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Ce n’est certes ni la première ni la dernière étude climato-réaliste, mais celle-là est l’œuvre d’un nouveau venu dans le débat : Pascal Richet, de l’Institut de physique du globe de Paris (IPGP). Publié en accès libre par la revue History of Geo- and Space Sciences, l’article s’intitule « The temperature-CO2 climate connection: an epistemological reappraisal of ice-core messages. » (Traduction française disponible ici). Il consiste en une réanalyse des données des fameuses carottes de glace de Vostok. Sa figure centrale est celle-ci. La température précède le CO2 Les deux courbes noires un peu erratiques sont à la fois bien connues et fondamentales. Elles ont été publiées en 1999 dans un fameux article de J.-R. Petit et al., l’un des co-auteurs n’étant autre que Jean Jouzel (pas toujours honorablement connu de nos services). Elles fournissent des renseignements irremplaçables sur le climat et le CO2, qui portent sur une durée de 400 000 ans (en abscisse). La courbe du haut montre, sur cette période, l’évolution de la teneur atmosphérique en CO2 (évaluée en ppm, axe vertical de gauche) telle qu’on peut la reconstituer à partir des bulles d’air emprisonnées dans la glace (bulles d’autant plus anciennes qu’elles sont profondément enfouies). La courbe du bas indique l’évolution de la température sur la même période, exprimée sous la forme de l’écart avec la température antarctique actuelle (axe de droite), et déduite de l’analyse isotopique de la glace (rapports deutérium/hydrogène et entre deux isotopes de l’oxygène). La fiabilité de ces reconstitutions à l’échelle géologique a été confirmée par d’autres prélèvements, et il n’y en a guère de remise en question à l’heure actuelle. Comme on le voit au premier coup d’œil, les deux courbes sont pratiquement superposables. Al Gore, dans son fameux plaidoyer carbocentriste Une Vérité qui dérange, avait fait de ces deux courbes un moment fort de son film en faisant constater au spectateur leur grande similitude. Selon lui, cette similitude permettait de conclure que l’évolution du CO2 atmosphérique pilotait celle de la température (et donc que nos émissions massives de CO2 allaient réchauffer la Terre de façon catastrophique). En réalité, on sait depuis longtemps, et c’est même l’un des arguments les plus solides du climato-réalisme, que les deux courbes sont légèrement décalées l’une par rapport à l’autre, dans « le mauvais sens » pour les alarmistes : la température précède le CO2, d’environ 800 ans en moyenne. Comme un effet ne peut pas précéder sa cause, la conclusion est claire : le CO2 n’est pas le moteur de l’évolution de la température. C’est le contraire qui est vrai : l’évolution de la température entraîne celle du CO2, avec un retard de quelques centaines d’années qui correspond à une durée appelée « mémoire thermique » des océans. (Lorsque la température monte, les océans dégazent plus facilement le CO2 qu’ils contiennent, mais le processus démare avec lenteur.) Cala implique que nous n’avons pas de raison particulière de craindre un effet de nos émissions de gaz carbonique sur la température globale. Pascal Richet, comme bien d’autres, ne manque pas de revenir sur cette évidence, frappée au coin du bon sens et d’une logique qu’approuvait Aristote aussi bien qu’Occam (celui du rasoir). Le bricolage carbocentriste Mais les carbocentristes n’ont pas laissé ces bêtes questions de cause et de conséquence gâcher leur si belle histoire d’apocalypse climatique provoquée par l’Homme. Face à l’objection, ils ont fait ce que font bien plus de scientifiques qu’on imagine : ils ont bricolé quelque chose pour sauver le soldat CO2. L’idée a été de constater que les changements de régime mesurables (à une hausse succédant une baisse) se produisent en moyenne tous les 5 000 ans, si bien que les 800 ans d’écart entre température et CO2 pouvaient, dirent-ils, être passées par pertes et profits. Cette cancel culture appliquée aux carottes de glace donne à peu près ceci : un phénomène extérieur (par exemple les paramètres orbitaux de la planète) fait changer de sens l’évolution de la température indépendamment du CO2. Ça dure 800 ans, après quoi température et CO2 vont de nouveau ensemble, avant qu’un nouvel événement fasse changer la température de sens, et ainsi de suite. Et donc, durant les 5 000–800=4 200 ans où température et CO2 vont ensemble, on a le droit d’imaginer que c’est le CO2 qui tire la température. Il y a de quoi se perdre en conjectures pour comprendre comment une masse de scientifiques sérieux peut prêter foi à ce genre d’explication sans tiquer. Toujours est-il que c’est le cas, et depuis si longtemps qu’aujourd’hui le problème n’est même plus évoqué. En écrivant ce qui précède, j’ai l’impression de recopier ce que j’écrivais il y a plus de dix ans dans Le Mythe climatique… Analyse plus fine Pascal Richet a repris l’enquête et prolongé les arguments en regardant les deux courbes de manière plus fine. À celles-ci il a adjoint quelques traits supplémentaires qui constituent le cœur de son analyse. (Allez, je vous remets la figure pour que vous n’ayez pas à remonter les trois quarts de l’article.) Les quatre barres rouges verticales correspondent aux cycles de glaciation/déglaciation, c’est-à-dire aux quatre ruptures majeures des deux courbes, qui prennent la forme d’un réchauffement extrêmement fort (environ 10°C) suivi d’une hausse elle aussi considérable du CO2 (de l’ordre d’un doublement de sa teneur atmosphérique). Observez le début de chaque cycle : le premier fort réchauffement est suivi d’un refroidissement d’ampleur comparable (qui ramène à peu près à la température d’avant réchauffement). Quelques centaines d’années plus tard s’observent donc les pics correspondants pour le CO2. Ce que remarque Pascal Richet, c’est que ces derniers pics n’ont pas le même étalement. Sa figure contient des traits horizontaux associé à chacun des 8 pics (4 pour la température et 4 pour le CO2), chacun assorti d’une valeur qui quantifie la durée du pic. (Plus précisément : chaque valeur correspond à l’intervalle durant lequel la grandeur considérée (température ou CO2 selon le cas) est au-dessus de la valeur moyenne entre les deux extrêmes du pic concerné.) Bien que les choses ne soient pas claires pour les cycles I et V (en passant, pardon à ceux qui ne liraient pas les chiffres romains…), les résultats pour les cycles II, III et IV donnent des pics de température nettement plus courts que ceux de CO2, la différence étant d’environ 7 000 ans dans les trois cas. La conséquence est que cela renforce l’idée que le lien entre température et CO2 va bel et bien « dans le sens des climato-réalistes ». En effet, si c’était le CO2 qui commandait la température, alors au fil des pics la situation serait celle d’une cause qui durerait moins longtemps que son effet (et de beaucoup). La supposition contraire, celle d’une température qui commande le CO2, est incontestablement plus facile à défendre (même si, contrairement à ce que dit l’article, je ne pense pas que ce point doive être considéré comme absolument décisif). Pics secondaires Un second élément d’analyse est donné par les gros points noirs disposés au-dessus de pics secondaires qui se correspondent sur les courbes. (Allez, pour votre confort je vous remets la figure.) Voyez par exemple, vers le milieu du cycle V, le gros point juste au-dessus d’un petit pic de la courbe de CO2, où celui-ci flirte avec les 275 ppm. Ainsi que ceux situés vers la fin des cycles IV, III et II (un peu plus bas, entre 200 et 225 ppm). Chacun de ces pics de CO2 est corrélé à deux pics comparables de température, qui se produisent à peu près à la même période. Si vraiment le CO2 était la cause et la température était l’effet, alors on ne pourrait pas expliquer ces doubles pics. Le méthane contre l’alarmisme L’article contient une seconde figure, tout aussi dévastatrice que la première même si c’est de façon un rien paradoxale : il s’agit de la comparaison entre température et méthane (CH4) à partir du même carottage de Vostok. Là aussi la ressemblance est frappante, mais cette fois on sait démontrer que l’écart temporel entre les courbes est inexistant. Si un gaz à effet de serre pouvait tirer d’affaire les carbocentristes au sujet de l’inversion cause/conséquence, ce serait donc le méthane puisque la simultanéité des courbes autorise a priori à penser (à espérer ?) que méthane => réchauffement. Sauf que la concentration atmosphérique en CH4, qui ne dépasse jamais beaucoup les 0,6 ppm (soit plusieurs centaines de fois moins que le CO2), rend absolument impossible une telle attribution. Le fait que le CH4 et la température soient simultanés a pour conséquence logique que, à l’instar de la température, le méthane précède le gaz carbonique de quelques centaines d’années. Or seul un réchauffement peut causer une hausse du méthane. Si le gaz carbonique réchauffait l’atmosphère, alors le CH4 suivrait le CO2 au lieu de le précéder. Là encore, la logique est têtue : causes et conséquences ne s’inversent pas facilement… Bilan S’il ne faut pas trop compter que cet article fasse la une des médias mainstream, le focus qu’il fait sur les carottes de glace est plus que bienvenu. Et publier dans des revues à comité de lecture est crucial pour la crédibilité des climato-réalistes. Bonne nouvelle : mon petit doigt m’a dit que d’autres publications vont arriver prochainement, alors, comme le disait le regretté Jacques Duran, stay tuned!
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Nous remercions Christian Biaille de nous avoir fait connaître dans sa précieuse lettre d’information cet article publié sur le site de l’agence américaine NOAA. Nous en proposons ci-dessous une traduction. Comme on le verra la surface de la banquise antarctique est restée stable sur une période de 40 années. Le récent déclin de 2015, apparemment en voie de redressement, semble dû à des phénomènes météorologiques. Comme en Arctique, l’océan autour de l’Antarctique gèle en hiver et fond en été. La banquise antarctique atteint généralement son étendue maximale annuelle dans la 2ème quinzaine de septembre, et atteint son minimum de surface entre la fin du mois de février et le début du mois de mars. L’étendue minimale de 2020 (20-21 février 2020) était inférieure à la moyenne de la période 1981-2010, mais bien au-dessus du creux record enregistré en 2017. Le timing des cycles saisonniers n’est pas la seule différence entre la banquise de l’Antarctique et celle de l’Arctique. Une différence fondamentale est l’ampleur de l’écart entre l’étendue maximale et l’étendue minimale estivale. La banquise antarctique s’étend sur environ 18 millions de km2 à son maximum en hiver (15,5 millions de km2 dans l’Arctique) et sur environ 2,6 millions de km2 à son minimum estival (6,5 millions de km2 en Arctique). La différence des écarts saisonniers est due à la géographie de base : l’Arctique est un bassin océanique largement entouré de terres. La glace se forme sur le pôle Nord lui-même (latitudes les plus froides de l’hémisphère) mais son expansion est contrôlée par l’Eurasie, l’Amérique du Nord et le Groenland. L’Antarctique est un continent entouré d’un vaste océan. La glace de mer peut s’étendre librement à travers l’océan Austral en hiver, mais elle ne peut se rapprocher du pôle Sud qu’autant que le permet la côte antarctique. Parce que la banquise antarctique se forme à des latitudes plus basses et plus chaudes, moins de glace survit à l’été. En Arctique, environ 40% en moyenne de la couverture de glace hivernale de l’océan survit au minimum estival, contre 15% seulement environ dans l’océan Austral. Du fait que si peu de glace antarctique persiste pendant l’été, la majorité de la glace de mer de l’Antarctique ne survit qu’un hiver au plus. En conséquence, la banquise antarctique est relativement mince, d’1 mètre ou moins. Dans l’Arctique, la glace pluriannuelle qui survit au moins un été a généralement 3 à 4 mètres d’épaisseur, et la glace saisonnière qui s’est formée depuis l’été précédent peut souvent atteindre 2 mètres d’épaisseur. Dans l’ensemble donc, l’épaisseur moyenne de la glace antarctique est très inférieure à celle de la banquise arctique. Cependant, des chutes de neige viennent souvent épaissir la banquise antarctique. La poids de la neige peut déprimer les glaces flottantes que l’eau de mer peut par la suite inonder. Variabilité et changement à long terme La surface de la banquise croît et décroît avec les saisons, mais les étendues minimale et maximale ne se correspondent que rarement d’une année à l’autre ; au fil des années et des décennies, les surfaces de glace varient en été comme en hiver. Par rapport à l’Arctique, la banquise antarctique montre moins de variabilité en été et davantage en hiver. Ces changements résultent en grande partie des différences géographiques mentionnées ci-dessus, à savoir la distance au pôle de la banquise de l’Antarctique (celle-ci peut fondre jusqu’à la côte en été, ce qui en réduit la variabilité d’une année à l’autre) et d’un potentiel de croissance qui n’est pas limité en hiver . Les événements météorologiques entraînent souvent de la variabilité, mais ont des effets différents dans les hémisphères nord et sud. La météo exerce une plus grande influence sur le minimum arctique et sur le maximum antarctique. Les relevés satellitaires d’étendue de la banquise remontent au 25 octobre 1978. Contrairement à l’Arctique, où l’étendue de la banquise diminue dans toutes les régions en toutes saisons, les tendances en Antarctique sont moins marquées. De 1979 à 2017, l’étendue de la banquise antarctique a affiché une tendance légèrement positive dans l’ensemble, bien que certaines régions aient connu des déclins notamment dans la péninsule antarctique. Les régions situées au sud et à l’ouest de la péninsule antarctique ont affiché un déclin persistant, mais cette tendance à la baisse est faible par rapport à la grande variabilité de la banquise antarctique dans son ensemble. Une autre région située près de la pointe nord de la péninsule, dans la mer de Weddell, a enregistré un déclin sensible jusqu’en 2006, puis a rebondi ces dernières années. La région orientale de la mer de Ross a montré une augmentation modeste de l’étendue des glaces au cours de la même période. Dans l’ensemble, la tendance à long terme de la banquise antarctique est presque plate. S’étendant sur plus de quatre décennies, les données satellitaires montrent des périodes croissance et de décroissance de l’étendue de la banquise, mais pas de tendances statistiquement significatives. En 2013, 2014 et 2015, les étendues minimales annuelles de la banquise antarctique (survenant en février ou en mars) ont non seulement dépassé la moyenne de 1981 à 2010, mais ont également dépassé presque toutes les valeurs enregistrées par satellite pour cette période de l’année. En 2012, 2013 et 2014, les étendues maximales annuelles (survenant en septembre ont été les plus élevées jamais enregistrées. Jusqu’en 2015, la surface de la banquise en Antarctique affichait des valeurs proches de la moyenne de 1981-2010. Puis, la banquise antarctique est tombée sous la fourchette de variabilité à long terme (englobant 80% de la fourchette de valeurs autour de la moyenne de 1981–2010). A partir de septembre 2016, la surface de la banquise en Antarctique est tombée chaque mois bien en dessous de la moyenne de 1981-2010 terme , et même en dessous de la fourchette de variabilité à long terme. Les surfaces mesurées en 2017 et 2018 ont été les plus faibles jamais enregistrées tant pour le maximum d’hiver que le minimum d’été. En 2019, les étendues minimale et maximale sont tombées en dessous de la moyenne de 1981-2010, mais sans atteindre les records de baisse pour cette période de l’année. Les étendues en mars et début avril 2020 étaient proches de la moyenne à long terme. Ce changement récent ne signifie pas nécessairement un changement dans la tendance à long terme. Selon l’indice NSIDC (National Snow and Ice Data Center), début d’avril 2020, la banquise antarctique a montré une tendance à long terme légèrement positive pour tous les mois sauf celui de novembre, qui a marqué une tendance légèrement négative. Mais pour chaque mois, la plage d’erreur était supérieur à la tendance : la variabilité annuelle éclipse les tendances à long terme. L’impact du changement climatique sur la banquise Antarctique : compliqué et erratique Les configurations terre-mer affectent l’étendue de la banquise non seulement en limitant les zones où la glace peut se former, mais aussi en faisant sentir ses propres effets. Dans l’Arctique, les masses continentales entourent et donc influencent la banquise. La glace et (surtout) la neige sont hautement réfléchissantes, renvoyant une grande partie de l’énergie solaire dans l’espace. À mesure que le couvert neigeux du printemps et de l’été de l’hémisphère Nord diminue, la surface terrestre sous-jacente absorbe plus d’énergie et se réchauffe. Des conditions plus chaudes sur terre affectent l’océan à proximité, et en conséquence, davantage de glace de mer fond. Le cycle de rétroaction fusion-chaleur-fusion signifie que l’Arctique se réchauffe plus rapidement que le reste du globe. Cependant, aucun effet d’amplification polaire ne se produit à grande échelle dans l’hémisphère sud. L’Antarctique est entouré par l’océan, et non par des terres perdant leur couverture de neige réfléchissante et leur couvert de glace au printemps et en été. Il était déjà normal, historiquement parlant, que la glace de mer d’été fonde presque jusqu’au littoral antarctique, laissant de grandes étendues de l’océan Austral exposées à la chaleur du soleil d’été. En revanche, la perte de neige et de glace réfléchissantes dans les hautes latitudes nordiques entourant le bassin arctique représente un changement profond par rapport à ce qui est considéré comme historiquement normal. L’océan Austral est vaste, un fait que systèmes de projections cartographiques axés sur l’hémisphère Nord ne montrent pas. Les cycles naturels dans l’océan Austral peuvent avoir des effets prononcés sur la banquise antarctique. Les régimes atmosphériques, en partie influencés par les émissions de gaz à effet de serre, sont également à l’œuvre. Le mode annulaire sud (SAM) est un régime de vents d’ouest qui entoure l’Antarctique. Le SAM est influencé par les conditions de l’oscillation ENSO (El Niño-Southern Oscillation), il est donc en partie entraîné par des oscillations naturelles. Dans le même temps, un signal mondial anthropique fait passer le SAM en mode positif plus fréquemment, et les effets du vent qui en résultent augmentent généralement l’étendue de la banquise antarctique. Le SAM est également en relation avec l’Amundsen Sea Low, qui exerce une influence complexe sur le transport de la glace de mer sur le côté ouest de la péninsule Antarctique. Pour faire court: le changement climatique a une influence perceptible sur la glace de mer arctique, mais une influence compliquée et erratique sur la banquise antarctique. (Pendant ce temps, la couche de glace de l’Antarctique perd de la masse.) Aux endroits où la banquise fond complètement pendant l’été antarctique, l’absence de glace peut avoir des effets en cascade. Par exemple, le retrait de la banquise dans la mer de Weddell le long de la pointe nord de la péninsule Antarctique a probablement contribué aux pertes du plateau glaciaire Larsen. Des glaciers en plateau (d’épaisses plaques de glace flottante attachées aux côtes et généralement alimentées par des glaciers) bordent le continent gelé. La banquise intacte devant un plateau de glace le protège des houles océaniques. Lorsque la glace a disparu, les vagues de l’océan peuvent faire fléchir le plateau et le rendre plus vulnérable à la désintégration. Selon l’ampleur de la désintégration d’un plateau, le glacier qui l’alimente peut accélérer sa descente dans l’océan. Mais le retrait de la banquise ne peut jamais à lui induire le processus de désintégration ; d’autres facteurs tels que l’eau chaude de l’océan et la fonte de la surface de la banquise sont également à l’œuvre.
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Comme expliqué lors du Propos 1, plus de Croissance (PIB) veut dire plus de CO². Or, d’après les accords de Paris (COP21), nous devons mathématiquement baisser nos émissions de CO² de 5% chaque année, jusqu’en 2050.
Hum. Les deux seules années où cela est arrivé depuis 100 ans, c’est en 1932, et 1945. Au choix, un effondrement économique, ou une période de guerre.
Il y a bien eu par – exemple – une stagnation de l’émission de CO² en 2014, alors que nous avions de la Croissance. Mais l’objectif, encore une fois, n’est pas de stagner : c’est de réduire.
Est-ce bien à Laurent Fabius, l’homme aux 13 procès (toujours acquitté, le chanceux), à qui l’on pensait remettre le prix Nobel de la paix en 2016 pour sa ‘pugnacité face aux grands défis de demain‘ lors de la COP21 ?
J’ai un peu de sang contaminé, t’en veux ?
Plus de Croissance = plus de CO²
Quelques experts économiques Facebook, voulant nier les faits et trouver la petite bête, essayent de nous faire croire qu’on peut avoir de la Croissance en ne vendant que des services, avec plus de valeur ajoutée, sans pour autant plus polluer. Certes. Mais est-il possible de reposer sa croissance uniquement sur cela ? Et pour manger, s’habiller, se chauffer ? Il faudra importer. C’est un peu le jeu des pays occidentaux, comme la France qui nous fait croire qu’elle n’augmente plus ses émissions de CO² depuis des années. Forcément, quand vous faites fabriquer par votre copain chinois et que vous faites venir les biens par bateaux ou en avion, pas de pollution sur le territoire français. Habile.
Pour les derniers récalcitrants, intéressons-nous aux chiffres : existe-il une corrélation entre la croissance du PIB et la croissance des émissions de CO² ?
Une corrélation de seulement 0.9. Même un enfant de 5 ans comprendrait en regardant ce graphique.
Alors, que faisons-nous ? Bien sûr je suis, comme vous, le premier à souhaiter que nous gardions notre petit confort matériel tout en respirant le grand air. Mais qui peut m’expliquer comment réduire nos émissions de CO², sans avoir à baisser notre Croissance ? Jusqu’à aujourd’hui, personne. Ni Emmanuel Macron, ni Jancovici, ni Chuck Norris.
Les COP ne servent à rien
Jean Marc Jancovici disait dans une récente interview : ‘on pourrait dire que toutes les COP qui ont précédé n’ont servi à rien. La concentration de CO2 dans l’atmosphère n’a pas augmenté moins vite dans l’air depuis le début des réunions de ce type en 1995. Il n’y a eu aucune inflexion.
Une COP, c’est une assemblée de 198 copropriétaires, où chaque pays-propriétaire possède une voix, qu’il possède un placard à balais ou le duplex du dernier étage, et qui doivent se mettre d’accord à l’unanimité sur une rénovation de l’immeuble de fond en comble, sans syndic, sans projet de résolutions, où les charges seront payées par chacun au prorata de sa surface. Les chances de réussite sont nulles‘.
Le ton a beau être pessimiste, les faits sont là. A l’échelle mondiale, depuis le premier sommet en 1972 à Stockholm, AUCUN politique n’a eu le courage de prendre une seule mesure radicale pour endiguer le changement climatique. Prenons un exemple récent, et reprenons les signataires de la COP21 : ont-ils tenu leurs engagements ?
Source : https://feu-us.org/ranking-the-climate-pledges/
En vert, les bons élèves, puis les élèves passables, les mauvais élèves, et enfin, les redoublants.
‘Accord historique !!!’, nous disait Laurent Fabius, la larme à l’œil.
QUID de la COP25 ?
La dernière COP25 avait lieu du 2 au 13 décembre dernier. Soyez honnêtes, étiez-vous au courant ? En avez-vous parlé à vos amis ? Famille ? Collègues ? Alors que cela devrait être LA priorité (le climat!), personne n’a prêté attention à cet événement. Je me suis infligé 2 fois BFM à une semaine d’intervalle : sur 30 min, 10 min de Delevoye, 15 min de réforme des retraites, 3 min d’usagers qui sont coincés dans les transports, et 2 min partagées entre Boris Johnson et Trump. Ah oui. La priorité.
Le 15 décembre, la dépêche AFP était sans appel : ‘Au terme de deux semaines de négociations difficiles, la conférence climat de l’ONU organisée à Madrid a échoué à trouver un accord sur les règles des marchés carbone internationaux, dernier volet du manuel d’utilisation de l’Accord de Paris de 2015‘.
Conclusion : la COP25 est en effet un fiasco. Des pays comme la Chine, L’Inde, mais aussi le Brésil et l’Australie ont passé leur temps à vouloir négocier les conditions sur les marchés carbone. Négocier dans quel but ? Atteindre la superbe neutralité carbone.
Neutralité Carbone
La nouvelle mode du greenwashing, c’est de parler de neutralité carbone ! Ainsi, des sociétés comme Kering ou Air France se sont engagées à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Bande de ***. Pour résumer, il s’agit d’acheter (pour compenser) ou de vendre du carbone, pas de réduire. Tout va bien les gars, ne changeons rien au modèle, il suffit juste de payer pour continuer à polluer !
Je ferai très certainement un article sur le Système d’Echanges de Quotas d’Emissions, ayant vu cela de mes propres yeux en salle de marchés. Quand un trader carbone vous explique son métier et vous parle de ses clients, vous reprenez une 2ème pinte pour oublier.
Mais rassurez-vous ! Depuis 2017, tout a changé ! Non je plaisante. Absolument rien n’a changé depuis qu’Emmanuel Macron est au pouvoir. Oui, le gouvernement qui a dit OUI au CETA est le même qui nous fait croire que la priorité, c’est l’environnement. Ainsi, pour rire ou pleurer tous les jours, je vous conseille de suivre vos humoristes préférés sur twitter, ET le Ministère de l’écologie :
Si vous avez une urgence, n’hésitez pas à joindre également Brune Poirson, qui devrait être disponible à partir de 2040.
Accords pas tenables… En l’état
Lors de la COP21, les pays ont convenu de:
Contenir l’élévation de la température de la planète nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels;
Poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5°C, ce qui permettrait de réduire largement les risques et les conséquences du changement climatique;
Viser un pic des émissions mondiales dès que possible, en reconnaissant que cette évolution sera plus lente dans les pays en développement;
Parvenir ensuite à une diminution rapide des émissions, en s’appuyant sur les meilleures données scientifiques disponibles.
A votre échelle citoyenne, c’est réduire vos émissions par 6 d’ici 30 ans. Aujourd’hui en moyenne, un français, c’est 12 tonnes de CO² par an*. L’objectif étant de dégager 2 tonnes de CO²/an. Cela signifie diviser nos émissions par 6 en 30 ans. Ah oui. Quand même. Les accords ont 4 ans, avez-vous changé vos habitudes ? Votre entourage a-t-il changé les siennes ? Votre entreprise a-t-elle imposé des mesures radicales pour réduire son empreinte carbone ?
Voilà pourquoi j’ose affirmer que les accords ne sont pas tenables. D’abord, comme démontré, par les chiffres. Ensuite, ces accords n’ont prévu aucune mesure intermédiaire, aucun contrôle. Vous imaginez bien qu’aucun(e) président(e) n’aura le courage de prendre des mesures radicales tant qu’elles seront impopulaires. Enfin, et surtout, mon ressenti lorsque j’ouvre les yeux et discute avec mon entourage. C’est avec une immense joie que j’espère qu’une personne me réfutera.
* Après avoir recoupé au moins 10 sources et y avoir passé au moins une heure, le chiffre Wikipédia de 4.56 tCO2e par français en 2017, est complètement faux. la plupart des sources oscillent entre 10 et 12 tCO2e /an.
Le mot de la fin
Si vous ne l’aviez pas encore compris, faire confiance à nos politiques n’est peut-être pas la meilleure solution pour sauver notre planète. Hors de nos frontières, lorsque vous vous renseignez sur le Parti Chinois, Trump, Bolsonaro…. La sobriété énergétique, c’est pas vraiment leur objectif. Jamais ils ne sacrifieront leur croissance, rang et mode de vie pour le bien de l’humanité. Nous ne l’avons pas fait, pourquoi devraient-ils le faire ?
Je le dis et répète, nous sommes les seuls responsables de ce qui arrive. L’argent, c’est le nerf de la guerre. Vous ne pouvez pas vous plaindre si vous donnez de l’argent à des entreprises qui détruisent la planète. Ainsi, voter avec son argent est la seule solution pour changer rapidement et durablement la société. Restez optimistes ! Ou partez en vacances à Caracas, un aller simple suffira.
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****** Auteur Franck Courchamp Directeur de recherche CNRS, Université Paris Sud – Université Paris-Saclay pour The Conversation Je suis né et j’ai grandi à Paris. Je suis ce qu’on appelle un véritable « titi parisien » : l’odeur du métro, les façades des immeubles, le mobilier urbain et les monuments… Tout cela fait partie de mon ADN, tout cela résonne en moi plus que ce qu’aucun touriste, tout appréciateur de la capitale qu’il soit, ne peut comprendre. Bien que j’aie beaucoup vécu à l’étranger, que j’aie visité de nombreux pays sur les cinq continents, Paris reste pour moi la plus belle cité du monde. Ce lundi 15 avril, en fin de journée, je marchais dans le quartier Saint-Michel lorsque j’ai vu d’épaisses volutes de fumée s’élever dans le ciel parisien. Notre-Dame en feu ! Incrédule et angoissé, je me suis rapproché de l’Île de la Cité, espérant que l’impensable ne se produirait pas, que ce n’était pas ce vaisseau qui nous vient d’un autre millénaire qui se trouvait rongé par les flammes. Je ne décrirai pas le spectacle auquel j’ai assisté, ni l’émotion que cela a générée en moi. D’autres l’ont fait, je n’étais pas le seul : nous étions des centaines sur place, puis des milliers, à assister à la catastrophe. Vous étiez des millions à voir ces images sur vos écrans. Vous savez donc. Je suis resté deux heures, sidéré, sous le choc, la gorge serrée et les yeux humides au milieu d’une foule qui retenait ses émotions. Je ne pouvais pas croire qu’un tel symbole de l’immuabilité et de notre identité pouvait ainsi disparaître, telle une vulgaire grange de paille… Le soir, à la radio, les commentateurs ont commencé à évoquer la reconstruction de l’édifice. C’est là, très rapidement, qu’un second malaise m’a étreint : l’émotion générée par cet immense incendie avait un tel impact sur les gens que l’argent semblait couler à flot. J’ai réalisé que l’être humain semblait bien plus attaché à ses propres œuvres qui ne l’est à son environnement. L’impressionnante charpente de Notre-Dame, qui a nécessité tellement de bois qu’on l’appelait « la Forêt », n’est pas malheureusement la seule forêt à partir en flamme. Au début des années 2000, un ancien président français a dit « Notre maison brûle, et nous regardons ailleurs ». Cette « maison » c’est notre planète, bien évidemment. Et il est vrai qu’elle brûle. Je ne parle pas ici de ces centaines d’hectares de forêt qui partent en fumée quotidiennement pour que des plantations de palmiers fournissent l’huile nécessaire à certains de nos aliments. Je parle de la vingtaine d’espèces d’animaux et de plantes qui disparaissent chaque jour. Je parle de ces 75 % d’insectes volants disparus des aires protégées d’Europe en moins de 30 ans ; et du tiers des oiseaux disparus en France dans le même temps. Je parle de ces deux tiers des populations terrestres et de la moitié des populations marines disparus en moins de 40 ans. Je parle des centaines d’espèces rayées de la surface de la planète chaque année, depuis un siècle au moins. À jamais. La crise actuelle de la biodiversité, cette sixième « extinction de masse » des espèces vivantes dont on parle tant, ne semble pourtant pas toucher nos contemporains autant que le drame de Notre-Dame. Celle du changement climatique à peine plus. Pourquoi ? Pourquoi des milliardaires donnent-ils si rapidement des centaines de millions pour reconstruire un monument, et pas pour sauver les derniers rhinocéros noirs ? Pourquoi le Président lance-t-il immédiatement une souscription nationale, quand l’une des causes nationales de la France, pays doté d’une biodiversité parmi les plus riches au monde, devrait plutôt être de protéger les espèces sur ses sols ? Pourquoi la télévision nationale fait-elle immédiatement appel aux dons des Français, mais oublie si souvent d’informer sur les problèmes – et les solutions ! – qui concernent l’environnement ? Pourquoi les catholiques, sans doute profondément touchés, semblent-ils accorder plus d’importance à préserver la création de l’homme que celle de Dieu ? Pourquoi les Français, si fiers de leur intellect, de leur culture et de leur amour des belles choses, ne font-ils pas leur priorité des causes environnementales ? Notre-Dame constitue un patrimoine historique, spirituel et culturel vieux de 850 ans ; chaque espèce sur Terre représente un patrimoine vivant de 3 milliards et demi d’années d’évolution. Notre-Dame peut être reconstruite et renaître ; les espèces éteintes le seront à jamais. Nous dépendons de la biodiversité pour notre alimentation, pour nos matières premières, nos médicaments, notre climat, la fertilisation de nos champs et la pollinisation de nos cultures ; aussi pour notre plaisir, notre culture et notre spiritualité. Nous nous proclamons « l’espèce sage » (homo sapiens), l’espèce intelligente. Mais où est donc notre sagesse quand nous échouons à protéger notre plus grande richesse – et ce alors même que nous avons visiblement les moyens pour réagir vite et massivement ? Il n’est d’ailleurs pas si juste de parler de « protection » : il ne s’agit pas en effet de protéger la biodiversité d’une entité extérieure, mais bien de nos actions. Il n’est donc pas question de commencer à protéger, mais bien d’arrêter de détruire. Nous détruisons la biodiversité autour de nous, par les flammes, les bulldozers et les chaluts. Par les fusils, par le pétrole et le plastique… par notre carte de crédit. Les responsables politiques, aujourd’hui tous unis dans cette émotion soulevée par la défiguration de Notre-Dame oublient le reste de leur mandat que leur responsabilité première est d’œuvrer pur notre futur et donc contre la destruction de la « cathédrale du vivant ». Certains diront qu’il est malvenu de critiquer la générosité des mécènes pour Notre-Dame, qu’il existe nombre d’autres causes pour lesquelles on pourrait regretter l’absence d’une telle largesse. Il reste que les plus fortunés se mobilisent rarement en faveur de la préservation du patrimoine naturel de l’humanité et la richesse inestimable de sa diversité biologique, à savoir les espèces vivantes. Au moment même où l’incendie ravageait Notre-Dame, plusieurs espèces se sont éteintes à différents endroits de la planète. Elles ne renaîtront pas de leurs cendres, mais on pourrait éviter d’éliminer celles qui se trouvent au bord du gouffre… Avec de la volonté et de l’implication, qui existent, on le sait désormais. Souvent, je me dis que c’est à nous, scientifiques – et aussi aux journalistes – que la responsabilité incombe : si nous n’arrivons pas à faire comprendre aux puissants et fortunés de ce monde à quel point la biodiversité est importante pour le bien-être et la survie de l’humanité et à quel point nous la détruisons irrémédiablement, alors comment leur reprocher de ne pas débloquer pour la défendre un milliard d’euros en 48 heures… Ce lundi 15 avril, j’étais triste de voir le toit de Notre-Dame partir en fumée. Mais aujourd’hui, je suis doublement triste : oui, il est possible de se mobiliser, mais on préfère le faire pour la pierre que pour la sève et le sang. Franck Courchamp pour The Conversation Rapport de l’IPBES sur la biodiversité : l’heure n’est plus aux demi-mesures Tous les articles sur l’environnement
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Record de chaleur sur l’Antarctique de 18,3 degrés Celsius le 6 février 2020, annonce l’ONU L’Organisation météorologique mondiale a annoncé avoir relevé le record de chaleur en Antarctique le 6 février 2020. Cet endroit de la planète est l’une des régions « qui se réchauffe le plus rapidement ». Le record de chaleur sur le continent Antarctique a été battu le 6 février 2020 avec une température de 18,3 degrés Celsius, a confirmé jeudi 1er juillet l’Organisation météorologique mondiale. Le record désormais homologué a été enregistré à la station scientifique argentine d’Esperanza et il dépasse celui enregistré au même endroit de la péninsule antarctique le 24 mars 2015, lorsque le thermomètre avait indiqué 17,5 degrés, a précisé l’OMM. La péninsule fait partie du continent antarctique, qui comprend aussi des îles alentour. L’OMM n’a pas homologué un relevé de température encore plus élevé fait le 9 février de l’année dernière à une station automatique brésilienne non loin de l’île Seymour avec 20,75 degrés Celsius. Pour la région Antarctique, qui comprend tout ce qui se trouve au sud de 60 degrés de latitude, la température la plus élevée jamais enregistrée a été relevée sur l’île Signy à 19,8 degrés le 30 janvier 1982. « Ce nouveau record montre que le changement climatique nécessite des mesures urgentes » « La péninsule antarctique est l’une des région de la planète qui se réchauffe le plus rapidement -quasiment 3 degrés durant ces cinquante dernières années », a-t-il souligné, ajoutant: « ce nouveau record de température est donc cohérent avec le changement climatique que nous observons ». Des études récentes ont montré qu’une hausse de 2 degrés de la température pourrait pousser la fonte des glaces qui couvrent le Groenland et l’ouest de l’Antarctique -assez d’eau gelée pour faire monter le niveau de la mer de 13 mètres- à un point de non retour. « Ce nouveau record montre encore une fois que le changement climatique nécessite des mesures urgentes », a souligné Celeste Saulo, première vice-présidente de l’OMM et responsable du service météorologique argentin. « Il est indispensable de continuer à renforcer l’observation, les prévisions et les système d’alerte pour répondre aux phénomènes extrêmes qui se produisent de plus en plus souvent a cause du réchauffement climatique », a-t-elle mis en garde.
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Rio de Janeiro, Brésil, 23 nov 2007 (avec AFP) – Greenpeace expose sur la célèbre plage de Copacabana un camion chargé de deux énormes morceaux de troncs d’arbres calcinés provenant d’Amazonie, pour témoigner de la déforestation et réclamer la fin immédiate du déboisement de la forêt amazonienne.
« Nous voulons faire prendre conscience aux millions de Brésiliens des grandes villes du sud-est, qui vivent loin de l’Amazonie et qui forment l’opinion, de la nécessité de mettre fin immédiatement aux déboisements illégaux », déclare Paulo Adario, responsable de la campagne pour l’Amazonie de Greenpeace.
« L’un des deux arbres est un chêne brésilien de plus de 200 ans que nous avons retrouvé à moitié brûlé dans le sud de l’Etat d’Amazonas (nord) », déplore Paulo Adario, précisant qu’un « fermier avait dévasté une zone de forêt par brûlis pour faire des pâturages ».
Ces troncs d’arbres sont un échantillon témoin de la destruction rapide de l’Amazonie. Pour Greenpeace, les Brésiliens doivent réclamer des mesures urgentes et efficaces au gouvernement pour mettre un terme à la dévastation.
A la veille de la conférence mondiale de Bali sur les changements climatiques, le Brésil – 4e plus gros émetteur de GES au monde en raison notamment des déboisements – doit contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre qui provoquent le réchauffement mondial.
Le camion de Greenpeace va parcourir d’autres villes du pays. Il passera par Sao Paulo et Brasilia. Par ailleurs, une lettre ouverte aux Brésiliens les alerte que si le gouvernement vient d’annoncer le taux le plus bas de déforestation de ces trois dernières années en Amazonie –17.000 km 2–, il n’y a pas de quoi se réjouir car cela correspond encore à la moitié de la superficie des Pays-Bas.
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Ce vendredi semble avoir été un jour historique pour l’économie mondiale, alors que les États-Unis et la Chine ont annoncé avoir trouvé un accord commercial avec la fin graduelle des droits de douane américains. De l’autre côté du globe, on a également connu ces derniers jours une évolution notable, avec les récentes déclarations de la nouvelle vice-présidente exécutive de la Commission européenne, Margrethe Vestager qui, ce lundi, a appelé l’Union européenne à une actualisation de sa politique de concurrence. Une déclaration qui contraste avec le refus, le 6 février dernier, de la fusion entre le français Alstom et l’allemand Siemens au nom de cette même politique. Pour rappel, fin 2017, les deux entreprises privées spécialisées respectivement dans le secteur des transports et de l’énergie – un secteur fondateur de la construction européenne – ont présenté un projet de fusion visant à créer un géant européen destiné à concurrencer le chinois CRRC. À l’époque, la commissaire européenne à la concurrence avait estimé le risque trop grand pour la concurrence malgré plusieurs garanties apportées par les deux entités. Le second motif majeur était l’absence de pénétration du chinois sur le marché européen avant deux ans, horizon de référence de Bruxelles, comme le rappelait à l’époque l’avocate Corinne Khayat, associée au sein du cabinet UGGC. Nostalgique d’un État stratège obsolète et dont Alstom était ironiquement le dernier exemple en date, la France a largement dénoncé cette décision en évoquant une « erreur économique ». Une erreur sur laquelle semble vouloir revenir Margrethe Vestager, nouvellement sensibilisée aux enjeux mondiaux. UN RETARD DE 22 ANS La doctrine venait de fêter ses 22 ans : le 9 décembre 1997, la Commission européenne sortait la communication 97/C 372/03. Deux mois après la signature du traité d’Amsterdam, l’exécutif européen donnait sa définition du marché en cause, indiquant les critères définissant le périmètre à l’intérieur duquel s’exerce la concurrence entre les entreprises. 22 ans jour pour jour après cette communication, la danoise Margrethe Vestager, issue du radicalisme de gauche, a jeté un pavé dans les eaux stagnantes bruxelloises en annonçant qu’il était temps d’actualiser cette définition. Une actualisation nécessaire du fait « des changements tels que la mondialisation et la numérisation [faisant] que de nombreux marchés fonctionnement différemment que ce qu’ils étaient il y a vingt-deux ans » et obligeant à « réexaminer les outils que nous utilisons pour faire respecter les règles de la concurrence », notamment la question géographique aux vues de mieux juger les fusions-acquisitions alors que le numérique occupe une part croissante de l’économie mondiale. Il se murmure que celle qui était jusqu’à il y a peu pressentie pour succéder à Jean-Claude Junker aurait senti les appels de la nouvelle présidente de la Commission Ursula Van Der Leyen et d’un couple franco-allemand encore sonné par le cas Siemens-Alstom. Plus étonnant que la déclaration en elle-même, c’est bel et bien le retard considérable avec lequel cette réflexion est en train d’avoir lieu, alors que l’Union européenne voit sa part dans le PIB mondial diminuer depuis 15 ans, passant de 30 % du produit intérieur brut mondial en 2005 à 21 % en 2019 alors que la Chine a triplé sa part sur la même période. UNE INTRAITABLE ADVERSAIRE DES GAFA La question du numérique n’est pas pour Margrethe Vestager qu’une simple préoccupation liée à son nouveau portefeuille. Cette dernière est connue pour son application intraitable du droit de la concurrence à l’encontre des GAFA, dont elle est allée jusqu’à envisager le démantèlement pur et simple. La vice-présidente exécutive de la Commission a son petit palmarès : 13 milliards d’euros de remboursement d’aides d’État demandés à Apple, 2,42 milliards d’euros d’amende pour abus de position dominante à Google et lancement de plusieurs enquêtes touchant notamment Amazon. LE CONTRIBUABLE AU SERVICE DES BONS SENTIMENTS En parallèle, l’Union européenne continue sa politique de subventions dans des secteurs non rentables. Autorisé par Madame Vestager, la création d’un « Airbus des batteries » associant 7 États membres, dont la France, est sur le point de voir le jour. Le projet vise à concurrencer le chinois CATL, déjà en position de force, en produisant des batteries Li-ions, considérées comme plus respectueuses de l’environnement. Associant 17 entreprises européennes et 70 à moyen terme, le concept devrait coûter 3,2 milliards d’euros au contribuable européen. Une somme déjà perdue puisque le projet est critiqué pour sa tardiveté, Nicolas Doze évoquant même un projet « antédiluvien », un an seulement après que le Vieux continent ait déposé les armes dans la course aux panneaux photovoltaïques au profit des constructeurs asiatiques. Alors que la COP25 s’achevait à Madrid, la Commission a annoncé ce jeudi réfléchir à l’instauration d’une taxe carbone aux frontières, l’enjeu climatique semble donc avoir pris le pas sur le bon sens économique dans un contexte de Green Deal européen présenté par Ursula Van Der Leyen et qui devrait coûter pas moins de 1000 milliards d’euros d’argent public. Notons que l’expression de Green Deal fait directement référence au New Deal lancé par Roosevelt afin de juguler les effets de la crise de 1929. Le parallèle est donc fait avec la crise écologique. Pourtant, cette comparaison devrait faire réfléchir puisque le programme américain n’a pas produit les résultats escomptés. De quoi laisser songeur. D’un côté, on interdit la fusion spontanée de deux entreprises privées pour faire face à une menace imminente à l’échelle d’une économie. De l’autre, on injecte des milliards d’euros dans un projet dépassé avant même d’être né. De quoi évoquer l’alarmisme d’un Laurent Alexandre sur l’Europe colonie technologique chinoise, alors même que l’économie numérique et sa logique de coût marginal zéro ouvrent des perspectives économiques considérables. De la même manière que l’objectif d’égalité est une belle idée donnant quasi systématiquement des résultats désastreux, la politique européenne se fonde sur des impératifs nobles tout en justifiant une politique de destruction. Dans le cas européen, l’obsession est à la protection du consommateur et de l’environnement. Deux causes nobles, en particulier lorsqu’on pense à l’opposition régulièrement évoquée par Jean-Marc Daniel avec la protection du producteur, fondement des politiques protectionnistes. Seulement, dans les deux cas, l’Europe nous offre une politique interventionniste, puisque le démantèlement des GAFA n’a pour seule motivation que de protéger les consommateurs. L’ÉCHEC DE L’EUROPE SAINT-SIMONIENNE Comprendre la logique sur laquelle se fonde cette politique suppose de désigner son principal théoricien : Saint-Simon, philosophe et économiste du XIXe siècle. Père d’un socialisme scientiste, il oppose travailleurs et propriétaires-rentiers accusés de ne pas entreprendre qu’il s’agit de régler par la planification. Auteur de De la réorganisation de la société européenne, publié à l’occasion du Congrès de Vienne de 1814, ce fédéraliste convaincu décrit parfaitement l’architecture européenne qui émergera 140 ans plus tard, allant jusqu’à pressentir le Brexit. C’est surtout sur le plan de la politique intérieure qu’il sera le plus visionnaire. Ce socialiste prémarxiste visait une organisation fondée sur l’industrie et la production, l’économie devenant la clef de toute vie sociale, et ce afin de permettre la réalisation de grands travaux, le tout sous une gouvernance composée de techniciens. Son objectif était une société où l’administration et la gestion remplaçaient la politique, à la manière de l’organisation européenne de ce début de XXIe siècle, dont la seule destination est une gestion interventionniste du marché unique : la PAC pour le volet agricole, Erasmus pour la partie formation, l’Euro pour le volet monétaire … La pensée politique se voit donc substituer des affaires comptables alors même que l’Europe peine à trouver sa place dans un paysage dominé par l’expansion chinoise et l’État-providence occidental et ses lourdeurs administratives. La place historique des nations européennes a toujours été d’incarner un avant-gardisme politique. Si une économie libre et prospère est la clef d’une politique environnementale efficace, l’Union européenne semble avoir délaissé le premier point. Pourtant, l’Europe a une carte à jouer sur le plan industriel. Les récents débats opposants Éric Zemmour à nombre de libéraux tels qu’Olivier Babeau, Jean-Marc Daniel ou encore Pascal Salin, à qui le héraut de la droite radicale a consacré une chronique ont rappelé qu’il existe deux politiques industrielles : intervenir ou libérer. Partisan d’un État-stratège que nous payons aujourd’hui, Éric Zemmour séduit dans un monde dominé par le protectionnisme sino-américain, mais perd de sa superbe lorsqu’on se souvient que les deux superpuissances s’affrontent à coups de déficits là où l’Europe bénéficie d’excédents commerciaux et d’une épargne florissante. LA LIBÉRALISATION AU CŒUR DE LA CONTRE-OFFENSIVE EUROPÉENNE L’Europe est-elle donc condamnée à imiter ses concurrents ou peut-elle encore innover ? L’Union européenne a rappelé sa nature profonde, administrative, portée par le court-termisme et pour qui la concurrence doit être maintenue artificiellement, tranchant avec les recommandations de l’ancien président de la FED Alan Greenspan, pour qui le contrôle des concentrations était à l’inverse d’une bonne politique industrielle consistant à lever les contraintes pesant sur les marchés. Depuis le 1er décembre, Margrethe Vestager est également chargée du numérique. Il paraît pertinent de lui recommander de s’interroger sur le terreau qui a permis la réussite de Google. Ces rentrées d’argent accordèrent des marges de manœuvre afin de diversifier l’activité de l’entreprise sur des projets qui, par un processus d’essai-erreur analysé dans les théories évolutionnistes, ont permis au bébé de Larry Page et Sergey Brin de conserver une place confortable sur plusieurs marchés de la Tech. Une position qui n’empêche pas l’entreprise de connaître des difficultés, celle-ci ayant connu l’année dernière une vague de démissions qui profiteront peut-être à ses concurrents. La contre-offensive européenne ne passera donc pas par la taxation, la subvention ou la dévaluation, mais par une libéralisation dont l’Histoire a montré les bienfaits. Alors qu’il y a quarante ans, Milton Friedman invitait les États-Unis à incarner la voie du libre-échange dans le concert des nations, le moment protectionniste que nous connaissons offre l’opportunité à l’Europe de retrouver sa place d’avant-garde.
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Paris – le 14 décembre 2007 – Dimanche 16 décembre, un train chargé de déchets nucléaires doit quitter l’Italie pour rejoindre l’usine de La Hague dans la Manche. Greenpeace condamne ce troc nucléaire et refuse de voir la France transformée en poubelle du nucléaire.
«Après les déchets japonais, allemands, espagnols, belges, hollandais, australien, suisse, voilà que la France va faire semblant de gérer sur son sol les 235 tonnes de déchets nucléaires italiens en échange de la participation à hauteur de 12,5 % d’Enel, l’électricien italien, au financement de l’EPR. L’industrie nucléaire est prête à tout pour survivre même à transformer la France en poubelle du nucléaire » explique Yannick Rousselet, chargé de campagne énergie à Greenpeace.
Rappel des faits : Après l’accident de Tchernobyl, l’Italie décide l’abandon de l’énergie nucléaire par référendum en 1987 et se retrouve avec le lourd héritage des déchets nucléaires à gérer. Face à l’opposition, par référendum, de la population aux projets de site de stockage de ces déchets radioactifs, le Gouvernement italien décide de les exporter à l’étranger et plus exactement en France.
Le 9 mai 2007, Anne Lauvergeon, Présidente du Directoire d’AREVA, et Massimo Romano, Administrateur Délégué de SOGIN (Société de gestion des installations nucléaires italiennes) signe un contrat de plus de 250 millions d’Euros, portant sur le traitement des 235 tonnes de combustibles nucléaires irradiés. L’Italie ne disposant d’aucune perspective d’utilisation de l’uranium ou du plutonium issus du retraitement, que vont devenir les centaines de tonnes de déchets produites par ces opérations à La Hague ?
Parallèlement à la signature de ce contrat de traitement, Enel, l’électricien italien producteur des déchets nucléaires, annonce sa participation à hauteur de 12,5% dans la centrale EPR de Flamanville-3, selon les termes d’un accord signé, vendredi 30 novembre, à l’occasion du sommet franco-italien de Nice. EDF précise que son concurrent italien bénéficiera donc d’un accès à l’électricité produite proportionnellement à son investissement.
« L’Italie a décidé démocratiquement de ne plus avoir recours au nucléaire mais l’industrie n’en tient pas compte et investit dans cette énergie à l’étranger. C’est un déni de démocratie malheureusement très fréquent dès qu’il s’agit du nucléaire. Il n’y a qu’a se rappeler le non-débat sur l’EPR en France, où l’industrie c’est retranchée derrière le secret défense ou industriel pour répondre aux questions légitimes des citoyens pour s’en convaincre. Le nucléaire ne pourrait survivre à un fonctionnement démocratique ou à l’obligation d’une vraie transparence.» ajoute le représentant de Greenpeace.
L’énergie nucléaire ne représente que de 2,5 à 3% de la production mondiale d’énergie. Même en développant tous les moyens économiques et industriel à notre disposition, on pourrait selon les différents scénarios de l’industrie au grand maximum doubler la production nucléaire actuelle en 2030 (5 à 6% de l’énergie mondiale) ou de manière plus réaliste selon l’AIEA remplacer la production actuelle. On constate que cette énergie très proliférante, dangereuse et coûteuse ne répondra jamais aux enjeux énergétique et encore moins au défi des changements climatiques. Seule une politique ambitieuse d’efficacité énergétique et de développement des énergies renouvelable ont un sens et peuvent sauver la situation catastrophique qui nous attends dans un avenir très proche.
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La pandémie Covid19, déjà fort présente dans les médias et les esprits, s’installe maintenant effectivement dans les populations et, entre les palpitants sujets d’actualités et les faits divers sordides, l’analyse du phénomène médical dérive rapidement sur son versant économique et politique. Et là, c’est le drame. Nous sommes en France et bien évidemment, tout est politique. Il était donc évident qu’une analyse politico-économique de la crise épidémique allait rapidement voir le jour et ça n’a donc pas traîné. Sans attendre, l’habituelle troupe d’écologistes de récupération est montée au créneau pour constater que l’arrêt total de la production chinoise avait nettement assaini l’air de Wuhan (ben tiens) et que si, bien malheureusement, on ne pouvait pas attribuer l’apparition du virus au réchauffement climatique, on devait pouvoir cependant se réjouir de cette baisse notable des émissions de dioxyde de carbone qu’elle entraîne. La charogne écologiste trouve apparemment assez sport que des milliers d’individus meurent, que des centaines de milliers souffrent et que des millions s’appauvrissent, si ça permet de faire croire que ça diminue l’effet de serre. Plus fine que la grosse charge écologiste, on aura aussi eu droit à la critique des indéboulonnables anticapitalistes, protectionnistes et autres antilibéraux de salon qui ont trouvé dans cet arrêt total chinois l’occasion en or de débiner le commerce international : depuis les politiciens jusqu’aux journalistes, tout le monde s’accorde à dire que cette histoire de virus, ça flanque bien par terre l’économie mondiale et que ça démontre à quel point nous sommes tous devenus dépendants de la Chine. Ce n’est pas faux, bien sûr : soudainement, avec l’arrêt de la Chine, certains produits ne sont plus facilement disponibles, et il va falloir attendre pour en disposer de nouveau. Je n’évoque même pas la question des masques médicaux FFP2, produits très majoritairement dans l’Empire du Milieu, et dont une partie a sagement voyagé vers la France en 2019 pour gentiment retourner en Chine en janvier, laissant la France sans réserves, c’est sans grand intérêt puisqu’on comprend de toute façon l’idée générale : la Chine est devenue l’usine du monde et nous sommes forts démunis lorsqu’elle s’arrête de produire. Si ça, ce n’est pas la preuve que la mondialisation néolibérale turbocapitaliste nous met tous en danger, que faut-il de plus ? Cependant, entre deux sanglots, force est constater aussi que si la Chine exporte bel et bien toujours plus de produits aux quatre coins du globe, la dépendance existe aussi dans l’autre sens : la Chine ne produit que ce qu’on lui achète et dépend autant de nous que nous d’elle. Eh oui : cette abominable ultramondialisation turbolibérale, c’est, bien concrètement, une énième resucée enrobée de mots plus ou moins nouveaux d’un concept basique, celui de commerce entre nations consentantes, voire entre parties consentantes (qu’elles soient majoritairement chinoises pour la production et majoritairement françaises, américaines ou autre pour la consommation n’y change rien). Contrairement à ce que certains semblent croire, cette organisation n’est pas le résultat d’un plan d’ensemble décidé par une poignée de milliardaires, cigare au bec, qui ont ainsi décidé la mise en dépendance totale de l’Europe ou des Amériques par les Chinois. C’est, bien plus sûrement, le résultat d’une dynamique de marché parfaitement logique : pour faire sortir sa population de la misère, la Chine n’a pas eu d’autre choix que de l’ouvrir au reste du monde et proposer ses services. Et quand on représente presque un habitant de la planète sur cinq, on a de bonne chance de jouer un rôle important dans la production. De surcroît, imaginer qu’on pourra tout faire en local, c’est parfaitement idiot : de la même façon qu’un individu seul ne peut pas faire pousser son blé puis faire son pain, élever ses animaux, les abattre et les cuisiner, se soigner, se déplacer et se reproduire sans les autres, une ville, une région ou maintenant un pays arrive vite à saturer ce qu’ils sont capables de faire en autonomie. Du reste, si la mondialisation a si bien marché depuis l’Antiquité, depuis que les hommes ont commencé à voyager pour faire du commerce, c’est bien parce qu’elle apporte beaucoup plus de bénéfices que d’inconvénients. Oh oui, certes, le commerce méditerranéen a par exemple favorisé l’extension de la peste par l’arrivée de rats infectés dans les ports… Mais ce commerce maritime a apporté une richesse inégalée qui explique d’ailleurs le rayonnement séculaire de toutes les villes portuaires. Et puis c’est cette mondialisation et cette spécialisation de certains pays pour certaines productions qui permet d’abaisser les coûts des produits et des services partout dans le monde : des biens moins chers et des services plus abordables pour tous, cela signifie très concrètement un meilleur niveau de vie pour tous, tant ceux qui achètent ces biens et services que ceux qui les vendent, ceux qui les produisent ou ceux qui les acheminent. C’est tellement vrai que cette mondialisation a élevé au-dessus de la pauvreté plus de monde que l’Humanité n’en a jamais connu auparavant : plus de la moitié de la planète est maintenant une classe moyenne. C’est toujours plus que ce qu’a amené le communisme (des dizaines de millions de morts, des famines, et, dernièrement, une bonne pandémie) dont certains se gargarisent par opposition à cette si vilaine mondialisation turbolibérale apatride sans foi ni loi… Alors oui, bien sûr, cette mondialisation s’accompagne d’effets de bords, parfois politiques et économiques comme la centralisation de certains produits dans certains pays qui peut poser des problèmes. Elle aide indubitablement les phénomènes humains indésirables comme une épidémie qui peut effectivement tuer des milliers de personnes. Celle de Covid19 n’en est pour le moment qu’au tout début et il n’est pas inimaginable que des centaines de milliers de morts seront comptabilisés lorsqu’elle s’achèvera. Certes. Mais c’est exactement la même mondialisation qui permettra à la fois la coopération de milliers de scientifiques pour lutter et contrer cette épidémie. C’est cette mondialisation qui permettra la réalisation de vaccins, de traitements antiviraux. C’est elle aussi qui permettra leur production et leur acheminement aux populations. Ironiquement, l’alternative qui consiste à se passer de mondialisation et qui se rapproche beaucoup des quarantaines que les pays mettent en place les uns après les autres, ne semble guère enthousiasmante, ne trouvez-vous pas ? —-
Sur le web
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Cette question nous est fréquemment posée : Les émissions de CO2 provenant de la combustion de combustibles fossiles sont plus faibles en raison de la pandémie, alors pourquoi le CO2 atmosphérique ne diminue-t-il pas également ? Il n’y a pas de destruction photochimique du CO2 atmosphérique comme c’est le cas pour de nombreux autres gaz, le méthane par exemple, auquel cas des émissions continues sont nécessaires juste pour maintenir son abondance dans l’atmosphère constante. En revanche, le CO2 atmosphérique peut se dissoudre dans l’eau et peut être transformé par photosynthèse dans les plantes en bois et autres matières organiques. Cependant, ces transferts ne sont pas permanents car le carbone peut revenir, et c’est effectivement le cas, sous forme de CO2. Dans les océans, un équilibre se développe dans lequel autant de CO2 quitte les océans qu’il y entre. Dans les plantes et les sols, un état d’équilibre se développe dans lequel le taux de photosynthèse est égal au taux d’oxydation du carbone en CO2 par la respiration des organismes vivants et par les incendies. [NdT : ces prétendues égalités entre ce qui entre et ce qui sort des océans et de la végétation n’existent pas ; il s’en faut de beaucoup !] Nous faisons nous-mêmes partie de ce processus en expirant dans notre respiration des niveaux élevés de CO2. Il a été produit dans nos cellules et dans nos intestins par des microbes qui digèrent la nourriture qui nous donne l’énergie nécessaire pour vivre. Nous brûlons également des forêts. L’atmosphère, les océans et la biosphère terrestre agissent comme un réservoir interconnecté d’où le carbone ne disparaît pas dans un sens pratique [NdT Le grand réservoir interconnecté contient quelque 41 000 Gt-C (milliards de tonnes de carbone contenu) et le cumul des « émissions » de 1751 à 2020 fait en gros 440 Gt-C, soit à peine plus de 1% du contenu dudit réservoir ; 1% peut-il avoir un effet ? C’est moins que l’ordre de grandeur des incertitudes sur le contenu du grand réservoir !]. Seules l’altération et la formation des roches peuvent le faire, mais ce sont des gouttes minuscules en comparaison. Par conséquent, le CO2 provenant de la combustion de combustibles fossiles ne peut qu’augmenter la quantité totale de carbone dans ce réservoir. Pour que nous puissions détecter la baisse des émissions causée par la pandémie, elle doit être suffisamment importante pour se démarquer de la variabilité naturelle du CO2 causée par la façon dont les plantes et les sols réagissent aux variations saisonnières et annuelles de température, d’humidité, d’humidité du sol, etc. Le CO2 augmente partout dans l’atmosphère, mais des cycles saisonniers s’y superposent. [NdT : Les cycles saisonniers sont bien connus et assez stables -7 ppm de mai à octobre et +9 ppm d’octobre à mai ] [NdT voici les relevés mensuels récents du MLO (Mauna Loa Observatory) jusqu’à octobre 2020 : les écarts très variables d’une année à l’autre pour un même mois reflètent les températures assez variables de la zone intertropicale de dégazage océanique]. Après suppression de la tendance à l’augmentation à long terme sur chaque site, on se retrouve avec un cycle saisonnier causé principalement par la photosynthèse et la respiration saisonnières des écosystèmes terrestres. Les trois figures ci-dessous montrent le cycle saisonnier moyen sur 10 ans, et les variations d’une année sur l’autre. Ces variations naturelles sont importantes et, jusqu’à présent, les émissions “manquantes” n’ont pas été visibles . En voici un exemple : Si les émissions sont réduites de 25 %, la moyenne mensuelle de CO2 pour le mois de mars au Mauna Loa devrait être réduite d’environ 0,2 ppm, puis de 0,2 ppm supplémentaire en avril, etc. Ainsi, lorsque nous comparons le cycle saisonnier moyen de plusieurs années, nous nous attendons à ce qu’une différence s’accumule en 2020 après un certain nombre de mois. L’Agence internationale de l’énergie prévoit une baisse de 8 % des émissions mondiales de CO2 cette année. Il est clair que nous ne pouvons en moins d’un an pas voir un tel effet global. En outre, les incendies produisent du CO2 à un rythme peut-être comparable à la modeste diminution des émissions résultant de la pandémie. Il semble bien que le CO2 continue d’augmenter au même rythme que les années précédentes, ce qui montre que nous devons faire des investissements agressifs dans les sources d’énergie renouvelables pour faire face à l’urgence de notre réchauffement mondial. La plupart des émissions proviennent des zones urbaines, de sorte qu’il peut être plus facile de constater une diminution des émissions sous le vent des villes, même si, dans ce cas également, elles doivent se démarquer des variations naturelles. Mais il existe une solution, la seule qui soit décisive. Les rayons cosmiques produisent du carbone 14 (14C) radioactif dans l’atmosphère, qui réagit avec l’oxygène pour devenir du 14CO2. Sous cette forme, il se dissout dans les océans et est absorbé par les plantes comme tous les autres CO2. Les combustibles fossiles n’ont pas de 14C car ils ont été formés il y a des millions d’années à partir de matières organiques. Ainsi, le 14C présent à l’origine dans la matière organique s’est décomposé il y a longtemps. Par conséquent, les mesures du 14 CO2 montrent combien le 14C a été dilué par l’ajout de CO2 fossile récent avec zéro 14C. D’autre part, le CO2 provenant des émissions et de l’absorption par les écosystèmes a une teneur en 14 CO2 très proche de celle du 14C et ne peut donc pas modifier l’atmosphère à cet égard. [NdT : ces spéculations sur le 14C semblent ignorer que les essais thermonucléaires des années 1950 et 1960 ont injecté dans la stratosphère une masse de 14C de l’ordre 70% de la masse en 1950 de 14C atmosphérique produite par les rayons cosmiques. Les quelques 6% de CO2 « fossile » dans l’air sont donc imperceptibles car masqués par la vidange progressive du 14C de la stratosphère dans la troposphère] East Coast Outflow COVID-19 En avril 2020, le Laboratoire de surveillance mondiale a lancé une série de vols d’échantillonnage aérien au-dessus des principales zones métropolitaines de la côte est, répétant une expérience menée il y a deux ans, afin d’évaluer l’impact de la réponse des coronavirus sur la qualité de l’air et les émissions de gaz à effet de serre. Le COVID-19 de la côte Est reproduit une série de vols en 2018 encerclant les villes de Washington, D.C., Baltimore, MD, Philadelphie, PA, New York, NY, et Boston, MA, pour mesurer les niveaux de méthane, de dioxyde de carbone, de monoxyde de carbone, d’éthane et d’ozone au vent et sous le vent de ces zones urbaines. Le méthane et le dioxyde de carbone sont les deux plus importants gaz à effet de serre produits par les centres urbains, tandis que le monoxyde de carbone est un précurseur de l’ozone troposphérique, une préoccupation majeure pour la qualité de l’air urbain. L’objectif de cette nouvelle étude était de voir ce qui a changé dans les émissions de gaz à effet de serre et les polluants qui se forment depuis le début de COVID-19. Jusqu’à présent, les entrepreneurs et collaborateurs de la NOAA ont effectué dix vols autour de la ville de New York, quatre vols autour des régions de Washington et de Baltimore, et quatre vols autour des régions de Providence et de Boston. Ces vols ont été financés par la NOAA, l’État du Maryland et le National Institute of Standards. Des scientifiques des laboratoires des sciences chimiques et des ressources aériennes de la NOAA participent également à l’expérience ainsi que des chercheurs de l’université du Michigan, de l’université Columbia, de l’université du Maryland et de SUNY Stonybrook.
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par Jacques Henry. Le titre de ce billet n’a rien à voir avec le petit rappel de la naissance de la Commune de Paris pour imaginer des évènements à venir le 18 mars prochain (150e anniversaire) puisque cette date se situe dans l’avenir et n’existe pas encore. Encore une fois – et je ne me lasserai pas – ce billet rappelle des faits du passé relatifs à l’évolution du climat. Tous les spécialistes internationaux du climat se trouvant à Genève au siège de l’IPCC (des politiciens autoproclamés climatologues) ont été frappés collectivement d’amnésie involontaire (ou volontaire ?) en ignorant l’évolution du climat terrestre au cours du passé récent. Remontons donc dans le temps, vers 10 000 ans avant l’ère commune, pas très loin en réalité, à une époque où la population humaine mondiale ne devait certainement pas dépasser le million d’individus, et je suis probablement très optimiste, répartis sur les 5 continents. Ils ne dégageaient que des traces de ce vilain gaz à effet de serre qu’est le CO2, et pourtant … Les dernières traces de grands glaciers disparurent de Scandinavie et d’Écosse il y a 8 000-7 000 ans avant l’ère commune alors que 10 000 ans plus tôt ces glaciers recouvraient un grande partie de l’Europe et la chaine des Alpes n’était qu’un immense glacier. Vers 4000-3000 ans avant l’ère commune il y eut un brusque réchauffement du climat appelé l’Optimum post-glacial coïncidant avec l’âge du cuivre puis celui du bronze. Ce qui restait des glaciers alpins recula encore et la limite de la végétation arborée remonta en altitude à plus de 2 000 mètres. Après l’apparition de l’agriculture et de l’élevage la population explosa en nombre et occupa tout l’espace disponible du continent eurasien, un immense mouvement de progrès techniques et l’apparition de peuples structurés qui agrandirent les surface arables disponibles en procédant à des déforestations à grande échelle, le bois étant utilisé pour construire des villes entières cuire les aliments et se chauffer. Durant cet optimum climatique la température moyenne globale de la Terre était de 2 à 3°C supérieure à celle d’aujourd’hui. Ce grand frémissement de l’humanité n’était pas unique à l’Europe car l’Empire chinois n’avait pas oublié de se développer de son côté et surpassait l’Europe dans de nombreux domaines technologiques et également par l’importance de sa population. Cette longue période de prospérité généralisée liée à la clémence du climat finit par devenir un lointain souvenir avec une lente chute des températures. Des civilisations entières disparurent aux alentours de 500 avant l’ère commune. Il fallut que les hommes attendent 1 000 ans pour que le climat redevienne clément entre 500 et 1 200 ans de l’ère commune, un petit optimum de température aussi appelé Optimum climatique médiéval. À nouveau les températures furent de 2 degrés supérieures à celles d’aujourd’hui, et pourtant il n’y avait toujours pas de charbon en dehors de quelques exploitations minières anecdotiques essentiellement en Grande-Bretagne datant de l’occupation romaine mais le pétrole et le gaz naturel restaient encore inconnus, le combustible le plus utilisé restait le bois et les forêts européennes furent à nouveau exploitées intensivement. En dehors d’éruptions volcaniques lointaines qui perturbaient le climat seulement quelques années celui-ci fut d’une remarquable stabilité et cette période idyllique dura quelques 200 ans et durant les années 1200 à 1400 de l’ère commune le climat fut brusquement instable en Europe occidentale avec des alternances d’inondations, de sécheresses, des hivers parfois très cléments et d’autres années avec des hivers particulièrement froids et des épidémies meurtrières dont l’une décima plus de la moitié de la population européenne. Des guerres incessantes ravagèrent l’Europe : quand le climat est défavorable les êtres humains ont tendance à s’entretuer. La mémoire humaine n’avait pas consigné dans les grimoires ces années de rêve précédant cette période agitée car le climat général commença de nouveau à s’orienter vers un répit malheureusement passager entre 1400 et 1550 de l’ère commune suivi par trois siècles plutôt froids jusqu’en 1850, le « petit âge glaciaire » qui favorisa une forte avancée des glaciers alpins jamais atteinte depuis 7000 ans avant l’ère commune. La banquise dans l’Atlantique nord atteignit certaines années les îles Féroé couvrant le nord de l’océan presque totalement depuis le Groenland. De 1890 à 1945 le climat européen fut à nouveau remarquablement clément. La mémoire humaine conduisit à analyser ces variations climatiques puisque depuis le début du XIXe siècle des relevés de température étaient disponibles et les chroniques tenues par les moines avaient consigné tous ces changements depuis le XIIIe siècle comme par exemple la date du début des vendanges dans diverses régions d’Europe ou encore le prix du pain qui constituait un indicateur indirect de l’abondance des récoltes de blé, elles-mêmes directement liée aux conditions climatiques. Depuis 1945 les glaciers ont accéléré leur retrait et un nouvel optimum climatique contemporain s’est installé, jusqu’à quand, là est la question à laquelle les spécialistes onusiens du climat n’ont pas l’air de vouloir répondre, trop obnubilés par l’augmentation des teneurs en CO2 de l’atmosphère qu’ils considèrent comme la principale cause du « réchauffement climatique moderne », ignorant superbement toutes les fluctuations passées depuis 10 000 ans alors que le début de l’ère industrielle ne date que de 200 ans justement à une époque où il faisait plutôt froid, lorsque l’exploitation du charbon puis du pétrole prirent de l’ampleur. Considérer l’ère préindustrielle comme référence pour se soucier du CO2 atmosphérique est tout simplement une vaste escroquerie. Le climat va continuer à fluctuer et on commence à comprendre quels sont les paramètres très complexes qui se superposent pour éventuellement prédire, cependant avec une large incertitude, à quelles températures les humains seront soumis durant les prochaines décennies : un refroidissement jusqu’aux alentours de 2060 puis un réchauffement sans en déterminer les amplitudes. « Les changements du climat ont déjà eu lieu et continueront à apparaître souvent. Contrairement au message répandu durant les dernières trente dernières années, la vitesse du changement du climat est indiscernable de la variabilité naturelle. Ainsi, un phénomène parfaitement naturel est devenu la plus grande préoccupation à venir dans l’histoire » ~ Tim Ball
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Réchauffement climatique. Crise des migrants. Gilets jaunes. Malbouffe. Touche pas à mon poste. De Rugy… Il suffit d’ouvrir les yeux pour comprendre que certaines choses ne tournent pas rond. Dans un élan de folie, tu allumes BFM 5 mins, et tu penses même vivre dans un monde de merde. Mais qui est donc responsable de ce beau bordel ? Nos parents?
De quoi parle-t-on?
‘En vouloir à nos parents’ ne veut pas dire vouloir leur faire un procès parce que tu es petit, moche et poilu. Toi, tu as juste pas de bol.
Le sujet traite ici de problèmes structurels : le réchauffement climatique est une accumulation sur plusieurs décennies. La crise des migrants une résultante, mixée aux décisions de nos politiques. La malbouffe et le comportement immoral des politiques n’ont également rien de conjoncturel, c’est bel et bien malheureusement structurel.
D’ailleurs, fait intéressant sur ce sujet . Comme à mon habitude, j’ai ouvert 30 articles pour me documenter sur le sujet, afin de voir comment les autres pensent. Sauf que pour ce sujet bien précis, je n’ai rien trouvé!!! Même Google était perdu. Deux solutions : soit personne n’a abordé le sujet, ce qui est super, soit je suis le seul connard sur terre à me poser cette question.
En revanche, se détacher de ses parents, s’affranchir de leur autorité, etc…. Là oui, Internet regorge d’articles et de psychologues pour vous expliquer comment faire. Je rassure ainsi tous les névrosés, vous n’êtes pas les seuls.
Collapsologie et autres joyeuseries
La tendance est tout de même plus au pessimisme qu’à l’optimisme. Il y a 10 ans, qui avait entendu parler des collapsologues? Que l’on soit d’accord ou pas, ils font désormais partie du paysage audiovisuel, et la moindre des choses, c’est au moins d’écouter leurs arguments.
Ca va aller, Pablo
La question est : quelle est la part de responsabilité de nos parents dans cet effondrement climatique? Doit-on leur en vouloir, car les 20 étés les plus chauds ont eu lieu sur ces 22 dernières années? C’est à cause de toi papa, si je suis obligé d’être en costume mardi quand il fera 39 degrés?
Autre exemple, l’idée qu’on vieillit de plus en plus vieux est désormais fausse! Aux Etats-Unis, la courbe s’inverse, en Europe, la courbe est sur un plateau, et suivra très certainement la courbe US. Pas besoin d’un doctorat pour comprendre que ce qu’on respire et ce qu’on mange y sont pour beaucoup.
Monde de merde : on peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui
Nous assistons même à un nouveau phénomène : par choix, certains ne feront pas d’enfants. #optimisme. A la différence du mouvement ‘Childfree’, c’est ici un choix éthique, où les principaux arguments sont que la terre est déjà surpeuplée et les ressources insuffisantes.
Par chance, j’ai croisé une femme dans ce cas là cette semaine. MERCI PARIS.
-‘Moi, je suis une GINK’.
-‘Ah oui, il y a une communauté sur ce sujet?’
-‘Bah on est plein, une majorité même’.
UNE MA-JO-RI-TE. Allez hop, invitée mercredi soir à dîner.
Oui aujourd’hui, si tu aimes ou ressens quelque chose, tu fais forcément partie d’une communauté, tu n’as pas le choix. Tu manges une salade le midi? Putain t’es végétarien. Tu as apprécié un but de Messi? Tu penses forcément que Ronaldo est nul. Tu as caressé un chat : ‘ah t’es de la #teamchat ‘ ? TA – GUEULE . les communautaires sont fatigants.
Ecoute, j’aime le jus d’oranges et les pipes au réveil, je suis quoi, Orangeblowjobien?
Chaque époque a son combat
Pour répondre à cette question, la meilleure des réponses est une réponse normande, améliorée. Nos parents sont responsables, mais pas coupables. Non, pas comme Fabius, qui lui est une véritable raclure.
Tout d’abord, nos parents n’avaient pas accès aussi facilement à l’information que nous. Sur la nourriture par exemple. Quand vous avez un son de cloche unanime sur les bienfaits de la viande, du lait, et d’autres produits largement décriés aujourd’hui, vous faites confiance et nourrissez vos enfants en conséquences. Surtout quand ces pros du marketing s’accompagnent de scientifiques peu scrupuleux qui ressemblent plus à des lobbyistes qu’à des mecs en blouses blanches.
Thank you for smoking
Aujourd’hui en revanche, dire ‘je ne pouvais pas savoir’, en tant que parents, parait complètement irresponsable. Il n y a pas de recette miracle pour devenir parent, en revanche, donner un cadre sain et prospère n’est plus un problème d’accès à l’information. Vous avez peut-être besoin de faire des économies, mais si vous laissez votre enfant en plein soleil à 15h, ou que vous lui recommandez d’aller faire du foot sur le rond point, c’est pas cool.
Aurait-on fait mieux à leur place?
Le sens de l’histoire, c’est toujours d’essayer de faire mieux avec le temps. Même si vous aurez toujours quelques abrutis (en alabama) pour contredire cet argument, les générations précédentes ont certainement fait ce qu’elles pouvaient.
Aussi, chaque époque a son combat. Prenez notre histoire depuis 45, la France a la chance de ne plus être en guerre sur son territoire, nous avons eu des avancées sociales déterminantes dans l’égalité des sexes, le droit à l’avortement, l’abolition de la peine de mort.. Même si certains comme Ehrlich avaient annoncé dès les années 70 que nous allions faire face à de “graves problèmes démographiques”, le réchauffement climatique et la malbouffe ne faisaient pas la une des magazines chaque semaine.
Le mot de la fin
C’est bien trop facile de rejeter la faute sur nos parents. En réalité, ceux qui vont vraiment pouvoir nous en vouloir, sont NOS enfants : nous avons accès à l’information, nous avons le recul sur ce qu’est une société de consommation, et nous savons qu’on ne peut pas faire confiance à nos politiques.
Ne rien attendre des politiques et agir à l’échelle citoyenne est évidemment la seule solution pour sortir de ce trou que nous sommes en train de creuser.
On ne pourra vraiment se plaindre qu’à 70 ans, après avoir tout tenté pour améliorer la situation. Là oui, si on constate que rien n’a pu être fait car c’était trop la merde, nous pourrons en vouloir à nos parents, qui statistiquement parlant, seront soit morts de réchauffement climatique, soit de crise cardiaque à l’annonce du nouveau président de la République 2032, Cyril Hanouna.
Bon dimanche les Zoulous! 😀
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COP 21, le bon, la brute et le truand, un western financé par les plus grands criminels du climat ! La COP 21, événement majeur de cette fin d’année 2015, qui se déroulera du 29 novembre au 11 décembre au Bourget et à Paris fait — depuis quelques semaines —
couler beaucoup d’encre dans nos médias. Cette conférence internationale pour le climat fait débat notamment lorsque l’on s’aperçoit que les plus grands criminels du climat financent cette COP 21. À coups de lobbies et d’acteurs privés, ces multinationales dépensent sans compter pour faire des démonstrations spectaculaires de leurs admirables performances climatiques, pour prétendre aux pratiques sociales les plus vertueuses et accroître leurs bénéfices. Cette « Conférence Climat » devrait, théoriquement, parfaire le nouvel accord mondial pour l’après-2020. En effet, les sociétés devraient s’engager à des réductions massives de leurs émissions de gaz à effet de serre, et amorcer une transition énergétique profonde, en changeant radicalement leurs systèmes de production et de consommation. Retour sur un fait d’actualité… La COP 21, ou symbole identitaire du « Greenwashing », est l’une des plus importantes manifestations de cette fin d’année. Alors que les manifestations civiles seront annulées suite aux attentats du 13 novembre, quel sera le poids pour contrebalancer ces décisions, si la société civile — étant donné que celle-ci dénonce les « fausses solutions » promues par les entreprises — n’y est pas présente ? Comment croire ces multinationales qui se jouent de nous quand on s’aperçoit — il y a quelques mois — que Wolswagen produit des logiciels « anti-Pollution » pour contrecarrer certaines normes écologiques ? Plutôt que de prévenir la catastrophe climatique, les COP servent donc de plus en plus d’expositions et de salons publicitaires aux plus grands criminels du climat que compte la planète. Le gouvernement français, qui entend agir en « leader mondial » dans la naissance de cet accord historique, a confié 20 % du financement de cette conférence à certaines des entreprises privées les plus polluantes du monde. Parmi les grands logos qui décoreront les murs de la Conférence tout au long des deux semaines, on verra donc nombre de champions de la pollution tels que Engie, EDF, Renault-Nissan, Air France, BNP-Paribas, Michelin ou Suez Environnement. La COP serait-elle au final un événement majeur pour les multinationales pour parfaire leur image « Verte » ? Une publication du Corporate Europe Observatory (également partie prenante du Lobby Planet) détaille les ingrédients de la « mauvaise cuisine climatique » que les multinationales concoctent pour la COP : une recette cuisinée à base de croissance économique et de compétitivité à tout prix, d’une bonne dose de gaz présenté comme une « énergie propre », d’un zeste de marché avec le « prix mondial du carbone » comme solution miracle, et servie en compagnie de « fausses solutions » technologiques plus ou moins hypothétiques. Un plat finalement très allégé en véritable transition énergétique, repoussée aux calendes grecques. Le plus remarquable dans tout ça, c’est l’appropriation des multinationales pour trouver elles-mêmes leurs propres solutions. Comment cela est-il possible ? Grâce à la mise en place de « Solutions Cop 21 » qui se déroulera au Grand Palais à Paris, qui n’est en rien une initiative des pouvoirs publics.
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Il a été désavoué par sa hiérarchie : ce mardi, le ministre japonais de l'Environnement a expliqué aux journalistes que "le rejet en mer était le seul moyen" de se débarrasser des litres d'eau pleine de tritium stockés à la centrale nucléaire de Fukushima, ravagée par le tsunami de mars 2011. Yoshiaki Harada a ajouté qu'il s'agissait "d'un simple avis" et que "le gouvernement dans son ensemble allait en discuter prudemment". Le porte-parole de l'exécutif, Yoshihide Suga, a immédiatement réagi, qualifiant de "personnels" les propos de Yoshiaki Harada, lequel fait partie des personnalités qui devraient quitter mercredi l'équipe du Premier ministre Shinzo Abe à l'occasion d'un remaniement ministériel prévu depuis longtemps. Le ministre n'a cependant rien dit de bien nouveau. Rejeter à la mer le million de tonnes d'eau pompée dans les installations radioactives de Fukushima et conservée dans des citernes sur le site est une hypothèse ouvertement envisagée depuis des années. En 2016, une commission d'experts mandatés par le ministère japonais de l'Industrie (Meti) avait conclu que cette option était "la solution la plus rapide et la moins onéreuse", sans exclure d'autres moyens "faisables" bien que plus longs et coûteux. La commission d'experts du Meti avait calculé qu'il faudrait 7 ans et 4 mois pour se débarrasser de cette eau dans l'océan après dilution, pour un coût évalué à 3,4 milliards de yens (28 millions d'euros), alors que les autres techniques coûteraient de 10 fois à 100 fois plus pour une durée allant de 8 à 13 ans. En l'état actuel, il n'est pas décidé de diluer cette eau en mer car les concentrations en tritium et autres radionucléides de l'eau en partie décontaminée restent au-delà des normes, a précisé récemment un fonctionnaire de ce même ministère. "L'eau a besoin de satisfaire les standards" internationaux avant d'être éventuellement rejetée à la mer, a souligné cette source. L'eau non conforme va de nouveau être filtrée. La compagnie Tepco estime de son côté que les citernes seront pleines en 2022, mais étudie des solutions pour augmenter encore le stockage, même si l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) presse le gouvernement japonais d'agir. Dès 2014, l'AIEA avait conseillé l'option "du rejet contrôlé en mer". Une autre commission gouvernementale japonaise examine depuis 2016 l'hypothèse en s'interrogeant sur les dommages collatéraux sur l'image du Japon et l'impact sur les secteurs de la pêche et de l'agriculture.
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Les albatros sont monogames mais le divorce se produit lorsqu'un couple peine à avoir ou à élever des petits. Une étude montre que la variabilité climatique pousse également les femelles à divorcer. Les albatros à sourcils noirs Thalassarche melanophris sont des oiseaux marins monogames, chez lesquels les couples se forment en général pour la vie. Cependant, outre la perte de l'un des partenaires à cause de la prédation par exemple, les couples peuvent être remaniés si leur capacité à avoir et à élever des petits est faible. Puisque la compétition intrasexuelle est très forte, les couples qui se forment ne sont en effet pas toujours optimaux et un divorce permet, après un échec parental, de tenter d'améliorer le succès reproducteur de l'un ou des deux partenaires. Les taux de divorce chez les espèces longévives d'oiseaux marins sont assez faibles car il est avantageux pour celles-ci de conserver longtemps un partenaire pour mettre en place une coordination robuste ; les probabilités qu'un partenaire meure rapidement, et donc d'attendre son retour en vain sont faibles et il est coûteux énergétiquement de se lancer souvent à la recherche d'un nouveau partenaire. La température de l'eau influence l'accès à la nourriture Le taux de divorce chez une population de T. melanophris des Îles Falkland est pourtant aussi lié à la variabilité climatique. Une étude parue dans les Proceedings of the Royal Society B rapporte en effet qu'entre 2004 et 2019, le taux de divorce de cette population a augmenté au cours des années pendant lesquelles les températures de surface de l'océan étaient les plus chaudes. De telles températures induisent en effet une plus faible productivité primaire et secondaire et réduisent donc l'accès à la nourriture pour les albatros. Les auteurs indiquent par ailleurs que la décision de divorcer est prise par les femelles qui ont, par la suite, plus de chances de se reproduire avec un nouveau partenaire et de réussir un élevage qu'avec les mâles qu'elles ont quittés.
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Le président français Emmanuel Macron a rencontré vendredi à Munich les deux dirigeants des Verts allemands qui ont le vent en poupe face à une chancelière en bout de course et des partis traditionnels en pleine érosion. Le chef de l'Etat a dîné avec Robert Habeck - très populaire en Allemagne - et Annalena Baerbock peu après son arrivée à la conférence sur la sécurité de Munich, grand-messe annuelle des questions de défense, a précisé la présidence française. Le lieu de la rencontre n'a pas été rendu public, l'Elysée comme les Verts ayant opté pour la discrétion dans un contexte politique délicat en Allemagne. La chancelière Angela Merkel et son parti chrétien-démocrate (CDU) font face à une tempête politique depuis l'alliance d'élus locaux de cette formation avec l'extrême droite (AfD), qui a brisé un tabou en Allemagne pour la première fois depuis la fin du nazisme. Le parti écologiste est aussi un adversaire direct de la chancelière même s'il est susceptible de s'allier l'an prochain aux conservateurs de la CDU à la faveur d'un changement de majorité, à la suite des élections législatives prévues. "Il ne faut pas y voir une quelconque ingérence dans la situation politique de notre premier partenaire", assure-t-on à l'Elysée, en rappelant que le rendez-vous avait été pris avant les soubresauts actuels et même déjà programmé une première fois à Paris puis décommandé pour des raisons d'agenda. "Le président s'est toujours attaché à avoir avec l'Allemagne une relation de décryptage, de compréhension qui dépasse les canaux directs et uniques" qu'il peut avoir avec la chancelière, pointe la présidence. Les trois responsables politiques devaient s'entretenir des grands enjeux européens, des questions de sécurité et de la coopération franco-allemande, ont précisé leurs entourages. Emmanuel Macron, qui soigne son virage "écolo" depuis les élections européennes - il a dénoncé jeudi les effets dévastateurs du changement climatique depuis le massif du Mont-Blanc - partage avec les Verts son ambition d'une Europe plus puissante. "Nous saluons les questions que Macron pose pour l'Europe, son niveau d'ambition et les réponses allemandes et européennes qu'il attend", a ainsi déclaré Franziska Brantner, député chargée des questions européennes chez les Verts allemands. Les échanges risquent d'être plus tendus sur le programme du président en matière de lutte contre le changement climatique. "Dans ce domaine, nous attentons plus d'actes et surtout pas d'énergie nucléaire", a souligné Franziska Brantner. Emmanuel Macron poursuivra ce samedi son tour d'horizon du monde politique allemand à l'occasion d'un petit-déjeuner avec une trentaine de responsables de tous bords - sauf de l'AfD - avant de prendre la parole à la conférence sur la sécurité, où il est très attendu sur la dissuasion nucléaire et la défense européenne.
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Les forêts tropicales jouent un rôle important dans la régulation du climat à l’échelle mondiale en constituant des « puits de carbone » : elles absorbent, via la photosynthèse, le CO2 de l’atmosphère et le conserve sous forme de biomasse (le bois).
Elles stockent aujourd’hui environ 40 % du carbone terrestre (incluant biomasse végétale et sol), tandis que la déforestation tropicale contribue à hauteur de 15 % environ aux émissions de CO2 dans l’atmosphère. Le récent Accord de Paris, adopté lors de la COP21 en décembre 2015, a inclus la conservation des forêts tropicales comme un moyen de lutte contre les changements climatiques, à travers notamment le programme REDD+.
Une grande vulnérabilité
Si l’on parle régulièrement de la déforestation tropicale et de ses conséquences sur la biodiversité et les émissions de CO2, la question de la vulnérabilité des forêts tropicales face aux changements climatiques – et du maintien de leur capacité à stocker du carbone – est moins souvent abordée. Les chercheurs qui s’y intéressent étudient ces phénomènes à l’aide de modèles climatiques couplés à des modèles de dynamique de végétation, appelés « modèles du système terre ». Ce sont ces modèles qu’utilise le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) pour prédire l’évolution du climat suivant différents scénarios d’émissions et de concentration de CO2 dans l’atmosphère.
Carte des forêts tropicales humides. Ces forêts jouent un rôle majeur dans la régulation du climat en absorbant le CO₂ de l'atmosphère et en le stockant sous forme de biomasse. Wikipédia, CC BY-SA
Concernant l’effet du changement climatique sur la végétation, deux points sont à considérer : l’augmentation de CO2 dans l’atmosphère et la modification du climat (température et précipitations).
Les modèles du système terre s’appuient sur des processus écophysiologiques qui considèrent qu’une augmentation de CO2 dans l’atmosphère augmente l’efficacité de la photosynthèse et la fixation du carbone : on parle d’« effet de fertilisation du CO2 ». La plupart des modèles du système terre estiment que cet effet de fertilisation du CO2 compense la baisse de croissance des plantes provoquée par l’augmentation moyenne des températures associée aux changements climatiques. Certaines études récentes ont ainsi montré que les forêts tropicales devraient être en mesure de résister aux changements climatiques – on parle de « résilience des forêts tropicales » – et qu’elles continueraient ainsi à exercer leur rôle de puits de carbone au moins jusqu’à l’horizon 2100.
Un effet de fertilisation du CO2 discutable
Si l’hypothèse d’une fertilisation du CO2 est forte pour rendre compte de la résilience des forêts tropicales, elle est néanmoins discutable en conditions naturelles. L’effet de fertilisation du CO2 a bien été démontré sur le court terme, dans le cadre de dispositifs expérimentaux installés dans des plantations ou des forêts naturelles en milieu tempéré, mais aucune observation d’une augmentation des stocks de carbone suite à un enrichissement de l’atmosphère en CO2 n’a encore été réalisée en forêt tropicale. Un premier dispositif expérimental a toutefois été mis en place en 2013 près de Manaus en Amazonie.
Cet effet de fertilisation est discutable principalement pour trois raisons. Premièrement, une croissance plus rapide sous l’effet de l’augmentation du CO2 peut conduire à une surmortalité des arbres, mourant plus jeunes. Sur le long terme, on n’observerait donc pas d’augmentation des stocks de carbone à l’échelle de l’écosystème forestier.
Il se peut, deuxièmement, que le CO2 ne soit pas le facteur-limitant de la croissance des arbres en forêt tropicale. D’autres éléments, comme l’eau et les nutriments du sol (notamment l’azote et le phosphore), sont essentiels à la photosynthèse. S’ils ne se trouvent pas en quantité suffisante, une augmentation de CO2 n’aura pas d’impact sur la croissance des arbres.
Troisièmement, et c’est le point le plus important, la niche des espèces d’arbres – qui détermine les conditions dans lesquelles l’espèce peut survivre – ne se réduit pas aux facteurs leur permettant de photosynthétiser et fixer du carbone. Il faut aussi que l’espèce puisse résister au stress climatique (épisodes de sécheresse, réduction de la saison de végétation), se défendre (des attaques d’insectes par exemple) et se reproduire (floraison et fructification synchronisées à la présence d’animaux/insectes pollinisateurs des fleurs ou disperseurs des graines). Autant d’éléments qui peuvent être fortement modifiés par les changements climatiques.
Transport d’un arbre en forêt sèche épineuse (Madagascar) en vue de sa pesée pour l’estimation de sa biomasse. G.Vieilledent/Cirad, Author provided
Certains résultats récents remettent ainsi en cause cet effet de fertilisation ainsi que la possibilité de résilience. Une étude de grande ampleur menée sur les trois continents situés en zone tropicale (Bolivie, Cameroun et Thaïlande), a montré une absence d’accélération de la croissance des arbres suite à l’augmentation de CO2 dans l’atmosphère pour la période allant de 1850 à nos jours. On a également observé une diminution de la capacité de la forêt tropicale amazonienne à stocker du carbone depuis les années 1980.
Enfin, des phénomènes de mortalité en masse des arbres sont actuellement observés à divers endroits du globe. Cette mortalité peut être associée soit à des épisodes de sécheresse conduisant à des phénomènes de cavitation (embolie gazeuse empêchant la sève de circuler dans l’arbre) ou à des attaques d’insectes ravageurs dont les populations explosent sous l’effet de l’augmentation des températures (voir à ce propos le cas du bostryche typographe qui menace les peuplements d’épicéa dans les forêts de montagne de moyenne altitude en France).
Diminution du carbone forestier
Sans l’effet de fertilisation du CO2, les modèles du système terre prédisent une large diminution du stock de carbone des végétaux en zone tropicale. Une récente étude sur les forêts tropicales de Madagascar montre également que les stocks de carbone forestiers devraient diminuer sous l’effet du changement climatique.
Cette étude ne fait pas l’hypothèse d’un effet de fertilisation du CO2 et s’appuie sur des modèles appelés « modèles d’enveloppe bioclimatique ». Ces derniers sont plus simples que les modèles du système terre et s’appuient sur des hypothèses plus écologiques qu’écophysiologiques pour expliquer l’évolution du stock de carbone en forêt tropicale en lien avec les changements climatiques.
Mesure du diamètre d’un arbre en vue de l’évaluation des stocks de carbone d’une forêt tropicale humide du massif du Tsaratanana (Madagascar). G.Vieilledent/Cirad, Author provided
Ainsi, la diminution de la durée de la saison de végétation, l’augmentation de la température moyenne annuelle (+3,7 °C) et la diminution des précipitations annuelles (-107 mm) pourraient conduire à une diminution de 17 % (certaines prédictions allant jusqu’à – 24 %) du stock de carbone forestier d’ici à 2080. En forêt, les arbres et les espèces de plus petite taille seraient favorisés et sélectionnés sous l’effet du climat. L’étude identifie également des points de basculement : au-dessus d’une température moyenne annuelle de 21 °C et en dessous de 1 100 mm de précipitations par an, le stock de carbone des forêts tropicales humides pourrait s’effondrer.
Le risque d’emballement des émissions
Concernant la déforestation engendrée par les activités humaines à Madagascar (l’agriculture sur brûlis, l’élevage, l’utilisation du bois énergie, l’exploitation minière ou l’exploitation illégale de bois principalement), elle conduirait à une perte d’environ 30 % du stock de carbone forestier sur la même période. En comparaison, l’effet des changements climatiques n’est donc pas négligeable. À terme, on pourrait observer un emballement du phénomène : au lieu de stocker du carbone, les forêts seraient émettrices de CO2 et contribueraient à l’accélération du changement climatique qui aurait un effet encore plus fort sur les forêts.
Dans un monde toujours plus chaud et plus sec, il y a un risque que les forêts tropicales humides que nous connaissons aujourd’hui ressemblent davantage à des savanes arborées qu’à des forêts impénétrables où arbres, mousses et fougères s’épanouissent dans un nuage de brume. Il ne s’agit donc plus seulement de réussir à conserver les forêts et à augmenter leur surface à l’échelle planétaire pour espérer contenir le changement climatique en augmentant les puits de carbone. Il devient également essentiel de limiter rapidement le changement climatique en réduisant les émissions de CO2 à la source. Cela passe par un ensemble de mesures, comme la diminution de l’usage des énergies fossiles, le développement des énergies renouvelables, la diminution de la consommation et la mise en application rapide des décisions adoptées lors de l’Accord de Paris.
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Climat. Avant la Cop26, des États ont tenté de faire pression sur le rapport du Giec Des documents divulgués jeudi 21 octobre par Greenpeace et la BBC montrent comment certains États ont essayé d’infléchir le rapport des experts avant la Cop26. À dix jours de la Cop26 à Glasgow (Écosse), Greenpeace et la BBC dont donné un coup de projecteur, hier, sur les coulisses des préparatifs. Au sommet de l’ONU dédié à la lutte contre le réchauffement, on négociera à la lumière du rapport du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat) qui fournit à la fois l’état des lieux et des recommandations pour limiter la casse. Plusieurs États à la manœuvre Ce rapport est donc stratégique et des pays ont tenté de l’infléchir au mieux de leurs intérêts. Ce que révèlent quelque 32 000 documents divulgués par l’ONG. Il s’agit des observations adressées au Giec par les États, entreprises et autres parties concernées, qui avaient reçu le « brouillon ». Ainsi, le ministère saoudien du Pétrole, qui craint l’abandon rapide des énergies fossiles, premières sources de gaz à effet de serre, voulait faire disparaître l’appel à des actions urgentes et accélérées ». L’Australie, exportatrice de houille, conteste que la fermeture des centrales à charbon (soit) nécessaire ». Argentine et Brésil, gros producteurs de viande, désiraient biffer le passage affirmant qu’un régime végétarien pourrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de moitié par rapport au modèle alimentaire occidental. Lire aussi : « Si le climat était une banque, on l’aurait déjà sauvé » Des priorités diverses Tous ces pays réclament que la priorité soit plutôt donnée aux technologies de capture du CO dans l’atmosphère… sauf qu’elles ne sont pas mûres et qu’il faudra des décennies avant qu’hypothétiquement on les déploie à grande échelle. La Suisse n’est pas en reste et ne voulait pas entendre parler de ponctions supplémentaires dans le portefeuille des nations riches, afin d’aider les pauvres à s’adapter. Bref, chacun défend son bout de gras – et de gaz – fût-ce au détriment de l’intérêt général. Des pratiques qui posent question Choquant ? Pas tant que ça, vu que le Giec est une structure intergouvernementale et que Cop est l’acronyme de Conférence des parties. Chaque voix doit s’exprimer », objecte la diplomate costaricaine Christiana Figueres, qui supervisa la Cop21 et l’Accord de Paris, pour qui il est crucial d’embarquer tout le monde dans le processus. Quand les commentaires relèvent du lobbying et ne sont pas étayés par la science, ils ne sont pas intégrés », assure de son côté à la BBC Corinne Le Quéré, climatologue de l’université East-Anglia, qui a coordonné plusieurs chapitres du rapport du Giec. Lequel serait donc imperméable aux hautes pressions.
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Depuis 1921, la famille Mary, est propriétaire de centaines de ruchers dans l'Ouest de la France. Elle récolte et sélectionne aussi les meilleurs miels auprès de 70 fournisseurs. Trois générations d'apiculteurs se sont succédées, incarnées aujourd'hui par Benoit, le petit fils du fondateur. Il a grandi au milieu des abeilles et du miel dans le moulin familial. Avec son père, il adorait, enfant, visiter les ruches de la propriété. Il était émerveillé par l'incroyable vitalité de ces milliers d'abeilles, intelligentes et travailleuses, qui produisaient l'or que le petit garçon étalait sur du pain beurré au petit déjeuner. en 1954, son père fut le premier apiculteur à se lancer dans la production de gelée royale, dont les vertus sont aujourd'hui bien connues. Ses travaux scientifiques sur les abeilles sont reconnus. Tout naturellement, Benoit a repris les rênes de la maison familiale en 2000 dans un contexte bouleversé. VIDÉO >> LES FIGURES DE L'EXPRESS : Chaque semaine, découvrez en 5 minutes des personnalités inspirantes en vous inscrivant ici Il est loin le temps où le miel coulait à flot dans une nature sans produits chimiques ni pesticides. La mortalité des abeilles ne cesse d'augmenter et l'entreprise est passée en l'espace de 20 ans de 1300 à 700 ruchers. Décimées par les substances chimiques présentes dans l'environnement, les abeilles subissent aussi de plein fouet le réchauffement climatique et affrontent de nouveaux prédateurs comme les frelons asiatiques. Or sans abeille, point de salut pour la biodiversité. Benoît a donc décidé de réagir en montant un espace pédagogique afin de sensibiliser clients et visiteurs aux dangers qui menacent son insecte volant préféré. Plus encore, l'apiculteur reverse 1% des recettes de sa marque "Secrets de ruches" à l'Union nationale des apiculteurs français (UNAF), qui agit pour la protection des abeilles. Benoit entend perpétuer la tradition familiale en contribuant à lutter pour la préservation des hymenoptères et de l'environnement, tout en renforçant un modèle économique fondé sur les circuits courts et l'entraide entre petits producteurs. Vidéo réalisée par Camille Gicquel/ Agathe Wolff. Ask media Bronx pour l'Express.
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Les faits… Parmi les principaux suspects, pyromane Fadi et Abraham Zraika, deux adolescents de 18 ans. Selon le Daily Mail… Comme le souligne le Daily Mail, l’État islamique décrit dans ses publications de propagande comment déclencher d’énormes incendies de forêt, pour mener le djihad. Les hommes ont été traduits en justice pour de multiples chefs d’accusation, tels que manipulation négligente d’explosifs, refus de révéler leur identité et port d’un couteau dans un lieu public. Pour compléter, le Dr Paul Read, codirecteur du Centre australien de recherche sur les feux de forêt (National Centre for Research in Bushfire and Arson), ajoute dans l’article que le nombre d’incendies volontaires est, en moyenne, de 62 000 par an, et ce chiffre augmente. Parmi eux, 13% sont allumés volontairement et 37% de façon suspecte, ce qui fait que 85 départs d’incendie par jour sont volontaires. Pire que cela ! Les incendies actuels sont aggravés par des lois que les Écolos ont fait passer dans les régions concernées d’Australie. Ils ont fait interdire le débroussaillage des zones non cultivées, et retourner à l’état sauvage tous les chemins forestiers anti-incendies, qui avaient été créés depuis longtemps, et qui permettaient aux pompiers l’accès vers les foyers d’incendies, qui se déclaraient à l’intérieur des massifs forestiers. Dans un article de Alan Jones, paru dans le Daily Telegraph du 18/11/2019, et que l’on peut trouver sur le site d’une association de pompiers volontaires, la VFFA, on peut lire : « La gravité des feux n’a rien à voir avec le « changement climatique » mais avec de nouvelles règles « environnementales » qui ont rendu l’entretien du bush impossible au nom de la biodiversité. » On peut y lire également que, dans les parcs nationaux où certains feux ont pris naissance, « les pistes que pouvaient emprunter les pompiers sont maintenant envahies par la végétation et sont devenues impénétrables. Ces accès ont été barrés par de grosses pierres ou des barrières. Comme il n’y a plus d’accès terrestres, les pompiers doivent avoir recours à des méthodes aériennes onéreuses et inefficaces de façon curative. Les Verts assument cette stratégie, hormis le fait qu’ils ne veulent pas que soit utilisée de l’eau de mer pour arroser, mais de l’eau douce pour protéger l’environnement. Le problème est que les pompiers manquent d’eau douce. » LE PIRE EST À VENIR… Sources :
– https://www.news.com.au/technology/environment/how-the-2019-australian-bushfire-season-compares-to-other-fire-disasters/news-story/7924ce9c58b5d2f435d0ed73ffe34174 – https://volunteerfirefighters.org.au/it-is-high-time-bureaucrats-and-politicians-stopped-blaming-climate-change-for-a-bushfire-crisis-that-is-very-much-of-their-own-making-and-is-putting-lives-at-risk – https://www.dailytelegraph.com.au/news/opinion/lets-tell-the-burning-truth/news-story/ae30e22c69a0a9a7fe4141bc4e9442a8 – http://www.bom.gov.au/climate/updates/articles/a034.shtml – https://volunteerfirefighters.org.au/nsw-government-bushfire-inquiry-to-focus-on-failures-in-hazard-reduction envoyé par Dominique Delabarre
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Le futur accord de la COP21, si tant est qu’il soit signé vendredi prochain, est une chimère éminemment coûteuse reposant sur une imposture. Christian Gérondeau en administre la preuve dans son Climat : j’accuse, qui est un véritable réquisitoire contre les imposteurs du GIEC, Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Cette dénomination française de la créature onusienne est d’ailleurs emblématique de cette imposture, puisque sa traduction en français trahit effrontément la signification de la dénomination officielle, en anglais, de cet organisme politique, Intergouvernmental panel on climate change, où il n’est nullement question d’experts… Pour ceux qui ne la connaîtraient pas, Christian Gérondeau commence son livre par une information qui devrait faire réfléchir tous les humanistes en chambre et faire honte aux idéologues du climat qui poursuivent une chimère non pas, comme ils le croient ou le prétendent, pour sauver la planète mais pour la ruiner. Près de la moitié de la population de la planète, trois milliards d’êtres humains, n’a pas accès à l’électricité. Ces êtres humains vivent dans des habitations où ils font leur cuisine « dans des foyers traditionnels alimentés par du charbon, du lignite, du bois, ou même des excréments d’origine animale. Ces foyers rudimentaires servent aussi à chauffer et à éclairer les lieux si nécessaire » : « Selon les enquêtes les plus récentes, rendues publiques en mars 2014, par l’OMS, 4.300.000 personnes meurent chaque année du fait de ces pratiques de « dirty cooking ». Il s’agit de la première cause de mortalité mondiale ». Il est facile de démontrer que la croissance d’un pays va de pair avec sa consommation en électricité. Priver un pays de l’accès à l’électricité est le condamner indéfiniment à la misère. C’est pourtant ce qui est prémédité à Paris par les pays riches en interdisant aux pays pauvres de produire de l’électricité à partir des hydrocarbures, charbon, gaz naturel ou pétrole. La chimère est en effet de croire, et l’imposture de faire croire, que l’on pourra fournir l’électricité nécessaire au développement de la planète en divisant par deux les émissions de CO2 d’ici 2040, et de les éliminer complètement d’ici la fin du siècle, ce qui permettrait, dit-on, de limiter le réchauffement à 2°C. Par quel miracle ? Celui des énergies renouvelables : « Les énergies renouvelables pourraient répondre en 2050 à près de 80% des besoins de l’humanité. » (Rapport spécial, SRREN, du GIEC, publié en 2011, à Abu-Dhabi) Cette affirmation est contredite par une autre créature onusienne, l’AIE, l’Agence internationale de l’énergie, qui, dans son rapport annuel de 2014, prévoit que le pourcentage actuel de production d’énergie à partir d’hydrocarbures, 82%, passera à 80%, « à moins que les politiques novatrices, ambitieuses et incertaines soient mises en œuvre, ce qui le ramènerait à 74% ! ». Il est donc illusoire de croire que la concentration de CO2 d’origine anthropique émise dans l’atmosphère va baisser. Ce sera même tout le contraire… Les énergies renouvelables sont en réalité une arnaque, qui, comme toutes les arnaques, peuvent duper les meilleurs esprits quand ils sont oublieux des préceptes de Descartes, ou intéressés à fermer les yeux. Le GIEC ose affirmer que les énergies renouvelables seront, en 2050, aux trois quarts d’origine éolienne ou solaire, donc seront des énergies intermittentes. Il n’explique évidemment pas comment sera résolu le stockage de ces énergies produites, alors que, depuis 200 ans, la recherche scientifique n’y est pas parvenue. Pourquoi cette divergence entre GIEC et AIE ? D’une part, ces deux organismes onusiens sont très différents : D’autre part, le GIEC, organisme politique, fait dire aux experts, auxquels il demande des contributions, le contraire de ce qu’ils pensent. Son rapport spécial de 2011 comprend en effet : Christian Gérondeau démontre dans son livre que ce scénario est non seulement impossible, mais impossible à financer… Les énergies fossiles sont-elles à bannir ? Non, car elles permettent de nourrir les hommes : Certes, mais le CO2 n’est-il pas responsable du réchauffement ? Pour ce qui concerne le réchauffement, l’imposture climatique est du même genre que l’énergétique. Le troisième rapport du GIEC, AR3, de 2001, est basé sur 253 scénarios et seul, à l’époque, et encore aujourd’hui, celui qui prédit à l’horizon 2100 un accroissement apocalyptique de 5.8°C est retenu, contre toute raison… En réalité, en effet, « aucune preuve sérieuse n’existe en définitive de l’influence sur le climat des variations de la concentration de CO2 dans l’atmosphère, qui reste marginale, puisqu’elle n’en représente que 4 pour 10000 ». Tout cela est-il étonnant ? Non, finalement, parce que « le but poursuivi est politique, et n’a rien à voir avec l’environnement, encore moins avec la science ». Au nom d’une idéologie mortifère, on s’apprête à dépenser pour rien des billions de dollars… alors qu’il faudrait laisser ces moyens gigantesques à disposition des individus pour qu’ils livrent d’autres batailles, indispensables celles-là. Certes, le J’accuse de Christian Gérondeau n’épargne pas le Pape François, la FAO ou la Banque mondiale, mais il m’a paru préférable, plutôt que de faire une recension exhaustive du livre, de mettre l’accent sur le processus de l’imposture énergétique qu’il révèle et qui illustre si bien ce que disait mon cher Montaigne, cité par l’auteur : « Moins une chose est connue, plus on y croit avec ferveur » Publication sur lesobservateurs.ch — Sur le web
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Dans une société de plus en plus numérique et dans un contexte de prise de conscience du réchauffement climatique, la question se pose : à quel point nos usages contribuent-ils à polluer la planète ? Ce jeudi débarque à l'Assemblée nationale la proposition de loi visant à réduire l'empreinte environnementale du numérique en France (REEN). Le texte, transpartisan, porté à droite par Patrick Chaize et Guillaume Chevrollier (LR) et à gauche par Jean-Michel Houllegatte (PS) et Hervé Maurey (centriste), a été adopté en première lecture par le Sénat en janvier. Celui-ci vise surtout à sensibiliser sur ce que l'on nomme la "sobriété numérique", tout en incitant davantage à "l'écoconception" des services numériques, afin de limiter le renouvellement de nos appareils (lire ci-dessous). Peu contraignante en apparence, l'initiative n'en reste pas moins inédite dans le monde. Car le problème prend de plus en plus d'ampleur. A travers les cas de Netflix, mais aussi des cryptomonnaies et du bitcoin, les internautes prennent conscience qu'aucune activité - y compris sur le Net - n'est vraiment indolore pour la planète. Un récent sondage paru dans le Journal du dimanche indique que 45% des Français ont tendance à penser que l'impact du numérique sur l'environnement - malgré certains bienfaits dans la limitation des déplacements - est négatif. Dès lors, sept Français sur dix se disent prêts à faire des efforts en la matière. Voici ce que l'on sait à ce jour sur cette pollution numérique. Il faut d'abord définir la pollution. Pour le numérique, les experts retiennent en priorité les gaz à effet de serre (GES) émis, qui participent au réchauffement global de la planète. Il y a ensuite la contribution à l'épuisement des ressources abiotiques, comme les métaux rares. Enfin, la consommation d'énergie primaire et d'eau est également scrutée. Et avec quoi pollue-t-on ? "On découpe le numérique en trois gros composants : les terminaux, le réseau et les centres informatiques, résume Frédéric Bordage, fondateur du think tank GreenIT, fournisseur d'études faisant référence sur le sujet. L'un de ses postes est plus coûteux que les autres. "En France, 80% des impacts environnementaux sont directement liés à la fabrication des terminaux des utilisateurs", précise-t-il. "L'enjeu numéro un c'est n'est donc pas de supprimer ses mails ou non : l'enjeu, c'est comment on fait plus pour absorber nos besoins numériques toujours plus importants afin que l'on ne soit pas toujours obligé de changer régulièrement de smartphone, de télévision, de tablette...", explique Frédéric Bordage. Sur les seuls gaz à effet de serre, la création et l'utilisation des smartphones, télévisions ou ordinateurs grimpent à 84% du total des émissions. L'impact est encore supérieur pour l'eau. Seule la consommation d'énergie demeure plus partagée, les réseaux et les data centers participant à la forte utilisation d'électricité.
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A l’heure où acteurs publics et privés (notamment les investisseurs) portent un intérêt croissant à la politique environnementale des entreprises, l’accès à la donnée « énergie/climat » des entreprises émerge comme une des priorités pour l’élaboration des politiques climatiques. Carbone 4 publie un rapport pour poser un bilan des mécanismes de reporting carbone des entreprises dans le monde et dresser des recommandations.
Dans un système de réglementation qui est encore peu mature, - la majorité des mécanismes de reporting obligatoire ont été créés entre 2010 et 2015 -, la France fait figure de bonne élève.
En effet, en fonction des pays considérés, le périmètre des émissions reportées varie significativement. Si la plupart des pays se limite à demander les émissions directes de gaz à effet de serre (scope 1), dans certains pays, les entreprises sont néanmoins encouragées à reporter leurs émissions indirectes (scope 3 amont et aval).
Notre rapport montre qu’avec la publication du décret d’application de l’article 173 – IV de la loi de transition énergétique, la France devient le premier pays au monde à rendre obligatoire un reporting des “postes significatifs d'émissions directes et indirectes, sur l'ensemble de la chaîne de valeur de l'entreprise, c'est-à-dire comprenant l'amont et l'aval de son activité”. Cela inclut par exemple l’utilisation des produits vendus ou encore toutes les émissions amont de la supply chain.
La publication de ce décret constitue donc bien une avancée majeure dans la réglementation carbone, et le meilleur chemin vers une transition pour répondre à l’objectif des « 2°C » adopté par l’ensemble des Etats lors de la COP21.
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Vers une pénurie de pâtes à cause du dérèglement climatique ? Une pénurie de blé dur, provoquée par des problèmes climatiques en Europe et au Canada, est à redouter. Les fabricants français de pâtes ont lancé une alerte à ce sujet, lundi 16 août. Les fabricants français de pâtes alimentaires ont alerté lundi 16 août sur une pénurie à venir de blé dur, provoquée par des problèmes climatiques au Canada et en Europe, appelant les pouvoirs publics à la rescousse. Le dérèglement climatique met en danger le marché des pâtes alimentaires, ont ainsi prévenu le Sifpaf (syndicat des industriels fabricants de pâtes alimentaires) et le CFSI (Comité français de la semoulerie industrielle), dans un communiqué conjoint diffusé lundi soir. En cause, des pluies beaucoup trop abondantes en Europe et une sécheresse sans précédent au Canada, qui conduisent à une pénurie de blé dur, seule matière première des pâtes alimentaires, et à la flambée historique des prix mondiaux, ont-ils indiqué. Une vague de chaleur au Canada Le Canada, touché cet été par une vague de chaleur d’une intensité exceptionnelle, est le premier pays producteur de blé dur, dont il représente à lui seul les deux tiers du commerce mondial. Le « dôme de chaleur » qui a affecté le pays, devrait conduire à une récolte […] de moins de 4,2 millions de tonnes, soit 32 % de moins que la moyenne des cinq dernières années et près de 30 % de moins que les prévisions du 20 juillet, selon les chiffres du bureau statistique canadien StatCan, rapportés dans le communiqué. Avec un stock historiquement bas, il ne sera pas possible d’alimenter le marché mondial avec des blés durs stockés, s’alarment industriels pastiers et semouliers. Des pluies abondantes en France À cela s’ajoute une récolte insuffisante en Europe avec 7,3 Mt (mégatonne) pour un besoin de 9,5 Mt, affirment-ils, indiquant que les pluies abondantes qui ont touché la France pendant la floraison et durant la moisson réduisent fortement le potentiel utilisable de blé dur français pour faire des pâtes alimentaires. Depuis la mi-juillet, le prix mondial de référence des blés durs subit une augmentation historique de plus de 30 % en quelques semaines, hausse qui pourrait encore fortement s’accélérer lorsque le Canada aura fini de récolter et confirmer une pénurie mondiale de blé dur, selon les industriels. Dans ce contexte, ils demandent aux pouvoirs publics de mettre en place un plan d’urgence pour leur permettre d’assurer leur approvisionnement en blé français et de faire en sorte que les distributeurs répercutent l’explosion du prix du blé dur dans les prix de vente pour traverser cette crise exceptionnelle.
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"Deux phoques tués au Touquet le 6 mai dernier : Sea Shepherd se porte partie civile et double le montant de la récompense déjà promise pour le premier phoque tué en début d'année. 10.000 euros, cette fois pour toute information probante qui permettrait aux autorités d'identifier le ou les coupables" peut-on lire dans un communiqué de l'ONG Sea Shepherd. Un troisième phoque avait déjà été retrouvé mort le 10 janvier 2018. L'un des deux phoques mentionnés a été abattu au fusil de chasse. Il s'agissait d'un phoque veau marin, une "espèce totalement protégée par la loi et complètement inoffensive pour l'homme", écrit l'association Groupement de Défense de l'Environnement de l'Arrondissement de Montreuil et du Pas-de-Calais (Gdeam-62) dans un communiqué. "On a bien reçu quelques informations suite à notre offre, mais rien de vérifiable ou de très probant... Surtout des petits règlements de compte", déclare Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France, dans le journal local Nord Littoral. "On n'a pas de cas similaires de phoques abattus à coups de plombs, sur les côtes françaises. C'est vraiment spécifique au littoral du Nord" ajoute-t-elle, pointant du doigt l'existence de collectifs anti-phoques dans la région. Ces derniers assurent qu'ils n'ont rien à voir avec ces meurtres d'animaux. L'organisation Sea Shepherd va porter plainte pour les meurtres de ces deux phoques. L'association GDEAM-62 a d'ores et déjà annoncé avoir déposé une plainte pour "destruction d'espèce protégée auprès de la Police Nationale du Touquet et auprès de l'office National de la Chasse et de la Faune Sauvage."
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Rémy Prud’homme, professeur des universités (émérite) Encore un dérapage des délais et des coûts à l’EPR de Flamanville ! Cette centrale va coûter 12 milliards, quatre fois plus que ce qui était prévu : c’est une catastrophe qui condamne définitivement le nucléaire, n’est-ce pas ? En réalité, ce lamentable fiasco condamne plus l’ingénierie française que la technologie de l’EPR : les Chinois en ont construit deux – avec notre aide ! – dans les délais et les budgets prévus, qui marchent très bien. Surtout, si on compare ces 12 milliards au coût des six champs d’éoliennes en mer qui démarrent en France, on voit que Flamanville, en dépit des flops du chantier, reste une excellente affaire. La comparaison est compliquée par le fait que le coût – le coût prévu – de ces éoliennes en mer est un secret d’Etat. Dans les dizaines d’articles dithyrambiques qui chantent la louange de ces monstres marins trois fois plus hauts qu’une centrale nucléaire, on cherche en vain une estimation du coût. Quand on aime, on ne compte pas. On peut cependant tenter une estimation. Ce qui est sûr en effet, c’est que l’Etat s’engage à faire acheter toute la production d’électricité de ces éoliennes (un marché garanti, de quoi faire baver d’envie tous les chefs d’entreprise), à un prix d’environ 140 €/MWh. Comme on connaît la puissance de ces éoliennes (3 GW), le nombre d’heures de fonctionnement par an (3200, c’est ce que l’on observe aux Royaume-Uni, où il y a beaucoup d’éoliennes en mer, et plus de vent qu’en France), et la durée de vie de ces éoliennes (généreusement estimée à 25 ans), on peut calculer le montant qui va être empoché par les multinationales de l’éolien : environ 34 milliards. Le coût de production de l’électricité éolienne (et nucléaire d’ailleurs) est principalement, mais pas uniquement un coût en capital. Soustrayons 20% du chiffre d’affaire pour le coût de fonctionnement, et 10% pour la marge bénéficiaire des financiers promoteurs. Cela nous fait un coût d’investissement d’environ 24 milliards. Le double du coût de Flamanville. Mais, dira-t-on, ces installations éoliennes vont produire beaucoup plus d’électricité que la centrale de Flamanville ? Pas du tout, elles vont au contraire en produire moins, beaucoup moins. Il est facile de calculer que cet éolien en mer va fabriquer 240 TWh d’électricité (il suffit de multiplier la puissance par le nombre d’heures de fonctionnement). De son côté, Flamanville (d’une puissance de 1,65 GW, fonctionnant 7400 heures par an, pendant 50 ans) va fabriquer 610 TWh d’électricité. En simplifiant un peu, l’éolien en mer c’est relativement à l’EPR de Flamanville : (i) un coût d’investissement (et un coût tout court) deux fois plus élevé, (ii) deux fois plus de puissance, (iii) deux fois moins d’heures de fonctionnement par an, et (iv) deux fois moins d’années de vie, soit au total une électricité quatre fois plus coûteuse. Et qui plus est, une électricité de moins bonne « qualité », car intermittente et imprévisible ; même en mer, le vent souffle quand il veut, et pas nécessairement quand on a besoin d’électricité. Il y a quelques années, un calcul aussi simple n’aurait pas été possible, car il aurait fallu actualiser sur 50 ans les flux annuels d’investissement et de production. Les taux d’intérêt nuls, voire négatifs, qui prédominent actuellement nous en dispensent aujourd’hui. L’ordre de grandeur des résultats n’en aurait guère été affecté. Mais la démonstration aurait perdu en simplicité et en clarté. Qui paiera ce surcoût de 300% ? Vous et moi, et les industriels français, car il augmentera le montant de nos factures d’électricité. Mais les éoliennes en mer font tellement plaisir aux capital international (qui a beaucoup d’argent à y gagner), et aux internationales vertes (qui haïssent absolument le nucléaire), que pour leur donner satisfaction nous allons devoir nous serrer la ceinture, en disant « merci » au gouvernement qui organise ce fric-frac (j’ai failli écrire hold up eu égard au caractère international de la chose, mais comme la décision est française fric-frac est sans doute plus approprié).
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La COP26 ou le « dernier espoir » pour limiter le réchauffement climatique Le sommet sur le climat, qui se tiendra à Glasgow en novembre, constitue selon le président de l’événement le « dernier espoir » de maintenir l’augmentation des températures en dessous de 1,5 °C, seuil au-delà duquel les scientifiques estiment que le changement climatique deviendra incontrôlable. Le sommet sur le climat COP26, qui doit se dérouler physiquement à Glasgow en novembre, constitue le « dernier espoir » pour empêcher une hausse incontrôlée des températures, affirmera ce vendredi dans un important discours le président de cet événement, Alok Sharma. « J’ai confiance dans le fait que les dirigeants mondiaux seront à la hauteur de l’événement et qu’ils ne manqueront pas leur rendez-vous avec le destin », devrait déclarer M. Sharma, selon des extraits de son discours communiqués aux médias. Le « dernier espoir » Ce sommet - qui réunira des dirigeants issus de 196 pays, ainsi que des entreprises et des experts - constitue selon le député britannique le « dernier espoir » de maintenir l’augmentation des températures en dessous de 1,5 °C, le seuil au-delà duquel les scientifiques estiment que le changement climatique deviendra incontrôlable. Selon les Nations unies, les émissions devraient diminuer de près de 8 % par an pour ne pas dépasser l’augmentation globale de 1,5 °C prévu dans l’accord de Paris, ce qui équivaudrait à économiser chaque année jusqu’en 2030 la même quantité d’émissions que pendant la pandémie. « Alok Sharma a tout à fait raison » de vouloir « maintenir l’objectif de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré », a commenté Kate Blagojevic, la responsable du climat chez Greenpeace. « Cet objectif doit être gravé dans l’esprit de tous les dirigeants du monde et sous-tendre toutes les décisions qu’ils prennent », a-t-elle ajouté, « mais pour qu’il devienne réalité, chaque pays doit intensifier son action dès maintenant, à commencer par le Royaume-Uni ». Sommet en présentiel ? Le discours prononcé vendredi par M. Sharma devrait être particulièrement axé sur la dépendance au charbon, une « vieille technologie » dont il juge que l’époque est désormais « révolue ». Initialement prévu pour novembre 2020, le sommet sur le climat COP26 a été repoussé en raison de la pandémie. Alors que plusieurs pays craignent que leurs représentants ne puissent pas assister en personne aux discussions en raison de la situation sanitaire et malgré des appels à organiser l’événement en ligne, le Royaume-Uni a affirmé qu’il aurait lieu physiquement. Les extraits du discours d’Alok Sharma laissent entendre que le gouvernement britannique s’en tient pour l’instant à ce plan, puisqu’il affirme que « dans six mois, lorsque (les participants) plieront bagage et rentreront chez eux, nous pourrons dire qu’à ce moment critique, chacun d’entre nous a pris ses responsabilités. »
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Mardi 10 mars, Greenpeace a publié des photos montrant l’incroyable recul du glacier de Viedma, situé dans la province de Santa Cruz, en Argentine. Ce glacier pourrait disparaître ces prochaines décennies si les températures actuelles, résultat des changements climatiques, se maintenaient.
Cette image est impressionnante : entre 1930, date de la première photo*, et aujourd’hui, le glacier de Viedma a quasiment disparu. Le directeur de l’Institut argentin de la neige, des glaciers et des sciences environnementales dans la province de Mendoza, Ricardo Villalba, qui a participé à l’expédition au glacier de Viedma aux côtés de Greenpeace, déclare que « durant ces vingt dernières années, les glaciers en Patagonie ont réduit de 10 à 20 %. Si cette tendance continue, ou si la situation empire, la plupart des petits glaciers du pays pourraient disparaître d’ici vingt à trente ans. »
Que faire ? « Développer à l’échelle mondiale une véritable politique d’efficacité énergétique, qui permettrait de réduire drastiquement notre consommation et de régler ainsi la moitié du problème », affirme Karine Gavand, chargée de la campagne Climat de Greenpeace France.
Ainsi, en Argentine comme partout dans le monde, Greenpeace demande l’interdiction des ampoules à incandescence, extrêmement inefficaces puisqu’elles gaspillent 95 % de l’énergie qu’elles consomment en chaleur, 5 % seulement servant à produire de la lumière. Les lampes dites « basse consommation » éclairent aussi bien et consomment 5 fois moins. Elles peuvent durer jusqu’à 15 fois plus longtemps et représentent une économie d’environ 8 € par ampoule chaque année. « Rien qu’en interdisant les ampoules à incandescence à l’échelle de l’Union européenne, on pourrait fermer 25 centrales électriques, éviter d’émettre 32 millions de tonnes de CO2 par an, économiser 3 à 5 milliards d’euros, reprend Karine Gavand. En octobre dernier, la France s’est engagée à retirer du marché ces produits énergivores d’ici à 2010 et nous attendons toujours que le gouvernement concrétise cette belle promesse. Une telle interdiction nous permettrait d’économiser environ 1 600 MW par an (11 TWh/an), soit l’équivalent de la production d’un EPR. »
Pour maintenir l’augmentation globale des températures en deçà de 2°C d’ici à 2100, et éviter des dérèglements climatiques incontrôlables, il nous faut diviser par deux les émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici à 2050. Dans son rapport intitulé [R]évolution énergétique paru en janvier 2007, Greenpeace prouve qu’il est techniquement et économiquement possible d’atteindre cet objectif, en combinant des mesures d’efficacité énergétique et le développement massif des énergies renouvelables, et sans recourir aux fausses solutions (stockage de carbone ou nucléaire).
Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.revolution-energetique.org
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AFP - Copenhague s’était achevé dans la tristesse et les invectives, Cancun s’est achevé samedi 11 décembre dans les rires et des applaudissements : les grand-messe internationale sur le réchauffement climatique se suivent et ne se ressemblent pas. Vendredi fin d’après-midi dans l’hôtel Moon Palace de la gigantesque station balnéaire : la ministre mexicaine des Affaires étrangères, Patricia Espinosa, qui vient de présenter un texte de compromis, reçoit une ébouriffante ovation debout. A l’issue d’une brève interruption de séance, la plénière reprend sous les mêmes applaudissements nourris. Des larmes aux yeux, épuisée mais rayonnante, la ministre reste de longues minutes debout, les mains croisées sur le coeur, remerciant les délégués.
Contraste saisissant avec l’ultime séance plénière dans la capitale danoise, un an plus tôt : impuissant, les yeux rougis de fatigue, le Premier ministre danois Lars Loekke Rasmussen qui présidait les débats en est réduit, de sa tribune, à passer le micro pour une litanie d’invectives. A Cancun, prenant la parole un à un pour appuyer le texte, les délégués saluent l’honnêteté, la finesse, l’esprit d’ouverture et de transparence de la présidente mexicaine de la conférence. Plusieurs délégués concluent leurs interventions d’un "Gracias Patricia". Le texte n’est pas parfait, bien sûr, reconnaît un autre délégué. "Mais s’il l’était, nous ne serions pas humains et vivrions probablement en un lieu céleste à le changement climatique n’existe pas". Rires dans l’assistance. "Merci de nous avoir redonné le moral et nous avoir fait sortir de la dépression de Copenhague", lance la délégué zambienne. Lorsque le négociateur Pablo Solon, seul à s’opposer au texte, reprend la parole, un murmure de mécontentement parcours l’assistance comme si elle redoutait de voir cet accord au goût de "renaissance" lui échapper. Prenant le micro à son tour, le ministre indien de l’Environnement Jairam Ramesh, figure charismatique des négociations, se lance, avec un plaisir évident, dans une évocation historique. "Le grand révolutionnaire mexicain Porfirio Diaz a dit que le grand défi du Mexique est qu’il est très proche de son voisin du Nord mais très loin de Dieu", raconte-t-il. "Mais ce soir, Dieu était très proche du Mexique. Et, si je puis me permettre, puisque je viens d’un pays qui compte plus de déesses que de dieux, non seulement Dieu était présent, mais une déesse était aussi parmi nous", en regardant la ministre mexicaine.
Et Ramesh d’appeler la présidente de la conférence à se laisser emporter par l’enthousiasme et à prononcer l’adoption du texte sur le champ. "Jamais dans ma vie je n’avais vu deux ovations debout avant même que le spectacle n’ait commencé (...) Il y a des occasions dans la vie où l’humeur des lieux doit l’emporter sur la procédure...". .......................................................... Les points essentiels de la décision de Cancun : - Le texte indique qu’il faut limiter la hausse de la température globale à 2° par rapport aux niveaux pré-industriels. C’est la première fois que cette valeur de limitation du réchauffement planétaire à 2°C par rapport à l’époque pré-industrielle est inscrit dans une décision de conférence de l’ONU. - Pour atteindre les objectifs préconisés par la science, les pays industrialisés doivent réduire leurs émissions de 25 à 40% d’ici à 2020, par rapport à 1990. - Le texte prévoit de revoir « périodiquement » les objectifs à long terme (limite de 2°C) en fonction : des connaissances scientifiques, notamment des rapports du Groupe intergouvernemental d’experts de l’ONU sur l’évolution du climat (Giec) ; de l’observation des impacts du changement climatique et de la possibilité de renforcer cet objectif à 1,5°C. La première révision démarrera en 2013 et devra être achevée en 2015 - Protocole de Kyoto : Les travaux doivent se poursuivre pour « s’assurer qu’il n’y aura pas de délai entre la première période d’engagement » qui s’achève fin 2012, et la deuxième. Le texte ne dit néanmoins pas clairement qu’il y aura une prolongation après 2012. - Les pays en développement, « en fonction de leurs capacités », soumettront des rapports tous les deux ans avec leurs inventaires de gaz à effet de serre, et des informations sur les actions entreprises pour les réduire. Ces rapports seront soumis à une analyse par des experts indépendants, de façon « non intrusive, non punitive, et dans le respect de la souveraineté nationale ». Pas majeur : les grands émergents acceptent d’entrer dans un processus mutuel de contrôle des actions de réduction de chacun. - Création d’un Fonds vert climat pour « soutenir des projets, programmes, politiques des pays en développement ». Les pays développés ont promis à Copenhague (1) de mobiliser 100 milliards de dollars par an de 2012 à 2020, mais l’origine de ces fonds n’a pas encore été identifiée. Le Conseil d’administration du Fonds comptera 24 membres, douze désignés par les pays développés, douze par les pays en développement. - Création d’un Centre de technologie pour le climat (ensemble d’experts chargés de faire des propositions) et d’un réseau (qui sera au plus près des projets sur le terrain) pour développer le savoir-faire sur les nouvelles technologies vertes dans les pays du Sud afin de réduire les émissions de GES et s’adapter aux impacts inévitables du changement climatique. - Déforestation : Le texte pose l’objectif de « ralentir, arrêter et inverser la perte du couvert forestier », à l’origine d’environ de 15% à 20% des émissions globales de GES. Il prévoit « la participation » des parties impliquées dans la gestion de la forêt, dont les populations autochtones, mais les mécanismes de contrôle sont plutôt faibles. La possibilité d’utiliser le marché du carbone pour financer ce coûteux mécanisme n’apparaît pas dans le texte - une concession obtenue par la Bolivie. ..................................................
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C'est l'extinction d'une sous-espèce, celle des rhinocéros blanc du Nord. Son dernier représentant mâle est mort au Kenya à l'âge de 45 ans, ne laissant plus en vie que deux femelles de cette sous-espèce, ont annoncé mardi ses gardiens. Nommé Sudan, le rhinocéros souffrait depuis longtemps de complications de santé liées à son âge et après une sérieuse détérioration de sa santé, "l'équipe vétérinaire a pris la décision de l'euthanasier", selon un communiqué publié par la réserve Ol Pejeta du Kenya où il vivait. "Son état de santé s'est significativement détérioré ces dernières 24 heures; il n'était plus capable de tenir debout et souffrait beaucoup", a précisé l'équipe d'Ol Pejeta, une réserve de 350 km2 située à quelque 200 km au nord de Nairobi. Le rhinocéros blanc du Nord doit en premier lieu son extinction au braconnage, en raison notamment des prétendues vertus médicinales attribuées à sa corne en Asie, en particulier en Chine et au Vietnam. Il reste un mince espoir de voir l'espèce survivre. Les scientifiques avaient en effet prélevé le matériel génétique de Sudan dans l'espoir de concevoir des "bébés rhinocéros éprouvettes" qui seraient implantés dans des rhinocéros femelles d'une autre sous-espèce, en comptant sur les progrès scientifiques en matière des techniques de fécondation in vitro.
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Installation d'équipements collectifs en outre-mer, comblement des "dents creuses" ou encore projets photovoltaïques... Les députés de la majorité ont reculé sur ces sujets vendredi matin à l'Assemblée nationale. Après les avoir introduites en commission, les députés ont supprimé ou modifié plusieurs dérogations sur l'assouplissement de la loi littoral, prévu dans le cadre de de l'examen du projet de loi logement. Dents creuses Parmi les amendements les plus discutés figuraient les nouvelles constructions dans les "dents creuses", ces parcelles vides situées entre deux bâtiments construits dans un même hameau. Si de nombreux élus de communes du littoral étaient favorables à cette mesure, elle était très contestée par les associations de défense de l'environnement. Le gouvernement et la majorité refusant d'apparaître comme des "bétonneurs", le ministre de la Cohésion des territoires Jacques Mézard et son secrétaire d'État Julien Denormandie ont proposé un amendement pour éviter "des interprétations malencontreuses". La "possibilité de densifier les formes urbaines intermédiaires" ne pourra "s'appliquer ni dans la bande des 100 mètres" du littoral, ni "dans les espaces proches du rivage". Les "rives des plans d'eau", comme en montagne, ne seront pas concernés non plus, a fait préciser la droite. Autre garantie donnée, via des propositions LREM, MoDem et LR : les nouvelles constructions devront améliorer "l'offre de logement" ou prévoir l'"implantation de services publics" et une urbanisation dans les "dents creuses" ne pourra porter atteinte "à l'environnement ou aux paysages". Projets photovoltaïques Les députés ont également voté un amendement pour supprimer des dérogations sur les projets photovoltaïques, comme il en existe actuellement pour les éoliennes. "Les projets solaires sont très fortement consommateurs d'espaces et sont particulièrement impactants du point de vue paysager", a relevé le gouvernement, finalement appuyé par tous les groupes politiques. Equipements collectifs dans les territoires ultra-marins Le dernier recul de la majorité concerne les dérogations introduites en commission pour permettre l'installation en "discontinuité d'urbanisation" d'équipements collectifs dans les territoires "ultra-marins" et "insulaires de métropole" ont été supprimées. "Aucun député d'outre-mer n'a rien demandé pour son territoire pour je ne sais quel projet", avait protesté la députée PS de la Réunion Ericka Bareigts, comme l'ensemble de ses collègues d'outre-mer et de Corse.
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Plusieurs centaines de personnes ont manifesté ce vendredi à Londres mais aussi à Barcelone, Amsterdam, Genève ou Dublin pour appeler à sauver l'Amazonie en proie à des incendies, répondant à un appel à la mobilisation à travers le monde pour "le poumon en feu" de la planète. Devant l'ambassade du Brésil à Londres, les manifestants arboraient des panneaux "Arrêtez la destruction maintenant" ou encore "Sauvez notre planète", ainsi que le logo du mouvement écologiste Extinction Rebellion (XR), qui avait appelé à ce rassemblement sous le slogan "Nos poumons sont en feu". Le Premier ministre britannique Boris Johnson a vivement réagi : ces incendies "ne sont pas seulement bouleversants, il s'agit également d'une crise internationale", a-t-il dit sur Twitter, à la veille du sommet du G7 à Biarritz (France), où les dirigeants français Emmanuel Macron, allemand Angela Merkel et canadien Justin Trudeau entendent évoquer la question. "Sauvez l'Amazonie!", criaient les manifestants depuis le trottoir en face de l'ambassade brésilienne, tenus à distance par des barrières de la police. Parmi eux, de nombreux enfants accompagnés de leurs mères, dessinant à la craie par terre, soufflant des bulles de savon ou fabriquant des couronnes de feuilles. À Barcelone, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées devant le consulat brésilien. "Ces incendies sont provoqués avec le consentement du gouvernement brésilien qui ne fait rien pour les arrêter. S'il y a une personne à blâmer, c'est monsieur Jair Bolsonaro", a dit Aitor Urruticoechea, porte-parole de "Fridays for Future" dans la ville catalane. La branche néerlandaise de ce mouvement a mené une courte action vendredi après-midi sur la fameuse place du Dam à Amsterdam. Selon l'agence de presse néerlandaise ANP, les manifestants ont effectué un "die-in" pendant une dizaine de minutes, couchés sur le sol, prétendant être morts. Une centaine de personnes ont aussi protesté devant le consulat du Brésil à Genève. À Dublin, une centaine de personnes ont occupé l'entrée d'un bâtiment qui abrite l'ambassade brésilienne. D'autres rassemblements sont prévus, à Varsovie et Lisbonne samedi et Bruxelles lundi. Quelque 700 nouveaux feux ont été enregistrés en 24 heures jeudi, selon les chiffres communiqués vendredi par l'Institut national de recherche spatiale (INPE). L'institut, dont le patron a été limogé début août après avoir publié des données sur la déforestation jugées mensongères par Jair Bolsonaro, a indiqué que 76 720 feux de forêt avaient été enregistrés dans le pays de janvier jusqu'au 22 août - soit 85 % de plus que sur la même période de l'an dernier. Plus de 52 % concernent l'Amazonie. Les feux de forêt sont essentiellement dus à la déforestation, aggravée par la saison sèche qui se poursuivra en septembre.
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Chaque jour qui nous rapproche de la conférence climatique parisienne (COP21) suscite des prises de positions de plus en plus délirantes voire inquiétantes. Ainsi : « La criminalisation de la pensée déviante est en marche, et l’on peut compter sur nos intellectuels pour aider avec enthousiasme à sa mise en place ». En effet, l’appel récent pour stopper les crimes climatiques, soutenu par des intellectuels, relayé fébrilement par la presse, ne laisse plus la place au doute. Nous sommes bien engagés vers une dérive idéologique totalitaire qui ne dit pas son nom. Consommer du pétrole s’apparente selon les signataires à un crime contre le climat. « Nous avons employé le terme de crime climatique, un terme fort, pour éveiller les consciences », indique Christophe Bonneuil, historien, chargé de recherche au CNRS et co-initiateur de cette initiative qui va rester dans les annales. Par extension naturelle, les climatosceptiques participent activement à ce délit. Toute réflexion scientifique hétérodoxe argumentée sur le thème du réchauffement climatique anthropique (RCA) est impitoyablement connotée et censurée. Outre la censure médiatique organisée (impossible de lire ou d’entendre dans les médias français la moindre analyse critique), le discrédit à l’œuvre utilise des arguments les plus éhontés. Ainsi le journal Les Échos, n’hésite pas à associer créationnisme et climato-scepticisme. Les mécanismes à l’œuvre consistant à discréditer une communauté scientifique et de citoyens qui osent douter, sont ceux utilisés par les activistes de Greenpeace envers le nucléaire ou les faucheurs volontaires de José Bové pour les OGM. Tous soutiens ou analyses favorables vous font passer pour un criminel doublé d’un suppôt du « grand capital qui s’en met plein les poches ». Le tout avec le soutien actif des médias et la complaisance de la justice. Il faut relire à ce sujet l’ouvrage de G. Rivière-Wekstein1 sur les méthodes de ces militants écologistes radicaux qui ont pris la science en otage (destruction de champs, opérations commandos, flicage d’agriculteurs, montages financiers et manipulation médiatique). L’impunité est quasiment totale, la désinformation atteinte, la peur et le doute instillés dans l’opinion publique. La peur irrationnelle des OGM interdit tout débat. Sous couvert du fumeux concept de science citoyenne cher à Jacques Testard, signataire de l’appel, l’objectif est d’assécher la « mauvaise » science pour favoriser les « bons » axes de recherche. Encore une fois, l’exemple des OGM est caricatural. En effet des activistes anti-OGM font dorénavant partie des instances décisionnelles concernant la recherche sur les biotechnologies. Autrement dit, cette filière est sinistrée car idéologiquement incompatible avec ce que ces gens pensent être juste. L’extension à d’autres axes de recherche est évidemment envisageable pour ne pas dire à l’œuvre. La chimie, les nanotechnologies, le nucléaire, et d’autres peuvent donc se faire du souci si cette tendance se confirme. Le copié-collé avec la science climatique est évident. Le même Testard voulait déjà traîner en son temps C. Allègre devant un tribunal international pour crime contre l’humanité (émission « À voix nue » sur France Culture) au motif de son scepticisme. Nombre de scientifiques doutant de la doxa du GIEC hésitent et rechignent à juste titre à manifester leurs interrogations. Il est donc assez comique de lire Hervé le Treut, climatologue et directeur de l’Institut Pierre-Simon Laplace en première ligne sur le réchauffement climatique bien entendu anthropique : « J’en veux aux climato-sceptiques et aux médias d’avoir confisqué le mot de »sceptique » à leur seul usage. Tout chercheur digne de ce nom devrait s’afficher comme sceptique, puisque le doute est l’essence même de la démarche scientifique. » Un tas de gens s’échinent à faire part de leur scepticisme éclairé avec le succès médiatique que l’on sait. Par contre les signataires de l’appel eux ne doutent de rien. Le délire climatique actuel et les crises de nerf de quelques centaines de militants écolos à jour de leur cotisation, risquent de nous faire rire, mais jaune dans très peu de temps. Le réchauffement géopolitique, lui, tend inéluctablement vers l’incandescence malgré les lunettes roses, vertes, bleues ou étoilées. Et le maudit CO2 n’est pour rien dans les vagues d’immigrations actuelles contrairement à ce que nous raconte l’inénarrable Pierre Radanne au CV scientifique évanescent ! Il sera alors temps de demander son avis à Nicolas Hulot, nouveau commandeur des croyants thermoclimatiques engagés, sur les vraies priorités… il sera trop tard.
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Président de l’association des climato-réalistes Hormis l’inoxydable Niklas Mörner, deux personnes ont parlé deux fois lors de la conférence d’Oslo sur le climat organisée par Klimarealistene. Deux personnes qui ont en commun d’avoir été victimes il y a peu de l’ostracisme universitaire. L’une est Susan Crockford, spécialiste des ours polaires, l’autre est Peter Ridd, spécialiste de la Grande Barrière de Corail. Leur tort à chacun : expliquer, chiffres et arguments à l’appui, que les alertes sur ces sujets emblématiques n’ont pas lieu d’être. Aujourd’hui, place à Susan Crockford qui, rappelons-le, sera à Paris le 29 octobre pour une conférence organisée par l’association des climato-réalistes (oui, il est encore temps de vous inscrire, cliquez ici pour les détails). Pour avoir entendu à Oslo ce que Susan a à raconter, je peux vous garantir que vous ne perdrez pas votre temps. Susan est passionnante, et ses deux interventions n’ont pas été de trop. Son premier exposé avait pour thème l’épopée de Willem Barents, explorateur éponyme de la mer. Durant l’un de ses périples, l’explorateur néérlandais a dû passer un hiver entier coincé sur une île, en compagnie de son équipage d’une douzaine de personnes. En étudiant le journal de bord, Susan a découvert combien l’équipage en avait appris sur les ours polaires. « Bien plus que la plupart des biologistes n’en savent aujourd’hui », a-t-elle volontiers précisé. Ce type de reconstitutions à partir de documents du passé est toujours fascinant. Passer ainsi une demi-heure bien au chaud devant une assiette bien remplie et un verre de bon vin (français !) pendant que les aventures de Barents se déroulaient devant nous, ça valait le coup. Inutile de dire que j’ai demandé à Susan de ne pas manquer de nous raconter cette belle histoire aussi à Paris. Le titre de son exposé du lendemain était celui de son dernier livre : « Ours polaires : la catastrophe qui n’a jamais eu lieu ». Le thème portait sur les sempiternelles annonces de disparition prochaine, invariablement démenties par les observations. Résumé en une phrase : les modèles se sont trompés d’une manière spectaculaire. Alors que la banquise estivale s’est rétrécie depuis 1979, les ours polaires se portent très bien, et l’on observe partout en Arctique de bon gros nounours bien gras et bien portants. La fameuse accroche du National Geographic commentant la célèbre vidéo d’un ours blanc affamé et errant (« voici ce à quoi ressemble le changement climatique ») a été présentée pour ce qu’elle est : une affirmation sans fondement — pour rester poli. Combien y a-t-il d’ours polaires actuellement ? Susan avance une estimation moyenne de 39 000 individus, avec une incertitude allant de 26 000 à 58 000. La valeur 25 000 est la plus couramment donnée aujourd’hui, mais sachant que la valeur de 40 000 était déjà avancée en 1986 et que les plantigrades ont prospéré depuis, la valeur véritable pourrait fort bien se situer dans le haut de la fourchette. Avec leur succès démographique, les ours polaires peuvent s’enorgueillir du privilège d’avoir constitué la toute première espèce classée « vulnérable » par l’IUCN sur la base de projections futures plutôt que sur la réalité des observations. Ils ont été rejoints par d’autres depuis, « crise de la biodiversité » oblige. Plus sérieusement, la prospérité des ours polaires n’est pas une bonne nouvelle pour tout le monde, les habitants du cercle polaire devant de plus en plus faire face à ces dangereux prédateurs qui s’en prennent aux biens aussi bien qu’aux personnes. Enfin, Susan a évoqué l’odieuse campagne de dénigrement médiatique dont elle est la victime depuis deux ans, ainsi que l’attitude honteuse de l’université Victoria qui, sans l’employer, lui accordait jusque là un statut lui permettant d’avoir accès à des documents de travail. (Je publierai demain la traduction d’un récent article dévastateur qui fait le point complet sur cet épisode peu glorieux pour le monde académique.) Susan est une femme qui respire le courage. Pas le genre à se lamenter sur son sort, mais à présenter avec calme, détermination et même humour les éléments les plus saillants de ce qui s’est passé. Elle n’a nullement l’intention d’inspirer la pitié, et on peut compter sur elle pour continuer longtemps à se battre pour la liberté académique. Puisse son exemple faire école.
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Qu’on attendra longtemps. Le gouvernement, en plein milieu d’un mouvement populaire qu’on ne peut déjà plus qualifier d’anecdotique, vient en effet de confirmer une hausse des taxes sur les carburants dès janvier (dans un gros mois, donc) ; on se tâte encore pour savoir si cette nouvelle augmentation (en pleine baisse des prix du produit de base) s’inscrit dans la partie « démocratique » de la transition écologique, ou dans sa partie « acceptable ». En tout cas, on peut raisonnablement l’inscrire à la colonne « crédit » du foutage de gueule maintenant permanent qu’entretient ce même gouvernement au sujet de cette transition, alors même que la France est un des pays développés les moins contributeurs aux gaz à effets de serre. Peut-être les Gilets Jaunes, apprenant cela, trouveront de nouvelles raisons pour continuer leur mobilisation, d’autant que les taxes, impôts et ponctions fiscales de tous ordres ne diminuent toujours pas. En tout cas, ce mouvement s’est très concrètement traduit par des manifestations violentes sur les Champs-Élysées ce samedi. On pourra sans aucun problème trouver dans ces violences les racines habituelles, à savoir les groupuscules gauchistes (brandissant les inévitables drapeaux révolutionnaires rouges) ainsi que les gangs routiniers des saccages en foule. Ces habitués n’expliqueront pas toutes les violences dont une part provient bel et bien des forces policières dont les ordres étaient très clairs. Le gouvernement a, sans la moindre ambiguïté, choisi ouvertement l’usage de la coercition pour mater ce peuple venu impudemment le défier. Plutôt que laisser le mouvement prendre place dans la Capitale et montrer effectivement son ampleur, il a été choisi de l’éparpiller systématiquement. Difficile de voir dans cette manœuvre un calcul politique très fin. Que le procédé ait été utilisé pour camoufler l’importance de la mobilisation ou qu’il n’ait servi qu’à rappeler à tous que la force restait non à la Loi, mais à l’État, peut importe puisqu’au final, cet usage de la force ne démontre qu’une seule chose de façon fort claire : très manifestement, le gouvernement a peur. Pour bien en prendre la mesure, il n’est qu’à voir les déclarations du ministre de l’Intérieur, Castaner, tentant d’effaroucher la veuve, l’orphelin et le cadre moyen urbain métrosexuel qui adoube encore Macron de son approbation : le voilà qui nous joue la comédie sur l’air d’un foyer attaqué par les masses populeuses lorsque la réalité revêt un air décidément goguenard et pas réellement menaçant. Aucun doute n’est possible : le pouvoir actuel ne contrôle absolument plus rien et le sentiment qui surnage très manifestement est celui de l’anxiété. Si les ministres, les députés et la classe jacassante ont une odeur, ce n’est plus à présent celle des crèmes de jour ou d’un after-shave luxueux, mais plutôt celle de la peur, celle qui pousse le gouvernemaman à courir les bras en l’air et demander à l’État-papa de gronder et réprimer. C’est aussi ce même parfum de panique qu’on peut lire derrière les façades faussement calmes qui expliquent que, soudainement, le peuple remonté aurait tort. Eh non. Le peuple n’a ni tort, ni raison, par définition puisque c’est lui qui décide ; c’est lui qui fait la loi et non les députés qui n’en sont que des représentants congédiables ad nutum et qui semblent eux, comme les ministres, sénateurs et président tous confondus, avoir complètement oublié qu’ils sont à son service et non l’inverse. Cette peur n’est pas sans raison puisque, comme beaucoup de peurs réflexives, elle est le résultat d’une perte de contrôle et d’une absence de compréhension. Le gouvernement actuel se situe dans les deux cas. D’une part, il ne peut contrôler ce mouvement qui n’a ni tête ni structure et peut donc, à tout moment, dégénérer en quelque chose qu’il lui sera impossible d’arrêter facilement avec les méthodes éprouvées qu’il pratique d’habitude. D’autre part, il ne le comprend pas : le « sommet » est maintenant totalement hermétique à la souffrance de la « base », le peuple de ceux qui se lèvent le matin pour gagner une misère. Les ministres, les députés et les sénateurs n’ont pas à batailler pour 50 euros en fin de mois pour nourrir leurs enfants, et n’ont pas à s’occuper du plein de leur voiture, généralement conduite par un chauffeur rémunéré par la République. Cela explique d’ailleurs fort bien l’avalanche de messages idiots, une communication consternante voire carrément de pure propagande, et par dessus tout, un agencement ridicule des priorités gouvernementales où le moment semble pertinent pour proposer un « Haut Conseil bidule machin climatique ». En pratique, la Gauche-Kérosène se détache tous les jours de la France-diesel à la vitesse d’un Airbus en pleine ascension, ce qui empêche toute analyse correcte et, par voie de conséquence, toute prise de décision judicieuse. Pire, et tout observateur extérieur pourra le confirmer : ces manifestations ne s’apparentent absolument pas à un mouvement en perte de vitesse mais bien à l’expression d’une pression qui s’accumule et que le pouvoir en place ne sait ni gérer ni ne veut laisser s’échapper ou s’exprimer. Les échauffourées des Champs ne sont pas anodines : elles sont un échec de toute voie moyenne qu’un gouvernement responsable aurait trouvée pour entendre, écouter et répondre aux angoisses de la foule. En fait, tout ceci ne peut être résumé que par un seul mot : prémices. Tout comme eut lieu, il y a cinq ans, le mouvement des Bonnets Rouges qui annonçait déjà la couleur, à savoir le ras-le-bol de la population de se faire taxer sans frein, et tout comme il y a des appels réguliers à en découdre sur les réseaux sociaux, il y aura vraisemblablement, dans les prochains mois, d’autres 24 novembre 2018. Il faudrait être naïf pour parier sur un essoufflement. Il ne manque véritablement plus qu’une étincelle sur un bidon de diesel. —-
Sur le web
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Pour la première fois, la Chine s’est engagée à se fixer un objectif de plafonnement de ses émissions de gaz à effet de serre. L’engagement a été pris ce matin entre Barack Obama et Xi Jinping, dans un accord avec les Etats-Unis : le président Obama a promis une réduction des émissions des Etats-U, de 26 à 28 % en 2025 par rapport à 2005. L’objectif actuel des Etats-Unis est de 17 % en 2020 par rapport à 2005. Le président Xi a engagé la Chine à commencer à réduire ses émissions de CO2 d’ici 2030, « avec l’intention d’essayer de le faire plus tôt », selon un communiqué de la Maison Blanche. La Chine portera aussi la part de sa production d’énergie non issue de combustibles fossiles à 20 % en 2030. Cet engagement confirme l’intention qui avait été exprimée en 2013 par un dignitaire de moindre rang - Le communiqué, en anglais, de la Maison Blanche, annonçant l’accord « Cet accord est une étape majeure dans la relation entre les Etats-Unis et la Chine » a déclaré Barack Obama dans une conférence de presse commune avec Xi Bijing à Pékin. « Les deux nations, qui comptent plus plus d’un tiers des émissions » mondiales, ont « une responsabilité spéciale » pour mener les efforts de lutte contre le changement climatique. - Le tweet de la Maison Blanche -. L’accord aidera aux négociations internationales sur le climat, qui doivent reprendre dans quelques jours à Lima, au Pérou, avant le grand rendez-vous de Paris en décembre 2015. L’annonce commune a été faite à Pékin, où Barack Obama se trouve pour le Sommet de coopération économique Asie-Pacifique Les Etats-Unis vont doubler leur rythme de réduction des émissions de CO2, d’1,2 % entre 2005 et 2020 à plus de 2,3 % entre 2020 et 2025. La tâche sera compliquée par la domination du Sénat par les élus Républicains, qui sont majoritairement opposés à la lutte contre le changement climatique. Mais le président Obama pense pouvoir adopter nombre des mesures nécessaires sans passer par les parlementaires. Pour sa part, l’Europe a adopté en novembre l’objectif de réduction de 40 % d’ici à 2030 par rapport à 1990. - Emissions de CO2 des pays du G 20, en millions de tonnes ; k signifie millier - C’est maintenant que tout se joue… La communauté scientifique ne cesse d’alerter sur le désastre environnemental qui s’accélère et s’aggrave, la population est de plus en plus préoccupée, et pourtant, le sujet reste secondaire dans le paysage médiatique. Ce bouleversement étant le problème fondamental de ce siècle, nous estimons qu’il doit occuper une place centrale et quotidienne dans le traitement de l’actualité. Reporterre est un exemple rare dans le paysage médiatique : totalement indépendant, à but non lucratif, en accès libre, et sans publicité.
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Ne pas tout avaler: Le réchauffement du climat est en grande partie naturel. La situation climatique devient de plus en plus extrême, les catastrophes naturelles toujours plus fréquentes et dévastatrices. Selon des chercheurs chinois, le réchauffement climatique pourrait mettre en péril la vie de notre planète d'ici fin du XXIe siècle, avant tout à cause d'inondations et de sécheresse n’épargnant aucune partie du monde. Des scientifiques de l'Institut de physique de l'atmosphère de l'Académie chinoise des sciences ont analysé la vitesse actuelle du changement climatique et sont arrivés à une conclusion alarmante: vers la fin du XXIe siècle la température moyenne mondiale pourrait avoir augmenté de 4 degrés. Selon les chercheurs, le développement de l'industrie et le boom industriel de 2064 à 2095 entraîneront une hausse record des températures. Bien que l'augmentation de la température de 4 degrés ne soit pas fatale pour l'humanité à court terme, «l'effet global de serre» à long terme provoquera des dizaines de grandes catastrophes naturelles. Dans leur étude, les scientifiques ont noté que l'augmentation de la température fera peser de sérieuses menaces sur les écosystèmes et sur les villes et zones industrielles associées. Outre des records uniques de température, les habitants de la Terre doivent s'attendre à des épisodes de sécheresse sans précédent et à d'importantes inondations, dont les dégâts ne peuvent pas encore être prédits avec précision par les scientifiques.
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La recommandation est venue du Commissariat général à la stratégie et à la prospective (CGSP), créé voici un peu moins d’un an par Jean-Marc Ayrault pour le conseiller sur les orientations à prendre en matière d’économie, d’environnement ou encore de culture1. Dirigé par l’économiste Jean Pisani-Ferry, l’organisme a publié, ce mardi, un rapport2, dans lequel il préconise de revoir les mesures de soutien aux énergies renouvelables. Étonnamment, cette publication intervient quelques jours seulement après que Sigmar Gabriel, le nouveau ministre fédéral allemand de l’Économie et de l’Énergie, ait annoncé vouloir baisser les subventions au secteur, afin d’orienter les prix de l’énergie à la baisse. Prévisions erronées Tout commence à la fin de l’année 2008, quand les pays européens décident, en pleine crise, de signer le « paquet climat-énergie », avec trois objectifs – le fameux 20-20-20 – à atteindre à l’horizon 2020 : réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre, accroître la part de production d’électricité par les énergies renouvelables de 20% et améliorer l’efficacité énergétique de 20%. Le but avoué était alors de faire de l’Europe le leader mondial dans le domaine de l’énergie propre. À ce moment, le coût des énergies fossiles était tel – le baril de pétrole venait de passer les 145 dollars à New-York en juillet, son plus haut historique3 – que les énergies alternatives devaient être rapidement rentables malgré les investissements à consentir. À moyen terme, leur subventionnement devait disparaître et le marché aurait, seul, assuré leur viabilité. Mais, au grand dam des initiateurs du projet, rien ne s’est passé comme prévu. La crise économique mondiale a rebattu les cartes en la défaveur des énergies propres. D’une part, le recul de l’activité économique a fait chuter la demande en matières premières fossiles. Leurs prix ont reculé tout comme les quotas de CO2 alloués par les pays membres de l’Union Européenne depuis 2003. Alors que la tonne de CO2 s’échangeait à 35 euros en 2008, elle a dégringolé à moins de 3 euros à l’été 2013, obligeant le parlement européen à geler la mise sur le marché de 900 millions de tonnes pour la période 2013-2015. Prenant conscience de cela, de nombreux pays européens – dont l’Allemagne4 – ont sauté sur l’occasion pour produire de l’électricité avec du charbon. Si on ajoute à cela le développement massif de l’exploitation massive des gaz de schiste aux États-Unis pour faire revenir la croissance et fabriquer à bon marché, qui a provoqué la chute du prix de la tonne de charbon – environ 30% de moins entre janvier 2012 et juin 2013 –, on commence à entrevoir que le marché européen de l’énergie a été complètement chamboulé et se trouve désormais dans l’incapacité d’atteindre l’objectif de moins 20% d’émissions de gaz à effet de serre, voulu par le paquet climat-énergie. L’irruption des énergies vertes En même temps que se produisaient ces événements, les pays européens développaient, à coup de subventions, l’implantation d’énergies renouvelables – photovoltaïque, éolien – afin de se conformer à l’accord. Dès lors, l’Europe entre en surproduction d’électricité, les prix de gros partent à la baisse et la rentabilité de certaines installations de production – notamment celles fonctionnant au gaz naturel – se dégrade. Le rapport du CGSP estime ainsi que 12% des installations de ce type dans l’UE pourraient fermer d’ici à trois ans. À terme, ce chiffre pourrait même grimper jusqu’à 40%. Or, ces centrales ont un avantage par rapport aux tranches conventionnelles : elles permettent de faire face aux pics de demande du réseau, comme ceux qui surviennent en hiver par exemple, ce que la production par les énergies renouvelables, aléatoire et irrégulière, est incapable de faire. Leur arrêt – voire leur fermeture – rendrait donc le réseau beaucoup vulnérable aux fluctuations, car moins flexible. Pour autant, la baisse des prix de l’énergie électrique ne s’est pas répercutée sur le consommateur européen. On peut même dire que celui-ci a vu sa facture grimper de près de 27% entre 2008 et 20135. La raison à cela est que les particuliers continuent à payer le subventions de soutien au secteur des énergies renouvelables, soit une addition de 30 milliards d’euros pour la seule année 2012. Un comble. Dans le même temps, les compagnies d’électricité européennes – exsangues à cause des revenus en baisse – ne sont plus capables d’assurer les investissements nécessaires au maintien en bon état de leurs infrastructures, parfois très anciennes, ce qui pourrait occasionner quelques soubresauts sur le réseau dans un proche avenir. Et cette situation semble ne pas pouvoir s’arrêter, puisque le développement des énergies renouvelables est toujours d’actualité, ce qui mécaniquement entraînera une baisse des prix de gros, un sous-investissement des installations et ainsi de suite. Le paquet climat-énergie a donc abouti à une situation précaire où l’approvisionnement en électricité de l’Europe n’est plus assuré. L’autre conséquence directe de cette politique européenne a été de dégrader la compétitivité industrielle de l’Europe par rapport à d’autres pays, comme les Etats-Unis, où l’extraction des gaz de schiste a fait baisser le coût de l’énergie, attirant des capitaux nouveaux. Si la situation actuelle perdure, l’Europe pourrait voir partir certains pans de son économie vers d’autres régions plus attractives. Des solutions Au vu de ce constat, assez pessimiste, le CGSP conseille au premier ministre et à l’Union Européenne de réduire les émissions de CO2 afin de faire remonter le prix de la tonne sur le marché aux alentours de 40 euros. En parallèle, le soutien aux énergies renouvelables devra être réduit afin de soulager les entreprises. Le rapport suggère également de mettre en place des stratégies pour atteindre l’objectif d’efficacité énergétique6. De notre côté, on ne peut s’empêcher de penser que les dirigeants européens ont voulu se substituer aux intentions des acteurs de l’économie – entreprises, particuliers notamment – en signant ce fameux paquet. Sa mise en œuvre, au moment critique où la conjoncture économique mondiale s’inversait, s’est révélé néfaste. Les investisseurs, manquant de visibilité sur l’avenir, n’ont pas réagi comme l’avaient prévu les initiateurs du projet. Paradoxalement, des moyens d’obtenir une énergie moins chère – on pense à l’exploitation du gaz de schiste – et d’assurer le retour de la croissance, ont été écarté d’un revers de la main alors que les industriels et la technologie étaient prêts, ce qui n’était pas le cas pour les énergies vertes. À vouloir se substituer au marché, les États ont alloué des ressources à ce secteur7 tout en dépeçant d’autres. Une erreur de stratégie que nous payons aujourd’hui.
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Arbres calcinés, terres brûlées, braises encore fumantes... Le violent incendie qui a ravagé des kilomètres de forêt sur la côte Bleue, à l'ouest de Marseille, a laissé derrière lui un spectacle de désolation. Alors que les cendres ont remplacé les pins d'Alep et les chênes, les flammes ont finalement été maîtrisées par les pompiers en début d'après-midi, ce mercredi. Mais le bilan est lourd : plus de 2700 personnes ont dû être évacuées dans la nuit, et au moins 1000 hectares de forêt sont partis en fumée. Arrivé vers minuit sur la commune de Martigues, largement touchée par l'incendie, Gérald Darmanin a salué le travail des 1800 pompiers, qui ont passé "une partie de la nuit" à éteindre les flammes. Au-delà des dégâts matériels, le ministre de l'Intérieur a également déploré "un drame pour la biodiversité des massifs des Bouches-du-Rhône", où le feu a rapidement progressé en raison des vents violents. "Ces incendies à répétition sont en effet de plus en plus inquiétants, notamment pour l'érosion des sols", indique Thierry Tatoni, chargé de mission au CNRS pour le Dispositif de Partenariat en Écologie et Environnement de la Région Sud. Pour le spécialiste, si les espèces animales et végétales "s'adaptent plutôt bien aux incendies", la réelle menace se concentre surtout sur la régularité de ces feux, qui risquent, à terme, "d'amener à un processus de désertification" de la région. "Le problème n'est pas le feu lui-même, mais le fait qu'il revienne avec une périodicité importante" : face aux incendies qui ont dévasté la région, Thierry Gauquelin s'inquiète. Ce professeur à l'Institut Méditerranéen de Biodiversité et d'Écologie Marine et Continentale (IMBE) tient pourtant à rappeler que le feu, en région méditerranéenne, "est une composante classique du fonctionnement de l'écosystème". Certaines espèces caractéristiques du territoire, comme le pin d'Alep, le thym ou le romarin, sont même "issus de ces incendies", souligne le spécialiste, qui explique que les forêts méditerranéennes "brûlent depuis des siècles et des siècles". "Cela a permis d'avoir une mosaïque de paysages, avec des forêts jeunes, vieilles, des garrigues... Ce sont précisément ces feux qui ont entraîné une telle diversité de notre écosystème", assure-t-il. "Nous n'avons jamais constaté de conséquences dramatiques sur la biodiversité du fait de ces incendies, du moins localement, puisque les espèces y sont adaptées", abonde Thierry Tatoni, ancien directeur de l'IMBE. Mais depuis quelques années, les spécialistes n'observent plus ces feux avec le même regard : leur régularité ne "présage rien de bon", préviennent-ils. LIRE AUSSI >> Réchauffement : comment la France se prépare à la multiplication des feux de forêt
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C’est bien de savoir ce qui nous attend, mais les actions pour éviter que ça s’amplifie sont rares. Va t-il falloir revoir la construction des bâtiments? c’est ce que laissent supposer les experts des assurances. Qui dit dégâts, dit primes en hausse!. A cause de la sécheresse, lla terre est craquelée à certains endroits, comme ici près d'Ancenis en Loire Atlantique, le 22 mai 2011. JS EVRARD/SIPA Les sécheresses à venir pourraient rendre plus fréquents les affaissements de sol en France et en Europe… Les affaissements des sols dus à la sécheresse risquent de considérablement augmenter en Europe, et particulièrement en France, provoquant d’importants dommages aux bâtiments qu’il faudra à l’avenir renforcer, a annoncé lundi Swiss Re dans une étude. «Les dommages matériels causés par la subsidence (l’affaissement des sols dû à la sécheresse) ont augmenté considérablement dans toute l’Europe» et le changement climatique mondial pourrait encore aggraver ce phénomène, a précisé le réassureur helvétique Swiss Re dans un communiqué. Risques d’effondrement de bâtiments Selon les calculs effectués par le groupe et l’Ecole polytechnique fédérale du Zurich (EPFZ), les affaissements de sols risquent d’augmenter de 50% dans certaines régions européennes entre 2021 et 2040. Le tassement des sols peut provoquer une dislocation des fondations «des habitations, des ponts, des installations industrielles et d’autres structures» et dans le pire des cas conduire à un effondrement des bâtiments, a averti Swiss Re. En France, les dommages liés à la subsidence ont augmenté de 50% les 20 dernières années, engendrant des coûts de 340 millions d’euros en moyenne annuelle dans certaines régions particulièrement touchées par la sécheresse. Pour remédier à ce problème, le réassureur recommande d’encourager la construction de bâtiments plus solides et de couvrir ce risque par des assurances spécifiques.
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Le récent prix de la Banque de Suède (l’équivalent du Nobel d’économie) attribué à William Nordhaus, a remis en lumière, à l’heure où le GIEC met une nouvelle fois en garde la planète sur les risques du réchauffement climatique, l’intérêt d’étudier l’impact du changement climatique du point de vue de la science économique.
Dans un article récent du réputé Journal of Economic Perspectives, Solomon Hsiang et Robert E. Kopp démontrent que les économistes doivent accompagner, plus qu’on pourrait le croire, les climatologues dans l’analyse et la gestion du changement climatique. Mais que disent les chercheurs en sciences économiques sur les effets du climat ?
Rémi Malingrëy
Jusqu’à présent, les économètres analysaient les séries statistiques climatiques (températures par exemple) et tentaient d’établir des liens avec des indicateurs économiques pour bâtir des prévisions. Quant aux travaux normatifs – controversés – de Nordhaus et aux analyses de type IAM (integrated assessment model), ils visaient à évaluer le bienfait de certaines politiques d’atténuation (mitigation en anglais) en matière de bien-être économique.
Interrogations dès le XIVe siècle
Récemment, au-delà de ces travaux, s’est développée une nouvelle littérature économique du climat. Cette new climate economy literature a été popularisée par un article de Melissa Dell, Benjamin F. Jones et Benjamin A. Olken publié en 2014 dans le Journal of Economic Literature. Les auteurs font le point sur les travaux empiriques qui examinent le lien entre températures, précipitations ou évènements extrêmes (tempêtes, etc.) et les variables économiques. Il est à noter que Nordhaus lui-même, dès les années 1970, regrettait l’absence de travaux empiriques permettant de mettre en avant les effets des aléas climatiques sur la croissance notamment.
Longtemps, les économistes ont pensé que les éléments géographiques n’étaient pas des déterminants significatifs de la croissance (sauf éventuellement dans certains cas spécifiques). Selon les études empiriques recensées, il ne fait pourtant aucun doute que les chocs climatiques constitueraient bel et bien une entrave à la croissance. C’est au moins le cas pour les pays tropicaux dont les écarts de températures enregistrés engendreraient une volatilité forte des revenus agricoles ou encore du tourisme.
On soupçonne depuis des siècles le climat d’être corrélé négativement au revenu (voir par exemple les écrits de l’historien arabe Ibn Khaldoun au 14e siècle ou encore ceux du philosophe des Lumières Montesquieu sur l’excès de chaleur). Il a cependant fallu attendre 2014 pour que les économistes disposent d’un véritable article de référence sur la question et recensent les preuves empiriques des chocs climatiques sur la croissance.
Un degré Celsius supplémentaire, 8,5 % de croissance en moins
Les premières études économétriques en coupe (qui comparent un échantillon à différents instants donnés), menées notamment par Jeffrey D. Sachs au début des années 2000, montraient déjà des effets de températures élevées sur le revenu par habitant, la productivité agricole et la santé. À partir d’un échantillon mondial, Dell, Jones et Olken indiquent, eux, qu’un degré Celsius supplémentaire se traduirait par 8,5 % de croissance en moins.
Selon les travaux menés par Nordhaus en 2006, 20 % des différences de PIB entre les pays africains et les régions les plus riches de la planète s’expliqueraient par des variables géographiques dont la température, les précipitations (via leurs effets sur la qualité des sols) et la productivité agricole. Récemment, une étude de Marco Letta et Richard Tol insiste sur ce point : elle souligne que le changement climatique va accroître davantage les inégalités entre les pays riches et les pays du Sud, ces derniers étant plus vulnérables (forte part du secteur agricole impacté de facto par le changement climatique, accès restreint aux énergies, etc.).
Les études le plus récentes menées en panel (permettant de prendre en compte des effets conjugués et dynamiques à la fois dans le temps et l’espace) comme celles de Dell et coll. en 2012 montrent d’ailleurs que des températures élevées handicapent en premier lieu les pays pauvres (1,4 % de croissance en moins pour un degré Celsius supplémentaire).
Aller plus loin : non-linéarité et hétérogénéité spatiale
Ces études en panel ont permis d’améliorer la robustesse des effets identifiés, mais elles reposent souvent sur une estimation de l’impact de la température ou de la quantité de pluie sur une variable économique. Elles peinent donc à prendre en compte les effets asymétriques et non linéaires du climat sur l’économie. Bien évidemment, les sécheresses ont un impact négatif sur la croissance, via leurs effets sur les rendements agricoles. Mais alors qu’une augmentation des pluies est bénéfique pour les terres jusqu’à un certain seuil, son effet s’avère néfaste en excès (voir l’exemple des intempéries dans l’Aude en France, mi-octobre 2018). Des modèles non linéaires sont donc nécessaires pour capter ces phénomènes, comme l’ont très bien compris Marshall Burke, Solomon Hsiang et Edward Miguel.
Enfin, il est nécessaire de se demander si les périodes considérées dans les études ne sont pas sont trop restreintes et si les individus ne peuvent pas s’adapter au changement climatique sur très longue période ; c’est ce que fait Maria Waldinger, de la London School of Economics, en s’intéressant aux effets de long terme du climat sur la productivité agricole lors la période du petit âge glaciaire.
À présent, le défi pour les chercheurs en économie est d’aller encore au-delà. Outre la prise en compte de la non-linéarité, les recherches récentes visent à améliorer la qualité des variables climatiques. Les données utilisées, comme la température moyenne ou la quantité de pluies, s’avèrent en effet largement insuffisantes : quel point commun y a-t-il entre Lille et Marseille en termes de climat ? Aucun, et pourtant ils font partie d’une seule et même observation pour la France entière dans les études statistiques.
L’émergence de données spatiales et d’indicateurs climatiques plus synthétiques (utilisés par exemple par les économistes Cécile Couharde et Rémi Generoso dans de récents travaux) devraient permettre aux approches empiriques de gagner encore en crédibilité. Les économistes pourront ainsi aider au mieux les climatologues et les ingénieurs en sciences environnementales dans la bonne gestion future des effets du réchauffement climatique.
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Mines de charbon à ciel ouvert en Australie ou en Chine, sables bitumineux au Canada, projets pétroliers fous en Arctique ou au large du Brésil…
Dans un nouveau rapport, intitulé Point of No Return, Greenpeace a identifié 14 projets avec lesquels l’industrie fossile s’apprête à embraser le climat. Ces projets rejetteraient chaque année 6,34 gigatonnes de CO2 dans l’atmosphère. Pour vous donner une idée de grandeur, cela représente des émissions annuelles supérieures à celles des États-Unis.
Des projets « monstrueux »
Visualiser ces projets
Le rapport est rendu public au moment où s’ouvre le Forum économique mondial de Davos. Début janvier, le rapport « Global Risks 2013 » du World Economic Forum annonçait une augmentation globale des températures de 3,6 à 4℃ et identifiait la hausse des émissions de GES comme étant parmi les plus importants risques mondiaux.
En novembre dernier, l’Agence internationale de l’énergie estimait que pour empêcher une augmentation globale des températures au-delà de 2°C, 2/3 de nos ressources fossiles doivent rester dans le sol. Et pourtant, ce rapport démontre que la Chine prévoit d’augmenter de 20 % sa production de charbon, malgré une pollution de l’air insoutenable, et l’Australie de multiplier par deux ses exportations de charbon, alors que la barrière de corail est en danger. La ruée vers les réserves pétrolières et gazières de l’Arctique, facilitée par la fonte des glaces, risque d’en accélérer encore plus le recul. Le Canada envisage de tripler la production de ses sables bitumineux. L’exploitation de ces gisements est la façon la plus sale et la plus chère et la plus énergivore de produire du pétrole.
Il faut des alternatives. Et pas que dans les discours.
Le président Obama le sait. La solution à la crise climatique – et économique – passe par la transition énergétique. Il l’a rappelé lors du discours d’investiture de son deuxième mandat, le 21 janvier :
« Nous réagirons face à la menace des changements climatiques, car échouer serait trahir nos enfants et les générations futures […] Le chemin vers un approvisionnement énergétique durable sera long et parfois difficile. Mais l’Amérique ne peut pas aller à l’encontre de cette transition. Elle doit en être la locomotive. Nous ne pouvons laisser à d’autres pays la maîtrise de technologies qui généreront de nouveaux emplois et de nouvelles industries, nous devons saisir cette opportunité ».
Malheureusement aujourd’hui ce sont ces gouvernements, américain, canadien, australien…, qui se sont engagés à lutter contre les dérèglements climatiques qui soutiennent également directement ou indirectement ces mêmes projets.
Industriels et décideurs politiques, avec « seulement » 14 projets, détiennent le détonateur de la bombe climatique.
Lire l’intégralité du rapport en anglais
Lire le résumé du rapport en français
Pour dire non à ces projets, passez à l’action et rejoignez-nous !
Demandez à Barack Obama de stopper les forages en Arctique
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Un iceberg géant, d’une superficie de 5 800 km2, s’est détaché de l’Antarctique entre le 10 et le 12 juillet 2017. Des constatations similaires avaient été observées en 1995 et en 2002. Selon The New York Times, cette nouvelle confirme la prédiction du chercheur états-unien John H. Mercer, publiée dans Nature en 1978 : la calotte polaire (inlandsis) va disparaître sous l’effet du réchauffement climatique. De nombreux médias tirent la sonnette d’alarme après que le président Donald Trump a retiré son pays de l’Accord de Paris sur le climat. Ce que le New York Times ne dit pas, c’est que cet événement n’est aucunement extraordinaire : en 1956 un iceberg six fois plus volumineux fut observé se séparant de l’Antarctique et en 1927, un autre iceberg quatre fois plus volumineux. On ne dispose pas de données pour les siècles antérieurs. Par ailleurs, le président Donald Trump a retiré son pays de l’Accord de Paris exclusivement par ce qu’il s’oppose au système financier de la Bourse du carbone [1]. Sa décision ne concerne donc pas l’environnement. La Bourse du carbone a été créée par David Blood (ancien directeur de la banque Goldman Sachs) et Al Gore (ancien vice-président des États-Unis). Ses statuts ont été rédigés par Barack Obama (futur président des États-Unis). [1] « 1997-2010 : L’écologie financière », par Thierry Meyssan, Оdnako(Russie) , Réseau Voltaire, 26 avril 2010.
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Vraiment, il n’y a plus de saisons — ma brave dame — et ils nous détruisent le temps avec leurs satellites, je vous le dis. Ou, plus prosaïquement, peut-être nous bousillent-ils notre air pur avec leurs vilaines voitures au mazout ? En tout cas, grâce à l’action décisive, énergétique et super-productive de tous les écologistes de gouvernement, on va avoir le droit à une belle diminution de la pollution due au périphérique parisien grâce à une réduction de sa vitesse maximale autorisée (qu’on ne pouvait atteindre, de toute façon, qu’en pleine nuit, l’axe routier étant le reste du temps à peu près impraticable). La réintroduction de la circulation alternée permettra encore une fois de faire un grand bond en avant en matière de respirabilité des bords de Seine, n’en doutez pas. Et bien sûr, on pourra compter sur Jean-Vincent Placé, sénateur aussi écologique que vert et qui saura se passer de sa voiture de fonction et des douteux privilèges qui l’accompagnent, comme le fait de passer à l’as 18.000€ de PV divers et variés. Nous comptons sur l’exemplhilarité de nos élus. Le combat contre la méchante pollution est donc clairement engagé par toutes les forces vives de la Nation qui ont compris que c’était, réellement, l’objectif évident, nécessaire et primordial pour redresser l’économie du pays. Pendant ce temps et comme je l’indiquais en introduction, le climat se réchauffe même quand les températures ne montent plus, et c’est tant mieux : au moins, les SDF et autres familles pauvres qui ne peuvent se chauffer dans ce qui fut jadis la cinquième puissance mondiale n’auront pas à souffrir des affres du froid, au contraire des Syriens par exemple (Que voulez-vous, avec tout ce bon gros réchauffement climatique, le pourtour méditerranéen subit des chutes de Neige, ce qui donne de jolis temples israéliens blancs). Oui, certes, la météo n’est pas le climat, vous comprenez M’ame Germaine, si on a des étés moyens et des hivers pourris, s’il fait de plus en plus froid en hiver et si les températures ne montent pas des masses en été, c’est qu’en réalité, ce réchauffement climatique se traduit surtout par un ahem brmm humf dérèglement climatique qui provoquera plus de catastrophes majeures avec des morts et des réfugiés climatiques par milliers pardon millions, et de l’eau qui monte partout pour pourrir la vie des humains (sauf autour des îles, faut pas déconner tout de même). Par exemple, il va y avoir de plus en plus d’ouragans, et tant pis si 2013 est l’année la plus calme depuis 1960 en la matière. C’est pourtant simple, on va tous mourir, et les meilleurs prédictologues thermoclimatiques l’expliquent très bien d’une façon assez simple : lorsqu’il fait plus chaud, c’est que ça se réchauffe. Et lorsqu’il fait plus froid, c’est que ça se réchauffe ailleurs et que ce n’est qu’un sentiment de refroidissement. Quoi qu’il arrive, il est donc urgent d’interdire les choses qui polluent, comme les voitures, les industries (toutes), l’énergie pas chère qui pollue toujours plus que l’énergie coûteuse, les douches et les bains tièdes, les bières fraîches, la viande de bœuf ou les trajets en autre chose que le vélo d’appartement. Une humanité qui ne bouge plus et ne consomme plus d’énergie que de façon extrêmement parcimonieuse parviendra tout juste à éviter la catastrophe planétaire. Et encore. C’est pas dit. Pendant ce temps, l’Antarctique accumule les records de froid, ce qui est bien sûr une preuve indéniable que cette malheureuse planète se détraque de plus en plus au détriment de tout le monde. Bon, bien sûr, il y a toujours, notamment dans la presse anglo-saxonne, d’agaçantes productions sceptiques qui osent questionner les raisonnements pourtant en béton armé de nos scientifiques chevronnés, et qui en arrivent même à la conclusion qu’en fait de réchauffement, la Terre pourrait entrer dans un nouveau cycle de refroidissement. Il ne serait alors plus temps de calmer la production de CO2, mais plutôt de préparer l’humanité à quelques hivers rigoureux, notamment en favorisant l’émergence de solutions énergétiques un peu plus crédibles que les moulins à vent ou les vélos d’appartement. Mais voilà : alors que, finalement, seule l’humilité devant le climat planétaire devrait prévaloir, et que la seule conclusion logique des errements climatiques que nous observons actuellement devrait être qu’on ne sait pas de quoi demain et après-demain seront fait, le débat entre les tenants du réchauffement climatique anthropique et ceux d’un scepticisme sain semble se cristalliser de plus en plus. On assiste à de véritables campagnes de censures. Ainsi, la partie « science » et climat de Reddit, un site d’information collaboratif américain, a-t-il décidé de bannir les commentaires sceptiques, au motif que, selon l’un des éditeurs, « il (lui) est devenu clair que les sceptiques n’étaient pas capables de fournir les preuves scientifiques pour argumenter leur position sur le changement climatique » ; pour le moment, c’est plutôt la consternation sur le reste du site, mais on comprend ici que cette prise de position étonnante reste plutôt dans la norme de ce que d’autres pays ont expérimenté pendant les 20 dernières années. En France, par exemple, rares sont les médias qui ont reporté aussi honnêtement que possible les doutes sur les affirmations péremptoires du GIEC, sur les différentes avancées en matière de climatologie, ou qui ont su mettre la proverbiale eau dans leur vin pour éviter une prise de position outrageusement pro-réchauffiste. Rassurez-vous : Le Monde et Libération ont très consciencieusement évité cet écueil pour se consacrer à leur propagande information climatique subtile. Le lectorat les a d’ailleurs bien suivis puisqu’un l’une et l’autre rédactions sont maintenant en délicatesse financière. Je doute qu’un peu de vélo d’appartement suffira à redresser la barre (encore que pour Nicolas Demorand, cela puisse être cholestérolement parlant salutaire). Le constat, cependant, est là : à mesure que les supercheries, petits arrangements et autres bidouillages pas très scientifiques des tenants du réchauffement climatique apparaissent et posent réellement la question de savoir si la politique n’est pas allée un peu trop loin se mêler de science (ou l’inverse), ceux dont la source de subsistance dépend ultimement de la bonne continuation des habitudes prises en matière de climatologie politique approximative se montrent évidemment de plus en plus agressifs ; la censure claire et nette refait son apparition. Entre temps, les appareils d’État se sont lancés, avec leur habituelle inertie, dans la mise en place de programmes coûteux et inappropriés pour lutter contre ce qui s’apparente de plus en plus à l’exagération la plus malheureuse de l’histoire. L’État français, jamais en dernière position lorsqu’il s’agit d’imposer à son peuple les pires vexations pour le tondre, se retrouve dans la position extrêmement délicate de devoir faire machine arrière sur les aides et les interventions massives sur le marché de l’énergie dans lequel il n’a – par exemple – pas arrêté de favoriser l’éolien. Je résume : d’un côté, le mythe carbono-réchauffiste va s’effondrer et s’effacer progressivement, à mesure que les individus s’informeront par tous les canaux à leur disposition. De l’autre, on imagine sans mal les hurlements de plus en plus stridents des écologistes dépendant des subventions et de la bonne tenue du mythe pour vivre. Enfin, la Commission Européenne est déjà là pour rappeler à l’État qu’il n’est pas dans son rôle de biaiser à ce point le marché, contrainte qui s’ajoute à l’évident rétrécissement des marges de manœuvres financières dont Bercy ne dispose même plus guère… Politiquement et écologiquement parlant, les prochaines années promettent d’être particulièrement intéressantes. —-
Sur le web
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* Introduction Le 11 septembre 2015 « Centre de clarification d’informations » – Certaines personnes ont prétendu que le réchauffement climatique était un mensonge conspirationniste destiné à tromper les gens pour des raisons pernicieuses. La plus connue de ces personnes est le Sénateur de l’Oklahoma James Inhofe, qui a publié en 2012 un livre intitulé The Greatest Hoax (Le canular le plus énorme), qui avertit les gens sur ce « complot du réchauffement climatique mondial ». Certains membres du Mouvement pour la Vérité sur le 11 septembre ont soutenu cette vision. Croyant que l’administration Bush-Cheney avait réalisé un complot avec d’autres pour prétendre à tort que l’Amérique avait été attaquée par des Musulmans le 11 septembre, ils disent que la fausse théorie du complot gouvernemental sur le 11 septembre devrait nous rendre attentifs au fait que d’autres affirmations du gouvernement pourraient également être des complots pour induire le public en erreur. Les soupçons à propos des complots du gouvernement ne sont pas sans fondement. Les affirmations selon lesquelles le gouvernement américain aurait fourni des comptes-rendus erronés sur tel ou tel évènement sont généralement rejetées par la presse. Depuis l’époque du rapport de la Commission Warren, qui n’a pas fait taire les soupçons sur l’assassinat du Président J. Kennedy qui était un coup monté de l’intérieur, les croyances sur d’immenses crimes des gouvernements ont été tournées en dérision par la CIA et la presse, et qualifiées de « théories du complot » au sens péjoratif du terme. Les gens qui professent de telles croyances sont tournés en ridicule et qualifiés de « théoriciens de la conspiration », une étiquette qui implique que leur revendication est évidemment fausse. Néanmoins, comme Lance de Haven-Smith l’a présenté dans son livre de 2013 « Conspiracy Theory in America », il est bien connu que le gouvernement américain a bien orchestré des complots ayant eu d’énormes conséquences, tels que l’incident du Golfe du Tonkin et l’affaire Iran-Contras, ainsi que, plus récemment, les allégations que l’Irak ait été impliqué dans les attentats du 11 septembre et était prêt à utiliser des armes de destruction massive. Donc si les gens, croyant qu’il y ait des preuves évidentes que le 11 septembre était un coup monté de l’intérieur, sont au courant de l’implication du gouvernement américain dans ces autres complots, il n’y a aucune raison valable de douter qu’il y ait eu d’autres exemples de complots qui ont été orchestrés au plus haut niveau. En particulier, si l’on admet que le 11 septembre était effectivement un coup monté de l’intérieur, cette hypothèse constituerait-elle un bon exemple de fond pour soupçonner que le réchauffement climatique ait été le résultat d’un complot destiné à tromper ? La phrase « théorie du réchauffement climatique mondial » est utilisée comme raccourci pour une quadruple conviction : – L’augmentation du pourcentage de CO2 et d’autres gaz à effet de serre dans l’atmosphère provoque une augmentation de la température moyenne sur la planète. – La principale cause de cet accroissement des gaz à effet de serre est la combustion des énergies fossiles. – Le réchauffement climatique mondial provoqué par ces émissions de combustibles à énergies fossiles commence à modifier le climat. – Ce changement climatique, s’il se poursuit, deviendra de plus en plus destructeur. Parce que cette quadruple conviction est défendue par virtuellement tous les climatologues du monde entier, la théorie du réchauffement climatique peut également être qualifiée de « position de la science climatique ». Les personnes et les organisations qui contestent la météorologie en ce sens sont appelées « négationnistes de la science climatique », « négationnistes du changement climatique » ou « dénégateurs du réchauffement climatique ». Souvent le terme « négationnisme » est utilisé pour l’argumentation active contre la météorologie scientifique, et ceux qui soutiennent cette argumentation sont appelés « négationnistes». Je me pose la question sur l’importance du 11 septembre par rapport à la météorologie, non seulement parce que de nombreux adhérents au Mouvement pour la Vérité sur le 11 septembre ont soutenu la négation du réchauffement climatique mondial, mais également parce que le succès de ce mouvement négationniste a été désastreux. Comme je l’ai documenté dans un livre de 2015, le mouvement négationniste a été constitué et financé par l’industrie des énergies fossiles, et le doute créé a été utilisé pour retarder la législation destinée à restreindre l’usage des énergies fossiles – un retard qui peut avoir pour conséquence la destruction de la civilisation. Les négationnistes du climat appellent cette peur être « alarmiste ». Mais il est des périodes où l’alarme est appropriée et, dans l’argumentation de mon livre, c’en est un exemple édifiant. Je pense que c’est une honte que de nombreux adhérents au Mouvement pour la Vérité sur le 11 septembre aient été amenés à soutenir la propagande égoïste des industries des énergies fossiles. Je me demande si les convictions de ce mouvement – que l’histoire officielle sur le 11 septembre soit un mensonge – offre une base pour accepter le déni de la science météorologique. La transition de l’un à l’autre se fait typiquement sur la base de deux croyances : – Les avertissements des scientifiques sur le réchauffement climatique sont analogues aux affirmations du gouvernement à propos du 11 septembre. – Tout comme les preuves confirment le mensonge du gouvernement sur le 11 septembre, les preuves démontrent que l’idée que la combustion des énergies fossiles menace la civilisation en réchauffant la planète est erronée. Les deux premières parties étudieront successivement ces deux croyances; la troisième partie démontrera que nous nous trouvons en effet face à une urgence climatique. Première Partie : Le 11 septembre et le Réchauffement climatique mondial présentent-ils des analogies ? Parce que les affirmations concernant le réchauffement climatique sont analogues aux affirmations du gouvernement sur le 11 septembre, certaines personnes croient que les deux sont probablement fausses. Mais les affirmations de l’administration Bush-Cheney sur le 11 septembre ne sont pas du tout analogues aux perceptions généralement admises sur le réchauffement climatique. Le 11 septembre, le réchauffement climatique et la science Un adhérent bien connu du Mouvement pour la Vérité sur le 11 septembre, qui écrit sous le pseudonyme de « Victronix », a présenté des arguments sur les croyances habituelles sur le 11 septembre et le réchauffement climatique, qui sont non seulement très différentes, mais également opposées dans le sens où elles empêchent les croyances sur le 11 septembre de fournir une analogie avec les croyances des scientifiques sur le réchauffement climatique. L’idée que le réchauffement climatique soit un mensonge, souligne-t-elle, implique que « la grande majorité de la communauté scientifique complote ensemble pour créer un canular mondial – y compris la Russie et la Chine et la totalité du monde industrialisé – qu’une crise environnementale mondiale se prépare. En d’autres termes, des milliers de scientifiques de nombreux pays du monde, y compris de pays opposés entre eux, se seraient mis d’accord pour raconter un gros mensonge. Par contraste, dit-elle, le 11 septembre n’a impliqué « qu’un seul gouvernement national (en collusion avec d’autres dirigeants de services de renseignement et de gouvernements qui en ont également bénéficié) à l’aide d’une science à l’accès limité et contrôlé dont les preuves sont complètement sous contrôle, détruites ou dissimulées ». Cette « science sous contrôle » est très différente de celle sous-jacente dans le réchauffement climatique : « les scientifiques du monde entier peuvent enquêter et mènent des études qui ne font que confirmer et reconfirmer les mêmes résultats ». A la différence des évènements supposés qui sont utilisés pour prétendre que les Musulmans ont attaqué l’Amérique le 11 septembre, la science sur le réchauffement climatique est fondée sur « des évènements en cours dont les preuves sont disponibles à tous dans le monde entier pour qu’ils les étudient simultanément en utilisant la méthode scientifique et de simples instruments de mesure et d’analyse ». Résumant ce sujet, les Australiens Will Grant et Rod Lamberts ont écrit : « L’idée d’un complot international fomenté à travers des douzaines de disciplines, des centaines d’institutions et des milliers de personnes est franchement risible. » Une relation différente à la science peut également être énoncée d’une autre manière : la théorie du réchauffement climatique est analogue, non à la version du gouvernement américain sur les attentats du 11 septembre, mais au rejet par le Mouvement pour la Vérité sur le 11 septembre du compte-rendu du gouvernement : tout comme le Mouvement pour la Vérité sur le 11 septembre est soutenu par des scientifiques de diverses disciplines, y compris la physique et la chimie (ainsi que par des étudiants en architecture et en ingénierie), l’idée que les énergies fossiles provoquent le réchauffement climatique et par conséquent le changement du climat est soutenue par la plupart des scientifiques qui publient des travaux sur le changement climatique – en fait près de 97,5% d’entre eux. Donc il s’agit d’une analogie adéquate : le Mouvement pour la Vérité sur le 11 septembre, qui est appuyé par des preuves scientifiques, est contesté par le gouvernement américain, que le Mouvement pour la Vérité sur le 11 septembre considère comme étant à l’origine des attaques. Et la théorie du réchauffement climatique, qui est fondée sur des preuves scientifiques, est contestée par les industries des énergies fossiles, que les climatologues considèrent comme les principaux responsables du réchauffement climatique mondial. Donc dans chaque cas, les vues des scientifiques indépendants sont contestées par de grandes entreprises, qui ont clairement intérêt à remettre en cause les preuves scientifiques. Par conséquent, l’idée que le scepticisme sur le 11 septembre est similaire au scepticisme sur le réchauffement climatique inverse la relation. Lorsqu’on prétend « qu’ils » trompent le public sur le réchauffement climatique, tout comme « ils » ont trompé le public sur les attaques du 11 septembre, il est nécessaire de savoir qui « ils » sont. La meilleure piste pour savoir qui « ils » sont dans chaque cas est de déterminer qui profite de la supercherie. Le Mouvement pour la Vérité sur le 11 septembre a formé un consensus global sur ceux qui ont bénéficié de la version officielle sur le 11 septembre : l’administration Bush-Cheney (qui voulait mettre la main sur les ressources minérales et le gaz naturel de l’Afghanistan* et qui planifiait d’attaquer l’Irak pour son pétrole) : les grandes compagnies pétrolières (dont les Directeurs faisaient secrètement partie du groupe de travail sur l’énergie constitué en 2000 par Dick Cheney) ; Israël (comme l’a déclaré le rapporteur de la Commission sur le 11 septembre, Philip Zelikow) ; l’armée américaine (dont le budget a énormément gonflé) ; et les services de renseignement américains (dont les budgets ont doublé après le 11 septembre). Mais qui sont « ils » dans le cas du réchauffement climatique ? *l’auteur a oublié de mentionner l’opium afghan dans son énumération (NdT.) Qui a bénéficié du déni sur le réchauffement climatique ? Victronix a conclu son argumentation sur le réchauffement climatique en se posant la question : « qui a bénéficié de l’affirmation que l’implication humaine était un canular ? » La réponse à cette question est, bien sûr, les entreprises fournissant des énergies fossiles, qui ont dépensé des centaines de millions de dollars pour promouvoir la négation de la science météorologique. Pendant de nombreuses années, le principal promoteur du déni de la météorologie a été ExxonMobil, la société la plus rentable au monde, avec un bénéfice annuel de 40 milliards de $ et qui verse à son PDG un salaire annuel de plus de 30 millions de $. En plus de payer des millions de dollars à des scientifiques, lobbyistes et politiciens pour promouvoir le déni du réchauffement climatique, ExxonMobil a dépensé au moins 25 millions de $ depuis 1998 pour financer plus de 100 organisations vitrines. ExxonMobil a de ce fait créé l’impression que le déni du réchauffement climatique avait émergé spontanément chez des scientifiques, des politiciens et des citoyens ordinaires. Selon un article de 2009 de Raw Story, un « groupe faisant la promotion du scepticisme climatique avait des liens importants avec ExxonMobil » (c’était sur un site web répondant à cet article où Victronix avait publié ses commentaires). Le groupe en question, qui s’appelle le Groupe d’experts International Non-gouvernemental sur le Changement Climatique, a publié un rapport intitulé Climate Science Reconsidered (La Science Climatique Reconsidérée). Argumentant que le réchauffement climatique n’avait pas de cause humaine, ce rapport énonçait : « C’est la Nature, et non l’activité humaine, qui régit la planète. » De plus, en référence au livre à succès Merchants of Doubt (Marchands de Doute), le rapport affirmait que le réchauffement climatique mondial est « indiscutablement une bonne nouvelle » parce que les niveaux de CO2 augmentant « accélèrent la croissance des plantes et rendent les plantes plus résistantes à la sécheresse et aux maladies. » Le rapport négationniste a été publié et promu par le Heartland Institute, qui entre 1998 et 2009 avait bénéficié d’au moins 676 500 $ de financement de la part d’ExxonMobil. Le principal rédacteur du rapport était S. Fred Singer, qui avait eu une carrière scientifique notoirement désastreuse, ayant eu tort sur de nombreuses questions dans lesquelles il contestait le consensus scientifique. Mais sa carrière n’en a pas moins été une réussite financière. En 1998, Singer a fondé une organisation appelée The Science and Environmental Policy Project(le Projet de Politique Scientifique et Environnementale), afin de commencer un livre sur le réchauffement climatique, et que ExxonMobil a financé à hauteur de 20 000 $ entre 1998 et 2000. Comme Naomi Oreskes et Erik Conway l’ont remarqué dans Marchands de Doute, Singer avait précédemment contribué aux efforts de l’industrie du tabac pour empêcher toute réglementation sur la fumée environnementale, également appelée fumée passive. Singer a utilisé ce projet pour promouvoir ce qu’il a appelé la « science saine » et pour dénoncer la « science pourrie », par laquelle il désignait plus particulièrement le rapport de l’EPA* de 1992 selon lequel la fumée passive provoquait le cancer. Singer était également devenu le conseiller de la Coalition pour le Progrès de la Science saine (The Advancement of Sound Science Coalition), qui avait été fondée par Philip Morris pour attaquer le rapport de l’EPA, même si Philip Morris et a fortiori Singer savaient parfaitement que le rapport de l’EPA – qui était basé sur des études scientifiques du monde entier – était de la science saine et non pourrie. *Agence de Protection de l’Environnement américaine (Environmental Protection Agency) Singer avait précédemment gagné de l’argent en s’alliant aux efforts des industries qui voulaient éviter toute législation pour réduire les pluies acides. En 1983, il y avait un consensus scientifique écrasant sur le fait que la pluie acide était provoquée par le soufre émis lors de la combustion des énergies fossiles, et les Etats-Unis et le Canada devaient signer un accord pour réduire les émissions de soufre. Mais l’Administration Reagan, qui était fortement opposée à une telle législation, avait recruté Singer pour constituer une équipe sur les pluies acides, pour laquelle on lui a permis d’écrire une annexe séparée, affirmant que les preuves scientifiques étaient encore incertaines. Par conséquent les Etats-Unis n’ont pas signé l’accord avec le Canada et les niveaux de dioxyde de soufre n’ont pas baissé jusqu’en 1990 lorsque la législation fondée sur le consensus scientifique a été finalement adoptée. Alors qu’il occupait le poste de responsable scientifique au Département du Transport de Reagan, Singer avait également mis en cause le consensus scientifique qu’un trou grandissant dans la couche d’ozone (pôles) était provoqué par les chlorofluorocarbures (CFC), qui étaient utilisés dans les aérosols, les réfrigérateurs et les climatiseurs d’air froid. L’industrie des aérosols, essayant d’empêcher toute législation, avait recruté des scientifiques pour remettre en cause le consensus scientifique et Singer s’en était mêlé, en prétendant que la « peur de l’ozone » avait été créée par des « scientifiques corrompus ». Les scientifiques qui avaient démontré que les CFC dans la stratosphère détruisaient l’ozone gagnèrent le Prix Nobel, donc Singer a attaqué le comité Nobel ! Mais finalement, l’argument de Singer « se révéla faux, lorsque les CFC ont été interdits et que le trou dans la couche d’ozone commença à se réparer de lui-même* ». *Il existe une version alternative de cette problématique, d’après laquelle c’est l’entreprise DuPont, détentrice du brevet du Fréon© (un CFC, et principal gaz liquide propulseur utilisé dans les aérosols) qui aurait « inventé » l’histoire de la cause du trou dans la couche d’ozone. En effet, le brevet du Fréon allait tomber dans le domaine public, réduisant notablement les royalties perçues par DuPont, qui a ainsi provoqué un changement de législation qui lui permettait de déposer le brevet du successeur du Fréon. La seule chose qui est sûre, c’est que la polémique autour de la couche d’ozone est retombée aussi vite qu’elle avait surgi. (NdT.) Néanmoins, malgré qu’il ait eu tort à de nombreuses reprises, Singer a été recruté par le Heartland Institute pour être le principal rédacteur de son rapport, le Panel International Non-gouvernemental sur le Changement Climatique, qui affirme que la combustion des énergies fossiles ne provoque pas de réchauffement mondial dangereux du climat. En plus de l’argent qu’il a gagné pour écrire ce livre, il a également été consultant pour plusieurs autres organisations financées par ExxonMobil, y compris Frontiers of Freedom (à qui ExxonMobil a versé au moins 1 272 000 $) et le National Center for Policy Analysis (à qui ExxonMobil a versé 615 900 $). Est-ce que Singer croyait en ses arguments sur la fumée passive, les pluies acides, la couche d’ozone et les combustibles fossiles ? Cela semble peu probable, surtout si l’on s’en réfère aux informations provenant de documents qui avaient fuité. Par exemple, en 1965, un document montrait que les scientifiques de l’industrie du tabac étaient « unanimes dans leur opinion sur la fumée (du tabac) était … carcinogène. » Le même schéma semble s’être reproduit par rapport au réchauffement climatique. Un document montre qu’en 1995 les propres experts scientifiques de l’industrie pétrolière ont affirmé : « Les fondements scientifiques sur l’Effet de Serre et l’impact potentiel des émissions humaines de gaz à effet de serre sont bien établies et ne peuvent être niées ». Néanmoins, tout comme les cigarettiers continuent de nier l’existence de preuves montrant que les cigarettes provoquent le cancer, ExxonMobil a non seulement continué à nier que les émissions dues à la combustion du pétrole et du gaz provoquaient le changement climatique, mais a dépensé des dizaines de millions pour payer d’autres scientifiques, comme Fred Singer, pour documenter un tel déni. Pendant ce temps, Koch Industries, qui est concerné par divers types d’énergies fossiles, y compris les sables bitumineux au Canada, a commencé à investir encore plus de soutien financier sur le négationnisme du réchauffement climatique qu’ExxonMobil : entre 1997 et 2010, Koch Industries a dépensé plus de 67 millions de $ dans ce but. En ce moment, les Koch n’autorisent plus que leurs investissements soient retracés. Mais leurs contributions n’ont sans doute cessé d’augmenter, comme le suggèrent des reportages parus dans le Guardian et le Washington Post. Deux trusts opaques (qui promettent l’anonymat total à leurs investisseurs), appelés Donors Trust et Donors Capital Fund, ont distribué à eux deux 118 millions de $ à 102 groupes, selon le Guardian. L’objectif de ces fonds était « de construire un vaste réseau de groupes de réflexion et de groupes d’activistes œuvrant vers un seul objectif : redéfinir le changement climatique à partir de faits scientifiques neutres en une « question tranchée » extrêmement pointue. Ce flux de financement, affirme le Guardian, « dépassait de loin le soutien accordé par des opposants plus visibles aux actions sur le réchauffement climatique tels que l’industrie pétrolière ou les milliardaires « libertariens » de Koch Brothers ». Il est cependant possible que la plupart de ces financements soient venus des Koch : un reportage de 2014 du Washington Post suggérait que ces deux trusts opaques faisaient simplement partie d’un « Réseau politique soutenu par les Koch », lequel a levé des fonds à hauteur de 400 millions de $ pour des projets politiques de droite en 2012. En tout cas, que Charles et David Koch aient versé plus de 100 millions de $ pour soutenir le négationnisme climatique, ou « seulement » 67 millions de $, c’était de la petite monnaie pour eux : en 2010, leur entreprise, Koch Industries, valait 35 milliards de $ ; en 2013, ils avaient porté leur richesse à 68 milliards de $. Il est évident qu’ils avaient tout intérêt à trouver un peu de monnaie pour promouvoir le déni du changement climatique, et donc bloquer toute législation visant à restreindre la combustion d’énergies fossiles, un investissement rentable. Qui pourrait bénéficier des arguments fabriqués de toutes pièces sur le Réchauffement climatique ? Il existe une réponse claire à la question de savoir à qui bénéficie le déni du réchauffement climatique. Mais si la science météorologique est un mensonge, qui bénéficierait de la diffusion de ce mensonge ? L’idée que le « gouvernement » – peut-être le gouvernement américain, ou les gouvernements américain et européens, ou peut-être la plupart des gouvernements du monde – aient monté de toutes pièces l’affaire du réchauffement climatique mettrait ce mensonge en parallèle avec celui du 11 septembre, chacun d’eux étant un mensonge créé par le gouvernement. Mais cela n’aurait aucun sens. Ni le gouvernement américain ni les gouvernements en général ne voulaient réduire la combustion des énergies fossiles. Les climatologues du GIEC* – en fait la plupart des climatologues partout dans le monde – ont plaidé auprès des gouvernements pour qu’ils réduisent l’utilisation d’énergies fossiles, mais dans presque tous les pays, leur utilisation a continué de progresser. *Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (en anglais IPCC : Intergovernmental Panel on Climate Change) Certaines personnes suggèrent que le « gouvernement » en question serait les Nations Unies. Mais les Nations Unies ne sont pas un gouvernement et n’ont aucun pouvoir d’agir hormis la volonté des nations de suivre leurs propositions – ou, dans le cas du Conseil de Sécurité, des nations qui le constituent. Les Nations Unies ont créé le GIEC et soutiennent son travail, mais elles n’ont aucun pouvoir pour agir sur le changement climatique à part organiser des réunions et publier des rapports. Et le GIEC n’a pas créé l’idée que les émissions des combustibles fossiles causaient le réchauffement climatique, qui à son tour provoque des changements climatiques. Au contraire, le GIEC a été constitué en réponse à un consensus croissant partagé par les climatologues sur ces relations. Donc, s’il y a un coupable pour le canular du réchauffement climatique, cela doit être les scientifiques eux-mêmes. Et c’est en effet eux qui sont visés par les négationnistes. Par exemple, un film documentaire de 2007, « The Great Global Warming Swindle » (La Grande Escroquerie du Réchauffement Climatique), prétendait que le consensus scientifique mis en avant était le produit d’une « industrie activiste du réchauffement climatique » poussée par le désir de financer la recherche. Certains climatologues sont effectivement à la recherche de subventions, et quelques-uns d’entre eux arrivent à en bénéficier. Mais il y a cinq raisons de douter que le désir des scientifiques d’obtenir des financements puisse expliquer leurs déclarations sur le réchauffement climatique : Bien qu’il y ait beaucoup de supercheries dans le milieu scientifique – comme il a été largement documenté – les scientifiques qui s’engagent dans cette voie sont une petite minorité. Bien qu’il y ait de nombreuses raisons de critiquer la science officielle, peu de scientifiques s’engageraient volontairement dans la tromperie. Bien sûr, les scientifiques qui travaillent pour des grandes entreprises ou le gouvernement doivent parfois falsifier les preuves ou perdre leur emploi. Les adhérents du Mouvement pour la Vérité sur le 11 septembre croient que tel était le cas des scientifiques du NIST (National Institute of Standards and Technology), qui ont été chargés de rédiger les rapports sur l’effondrement des Tours Jumelles et du WTC 7. Mais il s’agissait là d’un exemple de « science sous contrôle », ce qui, ainsi que l’a dit Victronix, « est très différent de la science (contrôlée par ses collègues) qui soutient le réchauffement climatique ». Même si quelques climatologues importants avaient publié des preuves truquées du réchauffement climatique, ils n’auraient pas réussi à persuader la plupart des climatologues par milliers du reste du monde de soutenir leur faux arguments. Le fait que des scientifiques individuels soient des escrocs ne fournit pas la preuve que des milliers de scientifiques de par le monde puissent être persuadés de s’engager dans la voie de la supercherie. Le soutien à la thèse du réchauffement climatique provient d’une grande variété de preuves matérielles. L’idée que toutes ces différentes expérimentations et essais puissent avoir été coordonnés pour soutenir les mêmes conclusions erronées vous donne le tournis. Si la plupart des scientifiques étaient principalement motivés par l’argent, ils auraient choisi une autre carrière. Il est vrai que certaines personnes, après avoir choisi la voie scientifique pour de nobles raisons, se sont consacrées à devenir riches au-delà de toute mesure. Mais obtenir des subventions gouvernementales est rarement le chemin de la fortune. Comme le disaient Grant et Lamberts : « Dites au négationniste typique du Changement climatique (TCCD : Typical Climate Change Denier) d’aller sur n’importe quel parking d’université et de compter les voitures de luxe parquées près des bâtiments consacrés à la recherche scientifique. Ils n’auront même pas besoin de tous leurs doigts pour les compter. » Il y a effectivement des scientifiques qui ont gagné des sommes significatives en écrivant sur le réchauffement climatique, mais ce sont des scientifiques qui ont plaidé contre la science climatique. Par exemple (en plus de Singer), prenez Patrick Michaels, qui a écrit beaucoup de livres et d’articles avec des titres tels que : « Global Warming Myth » (Le Mythe du Réchauffement climatique) et Climate of Extremes (Climat des Extrêmes). Michaels a servi de consultant pour un grand nombre d’organisations niant le réchauffement climatique financées par ExxonMobil. Et, en 2006, cela a déclenché la colère lorsqu’on a révélé qu’une association d’électricité issue de centrales au charbon avait, aux frais de ses adhérents, versé 100 000 $ à Michaels « pour contribuer à semer le doute sur la question du réchauffement climatique. » Encore une fois, s’il y a une analogie entre le 11 septembre et le réchauffement climatique, ce n’est pas entre l’histoire officielle et la théorie du réchauffement climatique. C’est entre la science météorologique et la position de la Communauté pour la Vérité sur le 11 septembre. Tout comme un grand nombre de scientifiques indépendants ont rejeté la version officielle du 11 septembre, la plupart des climatologues rejettent l’idée que le réchauffement climatique soit un canular. Et tout comme seuls quelques scientifiques dont les salaires sont payés par le gouvernement américain ont soutenu la thèse officielle sur le 11 septembre, Singer, Michaels et quelques autres scientifiques rémunérés par l’industrie des énergies fossiles ont soutenu la négation du changement climatique. Dans un cas la science indépendante est opposée au gouvernement ; dans l’autre, la science indépendante s’oppose aux grands pétroliers et charbonniers. Dans les deux cas, les preuves scientifiques sont balayées par la puissance de l’argent, que cela provienne du gouvernement ou des grandes entreprises privées. La relation entre déni climatique et les attaques du 11 septembre a été décrite comme étant bien plus étroite par un ancien candidat du Vermont au Sénat américain, Craig Hill. « Ce que le coup monté du 11 septembre et le déni du réchauffement climatique ont en commun », écrit Jerry Mazza dans un résumé de la thèse de Hill, « c’est le pétrole et le gaz …, et le désir d’étancher la soif inépuisable pour ces combustibles fossiles ». En outre, affirmait Hill, tout comme les auteurs du 11 septembre se sont enveloppés dans un mythe et un mensonge scientifiquement infondé, les compagnies pétrolières ont également « enveloppé les conséquences désastreuses du réchauffement climatique dans un mythe et un mensonge scientifiquement infondé. » En d’autres termes, dit Hill, aussi bien l’administration Bush-Cheney que les négationnistes du climat financés par ExxonMobil et les Koch ont su imposer au monde une théorie fausse dénuée de fondements scientifiques, particulièrement au peuple américain, pour le salut du pétrole. (Il est certain que la déclaration de Hill devrait être tempérée par le fait que, comme mentionné précédemment, le pétrole n’était pas le seul mobile des attentats du 11 septembre). Deuxième Partie : Les preuves scientifiques réfutent-elles le Réchauffement climatique ? En plus de suspecter le réchauffement climatique d’être un canular, certains adhérents du Mouvement pour la Vérité sur le 11 septembre ont adopté le point de vue, promu par les négationnistes du changement climatique, que les faits ne confirmaient pas la théorie du réchauffement climatique. Au contraire, argumentent leurs dénégateurs, les faits montrent que la théorie du réchauffement climatique mondial est une supercherie. Un de ces adhérents est le chimiste australien Frank Legge. En plus d’avertir Victronix qu’elle devrait « être plus prudente sur le thème du réchauffement climatique comme argument parce qu’il repose sur des bases plutôt fragiles du point de vue scientifique », il a écrit en 2008 un article intitulé : « L’urgence du Réchauffement climatique ». Etant donné que cela remonte à quelques années, j’ai écrit à Legge en novembre 2014 pour lui demander s’il s’en tenait toujours aux arguments de cet exposé. Il a répondu que s’il l’écrivait maintenant, il mettrait à jour certains éléments, mais « que le sens général serait exactement le même. » Legge a dit que la conclusion qu’il y avait une urgence climatique exigerait de vérifier trois arguments : – « le réchauffement climatique est en cours, n’est pas habituel, et l’affirmation que la température et le niveau des mers vont continuer à s’élever doit être fondée sur des données scientifiques solides ; – les températures actuelles et prévisibles sont inhabituelles et dangereuses ; – le réchauffement est principalement dû aux rejets par l’homme du dioxyde de carbone » 1.- Le réchauffement climatique est-il significatif et destiné à se poursuivre ? Cela suggère que le réchauffement climatique mondial, pour autant qu’il existe, sera limité et à court terme. Legge fonde cette hypothèse sur plusieurs affirmations émanant de négationnistes de la science climatique. Données satellites Dans une de ses argumentations, Legge a écrit : « La récente période de réchauffement donne des signes qu’elle va prendre fin : des mesures par satellite de la température atmosphérique mondiale montrent que la température a baissé au cours de cette décennie ». Pour conforter cet argument, Legge s’est référé à l’avis de Roy Spencer, un des rares climatologues qui rejette le consensus de ses collègues. Mais citer les arguments de Spencer sur les mesures par satellite n’ajoute en rien à la crédibilité de l’hypothèse de Legge. Dans les années 1990, Spencer et son collègue négationniste John Christy ont prétendu que les données des satellites ne montraient aucun réchauffement – que la troposphère ne se réchauffait pas en conjonction avec le réchauffement à la surface. Joe Romm, un physicien qui a fondé Climate Progress – un des sites web les plus respectés qui traitent de la science du climat – a dit que Spencer et Christy avaient « créé un des mythes négationnistes les plus durables », à savoir « que les données des satellites ne montraient pas le réchauffement mondial qu’indiquait la température de surface ». Un scientifique a écrit sur le site RealClimate : « Spencer et Christy ont permis pendant presque une décennie – et ont même encouragé – l’utilisation de leurs données comme une icône pour les sceptiques du réchauffement climatique. Ils ont commis des erreurs en série dans l’analyse des données, mais … n’ont presque rien fait pour éliminer de possibles sources d’erreurs, et ont laissé aux autres le soin de faire le ménage dans leur fouillis. » La manière dont Spencer et Christy avaient traité cette question, avec quelques autres, a incité Romm à écrire un article demandant : « Devriez-vous croire quoi que ce soit de ce que disent John Christy et Roy Spencer ? » L’effet des îlots de chaleur urbains En plus de soutenir l’argument de Spencer de préférer les données des satellites aux autres preuves, Legge a ajouté : « Il y a un débat en cours sur le fait de savoir si on a tenu suffisamment compte des effets de l’empiètement urbain sur les stations de mesure de température ». Legge se référait ici à l’effet appelé « îlot de chaleur urbain » (Urban Heat Island ou UHI), qui peut se produire lorsque les stations météo sont situées dans des zones urbaines où l’air a tendance à être plus chaud que dans les zones rurales. Son collègue le négationniste climatique Patrick Michaels a prétendu qu’au moins la moitié du soit disant réchauffement climatique est du à ce phénomène. Legge, cependant, a cité le négationniste climatique qui a le plus insisté sur ce phénomène, l’ancien présentateur météo de télévision Anthony Watts, qui possède un site web appelé Watts Up With That (Qu’en est-il de ça). Watts a longtemps prétendu que les enregistrements de température avaient été faussés par le fait que la plupart des relevés étaient effectués dans des zones urbaines. En 2010, Watts a écrit : « L’effet UHI est facilement observable. J’en ai parlé à mes lecteurs depuis que ce blog existe. » En 2010, quand Watts a fait ce commentaire, pour diverses raisons il semblait qu’un projet appelé Berkeley Earth Surface Temperature (BEST), organisé par le professeur à l’Université de Californie Berkeley, Richard Muller, allait bientôt confirmer les dires de Watts. Comme l’a expliqué Joe Romm : Muller avait souvent critiqué la science climatique, croyant que beaucoup de scientifiques et leurs admirateurs, y compris Al Gore, avaient exagéré les preuves. En outre, les accusations du « Climategate » lui avaient fait suspecter que les climatologues avaient « dissimulé des données discordantes », ce qui l’avait amené à examiner les affirmations des bloggeurs négationnistes. Muller a choisi comme climatologue Judith Curry qui, selon Romm, porte « maintenant la couronne de la personne la plus démentie dans la blogosphère scientifique » et qui, en fait, « a abandonné la science ». Le multimilliardaire négationniste Charles Koch devait financer l’étude, et Watts et d’autres négationnistes ont même été autorisés à travailler avec l’équipe BEST. Cependant, Muller avait choisi de bons scientifiques pour mener l’étude, y compris un scientifique de pointe Robert Rohde, et l’étude n’a pas produit les résultats attendus par les négationnistes. Basés sur les données provenant de 40 000 stations météo du monde entier, les résultats de l’étude, annonça la BBC, étaient « remarquablement similaires à ceux produits par les trois groupes établis les plus importants, dont les travaux avaient été décriés comme non fiables et médiocres dans les cercles de sceptiques » – à savoir les rapports de la NASA, de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration), et de la « collaboration entre l’Office météorologique britannique et l’Unité de Recherche climatique de l’Université d’East Anglia, dont les courriels ayant provoqué la fureur du « Climategate » avaient été piratés . Muller déclara à la BBC : « Notre plus grande surprise a été que les nouveaux résultats correspondaient aussi et exactement aux valeurs de réchauffement publiées précédemment par d’autres équipes aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. » Dans un article du Wall Street Journal, Muller a écrit: « Lorsque nous avons commencé notre étude, nous avions le sentiment que les sceptiques avaient soulevé des questions légitimes, et nous ne savions pas ce que nous allions découvrir. Il s’avère que nos résultats ont été proches de ceux publiés par des groupes précédents. Nous pensons que cela signifie que ces groupes ont été très prudents dans leur travail, en dépit de leur incapacité à convaincre certains sceptiques … Le réchauffement climatique mondial est une réalité. Peut-être que nos résultats aideront à calmer cette partie du débat sur le climat. » Ecrivant dans le New York Times, Muller s’est qualifié lui-même de « sceptique converti ». Il croit à présent, dit-il, que les estimations précédentes du taux de réchauffement étaient correctes et « que tout l’accroissement des émissions de gaz à effet de serre résulte essentiellement des activités humaines. » Avant que le rapport de Muller ne soit publié, Watts avait écrit : « Je suis prêt à accepter le résultat qui en sortira, même s’il prouve que mon hypothèse était fausse. Je fais ce pas important parce que la méthode a de l’avenir. » Cependant, après avoir appris les résultats, Watts s’est récusé. Il a d’abord refusé d’accepter le rapport de Muller sous prétexte qu’il n’avait pas été vérifié par ses collègues. « Lorsque la vérification par la science et les collègues sera terminée », avait prédit Watts, « les résultats risquent de paraître différents. » Cependant, quand le rapport a été publié (dans un journal vérifié par des collègues), les résultats contenus dans cinq communications, n’étaient pas différents. Dans une interview, en outre, Muller a mis en évidence le point principal du rapport concernant les UHI, en disant « les îlots de chaleur urbains contribuent pour quasiment rien au réchauffement. » Ce rapport, qui remettait en cause le principal titre de gloire de Watts, n’a jamais recueilli son assentiment, malgré sa promesse. Sensibilité : la Rétroaction est Négative Les climatologues reconnaissent qu’ils ont une compréhension imparfaite de la « sensibilité climatique », c’est-à-dire à quel point la planète va se réchauffer en raison des diverses rétroactions affectant le climat. La sensibilité est habituellement discutée en termes d’augmentation de la température provoquée par un doublement de la concentration en CO2 préindustrielle de 275 parts par million (ppm) à 550 ppm. Si la sensibilité est très faible, le doublement de la concentration de CO2 ne ferait pas augmenter sensiblement la température de la planète. Mais si la sensibilité est très élevée, le doublement sera catastrophique. Le GIEC situe l’augmentation probable de la température entre 2 et 4,5°C, 3°C étant le plus probable, et James Hansen, dont les idées sont prises très au sérieux par ses collègues scientifiques, est d’avis que l’augmentation sera plus proche du haut de la fourchette. Au contraire, Roy Spencer est d’avis que la sensibilité est bien plus faible – si faible en fait, selon les dires de Legge, que la rétroaction sera négative, non positive, si bien « qu’il n’y a pas lieu de s’alarmer ». En 2011, Spencer a publié cette opinion dans un article qui a été sévèrement critiqué par les climatologues. Par exemple, Kevin Trenberth a écrit : « Il est évident que cet article n’a pas été correctement vérifié par les collègues. Il n’aurait pas dû être publié parce qu’il ne présente aucun intérêt. » Le fait qu’il ait été publié a provoqué la démission de l’éditeur du journal, disant que l’article de Spencer était « fondamentalement erroné et de ce fait avait été accepté à tort » par le comité de vérification que l’éditeur avait sélectionné. 2.- Réchauffement actuel et prévisions : ni inhabituel ni dangereux ? Dans la continuité de l’affirmation de Legge que si jusqu’ici il y a un certain réchauffement mondial, il est négligeable et à court terme, il a également affirmé que le réchauffement n’est ni inhabituel ni dangereux. La période de l’optimum climatique médiéval Il a fondé principalement son opinion sur la période de l’optimum climatique médiéval*, citant des récits négationnistes prétendant que durant cette période – qui s’est étendue du 10ème au 15ème siècle – la planète était plus chaude qu’aujourd’hui. Se référant au fait que les Vikings avaient des fermes au Groenland, Legge affirme qu’ « il semblerait que la température actuelle n’est de loin pas aussi élevée que durant la période de l’optimum climatique médiéval. » *L’optimum climatique médiéval est aussi appelé réchauffement climatique de l’an mil ou embellie de l’an mil Cependant, un article de Skeptical Science affirmait : « La période de l’optimum climatique médiéval n’était pas un phénomène mondial. Le réchauffement était concentré dans certaines régions. » Il y avait en effet des régions qui étaient plus chaudes qu’elles ne l’étaient en 1990. Cependant, « certaines régions étaient mêmes plus froides qu’au cours du Petit Age Glaciaire. Prétendre que l’Optimum Climatique Médiéval (en anglais MWP) était plus chaud qu’aujourd’hui revient à se focaliser sur quelques régions qui connaissaient une chaleur inhabituelle. « Si on les considère globalement, les températures durant la période médiévale étaient inférieures à celles d’aujourd’hui. » De plus, un rapport de 2012 du journal Geology, dirigé par un scientifique de l’Observatoire de la Terre Lamont-Doherty de l’Université de Columbia, a affirmé que « l’optimum climatique médiéval n’était après tout pas aussi chaud que cela – et certainement pas aussi chaud que le climat actuel ». Même des îles situées à plus de 600 km au nord de la Norvège, dit-il, ont connu au cours des 25 dernières années des températures de 2°C à 2,5°C supérieures … aux étés que connaissaient les Vikings. La période de réchauffement actuelle A la question de savoir si les températures actuelles sont dangereuses dans le sens où elles peuvent mener à un réchauffement climatique incontrôlé, Legge est d’avis que cela « semble improbable … étant donné que cela ne s’est pas produit au cours des périodes de réchauffement précédentes. » Cependant, cette probabilité ne peut pas être étudiée indépendamment de ce qui a provoqué le réchauffement récent, que Legge suppose n’être qu’un exemple de plus de la variabilité naturelle des températures. L’hypothèse de Legge ne correspond pas aux faits. Un des problèmes c’est que, après une longue période de baisse, il s’est produit un accroissement sans précédent de la température mondiale au cours du 20ème siècle. Un graphique retraçant l’évolution de la température au cours du millénaire écoulé fait apparaître le 20ème siècle comme une ligne verticale, faisant ressembler le graphique à une crosse de hockey – un changement qui ne pouvait pas être considéré comme naturel. Depuis que le physicien Michael Mann a utilisé ce graphique dans un article de 1998, les négationnistes ont prétendu qu’il était basé sur des erreurs – disant, par exemple, que la « crosse de hockey était cassée ». Cependant, les conclusions de Mann ont été confirmées par plusieurs études utilisant différentes sources, y compris les forages, les coraux, les carottages de glace, les stalagmites et les anneaux de croissance des arbres (dendrochronologie). La tentative d’expliquer l’augmentation du 20ème siècle comme un exemple de variation naturelle des températures devient encore plus difficile selon une étude scientifique de 2013 sur la température mondiale au cours des derniers 11300 ans. Cette étude montre que la planète, à part l’optimum climatique médiéval, s’est refroidie pendant 5000 ans. Mais au 20ème siècle, cette longue période de refroidissement s’est terminée brutalement, avec un taux de réchauffement depuis 1900 qui est 50 fois plus important que le taux de refroidissement des 5000 ans précédents. Les négationnistes du réchauffement climatique essaient d’expliquer cette élévation de la température mondiale par l’augmentation des radiations solaires, ce qui était vrai pour l’optimum climatique médiéval. Cependant, l’accroissement des radiations solaires s’est stabilisé après 1950, si bien que depuis 1970 les gaz à effet de serre ont été le principal facteur du réchauffement mondial. Depuis 1970, en fait, le Soleil et la température ont évolué dans des directions opposées. Alors que le Soleil a connu une légère tendance au refroidissement, le climat n’a cessé de se réchauffer. Comme un scientifique l’a formulé : « nous devrions nous rafraîchir, mais ce n’est pas le cas. » Ce contraste a été formulé par le physicien Stefan Rahmstorf de l’Institut de Recherche sur l’Impact du Climat de Potsdam. « En une centaine d’années, le refroidissement des 5000 dernières années a été annulé », dit Rahmstorf. « Sans l’accroissement des gaz à effet de serre provoqué par l’activité humaine, la lente tendance au refroidissement se serait poursuivie. » 3.- Le rôle du dioxyde de carbone En présentant ce dernier argument – que le CO2 ne peut pas expliquer le réchauffement récent quel qu’ait été son importance – Legge a utilisé plusieurs éléments classiques des négationnistes, qui ont tous reçu une réponse dans la documentation scientifique, et que Skeptical Science a présenté d’une façon plus systématique. Le CO2 joue-t-il un rôle mineur par rapport à la vapeur d’eau ? Une des raisons pour lesquelles Legge prétend que l’augmentation du CO2 ne peut pas expliquer grand-chose serait que : « il joue un rôle mineur comparé à la vapeur d’eau ». Son argument consiste à dire, que la vapeur d’eau est le gaz à effet de serre prédominant et qu’il contribue à l’essentiel de l’effet de serre, le CO2 joue un rôle insignifiant. Cependant, même si la vapeur d’eau est en effet le principal gaz à effet de serre, c’est également l’agent rétroactif prédominant. Et lorsque que les émissions de CO2 font monter la température, l’évaporation augmente, rejetant plus de vapeur d’eau dans l’atmosphère, ce qui contribue encore à augmenter la température. Cela constitue, par conséquent, une boucle rétroactive positive. La rétroactivité de la vapeur d’eau double le réchauffement causé par le CO2 seul. Comme l’a expliqué Skeptical Science : « Sans aucune rétroactivité, un doublement du niveau de CO2 pourrait réchauffer la planète de1°C. A elle seule, la vapeur d’eau double approximativement le montant du réchauffement du CO2. Si l’on y ajoute les autres effets rétroactifs …, le réchauffement total causé par un doublement du niveau de CO2 s’élève à 3°C. » Un autre facteur important, c’est que, alors que la vapeur d’eau dans l’atmosphère est de courte durée (elle résulte de l’évaporation et puis retombe sous forme de pluie et de neige), le CO2 y reste pendant près d’un siècle. Donc une fois que le CO2 est entré dans l’atmosphère, il va augmenter la vapeur d’eau, avec son puissant effet de serre, pendant une longue durée. En conséquence, on ne devrait pas dénigrer l’importance du CO2 en comparaison avec la vapeur d’eau. En effet, ils s’associent. C’est la relation de rétroactivité positive entre eux qui explique pourquoi le climat est aussi sensible aux émissions additionnelles de CO2. L’accroissement de CO2 a suivi l’augmentation de la température ? Selon Legge, c’est une « vérité qui dérange* » Al Gore « que la température ait augmenté près de 1000 ans avant l’accroissement du niveau de CO2 ». Legge se référait au fait que, en se basant sur les données des carottages de glace des 400 000 dernières années, les variations de CO2 ont suivi les changements de température avec un décalage de 600 à 1000 ans. Cet élément a été utilisé par les négationnistes, tels que le membre du Congrès américain Joe Barton du Texas, pour prétendre que le réchauffement mondial actuel ne pouvait pas s’expliquer par l’augmentation du pourcentage de CO2 dans l’atmosphère. *allusion au film « Une vérité qui dérange » de David Guggenheim de 2006 basé sur une présentation multimédia d’Al Gore (ancien Vice-président de Bill Clinton et Prix Nobel de la Paix 2007) Cependant, alors que l’augmentation de température initiale au cours de cette période était due à des changements dans l’orbite de la Terre autour du Soleil, elle a entraîné un processus de rétroactivité positive : l’augmentation de la température des océans a provoqué des libérations de CO2 dans l’atmosphère provenant des océans, qui ont accru le réchauffement de la planète, qui à son tour a provoqué la libération de plus en plus de CO2 des océans, et ainsi de suite. Ainsi que l’a expliqué Skeptical Science : « Cette rétroactivité positive est nécessaire pour déclencher les transitions entre époques glaciaires et interglaciaires car l’effet des changements orbitaux est trop faible pour provoquer de telles variations ». En fait, a poursuivi Skeptical Science : « Alors que les cycles orbitaux ont déclenché le réchauffement initial, au total, plus de 90% du réchauffement glaciaire-interglaciaire s’est produit après l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère. » Une pause dans le réchauffement climatique mondial ? Dans un troisième argument pour contrer l’augmentation du CO2, Legge a affirmé que « il est difficile de percevoir une quelconque corrélation entre l’augmentation du niveau de CO2 et la température au cours de la dernière décennie ». Cette déclaration reflète un fait apparent qu’alors que le CO2 et la température de l’air à la surface avaient évolué conjointement dans les années 1980 et 1990, les deux ont semblé diverger à partir du siècle actuel ; alors que les ppm de CO2 ont continué à progresser, l’augmentation de la température de l’air a semblé ralentir. Cette apparence a mené à tirer la conclusion qu’il y avait un arrêt – ou du moins une pause – dans le réchauffement climatique mondial. Cependant, cette conclusion était basée sur l’équation entre la température de la planète et la température de l’air à sa surface. Il s’agit d’une grossière erreur, parce que « près de 90% du réchauffement de la planète est absorbé par le réchauffement des océans. » Par conséquent, il n’y a pas vraiment eu de pause, mais seulement – selon les termes de Joe Romm, une fausse pause. Ce qui s’est produit est qu’un pourcentage plus élevé du réchauffement qu’auparavant, qui a été absorbé par les profondeurs de l’océan, évidemment en raison des changements dans les alizés. Le Jumeau maléfique du Réchauffement climatique A peu près la moitié du CO2 d’origine humaine produit depuis le début de l’ère industrielle a été absorbée par les océans, et cette absorption a entraîné une acidification des océans, que Jane Lubchenco – qui a dirigé la NOAA – a appelé le « jumeau également maléfique » du réchauffement climatique. L’acidification des océans résulte du fait qu’environ 30 pourcent de nos émissions de CO2 ont été absorbées par les océans. Cette absorption réduit le réchauffement de l’atmosphère qui serait produit autrement par ces émissions. Mais cette absorption réduit également le niveau du pH des océans, rendant ainsi l’eau plus acide. Des tests ont prouvé que depuis la révolution industrielle, il y a eu une augmentation de 30% de l’acidité de l’océan. Cette acidité augmente lorsque le CO2 se mélange avec l’eau en produisant de l’acide carbonique (H2CO3). Tout comme l’acide carbonique ronge les cavernes calcaires, il fait de même pour les animaux à squelette calcaire, qui représentent un grand pourcentage de la vie marine. L’augmentation du pourcentage d’acide carbonique rend extrêmement difficile la calcification des squelettes de ces organismes, tels que le plancton, les coraux, les crabes, les moules, les huîtres et les escargots. A présent, le CO2 de la planète dépasse légèrement les 400 ppm. S’il atteint les 500 ppm, selon un expert : « vous pouvez dire adieu à la calcification dans les océans ». Si cela arrive, le phytoplancton et les coraux vont mourir, ce qui signifiera la mort de tous les animaux marins, depuis le plancton jusqu’aux baleines en passant par les poissons. Et cela devrait grandement aggraver le problème de la chaine alimentaire, parce que les océans constituent la principale source de nourriture de 3,5 milliards d’individus. Troisième Partie : Etat d’urgence climatique Une fois avoué que la récente augmentation de la température n’est pas due à une variation naturelle, mais à l’accroissement des gaz à effet de serre, il devient évident que le changement climatique est dangereux, non seulement en raison du risque de l’extinction des aliments marins et d’un réchauffement incontrôlé, qui sont probables si le réchauffement se poursuit, mais également de diverses conséquences du changement climatique, telles que la montée du niveau des océans. Tout en admettant que le niveau des mers ait monté, Legge a affirmé que « au cours des dernières années, il semblerait qu’il ait baissé ou du moins qu’il se soit stabilisé. » Cependant, si le pourcentage de CO2 et d’autres gaz à effet de serre dans l’atmosphère continue d’augmenter, le niveau des mers, qui a monté d’environ 20 centimètres au cours du 20ème siècle, montera beaucoup plus vite au cours de notre siècle. Jusqu’à une période récente, les scientifiques du GIEC s’attendaient à une montée d’environ 1 mètre en 2100, certains scientifiques prévoyant près de 2 mètres. Mais en 2015, le météorologue de pointe James Hansen et 16 de ses collègues ont publié une nouvelle étude concluant que, si les énergies fossiles ne sont pas radicalement réduites, les océans pourraient monter de près de 3 mètres avant la fin du siècle. La mer est déjà montée suffisamment pour forcer des habitants – tels que ceux du Bangladesh, des Sundarbans (Delta du Gange) et des Iles Carteret (Papouasie-Nouvelle Guinée) – à émigrer, parce que leurs terres ont été soit inondées, ou sont devenues trop salées pour être cultivées. Le même sort menace les zones côtières de nombreux pays, y compris l’Australie, la Chine, le Japon et les Etats-Unis. « Si vous vivez dans le sud de la Floride et que vous ne construisez pas de bateau », a dit un professeur de géologie de Floride, « vous ne regardez pas la vérité en face ». De plus, bien que la montée du niveau de la mer n’apparaisse pas comme le danger le plus évident provoqué par le changement climatique causé par le réchauffement mondial – comme je l’ai documenté dans la première partie de mon ouvrage : Unprecedented : Can Civilization Survive the CO2 Crisis ?, le climat, qui est récemment devenu extrême, va continuer à empirer. Les vagues de chaleur vont devenir plus chaudes, pour finalement devenir tellement chaudes que les humains et les plantes ne seront plus capables de survivre. Les sécheresses seront plus fréquentes et dureront plus longtemps, certains endroits devenant secs en permanence ; et le temps sec provoquera des incendies de plus en plus fréquents et violents. Les tempêtes en tout genre – pluies torrentielles, tempêtes de neige, cyclones, ouragans – deviendront plus mortelles. L’eau fraîche sera de plus en plus rare, en raison de divers facteurs, y compris le manque de neige et la fonte des glaciers (qui fournissent la principale source d’eau à des milliards de personnes). La nourriture deviendra insuffisante en raison de la sécheresse, de la chaleur excessive, de la montée du niveau des mers, et de la raréfaction de l’eau fraîche (ainsi que par la perte de la nourriture marine due à l’acidification des océans). La montée du niveau des mers et d’autres caractéristiques des perturbations climatiques vont créer de plus en plus de réfugiés climatiques et de guerres climatiques. Contrairement aux suppositions de Legge, nous nous trouvons bien dans une situation d’urgence climatique. Le site web de Skeptical Science – qui plaide pour « devenir sceptiques à propos du scepticisme sur le réchauffement climatique » – a réfuté (sous la rubrique « Arguments ») plus de 175 affirmations des négationnistes, en commençant par les plus populaires, telles que : « le climat a déjà changé par le passé », « c’est l’effet du soleil », « ce n’est pas si grave » et « il n’y a pas de consensus ». Dans la plupart des cas, on peut rapidement prouver que ces affirmations sont fausses avec une petite étude, donc les gens qui les propagent sont soit des imposteurs soit dupés. Les imposteurs sont les entreprises qui exploitent les énergies fossiles, ainsi que leurs complices engagés, qui diffusent ces affirmations tout en sachant qu’elles sont fausses. Comme cela a été mis en évidence précédemment, les compagnies pétrolières sont au courant depuis 1995, tout comme les cigarettiers savent que les cigarettes sont carcinogènes depuis 1965. Ceux qui sont dupés, sont ceux qui croient ces affirmations tout en ignorant, comme l’a formulé le journaliste Mark Hertsgaard, « qu’ils ne font que répéter des arguments qui ont été développés à l’origine par les grands intérêts financiers. » De nombreux négationnistes s’identifient au Tea Party, qui a été à l’origine présenté par la presse comme s’il s’agissait d’un mouvement spontané issu de la base. En réalité, cependant, il s’agit d’un exemple de spontanéité artificielle, par laquelle des campagnes apparemment issues de la base ont été élaborées de toutes pièces pour dissimuler l’identité du parrain. Dans le cas présent, leTea Party a été créé par les frères Koch (dont le père avait été l’un des fondateurs de la John Birch Society*), et particulièrement par David Koch par le biais de son organisme Americans for Prosperity. Bien que « Americans for Prosperity » prétende être une organisation issue de la base, et bien que David Koch ait essayé d’en nier la responsabilité, les preuves démontrent qu’il s’agit dans une large mesure de sa création – comme mentionné dans le titre de l’article de Jean Mayer dans le New Yorker : « Opérations secrètes », ainsi que le titre de l’article du New York Magazine : « Le Parti du Milliardaire ». *La John Birch Society est une organisation ultraconservatrice d’extrême-droite fondée en 1958 ( NdT.) Les opérations secrètes du milliardaire ne sont menées qu’au nom de causes qui soutiennent les intérêts financiers de Koch, qui ne sont généralement pas ceux des membres du Tea Party. Frank Rich a écrit à ce sujet : « Lorsque David Koch a postulé à droite de Reagan pour le poste de vice-président à l’élection de 1980 …, sa campagne demandait l’abolition non seulement de la Sécurité sociale, des services fédéraux de réglementation et d’aide sociale, mais aussi du FBI, de la CIA, des écoles publiques – en d’autres termes, de toute action gouvernementale qui pourrait limiter ses profits ou augmenter ses impôts. » Bien que les Koch se désignent eux-mêmes des libertariens, ce sont des « libertariens qui haïssent la libre-concurrence » (cité dans un article désignant les frères Koch comme « les plus cupides en Amérique »). Dans un article intitulé « Le mouvement du Tea Party : induit en erreur et inspiré par des milliardaires », George Monbiot a affirmé que le Tea Party était « principalement composé de gens passionnés et bien-intentionnés qui croient se battre contre le pouvoir de l’élite, sans se douter qu’ils sont dans une organisation créée par les intérêts mêmes qu’ils croient combattre. » De même, Frank Rich a écrit que les projets des Koch vont souvent à l’encontre des « intérêts de ceux qui servent de figurants dans les débats politiques organisés par Fox News », à la suite de quoi Rich a ajouté : « Les frères Koch doivent se tordre de rire sur le chemin de la banque en sachant que des Américains laborieux contribuent et se font les complices de leurs intérêts égoïstes ». Et les frères Koch continuent, incidemment, à se rendre à la banque : entre 2010 et 2013, comme mentionné précédemment, ils ont augmenté la valeur de leur entreprise de 35 à 68 milliards de $. Leur fortune personnelle est de $ 42.9 milliards (propriétaires de Koch Industries, principalement dans les produits de base : pétrole, chimie, fibres, papier) Conclusion J’ai écrit cet article parce que des membres du Mouvement pour la Vérité sur le 11 septembre ne devraient pas se laisser abuser par les entreprises d’énergies fossiles et les organisations de façade qu’elles ont créées. Etant d’avis que l’administration Bush-Cheney a fourni au public une version dénuée de fondements scientifiques de ce qui s’est passé le 11 septembre, les membres de ce mouvement ne devraient pas accepter le déni totalement infondé scientifiquement du réchauffement et du changement climatique. En considérant la version officielle du 11 septembre comme un mensonge égoïste vendu par le Pouvoir politique, les membres du Mouvement pour la Vérité sur le 11 septembre ne devraient pas être dupes du mensonge égoïste répandu par le Pouvoir financier. David Ray Griffin | 15 septembre 2015 David Ray Griffin est professeur agrégé de philosophie des religions à l’Université Claremont et à l’Ecole de Théologie Claremont. Son ouvrage le plus récent est : Unprecedented : Can Civilization Survive the CO2 Crisis ? (Clarity Press, 2015).
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Les cinq principaux groupes pétroliers et gaziers cotés en Bourse ont, depuis la COP21 fin 2015, dépensé un milliard de dollars en lobbying et relations publiques "contraires" aux conclusions de l'accord de Paris sur le climat, indique ce vendredi le rapport d'une ONG britannique. ExxonMobil, Shell, Chevron, BP et Total, malgré leur soutien affiché à la maîtrise du réchauffement climatique, ont notamment dépensé quelque 200 millions par an en lobbying pur pour "étendre leurs opérations en matière d'énergies fossiles", selon InfluenceMap, chargée de suivre l'action d'influence des entreprises. "Le secteur des énergies fossiles a renforcé un programme assez stratégique visant à influencer l'agenda climatique," selon le directeur d'InfluenceMap, Dylan Tanner, qui évoque "un continuum d'actions", qu'il s'agisse d'attaquer voire contrôler les réglementations ou d'orienter les médias. InfluenceMap a étudié les comptes, registres de lobbying et éléments de communications produits par ces groupes depuis 2015, relevant un vaste écart entre leurs engagements climat et leurs actes. Sont évoqués les contacts directs avec les législateurs et les élus, les millions dépensés dans "le marketing climat" et le rôle des associations professionnelles dans les négociations. LIRE AUSSI >> Glyphosate, perturbateurs endocriniens, Tafta... Les antilobbies se rebiffent Sur plus de 110 milliards de dollars d'investissement de capitaux prévu pour 2019, seuls 3,6 milliards concernent d'ailleurs des projets bas-carbone, souligne le rapport. Cette publication intervient au lendemain d'une audition au Parlement européen du géant américain Exxonmobil, accusé d'avoir trompé le public pendant des décennies quant au danger du réchauffement climatique. Des eurodéputés ont demandé qu'il soit privé de ses six badges d'accès au Parlement en tant que lobbyiste, Exxon n'ayant envoyé personne à l'audition. Selon InfluenceMap, ce groupe a, à lui seul, dépensé chaque année 56 millions en "marketing climat" et 41 millions en lobbying. À l'exception du français Total, les quatre compagnies étudiées ont passé l'essentiel de ce budget aux États-Unis. Chevron et Shell ont rejeté ces conclusions. "Nous ne sommes pas d'accord avec cette affirmation selon laquelle Chevron serait engagé dans 'du marketing et du lobbying climat largement contraires' à l'accord de Paris", a réagi un porte-parole. "Nous agissons face aux risques potentiels que représente le changement climatique pour notre activité et investissons dans des technologies et opportunités bas-carbone pouvant réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES)", a-t-il ajouté. Même tonalité chez Shell qui selon le rapport dépenserait 49 millions de dollars par an en lobbying climatique. "Nous sommes très clairs quant à notre soutien à l'accord de Paris et nos démarches pour répondre aux besoins sociétaux en faveur d'une énergie plus propre", a assuré une porte-parole. Les 5 groupes ont engrangé 55 milliards de dollars de bénéfices en 2018, année record d'émissions de GES. Cette même année, les experts climats de l'ONU ont appelé à une réduction drastique du recours aux énergies fossiles, si le monde veut garder une petite chance de rester sous le seuil critique de +1,5°C de réchauffement.
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L’agriculture, avec la forêt, contribue à un quart des émissions de GES d’après le GIEC
Les émissions agricoles sont principalement liées à l’élevage et à la gestion des sols et des nutriments (c’est-à-dire à l’apport d’engrais de synthèse pour nourrir les sols).
Avec au moins 14% des émissions globales de GES d’après la FAO, l’élevage est particulièrement incriminé. Il est difficile d’avoir un chiffre exact notamment car une partie importante de la déforestation est due à l’élevage (pour des pâturages ou pour produire du soja destinés à l’alimentation animale), mais aussi de par la complexité de ces filières. Certains rapports qui prennent en compte la respiration des troupeaux amènent ainsi la part de l’élevage à 30,8% des émissions globales de GES.
Au niveau français, l’agriculture représente environ 21% des émissions françaises de GES avec la fertilisation des sols (notamment les engrais de synthèse), la fermentation entérique (qui correspondent en fait aux rots et flatulences des vaches), les déjections animales et la consommation d’énergie. L’alimentation représente environ 15% des émissions avec la fabrication d’emballage, la transformation, le transport, les déchets alimentaires…
Pourtant, l’agriculture est particulièrement tributaire des dérèglements climatiques
En effet, de par sa nature, le secteur agricole est très sensible aux aléas climatiques. D’autant plus que les systèmes de culture actuels, comme les monocultures, requièrent un climat stable et des conditions idéales. Certains cultivars ont des besoins très spécifiques et ne poussent que dans des conditions géographiques et climatiques limitées. Mauvais point donc pour l’agriculture industrielle. Et paradoxe également car l’agriculture industrielle se nuit tout particulièrement en contribuant aux changements climatiques.
Les dérèglements climatiques menacent donc directement la souveraineté alimentaire mondiale. Et ses effets se font d’ailleurs d’ores et déjà ressentir, y compris en France. Par exemple, les vendanges ont lieu en moyenne deux semaines plus tôt qu’il y a 20 ans en Champagne. Dans les décennies à venir, les phénomènes météorologiques extrêmes et les conditions climatiques inhabituelles risquent de devenir de plus en plus courants. C’est pour faire face à ces écueils que nous devons construire un système agricole plus résistant.
La solution passe en grande partie par l’agriculture écologique
De nombreuses solutions pour s’adapter à ces changements, sinon toutes, peuvent s’appuyer sur des pratiques existantes et sur l’agriculture écologique plutôt que sur des technologies totalement nouvelles. Par exemple, l’agriculture écologique contribue à la création de systèmes agricoles et alimentaires capables d’affronter le manque d’eau. Les pratiques d’agroforesterie telles que l’incorporation d’arbres dans les terres cultivées, la diversification des exploitations ou encore les méthodes traditionnelles de sélection végétale pour améliorer la résistance à la sécheresse, sont connues dans le monde entier. Elles offrent des résultats probants pour identifier des méthodes de protection efficaces contre les futurs chocs climatiques. Enfin, la constitution d’un sol sain est indispensable pour permettre aux exploitations de faire face à la sécheresse. Autant de pratiques qu’encourage l’agriculture écologique.
Changer de système alimentaire permettrait de créer des puits de carbone à grande échelle. Mais aussi de développer de nombreuses autres façons de réduire les émissions de gaz à effet de serre, notamment à travers la gestion des sols et grâce à la transition vers un élevage écologique. Car un élevage écologique jouerait un rôle clé dans les agroécosystèmes en aidant entres autres à optimiser la fertilisation des sols, à condition de transformer profondément la production animale et sa consommation. En effet, l’élevage écologique n’a recours qu’aux terres et aux ressources agricoles qui ne sont pas directement utilisables pour l’alimentation humaine. Sa mise en œuvre implique donc de réduire notre cheptel, en particulier en Europe, pour privilégier la qualité à la quantité.
Tout le monde peut agir sur l’agriculture… grâce à sa fourchette !
Le premier moyen de réduire les émissions de GES de l’agriculture française, c’est à travers ce que l’on met dans nos assiettes, notamment en mangeant moins et moins riche. Quelques conseils :
Manger bio, local et de saison;
Manger moins de viande, œufs et produits laitiers. Greenpeace recommande ainsi un maximum d’environ 12kg de viande issus de l’élevage écologique par personne et par an (soit environ 230g par semaine) et 26kg de lait par personne par an (soit ½ litre de lait par semaine). Et le choix de chacun d’adopter un régime végétarien ou végétalien permet de contribuer encore plus à l’effort collectif de réduction de la consommation de produits animaux;
Moins gaspiller notamment en achetant moins de produits transformés et emballés.
Une publication du RAC détaille à travers de nombreuses astuces comment mettre en œuvre ces gestes au quotidien et vous propose de calculer les gaz à effet de serre émis par votre assiette.
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« réchauffement climatique », inversion des pôles, tempêtes solaires, découverte supposée ou affirmée de la planète « X » ou Nibiru ou Némésis, La Terre en ébullition côté cataclysmes et volcans, morts d’animaux en masse, guerres, émeutes………et l’apparition « d’un cheval de feu » vu dans les éjections de matière coronale du soleil, après celui « verdâtre » apparu lors des émeutes en Tunisie etc…..ça fait beaucoup d’évènements pour une si petite période! tout semble s’accélérer et beaucoup y voient les signes de l’apocalypse…(Le mot apocalypse ne signifie pas destruction, mais révélation!) pour le cheval de feu, j’y vois moi comme dans le test de Rorschach, une interprétation, plus qu’une réalité mais bon!! chacun peut y voir tout les signes qu’il veut, ça ne changera rien aux faits. Faites vous votre propre certitude et surtout réfléchissez, restez rationnels! Le plus important ne serait pas de se demander les mesures prises, pour éviter des catastrophes humanitaire au cas où………?? Et bien, il était temps qu’ils en parlent pour préparer les populations ! Et bien évidemment, toujours à la dernière minute ! Nous avons vu dans l’article précédent que la montée brutale du niveau des mers et des océans était un facteur d’inversion des pôles magnétiques. Ne vous fiez donc pas à leur date erronée qui fixe la côte d’alerte à l’année 2100.
Pourquoi ? Dans les articles que nous mettrons en ligne prochainement sur NEMESIS ou Nibiru, il est clairement indiqué que son approche de notre planète peut non seulement provoquer des cataclysmes, ce que nous subissons déjà depuis quelques années mais provoquer une inversion des pôles magnétiques et des extinctions de masse. Il suffit que les volcans y compris sous-marins, se mettent en éruption pour que des tsunami soient provoqués et que les populations du littoral soient noyées et emportées dans les catastrophes. Il y a donc deux facteurs importants pour favoriser l’inversion des pôles magnétiques terrestres : 1 – l’approche de Nemesis ou Nibiru de notre planète. Ce qu’elle fait depuis des décennies à notre insu puisque nous n’avons pas été prévenus, et qu’elle provoque toutes sortes de cataclysmes depuis quelques années sur notre planète. Nemesis ou Nibiru, est appelée la planète apocalyptique ou l’étoile de la mort. 2 – la montée brutale des mers et des océans à son approche et par la fonte des banquises. Nous savons par ailleurs que les pôles magnétiques bougent rapidement en ce moment, ce qui nous a été confirmé par les scientifiques. Donc, venir nous dire que nous aurions jusqu’en 2100 pour nous préparer, relève d’un crime contre l’humanité. La question que nous devrions poser à nos chères élites, c’est de savoir quelles sont les dispositions qu’elles vont prendre pour protéger les populations ? La montée des eaux due au réchauffement climatique menace les côtes françaises. Archives Patrick Fluckiger
Le réchauffement de la planète et la fonte des pôles risquent d’avoir de fortes répercussions sur une grande partie du littoral français. Les experts sont tous d’accord pour annoncer une hausse du niveau des océans. La seule divergence constatée consiste dans la mesure exacte de la montée des eaux. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat a estimé cette augmentation du niveau des mers entre 20 et 60 centimètres à l’horizon 2100. D’autres prévisions sont encore plus alarmantes, puisqu’elles parlent d’une hausse d’un mètre. Cette poussée ne sera pas brutale, mais l’évolution posera des problèmes très vite. « La hausse attendue du niveau de la mer pourrait engendrer une augmentation des risques de submersion temporaire ou permanente dans ces secteurs littoraux », estime le Commissariat général au développement durable. Soixante mille personnes résident aujourd’hui à moins d’un mètre d’altitude, en bordure côtière, c’est dire leur vulnérabilité. Présentation et alertes lepouvoirmondial.com
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Le réchauffement climatique menace l'ours polaire, les coraux, la tortue des mers, le faux dragonnier -- une plante grasse africaine -- ou encore l'orang-outan. Pire, nous apprennent aujourd'hui des chercheurs. Si nos émissions de gaz à effet de serre ne diminuent pas, ce sont toutes les « zones de vie » de notre Planète qui sont en danger. Avec le réchauffement climatique anthropique, de vastes régions de notre Terre deviennent de plus en plus chaudes et sèches. Selon des chercheurs de l'université du Queensland (Australie) et de la Wildlife Conservation Society (États-Unis) près de 20 % des paysages de notre Planète ont d'ores et déjà connu des changements fondamentaux. Et aucune des « zones de vie » sur Terre ne semble vouloir être épargnée. Les plus touchées restant pour l'heure les forêts boréales, les forêts de conifères tempérées et les forêts de conifères tropicales. Une « zone de vie », c'est ainsi que les scientifiques désignent une grande région biogéographique caractérisée par sa température, ses précipitations, son aridité, mais aussi les espèces et les écosystèmes qui s'y développent. Sur l'ensemble de la planète, il en existe 48. Et les chercheurs montrent aujourd'hui, à grand renfort de données climatiques historiques et de modélisations courant sur 180 années, que les limites entre ces zones ont tendance, sous l'effet du réchauffement climatique, à se déplacer vers les pôles et vers les altitudes plus élevées. Avec pour résultat : une expansion des « zones de vie » des climats tropicaux et une contraction de celles associées aux climats tempérés. « Si nous échouons à réduire nos émissions de gaz à effet de serre, l'ampleur des impacts climatiques sur les "zones de vie" triplera au cours des 50 prochaines années », prévient James Watson, chercheur à l'université du Queensland, dans un communiqué. Et sachant que l'angle « zone de vie » exclut la prise en compte de certaines nuances telles que la croissance des plantes ou la reproduction chez les animaux, ces résultats pourraient même sous-estimer l'étendue des dégâts. Réduire les émissions et s’adapter Jusqu'alors, ce sont le Canada, les États-Unis et le nord de l'Europe qui ont connu les changements les plus importants. Les forêts boréales, les prairies et les zones arbustives montagnardes, les déserts et les forêts de conifères tempérées. Demain, ce sont par exemple les régions polaires ou encore les toundras humides qui devraient le plus reculer. Mais les chercheurs espèrent que leurs travaux aideront à orienter les stratégies de conservation vers les régions les plus en danger. Celle où le changement est le plus rapide et où le « seuil climatologique pour l'échec » est déjà proche. « Le rythme accéléré des changements dans les "zones de vie" remettra aussi clairement en question les stratégies de développement durable pour l'humanité », ajoute James Watson. Car au-delà de constituer une richesse brute pour notre Planète, ces « zones de vie » fournissent aux humains des services écosystémiques. « Si ces "zones de vie" évoluent, nous ne pourrons plus compter sur elles comme nous l'avons fait jusqu'ici. » La pêche, la pollinisation, l'eau potable. Rien ne sera plus comme avant. De quoi souligner une fois de plus l'importance d'une action climatique internationale rapide. Et parlant d'action climatique, les chercheurs parlent aussi bien de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre que d'adaptation à un nouveau climat. Ils soulignent que, quel que soit le scénario, environ 57 % de la superficie de notre Planète -- le bassin de l'Amazone, par exemple, ou l'Asie du Sud-est -- devrait continuer d'abriter les mêmes « zones de vie ». Ces régions pourraient donc fournir des endroits stables permettant à la biodiversité de persister, de s'adapter et, pourquoi pas même, de former de nouvelles espèces.
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En effet, devant la menace permanente que constituent les nuages qui pleuvent, les vents qui soufflent, la neige qui tombe et le soleil qui chauffe, notre hélicomane chlorophyllophile a été puissamment missionné par notre jeune, grand, beau et dynamique Président au sourire Pepsodent™ pour nous sortir de l’ornière dans laquelle des décennies de comportements lamentables nous avaient poussés. Pour ce faire et à la suite d’une COP21 tout ce qu’il y a de plus utile et réussie, il fallait marquer les esprits. Et dans ce cadre, il est difficile de trouver mieux qu’établir un grand plan, sur cinq à dix ans et qu’on appellerait Plan Climat plutôt que Plan Quinquennal pour éviter les résonances joyeuses de tentatives communistes aux résultats incertains mais statistiquement imparables à 4 chiffres après la virgule. C’est donc un tel Plan Climat que M. Hulot nous propose à présent et dont la presse se fait le relais, toute frémissante qu’elle est à l’idée de dévoiler enfin de grandes actions gouvernementales avec des effets palpables et de bon gros milliards d’euros mobilisés. Et à voir les mesures phares, on comprend immédiatement que l’artillerie lourde (mais éco-consciente) est sortie et que le pilonnage des méchantes habitudes et des vilaines pollutions vient de commencer. Fini les atermoiements hollandesques et les pusillanimités sarkoziennes : pour assurer enfin un avenir solide à nos générations futures, on va les endetter aider à changer d’énergie, de voiture, de chaudière et d’habitudes, ou quelque chose comme ça. Jugez plutôt, en vous concentrant sur les mesures phares que met en avant notre frétillant ministre écologiquement transitoire et solidaire et qu’il présente ainsi : Et voilà que déboule à présent la solidarité climatique qui, comme son nom ne l’indique pas, ne signifie absolument pas que les Marseillais vont devoir prendre leur part du petit crachin brestois mais bien que le contribuable va être mis à contribution pour payer les idées géniales de M. Hulot et sa clique. Car dans le paquet de friandises solidaires, on trouve d’abord une prime pour aider les particuliers à changer de voiture, qui sera financée avec l’argent de l’État, c’est-à-dire au mieux l’impôt (les générations courantes aident les générations courantes), au pire la dette (les générations futures aident les générations courantes — c’est vraiment très mignon). Notons au passage toute l’innovation que constitue cette mesure, qui n’a jamais été tentée auparavant et dont les résultats promettent déjà un succès fulgurant, notamment pour les finances publiques. Si l’on continue de piocher dans la pochette de surprises solidaires, on trouve ensuite un « chèque énergie » qui ne ressemble pas du tout à de la distribution d’argent à destination de quatre millions de ménages pour qu’ils puissent payer leurs factures énergétiques. L’idée qui consisterait à baisser ces factures (par exemple en allégeant les taxes sur ces énergies, depuis la TVA en passant par les taxes plus ou moins spécifiques sur le pétrole, le gaz, le charbon et l’électricité) est bien trop simple pour être seulement proposée. On va donc continuer à méticuleusement ponctionner ces taxes qui rendent les prix obèses pour en redonner une partie à certaines franges de la population qui n’en auraient jamais eu besoin si ces énergies n’étaient pas taxées compulsivement en premier lieu. Notons au passage toute l’innovation qui consiste à donner de l’argent à certains, qui n’a jamais été tentée auparavant et dont les résultats promettent déjà un puissant succès, notamment pour les finances publiques. Oh, regardez, il y a une autre friandise dans la boîte à malices solidaires de M. Hulot : ce brave ministre nous propose un crédit d’impôt pour financer les travaux d’isolation dans le cadre de la transition énergétique. Là encore, il était inenvisageable de réduire durablement les taxes sur ce genre de travaux (et sur tout le reste, après tout) ce qui aurait rendu le crédit d’impôt inutile et aurait permis de dynamiser plus qu’un seul type de services : l’idée demeure de ne favoriser qu’une étroite catégorie de travaux, de population et d’artisans, surtout pas tout le monde à la fois (la France, pays de cocagne, ne survivrait pas à tout ce bonheur inopiné d’un coup). Au passage, difficile d’oublier que cette idée représente encore une fois une innovation grandiose, tant proposer un crédit sur l’impôt en France semble une véritable fiction romanesque qui n’a jamais été tentée et dont les résultats promettent déjà un succès retentissant, notamment pour les finances publiques. Enfin, signalons que notre paquet de solidarités croustillantes n’est pas vide : il reste encore ce petit « coup de pouce » donné aux « ménages aux moyens les plus modestes qui veulent changer une chaudière au fioul très polluante, à condition de passer aux énergies renouvelables, comme le bois ou les pompes à chaleur. Cela pourra représenter jusqu’à 3 000 euros » qui proviendront directement de l’arrière-train d’un équidé quelconque, comme il se doit dans toute République correctement gérée. Là encore, on est soufflé par une telle innovation consistant à filer des thunes à des catégories particulières de population, innovation bluffante qui n’a jamais été tentée précédemment et dont les résultats promettent déjà un succès fracassant, notamment pour les petites pattes arrières de nos finances publiques qui vont certainement marcher en cow-boy quelques années de plus à ce train là. Et voilà, nous sommes au fond du trou paquet de solidarités climato-financières, et il est donc temps de résumer : pour M. Hulot, en bon socialiste, l’écologie active et ministérielle consiste donc à arroser de pognon différentes populations, à subventionner la consommation d’énergie et à pousser à la casse des véhicules pourtant en état de fonctionnement dans une sorte d’obsolescence programmée qui ne dit pas son nom (mais qui aboutit au même résultat). Finalement, c’est peut-être là la véritable innovation de notre hélicophile pétrolophage : faire passer des vessies socialistes pour des lumières écologistes. —-
Sur le web
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EDF a annoncé jeudi la nomination d'un nouveau directeur au projet de l'EPR de Flamanville, sans préciser les raisons de ce changement de gouvernance qui intervient au lendemain de l'annonce d'une facture alourdie pour ce chantier. Le PDG du groupe "a procédé à la nomination d'Alain Morvan au poste de directeur du projet Flamanville 3. Il succède à Laurent Thieffry nommé directeur de la Direction Industrielle au sein de la Direction Ingénierie et projets Nouveau Nucléaire", a indiqué EDF dans un communiqué. Ces nominations prendront effet le 1er janvier 2020. La veille, EDF a annoncé que la facture du chantier du réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche) devrait s'alourdir de 1,5 milliard d'euros pour atteindre 12,4 milliards d'euros, à la suite des problèmes de soudures. L'électricien, qui vise un chargement du combustible fin 2022, a présenté sa solution privilégiée retenue pour effectuer les travaux complexes de réparation, avec des robots télé-opérés. Le coût prévu de l'EPR de Flamanville, lancé il y a quinze ans, était annoncé jusqu'à présent de 10,9 milliards, déjà trois fois plus que l'estimation initiale. Alain Morvan, qui a débuté sa carrière au sein de l'entreprise, a intégré en 2019 la division Production Nucléaire, a souligné le groupe. La direction industrielle qui sera conduite par Laurent Thieffry "porte l'expertise de la filière nucléaire au sein d'EDF dans les domaines des matériaux, de la chimie et des géosciences". Elle est également en charge du contrôle et de la surveillance des fournisseurs pour l'ensemble des activités nucléaires du groupe, est-il encore indiqué. Le PDG d'EDF a annoncé début octobre des "décisions concrètes" à venir sur la filière nucléaire qui vit "des moments difficiles". Les problèmes à Flamanville ont conduit le gouvernement à commander à l'ancien PDG de PSA Jean-Martin Folz un audit, qui doit être remis le 31 octobre. Le groupe connaît également des difficultés en Angleterre, où son énorme chantier de construction de deux réacteurs EPR à Hinkley Point C devrait coûter jusqu'à 3,3 milliards d'euros plus cher que prévu.
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Un Hackeur a volé des données du GIEC et on s’est rendu compte que les chercheurs trichent pour faire croire au réchauffement causé par l’homme !!!! La BBC confirme cette information qui a mis la blogosphère anglophone en ébullition, et commence à toucher la grande presse. Un pirate aurait réussi à pénétrer les ordinateurs du Hadley Center (parfois désigné sous le vocable de CRU, Climate Research Unit), le centre d’études climatologiques de référence du GIEC, vertement critiqué par Vincent Courtillot dans ses vidéos pour refus de communiquer ses données brutes, et dont je vous entretenais des soupçons de fraude scientifiques qui accompagnaient son directeur, un certain Phil Jones. Tout acte de piratage actif d’un ordinateur dont l’utilisateur n’a pas souhaité ouvrir l’accès est un acte répréhensible, mais en l’occurrence, j’ai du mal à en vouloir au(x) Hacker(s), malgré l’illégalité de son acte. Le butin, de 61Mo une fois zippé, comporte 72 documents et 1073 e-mails. Véracité : probable Le pirate a mis les fichiers en libre accès sur plusieurs serveurs de « dump », que vous trouverez facilement. Naturellement, il est possible que le pirate ait « rajouté des truffes » au produit de sa rapine, et que les révélations « croustillantes » qui commencent à fleurir ça et là ne soient que des hoax.
Mais, comme le fait remarquer Lubos Motl, le pirate aurait alors réussi à insérer des fichiers d’une vraisemblance incroyable en quelques heures, entre son forfait et la mise à disposition. De nombreux commentateurs notent que trop de détails sont trop vrais pour avoir été fabriqués. Soit nous sommes en présence d’une véritable guerre informatique déclenchée par une organisation anti-réchauffiste aux puissants moyens (mais vous savez, moi, les théories du complot…), soit, plus probablement, les fichiers sont authentiques. D’ailleurs, Phil Jones lui même semble avoir reconnu que le Hack était réel et les mails sans doute authentiques. Dernière minute avant bouclage : Real Climate reconnait que les messages sont authentiques et tente maladroitement de les minimiser en arguant que leur contenu, qui n’était pas destiné à être publié (vrai) est « normal », et que les phrases gênantes, une fois replacées dans leur contexte, ne le sont plus. Ah ? Contenus : décapants J’ai pu moi même télécharger le dossier « FOI2009 ». J’ai donc pu vérifier moi même la présence des mails cités par Watts, Motl, McIntyre (dont le site est en panne, record de trafic oblige). Le Herald Sun australien reprend l’histoire à son compte et livre des détails. Ce site met en ligne les fichiers txt sous forme de portail cherchable (belle réactivité). Selon les réchauffistes sur Twitter, le buzz est hors de tout contrôle. Ces mails, s’ils sont authentiques, révèlent des pratiques frauduleuses, il n’y a pas d’autre mot, de certaines personnes très influentes dans les cercles réchauffistes, dont les travaux sont la base des rapports du GIEC. C’est la plus grande affaire de fraude scientifique depuis Lyssenko. Quelques exemples Ce tableau Excel, que des internautes se sont empressés de publier sur google docs, montre les sommes considérables que Jones a collectées depuis les années 90. Plus de 13 Millions de livres sterling au total. Des extraits intéressants (cités par Watts, Motls, The Examiner, et bien d’autres) ont été traduits par « domip » sur lepost. fr : A noter que le déclin dont il est question est probablement celui des températures, mais Phil Jones affirme que ce n’est sûrement pas cela mais qu’il ne se souvient plus de quoi il parlait à l’époque, ce qui n’a rien d’étonnant d’ailleurs. L’astuce « Nature » est décrite ici par St. McIntyre, qui est statisticien de formation. D’autres font part de leurs propres doutes quant à la réalité du réchauffement : D’autres évoquent la suppression de preuves, au moment de l’affaire du Freedom of Information Act qui exigeait que leurs données brutes et leurs algorithmes soient révélés : Ici est évoquée la tentative de masquer la période de l’Optimum Médiéval (pédiode médiévale pendant laquelle il faisait plus chaud qu’actuellement) : On y apprend également les pressions exercées sur les revues scientifiques afin que les études réfutant le réchauffement climatique ne soient pas publiées… Et d’ici demain, de nombreux autres secrets devraient être livrés par « the Jones files ». Si c’est authentifié, et même real climate semble le reconnaître, c’est un gigantesque climategate qui se profile. Les protagonistes avouent sans ambage dans leurs échanges qu’ils « retravaillent » les données pour les faire coller à leurs hypothèses, et recommandent la destruction de documents alors qu’ils sont sous le coup d’une investigation au titre du « Freedom of Information act » du royaume uni, ce qui est illégal, et tend à indiquer qu’il y aurait « quelque chose à cacher ». Rappelons que les données de températures du présent et du passé fournies par le Hadley center, qui s’est déjà rendu célèbre en refusant de communiquer ses données brutes à des gens comme Courtillot ou McIntyre, sont réutilisées (et sans doute de bonne foi) par des milliers de scientifiques dans le monde, dans des travaux étudiant la relation entre températures et toutes sortes de phénomènes, géologique, zoologiques, historiques, etc… Une fraude aussi importante sur les données de températures récentes obligerait des centaines d’équipes de travail dans le monde à reprendre leurs résultats de recherche : les dégâts de cette possible fraude dépasseraient sans doute le cadre du changement climatique. Les coupables de telles manipulations doivent être jugés. Suites politiques Au plan international, voilà qui scelle certainement le dernier clou sur le cercueil d’un accord lors de la conférence de Copenhague. Il est urgent qu’à la lumière de ces découvertes, une action forte soit entreprise auprès de nos parlementaires pour forcer une suspension de TOUTES les lois votées au nom de la « lutte contre le réchauffement climatique anthropique », le temps que cette affaire soit tirée au clair. LA TAXE CARBONE doit être ABANDONNEE et les lois « Grenelle » abrogées de toute urgence. Nous ne pouvons plus nous permettre de voter des lois et taxes liberticides et anti-économiques au nom d’une science aussi ouvertement biaisée. —————- Incidemment : L’article témoignage de X.Driancourt sur le site de l’institut Hayek il y a quatre jours prend une toute autre dimension… —————- Pour se tenir au courant : le fil de commentaires sur Skyfal
agoravox lisez l’article sur agoravox je n’ai pas mis les liens, il y en a trop. Quand hier ou avant hier, un lecteur du blog m’a envoyé cela, je suis resté sur le cul, c’est tellement énorme que ça ne m’étonnerais pas que ce soit vrai.Je parle du vol de donné et de la triche, parceque le réchauffement je n’y crois plus depuis que j’ai appris que les planètes du système solaire se réchauffaient. J’espère que cette info va faire le tour du monde, vous vous rendez compte, ils changeaient les données pour que ça colle à leur modèle, de la pure fraude, rien que ça ! J’en connais un qui va rigoler, c’est Claude Allègre !!! Je me souviens, quand je croyais au changement climatique à cause de l’homme, je pensais qu’il était dingue, ou payé par les pétroliers.Souvenez vous de cela aussi, quand on a appris que des scientifiques qui s’opposaient au réchauffement étaient payés par les pétroliers, ce qui est dingue, c’est que même si c’était vrai, et surtout si cétait vrai, cela constituait un argument très important en faveur du réchauffement climatique causé par l’homme, je m’en souviens cela m’avait marqué !!
Les manipulations, la construction des représentations mentales des gens est une science, et nos élites
excellent dans ce domaine !!! Avec leurs projets de taxe verte, les anti rechauffement vont monter au créneau, j’imagine qu’on va les qualifier de conspirationnistes, comme pour le 11/09 , comme les vaccins, mais si cette histoire est vrai, c’est évident que la théorie du réchauffement entropique va en prendre un coup.Vous remarquerez que sur de plus en plus de sujet, il y a comme une fracture entre ce que le médias disent et ce que les gens croient, comme dans toute société totalitaire. La révolution est en marche, le fossé entre le peuple et les mensonges de élites se creuse.
Ce n’est qu’une question de temps.
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Au tournant des années 2010, la presse américaine relatait l’apparition d’un nouveau genre littéraire, la « cli-fi » (pour climate fiction), terme inventé en 2008 par l’écrivain et blogueur Dan Bloom. Les romans de « fiction climatique » prennent généralement la forme de récits post-apocalyptiques où des personnages évoluent dans un monde ravagé par les effets du changement climatique.
Si les romans de cli-fi sont encensés par la presse américaine aux sympathies écologistes, ils restent cantonnés en France à un public de niche.
Du « nature writing » à la « climate fiction »
Aux États-Unis, la popularité et le nombre des romans de cli-fi s’expliquent d’abord par l’importance culturelle de la nature dans ce pays. Citons ici le poète Walt Whitman et les philosophes Henry David Thoreau et Ralph Waldo Emerson, qui ont parmi les premiers contribué à faire de la nature le personnage principal du roman national américain.
Par contraste, la littérature française s’est passionnée pour la ville : chez Victor Hugo, Honoré de Balzac ou Charles Baudelaire, c’est Paris, les intérieurs, les arts, bref tout ce qui relève de la « culture » et de la « civilisation » qui semble digne de fiction. La nature et la campagne – que ce soit dans Aux Champs de Guy de Maupassant ou bien dans Madame Bovary de Gustave Flaubert – sont le théâtre de l’avilissement moral.
Si la nature redevient un sujet d’intérêt pour les lecteurs français, ce dont témoigne le retour en vogue des œuvres de Henry David Thoreau, le sujet semble rester cantonné à la littérature d’essai ou aux récits de voyage comme chez Sylvain Tesson.
L’arrivée tardive de la cli-fi en France peut aussi s’expliquer par un certain élitisme littéraire dédaignant encore largement la science-fiction, dont se rapproche tout naturellement ce nouveau genre.
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La question des dangers d’une surexploitation de la nature et du rêve de terraformation d’autres planètes est en effet au cœur de nombreux romans de science-fiction, à l’image de Dune (1965) de Frank Herbert. Citons aussi J.G. Ballard qui publia un an avant le classique d’Herbert Sécheresse, le troisième volet de sa quadrilogie des mondes dévastés ; il y dépeint une apocalypse provoquée par la disparition des eaux terrestres sous l’effet de la pollution industrielle des océans.
Mais il est possible de faire remonter la fiction climatique encore plus loin. Avec Les Raisins de la colère de John Steinbeck (1939), par exemple. On y découvre les conséquences sociales de l’épisode climatique du « Dust Bowl » des années 1930 au cours duquel des tempêtes de poussière s’abattirent sur les Grandes Plaines américaines. Climatologues et historiens de l’environnement s’accordent aujourd’hui pour dire que le Dust Bowl fut la conséquence directe de techniques agricoles délétères.
Contre les rêves fous de la géo-ingénierie
Une autre caractéristique de la science-fiction consiste à dénoncer des sociétés grisées par leurs capacités d’innovation, de contrôle de la nature, de progrès scientifique et technologique. Dérivée de la Sci-Fi, la cli-fi n’échappe pas à la règle.
L’un des exemples les plus frappants se trouve chez l’Américain Paolo Bacigalupi. Couronné en 2010 par les prix Nebula et Hugo pour son premier ouvrage La Fille automate, Paolo Bacigalupi fut longtemps journaliste au sein de la revue écologiste High Country News. L’auteur dépeint dans son roman un monde frappé par une pénurie des ressources pétrolières et une montée des niveaux des océans due au réchauffement climatique.
En 2015, Paolo Bacigalupi publie un second roman de cli-fi, The Water Knife. Il y décrit, dans un contexte de sécheresse apocalyptique liée aux activités humaines, la lutte qui oppose les États du Sud-Ouest américain pour l’accès à l’eau de la rivière Colorado. Sous le soleil écrasant du désert de l’Arizona, les habitants de Phoenix en sont réduits à boire leur urine recyclée…
Les plus fortunés, quant à eux, survivent confortablement sous des dômes recréant artificiellement des écosystèmes paradisiaques. Ce type de construction, en projet dans plusieurs grandes villes du monde pose pour Bacigalupi plusieurs questions essentielles : qui y aura accès ? Et quid de la nature à l’extérieur de ces structures ?
Dénonçant à la fois le capitalisme et les rêves de géo-ingénierie des firmes multinationales, les romans de Paolo Bacigalupi illustrent la frange de la cli-fi la plus politisée et la plus investie par la question des responsabilités humaines dans les dérèglements climatiques.
Rencontre avec Paolo Bacigalupi (Laurence Honnorat/YouTube, 2016).
Une réponse au climatoscepticisme
Dans un contexte où des personnalités climatosceptiques occupent aux États-Unis les plus hautes fonctions, un genre littéraire tel que la cli-fi peut véritablement faire œuvre de résistance.
En cherchant à éveiller les consciences à l’aide de récits apocalyptiques, la cli-fi rejoint ainsi la rhétorique des écologistes américains et européens dénonçant la surexploitation de la nature et l’absence de réaction adaptée face aux changements climatiques.
Ces accents eschatologiques exposent toutefois les romanciers à la critique d’écologistes plus modérés : représenter le réchauffement climatique comme un phénomène apocalyptique revient à se couper l’herbe sous le pied en risquant de désintéresser le public de la question, convaincu par ces œuvres qu’il n’y a plus rien à faire.
Des histoires plutôt que des courbes de CO2
Si la cli-fi est bien souvent catastrophiste, elle ne se limite pas à des récits d’apocalypses préfabriquées.
En 2017, paraît en français Les Sables de l’Amargosa de la Californienne Claire Vaye Watkins. Alors que les changements climatiques composaient le sujet central du roman de Paolo Bacigalupi, ils figurent ici comme un arrière-plan réaliste du récit mettant en scène un couple de Californiens tentant de survivre à la sécheresse en se ralliant aux adeptes d’un gourou sourcier et manipulateur.
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Autre aspect étonnant, Claire Vaye Watkins répertorie, dans des chapitres pastichant les grands naturalistes et explorateurs américains, les nouvelles espèces animales apparues avec les changements climatiques.
Pour ce qui est de la cli-fi française, on peut citer le roman Terre Lointaine de Pierre-Yves Touzot. Post-apocalyptique sans verser dans le sensationnalisme, ce roman débute sur l’éveil d’un personnage, ne connaissant ni son identité ni son passé, dans un environnement peuplé de créatures étranges et familières à la fois, dans lequel il tentera de survivre et de comprendre ce qui s’est passé durant son sommeil. Sur 300 pages, Pierre-Yves Touzot présente de façon précise et accessible toutes les théories et données scientifiques permettant de prendre la mesure de la crise environnementale.
Atteindre les imaginaires
C’est là tout l’enjeu de la fiction climatique : exposer l’ampleur de la crise environnementale et civilisationnelle pour mobiliser les consciences. Le point commun entre les œuvres de cli-fi n’est pas tant la place accordée à l’environnement que ce lien direct qu’ils tracent entre activités humaines et changements climatiques.
La fiction climatique peut aujourd’hui constituer une arme efficace pour les défenseurs de l’environnement : après avoir entendu les multiples cris d’alarme des chercheurs, lu avec effroi les rapports du GIEC et suivi toutes les campagnes de sensibilisation à la question du climat, on peut s’étonner – avec Bruno Latour (Face à Gaïa), Clive Hamilton (Requiem pour l’espèce humaine) et tous les autres penseurs de la question environnementale – que rien n’ait encore été fait qui soit à la mesure du problème. En utilisant le médium du récit et celui de la littérature, il faut espérer que les auteurs de cli-fi apporteront leur pierre à cette nécessaire prise de conscience.
S’il est fort possible que ceux qui lisent de la cli-fi soient déjà sensibles à ces questions, on peut espérer que des lecteurs de science-fiction encore peu réceptifs aux dangers du changement climatique changeront d’avis en se plongeant dans un roman de Paolo Bacigalupi, Claire Vaye Watkins ou Pierre-Yves Touzot.
Quoi qu’il en soit, on doit se réjouir de la présence grandissante de la question climatique dans toutes formes d’art. En peuplant désormais les imaginaires, elle devient de plus en plus difficile à ignorer.
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Par Jean-Pierre Riou, membre du Conseil mondial pour la nature. Monsieur le Président de la République, Je tiens à soumettre à votre attention les quelques éléments suivants, dont l’importance semble capitale en regard des objectifs nationaux. Le ministre de l’environnement allemand, Peter Altmaier, a chiffré le coût exorbitant de la transition énergétique, pour l’Allemagne, à 1000 milliards d’euros à l’horizon des années 2030 ! En France, la rentabilité accordée par l’aide publique aux énergies renouvelables a déjà permis des fortunes personnelles colossales et rapides, mais aussi des fraudes pour des montants se chiffrant en milliards d’euros (fraude à la taxe carbone). Elle attire également de puissantes organisations liées au crime organisé. Le rapport de police du commissaire Dimitri Zoulas, chargé de cette criminalité organisée (Sirasco), en dénonce, sur notre sol, l’infiltration dans « les administrations décentralisées chargées de déterminer les zones propices à l’éolien » (Le Figaro du 21/10/2012). L’importance des sommes en jeu exige le regard scientifique d’un organisme hors de soupçon de tout conflit d’intérêt, tandis que le fossé se creuse chaque jour entre les théoriciens de cette transition et la communauté scientifique. En effet, malgré les milliards d’euros engloutis, le monde (rapport A.I.E du 17 avril), comme l’Allemagne, polluent autant qu’il y a un quart de siècle pour produire chaque KWh. Pire encore, l’Allemagne, déjà 6 fois plus pollueur que la France, (0,60kgCO2/Kwh contre 0.09kgCO2/Kwh)va conforter sa place d’un des principaux pollueurs d’Europe, en prévoyant 23 nouvelles centrales à charbon. Le parc électrique français est le premier exportateur d’électricité de l’ouest de l’Europe avec 44 200GWh de solde export en 2012, et dispose d’une « surcapacité en production de base » (bilan RTE 2012). Il est le 2° plus propre d’ Europe pour les émissions de CO2, 86% de sa production en étant exempte (bilan RTE 2012). Malgré cette surcapacité, des moyens flexibles et réactifs restent indispensables, pour l’ajustement à la consommation. Pour ce rôle, la technologie « cycle combiné à gaz » (CCG) est préconisée par l’Union Européenne pour sa très faible pollution. Les productions aléatoires ne peuvent prétendre remplir ce rôle. La production éolienne française est susceptible, en effet, de varier entre 56MW (le 15/11/2012) et 6168MW (le 27/12/2012), (RTE éco2mix) soit de 1 à 100, n’offrant en rien le caractère quasi garanti que l’ADEME lui attribue. Cette variation au gré du vent étant, bien sûr, sans corrélation avec la consommation. De plus, cette fourniture inutile participe, de deux manières, au remplacement des centrales CCG « propres » par le charbon. En premier lieu, en affectant leur rentabilité qui exige un minimum de 5000 heures de fonctionnement (A.I.E) (source). Alors que les énergies intermittentes leur imposent des régimes partiels et des à coups. Cela « augmente leur facteur de pollution, diminue leur rentabilité et impacte leur durée de vie » (Enéa consulting, p15). Mr J.F. Conil Lacoste Directeur Général de la Bourse du Mwh « Epex spot » décrit, lors de son audition au Sénat du 9 mai 2012, le mécanisme des prix négatifs du Mwh, lorsque le vent souffle, qui contraint ces centrales à s’arrêter. La revente à perte leur coûtant alors encore plus cher que l’arrêt de la production. Certains sites allemands (Eon) n’ont ainsi fonctionné que quelques centaines d’heures en 2012. C’est, de façon générale, la compétitivité de tout le parc de production national, et de l’innovation technologique, qui se retrouvent à la merci des aléas du vent. Sans compter la ruineuse restructuration du système de transport (RTE) qui leur est liée. En second lieu , les « unités de réduction d’émission » et les « garanties d’origine », délivrées, entre autres, aux éoliennes, sont revendues aux entreprises les plus polluantes, qui peuvent ainsi verdir leur image et respecter leurs obligations à moindres frais, continuant ainsi à polluer, en évitant des investissements coûteux. GDF, avec la fermeture de 3 de ses 4 centrales CCG, vient d’allonger la liste de ces unités ultramodernes, devenues inutiles à peine inaugurées (en 2009 et 2010), après plus d’un milliard d’euros d’investissements, pendant que de nouvelles centrales à charbon sont envisagées, même en France. Confirmant cette analyse, le parc électrique français a vu, lui aussi, sa pollution augmenter en 2012 malgré une production électrique en légère baisse(+ 2.1 millions de tonnes de CO2 par rapport à 2011), en raison d’ un recours au charbon de 35% supérieur, compensant la baisse du recours au gaz (bilan 2012 RTE p.21). Cet « effet pervers » n’est d’ailleurs pas pris en compte dans les analyses comme celle de Civitas qui affirment cependant que les éoliennes augmentent le CO2. Cette étude considère en effet que les centrales à gaz performantes produisent moins de CO2 que l’éolien couplé au gaz ! La France n’encourt ni contrainte ni sanction, au regard de son engagement avec l’ Europe concernant son volet éolien. D’autant que cet engagement a été condamné par l’ONU en raison du manque de transparence lors de sa prise de décision. D‘autre part, on ne peut fermer les yeux sur le scandale sanitaire lié à l’emploi de centaines de kilos de terres rares dans les aimants permanents des générateurs des éoliennes (source). Chaque tonne de ces terres rares produit, pendant son raffinage, entre 9600 et 12 000m3 de gaz contenant fluorures, SO2, SO3, 75m3 d’eaux usées acides, et 1 tonne de résidus radioactifs. Ce désastre écologique concerne principalement le village de Baotou en Mongolie, surnommé le village du cancer par les média, qui traite 70% de la production chinoise, entraînant une radioactivité 32 fois supérieure à la normale (deux fois supérieure à celle actuelle de Tchernobyl.) De plus, la dépendance quasi exclusive à la Chine qui produit 97% de ces terres rares, devenues indispensables, constitue une menace pour la sécurité énergétique. Le rapport parlementaire du 31 mars 2010 comparait (p.35 version pdf) le coût de la tonne de CO2 évitée par la filière éolienne en ces termes : « Ce surcoût a conduit la CRE (commission de régulation de l’énergie) à une valorisation de la tonne de CO2 évitée entre 230 et 280 €, et jusqu’à 490€ pour les éoliennes implantées en mer, à titre de comparaison, le coût budgétaire de l’intervention publique est évalué à 2€ par tonne de CO2 économisée pour l’isolation thermique des parois opaques…» La France a reçu 2820 quotas Kyoto pour 5 ans (voir page 13 de ce document), soit 564 millions de tonnes CO2 par an. Son engagement a été largement respecté, 150 millions d’euros de quotas excédentaires ont même été revendus. La production d‘électricité, cible de tous nos efforts, n’en émet que 29,5Mt/an ! Enfin, on ne peut passer sous silence le massacre des paysages, la dévalorisation des sites touristiques, et du patrimoine immobilier des riverains, comme de leur cadre de vie, ni le mépris des préconisations du rapport de l’Académie de Médecine (le retentissement du fonctionnement des éoliennes sur la santé de l’homme, (voir le paragraphe 7 de ce document) qui recommande la distance minimum de 1500 m des habitations, et non les 500 mètres actuellement autorisés. L’information de la population et la formulation des choix stratégiques de la France ne sauraient, sans dommage, se trouver sous la coupe d’omniprésents « experts de la profession » du sauvetage de la planète, et d’élus avides de récupérer, au nom de l’intérêt général, des sommes, pourtant dérisoires, comparées à celles payées par le contribuable. L’équilibre mondial n’est pas le long fleuve tranquille auquel font semblant de rêver ceux dont ces énergies vertes sont le fond de commerce. De nombreuses nations développent leurs atouts nucléaires, aussi bien militaires que civils, pendant que d’autres, comme le Qatar, implantent leur économie hors de leurs frontières. La France dispose d’un atout maître incontesté dans le domaine stratégique de la production d’électricité. Les milliards d’euros consacrés à la réforme verte, dont aucun rapport sérieux n‘atteste les effets, suppriment cet atout de notre jeu, pour le plus grand bonheur des utilisateurs de charbon allemands, des fabricants de centrales nucléaires et d’éoliennes chinois, et des fonds de pension étrangers. Les analyses visant à démontrer l’intérêt de la filière éolienne semblent présenter des lacunes suspectes, ou des raisonnements simplistes considérant que chaque MWh éolien produit économise l’équivalent CO2 d’un MWh des centrales les plus polluantes. Je me permets de vous joindre en annexe un examen de quelques chiffres du ministère de l’écologie qui peuvent poser question. Je vous remercie de l’attention que vous aurez bien voulu porter à ce courrier et pour les éléments de réponse qui seraient susceptibles d’infirmer certaines de mes craintes, et vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, à l’expression de mon profond respect.
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En accélérant la fonte des glaciers et en modifiant la répartition des masses d’eau à la surface de notre planète, le changement climatique a modifié l’emplacement des pôles et l’axe de rotation de la Terre, selon une étude scientifique. Quelques degrés de plus, et la Terre ne tourne plus rond. Selon une étude (en anglais) publiée mercredi 21 avril dans la revue Geophysical Research Letters, le changement climatique, et plus précisément la fonte des glaciers, a entraîné un changement de l’axe de rotation de notre planète dans les années 1990. En plus de tourner autour du soleil, la Terre tourne sur elle-même autour de l’axe des pôles géographiques, une droite imaginaire qui relie le pôle Nord au pôle Sud. L’emplacement de ces pôles est toujours en mouvement. Mais, en 1995, la direction de la dérive polaire s’est brutalement déplacée du sud vers l’est, indique l’étude réalisée par des scientifiques de l’université de l’Académie des sciences de Chine. La dérive est également bien plus rapide depuis cette date, puisque sa vitesse moyenne entre 1995 et 2020 a été multipliée par dix-sept par rapport à celle enregistrée entre 1981 et 1995. Parmi les facteurs de cette dérive, la répartition de l’eau à la surface de la Terre — aussi appelée stockage de l’eau sur Terre — bouleversée par le changement climatique. «La fonte plus rapide des glaces sous l’effet du réchauffement climatique est la cause la plus probable du changement de direction de la dérive polaire dans les années 1990», indique ainsi Shanshan Deng, doctorante à l’Institut des sciences géographiques et de la recherche sur les ressources naturelles de l’université de l’Académie des sciences de Chine et autrice principale de l’étude.
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Marche pour le climat : faible mobilisation en France en pleine Cop26 à Glasgow Alors que la COP26 se tient à Glasgow, en Écosse, jusqu’au 12 novembre, une importante mobilisation citoyenne y est organisée pour presser les dirigeants à agir ce samedi. Une action mondiale relayée dans plusieurs villes de France, comme à Paris et Rennes où les cortèges n’ont pas rassemblé de foules nombreuses. Plusieurs villes de France étaient appelées ce samedi à manifester comme à Glasgow (Écosse) où se tient la Cop 26. La Convention des parties (Cop) réunit les états signataires d’une convention des Nations unies sur les changements climatiques jusqu’au 12 novembre. En marge de l’événement plusieurs milliers de manifestants ont défilé samedi 6 novembre 2021 à l’appel de 200 organisations à agir face au dérèglement climatique qui menace l’humanité. « Inactifs à la COP26, mourant.e.s en 2050 » Un appel relayé dans plusieurs villes de France. À Paris, selon l’AFP, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées. Une banderole « Inactifs à la COP26, mourant.e.s en 2050 » a été accrochée aux anneaux olympiques dressés devant l’Hôtel de Ville, alors que Paris doit accueillir les Jeux olympiques en 2024. Un millier de manifestants à Rennes, 800 à Caen À Rennes (Ille-et-Vilaine), la police a compté 1 200 manifestants pour le climat contre plusieurs milliers en mai dernier par exemple. Une centaine de militants antifascistes et Gilets jaunes se sont positionnés dans le haut du cortège avant que les deux groupes ne se séparent. Le climat a réuni environ 800 à Caen (Calvados) en début d’après-midi. Exception à ce qui semble être la règle pour cette journée de mobilisation : les manifestants normands étaient plus nombreux qu’en mai où 500 personnes avaient défilé. Au cours de cette marche, certains militants ont collé des affiches sur la devanture d’une banque pour dénoncer les actions « climaticides » des banques françaises. Le cortège a marqué un temps d’arrêt place de la République où la mairie a le projet de créer un centre commercial. 400 manifestants à Vannes On a compté 400 manifestants pour le climat à Vannes (Morbihan) où le cortège a croisé celui contre le passe sanitaire (400 manifestants également) provoquant un moment de confusion avant que les deux groupes ne se séparent dans le calme. La marche pour l’avenir de la planète a été précédée d’un défilé de 70 cyclistes militants de la « vélorution » ont reconnu le parcours de la manifestation à suivre. À Quimper, dans le Finistère, 200 personnes ont marché pour le climat avant une prise de paroles. Quelques petits rassemblements À l’écart des grandes villes, de très petits groupes se sont formés pour répondre à l’appel de Glasgow, comme à Saint-Lô (Manche) où 80 personnes ont marché pour le climat. Ou encore en Vendée, à Challans par exemple, où 40 personnes se sont réunies devant la mairie.
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par Paul A. Nuttall. Le film de Al Gore sur le changement climatique a été salué comme révolutionnaire lors de sa sortie en fanfare mais, dans l’intervalle, la fameuse vérité s’est avérée ne pas être une vérité du tout. Il y a quinze ans aujourd’hui, Al Gore, candidat malheureux à la présidence des États-Unis, sortait ce que l’on peut décrire comme un film d’épouvante intitulé « Une vérité qui dérange : l’urgence planétaire du réchauffement climatique et ce que nous pouvons faire pour y remédier ». Le film a connu un succès mondial et Gore a remporté un Oscar ; il a également reçu le prix Nobel de la paix. Gore avait réussi à rendre sexy le réchauffement de la planète. Tout le monde voulait être de la partie pour montrer qu’il était respectueux de l’environnement, en particulier les célébrités. Et tous les autres durent s’inscrire à l’ordre du jour car, comme on l’entend encore si souvent aujourd’hui, « c’est la science qui le dit ». Je me souviens que lorsque je suis devenu membre de la commission sur l’environnement du Parlement européen, il y a maintenant plus de dix ans, on m’a envoyé un exemplaire du DVD et du livre. Je pense qu’ils ont été conçus pour être notre bible, en particulier lorsque nous nous livrons à des discours alarmistes sur le réchauffement climatique… ce que la commission n’a cessé de faire. C’est pour cela que j’ai arrêté d’y aller. Mais le film n’était pas seulement destiné aux adultes, ou aux députés européens crédules, il était conçu pour effrayer nos enfants. Les écoles du monde entier ont montré le film et le livre complémentaire est apparu dans leurs bibliothèques. En conséquence, les enfants ont été terrifiés par l’imminence de la catastrophe climatique, ce qui a conduit à une « anxiété climatique » et donne aujourd’hui encore des nuits blanches à nos petits. Cependant, les problèmes ont commencé à arriver pour « Une vérité qui dérange ». En 2007, la Haute Cour d’Angleterre et du Pays de Galles a jugé que le film contenait neuf inexactitudes scientifiques liées au « contexte alarmiste et à l’exagération ». À partir de ce moment, les écoles ont dû fournir un contrepoids aux arguments « unilatéraux » contenus dans le film. Mais, je m’égare. J’ai voulu écrire cet article pour marquer le quinzième anniversaire de la sortie de « Une vérité qui dérange » et voir comment certaines des prédictions apocalyptiques de Gore se vérifient aujourd’hui. J’en ai choisi trois – mais j’aurais pu en aborder beaucoup, beaucoup d’autres. La première est que le niveau des mers pourrait s’élever de 6 mètres dans « un avenir proche », entraînant la submersion de villes du monde entier et laissant des millions de personnes sans abri. On pourrait croire qu’il s’agit d’une scène tirée du film catastrophe de 2004 « Le jour d’après », mais ne vous inquiétez pas, elle est tout aussi irréaliste. Les villes n’ont pas été submergées et la dernière fois que j’ai visité les Pays-Bas, il y a quelques années, je n’ai pas eu besoin d’utiliser un tuba. Même le GIEC, qui n’hésite pas à recourir à des tactiques alarmistes, a prédit en 2007 que le niveau des mers n’augmenterait que de 0,59 cm à 60 cm au cours de ce siècle. Gore lui-même était tellement préoccupé par l’élévation du niveau de la mer qu’il a acheté une propriété de 8 millions de dollars en bord de mer à Los Angeles quelques années plus tard. En effet, ces satanés démocrates adorent dire aux gens comment vivre, mais mettent rarement en pratique ce qu’ils prêchent… La récente fête d’anniversaire de Barack Obama où personne ne portait de masque en est un autre exemple. Quoi qu’il en soit, la deuxième prédiction erronée de Gore est que les calottes glaciaires du pôle Nord auraient fondu au milieu de la dernière décennie. Il a fait cette affirmation en 2008 lors d’une interview en Allemagne à l’occasion de la conférence sur le climat COP15. Techniquement, il n’a pas inventé cette affirmation hyperbolique lui-même, il l’a simplement extraite d’une étude alarmiste sur le climat. Mais comme Gore l’a diffusée au monde entier, elle lui appartient. Et un simple coup d’œil à une carte, ou même à des photographies récentes prises depuis l’espace, révèle que, oui, ces calottes polaires sont toujours là. Enfin, et je pense que c’est le meilleur, Gore a affirmé que « le réchauffement de la planète, ainsi que la coupe et l’incendie des forêts et d’autres habitats essentiels, causent la perte d’espèces vivantes à un niveau comparable à l’événement d’extinction qui a éliminé les dinosaures il y a 65 millions d’années ». Il n’est pas nécessaire d’être un génie pour voir que c’est tout simplement faux. Les scientifiques pensent que les dinosaures – et 70% des animaux et des plantes de la Terre – ont été anéantis lorsqu’un astéroïde de 10 kilomètres de large s’est écrasé sur la péninsule du Yucatan. Et Dieu merci, cela s’est produit, car il y a de fortes chances pour que nous ne soyons pas là aujourd’hui si cela n’avait pas été le cas. Quoi qu’il en soit, l’affirmation de Gore selon laquelle le léger réchauffement auquel nous assistons aujourd’hui pourrait avoir le même effet que cet astéroïde est si ridicule que je ne suis même pas sûr qu’elle justifie une réfutation. Ce que je dirai, c’est que les scientifiques estiment qu’il y a entre 8,7 et 10 millions d’espèces différentes sur Terre. Avant cette étude récente, ils estimaient qu’il pouvait y en avoir entre 3 et 100 millions. Je me demande donc comment ils peuvent savoir si le nombre d’espèces augmente ou diminue alors qu’ils ne savent même pas exactement combien d’espèces il y a ? Quoi qu’il en soit, je pense que nous sommes tous d’accord pour dire que les affirmations de Gore sont plus farfelues que les slogans entendus lors d’une manifestation d’Extinction Rebellion. Mais les alarmistes climatiques ne sont pas stupides, et ils ont appris de leurs erreurs. Bien qu’ils n’aient pas atténué leurs hyperboles, ils ont réalisé qu’ils avaient besoin d’une personne plus pratique pour faire ces déclarations farfelues. Vous voyez, Gore était la Greta de son époque. La différence, cependant, est que Gore, en tant qu’ancien politicien, n’était pas imperméable à la critique. Les alarmistes climatiques ont appris qu’il valait mieux avoir pour porte-parole une adolescente irréprochable plutôt qu’un ancien politicien coriace. Tout cela est très sinistre quand on y pense. Quoi qu’il en soit, quinze ans se sont écoulés et de nombreuses affirmations de Gore se sont avérées être des foutaises hyperboliques, mais cela n’empêche pas les alarmistes climatiques de continuer à faire des allégations similaires. Et j’espère vraiment que je serai là dans quinze ans pour écrire un autre article sur la façon dont les histoires effrayantes qui émanent de Greta ne se sont pas révélées exactes. Sauf si je suis mort de chaleur ou sous l’eau d’ici là, ce dont je doute fort. via https://lesakerfrancophone.fr
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Dans ce nouveau rapport, les scientifiques du Giec ont affiné leur analyse qui confirme l’influence humaine sur un large éventail de paramètres climatiques. Par ailleurs, le lien entre changement climatique et hausse de la fréquence et de l’intensité des événements météorologiques extrêmes (sécheresse, pics de chaleurs, canicules…) est lui aussi confirmé par ce rapport. Le Giec présente ses conclusions au niveau mondial, et les décline à l’échelle des continents et de zones particulières comme les montagnes, les petites îles et les villes, que l’on peut visualiser grâce à une carte interactive.
Cette publication est l’aboutissement d’un travail de 3 ans et le premier des 3 volets qui formeront en 2022 le sixième rapport d’évaluation du Giec. Il a été rédigé par 234 auteurs issus de 66 pays. Ils ont passé en revue 14 000 publications scientifiques, puis reçu 78 000 commentaires d’autres experts et de gouvernements du monde entier.
QUELLES SONT LES CONCLUSIONS DU GIEC ?
Un réchauffement de la température moyenne qui s’accélère.
Depuis le précédent rapport du Giec, qui datait de 2014, les concentrations de gaz à effet de serre ont continué d’augmenter dans l’atmosphère. Ce nouveau document nous apprend que le réchauffement est sans précédent depuis les 2000 dernières années : depuis 1750, la température terrestre s’est élevée d’1,1°C. Cette augmentation n’est toutefois pas uniforme : elle est plus marquée dans certaines parties du globe, par exemple au-dessus des continents, où elle atteint +1,6°C.
1°C DE RÉCHAUFFEMENT, EST-CE SI GRAVE ?
Pour répondre à cette question, il est essentiel de faire la différence entre la météo (le temps qu’il fait à un moment et à un endroit donné, qui connaît des variation d’un jour à l’autre), et le climat, l’étude des statistiques de variables atmosphériques à moyen et long terme (par convention, sur des périodes de 30 ans). Si 5°C d’écart dans une même journée sont fréquents et sans incidence sur notre vie, 5°C de variation de la température moyenne terrestre correspondent au réchauffement qui a fait sortir l’Europe de la dernière ère glaciaire… il y a 20 000 ans !
SOURCE : CNRS/ BON POTE
L’augmentation de la température mondiale est inévitable
La planète se dirige-t-elle vers un réchauffement de +1,5°C, +2°C ou plus encore ? Les experts du Giec se sont notamment appuyés sur 5 scénarios d’émissions de gaz à effet de serre, couvrant la gamme des évolutions possibles de l’activité humaine.
Dans deux d’entre eux, les émissions restent élevées ou très élevées au XXIème siècle (SSP3 – 7.0 et SSP5-8,5)
A l’opposé, dans deux autres scénarios, les émissions baissent à des niveaux faibles, voire très faibles, et deviennent même négatives après 2050 (SSP1-1,9 et SSP1 2,6). C’est-à-dire que la planète absorbe alors davantage de gaz à effet de serre que les activités humaines n’en émettent.
Enfin, situation intermédiaire, le Giec a envisagé un cinquième scénario où les émissions restent à leur niveau actuel jusqu’au milieu du siècle pour ensuite diminuer (SSP5-4,5)
Scénarios du Giec : quelle variation de la température mondiale pour demain ?
Lecture : si nous nous situons dans un scénario où les émissions de gaz à effet de serre issues de l’activité humaine sont très fortes, un réchauffement de 1,5°C serait atteint entre 2021 et 2040. *estimations médianes d’augmentation de la température moyenne.
Résultat ? Dans tous les scénarios, la température moyenne continue d’augmenter. Le réchauffement atteindra +1,5°C sans doute avant 2040. Ensuite, tout dépendra de l’évolution des émissions humaines de gaz à effet de serre. Si elles baissent sans attendre et de façon importante, le réchauffement pourrait rester inférieur à 2°C.
SI LES ÉMISSIONS MONDIALES SE MAINTIENNENT À LEUR NIVEAU ACTUEL, LE RÉCHAUFFEMENT DEVRAIT AVOIR DÉPASSÉ LES 2°C EN 2050.
Et pire, si les émissions continuent d’augmenter, la trajectoire mène à +4°C voire +5°C à l’horizon 2100. Il faut également préciser que ces trajectoires sont étudiées à l’échelle globale et connaîtront localement des déclinaisons différentes. En Europe, par exemple, la température augmentera à un rythme plus rapide que la moyenne mondiale.
Des changements climatiques d’une rapidité inédite
L’heure est à l’accélération des conséquences du changement climatique. Par exemple, le niveau moyen de la mer s’est élevé plus vite depuis 1900 qu’au cours de tous les autres siècles depuis 3000 ans.
Les événements météorologiques extrêmes, plus forts et plus fréquents
Sécheresses, inondations, incendies… L’année 2021 a été marquée sur tous les continents par des événements météorologiques extrêmes. Dans cette publication, le Giec approfondit la compréhension des liens entre ces phénomènes et le changement climatique. Aujourd’hui déjà, les changements induits par les activités humaines affectent les phénomènes météorologiques.
Le rapport montre ainsi que les vagues de froid ont été atténuées tandis que les vagues de chaleur et les fortes précipitations sont devenues plus fréquentes et plus intenses. D’après le Giec, plusieurs extrêmes de chaleur observés sur la dernière décennie auraient été improbables sans influence humaine sur le système climatique. Toute hausse supplémentaire de la température moyenne globale – même de quelques dixièmes de degré seulement – augmentera encore l’intensité et la fréquence de ces événements extrêmes.
Qu’entend-on par « une plus grande fréquence » des phénomènes météorologiques extrêmes ?
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, certaines températures très chaudes sur les continents n’étaient autrefois atteintes qu’une fois tous les dix ans. Désormais, elles ont 2,8 fois plus de probabilité d’être atteintes et cette évolution s’accentuera avec la hausse de la température. Ainsi, avec un réchauffement mondial de 1,5°C, ces pics de températures extrêmes seront 4,1 fois plus fréquents. A +2°C, ils le seront 5,6 fois. Et à +4°C, leur fréquence sera multipliée par 9,4.
En outre, ces événements extrêmes seront aussi plus intenses. Par exemple, les fortes précipitations sont déjà 6,7% plus humides que pendant la période 1850-1900. Dans le futur, elles le seront de +10,5% (dans un scénario à +1,5°C), voire de +14 % (à +2°C) et jusqu’à + 30 % (à +4°C). De même, plus la température globale grimpera, plus les sécheresses seront fréquentes et intenses.
Certaines conséquences sont désormais irréversibles
Jusqu’ici, les écosystèmes ont joué un rôle précieux pour capter une partie des émissions de CO2. La terre et les océans en absorbent 56 % par an. Cela dit, à mesure que le changement climatique va s’intensifier, ces puits de carbone naturels risquent de perdre en efficacité.
A cause de l’inertie du système climatique, certains changements dus aux émissions passées vont se poursuivre de manière irréversible pendant des siècles, surtout s’ils sont accentués par de nouvelles émissions. Ce sera le cas de l’acidification et de la désoxygénation des océans, de la fonte des glaciers de montagne, du Groenland et peut-être de l’Antarctique. Les experts du Giec n’excluent pas non plus des phénomènes d’instabilité de la calotte glaciaire qui accéléreraient l’élévation du niveau des mers, même si leur probabilité d’occurrence reste difficile à évaluer.
Il est certain que le niveau moyen de la mer va monter de plusieurs dizaines de centimètres au 21ème siècle. En 2100, dans le scenario d’émissions de gaz à effet de serre très fortes, le niveau de la mer pourrait s’élever d’un mètre. Au-delà, les experts envisagent la possibilité à très long terme (2000 ans) d’une hausse de 2 à 3 mètres dans un scénario à +1,5°C et de 19 à 22 mètres avec 5°C de réchauffement.
Le Giec n’exclut pas un fort ralentissement de la circulation méridienne de retournement atlantique, un vaste système de courants océaniques dont fait partie le Gulf Stream. S’il est très probable que ce ralentissement ait lieu, son ampleur reste toutefois délicate à prédire. S’il se produit, il entraînera d’importants changements, par exemple dans la répartition des précipitations.
Les activités humaines, 1ère cause des changements du climat
L’origine de ce réchauffement est sans équivoque : les émissions de gaz à effet de serre des activités humaines en sont la cause. Elles ont de multiples impacts sur le système climatique et les écosystèmes : multiplication et intensification des chaleurs extrêmes et des fortes précipitations, recul du manteau neigeux, acidification des océans ou encore élévation du niveau de la mer, notamment.
Le Méthane, gaz à effet de serre sous-estimé
Les concentrations de CO2 en 2019 n’avaient jamais été aussi élevées depuis 2 millions d’années, et celles de méthane et de protoxyde d’azote – deux autres gaz à effet de serre – depuis au moins 800 000 ans.
Émis principalement par l’agriculture et la production des hydrocarbures, le méthane a une courte durée de vie dans l’atmosphère : seulement sur 12 ans, contre environ 100 ans pour le CO2. Toutefois, le pouvoir de réchauffement de ce gaz est entre 26 et 34 fois supérieur à celui du CO2 sur 100 ans et entre 86 et 90 fois supérieur sur 20 ans : il est ainsi le 2eme contributeur au changement climatique.
IL EST ENCORE TEMPS D’AGIR POUR LIMITER LES EFFETS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Diminuer les émissions de gaz à effet de serre est indispensable
Face à ces constats, toute baisse des émissions de gaz à effet de serre contribuera à limiter ou stopper les transformations en cours. Le Giec a étudié les techniques de géo-ingénierie et d’élimination du CO2 dans l’atmosphère pour compenser les émissions résiduelles, mais il pointe du doigt leurs effets secondaires potentiellement importants sur la disponibilité et la qualité de l’eau, sur la production alimentaire et sur la biodiversité.
Même si des phénomènes sont irréversibles, les impacts pourraient être très différents selon les scénarios d’émissions de gaz à effet de serre.
SEULE UNE RÉDUCTION RAPIDE ET GÉNÉRALISÉE DES ÉMISSIONS PERMETTRA DE MAINTENIR LE RÉCHAUFFEMENT AUTOUR DE 1,5°C
Pour cela, l’objectif est d’atteindre au global zéro émissions nettes de CO2 puis une situation négative vers la moitié du siècle, sans oublier les autres gaz à effet de serre, en particulier le méthane.
Aérosols, Méthane, des objectifs de réduction à ne pas omettre
Responsable de près d’un quart du réchauffement actuel du climat, le méthane et sa concentration dans l’atmosphère sont l’un des grands enseignements de ce rapport. Réduire ses émissions permettrait donc d’obtenir des effets rapides sur le climat. Au passage, comme le méthane génère de l’ozone, baisser sa concentration améliorerait aussi la qualité de l’air. Le Giec invite enfin à explorer les impacts des substances aérosols, qui elles-aussi ont de courtes durées de vie dans l’atmosphère et permettent d’agir rapidement. C’est par exemple le cas des émissions de sulfate, de nitrate et d’ammonium. Ces aérosols peuvent avoir des effets contrastés sur le climat, contribuant soit à baisser, soit à augmenter la température. Mieux comprendre leurs effets permettrait d’améliorer la lutte contre le changement climatique.
La priorité est donc de baisser les émissions : chaque dixième de degré de réchauffement évité compte. Les bénéfices pourraient être perceptibles d’ici une vingtaine d’années.
Un article réalisé avec le soutien de la ville de Paris.
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Il est l'un des plus grands activistes autochtones d'Amérique du Sud : Almir Narayamoga Surui était invité à participer à la cérémonie de voeux du Medef de Côte-d'Or, ce mardi. Mais ce diplômé de biologie, engagé notamment contre l'abattage illégal d'arbres de la forêt amazonienne, ne s'y est jamais rendu. Alors que son avion devait atterrir lundi à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle, il "n'a pas donné de nouvelles à son entourage et à ses collaborateurs depuis samedi 18 janvier", indique le Medef de la Côte-d'Or à France 3 Bourgogne Franche-Comté. Une absence inquiétante, notamment lorsque l'on connaît les menaces qui pèsent sur Almir Narayamoga Surui. "Notre inquiétude est renforcée du fait de la menace qui pesait sur lui, sa tête ayant été mise à prix en raison de son combat contre la déforestation illégale. Almir avait, par ailleurs, décidé de ne plus être protégé en signe de protestation, estimant que ce devait être au gouvernement brésilien de prendre ses responsabilités", indique le Medef 21. L'organisme a tout de même tenu à maintenir la cérémonie de voeux, durant laquelle Thomas Pizer, l'un des plus proches collaborateurs d'Almir Narayamoga Surui, doit intervenir. Le chef indien, qui a notamment reçu le prix des Droits de l'homme en 2008 à Genève, avait été invité à l'Assemblée nationale par Mounir Mahjoubi, ex-secrétaire d'État chargé du Numérique, en mai 2019. Il avait alors alerté les députés français sur les dangers accrus de la déforestation depuis l'élection du président brésilien Jair Bolsonaro.
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Face aux coupes rases et aux chasseurs, des citoyens se mobilisent pour sauver la forêt et ceux qu'elles abritent. Plusieurs initiatives ont émergé ces dernières semaines pour acheter des parcelles de forêts privées, comme dans le Vercors ou en Haute-Savoie. Le but affiché: préserver la biodiversité et y interdire la chasse. "La sylviculture (l'exploitation économique des forêts) tend aujourd'hui vers quelque chose d'industriel, avec un souci de rentabilité, néfaste pour l'environnement. On en oublie l'écosystème et la microbiologie des sols. Sauf qu'on ne peut pas accepter de couper un chêne centenaire pour faire du granulé!", déplore auprès de L'Express David Roche, président de l'association Forêt Vivante. Cette association est en passe d'acheter des parcelles de 10 hectares dans le massif des Aravis, en Haute-Savoie. "L'objectif est clairement d'y instaurer une sylviculture douce et responsable, et aussi d'y interdire la chasse", résume cet habitant impliqué, qui n'a "rien d'un forestier". Une fois la vente réalisée, attendue en mars prochain, les parcelles seront gérées via un groupement forestier citoyen, une sorte de "Société civile immobilière des bois", résume David Roche, où chacun peut devenir copropriétaire, et dont la gestion des ressources naturelles sera suivie de près par un comité d'experts scientifiques. Dans le Vercors, une initiative similaire s'est déjà montrée fructueuse: l'Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas) va conclure à la fin du mois l'achat d'un domaine forestier de 500 hectares, qui accueille des loups, des aigles, ou encore des insectes rares. Ce territoire sera transformé en réserve naturelle, afin de laisser la nature en "libre évolution", hors d'atteinte de tout fusil de chasse, souligne l'association sur son site: "La gestion est la non gestion (...) L'objectif est de reconstituer des îlots de nature préservée, des zones de quiétude pour la faune et de naturalité pour la végétation". Ainsi, sur ces terrains, pas de cueillette, pas de déforestation et surtout pas de chasse. LIRE AUSSI >> "Compensation écologique" ou comment "reconstruire" la nature Car tout l'enjeu se trouve bien ici: faire barrage aux chasseurs, dont les pratiques sont vivement contestées par les défenseurs de la cause animale. "L'objectif est clairement d'interdire la chasse sur nos parcelles", martèle David Roche. "On n'est pas anti-chasse, on ne s'inscrit pas dans ce débat-là, mais par contre on est contre certaines méthodes abusives, comme la chasse à courre ou la chasse à la glu. Mais comme on n'arrive pas à se faire entendre ni par l'Etat ni par les chasseurs, eh bien on va se faire notre coin de tranquillité en rachetant la forêt, où il n'y aura pas de chasse", insiste-t-il. Selon la présidente de l'Aspas, Madline Reynaud, les chasseurs auraient d'ailleurs fait pression pour empêcher son acquisition dans le Vercors. "Les chasseurs n'aiment pas qu'on les prive d'un de leurs 'terrains de jeu'", soutient-elle à France Bleu Drôme. Outre ces associations, des particuliers se mobilisent aussi, à leur façon, pour préserver la faune en empêchant la chasse sur leurs terres. C'est le cas - très médiatique - de Luc Besson: le cinéaste abrite dans son domaine forestier de La Trinité-des-Laitiers, dans l'Orne, une centaine de cerfs. Le réalisateur de Léon et du Cinquième élément, qui se dit "attaché au caractère sacré de la vie sauvage", refuse de chasser ces cerfs. L'affaire a désormais pris un tournant judiciaire: Luc Besson est poursuivi en justice par la Fédération de chasse de l'Orne, qui lui réclame plus de 120 000 euros pour couvrir les indemnités versées par la Fédération aux agriculteurs dont les cultures ont été endommagées par ses cerfs. "En plein débat sur le drame de l'écologie et de la biodiversité qui touche toute la planète, les chasseurs de l'Orne me demandent de tuer les cerfs qui passent devant chez moi ! Dois-je mettre mes enfants au balcon pour l'occasion ? Ces gens-là sont à contresens de l'histoire", a estimé dans les colonnes du Parisien le célèbre cinéaste. LIRE AUSSI >> Accidents, glu, plombs... Les écolos combattent les chasseurs sur tous les fronts Les récents projets de rachat de forêt n'auraient d'ailleurs pas été possibles sans la mobilisation de citoyens. L'association Forêt Vivante, tout comme l'Aspas, ont lancé des appels au financement participatif pour parvenir à obtenir les fonds nécessaires aux achats de parcelles. L'Aspas est ainsi parvenue à récolter plus de 2,3 millions d'euros, dont 900 000 ont été collectés sur Internet grâce à des milliers de donateurs. Sa campagne a notamment été soutenue et médiatisée par le journaliste Hugo Clément. De son côté, l'association Forêt Vivante a récolté à ce jour près de 12 000 euros sur les 22 500 espérés grâce à une cagnotte en ligne. "La forêt est un bien commun et on ne veut pas qu'elle soit privatisée par de grosses structures financières. Avec la cagnotte, tout le monde a la possibilité de s'impliquer et de participer à ce projet", soutient David Roche. "Ces initiatives ne sont que des stratégies de communication", tance le conseiller politique de la Fédération nationale des chasseurs de France, Thierry Coste, sollicité par L'Express. "Le vrai sujet n'est pas là, ce n'est pas de l'anti-chasse mais de laisser trop d'animaux proliférer. Les agriculteurs et les forestiers reprochent au contraire aux chasseurs d'être trop écolos et de ne pas assez gérer la faune sauvage, de la laisser se développer", soutient Thierry Coste, ajoutant craindre que les animaux de ces parcelles gérées par des associations ne causent des dégâts sur les terres alentour. "Les dégâts causés par les cervidés sont indemnisés entièrement par les chasseurs, à hauteur de 60 millions d'euros chaque année, aux agriculteurs", illustre-t-il. Et de reprendre le cas emblématique de Luc Besson: "Beaucoup de territoires aujourd'hui ne peuvent plus être chassés. Luc Besson ne veut pas chasser, c'est son problème, mais si ses cerfs causent des dégâts c'est sa responsabilité de payer. La faune doit se gérer, car si elle se développe elle peut amener des maladies par exemple. On veut une faune sauvage diversifiée, certes parce qu'on aime bien chasser, mais c'est aussi pour réguler ces populations d'animaux", plaide le chasseur. Reste que ces initiatives citoyennes sont très rares dans l'Hexagone. Avant elles, des groupements forestiers citoyens se sont déjà constitués, comme dans le nord du parc régional du Morvan. L'association Aspas a, elle, déjà acheté, depuis 2010, quelque 650 hectares de nature: la réserve de vie sauvage du Grand Barry et celle des Deux lacs, dans la Drôme, ainsi que la réserve du Trégor, dans les Côtes-d'Armor. Des superficies qui restent dérisoires à échelle de la surface forestière française, de plus de 16 millions d'hectares.
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Selon les calculs d’une ONG farfelue, la Terre serait maintenant en état de dette écologique. Un article de 2013 qui n’a hélas pas perdu de son actualité. Par h16. Magie du mois d’août, puissance phénoménale de la réflexion journalistique, écologisme de combat poussé dans les retranchements les plus obscurs d’une pensée féconde de n’importe quoi qui gazouille, à mi-chemin entre la pignouferie de combat et le fluffysme ultime, la presse nous relaie depuis le 20 août une nouvelle effrayante : à partir du 20 août, la Terre va vivre à crédit. Oui, vous avez bien lu, mais je vais reprendre le chapeau de l’article pour bien vous faire prendre conscience de toute l’horreur de la situation : Il n’aura fallu à l’humanité qu’un peu moins de huit mois, 232 jours exactement, pour consommer toutes les ressources naturelles que la planète peut produire en un an. Ce mardi 20 août correspond au « Global Overshoot Day » ou « jour du dépassement planétaire » selon l’organisation non gouvernementale Global Footprint Network (GFN), qui calcule chaque année ce « jour triste et solennel ». Principaux responsables de ces dégâts : le rejet massif de CO2 et la surexploitation des milieux naturels. C’est dit. Le 20 août, plus d’air, plus d’eau, plus de pétrole, plus rien. À côté, l’Armageddon économique qui nous pend au nez depuis un moment, ou l’Armageddon politique que la France subit depuis 40 ans en tâche de fond, c’est de la rigolade, un parcours de santé, une plaisanterie de potache : le 20 août 2013, c’est le jour où la Terre va s’arrêter net d’exister. Pouf. Comme ça. Et comme c’est une ONG éco-consciente qui le dit, non seulement c’est vrai, mais ça doit nous obliger à prendre du recul et à penser très sérieusement à notre place d’humain sur cette pauvre planète. Mais vite : il nous reste 72 heures avant le « pouf ! » final. Au passage, on admirera le joli logo de l’ONG en question : C’est une ONG qui ne fait pas dans la demi-mesure, puisqu’elle travaille à Faire Avancer la Science de la Durabilité. Tout de suite, un slogan pareil, ça vous pose une ONG dans le domaine du sérieux méticuleusement calculé. Ainsi, la Durabilité est une Science. Et on peut la faire avancer, notamment en expliquant à tout le monde que les ressources de la Terre commenceront à être surexploitées à partir du 20 août. Plus exactement et pour reprendre le gloubiboulga du journaliste bien en peine de comprendre quelque chose au charabia indigeste de l’association de branquignoles à roulettes qui fait avancer son pipeau durable, à partir du 20 août, les humains auront épuisé les ressources naturelles pouvant être fournies cette année par la Terre. Et à partir du 20 août, ils auront le choix :
– ne plus rien consommer du tout. Ce qui va poser des problèmes. Si si, je vous assure.
– consommer des ressources à crédit, ce qu’aucune espèce d’explication physique ou mathématique ne permet d’éclairer. Par je ne sais quelle sorte de bricolage insensé, on en arrive donc à dire que les Terriens, ces gros mammifères encombrants, qui rotent, qui pètent et qui polluent, vont brûler du pétrole qu’ils n’ont pas encore extrait, et manger des ressources qui ne sont pas encore produites. Évidemment, ici, le « travail » grotesque du journaliste aura permis, de façon assez élégante, de fusiller définitivement le « travail » ridicule de l’ONG. Un peu comme les interférences destructives dans la physique ondulatoire, on constate ici que les ondulations lancinantes de l’ONG visant à nous faire paniquer sur une dette de l’humanité sont annulées par les ondulations à contre-phase des journaleux qui transmettent n’importe comment une information déjà fortement suspecte de foutaisitude au départ. Il va de soi que l’ONG n’a pondu qu’un de ces copieux calculs basés sur de l’air, manipulés à la grosse louche, entourés de conditions et de prérequis frisant le comique et aboutissant à des conclusions burlesques. Les folliculaires, s’emparant de la nouvelle, la prémâchent pour en obtenir un jus quintessenciel de conneries consternantes, comme d’habitude. L’idée générale de l’ONG est de prétendre pouvoir calculer le temps que met la biosphère terrestre dans son ensemble à reproduire la biomasse consommée par les terriens dans une période donnée. Chose amusante, le calcul de 2009 avait été trop optimiste sur cette capacité de la Terre à reproduire ses ressources, d’où un différentiel d’un mois – oui, 1/12e d’année – avec le résultat du calcul de 2010. On imagine la précision diabolique des calculs. Depuis, on tombe heureusement toujours à peu près à la même date. Ouf. Les apparences scientifiques sont sauves. Immédiatement, des questions – qui n’effleureront pas les journalistes – viennent à l’esprit : Pourquoi utiliser l’empreinte carbone pour ces calculs fumeux ? Cela fait un moment qu’on sait que le CO2 n’est pas un polluant et constitue même une véritable ressource. L’ONG serait-elle en retard d’un combat ? Comment calculer les ressources initiales, sachant qu’on ne connaît pas tout de cette planète, loin s’en faut ? Ne connaissant pas même 1% des espèces vivantes, il paraît en effet pour le moins couillu de prétendre en connaître précisément les entrées-sorties. Par exemple, le caca humain (merdus vulgaris) est, malgré tout, un substrat pour pas mal de choses, qui vont, d’une façon ou d’une autre, permettre à d’autres choses de vivre ou survivre et aboutir, au final – oui c’est troporrible aussi mais c’est comme ça – dans une assiette humaine. D’autre part, et même en imaginant que les données initiales sont connues (hypothèse hardie, on l’a vu), la conclusion qui aboutit à un déficit devrait être sujette à caution : d’où vient le manque à gagner ? D’une part, l’humanité n’a pas, discrètement et sur une autre planète, constitué un petit stock de denrées pour y puiser de temps en temps ce qui lui manquerait pour finir l’année. D’autre part, dès lors que des ressources manquent, leur consommation diminue : eh oui, quand il n’y a pas de pétrole, on n’en brûle pas. Ce qui veut dire que toute idée de déficit écologique est, à proprement parler, absurde : au pire, l’humanité ne pourra pas se maintenir à six milliards d’êtres humains, voire disparaîtra doucement – ce qui est, au final, ce qui se passe pour toute espèce vivante à terme -, au mieux, elle pourra très bien vivre, et dans ce cas, pas de quoi en faire tout un foin. Mais en tout cas, à aucun moment, elle ne constituera une dette envers d’hypothétique extra-terrestres qui viendraient nous fournir de la nourriture, des pilules énergétiques ou un stock conséquent de papier nécessaire à l’impression de tous les euros et les dollars que la crise économique va nous obliger à imprimer. Ce mois d’août montre en tout cas la force cumulée des journalistes et des fluffies : à partir d’un calcul absurde, et d’une conclusion qui l’est tout autant, on aboutit à des articles consternants.
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Ce choix de faire de la propagande s’exprime dans différents domaines. En politique, cela reviendra à orienter les débats et à ne choisir que les questions et les revendications qui correspondent à la doxa du moment ; il n’est qu’à voir comment, dans la crise actuelle des Gilets jaunes, les questions du tabassage fiscal que subissent les Français ont été évacuées très rapidement des médias pour leur permettre de se concentrer sur les autres revendications plus ou moins fourre-tout mais résolument anti-libérales (comme le retour de l’ISF ou les revendications sur la hausse du SMIC) En économie, la même manœuvre sera mise en place pour évacuer toute étude, toute analyse critique des « solutions » qui ne fonctionnent pas — ce qui donne d’intéressantes contorsions et dénis de réalité lorsqu’il s’agit d’évoquer le Venezuela par exemple, pour ne surtout pas évoquer les solutions qui marchent (au hasard, la baisse des dépenses publiques et l’équilibre budgétaire strict) et se concentrer sur les solutions qui ont l’imprimatur du gouvernement et des classes jacassantes, d’où le torrent de keynésianisme, de redistribution tous azimuts et de collectivisation endiablée pour camoufler les désastres. Bien sûr, cette propagande ne s’arrête pas là : s’il est un domaine où elle est encore davantage mise en œuvre, c’est celui du climat et ce d’autant plus qu’il offre un vaste champ d’expériences sociétales pour ceux qui rêvent de régenter, interdire et taxer tout ce qu’ils peuvent. Du reste, il n’y a absolument rien d’étonnant dans le succès des thèses climato-réchauffistes auprès des politiciens lorsqu’on se rend compte qu’elles aboutissent absolument toutes à augmenter les taxes, ponctions et accises sur les biens et services de consommation courante. Il faut se résoudre à l’évidence : si le catastrophisme écolo aboutissait à la conclusion inévitable qu’il faut absolument diminuer les taxes et les impôts, absolument personne n’en aurait jamais entendu parler, nulle part. Le souci avec ce genre de procédés c’est qu’au bout d’un moment, tout ce qui pouvait être taxé l’a été, à mort même, et que chaque ponction supplémentaire ne rapporte plus rien et incite les consommateurs à renoncer, jusqu’à l’exil. Un phénomène nouveau apparaît : la propagande qui, sans être subtile (n’exagérons rien) était jusque-là insidieuse se transforme alors en véritable Luna Park de la désinformation où le grotesque y côtoie le véritablement obscène dans une insouciance même pas consciente. J’en veux pour preuve la récente diffusion par un nombre conséquent de médias d’une « étude » tendant à prouver que la mort des Amérindiens pendant le premier siècle de colonisation des Amériques aurait provoqué tout ou partie du petit âge glaciaire observé à cette période. Oui, vous avez bien lu : Slate, Le Figaro, 20 Minutes — et j’en passe — se sont passés le mot pour diffuser aussi largement que possible ces fadaises (on peut difficilement trouver d’autres mots plus aptes à décrire ces calembredaines consternantes). Pour s’en convaincre, on pourra lire l’étude en question : si on peut éventuellement faire crédit aux chercheurs pour les efforts déployés afin d’estimer les chiffres des populations amérindiennes du XVIe siècle (qui restent pifométriques, soyons honnêtes), et si l’on peut raisonnablement imaginer que les colons ont bel et bien provoqué la mort d’une majorité d’entre eux (beaucoup plus par maladie que par le fil de l’épée, sans l’ombre d’un doute), l’étude cesse rapidement d’occuper le terrain scientifique pour aller trotter hardiment dans les steppes cabossées des pures supputations lorsqu’il s’agit ensuite de relier ces morts avec une baisse constatée du taux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère de l’époque. Lorsqu’on l’épluche, on y lit surtout une succession de conditionnels dodus qui n’apportent en rien la moindre preuve claire entre d’un côté la décimation des autochtones américains et de l’autre, la diminution du taux de CO2 dans l’atmosphère, quand bien même la conclusion l’affirme péremptoirement. Pour les auteurs du papier, la disparition de dizaines de millions d’hectares de plantations céréalières (servant de nourriture à nos Amérindiens) qui ont été remplacés par de la forêt vierge (suite à leur mort) aurait conduit à cette diminution du CO2 atmosphérique. Aucune autre explication pour cette baisse ne semble possible, même si, à d’autres périodes géologiques, les taux de CO2 étaient 5 à 20 fois supérieurs et la végétation luxuriante (ce qui calme toute explication à base de puits de carbone et autres sornettes du même acabit). Et puis bon, le fait est que la population mondiale a, depuis cette colonisation américaine, été multipliée par 14, sans que le taux de CO2 dans l’atmosphère n’ait subi la même augmentation, de loin. S’il y a corrélation, elle est donc fort ténue. En fait, tout ceci sent bon la recherche de validation de thèse a priori, comme nous y sommes maintenant habitués : les dotations aux recherches étant directement dépendantes de la publicité obtenue, les thèses visant à confirmer l’impact de l’Humain sur le climat seront toujours bien mieux financées que les thèses diamétralement opposées. Mais le pompon est ici atteint par la presse qui, relayant cette étude aux conclusions douteuses habilement enrobées de conditionnels sucrés, s’empresse de nous pondre des titres aussi putassiers que choquants : pour elle, « Les colons ont tué tellement d’Amérindiens que la terre s’est refroidie », aucun doute possible. Dans une tradition journalistique qui nous rappelle que « Selon une étude » est le nouveau « Ivre virgule », nos fiers colporteurs de la Parole Officielle de l’Église Universelle du Réchauffement Climatique Anthropique se font fort d’oublier qu’un titre pareil justifie les pires abominations pour peu qu’on veuille se donner la peine d’y réfléchir deux minutes. J’attends ainsi une nouvelle « étude », réalisée avec le maximum de soins par des chercheurs aussi malins financièrement que ceux de la précédente étude, qui fera le calcul de ce qu’auraient coûté, sur le plan de l’empreinte carbone, les millions de Juifs et autres Tziganes passés par les camps d’Hitler. Nul doute que cette facture carbone putative serait particulièrement salée, si l’on tient compte de toute l’énergie, de toutes les infrastructures et de toute la nourriture qu’il aurait fallu mobiliser pour assurer une existence digne à ces individus au-delà de leur fin abominable au milieu du XXe siècle. Après tout, puisqu’on arrive à la conclusion détendue que la mort de 55 millions d’Amérindiens (soit 10 % de la population mondiale de l’époque estimée à 550 millions) a provoqué un petit âge glaciaire, attendu que tous les gouvernants et tous les écolos, vibrant d’un humanisme sans faille, souhaitent lutter contre un réchauffement climatique sûr, certain, et catastrophique, la conclusion de cette étude et de cette obstination politico-écologique est imparable : il va falloir rayer 700 millions d’individus de cette planète, nom d’une pipe en bois. Notre avenir en dépend (enfin, si vous êtes dans les 90 % restant, s’entend). Et dans ce contexte, Hitler — lui-même écolo revendiqué (Coïncidence ? Je ne crois pas) — n’aurait donc rien fait d’autre que lutter, à sa façon quelque peu radicale, contre un phénomène de surpopulation dangereux pour notre planète. Tout ceci est, bien évidemment, absolument ignoble. Mais justement : le caractère ignoble ne provient pas des extrémités auxquelles on peut arriver (comme les derniers paragraphes le montrent) mais bien des présupposés initiaux (i.e. l’Homme a une telle influence sur le climat qu’une décimation entraîne une baisse du CO2, même en temps pré-industriel) et des raisonnements qui sont, ici et maintenant, effectivement tenus par les écolos de combat qu’on peut lire et voir un peu partout : lorsque ceux-ci réclament, à force de marches climatiques expiatoires, que soient taxés les vilains et les méchants, que soient contraints les peuples et que soient réduites les populations, ils ne tiennent pas d’autre discours que celui d’une décimation raisonnée pour sauver Gaïa. Réclamer une décroissance, un abandon de la plupart (sinon toutes) nos sources d’énergies, c’est littéralement condamner à mort des millions d’individus, et pas parmi les plus riches. Quant à la presse, parfaitement confite de ses habitudes et de ses certitudes, elle ne fait rien d’autre qu’attiser ces désirs néfastes en relayant ce genre d’études.
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Sur le web
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Une nouvelle étude publiée dans Nature le 13 juin 2018 par l’équipe IMBIE (acronyme anglais pour « exercice de comparaison de la masse des calottes glaciaires ») affirme que depuis 2012, le rythme de fonte de l’antarctique a fortement accéléré, passant de 76 milliards de tonnes à 219 milliards de tonnes par an ! Entre 1992 et 2017, l’Antarctique aurait ainsi perdu 2 720 ± 1 390 milliards de tonnes de glace, ce qui correspond à une augmentation du niveau moyen de la mer de 7,6 ± 3,9 millimètres. Il ne s’agit pas de la banquise mais de la calotte glaciaire Précisons d’abord qu’il ne s’agit pas de la fonte de la glace de mer (autrement dit la banquise), mais de celle de la calotte glaciaire (ou inlandsis). Car la banquise antarctique se porte fort bien, son étendue progressant au rythme de 1,1 % par décennie, malgré la décrue des années 2016 et 2017 année en relation, selon une étude publiée dans la revue Nature Geoscience , avec le puissant événement El niño qui a affecté le climat mondial pendant ces deux années. Source : National Snow & Ice Data Center L’étude porte sur L’inlandsis de l’Antarctique (la calotte glaciaire) qui a une superficie de 14 millions de km², une épaisseur moyenne supérieure à 2 000 mètres et maximale de 4776 m, sur la terre de Wilkes et qui contient 90% de la glace de la planète, soit 75 % de l’eau douce : sa fonte totale entraînerait une élévation du niveau de la mer de 60 mètres. Obtenue par une combinaison d’observations satellitaires et de modélisation, l’évaluation de la perte de masse entre 1992 et 2017 serait de 2 720 ± 1 390 milliards de tonnes (Gt) de glace. La plage d’incertitude annoncée est considérable. De plus l’incertitude annoncée par les auteurs est de 1 écart-type ce qui correspond à un intervalle de confiance de 68%. Si l’on avait retenu l’intervalle de confiance à 95% (soit 2 fois l’écart type), ce qui est l’usage dans la littérature scientifique, les résultats auraient été de 2 720 ±2 780 Gt (7,6 ±7,8 mm du niveau marin). Une étude de la NASA (octobre 2015) montrait que les pertes de glace dans la péninsule antarctique et la région de Thwaites et Pine Island dans l’ouest de l’Antarctique était compensée par des gains dans l’Antarctique de l’Est et à l’intérieur de l’Antarctique Ouest. Selon cette analyse qui résulte des données satellitaires, la calotte glaciaire antarctique aurait ainsi enregistré un gain net de 112 milliards de tonnes de glace par an de 1992 à 2001, puis de 82 milliards de tonnes de glace par an entre 2003 et 2008. L’ auteur de l’étude Jay Zwally, en déduisait que l’Antarctique ne contribue pas à l’élévation du niveau de la mer. Il prévenait néanmoins que si les pertes de la péninsule antarctique et de certaines parties de l’Antarctique de l’Ouest continuent d’augmenter au rythme des deux dernières décennies, les pertes pourraient à long terme (dans 20 ou 30 ans ) rattraper les gains de l’Est de l’Antarctique. La fonte des glaciers de la péninsule et de l’antarctique ouest est loin d’être complètement comprise La principale perte de glace vient de l’ouest de l’Antarctique qui est la plus vaste et la plus dense région volcanique de la planète, avec plus de 100 volcans sous la glace, comme cela a été récemment découvert par des scientifiques de l’Université d’Edimbourg. La perte de glace dans l’ouest de l’Antarctique est due à l’intrusion d’eaux chaudes sous les glaciers qui provoque un mécanisme de fonte basale. La fonte de ces glaciers résulte ainsi d’interactions complexes entre la variabilité océanique, la géologie locale et la variabilité climatique comme l’explique cet article du site des climato-réalistes. Une récente étude publiée en janvier 2017 dans la revue Nature avait d’ailleurs montré que le retrait de Pine Island a commencé dans les années 1940 pour des causes étrangères au réchauffement global. Depuis 2002 la fonte de la masse des glaces polaires est suivie à l’aide d’un instrument satellitaire appelé GRACE qui mesure les variations du champ gravitationnel de notre planète liées à la distribution des masses sur la terre, incluant l’eau et la glace : quand la glace fond et que l’eau de fonte s’écoule dans la mer, ceci est perçu comme une variation du champ gravitationnel. Mais les observations directes ne suffisent pas. En l’espèce, les chercheurs ont eu recours à des modèles pour estimer les évolutions de la masse neigeuse, soit la quantité de neige tombée, moins celle balayée par le vent ou bien qui se sublime, passant directement de l’état solide à celui de vapeur d’eau. D’autre part, comme pour l’élévation du niveau de la mer, l’estimation du rebond isostatique (20 000 ans après la dernière époque glaciaire, la croûte terrestre poursuit son ajustement), affecte notablement les mesures gravimétriques de GRACE, ce que reconnaissent d’ailleurs explicitement les auteurs de l’étude : Nous trouvons des écarts considérables au sein des estimations du bilan massique de surface ainsi que de l’ajustement isostatique glaciaire pour l’Antarctique de l’Est ; la plus grande incertitude concerne le taux moyen de gain de masse sur la période 1992-2017 (5 ± 46 milliards de tonnes par an) . CONCLUSION Comme l’écrit le Dr David Whitehouse du GWPF, 25 années d’observations ne permettent pas de dire si cette évolution résulte du réchauffement climatique ou d’un comportement cyclique. La perte de glace dans l’ouest de l’Antarctique étant due à l’intrusion d’eau chaude, Il est probable que de tels changements soient déjà survenus. A supposer que la perte de masse de 2 720 milliards de tonnes de glace soit exacte : le volume du continent antarctique étant d’environ 30 millions de km3, soit 30 millions de Gt de glace (à 1 de densité pour arrondir), une perte de 2 720 Gt représenterait donc 0,01% de la masse globale, on reste dans des ordres de grandeur négligeables voire non mesurables. Les ordres de grandeur négligeables assortis d’importants intervalles d’incertitude assénés par cette étude devraient inciter les commentateurs à la plus grande prudence dans l’interprétation de ses résultats. A lire les réactions de la presse, il n’en est rien : « Depuis cinq ans, les glaces fondent à un rythme presque trois fois plus élevé qu’avant. Une menace pour des centaines de millions des personnes », titrait Le Monde (tout en nuances) le 13 juin 2018. Le nombre de signataires (l’article est cosigné par 85 scientifiques de 42 institutions issues de 17 pays) n’ajoute rien à la confiance, au contraire. Il évoque plus une pétition qu’un travail d’équipe. Il semble qu’un consensus de type GIEC soit en train de s’organiser autour de« la fonte de l’Antarctique ». Quant à la revue Nature, si l’on avait encore des doutes sur le caractère politique de sa ligne éditoriale, il suffit pour s’en convaincre de lire l’abstract d’une autre étude intitulée « Choisir le futur de l’Antarctique » opportunément publiée le 13 juin 2018 (le même jour que la première étude). « Certains changements que vit l’Antarctique actuellement sont d’ores et déjà irréversibles. Mais nous pouvons encore éviter le pire » assure l’un des co-auteurs , Martin Siegert, professeur à l’Imperial College London (propos rapportés par le magazine en ligne Futura-sciences). Il suffit nous disent les auteurs, (parmi lesquels on trouve la française Valérie Masson-Delmotte), « de prendre des mesures ambitieuses pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et mettre en place des politiques qui réduisent la pression anthropique sur l’environnement…».
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ENTRETIEN. Réchauffement climatique : « Il va falloir faire plus d’efforts et agir maintenant » Le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a publié la première partie de son rapport d’évaluation sur le climat, ce lundi 9 août. Il met en exergue les liens directs entre réchauffement climatique et phénomènes météorologiques extrêmes. Le climatologue Christophe Cassou, coauteur du rapport, apporte son éclairage. C’est un jour important pour le climat. Le sixième rapport général du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a commencé à être publié ce lundi matin. Le dernier date de 2014. Très attendue, cette première partie du rapport fait un état des lieux du réchauffement climatique. Pour la première fois, un chapitre entier est dédié aux phénomènes météorologiques extrêmes. La deuxième partie, portant sur les impacts et les adaptations au changement climatique, sera publiée en février 2022 et la troisième concernant les solutions à apporter est attendue pour mars de la même année. Christophe Cassou, climatologue au CNRS et affilié Cerfacs (Centre européen de recherche et de formation avancée en calcul scientifique) de Toulouse et coauteur du rapport du Giec, a répondu aux questions d’Ouest-France. Pourquoi ce sixième rapport du GIEC est-il si attendu ? Ce qui vient d’être publié, correspond au premier volet du 6e rapport général du Giec qui en compte trois. Ce volet traite de la compréhension physique du système climatique et des changements climatiques. Dans cette partie, on ne parle pas de vulnérabilité, d’adaptation des sociétés humaines et des écosystèmes, ni de politique d’atténuation. Ce que l’on fournit, ce sont des informations géophysiques qui sont nécessaires pour, ensuite, déterminer les stratégies d’adaptation face au changement climatique en cours, ainsi que les stratégies de diminution des émissions de gaz à effet de serre qui sont indispensables pour limiter le réchauffement climatique. Pourquoi la publication de ce rapport arrive-t-elle à un moment crucial ? Il sort dans un contexte un peu spécial puisqu’il s’agit de l’état des lieux le plus complet, le plus précis et le plus récent sur les changements climatiques en cours et ceux attendus dans les prochaines décennies. Et c’est ce rapport qui va nourrir les négociations climatiques internationales lors de la COP 26 en novembre à Glasgow (Écosse). Le seuil du +1,5° serait très probablement franchi avant 2040 sans mesure immédiate. Ces négociations doivent réévaluer les ambitions des États énoncées lors de la Cop21 à Paris. Ce rapport montre que, sans action vraiment immédiate, sans action forte, soutenue dans le temps et à grande échelle en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, limiter le réchauffement à 1,5° ne sera pas possible. Le rapport va même plus loin en disant que le seuil de +1,5° serait très probablement franchi avant 2040 sans mesure immédiate. Il va falloir faire plus d’efforts que prévu pour limiter cela. Lire aussi : Réchauffement climatique. L’humanité sous la menace « d’impacts irréversibles » si l’on dépasse +1,5 °C Il rappelle qu’il faut arriver au net-zéro, c’est-à-dire à la neutralité carbone qui est une contrainte physique non-négociable pour limiter le réchauffement à un niveau donné. Pour +1.5°, le net-zero doit être atteint dans la décennie 2050 impliquant une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 5 % environ par an et dès maintenant. Incendie en Grèce, inondations en Allemagne et en Belgique… Les événements météorologiques extrêmes se multiplient ces dernières années. Il était difficile de faire l’impasse sur la question dans ce rapport. Dans ce nouveau rapport, on trouve un chapitre entier dédié aux événements extrêmes, comme les canicules, sécheresses, tempêtes, pluies diluviennes, submersions marines etc. Le dernier rapport général du Giec date d’il y a sept ans, et depuis les connaissances se sont nettement améliorées sur les effets du réchauffement climatique, en particulier sur les événements extrêmes. Le constat est clair : « Le changement climatique affecte maintenant toutes les régions habitées sur l’ensemble de la planète, et l’influence humaine a contribué aux changements observés dans les événements climatiques extrêmes et météorologiques extrêmes. » Il s’agit d’une affirmation basée sur un ensemble de preuves incluant des modèles climatiques plus performants, mais aussi une meilleure compréhension des processus physiques à l’origine de ces événements extrêmes. Nos émissions futures, à partir de maintenant, conditionnent le niveau de modification des événements extrêmes. […] Nous devons agir maintenant. En ce qui concerne le futur, chaque fraction de degré supplémentaire conduit à des événements extrêmes plus fréquents, plus longs pour certains comme les canicules et les sécheresses, et plus intenses. Ils pourront aussi apparaître en dehors des saisons habituelles ainsi que dans des zones inhabituelles. Nos émissions futures, à partir de maintenant, conditionnent le niveau de modification des événements extrêmes : nous décidons aujourd’hui des risques climatiques futurs. Une canicule de type « une fois tous les 50 ans » arrivera en moyenne « une fois tous les 10 ans » pour un réchauffement à +2°C, et « une fois sur deux » pour +4°C. C’est vraiment maintenant qu’il faut agir. Les événements extrêmes météorologiques sont-ils les seuls à devoir être pris en compte par les décideurs ? Non, il y a aussi ce que l’on appelle les événements climatiques de faible probabilité mais à fort impact. Ce sont des événements qui ont peu de chances d’arriver, mais qui, s’ils arrivent, sont très disruptifs pour les équilibres planétaires, non seulement pour les écosystèmes mais aussi pour les sociétés humaines. Ce type d’événement existe dans le système climatique et l’évaluation de ces événements est fournie dans ce nouveau rapport : cette information est essentielle pour évaluer correctement des risques climatiques futurs et elle est apportée à la connaissance des décideurs ici pour la première fois de manière détaillée. Nous savons que plus le niveau de réchauffement climatique est élevé, plus les chances que ces événements arrivent augmentent. Avec un réchauffement de l’ordre de +4° à la fin du siècle, la hausse du niveau de la mer attendue est de l’ordre de 0,8 mètre. Mais une déstabilisation de la calotte polaire, qui est considérée comme un événement de faible probabilité à fort impact, conduirait à une hausse de l’ordre de 2 mètres et dès la fin du siècle. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les activités humaines expliquent entièrement le réchauffement de la dernière décennie. On ne connaît pas la probabilité de ces événements, mais on ne peut les exclure. Il existe d’autres événements de ce type comme le dépérissement de la forêt à très grande échelle ou une perturbation profonde de la circulation océanique dans l’Atlantique qui aurait des conséquences sur le climat planétaire. Cette fois, le rapport ne laisse plus de place au doute quant au rôle de l’activité humaine dans le changement climatique Il est maintenant écrit de manière affirmative que « les activités humaines ont causé de manière sans équivoque le réchauffement climatique observé sur le dernier siècle, que le rythme du réchauffement est sans précédent depuis au moins 2 000 ans et que la dernière décennie (2010-2019) est la plus chaude depuis au moins 100 000 ans ». Le rapport indique aussi que les activités humaines expliquent entièrement le réchauffement de la dernière décennie qui est de l’ordre de 1,1 °C et que les facteurs naturels (activité solaire et volcanisme) sont négligeables. Asseoir des faits et sortir définitivement des probabilités, qu’est-ce que ça peut changer pour la suite ? Le « sans équivoque » peut être effrayant mais ce constat ouvre aussi des perspectives. Le rapport affirme que, si on arrêtait d’émettre des gaz à effet de serre aujourd’hui, c’est-à-dire zéro molécule de CO2 additionnelle dans l’atmosphère, la température globale de la planète se stabiliserait est sans précédent depuis au moins 2 000 ans et que la dernière décennie (2010-2019) est la plus chaude depuis au moins 100 000 ans ». Le rapport indique aussi que les activités humaines expliquent entièrement le réchauffement de la dernière décennie qui est de l’ordre de 1.1oC et que les facteurs naturels (activité solaire et volcanisme) sont négligeables.
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Par Joel Kotkin Pendant une grande partie des 70 dernières années, la croissance économique a amélioré la qualité de vie en Europe, en Amérique du Nord et en Asie de l’Est, et apporté une stabilité sociale après les violentes perturbations de la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, cependant, bon nombre des dirigeants les plus influents du monde, même aux États-Unis, rejettent l’idée même que les sociétés devraient améliorer la richesse matérielle et augmenter les revenus, à cause de ce qu’ils croient être des sujets plus importants comme l’environnement ou l’équité sociale. Cette rupture brutale avec le passé se produit alors que la croissance en Europe, au Japon et aux États-Unis est tombée à la moitié ou moins de ce qu’elle était il y a une génération à peine, et alors que les taux de fécondité sont à des niveaux jamais vus depuis l’époque médiévale. Cela promet un tsunami de retraités dont la retraite ne peut être assurée que par la croissance économique. La baisse des revenus réels, la hausse des coûts de l’énergie et des logements dues à des politiques « vertes » et une inquiétude croissante pour les retraites se combinent ; elles ont déclenché une nouvelle vague de protestations dans des pays aussi divers que la Norvège, les Pays-Bas, la France et le Chili. Les sombres perspectives d’avenir que fait prévoir une croissance lente ont aussi suscité des manifestations dans des pays en développement politiquement fragiles comme le Liban, le Brésil, l’Irak, le Soudan et l’Algérie. La croissance : cet idéal oublié Il y a quelques années encore, la nécessité d’une croissance économique pour assurer la survie de nos sociétés était presque universellement reconnue. Ce n’était pas que prêche de l’Economie des marchés libres. Quels qu’aient été ses défauts, le socialisme du XXe siècle était axé sur la croissance et épousait l’idée, si mal réalisée en pratique qu’elle ait été, que le progrès matériel est essentiel pour développer la richesse de la classe ouvrière. Aujourd’hui, les dirigeants politiques de France, d’Islande et de la Commission européenne, ainsi que des économistes influents tels que Joseph Stiglitz, sont de plus en plus convaincus que la croissance économique doit être remplacée par des objectifs tels que l’amélioration des soins de santé, la réduction des inégalités et la lutte contre le changement climatique. Beaucoup, en particulier dans la gauche environnementaliste, vont même plus loin et prônent la “décroissance” : ils exhortent les sociétés à réduire consciemment leur richesse économique. Ce programme impose que les coûts de l’énergie, du logement, de la nourriture et des autres biens de consommation augmentent régulièrement, ouqu’ils soient rendus légalement inaccessibles afin que les gens ordinaires ne puissent pas manger de la viande régulièrement, ni utiliser plus d’énergie, ni vivre dans des logements plus grands ni voyager librement. Il y a même une idée étrange selon laquelle il nous faut revenir à une existence plus primitive en annulant tous les progrès des derniers siècles. Le Green Partyaméricain, par exemple, voudrait limiter complètement le commerce à longue distance en faveur d’une économie féodale qui serait “largement autosuffisante dans la production de ce qui est nécessaire“. Même aux États-Unis, où la croissance a longtemps été une priorité incontestée, pratiquement aucun des principaux candidats démocrates à la présidence ne mentionne plus le mot « croissance ». Le vice-président Joe Biden, le principal ” modéré ” dans les primaires du parti démocrate, a explicitement déclaré que pour se conformer à l’agenda vert, il supprimerait dans son pays les emplois du secteur des combustibles fossiles. L’abandon de la croissance économique par la gauche américaine marque un changement radical par rapport à l’approche de Bill Clinton, ou même de Barack Obama. Dans les années 1990, les « progressistes » croyaient encore que la croissance économique était indispensable pour améliorer la vie des familles des classes moyennes et ouvrières. Aujourd’hui, plutôt que de chercher à dépasser la robuste amélioration économique et la modeste hausse des emplois de col bleu observées sous le président Trump, ces « progressistes » se concentrent surtout sur des questions d’identité, de dévotion à l’environnement [piété environnementaliste] et de redistribution des revenus. Concrètement, cet abandon de la croissance signifie la finde l’ancien programme social-démocrate. De nombreux socialistes autoproclamés – typiquement des universitaires et des personnalités des médias plutôt que les dirigeants de syndicats de l’industrie- rejettent l’accent fondamental mis par le marxisme sur le “matérialisme“, ce en faveur de la “durabilité” d’une croissance faible. ” La croissance peut être très dangereuse “, suggère Peter Victor, économiste et spécialiste de l’environnement à l’Université York de Toronto. L’idée autrefois répandue selon laquelle la “croissance verte” pourrait d’une manière ou d’une autre se substituer aux progrès économiques historiques a été largement démentie et réfutée par de nouvelles études venant des Nations unies et d’Allemagne. Certains fanatiques de gauche, comme George Monbiot du Guardian, se félicitent ouvertement du déclin économique et pensent que les récessions réduiront les émissions de carbone, même si beaucoup y perdront leur emploi et leur logement. Monbiot et beaucoup d’autres climatistes ne proposent qu’une qualité de vie dégradée avec un rationnement quasi-général, et ils réclament l’interdiction au moins partielle d’avoir des enfants en raison de “l’héritage carbone” qu’ils constituent. Les prédicateurs et avocats de la décroissance croient fréquemment que les maisons individuelles à bon marché doivent être supprimées et remplacées par de petits appartements surpeuplés. Certains « scientifiques » suggèrent que l’on doit éliminer les hot-dogs pour des “saucisses aux asticots” et recommandent même que nous envisagions de nous recycler nous-mêmes en nous convertissant au cannibalisme. Comme de telles mesures pourraient s’avérer impopulaires, les écologistes cherchent de plus en plus à construire une “technocratie” mondiale afin de limiter la démocratie et être sûrs que seuls leurs experts concevront et mettront en œuvre ces politiques pour hoipolloi, [NdT : pour la plèbe]. Ralentissement de la croissance, montée du désordre social Dans son livre magistral de 2016, The Rise and Fall of American Growth, l’historien Robert J. Gordon a documenté comment une croissance économique régulière a permis à des centaines de millions de personnes dans le monde d’atteindre un niveau de vie plus élevé, avec l’espoir que leurs enfants fassent encore mieux. La plupart des changements technologiques qui ont eu lieu pendant les périodes de forte croissance étaient également de nature largement démocratique, car le développement des autoroutes, de l’électricité et du chauffage au gaz a profité aux classes ouvrières, moyennes et supérieures. “Plus de croissance, c’est mieux, point final“, conclut-il, alors que le ralentissement de la croissance menace de plus en plus les moyens d’existence et les retraites des classes moyennes et ouvrières. Comme l’indique un récent rapport de l’OCDE, le développement pour tous des décennies passées a fait place à une incertitude économique généralisée, à une croissance anémique des revenus, à des prix plus élevés et à de plus grandes inégalités, laissant même les classes moyennes, autrefois en sécurité, “de plus en plus comme un bateau naviguant dans des eaux pleines de récifs“. Cet abandon de la croissance comme objectif [politique] reflète le manque d’intérêt croissant,pour ne pas dire le mépris, qu’ont les« progressistes » pour les aspirations de la classe ouvrière et de la classe moyenne. Le secrétaire au Trésor d’Obama, Lawrence Summers, a admis que les démocrates s’intéressent peu aux classes moyennes, préférant servir une “coalition de l’élite cosmopolite et des minorités raciales [dites diversité en novlangue]”. Sous Obama, malgré une croissance des revenus douloureusement lente, “l’élite” de Summers s’en est bien sortie parce que des actifs comme l’immobilier urbain et les actions des sociétés de technologie ont augmenté, parfois de façon spectaculaire, tandis que la part de la richesse du pays allant aux travailleurs continuait de diminuer. Une croissance lente touche particulièrement les jeunes. Selon l’économiste Jeffrey Dorfman, de l’université de Géorgie, l’Américain moyen doublerait son revenu réel par habitanten 28 ans seulement dans l’hypothèse d’une croissance historique du PIB de 2,5 %, mais en 70 ans avec une croissance de 1 % par an. Comme les taux de croissance ont faibli, note Pew, les trois cinquièmes des adultes américains d’aujourd’hui estiment que leurs enfants ne seront pas mieux lotis qu’eux. Le pessimisme au sujet des générations futures est pire encore en France, en Grande-Bretagne, en Espagne, en Italie et en Allemagne, pays où la croissance est plus lente. Au Japon, les trois quarts des personnes interrogées pensent que la situation sera pire pour la prochaine génération. Les rébellions contre le coût de la vie Ce phénomène mondial de faible croissance économique et de hausse des prix a déclenché une rébellion menée par la classe moyenne, ce qu’une publication marxiste décrit comme “une grève contre la hausse du coût de la vie“. Bien que chacune d’elles soit particulière, ces nouvelles protestations sont motivées par la crainte qu‘ont les classes moyennes et ouvrières que ces conditions de ralentissement et de décroissance ne “prolétarisent” leur niveau de vie naguère relativement confortable. Beaucoup de membres de l’aristocratie progressiste considèrent ces mouvements comme du populisme primitif, amenant des choses détestables comme le Brexit et l’élection de Donald Trump. Mais la “grande révolte” s’est depuis étendue à des pays de culture libérale avec des Etats-providence avancés, dont la France, le Chili, voire la Norvège et les Pays-Bas. Dans la plupart de ces pays, ces rébellions sont menées non pas par des étudiants perpétuellement indignés, par des travailleurs licenciés ou par des immigrants en colère, mais par des travailleurs solidement établis dans la classe moyenne qui estiment que leurs perspectives à long terme, et celles de leurs enfants, sont de plus en plus sombres. Ces craintes sont particulièrement vives chez les travailleurs des secteurs de l’industrie prétendument gênants pour l’environnement, telles que l’énergie, l’industrie manufacturière, la construction de logements : ces travailleursperdent leur emploi ou sont très explicitement voués au chômage par la gauche verte. Ceux qui continuent à travailler dans des industries inévitablement gourmandes en énergie, comme l’agriculture, sont toujours accablés par la hausse constante du coût des produits de base essentiels comme le carburant diesel. Ces hausses des prix de l’énergie ont un impact particulier sur la plupart des Européens qui vont au travail en voiture. La rébellion dévastatrice et parfois violente desgilets jaunesen France est peut-être le signe avant-coureur le plus clair de ce phénomène. Cette protestation a été déclenchée par les hausses des prix de l’énergie du président Emmanuel Macron, qui ont été exprimées avec les habituelles déclarations de piété verte toujours à la mode dans les salons de l’élite. Mais la population française des grandes banlieues de Paris, tout comme celle des villes plus petites et des villages de la France Périphérique, s’y est fortement opposée. Ce modèle se retrouve dans des manifestations partout en Europe, ainsi qu’au Chili où des politiques vertes d’augmentation des coûts de l’énergie et des tarifs du métro ont entraîné de grandes manifestations autour de la capitale Santiago, avec 20 morts et 1200 blessés. Alors que la nouvelle gauche verte s’engage dans des politiques qui ne peuvent que détériorer -et non pas améliorer- le niveau de vie de tous, sauf celui des les plus riches, la prédication sur le changement climatique a été le déclencheur d’une rébellion politique. Lors des élections de 2019 en Australie, un pays dépendant de ses exportations de combustibles fossiles et de minerais, les pitreries souvent excessives du groupe environnementaliste GetUp [NdT : GetUp est une organisation sans but lucratif avec 70 employés et un budget de 10 millions de dollars ; elle a dépensé 4 millions de dollars lors des élections de 2019 pour faire battre certains candidats à leur réélection] ont dit-on fortement contribué à éloigner les électeurs du parti « progressiste » et à les rapprocher des conservateurs. La révolte de la classe moyenne et ouvrière contre le fanatisme vert a contribué à stimuler du changement politique aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en Allemagne. La bombe à retardement des retraites La lenteur de la croissance accélère également la crise des retraites dans les pays à hauts revenus. Depuis 1980, le taux de dépendance, c’est-à-dire la proportion de retraités par rapport à la population en âge de travailler, a augmenté de 50 % ou plus en Italie, au Japon, en Allemagne et aux Pays-Bas. D’ici 2050, selon Pew, toutes ces tendances s’aggraveront considérablement et s’étendront à des pays relativement jeunes, comme les États-Unis et l’Australie. Cependant, le vieillissement le plus rapide se verra dans des pays en développement tels que l’Inde, la Chine et le Mexique, qui n’ont pas la richesse accumulée des pays où les revenus sont plusélevés :ils ne pourront, en l’absence de taux de croissance élevés, pas faire face à un déséquilibre démographique plus grand entre ceux qui travaillent et les retraités. En Europe, en Asie de l’Est et en Amérique, les retraites, tant privées que publiques, sont soumises à des pressions extraordinaires ; même les travailleurs syndiqués dans des États-providence comme les Pays-Bas voient leurs pensions réduites. Aux États-Unis, le passif non capitalisépourrait, pour les seuls travailleurs du secteur public, s’élever à six mille milliards de dollars. L’argent nécessaire pour payer les retraites ne peut être tiré que d’une croissance économique plus forte ou d’une fiscalité ruineuse et politiquement irréalisable. Certains pays, comme le Japon et l’Allemagne, ont déjà augmenté les impôts pour faire face aux coûts d’un plus grand nombre de retraités. Dans le même temps, les tentatives de réforme des retraites ont généré une nouvelle série de rébellions en France, qui ont pratiquement paralysé le pays pendant un certain temps. Les questions relatives aux retraites suscitent également des protestations dans d’autres pays, comme la Russie, l’Espagne, le Chili, le Brésil et l’Argentine. Beaucoup de ces pays comptaient sur la croissance économique pour financer les retraites de la génération qui cesse de travailler, mais, à moins que la croissance ne soit rétablie, c’est un durcissement du conflit qui va en résulter. La lutte des classes sous un autre nom Traditionnellement, les chefs d’entreprise étaient de puissants défenseurs de la croissance économique, ne serait-ce que dans leur propre intérêt. Mais, de plus en plus, une grande partie des entreprises des pays riches ont adopté les ambitions de croissance faible ou négative et de “durabilité” de la gauche verte. Rares sont ceux qui réalisent aujourd’hui que la bible de la “durabilité“, l’ouvrage « Limits to Growth » [dont la traduction française porte le titre « Halte à la croissance » ] publié pour la première fois en 1972, était financée par de grands groupes financiers menés par Aurelio Peccei de Fiat. La vision à long terme de ces auteurs était fondée sur l’idée – qui s’est révélée par la suite très largement exagérée – que les ressources de la planète allaient s’épuiser rapidement. Avec des idées quasiment féodales, ils proposaient un “équilibre global” qui permettrait de limiter la croissance à venir et de créer “un équilibre soigneusement contrôlé“. La croissance économique devait prendre fin au cours de ce siècle, mettant ainsi un terme à la mobilité sociale ascendante telle que nous l’avons comprise. Le soutien aux politiques draconiennes contre la croissance reste remarquablement fortau sommet de l’élite mondiale. Les fondations à but non lucratif – dépositaires de la richesse de l’argent ancien, y compris les fortunes des Ford et des Rockefeller tirées des combustibles fossiles, sont devenues les principaux avocats et prédicateurs de politiques climatiques radicales. Les plus grands partisans des lois draconiennes de la Californie sur le changement climatique ne sont pas des écolos en haillons, mais de grands fonds spéculatifs de cet État, des investisseurs en capital-risque, des PDG de sociétés technologiques et leurs heureux héritiers. Le mariage de l’ancien argent capitaliste avec les politiques vertes de gauche a été appelé “le nouveau visage du mouvement environnementaliste“. Alors qu’un nombre croissant d’ultra-riches et leurs fondations [« philanthropiques »]virent vers la gauche verte, les dirigeants d’entreprises, en particulier ceux qui sont à l’abri d’oligopoles, n’ont guère de raisons de s’exposer à la colère de militants activistes. Certains financent harcèlements et menaces pour d’autres industries, comme le pétrole et le gaz, tout en tirant des bénéfices exceptionnels de programmes environnementaux visant à promouvoir les énergies renouvelables et des choses comme les voitures électriques. D’autres cloitrés dans des institutions puissantes, comme les universités ou les administrationsgouvernementales, sont dans des nids qui les protègent de l’impact de réglementations de plus en plus dures. Malgré l’effondrement épique de l’emploi dans les journaux, magazines et autres organes de presse de ce genre, les médias continuent à être fort peu critiques à l’égard du programme de la gauche verte, peut-être parce que le journalisme moderne dépend de plus en plus du mécénat de riches « progressistes ». Il n’est pas surprenant que les cols bleus, électorat traditionnelde la gauche, désertent les partis « progressistes » au profit de Donald Trump et, récemment, de Boris Johnson. Comme l’auteur socialiste Leigh Phillipsl’a fait remarquer, la politique de pénurie organisée préconiséepar les verts est une forme de lutte des classes qu’il qualifie “d’éco-Thatchérisme“. L’historien britannique James Heartfield suggère que le “capitalisme vert” néo-malthusien chéri par les « progressistes » d’aujourd’hui est un effort moderne des riches pour supprimer et contrôler les classes moyennes “yeoman” ou autonomes[NdT : Un yeoman est, dans l’Angleterre médiévale, un paysan propriétaire de la terre qu’il cultive (Wikipedia)].et aussi la classe de serfs qui se développe en dessous. La vision verte, ajoute-t-il, “ne ressemble pas à la social-démocratie imaginée après la Seconde Guerre mondiale, mais à une société à deux classes sociales[NdT : bifurcateden anglais] qui ressemble de plus en plus à celle de l’époque victorienne“. Pourquoi il nous faut revenir à la croissance économique En fin de compte, un régime de faible croissance ou de “décroissance” est lui-même non viable[unsustainable, non durable] dans un système démocratique. La perspective de revenus en stagnationau milieu de pensions ruineuses et d’autres dépenses constitue un cocktail toxique aux effets potentiellement très déstabilisateurs. La “prolétarisation” de la classe moyenne a été un facteur majeur de la montée de l’Allemagne nazie, note l’historien Eric Weitz, de la City University, et elle conduit maintenantdans tout l’Occident à une montée de l’extrémisme, de droite comme de gauche. Comme l’a suggéré Benjamin Friedman il y a plus de dix ans, la croissance économique est essentielle non seulement pour et par elle-même, mais elle a, du moins en Occident, favorisé l’émergence de sociétés plus éclairées et plus généreuses. Comme l’écrit Friedman “La croissance économique, c’est-à-dire l’augmentation du niveau de vie de la majorité des citoyens, favorise le plus souvent une plus grande tolérance à l’égard de la diversité, la mobilité sociale, l’engagement en faveur de l’équité et le dévouement à la démocratie“. Friedman a également identifié les avantages environnementaux d’une économie à croissance rapide. Il démontre qu’une population qui sent son avenir matériel assuré, est beaucoup plus disposée à investir dans des choses telles que la propreté de l’eau et de l’air, et dans la préservation des habitats d’animaux sauvages ; en Amérique par exemple, une grande partie de la législation environnementale historique pour la propreté de l’air et de l’eau a été promulguée pendant le boom des années 1960. Ce n’est pas non plus une coïncidence si la protection de l’environnement est plus forte dans les pays riches comme l’Europe, l’Amérique du Nord ou le Japon, que dans des puissances encore émergentes comme la Chine et l’Inde, ou dans des pays encore plus pauvres en Asie et en Asie centrale. Les dirigeants politiques de ces pays – plus d’un milliard de personnes dans le monde ne disposent pas d’un approvisionnement électrique fiable – ont tendance à se préoccuper davantage de l’accès à l’électricité que de la manière de la produire sans augmenter les émissions de gaz à effet de serre. Sans croissance économique, sans possibilité d’ascension sociale, nous allons basculer, comme l’a prévenu Tocqueville, vers une structure de classe plus favorable à “l’aristocratie ” et au régime autoritaire. Plutôt que de chercher à restaurer la structure de classe du Moyen Âge, nous devrions à nouveau embrasser la croissance et chercher de l’innovation plutôt que des mesures punitives pour faire face aux problèmes du climat et de l’environnement. La croissance économique ne doit pas être considérée comme un obstacle à un monde meilleur, mais comme notre meilleure chance de renforcer la cohésion sociale, la mobilité ascendante et l’engagement pour un environnement amélioré. C’est là un idéal que nous pouvons abandonner, mais seulement à nos risques et périls. Joel Kotkin est Presidential Fellow in Urban Futures à l’université Chapman et est directeur exécutif du Center for OpportunityUrbanism. Son dernier livre est The Human City : Urbanism for the Rest of Us (Agate, 2017). Son prochain livre, The Coming of Neo-Feudalism, sera publié auxéditions Encounter début 2020.
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Le 11 mars 2012, pour commémorer l’accident nucléaire de Fukushima, le réseau Sortir du Nucléaire et des associations partenaires organisent une grande chaîne humaine, qui verra plusieurs dizaines de milliers de citoyens relier Lyon et Avignon, pour dire ensemble « sortir du nucléaire, c’est possible ! »
Un an après, Fukushima toujours en crise
À ce jour, les réacteurs éventrés continuent d’exposer des millions de Japonais à la radioactivité et de contaminer le pays pour des milliers d’années.
Un an plus tard, le 11 mars 2012, les citoyens auront l’opportunité de réagir ensemble pour dénoncer le risque de catastrophe nucléaire en France et dire haut et fort leur volonté de voir la France entrer dans une véritable démarche de transition énergétique. D’autres pays européens sortent du nucléaire, alors pourquoi pas nous ?
Une grande chaîne humaine dans la région la plus nucléarisée d’Europe
Parce qu’il est temps. Temps de nous libérer de notre dépendance aux énergies fissiles et fossiles. Temps d’avoir enfin un vrai débat démocratique sur la place du nucléaire en France. Le pays a besoin d’une énergie citoyenne, décentralisée et transparente, une énergie qui se mette au service des citoyens et de la planète et non contre eux, une énergie qui relève enfin le défi des changements climatiques.
Changements climatiques, raréfaction des ressources, crise pétrolière, libéralisation des marchés de l’électricité et du gaz, la question des services énergétiques est au cœur de nos sociétés. Elle constitue également un des enjeux majeurs du 21ème siècle. Et si le sujet est aujourd’hui au cœur de l’actualité et de l’agenda politique, il reste certains tabous qui échappent au débat public et démocratique
C’est en descendant dans la rue, en se mobilisant par dizaines de milliers, que les Allemands ont obtenu une décision de sortie du nucléaire d’ici 2022, alors même que leur chancelière est favorable à l’atome. S’indigner, oui, mais surtout se rassembler : c’est en étant nombreux que nous sommes forts.
Au niveau international, des chaînes humaines sont prévues pour le 11 mars 2012 dans plusieurs pays : Brésil, Allemagne, Japon, Suisse…
Adhérents, militants, sympathisants, followers, likers, citoyens … rejoignez nous nombreux, nous avons besoin de vous !
Pour en savoir plus sur la Chaîne Humaine, vous inscrire, partager l’évènement : www.chainehumaine.org
La grande chaîne humaine se répartira en 10 maillons, entre les villes suivantes : Lyon (69), Vienne (38), Roussillon (38), Saint Vallier (26), Tain l’Hermitage (26), Valence (26), Livron (26), Montélimar (26), Bollène (84), Orange (84), Avignon (84).
Consultez le trajet de la chaîne et les points de RDV
Inscrivez-vous à la grande chaîne humaine du 11 mars 2012
Consultez la liste de tous les départs groupés
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Le rapport d'une trentaine de pages est accablant. Greenpeace y dénonce l'exploitation de l'huile de palme en Indonésie par le groupe Mondelez, producteur des biscuits Oreo ou encore des chocolats Cadbury. Selon l'association, le géant de l'agroalimentaire aurait détruit 70 000 hectares de forêt tropicale pour y planter des palmiers, dont 25 000 hectares abritaient des orangs-outans, une espèce en danger critique d'extinction. Le groupe s'était pourtant engagé pour 2020 à garantir des produits dont l'huile de palme serait garantie d'origine durable. "Force est de constater qu'on est à un an de l'échéance et que Mondelez est lié à des producteurs responsables de déforestation, en Indonésie et en Malaisie", déplore Cécile Leuba, chargée de campagne forêt à Greenpeace France, auprès de France Info. Cécile Leuba rappelle les conclusion du rapport Final Coutdown (le Compte à rebours) publié en septembre par Greenpeace International : "On avait pris 25 producteurs qu'on sait responsables de déforestation en Asie du Sud-Est, et Mondelez est lié à 22 d'entre eux", explique-t-elle. Mais selon le rapport, il s'agit "probablement juste de la partie émergée de l'iceberg". Les orangs-outans meurent donc "littéralement pour un biscuit", affirme Kiki Taufik, responsable en Asie du sud-est de la campagne de Greenpeace contre la déforestation en Indonésie, au journal The Independant. Face à la campagne de Greenpeace, Mondelez a tenté de rassurer en affirmant à The Independant que l'entreprise était en train d'exclure douze de leurs fournisseurs, qui ne respectent pas les normes en matière d'exploitation de l'huile de palme. En France, cela n'empêchera pas les militants de se mobiliser. France Info rapporte que des actions seront organisées dans plusieurs villes françaises les 17 et 18 novembre prochains, afin de pousser les consommateurs à interpeller le groupe.
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Photo; WikiStrike (c) « Les enfants ne connaîtront pas la neige ». Ainsi parlait la « science climatique » au tournant du nouveau millénaire. Et puis les vagues de froid sont arrivées si fort et si vite que les « climatologues » ont dû inventer un nouveau terme : le « vortex polaire ». L'actuel « vortex polaire » placé sur la moitié orientale de l'Amérique du Nord a brisé des records un peu partout sur le continent - et je veux dire, des records centenaires. Il fait si froid sur le mont Washington, dans le New Hampshire, qu'il est pour ainsi dire, hors de ce monde : il fait plus froid là-bas que sur Mars. Et qu'en est-il de cette super puissante tempête dans le nord-est des États-Unis ? Ils ont dû inventer un nouveau nom pour ça aussi.
La météo qu'ils nous ont annoncée comme « n'arrivant bientôt plus jamais », ne se produit pas seulement massivement en Amérique du Nord. Le Royaume-Uni a connu ses plus fortes chutes de neige en quatre ans début décembre. Il fait aussi très froid en Inde, où quelque 70 personnes sont mortes des suites de leur exposition au froid, et le désert du Sahara (oui, l'un des endroits les plus chauds de la planète) vient de recevoir une neige abondante pour le deuxième hiver consécutif.
Mais attendez, dises les « climatologues » et activistes de fauteuils, « la météo ce n'est pas le climat ». Touché ! Rappelons, cependant, que ces mêmes « experts » disaient que ce genre de conditions météorologiques que nous vivons actuellement deviendrait « bientôt une chose du passé »...
Il existe un tout autre point de vue. Des scientifiques plus actuels parlent d'une imminente ère glaciaire. Le professeur Valentina Zharkova de l'Université de Northumbria rapporte que son modèle des champs magnétiques du Soleil indique une « réduction énorme de l'activité solaire pendant trente-trois ans entre 2020 et 2053, provoquant une diminution radicale des températures mondiales ».
Il est bien sûr impossible de prévoir ce qui constitue exactement une « ère glaciaire », mais cela ne sera certainement pas des vagues de chaleur incessantes et des villes côtières inondées par la fonte totale des calottes glaciaires. On pourrait penser que n'importe qui d'assez myope pour mettre en jeu toute sa réputation sur la prédiction de tels évènements serait aujourd'hui honteux, mais non ! Al Gore, comme tous les gens bien entraînés à se mentir à eux-mêmes, estime que la vue de Cape Cod gelant prouve qu'il avait raison depuis le début...
Les joueurs de pipeau du réchauffement climatique
« Fini la neige » disait la version 2009 d'Al Gore, « Beaucoup plus de neige » dit celle d'Al Gore en 2018. Selon ce « lanceur d'alerte climatique » en plein essor, les tempêtes de neige massives sont « exactement ce à quoi l'on devrait s'attendre » du réchauffement climatique anthropique. Sauf s'il n'y en a pas. Alors c'est aussi ce à quoi on pourrait s'attendre. Les menteurs et les vantards sont facilement identifiables quand ils ne peuvent avoir tort quoi qu'ils disent.
Pour prouver son argument, Gore a cité Michael Mann du fameux Climategate - le même « scientifique » qui s'est vu infliger un outrage à la cour par le tribunal pour avoir refusé de fournir des données antérieures qui « prouvaient » le réchauffement climatique. Mais pourquoi révélerait-il ses propres données alors qu'il est clair que le but est d'effacer délibérément l'histoire du climat ? Après tout, il y a encore de l'argent à amasser : pendant la récession de 2008, Mann a gagné un demi-million de dollars(argent facile) grâce au plan de relance « verte » d'Obama.
Le froid mordant a ses propres négationnistes qui attaquent par l'intermédiaire de leurs libéraux « branchés » préférés. Comme ce récent article du Guardian intitulé « L'imminent "petit âge de glace", le mythe est de retour, et c'est toujours faux ». L'auteur, Dana Nuccitelli, est un « environnementaliste » auto-proclamé qui croit que les démocrates détiennent les clés pour sauver les États-Unis de la « Trumpocalypse ». Selon lui, tous les deux ans, l'opinion mondiale est bombardé d'« alertes d'une arrivée imminente d'une époque glaciaire », qui sont ensuite reprises par les « fausses nouvelles ». Il a également déclaré publiquement qu'il n'existe pas de théorie alternative cohérente et cohésive au réchauffement climatique anthropique, ce qui est drôle parce que le réchauffement climatique anthropique s'est avéré si souvent incorrect que la seule chose qui maintient sa « cohésion » est qu'il s'avère constamment erroné.
« Anciennes » théories d'un âge de glace
Mis à part l'analyse scientifique de Nutticelli, les études sur le refroidissement global sont publiées depuis des décennies. Treize récentes études et leurs résumés sont répertoriés ici. Alors que le concept de retour rapide à une ère glaciaire gagne du terrain, ses potentielles conséquences dévastatrices sont atténuées. Ce rapport apaisant, par exemple, nous rassure sur le fait qu'une période glaciaire « ne sera pas mortelle pour l'humanité » car nous avons la technologie du chauffage ! Certes, l'humanité antique n'avait pas de chauffage électrique, mais les cultures modernes non plus. Les États-Unis viennent d'assister à un nouveau gel de leurs récoltes qui a entraîné une perte de plus d'un milliard de dollars et la Chine a connu des pertes massives de récoltes de fruits et légumes.
Notre période, l'Holocène, est relativement chaude, mais cela ne veut pas dire qu'elle restera ainsi - elle a à peine plus de 10 000 ans. La majeure partie de l'histoire de la Terre a été consacrée aux conditions glaciaires. Anticiper un réchauffement du climat mondial en raison d'une augmentation des « gaz à effet de serre », qui n'est même pas un des principaux moteurs de la température, est historiquement intenable.
Dans cette optique, en 1972, les géologues George Kukla et Robert Matthews, alarmés par le refroidissement des températures plus tôt dans le siècle, ont envoyé une lettre au président Nixon pour l'avertir : Cette même année, l'American Association for the Advancement of Science s'est demandé quand la période interglaciaire actuelle prendrait fin, en affirmant ce qui suit : Peu de temps après, le mouvement promulguant le réchauffement climatique a véritablement commencé, nous laissant là où nous sommes aujourd'hui avec de grands prêtres du réchauffement climatique qui s'attaquent vigoureusement à toute science qui dénie le réchauffement.
Vers la fin des années 70, le scientifique Hubert Lambe déplorait l'état de la science climatique, se demandant comment les alarmistes du réchauffement climatique pouvaient détourner des sommes massives de financement vers des modèles informatiques qui ne servaient qu'à valider leurs hypothèses initiales. L'idée que le changement climatique pourrait être contenu par un soutien accru du public aux programmes gouvernementaux visant à « résoudre » le « problème » était au cœur de leurs « constatations ». C'est pourquoi l'idée que le climat puisse changer soudainement et de façon chaotique, et que rien de ce que l'on pourra faire n'y changera quoique ce soit, devait être mise sous le tapis.
Et depuis lors, « la science est figée. Il y a 97 % de consensus. Il n'y a pas de théorie alternative cohérente et cohésive au réchauffement climatique anthropique ». Sauf qu'il y en a une qui explique beaucoup plus, et qui implique l'interaction entre le Soleil et la Terre. Et nulle part elle n'est expliquée plus succinctement que dans Les changements terrestres et la connexion anthropocosmique.
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Fils illégitime du marxisme, le gauchisme est apparu à l’aube des années 1920. Fortement critiqué par Lénine qu’il qualifia de « maladie infantile du communisme », il s’est surtout développé dans l’Europe post 1968. On retrouve d’ailleurs à l’époque cette opposition frontale entre Georges Marchais condamnant dans l’Humanité « les groupuscules gauchistes s’agitant dans tous les milieux » et Daniel Cohn-Bendit publiant Gauchisme, remède à la maladie sénile du communisme. Le marxisme canal historique et le gauchisme ont un objectif commun : ils se sont lancés dans une croisade contre les oppresseurs de la société de croissance pour obtenir la peau de son démon capitaliste. Pour ce faire, ils prônent la révolution prolétarienne à travers la lutte des classes. Comme les marxistes orthodoxes, les gauchistes abhorrent la liberté d’entreprendre assimilée à l’exploitation des masses laborieuses. Ils perçoivent le capitalisme et la mondialisation comme sources d’inégalités et de pertes de lien sociaux, partagent un certain nombre de valeurs dont l’égalitarisme est le socle et la solidarité le levier. La première filiation du gauchisme est donc bien le marxisme. Mais marxistes et gauchistes s’opposent aussi sur de nombreux points à la fois économiques, politiques et philosophiques. LES GAUCHISTES DÉCROISSANTISTES Le gauchisme juge sévèrement le marxisme classique qu’il considère comme une sorte de capitalisme d’État dont est issue une nouvelle classe dominante : la bureaucratie1. Promettant l’égalité dans l’opulence il a échoué sur le plan sociétal en étant source d’oppression pour le prolétariat. Mais surtout, sa pensée productiviste a oublié l’environnement. Convaincus que le réchauffement climatique conduira rapidement l’espèce humaine à sa perte, contrairement aux marxistes les gauchistes sont favorables à la décroissance. Ce constat relève de l’écologisme. C’est la seconde filiation. Leur haine du capitalisme se double d’une détestation des principaux véhicules du développement. Les plus radicaux2, rejettent en masse l’école, la science, les médias, la publicité, l’aide au développement mais aussi les politiques sociales et sanitaires : accroître l’espérance de vie ou réduire la mortalité infantile deviennent des contre-objectifs. Ils souhaitent au contraire « décoloniser l’imaginaire économique et productif3 » par un retour à des sociétés vernaculaires frugales s’articulant autour de communautés autosuffisantes dans lesquelles les besoins matériels sont limités et les ressources produites localement. DES RACINES DANS L’ANARCHISME Enfin, le gauchisme puise ses bases politiques dans l’anarchisme. C’est sa troisième filiation. Il condamne tout autant la démocratie représentative « opprimant le peuple par le marché » que le totalitarisme marxiste où « la masse est aliénée par l’élite du parti ». Sa structuration en communes économiquement autonomes va de pair avec une démocratie directe associant tous les citoyens de la communauté aux décisions quotidiennes. Une forme de communautarisme économique où la propriété privée disparaît, la monnaie n’existe plus et les biens rares sont répartis de façon homogène mais parcimonieuse en fonction des besoins de chacun. La seule liberté consiste à participer aux assemblées dont les décisions sont appliquées de façon autoritaire. À ces trois filiations du climato-gauchisme vient s’ajouter une quatrième filiation pseudo-religieuse. Si le marxisme classique avait en bloc rejeté les grandes religions occidentales (judaïsme, catholicisme et protestantisme) que Marx lui-même avait qualifiées d’« opium du peuple », il existe depuis le début du XXe siècle une proximité entre marxisme et certains courants de l’Islam. Proche de Lénine, G. Zinoviev déclarait en 1920 que « l’International communiste devait se tourner vers les peuples d’Orient pour les appeler à une Guerre Sainte contre l’impérialisme occidental ». La collusion entre le marxisme et le monde islamique relève d’une lutte des classes entre colonisés et colonisateurs. Dans une démarche semblable, le gauchisme trouve aujourd’hui dans l’islam des « prolétaires de substitution » au monde ouvrier traditionnel ayant migré en masse vers l’extrême droite porteuse d’un message relevant souvent du marxisme classique : retraite à 60 ans, 35 heures, rétablissement de l’impôt sur la fortune. UN ALLIÉ DANS LA DESTRUCTION DU CAPITALISME L’islamo-gauchisme prend donc ses racines dans « un remplacement du prolétariat par l’oumma », communauté des musulmans. Si aucune religion ne détient la palme de la richesse ou de la pauvreté, l’Islam concentre davantage de pauvreté. Cumulant frustration coloniale, croissance démographique, pauvreté et très forte religiosité, le monde musulman représente aux yeux des gauchistes un allié de destruction du capitalisme. Le climat, la colonisation, la religion, le féminisme ou l’écriture inclusive ne sont en fait que des instruments détournés. La destruction du capitalisme reste donc le dénominateur commun et le but ultime à toute forme de gauchisme qu’elle soit classique, climato ou islamo. Gauche – Corrélation richesse et religiosité Droite – Richesse par habitant des pays musulmans (Source des données : Pew-Research et Banque Mondiale)
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Après le tollé suscité par un premier vote favorisant l'huile de palme, l'Assemblée nationale a fait marche arrière ce vendredi soir en maintenant son effacement de la liste des biocarburants, contre l'avis du gouvernement. Les députés ont annulé à une écrasante majorité (58 à 2) lors d'une nouvelle délibération les effets du vote litigieux et sans le moindre débat de jeudi. Face à la colère des écologistes et à l'embarras de sa majorité, le Premier ministre Edouard Philippe avait lui-même demandé un second vote vendredi. Les députés avaient voté jeudi un amendement parlementaire prévoyant le report à 2026 de l'exclusion de l'huile de palme de la liste des biocarburants, qui bénéficient d'un avantage fiscal. L'amendement controversé était cosigné par des élus Modem, LREM et LR des Bouches-du-Rhône. Il n'a fait l'objet d'aucun débat en séance. L'adoption de cet amendement a surpris, alors que l'Assemblée avait justement voté l'an dernier l'exclusion de l'huile de palme de ce régime fiscal favorable. L'entreprise Total avait tenté un recours mais le Conseil constitutionnel avait débouté le groupe pétrolier, jugeant que le Parlement pouvait tout à fait supprimer cet avantage. Le gouvernement, qui a fait de l'écologie une de ses grandes priorités, est resté vendredi sur sa position en appelant une nouvelle fois à voter en faveur de l'amendement. Mais il a été déjugé par sa propre majorité. Il est "hors de question qu'on revienne sur ce qu'on a voté l'année dernière", a souligné la députée en marche Emilie Cariou. "Cette niche fiscale est complice d'un écocide, on ne peut pas soutenir ça", a fustigé l'ancienne ministre de l'Environnement Delphine Batho, alertant sur la disparition des orangs-outans. "Allez vous donner directement votre ministère à Total ?", a lancé Mathilde Panot (LFI). D'autres députés ont dénoncé "un vote en catimini" jeudi. "On ne peut pas revenir par la fenêtre quand on a été bouté par le porte" l'année précédente, a souligné le rapporteur général Joël Giraud (LREM), déplorant un "chantage à l'emploi indécent" de la part de Total. Le revirement de jeudi avait été immédiatement dénoncé par les associations écologistes comme le résultat d'un "lobbying éhonté" de Total, qui a démarré début juillet l'exploitation d'une raffinerie d'agrocarburants à La Mède, près de Marseille. L'amendement controversé était d'ailleurs cosigné par des élus Modem, LREM et LR des Bouches-du-Rhône. L'un d'eux, Mohamed Laqhila (MoDem), a de nouveau appelé vendredi à "ne pas mettre en péril notre industrie" face à la concurrence étrangère et "ne pas être plus royalistes que le roi".
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Rémy Prud’homme La France a décidé de généraliser la voiture électrique. La Loi d’Orientation sur les Mobilités, votée en décembre 2019, prescrit qu’en 2040, dans moins de vingt ans, la totalité des voitures neuves vendues en France seront électriques. Comme le dit le texte voté, « la France devient le premier pays européen à inscrire cette ambition dans la loi ». Cette décision a été prise « quoi qu’il en coûte ». On ne trouve dans la loi aucune estimation de ce que cela signifie pour les finances publiques. Cette note tente de remédier à cette négligence. Bien entendu, la politique d’électrification des voitures a aussi d’autres dimensions : environnementales, industrielles, sociales, etc. Mais cela n’est pas une raison pour ignorer sa dimension budgétaire, particulièrement dans le contexte de l’état déplorable de nos finances publiques. Le nombre de voitures neuves immatriculées annuellement en France est actuellement de 2 millions. Il est pratiquement stable depuis 30 ans. On fera l’hypothèse raisonnable qu’il restera à ce niveau dans les 20 années à venir. Chaque voiture électrique en plus, c’est une voiture thermique en moins. Cette substitution voulue a pour les finances publiques un double coût : un coût en augmentation des dépenses, et un coût en diminution des recettes, qui sont tous les deux assez faciles à évaluer. A cet effet, il faut commencer par estimer le flux annuel de voitures électriques immatriculées prescrit par la loi. Il est actuellement très faible, il doit atteindre 2 millions en 2040. On fait l’hypothèse, également raisonnable, d’une progression arithmétique. On peut alors calculer, année par année, le stock de voitures thermiques éliminées, égal au stock de voitures électriques ajoutées. Il est faible aujourd’hui, mais il augmentera régulièrement : il atteindra 6 millions en 2030, 22 millions en 2040. Les voitures électriques sont subventionnées. Sur le site officiel du ministère de la Transition Energétique, sous la protection du drapeau tricolore, dans un encart intitulé « Sympathique, la voiture électrique », on lit : Pas si chère ! Aide : jusqu’à 11000 euros d’aides de l’Etat à l’achat » (pour l’administration française le « coût » d’un bien est le prix payé par l’acheteur, et une subvention, pudiquement appelée une aide, fait baisser ce coût). Ce chiffre de 11 000 euros est sans doute une vantardise de l’Etat, une publicité mensongère. Le montant moyen de la subvention actuelle est moins important; et il va être réduit. Mais il ne peut pas trop diminuer si l’on veut respecter la loi et vendre des millions de voitures électriques. Retenons une subvention unitaire à l’achat de 5000 euros. Elle entrainera pour les finances publiques une subvention annuelle d’environ 5 milliards en 2030 et 10 milliards en 2040. Le total cumulé sur les années 2021-2040 s’élèvera à plus de 220 milliards d’euros. Ces chiffres sous-estiment le coût de l’aide aux voitures électriques, car ils ignorent des dépenses publiques telles que le financement de centaines de milliers de bornes électriques, ou les subventions à la création d’usines de batteries, sans parler de l’électrification des véhicules utilitaires légers. Les véhicules à essence (et au diésel, déjà condamné à mort par ailleurs) sont lourdement imposés. Le principal impôt spécifique (en plus des impôts qui frappent les biens ordinaires), est un impôt sur l’essence de 0,81 euros par litre. Une voiture, qui consomme environ 6 litres aux 100 km, et parcourt en moyenne 13000 km par an, paye ainsi un impôt de 632 euros par an. 100 000 véhicules à essence de moins, c’est 63 millions d’impôts par an de moins. Cette perte augmentera comme le stock des voitures thermiques éliminées par les véhicules électriques. En 2040, elle atteindra 14 milliards d’euros. Cumulé sur les vingt prochaines années, la perte de recettes fiscales engendrée par le véhicule électrique s’élève à environ 108 milliards. Le tableau 1 synthétise les calculs effectués. Le coût pour les finances publiques de la généralisation de la voiture électrique décidée dans la Loi d’Orientation sur les Mobilités est la somme des deux coûts précédents. Il est élevé et rapidement croissant : une dizaine de milliards par an en 2030, plus du double en 2040. C’est l’ordre de grandeur des subventions aux éoliennes et au solaire. C’est plus que les dépenses consacrées à la Justice et aux prisons, qui sont actuellement inférieures à 10 milliards et augmentent lentement. C’est aussi (selon les prévisions du COR) l’ordre de grandeur des déficits associés au système actuel des retraites – présentés comme l’un des problèmes majeurs de la France. Les coûts budgétaires estimés impliquent nécessairement soit une diminution d’autres dépenses publiques, soit une augmentation des impôts, soit une combinaison des deux. Consolons-nous en pensant que le pire n’est pas toujours sûr. Le regretté Giulio Andreotti disait hier que les promesses engagent seulement ceux qui les croient, pas ceux qui les font ; peut-être faut-il ajouter aujourd’hui que les lois engagent seulement ceux qui les applaudissent, pas ceux qui les votent. Le plus remarquable, et le plus inquiétant, en tout cas, c’est que notre cher « quoi-qu’il-en-coûte » (cher au double sens de chéri et de coûteux) signe le triomphe du verbe sur le chiffre, du rêve sur la réalité, de l’utopie sur la politique.
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La Jordanie va se doter d’une usine de dessalement d’eau d’ici 2026 pour faire face à la sécheresse Les prévisions sont mauvaises quant aux précipitations prévues dans les années à venir en Jordanie. Pour pallier les épisodes de sécheresses fréquents, le pays annonce la construction d’une usine de dessalement de l’eau. Elle devrait être opérationnelle d’ici cinq ans. La Jordanie va construire dans le golfe d’Aqaba, sur la Mer rouge, une usine de dessalement d’eau qui entrera en activité d’ici cinq ans pour faire face à une sécheresse récurrente, a indiqué dimanche à l’AFP le ministère de l’Eau et de l’Irrigation. Ce projet, dont le coût est estimé à environ un milliard de dollars (près de 826 millions d’euros), comprendra aussi un réseau de canalisations permettant d’acheminer l’eau potable à travers le royaume, a précisé le porte-parole du ministère Omar Salameh. D’ici la fin du mois ou au début du mois prochain, le gouvernement sélectionnera cinq cartels internationaux sur les 13 en compétition qui devront soumettre leurs offres techniques et financières définitives pour mettre en œuvre ce projet, a-t-il dit. Un fort coût énergétique L’achèvement de l’usine, « qui produira entre 250 et 300 millions de m3 d’eau potable par an » est attendu entre 2025 et 2026. Elle devrait couvrir les besoins en eau potable pour les deux prochaines décennies, a ajouté Omar Salameh. Et les sociétés choisies détermineront l’énergie nécessaire pour faire fonctionner l’usine, a affirmé le porte-parole. Toutefois, les techniques de dessalement d’eau nécessitent énormément d’énergie et celle-ci représentera entre 60 à 70 % du coût de l’eau dessalée, souligne une source au ministère. Contrairement à d’autres pays de la région, la Jordanie est dépourvue d’hydrocarbures et doit massivement importer pour répondre à ses besoins énergétiques. Le pire est à venir Le ministre de l’Irrigation, Mohammad al-Najjar, a annoncé mardi à la télévision l’abandon du vieux projet, au point mort, visant à relier par un canal la mer Rouge à la mer Morte afin d’éviter le dessèchement cette dernière d’ici 2050. La Jordanie est un des pays les plus pauvres au monde en eau. Cette année, la saison des pluies, qui s’étend d’octobre à fin avril, a été très faible. Les précipitations se sont élevées à 4,5 milliards de m3, selon Omar Salameh, soit 60 % seulement du volume qui arrose d’habitude le pays. D’après les experts, la Jordanie connaît une des plus graves sécheresses de son histoire et le pire est à venir. Les précipitations pourraient chuter de quasiment un tiers d’ici 2100, tandis que la température moyenne augmenterait de quelque 4,5 degrés.
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La crise du coronavirus va-t-elle marquer un tournant définitif dans la prise de conscience écologique ? Le discours politique du gouvernement semble, lui, avoir définitivement changé. A plusieurs reprises au cours des deux derniers mois, Bruno Le Maire a appelé à une relance économique verte. Une première fois le 5 mai dernier, le ministre de l'Economie faisait le souhait d'une "économie juste et décarbonée dans une Europe souveraine", dans son livre intitulé Vouloir une économie pour la France, publié dans la collection Tracts de Crise (éditions Gallimard). Quelques jours plus tard, au moment où l'Etat annonçait successivement deux plans de soutien massifs pour l'automobile et l'aéronautique, le locataire de Bercy martelait son nouveau discours : "Il faut qu'on fasse de cette crise un levier pour accélérer la transition écologique". Plus que jamais confirmé par Emmanuel Macron à son poste au ministère de l'Economie et des Finances désormais élargi à "la relance économique" après le remaniement, Bruno Le Maire a encore insisté mardi sur la nécessité "d'une relance économique plus verte", lors de la passation de pouvoirs à Bercy. Dans le même temps, le ministre a fixé des objectifs de croissance élevés pour permettre à l'économie française de repartir sur de bons rails, mais aussi réduire la dette colossale de l'Etat. Le taux d'endettement de la France devrait en effet atteindre un record à 121% du PIB en 2020. Le gouvernement va devoir trouver un juste équilibre entre transition énergétique et croissance. "Il y a une forte demande pour plus d'environnement. Les gens ont, je crois, apprécié qu'il y ait moins de voitures, ce qui a évidemment fait baisser la pollution dans les villes. Or, dans ce contexte, on peut montrer que la concurrence incite les entreprises à l'innovation verte : elles vont là où leurs consommateurs leur demandent d'aller", analyse Philippe Aghion, économiste et professeur au Collège de France. Les enquêtes d'opinion le montrent : d'année en année, l'écologie devient de plus en plus une préoccupation majeure pour les Français. La victoire des écologistes aux dernières européennes et municipales n'a fait que confirmer l'engouement citoyen pour les problématiques environnementales. LIRE AUSSI >> Nicolas Bouzou : "Ecologie, et si le temps était surtout venu d'agir ?"
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Jaïr Bolsonaro, vainqueur le 7 octobre du premier tour de l’élection présidentielle brésilienne avec plus de 46 % des voix, a promis s’il était élu de faire sortir son pays de l’Accord de Paris sur le climat.
Et pourtant, le Brésil – qui abrite une grande part de la forêt amazonienne et du bassin versant du fleuve Amazone –, a un rôle fondamental à jouer dans la lutte contre le réchauffement climatique.
L’Amazone est un fleuve gigantesque. Avec un débit moyen de 206 000 m³ d’eau par seconde, il déverse en 8 heures le volume d’eau potable consommé par l’ensemble des Français en un an. Traversant la forêt la plus étendue et la plus productive au monde, il transporte avec lui des feuilles mortes, l’eau de pluie ruisselant des sols environnants, des sédiments de diverses origines, en un mot une « soupe de carbone » sous forme particulaire ou dissoute.
Dans les régions tropicales où l’eau des fleuves descend rarement en dessous de 25°, ce carbone organique (c’est-à-dire issu des plantes terrestres ou aquatiques) est dégradé rapidement par des bactéries. Il peut être converti en CO2 (ou en méthane, autre gaz à effet de serre) et repartir dans l’atmosphère en quelques heures, voire en quelques minutes seulement.
Bassin versant de l’Amazone selon les estimations les plus récentes. Joshua Stevens/NASA Earth Observatory
Le rôle de l’Amazone dans le flux global de CO2
De façon générale, les fleuves sont des sources de CO2 pour l’atmosphère. Ces dernières années, les estimations du flux global de CO2 en provenance des fleuves et des lacs n’ont fait qu’augmenter, passant de 0,7 Gt C par an (Gt désignant gigatonnes, c’est-à-dire un milliard de tonnes) jusqu’à 2,9 Gt C annuels.
Il ne s’agit pas là d’une augmentation réelle du flux mais d’un réajustement considérable des estimations. Cette augmentation est en partie liée à une meilleure estimation des surfaces d’eau douce, à plus grand nombre de mesures effectuées dans les systèmes aquatiques terrestres et à des progrès dans notre compréhension du transfert gazeux. Mais cela s’explique aussi et surtout par une meilleure prise en compte du fleuve Amazone qui représenterait dans les estimations les plus récentes près de 50 % du flux global de CO₂ issus des eaux continentales.
Quand l’Amazone rencontre l’Atlantique
Mais l’impact de l’Amazone ne s’arrête pas à son embouchure. L’énorme masse d’eau douce déversée par le fleuve forme, à la surface de l’océan, une pellicule d’eau moins salée, moins dense, qui s’étend sur des centaines de kilomètres carrés.
Ce panache est riche en nutriments – tels que le nitrate, le phosphate ou encore le fer – et fertilise ainsi des algues microscopiques, appelées phytoplancton. Bien qu’invisibles à l’œil nu, ces micro-algues ont un rôle essentiel dans le cycle global du carbone.
Comme les plantes terrestres, le phytoplancton pratique la photosynthèse : il consomme de très grandes quantités de carbone dissous et rejette de l’oxygène. Une fois le phytoplancton mort ou brouté par le zooplancton, une partie de ce carbone fixé est entraîné sous forme de détritus vers les profondeurs de l’océan ; il peut y rester stocké pendant des centaines, voire des milliers d’années s’il atteint les sédiments marins.
La prolifération phytoplanctonique générée par l’Amazone réduit ainsi la concentration en carbone des eaux du panache. Quand la surface de l’océan est sous-saturée en CO2, c’est-à-dire que la pression partielle de CO2 de l’eau est inférieure à celle de l’air, l’océan a tendance à absorber le CO2 atmosphérique.
C’est exactement ce qui se passe dans le panache de l’Amazone alors que le reste de l’Océan Atlantique tropical, le plus souvent sur-saturé, a tendance à rejeter du CO2. Selon une étude récente, environ 34 millions de tonnes de carbone seraient exportés chaque année par les eaux en marge continentale guyanaise, qui ne représentent qu’une partie du panache.
Barrages et sécheresses
Cet équilibre de sources et puits de CO2 est actuellement menacé par les activités humaines. Ainsi les barrages hydro-électriques, en stoppant ou ralentissant l’écoulement de l’eau, ont tendance à augmenter le dégazage de CO₂ mais aussi et surtout de méthane.
Or malgré un infléchissement récent du gouvernement brésilien, plusieurs centaines de barrages sont encore en projet sur l’Amazone et ses tributaires, tandis que 140 barrages sont déjà construits ou actuellement en construction.
Par ailleurs, les preuves s’accumulent et tendent à montrer que les cycles hydrologiques du bassin amazonien sont en train de changer. Ces dernières décennies, des périodes de sécheresse extrême (en 2005, 2010 et 2015) ont alterné avec des inondations violentes et spatialement étendues. Ces évènements sont attribuables à la fois à des phénomènes locaux et globaux.
Exemple des anomalies de précipitations en octobre 2016, pendant la sécheresse de 2015-2017 (données compilées par le Global Precipitation Climatology Center). NOAA
Localement, la déforestation entraîne un déficit d’évapotranspiration, c’est-à-dire qu’il y a moins de vapeur d’eau dans l’air, ce qui provoque des sécheresses. De plus, les zones déboisées facilitent le ruissellement de l’eau et aggravent les inondations et les glissements de terrain.
De façon plus globale, le régime des pluies dans le bassin amazonien est contrôlé par les anomalies de température de l’eau de surface dans l’océan Pacifique équatorial (phénomène ENSO) et celles de l’océan Atlantique tropical. Il reste difficile de discriminer, pour chaque évènement extrême, entre l’effet d’une variabilité naturelle du climat et l’impact du changement climatique.
Cependant, ce dernier a une influence certaine sur les phénomènes météorologiques de grande échelle, comme l’ENSO, et donc sur la quantité d’eau entrant dans le bassin amazonien.
Recherches en cours
En réduisant la croissance des arbres et en accroissant leur mortalité et le risque d’incendie, chaque période de sécheresse diminue pendant des années la capacité de la forêt amazonienne à absorber du CO₂.
Impact de la sécheresse de 2010 sur la végétation. Les zones rouges indiquent un nombre de feuilles réduit ou qui contiennent moins de chlorophylle. Données acquises par satellite (MODIS).
De plus, l’intensification du cycle hydrologique pousse le débit de l’Amazone vers des extrêmes, augmentant le pic de mai-juin et diminuant le bas débit de septembre-novembre. Ces plus grandes variations du débit modifient l’apport en nutriments à l’océan, bouleversant en conséquence la dynamique phytoplanctonique et le cycle du carbone marin.
Ces perturbations n’ont pas encore été clairement identifiées ou quantifiées et font l’objet de plusieurs recherches en cours (comme ici, là ou encore ici).
Jaïr Bolsonaro, s’il est élu dimanche prochain, le 28 octobre, peut désengager son pays de l’Accord de Paris mais cela n’empêchera pas l’Amazone d’être un maillon important du cycle global du carbone, impacté et impactant le système climatique mondial.
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« Protéger notre mode de vie européen » – tel est le titre inhabituel du poste dévolu à l’un des 26 commissaires européens désignés cette semaine par la future1 Présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. D’après la lettre de mission correspondante, il s’agit plus concrètement de prendre en charge les questions de formation, d’emploi, de migration et de sécurité. Dans cette perspective, cet intitulé évoque immédiatement l’idée que les instances européennes cherchent à rassurer des Européens intensément chamboulés socialement et politiquement depuis 2015 par la pression migratoire d’outre-Méditerranée, perçue bien souvent comme un risque économique et culturel, et par le terrorisme islamique, qui a porté ces dernières années une atteinte mortelle à notre sécurité. Chamboulés à tel point qu’hormis la dimension écologique et climatique, le critère de l’ouverture ou de la fermeture des frontières aux migrations est pratiquement devenu le seul qui compte en politique aujourd’hui, même s’il déborde plus généralement sur l’idée que le localisme, jugé mignon, sain, solidaire, écologique et tout ce que vous voulez, doit l’emporter sur la mondialisation, résolument rangée au rayon des systèmes qui tuent les travailleurs (gauche) et brisent les peuples (droite). SOULAGER LES ANGOISSES EUROPÉENNES Donc soulager les angoisses européennes face aux migrants en faisant la promesse que l’Europe gardera son identité, que ses frontières seront protégées et que son mode de vie sera préservé. C’est ainsi que j’ai compris l’intitulé du poste et c’est ainsi que cela a été entendu par la plupart des observateurs, qu’ils soient de droite – et pour la plupart dubitatifs – ou de gauche – et pour la plupart indignés face à une rhétorique qui semble calquée mot pour mot sur les discours de Marine Le Pen. À voir cependant avec quels soins paritaires2 les futurs commissaires ont été choisis, je pense qu’une telle dénomination est beaucoup plus politicienne que politique. Elle traduit surtout les délicats équilibres à respecter entre les pays et les forces politiques en présence, ainsi qu’une opération de communication très étudiée en direction des opinions publiques européennes. Beaucoup de quotas à respecter dans cette affaire et peut-être pas autant de compétence et d’intégrité qu’on le souhaiterait (mais c’est un autre sujet…) Sans oublier que Mme von der Leyen arrive sur la scène européenne avec une réputation de « progressiste » qui n’a pas spécialement brillé à la tête du ministère allemand de la Défense. Il était temps de corriger le tir ; va pour la « protection de notre mode de vie européen ». Une opération en tous points gagnante qui lui permet de bénéficier du soutien de deux dirigeants a priori aussi peu compatibles politiquement que le Premier ministre hongrois Viktor Orban et le Président français Emmanuel Macron. Mais indépendamment des circonstances particulières de la formation de la prochaine Commission européenne, je trouve que l’arrivée inopinée de l’expression « Protéger notre mode de vie européen » dans l’actualité est une excellente occasion de se reposer la question de ce que signifie le libéralisme dans un monde qui ne s’articule plus uniquement – et simplement – sur l’opposition entre le monde libre qui reconnaît la personne et le monde soviétisé qui la dissout dans les impératifs arbitraires du groupe. L’Europe a une histoire, une longue histoire, c’est une évidence. Mais cette histoire est-elle uniquement ou majoritairement chrétienne, comme voudraient le croire les partisans de l’inscription des racines chrétiennes de l’Europe dans la Constitution européenne ? Lorsqu’on parle de christianisme, il semble difficile d’oublier l’héritage de l’Ancien Testament et l’on se retrouve déjà avec une double tradition judéo-chrétienne. UN MONDE EN MOUVEMENT De la même façon, lorsqu’on évoque la France, on en vient forcément à penser à Clovis et aux Francs qui venaient du nord, puis, avant ça, à la Gaule et aux influences gallo-romaine. Et nous voici à Rome. De Rome, nous voici en Grèce et de Grèce nous voici en Mésopotamie et même en Perse avec Alexandre. L’histoire de l’Europe, c’est au minimum tout cela. L’histoire de l’Europe jusqu’à aujourd’hui, c’est un monde en mouvement, c’est un monde de grandes découvertes, c’est un monde d’art et de sciences et, par-dessus tout, c’est un monde qui est venu progressivement à l’idée de liberté parallèlement à l’émergence de l’individualisme fondamental que nous avons hérité puis approfondi à travers les apports de la Grèce, de Rome, de l’universalisme chrétien, de la Renaissance puis des Lumières. Et c’est en suivant ce chemin d’émancipation des personnes individuelles par rapport aux obligations (religieuses, familiales, politiques, économiques…) imposées « d’en haut » par les gouvernants ou par des groupes sociaux que l’histoire de l’Europe s’est élargie à l’histoire du monde occidental. Ce sont bel et bien les hommes qui font l’histoire. Le déterminisme historique et le sens de l’Histoire chers aux marxistes n’existent pas. Pour l’individu qui se voit agir au jour le jour, l’histoire ressemble à l’empilement puis la succession sans intention de l’ensemble de tous les micro-agissements de tous les Hommes. Elle n’a pas de sens particulier et on ne peut que la constater a posteriori. Dans cette optique, l’histoire est un ordre spontané. Comme disait Raymond Aron (de mémoire) : On peut y discerner des récurrences, car les Hommes ont malgré tout des similitudes psychologiques, ils connaissent l’histoire – celle qui a été étudiée – et ils ont amassé à la fois expérience personnelle et héritage culturel familial et éducatif, mais rien n’est vraiment écrit d’avance. Chaque nouvel Homme qui naît sur Terre entend mener lui-même sa recherche du bonheur et invalide l’idée qu’on serait arrivé au bout du chemin. L’HISTOIRE NE S’ARRÊTE PAS Or il me semble que prétendre « protéger notre mode de vie européen » est justement une façon de fixer le bout du chemin et de décréter la fin de l’histoire de l’Europe – à la date d’aujourd’hui et même, si je lis bien tout ce que je lis, notamment sur les réseaux sociaux, de préférence 60 à 80 ans en arrière (c’est-à-dire grosso modo avant la fin des empires coloniaux). L’histoire de l’Europe ne s’arrête pas aujourd’hui, elle continue. Et si l’on tient à ce que ce mouvement (spontané) vers l’avenir reste le plus fidèle possible au mouvement (spontané) qui a rendu possible l’éclosion des libertés civiles et la reconnaissance de l’initiative individuelle, on peut, on doit considérer que l’héritage européen est comme le Code de la route par opposition au plan totalement construit de A à Z qui dicterait à chaque conducteur le parcours suivant lequel il doit obligatoirement circuler. C’est précisément l’exemple que prend Friedrich Hayek dans La Route de la Servitude, au chapitre VI consacré à la Rule of law ou État de droit par opposition à toute forme de planisme : Le code de circulation (État de droit) est élaboré a priori, pour une longue durée et n’implique pas une préférence pour des fins ou des individus particuliers. Tandis que la seconde solution (planisme) donne au législateur tout pouvoir sur les individus et lui permet de favoriser certaines catégories aux dépens d’autres. Il en résulte que toute personne, migrante ou autochtone, qui respecte le Code de la route est à coup sûr fidèle aux valeurs libérales européennes contrairement à toute personne, migrante ou autochtone, qui l’enfreint. Or ce Code de la route est simple : il consiste à ne porter atteinte ni à la vie, ni à la liberté, ni aux biens des autres personnes. À l’État de veiller à ce que ce code soit universellement respecté – et, oui, je l’accorde volontiers, le respect des biens et des personnes devrait être non négociable et il est pourtant fort mal garanti, en tout cas en France. Mais, me direz-vous, admettons que la question de la sécurité des biens et des personnes soit enfin prise au sérieux ; cela ne changerait rien au fait que l’arrivée massive de migrants attirés par nos nombreuses allocations sociales soit totalement incompatible avec notre situation économique caractérisée par un chômage élevé et crée en conséquence une angoisse économique et sociale compréhensible ! L’État-providence que nous entretenons en France à grands frais entraîne effectivement des distorsions sur le marché de migrations, lesquelles ne devraient dépendre que du jeu de l’offre et de la demande sur les marchés de l’emploi et des études. Mais l’État-providence n’est pas un problème des immigrants, c’est un problème de la France. Il concerne d’ailleurs tous les Français qui se retrouvent baignés tout autant que les migrants dans l’illusion d’un système économique où prix et salaires sont faussés. LE LABEL TROMPEUR DU LIBÉRAL-CONSERVATISME De plus, à supposer que le point ci-dessus soit résolu, il est inexact de penser que l’arrivée de main-d’œuvre peu qualifiée comme c’est le cas depuis quelques années a pour effet de faire baisser les salaires des travailleurs locaux. La raison en est simple : un migrant qui arrive dans un pays ne va pas seulement y travailler, il va aussi y consommer pour lui et pour sa famille, et il va éventuellement y monter sa propre petite entreprise. Pour toutes ces raisons, il serait dommage que le libéralisme, dont la gauche américaine a déjà subtilisé le terme liberals pour mener à bien dans la loi son agenda constructiviste égalitariste et progressiste, soit maintenant préempté par des constructivistes de droite sous le label trompeur de « libéral-conservateur » dans lequel le libéralisme se limiterait à quelques baisses d’impôt ciblées tandis que le conservatisme (au sens européen) serait juste l’occasion de mettre en place un certain nombre d’actions (comme les crèches dans les halls d’accueil des mairies) et d’interdictions (comme la fermeture des frontières sur la base de la nationalité d’origine) afin de préserver non pas l’esprit du « mode de vie européen », mais son image d’Épinal. Dans l’esprit libéral, toute personne qui arrive sur Terre a le droit de mener sa vie comme elle l’entend, dès lors qu’elle respecte aussi ce droit pour les autres. Considérée comme responsable et capable de discernement, elle est libre de ses choix, aussi bien dans les domaines économiques et politiques que culturels ou religieux et elle a le droit de les exprimer ou de manifester pour eux, sans pour autant vouloir les imposer aux autres. C’est exactement ce que nous dit la Déclaration d’indépendance des États-Unis (1776) très largement inspirée de l’esprit des Lumières qui s’est développé en Europe au XVIIIe siècle – et ce sera ma conclusion : Pour compléter cet article, je vous invite à lire aussi : Pourquoi, comme Hayek avant moi, « I am not a conservative » (14 janvier 2018) — Sur le web
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Contrepoints : Pourquoi manifestez-vous aujourd’hui ? Julie Husson : Nous manifestons aujourd’hui pour démontrer notre volonté de jouer un rôle dans la reconstruction économique de la France. Je m’explique, nous sommes 2,9 millions de TPE ce qui représente 95% des entreprises françaises. 80% de ces mêmes TPE emploient en moyenne 3 salariés et 20% de ces mêmes TPE emploient plus de 5 salariés. Aujourd’hui, notre valeur ajoutée représente 26% du PIB. Cette configuration du monde entrepreneurial en petite structure est une véritable spécificité française au regard de ce qu’il se passe dans les pays voisins européens où les PME et ETI sont beaucoup plus importantes. Le monde des TPE est riche de sa diversité et recouvre à 80% les métiers de l’artisanat et du commerce. Les services à la personne ainsi que les métiers issus du tertiaire, tels que l’informatique et la communication semblent être les parents pauvres de ce même tissu économique. Pourquoi manifestons-nous ? En quelques mots, nous contestons les mesures fiscales et sociales qui ont été prises depuis 2011. En effet, la dégradation de la conjoncture et les répercussions de la crise économique ont mis à mal les TPE, avec la disparition affligeante des commerces de proximité au sein des petites et moyennes agglomérations. Disparition constatée visuellement par le nombre de locaux disponibles dans ces mêmes villes. Or, le climat économique ne peut pas expliquer ces nombreuses disparitions malgré les affirmations de Carole Delga (secrétaire d’État à l’artisanat et aux commerces) que j’ai rencontrée le 23 décembre 2014 et qui déplore notre humeur anxiogène. De nos jours, créer une entreprise suppose des sacrifices ubuesques et contraires aux valeurs du travail. Un chef d’entreprise sur deux ne se rémunère plus, et un sur quatre rétribue son travail d’un salaire inférieur au seuil de pauvreté. Cette réalité est très peu connue de l’opinion publique qui pense le patronat comme un tout indifférencié. Un petit patron n’est pas un patron du CAC 40. Or par souci « d’égalitarisme », les mesures gouvernementales s’appliquent aussi bien aux TPE qu’aux entreprises du CAC 40. Cependant, si nous considérons le pacte de responsabilité et la mesure du zéro charges en vigueur depuis le 1er janvier 2015, nous constatons non seulement une diminution du salaire net de nos salariés et aussi des charges patronales mensuelles comprises entre 15 et 50 euros par salarié. Mon entreprise de 5 salariés obtient 4500 euros annuels du CICE et depuis le mois de janvier 2015 une baisse mensuelle des charges patronales de 120 euros, soit 1440 euros annuels. Cependant, en trois ans, mes charges ont augmenté : en 2012 de 35 000 euros du fait de la suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires ; en 2013, avec l’augmentation du taux de TVA, nous avons subi de nouveau une augmentation fiscale de 12000 euros ; en 2014, une autre augmentation de la TVA a généré une hausse fiscale de 23 000 euros. Cette course à la fiscalité a fragilisé nos trésoreries et malgré un chiffre d’affaires en augmentation, notre compte de trésorerie est négatif. Pour restructurer nos trésoreries, nous comptions sur un prêt bancaire, refusé bien évidemment. Dans ce contexte, il est évident que la solution à apporter se doit d’être plus vindicative et non se cantonner à des mesurettes. Notre situation précaire est ubuesque et nous ne méritons pas d’être traités comme des voyous. Non, nous ne faisons pas de « black », cela est devenu impossible, le moindre chiffre d’affaires étant déclaré afin de faire face aux charges diverses (Urssaf, CFE, RSI…) Nous sommes devenus de véritables prostitués et notre mac se nomme l’État. À la hausse des charges, s’ajoute le poids des normes administratives nous empêchant concrètement de travailler, et auxquelles nous consacrons pratiquement 210 h de gestion. Un exemple de règle impensable mais pourtant bien réelle nous oblige à contrôler le degré de chaleur de l’eau utilisée pour laver le sol du restaurant. Est-ce notre rôle ? Dans le BTP, il existe d’autres règles tout aussi fantasques, telle que l’interdiction faite aux apprentis charpentier-couvreur de monter sur un toit dans le cadre de leur formation. Dans la restauration, nos apprentis doivent quitter l’entreprise à 21h30, au moment du coup de feu ! Tout cela nous empoisonne l’existence et nous démotive. Mais il n’y a pas que cela. Le personnel des administrations, comme l’Urssaf, n’éprouve aucune considération pour le chef d’entreprise, et je ne vous parle pas du RSI ! Lorsque sont arrivés les soucis de trésorerie, nous n’avons même pas pu négocier un échelonnement des charges patronales et nous avons été soupçonnés de malversation et de détournement d’argent. Lorsque vous êtes reçus à l’Urssaf, la plupart du temps par un fonctionnaire « aux 35 heures » qui n’a aucune connaissance du fonctionnement d’une entreprise, il n’est pas rare de s’entendre jeter à la figure : « si vous ne pouvez pas payer, vous n’avez qu’à vous mettre en liquidation judiciaire. » Ce mépris de notre travail, de notre envie de créer emplois et richesse nous démotive. Que faire contre ces organismes de recouvrement qui n’hésitent pas à majorer vos cotisations de plus de 10% pour un jour de retard ? Sommes-nous véritablement en démocratie ? Devons-nous conseiller aux jeunes de créer leur entreprise actuellement ? Non, je ne pense pas. Les difficultés que nous rencontrons n’ont pas lieu d’être et elles sont le résultat d’une méconnaissance du monde de l’entreprise par nos élites. Cette situation ne peut plus durer et aujourd’hui nous disons stop ! La manifestation du 9 mars 2015 est une amorce pour défendre une justice sociale et fiscale pour tous. Nous avons des responsabilités et nous sommes confrontés à un malaise sociétal dangereux pour la pérennisation de nos entreprises. Nous revendiquons une logique d’équité à travers notamment une remise en cause des prud’hommes que nous souhaitons professionnaliser afin d’éviter des faillites non raisonnables. Votre manifestation est-elle politique ? Qui l’organise ? Qui marche avec vous ? Notre manifestation est apolitique et non syndiquée. Elle est organisée par l’association « sauvons nos entreprises » qui lutte depuis bientôt quatre ans contre le racket de l’État. Son président Pascal Geay a rencontré en vain de nombreuses personnalités politiques, sauf en ce moment de quête d’un électorat pour contrer la montée du FN. Par ailleurs, j’ai rencontré François Hollande à deux reprises, en vain également. Face à ce dialogue de sourd, nous n’avons plus d’autres solutions que de descendre dans la rue pour obtenir une considération et des avancées sociales. L’injustice flagrante que nous subissons se résume en une phrase. Nous créons des emplois, de la richesse mais nous n’avons en retour aucun droit social. Au contraire, on nous écrase. Le mouvement prend de l’ampleur, par une multitude de collectifs qui se sont créés avec les mêmes revendications dont la principale est « celle de vivre dignement de notre travail ». Nous ont rejoint : Contribuables associés, Les citrons pressés, le RDI, Les pendus, Les tondus, Les vaches à lait, Coiffure en danger, Les bonnets rouges… La liste est exhaustive et je prie ceux que je n’ai pas cité de m’excuser. Mais je vous avoue que je me perds moi-même dans ce bestiaire. Personnellement, je suis adhérente de l’association « Sauvons nos entreprises », mais je défilerai derrière la banderole en hommage à Christian Poucet, une figure prépondérante de la lutte pour une justice sociale et la liberté d’entreprendre. Je respecte le combat de cet homme assassiné un mois avant d’avoir pu crier victoire. Que reprochez-vous au RSI ? Le RSI est un fossoyeur d’entreprises et de volonté d’entreprendre. Je m’explique : les règles de calcul des cotisations sociales et retraites évoluent chaque année pour des prestations ridicules. Il n’est pas rare de croiser sur le terrain des retraités qui perçoivent une pension inférieure à 600 euros. Mon conjoint percevra après trente ans de bons et loyaux services à peine 320 euros pour 16.000 euros de cotisations annuelles. Si je compare un salarié à 35 heures et un patron à plus de 70 heures, l’injustice saute aux yeux. De plus, nous n’avons aucun droit à l’erreur. C’est-à-dire qu’en cas de fermeture de notre restaurant pour x raisons, nous ne bénéficierons d’aucun avantage social. Le chômage ne nous concerne pas mais notre entreprise cotise pour les salariés. En matière de maladie, et contrairement aux salariés, nous avons sept jours de carence pour un arrêt de travail, nos salariés en Lorraine n’en ont aucun, puisque l’entreprise pallie les trois jours de carence de la CPAM. Par ailleurs, les indemnités journalières sont calculées non pas sur le salaire, mais sur un taux sans comparaison aucune avec le maintien de salaire offert par la CPAM. À la suite d’un problème cardiaque, mon conjoint a été dans l’obligation de s’arrêter de travailler cinq semaines. Six mois après, il a bénéficié de 627 euros. Est-ce que tout cela est juste ? Non, je ne le pense pas et il serait idiot de continuer à rester chef d’entreprise alors que le salariat est plus intéressant et surtout moins stressant. De plus, depuis la fusion des URSSAF avec l’Organic pour créer le RSI, nous sommes confrontés à des erreurs administratives quotidiennes : cotisations erronées, absence de carte vitale, absence d’interlocuteur téléphonique… Ces tracasseries administratives nous conduisent à une surcharge de travail dont nous nous passerions volontiers. Cependant, le RSI fonctionne caricaturalement, à savoir que si nous ne sommes pas vigilants, nous pouvons régler des cotisations en double ou des cotisations calculées en N-2, ce qui suppose, en temps de crise où le chiffre d’affaires est moindre, de sortir tout de suite une somme d’argent non provisionnée. Si nous ne pouvons pas payer, les huissiers débarquent manu militari. En revanche, lorsque le RSI vous doit de l’argent, impossible de le récupérer et vous ne pouvez pas leur envoyer d’huissier. Mais le plus rageant dans cette conception d’un régime de sécurité sociale soi-disant égalitaire, est la fourberie de sa gestion. Au lieu d’engendrer une baisse des coûts de gestion, la fusion en 2005-2006 a plutôt entraîné ces derniers vers une hausse de 30%. Cette irresponsabilité ne doit pas rester impunie. La souffrance qu’elle engendre, se traduisant par de nombreux suicides consécutifs aux traitements inhumains de nos dossiers se doit d’être connue et combattue. Lorsque vous analysez les implantations des caisses RSI, vous vous apercevez de beaucoup d’incohérences géographiques et d’un luxe pléthorique dont nous ne bénéficions pas. Pour terminer sur le sujet du RSI, nous constatons que nos retraites sont réduites à peau de chagrin, ce qui nous oblige à compenser avec le système « Madelin ». Or, la retraite complémentaire que vous provisionnez mensuellement auprès d’une assurance privée est considérée comme du salaire, et elle est taxée à 54%. Je prends l’exemple de mon conjoint : en 2014, il a payé ses cotisations sur 16300 euros, dont 8000 euros de loi Madelin et 8300 euros de salaire. La loi Madelin comprend la prévoyance, la mutuelle et la retraite, donc c’est de l’argent que nous ne dépensons pas. Le salaire net de mon conjoint s’élève à 8000 euros. Déduction faite de 7657 euros de RSI, il reste un total de salaire net annuel de 343 euros ! Qui travaillerait en France pour 343 euros par an ? Je précise que notre restaurant est réputé, que nous avons un chiffre d’affaires de 385 000 euros HT et qu’avant 2012 mon conjoint et moi-même arrivions à obtenir un revenu de 2000 euros nets par mois. Aujourd’hui, pour alléger nos charges, je suis au chômage car je n’ai pas été assez stupide à l’époque pour prendre le statut de conjoint collaboratrice, connaissant depuis 2007 les dérives du RSI. Je n’ai pas peur de le dire, le président de la république est informé. De toute façon, qu’ils soient de droite ou de gauche ou des extrêmes, la réalité entrepreneuriale échappe aux politiques.
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Allant à l’encontre de toutes les prévisions, le super-volcan de Yellowstone pourrait entrer en éruption beaucoup plus tôt qu’on ne le pensait, ce qui aurait de terribles conséquences pour l’humanité. Après de longues études des dépôts fossiles des cendres issues depuis la dernière éruption qui avait eu lieu il y a 640.000 ans, des chercheurs de l'université d'État de l'Arizona ont conclu que le super-volcan de Yellowstone menaçaient de se réveiller plus tôt que prévu, écrit le journal National Geographic. En analysant les minéraux, les spécialistes ont remarqué que la température pourrait évoluer en quelques dizaines d'années alors qu'ils pensaient précédemment qu'il faudrait quelques milliers d'années avant d'observer la moindre modification. «Il est effrayant d'imaginer combien de temps est nécessaire pour qu'un volcan endormi soit sur le point d'entrer en éruption», estime l'un des auteurs du rapport, Hannah Shamloo. Cependant, un employé de l'Observatoire Volcanique de Yellowstone, Michael Poland, doute des conclusions des scientifiques. Selon lui, la possibilité d'une forte augmentation de l'activité du volcan est exclue. «Quelque chose d'intéressant arrive tout le temps, mais nous n'avons rien vu qui puisse nous faire penser que les processus magmatiques décrits dans l'étude ont vraiment lieu», a-t-il indiqué.
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Alors que le salon de l’automobile de Genève se veut celui de la voiture verte, Greenpeace a voulu en avoir le cœur net et a calculé la moyenne des émissions de CO2 des modèles exposés. Résultat : 201 g/km. C’est largement au-delà de la moyenne de 120 g de CO2/km qu’il faut atteindre d’ici à 2012, et bien plus encore que celle des véhicules aujourd’hui mis sur le marché (160 g/km).
« Les salons, comme celui de Genève, sont des vitrines affichant l’avenir que l’on nous réserve en matière d’automobile. Et bien nous sommes fixés : cet avenir est dramatique pour l’environnement et les constructeurs en sont responsables, déclare Anne Valette, chargée de la campagne Climat de Greenpeace France. Le greenwashing tourne à fond. Campagnes de pub omniprésentes et communication institutionnelle agressive : tout est là pour nous faire croire qu’ils font le maximum afin de réduire l’impact des voitures sur le climat. En réalité, à l’heure où le Conseil européen réaffirme l’urgence, ils font tout pour saboter le projet de réglementation. »
Certes, la présence au salon de Genève de Ferrari ou Lamborghini, spécialisées dans les voitures de sport très polluantes, fait exploser la moyenne. Mais Greenpeace dispose du détail par constructeur. Ainsi, BMW vante les mérites de ses moteurs diesel les plus efficaces mais atteint 187 g de CO2/km. Renault, autoproclamé champion des voitures moins polluantes, promeut son nouveau 4×4 Koleos et récolte 186 g/km. Volkswagen a beau communiquer sur son label Blue Motion, son coupé Passat et le Tiguan montent la moyenne à 196 g/km.
Le 6 mars, Greenpeace a lancé un concours et proposé au grand public d’élire la pire voiture de l’année sur www.greenpeace.fr/voitures. La Toyota Land Cruiser 4.0 v6 Executive est placée en tête du palmarès par une majorité (53 %), devant la BMW 135i Coupé (23 %), la Volvo 70F 2.0 (11 %), la Renault Clio RS F1 2.0 (9 %) et la Volkswagen Golf Plus Comfortline 1.4 (4 %). « Les résultats de ce petit jeu reflètent le niveau de conscience des gens, qui ont bien compris qu’un 4×4 est très polluant, mais aussi l’impact des stratégies marketing développées par les constructeurs, analyse Anne Valette. En réalité, chacun des modèles nominés est une catastrophe environnementale. Ainsi la « petite » Renault sport, par exemple, rejette 197 g de CO2/km, alors qu’une Clio classique émet entre 110 et 140 g/km. »
Toute la vérité sur chaque constructeur sur www.greenpeace.fr/voitures
Pendant plus de dix ans, les constructeurs automobiles européens ont fait des promesses mensongères sur les efforts qu’ils étaient prêts à consentir pour être responsables. Non contents d’avoir délibérément fait perdre du temps à la lutte contre les changements climatiques, les constructeurs automobiles européens développent depuis plusieurs mois une campagne massive de lobbying pour vider de toute contrainte le projet de réglementation européenne visant à réduire les émissions de CO2 des véhicules particuliers. Greenpeace affirme que l’ambition climatique européenne doit se traduire par un double objectif : 120 g de CO2/km d’ici à 2012 et 80 g de CO2/km à l’horizon 2020.
« Au fil du temps, les automobilistes ont obtenu que les constructeurs leur proposent des voitures plus confortables et plus sûres, conclut Anne Valette. Exigeons désormais des modèles plus respectueux de l’environnement, d’autant que les technologies rendant les moteurs plus efficaces existent déjà. Au lieu de tout faire pour saper les négociations européennes en cours, les constructeurs doivent prendre leurs responsabilités face à l’urgence climatique. »
En Europe, le secteur des transports est le seul à voir ses émissions de CO2 augmenter depuis 1990 (+26 %). À elles seules, les voitures sont responsables de 12 % des rejets. En France, à l’origine de 26 % de nos émissions (dont 14 % pour les véhicules particuliers), les transports forment le secteur le plus polluant.
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Par deux fois le 2 décembre, Greenpeace s’est manifestée à l’Assemblée nationale (sur le toit et dans l’hémicycle), alors que les députés débattaient des changements climatiques cinq jours avant l’ouverture du sommet de Copenhague.
Dans les deux cas, il s’agissait de porter le même message : le sommet approche et il y a urgence. Les élus et Nicolas Sarkozy doivent passer des beaux discours à des engagements concrets et chiffrés en accord avec les recommandations des scientifiques.
Le 2 décembre, vers midi, une dizaine d’activistes de Greenpeace a déployé des banderoles sur le toit de l’Assemblée nationale, qu’ils ont atteint à l’aide d’un camion et d’une échelle de pompiers. C’était un clin d’œil à la célèbre phrase prononcée par Jacques Chirac, en 2002, au Sommet mondial sur le développement durable de Johannesburg : « La maison brûle et nous regardons ailleurs ».
L’après-midi, dans l’hémicycle, une dizaine de militants a interrompu la session parlementaire pour déployer des banderoles avec le même message : « Copenhague : aux actes, monsieur le Président ! ».
Greenpeace tient à préciser que ses militants ont eu accès aux tribunes publiques comme peut le faire chaque citoyen (en demandant une invitation au député de sa circonscription et en présentant une pièce d’identité à l’entrée de l’Assemblée). Il n’y a pas eu usurpation d’identité.
Enfin, les militants de Greenpeace ayant participé à ces actions ont été interpellés, entendus puis libérés.
Pourquoi ces interventions ?
En intervenant à l’Assemblée nationale, au cœur de la démocratie, le jour où les représentants du peuple discutaient de la position de la France à Copenhague, Greenpeace a voulu pousser les élus, et en particulier le premier d’entre eux, le président de la République, à passer à l’action. En alertant nos responsables politiques, nous sommes à notre place et dans notre rôle.
Depuis des décennies, Greenpeace porte la question climatique. L’association estime, avec les autres ONG mais aussi les 460 000 citoyens qui ont signé l’Ultimatum climatique, que la France et l’Europe peuvent et doivent changer la donne. Pour le moment, les responsables politiques, qui représenteront la France à Copenhague, tergiversent et font la sourde oreille à l’heure où il faut d’urgence passer à l’action.
Pour preuve, ce mercredi 2 décembre, l’hémicycle était à moitié vide. Pendant le discours de Jean-Louis Borloo régnait un fort brouhaha. Les députés qui crient aujourd’hui au scandale sont ceux-là même qui ne prêtaient aucun attention au débat sur Copenhague.
Ce que Greenpeace a fait, c’est de réveiller un débat démocratique qui est largement insuffisant au regard des enjeux climatiques actuels.
Que demandons-nous ?
L’accord de Copenhague doit être contraignant, juste et ambitieux. Les scientifiques sont unanimes : ce texte doit permettre de maintenir l’augmentation de la température moyenne mondiale sous la barre des 2°C. Pour y arriver, les pays industrialisés doivent prendre à Copenhague au moins deux engagements :
– réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 40 % d’ici à 2020
– mettre sur la table 110 milliards d’euros par an d’ici à 2020 pour aider les pays en développement à faire face aux changements climatiques (pour la France, cela représente un peu plus de quatre milliards par an).
Greenpeace est une organisation pacifique et non-violente
Une alerte à la bombe aurait été déclenchée à l’Assemblée nationale en fin de journée le 2 décembre. Il est évident que Greenpeace n’a rien avoir avec ce dernier incident. L’association revendique toutes ses actions et tient à rappeler que la seule bombe qui ait jamais marqué l’histoire de Greenpeace est celle que le gouvernement français a utilisée pour faire couler notre navire Rainbow Warrior en 1985, faisant un mort.
Greenpeace est une organisation de défense de l’environnement dont les valeurs fondatrices sont la non-violence et l’indépendance financière et politique. Toutes nos actions sont pacifiques. Celles du 2 décembre l’étaient aussi.
Ecouter Karine Gavand, chargée de campagne » Climat-Energie » à Greenpeace et qui est descendue dans l’hémicycle le 2 décembre (source : France 2)
Avec nous, vous pouvez faire pression et agir en signant l’Ultimatum climatique !
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Les gestes individuels, ça compte !
Manifestation pour le climat à Bangkok, Thaïlande, mars 2019. ©Biel Calderon/Greenpeace
Si tous les êtres humains vivaient comme nous, Français.es, il faudrait presque trois planètes pour satisfaire nos besoins. C’est pourquoi les gestes individuels, conjugués et multipliés, sont importants pour limiter notre impact collectif sur l’environnement. Réparer, manger moins de viande, acheter bio et local… Il est possible de modifier notre comportement dans notre vie de tous les jours pour devenir des citoyennes et citoyens plus responsables. Nous sommes de plus en plus nombreux à le faire.
Ces petits gestes peuvent aussi avoir un effet d’émulation et encourager d’autres personnes à agir, dans votre entourage ou votre voisinage, dans votre supermarché ou autour d’une table. Parce qu’elle montre l’exemple, votre action individuelle est nécessaire et peut devenir collective !
Chacun de vos gestes est un acte courageux, quel qu’il soit, et il doit être un point de départ pour aller plus loin. Réutiliser, oui. Et aussi refuser, réduire et demander aux grandes marques de changer leurs modes de production et de distribution. Aller au travail à vélo, oui. Et aussi s’associer avec des voisins pour demander à la mairie de rallonger les pistes cyclables et de renforcer les transports publics dans votre ville. Manger moins de viande, oui. Et aussi demander, avec d’autres parents d’élèves, à l’école de vos enfants de proposer plus de menus végétariens à la cantine. Ramasser des déchets plastiques sur les plages, oui. Et aussi signer et partager des pétitions pour appeler le gouvernement à mieux protéger les océans.
Plus encore que nos comportements, c’est notre façon de penser que nous devons changer
Manifestation pour le climat à Bangkok, Thaïlande, mars 2019. ©Biel Calderon/Greenpeace
Nous avons été conditionné.es pour croire que le bonheur réside dans le libre-échange, l’exploitation sans fin des ressources naturelles, la croissance économique et, in fine, la possibilité de consommer toujours plus – et surtout toujours plus que le voisin. Aujourd’hui, ce système est en bout de course. Nous devons mettre en place un modèle de société qui respecte les limites de la planète, remédie aux inégalités et valorise les relations et les expériences humaines.
Face à la gravité de la crise climatique, notre prise de conscience individuelle et collective est essentielle pour changer de modèle de société. Mais elle ne doit pas pour autant servir d’excuse aux responsables politiques pour ne pas mettre en place les mesures de plus grande portée qui s’imposent !
Quand on sait que 90 entreprises sont, à elles seules, à l’origine des ⅔ des émissions mondiales gaz à effet de serre qui détruisent notre climat, nos petits efforts individuels sont essentiels mais ne peuvent pas tout…
Un changement systémique est indispensable
Ce ne sont pas les citoyen.ne.s qui rechignent à taxer le kérosène des avions, qui laissent des lignes de trains disparaître, qui signent des traités commerciaux destructeurs pour le climat ou qui donnent leur feu vert à des projets climaticides. Ce pouvoir-là se trouve dans les mains des responsables politiques.
D’après certain.es expert.e.s, la France doit diminuer de 80 % son empreinte carbone pour rester dans les clous de l’accord de Paris. Or les gestes individuels ne peuvent contribuer, au mieux, qu’à ¼ de cet objectif, car les ¾ restants dépendent de l’Etat et des entreprises.
Bref, on aura beau tou.te.s arrêter de prendre l’avion et de manger de la viande, ça ne sera pas suffisant si le système qui nous entoure va à l’encontre de la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.
L’impulsion nécessaire pour relever le défi climatique doit avant tout être donnée par les autorités publiques et ne peut pas se limiter à la mobilisation individuelle. Nous avons plus que jamais besoin d’une réponse politique à la hauteur de l’urgence.
Pour l’instant, les responsables politiques rechignent à mettre en œuvre les changements systémiques profonds face à la crise climatique : ils continuent de privilégier les intérêts financiers d’une poignée de multinationales polluantes, au détriment de la santé et de l’avenir de la planète et de ses habitants, en premier lieu des personnes les plus démunies, qui sont les premières affectées par le changement climatique.
Nous devons dénoncer leur inaction et surtout les acculer pour que des réformes urgentes soient prises dans les domaines fortement émetteurs CO2 : transport, production d’énergie, logement, agriculture, alimentation. C’est une question de justice et de survie. Nous avons besoin d’agir individuellement et collectivement pour que la société dans son ensemble se rende compte qu’un changement radical de système est inévitable, et pour que les responsables politiques agissent. Cette prise de conscience collective passe par chacun.e d’entre nous.
JE REJOINS LE MOUVEMENT CLIMAT
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Ce matin, 2030 citoyen-ne-s ont répondu à l’appel lancé par les Amis de la Terre, Action Non-Violente COP21 et Greenpeace et bloquent les accès aux tours de Total, EDF, Société Générale ainsi que le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire à la Défense.
A travers cette action de désobéissance civile hors-norme, le mouvement climat français dénonce l’alliance toxique qu’Emmanuel Macron et son gouvernement entretiennent avec les grandes entreprises dont l’activité accélère le changement climatique, alors que des mesures radicales et immédiates sont nécessaires pour parvenir à limiter le réchauffement climatique à +1,5°C d’ici la fin du siècle.
Depuis 9h ce matin, les tours de Total, Société Générale, EDF et du Ministère de la Transition Écologique et Solidaire situées dans le quartier de la Défense à Paris ont été simultanément paralysées par 2030 citoyen-ne-s.
Des photos et vidéos de l’action seront progressivement disponibles pour utilisation par les médias ici : https://media.greenpeace.fr/691/
Des banderoles, affiches, autocollants arborant le visage d’Emmanuel Macron et le message « Macron, Président des pollueurs » sont placardés dans l’ensemble du quartier. Des portraits présidentiels, réquisitionnés par dizaines depuis le 21 février dans les mairies par les activistes d’Action non-violente COP21 afin de dénoncer le vide de la politique climat d’Emmanuel Macron, ont également fait leur apparition. Ils ont été placés ce matin à l’intérieur et à l’extérieur des tours, afin de symboliser le réel lieu de pouvoir de la France.
« En affichant Emmanuel Macron à la Défense, et en bloquant l’activité de plusieurs lieux stratégiques de ce quartier d’affaires, nous voulons montrer qu’en réalité, c’est ici que se décide la politique climatique de la France, dans les bureaux des grands patrons. Avec, par exemple, 11 milliards de cadeaux fiscaux en 2019 accordés aux énergies fossiles, la politique fiscale d’Emmanuel Macron est favorable aux plus grands pollueurs. Ce partenariat destructeur entrave la lutte contre le changement climatique » dénonce Clément Sénéchal, chargé de campagne Climat à Greenpeace France.
Trois entreprises sont visées ce matin. Total fait partie des 20 entreprises qui émettent le plus de CO2 au monde. La Société Générale est la première des banques françaises à investir dans les énergies fossiles les plus dangereuses pour le climat. EDF ne produit que 10% d’énergies renouvelables en Europe, contre plus de 70% pour le nucléaire, qui génère des milliers de tonnes de déchets radioactifs dangereux.
« Au lieu de réguler les activités de ces multinationales polluantes, Emmanuel Macron leur déroule le tapis rouge ! Soumis aux pressions de Total, il a autorisé la reconversion de la raffinerie de la Mède, faisant bondir les importations françaises d’huile de palme. Il défend fermement les banques comme la Société Générale contre toute tentative de régulation et refuse de les encadrer pour mettre fin à leurs investissements dans les énergies fossiles. Alors que les financements pour la transition énergétique manquent à l’appel, il a réinjecté 10 milliards d’euros dans la filière nucléaire » rappelle Cécile Marchand, des Amis de la Terre. Cette action de désobéissance civile de masse a aussi visé le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire, « censé défendre l’écologie au sein du gouvernement, mais qui sert surtout à repeindre en vert une politique générale favorable aux entreprises polluantes. » complète-t-elle.
En parallèle de cette action de blocage, les organisations invitent les internautes à interpeller massivement par email et sur les réseaux sociaux le gouvernement et l’Elysée pour qu’ils cessent de faire primer l’intérêt des grands pollueurs sur l’intérêt général, ainsi qu’à partager massivement une vidéo live de l’action.
En pleine semaine internationale de rébellion pour le climat, les participants de cette action ont convergé de toute la France pour répondre à l’appel des organisateurs. Une grande majorité d’entre eux n’avaient jusque là jamais fait d’action de désobéissance civile. « Cette action s’inscrit dans une montée en puissance du mouvement pour la justice climatique et sociale. Des milliers de personnes sont maintenant prêtes à désobéir et à s’interposer physiquement pour défendre des conditions de vie dignes sur Terre maintenant et pour les générations futures. Et nous ne nous arrêterons pas là ! Dès le 24 mai prochain est annoncée une nouvelle grève mondiale des jeunes pour le climat, et nous invitons toutes et tous à rejoindre cette mobilisation pour faire grandir le mouvement ! » conclut Pauline Boyer, d’ANV-COP21.
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Paris, le 25 juillet – Alors que Barack Obama effectue une visite en France dans le cadre de sa tournée européenne, Greenpeace demande au candidat de réviser à la hausse ses ambitions en matière de lutte contre les changements climatiques. Lui qui déclare vouloir restaurer le leadership des Etats-Unis dans la lutte contre les changements climatiques, doit désormais afficher des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre à la hauteur des responsabilités du principal pollueur de la planète.
Avec seulement 5 % de la population mondiale, les États-Unis ont contribué pour plus d’un quart aux émissions de gaz à effet de serre (GES) actuellement dans l’atmosphère et demeurent les premiers émetteurs de la planète avec 24,3 % des rejets mondiaux de CO2. Pourtant le président américain George W Bush a toujours refusé de s’engager dans le cadre du protocole de Kyoto, a tout fait pour nuire aux négociations internationales, et n’a jamais engagé les Etats-Unis sur des objectifs chiffrés et contraignants de réduction à court terme de leurs émissions de gaz à effet de serre.
Les ambitions affichées par le candidat démocrate sont sans commune mesure avec les positions du président actuel : objectif de 80% de réduction des émissions de gaz à effet d’ici 2050 (par rapport au niveau de 1990), engagement de développer 25% d’énergie d’origine renouvelable d’ici à 2025, subventions pour le développement de la filière de 150 milliards de dollars sur 10 ans, ré-engagement dans la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques…
Mais l’engagement de court terme, qui consiste à revenir au niveau des émissions américaines de GES de 1990 à l’horizon 2020 demeure trop faible.
« Pour faire oublier le rôle destructeur de George W. Bush dans les négociations internationales sur le climat, Barack Obama doit assumer les responsabilités qui incombent aux Etats-Unis dans la crise du climat et s’engager à réduire d’au moins 25% d’ici à 2020 les émissions domestiques par rapport aux niveaux de 1990. C’est l’unique voie pour rattraper le temps perdu à négocier avec la pire administration sur le climat et montrer enfin l’exemple à suivre aux pays émergents », constate Karine Gavand, chargée de campagne climat à Greenpeace.
Tout l’enjeu des négociations internationales sur la deuxième période d’engagement du Protocole de Kyoto à l’horizon 2020 réside dans la capacité de la communauté internationale à définir une responsabilité partagée mais différenciée des engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale. « La négociation internationale échouera sans aucun doute si les Etats-Unis et l’Europe, principaux émetteurs de gaz à effet de serre, ne montrent pas l’exemple. Il est difficile d’exiger d’un pays comme la Chine, qui émet 4 tonnes de CO2 par habitant chaque année, de s’engager à réduire ses propres émissions quand les Etats-Unis, qui émettent 20 tonnes de CO2 par habitant et par an, n’assument pas leur part de responsabilité ».
A l’occasion de la visite du candidat Obama en Europe, Greenpeace demande donc que le candidat démocrate à la présidence s’engage sur des objectifs plus ambitieux : « Nous avons 100 mois pour agir, 100 mois pour inverser la courbe des émissions mondiales de gaz à effet de serre. C’est l’objectif à 2020 qui déterminera la réelle volonté politique du candidat américain à affronter le défi du dérèglement du climat. C’est cet objectif précis qui donnera le ton des négociations internationales, à l’heure où il ne reste plus qu’une année pour négocier la suite du Protocole de Kyoto », conclut Karine Gavand.
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Les gaz à effet de serre
À l’origine, l’effet de serre est un phénomène naturel. La Terre est comme une serre de jardinier. La chaleur du soleil rentre dans la serre et elle est piégée par des gaz (les « gaz à effet de serre ») et elle fait monter la température du globe.
Ainsi la température moyenne à la surface de la Terre est de 15 °C. S’il n’y avait pas cet effet de serre naturel, la température moyenne serait de -18 °C, incompatible avec la vie humaine.
Mais depuis 1850 et les débuts de l’ère industrielle, les activités humaines se sont mises à émettre de plus en plus de gaz à effet de serre (GES). Les transports, l’industrie, la production d’énergie ou la déforestation sont à l’origine d’émissions de GES que la Terre ne peut plus naturellement absorber – et la température augmente.
Les impacts visibles du dérèglement climatique
Le 7 avril 2009, en Antarctique, la plaque de Wilkins s’est rompue. C’est le plus grand effondrement de glace jamais enregistré en Antarctique : 16 000 km2. En Arctique, depuis 2012, le record de fonte de la banquise est chaque année pulvérisé. Il devient de plus en plus urgent d’agir.
C’est le résultat direct de la hausse des températures. Au pôle Sud, elle est de 3°C sur les cinquante dernières années! Cette transformation des contours du pôle Sud est un des signes les plus spectaculaires des dérèglements climatiques en cours.
La planète est déjà en train de changer. Le niveau moyen des océans s’est élevé de 17 cm au cours du 20e siècle. Les événements météorologiques extrêmes sont de plus en plus fréquents, de plus en plus intenses : canicules, sécheresses, inondations, tempêtes, etc. Chaque année, les records de chaleur sont dépassés. À ce titre l’année 2016 restera une année historique en termes de chaleur et de précipitations extrêmes.
Que disent les experts ?
Le GIEC a abouti à des constats sans appel :
– Le 1er volet du rapport du GIEC, en septembre 2013, a clairement attribué la responsabilité du dérèglement climatique aux activités humaines.
– Si rien n’est entrepris, on se dirige vers un réchauffement de presque 5 °C et une élévation du niveau des mers de près d’un mètre.
– Un mètre d’augmentation du niveau des mers ferait courir un véritable danger pour des villes comme New York, un pays comme la Hollande ou des îles comme les Maldives.
– L’Arctique perd sa glace chaque année plus rapidement que prévu.
– Les océans s’acidifient à un taux alarmant.
– Les émissions de GES s’accélèrent (les émissions dues aux fossiles ont progressé trois fois plus vite dans la décennie 2000 que les années 1990).
Quels sont les impacts des changements climatiques ?
La liste des impacts est longue et non exhaustive :
– Les événements climatiques extrêmes seraient de plus en plus nombreux et puissants (inondations, vagues de chaleur, cyclones, tempêtes, feux de forêts, etc.). Dans un climat réchauffé de 4 °C à 5 °C, la fréquence des Niños extrêmes, les plus dangereux, pourrait doubler, passant de trois à six par siècle !
– La biodiversité serait mise en péril (20 à 30 % des espèces végétales et animales seraient menacées d’extinction).
– Les glaciers en Arctique et dans les zones montagneuses disparaîtraient, entraînant la montée du niveau des mers.
– La montée du niveau des mers et les inondations engloutiraient certaines zones côtières et de petits Etats insulaires (entre 10 000 et 20 000 îles dont de nombreuses habitées, disparaîtraient).
– Ailleurs, les pénuries d’eau seraient de plus en plus fréquentes.
– La désertification, les sécheresses et les inondations entraineraient la destruction des ressources agricoles entrainant famine et malnutrition.
– Á cela s’ajouteraient le développement des maladies infectieuses (malaria en Afrique, choléra en Asie) et la surmortalité due aux événements climatiques extrêmes.
Á tous ces phénomènes s’ajouteraient les conséquences des catastrophes : des mouvements de populations massifs (des centaines de millions de « réfugiés climatiques »), un accroissement des inégalités économiques et sociales partout dans le monde et la recrudescences des conflits entre les pays et des tensions internationales.
Le dérèglement climatique en France
Au cours du 20e siècle, la France s’est réchauffée d’environ 1 °C. Si les températures augmentent de 3 ou 4 °C d’ici à 2100, les canicules estivales seront de plus en plus fréquentes. Les événements climatiques extrêmes (tempêtes, inondations, feux de forêts, etc) se multiplieront. La plupart des glaciers alpins et pyrénéens disparaîtront. Les littoraux seront sérieusement menacés par l’érosion et la submersion (notamment en Camargue). La sécheresse au sud de la Loire fera baisser les rendements agricoles. Les conséquences sanitaires seront dramatiques : surmortalité due à la hausse des températures, vagues d’épidémies…
1,5 °C : un cap essentiel pour minimiser les impacts des changements climatiques
Les impacts des changements climatiques sont déjà là : nous les constatons ici et maintenant en différents endroits du globe. Si nous les laissons s’emballer, ils auront des conséquences encore plus catastrophiques.
De plus, ces changements climatiques affectent le monde de façon déséquilibrée : ce sont les pays émergents, et particulièrement les 100 pays les plus vulnérables, qui sont le plus affectés. Pourtant, ces pays ne sont responsables que de 5 % des émissions mondiales.
Il est impératif de limiter l’augmentation des températures à 1,5 °C, comme le préconisent les scientifiques. Pour atteindre cet objectif crucial nous devons, d’ici à la moitié du siècle, ramener à zéro nos émissions de dioxyde de carbone, et réduire l’ensemble de nos émissions de gaz à effet de serre d’environ 70 % (par rapport à 2010).
L’Accord de Paris a engagé les pays à limiter le réchauffement climatique bien en dessous de 2 °C et à poursuivre les efforts pour ne pas dépasser 1,5 °C . C’est bel et bien ce cap de 1,5 °C que nous devons avoir en tête pour juger les actions des gouvernements et d’autres acteurs.
Maintenir sous la barre des 1,5° C : c’est possible
Limiter le réchauffement à 1,5° C est faisable. Selon nos calculs, nous devons de toute urgence :
Atteindre l’objectif 100 % renouvelable bien avant 2050 et sortir des énergies fossiles dès que possible.
Mettre un terme à la déforestation dès que possible et procéder à une reforestation massive.
Réduire drastiquement la consommation de viande et mettre en œuvre d’autres mesures en matière d’agriculture.
En finir avec l’utilisation des gaz fluorés (HFC).
Plus vite nous avancerons sur la mise en place de ces quatre mesures, plus grandes seront nos chances de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C.
Il faut agir maintenant ! Les énergies décarbonées ce sont les énergies renouvelables !
Les réserves fossiles doivent rester dans le sol, et nous devons développer massivement les renouvelables ! Deux axes doivent être mis en œuvre :
Sortir progressivement des fossiles d’ici à 2050 et ne pas lancer de nouveaux projets. Il faut donc, au niveau mondial, un accord qui permette d’atteindre un pic des émissions en 2020 et un niveau proche de zéro en 2050.
Les pays du Nord, notamment les pays européens, doivent agir et mettre en place un objectif de 45 % d’énergie renouvelable d’ici à 2030. Cet objectif contraignant de 45 % est absolument nécessaire pour sortir de notre addiction aux fossiles et aux fissiles. L’Accord de Paris a reconnu cette nécessité vitale de limiter les émissions. Il faut maintenant que cela se concrétise dans des actions rapides.
Les énergies renouvelables sont les seules à garantir une baisse des émissions, car contrairement à ce que les promoteurs du nucléaire laissent à penser, le nucléaire n’est pas l’énergie miracle pour le climat.
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Après 15 jours de traversée de l'Atlantique, la jeune égérie pour le climat Greta Thunberg touchait au but mercredi à bord de son voilier à zéro émission carbone, qui devait accoster à Manhattan vers 15 heures locales (20 heures à Paris). La jeune Suédoise de 16 ans, à bord du Malizia II, faisait des signes de la main aux caméras qui suivaient sa progression depuis les abords de Brooklyn, où l'équipage a effectué les formalités de l'immigration américaine, vers la pointe sud de Manhattan, où le bateau devait accoster peu après. "Terre! Les lumières de Long Island et de New York devant nous", avait tweeté la jeune Suédoise de 16 ans très tôt mercredi matin, après une traversée qui s'est avérée parfois agitée, surtout à l'approche du continent américain. Sous un ciel gris, des dizaines de journalistes et quelque 300 personnes attendaient sur un quai à la pointe de Manhattan, avec la statue de la Liberté en toile de fond, celle qui est devenue en un an la vedette de centaines de milliers de jeunes. L'adolescente doit participer le 23 septembre au sommet du climat organisé par l'ONU et l'organisation internationale a l'a accueillie avec les honneurs. Une flottille de 17 voiliers - un pour chacun des 17 objectifs du développement durable fixés par l'ONU à l'horizon 2030 - ont accompagné son voilier pour la dernière ligne droite avant son arrivée à Manhattan. Son arrivée à New York marque la fin d'un périple entamé le 14 août. Greta Thunberg avait alors quitté Plymouth, en Grande-Bretagne, avec son père, à bord du Malizia II, skippé par Pierre Casiraghi, fils de la princesse Caroline de Monaco, et l'Allemand Boris Herrmann. Désormais reconnaissable dans le monde entier à son visage poupin et ses deux longues tresses, l'adolescente a refusé de prendre l'avion à cause des émissions de carbone que ce moyen de transport génère. Pierre Casiraghi a mis gratuitement à sa disposition un bateau pour parcourir les 3 000 milles nautiques (environ 5 550 kilomètres) séparant les côtes britanniques des Etats-Unis. A la rentrée scolaire 2018, alors qu'elle était en dernière classe de collège, Greta Thunberg avait décidé de faire l'école buissonnière chaque vendredi et de s'installer devant le Parlement suédois à Stockholm pour sensibiliser les députés à l'urgence climatique. Son action, rapidement relayée par les réseaux sociaux où elle est suivie par plus d'un million de personnes, a inspiré des milliers de jeunes à travers le monde et donné naissance au mouvement "Fridays for future". Elle a néanmoins aussi de nombreux détracteurs. Ces derniers jours, certains ont moqué son voyage en bateau, faisant valoir que plusieurs membres de l'équipage du voilier avaient prévu de revenir en Europe en avion, et que son voyage contribuerait donc aussi à polluer la planète. Mais ce genre de polémique ne semble pas entamer la détermination de l'adolescente, qui s'apprête à porter son message pour la première fois sur les terres de Donald Trump, climato-sceptique notoire. "Il y a un an, j'ai commencé à faire la grève scolaire devant le Parlement suédois, simplement parce qu'il fallait faire quelque chose. Depuis, je continue chaque vendredi, avec des millions d'autres. Et nous continuerons aussi longtemps qu'il le faudra", tweetait-elle depuis le Malizia II le 20 août. Avant de participer au sommet de l'ONU sur le climat, la jeune fille, qui a pris une année sabbatique, devrait avoir une série de rencontres, même si aucun programme précis n'a encore été communiqué. Elle a également prévu de se rendre au Canada, au Mexique et au Chili pour une autre conférence de l'ONU en décembre.
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Nos actions Y a-t-il augmentation des catastrophes naturelles ? La réponse est NON ! Dans sa dernière Lettre d’Information Jean-Claude Pont, mathématicien et historien des sciences, membre du comité scientifique de l’association des climato-réalistes, montre qu’il n’y a pas d’augmentation du nombre ni de l’intensité des événements météorologiques extrêmes. François Gervais : un réchauffement de l’ordre de 0,25°C en 2050 justifie-t-il de jouer aux apprenti-sorciers ? François Gervais, physicien, professeur émérite à l’Université de Tours et membre du comité scientifique de l’association des climato-réalistes, explique dans Atlantico pourquoi envoyer des aérosols dans la stratosphère, pour refroidir le climat relève d’une dangereuse fuite en avant. . Prises de position réalistes La Cour de justice de l’Union européenne stoppe les ardeurs de militants climatiques Les plaignants qui s’étaient tournés vers la CJUE pour dénoncer le manque d’ambition climatique de l’Union européenne ont été déboutés. Une victoire pour la raison et le droit. L’énergie, c’est la vie ! L’Union européenne peut-elle encore le comprendre ? En choisissant les renouvelables contre le nucléaire, non seulement l’Europe se renie elle-même, mais elle précipite le déclin de ses peuples, alerte Samuel Furfari, professeur en géopolitique de l’énergie à l’Université Libre de Bruxelles. La taxe carbone revient par la fenêtre de l’Europe Le Parlement européen vient de donner son feu vert au projet de « taxe carbone aux frontières ». Un projet porté depuis longtemps par la France où cette taxe est devenue un véritable chiffon rouge depuis l’épisode des Gilets Jaunes. Et si l’Europe avait tout faux en matière de plantes génétiquement modifiées L’Europe en interdit la culture, mais en importe des quantités massives, notamment du soja transgénique pour l’alimentation du bétail. En faisant cela, on favorise donc la déforestation en Amérique du Sud explique Marc Boutry, professeur émérite de l’UC Louvain et ancien chercheur du FNRS, dans son essai Des plantes OGM qui vous veulent du bien ! La transition énergétique entre injonctions politiques et déficit prospectif Olivier Appert, ancien Président de l’IFP et du conseil français de l’énergie, a publié 13 pages de prospective sur le site de la Maison des Sciences de l’homme. Loi « climat » : plus de dépenses et de bureaucratie pour les entreprises Cendra Martin, député La REM de l’Isère, propose la création d’une Direction des Ressources Humaines et de la Lutte Contre le Dérèglement Climatique renforçant les prérogatives du comité social et économique (CSE, ex-comité d’entreprise) dans la lutte contre le changement climatique. Pourquoi taxer les engrais azotés est un non-sens? La possibilité de taxer les engrais azotés est prévue dans le projet de loi Climat et Résilience, bientôt en débat. Pourtant, l’azote est un élément essentiel pour la vie des plantes et, partant, de la production agricole et alimentaire. Les contre-vérités des écologistes dénoncées Commentant son livre Les écolos nous mentent (Albin Michel), co-écrit avec Henri Voron, Jean de Kervasdoué, économiste de la santé, revient sur les raccourcis idéologiques tels que « la France va manquer d’eau », « les OGM sont dangereux » ou « les pesticides tuent ». Derniers articles sur le site de l’ACR Émissions de CO2 : la divine surprise La forêt, cette autre victime de la violente ignorance écologiste L’inscription de la « lutte contre le dérèglement climatique » dans l’article premier de la Constitution : une absurdité juridique et scientifique. Cet email a été envoyé à [[EMAIL_TO]], cliquez ici pour vous désabonner. 35 avenue de Breteuil 75007 PARIS FR
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© Pierre Gleizes / Greenpeace
A la veille du Sommet du G8, un iceberg « grandeur nature » (16 mètres de hauteur sur une base de 12 mètres sur 22 mètres) dérive sur la Seine près du pont d’Iena, à deux pas de la tour Eiffel. Greenpeace matérialise un des impacts du dérèglement climatique dans un lieu inattendu, en plein cœur de Paris. Des plongeurs de Greenpeace ont affiché des messages très clairs à l’adresse du Président Français et de ses homologues du G8. On pouvait lire au pied de l’Iceberg « Sarkozy : climat recherche leader » (Sarkozy : climate leadership now !) ou encore « G8 : Climat recherche leader » (G8 : climate leadership now !).Une manière d’interpeler Nicolas Sarkozy, qui se réunit demain avec ses homologues pour le Sommet des 8 pays les plus riches et les plus pollueurs à l’échelle de la planète. A moins de six mois du Sommet de Copenhague, ils doivent enfin prendre la tête du combat contre les changements climatiques à travers des engagements concrets et ambitieux. Cette œuvre d’art monumentale de 16 mètres de hauteur est là pour leur rappeler l’ultimatum climatique qui nous est lancé.
Greenpeace et 10 ONG écologistes, humanitaires ou de défense des droits de l’homme, a lancé un appel au Président de la République. L’objectif est d’1 million de signatures :
Signez l’appel : www.copenhague-2009.com
« Nicolas Sarkozy, qui multiplie les discours incantatoires et se targue d’être le champion de la lutte contre le dérèglement climatique, n’a toujours pas fait la preuve de sa volonté politique à faire face à la crise climatique », déplore Pascal Husting, directeur de Greenpeace France. « Pourtant, face à l’incapacité actuelle de Barack Obama à mettre le monde sur la voie d’un accord qui limitera l’augmentation des températures en deçà de 2°C, l’Europe peut et doit prendre la tête du combat contre la crise climatique ».
Pour l’heure, l’Union européenne reste sur la ligne de touche quand s’affrontent d’un côté, les Etats-Unis, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Russie et le Japon, qui refusent de prendre des engagements ambitieux pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (-4% pour les Etats-Unis, -8% pour le Japon, quand les données scientifiques publiées ces deux dernières années appellent à une réduction d’au moins 40% d’ici à 2020) ; et de l’autre les pays en développement, première victimes et derniers responsables du dérèglement climatique, et surtout peu armés pour y faire face. « Les pays en développement attendent vainement un signal clair des pays industrialisés. Un signal de leur volonté de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, et de leur capacité à soutenir les pays les plus vulnérables pour faire face à la crise climatique. La discussion sur le soutien financier est entamée depuis des mois, mais les pays riches ont été jusqu’alors incapables de répondre à cet appel », constate Karine Gavand, chargée de campagne climat à Greenpeace France.
Or, malgré des déclarations tonitruantes, la France est parmi les pays qui bloquent toute avancée concrète sur cette question centrale pour le succès des négociations de Copenhague, à l’inverse de son voisin britannique. Le « Traité idéal » du gouvernement français, dévoilé le 26 juin dernier ne contient aucune réponse sur la question financière. Quelques jours à peine après la publication du mémorandum français, le Premier ministre britannique a évalué dans un discours sur le climat à 60 milliards d’euros les besoins annuels pour soutenir l’adaptation et la réduction des émissions dans les pays en développement, d’ici à 2020. « Gordon Brown a été le premier leader du leader du G8 à chiffrer concrètement les besoins des pays en développement pour faire face à la crise climatique. En parlant de milliards et non de millions, il a lancé un signal fort à la communauté internationale. Nicolas Sarkozy saura t’il saisir cette opportunité et placer l’Europe à la tête du combat contre les changements climatiques en soutenant avec force cette initiative lors du Sommet de l’Aquila ? C’est la question que nous lui posons aujourd’hui », conclut Karine Gavand.
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Usines à l'arrêt, voitures au garage... Avec la réduction drastique des activités humaines ces deux derniers mois, une étude parue dans Nature Climate Change et relayée par Le Parisien pointe du doigt la chute spectaculaire des rejets de dioxyde de carbone dans le monde. À l'échelle mondiale, il en ressort en effet que les émissions quotidiennes de CO2 ont diminué de 17 % pendant le pic du confinement (le 7 avril). Les émissions provenant des transports terrestres représentent près de la moitié de cette baisse (43 %), la production d'électricité 19 %, l'industrie 25 % et l'aviation 10 %. En France, la baisse maximale des émissions a atteint moins de 34 % le 20 mars et est restée à ce niveau jusqu'à la fin avril, rapportent nos confrères. Seulement, les auteurs de l'étude estiment que ce décrochage n'est pas durable dans la mesure où il n'est pas lié à des transformations socio-économiques structurelles et que ces réductions extrêmes sont probablement temporaires. EN INFOGRAPHIE >> Coronavirus : l'air mondial plus pur grâce au confinement "La baisse des émissions est substantielle, mais illustre le défi que représente le respect de nos engagements de l'Accord de Paris. Nous avons besoin d'un changement systémique, possible grâce à l'énergie verte et aux voitures électriques, et non des réductions temporaires dues à des comportements imposés", explique au Parisien Rob Jackson, coauteur de l'étude et professeur à l'université de Stanford aux Etats-Unis. Pour le consortium international de scientifiques à l'origine de cette étude, seules les décisions politiques prises par les gouvernements lors de la relance après Covid-19, en faveur ou non de la lutte contre le réchauffement climatique, permettront de voir de réels changements durables dans les années à venir.
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Ce sont 6 permanents et 14 bénévoles de Greenpeace Russie qui sont déployés sur le terrain pour observer au plus près l’évolution des incendies dévastateurs qui ravagent le pays. L’équipe, postée dans une des zones les plus touchées, à l’Ouest de Moscou, permet à Greenpeace Russie d’obtenir des informations non-censurées et de témoigner de l’ampleur réelle des dégâts et des dangers.
Le site internet « Forest Forum » de Greenpeace est aujourd’hui l’un des seuls à diffuser des informations fiables sur la situation. Il est pris d’assaut à la fois par de nombreux citoyens russes et par des journalistes du monde entier, tandis qu’il n’est plus étonnant de voir les médias russes se servir des données de Greenpeace autant que des informations officielles.
Le site a d’ailleurs été victime de son succès, au point de saturer le lundi 9 août, sans que l’on soit encore certains de savoir si le crash avait un caractère intentionnel ou non.
Il faut dire que les informations de terrain récoltées par Greenpeace contredisent souvent le discours rassurant des autorités russes et posent de très sérieuses questions, à la fois sur les causes des incendies et sur les dangers qui existent toujours.
Les flammes s’étendent dans des zones touchées par Tchernobyl : risque radioactif !
Greenpeace avait annoncé ce risque bien avant que les autorités russes ne soient prêtes à l’accepter :
le 10 août, l’organisation avait publié une carte des incendies, qui indiquait très clairement la présence de 20 feux sur des territoires contaminés. Dans la seule région de Byansk, particulièrement touchée par l’explosion de 1986, pas moins de trois foyers d’incendie avaient été détectés.
Aujourd’hui, les flammes continuent de se rapprocher dangereusement de la centrale de Sarov, à 500 kilomètres à l’est de Moscou, faisant peser une nouvelle menace de catastrophe nucléaire. Ce nouveau danger vient rappeler une fois de plus la vulnérabilité des installations nucléaires aux phénomènes climatiques.
La réforme du code forestier en cause dans la propagation des incendies
En 2009, Greenpeace avait dénoncé la décision de Vladimir Poutine, alors Président, de réformer le code forestier. Cette décision avait en effet conduit à la suppression du système d’alerte précoce pour les feux de forêts et au licenciement de 70 000 gardes forestiers, dont la tâche de prévention des incendies a été réattribuée à seulement 12 000 agents forestiers. On imagine facilement combien la situation aurait pu être différente si de tels moyens étaient encore en place. Le mépris des risques liés à la protection des forêts a donc permis aux incendies de se propager rapidement, sans rencontrer d’obstacle.
Le rôle déterminant des changements climatiques
Les autorités russes, comme bon nombre de gouvernements, ont toujours refusé de prendre de véritables mesures contre les changements climatiques.
Pourtant, des études ont prouvé que les changements climatiques sont au moins partiellement responsables des températures anormalement hautes et de la sécheresse que la Russie a connu cette année. Si certes des épisodes climatiques extrêmes (canicules, sécheresse, etc.) ont toujours existé, leur multiplication et leur montée en intensité sont certains indicateurs des changements climatiques. Les évènements qui se déroulent aujourd’hui en Russie s’inscrivent donc en droite ligne avec les prévisions des experts si rien n’est fait pour parer aux changements climatiques.
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« Fée Follet » sera sur place dès le 04 octobre et aurait besoin d’un hébergement sur place si quelqu’un y est disposé. De plus, tous ceux pouvant s’y rendre y sont les bienvenus! Le GIEC, Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, rend son 5ème rapport ce 27 septembre 2013, pour faire le point sur l’état du changement climatique en cours. Le dimanche 6 octobre, une journée de mobilisation citoyenne ambitieuse et originale est organisée à Bayonne : Alternatiba, un véritable Village des alternatives, individuelles, collectives, territoriales et systémiques au changement climatique et à la crise énergétique. Des milliers de personnes y sont attendues. Son objectif est de : -diffuser le message de l’urgence climatique, sensibiliser le grand public et les élus à la nécessité de baisser rapidement et radicalement nos émissions de gaz à effet de serre, interpeller sur les conséquences dramatiques de l’absence d’accord international ambitieux, efficace, contraignant et juste sur le climat ; -combattre l’effet possible de sidération, le sentiment d’impuissance et donc la démobilisation que peuvent provoquer la gravité et l’importance du défi climatique, en montrant que les solutions existent et qu’elles sont à notre portée, créatrices d’emploi, porteuses d’un monde plus humain, convivial et solidaire ; -appeler à mettre en route sans plus attendre la transition sociale, énergétique et écologique nécessaire pour éviter le dérèglement profond et irréversible des mécanismes du climat. Loin des fausses solutions – injustes, dangereuses et inefficaces – prônées par certains (géo-ingénierie, OGM, agro-carburants, marchés carbone, mécanismes de compensation, nucléaire etc.), des milliers d’alternatives aux causes du changement climatique sont en effet mises en pratique tous les jours par des millions d’individus, d’organisations, de collectivités locales dans les domaines les plus divers. Agriculture paysanne, consommation responsable, circuits-courts, relocalisation de l’économie, partage du travail et des richesses, reconversion sociale et écologique de la production, finance éthique, défense des biens communs comme l’eau, la terre ou les forêts, pêche durable, souveraineté alimentaire, solidarité et partage, réparation et recyclage, réduction des déchets, transports doux et mobilité soutenable, éco-rénovation, lutte contre l’étalement urbain et l’artificialisation des sols, aménagement du territoire soutenable, démarches de préservation du foncier agricole, défense de la biodiversité, sobriété et efficience énergétique, énergies renouvelables, plans virage énergie climat, villes en transition, sensibilisation à l’environnement, etc. : les alternatives existent, elles ne demandent qu’à être renforcées, développées, multipliées ! Nous pouvons ainsi continuer à changer concrètement les choses chacun-e à notre niveau, et également renforcer la dynamique, la prise de conscience, le rapport de force permettant d’avancer vers les bonnes prises de décisions tant au niveau local qu’au niveau global. C’est pourquoi nous serons présents, et nous appelons tout le monde à nous rejoindre à Alternatiba le dimanche 6 octobre.
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La fondation CLINTEL et le groupe du Parlement européen European Conservatives and Reformists Group ont publié en commun un essai intitulé Undue climate haste qui traite de l’opportunité, de la faisabilité et du coût de la politique climatique européenne. Le texte intégral de cet essai est accessible ici (en anglais). Le texte qui suit est la traduction du communiqué de presse publié par CLINTEL le 21 avril 2021. Pourquoi l’Union Européenne a-t-elle invité la jeune militante suédoise Greta Thunberg à prendre la parole à Bruxelles et non l’économiste William Nordhaus spécialiste de la question climatique et lauréat du prix Nobel d’économie 2018 ? L’essai intitulé Undue Climate Haste publié par la fondation CLINTEL répond à cette question. Sa principale conclusion est la suivante : « Le message principal de cet essai est que nous ne sommes pas pressés et que la panique est injustifiée. Le changement climatique est un sujet qui retiendra toujours notre attention. Mais l’idée que nous devrions tout de suite chambouler notre système d’approvisionnement énergétique est guidée par l’émotion et non par la raison. » L’Union Européenne a décidé qu’il fallait atteindre la « neutralité carbone » d’ici 2050. Si elle y parvient, l’Europe deviendrait le premier continent « climatiquement neutre ». Les médias ont majoritairement salué cette ambition. Les politiciens affirment qu’une telle politique comporte de nombreux avantages en renforçant l’économie et en créant des emplois. Cette affirmation est-elle justifiée ? Est-elle par exemple étayée par une analyse coûts-avantages ? Il n’en est rien comme le montre l’essai Undue Climate Haste. Il convient d’abord de remarquer que l’économiste spécialiste du climat William Nordhaus, lauréat du prix Nobel (2018), a montré qu’un réchauffement de 3,5 degrés Celsius en 2100 représentait un « optimum économique » de la politique climatique. Sur le plan économique, il vaut mieux accepter un certain niveau de dommages climatiques de façon à limiter le coût de l’atténuation. Inversement une politique trop ambitieuse visant à rester en dessous de 2 degrés voire 1,5 degrés s’avérerait extrêmement coûteuse. Une politique irréalisable Non seulement les objectifs climatiques de l’Union Européenne sont très coûteux, mais ils sont de plus irréalisables dans la pratique. Un simple calcul montre que pour atteindre l’objectif zéro émission nette en 2050, l’UE devrait mettre en service une nouvelle centrale nucléaire chaque semaine, d’ici à 2050, soit un total de 1650 nouvelles centrales pendant cette période. Or aujourd’hui, 60 ans après la mise en route du premier plan électronucléaire, il n’y a que 450 centrales nucléaires en service dans le monde. L’Union Européenne affiche sa préférence marquée pour les sources d’énergie « renouvelables », telles que l’éolien et le solaire, au détriment du nucléaire. Pour atteindre l’objectif « zéro émission net » avec l’éolien, il faudrait installer 450 nouvelles turbines de 2,5 MW tous les deux jours jusqu’en 2050 : 82 000 « moulins à vent » par an ! Mais où donc allons-nous les implanter? Une politique Inutile La dernière partie de l’essai explique pourquoi la hâte fébrile de l’Union Européenne à atteindre son objectif climatique est totalement inutile. La plupart des données importantes connues indique que le changement climatique est un phénomène gérable. Nous disposons aujourd’hui de la technologie et des ressources pour y faire face. Le nombre de victimes d’événements météorologiques extrêmes a diminué au cours du siècle dernier de plus de 95%. Les dommages causés par de tels phénomènes, corrigés de la croissance de l’économie, ont également légèrement diminué. Le niveau de la mer monte, mais très lentement et les enregistrements de longue période fournis par les marégraphes n’indiquent aucune accélération. En revanche, il semble que les modèles climatiques sur lesquels se basent les politiques climatiques « surchauffent », suggérant que la sensibilité du climat réel au CO2 est plus faible que celle sur laquelle s’appuient les modèles climatiques. Cela signifie qu’il y aura moins de réchauffement futur et que les politiques de réduction de CO2 visant l’objectif de 2 degrés de réchauffement sont inutilement agressives. Même si les émissions restent au-dessus du niveau atteint en 2020 pour le reste du siècle, l’objectif de 2 degrés resterait réalisable. Malheureusement, la communauté scientifique n’informe que rarement les décideurs politiques de ces réalités, préférant leur présenter les scénarios basés sur les modèles climatiques. La fondation Climate Intelligence (CLINTEL) est une fondation indépendante qui agit dans les domaines du changement climatique et des politiques climatiques qui sont menées. CLINTEL a été fondée en 2019 par le professeur émérite de géophysique Guus Berkhout et le journaliste scientifique Marcel Crok. L’objectif principal de CLINTEL est de produire des connaissances et d’atteindre le meilleur niveau de compréhension possible des causes et des effets du changement climatique ainsi que des conséquences des politiques climatiques. Pour plus d’informations, contactez Marcel Crok, [email protected]
Voir ici la Vidéo du journaliste scientifique Marcel Crok.
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par Simone Wapler. Selon le nouveau rapport du Groupement intergouvernemental d’Experts pour le Climat (GIEC) la fin du monde aura lieu en 2050 pour cause de changement climatique. Selon la Banque mondiale, il faudrait dépenser 89 000 Mds$ entre 2015 et 2030 pour « décarboner » les activités humaines et inverser la tendance. Après l’urgence sanitaire, nous voici dans l’urgence climatique quoi qu’il en coûte. Comme lors de l’instauration de l’état d’urgence sanitaire, la police de la pensée veille et tous les climatosceptiques sont cloués au pilori médiatique. Mais heureusement quelques auteurs courageux trouvent un éditeur… C’est le cas de Christian Gerondeau. Avant de parler du livre de Christian Gerondeau, signalons que de plus en plus d’écrits et d’articles en français commencent à faire surface malgré l’autocensure qui est la règle depuis que le terrorisme climatique s’est abattu. L’anglais est la langue de communication scientifique, il est donc normal que la dissidence s’exprime d’abord dans cette langue. Une diffusion des arguments climatosceptiques dans notre pays est donc encore plus rare que dans le monde anglophone. Par ailleurs, beaucoup de scientifiques jargonnent car le jargon est justement fait à cet usage : accélérer la communication entre spécialistes de la même discipline. Présenter aujourd’hui des arguments scientifiques à une audience grand-public francophone demande un double effort de rédaction, efforts d’autant plus importants que la culture scientifique est en net déclin dans notre pays. Le livre de l’ingénieur polytechnicien Christian Gerondeau est accessible au non scientifique prêt à dépasser la pensée unique du moment et à continuer à placer leur confiance dans l’avenir et le progrès au lieu de se fier aux néo-malthusianisme ambiant. Les seize premiers chapitres du livre se consacrent chacun à expliquer et commenter un graphique différent afin de démonter certaines utopies relatives à la transition énergétique, de relativiser le « changement climatique » sur des périodes longues (450 000 ans, 11 000 ans), d’infirmer la relation de cause à effet entre taux de présence de CO2 dans l’atmosphère et niveau de température. En effet, le consensus scientifique n’existe pas sur ce sujet, contrairement à ce que serine le GIEC et les medias ; une déclaration signée de 1 000 scientifiques a été adressée au Secrétaire général des Nations unies pour démentir cette affirmation gratuite (voir à ce propos la fondation Climate Intelligence ou Clintel). Ce qui est revanche tristement vrai est que les chercheurs qualifiés de climatosceptiques sont immédiatement ostracisés comme le dénonce aussi François Gervais dans ses ouvrages. La science s’est hélas politisée même dans les pays où les universités ne dépendent pas forcément des subsides de l’État. Les chapitres suivants se consacrent à mettre à plat les rouages de la désinformation ou propagande touchant au climat. Comment le GIEC, organisme politique et non scientifique dont le bureau est aux mains de militants, a-t-il réussi à imposer ses idées en instrumentalisant ou en transformant en « idiots utiles » des experts ? Comment fonctionne la mécanique de communication qui entoure les fameux rapports et surtout celui qui s’adresse aux « décideurs » ? Pour mesurer le succès de cette propagande, sachez que les énergies intermittentes (dites renouvelables) ont cumulé en 10 ans 3 000 Mds$. Moins de 3% par rapport à ce que prévoit la Banque mondiale mais quand-même plus que l’économie française. Petit à petit, la désinformation s’enracinant, est né un culte de la religion verte. Son credo : La planète est en danger par la faute de l’homme, et il faut la sauver pour le bien de l‘humanité future ; il est urgent de changer le fonctionnement de notre société et notre mode de vie lui-même car nous sommes coupables Voilà ce que psalmodie les grands prêtres et les fidèles de ce nouvel anti-humanisme. James Hansen, Al Gore, Rachel Carson, Paul Ehrlich, Bert Bolin, Maurice Strong, autant de figures qui, bien avant Greta Thunberg, ont évangélisé les foules et dont les manipulations sont bien démontées par Gerondeau. Pour le moment, succès total : le sujet est bien verrouillé. Même les entreprises pétrolières ne combattent plus l’hydre et souhaitent s’acheter une image verte. Gerondeau cite l’exemplaire Carlos Tavares : « En tant que citoyen, je m’interroge sur le bien-fondé des véhicules électriques. Mais comme chef d’entreprise, je dois m’adapter aux règles fixées par le pouvoir public, fussent-elles sans justification ». La guerre contre le climat, comme toute guerre, réclame de l’argent. Christine Lagarde peut rêver en tant que présidente de la Banque centrale européenne de lever des milliers de milliards d’euro pour financer cette fausse guerre, les pays développés sont déjà plus endettés qu’au moment de la Seconde Guerre mondiale. Si crime il y a, c’est celui du gâchis de ressources humaines et naturelles. Le tournant énergétique allemand est un désastre et le généraliser ne mènera qu’à plus de dépenses inutiles. Comme toujours, la réalité reprendra le dessus. L’argent ne pousse pas sur les arbres (même gavés de CO2). La crise financière et monétaire se produira avant la fin du monde annoncée par le GIEC et c’est très bien ainsi. En attendant, le livre de Christian Gerondeau mérite de faire partie de votre bibliothèque d’honnête homme climatosceptique du XXIe siècle.
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Par Julie Daunay, manager Carbone 4, responsable du Pôle Bâtiment-Immobilier, et César Dugast, consultant senior Carbone 4, co-fondateur de Net Zero Initiative
Un nouvel objectif pour la France : la neutralité carbone
À l’été 2017, Nicolas Hulot annonçait dans son Plan Climat le nouvel objectif de la France : l’atteinte de la neutralité carbone d’ici 2050. La Stratégie Nationale Bas Carbone, qui visait jusqu’à alors le Facteur 4, est en cours de révision pour s’adapter à ce nouvel objectif. Un projet est sorti en décembre 2018, la version finale est attendue avant l’été 2019 avec la parution d’un décret.
La nouvelle SNBC prévoit la décarbonation quasi-complète des secteurs du transport[1], de l’énergie[2] et du secteur du bâtiment[3] d’ici 2050. Ces cibles répondent à la nécessité d’équilibrer les émissions anthropiques par les absorptions, sur le territoire français[4].
Elles sont d’autant plus ambitieuses que la France n’a pas respecté le 1er budget carbone (2015-2018). En particulier, le bâtiment a vu ses émissions augmenter entre 2014 et 2017[5] (+8%).
Source : Évolution des émissions de la France entre 1990 et 2050 pour atteindre la neutralité carbone, données du Projet de Stratégie Nationale Bas-Carbone, version décembre 2018
Quelles ambitions de réduction pour le secteur du bâtiment ?
Pour comprendre l’ampleur de l’enjeu carbone associé au secteur du bâtiment en France, un jeu de puzzle est nécessaire. En effet, ses émissions globales sont réparties dans trois secteurs d’activité de la SNBC :
Le bâtiment, pour les émissions directes (scope 1) liées aux consommations d’énergie pendant la phase d’usage des bâtiments (gaz, fioul…) et aux fuites de fluides frigorigènes
La production de l’énergie, pour les émissions indirectes (scope 2) liées à la consommation d’électricité, de chaleur ou de froid via les réseaux urbains
L’industrie, pour les émissions indirectes (scope 3) liées à la fabrication des matériaux et équipements mis en œuvre dans les constructions neuves ou rénovations
En 2016, le secteur du bâtiment représente 26% des émissions nationales sur ses scopes 1+2 (consommations énergétiques), soit environ 115 MtCO2e. Par ailleurs, la construction neuve (résidentielle et tertiaire) équivaut à environ 30 MtCO2e. Autrement dit, le secteur global représente environ 30% des émissions annuelles nationales.
→ Cibles du projet SNBC de décembre 2018 pour le secteur du bâtiment : • scopes 1+2 : 0 MtCO2e en 2050 (hors fuites résiduelles de gaz) • scope 3 : non précisé. Le secteur de l’industrie, notamment l’industrie cimentière et sidérurgique, doit réduire de 81% ses émissions entre 2015 et 2050
Pour atteindre ces cibles, le levier principal reste la massification de la rénovation du parc immobilier français. La SNBC souhaite porter le nombre annuel de rénovations complètes et performantes dans le logement de 300 000 sur 2015-2030 à 700 000 sur 2030-2050 (contre environ 250 000[6] aujourd’hui), en visant en priorité les passoires énergétiques. Cette rénovation massive doit permettre d’aboutir à niveau BBC équivalent[7] sur l’ensemble du parc.
Plus concrètement, ces objectifs signifient que le parc immobilier français doit suivre une trajectoire de réduction d’émissions de CO2[8] qui tend vers 0 en 2050, avec une valeur jalon de 15 kgCO2e / m2 par an en 2030, ce qui correspond peu ou prou à un parc niveau Carbone 1 du Label E+C- sur la période 2030-2035.
Source : Analyse Carbone 4, d’après les budgets carbone de la SNBC pour le bâtiment sur ses scopes 1 et 2
Actuellement, le chauffage représente 60% des émissions scopes 1+2 du bâtiment. Dans le cadre des rénovations, qui visent à réduire les besoins énergétiques des bâtiments (on parle de sobriété), la décarbonation du mix énergétique est également clé. La SNBC recommande de recourir aux pompes à chaleur, réseaux de chaleur urbains, solaire thermique et géothermie pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire des logements, et de sortir du fioul d’ici 10 ans ! En parallèle, les vecteurs électricité et gaz doivent être complètement décarbonés d’ici 2050.
Source : ventilation des émissions du secteur du bâtiment en 2016 issue du projet de SNBC paru en décembre 2018
En conclusion, quels signaux forts attendons-nous de l’État ?
Pour mener à bien cette quête de la neutralité carbone, les acteurs économiques (propriétaires, gestionnaires de parcs, constructeurs, promoteurs, collectivités…) doivent recevoir des signaux forts de l’État, cohérents avec l’ambition formulée pour le secteur du bâtiment en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre. La politique carbone du gouvernement doit notamment pouvoir :
proposer des outils réglementaires adaptés: la RE[9] 2020 doit proposer une performance carbone maximale pour la construction neuve cohérente avec la SNBC. Quid de la réglementation sur l’existant pour garantir une performance carbone minimale et/ou inciter davantage les propriétaires à rénover ? Quid de la taxe carbone sur le long terme[10] ?
proposer des aides financières adaptées
encourager les industriels à proposer des technologies et matériaux bas carbone sur le marché (poursuivre la R&D dans ce sens)
aider les acteurs du bâtiment à monter en compétence sur les services bas carbone
La neutralité carbone : réduire drastiquement ses émissions, et séquestrer le carbone !
Pour atteindre son objectif de neutralité carbone, la France cherche à augmenter ses puits de carbone pour compenser les émissions incompressibles liées à ses activités économiques. 65% de ces puits en 2050 proviendront de la forêt et de l’utilisation des produits bois. Le secteur du bâtiment a donc un rôle primordial à jouer : en choisissant d’utiliser massivement les produits bois dans la construction[11] (en particulier les produits à vie longue, qui iront dans la structure), les acteurs du bâtiment contribuent à sanctuariser le stock capté par la forêt, et facilitent ainsi l’atteinte de la neutralité carbone de la France.
À quand une définition plus précise de la neutralité carbone pour le secteur et ses entreprises[12] ? Net Zero Initiative, un réseau unique d’acteurs lancé par Carbone 4 en 2018, travaille actuellement sur la question.
Affaire à suivre…
Julie Daunay, manager Carbone 4, responsable du Pôle Bâtiment-Immobilier, et César Dugast, consultant senior Carbone 4, co-fondateur de Net Zero Initiative
[1] La décarbonation n’est que « quasi-complète » car il subsiste une consommation de produits pétroliers pour le transport aérien et maritime.
[2] La décarbonation n’est que « quasi-complète » à cause des fuites de biométhane.
[3] La décarbonation n’est que « quasi-complète » compte-tenu des fuites résiduelles « incompressibles » de gaz (gaz fluorés, gaz renouvelables).
[4] La capacité maximale des puits à 2050 conditionne donc le budget global autorisé à émettre.
[5] Le secteur a réduit de seulement 2% ses émissions entre 1990 et 2016.
[6] Source : Campagne OPEN 2015
[7] Bâtiment Basse Consommation. Les caractéristiques du niveau équivalent BBC restent à définir (la performance est traditionnellement pensée en énergie primaire), pour s’assurer de la compatibilité avec la SNBC.
[8] Périmètre : émissions scopes 1+2
[9] Réglementation Environnementale 2020, qui doit succéder à la RT 2012 à l’issue de l’expérimentation du Label E+C-
[10] Cf. notre article « Faut-il renoncer à la taxe carbone ? » paru en décembre 2018
[11] Les produits biosourcés d’origine végétale, plus largement
[12] Cf. notre article « Net Nero Initiative pose la première pierre d’un référentiel de la neutralité carbone pour les entreprises à la COP24 » paru en décembre 2018.
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Le changement climatique peut réduire à néant les progrès accomplis vers la réduction de la pauvreté et la sécurité alimentaire en Afrique, selon un document présenté à la Conférence régionale de la FAO pour l’Afrique à Luanda (Angola) cette semaine. La principale conséquence de la hausse des températures et de l’imprévisibilité croissante du climat serait un recul probable des rendements agricoles (6,9 pour cent dans le cas du maïs, une denrée vivrière de base) ainsi que des risques accrus d’insécurité alimentaire. Le document (Climate Change Implications for Food Security and Natural Resources Management in Africa) (1) met en garde sur le fait qu’il n’est plus possible de continuer comme si de rien n’était, et exhorte les gouvernements africains à « accorder la priorité à des mesures ciblées sur l’essor de l’agriculture et la gestion durable des ressources naturelles ». Un tiers de la population africaine vit dans des zones sujettes à la sécheresse et sur les dix plus grandes villes d’Afrique, six sont situées sur le littoral. Or, ces deux typologies sont vulnérables aux changements climatiques. Le changement climatique touchera les pays africains les plus pauvres de façon disproportionnée, et les plus lourdes répercussions se feront sentir sur leurs habitants les plus démunis. L’agriculteur africain de subsistance compte parmi les plus vulnérables et les individus ayant de moindres capacités d’adaptation seront frappés le plus durement. Aliments locaux L’adaptation au changement climatique par des pratiques durables, notamment la promotion et la protection des aliments traditionnels et locaux et des savoirs agricoles, devrait constituer une priorité, affirme le document. Le changement climatique affectant les plus pauvres, des politiques de développement sont indispensables pour les groupes les plus vulnérables, plus particulièrement les femmes dont la charge de travail s’alourdira suite aux impacts du changement climatique sur les ressources en eau et en terres. Le document note également un besoin urgent de promouvoir et de renforcer les capacités de l’Initiative de la FAO de gestion durable des terres (GDT) en Afrique qui utilise les connaissances pour atténuer les impacts du changement climatique en intégrant la gestion des terres, de l’eau, de la biodiversité et de l’environnement. Marchés du carbone Le document fait en outre remarquer que les pays africains disposent d’un potentiel croissant pour tirer profit du marché du carbone et autres instruments internationaux tels que le Mécanisme de développement propre. Les stratégies de réduction des émissions de carbone par des projets de boisement et de reboisement communautaires peuvent créer des synergies pour accroître la production vivrière des petits paysans. La réunion de cinq jours examinera, entre autres, les effets de la flambée des prix des aliments sur la sécurité alimentaire en Afrique et les enjeux et opportunités liés à la production de biocarburants dans les pays africains. .....................................
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Le gouvernement ouvre ce lundi pour trois semaines une consultation en ligne sur les distances minimales à respecter entre habitations et zones d'épandage de produits phytosanitaires agricoles. La consultation "sur le modèle du grand débat", sera ouverte simultanément sur les sites du ministère de la Santé, de la Transition écologique et solidaire, et celui de l'Agriculture et de l'alimentation, a indiqué un porte-parole du ministère de l'Agriculture. Lundi midi, le lien vers la consultation n'était pas encore accessible. La consultation durera trois semaines, jusqu'à fin septembre, et ses résultats seront analysés et dépouillés pendant environ deux mois afin d'élaborer un décret national qui doit entrer en application le 1er janvier 2020, dans les zones où aucune charte départementale n'aura été signée, a précisé le ministère. Le gouvernement a proposé samedi de fixer cette distance minimale entre habitations et zones d'épandage à 5 mètres pour les cultures dites basses (céréales) et à 10 mètres pour les cultures hautes, telles que les vignes ou l'arboriculture. Il justifie cette décision par les préconisations scientifiques de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) allant en ce sens. Cette consultation devait initialement démarrer le 1er octobre, mais elle a été avancée et annoncée le week-end dernier, sous l'effet des polémiques créées par un arrêté municipal très médiatisé pris par le maire de Langouët (Ille-et-Vilaine) Daniel Cueff interdisant l'utilisation de produits phyto-pharmaceutiques à moins de 150 mètres d'habitations. Parallèlement, les consultations dans toutes les préfectures pour l'élaboration de chartes départementales se poursuivent. "Le cousu-main de ces chartes prévaudra sur le décret" a indiqué le ministre. À ce jour, huit ont été signées. "Nous croyons à l'intelligence locale : si une charte institue une zone de non-traitement à 8 mètres ou au contraire à 50 mètres d'un bâtiment, c'est elle qui prévaudra sur le cadre national", a indiqué le ministère qui estime que ces discussions vont "accélérer la transition agro-écologique" de l'agriculture en général en impulsant un dialogue entre agriculteurs, associations et autorités locales.
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COMMUNIQUÉ La COP 24 commence aujourd’hui à Katowice, en Pologne. C’est la troisième fois que ce pays reçoit une Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, après la COP 14 à Poznan en 2008 et la COP 19 à Varsovie en 2013. Comme à chaque fois, cet événement est précédé d’une série de rapport alarmistes sur le climat. Il y a d’abord eu en début de semaine celui rédigé par quelque 13 agences gouvernementales américaines et qui estimait que «les pertes aux États-Unis pourraient atteindre des centaines de milliards de dollars dans plusieurs secteurs d’ici la fin du siècle»si rien n’était fait en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Ce rapport a été suivi comme son ombre par celui, français, émanant du « think tank » I4CE (Institute for Climate Economics), rattaché à la Caisse des Dépôts, qui estimait que la France devrait investir entre 50 et 70 milliards par an jusqu’en 2030 pour « atteindre les objectifs de la stratégie nationale bas carbone (SNBC) de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) », c’est-à-dire bien davantage les 40 milliards investi en 2017. Enfin, ce fut au tour du Programme des Nations-Unies pour l’Environnement (PNUE), une agence dépendante de l’ONU, d’indiquer avec effroi que le pic des émissions mondiales de dioxyde de carbone n’était pas encore atteint ! « Après trois années de stagnation, de 2014 à 2016, les rejets dans l’atmosphère sont repartis à la hausse l’an dernier (+ 1,2 %) », écrit le PNUE. Plus grave encore, écrit Marc Cherki dans le Figaro (28/11/18), « les émissions de gaz à effet de serre auraient encore augmenté cette année, selon les données provisoires du projet de recherche « Global Carbon Project », qui sera présenté le 4 décembre, après l’ouverture de la COP24 (…) Actuellement, les émissions annuelles mondiales de gaz à effet de serre atteignent 53,7 milliards de tonnes en équivalent de CO2 (en tenant compte du dioxyde de carbone mais aussi du méthane et du protoxyde d’azote) ».Accusés, les membres du G20, qui se réuniront en fin de semaine en Argentine, qui ne seraient pas « en ligne avec leurs objectifs de 2030 ». Pour le PNUE, il faudrait tripler les efforts pour ne pas dépasser la barre de 2°C de hausse des températures à la fin du siècle et les quintupler pour ne pas excéder 1 ,5 °C Selon l’Agence, la taxation à 70 dollars la tonne de dioxyde de carbone pourrait contribuer à diminuer les émissions de 10 % à 40 % supplémentaires selon les pays. A ceci près que seules 15% des émissions mondiales de CO2 sont actuellement réglementées… Un tout récent rapport émanant de l’agence américaine pour l’environnement EPA, publié par The Economist(23/11/18) démontre pourtant que le pays qui a le plus réduit ses émissions de CO2 en 2016-2017, sont les États-Unis, avec un recul de 2,7 %, soit 40 millions de tonnes de CO2, pendant la première année de Trump à la Maison-Blanche. Bien-sûr, le président américain n’y est pas pour grand-chose. Simplement, les centrales thermiques américaines ont progressivement abandonné le charbon pour le fioul, plus rentable (les prix des hydrocarbures avaient beaucoup baissé l’an dernier) et plus adaptable à la demande. Un graphique, émanant du rapport annuel sur l’Énergie Mondiale édité par la compagnie pétrolière BP et publié par The Economist, montre que si les États-Unis sont les plus vertueux, en revanche, en bas de tableau, on note la présence de la Turquie, quasiment à égalité avec l’Union Européenne (+ 40 millions de tonnes chacun), et surtout de l’Inde et de la Chine avec un surplus de plus de 200 millions de tonnes à eux deux. En d’autres termes, quoi que puissent faire les pays développés, ils ne pourront pas contrebalancer, les émissions de ces deux géants, d’autant moins que l’Inde n’est soumise à aucune contrainte. Détail amusant à relever, le patron du PNUE, le norvégien, Eric Solheim, a été discrètement et rapidement « démissionné » voici quelques jours, un audit, révélé par The Guardian, ayant chiffré en effet à 500 000 dollars ses frais de voyage (la quasi-totalité en avion, très émetteur de CO2), en moins de deux ans. Faites ce que je dis, pas ce que je fais…
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Quinze chaînes de restauration rapide se sont engagées ce mardi à mettre, dès fin 2019, 70 % de leurs restaurants en conformité avec leurs obligations en matière de tri des déchets, au terme d'une rencontre au ministère de la Transition écologique et solidaire. Ce "contrat d'engagement de la restauration rapide pour le tri de leurs déchets", que leur a fait signer la secrétaire d'État Brune Poirson, comprend un échéancier en trois ans, qui leur avait été présenté fin mai. Celui-ci fixe aux enseignes de restauration rapide, qui comptent plus de 30 000 points de vente en France et servent quelque 6 milliards de repas chaque année, de rendre au moins 70 % de leurs restaurants opérationnels pour le tri des déchets d'ici fin 2019, puis 90 % au 31 décembre 2020 et 100 % au 31 décembre 2021. Les signataires sont les sociétés McDonald's, KFC, Burger King, Starbucks, Domino's Pizza, Subway, Class'Croute, Exki, La Mie Câline, La Croissanterie, Paul, Jour Healthy Groupe, Five Guys, Cojean et Pomme de Pain. Seule l'enseigne Brioche Dorée a refusé de signer. "L'environnement, la planète, ça n'attend pas : de toute façon c'est une demande très forte des consommateurs", a déclaré à la presse, au sortir de la réunion, Brune Poirson. Or "pour beaucoup de ces entreprises, la réputation est parfois plus importante que la sanction", a-t-elle ajouté. Les enseignes devront rendre compte au ministère tous les six mois, de "l'état d'avancement du déploiement", avec une "information détaillée restaurant par restaurant", précise le texte, transmis à la presse. Certains restaurants "pouvant présenter des contraintes opérationnelles" obtiendront "plus de temps", dit-il. Brune Poirson "ne s'interdit pas" d'alourdir les sanctions prévues en cas de non-respect des obligations du secteur en matière de tri, dans le cadre du projet de loi sur l'Économie circulaire qui sera présenté en conseil des ministres à l'été, a-t-elle déclaré. La restauration rapide est tenue d'effectuer un tri des cinq flux (papier, carton, verre, plastique et métaux) obligatoire depuis juillet 2016 et un tri à la source des biodéchets en cuisine et en salle, pour les restaurants générant plus de 10 tonnes de biodéchets par an, qui s'étendra à tous les restaurants d'ici à 2024. Une enquête menée fin 2018 par le ministère a montré qu'aucun des 50 établissements inspectés ne recyclait ses déchets, sur un secteur de la restauration rapide qui génère quelque 180 000 tonnes d'emballages et 60 000 tonnes de déchets alimentaires par an.
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Une étude publiée en mai dernier évalue les changements futurs du stress thermique. La hausse d’environ 1°C de la température globale au-dessus des niveaux préindustriels a déjà augmenté la population annuelle exposée à des niveaux dangereux de chaleur et d’humidité. L’exposition pourrait considérablement augmenter si le réchauffement global se poursuit. Les extrêmes composés de chaleur et d’humidité sont les principaux moteurs du stress thermique. La température de l’air à elle seule est considérée comme inadéquate en tant que mesure du stress thermique. Des humains en bonne santé et bien adaptés sont capables de maintenir une température corporelle centrale normale. C’est possible grâce au refroidissement par transpiration, même lorsque la température de l’air ambiant dépasse la température corporelle. Une humidité importante réduit cependant l’efficacité du refroidissement par transpiration. Combinée à une température de l’air élevée, le mécanisme de refroidissement peut être contrarié, ce qui constitue une grave menace pour la santé d’un être humain. Car il y a des limites à l’adaptation : le corps est capable de faire face à des conditions extrêmes de manière variable selon les profils mais la température humide doit absolument rester en dessous d’un certain seuil. De nombreuses analyses se sont concentrées sur la température de l’air comme principale mesure pour détecter et évaluer la contribution anthropique aux vagues de chaleur historiques. Un nombre croissant d’études soulève cependant des inquiétudes concernant l’aggravation du stress thermique prévu au XXIe siècle, en tenant compte à la fois de la température et de l’humidité. Un large éventail d’indices de chaleur a été développé pour mesurer le stress thermique : la température humide, humidex, heat index… L’indice de température au thermomètre-globe mouillé, ou Wet Bulb Globe Temperature (WBGT), est l’un des plus largement utilisés. La WBGT prend en compte non seulement la température et l’humidité, mais aussi le rayonnement solaire. Pour les humains sains et acclimatés, au repos, le seuil de danger de la WBGT se situe aux alentours 33°C. Cette valeur de référence diminue significativement pour les activités physiques et pour les individus à risque : une WBGT de 26°C est considérée comme trop chaude pour les individus non acclimatés pratiquant des activités légères. Chez les travailleurs de plein air et les personnes âgées, la WBGT ne doit donc pas approcher les 33°C. Bien que la WBGT puisse être estimée à partir de données météorologiques standard avec un bon degré de précision, toutes les variables nécessaires ne sont pas facilement disponibles aux résolutions temporelles et spatiales souhaitées dans les modèles climatiques, ce qui explique son absence dans les études de projection des contraintes thermiques. La nouvelle étude présente une WBGT simplifiée, adaptée aux conditions intérieures. Pour évaluer les changements projetés des extrêmes quotidiens de chaleur et d’humidité, les chercheurs ont utilisé un ensemble de 40 membres de simulations du projet Community Earth System Model Large Ensemble (CESM-LE). La formule simplifiée de WBGT utilisée dans l’analyse ne prend pas en compte l’effet du rayonnement solaire. Elle prend en compte la « température du thermomètre humide » ou température humide (Tw) et la température de l’air (Ta) selon la formule : WBGT (simplifiée) = 0,7 Tw + 0,3 Ta. L’élément clé de la formule est donc la température humide, la température qu’une parcelle d’air atteindrait si on y évaporait de l’eau liquide jusqu’à saturation tout en gardant la pression constante. Attention, l’indice Tw est également fréquemment utilisé comme tel dans les études sur le stress thermique et doit être distingué de la WBGT. Une température humide de 35°C représente donc une contrainte thermique plus élevée qu’une WBGT (simplifiée) de 35°C. Dans le cas de la canicule de Chicago 1995, la différence fut de l’ordre de 2°C lors des pics, comme on peut le voir ci-dessous avec les lignes en pointillés orange (WBGT simpliée) et bleues (Tw). Le seuil absolument vital de 35°C pour la Tw serait donc légèrement supérieur pour la WBGT. De combien, cela dépend des caractéristiques de la vague de chaleur. Comparaison de plusieurs variables pendant la vague de chaleur de Chicago de 1995 : température du globe (gris), température de l’air (rouge), WBGT (orange solide), WBGT simplifié (WBGT *, orange en pointillés), température humide naturelle (bleu, solide), température humide isobare (bleu, en pointillés) et température du point de rosée (violet). La température de l’air et la température du point de rosée proviennent directement d’ERA5.température du point de rosée (violet). La température de l’air et la température du point de rosée proviennent directement d’ERA5. Source : Source : Dawei Li et al (2020)/IOP. Quoi qu’il en soit, une exposition prolongée à des environnements chauds avec WBGT supérieure à 33°C peut être dangereuse même pour des humains en bonne santé. Dans le passé, des décès liés à la chaleur se sont produits avec des pics de WBGT bien inférieurs à ce seuil. On a pu le voir lors des vagues de chaleur qui ont entraîné une surmortalité : la vague de chaleur à Chicago en juillet 1995 (plus de 700 décès), la vague de chaleur européenne de 2003 (~ 45 000 décès), la vague de chaleur russe de juillet-août 2010 (~ 54 000 décès), la vague de chaleur de mai-juin 2015 sur l’Asie du Sud (plus de 2 500 décès ), la canicule de juillet 2017 sur l’est de la Chine et la canicule de juillet 2018 sur l’Asie du Nord-Est. Instantanés de WBGT simplifiée (maximum quotidien) de plusieurs vagues de chaleur historiques répertoriées sur la base du jeu de données ERA5. Dawei Li et al (2020)/IOP. La mortalité liée à la chaleur peut donc être importante bien en deçà de la valeur de référence de 33°C. Les conditions démographiques et le manque de préparation locale sont des facteurs déterminants. Deux événements caractérisés par une WBGT relativement faible, en Europe occidentale (2003) et en Russie (2010), ont néanmoins causé le plus de décès, probablement parce qu’ils se sont produits dans des régions où les étés sont généralement frais et les individus ont pris peu de mesures pour s’adapter à la chaleur extrême. Dans le cas de l’Asie du Sud, où la WBGT dépasse régulièrement 30°C, l’adaptation et la sensibilisation locales peuvent avoir joué un rôle dans le bilan de mortalité moins important que lors des canicules en Europe et en Russie. De plus, les vagues de chaleur européennes de 2003 et de 2010 en Russie sont parmi les plus intenses jamais observées en termes de « Heat Wave Magnitude Index », un indice qui tient compte à la fois de l’intensité relative et de la durée des vagues de chaleur. La combinaison de magnitudes relatives élevées et de longues durées au cours de ces vagues de chaleur est susceptible de produire de nombreux décès au sein d’une population locale mal préparée. La plupart des régions tropicales connaissent des épisodes de WBGT supérieurs à 25°C, un niveau de stress thermique déjà considéré comme dangereux pour des travaux extérieurs lourds. Les valeurs de WBGT les plus élevées se trouvent en Asie du Sud et autour du golfe Persique. Dans l’hémisphère nord extratropical, le centre-est des Etats-Unis et l’est de la Chine sont confrontés à des extrêmes WBGT plus fréquents que les autres régions de la même latitude. En Europe occidentale et en Russie, les jours avec WBGT dépassant 25°C sont rares et peu typiques des étés habituels. L’étude évalue les changements de fréquence de WBGT dépassant trois seuils, 31°C, 33°C et 35°C, en fonction de l’augmentation de la température globale. 31°C fut approximativement le pic WBGT pendant la canicule de juillet 1995 à Chicago sachant que 33°C est la WBGT de référence pour les humains afin de maintenir une température corporelle normale au repos. Selon les données d’observation de la réanalyse ERA5, les sites du golfe Persique et d’Asie du Sud, notamment Dubaï, Delhi et Karachi, sont les plus exposés à des niveaux extrêmes de WBGT . Dans le climat actuel, avec ~ 1 ° C d’élévation de la température globale, la fréquence des extrêmes WBGT comparables à Chicago (31°C) a déjà considérablement augmenté par rapport au climat préindustriel. Dans le Midwest américain, la fréquence des journées de chaleur extrême aussi sévères que celles de Chicago dans le climat préindustriel était probablement inférieure à un jour par siècle, contre un jour tous les 35 ans aujourd’hui. Avec + 2°C au global, une WBGT équivalente à Chicago 1995 pourrait se produire une fois tous les 5 ans. Avec + 3°C, un « Chicago 1995 » surviendrait tous les deux ans. Si les émissions devaient suivre le scénario RCP8.5, à la fin de ce siècle, avec +4,5 ° C, Chicago devrait faire face en moyenne à 4 jours de chaleur aussi sévères qu’en 1995 chaque année. Cartes des fréquences de dépassement indexées sur la température globale pour la WBGT. Source : Dawei Li et al (2020)/IOP. En Europe occidentale, sous le climat actuel, la région soumise à une WBGT supérieure à 29°C est encore très limitée. Cela peut se produire épisodiquement dans le sud de la France, mais cela s’étendrait à une grande partie du sud de l’Europe avec +2°C, et à presque toute l’Europe continentale, à l’exclusion de la Scandinavie, avec +4,5°C. Une WBGT de référence à 33°C a déjà été dépassée dans les régions autour du golfe Persique et en Asie du Sud dans le climat actuel. Ce seuil devrait concerner de plus en plus de régions avec l’augmentation de la température globale, notamment dans le centre des Etats-Unis et l’est de la Chine avec ~ 3 ° C au-dessus du niveau préindustriel. Une WBGT atteignant 35°C approche les records du monde actuel. Potentiellement mortelle en cas d’exposition à long terme, elle risque de toucher des zones beaucoup plus étendues, notamment dans le Golfe Persique, la vallée de l’Indus et la vallée du Gange avec +3°C de réchauffement global. Si l’élévation atteint 4,5 ° C, une WBGT récurrente supérieure à 35°C gagnerait du terrain dans d’autres régions peuplées, notamment le centre des Etats-Unis et une grande partie de l’est de la Chine. Très ponctuellement, des mesures de stress thermique encore plus importantes commencent à être relevées par des stations météo de régions côtières subtropicales. Avec des valeurs approchant les 35°C de température humide (Tw), le seuil de tolérance, en dehors de la plage de variabilité naturelle dans laquelle la physiologie humaine a évolué. Comme dit précédemment, une Tw de 35°C représente un stress thermique encore plus important qu’une WBGT à 35°C. Une étude publiée dans Science Advances montre un doublement de la fréquence des événements les plus extrêmes sur la période 1979-2017 et de nombreux dépassements mondiaux de température humide (Tw) de 31°C et 33°C. Ce qui pourrait correspondre à une WBGT simplifiée de plus de 33 et 35°C respectivement, voire au-delà, selon les caractéristiques de la vague de chaleur. Deux stations ont même déjà signalé plusieurs valeurs quotidiennes maximales de température humide supérieures (Tw) à 35°C. Ces conditions, proches ou au-delà de la tolérance physiologique humaine prolongée, ne se sont heureusement produites que pendant une à deux heures. Les régions les plus à risques sont l’Asie du Sud, le Moyen-Orient côtier et le sud-ouest de l’Amérique du Nord côtière, à proximité de températures de surface de la mer extraordinairement élevées et d’une chaleur continentale intense qui, ensemble, favorisent la survenue d’une chaleur extrêmement humide. D’après la réanalyse ERA-Interim, les valeurs les plus élevées sont localisées dans le Golfe Persique et les zones terrestres immédiatement adjacentes, ainsi que sur certaines parties de la vallée de l’Indus. Record de chaleur humide extrême relevé pour les stations météorologiques à travers le globe (maximum historique de TW pour 1979-2017, pour les stations avec au moins 50% de disponibilité des donnéesau cours de cette période). Source : HadISD/Science Advances 2020. Les températures humides (Tw) les plus élevées ont donc été observées en bordure du Golfe Persique et au Pakistan. D’après l’article, l’accent mis sur les points du réseau terrestre minimise les risques réels de TW extrême le long des côtes, là où des masses d’air marin très humides sont advectées. C’est le cas notamment sur le littoral du sud du Golfe Persique. En 2015, l’Iran a affronté une des pires vagues de chaleur jamais observées, avec 35°C de température humide. L’aéroport de Bandar Mahshahr, proche du littoral du Golfe Persique, a atteint un pic avec 46°C au thermomètre et 49% d’humidité relative. Dhahran a connu 35°C de température humide le 8 juillet 2003. Dans cette ville d’Arabie Saoudite, en bordure du Golfe Persique également, la température a atteint 42°C avec 67% d’humidité. A titre de comparaison, les canicules de 2003 en Europe et de 2010 en Russie, la Tw n’a pas dépassé les 28°C lors des pics locaux.
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Il est possible de faire débuter l’histoire du changement climatique par les travaux du savant suédois Svante Arrhenius, en 1896 [1]. Il voulait expliquer les cycles de glaciations qui ont rythmé l’histoire de la Terre, et il crut déceler dans le dioxyde de carbone l’élément de l’atmosphère à l’origine des changements de température passés. Cet élément, et d’une manière générale les gaz dont les molécules comportent au moins trois atomes, absorbent une partie du rayonnement infrarouge et en réémettent dans toutes les directions. Le gaz carbonique est présent en très petite quantité dans l’atmosphère. Des autres gaz, il n’y a que quelques traces. Il nomme l’action de ces gaz « effet de serre ». Arrhenius constate que les hommes et leur civilisation industrielle sont à l’origine d’une part importante du CO2 présent dans l’atmosphère, et que la proportion de celui-ci croit en fonction des consommations de charbon. Dans les années 1950, un chercheur américain, David Keeling, met au point un instrument de mesure de la teneur de l’atmosphère en CO2. Il s’aperçoit vite que ce gaz se répartit uniformément dans tout endroit de la Terre, et ne reste pas confiné aux seuls continents industrialisés [2]. Les taux en dioxyde de carbone ne cessent de croître. Gilbert Plass élabore même le premier modèle traité par ordinateur, pour simuler l’effet du taux de CO2 dans les variations de la température terrestre. La Fondation Nationale des Sciences américaine (NSF) juge la situation suffisamment inquiétante pour réunir en 1979 la première Conférence mondiale sur le Climat, à Genève. Un Programme mondial de Recherches sur le climat (PMRC) est lancé à cette occasion, dont la conduite est confiée à l’OMM (Organisation météorologique mondiale), au PNUE (Programme des Nations Unies pour l’environnement), et au CIUS (Conseil International des Unions Scientifiques). On décèle alors des facteurs d’amplification du phénomène, des « rétroactions positives » : en particulier, la vapeur d’eau résultant de l’évaporation des océans et de la transpiration végétale sous l’effet de la chaleur induite par le CO2.Du reste, la vapeur d’eau est présente dans l’atmosphère à des taux bien plus importants que le dioxyde de carbone. En 1982, la station climatique soviétique de Vostok montre que, sur 140.000 ans de composition atmosphérique, il existe une très bonne corrélation entre température et taux de CO2. Un ambitieux programme est alors lancé par le CIUS : le Programme international Biosphère-Géosphère (PIGB). Ernst Haeckel (1834-1919) est le père de l’écologie. Il affirme que tout procède de la biologie chez l’animal, comme chez l’homme, et que la pensée ou les émotions ne font que mettre en jeu des mécanismes physiologiques. L’écologie est donc une science, qui fait partie du domaine de la biologie. C’est une science syncrétique, car elle fait appel à de très nombreuses disciplines. L’écologie est donc à distinguer de l’écologisme, qui lui est un courant de pensée, voire une idéologie. Grâce aux compléments apportés par la théorie de l’hérédité de Mendel et par celle de l’évolution de Darwin, Vladimir Vernadski forge en 1936 le concept de biosphère. Selon lui, la Terre peut être analysée comme la conjonction de quatre domaines : l’hydropshère [3], la lithosphère [4], l’atmosphère et la biosphère. La biosphère rassemble les 92 éléments chimiques qui s’assemblent en une infinité de molécules ; elle est soumise aux lois de l’entropie, qui veut que de l’ordre naisse le désordre. Mais le vivant a aussi la capacité de s’opposer à cette entropie, et de créer un ordre nouveau à partir du désordre. L’équilibre de la biosphère résulte de l’homéostasie [5], et de la faculté d’adaptation du vivant, accrue par l’intelligence alliée à l’instinct de survie. Arne Naess bousculera ce paradigme en considérant que c’est l’activité de tous les êtres qui contribue à l’équilibre et à l’évolution de la biosphère, et l’homme est un être parmi bien d’autres. Tous, végétaux, animaux, humains compris, ont un droit égal à vivre et se reproduire, et nous ne devons pas agir si nous ne connaissons pas les répercussions de nos actes sur la vie des autres êtres et de l’écosphère. C’est alors que James Lovelock apporte, en 1972, un tournant majeur à l’écologisme. Il fonde l’hypothèse Gaïa, peu connue en France et pourtant célébrissime ailleurs. Lovelock considère que le règne du vivant interagit avec l’atmosphère terrestre. Gaïa, c’est la Terre, considérée en tant qu’être vivant doté d’un métabolisme régulateur. Gaïa alerte les consciences en montrant une Terre vivante, malade des hommes, ces virus de la planète, en quelque sorte. En prenant le contre-pied d’une conception anthropocentriste du monde, Lovelock influence d’innombrables courants écologistes contemporains : le défenseurs des droits des animaux, le végétarisme, les campagnes « plutôt nues qu’en fourrure », les néo-malthusiens, divers courants anarchistes dénonçant le capitalisme et la société de consommation, l’eugénisme idéaliste ou élitiste, les mouvements de retour aux valeurs des civilisations anciennes ou primitives, le néo-paganisme, le New Age, la méditation, le yoga, le mouvement hippie, la contre-culture, le mouvement punk, de nombreuses sectes… Ce terreau a pu servir de fondement à l’écologie politique contemporaine. John K. Galbraith fait paraître en 1958 L’Ère de l’opulence, livre dans lequel il soutient que les gens consomment ce que les producteurs leur imposent, et souvent sans nécessité. On craint le « péril jaune », les mégapoles enflent démesurément, et la circulation automobile transforme de nombreuses villes en capharnaüms. La terreur thermonucléaire est présente dans tous les esprits, comme Docteur Folamour le montrera. Dans ce cadre, l’écologie politique développe le concept de l’empreinte de l’homme sur le milieu. La réflexion va au-delà du seul souci de préserver la nature. Elle remet en cause les modes de vie, les dogmes, les fondements de la société. C’est dans ce contexte que va se tenir une réunion capitale : celle du Club de Rome. Cet aréopage des grands de ce monde publie son premier rapport en 1972, le Rapport Meadows, qui conclut à l’impossibilité de poursuivre une politique indéfinie de croissance, à l’épuisement prochain des ressources de la planète, à la famine, à une pollution dévastatrice, à l’asphyxie par surpopulation. Limiter autoritairement les naissances, taxer lourdement l’industrie, mener une lutte résolue contre la pollution en sont les préconisations majeures. C’est ainsi que, dès 1974, Henry Kissinger rédige dans le plus grand secret le National Security Study Memorandum, dans lequel il préconise des mesures destinées à diminuer la population des pays pauvres, et de subordonner l’aide alimentaire des États-Unis à la mise en œuvre de telles mesures. Plus encore, le Club de Rome a marqué l’essor des ONG. Si des critères relativement précis président à la constitution d’une ONG [6], leur nombre est néanmoins considérable. Plus de 3.000 sont accréditées par l’ONU. Plusieurs sont emblématiques et particulièrement motivées par la question climatique : – Les Amis de la Terre : promeuvent le développement durable sous toutes ses formes
– Le WWF : basé sur d’importantes donations privées, le WWF dialogue et coopère avec les pouvoirs publics et les entreprises, via une communication de qualité et à visée pédagogique. Son champ d’action s’est largement diversifié : surveillance de l’application des réglementations et des traités internationaux, sensibilisation et éducation de tous publics à l’environnement, financement de recherches et travaux scientifiques…
– Greenpeace : ONG activiste et non-violente, Greenpeace privilégie les actions commando ou de masse, très médiatisées.
– Le Sierra Club : ce sont des éco-terroristes, qui n’hésitent pas à éperonner des navires baleiniers en pleine mer
– ATTAC : défendent un alter-mondialisme activiste, en particulier en organisant des manifestations spectaculaires et agressives à l’occasion des sommets du G8. Si l’environnement ne constitue qu’un des volets de la doctrine d’ATTAC, c’est néanmoins dans ce domaine que le mouvement recueille l’adhésion d’une partie non négligeable de l’opinion publique mondiale, et en France particulièrement. Outre ces ONG, c’est par le combat politique que les écologistes proposent un nouveau projet de société. Après la tentative de René Dumont en 1974, les pouvoirs établis [7], face à cette opposition déroutante, décident d’intégrer l’écologie dans leurs stratégies. L’un des premiers à le comprendre et à trouver la solution est le Canadien Maurice Strong, un personnage tout-puissant au sein de l’ONU, comme nous le verrons plus loin. C’est à l’ECOSOC (Conseil économique et social de l’ONU) et à la CCD (commission du développement durable) de l’ONU qu’a lieu la concertation avec les ONG. Un comité de pilotage ad hoc les associe. Il devient une structure solidaire, une entreprise de fait, capable d’imposer son point de vue aux ONG d’une part, et à la direction de l’ONU, de l’autre. James Hansen, jeune directeur du Goddard Institute for Space Surveys, une division de la NASA, prévoit une augmentation de la température de +2°5 à +5°C à l’horizon 2050, par rapport à 1960. La commission sénatoriale qui auditionne James Hansen est présidée par un certain Albert Gore. Pour Al Gore, cette audition est le point de départ d’une stratégie qui le mènera jusqu’au firmament du prix Nobel. Pour James Hansen, c’est le début d’une notoriété et d’une autorité qui ne cesseront de grandir, l’aube également d’une carrière de propagandiste, au moins autant que de scientifique, et l’ascension vers l’univers des people. En parallèle, Maurice Strong va progressivement faire du PNUE une puissante organisation. La Commission mondiale sur l’Environnement et le développement, présidée par la Norvégienne Gro Harlem Bruntland, propose de « gérer les ressources de l’environnement de manière à assurer un progrès durable et à garantir la survie de l’humanité ». Le développement durable, donc, s’oppose au développement anarchique de l’époque, qui surexploite et épuise les ressources, pollue tous les éléments, conduit à l’extinction des espèces végétales et animales, laisse proliférer les populations humaines. Le rapport qu’elle rédige appelle avec force à limiter la population mondiale. Et propose une stratégie mondiale qui dépasse les souverainetés nationales. La gestion des risques les plus critiques doit être soumise à la surveillance et au contrôle d’un organisme indépendant des Etats, et la coopération des organisations internationales est requise. C’est au sommet du G7 à Toronto, en 1988, que le concept de développement durable est officiellement repris, et que le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) est créé. Les « parents » du GIEC sont donc deux organes de l’ONU, le PNUE et l’OMM. Pourquoi le G7 a-t-il confié à l’ONU cette mission ? Le CIUS (Conseil international pour la science) n’avait-il pas toute compétence en la matière ? Le Rapport Bruntland a eu un effet décisif sur ce choix. Il a fortement impressionné les chefs d’État du G7. L’ONU héritait ainsi d’une excellente opportunité de rehausser un prestige passablement terni, elle dont la charte originelle ne comportait aucune mission environnementale, et qui était l’auteur d’une piètre performance dans son mandat essentiel, garantir la paix universelle et la sécurité entre les nations. Le GIEC réunit donc 130 pays, 2.500 intellectuels, 130 représentants des gouvernements, 800 auteurs. Le Groupe I est composé de scientifiques ; le Groupe II évalue les impacts des découvertes scientifiques sur le monde ; le Groupe III étudie les répercussions démographiques, sociologiques et économiques du changement climatique. À la tête de chaque groupe, deux co-présidents siègent, un mandaté par les pays industrialisés, et l’autre par les pays en voie de développement. Le principal travail des groupes consiste à réunir et à évaluer toutes les publications scientifiques relatives au domaine d’étude qui leur est attribué. Un résumé, à destination des chefs d’État, est élaboré en sus du rapport exhaustif, et celui-là fait l’objet d’âpres négociations entre représentants nationaux, où l’on se confronte mot à mot. Après un premier rapport en 1990, Maurice Strong prend véritablement la tête du mouvement. Il est membre de la Commission Trilatérale, fondée par David Rockfeller en 1973, et qui réunit discrètement une brochette impressionnante des grands du monde occidental. En 1991 eut lieu, à une date imprécise, une réunion de cette organisation dont l’ordre du jour portait sur le futur sommet de la Terre. Maurice Strong y annonce déjà l’Agenda 21, qui doit réformer les politiques menées, aussi bien au plan économique qu’environnemental. Un an à l’avance, tout est déjà programmé, décidé ! Début 1992, Strong rassemble et intègre les ONG concernées à une nouvelle structure, le Earth Council Alliance, pour les fédérer et les préparer à se montrer efficaces le jour J. C’est aussi ce cénacle qui bâtira le concept du principe de précaution, la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements climatiques (CCNUCC), qui annonce le protocole de Kyoto, les organes décisionnels de l’Agenda 21 (les neuf Major Groups [8], la Commission du développement durable – CSD, etc.) Les membres de la CSD ne sont pas désignés par les États signataires ; l’Afrique y dispose ainsi de 25% des sièges. La CSD s’arroge le pouvoir d’aller contrôler les régions à l’intérieur même des états. Ainsi, on peut dire que les accords de Rio, si importants au plan planétaire, n’ont pas été préparés par les instances investies de missions précises par des autorités gouvernementales, ni par des instances internationales officielles, mais par un groupe de particuliers nord-américains, européens et japonais : la Commission Trilatérale. Il faut se remémorer le nouveau contexte géopolitique qui suit l’écroulement de l’empire soviétique et la fin de la bipolarisation créée par la guerre froide. C’est que George Bush baptise le « Nouvel ordre mondial » en 1991. Au monde multipolaire succède un monde unitaire ; la nature des problèmes auxquels l’humanité se confronte exige l’intervention de forces qui dépassent celles des États ; le monde a besoin d’un gouvernement global ; on met en avant les droits de l’homme plutôt que la démocratie. Cette dernière idée est développée, là encore, par la Trilatérale. En particulier dans un rapport rédigé par Michel Crozier, Samuel P. Huntington et Joji Watanuki, dès 1975. Les auteurs y constatent que les gouvernements démocratiques traditionnels fonctionnent de moins en moins bien. La croissance économique exacerbe les tensions au lieu de les apaiser ; les institutions traditionnelles s’effondrent, l’autorité traditionnelle est battue en brèche. Une société libérée apparaît, certes, mais elle est permissive et en proie à un déficit de valeurs directrices. Les intellectuels font certes irruption dans le concert politique et social ; mais plus les intellectuels deviennent nombreux, plus leur statut se dévalorise. Il y a dans nos sociétés bien peu de réformisme, peu d’esprit pionnier, surtout de la contestation et une certaine forme de nihilisme ! Même les mécanismes de régulation de l’information tendent à être faussés par les exigences d’acquérir de l’audience. Le Rapport conclut donc au dysfonctionnement des démocraties par réfutation de la légitimité des autorités, hypertrophie des structures et des responsabilités des gouvernements, désagrégation des divers intérêts existants au sein de la société, et l’excès de régionalisme dans le traitement des affaires internationales. Ainsi, la direction des affaires de l’humanité, pour la Commission Trilatérale, ne saurait reposer de manière fiable sur le vote d’électeurs peu informés des réalités du monde, insuffisamment cultivés et au comportement égoïste. Elle ne peut dépendre non plus de l’égoïsme de nations souveraines. George Bush propose ainsi la théorie de l’ « Empire global », reposant d’abord sur la prééminence des États-Unis pour déboucher sur une instance de gouvernement mondial. Ce nouvel ordre mondial réserve aussi une place de choix à la « société civile » dans les processus de prises de décision politique. Comme le Conseil de Sécurité de l’ONU s’oppose manifestement à une telle évolution, les partisans du Nouvel ordre mondial trouvent un autre chantier dans lequel les forces citées précédemment pourraient œuvrer sans être soumises aux souverainetés nationales : le développement durable. Mais pour obtenir l’adhésion des populations, il ne faut pas hésiter à dramatiser, à susciter l’angoisse même. Ce sera le rôle assigné au GIEC. D’autre part, et dans le même temps, le monde scientifique trouve dans l’étude du climat global matière à préserver et créer des emplois, à rémunérer des chercheurs, à investir, et nombre de scientifiques se détournent d’autres champs de recherche pour alimenter le GIEC. Lorsqu’on parle de 2.500 scientifiques au GIEC, on commet un abus de langage : les scientifiques et économistes ne représentent qu’une part minoritaire des effectifs, et dans les 2.500, on comprend tous les personnels du GIEC, comptables et dactylos inclus. Les deux versions de chaque rapport de chaque Groupe, la synthèse et le résumé, sont soumis aux experts réviseurs des gouvernements ; le résumé en particulier, incarne le consensus. Ce terme a fait croire au public que tous les scientifiques du monde étaient d’accord sur les conclusions des rapports et résumés. En fait, la grande majorité des analystes et des relecteurs du GIEC reste muette, par la règle implicite de réserve qui leur interdit de mettre publiquement en doute les conclusions des organes dirigeants du GIEC. Mais il n’y a de consensus qu’au niveau du bureau du GIEC, et ce n’est qu’un consensus de compromis. En 1995, Maurice Strong crée le World Business Council for Sustainable Development (WBCSD), par lequel il s’allie un réseau d’entreprises d’une puissance considérable qui se rallient à sa démarche de développement durable, pour se donner l’image d’affaires respectueuses de l’avenir. Ted Turner, le patron de CNN et allié de Strong, s’offre une position géopolitique clé au sein de l’ONU, en lui faisant un don d’un milliard de dollars. À Kyoto, en 1997, 38 pays industrialisés s’engagent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 5,2% globalement, au cours de la période allant jusqu’en 2012, l’année de référence étant 1990. Cela étant, l’effort n’est pas le même pour chaque pays, et de plus il est possible de compenser une émission supérieure à l’engagement par l’achat de « droits à polluer » ou par des investissements visant à la réduction des émissions. La délégation américaine accepte la limitation à -7% des émissions américaines, mais va subir un sévère camouflet avec le refus du Congrès de ratifier le protocole. En 2001, le nouveau président, George W. Bush, refusera carrément d’appliquer le protocole de Kyoto qui ne sera plus présenté à la ratification pendant ses deux mandats successifs. Le premier (et le second, la Chine) émetteur de CO2 de la planète refusent donc la limitation des émissions. En janvier 2001, le GIEC publie son troisième rapport. Il y prévoit, pour la fin du 21e siècle, une élévation des températures de 1,4°C à 5,8°C. Le niveau moyen des océans devrait monter de 0,09 à 0,88 m. Des risques nouveaux apparaîtront pour la santé des populations, et les phénomènes extrêmes se multiplieront. Mais les projections du GIEC paraissent insuffisamment alarmantes à certains scientifiques et écologistes. James Hansen lance alors sur tous les médias sa thèse du « point de basculement [9] ». Selon lui, les températures pourraient s’élever de 10°C voire plus, ce qui mènerait à l’extinction de toute vie sur terre. D’immenses étendues seraient submergées et des migrations massives de populations rendues misérables conduiraient au chaos économique et social. Les écologistes donnent un large écho à cette vision d’apocalypse et les médias s’en emparent. De toutes ces alarmes, l’ancien vice-président des États-Unis, Al Gore, tirera les thèmes d’une propagande d’une efficacité exceptionnelle. Avec un film documentaire à grand succès, des tournées, des conférences (qu’il facture à prix d’or, sa fortune s’envolant ainsi à $100 millions), une activité incessante de communication à grande échelle, l’obtention d’un Prix Nobel de la Paix, mais aussi en drainant des capitaux privés considérables en faveur des technologies vertes. Son film en particulier, Une Vérité qui dérange, fait appel aux techniques cinématographiques les plus sophistiquées pour impressionner, faire peur. Et le principal collaborateur du film n’est autre que James Hansen, qui lui aussi en reçoit des cachets très élevés. Nombre d’États subventionnent donc largement la filière des agro-carburants, avec pour conséquence, une raréfaction des productions agricoles destinées à l’alimentation dont les prix s’envolent et créent des situations de disette dans les pays les plus démunis. L’industrie des accumulateurs d’énergie réalise des progrès considérables. Dans le monde entier, on plante des forêts, ces remarquables puits de carbone, ce qui n’empêche pas qu’en Asie du Sud-Est on rase les forêts pour planter des palmiers dont l’huile sert à la fabrication d’agro-carburants. Les vendeurs des pays industrialisés investissent l’Afrique pour y placer leurs panneaux solaires, leurs éoliennes et toutes leurs technologies vertes, rapatriant ainsi dans leur pays le montant des aides financières consenties par les États et les entreprises qui profitent des MDP du protocole de Kyoto. Pour financer tout cela, les banques créent de nouveaux produits et de nouveaux fonds de placements prolifèrent. On utilise souvent la technique des hedge funds, choisie par Al Gore, entreprises financières avec peu de capitaux propres et d’énormes emprunts, dont on a constaté récemment combien elles étaient fragiles en période de crise. L’Investor Network for Climate Risk [10], le BICEP [11], le CERES [12], suscitent une législation favorable pour les activités industrielles et commerciales liées au risque climatique. L’Investor Summit on Climate Risk de 2008 aurait ainsi permis de rassembler l’équivalent de 22.000 milliards d’actifs ! Outre des similitudes frappantes avec la bulle internet des années 1997-2001, cette nouvelle économie financière s’éloigne du capitalisme libéral classique, en ce que les géants des affaires, les grandes banques et les pouvoirs politiques s’entendent autour d’intérêts communs [13]. Le rapport de Nicholas Stern, le 26 octobre 2006, vient enfoncer le clou : il estime que l’effort nécessaire pour limiter les émissions de gaz à effet de serre à 500-550 ppm serait de 1% du PIB annuel global, et que ne rien faire coûterait à l’humanité vingt fois plus. Il propose aussi de taxer les activités et les biens concourant aux émissions de gaz à effet de serre, et de détaxer les énergies non polluantes et les produits à faible empreinte carbone. Ce rapport reste très discuté aujourd’hui. Certains considèrent que les incertitudes sur l’origine humaine du réchauffement climatique rendent prématurées la mise en œuvre des propositions du rapport, ou font valoir qu’aux dépenses publiques préconisées, il faut ajouter les coûts supportés par les agents économiques privés (enchérissement de l’énergie et des biens, mise aux normes supplémentaires des équipements, etc.) et que dans ces conditions le rapport Stern porterait dans ses recommandations mêmes les germes de la dépression économique qu’il prétend éviter. D’autres enfin pointent que l’effort financier étant à la charge exclusive de 38 pays industrialisés, les mesures Stern seraient un puissant encouragement à délocaliser l’industrie de ces pays vers les nations des PVD exonérées de contraintes par le Protocole de Kyoto. En 2007, outre la remise du Prix Nobel à Al Gore et au GIEC, se tient à Bali la Conférence des Parties de la CCNUCC ; il en ressort une entente a minima, non chiffrée, planifiant les négociations en vue de la Conférence des Parties de Copenhague, qui vient de s’achever sur l’absence de véritable accord. À la fin de 2008, l’évolution économique refroidit considérablement les ardeurs en faveur du développement durable et de la lutte contre le réchauffement climatique. D’autant que le président de l’Union Européenne de l’époque, Vaclav Klaus, considère au même moment que la vraie menace n’est pas liée au climat, mais aux restrictions que l’on fait peser sur la liberté au nom du climat. Barack Obama, nouvellement élu aux États-Unis, a bien du mal à faire examiner par le Sénat l’American Clean Energy and Security Act (appelée aussi le Waxman-Markey bill). En Europe, des tensions internes à l’UE opposent les pays membres sur les sommes que l’UE doit allouer à l’aide au développement des pays pauvres ; les pays d’Europe de l’Est en particulier, refusent d’y cotiser. Enfin, les pays en développement campent sur leur position : aucun effort ou presque les concernant, un afflux d’argent massif demandé aux pays riches.
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Submersion marine au Havre : où en est le Plan de prévention des risques ? Du Havre à Tancarville (Seine-Maritime), les pouvoirs publics se préparent à la montée progressive du niveau de la mer. Depuis plusieurs années, ils s’attellent à un Plan de prévention des risques littoraux qui va entrer en phase de concertation. Avec un enjeu majeur : intégrer le risque de submersion à l’aménagement et au développement nécessaire du territoire. Le constat « Anticiper et se préparer au mieux. » Voilà l’objectif du Plan de prévention des risques littoraux (PPRL) en cours d’élaboration au Havre et dans onze communes (1), et dont débute la phase de concertation. « Le risque de submersion marine a été identifié et on a essayé de le modéliser, pointe Jean-Baptiste Gastinne, adjoint au maire, chargé de l’urbanisme et de l’environnement, qui participe aux discussions avec les services de l’État. On travaille sur le scénario d’une lente montée des eaux qui irait du fond de l’estuaire vers l’Ouest du Havre, en passant par la zone industrialo-portuaire jusqu’aux quartiers Sud et l’université. Ce risque est sérieux mais pas frontal. Il conjugue de forts coefficients de marée et des phénomènes de tempête et de dépression, que l’on peut anticiper. » Construit sur un polder, le territoire du Havre à Tancarville – la plaine alluviale nord de l’embouchure de la Seine – est naturellement exposé à la submersion marine. Selon les services de l’État, « l’élévation du niveau de la mer observée a été de 3 mm par an lors de la dernière décennie ». Et la situation pourrait ne pas s’arranger : selon le dernier rapport du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), le niveau des océans pourrait s’élever de 40 cm à 87 cm d’ici la fin du siècle dans le scénario le plus pessimiste. Les solutions avancées Un projet de règlement du PPRL a été façonné. Avec un accord : « La majeure partie de la zone inondable déjà occupée par des activités urbaines ou industrielles et portuaires reste constructible […] en évitant l’accueil de personnes vulnérables, incapables de se mettre en sécurité seules », indique la préfecture de Seine-Maritime. « Il ne faut pas que cela empêche le développement du territoire, justifie Jean-Baptiste Gastinne. Il faut continuer à construire la ville sur la ville, comme nous le faisons au Havre, et se protéger contre un risque identifié. » Les nouvelles constructions devront notamment « être mises hors d’eau (plancher au-dessus du niveau de submersion) », en zone urbaine comme dans la zone industrialo-portuaire. Pour l’existant, la culture du risque sera développée et les « réseaux électriques ou de gaz pourront être déplacés ». Sur le port, « la question des pipelines se pose aussi », précise l’adjoint au maire. Le calendrier La phase de consultation et d’enquête publique va désormais s’ouvrir. « Habitants, acteurs portuaires, industriels, chasseurs… C’est une problématique qui concerne beaucoup de monde », observe Jean-Baptiste Gastinne. Si l’État prévoit une mise en application du PPRL « courant 2022 », l’élu dit « tenir déjà compte du risque dans la délivrance des documents d’urbanisme. Nous avons, par exemple, un projet d’Ehpad dans les quartiers Sud du Havre, pour lequel le permis de construire a été délivré. On ne prévoit pas d’y héberger des personnes âgées au rez-de-chaussée ». (1) Sainte-Adresse, Montivilliers, Harfleur, Gainneville, Gonfreville-l’Orcher, Rogerville, Oudalle, Sandouville, Saint-Vigor-d’Ymonville, La Cerlangue et Tancarville.
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Dans le cadre de la rédaction d’un article consacré aux mobilisations pour le climat, désormais en ligne, l’agence de presse russe Tass a interviewé quelques climatosceptiques français, dont votre serviteur. Évidemment, dans ce genre d’exercice, on écrit un roman et le journaliste ne retient qu’un paragraphe. C’est la loi du genre. Voici donc les questions qui m’ont été adressées et mes réponses. Selon vous, comment s’explique le progrès des mouvements écologiques radicaux en 2018-2019 ? Cela fait déjà bien des années que nous assistons à un lent travail de fond, une ingénierie sociale de longue haleine, visant à fournir un cadre de pensée, ou plutôt de non-pensée. Il s’est agi de former un nouveau sens commun sur les problèmes environnementaux. Quiconque a moins de vint-cinq ans a grandi en plein délire climato-alarmiste, alimenté par les informations officielles, les fictions, l’école… Mobiliser la jeunesse, aujourd’hui largement urbaine dans sa manière d’être (même à la campagne) et largement connectée (donc déconnectée, au moins en partie, de la Nature et de son histoire même récente), n’est dans ces conditions pas très difficile. Surtout si par ailleurs vous continuez l’ingénierie sociale de manière plus ciblée, comme on l’a vu ces derniers mois avec Greta Thunberg et l’association Extinction Rebellion, deux « entités » créées de toutes pièces il y a à peine un an pour poursuivre et tenter de parachever ce qui est dans les cartons mondialistes depuis beaucoup, beaucoup plus longtemps. La belle histoire médiatique de Greta Thunberg est la suivante : le 20 août 2018, elle décide de manifester seule devant le Parlement suédois, avec son petit panneau incitant à la grève de l’école. Passe alors Ingmar Rentzhog, le cofondateur de la start-up We Don’t Have Time. Il fait des photos et les poste sur sa page Facebook avec un message ému. Par chance encore, le quotidien suédois le plus lu fait un article dans la foulée, quelques heures après seulement. La petite fille isolée que personne ne connaissait devient une vedette en peu de temps. Son message aussi. Si maintenant nous allons voir de près de quoi il retourne, nous découvrons une tout autre histoire. Les parents de Greta sont des artistes très connus en Suède, avec un réseau consistant. D’ailleurs, la mère de Greta connaissait déjà Ingmar Rentzhog. Ils étaient notamment tous les deux invités au gala d’ouverture d’une conférence sur le climat quelques mois plus tôt. Et, coïncidence encore, la famille Thunberg sortait un livre mêlant crises familiale et climatique seulement quatre jours après la mise en lumière de Greta. On le voit, tout cela était très bien orchestré. Le réseau de Rentzhog parle pour lui. Il cofonde en 2016 We Don’t Have Time avec des gens qui n’ont rien à voir l’écologie, mais avec la finance et l’industrie, à l’initiative de Global Sharpers, une institution qui travaille pour le Forum économique mondial, qui se réunit tous les ans à Davos. Il est le fondateur d’une société de conseil en communication auprès du secteur financier et membre, entre autres, du Climate Reality Project d’Al Gore, auprès de qui il a reçu des formations. Rien de bien surprenant quand on connaît un peu le sujet. On trouve à peu près tous ceux qui œuvrent pour le mondialisme dans les associations, fondations, etc., qui prennent une part active dans l’alarmisme climatique et proposent des solutions : le World Resources Institute, la Banque mondiale, USAID, la fondation Gates, les Rockefeller, et bien d’autres. Et même la bête noire des anti-mondialisme, George Soros, via son aide, indirecte cependant, à la création de l’association ONE, très active elle aussi. Quand Greta Thunberg se rend à Davos pour morigéner le monde de la finance, elle n’a aucune conscience que c’est ce dernier qui l’a conduite là. Elle est clairement l’instrument de ceux qu’elle pense combattre. Greta, qu’on a vu poser avec un drapeau LGBT+ ou encore porter un tee-shirt antifa, représente parfaitement ces gauchistes au service du capital, qui sont là pour pousser ceux qu’ils abhorrent dans la direction que ces derniers veulent précisément prendre. On peut dire la même chose d’XR, Extinction Rebellion, la nouvelle association devenue très influente en à peine une année. Son cofondateur, Roger Hallam, est un professionnel du militantisme, lié, via l’Open Democracy, à l’Open Society de George Soros, mais aussi à la Fondation Ford et aux Rockefeller. Farhana Yamin, qui fait elle aussi partie de l’aventure, est membre de la Chatham House, think tank financé, notamment, par Shell, BP, Exxon… ! Bref, tout ce petit monde milite d’arrache-pied pour que l’accord de Paris sur le climat soit respecté et que d’importants investissements soient effectués dans l’économie verte (« New Deal pour la Nature »), où il y a beaucoup d’argent à faire, en espérant sauver l’économie d’une crise que de plus en plus de gens voient venir. Les taxes écolo ont provoqué le mouvement des Gilets jaunes. On affirme que la transition écologique n’est possible qu’au prix de pertes matérielles, voire de l’appauvrissement d’une partie de la population. Êtes-vous d’accord ? Le mouvement des Gilets jaunes est né suite à l’augmentation du prix des carburants, après une hausse du baril exacerbée par l’augmentation de la taxation étatique, déjà très importante en France. La taxe carbone a été retirée rapidement après le démarrage des manifestations. Elle est partie intégrante de la transition énergétique, mais les Gilets jaunes ne sont pas une réaction à cette seule taxe carbone. Ils sont le symptôme d’un malaise plus profond et dans lequel les questions d’argent ne sont qu’un élément. Pour faire vite, disons simplement qu’il est de plus en plus manifeste que les élites françaises et plus généralement occidentales ont fait sécession et sont totalement déconnectées du peuple. C’est la France périphérique, comme l’a appelée le géographe Christophe Guilluy, qui s’est rappelée au bon souvenir de ses dirigeants, les grands oubliés, ceux dont ne parlaient et que ne montraient plus guère les médias d’information ou de divertissement. On a bien vu que rapidement, au sein des Gilets jaunes, il a été question de la légitimité des politiques, des journalistes et même du monde du spectacle. De leur illégitimité, pour être clair. Cela va donc bien au-delà de la taxe carbone. Depuis la mise en circulation des euros, les prix ont flambé. Notamment ce sur quoi on ne peut guère rogner : logement, énergie, alimentation… Les petits arrangements de l’INSEE pour nous dire qu’il n’en est rien ne trompent personne, car chacun peut constater le contraire. La transition énergétique ne va rien arranger. Il n’est pas question de dire que les choses sont parfaites comme elles sont et que rien ne doit changer, mais on ne peut honnêtement affirmer que la transition énergétique permettra une consommation vertueuse d’énergie, même sans remettre en cause le présupposé du problème que sont censées poser les émissions de dioxyde de carbone. Ce n’est pas par les multiplications des éoliennes sur le territoire de la France périphérique que les bobos urbains pourront tranquillement rouler en voiture électrique. Surtout en cherchant par ailleurs à marginaliser le nucléaire. Il suffit de voir ce qu’il s’est passé en Allemagne, qui s’est engagée dans cette voie : l’énergie éolienne, peu rentable, a fait exploser les prix de l’énergie et il a fallu construire en nombre des centrales à charbon pour pallier l’intermittence et l’insuffisance de la production électrique dite écologique. D’ailleurs, si l’on regarde de près comment et où sont construites ces éoliennes, ce qu’elles produisent et quelle est leur durée de vie, mais aussi la densification du réseau d’acheminement électrique qu’elles impliquent, on ne peut guère les juger comme bonnes pour l’environnement. On peut dire la même chose de l’énergie solaire. Non rentables, ces sources d’énergie que l’on promeut outre mesure, impliquent non seulement un surcoût à la consommation, mais de plus ne peuvent se développer qu’à grands coups de subventions, qui sont un autre surcoût, caché celui-là. Pour ceux qui ont déjà des fins de mois difficiles, surtout si elles commencent vers le quinze, ou même avant, la transition énergétique est insupportable. Elle pose évidemment moins de problème d’argent à ceux qui la promeuvent, mais qui ne sont eux-mêmes guère dans la sobriété énergétique qu’ils veulent imposer au pauvre Français de base qui va travailler chaque jour avec son vieux diesel. Face aux problèmes climatiques, que faire ? Se demander que faire face aux problèmes climatiques implique évidemment que l’on reconnaît l’existence de problèmes climatiques. Or, rien n’est moins sûr, surtout si c’est là une manière de nommer le réchauffement climatique. Les périodes chaudes de l’histoire ont été justement nommées « optimums climatiques », car elles sont des périodes propices au développement des sociétés. Il faut plutôt se réjouir d’être sortis du Petit Âge glaciaire qui a pris fin au cours du XIXe siècle. Depuis, la courbe de la température mondiale est globalement à la hausse, avec des hauts et des bas. Et actuellement, depuis une vingtaine d’années, la hausse est infime, alors que les émissions de gaz dits à effet de serre n’ont jamais été aussi fortes. Il suffit par ailleurs de consulter les statistiques sur une période suffisamment longue pour constater que les aléas météorologiques que sont les tempêtes, tornades, cyclones, sécheresses, inondations, ne sont pas plus fréquents et intenses qu’autrefois, au contraire. Ce qui est normal, puisque la violence du temps qu’il fait dépend de la différence de température entre basses et hautes latitudes, qui diminue en cas de réchauffement. C’est plutôt un refroidissement qu’il faudrait craindre. Si, comme le pensent la plupart des climatosceptiques (ou climato-réalistes, comme certains se nomment), c’est le Soleil qui est à l’origine du réchauffement récent (directement et surtout indirectement), alors oui, nous sommes face à un problème climatique, car il semble que notre astre diurne entame une phase de calme qui pourrait être intense et longue, même s’il y a encore pas mal d’incertitudes sur ce point. Nous retrouverions alors le même alarmisme que dans les années 1970, quand le refroidissement inquiétait. Mais nous sommes allés tellement loin dans le « réchauffisme » que l’on nous dirait sans doute que c’est là une conséquence du réchauffement : le dérèglement climatique, dont il est déjà tellement question. Une bonne raison d’insister encore plus sur de fausses solutions, dont le but n’est de toute façon pas de lutter contre l’évolution du climat qui, à toutes les échelles de temps et d’espace, n’a jamais cessé de changer.
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