics avec la bénédiction des juges. Dans d’autres domaines, on promet d’arrêter l’usage du glyphosate, contre les avis réitérés d’une bonne dizaine d’agences gouvernementales… Les plaintes d’agriculteurs fusent… Et les langues se délient chez les malthusiens et extrémistes de tout bord, appelant à des gouvernements autoritaires : un astronome appelle à « harceler les politiques », pour que « les gens au pouvoir prennent immédiatement des mesures radicales restreignant notre confort et notre liberté ». DÉSOBÉISSANCE CIVILE Mais voilà que les lycéens et les étudiants défilent « pour la Planète » : le 15 mars, ils étaient 40 000 à Paris, des millions dans plus de 2000 villes du monde, et le 16 mars, dans la manifestation « adulte », beaucoup étaient revenus. Alors qu’ils n’ont pas dépassé en moyenne 40 000, peut-on les comparer à des Gilets jaunes qui ont mis tout le monde en émoi ? Le 20 septembre, ils étaient encore 15 000 à Paris ; les Gilets jaunes essaient de s’y raccrocher, les black blocs aussi. Normal, Extinction Rébellion a déjà attaqué la suite de l’Histoire. Quand on dit rébellion, ça ouvre des horizons ! Les jeunes dans la rue, c’est une autre histoire, on ne sait jamais où ça va s’arrêter, car ce sont eux la puissance en devenir. Et lorsqu’on on leur a inoculé le climatisme depuis leur plus tendre enfance, il sera difficile de les vacciner à l’âge adulte. Ils sont nombreux à se reconnaître dans le mouvement « Extinction rébellion », qui prône la désobéissance civile. Comme le dit le dénommé Gad, organisateur, le 20 avril, du « blocage » de La Défense, « nous avons la légitimité et même le devoir de désobéir en tant que citoyens ». Pour l’instant, ces mouvements sont plus ou moins non violents, mais on peut s’attendre à une radicalisation, de la part d’individus prêts à mourir pour leur cause, comme cet avocat, « très engagé dans la protection de l’environnement chez « Bip Apple », qui confirme s’être aspergé d’essence avant d’y mettre le feu, une métaphore de la destruction de la planète. » COMMENT LES GOUVERNEMENTS VONT-ILS RÉPONDRE ? Comment les gouvernements vont ils répondre ? Leurs propres décisions concourent à les délégitimer. La journée du 16 mars 2019 à Paris a de quoi laisser perplexe plus d’un gouvernement : comment concilier les deux manifestations, celle des anti‑taxe carbone et celle des sauveurs de planète ? Comment vont-ils annoncer aussi qu’on a toujours besoin du nucléaire en France, et du charbon en Allemagne ? Comment vont-ils se défausser devant les tribunaux ? Comment vont-ils faire pour supprimer les 2000 substances dangereuses que nous utilisons couramment ? Pourront-ils l’éviter, alors que sous la pression de l’opinion publique ils en sont à décider contre les avis de leurs propres institutions et experts sur les OGM et le glyphosate ? Comment les entreprises manufacturières, qui, dans une logique de court terme, ont pris le train en marche, vont enrayer la désaffection des jeunes élites pour leurs activités ? La jeunesse s’enflamme, elle est généreuse, elle se projette dans l’avenir et c’est tant mieux. Mais toute une génération qui se soulève contre la génération d’avant, et à l’échelon mondial, comment cela peut-il finir ? Et cela surtout lorsque le principe de réalité se rappellera aux décideurs. Il le fait déjà d’ailleurs : on a besoin d’énergie fiable, les pays pauvres plébiscitent les OGM, on a besoin de nombreuses substances, y compris dangereuses, dont le public ignore même l’existence… La frustration est mauvaise conseillère. Quand les enfants dénoncent les parents, cela rappelle de mauvais souvenirs. La sociologue Cécile Van de Velde déclare, dans Le Monde : Sauf que cette « inversion » là n’est pas, comme en 1968 ou lors de la flower power une volonté d’émancipation et de liberté. Elle n’est que le fruit d’un bourrage de crâne où se mêlent contrevérités, exagération, catastrophisme, irrationalités, mélange des genres entre écologie et social… La situation a davantage à voir avec des périodes historiques nettement plus sombres. On a bien l’impression que la machine à seaux d’eau est en route. Les surenchères n’auront plus de limite, elles sont la condition d’exister pour chacune des parties prenantes. Et on ne voit pas quel maître sorcier pourrait maintenant tout arrêter. « Faites très, très attention à ce que vous mettez dans cette tête, car jamais, jamais, vous ne l’en retirerez. » Thomas Cardinal Wolsey (1471-1530)
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Ouragan Ida et inondations : doit-on craindre des épisodes cycloniques de plus en plus violents ? Les restes de l’ouragan Ida ont causé de graves inondations à New York, engendrant le décès d’au moins 44 personnes, selon le dernier bilan de ce jeudi 2 septembre au soir. Précipitations massives, vents violents, si cet épisode cyclonique n’est pas inhabituel, ses conséquences sont une illustration des effets du réchauffement climatique, qui devraient s’accroître dans les années à venir. Après avoir touché terre en Louisiane, où le douloureux souvenir de l’ouragan Katrina a fait fuir une grande partie de la population, l’ouragan Ida, rapidement déclassé en tempête tropicale a poursuivi sa course par le Mississippi. Mercredi 1er septembre dans la soirée, d’impressionnantes tornades se sont abattues sur la Pennsylvanie, le New Jersey et dans le Maryland. Jusqu’à New York, placée en état d’urgence, de fortes pluies ont inondé les rues et créé la panique parmi la population, faisant d’Ida « la tempête la plus meurtrière depuis Sandy [en 2012, NDLR] pour le nord des États-Unis », selon le New York Times . Ce sont en réalité les « restes » de l’ouragan qui ont poursuivi leur route, entraînant des conditions météorologiques exceptionnelles avec des inondations qui ont submergé de nombreuses rues de la Grosse Pomme. Au moins 44 décès ont été rapportés, ce jeudi 2 septembre au soir, ainsi que de nombreux dégâts matériels. Un pic de la saison cyclonique le 10 septembre Ida « a fini sa course dans le nord de la Nouvelle Orléans, ce qui est assez classique pour un cyclone », note Fabrice Chauvin, climatologue au Centre National de Recherches Météorologiques (CNRM). En général, lorsqu’un cyclone touche terre, il abandonne son caractère tropical quelques heures ou quelques jours plus tard. Le phénomène survient aussi dans une période normale pour ce type d’évènement puisque la saison cyclonique s’étale de fin septembre à début août. Avec un « pic de la saison le 10 septembre », précise le spécialiste. Le réchauffement climatique accroît l’intensité des cyclones Toutefois, les épisodes cycloniques observés ces dernières années ont gagné en puissance, observe Fabrice Chauvin. Selon lui, il s’agit d’une conséquence directe du réchauffement climatique. « Le carburant des cyclones sont les températures observées à la surface des océans. Plus les températures à la surface de la mer sont élevées, plus il y a d’énergie dans le système cyclonique. » Les ouragans ne sont donc pas plus fréquents que par le passé, d’autant qu’il s’agit d’un phénomène tout à fait naturel qui existait avant les inquiétudes relatives à la hausse globale des températures. Les spécialistes estiment d’ailleurs, pour l’heure, que la récurrence de ces phénomènes pourrait être réduite dans un futur relativement proche. « Ce n’est pas chaque cyclone qui va devenir plus fort, c’est la proportion des cyclones majeurs qui va devenir plus grande. » Des épisodes plus humides Par ailleurs, les précipitations induites par les ouragans devraient elles aussi s’accroître à mesure que la température globale de la terre augmente. Les pluies diluviennes observées à New York en sont l’illustration. « Le dernier rapport du Giec estime que les pluies issues de tempêtes tropicales devraient augmenter de 12 %, ce qui n’est pas négligeable », prévient Fabrice Chauvin. Lire aussi : Changement climatique : huit points clés pour comprendre le nouveau rapport du Giec très alarmant Plus l’atmosphère est chaude, plus elle est capable de maintenir l’humidité à l’état de vapeur. Lorsqu’un événement extrême se produit, toute cette humidité stockée au-dessus de nous est mobilisée et la vapeur se mue en fluide qui n’a plus qu’à se déverser en grande quantité dans les villes et sur les axes routiers jusqu’à parfois immerger complètement certaines villes. Qui dit davantage de pluie dit donc une plus grande menace d’inondations, ou même des risques de coulées qui peuvent s’avérer dévastatrices dans les régions montagneuses où dans les villes peu préparées à absorber d’importantes quantités d’eau. Les photos d’habitants de métropoles pataugeant dans l’eau et de voitures emportées par le courant seront-elles alors habituelles après le passage d’épisodes météorologiques extrêmes ? Le climatologue du CNRM est affirmatif : « Une partie de la population va forcément devoir s’habituer à voir les pieds dans l’eau plus souvent. » Le Portugal et l’Espagne bientôt menacés ? Les tempêtes Katrina, Harvey, Ida… ont toutes frappé les États-Unis. En Europe, ce genre d’épisodes reste moins fréquent et le climatologue invite à « ne pas s’alarmer ». « Par contre il y a une des conséquences du réchauffement climatique qui est que l’aire de jeu des cyclones pourrait s’étendre vers le nord dans notre cas ou vers le sud dans l’hémisphère sud », prévient-il. Des zones jusqu’ici épargnées pourraient donc bel et bien être touchées par ce type de phénomène dans les années à venir. C’est notamment le cas des zones côtières au sud du Portugal et de l’Espagne. « On y a vu ces dernières années des phénomènes tropicaux qui ont touché les côtes au stade de tempête ».
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