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Les alertes se suivent et se ressemblent. Après la récente fuite d’une partie (non finalisée) d’un rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), voilà que le Haut Conseil pour le climat (HCC) insiste, lui aussi, sur les conséquences potentiellement dévastatrices du dérèglement climatique… à la fois sur notre présent et sur notre futur. Dans son troisième rapport annuel publié mardi 29 juin, l’instance consultative indépendante, créée en novembre 2018 et composée de douze membres reconnus, estime que « les efforts actuels [du gouvernement] sont insuffisants pour garantir l’atteinte des objectifs » climatiques fixés par la France pour 2030. Pour rappel, d’ici cette date, les émissions de gaz à effet de serre nationales sont censées baisser à hauteur de 40 %. Une première étape décisive avant d’atteindre, théoriquement, la neutralité carbone en 2050. Une baisse des émissions notable, mais insuffisante Problème : si le rythme de baisse des émissions s’est bel et bien accentué en 2019 en France (- 1,9 % sur un an), ce chiffre reste loin des – 3 % exigés par l’Union européenne dès 2021. Le nouveau calendrier institutionnel fixé par le Vieux continent prévoit ensuite une baisse de 3,3 % par an pour la période 2024–2028, soit plus du double du chiffre actuel. Comme le note Le Monde, la baisse annoncée des émissions pour l’année 2020 (certaines analyses préliminaires la placent à hauteur de 9 %) n’est quant à elle « pas liée à des changements structurels, mais à la pandémie de Covid-19, qui a réduit l’activité économique, ainsi qu’à un hiver classé par Météo-France comme le plus chaud depuis 1900 ». Dit autrement, tout laisse à penser que l’année 2021 marquera un ré-alignement sur les (mauvais) chiffres des années précédentes… Pour expliquer ces résultats en demi-teinte, le HCC pointe notamment la responsabilité du secteur des transports, qui demeure le premier secteur émetteur à l’échelle nationale avec « 31 % des émissions, dont plus de la moitié due à la voiture individuelle et un quart aux poids lourds » – des chiffres en stagnation. Il est suivi par le secteur de l’industrie et l’agriculture (19 %), celui des bâtiments (17 %), celui de la transformation d’énergie (10 %) et enfin celui des déchets (4 %). « Aux émissions territoriales, il faut ajouter les émissions des transports internationaux, en légère hausse et tirées par l’aviation, ainsi que les échanges internationaux de biens et services », ajoute le rapport. La plupart des #régions ont vu leurs émissions diminuer (2015–2018): ➡️#transports: globalement à la ↗️ sauf en @iledefrance ➡️#bâtiments: globalement à la↘️(@RCValdeLoire) Les succès sectoriels doivent être analysés afin d’être répliqués. 📗https://t.co/kLu4FbNrQ3 pic.twitter.com/yjiWA3wiFd #régions À l’échelle régionale, la Normandie est la seule région française métropolitaine où les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté entre 2015 et 2018 (+ 0,3 % par an), dans un contexte où son président Hervé Morin est très décrié pour sa politique environnementale. Même constat en Guyane (+ 4,0 %) et en Guadeloupe (+ 1,4 %), où les émissions restent également à la hausse. Plus encourageant, en Île-de-France, les émissions liées aux transports ont diminué en moyenne de 1,7 % par an, à rebours de la tendance nationale mais toujours en deçà de l’objectif de la « stratégie nationale bas carbone » pour ce secteur (- 2,5 % par an). « Les horizons temporels des mesures contraignantes doivent être rapprochés » « Les horizons temporels des mesures contraignantes doivent être rapprochés » Le Haut Conseil pour le climat (HCC)
true
C'est la deuxième fois qu'un pays déclare "l'urgence climatique" en dix jours. L'Irlande a ainsi rejoint le Royaume-Uni ce jeudi en amendant un rapport parlementaire. En plus de déclarer cette "urgence climatique", il demande au parlement "d'examiner comment (le gouvernement irlandais) peut améliorer sa réponse au problème de la perte de biodiversité". Il a été approuvé dans la soirée jeudi. "Nous avons maintenant l'appui de tous les partis pour déclarer une urgence en matière de climat et de biodiversité", s'est félicitée Hildegarde Naughton, députée du parti au pouvoir Fine Gael (centre-droit) et présidente du comité sur l'action climatique au Parlement. Mais "maintenant, on a besoin d'action", a-t-elle souligné. "Déclarer une urgence ne veut absolument rien dire à moins que des mesures ne soient prises pour la sauvegarder", a aussi pointé le chef de file du Parti vert, Eamon Ryan, sur la chaîne de télévision publique RTE. "Cela veut dire que le gouvernement devra faire des choses qu'il ne veut pas faire", a-t-il ajouté. L'objectif actuel du gouvernement irlandais est une réduction des émissions de gaz à effet de serre d'au moins 80% par rapport à 1990 d'ici 2050, selon le site du département pour l'action climatique irlandais. Au-delà des frontières irlandaises, cette déclaration a été accueillie avec enthousiasme par la jeune militante suédoise Greta Thunberg, devenue figure de la lutte contre le réchauffement climatique. "Super nouvelle en Irlande !! Qui est le suivant ?", a-t-elle tweeté. Cette déclaration intervient donc neuf jours après celle du Parlement britannique, qui a été le premier en mai à le faire, lors d'un vote demandé par l'opposition travailliste et après une large mobilisation du mouvement pour le climat Extinction Rebellion, qui a mené une série d'actions de blocages dans la capitale britannique en avril. Début mai, un rapport de la Commission britannique sur le changement climatique (CCC) a recommandé au Royaume-Uni de se fixer "un nouvel objectif ambitieux visant à réduire ses émissions de gaz à effet de serre à zéro d'ici 2050", l'objectif actuel étant une diminution de 80% par rapport à 1990 d'ici 2050.
true
Messieurs Larrouturu et Jouzel lancent, à grand renfort de flon-flons médiatiques, à l’UNESCO s’il vous plait, un « pacte finance-climat européen ». Ce titre a le mérite de la clarté : il met la finance en premier, pour bien souligner que le climat est au service de la finance plutôt que l’inverse. Mais le texte a au moins trois gros défauts. Tout d’abord, le tableau apocalyptique qu’il dresse pour nous pousser à mettre la main à la poche repose sur du vent. « LA MULTIPLICATION DES ÉVÉNEMENTS CLIMATIQUES EXTRÊMES » ? Une « fake news », comme on dit pour faire moderne : le GIEC lui-même dans un rapport de 2012 sur ce thème (pp. 119-120) reconnait avoir une « confiance faible » dans cette aggravation. Les « millions de réfugiés » climatiques déjà sur les routes ? Ce chantage au réfugié est peut-être habile (beaucoup diront : méprisable), mais il ne rime à rien. L’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés, dans ses rapports annuels, recense les réfugiés politiques et les réfugiés économiques, mais ne mentionne aucun réfugié climatique. Les famines climatiques que brandit également le texte du Pacte ? Elles n’existent plus, sauf dans les pays en guerre. Les annuaires de la FAO montrent que la production agricole par habitant n’a jamais augmenté aussi vite qu’au cours des vingt dernières années (même si beaucoup reste à faire bien sûr). DES PROPOSITIONS DÉLIRANTES Ensuite, les propositions économiques du Pacte sont délirantes et irréalisables. Elles consistent à donner aux États ou aux banquiers européens beaucoup d’argent à dépenser pour « sauver le climat » – en plus de celui que nous donnons déjà, et de celui que nous avons déjà promis de donner aux pays pauvres. Cet argent proviendra soit d’impôts supplémentaires (trois sont proposés), soit de la réaffectation de dépenses publiques (plus pour les éoliennes, moins pour la Justice ou la santé ou la sécurité ou l’éducation – cela n’est pas précisé). Trois chemins sont prévus pour y parvenir : la transformation de la BEI (Banque Européenne d’Investissement), la mise à contribution de la BCE (Banque Centrale Européenne), l’augmentation du budget de l’Union Européenne. Ils sont bizarres et impraticables. Un mot sur le dernier, qui l’est plus encore que les deux autres. Dans presque tous les pays d’Europe, les peuples, à tort ou à raison, ne supportent plus les bureaucrates et les politiciens de Bruxelles. C’est le moment choisi par le Pacte pour proposer une augmentation tout entière allouée à la finance climatique et surtout considérable (d’au moins 70%) du budget de l’Union Européenne. On se demande dans quel monde vivent les signataires de ce Pacte. UNE PROBLÉMATIQUE DU CLIMAT ERRONÉE Tout cela pour rien, pour un objectif illusoire. Le Pacte vise explicitement à diviser par 4 d’ici 2050 les rejets de CO2 de l’Europe dans le but de réduire de moitié les rejets de CO2 du globe (la seule grandeur qui compte). Même si les dépenses prévues réduisaient par 4 nos rejets de CO2 comme voulu (hypothèse très douteuse), cela ne servirait pas à grand chose. Il faut cesser de croire que l’Europe est le centre du monde : elle ne cause actuellement que 10% des rejets mondiaux de CO2 (et la France 1%). La seule Chine rejette presque trois fois plus que toute l’Union Européenne. L’évolution des rejets mondiaux dépendra à 95% de ce qui se passera hors de l’Europe, et en particulier dans les pays pauvres. La priorité de ces pays, c’est le développement, pas la réduction du CO2. Au mieux, leur efficacité en carbone augmentera un peu plus vite que leur production, et leurs rejets de CO2 se stabiliseront et/ou déclineront légèrement. C’est d’ailleurs ce que des pays comme l’Inde et la Chine ont, fort honnêtement, annoncé lors de la COP 21. En tout état de cause, la teneur en CO2 de l’atmosphère terrestre en 2050 ne dépendra pratiquement pas de l’Europe. Un Pacte est un engagement entre des parties antagonistes (Pacte germano-soviétique) ou en concurrence (Pacte d’actionnaires). Quelles sont ici les deux parties invitées à contracter ? Les citoyens et les financiers : nous payons, et ils dépensent. Le Pacte finance-climat cherche à nous convaincre de nous flageller pour sauver le monde. En réalité, le climat n’est qu’un prétexte, et on nous propose de nous flageller pour rien, si ce n’est asseoir le pouvoir et les revenus de banquiers et de bureaucrates.
fake
Les dirigeants européens se sont engagés vendredi à réduire d’au moins 40 % les émissions de gaz à effet de serre de l’UE d’ici 2030, un objectif ambitieux pour mettre l’Europe en position de leader mondial. « Accord du Conseil européen sur une politique énergétique et de climat la plus ambitieuse au monde », a écrit le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, sur son compte Twitter. L’accord a été obtenu à l’issue de discussions ardues qui ont duré près de huit heures à Bruxelles. Le plan prévoit de réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport au niveaux de 1990. Les 28 chefs d’État et de gouvernement se sont aussi entendus sur deux autres objectifs : porter la part des énergies renouvelables à 27 % de la consommation et faire 27 % d’économies d’énergie par rapport à 1990, a précisé M. Van Rompuy. Le premier est contraignant au niveau de l’UE, mais pas le second. Les Européens, poussés notamment par l’Espagne et le Portugal, ont aussi décidé d’augmenter les objectifs d’interconnexions entre réseaux électriques au sein de l’Union, pour les porter à 15 %. C’est une bonne nouvelle pour le climat, les citoyens, la santé et les négociations internationales sur le climat à Paris en 2015, a dit M. Van Rompuy, assurant que cela créerait des emplois durables et de la compétitivité. « Avec la crise en Ukraine et les troubles au Moyen-Orient, il est devenu très clair à quel point il est urgent et vital de réduire la dépendance énergétique de l’Europe », a-t-il rappelé. « L’Europe montre l’exemple », s’est félicité le président français François Hollande. « S’il n’y a pas d’accord entre Européens, comment convaincre les Chinois ou les Américains ? », avait-il demandé à son arrivée au sommet. Les écolos déçus « Nous avons réussi à mettre sur pied un cadre décisif pour donner une voix à l’Europe dans les négociations internationales sur le climat », a souligné la chancelière allemande Angela Merkel. Mais les défenseurs de l’environnement sont déçus. « Les dirigeants de l’UE donnent un coup de frein à l’énergie propre », a dénoncé Greenpeace. Les objectifs sont bien en deçà de ce qui pourrait être fait par l’Europe pour combattre le changement climatique, ont estimé les Amis de la Terre. Pour Oxfam, « une action insuffisante de la part des pays les plus riches fait peser le fardeau sur les populations les plus pauvres, les plus affectées par le changement climatique et les moins responsables de cette crise », a réagi Oxfam. Le partage de l’effort au sein de l’UE était central. Le débat opposait principalement les pays pauvres, principalement de l’est de l’Europe, qui dépendent encore largement des énergies fossiles comme le charbon, et les plus riches qui s’appuient sur le nucléaire ou sont déjà bien engagés dans la transition énergétique. Les premiers ont obtenu des compensations pour les efforts qu’ils devront consentir, avec notamment la création d’un fonds alimenté par une petite partie des ventes de certificats du système des quotas européens d’émission de CO2. Le plan du nouveau président de la Commission Jean-Claude Juncker, qui prévoit d’investir 300 milliards d’euros dans l’économie, « est indissociable de ce que nous venons de décider aujourd’hui », a souligné M. Hollande. Le Portugal et l’Espagne, qui sont très isolés des réseaux européens, espèrent financer par ce biais la construction d’interconnexions via les Pyrénées. L’amélioration des interconnexions fait partie des outils pour accroître l’indépendance énergétique de l’UE, un enjeu rendu encore plus crucial par la crise en Ukraine et les menaces sur l’approvisionnement en gaz russe. Vendredi sera consacré à l’économie et aux moyens de doper la croissance, à quelques jours de l’entrée en fonction de la Commission Juncker, qui en a fait sa première priorité. La discussion, entamée à 28, sera suivie d’un mini-sommet de la zone euro qui pourrait être animé par le débat sur les règles budgétaires européennes, au moment où les projets de budget de la France et de l’Italie sont sur la sellette de la Commission.
true
"La transition énergétique est une exigence absolue. Nous ferons mieux et nous ferons plus." La phrase est de Bruno Le Maire, lors de la présentation par le ministre de l'Economie le 26 septembre du projet de loi de finances (PLF) 2020. Alors que se sont ouverts les débats autour du texte à l'Assemblée nationale ce lundi, le gouvernement a déjà annoncé plusieurs mesures "vertes" qui s'inscriront dans le budget 2020 de l'Etat français, à travers un "livret de la transition écologique". L'exécutif assure avoir pris un virage écolo, dans le sillage du président de la République Emmanuel Macron, qui affirmait fin août avoir "changé" sur la question. Parmi les mesures avancées dans le projet de loi : Suffisant pour parler de politique fiscale écologique ? "Ça progresse, mais on reste encore loin d'un budget vert pour se mettre sur une trajectoire compatible avec le 1,5°C", explique le député ex-LREM Matthieu Orphelin, en référence à la limite du réchauffement climatique préconisée par le Giec. Plus offensive encore, l'association France Nature Environnement estime que "le budget est incohérent avec le virage écologique annoncé", ajoutant dans un communiqué que "les travaux de l'Institut de l'Économie pour le Climat démontraient déjà l'année dernière qu'il manquait en la matière 20 milliards dans le budget". La fourchette est équivalente pour le député du Maine-et-Loire, ancien membre d'EELV, qui chiffre le manque à "15 à 30 milliards d'euros par an" pour mettre en place "un vrai plan Marshall d'investissements dans la transition". Toute la difficulté est de trouver un équilibre pour le gouvernement, sans faire peser outre mesure le poids de cette transition écologique sur les ménages les moins aisés, un an après le début du mouvement des gilets jaunes, à cause de l'augmentation du prix des carburants automobiles consécutive à la hausse de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques. Le député LR du Vaucluse Julien Aubert a par exemple déclaré en commission à l'Assemblée nationale le 9 octobre qu'"à un moment, il va falloir choisir entre la logique budgétaire, c'est-à-dire faire des économies, la logique sociale - redonner du pouvoir d'achat aux ménages plus pauvres - et la logique écologique. A force de courir trop de lièvres à la fois, on risque de n'en attraper aucun". Une annexe budgétaire sur le financement des mesures de fiscalité verte précitées rappelle notamment que les 20 % des ménages les plus pauvres en France ont payé 715 euros de fiscalité énergétique en moyenne en 2019 (4,6% de leurs revenus), contre 1 145 euros en moyenne pour les 20 % plus aisés (1,1% de leurs revenus). Une des mesures prévues dans le projet de loi de finances cristallise le numéro d'équilibriste auquel s'adonne Bercy : la révision du crédit d'impôt pour la transition énergétique (CITE). Prévu pour coûter 1,3 milliard d'euros en 2019, il sera ramené à 800 millions en 2020. Les 20% de ménages les plus aisés ne pourront pas en profiter (ce que l'opposition de droite pourrait voir comme une rupture d'égalité devant l'impôt, rapporte Le Monde), et il sera progressivement transformé en prime. En 2020, les 40% de ménages les plus modestes le percevront bien sous forme de prime, les 40% suivants le toucheront encore sous forme de crédit d'impôt. "Dans l'esprit, c'est une bonne mesure, selon Matthieu Orphelin. Mais elle est mise en oeuvre dans un cadre budgétaire trop contraint, sur deux ans. Et pour les 20% les plus aisés, on pourrait plutôt leur permettre de bénéficier d'un crédit d'impôt pour les travaux les plus performants en matière de consommation d'énergie." Reste un autre point qui suscite l'interrogation : le ministère de la Transition écologique et solidaire est l'un des deux portefeuilles (avec celui des Solidarités et de la Santé) qui va connaître les plus importantes coupes en termes d'effectifs. 1769 postes seront supprimés en 2020 (1,8% de ses effectifs) ; 4961 en tout (5% de ses effectifs) d'ici 2022 et la fin du quinquennat Macron. Bercy a néanmoins prévu d'augmenter de 640 millions d'euros d'ici 2022 l'enveloppe allouée à l'actuelle ministre en charge de la question, Élisabeth Borne. Mais selon Michel Dubromel, le président de France Nature Environnement, "quand on a des baisses d'effectifs dans les agences de l'eau, les parcs nationaux, tous les établissements publics et les services déconcentrés, on a en réalité de moins en moins de moyens pour conduire des politiques publiques efficaces". "C'est en effet un peu paradoxal, abonde le député Matthieu Orphelin. La contribution du ministère à ces suppressions de postes est très importante. Il faut que l'on arrive à comprendre sur quels types de mission ces postes vont disparaître." Bercy, pour justifier ces coupes, a répondu au Monde que "l'écologie, ce n'est pas un service public mais une politique publique. Ce qui compte ce n'est pas tant le niveau d'emploi que le budget, et celui-ci augmente de 600 millions d'euros l'an prochain".
true
Que mangera-t-on dans cinq ou dix ans, mais aussi en 2050 ? Faut-il adapter nos régimes alimentaires pour nourrir une planète de plus en plus peuplée, sans épuiser nos ressources et tout en considérant la menace du réchauffement climatique ? Faut-il se préoccuper du bien-être animal ? La Chaire Aliments, Nutrition & Comportement Alimentaire (ANCA) d'AgroParisTech, a lancé une BD numérique pour tenter de répondre à ces questions. Ou du moins proposer de nouvelles pistes. Intitulée Manger Vers Le Futur, la BD illustrée par Madd est diffusée depuis le 1er juin sur un compte Instagram dédié, au rythme d'un épisode par jour jusqu'au 30 juin. Elle décrit les aventures de quatre jeunes diplômés, Ana, Edgar, Inès et Raman, et de leurs réflexions autour de la consommation de nourriture, particulièrement de la viande, de 2010 jusqu'en 2050. Au ton résolument engagé, Manger Vers Le Futur a pour but de sensibiliser la jeune génération aux enjeux alimentaires - la diffusion sur Instagram n'est pas un hasard. Conçue avec l'aide de sociologues, nutritionnistes et chercheurs, la BD a aussi pour intention de "promouvoir une alimentation saine et durable, d'éveiller les consciences sur la nécessité d'adapter nos comportements alimentaires sur les cinquante prochaines années." Sur leur site Web, les auteurs du projet rappellent qu'avec une population mondiale de 5,3 milliards en 1990, contre 7,6 milliards aujourd'hui et probablement autour de 11 milliards en 2100, "la production alimentaire devra augmenter pour nourrir tout le monde". Un objectif qui n'est pas irréalisable à condition de relever plusieurs défis : protection de la biodiversité, nutrition saine et équilibrée, optimisation des ressources naturelles, gaspillage, etc. Evolution de la population mondiale, de 1990 à 2100. Nations-Unis/Manger Vers le Futur Des réflexions très sérieuses, puisqu'elles s'appuient sur le rapport détaillé publié en 2010 par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), qui estime qu'il est "parfaitement possible de parvenir à un accroissement de la production alimentaire pour nourrir toute la planète" d'ici 2050, mais à plusieurs conditions : D'abord, les pays en voie de développement devront augmenter leurs investissements dans l'agriculture de plusieurs dizaines de milliards d'euros. "Pour ça, il faudra procéder à une réaffectation importante au niveau des budgets des pays en développement (...) et mettre en place des politiques de soutien aux agriculteurs", indique le rapport. Ensuite, il faudra aussi assurer la sécurité alimentaire de tous les pays, notamment en s'assurant que le commerce international reste équilibré, en s'opposant à la production de biocarburants - qui concurrence les produits alimentaires - et en continuant de lutter contre le réchauffement climatique. Une affichette sur une pompe d'éthanol E85 vantant le caractère propre et renouvelable du biocarburant produit aux Etats-Unis, le 7 août 2012 dans une station-service à Johnston, dans l'Iowa afp.com/JUSTIN SULLIVAN Mais alors, que mangera-t-on en 2050 ? Avec l'augmentation du prix de la viande - sans même parler de son empreinte écologique -, il est fort probable que les insectes comme les grillons, les sauterelles et diverses larves, deviennent un aliment de base dans l'assiette du futur. À valeur nutritive quasiment égale, ils représentent une grande source de protéines. Ils sont également moins coûteux à élever que les bovins et consomment moins d'eau. Des vers élevés par la société Micronutris, spécialisée dans l'alimentation à base d'insectes, le 27 décembre 2012, à Saint-Orens-de-Gameville, en Haute-Garonne afp.com/Remy Gabalda Ceux qui se refuseront à manger des insectes pourront peut-être se tourner vers la viande in vitro : la viande artificielle. L'idée consiste à prélever des cellules souches sur des animaux - par exemple des vaches -, puis à les mettre en culture en laboratoire pour créer des tissus musculaires et, en fin de compte, des "steaks tube à essai". Le premier burger à base de viande de boeuf artificielle, de 142 grammes, a été dégusté à Londres en 2013, pour un prix record de 250 000 euros. Le tout premier steak haché synthétique cuisiné au monde, en août 2013. REUTERS/Toby Melville Depuis, les scientifiques ont amélioré la fabrication - et donc le rendement - des cellules souches. De nombreuses start-up espèrent pouvoir, à terme, concurrencer le prix de la "vraie" viande. Non seulement il ne serait plus utile de tuer les animaux, mais substituer la production de viande de laboratoire à l'abattage des ruminants permettrait de réduire considérablement les gaz à effet de serre (leur digestion produit du méthane), ainsi que la consommation d'énergie et d'eau. Les algues et micro-algues, déjà consommées aujourd'hui devraient, elles, continuer de s'imposer.
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Le 8 novembre 2013, le super-typhon Haiyan dévastait les Philippines, avec des vents à plus de 300 km/h et des vagues de 15 m de haut. Officiellement, le bilan s’élève à 6 329 morts dans l’ensemble du pays, mais les habitants nous confient que la réalité serait bien pire encore. Plus de 16 millions de personne ont été affectées par Haiyan, et près de 1,2 million d’habitations ont été détruites à travers le pays. Tacloban, où environ 10 000 personnes sont mortes, n’a pas fini de panser ses plaies. Cependant, la solidarité et l’esprit de résilience des habitants ont permis d’immenses progrès dans les travaux de reconstruction. Les habitants de Tacloban demandent justice Les habitants de Tacloban rendent aujourd’hui hommage à leurs morts, mais ils exigent aussi la justice climatique et la fin de l’ère des combustibles fossiles pour que de telles catastrophes ne se reproduisent plus. En 2015, des survivant-e-s d u super-typhon Haiyan et des organisations de la société civile, dont Greenpeace, ont saisi la Commission des droits humains des Philippines, lui demandant d’ouvrir une enquête sur la responsabilité des entreprises du secteur des énergies fossiles dans les changements climatiques et les dégâts qu’ils engendrent. La Commission, habilitée par la Constitution philippine à mener ce genre de procédure, a convoqué 47 entreprises (dont Shell, ExxonMobil ou encore Total et Lafarge) à se présenter à une audition le 11 décembre prochain. Ces actions en justice, lancées à l’initiative de la société civile, se multiplient à l’encontre des pollueurs, États comme entreprises. Le gouvernement norvégien va bientôt devoir répondre de l’incohérence de sa politique climatique devant les tribunaux. Des millions de personnes déplacées Aux Philippines, des millions de personnes ont également été déplacées des suites du typhon. Dans le monde, le nombre de personnes chassées de chez elles par des catastrophes d’origine météorologique ou climatique est absolument effrayant. D’après l’Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC), les catastrophes naturelles ont contraint 24,2 millions de personnes à se déplacer à l’intérieur de leur pays rien qu’en 2016, et 97 % de ces déplacements étaient dus à des phénomènes d’origine climatique ou météorologique. Toujours selon l’IDMC, « les catastrophes ont contraint trois fois plus de personnes à fuir que les conflits » . Les Philippines ont toujours subi des typhons ou des catastrophes météorologiques. Mais ces phénomènes ont tendance à s’aggraver et à devenir plus fréquents ces dernières années. Et les changements climatiques en sont la cause. Les communautés affectées font preuve de solidarité et d’entraide au quotidien pour se reconstruire. À leur image, les dirigeants réunis à Bonn devraient eux aussi se retrousser les manches et faire preuve d’humanité collective.
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Les déchets plastiques polluent les océans, et pourtant, c'est sur la terre ferme qu'il faut agir, affirment les responsables de Tara océan. La fondation scientifique (reconnue d'utilité publique) publie, à l'occasion de la journée mondiale des océans ce samedi, un appel à soutenir la recherche afin de réparer voire d'éradiquer cette pollution sur le milieu marin. L'approche peut surprendre les habitués de ces circumnavigations menées depuis plus de dix ans par de nombreux scientifiques à bord de la goélette Tara. En Arctique, en Méditerranée ou dans le Pacifique, le voilier s'est fait un nom en étudiant les effets des activités humaines sur ces environnements. Il vient de mettre le cap vers les embouchures des dix plus grands fleuves d'Europe. Un grand nombre de bouteilles en plastique échouées, lors d'une opération de ramassage de déchets à Sainte-Marie-la-mer. (Photo d'illustration) PHOTOPQR/L'INDEPENDANT/MAXPPP D'abord attachée aux questions de dérèglement climatique, la goélette enquête plus particulièrement depuis 2014 sur le problème des polymères. Ses missions ont mis en évidence l'omniprésence des particules fragmentées, ou microplastiques, dans toutes les mers. ENQUÊTE >> L'invasion invisible des microplastiques "[Or] la véritable solution ne viendra pas du nettoyage de l'océan : il ne faut pas croire [qu'elle] serait d'éponger la fuite alors que le robinet n'est pas fermé", expliquent les deux signataires de la tribune publiée. Le chercheur Jean-François Ghiglione (CNRS/Observatoire Océanologique de Banyuls-sur-Mer) et le directeur général de la fondation Romain Troublé appellent à remonter à la source de cette pollution. "On estime en effet que 80 % des plastiques retrouvés en mer proviennent de la terre, via les fleuves", poursuivent les auteurs. "L'urgence est à terre", assurent-ils. L'Asie, premier émetteur de déchets plastiques, est souvent pointée du doigt par l'Europe. Pourtant elle représente également la première destination où toutes les nations du monde exportent cette matière... Et notre continent, deuxième au classement des émetteurs, peine à affronter ses responsabilités. Le plastique est devenu l'un des symboles des pollutions humaines durables sur la planète, comme ici à Dhaka, au Bangladesh. REUTERS/Mohammad Ponir Hossain La France, qui vante sa politique écologique est, par exemple, le pays qui rejette le plus de déchets plastiques (11 200 tonnes) de tout le pourtour méditerranéen, selon les calculs publiés vendredi par le WWF, présidé par la navigatrice Isabelle Autissier. Ainsi, cette mer quasi fermée "est la plus polluée au monde" aujourd'hui, a souligné Jean-François Ghiglione lors du départ de la nouvelle mission Tara. Les chaînes alimentaires sont contaminées par les microplastiques, y compris celles qui forment la base de notre nourriture. Leurs effets sur la santé, largement méconnus, sont l'objet de nouvelles recherches. REUTERS/Rodrigo Garrido "Les solutions sont à terre", insistent les deux responsables, qui listent des pistes pour endiguer cette pollution. Tout d'abord, soutenir et poursuivre la recherche. Il s'agit de "comprendre les effets les plus nocifs des plastiques sur la biodiversité marine [pour] orienter les politiques publiques". Mais aussi d'encourager les interactions avec les industriels notamment afin de concevoir des matériaux biodégradables, les solutions existantes "ne répondant pas aujourd'hui à la réalité de l'offre et de la demande, ni à l'ambition zéro impact sur l'environnement". Ensuite, la fondation veut "déterminer le plus précisément possible l'origine" des pollutions constatées. Enfin, continuer à sensibiliser le grand public sur ces enjeux. La fondation, désignée Observateur spécial à l'ONU sur ces questions, compte plus de 70 publications scientifiques à son actif. Elle assume cependant l'évolution nécessaire de son rôle : "Le constat ne suffit plus, la démarche scientifique doit désormais éclairer les prises de décisions."
true
Le 18 mars 2019, des personnalités et institutions classées comme climato-sceptiques ont envoyé à Donald Trump une lettre ouverte soutenant la création du Comité Présidentiel sur la Sécurité Climatique qui sera chargé d’évaluer l’existence et l’importance des dangers présentés par le « changement climatique ». Cette commission sera présidée par William Happer, physicien, professeur émérite à l’Université de Princeton, conseiller scientifique de Donald Trump. Parmi les 114 personnes physiques signataires de cette lettre on trouve le nom de Ivar Giaever, lauréat du Prix Nobel de physique 1973. Cette lettre ayant été totalement passée sous silence par la presse française, nous croyons bon de la faire connaître à nos lecteurs. Ci-dessous la traduction que nous en proposons. Cher Président Trump, Les organisations et les personnes soussignées vous écrivent pour exprimer leur ferme soutien à la proposition de création de la Commission Présidentielle sur la Sécurité Climatique. Nous comprenons que la commission envisagée, qui serait dirigée par le Dr William Happer, membre du Conseil National de Sécurité, est actuellement examinée par vos Conseillers à la Maison Blanche et par les Secrétaires de cabinet et Directeurs d’Agence concernés. La commission serait composée d’un petit nombre d’experts éminents en matière de science du climat et de sécurité nationale. Elle sera chargée de procéder à un examen indépendant et de haut niveau du quatrième rapport d’évaluation sur le climat Climat [ NDT : Il s’agit d’un rapport produit tous les quatre ans par une dizaine d’agences gouvernementales américaines ] ainsi que d’autres rapports officiels relatifs au climat et ses conséquences pour la sécurité nationale. Ses délibérations seront assujetties aux même exigences de transparence que le Federal Advisory Committees Act [ NDT : Federal Advisory Committee Act (FACA), loi américaine qui réglemente les fonctions de conseiller du Président ]. À notre avis, un examen indépendant de ces rapports s’est fait attendre depuis trop longtemps. Des problèmes graves et des lacunes qui ont été soulevés à maintes reprises dans le passé par des scientifiques de haut niveau ont été ignorés ou rejetés par les organismes fédéraux chargés de produire des rapports. Voici parmi d’autres, les questions majeures qui ont été soulevées et que nous espérons que la commission examinera : les modèles utilisés supposent une sensibilité du climat aux concentrations de CO2 nettement plus élevée que ce qui est admis par les recherches récentes ; les modèles utilisés ont prédit beaucoup plus de réchauffement que ce qui s’est réellement produit ; les prédictions des impacts négatifs du réchauffement planétaire ont été établies sur la base de scénarios d’émissions exagérés et non plausibles ; les impacts positifs du réchauffement ont été ignorés ou minimisés ; enfin, les ensembles de données de température de surface ont été manipulés pour montrer un réchauffement plus rapide que ce qui s’est réellement produit. Une question sous-jacente que nous espérons que la Commission abordera également est le fait que bon nombre des affirmations scientifiques formulées dans ces rapports et par de nombreux scientifiques du climat ne sont pas réfutables [ NDT : « réfutable », traduction que nous proposons pour le mot « falsifiable » qui a en français une connotation négative ], c’est-à-dire qu’elles ne peuvent pas être testées par la méthode scientifique. Les conclusions et les prédictions formulées par ces rapports sont la base des politiques énergétiques proposées qui pourraient coûter des milliards de dollars en moins d’une décennie et des dizaines de milliards de dollars sur plusieurs décennies. Compte tenu de l’ampleur des coûts potentiels impliqués, nous pensons que faire confiance aux méthodes du consensus scientifique officiel comme cela a été le cas pendant les trois dernières décennies serait à la fois négligent et imprudent alors que dans d’autres domaines, les grands projets d’ingénierie sont régulièrement soumis à un examen contradictoire des plus rigoureux et exhaustifs. Nous suggérons que la science du climat exige au moins le même niveau de contrôle que l’ingénierie employée pour construire un pont ou un nouvel avion. Nous notons que les défenseurs du consensus sur le climat ont déjà organisé une campagne publique contre le projet de commission proposé. Nous pensons que cette opposition est curieuse. Si les défenseurs sont convaincus que la science contenue dans les rapports officiels est solide, alors ils devraient se féliciter d’ un examen qui dissiperait les doutes qui ont été exprimés. En revanche, leur opposition pourrait être considérée comme une preuve que la base scientifique du consensus sur le climat est en réalité très suspecte et ne peut résister à un examen critique. Nous notons en outre que les opposants à la commission proposée se sont déjà abaissés à lancer des attaques personnelles contre le Dr. Happer. De nombreux signataires de cette lettre connaissent personnellement le Dr Happer et apprécient sa carrière scientifique. Nous le connaissons comme un homme d’une grande intégrité, aux capacités élevées et aux réalisations remarquables. Il a été rapporté que certains fonctionnaires au sein de votre administration ont proposé la création d’un groupe de travail interne comme une alternative à une commission indépendante soumise à la FACA (Federal Advisory Committees Act). Dans la mesure où un groupe de travail interne serait composé de scientifiques fédéraux de carrière qui évalueraient leur propre travail, nous pensons que cette alternative serait pire que de ne rien faire. Bien qu’une commission indépendante de scientifiques éminents jouirait d’une grande crédibilité, nous ne voulons pas dire que son rapport mettrait fin au débat. Nous suggérons donc que les Académies Nationales des Sciences et des Techniques soient les organismes compétents pour procéder à un premier examen du rapport de la Commission. Monsieur le Président, au cours des dernières années, vous avez formulé un certain nombre de remarques exprimant des doutes quant au consensus sur le réchauffement climatique planétaire. Beaucoup des signataires de cette lettre ont été tout aussi sceptiques. Sans préjuger de ses résultats, nous pensons qu’un examen de la science climatique par une commission indépendante de haut niveau constituera un test loyal de votre point de vue (et du nôtre) : soit il fournira une base solide pour réviser vos vues, soit il confirmera vos opinions et confondra vos critiques. Pour ces raisons, nous vous exhortons à créer par décret, la Commission Présidentielle sur la Sécurité Climatique.
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« […] La cause structurelle qui a déclenché la crise climatique est l’échec du système capitaliste. Le système capitaliste favorise le consumérisme, le bellicisme et le mercantilisme, provoquant la destruction de la Terre Mère et de l’humanité. Le système capitaliste est un système mortifère. Il mène l’humanité vers un horizon de destruction qui condamne la nature et la vie elle-même. Pour résoudre structurellement la crise climatique nous devons détruire le capitalisme. Le système capitaliste cherche le profit sans limites, renforçant le divorce entre les humains et la nature; il établit une domination des humains sur la nature et entre les êtres humains eux-mêmes, transforme: l’eau, la terre, l’environnement, le génome humain, les cultures ancestrales, la biodiversité, la justice et l’éthique en produits. Le système économique capitaliste privatise le bien commun, mercantilise la vie, exploite les êtres humains, pille les ressources naturelles et détruit les richesses matérielles et spirituelles des peuples. […] La Bolivie voit le « Buen Vivir » comme l’horizon civilisationnel et culturel alternatif au capitalisme, liée à une vision globale et complète priorisant le développement global en harmonie avec la nature, et comme solution structurelle à la crise climatique mondiale. Le « Buen Vivir » s’exprime dans la complémentarité des droits des peuples à vivre à l’abri de la pauvreté et de la pleine réalisation des droits économiques, sociaux et culturels mais aussi des droits de la Terre Mère, qui intègre la communauté indivisible de tout les système de vie et d’êtres vivants, indissociables, interdépendants et complémentaires qui partagent un destin commun. […] »
biased
Tendre vers l'excellence environnementale : voilà la nouvelle ambition du terroir de Cognac, et plus spécialement des viticulteurs affiliés à la coopérative Alliance Fine Champagne, associée à la maison Rémy Martin. Christophe Forget, leur président, également vice-président du Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC), affirme qu'aujourd'hui 50 % de la filière, soit 400 viticulteurs environ, ont entrepris les démarches pour obtenir le label Centaure de l'environnement, alors que 98 de leurs collègues sont déjà certifiés au niveau 3, la note maximale. Les Centaures de l'environnement marquent un vrai renouveau pour les terres de Cognac et pour ceux qui les travaillent. Il s'agit de développer de nouvelles pratiques agroécologiques. Elles passent par la plantation de variétés anciennes d'arbres fruitiers, de jachères fleuries ou de haies destinées à protéger les cultures. De nouvelles études très pointues sont également menées sur le terroir. Elles scrutent notamment les sols avec, par exemple, la mise en place de fosses pédologiques, trous de 2 mètres de profondeur qui permettent d'obtenir une connaissance fine du terroir géologique, en l'occurrence des sols argilocalcaires et des sous-sols calcaires typiques (comme en Champagne). La vigne n'est pas en reste. L'objectif est d'ailleurs ambitieux puisqu'il s'agit d'offrir aux viticulteurs une alternative à l'ugni blanc, le cépage emblématique de l'appellation. Pour cela, le BNIC et l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) travaillent, par croisements naturels, à élaborer de nouveaux cépages résistant aux principales maladies de la vigne, comme le mildiou et l'oïdium. Un pari difficile à réaliser sans laboratoires de recherche in vivo... La maison Rémy Martin, pionnière dans cette recherche de haute valeur environnementale (elle est certifiée HVE depuis 2012 et accompagne les viticulteurs volontaires), a ainsi mis à disposition des chercheurs une parcelle d'un hectare pour développer quatre nouveaux cépages. Un travail de longue haleine (résultats dans trente ans environ), dont l'enjeu est de tester grandeur nature leur résistance et leur capacité à produire des eaux-devie garantes de la typicité charentaise. Préparer et préserver l'avenir, voilà in fine le but de ces recherches. Comme le souligne Eric Vallat, directeur général de Rémy Martin, "développement durable et qualité vont de pair". Cette démarche reste aussi un bon moyen de resserrer les rangs dans la filière. Maisons de négoce et viticulteurs marchent ainsi main dans la main. Une alliance favorisée par des indicateurs qui sont au vert. "Notre économie est florissante, le moment est donc bien choisi pour ressouder les troupes", abonde Christophe Forget, dont l'objectif, partagé par Rémy Martin, est qu'en 2022, 100% des producteurs de cognac bénéficient du label "haute valeur environnementale".
true
L'un des incendies de forêt en cours en Californie s'est transformé en méga feu, dévorant une superficie jamais atteinte auparavant dans l’État américain. Le brasier s'étend sur plus de 1.900 mètres carrés, au nord du comté de Sacramento. Il détrône ainsi le précédent record enregistré en 2018. Sur les 20 plus grands incendies de forêt qu'a connu la Californie, six ont eu lieu cette année. Plus de 14.000 pompiers sont actuellement déployés sur le terrain pour contrer les 29 feux en cours dans des zones naturelles. Autre triste record, les flammes ont déjà détruit 12.500 mètres carrés de nature. Dix personnes ont également perdu la vie. Près d’un demi-million de personnes doivent évacuer en Oregon pour échapper aux incendies. Les personnes concernées sont estimées à 500.000, soit plus de 10% des 4,2 millions d’habitants qui peuplent l’État, indique le bureau de gestion de crise de l’Oregon, cité par l’agence Associated Press jeudi. “Ce chiffre continue de croître”, selon une déclaration officielle. Images aériennes prises depuis un avion de ligne du panache de #fumee des #incendies contre lesquels les #pompiers de #Californie luttent actuellement 🔥🚒 🇺🇸 📷 Thalia Dockery pic.twitter.com/LMSGhDfiOh
true
La Loi Climat s’applique à boucher les rares trous dans la raquette des normes environnementales. Les privilégiés qui pouvaient encore respirer entre une taxe et une norme seront bientôt rattrapés. Télétravail, interdiction de publicité pour les énergies fossiles, code de conduite pour les entreprises, supermarchés, véhicules, cantines, restauration collective, agriculture, aucun domaine ne doit échapper au Big Brother environnemental. TOUJOURS PLUS DE RÈGLEMENTS ENVIRONNEMENTAUX DÉCONNECTÉS DE LA RÉALITÉ La Loi Climat touchera tous les secteurs. Les grandes et moyennes surfaces devront consacrer 20 % de leur surface de vente au vrac d’ici 2030 sauf si les parlementaires suivent les recommandations du Conseil d’État qui s’y est opposé, et ce quels que soient les besoins de leurs clients habituels. Les engins agricoles, eux, seront taxés à partir de 2024 s’ils n’ont pas suffisamment réduit leurs émissions. En ville, la Loi climat prévoit la création de zones à faibles émissions. Ces zones formeront des oasis réservées aux piétons et aux cyclistes, qui auront laissé leurs voitures dans de gigantesques parkings auxquels on parviendra après une demi-heure de bouchons. Des bouchons encore empirés par la création de voies réservées au covoiturage, aux bus et aux véhicules à faible émission. Sans oublier les difficultés, pour un fauteuil roulant ou une poussette, de traverser la zone à faible émission. Si la Loi climat est adoptée, les régions devront proposer des tarifs attractifs sur les trains régionaux. Une obligation qui ne rejoint pas forcément la réalité des différentes collectivités. Tarif attractif ou non, s’il n’y a pas de train entre 10 heures et 15 heures, la voiture ne risque pas d’être détrônée. En revanche, les régions auront l’autorisation de créer une écotaxe routière, qui s’ajoutera aux centaines de taxes diverses et variées pesant déjà sur tout un chacun. Les voyages en avion seront eux aussi encadrés, avec l’interdiction des vols domestiques s’il existe une alternative de moins de 2 heures 30 en train, au lieu des quatre heures demandée par la Convention citoyenne pour le climat. Les vols intérieurs devront compenser 100 % leurs émissions. Les véhicules les plus polluants, eux, ne pourront plus être vendus à partir de 2030. Mais qu’est-ce qu’un véhicule polluant ? La fabrication des véhicules électriques pollue aussi et leurs batteries plus encore… Le secteur du logement n’a pas été oublié. Ainsi, les propriétaires, déjà corsetés dans de multiples réglementations, ne pourront plus augmenter le loyer de leurs logements s’ils sont classés F ou G en classe énergie. Les particuliers seront obligés de mener des travaux coûteux sans pouvoir augmenter leur loyer immédiatement après les travaux pour retrouver leur investissement. À partir de 2028, il leur sera même interdit de mettre ces logements en location. L’ÉTAT ORIENTE LES DÉCISIONS DES INDIVIDUS VIA DES TAXES ET LA FISCALITÉ Après la création de règlements, l’activité favorite de l’État c’est la création de taxes. La Loi climat ne les a pas oubliées, avec par exemple la création d’itinéraires préférés pour le transport des marchandises, et une « incitation fiscale » pour engager les entreprises à prendre les bons itinéraires. Les taxes et les incitations fiscales déboucheront sur un accroissement des charges des entreprises, donc une augmentation des prix et un appauvrissement des individus. Or, les années passées prouvent que le meilleur allié de l’écologie n’est pas l’augmentation des taxes mais l’innovation. Qu’il s’agisse d’un seuil maximal d’émission pour la commercialisation des véhicules, de la généralisation du télétravail, de l’interdiction de la création de nouvelles surfaces commerciales (pour éviter l’artificialisation des sols), du délit de pollution et d’écocide, la Loi climat multiplie les occasions de taxer et contrôler les comportements des individus et des entreprises. Le CESE lui-même (Conseil économique, social et environnemental), entre deux propositions de taxes et de normes, préconise malgré tout dans son rapport de laisser au consommateur la liberté de choisir son véhicule. Obnubilé par la crainte plus ou moins réaliste que la planète ne survive pas au XXIe siècle, l’État se croit le seul capable de sauver la situation. Oubliés donc les entrepreneurs et leurs innovations diverses et variées pour réduire l’empreinte carbone de tous. Il faut lutter contre la pollution, mais en évitant de nuire à la croissance. Quant au combat obsessionnel contre le réchauffement, outre les aléas de ses résultats, ses coûts pourraient ne sauver la planète qu’en tuant l’humanité. Pour le moins il risque de conduire à la décroissance qui inévitablement augmentera la pauvreté ainsi que le démontrent les restrictions économiques dues à la Covid dans le monde. Le gouvernement penserait-il que la crise sociale serait plus acceptable que la crise environnementale ? Sur le web
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Il n’y a pas que sur la planète terre qu’un changement climatique peut avoir lieu, mars n’y a pas échappé, les autres planètes non plus peut-on penser puisque la totalité des planètes de notre système solaire se sont réchauffées ces dernières années. L’étude de deux cratères de météorites sur la planète rouge a révélé que Mars pourrait avoir subi un changement climatique très grave au cours de son histoire. L’un d’entre eux, notamment, semble indiquer la présence d’un ancien réservoir d’eau souterraine. La planète rouge a semble-t-il connu un important changement climatique. De récentes images recueillies par la sonde spatiale de l’Agence spatiale européenne (ESA) Mars Express tendent à prouver que Mars n’était pas autrefois cette planète sèche et morte que nous connaissons aujourd’hui. Les chercheurs pensent qu’elle fut une sphère humide, et peut-être capable d’abriter la vie, avant que son axe de rotation ne soit modifié, entraînant un radical changement climatique. Comme le rapporte le Dailymail, l’étude de deux cratères de météorites à la surface de Mars ont permis d’étayer cette hypothèse. L’un d’entre eux, baptisé Danielson en hommage à George E Danielson, qui a contribué à la conception de caméras pour les sondes martiennes, est rempli de couches de sédiments, comme beaucoup d’autres dans la région de la planète appelée Arabia Terra. Si certains estiment qu’elles pourraient avoir une origine volcanique, les récentes recherches tendent à prouver qu’elles ont en réalité été formées par d’importantes quantités d’eau ayant jailli d’un ancien réservoir d’eau sous-terrain, avant d’être érodées par le vent. Le long de ces couches de sédiments, s’élèvent des arêtes, nommées yardangs, des collines taillées dans le substratum rocheux ou autre matériau consolidé par des particules de poussière et de sable portés par le vent. De telles formations peuvent être observées sur la Terre, dans des régions désertiques en Afrique du Nord, en Asie centrale et dans l’Arizona aux États-Unis notamment. L’orientation de ces yardangs mène aujourd’hui les scientifiques à penser que les forts vents nord-nord-est seraient à la fois l’origine de la formation des couches de sédiments et la cause de leur érosion.
true
« Nous n’avançons pas assez vite », a assuré dans un discours le président américain en visite dans l’Alaska, à trois mois de la conférence de Paris. « Le climat change plus rapidement que nos efforts pour y répondre », a déclaré Barack Obama dans un discours au ton grave dans lequel il s’est longuement attardé sur les impacts dévastateurs des bouleversements à venir. Évoquant « un défi qui définira les contours de ce siècle de manière plus spectaculaire que tout autre », le 44e président américain a appelé la communauté internationale à un sursaut. Ses déclarations interviennent à trois mois de la conférence de Paris qui vise à conclure un accord mondial pour tenter limiter à 2°C la hausse des températures pour éviter un emballement climatique. Les États-Unis sont le deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre derrière la Chine. Ce voyage de trois jours, soigneusement chorégraphié par la Maison-Blanche, vise d’abord à mobiliser, rendre le réchauffement palpable, concret. Durant toute la durée de son voyage, c’est le président lui-même qui alimentera le compte Instagram de la Maison-Blanche (@whitehouse). « Salut tout le monde, c’est Barack. Vue incroyable à l’approche d’Anchorage », a-t-il écrit en postant sa première photo prise depuis le hublot de l’avion présidentiel Air Force One. Mais après avoir atterri, il a d’abord insisté sur les menaces qui pèsent sur l’Arctique qui a connu une hausse des températures deux fois plus rapide que celle enregistrée dans le reste du monde.
true
GAEL DURAND, CHARGÉ DE RECHERCHE ET DIRECTEUR ADJOINT DE L’INSTITUT DES GÉOSCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT (GRENOBLE), RÉPOND À CES QUESTIONS : 1. QUELLES SONT LES GLACES QUI FONDENT À CAUSE DU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE ? Ce sont celles de l’ensemble de la cryosphère, qui désigne les parties de la surface de la Terre qui contiennent de l’eau sous forme solide, c’est à dire de la glace. Il y a donc la neige [1], qui varie de façon saisonnière ; les glaciers [2] [3], qui se forment en zone de montagne par tassement progressif de la neige accumulée ; également les calottes polaires, formées de la même façon, recouvrant l’ensemble du continent Antarctique [4] et le Groenland ; ensuite la banquise [5], ou glace de mer, créée par le gel de sa surface, réalisant une couche de glace d’un à deux mètres d’épaisseur dans l’océan Arctique ou autour de l’Antarctique ; et enfin, le pergélisol (permafrost en anglais), qui désigne les sols gelés des hautes altitudes et latitudes. Il est important de bien connaître les différents éléments de cette cryosphère car la fonte de ses différents types de glaces, suivant leur nature, ont des conséquences très différentes sur le système climatique. QUELLES SONT LES CONSÉQUENCES DE CES FONTES ? La particularité de la glace est qu’elle est blanche. Elle réfléchit très bien l’énergie du soleil. On dit qu’elle a un albédo élevé. Par ailleurs, sa conductivité thermique est faible, ce qui en fait un excellent isolant. Si la neige, la banquise et les calottes fondent, la mer ou le sol sous-jacents absorbent cette chaleur et le réchauffement initial s’en trouve amplifié. Sans compter que la fonte des calottes et des glaciers va contribuer à l’élévation du niveau de la mer. Quant au pergélisol, son dégel déstabilise les sols, et donc les structures construites sur eux, et libère les gaz à effet de serre qui y étaient emprisonnés et qui viennent s’ajouter aux émissions initiales, ce qui augmente également le réchauffement [6]. C’est l’effet boule de neige : plus le climat se réchauffe, plus la glace fond, et plus sa fonte est grande plus de la chaleur supplémentaire est produite. 3. QUELS SONT LES RISQUES DE CES FONTES SI LE RÉCHAUFFEMENT DÉPASSE 1,5° C ? Aujourd’hui, par rapport à la période préindustrielle, la température planétaire a augmenté, en moyenne, de 1°C. En Arctique, elle s’est accrue jusqu’à 5°C [7] ! L’augmentation de la température provoquera une hausse de la fonte des glaces. Mais cette progression n’est pas linéaire. Il y a ce que l’on appelle des effets de seuils, des points de bascule. A + 1,5°C, on s’attend à nettement moins de neige, de banquise et de glaciers. Mais à + 2°C, on risque de perdre une partie importante des calottes glaciaires de façon irrémédiable [8] [9]. La fonte de l’ouest de l’Antarctique, celle qui est menacée aujourd’hui, provoquerait une élévation du niveau de la mer de 3 m [10] et celle du Groenland une de 6 ou 7 m [11] ! La perte de tous les glaciers terrestres ajouterait 40 cm à celle-ci mais surtout changerait drastiquement les régimes fluviaux : à la saison chaude, les rivières ne seraient plus alimentées par les glaciers et disparaîtraient, et, avec elles, une ressource en eau essentielle dans de nombreuses régions ! Si on franchit ce point de non-retour qui peut être déclenché à partir de 2°C de réchauffement, on change fondamentalement les conditions de vie de notre planète. Il est donc essentiel de limiter urgemment le réchauffement climatique pour qu’il ne dépasse pas 1,5°C de plus qu’en 1850. RÉFÉRENCES + [1] Changement climatique et enneigement, Météo-France http://www.meteofrance.fr/climat-passe-et-futur/impacts-du-changement-climatique-sur-les-phenomenes-hydrometeorologiques/changement-climatique-et-enneigement [2] Les glaciers en fonte accélérée, Space Climate Observatory, 2018 https://www.spaceclimateobservatory.org/scenarii/les-glaciers-en-fonte-acceleree/ [3] Common climatic signal from glaciers in the European Alps over the last 50 years. Vincent et al. Geophysical research Letters, Volume44, Issue3 16 February 2017 Pages 1376-1383 https://agupubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1002/2016GL072094 [4] Mass balance of the Antarctic Ice Sheet from 1992 to 2017. The IMBIE team. Nature volume 558, pages219–222 13 June 2018 https://www.nature.com/articles/s41586-018-0179-y [5] Arctic sea ice decline: Faster than forecast. Julienne Stroeve et al. Geophysical research Letters Volume34, Issue9 16 May 2007 https://agupubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1029/2007GL029703 [6] Le carbone du pergélisol en dégel augmentera le réchauffement climatique Réseau Action Climat 29-01-2018 https://reseauactionclimat.org/carbone-degel-pergelisol-rechauffement-climatique/ [7] Arctic Monitoring and Assessment Programme (AMAP), Snow, Water, Ice and Permafrost in the Arctic Summary for Policy-makers, 2017 https://www.amap.no/documents/doc/Snow-Water-Ice-and-Permafrost.-Summary-for-Policy-makers/1532 [8] Special Report: Global Warming of 1.5 ºC, Ch 03 : Impacts of 1.5°C of Global Warming on Natural and Human systems, paragraphe 3.5.2.5 – Large-scale singular events : Greenland and West Antarctic ice sheets and marine ice sheet instability page 257. IPCC –GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), 8 octobre 2018
true
Le gouvernement a fini par réagir à la multiplication des décharges sauvages : la secrétaire d'État à la Transition Écologique Brune Poirson a insisté ce lundi sur sa volonté de les faire disparaître. "Nous allons rendre gratuite la reprise des déchets de chantier triés à partir de 2022", a-t-elle indiqué en ce sens dans un entretien paru dans Le Parisien. "Nous allons commencer par densifier le réseau de points de collectes. Les déchetteries professionnelles ne sont pas assez nombreuses et pas équitablement réparties sur le territoire", a-t-elle ajouté. Plusieurs mesures contre les décharges sauvages ont été intégrées au projet de loi anti-gaspillage en discussion au Parlement. Le pouvoir de police des maires pour lutter contre ce type de dépôts doit notamment être renforcé, tout comme l'usage de la vidéosurveillance. "Une grande partie de ces dépôts sauvages provient de la construction, du bâtiment (plus de 46 millions de tonnes par an). Il faut impérativement améliorer la gestion des déchets de ce secteur", a constaté Brune Poirson. Début août, le maire de Signes (Var) était décédé, renversé par une camionnette dont les occupants, qu'il voulait verbaliser, avaient jeté des gravats en bord de route. Chaque année, enlèvement et nettoyage de ces décharges représentent un coût pour les villes estimé entre 340 et 420 millions d'euros, a estimé la ministre.
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Le GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a remis ce lundi le deuxième volet de son 5e rapport. Le 1er volet de ce rapport, en septembre 2013, avait clairement attribué la responsabilité du dérèglement climatique aux activités humaines… Hier, le GIEC a mis l’accent sur les impacts – déjà observables et à venir – des changements climatiques. Le dérèglement climatique n’est pas une menace : c’est une réalité Ce 2e rapport nous donne les impacts potentiels dans toutes les régions du monde pour un réchauffement de 2 et de 4 degrés. Il souligne également que les effets des bouleversements climatiques sont déjà là, bien visibles. carte des impacts à venir des changements climatiques – GIEC En mars, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) lançait déjà une petite bombe climatique. Pour l’OMM le doute n’est pas de mise : le réchauffement provoqué par l’activité humaine est à l’origine des nombreux phénomènes climatiques extrêmes vécus en 2013. Certains pays sont déjà durement touchés : nous avons assisté à des précipitations plus abondantes, à des vagues de chaleur plus intenses et à une aggravation de dommages causés par les ondes de tempête et les inondations côtières du fait de la hausse du niveau de la mer; le typhon Haiyan, qui s’est déchaîné aux Philippines en est ainsi la plus tragique illustration voir le rapport complet de l’OMM Les pays du Sud sont touchés … Invitées par le Réseau action climat (RAC) trois femmes originaires du Bangladesh, du Pérou et du Tchad ont témoigné de la difficulté pour leurs communautés de s’adapter à un climat de plus en plus imprévisible. Lire l’article de 20 Minutes : Elles ont vu le changement climatique sur le pas de leur porte Mais le Nord aussi ! Pour la France, l’OMM relève que notre pays a connu une répétition de tempêtes, et que les précipitations ont été supérieures de 40 % à la moyenne à long terme. En Bretagne, sur la côte Atlantique, les pluies ont été les plus fortes depuis 1959, provoquant des inondations répétées, tout comme dans le Sud-Est, en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Cet hiver a été le deuxième le plus chaud depuis 1900, a également souligné l’OMM… La ville de Tacloban – Philippines, après le passage du typhon Hayan – novembre 2013 Trop tard pour arrêter le dérèglement climatique, mais pas pour le limiter ! Il est trop tard pour éliminer tous les impacts des changements climatiques mais pas trop tard pour agir : on peut les limiter ! Il y a une grande différence entre un réchauffement de 2 et de 5 degrés…. Le scénario du GIEC qui vise à rester sous la barre des 2 degrés de réchauffement planétaire d’ici à 2100 implique que l’on atteigne un pic de nos émissions en 2020 et que l’on n’émette plus de CO2 en 2070 (et que l’on capture par la suite les émissions). Et, parce que nous ne sommes pas sûrs d’atteindre ce pic en 2020, parce que nous ne sommes pas sûrs de pouvoir capturer les émissions, parce que ce scénario représente seulement 66% de chances de rester sous les 2 degrés : nous devons atteindre le niveau zéro d’émissions fossiles en 2050. Il y a des conséquences des changements climatiques que l’on ne pourra plus éviter (ouragans, typhons, sécheresses). Mais en parallèle du travail d’adaptation recommandé par le GIEC aux gouvernements, nous devons réduire nos émissions ! Il s’écoule entre 30 et 50 ans avant que les gaz à effet de serre émis dans l’atmosphère se traduisent par une hausse effective des températures à la surface de la planète. En d’autres termes, les changements que nous constatons aujourd’hui sont le résultat des activités anthropiques datant de la révolution industrielle. Les effets du niveau actuel d’accumulation de CO2 dans l’atmosphère ne se font donc pas encore sentir. Une quantité considérable des émissions de CO2 reste dans l’atmosphère pendant plusieurs siècles, voire des millénaires. Chaque tonne de CO2 rejetée va ainsi s’accumuler dans l’atmosphère et y rester pendant des centaines d’années, même si l’on réduit nos émissions dès demain. Nous sommes dans une voiture lancée à pleine vitesse : entre le moment où nous appuyons sur le frein et le moment où notre véhicule s’arrêtera, il continuera à parcourir quelques mètres… Les énergies décarbonées ? Ce sont les renouvelables ! Les réserves fossiles doivent rester dans le sol. Et nous devons développer massivement les renouvelables ! Deux axes doivent être mis en œuvre : Sortir progressivement des fossiles d’ici à 2050 et ne pas lancer de nouveaux projets. Il faut donc, au niveau mondial, un accord dès 2015 qui permette d’atteindre un pic des émissions en 2020 et un niveau proche de zéro en 2050. Les pays du Nord et l’Europe notamment doivent agir, et mettre en place un objectif de 45% d’ENR d’ici à 2030 en Europe. Cet objectif contraignant de 45% est absolument nécessaire pour sortir de notre addiction aux fossiles et aux fissiles, et pour témoigner de la bonne volonté européenne avant l’accueil de la conférence sur le climat à Paris en 2015. Les énergies renouvelables sont les seules à garantir une baisse des émissions. Contrairement à ce que les promoteurs du nucléaire laissent à penser, le nucléaire n’est pas l’énergie miracle pour le climat. Aujourd’hui, 400 centrales nucléaires produisent 6% de l’énergie produite dans le monde ! Même si l’on construisait 1 300 réacteurs nucléaires dans le monde d’ici à 2050, on réduirait les émissions mondiales de CO2 de seulement 4 %. Cela reviendrait à faire sortir de terre un réacteur tous les 10 jours. Irréaliste et aberrant : pas plus de 6 réacteurs par an ne voient le jour aujourd’hui. Si l’Union européenne ne s’engage pas, les autres pays resteront eux aussi frileux … Il est de sa responsabilité, face au monde, d’agir !
true
Après des années de débats et de tergiversations, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a tranché ce lundi pour enterrer définitivement les déchets industriels dangereux dans les entrailles de Stocamine, ancienne mine de potasse de Wittelsheim (Haut-Rhin), plutôt que d'en retirer un maximum avant de fermer le site. Elle s'était prononcée en faveur de cette option en début de mois, lors d'une visite sur place. "La ministre de la Transition écologique décide de lancer la réalisation du confinement du site sans déstockage complémentaire", est-il indiqué dans un communiqué du ministère. Le sort de cette mine, située sous l'importante nappe phréatique d'Alsace et qui renferme encore 42 000 tonnes de déchets dangereux, est sujet à polémique depuis des années. En complément, Barbara Pompili a choisi d'allouer une enveloppe de 50 millions d'euros "pour permettre un plan de protection de la nappe d'Alsace sur les cinq prochaines années". Cette somme d'argent doit permettre, sous le pilotage de l'Ademe, de dépolluer "plusieurs anciens sites industriels situés au-dessus de la nappe d'Alsace" et non en-dessous comme Stocamine. Cela vise à éviter "sa contamination par les infiltrations issues de la surface, qui constituent la principale source de pollution de la nappe", affirme le communiqué. À 550 mètres de profondeur, alors que les plafonds de certaines galeries de la mine s'effondrent, sont encore stockées quelque 42 000 tonnes de déchets industriels dangereux divers mais non radioactifs. Lorsqu'il a été décidé à la fin des années 1990 de reconvertir la mine de potasse en décharge industrielle souterraine, il était prévu qu'y soient entassées 320 000 tonnes de déchets pour une durée maximale de trente ans. Ce stockage souterrain devait être "réversible", précisait l'arrêté d'autorisation, un mot sujet à de multiples interprétations depuis. Au final, Stocamine a enfoui ses premiers déchets en 1999 et l'apport en déchets a été arrêté après l'incendie en septembre 2002 d'un des lieux de stockage, le "bloc 15" : 44 000 tonnes de déchets avaient alors été déjà enterrées. Depuis, au gré des différentes décisions des gouvernements successifs, environ 2000 tonnes de déchets contenant du mercure, donc particulièrement dangereux pour les sols, ont été extraites. Le 5 janvier, la ministre, elle-même petite-fille de mineurs, était descendue dans Stocamine et avait promis de rendre sa décision sur le sort de la mine d'ici fin janvier, sans cacher sa préférence déjà pour un confinement direct des déchets restants. Au contraire, élus locaux, notamment dans un rapport parlementaire de 2018, et associations de défense de l'environnement, inquiets d'une éventuelle pollution de la nappe phréatique d'Alsace, plaidaient pour que les déchets encore accessibles soient sortis au maximum de la mine avant qu'il devienne trop dangereux d'y descendre. Dans une motion adoptée vendredi, la toute nouvelle Collectivité européenne d'Alsace (CEA) réclamait encore "le déstockage immédiat et le plus total possible des déchets enfouis à Stocamine dans le cadre du principe de précaution et du respect (...) de la parole donnée aux Alsaciens par l'Etat lors de sa création". "La CEA ne veut pas que l'État lègue aux générations futures un héritage empoisonné qui deviendra intraitable après fermeture de la mine", ajoute la collectivité. La ministre a elle au contraire considéré que "les avantages potentiels d'un déstockage complémentaire des déchets ne sont pas démontrés et (que) celui-ci présenterait des risques significatifs pour les travailleurs". La décision prise est donc de confiner au plus vite les déchets restants, sous la supervision de l'entreprise publique MDPA (Mines de Potasse d'Alsace), d'ici 2024 pour un coût de 120 millions d'euros, a précisé à l'AFP le ministère. "L'objectif est d'éviter que de l'eau arrive au contact des déchets", a-t-on ajouté. Pour cela, du béton va être coulé dans les cellules où sont stockés les déchets, puis des "bouchons" vont être positionnés pour condamner l'accès aux zones de stockage et une "galerie de contournement" doit permettre à l'eau de s'évacuer sans s'approcher des déchets.
true
A Durban, on s’est mis d’accord pour continuer à discuter en vue d’un accord, en 2015, qui devrait préfigurer d’un autre accord plus ferme, qui pourrait entrer en vigueur en 2020, si on est d’accord pour fixer des objectifs contraignants, sans savoir si ces objectifs auront un quelconque effet sur les climats. C’est ce qu’on appelle « une avancée considérable ». Le Protocole de Kyoto est entré en vigueur en 2005. Dans l’esprit de ses auteurs, le plus gros effort devait d’abord être fait par les pays qui, pendant des décennies, ont produit des gaz à effet de serre et sont historiquement responsables des changements climatiques auxquels nous assistons aujourd’hui. Le protocole prévoyait une baisse des émissions de gaz à effet de serre entre 2008 et 2012, de 5,2 % par rapport au niveau de 1990 pour les états industrialisés. De 1990 à 2008, le Japon a augmenté ses émissions de 6,5 %, les Etats-Unis de 16 %, l’Australie et la Nouvelle Zélande de 25 %, le Canada de 28 %. La France les a diminuées de 0,8%. (A noter les résultats de l’Allemagne : -17 %) (1). Face à l’immobilisme des grands pollueurs historiques, les pays émergents comme la Chine et l’Inde se font prier et ne veulent pas remettre en cause leur croissance industrielle. L’Union européenne joue toujours un rôle ambigu, entre des ambitions affichées et des actes souvent modestes, sans compter son soutien actif à de nombreuses fausses solutions nuisibles socialement et écologiquement comme les marchés carbone, la compensation et les agrocarburants. Entre ces deux fronts, les pays les plus pauvres subissent déjà lourdement les changements climatiques. Pour le nigérian Nnimmo Bassey président de la Fédération Internationale des Amis de la Terre : « Ce que les pays riches doivent entendre haut et fort, c’est que l’Afrique ne veut pas payer pour leur crise. Tout autre accord qu’un accord juridiquement contraignant avec de fortes réductions des émissions pour les pays développés, dans une seconde phase d’engagements du Protocole de Kyoto, doit être appelé par son nom : ce sera un permis d’incinérer l’Afrique et ses peuples. » L’accord de Durban prévoit qu’un Fonds Vert soit être mis en place. Les pays industrialisés se sont engagés à payer 100 milliards de dollars, mais pour l’instant le vert reste la couleur de l’espoir et pas encore celle des dollars. Pour les Amis de la Terre, ce Fonds n’est pas une aumône, mais seulement le remboursement des dettes écologiques et climatiques des pays riches envers les pays qu’ils ont pillés ou qui supportent déjà les changements climatiques. Pour Martine Laplante, présidente des Amis de la Terre France : « Ce nouveau traité est une ruse pour détourner l’attention du monde, de l’échec des pays développés à respecter les engagements existants de réduire leurs émissions. Nous n’avons pas besoin d’un nouvel accord. Il y en a un qui existe déjà. Un nouveau mandat sera une porte ouverte à la dérégulation en matière de climat, les pollueurs continueront à polluer, les spéculateurs tireront profit de la pollution et le reste du monde devra supporter le fardeau de la crise climatique ». Les Amis de la Terre craignaient que l’agriculture et les forêts ne soient introduites dans les mécanismes de la finance carbone. Les délégués se sont mis d’accord sur le très contesté programme REDD (programme de réduction des émissions provenant de la déforestation et de la dégradation des forêts). Des financements privés et des mécanismes basés sur le marché pourront financer ces programmes. Un groupe de travail va aussi préparer l’éventuelle entrée de l’agriculture dans ces mécanismes. On livre les forêts et l’agriculture à la spéculation aux dépens des humains les plus vulnérables et des climats. Pour Bobby Peek de groundWork (Amis de la Terre d’Afrique du Sud) : « On voit très bien ce qui conditionne l’ordre du jour des discussions. De plus en plus de pays viennent à ces négociations sur le climat avec un seul objectif en tête : défendre et promouvoir les intérêts de leurs industries polluantes et de leurs multinationales et pour s’opposer à tout effort mondial pour aboutir à un accord juste et solide qui lutte contre les changements climatiques. Beaucoup de pays profitent de ces négociations climatiques pour impulser de fausses solutions dangereuses pour les climats comme l’expansion des marchés carbone. » Mithika Mwenda a participé à la Caravane de l’Espoir organisée par l’Alliance Pan-Africaine pour la Justice Climatique. Elle est partie du Burundi et a traversé l’Afrique jusqu’à Durban. Pour lui : « Les climats, c’est comme le Titanic. Les pays riches pensent qu’ils vont s’en sortir. C’est sûr qu’avec le peu de ressources qu’elle a pour s’adapter, l’Afrique coulera en premier, comme les passagers de troisième classe. Mais à la fin, tout le monde coulera. Personne n’y échappera, nos sorts communs sont étroitement et intimement liés. » ...........................
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C'est la course contre-la-montre pour tenter d'éviter le pire. Mais déjà plus de 1000 tonnes d'hydrocarbures se sont déversées dans l'océan Indien au large de l'île Maurice après qu'un vraquier, transportant 3800 tonnes de fioul et 200 tonnes de diesel, a heurté un récif à Pointe d'Esny le 25 juillet dernier. Il menace maintenant de se briser et ainsi de laisser s'échapper la totalité des produits dans une des régions les plus précieuses et les plus fragiles du monde en termes de biodiversité marine. Une telle catastrophe en vue que le président de l'île Maurice, Pravind Jugnauth, a demandé l'aide à la France - qui a accepté - pour "le renflouage" du navire échoué. La catastrophe écologique s'est produite au sud-est de l'île, à proximité de deux sites classés et protégés : la pointe d'Esny et le parc naturel Blue Bay. Sur la pointe d'Esny on trouve une zone humide rare qui abrite une forêt de mangroves subtropicales. Elle "fournit un habitat pour certaines plantes menacées et indigènes", précise le service d'information sur les sites Ramsar, ou "zones humides d'importance internationale". Déjà menacée par l'activité humaine, cette zone humide est très importante pour les oiseaux et "pour la reproduction des poissons", ajoute Arnaud Greth, président de l'association Noé, engagée dans la protection de la biodiversité, interrogé par L'Express. LIRE AUSSI >> Marée noire à Maurice : cinq questions pour comprendre l'ampleur de la catastrophe D'autre part, le parc naturel Blue Bay est un lagon d'une eau claire paradisiaque. On y trouve "un paysage sous-marin exceptionnel avec une faune et une flore marines diverses, en particulier sa diversité corallienne (38 espèces de corail représentant 28 genres et 15 familles)", selon les informations sur les sites Ramsar. La présence, là aussi, de mangroves, de macro-algues en fait un habitat pour environ 72 espèces de poissons et la tortue verte, qui est en voie de disparition. Cette marée noire, c'est "un coup fatal porté à des zones déjà menacées par l'activité humaine comme la surpêche, le tourisme ou la destruction de l'habitat même si c'est censé être une zone protégée", souffle alors Arnaud Greth. Elle va "asphyxier les plantes, les animaux, et colmater les récifs coralliens qui vont mourir. Cela va fortement abîmer un écosystème indispensable pour la vie marine, c'est d'autant plus grave que cela se passe dans une zone reconnue pour sa richesse exceptionnelle", ajoute Estelle Crochelet, vice-présidente de l'agence de recherche pour la biodiversité à la Réunion et chercheuse en écologie marine.
true
Le collectif d'associations pro-ours Cap ours a annoncé ce jeudi avoir saisi le Conseil d'État et les tribunaux administratifs compétents pour contrer les nouvelles règles d'indemnisations des éleveurs pour dommages liés aux ours et l'arrêté autorisant l'effarouchement des ursidés. "Certaines plaintes ont déjà été déposées, le conseil d'État a déjà été saisi, d'autres sont en cours", a précisé Alain Reynes, directeur du Pays de l'Ours, une des associations regroupées dans Cap ours, qui milite pour la cohabitation entre ours et pastoralisme dans le massif pyrénéen. Ces recours visent les décrets et arrêts de mise en oeuvre des principales mesures de la feuille de route étatique "Pastoralisme et ours", "notamment l'effarouchement systématique des ours et la surindemnisation, y compris quand l'ours n'est pas en cause, du bétail mort", selon un communiqué de Cap ours. LIRE AUSSI >> Quarante ours bruns recensés dans les Pyrénées en 2018 Selon ce collectif, ces mesures, dont il demande l'annulation, ont été mises en place sous pression des opposants à l'ours, mais ne sont "ni pertinentes ni efficaces", et sont en infraction au cadre légal imposant à la France de restaurer une population viable d'ours dans le massif pyrénéen. Les pro-ours reprochent au nouveau système d'indemnisation mis en place par un texte ministériel en juillet de conduire à une indemnisation systématique des éleveurs si la responsabilité de l'ours ne peut pas être écartée dans leurs pertes, sans recherche d'éléments tangibles. "Nous contestions déjà le système précédent mais il était appliqué avec un certain discernement, ce n'est plus le cas", a déploré Alain Reynes. Cap ours conteste aussi le nouveau calcul des indemnisations, aboutissant selon ce collectif au versement de dommages bien supérieurs à la valeur des brebis retrouvées mortes. Le recours contre l'effarouchement vise un arrêté publié fin juin au Journal officiel prévoyant l'"effarouchement simple, à l'aide de moyens sonores, olfactifs et lumineux" et "l'effarouchement renforcé, à l'aide de tirs non létaux" en cas de risque de prédation sur des troupeaux. Mais Cap ours veut aussi se tourner contre la préfecture de l'Ariège, département où se concentrent les ours pyrénéens, pour avoir autorisé pour la première fois en juillet une telle action, au lendemain d'une chute mortelle de plus de 60 brebis. Selon le dernier bilan officiel du 21 octobre, les demandes de dédommagements pour dégâts liés à l'ours ont bondi cette année, à 565 contre 443 pour la même période de 2018, concernant 1155 ovins morts contre 669 l'année précédente. Pour les éleveurs, cela atteste d'une explosion de la pression prédatrice, les pro-ours voyant pour leur part dans la hausse des dossiers un effet pervers du système d'indemnisations.
true
Alors que s’ouvre la troisième Conférence des principales puissances économiques (baptisée « MEM » pour « Major economies meeting »), Greenpeace s’inquiète de la réalité des ambitions françaises en matière climatique. Dans son discours tenu mercredi 16 avril à la Maison blanche, le Président Bush a une fois de plus rejeté tout objectif contraignant et chiffré. Ce discours aurait dû servir de piqûre de rappel à la diplomatie française et être une raison de plus pour que le ministre d’État et le président de la République s’abstiennent de participer en personne au MEM et refusent ainsi de cautionner par leur présence ce processus inutile et dangereux. « Priorité de la présidence de Nicolas Sarkozy, priorité de la présidence française de l’Union européenne, le climat « made in France » va-t-il finalement être cuisiné à la sauce Bush ?, s’interroge Karine Gavand, en charge de la campagne Climat à Greenpeace France. Il est loin le discours de Bali où la France et l’Union européenne critiquaient haut et fort le MEM ! Tout compromis avec Bush retarde les indispensables efforts à entreprendre par la communauté internationale, dans le seul cadre efficace et légitime pour lutter contre le dérèglement du climat : les Nations unies et son protocole de Kyoto. » L’absence du président de la République au MEM serait la seule réponse responsable au discours de Bush. À défaut, Greenpeace attend que la France affirme des principes intangibles en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre : – Kyoto et la Conférence des Nations unies constituent le seul et unique cadre pour toute décision et tout accord international ; – seule la décision d’objectifs chiffrés et contraignants, fondés sur les préconisations du Giec, permettra une réduction des émissions polluantes ; – la France va réduire ses émissions de 30 % d’ici à 2020. Sans cette triple affirmation, Greenpeace considérera que la France commet une faute lourde en matière de lutte contre les changements climatiques. « Voilà qui serait de très mauvais augure, à deux mois du début de la présidence française de l’Union européenne et à huit mois de la conférence de l’Onu à Poznan, où la France va mener la négociation européenne », conclut Karine Gavand.
true
Après deux semaines d’expédition consacrées à l’exploration profonde du Récif de l’Amazone, au large de la Guyane, les équipes de scientifiques du CNRS et de Greenpeace peuvent affirmer que cet écosystème unique abrite des espèces diversifiées jamais observées dans la région auparavant. « Ces deux semaines de plongée ont permis de mettre en évidence des formations récifales discontinues tout le long du littoral, et d’échantillonner plus en détail cinq d’entre elles distribuées sur près de 100 km, précise Serge Planes, directeur de recherche au CNRS (CRIOBE) et responsable scientifique de l’expédition. Les images, ainsi que les collectes, montrent une faune abondante et diversifiée. Cette partie du récif en Guyane présente des assemblages inédits, on y trouve aussi bien des faunes du nord (zone Caraïbes) que du sud (zone brésilienne). Il abrite également à la fois des espèces des profondeurs et des espèces généralement observées à proximité du littoral. Ces caractéristiques en font un écosystème nouveau qui ne ressemble à aucun autre ». Photo du Récif de l’Amazone, prise à 100 mètres de profondeur. © Alexis Rosenfeld / Olivier Bianchimani / Greenpeace Plus de photos de de vidéos ici : https://media.greenpeace.org/collection/27MZIFJ8C52SV De nombreuses espèces de gorgones, d’hydraires, du corail noir et quelques coraux scléractiniaires de la famille des Caryophyllidae ont notamment été identifiés. Un inventaire des prélèvements a pu être effectué directement à bord par l’équipe de scientifiques [1], dans le laboratoire aménagé pour l’occasion sur l’Esperanza. Six plongeurs qualifiés ont réalisé 12 plongées à 100 mètres de profondeur dans les eaux du récif [2] pour prendre des images en haute définition et prélever 2 500 échantillons biologiques de manière sélective. 250 hectares de récif ont pu être cartographiés et des analyses plus détaillées seront prochainement réalisées à terre. « Notre expédition a pris fin deux jours à peine après la publication du rapport spécial du GIEC qui montre que la crise des océans et celle du climat sont intimement liées, déclare François Chartier, chargé de campagne Océans pour Greenpeace France. Nous venons d’effectuer les toutes premières plongées en eaux profondes dans le Récif de l’Amazone. Au début du 21ème siècle, il reste des pans entiers de nos océans encore largement inexplorés. Si les gouvernements n’agissent pas sans attendre pour réduire les émissions de CO2 et protéger les océans, il ne restera bientôt que des déserts sans vie à découvrir. » Outre les conséquences du changement climatique sur les océans, la région du Récif de l’Amazone est aussi particulièrement menacée par des projets d’exploration pétrolière au large du Brésil. Il est essentiel de créer un vaste réseau de réserves marines représentant au moins 30 % des océans, comme le recommandent les scientifiques de l’Union internationale pour la conservation de la nature, pour garantir la bonne santé des océans à long terme mais aussi pour préserver le climat. La signature d’un traité ambitieux sur les océans par l’ONU en 2020 est une condition sine qua non à la mise en place d’un tel réseau [3]. Les deux premières semaines de cette expédition d’un mois avaient été consacrées à l’observation de la faune marine au large de la Guyane. Il a alors été confirmé que la zone étudiée correspond bien à une zone vitale de reproduction et d’alimentation pour des espèces telles que les baleines à bosse et les rorquals de Bryde [4]. Ce partenariat entre le CNRS et Greenpeace est une double réussite : il permet à la fois à la recherche scientifique de bénéficier de moyens logistiques maritimes, et à Greenpeace d’étayer ses campagnes avec l’expertise du CNRS. Notes aux rédactions : [1] L’équipe scientifique à bord est composée de Serge Planes (CNRS), Émilie Boissin (École Pratique des Hautes Etudes) et Bernard Banaigs (Inserm), chercheurs au CRIOBE (CNRS/UPVD/EPHE), ainsi que d’Alexandre Casanova et d’Arnauld Heuret, géologues à l’université de Cayenne. [2] Océans : premières plongées en eaux profondes sur le Récif de l’Amazone, communiqué de presse, 19 septembre 2019 [3] Un traité international ambitieux pourrait constituer le cadre juridique nécessaire à la protection de la haute mer, et ainsi permettre la création de réserves marines, zones où sont exclues les activités humaines néfastes. [4] Cette mission s’inscrit dans le cadre d’une expédition en mer menée par Greenpeace pour une durée d’un an, au cours de laquelle le navire l’Esperanza traversera l’océan Atlantique, depuis l’Arctique jusqu’en Antarctique, pour mettre en valeur la richesse des écosystèmes marins et dénoncer les menaces qui pèsent sur les océans. La première partie de l’expédition en Guyane a été consacrée à l’observation de la mégafaune marine : « Biodiversité marine en Guyane : une zone vitale à protéger pour de nombreuses espèces » (communiqué de presse, 12 septembre 2019)
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Depuis la fin de l’année 2017, le régime iranien subit des soubresauts dont l’écho se fait chaque jour plus violent. Des émeutes corporatistes aux incendies volontaires de symboles de la théocratie, en passant par la dénonciation des mensonges éhontés des mollahs, la résistance s’affirme et ne souhaite aujourd’hui plus qu’une seule chose : la chute définitive du régime, pour laisser place, enfin, à une république libre. Si les sanctions internationales contre le nucléaire iranien jouent un rôle important dans le climat de misère qui règne en Iran, la plus grande responsabilité de cet état de fait en incombe en premier lieu au guide suprême et à ses gardiens de la révolution. Quarante années de répression, d’exportation d’une politique belliqueuse et de reniement des droits humains les plus fondamentaux expliquent en grande partie la colère d’un peuple définitivement excédé. Si l’on ajoute à cela les mensonges réguliers des mollahs et la volonté farouche de l’État de persévérer dans le durcissement du ton vis-à-vis des manifestants et des opposants, alors on comprend mieux encore la colère du peuple à l’égard de ses dirigeants. LA VIOLENCE INSTITUTIONNELLE EN IRAN Helder Pessoa Camara, évêque Brésilien très connu pour sa lutte contre la pauvreté tout au long du XXe siècle, décrivait la violence institutionnelle comme la mère de toutes les violences, engendrant la violence révolutionnaire, elle-même donnant naissance à une violence répressive. Ce cercle vicieux ne peut finalement se briser que si l’instigateur de la première violence en prend réellement conscience. C’est ce que l’on appelle l’intelligence. Or il semble que cette intelligence ne soit pas l’apanage des mollahs en Iran. Conservateurs ou réformistes, tous ont participé activement aux massacres des opposants politiques des décennies durant, s’abritant toujours derrière de faussement pieux mensonges ou rejetant la faute sur un complot quelconque visant à nier leur action bienfaitrice. Ces derniers mois, le monde entier a enfin pu constater à quel point les mollahs iraniens font usage de mensonges et de répression dans le seul but de justifier et de renforcer la mère de toutes les violences. Force est de constater que la constitution de la république islamique ne laisse aucune place aux libertés individuelles, pas plus qu’aux droits humains. La morale religieuse y est implantée avec intransigeance. Elle est inflexible, implacable, impitoyable, n’autorisant aucun débat ni aucune manifestation pacifique, aucune possibilité de simple discussion. De fait, les années passant et les espoirs dans l’amélioration sombrant à mesure que l’économie du pays s’effondre, cette mère de toutes les violences a fait naître la violence insurrectionnelle. Depuis trois ans, les foyers d’insurrection se multiplient et les attaques contre les symboles de la république des mollahs se font de plus en plus fréquentes. L’EXPORTATION DE LA GUERRE PAR L’IRAN Le poids de l’exportation de la guerre en Syrie ou au Yémen, l’aide militaire accordée au Hezbollah Libanien, le contrôle à peine masqué de l’Irak coûtent énormément à l’économie du pays. Pour renflouer ses caisses, l’État a donc décidé d’augmenter le prix des carburants en novembre dernier. Sans doute était-ce là la goutte de gasoil qui mettait le feu au baril. Encore une fois, le peuple allait devoir subir la mégalomanie et la soif inextinguible de pouvoir des moralistes de la frange dure et violente. Alors que la monnaie a perdu près de quatre fois sa valeur en moins de deux ans. Alors que des millions de jeunes se retrouvent sans emploi. Alors que le taux d’inflation est de 50 %. Alors que la récession économique atteint la barre de 5 %… De fait, le mécontentement s’est mué en désir vengeur, en volonté assumée de se débarrasser de la mère des violences, symbolisée par le guide suprême, Ali Khamenei. Et pour mener à bien cette tâche vers la déchéance d’un régime qui n’a que trop duré, la résistance a construit des unités de résistance actives. Ce sont elles qui guident la colère contre les mollahs, contre les vrais responsables de la situation critique dans laquelle se trouve l’État, contre les banques des pasdarans qui flambent, contre les drapeaux à l’effigie d’Ali Khameneï et de Qasem Soleimani qui brûlent dans tout le pays et pour l’avènement d’une république libre et démocratique. Leur rôle est majeur dans les événements qui secouent l’Iran à rythme régulier depuis décembre 2017. Et si les dernières élections législatives, entièrement dirigées par le pouvoir, ont vu la large victoire de la frange la plus dure de la faction la plus violente, elles ont surtout acté un fait que les observateurs internationaux n’ont pas manqué d’observer ; la participation la plus faible jamais enregistrée, signe d’un désaveu définitif de l’institution, de la constitution islamique du pays, d’un régime tout entier. Certes, le peuple sait désormais que la répression, troisième violence, montera encore d’un niveau. Mais elle n’atteindra jamais son niveau de détermination à voir les mollahs quitter leurs trônes respectifs. La violence s’auto-alimente dès lors que l’on en fait l’usage… Alors qu’il y aurait tant à gagner à faire preuve d’intelligence…
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Pour les écologistes engagés, la pandémie du coronavirus aura confirmé ce qu'ils serinent depuis des années à leurs congénères durs d'oreille : l'humanité a sombré corps et âme dans l'ère mauvaise de l'anthropocène. Drôle de mot que ce vocable tiré du grec - anthropos (homme) et kainos (nouveau) - qui sert aussi bien à baptiser les bars branchés des capitales européennes qu'à faire se chamailler les scientifiques de la partie. Formalisé par le Prix Nobel néerlandais Paul Crutzen en 1995, le terme évoque "l'entrée dans une nouvelle époque géologique, caractérisée par l'empreinte généralisée et irréversible des êtres humains et de leurs activités sur la Terre". Définition sévère mais juste, formulée dans le volumineux Dictionnaire critique de l'anthropocène qui vient de paraître aux éditions du CNRS. L'idée que l'homme, tel un Attila fondant sur le globe, ravage sa mère nourricière la terre hantait déjà les pages du célèbre essai Man and Nature, publié en 1864 par l'Américain George Perkins Marsh. Un siècle et demi plus tard, les spécialistes s'écharpent non pas sur la définition du mot mais sur la datation du phénomène. A partir de quand doit-on décréter terminée la période interglaciaire de l'holocène, et entamée cette phase funeste dans laquelle l'humain creuse sa tombe à grands coups de pelletées carbonées ? Pour certains, l'affaire est vite réglée, puisque la question ne se pose pas : les hommes ont impacté et modifié les dynamiques du système terrestre dès leur apparition, avec l'usage du feu, les migrations altérant la mégafaune et la naissance de l'agriculture et de l'élevage. Pour d'autres, le cauchemar débute avec l'invention de la machine à vapeur, en 1784, coup d'envoi de la révolution industrielle. Un consensus s'est néanmoins établi autour d'une période beaucoup plus récente, le début des années 1950, correspondant à la massification de l'usage des engrais et aux explosions des premières bombes atomiques dont les sols gardent les stigmates profonds. De cette époque date ce que les experts nomment "la grande accélération" : hausse des émissions de gaz à effet de serre, augmentation de la température, déforestation, déclin de la biodiversité, etc.
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Déjà menacés par le réchauffement climatique, l'acidification et la surpêche, les océans souffrent aussi d'une perte en oxygène. C'est la conclusion d'une étude publiée ce samedi par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Le rapport, basé sur les travaux de 67 experts et présenté comme le plus important à ce jour sur ce sujet, se penche sur ce phénomène mal connu. Il en ressort que cette perte d'oxygène "constitue une menace croissante pour la pêche et certains groupes d'espèces comme les thons, les marlins et les requins", avertit l'UICN, qui fait référence pour les espèces menacées avec sa "liste rouge". "Au fur et à mesure que les océans perdent leur oxygène, en se réchauffant, l'équilibre délicat de la vie marine se fragilise", avertit Grethel Aguilar, directrice générale par intérim de l'UICN. "Pour limiter la perte d'oxygène dans les océans, parallèlement aux autres effets dramatiques des changements climatiques, les dirigeants mondiaux doivent s'engager à réduire immédiatement et de manière substantielle leurs émissions", exhorte-t-elle, alors que se tient la COP25 sur le climat à Madrid. Le Chili, qui préside cette réunion délocalisée en Espagne, a promis de mettre l'accent sur les océans. La désoxygénation s'explique principalement par deux phénomènes: l'eutrophisation (prolifération de certains végétaux, en général des algues) "due au ruissellement des nutriments provenant des continents et aux dépôts d'azote provenant de l'utilisation de combustibles fossiles, et le réchauffement des eaux océaniques dû au changement climatique", alors que les océans absorbent en partie les émissions de gaz à effet de serre générées par les humains. LIRE AUSSI >> Réchauffement climatique : "À ce rythme, le Groenland va fondre" À l'échelle mondiale, le taux d'oxygène dans les océans a diminué d'environ 2% entre 1960 et 2010, selon le rapport. Ils pourraient encore perdre 3 à 4% de leurs stocks d'oxygène d'ici à 2100 si les émissions continuent à croître au rythme actuel, "la majeure partie de cette perte se concentrant dans les premiers 1000 mètres de la colonne d'eau, où la richesse et l'abondance des espèces sont les plus élevées", avertit le rapport. Environ 700 sites à travers le globe, souvent sur des côtes et dans des mers semi-fermées, souffrent de faible teneur en oxygène, contre 45 dans les années 1960. "Au cours de la même période, le volume des eaux anoxiques dans les océans mondiaux, c'est-à-dire des zones complètement vides d'oxygène, a quadruplé", selon le rapport. Cette diminution de la teneur en oxygène des océans "a déjà commencé à modifier l'équilibre de la vie marine, favorisant les espèces tolérantes à l'hypoxie (les microbes, les méduses et certains calmars) au détriment d'espèces sensibles à l'hypoxie (comme de nombreuses espèces marines, dont la plupart des poissons)", constate l'UICN. Certaines zones océaniques très riches en poissons consommés par l'homme doivent leur existence à des courants océaniques riches en nutriments mais sont pour autant pauvres en oxygène, ce qui les rend "particulièrement vulnérables aux changements, même minimes", selon les auteurs. Des espèces cruciales pour la pêche, comme les thons, les marlins et les requins, sont également "particulièrement sensibles à une faible teneur en oxygène en raison de leur grande taille et de leurs besoins énergétiques élevés". Elles risquent de se retrouver "acculées dans des couches de surface de plus en plus fines d'eau riche en oxygène" et être ainsi encore plus exposées à la surpêche. D'autres espèces, comme celles vivant au fond des eaux, les varechs, les macroalgues, les coraux, les herbiers marins, les mangroves, les poissons, le plancton, les mammifères marins sont aussi concernées, énumère l'UICN même s'il est parfois difficile de mesurer les impacts. Si les conséquences de la désoxygénation des océans pour les humains sont encore mal connues, l'UICN relève toutefois la dépendance de populations côtières, en particulier dans des pays en développement, à l'océan et plus généralement des hommes à la pêche.
true
Les espèces végétales des forêts de plaine seraient peu réactives face au réchauffement climatique, ce qui les rendrait particulièrement vulnérables dans les prochaines décennies. C’est ce que révèle une étude publiée le 19 octobre dans la revue Nature par des chercheurs d’AgroParisTech, de l’Inra, de l’Université d’Aarhus (Danemark), du CNRS, de l’Université de Strasbourg, et de l’Inventaire Forestier National. L’étude, qui a bénéficié du soutien financier de l’ADEME et de la Région Lorraine, a porté sur les communautés végétales (groupes d’espèces vivant ensemble) présentes dans les forêts de la France métropolitaine. Les chercheurs ont analysé les changements progressifs d’espèces dans ces communautés entre 1965 et 2008, et les ont confrontés à l’évolution de la température au cours de la même période. L’étude s’est concentrée sur les espèces herbacées, a priori plus réactives face aux changements environnementaux que les arbres et donc plus révélatrices de l’impact du réchauffement climatique sur les forêts. Les forêts de plaine aussi vulnérables que celles de montagne Jusqu’à présent, les spécialistes s’étaient surtout inquiétés des espèces de montagne, considérées comme plus vulnérables au réchauffement climatique. Une étude française (réalisée par des scientifiques d’AgroParisTech, de l’Inra et du CNRS) avait déjà montré, en 2008 (1), que les plantes montagnardes avaient commencé à migrer en altitude (65 mètres en moyenne depuis les années 1980) suite à l’augmentation de la température. Une menace pour ces espèces qui voient la surface de leur habitat se réduire vers les sommets. Cependant, en comparant les changements de composition en espèces observés dans les communautés végétales de plaine à ceux des communautés de montagne, les chercheurs ont constaté que les premières sont moins réactives face au changement climatique, ce qui les rend in fine plus vulnérables. En effet, en montagne, un remplacement progressif d’espèces adaptées au climat froid par des espèces adaptées à un climat plus chaud a permis aux communautés de « compenser » 0,54 °C sur les 1,07 °C d’augmentation moyenne de la température observée sur la période étudiée. En revanche, pour les communautés de plaine, cette compensation n’a été que de 0,02 °C pour un réchauffement similaire (1,11 °C), ce qui révèle un déséquilibre grandissant entre la flore forestière de plaine et le climat. Des changements d’espèces attendus en plaine Ce manque de réactivité de la part des espèces de plaine peut s’expliquer par trois raisons principales. D’abord, ces espèces sont plus adaptées aux températures chaudes donc plus tolérantes au réchauffement climatique. Ensuite, elles souffrent d’une plus grande fragmentation de leur habitat par rapport aux communautés végétales forestières de montagne : routes, zones d’habitation et champs cultivés constituent autant de barrières à leur migration. Leurs modes de dispersion (par le vent ou par les animaux, principalement) ne leur permettent pas toujours de traverser ces obstacles. La dernière raison – sans doute la plus préoccupante – est la distance à parcourir d’une génération à la suivante pour retrouver un climat favorable à leur développement. En montagne, les espèces doivent en moyenne migrer sur 1,1 km, principalement vers les sommets, pour retrouver des conditions de température identiques à celles d’avant le réchauffement climatique. En plaine, en revanche, elles doivent migrer vers le Nord sur des distances plus importantes pour compenser un réchauffement similaire (35,6 km en moyenne). Compte tenu d’une distance de dispersion excédant rarement quelques centaines de mètres par an, les espèces herbacées forestières peuvent donc difficilement compenser la hausse de température observée en plaine par une migration naturelle. Si l’équilibre flore-climat semble se rétablir en montagne malgré la hausse brutale des températures observée depuis 1987, celui-ci semble brisé en plaine. Dans un monde où le réchauffement climatique est amené à perdurer, le retard accumulé dans la réaction des forêts de plaine ne pourra être comblé sans des changements importants dans cet écosystème, allant probablement jusqu’à la disparition de certaines espèces. Le fonctionnement des écosystèmes forestiers et la préservation de la biodiversité en seraient certainement affectés. ......................
true
En octobre 2019, j’ai fait partie d'une équipe de scientifiques à bord du John P. Tully, un navire de la garde-côtière canadienne, qui a navigué pendant une semaine au large de l’île de Vancouver. Malgré une mer agitée et le manque de sommeil, nous avons travaillé coude à coude dans une petite chambre froide à analyser des sédiments marins. Nous cherchions à mieux comprendre comment les faibles taux d’oxygène affectent l’environnement des grands fonds marins. En mourant, les organismes marins coulent et leur décomposition consomme l’oxygène présent, créant de véritables bandes pauvres en oxygène (dite hypoxiques) que l’on appelle « zones mortes », étant inhabitables pour la plupart des organismes. Les zones mortes, bien qu’il s’agisse d’un phénomène naturel, tendent à apparaître après le déversement d’engrais et d’eaux usées dans les zones côtières, provoquant la prolifération d’algues, qui meurent puis se décomposent. L’une des études réalisées lors de cette expédition suggère que les sédiments des eaux hypoxiques constituent une source importante d’oxyde nitreux (N2O). Lorsque survient une remontée d’eau, le gaz remonte à la surface pour être libéré dans l’atmosphère. L’oxyde nitreux (N2O), aussi appelé « gaz hilarant », est un puissant gaz à effet de serre : son effet est 300 fois supérieur à celui de dioxyde de carbone (CO2) – en plus d’être le premier agent destructeur de la couche d’ozone. Les émissions mondiales de N2O augmentent en raison de l’activité humaine, qui en stimule la production. Les points chauds du N2O Le quart des émissions mondiales de N2O proviennent des océans, quoique les scientifiques cherchent à préciser cette estimation. Le gros des recherches s’est concentré sur les zones de minimum d’oxygène, sources importantes de N2O. Expériences d’incubation de sédiments en cours dans une chambre froide à bord du Tully. Brett Jameson Le réchauffement océanique découlant des changements climatiques entraîne l’expansion des zones de minimum d’oxygène dans les sept mers. D’où les spéculations quant à l’augmentation des émissions maritimes de N2O, ce qui accélérerait les changements climatiques. Or, nos résultats indiquent que l’on peut s’attendre à une production encore plus importante de N2O là où les eaux dépourvues d’oxygène sont en contact avec le fond. Cet article fait partie de notre série Océans 21 Notre série a été lancée avec cinq articles en profondeur. Ne manquez pas les nouveaux articles sur l’état de nos océans à l’approche de la prochaine conférence des Nations unies sur le climat, COP26. Cette série vous est proposée par le réseau international de The Conversation. L’azote, composante essentielle à la vie sur Terre, existe dans la nature sous des formes diverses. Certains types de microbes utilisent des composés à base d’azote (ammoniaque, nitrate) pour produire l’énergie nécessaire au fonctionnement des cellules. C’est au cours des réactions métaboliques qui transforment l’azote entre différents états que le N2O s’échappe dans l’environnement en tant que sous-produit. Les mangroves comme banques de N2O À l’automne 2020, notre équipe s’est rendue aux Bermudes pour mesurer les émissions de N2O d’une mangrove vierge, en collaboration avec l’Institut océanographique des Bermudes. Grâce à ces sédiments peu profonds accessibles en apnée, nous avons pu y étudier en détail le cycle du N2O dans diverses conditions. Nous avons constaté que les sédiments du fond marin des mangroves bermudiennes étaient des consommatrices nettes de N2O présent dans l’eau de mer. Cet effet de « puits de N2O » avait déjà été décrit dans d’autres systèmes vierges, dont des estuaires, des mangroves et même sur la terre ferme. L’auteur remorquant des échantillons dans une mangrove des Bermudes. Brett Jameson La capacité de ces zones à aspirer le N2O atmosphérique est liée aux concentrations de nutriments azotés. Lorsque les nutriments azotés sont peu présents, la production d’oxyde nitreux est inhibée. Et les habitats marins deviennent alors des consommateurs nets. À l’inverse, ce rôle de puits peut s’inverser : les sédiments agissent alors comme source nette de N2O dans l’atmosphère. Cela se produit s’ils sont soumis à une charge azotée accrue provenant du ruissellement agricole et des eaux usées urbaines. Les mangroves et autres écosystèmes littoraux dans cette situation tendent alors à devenir émetteurs. Des incertitudes subsistent encore quant à savoir dans quelle mesure les environnements vierges agissent comme tampon. Jusqu’à présent, la plupart des études se sont concentrées sur des régions d’Europe et d’Asie densément peuplées et fortement perturbées qui émettent du N2O. Il reste beaucoup à apprendre sur le rôle des habitats marins vierges en tant que puits et sur leur influence globale sur les bilans mondiaux. Cibler les engrais La réduction des émissions marines de N2O est donc liée au problème plus complexe du ralentissement de la croissance et de la propagation des zones marines à minimum d’oxygène. Néanmoins, la mise en œuvre d’actions de conservation et de restauration des environnements côtiers vierges représente une solution efficace réalisable à court terme. À l’heure actuelle, les pratiques agricoles sont responsables de plus des deux tiers des émissions mondiales de N2O. Par conséquent, on consacre beaucoup d’attention à réduire la quantité d’azote excédentaire provenant des engrais. Les nutriments non absorbés par les plantes sont captés dans les cours d’eau et aboutissent dans l’océan. Les politiques contre la surutilisation des engrais profitent donc aux écosystèmes aquatiques adjacents. Toutefois, pour plus d’effet, il faudrait adopter une approche multidimensionnelle portant également sur le développement côtier et les déversements urbains. 2021 marque le début de la Décennie des Nations unies pour les sciences océaniques au service du développement durable [oceandecade.org/]. Étudier le lien entre océans et changements climatiques n’a jamais été aussi important.
true
A quelques jours de l’Assemblée générale de Total, Greenpeace France publie aujourd’hui le dernier volet de ‘L’Emprise Total’, sa série documentaire sur les stratégies d’influence du géant du pétrole. Intitulé ‘Total, l’influence mise à mal’, cet épisode 4 revient sur l’ensemble des dynamiques qui font aujourd’hui vaciller l’acceptabilité sociale du « modèle Total ». « Chaque jour, le nombre de personnes qui ouvrent les yeux sur la toxicité de Total est un peu plus grand, et faire du business avec Total devient embarrassant », commente Edina Ifticene, chargée de campagne Pétrole chez Greenpeace France. Quelques exemples : la ville de Paris a refusé que l’entreprise sponsorise les Jeux olympiques de 2024 ; de plus en plus de jeunes s’engagent pour le climat et affirment qu’ils ne travailleront pas chez Total ; en mai 2020, des actionnaires du groupe ont déposé une résolution environnementale pour que ce dernier opère un revirement stratégique complet ; de grandes banques françaises comme le Crédit agricole ou la BNP refusent de financer les projets controversés de la multinationale, notamment en Ouganda. En résumé : comme le raconte cette dernière vidéo, le géant du pétrole et du gaz est aujourd’hui fortement ébranlé. VISIONNER L’EPISODE 4 DE L’EMPRISE TOTAL Assemblée générale de Total ce vendredi Ce quatrième opus sort quelques jours avant l’Assemblée générale du groupe qui se tient ce vendredi. A cette occasion, la major proposera à ses actionnaires de valider son changement de nom afin de devenir ‘TotalEnergies’, ainsi que de voter sa résolution climat. « Là encore, Total nous fait du Total et cela fait partie de sa stratégie d’influence, commente Edina Ifticène : faire croire à un tournant vers les énergies vertes, se donner une image pro-active pour lutter contre le changement climatique… Autant de coquilles vides afin de faire oublier l’essence même du groupe et la réalité de son business model toujours tourné à 90% vers les énergies fossiles, pétrole et gaz ». Ce cynisme et cette irresponsabilité ne peuvent plus passer inaperçus ; les institutions et les entreprises qui continuent d’accepter des partenariats avec Total sont aujourd’hui complices de ce soft power. Elles doivent cesser de les accepter, comme l’on fait certains grands musées, certaines grandes écoles, certaines villes. La législation doit également intervenir : « le tabac a été reconnu comme nocif pour la santé, on a interdit les publicités et les partenariats avec Marlboro, conclut Edina Ifticène. Les énergies fossiles nous conduisent dans le mur de la crise climatique, pourtant rien n’interdit la publicité ni les partenariats pour les entreprises fossiles et Total a toujours pignon sur rue ! Nous ne pouvons pas attendre un monde avec quatre degrés de plus pour y mettre fin ». L’emprise Total, une enquête inédite Réalisée par la société de production Lumento sur la base de l’enquête d’une journaliste indépendante, ‘L’Emprise Total’ est une véritable plongée documentée au cœur des stratégies d’influence du géant pétro-gazier. Faisant intervenir des chercheurs, des scientifiques, des philosophes, mais aussi des syndicalistes, des activistes ou encore des étudiants de grandes écoles, cette série expose le pouvoir d’influence tentaculaire de la major, son implication au sein de certains secteurs clés comme l’éducation ou le monde de l’art, mais également la résistance qui se met désormais en place jusqu’à en faire un géant au pied d’argile.
biased
La mesure des émissions de gaz à effet de serre des moyens de production d'énergie consiste à calculer le potentiel de réchauffement climatique de chaque source d'énergie électrique en étudiant son cycle de vie. Pour chaque source les résultats sont présentés en utilisant les unités de potentiel de réchauffement climatique par unité d'énergie électrique produite. Les échelles utilisées sont l'unité de potentiel de réchauffement climatique, l'équivalent en dioxyde de carbone, et l'unité de l'énergie électrique, le kilowatt-heure (kWh). L'objectif de ces évaluations est de couvrir l'intégralité du cycle de vie de chaque source : de l'extraction minière des matériaux et du carburant en passant par la construction et l'exploitation des centrales de production jusqu'au démantèlement et à la gestion des déchets. En 2014, à partir de centaines d'articles scientifiques, le groupe d'experts Intergouvernemental sur les Changements Climatiques a analysé et résumé les recherches concernant les émissions de gaz à effet de serre de chaque source en utilisant comme unité commune l'équivalent CO2 (CO2e). Pour chaque technologie, les progrès en matière d'efficacité, et donc des réductions de CO2e depuis le moment de la publication en 2014 n'ont pas été inclus. Par exemple, le cycle de vie total des émissions provenant de l'énergie éolienne peut être atténué depuis la publication. De même, en raison de la période de temps sur laquelle les études ont été menées, les émissions des réacteurs nucléaires de seconde génération sont étudiées alors que des réacteurs de troisième génération sont actuellement en construction en Europe, aux États-unis et en Chine. 1 voir aussi l'impact environnemental des réservoirs#gaz à effet de Serre.
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Lors de son discours aux eurodéputés à Strasbourg, la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen a affirmé une très forte ambition européenne en matière de protection de l’environnement et de lutte contre les changements climatique. Le « green deal » qu’elle propose vise à faire de l’Europe le « premier contient neutre en carbone » d’ici à 2050 conformément aux objectifs de l’accord de Paris sur le climat. Ce volontarisme climatique risque de buter sur les écueils de la concurrence globalisée et du « compétitivisme » érigés en finalité, moteur et doctrine des politiques économiques, européennes en particulier, depuis plus de quatre décennies. Consciente de cela, la présidente de la Commission a indiqué penser introduire un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières pour s’assurer que les entreprises puissent se faire concurrence à armes égales, « sans qu’elles aient à déménager dans d’autres pays européens pour échapper aux prix du carbone ». Une économie mondiale sous contrainte carbone En effet, l’intégration compétitive des nations, sa matrice institutionnelle (le régime commercial de l’Organisation mondiale du commerce, les accords commerciaux régionaux et les traités internationaux d’investissement) et ses fondements théoriques (le libre-échange des biens et des facteurs, la réduction des coûts de l’échange, la mise en concurrence sectorielle et normative) conduisent à considérablement restreindre les capacités de mener des politiques ambitieuses de décarbonation. Le trilemme de politique environnementale en économie ouverte, identifié par Jeffrey Frankel, professeur à Harvard, est amplifié dans le cas des politiques climatiques pour trois raisons : Le coût des politiques de décarbonation est sans commune mesure avec les coûts des politiques environnementales. L’absence de dispositifs internationaux de coordination autour d’un signal-prix du carbone. L’absence de toute référence aux conséquences économiques dans les dispositifs du régime climatique international, comme l’accord de Paris ou la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Or, deux phénomènes restent, en dynamique, potentiellement problématiques : les pertes de compétitivité et les fuites carbones, de fait des fuites de technologies et d’emplois, donc de croissance. Comment la tarification du carbone peut sauver le monde avec Johan Eyckmans (TEDx Talks, juillet 2019). L’option d’une mesure d’ajustement carbone aux frontières de l’Union européenne représente une piste extrêmement problématique à élaborer. La géoéconomie du carbone, ainsi que les nouveaux rapports de puissance dans l’économie globale rendent même la situation hautement conflictuelle. De plus, elle implique une action au niveau multilatéral, par exemple au niveau de l’OMC, susceptible d’en retarder l’adoption et/ou de grandement en neutraliser les effets tant les clauses et dispositions à respecter sont restrictives. Disons-le clairement : la fiscalité écologique internationale n’est pas, à court ou moyen terme, à l’ordre du jour. Il n’en demeure pas moins que des leviers d’action existent. Siège de l’organisation mondiale du commerce (OMC) à Genève, en Suisse, où se négocient les accords commerciaux internationaux. Bernsten/Shutterstock Nouvelle diplomatie économique Trois propositions réalistes, établies à partir de nos travaux de recherche, pourraient notamment être envisagées. Elles seraient les marqueurs d’une nouvelle diplomatie économique et une première étape dans la reconfiguration de l’architecture internationale de commerce et d’investissement. Tout d’abord, affirmer que la neutralité carbone est l’objectif vers lequel doivent tendre les accords de commerce et d’investissement. La concurrence libre et non faussée, le démantèlement des barrières aux échanges et l’accroissement de l’accès aux marchés ne doivent plus constituer les seuls objectifs de la politique commerciale. Dans un premier temps, il convient d’exclure la libéralisation des biens et services énergétiques des négociations. Cette libéralisation vise principalement à accroître l’accès aux marchés pour les hydrocarbures. Les récentes initiatives américaines dans le cadre de la rénovation de l’accord de libre-échange nord-américain (ALENA), de l’accord commercial avec la Chine et de la négociation de l’accord de libre-échange avec l’UE visent à assurer un débouché au gaz naturel liquéfié (GNL) américain. Dans un deuxième temps, un bilan carbone des accords négociés et en cours doit être entrepris. Cela est d’autant plus nécessaire que l’accord de Paris sur le climat est d’un silence assourdissant en matière de commerce et d’investissement internationaux. Les accords commerciaux de l’UE doivent combler cette lacune et permettre d’avancer sur les liens substantiels et opérationnels entre politique commerciale et décarbonation, particulièrement en matière de procédés et méthodes de production. Ensuite, sortir de la course au moins-disant dans laquelle nous a fourvoyés le « compétitivisme ». La diplomatie économique du « green deal » doit viser le mieux-disant social, environnemental et climatique. A cet effet, la coopération réglementaire, volet central des accords de nouvelle génération, doit inscrire à son ordre du jour la question des normes et standards environnementaux et en termes d’émissions de CO2. Nous disposons, désormais, de techniques et de données pour élaborer des mesures de politique commerciale en relation directe avec le contenu et l’empreinte carbone des biens échangés, voire des procédés et méthodes de production. L’UE doit prendre le leadership sur le dossier des normes, standards et labels internationaux en matière de décarbonation. Par ailleurs, dans un contexte de retour aux rapports de forces et aux logiques de défenses des intérêts économiques, l’UE doit utiliser l’accès à son marché intérieur comme levier à l’adoption par ses partenaires de mesures climatiques et de développement durable. Des accords internationaux trop peu ambitieux C’est pourquoi il serait envisageable de penser une réforme des politiques extérieures de l’UE dans le sens d’une fusion ou, dans une moindre mesure, une convergence entre la politique commerciale communautaire et la politique de développement, comme cela est par exemple prévu dans le cadre des accords partenariats économiques (APE) avec les pays de la zone Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP). Cela passerait par des clauses innovantes en matière de transferts technologiques, d’incitation au développement d’industries vertes et/ou des dispositifs d’assistance technique en matière de normes et standards écologiques. Enfin, l’ambition et la substance du volet qui concerne le commerce et développement durable doivent être rehaussés dans les accords internationaux. D’une part, ce chapitre ne doit pas être relégué en fin d’accord, qui plus est sans aucune obligation ou contrainte légale et juridique. D’autre part, les dispositions relatives à l’investissement et aux transferts de technologies vertes devraient être incluses dans ce chapitre et non dans des chapitres dédiés à la libéralisation. Au moment où, conséquence du Brexit, l’aide publique au développement européenne régresse, il convient d’en repenser le volume et l’affectation. Certes, le récent échec sur la définition du budget de l’UE est inquiétant. Néanmoins, il serait envisageable d’introduire un critère d’aide favorisant les pays ACP concevant un agenda de transformation structurelle dédié à la décarbonation et au développement durable. L’inclusion de ces dispositions dans les accords commerciaux de l’UE est faisable, mais exige une volonté politique et un consensus intraeuropéen. N’est-ce pas là que réside le principal enjeu de la décarbonation ?
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par Willis Eschenbach (article initialement publié en anglais sur le site WUWT) L’oscillation décennale du Pacifique (également connue sous le nom de «PDO») désigne une variation cyclique de la température de surface de la mer dans l’océan Pacifique sur une période de plusieurs décennies, habituellement de 20 à 30 ans. La PDO est repérée par le déplacement d’une large zone chaude ou froide au nord du 20°N. Le graphique de la figure 2 ci-dessous montre l’évolution de l’indice qui mesure l’état de la PDO : Et que désigne t-on par le « grand changement climatique du Pacifique » ? C’est lorsque le changement de l’oscillation décennale du Pacifique a été identifié pour la première fois par les scientifiques. (En tant que pêcheur de saumon de longue date, j’apprécie beaucoup le fait que la PDO ait été remarquée pour la première fois dans les enregistrements de prises de saumon dans le nord-ouest du Pacifique… mais je m’éloigne du sujet). Extrait de l’article du Journal of Climate « L’importance du changement climatique de 1976 dans le Pacifique dans la climatologie de l’Alaska »: En 1976, la région du Pacifique Nord, y compris l’Alaska, a subi un changement radical de son régime climatique, marqué par de fortes augmentations des températures hivernales et printanières, et des augmentations moindres en été et en automne, par rapport aux 25 années précédentes. Le graphique de la figure 3 qui montre l’évolution de la somme cumulée de l’indice de la PDO. Comme on peut le voir sur ce graphique ci-dessous , la somme cumulée de l’indice PDO montre clairement la date du passage du climat Pacifique en phase chaude. L’intérêt des sommes cumulées est de montrer que deux ensembles de données sont liés l’un à l’autre. Voici les sommes cumulées suivantes : Le graphique ci-dessous fait apparaître la relation de ces indices avec celui de la PDO. Ces quatre indices climatiques sont basés sur des phénomènes très différents. L’indice PDO est la mesure des températures de surface de la mer au nord de 20° N. L’indice d’oscillation australe est basé sur la différence de pression barométrique entre Tahiti et l’Australie. L’indice NINO34 est basé sur les températures de surface de la mer dans la région 5 ° N-5 ° S et 170 ° W-120 ° W. Enfin, l’indice du Pacifique Nord est basé sur la pression au niveau de la mer pondérée par zone sur la région 30 ° N-65 ° N, 160 ° E-140 ° W. Malgré leur diversité ces indices sont clairement en relation avec le changement climatique de 1976 dans le Pacifique. Les sommes cumulées des indices peuvent aussi être utilisés pour montrer l’absence de liaison entre des ensembles de données. Voici ci-dessous quelques exemples : Il y a peu de points communs entre ces trois ensembles. On peut en inférer que les taches solaires et l’oscillation nord-atlantique ne sont pas non plus étroitement liées aux indices El Nino montrés dans la figure 4. Enfin, pour répondre à la remarque d’un commentateur j’ai ajouté l’oscillation multi décennale atlantique (AMO) dans l’analyse. Voici ce graphique : Remarque : Les sommes cumulées sont très sensibles aux conditions initiales et aux anomalies. S’il y a une tendance à la hausse dans les données, ou si le point zéro est inférieur aux valeurs, une somme cumulée aura tendance à « monter au ciel », et vice versa. Cependant, l’anomalie de ces mêmes données se comportera très différemment. Toutes les sommes cumulées ci-dessus ont d’abord été exprimées comme l’écart par rapport à la moyenne de l’ensemble de données en question. Pour les indices sans tendance, cela fait peu de différence. Cela garantit qu’ils reviennent à la valeur à laquelle ils ont commencé. Les considérer comme des anomalies autour de tout autre point zéro conduira à une tendance globale en fonction du point choisi. En conséquence, la tendance d’une somme cumulée n’a généralement pas de sens, mais comme indiqué ci-dessus, les variations de la somme cumulée peuvent être assez significatives.
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Par Roy W. Spencer, Ph. D. Pour savoir dans quelle mesure le réchauffement climatique est d’origine anthropique, il faudrait connaître le réchauffement d’origine naturelle. Le GIEC estime que la variabilité naturelle est responsable de moins de la moitié du réchauffement observé depuis le milieu des années 1900, mais les politiciens, les activistes et les divers experts en énergie verte vont encore plus loin, tenant pour acquis que le réchauffement est entièrement dû aux activités humaines. Le fait est que malgré les théories qui abondent, à l’échelle de temps d’une vie humaine nous ne comprenons pas vraiment les causes du changement climatique naturel. Par exemple, il y a de nombreuses preuves que le petit âge glaciaire était réel, de sorte que le réchauffement des 150 dernières années (surtout avant 1940) pourrait être naturel, mais dans quelle proportion ? La réponse a d’énormes conséquences sur les politiques énergétiques à mener. Si l’ampleur du réchauffement climatique n’était que de 50% de ce que prévoit le GIEC (ce qui ne représenterait que 20% du problème décrit par les médias et les politiciens), alors le coût énorme des énergies renouvelables peut être évité jusqu’à ce que nous disposions de technologies énergétiques compétitives. Le récent article sur le « réchauffement planétaire confirmé par le système satellitaire AIRS » a utilisé 15 années de données satellitaires infrarouges pour obtenir une tendance au réchauffement de la surface plutôt forte (+0,24 °C par décennie). Des objections ont été apportées à cette étude par moi ici (traduction en français là NDT) et par d’autres, sur le fait notamment que la fin de la période étudiée ( 2003-2017 ) s’est terminée par un El Niño record en 2015-2016, ce qui signifie que la tendance au réchauffement au cours de cette période n’est pas entièrement d’origine anthropique. Si nous examinons le réchauffement observé sur la période de 19 ans allant de 2000 à 2018, nous constatons un événement El Niño record en 2015-2016 (toutes les anomalies mensuelles sont relatives au cycle saisonnier moyen de 2001-2017) : Fig. 1. Tendances des températures moyennes mondiales au 21e siècle (en haut) en moyenne pour tous les modèles climatiques CMIP5 (en gris), les observations HadCRUT4 (en vert) et la température troposphérique UAH (en violet). L’indice ENSO multi varié (MEI, en bas) montre la tendance à la hausse de l’activité d’El Niño au cours de la même période, ce qui entraîne un renforcement naturel de la tendance au réchauffement observée. Nous constatons également que la moyenne des tendances de température de surface produites par tous les modèles CMIP5 (dont la plupart comporte une composante variabilité naturelle moyennée) montrent une tendance au réchauffement plus forte que les observations, malgré le renforcement de la tendance au réchauffement produite par l’événement El Niño de 2015-2016. Alors, quelle influence cet événement « réchauffant » a-t-il eu sur les tendances calculées? Le moyen le plus simple de le savoir consiste à utiliser uniquement les données antérieures à cet événement. Pour rester aussi objectif que possible, nous avons choisi la période de 15,5 années située entre 2000 et juin 2015 qui n’a pas été influencée par un événement El Niño ou La Nina : Fig. 2. Comme sur la Fig. 1, mais pour la période de 15,5 ans allant de 2000 à juin 2015, période au cours de laquelle il n’y a eu aucune tendance de l’activité d’El Niño et de La Nina. On note que la tendance observée des températures de surface de HadCRUT4 est pratiquement divisée par 2 par rapport au réchauffement des modèle CMIP5 sur la même période et que la tendance de la température troposphérique de l’UAH est presque nulle. On peut se demander pourquoi la tendance UAH LT (basse troposphère) est si faible pour cette période, même si, sur la figure 1, elle n’est pas très inférieure aux observations de température de surface (+0,12 °C par décennie contre +0,16 ° C pour l’ensemble de la période allant jusqu’en 2018). J’ai donc examiné la version RSS LT (basse troposphère) de 2000 à juin 2015 qui présente une tendance de +0,10 C par décennie. Pour comparer ce qui est comparable, la température moyenne de la couche surface à 500 hPa (NDT 500 hpa = 5574 m) des modèles CMIP5 est en moyenne de +0,20 C par décennie, de sorte que même les données RSS LT (qui généralement présente une tendance plus chaude que celles d’UAH LT) n’est que la moitié de la tendance au réchauffement calculée par la moyenne des modèles CMIP5 au cours de cette période. Donc à la fin de la deuxième décennie du 21ème siècle, nous constatons encore que lorsque nous ignorons les fluctuations naturelles du système climatique (qui, parallèlement aux événements météorologiques violents, domine l’actualité du « changement climatique »), le taux de réchauffement observé n’est que de la moitié environ de celui projeté par les modèles climatiques. Cette fraction est en accord avec l’étude du budget énergétique global de Lewis & Curry (2018) qui analysait cent ans de changements de la température globale et du contenu calorifique des océans, et a également révélé que la « sensibilité climatique » ( en voir ici la définition NDT ) à l’augmentation du CO2 n’est que la moitié environ de ce que les modèles supposent. Il sera intéressant de voir si la nouvelle évaluation du modèle climatique (CMIP6) produit un réchauffement qui sera plus en phase avec les observations. D’après ce que j’ai entendu jusqu’à présent, cela semble peu probable. Si l’histoire peut être de quelque enseignement, cela signifie que les observations continueront à nécessiter des corrections pour s’ajuster aux modèles, et non l’inverse.
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La compagnie Air France prévoit de compenser à partir de 2020 toutes les émissions de CO2 des quelque "500 vols intérieurs" effectués par ses avions chaque jour en France, a indiqué la directrice générale d'Air France, Anne Rigail, dans une interview au Parisien. "Air France le fait volontairement sans y être contraint. C'est un investissement de plusieurs millions d'euros", a déclaré Anne Rigail dans cet entretien publié lundi soir sur le site internet du quotidien. La façon de compenser se fera "par le financement de projets de plantations d'arbres, de protection des forêts, de transition énergétique ou encore, de sauvegarde de la biodiversité", a précisé la responsable. La première compagnie aérienne française prévoit aussi de supprimer tous les plastiques à usage unique à bord à partir de janvier, et de "commencer à trier et recycler les déchets" dès ce mois d'octobre. Interrogée sur le flygskam, mot suédois qui signifie "honte de prendre l'avion parce qu'il pollue", Anne Rigail a souligné qu'Air France n'avait "pas assez de recul" pour savoir si des baisses de fréquentation avaient eu lieu à cause de ce mouvement qui se répand à partir de la Suède. Elle a en outre affirmé que la taxe française sur le transport aérien, qui doit rapporter 60 millions d'euros par an, à raison de 1,50 euro par passager en classe éco et 18 euros en classe affaire, est "un non-sens". "Nous ne sommes pas contre l'écotaxe, mais contre son utilisation", a-t-elle dit. "Elle serait vertueuse si elle permettait de financer la recherche sur les avions ou de créer une filière sur les biocarburants" : or, elle va financer "le transport routier, qui représente 15% des émissions de CO2 au niveau mondial contre 2 à 3% pour l'aérien, et le ferroviaire qui sont déjà largement subventionnés". Interrogée sur la disparition d'Aigle Azur et peut-être d'XL Airvays, la dirigeante n'a pas fait mystère du fait qu'Air France vise à récupérer leurs créneaux horaires : "nous avons besoin de croître à Orly. Cela nous paraîtrait totalement contre-productif que beaucoup de ces créneaux soient transférés à des compagnies étrangères alors que l'on a déjà une forte concurrence étrangère en France".
true
Troisième jour un peu flottant au Bourget. Au programme : les négociations techniques sur la multitude d’options entre parenthèses qui jalonnent le brouillon d’accord de 57 pages. Mais les négociations patinent. Paraît que c’est normal : le texte est difficile à déblayer. Certains diplomates commencent néanmoins à laisser filtrer leur frustration. Des points de blocage, notamment sur la question cruciale des financements pour l’adaptation des pays en développement aux changements climatiques, se forment peu à peu. Compliqué. Pays vulnérables… De son côté, la coalition des pays vulnérables (« The Climate Vulnerable Forum ») commence à prendre de l’importance politique, même si son poids dans les négociations demeure encore trop faible. Dans cette partie à géométrie variable, ce sont eux, les vrais alliés du climat. D’abord parce que dans leur déclaration de lundi, ils ont affirmé qu’ils se positionnaient officiellement pour que les mécanismes contenus dans l’accord permettent de décarboner complètement l’économie mondiale, que le pic d’émission de gaz à effet de serre devait se produire au plus tard en 2020, et qu’il faudrait avoir atteint 100% d’énergies renouvelables en 2050 pour contenir l’augmentation des températures sous le seuil des 1,5°C (un chiffre auquel plus d’une centaine de pays souscrit désormais dans l’enceinte du Bourget). En somme, ils sont les seuls à êtres conséquents et alignés avec les préconisations de la société civile, qu’il s’agisse des scientifiques ou des associations. Ensuite parce qu’ils subissent directement les impacts déjà bien réels des changements climatiques. Ils sont les premiers concernés : ils devraient êtres les premiers écoutés. Question de survie pour un nombre grandissant d’être humains. Déjà plus de 600 000 personnes sont mortes à cause de catastrophes climatiques depuis la première COP en 1995, selon un chiffre récent de l’ONU. Autrement dit : il en va de leur intérêt vital d’obtenir un bon accord. Ce que les populations occidentales ont encore bien du mal à percevoir. … jeunesse inébranlable Ces catastrophes naturelles, c’est l’ouragan qui balaie une maison, une vie de labeur et de souvenirs dispersée en courants d’air. Ce sont ces amis, ces parents ou ces enfants, qui meurent prématurément de la pollution atmosphérique. C’est cet estran de mer qui se réduit, laissant planer la menace d’une inondation et poussant à l’exode. C’est cette rivière, où puisait tout un village, qui se tarit. Ce sont ces ressources qui, à cause de la surconsommation caractéristique du mode de vie à l’occidentale et des mauvais choix énergétiques qui l’accompagnent, disparaissent pour laisser place au déracinement comme aux conflits. C’est surtout l’idée d’un avenir décent qui s’amenuise, les perspectives qui font défaut. Des générations entières qui, à peine venues au monde, connaissent une inquiétude irrémédiable. Et l’injustice, aussi. Car d’après un rapport tout juste publié par l’ONG OXFAM, « la moitié la plus pauvre de la population mondiale – les 3,5 milliards de personnes les plus menacées par l’intensification catastrophique des tempêtes, des sécheresses et autres phénomènes extrêmes liés aux changements climatiques – n’est responsable que de 10 % des émissions de CO₂. En revanche, les 10 % les plus riches de la planète sont responsables d’environ la moitié des émissions de CO₂ mondiales. » Ce sont justement des jeunes habitants de ces pays blessés, comme le Maroc, les Philippines, les îles Kiribati, qui ont organisé la première action de cette COP21. Ils sont arrivés sur l’allée centrale parés d’un cercle sur le visage, entourant l’œil , pour symboliser leur demande de stopper définitivement toute émission de gaz à effet de serre d’ici à 2050. Ils étaient pleins d’énergie. Ils ont formé un petit cortège, conduit par des jeunes indigènes. En réalité, ces pays vulnérables sont en train d’imprimer le tempo de la COP. Ils sont notre mauvaise conscience. Ils foulent aux pieds le cynisme des pollueurs. Ils apportent avec eux des solutions et une vision politique. Ils ont les mots qu’il faut suivre. Et dans la mesure où ils représentent maintenant un tiers des sièges à l’ONU, il sera bien difficile de faire croire à un accord universel s’ils s’y opposent. Dérapages contrôlés Bien entendu, toutes ces actions sont contrôlées par l’ONU. Très contrôlées, même. Pour être autorisé à faire une action dans la zone bleue, il faut demander l’autorisation 24h à l’avance, présenter l’action dans un email formaté, lui donner un titre, une description précise – le nombre de personnes impliquées, la chorégraphie, le niveau de bruit attendu – faire valider le matériel utilisé et ne pas dépasser l’espace désigné par les services de sécurité, quand bien même ce serait dans un endroit totalement invisible, à l’autre bout de l’enceinte, entre les poubelles et les sanitaires. Précision : seules les ONG sont autorisées à le faire, les délégations étatiques n’en ont pas le droit. Et, cerise sur le gâteau : si quelqu’un se plaint ouvertement de l’action en cours, elle est stoppée sur le champ. C’est arrivé l’année dernière : une grande entreprise a fait taire une action de protestation. Bullshit musique Une petite musique inquiétante commence à remonter dans l’enceinte du Bourget : celle du « climate neutrality », un concept en vogue dans les discussions officielles autour de la vision de long terme qui pourrait guider l’accord. Sauf que personne, apparemment, n’en donne la même définition. Peut-être pour la simple raison qu’il est incompréhensible. Ensuite, si l’on opère quelques conjectures, il est potentiellement dangereux : il ne dit rien de la nécessité d’aller vers zéro émission. Selon le sens dans lequel on le prend, il peut très bien signifier une stabilisation du niveau actuel – ce qui nous placerait sur une trajectoire de 3 à 4°C de plus en moyenne d’ici la fin du siècle. Enfin, il peut très bien servir d’alibi à de fausses solutions développées aux dépens des droits et de l’accès aux ressources naturelles des populations les plus fragiles. De même qu’il peut servir de cheval de Troie à l’industrie nucléaire, toujours en embuscade pour nous faire croire qu’elle est une énergie propre, au moment où le Japon commence officiellement à reconnaître des cas de cancer suite à la catastrophe de 2011. Étrangement, on ne trouve jamais de photos de vacances des pontes et publicitaires du nucléaire dans les eaux chaudes de Fukushima. L’atome ne doit pas être si propre que ça. Des buses et des baleines La COP21, c’est justement le moment choisi par le Japon pour relancer la chasse à la baleine dans les eaux de l’Antarctique, malgré l’interdiction mondiale qui pèse sur cette pratique. Motif invoqué : recherche scientifique. Depuis 1946, le Japon dispose d’une dérogation baleinière qui leur permet de chasser le mammifère à seules fins scientifiques. En l’occurrence, il lui est interdit de vendre de la viande issue de ces captures. Mais en 2014, l’ONU s’était alarmée des pratiques commerciales mises en œuvre par le Japon et cette dérogation avait été suspendue. Peu importe, le Japon repart en chasse. Programme officiel : 3 996 petits rorquals (ou baleines de Minke) en Antarctique dans les 12 prochaines années, soit 333 par saison, contre environ 900 dans le cadre du précédent programme condamné par l’ONU. A des fins scientifiques, officiellement. Pour rappel, certaines espèces de baleines sont menacées d’extinction. Visiblement, la zone bleue des Nations unies s’arrête où commence l’océan. Où sont les femmes ? En parlant de démocratie, parlons de parité. Nous avons appris aujourd’hui que sur les 150 chefs d’Etat venus au Bourget, seules 11 étaient des femmes. Soit 7 %. Ça se passe de commentaires, mais ça en dit long sur l’état du monde et des progrès qu’il reste à faire. Dans l’enceinte de la COP21, une association américaine lutte contre cette inégalité et pour ramener la question climatique dans le giron des questions de genre : l’Association pour l’environnement et le développement des femmes (WEDO). En plénière, l’une de ses porte-parole a rappelé que l’accord ne pourrait pas être fondé sur les mécanismes de marché habituels, et qu’il devait prévoir le développement de technologies renouvelables abordables, sûres et adaptées aux besoins différenciés des femmes et des hommes, pointant le fait que jusqu’à présent, aucun lien n’était fait dans les discussions officielles entre les technologies, les processus de réduction des émissions et les questions de genre. Une mise au point bienvenue. Car faut-il le rappeler, les femmes sont les premières victimes du dérèglement climatique. Les traits tirés A part ça les traits commencent à se tirer dans les espaces de travail de la COP. Les bureaux sont un peu plus débraillés que la veille. Le temps se dilate en nappe continue. Il faut accrocher la pluie ininterrompue d’informations qui inonde les boîtes mail. Les machines s’abîment. Les discussions procèdent par bribes. Et les salles de sieste se remplissent déjà de corps costumés. Nous avons reçu quelques tuyaux d’une habituée australienne des marathons onusiens, et des COP tout particulièrement. Voici son enseignement : « Drink lots of water. Eat good meals. Go outside. Make time to have a coffee with someone each day. And don’t worry too much about any UN conference (there will be so many more). » A bon entendeur, salut.
true
Où croiser à la fois de farouches défenseurs de l'environnement et des patrons d'entreprises polluantes ? A Davos, où les premiers tentent de convaincre les seconds, souvent venus en jets privés, de conjuguer bonnes affaires et respect de la planète. Et ce n'est pas une mince affaire. Le nombre de vols de jets privés attendus cette semaine dans les aéroports avoisinant la coquette station des Alpes suisses atteint des records: 1500 contre 1300 un an plus tôt, selon la société d'affrètement Air Charter Service (ACS). Un paradoxe, quand on sait que le changement climatique a été placé au premier rang des risques pour l'économie mondiale par les participants au Forum, dans un sondage dévoilé la semaine dernière par les organisateurs. Ces derniers font feu de tout bois pour "verdir" l'événement : des limousines électriques transportent une partie des personnalités officielles et la marche dans les rues enneigées, avec crampons, est "fortement recommandée" pour les autres. Les pailles en plastiques sont bannies, les assiettes sont en carton recyclable et les bouteilles de soda en verre. Les organisateurs assurent même compenser intégralement les émissions carbone générées par le transport aérien via des initiatives en faveur de l'environnement. "Je pense que de nombreux dirigeants à Davos comprennent que la protection de l'environnement n'est plus seulement un truc sympa à faire mais que c'est devenu essentiel à la pérennité de leurs affaires", dit-il. "Le changement climatique, les sécheresses, la surpêche, la déforestation, tout cela affecte leur fonds de commerce: le business". Mais pas de quoi rassurer Jennifer Morgan, directrice exécutive de Greenpeace. Pour elle, "il y a un double discours" à Davos. Pour faire "une véritable différence", les organisateurs du Forum devraient rassembler autour d'une table des acteurs clés, du secteur énergétique par exemple, et leur demander "comment on sort du carbone", estime-t-elle. "Cela n'est jamais fait ici, regrette Jennifer Morgan. C'est au mieux une occasion manquée, au pire une manière d'éviter de prendre ses responsabilités pour les dégâts causés à la planète."
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Dans son dernier ouvrage « La religion écologiste », Christian Gerondeau consacre un chapitre de 37 pages (147 à 181) à l’un des rapports spéciaux du GIEC, le SRREN (Special Report on Renewable Energy Sources) dont l’une des principales conclusions est que les énergies renouvelables pourraient couvrir près de 80% des besoins énergétiques de la planète en 2050. Le texte qui suit est un résumé de ce chapitre intitulé « La naissance d’un mythe fondateur. Comment transformer en éminents climatologues plus de mille experts qui n’y connaissent rien en climat et leur faire dire ce qu’ils n’ont jamais dit ». 80% des besoins énergétiques fournis par les renouvelables en 2050 En 2011 le GIEC a publié un rapport intitulé « Renewable Energy Sources and Climate Change Mitigation », ou rapport SRREN. Selon ce rapport, les énergies renouvelables pourraient couvrir près de 80% des besoins énergétiques du monde en 2050. Plus précisément, le rapport SRREN a déterminé que la part des énergies renouvelables pourrait atteindre 43% en 2030 et 77% en 2050, les énergies d’origine éolienne et solaire atteignant 27% en 2030 et 63% en 2050, le reste étant fourni par la biomasse (brûlage du bois essentiellement) et l’hydroélectricité. Ce résultat est invraisemblable : l’AIE (Agence Internationale de l’Énergie) évaluait que la part cumulée de l’éolien et du solaire ne pourrait excéder 5% en 2040 et 10% en 2050, au lieu des 63% annoncés par le GIEC. Il était d’autre part extrêmement coûteux : le montant des dépenses à engager pour atteindre cet objectif serait de à 5 100 milliards de dollars jusqu’en 2020, et ensuite 7 180 milliards de dollars de 2021 à 2030 soit 12 280 milliards de dollars au total. Du rapport principal, au communiqué de presse Le rapport principal (1 544 pages) a été élaboré par le groupe de travail n° 3 du GIEC au cours de deux ans de travaux auxquels ont participé 378 experts. Il a bénéficié de 24766 commentaires en provenance de 787 autres experts ou représentants de gouvernements, de telle sorte que 1176 noms figurent sur ce rapport. Le résumé à l’intention des décideurs (25 pages) a été revu ligne à ligne par un comité de 41 personnes, (dont seules 3 avaient participé à l’élaboration du rapport principal) et approuvé lors d’une Assemblée Générale par les 195 pays. Bien entendu aucun des fonctionnaires ou responsables politiques représentant les États au sein de l’Assemblée Générale du GIEC n’a lu le rapport principal. Le 9 mai 2011, un communiqué de presse (6 pages) émis à Abu Dhabi repris par les agences de presse et les médias du monde entier annonçait : « Près de 80 pour cent de l’approvisionnement énergétique mondial pourrait être couvert par les énergies renouvelables d’ici le milieu du siècle ». C’est sur cette base que le GIEC a pu proclamer que cette prévision repose sur les travaux de plus de 1176 experts. Une prévision basée sur un seul scénario parmi 164 étudiés Le rapport principal comprend 11 chapitres dont le plus intéressant est le chapitre 10 qui évoque 164 scénarios possibles quant à l’évolution future des émissions de CO2 en fonction de différents schémas d’utilisation des énergies renouvelables. À la page 802 du rapport, on trouve le graphique suivant : Ce graphique qui est censé retracer l’évolution possible des émissions de CO2 d’ici 2100 selon 164 hypothèses. Il n’est indiqué nulle part sur quoi reposent ces hypothèses dont la dispersion est remarquable. Pour faire sérieux le rapport indique que ces 164 scénarios relèvent de size « large scale untegrated models ». Où l’on voit un dirigeant de Greenpeace s’immiscer dans le rapport Ce n’est pas le GIEC qui a élaboré ce graphique. Il résulte d’un « open call » (appel ouvert) lancé au monde entier et auquel ont répondu plus d’une centaine d’équipes universitaires, laboratoires et centres de recherche. Mais d’où vient le seul scénario qui a osé affirmer que les émissions de CO2 pourraient être réduites à rien en 2100 et que près de 80% des besoins énergétiques pourraient être satisfaits par les énergies renouvelables ? Parmi les auteurs principaux du chapitre 10 du SRREN figure un certain Dr Sven Teske, officiellement « coordinateur international de Greenpeace pour les questions climatiques ». Un article de Carbon Brief révèle les relations controversées du GIEC avec les ONG vertes . Sven Teske est aussi l’auteur de diverses activités publicitaires du puissant groupe de pression intitulé « European Photovoltaic Industry Association ». Le GIEC a ainsi permis à un auteur de revoir son propre travail, dans un conflit d’intérêts fondamental, et autorisé Greenpeace à « dicter » les principales conclusions du rapport. Selon Carbon Brief ce scandale a été dénoncé, entre autres, par l’Independent, New Scientist, le New Zealand Herald, le Daily Mail et le New York Times. Le projet du GIEC est de redistribuer les richesses du monde par la politique climatique En réalité le GIEC poursuit un objectif qui n’a rien à voir avec l’évolution du climat. Pour s’en convaincre il suffit de citer Ottmar Edenhofer coprésident du Groupe de travail 3 qui a élaboré le rapport SRREN avec le Cubain Ramón Pichs Madruga et le Malien Youba Sokona. Ottmar Edenhofer est directeur adjoint du Potsdam Institute for Climate Impact Research (PIK) et professeur d’économie du changement climatique au Berlin Institute of Technology. Ottmar Edenhofer a déclaré sur le site « NZZ Online » ( traduit en anglais par le GWPF) à l’occasion du sommet de Cancún sur le climat en novembre 2010 : …Fondamentalement, c’est une grosse erreur de discuter de la politique climatique indépendamment des grands thèmes de la mondialisation. Le sommet sur le climat qui va s’ouvrir à Cancún à la fin du mois n’est pas une conférence sur le climat, mais l’une des plus grandes conférences économiques depuis la Seconde Guerre mondiale. Car nous avons 11 000 gigatonnes de carbone sous nos pieds sous la forme de réserve de charbon, et nous ne devons émettre que 400 gigatonnes dans l’atmosphère si nous voulons garder l’objectif de 2 degrés. 11 000 contre 400 – force est de constater que la plupart des réserves fossiles doivent rester dans le sol. …Cela changera immédiatement si les droits d’émission mondiaux sont distribués. Et si cette distribution se fait par habitant, alors l’Afrique sera la grande gagnante, avec d’énormes sommes d’argent qui y afflueront. Cela aura d’énormes implications pour la politique de développement. Et cela soulèvera la question de savoir si ces pays peuvent gérer de manière responsable autant d’argent. … Il faut dire clairement : nous redistribuons de facto les richesses du monde par la politique climatique. Il faut sortir de l’illusion que la politique climatique internationale est une politique environnementale.
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La victoire de Scott Walker, gouverneur républicain du Wisconsin, au scrutin du recall est symbolique et va à l’encontre des idées reçues véhiculées par nos médias français. Selon eux, toute politique de réduction des dépenses budgétaires et de libéralisation est vouée à l’échec, aussi bien sur le plan de l’efficacité économique que sur le plan électoral. Opinion récemment relayée par un Bill Clinton, qui lors d’un colloque avec Obama, a accusé les Républicains de miner la croissance US en imitant les politiques d’austérités européennes. L’ancien président semble être touché d’amnésie ; une des clés du succès de ses deux mandats fut la fin des déficits, avec en prime quelques années de surplus (avec le concours des Républicains sous l’égide de Newt Gingrich). Mais les faits sont têtus et l’enjeu du Wisconsin fut la preuve patente de l’échec de cette idéologie keynésienne qui a cours dans les réceptions mondaines de nos institutions internationales. Non seulement le gouverneur a redressé les comptes publics de son État, en passant d’un déficit de trois milliards à un excédent de 300 millions sans augmenter les impôts, mais il a aussi engagé toute une série de réformes de la fonction publique et créé un climat favorable aux affaires engendrant en 2011 la création de 10.000 emplois, alors que 150.000 disparaissaient lors des trois années précédentes. Une de ses réformes mérite une attention particulière : celle de ne plus retenir sur les salaires des travailleurs municipaux les cotisations aux syndicats. Ils ont gagné 1400 dollars et sont libres ou non de cotiser. En conséquence, par manque de fonds, les syndicats ont dû supprimer 40% de leurs personnels : on comprend mieux leur manque d’enthousiasme pour ces réformes et leur usage de la procédure du recall pour les annuler. On peut aussi noter que cette gauche américaine, qui aime comme la notre à donner des leçons de démocratie, a lancé ce recall car le gouverneur du Wisconsin tentait d’appliquer son programme pour lequel il a été élu ! Mais peu importe la fourberie des syndicats, Scott Walker a été récompensé de ses efforts, car il a fait une chose incroyable pour un homme politique : il a tenu ses promesses. C’est une leçon à méditer pour notre classe politique, et en particulier pour notre droite, qui n’a jamais tenu ses promesses de réformes libérales, aussi maigres furent-elles dans leur programme. Mais on me rétorquera qu’aux USA, la victoire d’un Scott Walker n’est rendue possible que par un peuple qui voit dans la liberté, la libre-entreprise et le capitalisme les seuls moyens de s’émanciper et de prospérer. Alors qu’en France, en témoigne cette offre électorale anti-libérale partagée par tous les partis en lice durant les présidentielles, on ne peut pas en dire autant ! —- Sur le web.
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Au salon de l’automobile de Vienne, des bénévoles de Greenpeace questionnent la responsabilité des constructeurs automobiles européens face aux changements climatiques. 17 janvier 2008, Bruxelles et Vienne. A l’ouverture des salons de l’automobile de Bruxelles et de Vienne, Greenpeace interpelle les constructeurs automobiles européens afin qu’ils prennent leurs responsabilités en matière de réduction des émissions de CO2. Leur minutieux travail de sape des efforts européens sur l’amélioration de l’efficacité des véhicules est inacceptable. La crise du climat n’est pas une opportunité pour campagnes de publicité, mais une obligation d’action pour tous. A Bruxelles, Greenpeace vient de dérouler une grande banderole représentant un Pinocchio vêtu d’une combinaison de course automobile à l’effigie des marques de l’ACEA, l’Association Européenne des Constructeurs Automobiles . « A l’instar de Pinocchio, qui ne pouvait devenir un vrai petit garçon tant qu’il continuait à mentir, les constructeurs automobiles ne seront jamais « verts » tant qu’ils continueront à vendre des véhicules plus lourds et plus puissants !» déclare Helen Périvier, chargée de la campagne Efficacité pour Greenpeace International. Prêts à tout pour protéger le marché des véhicules lourds et puissants, les constructeurs ont réussi le mois dernier à affaiblir la proposition de l’UE, en faisant passer l’objectif initial de 120 à 130g de CO2 par kilomètre à horizon 2012 et en ajoutant des dispositifs de flexibilité tout à fait inacceptables. « Les constructeurs automobiles s’évertuent à véhiculer une image verte. Mais derrière les prototypes et autres voitures modèles qui sont mis en avant, se cache un véritable lobby visant à entraver toute législation protégeant le climat , ajoute Karine Gavand, chargée de campagne climat à Greenpeace France. Le climat n’est pas une opportunité pour des campagnes de publicité, c’est une obligation à agir dont ne peuvent se dispenser les constructeurs automobiles. Les technologies existent, l’inaction est criminelle ! » Il y a 10 ans, les constructeurs automobiles européens avaient promis, via un accord volontaire, de réduire la moyenne de leurs émissions à 140g/km d’ici à 2008. Mais les progrès des constructeurs pour réduire ces émissions ont été très insuffisants, et leurs promesses se sont révélées n’être qu’une tactique pour retarder tout standard contraignant. Ainsi, alors que les technologies existent, les constructeurs automobiles continuent à se soustraire à leur responsabilité dans la lutte contre les changements climatiques ! « Les constructeurs français Renault et PSA émettent moins que leurs concurrents allemands et suédois. Pourquoi défendent-ils une position inacceptable du point de vue climatique et surprenante du point de vue stratégique ? » conclut Karine Gavand. Pour Greenpeace, la proposition européenne échouera à réduire véritablement les émissions de CO2 si les décideurs politiques ne s’accordent sur : • une moyenne d’émission de 120g de CO2 par km d’ici 2012 et de 80g d’ici 2020 ; • un critère de répartition de l’effort basé non sur le poids mais sur l’utilité des véhicules ; • la mise en place de pénalités fortes dès 2012.
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Le site de Florange du groupe sidérurgique ArcelorMittal, a été relaxé, ce lundi à Thionville en Moselle, a-t-on appris auprès du parquet. Il était jugé pour avoir déversé sans autorisation sur un crassier des eaux usées, accusées d'être des rejets d'acide. La procureure Christelle Dumont avait requis une peine d'amende de 50.000 euros contre le site, poursuivi en tant que personne morale, estimant que "la gestion irrégulière des déchets" et "l'exploitation d'une installation classée pour la protection de l'environnement sans autorisation" étaient "caractérisées" dans ce dossier. "La lagune [où ont été réalisés les déversements] n'est pas en conformité depuis 2015. Ce n'est pas acceptable qu'il ne se passe rien pendant des années", malgré l'accompagnement de la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement, avait-elle souligné. Un salarié d'un sous-traitant d'ArcelorMittal, Karim Ben Ali, avait diffusé en juin 2017 des vidéos le montrant déverser sur le crassier de Marspich, près d'Hayange, un liquide jaunâtre qu'il présentait comme de l'acide pour décaper l'acier. L'employé était alors chargé de remplir des cuves, conduire le camion, les vider à l'endroit indiqué mais avait l'interdiction de divulguer ce qu'ils contenaient ni de communiquer sur l'endroit où il les déversait. La fumée qui en ressortait était "étrange, irritante", expliquait-il à L'Express en mars dernier. Quand Karim Ben Ali rentrait chez lui ses yeux étaient rouges et il lui arrivait de saigner du nez. Dans sa vidéo, l'intérimaire estime que ces déchets auraient dû être conduits à Maloncourt-la-Montagne où se trouve un centre de recyclage adapté, à une heure et demie du site. Malgré ses accusations, l'enquête ouverte pour "atteinte à l'environnement" avait conclu en septembre 2018 qu'il n'y avait pas de pollution du crassier, qui avait vocation, selon un arrêté préfectoral, à accueillir les boues d'hydroxyde de fer et non les eaux usées. Quatre associations de protection de l'environnement avaient demandé à être reconnues comme victimes dans cette affaire. De son côté, Karim Ben Ali, qui se présente comme un lanceur d'alerte, avait été relaxé en mars après des menaces à l'encontre d'ArcelorMittal.
true
Si l'on veut lutter efficacement contre le réchauffement climatique, il convient d'écouter sa tête plus que son coeur. Aujourd'hui, les Français sont perdus. Perdus car ils ont du mal à percevoir une logique d'ensemble dans la politique de la majorité, le statut du président étant même passé aux yeux de l'opinion de "président des riches" à "président des pollueurs". Du côté de l'opposition, les LR voudraient lutter contre le réchauffement climatique sans augmenter les taxes sur l'essence et en refusant par principe les péages urbains. Démagogie quand tu nous tiens... Essayons-donc ici de faire de la pédagogie. Si l'opinion publique a longtemps sous-estimé le dérèglement climatique et ses conséquences, elle sous-estime aujourd'hui notre capacité à résoudre, au moins partiellement, le problème. Déjà, il convient de tuer les fausses idées. Parmi elles, la décroissance et le socialisme. La décroissance, incarnée par Nicolas Hulot ou Pierre Rabhi, voudrait nous faire croire que faire moins, c'est faire mieux. Cette idée est erronée à trois titres. Erreur anthropologique, d'abord : l'humain est fondamentalement un être d'Histoire et de progrès. Nous naissons libres pour participer à la construction du monde, non pour revenir en arrière. Erreur pratique, ensuite : comment mener une politique de décroissance ? Par une politique de contrôle des naissances ? Faut-il instaurer des tickets de rationnement ? Erreur technique, enfin : rien ne dit que la décroissance soit dépolluante. En substituant le charbon au nucléaire, les Allemands ont mené une politique de décroissance dont personne n'oserait prétendre qu'elle soit bonne pour l'environnement. Le socialisme écologique est vanté en France par l'ineffable France insoumise. Il constitue une impasse comme la décroissance. Philosophiquement, la défense de l'environnement ne saurait justifier une quelconque dictature, comme le prétendent certains. La liberté des humains est un principe cardinal. Et des points de vue pratique et technique, il n'existe aucun lien entre l'intervention de l'Etat et l'écologie. En Europe, ce sont au contraire des pays libéraux (la Suisse, les Pays-Bas, l'Autriche, les pays du Nord) qui sont les plus inventifs en matière de politique environnementale. Une bonne politique pour l'environnement doit s'enchâsser dans les structures de la démocratie libérale. Elle doit respecter trois principes. Premièrement, elle doit viser un objectif unique qui est, selon moi, la baisse des émissions de CO2. De façon concrète et dans le contexte français, cela signifie qu'il faut encourager la production et l'utilisation d'énergie électrique. En amont, en renonçant à fermer des centrales nucléaires. En aval, en conservant les systèmes de bonus-malus et en accélérant le développement de bornes de recharge pour les automobiles électriques. Deuxièmement, une bonne politique ne doit pas insulter l'avenir technologique. Le progrès technique n'est pas linéaire, et il est impossible de dire aujourd'hui quelle sera, du solaire, de l'éolien offshore ou du nucléaire nouvelle génération, l'énergie la plus rentable et la plus écologique. La politique doit donc fixer des objectifs de réduction d'émissions de CO2 et non de développement de telle ou telle technologie. Troisièmement, il ne faut pas hésiter à décentraliser la politique de lutte contre le réchauffement climatique. Erik Orsenna rappelle qu'aujourd'hui, dans ce domaine, les villes sont plus actives et efficaces que les Etats. Ce sont elles qui, par exemple, peuvent organiser au mieux le recyclage des déchets. C'est aussi la raison pour laquelle je suis très favorable à ce que les villes puissent mettre en place des péages urbains pour les véhicules polluants. Laissons aussi respirer les initiatives politiques locales.
true
Les États-Unis et la Chine sont déterminés à coopérer entre eux et avec d’autres pays pour s’attaquer à la crise climatique, qui doit être traitée avec le sérieux et l’urgence qu’elle exige. Il s’agit notamment de renforcer leurs actions respectives et de coopérer dans le cadre des processus multilatéraux, y compris la convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique et l’accord de Paris. Les deux pays rappellent leur contribution historique à l’élaboration, à l’adoption, à la signature et à l’entrée en vigueur de l’accord de Paris grâce à leur leadership et à leur collaboration. À l’avenir, les États-Unis et la Chine sont fermement résolus à travailler ensemble et avec les autres parties pour renforcer la mise en œuvre de l’accord de Paris. Les deux parties rappellent que l’objectif de l’accord, conformément à l’article 2, est de maintenir l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en deçà de 2 degrés Celsius et de poursuivre les actions visant à la limiter à 1,5 degré Celsius. À cet égard, elles sont déterminées à poursuivre ces actions, notamment en adoptant des mesures climatiques renforcées et plus ambitieuses dans les années 2020 dans le cadre de l’accord de Paris, afin de maintenir la limite de température susmentionnée à portée de main, et en coopérant pour identifier et traiter les défis et les possibilités connexes. Les deux pays attendent avec impatience le sommet des dirigeants sur le climat organisé par les États-Unis les 22 et 23 avril. Ils partagent l’objectif du sommet, qui est d’accroître l’ambition climatique mondiale en matière d’atténuation, d’adaptation et de soutien en vue de la COP 26 qui se tiendra à Glasgow. Les États-Unis et la Chine prendront d’autres mesures à court terme pour contribuer davantage à la lutte contre la crise climatique : a. Les deux pays entendent élaborer d’ici la COP 26 à Glasgow leurs stratégies respectives à long terme visant à atteindre des émissions nettes de GES nulles/la neutralité carbone. b. Les deux pays ont l’intention de prendre les mesures appropriées pour maximiser les investissements et les financements internationaux en faveur de la transition d’une énergie fondée sur les combustibles fossiles à forte intensité de carbone vers une énergie verte, à faible émission de carbone et renouvelable dans les pays en développement. c. Chacun d’eux mettra en œuvre la réduction progressive de la production et de la consommation d’hydrofluorocarbures prévue par l’amendement de Kigali au protocole de Montréal. Les États-Unis et la Chine continueront à discuter, tant en vue de la COP 26 qu’au-delà, d’actions concrètes dans les années 2020 permettant de réduire les émissions afin de maintenir à portée de main la limite de température fixée par l’accord de Paris, et notamment : a. des politiques, mesures et technologies visant à décarboniser l’industrie et l’électricité, notamment grâce à l’économie circulaire, au stockage de l’énergie et à la fiabilité du réseau électrique, au CCUS et à l’hydrogène vert ; b. un déploiement accru des énergies renouvelables ; c. une agriculture verte et résiliente au changement climatique ; d. des bâtiments économes en énergie ; e. des transports verts et à faible émission de carbone ; f. la coopération en matière de lutte contre les émissions de méthane et d’autres gaz à effet de serre autres que le CO2 ; g. la coopération en matière de lutte contre les émissions provenant de l’aviation civile internationale et des activités maritimes ; et h. d’autres politiques et mesures à court terme, notamment en ce qui concerne la réduction des émissions provenant du charbon, du pétrole et du gaz. Les deux parties coopéreront pour promouvoir le succès de la COP 26 à Glasgow, dans le but d’achever les dispositions de mise en œuvre de l’accord de Paris (par exemple, au titre de l’article 6 et de l’article 13) et de faire progresser de manière significative l’ambition climatique mondiale en matière d’atténuation, d’adaptation et de soutien. Ils coopéreront en outre pour favoriser la réussite de la COP 15 de la Convention sur la diversité biologique à Kunming, en notant l’importance du cadre mondial pour la biodiversité pour l’après-2020, notamment sa pertinence pour l’atténuation du changement climatique et l’adaptation à celui-ci.
true
Sorita, l'une des deux ourses slovènes réintroduites dans les Pyrénées en 2018, a donné naissance à deux oursons. Elle est sortie avec eux de son hibernation, a annoncé lundi la préfecture des Hautes-Pyrénées. "Fin avril 2019, les agents de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) ont enfin pu établir un contact visuel avec l'ourse Sorita et confirmer la présence d'oursons à ses côtés", selon un communiqué de la préfecture. Plusieurs indices, une "phase d'hyperphagie en novembre et la date tardive de sortie de tanière" de l'ourse avaient laissé présager de l'heureux évènement, selon la préfecture. Les deux oursons ont finalement "pu être détectés à la jumelle" avec leur mère, dotée d'un collier émetteur, qui se déplace "lentement". Leur dernière localisation, lundi, a été faite sur la commune de Sazos, dans le secteur du Pic d'Ardiden. Si les ours sentent "la présence de l'homme très en amont" et l'évitent "autant que possible", une femelle avec des petits "n'a pas toujours" ce comportement d'évitement. Elle est "moins mobile, plus sensible au dérangement et susceptible d'être agressive en cas de rencontre", rappelle la préfecture. Elle renvoie aux consignes à observer en cas de rencontre, comme "manifester sa présence en faisant un peu de bruit", ne "pas chercher à s'approcher d'un ours" et s'en éloigner calmement en cas de proximité. LIRE AUSSI >> Dix idées reçues sur l'ours des Pyrénées En comptant Sorita et sa compatriote Claverina, 40 ours bruns avaient été décomptés dans les Pyrénées en 2018, a annoncé au début du mois le ministère de la Transition écologique, soulignant toutefois que ce nombre, en baisse par rapport aux 46 de 2017, pouvait être sous évalué. L'aire de répartition de l'espèce a elle augmenté, atteignant 7400 km2 en 2018, du fait principalement des "grands déplacements exploratoires" de Claverina et Sorita, selon le ministère. L'arrivée de ces deux femelles, relâchées en octobre dernier pour sauvegarder une espèce menacée d'extinction, avait suscité une levée de boucliers de la part d'éleveurs de la région dénonçant la prédation des plantigrades. En réponse à ces inquiétudes, le ministère de l'Agriculture a récemment confirmé que des mesures "d'effarouchement" des ours seront prochainement lancées dans les Pyrénées pour protéger les troupeaux, une mesure contestée par les ONG de défense des ours. Le préfet d'Occitanie Etienne Guyot doit pour sa part rendre publique d'ici début mai une feuille de route "pastoralisme et ours", faisant le point des mesures d'accompagnement des éleveurs.
true
« In cauda venenum » Hors hydraulique, les énergies dites renouvelables intermittentes (EnRI), surtout celles fatales du vent et du soleil, vont ruiner l’économie de la France sans réduire les émissions de gaz à effet de serre. En effet, elles émettent davantage de CO2 que le nucléaire et elles renchérissent le coût de l’électricité, affaiblissant ainsi l’industrie française avec l’appui de l’Allemagne. Cette dernière, malgré l’échec de son energiewende, veut développer sa suprématie industrielle et commerciale en Europe afin de masquer ses choix énergétiques catastrophiques. UNE CHANCE À SAISIR ? Un Eurodéputé (Pierre Larrouturou) et des militants écologistes ont déposé plainte le 16 juin 2021 devant la Cour de justice de la République (seule habilitée à juger les actes des membres du gouvernement dans l’exercice de leurs fonctions) contre le Premier ministre Jean Castex et quatre membres de son gouvernement (Barbara Pompili et Bruno Le Maire, ainsi que les ministres délégués aux Transports Jean-Baptiste Djebbari et au Logement Emmanuelle Wargon) pour inaction sur le climat. Les extrémistes écologistes sont friands de ce type d’action en forme de coup d’éclat médiatique sans lendemain. Selon eux, les mesures prises sont toujours insuffisantes. Le « toujours plus » rythme leur ligne de conduite au risque de décrédibiliser l’écologie. Mais cette fois, il se pourrait bien que cette plainte soit une chance à saisir pour les Français ! Les pronucléaires devraient examiner les termes de cette plainte. Il y a peut-être matière à se réjouir et à s’y associer pour souligner les aberrations de la loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTEC) votée en août 2015. En effet, les orientations de cette dernière visent à diminuer la part du nucléaire et à augmenter celle des éoliennes et des panneaux photovoltaïques (PV) soutenus par du gaz, et même du charbon en Allemagne. Cette loi est donc contraire à l’objectif visé de diminution des émissions de CO2 de la France. Les gouvernements successifs agissent sans ligne de conduite à long terme et contre les intérêts de la France dans le domaine de la production d’énergie depuis plus de 10 ans. Ils ferment deux réacteurs nucléaires en parfait état (Fessenheim) et repoussent aux calendes grecques (après les élections ?) la mise en chantier de nouveaux réacteurs en France. Cette attaque en justice pourrait révéler aux Français cette trahison des élites qui laissent fermer une centrale nucléaire pour tenir une promesse de campagne électorale du candidat à la présidentielle François Hollande cherchant alors à s’attacher le soutien des Verts. Ce marchandage électoral d’un bien public dénoncé en février 2020 par une plainte de l’Association des écologistes pour le nucléaire (AEPN) ne serait-il pas un achat de suffrages en nature ou de la concussion qui tombe sous le coup de la loi pour les personnes exerçant une fonction publique ? CLIMAT ET NUCLÉAIRE La plainte insiste sur « l’insuffisance » du projet de Loi Climat et résilience adoptée en première lecture à l’Assemblée et ses « renoncements » par rapport aux propositions de la Convention citoyenne sur le climat. Elle estime que « les ministres chargés d’organiser et de financer la lutte contre le dérèglement climatique sont complices de ce crime de l’humanité contre la vie ». Pourquoi ces plaignants qui veulent « pousser les ministres à l’action » (comme par exemple construire davantage de réacteurs nucléaires ?) avant l’adoption définitive de la loi Climat, ne se sont-ils pas manifestés contre la fermeture des deux réacteurs nucléaires de Fessenheim ? Il serait aussi bienvenu d’inscrire le nucléaire, qui émet moins de CO2 que les éoliennes et les PV, comme « énergie verte » dans la taxonomie européenne… Ces militants écologistes soulignent : « Avec cette menace, les politiciens réfléchiront peut-être à deux fois avant de prendre des décisions qui impactent la vie de millions de personnes. » Comme par exemple celle d’imposer la destruction de réacteurs nucléaires en parfait état de fonctionnement ? Ces plaignants professionnels savent qu’intenter une action en justice « est parmi les stratégies non violentes les plus efficaces, même si les démarches sont plutôt longues ». RESPONSABLE MAIS PAS COUPABLE… Le tribunal administratif de Paris avait reconnu le 3 février 2021 l’État « responsable » de manquements en matière de lutte contre le réchauffement. La fermeture des deux réacteurs de Fessenheim en 2020 et sa volonté de réduire la part future du nucléaire faisaient-elles partie de ces « manquements » ? Bientôt, des milliers d’éoliennes atteindront 20 ans de fonctionnement, l’âge de leur remplacement. Que vont-elles devenir ? Où sont les filières de recyclage de toutes ces pales en composite et fibre de verre qui sont aujourd’hui enfouies sous terre ? Que faire des composants des millions de PV ? Qui va payer cette gabegie ? Quelle facture ces écologistes irresponsables laisseront-ils à nos enfants dont ils s’inquiètent parfois, surtout quand il s’agit de centrales nucléaires ? Nos dirigeants politiques ne semblent pas avoir compris l’enjeu de la production d’énergie qui leur apparait comme un sujet secondaire. Or, c’est le nerf de la guerre et de notre survie économique et industrielle, c’est là que tout se joue. Tant que la France ne se sera pas écrasée sur le mur des coûts et des lois physiques, ces politiciens continueront à accélérer pour construire des éoliennes et autres PV ! Cette immense et ruineuse mascarade de la « diversification » cessera peut-être bientôt par l’effondrement de ce château de cartes pipées. La réalité crue se chargera de révéler l’inanité de cette folle orientation énergétique fondée sur des EnRI qui ne peuvent pas satisfaire les besoins en électricité des Français, ni réduire les émissions de CO2. Alors, quand l’échec de cette politique énergétique du vent et du soleil sera patent, j’irai cracher sur vos renouvelables, sur ces ruines d’éoliennes et autres panneaux photovoltaïques devenus inutiles et disséminés comme autant de reliques décrépies de la trahison des « élites politiques » qui avaient la charge de défendre l’intérêt général des Français.
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Une opinion contre la thèse des réchauffistes. Il y a toujours une bonne raison pour lever des taxes et le climat, en est une. Propagande ou réalité, les avis divergent et ça n’est pas près de finir. Partagez ! Volti ****** Auteur Jean-Pierre Bardinet (Tous ses articles), Ingénieur ENSEM Nancy (École Nationale Supérieure d’Électricité et de Mécanique). Pour Contrepoint L’alarmisme climatique se transforme en religion. OPINION Voici 5 critères qui permettent d’identifier une vaste opération de désinformation : Le réchauffement climatique anthropique et la politique énergétique associée satisfont à ces 5 critères. Dans le domaine scientifique, l’esprit critique, le scepticisme et la controverse sont des vertus. Mais en climatologie et en production d’électricité ce sont des tares. Curieux, non ? Contrairement à ce que l’on nous répète ad nauseam, il n’y a aucune urgence climatique pour plusieurs raisons simples et de bon sens, outre le fait qu’il n’y a aucune preuve scientifique que le CO2, quelle que soit son origine, ait une action mesurable sur la TMAG (température moyenne annuelle globale). Si tel avait été le cas, une seule COP, un seul rapport scientifique, un seul résumé pour les décideurs (SPM) auraient été suffisants. Le GIEC a été créé par l’ONU, ce Grand Machin, pour diffuser un alarmisme climatique outrancier qui sert de justification à une noria de taxes, de normes souvent absurdes et de règlements contraignants. Rien que le fait que le nom originel, IPCC (Intergovernmental Panel For Climate Change) ait été modifié dans les autres langues en y introduisant le mot « experts » est très étrange… En effet cette appellation a pour but de nous faire croire que le GIEC est une structure scientifique, alors que c’est une structure intergouvernementale, donc politique. …/… Lire l’article complet Source Contrepoint Nos dossiers spéciaux: GIEC Réchauffement climatique Transition énergétique Réflexions hétérodoxes sur le réchauffement climatique. Contestées, les affirmations du GIEC ne devraient pas, même avérées, être aussi catastrophistes. Par Jacques de Guenin Climat : annoncer l’Apocalypse, une nouvelle politique. La cause climatique franchit des sommets que rarement une idéologie aura atteinte dans l’Histoire. Par Michel de Rougemont
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« Le climat cause nationale », voilà l’ambition du gouvernement français pour l’année 2015 qui culminera en décembre : à Paris, une conférence internationale devrait adopter un nouveau Traité pour contenir le « changement » climatique. Le déclin de l’économie européenne, le chômage de masse, le yo-yo de l’Euro, l’immigration sans règles, le Proche-Orient en feu, l’intégrisme islamique, l’échec du Printemps arabe, les ambitions chinoises : tout cela qui relèverait bien d’une concertation internationale et sur quoi les gouvernements devraient un peu agir, sera relégué dans la grande corbeille des affaires qui peuvent attendre. Le climat d’abord. Mais si on y réfléchit un instant, par-delà même ce sens des priorités à l’envers, des expressions comme « le climat cause nationale » ou « sauver le climat » ne veulent rigoureusement rien dire : il devient chaque jour plus aléatoire de distinguer entre les slogans, la connaissance et l’action. On notera qu’il n’est plus question de « réchauffement » de la planète, mais de « changement » climatique, sans doute parce que notre expérience vécue ne coïncide pas avec le réchauffement. Changement est plus commode, puisqu’il englobe tout : il n’est plus un tsunami, un hiver rude ou été torride qui ne relèvent du changement. De l’hypothèse initiale, celle du réchauffement dû aux gaz à effet de serre, proposée par la NASA aux États-Unis au début des années 1980, la classe politico-médiatique est passée progressivement de la science à l’idéologie, de l’hypothèse, car c’est une hypothèse, à une posture alarmiste, millénariste, que l’on appellera le « climatisme ». Dans cette surenchère où tout ours polaire, chaque pingouin est pris en otage pour la cause, il devient quasiment impossible de distinguer ce que l’on sait réellement, de ce que l’on peut mesurer, constater, envisager, prévoir, de ce qui relève de la prophétie, de la posture et de l’imposture. Essayons-nous tout de même à cette distinction, sachant au préalable, sans illusion, que toute tentative d’y voir clair sera qualifiée de « négationnisme » de la part des climatistes les plus vociférants. Des climatistes, qui par leur excès même, renforcent le clan des climatosceptiques qui devinent derrière cette « cause nationale » une tentative désespérée des politiciens pour masquer leur échec sur tous les autres fronts. Certitudes et incertitudes sur le climat Dans le bon ordre donc, il semble à peu près certain que la température moyenne de la planète augmente, lentement. Ce qui n’est pas nouveau dans l’histoire longue du climat. Les historiens décrivent volontiers le XVIIe siècle comme une petite ère glaciaire, suivie au XVIIIe siècle par un réchauffement qui améliora les récoltes de céréales en Europe et en Asie. On ne sait rien sur ces changements climatiques là, provoqués sans doute par des oscillations infimes de l’axe de rotation de la planète ou par des événements solaires. Pour certains climatologues, la climatologie étant une science récente et incertaine, le réchauffement actuel aurait commencé au milieu du XIXe siècle ; pour d’autres, il daterait des années 1960. Le débat est ouvert, car les instruments de mesure dont on dispose aujourd’hui, par satellites, n’existaient pas il y a cinquante ans. Les lieux de mesure ne sont pas identiques : il fait aujourd’hui plus chaud dans les villes qu’il y a un demi-siècle, ne serait-ce qu’en raison des revêtements routiers. Or, la date de départ du réchauffement est décisive pour qu’on puisse le lier à une cause externe, telle l’émission de gaz à effet de serre comme le dioxyde de carbone (centrales à charbon surtout) et le méthane (rizières, bétail). La NASA, l’Agence américaine de l’Espace, puis l’IPCC1 (ou GIEC en français) sont parvenus à démontrer qu’il existe un parallélisme entre le réchauffement envisagé et l’émission de gaz à effet de serre. Mais la coexistence des deux ne prouve pas le lien de cause à effet : peut-être d’autres facteurs sont-ils causes du réchauffement mais nous échappent parce qu’on ne sait pas les mesurer. Par ailleurs, l’IPCC ne fonde pas ses prévisions sur des températures constatées mais sur des simulations hypothétiques à long terme. Cette méthode théorique ne saurait satisfaire ni les politiciens, ni les médias, ni les idéologues : eux ont besoin de preuves immédiates pour mobiliser les foules ou les effrayer. Quand un tsunami ravage l’Inde ou la Thaïlande, les climatistes l’attribuent au changement climatique, ce qui est une imposture : le nombre des victimes ne croît pas en raison de la température, mais parce que l’augmentation de la population et les prix des terrains constructibles ont conduit les plus pauvres à s’installer sur des terres qui furent toujours inondables. Pareillement, lorsque certains glaciers reculent, (tous ne reculent pas), et que des ours blancs font retraite (en réalité, leur nombre total augmente parce qu’on ne les chasse plus), les climatistes y voient la preuve du réchauffement : l’IPCC, plus prudent, attribue ces phénomènes à des épisodes locaux de sécheresse et rappelle (ce que les climatistes ne veulent pas entendre) que les prévisions des climatologues valent pour 2100, pas pour la semaine en cours. Climatisme et climatologie Le climatisme, en ne distinguant plus entre la connaissance et l’idéologie, nuit à la cause qu’il prétend défendre : ses excès suscitent un front de refus chez ceux qui ne voient dans le changement climatique qu’une mascarade pseudo-scientifique et, en vérité, une manœuvre purement politique contre l’industrialisation de la planète et contre le capitalisme. Lorsqu’une pasionaria de l’anti-capitalisme, la Canadienne Naomi Klein, publie un ouvrage intitulé Le capitalisme contre le climat, où elle exalte un retour à la vie simple des Indiens Cheyenne et la croissance zéro, elle ne peut que renforcer la suspicion des peuples pauvres comme celle des partisans du progrès économique. Les Chinois ou les Indiens sont en majorité persuadés – une théorie du complot inversé – que le climatisme est une idéologie occidentale pour bloquer leur développement qui, en grande partie, reste fondé sur le charbon. À la conférence de Paris de décembre 2015, les dirigeants de ces deux pays, mais aussi de tous les autres pays pauvres, signeront probablement un vague Traité sur la diminution des émissions de gaz à effet de serre, par courtoisie envers leurs hôtes français. Puis ils n’en tiendront aucun compte. Le gouvernement américain s’engagera aussi, mais le Traité ne sera jamais ratifié par le Sénat américain, républicain, pour qui le climatisme est un recyclage des idéologies anticapitalistes. Le gouvernement français signera, lui, avec enthousiasme parce que pays d’accueil, en quête désespérée de n’importe quel succès diplomatique, et parce qu’un traité limitant la production d’énergie par le gaz et le charbon, profitera au puissant lobby nucléaire français. Comment trancher entre l’idéologie climatiste, la climatologie comme science balbutiante, les peurs fondées et les peurs infondées ? Sommes-nous réellement à l’aube d’une catastrophe climatique et si oui, quelle en est la cause véritable ? Peut-on vraiment agir sur cette cause en supposant qu’on la connaisse et qu’on la maîtrise ? Ou devrait-on s’en référer au poète François Villon, constatant, en 1461, que les hivers ne sont plus ce qu’ils étaient et écrivait «mais où sont les neiges d’antan… ?» La position la plus raisonnable sur le sujet me semble celle de l’économiste français Roger Guesnerie. Considérant que l’on ne sait pas grand-chose sur le changement climatique, sur ses causes réelles, sur ses inconvénients (voire ses avantages) supposés, sur sa chronologie ni sur le rôle effectif du dioxyde de carbone, il suggère – par précaution – d’instaurer une taxe mondiale sur le carbone qui inciterait progressivement à diversifier les sources de l’énergie indispensable au développement économique : si cette taxe est modeste, elle sera acceptable et applicable par tous. Le seul inconvénient de cette proposition est d’être rationnelle, non idéologique, quasiment consensuelle, donc inacceptable par les climatistes comme par les anticlimatistes. L’ironie ultime de cette controverse climatiste, c’est qu’en 2100, nous serons peu nombreux parmi les combattants et commentateurs présents, pour vérifier l’exactitude des pronostics, en admettant même que l’on sache jamais pourquoi ce satané climat change tous les jours. On envisagera plutôt que tous aujourd’hui se trompent : au rythme de l’innovation scientifique et technique, rien ne promet que l’économie et les sources d’énergie seront identiques à celles d’aujourd’hui. Telles sont les grandeurs et faiblesses du prophétisme : l’avenir nous échappe, mais nous ne le saurons jamais. — Sur le web.
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Copenhague, le 18 décembre 2009 – Il ne reste que quelques heures de négociations pour les chefs d’État et de gouvernement rassemblés à Copenhague. À moins d’un miracle, la perspective d’obtenir un accord équitable, ambitieux et juridiquement contraignant qui permette de maintenir l’augmentation des températures sous la barre des 2° C paraît totalement condamnée. Attention au greenwashing ! Ce qui se profile à Copenhague a des allures de désastre total. Les chefs d’Etat semblent venus pour la photo de famille et ne se priveront pas de communiquer à tour de bras sur leurs louables intentions, les efforts entrepris… « Il faut dire la vérité aux gens : la conférence de Copenhague va droit dans le mur. Les promesses non tenues des pays riches siphonnent les négociations. Copenhague va mettre le monde sur la voie d’une augmentation des températures de plus de 3°C, déplore Pascal Husting, directeur général de Greenpeace France. Les leaders de ce monde sont incapables d’accomplir la mission que leur ont confiée des millions de citoyens : boucler un accord international équitable, ambitieux et juridiquement contraignant qui permette de maintenir l’augmentation des températures sous la barre des 2° C. » Exit le traité juridiquement contraignant, on part sur une déclaration politique. Les chefs d’Etat sont prêts à se contenter d’une déclaration politique, semblable à celles qu’ils prononcent à l’issue de chaque sommet du G8. Il n’y a aucune certitude sur le caractère légalement contraignant du texte qui devra être négocié en 2010. Des objectifs de réduction à mille lieux des préconisations des scientifiques. Échec total et général sur l’un des piliers de la lutte contre les changements climatiques : les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les engagements des pays en développement à réduire la croissance de leurs émissions de gaz à effet de serre sont obstrués par le monde industrialisé. Finances : tous d’accord sur les besoins mais… personne ne veut payer On risque d’aboutir seulement à un chiffre concernant les besoins de financements des pays en développement à long terme (post-2012). L’accord sur les financements pour les trois prochaines années (dits les « fast-track ») constituent le pourboire. Personne n’est prêt à payer l’addition… Protection des forêts : une coquille vide… Le mécanisme de réduction des émissions de gaz à effet de serre liées à la déforestation et la dégradation forestière (connu sous l’acronyme REDD), sera une coquille vide si aucun objectif de réduction de la déforestation à 2020 n’est réintégré dans le texte, et si les pays industrialisés ne précisent aucun montant concernant les financements publics qu’ils devront débloquer pour atteindre cet objectif à 2020. La seule chose qu’il reste à faire… Seuls des engagements plus ambitieux sur les points suivant peuvent sauver aujourd’hui l’accord de Copenhague : – des réductions drastiques des émissions en accord avec la science ; – une clarification des sources de financements pour les pays en développement ; – un mandat et un calendrier stricts, entérinés par une décision de la COP, pour un accord juridiquement contraignant dans la voie de négociation du protocole de Kyoto et dans le voie de la Convention Climat.
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COMMUNIQUÉ DES CLIMATO-RÉALISTES Ubu fait toujours recette. Le gouvernement vient d’annoncer un plan pour supprimer les chaudières individuelles au fioul « d’ici la fin du prochain quinquennat », sous le prétexte que le kilowattheure produit par une chaudière au fioul génère 300 grammes de CO2, contre 274 pour le propane et 234 pour le gaz naturel. Sont concernés selon Les Echos du 15/11/2018, 3,4 millions de foyers, qui sont de l’aveu même de l’Ademe, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, « des maisons rurales, peu rénovées et occupées par des ménages à faible revenu ». On ne connaît pas encore le détail de ce plan, mais déjà il est possible de citer quelques faits têtus. Tout d’abord, ce même gouvernement a encouragé jusqu’au 1er juillet dernier l’acquisition de chaudières au fioul à condensation par des crédits d’impôt. Ensuite, le fioul est actuellement l’énergie la moins chère, en dehors du bois et du gaz naturel. Problème, selon FioulReduc, une plateforme de distribution de fioul, 43% des foyers se chauffant au fioul ne sont pas raccordés au réseau GRDF de gaz naturel. Et pour cause : il n’existe que dans les zones urbaines ! Quant au bois, il a l’inconvénient majeur (sauf sous forme de granulés) d’émettre des particules fines en quantité et de les disséminer sur d’importantes superficies via les fumées. En outre, affirmer, comme on le fait si souvent, que le chauffage au bois est neutre du point de vue du CO2 (en poussant, l’arbre a absorbé autant de CO2 qu’il en produira lors de sa combustion) relève du sophisme : un arbre met plus de dix ans à pousser et il est brûlé en quelques dizaines d’heures ! Toutes les autres énergies sont beaucoup plus coûteuses : l’électricité revient à 17 centimes d’euros par KWh (en émettant 180 g de CO2 selon le site Picbleu.fr, un portail sur l’habitat durable et écologique : l’électricité n’est pas uniquement d’origine éolienne ou nucléaire), le gaz propane entre 12 et 14 centimes, contre à peine plus de 9 pour le fioul. Ne parlons pas des panneaux solaires et autres chauffages par pompes à chaleurs, extrêmement coûteux à l’installation pour être efficaces toute l’année). Dès lors la question se pose de savoir s’il est raisonnable de consacrer un budget public important pour inciter des ménages à acquérir un mode de chauffage très légèrement moins émetteur de CO2 mais dans la plupart des cas beaucoup plus onéreux, alors même que la France est d’ores et déjà l’un des pays développés les moins émetteurs au monde de CO2 avec moins de 1% des émissions mondiales ? Pour adhérer à l’Association des Climato-réalistes, remplissez le formulaire d’adhésion (téléchargeable ici) et renvoyez le avec votre chèque à l’adresse suivante :
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1. Neutralisation du ministère de l’Environnement Action de Greenpeace lors du sommet international de la Convention sur la diversité biologique, Rio de Janeiro. Mars 2016. ©Greenpeace / Daniel Beltrá Avant même son élection, le nouveau président avait annoncé qu’il supprimerait le ministère de l’Environnement. Les nombreuses critiques l’ont contraint à renoncer à ce projet, mais il n’en a pas moins réussi à totalement démanteler le ministère. Tout d’abord, il a nommé à sa tête un avocat d’affaires, Ricardo Salles. Alors qu’il était secrétaire à l’environnement de l’État de São Paulo, il a été condamné pour fraude administrative au profit de compagnies minières, et a déclaré que le changement climatique est un problème « secondaire ». Ensuite, le président Bolsonaro a adopté une flopée de mesures et de décrets visant à affaiblir le ministère de l’Environnement en le privant, à petit feu, de ses moyens d’action. 2. Liquidation des territoires autochtones Manifestation du peuple munduruku à Brasilia pour exiger la démarcation de leurs terres. Avril 2018. © Christian Braga / MNI Lors de ses 100 premiers jours au pouvoir, J. Bolsonaro a commencé à mettre à exécution ses promesses de campagne, à savoir en finir avec la démarcation des terres indigènes et ouvrir ces dernières à l’exploitation minière, agricole et forestière. Il a privé la Fondation nationale de l’Indien (FUNAI) de sa responsabilité de délimiter les territoires indigènes, la transférant au ministère de l’Agriculture. Teresa Cristina, à la tête de ce ministère, a déclaré être « favorable au développement de l’agro-négoce sur les terres indigènes ». Selon la FUNAI, 115 territoires indigènes étaient en attente d’être démarqués au début de l’année. Ces mesures mettent en péril la forêt amazonienne, où se situent la plupart des territoires indigènes, et aggravent la détresse des peuples autochtones et les violences qu’ils subissent. Les terres indigènes, qui représentent 13 % du territoire brésilien, constituent un rempart contre la destruction de la forêt : seulement 2 % de la déforestation de la forêt tropicale a lieu à l’intérieur des territoires autochtones. Lire l’appel des peuples indigènes du monde entier à protéger la nature. 3. Bazardage de la forêt amazonienne Lors de la visite du président Bolsonaro à Jérusalem, les activistes de Greenpeace lui ont envoyé un message avec cette banderole de 140 mètres carrés, déployée juste en face de son hôtel : « Arrêtez de détruire l’Amazone ». Avril 2019. © Greenpeace Le président, tout comme ses ministres, ne cessent de répéter dans les réunions internationales que le Brésil va ouvrir encore davantage ses forêts à tous types d’industries. Il a par exemple proposé à D. Trump un partenariat pour explorer l’Amazonie. Cela serait non seulement illégal mais, en outre, irait à l’encontre de la souveraineté du Brésil puisque les zones protégées et les terres indigènes, qui appartiennent aujourd’hui à l’État, pourraient tomber aux mains d’une poignée d’entreprises étrangères. 4. Autorisation en masse de pesticides dangereux Déforestation dans le biome du Cerrado, adjacent à l’Amazonie, pour faire place aux plantations de soja. Juin 2017. © Marizilda Cruppe / Greenpeace En à peine trois mois, le nouveau gouvernement a autorisé l’utilisation de 121 nouveaux pesticides – un record (à titre de comparaison, 13 pesticides avaient été autorisés sur toute l’année 2010). Or 41 % de ces substances sont classées comme très toxiques ou extrêmement toxiques. La majeure partie de ces pesticides sont utilisées pour les cultures du maïs ou du soja, qui servent ensuite à alimenter le bétail, au Brésil mais aussi dans le monde entier, et notamment en Europe (37 % du soja importé dans l’UE vient du Brésil). Ainsi, même si certains de ces pesticides sont interdits en Europe car trop dangereux, ils pourraient bien se retrouver directement ou indirectement dans nos assiettes. La politique de sape environnementale de J. Bolsonaro sert les intérêts des industriels qui l’ont fait élire, au détriment de la santé de la population brésilienne, des droits des peuples autochtones et de la préservation de la biodiversité. Alors que la déforestation est repartie à la hausse au Brésil, l’ouverture des territoires autochtones et des forêts aux industriels ne présage rien de bon non plus pour le changement climatique. C’est aussi le climat mondial qui porte le deuil.
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On ne s’ennuie jamais avec le président Trump ! Il n’a peut-être pas encore mis en œuvre tout ce qu’il avait promis à ses électeurs, mais il a réussi à faire que les nouvelles de là-bas deviennent bien plus croustillantes. Au bord de la procédure de destitution, rescapé du lynchage médiatique, pris en chasse par la meute des sénateurs voyous du parti républicain, le président américain a brisé trois tabous institués par ses prédécesseurs ; il a mis fin à la grande peur du changement climatique, il a déchiré les traités commerciaux transpacifique et transatlantique, et il a miné l’OTAN. Trois victoires qui vaudraient à n’importe quel président une place très spéciale dans les livres d’histoire. Avant sa victoire électorale imprévue, l’Occident fonçait droit vers le Meilleur des Mondes, dans le sillage des États-Unis, avec l’Europe occidentale en première ligne. Les traités commerciaux étaient censés en finir avec la démocratie et imposer la gouvernance par les plus grosses multinationales. Le programme transhumaniste avait été bricolé pour nous embarquer dans l’audacieux projet de reconfigurer complètement l’Homo sapiens. Notre vie devait incessamment se précipiter dans le pire : plus de dépenses, parce que se chauffer sans pétrole coûterait plus cher, des revenus en baisse, parce que plus d’immigration fait dégringoler les salaires, et toujours plus de précarité pour les travailleurs. Trump a renversé la vapeur, le train US vers l’enfer a été détourné. Le train européen reste sur son erre mais sans le moteur US. La France a célébré le mariage nécrophile d’un cadavre avec un homme de son sexe (les cadavres en auraient donc l’usage) en présence de l’ex-président François Hollande. Une telle mascarade païenne contre l’ordre humain naturel serait devenue normale dans le monde entier, mais Trump … est arrivé. Après Trump, cet acte tordu restera comme un raccourci de ce qui aurait pu advenir selon le Nouvel Ordre mondial. Et Trump a fait toutes ces choses magnifiques au lendemain de son pèlerinage aux sources de la foi. Il est allé à la rencontre des gardiens des deux mosquées. Il a marché jusqu’à la plus grande église de la chrétienté, celle du Saint Sépulcre. Il est allé jusqu’au Mur juif ; Il a eu une audience privée avec le pape. Après quoi, il est allé taquiner les chefs d’État européens, il est allé affronter leur hostilité. Le tout avant de rentrer dans sa capitale, pour se retrouver à nouveau encerclé par la meute. Indépendant, ne se laissant manipuler par personne, Donald Trump est le premier président américain en exercice à s’être rendu au Saint Sépulcre. Cette grande église, édifiée une première fois par la reine Hélène, mère de l’empereur Constantin au IVème siècle, puis reconstruite par la reine croisée Melisende au XIIème siècle, abrite les sites de la Crucifixion, de la Mise au Tombeau et de la Résurrection du Christ. Les Croisades avaient été déclenchées pour ce site, et sa libération du joug des infidèles avait été le vœu le plus cher et le plus beau rêve des chevaliers étincelants dont les noms Godefroy de Bouillon, Tancrède, Richard Cœur de Lion, ne sont pas complètement tombés dans l’oubli. D’habitude, les hommes d’État US gardent leurs distances avec le Saint Sépulcre. Ils se précipitent au Mur Occidental juif, pour des séances de photos qui leur rapporteront de bons votes juifs ou des soutiens sonnants et trébuchants. Trump a commencé son pèlerinage en Terre sainte par l’Église, et il avait rencontré les patriarches latin et orthodoxe ; c’est seulement après cette démarche qu’il est redescendu jusqu’au Mur. Qui plus est, il a refusé que Netanyahou l’accompagne, comme il le lui avait demandé. « Le Mur n’a rien à voir avec l’État d’Israël, il fait partie de Jérusalem Est, de la Palestine », ont dit ses hommes aux officiers israéliens. Sa visite à Jérusalem Est et à Bethléem n’avait pas été soumise au ministère des Affaires étrangères israélien ni au gouvernement israélien. Il par conséquent rendu définitivement visible le fait que pour lui l’Église est plus importante, et que malgré son attitude positive avec les juifs, il n’est nullement leur larbin aux ordres. Son audience avec le pape, à Rome, était empreinte de dignité et de sincérité. Le Président et le Pape ont eu un long entretien privé, et c’est seulement après qu’il s’est mis en route pour ses rencontres politiques avec les dirigeants de l’OTAN.
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Les émissions de CO2 devraient atteindre des niveaux record en 2023 À cause de l’épidémie de Covid-19, les investissements financiers liés aux énergies propres ont été trop faible. Résultat : les émissions de CO2 ne devraient cesser d’augmenter et atteindre des niveaux record en 2023. Les émissions mondiales de CO2, source première du réchauffement, devraient atteindre un niveau jamais vu d’ici 2023 et continuer à croître par la suite, au vu de la trop faible part que les plans de relance liés au Covid-19 consacrent aux énergies propres, met en garde mardi l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Vers un record des émissions en 2023 ? Les États ont débloqué des sommes sans précédent pour affronter la pandémie, mais à peine 2 % sont allées à ce jour à la transition en faveur des énergies propres, a calculé l’AIE dans une analyse des plans de relance et de leur impact énergétique. À ce stade, l’essentiel des 16 000 milliards de dollars de mesures fiscales annoncées est allé dans les dépenses sanitaires et le soutien d’urgence aux entreprises et ménages. Quelque 2 300 milliards ont été consacrés à la relance économique, dont 380 milliards liés à des projets énergétiques « durables ». Conséquence : « au vu des prévisions actuelles de dépenses publiques, les émissions de CO2 sont parties pour atteindre des niveaux record en 2023 et continuer à croître les années suivantes ». Lire aussi : Une grande partie de la forêt amazonienne émet désormais du CO2 au lieu d’en absorber « Depuis le début de la crise du Covid-19, de nombreux gouvernements ont dit combien il était important de mieux reconstruire, pour un avenir plus sain, mais beaucoup doivent encore joindre les actes à la parole », relève le directeur de l’AIE, Fatih Birol. « Non seulement l’investissement dans les énergies propres place le monde loin du chemin de la neutralité carbone en milieu de siècle, mais il ne parvient pas non plus à prévenir un nouveau record d’émissions », déplore-t-il. Fossé Nord-Sud Les fonds, publics et donc aussi privés, manquent. Selon les calculs faits par l’AIE et le FMI mi-2020, 1 000 milliards de dollars d’investissement vert additionnel par an et sur trois ans (efficacité énergétique, électrification, réseaux…) permettraient de soutenir à la fois la reprise et la création de « 9 millions d’emplois », dans le respect de l’accord climat de Paris. À ce jour, les mesures adoptées devraient entraîner 350 milliards de dollars de dépenses supplémentaires annuelles, de 2021 à 2023 : c’est mieux qu’avant le Covid, mais pas suffisant. La tendance est particulièrement alarmante dans les pays en développement et émergents, où, par exemple, le rebond de la demande électrique trouve sa réponse dans le charbon plutôt que le solaire ou l’éolien. Ces régions affichent à peine 20 % des investissements nécessaires à leur décarbonation, selon le rapport, qui craint un « fossé grandissant » avec les pays riches. Ainsi « de nombreux pays ratent aussi les opportunités qu’ils pourraient tirer de l’essor des énergies propres : croissance, emplois, déploiement des industries énergétiques du futur », regrette Fatih Birol, qui en profite pour rappeler l’engagement des pays du Nord à l’égard du Sud. À la COP21 à Paris en 2015, ils se sont engagés à fournir au moins 100 milliards de dollars annuels de financements climatiques, un montant « plancher » et une promesse de plus de dix ans. Un outil de suivi des plans de relance Avec la crise du Covid-19, l’AIE veut, avec cet outil de suivi des plans de relance (« Sustainable Recovery Tracker »), aider les gouvernements à mesurer l’impact de leur action. Ce bilan actualisé est aussi publié en vue du G20 des ministres de l’Environnement et de l’Energie qui se déroulera du 22 au 23 juillet à Naples. Plus de 800 mesures dans 50 pays ont été passées au crible, consultables sur le site de l’Agence. Basée à Paris, l’AIE a été créée par l’OCDE en 1974 afin de s’assurer de la sécurité énergétique mondiale, conseillant notamment les pays riches. En mai, l’institution, qui surveille aussi les émissions de gaz à effet de serre issues de l’énergie (soit la majorité des émissions totales), avait frappé les esprits en publiant sa feuille de route pour la neutralité carbone mondiale à horizon 2050. Conclusion majeure : il faut abandonner tout nouveau projet d’exploration de combustibles fossiles (pétrole, gaz, charbon). Une route « étroite mais encore praticable, si nous agissons maintenant », a redit Fatih Birol mardi.
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Avec l'augmentation des niveaux de dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère, les plantes stockent plus de carbone par la photosynthèse. C'est ce que nous apprennent aujourd'hui les chercheurs. Mais ils notent que cette augmentation est loin de suffire à compenser nos émissions de gaz à effet de serre. Les plantes se nourrissent en partie du dioxyde de carbone (CO2) présent dans notre atmosphère. C'est pourquoi les scientifiques considèrent les forêts comme d'importants puits de carbone, capables de stocker du CO2 sur un temps plus ou moins long. Avec les sols, elles retiennent environ un tiers de nos émissions de carbone. Certains y voient ainsi même un pilier de la lutte contre le réchauffement climatique anthropique. C'est dans ce cadre que la question a été posée : avec l'augmentation des niveaux de CO2 atmosphérique, les plantes capturent-elles plus de carbone qu'elles ne le faisaient par le passé et si oui, à quel point ? Des chercheurs du Lawrence Berkeley National Laboratory (Berkeley Lab, États-Unis) répondent aujourd'hui par l'affirmative à la première partie de la question. Ils concluent même, concernant la seconde partie de la question, à une augmentation de la photosynthèse -- qui consomme le CO2 -- de 12 % entre 1982 et 2020. En quantité de CO2 supplémentaire retirée de notre atmosphère, cela fait 12 milliards de tonnes. Sachant que tout le carbone extrait de l'atmosphère par photosynthèse n'est pas stocké dans les écosystèmes. Une grande partie est en effet ensuite relâchée dans l'atmosphère par la respiration desdites plantes. Mais les chercheurs assurent qu'il existe un lien direct entre l'augmentation de la photosynthèse et l'augmentation du stockage mondial du carbone. Un effet loin de compenser les émissions de gaz à effet de serre Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs, comme cela avait déjà été le cas pour des études précédentes, se sont appuyés sur les données de plus de 500 tours micrométéorologiques réparties dans le monde ainsi que sur des images satellites. Mais si la méthode permet d'intégrer au résultat un nombre de feuilles supplémentaires, par exemple, elle ne rend pas compte d'une possible augmentation de l'efficacité de chaque feuille à absorber du CO2 sous les nouvelles conditions de concentration atmosphérique. Les chercheurs ont donc examiné près de trois décennies d'estimation des puits de carbone qu'ils ont comparées ensuite aux prédictions des images satellites et aux modèles d'échanges de carbone entre l'atmosphère et la terre. C'est ainsi qu'ils concluent avec une certaine confiance à une augmentation de la photosynthèse de 12 % depuis le début des années 1980. Pourtant, cette augmentation, si conséquente soit-elle, est loin de compenser la quantité de CO2 que nous rejetons dans l'atmosphère. En 2020, nos émissions avaient atteint les 34 milliards de tonnes. Pour 2021, les experts s'attendent à des émissions de 39 milliards de tonnes. Et les chercheurs soulignent que rien ne dit pour combien de temps encore les forêts continueront de nous rendre ce précieux service de ralentir le réchauffement climatique anthropique. Ils s'attendent même à une saturation. Dont ils ignorent encore à quel moment elle interviendra et dans quelle mesure. Les plantes ralentissent-elles vraiment le changement climatique ? La capacité des forêts à fixer une partie du CO2 atmosphérique est l'une des entrées essentielles des modèles de changement climatique. Mais une étude suggère que cette capacité aurait pu être surévaluée, notamment concernant les forêts subtropicales et tropicales. La faute à des sols trop pauvres en nutriments. Article de Nathalie Mayer paru le 10/03/2017 Les arbres de nos forêts ont la capacité à fixer une partie du CO2 atmosphérique. Du CO2 qui après assimilation leur permet de grandir. Et d'en capturer un peu plus pour grandir encore plus. De quoi, prédisent les modèles, nous protéger en partie des méfaits du changement climatique. Mais selon une étude australienne, les choses pourraient s'avérer un peu plus compliquées. Pendant trois ans, des chercheurs de l'université occidentale de Sydney ont exposé une forêt d’eucalyptus à une atmosphère très riche en CO2. Les concentrations ont atteint les 550 ppm contre quelque 400 ppm dans l'atmosphère actuelle. Et si l'activité de photosynthèse a bien été dopée -- de l'ordre de 19 % --, cela n'a eu aucune conséquence sur la croissance des arbres. Certaines forêts moins gourmandes en CO2 que d’autres Les travaux menés sur des forêts en milieu tempéré pourtant montrent, dans des circonstances similaires, une croissance augmentée de 23 %. Les eucalyptus, quant à eux, ne semblent fixer le carbone ni dans leur bois, ni dans leurs tiges, ni dans leurs feuilles. Une situation qui s'inverse toutefois avec un apport de phosphore. La croissance enregistrée est alors de plus 35 % ! La conclusion des chercheurs australiens : les forêts subtropicales ou tropicales -- soit quelque 30 % des forêts de notre planète --, qui se développent sur des sols relativement pauvres, auront besoin d'un supplément de nutriments pour, à l'avenir, tirer profit d'un surplus de CO2 dans l'atmosphère, à l'image de ce dont sont capables les forêts européennes ou américaines. En attendant, il va peut-être falloir revoir les modèles du changement climatique... L’absorption du CO2 par les arbres aurait-elle été sous-estimée ? Article de Marie-Céline Jacquier, paru le 21/10/2014 En absorbant le CO2, les plantes limitent sa quantité dans l'atmosphère. Cet effet bénéfique pour le changement climatique est bien connu mais il aurait été sous-estimé jusqu'à présent dans les modélisations du cycle du carbone au niveau mondial, selon une nouvelle étude. Que les plantes vertes, en absorbant le dioxyde de carbone (CO2), ce gaz à effet de serre, affectent la composition de l'atmosphère, voilà qui n'est pas une information nouvelle. Mais mesurer précisément leur impact n'est pas facile et impose de bien comprendre comment le carbone est absorbé puis retenu. Ce gaz entre dans les plantes grâce aux stomates présents au niveau des feuilles. Puis le gaz peut rejoindre progressivement les chloroplastes, les organites cellulaires qui réalisent la photosynthèse. Ce trajet du CO2 est appelé « diffusion dans le mésophylle », le mésophylle étant le parenchyme chlorophyllien constituant la partie interne de la feuille. Lorsque la plante meurt, ce carbone peut se retrouver dans le sol. Cette contribution des plantes à la fixation du CO2 atmosphérique a fait l'objet d'une nouvelle étude parue dans les Pnas. Dans cet article, les scientifiques ont analysé la lente diffusion du CO2 dans les feuilles, avec une attention particulière au mésophylle et aux autres tissus internes. Ils en ont conclu que les quantités de gaz absorbées au niveau mondial seraient supérieures aux estimations faites jusqu'à présent. Ils estiment qu'entre 1901 et 2010 la quantité de carbone absorbée serait de 1.057 milliards de tonnes et non 915 milliards de tonnes, soit 16 % de plus que prévu. Or, sur cette période, les modèles globaux auraient surestimé la quantité de carbone atmosphérique d'environ 17 %. L'absorption réalisée par les plantes expliquerait donc cette différence. Pour l'un des auteurs de l'article, Lianhong Gu du Oak Ridge National Laboratory aux États-Unis, « il y a un décalage de temps entre les scientifiques qui étudient des processus fondamentaux et ceux qui modélisent ces processus sur un modèle à grande échelle. Cela prend du temps pour que les deux groupes se comprennent les uns les autres ». Moins de CO2 que prévu... mais peu d’impact sur les températures D'après cet article, on aurait donc surestimé la quantité du CO2 disponible dans l'atmosphère et sous-estimé l'absorption par les plantes à cause d'une mauvaise prise en compte de la diffusion du CO2 dans les feuilles. La courbe de concentration du CO2 atmosphérique a commencé à augmenter rapidement à partir de 1950. Le CO2 étant un gaz à effet de serre, l'estimation des quantités réellement présentes dans l'atmosphère est importante pour prévoir le climat futur. Or, si ce travail permet de mieux préciser le modèle du cycle du carbone au niveau terrestre, d'après d'autres scientifiques, il n'aurait pas d'impact sur les prévisions de réchauffement climatique. Par conséquent, la nécessité de limiter les émissions de gaz à effet de serre ne doit pas être remise en cause. Ainsi, la réduction de la consommation des transports ou la recherche de sources d'énergies alternatives au charbon ou au pétrole restent d'actualité. --- Découvrez Fil de Science ! Chaque vendredi, dès 18h30, suivez le résumé des actualités scientifiques de la semaine, décryptées pour vous par les journalistes de Futura. ---
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L’Allemagne, les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et l’Union européenne lancent une initiative historique avec l’Afrique du Sud, le Partenariat international pour une transition énergétique juste. Les gouvernements de l’Afrique du Sud, de l’Allemagne, des Etats-Unis d’Amérique, de la France et du Royaume-Uni, ainsi que l’Union européenne, ont annoncé aujourd’hui le lancement d’un nouveau Partenariat pour une transition énergétique juste, ambitieux et de long terme, pour appuyer les efforts de décarbonation de l’Afrique du Sud. Ce partenariat a pour objectif d’accélérer la décarbonation de l’économie sud-africaine, en mettant l’accent sur le système électrique, pour aider le pays à atteindre les objectifs ambitieux en matière d’émissions fixés dans sa contribution déterminée au niveau national actualisée. Il mobilisera un engagement initial de 8,5 milliards de dollars pour la première phase de financement, grâce à différents mécanismes comprenant des subventions, des prêts concessionnels, des investissements et des instruments de partage des risques, notamment pour associer le secteur privé. Il est prévu que le partenariat permette d’éviter jusqu’à 1 à 1,5 gigatonne d’émissions au cours des vingt prochaines années et aide l’Afrique du Sud à abandonner le charbon et à accélérer sa transition vers une économie à faibles émissions et résiliente face aux changements climatiques. Le Président Cyril Ramaphosa, chef d’Etat de l’Afrique du Sud, a fait part de son soutien à cette déclaration : "L’Afrique du Sud salue l’engagement pris dans la Déclaration politique de soutenir la mise en oeuvre de sa contribution déterminée au niveau national révisée, qui traduit l’effort ambitieux de notre pays pour soutenir la lutte contre les changements climatiques au niveau mondial. Nous espérons que ce partenariat à long terme pourra servir de modèle pertinent de soutien des pays développés aux pays en développement dans le domaine de l’action pour le climat, reconnaissant l’importance d’une transition juste vers une société sobre en carbone et résiliente face aux changements climatiques, qui favorise l’emploi et améliore les conditions de vie." Boris Johnson, Premier ministre du Royaume-Uni, a salué cette annonce : "Ce partenariat changera la donne et sera un exemple de la façon dont les pays peuvent travailler ensemble pour accélérer la transition vers des énergies et des technologies propres et vertes. Si nous voulons atteindre notre objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, il est indispensable d’abandonner le charbon au niveau mondial. Le Royaume-Uni est déterminé à travailler avec l’Afrique du Sud et nos autres partenaires pour favoriser une transition juste et équitable permettant l’abandon du charbon." Joseph R. Biden, Président des Etats-Unis d’Amérique, a ajouté : Les Etats-Unis annoncent, avec l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l’Union européenne, un nouveau partenariat avec l’Afrique du Sud pour l’aider à mener plus rapidement la transition vers une économie fondée sur les énergies propres. L’Afrique du Sud est actuellement l’émetteur le plus important en Afrique, en raison de sa forte dépendance au charbon pour la production d’électricité. En fermant les centrales à charbon sud-africaines plus tôt que prévu, en investissant dans des solutions de production d’électricité propre pour la population du pays et en favorisant une transition équitable et solidaire dans le secteur du charbon sud-africain, nous menons à bien l’engagement pris par les partenaires du G7 en Cornouailles d’accélérer la transition menant à l’abandon du charbon dans les pays en développement." Emmanuel Macron, Président de la République française, a déclaré : "Ce nouveau partenariat mobilise un soutien très significatif pour l’ambitieux projet de décarbonation de l’Afrique du Sud en faveur d’une transition énergétique juste. Il bénéficiera de la coopération ancienne entre la France et l’Afrique du Sud dans le cadre de l’action de l’Agence française de développement. Et nous espérons qu’il deviendra la norme pour mettre en place d’autres partenariats de ce type à l’avenir. La France se tient prête." Angela Merkel, Chancelière de la République fédérale d’Allemagne, a déclaré : "Je me réjouis que l’Allemagne participe à ce partenariat important avec l’Afrique du Sud et que nous puissions partager notre expérience en matière de transition juste. Nous sommes déterminés à soutenir la décarbonation de la production électrique de l’Afrique du Sud ainsi que le développement de nouvelles possibilités économiques pour les populations touchées." Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission européenne, a indiqué : "Ce partenariat est une première mondiale et pourrait devenir un modèle de soutien à une transition juste dans le monde entier. En unissant nos forces, nous pouvons accélérer l’élimination progressive du charbon dans les pays partenaires, tout en soutenant les populations vulnérables qui dépendent du charbon. Permettre une transition juste est une priorité pour l’UE, tant en son sein que dans les pays étrangers." Réaliser cette ambition aura des effets sur les communautés et les travailleurs du secteur minier. Le partenariat reconnaît qu’il est important d’appuyer les efforts déployés par l’Afrique du Sud pour mener une transition juste qui soutienne les travailleurs et les groupes vulnérables qui seront touchées, en particulier les mineurs du secteur du charbon, les femmes et les jeunes, au cours de l’évolution de l’économie sud-africaine. Il oeuvrera à identifier des possibilités de financement des évolutions techniques innovantes et des investissements, y compris s’agissant des véhicules électriques et de l’hydrogène vert, afin de permettre la création d’emplois verts et de qualité. L’annonce faite aujourd’hui est un exemple puissant d’action menée grâce à une coopération internationale entre une économie émergente et des partenaires internationaux pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. Le partenariat est ouvert à d’autres pays souhaitant apporter une contribution financière, donnant ainsi un nouvel élan à la transition vers des énergies propres de l’Afrique du Sud. La déclaration politique publiée ce jour marque le début d’un processus. Les dispositions opérationnelles du partenariat seront élaborées en détail au cours des mois qui viennent.
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Depuis dix ans, l'histoire d'Under The Pole s'écrit à quatre mains. Celles de Ghislain Bardout et de sa femme, Emmanuelle Perié-Bardout. Mais aussi de leurs enfants, âgés de 4 et 8 ans, qui les suivent d'un océan à l'autre dans leur quête d'exploration. Le couple s'est rencontré sur les expéditions polaires de Jean-Louis Etienne, connu pour être le premier à atteindre le Pôle Nord en 1986. Depuis, ils sillonnent les océans à travers un programme d'exploration sous-marine mêlant sciences, documentaires, éducation et innovation. Leurs travaux ont permis de découvrir plusieurs espèces de poissons, mais aussi d'identifier le corail le plus profond au monde, niché à 172 mètres de profondeur au large de la Polynésie. Leur film On a dormi sous la mer(réalisé par Vincent Pérazio), a été diffusé en novembre lors du Festival international de film d'aventures de La Rochelle. Il revient sur leur dernière aventure : la création d'une capsule spéciale pour dormir sous l'eau et aller plonger à leur guise pour étudier les fonds marins. Un rêve d'enfant et une prouesse technologique. Avant de repartir pour trois mois en Polynésie, L'Express a profité d'un court séjour des explorateurs à Paris pour interroger Ghislain Bardout. Au menu : quête d'aventure, réchauffement climatique, et enjeux scientifiques. L'Express : Comment est né le projet Under The Pole ? Ghislain Bardout : Je suis de formation ingénieur énergéticien. Ma femme, elle, est marin, skipper. Elle a travaillé dans les régions polaires comme navigatrice sur un bateau de charter. Puis, elle a commencé à travailler avec Jean-Louis Etienne à partir de 2004. On s'est rencontrés dans le cadre d'une plongée sous-marine, et je suis moi aussi allé travaillé avec Jean-Louis Etienne, comme assistant. C'est comme ça qu'on est rentrés de plain-pied dans le milieu des expéditions. Concrètement, l'idée de monter nos propres expéditions a germé dans notre esprit en juillet 2007. À l'époque, on faisait une mission au pôle Nord sur la banquise avec Jean-Louis Etienne. Cela a été un révélateur. Aller au pôle Nord et y plonger, c'était un vieux rêve et on s'est rendu compte qu'il y avait un potentiel faramineux. L'idée était de montrer l'univers polaire, l'envers du décor. C'est un milieu qu'on ne voit jamais, et on souhaitait le montrer dans toute sa diversité, toute sa splendeur. Ce projet a finalement vu le jour en 2010. C'était vraiment une pure expédition à la base. Une mission qui nécessite des moyens humains, techniques, logistiques exceptionnels. Finalement ça a été une belle réussite. On a ramené des images qui ont fait le tour du monde parce qu'elles n'existaient pas. C'était un peu l'objectif du projet que de créer une archive de ce qu'était la banquise sous-marine. Ça reste un milieu en voie de disparition, et c'était déjà le cas il y a dix ans. Devant cette réussite, ça nous a mis le pied à l'étrier. Derrière on a envisagé de continuer avec d'autres missions dans la même fibre. Vous partez en expédition avec vos deux enfants. Certains vous appellent même "les nouveaux Cousteau"... Le fait de vivre ça en famille, ça remonte à l'origine du projet. On s'est dit : ces expéditions nous font rêver, on croit en notre projet, mais si on se lance, on le fait en famille. Parce que sinon, il n'y a pas de vie de famille. On savait que si on voulait faire des expéditions, la seule solution était de le faire en famille. Et plus tard, quand les enfants ont eu l'âge de venir avec nous, ça paraissait normal. C'est quelque chose qui fait partie de l'ADN d'Under The Pole. Mais ce n'est pas une contrainte. C'est une richesse, une force parce que ça amène beaucoup d'humanité. Chacun devient grand frère, grande soeur, tonton sur le bateau. Et je pense que ça contribue aussi à une certaine ambiance sur le bateau. D'autant que, avec l'âge, ils deviennent curieux. Ils ont envie de voir les coraux ou la faune marine. Ce sont des sujets qu'ils s'approprient peut-être plus rapidement que des enfants qui ont une vie plus classique, on va dire, parce que ce sont des sujets du quotidien pour eux. Quand on est sur le bateau avec les scientifiques, les sujets de blanchissement des coraux, de biodiversité, de réchauffement climatique, sont des thématiques dont ils entendent parler fréquemment. Et pour lesquelles ils vont nécessairement se poser des questions. Peu de personnes ont eu la chance, au cours de leur vie, de pouvoir observer de tels milieux. Pouvez-vous nous raconter ce que ça fait de plonger en profondeur dans des zones comme l'Arctique ?
true
Par la rédaction de Contrepoints. Vous êtes l’un des huit auteurs de « Climat : 15 vérités qui dérangent », un ouvrage qui paraît ces jours-ci. Quel est votre objectif en publiant ce livre ? Notre objectif est de rouvrir le débat sur le rôle de l’homme dans l’évolution du climat. Depuis vingt ans, le groupe d’experts des Nations unies sur le climat — le GIEC — certifie que la Terre se réchauffe. « Depuis dix-sept ans, la Terre ne se réchauffe pas », vient pourtant de concéder le président du GIEC, au détour d’une interview (The Australian, 22 février 2013). Aucune organisation soumise au principe de réalité ne survivrait à un tel aveu. Imperturbable, le GIEC poursuit ses travaux. Une étude vient d’être publiée, qui indique que 97% des scientifiques sont convaincus par la thèse du réchauffement anthropique… Cet échange régulier de statistiques et de pétitions au sein de la communauté scientifique du climat, où l’on se canarde à coup de prix Nobel, en dit long sur l’état du débat. Il existe des centaines de scientifiques de haut niveau qui approuvent, quels que soient leurs motifs, les conclusions du GIEC ; et des milliers qui les rejettent. Conclusion ? Il faut admettre que la science du climat est balbutiante et que les conclusions définitives relèvent, à ce stade, de l’idéologie. Combien, parmi les modèles du GIEC, avaient prédit l’arrêt du réchauffement que nous connaissons depuis une quinzaine d’années ? Aucun, pas un seul. Et nous parlons pourtant de prédictions à 5 ou 10 ans, dans le même temps que le GIEC vous parle tranquillement du climat qu’il fera dans 100 ans. La modestie s’impose. Quand un débat ne peut être tranché en raison, c’est qu’il manque en fait. La cinquième vérité de votre livre collectif stipule : « Le GIEC dénigre, calomnie et entrave la liberté d’expression de ceux qui ne partagent pas ses thèses ». Pouvez-vous nous donner quelques exemples ? Prenons le cas de la Belgique. Le TECLIM, centre de recherche du vice-président belge du GIEC, ne supporte pas que sa parole soit contestée. Aucune contradiction publique ne peut être portée aux travaux du GIEC, en Belgique, sans que le TECLIM n’intervienne pour disqualifier son auteur. Tous les moyens sont bons pour faire taire les critiques : courrier de dénonciation aux employeurs, délation, pétition contre l’un de leurs collègues au seul motif de son scepticisme (voir la pétition en bas de cet article), « spamming » du secrétariat d’un prof sceptique, intimidation d’un autre pour le dissuader de participer à une conférence, etc. La mise en œuvre de tels procédés, la plupart en fraude de la loi pénale, révèle à la fois le sentiment d’impunité des mandarins du TECLIM, et leur manque de confiance intellectuelle : quelle est cette vérité qui a besoin de tant de vilénies ? Y a-t-il d’autres exemples, dans l’histoire, de cette instrumentalisation de la science par le politique ? Assurément le lysenkisme, qui désigne la soumission, en URSS, de la science biologique à la vision politique que s’en faisaient le savant T.D. Lysenko et ses acolytes. Cette soumission eut pour résultat l’effondrement de la science biologique et de l’agriculture soviétiques. Des dizaines de scientifiques « dissidents » furent écartés de leurs fonctions, au seul motif qu’ils s’étaient opposés à la science officielle. Comme l’explique le biologiste russe Z.A. Medvedev dans son livre The Rise and Fall of T.D. Lysenko (New York, Anchor Books, 1971), il est normal que surgissent en science de fausses théories, qui ne sont que l’autre nom de nouvelles hypothèses, en attente d’être confrontées à l’expérience. Toutefois, pour que de telles théories s’imposent durablement, deux conditions doivent être réunies, poursuit Medvedev : le fanatisme de leurs partisans, et le monopole public dont ils jouissent. Le lysenkisme prospéra tant que dura le soutien d’État dont il bénéficiait. Il en ira de même de la science du GIEC. Quel conseil donneriez-vous aux scientifiques sceptiques qui hésitent encore à « sortir du bois » ? De le faire sans attendre, en ne s’abaissant pas aux attaques personnelles, tout en se montrant intransigeants sur le respect de la légalité et des libertés académiques à leur égard. Votre douzième vérité est la suivante : « La presse ne traite pas de la problématique du réchauffement climatique avec tout le recul critique, l’objectivité et l’impartialité qu’on est en droit d’attendre ». Un exemple ? Un exemple personnel : après un débat télévisé sur le climat, un caricaturiste était venu me trouver pour m’expliquer à quel point il était consterné par ma prestation. L’avait affligé le fait que j’ose mettre en doute la parole du vice-président du GIEC, qui n’avance pas le plus petit fait qui n’ait été dûment pesé et mesuré. Moi qui ne suis même pas scientifique. Que j’ai pu tenter d’avancer maladroitement quelques arguments relevant de ma compétence éventuelle en épistémologie ne l’intéressait absolument pas : la Science avait parlé, il ne restait qu’à applaudir. De nombreux journalistes sont face à la science comme dans l’expérience de Stanley Milgram : l’apparence de la science suffit à leur faire perdre leurs moyens critiques. Si l’on vous dit que la Terre se réchauffe, puis le contraire, il y a un problème. Ne craignez-vous pas de subir vous-même des attaques, de la part des partisans du GIEC ? Inévitablement. Dans son livre sur les « Marchands de doute », l’universitaire américaine Naomi Oreskes explique que les sceptiques sont soit financés par l’industrie, soit en recherche de publicité personnelle, soit des scientifiques âgés, soit des idéologues ultralibéraux, soit dans l’erreur, soit qu’ils ont été façonnés par la Guerre froide, soit qu’ils ont déjà défendu les cigarettiers, etc. Il est difficile pour de ne pas choir dans l’une de ces catégories. Pour ma part, et dans l’attente qu’un chèque d’EXXON ou de la CIA ne me parvienne enfin, ce sera probablement « ultralibéral ». Votre critique du GIEC est-elle liée à votre « ultralibéralisme » ? Tout d’abord, je récuse cette étiquette. Je suis un libéral critique, plus proche dans de nombreux domaines des gauches anglo-saxonnes ou scandinaves que de la plupart des droites continentales. De plus, ces considérations sont radicalement étrangères à mon analyse du GIEC, qui procède d’un désir de vérité.
fake
La pêche électrique est officiellement interdite dans les eaux françaises depuis ce mercredi, dans l'attente de l'interdiction européenne qui ne prendra effet qu'en 2021. Le règlement européen du 25 juillet 2019 qui "met fin, à compter du premier juillet 2021 à la dérogation actuellement en vigueur permettant l'usage du chalut électrique dans les eaux de la mer du Nord", entre en vigueur "dans les eaux sous souveraineté française à compter du 14 août 2019", a indiqué ce mercredi le ministère de l'Agriculture dans un communiqué. Ce règlement permet en effet aux États membres de décider l'interdiction immédiate de la pêche électrique dans les eaux sous leur souveraineté, jusqu'à 12 miles marins des côtes (soit 22,2 km au large des côtes françaises). "Comme le gouvernement s'y était engagé", rappelle le ministère, le préfet de la région Normandie qui a autorité sur la réglementation des pêches en mer du Nord a pris un arrêté en date du 25 juillet pour "rendre effective cette interdiction dans les eaux françaises concernées, pour tous les navires, dès le 14 août 2019 et jusqu'à la date de la généralisation de cette interdiction dans l'ensemble des eaux européennes". La pêche électrique consiste à envoyer depuis un chalut des impulsions électriques dans le sédiment pour y capturer des poissons vivant au fond des mers. Elle est interdite en Europe depuis 1998, mais la Commission européenne permettait sa pratique depuis 2006 dans le cadre d'un régime dérogatoire exceptionnel. Jugée dévastatrice pour la faune et les fonds marins, elle est peu usitée en France au contraire des Pays-Bas qui en sont les principaux partisans en Europe. Or, un droit historique (antérieur à la politique commune des pêches) permet aux pêcheurs néerlandais de pêcher dans les eaux territoriales françaises entre 6 à 12 miles. À l'issue d'un long cheminement, un accord avait été trouvé en février entre les négociateurs du Parlement européen et des États membres pour interdire cette pratique à partir de l'été 2021. Cet accord a été entériné par le Parlement européen mi-avril, et par le Parlement français en mai.
true
Le premier est évidemment la hausse globale de la température (de l’atmosphère ainsi que des océans). Cette modification en entraîne de nombreuses dans son sillage : Dérèglements climatiques Le climat "devient fou". Sécheresses anormales dans certaines régions du globe, pluies diluviennes entraînant des inondations dans d’autres, augmentation de la fréquence des ouragans et tempêtes tropicales en sont de nombreuses manifestations. Certaines régions connaissent un refroidissement, tandis que d’autres un réchauffement. Elévation du niveau de la mer On a pu observer une augmentation de 10 à 20 centimètres du niveau au cours du 20ème siècle. Fonte des glaciers Lorsqu’on observe les photos du Kilimandjaro depuis quelques décennies, pas besoin d’avoir un doctorat en météorologie pour constater que le glacier fond inexorablement. Accentuation du phénomène "El Nino" El Nino, ce courant côtier partant du Pérou et de l’Équateur, ne cesse de prendre de l’ampleur et ses conséquences sur la faune (il coupe l’apport en nourriture des eaux du sud) et le climat (déviation de la trajectoire des tempêtes tropicales, déplacement des masses nuageuses vers l’est) en font de même. Modification de la répartition géographique de la faune et de la flore Les scientifiques constatent que certaines espèces animales et végétales ont tendance à migrer vers le nord. Une équipe de scientifiques suivent les vols migratoires des oiseaux (le STOC) a, par exemple, mis en évidence que les routes migratoires se sont déplacées de 100 km vers le nord, en seulement 20 ans. Réchauffement des océans Le réchauffement des océans influence également l’augmentation de leurs niveaux, vu que l’eau chaude est moins dense que l’eau froide. Sans s’attarder sur ces causes, ces faits sont indiscutables et augurent des défis qui attendent l’humanité entière si le phénomène continue à s’amplifier.
true
Voici ce que nous enseignent les dernières données de Copernicus sur le changement climatique. A l’échelle mondiale, ce mois de janvier a été le sixième le plus chaud, avec des températures de plus de 0.2 degrés Celsius au-dessus de la nouvelle moyenne 1991-2020*. Si l’on regarde la carte des températures on peut voir qu’il a fait bien plus froid à certains endroits et plus chaud à d’autres. En Norvège, Suède et Russie ils ont connu l’hiver le plus froid depuis janvier 2010. Dans le village de Leirflaten en Norvège les températures étaient 10 degrés en dessous des normales de saison le mois dernier. A Athènes, les dix premiers jours de l’année ont été les plus chauds si l’on compare avec le record de températures d’il y a 160 ans. Prenons maintenant les précipitations : on peut voir que le temps était plus humide que la moyenne en Italie et le long de la côte Adriatique. Et en Espagne, ils ont eu beaucoup plus de neige et de pluie que la moyenne dans le Centre et l’est du pays. Cet hiver a été exceptionnel pour les stations de ski à travers l’Europe. Il y a eu beaucoup plus de neige que d’habitude et presque aucun touriste à cause des restrictions liées au coronavirus. **A long terme, la grande préoccupation des stations de ski porte sur le réchauffement climatique. Aujourd'hui, les stations travaillent avec des scientifiques pour trouver les moyens les plus intelligents de préparer l’avenir. Notre équipe s'est rendue dans les Alpes, à 1.300 mètres d'altitude pour en savoir plus.** Elle a rencontré des scientifiques spécialistes du climat. Ils travaillent en lien avec les stations de ski pour trouver le meilleur moyen d’organiser les pistes alors que la planète se réchauffe d’année en année. Cette année, l'enneigement est exceptionnel alors pourquoi se préoccuper à ce point du manque de neige ? "On parle de changement climatique, de manque de neige, et pourtant, on en a beaucoup à ce moment-là. Il faut bien ne pas confondre les tendances avec les variabilités. On peut avoir des tendances qui vont vers l'augmentation de température tout en ayant une variabilité au sein de la même saison ou encore plus entre différentes saisons avec des hauts et des bas," explique Carlo Carmagnola, projet ClimSnow Météo France. On sait que les secteurs à 1000 mètres, c'est fini. Il faut regarder les choses en face. On ne peut pas se battre partout. Marc Oboussier Directeur des stations du Vercors Les stations de ski essayent déjà de répondre à la question du climat en diversifiant leurs activités dans les stations de basse altitude où l’enneigement n’a été que de quelques jours l’année dernière. Le directeur des stations du Vercors Marc Oboussier explique cette transition :"On sait que les secteurs à 1000 mètres, c'est fini. Il faut regarder les choses en face. On ne peut pas se battre partout. Damer, importer de la neige -la dessus les gens sont clairs. Mais là, c'est aussi un site d'été. Il y a des routes goudronnées. On peut faire du ski à roulettes dessus, donc il y aura une compensation. Et ce site est très recherché l'été." La question est de savoir dans quoi investir et où et sur ce point la nouvelle application ClimSnow peut offrir une perspective scientifique. Elle est déjà utilisée dans plus de 70 stations de ski en France. Elle leur propose des projections climatiques détaillées pour les 30 prochaines années. "Chaque massif des Pyrénées des Alpes est traité individuellement, et au sein de chaque massif, on prend en compte explicitement la pente d'orientation et l'altitude, avec huit orientations différentes, plusieurs pentes différentes et également des altitudes qui marchent par bandes de 300 mètres," explique Carlo Carmagnola. Des traîneaux équipés de roues ClimSnow peut concevoir différents scénarios climatiques avec ou sans neige artificielle. Une donnée essentielle pour éclairer des investissements stratégiques qui mettent des décennies à porter leurs fruits. "Est ce qu'on va aller vers une consolidation de ces activités, c'est-à-dire stabiliser un peu et sécuriser notre manteau neigeux ? Ou est ce qu'on va tout bonnement laisser faire et partir sur tout autre chose ? La question est là. Aujourd'hui, c'est les climatologues qui vont y répondre," détaille Cédric Frémond, directeur général des stations de ski de la Drôme. Heureusement, certaines activités montrent leur résistance aux effets du changement climatique comme celle des chiens de traîneau. Quand il n’y a pas de neige, les traîneaux sont équipés de roues et les chiens sont tous aussi désireux de s’amuser quelle que soit la météo. "On peut adapter toutes nos activités, que ce soit en baptême, que ce soit en initiation. On peut proposer de l'activité toute l'année avec des roues, avec des patins ou en skis, ou à pied," explique Maxime Allard, musher. *NDLR : La période de référence pour les données climatiques Copernicus vient de changer de 1981-2010 à 1991-2020 pour la mettre en conformité avec les recommandations de l'Organisation météorologique mondiale et pour garantir que la période de référence reflète notre climat actuel.
true
Maplecroft, société d’analyse des risques mondiaux basée à Bath en Grande-Bretagne, vient de publier, pour ses clients du monde de l’entreprise, son Atlas 2015 du changement climatique, incluant les conséquences prévisibles sur l’environnement et la sécurité alimentaire. « Contrairement aux décideurs politiques qui préfèrent souvent ignorer ou politiser la science et la recherche, préférant des objectifs à court terme, le commerce mondial et l’armée considèrent maintenant le changement climatique comme un impératif crucial dans la gestion des risques », déclare James Allan, responsable de l’Environnement chez Maplecroft. « L’identification des points chauds du futur aidera les organisations et les gouvernements dont l’approche est proactive, à prendre des décisions stratégiques. » "Multiplicateur de menaces" L’Atlas fournit des données comparées de risque dans 198 pays à travers 26 thèmes distincts, dont la vulnérabilité au changement climatique et la sécurité alimentaire, les émissions, les services écosystémiques, les catastrophes naturelles et la réglementation. Il constate une combinaison inquiétante entre la vulnérabilité au changement climatique et l’insécurité alimentaire, qui amplifie les risques de conflits et de rébellions dans trente-deux pays, dont le Bangladesh, l’Éthiopie, l’Inde, le Nigeria et les Philippines. Ses conclusions font écho à celles des rapports récents publiés par le Pentagone qui a identifié le climat comme un « multiplicateur de menaces », aggravant les risques de conflits et de troubles. Le GIEC et l’ONU prévoient des baisses de rendement allant jusqu’à 50 % pour les produits de base tels que le riz, le blé et le maïs à certains endroits au cours des trente-cinq prochaines années en raison des impacts du changement climatique. L’Index de vulnérabilité de Maplecroft (CCVI), évalue la sensibilité des populations, l’exposition physique du pays, et la capacité du gouvernement à s’adapter au changement climatique au cours des trente prochaines années. Le Bangladesh (1er pays le plus à risque), la Sierra Leone, le Soudan du Sud, le Nigeria, le Tchad, Haïti, l’Éthiopie, les Philippines, la République centrafricaine et l’Érythrée sont les dix pays confrontés aux plus hauts niveaux de risque, tandis que les économies de croissance du Cambodge (12), de l’Inde (13), du Myanmar (19), du Pakistan (24) et du Mozambique (27) figurent également dans la catégorie « risque extrême ». L’agriculture traditionnelle pointée du doigt Une des caractéristiques communes à ces économies, identifiée par l’Atlas, est une forte dépendance à l’agriculture, avec 65 % de la population active combinée employée dans le secteur, et 28 % de la production économique globale basée sur les revenus agricoles. Maplecroft indique que « les conditions météorologiques changeantes ont déjà un impact sur la production alimentaire, la pauvreté, la migration et la stabilité sociale, autant de facteurs qui augmentent considérablement le risque de conflits et d’instabilité dans des États émergents fragiles. » Il conviendrait ici d’interroger la notion d’« émergent » ! Dans les années 1980 ce terme désignait des « terres d’opportunités », où les entreprises multinationales pouvaient envisager d’investir. Lors du forum de Davos 2013, un nouveau groupe de pays émergents est apparu : les BENIVM (Bangladesh, Éthiopie, Nigeria, Indonésie, Vietnam, Mexique), d’où l’intérêt, pour les investisseurs, d’y avoir une visibilité sur les risques. En 2013, à Davos, le Nigeria, traditionnellement critiqué pour son instabilité, sa corruption et ses conflits ethniques violents, était apparu comme le prochain Eldorado de la mondialisation, mais le Nigeria est classé quatrième pays le plus à risque dans l’Atlas, à cause de la sécheresse généralisée et de l’insécurité alimentaire qui ont contribué à créer les conditions socio-économiques ayant conduit à l’émergence de Boko Haram et à l’insurrection violente dans le Nord-Est du pays. L’insécurité alimentaire et la volatilité des prix des denrées alimentaires ont également été identifiés comme des déclencheurs du Printemps arabe - en particulier en Égypte et dans le conflit syrien actuel. Avec une personne sur quatre encore sous-alimentée en Afrique sub-saharienne, les impacts du changement climatique rendront encore plus difficile pour les gouvernements de la région d’améliorer la sécurité alimentaire et de réduire les tensions. C’est maintenant que tout se joue… La communauté scientifique ne cesse d’alerter sur le désastre environnemental qui s’accélère et s’aggrave, la population est de plus en plus préoccupée, et pourtant, le sujet reste secondaire dans le paysage médiatique. Ce bouleversement étant le problème fondamental de ce siècle, nous estimons qu’il doit occuper une place centrale et quotidienne dans le traitement de l’actualité. Reporterre est un exemple rare dans le paysage médiatique : totalement indépendant, à but non lucratif, en accès libre, et sans publicité. Le journal emploie une équipe de journalistes professionnels, qui produisent chaque jour des articles, enquêtes et reportages sur les enjeux environnementaux et sociaux. Nous faisons cela car nous pensons que la publication d’informations fiables, transparentes et accessibles à tous sur ces questions est une partie de la solution. Vous comprenez donc pourquoi nous sollicitons votre soutien. 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true
Les modèles du Met Office suggèrent qu’un nouveau record de chaleur est probable dans les 5 prochaines années. Prises individuellement, les années allant de 2020 à 2024 devraient évoluer dans une fourchette comprise entre +1,06°C et +1,62°C au-dessus de la période préindustrielle. Il y aurait donc largement de quoi faire tomber le record de 2016. Le Met Office a publié sa prévision de température globale pour la période 2020-2024. Les modélisations sur 5 ans sont conçues à partir de la connaissance de l’état actuel du climat et de la variabilité pluriannuelle des océans. L’année la plus chaude jamais observée est 2016, mais les dernières prévisions basées sur les modèles informatiques du Met Office suggèrent qu’un nouveau record annuel est probable dans les cinq prochaines années. Prises individuellement, les années allant de 2020 à 2024 devraient évoluer dans une fourchette comprise entre +1,06°C et +1,62°C (intervalle de confiance de 90%) par rapport aux conditions préindustrielles (c’est-à-dire la moyenne des températures entre 1850 et 1900). L’année 2015 a été la première où la température moyenne globale a dépassé 1,0°C au-dessus de la période préindustrielle. Lors de l’année record de 2016, l’anomalie a atteint +1,16°C. Entre 2020 et 2024, il y a un risque, certes faible (moins de 10% de chances) de voir une année excéder +1,5°C, l’objectif le plus ambitieux de l’Accord de Paris. Il faudrait pour cela des conditions propices : un événement El Niño majeur, un contexte de réchauffement des températures dans le Pacifique et pas de grosse éruption volcanique. La température moyenne (et non les années prises individuellement) calculée sur l’ensemble de la période 2020-2024 se situerait entre +1,15°C et +1,46°C, avec une prévision centrale de +1,3°C au-dessus du niveau préindustriel. Anomalies de température mondiale par rapport à 1850-1900 à partir de trois ensembles de données de températures : HadCRUT (Met Office) ; GISTEMP (NASA) et NOAA ; prévisions du Met Office pour 2020 et pour la période 2020-2024. Sur les cinq dernières années (2015-2019) les observations (HadCRUT4, NASA et NOAA) montrent une anomalie moyenne de +1,09°C, ce qui constitue la période de cinq ans la plus chaude jamais enregistrée. Ci-dessous, le tableau des anomalies observées et prévues par rapport à la moyenne 1850-1900 et par rapport à 1981-2010 (base souvent utilisée pour comparer les résultats des différentes archives climatiques). Pour l’année 2020, le Met Office prévoit que la température moyenne mondiale se situera entre +0,99°C et +1,23°C, avec une estimation centrale de 1,11°C au-dessus de la période préindustrielle (1850–1900). Sans le concours d’El Niño, l’année qui débute devrait être encore une année très chaude, proche du niveau de 2019. La plupart des régions du globe devraient connaître une élévation des températures dans les années à venir et les modèles de prévision du Met Office suggèrent un réchauffement accru au-dessus des terres, en particulier les parties nord de l’Europe, de l’Asie et de l’Amérique du Nord. Les conditions actuelles relativement fraîches dans l’Atlantique Nord devraient se réchauffer, ce qui pourrait amplifier la hausse du thermomètre en Europe. Les modèles semblent en revanche indiquer des conditions plus froides dans l’océan Austral. Les prévisions anticipent un réchauffement planétaire continu, largement imputable à la persistance de niveaux élevés de gaz à effet de serre. Cependant, d’autres changements dans le système climatique, y compris des changements à plus long terme dans l’oscillation décennale du Pacifique (PDO) et l’oscillation multidécennale de l’Atlantique (AMO), contribuent également, d’après le Met Office. Contrairement aux rapports du GIEC qui visent davantage le long terme, les projections décennales du Met Office sont basées sur l’état réel du climat au moment où elles sont établies. Ceci est réalisé en initialisant les modèles avec les toutes dernières observations du système climatique, les changements du forçage radiatif dus aux gaz à effet de serre, les aérosols et la variabilité solaire. Les prévisions ne capturent pas tous les pics et tous les creux de température, car la prévisibilité de phénomènes comme El Niño et La Niña se limite au plus à un an à l’avance. La variabilité naturelle est prise en compte dans les paramètres qui servent à établir la prévision mais la complexité du système climatique rend la tâche très difficile. Les calculs n’incluent pas les événements imprévisibles, tels qu’une grande éruption volcanique, qui provoquerait un refroidissement temporaire. Les prévisions sur cinq ans sont donc à prendre avec prudence. Sur les 50 dernières années, les tests rétroactifs du Met Office montrent une corrélation de 0,63 dans la distribution mondiale de la température de surface sur les années 2 à 5 de la prévision. Les prévisions du Met Office (en bleu ci-dessous) se situent entre le milieu et l’extrémité supérieure de la plage simulée par les modèles CMIP5 qui n’ont pas été initialisés avec des observations (ombrage vert sur la figure ci-dessous). À moins d’une éruption volcanique importante ou d’un retour très soudain à des conditions PDO ou AMO négatives (qui pourraient temporairement refroidir le climat), le rythme du réchauffement s’annonce soutenu. Température mondiale par rapport à la période 1850-1900. En noir : observations (Met Office Hadley Centre, GISS and NCDC). En bleu : prévisions du Met Office pour 2018-2022. En vert : prévisions de 22 modèles du Coupled Model Intercomparison Project phase 5 (CMIP5) non initialisées par rapport aux observations. Source : Met Office.
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Décrochage du portrait du président Macron, "pompiers pyromanes" d'Oxfam ou "barbecue de la colère" des policiers... Les mécontentements écologistes ou sociaux se sont cristallisés ce vendredi en une multitude d'actions symboliques et visuelles, rivalisant pour attirer l'attention des nombreux médias présents à Biarritz pour le G7. Tour d'horizon des actions menées. Les organisations impliquées dans le "contre-sommet" se sont montrées les plus actives, à l'image d'ANV-COP21 et de son pendant basque Bizi !, dont des militants ont décroché de la mairie d'Irissarry (à 40 km de Biarritz) le portrait présidentiel, à quelques centaines de mètres d'une gendarmerie. L'ONG assure qu'il s'agit du 128e portrait d'Emmanuel Macron dérobé par ses militants cette année, pour dénoncer les "beaux discours" du président sur l'urgence climatique, jamais suivis "d'actions concrètes" selon eux. ANV-COP21 a d'ailleurs prévu une "marche des portraits" d'Emmanuel Macron dimanche à Bayonne, avec certains de ses images décrochées dans toute la France et emballées. Dans le département voisin des Landes, des dizaines de militants ont bloqué pendant une heure une usine Monsanto, géant de la chimie racheté par l'Allemand Bayer, à l'initiative d'Attac, des Amis de la Terre, de la Confédération paysanne et sa branche basque ELB, de Bizi ! et du syndicat basque LAB. Ils ont déployé des banderoles "vos profits = nos cancers" et un camion a déversé de la terre devant l'entrée de l'usine, à Peyrehorade, pour "dénoncer l'impunité dont jouissent les multinationales et exiger un plan de sortie des pesticides". Oxfam a de son côté organisé un rendez-vous des "pompiers pyromanes" dans Biarritz même, mais en dehors des "zones de protection" du centre-ville. Sept figurants portant chacun une grosse tête en papier mâché à l'image d'un dirigeant du G7 ont essayé d'éteindre "le feu des inégalités". La lutte contre les inégalités est le thème du sommet, avec de (faux) lance-flammes. "Les inégalités minent nos sociétés. Ceux qui prétendent s'y attaquer doivent cesser de les alimenter. Ils sont des pompiers pyromanes. Il est temps d'être courageux et d'agir", a commenté sur Twitter Cécile Duflot, directrice générale d'Oxfam France qui assistait à cette action. Comme d'autres ONG, Oxfam a boycotté vendredi un rendez-vous à l'Élysée entre des représentants de la société civile et Emmanuel Macron. "Depuis des mois, la discussion avec la présidence française a été difficile", a expliqué Cécile Duflot, directrice générale d'Oxfam France. Emmanuel Macron "a annulé trois rendez-vous dont le dernier à la dernière minute. Alors l'idée de couronner cette discussion très difficile par une mise en scène 'façon potiche' des ONG à l'Élysée, c'était quand même un peu soit maladroit, soit méprisant". L'ONG ONE a elle voulu attirer l'attention sur la lutte "contre la première des inégalités, celle entre femmes et hommes" en faisant réaliser, dans le sable humide d'une plage de Biarritz à marée basse, les dessins format XXL des visages de Trump, Merkel, Macron et consorts, sous l'oeil intrigué des surfeurs et des touristes. En fin de journée, à quelques heures du coup d'envoi du sommet, des syndicats de police invitaient les médias à un "barbecue de la colère", près de Biarritz, pour dénoncer l'épuisement dans les rangs et l'accumulation des heures supplémentaires. Plus de 13 000 policiers et gendarmes sont mobilisés à Biarritz et dans sa région pour encadrer le G7 et le "contre-sommet". Or la crise des gilets jaunes, avec ses milliers de manifestations et ses débordements violents, a déjà mis les effectifs à rude épreuve depuis neuf mois, estiment des syndicats de policiers.
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Doit-on s'attendre à un effet boule de neige ? La liste des élus qui mènent la fronde contre les phytosanitaires s'allonge. Ce mardi, la maire d'une commune de la métropole bordelaise a annoncé avoir pris un arrêté pour interdire les pesticides à proximité des habitations et des espaces publics. À Parempuyre, une commune périurbaine de quelque 8200 habitants, la maire socialiste Béatrice de François vient de prendre un arrêté interdisant "formellement" les produits phyto-pharmaceutiques "à moins de 100 mètres de toute habitation ou espace public", selon le texte daté du 21 août. La préfecture a la possibilité de contester l'arrêté. Dans la journée de mardi, le tribunal administratif de Rennes a suspendu un arrêté anti-pesticides également pris par Daniel Cueff, le maire de la petite ville de Langouët, dans le Finistère. En tout, une vingtaine d'autres élus ont interdit l'usage des pesticides sur une partie de leur commune. Mais, contrairement à l'arrêté pris par le maire de Langouët, celui de Béatrice de François vise seulement "les produits phytopharmaceutiques de synthèse. C'est-à-dire que cet arrêté autorise encore les produits en agriculture biologique", détaille-t-elle à 20 Minutes. Le texte pris par la maire de Parempuyre vise aussi bien les bailleurs qui utilisent des pesticides pour l'entretien des espaces verts communs que les agriculteurs et viticulteurs. "Cela s'inscrit dans une démarche globale plus vaste qui touche à la santé publique, la sécurité alimentaire et la conversion à l'agriculture biologique", a résumé la maire Béatrice de François. LIRE AUSSI >> Pourquoi les maires prennent des arrêtés anti-glyphosate illégaux Dans une interview donnée à 20 Minutes, la maire de Parempuyre a expliqué que l'arrêté était passé au "contrôle de légalité lundi" et que, désormais, "la préfecture a jusqu'à deux mois pour éventuellement s'y opposer". "Mais en attendant, il est applicable", fait-elle savoir. Béatrice de François avait pris un arrêté similaire à celui du maire de Langouët en janvier, mais qui avait été censuré par le préfet "notamment parce que j'y interdisais tous les produits phytopharmaceutiques sans distinction" relate-t-elle à 20 Minutes. En autorisant les produits bio, Béatrice de François espère que son arrêté ne soit pas attaqué en justice. L'arrêté de Parempuyre évoque notamment "la carence" du ministère de la Transition écologique "dans l'obligation" qui lui est faite de "protéger les riverains des zones traitées par des produits phytopharmaceutiques". La municipalité fait valoir qu'il existe sur la commune de "nombreuses habitations et d'espaces publics à moins de 20 mètres d'exploitations agricoles" utilisant des produits phyto-pharmaceutiques. "Nous espérons que le gouvernement ira plus loin en interdisant les pesticides sur le territoire national et en mettant des financements pour aider les agriculteurs à se convertir au bio", a ajouté la maire Béatrice de François. Le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) a, quant à lui, dit attendre que "l'arrêté soit validé". "Les viticulteurs ne comprennent pas cette décision", d'autant plus que "la période des traitements est terminée et ne recommencera qu'après les prochaines élections" municipales, a-t-il commenté.
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"45 degrés, zéro engagement". Au lendemain d'une journée de canicule exceptionnelle qui a vu des records absolus de température, Greenpeace France annonce continuer ce samedi à bloquer un cargo de soja à Sète (Hérault) pour dénoncer l'absence d'engagement du gouvernement sur les causes du réchauffement climatique. Des activistes de Greenpeace bloquent depuis vendredi les grues de déchargement du quai d'un cargo transportant du soja et ont déployé une banderole de 15 mètres sur laquelle on peut lire "Elevage industriel = déforestation". Ils ont peint sur la coque du navire le message "45 degrés, zéro engagement". "Quand parlera-t-on enfin des causes et pas uniquement des conséquences de cette canicule ?", interroge Cécile Leuba, chargée de campagne Forêt chez Greenpeace France. "L'origine du dérèglement climatique s'explique aussi par ce qu'il se passe ici, à Sète, avec ce cargo chargé de soja, sans que notre gouvernement ne dise un mot". Derrière ce soja, explique-t-elle, "se cachent de la déforestation et des émissions massives de gaz à effet de serre qui réchauffe notre planète !". Le cargo bloqué contient 50 000 tonnes de soja, en provenance du port de Salvador au Brésil. 89 % du soja exporté par ce port provient du Cerrado, une des zones les plus détruites par la déforestation au Brésil et ces cargaisons servent principalement à nourrir des animaux d'élevage industriels, souligne l'organisation. "Au même moment au G20, Emmanuel Macron se revendique porte-étendard de l'ambition climatique, déclarant ne pas vouloir signer de communiqué final s'il ne mentionne pas l'accord de Paris", dénonce l'association de défense de l'environnement. "L'accord de Paris, il ne suffit pas de le mentionner, il faut surtout l'appliquer", souligne Cécile Leuba. "Ce sera impossible pour la France sans mettre un terme à cette déforestation importée, comme on le voit dans ce cargo, et sans réduire sa production de viande, d'oeufs et de produits laitiers et opérer la transition vers un élevage écologique". La déforestation et l'élevage représentent 12 et 14,5 % des émissions de GES mondiales. "Autre manque de courage politique du gouvernement", selon l'association": l'accord de libre-échange avec le Mercosur qui vient d'être conclu par l'Union européenne et "détériorera encore plus les droits humains au Brésil et l'environnement".
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Décembre 2019. Scène (presque) ordinaire du monde d’avant. Sur la scène du Global Positive Forum, grande parade corporatiste où les chefs d’entreprise s’engagent tour à tour « pour un monde positif », l’astrophysicien Aurélien Barrau prend la parole. Face à lui, Christophe Itier, haut fonctionnaire au sein du Ministère de la Transition écologique et solidaire, et Dominique Louis, PDG du groupe Assystem et 397ème plus grande fortune de France, l’écoutent religieusement. Une fois n’est pas coutume, le scientifique tente de résumer, en quelques données factuelles, l’état du désastre environnemental en cours. En dix ans, les arthropodes (insectes, araignées, scorpions…) ont perdu 67 % de leur biomasse dans les prairies, rappelle-t-il notamment. « Nous sommes littéralement dans un état d’extermination massive de la vie sur Terre, ajoute-t-il. Nous sommes en guerre totale (…) Nous sommes à la fois les auteurs de ce massacre et une partie des victimes de ce massacre. » Invité à réagir à ces propos, Dominique Louis embraye en disant partager « l’urgence sur le climat, sur le réchauffement de la planète ». Et le « réchauffement climatique », « son origine, c’est essentiellement les émissions de CO2. Il faut d’abord s’attaquer à ça », poursuit-il. Réponse immédiate d’Aurélien Barrau, qui semble le seul sur scène à relever l’extrapolation tout juste opérée par son voisin. « Je ne comprends même pas pourquoi vous rabattez [cela] sur le problème du carbone. Ce que je viens d’évoquer n’a strictement rien à voir avec le réchauffement climatique, s’étonne-t-il avec gravité. Ce n’est pas le réchauffement qui est responsable de la disparition de la vie sur Terre ; ce sont les pesticides, la surpêche et la disparition des espaces de vie. » Et de conclure : « Manifestement, dans cette salle de personnes “concernées”, nous n’avons même pas encore compris quel était l’enjeu du problème. » Malgré sa durée relativement restreinte, cet échange est révélateur d’une inquiétude plus large, formulée avec insistance depuis quelques années dans certains milieux scientifiques et militants. À savoir la réduction ex nihilo de toutes les luttes environnementales au seul enjeu de l’augmentation des températures à l’échelle globale – voire à l’augmentation des seules émissions de dioxyde de carbone (CO2). Sans nier d’aucune manière l’urgence absolue de la situation sur le front climatique, faut-il considérer la focalisation sur ce seul sujet comme une erreur d’analyse ? La médiatisation croissante de la cause climatique s’est-elle faite au détriment d’autres enjeux tout aussi cruciaux ? Pourquoi certaines manifestations de la destruction globale de l’environnement – dégradation des sols, effondrement de la biodiversité, pollution atmosphérique, raréfaction de l’eau… – sont-elles longtemps restées au « second plan » ? Et surtout, est-il encore possible de corriger ce déséquilibre ? Cadrage politico-administratif… Ces questions, le chercheur Guillaume Sainteny se les étaient déjà posées il y a quelques années dans un livre fondateur, Le climat qui cache la forêt (éditions Rue de l’échiquier). Si l’enjeu climatique était « quasiment absent des politiques environnementales jusqu’aux années 1990 », ce dernier prend désormais « une importance telle qu’elle en vient non seulement à les dominer mais aussi à les escamoter, voire à leur nuire », estime dans son ouvrage le professeur en développement durable à Sciences Po Paris et à l’École Polytechnique. En cause, selon lui, une « polarisation croissante » des ONG sur l’énergie et le climat (Réseau action climat, négaWatt, The Shift Project…), une « focalisation médiatique » tout aussi exponentielle, ainsi qu’une « restructuration des administrations de l’environnement en fonction du climat ». Une brève comparaison avec l’enjeu de la biodiversité peut, de ce point de vue, permettre d’apporter quelques éclairages. Érigée comme problème public dans les arènes diplomatiques internationales à partir du forum de Washington de 1986, la protection de la biodiversité apparaît d’abord comme « une mise en avant de la perte exponentielle d’un certain nombre d’espèces, de gènes et de milieux », retrace Clémence Guimont, maîtresse de conférences en science politique à l’université Paris 1. « Avec le sommet de la Terre en 1992, peu à peu, la biodiversité devient un problème public mondial. Des politiques publiques sont aussi mises en œuvre à l’échelle locale, comme les schémas régionaux de cohérence écologique en France. » Mais malgré cet intérêt croissant, ce que les hauts fonctionnaires surnomment progressivement « la biodiv’ » se heurte à (au moins) deux obstacles de taille. « D’abord, une forme de dépolitisation de la crise de la biodiversité, conçue comme un enjeu technique auquel on pourrait répondre à travers des solutions de l’ordre de l’expertise scientifique », expose Clémence Guimont. En clair ? Pour sauvegarder une espèce ou réguler un écosystème, les gouvernement successifs privilégient des techniques d’ajustement ponctuelles comme la fauche ou le désenbrousaillage, « plutôt que d’agir sur des facteurs plus structurels comme l’artificialisation des sols, l’agriculture traditionnelle intensive, ou la construction de grandes infrastructures linéaires de transport ». Autre problème, contrairement aux indicateurs de croissance, de sécurité ou encore d’emploi, dans les administrations, « personne n’arrive à trouver la bonne formule pour quantifier les services écosystémiques ». Certes, certaines estimations voient le jour, comme en 2009, lorsque le Centre d’analyse stratégique évalue à 970 euros par an la valeur moyenne d’un hectare de forêt métropolitaine, ou encore en 2016, lorsque la Fondation pour la recherche sur la biodiversité aboutit à une valeur économique totale de la pollinisation par les insectes comprise entre 153 milliards d’euros et 422 milliards d’euros à l’échelle mondiale. Mais de façon générale, la plupart des chaînes de relation des écosystèmes (patrimoine génétique, régénération, distribution spatiale…) restent perçues comme difficiles à saisir d’un point de vue économique. En l’absence d’un consensus autour de tels leviers « utilitaristes », difficile d’ériger des cadres de réponse appropriés – du moins dans le cadre d’un État néolibéral classique, évaluant avant tout « l’efficacité » de ses dispositifs. En dépit de la création d’un Secrétariat d’État à la biodiversité en 2016 (enterré avant d’être finalement renouvelé en juillet 2020), « la biodiversité reste donc un enjeu de niche, mené par des scientifiques et des naturalistes. C’est un problème qui n’est pas considéré comme un enjeu aussi important que le dérèglement climatique ». Parallèlement, la lutte contre le dérèglement climatique trouve justement sa place aussi bien dans les médias et la recherche que dans les administrations. Au milieu des années 2000, des « marchés carbone » censés « réguler » les émissions de gaz à effet de serre des grandes entreprises voient le jour dans de nombreux pays. Des ministères ou des secrétariats d’État dédiés spécifiquement au climat se créent aux quatre coins du monde. Autre exemple cité par Guillaume Sainteny, en France, l’Agence de l’environnement de la maîtrise de l’énergie (ADEME) publie en 2008 une étude sur les « efficacités énergétiques et environnementales des modes de transport »… qui ne retient comme indicateurs que les émissions de CO2 (et non « les pollutions de l’air, de l’eau, du sol, le bruit, les impacts sur la biodiversité, etc. »). L’efficacité de tels dispositifs reste en suspens, mais la construction du climat en tant que problème prioritaire ne fait plus débat – comme en témoigneront, plus tard, les objectifs de neutralité carbone. « L’effondrement de la biodiversité et le dérèglement climatique sont deux phénomènes qui ne se manifestent pas de la même façon dans la vie quotidienne des gens » « L’effondrement de la biodiversité et le dérèglement climatique sont deux phénomènes qui ne se manifestent pas de la même façon dans la vie quotidienne des gens » Christian Amblard, chercheur au CNRS
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Réchauffement climatique. Soja, tournesol sorgho, des cultures d’avenir en Normandie En 2100, la Normandie devrait connaître les températures actuelles du Sud-Ouest. Les Prairiales ont mis en avant l’enjeu agronomique. « Comment les agriculteurs sauveront le climat ? » C’était la question posée lors des « Prairiales », le grand événement annuel des chambres d’agriculture de Normandie, qui s’est tenu, jeudi 10 juin, dans la ferme expérimentale de la Blanche Maison à Pont-Hébert (Manche). Le changement climatique est déjà à portée de champs « avec des pousses plus précoces de cultures, des récoltes avancées, des sécheresses plus nombreuses et des excès d’eau à l’automne », a rappelé Isabelle Diomard, ingénieur agronome à la Chambre régionale d’agriculture. Agriculture de conservation de sols La Normandie devrait connaître le climat du Sud-Ouest en 2100. Un contexte favorable au maïs et à de nouvelles cultures qui aiment la chaleur comme le soja, le tournesol ou le sorgho, « mais attention au besoin en eau. » Alors ? « La solution est sous nos pieds », a insisté Sarah Singla. Cette ingénieure agronome est installée dans l’Aveyron, sur une ferme qui pratique l’agriculture de conservation de sols (ACS) depuis 1980. « Pas de labour, de sol nu. L’ACS maintient la biodiversité, empêche l’érosion donc favorise la qualité de l’eau. L’azote, le sodium, le potassium et les matières actives ne finissent pas dans la rivière en cas de pluie. Mon glyphosate reste sur la parcelle. » Les sols sont plus résilients au bouleversement climatique. « Le labour a tué des régions agricoles comme la Mésopotamie autrefois grenier à blé du Moyen-Orient. » Stockage de carbone Face au défi climatique, des agriculteurs stockent du carbone. Comme Jean-François Laurent. Au sein d’un GIEE (groupement d’intérêt économique et environnemental), l’éleveur laitier de Saint-Martin-d’Aubigny (Manche) valorise 10 de ses 40 kilomètres de haies (sur 230 ha) à raison de 240 € par kilomètre et par an. Le Conseil départemental de la Manche achète ce crédit carbone pour compenser sa consommation de papier. « On n’a pas à être des spécialistes des boulons de 13 ou de la pièce d’usure, a rappelé Sarah Singla. Un cultivateur est un spécialiste de la vie du sol. »
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Pourquoi faire la pub de cet outil ? Parce que j’en suis un des auteurs, et que l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même ! Mais, outre les informations que vous pourrez trouver sur cette page, vous pouvez bien sûr (et même devez !) consulter le site internet de l’ADEME dédié au bilan carbone. Toutes les entreprises doivent-elles se soucier de leurs émissions de gaz à effet de serre ? Il est assez fréquent de penser que les émissions de gaz à effet de serre n’ont que deux grandes causes, et donc deux seules catégories de coupables : les transports et les industriels. Ainsi, un charcutier, une agence bancaire, une agence de voyages, un hôtel, ou un commissariat de police n’engendreraient pas d’émissions significatives, et un plan d’action pourrait très bien oublier ces acteurs de la vie économique ou sociale. Malheureusement la réalité est bien plus complexe. Aujourd’hui, toute activité humaine, quelle qu’elle soit, engendre directement des émissions de gaz à effet de serre, même une compagnie d’assurances ou une crèche. Il faut en outre y rajouter des émissions « indirectes », liées aux produits ou services consommés pour « faire tourner la boutique », et qui peuvent facilement être bien plus importantes que les émissions directes. Commençons par le principal de ces gaz à effet de serre, le gaz carbonique. Il s’en dégage dans l’atmosphère dès que nous brûlons un produit contenant du carbone : du charbon, du pétrole, du gaz naturel, du bois…ou encore du plastique, qui n’est rien d’autre que du pétrole transformé. Nous allons donc trouver des émissions de gaz à effet de serre : dès que l’on utilise une source d’énergie « fossile » (charbon, gaz, produits pétroliers), que ce soit pour se déplacer (en avion, en voiture, ou en bateau) ou pour se chauffer (les émissions du chauffage des logements et bureaux, en France, représentent des émissions supérieures à celles des voitures particulières), Kg équivalent carbone émis par tonne équivalent pétrole pour diverses énergies (1 tonne équivalent pétrole = 11.600 kWh = 42 milliards de Joules). Les énergies « fossiles » sont celles de gauche, du gaz naturel au coke de lignite (un charbon particulièrement riche en carbone). Pour les moyens purement électriques (hydroélectricité, éolien, nucléaire) les valeurs indiquées correspondent à la consommation de 11.600 kWh électriques. Enfin les points d’interrogation signifient que j’ai une vague idée de l’ordre de grandeur (représenté par la hauteur de la barre) mais pas de chiffres précis. Sources : ADEME, EDF lorsque l’on incinère des ordures contenant du plastique, pour produire de l’électricité en partant de combustibles fossiles (5% à 10% de l’électricité française est faite avec de tels combustibles, mais cette manière de faire représente plus de 80% en Pologne ou…..au Danemark), Source d'énergie Emissions de CO2 en g/ kWh électrique (analyse du cycle de vie) charbon 00 à 1050 suivant technologie cycle combiné à gaz 430 nucléaire 6 hydraulique 4 biomasse bois 1500 sans replantation photovoltaïque 60 à 150 éolien 3 à 22 Source : Jean-Pierre BOURDIER, La Jaune et La Rouge de Mai 2000 pour faire des matières premières (on utilise beaucoup d’énergie fossile pour produire de l’acier, du plastique, du verre, du ciment….) Matériau kg équivalent carbone par tonne produite (valeurs européennes) Acier 300 à 850 selon % de ferrailles Aluminium à partir de minerai 600 à 3.000 selon % de déchets d'alu Verre plat 400 Verre bouteille 120 Plastiques (polyéthylène, polystyrène, PCV, PET...) 500 à 1.600 Papier-carton 300 à 500 Ciment 250 Source : ADEME, 2003 dans l’agriculture, qui utilise de l’énergie (dans le tracteur), et qui engendre des émissions de gaz autres que du gaz carbonique, à travers l’élevage de ruminants (bœufs, moutons, chèvres) et l’utilisation des engrais. dans la putréfaction (par exemple la décomposition du papier en décharge), Il résulte de cette énumération que n’importe quelle activité humaine, quelle qu’elle soit, engendre des émissions directes de gaz à effet de serre, ne serait-ce qu’à travers le chauffage de ses locaux (s’il est fait au gaz ou au fioul), et des émissions indirectes, qui sont fréquemment très supérieures aux émissions directes, et qui sont « incluses » dans les produits ou services en provenance de l’extérieur et nécessaires à l’activité, même si cette dernière est tertiaire. Par exemple : il faut chauffer les locaux, et cela engendre des émissions directes (gaz ou fioul) ou indirectes (électricité, avec la remarque ci-dessus), toute activité consomme de l’électricité, qu’il faut produire ; cependant selon la compagnie qui fournit l’électricité les émissions liées à sa production peuvent varier du tout au tout, Emissions de CO2 liées à la « production » de l’électricité, en kg équivalent carbone par kWh, selon le producteur. Source : ADEME, 2003 les transports qui sont nécessaires, que ce soit pour permettre aux salariés de venir travailler, pour livrer les marchandises ou les matières premières, ou pour les déplacements des salariés pendant les horaires de travail, émettent tous des gaz à effet de serre (en fait essentiellement du CO2), car ils consomment des produits pétroliers, il a fallu bâtir les locaux occupés par l’activité, et donc fabriquer les matériaux de construction, les transporter, et les assembler, et tout cela représente une consommation de combustibles fossiles importante, donc des émissions de gaz à effet de serre, il a éventuellement fallu fabriquer les matières premières utilisées pour l’activité, et cette fabrication a engendré des émissions de gaz à effet de serre, éventuellement, il a fallu construire les machines utilisées, ce qui a aussi nécessité d’utiliser de l’énergie pour produire les matériaux, les assembler, et les transporter, il peut y avoir des réactions chimiques, de l’évaporation de certains solvants, ou des fuites de certains gaz, qui conduisent à relâcher des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, les déchets, ou les emballages des produits vendus, lors de la mise en décharge ou de l’incinération, émettent des gaz à effet de serre… Comme il n’existe pas une entreprise qui n’utilise pas de moyens de transports pour faire venir ses salariés, ou ne consomme aucun produit manufacturé, fût-ce des feuilles de papier, dont la production a conduit à des émissions de gaz à effet de serre, il n’existe pas une entreprise qui n’exerce pas directement ou indirectement une pression sur le climat futur. De ce fait, toute entreprise ou activité administrative ou associative peut légitimement s’intéresser aux émissions qu’elle engendre, directement ou indirectement. Comme le lieu d’émission des gaz à effet de serre est sans importance, toute réduction, que ce soit sur les émissions directes, ou sur les émissions induites, est bonne à prendre, et très souvent les émissions induites sont très supérieures aux émissions directes. Et, bien entendu, il n’est pas possible d’agir et d’établir des priorités autrement qu’en mesurant l’importance respective des différentes sources d’émission, directes ou indirectes. Tout le monde peut agir, et ce n’est qu’avec la mesure qu’il est possible de savoir quelles sont les marges de manœuvre et où elles se situent. Dans cet esprit, j’ai contribué à la mise au point, entre mi-2000 et fin 2003, pour le compte de l’ADEME et de la Mission Interministérielle pour l’Effet de Serre, d’une méthode permettant d’estimer à la fois les émissions directes et les émissions indirectes de gaz à effet de serre de toute activité industrielle ou tertiaire, intitulée le « Bilan Carbone ». Cet intitulé désigne tout à la fois : une méthode de comptabilisation des émissions de gaz à effet de serre, compatible avec l’initiative GHG Protocol, un tableur Excel prêt à l’emploi pour effectuer le calcul des émissions, comparer entre elles les émissions d’une année sur l’autre, et évaluer le potentiel de diverses actions de réduction, le manuel d’utilisation du tableur le document décrivant la mise au point de la méthode, qui explique notamment comment ont été choisies les valeurs par défaut utilisées dans le logiciel et les sources utilisées. L’esprit général de la démarche est de partir de données facilement disponibles dans l’entité examinée pour parvenir à une bonne évaluation des émissions directes ou induites de l’activité. Principe général de la méthode L’esprit général de la méthode est de prendre en compte tous les flux physiques qui concernent votre activité (flux de personnes, d’objets, d’énergie) et de leur faire correspondre les émissions de gaz à effet de serre qu’ils engendrent. Cela étant, la plupart du temps, les émissions de gaz à effet de serre ne se mesurent pas. Ce qui se mesure, c’est la concentration en gaz à effet de serre dans l’air, mais ce n’est qu’exceptionnellement que les émissions font l’objet d’une mesure directe. En effet, il ne serait pas commode de mettre un appareil de mesure à la sortie de chaque cheminée de maison, de chaque pot d’échappement, au-dessus de chaque champ, au-dessus de chaque chaudière d’usine…. Il faut donc faire autrement. La méthode employée consiste à procéder par un mélange de calculs et d’observations. Prenons un exemple, qui consiste à savoir combien de gaz à effet de serre nous émettons quand nous utilisons du gaz naturel, qui sert à la fois pour le chauffage et pour les procédés industriels. Le gaz naturel est principalement composé de méthane, de formule CH4, et minoritairement d’autres hydrocarbures gazeux et de soufre, dans des proportions qui varient un peu en fonction de l’origine du gaz. Mais les exploitants gaziers savent, pour un gisement donné, quelle est la composition exacte du gaz, et même comment elle varie au cours du temps, et donc quelle est la masse de carbone dans un kg de gaz. A partir de cette information, il est possible de savoir combien de CO2 la combustion parfaite d’un kg (ou d’un m³) de gaz dégagera. Puis des observations de laboratoire permettent de faire un petit correctif, parce que la combustion n’est jamais parfaite, et qu’elle produit des gaz « parasites », dont certains sont des gaz à effet de serre. La valeur théorique est ainsi « améliorée » avec des mesures exactes en labo, qui reproduisent les conditions d’emploi réelles du combustible. Avec ces observations de laboratoire et la composition moyenne du gaz naturel, obtenue par examen de ce qui sort des différents gisements, nous pouvons calculer la quantité moyenne de gaz à effet de serre (essentiellement du CO2) émis lorsque nous brûlons un kg de gaz naturel. Cette quantité moyenne de gaz à effet de serre produite par kg brûlé sera alors le facteur d’émission du gaz naturel : à chaque fois que nous brûlerons un kg de gaz, nous dirons que c’est la valeur moyenne des émissions mesurées qui part dans l’atmosphère, sans avoir besoin de mesurer cette fois-là. Si nous brûlons 25 kg de gaz naturel, nous multiplions tout simplement ce facteur d’émission par 25. Tout l’intérêt de cette manière de faire est qu’il est bien sûr beaucoup plus facile de mesurer la quantité de gaz naturel brûlé que d’installer un appareil de mesure du CO2 (et d’autres gaz à effet de serre) en sortie de cheminée ou d’analyser en temps réel la composition du gaz naturel brûlé. Ce même raisonnement va s’appliquer partout dans la méthode « Bilan Carbone » : pour les déplacements faits en voiture, par exemple, il est possible d’obtenir des valeurs moyennes de consommation de carburant au km pour une catégorie de véhicules donnée, et à partir de là d’en déduire les émissions de gaz à effet de serre (avec le facteur d’émission de l’essence !). Ainsi, la mise au point de la méthode a consisté, pour une large part, à calculer ces facteurs d’émission pour : les consommations directes d’énergie, qu’elles soient disponibles en litres, tonnes, kWh, ou tep (tonnes équivalent pétrole). Par exemple, pour le gaz naturel utilisé pour le chauffage, le facteur d’émission est de 64 grammes équivalent carbone par kWh « tout compris » : exploitation du gaz naturel, transport, entreposage, distribution, et bien sûr combustion, les utilisations de transports, qu’ils soient exprimés en nombre de voyages par mode, en tonnes.km par mode, en passagers.km par mode, en nombre de personnes venant en voiture au bureau…. Par exemple, une tonne.km en semi-remorque engendre en moyenne 29 grammes équivalent carbone, les utilisations d’engrais azotés (qui engendrent des émissions de N2O) et les fuites de fluides frigorigènes (qui sont souvent des halocarbures). Par exemple l’épandage d’un kg d’azote sur un champ engendre en moyenne 1,4 kg équivalent carbone de N2O, la fabrication des matières premières utilisées, ces dernières étant disponibles en tonnes (voir exemples ci-dessus) la fin de vie des déchets, selon le mode de gestion (incinération, décharge), avec des déchets disponibles en tonnes. Par exemple l’incinération d’un kg de plastique sans valorisation de la chaleur engendre l’émission de 0,8 kg équivalent carbone, les eaux usées, lorsqu’il est possible de connaître leur teneur en DBO (ce que les services environnement connaissent en général). Par exemple, le rejet de 1 kg de DBO dans les eaux usées engendre 1,6 kg équivalent carbone, les émissions liées à la construction des bâtiments occupés, ces derniers pouvant être exprimés en m² de surface développée, etc. Comment agréger les résultats ? Une fois que tous les objets ou flux physiques peuvent avoir leur contrepartie en termes d’émissions de gaz à effet de serre, il reste à savoir « où on s’arrête », et comment on agrège les résultats, c’est-à-dire quel est le périmètre retenu pour les calculs, et quelles sont les sous-catégories de consolidation des émissions qui ont un sens pour rendre les résultats parlants. Pour le périmètre, trois démarches correspondent à une certaine logique et sont proposées « préformatés » dans le tableur, mais la méthode permet de choisir un périmètre différent dès lors qu’il correspond à une logique claire et que la présentation des résultats est explicite sur ce qui a été fait. 1. Approche « interne » On peut décider de ne comptabiliser que les émissions que l’on engendre « chez soi », c’est-à-dire « en interne », et à partir de sources fixes. Quoi que cela ne conduise généralement à comptabiliser qu’une petite partie des émissions liées à la mise à disposition du consommateur, ou de l’usager, d’un produit ou service, comme on le verra facilement ci-dessous, cela permet de se familiariser avec la démarche, et surtout la mise en oeuvre est extrêmement rapide. Par ailleurs, ce périmètre est proche de celui qui a été retenu dans le cadre de la mise en place du système européen de permis négociables. La seule différence est que le système européen ne tient compte que du CO2, alors que la méthode Bilan Carbone tient compte de tous les gaz à effet de serre. Enfin les facteurs d’émission utilisés dans ce cas, qui concerne essentiellement l’utilisation directe de l’énergie fossile, sont dérivés de publications internationales (Programme des Nations Unies pour l’Environnement) et objet de nombreux travaux, et permettent de tenir une comptabilité relativement rigoureuse des émissions. Dans le cas de cette approche « émissions internes », on comptabilisera uniquement : la combustion en interne (procédés industriels, chauffage des locaux), les émissions non liées à une combustion (évaporations et fuites, et réactions chimiques autres que la combustion) qui ont lieu au sein de l’activité concernée. Les émissions liées à la production de l’électricité ne sont pas prises en compte dans ce périmètre, ce qui peut déboucher sur des résultats trompeurs : si l’entreprise achète son électricité, les émissions correspondantes ne sont pas prises en compte dans ce périmètre « interne », quelle que soit la manière dont elle a été produite, si l’entreprise produit son électricité sur place en brûlant du charbon, du gaz, ou du pétrole, alors les émissions correspondantes seront prises en compte. Imaginons qu’une entreprise cesse d’acheter de l’électricité produite avec du charbon, qui est le mode le plus émissif en gaz à effet de serre, pour produire sa propre électricité au gaz, qui conduit à des émissions au kWh inférieures. En ne regardant que le périmètre « interne », elle va se retrouver avec une augmentation de ses émissions, puisqu’elle « héritera » des émissions de combustion du gaz qu’elle n’avait pas avant, alors que cette substitution, prise de manière globale, aura engendré une baisse des émissions. Les « nouvelles » émissions au sein de l’entreprise seront inférieures aux « anciennes » émissions liées à la production « ailleurs » d’électricité au charbon, et dont elle n’aura plus besoin, mais cela n’aura pas empêché les émissions internes d’augmenter. Il est donc vivement conseillé de ne jamais s’en tenir à ce seul périmètre pour avoir une vue large de la situation. 2. Approche « émissions intermédiaires » On peut décider de prendre une assiette plus large et d’inclure des émissions qui correspondent à une partie des processus externes à l’activité, mais qui sont nécessaire pour permettre à l’activité d’exister sous sa forme actuelle. Pourquoi une partie seulement ? L’idée est en fait de bâtir une notion qui soit un peu le pendant de la « valeur ajoutée » en économie, c’est-à-dire des totaux que l’on puisse ajouter sans faire de double compte (sans compter deux fois la même chose) tout le long de la chaine de fabrication d’un produit ou service, lorsque plusieurs entreprises – ou administrations – interviennent en succession (à l’exception des producteurs d’énergie et des sociétés de transport). Dans le cas de cette approche « émissions intermédiaires », on prendra en compte : les combustibles utilisés à l’intérieur de l’activité (procédés industriels, chauffage des locaux), les émissions internes non liées à une combustion (évaporations et fuites, et réactions chimiques autres que la combustion) qui ont lieu au sein de l’activité concernée. les émissions correspondant aux achats d’électricité et de vapeur (émissions qui auront donc lieu au sein du périmètre interne des « producteurs d’énergie »), les émissions liées aux déplacements des salariés dans le cadre du travail, les émissions liées aux déplacements domicile-travail des salariés, les transports vers les clients, ou, si pour une activité de vente aux particuliers, les déplacements des clients jusqu’au magasin (poste significatif pour les grandes surfaces commerciales en banlieue par exemple). L’intérêt de cette approche, donc, est son aptitude à être utilisée pour faire des agrégations : on peut facilement obtenir les émissions d’un ensemble plus vaste (une ville, un groupe d’entreprises, une chaîne verticale de production, etc) simplement en faisant la somme des « émissions intermédiaires » des différentes entités ; il n’y a pas de possibilité que l’on puisse compter une deuxième fois les émissions décrites ci-dessus en faisant l’inventaire d’une autre entreprise industrielle (or fournisseur d’énergie) ou de services (hors transport). En outre, elle permet de rendre comparables les entreprises possédant leur flotte de moyens de transports et celles qui utilisent des services externes, ainsi que les entreprises qui produisent leur propre électricité et celles qui l’achètent à l’extérieur. Illustration pratique de l’intérêt de cette méthode : pour avoir les émissions de la filière « fabrications de chaises de classe », et donc la « quantité de gaz à effet de serre dans une chaise », il suffit d’ajouter les « émissions intermédiaires » du producteur d’acier (au prorata de l’acier utilisé, bien sûr !), celles du producteur de plastique, celles des fabricants d’autres matières premières utilisées, puis celles du fabricant de chaises à partir de tubes d’acier et du plastique, puis celle du distributeur de chaises. Nous aurons alors convertit tous les flux physiques qui interviennent dans la fabrication de chaises en émissions, sans compter deux fois la même chose. En divisant alors le total de la filière par le nombre de chaises on aura le « contenu en gaz à effet de serre par chaise ». C’est là une des applications intéressantes auxquelles on pourra parvenir une fois que la pratique de compter ses émissions sera répandue. Par contre, comme on le verra plus bas, les émissions calculées avec cette approche peuvent encore ne représenter qu’une petite partie de ce qui se passe ailleurs et est nécessaire à l’existence d’une activité. 3. Approche « globale » On peut enfin souhaiter connaître la pression totale que l’on exerce sur son environnement en matière de gaz à effet de serre. Si de l’acier est nécessaire pour faire des produits, il a bien fallu le fabriquer : le besoin d’acier où qu’il soit se traduit par des émissions chez un aciériste, et on peut estimer légitime d’en tenir compte. La marge de manœuvre associée sera alors, éventuellement, de choisir un autre matériau dont la fabrication est moins « riche » en gaz à effet de serre, ou de diminuer les consommations matières. Plus généralement, dans l’approche « globale » il sera tenu compte de tous les flux entrants ou sortants, à l’image de ce que l’on fait en comptabilité. Dans un bilan comptable, en effet, on traduit en chiffres tout ce qui concerne l’entreprise, même si la production a eu lieu ailleurs : on y trouvera par exemple mention de l’achat d’une photocopieuse, qui a peu de chances d’avoir été produite sur place pour une banque ou une entreprise de décolletage. De même, on peut souhaiter, pour les émissions de gaz à effet de serre, tenir compte de toutes les émissions qui ont eu lieu pour le compte de l’entreprise ou de l’administration (voir plus bas l’exemple d’une préfecture de région), même si elles n’ont pas eu lieu localement, mais qui sont liées à la production d’un produit ou service qui est nécessaire à l’activité. Pour reprendre l’exemple ci-dessus, par exemple, la fabrication de la photocopieuse a engendré des émissions de gaz à effet de serre. Si cette photocopieuse finit par être utilisée chez vous, on peut considérer normal de vous imputer les émissions correspondantes, tout comme l’amortissement de cette photocopieuse ou son loyer mensuel figure dans vos livres comptables. C’est alors la logique du périmètre global : tout ce qui concourt à l’exercice d’une activité est pris en compte, dès lors qu’il existe une possibilité d’action de la part de l’activité sur les émissions en question. Cette démarche a l’ambition de donner la visibilité la plus large possible. On pourra par exemple s’apercevoir que les émissions « internes » ou « intermédiaires » sont mineures comparées à celles qu’il a fallu faire pour fabriquer les matières premières qui sont transformées dans l’entreprise. Vous comprendrez alors que ce que vous pouvez faire de plus « utile », pour commencer à faire baisser les émissions de la collectivité, n’est pas nécessairement de faire de très gros efforts chez vous pour diminuer immédiatement le chauffage, mais de diminuer fortement vos achats matière, le fret aérien, ou tout simplement de ne plus acheter des produits qui sont très « polluants » du point de vue de l’effet de serre pour les remplacer par d’autres. Par exemple, si vous êtes un fabricant de meubles de jardin, vous vous rendrez compte que de passer du plastique au bois européen (le bois tropical va souvent avec de la déforestation, et sa « comptabilité carbone » est donc peu simple) engendre un gain majeur par rapport au fait de faire quelques économies éventuelles de matière plastique. Dans cette logique du périmètre global, on tient alors compte des postes suivants : la combustion en interne (procédés industriels, chauffage des locaux), les émissions internes non liées à une combustion (évaporations et fuites, et réactions chimiques autres que la combustion) qui ont lieu au sein de l’activité concernée. les émissions correspondant à la fourniture d’électricité, les émissions liées aux déplacements des salariés pendant les horaires de travail, les émissions liées aux déplacements domicile-travail des salariés, les transports vers les clients, ou, si pour une activité de vente aux particuliers, les déplacements des clients jusqu’au magasin, les transports des fournisseurs jusque chez vous, la fabrication des matériaux incorporés dans votre production (y compris ce qui sert aux emballages), la construction du bâtiment que vous occupez, même si vous êtes locataire, la construction des machines utilisées, le cas échéant, le traitement des déchets produits directement (ce qui est dans la poubelle de l’activité) ou indirectement (les emballages, qui sont des déchets futurs par nature). Cette approche donne la visibilité la plus large sur l’ensemble des processus nécessaires sur lesquels il est concevable d’agir (même le transport depuis les fournisseurs : on peut éventuellement changer de fournisseur, changer de matériaux, grouper les commandes…). Cela étant, il convient de finir cette approche par une remarque importante : il s’agit bien d’un bilan carbone, qui ne concerne que les émissions de gaz à effet de serre, et non les autres impacts de votre activité sur l’environnement . En effet, dans certains cas, la minimisation des émissions de gaz à effet de serre peut conduire à l’augmentation d’autres émissions. Un exemple bien connu est celui des carburants : supprimer les pots catalytiques (voir les pots d’échappement) permet de gagner en rendement sur le moteur et donc d’économiser du carburant à énergie mécanique obtenue égale. Dit autrement, supprimer le pot catalytique est une bonne affaire pour les émissions de gaz à effet de serre, alors que cela augmente d’autres nuisances (les polluants locaux ou le bruit si l’on supprime le pot). Toutefois les antagonismes de cette nature ne sont pas systématiques, et au contraire dans bon nombre de cas la diminution des émissions de gaz à effet de serre procurera d’autres avantages en matière de protection de l’environnement (qualifiés de dividendes associés). Par exemple, passer de la voiture au train pour les déplacements de personnes (ou de l’avion au train pour les voyages en France) permet des économies significatives d’émissions sans engendrer d’effet pervers, c’est-à-dire l’augmentation d’une nuisance autre que les émissions de gaz à effet de serre. 4. Illustration des différents périmètres Le graphique ci-dessous récapitule visuellement les différents périmètres de consolidation. Et à l’issue de l’investigation, nous disposerons d’un total d’émission par poste, qui, très concrètement, se présentera sous la forme du graphique suivant : Exemple de décomposition des émissions globales d’une activité manufacturière (2è transformation), en tonnes équivalent carbone. Exemple de décomposition des émissions globales d’une activité administrative, en tonnes équivalent carbone. Que faire du résultat ? 1. Publier les chiffres La première chose que l’entreprise peut fait faire est de publier le résultat des calculs. Cela peut correspondre à une obligation réglementaire, ou à une simple « demande » de la société civile, à laquelle répond traditionnellement le rapport environnement. Cela ne concerne pas que les entreprises industrielles : rappelons que chaque emploi dans le tertiaire consomme entre 1 et 1,5 tonne équivalent pétrole par an, soit « juste » 30% à 40% de plus qu’un Français moyen en 1960 pour l’ensemble de sa consommation d’énergie. Idéalement, la présentation de tels chiffres devra ressembler en tous points à ce que l’on trouve dans un bilan comptable, qui présente en même temps : les méthodes utilisées, les valeurs quantitatives obtenues, les changements de méthode et leur incidence sur le résultat lorsque les chiffres sont publiés à intervalles réguliers. Par la suite, une publication à intervalles réguliers, à périmètre comparable, servira à mesurer votre progression. Rendre compte de ses émissions de gaz à effet de serre et de leur évolution sera peut-être utile, bientôt, pour les rapports avec des clients soucieux de contribuer à la préservation de l’environnement (et qui en feront peut-être une condition de leur achat, surtout si cela se traduit dans les prix !), les investisseurs (fonds éthiques, ou plus prosaïquement des acteurs qui associent un risque élevé de renchérissement des charges à des émissions élevées…), la puissance publique (accords négociés de réduction), les associations de défense de l’environnement, les candidats à l’embauche, d’autres publics… Notons qu’une loi votée en mai 2001 fait obligation aux entreprises cotées de publier à compter de l’exercice 2002 des informations sur la prise en compte de leur impact sur l’environnement avec leur rapport d’activité. Extrait de l’Article 116 de la loi sur les nouvelles régulations économiques I. – Après l’article L.225-102 du code de commerce, il est inséré un article L. 225-102-1 ainsi rédigé : « Art. L. 225-102-1. – Le rapport [annuel d’activité] (…) comprend également des informations, dont la liste est fixée par décret en Conseil d’Etat, sur la manière dont la société prend en compte les conséquences sociales et environnementales de son activité. Le présent alinéa ne s’applique pas aux sociétés dont les titres ne sont pas admis aux négociations sur un marché réglementé. » Ces dispositions (…) prennent effet à compter de la publication du rapport annuel portant sur l’exercice ouvert à compter du 1er janvier 2002. Un arrêté publié en avril 2002 a visé une première fois les émissions de gaz à effet de serre, mais avec une formulation admirablement floue qui ne dit pas clairement qui doit publier quoi. Extrait de l’arrêté du 30 avril 2002 « S’agissant des rejets dans l’air, l’eau et le sol, le rapport [mentionné ci-dessus] renseigne, pour les rejets affectant gravement l’environnement compte tenu de l’activité de la société, les éléments de la liste suivante : (…) – émissions dans l’air de gaz à effet de serre (….), » Toujours est-il que la direction est prise, et que nouvelles obligations réglementaires peuvent arriver sans un préavis considérable. Alors autant être prêt ! Dans le même esprit, la directive européenne sur les permis négociables, qui entre en vigueur début 2005, va contraindre de nombreuses grosses entreprises à s’intéresser à leurs émissions, et, par un mouvement – habituel – de diffusion des pratiques dans le tissus économique, il est vraisemblable que cela va inciter de plus en plus d’entreprises de toute nature à s’intéresser à leurs émissions directes et indirectes. Mentionnons aussi la notation environnementale des sociétés cotées, notation qui pourrait fort bien se mettre à inclure un indicateur « émissions de gaz à effet de serre », ou encore un changement de comportement des organismes financiers, qui pourraient moduler leurs taux d’intérêt en fonction des émissions, puisque plus une activité est émettrice et plus elle présente de risques à moyen et long terme…. Enfin les administrations ne sont pas oubliées : le Schéma National du Développement Durable de 2003 mentionne explicitement que toutes les administrations d’Etat devront mesurer puis réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Bien que ce texte restera partiellement un vœu pieu, il en sortira nécessairement « quelque chose » quand même. 2. Décider d’une action de réduction volontaire des émissions de l’entreprise Si c’est une entreprise qui a fait le calcul, à partir des ordres de grandeur obtenus grâce à cette méthode elle va pouvoir bâtir, du moins c’est le but, un plan d’action pour réduire volontairement ses émissions. Avant de ce faire, toutefois, et sauf à ce qu’il y ait une raison méthodologique non contestable à ne pas procéder ainsi, il est indispensable d’effectuer au moins une fois la démarche avec le périmètre « global ». En effet, avant de chercher à réduire quoi que ce soit, il est indispensable de savoir où sont les principaux postes dans l’ensemble de la chaîne de production des produits ou services, car : mieux vaut passer son temps – qui n’est pas extensible à l’infini – sur un poste externe qui vaut 100, plutôt que sur un poste interne qui vaut 1, l’important est d’obtenir la réduction la plus importante possible, où qu’elle soit, car le lieu d’émission des gaz à effet de serre n’a pas d’importance pour le changement climatique. Cette méthode permet alors de disposer d’un « thermomètre » pour mesurer les progrès et, surtout, ne pas tomber dans un travers bien connu des mesures de réduction quand on ne prend en compte qu’une partie des nuisances : augmenter certains postes non pris en compte à la faveur d’une réduction de ceux qui le sont. Souhaiter la diffusion large de véhicules électriques dans un pays qui fait l’essentiel de son électricité au charbon est un exemple typique de conclusion biaisée à laquelle nous arriverons si nous évaluons juste les émissions directes du transport, par exemple. 3. Inclure ces objectifs dans une démarche ISO14001 Il sera bien entendu possible d’inclure des objectifs de mesure et de réduction des émissions de gaz à effet de serre (c’est même très souhaitable !) dans les objectifs environnementaux pris en compte dans le cadre d’une démarche de type ISO 14001. 4. Utiliser ces émissions comme critère de choix pour les fournisseurs Une fois que les émissions calculées avec le périmètre « global » seront connues, on pourra souhaiter non seulement réduire les émissions « intermédiaires », mais aussi influer sur celles des fournisseurs, voire en changer pour améliorer le bilan d’ensemble de l’activité, exactement comme on change parfois de fournisseur pour diminuer le coût d’ensemble d’une fabrication. D’une certaine manière, changer de fournisseur pour diminuer ses émissions c’est anticiper des économies lors de l’entrée en vigueur d’une « taxe carbone« , fort probable un jour, et, dans une large mesure, se rendre moins vulnérable à une hausse – inéluctable sur le long terme et fort possible à court terme à cause de la volatilité des marchés – des combustibles fossiles. 5. Modéliser et anticiper 5.1. Modéliser La méthode permet non seulement le calcul des émissions, mais également le calcul ce qui serait émis dans des situations différentes. Par exemple, si l’entreprise quitte EDF pour acheter son courant à un producteur étranger ou nouvel entrant en France qui fait son électricité à base de charbon ou de gaz, dont le contenu en carbone est connu (et bien supérieur à celui d’EDF en général), il sera facile de modéliser ce que cela va engendrer comme émissions supplémentaires. A l’inverse, si une entreprise décide d’expédier ses marchandises par le train plutôt que par camion, par bateau plutôt que par avion, remplace de l’aluminium par de l’acier, utilise l’ammoniac plutôt que le R22 comme fluide frigorigène, etc, elle pourra en mesurer l’impact en valeur absolue et relativement au reste des émissions avec le tableur qui a été mis au point avec la méthode. 5.2. Anticiper Le « bilan carbone » permet, une fois les calculs faits, de savoir où seraient les augmentations de coût si une taxe carbone (ou, ce qui est équivalent d’un point de vue micro-économique pour le seul CO2, une augmentation du prix des combustibles fossiles) entrait en vigueur. Par exemple, l’entreprise Dupont vend des biscuits. Elle réalise que son « bilan carbone », qui tient compte du blé cultivé pour faire de la farine (et surtout des engrais fabriqués pour faire pousser le blé !), du gaz servant à chauffer le four, des émanations de méthane des emballages en papier jetés par le consommateur final, etc, fait apparaître que pour une tonne de biscuits vendus il est émis, dans l’entreprise ou ailleurs, environ une tonne équivalent carbone de gaz à effet de serre. Cela signifie que si les gaz à effet de serre se mettent à être taxés à 100 euros la tonne, les produits vendus par l’entreprise Dupont augmenteront de 100 euros par tonne, soit 0,1 euro par kilo. Avec un carbone à 1.500 euros la tonne (niveau de taxe qui correspond, en ordre de grandeur, à un doublement du prix de l’essence), le prix des biscuits de l’entreprise Dupont augmentera de 1,5 euro par kilo. Mais cela signifie aussi que si le prix de marché des hydrocarbures augmente, alors tout de qui est combustibles fossiles consommés en amont ou en aval (fabrication des engrais, mécanisation des cultures, énergie consommée pour fabriquer les emballages, énergie consommée par les transports pour distribuer les produits, et même… énergie consommée par le client pour aller acheter les produits, qui va en voiture au supermarché) va engendrer des augmentations de prix pour les divers acteurs de la chaîne, et ces augmentations vont engendrer des charges supplémentaires pour l’entreprise Dupont, et pour les clients de l’entreprise Dupont, qu’elle ne peut pas quantifier sans avoir fait le Bilan Carbone de son activité. On voit donc que le résultat du calcul avec le périmètre « global » permet de quantifier, en ordre de grandeur, le surcoût payé par le consommateur lors de l’entrée en vigueur d’une éventuelle taxe carbone ou d’une hausse des combustibles fossiles. Le « Bilan Carbone » permet donc d’anticiper, voire d’orienter des choix stratégiques (faut-il se développer à l’export si les coûts du transport doivent significativement augmenter ? Faut-il fabriquer des articles de voyage si les gens vont moins voyager parce que le pétrole augmente ? etc). 6. Progresser vers une comptabilité analytique des émissions de gaz à effet de serre L’aboutissement ultime de la démarche sera d’arriver, comme pour d’autres analyses de cycle de vie ou la comptabilité monétaire, d’arriver à imputer les « émissions communes » pour arriver à imputer une quantité donnée d’émissions de gaz à effet de serre par produit vendu, afin d’arriver à un « contenu en équivalent carbone » de chaque produit. Il s’agit là d’un objectif ultime auquel il ne sera pas nécessairement très commode de parvenir à bref délai, toutefois ce sera à ce stade que l’on retirera le plein bénéfice de la démarche : tout comme affecter un prix à chaque chose permet des arbitrages rapides, affecter un « contenu en carbone » à chaque produit manufacturé permettra aussi des arbitrages rapides. Quelques exemples Exemple 1 : une entreprise chimique Imaginons que vous soyez une entreprise de fabrication de produits chimiques. Si vous prenez l’approche « émissions internes », vous comptabiliserez : les combustibles que vous utilisez pour vos installations de production, le charbon, le fioul ou le gaz que vous utilisez pour chauffer vos locaux, les éventuelles émissions liées aux fuites (de gaz, de fluides frigorigènes) ou aux gaz brûlés (torchères), Mais vous consommez de l’électricité, les salariés viennent à l’embauche le matin, les commerciaux visitent les clients, et les marchandises sont expédiées. Pour obtenir les émissions intermédiaires il faudra alors rajouter : la production de l’électricité achetée à l’extérieur, les déplacements domicile travail des salariés, les déplacements des salariés pendant les horaires de travail, les déplacements des marchandises vers les clients. Enfin vous pouvez aussi considérer : que les matières premières que vous utilisez ont du être produites, ce qui a engendré des émissions, et que donc il faut en tenir compte, que les transports de ces produits de base jusque chez vous ont engendré des émissions, dont il faut tenir compte, que les déchets que vous produisez, qui engendrent des émissions (lorsque l’on les brûle en incinérateur, ou lorsqu’ils pourrissent en décharge), doivent être pris en compte, que les produits ou services que vous achetez (téléphone, machines, bâtiments, ordinateurs) ont eux aussi donné lieu à des émissions et qu’il faut les prendre en compte, etc. Dans une approche « globale », on rajoutera donc : les émissions qui ont été nécessaires pour fabriquer les matières premières utilisées par votre usine, les émissions engendrées par la construction de votre bâtiment et de vos machines, les émissions dues au transport des matières premières de chez le fabricant jusque chez vous, les émissions liées à la fin de vie de vos déchets ou rebuts Exemple 2 : une entreprise de second oeuvre du bâtiment Imaginons que vous soyez une entreprise de pose de fenêtres. Si vous prenez l’approche « émissions internes », vous comptabiliserez : l’énergie (non électrique) que vous utilisez pour chauffer vos locaux, éventuellement les vapeurs de solvants émises pendant certains collages. Mais les salariés doivent venir à l’embauche le matin, puis ont besoin d’aller sur les chantiers, et le patron doit visiter les clients. Pour obtenir les émissions « intermédiaires » il faudra alors tenir compte (liste non limitative !) : de la production de l’électricité achetée à l’extérieur, du carburant utilisé par vos camionnettes de chantier, des déplacements domicile travail, des émissions de la voiture du patron pour visiter les clients et surveiller les chantiers. Enfin vous pouvez aussi considérer : que les profilés en aluminium ou en plastique que vous utilisez ont engendré des émissions pour être produits, et que donc il faut en tenir compte, de même que pour les vitres, que les transports de ces profilés et vitres jusque chez vous ont engendré des émissions, dont il faut tenir compte, que les déchets que vous produisez (chutes de matériaux, papier, etc), qui engendrent des émissions (lorsque l’on les brûle en incinérateur, ou lorsqu’ils pourrissent en décharge), doivent être pris en compte, que les produits ou services que vous achetez (téléphone, machines, bâtiments, ordinateurs) ont eux aussi donné lieu à des émissions et qu’il faut les prendre en compte, etc. Dans une approche « globale », on prendra également en compte : les émissions qui ont été nécessaires pour fabriquer les fenêtres, les émissions engendrées par la construction de votre bâtiment et de vos machines, les émissions dues au transport des fournitures de chez le fabricant jusque chez vous, les émissions liées à l’incinération des chutes de plastique, les émissions liées à la mise en décharge de certains de vos déchets Exemple 3 : un magasin de bricolage Imaginons que vous soyez une grande surface de bricolage implantée en banlieue. Vos émissions « internes » tiendront uniquement compte : de vos consommations énergétiques directes pour le chauffage (gaz naturel par exemple), des fuites du système de climatisation (s’il y en a un), Dans une approche « émissions intermédiaires » on tiendra aussi compte : de la production de l’électricité achetée à l’extérieur, des consommations des véhicules possédés pour la manutention intra-site. des déplacements pour venir au travail de vos employés, du déplacement des clients jusqu’à votre magasin, enfin des missions du personnel pendant la journée avec leurs propres voitures. Enfin dans une approche globale on tiendra compte : des émissions incluses dans les produits vendus, voire des émissions liées à l’utilisation des produits vendus (qui consomment de l’énergie), des émissions liées aux déchets, notamment les emballages des produits vendus, du transport des produits des fabricants jusque chez vous, des émissions engendrées par la construction de votre bâtiment, des émissions liées à l’utilisation de l’informatique et de l’électronique (il a fallu fabriquer les ordinateurs, et cela engendre des quantités significatives de gaz à effet de serre), les émissions incluses dans les produits ou services achetés (par exemple le papier nécessaire pour les promos déposées dans les boîtes à lettres, etc). Il est assez facile de voir, sur cet exemple, que la différence entre l’approche « interne » et l’approche « globale » sera majeure : les émissions induites par l’activité de l’entreprise mais non directement faites sur place seront prépondérantes devant celles qui ont lieu localement. Exemple 4 : une banque Imaginons que vous soyez une agence bancaire. Au titre de l’approche « interne », vous prendrez en considération : le chauffage des locaux, sauf s’il est fait à l’électricité, les fuites du système de climatisation (si il y en a un), des déplacements de personnel dans la journée ou en mission. L’approche « émissions intermédiaires » prendra également en compte : la production de l’électricité achetée à l’extérieur, les déplacements pour venir au travail des salariés, les déplacement des clients jusqu’à votre agence. Mais dans une approche « globale », il faudra tenir compte : de la fabrication du papier pour les envois aux clients ou prospects, ainsi que pour les archives internes, des émissions liées à la fabrication de l’informatique et de l’électronique, des émissions engendrées par la construction de votre bâtiment, des émissions liées aux déchets, notamment les papiers, qui peuvent être jetés par vous ou par vos clients, Exemple 5 : une préfecture de région Imaginons maintenant que vous soyez une préfecture de région. En effet, il faut rappeler une nouvelle fois que cette méthode est parfaitement applicable à une administration publique. Au titre de l’approche « émissions internes », vous prendrez en considération : le chauffage des locaux, sauf s’il est fait à l’électricité, les fuites du système de climatisation (s’il y en a un). Puis, au titre de l’approche « émissions intermédiaires », vous regarderez aussi : la production de l’électricité achetée à l’extérieur, les déplacements pour venir au travail de vos employés, tous les déplacements de personnes liés à l’activité, y compris les voyages en avion ou en train, éventuellement la consommation des véhicules possédés par la préfecture, quel que doit leur usage, Et pour une approche « globale », il faudra tenir compte : du déplacement des « usagers de l’administration » jusqu’à votre local de réception au public, des émissions liées à la fabrication du papier utilisé, puis de leur fin de vie pour la partie qui est jetée, des émissions engendrées par la construction de votre bâtiment, des émissions liées à l’utilisation de l’informatique et de l’électronique….
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Jeudi et vendredi, les dirigeants des pays de l’Union européenne se retrouvent à Bruxelles. Ils doivent convenir des objectifs énergétiques que l’Europe doit se fixer à l’horizon 2030 pour lutter contre le changement climatique. La Commission a proposé de réduire de 40 % des émissions de gaz à effet de serre, de porter la part des énergies renouvelables à 27 % du bilan énergétique, et d’améliorer de 30 % l’efficacité énergétique (en se référant selon un calcul compliqué à des projections d’évolution économique). Les députés et les assocations écologistes jugent ces objectifs trop bas, et ne représentant pas un net progrès par rapport au Paquet énergie climat adopté en 2008. Mais plusieurs pays renâclent même devant ce qui est sur la table. C’est dans ce contexte que l’économiste Thomas Piketty, à l’unisson avec deux autres économistes anglais et allemand, Claudia Kemfert de l’Institut allemand pour la recherche économique (DIW) et Cameron Hepburn de l’université d’Oxford, prend position. Dans une lettre ouverte coordonnée par Avaaz, les trois économistes mettent en garde les dirigeants sur les risques de ‘perturbations économiques’ auxquels s’expose l’Europe si elle n’agit pas nettement contre le changement climatique. Cette lettre est à paraître dans le Financial Times. Voici sa traduction en français, réalisée par Reporterre. "Les économistes sont habituellement réticents à parler ensemble publiquement d’une seule voix. Aujourd’hui, nous avons choisi de nous unir, et d’appeler les leaders de l’Europe à placer le continent sur un nouveau chemin de croissance. Jusqu’à présent, nos leaders politiques sont paralysés par un faux choix. Quelques pays refusent de quitter la route à haut degré de carbone, ce qui laisse ouvert le risque d’un changement climatique qui nuirait sévèrement à notre prospérité à long terme. Les dégâts économiques qu ont suivi les inondations à travers l’Europe dans les douze derniers mois sont un présage de ce qui est à venir. Le coût de l’inaction n’est simplement dans l’intérêt stratégique de personne. D’un autre côté, on trouve ceux qui voit un nouveau chemin d’investissement en bas carbone capable de générer une croissance forte et propre - pas seulement dans le futur, mais maintenant. Dans les quinze prochaines années, des investissements de 90 000 milliards de dollars moderniseront les cités du monde, et les systèmes énergétique et agricole. L’Europe doit se mettre en situation d’engager ces alternatives aux structures basées sur les fossiles et non durables. C’est une opportunité jamais vue de diriger l’investissement vers une croissance à bas carbone, apportant des bénéfices aux emplois, à la santé, à la productivité des affaires et à la qualité de la vie. Les plus grandes entreprises, les petits investisseurs et une nouvelle génération d’entrepreneurs démontrent déjà comment les marchés peuvent orienter cette croissance à bas carbone. C’est déjà en train d’arriver, mais l’Europe n’est plus en tête. Nos leaders ont un choix difficile à faire cette semaine. Soit ils cèdent aux intérêts acquis et continuent comme avant. Soit ils se mettent d’accord pour réduire les émissions d’au moins 40 % d’ici à 2030, plaçant l’Europe et le monde sur un chemin permettant de décarboner l’économie et de contenir le réchauffement global à moins de deux degrés. L’Allemagne, la France et le Royaume-Uni doit conclure un accord qui convienne à tous les membres de l’Union européenne, en soutenant la Pologne et les autres pays du centre et de l’est de l’Europe dans leur sortie du charbon. Nous devons établir un terrain sur lequel l’ambition peut grandir, pas un plafond qui tuerait l’inspiration. L’accord que conclueront cette semaine les leaders donnera le ton sur la façon dont le monde engagera les négociations pour réduire les émissions de gaz carbonique. Les vingt-huit leaders doivent faire du conseil de cette semaine le tremplin d’où l’Europe conduira le monde vers une situation plus propre. C’est le seul avenir qui ait du sens". C’est maintenant que tout se joue… La communauté scientifique ne cesse d’alerter sur le désastre environnemental qui s’accélère et s’aggrave, la population est de plus en plus préoccupée, et pourtant, le sujet reste secondaire dans le paysage médiatique. Ce bouleversement étant le problème fondamental de ce siècle, nous estimons qu’il doit occuper une place centrale et quotidienne dans le traitement de l’actualité. Reporterre est un exemple rare dans le paysage médiatique : totalement indépendant, à but non lucratif, en accès libre, et sans publicité. Le journal emploie une équipe de journalistes professionnels, qui produisent chaque jour des articles, enquêtes et reportages sur les enjeux environnementaux et sociaux. Nous faisons cela car nous pensons que la publication d’informations fiables, transparentes et accessibles à tous sur ces questions est une partie de la solution. Vous comprenez donc pourquoi nous sollicitons votre soutien. Des dizaines de milliers de personnes viennent chaque jour s’informer sur Reporterre, et de plus en plus de lecteurs comme vous soutiennent le journal. Les dons de nos lecteurs représentent plus de 97% de nos ressources. 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Jeudi 29 octobre, durant huit heures, nos activistes ont empêché un navire en provenance d’Indonésie de décharger 15 000 tonnes de tourteaux de palme au port de Montoir-de-Bretagne (à 5 km de Saint-Nazaire). Ces tourteaux sont les résidus solides issus de l’extraction de l’huile des palmiers à huile. En bloquant leur déchargement, Greenpeace protestait contre le développement de l’industrie de l’huile de palme en Indonésie, un développement synonyme de déforestation et d’émissions de gaz à effet de serre. Greenpeace demande aux chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Européenne qui se réunissent actuellement à Bruxelles de s’engager fermement contre la déforestation, dans la perspective du sommet international sur le climat qui s’ouvrira à Copenhague le 7 décembre. Jeudi 29 octobre au matin, une dizaine de nos activistes ont embarqué sur des bateaux pneumatiques, tandis qu’une dizaine d’autres ont grimpé sur les grues du terminal pour bloquer tout déchargement. Nos militants ont peint en blanc l’inscription » Climate crime » ( » Crime climatique « ) sur la coque du bateau. Des banderoles ont été déployées sur lesquelles on pouvait lire » Déforestation = changement climatique « . Greenpeace rappelle que 20% des émissions mondiales de gaz à effet de serre sont dues à la déforestation. En Indonésie, la destruction massive des forêts tropicales et des tourbières pour y installer des plantations d’huile de palme a fait du pays le troisième émetteur de gaz à effet de serre (après les Etats-Unis et la Chine). A Bruxelles comme à Copenhague, la lutte contre la déforestation doit être une des priorités des chefs d’Etat et de gouvernement. Vous pouvez faire pression sur eux en signant notre pétition » Zéro déforestation « . Plus d’infos sur la déforestation en Indonésie et la nécessité d’un fonds international contre la déforestation.
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Que ce soit du point de vue de la recherche scientifique ou des politiques publiques, les données jouent un rôle clé en matière de climat. Pour ne prendre qu’un exemple, d’après la dernière mise à jour de la base de données indépendante EDGAR (Emissions Database for Global Atmospheric Research), les émissions de gaz à effet de serre liées aux activités humaines représentaient l’équivalent de 59,1 milliards de tonnes de CO2 dans le monde en 2019. C’est grâce à ces indicateurs, ou ceux effectués par d’autres instituts de recherche, que scientifiques, médias et grand public suivent généralement l’évolution du dérèglement climatique. L’équivalent des émissions annuelles chinoises non comptabilisé Problème, et pas des moindres : dans une grande enquête tout juste publiée sur son site, le quotidien américain The Washington Post démontre l’existence d’un « écart significatif » entre le niveau des émissions de gaz à effet de serre officiellement annoncé par les pays du monde entier… et le niveau réel de ces mêmes émissions. Plus précisément, les émissions omises à l’échelle mondiale seraient comprises entre 8,5 milliards et 13,3 milliards de tonnes annuelles – quelque part entre le niveau annuel des émissions américaines et celui des émissions chinoises. « Un chiffre suffisamment grand pour déplacer l’aiguille du réchauffement terrestre », écrit le Washington Post, avant de résumer encore plus sommairement le travail effectué par six de ses journalistes : « Le grand plan pour épargner le monde entier du pire du dérèglement climatique repose sur des données. Mais les données sur lesquelles le monde entier s’appuie sont inexactes. » Faites-vous confiance aux États pour lutter contre le dérèglement climatique ? Dans le détail, le quotidien a analysé près de 200 rapports officiels de l’ONU, à qui les États signataires de l’Accord de Paris sont censés soumettre régulièrement un « tableau de bord » de leur situation (présente) ainsi que de leurs objectifs (futurs) en matière de climat. Résultat, « nombre de ces rapports sont obsolètes, avec des unités de mesure et des formats non-harmonisés », explique le Washington Post dans un article consacré à la méthodologie de son enquête. « Certains incluent des sources d’émission que d’autres omettent. Les recensements indépendants de certains gaz tels que le méthane et le protoxyde d’azote sont basés sur une approche “top-down” utilisant des capteurs atmosphériques et satellitaires que la plupart des pays n’utilisent pas dans leurs rapports, [préférant les comptabiliser] (…) en fonction de la production d’électricité, de la production industrielle, de la production agricole, de l’activité des transports ou d’autres activités génératrices d’émissions. » Afin de corriger le tir, le Washington Post a donc comparé ces estimations étatiques avec celles de plusieurs centres de recherche indépendants, avant d’aboutir à un référentiel bien plus exigeant. « Univers parallèle » Si la Malaisie n’a « déclaré » en 2016 que 81 millions de tonnes de CO2, par exemple, c’est parce qu’elle estime que ses arbres absorbent le dioxyde de carbone à une vitesse… « quatre fois supérieure » à celle des forêts indonésiennes voisines. Une revendication digne d’un « univers parallèle », qui lui a toutefois permis de dissimuler astucieusement 76 % de ses émissions réelles cette année-là, et ainsi éviter d’apparaître parmi les 25 plus gros pollueurs au monde, selon les calculs effectués par le Washington Post. En 2016, « l’Australie a sous-déclaré ses émissions de protoxyde d’azote à un niveau entre quatre et sept fois inférieur » à la réalité En 2016, « l’Australie a sous-déclaré ses émissions de protoxyde d’azote à un niveau entre quatre et sept fois inférieur » à la réalité
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La commission départementale des mines de Guyane a donné un avis largement favorable aux prémices d'un nouveau projet de mine d'or de taille industrielle, "Espérance", co-porté en Guyane par la compagnie minière américaine Newmont. "On a beau dire que le dossier minier ne répond pas à la réglementation minière et au code de l'environnement qui sont des préalables au renouvellement de la concession, la commission a voté en faveur du dossier Espérance", a indiqué l'association Guyane nature environnement, à l'issue de la commission départementale. La commission, qui se réunissait sous forme dématérialisée pour cause de confinement, a voté en faveur du renouvellement "pour 10 ans" de la concession minière située dans l'ouest de la Guyane, et de son extension. Le projet est porté par Newmont associé à un opérateur local, la compagnie minière Espérance (CME). Au total, le projet a rassemblé 12 voix "pour", dont le président de la collectivité territoriale de Guyane et les services de l'État, 5 voix "contre" (dont Guyane nature environnement, des représentants amérindiens et le WWF), et deux absents. Déjà présent au Suriname sur la mine Merian, Newmont envisage l'ouverture d'une mine d'or à ciel ouvert en 2025 dans la commune d'Apatou, similaire au grand projet minier à l'arrêt "Montagne d'or" porté par Nordgold-Columbus Gold. Cette mine envisagée en pleine forêt, près d'un village du Maroni, nécessiterait une usine à cyanuration et l'extraction de "20 millions de m3 de roches" pour creuser une fosse de 300 mètres de profondeur, sur 1,5 km de longueur pour un premier gisement de "65 tonnes" d'or, selon les documents de l'opérateur. "Les perspectives d'exploitation sont encore incertaines", note la Direction générale des territoires et de la mer de Guyane dans un rapport, précisant que "le ministre en charge des mines", Bruno Le Maire, s'est prononcé en faveur du partenariat Newmont-CME. Les demandes cumulées en titres miniers de ce partenariat, en cours d'instruction, représentent l'équivalent de 2,5 fois la superficie de Marseille. C'est le conseil d'État qui tranchera sur ce dossier par décret dans les prochains mois. LIRE AUSSI >> Rejet d'un projet de mine en Guyane : la Montage d'or "prend acte" mais n'abandonne pas En cas de feu vert, les miniers seront ensuite "dans l'obligation" de demander une "autorisation administrative" avant toute exploitation, a indiqué mercredi par communiqué la préfecture de Guyane. "L'avis de l'autorité environnementale" et une "enquête publique" seront alors nécessaires, de même source. Pendant 30 ans, CME a exploité de l'or sur le site "Espérance" sans autorisation d'ouverture de travaux miniers (AOTM) nécessaires pour un encadrement technique par l'État. "Des demandes avaient été déposées" auprès de l'administration ainsi qu'un "dossier de mise en conformité" mais rien n'a abouti, se défend Carol Ostorero, directrice générale de CME et présidente de la fédération des opérateurs miniers de Guyane. "La déforestation massive altère gravement la biodiversité, accélère les changements climatiques" et favorise "l'émergence d'espèces vectrices d'épidémies", a dénoncé dans un communiqué le collectif Or de question, rassemblant 21 ONG opposées à l'extraction minière. DROIT DE RÉPONSE DE LA COMPAGNIE MINIÈRE ESPÉRANCE (CME) Cet article appelle les observations suivantes de la part de la Compagnie Minière Espérance (CME) : . entre 1991 et 2012, la CME a mené des travaux de recherche et d'exploitation sur la mine Espérance dans le cadre d'un permis d'exploitation intégrant les travaux miniers (PEX) octroyé ayant le décret du 6 mars 2001, ce dont il résulte que la CME n'avait pas à solliciter d'autorisation d'ouverture de travaux miniers (AOTM) ; . dans le cadre de sa demande d'octroi d'une concession sur cette mine, la CME a, en 2009 et 2010, formé des demandes d'autorisation de travaux miniers (AOTM) et d'exploiter des installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE) qui n'ont pas été instruites ; . pour cette raison notamment, la CME a cessé l'essentiel de ses travaux d'exploitation sur la mine Espérance depuis 2010 et elle conduit depuis lors des travaux d'exploration des gisements miniers situés sur certaines zones de la concession et du permis exclusif de recherche (PER). Conformément à la réglementation applicable, ces recherches ont fait l'objet de déclarations d'ouverture de travaux miniers (DOTM) pour lesquelles des certificats de non-opposition ont été délivrés ; . depuis 2008, la CME conduit sur les autres zones du site anciennement exploitées différents travaux de gestion des eaux, de réhabilitation et de revégétalisation conformément à des protocoles de remise en état élaborés en collaboration avec des bureaux d'études spécialisés. Ont notamment été accomplis des travaux de fertilisation des sols par l'utilisation d'espèces arborées fixatrices d'azote, de lutte contre l'érosion à l'aide de graminées et de stabilisation des terrains grâce aux techniques de génie végétal ; . la demande de renouvellement et d'extension de la concession Espérance est conforme à la réglementation minière et de l'environnement ; . dans le cadre de ses travaux de recherche, la CME a mis en évidence la présence potentielle d'un gisement minier de classe mondiale, ce qui a conduit à un partenariat avec l'entreprise Newmont ; . ce projet de mine primaire dit "Espérance" pourra avoir de formidables retombées économiques et sociales pour la Guyane. En effet, il devrait permettre de faire émerger une industrie minière exemplaire, de créer de nombreux emplois et de participer au développement d'infrastructures respectueuses de l'environnement ; . il est précisé que le périmètre d'exploitation du projet "Espérance" sera bien inférieur à celui de la surface de Marseille et que les habitations des communes d'Apatou et de Grand Santi sont très éloignées de la concession ; . la phase d'exploitation du projet "Espérance" est encore au stage d'étude et ne débutera en tout état de cause pas avant plusieurs années. Elle fera l'objet, le moment venu, de demandes d'autorisation de travaux miniers incluant notamment la réalisation d'une étude d'impact sur l'environnement et une enquête publique. La CME veillera à mettre en oeuvre une exploitation ayant l'impact le plus faible possible sur l'environnement et la biodiversité.
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«Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements.» Charles Darwin La COP 22 qui se déroule sur le continent africain est passée, il faut le regretter, pratiquement inaperçue. Il faut dire que la COP 21 joue les prolongations et influe de tout son poids, jusqu’à 3 jours, avant le début de la COP 22. Les médias français n’ont pas arrêté de présenter cela comme une prouesse de la diplomatie française, voire un miracle. Nous allons voir qu’il n’en n’est rien! L’entrée en vigueur de l’accord sur le climat fut un succès pour tous ceux qui y ont adhéré, Ainsi, les obstacles furent nombreux et la bienveillance a prévalu sur les divisions Nord-Sud, malgré les querelles intestines entre Européens, incapables de s’entendre sur l’effort de chacun. C’est aussi une victoire de la Chine et des Etats-Unis qui ont entraîné par l’exemple les autres, l’Inde, le Brésil. La COP 22 étant l’affaire de tous, il est regrettable que sur la quarantaine de dirigeants nous comptons deux tiers d’Africains, pas d’Américains, ni de Chinois, ni d’Indiens encore moins de Russes; tout ce beau monde aurait donné plus de poids à la COP 22. Le Maroc ayant développé des efforts importants pour abriter un évènement planétaire. La consommation d’énergie: Ceux qui polluent et ceux qui en souffrent Les réserves mondiales prouvées d’énergies (fossiles et uranium) pouvaient être estimées en 2015 à 946 milliards de (tep), au rythme actuel: la durée est de: 51 ans pour le pétrole, 53 ans pour le gaz naturel, 114 ans pour le charbon. Un Etats-Unien consomme plus du double d’un Européen: 8tep/hab/an. Ici encore, les combustibles fossiles représentent plus des trois quarts de la consommation. L’Européen consomme en moyenne 4tep/hab/an en énergie primaire. Pour les trois quarts, cette énergie est d’origine fossile, pétrole, gaz ou charbon. Un Africain consomme huit fois moins d’énergie qu’un Européen, soit 0,5 tonne/tep/hab/an avec près de 60% de biomasse qui n’intervient pas dans le bilan CO2. L’Allemagne consomme autant que l’Afrique en énergie fossile. Un Chinois consommait en 2000 environ quatre fois moins qu’un Européen (1tep/hab/an), répartis en trois quarts fossiles et un quart biomasse. Un Indien consomme encore moins, notamment par l’utilisation des énergies non commerciales qui ne comptent pas dans le bilan carbone. Les trois quarts de l’énergie consommée en Afrique est de la biomasse qui n’intervient pas dans le bilan. En clair, sur les 38 milliards de tonnes de CO2 prévisibles en 2016, l’Afrique n’intervient que pour 250 millions de tonnes, soit moins de 700 millions de tonnes de CO2 ou encore 2% du bilan CO2 en termes de pollution-responsabilité, par contre en termes d’impact du changement climatique actuelle elle a la part du lion; elle aura les sept plaies d’Egypte. Vers la sixième extinction? Nous avons dépassé l’overshoot day (le jour du dépassement) courant août, depuis, nous vivons à crédit, il nous faut 1,6 planète Terre: «Selon le nouveau rapport «Planète Vivante 2016» produit par WWF et dévoilé ce jeudi 27 octobre, les espèces pourraient avoir perdu 67% de leurs effectifs d’ici à 2020, par rapport à 1970. Ce sera le cas si l’humanité continue à surexploiter la Terre. Car entre 1970 et 2012, l’effectif des populations de vertébrés a déjà reculé de 58%. Dans son précédent rapport, WWF rapportait que ce déclin était de 52% entre 1970 et 2010. 2% d’animaux en moins par an. «En d’autres termes, l’abondance des populations de mammifères, d’oiseaux, de reptiles, d’amphibiens et de poissons a, en moyenne, chuté de plus de moitié en l’espace de 40 ans», écrit l’ONG. Avec une moyenne de 2% d’animaux en moins par an, en 2020, il y aura donc 67% de vie en moins sur Terre. Les principales menaces concernant les espèces terrestres et d’eau douce sont la perte et la dégradation des habitats ainsi que la surexploitation, selon WWF. Pour les espèces marines, il s’agit aussi de la dégradation des habitats et de la surexploitation, mais également du réchauffement climatique. (1) «Les Nations unies le soulignent dans un rapport publié jeudi 3 novembre: au rythme actuel, le budget carbone à ne pas dépasser pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 0C, le seuil défendu par les Etats les plus vulnérables, sera totalement consommé bien avant 2030. Des décisions radicales devront être prises sur la dépendance de la planète aux énergies fossiles: charbon, gaz, pétrole, les trois plaies du climat, qui constituent le carburant de l’activité économique depuis l’ère industrielle. Une transition énergétique s’impose. Elle passe par le développement massif des énergies vertes, une révolution des pratiques agricoles, une révision complète des normes de construction et des moyens de transport, et une adaptation des modes de consommation. La lutte contre le dérèglement du climat est le plus grand défi posé aux nations. Chaque mois, la hausse des températures franchit des records. L’année 2015, marquée par le phénomène El Niño, s’est traduite par une succession de catastrophes: inondations, glissements de terrain, sécheresse, incendies, dégradation des récoltes. «Nous devons retrouver le sentiment d’urgence que nous avions il y a un an. Avec chaque jour qui passe, le défi du climat grandit», s’alarme Jim Yong Kim, le président de la Banque mondiale. «L’accord de Paris, est avant tout un point de départ.» En 1972, nous étions en dessous de la capacité maximum de la Terre à supporter nos activités, à 85% environ. Aujourd’hui, nous sommes à 150%. La situation est confirmée par la formule du Smithsonian Magazine, «The world is on track for disaster…», autrement dit, «tout se déroule comme prévu pour que survienne le désastre». Le modèle de développement actuel s’avère inefficace et non viable, pas seulement pour l’environnement, mais aussi pour les économies et les sociétés. Les non-dits de la COP 21 Présenté comme l’accord du siècle, l’accord de Paris n’a pas la même force que celui de Kyoto. Adopté par consensus lors de la dernière séance plénière de la COP21, l’accord de Paris est le premier accord climat non contraignant à portée universelle. Sa finalité est de contenir le réchauffement «bien au-dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels». Cependant, les projections de l’ONU indiquent, rapport après rapport, que la courbe actuelle des émissions mondiales de gaz à effet de serre devrait se traduire par un réchauffement de l’ordre de 3 °C. «L’accord de Paris est affaibli aussi par l’absence d’objectifs chiffrés à long terme. (…)En vertu des règles onusiennes, l’accord de Paris est entré en vigueur un mois plus tard, le 4 novembre 2016.» Cette non-contrainte s’apparente à la liberté du renard dans le poulailler. C’est au bon vouloir de chacun. Souvenons-nous: «Dans l’accord sur le climat, le mot le plus crucial est sans doute shall [«doivent»]. Car dans ce cadre, shall est juridiquement contraignant», écrivait dès le 5 décembre The New York Times sur les négociations de la COP21. (…) «Ces cinq lettres, apparues dans la version finale de l’accord, ont affolé l’administration Obama (…) la phrase en l’état aurait sans doute conduit le texte à passer devant le Sénat, ce que voulait à tout prix éviter l’administration Obama.(…) Pékin a fait pression pour que les autres nations valident l’utilisation du «should». Si les Etats-Unis n’étaient pas partie prenante de l’accord, la Chine ne l’aurait pas non plus signé.» Tout reste à faire à Marrakech Lundi 7 novembre s’est donc ouverte à Marrakech, au Maroc, la 22e conférence des Nations unies (ONU) sur les changements climatiques, ou COP22. Sur la quarantaine de chefs d’État qui ont, pour le moment, confirmé leur présence, on compte 26 présidents africains. Côté européen, seul François Hollande a répondu présent pour le moment. Le secrétaire d’État américain, John Kerry, Michelle Bachelet, présidente du Chili, et le Premier ministre du Québec. En clair les pays occidentaux se désintéressent d’un problème planétaire et s’ils l’ont fait à Paris c’est plus dû au forcing de la France qu’à un engouement pour une planète vivable. La COP22 offre un cadre global de négociations sur le climat, reconnaît l’existence d’un changement climatique d’origine humaine et rend les pays industrialisés responsables pour lutter contre ce phénomène qu’ils ont provoqué en polluant pendant un siècle, soit l’équivalent de 900 milliards de tonnes de CO2 dans l’atmosphère. Signé en 1997, le protocole de Kyoto et entré en vigueur en 2005, ce traité ne fixe des objectifs contraignants qu’à seulement 55 pays industrialisés, représentant 55% des émissions globales de CO2 en 1990. Si certains ont respecté leurs engagements, les gros pollueurs n’ont pas rempli leurs objectifs: les Etats-Unis ne l’ont jamais ratifié, le Canada et la Russie s’en sont retirés et la Chine n’est pas concernée par le protocole de Kyoto qui doit expirer en 2020 et devrait être remplacé par un nouveau texte. Ce sera la coquille vide de la COP21 que l’on présente comme un miracle. Que doit faire la COP 22? Beaucoup de faits sont laissés en héritage par la COP 21: «Le gros sujet de la COP22 sera de préciser les règles de mise en oeuvre de l’accord de Paris et de se mettre d’accord sur la date de finalisation de ces règles communes», (…). L’autre enjeu de la COP22 est de faire le point sur les engagements volontaires pris par les pays pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et contrer les effets du réchauffement. Mises bout à bout, ces 189 «contributions nationales» développées à l’horizon 2025-2030 ne permettent pas de contenir le réchauffement sous le seuil de 2 °C. La COP22 devrait inviter les Etats à engager des actions additionnelles pour rehausser le niveau de leurs ambitions. (…) Au Maroc, les délégations devraient évoquer la lancinante question des financements. Les pays en développement gardent notamment en tête la promesse faite à leur égard, en 2009, par les nations industrialisées: mobiliser au moins 100 milliards de dollars (90 milliards d’euros) par an, d’ici à 2020, de financement climat du Nord vers le Sud. Rendue publique le 17 octobre, à la veille de la pré-COP22, une expertise de l’Organisation de coopération et de développement économiques (Ocde) estime que le financement (public et privé) pourrait atteindre entre 77 milliards et 133 milliards de dollars suivant les scénarios (2). Le financement sera le grand chantier de la COP 22 Nous l’avons dit, les pays industrialisés polluent et ne veulent pas contribuer à réduire les dégâts des changements climatiques qui impactent durement les pays du Sud: «Les trois années à venir écrit Ludovic Dupin, vont demander énormément de travail pour définir quelles sont les manières de respecter l’accord de Paris. (…) Durant les trois années à venir, l’autre grand sujet sera celui du financement de la transition énergétique et de l’adaptation au changement climatique dans les pays pauvres. La communauté internationale s’est engagée à fournir 100 milliards d’euros par an à partir de 2020. Selon la dernière estimation de l’Ocde, les fonds publics atteindraient à eux seuls 67 milliards de dollars en additionnant financements publics et privés. L’ajout du secteur privé pourrait faire monter l’enveloppe entre 77 et 133 milliards d’euros, avec une somme médiane à 92 milliards d’euros.» (3) Pour l’instant, nul ne sait vraiment comment chaque pays va réussir à tenir ses engagements. Chaque Etat doit donc présenter son plan pour arriver à réduire ses émissions de CO2 d’ici 2050. «Le problème, c’est que même si chaque pays trouve un plan lui permettant de respecter ses promesses, le compte n’y est pas. La somme des engagements actuels met la planète sur une trajectoire de +3°C, voire 3,4° selon un rapport de l’ONU paru jeudi 3 novembre, qui s’alarme de la hausse ininterrompue des émissions mondiales. Il y a aussi la question de la transparence. Les pays se sont engagés à faire un inventaire de leurs efforts et à remettre à niveau régulièrement leurs objectifs.»(3) Que peut faire un Maghreb uni? Nous avons plus que jamais besoin de coopération intermaghrébine. Le Maghreb uni sera un partenaire à part entière vis-à-vis des grands regroupements mondiaux. Le Maghreb c’est 100 millions de jeunes, un immense territoire, des ressources agricoles, minières, énergétiques et des savoir-faire. Divisés, nous n’arriverons à rien. Il est temps de penser aux générations futures en leur laissant un viatique à la fois local et régional. La COP 22 pour le Maghreb aurait dû être une formidable opportunité pour faire avancer des projets communs, comme on le sait, l’avancée du désert touche tous les pays du Maghreb et une initiative visant à mutualiser les moyens pour un barrage vert maghrébin – dans le même ordre que la grande barrière verte qui va de Dakar à Djibouti et pour laquelle la BAD a financé l’essentiel du projet – aurait été une excellente initiative car elle permettrait de créer de la richesse et d’utiliser d’une façon rationnelle l’immense nappe phréatique. Il nous faut penser à former le Maghrébin de demain, favoriser les échanges universitaires maghrébins en valorisant leurs recherches par le partage. C’est ainsi que l’on préparera le Maghreb de 2030. Plus forts et plus unis nous pouvons coopérer avec le monde, notamment avec l’Europe. Plusieurs opportunités de co-développement sont permises: l’environnement, l’immigration, le transfert des technologies, les techniques de l’information. Saint Exupéry nous y invite: «Amène-les à bâtir ensemble une tour et tu les changeras en frère.» A nous d’oser la fraternité pour un monde meilleur, pour nos enfants. Il nous faut penser autrement le monde de demain. Substituons au partage du monde, un monde du partage. Plus largement, la COP 22 ne débouchera sur rien s’il n’y a pas une prise de conscience planétaire. De plus, un mauvais scoop, Donald Trump président c’est l’enterrement en première classe de la COP 21 même si elle n’a aucun caractère contraignant. Cela rappelle la transition Clinton Bush avec les conséquences planétaires que nous savons: la mort du protocole de Kyoto ,l’ébriété énergétique qui a conduit aux guerres d’Irak et plus tard la Libye et la Syrie sous la gouvernance éclairé d’un président prix Nobel de la paix . Si cela devait advenir ce sera le prélude au dérèglement de la Terre . La fin du monde annoncée par les religions ne sera pas brutale, c’est un long délitement de la vie dans ses dimensions écologiques , culturelles, cultuelles.. L’«Apocalypse» dernier livre de la Bible révèle les grandes lignes des prophéties de la fin des temps Les signes de l’Apocalypse seraient dit on de plus en plus visibles et annoncent la parousie du Christ, ( le retour du Messie) Ces signes sont les conséquence des changements climatiques. Les inondations (déluge), les famines, les maladies (la peste)… et ce sont ceux qui en sont responsables qui seront les derniers à en souffrir Ainsi va le monde. Pr Chems Eddine Chitour Ecole Polytechnique enp-edu.dz 1. Marine Le Breton:http://www.huffingtonpost.fr/2016/10/26/wwf-animaux-vertebres-disparition/?utm_hp_ref=fr-environnement 2. Simon Roger:http://www.lemonde.fr/conferences-climat/article/2016/11/07/tout-comprendre-aux-negociations-de-la-cop22 3. Ludovic Dupin:http://www.usinenouvelle.com/article/a-la-veille-de-la-cop22-l-accord-de-paris-entre-en-vigueur-et-maintenant.
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par Richard Lindzen, professeur émérite en sciences de l’atmosphère, Massachusetts Institute of Technology. En tant que scientifique qui a travaillé sur les problèmes des sciences de l’atmosphère, climat compris, pendant plus de 50 ans, je doute que la science soit en mesure de contribuer au discours actuel sur un changement climatique catastrophique qui serait provoqué par l’homme. Ce que je veux dire, c’est qu’il s’agit d’un problème politique et que, de ce fait, il est entre les mains du public, et plus particulièrement de la classe dirigeante. Pour l’essentiel, ces groupes ignorent tout des sciences du climat, et même de la science tout court. Confrontés à des informations contradictoires, ils peuvent choisir ce qu’ils veulent croire — ou se servir de la fausse affirmation selon laquelle « 97% des scientifiques sont d’accord » comme d’une béquille. Un exemple simple illustre le problème. L’année 1998 a été un maximum dans la moyenne mondiale de température, par rapport à une moyenne de trente ans dans les stations météos. Mais depuis deux décennies, il n’y a plus de tendance significative, et les quelques changements survenus sont généralement beaucoup moins importants que ceux prévus par les modèles. Il y a de petites fluctuations, bien sûr, notamment une pointe de température associée au phénomène El Niño en 2014-2016, qui a été suivie d’une chute. De nombreux scientifiques des deux bords ont appelé « pause » cette absence de tendance. De leur côté, les promoteurs de l’alarmisme en ont profité pour affirmer que beaucoup des « années les plus chaudes enregistrées » dataient de cette période. Peu de gens ont été capable de saisir qu’une telle observation ne contredit nullement l’existence d’une « pause ». Il est clair en effet que même si l’anomalie de température (c’est-à-dire l’éart par rapport à la moyenne sur 30 ans) était restée absolument la même après 1998, toutes les années suivantes auraient été les années les plus chaudes jamais enregistrées ! La vérité, c’est qu’un citoyen perspicace n’a pas besoin des détails de la science pour s’apercevoir que quelque chose ne va pas du tout dans cette histoire. Un tel citoyen peut ainsi observer que toutes les prescriptions censées permettre de lutter contre le réchauffement climatique sont bien antérieures à leur lien avec celui-ci. Des politiques très similaires impliquant le contrôle du secteur de l’énergie et l’élimination du charbon ont été proposées il y a longtemps, à une époque où on les justifiait par les inquiétudes sur les pluies acides et les craintes d’un… refroidissement global. Ce citoyen peut aussi se demander pourquoi ces prescriptions politiques insistent invariablement sur la nécessité de se focaliser sur un et un seul des nombreux éléments qui concernent cette problématique du réchauffement (à savoir les niveaux de CO2). Pourquoi les alarmistes n’accordent-ils pas la même attention à la question de l’adaptation ? D’une manière générale, une telle approche serait pourtant à la fois moins chère et plus flexible, en plus d’impliquer un mode d’action dans lequel les êtres humains sont particulièrement doués — la preuve en est que nous sommes capables de vivre dans des régions qui vont de l’Arctique à l’équateur. Si ce citoyen sait compter, il peut aussi se rendre compte qu’aucune des politiques proposées n’aura d’impact significatif sur le climat, indépendamment de ce que l’on pense de la physique sous-jacente. En réalité, il s’agit de nous demander des sacrifices qui n’auront en tout état de cause qu’un effet purement symbolique. Ce sera un simple affichage de vertu. Si notre citoyen était, en outre, familier avec la nature de la science, il pourrait savoir que la quasi-totalité des preuves soi-disant définitives justifiant la panique ne sont pas réellement des preuves scientifiques. En réalité, une preuve (evidence) scientifique ne vaut que si elle permet des prévisions non ambiguës, et non pas simplement si elle nous est néfaste ou choquante. Certaines des soi-disant preuves sont à l’opposé de ce que la physique prévoit. Notre citoyen pourrait également savoir que la « certitude » n’est pas la marque de la science. Bien au contraire, celle-ci insiste sur la nécessité du scepticisme dans la recherche. C’est particulièrement vrai pour les sujets complexes et très jeunes tels que le climat, alors même que ceux qui se font les promoteurs du « problème climatique » affirment qu’ils savent avec certitude la cause du changement climatique, un simple bouton de contrôle qui serait le CO2. Un gaz qui se trouve par ailleurs être essentiel à la vie. Tous ces éléments convergent pour affirmer le caractère politique de la question. Les détails peuvent certes différer d’un endroit à un autre. Ainsi, aux États-Unis le climat est en grande partie une question partisane : la gauche soutient « la lutte contre le changement climatique » parce qu’elle croit en un renforcement du pouvoir de l’État, alors que la droite a tendance à être sceptique parce qu’elle croit en la liberté individuelle. En Europe, le problème semble plutôt lié à l’opposition entre concentration de pouvoir et souveraineté. Dans ces deux régions toutefois, l’alarmisme climatique a en commun d’être devenu un élément central du politiquement correct. La crainte de s’en démarquer semble être particulièrement forte parmi les « élites éduquées ». La prétendue « crise climatique » n’est nullement une question scientifique, malgré toutes les tentatives d’invoquer la soi-disant « autorité » de la science. S’inquiéter des implications que l’on impute à des fluctuations si petites qu’elles en sont virtuellement impossibles à mesurer, ainsi qu’à de douteuses observations de fluctuations de la température moyenne à la surface du globe, est une pure bêtise. Argumenter dessus, c’est lui faire trop d’honneur. Il n’en est pas moins intéressant de savoir ce que la science nous dit. Rien dans les données aujourd’hui disponibles n’indique que quelque chose d’inédit est en train de se produire. Même le groupe de travail 1 du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climate (GIEC) onusien — la seule partie du GIEC à s’occuper de science — reconnaît que les phénomènes tels que les sécheresses, les inondations, les ouragans, et ainsi de suite, ne montrent aucune tendance perceptible. Certes, en raison du fait que les observations disponibles sont relativement récentes, il y en aura toujours pour aller un peu vers le haut ou vers le bas, mais rien de tout cela n’est inhabituel, ni ne peut être lié de façon claire à une augmentation du CO2. La seule raison à l’inquiétude tient simplement à ce que les modèles (qui le plus souvent se trompent) suggèrent qu’il est « envisageable » qu’il y ait un problème. Il s’agit là d’une base extrêmement faible pour transformer toute la société, détruire le secteur de l’énergie, augmenter le prix de l’électricité tout en en réduisant la disponibilité, empêcher le développement des régions les plus pauvres du monde, gaspiller des milliards de dollars et favoriser la peur, voire l’hystérie.
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Pascal Richet, Institut de physique du globe de Paris Depuis sa domestication il y a 400 000 ans, le feu a très largement déterminé l’évolution de l’homme et celle des sociétés humaines par le biais de sa maîtrise de plus en plus poussée. Alors que la cuisson des aliments a conduit à une régression des mâchoires et à un développement du cerveau, les arts du feu ont peu à peu donné naissance à la civilisation moderne. Éclairage artificiel, céramiques, métallurgie, mortiers de chaux puis de ciment, machine à vapeur, moteurs à explosion et à réaction, production d’électricité, toutes ces avancées familières ont été indissolublement liées au feu, et donc à la production de dioxyde de carbone (CO2) par la combustion de bois, gaz, pétrole ou autres substances. L’augmentation de la population mondiale et une élévation de niveau de vie ont bien sûr conduit à des émissions croissantes de CO2 dans l’atmosphère. Selon le dogme dominant, l’effet de serre associé à ce gaz a en retour fait attribuer à ses teneurs croissantes un dérèglement climatique aux conséquences catastrophiques les plus variées. Décarboner les activités humaines en quelques décennies afin de lutter contre ce dérèglement est ainsi devenu un impératif. Tirer un trait sur des millénaires d’ingéniosité humaine est cependant un défi formidable, comme l’illustre un coût estimé par la banque mondiale à 89 000 milliards de dollars pour la seule période 2015-2030 ! Devant la nature colossale des investissements annoncés, et celle des ressources minérales et énergétiques à engager, il est utile de s’assurer que les effets du CO2 sont bien ceux qui sont décrits. Au premier plan se trouvent les modèles informatiques de climat auxquels on se fie surtout de nos jours, qui souffrent pourtant de nombreuses limitations. La principale est qu’ils couvrent des périodes de temps beaucoup trop brèves pour rendre compte des grands cycles de glaciations-déglaciations, les changements climatiques les plus tangibles, qui se produisent sur des dizaines de milliers d’années. La situation est analogue à celle qu’on rencontrerait si l’on prenait une vaguelette comme fondement d’une théorie des marées sans considérer des cycles entiers de marées montantes et descendantes d’ampleurs variables. Les modèles climatiques ont par ailleurs relégué à l’arrière-plan des archives beaucoup plus parlantes. Les plus précieuses sont les glaces polaires car les instruments d’analyse modernes permettent de déchiffrer les messages climatiques de l’histoire de la planète qu’elles ont conservé à mesure que la neige se compactait en glace en emprisonnant de minuscules bulles d’air. Il est par exemple possible de mesurer précisément la teneur en CO2 (et en méthane, CH4) de ces bulles en fonction de la profondeur de la glace dans les carottes extraites, et donc de leur âge. Et comme la température de dépôt de la neige peut aussi être déterminée par des méthodes isotopiques, on dispose d’un enregistrement continu de ces paramètres sur des périodes se comptant par centaines de milliers d’années. Les glaces extraites à la base antarctique de Vostok constituent une référence « incontournable » pour les climatologues car elles couvrent les quatre cycles de glaciation-déglaciations qui se sont succédé depuis 423 000 ans. Leurs analyses ont confirmé que ces cycles sont avant tout gouvernés par des variations de la chaleur reçue du soleil quand l’orbite terrestre varie elle-même sous l’effet d’interactions gravitationnelles complexes. Dans le cadre de ces cycles astronomiques, dits de Milankovitch, la question est alors de savoir quel rôle amplificateur a pu jouer le CO2 atmosphérique. On peut y répondre en examinant très simplement les relations de cause à effet pertinentes à la lumière des principes de la logique établis par Aristote il y a 2500 ans. Selon le principe de non-contradiction, une chose ne peut pas être à la fois elle-même et son contraire. Il s’ensuit en particulier qu’un effet ne peut pas être antérieur ou plus bref que sa cause, auquel cas la cause n’en serait plus une. Or les données paléoclimatiques montrent que les périodes de teneurs en CO2 élevées sont non seulement systématiquement plus longues que celles de températures élevées, tout en débutant plus tardivement qu’elles, mais qu’elles ne révèlent pas de fluctuations de teneurs en CO2 de courtes durées analogues à celles que montrent les températures. Il se trouve que l’atmosphère renferme une quantité infime de CO2 par rapport aux océans et que la solubilité du CO2 dans l’eau décroît quand la température augmente. Les teneurs en CO2 de l’atmosphère se sont donc simplement ajustées au cours du temps aux variations de températures avec des décalages dus à la lenteur relative de l’homogénéisation chimique des océans. Un argument fort renforce cette conclusion. Le méthane est un produit de l’activité biologique, qui croît elle-même avec la température. Si le CO2 contribuait au réchauffement de l’atmosphère, ses teneurs seraient corrélées à celles du méthane. Or ce n’est pas du tout le cas, d’où l’on conclut que ces teneurs en méthane n’ont dépendu que des seules températures. Ces conclusions ne contredisent en rien l’existence d’un léger réchauffement au cours de ces dernières décennies. Les carottes glaciaires révèlent en effet l’existence de brefs épisodes de réchauffement, très nombreux, auxquels aucune attention n’est curieusement apportée, et dont la cause peut être attribuée à de tout autres facteurs tels que des fluctuations de l’activité solaire. En bref, ce qui se passe en quelques décennies offre peu d’informations sur l’évolution du climat, dont l’unité de mesure est plus proche des dizaines de milliers d’années. Que les effets du CO2 sur le climat soient minimes n’est en rien une conclusion inédite. Les auteurs qui l’ont déjà établie sur d’autres bases se heurtent cependant au prétendu consensus qu’on leur oppose sur la question. Mais cette notion de consensus n’a aucune pertinence ici car l’histoire des sciences n’est qu’une longue promenade dans le cimetière où les idées longtemps admises sans discussion reposent désormais en paix. Elle sert plutôt de justification pour bannir du débat toute idée hétérodoxe. Comme l’auteur de ces lignes en fait en ce moment l’expérience, le trait le plus inquiétant du débat climatique est la volonté de disqualifier d’entrée l’adversaire en l’entraînant sur d’autres champs étrangers au problème plutôt que de lui opposer des commentaires critiques auxquels des réponses seraient apportées en laissant le public trancher. De manière surprenante, les débats francs et honnêtes sur lesquels le progrès scientifique a reposé au cours de l’histoire sont remplacés par des actions de nature totalitaire telles que diffamation et tentatives de réduire au silence ou de réprimer les opinions divergentes sous la menace de l’ostracisme. Sur ce point comme sur beaucoup d’autres, il conviendrait pourtant de garder en tête la réflexion que fit au début du VIe siècle le philosophe et homme d’État romain Boèce : « La philosophie grecque elle-même, en effet, n’aurait jamais été tenue dans un si grand honneur, si elle n’avait pas été nourrie des conflits et des dissensions des plus grands savants. »
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Que nous ont appris ces dernières années de mobilisation, depuis l’Accord de Paris sur le climat ? Alors que le dernier rapport du GIEC, publié en août 2021, nous informe sur les risques de multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes, doit-on revoir notre conception de la croissance ? Thomas Sterner, économiste suédois et professeur à l’Université de Göteborg, nous aide à décrypter cette question. Ce spécialiste de l’économie environnementale a débattu avec le chef économiste d’EDF Thomas-Olivier Léautier, à l’occasion d’un cycle de conférences sur l’enjeu d’une économie neutre en carbone, organisé par le groupe français. Thomas Sterner fut l’un des premiers économistes à alerter sur la nécessité de rester en dessous des 1,5°C . Cela dit, il reste prudent quant à l’issue de cette COP26 : « Le plus déprimant, c’est que nous sommes arrivés au numéro 26, car pour moi, c’est un sujet important depuis le début. J’ai espéré à chaque COP qu’il se passe quelque chose mais le progrès est lent ». Pour répondre à ce grand défi, l’économiste appelle plutôt à un changement structurel sur le plan économique. Son travail permet de repenser la croissance verte et surtout de l’élargir. Tout commence en 2018. Dans un rapport, le GIEC alerte sur la dangerosité d’un réchauffement de 2° et incite fortement à viser les 1,5°C maximum. La même année, William Nordhaus, un grand économiste américain, est couronné du Prix Nobel d’économie pour un modèle qui traduit les émissions de gaz à effet de serre en augmentation de température, puis en coûts économiques. « Je ne veux plus qu’on parle de croissance » « Je ne veux plus qu’on parle de croissance »
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Face à l’attentisme du gouvernement, FNH, Greenpeace France, Notre Affaire à tous et Oxfam restent déterminées à mettre fin à l’inaction climatique de l’Etat. Après un silence de plus de huit semaines, et à quelques jours seulement du délai de réponse à la demande préalable adressée le 18 décembre, le Premier ministre a consenti à rencontrer ce matin les quatre organisations requérantes de l’Affaire du siècle. C’est la reconnaissance que l’engagement de plus de 2 millions de signataires est enfin entendu. Elles ont pris note de l’engagement par le premier ministre d’une réponse écrite de l’Etat avant la date butoir du 18 février. Le dépôt du recours en justice contre l’Etat pour inaction climatique tiendra compte des éléments qui figureront dans cette réponse. Les quatre organisations ont présenté au chef du gouvernement les carences reprochées à l’Etat dans la lutte contre les changements climatiques, détaillées dans le courrier qui lui a été adressé le 18 décembre dernier. Aujourd’hui, l’Etat français ne tient pas les objectifs qu’il s’est lui-même fixés sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre de la France, le développement des énergies renouvelables ou l’amélioration de l’efficacité énergétique. L’apathie de l’Etat expose les Françaises et les Français, ainsi que des millions de personnes vulnérables à travers le monde, à la multiplication des événements climatiques extrêmes, à la baisse des rendements agricoles et à la dégradation de leurs conditions de vie. Loin des tergiversations et des effets d’annonce d’Emmanuel Macron et de son gouvernement, les solutions pour limiter le dérèglement climatique sont pourtant connues et portées depuis de nombreuses années par la société civile. L’Etat français doit adopter une fiscalité socialement juste au service de la lutte contre les changements climatiques, mettre en place un service public de la rénovation des logements, donner à toutes et tous la possibilité de se déplacer sans polluer, de se nourrir de manière saine et durable. L’intérêt général doit enfin primer sur les cadeaux aux grandes entreprises. Le Premier ministre et l’ensemble du gouvernement français ne semblent aujourd’hui pas prêts à un changement courageux et immédiat. Les mobilisations citoyennes autour du climat et le recours juridique de l’Affaire du siècle sont absolument nécessaires pour qu’au plus haut niveau de l’État, on entende l’urgence au-delà des formules choc et des sommets creux.
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Pays de Pontivy. La Fresque, un jeu ludique pour mieux connaître le changement climatique Plusieurs ateliers La fresque du climat sont organisés dans le pays de Pontivy (Morbihan), pendant le mois de novembre 2021. Ils permettent, grâce à un jeu participatif, de se sensibiliser à la question du changement climatique, et de mieux en appréhender les causes et conséquences. Après Réguiny la semaine dernière, c’est au siège de Pontivy communauté, place Ernest-Jan à Pontivy (Morbihan), qu’a eu lieu le deuxième atelier La fresque du climat, lundi 15 novembre 2021. Avec ce jeu participatif, les citoyens sont invités à se sensibiliser au changement climatique en étudiant ses causes et ses conséquences. À 18 h, autour d’une table et de trois animateurs, sept participants prenaient place, en rond, et faisaient connaissance, à l’instar de Solenn Le Rouzic, cheffe de projet économie circulaire pour Pontivy communauté. Cette fresque est un outil qui m’intéresse pour mon travail. Et à titre personnel, la question du climat m’interpelle. Mon compagnon est péruvien avec une famille sur trois continents. Je connais l’impact des voyages sur le climat, expliquait la jeune femme qui cherche le meilleur équilibre familial en prenant en compte son bilan carbone. Déjà plus de 200 000 participants en France Une fois les participants présentés, c’était parti pour trois heures. C’est un atelier pédagogique et ludique. L’idée, c’est qu’il soit le plus participatif possible, présentait Julien Fortel, animateur de l’association nationale La fresque du climat et membre du Comité de développement du Pays de Pontivy. L’association a été créée en 2018 par un ingénieur et enseignant, Cédric Ringenbach. Sa méthodologie marchait bien auprès de ses élèves, il l’a adaptée pour les enfants, ados et adultes. Aujourd’hui, plus de 200 000 personnes en France ont participé. L’objectif, c’est un million fin 2022. Le jeu, ce sont 42 cartes dans la version adultes : effet de serre additionnel, activités humaines, fonte de la banquise… Mises bout à bout et dans le bon ordre, elles forment une frise logique : la fresque du climat. Les cartes sont construites et actualisées à partir des dernières données du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat).Le jeu est quelque part alarmiste, mais aussi factuel et il donne l’occasion de parler de sujets lourds de manière un peu légère. Tout le monde peut s’en emparer et être sensibilisé : élus, grand public, entreprises. Pour que chacun puisse faire à son échelle. Prochains ateliers mercredi 17 novembre, au pôle culturel de Baud, de 18 h à 21 h, et jeudi 25 novembre, au pôle culturel de Pluméliau-Bieuzy, de 18 h à 21 h. Renseignements et inscriptions par courriel : [email protected] Site internet de la fresque du climat : fresqueduclimat.org.
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Urgence climatique. Les experts du Giec réunis pour préparer un rapport qui s’annonce salé Sept ans après leur dernière évaluation, les 700 experts climatiques regroupés au sein du Giec ont entamé lundi 26 juillet la rédaction du rapport qui sera publié le 9 août. Un mot-clé : urgence ! Feux gigantesques en Amérique du Nord et en Sibérie, inondations meurtrières en Allemagne et en Chine… C’est dans ce contexte que les 700 membres du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), issus de 195 pays, ont entamé ce lundi 26 juillet la dernière ligne droite avant la publication de leur nouveau rapport, le 9 août. Comme si la Terre, malade, avait décidé de leur donner un sinistre coup de pouce et encore davantage de crédit. Pendant quinze jours, en visioconférence à huis clos, le Giec doit notamment valider son résumé pour les décideurs du monde. Pesé à la virgule près, c’est une sorte d’état des lieux des prévisions sur l’évolution du climat. À 100 jours de la Cop 26 à Glasgow, le rapport s’annonce comme un appel pressant à agir. Plus vite et plus fort. Le seuil des +1,5° toujours tenable ? Le dernier rapport du Giec remonte à 2014. Il avait assez secoué les dirigeants de la planète pour aboutir en 2015 à l’Accord de Paris. La quasi-totalité des pays s’étaient et sont toujours engagés à réduire les émissions de CO2 pour limiter le réchauffement bien en deçà de +2 °C par rapport à l’ère préindustrielle, si possible +1,5 °C, d’ici à la fin du siècle. Alors que la Terre s’est déjà réchauffée d’environ 1,1 °C, ces seuils sont-ils toujours tenables ? C’est l’une des questions auxquelles doit répondre l’évaluation par le Giec de milliers d’études scientifiques les plus récentes. « Nous devons changer de direction de façon urgente » Je dis ceci aux décideurs : la science ne permet pas de voir le monde comme on voudrait qu’il soit, elle montre le monde tel qu’il est. Ce n’est pas de la politique, c’est la réalité, a lancé lundi Patricia Espinosa, la responsable climat de l’ONU. La réalité est que nous ne sommes pas en bonne voie pour respecter l’objectif de +1,5 °C. En fait nous sommes sur le chemin opposé, vers plus de +3 °C. Nous devons changer de direction de façon urgente avant qu’il ne soit trop tard. Un volet du rapport du Giec consacré à l’impact du réchauffement, dont la somme sera publiée début 2022 mais dont des éléments vont alimenter le rapport du 9 août, montre comment la vie sur Terre sera transformée d’ici à trente ans, voire plus tôt. Et pas en bien. Mais si on n’arrive pas à rester sous 1,5 °C d’augmentation, 1,6 °C c’est mieux que 1,7 °C, et 1,7 °C, c’est mieux que 1,8 °C, note le climatologue français Robert Vautard, un des auteurs du Giec.
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C'est une première mondiale et elle est française. Carbios, une entreprise installée près de Clermont-Ferrand, dévoile ce mercredi des bouteilles fabriquées à partir d'un plastique 100 % recyclé depuis des déchets grâce à des enzymes. Ces petites protéines s'attaquent directement au PET, le polytéréphtalate d'éthylène, principal ingrédient des contenants en plastique des boissons. "Notre procédé biologique permet de déconstruire tous les types de plastiques PET usagés en leurs constituants de base, réutilisables pour la production de nouveaux plastiques vierges", explique Alain Marty, directeur scientifique de la société. Symbolique, cette étape illustre les progrès des recherches scientifiques dans la mise au point de nouveaux procédés pour apporter des réponses aux pollutions générées par les plastiques. Ces matériaux mettent en effet des décennies voire des siècles à se dégrader totalement dans la nature ou les océans. Ce faisant, ils se fragmentent en micro-plastiques, dont l'impact environnemental et sanitaire est aujourd'hui l'objet de nombreuses études. L'enjeu est tel qu'un "pacte sur les emballages plastiques" a été signé, la semaine dernière, entre l'Etat et les industriels. Les signataires s'engagent à atteindre un taux de 60 % de ces contenants effectivement recyclés d'ici 2022. L'entreprise prévoit la construction d'une usine pilote au sud de Lyon. Carbios Le procédé de Carbios permet justement d'envisager de nouvelles solutions plus efficaces pour recycler les plastiques sous la forme de flacons, de films, de barquette ou de polyester textile. "En l'état pour les bouteilles, détaille Alain Marty, la seule technique employée est de les broyer et de les faire fondre à 270°C, ce qui impose plusieurs limitations. Déjà, cela ne permet pas de recycler des contenants colorés, comme ceux des shampoings. Mais surtout, le matériau obtenu a des propriétés mécaniques plus faibles !" Résultat : impossible de le recycler à 100 %, les fabricants sont contraints de le mélanger à du PET vierge... "Le PET est un polymère, poursuit le directeur scientifique de Carbios. Il ressemble à un long collier composé seulement de deux perles : de l'acide téréphtalique et du monoéthylène glycol. Nos enzymes sont comme des ciseaux moléculaires : elles coupent les liaisons et libèrent ces deux perles, ensuite purifiées pour revenir aux molécules d'origine et se débarrasser des colorants. Elles permettent enfin de re-synthétiser du PET à l'identique, sans perte de propriétés mécaniques." Et donc d'envisager la possibilité d'un recyclage à l'infini inédit - à condition que le système de collecte en amont soit toutefois efficace. La production annoncée, ce mercredi, provient par exemple de "vrais déchets industriels achetés au marché à la tonne", détaille Alain Marty. L'entreprise n'est pas la seule à travailler sur ces procédés enzymatiques prometteurs. En 2016, une bactérie mangeuse de plastique PET a été découverte au Japon (Ideonella sakaiensis), depuis objet de publications britannique et américaine. Mais les performances affichées par le Français sont sans commune mesure, assurant 97 % de dégradation en l'espace de 16 heures. Un temps d'une réaction appelée hydrolyse, qui se déroule dans une cuve d'eau où sont ajoutés les déchets et les enzymes, le tout à 60°C et sans traitement chimique. Les capacités de coupure des enzymes ont été améliorées "des centaines de fois", grâce à une collaboration avec un laboratoire public expert des systèmes biologiques, le LISBP à Toulouse (CNRS/INSA/INRA). "Ce procédé enzymatique, relativement efficace pour dégrader totalement les plastiques, a toutefois une limite : il est généralement assez coûteux, commente le chercheur Mikael Kedzierski, spécialiste des impacts sanitaires et environnementaux des composites. Mais si elles deviennent viables, ces technologies seront alors très intéressantes." Pour l'instant, Carbios avance de son côté un objectif de coût, à terme, identique à celui de la fabrication du PET vierge. D'ici là, le prochain défi est la montée en puissance. Une usine de démonstration "verra le jour fin 2020" dans le sud de Lyon, à Saint-Fons, avec une cuve de 20 mètres cubes pour réaliser des "échantillons à l'échelle de plusieurs tonnes", selon Alain Marty. Et parvenir à faire des déchets plastiques une filière, plutôt qu'une pollution.
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Une fresque peinte il y a sept siècles, transposée dans sa version contemporaine, peut-elle servir aujourd'hui pour guider nos pas écologiques et transformer la ville dans le bâtiment, l'emploi, les transports ou l'alimentation ? Vaste et, pourtant, très actuelle question... Lors de la COP24 en décembre 2018, 24e édition de la Conférences des Parties, à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, la jeunesse a joué un rôle essentiel, à l'image de Greta Thunberg, 15 ans, qui a mis les responsables politiques devant leur échec. L'humanité a brûlé plus de la moitié des hydrocarbures durant les 25 dernières années, depuis que les Nations Unies ont mis en place ce dispositif diplomatique en matière climatique censé freiner nos émissions : comment en sommes-nous arrivés là ? C'est également cette urgence que souligne Julien Dossier, professeur à HEC, spécialiste de la transition écologique et de la ville durable. Le temps presse, explique-t-il dans Renaissance écologique, car "comment ignorer que justice climatique et justice sociale vont de pair quand 50% des émissions ne sont dues qu'à 10% de la population ?" Pour ce jeune directeur de Quattrolibri, cabinet de conseil pour la neutralité carbone des villes vertes, ce n'est pas la fin "du" monde qui se profile, mais la fin "d'un" monde que nous envisageons. Heureusement, une alternative existe : la Renaissance écologique. Pour y parvenir, Julien Dossier nous fait revenir à Sienne, pour déchiffrer une célèbre fresque de la Renaissance, Allégorie des effets du bon et du mauvais gouvernement, peinte par Ambrogio Lorenzetti en 1338. La fresque, composée de plusieurs tableaux, met face à face le péril de la tyrannie destructrice et les ressources du bon gouvernement. Son commanditaire, le Gouvernement des Neuf, cherche une solution à la crise de l'époque, et nous offre le symbole d'un espoir, malgré le danger du précipice qui nous guette. "Véritable carte au trésor", précise Julien Dossier, cette fresque nous offre "un outil permettant de représenter et relier les composantes d'un système résilient, compatible avec les contraintes biologiques et physiques de notre époque". Comment l'analyse esthétique du dessin de la Renaissance italienne peut-elle répondre à l'urgence environnementale et mobiliser notre créativité ? C'est qu'elle offre, à sa façon, un projet concret pour relever les défis sociaux, politiques, économiques et culturels qui s'imposent à nous. Ni rêve ni utopie, la composition visuelle aide à comprendre la crise systémique que nous traversons : de droite à gauche, l'un des tableaux de la fresque décrit le cheminement de l'homme, depuis l'état de nature vers l'être moral. Au centre de l'oeuvre, les interactions commerciales et sociales entre humains. Puis le regard pictural nous guide de l'organisation politique à la production de la nature, du bien commun aux communs : l'eau, les sols, les forêts et l'air. Par sa lecture écologique de la fresque, Julien Dossier met en pratique ce projet par un exercice pédagogique avec la jeunesse, ses élèves d'HEC. Il utilise les symboles, couleurs et proportions du tableau, et élabore avec ses étudiants 24 chantiers ou mots-clés. Se dégagent 24 composantes d'un métarécit, ou trame interprétative au coeur de la légende de Lorenzetti : famille, religion-spiritualité, culture, éducation, solidarité, finance, industrie, commence, agriculture urbaine, construction, sécurité, consommation, collaboration, import-export, gouvernance, eau, forêts, biodiversité, énergie, air, agro-écologie, mobilité, infrastructures et océans. Une fois ces mots-clés établis, Julien Dossier demande à l'artiste nantais Johann Bertrand d'Hy d'en tirer une version actualisée, de cinq mètres de long, présentée pour la première fois à la Cité des paysages, en mars 2016, pour le collectif Paysages de l'après-Pétrole en Meurthe-et-Moselle. "Nos vingt-quatre chantiers tissent une trame systématique des enjeux", conclut alors Julien Dossier, car "cette analyse élargit le sujet". Avec ce tableau actualisé, "nous avons là un embryon de plateforme", annonce-t-il. La dimension allégorique de la fresque contemporaine permet, à partir d'un dessin attractif et visuel, de forger un cadre de référence actuel et efficace. Une réflexion citoyenne et populaire s'organise, autour des 24 "chantiers" : de l'agriculture à la préservation des écosystèmes, en passant par la culture et les systèmes de gouvernance. Un beau projet collectif, artistique et citoyen, pour piloter la transition écologique et sociétale. Ce livre de Julien Dossier possède la grande originalité de tirer les leçons du passé, et d'utiliser l'inventivité artistique des Anciens (Ambrogio Lorenzetti) autant que des Modernes (Johann Bertrand d'Hy), pour imaginer l'avenir urbain du futur, et renouveler ainsi notre vision de la démocratie, de la justice et de la paix. Bien sûr, l'oeuvre d'art ne dit pas tout. Mais elle fournit un plan. A chacun d'en dégager une vision et d'en écrire l'histoire, en l'adaptant aux différents territoires où cette oeuvre circule, éclairant les contraintes et les contextes spécifiques de chaque lieu où cette fresque est désormais exposée. Renaissance écologique. 24 chantiers pour le monde de demain, Julien Dossier, éd. Actes Sud, 256 p., 21,50 €.
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Ce à quoi nous assistons est une des plus grande fuite collective du monde réel dans l’histoire de l’humanité. Alors même que l’Europe occidentale grelotte jusqu’à l’arrêt complet, et que nos factures d’énergie partent en flèche, l’heure est venue où nous devrions tous commencer à être sérieusement en colère contre nos politiciens pour s’être laissés entrainer dans toutes ces salades. C’est ce qu’écrit Christopher Booker, tout en demandant pourquoi, au moment où notre dette publique augmente de 3 milliards de livres sterling par semaine, nous autorisons encore notre gouvernement à mettre de coté 2,9 milliards de livres sterling de notre argent pour aider les pays en voie de développement à construire des éoliennes et des panneaux solaires qui ne servent à rien? Il demande aussi pourquoi nous tolérons un parlement qui nous engage allègrement à dépenser 18,3 milliards de livres sterling par an pour 40 ans dans le cadre de l’acte sur le changement climatique, sans avoir la moindre idée de comment nous allons arriver à garder les lumières allumées. La réponse, c’est qu’ils n’ont plus peur de nous et qu’ils ont cessé de nous écouter. Il va falloir que nous nous mettions sérieusement en colère. Mais ça ne sera pas suffisant. Ce qu’il nous faut c’est un million de personnes en colère dans la rue. Un article repris d’EU Referendum avec l’aimable autorisation de Richard North.
biased
Dernièrement, j’évoquais les simagrées de Jean-Luc Mélenchon qui faisait mine de pas comprendre la question d’une journaliste, soi-disant à cause de son accent du sud. Bien des raisons rendent le dialogue parfois difficile en France, comme en attestent les évènements des derniers samedis. DES RÉFÉRENCES PRÉSIDENTIELLES PAS TOUJOURS PARTAGÉES PAR LES CITOYENS EN ÂGE DE VOTER Si vous êtes un lecteur régulier de cette chronique, il n’est plus un secret pour vous que nos politiciens ont une fâcheuse tendance à nous infantiliser. Tant dans leurs discours que dans les règles de vie en société qu’ils édictent, nos élus nous conditionnent au maximum pour que nous soyons demandeur de toujours plus d’État-maman, justifiant ainsi leur existence. Après un François Hollande qui s’était autoproclamé « président des bisous », Emmanuel Macron a lui aussi fait appel à l’enfant qui sommeille en chacun de nous. Voici ce qu’il déclarait le 27 novembre dans un discours sur la transition énergétique et les Gilets jaunes : Heureusement, nous n’avons pas eu droit à d’autres citations à la Pocahontas lors de la conférence onusienne sur le climat qui s’est déroulée mi-décembre. LE NOUVEAU VOCABULAIRE SCIENCES-PO BRANCHOUILLE On sait combien les discours de nos technocrates patentés sont soporifiques. Heureusement, avec La France Insoumise, la République dispose désormais de députés qui savent comment s’adresser au citoyen en trouvant les mots qui vont faire mouche, conservant ainsi toute son attention. Mise au défi par l’animateur Cauet de « placer #bolos à l’Assemblée nationale », Danièle Obono a relevé le gant sans la moindre hésitation. Il est vrai qu’avec ces deux-là, la forme a depuis longtemps triomphé sur le fond. Si vos enfants sont en passe d’entamer leurs études supérieures, peut-être serez-vous intéressé de savoir que les faits d’armes de cette députée très proche des Indigènes de la République lui ont récemment valu d’être nommée au conseil d’administration de l’UFR de science politique de la Sorbonne. LES INSULTES AUSSI SE MODERNISENT Vous souvenez-vous du « mot du mois de novembre » ? À l’époque, le rouge n’était pas encore mis et les journalistes les plus hostiles vis-à-vis des Gilets jaunes ne les traitaient encore que de beaufs. Depuis, pas mal d’eau a coulé sous les ponts et les manifestants se font désormais traiter de « déchets blancs » et de « France Moche » sur La Règle du Jeu, le site de l’inénarrable Bernard-Henri Lévy. Laurent David Samama voit dans ce mouvement des « terriens enracinés jusqu’à l’absurde, abreuvés de fake news et enclins à l’emploi de solutions radicales ». Passons sur le fait qu’il est assez cocasse d’entendre parler de fake news sur le site d’un admirateur de Jean-Baptiste Botul. Contre la « fièvre populiste d’une foule minoritaire », l’auteur se pose en défenseur de « l’objectif progressiste », lequel doit triompher « sur le front de luttes connexes telles que le sort des migrants, la lutte acharnée contre la fermeture des services publics, des maternités, écoles et autres bureaux de poste dans les petites communes, la sanctuarisation de l’hôpital public, la revalorisation du salaire des enseignants, la conduite d’une véritable politique de transition écologique… » Bref, on comprend que La Règle du Jeu ne soit pas très en faveur de la contestation puisqu’en demandant plus de collectivisme et plus d’immigration non-qualifiée, elle se fait l’avocat de la politique appliquée depuis bientôt 45 ans et qui nous a amenés là où nous en sommes. DÉCOUVREZ L’INCONTINENCE CÉRÉBRALE Cependant, sans même chercher bien loin, on peut trouver largement plus trash que La Règle du Jeu. Si vous ne le connaissiez pas, je vous présente Joachim Son-Forget, ancien membre du PS et député LREM de la circonscription des Français de l’étranger, de Suisse et du Liechtenstein. Fort d’un background très international, ce marcheur de 35 ans et franco-kosovar d’origine sud-coréenne s’est illustré le 8 décembre en donnant publiquement une éblouissante leçon de négociation à l’échelle internationale. DE L’EAU DANS SON VIN Comme vous le savez sans doute, Jean-Claude Juncker n’est pas vraiment le genre de gars avec qui vous avez envie de prendre l’apéro. Début octobre, après que l’Italie a présenté son projet de budget à Bruxelles, le président de la Commission européenne l’a réprouvé en le jugeant « hors des clous ». Le Luxembourgeois a ajouté « qu’après avoir géré la très difficile crise grecque », il craignait que les instances communautaires se retrouvent « dans une nouvelle crise, cette fois-ci en Italie ». Cela n’a pas vraiment donné envie à Matteo Salvini de discuter plus avant avec Jean-Claude Juncker, puisque le vice-président du Conseil des ministres et ministre de l’Intérieur italien a ensuite déclaré que le président de la Commission « devrait boire deux verres d’eau avant d’ouvrir la bouche, et arrêter de répandre des menaces non-existantes ». Je ne vous cache pas que je préfère de loin le style italien au style franco-kosovar, même si pour le coup, je partage le constat du Luxembourgeois. Ce dernier a d’ailleurs refait des siennes mi-décembre en saluant une fonctionnaire en lui secouant les cheveux lors du sommet du Conseil européen à Bruxelles. Simplement alcoolique, tristement sexiste ou complètement frappadingue ? Je vous laisse cocher les éventuelles mentions utiles. — Pour plus d’informations, c’est ici
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2018 est décidément une année à records. Après avoir été déclarée l'année la plus chaude depuis 1900, elle vient de décrocher le titre de la plus orageuse. Météorage, filiale de Météo France, a annoncé en effet des chiffres records depuis 1987, date de création du réseau national de détection de la foudre. Avec 724 953 éclairs "nuage-sol" (la décharge électrique entre le nuage et la terre, soit le "coup de foudre"), 2018 est devenue l'année la plus "foudroyée". La région le plus touchée est la Corse, le département les Bouches-du-Rhône et la commune La Favière (Jura). Dès septembre, 2018 avait franchi le seuil de l'année la plus orageuse enregistrée jusqu'alors : 1995, qui avait compté 697 000 éclairs. Notamment en raison d'un mai chargé, avec plus de 182 000 éclairs, soit trois fois la moyenne d'un mois de mai. Mais c'est une journée d'août, le 9 août, qui a enregistré le plus d'éclairs : plus de 41 600. Pour Météorage, la température de l'année 2018 - la plus chaude qu'a connue la métropole depuis 1900 -, "a certes été un élément prépondérant dans cette activité orageuse mais, seule, elle n'explique pas tout, notamment les épisodes orageux précoces". En fait, 2018 a ainsi vu "beaucoup de conditions réunies" pour les orages, avec notamment au printemps, des "contrastes importants de températures entre air chaud dans les basses couches et air froid dans les hautes couches", mais aussi des pics de chaleur d'été, "avec de subites apparitions d'air frais amenant l'étincelle". Outre les "nuage-sol", Météorage a recensé en 2018 plus de 8 millions d'éclairs "intra-nuage" (entre les parties inférieure et supérieure du nuage).
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Compromis, avancées… À la Cop26, les négociations sont parties pour durer La présidence britannique, jugée ambitieuse sur l’atténuation du changement climatique, affronte le plus dur, à Glasgow : trouver des compromis. Chine, Inde et Arabie saoudite jouent la fronde malgré les alertes scientifiques. Alors que la Cop26 touche à sa fin, ce vendredi 12 novembre 2021, l’heure est aux compromis. Aura-t-on un accord ce vendredi ? Ce n’est pas parti pour ! Un groupe de vingt-deux pays menés par la Chine, l’Inde et l’Arabie saoudite, réclame la suppression d’un chapitre entier de la proposition britannique de cette Cop26 : l’atténuation du changement climatique, soit les actions concrètes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). C’était le seul qui contenait de réelles avancées, comme de nouveaux engagements conformes à l’objectif de limiter le réchauffement à 1,5 °C, à rendre à Onu Climat dès 2022. Et aussi, une mention historique sur la sortie des énergies fossiles. L’humanité creuse sa tombe en même temps que le sol pour du pétrole », a tonné Antonio Guterres, le patron de l’Onu, qui veut sa phrase. Pris entre le marteau des dirigeants les plus conscients de la réalité scientifique et l’enclume des traînards de l’action climatique, le Premier ministre Boris Johnson et ses diplomates rament. Les salles sans vitre de la Cop26 fourmillent de rencontres secrètes depuis hier. L’abandon de l’objectif 1,5 °C ? C’est l’objet de crispation des pays qui coulent déjà et des scientifiques. Le texte britannique reste fidèle à la rédaction de l’Accord de Paris : en deçà de 2 °C et si possible à 1,5 °C. Or depuis 2015, les experts du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) ont mieux documenté les effets d’un réchauffement à 1,5 °C. Dans une lettre ouverte à la Cop26, plusieurs d’entre eux ont rappelé que les activités humaines allaient encore rejeter près de 40 milliards de tonnes de CO2 par an, en 2021. À ce rythme, l’atmosphère sera saturée entre 2027 et 2033 ». Les financements sont-ils suffisants ? L’hôte britannique a l’honnêteté de reconnaître que non », commente Lola Vallejo, de l’Institut du développement durable et des relations internationales. Le fait qu’il soit acté que les vingt-trois pays les plus riches livreront les 100 milliards de dollars en 2023, avec trois ans de retard, rend grincheux les États moins dotés. À Glasgow, la Portugaise Lídia Pereira, députée européenne conservatrice, note toutefois l’attention plus conséquente que la Cop26 a accordé aux financements de l’adaptation ». Pas suffisant pour le groupe des pays vulnérables présidé par le Bangladesh. Il réclame 500 milliards d’ici 2025, dont la moitié pour l’adaptation, et un fonds spécial pour les États qui ont déjà perdu du littoral, l’épineux volet pertes et dommages. Mais ça, ni les États-Unis ni l’Union européenne n’en veulent. Y a-t-il eu des avancées ? Un peu. Parallèlement aux négociations pour faire vivre l’Accord de Paris, cette Cop a entériné une multitude d’alliances thématiques : contre la déforestation, pour anticiper la fin du gaz et du pétrole, pour réduire le méthane. Mais à chaque fois, il s’agit d’engagements. L’humanité ne sera pas sauvée par vos promesses », a lancé hier l’activiste ougandaise Vanessa Nakate. De plus, il manque toujours les mêmes à l’appel : la Russie, la Chine, l’Australie et l’Inde, gros émetteurs de méthane par exemple, qui ont boudé la coalition vertueuse américano-européenne. Que disent la Chine, les États-Unis, l’UE ? Les deux premiers ont signé au dernier moment, mercredi soir, une déclaration davantage portée sur l’intention que l’action. Elle est même moins ambitieuse que la feuille britannique sur la date de rendu des nouveaux engagements : 2025 contre 2022. Par ailleurs, Laurence Tubiana, patronne de la Fondation européenne pour le climat et cheville ouvrière de l’Accord de Paris, s’étonne du manque de leadership de l’UE pour l’instant et regrette de la voir sur la défensive à propos de l’adaptation et les pertes et dommages ». Une occasion manquée, selon elle, étant donné la base très solide du green deal. Il lui reste 24 heures pour faire la différence. Que dira la rue d’une Cop26 tiède ? Prouvez-nous que nous avons tort de ne pas vous croire », a intelligemment lancé Vanessa Nakate. Entre rébellion et extinction, on choisira », indiquent les plus radicaux du même nom.
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Montagne d’Or : déforestation et pollution environnementale garanties Pollution des cours d’eau, boues toxiques, déchets dangereux : un impact local catastrophique L’exploitation minière est une des activités industrielles les plus polluantes au monde, alors qu’extraire de l’or est une aberration : seul 8% de l’or extrait va au secteur industriel, tandis qu’une grande partie est stockée dans des coffres de banque. En 2015, le recyclage a fourni 3 fois plus d’or que les besoins industriels. Pour le projet “Montagne d’Or”, 300 à 400 milliards de litres de boues contaminées par la cyanuration seront stockées en digue, avec des risques d’effondrement et de catastrophe industrielle. Selon le collectif Or de Question, qui fédère les associations mobilisées contre l’exploitation, 25 ruptures de digue accidentelles ont eu lieu dans le monde depuis 2000. C’est par exemple ce qu’il s’est passé en 2015 au Brésil, où 800 km des rives du fleuve Rio Docé ont été ravagées. On a qualifié cet accident de “Fukushima brésilien”. Au-delà d’un effondrement des digues de déchets miniers, leur lessivage pourrait contribuer à la contamination progressive de la zone. Le cyanure et les métaux lourds (mercure, plomb, cadmium, arsenic…) rejetés lors de l’extraction de l’or vont polluer les cours d’eau et les nappes phréatiques. Les conséquences sur la santé des populations locales seront désastreuses : les 3 500 mines de l’Hexagone, aujourd’hui fermées, font toujours l’objet de plaintes de riverains, atteints de cancers, leucémies, déficiences cognitives… Il n’est pas possible de construire une « mine propre » sur le site de la Montagne d’Or au vu des conditions (boues, pluviométrie), même à petite échelle, et encore moins avec le volume de déchets que devrait générer l’exploitation. A rebours de l’urgence climatique Pour construire la plus grande mine d’or jamais exploitée sur le territoire français, une immense fosse de 2,5 km de long pour 400 mètres de profondeur devra être creusée. Soit le volume de 32 Stades de France. Cette fosse engloutira au minimum 2 000 hectares de forêts tropicales primaires. L’exploitation minière géante sera assortie d’un complexe industrialo-portuaire qui détruira 100 hectares de mangrove. La mise en place de lignes à haute tension nécessitera de raser des forêts sur une longueur de 120 km. Les routes seront élargies pour permettre le transport des explosifs, du cyanure et des carburants, au détriment des arbres qui les bordent. C’est donc toute la forêt primaire environnant le projet qui sera dégradée, abîmée, fractionnée. Par ailleurs, le projet “Montagne d’Or” ouvre la voie à de nombreux autres projets de mines industrielles, à travers tout le territoire guyanais, menaçant aussi ses forêts. Des études ont déjà été entamées dans ce sens par d’autres grosses compagnies minières étrangères. Les impacts de l’activité minière à Paracatu (Brésil) Le cauchemar de Paracatu, au Brésil, et c'est ce que nous propose nos élus, pour le développement de la Guyane et l'avenir de sa jeunesse. Mais à quel prix ? Vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas … Publiée par Or de question sur dimanche 31 décembre 2017 Les forêts primaires jouent un rôle essentiel dans la régulation du climat et doivent être préservées à tout prix si l’on veut limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. Face à l’urgence climatique, l’exploitation “Montagne d’Or” est un non-sens. Menace sur la biodiversité Le projet “Montagne d’Or” serait développé en plein coeur du plateau des Guyanes, une partie de la forêt amazonienne jusque-là préservée. La Guyane concentre 50% de la biodiversité française, avec 1 700 espèces d’arbres, 710 espèces d’oiseaux, 480 espèces poissons d’eau douce et 197 espèces de mammifères terrestres. Et 80% des espèces de cet écosystème restent encore à découvrir ! En détruisant les forêts, en polluant les sols et les cours d’eau, le projet “Montagne d’Or” aura des conséquences dévastatrices sur la biodiversité exceptionnelle de la Guyane. Schizophrénie du gouvernement français sur la déforestation [ALERTE] Pour faire plaisir à Total et ses ambitions en matière d'agrocarburants, la France est prête à ouvrir grand les… Publiée par Greenpeace France sur jeudi 19 avril 2018 La France a pris de nombreux engagements pour protéger les forêts mondiales et Emmanuel Macron se présente depuis le début de son quinquennat comme champion de la lutte contre les changements climatiques. Le gouvernement français planche actuellement sur une stratégie nationale visant à éliminer la déforestation importée, la destruction de forêts à l’autre bout du monde dont sont responsables des produits importés et consommés en France. S’il n’est pas capable de protéger sa propre forêt tropicale en Guyane, quelle crédibilité peut avoir le gouvernement français dans la lutte contre la déforestation ailleurs dans le monde ? © Sauvons La Forêt La France se doit d’être exemplaire sur son sol si elle veut avoir un quelconque poids au niveau européen et sur la scène internationale, en matière de lutte contre le changement climatique. Cela implique que l’Etat français abandonne tout soutien à la Compagnie Montagne d’Or, via des avantages fiscaux, la construction d’infrastructures portuaires, de routes ou d’une centrale électrique dédiée. Il doit adopter un moratoire sur la méga-exploitation minière industrielle et doit arrêter immédiatement tous les projets de ce type déjà engagés. Mobilisation des associations et des communautés locales Publiée par Or de question sur jeudi 26 avril 2018 Les opposant-e-s au projet “Montagne d’Or” sont nombreux. Plusieurs organisations environnementales se sont réunies au sein du Collectif Or de question. Des mouvements autochtones amérindiens donnent également de la voix contre la mine d’or, comme l’a montré la première séance du débat public, début avril. Greenpeace France est en contact régulier avec les organisations qui mènent la mobilisation contre le projet “Montagne d’Or”, relaie leurs prises de position et appuie leur travail dès que possible. Nous faisons pression sur les pouvoirs publics pour que les négociations en cours sur la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée aille de pair avec un abandon du projet “Montagne d’Or”. Une pétition appelant Emmanuel Macron a s’opposer au projet a recueilli plus de 200 000 signatures.
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- Dacca, reportage Nandan Mukherjee dirige le centre de recherche sur l’environnement et le réchauffement climatique à l’université Brac de Dacca, au Bangladesh, surnommé « le pays de l’eau ». Cette université est chapeautée par la plus grosse Ong au monde : Brac. Reporterre : Comment le Bangladesh envisage-t-il son avenir ? Nandan Mukherjee : Il ne s’agit pas de notre avenir, mais de notre présent. Le réchauffement climatique est déjà là. Il suffit de regarder les tempêtes, les cyclones et les inondations. Nous avons toujours connu ces phénomènes mais ces dix dernières années, ils se multiplient et s’intensifient. Les conséquences se traduisent en termes de flux migratoires, de santé, d’agriculture, d’aménagement du territoire et de qualité de l’eau. J’estime qu’un tiers du pays sera concerné d’ici 2050 par la salinité de l’eau. La population se lave, cuisine, boit de l’eau salée. Au niveau sanitaire, ça se traduit par des maladies de peau, des diarrhées, des problèmes artériels ou encore des cancers. Qui dit montée des eaux dit aussi déplacement des populations. Mes recherches montrent que 10 % de la population du sud-ouest a quitté la région entre 2009 et 2012, et cela va s’accentuer. Des millions de personnes sont touchés par les inondations et les catastrophes climatiques, mais combien partiront réellement ? Le problème n’est pas tant le nombre exact de personnes qui vont se déplacer que les conséquences sociales et économiques. Au sud, la population est pauvre. Le peu qu’elle possède c’est un bout de terrain pour cultiver le riz, un bateau pour pêcher et sa force de travail. En abandonnant leur maison, ces familles repartent de zéro, sans réserve financière. Où vont-elles aller ? À Dacca ? Il y a déjà trop de monde. Passer la frontière avec l’Inde ? Pour y arriver, il faudra sûrement passer par l’immigration illégale. À vous entendre, le Bangladesh est voué au chaos. C’est le cas ! Rendez-vous compte de la situation ! Nous n’avons rien demandé, nous ne sommes pas responsables de ce qu’il se passe. Ce sont les pays occidentaux, comme les États-Unis ou l’Europe, qui ont provoqué le réchauffement climatique. Pas nous, et pourtant, c’est à nous d’en assumer les conséquences. L’Homme a une capacité d’adaptation énorme. Il y a des endroits au Bangladesh où des enfants ne boivent qu’un verre d’eau potable par jour, c’est inhumain et pourtant ils y parviennent. Alors demain, quand ça sera pire, nous nous adapterons encore, comme l’espèce humaine l’a toujours fait, mais à quel prix ? Au prix de notre humanité. La délinquance, la corruption, les vols, les agressions vont se multiplier. Nous allons devenir des animaux. Pourquoi ne fuyez-vous pas le pays ? Ce n’est pas parce que nous n’avons pas la main sur notre avenir, qu’il ne faut rien faire. Moi et mon équipe, nous travaillons sur le terrain, avec les populations qui souffrent, qui s’appauvrissent. On fait ce qu’on peut et c’est ce qui compte. C’est pour ça que je suis là. Nous essayons de comprendre ce qui se passe pour savoir comment agir et comment s’adapter. Nous sommes un pays maudit. À chaque fois que nous faisons un pas en avant, comme notre croissance économique, une catastrophe arrive. Le Rana Plaza en avril 2013 par exemple, ou encore, il y a quelques mois, un bateau de réfugiés qui fait naufrage. Le réchauffement climatique bloque notre développement, nous pousse à rester pauvre et à l’être encore plus. Si aujourd’hui, des enfants ne boivent qu’un verre d’eau par jour, que va-t-il se passer pour mes enfants quand ils auront quinze ans ? On ne peut pas laisser faire ça. - Propos recueillis par Julie Lallouët-Geffroy C’est maintenant que tout se joue… La communauté scientifique ne cesse d’alerter sur le désastre environnemental qui s’accélère et s’aggrave, la population est de plus en plus préoccupée, et pourtant, le sujet reste secondaire dans le paysage médiatique. Ce bouleversement étant le problème fondamental de ce siècle, nous estimons qu’il doit occuper une place centrale et quotidienne dans le traitement de l’actualité. Reporterre est un exemple rare dans le paysage médiatique : totalement indépendant, à but non lucratif, en accès libre, et sans publicité. Le journal emploie une équipe de journalistes professionnels, qui produisent chaque jour des articles, enquêtes et reportages sur les enjeux environnementaux et sociaux. Nous faisons cela car nous pensons que la publication d’informations fiables, transparentes et accessibles à tous sur ces questions est une partie de la solution. 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Depuis une dizaine d’années, l’essor considérable du monde numérique et en particulier de l’intelligence artificielle a eu des effets spectaculaires dans quelques domaines scientifiques, tels que la vision par ordinateur (pour la détection automatique d’objets, de visages) ou le traitement du langage naturel (traduction automatique, filtres antispam, suggestions de réponses automatiques). Aujourd’hui, on imagine ce développement capable de bouleverser tous les autres champs de la société. On nous promet un avenir radieux fait de bien-être et de confort améliorés par la santé digitale, les véhicules autonomes, les interfaces humains-machines sophistiquées, les robots pour l’aide à domicile, ou encore les visites virtuelles de tous les musées du monde portant toute la culture humaine à portée de clics. En tête de proue de cet essor se trouve l’apprentissage profond (ou deep learning en anglais), ces fameux « réseaux de neurones artificiels » qui se sont vite diffusés. Cependant, le coût énergétique de cet outil technique est peu connu des utilisateurs alors qu’il est particulièrement préoccupant. Au-delà des questions de performances, de rapidité ou de passage à l’échelle qui intéressent les ingénieurs en quête de toujours plus de prouesses technologiques, c’est d’un point de vue environnemental, et en particulier sur le plan des émissions de gaz à effet de serre que la question inquiète. Une consommation énergétique impressionnante Concrètement, la consommation énergétique d’une seule exécution d’entraînement (en général il en faut plusieurs pour obtenir un résultat abouti) des réseaux de neurones artificiels les plus récents, dédiés au traitement naturel du langage, dépasse le million de kilowatts-heures dépensés au bout de plus d’un mois de calculs sur des machines équipées de quelque 10 000 processeurs, parmi les plus puissantes actuelles. Côté porte-monnaie, la facture électrique excède les 100 000 euros et pour la planète plus de 500 tonnes d’émissions de CO2, soit une empreinte carbone équivalente à 500 vols aller-retour Paris-New York. En comparaison, le cerveau humain consomme en un mois environ 12 kWh, soit cent mille fois moins, pour des tâches bien plus complexes que la traduction en langage naturel. Contrairement à dix ans plus tôt, il est d’ailleurs aujourd’hui devenu inenvisageable d’entraîner un réseau de neurones comme celui que l’on vient d’évoquer sur notre ordinateur de bureau (cela prendrait théoriquement 405 ans). En clair, l’intelligence artificielle est une réelle révolution numérique, mais une révolution qui coûte extrêmement cher. Quelques facteurs d’énergie utilisés pour l’entraînement de plusieurs réseaux de neurones modernes (ici pour le traitement du langage). Nombre d’années équivalent-GPU (bleu), facture électrique en MWh (pour information, 1MWh équivaut environ à 100 heures) en rouge, et tonnage équivalent en CO₂ (pour information, 1TeqCO2 équivaut à 1 A/R Paris-New York), en jaune. Le simple coût d’entraînement d’un réseau de neurones sur une application ciblée est 250 fois supérieur au maximum annuel autorisé à chaque Européen (2TeqCO2) pour atteindre l’équilibre carbone en 2050. Patterson & al., Carbon emissions and large neural network training Quantité de calculs exigés par les réseaux de neurones : du perceptron de Rosenblatt aux derniers réseaux profonds. Le taux de croissance de l’IA est supérieur au taux de croissance moyen des autres biens industriels et services, pourtant déjà trop élevé pour éviter l’effondrement écologique (voir figure suivante). Open AI Un danger pour l’équilibre planétaire ? Il n’est en fait pas surprenant que des solutions « d’intelligence informatique » soient bien moins énergétiquement efficaces que trois milliards d’années d’évolution biologique. Ce qui choque avant tout, c’est que la consommation absolue atteint des seuils indécents, à une époque où le poids du dérèglement climatique exige de la société des hommes un vif effort de sobriété énergétique. Bien sûr, « une fois entraîné » l’algorithme sera réutilisé des millions de fois par nos téléphones ou nos voitures à un coût comparativement négligeable. Mais le développement de l’intelligence artificielle s’est accompagné du déploiement fulgurant et toujours croissant de clusters de calculs dédiés à l’apprentissage et d’infrastructures réseau aujourd’hui dissimulés dans la nébuleuse du cloud mondial. Cette virtualisation du calcul loin de l’ordinateur de bureau de l’ingénieur moderne induit au passage cette nouvelle illusion d’un caractère « inoffensif » de l’intelligence artificielle. En réalité, la fabrication et l’usage de ce cloud – qui n’est nullement immatériel – engendrent des centaines de tonnes de CO2 additionnelles (cycle d’extraction de métaux, transformation, transport, usage). Cette fuite en avant sur le décompte des émissions de CO2 ne saurait d’ailleurs être complète si l’on oublie d’évoquer le problème des déchets électroniques majoritairement non recyclables. Ils devraient être traités à la fin de vie de ces matériels mais ne le sont en réalité qu’à hauteur de 17 % (un smartphone contient plus de 50 métaux devenus impossibles à désolidariser). Un contexte qui invite à la sobriété Il est désormais acquis rapports du GIEC à l’appui, que le volume des rejets de CO2 dans l’atmosphère et la dégradation de la biosphère induits par les activités humaines des cinquante dernières années menace la stabilité du système Terre. Dans le scénario où l’humanité conserverait sa trajectoire actuelle, les études envisagent un effondrement de la société et de la vie sur Terre entre 2025 et 2050. Pour nombre d’auteurs, la seule réponse viable est d’engager notre civilisation dans une diminution drastique (5 % à 7 % par an pendant 30 ans) de la production de biens et services puisés directement ou indirectement à la planète – minerais, eau, vivant – et dans une refonte de la symbolique de « croissance ». Ceci pose naturellement la question de ce qui doit être supprimé ou réduit de la pression industrielle qui pèse sur la planète ainsi que des stratégies socialement acceptables pour atteindre ces objectifs. Le modèle « World3 » dans le scénario « business as usual ». Construites en 1972, ces prédictions sont encore correctes en 2021. Il prévoit un effondrement de la population induit, par l’augmentation d’une pollution devenue impossible à endiguer et qui, par manque de ressources, domine la production de biens et services puis la production alimentaire (elle-même affectée fortement par la pollution et l’érosion des sols). Le manque d’équipement et les famines font alors basculer la mortalité et effondrent la population. Meadows, D., Meadows, D., Randers, J., & Behrens III, W. W. (2012). Les limites de la croissance. Rue de l’échiquier, Paris, 1, CC BY-NC-ND Dans le cas de l’intelligence artificielle et de l’apprentissage profond, la réflexion à mener est la suivante. Gadget ou besoin indispensable ? L’intelligence artificielle s’est propagée au point de toucher des domaines traditionnels qui reposent pourtant sur des modèles mathématiques solides (finance, sismologie, biologie, etc.). Dans un monde fortement contraint par des limites énergétiques et en proie à une pollution galopante, la question se pose de la plus-value réelle des innovations pour ces nouveaux venus. Mais le gros de la dépense des applications du numérique et de l’intelligence artificielle se trouve hors des laboratoires de recherche : il se concentre dans les usages technologiques dédiés aux loisirs et aux appareils de confort, que notre civilisation invente tous les jours et qui passent trop vite du statut de gadgets à celui de besoins supposés indispensables. Devant le constat de l’état du monde, n’est-il pas évident, sinon un devoir moral, dans cette nécessaire croissance symbolique où primerait la protection de la nature et du vivant, de commencer par renoncer à la plupart de ces gadgets et de focaliser nos efforts sur des pratiques plus vertueuses ? On ouvre de fait une réflexion sur les compromis. Comparer la pertinence d’outils ayant produit des progrès sociaux n’est pas facile, d’autant qu’elle intègre des paramètres non techniques (d’ordre social, éthique ou psychologique). Une fois les outils vertueux identifiés, ils devront d’ailleurs nourrir une éthique attentive aux nouveaux impératifs, tâche pour laquelle il est déjà possible de s’appuyer sur les pionniers de l’éthique environnementale. L’intelligence artificielle moderne fait-elle alors partie de ces outils vertueux ? La difficile émergence de la « low tech » Dans l’anticipation d’une énergie plus rare, les technologies dont l’étude elle-même est onéreuse deviennent non soutenables. Dans le cadre de l’intelligence artificielle, on peut anticiper un point prochain de bascule où les coûts de la recherche en intelligence artificielle prendront le pas sur les gains de performance, aussi conséquents soient-ils, apportés par les réseaux de neurones. Ce constat sonne-t-il pour autant le glas de l’intelligence artificielle ? Pas forcément. Mais peut-être faut-il l’aborder avec un regard neuf. Un exemple éloquent dans ce sens est celui du travail du Dr d’Acremont en Tanzanie qui démontre sur le terrain l’intérêt, en matière de résilience et de performance, d’une technologie « low-tech » (qui n’utilise même plus d’ordinateur), cependant initialement construite sur un modèle d’intelligence artificielle « high-tech ». Comme l’illustre parfaitement le Dr d’Acremont, tout l’enjeu repose ici sur notre capacité à extraire de ces brillantes machines une interprétabilité suffisante pour parvenir à exploiter leurs résultats tout en se passant au final de la machine elle-même. Et ce, dans le but de se préparer au moment où, tôt ou tard, il faudra peut-être abandonner définitivement l’outil. Elles ne font pas la une des journaux mais on voit déjà émerger des démarches sobres et efficaces d’intelligence artificielle, qui entrent globalement dans le mouvement vertueux vers une économie symbiotique (cette économie radicalement nouvelle qui s’appuie sur la résilience et la génération « gratuite » de ressources par la nature) et un outillage low-tech. En dépit d’une réelle sensibilité à l’éthique manifestée par les concepteurs de l’intelligence artificielle, ces idées restent difficilement valorisables dans les conférences académiques ou les grands appels à projets. Il est en particulier délicat aujourd’hui pour un jeune chercheur ou ingénieur d’envisager positivement l’avenir en se soustrayant à l’appel de l’apprentissage profond. Ce constat est d’autant plus alarmant que ces jeunes talents sont érigés en sauveurs d’une planète que leur travail au quotidien œuvre à dégrader. Cette dissonance cognitive forte provoque de nouvelles maladies de civilisation que sont l’écoanxiété et la solastalgie. En définitive, s’il est admis que la finalité de la recherche en intelligence artificielle, au même titre que toute autre forme de recherche, est d’améliorer les connaissances afin de contribuer au progrès et de maximiser le bien-être collectif, il est regrettable que nous mettions délibérément en péril la survie de l’humanité et annihilions l’engagement de nos jeunes talents alors que des alternatives plus vertueuses et moins coûteuses sont à portée de main.
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L'élévation du niveau de la mer due au réchauffement climatique pourrait se révéler deux à trois fois plus importante que prévu au cours de ce siècle, indique une étude publiée vendredi par le Conseil national de la recherche américain. Les experts se sont penchés sur des estimations des Nations unies et les ont mises à jour avec de nouvelles données concernant l'état de la calotte glaciaire, dont la fonte serait responsable de l'accélération de la montée du niveau des océans. Dans leur étude, les chercheurs prévoient une montée des eaux tout autour du globe allant de 8 à 23 cm d'ici 2030, par rapport au niveau de 2000, de 18 à 48 cm d'ici 2050, et de 50 cm à 1,40 m d'ici 2100. Cette dernière estimation est nettement plus grande que celle avancée par le Groupe d'experts des Nations unies sur l'évolution du climat (Giec) dans leur rapport de 2007. A l'époque, le Giec avait tablé sur une hausse de 18 à 59 cm d'ici la fin du XXIe siècle. "Avec la montée du niveau des océans, on s'attend à une multiplication des tempêtes de puissance extrême et de plus longue durée, ainsi qu'à des vagues plus grandes, ce qui accroît le risque d'innondation, d'érosion côtière et de perte de zones marécageuses", soulignent Robert Dalrymple, président du comité d'experts, et Willard Hackerman, professeur d'ingénierie civile à l'Université Johns Hopkins (Maryland), co-auteurs de cette étude. La Californie devrait être particulièrement affectée par la montée du niveau de l'océan Pacifique en raison notamment d'une forte érosion. Sur la côte, au sud de Cap Mendocino (nord de l'Etat), l'océan devrait ainsi gagner de 42 cm à 1,67 m d'ici 2100. En revanche, le reste de la côte Ouest devrait voir une augmentation moindre, avec un gain prévu entre 10 cm et 1,43 m, indiquent les experts. Dans cette région, qui englobe l'extrême-nord de la Californie et les Etats de l'Oregon et de Washington, le sol s'élève sous l'effet de la tectonique des plaques. Mais un séisme de magnitude 8 ou davantage pourrait provoquer une montée soudaine d'un mètre voire plus dans cette région, sujette à de fréquents tremblements de terre.
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Ce qui est déjà parti pour être un best seller, le dernier livre de Claude Allègre dénonçant une imposture climatique, a trouvé dans la presse des journalistes rétifs. Le 25 février Anne Bauer, journaliste aux Échos en faisait une recension honnête, mais sans fard : par sa mauvaise foi et son simplisme, l’ouvrage s’assimilait à un pamphlet ; ce n’était pas le livre d’un homme de science. Elle aurait pu être plus mordante envers ce mauvais roman d’une prise supposée du pouvoir par un petit groupe d’hommes, qui n’aurait de précédent que celle des bolcheviks lors de la révolution russe de 1917… Le lendemain, Stéphane Foucart, journaliste au Monde, pointait le « Cent-fautes de Claude Allègre ». Le livre est truffé d’erreurs et d’affabulations, nous dit-il : référence à des auteurs ou des articles qui n’existent pas, assimilation des opinions des présentateurs météo de la télé américaine à celle des scientifiques du climat, enrôlement arbitraire de scientifiques au service de points de vue qu’ils ne défendent pas, etc. C’est dans ce contexte que le 2 mars, Les Échos publiaient une « apologie de Claude Allègre » signée François Ewald, cet ancien assistant de Michel Foucault devenu l’intellectuel de la Fédération française des sociétés d’assurance puis le titulaire d’une Chaire au Cnam [Conservatoire national des arts et métiers]. Ewald s’en prenait aux journalistes qui auraient fait preuve d’intolérance et cédé à leurs convictions militantes. Protestant avec gravité, il le faisait, prétendait-il, au nom de l’éthique des sciences : pointer les erreurs serait une manière d’esquiver la thèse centrale de l’ancien ministre. Et Ewald de juger impératif un débat national sur les conditions de transformation d’une « hypothèse douteuse » (sic) (celle du réchauffement climatique en cours et à venir) en « dogme » (sic). Et de voir en Allègre un nouveau Michel Foucault déconstruisant l’imposture climatique née des amours adultères de la science et du pouvoir ! Pauvre Foucault ! Jusqu’où notre sophiste ira-t-il pour défendre l’indéfendable ? L’éthique des sciences, cela commence par respecter les règles de la vie scientifique : le souci de la démonstration et de la preuve, la précision des sources, la publication de travaux dans des revues scientifiques, tous éléments qui mettent à l’épreuve des allégations ou hypothèses avant d’en faire un savoir admis digne d’être communiqué comme tel au grand public. Ce qui est reproché à Allègre ce n’est pas d’avoir des idées et des opinions, aussi farfelues et brouillonnes soient-elles, mais d’usurper l’autorité de la science sans en respecter aucune des règles. Allègre le revendique d’ailleurs en faisant de sa position de sniper de la communauté scientifique compétente la preuve intrinsèque et ultime qu’il a raison : tous les génies n’ont-ils pas bousculé les préjugés et les routines de leur temps ? A la suite d’Allègre, Ewald met en cause les modèles numériques utilisés par les climatologues. Il y voit une base précaire. Il oublie de dire que les modèles du climat ne sont pas de pures constructions statistiques montées à l’aveugle, mais qu’ils sont fondés sur la théorie physique la plus incontestable ; qu’un système unique d’équations permet de reproduire les saisons et les différents climats régionaux et qu’ils ne parviennent à reproduire les évolutions observées depuis le XIXè siècle qu’en prenant en compte l’effet de l’accumulation atmosphérique de gaz à effet de serre. Foin des humeurs du soleil et du magnétisme ! Aucune équipe de modélisation n’a encore réussi à construire un modèle du climat compatible avec la physique et avec les données d’observation qui ne conduise pas à un réchauffement global de la planète. Pourtant il y aurait le Nobel à la clé en cas de succès. Alors, parler d’hypothèse douteuse comme le fait Ewald ! Quant à la théorie du complot ourdi par une science appliquée assoiffée de crédits, elle n’est pas nouvelle du tout. Yves Lenoir l’avait mobilisée en des termes très similaires dans un livre publié en 1992, au titre évocateur : La vérité sur l’effet de serre. Le dossier d’une manipulation planétaire. Il utilisait déjà des procédés rhétoriques, révélés en leur temps pour ce qu’ils étaient (1). Il y eut aussi, la même année, sur le problème connexe de l’ozone stratosphérique, Ozone, un trou pour rien. Le genre n’a pas désempli depuis lors. Il est troublant de voir le succès des balivernes climato-sceptiques auprès de l’opinion et de certains médias tout frétillants de pouvoir mettre à terre ce qu’ils avaient porté, il y a peu, au rang des causes les plus élevées. Il est triste de voir une certaine intelligentsia, écrivains, "penseurs médiatiques", philosophes de salon, qui ne connaissent pas plus la science du climat que la science tout court, se rallier aux faussaires ou aux bouffons dans lesquels ils voient le nec plus ultra d’une science innovante qui ose renverser la pensée unique avec courage. Du haut de leur incompétence, ils jugent que les milliers de scientifiques qui font leur travail avec sérieux sont des idéologues ou des incapables, sauf dans l’art de la manipulation, mais que nos imposteurs médiatiques sont les savants qui disent enfin la vérité sur la nudité du roi… Il y a un point d’importance dans la rhétorique d’Ewald le sophiste, comme de tous ceux qui veulent accréditer des thèses que la science n’admet pas, qu’il s’agisse des créationnistes ou des négationnistes de la Shoah : l’invocation du nécessaire débat public pour que chacun puisse se faire son opinion. S’abritant derrière le paravent de la démocratie, il s’agit en l’occurrence de faire reconnaître un contenu de vérité à des allégations qui n’ont pas passé les épreuves de la critique scientifique. Comme l’écrivait en avril 2006 Susan Woodbury, présidente de la Société météorologique et océanographique canadienne, face à une demande pressante de climato-sceptiques au premier ministre canadien Harper, d’organiser un débat national où seraient confrontées les « thèses » en présence : « Nous soutenons l’idée d’un programme d’information du public sur le changement climatique. Cependant, nous ne croyons pas que la consultation du public soit un moyen crédible d’évaluer la science du changement climatique ». Et Woodbury de renvoyer aux travaux du GIEC, meilleure synthèse disponible des connaissances mondiales sur le sujet. Se référer au débat public pour juger de la scientificité de différents énoncés, c’est transposer dans l’ordre de la connaissance scientifique une procédure politique, au rebours d’une éthique des sciences. N’était ce pas Raymond Aron qui voyait dans la soumission de la science au politique l’une des sources du totalitarisme ? Sans relever du même type d’épreuves que l’activité scientifique, les compétitions sportives offrent un exemple à méditer : les journalistes et les passionnés, même les penseurs, peuvent bien donner leur appréciation, avant et après les épreuves, sur la valeur des sportifs en compétition, les radios peuvent bien organiser des débats sur les atouts, les chances ou les mérites des athlètes, ce n’est pas la mise en débat public qui forme le cœur de l’épreuve sportive. Il en va de même pour la science, à la différence près que le public ne peut pas observer de visu les épreuves et leurs résultats, c’est-à-dire disposer d’une intelligibilité sensible immédiate. Ce spectacle lui est fermé du fait qu’il n’y a pas de science sans détour par une construction, une abstraction, une généralité, pas de science sans connaissances et sans compétences préalablement acquises. Alors le public est tenté de renvoyer chacun dos à dos, ou de choisir l’une des « thèses » en fonction de croyances a priori, ce qui est le but recherché par les détracteurs. Quel est le rôle des médias dans tout cela ? S’ils n’y prêtent attention, ils offrent une plateforme inespérée aux faussaires. Le détournement du principe de l’équilibre démocratique de l’expression des opinions en est le vecteur. Au concret, c’est au mieux la règle de l’égalité des moyens (présence, temps de parole) donnés aux deux « camps » en présence : les pour et les contre, agençant ainsi une fausse symétrie du vrai et du faux. « L’équité » commanderait de traiter de façon égale la parole des représentants des « défenseurs » de la thèse du changement climatique d’origine anthropique et celle de ses détracteurs. Un piège redoutable se referme alors sur les scientifiques concernés, ceux qui, à travers le vocable « officiel » dont on les affuble ou du fait de leur participation aux travaux du GIEC, voient l’indépendance de leur jugement scientifique récusée sans discussion. Accepter le débat revient implicitement et indûment à reconnaître un statut scientifique à des allégations que la communauté scientifique s’est refusé à admettre : les conditions d’un débat public orchestré par les médias ne permettent pas, en pratique, la mobilisation des ressources (temps nécessaire au développement d’une argumentation, mobilisation de données, étude critique de la littérature scientifique publiée) indispensables aux scientifiques pour faire un sort à des propos non fondés. Refuser le débat, c’est donner à voir l’apparence d’une attitude fermée, qui sera interprétée comme sectaire, dogmatique et contraire à l’éthique de la discussion scientifique ; c’est donner l’impression d’avouer qu’on a quitté le terrain scientifique fait d’inter-critique des concepts, méthodes et résultats et de confesser une situation de faiblesse ou d’incapacité à réfuter les propos des détracteurs, ou bien l’adhésion idéologique à un dogme. Que le débat politique soit légitime pour déterminer la politique climato-énergétique à adopter, il n’y a aucun doute. Encore faudrait-il qu’il puisse s’engager sur une base saine et non sur la confusion entretenue à laquelle Allègre et Ewald contribuent autant qu’ils le peuvent. Établir une base de connaissances partagée à l’échelle mondiale, c’est le projet qui a présidé à la création du GIEC et qu’il a remarquablement mené jusqu’à présent malgré les nombreuses tentatives de déstabilisation qu’il a connues depuis sa création en 1988. Une erreur empirique faite dans le rapport de 2007 du Groupe 2 du GIEC concernant la date de fonte des glaces de l’Himalaya, n’est pas de nature à remettre en cause le bilan scientifique établi dans le rapport du Groupe 1, ou les scénarios d’émission et l’analyse des instruments de politique présentées dans le rapport du Groupe 3… Inversant les rapports du faux et du vrai et surfant sur les thèmes à la mode comme la déconstruction de la science et le débat public, l’imposteur et le sophiste en viennent à leur objet véritable : délégitimer à la racine des politiques publiques du climat « aussi coûteuses qu’inefficaces ». Avec un certain talent ils pratiquent les recettes bien décrites par David Michaels dans son livre (2) dévoilant les stratégies de dé-crédibilisation des bases scientifiques de la gestion des risques sanitaires aux États-Unis. Tout ça pour venir à la rescousse du conservatisme le plus étroit ! La France de l’esprit est soumise ces temps-ci à de bien mauvais vents. ...............................................................
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C’est une bonne nouvelle qui vient de nous arriver: le groupe Shell, qui pensait débuter, fin juin, quatre forages exploratoires à 150 kilomètres des côtes guyanaises grâce à son permis de Guyane maritime, vient d’être arrêté dans sa course : « La compagnie ne dispose pas aujourd’hui de toutes les autorisations nécessaires pour lancer les opérations« , indique le ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie cité par LeMonde.fr . Cette annonce marque une victoire d’étape pour la société civile et les associations de protection de l’environnement guyanaise, résultat notamment de la mobilisation de Guyane nature Environnement et du Collectif Or Bleu Contre Or Noir. Le gouvernement semble vouloir la transparence Cette annonce fait suite à une série de signaux plutôt positifs : L’annonce de la révision du code minier, pour l’été, est un bon signe. Le code date en effet de 1810 ! De plus, Nicole Bricq a décidé de procéder à la mise en ligne, sur le site du ministère, de l’intégralité des permis de recherche d’hydrocarbures -pétrole et gaz- accordés ou en cours d’instruction. Néanmoins, il reste à faire : sur cette carte, on trouver, département par département, les demandes de permis en cours d’instruction ou déjà attribués. Chaque demande de permis est accompagnée d’une fiche d’identité qui comprend : le nom de la société demandeuse, le ou les départements concernés, la carte de localisation de la demande, le type d’hydrocarbure recherché et l’état d’avancement du dossier (demande déposée, instruction en cours, décision) mais les permis schistes / roches mères ne sont pas spécifiés, les caractéristiques sont imprécises … Toutes positives que soient ces mesures, Greenpeace attend que le Gouvernement se positionne en faveur d’une nouvelle loi visant à annuler définitivement les permis d’exploration et d’exploitation de gaz et pétrole de schistes et tout type d’exploration offshore profonde ou très profonde d’hydrocarbure. Car l’urgence climatique impose tout simplement de ne pas aller chercher ces hydrocarbures ! Afin de rester sous la barre des deux degrés nous ne pouvons brûler plus de 20 % de nos réserves fossiles (charbon, pétrole et gaz), or les projets existants nous font déjà exploser ce quota, il n’est donc pas question d’en ouvrir de nouveaux. Forages : ni ici, ni ailleurs ! Ce pas français n’est, en fait qu’un petit pas au niveau global… Aujourd’hui, les compagnies pétrolières tentent désespérément de repousser des limites auparavant considérées comme infranchissables, trop risquées ou non rentables. Cette expansion effrénée touche désormais l’Arctique, où la fonte des glaces causée par les changements climatiques ouvre la voie à de vastes régions jusque-là préservées. L’industrie pétrolière mondiale reste avide de nouveaux espaces à explorer et à forer. Le cas de Shell est ici particulièrement symbolique, puisque le géant mène en ce moment même une quête sur les ressources en Arctique, une zone pourtant fragile, et essentielle à l’équilibre de notre planète. Greenpeace a déjà alerté l’opinion sur les projets de Shell mais la bataille pour sauver l’Arctique ne fait que commencer !
true
Gavin Schmidt (de la NASA et de « realclimate », NDLR) et al. ont publié un nouvel article qui arrive en numéro 10 dans la liste – en croissance – des explications de la pause d’au moins 15 ans du réchauffement climatique. Maintenant que nous avons un Top 10, examinons le : 1. Une nouvelle étude avance qu’une activité solaire basse a causé « la pause » dans les températures planétaires, mais que le réchauffement climatique anthropique va revenir ! 2. Les océans ont mangé notre réchauffement climatique ! Trenberth et Falluso, 2013. Mais la chaleur va revenir quand vous vous y attendrez le moins. 3. Le charbon chinois a causé la pause, publié dans les Proceedings of the National Academy of Science des États-Unis. L’étude fait peser la responsabilité du manque de réchauffement climatique sur le charbon chinois. Les gens qui soutiennent la thèse du réchauffement climatique affirment essentiellement que l’utilisation du charbon nous sauve du danger du réchauffement climatique. Kaufman et al, 2011. 4. Le protocole de Montréal a causé la pause, avec la réduction des CFCs, mais le réchauffement va revenir bientôt. Estrada 2013. 5. Les stations antarctiques sous-représentées de Cowtan et Way, 2013, se voient ajustées pour règler les chiffres, afin que la « pause » n’ait jamais existé, mais pas si vite. Tout n’est pas au point, semble-t-il. Le Dr Judith Curry n’en pense pas que du bien parait-il. 6. Les aérosols volcaniques, et non la pollution humaine, ont amoindri le réchauffement récent de la Terre, dit une étude de l’Université du Colorado, Neely et al, mars 2013. Une équipe menée par l’Université du Colorado à Boulder, cherchant des indices sur les raisons qui expliquent que la Terre ne se réchauffe pas comme les scientifiques s’y attendaient entre 2000 et 2010, pense maintenant que les coupables se cachent au grand jour, des douzaines de volcans qui crachent du dioxyde de soufre. 7. Contribution de la vapeur d’eau stratosphérique aux changements décennaux dans le taux de réchauffement planétaire, Solomon et al, 2010, Science Magazine. Les concentrations de vapeur d’eau stratosphériques ont diminué d’environ 10% après l’an 2000. « Nous montrons ici que ceci a eu pour effet de ralentir le taux d’augmentation des températures de surface planétaire entre 2000 et 2009 d’environ 25% par rapport à ce qui se serait produit du fait des seuls dioxyde de carbone et autres gaz à effet de serre. » 8. Des alizés pacifiques plus forts ont causé la pause, England et al 2014. Un article publié cette semaine dans Nature Climate Change ajoute la huitième excuse pour la pause dans le réchauffement de la planète : des alizés Pacifique renforcés n’étaient « pas [simulés] par les modèles climatiques ». Sur la base de ces mêmes modèles hautement imparfaits, les auteurs prédisent qu’un réchauffement climatique rapide va reprendre dans à peu près une décennie, quand ces alizés se calmeront. Mais en 2006, on nous avait dit le contraire. 9. Les « olas » ou vagues espagnoles, Wyatt et Curry 2013. Les « olas » ou vagues espagnoles comme on en voit dans les stades, pourraient expliquer l’accalmie du réchauffement planétaire. Ça pourrait être plausible. 10. Une coïncidence, qui conspire à amortir les tendances au réchauffement, Schmidt et al, 2014. Gavin Schmidt, de la NASA, et al, nous disent : « Nous avançons ici l’argument qu’une combinaison de facteurs, par coïncidence, conspirent à amortir les tendances au réchauffement dans le monde réel après environ 1992. Les simulations du modèle CMIP5 étaient basées sur des estimations historiques d’influences externes sur le climat seulement jusqu’à 2000 ou 2005, et utilisaient des scénarios (Chemins de Concentration Représentatifs) pour la suite. » Revenons sur l’explication numéro 10, avec le commentaire d’Andrew Montford dans « L’ahurissante hypothèse de la coïncidence » : Schmidt et ses collègues regardent le hiatus dans les augmentations de températures de surface, et envisagent pourquoi le groupe de modèles CMIP5 s’est collectivement tant trompé. Dans leurs articles, ils expliquent que la raison de ceci n’est pas – comme les lecteurs aux yeux écarquillés pourraient le penser – que les modèles informatiques climatiques sont bancals. En fait, ça vient d’une coïncidence incroyable. Incroyable. Apparemment, si vous retournez en arrière et que vous retravaillez tous les forçages, en prenant en compte les nouvelles estimations (ajoutez une demi bouteille de chiffres a posteriori) et les « ré-analyses » de vieilles données (ajoutez une cuillère à soupe de simulation informatique), vous pouvez franchir le fossé et expliquer d’un coup la pause. Donc, avec le recul, les modeleurs de climat peuvent faire rentrer leurs plots carrés dans des trous ronds. Ce n’est pas que les modèles surchauffaient, c’est que la nature en voulait aux modèles. Vous pouvez lire Schmidt et al, « Réconcilier les tendances au réchauffement », ici. — Sur le web. Traduction : Contrepoints.
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Poursuite de la série, pour changer un peu de la crise économique : le point météo… Bilan mensuel pour novembre 2011, que je commenterai peu, les images parlant d’elles-mêmes… Signalons toutefois les records de température et de sécheresse, surtout en Europe Centrale En France Analyse Météo-France pour Novembre 2011 Source : Météo France « Les températures ont été exceptionnellement élevées. Moyennée sur la France, la température mensuelle dépasse de 3 °C la moyenne de référence 1971-2000. Novembre 2011 se situe au second rang des mois de novembre les plus chauds depuis le début du XXème siècle, derrière 1994. » « Le vent s’est montré très discret, particulièrement sur les côtes de la Manche et la pointe bretonne où il est habituellement fréquent en cette saison. Un léger autan a soufflé régulièrement dans son domaine. » « L’ensoleillement a été lui aussi contrasté en novembre. Sensiblement déficitaire sur les régions méditerranéennes, sur l’extrême Nord-Est et sur la Haute-Normandie, il a été nettement plus généreux partout ailleurs. » « Les précipitations, très contrastées, ont été abondantes sur les Pyrénées et plus encore sur les régions méditerranéennes avec des cumuls de pluie souvent trois à quatre fois supérieurs à la normale. La pluviométrie est extrêmement faible sur le reste du pays, notamment dans le Nord-Est où les déficits ont été souvent supérieurs à 70 %. » Le bilan sur les 3 mois d’automne est le suivant : En conséquence, on a au niveau des précipitations efficaces (= eau disponible pour l’écoulement et la recharge des nappes) : (écart par rapport à la moyenne des précipitations efficaces calculée de 1995 à 2006 sur la même période) La faible pluviométrie et les fortes chaleurs du mois de septembre et de début octobre sont directement responsables du déficit de précipitations efficaces sur la quasi-totalité du pays. Les excédents observés sur le Languedoc-Roussillon et la Provence sont liés aux fortes pluies de la dernière décade d’octobre. Au 1er novembre 2011, les sols superficiels restent humides en Seine-Maritime, sur les Vosges, le Jura, les Alpes, la région parisienne, l’est de la Provence, du Roussillon au Languedoc et aux Cévennes, ainsi que sur le relief des Hautes-Pyrénées. Partout ailleurs, ils restent globalement secs, notamment en Alsace et sur la Moselle, sur une grande moitié ouest du pays, et surtout sur la Haute-Corse et en Midi-Pyrénées où le déficit dépasse les 80%. Le niveau des nappes au 1er novembre 2011 est hétérogène d’une région à l’autre. Plus des deux tiers des réservoirs (79%) affichent un niveau inférieur à la normale. C’est le cas sur la plus grande partie du Bassin parisien et dans le Sud-Ouest pour plusieurs grands aquifères. On peut citer les nappes de Beauce, du Bas-Dauphiné, du Champigny en Ile-de-France ou encore les nappes du bassin de la Garonne. Cette situation est le résultat de plusieurs années de déficit pluviométrique. Par rapport dernier bulletin, la proportion de niveaux stables ou en hausse n’a pas fortement évolué (39% des niveaux au 1er novembre pour 33% au 1er septembre). Pour la plus grande partie des régions et notamment pour le Bassin Parisien, la situation n’a pas changé. On note cependant, à l’échelle nationale, qu’un nombre croissant d’indicateur traduit une situation plus stable que précédemment. On se situe, semble-t-il, à la période charnière d’inversion de la tendance d’évolution du niveau des nappes. La grande majorité des niveaux reste cependant en baisse (62%), en particulier dans les régions où les niveaux sont déjà inférieurs aux normales (majorité du bassin Seine-Normandie et certains secteurs du bassin Adour-Garonne). Pour ces territoires, les rares pluies du début d’automne n’ont pas permis d’inverser la tendance d’évolution à la baisse du niveau des nappes. En Europe Températures moyennes du mois : Anomalies de température du mois = différences par rapport à la moyenne historique : Températures moyennes des 3 derniers mois : Anomalies de température des 3 derniers mois : Précipitations moyennes du mois : Anomalies de précipitations du mois : Aux États-Unis Anomalies de température du mois : NB. : 8°F = 4,4 °C Dans le Monde Tout d’abord, voici une synthèse des évènements du mois, par la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration, agence gouvernementale américaine) : Elle est malheureusement en anglais, mais bon, chez Météo-France, on ne trouve presque aucune donnée pertinente accès libre, alors avant qu’ils s’occupent du Monde… A contrario, mention très spéciale à la NOAA et à son National Climatic Data Center, pour l’immense qualité des informations. À lire sur le bulletin de la NOAA Anomalies de température du mois : Anomalies de précipitations du mois (en mm de précipitations) : Anomalies de précipitations du mois (en % par rapport à la moyenne): À suivre le mois prochain ! 🙂 P.S. : Les archives sont ici : point météo mensuel
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Les cancan bobo sur Cancun ont tout du concon : « Il faut sauver le processus, les Etats doivent prendre des mesures, encore un an de perdu, que c’est grave, la planète, ouin ouin… ». Toujours en pleine forme, l’écologie bisounours enveloppe la conférence sur le climat d’un tissu gluant de mièvrerie. La diplomatie n’est jamais autonome : elle forme l’écho des forces sous-jacentes qui meuvent l’histoire. Celles-ci franchissent parfois des points de rupture. Eclate alors en pleine lumière le nouvel ordonnancement des puissances. Les traités sont, parmi d’autres événements, ces jours de lumière. Dans le cas du climat, le système de forces est double. D’une part, un jeu géostratégique classique de puissances – Chine, Etats-Unis, Europe, Russie, Inde, etc. – illustrant une tension nord-sud. D’autre part, du fait de l’originalité historique de la crise écologique, un jeu planétaire, se déclinant dans chaque société, d’opposition entre deux modes de développement économique et de répartition des richesses. La négociation climatique est engluée dans la tension géostratégique du dipôle Etats-Unis et Chine, l’Europe ayant de facto abandonné son ambition en ne séparant pas son destin de celui des Etats-Unis. Il reste l’autre opposition, toujours tue par l’écologie bisounours : celle confrontant une croissance économique assise sur une profonde inégalité sociale, à une économie écologique dont la sobriété suppose la justice sociale. Ceci constitue l’autre blocage de la négociation : presque tous les Etats importants sont engagés dans un modèle de croissance matérielle – éventuellement rebaptisée « verte » - visant à conserver l’ordre social inégal. Et le développement écologique et juste est en fait défendu par ce qu’on appelle la « société civile ». Son expression est bornée par l’oligarchie et par les médias qu’elle contrôle. Mais c’est en fait de la force, de l’énergie, et de la capacité de persuasion de ces forces populaires que dépend l’évolution des choses. La conférence de Copenhague a été un tournant parce que pour la première fois dans l’arène du climat y a émergé la société civile, sous le slogan unificateur de « justice climatique ». Si un traité sur le climat est évidemment nécessaire, il ne pourra s’écrire que sous la pression populaire. C’est pourquoi, plutôt qu’à Cancun, où les diplomates ne feront que sauver les apparences, c’est dans les mouvements de protestation et de proposition qu’il faut chercher l’énergie de l’avenir. En France, c’est à Cancon (Lot-et-Garonne) qu’il faudra être, le 4 décembre. Sur le net, voir http://blog.cancon2010.org. S’y feront entendre ceux qui veulent « changer le système, pas le climat ». 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
biased
« Au-delà des aléas, la température de la planète monte. Cette montée aura des effets désastreux si elle se poursuit. […] « C’est ici qu’il faudrait une bonne guerre. Car pour financer un conflit, il faut toujours s’évader des règles ordinaires, faire des choix difficiles, transcender les oppositions. […] « Cette guerre, c’est logiquement le combat pour la planète, pour préserver l’existence de notre espèce, contre les dérèglements climatiques. […] » Voilà. Vous pouvez bien sûr vous farcir le reste mais l’essence du dernier éditorial de Jean-Marc Vittori dans Les Échos tient en ces quelques phrases. On peut même faire plus court : Car ne vous y trompez pas, c’est exactement ce que M. Vittori préconise. Une guerre sans conflit armé ni effusion de sang, ce n’est pas vraiment une guerre ; à la rigueur, c’est un abus de langage relativiste (au même titre que les terribles violences qui sont faites aux victimes de la dictature des marchés…) mais tel n’est pas le cas sous la plume de l’éditorialiste des Échos. C’est tout à fait explicite même s’il évite soigneusement les mots qui pourraient fâcher les âmes sensibles : il est bien question de « s’évader des règles ordinaires », de « faire des choix difficiles » et de « transcender les oppositions ». À mots couverts, M. Vittori nous explique que notre survie passe nécessairement par la loi martiale, l’économie de guerre et donc la dictature. Or, c’est justement en cela que cet apocalyptique éditorial est intéressant : il le dit. Il le dit presque explicitement. C’est la face cachée du discours des vendeurs d’apocalypse, réchauffement climatique, malthusianisme e tutti quanti ; cette conclusion implacablement logique qu’ils ont tant de mal à écrire noir sur blanc : si leurs prémisses (1) sont avérées, alors il n’existe qu’une alternative : Armageddon (non-2) ou la dictature mondiale (2). Bien sûr, ce n’est pas parce que les conséquences d’une théorie nous déplaisent qu’elle en devient fausse pour autant. Peut-être qu’après tout et malgré la « pause »1 que nous observons ces dernières années, le climat planétaire est effectivement appelé à se réchauffer inéluctablement sous l’effet des activités humaines et peut-être aussi que ce réchauffement aura des conséquences catastrophiques pour notre monde. Mais si c’est bien le cas, c’est la dystopie de M. Vittori qui nous attend ; un remède à peine moins douloureux que le mal. Vous conviendrez que, vu sous cet angle, nous soyons un certain nombre à ne pas traiter le sujet du réchauffement climatique à la légère ; c’est-à-dire que pour nous convaincre de boire l’amère potion qu’on nous concocte, il va falloir sérieusement améliorer les modèles supposés nous convaincre de son inéluctabilité. — Sur le web
fake
Ils entendent mener une occupation "à la hongkongaise" du terminal en s'asseyant, se couchant ou se collant devant les portes des départs et arrivées de l'aéroport londonien. Ce jeudi, les militants écologistes d'Extinction Rebellion ont commencé le blocage "pacifique" de London City, et comptent bien occuper l'endroit pendant les deux prochains jours, dans le cadre d'une semaine d'actions dans le monde entier. "Des centaines de participants se sont déjà inscrits pour faire barrage de leur corps, de façon à bloquer l'aéroport, désireux de sacrifier leur liberté dans ce but", explique Extinction Rebellion. Selon la police de Londres, plus de 500 personnes ont été arrêtées depuis le début du mouvement lundi. Les militants prévoyaient mercredi de se rassembler depuis les différents sites qu'ils occupent autour de Westminster, où sont concentrés les principaux lieux de pouvoir britannique, pour converger vers London City, suffisamment équipés pour rester sur place trois jours. S'ils ne parviennent pas à mener leur action à l'intérieur de l'aéroport, les militants "le bloqueront depuis l'extérieur", faisant barrage aux navettes ferroviaires et accès routiers, ont-ils averti. LIRE AUSSI >> Extinction Rebellion, l'éclosion du mouvement écolo qui multiplie les actions coup de poing Ils jugent incompatible l'extension de l'aéroport avec la crise climatique et "l'urgence écologique" déclarée par le Parlement, ainsi que les engagements du gouvernement d'atteindre en 2050 un bilan carbone neutre. Au Royaume-Uni comme dans d'autres pays, Extinction Rebellion demande que cet objectif soit avancé à 2025. "L'aéroport de London City prévoit de doubler le nombre de ses vols", a dénoncé Rupert Read, l'un des porte-parole du mouvement écologiste, soulignant que l'infrastructure est utilisée "de manière disproportionnée par les jets privés et les financiers". L'aéroport a indiqué sur son site internet travailler avec la police londonienne pour "assurer la sécurité des passagers" et "minimiser les perturbations". Il appelle les passagers à ne pas modifier leurs plans mais à se renseigner sur leurs vols. Des cinq aéroports de la capitale britannique, London City, qui compte une piste, est le plus proche du centre-ville. Il a vu passer 4,8 millions de passagers en 2018. Lundi, le Premier ministre Boris Johnson a appelé les manifestants d'Extinction Rebellion à abandonner leurs "bivouacs aux senteurs de chanvre", les qualifiant de "récalcitrants crasseux". Son père, Stanley Johnson, qui a rejoint les activistes mercredi à Trafalgar Square, a déclaré à l'agence de presse britannique Press association qu'être ainsi qualifié par son fils représentait un "énorme compliment". Des militants écologistes avaient tenté sans succès mi-septembre de bloquer le trafic des avions à Heathrow, le premier aéroport d'Europe, à l'aide de drones.
true
Des vagues de chaleur plus fréquentes, des sécheresses plus marquées et dans certaines régions des pluies plus violentes : avec le réchauffement, la planète doit se préparer à une intensification des épisodes météorologiques extrêmes, rappellent les experts du climat. Le principal message du rapport publié mercredi 28 mars par le Giec [Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat] est que nous en savons assez pour prendre les bonnes décisions sur la façon de gérer les risques de catastrophes liées au climat, selon Chris Field, l’un des responsables du groupe d’experts de référence sur le changement climatique. Ce rapport de 592 pages, dont les conclusions majeures avaient été publiées en novembre, est la synthèse la plus complète à ce jour pour mieux explorer les liens pouvant exister entre le réchauffement de la température globale liée aux émissions de gaz à effet de serre (GES) et les événements météorologiques comme les cyclones, les pics de chaleur, les sécheresses ou les submersions. Selon le Giec, des signes montrent que le changement climatique a provoqué des modifications dans certains épisodes extrêmes depuis 50 ans et les modèles numériques prévoient une intensification lors des prochaines décennies. A l’avenir, il est probable que la durée et le nombre de vagues de chaleur vont s’accroître dans beaucoup de régions du globe, selon les scientifiques. De même, ils s’attendent à une fréquence plus élevée des épisodes de fortes pluies, en particulier dans les hautes latitudes et les régions tropicales. Les sécheresses, elles aussi, devraient être plus longues et plus intenses dans certaines régions, notamment en Europe du sud et sur le pourtour méditerranéen mais aussi dans le centre de l’Amérique du Nord. Il y a un risque presque partout, dans les régions développées comme dans les régions en développement, dans les zones où il y a un problème d’excès d’eau comme dans celles où il y a un problème d’insuffisance, a souligné lors d’une téléconférence Chris Field. Mais le rapport distingue des régions particulièrement vulnérables, ajoute-t-il, citant les grandes villes des pays en développement, les zones côtières ou les petits Etats insulaires. Le rapport évoque ainsi la vulnérabilité d’une ville comme Bombay dont certaines parties pourraient devenir à terme inhabitables. Le monde va devoir s’adapter et réduire (ses émissions de GES) si nous voulons faire face au changement climatique, a rappelé l’Indien Rajendra Pachauri, président du Giec. Ce rapport spécifique, s’appuyant sur plus d’un millier d’études déjà publiées, contribuera au prochain grand rapport du Giec attendu pour 2013-2014 (le dernier datant de 2007). La revue Nature Climate Change a publié lundi 26 mars une étude de deux chercheurs du Potsdam Institute établissant aussi des liens entre le réchauffement et certains épisodes météorologiques extrêmes survenus lors de la dernière décennie. Concernant les vagues de chaleur, plusieurs études récentes indiquent que beaucoup, possiblement la plus grande partie, ne se seraient pas produites sans le réchauffement, estiment Dim Coumou et Stefan Rahmstorf. De même, des épisodes pluvieux extrêmes peuvent être attribués au réchauffement, selon ces chercheurs, plus prudents au sujet des ouragans. Outre les conséquences en termes de mortalité et de déplacements des populations, cette multiplication probable des épisodes extrêmes aura aussi un important impact économique, rappelle le Giec. 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
true
Paris, le 17 mai 2011 – Aujourd’hui, les représentants des plus grandes entreprises européennes devaient se réunir à Bruxelles pour discuter de l’avenir de l’Europe. Mais c’était sans compter 170 militants de Greenpeace qui empêchent depuis 9h45 les entreprises qui font du lobbying contre une politique climatique ambitieuse de rentrer dans l’enceinte du sommet de Business Europe. L’association appelle les entreprises jusque-là absentes du débat, à soutenir une politique européenne à la hauteur des enjeux climatiques, comme l’ont déjà fait Danone ou Google. « Le monde des affaires a un poids considérable sur le débat politique. Et les grandes entreprises, qui n’hésitent pas à s’adjoindre les services de lobbyistes ou de certaines organisations patronales pour mieux saboter les ambitions climatiques européennes, font clairement pencher le débat dans le mauvais sens », déclare Anaïz Parfait, en charge de la campagne Climat-Énergie pour Greenpeace France. « Les entreprises européennes ont le choix : elles peuvent être un poids mort qui ralentit la compétitivité européenne, ou montrer l’exemple à suivre et favoriser l’essor d’une économie verte et moderne, en apportant leur soutien à l’adoption d’un objectif de 30 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre européennes d’ici à 2020. » Un objectif vital : -30% Certaines entreprises, parmi lesquelles Unilever, Sony, Deutsche Telekom ou bien encore Allianz, se sont prononcées en faveur d’une réduction des émissions européennes de 30 % d’ici à 2020, par rapport aux niveaux de 1990. L’objectif actuel ne s’élevant qu’à 20 %, ce qui est ridiculement faible pour l’Europe. Un objectif de réduction des émissions relevé de -20 à -30 % offrirait des conditions favorables à des investissements, sources d’innovations technologiques et porteurs de millions d’emplois, qui rendraient l’Europe compétitive sur la scène internationale. En effet, les entreprises chinoises et américaines ont déjà réalisé des investissements considérables dans les technologies propres et font la course en tête sur ces marchés. Alors que les entreprises européennes ont beaucoup à gagner d’un relèvement de l’objectif européen, certaines d’entre elles tirent pourtant vers le bas les ambitions d’une Europe verte et prospère. C’est le cas, entre autres, de Microsoft, de BP, de Volkswagen et de Veolia. Montrer le côté obscur des entreprises Pour rendre transparent le travail de lobby de ces entreprises, bien loin du greenwashing de leurs campagnes de publicité, Greenpeace a lancé une application sur le web : https://www.greenpeace.fr/30pourcent. Cette dernière montre que certaines entreprises sont très loin des préoccupations climatiques mondiales. « Ne laissons pas ces rétrogrades tirer en arrière l’ensemble des pays européens. Ne les laissons pas faire du lobbying et travailler contre l’innovation, contre le progrès, contre le climat« , ajoute Anaïz Parfait. « En juin, les ministres de l’Environnement des 27 se réuniront afin de réviser l’objectif européen de réduction des émissions, à quelques mois des prochaines négociations des Nations unies sur le climat qui se tiendront en novembre, en Afrique du Sud. D’après des études, un objectif de réduction de 30 % permettrait d’augmenter les probabilités d’éviter un emballement climatique dangereux, de favoriser les investissements dans l’économie verte et de créer six millions d’emplois d’ici à 2020 » Ce mois-ci, des groupes de renommée internationale tels qu’Ikea et PPR (Puma, Gucci, ..) ont choisi de rejoindre le groupe de ceux qui soutiennent une politique européenne ambitieuse. Greenpeace demande à l’ensemble des entreprises européennes de suivre leur exemple, et d’entrer résolument dans le XXIe siècle.
true
A seulement 27 ans, Cyprien Verseux vit déjà sa deuxième mission d'isolement quasi total. Entre 2015 et 2016, l'astrobiologiste français avait passé 365 jours enfermé sous un dôme à Hawai pour simuler un séjour sur Mars. Cette année, il renouvelle l'expérience en Antarctique, dans la station scientifique Concordia. Gérée conjointement par la France (via l'Institut Polaire Français, IPEV) et l'Italie (via le Programme national de recherche en Antarctique, PNRA, elle est "la base la plus éloignée de la civilisation". Arrivé fin janvier, il est pendant un an à la fois "chef de station" de l'équipage DC14, qui regroupe 12 autres scientifiques et techniciens, mais aussi glaciologue pour le compte du CNR (le CNRS italien). Une expérience qu'il relate chaque mois sous forme de carnet de bord pour L'Express (et sur son blog). Le bruit de l'océan devant moi me berce, et le roulement des vagues m'hypnotise. A quelques mètres, un vieux filet de pêche où sont accrochés crabes, coquillages et étoiles de mer projette des ombres sur les palmiers, découpées dans les lumières du soleil couchant. Je suis étendu sur une serviette, en maillot de bain, détendu par la douce chaleur. Je regarde l'horloge : presque quinze heures. Zut. Je me relève et enfile pantalon, tee-shirt et polaire, et sors de la salle. Je rajoute à mes vêtements une épaisse combinaison, de grosses chaussettes, plusieurs paires de gants extrêmement chauds, d'énormes bottes, un passe-montagne, un bonnet polaire et un masque transparent. Après un bref message dans l'émetteur radio qui sort du col de ma combinaison, je sors dans la nuit complète. Une rafale de vent glacé brûle mon visage, pourtant couvert. Docteur Cyprien Verseux, astrobiologiste, ancien élève de Sup'Biotech et commandant de la base Concordia, en Antarctique. PNRA/IPEV/Par Cyprien Verseux pour L'Express L'équipage de la mission DC14 est plongé dans l'hiver antarctique. Depuis des semaines, les températures passent fréquemment en-dessous des -70°C et le vent nous amène régulièrement en-deçà des -85°C ressentis. Cela fait plus d'un mois que nous n'avons pas vu le Soleil, dont le dernier fragment a disparu début mai sous l'horizon. Au plus sombre de cette nuit froide et interminable, le moral d'un équipage baisse naturellement. La fatigue accumulée au cours des mois précédents commence à peser lourdement. Des tensions, contenues jusqu'ici, menacent de créer des conflits ouverts ; et même de petits défauts chez les autres, que l'on n'aurait même pas remarqués dans un environnement normal, peuvent devenir sources d'animosité. Atténuer ces effets est l'un des objectifs des célébrations de ces derniers jours. L'occasion a été baptisée Midwinter et nous sommes loin d'être les premiers à la célébrer : elle est née en 1902, pendant la National Antarctic Expedition, et est depuis célébrée par tous les équipages hivernant sur le continent blanc. A Concordia, l'une des trois seules bases hivernantes éloignées de la douceur relative de la côte, c'est la fête la plus attendue de l'année - devant Noël. Pour l'occasion, nous avons installé une île paradisiaque dans la salle vidéo, un local équipé d'un ordinateur lui-même relié à un projecteur qui permet de visionner des films... ou de transformer un mur en plage bordant l'océan. Le vieux filet de pêche est un filet de volley-ball, accroché au mur et agrémenté de créatures en origami. La chaleur et la lumière du soleil couchant proviennent de radiateurs d'appoint et de lampes utilisées à des fins de luminothérapie. D'autres décorations - comme par exemple des oiseaux exotiques de carton peint, des fontaines fabriquées par mes coéquipiers, et des feuilles d'arbres et fleurs en papier - renforcent l'exotisme. La base Concordia, redécorée pour "midwinter". Cyprien Verseux/ESA/IPEV/PNRA Cette année, les célébrations ont duré quatre jours, du 20 au 24 juin 2018. Ces fêtes, notre charge de travail réduite au minimum, nos activités absurdes et nos décors loufoques ont eu un impact important sur le moral et la cohésion de notre équipage. Nous avons passé un cap, subtil mais bien présent dans nos esprits : nous ne nous enfonçons plus dans la nuit. Le Soleil commence à se rapprocher de l'horizon.
true
Le début d'un mouvement de fermeture ? Après l'arrêt de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) lundi soir, celle du Bugey (près de Lyon), mise en service en 1972, est désormais la plus ancienne en activité. Et les militants antinucléaires réclament sa fermeture. "Si l'urgence de fermer Fessenheim était grande et attendue depuis des années, il existe plus que jamais une nouvelle priorité : la fermeture des quatre réacteurs de la centrale du Bugey", affirme l'antenne locale du Réseau Sortir du Nucléaire dans un communiqué publié mercredi. Les quatre tranches de cette centrale, située sur la commune de Saint-Vulbas (Ain) à une trentaine de kilomètres de Lyon à vol d'oiseau, ont été mises en service en 1978 et 1979. "Toutes ces centrales qui ont dépassé les 40 ans d'activité (...) doivent impérativement cesser leur activité avant un accident grave. Après, il sera trop tard", ajoutent les militants. Ce site est d'ailleurs symbolique de la lutte contre le nucléaire : dès 1971, une marche pacifique contre la centrale avait réuni plus de 15 000 personnes, premier acte de la série de manifestations de masse qui suivront contre les autres projets de centrales dans le pays. Selon eux, l'installation du Bugey "a cumulé - et continue de cumuler - trop d'avaries, trop de fuites, trop de dysfonctionnements en tous genres pour continuer 'comme si de rien n'était'". Le 22 mai, le tribunal de police de Bourg-en-Bresse a condamné EDF à 3000 euros d'amende pour une fuite radioactive détectée dans le fleuve Rhône, qui borde le site nucléaire, en décembre 2017. EN VIDÉO >> Fessenheim : les raisons de la fermeture Les quatre unités de la centrale du Bugey - de 900 megawatts chacune - produisent chaque année l'équivalent de 40% de la consommation en énergie de la région Auvergne Rhône-Alpes. Le site employait en 2019 1375 agents EDF et plus de 600 salariés prestataires permanents. Chaque année, "2800 prélèvements et 29 300 analyses et mesures sont réalisés pour contrôler les rejets du site et leur impact sur l'environnement", souligne l'exploitant sur son site internet. La France cherche à réduire sa dépendance au nucléaire en ramenant sa part dans sa production d'électricité à 50% en 2035, contre plus de 70% aujourd'hui. Cet objectif était précédemment prévu pour 2025, mais jugé irréaliste par le gouvernement. L'objectif : fermer 14 réacteurs d'ici 2035, dont les deux de la centrale de Fessenheim, définitivement arrêtée lundi soir. Pour autant, fermer des réacteurs ne signifie pas fermer des centrales nucléaires (chacun des sites disposant au moins de quatre réacteurs). Et même après Fessenheim, d'autres mises à l'arrêt ne sont pas dans les plans du gouvernement. Appelant à ne pas "fragiliser cet atout stratégique", le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a même assuré mardi sur BFMTV que le nucléaire gardait "toute sa pertinence" en France. Se présentant comme un "défenseur du nucléaire", il a cité deux avantages pour cette énergie : "Elle nous permet d'être l'un des pays qui émet moins de CO2 pour sa production d'électricité et cela nous garantit notre indépendance". La secrétaire d'Etat Agnès Pannier-Runacher s'est pour sa part montrée plus nuancée. "Le nucléaire aujourd'hui a un bilan contrasté pour le moins en terme économique", a-t-elle déclaré sur BFM Business. "On ne l'exclut pas de notre mix énergétique. Ce qu'on essaye de faire, c'est de pondérer la part des énergies renouvelables et la part du nucléaire", a-t-elle détaillé. Sans pour autant ouvrir la porte à d'autres fermetures de centrales.
true
Bien qu’actuellement plus répandu dans les pays anglo-saxons, le « scepticisme » quant à la réalité ou à l’intensité du réchauffement global gagne peu à peu la France. Ce phénomène qui a commencé en 1989 et est allé crescendo ces dernières années représente un danger potentiel non seulement pour nous qui vivons aujourd’hui, mais aussi pour les générations futures et le reste de notre biosphère. En sciences, le scepticisme est la base de tout progrès. Il suppose de connaître et de comprendre l’état des connaissances dans un domaine précis, de l’analyser et de se demander ce qui pourrait être amélioré, approfondi, ou bien remis en cause, critiqué, développé. Le scepticisme a pour origine la curiosité, l’honnêteté intellectuelle, la soif de connaissances, et se traduit par l’adoption d’une démarche scientifique rigoureuse et rationnelle visant à garantir la qualité et la pertinence de son résultat. Mon travail et celui des milliers de scientifiques sur cette planète peut être caricaturé à un état permanent de scepticisme vis-à-vis des résultats de ses collègues aussi bien que des siens. Ce que l’on observe actuellement dans les rangs des « sceptiques » n’a que très peu de choses à voir avec le scepticisme décrit ici. La critique, la remise en cause des connaissances actuelles, oui, ils sont spécialistes. La soif de connaissances, peu probable. La démarche scientifique, rarement. La justification des critiques par des observations, des expériences ou des calculs dans les règles de l’art, non. La reconnaissance de la validité des arguments et de leur justification par leur publication dans des revues scientifiques suivant le procédé de peer-reviewing, non plus. Les « sceptiques » passent beaucoup de temps à critiquer mais bien peu à être constructifs, ce qui peut s’expliquer en étudiant ce qu’ils sont réellement. Les « sceptiques » n’en sont pas. En cherchant un peu qui sont ces personnes promouvant le « climato-scepticisme », on trouve de tout, mais quasiment aucun scientifique ayant les compétences ou spécialisations nécessaires pour apporter des arguments convaincants. On y trouve des hommes politiques, des think tanks variés (ex : The American Enterprise Institute, The Competitive Enterprise Institute, etc), des scientifiques et autres acteurs bien trop souvent financés par des multinationales ayant beaucoup à perdre à l’adoption d’énergies décarbonées, des bloggeurs reprenant les arguments biaisés ou absurdes des précédents (pléthore), et en bout de chaîne, une partie de l’opinion publique qui se laisse prendre au jeu. Les « sceptiques » sont des entités (individus ou entreprises) qui ont peur ou se sentent menacées. Dresser un parallèle de ce mouvement avec une campagne de désinformation est tout à fait pertinent : c’est exactement ce qu’est le climato-scepticisme. Plusieurs études détaillées à ce sujet ont été ou sont sur le point d’être publiées [1-4]. Les médias et une partie de l’opinion publique se laissent cependant avoir. Aux origines, des industriels ou dogmatiques qui refusent de voir leurs activités ou convictions politiques compromises par la refonte de notre économie décidée par des gouvernements engagés dans la lutte contre les changements climatiques. La stratégie est simple et a déjà été employée à maintes reprises : tabac, ozone, pluies acides. En créant le doute dans l’opinion publique « la science n’est pas mâture, il n’y a pas de consensus parmi les scientifiques » et en utilisant les difficultés de l’opinion publique à réellement comprendre la complexité de la science et de ses méthodes, on retarde toute prise de mesures néfastes à l’industrie concernée. Fait marquant, les arguments pseudo-scientifiques avancés sont systématiquement détruits par une analyse rigoureuse, et ce sans devoir faire appel à autre chose que la littérature scientifique existante (cf. [5] en ce qui concerne les changements climatiques, par exemple). Comme toute campagne de propagande, l’objectif est de gagner les foules et les rallier à sa cause. Les cibles clefs de ces dogmatiques, assurant un impact maximum de la campagne de désinformation, ont été définies dès 1991 [6]. Un grand nombre des « sceptiques » sont finalement des personnes sans expertise scientifique, membres de l’opinion publique. Ce sont aussi des personnes qui comprennent inconsciemment les conséquences catastrophiques et sans précédent qu’a le réchauffement global sur notre civilisation et notre biosphère, mais dont la psyché refuse l’acceptation et se réfugient dans le refus ou le déni [7]. Les « sceptiques » sont, volontairement ou non, effrayés. Tout argument sera bon à prendre pour gagner l’opinion. On se proclamera expert en climatologie sans avoir une once de compétence. On publiera des articles non revus par des pairs en les déguisant pour faire croire à leur véracité. On se concentrera volontiers sur des détails de la science en évitant de les mettre en perspective, ne prenant jamais de recul pour contempler la complexité et la multidisciplinarité du problème [6, 8]. On pointera quelques erreurs dans les milliers de pages du 4e rapport du GIEC pour crier à l’incompétence du groupe, bien qu’elles ne remettent en aucun cas en cause les bases physiques. Au passage on publiera maints articles et rapports truffés d’erreurs et de manipulations douteuses sans jamais s’en excuser pour autant, quitte à les ressortir plusieurs années plus tard (suivre par exemple les sites [8-10]). On prétendra qu’il n’y a pas de réchauffement mais refroidissement, puis que si malgré tout c’est un réchauffement il s’est arrêté ; ou s’il est bien réel que l’humanité n’en est pas responsable. On se plaindra que les données utilisées par les scientifiques ne sont pas disponibles alors qu’elles le sont, et ainsi de suite. Et si au passage l’opinion publique croit au complot monté par les scientifiques voulant contrôler le monde, tant mieux. On critiquera les modèles des climatologues mais on n’en proposera aucun en échange et oubliera au passage le point essentiel : il est impossible de retracer l’augmentation de température enregistrée au cours du XXe siècle sans tenir compte du forçage radiatif des gaz à effet de serre injectés par l’Homme dans l’atmosphère depuis le début de la révolution industrielle. On montrera des graphiques tronqués, montrant ce que l’on veut y trouver, mais qui n’auront aucune validité mathématique. On distordra en toute connaissance de cause les dires de climatologues renommés. Et ainsi de suite. Les critiques ne peuvent être arrêtées car celles-ci n’ont aucun fondement tangible et ne seront que rarement scientifiquement justifiées. Si elles l’étaient, elles seraient publiées dans des revues peer-reviewed et discutées entre scientifiques, pas dans la sphère publique. Mais peu importe, on en réfèrera (encore) à la théorie du complot, les tenants du réchauffement anthropique interdisant toute publication contredisant leur théorie dans la totalité des revues, et ce depuis qu’Arrhenius a prédit l’augmentation de la température atmosphérique causée par le doublement de sa teneur en dioxyde de carbone il y a plus d’un siècle (sic). N’en déplaise à certains, les résultats scientifiques ne connaissent pas la démocratie. Les conclusions tirées de l’expérience et de mesures, confirmées par des modèles physiques et mathématiques, n’en ont que faire de savoir si oui ou non le public est prêt à les accepter. La physique semble déranger, et ce n’est pas en se voilant la face et en refusant de l’accepter qu’on changera ses règles. Le climato-scepticisme, ou plutôt la peur climatique, ne tient pas la route face aux multiples faisceaux coïncidents qui confirment de jour en jour l’Homme comme responsable du bouleversement climatique qui a d’ores et déjà commencé. Malgré les erreurs reconnues et corrigées des rapports du GIEC, ceux-ci restent la référence à laquelle nous devons faire confiance [11]. Nos sociétés connaîtront des changements profonds au cours de ce siècle, non seulement du fait des changements climatiques, mais aussi de la raréfaction des ressources naturelles et de la destruction systématique des écosystèmes que nous sommes en train de causer. Le vrai débat, celui qui devrait mobiliser les foules, n’est plus de savoir si le réchauffement est réel ou si l’humanité en est responsable. La question est de savoir si nous acceptons d’éviter le pire en changeant notre course aujourd’hui, ou si nous préférons continuer comme si de rien n’était pour subir impuissants les conséquences dramatiques de notre inaction dans un futur proche. Face à la menace, l’ignorer n’est pas une option, le fatalisme non plus. Il ne tient qu’à nous de faire face.
true