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Une réflexion collective qui est aussi quoi qu’on en pense, politique. Depuis la parution de l’article que vous aller lire plus bas, en décembre 2017 (ce n’est pas vieux) peut-on dire que l’information a évoluée ? Il y a des alertes, des émissions TV sur l’environnement et sa dégradation mais, aucun gouvernement n’en tient compte et au contraire, mondialisation oblige, on ne nous parle que de croissance encore et toujours. Sauf que pour croître, il faudrait que les ressources soient renouvelables, que les sols ne meurent pas, que la consommation exponentielle soit stoppée et qu’enfin notre environnement soit sauvegardé. Ce qui est très loin d’être le cas. On nous prédit une catastrophe mondiale depuis trop longtemps pour que ce soit une nouveauté mais, ça commence à être de plus en plus visible, et plus moyen de camoufler la poussière sous le tapis. Vous pouvez faire comme d’habitude, c’est à dire rien ou agir, au moins pour ceux qui naissent aujourd’hui dans un monde qui sera inhabitable, à cause de cette boulimie consumériste et du pillage inconsidéré de ce qui a mis des millions d’années a se créer. C’est tellement facile de croire que tout sera toujours à disposition et en quantité. Regardez les chiffres, (pas de lien toutes les infos sont disponibles), l’air est empoisonné, l’eau se fait rare, l’agriculture intensive tue les sols, le pétrole se raréfie de même (nous dépendons tous de ce dernier), d’où les guerres qui n’ont rien d' »humanitaires »et, la promotion du nucléaire (une plaie ingérable) avec les voitures électriques etc… Des millions de gens crèvent de faim, de maladies, les espèces disparaissent massivement, le changement climatique n’est pas une vue de l’esprit. La pression est trop forte et que va t-il se passer ? La Terre ne disparaîtra pas, elle aura des millions d’années pour se remettre, par contre nous, nous aurons été les responsables, de notre propre extinction. C’est sans doute encore, un coup d’épée dans l’eau mais, il y en a qui seront sensibles à cette réflexion et, la partageront ! Ce sujet m’ennuie, c’est un caillou dans ma chaussure. J’aimerais vous parler d’autre chose. Pourtant, c’est une réalité tangible et qui m’effraie profondément. Oubliez deux minutes, les prédictions climatiques pour 2100, 2050, le développement durable, la transition énergétique, la COP 21, 23, où même encore le OnePlanetSummit. Prenez du recul. Il y a quelque de chose de bien plus grave qui se trame et dont (presque) personne ne parle… Selon de nombreux experts scientifiques, nous sommes à 3 ans d’un effondrement global imminent, effondrement de civilisation causé par l’extinction des écosystèmes et la déplétion majeure des ressources pétrolières. Ce qui signifie que nous allons nous prendre un mur, une décroissance forcée, non pas voulue, à laquelle nous n’avons d’autre choix que de nous préparer, vite et bien, et de manière extrêmement concrète. Pourquoi personne n’en a parlé jusqu’ici ? Déjà en 1972, Dennis Meadows dans son Rapport au Club de Rome intitulé « Les limites de la croissance » nous annonçait cette sombre perspective pour 2020. C’est l’histoire d’une tragédie grecque. Malgré le désastre annoncé, aucune mesure n’a été prise en compte à l’échelon international pour enrayer cette sombre perspective. Pourtant nous y sommes. Yves Cochet, ancien ministre de l’environnement nous l’annonce sans tergiverser. Nous sommes à la veille d’une déstabilisation sociale de grande ampleur, et cela n’épargnera aucun pays industrialisé. Même le parti des Verts est dans le déni. Aussi étrange que cela puisse paraître. Mais le sujet de l’effondrement est tabou. Mais en y regardant de plus près, tout cela s’explique aisément : il est impossible de construire un projet politique séduisant en intégrant les risques d’effondrements. Pourquoi les médias n’en parlent pas ? Peut-être parce qu’ils n’ont pas lu “Comment tout peut s’effondrer ” (Seuil 2015), tout simplement. Peut-être parce qu’ils n’y croient pas. J’ai travaillé 6 ans pour différentes chaînes de France Télévision (notamment France 2) et Arte, mais j’ai vite réalisé que ce sujet est trop tabou pour être abordé par des chaînes nationales. Car parler d’effondrement c’est parler de la mort, et la mort est un tabou dans notre époque, qui préfère parler de trans-humanisme et de vie éternelle, plutôt que de la mort digne. Pourtant ce qui nous pend au nez, est une réalité bien tragique. La mort de centaines de millions de personnes, dans les plus grandes villes du monde. “Mais pour qui se prend-il celui-ci, à me dire à quoi moi journaliste, je dois m’intéresser ?” Je me prends tout simplement pour un confrère qui a peur et qui vous tend fraternellement la main pour de l’aide. Un confrère qui travaille depuis 7 ans sur les questions écologiques et qui constate, la mort de l’âme, qu’avec tout les coups que nous portons à Gaïa, celle-ci va bientôt lâcher. En réalisant La Guerre des Graines avec Stenka Quillet (France 5), je découvre que nous avons perdus 75% des variétés de semences en 100 ans, mettant directement en péril notre sécurité alimentaire dans le monde. Nous sommes contraints de stocker toutes les variétés mondiales dans un frigo géant au Svalbard, mais cette solution ne fonctionnera pas (par ailleurs elle prend l’eau …)
En réalisant Soigneurs de Terres (France 2) avec Emmanuelle Chartoire, je découvre que nos sols agricoles en France ont perdus 50% de leurs matières organiques en 60 ans. Ce qui signifie qu’ils sont en train de mourir. Comment ferons-nous pour nous nourrir quand ces sols seront morts ? Pas la peine de nourrir le mystère. Nous mourrons de faim. Est-ce que je me prends pour un lanceur d’alerte ? Non, du tout. Un lanceur d’alerte fait un travail d’enquête pour trouver l’information qui n’est pas encore disponible. Concernant les questions d’effondrement, toute l’information est disponible à qui veut bien la chercher. Je ne fais qu’attirer l’attention, comme l’ont fait beaucoup d’autres avant moi, sur cette thématique taboue. Mais peut-être que malheureusement cette tentative sera vaine. Car c’est un signal faible, et la Télé n’aime pas les signaux faibles, elle ne les voit pas. A force de ne pas vouloir “faire peur”, on finit par manquer à son devoir d’informer les citoyens.
“Clément, pourquoi tu ne donnes pas des informations positives ? Tu vas angoisser les gens !” Réserve mondiale de semences du Svalbard (Crédit : DR) Le rôle d’un journaliste n’est pas de remonter le moral de ses spectateurs, de faire du bien, c’est peut-être le rôle du psychologue, en tout cas pas du journaliste. Notre rôle c’est de parler de ce qui ne se sait pas. C’est parfois désagréable, je vous l’accorde, mais je considère que je parle à des adultes, donc en mesure d’entendre les informations, aussi dures soient-elles. C’est notre devoir de citoyens que de nous tenir informés de ce qui nous attend. Comment se préparer ? Se préparer, c’est déjà se faire à l’idée. Car il n’y a rien de pire qu’une population prise par surprise. Le mot solution est problématique. Il existe des solutions à certains problèmes. La permaculture et l’agroécologie pour remplacer l’agriculture conventionnelle, oui. Relocaliser l’agriculture immédiatement, oui. Mais en revanche, il n’y a aucune solution au fait que toute notre civilisation thermo industrielle repose sur le pétrole et que les ressources soient sur le point de s’éteindre. Même le patron de Total en parlait, aussi dingue que cela puisse paraître ! “Cela fait trois années de suite où les investissements dans de nouveaux projets sont extrêmement faibles, on va manquer de pétrole à horizon 2020.” Patrick Pouyanné, PDG de Total Cela peut paraître hallucinant, je vous l’accorde. Moi même, je me prenais à douter du bien-fondé des travaux de Pablo Servigne et Raphaël Stevens, auteurs de “Comment tout peut s’effondrer”, jusqu’à ce qu’ils soient invités pour parler d’effondrement à Bercy, au ministère des finances ! Se préparer ? Ré-apprendre le bon sens paysan. Récupérer les eaux de pluies, surtout en ville, pour boire, se laver. Habiter à plusieurs dans la même pièce, pour se tenir chaud en hiver lorsque nous n’aurons plus assez d’énergie pour tous se chauffer. Mettre à profit tous les espaces verts disponibles pour cultiver vite et bien, et en créer de nouveaux. Que faire concrètement pour amortir le choc ? Les funérailles de Johnny et Jean D’Ormesson nous l’ont montré, les médias savent organiser des funérailles nationales et mobiliser la France entière autour d’une question. Si nous ne voulons pas que les prochaines funérailles nationales soient celle de notre paix civile, faisons en sorte que nos médias prennent la question de l’effondrement à bras le corps. Après « La Guerre des Graines », son premier long métrage documentaire, co-réalisé avec Stenka Quillet pour France 5 en 2014, Clément Montfort réalise « Soigneurs de Terres » pour France 2 qui traite de l’érosion et du lessivement des sols agricoles. Il est actuellement en cours de réalisation d’une série documentaire intitulée « NEXT » traitant de l’effondrement des écosystèmes et des questions de résilience sociétale et psychologique. A consulter :
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Dès l’élaboration de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) en 1992 et le début de la négociation climatique internationale, l’équité est apparue comme la clé de voûte d’un régime international du climat ambitieux. Il est en effet indéniable que l’enjeu climatique est un enjeu de justice. C’est d’autant plus vrai si l’on considère la planète et le climat comme des biens communs, car l’ensemble des États doit disposer des mêmes droits à l’espace écologique.
Selon cette approche, ainsi que l’a rappelé le Pape François dans son encyclique « Laudato si » du 18 juin 2015, il existe bien une dette écologique du Nord envers le Sud, en raison d’une utilisation disproportionnée des ressources naturelles qui a été pratiquée par certains pays, et de l’existence de déséquilibres commerciaux et des conséquences qui en découlent dans le domaine écologique.
Afin de parvenir à élaborer un régime climatique juste et équitable, la négociation climatique est « prisonnière » du principe des responsabilités communes mais différenciées, posé dans la Déclaration de Rio de 1992, et systématiquement mis en avant par les pays en développement (PED) et les grands pays émergents. En effet, selon le principe 7 de la Déclaration de Rio :
« Étant donné la diversité des rôles joués dans la dégradation de l’environnement mondial, les États ont des responsabilités communes mais différenciées. Les pays développés admettent la responsabilité qui leur incombe dans l’effort international en matière de développement durable, compte tenu des pressions que leurs sociétés exercent sur l’environnement mondial et des techniques et des ressources financières dont ils disposent. »
Il est par conséquent logique que le succès des négociations climatiques dépendent du montant des transferts financiers que les PED estiment devoir recevoir de la part des pays industrialisés.
Responsabilités communes mais différenciées
La CCNUCC et le Protocole de Kyoto portent la marque de l’équité et de la justice climatique, car ils opèrent une distinction capitale entre les pays développés et les PED. Non seulement le principe des responsabilités communes mais différenciées est inscrit à l’article 3 de la Convention de 1992 – baptisé « article de l’équité » – mais, tant la Convention que le Protocole posent des obligations et des charges différentes pour les deux catégories de pays, plus lourdes bien entendu pour les pays développés.
Ils reconnaissent ce que l’on dénomme – sans qu’aucune définition précise n’existe – la « responsabilité historique » des pays développés dans le réchauffement climatique. À l’évidence, la responsabilité des États est commune et chacun a un degré de responsabilité différent, en fonction de son niveau de développement. C’est pourquoi le Protocole de Kyoto est souvent qualifié d’« inégalitaire », car il instaure une inégalité « compensatrice », selon les termes d’Alexandre Ch. Kiss. Ce principe du droit international de l’environnement reflète des oppositions idéologiques entre les pays en développement, qui prétendent avoir le droit de se développer en raison du lien existant entre dégradation de l’environnement et pauvreté, et les pays développés, qui font de la protection de l’environnement une cause commune, à laquelle l’ensemble des États de la planète doit œuvrer.
Une vidéo en time-lapse de la Nasa montrant les émanations de CO2 sur la planète pour une année complète (2006).
Le caractère binaire du principe des responsabilités communes mais différenciées devrait en principe évoluer, car les grands pays émergents, Chine en tête, se classent parmi les plus importants émetteurs de CO2. Il devient donc difficile de ne prendre en compte que le passé pour établir des accords climatiques par lequels les États de la planète s’engagent pour dix, vingt ans ou plus. L’Accord de Copenhague de 2009 a d’ailleurs enfoncé un coin dans l’appréhension binaire du principe, car les États-Unis comme les grands émergents ont accepté des actions nationales de réduction à caractère volontaire (Nationnaly Appropriate Mitigation Actions, NAMA).
Ils ont également déposé une contribution nationale (CPDN ou INDCs), le total des contributions s’élevant à 154 à la date du 16 novembre 2015. L’Appel de Lima de 2014 poursuit dans la même direction, en précisant que l’accord ambitieux qui doit être adopté doit refléter « le principe des responsabilités communes mais différenciées et des capacités respectives, compte tenu des différences existant dans la situation de chaque pays », ce qui atténue quelque peu le caractère binaire du principe.
Solidarité et financements
Selon le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, la question du financement est « la clé d’un accord sur le climat ». Elle est d’autant plus cruciale qu’elle est également un vecteur de la solidarité internationale, la solidarité étant une valeur fondamentale devant sous-tendre les relations internationales du XXIe siècle comme l’a affirmé la Déclaration du Millénaire adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU en 2000. L’issue positive des négociations climatiques est en effet en partie liée au niveau de financement qui obtenu, afin d’aider les pays les plus pauvres à mettre en œuvre leurs engagements en matière d’atténuation et à relever les défis de l’adaptation.
L’Accord de Copenhague s’est attelé à cette question et a mis sur pied des institutions chargées d’organiser cette solidarité internationale : Fonds vert pour le climat, Mécanisme technologique, ou mécanisme REDD + pour réduire les émissions résultant du déboisement et de la dégradation des forêts. Il a également prévu une montée en puissance des financements : partant d’un niveau de 30 milliards de dollars en 2010-2012, ils doivent atteindre 100 milliards de dollars par an en 2020, toutes sources de financement confondues (publiques, privées, bilatérales, multilatérales ou encore fast start).
La Conférence de Varsovie de 2013 a permis un autre progrès avec la création du Mécanisme sur les pertes et préjudices (loss and damage), afin de faire face aux conséquences désastreuses du dérèglement climatique, les pays du Sud voyant dans son établissement la concrétisation d’une certaine justice climatique. Le draft agreement du 23 octobre 2015, qui a servi de base de négociation lors de la COP21, comporte un article sur cette question, ainsi qu’un autre sur le financement et un troisième sur les transferts de technologies.
Finalement, la recherche d’un droit commun du climat apparaît à bien des égards comme la conciliation entre un droit des « riches » soucieux de leur avenir, et un droit des « pauvres » désireux de rattraper avant tout leur retard économique. Les différentes solutions retenues restent sans doute insuffisantes et c’est pourquoi de plus en plus d’économistes, dont le prix Nobel d’économie 2014 Jean Tirole, recommandent d’instaurer un régime de tarification du carbone mondial et harmonisé, afin de mettre à profit les effets redistributifs d’un prix mondial du carbone, ce que recommande d’ailleurs le GIEC.
Cependant, selon certains économistes, à l’image d’Olivier Godard, il n’est pas sûr que la fixation d’un tel prix, éventuellement assorti d’un système de « bonus-malus », soit compatible avec l’instrument des contributions nationales et la justice climatique.
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"On peut parler d'invasion, d'invasion généralisée même." Marie-Pierre Chapuis est spécialiste de la prolifération des insectes au Centre de coopération internationale en recherches agronomiques pour le développement (Cirad). Pour L'Express, elle a commenté le phénomène qui s'abat depuis plusieurs semaines sur la Corne de l'Afrique : d'immenses essaims de criquets pèlerins - "jusqu'à 40 par 60 kilomètres de diamètre", précise-t-elle - détruisant les champs et les lieux de pâturage des animaux au Kenya, en Somalie et en Ethiopie principalement. Des pays frontaliers comme Djibouti et l'Érythrée sont aussi concernés par les dégâts que provoquent ces insectes originaires de la péninsule arabique (Yémen, Arabie saoudite), ainsi que l'Ouganda depuis cette semaine et "une partie de la Tanzanie". Mais ce sont dans les zones agricoles du Kenya et du sud de la Somalie que l'impact est le plus spectaculaire, quoique le pire "n'est pas tellement sur les derniers mois, mais sur ceux à venir", anticipe Cyril Ferrand, responsable des programmes de résilience en Afrique de l'Est pour la FAO, l'organe des Nations unies en charge de l'alimentation et de l'agriculture. La zone concernée abrite en effet 12 millions de personnes jugées en situation d'insécurité alimentaire. À l'arrivée des premiers nuages massifs de criquets début décembre dans cette région du continent africain, les récoltes étaient déjà à maturité et l'impact des insectes sur la production agricole a été limité. Mais pour les prochaines semaines, Cyril Ferrand s'inquiète d'"une coïncidence temporelle qui posera problème : la saison des pluies va commencer, au même moment que la période de reproduction des criquets, quand les paysans auront déjà planté le maïs et qu'il émergera. Or il s'agit d'une nourriture préférentielle pour ces insectes, qui raseront toutes les jeunes pousses". Marie-Pierre Chapuis confirme que "l'essentiel des cultures avait été récolté lorsque les premiers essaims sont arrivés, mais qu'à partir de mars-avril, les jeunes plantations risquent d'être sévèrement touchées". Ce phénomène intervient alors que la Corne de l'Afrique souffre depuis 2016 de multiples chocs climatiques, périodes de sécheresse puis inondations, qui ont forcé les agriculteurs à puiser dans leurs réserves pour faire face aux aléas. Et si les essaims de criquets sont connus dans ces zones, ils n'atteignent normalement pas cette ampleur. Les spécialistes rappellent que l'Ethiopie et la Somalie n'ont pas connu d'invasions de cette envergure depuis 25 ans, et le Kenya depuis 75 ans. "La saison des cyclones a favorisé leur développement, avec des vents qui ont frappé la côte somalienne début décembre, apportant énormément d'humidité. Les criquets ont commencé à descendre sur les zones agricoles à l'intérieur du continent car la saison des pluies, qui aurait dû se terminer en décembre, s'est poursuivie jusqu'en janvier, entretenant beaucoup de verdure et donc un environnement propice aux insectes pour se nourrir et se développer à un stade de maturité", détaille Cyril Ferrand. Le cycle de reproduction du criquet, de trois mois, au bout duquel sa population peut se multiplier par vingt, inquiète les experts, qui pensent que la lutte sera longue : "Sur une partie de la Somalie, dans quinze jours, la deuxième génération commencera à voler. Au Kenya, ce sera en mars. Sans doute y aura-t-il même une troisième génération au Kenya avec la saison des pluies, donc une réinvasion et la présence de criquets agressifs au moins jusqu'en juin", poursuit le responsable de la FAO. Marie-Pierre Chapuis précise néanmoins que certaines invasions (il y en a eu six au XXe siècle, la dernière de 1987 à 1989) ont duré jusqu'à... treize ans. "Depuis qu'une stratégie coordonnée de lutte a été mise en place, avec l'utilisation de pesticides, ces délais ont été réduits", souligne-t-elle. Deux méthodes sont employées : la pulvérisation aérienne pour les essaims, et la pulvérisation au sol quand les criquets ne sont pas encore capables de voler, par le biais de pick-up qui sillonnent les zones de pâturage et d'agriculture. Cyril Ferrand précise qu'"il ne s'agit pas de les éradiquer mais de réduire leur population en dessous du seuil critique à partir duquel la sécurité alimentaire des populations est en danger". Le responsable de la FAO ajoute qu'il ne sert à rien de stigmatiser les autorités locales, qui ont pris les mesures adéquates face à un phénomène difficile à anticiper. Surtout, elles doivent composer avec "une problématique plus large que la seule Corne de l'Afrique", puisqu'il y a actuellement des invasions de criquets pèlerin jusqu'en Inde : "Si on traite ces pays africains mais pas la péninsule arabique, les invasions reviendront. Outre qu'en Afrique, avant même le retour de ces phénomènes, le problème principal, c'est le nombre de personnes en situation de vulnérabilité alimentaire."
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La Rochelle, le 14 mars 2008. Un navire en provenance de République Démocratique du Congo (RDC), le Safmarine Aberdeen, vient de finir de décharger au port à bois de La Rochelle-La Pallice plusieurs centaines de grumes issues d’exploitations industrielles destructrices. Samedi denier, Greenpeace avait intercepté et marqué en pleine mer au large de Ouistreham le Huatuo également en provenance de RDC. Chaque semaine, une demi-douzaine de navires arrivent à La Rochelle, Caen, Nantes, Bordeaux ou Sète d’Afrique centrale, d’Amérique du sud ou d’Asie chargés de bois issus d’exploitations illégales ou non durables. Greenpeace appelle la France et l’Europe à adopter une législation qui interdise la commercialisation de bois issu de la destruction des forêts tropicales.
« La France continue d’accepter le bois issu du pillage des forêts. Le prix à payer pour le climat, la biodiversité et les hommes est considérable, déclare Grégoire Lejonc, chargé de campagne forêt à Greenpeace France. A cause de l’apathie des autorités françaises, tous les consommateurs européens sont ainsi rendus complices de crimes forestiers. C’est tout simplement inacceptable ! »
Le Safmarine Aberdeen transporte notamment du bois des sociétés forestières SIFORCO et SODEFOR qui font partie intégrante des multinationales européennes Danzer et Nordsüdtimber. En avril 2007, Greenpeace a publié un rapport accablant, détaillant la façon dont ces sociétés pillent les forêts africaines et dont les opérations forestières destructrices provoquent des conflits sociaux, des dommages environnementaux massifs et d’importantes pertes de revenus pour l’Etat congolais.
560 millions de m3 de produits bois (équivalent bois rond) sont importés par l’UE tous les ans. Près du quart des produits importés – y compris le papier – sont issus de zones où les activités forestières illégales sont largement répandues. Or, en matière d’importations de bois tropicaux, il n’existe aujourd’hui pas de législation qui permette à l’Europe de refuser la mise sur le marché de bois issu de la destruction des forêts tropicales.
Les gouvernements européens aiment à s’afficher à la pointe de la lutte contre les changements climatiques. Or, la déforestation est responsable de 20% du total mondial des émissions de gaz à effet de serre. Et l’exploitation non durable du bois est l’un des principaux vecteurs de la déforestation. L’Europe doit absolument participer avec les autres grands pays forestiers d’Afrique centrale et d’Amérique du Sud à la lutte contre ce fléau en adoptant une législation rigoureuse.
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J’ai eu le plaisir de visiter le Japon il n’y pas très longtemps, pendant plusieurs jours. Et au Pays du Soleil Levant, j’ai eu l’opportunité de tester leurs transports en commun. En deux semaines passées sur place à faire le touriste franchouillard un peu perdu, notamment par mon incapacité à déchiffrer leur langue écrite particulièrement hermétique, je n’ai pas eu à subir le moindre retard. Pas une pétouille. Pas un problème. Là-bas, les trains, métros, trains rapides, petits trains touristiques, et même les bus, avec tout ce que cela suppose d’organisation routière pour parvenir à cette prouesse, tous respectent leur emploi du temps avec une précision suisse et une cadence méthodique toute japonaise. Ce n’est pas compliqué : les horaires ferroviaires sont si précisément tenus que les vaches calibrent leur digestion sur le passage des trains. Evidemment, le contraste avec l’Europe est frappant. Pas autant qu’un syndicaliste CGT du Livre lorsqu’il découvre que vous voulez supprimer les aides à la presse, mais pas loin. Le train a donc rampé dans le bocage français. Pas sur tout le trajet. Un petit bout nous aura permis de tester la Très Grande Lenteur et je peux confirmer qu’avec une vitesse nulle, on ne peut mourir que d’une chose : d’ennui. Et à la différence du Japon où les vaches voient passer les trains avec apaisement, en Europe, les passagers des trains voient passer des vaches plus dynamiques que leur locomotive. Bien évidemment, le retard du train et les arrêts aussi bizarres que champêtres et inattendus ne nous furent pas expliqués. Le personnel de bord, consciencieusement occupé à vendre des boissons et des petits biscuits bio-éthiques à la farine d’enfant équitable, compensait en quelque sorte par ses froufroutages rapides l’absence de mouvement du wagon, mais ne put délivrer la moindre information ni sur notre hypothétique retard, ni sur ses causes dont, il faut bien le dire, il n’avait absolument rien à foutre et vous reprendrez bien un peu de thé monsieur ? Un biscuit peut-être ? Lorsque nous repartîmes, toujours sans la moindre explication, nous croisâmes un champ d’éoliennes. Cette volée de passé simple et d’accents circonflexes ne m’empêcha pas de noter que pas un vent ne troublait la campagne ensoleillée bien que fraîche en cette matinée de fin d’octobre. Le ciel d’un bleu immaculé laissait entrevoir la possibilité d’une journée radieuse à trotter gaiement dans les champs en mâchant de la luzerne (je parle des vaches dans le champ en face). Ces dernières, d’autant plus dynamiques que nous étions mous et coincés dans nos boîtes de conserves sur rails, répétaient un quadrille endiablé en relâchant parfois un petit peu de méthane climato-réchauffiste, probablement histoire de nous narguer. De vent, toujours point. Cependant, les éoliennes tournaient. (Et ce n’est pas les mouvements saltatoires des vaches sous amphétamines qui animaient les pales des engins massifs, croyez-moi). La conclusion qui s’impose est évidente : les éoliennes étaient alimentées en courant électrique pour tourner ainsi, toutes de concert (6 selon mon décompte). En pure perte, je suppose. On pourrait se consoler en se disant qu’avec tout ce soleil, c’était l’électricité produite par des panneaux photovoltaïques, mais foin de naïveté, en cette période de l’année, le soleil, c’est très rare et parfois en pleine nuit, et avec une production aussi pitoyables, il y avait fort à parier que ces éoliennes tournaient par la force d’une puissante centrale thermique ou de l’un des nombreux réacteurs nucléaires encore en activité sur le territoire. Pendant que ces pales tournaient et que les vaches dansaient, coincé dans ce moyen de non-transport collectif qui boudait, je me suis décidé à passer le temps en regardant les gros titres de la presse. On y annonçait une grève maousse pour le 14 novembre ; la saison grévicole bat en effet son plein, et la récolte, poussée par une conjoncture très favorable, promet d’être abondante. Les acquis saucissiaux sont, en France, indéboulonnables, et le plaisir subtil du grillage de merguez dans des défilés colorés et bruyants ne saurait être repoussé à une autre année pour de mesquines raisons économiques. D’après de fiévreux journalistes reportant l’événement très en détail, cette nouvelle journée d’action sera destinée, par un arrêt brutal de toute action, à lutter contre les terribles mesures d’austérité mises en place en Europe, mesures qui se traduisent, à peu près partout où ont lieu ces mouvements sociaux par des hausses d’impôts phénoménales pour payer les privilèges de quelques castes qui font grève, justement. Toujours plongé dans ma lecture de presse, je découvrais, toujours aussi désabusé, que la BCE serait sexiste parce qu’elle empêcherait des femmes d’atteindre un poste de gouverneur. A parcourir les principaux titres dans la section économique, toute la presse semblait bruisser de l’importante affaire que constitue ainsi le méchant machisme des gouverneurs de l’institution bancaire européenne. Pendant ce temps, l’économie générale de la zone euro part en quenouille, l’or continue de grimper, les dettes s’accumulent, la déflation sévit sur les biens de luxe, l’inflation se fait de moins en moins légère sur les biens de première nécessité, et les bons des trésors européens sont discrètement rachetés par la Banque Centrale en question pour éviter la faillite pure et simple de l’un ou l’autre état. En réalité, toute la situation européenne, et française a fortiori, se résume à ces quelques faits d’une banalité confondante. De la même façon que l’église byzantine discutait sexe des anges alors que Constantinople tombait, l’Europe s’attache aux sexes de ses gouverneurs pendant que sa monnaie s’effondre. Dans le royaume d’Ubu que tout ceci est devenu, le contribuable paye presque joyeusement pour qu’on fasse tourner des éoliennes avec de l’électricité coûteuse, que des passagers de trains arrêtés regardent des vaches passer et non l’inverse, pour que des journalistes rapportent tout ça au lieu de tenter l’analyse de la situation, pour donner, enfin, aux cucurbitacées fadasses qui nous servent de gouvernement un semblant d’information correcte pour qu’ils puissent, peut-être, prendre des décisions vaguement éclairées, pour changer. Ne nous y trompons pas : ce que nous voyons, ce à quoi nous assistons, c’est la fin lamentable d’une époque médiocre. Il semble évident que cette fin s’accélère et ne se passera pas bien : à mesure que les problèmes s’accumuleront et que les non-réponses, les louvoiements et les mensonges pour camoufler la réalité s’empileront comme les taxes, les gens vont grogner de plus en plus fort. Je l’ai dit et je le redis ici : il faudra que ça aille plus mal avant que cela aille mieux. Mais le temps est maintenant propice, comme en témoigne les mouvements animaliers (pigeons, moutons, dindons, et autres), au retour à la réalité. Les gens, coincés par leur portefeuille et leur pouvoir d’achat obligation d’épargne, commencent tout juste à comprendre qu’augmenter les impôts des autres, c’est, de façon très concrète, accroître leur propre misère. Il est encore petit, le petit ruisseau de gens qui comprennent que ce collectivisme n’est que la guerre de tous contre tous, la recherche du profit personnel au détriment des autres, et que cette recherche est vouée à un échec retentissant. Il est encore maigre, ce ruisseau d’individus qui fuient l’oppression socialiste, ou ce ruisseau de ceux qui se relèvent en disant « assez, cela suffit ». Bien sûr, ce pays est foutu. Mais les petits ruisseaux font parfois de grandes rivières.
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Sur le web
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La fin des pesticides, est-ce pour bientôt ? Une enveloppe de 30 millions d'euros a été débloquée et est "opérationnelle" pour aider les agriculteurs à s'équiper en matériels destinés à réduire l'usage de produits phytosanitaires et les nuisances pour les riverains, rapporte ce mercredi l'organisme FranceAgriMer. Ce programme a "pour objectif d'aider les investissements permettant de réduire ou de substituer l'usage de produits phytosanitaires en vue de préserver l'environnement", souligne FranceAgriMer dans un communiqué. "L'État accompagnera ainsi l'achat des pulvérisateurs les plus performants et de certains équipements alternatifs à l'utilisation de produits phytosanitaires", est-il précisé. La liste des investissements éligibles a été publiée le 9 juillet au bulletin officiel du ministère de l'Agriculture. Ces matériels doivent en particulier permettre de limiter la "dérive", c'est-à-dire le dépôt de produits en dehors des zones de traitement, sous l'effet du vent notamment. Lors de l'annonce de cette aide, en mai 2020, le ministère de l'Agriculture avait souligné qu'elle s'inscrivait "en cohérence avec le nouveau dispositif mis en oeuvre au 1er janvier 2020 pour renforcer la protection des riverains lors de l'utilisation des produits phytosanitaires": les zones de non traitement (ZNT) aux pesticides. L'Etat a fixé des distances minimales pour l'utilisation de pesticides près des habitations : cinq mètres pour les cultures dites basses comme les légumes et céréales, dix mètres pour les cultures hautes, fruitiers ou vignes, 20 mètres pour les produits "les plus dangereux", qui représentent environ 0,3% des substances actives utilisées. Des dérogations sont toutefois possibles en cas d'utilisation d'"un matériel homologué réduisant la dérive de pulvérisation", selon le ministère. Les distances minimales peuvent également être raccourcies dans le cadre de chartes locales dites "de bon voisinage", entre agriculteurs et riverains. Des ONG de défense de l'environnement estiment que ces mesures ne sont pas assez protectrices pour les agriculteurs, les riverains, la ressource en eau et la biodiversité.
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A moins de 50 jours du sommet de Copenhague, les onze ONG réunies au sein de l’Ultimatum Climatique appellent à une Flash-Mob (une mobilisation éclair) le samedi 24 octobre, à 12h18 précises, sur le parvis de la Place de la Bourse à Paris. Tous ensemble, nous ferons sonner nos réveils et nos portables pour réveiller nos dirigeants politiques !
© Christian Reboul
L’heure n’a pas été choisie au hasard : 12h18, comme 18 décembre (à l’anglaise : 12/18), le dernier jour du sommet de Copenhague. Ce jour-là, la planète devra être à la hauteur du plus grand défi auquel elle a jamais été confrontée : les changements climatiques. Les chefs d’Etat et de gouvernement devront signer un accord ambitieux pour préserver notre planète. Greenpeace et les dix ONG réunies au sein de l’Ultimatum Climatique demandent aux pays industrialisées de réduire de 40% leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020 et d’aider les pays en développement à faire face aux changements climatiques et à s’adapter à eux. Les pays riches doivent reconnaître qu’ils ont une » dette climatique » à l’égard des pays du Sud : ce sont eux les premiers responsables des dérèglements en cours mais les principales victimes sont les pays du Sud !
Malheureusement, les dirigeants occidentaux traînent les pieds et ne prennent pas les décisions qui s’imposent. A nous de les réveiller ! Samedi prochain, venez faire sonner votre réveil ou votre portable à 12h18, place de la Bourse, à Paris. Et n’oubliez pas notre pétition » Ultimatum Climatique « ! 250 000 personnes l’ont déjà signée. Tous ensemble, faisons du sommet de Copenhague le succès dont la planète a besoin !
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Manifester c’est bien, encore faut-il savoir pourquoi. Quand les informations sont biaisées et que le combat tourne à l’idéologie, on se demande pour quelle finalité, puisqu’aucune mesure drastique n’est envisagée par aucun gouvernement. instrumentalisation ? Partagez ! Volti ****** Kla.Tv cliquer sur le lien pour voir la vidéo Transcription Le magazine suisse « Schweizerzeit » – « pour le fédéralisme, l’indépendance et la liberté » – est publié toutes les 2 semaines en version papier et en ligne. Depuis 1979, « Schweizerzeit » rapporte ce qui doit être dit – et ce que d’autres préfèrent passer sous silence ! Dans son n°3 du vendredi 8 février 2019, le journal aborde la tendance à l’émotion, et comment de manière de plus en plus flagrante l’instrumentalisation des mineurs est mise au service de campagnes politiques. Lors du Forum économique mondial (WEF) qui s’est tenu cette année à Davos, la Suédoise Greta Thunberg, âgée de 16 ans, a été fêtée comme une « super star ». En grève tous les vendredis depuis août 2018, la militante pour le climat a poussé des dizaines de milliers d’écoliers à quitter l’école sans excuse pour aller « manifester dans la rue contre le changement climatique ». Vous trouverez ci-dessous trois extraits du magazine « Schweizerzeit » du 8 février, dont l’objectif était d’amener à la réflexion les nombreux militants pour le climat: 1. Une composition vidéo qui circule actuellement sur Facebook, etc : Chers enfants, en Allemagne et en Suisse, Vous êtes en train de sécher les cours pour manifester contre le changement climatique, contre le CO2, ainsi que contre le charbon et le nucléaire. Super. Nous, les enfants du Congo, nous voudrions aller à l’école, mais nous devons extraire du cobalt pour que les messieurs et dames propres puissent conduire une voiture électrique propre et condamner les véhicules diesel. Deux questions à un défenseur du climat par Robert Imberger. M. Imberger a étudié la physique des réacteurs et la thermohydraulique à l’Université Technique d’Aix-la-Chapelle : Récemment, j’étais sur un marché local. Il y avait une action de rue sur le thème de la « protection du climat ». On m’a abordé sur le problème du CO2. J’ai pris la liberté de poser quelques questions au militant d’une trentaine d’année. « Quelle est la proportion de CO2 dans l’air ? » « Très haute ! Beaucoup trop haute ! » « Oui, combien ? » – « Quel pourcentage ? » « Mmh, je ne sais pas, j’suis pas la bonne personne ! » « Aha un vrai connaisseur… » Alors je lui ai demandé : « Et qu’est-ce qu’il y a d’autre dans l’air ? » « Mmh, je crois de l’oxygène ! » « Oui, c’est vrai ! Quel pourcentage ? » « Aucune idée. Je ne sais pas ! » Je lui ai expliqué que cela doit être environ 21 %. Cela lui paraissait plausible. « Et qu’est-ce qu’il y a d’autre dans l’air ? » « Je ne sais pas ! » « Des gaz rares ! Xénon, argon, krypton, néon… ! Vous en avez déjà entendu parler ? Mais cela ne représente qu’environ 1% ! » Il est tout étonné et pensif. J’ai répété ma question encore une fois, et il hausse les épaules et paraît tout abasourdi. « Avez-vous déjà entendu parler de l’azote ? » « Oh oui, oui, oui, oui, oui l’azote ! Oui, il y a encore ça, oui, oui, oui. » « Et quel pourcentage ? » « Je ne sais pas ! » Il hausse les épaules. Mais je n’ai pas lâché prise, je lui ai expliqué que c’est environ 78 %. Sa main tenant les flyers s’abaissait de plus en plus. Après un court calcul mental (qui m’a paru durer 60 secondes), il a dit : « Ce n’est pas possible, je ne vous crois pas, car alors il ne reste plus de place pour le CO2 ! » « Exactement ! Vous avez raison ! Du moins presque ! Car Il n’y a que 0,038% de CO2 dans l’air que nous respirons. » « C’est une belle théorie tout ça, mais c’est pas pour moi ! Bonne journée, adieu, salut, salut. » Il ne m’a tout simplement pas cru et il m’a laissé planté là. Si vous voulez continuer à calculer : Nous avons 0,038 % de CO2 dans l’air. La nature elle-même en produit environ 96 %. Le reste, soit 4 %, est produit par l’homme. Cela représente 4 % de 0,038 %, soit 0,00152 %. La part de l’Allemagne est de 3,1 %. Donc, l’Allemagne influence le CO2 dans l’air avec 0,0004712 % (pour la Suisse, c’est encore une fraction de ce pourcentage). Notre objectif est de devenir le leader mondial dans le monde, ce qui nous coûte chaque année environ 50 milliards d’euros en impôts et taxes. Réfléchissez-y, s’il vous plaît. 3. Réflexions du magazine « Schweizerzeit » pour conclure : Déjà aujourd’hui dans les médias du Mainstream un article sur deux sur l’émission de CO2 est encadré par une image de tours de refroidissement d’où pourtant – pour qui le sait – ne sort pas du CO2, mais seulement de la vapeur d’eau blanche qui monte vers le ciel. Maintenant que la mission éducative du gouvernement est de plus en plus de contrôler les comportements plutôt que de transmettre des connaissances, seule une minorité saura à l’avenir que 70 % des fluctuations de température sur terre sont soumises aux hauts et aux bas de l’activité solaire selon l’effet De Vries et ne sont que marginalement liées aux émissions de CO2. de d.d.
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À la suite des révélations du rapport du GIEC, demandant en urgence des engagements politiques contre le changement climatique, Bill Gates, le fondateur de Microsoft, a promis 1,5 milliard de dollars de son fonds d’investissement climatique pour collaborer avec le gouvernement américain. Les États-Unis misent sur l'énergie renouvelable et l’électrification des transports Dans une interview avec le Wall Street Journal, Bill Gates a déclaré son soutien au projet de loi du gouvernement sur les infrastructures. Adopté par le Sénat américain cette semaine, ce projet comprend 25 milliards de dollars pour le ministère de l’Énergie ainsi que plus de 100 milliards de dollars pour l’amélioration de la résilience du réseau et des incitations à l’électrification des transports. Un partenariat public-privé sans précédents Gates a déclaré dans un communiqué, qu’un partenariat public-privé apporterait l’accélération nécessaire au déploiement des technologies d'énergie renouvelable : « Éviter une catastrophe climatique nécessitera une nouvelle révolution industrielle. Nous devons rendre les technologies et les produits qui ne causent pas d'émissions aussi bon marché que celles qui le font, en réduisant ce que j'appelle les primes vertes, afin que le monde entier puisse se les payer, pour atteindre nos objectifs climatiques ». Selon Scott Sklar, directeur de l'énergie de l'Institut de gestion de l'environnement et de l'énergie de l'Université George Washington, bien que les partenariats public-privé soient en cours et courants, c’est le premier de cette ampleur. La Chine et l’Europe, le plan B de Gates Si le projet de loi n’arrive pas à passer, Microsoft transférera probablement la majeure partie des fonds vers les efforts asiatiques et européens, a déclaré le milliardaire. Auteur(s): FranceSoir
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Analysant les données d’images satellitaires, des spécialistes de la Nasa ont enregistré des processus alarmants qui sont liés à l'eau douce. Une nouvelle étude réalisée par la Nasa montre que le manque d'eau douce potable auquel sont confrontées de nombreuses régions de la planète au cours de ces dernières décennies est dans une grande mesure provoqué par l'homme. Les changements climatiques et des cycles naturels sur la planète sont également des facteurs importants, mais c'est la gestion irresponsable des ressources hydrauliques qui a fait en sorte que les régions marécageuses deviennent encore plus humides et les régions désertiques encore plus arides. Jay Famiglietti, du Laboratoire de propulsion à jet (Pasadena, Californie), l'un des auteurs de l'étude, note qu'il s'agit de «sérieux changements hydrologiques», relate la chaîne Fox News. L'équipe, dirigée par Matt Rodell, était chargée d'étudier les données obtenues sur une période de 14 ans dans 34 régions de la planète pour expliquer les processus liés à l'eau douce. Les chercheurs ont pu constater que l'accessibilité de l'eau douce sur la planète change. Dans un article publié dans la revue Nature, les chercheurs notent que leur travail permet d'évaluer la façon dont le paysage aquatique réagit à l'influence de l'homme et les changements climatiques, et peut aussi servir de base pour évaluer et prévoir les menaces à la sécurité hydraulique et alimentaire. L'étude, selon Matt Rodell, avait également pour objectif de définir lesquels de ces changements avaient été provoqués par des phénomènes naturels tels qu'El Niño et La Niña et lesquels l'avaient été par l'activité humaine, y compris le pompage rapide d'eaux du sous-sol de la couche aquifère, à des rythmes dépassant son débit de régénération.
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Une chose apparaît maintenant assez clairement : nous n’arriverons probablement jamais à atteindre les objectifs qui ont été fixés par le GIEC dont la mission était de prouver que le réchauffement du climat que nous subissons actuellement était bien d’origine humaine. Face à cette constatation, plusieurs attitudes sont possibles. Comme les Allemands nous le montrent, on peut persister dans la voie choisie, même lorsqu’il apparait qu’elle mène sûrement vers une catastrophe. On pourrait, au contraire, faire amende honorable lorsqu’il en est encore temps, et redresser en quelques années une situation encore rattrapable. C’est la solution que j’ai l’audace ou l’inconscience de proposer. Nous avons en effet passé des dizaines d’années à financer des recherches sans fondement véritablement sérieux, à installer des éoliennes peu productives, à couvrir les prairies de panneaux solaires inefficaces, et à verdir ridiculement tout ce qui se vend. Tout l’argent qui a été dépensé dans ces actions prétendant sauver la planète aurait pu au contraire être utilisé utilement à améliorer les conditions de vie de ceux qui en ont besoin, à financer des travaux de recherche réellement utiles et non pas systématiquement définis par les doctrines à la mode, et bien évidemment et en premier lieu à orienter les dépenses vers les choix de ceux auxquels cet argent a été pris. Je vois déjà le mouvement de dénégation de certains des lecteurs à l’énoncé de ces simples constatations. Alors j’insiste : oui, je pense que nous avons tous été complètement formatés, certains dès leur plus jeune âge, et que nous fonçons vers encore plus de mesures complètement contre-productives, irrésistiblement guidés par un mouvement qui se dit planétaire, et qui veut nous forcer dans une direction choisie par quelques-uns voulant nous faire prendre des vessies pour des lanternes. LA RÉALITÉ DES ENGAGEMENTS DE DIMINUTION DES ÉMISSIONS DE CO2 Remarquons cependant que certains pays résistent à suivre ces joueurs de flûte. Parmi eux, on reconnait le pragmatisme éternel des Américains qui ont rapidement compris le caractère fortement illusoire de cette révolution verdissante. Évidemment, me direz-vous, c’est à cause de ce personnage complètement stupide de Trump ! Détrompez-vous, chers lecteurs. Le Président Trump ne fait qu’appliquer les convictions fortes d’une majorité d’Américains qui ne croient pas ce que leur racontent leurs flutistes. C’est une application parfaitement logique de ce qu’on appelle la démocratie. Les médias européens, tous plus anti-trumpistes les uns que les autres nous présentent systématiquement le point de vue de leur phare mondial qui s’appelle The New-York Times, qui est un journal démocrate systématiquement opposé à tout ce que fait le président Trump. Face aux États-Unis1, se trouve la Russie, qui a suivi apparemment toutes les recommandations énoncées par les accords de Paris de 2015, mais qui se garde bien de les appliquer, n’ayant apparemment pas encore, au bout de 5 ans, eu le temps de rédiger son acte de contrition sous la forme d’objectifs de réduction d’émissions auxquels ce pays est tenu par les accords. (Chacun agit selon les atouts qu’il a dans sa main). Plus au Sud, la Chine, contrairement à ce que les médias nous présentent en général, a eu l’intelligence d’affirmer haut et fort en 2015 qu’elle continuerait pendant au moins quinze ans à émettre toujours plus de gaz à effet de serre dans l’atmosphère (référence). Au moment où elle a présenté son plan, elle a été félicitée par le président Obama qui y a vu l’occasion de présenter son propre plan consistant à ne rien changer à ce qui était déjà prévu chez lui depuis plusieurs années (même référence). L’un servant de caution à l’autre, les intérêts de l’un et de l’autre ont fait l’objet d’un « accord » Chine-USA. Et le plus beau de l’histoire, c’est que nos médias ont applaudi ce marché de dupes, à croire qu’aucun journaliste n’a eu l’occasion de lire et d’analyser le texte de l’accord annoncé de part et d’autre du Pacifique. Si maintenant on considère les émissions futures probables des pays asiatiques qui poursuivent activement leur développement (les quatre dragons asiatiques, Corée du Sud, Taiwan, Hong Kong et Singapour) celles-ci ne sont pas prévues à la baisse, et la Corée du Sud (principal émetteur), a même récemment annoncé qu’elle renonçait à la neutralité carbone pour 2050. Voyons maintenant ou en sont aujourd’hui les accords dits de Paris, par lesquels, si on suit ce que sous-entendent les médias occidentaux, le monde entier est en train de réduire ses émissions de gaz à effet de serre. La carte ci-dessus donne la situation des pays en 2019 concernant les engagements climatiques résultants des accords de Paris (COP21) de 2015. On peut observer que les seuls pays au comportement « satisfaisant » se réduisent à une petite tache verte au milieu de la carte : les pays d’Europe. Tous les autres, soit n’ont pas donné leurs engagements (Russie, Turquie, Iran etc.), soit n’en ont pas, (USA, Australie, Chine, Amérique du Sud etc.), soit sont classés parmi les « partiellement suffisants » (Canada, Brésil, Australie). Il apparaît donc pour le moins excessif de considérer que le monde est en train de restreindre ses émissions de gaz carbonique. Et il serait bon, à mon avis, que nos médias veuillent bien nous tenir informés de ces questions, ne pensez-vous pas ? D’ailleurs, l’évolution du taux atmosphérique de CO2 ci-dessous nous montre bien, s’il en était besoin, que les émissions se poursuivent strictement au même rythme qu’avant et que la réduction n’est pas (encore) tout à fait là2. Le graphique ci-dessus, en provenance de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) nous montre, en noir, l’évolution du taux atmosphérique moyen de CO2 et en rouge, l’évolution mensuelle. Les fluctuations annuelles observées (courbe rouge) sont dues aux plantes de l’hémisphère nord (l’hémisphère sud est constitué essentiellement par des océans). Dès le printemps, les plantes absorbent du CO2, ce qui fait baisser le taux atmosphérique jusqu’à l’automne où de nombreuses plantes meurent ou cessent d’absorber, ce qui provoque la remontée du taux. À cela s’ajoute le phénomène de dégazage des océans (le CO2 est émis par les eaux plus chaudes en été) et dissolution (phénomène inverse) en hiver. Pour ce dernier phénomène, la compensation climatique entre les deux hémisphères se fait en faveur de l’hémisphère sud, essentiellement couvert par des océans comme déjà exprimé. À noter que la puissance de ces deux phénomènes (plantes + émission/dissolution du CO2 dans la mer) qu’on peut exprimer en tonnes de CO2 par unité de temps, est bien plus grande que celle des autres émissions (dont les émissions anthropiques). Il existe de par le monde une série de pays grands ou petits qui ont décidé de se développer, et qui se sont efforcés de s’en donner les moyens. On les appelle les « NPI » (Nouveaux Pays Industrialisés). Ce sont : Tous ces pays ont compris que c’est le développement industriel qui permet le développement humain. L’industrie et les services afférents (logistique, matières premières, énergie etc.) se développent en émettant plus de CO2. Développement et production de CO2 sont intimement liés, et même inséparables dans l’état actuel de nos connaissances et de nos moyens. En effet, tous les pays déjà développés ont assuré leur développement en émettant du CO2. Il n’y a pas de vrai plan B pour se développer sans émettre du CO2, malgré les désirs des bonnes âmes. On peut donc s’attendre, dans un futur proche, par suite du développement de ces pays, à voir les émissions de CO2 continuer à augmenter, et non pas à diminuer. Et il faut admettre que ce développement, et donc les émissions de CO2, est une excellente chose pour les habitants de ces pays, et que nous devons les accepter, parce que cela correspond à des millions de personnes qui sortent de la misère. QUE REPRÉSENTENT LA FRANCE ET L’EUROPE VIS-À-VIS DU RESTE DU MONDE D’après la majorité des médias en général, qui expriment l’opinion de la majorité des scientifiques, si elles se poursuivent au même rythme, ces émissions doivent conduire à une augmentation des températures, et c’est en tous cas une hypothèse solidement entretenue dans la partie du monde qu’on appelle l’Occident. Mais il faut savoir que le reste du monde n’a pas tout à fait la même façon de voir le problème que les Occidentaux. Que ce reste du monde qui, entre parenthèses, contient un nombre bien plus important d’individus que l’Occident, considère le réchauffement climatique comme un problème mineur, ou qu’en face du choix entre le développement ou la mort il ait choisi le développement, il est pour nous important de comprendre qu’il serait probablement très difficile, voire impossible d’empêcher d’émettre du CO2 ceux qui sont pauvres mais qui ont décidé de sortir de la misère. Le reste du monde se moque éperdument du confort de l’Occident, et il serait plus efficace de s’en rendre compte et de régler nos actions en conséquence. Le graphique ci-dessus compare la situation de la France (tout en bas du graphique, en bleu) et l’Union européenne à celle des pays émetteurs de CO2 les plus importants dans le monde. L’auteur d’un graphique similaire appelle les pays de cette liste, des pollueurs. C’est une erreur, car le CO2 n’est pas un polluant, mais un gaz inoffensif qui sert de nourriture aux plantes. Sans CO2 dans l’atmosphère, les plantes ne pourraient pas vivre. La limite de teneur atmosphérique en-dessous de laquelle les plantes ne peuvent pas survivre serait d’environ 100 ppm. Et nous sommes actuellement à 410 ppm. La science nous a appris que les plantes se trouvaient en amont de notre chaîne alimentaire. Nous ne pouvons donc clairement pas nous en passer, même en ne mangeant que des beefsteaks, parce que le bœuf, lui, est herbivore… Ce qu’on voit aussi dans ce graphique, c’est que les émissions de l’Union européenne ne représentent que 3330 millions de tonnes (sur un total de 34 169 millions de tonnes de CO2, soit moins de 10 % du total des émissions de 2019). Autrement dit pas grand-chose. Et que les émissions de la France, elles, ne représentent que 0,88 % de ce total, c’est-à-dire pratiquement rien. Ce dernier chiffre signifie que tous les efforts que peuvent ou pourront faire les Français pour changer quelque chose au réchauffement climatique, en admettant que ce changement soit possible en diminuant les émissions de CO2, ne servent pratiquement à rien, à part peut-être à enrichir les personnes qui ont ou auront la bonne idée d’investir dans les actions pour le climat. Nos concitoyens, qui assistent en permanence à l’application des mesures destinées à contenir la température moyenne terrestre et qui payent des impôts ou des taxes pour cela s’attendent probablement à voir un jour leurs effets, qui pourraient être, par exemple, l’abaissement ou au moins la stabilisation du niveau de la mer ou la diminution du nombre annuel des cyclones, ou encore, qui sait, un retard dans la date des vendanges. Ils seront sans doute déçus de constater que la mer continue de monter, comme elle le fait d’ailleurs depuis la dernière période glaciaire. Source. POURQUOI NE PAS L’EXPLIQUER AUX FRANÇAIS ? Pourquoi, alors, s’obstiner à ces efforts certes méritoires, mais qui sont inutiles en pratique ? Et pourquoi, surtout, ne pas l’expliquer très simplement aux Français qui ne sont certainement pas tous des veaux et qui seraient peut-être bien capables de décider eux-mêmes s’il faut poursuivre ces actions, ou au contraire les abandonner ? Ce serait pourtant un effet de ce qu’on appelle la démocratie. Si notre Président était vraiment ce qu’il prétend être, c’est-à-dire un adepte de toute la vérité, je le verrais bien s’adresser calmement un jour à la télévision en disant : « Les députés européens, et après eux les députés français ont décidé que pour sauver la planète, il faut arrêter tout ce qui pourrait augmenter nos émissions de gaz carbonique, même si cet arrêt conduit à des pénuries. Il faut aussi vous habituer à moins consommer les choses dont la production provoque des émissions déraisonnables de gaz carbonique ». Suivrait une interminable liste de ces choses, allant des téléphones portables aux voitures en passant par le béton et les voyages en avion. Il n’est pas certain que le citoyen moyen approuverait alors ces décisions. Et il se demanderait certainement où est la démocratie lorsque les représentants du peuple prennent des décisions importantes sans en référer à leurs concitoyens. Surtout si le Président ajoutait dans son discours : « Malheureusement, qu’on exécute ces décisions ou non ne changera pour ainsi dire rien à la situation de la planète, compte tenu du faible pourcentage que représente nos émissions totales de CO2, comparées à celles de nos voisins non européens. Mais il faut tout de même montrer que la France ne recule devant aucun sacrifice lorsqu’il s’agit de sauver la planète… etc. Êtes-vous d’accord ? » Je ne suis pas sûr qu’ainsi bien informé, le citoyen serait toujours d’accord pour le sacrifice. Alors, pour faire passer ces actions à l’insu de son plein gré, on ne l’informe pas de tout, et on essaye de le prendre par surprise, en fabricant des situations dites à effet cliquet desquelles on ne peut pas sortir, comme par exemple des lois dites supranationales qui l’emportent sur la loi française. DAIGNONS JETER UN ŒIL SUR LES PAYS PAUVRES Voilà pour la situation chez nous. Mais il y a aussi le reste du monde comme on l’a vu plus haut, que le Français a une tendance certaine à négliger peut-être un peu, comme d’ailleurs chacun des citoyens des autres pays, ce qui engendre une certaine compensation, basée cette fois-ci sur le nombre. Dans de nombreux pays pauvres du monde, mais spécialement en Afrique, le seul moyen acceptable parce que gratuit pour cuisiner le peu de viande ou de légumes que l’habitant arrive à se procurer consiste à envoyer les femmes et les enfants ramasser du bois mort ou des fèces sèches (essayez de dire rapidement à voix haute ces deux derniers mots). Et à alimenter le foyer avec le résultat de leur glanage qui s’effectue quelquefois à plus de 10 kilomètres de l’habitation. La conséquence de cette pratique est glaçante : en effet, des centaines de millions de personnes sont intoxiquées en permanence avec des taux de particules fines résultant de la combustion de ces matières dans la pièce unique de l’habitation, taux qui dépassent largement toutes les mesures effectuées dans les coins les plus pollués de la planète. Et cela dès leur plus jeune âge. Et le taux de décès résultant de cette pratique est impressionnant : 4,3 millions de décès prématurés en 2012. (source). Pourtant, ces pauvres gens ont une conduite certes non choisie, mais écologiquement parfaite : ils produisent en effet un CO2 autorisé, puisqu’il s’inscrit dans la logique du cycle de la vie, tout comme les agrocarburants que l’on s’efforce chez nous d’additionner aux carburants fossiles. Et ceux qui ne sont pas morts ont atteint la neutralité carbone. Ne pensez-vous pas qu’il vaudrait mieux leur permettre de brûler autre chose que ces produits pour faire leur cuisine ? Leur permettre d’installer la distribution du gaz ou de l’électricité comme nous l’avons chez nous, à base de fossiles, ne serait-il pas éthiquement justifié, plutôt que de le leur interdire sous des prétextes écologiques, en bloquant tous les investissements générateurs de CO2 de fossile comme certaines ONG basées chez nous incitent à le faire ? Dans ce cas précis, l’écologie n’est-elle pas quelque part responsable de la mort de millions de personnes tous les ans ? ET MODIFIONS NOTRE POSITION Voilà donc les problèmes, tels qu’ils existent réellement, et non pas comme certaines personnes voudraient nous les présenter. Si, comme le dit le GIEC (mais ses membres sont payés pour le dire) les émissions de CO2 conduisent à une augmentation de la température moyenne de la surface du globe, il faut se préparer à y faire face, et non pas essayer de s’y opposer. En effet, la diminution des émissions et même la neutralité carbone de l’Europe ne pourront jamais compenser les émissions toujours plus importantes des pays qui veulent se développer. Un simple examen du nombre de personnes que cela représente suffit pour tirer cette conclusion simple. À moins de déclencher une guerre qui aurait très certainement des conséquences désastreuses, et que l’Occident n’est d’ailleurs pas du tout sûr de gagner, il est inutile d’essayer de forcer les pays en développement à limiter leurs émissions de CO2. En effet, comme expliqué plus haut, c’est pour beaucoup d’entre eux une question de vie ou de mort, et non pas une simple question de confort thermique. Il faut encourager et aider la population africaine à se développer en installant une distribution d’électricité dans tous les villages, et en produisant cette électricité avec des combustible fossiles. Il faut aussi installer un large réseau de distribution de gaz naturel sur ce continent. La vie de millions de personnes et la simple justice le justifient largement. Peut-être que les 2 ou 3 degrés d’augmentation des températures provoqueront des effets négatifs largement décrits dans les documents largement diffusés, mais peut-être pas. En effet, il apparait tout de même surprenant qu’il n’y ait que des évolutions négatives attachées à cette augmentation. Cela voudrait dire que la température du début du siècle dernier était une sorte d’optimum merveilleux qui limitait au maximum les évènements malheureux, en maintenant la surface du globe à l’état d’une sorte de paradis terrestre. Je pense sincèrement que ce serait trop beau pour être vrai. Le paradis terrestre reste certainement à construire…
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ENTRETIEN. « Pour l’océan, des effets du changement climatique sont déjà irréversibles » Coautrice du sixième rapport du Giec sur les bases physiques du changement climatique, l’océanographe allemande Karina von Schuckmann détaille les grands processus du réchauffement pour l’océan. Ils ne sont pas réjouissants. Le rythme de l’élévation du niveau de la mer a été trois fois plus rapide cette dernière décennie qu’au début du siècle. Pendant deux semaines, 195 pays ont analysé le sixième rapport du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) avant de l’approuver, vendredi 6 août. Alors que les forêts grecques ne cesse de brûler et que des nouveaux records de température sont de plus en plus souvent atteints, les experts de l’ONU alerte une nouvelle fois sur les conséquences immédiates du réchauffement climatique causé, de manière désormais incontestable, par les activités humaines. Sa première partie a été publiée ce lundi 9 août. À cette occasion, Ouest France est parti à la rencontre de Karina von Schuckmann, une océanographe allemande au Mercator océan (Toulouse). Elle est coautrice du chapitre sur les océans du Rapport 6, premier volet. Quels sont pour vous, océanographe, les principaux enseignements de ce premier volet du RE6 ? Ceux que les gouvernements devraient retenir ? L’évaluation montre qu’il est incontestable que les activités humaines sont à l’origine du changement climatique, que celui-ci affecte déjà chaque région de la Terre, de multiples façons. Et que ces changements augmenteront avec la poursuite du réchauffement. L’autre message clé est qu’il est déjà impossible de revenir sur certains changements du système climatique. C’est notamment le cas des changements observés dans les océans, dont la plupart sont des processus lents, comme la fonte des calottes glaciaires et des glaciers, la montée du niveau de la mer, le réchauffement et l’acidification. Ces modifications seront irréversibles pendant des centaines ou des milliers d’années et se poursuivront. Mais ces changements seraient plus lents avec des émissions plus faibles. L’évaluation montre que tout s’accélère. Est-ce le cas pour les effets du changement climatique sur l’océan ? Tous les indicateurs à grande échelle atteignent des niveaux et évoluent à des rythmes jamais vus depuis des siècles ou des milliers d’années. Pour l’océan : le taux de la montée du niveau de la mer est plus rapide au cours des cent dernières années qu’à n’importe quel moment au cours des 3 000 dernières années au moins. L’océan mondial s’est réchauffé plus rapidement au cours du dernier siècle que depuis la fin de la dernière transition déglaciaire, il y a environ 11 000 ans. La teneur en oxygène a chuté dans de nombreuses régions océaniques depuis le milieu du XXe siècle. L’acidification de l’océan de surface est plus importante aujourd’hui, et a augmenté plus rapidement, qu’à tout autre moment depuis au moins 26 000 ans. La couverture de glace de mer arctique d’été, mesurée en septembre, a diminué d’environ 40 % depuis 1979 et est à son niveau le plus bas depuis au moins 1850. Qu’est-ce qui vous préoccupe le plus ? Tous ces changements dans l’océan, car ils sont sans précédent, ils sont rapides, et ils s’intensifient. Et l’inquiétude porte sur leur signification et leur interférence. Un exemple, le réchauffement des océans est une conséquence directe du gain d’énergie dans le système climatique dû au réchauffement de la planète, qui équivaut actuellement à environ 20 fois le taux de consommation mondiale d’énergie primaire en 2018. La raison en est que l’océan absorbe 91 % de ce gain d’énergie. Et cela signifie à son tour que la mesure du réchauffement des océans est une mesure du réchauffement continu de l’ensemble du système climatique. Le réchauffement des océans contribue aussi directement à la montée du niveau des mers : si l’eau se réchauffe, elle se dilate, et cette expansion thermique a expliqué 50 % de la montée du niveau des mers entre 1971 et 2018, et le reste par la perte de glace sur terre. La perte de masse des calottes glaciaires et des glaciers a été le principal facteur de l’élévation du niveau moyen mondial des mers entre 2006 et 2018. Justement, que disent les dernières études scientifiques sur la montée du niveau de l’océan ? Le niveau moyen mondial de la mer a augmenté de 0,20 m, avec une marge 0,15 à 0,25, entre 1901 et 2018. Mais le taux de changement a évolué au cours de cette période : entre 1901-1971, l’élévation du niveau de la mer a augmenté à un rythme de 1,3 mm par an. Ce rythme est passé à 1,9 mm entre 1971-2006 et a encore augmenté pour atteindre 3,7 mm entre 2006 et 2018. Nous avons le choix entre une élévation du niveau moyen mondial de la mer d’ici 2100 de 0,32 à 0,62 m pour un scénario de faibles émissions, et de 0,63 à 1,01 m dans le cadre du scénario de très fortes émissions de gaz à effet de serre (GES). L’océan sera-t-il chaud ou très chaud ? En ce qui concerne le réchauffement des océans, les projections prévoient un réchauffement 2 à 4 fois plus élevé pour le scénario à faibles émissions, et 4 à 8 fois plus élevé pour le scénario à très fortes émissions. Cette évaluation est plus précise sur les variations régionales. Quels seront les endroits du globe les plus affectés ? Certaines régions sont plus vulnérables que d’autres, ce qui sera évalué plus en détail dans le prochain rapport de l’autre groupe de travail du GIEC en 2022. En ce qui concerne les océans, certaines zones spécifiques ont également été abordées dans le SROCC (rapport spécial sur l’océan et la cryosphère, 2019), comme les zones de faible altitude. Toutefois, ce rapport indique que le changement climatique affecte déjà toutes les régions de la Terre, de multiples façons. Et les changements que nous subissons s’accentueront avec la poursuite du réchauffement. Par exemple, les vagues de chaleur marines sont devenues plus fréquentes au cours du XXe siècle et, selon les prévisions, elles devraient augmenter dans le monde entier au cours du XXIe siècle. Les zones côtières connaîtront une élévation continue du niveau de la mer tout au long du 21e siècle, quel que soit le niveau des émissions, ce qui contribuera à des inondations côtières plus fréquentes et plus graves dans les zones de faible altitude et à l’érosion côtière. Les extrêmes du niveau de la mer, qui ne se produisaient auparavant qu’une fois tous les 100 ans, pourraient se produire chaque année d’ici la fin du siècle, dans de nombreuses régions du monde. Cela se produira par exemple aussi sur les côtes européennes. Vous publiez beaucoup sur le bassin européen. Pouvez-vous nous détailler les principaux impacts pour les populations côtières de l’EU ? Ce rapport s’accompagne également d’un atlas interactif publié sur la page web du GIEC, qui fournit des informations spécifiques, j’invite donc tout le monde à le consulter ! Pour l’Europe, quels que soient les niveaux futurs du réchauffement climatique, la température augmentera dans toutes les régions européennes à des taux supérieurs à l’évolution de la température moyenne mondiale (1,1 °C), à l’instar des changements observés aujourd’hui. La fréquence et l’intensité des extrêmes de chaleur, y compris les vagues de chaleur marines, ont augmenté au cours des dernières décennies et devraient continuer à augmenter, quel que soit le scénario d’émission de gaz à effet de serre. Les seuils critiques pour les écosystèmes et l’homme devraient être dépassés pour un réchauffement planétaire de 2 °C ou plus. Les précipitations extrêmes et les inondations pluviales devraient augmenter à des niveaux de réchauffement planétaire supérieurs à 1,5 °C dans toutes les régions, à l’exception de la Méditerranée, où une diminution des précipitations est prévue en été. Quel que soit le niveau de réchauffement planétaire, le niveau relatif de la mer augmentera dans toutes les régions européennes, à l’exception de la mer Baltique, à des taux proches ou supérieurs au niveau moyen mondial de la mer. Les changements devraient se poursuivre au-delà de 2100. Les événements extrêmes liés au niveau de la mer deviendront plus fréquents et plus intenses, entraînant une augmentation des inondations côtières. Les rivages des côtes sableuses reculeront tout au long du 21e siècle. Le changement climatique est-il la seule menace à laquelle l’océan doit faire face ? Non, les autres pressions exercées sur les océans comprennent par exemple la surexploitation et la pollution (par exemple, les plastiques), mais elles n’ont pas été évaluées dans ce rapport. Vous avez été plusieurs fois auditionnée par les instances européennes. Trouvez-vous l’action de l’UE au changement climatique à la hauteur de l’enjeu ? C’est une question pour les politiciens, et j’aimerais apporter une réponse d’un point de vue scientifique. Ce rapport a été préparé par 234 auteurs de 65 pays, 14 000 publications scientifiques ont été évaluées et plus de 78 000 commentaires ont été pris en compte. Tous les collègues ont fait un travail impressionnant pour évaluer toutes ces informations, en particulier dans des conditions particulièrement difficiles au cours de l’année écoulée. Je pourrais conseiller aux décideurs politiques de lire ce rapport. Il leur fournit les preuves et les informations nécessaires pour prendre les bonnes décisions. À moins de réductions immédiates, rapides et à grande échelle des émissions de gaz à effet de serre, limiter le réchauffement à 1,5 °C sera hors de portée. Pour limiter le réchauffement de la planète, il est nécessaire de réduire fortement, rapidement et durablement les émissions de CO2, de méthane et d’autres gaz à effet de serre. Chaque degré de réchauffement a son importance. Nous constaterons des changements plus importants à 2 °C qu’à 1,5 C dans la majorité des régions. Par exemple, chaque demi-degré supplémentaire de réchauffement entraîne une augmentation de l’intensité et de la fréquence des extrêmes de chaleur, des fortes précipitations et de la sécheresse dans certaines régions. Pouvait-on prévoir les inondations violentes, dans votre pays, en juillet ? Elles sont choquantes et mes pensées vont aux proches. Mais c’est ce que ce dernier rapport confirme : un taux plus élevé d’émissions de gaz à effet de serre entraîne un taux plus élevé de réchauffement, ce qui conduit à une augmentation de l’intensité et de la fréquence des phénomènes extrêmes. Il est temps d’agir.
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Par Rémy Prud’homme, professeur des universités (émérite). Jamais la référence et la révérence à la Science n’auront été aussi constantes. Politiciens et journalistes, dont la formation, en France, est généralement littéraire, n’ont que le mot de science à la bouche. Ils répètent à l’envi que leurs décisions ou leurs commentaires sont dictés par la science. Cela n’est pas nouveau. Déjà, les communistes s’appuyaient sur le socialisme « scientifique », comme Hitler sur la « science des races » ; et les Verts font pousser des éoliennes au nom de la « science écologique », bizarrement personnifiée par une apôtre de l’école buissonnière, Sainte Greta. Mais par ces temps de pandémie, le recours à la béquille scientifique s’amplifie. Il faut sans doute s’en réjouir, mais en même temps s’en méfier, tant la notion de science s’est élargie, et diversifiée. Au 20ème siècle, pour le meilleur et pour le pire, les Etats ont mis le nez dans, et la main sur, la recherche et la science Au 19ème siècle, et même au début du 20ème siècle (lorsque Max Weber réfléchissait sur le politique et le scientifique – il disait : le savant), l’ensemble des « scientifiques » était peu nombreux, et assez homogène : des hommes (plus rarement des femmes) qui consacraient leur fortune personnelle ou leur chaire universitaire à des recherches désintéressées, partagées dans des sociétés savantes et des académies indépendantes. Au 20ème siècle, pour le meilleur et pour le pire, les Etats ont mis le nez dans, et la main sur, la recherche et la science. A des degrés divers : presque totalement dans les pays totalitaires comme l’URSS, assez peu dans les pays libéraux comme les Etats-Unis, en grande partie dans un pays comme la France. Il y a un siècle, le ministre de la Recherche était une espèce inconnue; aujourd’hui, tous les pays (sauf les Etats-Unis) en ont au moins un. On assiste ainsi à un dédoublement de la science Il en résulte un dédoublement de la science. On a d’un côté la science étatique, avec ses instituts, ses comités, ses commissions, ses fonds, ses priorités, ses programmes, ses agences ; et d’un autre côté, la science indépendante, principalement universitaire. La première fonctionne de haut en bas, hiérarchiquement: les directeurs de tous ces instituts, du CNRS à l’INSERM ou à l’IRD ou l’INRETS-IFSTTAR, sont nommés en conseil des ministres ; ils choisissent et promeuvent leurs employés ; ils mettent en œuvre les « priorités de recherche » ministérielles, et ils rendent compte à ce qu’ils appellent eux-mêmes leurs « autorités de tutelle ». La seconde fonctionne de bas en haut, comme la science du 19ème siècle, avec des professeurs sans maîtres, cooptés et promus par leurs pairs. Les politiques « inspirent » les scientifiques d’Etat, qui leur servent ensuite de caution, dans un fascinant jeu de miroirs réciproques. On l’a bien vu avec l’histoire des masques : il n’y en avait pas ; les scientifiques d’Etat se sont précipités pour expliquer que les masques étaient inutiles ou nuisibles ; les politiques ont brandi ces déclarations « scientifiques » pour dissimuler leur impréparation. Demain, si nous avons des masques, les mêmes scientifiques d’Etat se mettront en quatre pour nous expliquer la nécessité d’en porter. La mauvaise science chasse la bonne Il en va de la science comme des trains : une science peut en cacher une autre. Ou comme de la monnaie : la mauvaise chasse la bonne. Bien entendu, et heureusement, cette dichotomie n’est pas absolue. Certains des bureaucrates de la science sont d’anciens scientifiques (pas tous : nombreux sont les directeurs d’instituts nommés par décret qui n’ont jamais obtenu le moindre doctorat, ni publié grand chose). Ils ont sous leurs ordres d’authentiques chercheurs. Les cas de collaboration entre les deux sciences sont fréquents. Il n’en reste pas moins que la distinction entre science d’Etat et science indépendante est bien réelle, et qu’elle éclaire la relation entre science et politique. Si Durkheim revenait parmi nous, il transformerait son célèbre dialogue en un trilogue – entre politique, savant et bureaucrate.
On retrouve, avec un grossissement caricatural, ce dédoublement au niveau européen et international. La Commission Européenne attache beaucoup d’importance à la science et à la recherche. Elle dispose à cet effet d’un Commissaire, et d’une « Direction Générale », qui dépense des sommes considérables, et qui s’est dotée d’une Agence exécutive pour la recherche, d’un centre commun de recherche, d’un Conseil européen de recherche (et j’en oublie sûrement). Elle est un exemplaire et douillet nid de scientifiques d’Etat. Ses dirigeants (le DG, et les deux DG-adjoints) sont d’honorables bureaucrates qui ont fait de brèves études littéraires et n’ont jamais conduit la moindre recherche, – mais qui sont passés par le cabinet de différents Commissaires. Le cas extravagant de l’Organisation Mondiale de la Santé Plus extravagant encore est le cas de l’OMS. Cette agence des Nations-Unies, présentée comme un puits de science sur la santé, s’est illustrée dans la crise du Covid-19 en affirmant (le 23 janvier) qu’il n’y avait « aucune preuve de la transmission d’homme à homme de la maladie », et en refusant d’y voir une « urgence globale ». Elle attendra (le 11 mars) pour parler de « pandémie globale », et s’opposait encore en avril au port de masques. Cette institution soi-disant scientifique est totalement politisée : elle a été jusqu’à désigner le despote qui a ruiné le Zimbabwe, Robert Mugabe, comme son « ambassadeur ». Parmi ses 7000 fonctionnaires, il doit bien y avoir quelques centaines d’authentiques scientifiques. Mais il faut être un ministre ou un journaliste français pour croire dur comme fer dans le sérieux scientifique des études et les déclarations qui émanent de l’OMS. Au risque de se faire insulter, ajoutons que les mêmes causes produisant les mêmes effets, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), cette autre agence des Nations-Unies appartient, sur un mode moins caricatural, au même type de science d’Etat.
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En France, la forêt occupe 31% du territoire métropolitain Selon l’IGN (Institut Géographique National), la forêt couvre actuellement 16,9 millions d’hectares soit 31 % du territoire français. C’est l’occupation du sol la plus importante après l’agriculture qui couvre plus de la moitié de la France métropolitaine.
La superficie forestière s’accroît fortement depuis la deuxième moitié du XIXe siècle. Elle était de l’ordre de 9 millions d’hectares en 1830, 14 millions d’hectares en 1985. Depuis trente ans, l’augmentation moyenne est de 80 000 hectares par an (0,6 %).
La carte ci-contre illustre l’évolution des superficies forestières entre 1985 et 2019 pour les différents départements. La surface forestière française est revenue à son niveau du Moyen Âge Comme l’a montré l’historienne de la forêt Martine Chalvet (Une histoire de la forêt, Seuil), un grand mouvement de déboisement a débuté au Xe siècle (mené par les paysans et non par les moines, comme on le croit souvent). Le renouveau de la forêt française vient essentiellement du charbon, la houille aujourd’hui tant vilipendée qui a donc eu – paradoxalement – un rôle écologique. En effet, le bois était jusqu’au début des années 1800 la principale source d’énergie non seulement pour l’industrie (qui commençait alors à se développer), mais aussi et surtout pour le chauffage et pour la cuisson des aliments.
La forêt regagne peu à peu du terrain jusqu’à atteindre aujourd’hui un niveau équivalent à celui de la fin du Moyen Âge. L’évolution est également positive en Europe et en Amérique du Nord Dans tous les grands pays industriels, la forêt a continué à se développer au XXème siècle. La surface forestière de l’Europe a augmenté de 0,3 % annuellement de 1990 à 2015. L’Union européenne a ainsi gagné 90 000 kilomètres carrés, soit la taille du Portugal. Aux États-Unis, la croissance est de 0,1 % par année. En France c’est le résultat d’une politique constante en faveur de la forêt (exonération des droits de succession, de l’ISF, plans de gestion, etc…). Dans les autres grands pays industrialisés (Suède, Finlande, Etats Unis, Canada notamment), c’est le résultat de l’action des papetiers qui après avoir beaucoup coupé la forêt, ont procédé depuis des dizaines d’années à des programmes massifs de plantation. A l’opposé, la forêt diminue beaucoup dans les pays en développement, et particulièrement en Afrique. Le responsable de cette destruction n’est pas l’industrie. C’est la cuisson des aliments qui est la première cause de la disparition de la forêt dans le monde. En effet, le bois (et souvent le charbon de bois vendu dans des sacs dans les banlieues des grandes villes) est la seule source d’énergie disponible et facilement accessible pour faire la cuisine. C’est ainsi qu’on voit souvent dans les reportages télévisés des femmes portant des fagots de bois sur la tête. La pression démographique très forte du continent africain (dont la population va passer de 1 à 3 milliards d’habitants d’ici la fin du siècle selon l’OMS) ne fait qu’aggraver le phénomène. Autre illustration de cette destruction massive : Haïti où la forêt a pratiquement disparu pour être transformée en charbon de bois, provoquant une érosion des sols spectaculaire voire dramatique. La forêt ne stocke pas de CO2 quand elle est équilibrée La forêt est dite équilibrée quand il y a autant d’arbres qui naissent que d’arbres qui meurent. En effet un arbre est un être vivant qui stocke le carbone contenu dans le CO2 pendant sa croissance (la lignine du bois) , carbone qu’il restitue sous forme de CO2 quand il meurt. Sauf … à être transformé en bois d’œuvre (charpente, meuble, parquet, etc…). La charpente de Notre Dame a stocké du carbone pendant des siècles, carbone qui a été restitué dans l’atmosphère sous forme de CO2 en une soirée. Et – dernier paradoxe – c’est ce carbone stocké depuis longtemps qui a favorisé l’incendie !
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Le poumon vert devient émetteur de CO2. En raison du changement climatique et de la déforestation, une grande partie du bassin de l'Amazonie émet désormais du dioxyde de carbone au lieu d'en absorber, une transformation majeure pour cet écosystème crucial dans la limitation du réchauffement, selon une étude publiée mercredi dans la revue Nature. Comment l'Amazonie est-elle passée d'un puits de carbone à une source de CO2, gaz responsable du réchauffement de la planète ? La déforestation massive serait la première cause de ce bouleversement selon Philippe Ciais, chercheur au laboratoire des Sciences du climat et de l'environnement. Entretien. L'Express : L'Amazonie est désormais émettrice de CO2, comment en est-on arrivé là ? Philippe Ciais : Effectivement, l'Amazonie n'est plus un puits de carbone. Dans cette étude, les scientifiques ont utilisé un bilan atmosphérique afin d'obtenir un bilan de CO2 plus complet. Leur déduction : les régions du Nord-Est et du Sud-Est sont devenues des fortes sources de carbone à cause de la déforestation et des émissions par les feux. Si la déforestation avait diminué entre 2005 et 2018 - sous le gouvernement Lula - la tendance est désormais à la hausse. Ces résultats sont en accord avec une autre étude publiée il y a un mois basée sur une estimation des changements de biomasse par satellite. À partir du moment où les forêts disparaissent principalement dans l'est de l'Amazonie, les pluies sont moins bien recyclées par la végétation et on a des saisons sèches plus arides et plus chaudes dans ces régions où les précipitations sont moindres par rapport à l'ouest de l'Amazonie. A cause de ce réchauffement local, probablement amplifié par la déforestation, ces régions risquent d'émettre encore plus de carbone. On peut dire que c'est un phénomène humain qui crée un réchauffement climatique supplémentaire. Par ailleurs, il faut aussi noter que si l'Amazonie est émettrice de CO2, ce n'est pas parce que c'est une forêt ancienne. Les forêts qui restent primaires se régénèrent en permanence et absorbent toujours du carbone, mais cette absorption se ralentit, car la mortalité augmente plus vite que la croissance des arbres.
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On ne les trouvera plus à partir du 1er septembre en Europe. Les lampes halogènes sont jugées trop gourmandes en électricité. Les stocks chez les distributeurs pourront toutefois être écoulés et deux modèles d'halogènes (R7 et G8) bénéficieront d'une exemption. Le Bureau européen de l'environnement a salué le retrait des halogènes: "une excellente nouvelle pour les consommateurs et pour l'environnement". Il a calculé qu'une lampe halogène revenait 6,3 fois plus cher en consommation qu'une LED (lampe à diode électroluminescente). La durée d'une lampe LED est communément estimée à 15 000 heures, mais elle peut aller jusqu'à 40 000 heures selon l'Ademe, l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie. Les halogènes sont données pour 2 000 heures et les fluocompactes 8 000. Fin 2017, en France, moins de la moitié des lampes destinées à l'éclairage domestique vendues étaient des halogènes, selon les chiffres du syndicat professionnel. Et en un an, entre 2016 et 2017, le nombre de lampes LED vendues a bondi de près de 46%, passant de 87 millions à 127 millions. Le marché mondial de l'éclairage LED devrait atteindre 30 milliards d'euros en 2020 contre 18,6 milliards en 2016, selon l'Ademe. LIRE AUSSI >> La Chine construit une usine d'ampoules LED dans la Meuse "Dans la plupart des cas, l'éclairage LED est déjà le nouveau standard pour de nouvelles installations", explique Jean-Marc Vogel, président de Ledvance France et Italie, groupe désormais entièrement orienté vers l'éclairage LED. "Il ne reste que très peu d'applications pour lesquelles il n'existe pas de meilleure alternative LED aux éclairages traditionnels", précise-t-il. Les lampes fluocompactes (LFC) constituent cependant "toujours une solution acceptable", indique Bruno Lafitte, expert en éclairage à l'Ademe. Elles "ne correspondent plus aux meilleures technologies disponibles" mais "elles ont permis d'économiser des millions de kWh", rappelle Bruno Lafitte. Du côté des LED, elles sont "rentabilisées en moins d'un an", assure-t-il. L'éclairage LED a toutefois suscité des mises de garde, notamment de la part de l'Anses, l'agence de sécurité sanitaire, qui avait pointé dans un avis en 2010 l'effet toxique de la lumière bleue émise par les LED, avec des recommandations pour la mise sur le marché. "Ce problème de lumière bleue est pris au sérieux maintenant. Les choses ont été faites", estime l'expert de l'Ademe. Mais "il faut rester vigilant". Une étude du magazine Que Choisirnotait encore fin 2017 la dangerosité de certains spots lumineux LED: "Leur luminance bleue, celle qui est toxique pour l'oeil, est élevée du fait de leur faisceau très directif et de leur angle d'éclairage très restreint" explique l'article. Le comité scientifique de la Commission européenne pour la santé a appelé, en juin, à "suivre attentivement" les effets à long terme de l'utilisation des LED dans la population, tout en indiquant qu'il n'y avait "pas d'évidence" d'effet néfaste direct des LED en utilisation normale.
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Télécharger les résultats de l'étude Carbone 4
À l’avenir, le développement de solutions de transport bas carbone ne peut pas faire l’impasse sur le transport routier de marchandises. S’il est possible d’envisager l’alimentation en électricité décarbonée pour les véhicules particuliers et utilitaires, l’électrification totale des poids lourds est plus problématique, à cause du poids et du coût importants des batteries. C’est la raison pour laquelle Carbone 4 a étudié une option novatrice qui ne nécessite qu’un faible stockage d’électricité à bord des camions : les autoroutes électriques. Le principe est simple :
d’une part équiper les autoroutes de moyens de distribution d’électricité (par caténaires, ou encore à travers des dispositifs de charge au sol par rail ou par induction) ;
d’autre part hybrider les poids lourds avec des moyens de soutirage d’électricité et des moteurs électriques (en plus de leur moteur diesel).
Une telle solution est en cours d’étude par plusieurs entreprises (SIEMENS et ALSTOM par exemple), et dans plusieurs pays (Allemagne, Suède, États-Unis, France). Elle présente l’avantage de réduire l'impact environnemental du transport routier de marchandises tout en optimisant l’utilisation des infrastructures de transport existantes. Par ailleurs sa mise en œuvre ne nécessiterait qu’une faible adaptation opérationnelle pour les transporteurs. Pour un consortium d’acteurs majeurs de l’énergie et du fret routier, Carbone 4 a évalué l’intérêt économique et environnemental de cette innnovation, en explicitant les conditions du succès pour son déploiement.
L’autoroute électrique serait rentable dans les conditions économiques actuelles sur les axes très fréquentés pourvu que les véhicules hybrides soient dédiés aux axes électrifiés. Un déploiement plus ambitieux sur l’équivalent du tiers du réseau autoroutier permettrait de considérables gains sur la balance commerciale ainsi que d’importantes réductions des émissions de CO2. Toutefois un tel déploiement ne pourrait se faire sans un soutien public modéré rapporté aux émissions de CO2 évitées, de l’ordre de 100 € / tCO2. C’est un niveau de coût relativement faible en comparaison avec d’autres politiques publiques en matière de changement climatique, a fortiori dans le secteur des transports où les autres voies de décarbonation sont considérablement plus onéreuses. En effet, la Cour des Comptes a récemment examiné les dépenses fiscales en faveur du développement durable. Il apparaît que nombre d’entre elles sont contributrices nettes aux émissions de gaz à effet de serre, et coûtent plusieurs centaines, voire milliers, d’euros pour des émissions de CO2 générées ! Prudemment menée avec le niveau de prix actuel du pétrole, l’étude de Carbone 4 sur l’autoroute électrique permet de mettre en lumière l’intérêt que présente cette solution pour décarboner considérablement le secteur du transport routier à court terme, et avec une bonne efficience économique. Par ailleurs, si le cours du baril remonte au-dessus de 80 $ dans les années qui viennent, comme cela est très probable, les projets d’autoroute électriques sont alors rentables d’eux-mêmes. Anticiper cette hausse du prix du pétrole en déployant les autoroutes électriques est donc un moyen de protéger les transporteurs de la hausse des prix du diesel.
Pour toutes ces raisons, l’autoroute électrique mérite toute l’attention des pouvoirs publics, et quelques pistes de soutien sont données dans la note de Carbone 4 disponible en téléchargement.
Découvrez aussi les communiqués de presse de Geodis et ATMB sur leur site.
La presse en parle...
Voir l'article du 1er Juin sur le site d'Alternatives Economiques
Voir l'article du 4 mai dans Bref Eco
Voir l'interview d'ATMB sur le site d'Actu Environnement
Voir l'article du 23 Mars sur le site de Le Dauphiné
Voir l'article du 24 Mars sur le site de Supply Chain Magazine
Voir l'article du 3 Avril sur le site de Avere France
Voir l'article du 25 Mars sur le site de Stratégies Logistique
Voir l'article du 23 Mars sur le site de Voxlog
Voir l'article du 22 Mars sur le site de L'Extension
Voir l'article du 23 Mars sur le site de Construction Cayola
Voir l'article de l'IDRRM (Institut des Rues, des Routes et des Infrastructures pour la mobilité) sur leur site
Voir l'article du 25 Mars sur le site de Automobile Propre
Voir l'article du journal BTP sur leur site
Voir l'article de Info Autoroute sur leur site
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Même si l’énergie reste surtout du ressort des États membres, l’Europe joue un rôle de plus en plus important. Elle fixe d’ailleurs plusieurs objectifs parmi lesquels 20% de baisse des émissions de CO2 et 20% d’énergie renouvelable d’ici 2020. Comme l’explique Pierre Garello dans l’introduction, ces objectifs se heurtent aux problèmes de compétitivité ainsi qu’à la division des pays européens pour ce qui est de l’exploitation du gaz de schiste. Les deux premières études de l’ouvrage réalisées par Vesselina Spassova, Pierre Garello et, respectivement, Miroslav Zajicek, Pierre Garello, Marketa Grusakova et Karel Zeman, montrent clairement la confusion qui a régné au sein de l’Europe lors de la mise en place de la politique énergétique et les conséquences d’une fiscalité très lourde. Au nom de la lutte contre le réchauffement climatique, on a d’ailleurs adopté un peu partout dans le monde des impôts et des taxes dans le secteur énergétique. D’après un Rapport de 2006 réalisé par l’OCDE, plus de 150 taxes sur l’énergie et 125 taxes sur les moteurs ont été mises en place dans les pays membres. Ces taxes représentent jusqu’à 2,5% du PIB. L’Europe est un cas particulier car c’est principalement un importateur d’énergie (d’où la nécessité d’exploiter le gaz de schiste…). Paradoxalement, malgré ce statut, Bruxelles, à travers plusieurs Directives, préfère taxer et encourager les nouvelles énergies coûteuses qu’encourager la recherche et les exploitations. Au nom de la lutte contre le changement climatique, on privilégie l’harmonisation fiscale énergétique (à la hausse bien entendu). Le consommateur devient l’otage de ces taxes. Quelques exemples : la taxe moyenne sur le pétrole dans les pays européens peut atteindre 232% sur le diesel, 195% et 22% sur le gaz et 26% sur l’électricité. Il existe, bien entendu, des différences et des particularités. L’industrie est moins taxée que les ménages. Les taux des taxes sur l’électricité peuvent varier entre 1,09% en Suède jusqu’à 79,61 en Autriche. Ainsi, les taxes sur l’énergie représentent au moins 74% du total des taxes environnementales. Mais, le comble, c’est que, contrairement aux idées reçues, malgré la hausse de la fiscalité écologique, les rentrées fiscales ne cessent de baisser depuis 1999. Ne vaudrait-il pas mieux baisser les taxes pour plus de rentrées ? La hausse des taxes n’a pas empêché la hausse de la consommation et des importations de ressources naturelles. Les importations de gaz naturel sont passées de 45,2% en 1997 à 60,3% en 2007 et celles de pétrole de 76% en 2000 à 82,7% en 2007. Par ailleurs, contrairement aux arguments des défenseurs de la fiscalité énergétique, la hausse des taxes sur l’énergie n’a pas fait baisser les taxes sur le travail. Entre 1995 et 2008, les taxes sur le travail sont restées pratiquement au même niveau. Une étude solidement argumentée et ironique du Dr Ing. SAS Princesse Hildegard de Liechtenstein pose 19 questions (et donne 19 réponses) sur le pic pétrolier. L’auteur démontre clairement que, contrairement aux clichés médiatiques, il n’y aura pas de pic. La recherche, les nouvelles exploitations, les découvertes de nouveaux champs ainsi que l’innovation sont les principales raisons pour ne pas céder à la panique. Le marché et les individus savent beaucoup mieux que les États et les médias quel est l’avenir énergétique de la planète. – Pierre Garello (Ed.), EU Energy Policy: Time to Reform, IREF, Octobre 2012.
Ouvrage téléchargeable gratuitement sur le site de l’IREF. —-
Sur le web.
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Alors que nous nous émerveillons devant les découvertes de la NASA, nous détruisons nos irremplaçables ressources naturelles – afin d’acheter des bananes pré-épluchées et des smartphones pour chiens. Des preuves de la présence d’eau liquide sur Mars : cela ouvre la perspective de la vie, de merveilles que nous pouvons à peine commencer à imaginer. Cette découverte est un accomplissement incroyable. Pendant ce temps-là, les scientifiques martiens continuent de chercher des traces de vie intelligente sur Terre. Nous sommes peut être captivés par la perspective d’organismes sur une autre planète, mais nous semblons avoir perdu tout intérêt pour la nôtre. Le dictionnaire Junior Oxford excise les repères du monde du vivant. Vipères, mûres, campanules, marrons, houx, pies, vairons, loutres, primevères, grives, belettes et roitelets, sont maintenant considérés comme du surplus. Au cours des quatre dernières décennies, le monde a perdu 50% de sa faune sauvage vertébrée. Mais sur la dernière moitié de cette période, il y a eu un déclin massif de la couverture médiatique. En 2014, selon une étude de l’université de Cardiff, il y a eu autant d’émissions de la BBC et d’ITV sur Madeleine McCann (qui a disparu en 2007) qu’il n’y en a eu sur l’ensemble des problèmes environnementaux. Imaginez ce qui changerait si nous accordions autant d’importance à l’eau terrestre qu’à la possibilité de présence d’eau sur Mars. La proportion d’eau douce sur la planète n’est que de 3 %, dont les 2/3 sont gelés. Et pourtant nous gaspillons la portion accessible. 60% de l’eau utilisée par l’agriculture est inutilement gaspillée par une irrigation inconsidérée. Les rivières, les lacs et les aquifères sont vidés, tandis que l’eau qui reste est bien souvent si contaminée [empoisonnée] que cela menace la vie de ceux qui la boivent. Au Royaume-Uni, la demande domestique est telle que nombre de tronçons supérieurs des rivières disparaissent durant l’été. Nous installons pourtant toujours de vieilles toilettes et douches qui coulent comme des chutes d’eau. En ce qui concerne l’eau salée, comme celle qui nous passionne tant lorsque détectée sur Mars, sur Terre nous lui exprimons notre reconnaissance en la détruisant frénétiquement. Un nouveau rapportsuggère que le nombre de poissons a été divisé par deux depuis 1970. Le thon rouge du pacifique, qui autrefois peuplait les mers par millions, ne compte plus que 40 000 représentants, selon une estimation, et ces derniers sont encore pourchassés. Les récifs coralliens subissent une pression telle qu’ils pourraient avoir quasiment tous disparu d’ici 2050. Et dans nos propres profondeurs, notre soif de poissons exotiques saccage un monde que nous connaissons à peine mieux que la surface de la planète rouge. Les chalutiers de fond s’attaquent aujourd’hui aux profondeurs environnant les 2000 mètres. Nous ne pouvons qu’imaginer ce qu’ils vont détruire. Quelques heures avant l’annonce de la découverte martienne, Shell a mis fin à sa prospection pétrolière dans la mer de Chukchi située dans l’Arctique. Pour les actionnaires de la compagnie, c’est une déconvenue mineure : la perte de 4 milliards de dollars ; pour ceux qui aiment la planète et la vie qu’elle abrite, c’est un coup de chance formidable. Cela n’a eu lieu que parce que la compagnie n’est pas parvenu à y trouver des réserves suffisamment importantes. Si Shell y était parvenu, cela aurait exposé un des endroits les plus vulnérables sur Terre aux déversements d’hydrocarbures, qui sont presque inéluctables dans les endroits où le confinement est presque impossible. Devons-nous laisser de tels problèmes au hasard ? Au début du mois de Septembre, deux semaines après qu’il ait autorisé Shell à forer dans la mer de Chuckchi, Barack Obama s’est rendu en Alaska pour prévenir les Américains des conséquences dévastatrices du changement climatique, causé par la combustion des carburants fossiles, qui pourraient frapper l’Arctique. « Parler n’est pas suffisant », leur a-t-il dit. « Nous devons agir ». Nous devrions « accorder notre confiance à l’ingéniosité humaine qui peut y remédier ». A la NASA, qui a publié ces images incroyables, l’humain fait preuve d’une grande ingéniosité. Mais pas quand il s’agit de politique. Laisser le marché décider: c’est ainsi que les gouvernements comptent résoudre la destruction planétaire. Faire reposer cela sur la conscience des consommateurs, tandis que cette conscience est formatée et embrouillée par la publicité et les mensonges corporatistes. Dans un quasi-néant d’informations, ils nous laissent décider ce que nous devrions prendre aux autres espèces et aux autres personnes, ce que nous devrions nous arroger à nous-mêmes, ou ce que nous devrions laisser aux générations futures. N’y a-t-il pas clairement des ressources et des endroits – comme l’Arctique et les profondeurs océaniques – dont l’exploitation devrait simplement cesser ? Tous ces forages et excavations et chalutages et déversements et empoisonnements – à quoi cela sert-il, de toute façon ? Est-ce que cela enrichit, ou est-ce que cela entrave, l’expérience humaine ? Il y a quelques semaines, j’ai lancé le HashTag #civilisationextreme, en invitant les suggestions. Elles ont abondé. Voici simplement quelques exemples de produits que mes correspondants ont trouvés. Tous, à ma connaissance, sont véridiques. Un plateau à œufs qui se synchronise avec votre téléphone pour que vous puissiez savoir combien d’œufs il vous reste. Un gadget pour les brouiller – à l’intérieur de leur coquille. Des perruques pour bébés, pour permettre aux « petites filles avec peu ou pas de cheveux d’avoir une coupe admirablement réaliste ». Le iPotty, qui permet aux tout-petits de continuer à jouer sur leurs iPads pendant qu’ils sont sur le pot. Un cabanon à 2500€ à l’épreuve des araignées. Un sauna polaire, en vente aux émirats arabes unis, dans lequel vous pouvez créer un paradis enneigé en appuyant sur un bouton. Une caisse réfrigérée roulante pour pastèque : indispensable pour les pique-niques – ou pas, étant donné qu’elle pèse plus que la pastèque. Une crème décolorante anale, pour… honnêtement, je ne veux pas savoir. Un « rotateur automatique de montre » qui vous évite la corvée de remonter le bijou luxueux qui se trouve à votre poignet. Un smartphone pour chien, avec lequel ils peuvent prendre des photos d’eux-mêmes [selfies]. Des bananes pré-épluchées, dans des barquettes en polystyrène couvertes de film alimentaire : vous n’avez qu’à éplucher l’emballage. Chaque année, d’ingénieuses façons de gaspiller des choses sont conçues, et chaque année nous devenons plus insensibles au non-sens que représente cette consommation des précieuses ressources de la Terre. A chaque intensification subtile, le référentiel de la normalité change. Cela ne devrait pas être surprenant de constater que plus un pays devient riche, moins ses habitants se soucient de leur impact sur la planète vivante. Notre aliénation des merveilles de ce monde, avec laquelle nous évoluons, n’a fait que s’intensifier depuis que David Bowie a décrit une fille trébuchant à travers un « rêve englouti », s’apprêtant à se faire « attraper par l’écran argenté », dont les nombreuses distractions la divertissent des grandes questions de la vie. La chanson en question était, bien évidemment, Life on Mars [La vie sur Mars]. George Monbiot Édition & Révision: Héléna Delaunay
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Par Pierre Dacquin. Sur le papier, l’intérêt de recourir aux énergies renouvelables est indiscutable. Qui, aujourd’hui, n’a pas conscience que la Terre possède des ressources limitées ? Pourtant, dans les faits, le nucléaire n’est pas si néfaste que les « écolos-bobos » veulent bien le prétendre. Au contraire, avec l’énergie hydraulique, c’est même la meilleure solution en termes de sécurité et d’efficience, d’après le Groupe intergouvernemental pour l’étude de l’évolution du climat (GIEC). Si la France pollue beaucoup moins que ses voisins européens, c’est justement grâce au nucléaire, pilier de dizaines de millions de Français au quotidien, qui n’émet que très peu de gaz à effet de serre (GES). D’après le ministère de l’Environnement, l’énergie nucléaire constitue même « un atout évident » dans la construction d’une « économie décarbonée », qui doit permettre à la France d’atteindre ses objectifs de baisse d’émission de GES conformément aux engagements pris lors de la COP21. LE COÛT LARGEMENT SOUS-ESTIMÉ D’UNE SORTIE DU NUCLÉAIRE Moindre mal au niveau écologique, l’atome présente surtout d’énormes atouts économiques par rapport aux énergies renouvelables, encore en phase d’expérimentation. En attendant que la rentabilité de ces dernières soit précisément établie, le coût d’une hypothétique sortie du nucléaire augmente, lui, au fur et à mesure des rapports officiels. Devant tant d’incertitudes, le maintien de l’électronucléaire apporte la garantie de l’indépendance énergétique du pays, tout en assurant une stabilité économique plus que bienvenue dans la conjoncture actuelle. Par la loi adoptée le 22 juillet 2015, le gouvernement français a cependant envoyé un signal fort en faveur de la transition énergétique, visant notamment à réduire la part du nucléaire à 50 % du mix énergétique d’ici 2025 (contre 70 à 80 % aujourd’hui). Pour y parvenir, François Hollande a annoncé vouloir doubler la puissance des éoliennes et tripler celle du photovoltaïque d’ici 2023. Doyenne du parc nucléaire français, la centrale alsacienne de Fessenheim a été la première à faire les frais du nouveau texte, même si c’est pour l’État français que l’addition promet d’être salée. Fin 2016, le retrait de l’autorisation d’exploitation devrait ainsi être signé en vue de sa fermeture en 2018. Mais l’indemnisation proposée à EDF ‒ entre 80 et 110 millions d’euros selon les sources ‒ est jugée 20 à 50 fois trop faible par l’opérateur, qui se fonde sur un rapport parlementaire qui l’avait évaluée à 4 milliards d’euros. Selon un rapport de la Cour des comptes publié en 2013, la production d’un MWh coûtait 49,5 euros grâce à l’énergie nucléaire en 2011 alors qu’elle fluctuait entre 43 et 689 euros avec les énergies renouvelables. Au regard de ces résultats, l’organisme financier a souligné le « coût élevé » des 14,3 milliards d’euros investis par l’État français dans les énergies propres entre 2005 et 2011, jugeant que « les retombées économiques rest(ai)ent insuffisantes ». Disproportionné et largement sous-estimé, ce coût de la transition énergétique est en fin de compte supporté par les contribuables. En mettant la pression sur le gouvernement pour accélérer le processus, les anti-nucléaires ont-ils seulement conscience du fardeau économique qu’ils veulent faire porter à leurs concitoyens ? L’ALLEMAGNE PAIE CHER SON VIRAGE ÉNERGÉTIQUE Pour s’en convaincre, il suffit de regarder outre-Rhin, où l’investissement dans le solaire et l’éolien a été massif ces dernières années. En septembre 2015, un audit a révélé qu’il manquerait 30 milliards d’euros aux grands groupes industriels chargés de financer la sortie du nucléaire d’ici 2030, par ailleurs estimée à 1 700 milliards d’euros par Siemens. D’après Dominique Minière, directeur exécutif d’EDF en charge du parc nucléaire et thermique, le parc allemand serait 50 % plus puissant que le parc nucléaire français mais produirait pourtant trois à quatre fois moins d’électricité, obligeant l’Allemagne à accroître la production de ses 130 centrales fonctionnant au gaz et au charbon. « En 2010, EDF émettait 10 fois moins de CO2 que l’Allemagne, désormais c’est 30 fois moins », assure l’intéressé. Même écho en Belgique, où l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a demandé au gouvernement de reporter sa sortie du nucléaire prévue en 2025 en raison des dangers pour la sécurité d’approvisionnement du pays. Avec un prix inférieur de 25 à 30 % à la moyenne européenne, l’électricité française reste beaucoup moins chère à produire via l’énergie nucléaire et apporte aux caisses nationales un excédent de 2 milliards d’euros annuels grâce à l’export. T Tandis que les énergies vertes doivent encore faire leurs preuves, la supériorité de l’atome en termes de sécurité et de rentabilité est une réalité qu’il convient de prendre en compte dans la réflexion sur la stratégie énergétique de notre pays. L’inversion du mix énergétique en faveur des énergies vertes, s’il constitue un objectif majeur à terme, devra raisonnablement attendre quelques années.
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Chez nos voisins, ils sont des milliers, mais en France, la température monte doucement. Plus de 200 jeunes ont manifesté ce vendredi à Paris contre l'"inaction climatique" du gouvernement, une première mobilisation inspirée des défilés vus en Belgique ou au Royaume-Uni. À l'appel de l'adolescente suédoise Greta Thunberg et de son mouvement "Fridays for future", des écoliers et étudiants descendent dans la rue une fois par semaine dans de nombreuses villes du monde. Mais le mouvement n'avait pas encore gagné la France. A l'appel d'un collectif d'étudiants d'Île-de-France, des dizaines de jeunes portant des pancartes "Sauve un panda, taxe un banquier" ou "moins de riches, plus de ruches" se sont assis devant le ministère de la Transition écologique, bloquant la circulation. "L'idée, c'est de donner des leçons au gouvernement : lui donner une revendication claire par semaine, lui donner une semaine pour la mettre en place et si ce n'est pas le cas, il y aura une punition symbolique. Ça peut prendre la forme de désobéissance civile, par exemple des blocages", explique Basile Fighiera, 21 ans, étudiant en Affaires internationales et développement durable. "On veut mettre la pression sur les décideurs pour qu'ils prennent des décisions drastiques et pas des petits pas", poursuit-il. Et s'il reconnaît que la mobilisation en France "commence doucement", il espère que la grève mondiale du 15 mars "sera un feu d'artifice". "C'est encore un peu timide mais j'espère que ça va prendre de l'ampleur", renchérit Mathilde Nutarelli, 21 ans, étudiante à Paris-Dauphine. De jeunes Français ont relayé cette semaine l'appel à une "grève mondiale pour l'avenir" le 15 mars, lancé également par Greta Thunberg, 16 ans, qui chaque vendredi depuis des mois sèche les cours pour aller protester devant le parlement suédois. "C'est le monde dans lequel on va vivre, on est aussi légitime que d'autres pour s'exprimer", commente Élise, 17 ans, lycéenne parisienne, un bandeau vert et des fleurs dans les cheveux. "On revendique d'avoir une voix dans la transition écologique, ça ne peut plus attendre". La secrétaire d'État à la Transition écologique Brune Poirson est sortie à la rencontre des jeunes massés devant son ministère. "Derrière ces portes, contrairement peut-être à ce que certains peuvent penser, vous n'avez pas des adversaires mais des alliés", a-t-elle lancé. Le ministre François de Rugy s'était réjoui de l'annonce de cette mobilisation, souhaitant que les jeunes générations "commencent à convaincre leurs parents". Selon un journaliste présent sur place, les étudiants étaient bloqués par les forces de l'ordre devant le ministère en fin d'après-midi.
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Un étude britannique a noté que seuls 16 pays ont fixé des objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre, conformément aux accords de Paris sur le climat. La France, comme l'UE dans son ensemble, sont de mauvais élèves. Surprenant ? Deux centres de recherche britannique et le World Resources Institute (un think tank américain) ont pointé du doigt dans un rapport publié le 29 octobre l'inaction de la plupart des pays signant les accords de Paris le 12 décembre 2015, à la suite de la conférence COP21. Sur 196 pays signataires, seuls 16 auraient une politique «ambitieuse», voire «plus ambitieuse» de réduction des émissions de gaz à effet de serre, par rapport à leurs engagements respectifs. En Europe, trois pays seulement semblent faire converger leurs actions avec leurs intentions : la Macédoine, le Monténégro et la Norvège. Pour le reste du monde ayant engagé des mesures volontaires, les chercheurs ont listé : l'Algérie, le Canada, le Costa Rica, l'Ethiopie, le Guatemala, l'Indonésie, le Japon, la Malaisie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Pérou, les Samoa, Singapour et les Tonga. En revanche, aucun pays de l'Union européenne ne figure dans la liste des bons élèves. L'UE s'était pourtant engagée à «diminuer les émissions de gaz à effet de serre d'au moins 40% d’ici à 2030». Dans les objectifs globaux des accords de Paris, les pays s'engageaient à mener des politiques pour limiter le réchauffement climatique à 2°C d'ici 2100.
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La fracassante entrée en matière de la semaine dernière annonçait la couleur, et cette semaine 2 le confirme : le climathon est une compétition de très haut niveau. Le jury tient tout d’abord à saluer les efforts du Journalderéférence, qui manque une fois encore le titre cette semaine malgré une tentative intéressante : glisser le réchauffement climatique en conclusion d’un article sur un autre sujet, en l’assénant de façon gratuite et sans argument. Que l’ensemble des compétiteurs sache que le jury sera sensible à ce type de propagande toute simple, qui a pour elle le doux parfum de l’artisanat. Cette semaine 2 a été marquée par le choc entre deux prestations particulièrement remarquables. La première a été celle de Serge Orru, dans cette splendide interview à i-télé. Serge Orru a une capacité toute particulière à enfiler les perles sur un ton joyeux, sans même se rendre compte du caractère caricatural de ses propos. S’il venait à être candidat à l’élection présidentielle, nous lui proposerions volontiers comme slogan : « l’incompétence tranquille ». Extraits : Serge Orru — Les municipalités font des efforts considérables ! Regardez ce qui se passe autour de nous en France, en Europe ! I-télé — Par exemple ? Des efforts considérables : par exemple ? Serge Orru — Par exemple, la maire de Paris va réunir les maires des grandes capitales européennes et des grandes villes européennes en mars 2015 pour dire comment acquérir, comment avoir des outils pour lutter contre le dérèglement climatique. (…) On ne veut plus d’incantation, on veut une offre industrielle concrète qui nous permette de lutter contre ce changement climatique qui nous menace. I-télé — Mais ça va se faire ? Dans 5 ans, j’aurai des bus propres à Paris ? Serge Orru — Dans 5 ans, j’espère que nous aurons des bus propres à Paris. I-télé — Et à Londres ? À Tokyo ? Et partout ? Serge Orru — Eeeh… je l’espère ! Sortir du conformisme industriel, ça demande du courage, ça demande de l’audace. Ça demande de l’innovation. Donc il faut des gens courageux, des gens qui ont de l’autorité pour faire cela ! Lorsque la ville de Paris décide, avec Anne Hidalgo, de réaliser les premiers états généraux de l’économie circulaire du Grand Paris, c’est comme un Grenelle de l’environnement, où soudain on va se mettre autour de la table (…) Il faut agir concrètement. Et je crois que l’ensemble des Français, des Européens, ont envie de cela. On n’a pas du tout envie d’offrir une planète (…) qui sera un monde entre Mad Max et l’Abbé Pierre. Les réunions prochaines pour préparer quelque chose qui un jour, c’est promis, sauvera la planète sont un grand classique du genre, indémodable et magnifiquement mis en scène au premier degré par Serge Orru. Quant aux « réfugiés climatiques », ces « milliers de personnes qui viennent à nous » mentionnées par le même en fin d’interview, ils seront à l’évidence amenés à jouer un rôle pivot dans la compétition. En revanche, le jury a le regret de devoir infliger un blâme à l’intervieweur, Claude Askolovitch, qui a exercé un esprit critique tout à fait déplacé. En étalant ses doutes à de nombreuses reprises, il a considérablement compliqué les efforts de son interviewé, qui a ainsi été placé indûment en situation difficile. Le jury pose la question : si maintenant les journalistes commencent à faire leur travail, que deviendra la propagande ? Le vainqueur de la semaine 2 Même si c’est avec un peu de retard, il n’était pas possible de passer sous silence la prestation exceptionnelle du vice-président du groupe scientifique du GIEC, Jean Jouzel, avec cette photo qui accompagne son interview dans Paris-Match datée du 1er janvier. Cette photo lui vaut le titre de vainqueur de la semaine 2 du climathon. Saisi par ce morceau de bravoure, le jury estime inutile de commenter plus avant le contenu de l’interview elle-même, qui aurait pourtant déjà mérité un accessit. Ce qui emporte la décision entre Serge Orru et Jean Jouzel est que, alors que le caractère burlesque des propos du premier semble involontaire, le second a, lui, décidé en conscience de payer de sa personne en faisant le choix assumé du ridicule. À cette image il ne manque qu’un phylactère qu’aurait pu écrire un Wolinski ou un Cabu. Le jury remercie les contributeurs qui ont bien voulu faire des nominations pour la semaine 2. Il soumet par ailleurs la question suivante au vote du public : faut-il faire de cette photo de Jean Jouzel la photo officielle du climathon ? —
Sur le web. Suivre le Climathon.
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Dans le sillage de la COP26 sur le climat à Glasgow, nous nous intéressons au nouveau système européen destiné à mesurer les émissions de CO2 des villes et des usines, interrogeons des experts sur l'échéance à laquelle les décisions prises lors du sommet auront un impact et évoquons les dernières données climatiques de Copernicus.
En octobre 2021, selon les données du Service Copernicus concernant le changement climatique, la température moyenne mondiale a dépassé de 0,4°C, la référence pour la période 1991-2020 : il s'agit du troisième mois d'octobre le plus chaud jamais enregistré.
Une Europe plus chaude dans le nord-ouest et plus froide dans le sud-est
Quand on regarde les anomalies de températures pour ce mois, l'Europe a été divisée entre nord-ouest et sud-est.
En Norvège, les températures ont été supérieures de 1,9°C par rapport à la moyenne tandis que de la Grèce à la mer Caspienne, il a fait plus froid qu'habituellement pour cette époque de l'année.
Une nouvelle illustration du réchauffement de l'Arctique dans le nord du Canada
Mais le plus frappant s'est produit dans le nord du Canada : par endroits, il a fait 7°C de plus que la moyenne.
Dans des secteurs qui devraient être gelés à cette époque, il a fait plus de 0°C. Une première pour octobre d'après les relevés dont nous disposons.
Il s'agit d'un nouveau signe du réchauffement rapide constaté dans l'Arctique ces dernières années.
Une innovation européenne dans la surveillance des émissions de CO2
Dans le sillage de la COP26 sur le climat, évoquons les évolutions qui nous attendent dans les dix ans à venir en commençant par ce qui est considéré comme une percée dans la surveillance des émissions de CO2.
Rappelons que le dioxyde de carbone est incolore, inodore et se mélange instantanément à l'atmosphère et qu'il est extrêmement complexe de déterminer la quantité émise par des sources comme des usines par exemple. En effet, aujourd'hui, il n'existe aucun moyen de mesurer avec précision la quantité rejetée par les grands sites industriels, les villes et même les pays. Les estimations sont indirectes.
Mais une nouvelle initiative européenne vise à résoudre ce problème : à partir de 2026, un nouveau système européen appelé CO2MVS (ou Capacité européenne de surveillance des émissions anthropiques de CO2) s'appuiera sur des relevés satellites et des modèles informatiques pour mieux déterminer qui émet quoi et quand.
"Il sera possible de vérifier les émissions à l'aide d'un modèle numérique et de les comparer avec les observations satellites," explique Vincent-Henri Peuch, directeur du Service européen de surveillance de l'atmosphère - Copernicus Atmosphere Monitoring Service (CAMS). "Ainsi, on boucle la boucle car on s'assure que la quantité de CO2 que l'on pense émettre correspond réellement à ce qui se trouve dans l'atmosphère," affirme-t-il.
Le CO2MVS permettra de disposer d'une résolution de 2 km. Ainsi, les pays sauront précisément d'où vient le CO2, y compris en repérant des sources qui ont pu être sous-estimées, surestimées ou simplement non identifiées jusqu'à présent.
"Je ne crois pas que cela révolutionnera nos connaissances sur les émissions en Europe, mais dans d'autres régions du monde, cela pourrait changer la donne," estime Vincent-Henri Peuch.
Concentrations de CO2 : la tendance reste à la hausse
À la COP26, on a parlé de réduire nos émissions, mais en réalité, les concentrations de CO2 dans l'atmosphère continuent d'augmenter.
Sur le graphique ci-dessous réalisé à partir de données satellites, on voit qu'elles fluctuent en fonction des saisons, mais grimpent encore pour atteindre aujourd'hui, un niveau sans précédent dans l'histoire de l'humanité.
Effets à long terme
Dans ce contexte, comment évoluera notre climat dans les dix qui viennent ? Nous avons interrogé des experts lors de la COP26 à Glasgow.
Nous avons demandé à Ed Hawkins, professeur de science du climat à l'Université de Reading, si les décisions prises lors du sommet auront un effet en 2030. Notre système climatique étant lent à réagir, sa réponse est non.
"Au cours de cette décennie, la planète se réchauffera quelle que soit l'évolution de nos émissions," indique Ed Hawkins. "Leur réduction dont nous parlons à ce sommet est envisagée à long terme : sur la période de 2030 à 2050 et au-delà," souligne-t-il.
Davantage de phénomènes extrêmes
Cette année 2021 nous a donné un aperçu de ce qui nous attend avec des phénomènes extrêmes liés au changement climatique comme des feux de forêt, une très forte vague de chaleur dans le sud de l'Europe et des inondations meurtrières en Allemagne et Belgique.
Dans les prochaines décennies, de tels événements devraient devenir plus fréquents et plus intenses dans certaines régions.
"D'ici à 2030, nous devrions nous attendre à davantage de canicules et de fortes pluies, principalement dans le nord de l'Europe, mais aussi en Europe centrale, ainsi qu'à des sécheresses plus intenses et plus fréquentes dans le sud de l'Europe et en Europe centrale," prévient Sonia Seneviratne, professeure à l'Institut des sciences atmosphériques et climatiques à l'ETH de Zürich.
Même en cas de réduction rapide de nos émissions, les effets du changement climatique se ressentiront jusqu'à la fin du siècle et au-delà.
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Trier, réutiliser, recycler : le projet de loi anti-gaspillage arrive ce lundi devant l'Assemblée nationale, avec une incertitude sur le sort d'une de ses mesures clés, la consigne pour les bouteilles en plastique. Alors que la France produit environ cinq tonnes de déchets par habitant et par an, le gouvernement voudrait faire de ce texte un marqueur de "l'écologie du quotidien" et de "l'acte II" du quinquennat. Il sera examiné jusqu'au 20 décembre dans l'hémicycle, avec 2400 amendements au menu. Porté par la secrétaire d'Etat Brune Poirson, il propose une batterie de mesures pour réduire les déchets, dont l'interdiction du plastique et des contenants à usage unique dans les fast-foods pour les repas servis sur place. Mais l'image de ce projet de loi "économie circulaire" s'est brouillée en raison de l'imbroglio entourant la consigne des bouteilles en plastique. Initialement, l'exécutif voulait généraliser un dispositif mixte de consigne de réemploi, pour les bouteilles en verre, et de recyclage des bouteilles en plastique. Soit un nouveau geste pour les Français qui auraient récupéré quelques centimes d'euros en rapportant leurs récipients dans des machines dédiées. Mais le Sénat, à majorité de droite, a dit non pour le plastique, puis les députés ont cafouillé lors d'un vote en commission. Entre-temps, le gouvernement a temporisé: il propose une expérimentation dans les territoires volontaires, avant une mise en place éventuelle à l'horizon 2023. Tout en rappelant les objectifs européens de 77% de collecte des bouteilles plastique en 2025 et 90% en 2029, alors que la France n'atteint pas les 60% aujourd'hui. LIRE AUSSI >> Lutte contre le gaspillage : quatre questions autour des pertes alimentaires Les collectivités, qui vendent leurs déchets à des sociétés spécialisées, craignent de perdre des ressources avec la consigne. Les sénateurs ont aussi invoqué des motifs écologiques et pointé le "lobbying" des industriels de la boisson, comme Coca Cola, favorables à la mesure. Chez les écologistes, on est plus partagé, même si l'ancien ministre Nicolas Hulot a pris position pour la consigne mixte. Tous partisans de la consigne pour réemploi (le verre), ONG et militants redoutent des effets pervers pour le recyclage du plastique. "On demande des garanties pour que cette consigne soit bien une solution de transition vers le réutilisable et qu'elle n'incite pas à utiliser davantage d'emballages jetables", explique l'ONG Zero Waste. Le projet antigaspi prévoit également la mise en place de huit nouvelles filières REP (à responsabilité élargie des producteurs), suivant le principe de pollueur-payeur qui exige des professionnels qu'ils financent la gestion des déchets liés à leurs produits. Cela va concerner le tabac pour la récupération des mégots, ou le bâtiment, alors que les dépôts sauvages du BTP sont une préoccupation majeure. Contre le gaspillage, le texte veut interdire la destruction des invendus non alimentaires (produits d'hygiène...) en demandant aux grandes surfaces de les donner à des associations ou les recycler. Contre l'obsolescence programmée, notamment dans l'électronique, le projet de loi veut créer un "indice de réparabilité" qui précisera si un produit est aisé à réparer, et faciliter l'accès aux pièces détachées. Un engagement de campagne d'Emmanuel Macron a par ailleurs atterri dans ce texte en commission: la vente des médicaments à l'unité en pharmacie. Des décrets d'application devront préciser médicaments concernés et conditions, alors que pharmaciens et industriels risquent de s'y opposer.
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Il existe actuellement un petit groupe de personnes qui disposent d’un tel pouvoir qu’elles agissent sans tenir compte de l’existence des autres habitants de notre planète. Guidées par leurs esprits tortueux et leurs seuls intérêts, elles sont en train de mener lentement la terre à sa destruction. Un fait éclaire parfaitement la situation. Il est révélateur et connu depuis longtemps mais étrangement tenu dans l’oubli. Depuis près de quarante ans, c’est-à-dire depuis les années soixante du siècle dernier, le monde globalisé a perdu sa capacité naturelle de réparer les dommages écologiques dérivés de la croissante activité humaine.
Pour être plus clairs, disons qu’il lui est devenu impossible de se nettoyer et de se
régénérer lui-même en raison du volume énorme de déchets liquides, gazeux et solides déversés par l’homme dans les mers, dans les rivières, dans l’atmosphère et sur les sols.
Par conséquent, depuis quarante ans, les ordures et les déchets toxiques s’accumulent sans que la nature puisse éliminer d’elle-même un niveau aussi élevé de pollution.
Quelles en sont les conséquences ? Le réchauffement atmosphérique, la perte de sources d’eau potable, la disparition d’espèces, la destruction de la couche d’ozone, l’élévation du niveau des mers et des océans et l’augmentation de sa température. Les désastres naturels voient augmenter leur fréquence.
L’humanité a-t-elle conscience de ce qui se passe ? On ne peut pas le nier. Malheureusement, tout le monde ne s’en alarme pas autant. Certains se limitent à prononcer de grands discours pour maintenir leur image publique sans aller plus loin. D’autres encore, seulement soucieux de leur fortune, se montrent complètement indifférents, comme s’ils n’étaient pas, eux aussi, victimes du désastre qui s’approche, un désastre occasionné précisément par leur
imprévoyance voulue et leur évidente carence de matière grise. Ce qui est grave, c’est que la plupart des gros contaminateurs se trouvent précisément dans ce dernier groupe.
En 1992, lors du Sommet de la Terre de Rio de Janeiro, George Bush père, à l’époque président de l’empire, avait refusé d’entériner le protocole par lequel les pays signataires s’engageaient à réduire leurs émissions des gaz responsables de l’effet de serre. Quelques années plus tard, Washington refusa de signer le protocole de Kyoto, également conçu pour sauver notre planète du réchauffement global.
Un nouveau rendez-vous est prévu pour le mois de Décembre, à Copenhague, avec le même objectif de tenter de freiner la destruction de l’environnement, mais la Maison Blanche ne donne pas le moindre signe qui puisse laisser penser que le plus gros contaminateur se dispose à assumer sérieusement sa responsabilité afin de préserver le futur de l’humanité.
Les calottes polaires disparaissent peu à peu, les déserts gagnent du terrain, sécheresse et inondations frappent des régions entières. La terre se meurt.
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Un texte voté dans une relative unanimité. L'Assemblée nationale a voté dans la nuit de jeudi à vendredi le projet de loi anti-gaspillage consacré à "l'écologie du quotidien" et à la chasse au "tout jetable", après deux semaines de débats qui se sont tendus sur la consigne des bouteilles en plastique, repoussée à plus tard. Socialistes et LR sont venus apporter leurs voix à la majorité pour ce texte, examiné en première lecture et approuvé par 49 députés, face à cinq abstentions des élus communistes et Libertés et Territoires et un vote contre de la France Insoumise. Députés et sénateurs se pencheront à nouveau sur ce texte en commission mixte à la rentrée, avant une éventuelle nouvelle lecture au palais Bourbon à partir du 21 janvier. En plein mouvement social sur les retraites, ce projet de loi voulu comme un marqueur environnemental de l'acte II du quinquennat n'a pas eu l'écho souhaité. De plus, son image a été brouillée par le conflit opposant le gouvernement aux professionnels du recyclage et aux associations de collectivités, sur la consigne pour recyclage des bouteilles en plastique. Ce sujet a pris "beaucoup trop de place", ont déploré plusieurs députés LREM, dont la présidente de la commission du Développement durable, l'ex-EELV Barbara Pompili, "agacée par cette affaire". Au départ, le gouvernement voulait en faire une mesure phare avec un nouveau geste pour les Français, qui comme dans plusieurs pays européens, auraient payé une "caution" sur leurs bouteilles puis récupéré quelques centimes d'euros en les rapportant dans des automates dédiés. LIRE AUSSI >> INFOGRAPHIES. Qui pollue? Qui fait des efforts? Le but ? Atteindre les objectifs européens de taux de collecte de 77% de bouteilles plastique en 2025 et 90% en 2029, quand la France plafonne à moins de 60%. Mais professionnels des déchets et collectivités, qui craignent de perdre des ressources, sont montés au créneau. Et le ministère de la Transition écologique s'est résolu à un "compromis". Il leur laisse finalement jusqu'en 2023 pour tenter d'atteindre les objectifs intermédiaires de collecte, faute de quoi, après "concertation", le dispositif de consigne pour recyclage pourrait être "mis en oeuvre". Dans les deux camps, les accusations de "manipulations" par les lobbies ont fusé. Le "compromis" gouvernemental n'a convaincu ni la droite, ni les associations d'élus qui redoutent une consigne "inéluctable" et fustigent "une remise en cause de trente ans d'investissement" dans les centres de tri sélectif. LIRE AUSSI >> Les mégots, principale pollution des océans Chez les écolos, à l'exception de Nicolas Hulot ou de la fondation Tara, favorables au dispositif, les ONG ont souvent hésité, demandant surtout des garanties sur le réemploi (et non le recyclage). Pour l'ONG WWF, le projet de loi est dans l'ensemble "très décevant" et représente une "occasion manquée de sortir de la société du tout-jetable". Le texte vise la fin des emballages plastique à usage unique en 2040. "Trop tard" pour WWF et "irréaliste" pour les industriels, alors que la secrétaire d'État Brune Poirson, tenante d'une écologie pragmatique, juge que "ce serait mentir de dire que sortir du plastique jetable prend moins de vingt ans". Plusieurs autres dispositions ont été votées à l'unanimité, dont la création de nouvelles filières pollueur-payeur, qui imposent aux professionnels de contribuer financièrement à la gestion et au recyclage des déchets liés à leurs produits. La plus importante concerne bâtiment et travaux publics. L'Assemblée a aussi voté l'interdiction de la destruction des invendus non alimentaires, comme les produits d'hygiène et le textile, qui devront être donnés ou recyclés à partir de 2022. Toujours dans cette "écologie du quotidien" que plébiscitent les "marcheurs", le projet de loi veut interdire le plastique à usage unique dans les fast-foods pour les repas servis sur place. Place aux contenants et couverts réemployables, au plus tard en 2023, et finis aussi les jouets en plastique gratuits dans les menus enfants. Dans la même logique, l'impression des tickets de caisse pour les petites sommes est appelée à disparaître, sauf demande expresse du client. Contre l'obsolescence programmée, notamment dans l'électronique, le projet de loi crée en outre un "indice de réparabilité" qui précisera si un produit est aisé à réparer, et veut faciliter l'accès aux pièces détachées. Enfin, le texte ouvre la voie pour certains antibiotiques à la délivrance de médicaments à l'unité, un engagement de campagne d'Emmanuel Macron.
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Énorme frappe cette semaine de la part d’une institution qui devient décidément incontournable dans la compétition de propagande climatique. Après sa victoire en semaine 26, qui suivait celle de sa ministre Najat Vallaud-Belkacem en semaine 24 (qui lui avait valu le titre de championne de printemps), l’Éducation nationale française s’illustre encore au Climathon. C’est cette fois son Conseil supérieur des programmes qui rafle le titre de la semaine, pour la splendide institutionnalisation de la propagande climatique proposée dans son projet de programme pour les cycles 2, 3 et 4. Le cœur de la victoire est un passage qui propose ce fabuleux item « climatologie et développement durable » dans le chapitre des enseignements artistiques : Simple hasard ou allusion cryptique au Climathon, l’item qui précède immédiatement ce morceau de bravoure est celui-ci : Une autre partie du projet de programme concerne la science fiction l’histoire-géographie. On y trouve l’énoncé d’une cause de mobilité humaine dont on serait bien en peine de trouver un exemple factuel avéré mais dont on prophétise sait qu’elle fera des trillions de déplacés d’ici 2010 très bientôt. De façon fort pertinente, le projet de programme précise bien qu’il ne saurait être permis aux élèves de poser des questions. Il s’agit au contraire de les rendre dociles et soumis. Ainsi donc, comme l’a dit la ministre Najat Vallaud-Belkacem, « il faut que les élèves votent oui », et bien sagement. (À quoi doivent-ils voter oui ? Mais au Référendum maudit, voyons !) Cette belle victoire ne saurait se conclure sans des encouragements chaleureux à l’enseignant qui a porté à la connaissance du jury ce magnifique projet de l’Éducation nationale. Ayons une pensée pour cet enseignant qui, après quelques errements de jeunesse, a enfin intégré le sens profond de sa noble mission, aidé en cela par une hiérarchie qui semble n’avoir pas ménagé sa peine pour le remettre dans le droit chemin. Avec pudeur, cet enseignant a ainsi requis l’anonymat, désireux qu’il est de « ne pas revivre le cauchemar qui a empoisonné [s]a vie pendant plusieurs années : rapports de [s]a hiérarchie, sanctions administratives, etc. » Le chemin de la rédemption est dur parfois, mais libérateur. Voilà au moins une âme sauvée, qui n’apparaîtra pas dans la liste de ceux qui soutiennent en leur nom le Collectif des climato-réalistes (actuellement 161 personnes damnés). Les accessits de la semaine Parmi les nombreux cataclysmes causés par l’Irréversible Réchauffement, la hausse du niveau des mers est l’un des plus concrets, des plus implacables et des plus frappants pour l’imagination. C’est un phénomène très simple à comprendre (ça chauffe => ça fond => ça monte => on est noyés) et peut s’appuyer sur l’intemporel mythe du Déluge. Cette semaine, c’est Le Plus de L’Obs qui se colle à l’illustration de l’Apocalypse hydrologique en ouvrant ses colonnes à Dorota Retelska, docteure en biologie, pour un article mélangeant opportunément histoire géologique, hypothèses gratuites soutenues par des faits et prédictions farfelues, et projections robustes. S’appuyant sur les travaux de James Hansen et Valérie Masson-Delmotte (cette dernière étant signataire du fameux Appel pour stopper les crimes climatiques, vainqueur de la semaine 35 ainsi que champion d’été du Climathon), l’article annonce les Désastres Vengeurs qui menacent notre Humanité inconsciente. « [L]es socles de glace maintiennent en place d’énormes glaciers. S’il cèdent (sic), les glaciers couleront plus vite. Les fragments pourraient être ensuite emportés vers des eaux plus chaudes, et fondraient vite. L’inlandsis Ouest-Antarctique pourrait se briser et fondre en quelques décennies, vers la fin du XXIe siècle. Dans ce cas, le niveau de la mer pourrait monter de plusieurs mètres en 2100. (…) Les données paléontologiques indiquent qu’une montée du niveau de la mer de six à neuf mètres en quelques décennies s’est déjà produite dans l’histoire de la Terre, à une température similaire. (…) Une semblable élévation du niveau de la mer de quelques mètres pourrait se produire au XXIe siècle. » Partant de faits plus ou moins établis, on émet une hypothèse et, une fois enclenché le conditionnel, il ne reste qu’à dérouler : « La banquise semble effectivement se fragmenter, des grandes parties de glaciers se détachent, et l’Antarctique-Ouest est maintenant fragilisée, si bien que sa désintégration est devenue inéluctable. Le niveau de la mer monterait alors rapidement, probablement précédé par des vagues immenses. Les scientifiques mentionnent que la fonte des glaces réelle pourrait être encore plus rapide que leurs prévisions. Elle se produit peut-être déjà aujourd’hui. » Désintégration inéluctable, vagues immenses… Le Déluge, on vous dit ! Petit plus : l’article ne manque pas de caser l’adjectif qui fait peur : « Ce modèle semble décrire la réalité d’aujourd’hui. La fonte de glace est de plus en plus rapide, elle semble augmenter de façon exponentielle. » Une carte des terres rognées par les flots déchaînés en cas de hausse du niveau de l’océan (de 7 mètres, allons-y gaiement) plus tard, l’article conclut en usant de probabilités de façon fort sibylline limpide : « Actuellement, d’autres experts calculent et vérifient probablement s’il y a une chance sur deux ou une chance sur trois que les événements décrits ici ne se produisent. Pour les auteurs, c’est une quasi-certitude. » Les indécrottables optimistes qui espèreraient une rédemption possible en seront pour leurs frais : « Dans le futur, peut-être, des nouvelles solutions technologiques existeront, mais les dangers émergent à une vitesse à laquelle nous ne pourrons faire face. » C’est la fin d’un cauchemar pour les tenants de l’orthodoxie : le fameux plateau de températures qui montre que la Terre ne se réchauffe plus depuis quinze ou vingt ans n’a jamais existé. Nada. Rien. Un simple mirage, comme s’en targuait déjà le Journalderéférence en juin. C’est cette fois Ouest France qui nous annonce triomphalement la parution d’une étude de l’Université de Stanford qui montre que tout ça, c’était rien qu’une bête faute de calcul : « L’apparente pause dans le rythme récent du réchauffement, qui a largement été accepté comme un fait, est en réalité un signal artificiel créé par des biais dans les méthodes statistiques. » C’était pourtant simple : « Pour cette nouvelle étude, les scientifiques ont modifié la méthode statistique couramment utilisée en biologie ou en médecine, « mais pas idéale pour étudier les processus géophysiques ». » L’argumentation n’est certes pas très étoffée, mais le principal, comme le reconnait le vice-président du GIEC, qui ne semble pas trop fâché de la remise en cause radicales des méthodes statistiques frelatées utilisées depuis des années par ses ouailles, c’est que « cette étude enfonce le dernier clou du cercueil de la notion de pause véhiculée par les semeurs de confusion climatique ». Un esprit inquiet pourrait se dire que, somme toute, aussi bien L’Obs que le Journalderéférence et Ouest France se permettent de remettre en cause certains résultats et méthodes jusque là tenus pour acquis par le GIEC. Les climato-sceptiques se seraient-ils infiltrés jusqu’au cœur de l’establishment ? Mettons tout de suite le holà à la théorie du complot : la véritable boussole qui permet de suivre la voie de la bonne science n’est pas celle de la constance dans les méthodes, mais de la constance dans le « c’est pire ». Toute étude prévoyant des résultats plus catastrophiques dans des délais toujours plus brefs doit être jugée comme intrinsèquement recevable. Évidemment, celles qui osent minimiser ou reculer la date du Déluge se doivent d’être dénoncées comme criminelles. Comme le rapportent aussi bien le Journalderéférence que Direct Matin, la célèbre nuit blanche parisienne a choisi un thème tout ce qu’il y a d’original : le climat. La fête se donne pour ambition d’être un « premier écho artistique » à la COP21, et démontre si besoin en était l’extrême vitalité du milieu artistique contemporain. Le Journalderéférence, qui nous rapporte le programme au titre évocateur « Atmosphères ?… Atmosphères ! » souligne qu’il s’agit « d’une façon de rappeler que l’art contemporain, tout autant que l’avenir de la planète, concerne tout le monde. ». Même si le parallèle entre les deux ne saute peut-être pas aux yeux, reconnaissons au moins quelques similitudes entre l’art contemporain et la lutte contre le réchauffement climatique, dont un appétit marqué pour les subventions publiques (40% de la centaine d’œuvres étant par exemple des commandes publiques). Parmi toutes ces œuvres traitant de thématiques aussi insolites que la fonte des glaces, la déforestation et le réchauffement climatique, le jury du Climathon, quitte à se défaire brièvement de sa légendaire neutralité, confesse un certain penchant pour les 270 blocs de glace colorés du Ice Monument de l’artiste chinois Zhenchen Liu destinés à fondre lentement sur le parvis de l’Hôtel de ville. Le jury regrette seulement qu’il n’ait pas été prévu de jucher un ours blanc du zoo de la Flèche en haut d’un des blocs pour démontrer de manière définitive les conséquences dramatiques de la fonte des glace sur cette espèce. L’appel déjà rappelé plus haut « pour en finir avec les crimes climatiques » est désormais célèbrissime pour sa large victoire au championnat d’été (bien que le nombre de ses signataires reste aujourd’hui inférieur à celui de la liste des soutiens au Collectif des climato-réalistes). Déjà signataire de ce premier appel, Naomi Klein (brillante vainqueur en semaine 14) a tenté la passe de deux en lançant en pleine campagne des élections législatives canadiennes un Manifeste qui ressemble furieusement au premier. À noter cependant que les principales envolées lyriques qui en faisaient tout le sel, et notamment l’appel à l’insurrection, ont malheureusement été caviardées (peut-être dans un souci de meilleure adéquation avec les préoccupations de l’électeur canadien). En recyclant jusqu’à l’intitulé de son plaidoyer, le « Manifeste du grand bond [en avant] » (The Leap Manifesto), Naomi Klein rend un hommage appuyé aux grands anciens et démontre, si besoin était, qu’elle ne se laisse pas impressionner par les représentants du grand Capital qui tentent sans vergogne de décrédibiliser depuis 50 ans l’audacieuse politique économique menée par le grand Timonier. Le jury est particulièrement sensible à ce louable effort de déploiement opérationnel d’une économie circulaire de la pensée climatique et sociale. —
Sur le web.
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Des associations citoyennes proches de la terre dans le Sud Est parisien se rencontrent pour la JOURNEE D’ACTION EN FAVEUR DU CLIMAT PLUS DE 2000 EVENEMENTS DANS 140 PAYS Le 24 octobre, des citoyens et citoyennes de Sucy en Brie, Créteil, Champigny, Chennevières , St Maur, Mandres les Roses et autres…….. vont se réunir pour une RENCONTRE FESTIVE et ENGAGEE pour L’HUMANITE et participer à la journée internationale en faveur de l’action pour le CLIMAT. L’événement est coordonné par 350.org pour pousser les leaders mondiaux à prendre des mesures rapides et effectives concernant le réchauffement climatique lors du Sommet de Copenhague. Celle-ci est la première campagne mondiale qui ait jamais existé autour d’une donnée scientifique :
350 parties par million de CO2, la limite maximale supportable pour l’atmosphère. - QUI : des hommes, des femmes, des enfants proches de la terre et sensibles aux enjeux climatiques regroupés au sein de Jardins partagés, d’ AMAPs, d’associations environnementales locales , des amoureux de la terre et de la nature.. - QUOI : réaliser ensemble UNE PHOTO qui exprime
« 350 »
en faisant des PIEDS et des MAINS - QUAND : Le 24 octobre 2009 à 15 heures précises jusqu’à 16 Heures - OU : SUCY en BRIE (94370), dans le Parc Montaleau, en dessous de la Salle des fêtes J.M. Poirier (RER A Sucy Bonneuil – rue Montaleau) Les photos de cet événement, ainsi que celles des autres événements dans le monde, seront disponibles sur le site : http://350.org/media ................................................ A PROPOS DE 350.org : Cette initiative a été fondée par l’écrivain et écologiste Bill McKibben. Il s’agit de la première campagne populaire mondiale à grande échelle contre le changement climatique. Ses sympathisants sont des scientifiques réputés, les gouvernements de 89 pays, et une large variété d’ONG qui s’occupent de thèmes liés à l’environnement, la santé, le développement et la religion. Tous considèrent que les niveaux actuels de concentration de CO2 dans l’atmosphère—390 parties par million—sont en train de nuire à la planète et à ses habitants, et qu’il est nécessaire que les gouvernements agissent lors de la conférence de Copenhague sur le climat pour diminuer rapidement le niveau de carbone de la planète. 📨 Ne passez plus à côté des infos de l'écologie
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Le village provençal de Signes (Var), au coeur d'un parc naturel, s'est choisi dimanche une nouvelle maire écologiste, dix mois après la mort du premier magistrat de la commune, renversé pendant une intervention contre un déchargement illégal de gravats. Hélène Verduyn a été élue avec 51,6% des suffrages exprimés, devançant largement Alain Reichardt, premier adjoint du maire mort le 5 août dernier, Jean-Mathieu Michel. Cet homme de 76 ans avait été écrasé accidentellement par une camionnette dont il souhaitait verbaliser les occupants qui avaient illégalement déchargé des gravats dans la nature. Des responsables politiques nationaux avaient fait le déplacement pour rendre hommage, au côté de la population, à cet élu Divers droite qui dirigeait avec poigne depuis 36 ans ce village du Var de 2800 âmes. Après l'émotion suscitée par la disparition du maire, symbole sans le vouloir de la cause écologique, son héritage dans ce domaine était au centre de la bataille municipale. Et Hélène Verduyn avait justement pris la tête d'un collectif qui s'était élevé contre l'implantation d'une nouvelle usine de production de granulats, et qui avait obtenu en juillet l'annulation de l'arrêté préfectoral autorisant l'implantation de cette "usine à goudron". Porté par leur succès judiciaire, le collectif emmené par Hélène Verduyn avait ensuite décidé de présenter une liste "Signes environnement" face à Alain Reichardt.
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C’est une petite vidéo amateur, aux images tremblées, étonnamment émouvante. Peut-être parce qu’on entend haleter la jeune femme qui filme, Olina Angie K. Nielsen, et les huskies aboyer sans fin, alors que la mer répand caisses en plastique, seaux et canots sur l’herbe rase. Soit une grande partie des objets du quotidien des 101 habitants de Nuugaatsiaq, village de la côte ouest du Groenland, touchée par un tsunami aux alentours de 22h30 samedi soir. Ce 18 juin, les habitants de ce territoire autonome du Danemark ont enfilé bottes fourrées et anoraks. Devant les petites maisons colorées, désertées après que d’immenses vagues ont balayé la grève, on voit des canapés, des tables et des chaises. Onze maisons ont été emportées par la mer. Plusieurs villages ont été touchés, et selon les autorités, neuf personnes sont blessées, dont deux gravement, et quatre sont portées disparues. Le site d’information local, Kalaallit Nunaata Radioaa (KNR), parle de deux morts certaines. Un bilan qui aurait pu être plus lourd si l’on n’était pas en juin, saison où le soleil ne se couche jamais sur Nuugaatsiaq, situé au-delà du cercle polaire. Selon KNR, le centre de surveillance géologique danois a émis l’hypothèse selon lequel un tremblement de terre de magnitude 4, relevé par ses services samedi soir à 30 km au nord de Nuugaatsiaq, a provoqué un glissement de terrain dans la mer, et déclenché les vagues. Le séisme n’a pourtant pas été signalé par l’USGS, le site américain qui tient en temps réel le décompte de tous les séismes dans le monde. L’agence danoise craint des répliques et a demandé aux habitants de rester vigilants. Le Groenland – grand comme trois fois la France – et ses 55 000 habitants sont aux premières loges des conséquences du réchauffement climatique. La fonte accélérée des glaciers modifie l’environnement, les traditions et les opportunités économiques. Le réchauffement des eaux attire de nouvelles espèces, comme la baleine pilote, et fait revenir la morue, donnant un coup d’accélérateur aux revenus de la pêche. Le dégel des terres rend relativement plus accessibles ses ressources en pétrole, gaz et terres rares, attisant les convoitises des industriels miniers. A 400 km au nord de Nuugatsiaq, dort une autre menace pour l’environnement, le «Camp Century», une base militaire américaine construite en 1959 en pleine guerre froide, sous la terre glacée du Groenland. Abandonné par Washington en 1967, le site abrite 200 000 litres de gasoil, 240 000 litres d’eaux usées, des biphényles polychlorés (les pollueurs persistants PCB), et un volume inconnu d’éléments radioactifs laissés là par des scientifiques persuadés que «jamais il ne s’arrêterait de neiger», comme l’a dénoncé l’an dernier le scientifique canadien William Colgan. Une bombe à retardement pour l’environnement, qui pourrait empoisonner la nature d’ici la fin du siècle. A moins qu’un séisme, lui aussi imprévisible, n’accélère le processus. Laurence Defranoux
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Alors que le climat a été défini comme la priorité du G7 2019, aux côtés des inégalités, que peut-on attendre des pays les plus riches et les plus puissants du monde pour faire face aux enjeux climatiques ? Voici les sept mesures incontournables à prendre, pour respecter la trajectoire +1,5°C degré préconisé par les scientifiques du GIEC et entérinée par l’Accord de Paris.
© Jurnasyanto Sukarno / Greenpeace
1- Renforcer l’ambition climatique des pays du G7 avant 2020
À la suite de la publication du rapport spécial du GIEC sur l’objectif de 1,5°C, et du Dialogue Talanoa à la COP24, les pays du G7 doivent concrétiser de manière urgente leur attachement à appliquer l’accord de Paris et amplifier leurs engagements climatiques d’ici à 2020. En effet, ils disposeront de l’ensemble des données scientifiques et politiques pour combler l’écart actuel entre les promesses climatiques et les trajectoires de réductions d’émissions de gaz à effet de serre compatibles avec l’accord de Paris.
En amont du Sommet sur le climat du Secrétaire Général des Nations Unies, le G7 est donc l’occasion d’accueillir favorablement les résultats du rapport du GIEC et du Dialogue Talanoa et de s’engager à aligner les politiques climatiques avec l’objectif de 1,5°C en révisant à la hausse les contributions déterminées au niveau national (CDN) avant 2020.
De même, les politiques climatiques et énergétiques des pays du G7 doivent être mises en cohérence sur le long terme avec les objectifs de l’accord de Paris. Les pays du G7 doivent ainsi honorer leur engagement d’élaborer d’ici à 2020 leur stratégie de long terme, en visant une neutralité tous gaz à effet de serre avant la moitié du siècle.
2- Augmenter les financements climatiques et accélérer la réorientation des flux financiers vers la transition énergétique
La coopération internationale est indispensable pour assurer une application complète de l’accord de Paris dans l’ensemble des pays. Ainsi, les pays du G7 doivent réaffirmer leur promesse collective de mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 pour l’action climatique dans les pays en développement. Ils doivent de plus s’engager à augmenter de manière significative les financements pour l’adaptation aux changements climatiques, afin d’atteindre un équilibre entre les financements pour l’atténuation et l’adaptation, et les financements à destination des Pays les Moins Avancés, dont la part doit atteindre 25% des financements totaux. Dans le cadre de la recapitalisation du Fonds Vert pour le climat, les pays du G7 doivent être prêts à augmenter significativement leurs contributions respectives.
Parce que les femmes sont davantage affectées par les changements climatiques mais également des actrices fondamentales dans cette lutte, les pays du G7 doivent s’engager à augmenter significativement leurs financements climatiques ayant également pour objectif la réduction des inégalités de genre. Ils doivent aussi s’engager à faciliter l’accès direct à ces financements pour mener des projets à petite échelle.
Afin d’accélérer la réorientation complète des flux financiers vers la transition énergétique, les pays du G7 doivent encourager les banques bilatérales de développement membres de l’IDFC et les banques multilatérales de développement à rendre leurs activités compatibles avec l’accord de Paris, et assurer que des standards communs et robustes soient définis pour assurer cette compatibilité. Ces standards devront inclure, en particulier, la fin des soutiens publics aux énergies fossiles, incompatibles avec la limitation du réchauffement global bien en deçà de 2°C puis 1,5°C.
En parallèle, les banques multilatérales de développement devraient être incitées à augmenter de manière substantielle leurs financements aux énergies renouvelables et aux projets visant à
augmenter la résilience et la capacité d’adaptation des populations les plus vulnérables.
Enfin, forte de son expérience liée à la mise en application de l’article 173 de la loi de transition énergétique, la Présidence française doit encourager les pays du G7 à envoyer un signal fort aux investisseurs financiers et les entreprises, afin que les risques climatiques soient mieux intégrés dans leurs activités et leurs stratégies, et que l’exposition à ces risques soit communiquée de manière transparente. Les pays du G7 devraient ainsi rendre obligatoires que les entreprises, y compris les sociétés financières, mesurent et divulguent les risques climatiques et leurs impacts climatiques conformément aux recommandations de la Taskforce on Climate related Financial Disclosure (TCFD) et établir des critères de rapportages minimums pour l’ensemble des acteurs impliqués.
3- Promouvoir des actions climatiques inclusives et justes
Les pays du G7 doivent promouvoir une approche inclusive de la transition vers des sociétés résilientes et bas carbone. Ainsi, les pays du G7 doivent reconnaître les besoins spécifiques des populations les plus vulnérables et mener des politiques climatiques et énergétiques qui promeuvent l’égalité de genre, les droits humains et les droits des peuples autochtones, protègent la biodiversité et les écosystèmes mais aussi la sécurité alimentaire, après une nouvelle hausse des chiffres de la faim dans le monde. Les pays du G7 pourraient intégrer ces éléments dans leurs Contributions Déterminées au niveau National révisées, comme l’ont déjà fait d’autres Parties à la CCNUCC.
Dans la continuité du G7 canadien, le G7 français doit réaffirmer l’attachement à la transition juste comme principe clé de la transition énergétique, afin de garantir une reconversion progressive du secteur énergétique et l’acceptabilité sociale des politiques climatiques. Les pays du G7 devraient en particulier reconnaître et appliquer les “Principes pour une transition juste vers des économies et sociétés durables pour tous” de l’Organisation Internationale du Travail.
4- Produire des feuilles de route précises sur la fin des subventions aux énergies fossiles
Pour honorer leur engagement de mettre un terme aux subventions aux énergies fossiles d’ici à 2025, les pays du G7 devront s’engager à communiquer au plus vite des feuilles de routes de sortie de ces subventions, en prévoyant une sortie accélérée des subventions et niches fiscales les plus dommageables au climat. La préparation des feuilles de route pourrait s’appuyer sur l’exercice de revue par les pairs déjà engagé dans le cadre du G20, et se baser sur une méthodologie robuste d’évaluation des parts “vertes” et “brunes” des budgets, à définir dans le cadre du projet collaboratif sur les Budgets Verts porté par l’OCDE et soutenu par la France. Ces réformes fiscales devraient être accompagnées des mesures qui permettront de rendre le verdissement des budgets juste socialement pour les populations les plus vulnérables.
5- Sortir des énergies fossiles et accélérer la transition énergétique
Face à l’urgence climatique et reconnaissant la contribution avérée des énergies fossiles dans l’accélération de ces changements, les pays du G7 doivent poursuivre la sortie du charbon et encourager les pays et les acteurs économiques à rejoindre l’alliance “Powering past coal” sur la sortie du charbon, tout en revêtant l’initiative de critères et d’engagements robustes pour l’ensemble des acteurs impliqués. Reconnaissant le potentiel particulièrement émetteur du gaz fossile (86 fois plus puissant que le CO2 sur une période de 20 ans selon le GIEC) et ses limites en tant qu’énergie de transition, les pays du G7 devraient explorer les possibilités de réduire puis mettre un terme à tout financement public aux nouveaux projets d’infrastructures gazières.
Les pays du G7 doivent par ailleurs s’engager à accélérer substantiellement le déploiement des énergies renouvelables, des mesures d’efficacité énergétique et des réformes sectorielles qui permettront l’accélération des réductions d’émissions de gaz à effet de serre, tout en présentant des co-bénéfices pour l’environnement et le développement durable. Les pays du G7 doivent continuer à soutenir l’opérationnalisation robuste et équilibrée des initiatives qui promeuvent le déploiement des énergies renouvelables dans le monde, comme l’initiative africaine sur les énergies renouvelables ou l’alliance solaire internationale.
6- Réguler le commerce international pour le rendre compatible avec la transition énergétique
Le G7 doit marquer un tournant dans la mondialisation en permettant une meilleure régulation des échanges et en promouvant un système commercial international compatible avec l’accord de Paris. Le contexte international actuel de remise en cause des règles commerciales doit faire du commerce une garantie du respect des engagements pris dans le cadre de l’accord de Paris. Ainsi, son respect doit devenir une condition sine qua non pour l’octroi et le maintien d’avantages commerciaux dans les accords de commerce bilatéraux. Cela passe forcément par leur assujettissement au respect effectif de l’accord de Paris en mettant en place une clause de suspension du CETA, du JEFTA et de tout les accord de commerce et d’investissement dont les pays du G7 seront signataires. Afin d’assurer une intégration effective de la dimension climatique au sein des règles du commerce mondial, la clause de suspension doit s’appliquer en cas de retrait de l’accord de Paris ou de la Convention Cadre des nations unies sur le changement climatique mais aussi en cas de non respect par les Parties aux obligations prévues au niveau national (NDC) ainsi que leur révision à la hausse prévue tous les cinq ans.
Par ailleurs les dispositions climaticides inscrites dans le CETA et les autres accords en cours de préparation doivent être retirées comme par exemple la suppression du mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États ou a minima la mise en place d’un veto climatique pour exclure automatiquement toutes les mesures adoptées par une partie à l’accord de Paris, relatives à l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre ; l’adoption d’une définition plus restrictive des investissements couverts ; un encadrement accru de la protection des investisseurs qui pourrait se limiter aux cas de discrimination manifeste, de déni de justice ou d’expropriation directe non compensée.
7- Protéger et restaurer les forêts et les océans
Le rapport du GIEC 1,5 ° C souligne l’importance de la préservation et de la restauration des puits de carbone naturels, tels que les forêts, les océans et d’autres écosystèmes cruciaux. Les membres du G7 doivent s’engager à adopter des plans nationaux de lutte contre la déforestation, y compris la déforestation importée, en combattant l’importation de produits liés à la déforestation, et à restaurer les forêts dégradées. Ces plans devraient inclure des mesures contraignantes et des restrictions, en particulier pour empêcher l’accès au marché de produits liés à la déforestation dans les pays exportateurs. Ce faisant, les dirigeants du G7 doivent montrer la voie à suivre pour atteindre l’objectif SDG 15.2 et « promouvoir la gestion des forêts, mettre fin à la déforestation, restaurer les forêts dégradées et augmenter de manière significative le boisement et le reboisement à l’échelle mondiale » d’ici 2020.
Suite à l’adoption de la Charte sur les plastiques dans les océans en 2018, les dirigeants du G7 doivent poursuivre leurs efforts pour protéger les puits de carbone critiques des océans et accroître leur résilience. Les dirigeants du G7 ont une occasion historique de manifester rapidement leur soutien à l’adoption du Traité mondial sur les océans en cours de négociation dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS) et visant à protéger les océans des effets cumulatifs des activités industrielles, de la pollution, et du changement climatique. De plus, le G7 peut promouvoir la création et la mise en œuvre collectives d’aires protégées dans les eaux internationales. Ce faisant, les pays membres du G7 franchiront des étapes décisives pour la protection des puits de carbone naturels et des bassins de biodiversité critiques.
Alors que la Charte sur les plastiques dans les océans représente une voie à suivre, les pays du G7 doivent continuer à partager les meilleures pratiques en matière de réduction de la pollution par les plastiques. Ils doivent également s’engager à mettre en œuvre la Charte au niveau national en élaborant des stratégies contraignantes, assorties d’objectifs plus ambitieux que ceux convenus lors du sommet des chefs d’Etat au Canada en 2018.
Le G7 doit reconnaître le rôle des communautés locales dans la lutte contre les déchets marins et reconnaître la nécessité de renforcer leur soutien en consolidant les capacités de gestion des déchets, en utilisant des stratégies d’économie circulaire, ainsi qu’en recyclant et en éliminant les débris afin de réduire les impacts écologiques et climatiques des plastiques. Le G7 doit reconnaître la dépendance humaine vis-à-vis des écosystèmes marins et le risque de perte des écosystèmes marins et côtiers, de la biodiversité et des services écosystémiques fournis par nos océans dans les régions arctiques et tropicales.
Enfin, le G7 doit reconnaître les progrès du prochain rapport spécial du GIEC sur les océans et la cryosphère dans un climat en mutation, et encourager les communautés autochtones à apporter leur contribution.
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Adaptation ? Partagez ! Volti ****** Une étude suggère que depuis une quarantaine d’années, les oiseaux semblent rétrécir en réponse à la hausse globale des températures. Ils compensent aujourd’hui avec des ailes de plus en plus grandes. Le monde est depuis quelques décennies le théâtre d’importantes mutations environnementales “dopées” par le réchauffement climatique. En réponse à ces changements, la grande majorité des organismes a besoin de s’adapter avec plus ou moins de succès. Nous savons que chez les oiseaux par exemple, la hausse des températures est associée au décalage d’événements biologiques (hibernation, reproduction ou migration) vers des dates antérieures. Néanmoins, ce ne sont pas les seules conséquences. Une étude récente menée par des chercheurs de l’Université du Michigan nous montre que les oiseaux deviennent également de plus en plus petits. Les conclusions de ces travaux, publiés dans la revue Ecology Letters, s’appuient sur l’analyse de 70 716 spécimens de 52 espèces d’oiseaux migrateurs d’Amérique du Nord rassemblés au cours des quarante dernières années. “Les espèces étaient assez diverses, mais réagissaient toutes de la même manière“, explique Brian Weeks, principal auteur de l’étude. “La constance était choquante“. Plus précisément, on apprend qu’entre 1978 et 2016, la longueur du fémur des oiseaux étudiés a en moyenne été réduite de 2,4%. Lire l’article complet Science-Post Voir aussi : Des chercheurs sont parvenus à créer une bactérie mangeuse de CO2 ! Six Français sur dix craignent un effondrement de la civilisation Pourquoi les glaciers de Nouvelle-Zélande ont récemment viré à l’orange ? L’Agence spatiale européenne dévoile la cartographie de salinité de l’océan la plus précise jamais produite États-Unis : les citoyens bientôt obligés de se soumettre à la reconnaissance faciale pour voyager ?
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Trois nouvelle études publiées en août 2018 apportent un éclairage nouveau sur le cycle du carbone. La première, publiée dans la revue Nature [1] montre que le taux de croissance du CO2 dans l’atmosphère est très sensible aux changements observés dans le stockage de l’eau terrestre. Les deux autres publiées respectivement dans Nature Geoscience [2] et dans Nature [3] montrent une tendance à l’augmentation du puits de carbone terrestre grâce notamment aux modifications de l’usage des sols sous l’influence des activités humaines. L’effet fertilisant du carbone Les écosystèmes terrestres absorbent en moyenne 30 % des émissions anthropiques de CO2 , un phénomène qui modère l’accroissement de la concentration de ce gaz dans l’atmosphère. On sait également que les émissions de CO2 on un effet fertilisant : cela a été établi par une étude internationale publiée en avril 2016 dans Nature Climate Change [4] qui a montré depuis une trentaine d’années un verdissement de 25 % à 50 % des terres végétalisées du globe. Aujourd’hui, les plantes couvrent près d’un tiers (32 %) de la superficie totale de la planète, occupant environ 85 % de toutes les terres libres de glace, selon le journal Le Monde [5] qui a commenté cette étude. Le Rôle de l’eau dans le cycle du carbone L’étude de Nature intitulée « Sensibilité du taux de croissance du CO2 atmosphérique aux changements observés dans le stockage de l’eau terrestre » a fait l’objet d’un communiqué de presse du CEA [6]. Elle explique que si l’augmentation du CO2 atmosphérique varie beaucoup d’une année à l’autre, indépendamment des émissions anthropiques, c’est parce que le taux de croissance du CO2 est fortement sensible aux changements observés dans le stockage de l’eau terrestre, les années les plus sèches étant associées à des concentrations atmosphériques de CO2 plus élevées, et inversement. Les plantes ont besoin d’eau pour se développer mais lorsqu’une sécheresse se produit, elles réduisent leur métabolisme en fermant partiellement leurs stomates [7] pour limiter les pertes d’eau par évaporation. Ce phénomène qui maximise l’efficacité de l’utilisation de l’eau par les plantes se produit au détriment de la capture de carbone par la photosynthèse, affaiblissant ainsi leur rôle de puits de carbone. Pour comprendre et prédire les variations de CO2 grâce à l’évolution de la végétation, les chercheurs ont mesuré les variations extrêmement faibles du champ de gravitation terrestre causées par des variations de la quantité d’eau stockée sur les continents. Ils ont utilisé pour cela le système satellitaire GRACE [8] qui permet de mesurer la répartition des masses au sein de la planète et ses variations dans le temps. Les chercheurs ont relevé une forte cohérence spatiale et temporelle entre une efficacité optimale de l’utilisation de l’eau par les plantes et la réduction de la capture du carbone atmosphérique dans l’hémisphère Nord lors des sécheresses qui ont affecté l’Europe, la Russie et les USA en 2001–2011. Ils ont ainsi montré que la concentration atmosphérique en gaz carbonique s’accroissait plus rapidement pendant les années sèches, parce que les écosystèmes soumis au stress hydrique absorbent moins de carbone. Pendant les années globalement sèches comme 2015 (à l’échelle mondiale), les écosystèmes naturels ont capturé environ 30 % de CO2 en moins que lors d’une année normale. Cela a induit, cette année-là, un accroissement plus rapide de la concentration atmosphérique en CO2 . À l’inverse, pendant l’année 2011 qui fut globalement très humide, le développement de la végétation a causé une augmentation plus lente du CO2 atmosphérique. Selon cette étude, l’impact des sécheresses ou des périodes humides est nettement plus important que les prévisions des six modèles les plus performants, ce qui suggère que ceux-ci sous-évaluent les rétroactions climat-carbone causées par les sécheresses ou les périodes humides. La prise en compte de la réponse au stress hydrique de la végétation doit être améliorée, en particulier sur la base des mesures des isotopes stables du carbone. Augmentation de la capacité des puits de carbone terrestres Selon la 2ème étude publiée dans Nature Geoscience [9], la masse de carbone fixée sur les surfaces continentales a triplé pendant la période 1998-2012 par rapport à la période précédente (1980–1998). Cette augmentation qui reste mal comprise ne peut être expliquée selon les chercheurs que par l’évolution de l’usage des sols. Ils l’attribuent au reboisement des régions tempérées de l’hémisphère Nord, ainsi que par des pertes moindres de surfaces de forêts tropicales. La 3ème étude publiée par Nature [10] intitulée « Changement dans l’utilisation des sols de 1982 à 2016 », a analysé 35 années de données satellitaires et établi un bilan complet de la dynamique mondiale des changements d’usage des sols au cours de la période 1982-2016. Elle montre que contrairement à une opinion dominante, la couverture arborée augmente (2,24 millions km2, soit + 7,1% par rapport au niveau de 1982). Ce gain net global résulte selon les chercheurs d’une perte nette dans les tropiques plus que compensée par un gain net dans les zones extratropicales. La couverture totale du sol nu a diminué de 1,16 million de km2 (−3,1%), notamment dans les régions agricoles d’Asie. Parmi tous les changements fonciers, 60% sont associés à des activités humaines directes et 40% à des facteurs indirects tels que le changement climatique. [1] Sensitivity of atmospheric CO2 growth rate to observed changes in terrestrial water storage (https://www.nature.com/articles/s41586-018-0424-4) [2] Lower land-use emissions responsible for increased net land carbon sink during the slow warming period (https://www.nature.com/articles/s41586-018-0424-4#ref-link-section-d3641e463) [3] Global land change from 1982 to 2016 (https://www.nature.com/articles/s41586-018-0411-9) [4] Greening of the Earth and its drivers (https://www.nature.com/articles/nclimate3004) [5] Le Monde (27 avril 2016) La Terre verdit grâce aux émissions de CO2 (https://www.lemonde.fr/planete/article/2016/04/27/la-terre-verdit-grace-aux-emissions-de-co2_4909274_3244.html) [6] Les chercheurs explorent les causes des variations des émissions de CO2 dans l’atmosphère http://www.cea.fr/Pages/actualites/environnement/causes-variations-CO2–atmosphere.aspx [7] Stomates : orifices des plantes permettant les échanges gazeux [8] Gravity Recovery And Climate Experiment plus connue par son acronyme GRACE est une mission spatiale de la NASA qui effectue des mesures détaillées de la gravité terrestre. Les données recueillies permettent de connaitre la répartition détaillée des masses au sein de la planète et ses variations dans le temps. Pour y parvenir ces missions utilisent deux satellites travaillant en tandem. Les positions relatives des deux satellites et les variations de leurs orbites sont exploitées pour mesurer l’évolution du champ de gravité dans la région survolée. https://fr.wikipedia.org/wiki/Gravity_Recovery_and_Climate_Experiment [9] Lower land-use emissions responsible for increased net land carbon sink during the slow warming period (https://www.nature.com/articles/s41561-018-0204-7) [10] Global land change from 1982 to 2016 (https://www.nature.com/articles/s41586-018-0411-9)
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Toujours les mêmes vampires en embuscade.. Partagez ! Volti ****** Par F. William Engdahl pour Mondialisation.ca Texte traduit par Jean-Maxime Corneille, version française publiée initialement par Réseau international. En à peine plus d’un an, tout le monde semble avoir sauté dans le train en marche du « Nouvel Agenda Vert », consistant à prendre des mesures radicales pour « arrêter » le changement climatique. À présent, la citadelle de la mondialisation économique corpocratique[1], le Forum Économique Mondial (FEM) de Davos en Suisse, en a fait son thème principal cette année : « les actionnaires [unis] pour un monde soutenable et cohésif [Stakeholders for a Cohesive and Sustainable World] », avec un accent majeur mis sur des thèmes et slogans comme « comment sauver la planète [How to Save the Planet] ». Bien sûr, parmi les orateurs invités on a pu trouver la jeune activiste suédoise Greta Thunberg. Ce qui est compris par bien peu d’observateurs, c’est la précision d’orfèvre avec laquelle tout ceci est orchestré afin de préparer une réorientation massive des flux mondiaux de capitaux, à l’occasion de laquelle une poignée de géants financiers se repositionne sous nos yeux pour en bénéficier à plein. De Greta à « Bonnie » Prince Charles[2], les thèmes du Davos 2020 ont été dominés pour la première fois par l’Agenda du changement climatique. Ce qui transpire du sommet réunissant 3000 délégués des grandes firmes privées mondiales, c’est qu’une campagne mondiale majeure est orchestrée, et qu’elle inclut les plus grands patrons des fonds d’investissement de capitaux et les plus grands banquiers centraux du monde. Il ne relève pas du hasard que Davos, forum promoteur de la mondialisation, soit si fermement positionné derrière l’Agenda du changement climatique. Le FEM de Davos dispose en effet d’un Conseil d’administrateur associés. Or, parmi eux se trouve le soutien précoce de Greta Thunberg, le multimillionnaire du climat Al Gore, président du Projet Réalité Climatique [Climate Reality Project]. Ce Conseil inclut également l’ex-patronne du FMI Christine Lagarde, aujourd’hui à la tête de la Banque Centrale Européenne et dont les premiers mots dans cette fonction ont été que les banques centrales doivent à présent faire du changement climatique une priorité. Un autre administrateur de Davos est l’ancien patron de la Banque d’Angleterre Mark Carney, qui vient d’être nommé conseiller au changement climatique de Boris Johnson, et qui avertit que les fonds de pension qui ignorent le changement climatique risquent à présent la banqueroute (sic). Le Conseil inclut encore le fondateur influent de Carlyle Group, David M. Rubenstein. Également Feike Sybesma, du géant néerlando-britannique de l’agrobusiness Unilever, qui préside également le Forum de Direction de Haut Niveau sur la Compétitivité et la Tarification du Carbone (FCTC) de la Banque Mondiale[3]. Et le personnage qui est certainement le plus intéressant en termes de promotion du « Nouvel Agenda Vert » se trouve être Larry Fink, PDG fondateur du groupe d’investissements BlackRock[4]. Larry Fink, PDG et fondateur de BlackRock, annonce le changement à venir. BlackRock n’est pas un fonds d’investissement ordinaire. Basé à New York, c’est le plus grand gestionnaire d’actifs du monde avec quelques 7000 milliards de dollars (oui, 7 billions en français !), investis dans plus de 100 pays. C’est plus que le PIB combiné de l’Allemagne de la France. Il domine le marché des actions de toutes les bourses du monde, et i se renforce systématiquement au capital des principales compagnies pétrolières et charbonnières du monde. L’aspirant politicien allemand de la CDU Frederick Merz a d’ailleurs été président de BlackRock en Allemagne depuis 2016. Le 14 janvier 2020, quelques jours à peine avant le forum de Davos mettant à l’honneur le changement climatique, Fink a publié une lettre annuelle d’un ton inhabituel à l’adresse des PDG privés. Le fondateur et PDG de BlackRock a sauté dans le train de l’investissement climatique pour ne pas manquer le gros lot. Dans cette lettre, lue avec attention et qui guide de nombreux investisseurs cherchant à placer les milliards de Blackrock, il écrit : « le changement climatique est devenu un facteur déterminant dans les prospectifs à long terme des entreprises ». Au sujet des manifestations climatiques récentes, Fink déclare : « la tension change rapidement, et je crois que nous sommes au bord d’une recomposition fondamentale de la finance. La preuve d’un risque climatique force les investisseurs à réexaminer les paradigmes au cœur de la finance moderne[5] ». Déclarant que « le risque climatique est un risque d’investissement », Fink invoque alors une question impossible à résoudre : à quel point le risque climatique va impacter les économies de la planète. Et nous apprenons qu’il a la réponse ! Faisant référence à ce qu’il appelle « un réexamen profond du risque et des valeurs des actifs », Fink nous révèle que « parce que les marchés de capitaux vont pousser en avant les risques futurs, nous allons voir des changements dans l’allocation des capitaux plus rapidement que nous n’allons voir changer le climat lui-même. Dans le futur proche (et plus proches que certains n’anticipent), il y aura une réallocation incitative du capital». Et nous apprenons surtout qu’une poignée des plus grands groupes d’argentiers mondiaux vont en fait diriger cette réallocation du capital… Ceci déjà, appelle réflexion. Mais y’a-t-il un autre agenda derrière tout cela ? Comment Fink et ses amis vont-il réorienter leurs flux d’investissements, investissements au passage, qui proviennent de l’argent des peuples, les économies de millions d’entre nous ? BlackRock a l’intention d’exiger des entreprises dans lesquels il investit ses 7000 milliards de $, de prouver leur mise en accord avec les exigences vertes, en « faisant de la soutenabilité [écologique] une partie intégrante de la construction de portefeuille d’actions et de la gestion des risques ; en se défaussant d’investissements qui présentent un haut risque en termes de soutenabilité [écologique], comme les producteurs de charbon thermique ; en lançant de nouveaux produits d’investissement qui examinent de plus près les énergies fossiles ; et en renforçant notre engagement vers la soutenabilité [écologique] et la transparence dans nos activités de gestion d’investissements[6]». Traduction : si vous ne suivez pas les exigences du GIEC de l’ONU et des groupes affiliés incluant McKinsey & Cie, vous allez perdre beaucoup d’argent… Au titre de cette prétention à la vertu sur le nouvel investissement vert, Fink déclare que BlackRock fut un membre fondateur du Groupe de travail sur la « Divulgation Financière relative au Climat » (GDFC)[7]. Lequel se revendique œuvrant pour « l’évaluation et le suivi des risques relatifs au climat, et pour les problèmes de gouvernance afférents dans la gestion de ces risques, le GDFC fournit un cadre valable ». Pour rappel[8], le GDFC fut créé en 2015 par la Banque des Règlements Internationaux (BRI), alors dirigée par l’actuel administrateur de Davos anciennement patron de la Banque d’Angleterre Mark Carney. En 2016, le GDFC de conserve avec la City de Londres (en tant que Corporation) et le Gouvernement britannique, lança l’Initiative Finance Verte (IFV [Green Finance Initiative]), visant à canaliser des milliers de milliards de dollars vers des investissements « verts ». Les banquiers centraux du CSF ont alors nominé 31 personnes issus du GDFC[9]. Présidé par le milliardaire Michael Bloomberg, de l’Agence de Presse éponyme, ce groupe incluait des personnages clés en plus e ceux de Blackrock, issus de la JP Morgan Chase, de la banque Barclays, HSBC; Swiss Re, la seconde plus grande compagnie de réassurance mondiale ; la banque chinoise ICBC, l’aciériste indien Tata Steel, la compagnie pétrolière italienne ENI, Dow Chemical, le géant minier BHP Billington et David Blood de Generation Investment LLC. Remarquons le rôle crucial ici des banquiers centraux… Et pour rassurer davantage BlackRock et ses amis dans le monde, que les milliers de milliards de dollars s’orienteront vers les bons investissements et les bonne entreprises, Fink déclare que « BlackRock croit que le Conseil des Normes Comptables en matière de Soutenabilité [écologique] (CNCS)[10] fournit un assortiment clair de normes pour rendre compte des informations relatives à la soutenabilité, parmi une large gamme de problèmes potentiellement rencontrés… ». Ceci pourrait sembler rassurant, jusqu’à ce que nous examinions de plus près les membres de ce CNCS qui vont être chargé de délivrer l’Imprimatur « Bon pour le climat [Climate Friendly] ». Les membres incluent en effet, en plus de ceux de BlackRock : le fonds Vanguard, Fidelity Investments, Goldman Sachs, State Street Global, Carlyle Group, Rockefeller Capital Management, et de nombreuses autres banques majeures comme Bank of America-Merril Lynch et UBS. Qu’est donc en train de mettre en place ce groupe-cadre ? D’après leur site Internet (appelant aux dons de la part de bonnes âmes émues par tant de mobilisation des grands argentiers pour le climat) : « depuis 2011, nous avons travaillé vers un but ambitieux de développement et de maintien de la soutenabilité dans les normes comptables pour 77 industries[11]». Donc, pour résumer : ce sont les mêmes groupes financiers qui pilotent aujourd’hui les flux de capitaux mondiaux vers les projets miniers, charbonniers et pétroliers depuis des décennies, qui vont à présent devenir les arbitres décidant de quelles entreprises seront « qualifiées pour la bénédiction par l’argent » (ou pas), pour bénéficier des futurs investissements en « obligations vertes [green bond] »… Dans les mois récents, les banquiers centraux principaux du monde ont chacun déclaré, de façon surprenante, que le changement climatique devenait soudain une partie des « responsabilités essentielles » des banques centrales, oubliant soudain d’autres problèmes comme l’inflation et la stabilité des devises. Personne ne s’est pourtant soucié d’expliquer comment cela devrait fonctionner, ce qui n’en est pas moins déconcertant. En novembre 2019, la Réserve Fédérale a tenu une conférence, intitulée « l’économie du changement climatique[Economics of Climate Change] ». Lael Brainard, présidente de la Commission sur la Stabilité Financière de la FED, a déclaré que le changement climatique a une importance pour la politique monétaire et la stabilité financière. Et dans ses récents commentaires, le patron de la Banque Centrale du Japon, Haruhiko Kuroda, a pareillement déclaré à un journal japonais que « le risque relatif au climat diffère des autres risques, en ce que son impact à relativement long terme que les effets vont durer plus longtemps que d’autres risques financiers, et que cet impact est bien moins prévisible ». « Il est dès lors nécessaire d’investiguer et d’analyser minutieusement l’impact du risque relatif au climat ». Et dans ses premiers commentaires en tant que nouvelle patronne de la Banque Centrale Européenne, l’ancienne directrice du FMI Christine Lagarde a elle aussi déclaré qu’elle voulait un rôle clé pour le changement climatique dans la revue [à venir] des politiques de la BCE, s’attirant les critiques de Jens Weidmann, un autre membre allemand de la BCE[12]. Mais le banquier central le plus notoire et actif concernant le changement climatique, est sans doute l’ancien patron de la Banque d’Angleterre Mike Carney, par ailleurs Administrateur du FEM de Davos aux côtés de Larry Fink. Carney, qui va donc œuvrer à présent en tant que conseiller au réchauffement climatique de Boris Johnson, a déclaré récemment à la BBC, citant un analyste de fonds de pension demeuré anonyme : « si vous additionnez les politiques de toutes les entreprises ici-bas aujourd’hui, elles correspondent à un réchauffement de 3,7/3,8°C ». Il poursuit en affirmant que les scientifiques déclarent que les risques associés avec une augmentation de 4°C incluent « une augmentation de 9 m du niveau des océans, affectant jusqu’à 760 millions de personnes, provoquant des vagues de chaleur et de sécheresse, et de sérieux problèmes d’approvisionnement en nourriture[13] ». Vu comme ça en effet, ça fait peur. Comme nous l’avons remarqué plus haut, déjà en 2015, le membre du Conseil de Davos, Carney, en tant que président du Conseil de Stabilité Financière (CSF) de la Banque des Règlements Internationaux (BRI), avait créé le Groupe de travail sur la « Divulgation Financière relative au Climat » (GDFC), afin de conseiller « les investisseurs, prêteurs et les assurances concernant les risques relatifs au climat[14] ». Ce qui devient de plus en plus clair, derrière la poussée mondiale actuelle demandant des actions spectaculaires pour remédier au changement climatique, c’est qu’il s’agit davantage de justifier une réorganisation majeure de l’économie mondiale, vers des modes de production d’énergie bien moins efficaces, ce qui impliquera un rabaissement drastique des modes et conforts de vie au niveau mondial. En 2010 déjà, le président d’un groupe de travail du panel intergouvernemental des Nations unies sur le changement climatique[15], le Dr Otmar Edenhofer, avait averti un intervieweur : « Il doit être dit clairement que nous redistribuons de fait la richesse du monde par la politique climatique. Il faut se libérer de l’illusion considérant la politique climatique internationale comme une politique environnementale. Elle n’a pratiquement plus rien à voir avec la politique environnementale…[16]». Et quelle meilleure façon de « redistribuer la richesse par la politique climatique » pourrait-on trouver, si ce n’est de commencer par poser comme arbitre le plus grand contrôleur d’argent du monde comme BlackRock ? F. William Engdahl Follow the “Real Money” Behind the “New Green Agenda” Texte traduit par Jean-Maxime Corneille, version française publiée initialement par Réseau international. NDT : Rappr : « Le plus puissant gestionnaire d’actifs au monde, BlackRock a perdu 90 milliards de dollars en misant sur les énergies fossiles » (boursorama/Novethic, 02/08/2019). Se pourrait-il que la finance mondialiste de la City, rejointe par Wall Street, soit déjà en train de dicter sa loi aux entreprises américaines ? https://www.boursorama.com/bourse/actualites/le-plus-puissant-gestionnaire-d-actifs-au-monde-blackrock-a-perdu-90-milliards-de-dollars-en-misant-sur-les-energies-fossiles-893646d757e209921e457262e62472f7
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BibTeX entry and citation info
@article{meddeb2022counteracting,
title={Counteracting French fake news on climate change using language models},
author={Meddeb, Paul and Ruseti, Stefan and Dascalu, Mihai and Terian, Simina-Maria and Travadel, Sebastien},
journal={Sustainability},
volume={14},
number={18},
pages={11724},
year={2022},
publisher={MDPI}
}
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