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Sand - Nanon, 1872.djvu/221
que les prêtres y ont fait tailler pour en chasser les esprits du temps passé ? Eh bien, vous m’en croirez si vous voulez, mais, la nuit de Noël, toutes ces croix s’en vont et la pierre est aussi lisse que mon genou ; elles ne reparaissent qu’au petit jour. — Vous avez vu cela ? dit Dumont sans marquer d’incrédulité. — Non pas moi, dit le carrier, je n’y ai pas été voir à la _mauvaise heure ; _ mais mon père, qui n’avait crainte de rien, l’a vu comme je vous le dis. — Alors, les sorciers ont beau jeu à la mauvaise heure ? — Depuis la République, ils n’y vont plus. La loi défend ça, parce qu’elle dit que ça fâche la Bonne Dame Raison, qui est la nouvelle Sainte Vierge. Mais, il y a encore quelques vieilles femmes qui viennent de loin, et en se cachant bien, pour chercher le trésor ; elles auront beau flairer autour, allez ! elles ne l’auront pas. — Parce qu’il n’existe pas ? — Si fait ! mais les esprits le gardent bien, et vous devez le savoir. — Ma foi, non ; ne voulant pas les fâcher, je n’approche jamais de la _Parelle._ — Et bien vous faites ! c’est une mauvaise pierre. — Avez-vous demeuré auprès ? — Oui bien ! Dans la baraque dont vous avez fait, m’a-t-on dit, une bonne maison, j’ai souventes fois dormi avec le vieux qui vous l’a louée ; mais, comme je suis bon chrétien, je n’ai jamais été ennuyé par les fades. Savez-vous qu’il sera content, le père Breuillet, quand vous lui rendrez son bien si amendé ? Il est <references/>
Schopenhauer - Éthique, Droit et Politique, 1909, trad. Dietrich.djvu/56
nous rappeler les somnambules magnétisés, dont le « moi » identique, après leur réveil, ne sait rien de ce qu’un moment auparavant ils ont dit, fait et souffert eux-mêmes. La conscience individuelle est donc un point si entièrement phénoménal, que même dans le même « moi » il peut en surgir deux dont l’un ne sait rien de l’autre. Des considérations comme les précédentes ont toutefois, dans notre Occident judaïsé, quelque chose de très étrange ; mais il n’en est pas ainsi dans la patrie de la race humaine, dans ce pays où règne une foi tout autre, une foi conformément à laquelle, aujourd’hui encore, après les funérailles, les prêtres chantent devant tout le peuple, avec accompagnement d’instruments, l’hymne du Véda qui commence ainsi : « L’esprit incarné qui a mille têtes, mille yeux, mille pieds, a sa racine dans la poitrine humaine et pénètre à la fois toute la terre. Cet être est le monde et tout ce qui a été et sera. C’est ce qui s’accroît par la nourriture et confère l’immortalité. C’est là sa grandeur, et pour cela il est l’esprit incarné le plus noble. Les éléments de ce monde constituent ''une'' part de son être, et trois parts sont l’immortalité dans le ciel. Ces trois parts se sont élevées du monde ; mais l’autre part est restée en arrière et est ce qui (par la migration des âmes) jouit et ne jouit pas des fruits des bonnes et des mauvaises actions, etc. » (Voir Colebrooke, ''On the religious Ceremonies of the Hindoos'', t. V des ''Asiatic Researches'', édit. de Calcutta, p. 345, et aussi ses ''Miscellaneous Essays'', t. I, p. 167). Si l’on compare ces hymnes avec ceux de nos livres de prières, on ne s’étonnera plus que les missionnaires <references/>
Heine - Œuvres de Henri Heine, 1910.djvu/83
qui me chagrine ; cependant, pourvu que je puisse regarder tes yeux, je suis content comme un roi. Tu vas me haïr, tu me hais ; ta bouche rose me le dit. Tends ta bouche rose à mon baiser, et je serai consolé. <div style="text-align:center;">13</div> {{brn|0.5}} Oh ! ne jure pas, et embrasse-moi seulement ; je ne crois pas aux serments des femmes. Ta parole est douce, mais plus doux encore est le baiser que je t’ai ravi. Je te possède, et je crois que la parole n’est qu’un souffle vain. Oh ! jure, ma bien-aimée, jure toujours ; je te crois sur un seul mot. Je me laisse tomber sur ton sein, et je crois que je suis bien heureux ; je crois, ma bien-aimée, que tu m’aimeras éternellement et plus longtemps encore. <div style="text-align:center;">14</div> {{brn|0.5}} Sur les yeux de ma bien-aimée j’ai fait les plus beaux canzones ; sur la petite bouche de ma bien-aimée j’ai fait les meilleurs terzines ; sur les yeux de ma bien-aimée j’ai fait les plus magnifiques stances. Et si ma bien-aimée avait un cœur, je lui ferais sur son cœur quelque beau sonnet. <div style="text-align:center;">15</div> {{brn|0.5}} Le monde est stupide, le monde est aveugle ; il devient tous les jours plus absurde : il dit de toi, ma belle petite, que tu n’as pas un bon caractère. Le monde est stupide, le monde est aveugle, et il te méconnaîtra toujours : il ne sait pas combien tes étreintes font frémir de bonheur et combien tes baisers sont brûlants. <div style="text-align:center;">16</div> {{brn|0.5}} Ma bien-aimée, il faut que tu me le dises aujourd’hui ; es-tu une de ces visions qui, aux jours étouffants de l’été, sortent du cerveau du poète ? <references/>
Revue des Deux Mondes - 1900 - tome 158.djvu/210
abîmes insondables, — et l’on avait de bonnes raisons pour y croire, puisque la descente de la corde s’était effectuée sans interruption, — méritaient d’être supposés peuplés de monstres bizarres ou effroyables comme les grands serpens de mer, ou bien gracieux comme les troupeaux du vieux Nérée, Neptune, Amphitrite, les Tritons, les Syrènes, et plus tard les Mermaids, les nymphes Scandinaves de l’Océan. C’était affaire de couleur, de limpidité de ciel ou de brume, d’eaux calmes ou agitées par la tempête, et, plus encore, du genre particulier d’imagination des divers peuples, portés à la rêverie aimable ou terrible, Phéniciens, Grecs, Arabes ou Scandinaves. Il a fallu trois mille ans à l’humanité pour comprendre pourquoi une ficelle portant un poids continuait indéfiniment à descendre, à travers une couche d’eau épaisse quoique néanmoins finie, et recouvrant un sol résistant. Que l’on se reporte non pas aux vieux portulans, ni même aux ouvrages scientifiques plus modernes, comme celui du Père Kircher, mais aux cartes de nos marins et de nos hydrographes de la première moitié du siècle, combien ne rencontrera-t-on pas de cotes de sondages surmontées d’un trait horizontal et d’un point, ce qui en langage hydrographique signifie que le fond n’a pas été trouvé après avoir filé une longueur de ligne représentée par le nombre inscrit au-dessous du trait. Il y a cinquante ans à peine, la frégate américaine ''Congress'' ne parvenait pas à atteindre le fond avec 15 240 mètres de corde. Les anciens ne se préoccupèrent pas outre mesure de la question. Ils traitaient philosophiquement l’étude de la nature, et jamais philosophe ne fut embarrassé pour fournir une excellente explication à quoi que ce soit. La connaissance des petits fonds voisins des côtes suffisait aux besoins de la navigation. On employait comme aujourd’hui des plombs de sonde. Hérodote cite cette méthode de navigation comme habituelle aux approches de l’Egypte, et il raconte même que le plomb rapportait un échantillon du fond. Plutarque et Pline le Naturaliste, d’après Fabianus, donnaient à la mer une profondeur maximum de 10 ou 15 stades, c’est-à-dire 2 760 mètres environ, tout en admettant l’existence de gouffres sans fond dont ils indiquaient la place, dans le Pont-Euxin par exemple. Un siècle avant l’ère chrétienne, Posidonius tentait le premier d’exécuter avec précision des sondages profonds ; il trouvait le fond par 1 000 brasses, au voisinage de la Sardaigne, et ses procédés, quoique demeurés inconnus, ne devaient pas <references/>
Richet - L’Anaphylaxie, 1911.djvu/271
{{nr||{{t|BIBLIOGRAPHIE|80}}|{{t|261|80}}}}''vaccination {{abr|anti-A.|anti-anaphylactique}}'' ({{abr|B.{{lié}}B.|Comptes rendus de la Société de Biologie de Paris}}, 1908, (2), 478-480). — ''De l’{{abr|A.|anaphylaxie}} lactique'' ({{abr|B.{{lié}}B.|Comptes rendus de la Société de Biologie de Paris}}, 1908, (1), 888-889). — ''Comment empêcher l’{{abr|A.|anaphylaxie}}'' ({{abr|B.{{lié}}B.|Comptes rendus de la Société de Biologie de Paris}}, 1907, (1), 1053-1054). — ''Du mécanisme de l’{{abr|A.|anaphylaxie}} vis-à-vis du sérum de cheval'' ({{abr|B.{{lié}}B.|Comptes rendus de la Société de Biologie de Paris}}, 1907, (2), 294-296). — ''De l’{{abr|A.|anaphylaxie}} sérique expérimentale'' ({{abr|Bullet. de l’Inst. Past. tir. à p.|Bulletin de l’Institut Pasteur, tiré à part}}, {{rom-maj|VI}}, 1908, {{abr|nov.|novembre}}). — ''Du moyen d’empêcher la mort subite par injections répétées du sang ou des microbes dans la circulation générale'' ({{abr|B.{{lié}}B.|Comptes rendus de la Société de Biologie de Paris}}, 1909, (2), 266-267). — ''Moyen d’éviter des accidents anaphylactiques'' ({{abr|C. R. Ac. Sc. Paris|Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des Sciences}}, {{rom-maj|CL}}, 1910, 1456). — ''Le procédé des vaccinations subintrantes appliqué aux animaux passivement {{abr|a.|anaphylactisés}}, l’{{abr|anti-A.|anti-anaphylaxie}} passive'' ({{abr|B.{{lié}}B.|Comptes rendus de la Société de Biologie de Paris}}, 1910, (2), 131). — ''De l’{{abr|anti-A.|anti-anaphylaxie}} Le procédé des petites doses et des injections subintrantes'' ({{abr|A.{{lié}}I.{{lié}}P.|Annales de l’Institut Pasteur}}, {{rom-maj|XXV}}, 1910, 5 p.). {{sc|Beurmann}} et {{sc|Gougerot}}. ''L’état de sensibilisation des sporotrichosiques'' ({{abr|Bull. et Mém. de la Soc. méd. des Hôpitaux de Paris|Bulletins et mémoires de la Société médicale des hôpitaux de Paris}}, 8{{lié}}{{abr|oct.|octobre}}{{lié}}1909). {{sc|Biedl}} et {{sc|Kraus}}. ''{{lang|de|Experimentelle Studien über {{abr|A.|Anaphylaxie}}}}'' ({{lang|de|{{abr|Wien. klin. Woch.|Wiener klinische Wochenschrift}}}}, mars{{lié}}1909, 363-370). — ''{{lang|de|Die Serum {{abr|A.|Anaphylaxie}} beim Meerschweinchen}}'' ({{lang|de|{{abr|Wien. klin. Woch.|Wiener klinische Wochenschrift}}}}, 1910, {{n°|11}}, {{pg|9|inv}}). — ''{{lang|de|Ueber die Giftigkeit heterologer Sera und Kriterien der {{abr|A.|Anaphylaxie}}}}'' ({{lang|de|{{abr|Z.{{lié}}I.|Zeitschrift für Immunitätsforschung}}}}, {{rom-maj|VII}}, 1910, 408). — ''{{lang|de|Zur Charakteristik des {{abr|a.|anaphylaktischen}} Shocks.}}'' ({{lang|de|{{abr|Z.{{lié}}I.|Zeitschrift für Immunitätsforschung}}}}, {{rom-maj|VII}}, 1910, 205-222). — ''{{lang|de|Die Wirkung intravenös injizierten Peptons bei Meerschweinchen}}'' ({{lang|de|{{abr|Centr. f. Physiol.|Centralblatt für Bakteriologie, Parasitenkunde und Infektionskrankheiten}}}}, 1910, {{rom-maj|XXIV}}, 258). — ''{{lang|de|Zur Frage der Serum {{abr|A.|Anaphylaxie}}}}'' ({{lang|de|{{abr|Z.{{lié}}I.|Zeitschrift für Immunitätsforschung}}}}, 1909, 1, 731-734). {{sc|Billard}} ({{abr|G.|Gabriel}}). ''L’{{abr|A.|anaphylaxie}} dans la fièvre des foins, l’urticaire et l’asthme'' ({{abr|Gaz. des hôpit.|Gazette des hôpitaux civils et militaires}}, 1910, 909-914). — ''{{abr|A.|anaphylaxie}} du cobaye pour l’hémorragine du venin de vipère'' ({{abr|B.{{lié}}B.|Comptes rendus de la Société de Biologie de Paris}}, 1910, (2), 519-520). {{sc|Billard}} et {{sc|Maltet}}. ''Essais de sérothérapie contre le rhume des foins et contre l’asthme'' ({{abr|Journ. de physiol. et de path. générales|Journal de physiologie et de pathologie générale}}, mars{{lié}}1907). <references/>
Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 3.djvu/223
— À quoi ? — La belle question, pardieu ! à vous ; et vous lui dites avec votre adorable voix flûtée : « Ah ! duc, duc ! » — Très bien. — « Vous êtes un homme, vous ; vous êtes fort ; vous avez pris Mahon ; secouez-moi donc un peu ce diable de prunier, afin que j’aie cette satanée prune. » N’est-ce pas cela, comtesse, hein ? — Absolument, duc ; je disais la chose tout bas, tandis que vous la disiez tout haut ; mais que répondiez-vous ? — Je répondais... — Oui ? — Je répondais : « Comme vous y allez, comtesse ! Je ne demande certes pas mieux ; mais regardez donc, regardez donc, comme cet arbre est solide, comme les branches sont rugueuses ; je tiens à mes mains aussi, moi, que diable ! quoiqu’elles aient cinquante ans de plus que les vôtres. » — Ah ! fit tout à coup la comtesse, bien, bien, je comprends. — Alors, continuez l’apologue : que me dites-vous ? — Je vous dis... — De votre voix flûtée ? — Toujours. — Dites, dites. — Je vous dis : « Mon petit maréchal, cessez de regarder indifféremment cette prune, que vous ne regardez indifféremment, au reste, que parce qu’elle n’est point pour vous ; désirez-la avec moi, mon cher maréchal ; convoitez-la avec moi, et, si vous me secouez l’arbre comme il faut, si la prune tombe, eh bien !... » — Eh bien ? — « Eh bien, nous la mangerons ensemble. » — Bravo ! fit le duc en frappant les deux mains l’une contre l’autre. — Est-ce cela ? — Ma foi, comtesse, il n’y a que vous pour finir un apologue. <references/>
Barzaz Breiz 4e edition 1846 vol 2.djvu/455
Mais Dieu le veut (bénissons sa bonté) ; il veut mettre un terme à mon autorité et à votre sujétion. Nous voilà séparés par la mort sans pitié ; et me voilà toute seule entre le ciel et la terre, Entre le ciel et la terre, comme la petite colombe bleue qui s’envola de l’arche pour aller voir si l’orage durait encore. '''{{Centré|{{taille|LE CORPS.|90}}}}''' Oui ; mais la petite colombe bleue revint à l’arche, et vous ne reviendrez pas vers moi. '''{{Centré|{{taille|L’AME.|90}}}}''' Je reviendrai, vraiment, je te le jure ; je reviendrai vers toi au jour du jugement ; Je reviendrai vers toi, aussi vrai que je vais maintenant paraître au jugement particulier. Hélas ! j’en tremble ! Aie confiance, ami ; après le vent du nord-ouest, la mer devient calme ; je viendrai te donner la main ; Et quand même tu serais aussi lourd que du fer, lorsque j’aurai été dans le ciel, comme un aimant, je t’attirerai vers moi. '''{{Centré|{{taille|LE CORPS.|90}}}}''' Quand je serai, chère âme, étendu dans la tombe et détruit en terre par la corruption ; Quand je n’aurai ni doigt, ni main, ni pied, ni bras, ce sera vainement que vous essayerez de m’élever à vous. '''{{Centré|{{taille|L'AME.|90}}}}''' Celui qui a créé le monde, sans modèle ni matière, a le pouvoir de te rendre ta première forme ; <references/>
Revue des Deux Mondes - 1920 - tome 57.djvu/780
{{nr|778|{{sc|revue des deux mondes.}}|}}moyens atteignirent ''par mois'' 1&#x202F;500&#x202F;000 tonnes de charbon et 84&#x202F;000 tonnes d’acier. Trop élevés pour évoquer des précisions dans l’esprit public, ces chiffres montrent cependant l’importance capitale de la mer, la route immense, dont le débit n’est limité que par les possibilités de débarquement. Battue aux îles Falkland en décembre 1914 et au Dogger Bank en février 1915, la flotte allemande de haut bord se considère comme définitivement hors de cause après sa défaite du Jutland le 31 mai 1916. Les ravages des sous-marins dans les flottes alliées (7 millions de tonnes pour la marine anglaise seulement) causèrent quelque gêne, et de grandes inquiétudes. Mais l’Allemagne, qui avait entamé la guerre sous-marine à outrance en 1917 dans l’espoir de terminer la guerre avant que les États-Unis fussent en état d’intervenir avec des forces sérieuses, vit s’évanouir cette dernière illusion : les chantiers anglais, où travaillaient 1&#x202F;500&#x202F;000 ouvriers, réparaient la plus grande partie des pertes maritimes, et le reste était comblé par la mise en service des navires allemands internés au moment de la déclaration de guerre. Les Puissances alliées pouvaient continuer à s’armer, à se nourrir, à respirer et à combattre. <br /><br /> <br /> L’armée est un grand corps dont le commandement est le cerveau et l’État-major le système nerveux. Or, en comparant les deux adversaires au début de la lutte, il faut constater du côté de l’Allemagne une incontestable supériorité d’organisation : le général von Moltke, héritier d’un nom illustre, commande sous le visage imposant du Kaiser, avec le titre de chef d’État-major des armées en campagne ; une volonté unique règne sans conteste aux armées et a l’intérieur, avec un minimum de transmission. Il se conforme scrupuleusement au plan excellent qu’a conçu son prédécesseur le général von Schlieffen ; mais un plan ne vaut que par son exécution : ce n’est que la mise en équation du problème à résoudre ; et, dans l’exécution, les fautes de calcul abondent, qui font écarter le général von Moltke dès le 14 septembre 1914. C’est le ministre de la guerre, général von Falkenhayn, qui lui succède, tout en gardant son portefeuille ; le chancelier réclame d’avoir un subordonné direct, qu’on lui donne en février 1915, mais c’est une concession de <references/>
Revue des Deux Mondes - 1899 - tome 154.djvu/514
de la monarchie restaurée. Castelar le rappelait un jour, dans les Cortès, avec ce fin sourire où il mettait tant de bonhomie et d’ironie : « M. le président du Conseil et moi, disait-il à M. Sagasta, nous nous connaissons depuis longtemps : j’ai fait ma barricade tout à côté de la sienne. » {{c|IV }} L’heure était favorable. Plus tôt, cette entreprise risquait fort d’être prématurée ; plus tard, elle eût été sans nul doute impossible avec le système de compression à outrance que Narvaëz et Gonzalez Bravo firent peser, vers la fin, comme un joug. Mais, en 1863, on était dans une de ces époques de demi-mesures et de demi-liberté, admirablement propres aux tentatives révolutionnaires. Des ministères formés de la poussière des anciens partis se succédaient, vaines ombres, et tournaient indéfiniment dans le même cercle d’intrigues. L’opinion était lasse d’une politique indécise, tout à la fois réactionnaire et impuissante, qui n’était franchement ni constitutionnelle ni absolutiste. Quand sortirait-on de cette impasse ? Castelar sentait avec son extraordinaire vivacité d’impressions ce qu’il y avait de stérile et de faux dans ce régime louche, jouet d’une main capricieuse. Il désespérait de toute réforme tant que la Reine serait là ; les Bourbons étaient, à ses yeux, l’obstacle qu’il fallait d’abord renverser, et à tout prix ! Sa conviction faite, il dressa ses batteries et ouvrit le feu. Le 1er janvier 1864, paraissait un nouveau journal, ''la Democracia''. Quel en était le programme ? Une révolution. Nous pouvons suivre en son détail, et presque jour par jour, cette guerre de deux années : il a recueilli ses articles, au moins les principaux, dans les trois volumes intitulés ''Cuestiones politicas y sociales''. On y saisit au vif le grand journaliste révolutionnaire que Castelar fut alors. Ici il ne s’inspire d’aucun modèle. Il est lui, et lui seul, avec sa foi mystique dans les idées, ses belles ardeurs de poète militant, — archange et apôtre, — et les contrastes, les antinomies si frappantes de son étrange nature où tant de bon sens se trouvait mêlé aux doctrines les plus chimériques ! Et c’était bien aussi un révolutionnaire à part, lequel avait du tribun l’exaltation, non les rudesses ; poussant à l’extrême la franchise de l’hostilité ; avec cela, gardant son exquise noblesse d’âme, et sachant observer, quand il fallait, tous les égards, toute <references/>
Jaurès - Histoire socialiste, IV.djvu/515
Jean-Jacques. Hébert la pose sur la tête de Rousseau, en disant que l’on ne doit aux hommes vivants que de l’encouragement et que les couronnes ne doivent être décernées qu’après la mort. « Une citoyenne des tribunes apporte une autre couronne, elle est posée sur la tête de Brutus. » Pendant que la Commune couronnait et Jean-Jacques et Brutus, les révolutionnaires les plus agissants des sections comprenaient que l’heure de la lutte suprême était venue. Déjà, dans la journée du 28, les bataillons des sections modérées s’étaient mobilisés, et avaient promis leur concours à la Convention, c’est-à-dire à la Gironde. Était-ce simplement par des paroles, ou même par la vigoureuse résistance montagnarde à l’intérieur de la Convention, que ce retour offensif du modérantisme pourrait être brisé ? Donnerait-on à la Commission des Douze le temps de se remettre de la chaude alerte du 27 et de préparer sa vengeance ? La section de la Cité, celle qui avait résisté à l’ordre de la Convention de livrer les procès-verbaux et dont le président Dobsent avait été arrêté, lança des convocations à toutes les sections pour le lendemain 29, afin d’organiser l’action insurrectionnelle. Cependant à la Convention, dans cette même journée du 29, le Comité de salut public, sous l’inspiration de Barère et de Danton, faisait une suprême tentative de conciliation et de temporisation. Déjà la veille, comme s’il voulait atténuer les funestes déchirements qui allaient s’étendre à toute la France, il avait adressé, par la main de Robert Lindet, une circulaire d’apaisement et de sagesse aux représentants en mission : « Nous ne devons pas ressembler aux généraux et aux ministres de la monarchie qui, dans les revers, s’imputent réciproquement les fautes des particuliers et les malheurs communs... « ... C’est dans les grandes circonstances, citoyens, que nous devons nous tenir unis et serrés. Que les événements n’altèrent jamais notre union. » Barère qui avait cru apaiser ou ajourner les difficultés en proposant la Commission des Douze, et dont l’invention avait mal tourné, lut un large rapport, très équilibré et tout à fait vain, où il faisait la part de chaque faction, mesurant les services et les fautes de l’une et de l’autre, les invitant à la mutuelle tolérance et à la concorde. À quoi bon, quand la guerre tonnait de toute part ? Danton qui, la veille, avait éclaté en paroles de colère contre le retour offensif de la Gironde rétablissant la Commission des Douze, Danton qui s’était écrié : « Si la Commission conserve le pouvoir tyrannique qu’elle a exercé et qu’elle voulait, je le sais, étendre sur les membres de cette assemblée, alors, après avoir prouvé que nous surpassons nos ennemis en prudence, en <references/>
Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 2.djvu/146
{{tiret2|cabi|net}}, en me disant qu’elle reviendrait le lendemain après son lever, achever cet emballage avec moi ; qu’une sentinelle était sous sa fenêtre ; qu’elle avait la clef de son cabinet dans sa poche, et ne voyait aucun danger pour ses bijoux. C’était donc le soir, après que nous eûmes quitté ce cabinet, ou le lendemain matin de très-bonne heure, que cette malheureuse avait surpris ces préparatifs secrets. Le coffre des diamans fut remis à Léonard, coiffeur de la reine<ref>Ce malheureux rentra en France après avoir émigré quelque temps, et périt sur l’échafaud.{{droite|(''Note de l’édit.'')|2}}</ref>, qui partit avec M. le duc de Choiseul, et ce dépôt fut laissé à Bruxelles. Déjà Leurs Majestés avaient livré à des commissaires de l’Assemblée les diamans de la couronne qui étaient à leur usage ; ceux que la reine avait fait sortir de France lui appartenaient en propre. Ce fut lors de ces préparatifs de départ que la reine me dit qu’elle avait un dépôt bien précieux à me confier, et qu’il fallait que je trouvasse des gens honnêtes, d’une existence indépendante, et entièrement dévoués à leurs souverains, auxquels je confierais un porte-feuille qu’elle me remettrait. J’eus l’idée de choisir madame Vallayer Coster, peintre de l’Académie, logée aux galeries du Louvre, et à laquelle je trouvai, ainsi qu’à son mari, toutes les qualités que la reine exigeait dans les personnes qui se chargeraient de ce <references/>
Revue des Deux Mondes - 1908 - tome 48.djvu/468
De la même façon que Philippe, dans les portraits de Titien, essaie de nous dissimuler sa médiocrité bourgeoise sous l’élégance de sa mise et la hautaine raideur de son attitude, de même nous constatons aussitôt que sa fiancée, dans ce tableau que sans doute elle a fait peindre pour lui, s’est passionnément ingéniée à paraître aussi aimable et belle, ou du moins aussi « féminine » qu’il lui était possible. Non seulement elle a tenu à trôner dans toute la splendeur de son luxe de reine, étalant sous une profusion de pierreries les voyantes arabesques de sa jupe de drap d’or : il n’y a pas un détail de sa pose, savamment étudiée, depuis le sourire ébauché sur ses fines lèvres jusqu’au geste timide de sa main tenant une fleur, qui ne trahisse le désir d’affirmer que cette fille de la martyre Catherine d’Aragon, longtemps condamnée elle-même à une vie de souffrance et de solitude, n’a pas cessé pourtant d’être une jeune femme, avec un, cœur ouvert aux aspirations, aux goûts, et aux plaisirs de son sexe. Elle aime, nous le sentons bien, et exige qu’on l’aime, ou plutôt s’encourage à espérer que l’on consentira à l’aimer ; et ce grand essor juvénile de son être n’est pas sans lui prêter, à nos yeux, comme un vague reflet de grâce poétique, mais qui, hélas ! ne contribue qu’à nous rendre plus pénible la conscience de l’illusion éphémère dont elle se nourrit ! Car nous savons trop, à la voir telle que l’a vue le regard implacable d’Antonio Moro, que jamais personne ne pourra l’aimer d’un véritable amour, ni même éprouver pour elle la tendre sympathie qu’elle mériterait. Elle est décidément trop vieille, à trente-neuf ans, usée par des années de craintes et de privations ; elle est trop laide, avec son jaune visage tout creusé et tiré, aux petits yeux presque entièrement dégarnis de sourcils ; mais surtout nous avons l’impression que ni ses efforts, ni son bonheur présent, ni son amour même, ne parviendront plus désormais à lui restituer le mystérieux et puissant attrait de la femme. Quelque chose lui manque dont la possession lui serait précieuse entre toutes : un indéfinissable mélange d’air et de lumière, sans lequel tous les autres dons restent inefficaces. Chez elle comme chez la fille de Louis XVI, dont les portraits offrent d’ailleurs avec le sien une analogie singulière, l’expérience prématurée du malheur a en quelque sorte, tari les sources secrètes de la joie de vivre. Évidemment la fiancée de Philippe II ne saura plus jamais chanter, danser, s’abandonner librement à sa fantaisie : en vérité, son portrait nous prouve qu’elle a oublié jusqu’à l’art de sourire, et la fleur que tiennent ses doigts y est raide et glacée comme les grains d’un rosaire. Quoi d’étonnant que nul cœur <references/>
Revue des Deux Mondes - 1901 - tome 3.djvu/381
{{SDT}} {{c|'''ROMANTISME POLITIQUE '''|fs=200%|lh=2}} {{c| POLITIQUE RÉALISTE |fs=160%|lh=2}} {{—|lh=5}} :Dottor Provido Siliprandi, ex-deputato : ''Capitoli teorico-pratici di Politica sperimentale'', in considerazione dei mali d’Italia e della necessità di riformare lo Stato ; 3 vol. gr. in-8° 1898 ; Mantoue, typographie de la « Gazzetta. » — Professore Ercole Vidari : ''La presente Vita italiana politica e sociale'' : 1 vol. in-8°, 1899 ; Milan, Hœpli. — Giacomo Pagano : ''Le Forme di Governo e la loro Evoluzione popolare'' : 2 vol. in-8° 1900 ; Palerme, typographie « Lo Statuto. » — Duca di Gualtieri : ''Il Regime rappresentativo e la Società moderna'' : 1 vol. in-8°, 1900 ; Turin. Roux et Viarengo. — Professore G.-B. Milesi : ''La Riforma positiva del Governo parlamentare'' : 1 vol. gr. in-8°, 1900 ; Rome, Lœscher. {{c|I}} ... Un système de gouvernement qui se peut comparer à la morphine ; la paix intérieure obtenue par toute sorte de concessions au jacobinisme théorique et pratique et à l’individualisme politique le plus insolent et le plus insensé ; tout le parlement, tout le gouvernement, presque tout le pays uniquement préoccupés de petites querelles de partis et de groupes, de clocher et de personnes;... le comble de la sagesse placé dans la politique du limaçon... Partout la lassitude, le mécontentement, l’aigreur, la mélancolie, l’ennui, et comme une hypocondrie dans toute la vie de la nation... Une indiscipline générale chez ceux qui doivent obéir, et, chez ceux qui doivent commander, une très sensible aversion du commandement. — Commandement conscient et plein, obéissance prompte et volontaire, deux choses dont la graine se va perdant. Tous les services de l’État s’en ressentent, et le temps n’est sûrement pas éloigné où ce sera un vrai malheur de recourir à l’action publique, un risque de <references/>
La Fontaine - Œuvres complètes - Tome 2.djvu/204
{{Numérotation|CONTES ET NOUVELLES.|196||}}<poem>Perdu l’amour qui l’alloit consumant ; Mais de ses feux la memoire importune Le talonnoit ; toûjours un double ennuy Alloit en croupe à la chasse avec luy. Mort vint saisir le mary de Clitie. Comme ils n’avoient qu’un fils pour tous enfans, Fils n’ayant pas pour un pouce de vie, Et que l’Epoux, dont les biens estoient grands, Avoit toûjours consideré sa femme, Par testament il declare la Dame Son heritiere, arrivant le deceds De l’enfançon, qui peu de temps aprés Devint malade. On sçait que d’ordinaire A ses enfans mere ne sçait que faire, Pour leur montrer l’amour qu’elle a pour eux ; Zele souvent aux enfans dangereux. Celle-cy, tendre et fort passionnée, Autour du sien est toute la journée Luy demandant ce qu’il veut, ce qu’il a ; S’il mangeroit volontiers de cela, Si ce joüet, enfin si cette chose Est à son gré. Quoy que l’on luy propose Il le refuse ; et pour toute raison Il dit qu’il veut seulement le Faucon De Federic ; pleure et meine une vie A faire gens de bon cœur detester : Ce qu’un enfant a dans la fantaisie Incontinent il faut l’executer, Si l’on ne veut l’ouïr toûjours crier. Or il est bon de sçavoir que Clitie A cinq cens pas, de cette métairie, Avoit du bien, possedoit un Chasteau : Ainsi l’enfant avoit pu de l’oyseau Ouïr parler : on en disoit merveilles ; On en contoit des choses nompareilles : Que devant luy jamais une perdrix Ne se sauvoit, et qu’il en avoit pris Tant ce matin, tant cette apresdinée ;</poem> <references/>
Revue des Deux Mondes - 1869 - tome 83.djvu/115
taureau de métal, et même à joindre à cette idolâtrie l’adoration des divinités solaires. Aux menaces, aux objurgations des prophètes, ils répondent qu’ils font comme ont fait leurs pères, et la superstition conspire avec la sensualité pour les tenir attachés à ces vieilles coutumes. En un mot, le monothéisme est né, mais il est encore en pleine et flagrante antithèse avec la religion de la majorité du peuple qui lui a servi de berceau. Que résultera-t-il de ces fluctuations qui donnent la victoire tantôt à l’une, tantôt à l’autre des deux tendances ? Il est permis de penser que la captivité de Babylone fut nécessaire à la victoire définitive du monothéisme parmi les Israélites. Elle fut en effet le crible par lequel ne passèrent que ceux des déportés qui étaient attachés de cœur au jehovisme pur. Il en résulta que le peuple qui se reforma en Palestine après la destruction de l’empire babylonien fut monothéiste de tradition, d’éducation, ne concevant plus la possibilité d’être autrement. Il put même se figurer que ses ancêtres depuis Abraham l’avaient été comme lui, si ce n’est aux heures mauvaises, mais accidentelles, où des influences pernicieuses l’avaient détaché de son Dieu. La rédaction dernière des livres historiques de la Bible porte la trace de cette pieuse illusion. Pourtant le siècle lui-même qui avait précédé la captivité de Babylone eût fourni aux rédacteurs, s’ils avaient été capables de la moindre velléité critique, des faits assez nombreux et assez clairs pour les détromper. Ézéchias, dans son zèle monothéiste, avait dépassé la mesure, car, de 696 à 639, c’est-à-dire pendant cinquante-sept ans, on vit le bon vieux temps revenir sous ses successeurs, Manassé et Amon. La colonne d’Aschera fut replantée dans le temple, on se remit à adorer « sur les hauts lieux, » il y eut en avant du sanctuaire de Jehovah des autels érigés en l’honneur de « l’armée des cieux, » le culte de Moloch reparut, et, comme Achaz, Manassé lui sacrifia l’un de ses fils ; en un mot, la réaction orthodoxe fut complète. La mort d’Amon, qui périt victime d’une conjuration de palais, vint enfin fournir au parti jehoviste une occasion inespérée de ressaisir la direction des affaires. Josias, son fils, était un enfant de huit ans quand il monta sur le trône, et il semble avoir été de bonne heure gagné par les idées monothéistes. Les jehovistes crurent le moment venu de frapper un grand coup et d’empêcher le retour des superstitions héréditaires sous un souverain moins bien disposé. Il y avait certainement des lois religieuses auparavant en Israël, et le clergé lévitique en avait la garde ; mais ces lois ne répondaient plus aux besoins de la situation. Elles laissaient beaucoup trop de marge aux libres allures des individus. Le culte des « hauts lieux, » la célébration des sacrifices ailleurs qu’à Jérusalem, n’étaient point <references/>
Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 50.djvu/395
{{Centré|WER WER 385}} ''apostolicarum origine contra Guil. Whiston''. ; Wittemberg , 1739, in- 4°. II. ''Dissertatio historica de Silverio et Vigilio PP. MM. et potissimum illius in hunc lato anathemate'' ; ''in qua narrationes quœdam Baronii examinantur'', ibid., 1739, in-4°. III. ''De metempsychosi veterum non figuratè, sed propriè intelligenda'', ibid., 1741, in-4°. IV. ''Commentatio de regibus crinitis Francorum Merovingicœ stirpis, quà simul probatur nummos quos vulgogothicos appellamus, ad hosce reges referendos videri'', ibid., 1742, in-4°. Cette dissertation est très-rare. Elle n’a point été connue des derniers éditeurs de la ''Bibl. histor. de la France''. V. ''De republica Galatarum liber singularis'', etc., Nuremberg, 1743, in-4°. Le savant auteur a rassemblé dans ce volume tout ce que l’histoire a pu lui fournir sur l’origine, la migration, le gouvernement et la langue de cette fameuse colonie des Gaulois, établis dans la Phrygie septentrionale sous le règne des Attalides, et connus sous le nom de Galates. L’auteur y a mis beaucoup de recherches et d’érudition. On trouve une bonne analyse de cet ouvrage dans les ''Acta eruditor. Lipsiens.'', années 1748, 675-85. VI. ''Commentatio historico-critica de fide historica librorum Maccabœorum, quà Frœlichii annales Syriœ, eorumque prolegomena ex instituto examinantur'', etc., Breslaw, 1747, in-4°. C'est une réfutation solide de quelques points hasardés par le P. Frœlich, dans les annales de Syrie. Le P. Frœlich s’était attiré ce redoutable adversaire, en critiquant l’ouvrage de son frère (Ernest-Frédéric) sur les sources de l’histoire de Syrie. <section begin="WERNSDORF (Ernest-Frédéric)"/>'''WERNSDORF (Ernest-Frédéric)''', frère du précédent , naquit en 1718 à Wittemberg ; fit ses études dans cette ville, puis à Leipzig ; embrassa le ministère évangélique, fut reçu docteur et professeur en théologie à l’académie de sa ville natale, et mourut en 1782. Ses principaux ouvrages sont : I. ''Epistola de ritu sternutantibus benè precandi'', Leipzig, 1741, in-4°. II. ''De Septimid Zenobià, Palmyrenorum Augustà'' ibid., 1742, in-4°. C’est une savante histoire de la célèbre Zénobie (''V.'' ce nom). III. ''De fontibus historiœ Syriœ in libris Maccabœorum'', ibid., 1746, in-4°. On a vu ci-dessus que Frœlich ayant osé critiquer cet ouvrage fut vivement réfuté par son frère. Voy., pour plus de détails, la Nouvelle Allemagne savante (''Neues Gelehrtes Deutschland''), tom. {{sc|xx}}, p. 130. W—s. <section end="WERNSDORF (Ernest-Frédéric)"/> <section begin="WERP (Charles)"/>'''WERP (Charles)''', jésuite, né, vers 1592, dans un petit canton nommé Coudros, qui fait partie de l’évèché de Liège, et dont la capitale est la ville de Huy, entra dans la compagnie de Jésus à Tournai, en 1612. Son noviciat étant achevé, ses supérieurs l’employèrent dans l'enseignement. Il professa les humanités et la rhétorique en Flandre et en Bohême, avec beaucoup de succès, fonctions qu’il continua d’exercer dans sa patrie, lorsque les ordres de ses supérieurs l’y eurent rappelé, et auxquelles il joignit la prédication et les travaux du ministère. Son zèle et sa charité n’avaient pas de bornes ; et il n’était point d’obstacles qui l’arrêtassent lorsqu’il y avait du bien à faire ou du mal à réparer. Il en donna la preuve à l’occasion d’une maladie contagieuse qui se déclara à Dinant, ville du pays de Liège. Plusieurs de ses confrères y avaient péri, victimes<section end="WERP (Charles)"/> <references/>
Sarcey - La route du bonheur, 1909.djvu/389
{{em|7}}Voici la mi-été, {{em|7}}Bergers de nos montagnes. {{em|7}}Compagnons et compagnes {{em|7}}Que ce jour soit fêté ! {{em|7}}Voici la mi-été !... </poem> {{il}} Le navire fuit, emportant ces chansons innocentes ; mais l’atmosphère en reste comme baignée de joie, et c’est votre cœur qui fait écho, répétant tout doucement : {{il}} {{em|7}}Que ce jour soit fêté ! {{em|7}}Voici la mi-été. </poem> {{il}} Toute la Suisse chante, et ses accents, d’une gravité saine et apaisante, expriment la poésie même du pays. C’est une des raisons, sans doute, pour lesquelles on s’attache à ce beau lac Léman, tout imbu de traditions, de souvenirs et de chansons. Et c’est peut-être dans les refrains naïfs qui célèbrent ses beautés depuis plusieurs générations, et montent en hymne de gratitude vers le Créateur, que Jean-Jacques Rousseau puisa son ardent amour de la Nature. — Le chant ! me disait, l’autre jour, une maîtresse d’école, c’est la sauvegarde de nos enfants et de notre pays : nous y tenons beaucoup. Tout jeunes, nos écoliers se réunissent, le dimanche, pour apprendre des chœurs à plusieurs parties qu’ils vont, ensuite, répéter dans la mon- <references/>
Henri IV - Lettres Missives - Tome7.djvu/557
{{nr|-540 |LETTRES MISSIVES|}} ` et fidelement servy, comme vous en aves cognoissance, ayant, comme il est aisé à croire, esté persuadé de se faire capuchin, s’en est allé à Home pour s’y rendre, où le pere Ange luy a promis de luy donner l’hab1t. Vous Yerés chose qui me sera tres agreable d’empes—` cher qu’il ne soit receu, et en parler vous-mesmes plustost a Sa Sainc- tete et au general du dict ordre, et au pere Ange, si vous voyés qu’il en soit besoing ; leur faisant entendre de ma part que je vous ay É commandé (le le retenir chez vous, où vous le garderés jusqu`à ce que son pere ou son frere, qui sont en queste de luy partout, soit ' arrivé pres de vous, entre les mains desquels vous le remettrés. Mais . je vous prie d’afYectionner tellement cest aflaire, que l’on cognoisse que c'est chose que j’ay à cœur, comme j’en ay bien raison ; car les services du pere veulent que j’apporte tout ce qui dependra de IDC)', parce que de deux enl’ans’qu’il a, celuy-cy estoit destiné pour le monde et son aisné à l’eglise, de façon que s’il luy estoit retenu, il seroit privé de tout le support qu’il s'est promis, à la lin de ses jours, de ses enfans. A Dieu, lequel je prie vous avoir en sa saincte et digne garde ; _ Escript à Fontainebleau, le if jour de may IGO8. _ I i HENRY. • DE 1.0Mn1vm. ‘ Mon Cousin, vous sçavés comme j’aime Lavarenne, c’est pourquoy je vous prie allectionner cest affaire. ` , i 1608. —~ 2 MAI. — IIl“‘°. Cop. — Biblioth. de la ville de Metz. Envoi de M. Clercx, bibliothécaire. *• • [AU PAPE.] ‘ l Tres Sainct Pere, Le desplaisir que nous avons de l’afHiction et uste douleur du s' de la Varenne, conseiller en nostre conseil d’Estat et general des postes de France, pour la resolution precipitamment prise • l Ce post-scriptum est de la main du Roi. <references/>
Revue des Deux Mondes - 1895 - tome 129.djvu/672
la plus grande dimension des Poussin et des Lorrain, comme on le fait encore, assez fréquemment, aux Champs-Elysées. Aller au-delà, n’est que présomption ou folie. Les études les plus serrées et les plus complètes, comme celles, par exemple de M. Zuber (''Dormoir du pâturage, à Winckel''), de M. Emile Michel (''la Forât en automne''), de M. Pierre Ballue (''Vieux noyers dans le ravin de Rezens''), de M. Simonnet (''Lever de lune'' et ''les Foins'') ne dépassent point ces mesures et semblent bien assez grandes. Lorsque le paysage devient décoratif, comme ceux de M. Leliepvre, ou qu’il s’emplit d’animaux robustes et bien vivans, comme ceux de MM. Barillot (''Embarquement de bestiaux''), Vuillefroy, Vayson, Marais, etc., il va de soi qu’il peut s’étendre, mais pas trop cependant. Un maître, un vrai maître, M. Vollon, nous montre une fois de plus ce qu’un peintre d’œil sensible et de main exercée peut.renfermer de sensations vives et fines, de joie pour la vue, de calme pour l’esprit, dans un tout petit cadre. Son ''Intérieur de l’église de Saint-Prix'', qui fait penser, aux meilleurs peintres hollandais d’architecture, à E. de Witte et à Hœckgeest, avec un grouillement coloré de figurines tout français et tout moderne, est une œuvre hors ligne, ainsi que son ''Coin de cuisine''. Tant il est vrai que la bonne peinture transfigure et idéalise tout, même un pot de terre ! Les peintres étrangers, nous l’avons dit, abondent dans les deux Salons. On en compte, aux Champs-Elysées, 300 sur 1 453 exposans, au Champ-de-Mars, 165 sur 420 ; soit un quart, pour l’ensemble. Si l’on appliquait aux Salons annuels la méthode de classement qu’on réclame, avec raison, pour les musées, on pourrait former, d’ores et déjà, des salles séparées poulies écoles diverses. On s’y rendrait compte ainsi du rôle que chaque nation remplit vis-à-vis de nous, on verrait ce qu’elle nous apporte ou ce qu’elle nous emporte, si nous sommes ses créanciers ou ses débiteurs. Parmi ces quatre ou cinq cents étrangers, il en est sans doute qui sont ici à l’école, chez nos maîtres en renom, ou qui viennent d’en sortir, il en est qui ont élu domicile à Paris et travaillent dans la manière parisienne ; il en est beaucoup d’autres aussi qui résident dans leurs pays, ne nous doivent rien ou ne veulent plus rien nous devoir. Ce sont ces derniers qui apportent leur façon locale ou personnelle de comprendre les choses, leurs techniques traditionnelles ou originales, et qui, par conséquent, exercent, autour d’eux, une action plus ou moins immédiate et féconde. <references/>
Austen - Emma.djvu/315
de vue ; elle avait passé toute sa vie pour une malade imaginaire, mais l’événement s’était chargé de la justifier. Les diverses oraisons funèbres s’inspiraient du même thème. Pauvre Mme Churchill ! Elle avait sans doute beaucoup souffert et la souffrance continuelle aigrit le caractère. Que deviendrait M. Churchill sans elle ? Malgré les défauts de sa femme, ce serait pour lui une grande perte. M. Weston prit un air solennel et dit : – Ah ! pauvre femme ! Je ne m’attendais pas à une fin aussi prématurée ! Il décida que toute la famille prendrait un deuil sévère. Mme Weston soupirait en s’occupant de son voile de crêpe. De courtes lettres de Frank arrivèrent à Randalls, donnant les nouvelles essentielles : M. Churchill était mieux qu’on aurait pu l’espérer et leur première étape sur la route du Yorkshire, où devaient avoir lieu les funérailles, serait Windsor. M. Churchill avait décidé de s’arrêter chez un très vieil ami auquel il promettait une visite depuis dix ans ! Emma après avoir très correctement exprimé des sentiments de condoléance appropriés, se laissa de nouveau absorber par sa préoccupation dominante qui était de témoigner à Jane Fairfax son intérêt, et sa considération ; elle avait un regret constant d’avoir si longtemps négligé la jeune fille et s’ingéniait à donner la preuve de sa bonne volonté actuelle. Elle résolut de lui demander de venir passer une journée à Hartfield et lui écrivit d’une façon pressante dans ce sens. L’invitation fut refusée par un message verbal : Mlle Fairfax s’excusait de ne pas répondre pour remercier, mais son état ne lui permettait pas de prendre la plume. Ce matin là, M. Perry vint à Hartfield et il parla à Emma de la malade qu’il avait vue la veille : — Mlle Fairfax, dit-il, souffre de douleurs de tête et d’une fièvre nerveuse d’un degré aigu et je doute qu’elle puisse se rendre à l’époque fixée chez Mme Smallbridge. Sa santé est complètement dérangée ; l’appétit est nul et, bien qu’il n’y ait aucun symptôme alarmant du côté de la poitrine, je suis tourmenté à son sujet. Elle a, je crois, accepté une charge au-dessus <references/>
Revue des Deux Mondes - 1916 - tome 36.djvu/364
{{nr|360|REVUE DES DEUX MONDES. }}frappent le sol comme ils feront plus tard au régiment. Et c’est Kummel qui commande. Il accourt. — Adieu, monsieur Reymond... Bon voyage !... Et dites bien, en cette Suisse française où l’on aime assez à goguenarder (vous dites ?) quel ordre règne en Alsace, quelle discipline, quelle prospérité !... Adieu ! Bon voyage !... Nous nous reverrons certainement. On ne peut pas deviner les événemens. Oui, nous nous reverrons... Adieu ! Le père Schmoler tend son paquet. — Elles sont mûres, elles sentent bon... Salut, bonjour, monsieur Reymond. Et revenez, revenez ! Le gendarme s’est approché, car il est toujours bon de savoir ce qui se dit. Et c’est l’image de l’Alsace, sur le quai de cette gare, ce vieux un peu courbé, ce bon visage, et ce dos raide, cette moustache troussée. Une fois encore Friedensbach au pied de ses collines, Friedensbach avec ses toits qui fument, les sentiers connus, les chèvres éparses sur les pentes, — mais Seppi n’est plus là, — la maison des Weiss, la maison des Bohler... Adieu, petite vallée ! {{d|Benjamin Vallotton. |7|sc}} ::::(''La dernière partie au prochain numéro.'') <references/>
Lefèvre-Deumier - Le Parricide, 1823.djvu/216
<poem> « Soyez unis, jamais la main de l’indigence « Ne pourra de vos cœurs rompre l’intelligence ; « J’ai des présens pieux que je vous remettrai, « Vous aurez des enfans et je les bénirai, « Je bénirai les noms que choisira leur mère. « Voici le premier choix que son amour doit faire : « Ceux qui de votre hymen ont préparé les nœuds, « Ont vu leur seul enfant, échappant à leurs vœux, « S’arrêter pour toujours au pied de la colline. « Vous savez quelle tombe est celle d’Angéline, « Jurez que si du Ciel la première faveur « Vous accorde une fille : ils ont perdu la leur ! « De ce nom d’Angéline elle aura l’héritage ; « Et si de votre amour un fils était le gage, « Que sa langue, en naissant se forme à répéter « Le nom qu’aurait sa sœur, et qu’il ne peut porter. » Ainsi dit le pontife, et la fête s’achève. L’espoir de ses auteurs n’a pas fui comme un rêve ; Et le nom d’un enfant toujours plus respecté, Ira dans son village à la postérité. </poem> <references/>
Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/79
révoltait contre cette moquerie, et l’assit de force sur ses genoux en ajoutant : — Tu sais, chérie, jamais il n’y a eu de prince ni de princesse si gentils que vous deux. Ne te fâche pas. — Moi, prononça tout bas Reynier, ce n’est pas sa beauté que j’aime, ce ne sera pas son esprit ou sa science que j’aimerai. C’est elle, et ce sera elle ! Jamais je n’aurai qu’un amour en ma vie. Les yeux de Francesca brillèrent, puis se baissèrent. Elle aussi avait un fiancé dont l’image évoquée passa devant elle, rapide comme l’éclair. Elle pensa : — Si l’amour est ainsi, je ne suis pas aimée. — Et toi, murmura-t-elle à l’oreille d’Irène, est-ce que tu sens déjà ton cœur ? — Moi, repartit la petite, je veux bien travailler et être savante pour le faire plus heureux. — Alors, en route, décida {{Mlle|Fanchette}}. Vous êtes de drôles de gens. Je suis fière comme si j’avais réussi dans une ambassade. Carpentier avait passé sa redingote. Il offrit son bras à Francesca pour descendre l’escalier. Irène et Reynier venaient par derrière en se tenant par la main. Les deux enfants étaient graves et muets. Carpentier dit à Fanchette : <references/>
Lafon - L’Élève Gilles, 1912.pdf/20
froid nous força de descendre au salon des passagers et, durant la traversée, je demeurai à demi somnolent, appuyé à ma mère qui ne cessa pas d’être pensive. Autour de ce petit salon d’arrière où nous nous étions réfugiés, régnaient une banquette et un dossier de velours rouge, au-dessus desquels se trouvaient de profondes fenêtres carrées qui allaient se rétrécissant jusqu’aux hublots, que l’eau parfois venait battre. Entre ces fenêtres, étaient fixés d’étroits miroirs dans l’un desquels je regardais se réfléchir notre groupe, avec l’étonnement de nous voir tenir tous deux dans une surface aussi resserrée. Ma mère était coiffée d’une capote de jais dont les brides de velours suivaient l’ovale de son visage, ses yeux fixes restaient sans regard, ses lèvres jointes se creusaient, à gauche, d’une profonde fossette. Elle portait un « boa » de martre, et ses mains se cachaient dans un manchon de même fourrure, posé sur ses genoux, entre les plis du manteau dont elle était enveloppée. Il n’y avait <references/>
Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 5, 1838.djvu/138
le baron, dont l’amour-propre était singulièrement flatté ; quelquefois même M. Bradwardine écoutait avec intérêt les réflexions d’Édouard, qui confirmaient ou expliquaient ce qu’il avançait. Outre cela, M. Bradwardine parlait volontiers des aventures de sa jeunesse, qu’il avait passée dans les camps, sur la terre étrangère ; il racontait beaucoup de particularités curieuses des généraux sous lesquels il avait servi, et des combats dans lesquels il avait figuré. Ils entrèrent à Tully-Veolan, très-contents l’un de l’autre ; Waverley formant le dessein d’étudier plus attentivement le caractère du baron, qu’il trouvait bizarre, mais intéressant, et qu’il regardait comme un recueil curieux d’anecdotes anciennes et modernes ; et Bradwardine considérant Édouard comme un ''puer'' (ou plutôt comme un ''juvenis'') ''bonœ spei et magnœ indolis''<ref>Enfant ou jeune homme d’une bonne espérance et d’un grand caractère. {{sc|a. m.}}</ref>, comme un jeune homme bien éloigné de cette étourderie qui n’écoute qu’avec impatience les avis des vieillards, et se permet même de s’en moquer ; ce qui lui faisait augurer le plus favorablement possible de l’avenir d’Édouard. Ils n’eurent ce jour-là à dîner que M. Rubrick, dont la conversation, comme ecclésiastique et comme littérateur, était parfaitement en harmonie avec celle du baron et de son hôte. Peu de temps après le dîner, le baron, pour montrer que sa tempérance n’était pas entièrement en théorie, proposa d’aller faire une visite à Rose, ou, comme il le dit, à ''son troisième étage''. Waverley le suivit à travers un ou deux de ces longs corridors inventés par les anciens architectes pour embarrasser un hôte, à l’extrémité desquels M. Bradwardine monta, deux à deux, les marches d’un escalier roide, étroit et tournant, laissant un peu derrière lui Waverley et M. Rubrick, pour annoncer leur visite à sa fille. Arrivés en haut de cet escalier en spirale et presque perpendiculaire, bien propre à faire tourner la tête, ils entrèrent dans une petite pièce garnie de nattes, qui servait d’antichambre au ''Sanctum'' ''sanctorum'' de Rose, d’où ils passèrent dans son salon. Cet appartement était petit mais agréable ; il ouvrait au midi, et les murailles étaient garnies d’une tapisserie ; il était en outre orné de deux tableaux, l’un représentant la mère de miss Bradwardine en habit de bergère, avec une robe à paniers ; l’autre, le baron, à l’âge de dix ans, avec un habit bleu, une veste brodée, <references/>
Dostoievski - Les Pauvres Gens.djvu/108
obsèques. Elle acheta une bière toute simple et loua un charretier avec son tombereau. Pour se couvrir de ses dépenses, Anna Fédorovna prit tous les livres et toutes les bardes du défunt. Le vieillard se querella avec elle ; il fit grand tapage et lui arracha autant de livres qu’il put ; il en remplit ses poches, son chapeau, il en mit partout ; il les porta sur lui pendant ces trois jours et ne voulut même pas s’en séparer quand le moment vint d’aller à l’église. Durant tout ce temps il fut comme hébété, sans mémoire ; il tournait sans relâche autour du cercueil d’un air affairé, cherchant à se rendre utile ; tantôt il arrangeait les couronnes placées sur le corps, tantôt il allumait ou changeait les cierges. On voyait que ses idées ne pouvaient se fixer sur rien avec suite. Ni ma mère, ni Anna Fédorovna n’allèrent à l’église pour l’absoute. Ma mère était malade ; Anna Fédorovna s’était disputée avec le vieillard et ne voulait plus se mêler de rien. J’allai seule avec lui. Pendant la cérémonie, je fus prise d’une peur vague, comme un pressentiment d’avenir ; je pouvais à peine me tenir sur mes jambes. Enfin l’on cloua le cercueil, on le chargea sur la charrette et on l’emmena. Le charretier fit prendre le trot à <references/>
T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 1, 1748.djvu/411
<poem> Ton zèle me ravit. Je pétillois de rage. Moi, vous trahir ! Vous vendre ! Ô qu’il s’adressoit bien ! Il auroit pu m’offrir... Va, tu n’y perdras rien. Admire cependant aux termes où nous sommes Combien j’avois raison de haïr tous les hommes, Puisque Oronte, en faveur de qui ce triste cœur Relâchoit un orgueil qui fait tout mon bonheur. Cet Oronte me fourbe, il me joue, il me brave, Et pris en d’autres fers, feint d’être mon esclave. Mais qu’à propos sa feinte a su se découvrir ! Avec ce lâche Amant j’étois prête à m’ouvrir, À prendre son avis pour rompre un Hyménée... Vous l’espérez en vain, la parole est donnée. Votre Père vous presse, et pourra tout sur vous. Il a beau me presser, malgré ces rudes coups... Mais Florame lui plaît, il le souhaite, il l’aime. Florame en un besoin m’y servira lui-même. Pour rechercher jamais cette triste union, Il est trop averti de mon aversion. En vain de nos Vieillards l’impuissante manie Veut sur nos volontés user de tyrannie, Dans toutes nos froideurs l’un et l’autre d’accord, De leur autorité nous craignons peu l’effort. Mais qui ferme la porte, et que prétend-on faire ? </poem> <references/>
Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/364
{{tiret2|voulez-|vous}} aller dire à vos sœurs que Copperfield est ici ? » Sophie entra dans la chambre voisine, où nous entendîmes qu’elle était reçue avec un grand éclat de rire. « — N’est-ce pas une vraie musique que ce rire joyeux, mon cher Copperfield ? » dit Traddles. « C’est ravissant pour moi, infortuné vieux garçon, qui ai si long-temps vécu seul ; c’est délicieux ! Pauvres filles, elles ont fait une grande perte en perdant Sophie... qui est toujours, je vous assure, mon cher Copperfield, la plus excellente et la plus chérie des sœurs ! Quel plaisir de les voir toutes de si bonne humeur ! C’est une délicieuse chose que la société des jeunes filles, Copperfield. Ce n’est pas selon les us et coutumes de notre profession, mais c’est délicieux. » Observant qu’il balbutiait un peu en se souvenant de ma perte et craignait de réveiller mes regrets par l’expression si franche de sa joie, je lui répondis cordialement qu’il avait raison, et je rassurai de mon mieux cet excellent cœur. « — D’ailleurs, » poursuivit-il, « pour parler vrai, tout notre ménage, mon cher Copperfield, est en désaccord avec ces us et {{tiret|cou|tumes}} <references/>
Baju - L’École décadente, 1887.djvu/18
breuilh, a créé un organe intéressant : le ''Symboliste'', dont il n’est paru que trois ou quatre numéros Ce journal représentait une fraction des Décadents indépendants, c’est-à-dire qui, pour ne se rattacher ni a Verlaine ni à Mallarmé n’en ont pas moins leur caractère éminemment personnel. La ''Vogue'', revue fondée par {{M.|Léo d’Orfer}} et dirigée par {{M.|Gustave Kahn}} était encore un de leurs principaux organes. {{M.|René Ghil}} a voulu aussi créer une feuille indépendante exclusivement réservée aux Symbolistes et qu’il dénomma improprement la ''Décadence''. Il n’en est d’ailleurs paru que quelques numéros. Toutes ces publications prospéraient au point de vue de la réclame, mais le jour où le ''Décadent'' fut suspendu, pour des raisons que je donnerai plus tard, toutes sont disparues en même temps et n’ont guère laissé de souvenir durable que dans la mémoire de leurs commanditaires. C’est la propriété de toutes les fortes semences de faire naître à côté du rejeton principal des tiges plus faibles qui vivent de la vie de celui-ci et qui meurent avec lui. Le ''Décadent'' a eu cet honneur et nous n’avons jamais songé à nous en faire vanité. Tandis que naissaient et s’étiolaient dans l’ombre ces feuilles éphémères, par le bruit fait autour de nous, nous avons donné l’illusion d’un tirage de ''cinquante mille'' exemplaires, chiffre inusité jusqu’à ce jour dans les fastes du journalisme littéraire. Aucun journal de ce genre n’a été plus répandu, qui ait été publié aussi bien en France que dans le reste du monde. <references/>
Kant - Critique de la raison pure, I-Intro.djvu/99
{{nr|{{t|{{sc|lxxxviii}}|80}}|{{t|ANALYSE DE LA CRITIQUE|80}}|{{t||80}}}} dans de simples phénomènes, elles tombent ensemble avec l’illusion qui les engendre, tandis que, dans les deux dernières, les conditions cherchées ne faisant pas nécessairement partie de la même série, les deux assertions opposées peuvent être vraies ton tes deux suivant le point de vue où l’on se place. Expliquons les solutions de celles-ci, comme nous avons fait pour les précédentes. {{t|'''Solution de la troisième antinomie.'''|90}} La troisième antinomie est celle que soulève la question tant controversée de savoir si tout ce qui arrive dans le monde, les actions humaines comme tout le reste, est fatal, ou s’il y a place quelque part pour la liberté. On ne peut concevoir en effet que ces deux espèces de causalité : la causalité ''naturelle'', suivant laquelle tous les événements sont fatalement déterminés par ceux qui précèdent, et la causalité ''libre'', dont l’idée est celle d’une spontanéité capable de commencer d’elle-même à agir, sans avoir besoin pour cela d’une cause antérieure qui détermine son action suivant la loi de la liaison causale ; et ces deux manières de concevoir la production des événements du monde donnent lieu à deux assertions opposées qui se soutiennent également, mais s’excluent ou paraissent du moins s’exclure absolument. Si tout ce qui arrive dans le monde est nécessairement déterminé par ce qui précède suivant la loi naturelle de la liaison des causes et des effets, où est la place de la liberté et que devient dès lors l’ordre moral ? Ou s’il y a quelque part une cause libre, l’enchaînement des causes et des effets est rompu, et dès lors que devient l’ordre naturel ? Il ne semble pas qu’on puisse sortir de là. Il n’y a, suivant Kant, qu’un moyen d’en sortir, c’est de chercher si, malgré le principe qui veut que tous les événements du monde sensible soient enchaînés sans solution de continuité suivant des lois naturelles immuables, et sans abandonner ce principe, qui ne souffre aucune exception, la liberté ne serait pas possible, en même temps, par rapport aux mêmes effets, mais considérés d’un autre point de vue. Or tel est précisément le résultat où l’on arrive en distinguant, comme il convient, l’ordre intelligible de l’ordre sensible. Supprimez cette distinction, ou, en d’autres termes, supposez que les choses sensibles, les phénomènes sont réellement des choses en soi, il vous faudra renoncer absolument à la liberté ; mais, si la distinction est fondée, il est possible de concilier la thèse de la liberté avec celle de la nécessité naturelle : toutes deux alors peuvent être vraies, <references/>
Revue des Deux Mondes - 1877 - tome 20.djvu/448
de Saint-Benoît. Église et monastère s’étaient conservés intacts jusqu’à nos jours ; à la suite de plusieurs mutations, ils étaient devenus, depuis 1542, la propriété de l’hôpital de Santiago de Vitoria. Pendant la première guerre carliste, le monastère fut incendié, et l’église pillée, délaissée, finit par être louée à un petit cultivateur qui s’en sert pour loger ses vaches. Comme dans les bas-reliefs de la basilique d’Armentia, on y signale un double courant de l’art. Rebâtie par les abbés de Najera, qui l’avaient reçue en don de l’héritière des comtes d’Estibaliz, elle n’en a pas moins gardé quelques morceaux de sculpture dont l’origine latino-byzantine ne saurait être douteuse. Un moment, en 1871, on avait parlé de la rendre au culte : la réparation devait se faire sous les auspices et aux frais de la députation provinciale ; mais la nouvelle guerre civile est venue, qui a réduit tous les beaux projets à néant, et c’est en enjambant des tas de fumier qu’on va considérer ces curieux débris d’un autre âge. A quelque distance au sud dans la plaine, et des derniers restes de l’antique cité sans doute, s’est formé un humble village qui lui a emprunté son nom, Villafranca ; chaque année, au 1{{er}} mai, les paysans des environs viennent en foule y saluer la vierge d’Estibaliz, la même qui décorait autrefois le temple roman, et que les fidèles ont précieusement recueillie. Cette statue passe, auprès des connaisseurs, avec la vierge de la Esclavitud, conservée dans la collégiale de Santa-Maria de Vitoria, comme un des échantillons les plus purs de l’art au moyen âge en Alava ; mais il est difficile d’en juger. Placée dans une niche, au-dessus d’un autel, elle disparait presque entièrement sous ces étoffes d’argent et ces broderies lourdes dont la piété espagnole affuble ses madones. Par bonheur, je connaissais déjà celle de Vitoria, qui est à peu près semblable, et dont un sacristain complaisant, moyennant quelques réaux glissés à propos, m’avait permis de défaire les ajustemens : la vierge, toute en bois et de taille ordinaire, est assise sur une espèce de trône à dossier ; ainsi s’expliquent la grosseur de sa tête et les dimensions de l’enfant Jésus, qui paraissaient hors de proportion tant qu’on pouvait croire qu’elle était debout ; elle porte un mantelet et une longue robe bleue et or, sur le front une large couronne de bois peint d’où pendent des paillettes ; les yeux sont grands, étonnés, le nez droit, la bouche petite, le buste un peu trop long pour les jambes, la poitrine plate comme les sculpteurs d’alors faisaient leurs saintes et leurs vierges. Cela est naïf, même grossier, mais combien cet art primitif l’emporte sur les mièvreries et les élégances convenues de notre imagerie religieuse ! Le jeune homme qui m’avait accompagné dans ces excursions est déjà connu comme un des écrivains distingués de l’Espagne ; <references/>
Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/149
_ RÈGENCEI DE POMPÈE ET CESAR , 105 » — achever sa conquête sans être dérangé, pour n’avoir point avant l’l1eure'à toucher, à l’écheveau embrouille des affaires italiennes, il abandonna sans hésiter son _ immense avantage sur ses rivaux; il donna à Pompée la force nécessaire pour battre le Sénat et les adhérents ` ' du Sénat. Que s’il n’avait eu en vue que de se faire roi le plus vite possible, César assurément aurait commis a Lucques une bien lourde bévue; mais dans cette âme _ rare, l’ambition ne se bornait pas à l’humble gain d’un ` trône. ll s’était tracé deu; tâches immenses à mener et " à accomplir de front 1 au-dedans, donner àl’Italie un système politique meilleur; audehors, conquérir et ' assurer à lacivilisation italienne un terrain vierge et nou- veau. Naturellement, ses projets se contrariaient parfois; · et son expédition dans les Gaules, si elle lui frayait la route vers le trône, ne laissait pas que d’arrêter sa _ marche. Combien il se préparait de fruits amers à _ retarder la Révolution italienne jusqu’en 706, alors qu’il 48 *"· -l—·C·` l’aurait pu faire dès l’an 698l Il n’importe!_Général ou 56- . homme d’Etat, César était joueur plus qu’audacieux: . plein de foi en "lui-même autant que de mépris pour ses adversaires, toujours il leur rendit des points, souvent au—delà de toute prudence et mesure! ' L’heure avait sonné pour l’aristocratie de défendre son L’¤r><=¤=ü¤ dernier enjeu, et comme elle avait bravement déclaré la se mm? guerre, de la mener`bravement. Hélas! est—il spectacle _ — ` plus lamentable que celui de la lacheté ayant la male- chance de ne pouvoir agir que par un coup de vigueur? Tous ces hommes ·n’avaient rien prévu. Il `n’était venu · _ à l’esprit d’aucun d’eux que César, de façon ou dÉautre, saurait bien rendre coup pour coup, et que surtout . Pompée et Crassus, en se rapprochant de lui ,' noueraient aussitôt une alliance plus que jamais étroite. L’aveu— glement du parti semble "incroyable, et pourtant on . · s’en rend compte quand on passe en revue l’armée de l’opposition constitutionnelle dans le Sénat. Caton, à la vu ' 40 <references/>
Hachette - Paris exposition 1900.djvu/35
==1<sup>re</sup> Partie== == RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX == <br /> ''Dans cette première partie, nous avons réuni tous les renseignements pratiques sur le voyage et l’arrivée à Paris, sur les hôtels, les restaurants, sur tout ce qui touche à la vie en général, au côté matériel et pécuniaire''. ''Nous nous sommes efforcé d’initier le plus possible le lecteur aux mœurs et usages de Paris, afin que, dès le jour de son arrivée, il ne soit ni embarrassé ni trop dépaysé dans la grande ville''. ''Nous avons tout particulièrement cherché à être utile aux petites bourses, à ceux qui voyagent en comptant ; pour eux, nous avons dressé une liste de restaurants populaires et à bon marché dont la plupart ne sont connus que des vieux Parisiens, et fréquentés surtout par des artistes, des étudiants, des artisans''. ''Les renseignements que nous donnons ont tous été pris aux sources mêmes. Mais nous ne saurions toutefois prétendre à l’infaillibilité, car dans ce Paris changeant et mouvant comme l’onde, le lendemain ne ressemble bien souvent plus à la veille.'' {{---}} <big>'''POSTE'''</big> {{taille|LETTRES CHARGÉES ‖ MANDATS ‖ JOURNAUX ‖ BON DE POSTE ‖ IMPRIMÉS ‖ TÉLÉGRAPHE ‖ TÉLÉPHONES|90.}} Il y a des Bureaux de Poste dans chaque quartier ; en demander l’adresse à l’hôtel, au café ou à un agent de police. <br /> '''FRANCE'''. — Lettres ordinaires, France, Corse, Algérie, Tunisie, Colonies françaises : 15 cent, par 15 gr. ou fraction ; non affranchies, taxe doublée, (1 sou pèse 5 gr.) Recommandées, en plus 25 cent. ; en cas de perte, indemnité de 25 fr. Avis de réception, 10 cent. '''Cartes de visite''' (imprimées ou manuscrites), 1 cent. sous bande et 5 cent. sous enveloppe ouverte avec formules : Souhaits, condoléances, félicitations, remerciements, etc. (n’excédant pas 5 mots). '''Lettres chargées'''. — 2 ou 5 cachets en cire obligatoires. Maximum 10 000 fr. : 1° 15 cent. pour 15 gr. ; 2° droit fixe, 25 cent. ; 3° 10 cent, par 500 fr. Remboursement de la valeur déclarée en cas de perte. La lettre chargée (de billets de banque, chèques) est le mode d’envoi d’argent le moins coûteux à partir de 50 fr. '''Boîtes chargées'''. — Cachets de cire obligatoires sur les 4 côtés. Maximum 10 000 fr. Dimensions • : 20 c/m de long. ; 10 c/m de large et de haut., 1° 5 cent. par 50 gr. sans limite de poids ; 2° droit fixe. 25 cent. ; 3° 10 cent, par 500 fr. ''Contre remboursement'' : 1° 5 cent. par 50 gr. ; 2° droit fixe, 25 cent. ; 3° 10 cent. par 500 fr. Avis de réception : par poste : 10 cent. ; par télégraphe : 50 cent. ; maximum du remboursement, 1000 fr. '''Mandats ordinaires'''. — Jusqu’à 20 fr., 5 cent. par 5 fr. ; de 20 fr. à 50 fr., 25 cent. ; de 50 à 100 fr., 500 cent. ; de 100 fr. à 300 fr., 75 cent. ; de 300 à 500 fr., 1 fr. — Au-dessus de 500 fr., 1 fr. pour les premiers 500 fr., et, pour le surplus, 25 cent, par 500 fr. ou fraction. Les mandats français ne sont pas négociables. '''Mandat-carte''' payable à domicile, 10 cent. en plus. '''Mandats télégraphiques'''. — Tarif des mandats, plus le prix de la dépêche. Maximum : 5000 fr. Justifier de son identité. '''Bons de poste'''. — De 1 à 10 fr., droit 5 cent. ; bon de 20 fr., 10 cent. Avis de payement, 10 cent. '''Imprimés'''. — Maximum du poids : 3 kil. ; dimension : 45 c/m. Sous bande, 1 cent. par 5 gr. jusqu’à 20 gr. ; au-dessus, 5 cent. par 50 gr. ; sous enveloppe non cachetée, 5 cent. par 50 gr. ou fraction. '''Journaux ou périodiques'''. — Maximum du poids, 3 kil. ; 2 cent. jusqu’à 50 gr. ; au-dessus, 1 cent, par 25 gr. ; un paquet de journaux divers paye (par exemplaire) les mêmes taxes, mais les fractions de centime sont cumulées. '''Épreuves corrigées, Manuscrits ou Papiers d’affaires'''. — Maximum du poids : 3 kil., 5 cent. par 50 gr. ; 10 cent. en plus lorsque le manuscrit ou l’épreuve est annotée. '''Échantillons'''. — Maximum du poids : 350 gr. ; 5 cent. par 50 gr. ou fraction. Recommandation, 10 cent. <br /> <big>'''ÉTRANGER'''</big> (Union postale). — Lettres ordinaires : 25 cent, par 15 gr. — Recommandées : 25 cent. en plus. — Chargées : 25 cent. en plus par 15 gr. et 10, 20, 25 ou 35 cent. par 300 fr. selon pays. — Mandats internationaux : 25 cent. par 25 fr. jusqu’à 100 fr., ensuite 25 cent, par 50 fr. ; sauf Angle- <references/>
Richet - Traité de métapsychique.djvu/264
252 METAPSYCHIQUE SUBJECTIVE quand nous ne comprenons pas, les dieux, les anges, les démons, les esprits, à la manière des sauvages qui attribuaient aux forces de la Nature une Divinité, et une Divinité fantasque récompen- sant ou tourmentant les pauvres mortels. Il est donc peu rationnel de faire intervenir les morts. Nous ne reconnaissons dans les cryptesthésies qu'une puissance humaine, une faculté supérieure et inconnue encore de l'intelligence. Nous devons nous arrêter là, au moins provisoirement. Nous irons pourtant un peu plus loin. Pour qu'il y ait cryptes- thésie, il faut que quelque chose en nous soit ébranlé, car il n'est pas d'effet sans cause. Il y a donc quelque vibration extérieure mystérieuse, agissant sur notre organisme. C'est dans ce sens que la cryptesthésie est forcément pragmatique ; car, s'il n'y avait rien au dehors pour l'émouvoir, l'intelligence ne pourrait rien percevoir. Mais quelle est cette vibration? Nous l'ignorons totalement et étant donné l'état embryonnaire de notre science, nous ne le cher- cherons pas. Ce qui importe, c'est cette conclusion que parfois certains indivi- dus connaissent des choses, ressentent des impressions, qui sont en rapport avec des faits extérieurs réels, sans que les sens normaux puissent justifier de ces connaissances ou de ces impressions. Cette affirmation résulte de diverses preuves. Nous les résume- rons ici. / 1° Si l'on fait des expériences de transmission mentale (thought transference) ou de télépathie (ce qui n'est qu'un cas particulier de cryptesthésie), on voit, même en expérimentant sur des personnes normales, pour peu qu'on multiplie les expériences, qu'il y a cons- tamment un très léger excès du nombre réel de succès (bonnes réponses) sur le nombre probable, donné par le calcul des probabi- lités, mais l'excédent est trop faible pour qu'on puisse conclure. 2° Chez les hypnotisés et les sujets hypnotisables, l'écart entre le nombre probable et le nombre réel des succès est tellement grand qu'il est absolument impossible de supposer que l'excédent du nombre des succès a été donné par des hasards heureux. Chez certains somnambules, il y a eu parfois des réponses si pré- cises, des descriptions si exactes, des reproductions de paroles, d'écritures, de dessins, si complètes, si abondantes, que la réalité �� � <references/>
Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 14.djvu/92
latte de neuf, & qu’on la recouvre de la même tuile, & au défaut de l’ancienne, de nouvelle. Le ''remaniement'' se paye ordinairement à la toise quarrée de 36 piés de superficie par toise. ''Savary''. (''D. J''.) {{sc|Remaniement}}, (''Imprim''.) ''Voyez'' {{EncL|Remanier|REMANIER|R|14}}. <section end="REMANIEMENT"/> <section begin="REMANIER"/><nowiki/> REMANIER, ''terme d’Imprimeur'', il s’entend ou du remaniement de la composition, ou du remaniement du papier ; ''remanier'' sa composition, c’est lorsqu’on est contraint, par l’oubli de la part du compositeur, ou par des corrections extraordinaires du fait de l’auteur, de retrancher d’une page ou ajouter des mots ou des lignes entieres : on entend aussi par ''remanier'' ou remaniement, lorsque l’on transforme un format, ''in-12''. par exemple, en ''in-4''°. à deux colonnes ; ce qui fait qu’un même ouvrage peut paroître imprimé en même tems de deux formats différens. ''Remanier le papier'', fonction des ouvriers de la presse, c’est, dix ou douze heures après qu’il a été trempé le remuer, de huit en huit feuilles, en le renversant en tout sens, & passer la main par-dessus, pour l’étendre & ôter les plis qui se font quelquefois en trempant, afin que les feuilles n’étant plus dans la même position les unes à l’égard des autres, il ne s’en trouve aucune ni plus ni moins trempée, & qu’elles soient toutes également pénétrées de l’humidité convenable pour l’impression ; cette opération faite, on charge le papier comme on a fait en premier lieu. ''Voyez'' {{EncL|Tremper le papier|TREMPER|T|16}}. <section end="REMANIER"/> <section begin="REMARCHANDER"/><nowiki/> REMARCHANDER, v. act. (''Comm''.) marchander <section end="REMARCHANDER"/> <section begin="REMARIER, se"/><nowiki/> REMARIER, {{sc|se}}, (''Jurisprud''.) signifie contracter un nouveau mariage, ce qui s’entend quelquefois de la rehabilitation que l’on fait d’un mariage auquel il manquoit quelque formalité, mais plus souvent d’un second, troisieme, ou autre mariage. ''Voyez'' {{EncL|Mariage|MARIAGE|M|10}}, {{EncL|Noces|NOCES|N|11}}, {{EncL|Secondes noces|SECONDE|S|14}}. (''A'') <section end="REMARIER, se"/> <section begin="REMARQUABLE"/><nowiki/> REMARQUABLE, adj. (''Gramm''.) qui mérite d’être remarqué. Il y a dans cet ouvrage un morceau ''remarquable ;'' il a paru cette année dans le ciel un phénomene ''remarquable''. Alexandre faisant alternativement des actions généreuses & atroces, méprisant, punissant même dans un autre la vertu qu’il estimoit le plus en lui-même, est une espece de monstre ''remarquable''. La mémoire de certains enfans est un prodige ''remarquable''. <section end="REMARQUABLE"/> <section begin="REMARQUE"/><nowiki/> REMARQUE, s. f. (''Gramm''.) observation singuliere sur quelque chose ou quelque personne. On fait des ''remarques'' sur un ouvrage obscur ; sur la conduite d’un enfant ; sur les discours d’un homme ; sur le cours des affaires publiques. Les ''remarques'' ou approuvent, ou blâment, ou instruisent. {{sc|Remarque}}, (''Chasse''.) est un mot que crie celui qui mene les chiens quand les perdrix partent, & ''remarqueurs'' se dit de ceux qu’on mene à la chasse pour remarquer la perdrix. <section end="REMARQUE"/> <section begin="REMARQUER, OBSERVER"/><nowiki/> REMARQUER, OBSERVER, (''Synonymes''.) on ''remarque'' les choses par attention pour s’en ressouvenir. On les ''observe'' par examen, pour en juger. Le voyageur ''remarque'' ce qui le frappe le plus. L’espion ''observe'' les démarches qu’il croit de {{corr|conséséquence|conséquence}}. Le général doit ''remarquer'' ceux qui se distinguent dans ses troupes, & ''observer'' les mouvemens de l’ennemi. On peut ''observer'' pour ''remarquer'', mais l’usage ne permet pas de retourner la phrase. Ceux qui ''observent'' la conduite des autres pour en ''remarquer'' les fautes, le font ordinairement pour avoir le plaisir de censurer plutôt que pour apprendre à rectifier leur propre conduite. Lorsqu’on parle de soi, on s’''observe'' & on se fait ''remarquer''. Les femmes ne s’''observent'' plus tant qu’autrefois, leur indiscrétion va de pair avec celle des hommes.{{DeuxColonnes}} Elles aiment mieux se faire ''remarquer'' par leur foiblesse, que de n’être point fêtées par la renommée. ''Girard''. (''D. J''.) <section end="REMARQUER, OBSERVER"/> <section begin="REMASQUER"/><nowiki/> REMASQUER, v. act. (''Gram''.) remettre le masque. ''Voyez'' {{EncL|Masque|MASQUE|M|10}} ''&'' {{EncL|Masquer|MASQUER|M|10}}. <section end="REMASQUER"/> <section begin="REMBALLER"/><nowiki/> REMBALLER, v. act. (''Gram''.) remettre en balle ou ballot. ''Voyez'' {{EncL|Balle|BALLE|B|2}} ''&'' {{EncL|Ballot|BALLOT|B|2}}. <section end="REMBALLER"/> <section begin="REMBARQUER, REMBARQUEMENT"/><nowiki/> REMBARQUER, REMBARQUEMENT, rentrer dans un vaisseau & s’embarquer pour la seconde fois. ''Voyez'' {{EncL|Barque|BARQUES|B|2}}, {{EncL|Embarquer|EMBARQUER des Marchandises|E|5}} ''&'' {{EncL|Embarquement|EMBARQUEMENT|E|5}}. <section end="REMBARQUER, REMBARQUEMENT"/> <section begin="REMBERVILLE"/><nowiki/> REMBERVILLE, (''Géog. mod''.) petite ville de France au diocèse de Toul, chef-lieu d’une châtellenie dépendante de l’évêché de Metz. Il y a une petite forteresse, un couvent de bénédictines & des capucins. (''D. J''.) <section end="REMBERVILLE"/> <section begin="REMBLAI"/><nowiki/> REMBLAI, s. m. (''Architect''.) c’est un travail de terres rapportées & battues, soit pour faire une levée, soit pour applanir ou régaler un terrein, ou pour garnir le derriere d’un revêtement de terrasse, qu’on aura déblayée pour la construction de la muraille. ''Daviler''. (''D. J''.) <section end="REMBLAI"/> <section begin="REMBLAVER"/><nowiki/> REMBLAVER, v. act. (''Gram. & Econ. rustiq''.) c’est resemer une terre en blé. On peut ''remblaver'' une bonne terre deux années de suite. <section end="REMBLAVER"/> <section begin="REMBOITER"/><nowiki/> REMBOITER, v. act. (''Gram''.) remettre à sa place. Il ne se dit guere que des os disloqués. <section end="REMBOITER"/> <section begin="REMBOURRAGE"/><nowiki/> REMBOURRAGE, s. m. (''Gram''.) c’est l’action de ''rembourrer'', ou la chose dont on rembourre. ''Voyez'' {{EncL|Rembourrer|REMBOURRER|R|14}}. {{sc|Rembourrage}}, s. m. (''Draperie''.) c’est un des apprêts que l’on donne aux laines de diverses couleurs qu’on a mêlées ensemble pour la fabrique des draps mélangés. <section end="REMBOURRAGE"/> <section begin="REMBOURRER"/><nowiki/> REMBOURRER, v. act. (''Gram''.) c’est remplir de bourre. On dit ''rembourrer'' un fauteuil, une selle, un bât : on ne ''rembourre'' pas seulement avec la bourre, mais toutes les autres choses molles, comme la laine, la soie, le crin, le coton ; alors on dit ''rembourré'' de laine, de soie, de crin, de coton. {{sc|Rembourrer}}, (''Maréchal''.) une selle, un bât, c’est mettre de la bourre ou du crin dans les panneaux. ''Voyez'' {{EncL|Selle|SELLE|S|14}}, {{EncL|Panneau|PANNEAU|P|11}}. <section end="REMBOURRER"/> <section begin="REMBOURRURÉ"/><nowiki/> REMBOURRURÉ, les ''Selliers'' appellent ainsi la bourre ou le crin qu’ils mettent dans les panneaux des selles. <section end="REMBOURRURÉ"/> <section begin="REMBOURSEMENT"/><nowiki/> REMBOURSEMENT, s. m. (''Commerce''.) action par laquelle on paye, on rend ce qui étoit dû ou ce qui avoit été reçu. Celui qui a donné une lettre de change en payement doit en faire le ''remboursement'' lorsqu’elle revient à protêt faute d’acceptation ou de payement. ''Voyez'' {{EncL|Lettre de change|LETTRES|L|9|Lettre de Change}} ''&'' {{EncL|Protest|PROTEST|P|13}}. ''Dict. de comm. & Trév''. <section end="REMBOURSEMENT"/> <section begin="REMBOURSER"/><nowiki/> REMBOURSER, v. act. (''Commerce''.) rendre à quelqu’un l’argent qu’il a déboursé ou avancé. ''Rembourser'' signifie aussi ''rendre'' le prix qu’une chose avoit coûté à son acquéreur. ''Id. ibid''. <section end="REMBOURSER"/> <section begin="REMBRASER"/><nowiki/> REMBRASER, v. act. (''Gram''.) c’est ''embraser'' de rechef ; l’incendie commençoit à s’éteindre, un vent violent a tout ''rembrasé''. <section end="REMBRASER"/> <section begin="REMBRASSER"/><nowiki/> REMBRASSER, v. act. (''Gram''.) embrasser de nouveau : ils ont été si satisfaits de se retrouver, qu’ils se sont embrassés & ''rembrassés'' plusieurs fois. <section end="REMBRASSER"/> <section begin="REMBRE"/><nowiki/> REMBRE, v. act. (''Jurisprud''.) vieux terme de ''droit'' synonyme à ''rédimer'', par lequel on entendoit ''retirer'' un héritage par faculté de rachat. <section end="REMBRE"/> <section begin="REMBRUNIR"/><nowiki/> REMBRUNIR, v. act. (''Gram''.) c’est rendre ou devenir brun ; les fonds de ce tableau sont trop ''rembrunis''. <section end="REMBRUNIR"/> <section begin="REMBUCHEMENT"/><nowiki/> REMBUCHEMENT, s. m. ''terme de Chasse'', ce mot se dit en Vénerie, lorsqu’une bête, comme le cerf ou sanglier, est entré dans le fort, & que vous brisez sur les voies, haut & bas, de plusieurs brisées ; voilà pour le vrai ''rembuchement'' ; mais le faux ''rembuchement'',<section end="REMBUCHEMENT"/> </div> </div>
Verne - Le Sphinx des Glaces, 1897.djvu/87
{{nr||{{sc|le roman d’edgar poe}}|77}} {{Séparateur|l}}du pôle. {{Corr|A|À}} l’extrémité de deux pagaies, dressées en abord de l’embarcation, fut installée une voile faite avec les chemises liées ensemble de Dirk Peters et de son compagnon, — chemises blanches dont la couleur affecta d’épouvante l’indigène prisonnier, qui répondait au nom de Nu-Nu. Durant huit jours, se continua cette étrange navigation favorisée par une brise douce du nord, avec un jour permanent, sur une mer sans un morceau de glace, et, d’ailleurs, grâce à la température unie, élevée de l’eau, on n’en avait pas aperçu un seul depuis le parallèle de l’îlot Bennet. C’est alors qu’Arthur Pym et Dirk Peters entrèrent dans une région de nouveauté et d’étonnement. {{Corr|A|À}} l’horizon se dressait une large barrière de vapeur grise et légère ; empanachée de longues raies lumineuses, telles qu’en projettent les aurores polaires. Un courant de grande force venait en aide à la brise. L’embarcation filait sur une surface liquide excessivement chaude et d’apparence laiteuse, qui semblait être agitée par en dessous. Une cendre blanchâtre vint à tomber, — ce qui redoubla les terreurs de Nu-Nu, dont les lèvres se relevaient sur une denture noire... Le 9 mars, il y eut redoublement de cette pluie et accroissement de la température de l’eau, que la main ne pouvait même plus supporter. L’immense rideau de vapeur, tendu sur le lointain périmètre de l’horizon méridional, ressemblait à une cataracte sans limites, roulant en silence du haut de quelque immense rempart perdu dans les hauteurs du ciel... Douze jours après, ce sont les ténèbres qui planent sur ces parages, ténèbres sillonnées par les effluves lumineux s’échappant des profondeurs laiteuses de l’océan Antarctique, où venait se fondre l’incessante averse cendreuse... L’embarcation s’approchait de la cataracte avec une impétueuse vélocité, dont la raison n’est point indiquée dans le récit d’Arthur Pym. Parfois la nappe se fendait, laissant apercevoir en arrière un chaos d’images flottantes et indistinctes, secouées par de puissants courants d’air... <references/>
Lamarck - Philosophie zoologique 2.djvu/198
{{tiret2|ani|mal}} se sont composés et diversifiés peu à peu de la même manière et par la même cause. Or, le fluide nerveux, devenu contenable après sa sécrétion du sang, s’est répandu dans la substance ''albumino''-''gélatineuse'' de la moelle nerveuse, parce que la nature de cette substance s’en est trouvée conductrice, c’est-à-dire, propre à le recevoir et à lui permettre de se mouvoir avec facilité dans sa masse ; et ce fluide y a été retenu par les gaines ''aponévrotiques'' qui enveloppent cette moelle nerveuse, parce que la nature de ces gaines ne laisse pas au fluide dont il s’agit la faculté de les traverser. Dès lors, le fluide nerveux étant répandu dans cette substance médullaire qui, dans son origine, fut disposée en ganglions séparés, et ensuite en cordon, en a probablement étendu, par ses mouvemens, des portions qui se sont allongées en filets, et ce sont ces filets qui constituent les nerfs. On sait qu’ils naissent de leur centre de rapport, sortant, par paires, soit d’une moelle longitudinale noueuse, soit d’une moelle épinière, soit de la base du cerveau, et qu’ils vont se terminer dans les différentes parties du corps. Voilà, sans doute, le mode qu’a employé la nature pour la formation du système nerveux : elle a commencé par produire plusieurs petites masses de substance médullaire, lorsque la <references/>
Gossuin - L’Image du monde, édition Prior, 1913.djvu/207
{{Centré|xx<ref group=lower-alpha >[''F''° ''133 c'' — ''134 a'' = Vers 6276-6293.]</ref>.|m=2em|fs=120%}} {{Centré|''Du ciel cristalin'' et ''du ciel e''m''piré''.|m=2em|fs=120%}} Deseur cel ciel, selonc ce que aucun<ref>— B : aucun''s''.</ref> dient, est uns autres ciels touz co''m''muns environ<ref>— B : « environ » manque.</ref>, amont<ref>— B : ''et'' amont.</ref> ''et'' a-[''F° 133 d'']val, ausi comme est couleur de cristal, bla''n''c ''et'' cler ''et'' pur ''et'' noble. Et l’apele l’en le ciel cristalin. Deseur celui ciel tot<ref>— B : to''u''t.</ref> entour est uns ciels<ref>— B : cie''l''.</ref> q''ui'' est de pourpre couleur, si comme li devin le dient. Et l’apele l’en le ciel empiré. Cil est plains de toutes biautez<ref>— B : biauté''s''.</ref>, plus que nus de ceuls que nous avons no''m''mez. Et est l’air par clers<ref>— B : cle''r''.</ref> ''et'' biaus plus {{rom-min|·vii·|7}} tanz q''ue'' n’est li soulaus. De celui ciel cheÿrent<ref>— B : che''ï''rent.</ref> jus les mauvais anges p''ar'' leur orgueill<ref>— B : org''uil''.</ref>, qui estoie''n''t wuit [''F° 134 a''] de touz biens. Et la so''n''t li saint ange Nostre Seigneur<ref>— B : Sei''n''gneur.</ref>. <section end="Ch3-20"/> <section begin="Ch3-21"/>{{Centré|xxi<ref group=lower-alpha >[''F''° ''134 a'' — ''136 a'' = Vers 6294-6379.]</ref>.|m=2em|fs=120%}} {{Centré|''Du celestiel''<ref>— B : c''i''elestiel.</ref> ''paradis''.|m=2em|fs=120%}} Se vous voulez paradis entendre pour ap''re''ndre ce qui est desus, sanz pechié le pouez faire. Car li lieus est beneürez en toutes choses. Si n’i puet avoir se bien non, et toutes biautez selonc<ref>— B : selo''n''.</ref> raison ''et'' droiture. C’est li lieus de la sai''n''te trenité<ref>— B : tr''i''nité.</ref>, ou Diex siet en sa majesté. Mais la faut li entendemenz <ref>— B : entendemen''t''</ref> de l’o''m''me<ref>— B : l’o''u''me.</ref>. Car nus n’e''n'' puet penser la disme ne la so''m''-[''F° 134 b'']me<ref>— B : so''u''me.</ref>. Et se Diex pourpre''n''t nul lieu qui soit, la le couvient il estre p''ar'' droit''ur''e. Mais il est si communs par tout q''ue'' chascuns le puet vëoir qui desservi<ref>— B : de''s''ervi.</ref> l’a envers lui. ''Et'' voit tout ''et'' ça ''et'' la. Il voit p''ar'' tout, comme<ref>— B : voit par tout ''et regarde par tout'', comme.</ref> cil qui touz bien<ref>— B : bien''s''.</ref> a en sa garde. Dont vous pouez prendre example<ref>— B : e''ss''ample.</ref> p''ar'' aucun quant vous l’oëz parler, que tuit cil qui l’escoutent si oient toute sa parole. Pluseurs genz l’entendent toute<ref>— B : tou''t''.</ref><ref group=* ><sup>*</sup> ''Sloan'' f° 131 A : ''et'' si oit sa parol''e'' tou''te'' cascuns q''ui'' cele part escoute. Tou''te'' l’entendent pluisors gens ''et'' ensamble ''et'' en pluisor sens ; cas''cun''s to''te'' la parole ot. </poem><p>''Harley'' f° 68 D :</p> ''et'' si oit sa parole toute chascuns qui cele p''ar''t escoute. Tout''e'' l’entendent plusor gens ensemble, chascuns lonc so''n'' sens ; chascuns tot''e'' la parole oit. </poem></ref> ensamble, ''et'' en une seu-[''F° 134 c'']le<section end="Ch3-21"/>
Œuvres de Blaise Pascal, III.djvu/495
TRAITÉ DU TRIANGLE ARITHMÉTIQUE 47» hazard la luy puisse oster, il n'en doit faire aucun party, mais la prendre entière comme asseurée parce que le party devant être proportionné au ha- zard, puisqu'il n'y a nul hazard de perdre, il doit tout retirer sans party. Le second est celuy-cy : Si deux joueurs se trou- vent en telle condition que, si l'un gagne, il luy ap- partiendra une certaine somme, et s'il pert, elle ap- partiendra à l'autre ; si le jeu est de pur hazard et qu'il y ait autant de hazards pour l'un que pour l'autre et par conséquent non plus de raison de ga- gner pour l'un que pour l'autre, s'ils veulent se sé- parer sans joiier, et prendre ce qui leur appartient légitimement, le party est qu'ils séparent la somme qui est au hazard par la moitié, et que chacun prenne la sienne. Corollaire premier. Si deux joueurs jouent à un jeu de pur hazard, à condition que, si le premier gagne, il luy revien- dra une certaine somme, et s'il pert, il luy en re- viendra une moindre; s'ils veulent se séparer sans jouer, et prendre chacun ce qui leur appartient, le party est que le premier prenne ce qui lui revient en cas de perte, et de plus la moitié de l'excès dont ce qui luy reviendroit en cas de gain surpasse ce qui luy revient en cas de perte. Par exemple, si deux joueurs jouent à condition que, si le premier gagne, il emportera 8 pistolles, et s'il pert, il en emportera 2 : je dis que le party est �� � <references/>
Revue des Deux Mondes - 1883 - tome 60.djvu/692
gosier en sortant d’un puits de charbonnage, et qu’on trouve presque toujours au fond de son verre un peu d’espérance. Encore ne faut-il pas abuser de ce genre de consolation, et on en abuse souvent. Si excellent que soit leur outillage, les industriels du Hainaut, de Liège et du Brabant ont fort à faire depuis quelque temps pour tenir tête à la concurrence étrangère, et d’année en année le problème des nouveaux débouchés à trouver les préoccupe davantage. Ils sont placés entre deux grandes nations qui inclinent l’une et l’autre au système protecteur; ils ont surtout beaucoup de peine à lutter contre l’importation allemande. En combinant son nouveau régime douanier, M. de Bismarck s’est peu soucié du consommateur, il n’a eu d’attentions aimables que pour les fabricans de l’empire germanique, lesquels réalisent en Allemagne de si brillans bénéfices qu’ils peuvent déverser au dehors l’excédent de leur production et s’en défaire presque au prix coûtant. Ils gagnent tant chez eux qu’en vendant à l’étranger, ils se contentent de ne rien perdre. Traqués par les Allemands jusque sur leurs propres marchés, les industriels belges doivent aviser sans cesse à diminuer le prix de revient par l’emploi d’appareils perfectionnés ou par la réduction des frais de transport. Ils souhaitent que le gouvernement leur vienne en aide, mais le moment est mal choisi. L’exploitation des chemins de fer de l’état a mis le trésor public en perte, et le dernier budget se soldait par un déficit. Les uns demandent des dégrèvemens sur les matières premières ; d’autres désirent que le gouvernement prenne des mesures pour créer une marine marchande à vapeur, qui établirait des services réguliers dans toutes les directions et reculerait les frontières du royaume aussi loin qu’atteindrai nt ses services. A son défaut, on voudrait voir se former une société libre de navigation, qui n’emploierait que des Belges et aurait des frets réduits pour les articles lourds. D’autres encore rêvent de s’ouvrir un marché dans leur voisinage en contractant une union douanière avec la Hollande. L’émancipation de la Belgique a procuré de vives satisfactions à la fierté nationale, le patriotisme y trouva son compte; on était heureux de s’appartenir, mais l’industrie et le commerce souffrirent beaucoup. Le combustible, le fer, les machines, tout se plaçait en Hollande, tout s’en allait dans les ports, dans les grands travaux de l’état, dans les arsenaux, dans les colonies. La création du nouveau royaume mit en péril l’usine de Seraing, porta une profonde atteinte à sa prospérité; John Cockerill avait pour associé le roi Guillaume Ier. Heureusement on est souple, habile autant que laborieux et persévérant. On réussit à sauver la situation, on remplaça les débouchés perdus par d’autres plus lointains, mais aussi avantageux. Cependant, aujourd’hui que les vieux griefs sont oubliés, que l’ardeur des animosités s’est éteinte, on serait bien aise de renouer ; on se plaît à croire que les deux pays, <references/>
Saint-Victor - Tableau historique et pittoresque de Paris, 1827, T4 P1.djvu/293
conçu que la disposition des deux pavillons, de la coupole qui s’élève au-dessus de la porte, et l’accord qui règne entre ces trois masses pyramidales ; rien de plus heureux que cette idée de les lier ensemble par deux terrasses, et jamais rapports d’ordonnance n’ont présenté un ensemble plus harmonieux. Dans le principe, les corps de bâtiment qui forment ces terrasses étoient pleins, c’est-à-dire qu’entre les pilastres accouplés de l’ordonnance, régnoit un mur massif, coupé de bossages dans le goût général de l’édifice. Ce plein présentoit sans doute à l’œil un repos toujours favorable à l’architecture ; cependant on ne sauroit dire qu’en ouvrant ce mur et en perçant ces massifs d’arcades, en tout point semblables à celles de la cour, le palais y ait perdu. Ces arcades s’accordent bien avec le reste de l’ordonnance, introduisent de la légèreté dans l’ensemble, et peuvent même, à quelques égards, passer pour une amélioration. Nous le répétons, toute l’ordonnance des élévations de ce palais est conçue dans le système le plus régulier. Il n’y a point de partie qui ne corresponde avec exactitude à une autre. Quant à la décoration, au rez-de-chaussée, tant en dehors qu’en dedans il règne, sur toute la surface, un ordre prétendu toscan, ajusté par colonnes ou pilastres accouplés, produisant des ressauts dans tous les trumeaux. Les vides forment des <references/>
Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome IV, Partie 2.djvu/66
{{tiret2|mé|lange}} des deux liqueurs séminales qui puissent se développer et venir au monde, n’aura-t-on pas raison de vous demander pourquoi cette voie de génération, qui est la plus compliquée, la plus difficile et la moins abondante en production, est celle que la nature a préférée et préfère d’une manière si marquée que presque tous les animaux se multiplient par cette voie de la communication du mâle avec la femelle ? Car, à l’exception du puceron, du polype d’eau douce et des autres animaux qui peuvent se multiplier d’eux-mêmes ou par la division et la séparation des parties de leur corps, tous les autres animaux ne peuvent produire leur semblable que par la communication de deux individus. Je me contenterai de répondre à présent que la chose étant en effet telle qu’on vient de le dire, les animaux, pour la plus grande partie, ne se produisant qu’au moyen du concours du mâle et de la femelle, l’objection devient une question de fait, à laquelle, comme nous l’avons dit dans le [[Œuvres complètes de Buffon, éd. Lanessan/Histoire naturelle des animaux/Chapitre II|chapitre{{lié}}{{rom-maj|II}}]], il n’y a d’autre solution à donner que celle du fait même. Pourquoi les animaux se produisent-ils par le concoure des deux sexes ? La réponse est : parce qu’ils se produisent en effet ainsi ; mais, insistera-t-on, c’est la voie de reproduction la plus compliquée, même suivant votre explication. Je l’avoue, mais cette voie la plus compliquée pour nous est apparemment la plus simple pour la nature ; et si, comme nous l’avons remarqué, il faut regarder comme le plus simple dans la nature ce qui arrive le plus souvent, cette voie de génération sera dès lors la plus simple, ce qui n’empêche pas que nous ne devions la juger comme la plus composée, parce que nous ne la jugeons pas en elle-même, mais seulement par rapport à nos idées et suivant les connaissances que nos sens et nos réflexions peuvent nous en donner. Au reste, il est aisé de voir que ce sentiment particulier des aristotéliciens, qui prétendaient que les femelles n’avaient aucune liqueur prolifique, ne peut pas subsister, si l’on fait attention aux ressemblances des enfants à la mère, des mulets à la femelle qui les produit, des métis et des mulâtres qui tous prennent autant et souvent plus de la mère que du père ; si d’ailleurs on pense que les organes de la génération des femelles sont, comme ceux des mâles, conformés de façon à préparer et recevoir la liqueur séminale, on se persuadera facilement que cette liqueur doit exister, soit qu’elle réside dans les vaisseaux spermatiques, ou dans les testicules, ou dans les cornes de la matrice, ou que ce soit cette liqueur qui, lorsqu’on la provoque, sort par les lacunes de Graaf, tant aux environs du col de la matrice qu’aux environs de l’orifice externe de l’urètre. Mais il est bon de développer ici plus en détail les idées d’Aristote au sujet de la génération des animaux, parce que ce grand philosophe est celui de tous les anciens qui a le plus écrit sur cette matière et qui l’a traitée le plus généralement. Il distingue les animaux en trois espèces : les uns qui ont du <references/>
Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/379
et d’après les rapports qui se sont établis entre elle et les autres branches de la science. Toutes les parties de l’histoire naturelle et de la physique sont appelées à concourir à son développement en aidant à expliquer les recherches des géologues et à tirer des conséquences de leurs découvertes. « L’attention de nos savans vient d’être grandement excitée par la découverte récente qui a eu lieu dans le voisinage d’Édimbourg. « On a trouvé une couche de calcaire (''Limestone'') de 29 pieds d’épaisseur, plus basse de plusieurs ''aunes'' que le mountain limestone ; elle est maintenant ouverte comme une carrière et se montre si riche en végétaux d’eau douce, qu’on peut à peine trouver une livre de ce calcaire qui n’en porte quelque empreinte, et on n’en trouverait pas une once qui ne renfermât des centaines de petits coquillages ; on a recueilli des empreintes de poisson, paraissant être de la même famille que les ''Cyprinus'' d’eau douce, ainsi qu’une immense variété de coprolithes, dont quelques unes contiennent des écailles de grands animaux non altérées par la digestion, une multitude d’écailles très variées, d’un poli et d’un lustre admirable, enfin des restes qui paraissent être les épiphises des vertèbres d’un grand saurien, et une dent, qui est dans un état de conservation si parfaite, que je vous en envoie le dessin, qui vous en donnera une idée exacte ; malheureusement elle est tellement enchâssée, que sa structure vers sa racine ne peut être bien appréciée. Nous avons l’espoir d’en trouver d’autres, mais si nous n’étions pas assez heureux pour cela, nous ferons quelques tentatives pour la dégager, de manière à tâcher de reconnaître i quel animal elle a appartenu. « Non loin de cette localité à Craiglieth, nous avons encore une autre particularité géologique qui vient d’être mise au jour. « Dans une carrière de grès (''Sandstone''), on a découvert un très gros arbre de la famille des conifères, dans une position presque verticale. La portion déjà mise à nu, est à peu près de 15 pieds de haut, et a 3 pieds de diamètre dans sa partie supérieure ; il n’est pas aplati comme ceux trouvés anciennement dans les mêmes couches, mais il est en apparence aussi rond que s’il était vivant. Sa structure intérieure est vue et appréciée très distinctement en le sciant en tranches minces et transversales. Je mentionne ces circonstances dans l’espérance qu’elles pourront être un nouvel attrait pour engager quelques uns de vos savans a visiter Édimbourg au mois de septembre prochain, quand le congrès scientifique s’y assemblera ; je tacherai de conserver le grand <references/>
Scudéry - Artamène ou le Grand Cyrus, seconde partie, 1654.djvu/524
d’arriver. Il se souvint alors de la guerre qu’on luy avoit faite dans sa Galerie, & de ce qu’il avoit dit de cette Peinture que l’on avoit tant loüée : & prenant quelque plaisir à s’entretenir sur ce sujet, que la Princesse Aretaphile, disoit il en luy mesme, seroit aise si elle sçavoit ce qui m’est arrivée & quels reproches me seroit le Roy, s’il en estoit advert ! Ils diroient sans doute que la Deesse a fait un miracle pour me punir, en me faisant rencontrer une Fille de Vilage pour l’objet de mon choix. Mais, disoit il un moment apres, cette Fille de Vilage est plus belle, que tout ce qu’il y a de beau à la Cour : & je me vangeray fort agreablement de toutes nos Dames, si je puis un jour la retrouver, & la leur faire voir. Il prit donc la resolution de revenir de lendemain en cét endroit : & cependant de n’en parler point qu’il ne l’eust retrouvée : parce que cela eust paru un mensonge plustost qu’une verité, à moins que d’estre en pouvoir de faire voir cette Merveille. Il s’en retourna donc chez luy : mais il s’y en retourna assez refueur. Comme il y fut arrivé, il fut droit à sa Galerie : & se confirma si puissamment en la croyance qu’il avoit, que sa Venus Uranie estoit le veritable Portrait de cette belle Inconnüe ; qu’il n’en douta plus du tout. Il comparoit tous les traits de cette Peinture, avec l’image qu’il avoit dans l’esprit sans y trouver nulle difference : sinon que l’Original estoit encore beaucoup au dessus de tout ce que Mandrocle avec tout son Art, en avoit pû representer dans ses Tableaux. Il luy sembloit avoir remarqué sur son visage, un air de jeunesse beaucoup plus agreable ; une modestie beaucoup plus majestueuse ; & une douceur infiniment plus charmante. <references/>
Sorel - La Vraie histoire comique de Francion.djvu/112
les sauces de haut goût. Son adverse partie avoit sçu, du marchand qui lui avoit vendu le satin, le présent qu’il en avoit fait au juge, et, craignant que cela ne lui fit avoir gain de cause, il avoit été voir aussi le bailli, pour le solliciter ; mais, n’osant pas lui rien offrir, parce qu’il sçavoit la coutume du personnage, il s’étoit avisé d’une gentille subtilité, qui couvrait la corruption : c’est que, voyant un beau tableau dedans la salle, il dit qu’il en eût bien voulu avoir un pareil. Il est bien à votre service, répondit la dame du logis. Je vous remercie très-humblement, répliqua-t-il ; mais dites-moi ce qu’il vous coûte, je vous en donnerai tout à cette heure le même prix. Six écus, monsieur. Et vraiment en voilà trente-six que je vous baille, lui dit-il en lui mettant entre les mains une bourse. La peine que vous avez eue à l’acheter, et celle que vous aurez à vous accoutumer à ne le voir plus, mérite bien cette somme-là. La femme du bailli, qui entendoit bien à quel sujet il lui donnoit tant d’argent de son tableau, recommanda donc si bien son affaire à son mari, qu’elle lui fit gagner son procès. Il n’y a chose si cachée au monde, qu’elle ne vienne un jour en évidence. Celle-ci fut publiée par une servante que le bailli avoit chassée après l’avoir bien battue. Pour diffamer son maître, elle ne se trouva depuis en pas un lieu où elle ne contât l’histoire, de sorte qu’il fut décrié partout Mon père s’en alla communiquer son affaire à son avocat du parlement, pour savoir s’il seroit bien fondé en appellation. Celui-ci, qui ne dissuadoit jamais personne de chicaner, ne manqua pas à garder sa coutume, et anima mon père à relever son appel par plusieurs raisons : Vous qui êtes noble, lui disoit-il, il faut que vous montriez que vous avez du courage, et que vous ne vous laissez pas vaincre facilement ; le procès est une manière de combat où la palme est donnée à celui qui gagne, aussi bien qu’aux jeux Olympiques. Voyez-vous, qui se fait brebis, le loup le mange comme dit le proverbe ; vous avez à vivre aux champs, parmi des villageois opiniâtres qui vous dénieroient ce qui vous seroit dû, espérant de ne vous point payer, si vous vous étiez une fois laissé mener par le nez comme un buffle. Au reste, si vous plaidez en notre illustre cour, il vous adviendra des félicités incomparables ; vous serez connu de tel qui n’entendroit jamais parler de <references/>
Rousseau - Collection complète des œuvres t7.djvu/275
soit que les prenant pour des signes réels il en jugeât l’événement inévitable. Les gens de guerre étant donc assemblés en grand nombre, il leur dit dans un discours grave & concis, qu’il adoptoit Pison à l’exemple d’Auguste & suivant l’usage militaire qui laisse aux Généraux le choix de leurs Lieutenans. Puis, de peur que son silence au sujet de la sédition ne la fît croire plus dangereuse, il assura fort que n’ayant été formée dans la quatrieme & la dix-huitieme Légion que par un petit nombre de gens, elle s’étoit bornée à des murmures & des paroles, & que dans peu tout seroit pacifié. Il ne mêla dans son discours ni flatteries ni promesses. Les Tribuns, les Centurions & quelques soldats voisins applaudirent, mais tout le reste gardoit un morne silence se voyant privés dans la guerre du donatif qu’ils avoient même exigé durant la paix. Il paroît que la moindre libéralité arrachée à l’austere parsimonie de ce Vieillard eût pu lui concilier les esprits. Sa perte vint de cette antique roideur, & de cet excès de sévérité qui ne convient plus à notre foiblesse. De-là s’étant rendu au Sénat il n’y parla ni moins simplement ni plus longuement qu’aux soldats. La harangue de Pison fut gracieuse & bien reçue ; plusieurs le félicitoient de bon cœur ; ceux qui l’aimoient le moins avec plus d’affectation, le plus grand nombre par intérêt pour eux-mêmes sans aucun souci de celui de l’Etat. Durant les quatre jours suivans qui surent l’intervalle entre l’adoption & la mort de Pison, il ne fit ni ne dit plus rien en public. <references/>
Zola - Les Mystères de Marseille, Charpentier, 1885.djvu/390
promené le cortège dans les petites rues, avant de l’amener brutalement en pleine foule. Il voulait donner au rassemblement le temps de se former, il voulait surtout fatiguer ses hommes, les affoler, en faire des fous furieux qu’il jetterait ensuite aux quatre coins de la ville pour soulever toute la population. Dès que le cortège fut sorti de la rue d’Aubagne, la foule s’écarta violemment devant lui, avec des cris d’épouvante et de colère. Il y eut une bousculade qui jeta les spectateurs contre les maisons. Et, dans la terreur, dans la rage qu’il soulevait, le convoi funèbre allait droit devant lui, trouant les groupes, traçant une large route qui se refermait ensuite au milieu d’un tumulte effroyable. Arrivé en haut de la Cannebière, le cortège enfonça la ligne de gardes nationaux barrant la rue, et traversa le rassemblement qui occupait la chaussée, jusqu’à la place de la République. L’effet produit sur cette seconde foule fut encore plus terrible. Ces quelques hommes sanglants semblaient jeter sur leur passage de torches ardentes. Alors, Mathéus laissa le cortège se perdre dans la vieille ville et remonta rapidement vers le cours Saint-Louis. En traversant ce cours, il avait aperçu dans un café, alors en réparation, des gardes nationaux qui s’étaient réfugiés là, pour ne pas être écharpés par la populace. Il revenait afin de mettre à exécution un projet que la vue de ces gardes nationaux lui avait inspiré. Sa seule inquiétude était de voir les ouvriers désarmés, car la lutte ne deviendrait sérieuse que du moment où le peuple aurait des fusils. Si quelques coups de feu n’étaient pas échangés sur-le-champ, la foule pouvait être domptée et muselée. Le manque d’armes retardait seul l’insurrection. Dès qu’il fut de nouveau sur le cours Saint-Louis, il se mêla aux groupes encore frémissants de la vue du convoi funèbre, et il attira l’attention vers le café où se tenaient les gardes nationaux. <references/>
Revue des Deux Mondes - 1913 - tome 13.djvu/567
une mystification. Tout cela se tient, et la conséquence est inévitable. Auguste Comte a raison : l’idée du progrès est née des premiers triomphes de la science. Ou le progrès est l’accroissement du savoir, ou il n’est qu’une illusion. — Par le fait, répondit Rosetti, il est une illusion : une illusion « retournable. » Je l’ai déjà dit, l’autre soir. Si la science est instrumentale, comme l’affirme Bergson, si elle sert à exploiter la nature et à fabriquer des machines, alors c’est clair : les hommes et les peuples qui ne veulent pas s’enrichir vite et qui n’ont pas besoin de machines, n’ont pas besoin non plus de la science. Pour eux comme pour les musulmans, par exemple, la science, loin d’être la force qui fait progresser le monde, n’est qu’une aberration... Nous étions revenus de la Science Chrétienne à notre point de départ, c’est-à-dire à la question du progrès, que nous avions commencé à examiner quatre jours auparavant, puis délaissée à cause de la tempête. Lorsque Alverighi entendit prononcer le mot « progrès, » il rentra brusquement dans la discussion. — Nous ne sommes pas des musulmans, grâce à Dieu ! s’écria-t-il. — C’est vrai, répondit Rosetti. Mais s’il nous arrivait de le devenir ?... Si, quelque jour, nous considérions de nouveau la simplicité et la résignation comme les biens suprêmes de la vie des musulmans ? — Pourquoi ? N’avons-nous pas vu, l’autre jour, qu’il n’existe aucun critérium pour décider, entre les besoins de l’homme, quels sont les légitimes et quels sont les vicieux, quels sont ceux qu’on doit réprimer et ceux qu’on doit satisfaire ? Dès lors, le musulman qui déteste les machines n’a pas moins raison que l’Américain qui les adore. La vie intense, pour parler comme Roosevelt, vous semble, à vous, Alverighi, et à tous les hommes endiablés comme vous, plus belle que la vie simple. Mais à un philosophe épicurien, à un berger de Virgile, à un moine du moyen âge ?... — Pensez-vous tout de bon, interrompit Alverighi impatienté, que l’homme puisse oublier les sciences et l’art de construire ses machines merveilleuses ? Pensez-vous que la tragédie de l’empire romain puisse se répéter, je ne dis pas dans la Méditerranée, mais sur les deux rives de l’Atlantique ? Il faudrait pour cela que le monde retournât à la barbarie. <references/>
Huysmans - En route, Stock, 1896.djvu/194
À ce moment-là, Durtal était décidé, mais, dix minutes après, cet essai de résolution s’effondrait ; il se sentais repris par sa lâcheté, il se remâchait, une fois de plus, des arguments pour ne pas bouger, concluait que ses preuves, pour demeurer à Paris, étaient palpables, humaines, sûres, tandis que les autres étaient intangibles, extranaturelles, par conséquent sujettes à des illusions, peut-être fausses. Et il s’inventait la peur de ne pas obtenir une chose dont il avait peur, se disait que la Trappe ne l’accueillerait pas ou bien qu’elle lui refuserait la communion et alors il se proposait un moyen terme : se confesser à Paris et communier à la Trappe Mais alors il se passait en lui un fait incompréhensible ; toute son âme s’insurgeait à cette idée et l’ordre formel lui était vraiment insufflé de ne pas ruser ; et il se disait : non, le chicotin doit être bu jusqu’à la dernière goutte, c’est tout ou rien ; si je me confessais à l’abbé, ce serait une désobéissance à des prescriptions absolues et secrètes ; je serais capable de ne plus aller à Notre-Dame de l’Atre après ! Que faire ? — Et il s’accusait de défiance, appelait à son aide, une fois de plus, le souvenir des bienfaits reçus, ce dessillement des yeux, cette marche insensible vers la Foi, la rencontre de ce prêtre unique, du seul peut-être qui pouvait le comprendre et le traiter d’une façon si bénigne et si souple ; mais il essayait vainement de se réconforter ; alors, il se suscitait le rêve de la vie monacale, la souveraine beauté du cloître ; il s’imaginait l’allégresse du renoncement, la paix des folles oraisons, l’ivresse intérieure de l’esprit, la joie de n’être plus chez <references/>
Chasseriau - Précis de l’abolition de l’esclavage dans les colonies anglaises (1).djvu/147
Le 1{{er}} août 1834, à la suite des saints offices célébrés avec solennité, toute la population noire passa de l’esclavage à la liberté. La colonie n’en éprouva pas la plus légère commotion. Dès le lendemain, à peu d’exceptions près, les noirs se remirent au travail à raison de 1 schelling pour les plus intelligents, et de 9 pence pour les moins habiles<ref>Documents parlementaires, part. II (continuée), p. 22 et 23, annexes 1 et 2 à la dépêche n° 161.</ref>. Le passage de l’esclavage à la liberté se fit avec le même ordre dans les diverses îles dépendantes d’Antigue<ref>''Ibid''. p. 23, dépêche n° 162.</ref>. Jusqu’au 27 août, le chef de la police n’eut à intervenir que pour régler quelques difficultés à l’égard des populations rurales. Mais il signalait un fait alarmant pour l’avenir : les enfants avaient presque tous été dirigés sur les villes par leurs parents. L’ordre pourrait être troublé par cette affluence de la population vers les cités, et la culture, privée de bras, serait compromise si un tel mouvement n’était promptement contenu. Une moitié de la population travaillait ; l’autre moitié semblait disposée à suivre cet exemple. Les délits, par leur nature et leur nombre, ne présentaient pas plus de gravité qu’au sein des sociétés les plus policées<ref>''Ibid''. p. 24 annexe à la dépêche n° 163.</ref>. Le mois suivant, le second rapport du chef de la police fut loin de répondre aux espérances qu’avait fait naître le premier. Nombre d’affranchis avaient quitté les habitations pour se livrer aux occupations urbaines. Les femmes perdaient environ trois jours par semaine, sous le prétexte d’aller vendre le faible produit de leur jardinage. Enfin le défaut <references/>
TheatreLatin1.djvu/99
72 PLAUTE. SCÈNE [V = Iléq. Qu’on éloigne de moi cet homme. Ans. Con1me11t, maraud, tu dis que je suis en- ILÉGION, TYNDARE , ARISTOPHONTE. ragé, que fai poursuivi mon père à coups de pique, Hég. Comment cet homme n’est-il plus au logis? îtqïg ïuîlfs îlîîl: drm mal d°"l le v¤··=S¤¤·~¤m" où le chercher maintenant? Hé îl nl? fam 3]: ml M ` b, d . · . . I . I I ' ' | 5 Tyn. Ah! pour le coup, c’estfa1tde moi! Pauvre mahâlgs uém en mlacham ;>m_’e3l: il U En 9 Tyndare, Penuemi vient sur toi. Que dire? Que Tà R lâ) E ide cum un remède Sh y a. . . . . . . . . l ‘ r 1 . vaisqe leur conter? Que dois-Je mer? Que dois-ie Aïis Commm, vous Gem ez, E n . . · . 1 . l ’ . avouer? La sttuation est fort embarrassaute : le Hé Quqm ce UE .6 Crois?) moyrn de 1n‘en tirer! Maudit Aristophonte, les Arg`; Que .C $35 fôlu , ' Dieux auraient dû t’ôterla vie,plu|;ôt que de Venle- T n 'V0 ai vo _cZ cèmmeü a 8 ren"] f . ' ver a ta patr1e:c’esI; toi qui viens, par ta presence le mgwï gt ée you; retirer Hack"? ce lmwl · . 1 . . · . , 1 malenoontreuse, renverser tous nos proiets. Tout vous a. dit arme ,aœèS mi re °d P; que $9 , . . .· , 1 · I . est gâte, SI Je ne trouve quelque merveilleux expo- à vous ‘ P H mel ga" 8 tlient. . ' , . . ,. . , . . . . . . . r . 1 1I 1 l’ neg. (tt Arzstophonte.) Su1s·me1 : voila ton uzegogsaà S ‘;‘m"é“T‘l"d r';" “' "‘* · ‘l"S ‘"“°"i homme; aborde—le et parle-lui. q T, n H 0 gue new af . S ,t , · . · · . I Yyn. (apa1·t;Est·il mortel plus malheureux que ·/ U . q ue Ol. IU qu H SO" pmpm moi, _ nom et ne saurait pas dire qui 1] est. ' . · · , È . I L i ' i. Ans. (az Tyndm·e.)Eh quoi! 1`yndare,tu sembles IMM dajîif wï;8 lim .5 t t . , . . . , . . .... 1 eviter ma vue! Pourquoi cet air de mepris, comme mi;/O 853;] A C néon gmâerîîn Wea? NO F pour . . . . . . . . . I 1 . ' . si fetzus un mconuu pour toi! Je SUIS, 1l est vrzu, a A ._rC ’ [ d ud st gu tl ) d ,. esclave ainsi que tei; avec cette difference pourtant . .C’;_‘°;1, ""‘§‘ïhl’°" V ·8 I; °‘"‘ ‘".‘;"S É"' ‘"‘ . .,, r . . . i . . . que dans ma patrie, _| etats libre, et que ÈOI tu étais lm . U pm . qucje n (mmm. pas . esclave dès penfanœ Ileg. Il est clair que tu ne le connais pas, puis- ° . 'I ' ’ · - · · · · - l ' l 1 ·. Il ne,. ier Pollux, ,8 nc m·eeme pas sur eviteet que *11* aw es T>¤1¥=~·=. ut gu dj fh loges T , ~ · · · · · l 1 1* 1 - se derobe il tes regards, ou si meme 1l te fmt, puis- ne œcotmims lm? ce Ut qm CS Hlm 0 ’ 8 U ml H que tu donnes à Philocrate le nom de Tyndare. mî; qe uffquê H y es ïasf _ , i . . . Tyn. Héqion, cet homme passe en Élide pour , ns' qu ,m; con r‘mç’.c est L? qui Souïçnt , · . . . , | enruge. N’alIez pas preter l’0re1|le aux contes qu’1I etrâce qïàfn BS. pas? qu lzlïpc qui GS} en E ÈL pourra vous faire;on l’a vu chez lui poursuivre une d ' vïagmn ’ ces mm ml qu en Cmlm pique à la main son père et sa mère. Il est atteint B3", erâiifîü . I 90mm' . . . . . · . , . _ || I de ce vilam mulqui obhge ceux qui en sont temoins , çw É 3 et l°"w°'°'F°· cî "È mm ÉPÉS le · · · · , · I 1 , . 1 · ri cracher tro¤sf01s(2).Je vous conseille de vous eloi- zcrliî ;g";‘;?e 8 ;‘;':_;°;";;Él:;l l;,;e“""t °°"v °“°“ · - r 1 r ., · 1 . gner de lui. ’ . ’. · Tyn. He b1en? (il V. le Retour imprévu de Regnard. (2) Ilccctte supcrstitleuse pour se prémunir contre Yépllcpsle et [I) Oreste, Alcméon Els d'Amphla·1·Aus et d`ErypIiilc, Lycurgue, rol uoulngcr lc malade. de Thrace devinrent furieux. SCENA ABTA_ Arist. Ain’, vnrbero, 545 Me rabiosumr atque tnscctatum esse hastis meum memoras 9 HECICL TYNDÀRUà ÀRISTOPHONTES- Et etîrllrmnorbum mihi esse, ut qui me opus sit insputariui-7 Ileg. ne verore; multos isle morbus hommes Iïlàœtàt, Hey. Que illum nunc homincm proripuisse forns se dicam ex Qülltu-*5 p\1î¤rî Sàluli fuvil, alfiue iîs pr¤fuil· œdibus? Ami- Quid lu autom, etiam huic credis? Hey, Quid ogg cm. 1'yrtd. Nuno enim vero ego obcidi; eunl. ad te hosteis, Tyn- d11¤1'hui¢? Amt. Insanum essc me? neo d,,,.B_ Quid ioqumyp Tyncl. V1den’tu huuc, quam inimico voltu intuetur? concedi Quid fnliulubor? quid negaho? aut quid Iatebor? milii H °Plumum’st. Bes omnis ineerlo siufst, quid rehus confldam meis. cgio tit quod tihi ego dixi; vliscll, rabies : cave tilil. mmm te Di prius perdereut , qunm perüsti e patrie tua, H¤¢s7· éredîdî €¤=><= ivsauum exttemvlv. uhl le adpvllavit Tyn- Aristopliontes, qui ex param re inparatam omnem (unis. 5:11 durum. Ohcisa est hœo res, nisl repcrlo atrocem mihi aliquam asm- ' Tywh Quln suum ipse interdum ignorait nomeu, neque seu tiam. qui siet. mg. (ad A·rislopl101:tvmiSequere : hem tihi homiuem (fun- 11eg. At etiam te suum sodalem esse aibat. Tynd. Hand vidi darum demwuslmt) ,' adi, atque adloquere. Tynd. Quig ¤1¤glS· 655 llûmûsbl nie hominum miserior? Et quidem Almmno atque Orestes et Lycurggus postea Avis:. Quid istuc est, quod mecs te dicrun fugitare oculos, ` Una opera mlhisuutsodelris, que iste. Ar. AI ellam, furcîfer, Tyndare? Mule mi Ioqui uudes? non e-·o te vnuvi? Hcg. Pol, plunum Proquc iguolo mc ubspernari , quasi me nunquum gnoverîs? ld quidem’st D U Equidem tam sum sert os, quam tu; eisi ego domi libcr fui, Non guovisse, qui istum adpelles Tyndarum pro Pliilocrnte. 'I`u usquc tt pttero servlliilem scrvlvisli ill Alide. 537 Quem vides, cum iguorus; illum noininns, quent nou vides. Heg, Eclcpul , miuume miror, si te fugitat, aut oculos luos, Arist. Imo iste cuni suse ait, qui non est, esse; et, qui vero Aut si tn- otlit, qui istum adpelles Tyndnrum pro Philocrate. est, negat. 661 Tynd. Hegio hic homo rnhlosos habilus est in Allde. sw Tyud. Tu enim repertus Philocratem qui supercs verivct- Nc lu, quud lstic fah11I1·lur, aurais inmiltas tuas. ` bio I , Nam istie Iiastis insectatus est domi mntrcm et putrem. Aria!. Pol, ego ut rem video, tu inventus, vera vanitudine Et îllic isti , qui sputatur, morbus interdum venit. Qui eoqvinezis. Sed quœso , hcrcle , agedum , adspice au me, I’1·oi11‘tuabisloc procul recedas. Hey. Ultm istum a me. 1 Tyud. Hem. Aria!. Die modo , <references/>
Revue philosophique de la France et de l’étranger, IV.djvu/386
{{nr|376|{{sc|revue philosophique}}|}}et la nature des phénomènes psychiques avec l’aide des recherches physiologiques, qui emploie la méthode et les expériences physiologiques pour découvrir la dépendance mutuelle entre les phénomènes psychiques et les fonctions organiques. Mais, de même que la physique ne devient pas mathématique par l’application de cette dernière, de même la psychologie ne cesse pas d’être une science à part, toute redevable qu’elle soit à la physiologie. C’est au détriment de ces deux sciences que la ligne de démarcation entre elles s’est effacée — cela provient de ce que les physiologistes ont été les premiers à étudier les rapports qu’il y a entre les processus nerveux et les impressions psychiques et sont parvenus les premiers à déterminer la nature réelle des premiers éléments de la vie psychique, tandis que les psychologues et les philosophes d’autrefois ne s’en sont pas occupés, faute de connaissances techniques nécessaires. Et de même que la psychologie n’est pas la physiologie ou la physique, elle n’est pas non plus l’ethnographie ni la ''{{lang|de|Culturgeschichte}}'', quoiqu’elle profite des résultats de leurs recherches. Tandis que l’ethnologie s’occupe de la vie des peuples, c’est-à-dire de leurs mœurs et coutumes, de leurs institutions, de leur religion et de leurs traits caractéristiques, et que la ''{{lang|de|Culturgeschichte}}'', étudie la vie intellectuelle des nations prises séparément, ou de l’humanité en général, la psychologie a pour objet la recherche des lois qui régissent la vie psychique des individus. On pourrait peut-être objecter qu’un peuple et que l’humanité entière se composent d’individus, et que, par conséquent, leur vie intellectuelle n’est que le résultat de la vie psychique de tous les individus. À cette remarque, nous en opposerons une autre : c’est que l’organisme physiologique de l’homme se compose également d’un grand nombre de cellules organiques, et que néanmoins la vie et les fonctions collectives de l’organisme, et celles des cellules ne sont pas précisément la même chose. Il est vrai que l’étude des fonctions organiques et celle des fonctions de chaque cellule prise séparément se complètent, s’expliquent et s’éclaircissent mutuellement, et que le physiologiste conclut des unes par les autres, mais il est loin de les confondre. La physiologie des cellules occupe, parmi les sciences physiologiques, une place complètement séparée, et la recherche des propriétés de la cellule, ainsi que des lois qui président à son développement, sont le but unique et réel qu’elle se propose. De même en psychologie, la vie psychique de l’individu est le but exclusif de toutes les recherches qui s’y font. La psychologie a bien le droit de profiter des études comparées d’ethnologie et d’y puiser les éclaircissements nécessaires, mais il n’en résulte ni pour la psychologie, <references/>
Rachilde - Monsieur Venus, Brossier, 1889.djvu/236
Les demoiselles d’honneur vinrent en tumulte offrir le gâteau, suivant la nouvelle coutume importée de Russie et qui faisait fureur, cette année-là, dans la haute société. L’époux ne se montrait toujours pas. Raoule dut garder sa part entière. Minuit sonna ; alors, la jeune femme traversa le vaste salon de son pas altier ; arrivée à l’arc de triomphe dressé avec toutes les plantes de la serre, elle se retourna et eut pour l’assemblée un salut de reine qui congédie ses sujets. D’une phrase gracieuse mais brève, elle remercia ses compagnes, puis elle sortit à reculons, les saluant encore d’un geste élégant et rapide, comme le salut de l’épée. Les portes se refermèrent. A l’aile gauche, tout à l’extrémité de l’hôtel, était la chambre nuptiale. Le pavillon dans lequel elle se trouvait formait retour sur le reste du bâtiment. La plus profonde obscurité, le plus discret silence régnaient dans cette partie de la maison. Les corridors étaient éclairés de lanternes de bohème bleu dont le gaz avait été baissé, et dans la bibliothèque attenante à la chambre à coucher une seule torchère, tenue par <references/>
Corneille Théâtre Hémon tome2.djvu/377
INTRODUCTION 13: glée par la haine! Deux objections pourtant étaient plus sérieuses. D'abord le fanatisme de Polyeucte pouvait troubler les cons- ciences timorées, les âmes croyantes, mais paisibles, que toute violence effraye. L'Eglise, en elfet, a toujours condamné cer- tains excès de zèle, certains emportements dangereux.' «Le chrétien, disait saint Grégoire de Nazianze, ne doit pas lui même s'exposer à la persécution : c'est lâcheté que de se refuser, c'est téméiité que de s'offrir. » Néarque ne dira pas autre chose à Polyeucte dans la scène vi de l'acte II, et Néarque avait sans doute présent à l'esprit l'exemple de ces chrétiens qui, après s'être offerts spontanément aux bourreaux, avaient reculé au dernier moment devant l'horreur des supplices; mais il ne pouvait prévoir l'étrange développement que pren- drait au iv^ siècle cette folie du suicide, avec la secte des donatistes et des circoncellions. Saint Paul avait ditpourtant: « Le royaume du ciel ne s'ouvrira pas pour ceux qui profèrent des paroles de malédiction. » Il est vrai que d'auties aimaient à répéter, avec saint Mathieu, que c'est par la violence qu'on force l'entrée des cieux. Mais la doctrine communément acceptée était bien celle de saint Cyprien, martyr lui-même, et qui défendait de se livrer, celle d'Origène,qui répondait au païen Celse : « Mon adversaire prétend que les chrétiens parlent ainsi :« Voyez-moi, devant les statues de Jupiter, d'Apollon «ou de quelque autre dieu; je les outrage, je les souftlette, et «pourtant elles ne se vengent pas. » Si jamais il a entendu quelqu'un s'exprimer de la sorte, ce ne peut être qu'un chré- tien du dernier ordre, quelque indiscipliné, quelque ignorant. Ne sait-il pas que dans la loi divine il est écrit: Tu n'outra- geras pas les dieux?... Il ne faut pas que notre bouche s'accoutume à maudire; car il est écrit: Bénissez, ne mau- dissez pas 2. » Saint Augustin et Lactance sont du même avis On sentit même le besoin de donner une sanction à cei conseils vraiment évanséliques: en 305. les Pères du conciU d'lllibéris,en Bétique, écrivent dans leurs canons :« Si quelqu'un brise les idoles et est tué pour ce fait, il ne sera pas inscrit au nombre des martyrs, car nous ne voyons pas dans l'évangile que les apôtres aient rien fait de semblable. » C'est que de pareilles provocations, aussi vaines que bruyantes, étaient de nature à déchaîner sur les chrétiens des persécutions nouvelle/" v i. Nous empruntons beaucoup ici au très remarquable mémoire de M. Le blant : Polyeucte et le zèle téméraire {Mémoires de l'Académie det Inserip' tions, t. XXVIII). ï. Ces lignes corîeuges ét«ient écrites précisément au temps m vivait Polyeucte — �� � <references/>
Buckland - La Géologie et la Minéralogie dans leurs rapports avec la théologie naturelle, 1838, tome 1.djvu/433
{{nr||SÉRIE DE TRANSITION.|411}}pu le faire les équisétacées, ou les cycadées, ou tout autre genre qui nous soit connu. » — Lindiey et Hutton, ''Flore fossile'', t. 2, p. 53. {{c|''Sigillaires''.<ref>Pl. 56, fig. 1 et 2.</ref>}} Outre les plantes que nous venons de citer comme appartenant à la formation carbonifère, et qui offrent des rapports étroits avec des familles ou des genres encore actuellement existans, cette formation en renferme encore plusieurs autres que l’on ne peut rapporter à aucun type connu du règne végétal. Nous venons de voir que les calamites ont leur place dans la famille actuelle des équisétacées, qu’un grand nombre de fougères fossiles se placent dans des genres de cette famille étendue, et que les lépidodrendons se rapprochent des lycopodiacées et des conifères actuelles. À ces plantes se trouvent mêlés d’autres groupes de plantes inconnues dans notre végétation moderne, et dont la durée paraît avoir eu pour limites les limites mêmes de la période de transition. Parmi les plus hautes et les plus puissantes de ces formes végétales inconnues, se placent les troncs colossaux de plusieurs espèces que M. Ad. Brongniart a désignées sous le nom de ''sigillaires''. On les trouve dispersées dans les grès et dans les schistes qui accompagnent la houille ; et il arrive même qu’elles se montrent dans la houille elle-même à la formation de laquelle leurs débris ont puissamment contribué. Quelquefois ces troncs sont encore dans une position droite, comme on peut le voir lorsqu’il existe des coupes verticales naturelles des couches, telle que les falaises des bords de la mer, ou dans les escarpemens des carrières, ou des bords des rivières<ref name=p411>À Greswell-Hall, sur la côte deNorthumberland, et à Newbiggin, près de Morpeth, on voit plusieurs tiges dressées de sigillaires, se tenant à </ref>. <references/>
Revue des Deux Mondes - 1889 - tome 93.djvu/696
justice, de tendresse et de miséricorde qu’il n’y en eut jamais. Les anciens législateurs se contentaient de corriger les grandes iniquités ; les petites iniquités, dont on ne songeait point à se plaindre, nous paraissent insupportables, tant le nom d’homme nous est sacré ! On disait jadis : ''Homo homini lupus'' ; on pourrait dire désormais : ''Homo homini deus''. Les Romains de l’époque impériale avaient le droit d’être nourris et amusés ; les petits de ce temps y ajoutent le droit d’être instruits, et demain ils auront celui d’être assurés contre la maladie, les infirmités, la vieillesse. Que ne pouvons-nous les garantir contre la mort ! C’est une vertu que nous avons, et cette vertu a engendré un défaut dont nous souffrons. La vénération que nous avons pour le moi d’autrui nous autorise à en avoir beaucoup pour le nôtre, et il en résulte que le siècle des machines a vu se développer l’égotisme dans des proportions inconnues jusqu’ici. On sait avec quelle discrétion, avec quelle réserve, avec quelle chaste pudeur, tel Grec du temps de Périclès ou tel de nos écrivains classiques parlait de lui-même ; il mettait sa coquetterie à se cacher, et le plus grand charme de leurs livres est l’absence de l’auteur. Aujourd’hui l’être le plus ordinaire, le plus banal, le plus insignifiant, de la plus mince étoffe, se fait un devoir et une joie de s’étudier, de se décrire, de se raconter sans nous faire grâce d’un détail, et il serait fort étonné qu’on refusât de s’intéresser à ses patientes et minutieuses analyses. Les poètes d’autrefois trouvaient tout dans leur sujet ; aujourd’hui le sujet n’est plus qu’un prétexte, une occasion de se chercher, de se trouver et de s’aimer. En matière de littérature, nous préférons à l’amour à deux le libertinage des ermites et ces plaisirs solitaires, qui nuisent quelquefois à la santé. Dans aucun temps, le moi n’a eu tant de prétentions, n’a tenu tant de place, ne s’est plus étalé, et pourtant tout contribue à gêner le libre développement des individus, à réduire la part d’eux-mêmes qu’ils mettent dans ce qu’ils font, à contrarier l’envie qu’ils pourraient avoir de se façonner à leur guise. La société où nous vivons nous aligne au cordeau, et il n’a jamais été plus difficile d’être quelqu’un. Un artiste est un homme qui imprime à son travail la marque de sa personne, et produit un ouvrage qui diffère en quelque chose de ce que produisent les autres et dans lequel il se reconnaît. Autrefois, dans une certaine mesure, tout ouvrier était un artiste ou peu s’en fallait. Lisez un très curieux petit livre intitulé : ''Comment on devenait patron''<ref>''La Vie privée d’autrefois''. Arts et métiers, modes, mœurs, usages des Parisiens du XIIe au XIIIe siècle, d’après des documens originaux ou inédits, par Alfred Franklin. ''Comment on devient patron'', E. Pion, Nourrit et Cie. </ref>. Nous y verrez, si vous l’avez oublié, que, dans tout métier, le compagnon ne passait maître qu’après avoir fait son chef-d’œuvre, que le chef-d’œuvre était exécuté sous la surveillance des jurés, qu’au XVIIe siècle <references/>
Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 3.djvu/635
par un calcul biliaire detenu dans la vésicule du fiel, lequel irrite son conduit. Les femmes en couches éprouvent des douleurs de ''colique'' dans la suppression de leurs vuidanges, lorsqu’on néglige de leur bander le ventre comme il faut après l’accouchement, ou lorsqu’il survient du refroidissement. IV. Les maladies propres aux intestins & au mésentere, produisent de vives douleurs de ''colique ;'' c’est ce qui arrive dans l’obstruction des glandes du mésentere, dans les abcès de cette partie, qui s’étant portés sur les boyaux, y croupissent, corrodent les membranes & les gangrenent. On en trouve quelques exemples dans Willis, Benivenius, & Wharton. Telles sont encore les ''coliques'' qui proviennent d’un resserrement, d’une contraction, d’un étrécissement, d’un skirrhe, d’une callosité, dans quelque portion des intestins, tous maux qui détruisent l’égalité du mouvement de ces visceres. Enfin toutes leurs maladies, ou celles des parties voisines, l’inflammation, l’hernie, l’érésipele, le rhumatisme, ''&c.'' produiront cet effet. ''Especes particulieres.'' Quelquefois les ''coliques'' sont la suite de plusieurs maladies, comme de toute espece de fievres mal traitées, de diarrhées, de dyssenteries trop-tôt arrêtées par des astringens, des vomitifs, ou des cathartiques trop violens. Il y a encore une espece de ''colique spasmodique,'' que quelques-uns appellent ''colique sanguine,'' parce qu’elle provient du sang qui s’est amassé au-dedans des tuniques des intestins, sur-tout du colon, où ce sang croupi irrite, distend les membranes nerveuses qui sont d’un sentiment très-délicat. Les hommes robustes qui menent une vie déréglée en sont les martyrs ordinaires, & quelquefois les femmes lorsque leurs regles viennent à être supprimées. Cette ''colique'' procede aussi de la suppression d’un flux hémorrhoïdal périodique. On connoît dans certains endroits une autre espece de ''colique'' spasmodique, que l’on peut proprement appeller ''endemique,'' parce qu’elle est commune dans certains climats & dans certains pays ; alors ces sortes de ''coliques'' tirent leur origine de l’air des exhalaisons, des alimens, des boissons, ''&c.'' Par exemple, le ''bellou'' en Derbyshire, qui provient des exhalaisons de la mine de plomb, si funestes, que les animaux & même la volaille en souffrent. On peut citer en exemple encore, les habitans de la Moravie, de l’Autriche & de l’Hongrie ; ils sont souvent affligés d’une ''colique'' convulsive, qui n’a d’autre cause que l’habitude immodérée des vins spiritueux de ces contrées, sur-tout quand on n’a pas soin de se garantir du froid. On peut rapporter assez commodément cette derniere maladie à la ''colique'' sanguine, parce qu’elle demande les mêmes remedes, avec l’usage des boissons adoucissantes & émulsionnées, prises chaudes, pour rétablir en même-tems la transpiration. La ''colique spasmodique'' qu’on nomme ''colique de Poitou,'' autrement ''colique des Peintres, colique des Plombiers,'' parce qu’elle est causée par le plomb, l’usage des saturnins, & qu’elle commence à s’étendre dans toute l’Europe, mérite par cette raison un article particulier. ''Symptomes de la colique.'' Les malades attaqués de la ''colique,'' éprouvent plus ou moins les symptomes suivans, à proportion des degrés de la maladie. Toute la région des intestins, ou une partie, est le siége de la douleur. Les malades ressentent dans le bas-ventre une sensation très-vive, piquante, poignante, brûlante, fixe ou vague ; ils sont pleins de malaise & d’inquiétudes ; ils ne peuvent dormir ; ils s’agitent, se couchent sur le ventre, sur l’un ou l’autre côté pour trouver une posture qui les soulage. Quelquefois les vents & les borborigmes se joignent à{{DeuxColonnes}} cet état, de même que la constipation, le tenesme, le pouls serré, la fievre, la suppression d’urine, la difficulté de respirer, le dégoût, la cardialgie, les nausées, les vomissemens : mais voici d’autres symptomes encore plus dangereux ; le hoquet, le frisson, le tremblement, l’abattement de toutes les forces, les syncopes, la sueur froide, le délire, & quelquefois des convulsions épileptiques, dont les suites sont la destruction de la machine. Quelquefois ces symptomes se terminent par d’autres maladies, la suppuration, la jaunisse, la diarrhée, la dyssenterie, & plusieurs autres maux, suivant les causes & la violence des accès de ''colique.'' ''Prognostics.'' Les prognostics se tirent de la durée du mal, du nombre & de la nature des symptomes ; ainsi c’est un bon prognostic lorsque les divers symptomes qu’on vient de détailler manquent ; que la douleur est intermittente, tolérable, & qu’elle diminue : les vents soulagent le malade quand ils peuvent passer par-haut ou par-bas. La ''colique'' accompagnée de cardialgies, de nausées, de vomissemens, devient déjà dangereuse ; elle l’est beaucoup lorsqu’elle saisit le malade avec violence en même tems que le frisson, & que cet état subsiste ; car c’est un signe d’une inflammation qui dégénere en sphacele, si on néglige d’y apporter un prompt remede. Elle l’est encore davantage, si conjointement à ces symptomes, se trouvent réunis la constipation, la suppression d’urine, la fievre & la difficulté de respirer. Elle l’est beaucoup plus, si la foiblesse, le délire & le hoquet surviennent : mais c’est un prognostic funeste si les forces s’épuisent, si les convulsions succedent, le froid, la sueur colliquative, une vraie ou fausse paralysie des extrémités, & finalement la stupeur des piés & des mains ; pour lors le malade est sans espérance. ''Cure générale.'' Nous avons vû que la cure devoit toûjours être adaptée à la cause, & variée en conformité : mais quand cette cause est inconnue, que doit-on faire ? Il faut toûjours employer les remedes généraux, la saignée, pour peu que l’inflammation soit à craindre, les fomentations chaudes ou émollientes perpétuellement repétées, les lavemens relâchans, délayans, antiphlogistiques, les laxatifs, les boissons humectantes, & persister dans cet usage jusqu’à ce que le mal soit appaisé, ce qui arrive d’ordinaire sans que la cause ait été découverte par le medecin. La ''colique'' se guérit naturellement par une sueur abondante, par un saignement de nez, par un flux hémorrhoïdal, par un cours-de-ventre, par une diarrhée, par un écoulement d’urine, ''&c.'' mais les remedes généraux qu’on vient d’indiquer ne tendent qu’à avancer la guérison, & à la déterminer plus sûrement. ''Cure préservative.'' Ceux qui sont sujets à des ''coliques'' ou de vives douleurs dans les intestins, ce qui est assez ordinaire aux personnes affligées de la goutte, du scorbut, des hémorrhoides, de l’affection hypochondriaque, hystérique, ''&c.'' doivent observer un régime sévere, éviter les passions violentes, s’abstenir des alimens de difficile digestion, gras & salés, entretenir la transpiration, sur-tout dans le bas-ventre & la région des reins, tenir les piés chauds, mettre en pratique les frictions, l’exercice de quelque espece qu’il soit, éviter les vins suspects, les liqueurs spiritueuses, les fruits d’été qui ne sont pas mûrs, ''&c.'' ''Observations cliniques.'' Comme la plûpart des ''coliques'' sont accompagnées d’inflammation, ou que l’inflammation ne manque guere de survenir, il faut tout mettre en usage pour dompter cette inflammation ou pour la prévenir. Dans les douleurs spasmodiques des intestins, on doit s’abstenir des vomitifs, des cathartiques, des lavemens d’une qualité acrimonieuse. Si la constipation est jointe à la ''colique,'' &<section end="COLIQUE"/> </div> </div>
Gautier - Le capitaine Fracasse, tome 1.djvu/108
{{nr|100|LE CAPITAINE FRACASSE.|}}{{Tiret2|symé|trie}} à une royale en feuille d’artichaut. Entre les moustaches et la royale s’épanouissait une bouche dont la lèvre supérieure un peu mince corrigeait ce que l’inférieure, large, rouge et striée de lignes perpendiculaires, aurait pu avoir de trop sensuel. Le menton se rebroussait brusquement, et sa courbe faisait saillir le bouquet de poils de la barbiche. Le front qu’il découvrit en jetant son feutre sur un escabeau présentait des tons blancs et satinés, préservé qu’il était habituellement des ardeurs du soleil par l’ombre du chapeau, et indiquait que ce gentilhomme, avant qu’il eût quitté la cour pour la campagne, devait avoir le teint fort délicat. En somme, la physionomie était agréable, et la gaieté du franc compagnon y tempérait à propos la fierté du noble. Le costume du nouveau venu montrait par son élégance que du fond de la province le marquis, c’était son titre, n’avait pas rompu ses relations avec les bons faiseurs et les bonnes faiseuses. Un col de point coupé dégageait son col et se rabattait sur une veste de drap couleur citron agrémentée d’argent, très-courte et laissant déborder entre elle et le haut-de-chausses un flot de linge fin. Les manches de cette veste, ou plutôt de cette brassière, découvraient la chemise jusqu’au coude ; le haut-de-chausses bleu, orné d’une sorte de tablier en canons de rubans paille, descendait un peu au-dessus du genou, où des bottes molles ergotées d’éperons d’argent le rejoignaient. Un manteau bleu galonné d’argent, posé sur le coin de l’épaule, et retenu par une ganse, {{Tiret|complé|tait}} <references/>
Segur - Actes des Apotres.djvu/71
{{Personnage|Grand’mère}}. Cher petit, le bon {{sc|Dieu}}, étant infiniment bon, a voulu leur donner tout le temps nécessaire pour se repentir ; plusieurs se sont en effet convertis et ont amèrement pleuré leurs crimes, comme tu vas le voir pour Saül, ce jeune homme qui gardait les habits des meurtriers d’Étienne. Ceux qui sont restés méchants, ont pourtant dû mourir ; ils ont été précipités en enfer, où ils souffrent encore et souffriront toujours des tortures bien plus cruelles que toutes celles qu’ils ont fait souffrir ; ainsi tu vois que le bon {{sc|Dieu}}, dans sa justice infiniment parfaite, punit et récompense mieux que ne peut le faire le plus puissant des hommes. <br /><br /> <section begin="s2"/>{{T3|PREMIÈRE PERSÉCUTION CONTRE LES PREMIERS CHRÉTIENS.|XIV}} <br /><br /> {{Personnage|Grand’mère}}. La rage des Juifs ne pouvait plus se contenir ; tous leurs efforts pour arrêter la multiplication des Chrétiens devenaient inutiles ; leurs menaces contre les Apôtres et les disciples restaient sans effet. Pierre et les Apôtres continuaient à prêcher publiquement la religion sainte de Notre Seigneur {{sc|Jésus-Christ}}. Ils résolurent donc d’employer contre les Chrétiens les tortures et la mort. Alors les fidèles, à l’exception des<section end="s2"/> <references/>
Hugo - Les Travailleurs de la mer Tome I (1891).djvu/316
Clubin reprit : — Il n’a pas crié. La chute coupe la voix. — Sieur Clubin, il y aura de la brise cette nuit. — Je suis seul dans le secret. — Logez-vous toujours à l’Auberge Jean ? demanda Rantaine. — Oui, on n’y est pas mal. — Je me rappelle y avoir mangé de bonne choucroute. — Vous devez être excessivement fort, Rantaine. Vous avez des épaules ! Je ne voudrais pas recevoir une chiquenaude de vous. Moi, quand je suis venu au monde, j’avais l’air si chétif qu’on ne savait pas si on réussirait à m’élever. — On y a réussi, c’est heureux. — J’ai gardé mes habitudes, je loge toujours à cette vieille Auberge Jean. — Savez-vous, sieur Clubin, pourquoi je vous ai reconnu ? C’est parce que vous m’avez reconnu. J’ai dit : il n’y a pour cela que Clubin. Et il avança d’un pas. — Replacez-vous où vous étiez, Rantaine. Rantaine recula et fit cet aparté : — On devient un enfant devant ces machins-là. Sieur Clubin poursuivit : — Situation. Nous avons à droite, du côté de Saint-Énogat, à trois cents pas d’ici, un autre garde-côte, le numéro six cent dix-huit, qui est vivant, et à gauche, du côté de Saint-Lunaire, un poste de douane. Cela fait sept hommes armés qui peuvent être ici dans cinq minutes. Le rocher sera cerné. Le col sera gardé. Impossible de s’évader. Il y a un cadavre au pied de la falaise. <references/>
Revue des Deux Mondes - 1881 - tome 48.djvu/707
de la femme, ils concluent sans autre enquête à l’irrémédiable extinction de cette voix. Ces docteurs sans miséricorde soutiennent que Mme de Clermont-Latour, après quinze années de vice, n’est plus mère et qu’elle doit se soucier de sa fille comme de son premier amant ; que M. Sardou, pour respecter la vraisemblance et la morale, était tenu de lui faire signer la vente opportune de son nom, c’est-à-dire du dernier vestige et de la dernière espérance de cette maternité perdue qu’elle ne doit pas retrouver. Au contraire, la plupart des spectateurs, nourris des traditions du mélodrame, auraient aimé qu’Odette, au premier bêlement de sa fille, se sentît des entrailles de brebis nourrice ; de tout ce qui précède, ils ne retiennent qu’une chose, c’est que la morphine donne à cette femme l’hallucination de l’amour maternel ; ils ne comprennent pas qu’à jeun le nom seul de son enfant ne lui produise pas le même effet ; ils n’admettent pas qu’une mère ne se retrouve pas mère à toute heure et même sans apprêt ; pour eux, Odette doit se sacrifier, au premier signe, dès que le bonheur de Bérengère est en jeu. Ce gros de bonnes gens n’est pas plus raisonnable que cette élite de raffinés. Ces contraires mouvemens de l’âme, ces vicissitudes de sentimens, ces retours de passion marquent justement une exacte et sincère imitation de la vie. M. Sardou, ici, quoi qu’en disent les uns, n’a pas flatté la nature ; quoi que prétendent les autres, il ne l’a pas calomniée. Il a montré deux états successifs également nécessaires ; il a trouvé avec une subtilité singulière un passage vraisemblable du premier au second ; il a fait voir des nuances de l’âme plus rares qu’on n’osait l’espérer. Sans doute il est regrettable que d’autres scènes d’analyse n’aient pas préparé le public à l’intelligence de celle-là. Que de précautions ne faut-il pas pour introduire à la scène un peu de vérité morale ! Sans doute aussi M. Sardou n’a pas de ce genre l’expérience qu’il a d’un genre moins noble ; il lui manque en ces matières l’aisance et la sûreté que donnait aux classiques une forte discipline philosophique et religieuse. Par ces raisons, il semble à la fois que le caractère de l’héroïne soit trop complexe et que les diverses teintes n’en soient pas assez fondues ; une demi-obscurité se répand sur l’œuvre, où le public se heurte à des angles qui le blessent. Mais ces critiques mêmes témoignent du courageux effort qu’a fait l’auteur. Prenons cette scène telle quelle ; je n’en sais aucune dans son répertoire, j’en sais peu, à vrai dire, dans tout le théâtre contemporain, où se trouve enfermée une plus grande somme de psychologie : c’est assez pour qu’on la retienne, à l’honneur de M. Sardou, comme gage d’œuvres prochaines, plus complètes selon le même esprit, qu’il n’a pas le droit à présent de ne pas nous donner. Si le comte de Clermont-Latour a jeté à sa femme, pour terminer cette scène et amener la suivante, un défi que d’abord on s’explique <references/>
Lissagaray - Les huit journees de mai, Petit Journal Bruxelles, 1871.djvu/166
{{Centré|'''Les assassinats.'''}} {{AN|{{t|L’ordre règne. — L’état de siège. — Paris fermé. — Témoignages oculaires. — Les cadavres de la mairie du XIe. — Massacres de la Roquette. — Aspect du faubourg Saint-Antoine. — Les cours martiales. — Le président Maillard et les officiers des cours martiales. - Jugements sommaires. — Tueries de la caserne Lobau. — Courage héroïque des fédérés. — Le docteur Tony-Moilin. — Cruauté du marquis de Gallifet. — Férocité des officiers. — Stupidité des soldats. — Les viols. — Le faux de l’''Officiel''. — Méprises, — Exécution du faux Billioray, Vallès, Lefrançais, etc., etc. — Excitations de la presse. — La gloire de M. Mac-Mahon. — Paris à sang. — Mort admirable de Varlin. — Son caractère. — Exécutions le long du mur de Charonne. - Les prétendus empoisonnements. — La presse et l’armée. — Les officiers s’amusent. — La haute société. — Ne tuons plus — La peur de la peste. — Infection produite par les cadavres. - Exhumations et inhumations, — Les femmes au cimetière. — Blessés enterrés vifs. — Joyeuseté de M, de Girardin. — Les charniers des casemates. — Incinération. — Exécutions au bois de|90}}|d}} <references/>
Pelletan - La Semaine de Mai.djvu/371
Ne croyez pas qu’il y eût là une simple méprise : d’autres journaux reproduisirent cette liste, notamment le ''Paris-Journal ;'' et voici comment il dénonçait nommément MM. Ranc et Ulysse Parent (celui-ci étant arrêté). « On se souvient que ce prudent patriote (M. Parent) a donné sa démission de membre de la Commune en même temps que son ami Ranc : mais ces deux hommes n’en ont pas moins joué un rôle très actif, paraît-il, dans l’épouvantable tragédie à laquelle nous venons d’assister. » Mais ce n’est pas assez : M. Chéron, républicain modéré, nommé avec MM. Méline et Tirard, comme eux ayant refusé de siéger dès la première minute, réclame contre la façon dont la liste mêle son nom à celui des membres de la Commune. ''Paris-Journal'' répond à sa lettre de réclamation : « Aujourd’hui ils maudissent la Commune comme tout le monde ; parbleu ! mais il ne fallait pas commencer par la bercer sur vos genoux municipaux. » Je n’en finirais pas si je citais toutes les dénonciations. Le ''Soir'', de M. Pessard, signalait notamment, comme complices de la Commune, des délégués envoyés par les républicains de Toulon à Paris, et arrivés au moment de l’entrée des troupes. L’''Opinion nationale'' citait les numéros des bataillons qui avaient, d’après elle, mis le feu à l’Hôtel-de-Ville (187{{e}}, 57{{e}}, 156{{e}}, 178{{e}}, 184{{e}}) ; et cela au moment où, dans Paris, sur le plus léger soupçon, un homme était accusé d’incendie et fusillé : un numéro sur un képi devenait une condamnation à mort. Mais c’était surtout contre leurs confrères de la presse que les dénonciateurs étaient féroces. Un rédacteur du ''Paris-Journal'' voit passer M. Charles Quentin, le directeur actuel de l’Assistance publique, <references/>
Malato - La Grande Grève.djvu/458
d’alliance était conclu entre les deux hommes, rois par l’or dans la société républicaine. {{t3|LES BRISOTINS|XIV}} Ce jour-là, Galfe et Céleste étaient allés se promener du côté de la gare. Ils étaient partis à l’aube pour jouir de l’éveil de la nature par une belle matinée de printemps. Un spectacle cher aux amoureux. Galfe et Céleste l’étaient toujours. Dans le ciel, rose du lever du soleil, des chants d’oiseaux montaient au milieu d’un grand calme. Les habitants de Mersey n’étaient pas encore réveillés ou, s’ils l’étaient, les volets de leurs maisons demeuraient clos. Dans une heure commencerait le mouvement habituel, l’arrivée des voitures maraîchères, la descente des ouvriers dans la ville, les allées et venues autour des puits où les mineurs soumis travaillaient sous la protection de la troupe, tandis que les grévistes, se reposant de leurs fatigues d’antan, faisaient la grasse matinée avec leurs femmes. Le droit au repos est-il moins nécessaire que le droit au travail, jadis réclamé avec tant de conviction par des salariés dont la vie entière n’est qu’un incessant labeur ? En descendant la côte des Mésanges, les deux amants aperçurent, rangés devant la gare, une multitude d’ouvriers. Non pas une troupe, mais un troupeau, un troupeau immobile, muet, plus ou moins aligné, les uns debout, quelques autres assis à terre, dans l’attente apparemment du berger et des chiens de garde qui devaient venir les chercher. Galfe et Céleste eurent le même tressaillement ; ces hommes portaient tous le chapeau de cuir des mineurs. Chacun d’eux avait un lourd bissac passé en sautoir.<section end="s2"/> <references/>
Tite Live - Histoire romaine (volume 1), traduction Nisard, 1864.djvu/165
maison de Publius Sestius, homme de famille patricienne ; après qu’on l’eut découvert et porté devant l’assemblée, le décemvir Gaius Julius, malgré l’évidence et l’atrocité du crime, se contenta de citer Sestius, et de traduire devant le peuple celui dont la loi le rendait juge : il se désista de son droit, pour que ce sacrifice de l’autorité du magistrat profitât à la liberté populaire. XXXIV. Tandis que cette justice, incorruptible comme celle des dieux, se rendait également aux grands et aux petits, les décemvirs ne négligeaient pas la rédaction des lois. Pour satisfaire une attente qui tenait toute la nation en suspens, ils les présentèrent enfin sur dix tables, et convoquèrent l’assemblée du peuple. « Pour le bonheur, pour la gloire, pour la prospérité de la république, pour la félicité des citoyens et celle de leurs enfants, ils les engageaient à s’y rendre et à lire les lois qu’on leur proposait. Quant à eux, autant que dix têtes humaines en étaient capables, ils avaient établi entre les droits de tous, grands et petits, une exacte balance ; mais on pouvait attendre davantage du concours de tous les esprits et de leurs observations réunies. Ils devaient en particulier, et dans leur sagesse, peser chaque chose, la discuter ensuite, et déclarer sur chaque point ce qu’il y avait d’additions ou de suppressions à faire. Ainsi, le peuple romain aurait des lois qu’il pourrait se flatter non seulement d’avoir approuvées, mais encore d’avoir proposées lui-même. » Après que chacun des chapitres présentés eut subi les corrections indiquées par l’opinion générale, et jugées nécessaires, les comices par centuries adoptent les lois des dix tables. De nos jours, dans cet amas énorme de lois entassées les unes sur les autres, elles sont encore le principe du droit public et privé. Le bruit se répandit alors qu’il existait encore deux tables, dont la réunion aux autres compléterait en quelque sorte le corps du droit romain. Cette attente, à l’approche des comices, fit désirer qu’on créât de nouveau des décemvirs. Le peuple lui-même, outre que le nom de consul ne lui était pas moins odieux que celui de roi, ne regrettait pas l’assistance tribunitienne ; car les décemvirs souffraient qu’on appelât entre eux de leurs décisions. XXXV. Mais, lorsqu’on eut indiqué le troisième jour de marché pour la réunion des comices qui devaient élire les décemvirs, la brigue s’alluma si vive, que les premiers personnages eux-mêmes (dans la crainte, sans doute, que la possession d’une si grande autorité, s’ils laissaient le champ libre, ne tombât en des mains qui en seraient peu dignes) se mirent sur les rangs ; et cette charge, qu’ils avaient repoussée de toutes leurs forces, ils la demandaient en suppliant à ce même peuple contre lequel ils s’étaient élevés. En les voyant risquer leur dignité à cet âge, et après tous les honneurs dont ils avaient été chargés, Appius se sentit aiguillonné : il eût été difficile de dire s’il fallait le compter au nombre des décemvirs, ou parmi les candidats. Il était par instants plus près de briguer que d’exercer sa magistrature : il décriait les hommes les plus recommandables, portait aux nues les plus insignifiants et les plus obscurs. Lui-même, entouré de la faction tribunitienne, des Duilius, des Icilius, parcourait le forum, et, par eux, se faisait valoir auprès du peuple. <section begin="s2"/>cl® gentil virum, inventa, prolatoqœ in coodoaem, in re jmta manifesta atque atroci, C. Julius decemvir dicm Sestio dis.it » et accusator ad populum exstitit, cujus rei judex legitimus erat : decessitque jure suo, utdeiuptura de ri magistratus popuii lihcrtati adjiceret. XXXIV. Quum promptum hoc jus relut ex oraculo incorruptum pariter ab bis suturai infimique ferrent, Itun legibus condendis opéra dabatur ; ingeutique hominum exspectatione proposais decem tabulis, populum ad condomm advocareront ; et, quod bouum, faustum, fcliique reipublicæ, ipsis, liberisque eornm esset, ire, et legerc leges proposilas jussere.» Se quantum decem bominum ingeniis provideri potuerit, omnibussuminis inflinisque jura æquasse : plus pollere raultorum ingénia coosiliaque. Versarent in animis sccum unamquatnque lem, agilareut deinde sermonibus : atque in medium, quid in qtiaque re plus miuusvc esset, cou ferrent. Kas leges habiturum populum romanum, quas consensus omnium non jassisse laUs magis, quant tulissc, rideri posset » Quum ad rumores bominum de unoquoque legum capite edito satis corn e Ut* videreutur, centurialis comitiis decem tabularum loges perlât* sunt : qui mine quoque, in boc immenso aliarura super alias acerrahrum iegura cumulo, fous ornais publici privatique est juris. Vulgatur deinde rumor, duas deesse tabulas, qui bus adjectif, absolvi pusse relut corpus ornais Romani jusis. Ea eispectaiio, quum dies couiitiorum appropiuquaret, desiderium decemviros iteruin creaodi fecit. Jam plebs, præterquamquod consuluiu uomeo, baud secus quant regum, perosa erat, ne tribuuicium quideiu auiiiiuro, cedentibus in vicem appellationi decemviris, qusrebat. XXXV* Postquam vero comitia decemviris creandis in trinnm nundinum indicta tant, tanta exarsit ambitio, ut primores quoque civitatis ( melu credo, ne tauli possessio imperii, vacuo ab se relicto loco, haud satis dignis pateret ) prensarent homines ; bonorem, sutnma ope a se impugnatum, ab ea plebe, cnm qua conteuderant, suppliciter petentes. Demissa jam in disrrimen dignitas, ea vtate, iisque honoribus actis, stimulabst Ap. Claudium. Nescires, utrnm inter decemvlros, an inter candidalos, numerares : propior interdum petendo, quam gerendo magistratni erat. Griminarioptimales, extoliere candidatorum levissimum quemque bumillimumque : ipse médius ioter tribnnicios Duilios Iciliosqoe in foro volitare, per illos se plebi venditare : douée oollegæ quoque, qui unice<section end="s2"/> <references/>
Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/535
sont une preuve bien certaine qu’il étoit né avec un goût naturel pour l’étude des Belles-Lettres ; mais que n’ayant eu que lui seul pour guide dans cette carriere épineuse, il n’a pas toujours suivi le chemin qui conduit au temple de la modération ; ce qui est sans doute la cause qu’il a outré bien des systêmes, plus admirables en spéculation qu’ils ne pourroient l’être en pratique. J’aurois aussi quelque penchant à croire que la lecture des Auteurs tragiques, comiques & romanesques avoit fixé ses amuseme : ce qui auroit beaucoup contribué à lui donner du goût pour ces grands sentimens, cet excès de sensibilité & cette fierté déplacée qu’il ne met que trop souvent en œuvre, & qui, dans le fond, ne conviennent qu’à de grands personnages, & sur-tout à des Héros de théâtres. Je m’imagine encore que les Poetes anciens & modernes, les Orateurs de l’ancienne Rome & de l’antique Grece, & les Philosophes de tous les âges, ont tour-à-tour déraciné de son ame la tige des faux préjugés qui, de nos jours, sont la honte du genre-humain, ou qui, tout au moins, révoltent les esprits éclairés. On remarque que la nature l’avoit fait naître avec ce germe spirituel qui, bien cultivé, forme les grands génies ; mais que faute de bons principes, & voulant trop embrasser à la fois, l’occasion de devenir un véritablement grand homme lui est échappée. Destiné par sa naissance à s’attacher à des travaux mécaniques, il les abandonne pour ne plus s’appliquer qu’aux talens agréables ; il débute par remporter des prix académiques ; ses productions, dans un genre tout-à-fait nouveau, le sont <references/>
Revue des Deux Mondes - 1861 - tome 33.djvu/843
bonnes, et pourtant elles n’empêchent point les ''ballet-girls'' de constituer réellement une classe souffrante. Tout va encore assez bien tarit que florit la patitomime ; mais les fêtes de Noël ne durent pas toujours, et le temps où les ''ballet-girls'' se trouvent fort dépourvues, c’est lorsqu’après avoir dansé tout l’hiver viennent les mauvais jours d’été. L’une d’elles, âgée de dix-neuf ans, avait placé l’année dernière son nouveau-né à la campagne chez une femme très pauvre. D’abord la danseuse paya assez régulièrement les mois de nourrice ; mais son engagement étant venu à cesser vers le temps de Pâques, elle n’envoya plus d’argent. L’enfant mourut littéralement de faim par suite de la négligence de la nourrice, qui recourut trop tard à la charité publique. Le juge n’eut point le courage de condamner la mère, car elle ne pouvait faire donner du lait à son enfant, n’ayant point elle-même de pain. Les ''ballet-girls'' ont en outre une mauvaise réputation. La méritent-elles ? C’est là une question délicate que je ne m’engage point à résoudre. Parmi les femmes qui se présentent dans les théâtres de Londres pour personnifier les Vénus de toutes les mythologies, on pense bien que les directeurs ne choisissent point les plus laides, et la pantomime anglaise doit une partie de son succès au luxe de cheveux blonds, de grands yeux bleus et de formes attrayantes qui se déploient alors sur la scène. La beauté associée à une vie de séductions et de misères ne constitue-t-elle point pour ces pauvres filles ce que tous les moralistes regardent comme le danger d’un faux pas ? Tout ce que je puis dire, c’est qu’il y a parmi elles, selon le langage des Anglais, de ''splendides'' exceptions. Il y a quelques années, vivait à Londres une ''ballet-girl'' qui passait pour un modèle de toutes les vertus solides que les Anglais honorent surtout chez la femme. Elle nourrissait sa mère, qui était infirme, prenait soin du ménage dans une maison trop pauvre pour avoir une domestique, employait à des ouvrages d’aiguille le temps que lui laissait le théâtre, et défiait le souffle impur de la calomnie de toucher son front de neige. Quelques-unes d’entre elles, quoique en petit nombre, sont mariées. Il n’y a pas longtemps qu’a Edimbourg, au Théâtre de la Reine, ''Queen’s Theatre'', des jeunes gens, émerveillés par les visions : féeriques de la pantomime, attendirent dans la rue, à la porte des coulisses, la sortie du corps de ballet. Une ''ballet-girl'' se laissa aborder par un étudiant, qui se mit à lui débiter les lieux-communs de la passion. Chemin faisant, ils arrivèrent dans une rue <references/>
Revue des Deux Mondes - 1917 - tome 41.djvu/908
rivière jusqu’au pont du chemin de fer, vous ne pouvez pas vous perdre... Bon courage et bonne chance ! » Les mains se tendent, les yeux des assistans l’enveloppent d’un dernier regard ému. Le moteur ronfle ; les mécaniciens se retirent ; le sort en est jeté... Il n’est plus qu’un point noir minuscule à l’infini ! {{...|22}} Désormais il a droit au glorieux insigne des pilotes brevetés : l’aile brodée d’une symbolique étoile. Demain déjà la séparation, les adieux aux camarades d’école auxquels vous unissent d’indestructibles liens, et qu’on ne reverra jamais, sans doute. Parfois cependant, en plein ciel, aux signes distinctifs de leurs avions, des amis se reconnaissent, passent et se saluent d’un geste. Seule la lecture des rapports, écoutée toujours avec une légère appréhension, apprendra les noms de ceux qui tomberont au cours des glorieux combats, frappés par la balle et l’obus ou dévorés par l’incendie, de ceux qui semèrent la mort parmi les oiseaux ennemis, de ceux surtout qui, selon la formule, « ne sont pas rentrés » le soir à leur nid. Chaque mois qui passe, ils s’égrènent un peu plus, les derniers camarades d’école !... <center>'''LE BOURGET'''</center> 1870 ! Année terrible ! Comme ton souvenir pèse lourdement sur le Bourget où s’élève notre nouvelle cité des oiseaux ! Église au porche mutilé encore par la résistance furieuse des combattans, monumens où demeurent gravés les noms des morts glorieux, vieilles maisons criblées de balles qui bordent notre champ, de leurs blessures ouvertes les pierres elles-mêmes pleurent le désastre, implorent la revanche ! Par crainte de l’invasion toujours possible, la ceinture de défenses qui emprisonnent la petite ville, limitent sa croissance, y étouffent la lumière et l’entrain ; de toute la banlieue parisienne, elle demeure la plus lugubre, la plus noire ! Sur la route de Flandres, qui coupe le Bourget de part en part, où roulèrent jadis les triomphans carrosses de Louis XIV, de Condé ou de Turenne, ronflent aujourd’hui les limousines grises des chefs d’état-major, leurs fanions claquant auvent ! Mais les camions chargés d’obus fraîchement tournés, les interminables convois funèbres du <references/>
Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, VII.djvu/347
37o-?7'- Objectiones Quint^. JIJ ras'', mémento id tibi non fuijfe concejfum. Neque enim rêvera Jenfijje aut perfuafijje tibi potes, non vidijfe te fo\lem, îerram, homines, alia, non audiijj'efonos, non am- 447 bulajje, non comedijje, nonfcripfijjfe, non loquuiam fuijje 5 {ufam fcilicet corpore organifve ejus), non alia. Denique ergo forma erroris non tam videtur conji- ftere in non redo ufu liberi arbitrii '',y/cw/a//'^m, quavi in dijjonantïâ judicii a re judicatâ, & ex eo quidem ortâ, quàd intelleclus illam rem, fecus quàmfefe habeat, apprê- ta hcndat. Quare & non tam videtur ejfc culpa arbitrii, quàd non recle judicet, quant intelleclus, quàd non reûe demonjîret. Quippe ea videtur arbitrii ab intellecïu de- pcndentia, ut, Ji intelleclus quidem aliquid clare percipidt videaturve percipere, arbitrium ferai judicium ratum i5 atque determinatum, feu id reipfâ ver um fit, feu verum e[j'e exijîimelur ; fin autem obfcure, tum arbitrium fcrat judicium dubium ac formidolofum, & pro tempore tamen lubilum verius quàm oppofitum, feu in re ipfâ verilas, feu falfitas fubfit. Ex quo fit ut non tam cavere poffimus 20 ne erremus, quàm ne in errore pcrfeveremus, expenda- mufquc propria judicia, non tam vim facienles arbitrio, 448 quàm applicantes intelleclum ad cla\riorem notitiam, quam judicium fempcr fecuturum fit. 4. Concludis fruélum exaggerando, quem ex hac Me- 25 ditatione potes confequi, ac prœfcribis quid lit agendum, ut aflequaris veritatem : nempe ailequuturum te dicis, Il tantùm ad omnia quce perfede intelligis fatis at- lendas, atque illa a reliquis, quai confulius c<; obfcu- rius apprehendis, fecernas". ��a. Pa^c 5q, 1. 23-27. b. Ibid., \. 28, etc. c. l'agc 02, 1. 2i-25i �� � <references/>
Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1856, octavo, tome 2.djvu/345
de la part du roi, qui rapporta que ce n’étoit rien, et qu’elle viendroit à Versailles le mardi suivant. Mme la duchesse de Chartres l’avoit été voir de Versailles le jour de son arrivée, et MM. les ducs d’Anjou et de Berry l’allèrent voir le dimanche après dîner. Elle leur donna des fauteuils où ils s’assirent, et elle prit un tabouret, comme de raison. Mgr le duc de Bourgogne ni Monseigneur n’y furent point ; on laissa aller les cadets comme par galanterie. Le père et le fils étoient ce jour-là à Meudon, ce que je remarque pour la courte distance de Paris, d’où leur visite eût été plus aisée s’ils l’avoient voulu faire. Le mardi, Mme de Lorraine devoit venir à Versailles dîner chez Mme la duchesse de Chartres, puis aller chez le roi, etc., et Mme la duchesse de Bourgogne après l’avoir vue, c’est-à-dire reçue, aller à l’Opéra à Paris. Mais la petite vérole qui parut rompit les voyages. M. le duc de Chartres le vint dire au roi. Monsieur, M. de Lorraine, ni personne ne la vit que Madame, qui s’enferma presque seule avec elle, et Mme de Lenoncourt, dame d’atours de Mme de Lorraine, seule dame qu’elle eût amenée, qui gagna la petite vérole, et qui en fut fort mal. J’achèverai de suite pour ne point interrompre la narration du voyage de M. de Lorraine, quoique ce fît ici le lieu de le faire pour raconter ce qui m’arriva, ce que je ferai après. Le mercredi 25 novembre, jour marqué pour l’hommage, Monsieur amena M. de Lorraine à Versailles, qui en mettant pied à terre s’en fut attendre chez M. le Grand, et Monsieur monta tout droit chez le roi. M. le duc de Chartres ne vint point avec eux. Monsieur avoit eu soin de l’éviter pour plaire au chevalier de Lorraine. Un peu après que Monsieur fut chez le roi, Monsieur envoya dire à M. de Lorraine d’y venir : c’étoit vers les trois heures après midi. Il fut suivi de tous ceux de ses sujets qui l’avoient accompagné dans son voyage, et passa toujours entre une double haie de voyeur et de curieux de bas étage. Il traversa les salles des gardes sans qu’ils fissent aucun mouvement, non plus que <references/>
Revue des Deux Mondes - 1853 - tome 3.djvu/712
et le moment de la quitter n’était pas celui où il voyait le gouvernement et la cour représentés par l’homme qui l’avait tiré de prison. Après tout, le pouvoir n’est jamais tout à fait une faction ; il a des intérêts permanens, identiques à ceux de l’état, et le prudent Harley en particulier ne demandait pas mieux que de se poser en arbitre entre son parti et ses adversaires. Cette tactique allait à l’esprit et sans doute aux intérêts de notre écrivain. On le devina, car il parut avec un grand succès un pamphlet, intitulé ''Fautes des deux parts'', qu’on attribua d’abord à Harley, puis à De Foe. Il n’était ni de l’un ni de l’autre ; mais il pouvait à tous deux leur servir de programme. De Foe, avant de se prononcer sur la politique, chercha un terrain neutre. Les fonds avaient baissé ; le monde financier était pour le ministère whig. Soutenir le crédit public est toujours œuvre de bon citoyen. De Foe écrivit pour dissiper les alarmes qui le déprimaient, et trouva moyen de seconder ainsi les nouveaux ministres sans dire aucun mal de leurs prédécesseurs. Deux écrits qu’il donna sur ce sujet étaient faits avec assez d’intelligence pour qu’on les ait crus de Harley lui-même, et qu’ils aient été imprimés sous son nom. Ainsi commença la nouvelle phase de la vie de De Foe comme pamphlétaire. Nous le verrons suivre avec sa verve accoutumée le cours de cette incohérente polémique, se ménager, se compromettre, attaquer dans ses doctrines le parti des ministres, en exceptant les ministres, s’obstiner à ne voir qu’un côté de la politique de Harley, tory pour les whigs, whig pour les tories, et sans abandonner ses opinions ni même ses passions, déserter ou combattre ceux qui les partagent, pour aider ou justifier leurs adversaires. On n’oserait affirmer que l’intérêt privé, la lassitude d’une position précaire, la crainte de nouveaux dangers personnels n’aient été pour rien dans un manège si compliqué ; pourquoi n’y pas voir aussi un besoin de bon citoyen, d’honnête bourgeois qui répugne à donner tort au gouvernement de la révolution, et cède à la séduction naturelle d’un certain rôle d’impartialité ? On aime aisément à signaler toutes les fautes, à éviter tous les excès, et on finit par encourir toutes les inimitiés. De Foe eut dans la presse le sort de Harley dans le gouvernement. C’est dire qu’il ne fut jamais le journaliste de Bolingbroke. Avec ''la Revue'', deux recueils périodiques se partageaient l’attention générale ; ''l’Observateur'', par Tutchin, écrit en dialogues, où ne manque pas l’injure personnelle, et ''le Babillard (tie Tattler''), par Richard Steele, plus modéré, mais dont l’esprit est le même. Tous deux étaient inspirés par la politique whig, et Steele avait la fidélité et la violence d’un homme de parti. Sous le ministère de Godolphin, il avait été choisi pour diriger ''la Gazette de la cour'', le journal officiel du temps, et on l’avait en même temps pourvu d’une place de <references/>
Aimard - La Fièvre d’or, 1860.djvu/317
{{nr|310|LA FIÈVRE D’OR.}}{{tiret2|deman|da-t-elle}}. — Oui, répondis-je. — En ce cas, dit-elle, vous êtes ami du comte. Je devinai de suite que c’était de vous que mon inconnue voulait parler. — Je suis son intime ami, repris-je. — C’est bien, fit-elle en tirant de son corsage une petite lettre qu’elle plaça dans ma main ; remettez-lui ce billet le plus tôt possible ; il s’agit de choses excessivement graves. Je saisis le papier sur lequel je jetai machinalement les yeux ; lorsque je les relevai, l’inconnue avait disparu, fui comme un sylphe sans laisser de traces ; il me fut impossible de la rejoindre, cette diable d’église était si obscure. — Eh bien ! et ce papier, où est-il, demanda don Luis. — Le voici ! Oh ! je ne l’ai pas perdu, il m’a été trop chaudement recommandé. Le comte le prit, et sans le regarder, le jeta sur sa table ; depuis son arrivée an Pitic, il en recevait chaque jour une vingtaine sans avoir voulu une fois répondre à un seul ; il ne les lisait même plus, tant il était convaincu qu’ils contenaient tons la même chose. — Et maintenant, dit-il, vous avez fini, n’est-ce pas ? — Oui. — Alors écoutez-moi à votre tour, reprit-il en lui donnant la lettre que, pendant son absence il avait préparée pour le chasseur : vous allez à {{corr|l’instan|l’instant}} monter à cheval, partir pour Guaymas, remettre cette lettre à don Valentin, et m’apporter la réponse. Est-ce dit ? — Certes. — Je puis me fier à votre diligence ? <references/>
Martin du Gard - Le Cahier gris.djvu/157
salle, éclairée, semblait vide. Ils se consultèrent. Une femme, les voyant hésiter sur le seuil, ouvrit la porte. Elle souleva vers eux son quinquet de verre, dont l’huile brillait comme une topaze. Elle était petite, âgée, et deux pendeloques d’or tombaient des oreilles sur son cou de tortue. — « Madame », dit Daniel, « auriez-vous une chambre à deux lits pour cette nuit ? » Et, avant qu’elle l’eût interrogé : « Nous sommes deux frères, nous allons rejoindre mon père à Toulon, mais nous sommes partis trop tard de Marseille pour pouvoir coucher à Toulon ce soir... » — « Hé, je pense ! » dit la bonne femme en riant. Elle avait le regard jeune, joyeux, et agitait les mains en parlant. « De pied jusqu’à Toulon ? Vous m’en narrez des anecdotes ! Enfin, il n’importe ! Une chambre, oui, deux francs, payés de suite... » Et comme Daniel tirait son portefeuille : « La soupe mijote : je vous en porte deux platées ? » Ils acceptèrent. La chambre était une soupente, et il n’y avait qu’un seul lit dont les draps avaient déjà servi. D’un commun accord, sans explication, ils se déchaussèrent vivement et se <references/>
Ibsen - Les Revenants, La Maison de poupée, trad. Prozor, 1892.djvu/93
{{nr||LES REVENANTS|51}}sa pipe. Fume, garçon, dit-il, fume fort. Et je fumai tant que je pus, jusqu’à ce que je me sentis pâlir et que la sueur ruisselât de mon front. Alors il se mit à rire de si bon cœur ! {{Personnage|le pasteur}}. — C’est bien étrange. {{Personnage|madame alving}}. — Mon ami, c’est un rêve qu’Oswald aura fait. {{Personnage|oswald}}. — Non, mère, ce n’est pas un rêve. La preuve, — ne t’en souviens-tu pas ? — c’est que tu es entrée et que tu m’as emporté dans la chambre des enfants ; là, je me suis senti mal et j’ai vu que tu pleurais. Est-ce que père faisait souvent de ces farces-là ? {{Personnage|le pasteur}}. — Dans sa jeunesse, c’était un homme plein de verve. {{Personnage|oswald}}. — Et pourtant il a accompli tant de choses dans ce monde, tant de choses bonnes et utiles, durant le peu de temps qu’il a vécu. {{Personnage|le pasteur}}. — Oui, c’est vrai. Vous portez le nom d’un homme digne et actif, mon cher Oswald Alving. Eh bien, espérons que ce sera pour vous un encouragement, un stimulant... {{Personnage|oswald}}. — Ce devrait en être un, en effet. {{Personnage|le pasteur}}. — En tout cas, c’est charmant à vous d’être rentré pour un jour consacré à sa mémoire. {{Personnage|oswald}}. — Je ne pouvais pas faire moins. {{Personnage|madame alving}}. — Et je pourrai le garder si longtemps ; c’est par là surtout qu’il est charmant... <references/>
Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 7.djvu/76
clarté. Pour affirmer une différence entre elle et les femmes de mon époque, j’étais obligé de croire sans autre preuve à mon discernement, comme un collectionneur distingue le vrai du faux sans que parfois il puisse démontrer qu’il se fonde sur un indice particulier pour établir sa conviction. Comme pour se mettre à ma portée, elle s’étendit sur une chaise longue. — Vous auriez pu au moins perfectionner les femmes, reprit-elle en souriant. Et, tu le vois, les races ont perdu. Vos médecins, qui méprisent les nôtres, pourquoi laissent-ils aujourd’hui tes maîtresses moins belles que mes sœurs ? La terre où nous vécûmes ne s’est pas engloutie. L’Oronte descend toujours du fond des montagnes de cèdres. Smyrne survit. Sparte est morte, mais Athènes est ressuscitée. Siècle vaniteux et débile, pourquoi remplaces-tu les Ioniennes par le mélange des Levantines, et que n’as-tu créé des sélections de femmes, comme tu crées des familles de roses ? Tu ne peux pas. Ton effort est celui d’un enfant. Le nôtre fut celui des dieux. Pendant qu’elle me parlait (je n’étais guère en esprit de discuter contre elle), une terreur comme on n’en a guère que dans le frisson du demi-sommeil, m’étreignait les tempes. Je tremblais qu’elle ne me quittât tout à coup, comme un être fluide, un néant de lumière, et je me demandais si mes yeux seuls auraient l’illusion de sa présence <references/>
Œuvres de Blaise Pascal, IX.djvu/236
croyez d’ailleurs que, pour avoir l’esprit juste et ne pas faire un faux raisonnement, il vous suffit de suivre vos Figures sans vous en éloigner, et je vous jure que ce n’est presque rien non plus que cet art de raisonner par les règles, dont les petits esprits et les demi-Savans font tant de cas. Le plus difficile et le plus nécessaire pour cela dépend de pénétrer en quoy consistent les choses qui se présentent, soit qu’on veuille les opposer, ou les comparer, ou les assembler, ouïes séparer, et dans le discours en tirer ^[des] conséquences bien justes. Vos nombres ny ce raisonnement Artificiel ne font pas connoistre ce que les choses sont : il faut les étudier par une autre voye, mais vous demeurerez toujours dans les erreurs où les fausses démonstrations de la Géométrie vous ont jette, et je ne vous croiray point tout-à-fait guéri des Mathématiques tant que vous soutiendrez que ces petits corps dont nous disputâmes l’autre jour se peuvent diviser jusques à l’infini. Ce que vous m’en écrivez me paroît encore plus éloigné du bon sens que tout ce que vous m’en dites dans nostre dispute. Et que pretendez-vous conclure de cette Ligne que vous coupez en deux également, de cette Ligne Chimérique, dont vous coupez encore une des moitiez, et toujours de mesme jusqu’à l’éternité ; Mais qui vous a dit que vous pouvez ainsi diviser cette Ligne si ce qui la compose est inégal comme un nombre impair ? Je vous apprens que dés qu’il entre tant soit-peu d’infini dans une question elle devient inexplicable, parce que l’esprit se trouble et se confond. De sorte qu’on en trouve mieux la vérité par le sentiment naturel que par vos demonstra- I. de, dans le texte imprimé. <references/>
Sand - Malgretout.djvu/83
maris : c’est la loi du mariage, de l’amour et de la vie. La passion cesse dès qu’elle est assouvie, et il n’y a d’enivrant dans la vie d’une femme que les jours rapides qui séparent les fiançailles du mariage. J’en suis si certaine à présent que les absences de mon mari me paraissent très-naturelles, tandis que, dans les premiers jours, je croyais ne pouvoir passer une heure sans lui. L’amour a la durée d’une rose, ma pauvre Sarah, c’est-à-dire qu’on a un instant pour le croire éternel, et tout le reste de l’existence pour savoir qu’il est éphémère. C’est comme cela, je m’y résigne. Je ne suis pas une mauvaise tête pour exiger un sort différent de celui de toutes les autres ; mais, si je n’ai ni désespoir ni fureur, je n’en suis pas moins mélancolique et désenchantée quand j’y songe, et tu m’as fait du mal hier en écoutant avec tant de mystère et d’intérêt ce musicien bavard et flagorneur ; moi, il me paraissait absurde, et je n’ai fait que me moquer de lui. Il me faisait l’effet d’un ''fiancé'', c’est-à-dire d’un comédien débitant ses tirades de commande à ton adresse, et tout aussi incapable que les autres de te rendre heureuse. Cependant tu paraissais charmée, et je me disais : « La voilà comme j’étais il y a trois ans ! Elle savoure son jour de bonheur, elle y croit,... tant mieux pour elle ! Je ne peux plus être comme elle, mais elle sera comme je suis quand le soleil aura séché cette goutte de rosée d’un matin. » — Mais où prends-tu donc ce que tu dis la, ma <references/>
Payen-Chevallier - Traité de la pomme de terre, 1826.djvu/112
''phalaris canasiensis'', mais son prix élevé empêchait que l'on y eût recours. M. Dubuc de Rouen eut l'idée de rendre les farines ordinaires, l'amidon de froment et la fécule de pommes de terre suffisamment hygrométriques, en ajoutant, au parement que l'on prépare avec ces substances, une certaine quantité d'hydrochlorate de chaux. Les expériences qu'il fit de ce procédé eurent un plein succès, et l'Académie royale des sciences de Rouen nomma une commission, prise dans son sein, pour les constater, en voyant opérer chez les tisserands. Le rapport favorable qui fut fait à l'Académie ne laisse plus aucun doute sur l'efficacité de ce moyen. Le plus bel encollage, et à-la-fois le plus économique que l'on ait ainsi préparé, se compose des substances suivantes. On pourra remarquer l'avantage qu'elles présentent sous le rapport du prix, en comparant celui-ci avec le prix de l'ancien encollage, placé en regard dans le même tableau : {| | ||||f. c.||||f. c.|| |- | ||Farine de petit millet, 1 liv.||» 70||Fécule, 1 livre||» 25|| |- | ||Colle de Fl. ou gélatine, 1 once||» 15||Colle ou gélatine, 1 once.||» 15|| |- | ||Eau, combustible, main-d'oeuvre||» 25||Eau, combustible, main d'œuvre||» 25|| |- | ||||||Chlorure de chaux, 6 gros ou 1 once.||» 10|| |- | ||||1 10||||» 70|| |- |} On délaie la fécule ou la farine dans l'eau ; on porte à l'ébullition ; on y ajoute ensuite la colle-forte détrempée à froid dans l'eau pendant douze heures, et dissoute par l'ébullition de quelques minutes;.enfin on verse dans ce mélange la solution d'hydrochlorate de chaux ; on remue bien, et l'encollage est prêt à employer. On conçoit qu'il est facile d'augmenter la propriété hygrométrique du nouvel encollage en augmentant la proportion <references/>
Moret - L’emploi des mathématiques en économie politique.djvu/136
petites quantités de plaisir perceptibles<ref>{{lang|en|« Just perceivable increments [of pleasure] are equateable » (''Mathematical psychics'', p. 99).}}</ref>. Et il a été amené de la sorte à formuler cette conclusion que le plus grand bonheur possible (pour une collectivité) est égal à la plus grande valeur possible de l’intégrale <math>\iiint dp \, dn \, dt</math> (où <math>dp</math> correspond à la plus petite quantité de plaisir perceptible, <math>dn</math> à un individu sensible, <math>dt</math> à un élément de temps), les limites de l’intégration par rapport au temps étant <math>0</math> et <math>\infty</math>, le présent et l’avenir indéfiniment, et les autres limites étant des variables qu’il y a lieu de déterminer à l’aide du calcul des variations<ref>''{{lang|en|Mathematicals psychics}}'', p. 57.</ref>. Mais il semble que dans cette partie de son œuvre M. Edgeworth ait subi l’influence de Jevons, à qui le professeur Marshall a pu reprocher de créer une confusion entre le domaine de l’économique et celui de l’hédonique, et l’on comprend que de telles conceptions aient pu prêter aux critiques. « Il y a un point », dit à ce propos M. Irving Fisher<ref>''{{lang|en|Mathematical Investigations}}''... [p. 136], Préf. pp. 4 et 5.</ref>, « où, à ce qu’il me semble, l’auteur de ce livre vraiment fécond en idées s’est écarté du droit chemin. On a reproché aux économistes mathématiciens cette énigme : Qu’est-ce qu’une unité de plaisir ? Et M. Edgeworth, à la suite du psychologue-physiologiste Fechner, répond : « Les plus petites quantités de plaisir perceptibles sont assimilables ». J’ai toujours pensé que l’utilité doit être susceptible d’une définition qui la rattachée ses rapports avec les biens positifs on objectifs. Un physicien serait certainement dans l’erreur en définissant l’unité de force le minimum sensible de sensation musculaire... Cette introduction <references/>
Mémoires de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1833-1834.djvu/94
d’argile marneuse (''Lehm''.) ; mais à l’ouest, il continue le long de la Raba jusques vers Chelm. Dans ce dernier lieu, ou observe sur la pente méridionale des collines, des couches horizontales de grès gris blanc et d’argile un peu feuilletée et se décomposant aisément ; elles alternent avec des argiles sableuses assez endurcies et facilement divisées en feuillets. Ces couches sont suivies de 2 t. d’argile marneuse, mais sur la plate-forme de la colline, on voit ressortir des bancs de grès calcaire très coquillier. Il renferme, outre de petites coquilles brisées, des restes de végétaux ; il est çà et là ferrugineux, et quelquefois il prend la forme d’un agglomérat, ce qui le place à côté des roches semblables de Kossow et de Wieliczka. Un peu plus au sud près de Sielec, on retrouve du gypse. Des bords de la Raba, près de Chelm, de petites collines surbaissées couvertes d’argile marneuse et de sable s’étendent par Staniatki, Zabawa et au nord de Wieliczka, et forment ensuite une série de hauteurs qui décrit une courbe entre Pierzanow et Krzyskowice, ainsi que depuis Rzaka jusqu’à Schwoszowice, en constituant au sud de ce dernier lieu les monts assez élevés du Goldberg. Dans cette direction, on observe d’abord en allant de l’E. À l’O., sur le ruisseau près de l’Edelhof de Zabawa, des alternats d’argile et de grès compacte, ou peu agrégé, à coquillages brisés. Les lits, peu cimentés, et se décomposant en sable, prédominent, tandis que le grès compacte y forme des masses proéminentes, elliptiques et isolées. Le grès est composé de grains de quarz avec peu de ciment. L’argile est en lits de 1 à 2 po., jusqu’à 3 à 8 pd. de puissance ; elle alterne avec le grès, est bleuâtre., un peu grasse et laisse pénétrer les racines des arbrisseaux actuellement existans. Les coquilles brisées présentent des restes d’huîtres, de peignes, de cérithes, etc. Ce dépôt ne paraît pas couvrir sans interruptions une grande étendue, mais il a été détruit çà et là pendant l’époque alluviale ancienne, car on voit un peu au sud dans la même gorge, vers Prebiczani, des grès secondaires des Carpathes inclinant au sud et couverts seulement d’argile et de gravier, tandis que les collines s’élevant un peu au nord sont composées de grès tertiaire et de sable coquillier. Dans les couches supérieures des collines à l’est du ruisseau, nous avons trouvé des dents d’éléphant, dans un grès grossier assez désagrégé et en contact avec la marne alluviale. La surface de ces roches couvertes d’alluvions est irrégulière et entaillée, mais la position des couches est horizontale. À 1 /2 l. au nord, le même ruisseau de Zabawa met à découvert, près de la route, à Niepolomice, une muraille presque verticale de rochers arénacés, ayant 8 t. de hauteur, mais il y a peu de fossiles. Ce grès alterne inférieurement avec des lits minces, tendres et marneux ; plus bas il y a des argiles sableuses bleuâtres avec beaucoup de plantes et des restes de bois bitumineux, passant çà et là au lignite. En descendant vers la plaine de la Vistule, le grès paraît recouvert encore d’alternats de cailloux et de marne. Dans une gorge située à l’est, on observe dans le grès de petits rognons de fer argileux. Un peu à l’ouest du magasin à poudre de Wieliczka, les collines tertiaires offrent de nouveau des affleurement de roches <references/>
Marx - La Lutte des classes en France - Le 18 brumaire de Louis Bonaparte, 1900.djvu/209
{{Centré|{{t|LE XVIII BRUMAIRE DE LOUIS BONAPARTE|120}}}} --------------------- {{T3|I}} Hégel remarque quelque part que tous les grands événements, toutes les grandes figures historiques se produisent pour ainsi dire deux fois. Il a oublié d’ajouter : la première fois c’est une tragédie, la seconde fois une farce. C’est Caussidière qui est là pour Danton, Louis Blanc pour Robespierre, la Montagne de 1848-51 pour la Montagne de 1793-95, le neveu pour l’oncle. La même caricature se retrouve dans les conditions, dans lesquelles s’est faite une deuxième édition du XVIII brumaire ! Les hommes font leur propre histoire, mais il ne la font pas spontanément dans des conditions choisies par eux, mais, au contraire, dans des conditions qu’ils ont trouvées toutes faites, dans des conditions données, transmises. La tradition de toutes les générations défuntes est un cauchemar qui pèse sur le cerveau des vivants. Même au moment précis où ils paraissent s’employer à se transformer eux-mêmes, à bouleverser les choses, à créer ce qui n’a jamais existé encore, précisément à ces époques de crise révolutionnaire,<section end="debut"/> <references/>
Revue des Deux Mondes - 1880 - tome 39.djvu/85
Nous avons vu plus haut que cette supposition est inadmissible. Le Mont-Genèvre reste donc le dernier, victorieux sur l’arène, et cela non-seulement d’une manière négative, par l’élimination de tous les autres, mais encore parce qu’il se prête le mieux à l’ensemble des données historiques, soit avant, soit après le passage des Alpes, et qu’il fait arriver Hannibal en Italie précisément comme il y est certainement arrivé. Il faut bien se garder d’accorder une confiance implicite aux traditions locales. L’expédition d’Hannibal frappa tellement les imaginations que tous les cols, ou à peu près, de la grande chaîne furent considérés comme ayant eu l’honneur de lui livrer passage. Cela est d’autant plus remarquable que les mêmes traditions ont perdu le souvenir des opérations de César, de Pompée, de Charlemagne et de bien d’autres. Nous avons vu qu’il en était à peu près de même aux Pyrénées. L’amour-propre local, la promptitude de quelques antiquaires à conclure ont été mainte fois perfides. Ainsi on a trouvé au Grand Saint-Bernard des médailles à l’effigie de Didon : Voilà, s’est-on écrié, une preuve parlante du passage d’Hannibal ! Mais ces médailles ne sont ni du temps d’Hannibal, ni même carthaginoises. On a déterré des ossemens d’éléphans dans certaines vallées ; il n’en a pas fallu davantage pour affirmer que l’armée d’Hannibal avait laissé par là des cadavres d’éléphans, et on le soutiendrait peut-être encore s’il n’avait été démontré que ces ossemens appartiennent à des pachydermes préhistoriques, à l’''elephas primigenius'' ou à l’''elephas meridionalis'', qui n’étaient certainement pas représentés au {{s|III}} avant notre ère. Il y a par douzaines des ''cercles'' d’Hannibal des ''tables'', des ''portes'', des ''pertuis'', des ''percées'' d’Hannibal, et l’intérêt comme la vanité des petites localités alpestres, fréquentées par les touristes, trouvent leur compte à accentuer toujours plus devant les voyageurs la valeur de ces traditions complaisantes. Il convient de ne pas s’y arrêter. N’a-t-on pas cherché à construire des systèmes tout entiers sur la détermination du point culminant d’où Hannibal aurait, selon Tite Live, montré à ses soldats l’Italie se déroulant à leurs pieds et la direction précise de Rome pour les encourager à se précipiter sur cette proie tentante ! Comme si de pareilles démonstrations d’un général s’adressant à ses troupes ne devaient pas toujours s’entendre dans un sens figuré ! comme si, en pareille circonstance, les yeux de l’esprit n’étaient pas infiniment plus perçans que ceux du corps ! Il faut aussi renoncer à chercher des indications précises dans les descriptions topographiques des historiens, qui nous parlent tantôt de « régions semées d’obstacles, » tantôt « d’escarpemens, » ou de <references/>
Ovide - Métamorphoses, traduction Gros, 1866.djvu/304
290 MÉTAMORPHOSES. délaissépour un taureau ? tu étais plus cruel que lui. Malheureuse que je suis ! lu le bâtes de fuir : les flots retentissent sous tes rames. Je disparais, hélas ! avec les rivages de ma patrie. C’est en vain que lu as oublié mes services. Jeté suivrai malgré toi, et, attachée à ton navire, je l’accompagnerai sur la vaste, mer. » A ces mots, elle s’élance dans les ondes et suit la flotte. L’amour lui donne des forces, et, malgré l’horreur qu’elle inspire, elle se cramponne au vaisseau ennemi. Son père l’aperçoit. Récemment changé en aigle de mer, il’se balançait dans les airs sur ses ailes fauves.Il allait fondre sur elle et la déchirer à coups de bec, lorsque, saisie d’effroi, elle se détacha du navire. Mais, au moment de sa chute, une brise légère parut la soutenir et la préserver des flots. Elle avait des ailes ; elle était métamorphosée en aigrette, oiseau dont le nom rappelle le cheveu qu’elle déroba. LACOURONNE D’ARIAKE PLACÉEPARMILESASTRES. II. Dèsque, au sortir de son vaisseau, Minoseut foulé le sol de la Crète, il immola, pour acquitter son vœu, une hécatombe à JupiProeposuisse tibi : tu plusferilatishabebas. Memiseram ! properarejuval, divulsaqueremis CiHiasonal.Mecumsimul, ah ! meaterra recedit. .Nilagis, o frustramcritorumoblilemeofum. 140 Insequarinvitum, puppimqucamplexarecurvani, Perfrétalongatrabar.w Vixdixerat, insilitundai, Consequiturque rates, facienteCupidinevires, Gnosiacoeque hoeretcornesinvidiosacarina ;. Quampalerul vidit(namjam pendebatin auras 14o El modofacluserat fulvishaliaietosalis), Ibat ul boerenlem roslrolaniareladunco. Illametupuppimdimiltit.AIaura cadentem • Sustinuisselevis, ne langeretcequora, visaest. Plumafuit ; plumisin avemmutalavocatur loO Ciris, et a tonsoest hocnomenadeplacapillo. AK1ADKES COIIOXA INTEOS1DEKA PONITuK 11. VotaJoviMinoslaurormncorporacentum Solvil, ul egressusratibuscuretidalerrom <references/>
Franck - Dictionnaire des sciences philosophiques, 1875.djvu/49
latin, d’abord par Hugo Grotius dans l’ou­vrage intitulé : ''Philosophorum sententiœ de fato ''(Amsterd., 1648), ensuite par Schulthess, dans le tome IV de sa ''Bibliothèque des philosophes grecs, ''et dans une édition séparée (in-8, Zurich, 1782). Il a été traduit en français par M. Nourrisson sous le titre suivant. : ''de la Liberté et du hasard, ''essai sur Alexandre d’Aphrodisias, in-8, 1870. Quant aux commentaires d’Alexandre d’Aphrodise sur les œuvres d’Aristote ; il faudrait, pour en donner la liste, savoir distinguer avec une entière certitude ce qui est à lui et ce qu’on lui attribue par supposition. Or ce n’est pas ici que cette question peut être traitée. Nous nous contente­rons de renvoyer à Casiri (''Biblioth. arabico-hisp., ''t. I, p. 243 ; à l’édition deBuhle, 1.1, p. 287 sqq. ; et enfin à la ''Bibliothèque grecque'' de Fabricius). * Alexandre d’Aphrodise a fait école au sein même de l’école péripatéticienne, et ses parti­sans, parmi lesquels on compte un grand nombre de philosophes arabes, ont été nommés les alexan— dristes. <section end="ALEXANDRE d’APHRODISE"/> <section begin="ALEXANDRE d’Égée"/>'''ALEXANDRE '''d’Egée (''Alexander Ægeus), ''philosophe péripatéticien qui florissait pendant le Ier siècle de l’ère chrétienne. Il était disciple du mathématicien Sosigène et devint l’un des maîtres de l’empereur Néron. Il est compté parmi ceux qui ont restitué le texte du traité ''des Catégories'', et il résulterait d’une citation de Simplicius ''(ad Categ., '' f" 3) qu’il a aussi composé sur cette partie de ''YOrganum'' un commentaire fort estimé. On a voulu également lui faire honneur de deux autres commentaires:l’un sur la ''Métaphysique, ''dont la traduction latine a été publiée par Sepul— veda (in-f°, Rome, 1527 ; Paris, 1536 ; Venise, 1541 et 1561); l’autre sur la météorologie d’A­ristote, publie en grec et en latin, sous le titre suivant:''Comment, in Meleorol. grœce edit. a F. Asulano'' (in-f°, Ven., 1527) ; ''ld. latine edit. a Piccolomineo'' (in-f°, Ven., 1540 et 1556). Mais il est loin d’être démontré qu’il soit réellement l’auteur de ces deux écrits, plus généralement attribués à Alexandre d’Aphrodise, bien que cette dernière opinion n’offre pas plus de certitude que la première. Voy. le tome I de l’éd. d’Aristote par Buhle, p. 291 et 292. <section end="ALEXANDRE d’Égée"/> <section begin="ALEXANDRE DE HALÈS"/>'''ALEXANDRE''' DE HALÈS OU ALÈS ''(Alcsius), ''ainsi appelé du lieu de sa naissance ou du nom d’un monastère du comté de Glocester, où il fut élevé, était déjà parvenu à la dignité d’archidiacre dans sa patrie, lorsqu’il résolut de venir en France, poussé par le désir de s’instruire. En 1222, des circonstances, qui ne sont pas bien connues, et sa vive piété le déterminèrent à prendre l’habit de franciscain. Cependant, malgré sa profession, l’Université de Paris lui conserva le titre de docteur, et bientôt même il devint un des maîtres les plus illustres de cette époque de la philosophie scolastique. Wading compte parmi ses disciples S. Bonaventure, S. Thomas et Duns Scot. D’après les auteurs de ''Y Histoire littéraire de France, '' cette opinion serait inadmissible, Alexan­dre ayant cessé d’enseigner en 1238, avant l’arrivée en France ou même avant la naissance de ses dis­ciples prétendus. Cependant nous ferons remar­quer que S. Bonaventure assure positivement avoir eu pour maître le philosophe qui nous oc­cupe en ce moment. Alexandre de Halès mourut à. Paris en 1245. Son principal ouvrage est une ''Somme de Théologie, '' divisee en quatre livres, où il donne le premier exemple de cette méthode rigoureuse et subtile, imitée depuis par la plupart des docteurs scolastiques, qui consiste à distin­guer toutes les faces d’une même question, à exposer sur chaque point les arguments con­traires, enfin à choisir entre l’affirmative et la négative, soit d’après un texte, soit d’après une distinction nouvelle, en ramenant le tout, autanf que faire se peut, à la forme du syllogisme. Un grand nombre de ses décisions ont été re produites par saint Thomas, et en général il a obtenu au moyen âge une telle autorité, qu’on le surnommait ''le Docteur irréfragable'' et ''la Fontaine de lumières.'' La ''Somme de Théologie ''a eu plusieurs éditions (in-f°, Nuremberg, 1481 ; Venise, 1576; Cologne, 1622). Les autres ouvrages attribués à Alexandre de Halès ou n’offrent aucun caractère d’authenticité ou ne sont pas de lui, comme un Commentaire sur la ''Métaphysique ''d’Aristote, qui a été imprimé sous son nom (Venise, 1572), et dont l’auteur est Alexandre d’Aphrodise. Voy. ''Histoire littéraire de France, ''t. XVIII.C. J. <section end="ALEXANDRE DE HALÈS"/> <section begin="ALEXANDRE de Tralles"/>'''ALEXANDRE '''de Tralles ''(Alexandere Tral— lensis'' ou ''Trallianus'') est un médecin philosophe du vie siècle de l’ère chrétienne. Outre quelques ouvrages purement médicaux, on lui attribue aussi les deux livres intitulés:P''roblemata me­dicinalia et naturalia, '' que l’on compte plus gé­néralement parmi les écrits d’Alexandre d’A­phrodise. <section end="ALEXANDRE de Tralles"/> <section begin="ALEXANDRE Numenius"/>'''ALEXANDRE '''Numenius, qu’il ne faut pas confondre avec Numénius d’Apamée, florissait pendant le ir siècle de l’ère chrétienne. On ne sait rien de lui. sinon qu’il a écrit sur les figures de la pensée '''(περί '''των της έιανοία ; '''σχημάτων) '''un ouvrage très-peu digne d’intérêt, publié en grec et en latin par Lorence Normann (in-8, Upsal, 1690). <section end="ALEXANDRE Numenius"/> <section begin="ALEXANDRE Peloplato"/>'''ALEXANDRE Peloplato '''(de '''πέλας, '''proche, et '''Πλάτων, '''Platon), ainsi nommé à cause de sa sou­mission à toutes les doctrines platoniciennes, sur lesquelles d’ailleurs il n’a répandu aucune nouvelle lumière. Né en Séleucide, il eut pour maître Favorinus, et vivait pendant le ne siècle de l’ère chrétienne. <section end="ALEXANDRE Peloplato"/> <section begin="ALEXANDRE Polyhistor"/>'''ALEXANDRE '''Polyhistor, c’est-à-dire qui sait beaucoup. On ne saurait dire avec précision à quelle époque il vivait. On sait seulement par Diogène Laërce (liv. VIII, ch. xxvi) qu’il faisait partie de la nouvelle école pythagoricienne, et qu’il admettait, comme un elément distinct du soleil, un feu central, principe générateur de toutes choses et véritable centre du monde. <section end="ALEXANDRE Polyhistor"/> <section begin="ALEXANDRIE (École d’)"/>'''ALEXANDRIE '''(École d’). L’école d’Alexandrie prend naissance vers le temps de Pertinax et de Sévère, et se continue jusqu’aux dernières années du règne de Justinien, embrassant ainsi une période de plus de quatre siècles. Son fondateur est Ammonius Saccas, dont les leçons remontent à 193 après J. C. Plotin, son disciple, est sans contredit le plus grand métaphysicien et le pre­mier penseur de l’école ; il en est le véritable chef. Toute la doctrine qui se développa plus tard en se rattachant à la philosophie d’Orphée, ^ de Pythagore et de Platon, est en germe dans ses écrits ; et elle y est avec plus de force et d’éclat, quoique avec moins de subtilité et d’éru­dition que dans la plupart de ses successeurs. De Plotin, l’école tomba entre les mains de Por­phyre et de Jamblique, égaux ou supérieurs à Plotin en réputation et en influence, mais esprits d’un ordre inférieur qui mirent l’école d’Alexan­drie sur la voie du symbolisme, préférèrent la tradition à la dialectique, et commencèrent cette lutte impuissante contre le christianisme qui devait absorber les forces vives de l’école, et finalement amener sa ruine complète. Le fameux décret de Milan, qui changea la face du monde, est de leur temps (312). L’école prit, à partir de ce moment, un caractère tout nouveau ; elle re­présenta le monde grec, le paganisme, la philo­sophie, contre les envahissements du christia­nisme ; et telle était la rapidité des progrès de<section end="ALEXANDRIE (École d’)"/> <references/>
Revue des Deux Mondes - 1883 - tome 56.djvu/188
— Calmez-vous, lui dis-je, tout est pour le mieux. Le comte n’a jamais eu de bonnes et sérieuses intentions. — Vous parlez comme les autres, répondit-elle. Mais Fortunata et moi-même, nous savons à quoi nous en tenir. Dans le temps, il était tout près de l’épouser. On l’a soupçonné, on lui a fait injure. C’est un homme très vif, mais un si bon cœur ! Tout est fini maintenant. Cette vilaine fleur en est cause... et moi aussi. Qui donc du reste n’a pas eu tort? Avec un hochement de tête et un gros soupir, Joanna reprit deux grands seaux de cuivre, dont elle était armée le plus souvent, et descendit en les faisant sonner l’un contre l’autre. {{C|VII.}} Il semblait probable que le comte ne reviendrait plus après ce — Per Bacco ! j’y compte bien, disait le caporal. — Espérons-le, reprenait Tonina de son air placide. Nata se résignera sans doute à l’oublier. Elle a été sotte. Ce qu’il lui faut, c’est d’épouser, comme moi, un homme de son rang, et alors elle pourra continuer à tenir l’auberge. — Patience ! patience ! reprenait Joanna. Tout n’est pas fini encore. Nata va mourir de chagrin, et moi, croyez-vous que je lui survive? Et la ''padrona'', elle en aura le cœur brisé. Voilà ce qui arrivera si le comte nous abandonne. — Puis, secouant son grand chapeau, elle reprenait entre ses dents, tout bas : — Heureusement il pourra revenir quand Mario aura le dos tourné. Notre caporal, dont le congé touchait à son terme, soupçonnait peut-être qu’il en serait ainsi effectivement, car il prit ses mesures pour faire partir Nata. Plus elle irait loin, mieux cela vaudrait. Il y avait leur cousine Hofer, qui la recevrait volontiers dans le Tyrol allemand, et lui, Mario, il passerait par là en retournant à Inspruck, où son régiment était en garnison. Mario servait l’Autriche. C’était un autocrate que ce jeune homme; il n’admit pas d’excuse, il n’accorda pas de délai. Je suppose qu’il avait ses raisons pour cela, sachant la réputation de sa sœur plus compromise que les femmes de la famille ne pouvaient le supposer. La signora Sarti, avec un vague espoir que les choses s’arrangeraient encore, demandait du temps sous prétexte de compléter le trousseau de Nata. — Bah! elle avait bien assez de nippes. Et pour l’accompagner, Joanna suffisait, outre que les dames anglaises, qui partaient le lendemain et s’en allaient de ce côté, consentiraient certainement à se charger d’elle. <references/>
Proudhon - Manuel du Spéculateur à la Bourse, Garnier, 1857.djvu/66
assez considérables pour permettre aux négociants de stipuler et d’échanger sur de simples titres, et de faire une partie notable des affaires avec du papier. En effet, dans les foires et marchés on vend et on achète des denrées en nature ; il y a livraison matérielle des objets. À la Bourse, rien de pareil : ni marchandises, ni échantillons. Les conventions s’établissent sur des titres tels que lettres de change, connaissements, actions de chemins de fer, obligations, etc. C’est la sublimation ou quintessence du commerce. Aussi les juifs ont-ils été les créateurs des Bourses chez les nations modernes. Dans la plupart des cas, les titres sont tout l’objet de la transaction. Cependant il se fait aussi, ou plutôt il se faisait autrefois, des ventes et des achats de marchandises, telles que cotons, savons, suifs, fers, huiles, sucres, cafés, trois-six, etc. Seulement, à la différence des foires, la livraison ne s’effectue jamais au lieu même du marché. On convient du prix à la Bourse, on livre à l’entrepôt ou chez le commissionnaire. Aujourd’hui, c’est principalement dans les villes d’entrepôt et d’arrivages, comme le Havre, Marseille, Bordeaux, dans les districts manufacturiers et agricoles, comme Lyon, Rouen, le Languedoc, l’Alsace, que le jeu sur les marchandises s’est concentré. Bien que ce genre d’agiotage soit le contre-coup des jeux de Bourse, il n’entre pas dans le cadre de notre sujet d’en décrire les procédés, qui au surplus se résument presque tous en des coalitions de capitalistes détenteurs de matières premières ou acquéreurs de tout le disponible et de toute la production pendant trois mois, six mois, un an et plus. Nombre d’institutions, sans changer de nom, se transforment et se modifient parfois au point de devenir méconnaissables en moins d’un demi-siècle. La suite de ce traité nous montrera qu’il n’en est point autrement de celle qui nous occupe. C’est à peine si les spéculateurs d’aujourd’hui se doutent qu’il y a des courtiers de marchandises attachés à la Bourse. Les transactions honnêtes ont dû céder la place à l’agiotage parasite. Le jeu, qui était l’exception, est {{tiret|de|venu}} <references/>
Revue des Deux Mondes - 1856 - tome 4.djvu/865
En 1807, le montant des dépenses fut de 778 millions, dont 774 seulement furent payés, le reste n’ayant pas été ordonnancé, ou ayant été l’objet d’oppositions. Déduction faite de 38 millions de fonds spéciaux, c’était 736 millions soldés par le trésor. Les recettes ordinaires furent de 683 millions, selon M. Gaudin, de 687, selon M. Mollien<ref>M. Mollien compte pour les douanes 2 millions 1/2 de plus que M. Gaudin et quelques petits supplémens pour la régie des sels et tabacs au-delà des Alpes ; il porte quelques petites sommes en moins pour les postes et les droits-réunis ; il ajoute 1 million pour les poudres et salpêtres et {{formatnum:241000}} fr. pour les monnaies, tandis que M. Gaudin omet ces deux articles. </ref>. Les subsides extérieurs montèrent à 34 millions. Sur les contributions imposées à la Prusse, il fut prélevé en outre 27 millions pour la solde des troupes en campagne pendant la durée de la guerre, tant en 1806 qu’en 1807, et une certaine somme pour gratifications ou traitemens extraordinaires. Des 736 millions soldés par le trésor, les ministères de la guerre et de la marine en eurent 459. La proportion était un peu moindre que l’année précédente. N’anticipons pas cependant sur la fin de 1807. Reprenons le fil des événemens où nous l’avons laissé, à l’automne de cette année si brillante dans les annales de la France et dans l’histoire de Napoléon. Rien ne peut donner une idée de la puissance de travail que manifestait l’empereur à cette époque. Rentré dans sa capitale après dix mois d’absence, il voulut examiner pièce à pièce, de la façon la plus minutieuse, tous les rouages de l’immense machine qu’il avait construite de ses mains. C’est ce qu’il appelait passer ses ''grandes revues d’administration''. La supériorité d’esprit qu’il y montrait et l’aisance avec laquelle il passait d’un travail à un autre sans être jamais lassé, sans jamais s’égarer, quoiqu’il entrât dans les derniers détails, ont fait l’admiration des contemporains, sentiment dont M. Mollien, dans ses ''Mémoires'', se plaît à se rendre l’interprète. L’empereur disait de lui-même qu’il faisait le métier de premier ministre, et M. Mollien ajoute qu’il était plus ministre qu’aucun des hommes qui en portaient le titre. Il était surtout le contrôleur général des finances, parce qu’il n’y avait rien qu’il eût plus à cœur que le bon ordre financier. Il tenait des conférences où il faisait apparaître successivement les ministres ordonnateurs ; mais il avait jugé indispensable dans tous les cas la présence du ministre du trésor, qui était le ministre des paiemens. Les collègues de M. Mollien le félicitaient de ce qu’ils regardaient comme une insigne faveur, sauf à en avoir de la jalousie en dedans. Avec sa modestie accoutumée, M. Mollien était plutôt effrayé que charmé de cette marque de préférence. Il avait à répondre à des questions à peu près imprévues, réduit qu’il était le plus souvent à sa seule mémoire, parce que les <references/>
Verne - Claudius Bombarnac.djvu/112
Rien de nouveau en ce qui concerne le placement des convives du dining-car. Je me retrouve auprès du major Noltitz, qui observe avec une certaine attention le seigneur Faruskiar et son compagnon, placés à l’extrémité de la table. Nous nous demandons quel peut être ce Mongol de mine si hautaine... « Tiens, dis-je en riant de l’idée qui me traverse l’esprit, si c’était... – Qui donc ? répond le major. – Ce chef de pirates... le fameux Ki-Tsang... – Plaisantez... plaisantez, monsieur Bombarnac, mais à voix basse, je vous le recommande ! – Voyons, major, convenez que ce serait là un personnage des plus intéressants, digne d’être minutieusement interviewé ! » Tout en bavardant, nous mangeons de bon appétit. Le déjeuner est excellent, les provisions ayant été renouvelées à Askhabad et à Douchak. Pour boisson, du thé, du vin de Crimée, de la bière de Kazan ; pour viande, des côtelettes de mouton et d’excellentes conserves ; pour dessert, un melon savoureux, des poires et des raisins de premier choix<ref> M. l’ingénieur Boulangier n’oubliera pas qu’il a fait l’éloge d’un repas identique dans le récit de son voyage.</ref>. Après déjeuner, je viens fumer mon cigare sur la plate-forme à l’arrière du dining-car. M. Caterna s’y transporte presque aussitôt. Visiblement, l’estimable trial guettait cette occasion d’entrer en rapport avec moi. Ses yeux spirituels à demi-fermés, sa figure glabre, ses joues habituées aux faux favoris, ses lèvres habituées aux fausses moustaches, sa tête habituée aux postiches roux, noirs, gris, chauves ou chevelus suivant ses rôles, tout dénote le comédien fait à la vie des planches. Mais M. Caterna a une physionomie si ouverte, une figure si réjouie, l’air si honnête, l’attitude si franche, enfin l’apparence d’un si brave homme ! <references/>
Langlois - Rig Véda.djvu/437
10. Ô Agni, tu es le premier pour nous et parmi les enfants d’Ayou et parmi les dieux. Tu es le seul maître de la richesse. Les Ondes s’empressent d’elles-mêmes à couler autour de toi. Périssent tous nos ennemis ! {{c|{{sc|À Indra et Agni, par Nabhaca}}.|lh=2}} {{c|(''Mètres :'' Sakwarî, Trichtoubh ''et'' Mahâpankti.)|fs=90%|lh=2}} 1. Ô Indra et Agni, vous triomphez pour nous. Vous nous donnez une opulence telle que, forts au milieu des batailles, nous détruisons tout ce qui est solide, de même que le feu, (poussé) par le vent, (détruit) les forêts. Périssent tous nos ennemis ! 2. Nous implorons vos faveurs. Nous honorons Indra comme le plus puissant des héros. Qu’il vienne sur son char prendre sa part dans nos offrandes et nos sacrifices. Périssent tous nos ennemis ! 3. Indra et Agni vivent au milieu des batailles. Sages héros, invoqués par la Prière, agissez en faveur de celui qui désire votre amitié. Périssent tous nos ennemis ! 4. Célèbre par ton sacrifice et par ton hymne, comme le faisait (ton père)<ref>''Nâbhâca'' m’a paru être un ascendant de ''Nâbhâca,'' l’auteur de cet hymne.</ref> Nâbhâca, Indra et Agni, auxquels le Monde entier, le Ciel, la grande Terre, apportent leurs richesses. Périssent tous nos ennemis ! 5. Comme le faisait Nâbhâca, observez les rites en l’honneur d’Indra et d’Agni, qui ouvrent les portes de cet Océan (aérien) dont les ondes ont sept sources<ref>Nous avons vu bien des fois que le poëte reconnaissait sept rivières célestes.</ref>. Car Indra est un roi puissant. Périssent tous nos ennemis ! 6. (Vritra) est comme un arbre qui étend ses vastes rameaux. Coupe ses branches. Brise la force du brigand. Puissions-nous partager avec Indra les trésors (de l’Asoura) ! Périssent tous nos ennemis ! 7. Ô Indra et Agni, ce peuple t’invoque en te présentant l’offrande et la prière. Puissions-nous dans la bataille vaincre avec nos guerriers ! Puissions-nous renvoyer le mal à ceux qui veulent notre mal ! Périssent tous nos ennemis ! 8. Indra et Agni descendent du ciel avec leurs blanches lumières. Les Ondes, qu’ils ont délivrées de leurs chaînes, viennent apporter leur tribut dans l’œuvre (sainte). Périssent tous nos ennemis ! 9. Ô Indra, que traînent deux chevaux azurés, le sacrificateur a pour toi prodigué les offrandes et les bénédictions. Donne-nous des richesses, (donne-nous) de vigoureux enfants, de manière à combler tous nos vœux. Périssent tous nos ennemis ! 10. Par vos louanges encouragez ce (dieu) brillant, libéral, digne de nos hymnes. Que par sa force il brise les œufs<ref>Traduction littérale : le poëte désigne ainsi les nuages.</ref> de Souchna, et qu’il obtienne, pour prix de sa victoire, les eaux célestes. Périssent tous nos ennemis ! 11. Encouragez ce (dieu) bon, juste, secourable, ami de nos sacrifices. Qu’en faveur de son serviteur il brise les œufs de Souchna, et qu’il obtienne, pour prix de sa victoire, les eaux célestes. Périssent tous nos ennemis ! 12. Ainsi nous chantons un hymne en l’honneur d’Indra et Agni, comme faisaient nos pères, comme faisaient Mandhâtri et Angiras. Couvrez-nous d’une triple protection. Puissions-nous être maîtres de la richesse ! {{c|{{sc|À Varouna, par Nabhaca}}.|lh=2}} {{c|(''Mètre :'' Mahâpankti.)|fs=90%|lh=2}} 1. Honore avec les sages Marouts le grand Varouna, qui garde les enfants de Manou, comme (le pasteur garde) les bestiaux et les vaches. Périssent tous nos ennemis ! 2. (Honorons) ensemble par nos chants, par les prières de nos pères, par les hymnes de Nâbhâca, le (dieu) qui se tient à la source même des ondes (du sacrifice), au milieu des sept sœurs (les Libations)<ref>On compte en effet sept espèces de libations ou d’offrandes, comme aussi sept espèces de mètres.</ref>. Périssent tous nos ennemis ! 3. Il embrasse les Nuits<ref>Nous avons vu, en expliquant ailleurs le mot ''kchapâvâ,'' que le mot ''kchapâ'' (''nuit'') faisait allusion aux sacrifices ou libations qui ont lieu à la fin et au commencement de chaque nuit.</ref> ; dans son élan rapide, il étend sur tout sa brillante magie ; et trois amantes<ref>Les Libations des trois sacrifices.</ref> viennent lui rendre hommage, le matin, (à midi et le soir). Périssent tous nos ennemis ! 4. Au-dessus de son (foyer) terrestre il a développé avec splendeur les régions (célestes) ; il a mesuré l’antique et adorable demeure de Varouna. Il est le maître et comme le pasteur (des hommes). Périssent tous nos ennemis ! <references/>
Darby - La sainte Bible, édition de 1885-88.pdf/441
<poem style="text-align:justify;margin-left:0px;margin-right:0px;">{{em}}{{verset|102|23}}*Il a abattu ma force dans le chemin, il a abrégé mes jours. {{em}}{{verset|102|24}}J’ai dit : Mon *Dieu, ne m’enlève pas à la moitié de mes jours !... Tes années sont de génération en génération ! {{em}}{{verset|102|25}}*Tu as jadis fondé la terre, et les cieux sont l’ouvrage de tes mains ; {{em}}{{verset|102|26}}Eux, ils périront, mais toi, tu subsisteras ; et ils vieilliront tous comme un vêtement ; tu les changeras comme un habit, et ils seront changés ; {{em}}{{verset|102|27}}Mais toi, tu es le Même<ref>Celui qui existe, immuable en Lui-Même ; ''comp.'' [[Bible Darby 1885/Deutéronome#32-39|Deut. XXXII, 39]].</ref>, et tes années ne finiront pas. {{em}}{{verset|102|28}}Les fils de tes serviteurs demeureront, et leur semence sera établie devant toi. </poem> {{T4|* PSAUME CIII}} {{c|De David.|fs=85%}} <poem style="text-align:justify;margin-left:0px;margin-right:0px;">{{em}}{{verset|103|1}}Mon âme, bénis l’Éternel ! Et que tout ce qui est au dedans de moi, [bénisse] son saint nom ! {{em}}{{verset|103|2}}Mon âme, bénis l’Éternel, et n’oublie aucun de ses bienfaits. {{em}}{{verset|103|3}}C’est lui qui pardonne toutes tes iniquités, qui guérit toutes tes infirmités, {{em}}{{verset|103|4}}Qui rachète ta vie de la fosse, qui te couronne de bonté et de compassions, {{em}}{{verset|103|5}}Qui rassasie de biens ta vieillesse<ref>''qqs. :'' ornement, bouche.</ref>; ta jeunesse se renouvelle comme celle de l’aigle. {{em}}{{verset|103|6}}*L’Éternel fait justice<ref>''litt. :'' justices, ''comme'' [[Bible Darby 1885/Psaumes#11-7|Ps. XI, 7]].</ref> et droit à tous les opprimés. {{em}}{{verset|103|7}}Il a fait connaître ses voies à Moïse, ses actes aux fils d’Israël. {{em}}{{verset|103|8}}L’Éternel est miséricordieux, et plein de grâce<ref>''ailleurs :'' faisant grâce.</ref>, lent à la colère et d’une grande bonté. {{em}}{{verset|103|9}}Il ne contestera pas à jamais, et il ne garde pas sa colère à toujours. {{em}}{{verset|103|10}}Il ne nous a pas fait selon nos péchés, et ne nous a pas rendu selon nos iniquités. {{em}}{{verset|103|11}}Car comme les cieux sont élevés au-dessus de la terre, sa bonté est grande envers ceux qui le craignent. {{em}}{{verset|103|12}}Autant l’orient est loin de l’occident, autant il a éloigné de nous nos transgressions. {{em}}{{verset|103|13}}*Comme un père a compassion de ses fils, l’Éternel a compassion de ceux qui le craignent. {{em}}{{verset|103|14}}Car il sait de quoi nous sommes formés, il se souvient que nous sommes poussière. {{em}}{{verset|103|15}}L’homme,... ses jours sont comme l’herbe ; il fleurit comme la fleur des champs ; {{em}}{{verset|103|16}}Car le vent passe dessus, et elle n’est plus, et son lieu ne la reconnaît plus. {{em}}{{verset|103|17}}Mais la bonté de l’Éternel est de tout temps et à toujours sur ceux qui le craignent, et sa justice pour les fils de leurs fils, {{em}}{{verset|103|18}}Pour ceux qui gardent son alliance, et qui se souviennent de ses préceptes pour les faire. {{em}}{{verset|103|19}}*L’Éternel a établi son trône dans les cieux, et son royaume domine sur tout. {{em}}{{verset|103|20}}Bénissez l’Éternel, vous, ses anges puissants en force, qui exécutez sa parole, écoutant la voix de sa parole ! {{em}}{{verset|103|21}}Bénissez l’Éternel, vous, toutes ses armées, qui êtes ses serviteurs, accomplissant son bon plaisir ! {{em}}{{verset|103|22}}Bénissez l’Éternel, vous, toutes ses œuvres, dans tous les lieux de sa domination ! Mon âme, bénis l’Éternel ! </poem> {{T4|PSAUME CIV}} <poem style="text-align:justify;margin-left:0px;margin-right:0px;">{{em}}{{verset|104|1}}Mon âme, bénis l’Éternel ! Éternel, mon Dieu, tu es merveilleusement grand, tu es revêtu de majesté et de magnificence ! {{em}}{{verset|104|2}}Il s’enveloppe de lumière comme d’un manteau ; il étend les cieux comme une tenture. {{em}}{{verset|104|3}}Il joint les poutres de ses chambres hautes dans les eaux ; il fait des nuées son char ; il se promène sur les ailes du vent. {{em}}{{verset|104|4}}Il fait ses anges des esprits<ref>''c. à d.'' il a fait (créé) ses anges tels, des esprits.</ref>, et ses serviteurs des flammes de feu. {{em}}{{verset|104|5}}*Il a fondé la terre sur ses bases ; elle ne sera point ébranlée, à toujours et à perpétuité. {{em}}{{verset|104|6}}Tu l’avais couverte de l’abîme comme d’un vêtement, les eaux se tenaient au-dessus des montagnes : {{em}}{{verset|104|7}}À ta menace, elles s’enfuirent ; à la voix de ton tonnerre, elles se hâtèrent de fuir : — {{em}}{{verset|104|8}}Les montagnes s’élevèrent, les vallées s’abaissèrent, au lieu même que tu leur avais établi ; — {{em}}{{verset|104|9}}Tu leur as mis une limite qu’elles ne dépasseront point ; elles ne reviendront pas couvrir la terre. {{em}}{{verset|104|10}}Il a envoyé les sources dans les vallées : elles coulent entre les montagnes ; {{em}}{{verset|104|11}}Elles abreuvent toutes les bêtes des champs ; les ânes sauvages y étanchent leur soif. {{em}}{{verset|104|12}}Les oiseaux des cieux demeurent auprès d’elles ; ils font résonner leur voix d’entre les branches. {{em}}{{verset|104|13}}De ses chambres hautes, il abreuve les montagnes ; la terre est rassasiée du fruit de tes œuvres. {{em}}{{verset|104|14}}*Il fait germer l’herbe pour le bétail, et les plantes pour le service de l’homme, faisant sortir le pain de la terre, {{em}}{{verset|104|15}}Et le vin qui réjouit le cœur de l’homme, faisant reluire son visage avec l’huile ; et avec le pain il soutient le cœur de l’homme. {{em}}{{verset|104|16}}Les arbres de l’Éternel sont rassasiés, les cèdres du Liban, qu’il a plantés, {{em}}{{verset|104|17}}Où les oiseaux font leurs nids. Les pins sont la demeure de la cigogne. {{em}}{{verset|104|18}}Les hautes montagnes sont pour les bouquetins ; les rochers sont le refuge des damans. {{em}}{{verset|104|19}}*Il a fait la lune pour les saisons ; le soleil connaît son coucher. {{em}}{{verset|104|20}}Tu amènes les ténèbres, et la nuit arrive :<includeonly> alors toutes les bêtes de la forêt sont en mouvement ;</includeonly></poem> <references/>
Henri IV - Lettres Missives - Tome2.djvu/87
DU ROI DE NAVARRE. 77 donné quelques fois des advis et mesme de leurs pratiques et me- nées qui se dressoient, au sceu d’un' cbascun ; à quoy on eust bien pu pourvoir autrement qu’on n’a faitjusques icy. Je vais à Lectoure pour parlera la noblesse et les tenir en le ur devoir pour le service du Roy, i de là je m’aprocl1eray_de vous, pour avoir vos bons advis et sages- conseils, et servir en tout ce que je pourray aux affaires de Sa Ma- jesté? et au bien de son Estat. En quoy je suis resolu deprodiguer ma vie et tous mes moyens avec la fidelité que je dois. Je vous prie, mon Cousin, me mander le plus souvent que vous pourrés de vos nouvelles et faire tousjours tres certain estat de J - Vostre plus affectionne cousin et parfait amy,. ` HÈNBY. ' [1585. -- visas LA n1—JU11v.] ` J Cop.-B. B. Suppl. fr. Ms. 1009-3. Imprimé. -- Mémoires de mcssire_Philippes de Momay, etc. t. I, p. 508; ancienne édition in-i°. A LA ROYNE DANGLETERRE.. 1 Madame, Je ne doubte point que les protestations.de_ceulx qui se sont eslevés nagueres en ce Royaume contre le service du Roy mon seigneur ne soyent venuës en vos mains ; esquelles ils me cal lomnient —diverse1nent, et ont tasché de faire glisser leur venin contre moy par tous les endroicts, non de ce Royaume seulement, mais mesme de la Cbrestienté. C’est pourquoy _i’ay pensé estre de mon devoir d’envoyer une declaration contre leurs calomnies au Roy, mon dict seigneur, escripte et signée de ma main, laquelle avec son bon plaisir j’ay faict aussy presenter à toutes les courts de parlement de ce Royaume. Et par mesme moyen, parce que je vis en la lu- miere du monde, et desire approuver mes actions à un chascun, me ‘ ’ L'alliance publique de Henri III avec la Ligue ne se fit que le mois suivant. _ En marge :«Faite par M. du Plessisn J ` <references/>
Lanson - Manuel bibliographique de la littérature française moderne, t4, 1925.djvu/454
19693. Trente ans de Paris, 1888. 19694. Souvenirs d’un homme de lettres, 1888. 19695. La Petite Paroisse, 1895. 19696. Soutien de famille, 1898. 19697. Notes sur la vie, 1899. 19698. Lettre inédite. ''Am. Aut.,'' 1898. <br /> {{Centré|2. ''Études biographiques et littéraires.''}} <br /> {{Centré|[Cf. n{{os}} 22649, 22876 et 22876 ['''S'''].]}} <br /> 19699. {{sc|H. Le Roux}}. Notre patron Alphonse Daudet, 1888, in-18. 19700. {{sc|L.-A. Daudet}}. Alphonse Daudet, 1898, in-18. 19701. {{sc|J. Finot}}. Mort d’Alphonse Daudet. ''R. R.,'' 1898. 19702. {{sc|R. Castel}}. Une visite au moulin de Daudet. ''R. France,'' 1899. 19703. {{sc|É. Faguet}}. Les Carnets d’Alphonse Daudet. ''R. Bl.,'' 1899. 19704. {{sc|G. Deschamps}}. Les débuts d’Alphonse Daudet. ''T.,'' 6 janvier 1901. 19705. {{sc|F. de Gélis}}. Étude sur l’œuvre d’Alphonse Daudet. ''Rec. Ac.'' ''J.-Fl.,'' 1902. 19706. {{sc|Mary Burns}}. La langue d’Alphonse Daudet, 1916, in-8. 19707. {{sc|H. d’Alméras}}. Avant la Gloire (n° 18655). 19708. {{sc|A. Hachette}}. Le Marais et Alphonse Daudet (conférences des Rosati, Amiens), 1909, in-16. 19709. {{sc|B. Bonnet}}. Le Baïle Alphonse Daudet, souvenirs, texte provençal et trad. par {{sc|J. Loubet}}, 1912, in-18. 19710. {{sc|L.-A. Ashleman}}. La société française d’après l’œuvre d’Alphonse Daudet, 1910, in-8. 19711. {{sc|G.-A. Ratti}}. Les idées morales et littéraires d’Alphonse Daudet d’après ses œuvres, 1911, in-8. 19712. {{sc|G. Vanel}}. Une restitution littéraire, Le curé de Cucugnan, et son véritable auteur (Blanchot de Brenas). ''Mém. Ac. Caen,'' 1910. ['''S''']. 19713. {{sc|Paul Bassac}}. Autour de Paul Arène (attribution à Paul Arène de certains contes publiés par Daudet). ''R. Bl.,'' 1912. <br /> {{Centré|{{sc|Guy de Maupassant}}.}} <br /> 19714. Des Vers, 1880, in-12. <references/>
Revue des Deux Mondes - 1905 - tome 25.djvu/374
ne s’analyse, et qui souvent rapproche des êtres infiniment dissemblables... Au-dessus du mur, ce gentil front et cette paire de jeunes yeux qui m’accompagnaient hier au soir, pendant ma fuite à travers le dédale des terrasses funéraires et des tombes, je me suis retourné deux fois pour les regarder ; quand je les ai vus disparaître, je crois même que je me suis senti plus seul encore dans ces lointains pays jaunes... Et ce petit serrement de cœur, en m’éloignant, était comme un reflet très atténué, — crépusculaire, si l’on peut dire ainsi, — de ces angoisses qui, à l’époque de ma jeunesse, ont accompagné tant de fois mes grands départs. Il est vrai, je suis sûr de revenir, autant qu’on peut être sûr des choses de demain, car nous restons deux ans, hélas ! dans les mers de Chine, où Nagasaki sera notre lieu de ravitaillement et de repos. Et je la reverrai, cette mousmé, j’entendrai encore sa voix, très doucement bizarre, répéter, avec un accent qui fait sourire, les mots français qu’elle s’amuse à apprendre... Quant à Mme Prune, c’était trop haut perché pour cette fois, le faubourg qu’elle habite. Mais nous reviendrons, nous reviendrons, et, s’il plaît à la Déesse de la Grâce, cette idylle, ébauchée entre nous il y aura seize ans bientôt, ne se dénoue point encore... Ce soir donc, à l’heure où le soleil se couche dans de longs voiles de brume, le Japon a disparu ; l’île amusante s’est évanouie, dans les lointains d’une immensité toute pâle, qui luit comme un miroir sans fin, et qui ondule très lentement, avec une câlinerie perfide. Nous faisons route vers le Nord et vers la Chine. Il y a quinze ans, après un amollissant séjour dans ce même coin de Japon et un mariage pour rire avec une certaine petite Chrysanthème, je remontais ainsi la mer Jaune, par un calme pareil, sous des brumes comme celles-ci, un soir aussi blême. Et le grand néant de la mer, comme cette fois, m’enveloppait de sa paix funèbre. Cependant je m’en allais avec moins de mélancolie, — sans doute parce que la vie était encore en avant de moi dans ce temps-là, tandis qu’à présent elle est plutôt en arrière... ''30 juin''. — Trois mois ont passé. J’ai revu l’immense Pékin de ruines et de poussière, j’ai fait ma longue chevauchée aux tombeaux des Tsin, j’ai visité l’empereur de Séoul et sa vieille cour. Maintenant, je reviens, et les voici qui reparaissent, les gentils îlots annonciateurs du Japon. Nous revenons, fatigués <references/>
Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/421
Fossard débuta de bonne heure dans la carrière du crime. Il appartenait à une famille honnête, et avait même reçu une assez bonne éducation. Ses parents firent tout ce qui dépendait d’eux pour l’empêcher de s’abandonner à ses inclinations vicieuses. Malgré leurs conseils, il se jeta à corps perdu dans la société des mauvais sujets. Il commença par voler des objets de peu de valeur ; mais bientôt ayant pris goût à ce dangereux métier et rougissant sans doute d’être confondu avec les voleurs ordinaires, il adopta ce que ces messieurs appellent ''un genre distingué''. Le fameux Victor Desbois et Noël aux besicles, que l’on compte encore aujourd’hui parmi les notabilités du bagne de Brest, étaient ses associés : ils commirent ensemble les vols qui ont motivé leur condamnation à perpétuité. Noël, à qui son talent de musicien et sa qualité de professeur de piano, donnaient accès dans une foule de maisons riches, y prenait des empreintes, et Fossard se chargeait ensuite de fabriquer les clefs. C’était un art dans lequel il eût défié les Georget, et tous les serruriers mécaniciens du globe. Point d’obstacles qu’il ne vînt à bout de vaincre : les serrures les plus compliquées, les secrets les plus ingénieux et les plus difficiles <references/>
Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome8.djvu/399
cependant si difficiles à rendre, rien ne distinguerait la bataille de Fontenoy d’avec celle de Tolbiac ’. Despréaux, dans le passage du Rhin, a dit- : <poem> Revel les suit de près : sous ce chef redouté Marche des cuirassiers l’escadron indompté. </poem> On a peint ici les carabiniers, au lieu de les appeler par leur nom, qui convient encore moins au vers que celui de cuirassiers. On a même mieux aimé, dans cette dernière édition, caractériser la l’onction de l’état-major que de mettre en vers les noms des officiers de ce corps qui ont été blessés. Cependant on a osé appeler la maison du roi par son nom, sans se servir d’aucune autre image. Ce nom de maison du roi, qui contient tant de corps invincibles, imprime une assez grande idée, sans qu’il soit besoin d’autre figure ; M. Addison même ne l’appelle pas autrement. Mais il y a encore une autre raison de l’avoir nommée, c’est la rapidité de l’action. <poem> Vous, peuple de héros dont la foule s’avance, ... Louis, son fds, l’État, l’Europe est en vos mains : Maison du roi, marchez, etc. ^ </poem> Si on avait dit : la maison du roi marche, cette expression eût été prosaïque et languissante. On n’a pas voulu un moment s’écarter dans cet ouvrage de la gravité du sujet. Despréaux, il est vrai, en traitant le passage du Rhin dans le goût de quelques-unes de ses épîtres, a joint le plaisant à l’héroïque; car après avoir dit* : <poem> Un bruit s’épand qu’Enghien et Condé sont passés : Condé, dont le seul nom fait tomber les murailles, Force les escadrons, et gagne les batailles; Enghien, de son hymen le seul et digne fruit, etc., </poem> il s’exprime ensuite ainsi ^ : <poem> Bientôt... mais Wurts s’oppose à l’ardeur qui m’anime. Finissons, il est temps : aussi bien si la rime </poem> 1. La bataille de Tolbiac fut gagnée par Clovis en 495. 2. Épître IV, vers 103-104. 3. Vers 174, 177. 4. Épitre IV, vers 132-135. 5. Id., vers 149-152. <references/>
Le Normand - Enthousiasme, 1947.djvu/207
{{nr||{{sc|hobo d’occasion}}|205}}Pourquoi les gens, tassés les uns au-dessus des autres, de trois étages en trois étages, et habitant des logements à un seul œil en avant et presque un seul en arrière, n’avaient-ils pas l’air de s’apercevoir de leur misère ? Louis rageait pour eux ; il aurait voulu les réveiller de leur léthargie ou de leur ignorance et les voir tous plus exigeants. Il devenait violent quand il pensait à cela. Et la vue du grand parc aux belles piscines, lui fit concevoir ce que des urbanistes pourraient un jour faire pour notre Montréal qui jouissait aussi d’un site si extraordinaire... Il remarquait qu’à Vancouver la plupart des maisons, pourtant, n’étaient qu’en bois. La brique semblait rare, elle ne recouvrait que les usines, les entrepôts. La ville visitée dans tous ses coins et recoins Louis s’immobilisa une fois encore pour contempler le Pacifique. Il aurait eu bien envie de se rendre à Victoria. Mais il ne fallait pas courir le risque de se trouver en mauvaise posture, à un moment donné, sans argent. Sa bourse s’aplatissait à bien manger, bien dormir. Il dit donc adieu à l’Océan, se promettant d’y revenir ; puis, se détournant, il s’en fut à la gare prendre un billet de retour. Puisqu’il avait tout vu ce qu’il voulait voir, du meilleur wagon-observatoire qu’il soit possible de trouver, le fourgon à marchandises, il pouvait pour un bout, voyager comme les autres... Tout à coup, il revécut son premier voyage en « {{lang|en|fret}} ». Il avait douze ou treize ans. Un serre-frein qui le voyait depuis quelques jours, toujours <references/>
Boutroux - De l’idee de loi naturelle dans la science et la philosophie contemporaines.djvu/115
siens [110] incapable d’établir solidement son point de vue. La psychologie d’introspection, issue de Locke, pourra-t-elle suffire à la philosophie moderne, qui poursuit la science de l’âme ? Dynamistes et associationnistes sont engagés dans un débat qui, sur le terrain de la seule observation intérieure, apparaît comme insoluble. L’expérience suppose des principes a priori, disent les disciples de Kant. J’explique vos principes a priori par l’expérience même, répond Stuart Mill. Les uns et les autres s’accusent mutuellement de tourner dans un cercle vicieux. De plus, ni l’une ni l’autre des deux doctrines, prise en elle-même, ne satisfait vraiment aux conditions de la science. Aux dynamistes on reproche un apriorisme qui sort des cadres de la science et ne comporte pas de relation définie avec les faits. D’autre part, l’associationnisme lui-même, quand il arrive à se formuler pleinement, avoue son insuffisance. Le moi, en effet, ne serait, à son sens, qu’une série d’états de conscience qui se connaît. Mais comment une série peut-elle se connaître, c’est-à-dire s’unifier ? D’où vient le lien ? Mill lui-même convient que cette unité ne peut être un simple produit des lois de la pensée, et fait appel au Moi. D’autre part, les liaisons de phénomènes psychiques que l’on peut découvrir par l’observation intérieure demeurent très lâches et indéterminées. Le postulat des idéologues était que les idées forment un monde à part, qui a ses lois comme le monde des corps. Mais le psychique se suffit-il ainsi à lui-même ? Il ne le semble pas, et ainsi l’associationnisme, qui ne-dispose que des états de conscience, peut être descriptif, non explicatif, ou du moins ne peut dépasser les explications très générales et très vagues. En présence des lacunes, peut-être irrémédiables, de la psychologie d’introspection, l’idée cartésienne de <references/>
Tacite - Œuvres complètes, traduction Burnouf, 1863.djvu/293
combattants, sur des vaisseaux pontés, occupaient le reste du lac. Les rivages, les collines, le penchant des montagnes, formaient un vaste amphithéâtre, où se pressait une foule immense, accourue des villes voisines et de Rome même, par curiosité ou pour plaire à César. Claude, revêtu d’un habit de guerre magnifique, et non loin de lui Agrippine, portant aussi une chlamyde tissue d’or, présidèrent au spectacle. Le combat, quoique entre des criminels, fut digne des plus braves soldats. Après beaucoup de sang répandu, on les dispensa de s’entr’égorger. :{{refa|22}} Aujourd’hui le lac de Célano, dans l’Abruzze ultérieure. : {{refa|23}} Le Garigliano. ====57==== </div> Le spectacle achevé, on ouvrit passage aux eaux, et alors parut à découvert l’imperfection de l’ouvrage : le canal destiné à la décharge du lac ne descendait pas à la moitié de sa profondeur. On prit du temps pour creuser davantage ; et, afin d’attirer de nouveau la multitude, on donna un combat de gladiateurs sur des ponts construits à ce dessein. Un repas fut même servi près du lieu où le lac devait se verser dans le canal, et devint l’occasion d’une terrible épouvante. Cette masse d’eau violemment élancée entraîna tout sur son passage, et ce qu’elle n’atteignit pas fut ébranlé par la secousse ou effrayé par le fracas et le bruit. Agrippine, profitant de la terreur du prince pour l’animer contre Narcisse, directeur de ces travaux, l’accusa de cupidité et de vol. Narcisse ne manqua pas d’accuser à son tour le caractère impérieux de cette femme et son ambition démesurée. = An 53 = ===Mariage de Néron et d’Octavie=== ====58==== </div> Sous les consuls D. Junius et Q. Hatérius, Néron, âgé de seize ans, reçut en mariage Octavie, fille de Claude. Afin d’illustrer sa jeunesse par un emploi honorable du talent et par les succès de l’éloquence, on le chargea de la cause d’Ilium. Après avoir rappelé dans un brillant discours l’origine troyenne des Romains, Énée, père des Jules, et d’autres traditions qui touchent de près à la fable, il obtint que les habitants d’Ilium fussent exemptés de toutes charges publiques. A la demande du même orateur, la colonie de Bologne, ruinée par un incendie, reçut un secours de dix millions de sesterces ; la liberté fut rendue aux Rhodiens{{refl|24}}, qui l’avaient souvent perdue ou recouvrée, selon qu’ils nous avaient servis dans nos guerres ou offensés par leurs séditions ; enfin le tribut fut remis pour cinq ans à la ville d’Apamée, renversée par un tremblement de terre. :{{refa|24}} Les Rhodiens avaient perdu la liberté neuf ans auparavant, pour avoir mis en croix des citoyens romains. ===Convoitise d’Agrippine=== ====59==== </div> <references/>
Montcalm - Journal du marquis de Montcalm durant ses campagnes en Canada de 1756 à 1759.djvu/46
{{nr|46|JOURNAL DU MARQUIS DE MONTCALM}}avons sondé sur les cinq heures, et avons trouvé fond par les quarante-cinq brasses ; comme il y a eu calme nous nous sommes amusés à la pêche ; mais elle n’a pas été abondante. Il faut convenir que c’est un excellent manger que de la morue fraîche ; et ce qu’il y a de meilleur n’est pas connu en Europe, la tête, la langue et le foie, qui font une sauce naturelle et exquise à la morue comme celui du rouget. Le P. Charlevoix et les autres voyageurs n’ont rien dit d’outré en annonçant l’excellence de ce manger, il faudroit trop de sel pour conserver des morceaux aussi délicats. Les plus grandes morues n’ont pas trois pieds, une gueule des plus grandes, c’est un animal très vorace, et qui avale tout jusqu’à des morceaux de fer. Nous pêchâmes des rayes. Pour l’ordinaire ces parages sont couverts de petits bateaux de pêcheurs. Nous n’en voyons cependant pas ; la guerre empêche les François de venir, les Anglois se tiennent le long de leurs côtes, et il est peut-être de trop bonne heure pour cette pêche qui ne commence pour l’ordinaire que dans les premiers jours de mai. Du 29 avril 1756. — Le vent ayant repris sur le minuit, nous avons fait servir nos voiles, et nous continuons notre route en faisant cinq nœuds par heure, c’est la façon de compter quand on mesure le sillage du vaisseau avec le loch. Les trois nœuds font la lieue. Nous avons eu aujourd’hui la cérémonie de baptême ; c’est une coutume établie parmi les matelots et qui tend toujours à tirer quelque argent des passagers ; cette cérémonie s’observe au passage du tropique, à celui du détroit et quand on passe sous la ligne ; ce dernier baptême étant regardé comme le plus {{tiret|considé|rable}} <references/>
La Chanson de la croisade contre les Albigeois, 1875, tome 2.djvu/89
{{Numérotation|{{sc|introduction, § x.}}||lxxvij}}{{tiret2|Saint-|Gilles}} et y demeura durant l’insurrection de Toulouse<ref>V. 5070-9.</ref>, et nous ne voyons pas qu’aucun de ses alliés soit venu à l’aide des Toulousains. Il eût été difficile qu’il en fût autrement, si on considère que ces alliés appartenaient en général à la rive gauche du Rhône, et durent retourner chez eux aussitôt Simon de Montfort parti. Il est donc peu vraisemblable que notre auteur se soit rendu à Toulouse à ce moment-là, et si par aventure il y est allé, il n’a pu en aucune manière s’y rendre aussi rapidement que Simon. Nous ne pouvons pas lui supposer le désir d’informations et la mobilité d’un correspondant d’un journal de Londres ou de New-York. Néanmoins, dans ce cas particulier, il a pu, sans être témoin oculaire, recueillir des informations précises, parce qu’il avait certainement à Toulouse, où il se rendit, comme nous le verrons, peu de temps après l’insurrection, de nombreux amis qui ont pu lui narrer les événements, parce qu’il avait de la ville même une connaissance personnelle qui lui a permis de se représenter les scènes qui lui furent décrites, et de les raconter à son tour avec des indications topographiques qui donnent de la consistance à son récit. On voit que les mêmes circonstances n’existaient pas en ce qui touche le siège de Beaucaire, qui a dû par conséquent être raconté ''de visu''. Il y a dans ce récit quelques particularités intéressantes où se voit la finesse avec laquelle notre auteur savait, par le simple procédé de la mise en scène, analyser les caractères de ses personnages. Je veux parler du rôle plein de duplicité que joue l’évêque Folquet dans les pourparlers qui précédèrent le soulèvement. Il parcourt les rues de la ville, exhortant les Toulousains à se rendre pacifiquement auprès <references/>