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508.txt | 1,874 | S. POZZI. - DE LA VALEUR DES ANOMALIES MUSCULAIRES à qu'à ce jour ne sont pas assez nombreux pour qu'on puisse faire à cette question une réponse définitive. Cependant si l'on compare les relevés faits par Wood avec les détails que nous possédons soit sur les muscles d'une boschimane H. Flower et James Murrie, Journal of Anat. and Phys., lst séries, no 2 , soit sur les nègres Chudzinski, loco cilato , on peut remarquer le fait suivant Les anomalies du premier groupe que j'ai établies sont tout aussi fréquentes chez le blanc mais celles du second groupe, -relatives à une simple tendance réversive des muscles normaux, paraissent être plus abondantes dans la race nègre. Il y a là un intéressant sujet d'étude poursuivi avec une rare intelligence par l'anatomiste que je viens de citer. III. Outre ces anomalies musculaires réversives, c'est-à-dire que nous pou-vons rapprocher de types inférieurs, il en est beaucoup d'autres qui sont restées pour nous sans analogues dans l'échelle animale. Telles sont par exemple la plupart des variétés si nombreuses des muscles du larynx, etc. la subdivision désordonnée en plusieurs fais-ceaux de certains autres Voy. fig. 2, pl. VIII , etc. Ces faits méritent à coup sûr d'être signalés avec soin et bien qu'on puisse en diminuer la valeur en arguant de l'insuffisance de nos con-naissances en anatomie comparée, il ne faut pas la perdre de vue. Peut-être un jour serons-nous capables d'élucider ce point obscur. Actuelle-ment nous ne pouvons le tenter, et nous nous occuperons seulement ici des anomalies dites par retour. Le nombre de celles-ci est assez considérable, leur fréquence est assez notable, leur type assez persistant, pour qu'on soit porté à attribuer leur production à une influence directrice, à une force organique dis-tincte. Quel est ce facteur commun? On ne peut invoquer ici l'arrêt de développement, les muscles ne pas-sant pas chez l'embryon par des états intermédiaires semblables à ceux qui constituent leurs anomalies. Cette théorie ne s'applique- qu'aux faits d'absence congénitale de certains muscles, circonstance fréquente pour certains d'entre eux petits palmaires, pyramidaux , mais très-rare pour la plupart de ces organes. Cherchera-t-on la solution du problème dans une sorte d'adaptation anatomique sollicitée par des fonctions physiologiques exceptionnelle-ment complexes, adaptation fixée ensuite par l'hérédité? Je ne m'arrêterai pas à combattre une hypothèse aussi peu vraisem-blable, car il faudrait d'abord montrer l'utilité de ces anomalies et | S. POZZI. - DE LA VALEUR DES ANOMALIES MUSCULAIRES à qu'à ce jour ne sont pas assez nombreux pour qu'on puisse faire à cette question une réponse définitive. Cependant si l'on compare les relevés faits par Wood avec les détails que nous possédons soit sur les muscles d'une boschimane H. Flower et James Murrie, Journal of Anat. and Phys., lst séries, no 2 , soit sur les nègres Chudzinski, loco cilato , on peut remarquer le fait suivant Les anomalies du premier groupe que j'ai établies sont tout aussi fréquentes chez le@ blanc mais celles du second groupe, -relatives à une simple tendance réversive des muscles normaux, paraissent être plus abondantes dans la race nègre. Il y a là un intéressant sujet d'étude poursuivi avec une rare intelligence par l'anatomiste que je viens de citer. III. Outre ces anomalies musculaires réversives, c'est-à-dire que nous pou-vons rapprocher de types inférieurs, il en est beaucoup d'autres qui sont restées pour nous sans analogues dans l'échelle animale. Telles sont par exemple la plupart des variétés si nombreuses des muscles du larynx, etc. la subdivision désordonnée en plusieurs fais-ceaux de certains autres Voy. fig. 2, pl. VIII , etc. Ces faits méritent à coup sûr d'être signalés avec soin@ et bien qu'on puisse en diminuer la valeur en arguant de l'insuffisance de nos con-naissances en anatomie comparée, il ne faut pas la perdre de vue. Peut-être un jour serons-nous capables d'élucider ce point obscur. Actuelle-ment nous ne pouvons le tenter, et nous nous occuperons seulement ici des anomalies dites par retour. Le nombre de celles-ci est assez considérable, leur fréquence est assez notable, leur type assez persistant, pour qu'on soit porté à attribuer leur production à une influence directrice, à une force organique dis-tincte. Quel est ce facteur commun@? On ne peut invoquer ici l'arrêt de développement, les muscles ne pas-sant pas chez l'embryon par des états intermédiaires semblables à ceux qui constituent leurs anomalies. Cette théorie ne s'applique- qu'aux faits d'absence congénitale de certains muscles, circonstance fréquente pour certains d'entre eux petits palmaires, pyramidaux , mais très-rare pour la plupart de ces organes. Cherchera-t-on la solution du problème dans une sorte d'adaptation anatomique sollicitée par des fonctions physiologiques exceptionnelle-ment complexes, adaptation fixée ensuite par l'hérédité? Je ne m'arrêterai pas à combattre une hypothèse aussi peu vraisem-blable, car il faudrait d'abord montrer l'utilité de ces anomalies et | S. POZZI. -@DE LA VALEUR DES ANOMALIES MUSCULAIRES 5 qu'à ce jour ne sont pas assez nombreux pour qu'on puisse faire à cette question une réponse définitive. Cependant si l'on compare les relevés faits par Wood avec les détails que nous possédons soit sur les muscles d'une boschimane H. Flower et James Murrie, Journal of Anat. and Phys., 1st series, n° 2 , soit sur les nègres Chudzinski, loco citato , on peut remarquer le fait suivant Les anomalies du premier groupe que j'ai établies sont tout aussi fréquentes chez les blanc mais celles du second groupe, @relatives à une simple tendance réversive des muscles normaux, paraissent être plus abondantes dans la race nègre. Il y a là un intéressant sujet d'étude poursuivi avec une rare intelligence par l'anatomiste que je viens de citer. III. Outre ces anomalies musculaires réversives, c'est-à-dire que nous pou-vons rapprocher de types inférieurs, il en est beaucoup d'autres qui sont restées pour nous sans analogues dans l'échelle animale. Telles sont par exemple la plupart des variétés si nombreuses des muscles du larynx, etc. la subdivision désordonnée en plusieurs fais-ceaux de certains autres Voy. fig. 2, pl. VIII , etc. Ces faits méritent à coup sûr d'être signalés avec soins et bien qu'on puisse en diminuer la valeur en arguant de l'insuffisance de nos con-naissances en anatomie comparée, il ne faut pas la perdre de vue. Peut-être un jour serons-nous capables d'élucider ce point obscur. Actuelle-ment nous ne pouvons le tenter, et nous nous occuperons seulement ici des anomalies dites par retour. Le nombre de celles-ci est assez considérable, leur fréquence est assez notable, leur type assez persistant, pour qu'on soit porté à attribuer leur production à une influence directrice, à une force organique dis-tincte. Quel est ce facteur commun ? On ne peut invoquer ici l'arrêt de développement, les muscles ne pas-sant pas chez l'embryon par des états intermédiaires semblables à ceux qui constituent leurs anomalies. Cette théorie ne s'applique@ qu'aux faits d'absence congénitale de certains muscles, circonstance fréquente pour certains d'entre eux petits palmaires, pyramidaux , mais très-rare pour la plupart de ces organes. Cherchera-t-on la solution du problème dans une sorte d'adaptation anatomique sollicitée par des fonctions physiologiques exceptionnelle-ment complexes, adaptation fixée ensuite par l'hérédité? Je ne m'arrêterai pas à combattre une hypothèse aussi peu vraisem-blable, car il faudrait d'abord montrer l'utilité de ces anomalies et | Telles sont par exemple la plupart des variétés si nombreuses des muscles du larynx, etc. la subdivision désordonnée en plusieurs fais-ceaux de certains autres Voy. | Telles sont par exemple la plupart des variétés si nombreuses des muscles du larynx, etc. la subdivision désordonnée en plusieurs fais-ceaux de certains autres Voy. | 0 | 0 | 0 |
567.txt | 1,886 | THÉORIE DU MAGNÉTISME 29 l'empire de la volonté, nous pouvons transmettre le fluide vital. Les nerfs servent de conducteurs, d'abord chez nous pour l'émettre, ensuite chez le magnétisé, pour le recevoir et le communiquer aux centres nerveux. La volonté est la concentration des idées intellectuelles sur une seule elle agit sur les principaux centres nerveux du magnétiseur, sur le cerveau surtout elle provoque l'émission du fluide vital en plus ou moins grande quantité, et c'est par elle que ce fluide est communiqué au système nerveux du patient, qui l'envahit et l'engourdit, et qu'il développe ces effets que l'on observe généralement chez les personnes magnétisées. Les phénomènes du magnétisme sont donc la conséquence de l'envahissement du système nerveux du magnétisé par le fluide vital du magnétiseur. La volonté ne peut agir matériellement sur un autre corps la volonté est en nous, et elle préside à tous les actes de notre existence. Nous faisons acte de volonté en levant le pied, en donnant la main, en clignant de l'oeil en toute occasion enfin cette volonté se manifeste, même quand son influence semble échapper à notre pensée. Notre volonté n'agit que sur nous-mêmes, enpioduisant une sécrétion plus active au cerveau et des contractions au plexus de là l'émission d'une plus grande quantité de fluide et plus d'intensité dans l'action plus cette volonté est exprimée avec fermeté et continuité, plus l'émission se fait abondante et intense. Nous pouvons donc dire avec raison que les phénomènes magnétiques ont une seule et unique cause, le fluide vital, et que la volonté n'est ici qu'un accessoire, comme en toutes choses. Ce qui a fait penser que la volonté agissait sur le magné-tisé, c'est un des effets qui se présentent dans l'état som-nambulique. Un somnambule dont la lucidité est développée voit la pensée du magnétiseur, et obéit à l'ordre mental qui lui est donné par lui. C'est une transmission de pensée on a conclu de là que la volonté à laquelle le sujet était ainsi soumis devait être la cause mais on a fait erreur, on a | THÉORIE DU MAGNÉTISME 29 l'empire de la volonté, nous pouvons transmettre le fluide vital. Les nerfs servent de conducteurs, d'abord chez nous pour l'émettre, ensuite chez le magnétisé, pour le recevoir et le communiquer aux centres nerveux. La volonté est la concentration des idées intellectuelles sur une seule elle agit sur les principaux centres nerveux du magnétiseur, sur le cerveau surtout elle provoque l'émission du fluide vital en plus ou moins grande quantité, et c'est par elle que ce fluide est communiqué au système nerveux du patient, qui l'envahit et l'engourdit, et qu'il développe ces effets que l'on observe généralement chez les personnes magnétisées. Les phénomènes du magnétisme sont donc la conséquence de l'envahissement du système nerveux du magnétisé par le fluide vital du magnétiseur. La volonté ne peut agir matériellement sur un autre corps la volonté est en nous, et elle préside à tous les actes de notre existence. Nous faisons acte de volonté en levant le pied, en donnant la main, en clignant de l'oeil en toute occasion enfin cette volonté se manifeste, même quand son influence semble échapper à notre pensée. Notre volonté n'agit que sur nous-mêmes, en@pioduisant une sécrétion plus active au cerveau et des contractions au plexus de là l'émission d'une plus grande quantité de fluide et plus d'intensité dans l'action plus cette volonté est exprimée avec fermeté et continuité, plus l'émission se fait abondante et intense. Nous pouvons donc dire avec raison que les phénomènes magnétiques ont une seule et unique cause, le fluide vital, et que la volonté n'est ici qu'un accessoire, comme en toutes choses. Ce qui a fait penser que la volonté agissait sur le magné-tisé, c'est un des effets qui se présentent dans l'état som-nambulique. Un somnambule dont la lucidité est développée voit la pensée du magnétiseur, et obéit à l'ordre mental qui lui est donné par lui. C'est une transmission de pensée on a conclu de là que la volonté à laquelle le sujet était ainsi soumis devait être la cause mais on a fait erreur, on a | THÉORIE DU MAGNÉTISME 29 l'empire de la volonté, nous pouvons transmettre le fluide vital. Les nerfs servent de conducteurs, d'abord chez nous pour l'émettre, ensuite chez le magnétisé, pour le recevoir et le communiquer aux centres nerveux. La volonté est la concentration des idées intellectuelles sur une seule elle agit sur les principaux centres nerveux du magnétiseur, sur le cerveau surtout elle provoque l'émission du fluide vital en plus ou moins grande quantité, et c'est par elle que ce fluide est communiqué au système nerveux du patient, qui l'envahit et l'engourdit, et qu'il développe ces effets que l'on observe généralement chez les personnes magnétisées. Les phénomènes du magnétisme sont donc la conséquence de l'envahissement du système nerveux du magnétisé par le fluide vital du magnétiseur. La volonté ne peut agir matériellement sur un autre corps la volonté est en nous, et elle préside à tous les actes de notre existence. Nous faisons acte de volonté en levant le pied, en donnant la main, en clignant de l'oeil en toute occasion enfin cette volonté se manifeste, même quand son influence semble échapper à notre pensée. Notre volonté n'agit que sur nous-mêmes, en produisant une sécrétion plus active au cerveau et des contractions au plexus de là l'émission d'une plus grande quantité de fluide et plus d'intensité dans l'action plus cette volonté est exprimée avec fermeté et continuité, plus l'émission se fait abondante et intense. Nous pouvons donc dire avec raison que les phénomènes magnétiques ont une seule et unique cause, le fluide vital, et que la volonté n'est ici qu'un accessoire, comme en toutes choses. Ce qui a fait penser que la volonté agissait sur le magné-tisé, c'est un des effets qui se présentent dans l'état som-nambulique. Un somnambule dont la lucidité est developpée voit la pensée du magnétiseur, et obéit à l'ordre mental qui lui est donné par lui. C'est une transmission de pensée on a conclu de là que la volonté à laquelle le sujet était ainsi soumis devait être la cause mais on a fait erreur, on a | Notre volonté n'agit que sur nous-mêmes, enpioduisant une sécrétion plus active au cerveau et des contractions au plexus de là l'émission d'une plus grande quantité de fluide et plus d'intensité dans l'action plus cette volonté est exprimée avec fermeté et continuité, plus l'émission se fait abondante et intense. | Notre volonté n'agit que sur nous-mêmes, en produisant une sécrétion plus active au cerveau et des contractions au plexus de là l'émission d'une plus grande quantité de fluide et plus d'intensité dans l'action plus cette volonté est exprimée avec fermeté et continuité, plus l'émission se fait abondante et intense. | 2 | 0.006349 | 0.038462 |
496.txt | 1,871 | 34 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. TROISIÈME PREUVE. Un autre fait défend au naturaliste d'être trop exclusif dans la défini-tion et la circonscription de la race c'est qu'au centre même de certaines races on trouve des types d'une race fI -rt éloignée. Mgr Viseman nous dit qu'un voyageur vit dans le Horan, à l'est du Jour-dain, une famille dont le père et la mère était blancs et ne comptait pas de nègres parmi ses ancêtres, tandis que les enfants étaient tous noirs. Il paraît que dans cette contrée les causes externes sont très-favorables à la continuité de cette particularité. La population arabe qui l'habite se distingue des autres tribus de cette nation par un teint généralement plus foncé, des traits plus aplatis et une chevelure plus rude. Le même auteur Viseman, 38 dise. ajoute Le cas inverse se ren-contre également chez les nègres on y verrait naître des individus blancs, et la tendance vers ces exceptions se perpétuerait . Il y a une mobilité perpétuelle des formes du corps au sein même de chaque race. Il est vrai de dire que le type pur d'une race est assez rare. Quelle variation parmi nous dans la forme de la figure, du crâne, du nez, de la taille! Dans les grandes assemblées populaires, on est étonné des excentricités de figures que l'on rencontre au centre même de l'Europe, et si la dignité humaine permettait qu'on lui appliquât le principe de la séduc-tion, telle que Darvin la pratique sur les espèces animales, pendant plusieurs générations, on trouverait toutes les races sur un point donné de la France, la couleur exceptée, puisque les latitudes font les teintes. Je crois que cette hypothèse n'a rien de forcé, et que sa réalisation produirait d'étonnants résultats. Aujourd'hui l'homme, on peut le dire, pétrit et façonne certains êtres vivants comme la matière morte. D'un type donné il tire à peu près tout ce qu'il veut. Il romp l'équilibre naturel de l'organisme, il fait des animaux tout graisse, comme le porc d'York tout os, comme le cheval anglais tout chair, comme .le boeuf de Durham il fait même le boeuf sans corne, qui est un produit artificiel de l'Hollone diversité des types hum. et ce-pendant ces animaux n'ont pas passé dans une espèce voisine le boeuf reste boeuf, le cheval reste cheval, etc. et l'on voudrait avoir une autre mesure pour comparer l'homme 1 11 n'y a que la passion qui puisse aller jusque-là ce ne sera jamais de la science. Vin. Possibilité pour toutes les races d'hommes d'habiter tous les climats. De tous les êtres vivants qui sont sur la terre, c'est l'homme qui vit le plus facilement sous toutes les latitudes et dans toutes les régions. Au xixe siècle, siècle de voyage, d'histoire comparée, d'études géographi-ques et d'histoire naturelle, on est entouré de faits de toute nature pour dé-cider certaines questions. Il est notoire aujourd'hui que toutes les races d'hommes peuvent vivre à toutes les latitudes. On sait très-bien aussi que les habitants du nord ne peuvent, sans péril, aller habiter l'Afrique, ni les Africains en Suède mars, | 34 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. TROISIÈME PREUVE. Un autre fait défend au naturaliste d'être trop exclusif dans la défini-tion et la circonscription de la race c'est qu'au centre même de certaines races on trouve des types d'une race fI -rt éloignée. Mgr Viseman nous dit qu'un voyageur vit dans le Horan, à l'est du Jour-dain, une famille dont le père et la mère était blancs et ne comptait pas de nègres parmi ses ancêtres, tandis que les enfants étaient tous noirs. Il paraît que dans cette contrée les causes externes sont très-favorables à la continuité de cette particularité. La population arabe qui l'habite se distingue des autres tribus de cette nation par un teint généralement plus foncé, des traits plus aplatis et une chevelure plus rude. Le même auteur Viseman, 38 dise. ajoute Le cas inverse se ren-contre également chez les nègres on y verrait naître des individus blancs, et la tendance vers ces exceptions se perpétuerait . Il y a une mobilité perpétuelle des formes du corps au sein même de chaque race. Il est vrai de dire que le type pur d'une race est assez rare. Quelle variation parmi nous dans la forme de la figure, du crâne, du nez, de la taille@! Dans les grandes assemblées populaires, on est étonné des excentricités de figures que l'on rencontre au centre même de l'Europe, et si la dignité humaine permettait qu'on lui appliquât le principe de la séduc-tion, telle que Darvin la pratique sur les espèces animales, pendant plusieurs générations, on trouverait toutes les races sur un point donné de la France, la couleur exceptée, puisque les latitudes font les teintes. Je crois que cette hypothèse n'a rien de forcé, et que sa réalisation produirait d'étonnants résultats. Aujourd'hui l'homme, on peut le dire, pétrit et façonne certains êtres vivants comme la matière morte. D'un type donné il tire à peu près tout ce qu'il veut. Il romp l'équilibre naturel de l'organisme, il fait des animaux tout graisse, comme le porc d'York tout os, comme le cheval anglais tout chair, comme .le boeuf de Durham il fait même le boeuf sans corne, qui est un produit artificiel de l'Hollone diversité des types hum. et ce-pendant ces animaux n'ont pas passé dans une espèce voisine le boeuf rest@@@e boeuf, le cheval rest@@@e cheval, etc. et l'on voudrait avoir une autre mesure pour comparer l'homme 1 11 n'y a que la passion qui puisse aller jusque-là ce ne sera jamais de la science. Vi@n. @Possibilité pour toutes les races d'hommes d'habiter tous les climats. De tous les êtres vivants qui sont sur la terre, c'est l'homme qui vit le plus facilement sous toutes les latitudes et dans toutes les régions. Au xixe siècle, siècle de voyage, d'histoire comparée, d'études géographi-ques et d'histoire naturelle, on est entouré de faits de toute nature pour dé-cider certaines questions. Il est notoire aujourd'hui que toutes les races d'hommes peuvent vivre à toutes les latitudes. On sait très-bien aussi que les habitants du nord ne peuvent, sans péril, aller habiter l'Afrique, ni les Africains en Suède mars, | 34 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. TROISIÈME PREUVE. Un autre fait défend au naturaliste d'être trop exclusif dans la défini-tion et la circonscription de la race c'est qu'au centre même de certaines races on trouve des types d'une race f@@ort éloignée. Mgr Viseman nous dit qu'un voyageur vit dans le Horan, à l'est du Jour-dain, une famille dont le père et la mère était blancs et ne comptait pas de nègres parmi ses ancêtres, tandis que les enfants étaient tous noirs. Il paraît que dans cette contrée les causes externes sont très-favorables à la continuité de cette particularité. La population arabe qui l'habite se distingue des autres tribus de cette nation par un teint généralement plus foncé, des traits plus aplatis et une chevelure plus rude. Le même auteur Viseman, 3e disc. ajoute Le cas inverse se ren-contre également chez les nègres on y verrait naître des individus blancs, et le tendance vers ces exceptions se perpétuerait . Il y a une mobilité perpétuelle des formes du corps au sein même de chaque race. Il est vrai de dire que le type pur d'une race est assez rare. Quelle variation parmi nous dans la forme de la figure, du crâne, du nez, de la taille ! Dans les grandes assemblées populaires, on est étonné des excentricités de figures que l'on rencontre au centre même de l'Europe, et si la dignité humaine permettait qu'on lui appliquât le principe de la séduc-tion, telle que Darvin la pratique sur les espèces animales, pendant plusieurs générations, on trouverait toutes les races sur un point donné de la France, la couleur exceptée, puisque les latitudes font les teintes. Je crois que cette hypothèse n'a rien de forcé, et que sa réalisation produirait d'étonnants résultats. Aujourd'hui l'homme, on peut le dire, pétrit et façonné certains êtres vivants comme la matière morte. D'un type donné il tire à peu près tout ce qu'il veut. Il romp l'équilibre naturel de l'organisme, il fait des animaux tout graisse, comme le porc d'York tout os, comme le cheval anglais tout chair, comme @le boeuf de Durham il fait même le boeuf sans corne, qui est un produit artificiel de l'Hollone diversité des types hum. et ce-pendant ces animaux n'ont pas passé dans une espèce voisine le boeuf reste le boeuf, le cheval reste le cheval, etc. et l'on voudrait avoir une autre mesure pour comparer l'homme@! Il n'y a que la passion qui puisse aller jusque-là ce ne sera jamais de la science. VIII. -Possibilité pour toutes les races d'hommes d'habiter tous les climats. De tous les êtres vivants qui sont sur la terre, c'est l'homme qui vit le plus facilement sous toutes les latitudes et dans toutes les régions. Au xixe siècle, siècle de voyage, d'histoire comparée, d'études géographi-ques et d'histoire naturelle, on est entouré de faits de toute nature pour dé-cider certaines questions. Il est notoire aujourd'hui que toutes les races d'hommes peuvent vivre à toutes les latitudes. On sait très-bien aussi que les habitants du nord ne peuvent, sans péril, aller habiter l'Afrique, ni les Africains en Suède mais, | Aujourd'hui l'homme, on peut le dire, pétrit et façonne certains êtres vivants comme la matière morte. | Aujourd'hui l'homme, on peut le dire, pétrit et façonné certains êtres vivants comme la matière morte. | 1 | 0.009804 | 0.052632 |
606.txt | 1,886 | 120 L'ART DE MAGNÉTISER pas nécessaire car, que prétendons-nous et que voulons-nous prouver ? que les somnambules, dans l'état magné-tique, peuvent voir, sans le secours des yeux et à travers les corps opaques. Eh bien, couvrons les objets de manière que les somnambules, avec les yeux, même ouverts, ne puissent les voir, nous atteindrons le but bien mieux et nous convain-crons davantage. -Lorsque je veux faire lire, je prends un livre fermé, je le tiens sous une table, et je dis à la somnambule de lire à telle page, telle ligne elle le peut, puisqu'elle n'a pas de point de vision sur le corps, puisque c'est la partie immatérielle de son être, son âme enfin, qui voit. -De même, enveloppez les objets dans des boîtes, ou de toute autre manière, afin que, si on les lui donne à toucher, elle ne puisse, ni par les yeux, ni par le contact, reconnaître l'objet. Pourquoi, me dira-t-on, avec des somnambules comme vous prétendez en avoir rencontré, ne vous êtes-vous pas présenté à l'Académie pour gagner les trois mille francs déposés par M. Burdin? Pourquoi ? Je répondrai d'abord, pour ma part, que les somnambules, dans la lucidité desquelles j'aurais eu assez de confiance pour m'exposer ainsi, n'étaient point celles que j'aurais pu présenter devant l'Académie, leur position dans le monde le leur interdisait. Mais quand cette raison particulière n'existerait pas, je n'aurais voulu à aucun prix, dans l'état actuel du somnam-bulisme, risquer une semblable démarche je sais trop com-bien la lucidité est capricieuse, fugitive et indépendante du magnétiseur, et bien certainement j'aurais pu avoir une déception. Du reste, je ne crois pas que ce soit par la clairvoyance, par le somnambulisme, qu'il faille solliciter l'adhésion des corps savants au magnétisme animal. C'est en leur présen-tant le magnétisme sous le point de vue utile, c'est en leur montrant son efficacité comme moyen curatif, c'est enfin en leur soumettant les premiers effets, et non les derniers, que l'on pourra les décider à l'adopter et à en ordonner l'emploi | 120 L'ART DE MAGNÉTISER pas nécessaire car, que prétendons-nous et que voulons-nous prouver ? que les somnambules, dans l'état magné-tique, peuvent voir, sans le secours des yeux et à travers les corps opaques. Eh bien, couvrons les objets de manière que les somnambules, avec les yeux, même ouverts, ne puissent les voir, nous atteindrons le but bien mieux et nous convain-crons davantage. -Lorsque je veux faire lire, je prends un livre fermé, je le tiens sous une table, et je dis à la somnambule de lire à telle page, telle ligne elle le peut, puisqu'elle n'a pas de point de vision sur le corps, puisque c'est la partie immatérielle de son être, son âme enfin, qui voit. -De même, enveloppez les objets dans des boîtes, ou de toute autre manière, afin que, si on les lui donne à toucher, elle ne puisse, ni par les yeux, ni par le contact, reconnaître l'objet. Pourquoi, me dira-t-on, avec des somnambules comme vous prétendez en avoir rencontré, ne vous êtes-vous pas présenté à l'Académie pour gagner les trois mille francs déposés par M. Burdin@? Pourquoi ? Je répondrai d'abord, pour ma part, que les somnambules, dans la lucidité desquelles j'aurais eu assez de confiance pour m'exposer ainsi, n'étaient point celles que j'aurais pu présenter devant l'Académie, leur position dans le monde le leur interdisait. Mais quand cette raison particulière n'existerait pas, je n'aurais voulu à aucun prix, dans l'état actuel du somnam-bulisme, risquer une semblable démarche je sais trop com-bien la lucidité est capricieuse, fugitive et indépendante du magnétiseur, et bien certainement j'aurais pu avoir une déception. Du reste, je ne crois pas que ce soit par la clairvoyance, par le somnambulisme, qu'il faille solliciter l'adhésion des corps savants au magnétisme animal. C'est en leur présen-tant le magnétisme sous le point de vue utile, c'est en leur montrant son efficacité comme moyen curatif, c'est enfin en leur soumettant les premiers effets, et non les derniers, que l'on pourra les décider à l'adopter et à en ordonner l'emploi | 120 L'ART DE MAGNÉTISER pas nécessaire car, que prétendons-nous et que voulons-nous prouver ? que les somnambules, dans l'état magné-tique, peuvent voir, sans le secours des yeux et à travers les corps opaques. Eh bien, couvrons les objets de manière que les somnambules, avec les yeux, même ouverts, ne puissent les voir, nous atteindrons le but bien mieux et nous convain-crons davantage. @Lorsque je veux faire lire, je prends un livre fermé, je le tiens sous une table, et je dis à la somnambule de lire à telle page, telle ligne elle le peut, puisqu'elle n'a pas de point de vision sur le corps, puisque c'est la partie immatérielle de son être, son âme enfin, qui voit. @De même, enveloppez les objets dans des boîtes, ou de toute autre manière, afin que, si on les lui donne à toucher, elle ne puisse, ni par les yeux, ni par le contact, reconnaitre l'objet. Pourquoi, me dira-t-on, avec des somnambules comme vous prétendez en avoir rencontré, ne vous êtes-vous pas présenté à l'Académie pour gagner les trois mille francs déposés par M. Burdin ? Pourquoi ? Je répondrai d'abord, pour ma part, que les somnambules, dans la lucidité desquelles j'aurais eu assez de confiance pour m'exposer ainsi, n'étaient point celles que j'aurais pu présenter devant l'Académie, leur position dans le monde le leur interdisait. Mais quand cette raison particulière n'existerait pas, je n'aurais voulu à aucun prix, dans l'état actuel du somnam-bulisme, risquer une semblable démarche je sais trop com-bien la lucidité est capricieuse, fugitive et indépendante du magnétiseur, et bien certainement j'aurais pu avoir une déception. Du reste, je ne crois pas que ce soit par la clairvoyance, par le somnambulisme, qu'il faille solliciter l'adhésion des corps savants au magnétisme animal. C'est en leur présen-tant le magnétisme sous le point de vue utile, c'est en leur montrant son efficacité comme moyen curatif, c'est enfin en leur soumettant les premiers effets, et non les derniers, que l'on pourra les décider à l'adopter et à en ordonner l'emploi | -De même, enveloppez les objets dans des boîtes, ou de toute autre manière, afin que, si on les lui donne à toucher, elle ne puisse, ni par les yeux, ni par le contact, reconnaître l'objet. | De même, enveloppez les objets dans des boîtes, ou de toute autre manière, afin que, si on les lui donne à toucher, elle ne puisse, ni par les yeux, ni par le contact, reconnaitre l'objet. | 2 | 0.010638 | 0.045455 |
484.txt | 1,871 | UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 1.9 corps organisés. Ceux-ci se subdivisent en deux règnes le règne végétal et le règne animal. Chaque ordre comprend des embranchements, chaque embranchement des classes, chaque classe des familles, des tribus, des genres, des espèces et enfin l'espèce des variétés. Les variétés dérivent les unes des autres, par voie de génération, et peuvent aisément se transformer, en s'éloignant ou en se rapprochant du type primitif. Mais les règnes ne peuvent jamais se confondre, jamais les classes se transformer entre elles, jamais un genre donner naissance aux autres genres, ni une espèce à une autre espèce. Voil ce qui fait l'objet de l'en-seignement public dans les pays civilisés et ce qui est enseigné par les savants de toutes les nations, et ce qu'on regarde comme une loi de la nature. Ces notions sont fondées sur des observations des milliards de fois répétées depuis deux mille ans. Il n'y a pas une loi du monde physique, y compris la loi d'attraction, qui soit mieux constatée. Cependant, M. Darwin s'inscrit en contre. Mais à quel titre? Eh bien 1 c'est sans titre il ne présente que des conjectures et des hypothèses contre l'évidence. En effet, on use de l'hypothèse dans les cas douteux, obscurs, là où la science n'a pas encore porté le flambeau de ses lumières et de ses défi-nitions mais une hypothèse contre les choses constatées, cela ne s'est jamais vu, et est contraire à la marche des sciences d'observation. Faisons l'application de ces principes si simples, et voyons s'ils sont contredits par les trois agents invoqués par Darwin. Son premier agent est celui de la lutte struggle lor the life c'est un combat de l'être vivant contre tout ce qui arrête son essor. Ce principe est-il faux? Non, sans doute, s'il veut dire qu'un être orga-nisé naissant tend avec énergie vers son développement final, et lutte contre les obstacles qu'il rencontre et qui peuvent arrêter ce développement en sorte que, si les obstacles sont bien et facilement écartés, il pourra devenir le plus bel individu de son espèce. C'est cela qui se voit tous les jours. Mais ce principe est faux, si on prétend qu'un être organisé quelconque, placé à sa naissance même dans les conditions les plus favorables, aura un développement assez heureux pour sortir de son espèce ou donner quelque signe qu'il tend à s'élever au-dessus de son espèce. Perfectionner son espèce, • voilà une formule scientifique. Sortir de son espèce, même par tendance lente, mais observable, voilà ce qui est démenti par l'expérience. C'est de la pure fantaisie de savant. Voici le second principe la sélection. On suppose que des individus d'une même espèce, qui sont marqués par des singularités fortement ac-cusées, s'accouplent ensemble, et que leurs descendants réussissent à opérer des accouplements dans la même tendance , dans la même direction. M. Darwin conclut qu'on aura à la fin une modification tellement profonde que l'espèce sera changée. Si cela est, prouvez-le. Où sont vos exemples? Vous avez pu obtenir par la sélection des centaines de races de chiens, de pigeons, de chevaux, de boeufs. Mais montrez-nous des chevaux qui aient produit des boeufs, des chiens qui aient fourni des ânes, et des singes qui | UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 1.9 corps organisés. Ceux-ci se subdivisent en deux règnes le règne végétal et le règne animal. Chaque ordre comprend des embranchements, chaque embranchement des classes, chaque classe des familles, des tribus, des genres, des espèces et enfin l'espèce des variétés. Les variétés dérivent les unes des autres, par voie de génération, et peuvent aisément se transformer, en s'éloignant ou en se rapprochant du type primitif. Mais les règnes ne peuvent jamais se confondre, jamais les classes se transformer entre elles, jamais un genre donner naissance aux autres genres, ni une espèce à une autre espèce. Voil ce qui fait l'objet de l'en-seignement public dans les pays civilisés et ce qui est enseigné par les savants de toutes les nations, et ce qu'on regarde comme une loi de la nature. Ces notions sont fondées sur des observations des milliards de fois répétées depuis deux mille ans. Il n'y a pas une loi du monde physique, y compris la loi d'attraction, qui soit mieux constatée. Cependant, M. Darwin s'inscrit en contre. Mais à quel titre@? Eh bien 1 c'est sans titre il ne présente que des conjectures et des hypothèses contre l'évidence. En effet, on use de l'hypothèse dans les cas douteux, obscurs, là où la science n'a pas encore porté le flambeau de ses lumières et de ses défi-nitions mais une hypothèse contre les choses constatées, cela ne s'est jamais vu, et est contraire à la marche des sciences d'observation. Faisons l'application de ces principes si simples, et voyons s'ils sont contredits par les trois agents invoqués par Darwin. Son premier agent est celui de la lutte struggle lor the life c'est un combat de l'être vivant contre tout ce qui arrête son essor. Ce principe est-il faux@? Non, sans doute, s'il veut dire qu'un être orga-nisé naissant tend avec énergie vers son développement final, et lutte contre les obstacles qu'il rencontre et qui peuvent arrêter ce développement en sorte que, si les obstacles sont bien et facilement écartés, il pourra devenir le plus bel individu de son espèce. C'est cela qui se voit tous les jours. Mais ce principe est faux, si on prétend qu'un être organisé quelconque, placé à sa naissance même dans les conditions les plus favorables, aura un développement assez heureux pour sortir de son espèce ou donner quelque signe qu'il tend à s'élever au-dessus de son espèce. Perfectionner son espèce, • voilà une formule scientifique. Sortir de son espèce, même par tendance lente, mais observable, voilà ce qui est démenti par l'expérience. C'est de la pure fantaisie de savant. Voici le second principe la sélection. On suppose que des individus d'une même espèce, qui sont marqués par des singularités fortement ac-cusées, s'accouplent ensemble, et que leurs descendants réussissent à opérer des accouplements dans la même tendance , dans la même direction. M. Darwin conclut qu'on aura à la fin une modification tellement profonde que l'espèce sera changée. Si cela est, prouvez-le. Où sont vos exemples? Vous avez pu obtenir par la sélection des centaines de races de chiens, de pigeons, de chevaux, de boeufs. Mais montrez-nous des chevaux qui aient produit des boeufs, des chiens qui aient fourni des ânes, et des singes qui | UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 1@9 corps organisés. Ceux-ci se subdivisent en deux règnes le règne végétal et le règne animal. Chaque ordre comprend des embranchements, chaque embranchement des classes, chaque classe des familles, des tribus, des genres, des espèces et enfin l'espèce des variétés. Les variétés dérivent les unes des autres, par voie de génération, et peuvent aisément se transformer, en s'éloignant ou en se rapprochant du type primitif. Mais les règnes ne peuvent jamais se confondre, jamais les classes se transformer entre elles, jamais un genre donner naissance aux autres genres, ni une espèce à une autre espèce. Voil ce qui fait l'objet de l'en-seignement public dans les pays civilisés et ce qui est enseigné par les savants de toutes les nations, et ce qu'on regarde comme une loi de la nature. Ces notions sont fondées sur des observations des milliards de fois répétées depuis deux mille ans. Il n'y a pas une loi du monde physique, y compris la loi d'attraction, qui soit mieux constatée. Cependant, M. Darwin s'inscrit en contre. Mais à quel titre ? Eh bien ! c'est sans titre il ne présente que des conjectures et des hypothèses contre l'évidence. En effet, on use de l'hypothèse dans les cas douteux, obscurs, là où la science n'a pas encore porté le flambeau de ses lumières et de ses défi-nitions mais une hypothèse contre les choses constatées, cela ne s'est jamais vu, et est contraire à la marche des sciences d'observation. Faisons l'application de ces principes si simples, et voyons s'ils sont contredits par les trois agents invoqués par Darwin. Son premier agent est celui de la lutte struggle for the life c'est un combat de l'être vivant contre tout ce qui arrête son essor. Ce principe est-il faux ? Non, sans doute, s'il veut dire qu'un être orga-nisé naissant tend avec énergie vers son développement final, et lutte contre les obstacles qu'il rencontre et qui peuvent arrêter ce développement en sorte que, si les obstacles sont bien et facilement écartés, il pourra devenir le plus bel individu de son espèce. C'est cela qui se voit tous les jours. Mais ce principe est faux, si on prétend qu'un être organisé quelconque, placé à sa naissance même dans les conditions les plus favorables, aura un développement assez heureux pour sortir de son espèce ou donner quelque signe qu'il tend à s'élever au-dessus de son espèce. Perfectionner son espèce,@@ voilà une formule scientifique. Sortir de son espèce, même par tendance lente, mais observable, voilà ce qui est démenti par l'expérience. C'est de la pure fantaisie de savant. Voici le second principe la sélection. On suppose que des individus d'une même espèce, qui sont marqués par des singularités fortement ac-cusées, s'accouplent ensemble, et que leurs descendants réussissent à opérer des accouplements dans la même tendance@, dans la même direction. M. Darwin conclut qu'on aura à la fin une modification tellement profonde que l'espèce sera changée. Si cela est, prouvez-le. Où sont vos exemples? Vous avez pu obtenir par la sélection des centaines de races de chiens, de pigeons, de chevaux, de boeufs. Mais montrez-nous des chevaux qui aient produit des boeufs, des chiens qui aient fourni des ânes, et des singes qui | M. Darwin conclut qu'on aura à la fin une modification tellement profonde que l'espèce sera changée. | M. Darwin conclut qu'on aura à la fin une modification tellement profonde que l'espèce sera changée. | 0 | 0 | 0 |
790.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT voia DANS UNE RUE. 85 ter davantage. Son pied tremblait en se posant sur le'pay é elle éprouvait des défaillances, un nuage voilait ses yeux ce fut à graad'peine qu'elle put regagner l'hôtel. Quant à Gaston, il était radieux et restait comme enchaîné sur place sin imagination devançait le temps et franchissait l'intervalle qui le séparait du jour assigné. Il rentra, le bonheur sur le front et le sourire sur les lèvres. -XIX -Le dimanche suivant, il devança le jour sur le parvis de l'église, et se plaça de manière à ce qu'aucune des personnes qui y entraient ne pût échapper à sa surveillance. Chaque fois qu'il voyait se dégager de la brume une forme humaine, il se portait de ce côté, et ne s'arrêtait que lorsqu'il s'était assuré que ce n'était point encore Clémence. Il fit ainsi un dénom-brement des fidèles jusqu'à ce que l'office eût commencé, des plus ponctuels d'abord, puis de ceux qui étaient en retard. La comtesse ne parut pas. Mêmes soins à la sortie, même attention, même vigilance. Décidément elle manquait. Peut-être avait-elle été empêchée et serait-il plus heureux aux offices suivants. Il ne bougea donc pas et recommença cette besogne sur de nouveaux frais. Les éçhecs ne pouvaient l'abattre. Ce ne fut qu'à l'issue des cérémonies religieuses et quand tout espoir fut perdu qu'il abandonna la place, en proie au découragement. Il n'accusait point Clémence il était convaincu qu'elle aurait tenu sa parole si cela avait été en son pouvoir. Mais à qui s'en prendre? Que croire? que supposer? Était-elle malade? avait-elle rencontré quelque obstacle imprévu? le-quel dans ce cas? Toutes ces conjectures se succédaient dans l'esprit de Gaston et y jetaient un trouble mêlé d'amertume. Parfois aussi il allait jusqu'à redouter des scrupules de com-science et un changement de détermination sa douleur était | CE QU'ON PEUT voia DANS UNE RUE. 85 ter davantage. Son pied tremblait en se posant sur le'pay é elle éprouvait des défaillances, un nuage voilait ses yeux ce fut à graad'peine qu'elle put regagner l'hôtel. Quant à Gaston, il était radieux et restait comme enchaîné sur place sin imagination devançait le temps et franchissait l'intervalle qui le séparait du jour assigné. Il rentra, le bonheur sur le front et le sourire sur les lèvres. -XIX -Le dimanche suivant, il devança le jour sur le parvis de l'église, et se plaça de manière à ce qu'aucune des personnes qui y entraient ne pût échapper à sa surveillance. Chaque fois qu'il voyait se dégager de la brume une forme humaine, il se portait de ce côté, et ne s'arrêtait que lorsqu'il s'était assuré que ce n'était point encore Clémence. Il fit ainsi un dénom-brement des fidèles jusqu'à ce que l'office eût commencé, des plus ponctuels d'abord, puis de ceux qui étaient en retard. La comtesse ne parut pas. Mêmes soins à la sortie, même attention, même vigilance. Décidément elle manquait. Peut-être avait-elle été empêchée et serait-il plus heureux aux offices suivants. Il ne bougea donc pas et recommença cette besogne sur de nouveaux frais. Les éçhecs ne pouvaient l'abattre. Ce ne fut qu'à l'issue des cérémonies religieuses et quand tout espoir fut perdu qu'il abandonna la place, en proie au découragement. Il n'accusait point Clémence il était convaincu qu'elle aurait tenu sa parole si cela avait été en son pouvoir. Mais à qui s'en prendre@? Que croire@? que supposer@? Était-elle malade? avait-elle rencontré quelque obstacle imprévu@? le-quel dans ce cas@? Toutes ces conjectures se succédaient dans l'esprit de Gaston et y jetaient un trouble mêlé d'amertume. Parfois aussi il allait jusqu'à redouter des scrupules de com-science et un changement de détermination sa douleur était | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 85 ter davantage. Son pied tremblait en se posant sur le pa@vé elle éprouvait des défaillances, un nuage voilait ses yeux ce fut à grand peine qu'elle put regagner l'hôtel. Quant à Gaston, il était radieux et restait comme enchaîné sur place son imagination devançait le temps et franchissait l'intervalle qui le séparait du jour assigné. Il rentra, le bonheur sur le front et le sourire sur les lèvres. @XIX @Le dimanche suivant, il devança le jour sur le parvis de l'église, et se plaça de manière à ce qu'aucune des personnes qui y entraient ne pût échapper à sa surveillance. Chaque fois qu'il voyait se dégager de la brume une forme humaine, il se portait de ce côté, et ne s'arrêtait que lorsqu'il s'était assuré que ce n'était point encore Clémence. Il fit ainsi un dénom-brement des fidèles jusqu'à ce que l'office eût commencé, des plus ponctuels d'abord, puis de ceux qui étaient en retard. La comtesse ne parut pas. Mêmes soins à la sortie, même attention, même vigilance. Décidément elle manquait. Peut-être avait-elle été empêchée et serait-il plus heureux aux offices suivants. Il ne bougea donc pas et recommença cette besogne sur de nouveaux frais. Les échecs ne pouvaient l'abattre. Ce ne fut qu'à l'issue des cérémonies religieuses et quand tout espoir fut perdu qu'il abandonna la place, en proie au découragement. Il n'accusait point Clémence il était convaincu qu'elle aurait tenu sa parole si cela avait été en son pouvoir. Mais à qui s'en prendre ? Que croire ? que supposer ? Était-elle malade? avait-elle rencontré quelque obstacle imprévu ? le-quel dans ce cas ? Toutes ces conjectures se succédaient dans l'esprit de Gaston et y jetaient un trouble mêlé d'amertume. Parfois aussi il allait jusqu'à redouter des scrupules de con-science et un changement de détermination sa douleur était | CE QU'ON PEUT voia DANS UNE RUE. | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. | 4 | 0.125 | 0.5 |
737.txt | 1,858 | 24 CE QU'ON PEUT VOill DANS UNE RUE . ce côté. Ce qu'il y possédait de dépendances n'avait point de communications avec l'intérieur, et la porte du jardin pré-sentait toutes les apparences d'une issue condamnée. Quant à la ruelle, elle était affligeante à voir et faisait peu d'hon-neur à la vigilance de l'autorité. On y marchait dans une boue liquide, plus digne d'un marécage que d'une voie clas-sée et prélevant sa quote-part des deniers municipaux. J'eus quelque peine à m'y frayer un chemin, et un instant je mis en délibération si je pousserais plus loin mes recher-ches. Comment supposer qu'un être vivant se fût engagé de , nuit dans des fondrières où, en plein jour, je n'avançais qu'avec effort? Là-dessus j'allais renoncer, lorsqu'une cir-constance me frappa. Vers la gauche de la ruelle et au pied même du mur se montraient des empreintes toutes récentes je les suivis elles aboutissaient à la porte du jardin. C'était un premier indice bientôt j'en recueillis ou crus en recueillir d'autres. L'imagination arrange volontiers les faits au gré de ses soupçons ou de ses désirs. Quoique le terrain eût été lavé par l'orage, il gardait, par intervalles, et sur toute l'éten-due où ces empreintes subsistaient, une couleur violacée à laquelle il était difficile d'assigner des causes naturelles. L'eau elle-même, dont çà et là il restait des flaques, n'avait pas -cette teinte bourbeuse qu'elle acquiert en délayant les ter-rains elle était foncée, rougeâtre, presque sanguinolente. Ces détails, insignifiants pour d'autres, prenaient à mes yeux le caractère d'autant de découvertes et devenaient des motifs d'encouragement à pousser plus loin les choses. Un examen attentif de l'issue m'apporta un surcroît de preuves. J'ai dit qu'elle s'ouvrait rarement tout donnait lieu de penser qu'après une longue inaction, elle s'était ouverte dans la nuit même. Des éclats de bois, des débris de plâtre attestaient le fait la porte n'avait cédé qu'à une pression violente. Puis, sur les marches, existaient des signes non équivoques d'un travail récent la dalle avait été nettoyée à grande®eau, et, dans les grains de la pierre, on pouvait dis-tinguer ces tons rougeâtres qui déjà m'avaient frappé, et qui semblaient former comme une ligne ininterrompue jusque dans l'intérieur du jardin. Si j'avais pu pénétrer de ce côté, sans doute la démonstration eût été complète, et l'évidence des charges pleinement établie. Malheureusement cet acte | 24 CE QU'ON PEUT VOill DANS UNE RUE . ce côté. Ce qu'il y possédait de dépendances n'avait point de communications avec l'intérieur, et la porte du jardin pré-sentait toutes les apparences d'une issue condamnée. Quant à la ruelle, elle était affligeante à voir et faisait peu d'hon-neur à la vigilance de l'autorité. On y marchait dans une boue liquide, plus digne d'un marécage que d'une voie clas-sée et prélevant sa quote-part des deniers municipaux. J'eus quelque peine à m'y frayer un chemin, et un instant je mis en délibération si je pousserais plus loin mes recher-ches. Comment supposer qu'un être vivant se fût engagé de , nuit dans des fondrières où, en plein jour, je n'avançais qu'avec effort@? Là-dessus j'allais renoncer, lorsqu'une cir-constance me frappa. Vers la gauche de la ruelle et au pied même du mur se montraient des empreintes toutes récentes je les suivis elles aboutissaient à la porte du jardin. C'était un premier indice bientôt j'en recueillis ou crus en recueillir d'autres. L'imagination arrange volontiers les faits au gré de ses soupçons ou de ses désirs. Quoique le terrain eût été lavé par l'orage, il gardait, par intervalles, et sur toute l'éten-due où ces empreintes subsistaient, une couleur violacée à laquelle il était difficile d'assigner des causes naturelles. L'eau elle-même, dont çà et là il restait des flaques, n'avait pas -cette teinte bourbeuse qu'elle acquiert en délayant les ter-rains elle était foncée, rougeâtre, presque sanguinolente. Ces détails, insignifiants pour d'autres, prenaient à mes yeux le caractère d'autant de découvertes et devenaient des motifs d'encouragement à pousser plus loin les choses. Un examen attentif de l'issue m'apporta un surcroît de preuves. J'ai dit qu'elle s'ouvrait rarement tout donnait lieu de penser qu'après une longue inaction, elle s'était ouverte dans la nuit même. Des éclats de bois, des débris de plâtre attestaient le fait la porte n'avait cédé qu'à une pression violente. Puis, sur les marches, existaient des signes non équivoques d'un travail récent la dalle avait été nettoyée à grande®eau, et, dans les grains de la pierre, on pouvait dis-tinguer ces tons rougeâtres qui déjà m'avaient frappé, et qui semblaient former comme une ligne ininterrompue jusque dans l'intérieur du jardin. Si j'avais pu pénétrer de ce côté, sans doute la démonstration eût été complète, et l'évidence des charges pleinement établie. Malheureusement cet acte | 24 CE QU'ON PEUT VOI@R DANS UNE RUE@. ce côté. Ce qu'il y possédait de dépendances n'avait point de communications avec l'intérieur, et la porte du jardin pré-sentait toutes les apparences d'une issue condamnée. Quant à la ruelle, elle était affligeante à voir et faisait peu d'hon-neur à la vigilance de l'autorité. On y marchait dans une boue liquide, plus digne d'un marécage que d'une voie clas-sée et prélevant sa quote-part des deniers municipaux. J'eus quelque peine à m'y frayer un chemin, et un instant je mis en délibération si je pousserais plus loin mes recher-ches. Comment supposer qu'un être vivant se fût engagé dede nuit dans des fondrières où, en plein jour, je n'avançais qu'avec effort ? Là-dessus j'allais renoncer, lorsqu'une cir-constance me frappa. Vers la gauche de la ruelle et au pied même du mur se montraient des empreintes toutes récentes je les suivis elles aboutissaient à la porte du jardin. C'était un premier indice bientôt j'en recueillis ou crus en recueillir d'autres. L'imagination arrange volontiers les faits au gré de ses soupçons ou de ses désirs. Quoique le terrain eût été lavé par l'orage, il gardait, par intervalles, et sur toute l'éten-due où ces empreintes subsistaient, une couleur violacée à laquelle il était difficile d'assigner des causes naturelles. L'eau elle-même, dont çà et là il restait des flaques, n'avait pas @cette teinte bourbeuse qu'elle acquiert en délayant les ter-rains elle était foncée, rougeâtre, presque sanguinolente. Ces détails, insignifiants pour d'autres, prenaient à mes yeux le caractère d'autant de découvertes et devenaient des motifs d'encouragement à pousser plus loin les choses. Un examen attentif de l'issue m'apporta un surcroît de preuves. J'ai dit qu'elle s'ouvrait rarement tout donnait lieu de penser qu'après une longue inaction, elle s'était ouverte dans la nuit même. Des éclats de bois, des débris de plâtre attestaient le fait la porte n'avait cédé qu'à une pression violente. Puis, sur les marches, existaient des signes non équivoques d'un travail récent la dalle avait été nettoyée à grande eau, et, dans les grains de la pierre, on pouvait dis-tinguer ces tons rougeâtres qui déjà m'avaient frappé, et qui semblaient former comme une ligne ininterrompue jusque dans l'intérieur du jardin. Si j'avais pu pénétrer de ce côté, sans doute la démonstration eût été complète, et l'évidence des charges pleinement établie. Malheureusement cet acte | Là-dessus j'allais renoncer, lorsqu'une cir-constance me frappa. | Là-dessus j'allais renoncer, lorsqu'une cir-constance me frappa. | 0 | 0 | 0 |
515.txt | 1,873 | -18 -§ 31. Acide urique. - Proportion de l'acide urique dans l'urine normale et ïurine pathologique. - L'acide urique se trouve dans l'urine en partie libre et en partie à l'état d'urates, et sa quantité varie de ogr 2 à 1 gramme dans l'urine normale pour vingt-quatre heures. Augmentation. - Il augmente dans les digestions trou-blées, dans tous les états fiévreux, de même que dans les affections des voies respiratoires et dans les troubles sur-venus dans la circulation du sang. Diminution. - Il se comporte sous ce rapport comme l'urée, et, comme elle, il peut être transformé en ammo-niaque. § 32. Recherche chimique. - On évapore jusque con-sistance sirupeuse 100 à 200 grammes d'urine dont on a séparé préalablement par ébullition l'albumine, s'il y avait lieu. On épuise le résidu par l'alcool pour en retirer l'urée et les matières extractives, et le nouveau résidu ne contient plus que l'acide urique, le mucus et les sels. Une partie du résidu, traitée par l'acide nitrique à chaud, se dissout presque totalement, et la solution évaporée au bain-marie donne un résidu rougeâtre qui, humecté avec de l'ammoniaque en évitant un excès , donne la coloration rouge pourpre de la murexide, passant elle-même au bleu pourpre par l'addition d'une goutte de lessive de potasse. Une autre partie du résidu est dissoute dans la potasse, et la solution traitée par l'acide chlorhydrique est aban-donnée au repos pendant une demi-heure l'acide urique est séparé ainsi sous forme de cristaux visibles au micros-cope. Si l'acide urique existe en quantité notable, il suffit d'ajouter de l'acide chlorhydrique à 200 ou 300 grammes d'urine et d'abandonner le tout au repos pendant douze à vingt-quatre heures. Au bout de ce temps l'acide urique s'est séparé en cristaux colorés, faciles à reconnaître au mi-croscope. | -18 -§ 31. Acide urique. - Proportion de l'acide urique dans l'urine normale et @ïurine pathologique. - L'acide urique se trouve dans l'urine en partie libre et en partie à l'état d'urates, et sa quantité varie de ogr 2 à 1 gramme dans l'urine normale pour vingt-quatre heures. Augmentation. - Il augmente dans les digestions trou-blées, dans tous les états fiévreux, de même que dans les affections des voies respiratoires et dans les troubles sur-venus dans la circulation du sang. Diminution. - Il se comporte sous ce rapport comme l'urée, et, comme elle, il peut être transformé en ammo-niaque. § 32. Recherche chimique. - On évapore jusqu@e con-sistance sirupeuse 100 à 200 grammes d'urine dont on a séparé préalablement par ébullition l'albumine, s'il y avait lieu. On épuise le résidu par l'alcool pour en retirer l'urée et les matières extractives, et le nouveau résidu ne contient plus que l'acide urique, le mucus et les sels. Une partie du résidu, traitée par l'acide nitrique à chaud, se dissout presque totalement, et la solution évaporée au bain-marie donne un résidu rougeâtre qui, humecté avec de l'ammoniaque en évitant un excès , donne la coloration rouge pourpre de la murexide, passant elle-même au bleu pourpre par l'addition d'une goutte de lessive de potasse. Une autre partie du résidu est dissoute dans la potasse, et la solution traitée par l'acide chlorhydrique est aban-donnée au repos pendant une demi-heure l'acide urique est séparé ainsi sous forme de cristaux visibles au micros-cope. Si l'acide urique existe en quantité notable, il suffit d'ajouter de l'acide chlorhydrique à 200 ou 300 grammes d'urine et d'abandonner le tout au repos pendant douze à vingt-quatre heures. Au bout de ce temps l'acide urique s'est séparé en cristaux colorés, faciles à reconnaître au mi-croscope. | -18 -§ 31. Acide urique. -@Proportion de l'acide urique dans l'urine normale et l'urine pathologique. -@L'acide urique se trouve dans l'urine en partie libre et en partie à l'état d'urates, et sa quantité varie de 0gr 2 à 1 gramme dans l'urine normale pour vingt-quatre heures. Augmentation. -@Il augmente dans les digestions trou-blées, dans tous les états fiévreux, de même que dans les affections des voies respiratoires et dans les troubles sur-venus dans la circulation du sang. Diminution. -@Il se comporte sous ce rapport comme l'urée, et, comme elle, il peut être transformé en ammo-niaque. § 32. Recherche chimique. -@On évapore jusqu'à con-sistance sirupeuse 100 à 200 grammes d'urine dont on a séparé préalablement par ébullition l'albumine, s'il y avait lieu. On épuise le résidu par l'alcool pour en retirer l'urée et les matières extractives, et le nouveau résidu ne contient plus que l'acide urique, le mucus et les sels. Une partie du résidu, traitée par l'acide nitrique à chaud, se dissout presque totalement, et la solution évaporée au bain-marie donne un résidu rougeâtre qui, humecté avec de l'ammoniaque en évitant un excès , donne la coloration rouge pourpre de la murexide, passant elle-même au bleu pourpre par l'addition d'une goutte de lessive de potasse. Une autre partie du résidu est dissoute dans la potasse, et la solution traitée par l'acide chlorhydrique est aban-donnée au repos pendant une demi-heure l'acide urique est séparé ainsi sous forme de cristaux visibles au micros-cope. Si l'acide urique existe en quantité notable, il suffit d'ajouter de l'acide chlorhydrique à 200 ou 300 grammes d'urine et d'abandonner le tout au repos pendant douze à vingt-quatre heures. Au bout de ce temps l'acide urique s'est séparé en cristaux colorés, faciles à reconnaître au mi-croscope. | - On évapore jusque con-sistance sirupeuse 100 à 200 grammes d'urine dont on a séparé préalablement par ébullition l'albumine, s'il y avait lieu. | -On évapore jusqu'à con-sistance sirupeuse 100 à 200 grammes d'urine dont on a séparé préalablement par ébullition l'albumine, s'il y avait lieu. | 3 | 0.02069 | 0.192308 |
368.txt | 1,890 | 2S LE FRANC-TIREUR KOLB. lames des persiennes, montraient que toute la population était encore debout. En effet, personne ne reposait. On était anxieux, on se demandait ce que les Prussiens allaient faire après l'échec sanglant qu'ils avaient subi à la gare. Ne voudraient-ils pas se venger? Ne viendraient-ils pas rançonner, incendier le village, coupable de les avoir re-poussés ? N'avaient-ils pas ailleurs montré combien ils se vengeaient cruellement ? De leur côté, les francs-tireurs se tenaient prêts à par-tir à la première alarme. Les fusils étaient chargés dans un coin de chaque maison et ceux qui se reposaient avaieat bien recommandé de les éveiller au moindre signal de danger. Péter Kolb s'était rendu chez son ami Hans. Il avait retrouvé sa nièce, sa chère Suzanne, bien émue des événe-ments de la journée. Ce qui surprit le franc-tireur, c'est que la vieille Lotte, qui allait souvent recourir à la charité de Suzanne et de Mme Hans, n'était point venue trouver la jeune fille pour lui donner des nouvelles de son oncle qu'elle avait vu dans sa hutte, et la rassurer. Qu'était donc deve-nue la pauvre vieille ? Enfin la nuit se passa tranquillement, le village ne fut troublé par l'arrivée d'aucun ennemi et, au lever du soleil, qui se montra brillant et chaud sur les collines, si vertes et si pittoresques, on pouvait croire que jamais la guerre n'avait ensanglanté le sol paisible du village. Cependant Péter Kolb n'avait pas attendu l'apparition de l'aurore. Après quelques heures d'un repos agité, il avait pris son fusil, et, accompagné de Hans, qui était aussi solidement armé, il s'était enfoncé dans la forêt pour aller au rendez-vous des francs-tireurs. Il fallait, en effet, prendre des mesures. Il n'était pas probable que les Alle-mands laisseraient impunie l'attaque de la veille. Sans doute, | 2S LE FRANC-TIREUR KOLB. lames des persiennes, montraient que toute la population était encore debout. En effet, personne ne reposait. On était anxieux, on se demandait ce que les Prussiens allaient faire après l'échec sanglant qu'ils avaient subi à la gare. Ne voudraient-ils pas se venger@? Ne viendraient-ils pas rançonner, incendier le village, coupable de les avoir re-poussés ? N'avaient-ils pas ailleurs montré combien ils se vengeaient cruellement ? De leur côté, les francs-tireurs se tenaient prêts à par-tir à la première alarme. Les fusils étaient chargés dans un coin de chaque maison et ceux qui se reposaient avaieat bien recommandé de les éveiller au moindre signal de danger. Péter Kolb s'était rendu chez son ami Hans. Il avait retrouvé sa nièce, sa chère Suzanne, bien émue des événe-ments de la journée. Ce qui surprit le franc-tireur, c'est que la vieille Lotte, qui allait souvent recourir à la charité de Suzanne et de Mme Hans, n'était point venue trouver la jeune fille pour lui donner des nouvelles de son oncle qu'elle avait vu dans sa hutte, et la rassurer. Qu'était donc deve-nue la pauvre vieille ? Enfin la nuit se passa tranquillement, le village ne fut troublé par l'arrivée d'aucun ennemi et, au lever du soleil, qui se montra brillant et chaud sur les collines, si vertes et si pittoresques, on pouvait croire que jamais la guerre n'avait ensanglanté le sol paisible du village. Cependant Péter Kolb n'avait pas attendu l'apparition de l'aurore. Après quelques heures d'un repos agité, il avait pris son fusil, et, accompagné de Hans, qui était aussi solidement armé, il s'était enfoncé dans la forêt pour aller au rendez-vous des francs-tireurs. Il fallait, en effet, prendre des mesures. Il n'était pas probable que les Alle-mands laisseraient impunie l'attaque de la veille. Sans doute, | 2S LE FRANC-TIREUR KOLB. lames des persiennes, montraient que toute la population était encore debout. En effet, personne ne reposait. On était anxieux, on se demandait ce que les Prussiens allaient faire après l'échec sanglant qu'ils avaient subi à la gare. Ne voudraient-ils pas se venger ? Ne viendraient-ils pas rançonner, incendier le village, coupable de les avoir re-poussés ? N'avaient-ils pas ailleurs montré combien ils se vengeaient cruellement ? De leur côté, les francs-tireurs se tenaient prêts à par-tir à la première alarme. Les fusils étaient chargés dans un coin de chaque maison et ceux qui se reposaient avaient bien recommandé de les éveiller au moindre signal de danger. Péter Kolb s'était rendu chez son ami Hans. Il avait retrouvé sa nièce, sa chère Suzanne, bien émue des événe-ments de la journée. Ce qui surprit le franc-tireur, c'est que la vieille Lotte, qui allait souvent recourir à la charité de Suzanne et de Mme Hans, n'était point venue trouver la jeune fille pour lui donner des nouvelles de son oncle qu'elle avait vu dans sa hutte, et la rassurer. Qu'était donc deve-nue la pauvre vieille ? Enfin la nuit se passa tranquillement, le village ne fut troublé par l'arrivée d'aucun ennemi et, au lever du soleil, qui se montra brillant et chaud sur les collines, si vertes et si pittoresques, on pouvait croire que jamais la guerre n'avait ensanglanté le sol paisible du village. Cependant Péter Kolb n'avait pas attendu l'apparition de l'aurore. Après quelques heures d'un repos agité, il avait pris son fusil, et, accompagné de Hans, qui était aussi solidement armé, il s'était enfoncé dans la forêt pour aller au rendez-vous des francs-tireurs. Il fallait, en effet, prendre des mesures. Il n'était pas probable que les Alle-mands laisseraient impunie l'attaque de la veille. Sans doute, | Enfin la nuit se passa tranquillement, le village ne fut troublé par l'arrivée d'aucun ennemi et, au lever du soleil, qui se montra brillant et chaud sur les collines, si vertes et si pittoresques, on pouvait croire que jamais la guerre n'avait ensanglanté le sol paisible du village. | Enfin la nuit se passa tranquillement, le village ne fut troublé par l'arrivée d'aucun ennemi et, au lever du soleil, qui se montra brillant et chaud sur les collines, si vertes et si pittoresques, on pouvait croire que jamais la guerre n'avait ensanglanté le sol paisible du village. | 0 | 0 | 0 |
693.txt | 1,863 | 22 -C'est ainsi qu'il ne suffît pas, pour remuer nos mem-bres, d'un simple désir renfermé pour ainsi dire au fond de l'âme il faut une volonté impulsive, accompagnée d'un effort matériel plus ou moins intense. Quand on veut soulever un objet, un vase, par exemple, on ne se borne pas à une opération mentale on effectue instinctivement un travail organique. La preuve c'est que si le vase est plein lorsqu'on le croit vide, on ne peut Spas le soulever du premier coup, parce qu'on n'a pas fait un effort musculaire proportionné au poids véritable si, au contraire, le vase est vide lorsqu'on le croit plein, on l'enlève brusquement, parce que faute de la résistance à laquelle on s'attend, l'effort musculaire s'opère avec trop de violence. L'exécution d'un acte n'est pas toujours en rapport avec le degré d'énergie de la volonté qui le commande. Est-on harassé, malade? Malgré le plus vif désir d'aller a la promenade, on a toutes les peines du monde à se tenir debout, à marcher. Est-on paralysé ? On a beau vouloir, le mouvement est impossible. Il en est de même pour le magnétisme. Est-on infirme, valétudinaire ou accablé par l'âge? La volonté la mieux trempée parvient difficilement à produire le moindre effet. Ainsi, lorsqu'on se sert de cette expression magnéti-ser par la pensée, cela signifie seulement sans l'emploi d'aucun signe extérieur, quoiqu'il y ait toujours coopéra-tion de l'organisme. Des deux facteurs qui concourent à l'acte magnétique, savoir l'impulsion mentale et le travail organique, on a nié tantôt l'un, tantôt l'autre. Le docteur Bertrand dit avoir réussi sans volonté ou même avec une volonté con-traire. Ce fait peut s'expliquerainsi Lorsqu'on marche pour aller quelque part, on s'ache-mine souvent vers son but en pensant à toute autre chose. Les jambes nous conduisent machinalement, comme on | 22 -C'est ainsi qu'il ne suffît pas, pour remuer nos mem-bres, d'un simple désir renfermé pour ainsi dire au fond de l'âme il faut une volonté impulsive, accompagnée d'un effort matériel plus ou moins intense. Quand on veut soulever un objet, un vase, par exemple, on ne se borne pas à une opération mentale on effectue instinctivement un travail organique. La preuve c'est que si le vase est plein lorsqu'on le croit vide, on ne peut Spas le soulever du premier coup, parce qu'on n'a pas fait un effort musculaire proportionné au poids véritable si, au contraire, le vase est vide lorsqu'on le croit plein, on l'enlève brusquement, parce que faute de la résistance à laquelle on s'attend, l'effort musculaire s'opère avec trop de violence. L'exécution d'un acte n'est pas toujours en rapport avec le degré d'énergie de la volonté qui le commande. Est-on harassé, malade@? Malgré le plus vif désir d'aller a la promenade, on a toutes les peines du monde à se tenir debout, à marcher. Est-on paralysé ? On a beau vouloir, le mouvement est impossible. Il en est de même pour le magnétisme. Est-on infirme, valétudinaire ou accablé par l'âge? La volonté la mieux trempée parvient difficilement à produire le moindre effet. Ainsi, lorsqu'on se sert de cette expression magnéti-ser par la pensée, cela signifie seulement sans l'emploi d'aucun signe extérieur, quoiqu'il y ait toujours coopéra-tion de l'organisme. Des deux facteurs qui concourent à l'acte magnétique, savoir l'impulsion mentale et le travail organique, on a nié tantôt l'un, tantôt l'autre. Le docteur Bertrand dit avoir réussi sans volonté ou même avec une volonté con-traire. Ce fait peut s'expliquer@ainsi Lorsqu'on marche pour aller quelque part, on s'ache-mine souvent vers son but en pensant à toute autre chose. Les jambes nous conduisent machinalement, comme on | 22 -C'est ainsi qu'il ne suffit pas, pour remuer nos mem-bres, d'un simple désir renfermé pour ainsi dire au fond de l'âme il faut une volonté impulsive, accompagnée d'un effort matériel plus ou moins intense. Quand on veut soulever un objet, un vase, par exemple, on ne se borne pas à une opération mentale on effectue instinctivement un travail organique. La preuve c'est que si le vase est plein lorsqu'on le croit vide, on ne peut @pas le soulever du premier coup, parce qu'on n'a pas fait un effort musculaire proportionné au poids véritable si, au contraire, le vase est vide lorsqu'on le croit plein, on l'enlève brusquement, parce que faute de la résistance à laquelle on s'attend, l'effort musculaire s'opère avec trop de violence. L'exécution d'un acte n'est pas toujours en rapport avec le degré d'énergie de la volonté qui le commande. Est-on harassé, malade ? Malgré le plus vif désir d'aller à la promenade, on a toutes les peines du monde à se tenir debout, à marcher. Est-on paralysé ? On a beau vouloir, le mouvement est impossible. Il en est de même pour le magnétisme. Est-on infirme, valétudinaire ou accablé par l'âge? La volonté la mieux trempée parvient difficilement à produire le moindre effet. Ainsi, lorsqu'on se sert de cette expression magnéti-ser par la pensée, cela signifie seulement sans l'emploi d'aucun signe extérieur, quoiqu'il y ait toujours coopéra-tion de l'organisme. Des deux facteurs qui concourent à l'acte magnétique, savoir l'impulsion mentale et le travail organique, on a nié tantôt l'un, tantôt l'autre. Le docteur Bertrand dit avoir réussi sans volonté ou même avec une volonté con-traire. Ce fait peut s'expliquer ainsi Lorsqu'on marche pour aller quelque part, on s'ache-mine souvent vers son but en pensant à toute autre chose. Les jambes nous conduisent machinalement, comme on | Est-on harassé, malade? | Est-on harassé, malade ? | 1 | 0.041667 | 0 |
947.txt | 1,858 | 268 CE qu'on PEUT voir DANS UNE RUE. Vous voulez donc me perdre?- Non, Marguerite, mais vous voir avant de mourir. 1 J'abrège cette scène, Ludovic, il est inutile que je vous fasse assister à la répétition d'une triste comédie. J'étais si enfant alors, si naïve, si peu au courant des choses, que les moyens les plus vulgaires devaient réussir auprès de moi. Melchior menaça de se tuer il dit que la pensée de me voir appartenir à un autre lui était insupportable et qu'il n'y résis-terait pas, qu'il avait attendu jusqu'au dernier moment pour me signifier cette résolution, et que si je persistais, il en finirait avec la vie, sous mes yeux, et en m'en laissant toute la responsabilité. J'étais éperdue, mourante, dans un état d'égarement qui ne me laissait ni la force ni la volonté de résister. Un homme était dans ma chambre il allait nécessairement y passer la nuit. La porte était fermée, le concierge couché. D'ailleurs, cet homme était déjà mon maître ou à peu près je n'avais pas su défendre mon coeur contre ses poursuites, et, quant à ma personne, elle était à sa merci. Je ne croyais pas à de sinistres desseins, mais je voyais bien que, malgré tout, ma destinée devait s'accomplir. En vain avais-je lutté, en vain m'étais-je tenue sur mes gardés, j'étais vaincue, j'é-tais livrée, rien ne servait de se roidir contre le sort. Quand j'eus entrevu ce dénoûment, et que tout espoir fut perdu à mes yeux, je m'affaissai de nouveau dans mon fauteuil et me mis à fondre en larmes. , Melchior le prit alors sur un autre ton il ne menaça plus et pleura avec moi. Sa douleur paraissait sincère. Il me dit qu'il était encore temps de rompre un mariage détesté, un mariage où le coeur n'avait point de part, et qui blessait mes sentiments et les siens il me jura une tendresse éter-nelle, me fit mille promesses, mille serments, m'engagea sa foi comme s'il eût été devant l'autel et en présence du Dieu qui sonde les consciences. A l'entendre, j'étais sa femme, sa femme choisie entre toutes, sa femme depuis le jour où nos âmes s'étaient rencontrées enfin tout ce que peut dire un homme à qui les ressources de la parole ne manquent pas, eLqui les met au service d'une mauvaise action. Ce n'était pas ce qu'il me dit qui avait le plus de danger pour moi, c'était la situation même, c'était le lieu, l'heure • | 268 CE qu'on PEUT voir DANS UNE RUE. Vous voulez donc me perdre@?- Non, Marguerite, mais vous voir avant de mourir. 1 J'abrège cette scène, Ludovic, il est inutile que je vous fasse assister à la répétition d'une triste comédie. J'étais si enfant alors, si naïve, si peu au courant des choses, que les moyens les plus vulgaires devaient réussir auprès de moi. Melchior menaça de se tuer il dit que la pensée de me voir appartenir à un autre lui était insupportable et qu'il n'y résis-terait pas, qu'il avait attendu jusqu'au dernier moment pour me signifier cette résolution, et que si je persistais, il en finirait avec la vie, sous mes yeux, et en m'en laissant toute la responsabilité. J'étais éperdue, mourante, dans un état d'égarement qui ne me laissait ni la force ni la volonté de résister. Un homme était dans ma chambre il allait nécessairement y passer la nuit. La porte était fermée, le concierge couché. D'ailleurs, cet homme était déjà mon maître ou à peu près je n'avais pas su défendre mon coeur contre ses poursuites, et, quant à ma personne, elle était à sa merci. Je ne croyais pas à de sinistres desseins, mais je voyais bien que, malgré tout, ma destinée devait s'accomplir. En vain avais-je lutté, en vain m'étais-je tenue sur mes gardés, j'étais vaincue, j'é-tais livrée, rien ne servait de se roidir contre le sort. Quand j'eus entrevu ce dénoûment, et que tout espoir fut perdu à mes yeux, je m'affaissai de nouveau dans mon fauteuil et me mis à fondre en larmes. , Melchior le prit alors sur un autre ton il ne menaça plus et pleura avec moi. Sa douleur paraissait sincère. Il me dit qu'il était encore temps de rompre un mariage détesté, un mariage où le coeur n'avait point de part, et qui blessait mes sentiments et les siens il me jura une tendresse éter-nelle, me fit mille promesses, mille serments, m'engagea sa foi comme s'il eût été devant l'autel et en présence du Dieu qui sonde les consciences. A l'entendre, j'étais sa femme, sa femme choisie entre toutes, sa femme depuis le jour où nos âmes s'étaient rencontrées enfin tout ce que peut dire un homme à qui les ressources de la parole ne manquent pas, e@Lqui les met au service d'une mauvaise action. Ce n'était pas ce qu'il me dit qui avait le plus de danger pour moi, c'était la situation même, c'était le lieu, l'heure • | 268 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Vous voulez donc me perdre ? -Non, Marguerite, mais vous voir avant de mourir.@@ J'abrége cette scène, Ludovic, il est inutile que je vous fasse assister à la répétition d'une triste comédie. J'étais si enfant alors, si naïve, si peu au courant des choses, que les moyens les plus vulgaires devaient réussir auprès de moi. Melchior menaça de se tuer il dit que la pensée de me voir appartenir à un autre lui était insupportable et qu'il n'y résis-terait pas, qu'il avait attendu jusqu'au dernier moment pour me signifier cette résolution, et que si je persistais, il en finirait avec la vie, sous mes yeux, et en m'en laissant toute la responsabilité. J'étais éperdue, mourante, dans un état d'égarement qui ne me laissait ni la force ni la volonté de résister. Un homme était dans ma chambre il allait nécessairement y passer la nuit. La porte était fermée, le concierge couché. D'ailleurs, cet homme était déjà mon maître ou à peu près je n'avais pas su défendre mon coeur contre ses poursuites, et, quant à ma personne, elle était à sa merci. Je ne croyais pas à de sinistres desseins, mais je voyais bien que, malgré tout, ma destinée devait s'accomplir. En vain avais-je lutté, en vain m'étais-je tenue sur mes gardes, j'étais vaincue, j'é-tais livrée, rien ne servait de se roidir contre le sort. Quand j'eus entrevu ce dénoûment, et que tout espoir fut perdu à mes yeux, je m'affaissai de nouveau dans mon fauteuil et me mis à fondre en larmes.@@ Melchior le prit alors sur un autre ton il ne menaça plus et pleura avec moi. Sa douleur paraissait sincere. Il me dit qu'il était encore temps de rompre un mariage détesté, un mariage où le coeur n'avait point de part, et qui blessait mes sentiments et les siens il me jura une tendresse éter-nelle, me fit mille promesses, mille serments, m'engagea sa foi comme s'il eût été devant l'autel et en présence du Dieu qui sonde les consciences. A l'entendre, j'étais sa femme, sa femme choisie entre toutes, sa femme depuis le jour où nos âmes s'étaient rencontrées enfin tout ce que peut dire un homme à qui les ressources de la parole ne manquent pas, et qui les met au service d'une mauvaise action. Ce n'était pas ce qu'il me dit qui avait le plus de danger pour moi, c'était la situation même, c'était le lieu, l'heure • | Melchior menaça de se tuer il dit que la pensée de me voir appartenir à un autre lui était insupportable et qu'il n'y résis-terait pas, qu'il avait attendu jusqu'au dernier moment pour me signifier cette résolution, et que si je persistais, il en finirait avec la vie, sous mes yeux, et en m'en laissant toute la responsabilité. | Melchior menaça de se tuer il dit que la pensée de me voir appartenir à un autre lui était insupportable et qu'il n'y résis-terait pas, qu'il avait attendu jusqu'au dernier moment pour me signifier cette résolution, et que si je persistais, il en finirait avec la vie, sous mes yeux, et en m'en laissant toute la responsabilité. | 0 | 0 | 0 |
946.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 2G7 à quelles obsessions je fus en butte. Eh bien! je vous le jure, Ludovic, je tins ma promesse, et si la fatalité ne s'en était pas mêlée, je serais sortie triomphante de cette épreuve. Vous allez voir comment et par quelles affreuses circons-tances tous mes calculs, toutes mes précautions furent dé-joués. Après bien des retards, le jour de notre mariage était enfin fixé. Vous avez pu voir quelles dispositions j'appor-tais j'étais triste, mais résignée je n'envisageais pas d'autre issue 4 la situation pénible dans laquelle je me trouvais, et ne cherchais plus qu'à tirer le voile sur le passé. La veille du jour où la cérémonie devait avoir lieu, nous ne nous quittâmes pas et vécûmes comme si déjà nous étions unis. Ce fut très-sincèrement que je m'abandonnai à ce pre-mier essai de ma vie nouvelle. Je n'éprouvais plus cet abat-, tement, cette langueur, qui depuis la mort de ma grand'mère ne m'avaient pas abandonnée à votre bras j'étais une tout autre femme. La soirée se passa dans une familiarité décente, celle qui convient à un couple qui va s'unir devant Dieu. Je me sentais plus gaie, plus libre et moins accessible à ces mauvais rêves qui naguère troublaient mes pensées. ïl vous en souvient, Ludovic, et ici tous les détails de-viennent graves, comme vous allez voir. Quand nous nous séparâmes, il était près de minuit, et il fallut, en vous ac-compagnant, laisser ma porte entr'ouverte. Que s'est-il passé dans ce court espace de temps? Je l'ignore mais en rentrant dans ma chambre, et après avoir tiré mon verrou, je vis un homme devant moi, debout, et dans une attitude suppliante c'était Melchior. Melchior! lui chez moi! à cette heure! Comment s'y était-il introduit? Quels moyens avait-il em-ployés et quels étaient ses complices? Ces idées m'affiuaient au cerveau avec tout le sang de mes veines je sentais mes tempes battre à se briser, mon coeur défaillir et ma vie s'é-teindre. La secousse était trop forte je m'évanouis. Quand je revins à moi, j'étais étendue sur un fauteuil, les cheveux épars et les vêtements en désordre. Melchior, à genoux, cherchait à me ranimer et épiait mon premier souffle. A sa vpe, toutes mes douleurs, toutes mes angoisses se réveillèrent. - Vous ici? lui dis-je. - Hélas 1 oui. - | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 2G7 à quelles obsessions je fus en butte. Eh bien@! je vous le jure, Ludovic, je tins ma promesse, et si la fatalité ne s'en était pas mêlée, je serais sortie triomphante de cette épreuve. Vous allez voir comment et par quelles affreuses circons-tances tous mes calculs, toutes mes précautions furent dé-joués. Après bien des retards, le jour de notre mariage était enfin fixé. Vous avez pu voir quelles dispositions j'appor-tais j'étais triste, mais résignée je n'envisageais pas d'autre issue 4 la situation pénible dans laquelle je me trouvais, et ne cherchais plus qu'à tirer le voile sur le passé. La veille du jour où la cérémonie devait avoir lieu, nous ne nous quittâmes pas et vécûmes comme si déjà nous étions unis. Ce fut très-sincèrement que je m'abandonnai à ce pre-mier essai de ma vie nouvelle. Je n'éprouvais plus cet abat-, tement, cette langueur, qui depuis la mort de ma grand'mère ne m'avaient pas abandonnée à votre bras j'étais une tout autre femme. La soirée se passa dans une familiarité décente, celle qui convient à un couple qui va s'unir devant Dieu. Je me sentais plus gaie, plus libre et moins accessible à ces mauvais rêves qui naguère troublaient mes pensées. ïl vous en souvient, Ludovic, et ici tous les détails de-viennent graves, comme vous allez voir. Quand nous nous séparâmes, il était près de minuit, et il fallut, en vous ac-compagnant, laisser ma porte entr'ouverte. Que s'est-il passé dans ce court espace de temps@? Je l'ignore mais en rentrant dans ma chambre, et après avoir tiré mon verrou, je vis un homme devant moi, debout, et dans une attitude suppliante c'était Melchior. Melchior@! lui chez moi@! à cette heure@! Comment s'y était-il introduit@? Quels moyens avait-il em-ployés et quels étaient ses complices@? Ces idées m'affiuaient au cerveau avec tout le sang de mes veines je sentais mes tempes battre à se briser, mon coeur défaillir et ma vie s'é-teindre. La secousse était trop forte je m'évanouis. Quand je revins à moi, j'étais étendue sur un fauteuil, les cheveux épars et les vêtements en désordre. Melchior, à genoux, cherchait à me ranimer et épiait mon premier souffle. A sa vpe, toutes mes douleurs, toutes mes angoisses se réveillèrent. - Vous ici@? lui dis-je. - Hélas 1 oui. - | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 267 à quelles obsessions je fus en butte. Eh bien ! je vous le jure, Ludovic, je tins ma promesse, et si la fatalité ne s'en était pas mêlée, je serais sortie triomphante de cette épreuve. Vous allez voir comment et par quelles affreuses circons-tances tous mes calculs, toutes mes précautions furent dé-joués. Après bien des retards, le jour de notre mariage était enfin fixé. Vous avez pu voir quelles dispositions j'appor-tais j'étais triste, mais résignée je n'envisageais pas d'autre issue à la situation pénible dans laquelle je me trouvais, et ne cherchais plus qu'à tirer le voile sur le passé. La veille du jour où la cérémonie devait avoir lieu, nous ne nous quittâmes pas et vécûmes comme si déjà nous étions unis. Ce fut très-sincèrement que je m'abandonnai à ce pre-mier essai de ma vie nouvelle. Je n'éprouvais plus cet abat-@@tement, cette langueur, qui depuis la mort de ma grand'mère ne m'avaient pas abandonnée à votre bras j'étais une tout autre femme. La soirée se passa dans une familiarité décente, celle qui convient à un couple qui va s'unir devant Dieu. Je me sentais plus gaie, plus libre et moins accessible à ces mauvais rêves qui naguère troublaient mes pensées. Il vous en souvient, Ludovic, et ici tous les détails de-viennent graves, comme vous allez voir. Quand nous nous séparâmes, il était près de minuit, et il fallut, en vous ac-compagnant, laisser ma porte entr'ouverte. Que s'est-il passé dans ce court espace de temps ? Je l'ignore mais en rentrant dans ma chambre, et après avoir tiré mon verrou, je vis un homme devant moi, debout, et dans une attitude suppliante c'était Melchior. Melchior ! lui chez moi ! à cette heure ! Comment s'y était-il introduit ? Quels moyens avait-il em-ployés et quels étaient ses complices ? Ces idées m'affluaient au cerveau avec tout le sang de mes veines je sentais mes tempes battre à se briser, mon coeur défaillir et ma vie s'é-teindre. La secousse était trop forte je m'évanouis. Quand je revins à moi, j'étais étendue sur un fauteuil, les cheveux épars et les vêtements en désordre. Melchior, à genoux, cherchait à me ranimer et épiait mon premier souffle. A sa vue, toutes mes douleurs, toutes mes angoisses se réveillèrent. -@Vous ici ? lui dis-je. -@Hélas ! oui. - | Je n'éprouvais plus cet abat-, tement, cette langueur, qui depuis la mort de ma grand'mère ne m'avaient pas abandonnée à votre bras j'étais une tout autre femme. | Je n'éprouvais plus cet abat-tement, cette langueur, qui depuis la mort de ma grand'mère ne m'avaient pas abandonnée à votre bras j'étais une tout autre femme. | 2 | 0.012579 | 0.103448 |
338.txt | 1,820 | 408 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES assassiné vos amis, vos parens. Nouveaux Séïdes, on a trompé votre courage , on vous a rendus les iustrumens malheureux d'une passion qui n'a jamais été, qui n'est pas , qui ne sera jamais la votre. Il Voici maintenant de quelle manière M. Beau-lieu i raconte les mêmes evénemens. Les subalternes Jacobins, dirigés par Péthion, Buzot et Brissot pour les républicains, et le chevalier de Laclos pour les ortéamstes, arrêtèrent qu'il serait fait une pétition so-lennelle aux départemens, pour que la conduite du roi fut soumise à leur jugement. Ce furent Laclos et Brissot qui la rédigèrent. Des émissaires de ces messieurs la portèrent dans les groupes, dans les cafés , la firent signer dans les rues par les femmes, les 'enfans, en menaçant, en cajolant tour à tour ceux dont ils voulaient avoir les suffrages. Voyant que toutes.ces intrigues ne pouvaient rallier à eux tout le monde dont ils avaient besoin, ils essayèrent le moyen de la ter-reur Leurs attroupemens se portèrent aux spectacles , et en firent fermer plusieurs. Ils furent dissipés à l'Opéra par la garde nationale et en prenant la fuite, ils laissèrent voir combien il était facile de les vaincre. Us se portèrent le lendemain sur le terrain de la Bastille, pour y faire signer leur pétition , c'est-à-dire, exciter une insurrection au fau-bourg Saint-Antoine, en tâchant de faire croire au peuple qu'on voulait relever la prison d'Etat dont ils lui faisaient voir les ruines. La garde nationale déjoua encore leurs pro-jets. Dans cet état de choses, MM. Dandré et Regnaud de Saiut-Jean-d'Angély invitèrent l'Assemblée à prendre des mesures vigoureuses contre les factieux. Le premier fit dé-créter que les ministres et la municipalité se rendraient à l Essais historiques sur les causes et les effets de la révolution de France. - Paris, an IX-1801. | 408 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES assassiné vos amis, vos parens. Nouveaux Séïdes, on a trompé votre courage , on vous a rendus les iustrumens malheureux d'une passion qui n'a jamais été, qui n'est pas , qui ne sera jamais la votre. Il Voici maintenant de quelle manière M. Beau-lieu i raconte les mêmes evénemens. Les subalternes Jacobins, dirigés par Péthion, Buzot et Brissot pour les républicains, et le chevalier de Laclos pour les ortéa@mstes, arrêtèrent qu'il serait fait une pétition so-lennelle aux départemens, pour que la conduite du roi fut soumise à leur jugement. Ce furent Laclos et Brissot qui la rédigèrent. Des émissaires de ces messieurs la portèrent dans les groupes, dans les cafés , la firent signer dans les rues par les femmes, les 'enfans, en menaçant, en cajolant tour à tour ceux dont ils voulaient avoir les suffrages. Voyant que toutes.ces intrigues ne pouvaient rallier à eux tout le monde dont ils avaient besoin, ils essayèrent le moyen de la ter-reur Leurs attroupemens se portèrent aux spectacles , et en firent fermer plusieurs. Ils furent dissipés à l'Opéra par la garde nationale et en prenant la fuite, ils laissèrent voir combien il était facile de les vaincre. @Us se portèrent le lendemain sur le terrain de la Bastille, pour y faire signer leur pétition , c'est-à-dire, exciter une insurrection au fau-bourg Saint-Antoine, en tâchant de faire croire au peuple qu'on voulait relever la prison d'Etat dont ils lui faisaient voir les ruines. La garde nationale déjoua encore leurs pro-jets. Dans cet état de choses, MM. Dandré et Regnaud de Saiut-Jean-d'Angély invitèrent l'Assemblée à prendre des mesures vigoureuses contre les factieux. Le premier fit dé-créter que les ministres et la municipalité se rendraient à l Essais historiques sur les causes et les effets de la révolution de France. - Paris, an IX-1801. | 408 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES assassiné vos amis, vos parens. Nouveaux Séïdes, on a trompé votre courage@, on vous a rendus les instrumens malheureux d'une passion qui n'a jamais été, qui n'est pas@, qui ne sera jamais la votre.@@@ Voici maintenant de quelle manière M. Beau-lieu 1 raconte les mêmes événemens. Les subalternes Jacobins, dirigés par Péthion, Buzot et Brissot pour les republicains, et le chevalier de Laclos pour les orléanistes, arrêtèrent qu'il serait fait une pétition so-lennelle aux départemens, pour que la conduite du roi fût soumise à leur jugement. Ce furent Laclos et Brissot qui la rédigèrent. Des émissaires de ces messieurs la portèrent dans les groupes, dans les cafés@, la furent signer dans les rues par les femmes, les @enfans, en menaçant, en cajolant tour à tour ceux dont ils voulaient avoir les suffrages. Voyant que toutes ces intrigues ne pouvaient rallier à eux tout le monde dont ils avaient besoin, ils essayèrent le moyen de la ter-reur leurs attroupemens se portèrent aux spectacles@, et en firent fermer plusieurs. Ils furent dissipés à l'Opéra par la garde nationale et en prenant la fuite, ils laissèrent voir combien il était facile de les vaincre. Ils se portèrent le lendemain sur le terrain de la Bastille, pour y faire signer leur pétition@, c'est-à-dire, exciter une insurrection au fau-bourg Saint-Antoine, en tâchant de faire croire au peuple qu'on voulait relever la prison d'Etat dont ils lui faisaient voir les ruines. La garde nationale déjoua encore leurs pro-jets. Dans cet état de choses, MM. Dandré et Regnaud de Saint-Jean-d'Angély invitèrent l'Assemblée à prendre des mesures vigoureuses contre les factieux. Le premier fit dé-créter que les ministres et ma municipalité se rendraient à 1 Essais historiques sur les causes et les effets de la révolution de France. -@Paris, an IX-1801. | Dans cet état de choses, MM. | Dans cet état de choses, MM. | 0 | 0 | 0 |
767.txt | 1,858 | 58 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. rins capables de la diriger. La distance n'était pas grande mais encore fallait-il le temps de trouver du monde et de re mettre l'embarcation à flot une demi-heupe devait s'écouler dans ces préparatifs une demi-heure, c'est-à-dire un siècle, cent fois plus qu'il n'en fallait pour rendre le mal irrépa-rable, et donner à la mort le temps d'achever son oeuvre. Claire le sentait et ne se contenait plus elle s'indignait qu'on ne trouvât pas des moyens plus prompts, s'en prenait au comte et au baron, et, dans son désespoir, allait donner l'exemple d'un dévouement inutile, lorsque Gaston se mon- -tra sur le rocher, tenant Clémence entre ses bras. Quoique, à cette distance, les objets ne fussent pas bien distincts, le coeur de Claire ne s'y trompa point elle joignit les mains et jeta un regard vers le ciel - Merci, mon Dieu elle est sauvée 1 s'écria-t-ffile. C'est Gaston qui me la rend. , De la grève, un autre personnage avait suivi cette scène, et avec un instinct aussi sûr que celui de Claire, en avait nommé le principal acteur. C'était le baron de Montréal - - Fatalité ! s'écria-t-il ! Toujours cet homme entre ma femme et moi. Cependant Clémence était moins sauvée qu'on ne le croyait elle avait changé d'élément sans changer d'aspect l'anéan-tissement persistait. Gaston ne savait qu'imaginer pour ra-mener la vie dans ce corps d'où elle s'était si récemment re-tirée il cherchait dans ses souvenirs et dans ses instincts par quels moyens il pourrait rendre le coloris à ces lèvres, la respiration à cette poitrine, le sang à ces artères et aces veines, frappées d'insensibilité. Il n'était ni docteur, ni pra-ticien mais, à défaut de science, il avait les inspirations du coeur. - Assis sur le rocher, il tenait Clémence entre ses bras et la tête appuyée sur son épaule, comme si, à ce contact, un échange mystérieux eût dû se faire, à son profit à elle, à ses dépens à lui. Il séchait ses vêtements, réchauffait ses membres raidis, épiait sur sa figure languissante les signes qui pouvaient révéler un changement d'état, la couvait pour ainsi dire du regard et avec une telle puissance, qu'une âme serait revenue des limbes pour répondre à un semblable ap-pel. Parfois même, il lui parlait comme si elle eût pu l'en- | 58 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. rins capables de la diriger. La distance n'était pas grande mais encore fallait-il le temps de trouver du monde et de re mettre l'embarcation à flot une demi-heupe devait s'écouler dans ces préparatifs une demi-heure, c'est-à-dire un siècle, cent fois plus qu'il n'en fallait pour rendre le mal irrépa-rable, et donner à la mort le temps d'achever son oeuvre. Claire le sentait et ne se contenait plus elle s'indignait qu'on ne trouvât pas des moyens plus prompts, s'en prenait au comte et au baron, et, dans son désespoir, allait donner l'exemple d'un dévouement inutile, lorsque Gaston se mon- -tra sur le rocher, tenant Clémence entre ses bras. Quoique, à cette distance, les objets ne fussent pas bien distincts, le coeur de Claire ne s'y trompa point elle joignit les mains et jeta un regard vers le ciel - Merci, mon Dieu elle est sauvée 1 s'écria-t-ffile. C'est Gaston qui me la rend. , De la grève, un autre personnage avait suivi cette scène, et avec un instinct aussi sûr que celui de Claire, en avait nommé le principal acteur. C'était le baron de Montréal - - Fatalité ! s'écria-t-il ! Toujours cet homme entre ma femme et moi. Cependant Clémence était moins sauvée qu'on ne le croyait elle avait changé d'élément sans changer d'aspect l'anéan-tissement persistait. Gaston ne savait qu'imaginer pour ra-mener la vie dans ce corps d'où elle s'était si récemment re-tirée il cherchait dans ses souvenirs et dans ses instincts par quels moyens il pourrait rendre le coloris à ces lèvres, la respiration à cette poitrine, le sang à ces artères et @aces veines, frappées d'insensibilité. Il n'était ni docteur, ni pra-ticien mais, à défaut de science, il avait les inspirations du coeur. - Assis sur le rocher, il tenait Clémence entre ses bras et la tête appuyée sur son épaule, comme si, à ce contact, un échange mystérieux eût dû se faire, à son profit à elle, à ses dépens à lui. Il séchait ses vêtements, réchauffait ses membres raidis, épiait sur sa figure languissante les signes qui pouvaient révéler un changement d'état, la couvait pour ainsi dire du regard et avec une telle puissance, qu'une âme serait revenue des limbes pour répondre à un semblable ap-pel. Parfois même, il lui parlait comme si elle eût pu l'en- | 58 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. rins capables de la diriger. La distance n'était pas grande mais encore fallait-il le temps de trouver du monde et de re mettre l'embarcation à flot une demi-heure devait s'écouler dans ces préparatifs une demi-heure, c'est-à-dire un siècle, cent fois plus qu'il n'en fallait pour rendre le mal irrépa-rable, et donner à la mort le temps d'achever son oeuvre. Claire le sentait et ne se contenait plus elle s'indignait qu'on ne trouvât pas des moyens plus prompts, s'en prenait au comte et au baron, et, dans son désespoir, allait donner l'exemple d'un dévouement inutile, lorsque Gaston se mon@@-tra sur le rocher, tenant Clémence entre ses bras. Quoique, à cette distance, les objets ne fussent pas bien distincts, le coeur de Claire ne s'y trompa point elle joignit les mains et jeta un regard vers le ciel -@Merci, mon Dieu elle est sauvée ! s'écria-t-@elle. C'est Gaston qui me la rend.d. De la grève, un autre personnage avait suivi cette scène, et avec un instinct aussi sûr que celui de Claire, en avait nommé le principal acteur. C'était le baron de Montréal -@@@Fatalité ! s'écria-t-il ! Toujours cet homme entre ma femme et moi. Cependant Clémence était moins sauvée qu'on ne le croyait elle avait changé d'élément sans changer d'aspect l'anéan-tissement persistait. Gaston ne savait qu'imaginer pour ra-mener la vie dans ce corps d'où elle s'était si récemment re-tirée il cherchait dans ses souvenirs et dans ses instincts par quels moyens il pourrait rendre le coloris à ces lèvres, la respiration à cette poitrine, le sang à ces artères et à ces veines, frappées d'insensibilité. Il n'était ni docteur, ni pra-ticien mais, à défaut de science, il avait les inspirations du coeur. @@Assis sur le rocher, il tenait Clémence entre ses bras et la tête appuyée sur son épaule, comme si, à ce contact, un échange mystérieux eût dû se faire, à son profit à elle, à ses dépens à lui. Il séchait ses vêtements, réchauffait ses membres raidis, épiait sur sa figure languissante les signes qui pouvaient révéler un changement d'état, la couvait pour ainsi dire du regard et avec une telle puissance, qu'une âme serait revenue des limbes pour répondre à un semblable ap-pel. Parfois même, il lui parlait comme si elle eût pu l'en- | C'est Gaston qui me la rend. | C'est Gaston qui me la rend.d. | 2 | 0.066667 | 0.285714 |
601.txt | 1,886 | 112 L'ART DE MAGNÉTISER avait été blessé d'un coup d'épée par un de ses intimes amis, officier comme lui dans le même régiment Le lendemain, cette dame recevait une lettre de Mons, qui lui annonçait le duel, et dans .laquelle on la priait de partir sur-le-champ pour cette ville. Blanche, à Orléans, dès la première séance dans laquelle elle fut mise en somnambulisme, voyait, dans une pièce éloi-gnée, le docteur Lhuilier se lavant les mains, puis se bais-sant devant le feu pour les chauffer. Lorsqu'il revint dans le salon, les autres médecins lui demandèrent ce qu'il avait fait, et il dit exactement ce que la somnambule avait annoncé. J'ai vu cette somnambule et plusieurs autres lire, dans un livre fermé, la page indiquée par les personnes présentes,-et sans qu'elles sussent ce qu'il y avait à cette page. J'ai vu plusieurs somnambules lire des lettres dans les poches des personnes qui les avaient, même quand elles n'étaient pas décachetées, et dont, par conséquent, les per-sonnes ignoraient le contenu. - Dans le Courrier cl'Indre-et-Loire, du 4 juin 1840, on lit Hier, dans une séance particulière, la clairvoyance s'est manifestée par la lecture de quelques mots écrits sur un papier roulé, et par l'indication de toutes les maladies dont une dame était affectée. Dans une séance précédente, un jeune homme ordonna, par transmission de pensée, d'aller couper une mèche de cheveux à un de ses amis qui était pré-sent, ce que la somnambule exécuta sans hésiter. Un des somnambules dont la lucidité est la plus brillante et la plus constante, quoiqu'il lui arrive parfois de ne pas voir exactement, c'est sans contredit Alexis Didier, magné-tisé par M. Marcilliet. J'ai eu des somnambules qui, sur des cheveux, voyaient positivement les organes affectés, la cause première de la désorganisation, et indiquaient les remèdes qui guérissaient les malades. Voici une consultation de somnambule suivie d'un traite-ment Diagnostic donné par la somnambule. - Boule hystéri-que. - Fièvre nerveuse qui entretient la maladie et qui en a | 112 L'ART DE MAGNÉTISER avait été blessé d'un coup d'épée par un de ses intimes amis, officier comme lui dans le même régiment@ Le lendemain, cette dame recevait une lettre de Mons, qui lui annonçait le duel, et dans .laquelle on la priait de partir sur-le-champ pour cette ville. Blanche, à Orléans, dès la première séance dans laquelle elle fut mise en somnambulisme, voyait, dans une pièce éloi-gnée, le docteur Lhuilier se lavant les mains, puis se bais-sant devant le feu pour les chauffer. Lorsqu'il revint dans le salon, les autres médecins lui demandèrent ce qu'il avait fait, et il dit exactement ce que la somnambule avait annoncé. J'ai vu cette somnambule et plusieurs autres lire, dans un livre fermé, la page indiquée par les personnes présentes,-et sans qu'elles sussent ce qu'il y avait à cette page. J'ai vu plusieurs somnambules lire des lettres dans les poches des personnes qui les avaient, même quand elles n'étaient pas décachetées, et dont, par conséquent, les per-sonnes ignoraient le contenu. - Dans le Courrier cl'Indre-et-Loire, du 4 juin 1840, on lit Hier, dans une séance particulière, la clairvoyance s'est manifestée par la lecture de quelques mots écrits sur un papier roulé, et par l'indication de toutes les maladies dont une dame était affectée. Dans une séance précédente, un jeune homme ordonna, par transmission de pensée, d'aller couper une mèche de cheveux à un de ses amis qui était pré-sent, ce que la somnambule exécuta sans hésiter. Un des somnambules dont la lucidité est la plus brillante et la plus constante, quoiqu'il lui arrive parfois de ne pas voir exactement, c'est sans contredit Alexis Didier, magné-tisé par M. Marcilliet. J'ai eu des somnambules qui, sur des cheveux, voyaient positivement les organes affectés, la cause première de la désorganisation, et indiquaient les remèdes qui guérissaient les malades. Voici une consultation de somnambule suivie d'un traite-ment Diagnostic donné par la somnambule. - Boule hystéri-que. - Fièvre nerveuse qui entretient la maladie et qui en a | 112 L'ART DE MAGNÉTISER avait été blessé d'un coup d'épée par un de ses intimes amis, officier comme lui dans le même régiment. Le lendemain, cette dame recevait une lettre de Mons, qui lui annonçait le duel, et dans @laquelle on la priait de partir sur-le-champ pour cette ville. Blanche, à Orléans, dès la première séance dans laquelle elle fut mise en somnambulisme, voyait, dans une pièce éloi-gnée, le docteur Lhuilier se lavant les mains, puis se bais-sant devant le feu pour les chauffer. Lorsqu'il revint dans le salon, les autres médecins lui demandèrent ce qu'il avait fait, et il dit exactement ce que la somnambule avait annoncé. J'ai vu cette somnambule et plusieurs autres lire, dans un livre fermé, la page indiquée par les personnes présentes, et sans qu'elles sussent ce qu'il y avait à cette page. J'ai vu plusieurs somnambules lire des lettres dans les poches des personnes qui les avaient, même quand elles n'étaient pas décachetées, et dont, par conséquent, les per-sonnes ignoraient le contenu.u. Dans le Courrier @d'Indre-et-Loire, du 4 juin 1840, on lit Hier, dans une séance particulière, la clairvoyance s'est manifestée par la lecture de quelques mots écrits sur un papier roulé, et par l'indication de toutes les maladies dont une dame était affectée. Dans une séance précédente, un jeune homme ordonna, par transmission de pensée, d'aller couper une mèche de cheveux à un de ses amis qui était pré-sent, ce que la somnambule exécuta sans hésiter. Un des somnambules dont la lucidité est la plus brillante et la plus constante, quoiqu'il lui arrive parfois de ne pas voir exactement, c'est sans contredit Alexis Didier, magné-tisé par M. Marcilliet. J'ai eu des somnambules qui, sur des cheveux, voyaient positivement les organes affectés, la cause première de la désorganisation, et indiquaient les remèdes qui guérissaient les malades. Voici une consultation de somnambule suivie d'un traite-ment Diagnostic donné par la somnambule. -@Boule hystéri-que. -@Fièvre nerveuse qui entretient la maladie et qui en a | J'ai vu cette somnambule et plusieurs autres lire, dans un livre fermé, la page indiquée par les personnes présentes,-et sans qu'elles sussent ce qu'il y avait à cette page. | J'ai vu cette somnambule et plusieurs autres lire, dans un livre fermé, la page indiquée par les personnes présentes, et sans qu'elles sussent ce qu'il y avait à cette page. | 1 | 0.00578 | 0.029412 |
592.txt | 1,886 | 92 L'ART DE MAGNÉTISER J'avançai cependant que je pourrais probablement, tout en restant près de la porte du salon, attirer jusque-là Mme Cha-pelle. Elle m'en défia, et, tout en riant, elle saisit les bras du fauteuil sur lequel elle était assise, et dans une surexcitation nerveuse qui devait m'être favorable je me mis en devoir d'agir dès les premières passes, elle me demanda grâce. Son mari et les personnes présentes insistèrent pour que je con-tinuasse, bientôt elle glissa de dessus son fauteuil elle se retint au pied, mais elle l'entraîna, et roulant sur le tapis, tout en faisant des efforts pour s'arrêter, elle arriva ainsi au milieu du salon. - Je cessai, trouvant l'expérience concluante. Mme Chapelle n'était point endormie, ni même en somno-lence elle était tout éveillée et jouissant de toutes ses facultés cependant il lui avait été impossible de rester sur son siège elle avait fait des efforts d'autant plus grands que son amour-propre était en jeu, ne voulant point être maî-trisée par la puissance magnétique. Sommeil à distance Le sommeil à distance ne se produit que sur des personnes qui ont été magnétisées souvent. Il n'est pas nécessaire que le sujet soit prévenu qu'on va le magnétiser pour qu'une expérience de ce genre soit exacte, il faut au contraire que le sujet ignore complètement ce que l'on veut faire. A Rennes, M. Dufihol, recteur de l'académie, M. Rabus-seau, inspecteur, vinrent un jour avec plusieurs autres médecins à l'hôtel où j'étais logé. Après avoir causé beaucoup, M. Dufihol me pria de l'accompagner chez lui, me prévenant qu'une dame désirait causer avec moi. Je pris mon chapeau et je sortis avec M. Dufihol lorsque nous eûmes traversé la cour, nous entrâmes dans une des salles de l'hôtel, et M. Dufihol entama une conversation dont je ne voyais pas le but. Après un quart d'heure, il me dit - Vous avez prétendu pouvoir endormir votre sujet à | 92 L'ART DE MAGNÉTISER J'avançai cependant que je pourrais probablement, tout en restant près de la porte du salon, attirer jusque-là Mme Cha-pelle. Elle m'en défia, et, tout en riant, elle saisit les bras du fauteuil sur lequel elle était assise, et dans une surexcitation nerveuse qui devait m'être favorable je me mis en devoir d'agir dès les premières passes, elle me demanda grâce. Son mari et les personnes présentes insistèrent pour que je con-tinuasse, bientôt elle glissa de dessus son fauteuil elle se retint au pied, mais elle l'entraîna, et roulant sur le tapis, tout en faisant des efforts pour s'arrêter, elle arriva ainsi au milieu du salon. - Je cessai, trouvant l'expérience concluante. Mme Chapelle n'était point endormie, ni même en somno-lence elle était tout éveillée et jouissant de toutes ses facultés cependant il lui avait été impossible de rester sur son siège elle avait fait des efforts d'autant plus grands que son amour-propre était en jeu, ne voulant point être maî-trisée par la puissance magnétique. Sommeil à distance Le sommeil à distance ne se produit que sur des personnes qui ont été magnétisées souvent. Il n'est pas nécessaire que le sujet soit prévenu qu'on va le magnétiser pour qu'une expérience de ce genre soit exacte, il faut au contraire que le sujet ignore complètement ce que l'on veut faire. A Rennes, M. Dufihol, recteur de l'académie, M. Rabus-seau, inspecteur, vinrent un jour avec plusieurs autres médecins à l'hôtel où j'étais logé. Après avoir causé beaucoup, M. Dufihol me pria de l'accompagner chez lui, me prévenant qu'une dame désirait causer avec moi. Je pris mon chapeau et je sortis avec M. Dufihol lorsque nous eûmes traversé la cour, nous entrâmes dans une des salles de l'hôtel, et M. Dufihol entama une conversation dont je ne voyais pas le but. Après un quart d'heure, il me dit - Vous avez prétendu pouvoir endormir votre sujet à | 92 L'ART DE MAGNÉTISER J'avançai cependant que je pourrais probablement, tout en restant près de la porte du salon, attirer jusque-là Mme Cha-pelle. Elle m'en défia, et, tout en riant, elle saisit les bras du fauteuil sur lequel elle était assise, et dans une surexcitation nerveuse qui devait m'être favorable je me mis en devoir d'agir dès les premières passes, elle me demanda grâce. Son mari et les personnes présentes insistèrent pour que je con-tinuasse, bientôt elle glissa de dessus son fauteuil elle se retint au pied, mais elle l'entraina, et roulant sur le tapis, tout en faisant des efforts pour s'arrêter, elle arriva ainsi au milieu du salon. -@Je cessai, trouvant l'expérience concluante. Mme Chapelle n'était point endormie, ni même en somno-lence elle était tout éveillée et jouissant de toutes ses facultés cependant il lui avait été impossible de rester sur son siège elle avait fait des efforts d'autant plus grands que son amour-propre était en jeu, ne voulant point être maî-trisée par la puissance magnétique. Sommeil à distance Le sommeil à distance ne se produit que sur des personnes qui ont été magnétisées souvent. Il n'est pas nécessaire que le sujet soit prévenu qu'on va le magnétiser pour qu'une expérience de ce genre soit exacte, il faut au contraire que le sujet ignore complètement ce que l'on veut faire. A Rennes, M. Dufihol, recteur de l'académie, M. Rabus-seau, inspecteur, vinrent un jour avec plusieurs autres médecins à l'hôtel où j'étais logé. Après avoir causé beaucoup, M. Dufihol me pria de l'accompagner chez lui, me prévenant qu'une dame désirait causer avec moi. Je pris mon chapeau et je sortis avec M. Dufihol lorsque nous eûmes traversé la cour, nous entrâmes dans une des salles de l'hôtel, et M. Dufihol entama une conversation dont je ne voyais pas le but. Après un quart d'heure, il me dit -@Vous avez prétendu pouvoir endormir votre sujet à | Je pris mon chapeau et je sortis avec M. Dufihol lorsque nous eûmes traversé la cour, nous entrâmes dans une des salles de l'hôtel, et M. Dufihol entama une conversation dont je ne voyais pas le but. | Je pris mon chapeau et je sortis avec M. Dufihol lorsque nous eûmes traversé la cour, nous entrâmes dans une des salles de l'hôtel, et M. Dufihol entama une conversation dont je ne voyais pas le but. | 0 | 0 | 0 |
808.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. i'05 faule, ouvrir son coeur et en rendre la pureté manifeste. Elle n'en eut ni le courage, ni peut-être le désir elle aima mieux supporter les conséquences de sa défaite. Désormais, plus de révolte, ni rien qui y ressemblât elle livra ce jour-là ses dernières armes, et resta à la merci du vainqueur. XXIII Les suites de cette scène furent bientôt visibles, mArae aux yeux les plus indifférents la santé de la comtesse en éprouva une atteinte profonde. De plusieurs semaines, elle ne put mettre le pied hors de ses appartements. Ce n'était pas un mal caractérisé, et les médecins y perdaient leur science c'était une sorte d'abandon et de détachement de la vie. Non pas que Clémence se refusât au traitement qui lui était indiqué en cela comme en toute chose, sa résignation était absolue. Si quelque résolution énergique se cachait là-dessous, elle n'en laissait rien paraître. A la voir si calme, si maîtresse de ses esprits, ayant pour tout le monde des pa-roles si douces, on n'aurait pu soupçonner ni une souffrance, ni un-combat intérieur. Désormais, sa force ne devait plus s'exercer que contre elle-même elle se composa un visage et mura son coeur. Dieu sait pourtant ce qu'elle éprouvait dans ce perpétuel contact avec les objets de ses invincibles répugnances. Plus que jamais, Pulchérie l'obsédait à la voir constamment à ses côtés, Clémence avait fini par prendre en haine jusqu'à la lumière du jour elle implorait les ténèbres pour la déli-vrer de cette vision. Parfois elle restait accoudée sur une table durant des heures entières, la tète plongée dans ses mains, ou bien elle fermait les yeux, comme si elle eût cédé à un assoupissement. Heureuse encore quand la vieille fille ne l'arrachait pas à cette diversion par un témoignage d'in-térêt blessant comme le fer d'un poignard | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. i'05 faule, ouvrir son coeur et en rendre la pureté manifeste. Elle n'en eut ni le courage, ni peut-être le désir elle aima mieux supporter les conséquences de sa défaite. Désormais, plus de révolte, ni rien qui y ressemblât elle livra ce jour-là ses dernières armes, et resta à la merci du vainqueur. XXIII Les suites de cette scène furent bientôt visibles, mArae aux yeux les plus indifférents la santé de la comtesse en éprouva une atteinte profonde. De plusieurs semaines, elle ne put mettre le pied hors de ses appartements. Ce n'était pas un mal caractérisé, et les médecins y perdaient leur science c'était une sorte d'abandon et de détachement de la vie. Non pas que Clémence se refusât au traitement qui lui était indiqué en cela comme en toute chose, sa résignation était absolue. Si quelque résolution énergique se cachait là-dessous, elle n'en laissait rien paraître. A la voir si calme, si maîtresse de ses esprits, ayant pour tout le monde des pa-roles si douces, on n'aurait pu soupçonner ni une souffrance, ni un-combat intérieur. Désormais, sa force ne devait plus s'exercer que contre elle-même elle se composa un visage et mura son coeur. Dieu sait pourtant ce qu'elle éprouvait dans ce perpétuel contact avec les objets de ses invincibles répugnances. Plus que jamais, Pulchérie l'obsédait à la voir constamment à ses côtés, Clémence avait fini par prendre en haine jusqu'à la lumière du jour elle implorait les ténèbres pour la déli-vrer de cette vision. Parfois elle restait accoudée sur une table durant des heures entières, la tète plongée dans ses mains, ou bien elle fermait les yeux, comme si elle eût cédé à un assoupissement. Heureuse encore quand la vieille fille ne l'arrachait pas à cette diversion par un témoignage d'in-térêt blessant comme le fer d'un poignard | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. @105 faute, ouvrir son coeur et en rendre la pureté manifeste. Elle n'en eut ni le courage, ni peut-être le désir elle aima mieux supporter les conséquences de sa défaite. Désormais, plus de révolte, ni rien qui y ressemblât elle livra ce jour-là ses dernières armes, et resta à la merci du vainqueur. XXIII Les suites de cette scène furent bientôt visibles, m@ême aux yeux les plus indifférents la santé de la comtesse en éprouva une atteinte profonde. De plusieurs semaines, elle ne put mettre le pied hors de ses appartements. Ce n'était pas un mal caractérisé, et les médecins y perdaient leur science c'était une sorte d'abandon et de détachement de la vie. Non pas que Clémence se refusât au traitement qui lui était indiqué en cela comme en toute chose, sa résignation était absolue. Si quelque résolution énergique se cachait là-dessous, elle n'en laissait rien paraître. A la voir si calme, si maîtresse de ses esprits, ayant pour tout le monde des pa-roles si douces, on n'aurait pu soupçonner ni une souffrance, ni un combat intérieur. Désormais, sa force ne devait plus s'exercer que contre elle-même elle se composa un visage et mura son coeur. Dieu sait pourtant ce qu'elle éprouvait dans ce perpétuel contact avec les objets de ses invincibles répugnances. Plus que jamais, Pulchérie l'obsédait à la voir constamment à ses côtés, Clémence avait fini par prendre en haine jusqu'à la lumière du jour elle implorait les ténèbres pour la déli-vrer de cette vision. Parfois elle restait accoudée sur une table durant des heures entières, la tête plongée dans ses mains, ou bien elle fermait les yeux, comme si elle eût cédé à un assoupissement. Heureuse encore quand la vieille fille ne l'arrachait pas à cette diversion par un témoignage d'in-térêt blessant comme le fer d'un poignard | Plus que jamais, Pulchérie l'obsédait à la voir constamment à ses côtés, Clémence avait fini par prendre en haine jusqu'à la lumière du jour elle implorait les ténèbres pour la déli-vrer de cette vision. | Plus que jamais, Pulchérie l'obsédait à la voir constamment à ses côtés, Clémence avait fini par prendre en haine jusqu'à la lumière du jour elle implorait les ténèbres pour la déli-vrer de cette vision. | 0 | 0 | 0 |
388.txt | 1,882 | 4ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE la mort, il a cherché pour y laisser ses restes un lieu ami et il a indiqué avec un égal désir la cathédrale qu'il avait tant - aimée, et l'humble église de Saint-Félix, ce village où il était né et qui l'at-tirait par le souvenir de la piété de son enfance. Ce double voeu a été exaucé. Selon un usage qui est établi comme un droit, son corps a été inhumé dans la basilique de Sainte-Croix d'Orléans, où sa parole a été si souvent éloquente, au milieu des populations qu'il a secourues pendant presque trente ans et son coeur, porté à Saint-Félix, y a été reçu comme un don, y est gardé avec une piété religieuse. Sans doute, Napoléon aura voulu soustraire son coeur à la terre ennemie où il est mort, et il l'a destiné à l'impératrice Marie-Louise, qui avait été la compagne du plus beau temps de sa vie. Tous les deux se sont rencontrés dans une même pensée. Tous les deux ont choisi une place pour déposer et faire reposer un coeur, qui avait bien besoin de repos. Ils étaient bien différents. L'un, comblé de tous les triomphes, enivré de toutes les gloires, doué du double génie de l'adminis-tration et de la guerre, a dominé et gouverné les nations, en les broyant, a conduit partout des armées, invincibles jusqu'à un der-nier jour d'épuisement, a fait périr plus d'une génération d'hommes, et, à la fin, ayant lassé la fortune, a trouvé une infortune égale, les deux étant à un niveau qui ne s'était jamais vu. L'autre, grand par l'esprit, mais plus encore par le coeur, a aimé d'un amour infini les hommes et de préférence les enfants, a dirigé les âmes dans le chemin de la charité, de la vertu a consoté les attristés, soutenu les faibles, et a mis sa passion et sa gloire à conduire à Dieu les mourants qu'il avait convertis et sauvés par son exemple et son ardente prière. Car si son esprit était élevé, son âme était embrasée d'une chaleur qui persuadait, qui entraînait. Lui, le grand évêque, celui que pendant plus de cinq lustres la France a appelé l'évêque , versait le bien partout, n'a jamais fait répandre une larme, de ces larmes qu'il a tant essuyées et un jour, vieux, entouré des respects du monde, même d'une gloire qu'il n'avait pas cherchée, il s'est éteint doucement et s'en est allé à Dieu, priant comme un simple desservant de la montagne où il était né. Le premier a été un grand homme. Après avoir été un grand évêque, le second restera un saint dans la mémoire de ceux qui l'ont connu, et b sera peut-être un jour pour l'Église. Et tous les deux, regardant la fin de leur vie, se sont rencontrés dans une même pensée. Ils ont désigné l'usage que l'on ferait de leur cçeur | 4ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE la mort, il a cherché pour y laisser ses restes un lieu ami et il a indiqué avec un égal désir la cathédrale qu'il avait tant - aimée, et l'humble église de Saint-Félix, ce village où il était né et qui l'at-tirait par le souvenir de la piété de son enfance. Ce double voeu a été exaucé. Selon un usage qui est établi comme un droit, son corps a été inhumé dans la basilique de Sainte-Croix d'Orléans, où sa parole a été si souvent éloquente, au milieu des populations qu'il a secourues pendant presque trente ans et son coeur, porté à Saint-Félix, y a été reçu comme un don, y est gardé avec une piété religieuse. Sans doute, Napoléon aura voulu soustraire son coeur à la terre ennemie où il est mort, et il l'a destiné à l'impératrice Marie-Louise, qui avait été la compagne du plus beau temps de sa vie. Tous les deux se sont rencontrés dans une même pensée. Tous les deux ont choisi une place pour déposer et faire reposer un coeur, qui avait bien besoin de repos. Ils étaient bien différents. L'un, comblé de tous les triomphes, enivré de toutes les gloires, doué du double génie de l'adminis-tration et de la guerre, a dominé et gouverné les nations, en les broyant, a conduit partout des armées, invincibles jusqu'à un der-nier jour d'épuisement, a fait périr plus d'une génération d'hommes, et, à la fin, ayant lassé la fortune, a trouvé une infortune égale, les deux étant à un niveau qui ne s'était jamais vu. L'autre, grand par l'esprit, mais plus encore par le coeur, a aimé d'un amour infini les hommes et de préférence les enfants, a dirigé les âmes dans le chemin de la charité, de la vertu a consoté les attristés, soutenu les faibles, et a mis sa passion et sa gloire à conduire à Dieu les mourants qu'il avait convertis et sauvés par son exemple et son ardente prière. Car si son esprit était élevé, son âme était embrasée d'une chaleur qui persuadait, qui entraînait. Lui, le grand évêque, celui que pendant plus de cinq lustres la France a appelé l'évêque , versait le bien partout, n'a jamais fait répandre une larme, de ces larmes qu'il a tant essuyées et un jour, vieux, entouré des respects du monde, même d'une gloire qu'il n'avait pas cherchée, il s'est éteint doucement et s'en est allé à Dieu, priant comme un simple desservant de la montagne où il était né. Le premier a été un grand homme. Après avoir été un grand évêque, le second restera un saint dans la mémoire de ceux qui l'ont connu, et @b sera peut-être un jour pour l'Église. Et tous les deux, regardant la fin de leur vie, se sont rencontrés dans une même pensée. Ils ont désigné l'usage que l'on ferait de leur cçeur | 4ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE la mort, il a cherché pour y laisser ses restes un lieu ami et il a indiqué avec un égal désir la cathédrale qu'il avait tant@@ aimée, et l'humble église de Saint-Félix, ce village où il était né et qui l'at-tirait par le souvenir de la piété de son enfance. Ce double voeu a été exaucé. Selon un usage qui est établi comme un droit, son corps a été inhumé dans la basilique de Sainte-Croix d'Orléans, où sa parole a été si souvent éloquente, au milieu des populations qu'il a secourues pendant presque trente ans et son coeur, porté à Saint-Félix, y a été reçu comme un don, y est gardé avec une piété religieuse. Sans doute, Napoléon aura voulu soustraire son coeur à la terre ennemie où il est mort, et il l'a destiné à l'impératrice Marie-Louise, qui avait été la compagne du plus beau temps de sa vie. Tous les deux se sont rencontrés dans une même pensée. Tous les deux ont choisi une place pour déposer et faire reposer un coeur, qui avait bien besoin de repos. Ils étaient bien différents. L'un, comblé de tous les triomphes, enivré de toutes les gloires, doué du double génie de l'adminis-tration et de la guerre, a dominé et gouverné les nations, en les broyant, a conduit partout des armées, invincibles jusqu'à un der-nier jour d'épuisement, a fait périr plus d'une génération d'hommes, et, à la fin, ayant lassé la fortune, a trouvé une infortune égale, les deux étant à un niveau qui ne s'était jamais vu. L'autre, grand par l'esprit, mais plus encore par le coeur, a aimé d'un amour infini les hommes et de préférence les enfants, a dirigé les âmes dans le chemin de la charité, de la vértu a consolé les attristés, soutenu les faibles, et a mis sa passion et sa gloire à conduire à Dieu les mourants qu'il avait convertis et sauvés par son exemple et son ardente prière. Car si son esprit était élevé, son âme était embrasée d'une chaleur qui persuadait, qui entraînait. Lui, le grand évêque, celui que pendant plus de cinq lustres la France a appelé l'évêque , versait le bien partout, n'a jamais fait répandre une larme, de ces larmes qu'il a tant essuyées et un jour, vieux, entouré des respects du monde, même d'une gloire qu'il n'avait pas cherchée, il s'est éteint doucement et s'en est allé à Dieu, priant comme un simple desservant de la montagne où il était né. Le premier a été un grand homme. Après avoir été un grand évêque, le second restera un saint dans la mémoire de ceux qui l'ont connu, et le sera peut-être un jour pour l'Église. Et tous les deux, regardant la fin de leur vie, se sont rencontrés dans une même pensée. Ils ont désigné l'usage que l'on ferait de leur coeur | Car si son esprit était élevé, son âme était embrasée d'une chaleur qui persuadait, qui entraînait. | Car si son esprit était élevé, son âme était embrasée d'une chaleur qui persuadait, qui entraînait. | 0 | 0 | 0 |
108.txt | 1,821 | 60 la forme des organes accessoires aux organes immédiats de la génération. MICHELI et LINNÉ ont considéré l'urne comme la partie mâle , et les rosettes comme la partie femelle TOURNEFORT et HEDWIG pensent que l'urne est au contraire une fleur femelle, et regardent les rosettes comme l'organe mâle. PALISOT DE BEAUVOIS, dont les travaux ont démontré qu'il s'est oceupé des mousses d'une manière toute particulière, à qui des analyses suivies d'expériences nombreuses ont donné le droit de faire autorité dans une matière pareille, assure que les deux organes se trouvent réunis dans les mousses. Ce qui confirme son opinion , c'est que l'urne existe dans tous les individus de cette famille intéressante, tandis qu'il est plusieurs genres auxquels on n'a pas encore découvert de rosettes. La division méthodique des mousses 1 , est la plus exacte et la plus naturelle qui ait été proposée jusqu'ici. BRIDEL l'a adoptée presqu'en entier sans en nommer l'auteur PALISOT DE BEAUVOIS , ea rendant compte du Species muscorum de ce botaniste 2 , a été plus juste, plus homme, de bien , puisqu'il le proclame digne sous tous les rapports de l'élève et de l'ami du célèbre HEDWIG l'exactitude des descriptions, dit-il., l'attention que M. BRIDEL a eue de décrire jusqu'aux plus petites parties qui peuvent servir à distinguer des espèces très-voisines, et qu'il serait aisé de prendre 1 Voy. le Prodrome d'oethéogàmie, in-8°. Paris, 1805, pag. 1 à 94. 2 Comptes rendus à l'Institut le 6 juin 1808 et le 15 août 1813. Ilssont l'un et l'autre insérés dans le Journal de Botanique, tom. Ier, pag, 49, et tom. IV le II de las nouvelle série , pag. 153. | 60 la forme des organes accessoires aux organes immédiats de la génération. MICHELI et LINNÉ ont considéré l'urne comme la partie mâle , et les rosettes comme la partie femelle TOURNEFORT et HEDWIG pensent que l'urne est au contraire une fleur femelle, et regardent les rosettes comme l'organe mâle. PALISOT DE BEAUVOIS, dont les travaux ont démontré qu'il s'est oceupé des mousses d'une manière toute particulière, à qui des analyses suivies d'expériences nombreuses ont donné le droit de faire autorité dans une matière pareille, assure que les deux organes se trouvent réunis dans les mousses. Ce qui confirme son opinion , c'est que l'urne existe dans tous les individus de cette famille intéressante, tandis qu'il est plusieurs genres auxquels on n'a pas encore découvert de rosettes. La division méthodique des mousses 1 , est la plus exacte et la plus naturelle qui ait été proposée jusqu'ici. BRIDEL l'a adoptée presqu'en entier sans en nommer l'auteur PALISOT DE BEAUVOIS , ea rendant compte du Species muscorum de ce botaniste 2 , a été plus juste, plus homme, de bien , puisqu'il le proclame digne sous tous les rapports de l'élève et de l'ami du célèbre HEDWIG l'exactitude des descriptions, dit-il., l'attention que M. BRIDEL a eue de décrire jusqu'aux plus petites parties qui peuvent servir à distinguer des espèces très-voisines, et qu'il serait aisé de prendre@@@ 1 Voy. le Prodrome d'oethéogàmie, in-8°. Paris, 1805, pag. 1 à 94. 2 Comptes rendus à l'Institut le 6 juin 1808 et le 15 août 1813. Ils@sont l'un et l'autre insérés dans le Journal de Botanique, tom. Ier, pag, 49, et tom. IV le II de las nouvelle série , pag. 153. | 60 la forme des organes accessoires aux organes immédiats de la génération. MICHELI et LINNÉ ont considéré l'urne comme la partie mâle , et les rosettes comme la partie femelle TOURNEFORT et HEDWIG pensent que l'urne est au contraire une fleur femelle, et regardent les rosettes comme l'organe mâle. PALISOT DE BEAUVOIS, dont les travaux ont démontré qu'il s'est occupé des mousses d'une manière toute particulière, à qui des analyses suivies d'expériences nombreuses ont donné le droit de faire autorité dans une matière pareille, assure que les deux organes se trouvent réunis dans les mousses. Ce qui confirme son opinion , c'est que l'urne existe dans tous les individus de cette famille intéressante, tandis qu'il est plusieurs genres auxquels on n'a pas encore découvert de rosettes. La division méthodique des mousses 1 , est la plus exacte et la plus naturelle qui ait été proposée jusqu'ici. BRIDEL l'a adoptée presqu'en entier sans en nommer l'auteur PALISOT DE BEAUVOIS , en rendant compte du Species muscorum de ce botaniste 2 , a été plus juste, plus homme, de bien , puisqu'il le proclame digne sous tous les rapports de l'élève et de l'ami du célèbre HEDWIG l'exactitude des descriptions, dit-il., l'attention que M. BRIDEL a eue de décrire jusqu'aux plus petites parties qui peuvent servir à distinguer des espèces très-voisines, et qu'il serait aisé de prendre 60 1 Voy. le Prodrome d'oethéogàmie, in-8°. Paris, 1805, pag. 1 à 94. 2 Comptes rendus à l'Institut le 6 juin 1808 et le 15 août 1813. Ils sont l'un et l'autre insérés dans le Journal de Botanique, tom. Ier, pag, 49, et tom. IV le II de la@ nouvelle série , pag. 153. | IV le II de las nouvelle série , pag. | IV le II de la nouvelle série , pag. | 1 | 0.027778 | 0.1 |
860.txt | 1,858 | 168 CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. - C'est bien, passons à mon second principe il est aussi net que le premier. Les amours qu'on me cache, je ne les respecte pas, et là où je ne suis pas un confident, je deviens un rival. J'espère, mon garçon, que c'est s'exprimer carré-ment vous voyez que je ne vous prends point en traître. - En effet, dit Ludovic, peu ému de cette bravade. - Vous riez 1 eh bien, nous verrons, reprit le Tieil étu-diant. Je vous apportais la paix dans les plis de mon paletot vous préférez la guerre. Va donc pour la guerre! et, foi de Melchior, elle sera conduite rondement. Vous pouvez y compter j'ai fait mes preuves. Au moment où il achevait cette déclaration fanfaronne, il se fit un mouvement chez la voisine, et ce que Ludovic avait redouté arriva. Marguerite venait de quitter son siége pour donner quelques soins à ses fleurs. A la vue de Melchior, un incarnat subit se répandit sur ses joues. fi n'y avait là sans doute que l'effet d'une surprise elle rougissait d'être ainsi à découvert pour d'autres yeux que ceux de Ludovic. Cependant elle mit à arroser ses élèves plus de temps quelle n'avait coutume de le faire, et semblait goûter, comme toutes les filles d'Ève, le plaisir d'être regardée et admirée par un fort beau garçon. VI Le lendemain, lorsque Ludovic alla rendre à la jeune fille sa visite accoutumée, il remarqua dans son maintien et dans son langage un embarras qui ne lui était point habituel. Marguerite paraissait distraite elle ne répondait que par des monosyllabes aux questions que le jeune homme lui adres-sait il était facile de deviner là-dessous une préoccupation et une arrière-pensée. Ses doigts avaient une activité machi-nale, et un certain frémissement trahissait le travail du cer-veau. Des deux parts, la contrainte était égale et la situation ne pouvait se prolonger. Ce fut la jeune fille qui rompit la glace. | 168 CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. - C'est bien, passons à mon second principe il est aussi net que le premier. Les amours qu'on me cache, je ne les respecte pas, et là où je ne suis pas un confident, je deviens un rival. J'espère, mon garçon, que c'est s'exprimer carré-ment vous voyez que je ne vous prends point en traître. - En effet, dit Ludovic, peu ému de cette bravade. - Vous riez 1 eh bien, nous verrons, reprit le Tieil étu-diant. Je vous apportais la paix dans les plis de mon paletot@ vous préférez la guerre. Va donc pour la guerre@! et, foi de Melchior, elle sera conduite rondement. Vous pouvez y compter j'ai fait mes preuves. Au moment où il achevait cette déclaration fanfaronne, il se fit un mouvement chez la voisine, et ce que Ludovic avait redouté arriva. Marguerite venait de quitter son siége pour donner quelques soins à ses fleurs. A la vue de Melchior, un incarnat subit se répandit sur ses joues. fi n'y avait là sans doute que l'effet d'une surprise elle rougissait d'être ainsi à découvert pour d'autres yeux que ceux de Ludovic. Cependant elle mit à arroser ses élèves plus de temps qu@elle n'avait coutume de le faire, et semblait goûter, comme toutes les filles d'Ève, le plaisir d'être regardée et admirée par un fort beau garçon. VI Le lendemain, lorsque Ludovic alla rendre à la jeune fille sa visite accoutumée, il remarqua dans son maintien et dans son langage un embarras qui ne lui était point habituel. Marguerite paraissait distraite elle ne répondait que par des monosyllabes aux questions que le jeune homme lui adres-sait il était facile de deviner là-dessous une préoccupation et une arrière-pensée. Ses doigts avaient une activité machi-nale, et un certain frémissement trahissait le travail du cer-veau. Des deux parts, la contrainte était égale et la situation ne pouvait se prolonger. Ce fut la jeune fille qui rompit la glace. | 168 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@C'est bien, passons à mon second principe il est aussi net que le premier. Les amours qu'on me cache, je ne les respecte pas, et là où je ne suis pas un confident, je deviens un rival. J'espère, mon garçon, que c'est s'exprimer carré-ment vous voyez que je ne vous prends point en traître. -@En effet, dit Ludovic, peu ému de cette bravade. -@Vous riez ! eh bien, nous verrons, reprit le vieil étu-diant. Je vous apportais la paix dans les plis de mon paletot, vous préférez la guerre. Va donc pour la guerre ! et, foi de Melchior, elle sera conduite rondement. Vous pouvez y compter j'ai fait mes preuves. Au moment où il achevait cette déclaration fanfaronne, il se fit un mouvement chez la voisine, et ce que Ludovic avait redouté arriva. Marguerite venait de quitter son siége pour donner quelques soins à ses fleurs. A la vue de Melchior, un incarnat subit se répandit sur ses joues. Il n'y avait là sans doute que l'effet d'une surprise elle rougissait d'être ainsi à découvert pour d'autres yeux que ceux de Ludovic. Cependant elle mit à arroser ses élèves plus de temps qu'elle n'avait coutume de le faire, et semblait goûter, comme toutes les filles d'Ève, le plaisir d'être regardée et admirée par un fort beau garçon. VI Le lendemain, lorsque Ludovic alla rendre à la jeune fille sa visite accoutumée, il remarqua dans son maintien et dans son langage un embarras qui ne lui était point habituel. Marguerite paraissait distraite elle ne répondait que par des monosyllabes aux questions que le jeune homme lui adres-sait il était facile de deviner là-dessous une préoccupation et une arrière-pensée. Ses doigts avaient une activité machi-nale, et un certain frémissement trahissait le travail du cer-veau. Des deux parts, la contrainte était égale et la situation ne pouvait se prolonger. Ce fut la jeune fille qui rompit la glace. | 168 CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. | 168 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. | 4 | 0.111111 | 0.444444 |
124.txt | 1,821 | 76 et consolait son coeur des longs désastres de la patrie il se levait de très-grand matin , travaillait tout le jour, souvent aux heures des repas , et même assez avant dans la nuit A la ville, à la campagne, dans les salles du Mu-séum d'histoire naturelle, sous les bosquets verdoyans du Jardin des plantes , partout il se livrait à des observations ce n'était qu'au spectacle, où il allait rarement, qu'on pouvait l'entretenir de ses affaires personnelles. Il assistait religieusement aux séances de l'Institut, de la Société centrale d'agriculture, de la Société philomatique, et presque toujours il y venait chargé de quelques faits nou-veaux. Une vie aussi pleine, un travail aussi, assidu, devaient nécessairement user les ressorts secrets de l'existence et porter atteinte Usa constitution vigoureuse. Il le reconnut à ce besoin qui le dévorait de presser ses recherches si délicates, si fatigantes, de laisser en héritage aux savans ses découvertes et sos exemple, et de consigner sur le papier ces lumières si difficilement acquises et qui s'étei-gnent avec le souffle de la vie. Son pressentiment ne fut que trop justifié. Dans 'es premiers fours de janvier 1820, il fut atteint, d'une fluxion de poitrine. Il dissimula ses souffrances pour, prévenir les inquiétudes d'une épouse chérie, pour ne point tourmenter ses amis,pour imposer à son courage une dernière épreuve mais il fallut suc-comber, elle 21, âgé de 67 ans et demi, il paya sa dette à la nature, il s'endormit du sommeil du. juste. Le len-demain , ses restes inanimés furent déposés par ses col-lègues, ses amis, ses élèves au cimetière del'Est 1 . Au 1 Son tombeau s'élève sur la plateforme à gauche de la chapelle. Il avait choisi lui-même cet endroit pour | 76 et consolait son coeur des longs désastres de la patrie il se levait de très-grand matin , travaillait tout le jour, souvent aux heures des repas , et même assez avant dans la nuit A la ville, à la campagne, dans les salles du Mu-séum d'histoire naturelle, sous les bosquets verdoyans du Jardin des plantes , partout il se livrait à des observations ce n'était qu'au spectacle, où il allait rarement, qu'on pouvait l'entretenir de ses affaires personnelles. Il assistait religieusement aux séances de l'Institut, de la Société centrale d'agriculture, de la Société philomatique, et presque toujours il y venait chargé de quelques faits nou-veaux. Une vie aussi pleine, un travail aussi, assidu, devaient nécessairement user les ressorts secrets de l'existence et porter atteinte @Usa constitution vigoureuse. Il le reconnut à ce besoin qui le dévorait de presser ses recherches si délicates, si fatigantes, de laisser en héritage aux savans ses découvertes et sos exemple, et de consigner sur le papier ces lumières si difficilement acquises et qui s'étei-gnent avec le souffle de la vie. Son pressentiment ne fut que trop justifié. Dans 'es premiers fours de janvier 1820, il fut atteint, d'une fluxion de poitrine. Il dissimula ses souffrances pour, prévenir les inquiétudes d'une épouse chérie, pour ne point tourmenter ses amis,pour imposer à son courage une dernière épreuve mais il fallut suc-comber, e@lle 21, âgé de 67 ans et demi, il paya sa dette à la nature, il s'endormit du sommeil du. juste. Le len-demain , ses restes inanimés furent déposés par ses col-lègues, ses amis, ses élèves au cimetière del'Est 1 . Au @@@1 Son tombeau s'élève sur la plateforme à gauche de la chapelle. Il avait choisi lui-même cet endroit pour | 76 et consolait son coeur des longs désastres de la patrie il se levait de très-grand matin , travaillait tout le jour, souvent aux heures des repas , et même assez avant dans la nuit A la ville, à la campagne, dans les salles du Mu-séum d'histoire naturelle, sous les bosquets verdoyans du Jardin des plantes , partout il se livrait à des observations ce n'était qu'au spectacle, où il allait rarement, qu'on pouvait l'entretenir de ses affaires personnelles. Il assistait religieusement aux séances de l'Institut, de la Société centrale d'agriculture, de la Société philomatique, et presque toujours il y venait chargé de quelques faits nou-veaux. Une vie aussi pleine, un travail aussi, assidu, devaient nécessairement user les ressorts secrets de l'existence et porter atteinte à sa constitution vigoureuse. Il le reconnut à ce besoin qui le dévorait de presser ses recherches si délicates, si fatigantes, de laisser en héritage aux savans ses découvertes et son exemple, et de consigner sur le papier ces lumières si difficilement acquises et qui s'étei-gnent avec le souffle de la vie. Son pressentiment ne fut que trop justifié. Dans les premiers jours de janvier 1820, il fut atteint, d'une fluxion de poitrine. Il dissimula ses souffrances pour, prévenir les inquiétudes d'une épouse chérie, pour ne point tourmenter ses amis,pour imposer à son courage une dernière épreuve mais il fallut suc-comber, et le 21, âgé de 67 ans et demi, il paya sa dette à la nature, il s'endormit du sommeil du. juste. Le len-demain , ses restes inanimés furent déposés par ses col-lègues, ses amis, ses élèves au cimetière del'Est 1 . Au 76 1 Son tombeau s'élève sur la plateforme à gauche de la chapelle. Il avait choisi lui-même cet endroit pour | Il le reconnut à ce besoin qui le dévorait de presser ses recherches si délicates, si fatigantes, de laisser en héritage aux savans ses découvertes et sos exemple, et de consigner sur le papier ces lumières si difficilement acquises et qui s'étei-gnent avec le souffle de la vie. | Il le reconnut à ce besoin qui le dévorait de presser ses recherches si délicates, si fatigantes, de laisser en héritage aux savans ses découvertes et son exemple, et de consigner sur le papier ces lumières si difficilement acquises et qui s'étei-gnent avec le souffle de la vie. | 1 | 0.003584 | 0.019231 |
793.txt | 1,858 | 88 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. rien de ce qui est la parure et l'attribut de cet âge. Lui par-lait-on? elle ne répondait qu'avec humeur. L'engageait-on à se mêler aux distractions communes, sa lèvre exprimait un superbe dédain. On ne pouvait rien dire ni faire qu'elle n'y trouvât un sujet de blâme. Elle était née pour la censure et la domination, comme d'autres le sont pour le plaisir et la gaieté. Volontiers, si on l'eût laissée libre, elle eût joué de la férule aussi faisait-on le vide autour d'elle et l'abandon-nait-on à ses tristes instincts. --Durant les dix années qu'elle passa dans les classes, elle eut le talent de ne pas se faire une amie, et de se rendre de plus en plus désagréable à ce qui l'entourait. En revanche, elle était de première force dans ses compositions, excellait dans piistoire et la géographie, et remportait tous les pre-miers prix d'analyse au concours annuel. Ce fut ainsi qu'elle acheva son éducation, chargée de couronnes, mais détestée à l'envi. Que faire d'un si brillant sujet lorsqu'il s'agit de son éta-blissement? Elle avait tous les dons, excepté celui de plaire. Sans beauté, sans grâce, sans argent, Pulchérie n'était pas d'un débouché facile, et les agréments de son caractère ne devaient guère y aider. D'elle-même, elle le comprit et se résigna elle demanda à demeurer, à titre de membre libre, dans la maison où elle avait été élevée. Cette position lui permettait d'appliquer aux nouvelles générations de pension-naires les restes de cette humeur dont elle avait été si pro-digue envers la sienne. L'âge et le célibat ne pouvaient qu'empirer cette disposition naturelle, et la porter à un degré inouï si bien que Pulchérie, parvenue à ses quarante ans, n'avait plus rien conservé de la créature sociable, et ne voyait en ce bas monde que des victimes à faire et des proies à dévorer. Voilà à quelle porte Sigismond vint frapper. Depuis long-temps, et à la suite de coups de griffe nombreux, il avait pour ainsi dire rompu avec sa soeur. Pour qu'il s'y exposât de nouveau, il fallait une urgence bien grande et de bien graves motifs. | 88 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. rien de ce qui est la parure et l'attribut de cet âge. Lui par-lait-on? elle ne répondait qu'avec humeur. L'engageait-on à se mêler aux distractions communes, sa lèvre exprimait un superbe dédain. On ne pouvait rien dire ni faire qu'elle n'y trouvât un sujet de blâme. Elle était née pour la censure et la domination, comme d'autres le sont pour le plaisir et la gaieté. Volontiers, si on l'eût laissée libre, elle eût joué de la férule aussi faisait-on le vide autour d'elle et l'abandon-nait-on à ses tristes instincts. --Durant les dix années qu'elle passa dans les classes, elle eut le talent de ne pas se faire une amie, et de se rendre de plus en plus désagréable à ce qui l'entourait. En revanche, elle était de première force dans ses compositions, excellait dans @piistoire et la géographie, et remportait tous les pre-miers prix d'analyse au concours annuel. Ce fut ainsi qu'elle acheva son éducation, chargée de couronnes, mais détestée à l'envi. Que faire d'un si brillant sujet lorsqu'il s'agit de son éta-blissement? Elle avait tous les dons, excepté celui de plaire. Sans beauté, sans grâce, sans argent, Pulchérie n'était pas d'un débouché facile, et les agréments de son caractère ne devaient guère y aider. D'elle-même, elle le comprit et se résigna elle demanda à demeurer, à titre de membre libre, dans la maison où elle avait été élevée. Cette position lui permettait d'appliquer aux nouvelles générations de pension-naires les restes de cette humeur dont elle avait été si pro-digue envers la sienne. L'âge et le célibat ne pouvaient qu'empirer cette disposition naturelle, et la porter à un degré inouï si bien que Pulchérie, parvenue à ses quarante ans, n'avait plus rien conservé de la créature sociable, et ne voyait en ce bas monde que des victimes à faire et des proies à dévorer. Voilà à quelle porte Sigismond vint frapper. Depuis long-temps, et à la suite de coups de griffe nombreux, il avait pour ainsi dire rompu avec sa soeur. Pour qu'il s'y exposât de nouveau, il fallait une urgence bien grande et de bien graves motifs. | 88 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. rien de ce qui est la parure et l'attribut de cet âge. Lui par-lait-on? elle ne répondait qu'avec humeur. L'engageait-on à se mêler aux distractions communes, sa lèvre exprimait un superbe dédain. On ne pouvait rien dire ni faire qu'elle n'y trouvât un sujet de blâme. Elle était née pour la censure et la domination, comme d'autres le sont pour le plaisir et la gaieté. Volontiers, si on l'eût laissée libre, elle eût joué de la férule aussi faisait-on le vide autour d'elle et l'abandon-nait on à ses tristes instincts. @@Durant les dix années qu'elle passa dans les classes, elle eut le talent de ne pas se faire une amie, et de se rendre de plus en plus désagréable à ce qui l'entourait. En revanche, elle était de première force dans ses compositions, excellait dans l'histoire et la géographie, et remportait tous les pre-miers prix d'analyse au concours annuel. Ce fut ainsi qu'elle acheva son éducation, chargée de couronnes, mais détestée à l'envi. Que faire d'un si brillant sujet lorsqu'il s'agit de son éta-blissement? Elle avait tous les dons, excepté celui de plaire. Sans beauté, sans grâce, sans argent, Pulchérie n'était pas d'un débouché facile, et les agréments de son caractère ne devaient guère y aider. D'elle-même, elle le comprit et se résigna elle demanda à demeurer, à titre de membre libre, dans la maison où elle avait été élevée. Cette position lui permettait d'appliquer aux nouvelles générations de pension-naires les restes de cette humeur dont elle avait été si pro-digue envers la sienne. L'âge et le célibat ne pouvaient qu'empirer cette disposition naturelle, et la porter à un degré inouï si bien que Pulchérie, parvenue à ses quarante ans, n'avait plus rien conservé de la créature sociable, et ne voyait en ce bas monde que des victimes à faire et des proies à dévorer. Voilà à quelle porte Sigismond vint frapper. Depuis long-temps, et à la suite de coups de griffe nombreux, il avait pour ainsi dire rompu avec sa soeur. Pour qu'il s'y exposât de nouveau, il fallait une urgence bien grande et de bien graves motifs. | En revanche, elle était de première force dans ses compositions, excellait dans piistoire et la géographie, et remportait tous les pre-miers prix d'analyse au concours annuel. | En revanche, elle était de première force dans ses compositions, excellait dans l'histoire et la géographie, et remportait tous les pre-miers prix d'analyse au concours annuel. | 3 | 0.017045 | 0.1 |
634.txt | 1,886 | 190 L'ART DE MAGNÉTISER sation générale. J'avais obtenu cet effet après un mois de magnétisation seulement tout le monde reconnut que c'était un fort beau résultat. Bientôt l'amélioration devint plus grande et plus continue et enfin, après deux mois et demi, M. Thilorier entendait comme tout le monde. C'était un bien grand changement pour lui qui n'avait jamais entendu sonner la pendule du salon de Mme Bonvalet, sa tante, et qui, la première fois qu'il l'entendît, demanda naïvement si autrefois elle sonnait . La guérison de M. Thilorier est une des plus remarquables que j'ai obtenues, car, chez lui, il y avait surdité de naissance et surdité produite et augmentée ensuite par un accident. Pour magnétiser dans un cas de surdité, il faut prendre les pouces afin de s'emparer du système nerveux, puis imposer les mains au-dessus de la tête à un ou deux pouces de distance faire ensuite quelques passes en descendant devant les oreilles jusqu'aux épaules. Puis, réunissant vos doigts en faisceaux, vous en pré-sentez la pointe devant les oreilles, vous tournez de gauche à droite à un pouce de distance. Après quinze minutes, vous soufflez chaud deux ou trois fois dans l'intérieur des oreilles. Vous recommencez le mouvement de rotation, puis vous touchez de temps en temps, avec le bout des doigts, le devant des oreilles pour réveiller la sensibilité vous descendez ensuite en partant des oreilles jusqu'aux épaules, en touchant le cou, afin d'entraîner s'il y a engorgement. J'ai souvent vu paraître de très grosses glandes au cou après une séance. Après ces passes, vous reprenez la première opération. Le tournoiement des doigts en face des oreilles semble mettre en mouvement les fluides et les humeurs qui se trouvent dans les oreilles et en dégager les organes qu'ils embarrassaient. Il faut aussi souffler chaud sur-le sommet de la tête. | 190 L'ART DE MAGNÉTISER sation générale. J'avais obtenu cet effet après un mois de magnétisation seulement tout le monde reconnut que c'était un fort beau résultat. Bientôt l'amélioration devint plus grande et plus continue et enfin, après deux mois et demi, M. Thilorier entendait comme tout le monde. C'était un bien grand changement pour lui qui n'avait jamais entendu sonner la pendule du salon de Mme Bonvalet, sa tante, et qui, la première fois qu'il l'entendît, demanda naïvement si autrefois elle sonnait . La guérison de M. Thilorier est une des plus remarquables que j'ai obtenues, car, chez lui, il y avait surdité de naissance et surdité produite et augmentée ensuite par un accident. Pour magnétiser dans un cas de surdité, il faut prendre les pouces afin de s'emparer du système nerveux, puis imposer les mains au-dessus de la tête à un ou deux pouces de distance faire ensuite quelques passes en descendant devant les oreilles jusqu'aux épaules. Puis, réunissant vos doigts en faisceaux, vous en pré-sentez la pointe devant les oreilles, vous tournez de gauche à droite à un pouce de distance. Après quinze minutes, vous soufflez chaud deux ou trois fois dans l'intérieur des oreilles. Vous recommencez le mouvement de rotation, puis vous touchez de temps en temps, avec le bout des doigts, le devant des oreilles pour réveiller la sensibilité vous descendez ensuite en partant des oreilles jusqu'aux épaules, en touchant le cou, afin d'entraîner s'il y a engorgement. J'ai souvent vu paraître de très grosses glandes au cou après une séance. Après ces passes, vous reprenez la première opération. Le tournoiement des doigts en face des oreilles semble mettre en mouvement les fluides et les humeurs qui se trouvent dans les oreilles et en dégager les organes qu'ils embarrassaient. Il faut aussi souffler chaud sur-le sommet de la tête. | 190 L'ART DE MAGNÉTISER sation générale. J'avais obtenu cet effet après un mois de magnétisation seulement tout le monde reconnut que c'était un fort beau résultat. Bientôt l'amélioration devint plus grande et plus continue et enfin, après deux mois et demi, M. Thilorier entendait comme tout le monde. C'était un bien grand changement pour lui qui n'avait jamais entendu sonner la pendule du salon de Mme Bonvalet, sa tante, et qui, la première fois qu'il l'entendit, demanda naïvement si autrefois elle sonnait . La guérison de M. Thilorier est une des plus remarquables que j'ai obtenues, car, chez lui, il y avait surdité de naissance et surdité produite et augmentée ensuite par un accident. Pour magnétiser dans un cas de surdité, il faut prendre les pouces afin de s'emparer du système nerveux, puis imposer les mains au-dessus de la tête à un ou deux pouces de distance faire ensuite quelques passes en descendant devant les oreilles jusqu'aux épaules. Puis, réunissant vos doigts en faisceaux, vous en pré-sentez la pointe devant les oreilles, vous tournez de gauche à droite à un pouce de distance. Après quinze minutes, vous soufflez chaud deux ou trois fois dans l'intérieur des oreilles. Vous recommencez le mouvement de rotation, puis vous touchez de temps en temps, avec le bout des doigts, le devant des oreilles pour réveiller la sensibilité vous descendez ensuite en partant des oreilles jusqu'aux épaules, en touchant le cou, afin d'entrainer s'il y a engorgement. J'ai souvent vu paraître de très grosses glandes au cou après une séance. Après ces passes, vous reprenez la première opération. Le tournoiement des doigts en face des oreilles semble mettre en mouvement les fluides et les humeurs qui se trouvent dans les oreilles et en dégager les organes qu'ils embarrassaient. Il faut aussi souffler chaud sur le sommet de la tête. | Vous recommencez le mouvement de rotation, puis vous touchez de temps en temps, avec le bout des doigts, le devant des oreilles pour réveiller la sensibilité vous descendez ensuite en partant des oreilles jusqu'aux épaules, en touchant le cou, afin d'entraîner s'il y a engorgement. | Vous recommencez le mouvement de rotation, puis vous touchez de temps en temps, avec le bout des doigts, le devant des oreilles pour réveiller la sensibilité vous descendez ensuite en partant des oreilles jusqu'aux épaules, en touchant le cou, afin d'entrainer s'il y a engorgement. | 1 | 0.003546 | 0.019608 |
251.txt | 1,845 | -58 -sart à d'autres épreuves, le sauva des dangers jemés sur la route, et le fit heureusement arri-ver en Allemagne avec trois de ses confrères exilés comme lai pour la foi. La même année, il passa dans les Pays-Bas, où il trouva dans la cha-rité des fidèles tous les secours qu'il pouvait dé-sirer, et que Dieu ne manque jamais de ménager à ceux qui ont tout abandonné pour lui. Voici comme il s'en explique dans une lettre adressée à la maîtresse d'école dé Somme-Vesle et aux catholiques de ses paroisses, le 10 janvier 1793 Quoique je ne vous aie encore donné en particulier aucune de mes nouvelles, je crois, ma chère fille, que vous êtes instruite de mon état et du soin paternel que le Seigneur prend de nous. Il serait trop long de rapporter toutes les merveilles qu'il a faites en notre faveur vous en connaissez quelques-unes je me réserve de vous faire de vive voix le récit des autres la consolation en sera plus sensible. Priez le Seigneur d'avancer ce moment désirable. En l'attendant, que la paix et la miséricorde soient avec vous toutes et avec tout notre troupeau, de la part des Jésus-Christ notre Seigneur. C'est là le voeu le plus ardent de mon coeur, et le tières d'enlever aux prêtres déportés l'argent qu'ils pouvaient avoir. Cet ordre ne fut que trop fidèlement exécuté. | -58 -sart à d'autres épreuves, le sauva des dangers jemés sur la route, et le fit heureusement arri-ver en Allemagne avec trois de ses confrères exilés comme lai pour la foi. La même année, il passa dans les Pays-Bas, où il trouva dans la cha-rité des fidèles tous les secours qu'il pouvait dé-sirer, et que Dieu ne manque jamais de ménager à ceux qui ont tout abandonné pour lui. Voici comme il s'en explique dans une lettre adressée à la maîtresse d'école dé Somme-Vesle et aux catholiques de ses paroisses, le 10 janvier 1793 Quoique je ne vous aie encore donné en particulier aucune de mes nouvelles, je crois, ma chère fille, que vous êtes instruite de mon état et du soin paternel que le Seigneur prend de nous. Il serait trop long de rapporter toutes les merveilles qu'il a faites en notre faveur vous en connaissez quelques-unes je me réserve de vous faire de vive voix le récit des autres la consolation en sera plus sensible. Priez le Seigneur d'avancer ce moment désirable. En l'attendant, que la paix et la miséricorde soient avec vous toutes et avec tout notre troupeau, de la part des Jésus-Christ notre Seigneur. C'est là le voeu le plus ardent de mon coeur, et le@@@@ @tières d'enlever aux prêtres déportés l'argent qu'ils pouvaient avoir. Cet ordre ne fut que trop fidèlement exécuté. | -58 -sart à d'autres épreuves, le sauva des dangers semés sur la route, et le fit heureusement arri-ver en Allemagne avec trois de ses confrères exilés comme lui pour la foi. La même année, il passa dans les Pays-Bas, où il trouva dans la cha-rité des fidèles tous les secours qu'il pouvait dé-sirer, et que Dieu ne manque jamais de ménager à ceux qui ont tout abandonné pour lui. Voici comme il s'en explique dans une lettre adressée à la maîtresse d'école de Somme-Vesle et aux catholiques de ses paroisses, le 10 janvier 1793 Quoique je ne vous aie encore donné en particulier aucune de mes nouvelles, je crois, ma chère fille, que vous êtes instruite de mon état et du soin paternel que le Seigneur prend de nous. Il serait trop long de rapporter toutes les merveilles qu'il a faites en notre faveur vous en connaissez quelques-unes je me réserve de vous faire de vive voix le récit des autres la consolation en sera plus sensible. Priez le Seigneur d'avancer ce moment désirable. En l'attendant, que la paix et la miséricorde soient avec vous toutes et avec tout notre troupeau, de la part des Jésus-Christ notre Seigneur. C'est là le voeu le plus ardent de mon coeur, et le -58 -tières d'enlever aux prêtres déportés l'argent qu'ils pouvaient avoir. Cet ordre ne fut que trop fidèlement exécuté. | Voici comme il s'en explique dans une lettre adressée à la maîtresse d'école dé Somme-Vesle et aux catholiques de ses paroisses, le 10 janvier 1793 Quoique je ne vous aie encore donné en particulier aucune de mes nouvelles, je crois, ma chère fille, que vous êtes instruite de mon état et du soin paternel que le Seigneur prend de nous. | Voici comme il s'en explique dans une lettre adressée à la maîtresse d'école de Somme-Vesle et aux catholiques de ses paroisses, le 10 janvier 1793 Quoique je ne vous aie encore donné en particulier aucune de mes nouvelles, je crois, ma chère fille, que vous êtes instruite de mon état et du soin paternel que le Seigneur prend de nous. | 1 | 0.002976 | 0.015385 |
247.txt | 1,845 | -48-du corps presque entier des premiers pasteurs, et avec tout ce que l'on comptait dans le clergé du second ordre d'hommes éclairés et solide-ment vertueux, il refusa de prêter le fatal ser-ment. Une manqua pas d'instruire ses paroissiens des motifs de son refus, et de les prémunir, tant en public qu'en particulier, contre le schisme dont il les voyait menacés et les dangers aux-quels leur foi allait être exposée. La plupart se montrèrent dociles à ses avis mais le temps n'était pas éloigné où la séduction devait être plus forte que tous les avertissements. En effet, l'esprit de révolte et d'irréligion se répandait sur toute la France avec une effrayante rapidité. La contagion n'épargna pas la paroisse de Somme Vesle mais elle se fit principalement sentir à Poix, où les opinions nouvelles durent na -turellement trouver un accès plus facile parmi des gens d'un caractère exalté, et accoutumés depuis longtemps à contrarier leur pasteur. Ceux des habitants de cette annexe qui avaient autrefois gêné M. Musart dans l'exercice de son zèle pour le salut des âmes, profitant des circonstances pour donner un libre cours au ressentiment qu'ils nourrissaient contre lui, le maltraitèrent en plu-sieurs rencontres, et enfin ils allèrent jusqu'à lui interdire l'entrée de l'église c'était au mois de juin 1791, et rien n'autorisait encore une telle | -48-du corps presque entier des premiers pasteurs, et avec tout ce que l'on comptait dans le clergé du second ordre d'hommes éclairés et solide-ment vertueux, il refusa de prêter le fatal ser-ment. Une manqua pas d'instruire ses paroissiens des motifs de son refus, et de les prémunir, tant en public qu'en particulier, contre le schisme dont il les voyait menacés et les dangers aux-quels leur foi allait être exposée. La plupart se montrèrent dociles à ses avis mais le temps n'était pas éloigné où la séduction devait être plus forte que tous les avertissements. En effet, l'esprit de révolte et d'irréligion se répandait sur toute la France avec une effrayante rapidité. La contagion n'épargna pas la paroisse de Somme Vesle mais elle se fit principalement sentir à Poix, où les opinions nouvelles durent na -turellement trouver un accès plus facile parmi des gens d'un caractère exalté, et accoutumés depuis longtemps à contrarier leur pasteur. Ceux des habitants de cette annexe qui avaient autrefois gêné M. Musart dans l'exercice de son zèle pour le salut des âmes, profitant des circonstances pour donner un libre cours au ressentiment qu'ils nourrissaient contre lui, le maltraitèrent en plu-sieurs rencontres, et enfin ils allèrent jusqu'à lui interdire l'entrée de l'église c'était au mois de juin 1791, et rien n'autorisait encore une telle | -48-du corps presque entier des premiers pasteurs, et avec tout ce que l'on comptait dans le clergé du second ordre d'hommes éclairés et solide-ment vertueux, il refusa de prêter le fatal ser-ment. Une manqua pas d'instruire ses paroissiens des motifs de son refus, et de les prémunir, tant en public qu'en particulier, contre le schisme dont il les voyait menacés et les dangers aux-quels leur foi allait être exposée. La plupart se montrèrent dociles à ses avis mais le temps n'était pas éloigné où la séduction devait être plus forte que tous les avertissements. En effet, l'esprit de révolte et d'irreligion se répandait sur toute la France avec une effrayante rapidité. La contagion n'épargna pas la paroisse de Somme Vesle mais elle se fit principalement sentir à Poix, où les opinions nouvelles durent na -turellement trouver un accès plus facile parmi des gens d'un caractère exalté, et accoutumés depuis longtemps à contrarier leur pasteur. Ceux des habitants de cette annexe qui avaient autrefois gêné M. Musart dans l'exercice de son zèle pour le salut des âmes, profitant des circonstances pour donner un libre cours au ressentiment qu'ils nourrissaient contre lui, le maltraitèrent en plu-sieurs rencontres, et enfin ils allèrent jusqu'à lui interdire l'entrée de l'église c'était au mois de juin 1791, et rien n'autorisait encore une telle | En effet, l'esprit de révolte et d'irréligion se répandait sur toute la France avec une effrayante rapidité. | En effet, l'esprit de révolte et d'irreligion se répandait sur toute la France avec une effrayante rapidité. | 1 | 0.009259 | 0.052632 |
311.txt | 1,820 | SUR MADAME ROLAND. XVII I. B Sesgoûts étaient simples, mais vifs. Des promenades au bord des eaux , sous l'ombrage des bois, étaient ses plaisirs les plus doux ils s'accordaient avec les impressions qu'a-vaient laissées, dans son esprit, la lecture des livres saints et s premiers exercices d'uneéducation pieuse. L'aspect bril-lant des cieux, le tableau riche et varié de la campagne, for-tifiaient sa croyance et plus tard , si quelquefois, dans le silence du cabinet, sa raison ébranlait sa foi, le ravissant spectacle des scènes de la nature lui rendait la ferveur de sessentimens religieux. Quelle devait être l'ardeur de son zèle , lorsque, dans sa jeunesse , pressée par les alarmes de sa conscience, elle implorait de sa famille la permission de se réfugier dans un cloître ! La paix de cette retraite vit naître dans son coeur un sentiment nouveau, celui de l'amitié, qui, fut pour elle, dans la suite , l'objet d'un autre culte. Vive et sen-sible, elle choisit pour compagne une jeune personne d'une humeur égale et d'un esprit réfléchi avec des ca-ractères différens, elles avaient mêmes inclinations, elles éprouvaient même plaisir à se trouver ensemble. Leur séparation n'affaiblit point leur attachement ce fut dans l'intimité de leur correspondance que madame Roland prit le goût, acquit le talent d'écrire. Qui aurait dit alors que cette petite pensionnaire de couvent, qui avec tout l'abandon, toute la légèreté de son âge, entretenait son amie absente , de ses idées , de ses occupations , de ses amusemens, s'exerçait, par ces confidences souvent fri-voles , à donner de hardis conseils aux rois ! Cherchant un but à l'activité de son esprit, un ali-ment à la tendresse qui remplissait son coeur également avide de connaître , d'aimer et de croire , elle lisait avec la même attention, un traité d'algèbre, un livre mysli- | SUR MADAME ROLAND. XVII I. B Ses@goûts étaient simples, mais vifs. Des promenades au bord des eaux , sous l'ombrage des bois, étaient ses plaisirs les plus doux ils s'accordaient avec les impressions qu'a-vaient laissées, dans son esprit, la lecture des livres saints et @@s premiers exercices d'une@éducation pieuse. L'aspect bril-lant des cieux, le tableau riche et varié de la campagne, for-tifiaient sa croyance et plus tard , si quelquefois, dans le silence du cabinet, sa raison ébranlait sa foi, le ravissant spectacle des scènes de la nature lui rendait la ferveur de ses@sentimens religieux. Quelle devait être l'ardeur de son zèle , lorsque, dans sa jeunesse , pressée par les alarmes de sa conscience, elle implorait de sa famille la permission de se réfugier dans un cloître ! La paix de cette retraite vit naître dans son coeur un sentiment nouveau, celui de l'amitié, qui, fut pour elle, dans la suite , l'objet d'un autre culte. Vive et sen-sible, elle choisit pour compagne une jeune personne d'une humeur égale et d'un esprit réfléchi avec des ca-ractères différens, elles avaient mêmes inclinations, elles éprouvaient même plaisir à se trouver ensemble. Leur séparation n'affaiblit point leur attachement ce fut dans l'intimité de leur correspondance que madame Roland prit le goût, acquit le talent d'écrire. Qui aurait dit alors que cette petite pensionnaire de couvent, qui avec tout l'abandon, toute la légèreté de son âge, entretenait son amie absente , de ses idées , de ses occupations , de ses amusemens, s'exerçait, par ces confidences souvent fri-voles , à donner de hardis conseils aux rois ! Cherchant un but à l'activité de son esprit, un ali-ment à la tendresse qui remplissait son coeur également avide de connaître , d'aimer et de croire , elle lisait avec la même attention, un traité d'algèbre, un livre mysli- | SUR MADAME ROLAND. XV@I@I@@@ Ses goûts étaient simples, mais vifs. Des promenades au bord des eaux@, sous l'ombrage des bois, étaient ses plaisirs les plus doux ils s'accordaient avec les impressions qu'a-vaient laissées, dans son esprit, la lecture des livres saints et les premiers exercices d'une éducation pieuse. L'aspect bril-lant des cieux, le tableau riche et varié de la campagne, for-tifiaient sa croyance et plus tard@, si quelquefois, dans le silence du cabinet, sa raison ébranlait sa foi, le ravissant spectacle des scènes de la nature lui rendait la ferveur de ses sentimens religieux. Quelle devait être l'ardeur de son zèle@, lorsque, dans sa jeunesse@, pressée par les alarmes de sa conscience, elle implorait de sa famille la permission de se réfugier dans un cloître@! La paix de cette retraite vit naître dans son coeur un sentiment nouveau, celui de l'amitié, qui, fut pour elle, dans la suite@, l'objet d'un autre culte. Vive et sen-sible, elle choisit pour compagne une jeune personne d'une humeur égale et d'un esprit réfléchi avec des ca-ractères différens, elles avaient mêmes inclinations, elles éprouvaient même plaisir à se trouver ensemble. Leur séparation n'affaiblit point leur attachement ce fut dans l'intimité de leur correspondance que madame Roland prit le goût, acquit le talent d'écrire. Qui aurait dit alors que cette petite pensionnaire de couvent, qui avec tout l'abandon, toute la légèreté de son âge, entretenait son amie absente@, de ses idées@, de ses occupations@, de ses amusemens, s'exerçait, par ces confidences souvent fri-voles@, à donner de hardis conseils aux rois@! Cherchant un but à l'activité de son esprit, un ali-ment à la tendresse qui remplissait son coeur également avide de connaître@, d'aimer et de croire@, elle lisait avec la même attention, un traité d'algèbre, un livre mysti- | Quelle devait être l'ardeur de son zèle , lorsque, dans sa jeunesse , pressée par les alarmes de sa conscience, elle implorait de sa famille la permission de se réfugier dans un cloître ! | Quelle devait être l'ardeur de son zèle, lorsque, dans sa jeunesse, pressée par les alarmes de sa conscience, elle implorait de sa famille la permission de se réfugier dans un cloître! | 3 | 0.016304 | 0 |
575.txt | 1,886 | 48 L'ART DE MAGNÉTISER les mains au-dessus du cervelet, et en les descendan derrière les oreilles et les épaules pour revenir sur les bras. Depuis le commencement jusqu'à la fin de l'opération, il ne s'occupera que de ce qu'il veut produire, afin que, par la concentration de sa volonté, il provoque l'émission du fluide et le transmette au sujet. Le magnétiseur reconnaîtra le sommeil magnétique à une impassibilité cadavérique du visage et au manque total de déglutition. Après avoir ainsi opéré pendant un certain temps, si le sujet parait plongé dans le sommeil, le magnétiseur pourra lui adresser quelques questions. Si le sujet est seulement dans un état d'engourdissement ou de sommeil naturel, il se réveillera. Il faudra alors cesser l'opération et dégager fortement, car il pourrait arriver que, bien que le patient n'ait point été endormi, il ait été assez envahi par le fluide pour ne pouvoir ouvrir les yeux. Mais si le sujet est plongé dans le sommeil magnétique, sommeil profond dont aucun bruit, aucune sensation ne peuvent le faire sortir, il restera muet. Si le magnétiseur n'est pas trop fatigué, il continuera à magnétiser, pour obte-nir le somnambulisme, sinon il réveillera. Mais si le sujet a passé par le sommeil magnétique et qu'il soit arrivé au somnambulisme, il entendra le magnétiseur lorsqu'il lui parlera, et il pourra lui répondre. Le magnéti-seur pourra continuer alors les questions pendant quelques instants, car il ne faut pas la première fois fatiguer les sujets par des expériences puis il réveillera. Lorsque le magnétiseur voudra réveiller, il fera quelques passes des épaules aux pieds, afin de dégager la tête en entraînant le fluide en bas puis, en y mettant un peu de force musculaire, il fera vivement, devant les yeux et le visage, des passes longues, en les descendant de côtéjusqu'à ce que le sujet donne signe qu'il revient à lui, puis il conti-nuera les mêmes passes devant la poitrine et le corps entier alors le sujet devra être réveillé, mais non encore dans son état normal. Le magnétiseur fera une insufflation froide sur les yeux, il touchera les sourcils depuis leur naissance, afin | 48 L'ART DE MAGNÉTISER les mains au-dessus du cervelet, et en les descendan derrière les oreilles et les épaules pour revenir sur les bras. Depuis le commencement jusqu'à la fin de l'opération, il ne s'occupera que de ce qu'il veut produire, afin que, par la concentration de sa volonté, il provoque l'émission du fluide et le transmette au sujet. Le magnétiseur reconnaîtra le sommeil magnétique à une impassibilité cadavérique du visage et au manque total de déglutition. Après avoir ainsi opéré pendant un certain temps, si le sujet parait plongé dans le sommeil, le magnétiseur pourra lui adresser quelques questions. Si le sujet est seulement dans un état d'engourdissement ou de sommeil naturel, il se réveillera. Il faudra alors cesser l'opération et dégager fortement, car il pourrait arriver que, bien que le patient n'ait point été endormi, il ait été assez envahi par le fluide pour ne pouvoir ouvrir les yeux. Mais si le sujet est plongé dans le sommeil magnétique, sommeil profond dont aucun bruit, aucune sensation ne peuvent le faire sortir, il restera muet. Si le magnétiseur n'est pas trop fatigué, il continuera à magnétiser, pour obte-nir le somnambulisme, sinon il réveillera. Mais si le sujet a passé par le sommeil magnétique et qu'il soit arrivé au somnambulisme, il entendra le magnétiseur lorsqu'il lui parlera, et il pourra lui répondre. Le magnéti-seur pourra continuer alors les questions pendant quelques instants, car il ne faut pas la première fois fatiguer les sujets par des expériences puis il réveillera. Lorsque le magnétiseur voudra réveiller, il fera quelques passes des épaules aux pieds, afin de dégager la tête en entraînant le fluide en bas puis, en y mettant un peu de force musculaire, il fera vivement, devant les yeux et le visage, des passes longues, en les descendant de côté@jusqu'à ce que le sujet donne signe qu'il revient à lui, puis il conti-nuera les mêmes passes devant la poitrine et le corps entier alors le sujet devra être réveillé, mais non encore dans son état normal. Le magnétiseur fera une insufflation froide sur les yeux, il touchera les sourcils depuis leur naissance, afin | 48 L'ART DE MAGNÉTISER les mains au-dessus du cervelet, et en les descendan derrière les oreilles et les épaules pour revenir sur les bras. Depuis le commencement jusqu'à la fin de l'opération, il ne s'occupera que de ce qu'il veut produire, afin que, par la concentration de sa volonté, il provoque l'émission du fluide et le transmette au sujet. Le magnétiseur reconnaîtra le sommeil magnétique à une impassibilité cadavérique du visage et au manque total de déglutition. Après avoir ainsi opéré pendant un certain temps, si le sujet paraît plongé dans le sommeil, le magnétiseur pourra lui adresser quelques questions. Si le sujet est seulement dans un état d'engourdissement ou de sommeil naturel, il se réveillera. Il faudra alors cesser l'opération et dégager fortement, car il pourrait arriver que, bien que le patient n'ait point été endormi, il ait été assez envahi par le fluide pour ne pouvoir ouvrir les yeux. Mais si le sujet est plongé dans le sommeil magnétique, sommeil profond dont aucun bruit, aucune sensation ne peuvent le faire sortir, il restera muet. Si le magnétiseur n'est pas trop fatigué, il continuera à magnétiser, pour obte-nir le somnambulisme, sinon il réveillera. Mais si le sujet a passé par le sommeil magnétique et qu'il soit arrivé au somnambulisme, il entendra le magnétiseur lorsqu'il lui parlera, et il pourra lui répondre. Le magnéti-seur pourra continuer alors les questions pendant quelques instants, car il ne faut pas la première fois fatiguer les sujets par des expériences puis il réveillera. Lorsque le magnétiseur voudra réveiller, il fera quelques passes des épaules aux pieds, afin de dégager la tête en entraînant le fluide en bas puis, en y mettant un peu de force musculaire, il fera vivement, devant les yeux et le visage, des passes longues, en les descendant de côté jusqu'à ce que le sujet donne signe qu'il revient à lui, puis il conti-nuera les mêmes passes devant la poitrine et le corps entier alors le sujet devra être réveillé, mais non encore dans son état normal. Le magnétiseur fera une insufflation froide sur les yeux, il touchera les sourcils depuis leur naissance, afin | Il faudra alors cesser l'opération et dégager fortement, car il pourrait arriver que, bien que le patient n'ait point été endormi, il ait été assez envahi par le fluide pour ne pouvoir ouvrir les yeux. | Il faudra alors cesser l'opération et dégager fortement, car il pourrait arriver que, bien que le patient n'ait point été endormi, il ait été assez envahi par le fluide pour ne pouvoir ouvrir les yeux. | 0 | 0 | 0 |
648.txt | 1,886 | 244 L'ART DE MAGNÉTISER pendant son somnambulisme. Ce fait n'a rien de surprenant. Ce que la somnambule a pu lire ou apprendre,- ce dont elle se souvient à peine ou même pas du tout dans son état normal, se représente dans le somnambulisme, et elle fait alors quelquefois étalage de savoir, car tous ses souvenirs renaissent dans cet état, et les objets passés s'y reflètent comme dans un miroir. A Rennes, en janvier 1841, Victor l'Hérie, cet artiste de talent, mort si malheureusement, était en représentation avec la troupe de M. Tony j'assistais avec lui à la répétition d'une pièce dans laquelle il devait jouer le soir c'était Roquelaurc. Une jeune actrice m'avait demandé que je l'endormisse en attendant je l'avais fait, et lorsqu'on vint la prévenir que l'on répétait là pièce et que c'était à elle à paraître, elle était endormie et arrivée au somnambulisme. Elle me pria de la réveiller sur-le-champ, en me disant qu'elle ne savait pas seulement son rôle. qu'elle ne l'avait lu qu'une fois. Je la rassurai en lui disant que probable-ment elle le répéterait très bien si elle voulait le faire pendant qu'elle dormait. Tous les artistes le demandèrent, excepté l'Hérie mais je le rassurai. Je conduisis la jeune actrice sur la scène, et, au grand étonnement de tous, elle donna parfaitement la réplique et sut son rôle d'un bout à l'autre sans se tromper. Je la réveillai sur le théâtre même, et, dès qu'elle fut éveillée, on lui dit de répéter elle ne savait plus rien, et nous dit qu'elle n'avait pu relire son rôle qu'une fois. Elle ne voulait pas croire qu'elle l'avait répété d'un bout à l'autre et que la répétition était finie. Sommeil sur des idiots A Nantes, le docteur Bouchet, médecin en chef de l'hôpital Saint-Jacques, voulant avoir des preuves positives de l'action physique du magnétisme, me proposa de magné-tiser des idiots. j Je me transportai à l'hôpital, et là, devant une douzaine j | 244 L'ART DE MAGNÉTISER pendant son somnambulisme. Ce fait n'a rien de surprenant. Ce que la somnambule a pu lire ou apprendre,- ce dont elle se souvient à peine ou même pas du tout dans son état normal, se représente dans le somnambulisme, et elle fait alors quelquefois étalage de savoir, car tous ses souvenirs renaissent dans cet état, et les objets passés s'y reflètent comme dans un miroir. A Rennes, en janvier 1841, Victor l'Hérie, cet artiste de talent, mort si malheureusement, était en représentation avec la troupe de M. Tony j'assistais avec lui à la répétition d'une pièce dans laquelle il devait jouer le soir c'était Roquelaurc. Une jeune actrice m'avait demandé que je l'endormisse en attendant je l'avais fait, et lorsqu'on vint la prévenir que l'on répétait là pièce et que c'était à elle à paraître, elle était endormie et arrivée au somnambulisme. Elle me pria de la réveiller sur-le-champ, en me disant qu'elle ne savait pas seulement son rôle. qu'elle ne l'avait lu qu'une fois. Je la rassurai en lui disant que probable-ment elle le répéterait très bien si elle voulait le faire pendant qu'elle dormait. Tous les artistes le demandèrent, excepté l'Hérie mais je le rassurai. Je conduisis la jeune actrice sur la scène, et, au grand étonnement de tous, elle donna parfaitement la réplique et sut son rôle d'un bout à l'autre sans se tromper. Je la réveillai sur le théâtre même, et, dès qu'elle fut éveillée, on lui dit de répéter elle ne savait plus rien, et nous dit qu'elle n'avait pu relire son rôle qu'une fois. Elle ne voulait pas croire qu'elle l'avait répété d'un bout à l'autre et que la répétition était finie. Sommeil sur des idiots A Nantes, le docteur Bouchet, médecin en chef de l'hôpital Saint-Jacques, voulant avoir des preuves positives de l'action physique du magnétisme, me proposa de magné-tiser des idiots. j Je me transportai à l'hôpital, et là, devant une douzaine j | 244 L'ART DE MAGNÉTISER pendant son somnambulisme. Ce fait n'a rien de surprenant. Ce que la somnambule a pu lire ou apprendre,@ ce dont elle se souvient à peine ou même pas du tout dans son état normal, se représente dans le somnambulisme, et elle fait alors quelquefois étalage de savoir, car tous ses souvenirs renaissent dans cet état, et les objets passés s'y reflètent comme dans un miroir. A Rennes, en janvier 1841, Victor l'Hérie, cet artiste de talent, mort si malheureusement, était en représentation avec la troupe de M. Tony j'assistais avec lui à la répétition d'une pièce dans laquelle il devait jouer le soir c'était Roquelaure. Une jeune actrice m'avait demandé que je l'endormisse en attendant je l'avais fait, et lorsqu'on vint la prévenir que l'on répétait la pièce et que c'était à elle à paraître, elle était endormie et arrivée au somnambulisme. Elle me pria de la réveiller sur-le-champ, en me disant qu'elle ne savait pas seulement son rôle. qu'elle ne l'avait lu qu'une fois. Je la rassurai en lui disant que probable-ment elle le répèterait très bien si elle voulait le faire pendant qu'elle dormait. Tous les artistes le demandèrent, excepté l'Hérie mais je le rassurai. Je conduisis la jeune actrice sur la scène, et, au grand étonnement de tous, elle donna parfaitement la réplique et sut son rôle d'un bout à l'autre sans se tromper. Je la réveillai sur le théâtre même, et, dès qu'elle fut éveillée, on lui dit de répéter elle ne savait plus rien, et nous dit qu'elle n'avait pu relire son rôle qu'une fois. Elle ne voulait pas croire qu'elle l'avait répété d'un bout à l'autre et que la répétition était finie. Sommeil sur des idiots A Nantes, le docteur Bouchet, médecin en chef de l'hôpital Saint-Jacques, voulant avoir des preuves positives de l'action physique du magnétisme, me proposa de magné-tiser des idiots.s. Je me transportai à l'hôpital, et là, devant une douzaine j | Sommeil sur des idiots A Nantes, le docteur Bouchet, médecin en chef de l'hôpital Saint-Jacques, voulant avoir des preuves positives de l'action physique du magnétisme, me proposa de magné-tiser des idiots. | Sommeil sur des idiots A Nantes, le docteur Bouchet, médecin en chef de l'hôpital Saint-Jacques, voulant avoir des preuves positives de l'action physique du magnétisme, me proposa de magné-tiser des idiots.s. | 2 | 0.009615 | 0.055556 |
869.txt | 1,858 | 478 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. - C'est votre faute, dit Ludovic avec l'irritation que lui donnait la conscience de son état. - Allons, vous y revenez, reprit Melchior. Il est dit qwe-vous pousserez l'ingratitude jusqu'au bout. Je me fâcherais si j'avais le caractère plus mal fait. Ma faute! -Comme si j'é-tais responsable des faiblesses de votre estomac. Ma faute ! Dites que c'est celle de votre déplorable organisation. YojiM plutôt. N'en ai-je pas pris autant et plus que vous? Pourtant ma vue est nette et mon pas ferme. Que voulez-vous, grand homme? On ne peut pas avoir tous les honneurs et cumuler toutes les gloires. De ce que la tête est pleine de science, il ne s'ensuit pas qu'elle soit à l'abri de pareils accidents. - C'est votre faute, répéta le licencié avec son idée fixe. - Encore? Vous devenez fastidieux, mon garçon. Heureu-sement que vous avez affaire au plus grand coeur qui ait jamais battu dans une poitrine humaine. Ma philosophie est au-dessus de vos égarements. Allez, j'en ai vu et essuyé bien d'autres. La vie a de ces retours. Ce matin vous étiez au pi-nacle, maintenant vous voilà légèrement déchu. Qu'est-ce que cela prouve? qu'il ne faut ici-bas ni trop s'enorgueillir, ni trop se désespérer. Demain, grand homme, pas plus tard que demain, vous rentrerez dans votre assiette, aussi intact et aussi licencié que jamais. Les effets de la boisson auront disparaît vos lauriers seront toujours verts c'est l'affaire d'un ooup d'oreiller. , Demain, non pas demain, aujourd'hui, dit Ludovic. - Ahl pour ça, je n'en saurais répondre question de tem-pérament. En-attendant, tâchez de poser un pied devant l'autre, et ne me marchez pas sur les orteils comme vous le faites si obstinément. Un peu de tenue, si c'est possible priez vos jambes d'y mettre du leur elles portent désormais un avocat. -Pendant cet entretien, mêlé de railleries, Melchior entraî-nait Ludovic vers le quartier qu'ils habitaient. Notre pauvre étudiant était, il faut le dire, fort mal accommodé il expiait en un jour plusieurs années de privations. Afin de maintenir son budget dans un équilibre satisfaisant, il s'était mis de la manière la plus stricte au régime des sociétés de tempérance. De là cette atteinte portée à son sang-froid. Dès les premiers verres, ces boissons, peu familières pour lui, avaient agi sur | 478 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. - C'est votre faute, dit Ludovic avec l'irritation que lui donnait la conscience de son état. - Allons, vous y revenez, reprit Melchior. Il est dit qwe-vous pousserez l'ingratitude jusqu'au bout. Je me fâcherais si j'avais le caractère plus mal fait. Ma faute@! -Comme si j'é-tais responsable des faiblesses de votre estomac. Ma faute ! Dites que c'est celle de votre déplorable organisation. YojiM plutôt. N'en ai-je pas pris autant et plus que vous@? Pourtant ma vue est nette et mon pas ferme. Que voulez-vous, grand homme@? On ne peut pas avoir tous les honneurs et cumuler toutes les gloires. De ce que la tête est pleine de science, il ne s'ensuit pas qu'elle soit à l'abri de pareils accidents. - C'est votre faute, répéta le licencié avec son idée fixe. - Encore@? Vous devenez fastidieux, mon garçon. Heureu-sement que vous avez affaire au plus grand coeur qui ait jamais battu dans une poitrine humaine. Ma philosophie est au-dessus de vos égarements. Allez, j'en ai vu et essuyé bien d'autres. La vie a de ces retours. Ce matin vous étiez au pi-nacle, maintenant vous voilà légèrement déchu. Qu'est-ce que cela prouve@? qu'il ne faut ici-bas ni trop s'enorgueillir, ni trop se désespérer. Demain, grand homme, pas plus tard que demain, vous rentrerez dans votre assiette, aussi intact et aussi licencié que jamais. Les effets de la boisson auront dispar@aît vos lauriers seront toujours verts c'est l'affaire d'un ooup d'oreiller. , Demain, non pas demain, aujourd'hui, dit Ludovic. - Ah@l pour ça, je n'en saurais répondre question de tem-pérament. En-attendant, tâchez de poser un pied devant l'autre, et ne me marchez pas sur les orteils comme vous le faites si obstinément. Un peu de tenue, si c'est possible priez vos jambes d'y mettre du leur elles portent désormais un avocat. -Pendant cet entretien, mêlé de railleries, Melchior entraî-nait Ludovic vers le quartier qu'ils habitaient. Notre pauvre étudiant était, il faut le dire, fort mal accommodé il expiait en un jour plusieurs années de privations. Afin de maintenir son budget dans un équilibre satisfaisant, il s'était mis de la manière la plus stricte au régime des sociétés de tempérance. De là cette atteinte portée à son sang-froid. Dès les premiers verres, ces boissons, peu familières pour lui, avaient agi sur | 478 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@C'est votre faute, dit Ludovic avec l'irritation que lui donnait la conscience de son état. -@Allons, vous y revenez, reprit Melchior. Il est dit que vous pousserez l'ingratitude jusqu'au bout. Je me fâcherais si j'avais le caractère plus mal fait. Ma faute ! @Comme si j'é-tais responsable des faiblesses de votre estomac. Ma faute ! Dites que c'est celle de votre déplorable organisation. Voyez plutôt. N'en ai-je pas pris autant et plus que vous ? Pourtant ma vue est nette et mon pas ferme. Que voulez-vous, grand homme ? On ne peut pas avoir tous les honneurs et cumuler toutes les gloires. De ce que la tête est pleine de science, il ne s'ensuit pas qu'elle soit à l'abri de pareils accidents. -@C'est votre faute, répéta le licencié avec son idée fixe. -@Encore ? Vous devenez fastidieux, mon garçon. Heureu-sement que vous avez affaire au plus grand coeur qui ait jamais battu dans une poitrine humaine. Ma philosophie est au-dessus de vos égarements. Allez, j'en ai vu et essuyé bien d'autres. La vie a de ces retours. Ce matin vous étiez au pi-nacle, maintenant vous voilà légèrement déchu. Qu'est-ce que cela prouve ? qu'il ne faut ici-bas ni trop s'enorgueillir, ni trop se désespérer. Demain, grand homme, pas plus tard que demain, vous rentrerez dans votre assiette, aussi intact et aussi licencié que jamais. Les effets de la boisson auront disparu et vos lauriers seront toujours verts c'est l'affaire d'un coup d'oreiller. @-Demain, non pas demain, aujourd'hui, dit Ludovic. -@Ah ! pour ça, je n'en saurais répondre question de tem-pérament. En attendant, tâchez de poser un pied devant l'autre, et ne me marchez pas sur les orteils comme vous le faites si obstinément. Un peu de tenue, si c'est possible priez vos jambes d'y mettre du leur elles portent désormais un avocat. @Pendant cet entretien, mêlé de railleries, Melchior entraî-nait Ludovic vers le quartier qu'ils habitaient. Notre pauvre étudiant était, il faut le dire, fort mal acco@modé il expiait en un jour plusieurs années de privations. Afin de maintenir son budget dans un équilibre satisfaisant, il s'était mis de la manière la plus stricte au régime des sociétés de tempérance. De là cette atteinte portée à son sang-froid. Dès les premiers verres, ces boissons, peu familières pour lui, avaient agi sur | - C'est votre faute, dit Ludovic avec l'irritation que lui donnait la conscience de son état. | -C'est votre faute, dit Ludovic avec l'irritation que lui donnait la conscience de son état. | 1 | 0.01087 | 0.058824 |
410.txt | 1,876 | -8 -sent le rhumatisme dans le tissu séreux d'autres pensent que tous les tissus indifféremment peuvent en être le siège. Sans entrer dans les discussions qui ont eu lieu à ce sujet, j'exprime ici ma préférence pour l'opinion d'après laquelle le rhumatisme peut se développer dans tous les tissus de l'économie et atteindre tous les organes. Et cependant, comme toutes les diathèses, celle qui nous occupe a, sinon son siège spécial, du moins un siège de prédilection. Le rhumatisme par excellence est celui qui a fixé l'attention des premiers observateurs c'est le rhuma-tisme articulaire aigu. Le rhumatisme articulaire, dit M. Chauffard, constitue le grand côté des affections rhu-matismales. Mais on s'est aperçu que, parallèlement au rhumatisme des articulations, se développait souvent le rhumatisme musculaire qui lui dispute la première place, en s'associant à lui dans un grand nombre de cas. D'autre part, - on a reconnu que le coeur lui-même est susceptible de recevoir des états maladifs variés sous cette impression unique, que nous reconnaissons pour rhumatismale. En recherchant les autres localisations morbides qui se lient à la même influence pathogénique, les auteurs ont décou-vert certaines altérations affectant le tissu cellulaire des principaux parenchymes, tels que reins, poumons, cer-veau, etc. Puis on a décrit les déterminations rhumati-ques du côté des nerfs, des muqueuses, des os. La peau qui tenait, il y a deux siècles, une place importante dans ce tableau, a été de nouveau signalée par l'école contempo-raine comme un siège fréquent de rhumatisme. On a éga-lement fait l'histoire des manifestations rhumatismales - m vers les grandes séreuses. M. le professeur Bouillaud, dans de savantes monographies, s' est attaché à mettre en lumière la péricardite et l'endocardite liées au rhumatisme la périto-nite de même nature, bien que reconnue très-rare, a pris | -8 -sent le rhumatisme dans le tissu séreux d'autres pensent que tous les tissus indifféremment peuvent en être le siège. Sans entrer dans les discussions qui ont eu lieu à ce sujet, j'exprime ici ma préférence pour l'opinion d'après laquelle le rhumatisme peut se développer dans tous les tissus de l'économie et atteindre tous les organes. Et cependant, comme toutes les diathèses, celle qui nous occupe a, sinon son siège spécial, du moins un siège de prédilection. Le rhumatisme par excellence est celui qui a fixé l'attention des premiers observateurs c'est le rhuma-tisme articulaire aigu. Le rhumatisme articulaire, dit M. Chauffard, constitue le grand côté des affections rhu-matismales. Mais on s'est aperçu que, parallèlement au rhumatisme des articulations, se développait souvent le rhumatisme musculaire qui lui dispute la première place, en s'associant à lui dans un grand nombre de cas. D'autre part, - on a reconnu que le coeur lui-même est susceptible de recevoir des états maladifs variés sous cette impression unique, que nous reconnaissons pour rhumatismale. En recherchant les autres localisations morbides qui se lient à la même influence pathogénique, les auteurs ont décou-vert certaines altérations affectant le tissu cellulaire des principaux parenchymes, tels que reins, poumons, cer-veau, etc. Puis on a décrit les déterminations rhumati-ques du côté des nerfs, des muqueuses, des os. La peau qui tenait, il y a deux siècles, une place importante dans ce tableau, a été de nouveau signalée par l'école contempo-raine comme un siège fréquent de rhumatisme. On a éga-lement fait l'histoire des manifestations rhumatismales - m vers les grandes séreuses. M. le professeur Bouillaud, dans de savantes monographies, s' est attaché à mettre en lumière la péricardite et l'endocardite liées au rhumatisme la périto-nite de même nature, bien que reconnue très-rare, a pris | -8 -sent le rhumatisme dans le tissu séreux d'autres pensent que tous les tissus indifféremment peuvent en être le siége. Sans entrer dans les discussions qui ont eu lieu à ce sujet, j'exprime ici ma préférence pour l'opinion d'après laquelle le rhumatisme peut se développer dans tous les tissus de l'économie et atteindre tous les organes. Et cependant, comme toutes les diathèses, celle qui nous occupe a, sinon son siége spécial, du moins un siége de prédilection. Le rhumatisme par excellence est celui qui a fixé l'attention des premiers observateurs c'est le rhuma-tisme articulaire aigu. Le rhumatisme articulaire, dit M. Chauffard, constitue le grand côté des affections rhu-matismales. Mais on s'est aperçu que, parallèlement au rhumatisme des articulations, se développait souvent le rhumatisme musculaire qui lui dispute la première place, en s'associant à lui dans un grand nombre de cas. D'autre part, @@on a reconnu que le coeur lui-même est susceptible de recevoir des états maladifs variés sous cette impression unique, que nous reconnaissons pour rhumatismale. En recherchant les autres localisations morbides qui se lient à la même influence pathogénique, les auteurs ont décou-vert certaines altérations affectant le tissu cellulaire des principaux parenchymes, tels que reins, poumons, cer-veau, etc. Puis on a décrit les déterminations rhumati-ques du côté des nerfs, des muqueuses, des os. La peau qui tenait, il y a deux siècles, une place importante dans ce tableau, a été de nouveau signalée par l'école contempo-raine comme un siége fréquent de rhumatisme. On a éga-lement fait l'histoire des manifestations rhumatismalesales vers les grandes séreuses. M. le professeur Bouillaud, dans de savantes monographies, s'@est attaché à mettre en lumière la péricardite et l'endocardite liées au rhumatisme la périto-nite de même nature, bien que reconnue très rare, a pris | On a éga-lement fait l'histoire des manifestations rhumatismales - m vers les grandes séreuses. | On a éga-lement fait l'histoire des manifestations rhumatismalesales vers les grandes séreuses. | 4 | 0.042105 | 0.307692 |
730.txt | 1,858 | 46 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. était temps de relever la dignité municipale par un acte dé-cisif. Quand l'heure eut sonné, je le vis déboucher d'une rue latérale et gagner, comme à l'ordinaire, son poste d'observa-tion. Il portait ce soir-là le costume strict de l'atelier, la blouse et la casquette, et n'en marchait pas moins fièrement ni d'un air moins décidé. On eût dit que le pavé lui appartenait. Certes, personne n'est plus disposé que moi à reconnaître le droit qu'a tout citoyen d'aller et de venir, de stationner même où bon lui semble, pourvu qu'à ces actes éminemment licites se rattachent des intentions et des desseins qui le soient aussi. Or, était-ce ici le cas? N'y avait-il point de soupçon à concevoir sur cet homme qui venait se planter comme un dieu Terme sur un point de la rue, sans qu'à ce retoiir du même fait se rattachât l'exercice d'une fonction quelconque, d'une industrie honnête et susceptible d'être appréciée? Évi-demment il y avait du louche là-dessous. Voilà le raisonne-ment que je me tenais et comment je cherchais à m'affermir dans le coup d'État que j'avais résolu de faire. Quoi qu'il en soit, j'y mis de la longanimité. Plus de vingt minutes s'écoulèrent avant que je me fusse décidé à inter-venir. Si mon homme avait vidé les lieux, c'était partie re-mise, et peut-être indéfiniment. Mais il s'obstina si bien que je l'abordai. - Camarade, lui dis-je, si vous laissiez ce trottoir libre il y a assez longtemps, Dieu merci 1 que vous l'occupez Je parlais encore que le compagnon était déjà loin. Dès mon premier mot, il avait détourné la tête et pris sa volée vers le carrefour voisin il me faussait compagnie raison de plus, pensai-je, pour le serrer de près un homme qui fuit ainsi n'a pas la conscience bien nette. Plus que jamais, cette aventure, qui n'avait à l'origine qu'un intérêt de curiosité, me parut prendre un caractère plus sérieux et se rattacher à l'accomplissement d'un devoir. Qui le sait? peut-être étais-je sur la voie d'une capture importante et qui me ferait hon-neur. Je redoublai donc de vigilance. De deux jours mon client ne reparut pas, et je croyais que, se voyant pénétré, il avait transporté ailleurs le siège de ses opérations au moins suspectes. J'en étaiS aux regrets, lorsque, le troisième soir, au moment où le gaz venait d'être allumé, | 46 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. était temps de relever la dignité municipale par un acte dé-cisif. Quand l'heure eut sonné, je le vis déboucher d'une rue latérale et gagner, comme à l'ordinaire, son poste d'observa-tion. Il portait ce soir-là le costume strict de l'atelier, la blouse et la casquette, et n'en marchait pas moins fièrement ni d'un air moins décidé. On eût dit que le pavé lui appartenait. Certes, personne n'est plus disposé que moi à reconnaître le droit qu'a tout citoyen d'aller et de venir, de stationner même où bon lui semble, pourvu qu'à ces actes éminemment licites se rattachent des intentions et des desseins qui le soient aussi. Or, était-ce ici le cas@? N'y avait-il point de soupçon à concevoir sur cet homme qui venait se planter comme un dieu Terme sur un point de la rue, sans qu'à ce retoiir du même fait se rattachât l'exercice d'une fonction quelconque, d'une industrie honnête et susceptible d'être appréciée@? Évi-demment il y avait du louche là-dessous. Voilà le raisonne-ment que je me tenais et comment je cherchais à m'affermir dans le coup d'État que j'avais résolu de faire. Quoi qu'il en soit, j'y mis de la longanimité. Plus de vingt minutes s'écoulèrent avant que je me fusse décidé à inter-venir. Si mon homme avait vidé les lieux, c'était partie re-mise, et peut-être indéfiniment. Mais il s'obstina si bien que je l'abordai. - Camarade, lui dis-je, si vous laissiez ce trottoir libre il y a assez longtemps, Dieu merci 1 que vous l'occupez Je parlais encore que le compagnon était déjà loin. Dès mon premier mot, il avait détourné la tête et pris sa volée vers le carrefour voisin il me faussait compagnie raison de plus, pensai-je, pour le serrer de près un homme qui fuit ainsi n'a pas la conscience bien nette. Plus que jamais, cette aventure, qui n'avait à l'origine qu'un intérêt de curiosité, me parut prendre un caractère plus sérieux et se rattacher à l'accomplissement d'un devoir. Qui le sait@? peut-être étais-je sur la voie d'une capture importante et qui me ferait hon-neur. Je redoublai donc de vigilance. De deux jours mon client ne reparut pas, et je croyais que, se voyant pénétré, il avait transporté ailleurs le siège de ses opérations au moins suspectes. J'en étaiS aux regrets, lorsque, le troisième soir, au moment où le gaz venait d'être allumé, | 46 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. était temps de relever la dignité municipale par un acte dé-cisif. Quand l'heure eut sonné, je le vis déboucher d'une rue latérale et gagner, comme à l'ordinaire, son poste d'observa-tion. Il portait ce soir-là le costume strict de l'atelier, la blouse et la casquette, et n'en marchait pas moins fièrement ni d'un air moins décidé. On eût dit que le pavé lui appartenait. Certes, personne n'est plus disposé que moi à reconnaître le droit qu'à tout citoyen d'aller et de venir, de stationner même où bon lui semble, pourvu qu'à ces actes éminemment licites se rattachent des intentions et des desseins qui le soient aussi. Or, était-ce ici le cas ? N'y avait-il point de soupçon à concevoir sur cet homme qui venait se planter comme un dieu Terme sur un point de la rue, sans qu'à ce reto@ur du même fait se rattachât l'exercice d'une fonction quelconque, d'une industrie honnête et susceptible d'être appréciée ? Évi-demment il y avait du louche là-dessous. Voilà le raisonne-ment que je me tenais et comment je cherchais à m'affermir dans le coup d'État que j'avais résolu de faire. Quoi qu'il en soit, j'y mis de la longanimité. Plus de vingt minutes s'écoulèrent avant que je me fusse décidé à inter-venir. Si mon homme avait vidé les lieux, c'était partie re-mise, et peut-être indéfiniment. Mais il s'obstina si bien que je l'abordai. -@Camarade, lui dis-je, si vous laissiez ce trottoir libre il y a assez longtemps, Dieu merci ! que vous l'occupez Je parlais encore que le compagnon était déjà loin. Dès mon premier mot, il avait détourné la tête et pris sa volée vers le carrefour voisin il me faussait compagnie raison de plus, pensai-je, pour le serrer de près un homme qui fuit ainsi n'a pas la conscience bien nette. Plus que jamais, cette aventure, qui n'avait à l'origine qu'un intérêt de curiosité, me parut prendre un caractère plus sérieux et se rattacher à l'accomplissement d'un devoir. Qui le sait ? peut-être étais-je sur la voie d'une capture importante et qui me ferait hon-neur. Je redoublai donc de vigilance. De deux jours mon client ne reparut pas, et je croyais que, se voyant pénétré, il avait transporté ailleurs le siége de ses opérations au moins suspectes. J'en étais aux regrets, lorsque, le troisième soir, au moment où le gaz venait d'être allumé, | - Camarade, lui dis-je, si vous laissiez ce trottoir libre il y a assez longtemps, Dieu merci 1 que vous l'occupez Je parlais encore que le compagnon était déjà loin. | -Camarade, lui dis-je, si vous laissiez ce trottoir libre il y a assez longtemps, Dieu merci ! que vous l'occupez Je parlais encore que le compagnon était déjà loin. | 2 | 0.012121 | 0.060606 |
273.txt | 1,845 | -403-garde, lui, armé d'une truelle, se mit h fouiller la terre. Ce qu'il cherchait de préférence c'était la tête mais elle ne se trouva pas à sa place naturelle. Pressé par le temps et surtout par la crainte d'être surpris, il n'enleva qu'un morceau de chair que le fer de la guillotine avait tranché, et partagea avec ses complices cette petite por-tion, encore assez précieuse aux yeux de leur foi pour les payer amplement de la peine qu'ils s'étaient donnée. Cependant le premier anniversaire de la mort du vénérable Musart, le 11 mars 1797, arriva. Mais, quelque désir que les prêtres et les fidèles catholiques eussent d'en faire un jour de joie pieuse et de fête solennelle, la situation politique de la France amenait encore des agitations fré-quentes et soudaines, qui tenaient les amis de la religion dans la crainte de voir, du jour au len-demain, quelque nouvel orage embraser l'hori-zon et faire de nouvelles victimes. En effet, les lois révolutionnaires, remises en vigueur au gré des intérêts et des passions, étaient les armes favorites des divers partis qui se disputaient la France. Il n'en fut pas de même dans les pre-miers mois de 1798 tout paraissait calme et tran-quille. Pour plus de sûreté néanmoins on choi-sit pour la cérémonie de l'anniversaire un des oratoires les moins fréquentés et les moins con- | -403-garde, lui, armé d'une truelle, se mit h fouiller la terre. Ce qu'il cherchait de préférence c'était la tête mais elle ne se trouva pas à sa place naturelle. Pressé par le temps et surtout par la crainte d'être surpris, il n'enleva qu'un morceau de chair que le fer de la guillotine avait tranché, et partagea avec ses complices cette petite por-tion, encore assez précieuse aux yeux de leur foi pour les payer amplement de la peine qu'ils s'étaient donnée. Cependant le premier anniversaire de la mort du vénérable Musart, le 11 mars 1797, arriva. Mais, quelque désir que les prêtres et les fidèles catholiques eussent d'en faire un jour de joie pieuse et de fête solennelle, la situation politique de la France amenait encore des agitations fré-quentes et soudaines, qui tenaient les amis de la religion dans la crainte de voir, du jour au len-demain, quelque nouvel orage embraser l'hori-zon et faire de nouvelles victimes. En effet, les lois révolutionnaires, remises en vigueur au gré des intérêts et des passions, étaient les armes favorites des divers partis qui se disputaient la France. Il n'en fut pas de même dans les pre-miers mois de 1798 tout paraissait calme et tran-quille. Pour plus de sûreté néanmoins on choi-sit pour la cérémonie de l'anniversaire un des oratoires les moins fréquentés et les moins con- | -403-garde, lui, armé d'une truelle, se mit à fouiller la terre. Ce qu'il cherchait de préférence c'était la tête mais elle ne se trouva pas à sa place naturelle. Pressé par le temps et surtout par la crainte d'être surpris, il n'enleva qu'un morceau de chair que le fer de la guillotine avait tranché, et partagea avec ses complices cette petite por-tion, encore assez précieuse aux yeux de leur foi pour les payer amplement de la peine qu'ils s'étaient donnée. Cependant le premier anniversaire de la mort du vénérable Musart, le 11 mars 1797, arriva. Mais, quelque désir que les prêtres et les fidèles catholiques eussent d'en faire un jour de joie pieuse et de fête solennelle, la situation politique de la France amenait encore des agitations fré-quentes et soudaines, qui tenaient les amis de la religion dans la crainte de voir, du jour au len-demain, quelque nouvel orage embraser l'hori-zon et faire de nouvelles victimes. En effet, les lois révolutionnaires, remises en vigueur au gré des intérêts et des passions, étaient les armes favorites des divers partis qui se disputaient la France. Il n'en fut pas de même dans les pre-miers mois de 1798 tout paraissait calme et tran-quille. Pour plus de sûreté néanmoins on choi-sit pour la cérémonie de l'anniversaire un des oratoires les moins fréquentés et les moins con- | Mais, quelque désir que les prêtres et les fidèles catholiques eussent d'en faire un jour de joie pieuse et de fête solennelle, la situation politique de la France amenait encore des agitations fré-quentes et soudaines, qui tenaient les amis de la religion dans la crainte de voir, du jour au len-demain, quelque nouvel orage embraser l'hori-zon et faire de nouvelles victimes. | Mais, quelque désir que les prêtres et les fidèles catholiques eussent d'en faire un jour de joie pieuse et de fête solennelle, la situation politique de la France amenait encore des agitations fré-quentes et soudaines, qui tenaient les amis de la religion dans la crainte de voir, du jour au len-demain, quelque nouvel orage embraser l'hori-zon et faire de nouvelles victimes. | 0 | 0 | 0 |
338.txt | 1,820 | 408 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES assassiné vos amis, vos parens. Nouveaux Séïdes, on a trompé votre courage , on vous a rendus les iustrumens malheureux d'une passion qui n'a jamais été, qui n'est pas , qui ne sera jamais la votre. Il Voici maintenant de quelle manière M. Beau-lieu i raconte les mêmes evénemens. Les subalternes Jacobins, dirigés par Péthion, Buzot et Brissot pour les républicains, et le chevalier de Laclos pour les ortéamstes, arrêtèrent qu'il serait fait une pétition so-lennelle aux départemens, pour que la conduite du roi fut soumise à leur jugement. Ce furent Laclos et Brissot qui la rédigèrent. Des émissaires de ces messieurs la portèrent dans les groupes, dans les cafés , la firent signer dans les rues par les femmes, les 'enfans, en menaçant, en cajolant tour à tour ceux dont ils voulaient avoir les suffrages. Voyant que toutes.ces intrigues ne pouvaient rallier à eux tout le monde dont ils avaient besoin, ils essayèrent le moyen de la ter-reur Leurs attroupemens se portèrent aux spectacles , et en firent fermer plusieurs. Ils furent dissipés à l'Opéra par la garde nationale et en prenant la fuite, ils laissèrent voir combien il était facile de les vaincre. Us se portèrent le lendemain sur le terrain de la Bastille, pour y faire signer leur pétition , c'est-à-dire, exciter une insurrection au fau-bourg Saint-Antoine, en tâchant de faire croire au peuple qu'on voulait relever la prison d'Etat dont ils lui faisaient voir les ruines. La garde nationale déjoua encore leurs pro-jets. Dans cet état de choses, MM. Dandré et Regnaud de Saiut-Jean-d'Angély invitèrent l'Assemblée à prendre des mesures vigoureuses contre les factieux. Le premier fit dé-créter que les ministres et la municipalité se rendraient à l Essais historiques sur les causes et les effets de la révolution de France. - Paris, an IX-1801. | 408 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES assassiné vos amis, vos parens. Nouveaux Séïdes, on a trompé votre courage , on vous a rendus les iustrumens malheureux d'une passion qui n'a jamais été, qui n'est pas , qui ne sera jamais la votre. Il Voici maintenant de quelle manière M. Beau-lieu i raconte les mêmes evénemens. Les subalternes Jacobins, dirigés par Péthion, Buzot et Brissot pour les républicains, et le chevalier de Laclos pour les ortéa@mstes, arrêtèrent qu'il serait fait une pétition so-lennelle aux départemens, pour que la conduite du roi fut soumise à leur jugement. Ce furent Laclos et Brissot qui la rédigèrent. Des émissaires de ces messieurs la portèrent dans les groupes, dans les cafés , la firent signer dans les rues par les femmes, les 'enfans, en menaçant, en cajolant tour à tour ceux dont ils voulaient avoir les suffrages. Voyant que toutes.ces intrigues ne pouvaient rallier à eux tout le monde dont ils avaient besoin, ils essayèrent le moyen de la ter-reur Leurs attroupemens se portèrent aux spectacles , et en firent fermer plusieurs. Ils furent dissipés à l'Opéra par la garde nationale et en prenant la fuite, ils laissèrent voir combien il était facile de les vaincre. @Us se portèrent le lendemain sur le terrain de la Bastille, pour y faire signer leur pétition , c'est-à-dire, exciter une insurrection au fau-bourg Saint-Antoine, en tâchant de faire croire au peuple qu'on voulait relever la prison d'Etat dont ils lui faisaient voir les ruines. La garde nationale déjoua encore leurs pro-jets. Dans cet état de choses, MM. Dandré et Regnaud de Saiut-Jean-d'Angély invitèrent l'Assemblée à prendre des mesures vigoureuses contre les factieux. Le premier fit dé-créter que les ministres et la municipalité se rendraient à l Essais historiques sur les causes et les effets de la révolution de France. - Paris, an IX-1801. | 408 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES assassiné vos amis, vos parens. Nouveaux Séïdes, on a trompé votre courage@, on vous a rendus les instrumens malheureux d'une passion qui n'a jamais été, qui n'est pas@, qui ne sera jamais la votre.@@@ Voici maintenant de quelle manière M. Beau-lieu 1 raconte les mêmes événemens. Les subalternes Jacobins, dirigés par Péthion, Buzot et Brissot pour les republicains, et le chevalier de Laclos pour les orléanistes, arrêtèrent qu'il serait fait une pétition so-lennelle aux départemens, pour que la conduite du roi fût soumise à leur jugement. Ce furent Laclos et Brissot qui la rédigèrent. Des émissaires de ces messieurs la portèrent dans les groupes, dans les cafés@, la furent signer dans les rues par les femmes, les @enfans, en menaçant, en cajolant tour à tour ceux dont ils voulaient avoir les suffrages. Voyant que toutes ces intrigues ne pouvaient rallier à eux tout le monde dont ils avaient besoin, ils essayèrent le moyen de la ter-reur leurs attroupemens se portèrent aux spectacles@, et en firent fermer plusieurs. Ils furent dissipés à l'Opéra par la garde nationale et en prenant la fuite, ils laissèrent voir combien il était facile de les vaincre. Ils se portèrent le lendemain sur le terrain de la Bastille, pour y faire signer leur pétition@, c'est-à-dire, exciter une insurrection au fau-bourg Saint-Antoine, en tâchant de faire croire au peuple qu'on voulait relever la prison d'Etat dont ils lui faisaient voir les ruines. La garde nationale déjoua encore leurs pro-jets. Dans cet état de choses, MM. Dandré et Regnaud de Saint-Jean-d'Angély invitèrent l'Assemblée à prendre des mesures vigoureuses contre les factieux. Le premier fit dé-créter que les ministres et ma municipalité se rendraient à 1 Essais historiques sur les causes et les effets de la révolution de France. -@Paris, an IX-1801. | La garde nationale déjoua encore leurs pro-jets. | La garde nationale déjoua encore leurs pro-jets. | 0 | 0 | 0 |
835.txt | 1,858 | 136 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Le lendemain une autre épreuve lui était réservée les gens de justice firent une descente dans la maison. Quelque résistance qu'elle opposât, il fallait que l'action publique ett son cours. Le bruit de la catastrophe s'était répandu au de-hors les magistrats étaient saisis de l'affaire. Plus l'état du blessé était grave, plus il importait de recueillir son témoi-gnage, afin que l'attentat, s'il y en avait uu, ne demeurât point impuni. Tout ce que la marquise put obtenir, ce fut un délai de quelques minutes pour préparer son fils à rinterro-gatoire auquel il allait être soumis. Dès les premiers mots, Gaston comprit de quoi il s'agissait, et une révolution sou-daine s'opéra dans son état. Son cerveau se dégagea, la force lui revint - Que ces messieurs entrent dit-il d'une voix calme. C'était un tout autre homme à le voir, on n'aurait pas cru qu'il avait un pied dans la tombe et qu'il se recueillait dans un suprême effort. Sa tète, appuyée sur des coussins, avait ce caractère de beauté que la mort imprime à ceux qu'elle touche. La résignation et le sacrifice y étaient empreints. Les magistrats entrèrent et l'instruction commença. D est inutile de dire que tout se fit avec des ménagements extrêmes et les égards dus à la position et au rang du blessé. Cependant -des questions lui furent posées et rien ne fut épargné pour obtenir un aveu qui pût mettre la justice sur la trace des cou-pables. Mais, dès l'abord, Gaston déjoua les efforts et trompa l'attente de ceux qui l'interrogeaient. - Messieurs, dit-il, je suis bien aise de vous voir ici j'ai des déclarations très-précises à vous faire. Ma mère, restez, je vous en prie il est bon que vous soyez là pour les en-tendre aussi. Le sang-froid avec lequel ces paroles furent prononcées frappa les officiers judiciaires d'une telle bouche il ne pou-vait rien sortir que de loyal ils étaient à la fois émus et sub-jugués. - Personne, Messieurs, personne, ajouta Gaston avec une insistance marquée, ne doit être recherché, quelles que soient les suites de mon accident. v - Mais cependant, Monsieur, s'il y a eu un crime de com-mis? dit le magistrat qui présidait à l'instruction. - Il n'y a point de crime, Monsieur, reprit le jeune homme | 136 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Le lendemain une autre épreuve lui était réservée les gens de justice firent une descente dans la maison. Quelque résistance qu'elle opposât, il fallait que l'action publique ett son cours. Le bruit de la catastrophe s'était répandu au de-hors les magistrats étaient saisis de l'affaire. Plus l'état du blessé était grave, plus il importait de recueillir son témoi-gnage, afin que l'attentat, s'il y en avait uu, ne demeurât point impuni. Tout ce que la marquise put obtenir, ce fut un délai de quelques minutes pour préparer son fils à @rinterro-gatoire auquel il allait être soumis. Dès les premiers mots, Gaston comprit de quoi il s'agissait, et une révolution sou-daine s'opéra dans son état. Son cerveau se dégagea, la force lui revint - Que ces messieurs entrent@ dit-il d'une voix calme. C'était un tout autre homme à le voir, on n'aurait pas cru qu'il avait un pied dans la tombe et qu'il se recueillait dans un suprême effort. Sa tète, appuyée sur des coussins, avait ce caractère de beauté que la mort imprime à ceux qu'elle touche. La résignation et le sacrifice y étaient empreints. Les magistrats entrèrent et l'instruction commença. @D est inutile de dire que tout se fit avec des ménagements extrêmes et les égards dus à la position et au rang du blessé. Cependant -des questions lui furent posées et rien ne fut épargné pour obtenir un aveu qui pût mettre la justice sur la trace des cou-pables. Mais, dès l'abord, Gaston déjoua les efforts et trompa l'attente de ceux qui l'interrogeaient. - Messieurs, dit-il, je suis bien aise de vous voir ici j'ai des déclarations très-précises à vous faire. Ma mère, restez, je vous en prie il est bon que vous soyez là pour les en-tendre aussi. Le sang-froid avec lequel ces paroles furent prononcées frappa les officiers judiciaires d'une telle bouche il ne pou-vait rien sortir que de loyal ils étaient à la fois émus et sub-jugués. - Personne, Messieurs, personne, ajouta Gaston avec une insistance marquée, ne doit être recherché, quelles que soient les suites de mon accident. v - Mais cependant, Monsieur, s'il y a eu un crime de com-mis@? dit le magistrat qui présidait à l'instruction. - Il n'y a point de crime, Monsieur, reprit le jeune homme | 136 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Le lendemain une autre épreuve lui était réservée les gens de justice firent une descente dans la maison. Quelque résistance qu'elle opposât, il fallait que l'action publique eût son cours. Le bruit de la catastrophe s'était répandu au de-hors les magistrats étaient saisis de l'affaire. Plus l'état du blessé était grave, plus il importait de recueillir son témoi-gnage, afin que l'attentat, s'il y en avait un, ne demeurât point impuni. Tout ce que la marquise put obtenir, ce fut un délai de quelques minutes pour préparer son fils à l'interro-gatoire auquel il allait être soumis. Dès les premiers mots, Gaston comprit de quoi il s'agissait, et une révolution sou-daine s'opéra dans son état. Son cerveau se dégagea, la force lui revint -@Que ces messieurs entrent, dit-il d'une voix calme. C'était un tout autre homme à le voir, on n'aurait pas cru qu'il avait un pied dans la tombe et qu'il se recueillait dans un suprême effort. Sa tête, appuyée sur des coussins, avait ce caractère de beauté que la mort imprime à ceux qu'elle touche. La résignation et le sacrifice y étaient empreints. Les magistrats entrèrent et l'instruction commença. Il est inutile de dire que tout se fit avec des ménagements extrêmes et les égards dus à la position et au rang du blessé. Cependant @des questions lui furent posées et rien ne fut épargné pour obtenir un aveu qui pût mettre la justice sur la trace des cou-pables. Mais, dès l'abord, Gaston déjoua les efforts et trompa l'attente de ceux qui l'interrogeaient. -@Messieurs, dit-il, je suis bien aise de vous voir ici j'ai des déclarations très-précises à vous faire. Ma mère, restez, je vous en prie il est bon que vous soyez là pour les en-tendre aussi. Le sang-froid avec lequel ces paroles furent prononcées frappa les officiers judiciaires d'une telle bouche il ne pou-vait rien sortir que de loyal ils étaient à la fois émus et sub-jugués. -@Personne, Messieurs, personne, ajouta Gaston avec une insistance marquée, ne doit être recherché, quelles que soient les suites de mon accident.t. -@Mais cependant, Monsieur, s'il y a eu un crime de com-mis ? dit le magistrat qui présidait à l'instruction. -@Il n'y a point de crime, Monsieur, reprit le jeune homme | - Il n'y a point de crime, Monsieur, reprit le jeune homme | -Il n'y a point de crime, Monsieur, reprit le jeune homme | 1 | 0.017544 | 0.066667 |
513.txt | 1,873 | -15 -aiguës, dans les rhumatismes et dans l'hydropisie, par l'emploi de diurétiques. Diminution. - Elle diminue dans les affections névral-giques , dans les maladies chroniques dans lesquelles le renouvellement des tissus se fait difficilement, dans les ma-ladies de la moelle épinière et des reins. Dans le typhus , elle augmente d'abord pour diminuer bientôt après, tandis que dans la méningite elle augmente et reste constante pendant toute la durée de la maladie. § 27. Recherche chimique de l'urée. - On évapore au bain-marie jusqu'à consistance sirupeuse une petite quan-tité d'urine 20 à 25 grammes on épuise le résidu à plu-sieurs reprises par l'alcool on filtre et on évapore le liquide alcoolique au bain-marie on obtient ainsi de l'urée plus ou moins colorée. Si on la dissout dans un peu d'eau , et qu'on traite la solution avec de l'acide'oxalique ou nitrique, les combinaisons de ces acides avec l'urée se réparent sous forme de plaques brillantes ou de tables hexagonales. Si on n'avait affaire qu'à une petite quantité d'urée , on pro-duirait la réaction sous le microscope. § 28. Dosage de l'urée. - Pour le dosage de l'urée, on a proposé différents procédés, mais nous ne parlerons que de celui de Liebig qui nous paraît donner les résultats les plus exacts, et peut s'exécuter dans un temps relativement très-court. Ainsi, si on ajoute à une solution étendue d'urée une solution également étendue de nitrate mercurique et qu'on neutralise de temps en temps l'acide libre avec du carbonate de soude, on obtient un précipité floconneux abondant § 8 . Si on continue d'ajouter au liquide alter-nativement du nitrate mercurique et du carbonate de soude, il arrive un moment où, par l'addition d'une nouvelle goutte de la solution alcaline, on obtient une coloration jaune due à la formation d'hydrate mercurique ou de ni-trate mercurique basique. A ce moment, le liquide ne con-tient plus d'urée qui se trouve combinée avec l'oxyde mer- | -15 -aiguës, dans les rhumatismes et dans l'hydropisie, par l'emploi de diurétiques. Diminution. - Elle diminue dans les affections névral-giques , dans les maladies chroniques dans lesquelles le renouvellement des tissus se fait difficilement, dans les ma-ladies de la moelle épinière et des reins. Dans le typhus , elle augmente d'abord pour diminuer bientôt après, tandis que dans la méningite elle augmente et reste constante pendant toute la durée de la maladie. § 27. Recherche chimique de l'urée. - On évapore au bain-marie jusqu'à consistance sirupeuse une petite quan-tité d'urine 20 à 25 grammes on épuise le résidu à plu-sieurs reprises par l'alcool on filtre et on évapore le liquide alcoolique au bain-marie on obtient ainsi de l'urée plus ou moins colorée. Si on la dissout dans un peu d'eau , et qu'on traite la solution avec de l'acide'oxalique ou nitrique, les combinaisons de ces acides avec l'urée se réparent sous forme de plaques brillantes ou de tables hexagonales. Si on n'avait affaire qu'à une petite quantité d'urée , on pro-duirait la réaction sous le microscope. § 28. Dosage de l'urée. - Pour le dosage de l'urée, on a proposé différents procédés, mais nous ne parlerons que de celui de Liebig qui nous paraît donner les résultats les plus exacts, et peut s'exécuter dans un temps relativement très-court. Ainsi, si on ajoute à une solution étendue d'urée une solution également étendue de nitrate mercurique et qu'on neutralise de temps en temps l'acide libre avec du carbonate de soude, on obtient un précipité floconneux abondant § 8 . Si on continue d'ajouter au liquide alter-nativement du nitrate mercurique et du carbonate de soude, il arrive un moment où, par l'addition d'une nouvelle goutte de la solution alcaline, on obtient une coloration jaune due à la formation d'hydrate mercurique ou de ni-trate mercurique basique. A ce moment, le liquide ne con-tient plus d'urée qui se trouve combinée avec l'oxyde mer- | -15 -aiguës, dans les rhumatismes et dans l'hydropisie, par l'emploi de diurétiques. Diminution. -@Elle diminue dans les affections névral-giques@, dans les maladies chroniques dans lesquelles le renouvellement des tissus se fait difficilement, dans les ma-ladies de la moelle épinière et des reins. Dans le typhus@, elle augmente d'abord pour diminuer bientôt après, tandis que dans la méningite elle augmente et reste constante pendant toute la durée de la maladie. § 27. Recherche chimique de l'urée. -@On évapore au bain-marie jusqu'à consistance sirupeuse une petite quan-tité d'urine 20 à 25 grammes on épuise le résidu à plu-sieurs reprises par l'alcool on filtre et on évapore le liquide alcoolique au bain-marie on obtien@ ainsi de l'urée plus ou moins colorée. Si on la dissout dans un peu d'eau@, et qu'on traite la solution avec de l'acide oxalique ou nitrique, les combinaisons de ces acides avec l'urée se réparent sous forme de plaques brillantes ou de tables hexagonales. Si on n'avait affaire qu'à une petite quantité d'urée@, on pro-duirait la réaction sous le microscope. § 28. Dosage de l'urée. -@Pour le dosage de l'urée, on a proposé différents procédés, mais nous ne parlerons que de celui de Liebig qui nous paraît donner les résultats les plus exacts, et peut s'exécuter dans un temps relativement très-court. Ainsi, si on ajoute à une solution étendue d'urée une solution également étendue de nitrate mercurique et qu'on neutralise de temps en temps l'acide libre avec du carbonate de soude, on obtient un précipité floconneux abondant § 8 . Si on continue d'ajouter au liquide alter-nativement du nitrate mercurique et du carbonate de soude, il arrive un moment où, par l'addition d'une nouvelle goutte de la solution alcaline, on obtient une coloration jaune due à la formation d'hydrate mercurique ou de ni-trate mercurique basique. A ce moment, le liquide ne con-tient plus d'urée qui se trouve combinée avec l'oxyde mer- | - Elle diminue dans les affections névral-giques , dans les maladies chroniques dans lesquelles le renouvellement des tissus se fait difficilement, dans les ma-ladies de la moelle épinière et des reins. | -Elle diminue dans les affections névral-giques, dans les maladies chroniques dans lesquelles le renouvellement des tissus se fait difficilement, dans les ma-ladies de la moelle épinière et des reins. | 2 | 0.01 | 0.03125 |
818.txt | 1,858 | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 115 suites de cet acte imprudent tantôt elle se sentait inondée d'une joie intérieure, et s'imaginait que ce mystérieux pa-pier répondait aux battements de Si poitrine. Des rougeurs soudaines lui montaient au front, et elle s'abandonnait à d'involontaires extases. L'aiguille alors s'échappait de ses- -doigts, et mademoiselle Pulchérie, sans interrompre son tri-cot, dardait sur elle, par-dessus ses lunettes, un-regard plpin de défiance et de haine. - Vous souffrez, ma soeur? lui disait-elle. Clémence tressaillait et rentrait dans le monde des réalités. - Mais non, mais non, répondait-elle en se remettant à l'ouvrage avec une ardeur machinale et s'y absorbant de nouveau. Enfin, elle eut un moment libce et put ouvrir cette lettre dont la possession lui coûtait si cher. C'était un dédomma-gement que le ciel lui devait bien. Ses doigts tremblaient, sa vue se troublait. Voici ce qu'elle y lut Clémence, Pardonnez mon audace, mais je me sens mourir à ne plus vous voir. Il me fallait si peu pouf être heureux ! un re-gard de loin en loin, un geste, un signe j'emportais assez de bonheur pour attendre et espérer. Maintenant tout me manque et ma vie est au dépourvu. Vous souffrez aussi, Clémence je lé sais sans que vous m'en ayez fait l'aveu. Confondons au moins nos douleurs, puisque nous ne pouvons y échapper. Il y a dans tout ce qui s'est passé une fatalité irrésistible plus forte que nos volontés, et, je le sens, plus forte que mon courage. Renon-cer à vous serait ma condamnation, je ne me soumettrai qué si vous la prononcez. Est-ce une trop grande grâce que je demande? Un mot, quelques lignes de vous. Sachons que, quoique séparés, nous vivons l'un pour l'autre et l'un par l'autre. L'espoir est un baume si souverain 1 Seul il peut calmer des blessures aussi profondes que les miennes. A défaut d'un sentiment. plus vif, ayez au moins de la pitié. La voie que j'emploie pour vous faire parvenir ce billet | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 115 suites de cet acte imprudent tantôt elle se sentait inondée d'une joie intérieure, et s'imaginait que ce mystérieux pa-pier répondait aux battements de Si poitrine. Des rougeurs soudaines lui montaient au front, et elle s'abandonnait à d'involontaires extases. L'aiguille alors s'échappait de ses- -doigts, et mademoiselle Pulchérie, sans interrompre son tri-cot, dardait sur elle, par-dessus ses lunettes, un-regard plpin de défiance et de haine. - Vous souffrez, ma soeur? lui disait-elle. Clémence tressaillait et rentrait dans le monde des réalités. - Mais non, mais non, répondait-elle en se remettant à l'ouvrage avec une ardeur machinale et s'y absorbant de nouveau. Enfin, elle eut un moment libce et put ouvrir cette lettre dont la possession lui coûtait si cher. C'était un dédomma-gement que le ciel lui devait bien. Ses doigts tremblaient, sa vue se troublait. Voici ce qu'elle y lut Clémence, Pardonnez mon audace, mais je me sens mourir à ne plus vous voir. Il me fallait si peu pouf être heureux ! un re-gard de loin en loin, un geste, un signe j'emportais assez de bonheur pour attendre et espérer. Maintenant tout me manque et ma vie est au dépourvu. Vous souffrez aussi, Clémence je lé sais sans que vous m'en ayez fait l'aveu. Confondons au moins nos douleurs, puisque nous ne pouvons y échapper. Il y a dans tout ce qui s'est passé une fatalité irrésistible plus forte que nos volontés, et, je le sens, plus forte que mon courage. Renon-cer à vous serait ma condamnation, je ne me soumettrai qué si vous la prononcez. Est-ce une trop grande grâce que je demande@? Un mot, quelques lignes de vous. Sachons que, quoique séparés, nous vivons l'un pour l'autre et l'un par l'autre. L'espoir est un baume si souverain 1 Seul il peut calmer des blessures aussi profondes que les miennes. A défaut d'un sentiment. plus vif, ayez au moins de la pitié. La voie que j'emploie pour vous faire parvenir ce billet | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 115 suites de cet acte imprudent tantôt elle se sentait inondée d'une joie intérieure, et s'imaginait que ce mystérieux pa-pier répondait aux battements de sa poitrine. Des rougeurs soudaines lui montaient au front, et elle s'abandonnait à d'involontaires extases. L'aiguille alors s'échappait de ses@ @doigts, et mademoiselle Pulchérie, sans interrompre son tri-cot, dardait sur elle, par-dessus ses lunettes, un regard plein de défiance et de haine. -@Vous souffrez, ma soeur? lui disait-elle. Clémence tressaillait et rentrait dans le monde des réalités. -@Mais non, mais non, répondait-elle en se remettant à l'ouvrage avec une ardeur machinale et s'y absorbant de nouveau. Enfin, elle eut un moment libre et put ouvrir cette lettre dont la possession lui coûtait si cher. C'était un dédomma-gement que le ciel lui devait bien. Ses doigts tremblaient, sa vue se troublait. Voici ce qu'elle y lut Clémence, Pardonnez mon audace, mais je me sens mourir à ne plus vous voir. Il me fallait si peu pour être heureux ! un re-gard de loin en loin, un geste, un signe j'emportais assez de bonheur pour attendre et espérer. Maintenant tout me manque et ma vie est au dépourvu. Vous souffrez aussi, Clémence je le sais sans que vous m'en ayez fait l'aveu. Confondons au moins nos douleurs, puisque nous ne pouvons y échapper. Il y a dans tout ce qui s'est passé une fatalité irrésistible plus forte que nos volontés, et, je le sens, plus forte que mon courage. Renon-cer à vous serait ma condamnation, je ne me soumettrai que si vous la prononcez. Est-ce une trop grande grâce que je demande ? Un mot, quelques lignes de vous. Sachons que, quoique séparés, nous vivons l'un pour l'autre et l'un par l'autre. L'espoir est un baume si souverain ! Seul il peut calmer des blessures aussi profondes que les miennes. A défaut d'un sentiment@ plus vif, ayez au moins de la pitié. La voie que j'emploie pour vous faire parvenir ce billet | - Mais non, mais non, répondait-elle en se remettant à l'ouvrage avec une ardeur machinale et s'y absorbant de nouveau. | -Mais non, mais non, répondait-elle en se remettant à l'ouvrage avec une ardeur machinale et s'y absorbant de nouveau. | 1 | 0.008475 | 0.041667 |
766.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 57 - XIII longer à pic, soulever le corps de Clémence et le rame-ner à la surface de l'eau, fut pour Gaston l'affaire d'un ins-tant. La jeune femme ne donnait plus signe de vie ses yeux fermés, son visage d'une blancheur mate, sa tête inclinée sur son épaule, ses membres déjà moins flexibles, ses mains, d'où la chaleur se retirait, tout donnait lieu de craindre que lés secours ne fussent arrivés trop tard. Gaston l'exami-nait avec une attention mêlée d'angoisse plus de souffle, plus de mouvement, rien qui pùt lui apporter une ombre d'espérance. C'était un cadavre qu'il pressait dans ses bras. Cependant il ne se tint ni pour vaincu, ni pour condamné peut-être la vie sommeillait-elle sous cet anéantissement. Il y a tant de ressources dans la jeunesse, et, fùt-il besoin d'un miracle, le ciel le ferait bien en faveur d'une créature si accomplie. Cette pensée réveilla sa confiance. La marée, qui décroissait toujours, avait rendu plus facile l'accès du rocher il le gravit sans quitter son précieux fardeau. Ses pieds saignaient, ses bras fléchissaient après de si rudes épreuves. Il n'en marchait pas d'une allure moins ferme sur ces mousses visqueuses qui tapissent les écueils, et sur ces arêtes des madrépores, aiguës comme des dards. Rien ne pouvait ni le toucher, ni l'ébranler il n'avait plus le sentiment ni de l'obstacle, ni de la douleur. Tout ce qu'il y avait en lui de facultés et de forces se concentrait sur cet objet inanimé qu'il serrait contre sa poitrine, comme s'il eût voulu le res-susciter à l'aide de son souffle et le réchauffer de sa chaleur. Si pleine d'incidents qu'elle fût, cette scène avait duré à pein quelques minutes, et du rivage on n'en pouvait ap-précier que vaguement la gravité. Cependant l'alarme y ré-gnait aux premiers cris des baigneuses, le vieux comte et le baron de Montréal étaient accourus. Ils apprirent qu'il s'a-gissait de Clémence et qu'elle se trouvait en danger., Une barque était là, que le reflux avait laissée à sec en envoya en toute hâte à Saint-Martin-en-Port pour en ramener des ma- | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 57 - XIII @longer à pic, soulever le corps de Clémence et le rame-ner à la surface de l'eau, fut pour Gaston l'affaire d'un ins-tant. La jeune femme ne donnait plus signe de vie ses yeux fermés, son visage d'une blancheur mate, sa tête inclinée sur son épaule, ses membres déjà moins flexibles, ses mains, d'où la chaleur se retirait, tout donnait lieu de craindre que lés secours ne fussent arrivés trop tard. Gaston l'exami-nait avec une attention mêlée d'angoisse plus de souffle, plus de mouvement, rien qui pùt lui apporter une ombre d'espérance. C'était un cadavre qu'il pressait dans ses bras. Cependant il ne se tint ni pour vaincu, ni pour condamné peut-être la vie sommeillait-elle sous cet anéantissement. Il y a tant de ressources dans la jeunesse, et, fùt-il besoin d'un miracle, le ciel le ferait bien en faveur d'une créature si accomplie. Cette pensée réveilla sa confiance. La marée, qui décroissait toujours, avait rendu plus facile l'accès du rocher il le gravit sans quitter son précieux fardeau. Ses pieds saignaient, ses bras fléchissaient après de si rudes épreuves. Il n'en marchait pas d'une allure moins ferme sur ces mousses visqueuses qui tapissent les écueils, et sur ces arêtes des madrépores, aiguës comme des dards. Rien ne pouvait ni le toucher, ni l'ébranler il n'avait plus le sentiment ni de l'obstacle, ni de la douleur. Tout ce qu'il y avait en lui de facultés et de forces se concentrait sur cet objet inanimé qu'il serrait contre sa poitrine, comme s'il eût voulu le res-susciter à l'aide de son souffle et le réchauffer de sa chaleur. Si pleine d'incidents qu'elle fût, cette scène avait duré à pein@ quelques minutes, et du rivage on n'en pouvait ap-précier que vaguement la gravité. Cependant l'alarme y ré-gnait aux premiers cris des baigneuses, le vieux comte et le baron de Montréal étaient accourus. Ils apprirent qu'il s'a-gissait de Clémence et qu'elle se trouvait en danger., Une barque était là, que le reflux avait laissée à sec en envoya en toute hâte à Saint-Martin-en-Port pour en ramener des ma- | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 57@@ XIII Plonger à pic, soulever le corps de Clémence et le rame-ner à la surface de l'eau, fut pour Gaston l'affaire d'un ins-tant. La jeune femme ne donnait plus signe de vie ses yeux fermés, son visage d'une blancheur mate, sa tête inclinée sur son épaule, ses membres déjà moins flexibles, ses mains, d'où la chaleur se retirait, tout donnait lieu de craindre que les secours ne fussent arrivés trop tard. Gaston l'exami-nait avec une attention mêlée d'angoisse plus de souffle, plus de mouvement, rien qui pût lui apporter une ombre d'espérance. C'était un cadavre qu'il pressait dans ses bras. Cependant il ne se tint ni pour vaincu, ni pour condamné peut-être la vie sommeillait-elle sous cet anéantissement. Il y a tant de ressources dans la jeunesse, et, fût-il besoin d'un miracle, le ciel le ferait bien en faveur d'une créature si accomplie. Cette pensée réveilla sa confiance. La marée, qui décroissait toujours, avait rendu plus facile l'accès du rocher il le gravit sans quitter son précieux fardeau. Ses pieds saignaient, ses bras fléchissaient après de si rudes épreuves. Il n'en marchait pas d'une allure moins ferme sur ces mousses visqueuses qui tapissent les écueils, et sur ces arêtes des madrépores, aiguës comme des dards. Rien ne pouvait ni le toucher, ni l'ébranler il n'avait plus le sentiment ni de l'obstacle, ni de la douleur. Tout ce qu'il y avait en lui de facultés et de forces se concentrait sur cet objet inanimé qu'il serrait contre sa poitrine, comme s'il eût voulu le res-susciter à l'aide de son souffle et le réchauffer de sa chaleur. Si pleine d'incidents qu'elle fût, cette scène avait duré à peine quelques minutes, et du rivage on n'en pouvait ap-précier que vaguement la gravité. Cependant l'alarme y ré-gnait aux premiers cris des baigneuses, le vieux comte et le baron de Montréal étaient accourus. Ils apprirent qu'il s'a-gissait de Clémence et qu'elle se trouvait en danger.@ Une barque était là, que le reflux avait laissée à sec en envoya en toute hâte à Saint-Martin-en-Port pour en ramener des ma- | Si pleine d'incidents qu'elle fût, cette scène avait duré à pein quelques minutes, et du rivage on n'en pouvait ap-précier que vaguement la gravité. | Si pleine d'incidents qu'elle fût, cette scène avait duré à peine quelques minutes, et du rivage on n'en pouvait ap-précier que vaguement la gravité. | 1 | 0.006711 | 0.037037 |
851.txt | 1,858 | 458 CE QU'ON- PEUT VOIR DANS UNE RUE. race éteinte. Autant Ludovic attachait de prix au commerce des anciens jurisconsultes, autant Melchior en faisait boiimar-ché. Là-dessus son opinion était des plus fermes que l'on pût voir, et il avait à l'appui des arguments d'un tour original. Il prétendait que Justinien était un vieux ladre, un cuistre et rien de plus que ses Codes si vantés n'avaient été imaginés que dans l'intérêt des grands propriétaires, ce qui les rendait indignes de l'attention d'un être pensant. Il ajoutait que cet empereur abusait du droit qu'a tout homme dé faire parler de lui, et qu'il était temps de protester contre cette réputation usurpée qu'après tout, rien n'était plus ridicule que de se meubler la tête de billevesées inventées il y a quinze cents ans, et de se composer un habit avec des loques empruntées aux Grecs et aux Romains. De.là cette conclusion que tous les bouquins du monde ne valent pas une pipe. On devine où peut conduire un système aussi ingénieux, et Melchior n'en démordit pas. Peu lui importait de rester à l'état de fruit sec et de voir se succéder les générations des écoles il n'était pas courtisan du succès et mettait les hon-neurs de la licence bien au-dessous des chevrons 4e l'étu-diant. Sa pôsition n'était d'ailleurs ni sans gloire, ni sans éclat il devenait, dans la carrière de l'enseignement, une exception dé plus en plus caractérisée qu'il y persistàt quelques années encore , et il fondait un parti, une école dans l'école, il inaugurait un droit nouveau. Que de schis-mes n'ont pas commencé autrement! Chaque pipe qu'il fumait était une insulte aux vieilles méthodes et un sa-crifice aux réformes entrevues il y mettrait le temps et le tabac qu'il faudrait, mais il resterait fidèle à sa mission. La fortune n'aime pas qu'on la brusque, et dans ses retours elle va vers les coeurs opiniâtres et patients. Melchior était de ceux-là. Il s'était promis d'avoir raison de Justinien et de l'accabler sous un dédain ptolûngé coûte que coûte, l'empe-reur grec n'aurait pas le dernier mot. -Ce fut ainsi que notre vétéran parvint à se maintenir, sur les bancs du quartier Latin, pendant une période indétermi-née. Aucun des élèves ne l'avait vu débuter, et aucun d'eux ne devait le voir aboutir. On le voyait passer d'une pipe à une autre, rien de plus. Pour le reste, il restait immuable, ou, pour employer son langage, il avait mis un clou. Il est | 458 CE QU'ON- PEUT VOIR DANS UNE RUE. race éteinte. Autant Ludovic attachait de prix au commerce des anciens jurisconsultes, autant Melchior en faisait boiimar-ché. Là-dessus son opinion était des plus fermes que l'on pût voir, et il avait à l'appui des arguments d'un tour original. Il prétendait que Justinien était un vieux ladre, un cuistre et rien de plus que ses Codes si vantés n'avaient été imaginés que dans l'intérêt des grands propriétaires, ce qui les rendait indignes de l'attention d'un être pensant. Il ajoutait que cet empereur abusait du droit qu'a tout homme dé faire parler de lui, et qu'il était temps de protester contre cette réputation usurpée qu'après tout, rien n'était plus ridicule que de se meubler la tête de billevesées inventées il y a quinze cents ans, et de se composer un habit avec des loques empruntées aux Grecs et aux Romains. De.là cette conclusion que tous les bouquins du monde ne valent pas une pipe. On devine où peut conduire un système aussi ingénieux, et Melchior n'en démordit pas. Peu lui importait de rester à l'état de fruit sec et de voir se succéder les générations des écoles il n'était pas courtisan du succès et mettait les hon-neurs de la licence bien au-dessous des chevrons 4e l'étu-diant. Sa pôsition n'était d'ailleurs ni sans gloire, ni sans éclat il devenait, dans la carrière de l'enseignement, une exception dé plus en plus caractérisée qu'il y persistàt quelques années encore , et il fondait un parti, une école dans l'école, il inaugurait un droit nouveau. Que de schis-mes n'ont pas commencé autrement@! Chaque pipe qu'il fumait était une insulte aux vieilles méthodes et un sa-crifice aux réformes entrevues il y mettrait le temps et le tabac qu'il faudrait, mais il resterait fidèle à sa mission. La fortune n'aime pas qu'on la brusque, et dans ses retours elle va vers les coeurs opiniâtres et patients. Melchior était de ceux-là. Il s'était promis d'avoir raison de Justinien et de l'accabler sous un dédain ptolûngé coûte que coûte, l'empe-reur grec n'aurait pas le dernier mot. -Ce fut ainsi que notre vétéran parvint à se maintenir, sur les bancs du quartier Latin, pendant une période indétermi-née. Aucun des élèves ne l'avait vu débuter, et aucun d'eux ne devait le voir aboutir. On le voyait passer d'une pipe à une autre, rien de plus. Pour le reste, il restait immuable, ou, pour employer son langage, il avait mis un clou. Il est | 458 CE QU'ON@ PEUT VOIR DANS UNE RUE. race éteinte. Autant Ludovic attachait de prix au commerce des anciens jurisconsultes, autant Melchior en faisait bon mar-ché. Là-dessus son opinion était des plus fermes que l'on pût voir, et il avait à l'appui des arguments d'un tour original. Il prétendait que Justinien était un vieux ladre, un cuistre et rien de plus que ses Codes si vantés n'avaient été imaginés que dans l'intérêt des grands propriétaires, ce qui les rendait indignes de l'attention d'un être pensant. Il ajoutait que cet empereur abusait du droit qu'a tout homme de faire parler de lui, et qu'il était temps de protester contre cette réputation usurpée qu'après tout, rien n'était plus ridicule que de se meubler la tête de billevesées inventées il y a quinze cents ans, et de se composer un habit avec des loques empruntées aux Grecs et aux Romains. De là cette conclusion que tous les bouquins du monde ne valent pas une pipe. On devine où peut conduire un système aussi ingénieux, et Melchior n'en démordit pas. Peu lui importait de rester à l'état de fruit sec et de voir se succéder les générations des écoles il n'était pas courtisan du succès et mettait les hon-neurs de la licence bien au-dessous des chevrons de l'étu-diant. Sa position n'était d'ailleurs ni sans gloire, ni sans éclat il devenait, dans la carrière de l'enseignement, une exception de plus en plus caractérisée qu'il y persistât quelques années encore@, et il fondait un parti, une école dans l'école, il inaugurait un droit nouveau. Que de schis-mes n'ont pas commencé autrement ! Chaque pipe qu'il fumait était une insulte aux vieilles méthodes et un sa-crifice aux réformes entrevues il y mettrait le temps et le tabac qu'il faudrait, mais il resterait fidèle à sa mission. La fortune n'aime pas qu'on la brusque, et dans ses retours elle va vers les coeurs opiniâtres et patients. Melchior était de ceux-là. Il s'était promis d'avoir raison de Justinien et de l'accabler sous un dédain prolongé coûte que coûte, l'empe-reur grec n'aurait pas le dernier mot. @Ce fut ainsi que notre vétéran parvint à se maintenir, sur les bancs du quartier Latin, pendant une période indétermi-née. Aucun des élèves ne l'avait vu débuter, et aucun d'eux ne devait le voir aboutir. On le voyait passer d'une pipe à une autre, rien de plus. Pour le reste, il restait immuable, ou, pour employer son langage, il avait mis un clou. Il est | De.là cette conclusion que tous les bouquins du monde ne valent pas une pipe. | De là cette conclusion que tous les bouquins du monde ne valent pas une pipe. | 1 | 0.012987 | 0.0625 |
758.txt | 1,858 | 48 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. s'y essayait, et, à force de se débattre, elle avait fini par s'en tirer à son honneur. Jamais pourtant elle n'avait dépassé les cordes tlltélaires, non pas qu'elle eût peur, mais elle n'ai-mait pas à faire montre de son courage, et respectait les consignes établies elle était de son sexe et n'avait rien d'un garçon. Pourquoi dérogea-t-elle, ce jour-là, à sa circonspection ordinaire ? Ce fut le secret de son coeur, ou peut-être obéit-elle à une fatalité. Les émotions de la journée, l'aspect de ce monde réuni, les cris de joie, les éclats de rire, ces scènes folâtres, ces essais malencontreux agissaient sur elle comme autant d'aiguillons et la poussaient aux aventures. Un mo-ment vint où elle ne se contint plus. Elle était près de Claire, le pied sur le sable et baignée jusqu'aux épaules, lorsqùe celle-ci la vit plonger par un mouvement soudain et dispa-raître pendant quelques secondes. Quand elle se remontra à la surface, elle était bien au delà des cordes, nageant en pleine eau, s'y jouant comme un dauphin, coupant la vague avec une sorte d'ivresse et se dirigeant vers la ligne des récifs. De la part de la jeune femme, une telle hardiesse était si nouvelle et si imprévue, que Claire ne put se défendre d'un sentiment d'effroi. - Clémence ! s'écria-t-elle Clémence ! - Clémence, répéta la marquise, qui suivait cette scène de l'oeil et d'un point plus éloigné. Averties par ce double appel, les baigneuses portèrent leurs regards de ce côté et aperçurent cette compagne témé-raire qui gagnait le large avec l'aplomb d'un nageur expéri-menté. Dès ce moment, ce fut un spectacle pour elles, avec des impressions diverses et des avis opposés. Celles-ci s'ef-frayaient, celles-là applaudissaient toutes y portaient un intérêt visible. Cependant la jeune femme ne semblait rien perdre ni do son assurance, ni de son sang-froid sur le cri d'alarme de ses deux amies elle avait fait une halte, et, se soutenant d'une main au-dessus de l'eau, elle appliqua l'autre à sa bouche en guise de porte-voix - -- Soyez sans crainte, leur dit-elle je n'irai pas loin. Puis elle reprit son élan vers la haute mer. En voyant l'aisance de ses mouyements, la souplesse et la vigueur de ses allures, toute appréhension cessa la confiance reprit le | 48 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. s'y essayait, et, à force de se débattre, elle avait fini par s'en tirer à son honneur. Jamais pourtant elle n'avait dépassé les cordes tlltélaires, non pas qu'elle eût peur, mais elle n'ai-mait pas à faire montre de son courage, et respectait les consignes établies elle était de son sexe et n'avait rien d'un garçon. Pourquoi dérogea-t-elle, ce jour-là, à sa circonspection ordinaire ? Ce fut le secret de son coeur, ou peut-être obéit-elle à une fatalité. Les émotions de la journée, l'aspect de ce monde réuni, les cris de joie, les éclats de rire, ces scènes folâtres, ces essais malencontreux agissaient sur elle comme autant d'aiguillons et la poussaient aux aventures. Un mo-ment vint où elle ne se contint plus. Elle était près de Claire, le pied sur le sable et baignée jusqu'aux épaules, lorsqùe celle-ci la vit plonger par un mouvement soudain et dispa-raître pendant quelques secondes. Quand elle se remontra à la surface, elle était bien au delà des cordes, nageant en pleine eau, s'y jouant comme un dauphin, coupant la vague avec une sorte d'ivresse et se dirigeant vers la ligne des récifs. De la part de la jeune femme, une telle hardiesse était si nouvelle et si imprévue, que Claire ne put se défendre d'un sentiment d'effroi. - Clémence ! s'écria-t-elle Clémence ! - Clémence, répéta la marquise, qui suivait cette scène de l'oeil et d'un point plus éloigné. Averties par ce double appel, les baigneuses portèrent leurs regards de ce côté et aperçurent cette compagne témé-raire qui gagnait le large avec l'aplomb d'un nageur expéri-menté. Dès ce moment, ce fut un spectacle pour elles, avec des impressions diverses et des avis opposés. Celles-ci s'ef-frayaient, celles-là applaudissaient toutes y portaient un intérêt visible. Cependant la jeune femme ne semblait rien perdre ni do son assurance, ni de son sang-froid sur le cri d'alarme de ses deux amies elle avait fait une halte, et, se soutenant d'une main au-dessus de l'eau, elle appliqua l'autre à sa bouche en guise de porte-voix - -- Soyez sans crainte, leur dit-elle je n'irai pas loin. Puis elle reprit son élan vers la haute mer. En voyant l'aisance de ses mouyements, la souplesse et la vigueur de ses allures, toute appréhension cessa la confiance reprit le | 48 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. s'y essayait, et, à force de se débattre, elle avait fini par s'en tirer à son honneur. Jamais pourtant elle n'avait dépassé les cordes t@utélaires, non pas qu'elle eût peur, mais elle n'ai-mait pas à faire montre de son courage, et respectait les consignes établies elle était de son sexe et n'avait rien d'un garçon. Pourquoi dérogea-t-elle, ce jour-là, à sa circonspection ordinaire ? Ce fut le secret de son coeur, ou peut-être obéit-elle à une fatalité. Les émotions de la journée, l'aspect de ce monde réuni, les cris de joie, les éclats de rire, ces scènes folâtres, ces essais malencontreux agissaient sur elle comme autant d'aiguillons et la poussaient aux aventures. Un mo-ment vint où elle ne se contint plus. Elle était près de Claire, le pied sur le sable et baignée jusqu'aux épaules, lorsque celle-ci la vit plonger par un mouvement soudain et dispa-raître pendant quelques secondes. Quand elle se remontra à la surface, elle était bien au delà des cordes, nageant en pleine eau, s'y jouant comme un dauphin, coupant la vague avec une sorte d'ivresse et se dirigeant vers la ligne des récifs. De la part de la jeune femme, une telle hardiesse était si nouvelle et si imprévue, que Claire ne put se défendre d'un sentiment d'effroi. -@Clémence ! s'écria-t-elle Clémence ! -@Clémence, répéta la marquise, qui suivait cette scène de l'oeil et d'un point plus éloigné. Averties par ce double appel, les baigneuses portèrent leurs regards de ce côté et aperçurent cette compagne témé-raire qui gagnait le large avec l'aplomb d'un nageur expéri-menté. Dès ce moment, ce fut un spectacle pour elles, avec des impressions diverses et des avis opposés. Celles-ci s'ef-frayaient, celles-là applaudissaient toutes y portaient un intérêt visible. Cependant la jeune femme ne semblait rien perdre ni de son assurance, ni de son sang-froid sur le cri d'alarme de ses deux amies elle avait fait une halte, et, se soutenant d'une main au-dessus de l'eau, elle appliqua l'autre à sa bouche en guise de porte-voix -@@@@Soyez sans crainte, leur dit-elle je n'irai pas loin. Puis elle reprit son élan vers la haute mer. En voyant l'aisance de ses mouvements, la souplesse et la vigueur de ses allures, toute appréhension cessa la confiance reprit le | - Clémence ! s'écria-t-elle Clémence ! | -Clémence ! s'écria-t-elle Clémence ! | 1 | 0.027027 | 0.2 |
757.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANi UNE RUE. 47 les couleurs. Tous les baigneurs s'y groupèrent, suivant l'in-timité ou le goût, et y subirent la métamorphose accoutumée. Chacun prit la tenue de combat, succincte chez les hommes, plus compliquée chez les femmes, moins académique sur-tout et si austère, pour ne rien dire de plus, que la coquet-terie des néréides ne s'en fût point accommodée. La plage s'animait, les baigneuses arrivaient de toutes parts et s'essayaient déjà à la température de l'eau. Celles-ci ris-quaient leurs pieds, celles-là leurs jambes d'autres s'enga-geaient, en grelottant, jusqu'à mi-corps. Les plus hardies abrégeaient l'épreuve et commençaient par une immersion complète elles en sortaient ruisselantes, la bouche pleine d'eau salée et l'oreille de bourdonnements. Il en était qui prenaient leur rôle plus au sérieux encore et s'exerçaient à l'art difficile de la natation, soit isolément et sans auxiliaire, soit en se soutenant l'une l'autre le menton au-dessus de l'eau. Tout cela composait un spectacle varié, où ne man-quaient ni les épisodes bouffons, ni les physionomies origi-nales. Mais la scène allait bientôt tourner à de plus vives émo-tions. Afin d'écarter jusqu'à la chance d'un accident, on avait eu le soin d'indiquer, au moyen de piquets fixés dans la mer, la iimite que les baigneuses ne devaient pas dépasser, sous peine de voir le fond manquer sous leurs pieds. Il y a mieux des cordes tendues d'un piquet à l'autre, et au niveau même de la mer, avaient pour destination et pour effet de prévenir , toute distraction et toute imprudence. C'était un obstacle qu'on ne pouvait franchir autrement que de propos délibéré et à l'aide d'un certain effort. Tout donnait lieu de croire qu'il y avait là des garanties et une sauvegarde suffisantes. Clémence avait promptement achevé sa toilette et entraî-nait Claire par la main elle était, l'une des premières, entrée dans la mer comme dans un élément familier. Dès son en-fance, elle avait été bercée sur ces eaux et en avait éprouvé la vertu elle leur devait au moins quelque chose de sa santé et de sa fraîcheur. Aussi n'y eut-il de sa part ni hésitation ni contorsions, prélude obligé des novices elle gagna le large de l'air le plus naturel, et nagea avec aisance jusqu'à la limite fixée par les piquets. C'était d'instinct qu'elle nageait ainsi jamais elle n'avait eu de professeur. Toute petite, elle | CE QU'ON PEUT VOIR DANi UNE RUE. 47 les couleurs. Tous les baigneurs s'y groupèrent, suivant l'in-timité ou le goût, et y subirent la métamorphose accoutumée. Chacun prit la tenue de combat, succincte chez les hommes, plus compliquée chez les femmes, moins académique sur-tout et si austère, pour ne rien dire de plus, que la coquet-terie des néréides ne s'en fût point accommodée. La plage s'animait, les baigneuses arrivaient de toutes parts et s'essayaient déjà à la température de l'eau. Celles-ci ris-quaient leurs pieds, celles-là leurs jambes d'autres s'enga-geaient, en grelottant, jusqu'à mi-corps. Les plus hardies abrégeaient l'épreuve et commençaient par une immersion complète elles en sortaient ruisselantes, la bouche pleine d'eau salée et l'oreille de bourdonnements. Il en était qui prenaient leur rôle plus au sérieux encore et s'exerçaient à l'art difficile de la natation, soit isolément et sans auxiliaire, soit en se soutenant l'une l'autre le menton au-dessus de l'eau. Tout cela composait un spectacle varié, où ne man-quaient ni les épisodes bouffons, ni les physionomies origi-nales. Mais la scène allait bientôt tourner à de plus vives émo-tions. Afin d'écarter jusqu'à la chance d'un accident, on avait eu le soin d'indiquer, au moyen de piquets fixés dans la mer, la iimite que les baigneuses ne devaient pas dépasser, sous peine de voir le fond manquer sous leurs pieds. Il y a mieux des cordes tendues d'un piquet à l'autre, et au niveau même de la mer, avaient pour destination et pour effet de prévenir , toute distraction et toute imprudence. C'était un obstacle qu'on ne pouvait franchir autrement que de propos délibéré et à l'aide d'un certain effort. Tout donnait lieu de croire qu'il y avait là des garanties et une sauvegarde suffisantes. Clémence avait promptement achevé sa toilette et entraî-nait Claire par la main elle était, l'une des premières, entrée dans la mer comme dans un élément familier. Dès son en-fance, elle avait été bercée sur ces eaux et en avait éprouvé la vertu elle leur devait au moins quelque chose de sa santé et de sa fraîcheur. Aussi n'y eut-il de sa part ni hésitation ni contorsions, prélude obligé des novices elle gagna le large de l'air le plus naturel, et nagea avec aisance jusqu'à la limite fixée par les piquets. C'était d'instinct qu'elle nageait ainsi jamais elle n'avait eu de professeur. Toute petite, elle | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 47 les couleurs. Tous les baigneurs s'y groupèrent, suivant l'in-timité ou le goût, et y subirent la métamorphose accoutumée. Chacun prit la tenue de combat, succincte chez les hommes, plus compliquée chez les femmes, moins académique sur-tout et si austère, pour ne rien dire de plus, que la coquet-terie des néréides ne s'en fût point accommodée. La plage s'animait, les baigneuses arrivaient de toutes parts et s'essayaient déjà à la température de l'eau. Celles-ci ris-quaient leurs pieds, celles-là leurs jambes d'autres s'enga-geaient, en grelottant, jusqu'à mi-corps. Les plus hardies abrégeaient l'épreuve et commençaient par une immersion complète elles en sortaient ruisselantes, la bouche pleine d'eau salée et l'oreille de bourdonnements. Il en était qui prenaient leur rôle plus au sérieux encore et s'exerçaient à l'art difficile de la natation, soit isolément et sans auxiliaire, soit en se soutenant l'une l'autre le menton au-dessus de l'eau. Tout cela composait un spectacle varié, où ne man-quaient ni les épisodes bouffons, ni les physionomies origi-nales. Mais la scène allait bientôt tourner à de plus vives émo-tions. Afin d'écarter jusqu'à la chance d'un accident, on avait eu le soin d'indiquer, au moyen de piquets fixés dans la mer, la limite que les baigneuses ne devaient pas dépasser, sous peine de voir le fond manquer sous leurs pieds. Il y a mieux des cordes tendues d'un piquet à l'autre, et au niveau même de la mer, avaient pour destination et pour effet de prévenir @@toute distraction et toute imprudence. C'était un obstacle qu'on ne pouvait franchir autrement que de propos délibéré et à l'aide d'un certain effort. Tout donnait lieu de croire qu'il y avait là des garanties et une sauvegarde suffisantes. Clémence avait promptement achevé sa toilette et entraî-nait Claire par la main elle était, l'une des premières, entrée dans la mer comme dans un élément familier. Dès son en-fance, elle avait été bercée sur ces eaux et en avait éprouvé la vertu elle leur devait au moins quelque chose de sa santé et de sa fraîcheur. Aussi n'y eut-il de sa part ni hésitation ni contorsions, prélude obligé des novices elle gagna le large de l'air le plus naturel, et nagea avec aisance jusqu'à la limite fixée par les piquets. C'était d'instinct qu'elle nageait ainsi jamais elle n'avait eu de professeur. Toute petite, elle | CE QU'ON PEUT VOIR DANi UNE RUE. | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. | 1 | 0.03125 | 0.125 |
766.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 57 - XIII longer à pic, soulever le corps de Clémence et le rame-ner à la surface de l'eau, fut pour Gaston l'affaire d'un ins-tant. La jeune femme ne donnait plus signe de vie ses yeux fermés, son visage d'une blancheur mate, sa tête inclinée sur son épaule, ses membres déjà moins flexibles, ses mains, d'où la chaleur se retirait, tout donnait lieu de craindre que lés secours ne fussent arrivés trop tard. Gaston l'exami-nait avec une attention mêlée d'angoisse plus de souffle, plus de mouvement, rien qui pùt lui apporter une ombre d'espérance. C'était un cadavre qu'il pressait dans ses bras. Cependant il ne se tint ni pour vaincu, ni pour condamné peut-être la vie sommeillait-elle sous cet anéantissement. Il y a tant de ressources dans la jeunesse, et, fùt-il besoin d'un miracle, le ciel le ferait bien en faveur d'une créature si accomplie. Cette pensée réveilla sa confiance. La marée, qui décroissait toujours, avait rendu plus facile l'accès du rocher il le gravit sans quitter son précieux fardeau. Ses pieds saignaient, ses bras fléchissaient après de si rudes épreuves. Il n'en marchait pas d'une allure moins ferme sur ces mousses visqueuses qui tapissent les écueils, et sur ces arêtes des madrépores, aiguës comme des dards. Rien ne pouvait ni le toucher, ni l'ébranler il n'avait plus le sentiment ni de l'obstacle, ni de la douleur. Tout ce qu'il y avait en lui de facultés et de forces se concentrait sur cet objet inanimé qu'il serrait contre sa poitrine, comme s'il eût voulu le res-susciter à l'aide de son souffle et le réchauffer de sa chaleur. Si pleine d'incidents qu'elle fût, cette scène avait duré à pein quelques minutes, et du rivage on n'en pouvait ap-précier que vaguement la gravité. Cependant l'alarme y ré-gnait aux premiers cris des baigneuses, le vieux comte et le baron de Montréal étaient accourus. Ils apprirent qu'il s'a-gissait de Clémence et qu'elle se trouvait en danger., Une barque était là, que le reflux avait laissée à sec en envoya en toute hâte à Saint-Martin-en-Port pour en ramener des ma- | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 57 - XIII @longer à pic, soulever le corps de Clémence et le rame-ner à la surface de l'eau, fut pour Gaston l'affaire d'un ins-tant. La jeune femme ne donnait plus signe de vie ses yeux fermés, son visage d'une blancheur mate, sa tête inclinée sur son épaule, ses membres déjà moins flexibles, ses mains, d'où la chaleur se retirait, tout donnait lieu de craindre que lés secours ne fussent arrivés trop tard. Gaston l'exami-nait avec une attention mêlée d'angoisse plus de souffle, plus de mouvement, rien qui pùt lui apporter une ombre d'espérance. C'était un cadavre qu'il pressait dans ses bras. Cependant il ne se tint ni pour vaincu, ni pour condamné peut-être la vie sommeillait-elle sous cet anéantissement. Il y a tant de ressources dans la jeunesse, et, fùt-il besoin d'un miracle, le ciel le ferait bien en faveur d'une créature si accomplie. Cette pensée réveilla sa confiance. La marée, qui décroissait toujours, avait rendu plus facile l'accès du rocher il le gravit sans quitter son précieux fardeau. Ses pieds saignaient, ses bras fléchissaient après de si rudes épreuves. Il n'en marchait pas d'une allure moins ferme sur ces mousses visqueuses qui tapissent les écueils, et sur ces arêtes des madrépores, aiguës comme des dards. Rien ne pouvait ni le toucher, ni l'ébranler il n'avait plus le sentiment ni de l'obstacle, ni de la douleur. Tout ce qu'il y avait en lui de facultés et de forces se concentrait sur cet objet inanimé qu'il serrait contre sa poitrine, comme s'il eût voulu le res-susciter à l'aide de son souffle et le réchauffer de sa chaleur. Si pleine d'incidents qu'elle fût, cette scène avait duré à pein@ quelques minutes, et du rivage on n'en pouvait ap-précier que vaguement la gravité. Cependant l'alarme y ré-gnait aux premiers cris des baigneuses, le vieux comte et le baron de Montréal étaient accourus. Ils apprirent qu'il s'a-gissait de Clémence et qu'elle se trouvait en danger., Une barque était là, que le reflux avait laissée à sec en envoya en toute hâte à Saint-Martin-en-Port pour en ramener des ma- | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 57@@ XIII Plonger à pic, soulever le corps de Clémence et le rame-ner à la surface de l'eau, fut pour Gaston l'affaire d'un ins-tant. La jeune femme ne donnait plus signe de vie ses yeux fermés, son visage d'une blancheur mate, sa tête inclinée sur son épaule, ses membres déjà moins flexibles, ses mains, d'où la chaleur se retirait, tout donnait lieu de craindre que les secours ne fussent arrivés trop tard. Gaston l'exami-nait avec une attention mêlée d'angoisse plus de souffle, plus de mouvement, rien qui pût lui apporter une ombre d'espérance. C'était un cadavre qu'il pressait dans ses bras. Cependant il ne se tint ni pour vaincu, ni pour condamné peut-être la vie sommeillait-elle sous cet anéantissement. Il y a tant de ressources dans la jeunesse, et, fût-il besoin d'un miracle, le ciel le ferait bien en faveur d'une créature si accomplie. Cette pensée réveilla sa confiance. La marée, qui décroissait toujours, avait rendu plus facile l'accès du rocher il le gravit sans quitter son précieux fardeau. Ses pieds saignaient, ses bras fléchissaient après de si rudes épreuves. Il n'en marchait pas d'une allure moins ferme sur ces mousses visqueuses qui tapissent les écueils, et sur ces arêtes des madrépores, aiguës comme des dards. Rien ne pouvait ni le toucher, ni l'ébranler il n'avait plus le sentiment ni de l'obstacle, ni de la douleur. Tout ce qu'il y avait en lui de facultés et de forces se concentrait sur cet objet inanimé qu'il serrait contre sa poitrine, comme s'il eût voulu le res-susciter à l'aide de son souffle et le réchauffer de sa chaleur. Si pleine d'incidents qu'elle fût, cette scène avait duré à peine quelques minutes, et du rivage on n'en pouvait ap-précier que vaguement la gravité. Cependant l'alarme y ré-gnait aux premiers cris des baigneuses, le vieux comte et le baron de Montréal étaient accourus. Ils apprirent qu'il s'a-gissait de Clémence et qu'elle se trouvait en danger.@ Une barque était là, que le reflux avait laissée à sec en envoya en toute hâte à Saint-Martin-en-Port pour en ramener des ma- | 57 - XIII longer à pic, soulever le corps de Clémence et le rame-ner à la surface de l'eau, fut pour Gaston l'affaire d'un ins-tant. | 57 XIII Plonger à pic, soulever le corps de Clémence et le rame-ner à la surface de l'eau, fut pour Gaston l'affaire d'un ins-tant. | 3 | 0.022901 | 0.111111 |
806.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. i03 - Eh bien! monsieur le comte, dit-elle, que décidez-vous? - Caprice d'enfant, répondit-il. Cela vous passera comme cela vous est venu. - Non, monsieur le comte, il n'y a point de caprice là-dedans il y a une résolution bien arrêtée. - Vraiment, dit-il en s'irritant de cette résistance, à la-qiialle il n'était point accoutumé. Vous persistez? - Je persiste, répliqua-t-elle avec fermeté. - Alors, madame la comtesse, vous m'obligez à parler plus nettement. Vous voulez quitter la maison, n'est-ce pas? - Oui, monsieur le comte. - Faire un éclat, me mettre à l'index, livrer notre nom à la malignité publique ? - Dieu sait de quel côté sont les premiers torts. - Je vous le dirai tout à l'heure chaque chose en son temps. Et par je ne sais quelle fantaisie vous demandez à entrer dans un couvent. Est-ce bien là votre désir ? - Mon désir très-formel. - Et vous voulez savoir quel est le mien, et si je consens à cette équipée? - Dites à ce sacrifice. - Eh bien ! non, madame la comtesse, je n'y consens pas non, non, trois fois non. Vous resterez dans cet hôtel, vous n'irez pas au couvent. Tout à l'heure vous me demandiez de la franchise elle voilà, je l'espère. - C'est donc la guerre, Monsieur? - J'aime mieux la guerre, Madame, que la trahison. Vous m'y forcez, d'ailleurs, et puisque nous en sommes aux expli-cations, j'irai jusqu'au bout. Clémence ne savait pas ce que son mari allait lui dire, et pourtant le, coeur commençait à lui faillir. Elle avait son se-cret, bien léger sans doute, mais qui lui pesait, tout léger qu'il fût. Peut-être alors eût-elle reculé mais Sigismond était entraîné par la colère, il continua - Vous parlez de couvent, Madame, lui dit-il, croyez-vous que je sois dupe de cette belle imagination? Croyez-vous que je prenne cela pour une inspiration d'en haut, une voca-tion subite ou même un besoin de vous recueillir? Il faudrait que j'y misse bien de la complaisance, ou bien de la naïveté. | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. i03 - Eh bien@! monsieur le comte, dit-elle, que décidez-vous@? - Caprice d'enfant, répondit-il. Cela vous passera comme cela vous est venu. - Non, monsieur le comte, il n'y a point de caprice là-dedans il y a une résolution bien arrêtée. - Vraiment, dit-il en s'irritant de cette résistance, à la-qiialle il n'était point accoutumé. Vous persistez@? - Je persiste, répliqua-t-elle avec fermeté. - Alors, madame la comtesse, vous m'obligez à parler plus nettement. Vous voulez quitter la maison, n'est-ce pas@? - Oui, monsieur le comte. - Faire un éclat, me mettre à l'index, livrer notre nom à la malignité publique ? - Dieu sait de quel côté sont les premiers torts. - Je vous le dirai tout à l'heure chaque chose en son temps. Et par je ne sais quelle fantaisie vous demandez à entrer dans un couvent. Est-ce bien là votre désir ? - Mon désir très-formel. - Et vous voulez savoir quel est le mien, et si je consens à cette équipée@? - Dites à ce sacrifice. - Eh bien ! non, madame la comtesse, je n'y consens pas non, non, trois fois non. Vous resterez dans cet hôtel, vous n'irez pas au couvent. Tout à l'heure vous me demandiez de la franchise elle voilà, je l'espère. - C'est donc la guerre, Monsieur? - J'aime mieux la guerre, Madame, que la trahison. Vous m'y forcez, d'ailleurs, et puisque nous en sommes aux expli-cations, j'irai jusqu'au bout. Clémence ne savait pas ce que son mari allait lui dire, et pourtant le, coeur commençait à lui faillir. Elle avait son se-cret, bien léger sans doute, mais qui lui pesait, tout léger qu'il fût. Peut-être alors eût-elle reculé mais Sigismond était entraîné par la colère, il continua - Vous parlez de couvent, Madame, lui dit-il, croyez-vous que je sois dupe de cette belle imagination@? Croyez-vous que je prenne cela pour une inspiration d'en haut, une voca-tion subite ou même un besoin de vous recueillir@? Il faudrait que j'y misse bien de la complaisance, ou bien de la naïveté. | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 103 -@Eh bien ! monsieur le comte, dit-elle, que décidez-vous ? -@Caprice d'enfant, répondit-il. Cela vous passera comme cela vous est venu. -@Non, monsieur le comte, il n'y a point de caprice là-dedans il y a une résolution bien arrêtée. -@Vraiment, dit-il en s'irritant de cette résistance, à la-q@uelle il n'était point accoutumé. Vous persistez ? -@Je persiste, répliqua-t-elle avec fermeté. -@Alors, madame la comtesse, vous m'obligez à parler plus nettement. Vous voulez quitter la maison, n'est-ce pas ? -@Oui, monsieur le comte. -@Faire un éclat, me mettre à l'index, livrer notre nom à la malignité publique ? -@Dieu sait de quel côté sont les premiers torts. -@Je vous le dirai tout à l'heure chaque chose en son temps. Et par je ne sais quelle fantaisie vous demandez à entrer dans un couvent. Est-ce bien là votre désir ? -@Mon désir très-formel. -@Et vous voulez savoir quel est le mien, et si je consens à cette équipée ? -@Dites à ce sacrifice. -@Eh bien ! non, madame la comtesse, je n'y consens pas non, non, trois fois non. Vous resterez dans cet hôtel, vous n'irez pas au couvent. Tout à l'heure vous me demandiez de la franchise e@@n voilà, je l'espère. -@C'est donc la guerre, Monsieur? -@J'aime mieux la guerre, Madame, que la trahison. Vous m'y forcez, d'ailleurs, et puisque nous en sommes aux expli-cations, j'irai jusqu'au bout. Clémence ne savait pas ce que son mari allait lui dire, et pourtant le@ coeur commencait à lui faillir. Elle avait son se-cret, bien léger sans doute, mais qui lui pesait, tout léger qu'il fût. Peut-être alors eût-elle reculé mais Sigismond était entraîné par la colère, il continua -@Vous parlez de couvent, Madame, lui dit-il, croyez-vous que je sois dupe de cette belle imagination ? Croyez-vous que je prenne cela pour une inspiration d'en haut, une voca-tion subite ou même un besoin de vous recueillir ? Il faudrait que j'y misse bien de la complaisance, ou bien de la naïveté. | - Faire un éclat, me mettre à l'index, livrer notre nom à la malignité publique ? | -Faire un éclat, me mettre à l'index, livrer notre nom à la malignité publique ? | 1 | 0.0125 | 0.058824 |
793.txt | 1,858 | 88 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. rien de ce qui est la parure et l'attribut de cet âge. Lui par-lait-on? elle ne répondait qu'avec humeur. L'engageait-on à se mêler aux distractions communes, sa lèvre exprimait un superbe dédain. On ne pouvait rien dire ni faire qu'elle n'y trouvât un sujet de blâme. Elle était née pour la censure et la domination, comme d'autres le sont pour le plaisir et la gaieté. Volontiers, si on l'eût laissée libre, elle eût joué de la férule aussi faisait-on le vide autour d'elle et l'abandon-nait-on à ses tristes instincts. --Durant les dix années qu'elle passa dans les classes, elle eut le talent de ne pas se faire une amie, et de se rendre de plus en plus désagréable à ce qui l'entourait. En revanche, elle était de première force dans ses compositions, excellait dans piistoire et la géographie, et remportait tous les pre-miers prix d'analyse au concours annuel. Ce fut ainsi qu'elle acheva son éducation, chargée de couronnes, mais détestée à l'envi. Que faire d'un si brillant sujet lorsqu'il s'agit de son éta-blissement? Elle avait tous les dons, excepté celui de plaire. Sans beauté, sans grâce, sans argent, Pulchérie n'était pas d'un débouché facile, et les agréments de son caractère ne devaient guère y aider. D'elle-même, elle le comprit et se résigna elle demanda à demeurer, à titre de membre libre, dans la maison où elle avait été élevée. Cette position lui permettait d'appliquer aux nouvelles générations de pension-naires les restes de cette humeur dont elle avait été si pro-digue envers la sienne. L'âge et le célibat ne pouvaient qu'empirer cette disposition naturelle, et la porter à un degré inouï si bien que Pulchérie, parvenue à ses quarante ans, n'avait plus rien conservé de la créature sociable, et ne voyait en ce bas monde que des victimes à faire et des proies à dévorer. Voilà à quelle porte Sigismond vint frapper. Depuis long-temps, et à la suite de coups de griffe nombreux, il avait pour ainsi dire rompu avec sa soeur. Pour qu'il s'y exposât de nouveau, il fallait une urgence bien grande et de bien graves motifs. | 88 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. rien de ce qui est la parure et l'attribut de cet âge. Lui par-lait-on? elle ne répondait qu'avec humeur. L'engageait-on à se mêler aux distractions communes, sa lèvre exprimait un superbe dédain. On ne pouvait rien dire ni faire qu'elle n'y trouvât un sujet de blâme. Elle était née pour la censure et la domination, comme d'autres le sont pour le plaisir et la gaieté. Volontiers, si on l'eût laissée libre, elle eût joué de la férule aussi faisait-on le vide autour d'elle et l'abandon-nait-on à ses tristes instincts. --Durant les dix années qu'elle passa dans les classes, elle eut le talent de ne pas se faire une amie, et de se rendre de plus en plus désagréable à ce qui l'entourait. En revanche, elle était de première force dans ses compositions, excellait dans @piistoire et la géographie, et remportait tous les pre-miers prix d'analyse au concours annuel. Ce fut ainsi qu'elle acheva son éducation, chargée de couronnes, mais détestée à l'envi. Que faire d'un si brillant sujet lorsqu'il s'agit de son éta-blissement? Elle avait tous les dons, excepté celui de plaire. Sans beauté, sans grâce, sans argent, Pulchérie n'était pas d'un débouché facile, et les agréments de son caractère ne devaient guère y aider. D'elle-même, elle le comprit et se résigna elle demanda à demeurer, à titre de membre libre, dans la maison où elle avait été élevée. Cette position lui permettait d'appliquer aux nouvelles générations de pension-naires les restes de cette humeur dont elle avait été si pro-digue envers la sienne. L'âge et le célibat ne pouvaient qu'empirer cette disposition naturelle, et la porter à un degré inouï si bien que Pulchérie, parvenue à ses quarante ans, n'avait plus rien conservé de la créature sociable, et ne voyait en ce bas monde que des victimes à faire et des proies à dévorer. Voilà à quelle porte Sigismond vint frapper. Depuis long-temps, et à la suite de coups de griffe nombreux, il avait pour ainsi dire rompu avec sa soeur. Pour qu'il s'y exposât de nouveau, il fallait une urgence bien grande et de bien graves motifs. | 88 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. rien de ce qui est la parure et l'attribut de cet âge. Lui par-lait-on? elle ne répondait qu'avec humeur. L'engageait-on à se mêler aux distractions communes, sa lèvre exprimait un superbe dédain. On ne pouvait rien dire ni faire qu'elle n'y trouvât un sujet de blâme. Elle était née pour la censure et la domination, comme d'autres le sont pour le plaisir et la gaieté. Volontiers, si on l'eût laissée libre, elle eût joué de la férule aussi faisait-on le vide autour d'elle et l'abandon-nait on à ses tristes instincts. @@Durant les dix années qu'elle passa dans les classes, elle eut le talent de ne pas se faire une amie, et de se rendre de plus en plus désagréable à ce qui l'entourait. En revanche, elle était de première force dans ses compositions, excellait dans l'histoire et la géographie, et remportait tous les pre-miers prix d'analyse au concours annuel. Ce fut ainsi qu'elle acheva son éducation, chargée de couronnes, mais détestée à l'envi. Que faire d'un si brillant sujet lorsqu'il s'agit de son éta-blissement? Elle avait tous les dons, excepté celui de plaire. Sans beauté, sans grâce, sans argent, Pulchérie n'était pas d'un débouché facile, et les agréments de son caractère ne devaient guère y aider. D'elle-même, elle le comprit et se résigna elle demanda à demeurer, à titre de membre libre, dans la maison où elle avait été élevée. Cette position lui permettait d'appliquer aux nouvelles générations de pension-naires les restes de cette humeur dont elle avait été si pro-digue envers la sienne. L'âge et le célibat ne pouvaient qu'empirer cette disposition naturelle, et la porter à un degré inouï si bien que Pulchérie, parvenue à ses quarante ans, n'avait plus rien conservé de la créature sociable, et ne voyait en ce bas monde que des victimes à faire et des proies à dévorer. Voilà à quelle porte Sigismond vint frapper. Depuis long-temps, et à la suite de coups de griffe nombreux, il avait pour ainsi dire rompu avec sa soeur. Pour qu'il s'y exposât de nouveau, il fallait une urgence bien grande et de bien graves motifs. | Volontiers, si on l'eût laissée libre, elle eût joué de la férule aussi faisait-on le vide autour d'elle et l'abandon-nait-on à ses tristes instincts. | Volontiers, si on l'eût laissée libre, elle eût joué de la férule aussi faisait-on le vide autour d'elle et l'abandon-nait on à ses tristes instincts. | 1 | 0.006667 | 0.035714 |
634.txt | 1,886 | 190 L'ART DE MAGNÉTISER sation générale. J'avais obtenu cet effet après un mois de magnétisation seulement tout le monde reconnut que c'était un fort beau résultat. Bientôt l'amélioration devint plus grande et plus continue et enfin, après deux mois et demi, M. Thilorier entendait comme tout le monde. C'était un bien grand changement pour lui qui n'avait jamais entendu sonner la pendule du salon de Mme Bonvalet, sa tante, et qui, la première fois qu'il l'entendît, demanda naïvement si autrefois elle sonnait . La guérison de M. Thilorier est une des plus remarquables que j'ai obtenues, car, chez lui, il y avait surdité de naissance et surdité produite et augmentée ensuite par un accident. Pour magnétiser dans un cas de surdité, il faut prendre les pouces afin de s'emparer du système nerveux, puis imposer les mains au-dessus de la tête à un ou deux pouces de distance faire ensuite quelques passes en descendant devant les oreilles jusqu'aux épaules. Puis, réunissant vos doigts en faisceaux, vous en pré-sentez la pointe devant les oreilles, vous tournez de gauche à droite à un pouce de distance. Après quinze minutes, vous soufflez chaud deux ou trois fois dans l'intérieur des oreilles. Vous recommencez le mouvement de rotation, puis vous touchez de temps en temps, avec le bout des doigts, le devant des oreilles pour réveiller la sensibilité vous descendez ensuite en partant des oreilles jusqu'aux épaules, en touchant le cou, afin d'entraîner s'il y a engorgement. J'ai souvent vu paraître de très grosses glandes au cou après une séance. Après ces passes, vous reprenez la première opération. Le tournoiement des doigts en face des oreilles semble mettre en mouvement les fluides et les humeurs qui se trouvent dans les oreilles et en dégager les organes qu'ils embarrassaient. Il faut aussi souffler chaud sur-le sommet de la tête. | 190 L'ART DE MAGNÉTISER sation générale. J'avais obtenu cet effet après un mois de magnétisation seulement tout le monde reconnut que c'était un fort beau résultat. Bientôt l'amélioration devint plus grande et plus continue et enfin, après deux mois et demi, M. Thilorier entendait comme tout le monde. C'était un bien grand changement pour lui qui n'avait jamais entendu sonner la pendule du salon de Mme Bonvalet, sa tante, et qui, la première fois qu'il l'entendît, demanda naïvement si autrefois elle sonnait . La guérison de M. Thilorier est une des plus remarquables que j'ai obtenues, car, chez lui, il y avait surdité de naissance et surdité produite et augmentée ensuite par un accident. Pour magnétiser dans un cas de surdité, il faut prendre les pouces afin de s'emparer du système nerveux, puis imposer les mains au-dessus de la tête à un ou deux pouces de distance faire ensuite quelques passes en descendant devant les oreilles jusqu'aux épaules. Puis, réunissant vos doigts en faisceaux, vous en pré-sentez la pointe devant les oreilles, vous tournez de gauche à droite à un pouce de distance. Après quinze minutes, vous soufflez chaud deux ou trois fois dans l'intérieur des oreilles. Vous recommencez le mouvement de rotation, puis vous touchez de temps en temps, avec le bout des doigts, le devant des oreilles pour réveiller la sensibilité vous descendez ensuite en partant des oreilles jusqu'aux épaules, en touchant le cou, afin d'entraîner s'il y a engorgement. J'ai souvent vu paraître de très grosses glandes au cou après une séance. Après ces passes, vous reprenez la première opération. Le tournoiement des doigts en face des oreilles semble mettre en mouvement les fluides et les humeurs qui se trouvent dans les oreilles et en dégager les organes qu'ils embarrassaient. Il faut aussi souffler chaud sur-le sommet de la tête. | 190 L'ART DE MAGNÉTISER sation générale. J'avais obtenu cet effet après un mois de magnétisation seulement tout le monde reconnut que c'était un fort beau résultat. Bientôt l'amélioration devint plus grande et plus continue et enfin, après deux mois et demi, M. Thilorier entendait comme tout le monde. C'était un bien grand changement pour lui qui n'avait jamais entendu sonner la pendule du salon de Mme Bonvalet, sa tante, et qui, la première fois qu'il l'entendit, demanda naïvement si autrefois elle sonnait . La guérison de M. Thilorier est une des plus remarquables que j'ai obtenues, car, chez lui, il y avait surdité de naissance et surdité produite et augmentée ensuite par un accident. Pour magnétiser dans un cas de surdité, il faut prendre les pouces afin de s'emparer du système nerveux, puis imposer les mains au-dessus de la tête à un ou deux pouces de distance faire ensuite quelques passes en descendant devant les oreilles jusqu'aux épaules. Puis, réunissant vos doigts en faisceaux, vous en pré-sentez la pointe devant les oreilles, vous tournez de gauche à droite à un pouce de distance. Après quinze minutes, vous soufflez chaud deux ou trois fois dans l'intérieur des oreilles. Vous recommencez le mouvement de rotation, puis vous touchez de temps en temps, avec le bout des doigts, le devant des oreilles pour réveiller la sensibilité vous descendez ensuite en partant des oreilles jusqu'aux épaules, en touchant le cou, afin d'entrainer s'il y a engorgement. J'ai souvent vu paraître de très grosses glandes au cou après une séance. Après ces passes, vous reprenez la première opération. Le tournoiement des doigts en face des oreilles semble mettre en mouvement les fluides et les humeurs qui se trouvent dans les oreilles et en dégager les organes qu'ils embarrassaient. Il faut aussi souffler chaud sur le sommet de la tête. | Le tournoiement des doigts en face des oreilles semble mettre en mouvement les fluides et les humeurs qui se trouvent dans les oreilles et en dégager les organes qu'ils embarrassaient. | Le tournoiement des doigts en face des oreilles semble mettre en mouvement les fluides et les humeurs qui se trouvent dans les oreilles et en dégager les organes qu'ils embarrassaient. | 0 | 0 | 0 |
296.txt | 1,845 | -180 -couvrir le lieu de sa retraite elles le firent ar-rêter en 1793. Il fut condamné à la déportation dans la Guyane, et envoyé à Rochefort au com-mencement de 1794. On lui donna pour prison l'entrepont du navire les Deux-Associés. Après y avoir partagé les souffrances et la résignation de ses confrères, il rendit le dernier soupir dans la nuit du 17 au 18 octobre suivant. 10. D'Huberte Etienne , prêtre et religieux bernardin dans le diocèse de Reims, où il était né en 1727, avait vieilli lorsque la suppression des ordres monastiques l'expulsa de son cloître. D'un caractère peu solide, que les années avaient encore affaibli, il se laissa placer comme curé, -c'est à dire comme intrus, dans la paroisse de Cunel, à la place de son parent, dont nous ve-inons de parler. Mais la foi, bien qu'obscurcie, -vivait encore au fond de son coeur, et les actes de piété qu'elle lui inspirait soulevèrent contre qui les tyrans impies de 1793. Il se réfugia dans le département de la Meuse, dont il n'était pas loin. Là il reconnut son erreur et ses fautes avec des regrets si douloureux que sa santé même en fut grièvement affectée. Presque aussitôt après il fut arrêté et condamné, comme réfractaire, à la déportation. Dans les premiers mois de 1794, on le traîna vers Rochefort mais sur la roule il tomba malade, et le mal empira tellement qu'on | -180 -couvrir le lieu de sa retraite elles le firent ar-rêter en 1793. Il fut condamné à la déportation dans la Guyane, et envoyé à Rochefort au com-mencement de 1794. On lui donna pour prison l'entrepont du navire les Deux-Associés. Après y avoir partagé les souffrances et la résignation de ses confrères, il rendit le dernier soupir dans la nuit du 17 au 18 octobre suivant. 10. D'Huberte Etienne , prêtre et religieux bernardin dans le diocèse de Reims, où il était né en 1727, avait vieilli lorsque la suppression des ordres monastiques l'expulsa de son cloître. D'un caractère peu solide, que les années avaient encore affaibli, il se laissa placer comme curé, -c'est à dire comme intrus, dans la paroisse de Cunel, à la place de son parent, dont nous ve-inons de parler. Mais la foi, bien qu'obscurcie, -vivait encore au fond de son coeur, et les actes de piété qu'elle lui inspirait soulevèrent contre qui les tyrans impies de 1793. Il se réfugia dans le département de la Meuse, dont il n'était pas loin. Là il reconnut son erreur et ses fautes avec des regrets si douloureux que sa santé même en fut grièvement affectée. Presque aussitôt après il fut arrêté et condamné, comme réfractaire, à la déportation. Dans les premiers mois de 1794, on le traîna vers Rochefort mais sur la roule il tomba malade, et le mal empira tellement qu'on | -180 -couvrir le lieu de sa retraite elles le firent ar-rêter en 1793. Il fut condamné à la déportation dans la Guyane, et envoyé à Rochefort au com-mencement de 1794. On lui donna pour prison l'entrepont du navire les Deux-Associés. Après y avoir partagé les souffrances et la résignation de ses confrères, il rendit le dernier soupir dans la nuit du 17 au 18 octobre suivant. 10. D'Huberte Etienne , prêtre et religieux bernardin dans le diocèse de Reims, où il était né en 1727, avait vieilli lorsque la suppression des ordres monastiques l'expulsa de son cloître. D'un caractère peu solide, que les années avaient encore affaibli, il se laissa placer comme curé, -c'est à dire comme intrus, dans la paroisse de Cunel, à la place de son parent, dont nous ve-@nons de parler. Mais la foi, bien qu'obscurcie, @vivait encore au fond de son coeur, et les actes de piété qu'elle lui inspirait soulevèrent contre lui les tyrans impies de 1793. Il se réfugia dans le département de la Meuse, dont il n'était pas loin. Là il reconnut son erreur et ses fautes avec des regrets si douloureux que sa santé même en fut grièvement affectée. Presque aussitôt après il fut arrêté et condamné, comme réfractaire, à la déportation. Dans les premiers mois de 1794, on le traîna vers Rochefort mais sur la roule il tomba malade, et le mal empira tellement qu'on | Mais la foi, bien qu'obscurcie, -vivait encore au fond de son coeur, et les actes de piété qu'elle lui inspirait soulevèrent contre qui les tyrans impies de 1793. | Mais la foi, bien qu'obscurcie, vivait encore au fond de son coeur, et les actes de piété qu'elle lui inspirait soulevèrent contre lui les tyrans impies de 1793. | 2 | 0.012422 | 0.0625 |
719.txt | 1,858 | 4CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. que de rayons tu as versés sur mes promenades les plus bru-meuses ! Je me pris donc à envisager mes fonctions sous ce jour nouveau et dans leurs rapports avec les plus hautes facultés de l'esprit même sous l'habit du gardien de Paris, le lauréat se retrouvait on n'est pas couronné impunément en pleine-Sorbonne. Toute chose, mè disais-je, si matérielle qu'elle soit, a un sens moral qu'il suffit d'en dégager. Une persienne qui s'ouvre, par exemple, voilà un acte purement mécanique et qui, dans cette limite, ne conduit pas l'imagination bien loin mais si, derrière la persienne, on voit-la main qui agit et le coeur qui bat, que de matières à conjectures ! H en est ainsi de toute circonstance et de tout mouvement sous le fait ap-parent, il y a une signification cachée la saisir est le propre du philosophe et de l'observateur. Pour lui, rien n'est perdu, ni un regard, ni une lettre furtive, ni un serrement de main, ni un jeu de mouchoir, ni un accident de lumière. Il sait ce que veulent dire une station sur-un point donné et aux mêmes heures, une éclipse imprévue, un changement de toi-lette, un signe de ralliement, et ce télégraphe à l'usage des amoureux, dont seuls ils possèdent la clef, et qui est bien -plus rapide et plus éloquent que ne peut l'être un fil élec-trique. Voilà quel champ s'ouvrait devant moi et quel salutaire exercice je pouvais donner à ma pensée. Ma tâche d'agent se compliquait ainsi d'une étude de moeurs de machinales, mes fonctions devenaient réfléchies. Il ne s'agissait plus seule-- ment de mettre un pied devant l'autre dans un espace donné, de longer les mêmes pignons et de raser les mêmes mu-railles il ne s'agissait pas non plus de maintenir tout uni-ment l'ordre public, d'arrêter les délinquants ou de remettre les gens ivres dans leur chemin, besogne secondaire et peu digne d'un homme Comme moi. Il s'agissait d'animer, de peupler le théâtre de ma surveillance, de rendre ces maisons transparentes et d'en pénétrer les secrets, de savoir quelles passions y régnaient et quelles intrigues y avaient leur siège, et tout cela sans violence, sans espionnage outré, par la seule force de l'observation et sans quitter le pavé où m'en-chaînent ma -consigne et mon devoir. Ainsi s'expliquent les origines de ce livre c'est le fruit | 4CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. que de rayons tu as versés sur mes promenades les plus bru-meuses ! Je me pris donc à envisager mes fonctions sous ce jour nouveau et dans leurs rapports avec les plus hautes facultés de l'esprit même sous l'habit du gardien de Paris, le lauréat se retrouvait on n'est pas couronné impunément en pleine-Sorbonne. Toute chose, mè disais-je, si matérielle qu'elle soit, a un sens moral qu'il suffit d'en dégager. Une persienne qui s'ouvre, par exemple, voilà un acte purement mécanique et qui, dans cette limite, ne conduit pas l'imagination bien loin mais si, derrière la persienne, on voit-la main qui agit et le coeur qui bat, que de matières à conjectures ! @H en est ainsi de toute circonstance et de tout mouvement sous le fait ap-parent, il y a une signification cachée la saisir est le propre du philosophe et de l'observateur. Pour lui, rien n'est perdu, ni un regard, ni une lettre furtive, ni un serrement de main, ni un jeu de mouchoir, ni un accident de lumière. Il sait ce que veulent dire une station sur-un point donné et aux mêmes heures, une éclipse imprévue, un changement de toi-lette, un signe de ralliement, et ce télégraphe à l'usage des amoureux, dont seuls ils possèdent la clef, et qui est bien -plus rapide et plus éloquent que ne peut l'être un fil élec-trique. Voilà quel champ s'ouvrait devant moi et quel salutaire exercice je pouvais donner à ma pensée. Ma tâche d'agent se compliquait ainsi d'une étude de moeurs de machinales, mes fonctions devenaient réfléchies. Il ne s'agissait plus seule-- ment de mettre un pied devant l'autre dans un espace donné, de longer les mêmes pignons et de raser les mêmes mu-railles il ne s'agissait pas non plus de maintenir tout uni-ment l'ordre public, d'arrêter les délinquants ou de remettre les gens ivres dans leur chemin, besogne secondaire et peu digne d'un homme Comme moi. Il s'agissait d'animer, de peupler le théâtre de ma surveillance, de rendre ces maisons transparentes et d'en pénétrer les secrets, de savoir quelles passions y régnaient et quelles intrigues y avaient leur siège, et tout cela sans violence, sans espionnage outré, par la seule force de l'observation et sans quitter le pavé où m'en-chaînent ma -consigne et mon devoir. Ainsi s'expliquent les origines de ce livre c'est le fruit | 4CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. que de rayons tu as versés sur mes promenades les plus bru-meuses ! Je me pris donc à envisager mes fonctions sous ce jour nouveau et dans leurs rapports avec les plus hautes facultés de l'esprit même sous l'habit du gardien de Paris, le lauréat se retrouvait on n'est pas couronné impunément en pleine Sorbonne. Toute chose, me disais-je, si matérielle qu'elle soit, a un sens moral qu'il suffit d'en dégager. Une persienne qui s'ouvre, par exemple, voilà un acte purement mécanique et qui, dans cette limite, ne conduit pas l'imagination bien loin mais si, derrière la persienne, on voit la main qui agit et le coeur qui bat, que de matières à conjectures ! Il en est ainsi de toute circonstance et de tout mouvement sous le fait ap-parent, il y a une signification cachée la saisir est le propre du philosophe et de l'observateur. Pour lui, rien n'est perdu, ni un regard, ni une lettre furtive, ni un serrement de main, ni un jeu de mouchoir, ni un accident de lumière. Il sait ce que veulent dire une station sur un point donné et aux mêmes heures, une éclipse imprévue, un changement de toi-lette, un signe de ralliement, et ce télégraphe à l'usage des amoureux, dont seuls ils possèdent la clef, et qui est bien @plus rapide et plus éloquent que ne peut l'être un fil élec-trique. Voilà quel champ s'ouvrait devant moi et quel salutaire exercice je pouvais donner à ma pensée. Ma tâche d'agent se compliquait ainsi d'une étude de moeurs de machinales, mes fonctions devenaient réfléchies. Il ne s'agissait plus seule@-@ment de mettre un pied devant l'autre dans un espace donné, de longer les mêmes pignons et de raser les mêmes mu-railles il ne s'agissait pas non plus de maintenir tout uni-ment l'ordre public, d'arrêter les délinquants ou de remettre les gens ivres dans leur chemin, besogne secondaire et peu digne d'un homme comme moi. Il s'agissait d'animer, de peupler le théâtre de ma surveillance, de rendre ces maisons transparentes et d'en pénétrer les secrets, de savoir quelles passions y régnaient et quelles intrigues y avaient leur siége, et tout cela sans violence, sans espionnage outré, par la seule force de l'observation et sans quitter le pavé où m'en-chaînent ma @consigne et mon devoir. Ainsi s'expliquent les origines de ce livre c'est le fruit | Il s'agissait d'animer, de peupler le théâtre de ma surveillance, de rendre ces maisons transparentes et d'en pénétrer les secrets, de savoir quelles passions y régnaient et quelles intrigues y avaient leur siège, et tout cela sans violence, sans espionnage outré, par la seule force de l'observation et sans quitter le pavé où m'en-chaînent ma -consigne et mon devoir. | Il s'agissait d'animer, de peupler le théâtre de ma surveillance, de rendre ces maisons transparentes et d'en pénétrer les secrets, de savoir quelles passions y régnaient et quelles intrigues y avaient leur siége, et tout cela sans violence, sans espionnage outré, par la seule force de l'observation et sans quitter le pavé où m'en-chaînent ma consigne et mon devoir. | 2 | 0.005435 | 0.030303 |
223.txt | 1,857 | VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 65 Les leçons que vous m'avez données, mon respec-table ami, je.tàcherai de les mettre à profit lesprinr cipes que vous avez gravés dans mon coeur, nui, je les suivrai. Ma religion, mon roi et mon honneur, voilà ma devise j'obéirai à la première, je servirai ce le second, et je défendrai tous les trois au péril de ce ma vie. Après cela, êtes-vous content de moi? Il devait l'être, car, ajoutant la pratique aux paroles, il rend compte avec la plus gracieuse simplicité de sa con-duite, ce qui est, dit-il, telle que vous pouvez la désirer, ce telle que tout bon catholique 'doit l'avoir, et que j'es-père bien pouvoir conserver telle toute la vie, dans ce la carrière diplomatique aussi bien qu'à l'institut. Vous serez toujours mon ange gardien. Le jeune prince Constantin Lubomirski n'est pas moins admirable dans ses sentiments. On ne peut lire sans émotion ces lignes touchantes. M. Nicolle avait donné à ce cher élève des conseils paternels, et il avait craint qu'ils n'attristassent son coeur. Le prince y re-vient dans sa lettre. Il est très-étonnant pour moi que vous, cher et vénérable ami, vous me demandiez si je ne suis pas fâché de vos avis je suis, Dieu merci, riche et indé-pendant, mais, dussé-je devenir le premier monarque de la terre, qu'en vous voyant paraître je descendrais de mon trône. Le moindre de vos conseils sera tou-jours sacré pour moi. J'aime ce sentiment de Michel Orloff il exprime | VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 65 Les leçons que vous m'avez données, mon respec-@table ami, je.tàcherai de les mettre à profit les@prinr cipes que vous avez gravés dans mon coeur, nui, je les suivrai. Ma religion, mon roi et mon honneur, voilà ma devise j'obéirai à la première, je servirai ce le second, et je défendrai tous les trois au péril de ce ma vie. Après cela, êtes-vous content de moi? Il devait l'être, car, ajoutant la pratique aux paroles, il rend compte avec la plus gracieuse simplicité de sa con-duite, ce qui est, dit-il, telle que vous pouvez la désirer, ce telle que tout bon catholique 'doit l'avoir, et que j'es-@père bien pouvoir conserver telle toute la vie, dans ce la carrière diplomatique aussi bien qu'à l'institut. Vous serez toujours mon ange gardien. Le jeune prince Constantin Lubomirski n'est pas moins admirable dans ses sentiments. On ne peut lire sans émotion ces lignes touchantes. M. Nicolle avait donné à ce cher élève des conseils paternels, et il avait craint qu'ils n'attristassent son coeur. Le prince y re-vient dans sa lettre. Il est très-étonnant pour moi que vous, cher et vénérable ami, vous me demandiez si je ne suis pas fâché de vos avis je suis, Dieu merci, riche et indé-@pendant, mais, dussé-je devenir le premier monarque de la terre, qu'en vous voyant paraître je descendrais de mon trône. Le moindre de vos conseils sera tou-@jours sacré pour moi. J'aime ce sentiment de Michel Orloff il exprime | VIE DE L'ABBÉ NICOLLE 65 Les leçons que vous m'avez données, mon respec- table ami, je tacherai de les mettre à profit les prin- cipes que vous avez gravés dans mon coeur, oui, je les suivrai. Ma religion, mon roi et mon honneur, voilà ma devise j'obéirai à la première, je servirai@@@ le second, et je défendrai tous les trois au péril d@@@e ma vie. Après cela, êtes-vous content de moi? Il devait l'être, car, ajoutant la pratique aux paroles, il rend compte avec la plus gracieuse simplicité de sa con-duite, ce qui est, dit-il, telle que vous pouvez la désirer,@@@ telle que tout bon catholique @doit l'avoir, et que j'es- père bien pouvoir conserver telle toute la vie, dans@@@ la carrière diplomatique aussi bien qu'à l'institut. Vous serez toujours mon ange gardien. Le jeune prince Constantin Lubomirski n'est pas moins admirable dans ses sentiments. On ne peut lire sans émotion ces lignes touchantes. M. Nicolle avait donné à ce cher élève des conseils paternels, et il avait craint qu'ils n'attristassent son coeur. Le prince y re-vient dans sa lettre. Il est très-étonnant pour moi que vous, cher et vénérable ami, vous me demandiez si je ne suis pas fâché de vos avis je suis, Dieu merci, riche et indé- pendant, mais, dussé-je devenir le premier monarque de la terre, qu'en vous voyant paraître je descendrais de mon trône. Le moindre de vos conseils sera tou- jours sacré pour moi. J'aime ce sentiment de Michel Orloff il exprime | On ne peut lire sans émotion ces lignes touchantes. | On ne peut lire sans émotion ces lignes touchantes. | 0 | 0 | 0 |
296.txt | 1,845 | -180 -couvrir le lieu de sa retraite elles le firent ar-rêter en 1793. Il fut condamné à la déportation dans la Guyane, et envoyé à Rochefort au com-mencement de 1794. On lui donna pour prison l'entrepont du navire les Deux-Associés. Après y avoir partagé les souffrances et la résignation de ses confrères, il rendit le dernier soupir dans la nuit du 17 au 18 octobre suivant. 10. D'Huberte Etienne , prêtre et religieux bernardin dans le diocèse de Reims, où il était né en 1727, avait vieilli lorsque la suppression des ordres monastiques l'expulsa de son cloître. D'un caractère peu solide, que les années avaient encore affaibli, il se laissa placer comme curé, -c'est à dire comme intrus, dans la paroisse de Cunel, à la place de son parent, dont nous ve-inons de parler. Mais la foi, bien qu'obscurcie, -vivait encore au fond de son coeur, et les actes de piété qu'elle lui inspirait soulevèrent contre qui les tyrans impies de 1793. Il se réfugia dans le département de la Meuse, dont il n'était pas loin. Là il reconnut son erreur et ses fautes avec des regrets si douloureux que sa santé même en fut grièvement affectée. Presque aussitôt après il fut arrêté et condamné, comme réfractaire, à la déportation. Dans les premiers mois de 1794, on le traîna vers Rochefort mais sur la roule il tomba malade, et le mal empira tellement qu'on | -180 -couvrir le lieu de sa retraite elles le firent ar-rêter en 1793. Il fut condamné à la déportation dans la Guyane, et envoyé à Rochefort au com-mencement de 1794. On lui donna pour prison l'entrepont du navire les Deux-Associés. Après y avoir partagé les souffrances et la résignation de ses confrères, il rendit le dernier soupir dans la nuit du 17 au 18 octobre suivant. 10. D'Huberte Etienne , prêtre et religieux bernardin dans le diocèse de Reims, où il était né en 1727, avait vieilli lorsque la suppression des ordres monastiques l'expulsa de son cloître. D'un caractère peu solide, que les années avaient encore affaibli, il se laissa placer comme curé, -c'est à dire comme intrus, dans la paroisse de Cunel, à la place de son parent, dont nous ve-inons de parler. Mais la foi, bien qu'obscurcie, -vivait encore au fond de son coeur, et les actes de piété qu'elle lui inspirait soulevèrent contre qui les tyrans impies de 1793. Il se réfugia dans le département de la Meuse, dont il n'était pas loin. Là il reconnut son erreur et ses fautes avec des regrets si douloureux que sa santé même en fut grièvement affectée. Presque aussitôt après il fut arrêté et condamné, comme réfractaire, à la déportation. Dans les premiers mois de 1794, on le traîna vers Rochefort mais sur la roule il tomba malade, et le mal empira tellement qu'on | -180 -couvrir le lieu de sa retraite elles le firent ar-rêter en 1793. Il fut condamné à la déportation dans la Guyane, et envoyé à Rochefort au com-mencement de 1794. On lui donna pour prison l'entrepont du navire les Deux-Associés. Après y avoir partagé les souffrances et la résignation de ses confrères, il rendit le dernier soupir dans la nuit du 17 au 18 octobre suivant. 10. D'Huberte Etienne , prêtre et religieux bernardin dans le diocèse de Reims, où il était né en 1727, avait vieilli lorsque la suppression des ordres monastiques l'expulsa de son cloître. D'un caractère peu solide, que les années avaient encore affaibli, il se laissa placer comme curé, -c'est à dire comme intrus, dans la paroisse de Cunel, à la place de son parent, dont nous ve-@nons de parler. Mais la foi, bien qu'obscurcie, @vivait encore au fond de son coeur, et les actes de piété qu'elle lui inspirait soulevèrent contre lui les tyrans impies de 1793. Il se réfugia dans le département de la Meuse, dont il n'était pas loin. Là il reconnut son erreur et ses fautes avec des regrets si douloureux que sa santé même en fut grièvement affectée. Presque aussitôt après il fut arrêté et condamné, comme réfractaire, à la déportation. Dans les premiers mois de 1794, on le traîna vers Rochefort mais sur la roule il tomba malade, et le mal empira tellement qu'on | Presque aussitôt après il fut arrêté et condamné, comme réfractaire, à la déportation. | Presque aussitôt après il fut arrêté et condamné, comme réfractaire, à la déportation. | 0 | 0 | 0 |
903.txt | 1,858 | CE qu'on PEUT VOIR DANS une RUE. 219 ques semaines, et c'était bien lé moins qu'il fit ce sacrifice au premier et au plus strict de ses devoirs. Hélas ! le sacrifice était plus grand qu'il ne le croyait lui-même, et, s'il en eût compris l'étendue, peut-être n'y aurait-il pas souscrit. A mesure que le temps s'écoulit, Marguerite devenait plus triste elle retombait dans ses préoccupations d'autrefois. Rarement Ludovic la retrouvait dans les disposi-tions où il l'avait laissée il y avait dans son humeur quelque chose d'inégal et de capricieux dont il ne,pouvait deviner la cause et qui le troublait profondément. Non pas qu'elle y mit de la résistance, ni même, en apparence, de la mauvaise vo-lonté mais dans sa soumission, dans sa déférence même, régnait on ne sait quoi d'embarrassé et de contraint. Elle manquait d'élan et d abandon elle ne se livrait pas et sem-blait, en se donnant, réserver la meilleure partie d'elle-même. Dans les longues soirées qu'ils passaient ensemble, Lu-dovic ne parvenait pas toujours a triompher de cet incurable abattement. Quand il pressait trop vivement la jeune fille, elle ne lui répondait que par des larmes, et, s'il insIstait, elle demandait comme une grâce qu'il lui fût permis de pleurer son aïeule, et de ne pas oublier si vite un deuil si récent. Puis elle essayait de réparep le mal qu'elle venait de faire et tenait un langage plus affectueux elle arlait du voeu de la mourante et de l'intention où elle était de tenir le plus promptement possible l'engagement qu'elle avait pris. - Ludovic, lui disait-elle, quand elle le voyait trop dé-couragé, pourquoi vous affecter ainsi? Ne suis-je pas à vous? Ne sommes-nous pas déjà l'un à l'autre? - Plüt à Dieu! s'écriait-il. -- Voici notre anneau de mariage, ajoutait-elle avec une douceur pleine de mélancolie il n'a plus quitté mon doigt depuis le jour où vous l'y avez mis. N'est-ce pas là un gage qui devrait vous suffire? - En effet, Marguerite, je suis trop exigeant, pardonnez-moi! - Vous êtes tout pardonné, mon ami c'est moi qui aurais tort de me plaindre. -Ces scènes se renouvelaient souvent, sans que la ten-dresse et le dévouement de Ludovic en fussent ébranlés ni affaiblis. | CE qu'on PEUT VOIR DANS une RUE. 219 ques semaines, et c'était bien lé moins qu'il fit ce sacrifice au premier et au plus strict de ses devoirs. Hélas ! le sacrifice était plus grand qu'il ne le croyait lui-même, et, s'il en eût compris l'étendue, peut-être n'y aurait-il pas souscrit. A mesure que le temps s'écoul@it, Marguerite devenait plus triste elle retombait dans ses préoccupations d'autrefois. Rarement Ludovic la retrouvait dans les disposi-tions où il l'avait laissée il y avait dans son humeur quelque chose d'inégal et de capricieux dont il ne,pouvait deviner la cause et qui le troublait profondément. Non pas qu'elle y mit de la résistance, ni même, en apparence, de la mauvaise vo-lonté mais dans sa soumission, dans sa déférence même, régnait on ne sait quoi d'embarrassé et de contraint. Elle manquait d'élan et d abandon elle ne se livrait pas et sem-blait, en se donnant, réserver la meilleure partie d'elle-même. Dans les longues soirées qu'ils passaient ensemble, Lu-dovic ne parvenait pas toujours a triompher de cet incurable abattement. Quand il pressait trop vivement la jeune fille, elle ne lui répondait que par des larmes, et, s'il insIstait, elle demandait comme une grâce qu'il lui fût permis de pleurer son aïeule, et de ne pas oublier si vite un deuil si récent. Puis elle essayait de réparep le mal qu'elle venait de faire et tenait un langage plus affectueux elle @arlait du voeu de la mourante et de l'intention où elle était de tenir le plus promptement possible l'engagement qu'elle avait pris. - Ludovic, lui disait-elle, quand elle le voyait trop dé-couragé, pourquoi vous affecter ainsi@? Ne suis-je pas à vous@? Ne sommes-nous pas déjà l'un à l'autre@? - Plüt à Dieu@! s'écriait-il. -- Voici notre anneau de mariage, ajoutait-elle avec une douceur pleine de mélancolie il n'a plus quitté mon doigt depuis le jour où vous l'y avez mis. N'est-ce pas là un gage qui devrait vous suffire? - En effet, Marguerite, je suis trop exigeant, pardonnez-moi@! - Vous êtes tout pardonné, mon ami c'est moi qui aurais tort de me plaindre. -Ces scènes se renouvelaient souvent, sans que la ten-dresse et le dévouement de Ludovic en fussent ébranlés ni affaiblis. | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 219 ques semaines, et c'était bien le moins qu'il fit ce sacrifice au premier et au plus strict de ses devoirs. Hélas ! le sacrifice était plus grand qu'il ne le croyait lui-même, et, s'il en eût compris l'étendue, peut-être n'y aurait-il pas souscrit. A mesure que le temps s'écoulait, Marguerite devenait plus triste elle retombait dans ses préoccupations d'autrefois. Rarement Ludovic la retrouvait dans les disposi-tions où il l'avait laissée il y avait dans son humeur quelque chose d'inégal et de capricieux dont il ne pouvait deviner la cause et qui le troublait profondément. Non pas qu'elle y mît de la résistance, ni même, en apparence, de la mauvaise vo-lonté mais dans sa soumission, dans sa déférence même, régnait on ne sait quoi d'embarrassé et de contraint. Elle manquait d'élan et d'abandon elle ne se livrait pas et sem-blait, en se donnant, réserver la meilleure partie d'elle-même. Dans les longues soirées qu'ils passaient ensemble, Lu-dovic ne parvenait pas toujours à triompher de cet incurable abattement. Quand il pressait trop vivement la jeune fille, elle ne lui répondait que par des larmes, et, s'il insistait, elle demandait comme une grâce qu'il lui fût permis de pleurer son aïeule, et de ne pas oublier si vite un deuil si récent. Puis elle essayait de réparer le mal qu'elle venait de faire et tenait un langage plus affectueux elle parlait du voeu de la mourante et de l'intention où elle était de tenir le plus promptement possible l'engagement qu'elle avait pris. -@Ludovic, lui disait-elle, quand elle le voyait trop dé-couragé, pourquoi vous affecter ainsi ? Ne suis-je pas à vous ? Ne sommes-nous pas déjà l'un à l'autre ? -@Plût à Dieu ! s'écriait-il. @-@Voici notre anneau de mariage, ajoutait-elle avec une douceur pleine de mélancolie il n'a plus quitté mon doigt depuis le jour où vous l'y avez mis. N'est-ce pas là un gage qui devrait vous suffire? -@En effet, Marguerite, je suis trop exigeant, pardonnez-moi ! -@Vous êtes tout pardonné, mon ami c'est moi qui aurais tort de me plaindre. @Ces scènes se renouvelaient souvent, sans que la ten-dresse et le dévouement de Ludovic en fussent ébranlés ni affaiblis. | 219 ques semaines, et c'était bien lé moins qu'il fit ce sacrifice au premier et au plus strict de ses devoirs. | 219 ques semaines, et c'était bien le moins qu'il fit ce sacrifice au premier et au plus strict de ses devoirs. | 1 | 0.009009 | 0.043478 |
955.txt | 1,858 | 280 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE rue. - Moi-même, Monsieur. - Eh bien, dans cette lettre, elle me prie de venir la voir vous voyez donc que, s'il y a une consigne, j'en suis excepté. - Si vous en étiez excepté, je ne vous aurais pas dit qu'elle n'y est pour personne. J'ai trente ans de loge, Mon-sieur. Évidemment il était impossible de donner le change à un personnage si au courant de ses devoirs d'état, et il eût été dangereux d'affronter sa puissance. Comment se passer de son concours? Comment pénétrer chez Marguerite s'il refu-sait de s'y prêter? Ludovic l'avait fait une fois mais il avait alors quelque droit à le faire. Aujourd'hui ce n'était plus une fiancée qu'il venait chercher c'était une victime qu'il voulait sauver. Il lui eu coûtait sans doute de mettre un concierge dans cette confidence mais c'était le seul moyen qui lui restât, et il se décida à l'employer. Prenant cet homme à part, il alla droit au fait - Vous vous intéressez à votre locataire? lui dit-il. - Comme à tous, répondit-il. Un locataire est sacré pour moi. J'ai trente ans de loge. - Eh bien ! cette fois, votre intérêt porte à faux. Vous se-rez cause d'un malheur. -Moi? répliqua-t-il avec un sourire d'incrédulité qui ré-pondait au témoignage de sa conscience. - Vous, dit vivement Ludovic. Ne comprenez-vous pas pourquoi elle a interdit sa porte? - Parce que ça lui convient nous autres nous n'avons rien à y voir. - Mais, malheureux! si elle avait de mauvais desseins ? - Mauvais ou bons, c'est ce qui la regarde. - Si elle avait l'intention de se détruire, d'attenter à ses jours? Devant un tel langage et un accent si sincère, il n'y avait pas d'incrédulité qui pût tenir. Le concierge désarma enfin. - Vrai, Monsieur? dit-il. - Insisterais-je sans cela ? - Mademoiselle Marguerite a l'intention de se détruire? - Lisez plutôt, si vous ne me croyez pas. - Non, Monsieur, je vous crois maintenant. Juste ciel! un - malheur dans ma maison 1 | 280 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE rue. - Moi-même, Monsieur. - Eh bien, dans cette lettre, elle me prie de venir la voir vous voyez donc que, s'il y a une consigne, j'en suis excepté. - Si vous en étiez excepté, je ne vous aurais pas dit qu'elle n'y est pour personne. J'ai trente ans de loge, Mon-sieur. Évidemment il était impossible de donner le change à un personnage si au courant de ses devoirs d'état, et il eût été dangereux d'affronter sa puissance. Comment se passer de son concours@? Comment pénétrer chez Marguerite s'il refu-sait de s'y prêter@? Ludovic l'avait fait une fois mais il avait alors quelque droit à le faire. Aujourd'hui ce n'était plus une fiancée qu'il venait chercher c'était une victime qu'il voulait sauver. Il lui eu coûtait sans doute de mettre un concierge dans cette confidence mais c'était le seul moyen qui lui restât, et il se décida à l'employer. Prenant cet homme à part, il alla droit au fait - Vous vous intéressez à votre locataire@? lui dit-il. - Comme à tous, répondit-il. Un locataire est sacré pour moi. J'ai trente ans de loge. - Eh bien ! cette fois, votre intérêt porte à faux. Vous se-rez cause d'un malheur. -Moi@? répliqua-t-il avec un sourire d'incrédulité qui ré-pondait au témoignage de sa conscience. - Vous, dit vivement Ludovic. Ne comprenez-vous pas pourquoi elle a interdit sa porte? - Parce que ça lui convient nous autres nous n'avons rien à y voir. - Mais, malheureux@! si elle avait de mauvais desseins ? - Mauvais ou bons, c'est ce qui la regarde. - Si elle avait l'intention de se détruire, d'attenter à ses jours@? Devant un tel langage et un accent si sincère, il n'y avait pas d'incrédulité qui pût tenir. Le concierge désarma enfin. - Vrai, Monsieur@? dit-il. - Insisterais-je sans cela ? - Mademoiselle Marguerite a l'intention de se détruire@? - Lisez plutôt, si vous ne me croyez pas. - Non, Monsieur, je vous crois maintenant. Juste ciel@! un - malheur dans ma maison 1 | 280 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@Moi-même, Monsieur. -@Eh bien, dans cette lettre, elle me prie de venir la voir vous voyez donc que, s'il y a une consigne, j'en suis excepté. -@Si vous en étiez excepté, je ne vous aurais pas dit qu'elle n'y est pour personne. J'ai trente ans de loge, Mon-sieur. Évidemment il était impossible de donner le change à un personnage si au courant de ses devoirs d'état, et il eût été dangereux d'affronter sa puissance. Comment se passer de son concours ? Comment pénétrer chez Marguerite s'il refu-sait de s'y prêter ? Ludovic l'avait fait une fois mais il avait alors quelque droit à le faire. Aujourd'hui ce n'était plus une fiancée qu'il venait chercher c'était une victime qu'il voulait sauver. Il lui en coûtait sans doute de mettre un concierge dans cette confidence mais c'était le seul moyen qui lui restât, et il se décida à l'employer. Prenant cet homme à part, il alla droit au fait -@Vous vous intéressez à votre locataire ? lui dit-il. -@Comme à tous, répondit-il. Un locataire est sacré pour moi. J'ai trente ans de loge. -@Eh bien ! cette fois, votre intérêt porte à faux. Vous se-rez cause d'un malheur. -Moi ? répliqua-t-il avec un sourire d'incrédulité qui ré-pondait au témoignage de sa conscience. -@Vous, dit vivement Ludovic. Ne comprenez-vous pas pourquoi elle a interdit sa porte? -@Parce que ça lui convient nous autres nous n'avons rien à y voir. -@Mais, malheureux ! si elle avait de mauvais desseins ? -@Mauvais ou bons, c'est ce qui la regarde. -@Si elle avait l'intention de se détruire, d'attenter à ses jours ? Devant un tel langage et un accent si sincère, il n'y avait pas d'incrédulité qui pût tenir. Le concierge désarma enfin. -@Vrai, Monsieur ? dit-il. -@Insisterais-je sans cela ? -@Mademoiselle Marguerite a l'intention de se détruire ? -@Lisez plutôt, si vous ne me croyez pas. -@Non, Monsieur, je vous crois maintenant. Juste ciel ! un @@malheur dans ma maison 1 | - Insisterais-je sans cela ? | -Insisterais-je sans cela ? | 1 | 0.037037 | 0.25 |
217.txt | 1,857 | 56. VIE DE L'ABBE NICOLLE la haine des factieux, et les hommes, qu'il avait sauvés des tourments de la faim, l'attaquèrent, poursuivirent sa voiture à coups de pierres, et le menacèrent de mort. Il n'échappa que par miracle au sort que lui préparait l'ingratitude du peuple. Monseigneur de Juigné sortit de France, se retira à Constance, et de là s'établit à Augsbourg. C'est de ces deux villes que sont datées les lettres que l'illustre proscrit écrivit à M. Nicolle., Pauvre, mais toujours infatigable dans l'exercice de sa charité, Monseigneur de Juigné fut, dans l'exil et à l'étranger, ce qu'il était à Paris, le protecteur des mal-heureux et le consolateur des affligés. Sa voix avait re-tenti dans les différentes cours de l'Allemagne il la fit entendre également dans la Russie, et Catherine II, Paul Ier et Alexandre, qui occupait alors le trône, ré-pondirent à l'appel du charitable archevêque par des bienfaits considérables. Mais, en présence de si nom-breuses infortunes, ces bienfaits ne suffisaient pas. De nouvelles tentatives avaient été faites, de nouvelles de-mandes avaient été adressées à la cour tout était resté sans réponse. Le coeur du saint prélat en était profon-dément attristé, lorsque tout à ,coup une pensée s'offrit à son esprit c'était le rayon de l'espérance à travers le nuage qui menace. 11 savait qu'à Saint-Pétersbourg est un prêtre français, autrefois son diocésain, et maintenant dans la position la plus brillante il connaissait ses suc-cès, sa faveur auprès des plus illustres familles, la protec- | 56. VIE DE L'ABBE NICOLLE la haine des factieux, et les hommes, qu'il avait sauvés des tourments de la faim, l'attaquèrent, poursuivirent sa voiture à coups de pierres, et le menacèrent de mort. Il n'échappa que par miracle au sort que lui préparait l'ingratitude du peuple. Monseigneur de Juigné sortit de France, se retira à Constance, et de là s'établit à Augsbourg. C'est de ces deux villes que sont datées les lettres que l'illustre proscrit écrivit à M. Nicolle., Pauvre, mais toujours infatigable dans l'exercice de sa charité, Monseigneur de Juigné fut, dans l'exil et à l'étranger, ce qu'il était à Paris, le protecteur des mal-heureux et le consolateur des affligés. Sa voix avait re-tenti dans les différentes cours de l'Allemagne il la fit entendre également dans la Russie, et Catherine II, Paul Ier et Alexandre, qui occupait alors le trône, ré-pondirent à l'appel du charitable archevêque par des bienfaits considérables. Mais, en présence de si nom-breuses infortunes, ces bienfaits ne suffisaient pas. De nouvelles tentatives avaient été faites, de nouvelles de-mandes avaient été adressées à la cour tout était resté sans réponse. Le coeur du saint prélat en était profon-dément attristé, lorsque tout à ,coup une pensée s'offrit à son esprit c'était le rayon de l'espérance à travers le nuage qui menace. 11 savait qu'à Saint-Pétersbourg est un prêtre français, autrefois son diocésain, et maintenant dans la position la plus brillante il connaissait ses suc-cès, sa faveur auprès des plus illustres familles, la protec- | 56. VIE DE L'ABBE NICOLLE la haine des factieux, et les hommes, qu'il avait sauvés des tourments de la faim, l'attaquèrent, poursuivirent sa voiture à coups de pierres, et le menacèrent de mort. Il n'échappa que par miracle au sort que lui préparait l'ingratitude du peuple. Monseigneur de Juigné sortit de France, se retira à Constance, et de là s'établit à Augsbourg. C'est de ces deux villes que sont datées les lettres que l'illustre proscrit écrivit à M. Nicolle., Pauvre, mais toujours infatigable dans l'exercice de sa charité, Monseigneur de Juigné fut, dans l'exil et à l'étranger, ce qu'il était à Paris, le protecteur des mal-heureux et le consolateur des affligés. Sa voix avait re-tenti dans les différentes cours de l'Allemagne il la fit entendre également dans la Russie, et Catherine II, Paul Ier et Alexandre, qui occupait alors le trône, ré-pondirent à l'appel du charitable archevêque par des bienfaits considérables. Mais, en présence de si nom-breuses infortunes, ces bienfaits ne suffisaient pas. De nouvelles tentatives avaient été faites, de nouvelles de-mandes avaient été adressées à la cour tout était resté sans réponse. Le coeur du saint prélat en était profon-dément attristé, lorsque tout à ,coup une pensée s'offrit à son esprit c'était le rayon de l'espérance à travers le nuage qui menace. Il savait qu'à Saint-Pétersbourg est un prêtre français, autrefois son diocésain, et maintenant dans la position la plus brillante il connaissait ses suc-cès, sa faveur auprès des plus illustres familles, la protec- | Il n'échappa que par miracle au sort que lui préparait l'ingratitude du peuple. | Il n'échappa que par miracle au sort que lui préparait l'ingratitude du peuple. | 0 | 0 | 0 |
353.txt | 1,820 | ET PIÈCES OFFICIELLES. 427 Rappelez-vous à présent ce que des hommes perfides vous ont dit, et voyez qui vous devez croire, qui vous devez es-timer. Note B , page 3 3. AU ROI. y Paris, le 19 mai 1792, l'an IV de la liberté. SIRE , LA première chose que vous doivent des ministres honorés 3e votre confiance , c'est la vérité. C'est elle qu'il importe le plus à Votre Majesté de connaître c'est elle qui parvient toujours plus difficilement auprès du trône , parce que beau-coup de passions ont intérêt de l'en écarter. L'obligation de vous la dire est chère à des hommes qui se glorifient d'avoir une patrie, et qui reconnaissent, dans votre personne , le roi constitutionnel d'un peuple libre. Nous devons ce témoignage à Votre Majesté , et nous le lui rendons avec effusion de coeur tout dans son langage , soit au conseil, soit à chacun de nous en particulier, respire l'amour de la constitution, la volonté de la défendre. C'est cette expression , toujours répétée , qui nous a donné l'espoir de répondre à la confiance de Votre Majesté. Hommes du peuple et citoyens avant tout, nous ne pouviôns être et demeurer ministres que du chef suprême du pouvoir exécutif des lois pour lesquelles nous devons vivre et mourir. Mais , Sire, ce langage digne de votre sagesse , et qui vous concilie notre amour avec nos res-pects , n'est point entendu de la foule immense des citoyens, qui ne voient que les faits , ou n'approchent que vos entour-s. S'il est quelques faits dont les mécontens puissent se préva-loir , si l'on tient dans votre maison des propos repréhensi-bles, le peuple , qui ne voit que les faits , qui ne connaît que ces propos , s'inquiète, s'agite, et sa confiance s'altère. Il remarque, avec peine, que Votre Majesté se sert d'un au-mônier qui n'a pas prêté le serment civique que les inser-mentés s'en prévalent qu'ils citent cette conduite pour leur | ET PIÈCES OFFICIELLES. 427 Rappelez-vous à présent ce que des hommes perfides vous ont dit, et voyez qui vous devez croire, qui vous devez es-timer. Note B , page 3 3. AU ROI. y Paris, le 19 mai 1792, l'an IV de la liberté. SIRE , LA première chose que vous doivent des ministres honorés 3e votre confiance , c'est la vérité. C'est elle qu'il importe le plus à Votre Majesté de connaître c'est elle qui parvient toujours plus difficilement auprès du trône , parce que beau-coup de passions ont intérêt de l'en écarter. L'obligation de vous la dire est chère à des hommes qui se glorifient d'avoir une patrie, et qui reconnaissent, dans votre personne , le roi constitutionnel d'un peuple libre. Nous devons ce témoignage à Votre Majesté , et nous le lui rendons avec effusion de coeur tout dans son langage , soit au conseil, soit à chacun de nous en particulier, respire l'amour de la constitution, la volonté de la défendre. C'est cette expression , toujours répétée , qui nous a donné l'espoir de répondre à la confiance de Votre Majesté. Hommes du peuple et citoyens avant tout, nous ne pouviôns être et demeurer ministres que du chef suprême du pouvoir exécutif des lois pour lesquelles nous devons vivre et mourir. Mais , Sire, ce langage digne de votre sagesse , et qui vous concilie notre amour avec nos res-pects , n'est point entendu de la foule immense des citoyens, qui ne voient que les faits , ou n'approchent que vos entour-s. S'il est quelques faits dont les mécontens puissent se préva-loir , si l'on tient dans votre maison des propos repréhensi-bles, le peuple , qui ne voit que les faits , qui ne connaît que ces propos , s'inquiète, s'agite, et sa confiance s'altère. Il remarque, avec peine, que Votre Majesté se sert d'un au-mônier qui n'a pas prêté le serment civique que les inser-mentés s'en prévalent qu'ils citent cette conduite pour leur | ET PIÈCES OFFICIELLES. 427 Rappelez-vous à présent ce que des hommes perfides vous ont dit, et voyez qui vous devez croire, qui vous devez es-timer. Note B , page 373. AU ROI. @@Paris, le 19 mai 1792, l'an IV de la liberté. SIRE@, La première chose que vous doivent des ministres honorés de votre confiance@, c'est la vérité. C'est elle qu'il importe le plus à Votre Majesté de connaître c'est elle qui parvient toujours plus difficilement auprès du trône@, parce que beau-coup de passions ont intérêt de l'en écarter. L'obligation de vous la dire est chère à des hommes qui se glorifient d'avoir une partie, et qui reconnaissent, dans votre personne@, le roi constitutionnel d'un peuple libre. Nous devons ce témoignage à Votre Majesté@, et nous le lui rendons avec effusion de coeur tout dans son langage@, soit au conseil, soit à chacun de nous en particulier, respire l'amour de la constitution, la volonté de la défendre. C'est cette expression@, toujours répétée@, qui nous a donné l'espoir de répondre à la confiance de Votre Majesté. Hommes du peuple et citoyens avant tout, nous ne pouvions être et demeurer ministres que du chef suprême du pouvoir exécutif des lois pour lesquelles nous devons vivre et mourir. Mais@, Sire, ce langage digne de votre sagesse@, et qui vous concilie notre amour avec nos res-pects@, n'est point entendu de la foule immense des citoyens, qui ne voient que les faits@, ou n'approchent que vos entour@s. S'il est quelques faits dont les mécontens puissent se préva-loir@, si l'on tient dans votre maison des propos repréhensi-bles, le peuple@, qui ne voit que les faits@, qui ne connaît que ces propos@, s'inquiète, s'agite, et sa confiance s'altère. Il remarque, avec peine, que Votre Majesté se sert d'un au-mônier qui n'a pas prêté le serment civique que les inser-mentés s'en prévalent qu'ils citent cette conduite pour leur | SIRE , LA première chose que vous doivent des ministres honorés 3e votre confiance , c'est la vérité. | SIRE, La première chose que vous doivent des ministres honorés de votre confiance, c'est la vérité. | 4 | 0.040404 | 0.105263 |
799.txt | 1,858 | 96 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. maison, et n'y trouva plus de serviteurs dévoués, mais elle s'y vit enchaînée dans ses propres actes, dans ses propres mou-vements elle ne disposait plus d'elle-même, elle ne s'appar-tenait plus. Se levait elle? elle trouvait Pulchérie à ses côtés. Faisait-elle un pas? elle l'avait sur ses talons. Qui voyait la femme, voyait la soeur l'une n'allait jamais sans l'autre. Au jardin, dans les salons, en haut, en bas, toujours elles mar-chaient de compagnie, comme ces navires qui, en temps d'hostilités, vont de conserve et se gardent réciproquement. Quelque portée que fût Pulchérie aux airs bourrus, quand elle s'abandonnait à ses instincts naturels, elle réussit cette fois à so vaincre, et prit un masque afin de mieux assurer l'effet de ses coups. Il lui en coûtait sans doute mais c'est à ce prix que la puissance s'acquiert et se maintient. Elle af-fecta donc un beau zèle pour tout ce qui regardait Clémence, se prodigua en témoignages d'affection montra tîe l'intérêt pour les plus petites choses, et donna l'amitié pour déguise-ment à ses impitoyables assiduités. Son grand cheval de ba--taille était la santé de la jeune femme, et elle s'en autorisait pour pousser les choses jusqu'aux plus tyranniques inquisi-tions. Puis c'était des remarques à tout propos les moindres vétilles devenaient de très-grosses affaires. Un rhume, si léger qu'il fût, prenait des proportions inouïes, des yeux cernés étaient l'objet de commentaires sans fin. Chaque jour aménait une découverte de ce genre et des réflexions à l'ap-pui. Clémence était pâle, Clémence ne mangeait pas assez, Clémence ne se soignait pas comme elle l'aurait dû, Clé-mence avait tort de ne pas se vêtir plus chaudement. Jamais créature ne fut mieux assassinée à coups d'épingle, et tout cela avec des formes et un ton mielleux qui y ajoutaient d'in-tolérables raffinements. Pulchérie avait trouvé, pour dire ma soeur, un accent au moins aussi curieux que pour dire - mon frère, et marqué au coin de la tendresse la plus déso-bligeante que l'on puisse imaginer. La comtesse, dès le premier jour, comprit le sort qui l'at-tendait elle était vouée à un lent martyre, où le fiel et l'ab-sinthe ne lui manqueraient pas. Elle se résigna qu'aurait-elle pu faire, si ce n'est de se résigner? Où trouver un refuge, un appui? Les débris de sa famille étaient réunis à l'hôtel Montréal elle ne pouvait aller ailleurs, ni sans éclat, ni sans | 96 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. maison, et n'y trouva plus de serviteurs dévoués, mais elle s'y vit enchaînée dans ses propres actes, dans ses propres mou-vements elle ne disposait plus d'elle-même, elle ne s'appar-tenait plus. Se levait elle@? elle trouvait Pulchérie à ses côtés. Faisait-elle un pas@? elle l'avait sur ses talons. Qui voyait la femme, voyait la soeur l'une n'allait jamais sans l'autre. Au jardin, dans les salons, en haut, en bas, toujours elles mar-chaient de compagnie, comme ces navires qui, en temps d'hostilités, vont de conserve et se gardent réciproquement. Quelque portée que fût Pulchérie aux airs bourrus, quand elle s'abandonnait à ses instincts naturels, elle réussit cette fois à so vaincre, et prit un masque afin de mieux assurer l'effet de ses coups. Il lui en coûtait sans doute mais c'est à ce prix que la puissance s'acquiert et se maintient. Elle af-fecta donc un beau zèle pour tout ce qui regardait Clémence, se prodigua en témoignages d'affection@ montra tîe l'intérêt pour les plus petites choses, et donna l'amitié pour déguise-ment à ses impitoyables assiduités. Son grand cheval de ba--taille était la santé de la jeune femme, et elle s'en autorisait pour pousser les choses jusqu'aux plus tyranniques inquisi-tions. Puis c'était des remarques à tout propos les moindres vétilles devenaient de très-grosses affaires. Un rhume, si léger qu'il fût, prenait des proportions inouïes, des yeux cernés étaient l'objet de commentaires sans fin. Chaque jour aménait une découverte de ce genre et des réflexions à l'ap-pui. Clémence était pâle, Clémence ne mangeait pas assez, Clémence ne se soignait pas comme elle l'aurait dû, Clé-mence avait tort de ne pas se vêtir plus chaudement. Jamais créature ne fut mieux assassinée à coups d'épingle, et tout cela avec des formes et un ton mielleux qui y ajoutaient d'in-tolérables raffinements. Pulchérie avait trouvé, pour dire ma soeur, un accent au moins aussi curieux que pour dire - mon frère, et marqué au coin de la tendresse la plus déso-bligeante que l'on puisse imaginer. La comtesse, dès le premier jour, comprit le sort qui l'at-tendait elle était vouée à un lent martyre, où le fiel et l'ab-sinthe ne lui manqueraient pas. Elle se résigna qu'aurait-elle pu faire, si ce n'est de se résigner@? Où trouver un refuge, un appui@? Les débris de sa famille étaient réunis à l'hôtel Montréal elle ne pouvait aller ailleurs, ni sans éclat, ni sans | 96 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. maison, et n'y trouva plus de serviteurs dévoués, mais elle s'y vit enchaînée dans ses propres actes, dans ses propres mou-vements elle ne disposait plus d'elle-même, elle ne s'appar-tenait plus. Se levait elle ? elle trouvait Pulchérie à ses côtés. Faisait-elle un pas ? elle l'avait sur ses talons. Qui voyait la femme, voyait la soeur l'une n'allait jamais sans l'autre. Au jardin, dans les salons, en haut, en bas, toujours elles mar-chaient de compagnie, comme ces navires qui, en temps d'hostilités, vont de conserve et se gardent réciproquement. Quelque portée que fût Pulchérie aux airs bourrus, quand elle s'abandonnait à ses instincts naturels, elle réussit cette fois à se vaincre, et prit un masque afin de mieux assurer l'effet de ses coups. Il lui en coûtait sans doute mais c'est à ce prix que la puissance s'acquiert et se maintient. Elle af-fecta donc un beau zèle pour tout ce qui regardait Clémence, se prodigua en témoignages d'affection, montra @de l'intérêt pour les plus petites choses, et donna l'amitié pour déguise-ment à ses impitoyables assiduités. Son grand cheval de ba-@taille était la santé de la jeune femme, et elle s'en autorisait pour pousser les choses jusqu'aux plus tyranniques inquisi-tions. Puis c'était des remarques à tout propos les moindres vétilles devenaient de très-grosses affaires. Un rhume, si léger qu'il fût, prenait des proportions inouïes, des yeux cernés étaient l'objet de commentaires sans fin. Chaque jour aménait une découverte de ce genre et des réflexions à l'ap-pui. Clémence était pâle, Clémence ne mangeait pas assez, Clémence ne se soignait pas comme elle l'aurait dû, Clé-mence avait tort de ne pas se vêtir plus chaudement. Jamais créature ne fut mieux assassinée à coups d'épingle, et tout cela avec des formes et un ton meilleux qui y ajoutaient d'in-tolérables raffinements. Pulchérie avait trouvé, pour dire ma soeur, un accent au moins aussi curieux que pour dire@@ mon frère, et marqué au coin de la tendresse la plus déso-bligeante que l'on puisse imaginer. La comtesse, dès le premier jour, comprit le sort qui l'at-tendait elle était vouée à un lent martyre, où le fiel et l'ab-sinthe ne lui manqueraient pas. Elle se résigna qu'aurait-elle pu faire, si ce n'est de se résigner ? Où trouver un refuge, un appui ? Les débris de sa famille étaient réunis à l'hôtel Montréal elle ne pouvait aller ailleurs, ni sans éclat, ni sans | Puis c'était des remarques à tout propos les moindres vétilles devenaient de très-grosses affaires. | Puis c'était des remarques à tout propos les moindres vétilles devenaient de très-grosses affaires. | 0 | 0 | 0 |
884.txt | 1,858 | 196 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. sous les formes du respect, et avait conduit l'art oratoire jusqu'aux confins de l'impertinence. Personne ne pouvait tiret-meilleur parti de la cause il avait un nom acquis, une réputatioc faite,- de l'aplomb, de l'à-propos, le geste fou-droyant, le regard terrible, un peu de science et beaucoup de - poumons. C'était plus qu'il n'en fallait pour l'emporter sur tous les points les tribunaux résistent rarement à tant de dons naturels. Et pourtant le célèbre avocat avait succombé dans la première instance peut-être était-il en mauvaise disposi-tion et n'avait-il pas eu ce jour-là le geste aussi foudroyant ni le regard aussi terrible que de coutume. Le Palais a de bonnes et mauvaises lunes. Quoi qu'il en soit, l'affaire allait se présenter en appel, et c'est à Ludovic qu'étaient échus le soin et l'honneur de mettre les dossiers en état. Celui-ci comprit qu'il s'agissait d'un coup de partie. Le célèbre avocat était comme tous les soleils s'il avait son éclat, il avait aussi ses taches. Per-sonne ne plaidait avec plus d'art et d'habileté que lui mal-heureusement il n'étudiait ses causes qu'à l'audience et se fiait aux répliques pour porter ses coups décisifs. Sur les efforts même de son adversaire, il jugeait, d'un coup d'oeil quel était le point vulnérable, y concentrait ses arguments e l'emportait par le prestige de la forme. On citait de lui vingt affaires qu'il avait enlevées de haute lutte et dont il ne savait pas le premier mot à l'ouverture des plaidoiries. Son talent couvrait ainpi les torts de sa négligence. Il est vrai de dire que ce procédé ne lui réussissait pas toujours, et que plus d'un échec se mêla à une suite de triomphes, et cela faute de soins préalables et d'une préparation suffisante. C'était le cas, disait-on, pour le procès dont Ludovic classait les élé-ments. Dans l'opinion des meilleurs juristes, l'appel devait changer la face des choses et intervertir les situations. Il n'en est pas de la justice comme de la médecine, où les erreurs sont en dernier ressort et échappent à toute réparation hu-maine. Ici un retour était possible et probable, pour peu qu'on y aidât. Ludovic en jugea ainsi mieux que personne, il pouvait apprécier le fort et le faible du litige pendant il avait les pièces sous les, yeux et connaissait les ressources de la pro-cédure. On a vu à quel point c'était un esprit sérieux, ré- | 196 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. sous les formes du respect, et avait conduit l'art oratoire jusqu'aux confins de l'impertinence. Personne ne pouvait tiret-meilleur parti de la cause il avait un nom acquis, une réputatioc faite,- de l'aplomb, de l'à-propos, le geste fou-droyant, le regard terrible, un peu de science et beaucoup de - poumons. C'était plus qu'il n'en fallait pour l'emporter sur tous les points les tribunaux résistent rarement à tant de dons naturels. Et pourtant le célèbre avocat avait succombé dans la première instance peut-être était-il en mauvaise disposi-tion et n'avait-il pas eu ce jour-là le geste aussi foudroyant ni le regard aussi terrible que de coutume. Le Palais a de bonnes et mauvaises lunes. Quoi qu'il en soit, l'affaire allait se présenter en appel, et c'est à Ludovic qu'étaient échus le soin et l'honneur de mettre les dossiers en état. Celui-ci comprit qu'il s'agissait d'un coup de partie. Le célèbre avocat était comme tous les soleils s'il avait son éclat, il avait aussi ses taches. Per-sonne ne plaidait avec plus d'art et d'habileté que lui mal-heureusement il n'étudiait ses causes qu'à l'audience et se fiait aux répliques pour porter ses coups décisifs. Sur les efforts même de son adversaire, il jugeait, d'un coup d'oeil quel était le point vulnérable, y concentrait ses arguments e l'emportait par le prestige de la forme. On citait de lui vingt affaires qu'il avait enlevées de haute lutte et dont il ne savait pas le premier mot à l'ouverture des plaidoiries. Son talent couvrait ainpi les torts de sa négligence. Il est vrai de dire que ce procédé ne lui réussissait pas toujours, et que plus d'un échec se mêla à une suite de triomphes, et cela faute de soins préalables et d'une préparation suffisante. C'était le cas, disait-on, pour le procès dont Ludovic classait les élé-ments. Dans l'opinion des meilleurs juristes, l'appel devait changer la face des choses et intervertir les situations. Il n'en est pas de la justice comme de la médecine, où les erreurs sont en dernier ressort et échappent à toute réparation hu-maine. Ici un retour était possible et probable, pour peu qu'on y aidât. Ludovic en jugea ainsi mieux que personne, il pouvait apprécier le fort et le faible du litige pendant il avait les pièces sous les, yeux et connaissait les ressources de la pro-cédure. On a vu à quel point c'était un esprit sérieux, ré- | 196 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. sous les formes du respect, et avait conduit l'art oratoire jusqu'aux confins de l'impertinence. Personne ne pouvait tirer meilleur parti de la cause il avait un nom acquis, une réputation faite,@ de l'aplomb, de l'à-propos, le geste fou-droyant, le regard terrible, un peu de science et beaucoup de@@ poumons. C'était plus qu'il n'en fallait pour l'emporter sur tous les points les tribunaux résistent rarement à tant de dons naturels. Et pourtant le célèbre avocat avait succombé dans la première instance peut-être était-il en mauvaise disposi-tion et n'avait-il pas eu ce jour-là le geste aussi foudroyant ni le regard aussi terrible que de coutume. Le Palais a de bonnes et mauvaises lunes. Quoi qu'il en soit, l'affaire allait se présenter en appel, et c'est à Ludovic qu'étaient échus le soin et l'honneur de mettre les dossiers en état. Celui-ci comprit qu'il s'agissait d'un coup de partie. Le célèbre avocat était comme tous les soleils s'il avait son éclat, il avait aussi ses taches. Per-sonne ne plaidait avec plus d'art et d'habilité que lui mal-heureusement il n'étudiait ses causes qu'à l'audience et se fiait aux répliques pour porter ses coups décisifs. Sur les efforts même de son adversaire, il jugeait, d'un coup d'oeil quel était le point vulnérable, y concentrait ses arguments e l'emportait par le prestige de la forme. On citait de lui vingt affaires qu'il avait enlevées de haute lutte et dont il ne savait pas le premier mot à l'ouverture des plaidoiries. Son talent couvrait ainsi les torts de sa négligence. Il est vrai de dire que ce procédé ne lui réussissait pas toujours, et que plus d'un échec se mêla à une suite de triomphes, et cela faute de soins préalables et d'une préparation suffisante. C'était le cas, disait-on, pour le procès dont Ludovic classait les élé-ments. Dans l'opinion des meilleurs juristes, l'appel devait changer la face des choses et intervertir les situations. Il n'en est pas de la justice comme de la médecine, où les erreurs sont en dernier ressort et échappent à toute réparation hu-maine. Ici un retour était possible et probable, pour peu qu'on y aidât. Ludovic en jugea ainsi mieux que personne, il pouvait apprécier le fort et le faible du litige pendant il avait les pièces sous les@ yeux et connaissait les ressources de la pro-cédure. On a vu à quel point c'était un esprit sérieux, ré- | Per-sonne ne plaidait avec plus d'art et d'habileté que lui mal-heureusement il n'étudiait ses causes qu'à l'audience et se fiait aux répliques pour porter ses coups décisifs. | Per-sonne ne plaidait avec plus d'art et d'habilité que lui mal-heureusement il n'étudiait ses causes qu'à l'audience et se fiait aux répliques pour porter ses coups décisifs. | 1 | 0.005714 | 0.033333 |
359.txt | 1,820 | ET PIÈCES OFFICIELLES. 457 ôtera tout prétexte aux inquiétudes du peuple, et tout espoir aux mécontens. Par exemple , deux décrets importans ont été rendus tous deux intéressent essentiellement la tranquillité publique et le salut de l'État. Le retard de leur sanction inspire des défiances s'il est prolongé, il causera des mécontens et, je dois le dire, dans Veffervescence actuelle des esprits, les mécontentemens peuvent mener à tout. Il n'est plus temps de reculer, il n'y a même plus moyen de temporiser. La révolution est-faite dans les esprits elle s'a-chèvera au prix du sang et sera cimentée par lui, si la sagesse ne prévient pas des malheurs qu'il est encore possible d'éviter. Je sais qu'on peut imaginer tout opérer et tout contenir par des mesures extrêmes mais, quand on aurait déployé la force , pour contraindre l'Assemblée quand on aurait répandu l'effroi dans Paris, la division et la stupeur dans ses environs, toute la France se lèverait avec indignation , et, se déchirant elle-même dans les horreurs d'une guerre civile , développerait cette sombre énergie, mère des vertus et des crimes , toujours funeste à ceux qui l'ont provoquée. Le salut de l'État et le bonheur de Votre Majesté sont intimement liés aucune puissance n'est capable de les sé-parer de cruelles angoisses et des malheurs certains envi-ronneront votre trône , s'il n'est appuyé par vous-même sur les bases de la constitution , et affermi dans la paix que son maintien doit enfin nous procurer. -Ainsi, la disposition des esprits , le cours des choses , les raisons de la politique , l'intérêt de Votre Majesté rendent indispensable l'obligation de s'unir au corps législatif et de répondre au voeu de la nation ils font une nécessité de ce que les principes présentent comme devoir mais la sensi-bilité naturelle à ce peuple affectueux , est prête à y trouver un motif de reconnaissance. On vous a cruellement trompé, Sire , quand on vous a inspiré de l'éloignement ou de la mé-fiance de ce peuple facile à toucher c'est en vous inquiétant | ET PIÈCES OFFICIELLES. 457 ôtera tout prétexte aux inquiétudes du peuple, et tout espoir aux mécontens. Par exemple , deux décrets importans ont été rendus tous deux intéressent essentiellement la tranquillité publique et le salut de l'État. Le retard de leur sanction inspire des défiances s'il est prolongé, il causera des mécontens et, je dois le dire, dans @Veffervescence actuelle des esprits, les mécontentemens peuvent mener à tout. Il n'est plus temps de reculer, il n'y a même plus moyen de temporiser. La révolution est-faite dans les esprits elle s'a-chèvera au prix du sang et sera cimentée par lui, si la sagesse ne prévient pas des malheurs qu'il est encore possible d'éviter. Je sais qu'on peut imaginer tout opérer et tout contenir par des mesures extrêmes mais, quand on aurait déployé la force , pour contraindre l'Assemblée quand on aurait répandu l'effroi dans Paris, la division et la stupeur dans ses environs, toute la France se lèverait avec indignation , et, se déchirant elle-même dans les horreurs d'une guerre civile , développerait cette sombre énergie, mère des vertus et des crimes , toujours funeste à ceux qui l'ont provoquée. Le salut de l'État et le bonheur de Votre Majesté sont intimement liés aucune puissance n'est capable de les sé-parer de cruelles angoisses et des malheurs certains envi-ronneront votre trône , s'il n'est appuyé par vous-même sur les bases de la constitution , et affermi dans la paix que son maintien doit enfin nous procurer. -Ainsi, la disposition des esprits , le cours des choses , les raisons de la politique , l'intérêt de Votre Majesté rendent indispensable l'obligation de s'unir au corps législatif et de répondre au voeu de la nation ils font une nécessité de ce que les principes présentent comme devoir mais la sensi-bilité naturelle à ce peuple affectueux , est prête à y trouver un motif de reconnaissance. On vous a cruellement trompé, Sire , quand on vous a inspiré de l'éloignement ou de la mé-fiance de ce peuple facile à toucher c'est en vous inquiétant | ET PIÈCES OFFICIELLES. 437 ôtera tout prétexte aux inquiétudes du peuple, et tout espoir aux mécontens. Par exemple@, deux décrets importans ont été rendus tous deux intéressent essentiellement la tranquillité publique et le salut de l'État. Le retard de leur sanction inspire des défiances s'il est prolongé, il causera des mécontens et, je dois le dire, dans l'effervescence actuelle des esprits, les mécontentemens peuvent mener à tout. Il n'est plus temps de reculer, il n'y a même plus moyen de temporiser. La révolution est faite dans les esprits elle s'a-chèvera au prix du sang et sera cimentée par lui, si la sagesse ne prévient pas des malheurs qu'il est encore possible d'éviter. Je sais qu'on peut imaginer tout opérer et tout contenir par des mesures extrêmes mais, quand on aurait déployé la force@, pour contraindre l'Assemblée quand on aurait répandu l'effroi dans Paris, la division et la stupeur dans ses environs, toute la France se lèverait avec indignation@, et, se déchirant elle-même dans les horreurs d'une guerre civile@, développerait cette sombre énergie, mère des vertus et des crimes@, toujours funeste à ceux qui l'ont provoquée. Le salut de l'État et le bonheur de Votre Majesté sont intimement liés aucune puissance n'est capable de les sé-parer de cruelles angoisses et des malheurs certains envi-ronneront votre trône@, s'il n'est appuyé par vous-même sur les bases de la constitution@, et affermi dans la paix que son maintien doit enfin nous procurer. @Ainsi, la disposition des esprits@, le cours des choses@, les raisons de la politique@, l'intérêt de Votre Majesté rendent indispensable l'obligation de s'unir au corps législatif et de répondre au voeu de la nation ils font une nécessité de ce que les principes présentent comme devoir mais la sensi-bilité naturelle à ce peuple affectueux@, est prête à y trouver un motif de reconnaissance. On vous a cruellement trompé, Sire@, quand on vous a inspiré de l'éloignement ou de la mé-fiance de ce peuple facile à toucher c'est en vous inquiétant | On vous a cruellement trompé, Sire , quand on vous a inspiré de l'éloignement ou de la mé-fiance de ce peuple facile à toucher c'est en vous inquiétant | On vous a cruellement trompé, Sire, quand on vous a inspiré de l'éloignement ou de la mé-fiance de ce peuple facile à toucher c'est en vous inquiétant | 1 | 0.006667 | 0 |
738.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUÈ. 2'I a excédait mes pouvoirs, et j'en devais rester là de mes con-- jectures. Cependant une dernière tâche m'était imposée, et je la remplis. Je rendis compte à mes supérieurs de ce que j'avais vu et entendu, en appuyant sur les circonstances qui me pa-raissaient les plus décisives. Mes déclarations furent reçues, couchées par écrit et transmises aux fonctionnaires chargés d'y donner suite, s'il y avait lieu. Sans doute elles allèrent - s'enfoncer dans les cartons où reposent les affaires sans issue je n'en entendis plus parler, et ce que j'en ai su depuis, c'est à une autre source que je l'ai puisé. A partir de cette orageuse nuit il se fit, autour de l'hôtel Montréal, plus de silence et plus de ténèbres que jamais. Le peu de vie, le peu de mouvement qu'il avait gardé jusque-là s'en retirèrent complètement le sépulcre n'est pas moins froid que ne l'était cette enceinte on aurait pu douter qu'elle renfermât encore des vivants. Aussi échappait-elle désormais aux observations et aux commentaires. Le néant y prévalait. Tout au plus me fut-il permis de noter deux incidents qui se rattachaient à mon enquête antérieure. -Le premier concernait ce jeune homme dont j'avais sur-pris les démarches et pour ainsi dire le secret. Ce fut en vain que je l'attendis sur le théâtre ordinaire de ses opérations il ne reparut plus. Un moment, je crus qu'il avait simplement renoncé à la blouse de l'ouvrier, comme trop connue et trop sujette à le trahir, et qu'il se dérobait à ma surveillance à l'aide d'un autre travestissement. Lequel ? je l'ignorais, et je soumis dès lors tous les passants à une investigation minu-tieuse. Soin inutile ! Rien ne me rappela ni ses airs, ni sa tournure, ni sa physionomie, encore moins ses pauses sur le trottoir par ce seul trait il se fût trahi. J'en conclus que, par un motif ou l'autre, le jeune homme avait abandonné la partie, et qu'il avait dirigé ses visées ailleurs. Le second incidentfutle séquestre absolu de presque tous les habitants de l'hôtel. Seul, le comte sortait encore, mais de loin en loin et pour rentrer presque aussitôt. A cheval et suivi d'un domestique, il s'éloignait au pas, comme s'il lui eût coûté de quitter les lieux lorsqu'il rentrait, c'était de toute la vitesse de sa monture. Quant aux deux femmes, de plusieurs semaines on ne les revit pas les promenades pa- | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUÈ. 2'I a excédait mes pouvoirs, et j'en devais rester là de mes con-- jectures. Cependant une dernière tâche m'était imposée, et je la remplis. Je rendis compte à mes supérieurs de ce que j'avais vu et entendu, en appuyant sur les circonstances qui me pa-raissaient les plus décisives. Mes déclarations furent reçues, couchées par écrit et transmises aux fonctionnaires chargés d'y donner suite, s'il y avait lieu. Sans doute elles allèrent - s'enfoncer dans les cartons où reposent les affaires sans issue je n'en entendis plus parler, et ce que j'en ai su depuis, c'est à une autre source que je l'ai puisé. A partir de cette orageuse nuit il se fit, autour de l'hôtel Montréal, plus de silence et plus de ténèbres que jamais. Le peu de vie, le peu de mouvement qu'il avait gardé jusque-là s'en retirèrent complètement le sépulcre n'est pas moins froid que ne l'était cette enceinte on aurait pu douter qu'elle renfermât encore des vivants. Aussi échappait-elle désormais aux observations et aux commentaires. Le néant y prévalait. Tout au plus me fut-il permis de noter deux incidents qui se rattachaient à mon enquête antérieure. -Le premier concernait ce jeune homme dont j'avais sur-pris les démarches et pour ainsi dire le secret. Ce fut en vain que je l'attendis sur le théâtre ordinaire de ses opérations il ne reparut plus. Un moment, je crus qu'il avait simplement renoncé à la blouse de l'ouvrier, comme trop connue et trop sujette à le trahir, et qu'il se dérobait à ma surveillance à l'aide d'un autre travestissement. Lequel ? je l'ignorais, et je soumis dès lors tous les passants à une investigation minu-tieuse. Soin inutile ! Rien ne me rappela ni ses airs, ni sa tournure, ni sa physionomie, encore moins ses pauses sur le trottoir par ce seul trait il se fût trahi. J'en conclus que, par un motif ou l'autre, le jeune homme avait abandonné la partie, et qu'il avait dirigé ses visées ailleurs. Le second incidentfut@le séquestre absolu de presque tous les habitants de l'hôtel. Seul, le comte sortait encore, mais de loin en loin et pour rentrer presque aussitôt. A cheval et suivi d'un domestique, il s'éloignait au pas, comme s'il lui eût coûté de quitter les lieux lorsqu'il rentrait, c'était de toute la vitesse de sa monture. Quant aux deux femmes, de plusieurs semaines on ne les revit pas les promenades pa- | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 2@@@5 excédait mes pouvoirs, et j'en devais rester là de mes con-@@jectures. Cependant une dernière tâche m'était imposée, et je la remplis. Je rendis compte à mes supérieurs de ce que j'avais vu et entendu, en appuyant sur les circonstances qui me pa-raissaient les plus décisives. Mes déclarations furent reçues, couchées par écrit et transmises aux fonctionnaires chargés d'y donner suite, s'il y avait lieu. Sans doute elles allèrent@@ s'enfoncer dans les cartons où reposent les affaires sans issue je n'en entendis plus parler, et ce que j'en ai su depuis, c'est à une autre source que je l'ai puisé. A partir de cette orageuse nuit il se fit, autour de l'hôtel Montréal, plus de silence et plus de ténèbres que jamais. Le peu de vie, le peu de mouvement qu'il avait gardé jusque-là s'en retirèrent complétement le sépulere n'est pas moins froid que ne l'était cette enceinte on aurait pu douter qu'elle renfermât encore des vivants. Aussi échappait-elle désormais aux observations et aux commentaires. Le néant y prévalait. Tout au plus me fut-il permis de noter deux incidents qui se rattachaient à mon enquête antérieure. @Le premier concernait ce jeune homme dont j'avais sur-pris les démarches et pour ainsi dire le secret. Ce fut en vain que je l'attendis sur le théâtre ordinaire de ses opérations il ne reparut plus. Un moment, je crus qu'il avait simplement renoncé à la blouse de l'ouvrier, comme trop connue et trop sujette à le trahir, et qu'il se dérobait à ma surveillance à l'aide d'un autre travestissement. Lequel ? je l'ignorais, et je soumis dès lors tous les passants à une investigation minu-tieuse. Soin inutile ! Rien ne me rappela ni ses airs, ni sa tournure, ni sa physionomie, encore moins ses pauses sur le trottoir par ce seul trait il se fût trahi. J'en conclus que, par un motif ou l'autre, le jeune homme avait abandonné la partie, et qu'il avait dirigé ses visées ailleurs. Le second incidentfut le sequestre absolu de presque tous les habitants de l'hôtel. Seul, le comte sortait encore, mais de loin en loin et pour rentrer presque aussitôt. A cheval et suivi d'un domestique, il s'éloignait au pas, comme s'il lui eût coûté de quitter les lieux lorsqu'il rentrait, c'était de toute la vitesse de sa monture. Quant aux deux femmes, de plusieurs semaines on ne les revit pas les promenades pa- | Tout au plus me fut-il permis de noter deux incidents qui se rattachaient à mon enquête antérieure. | Tout au plus me fut-il permis de noter deux incidents qui se rattachaient à mon enquête antérieure. | 0 | 0 | 0 |
539.txt | 1,892 | -22 -rence également petite. Ici encore, la surface des mains diffère très peu de la surface apparente des hémisphères. La main gauche est plus grande que la droite le sujet était-il gaucher? Fait assez singulier, la main droite a juste la même étendue que l'hémisphère gauche. On ne peut évidemment pas tirer de conclusions fermes de ces deux derniers cas dont les- mensurations semblent contredites par celles du premier cerveau mais enfin il y a là quelque chose d'intéressant, et il serait curieux de voir ce que donneraient des mesures comparatives faites sur un grand nombre de sujets. Surface des pieds Nous avions pris pour le sujet 1 la surface des pieds, malheureu-sement le moulage du pied gauche s'était abîmé, et nous n'avons pu le mesurer. Pour le droit, nous avons trouvé 567 2,44. Pour la surface totale, nous aurions 1134e2 en supposant les deux pieds égaux. Conclusion En résumé, de l'examen de cette première série de vingt-deux cer-veaux, on peut, croyons-nous, tirer les conclusions suivantes -1° Il n'existe aucun rapport, ni direct, ni indirect, entre le poids de l'encéphale entier et sa surface. Un cerveau peut avoir un poids très élevé et une surface plus petite qu'un autre cerveau pesant beaucoup moins. On ne peut donc conclure du poids à la surface. Cependant, d'une façon générale, le cerveau de la femme pèse moins que celui de l'homme et sa surface apparente est moins grande 2° Cette absence de rapports fixes entre le poids et la surface s'observe également pour les autres parties du cerveau, le cervelet, les hémisphères cérébraux et les ganglions sous-corticaux 3° La surface de l'encéphale est plus grande chez l'homme que chez la femme il en est de même pour le cervelet qui pèse plus et a plus d'étendue chez le premier 4° La surface apparente, la surface réelle et la surface de l'écorce grise des deux hémisphères sont plus grandes chez l'homme que chez la femme 5° D'une façon générale, l'hémisphère droit pèse plus que le gauche, mais il est moins étendu, que l'on considère la surface apparente, la surface réelle ou l'écorce grise seule. La superficie de la région pensante est donc plus grande à gauche qu'à droite, chez l'homme, au moins, car pour la femme il y a presque égalité entre les deux hémisphères le droit aurait même une surface un peu plus grande que le gauche 6° La surface réelle des hémisphères déplissés serait un peu plus du double de la surface apparente. Cette surface réelle est d'environ 1756c5J. Celle de l'écorce grise 1697, près de 1700, chiffre de Baillarger. | -22 -rence également petite. Ici encore, la surface des mains diffère très peu de la surface apparente des hémisphères. La main gauche est plus grande que la droite le sujet était-il gaucher? Fait assez singulier, la main droite a juste la même étendue que l'hémisphère gauche. On ne peut évidemment pas tirer de conclusions fermes de ces deux derniers cas dont les- mensurations semblent contredites par celles du premier cerveau mais enfin il y a là quelque chose d'intéressant, et il serait curieux de voir ce que donneraient des mesures comparatives faites sur un grand nombre de sujets. Surface des pieds Nous avions pris pour le sujet 1 la surface des pieds, malheureu-sement le moulage du pied gauche s'était abîmé, et nous n'avons pu le mesurer. Pour le droit, nous avons trouvé 567 2,44. Pour la surface totale, nous aurions 1134e2 en supposant les deux pieds égaux. Conclusion En résumé, de l'examen de cette première série de vingt-deux cer-veaux, on peut, croyons-nous, tirer les conclusions suivantes -1° Il n'existe aucun rapport, ni direct, ni indirect, entre le poids de l'encéphale entier et sa surface. Un cerveau peut avoir un poids très élevé et une surface plus petite qu'un autre cerveau pesant beaucoup moins. On ne peut donc conclure du poids à la surface. Cependant, d'une façon générale, le cerveau de la femme pèse moins que celui de l'homme et sa surface apparente est moins grande 2° Cette absence de rapports fixes entre le poids et la surface s'observe également pour les autres parties du cerveau, le cervelet, les hémisphères cérébraux et les ganglions sous-corticaux 3° La surface de l'encéphale est plus grande chez l'homme que chez la femme il en est de même pour le cervelet qui pèse plus et a plus d'étendue chez le premier 4° La surface apparente, la surface réelle et la surface de l'écorce grise des deux hémisphères sont plus grandes chez l'homme que chez la femme 5° D'une façon générale, l'hémisphère droit pèse plus que le gauche, mais il est moins étendu, que l'on considère la surface apparente, la surface réelle ou l'écorce grise seule. La superficie de la région pensante est donc plus grande à gauche qu'à droite, chez l'homme, au moins, car pour la femme il y a presque égalité entre les deux hémisphères le droit aurait même une surface un peu plus grande que le gauche 6° La surface réelle des hémisphères déplissés serait un peu plus du double de la surface apparente. Cette surface réelle est d'environ 1756c5J. Celle de l'écorce grise 1697, près de 1700, chiffre de Baillarger. | -22 -rence également petite. Ici encore, la surface des mains diffère très peu de la surface apparente des hémisphères. La main gauche est plus grande que la droite le sujet était-il gaucher? Fait assez singulier, la main droite a juste la même étendue que l'hémisphère gauche. On ne peut évidemment pas tirer de conclusions fermes de ces deux derniers cas dont les@ mensurations semblent contredites par celles du premier cerveau mais enfin il y a là quelque chose d'intéressant, et il serait curieux de voir ce que donneraient des mesures comparatives faites sur un grand nombre de sujets. Surface des pieds Nous avions pris pour le sujet I la surface des pieds, malheureu-sement le moulage du pied gauche s'était abîmé, et nous n'avons pu le mesurer. Pour le droit, nous avons trouvé 567c2,44. Pour la surface totale, nous aurions 1134c2 en supposant les deux pieds égaux. Conclusion En résumé, de l'examen de cette première série de vingt-deux cer-veaux, on peut, croyons-nous, tirer les conclusions suivantes @1° Il n'existe aucun rapport, ni direct, ni indirect, entre le poids de l'encéphale entier et sa surface. Un cerveau peut avoir un poids très élevé et une surface plus petite qu'un autre cerveau pesant beaucoup moins. On ne peut donc conclure du poids à la surface. Cependant, d'une façon générale, le cerveau de la femme pèse moins que celui de l'homme et sa surface apparente est moins grande 2° Cette absence de rapports fixes entre le poids et la surface s'observe également pour les autres parties du cerveau, le cervelet, les hémisphères cérébraux et les ganglions sous-corticaux 3° La surface de l'encéphale est plus grande chez l'homme que chez la femme il en est de même pour le cervelet qui pèse plus et a plus d'étendue chez le premier 4° La surface apparente, la surface réelle et la surface de l'écorce grise des deux hémisphères sont plus grandes chez l'homme que chez la femme 5° D'une façon générale, l'hémisphère droit pèse plus que le gauche, mais il est moins étendu, que l'on considère la surface apparente, la surface réelle ou l'écorce grise seule. La superficie de la région pensante est donc plus grande à gauche qu'à droite, chez l'homme, au moins, car pour la femme il y a presque égalité entre les deux hémisphères le droit aurait même une surface un peu plus grande que le gauche 6° La surface réelle des hémisphères déplissés serait un peu plus du double de la surface apparente. Cette surface réelle est d'environ 1756c@2. Celle de l'écorce grise 1697, près de 1700, chiffre de Baillarger. | Conclusion En résumé, de l'examen de cette première série de vingt-deux cer-veaux, on peut, croyons-nous, tirer les conclusions suivantes -1° Il n'existe aucun rapport, ni direct, ni indirect, entre le poids de l'encéphale entier et sa surface. | Conclusion En résumé, de l'examen de cette première série de vingt-deux cer-veaux, on peut, croyons-nous, tirer les conclusions suivantes 1° Il n'existe aucun rapport, ni direct, ni indirect, entre le poids de l'encéphale entier et sa surface. | 1 | 0.004115 | 0.022222 |
221.txt | 1,857 | 62 VIE DE L'ABBE NICOLLE Vous serait-il possible de rappeler à S. M. cette pro-messe? L'objet n'en est pas considérable, et cette de-mande est la dernière. Oh! de grâce, épargnons à ce ce respectable prélat la plus dure de toutes les épreu-ceves, celle dé mourir insolvable, et par conséquent ce d'être injuste pour avoir été trop charitable.. Ce cri de douleur fut entendu. Le coeur de M. Nicolle s'en émut, et, sous l'impression de cette émotion pro-fonde, il sollicita de l'Impératrice mère sa protection puissanle auprès de S. M. l'Empereur, son fils. Sa re-quête fut accueillie avec faveur. Le 2 octobre 1802, l'Impératrice daigna lui adresser ces quelques lignes Monsieur l'abbé Nicolle, je me ferai un plaisir de remettre à l'Empereur, mon très-cher fils, la lettre que vous lui adressez en faveur de l'ancien Archevê-que de Paris. En faisant des voeux pour la réussite de et notre démarche, je vous prie d'être assuré de la bien-veillance avec laquelle je suis, votre affectionnée, MARIE Le secours fut obtenu. Monseigneur de Juigné apprécia toute l'étendue de ce dernier service, et, de Paris, il écrivit à M. Nicolle cette lettre pleine d'intérêt. Elle est du 5 mars 1803. ce Monsieur l'abbé, je ne puis vous exprimer le plai-ce sir que m'a fait votre lettre, et la satisfaction qu'elle ce méfait éprouver dans l'embarras et la détresse où je | 62 VIE DE L'ABBE NICOLLE Vous serait-il possible de rappeler à S. M. cette pro-@messe? L'objet n'en est pas considérable, et cette de-@mande est la dernière. Oh! de grâce, épargnons à ce ce respectable prélat la plus dure de toutes les épreu-ceves, celle dé mourir insolvable, et par conséquent ce d'être injuste pour avoir été trop charitable.. Ce cri de douleur fut entendu. Le coeur de M. Nicolle s'en émut, et, sous l'impression de cette émotion pro-fonde, il sollicita de l'Impératrice mère sa protection puissanle auprès de S. M. l'Empereur, son fils. Sa re-quête fut accueillie avec faveur. Le 2 octobre 1802, l'Impératrice daigna lui adresser ces quelques lignes Monsieur l'abbé Nicolle, je me ferai un plaisir de remettre à l'Empereur, mon très-cher fils, la lettre que vous lui adressez en faveur de l'ancien Archevê-que de Paris. En faisant des voeux pour la réussite de et notre démarche, je vous prie d'être assuré de la bien-@veillance avec laquelle je suis, votre affectionnée, MARIE Le secours fut obtenu. Monseigneur de Juigné apprécia toute l'étendue de ce dernier service, et, de Paris, il écrivit à M. Nicolle cette lettre pleine d'intérêt. Elle est du 5 mars 1803. ce Monsieur l'abbé, je ne puis vous exprimer le plai-ce sir que m'a fait votre lettre, et la satisfaction qu'elle ce méfait éprouver dans l'embarras et la détresse où je | 62 VIE DE L'ABBE NICOLLE Vous serait-il possible de rappeler à S. M. cette pro- messe? L'objet n'en est pas considérable, et cette de- mande est la dernière. Oh! de grâce, épargnons à ce @@@respectable prélat la plus dure de toutes les épreu-@ ves, celle de mourir insolvable, et par conséquent @@@d'être injuste pour avoir été trop charitable.. Ce cri de douleur fut entendu. Le coeur de M. Nicolle s'en émut, et, sous l'impression de cette émotion pro-fonde, il sollicita de l'Impératrice mère sa protection puissanle auprès de S. M. l'Empereur, son fils. Sa re-quête fut accueillie avec faveur. Le 2 octobre 1802, l'Impératrice daigna lui adresser ces quelques lignes Monsieur l'abbé Nicolle, je me ferai un plaisir de remettre à l'Empereur, mon très-cher fils, la lettre que vous lui adressez en faveur de l'ancien Archevê-que de Paris. En faisant des voeux pour la réussite de @@@notre démarche, je vous prie d'être assuré de la bien- veillance avec laquelle je suis, votre affectionnée, MARIE Le secours fut obtenu. Monseigneur de Juigné apprécia toute l'étendue de ce dernier service, et, de Paris, il écrivit à M. Nicolle cette lettre pleine d'intérêt. Elle est du 5 mars 1803.@@@ Monsieur l'abbé, je ne puis vous exprimer le plai-i- sir que m'a fait votre lettre, et la satisfaction qu'elle me @@fait éprouver dans l'embarras et la détresse où je | Oh! de grâce, épargnons à ce ce respectable prélat la plus dure de toutes les épreu-ceves, celle dé mourir insolvable, et par conséquent ce d'être injuste pour avoir été trop charitable. | Oh! de grâce, épargnons à ce respectable prélat la plus dure de toutes les épreu- ves, celle de mourir insolvable, et par conséquent d'être injuste pour avoir été trop charitable. | 9 | 0.050279 | 0.257143 |
882.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 193 Que faire ? ouvrir un cabinet et y attendre les clients c'eût été une naïveté trop grande, bonne tout au plus pour des fils de famille qui achètent des causes au besoin. Se mettre dans les bonnes grâces des présidents des tribunaux ou des cours d'assises, et obtenir d'eux la défense de pauvres diables ou de scélérats subalternes, c'était courir après le bruit plutôt qu'après la besogne. De telles tâches, même brillamment remplies, ne sont pas des titres de recommandation auprès des hommes qui se partagent le domaine des gros honoraires et l'empire de la procédure. C'est de ce côté que se porta Ludovic. Les enfants des montagnes ont un flair exercé ils vont droit au meilleur gibier. Notre avocat se résigna donc à occuper un poste modeste dans une étude d'avoué. C'était déroger mais on ne s'élève , qu'en s'humiliant. Ludovic savait bien que lorsqu'il aurait fourni ses preuves et donné la mesure de ce qu'il valait, l'avancement ne se ferait pas attendre, et qu'après avoir subi la loi, ce serait lui qui en définitive la dicterait. Il s'en fiait au travail pour le tirer de sa position secondaire et à une circonstance heureuse pouf le mettre en relief. En attendant, il acceptait et exécutait sans sourciller les tâches les plus ingrates et les moins dignes de lui. L'étude à laquelle il était attaché avait peu de rivales pour l'importance et l'activité. C'était l'une des plus riches et des plus occupées de Paris. Le titulaire n'avait pas néanmoins blanchi sous le harnais jeune encore, il succédait à un homme qui s'était retiré dans la maturité de l'âge, après avoir fait, comme on dit, sa pelote. Celui-ci était en train de la faire aussi et n'y prenait pas grand'peine. Un office est une machine montée, où tout marche d'après des lois convenues et avec des instruments appropriés. Que le conducteur change, peu importe 1 la machine n'en reste pas moins ce qu'elle était, armée de ses ressorts et remplissant ses fonc-tions habituelles. Le mouvement se transmet ainsi d'un titu-laire à un autre sans secousses, et, à moins de grandes fautes, sans altération. Même quand les rouages changent, l'esprit se maintient, comme dans les régiments où la per-manence des cadres corrige la mobilité des contingents. A peine entré dans l'office, Ludovic en vit le fort et le faible, et sut mettre cette découverte à profit. Il n'y avait pas | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 193 Que faire ? ouvrir un cabinet et y attendre les clients c'eût été une naïveté trop grande, bonne tout au plus pour des fils de famille qui achètent des causes au besoin. Se mettre dans les bonnes grâces des présidents des tribunaux ou des cours d'assises, et obtenir d'eux la défense de pauvres diables ou de scélérats subalternes, c'était courir après le bruit plutôt qu'après la besogne. De telles tâches, même brillamment remplies, ne sont pas des titres de recommandation auprès des hommes qui se partagent le domaine des gros honoraires et l'empire de la procédure. C'est de ce côté que se porta Ludovic. Les enfants des montagnes ont un flair exercé ils vont droit au meilleur gibier. Notre avocat se résigna donc à occuper un poste modeste dans une étude d'avoué. C'était déroger mais on ne s'élève , qu'en s'humiliant. Ludovic savait bien que lorsqu'il aurait fourni ses preuves et donné la mesure de ce qu'il valait, l'avancement ne se ferait pas attendre, et qu'après avoir subi la loi, ce serait lui qui en définitive la dicterait. Il s'en fiait au travail pour le tirer de sa position secondaire et à une circonstance heureuse pouf le mettre en relief. En attendant, il acceptait et exécutait sans sourciller les tâches les plus ingrates et les moins dignes de lui. L'étude à laquelle il était attaché avait peu de rivales pour l'importance et l'activité. C'était l'une des plus riches et des plus occupées de Paris. Le titulaire n'avait pas néanmoins blanchi sous le harnais jeune encore, il succédait à un homme qui s'était retiré dans la maturité de l'âge, après avoir fait, comme on dit, sa pelote. Celui-ci était en train de la faire aussi et n'y prenait pas grand'peine. Un office est une machine montée, où tout marche d'après des lois convenues et avec des instruments appropriés. Que le conducteur change, peu importe 1 la machine n'en reste pas moins ce qu'elle était, armée de ses ressorts et remplissant ses fonc-tions habituelles. Le mouvement se transmet ainsi d'un titu-laire à un autre sans secousses, et, à moins de grandes fautes, sans altération. Même quand les rouages changent, l'esprit se maintient, comme dans les régiments où la per-manence des cadres corrige la mobilité des contingents. A peine entré dans l'office, Ludovic en vit le fort et le faible, et sut mettre cette découverte à profit. Il n'y avait pas | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 193 Que faire@? ouvrir un cabinet et y attendre les clients c'eût été une naïveté trop grande, bonne tout au plus pour des fils de famille qui achètent des causes au besoin. Se mettre dans les bonnes grâces des présidents des tribunaux ou des cours d'assises, et obtenir d'eux la défense de pauvres diables on de scélérats subalternes, c'était courir après le bruit plutôt qu'après la besogne. De telles tâches, même brillamment remplies, ne sont pas des titres de recommandation auprès des hommes qui se partagent le domaine des gros honoraires et l'empire de la procédure. C'est de ce côté que se porta Ludovic. Les enfants des montagnes ont un flair exercé ils vont droit au meilleur gibier. Notre avocat se résigna donc à occuper un poste modeste dans une étude d'avoué. C'était déroger mais on ne s'élève@@ qu'en s'humiliant. Ludovic savait bien que lorsqu'il aurait fourni ses preuves et donné la mesure de ce qu'il valait, l'avancement ne se ferait pas attendre, et qu'après avoir subi la loi, ce serait lui qui en définitive la dicterait. Il s'en fiait au travail pour le tirer de sa position secondaire et à une circonstance heureuse pour le mettre en relief. En attendant, il acceptait et exécutait sans sourciller les tâches les plus ingrates et les moins dignes de lui. L'étude à laquelle il était attaché avait peu de rivales pour l'importance et l'activité. C'était l'une des plus riches et des plus occupées de Paris. Le titulaire n'avait pas néanmoins blanchi sous le harnais jeune encore, il succédait à un homme qui s'était retiré dans la maturité de l'âge, après avoir fait, comme on dit, sa pelote. Celui-ci était en train de la faire aussi et n'y prenait pas grand'peine. Un office est une machine montée, où tout marche d'après des lois convenues et avec des instruments appropriés. Que le conducteur change, peu importe ! la machine n'en reste pas moins ce qu'elle était, armée de ses ressorts et remplissant ses fonc-tions habituelles. Le mouvement se transmet ainsi d'un titu-laire à un autre sans secousses, et, à moins de grandes fautes, sans altération. Même quand les rouages changent, l'esprit se maintient, comme dans les régiments où la per-manence des cadres corrige la mobilité des contingents. A peine entré dans l'office, Ludovic en vit le fort et le faible, et sut mettre cette découverte à profit. Il n'y avait pas | Notre avocat se résigna donc à occuper un poste modeste dans une étude d'avoué. | Notre avocat se résigna donc à occuper un poste modeste dans une étude d'avoué. | 0 | 0 | 0 |
320.txt | 1,820 | SUR MADAME ROLAND. XXIX madame Roland , elle avait dans le caractère cette élé-vation qui dédaigne la ruse, et dans le coeur cette sen-sibilité généreuse qui déplore tous les excès et s'attendrit sur tous les malheurs i . Si Roland, après le fo août, fut reporté au ministère par le parti triomphant, c'est qu'on avait besoin de son activité, de ses talens, de son nom c'est qu'on voulait se servir encore de sa popularité avant de la détruire. Ou touchait à cette époque des révolu-tions où le peuple , après avoir combattu pour ses droits , séduit par des ambitieux, égaré par des pervers, immole sans pitié ses premiers défenseurs. Comment cet inévi-table résultat échappait-il à la prévoyance de Roland et de ses amis ? Il faut s'arrêter un moment ici pour con-sidérer les causes d'un aveuglement que bien d'autres partageaient avant eux. En France, dans les années qui précédèrent la révo-lution, un sentiment de bienveillance était entré dans tous les coeurs. Les classes instruites de la société professaient les opinions les plus honorables pour l'espèce humaine on croyait et l'on avait raison de croire que les hommes deviennent meilleurs en s'éclairant mais on oubliait trop que les lumières et l'esprit de modération qui les suit sont i Madame Roland, dans un fragment inédit qui n'était point de na-tare à voir le jour, s'exprime ainsi sur son propre compte Je ne m'abaisserai jamais à dissimuler mon caractère ou mes principes, et sans cherchera me montrer, je me laisse connaître, parce qu'il serait indigne de moi de me cacher. Quelques lignes plus bas elle ajoute, en parlant de Roland C'est un véritable homme de bien, instruit, laborieux, sévère comme Caton , tout aussi opiniâtre dans ses idées, et aussi dur dans la répartie, mais peut-être moins précis dans la dis-cussion. Quant à moi, j'ai bien autant de fecùeté que mon mari avec plus de souplesse j mon énergie a des formes plus douces, mais elle repose surles mêmes priucipes je choque moins et je pénètre mieux. | SUR MADAME ROLAND. XXIX madame Roland , elle avait dans le caractère cette élé-vation qui dédaigne la ruse, et dans le coeur cette sen-sibilité généreuse qui déplore tous les excès et s'attendrit sur tous les malheurs i . Si Roland, après le fo août, fut reporté au ministère par le parti triomphant, c'est qu'on avait besoin de son activité, de ses talens, de son nom c'est qu'on voulait se servir encore de sa popularité avant de la détruire. Ou touchait à cette époque des révolu-tions où le peuple , après avoir combattu pour ses droits , séduit par des ambitieux, égaré par des pervers, immole sans pitié ses premiers défenseurs. Comment cet inévi-table résultat échappait-il à la prévoyance de Roland et de ses amis ? Il faut s'arrêter un moment ici pour con-sidérer les causes d'un aveuglement que bien d'autres partageaient avant eux. En France, dans les années qui précédèrent la révo-lution, un sentiment de bienveillance était entré dans tous les coeurs. Les classes instruites de la société professaient les opinions les plus honorables pour l'espèce humaine on croyait et l'on avait raison de croire que les hommes deviennent meilleurs en s'éclairant mais on oubliait trop que les lumières et l'esprit de modération qui les suit sont i Madame Roland, dans un fragment inédit qui n'était point de na-tare à voir le jour, s'exprime ainsi sur son propre compte Je ne m'abaisserai jamais à dissimuler mon caractère ou mes principes, et sans chercher@a me montrer, je me laisse connaître, parce qu'il serait indigne de moi de me cacher. Quelques lignes plus bas elle ajoute, en parlant de Roland C'est un véritable homme de bien, instruit, laborieux, sévère comme Caton , tout aussi opiniâtre dans ses idées, et aussi dur dans la répartie, mais peut-être moins précis dans la dis-@cussion. Quant à moi, j'ai bien autant de fecùeté que mon mari avec plus de souplesse j mon énergie a des formes plus douces, mais elle repose sur@les mêmes priucipes je choque moins et je pénètre mieux. | SUR MADAME ROLAND. XXIX madame Roland@, elle avait dans le caractère cette élé-vation qui dédaigne la ruse, et dans le coeur cette sen-sibilité généreuse qui déplore tous les excès et s'attendrit sur tous les malheurs 1 . Si Roland, après le 10 août, fut reporté au ministère par le parti triomphant, c'est qu'on avait besoin de son activité, de ses talens, de son nom c'est qu'on voulait se servir encore de sa popularité avant de la détruire. On touchait à cette époque des révolu-tions où le peuple@, après avoir combattu pour ses droits@, séduit par des ambitieux, égaré par des pervers, immole sans pitié ses premiers défenseurs. Comment cet inévi-table résultat échappait-il à la prévoyance de Roland et de ses amis ? Il faut s'arrêter un moment ici pour con-sidérer les causes d'un aveuglement que bien d'autres partageaient avant eux. En France, dans les années qui précédèrent la révo-lution, un sentiment de bienveillance était entré dans tous les coeurs. Les classes instruites de la société professaient les opinions les plus honorables pour l'espèce humaine on croyait et l'on avait raison de croire que les hommes deviennent meilleurs en s'éclairant mais on oubliait trop que les lumières et l'esprit de modération qui les suit sont 1 Madame Roland, dans un fragment inédit qui n'était point de na-ture à voir le jour, s'exprime ainsi sur son propre compte Je ne m'abaisserai jamais à dissimuler mon caractère ou mes principes, et sans chercher à me montrer, je me laisse connaître, parce qu'il serait indigne de moi de me cacher. Quelques lignes plus bas elle ajoute, en parlant de Roland C'est un véritable homme de bien, instruit, laborieux, sévère comme Caton@, tout aussi opiniâtre dans ses idées, et aussi dur dans la répartie, mais peut-être moins précis dans la dis- cussion. Quant à moi, j'ai bien autant de fermeté que mon mari avec plus de souplesse@@ mon énergie a des formes plus douces, mais elle repose sur les mêmes principes je choque moins et je pénètre mieux. | XXIX madame Roland , elle avait dans le caractère cette élé-vation qui dédaigne la ruse, et dans le coeur cette sen-sibilité généreuse qui déplore tous les excès et s'attendrit sur tous les malheurs i . | XXIX madame Roland, elle avait dans le caractère cette élé-vation qui dédaigne la ruse, et dans le coeur cette sen-sibilité généreuse qui déplore tous les excès et s'attendrit sur tous les malheurs 1 . | 2 | 0.00995 | 0.027778 |
495.txt | 1,871 | 32 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. Darwin. Celui-ci veut que tous les êtres Vivants ne fassent au fond qu'une seule espèce. Contrairement à cette monstruosité scientifique, ceux qui voient dans les races humaines de vraies espèces, font fausse route dans les distinc-tions classiques admises généralement. St Ion la juste remarque du docleur Rousch, les transformistes ne peuvent être nos adversaires qu'en tombant dans une contradiction, eux qui veulent que même les singes entrent dans notre espèce. Voilà comment toujours la vérité, abandonnant les excentricités des extrêmes, se trouve dans les sages milieux. VII. Preuves de l'unité de l'espèce dans la différence des races. PREMIÈRE PREUVE. Le signe le plus certain que des individus de race différente sont de la même espèce, c'est que les alliances de familles ont lieu et que les enfants sont féconds, et que cette fécondité est illimilée. Or, l'expérience est faite elle est faite avec toutes les races et cette expérience demeurera comme un argument sans réplique. Nous sommes en sécurité. La base actuelle de la science naturelle est assez solide pour n'être pas ébranlée et comme nous l'avons vu déjà, cette fécondité augmente entre races différentes. DEUXIÈME PREUVE. La seconde preuve ressort de l'impossibilité d'établir une ligne de dé-marcation entre les différentes races. Elles sont toutes reliées entre elles par des transitions insensibles. Aussi, il n'est pas étonnant que les naturalistes ne soient pas d'accord dans leur classification des races. Il n'y a pas de ligne précise, il n'y a pas même possibilité d'une ligne de démarcation fondée sur la nature, et qui soit incontestable pour séparer et distinguer les races. Qui peut dire dans les intervalles où finit le nègre et où commence l'éthiopien où finit l'éthiopien et où commence le cauca-sique car l'éthiopien est un terme moyen. Il n'y a dans chaque centre qu'un groupe restreint qui ait le type le plus développé de sa race, et encore dans ces groupes il y a des variétés qui ont des tendances vers les autres races. Toutes les races humaines sont un cercle complet de variétés se tenant sans interruption, par des transitions insensibles. Mais toutes ces variétés, ces nuances, ce plan légèrement Incliné, qui relient toutes les races, s'arrêtent tout à coup pour laisser un vide, un intervalle marqué entre l'homme et les animaux les plus parfaits au-dessous de lui. Ce que nous disons ici est si vrai et si incontestable, qu'un des plus savants naturalistes, Joseph Muller, affirme qu'il est-impossible d'établir une classification tout à fait exacte des races humaines. Les signes caractéristiques indiqués par les savants ne sont ni assez constants, ni assez précis on ne connaît point de principe scientifique pris dans la nature des choses, qui nous permette de distinguer les races, comme il en existe un pour les espèces. Blumenbach a établi cinq races, mais on ne doit les considérer que comme des termes extrêmes autrement on tombe dans l'arbitraire. Jamais on ne pourra dé-terminer si les Tatares et les Finnois appartiennent à la race mongole ou | 32 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. Darwin. Celui-ci veut que tous les êtres Vivants ne fassent au fond qu'une seule espèce. Contrairement à cette monstruosité scientifique, ceux qui voient dans les races humaines de vraies espèces, font fausse route dans les distinc-tions classiques admises généralement. St Ion la juste remarque du docleur Rousch, les transformistes ne peuvent être nos adversaires qu'en tombant dans une contradiction, eux qui veulent que même les singes entrent dans notre espèce. Voilà comment toujours la vérité, abandonnant les excentricités des extrêmes, se trouve dans les sages milieux. VII. @Preuves de l'unité de l'espèce dans la différence des races. PREMIÈRE PREUVE. Le signe le plus certain que des individus de race différente sont de la même espèce, c'est que les alliances de familles ont lieu et que les enfants sont féconds, et que cette fécondité est illimilée. Or, l'expérience est faite elle est faite avec toutes les races et cette expérience demeurera comme un argument sans réplique. Nous sommes en sécurité. La base actuelle de la science naturelle est assez solide pour n'être pas ébranlée et comme nous l'avons vu déjà, cette fécondité augmente entre races différentes. DEUXIÈME PREUVE. La seconde preuve ressort de l'impossibilité d'établir une ligne de dé-marcation entre les différentes races. Elles sont toutes reliées entre elles par des transitions insensibles. Aussi, il n'est pas étonnant que les naturalistes ne soient pas d'accord dans leur classification des races. Il n'y a pas de ligne précise, il n'y a pas même possibilité d'une ligne de démarcation fondée sur la nature, et qui soit incontestable pour séparer et distinguer les races. Qui peut dire dans les intervalles où finit le nègre et où commence l'éthiopien où finit l'éthiopien et où commence le cauca-sique car l'éthiopien est un terme moyen. Il n'y a dans chaque centre qu'un groupe restreint qui ait le type le plus développé de sa race, et encore dans ces groupes il y a des variétés qui ont des tendances vers les autres races. Toutes les races humaines sont un cercle complet de variétés se tenant sans interruption, par des transitions insensibles. Mais toutes ces variétés, ces nuances, ce plan légèrement Incliné, qui relient toutes les races, s'arrêtent tout à coup pour laisser un vide, un intervalle marqué entre l'homme et les animaux les plus parfaits au-dessous de lui. Ce que nous disons ici est si vrai et si incontestable, qu'un des plus savants naturalistes, Joseph Muller, affirme qu'il est-impossible d'établir une classification tout à fait exacte des races humaines. Les signes caractéristiques indiqués par les savants ne sont ni assez constants, ni assez précis on ne connaît point de principe scientifique pris dans la nature des choses, qui nous permette de distinguer les races, comme il en existe un pour les espèces. Blumenbach a établi cinq races, mais on ne doit les considérer que comme des termes extrêmes autrement on tombe dans l'arbitraire. Jamais on ne pourra dé-terminer si les Tatares et les Finnois appartiennent à la race mongole ou | 32 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. Darwin. Celui-ci veut que tous les êtres vivants ne fassent au fond qu'une seule espèce. Contrairement à cette monstruosité scientifique, ceux qui voient dans les races humaines de vraies espèces, font fausse route dans les distinc-tions classiques admises généralement. S@elon la juste remarque du docteur Reusch, les transformistes ne peuvent être nos adversaires qu'en tombant dans une contradiction, eux qui veulent que même les singes entrent dans notre espèce. Voilà comment toujours la vérité, abandonnant les excentricités des extrêmes, se trouve dans les sages milieux. VII. -Preuves de l'unité de l'espèce dans la différence des races. PREMIÈRE PREUVE. Le signe le plus certain que des individus de race différente sont de la même espèce, c'est que les alliances de familles ont lieu et que les enfants sont féconds, et que cette fécondité est illimitée. Or, l'expérience est faite elle est faite avec toutes les races et cette expérience demeurera comme un argument sans réplique. Nous sommes en sécurité. La base actuelle de la science naturelle est assez solide pour n'être pas ébranlée et comme nous l'avons vu déjà, cette fécondité augmente entre races différentes. DEUXIÈME PREUVE. La seconde preuve ressort de l'impossibilité d'établir une ligne de dé-marcation entre les différentes races. Elles sont toutes reliées entre elles par des transitions insensibles. Aussi, il n'est pas étonnant que les naturalistes ne soient pas d'accord dans leur classification des races. Il n'y a pas de ligne précise, il n'y a pas même possibilité d'une ligne de démarcation fondée sur la nature, et qui soit incontestable pour séparer et distinguer les races. Qui peut dire dans les intervalles où finit le nègre et où commence l'éthiopien où finit l'éthiopien et où commence le cauca-sique car l'éthiopien est un terme moyen. Il n'y a dans chaque centre qu'un groupe restreint qui ait le type le plus développé de sa race, et encore dans ces groupes il y a des variétés qui ont des tendances vers les autres races. Toutes les races humaines sont un cercle complet de variétés se tenant sans interruption, par des transitions insensibles. Mais toutes ces variétés, ces nuances, ce plan légèrement incliné, qui relient toutes les races, s'arrêtent tout à coup pour laisser un vide, un intervalle marqué entre l'homme et les animaux les plus parfaits au-dessous de lui. Ce que nous disons ici est si vrai et si incontestable, qu'un des plus savants naturalistes, Joseph Muller, affirme qu'il est impossible d'établir une classification tout à fait exacte des races humaines. Les signes caractéristiques indiqués par les savants ne sont ni assez constants, ni assez précis on ne connaît point de principe scientifique pris dans la nature des choses, qui nous permette de distinguer les races, comme il en existe un pour les espèces. Blumenbach a établi cinq races, mais on ne doit les considérer que comme des termes extrêmes autrement on tombe dans l'arbitraire. Jamais on ne pourra dé-terminer si les Tatares et les Finnois appartiennent à la race mongole ou | Ce que nous disons ici est si vrai et si incontestable, qu'un des plus savants naturalistes, Joseph Muller, affirme qu'il est-impossible d'établir une classification tout à fait exacte des races humaines. | Ce que nous disons ici est si vrai et si incontestable, qu'un des plus savants naturalistes, Joseph Muller, affirme qu'il est impossible d'établir une classification tout à fait exacte des races humaines. | 1 | 0.004902 | 0.027778 |
746.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RnE. -35 château, la joie et l'orgueil du vieux comte. Sigismond s'en vil un peu éclipsé, et une jalousie sourde s'empara de lui, presque à son insu. On devine combien ses relations avec sa cousine en furent affectées. Au lieu de s'associer à l'idolâ-trie dont elle était l'objet, il se créa un rôle à part, en manière de contraste et de contre-poids, et affecta des airs grondeurs qui ne convenaient ni à sa position ni à son âge. Tandis que la jeune fille ne rencontrait sur son passage que des coeurs ouverts etdes visages radieux, son cousin semblait prendre à tâche de jeter quelques ombres sur ce tableau. Il trouvait à redire à tout, cherchait des querelles sur le moindre dé-tail, et témoignait de l'humeur quand elle s'abandonnait aux jeux et aux joies de l'enfance. Devant le vieux comte, ces mauvais sentiments ne transpiraient pas, mais ils reprenaient Je dessus hors de sa présence. Ce qu'amena cette conduite, il est facile de le prévoir de pareilles impressions sont de celles que rien n'efface. Dès que Clémence fut en état de juger, elle eut sur Sigismond une - opinion dont elle ne devait plus revenir. Ce qui la guidait, c'était cet instinct qui nous fait aimer ceux qui nous aiment. Elle eût oublié peut-être les petites picoteries, les airs maussades et frondeurs, si un sentiment vrai se fût mêlé à tout cela. Mais il y avait là-dessous un manque de coeur et une hypocrisie qu'elle n'oublia ni ne pardonna jamais. Plus elle avança en âge, plus elle sentit s'accroître cet éloigne-ment les efforts même qu'elle faisait pour le vaincre ne ser-vaient qu'à prouver combien il était enraciné. Cependant elle n'ignorait rien des projets de son père ce n'était, à Beaupré, un mystère pour personne que Clémence devait être la femme de Sigismond on en parlait ouverte-ment comme d'une chose arrêtée et irrévocable. Dans les entretiens de famille, il se mêlait toujours quelque allusion là-dessus, et le vieux comte aimait à y revenir comme à une pensée favorite. Peut-être, voyant que le goût n'y était pas, insistait-il à dessein sur la convenance il fallait que toute ré-volte fût étouffée en germe, et que l'orgueil du sang eût le der-nier mot. Clémence n'avaitaucun motif de résister et ne résista pas à des arrangements auxquels tout le monde autour d'elle paraissait souscrire enfant, elle n'en comprenait pas la va-leur, et quand elle en eut une idée plus juste, son esprit y | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RnE. -35 château, la joie et l'orgueil du vieux comte. Sigismond s'en vil un peu éclipsé, et une jalousie sourde s'empara de lui, presque à son insu. On devine combien ses relations avec sa cousine en furent affectées. Au lieu de s'associer à l'idolâ-trie dont elle était l'objet, il se créa un rôle à part, en manière de contraste et de contre-poids, et affecta des airs grondeurs qui ne convenaient ni à sa position ni à son âge. Tandis que la jeune fille ne rencontrait sur son passage que des coeurs ouverts et@des visages radieux, son cousin semblait prendre à tâche de jeter quelques ombres sur ce tableau. Il trouvait à redire à tout, cherchait des querelles sur le moindre dé-tail, et témoignait de l'humeur quand elle s'abandonnait aux jeux et aux joies de l'enfance. Devant le vieux comte, ces mauvais sentiments ne transpiraient pas, mais ils reprenaient Je dessus hors de sa présence. Ce qu'amena cette conduite, il est facile de le prévoir de pareilles impressions sont de celles que rien n'efface. Dès que Clémence fut en état de juger, elle eut sur Sigismond une - opinion dont elle ne devait plus revenir. Ce qui la guidait, c'était cet instinct qui nous fait aimer ceux qui nous aiment. Elle eût oublié peut-être les petites picoteries, les airs maussades et frondeurs, si un sentiment vrai se fût mêlé à tout cela. Mais il y avait là-dessous un manque de coeur et une hypocrisie qu'elle n'oublia ni ne pardonna jamais. Plus elle avança en âge, plus elle sentit s'accroître cet éloigne-ment les efforts même qu'elle faisait pour le vaincre ne ser-vaient qu'à prouver combien il était enraciné. Cependant elle n'ignorait rien des projets de son père ce n'était, à Beaupré, un mystère pour personne que Clémence devait être la femme de Sigismond on en parlait ouverte-ment comme d'une chose arrêtée et irrévocable. Dans les entretiens de famille, il se mêlait toujours quelque allusion là-dessus, et le vieux comte aimait à y revenir comme à une pensée favorite. Peut-être, voyant que le goût n'y était pas, insistait-il à dessein sur la convenance il fallait que toute ré-volte fût étouffée en germe, et que l'orgueil du sang eût le der-nier mot. Clémence n'avait@aucun motif de résister et ne résista pas à des arrangements auxquels tout le monde autour d'elle paraissait souscrire enfant, elle n'en comprenait pas la va-leur, et quand elle en eut une idée plus juste, son esprit y | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. @35 château, la joie et l'orgueil du vieux comte. Sigismond s'en vit un peu éclipsé, et une jalousie sourde s'empara de lui, presque à son insu. On devine combien ses relations avec sa cousine en furent affectées. Au lieu de s'associer à l'idolâ-trie dont elle était l'objet, il se créa un rôle à part, en manière de contraste et de contre-poids, et affecta des airs grondeurs qui ne convenaient ni à sa position ni à son âge. Tandis que la jeune fille ne rencontrait sur son passage que des coeurs ouverts et des visages radieux, son cousin semblait prendre à tâche de jeter quelques ombres sur ce tableau. Il trouvait à redire à tout, cherchait des querelles sur le moindre dé-tail, et témoignait de l'humeur quand elle s'abandonnait aux jeux et aux joies de l'enfance. Devant le vieux comte, ces mauvais sentiments ne transpiraient pas, mais ils reprenaient le dessus hors de sa présence. Ce qu'amena cette conduite, il est facile de le prévoir de pareilles impressions sont de celles que rien n'efface. Dès que Clémence fut en état de juger, elle eut sur Sigismond une @@opinion dont elle ne devait plus revenir. Ce qui la guidait, c'était cet instinct qui nous fait aimer ceux qui nous aiment. Elle eût oublié peut-être les petites picoteries, les airs maussades et frondeurs, si un sentiment vrai se fût mêlé à tout cela. Mais il y avait là-dessous un manque de coeur et une hypocrisie qu'elle n'oublia ni ne pardonna jamais. Plus elle avança en âge, plus elle sentit s'accroître cet éloigne-ment les efforts même qu'elle faisait pour le vaincre ne ser-vaient qu'à prouver combien il était enraciné. Cependant elle n'ignorait rien des projets de son père ce n'était, à Beaupré, un mystère pour personne que Clémence devait être la femme de Sigismond on en parlait ouverte-ment comme d'une chose arrêtée et irrévocable. Dans les entretiens de famille, il se mêlait toujours quelque allusion là-dessus, et le vieux comte aimait à y revenir comme à une pensée favorite. Peut-être, voyant que le goût n'y était pas, insistait-il à dessein sur la convenance il fallait que toute ré-volte fût étouffée en germe, et que l'orgueil du sang eût le der-nier mot. Clémence n'avait aucun motif de résister et ne résista pas à des arrangements auxquels tout le monde autour d'elle paraissait souscrire enfant, elle n'en comprenait pas la va-leur, et quand elle en eût une idée plus juste, son esprit y | Sigismond s'en vil un peu éclipsé, et une jalousie sourde s'empara de lui, presque à son insu. | Sigismond s'en vit un peu éclipsé, et une jalousie sourde s'empara de lui, presque à son insu. | 1 | 0.010638 | 0.05 |
767.txt | 1,858 | 58 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. rins capables de la diriger. La distance n'était pas grande mais encore fallait-il le temps de trouver du monde et de re mettre l'embarcation à flot une demi-heupe devait s'écouler dans ces préparatifs une demi-heure, c'est-à-dire un siècle, cent fois plus qu'il n'en fallait pour rendre le mal irrépa-rable, et donner à la mort le temps d'achever son oeuvre. Claire le sentait et ne se contenait plus elle s'indignait qu'on ne trouvât pas des moyens plus prompts, s'en prenait au comte et au baron, et, dans son désespoir, allait donner l'exemple d'un dévouement inutile, lorsque Gaston se mon- -tra sur le rocher, tenant Clémence entre ses bras. Quoique, à cette distance, les objets ne fussent pas bien distincts, le coeur de Claire ne s'y trompa point elle joignit les mains et jeta un regard vers le ciel - Merci, mon Dieu elle est sauvée 1 s'écria-t-ffile. C'est Gaston qui me la rend. , De la grève, un autre personnage avait suivi cette scène, et avec un instinct aussi sûr que celui de Claire, en avait nommé le principal acteur. C'était le baron de Montréal - - Fatalité ! s'écria-t-il ! Toujours cet homme entre ma femme et moi. Cependant Clémence était moins sauvée qu'on ne le croyait elle avait changé d'élément sans changer d'aspect l'anéan-tissement persistait. Gaston ne savait qu'imaginer pour ra-mener la vie dans ce corps d'où elle s'était si récemment re-tirée il cherchait dans ses souvenirs et dans ses instincts par quels moyens il pourrait rendre le coloris à ces lèvres, la respiration à cette poitrine, le sang à ces artères et aces veines, frappées d'insensibilité. Il n'était ni docteur, ni pra-ticien mais, à défaut de science, il avait les inspirations du coeur. - Assis sur le rocher, il tenait Clémence entre ses bras et la tête appuyée sur son épaule, comme si, à ce contact, un échange mystérieux eût dû se faire, à son profit à elle, à ses dépens à lui. Il séchait ses vêtements, réchauffait ses membres raidis, épiait sur sa figure languissante les signes qui pouvaient révéler un changement d'état, la couvait pour ainsi dire du regard et avec une telle puissance, qu'une âme serait revenue des limbes pour répondre à un semblable ap-pel. Parfois même, il lui parlait comme si elle eût pu l'en- | 58 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. rins capables de la diriger. La distance n'était pas grande mais encore fallait-il le temps de trouver du monde et de re mettre l'embarcation à flot une demi-heupe devait s'écouler dans ces préparatifs une demi-heure, c'est-à-dire un siècle, cent fois plus qu'il n'en fallait pour rendre le mal irrépa-rable, et donner à la mort le temps d'achever son oeuvre. Claire le sentait et ne se contenait plus elle s'indignait qu'on ne trouvât pas des moyens plus prompts, s'en prenait au comte et au baron, et, dans son désespoir, allait donner l'exemple d'un dévouement inutile, lorsque Gaston se mon- -tra sur le rocher, tenant Clémence entre ses bras. Quoique, à cette distance, les objets ne fussent pas bien distincts, le coeur de Claire ne s'y trompa point elle joignit les mains et jeta un regard vers le ciel - Merci, mon Dieu elle est sauvée 1 s'écria-t-ffile. C'est Gaston qui me la rend. , De la grève, un autre personnage avait suivi cette scène, et avec un instinct aussi sûr que celui de Claire, en avait nommé le principal acteur. C'était le baron de Montréal - - Fatalité ! s'écria-t-il ! Toujours cet homme entre ma femme et moi. Cependant Clémence était moins sauvée qu'on ne le croyait elle avait changé d'élément sans changer d'aspect l'anéan-tissement persistait. Gaston ne savait qu'imaginer pour ra-mener la vie dans ce corps d'où elle s'était si récemment re-tirée il cherchait dans ses souvenirs et dans ses instincts par quels moyens il pourrait rendre le coloris à ces lèvres, la respiration à cette poitrine, le sang à ces artères et @aces veines, frappées d'insensibilité. Il n'était ni docteur, ni pra-ticien mais, à défaut de science, il avait les inspirations du coeur. - Assis sur le rocher, il tenait Clémence entre ses bras et la tête appuyée sur son épaule, comme si, à ce contact, un échange mystérieux eût dû se faire, à son profit à elle, à ses dépens à lui. Il séchait ses vêtements, réchauffait ses membres raidis, épiait sur sa figure languissante les signes qui pouvaient révéler un changement d'état, la couvait pour ainsi dire du regard et avec une telle puissance, qu'une âme serait revenue des limbes pour répondre à un semblable ap-pel. Parfois même, il lui parlait comme si elle eût pu l'en- | 58 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. rins capables de la diriger. La distance n'était pas grande mais encore fallait-il le temps de trouver du monde et de re mettre l'embarcation à flot une demi-heure devait s'écouler dans ces préparatifs une demi-heure, c'est-à-dire un siècle, cent fois plus qu'il n'en fallait pour rendre le mal irrépa-rable, et donner à la mort le temps d'achever son oeuvre. Claire le sentait et ne se contenait plus elle s'indignait qu'on ne trouvât pas des moyens plus prompts, s'en prenait au comte et au baron, et, dans son désespoir, allait donner l'exemple d'un dévouement inutile, lorsque Gaston se mon@@-tra sur le rocher, tenant Clémence entre ses bras. Quoique, à cette distance, les objets ne fussent pas bien distincts, le coeur de Claire ne s'y trompa point elle joignit les mains et jeta un regard vers le ciel -@Merci, mon Dieu elle est sauvée ! s'écria-t-@elle. C'est Gaston qui me la rend.d. De la grève, un autre personnage avait suivi cette scène, et avec un instinct aussi sûr que celui de Claire, en avait nommé le principal acteur. C'était le baron de Montréal -@@@Fatalité ! s'écria-t-il ! Toujours cet homme entre ma femme et moi. Cependant Clémence était moins sauvée qu'on ne le croyait elle avait changé d'élément sans changer d'aspect l'anéan-tissement persistait. Gaston ne savait qu'imaginer pour ra-mener la vie dans ce corps d'où elle s'était si récemment re-tirée il cherchait dans ses souvenirs et dans ses instincts par quels moyens il pourrait rendre le coloris à ces lèvres, la respiration à cette poitrine, le sang à ces artères et à ces veines, frappées d'insensibilité. Il n'était ni docteur, ni pra-ticien mais, à défaut de science, il avait les inspirations du coeur. @@Assis sur le rocher, il tenait Clémence entre ses bras et la tête appuyée sur son épaule, comme si, à ce contact, un échange mystérieux eût dû se faire, à son profit à elle, à ses dépens à lui. Il séchait ses vêtements, réchauffait ses membres raidis, épiait sur sa figure languissante les signes qui pouvaient révéler un changement d'état, la couvait pour ainsi dire du regard et avec une telle puissance, qu'une âme serait revenue des limbes pour répondre à un semblable ap-pel. Parfois même, il lui parlait comme si elle eût pu l'en- | , De la grève, un autre personnage avait suivi cette scène, et avec un instinct aussi sûr que celui de Claire, en avait nommé le principal acteur. | De la grève, un autre personnage avait suivi cette scène, et avec un instinct aussi sûr que celui de Claire, en avait nommé le principal acteur. | 2 | 0.013889 | 0.066667 |
564.txt | 1,886 | 26 L'ART DE MAGNÉTISER auteurs que nous avons cités admettaient une seule et même cause émanant de l'homme. Mesmer reconnaissait pour cause des effets magnétiques le fluide universel. L'abbé Faria, le docteur Billot et quelques autres, faisant intervenir la divinité, les anges, etc., n'admettaient qu'une seule cause, mais toute spirituelle. De Puységur, Deleuze, du Potet reconnaissaient et ad-mettaient deux causes distinctes l'une spirituelle, l'autre matérielle, le fluide et la volonté. Ils attribuaient à la volonté une action positive sur la personne magnétisée c'est même à cette volonté qu'ils traduisent par ces mots Vintention ou la pensée qu'ils assi-gnaient la plus grande force et le premier rang comme cause dans les phénomènes du magnétisme. Nous sommes complètement en désaccord avec les chefs de l'école mesmérienne. Les nombreuses expériences que nous avons faites pour arriver à la vérité, nous ont convaincu qu'il n'existe pour les effets magnétiques qu'une seule et unique cause, le FLUIDE VITAL, dont le principe est bien le fluide universel, modifié par la nature de l'homme, et qui, spiritualisé par l'âme et matérialisé par le corps, perd cer-taines propriétés et en acquiert d'autres participant de ces deux éléments, il peut être émis au dehors sous l'empire de la volonté, envahir tous les corps vivants ou inertes, et être communiqué à distance sans aucun intermédiaire, étant en cela plus subtil que le fluide électrique. Ce principe, invisible comme l'air, comme la chaleur, l'électricité, les gaz, impalpable comme la lumière, fut appelé fluide magnétique, puis magnétisme animal, pour le distinguer du minéral et des autres fluides enfin aujour-d'hui il est mieux nommé magnétisme vital, en considéra-tion du rôle important qu'il joue dans l'organisme mieux vaudrait peut-être l'appeler fluide universel, puisqu'il se retrouve dans tout et qu'il anime tout on se rapprocherait ainsi d'Hippocrate, qui professait un principe intérieur, occulte, universel. Lorsque la chaleur, la lumière, l'électricité et les autres | 26 L'ART DE MAGNÉTISER auteurs que nous avons cités admettaient une seule et même cause émanant de l'homme. Mesmer reconnaissait pour cause des effets magnétiques le fluide universel. L'abbé Faria, le docteur Billot et quelques autres, faisant intervenir la divinité, les anges, etc., n'admettaient qu'une seule cause, mais toute spirituelle. De Puységur, Deleuze, du Potet reconnaissaient et ad-mettaient deux causes distinctes l'une spirituelle, l'autre matérielle, le fluide et la volonté. Ils attribuaient à la volonté une action positive sur la personne magnétisée c'est même à cette volonté qu'ils traduisent par ces mots @Vintention ou la pensée qu'ils assi-gnaient la plus grande force et le premier rang comme cause dans les phénomènes du magnétisme. Nous sommes complètement en désaccord avec les chefs de l'école mesmérienne. Les nombreuses expériences que nous avons faites pour arriver à la vérité, nous ont convaincu qu'il n'existe pour les effets magnétiques qu'une seule et unique cause, le FLUIDE VITAL, dont le principe est bien le fluide universel, modifié par la nature de l'homme, et qui, spiritualisé par l'âme et matérialisé par le corps, perd cer-taines propriétés et en acquiert d'autres participant de ces deux éléments, il peut être émis au dehors sous l'empire de la volonté, envahir tous les corps vivants ou inertes, et être communiqué à distance sans aucun intermédiaire, étant en cela plus subtil que le fluide électrique. Ce principe, invisible comme l'air, comme la chaleur, l'électricité, les gaz, impalpable comme la lumière, fut appelé fluide magnétique, puis magnétisme animal, pour le distinguer du minéral et des autres fluides enfin aujour-d'hui il est mieux nommé magnétisme vital, en considéra-tion du rôle important qu'il joue dans l'organisme mieux vaudrait peut-être l'appeler fluide universel, puisqu'il se retrouve dans tout et qu'il anime tout on se rapprocherait ainsi d'Hippocrate, qui professait un principe intérieur, occulte, universel. Lorsque la chaleur, la lumière, l'électricité et les autres | 26 L'ART DE MAGNÉTISER auteurs que nous avons cités admettaient une seule et même cause émanant de l'homme. Mesmer reconnaissait pour cause des effets magnétiques le fluide universel. L'abbé Faria, le docteur Billot et quelques autres, faisant intervenir la divinité, les anges, etc., n'admettaient qu'une seule cause, mais toute spirituelle. De Puységur, Deleuze, du Potet reconnaissaient et ad-mettaient deux causes distinctes l'une spirituelle, l'autre matérielle, le fluide et la volonté. Ils attribuaient à la volonté une action positive sur la personne magnétisée c'est même à cette volonté qu'ils traduisent par ces mots l'intention ou la pensée qu'ils assi-gnaient la plus grande force et le premier rang comme cause dans les phénomènes du magnétisme. Nous sommes complètement en désaccord avec les chefs de l'école mesmérienne. Les nombreuses expériences que nous avons faites pour arriver à la vérité, nous ont convaincu qu'il n'existe pour les effets magnétiques qu'une seule et unique cause, le FLUIDE VITAL, dont le principe est bien le fluide universel, modifié par la nature de l'homme, et qui, spiritualisé par l'âme et matérialisé par le corps, perd cer-taines propriétés et en acquiert d'autres participant de ces deux éléments, il peut être émis au dehors sous l'empire de la volonté, envahir tous les corps vivants ou inertes, et être communiqué à distance sans aucun intermédiaire, étant en cela plus subtil que le fluide électrique. Ce principe, invisible comme l'air, comme la chaleur, l'électricité, les gaz, impalpable comme la lumière, fut appelé fluide magnétique, puis magnétisme animal, pour le distinguer du minéral et des autres fluides enfin aujour-d'hui il est mieux nommé magnétisme vital, en considéra-tion du rôle important qu'il joue dans l'organisme mieux vaudrait peut-être l'appeler fluide universel, puisqu'il se retrouve dans tout et qu'il anime tout on se rapprocherait ainsi d'Hippocrate, qui professait un principe intérieur, occulte, universel. Lorsque la chaleur, la lumière, l'électricité et les autres | Ils attribuaient à la volonté une action positive sur la personne magnétisée c'est même à cette volonté qu'ils traduisent par ces mots Vintention ou la pensée qu'ils assi-gnaient la plus grande force et le premier rang comme cause dans les phénomènes du magnétisme. | Ils attribuaient à la volonté une action positive sur la personne magnétisée c'est même à cette volonté qu'ils traduisent par ces mots l'intention ou la pensée qu'ils assi-gnaient la plus grande force et le premier rang comme cause dans les phénomènes du magnétisme. | 2 | 0.007519 | 0.045455 |
528.txt | 1,873 | -46 -une urine quelconque dépose des cristaux de cet acide. Les sédiments qui se composent d'urates, surtout de potasse et de soude, sont très-fréquents et représentent pour les mé-decins les sédiments de fièvre connus depuis longtemps sedimenta lateritia . Ils ressemblent souvent à s'y mé-prendre à du mucus, du pus et du sang, et ne peuvent être reconnus que par leurs caractères microscopiques. 2° Oxalate de chaux. - Ces sédiments se présentent également dans l'urine normale comme dans l'urine patho-logique. Même quand ce sel se trouve en très-grande quan-tité comme dans l'oxalurie, cela n'a pas une grande impor-tance pour le diagnostic, quoiqu'il se présente souvent dans certaines affections comme dans la dyspepsie, la sperma-torrhée et les maladies de la moelle épinière. Dans l'oxa-lurie, l'urine présente ordinairement une coloration foncée. 3° Acide hippurique. - Les sédiments d'acide hippuri-que se forment souvent après avoir mangé des fruits et avoir absorbé de l'acide benzoïque et cinnamique, de même que dans certaines maladies mais ils ne présentent pas d'intérêt pour le diagnostic. 40 Cystine. - Les sédiments de cystine, très-rarement observés, ne présentent pas de valeur diagnostique. On les rencontre le plus souvent dans la lithiasie. 5° Tyrosine. - Ce corps a été observé dans l'atrophie ai-guë du foie. 6° Le phosphate ammoniaco-magnésien se trouve cons-tamment quand l'urine est devenue alcaline par suite de la décomposition de l'urée en acide carbonique et en ammo-niaque. Dans le diabète, les maladies de la vessie et de la moelle épinière. On les trouve déjà dans l'urine fraîche-ment émise qui alors présente toujours une réaction neutre ou faiblement alcaline. 7° Le phosphate de chaux se trouve dans les mêmes circonstances que le corps précédent. 8° Mucus. - Les corpuscules muqueux se trouvent tou- | -46 -une urine quelconque dépose des cristaux de cet acide. Les sédiments qui se composent d'urates, surtout de potasse et de soude, sont très-fréquents et représentent pour les mé-decins les sédiments de fièvre connus depuis longtemps sedimenta lateritia . Ils ressemblent souvent à s'y mé-prendre à du mucus, du pus et du sang, et ne peuvent être reconnus que par leurs caractères microscopiques. 2° Oxalate de chaux. - Ces sédiments se présentent également dans l'urine normale comme dans l'urine patho-logique. Même quand ce sel se trouve en très-grande quan-tité comme dans l'oxalurie, cela n'a pas une grande impor-tance pour le diagnostic, quoiqu'il se présente souvent dans certaines affections comme dans la dyspepsie, la sperma-torrhée et les maladies de la moelle épinière. Dans l'oxa-lurie, l'urine présente ordinairement une coloration foncée. 3° Acide hippurique. - Les sédiments d'acide hippuri-que se forment souvent après avoir mangé des fruits et avoir absorbé de l'acide benzoïque et cinnamique, de même que dans certaines maladies mais ils ne présentent pas d'intérêt pour le diagnostic. 40 Cystine. - Les sédiments de cystine, très-rarement observés, ne présentent pas de valeur diagnostique. On les rencontre le plus souvent dans la lithiasie. 5° Tyrosine. - Ce corps a été observé dans l'atrophie ai-guë du foie. 6° Le phosphate ammoniaco-magnésien se trouve cons-tamment quand l'urine est devenue alcaline par suite de la décomposition de l'urée en acide carbonique et en ammo-niaque. Dans le diabète, les maladies de la vessie et de la moelle épinière. On les trouve déjà dans l'urine fraîche-ment émise qui alors présente toujours une réaction neutre ou faiblement alcaline. 7° Le phosphate de chaux se trouve dans les mêmes circonstances que le corps précédent. 8° Mucus. - Les corpuscules muqueux se trouvent tou- | -46 -une urine quelconque dépose des cristaux de cet acide. Les sédiments qui se composent d'urates, surtout de potasse et de soude, sont très-fréquents et représentent pour les mé-decins les sédiments de fièvre connus depuis longtemps sedimenta lateritia . Ils ressemblent souvent à s'y mé-prendre à du mucus, du pus et du sang, et ne peuvent être reconnus que par leurs caractères microscopiques. 2° Oxalate de chaux. -@Ces sédiments se présentent également dans l'urine normale comme dans l'urine patho-logique. Même quand ce sel se trouve en très-grande quan-tité comme dans l'oxalurie, cela n'a pas une grande impor-tance pour le diagnostic, quoiqu'il se présente souvent dans certaines affections comme dans la dyspepsie, la sperma-torrhée et les maladies de la moelle épinière. Dans l'oxa-lurie, l'urine présente ordinairement une coloration foncée. 3° Acide hippurique. -@Les sédiments d'acide hippuri-que se forment souvent après avoir mangé des fruits et avoir absorbé de l'acide benzoïque et cinnamique, de même que dans certaines maladies mais ils ne présentent pas d'intérêt pour le diagnostic. 4° Cystine. -@Les sédiments de cystine, très-rarement observés, ne présentent pas de valeur diagnostique. On les rencontre le plus souvent dans la lithiasie. 5° Tyrosine. -@Ce corps a été observé dans l'atrophie ai-guë du foie. 6° Le phosphate ammoniaco-magnésien se trouve cons-tamment quand l'urine est devenue alcaline par suite de la décomposition de l'urée en acide carbonique et en ammo-niaque. Dans le diabète, les maladies de la vessie et de la moelle épinière. On les trouve déjà dans l'urine fraîche-ment émise qui alors présente toujours une réaction neutre ou faiblement alcaline. 7° Le phosphate de chaux se trouve dans les mêmes circonstances que le corps précédent. 8° Mucus. -@Les corpuscules muqueux se trouvent tou- | - Les sédiments de cystine, très-rarement observés, ne présentent pas de valeur diagnostique. | -Les sédiments de cystine, très-rarement observés, ne présentent pas de valeur diagnostique. | 1 | 0.01087 | 0.066667 |
767.txt | 1,858 | 58 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. rins capables de la diriger. La distance n'était pas grande mais encore fallait-il le temps de trouver du monde et de re mettre l'embarcation à flot une demi-heupe devait s'écouler dans ces préparatifs une demi-heure, c'est-à-dire un siècle, cent fois plus qu'il n'en fallait pour rendre le mal irrépa-rable, et donner à la mort le temps d'achever son oeuvre. Claire le sentait et ne se contenait plus elle s'indignait qu'on ne trouvât pas des moyens plus prompts, s'en prenait au comte et au baron, et, dans son désespoir, allait donner l'exemple d'un dévouement inutile, lorsque Gaston se mon- -tra sur le rocher, tenant Clémence entre ses bras. Quoique, à cette distance, les objets ne fussent pas bien distincts, le coeur de Claire ne s'y trompa point elle joignit les mains et jeta un regard vers le ciel - Merci, mon Dieu elle est sauvée 1 s'écria-t-ffile. C'est Gaston qui me la rend. , De la grève, un autre personnage avait suivi cette scène, et avec un instinct aussi sûr que celui de Claire, en avait nommé le principal acteur. C'était le baron de Montréal - - Fatalité ! s'écria-t-il ! Toujours cet homme entre ma femme et moi. Cependant Clémence était moins sauvée qu'on ne le croyait elle avait changé d'élément sans changer d'aspect l'anéan-tissement persistait. Gaston ne savait qu'imaginer pour ra-mener la vie dans ce corps d'où elle s'était si récemment re-tirée il cherchait dans ses souvenirs et dans ses instincts par quels moyens il pourrait rendre le coloris à ces lèvres, la respiration à cette poitrine, le sang à ces artères et aces veines, frappées d'insensibilité. Il n'était ni docteur, ni pra-ticien mais, à défaut de science, il avait les inspirations du coeur. - Assis sur le rocher, il tenait Clémence entre ses bras et la tête appuyée sur son épaule, comme si, à ce contact, un échange mystérieux eût dû se faire, à son profit à elle, à ses dépens à lui. Il séchait ses vêtements, réchauffait ses membres raidis, épiait sur sa figure languissante les signes qui pouvaient révéler un changement d'état, la couvait pour ainsi dire du regard et avec une telle puissance, qu'une âme serait revenue des limbes pour répondre à un semblable ap-pel. Parfois même, il lui parlait comme si elle eût pu l'en- | 58 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. rins capables de la diriger. La distance n'était pas grande mais encore fallait-il le temps de trouver du monde et de re mettre l'embarcation à flot une demi-heupe devait s'écouler dans ces préparatifs une demi-heure, c'est-à-dire un siècle, cent fois plus qu'il n'en fallait pour rendre le mal irrépa-rable, et donner à la mort le temps d'achever son oeuvre. Claire le sentait et ne se contenait plus elle s'indignait qu'on ne trouvât pas des moyens plus prompts, s'en prenait au comte et au baron, et, dans son désespoir, allait donner l'exemple d'un dévouement inutile, lorsque Gaston se mon- -tra sur le rocher, tenant Clémence entre ses bras. Quoique, à cette distance, les objets ne fussent pas bien distincts, le coeur de Claire ne s'y trompa point elle joignit les mains et jeta un regard vers le ciel - Merci, mon Dieu elle est sauvée 1 s'écria-t-ffile. C'est Gaston qui me la rend. , De la grève, un autre personnage avait suivi cette scène, et avec un instinct aussi sûr que celui de Claire, en avait nommé le principal acteur. C'était le baron de Montréal - - Fatalité ! s'écria-t-il ! Toujours cet homme entre ma femme et moi. Cependant Clémence était moins sauvée qu'on ne le croyait elle avait changé d'élément sans changer d'aspect l'anéan-tissement persistait. Gaston ne savait qu'imaginer pour ra-mener la vie dans ce corps d'où elle s'était si récemment re-tirée il cherchait dans ses souvenirs et dans ses instincts par quels moyens il pourrait rendre le coloris à ces lèvres, la respiration à cette poitrine, le sang à ces artères et @aces veines, frappées d'insensibilité. Il n'était ni docteur, ni pra-ticien mais, à défaut de science, il avait les inspirations du coeur. - Assis sur le rocher, il tenait Clémence entre ses bras et la tête appuyée sur son épaule, comme si, à ce contact, un échange mystérieux eût dû se faire, à son profit à elle, à ses dépens à lui. Il séchait ses vêtements, réchauffait ses membres raidis, épiait sur sa figure languissante les signes qui pouvaient révéler un changement d'état, la couvait pour ainsi dire du regard et avec une telle puissance, qu'une âme serait revenue des limbes pour répondre à un semblable ap-pel. Parfois même, il lui parlait comme si elle eût pu l'en- | 58 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. rins capables de la diriger. La distance n'était pas grande mais encore fallait-il le temps de trouver du monde et de re mettre l'embarcation à flot une demi-heure devait s'écouler dans ces préparatifs une demi-heure, c'est-à-dire un siècle, cent fois plus qu'il n'en fallait pour rendre le mal irrépa-rable, et donner à la mort le temps d'achever son oeuvre. Claire le sentait et ne se contenait plus elle s'indignait qu'on ne trouvât pas des moyens plus prompts, s'en prenait au comte et au baron, et, dans son désespoir, allait donner l'exemple d'un dévouement inutile, lorsque Gaston se mon@@-tra sur le rocher, tenant Clémence entre ses bras. Quoique, à cette distance, les objets ne fussent pas bien distincts, le coeur de Claire ne s'y trompa point elle joignit les mains et jeta un regard vers le ciel -@Merci, mon Dieu elle est sauvée ! s'écria-t-@elle. C'est Gaston qui me la rend.d. De la grève, un autre personnage avait suivi cette scène, et avec un instinct aussi sûr que celui de Claire, en avait nommé le principal acteur. C'était le baron de Montréal -@@@Fatalité ! s'écria-t-il ! Toujours cet homme entre ma femme et moi. Cependant Clémence était moins sauvée qu'on ne le croyait elle avait changé d'élément sans changer d'aspect l'anéan-tissement persistait. Gaston ne savait qu'imaginer pour ra-mener la vie dans ce corps d'où elle s'était si récemment re-tirée il cherchait dans ses souvenirs et dans ses instincts par quels moyens il pourrait rendre le coloris à ces lèvres, la respiration à cette poitrine, le sang à ces artères et à ces veines, frappées d'insensibilité. Il n'était ni docteur, ni pra-ticien mais, à défaut de science, il avait les inspirations du coeur. @@Assis sur le rocher, il tenait Clémence entre ses bras et la tête appuyée sur son épaule, comme si, à ce contact, un échange mystérieux eût dû se faire, à son profit à elle, à ses dépens à lui. Il séchait ses vêtements, réchauffait ses membres raidis, épiait sur sa figure languissante les signes qui pouvaient révéler un changement d'état, la couvait pour ainsi dire du regard et avec une telle puissance, qu'une âme serait revenue des limbes pour répondre à un semblable ap-pel. Parfois même, il lui parlait comme si elle eût pu l'en- | - Assis sur le rocher, il tenait Clémence entre ses bras et la tête appuyée sur son épaule, comme si, à ce contact, un échange mystérieux eût dû se faire, à son profit à elle, à ses dépens à lui. | Assis sur le rocher, il tenait Clémence entre ses bras et la tête appuyée sur son épaule, comme si, à ce contact, un échange mystérieux eût dû se faire, à son profit à elle, à ses dépens à lui. | 2 | 0.010363 | 0.043478 |
109.txt | 1,821 | 61 pour des variétés, rendent cette nouvelle production précieuse pour les botanistes. Les lycopodes , perdus jusqu'ici comme genre, tantôt parmi lès mousses, tantôt parmi les fougères , prennent dans l'selhéogamie le pénultième rang, et deviennent in-termédiaires entre les cinq et septième familles naturelles des plantes à noces insolites Les lycopodes croissent de la même manière que les mousses , dont ils ont à quelques égards le port et le facies, mais ils s'en éloignent par la forme tout-à-fait différente des fleurs ils ont plus de rapports à cet égard avec les fougères, mais ils s'en éloi-gnent par la manière de croître et par l'anneau élastique qui accompagne toujours la fructification. Cette famille contient sept genres bien distincts, quant à la disposition des fleurs mâles 1 . Les fougères forment le septième et dernier échelon des familles oethéogames 2 . Comme toutes les plantes de cette classe, elles sont munies de sexes et ne se ré-génèrent point par des gemmes ou des propagules ainsi que l'ont démontré les expériences de MM. LINDSAY , DE MIRBEL et THOUÏN. Le Prodrome d'cethéogarnie 3 est le travail le plus im-portant qui ait été entrepris sur une classe nombreuse de plantes difficiles à étudier, très-peu connues, et avec lesquelles la plupart des botanistes les plus célèbres ne sont pas eux-mêmes très-familiers c'est donc un service 1 Prodrome d'oethéogamie, pag. 95 à 114. 2 Le travail sur les fougères est demeuré incomplet. 3 Cet ouvrage publié séparément, a été imprimé en entier dans le Magasin encyclopédique, tom. V de la IXe. année, p. 289-330 et 472-483. | 61 pour des variétés, rendent cette nouvelle production précieuse pour les botanistes. Les lycopodes , perdus jusqu'ici comme genre, tantôt parmi lès mousses, tantôt parmi les fougères , prennent dans l'selhéogamie le pénultième rang, et deviennent in-termédiaires entre les cinq et septième familles naturelles des plantes à noces insolites Les lycopodes croissent de la même manière que les mousses , dont ils ont à quelques égards le port et le facies, mais ils s'en éloignent par la forme tout-à-fait différente des fleurs ils ont plus de rapports à cet égard avec les fougères, mais ils s'en éloi-gnent par la manière de croître et par l'anneau élastique qui accompagne toujours la fructification. Cette famille contient sept genres bien distincts, quant à la disposition des fleurs mâles 1 . Les fougères forment le septième et dernier échelon des familles oethéogames 2 . Comme toutes les plantes de cette classe, elles sont munies de sexes et ne se ré-génèrent point par des gemmes ou des propagules ainsi que l'ont démontré les expériences de MM. LINDSAY , DE MIRBEL et THOUÏN. Le Prodrome d'cethéogarnie 3 est le travail le plus im-portant qui ait été entrepris sur une classe nombreuse de plantes difficiles à étudier, très-peu connues, et avec lesquelles la plupart des botanistes les plus célèbres ne sont pas eux-mêmes très-familiers c'est donc un service @1 @@Prodrome d'oethéogamie, pag. 95 à 114. 2 Le travail sur les fougères est demeuré incomplet. 3 Cet ouvrage publié séparément, a été imprimé en entier dans le Magasin encyclopédique, tom. V de la IXe. année, p. 289-330 et 472-483. | 61 pour des variétés, rendent cette nouvelle production précieuse pour les botanistes. Les lycopodes , perdus jusqu'ici comme genre, tantôt parmi les mousses, tantôt parmi les fougères , prennent dans l'aethéogamie le pénultième rang, et deviennent in-termédiaires entre les cinq et septième familles naturelles des plantes à noces insolites Les lycopodes croissent de la même manière que les mousses , dont ils ont à quelques égards le port et le facies, mais ils s'en éloignent par la forme tout-à-fait différente des fleurs ils ont plus de rapports à cet égard avec les fougères, mais ils s'en éloi-gnent par la manière de croître et par l'anneau élastique qui accompagne toujours la fructification. Cette famille contient sept genres bien distincts, quant à la disposition des fleurs mâles 1 . Les fougères forment le septième et dernier échelon des familles aethéogames 2 . Comme toutes les plantes de cette classe, elles sont munies de sexes et ne se ré-génèrent point par des gemmes ou des propagules ainsi que l'ont démontré les expériences de MM. LINDSAY , DE MIRBEL et THOUÏN. Le Prodrome d'oethéoga@mie 3 est le travail le plus im-portant qui ait été entrepris sur une classe nombreuse de plantes difficiles à étudier, très-peu connues, et avec lesquelles la plupart des botanistes les plus célèbres ne sont pas eux-mêmes très-familiers c'est donc un service 61 1 Prodrome d'oethéogamie, pag. 95 à 114. 2 Le travail sur les fougères est demeuré incomplet. 3 Cet ouvrage publié séparément, a été imprimé en entier dans le Magasin encyclopédique, tom. V de la IXe. année, p. 289-330 et 472-483. | Les fougères forment le septième et dernier échelon des familles oethéogames 2 . | Les fougères forment le septième et dernier échelon des familles aethéogames 2 . | 1 | 0.0125 | 0.076923 |
384.txt | 1,890 | L'ÉVASION. 449 Merci, Madame. Je saluai la jeune femme , qui me paraissait plus ras-surée, mais vivement intriguée et je continuai à descendre. Elle avait parlé d'amphithéâtre, et je regardais sije voyais un monument de ce genre, lorsque le chemin que je sui-vais me conduisit dans une sorte de cirque immense, qu'il coupait en deux. C'était, àn'en pas douter, l'amphithéâtre dont on venait de me parler. Il était taillé dans le roc, et les traces des gradins étaient encore très visibles. Des restes de murailles romaines d'une merveilleuse épaisseur apparaissaient encore çà et là, percées de fenêtres cintrées. En bas, près du sol, des portes voûtées semblaient conduire dans des souterrains. En tout autre moment, ce spectacle m'eût vraiment intéressé. Mais, pour l'instant, je ne son-geais qu'à ma route, que je trouvai presque à la sortie de l'amphithéâtre. C'était un chemin assez étroit qui suivait le flanc des collines , au milieu des vignes et des jardins. Il devait servir surtout pour les travaux de la campagne. Cette circonstance me rassurait et me donnait l'espoir de ne faire aucune rencontre dangereuse. Tout en marchant d'un bon pas, je pensais à ce nom de Wasserbillig, que j'avais souvent entendu répéter à Sierck. Les gens de cette ville venaient à nos foires, et nos mar-chands se rendaient aussi aux fêtes et aux marchés de Wasserbillig. La distance entre les deux villes devait donc être assez courte, quelques lieues à peine. L'idée de passer si près de ma mère , si près de mon pays, me remua le coeur. Est-il possible, pensai-je, de me trouvera quelques pas de ma pauvre mère, sans aller l'embrasser , la rassu-rer, passer quelques minutes près d'elle! Le désir de pousser jusqu'à Sierck me tentait vivement. J'avançais donc le plus rapidement possible et après trois | L'ÉVASION. 449 @Merci, Madame. Je saluai la jeune femme , qui me paraissait plus ras-surée, mais vivement intriguée et je continuai à descendre. Elle avait parlé d'amphithéâtre, et je regardais si@je voyais un monument de ce genre, lorsque le chemin que je sui-vais me conduisit dans une sorte de cirque immense, qu'il coupait en deux. C'était, à@n'en pas douter, l'amphithéâtre dont on venait de me parler. Il était taillé dans le roc, et les traces des gradins étaient encore très visibles. Des restes de murailles romaines d'une merveilleuse épaisseur apparaissaient encore çà et là, percées de fenêtres cintrées. En bas, près du sol, des portes voûtées semblaient conduire dans des souterrains. En tout autre moment, ce spectacle m'eût vraiment intéressé. Mais, pour l'instant, je ne son-geais qu'à ma route, que je trouvai presque à la sortie de l'amphithéâtre. C'était un chemin assez étroit qui suivait le flanc des collines , au milieu des vignes et des jardins. Il devait servir surtout pour les travaux de la campagne. Cette circonstance me rassurait et me donnait l'espoir de ne faire aucune rencontre dangereuse. Tout en marchant d'un bon pas, je pensais à ce nom de Wasserbillig, que j'avais souvent entendu répéter à Sierck. Les gens de cette ville venaient à nos foires, et nos mar-chands se rendaient aussi aux fêtes et aux marchés de Wasserbillig. La distance entre les deux villes devait donc être assez courte, quelques lieues à peine. L'idée de passer si près de ma mère , si près de mon pays, me remua le coeur. @Est-il possible, pensai-je, de me trouver@a quelques pas de ma pauvre mère, sans aller l'embrasser , la rassu-rer, passer quelques minutes près d'elle! Le désir de pousser jusqu'à Sierck me tentait vivement. J'avançais donc le plus rapidement possible et après trois | L'ÉVASION. 149 -Merci, Madame. Je saluai la jeune femme@, qui me paraissait plus ras-surée, mais vivement intriguée et je continuai à descendre. Elle avait parlé d'amphithéâtre, et je regardais si je voyais un monument de ce genre, lorsque le chemin que je sui-vais me conduisit dans une sorte de cirque immense, qu'il coupait en deux. C'était@ à n'en pas douter, l'amphithéâtre dont on venait de me parler. Il était taillé dans le roc, et les traces des gradins étaient encore très visibles. Des restes de murailles romaines d'une merveilleuse épaisseur apparaissaient encore çà et là, percées de fenêtres cintrées. En bas, près du sol, des portes voûtées semblaient conduire dans des souterrains. En tout autre moment, ce spectacle m'eût vraiment intéressé. Mais, pour l'instant, je ne son-geais qu'à ma route, que je trouvai presque à la sortie de l'amphithéâtre. C'était un chemin assez étroit qui suivant le flanc des collines@, au milieu des vignes et des jardins. Il devait servir surtout pour les travaux de la campagne. Cette circonstance me rassurait et me donnait l'espoir de ne faire aucune rencontre dangereuse. Tout en marchant d'un bon pas, je pensais à ce nom de Wasserbillig, que j'avais souvent entendu répéter à Sierck. Les gens de cette ville venaient à nos foires, et nos mar-chands se rendaient aussi aux fêtes et aux marchés de Wasserbillig. La distance entre les deux villes devait donc être assez courte, quelques lieues à peine. L'idée de passer si près de ma mère@, si près de mon pays, me remua le coeur. -Est-il possible, pensai-je, de me trouver à quelques pas de ma pauvre mère, sans aller l'embrasser@, la rassu-rer, passer quelques minutes près d'elle! Le désir de pousser jusqu'à Sierck me tentait vivement. J'avançais donc le plus rapidement possible et après trois | Il était taillé dans le roc, et les traces des gradins étaient encore très visibles. | Il était taillé dans le roc, et les traces des gradins étaient encore très visibles. | 0 | 0 | 0 |
412.txt | 1,876 | -1-2 -chées deux personnes atteintes de pleurésies, l'une a fri-gore, l'autre survenue dans le cours d'un rhumatisme. En interrogeant la première, nous apprenons qu'à la suite d'un refroidissement, elle a été prise d'un violent frisson, puis d'un point de côté fixe, accompagné d'une toux très-pénible. On constate de l'oppression et une grande difficulté à respirer l'épanchement, qui est pro-gressivement devenu considérable, reste stationnaire de-puis quelques jours. On peut même craindre une termi-naison funeste, ou le passage à l'état chronique. L'autre malade souffrait d'un rhumatisme articulaire aigu lorsqu'un jour le médecin, mis sur la voie par un certain degré de dyspnée, s'aperçut en l'auscultant qu'un épanchement venait de se former dans la plèvre. Il n'y a pas eu de prodromes, ni de frisson somme toute, les sym-ptômes généraux sont assez bénins et, trois ou quatre jours après le début, les signes observés la veille encore ont complètement disparu sans laisser de trace. Quelle pensée ces faits peuvent-ils suggérer au clini-cien? Dira-t-on que les deux pleurésies sont identiques qu'un simple hasard a voulu que chez le second malade, l'affection de la plèvre coïncidât avec un rhumatisme articulaire? Non il est cent fois plus rationnel d'admettre que si dans l'un de ces cas l'inflammation pleurale était tout ordinaire, dans l'autre elle procédait de la diathèse rhumatique, et empruntait à cette origine un ensemble de caractères spéciaux. C'est la pleurésie rhumatismale. En donnant ces exemples supposés, j'ai fait plus qu'une simple hypothèse car de pareilles observations se ren-contrent souvent dans les services hospitaliers. J'en rapr porterai quelques-unes à la fin de ce travail mais il est à propos de rechercher dès maintenant la fréquence rela-tive de la pleurésie'rhumatismale. | -1-2 -chées deux personnes atteintes de pleurésies, l'une a fri-gore, l'autre survenue dans le cours d'un rhumatisme. En interrogeant la première, nous apprenons qu'à la suite d'un refroidissement, elle a été prise d'un violent frisson, puis d'un point de côté fixe, accompagné d'une toux très-pénible. On constate de l'oppression et une grande difficulté à respirer l'épanchement, qui est pro-gressivement devenu considérable, reste stationnaire de-puis quelques jours. On peut même craindre une termi-naison funeste, ou le passage à l'état chronique. L'autre malade souffrait d'un rhumatisme articulaire aigu lorsqu'un jour le médecin, mis sur la voie par un certain degré de dyspnée, s'aperçut en l'auscultant qu'un épanchement venait de se former dans la plèvre. Il n'y a pas eu de prodromes, ni de frisson somme toute, les sym-ptômes généraux sont assez bénins et, trois ou quatre jours après le début, les signes observés la veille encore ont complètement disparu sans laisser de trace. Quelle pensée ces faits peuvent-ils suggérer au clini-cien? Dira-t-on que les deux pleurésies sont identiques qu'un simple hasard a voulu que chez le second malade, l'affection de la plèvre coïncidât avec un rhumatisme articulaire? Non il est cent fois plus rationnel d'admettre que si dans l'un de ces cas l'inflammation pleurale était tout ordinaire, dans l'autre elle procédait de la diathèse rhumatique, et empruntait à cette origine un ensemble de caractères spéciaux. C'est la pleurésie rhumatismale. En donnant ces exemples supposés, j'ai fait plus qu'une simple hypothèse car de pareilles observations se ren-contrent souvent dans les services hospitaliers. J'en rapr porterai quelques-unes à la fin de ce travail mais il est à propos de rechercher dès maintenant la fréquence rela-tive de la pleurésie'rhumatismale. | -1@2 -chées deux personnes atteintes de pleurésies, l'une a fri-gore, l'autre survenue dans le cours d'un rhumatisme. En interrogeant la première, nous apprenons qu'à la suite d'un refroidissement, elle a été prise d'un violent frisson, puis d'un point de côté fixe, accompagné d'une toux très-pénible. On constate de l'oppression et une grande difficulté à respirer l'épanchement, qui est pro-gressivement devenu considérable, reste stationnaire de-puis quelques jours. On peut même craindre une termi-naison funeste, ou le passage à l'état chronique. L'autre malade souffrait d'un rhumatisme articulaire aigu lorsqu'un jour le médecin, mis sur la voie par un certain degré de dyspnée, s'aperçut en l'auscultant qu'un épanchement venait de se former dans la plèvre. Il n'y a pas eu de prodromes, ni de frisson somme toute, les sym-ptômes généraux sont assez bénins et, trois ou quatre jours après le début, les signes observés la veille encore ont complètement disparu sans laisser de trace. Quelle pensée ces faits peuvent-ils suggérer au clini-cien? Dira-t-on que les deux pleurésies sont identiques qu'un simple hasard a voulu que chez le second malade, l'affection de la plèvre coïncidât avec un rhumatisme articulaire? Non il est cent fois plus rationnel d'admettre que si dans l'un de ces cas l'inflammation pleurale était tout ordinaire, dans l'autre elle procédait de la diathèse rhumatique, et empruntait à cette origine un ensemble de caractères spéciaux. C'est la pleurésie rhumatismale. En donnant ces exemples supposés, j'ai fait plus qu'une simple hypothèse car de pareilles observations se ren-contrent souvent dans les services hospitaliers. J'en rap@-porterai quelques-unes à la fin de ce travail mais il est à propos de rechercher dès maintenant la fréquence rela-tive de la pleurésie rhumatismale. | Il n'y a pas eu de prodromes, ni de frisson somme toute, les sym-ptômes généraux sont assez bénins et, trois ou quatre jours après le début, les signes observés la veille encore ont complètement disparu sans laisser de trace. | Il n'y a pas eu de prodromes, ni de frisson somme toute, les sym-ptômes généraux sont assez bénins et, trois ou quatre jours après le début, les signes observés la veille encore ont complètement disparu sans laisser de trace. | 0 | 0 | 0 |
115.txt | 1,821 | 67 En jetant les yeux sur les graminées, qui sont tout à-la-fois la base de l'aisance pour le propriétaire, et l'élé-ment de la vraie richesse pour les Etats, il voit avec peina la confusion, je dirai même le désordre dans lequel se trouve leur famille botanique il consulte les nombreux ouvrages publiés sur ces végétaux depuis les plus anciens jusquesaux plus modernes il s'assure que plusieurs au-teurs ont donné lieu à quelques heureux changemens , mais qu'ils n'ont pas contribué dans la même proportion à étendre les limites de la science, sous le rapport de la partie dogmatique il conçoit alors l'idée d'établir un corps de doctrines, il y travaille pendant plusieurs an-nées , et en 1812 il le lvre à l'impression 1 . Son but est de donner à la philosophie botanique une méthode nouvelle, fondée sur l'étude approfondie des organes de la fructification, sur des caractères constans déduits de l'organisation de chacune des parties de ces mêmes or-ganes. Ses bases tiennent principalement à la séparation ou à la réunion dés sexes, à la composition de la fleur, et au nombre de ses enveloppes. II divise les graminées en 213 genres, dont 195 parfaitement distincts, ont été étudiés sur la nature même. On y compte 62 genres nouveaux les autres sont ou peu connus, ou douteux, ou bien avaient été mal caractérisés par leurs.auteurs. L'ordre adopté tient à-la-fois à celui de LINNÉ et à celui de M. DE JUSSIEU. Comme PALISOT DE BEAUVOIS s'y était attendu, son 1 Essai d'une nouvelle Agrostographie, ou nou-veaux genres des graminées 1 vol. in-4°. et in-8°., de lXXIV et 182 pag. avec 25 planches, représentant les ca-ractères de tous les genres Paris, 1812. Les premières ébauches de cet ouvrage avaient été communiquées à l'Ins-titut au mois de septembre 1809. | 67 En jetant les yeux sur les graminées, qui sont tout à-la-fois la base de l'aisance pour le propriétaire, et l'élé-ment de la vraie richesse pour les Etats, il voit avec peina la confusion, je dirai même le désordre dans lequel se trouve leur famille botanique il consulte les nombreux ouvrages publiés sur ces végétaux depuis les plus anciens jusques@aux plus modernes il s'assure que plusieurs au-teurs ont donné lieu à quelques heureux changemens , mais qu'ils n'ont pas contribué dans la même proportion à étendre les limites de la science, sous le rapport de la partie dogmatique il conçoit alors l'idée d'établir un corps de doctrines, il y travaille pendant plusieurs an-nées , et en 1812 il le l@vre à l'impression 1 . Son but est de donner à la philosophie botanique une méthode nouvelle, fondée sur l'étude approfondie des organes de la fructification, sur des caractères constans déduits de l'organisation de chacune des parties de ces mêmes or-ganes. Ses bases tiennent principalement à la séparation ou à la réunion dés sexes, à la composition de la fleur, et au nombre de ses enveloppes. II divise les graminées en 213 genres, dont 195 parfaitement distincts, ont été étudiés sur la nature même. On y compte 62 genres nouveaux les autres sont ou peu connus, ou douteux, ou bien avaient été mal caractérisés par leurs.auteurs. L'ordre adopté tient à-la-fois à celui de LINNÉ et à celui de M. DE JUSSIEU. Comme PALISOT DE BEAUVOIS s'y était attendu, son@@@ 1 Essai d'une nouvelle Agrostographie, ou nou-veaux genres des graminées 1 vol. in-4°. et in-8°., de lXXIV et 182 pag. avec 25 planches, représentant les ca-ractères de tous les genres Paris, 1812. Les premières ébauches de cet ouvrage avaient été communiquées à l'Ins-titut au mois de septembre 1809. | 67 En jetant les yeux sur les graminées, qui sont tout à-la-fois la base de l'aisance pour le propriétaire, et l'élé-ment de la vraie richesse pour les Etats, il voit avec peine la confusion, je dirai même le désordre dans lequel se trouve leur famille botanique il consulte les nombreux ouvrages publiés sur ces végétaux depuis les plus anciens jusques aux plus modernes il s'assure que plusieurs au-teurs ont donné lieu à quelques heureux changemens , mais qu'ils n'ont pas contribué dans la même proportion à étendre les limites de la science, sous le rapport de la partie dogmatique il conçoit alors l'idée d'établir un corps de doctrines, il y travaille pendant plusieurs an-nées , et en 1812 il le livre à l'impression 1 . Son but est de donner à la philosophie botanique une méthode nouvelle, fondée sur l'étude approfondie des organes de la fructification, sur des caractères constans déduits de l'organisation de chacune des parties de ces mêmes or-ganes. Ses bases tiennent principalement à la séparation ou à la réunion dés sexes, à la composition de la fleur, et au nombre de ses enveloppes. II divise les graminées en 213 genres, dont 195 parfaitement distincts, ont été étudiés sur la nature même. On y compte 62 genres nouveaux les autres sont ou peu connus, ou douteux, ou bien avaient été mal caractérisés par leurs.auteurs. L'ordre adopté tient à-la-fois à celui de LINNÉ et à celui de M. DE JUSSIEU. Comme PALISOT DE BEAUVOIS s'y était attendu, son 67 1 Essai d'une nouvelle Agrostographie, ou nou-veaux genres des graminées 1 vol. in-4°. et in-8°., de lxxiv et 182 pag. avec 25 planches, représentant les ca-ractères de tous les genres Paris, 1812. Les premières ébauches de cet ouvrage avaient été communiquées à l'Ins-titut au mois de septembre 1809. | Comme PALISOT DE BEAUVOIS s'y était attendu, son 1 Essai d'une nouvelle Agrostographie, ou nou-veaux genres des graminées 1 vol. | Comme PALISOT DE BEAUVOIS s'y était attendu, son 67 1 Essai d'une nouvelle Agrostographie, ou nou-veaux genres des graminées 1 vol. | 3 | 0.022901 | 0.115385 |
526.txt | 1,873 | -40 -b Cristallisés de l'oxalatede chaux, de l'acide urique, de la cystine, du phosphate de chaux, de la tyrosine, de l'acide hippurique c Orqanisés des mucosités coagulées, des corpuscu-les muqueux et sanguins, du pus, des cylindres urinaires, des cellules épithéliales, des champignons filiformes et pro-duits par la fermentation, des vibrions, des spermatozoïdes, de la matière cancéreuse et la Sarcina ventriculi Goodsir. B. Dans l'urine alcaline se présentent comme a Amorphes le phosphate de chaux b Cristallins le phosphate ammoniaco-magnésien, l'urate d'ammoniaque c Organisés sans compter les corps cités en A, des infusoires et des conferves les champignons filiformes et produits par la fermentation sont plus nombreux . § 65. Examen de la réaction de l'urine. - Avant de procéder à l'examen microscopique des sédiments, il faut s'assurer si l'urine est fraîchement émise, et ensuite si sa réaction est acide ou alcaline. § 66. Examen microscopique et chimique des sédiments et marche systématique à suivre pour en déterminer les éléments Extrait de l'ouvrage de Vogel et Neubauer . -Après avoir examiné la réaction de l'urine et l'avoir laissée déposer, on décante et on met une goutte du sédiment sur un verre objectif, on recouvre d'un couvre-objet et on le met sous le microscope. On examine en faisant passer suc-cessivement dans le champ du microscope toutes les par-ties de l'objet. On passe ensuite en revue une autre portion du sédiment en ayant soin de choisir dans ses différentes couches, par la raison que les corps qui peuvent entrer dans sa composition ne se déposent pas tous avec la même facilité quelques-uns même, comme l'oxalate de chaux, ne se déposent qu'au bout de quelques heures. Si l'on a porté le dépôt sur un filtre pour séparer la partie liquide, il faut bien se garder, en raclant le filtre, de porter sous le mi- | -40 -@b Cristallisés de l'oxalate@de chaux, de l'acide urique, de la cystine, du phosphate de chaux, de la tyrosine, de l'acide hippurique c Orqanisés des mucosités coagulées, des corpuscu-les muqueux et sanguins, du pus, des cylindres urinaires, des cellules épithéliales, des champignons filiformes et pro-duits par la fermentation, des vibrions, des spermatozoïdes, de la matière cancéreuse et la Sarcina ventriculi Goodsir. B. Dans l'urine alcaline se présentent comme a Amorphes le phosphate de chaux b Cristallins le phosphate ammoniaco-magnésien, l'urate d'ammoniaque c Organisés sans compter les corps cités en A, des infusoires et des conferves les champignons filiformes et produits par la fermentation sont plus nombreux . § 65. Examen de la réaction de l'urine. - Avant de procéder à l'examen microscopique des sédiments, il faut s'assurer si l'urine est fraîchement émise, et ensuite si sa réaction est acide ou alcaline. § 66. Examen microscopique et chimique des sédiments et marche systématique à suivre pour en déterminer les éléments Extrait de l'ouvrage de Vogel et Neubauer . -Après avoir examiné la réaction de l'urine et l'avoir laissée déposer, on décante et on met une goutte du sédiment sur un verre objectif, on recouvre d'un couvre-objet et on le met sous le microscope. On examine en faisant passer suc-cessivement dans le champ du microscope toutes les par-ties de l'objet. On passe ensuite en revue une autre portion du sédiment en ayant soin de choisir dans ses différentes couches, par la raison que les corps qui peuvent entrer dans sa composition ne se déposent pas tous avec la même facilité quelques-uns même, comme l'oxalate de chaux, ne se déposent qu'au bout de quelques heures. Si l'on a porté le dépôt sur un filtre pour séparer la partie liquide, il faut bien se garder, en raclant le filtre, de porter sous le mi- | -40 - b Cristallisés de l'oxalate de chaux, de l'acide urique, de la cystine, du phosphate de chaux, de la tyrosine, de l'acide hippurique c Organisés des mucosités coagulées, des corpuscu-les muqueux et sanguins, du pus, des cylindres urinaires, des cellules épithéliales, des champignons filiformes et pro-duits par la fermentation, des vibrions, des spermatozoïdes, de la matière cancéreuse et la Sarcina ventriculi Goodsir. B. Dans l'urine alcaline se présentent comme a Amorphes le phosphate de chaux b Cristallins le phosphate ammoniaco-magnésien, l'urate d'ammoniaque c Organisés sans compter les corps cités en A, des infusoires et des conferves les champignons filiformes et produits par la fermentation sont plus nombreux . § 65. Examen de la réaction de l'urine. -@Avant de procéder à l'examen microscopique des sédiments, il faut s'assurer si l'urine est fraîchement émise, et ensuite si sa réaction est acide ou alcaline. § 66. Examen microscopique et chimique des sédiments et marche systématique à suivre pour en déterminer les éléments Extrait de l'ouvrage de Vogel et Neubauer . -Après avoir examiné la réaction de l'urine et l'avoir laissée déposer, on décante et on met une goutte du sédiment sur un verre objectif, on recouvre d'un couvre-objet et on le met sous le microscope. On examine en faisant passer suc-cessivement dans le champ du microscope toutes les par-ties de l'objet. On passe ensuite en revue une autre portion du sédiment en ayant soin de choisir dans ses différentes couches, par la raison que les corps qui peuvent entrer dans sa composition ne se déposent pas tous avec la même facilité quelques-uns même, comme l'oxalate de chaux, ne se déposent qu'au bout de quelques heures. Si l'on a porté le dépôt sur un filtre pour séparer la partie liquide, il faut bien se garder, en raclant le filtre, de porter sous le mi- | -Après avoir examiné la réaction de l'urine et l'avoir laissée déposer, on décante et on met une goutte du sédiment sur un verre objectif, on recouvre d'un couvre-objet et on le met sous le microscope. | -Après avoir examiné la réaction de l'urine et l'avoir laissée déposer, on décante et on met une goutte du sédiment sur un verre objectif, on recouvre d'un couvre-objet et on le met sous le microscope. | 0 | 0 | 0 |
775.txt | 1,858 | 66 CE QU'ON PE-U T VOIR DANS UNE RUE. couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com -mençait à flétrir et à dépouiller. L'influence de la saison était venue en aide aux ravages du mal et achevait cette oeuvre de destruction douloureuse et lente. Dans le regard que le -vieillard jetait sur le paysage, son arrêt, et un arrêt pro-chain, semblait écrit point d'expression, point de vie tout y était machinal. Le coéur saignait à ce spectacle. Aussi lais-sait-on le comte dans son coin, sans le fatiguer de questions auxquelles il eût été incapable de répondre. Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siège et se mêlait à l'entre-tien. Ce fut au milieu de circonstances semblables, qu'un matin Sigismond parut dans le salon. Était-il plus mal dis-posé que de coutume? Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître? Ou bien, était-ce cal-cul de sa part, et, croyant l'heure venue, voulait-il s'affran-chir des derniers ménagements ? Il y eut un peu de tout cela dans ses motifs de détermination et il se composa un main-tien en conséquence.'A l'aspect des Saint-Pons, il recula -comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston. Celui-ci pâlit et un éclair de colère brilla dans ses yeux cependant il se contint. Deux larmes roulèrent dans les yeux de Clé-mence. Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé. Comme on le pense, la visite ne se prolongea pas ce jour-là. La marquise et sa flllè se levèrent, et, à la chaleur de leurs adieux, Clémence put juger qu'elle les voyait à Beau-pré pour la dernière fois. Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins què la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre. Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie. Au mo- | 66 CE QU'ON PE-U T VOIR DANS UNE RUE. couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com -mençait à flétrir et à dépouiller. L'influence de la saison était venue en aide aux ravages du mal et achevait cette oeuvre de destruction douloureuse et lente. Dans le regard que le -vieillard jetait sur le paysage, son arrêt, et un arrêt pro-chain, semblait écrit point d'expression, point de vie tout y était machinal. Le coéur saignait à ce spectacle. Aussi lais-sait-on le comte dans son coin, sans le fatiguer de questions auxquelles il eût été incapable de répondre. Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siège et se mêlait à l'entre-tien. Ce fut au milieu de circonstances semblables, qu'un matin Sigismond parut dans le salon. Était-il plus mal dis-posé que de coutume@? Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître@? Ou bien, était-ce cal-cul de sa part, et, croyant l'heure venue, voulait-il s'affran-chir des derniers ménagements ? Il y eut un peu de tout cela dans ses motifs de détermination et il se composa un main-tien en conséquence.'A l'aspect des Saint-Pons, il recula -comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston. Celui-ci pâlit et un éclair de colère brilla dans ses yeux cependant il se contint. Deux larmes roulèrent dans les yeux de Clé-mence. Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé. Comme on le pense, la visite ne se prolongea pas ce jour-là. La marquise et sa flllè se levèrent, et, à la chaleur de leurs adieux, Clémence put juger qu'elle les voyait à Beau-pré pour la dernière fois. Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins què la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre. Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie. Au mo- | 66 CE QU'ON PE@U@T VOIR DANS UNE RUE. couvrir, au delà des parterres, les accidents de la vallée de Dardène et les grands bois d'alentour, que l'automne com@-mençait à flétrir et à dépouiller. L'influence de la saison était venue en aide aux ravages du mal et achevait cette oeuvre de destruction douloureuse et lente. Dans le regard que le @vieillard jetait sur le paysage, son arrêt, et un arrêt pro-chain, semblait écrit point d'expression, point de vie tout y était machinal. Le coeur saignait à ce spectacle. Aussi lais-sait-on le comte dans son coin, sans le fatiguer de questions auxquelles il eût été incapable de répondre. Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siége et se mêlait à l'entre-tien. Ce fut au milieu de circonstances semblables, qu'un matin Sigismond parut dans le salon. Était-il plus mal dis-posé que de coutume ? Ne s'attendait-il pas à y rencontrer les Saint-Pons, et éprouvait-il, à les voir, un sentiment d'hu-meur dont il ne put se rendre maître ? Ou bien, était-ce cal-cul de sa part, et, croyant l'heure venue, voulait-il s'affran-chir des derniers ménagements ? Il y eut un peu de tout cela dans ses motifs de détermination et il se composa un main-tien en conséquence. A l'aspect des Saint-Pons, il recula @comme si leur rencontre eût été pour lui une surprise et un désappointement, puis, se ravisant, il alla vers eux, s'inclina devant les deux dames et sortit sans saluer Gaston. Celui-ci pâlit et un éclair de colère brilla dans ses yeux cependant il se contint. Deux larmes roulèrent dans les yeux de Clé-mence. Il n'y eut pas jusqu'au vieillard qui ne parût rece-voir de cette scène une impression dont on ne le croyait plus susceptible son regard s'attacha à Sigismond avec une fierté indignée, et il essaya de se soulever sur son fauteuil mais, trahi par ses forces, il y retomba lourdement et comme fou-droyé. Comme on le pense, la visite ne se prolongea pas ce jour-là. La marquise et sa fille se levèrent, et, à la chaleur de leurs adieux, Clémence put juger qu'elle les voyait à Beau-pré pour la dernière fois. Gaston se renfermait dans une tristesse silencieuse l'affront essuyé lui pesait moins que la séparation il pouvait oublier l'un, il ne s'accoutumait pas à l'autre. Clémence eut pitié de lui ce qu'elle n'eût pas accordé à ses instances, elle l'accorda à une douleur si vraie. Au mo- | Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siège et se mêlait à l'entre-tien. | Clémence seule se levait de temps en temps et allait lui donner quelques soins, puis retournait vers son siége et se mêlait à l'entre-tien. | 1 | 0.007194 | 0.038462 |
479.txt | 1,871 | 42 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. habitation le monde, qui, selon ces historiens, eut quatre âges. Le premier commença à la création et fut nommé soleil des eaux, dans un sens allégo-rique, parce qu'il se termina par un déluge universel qui fit périr tous les hommes et les créatures. Au troisième âge apparaissent des géants . C'est au quatrième âge, qui doit se terminer par le feu, et à une époque qui correspond au troisième siècle avant Jésus Christ, que l'historien mexi-cain place l'arrivée dans la Nouvelle Espagne de la nation toltèque. D'après les traditions quichès, la patrie primitive des Nahoas ou ancêtres des Tol-tèques, se trouvait vers un orient lointain, au-delà des terres et des mers immenses. C'est là qu'ils s'étaient multipliés d'une manière considérable, et qu'ils vivaient sans civilisation. Alors ils n'avaient pas encore pris l'habi-tude de s'éloigner des lieux qui les avaient vus naître ils ne payaient pas de tributs, et tous parlaient la même langue. Ils n'encensaient ni le bois, ni la pierre, et ils se contentaient de lever les yeux au ciel et d'observer les lois du Créateur. , Parmi les familles et les tribus qui supportaient le plus impatiemment ce repos et cette immobilité, celles de Tanub et d'Hocab se décidèrent les premières à s'éloigner de la patrie. Les Nahoas s'embarquèrent dans sept barques ou navires que Sahagun nomme chicomostoc ou les sept grottes. Faisons remarquer en passant que le nombre sept a été de tous les temps un nombre sacré parmi les peuples américains d'un pôle à l'autre. C'est à Panuco, près de Tampièo, que ces étrangers débarquèrent. Ils s'établirent à Paxil, du consentement des Votanides, et leur Etat prit le nom de Huebue llopallan. Ils étaient venus du côté où le soleil se lève. Il suffit, pour que le récit qui précède fasse une grande impression, qu'on soit assuré qu'il ait eu cours en Amérique avant l'arrivée de Christo-phe Colomb. Or, ce dernier point est hors de litige. D'ailleurs les Quichès viennent confirmer cette relation. Et leurs traditions , dit M. Domenech, p. 24, sont plus explicites encore. Ils s'approprient cette première émigra-tion et s'efforcent de rattacher leur berceau à celui des Toltèques auxquels ils avaient emprunté leur civilisation et leurs lois. Guatimala fut le terme de leurs émigrations, et Las Casas raconte à ce sujet que l'on conservait dans cette partie du Yucatan le souvenir de vingt chefs illustres venant d'Orient, débarqués en cet endroit un grand nombre de siècles auparavant. Ils étaient habillés de longs et amples vêtements, ils portaient de grandes barbes . Puis cette histoire raconte les guerres à l'extérieur avec les Vota-nides et les autres. Mais les documents historiques conservés par les Scandinaves, ne lais-sent subsister aucun doute. Domenech, p. 37. Les inscriptions islandaises et celtibériques trouvées dans les Etats du nord et de l'est de l'Union améri-caine, sur des rochers, des pierres et dans des tombeaux, sont venues con-firmer les assertions des archéologues et des écrivains danois. D'autres don-nées portent à croire que, dans le moyen âge, des Biscayens et même des Vénitiens avaient connu l'Amérique avant Christophe Colomb. Ces hardis navigateurs sont revenus après leurs échanges commerciaux, mais quel-ques-uns d'entre eux ont dû rester. Nous avons un passage important de Dicuil, abbé de Pablacht en Irlande, en 825, tiré d'un manuscrit commenté | 42 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. habitation le monde, qui, selon ces historiens, eut quatre âges. Le premier commença à la création et fut nommé soleil des eaux, dans un sens allégo-rique, parce qu'il se termina par un déluge universel qui fit périr tous les hommes et les créatures. Au troisième âge apparaissent des géants . C'est au quatrième âge, qui doit se terminer par le feu, et à une époque qui correspond au troisième siècle avant Jésus Christ, que l'historien mexi-cain place l'arrivée dans la Nouvelle Espagne de la nation toltèque. D'après les traditions quichès, la patrie primitive des Nahoas ou ancêtres des Tol-tèques, se trouvait vers un orient lointain, au-delà des terres et des mers immenses. C'est là qu'ils s'étaient multipliés d'une manière considérable, et qu'ils vivaient sans civilisation. Alors ils n'avaient pas encore pris l'habi-tude de s'éloigner des lieux qui les avaient vus naître ils ne payaient pas de tributs, et tous parlaient la même langue. Ils n'encensaient ni le bois, ni la pierre, et ils se contentaient de lever les yeux au ciel et d'observer les lois du Créateur. , Parmi les familles et les tribus qui supportaient le plus impatiemment ce repos et cette immobilité, celles de Tanub et d'Hocab se décidèrent les premières à s'éloigner de la patrie. Les Nahoas s'embarquèrent dans sept barques ou navires que Sahagun nomme chicomostoc ou les sept grottes. Faisons remarquer en passant que le nombre sept a été de tous les temps un nombre sacré parmi les peuples américains d'un pôle à l'autre. C'est à Panuco, près de Tampièo, que ces étrangers débarquèrent. Ils s'établirent à Paxil, du consentement des Votanides, et leur Etat prit le nom de Huebue llopallan. Ils étaient venus du côté où le soleil se lève. Il suffit, pour que le récit qui précède fasse une grande impression, qu'on soit assuré qu'il ait eu cours en Amérique avant l'arrivée de Christo-phe Colomb. Or, ce dernier point est hors de litige. @D'ailleurs les Quichès viennent confirmer cette relation. Et leurs traditions , dit M. Domenech, p. 24, sont plus explicites encore. Ils s'approprient cette première émigra-tion et s'efforcent de rattacher leur berceau à celui des Toltèques auxquels ils avaient emprunté leur civilisation et leurs lois. Guatimala fut le terme de leurs émigrations, et Las Casas raconte à ce sujet que l'on conservait dans cette partie du Yucatan le souvenir de vingt chefs illustres venant d'Orient, débarqués en cet endroit un grand nombre de siècles auparavant. Ils étaient habillés de longs et amples vêtements, ils portaient de grandes barbes . Puis cette histoire raconte les guerres à l'extérieur avec les Vota-nides et les autres. Mais les documents historiques conservés par les Scandinaves, ne lais-sent subsister aucun doute. Domenech, p. 37. Les inscriptions islandaises et celtibériques trouvées dans les Etats du nord et de l'est de l'Union améri-caine, sur des rochers, des pierres et dans des tombeaux, sont venues con-firmer les assertions des archéologues et des écrivains danois. D'autres don-nées portent à croire que, dans le moyen âge, des Biscayens et même des Vénitiens avaient connu l'Amérique avant Christophe Colomb. Ces hardis navigateurs sont revenus après leurs échanges commerciaux, mais quel-ques-uns d'entre eux ont dû rester. Nous avons un passage important de Dicuil, abbé de Pablacht en Irlande, en 825, tiré d'un manuscrit commenté | 42 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. habitation le monde, qui, selon ces historiens, eut quatre âges. Le premier commença à la création et fut nommé soleil des eaux, dans un sens allégo-rique, parce qu'il se termina par un déluge universel qui fit périr tous les hommes et les créatures. Au troisième âge apparaissent des géants . C'est au quatrième âge, qui doit se terminer par le feu, et à une époque qui correspond au troisième siècle avant Jésus-Christ, que l'historien mexi-cain place l'arrivée dans la Nouvelle Espagne de la nation tol èque. D'après les traditions quichès, la patrie primitive des Nahoas ou ancêtres des Tol- èques, se trouvait vers un orient lointain, au delà des terres et des mers immenses. C'est là qu'ils s'étaient multipliés d'une manière considérable, et qu'ils vivaient sans civilisation. Alors ils n'avaient pas encore pris l'habi-tude de s'éloigner des lieux qui les avaient vus naître ils ne payaient pas de tributs, et tous parlaient la même langue. Ils n'encensaient ni le bois, ni la pierre, et ils se contentaient de lever les yeux au ciel et d'observer les lois du Créateur. @@Parmi les familles et les tribus qui supportaient le plus impatiemment ce repos et cette immobilité, celles de Tanub et d'Hocab se décidèrent les premières à s'éloigner de la patrie. Les Nahoas s'embarquèrent dans sept barques ou navires que Sahagun nomme chicomostoc ou les sept grottes. Faisons remarquer en passant que le nombre sept a été de tous les temps un nombre sacré parmi les peuples américains d'un pôle à l'autre. C'est à Panuco, près de Tampico, que ces étrangers débarquèrent. Ils s'établirent à Paxil, du consentement des Votanides, et leur Etat prit le nom de Huehue @@opallan. Ils étaient venus du côté où le soleil se lève. Il suffit, pour que le récit qui précède fasse une grande impression, qu'on soit assuré qu'il ait eu cours en Amérique avant l'arrivée de Christo-phe Colomb. Or, ce dernier point est hors de litige. -D'ailleurs les Quichès viennent confirmer cette relation. Et leurs traditions , dit M. Domenech, p. 24, sont plus explicites encore. Ils s'approprient cette première émigra-tion et s'efforcent de rattacher leur berceau à celui des Toltèques auxquels ils avaient emprunté leur civilisation et leurs lois. Guatimala fut le terme de leurs émigrations, et Las Casas raconte à ce sujet que l'on conservait dans cette partie du Yucatan le souvenir de vingt chefs illustres venant d'Orient, débarqués en cet endroit un grand nombre de siècles auparavant. Ils étaient habillés de longs et amples vêtements, ils portaient de grandes barbes . Puis cette histoire raconte les guerres à l'extérieur avec les Vota-nides et les autres. Mais les documents historiques conservés par les Scandinaves, ne lais-sent subsister aucun doute. Domenech, p. 37. Les inscriptions islandaises et celtibériques trouvées dans les Etats du nord et de l'est de l'Union améri-caine, sur des rochers, des pierres et dans des tombeaux, sont venues con-firmer les assertions des archéologues et des écrivains danois. D'autres don-nées portent à croire que, dans le moyen âge, des Biscayens et même des Vénitiens avaient connu l'Amérique avant Christophe Colomb. Ces hardis navigateurs sont revenus après leurs échanges commerciaux, mais quel-ques-uns d'entre eux ont dû rester. Nous avons un passage important de Dicuil, abbé de Pahlacht en Irlande, en 825, tiré d'un manuscrit commenté | D'ailleurs les Quichès viennent confirmer cette relation. | -D'ailleurs les Quichès viennent confirmer cette relation. | 1 | 0.017241 | 0.125 |
432.txt | 1,891 | LE BRAQUE SAINT-GERMAIN # Le Saint-Germain est-il un chien français? Des flots d'encre ont été dépensés sur ce sujet et on n'est pas encore d'accord. -J'ai moi-même hésité longtemps à le reconnaître comme tel. Il est vrai que j'avais vu primer une chienne pointer pure race comme Saint-Germain et qu'on m'avait vendu un fils de ladite chienne comme Saint-Germain. J'admets qu'à une exposition il est assez difficile dé distinguer où le pointer finit et où le Saint-Germain commence. Gepèndant il existe deux -types de Saint-Germain- qui se distinguent du pointer ,- ,- 1 #. - -L'un, qui pour le moment est le seul récompensé aux expositions, est un chien léger, élégant, souvent un peu petit, la tête carrée et cassée, le museau fuyant, l'oreille plantée haut et se détachant bien de la tête, le fouet très fin le poil-court et- fin. ■ L'autre est un grand chien, à tête un peu lourde, avec babines un peu tombantes, très bien coiffé, plus mou, moins musclé que le précédent, la poitrine généralement peu descendue, le fouet fort et le poil un peu plus rude. Mais là où on peut se rendre compte que la race Saint-Germain existe, c'est sur le terrain. Prenez un pointer et un Saint-Germain, voyez la différence autant l'un est fou-gueux et indomptable, autant l'autre est calme et facile, chassant au trot ou au petit galop, près de son maître, se fiant uniquement à la finesse de son nez. D'un dressage excessivement facile, ce chien chasse tout jeune et j'en ai vu qui, du premier coup, se sont déclarés des chiens accomplis. Le Saint-Germain, qui n'a pas été retrempé dans le sang du pointer, est même, d'après mon expérience, plus calme que tous les autres braques français. Aussi beaucoup de chasseurs le préfèrenl-ilsaux autres braques et est-il très répandu. On a le tort en France de ne pas admettre comme race, des chiens qui ne peuvent pas prouver la pureté absolue de leur origine. Toutes les races de chiens ont pourtant été créées, et les races anglaises comme les autres ce n'est donc qu'une, question de, date sur, le dernier croisement fait. Pour qu'une race soit confirmée et puisse prendre ce nom il faut que les chiens se reproduisent d'une manière uniforme comme type et comme genre de chasse. -Une fois ce résultat acquis, la race est réellement créée quelle qu'en soit l'ancienneté. J'ajouterai même que quelque accident de reproduction ne peut avoir une grande impor-tance si l'ensemble des produits a bien le caractère de la nouvelle race. Voici l'origine du Saint-Germain d'après M. de la Rue a Deux pointers blanc et orange, Miss et Stop, furent a achetés en Angleterre pour le roi par M. le comte de Girardin, premier veneur ils étaient de grande taille, levrettés, avec les oreilles attachées haut, le palais et le a nez noirs bref, ces deux chiens avaient une grande élé-gance de forme et une incontestable distinction. Miss fut couverte d'abord par un épagneul marron, puis par un beau braque français Zanior, à M. le comte de l'Aigle tous les chiots qu'elle mit au monde furent toujours blanc et orange. Tous les chiens nés de Miss avaient le plus sou-vent le nez et le palais roses. | LE BRAQUE SAINT-GERMAIN # Le Saint-Germain est-il un chien français@? Des flots d'encre ont été dépensés sur ce sujet et on n'est pas encore d'accord. -J'ai moi-même hésité longtemps à le reconnaître comme tel. Il est vrai que j'avais vu primer une chienne pointer pure race comme Saint-Germain et qu'on m'avait vendu un fils de ladite chienne comme Saint-Germain. J'admets qu'à une exposition il est assez difficile dé distinguer où le pointer finit et où le Saint-Germain commence. Gepèndant il existe deux -types de Saint-Germain- qui se distinguent du pointer ,- ,- 1 #. - -L'un, qui pour le moment est le seul récompensé aux expositions, est un chien léger, élégant, souvent un peu petit, la tête carrée et cassée, le museau fuyant, l'oreille plantée haut et se détachant bien de la tête, le fouet très fin le poil-court et- fin. ■ L'autre est un grand chien, à tête un peu lourde, avec babines un peu tombantes, très bien coiffé, plus mou, moins musclé que le précédent, la poitrine généralement peu descendue, le fouet fort et le poil un peu plus rude. Mais là où on peut se rendre compte que la race Saint-Germain existe, c'est sur le terrain. Prenez un pointer et un Saint-Germain, voyez la différence autant l'un est fou-gueux et indomptable, autant l'autre est calme et facile, chassant au trot ou au petit galop, près de son maître, se fiant uniquement à la finesse de son nez. D'un dressage excessivement facile, ce chien chasse tout jeune et j'en ai vu qui, du premier coup, se sont déclarés des chiens accomplis. Le Saint-Germain, qui n'a pas été retrempé dans le sang du pointer, est même, d'après mon expérience, plus calme que tous les autres braques français. Aussi beaucoup de chasseurs le préfèrenl-ils@aux autres braques et est-il très répandu. On a le tort en France de ne pas admettre comme race, des chiens qui ne peuvent pas prouver la pureté absolue de leur origine. Toutes les races de chiens ont pourtant été créées, et les races anglaises comme les autres ce n'est donc qu'une, question de, date sur, le dernier croisement fait. Pour qu'une race soit confirmée et puisse prendre ce nom@ il faut que les chiens se reproduisent d'une manière uniforme comme type et comme genre de chasse. -Une fois ce résultat acquis, la race est réellement créée quelle qu'en soit l'ancienneté. J'ajouterai même que quelque accident de reproduction ne peut avoir une grande impor-tance si l'ensemble des produits a bien le caractère de la nouvelle race. Voici l'origine du Saint-Germain d'après M. de la Rue a Deux pointers blanc et orange, Miss et Stop, furent a achetés en Angleterre pour le roi par M. le comte de Girardin, premier veneur ils étaient de grande taille, levrettés, avec les oreilles attachées haut, le palais et le a nez noirs bref, ces deux chiens avaient une grande élé-@gance de forme et une incontestable distinction. Miss fut couverte d'abord par un épagneul marron, puis par un beau braque français Zanior, à M. le comte de l'Aigle tous les chiots qu'elle mit au monde furent toujours blanc et orange. Tous les chiens nés de Miss avaient le plus sou-vent le nez et le palais roses. | LE BRAQUE SAINT-GERMAIN@@ Le Saint-Germain est-il un chien français ? Des flots d'encre ont été dépensés sur ce sujet et on n'est pas encore d'accord. @J'ai moi-même hésité longtemps à le reconnaître comme tel. Il est vrai que j'avais vu primer une chienne pointer pure race comme Saint-Germain et qu'on m'avait vendu un fils de ladite chienne comme Saint-Germain. J'admets qu'à une exposition il est assez difficile de distinguer où le pointer finit et où le Saint-Germain commence. Cependant il existe deux @types de Saint-Germain@ qui se distinguent du pointer ,- ,- 1 #. - -L'un, qui pour le moment est le seul récompensé aux expositions, est un chien léger, élégant, souvent un peu petit, la tête carrée et cassée, le museau fuyant, l'oreille plantée haut et se détachant bien de la tête, le fouet très fin le poil court et@ fin.@@ L'autre est un grand chien, à tête un peu lourde, avec babines un peu tombantes, très bien coiffé, plus mou, moins musclé que le précédent, la poitrine généralement peu descendue, le fouet fort et le poil un peu plus rude. Mais là où on peut se rendre compte que la race Saint-Germain existe, c'est sur le terrain. Prenez un pointer et un Saint-Germain, voyez la différence autant l'un est fou-gueux et indomptable, autant l'autre est calme et facile, chassant au trot ou au petit galop, près de son maître, se fiant uniquement à la finesse de son nez. D'un dressage excessivement facile, ce chien chasse tout jeune et j'en ai vu qui, du premier coup, se sont déclarés des chiens accomplis. Le Saint-Germain, qui n'a pas été retrempé dans le sang du pointer, est même, d'après mon expérience, plus calme que tous les autres braques français. Aussi beaucoup de chasseurs le préfèrent-ils aux autres braques et est-il très répandu. On a le tort en France de ne pas admettre comme race, des chiens qui ne peuvent pas prouver la pureté absolue de leur origine. Toutes les races de chiens ont pourtant été créées, et les races anglaises comme les autres ce n'est donc qu'une@ question de@ date sur@ le dernier croisement fait. Pour qu'une race soit confirmée et puisse prendre ce nom, il faut que les chiens se reproduisent d'une manière uniforme comme type et comme genre de chasse. @Une fois ce résultat acquis, la race est réellement créée quelle qu'en soit l'ancienneté. J'ajouterai même que quelque accident de reproduction ne peut avoir une grande impor-tance si l'ensemble des produits a bien le caractère de la nouvelle race. Voici l'origine du Saint-Germain d'après M. de la Rue@@ Deux pointers blanc et orange, Miss et Stop, furentnt achetés en Angleterre pour le roi par M. le comte de Girardin, premier veneur ils étaient de grande taille, levrettés, avec les oreilles attachées haut, le palais et le @@nez noirs bref, ces deux chiens avaient une grande élé- gance de forme et une incontestable distinction. Miss fut couverte d'abord par un épagneul marron, puis par un beau braque français Za@mor, à M. le comte de l'Aigle tous les chiots qu'elle mit au monde furent toujours blanc et orange. Tous les chiens nés de Miss avaient le plus sou-vent le nez et le palais roses. | J'admets qu'à une exposition il est assez difficile dé distinguer où le pointer finit et où le Saint-Germain commence. | J'admets qu'à une exposition il est assez difficile de distinguer où le pointer finit et où le Saint-Germain commence. | 1 | 0.008475 | 0.045455 |
510.txt | 1,874 | AH EXPLICATION DES PLANCHES Planche VII. FIG. 1. Sternalis brutorum femme de 28 ans . a. Chef sternal du sterno-cléido-mastoïdien. b. Grand pectoral recouvert de son aponévrose. Il s'attache directement à la sixième côte et n'a pas d'insertion à l'apo-névrose abdominale. c. Sternalis brutorum ou droit thoracique. Les tendons des faisceaux sternaux des muscles sterno-cléido-mastoï-diens passent en avant du sternum et se soudent l'un à l'autre en pre-nant des adhérences au sternum à la. hauteur de la deuxième côte. Ce tendon commun se bifurque de nouveau, et chacun des tendons ainsi formés est suivi d'un ventre charnu large d'environ 0m,03 à droite, 0m,02 à gauche. Une insertion supplémentaire est prise sur le sternum par le faisceau droit. Les deux petits muscles anormaux se dirigent de haut en bas et de dedans en dehors pour aller s'insérer par un court tendon aplati au sixième cartilage costal. FIG. 2. Troisième pectoral homme de 25 ans . a. a. a. al Grand pectoral disséqué et relevé par des érignes. b. petit pectoral. c. deltoïde. d. Troisième pectoral, inséré inférieurement aux cinquième, sixième, septième et huitième côtes, supérieurement au tendon du grand pectoral. Planche VIII. FIG. 1. Continuation anormale de l'angulaire de l'omoplate et du grand dentelé homme de 50 ans . a. a. a. Angulaire de l'omoplate. b. Faisceau de ce muscle, qui va se joindre au grand dentelé et s'insérer avec lui à la première côte. c. Grand dentelé, visible sous l'omoplate relevée par des érignes. d. Splénius. FIG. 2. Anomalies multiples de l'angulaire de l'omoplate. a. Faisceau supérieur qui s'attache à l'apophyse transverse de l'atlas. b. Première portion de ce faisceau, soulevée par une érigne, qui va se jeter dans le splénius. c. Deuxième portion de ce faisceau, allant s'insérer aux apophyses épineuses des deux dernières vertèbres cervicales, en entre-croisant ses fibres tendineuses avec celles du petit dentelé supérieur. d. Troisième portion du faisceau supérieur de l'angulaire, qui s'insère au bord spinal de l'omoplate, au-dessus de l'épine, après avoir donné quelques fibres au faisceau inférieur. e. e. Faisceau inférieur du muscle angulaire, inséré en haut aux tubercules postérieurs des apophyses transverses des deuxième, troisième, quatrième et cinquième vertèbres cervicales. En bas, ce faisceau se bifurque le premier chef de bifurcatiou va se jeter dans le transversaire du cou le second chef, qui est le plus volu-mineux, va s'insérer à l'angle supérieur de l'omoplate, après avoir reçu un trousseau de fibres musculaires qui le relie au faisceau supé-rieur du muscle. | AH EXPLICATION DES PLANCHES Planche VII. FIG. 1. @Sternalis brutorum femme de 28 ans . a. Chef sternal du sterno-cléido-mastoïdien. b. Grand pectoral recouvert de son aponévrose. Il s'attache directement à la sixième côte et n'a pas d'insertion à l'apo-névrose abdominale. c. Sternalis brutorum ou droit thoracique. Les tendons des faisceaux sternaux des muscles sterno-cléido-mastoï-diens passent en avant du sternum et se soudent l'un à l'autre en pre-nant des adhérences au sternum à la. hauteur de la deuxième côte. Ce tendon commun se bifurque de nouveau, et chacun des tendons ainsi formés est suivi d'un ventre charnu large d'environ 0m,03 à droite, 0m,02 à gauche. Une insertion supplémentaire est prise sur le sternum par le faisceau droit. Les deux petits muscles anormaux se dirigent de haut en bas et de dedans en dehors pour aller s'insérer par un court tendon aplati au sixième cartilage costal. FIG. 2. @Troisième pectoral homme de 25 ans . a. a. a. al Grand pectoral disséqué et relevé par des érignes. b. petit pectoral. c. deltoïde. d. Troisième pectoral, inséré inférieurement aux cinquième, sixième, septième et huitième côtes, supérieurement au tendon du grand pectoral. Planche VIII. FIG. 1. @Continuation anormale de l'angulaire de l'omoplate et du grand dentelé homme de 50 ans . a. a. a. Angulaire de l'omoplate. b. Faisceau de ce muscle, qui va se joindre au grand dentelé et s'insérer avec lui à la première côte. c. Grand dentelé, visible sous l'omoplate relevée par des érignes. d. Splénius. FIG. 2. @Anomalies multiples de l'angulaire de l'omoplate. a. Faisceau supérieur qui s'attache à l'apophyse transverse de l'atlas. b. Première portion de ce faisceau, soulevée par une érigne, qui va se jeter dans le splénius. c. Deuxième portion de ce faisceau, allant s'insérer aux apophyses épineuses des deux dernières vertèbres cervicales, en entre-croisant ses fibres tendineuses avec celles du petit dentelé supérieur. d. Troisième portion du faisceau supérieur de l'angulaire, qui s'insère au bord spinal de l'omoplate, au-dessus de l'épine, après avoir donné quelques fibres au faisceau inférieur. e. e. Faisceau inférieur du muscle angulaire, inséré en haut aux tubercules postérieurs des apophyses transverses des deuxième, troisième, quatrième et cinquième vertèbres cervicales. En bas, ce faisceau se bifurque le premier chef de bifurcatiou va se jeter dans le transversaire du cou le second chef, qui est le plus volu-mineux, va s'insérer à l'angle supérieur de l'omoplate, après avoir reçu un trousseau de fibres musculaires qui le relie au faisceau supé-rieur du muscle. | AH EXPLICATION DES PLANCHES Planche VII. FIG. 1. -Sternalis brutorum femme de 28 ans . a. Chef sternal du sterno-cléido-mastoïdien. b. Grand pectoral recouvert de son aponévrose. Il s'attache directement à la sixième côte et n'a pas d'insertion à l'apo-névrose abdominale. c. Sternalis brutorum ou droit thoracique. Les tendons des faisceaux sternaux des muscles sterno-cléido-mastoï-diens passent en avant du sternum et se soudent l'un à l'autre en pre-nant des adhérences au sternum à la@ hauteur de la deuxième côte. Ce tendon commun se bifurque de nouveau, et chacun des tendons ainsi formés est suivi d'un ventre charnu large d'environ 0m,03 à droite, 0m,02 à gauche. Une insertion supplémentaire est prise sur le sternum par le faisceau droit. Les deux petits muscles anormaux se dirigent de haut en bas et de dedans en dehors pour aller s'insérer par un court tendon aplati au sixième cartilage costal. FIG. 2. -Troisième pectoral homme de 25 ans . a. a. a. a' Grand pectoral disséqué et relevé par des érignes. b. petit pectoral. c.@deltoïde. d.@Troisième pectoral, inséré inférieurement aux cinquième, sixième, septième et huitième côtes, supérieurement au tendon du grand pectoral. Planche VIII. FIG. 1. -Continuation anormale de l'angulaire de l'omoplate et du grand dentelé homme de 50 ans . a. a. a. Angulaire de l'omoplate. b. Faisceau de ce muscle, qui va se joindre au grand dentelé et s'insérer avec lui à la première côte. c. Grand dentelé, visible sous l'omoplate relevée par des érignes. d. Splénius. FIG. 2. -Anomalies multiples de l'angulaire de l'omoplate. a. Faisceau supérieur qui s'attache à l'apophyse transverse de l'atlas. b. Première portion de ce faisceau, soulevée par une érigne, qui va se jeter dans le splénius. c. Deuxième portion de ce faisceau, allant s'insérer aux apophyses épineuses des deux dernières vertèbres cervicales, en entre-croisant ses fibres tendineuses avec celles du petit dentelé supérieur. d. Troisième portion du faisceau supérieur de l'angulaire, qui s'insère au bord spinal de l'omoplate, au-dessus de l'épine, après avoir donné quelques fibres au faisceau inférieur. e. e. Faisceau inférieur du muscle angulaire, inséré en haut aux tubercules postérieurs des apophyses transverses des deuxième, troisième, quatrième et cinquième vertèbres cervicales. En bas, ce faisceau se bifurque le premier chef de bifurcation va se jeter dans le transversaire du cou le second chef, qui est le plus volu-mineux, va s'insérer à l'angle supérieur de l'omoplate, après avoir reçu un trousseau de fibres musculaires qui le relie au faisceau supé-rieur du muscle. | d. Troisième portion du faisceau supérieur de l'angulaire, qui s'insère au bord spinal de l'omoplate, au-dessus de l'épine, après avoir donné quelques fibres au faisceau inférieur. | d. Troisième portion du faisceau supérieur de l'angulaire, qui s'insère au bord spinal de l'omoplate, au-dessus de l'épine, après avoir donné quelques fibres au faisceau inférieur. | 0 | 0 | 0 |
848.txt | 1,858 | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 155 desle qui, pour être cachée à tous les yeux, n'en avait que plus d'éclat. Cependant les années, en s'écoulant, amenaient de nou-velles charges. Plus on allait, plus la grand'mère exigeait de oins en raison d'infirmités sans cesse accrues. Si elle vivait encore, c'était par un miracle de tendresse. L'héroïque jeune fille suffisait à tout elle ne fléchissait pas sous le poids de tant d'épreuves le sentiment du devoir lui donnait des forces aucun sacrifice ne lui coûtait. Voilà ce qu'apprit Ludovic et ce qu'il vit de ses yeux, une fois admis dans cet intérieur. Marguerite en était l'âme et le bras. Tout s'y réglait comme elle l'entendait point de vo-lonté, ni de responsabilité que les siennes. La pauvre ma-dame Morin en était arrivée à ce point où l'existence est presque machinale les facultés avaient décliné en même temps que les forces le sentiment des choses de ce monde lui échappait de plus en plus. Marguerite restait donc maî-tresse d'elle-même et libre à seize ans comme l'oiseau qui essaye pour la première fois ses ailes elle pouvait aller vers le mal ou le bien, sans que personne l'en empêchât, sans qu'un bon avis la retînt si elle s'engageait dans une mau-vaise voie,ni qu'une main secourable la guidât dans des voies meilleures. Tout pour elle dépendait de ses propres instincts et de cette première inspiration où le hasard joue un si grand rôle et a une si grande part. A cet âge se défie-t-on jamais ? Les coeurs purs ont surtout cette faiblesse de juger les autres d'après eux-mêmes, et c'est ce qui les expose à plus-de périls. Ludovic fut donc reçu comme un ami, et en cela l'étoile de la jeune fille l'avait bien servie il était digne de cet ac-cueil et méritait de s'asseoir à cet honnête foyer. Des deux parts c'était l'esprit dé famille qui se réveillait, chez Mar-guerite, de la famille éteinte chez Ludovic, de la famille absente. Ils se sentaient plus forts l'un près de l'autre et en mettant leur inexpérience en commun. Dès que le jeune homme avait une heure de libre, il accourait chez sa voi-sine, s'asseyait à ses côtés et engageait l'entretien. Il ne lui parlait ni de Paris, ni des plaisirs mélangés qu'il offre à la jeunesse il ne lui faisait ni la chronique du monde, ni celle des théâtres, sujets à l'usage des oisifs il aimait mieux par- | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 155 desle qui, pour être cachée à tous les yeux, n'en avait que plus d'éclat. Cependant les années, en s'écoulant, amenaient de nou-velles charges. Plus on allait, plus la grand'mère exigeait de @oins en raison d'infirmités sans cesse accrues. Si elle vivait encore, c'était par un miracle de tendresse. L'héroïque jeune fille suffisait à tout elle ne fléchissait pas sous le poids de tant d'épreuves le sentiment du devoir lui donnait des forces aucun sacrifice ne lui coûtait. Voilà ce qu'apprit Ludovic et ce qu'il vit de ses yeux, une fois admis dans cet intérieur. Marguerite en était l'âme et le bras. Tout s'y réglait comme elle l'entendait point de vo-lonté, ni de responsabilité que les siennes. La pauvre ma-dame Morin en était arrivée à ce point où l'existence est presque machinale les facultés avaient décliné en même temps que les forces le sentiment des choses de ce monde lui échappait de plus en plus. Marguerite restait donc maî-tresse d'elle-même et libre à seize ans comme l'oiseau qui essaye pour la première fois ses ailes elle pouvait aller vers le mal ou le bien, sans que personne l'en empêchât, sans qu'un bon avis la retînt si elle s'engageait dans une mau-vaise voie,@ni qu'une main secourable la guidât dans des voies meilleures. Tout pour elle dépendait de ses propres instincts et de cette première inspiration où le hasard joue un si grand rôle et a une si grande part. A cet âge se défie-t-on jamais ? Les coeurs purs ont surtout cette faiblesse de juger les autres d'après eux-mêmes, et c'est ce qui les expose à plus-de périls. Ludovic fut donc reçu comme un ami, et en cela l'étoile de la jeune fille l'avait bien servie il était digne de cet ac-cueil et méritait de s'asseoir à cet honnête foyer. Des deux parts c'était l'esprit dé famille qui se réveillait, chez Mar-guerite, de la famille éteinte chez Ludovic, de la famille absente. Ils se sentaient plus forts l'un près de l'autre et en mettant leur inexpérience en commun. Dès que le jeune homme avait une heure de libre, il accourait chez sa voi-sine, s'asseyait à ses côtés et engageait l'entretien. Il ne lui parlait ni de Paris, ni des plaisirs mélangés qu'il offre à la jeunesse il ne lui faisait ni la chronique du monde, ni celle des théâtres, sujets à l'usage des oisifs il aimait mieux par- | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 155 deste qui, pour être cachée à tous les yeux, n'en avait que plus d'éclat. Cependant les années, en s'écoulant, amenaient de nou-velles charges. Plus on allait, plus la grand'mère exigeait de soins en raison d'infirmités sans cesse accrues. Si elle vivait encore, c'était par un miracle de tendresse. L'héroïque jeune fille suffisait à tout elle ne fléchissait pas sous le poids de tant d'épreuves le sentiment du devoir lui donnait des forces aucun sacrifice ne lui coûtait. Voilà ce qu'apprit Ludovic et ce qu'il vit de ses yeux, une fois admis dans cet intérieur. Marguerite en était l'âme et le bras. Tout s'y réglait comme elle l'entendait point de vo-lonté, ni de responsabilité que les siennes. La pauvre ma-dame Morin en était arrivée à ce point où l'existence est presque machinale les facultés avaient décliné en même temps que les forces le sentiment des choses de ce monde lui échappait de plus en plus. Marguerite restait donc maî-tresse d'elle-même et libre à seize ans comme l'oiseau qui essaye pour la première fois ses ailes elle pouvait aller vers le mal ou le bien, sans que personne l'en empêchât, sans qu'un bon avis la retînt si elle s'engageait dans une mau-vaise voie, ni qu'une main secourable la guidât dans des voies meilleures. Tout pour elle dépendait de ses propres instincts et de cette première inspiration où le hasard joue un si grand rôle et a une si grande part. A cet âge se défie-t-on jamais ? Les coeurs purs ont surtout cette faiblesse de juger les autres d'après eux-mêmes, et c'est ce qui les expose à plus de périls. Ludovic fut donc reçu comme un ami, et en cela l'étoile de la jeune fille l'avait bien servie il était digne de cet ac-cueil et méritait de s'asseoir à cet honnête foyer. Des deux parts c'était l'esprit de famille qui se réveillait, chez Mar-guerite, de la famille éteinte chez Ludovic, de la famille absente. Ils se sentaient plus forts l'un près de l'autre et en mettant leur inexpérience en commun. Dès que le jeune homme avait une heure de libre, il accourait chez sa voi-sine, s'asseyait à ses côtés et engageait l'entretien. Il ne lui parlait ni de Paris, ni des plaisirs mélangés qu'il offre à la jeunesse il ne lui faisait ni la chronique du monde, ni celle des théâtres, sujets à l'usage des oisifs il aimait mieux par- | Voilà ce qu'apprit Ludovic et ce qu'il vit de ses yeux, une fois admis dans cet intérieur. | Voilà ce qu'apprit Ludovic et ce qu'il vit de ses yeux, une fois admis dans cet intérieur. | 0 | 0 | 0 |
221.txt | 1,857 | 62 VIE DE L'ABBE NICOLLE Vous serait-il possible de rappeler à S. M. cette pro-messe? L'objet n'en est pas considérable, et cette de-mande est la dernière. Oh! de grâce, épargnons à ce ce respectable prélat la plus dure de toutes les épreu-ceves, celle dé mourir insolvable, et par conséquent ce d'être injuste pour avoir été trop charitable.. Ce cri de douleur fut entendu. Le coeur de M. Nicolle s'en émut, et, sous l'impression de cette émotion pro-fonde, il sollicita de l'Impératrice mère sa protection puissanle auprès de S. M. l'Empereur, son fils. Sa re-quête fut accueillie avec faveur. Le 2 octobre 1802, l'Impératrice daigna lui adresser ces quelques lignes Monsieur l'abbé Nicolle, je me ferai un plaisir de remettre à l'Empereur, mon très-cher fils, la lettre que vous lui adressez en faveur de l'ancien Archevê-que de Paris. En faisant des voeux pour la réussite de et notre démarche, je vous prie d'être assuré de la bien-veillance avec laquelle je suis, votre affectionnée, MARIE Le secours fut obtenu. Monseigneur de Juigné apprécia toute l'étendue de ce dernier service, et, de Paris, il écrivit à M. Nicolle cette lettre pleine d'intérêt. Elle est du 5 mars 1803. ce Monsieur l'abbé, je ne puis vous exprimer le plai-ce sir que m'a fait votre lettre, et la satisfaction qu'elle ce méfait éprouver dans l'embarras et la détresse où je | 62 VIE DE L'ABBE NICOLLE Vous serait-il possible de rappeler à S. M. cette pro-@messe? L'objet n'en est pas considérable, et cette de-@mande est la dernière. Oh! de grâce, épargnons à ce ce respectable prélat la plus dure de toutes les épreu-ceves, celle dé mourir insolvable, et par conséquent ce d'être injuste pour avoir été trop charitable.. Ce cri de douleur fut entendu. Le coeur de M. Nicolle s'en émut, et, sous l'impression de cette émotion pro-fonde, il sollicita de l'Impératrice mère sa protection puissanle auprès de S. M. l'Empereur, son fils. Sa re-quête fut accueillie avec faveur. Le 2 octobre 1802, l'Impératrice daigna lui adresser ces quelques lignes Monsieur l'abbé Nicolle, je me ferai un plaisir de remettre à l'Empereur, mon très-cher fils, la lettre que vous lui adressez en faveur de l'ancien Archevê-que de Paris. En faisant des voeux pour la réussite de et notre démarche, je vous prie d'être assuré de la bien-@veillance avec laquelle je suis, votre affectionnée, MARIE Le secours fut obtenu. Monseigneur de Juigné apprécia toute l'étendue de ce dernier service, et, de Paris, il écrivit à M. Nicolle cette lettre pleine d'intérêt. Elle est du 5 mars 1803. ce Monsieur l'abbé, je ne puis vous exprimer le plai-ce sir que m'a fait votre lettre, et la satisfaction qu'elle ce méfait éprouver dans l'embarras et la détresse où je | 62 VIE DE L'ABBE NICOLLE Vous serait-il possible de rappeler à S. M. cette pro- messe? L'objet n'en est pas considérable, et cette de- mande est la dernière. Oh! de grâce, épargnons à ce @@@respectable prélat la plus dure de toutes les épreu-@ ves, celle de mourir insolvable, et par conséquent @@@d'être injuste pour avoir été trop charitable.. Ce cri de douleur fut entendu. Le coeur de M. Nicolle s'en émut, et, sous l'impression de cette émotion pro-fonde, il sollicita de l'Impératrice mère sa protection puissanle auprès de S. M. l'Empereur, son fils. Sa re-quête fut accueillie avec faveur. Le 2 octobre 1802, l'Impératrice daigna lui adresser ces quelques lignes Monsieur l'abbé Nicolle, je me ferai un plaisir de remettre à l'Empereur, mon très-cher fils, la lettre que vous lui adressez en faveur de l'ancien Archevê-que de Paris. En faisant des voeux pour la réussite de @@@notre démarche, je vous prie d'être assuré de la bien- veillance avec laquelle je suis, votre affectionnée, MARIE Le secours fut obtenu. Monseigneur de Juigné apprécia toute l'étendue de ce dernier service, et, de Paris, il écrivit à M. Nicolle cette lettre pleine d'intérêt. Elle est du 5 mars 1803.@@@ Monsieur l'abbé, je ne puis vous exprimer le plai-i- sir que m'a fait votre lettre, et la satisfaction qu'elle me @@fait éprouver dans l'embarras et la détresse où je | Elle est du 5 mars 1803. | Elle est du 5 mars 1803. | 0 | 0 | 0 |
554.txt | 1,886 | DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 13 Quand Moïse voulut remplir Josué de l'esprit de sagesse, cc il lui imposa les mains Deutéronome, ch. xxxiv, v. 9 . Chaque fois qu'on demande au Christ de guérir un malade, on le prie de lui imposer les mains, ou Jésus lui-même opère ainsi la guérison. Saint Luc, ch. vi, v. 19, dit Qu'une vertu sortait de Jésus. En effet, si la puissance magnétique est un attribut de l'homme, Y Homme-Dieu a dû avoir cette puissance au plus haut degré qu'il est possible de concevoir. Saint Marc cite deux faits remarquables où l'on reconnaît la magnétisation l'un concernant un sourd-muet ch. vu , -l'autre touchant un aveugle ch. vin il est dit que le Christ a été obligé d'imposer les mains deux fois pour obtenir la guérison. Si nous passons aux Actes des Apôtres, nous voyons que celui qui fit le plus de guérisons miraculeuses, ce ne fut pas un des douze apôtres, mais bien saint Etienne, - qui n'était que disciple de Jésus, - et cela parce qu'il était plein de grâce et de force Actes, ch. vi, v. 8 . Plus loin, on voit saint Pierre et saint Paul guérir les malades en leur imposant les mains ou en les regardant fixement et en leur commandant de les regarder eux-mêmes, comme dans la guérison du boiteux Actes, ch. m . Saint Marc, ch. vi, v. 5, dit A Bethléem, Jésus ne put faire aucun miracle, sinon de guérir un petit nombre de malades en leur imposant les mains. Jésus et ses disciples n'étaient pas les seuls qui guéris-saient les malades ou chassaient les démons, ce qui est la même chose. On voit dans saint Luc, ch. xr, v. 19 Que les enfants des scribes chassaient aussi les dé-mons. Dans saint Marc, ch. ix, v. 39, on voit Jean se plaindre à Jésus de ce qu'il a vu dans la foule un homme qui chasse les démons en son nom, sans être de ses disciples. Voilà pour le magnétisme proprement dit, passons au somnambulisme. | DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 13 Quand Moïse voulut remplir Josué de l'esprit de sagesse, cc il lui imposa les mains Deutéronome, ch. xxxiv, v. 9 . Chaque fois qu'on demande au Christ de guérir un malade, on le prie de lui imposer les mains, ou Jésus lui-même opère ainsi la guérison. Saint Luc, ch. vi, v. 19, dit Qu'une vertu sortait de Jésus. En effet, si la puissance magnétique est un attribut de l'homme, Y Homme-Dieu a dû avoir cette puissance au plus haut degré qu'il est possible de concevoir. Saint Marc cite deux faits remarquables où l'on reconnaît la magnétisation l'un concernant un sourd-muet ch. v@u , -l'autre touchant un aveugle ch. v@in il est dit que le Christ a été obligé d'imposer les mains deux fois pour obtenir la guérison. Si nous passons aux Actes des Apôtres, nous voyons que celui qui fit le plus de guérisons miraculeuses, ce ne fut pas un des douze apôtres, mais bien saint Etienne, - qui n'était que disciple de Jésus, - et cela parce qu'il était plein de grâce et de force Actes, ch. vi, v. 8 . Plus loin, on voit saint Pierre et saint Paul guérir les malades en leur imposant les mains ou en les regardant fixement et en leur commandant de les regarder eux-mêmes, comme dans la guérison du boiteux Actes, ch. @@m . Saint Marc, ch. vi, v. 5, dit A Bethléem, Jésus ne put faire aucun miracle, sinon de guérir un petit nombre de malades en leur imposant les mains. Jésus et ses disciples n'étaient pas les seuls qui guéris-saient les malades ou chassaient les démons, ce qui est la même chose. On voit dans saint Luc, ch. xr, v. 19 Que les enfants des scribes chassaient aussi les dé-mons. Dans saint Marc, ch. ix, v. 39, on voit Jean se plaindre à Jésus de ce qu'il a vu dans la foule un homme qui chasse les démons en son nom, sans être de ses disciples. Voilà pour le magnétisme proprement dit, passons au somnambulisme. | DU MAGNÉTISME JUSQU'A NOS JOURS 13 Quand Moïse voulut remplir Josué de l'esprit de sagesse, @@@il lui imposa les mains Deutéronome, ch. XXXIV, V. 9 . Chaque fois qu'on demande au Christ de guérir un malade, on le prie de lui imposer les mains, ou Jésus lui-même opère ainsi la guérison. Saint Luc, ch. VI, V. 19, dit Qu'une vertu sortait de Jésus. En effet, si la puissance magnétique est un attribut de l'homme, l'Homme-Dieu a dû avoir cette puissance au plus haut degré qu'il est possible de concevoir. Saint Marc cite deux faits remarquables où l'on reconnait la magnétisation l'un concernant un sourd-muet ch. VII , @l'autre touchant un aveugle ch. VIII il est dit que le Christ a été obligé d'imposer les mains deux fois pour obtenir la guérison. Si nous passons aux Actes des Apôtres, nous voyons que celui qui fit le plus de guérisons miraculeuses, ce ne fut pas un des douze apôtres, mais bien saint Etienne, -@qui n'était que disciple de Jésus, -@et cela parce qu'il était plein de grâce et de force Actes, ch. VI, V. 8 . Plus loin, on voit saint Pierre et saint Paul guérir les malades en leur imposant les mains ou en les regardant fixement et en leur commandant de les regarder eux-mêmes, comme dans la guérison du boiteux Actes, ch. III . Saint Marc, ch. VI, V. 5, dit A Bethléem, Jésus ne put faire aucun miracle, sinon de guérir un petit nombre de malades en leur imposant les mains. Jésus et ses disciples n'étaient pas les seuls qui guéris-saient les malades ou chassaient les démons, ce qui est la même chose. On voit dans saint Luc, ch. XI, V. 19 Que les enfants des scribes chassaient aussi les dé-mons. Dans saint Marc, ch. IX, V. 39, on voit Jean se plaindre à Jésus de ce qu'il a vu dans la foule un homme qui chasse les démons en son nom, sans être de ses disciples. Voilà pour le magnétisme proprement dit, passons au somnambulisme. | xr, v. 19 Que les enfants des scribes chassaient aussi les dé-mons. | XI, V. 19 Que les enfants des scribes chassaient aussi les dé-mons. | 3 | 0.044776 | 0.214286 |
904.txt | 1,858 | 220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Enfin, le temps des délais expira, et il devint possible de fixer d'une manière définitive le moment de la cérémonie. Pour abréger le séjour du père et diminuer les frais de son déplacement, il avait été convenu qu'on célébrerait le ma-riage dès,son arrivée. Voir sa bru et la conduire à l'autel se-raient tout un pour lui. Les bans avaient été publiés, le maire et le curé de la paroisse étaient prévenus aucun détail, au-cun soin n'avaient été négligés. Ludovic ne s'occupait plus d'autre chose. Ce n'était plus l'avocat esclave de ses devoirs, - c'était un fiancé n'ayant qu'une idée et qu'un souci, et ne se -laissant détourner par aucune affaire de la poursuite de son bonheur. La veille du jour fixé, il ne quitta pas Marguerite un seul instant et entra presque de plein pied dans la vie de ménage. 1 Il voulut qu'elle déjeunât et dînât avec lui, qu'elle l'assistât dans les dernières emplettes et les derniers préparatifs, qu'elle en agit, en un mot, comme s'ils étaient mari et femme. La jeune fille semblait heureuse de ces soins elle s'y prêta avec une bonne grâce évidente puis le soir, quand les con-venances les obligèrent à se séparer, ce fut elle qui mit -quelque instance à prolonger la veillée. Enfin le moment des adieux arriva. - A demain 1 eut Ludovic en accompagnant ces mots d'un chaste baiser. -- A demain 1 répéta-t-elle. Rentré chez lui, dans la modeste mansarde qu'il avait voulu occuper jusqu'au dernier moment, Ludovic se jeta sur son lit et essaya de goûter quelque repos. Mais les souve-nirs de la journée -et les espérances du lendemain l'agitèrent à un point qu'il ne put fermer l'oeil. Il se leva la nuit était déjà avancée. Il ouvrit sa fenêtre et se remit à la place d'où il poursuivait autrefois ses contemplations solitaires et sui-vait Marguerite dans le cours de ses travaux. C'était un charme pour lui que de remonter le cours des temps et de reprendre ses amours à leur berceau. Qui lui eût dit'alors que cette passion, née d'un regard furtif, le conduirait aussi loin, et que sa destinée allait dépendre des hasards d'un voi-sinage ? En agissant ainsi, Ludovic cherchait seulement une diver-sion à son insomnie il y trouva lè sujet d'une inquiétude et | 220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Enfin, le temps des délais expira, et il devint possible de fixer d'une manière définitive le moment de la cérémonie. Pour abréger le séjour du père et diminuer les frais de son déplacement, il avait été convenu qu'on célébrerait le ma-riage dès,son arrivée. Voir sa bru et la conduire à l'autel se-raient tout un pour lui. Les bans avaient été publiés, le maire et le curé de la paroisse étaient prévenus aucun détail, au-cun soin n'avaient été négligés. Ludovic ne s'occupait plus d'autre chose. Ce n'était plus l'avocat esclave de ses devoirs, - c'était un fiancé n'ayant qu'une idée et qu'un souci, et ne se -laissant détourner par aucune affaire de la poursuite de son bonheur. La veille du jour fixé, il ne quitta pas Marguerite un seul instant et entra presque de plein pied dans la vie de ménage. 1 Il voulut qu'elle déjeunât et dînât avec lui, qu'elle l'assistât dans les dernières emplettes et les derniers préparatifs, qu'elle en agit, en un mot, comme s'ils étaient mari et femme. La jeune fille semblait heureuse de ces soins elle s'y prêta avec une bonne grâce évidente puis le soir, quand les con-venances les obligèrent à se séparer, ce fut elle qui mit -quelque instance à prolonger la veillée. Enfin le moment des adieux arriva. - A demain 1 eut Ludovic en accompagnant ces mots d'un chaste baiser. -- A demain 1 répéta-t-elle. Rentré chez lui, dans la modeste mansarde qu'il avait voulu occuper jusqu'au dernier moment, Ludovic se jeta sur son lit et essaya de goûter quelque repos. Mais les souve-nirs de la journée -et les espérances du lendemain l'agitèrent à un point qu'il ne put fermer l'oeil. Il se leva la nuit était déjà avancée. Il ouvrit sa fenêtre et se remit à la place d'où il poursuivait autrefois ses contemplations solitaires et sui-vait Marguerite dans le cours de ses travaux. C'était un charme pour lui que de remonter le cours des temps et de reprendre ses amours à leur berceau. Qui lui eût dit'alors que cette passion, née d'un regard furtif, le conduirait aussi loin, et que sa destinée allait dépendre des hasards d'un voi-sinage ? En agissant ainsi, Ludovic cherchait seulement une diver-sion à son insomnie il y trouva lè sujet d'une inquiétude et | 220 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Enfin, le temps des délais expira, et il devint possible de fixer d'une manière définitive le moment de la cérémonie. Pour abréger le séjour du père et diminuer les frais de son déplacement, il avait été convenu qu'on célébrerait le ma-riage dès son arrivée. Voir sa bru et la conduire à l'autel se-raient tout un pour lui. Les bans avaient été publiés, le maire et le curé de la paroisse étaient prévenus aucun détail, au-cun soin n'avaient été négligés. Ludovic ne s'occupait plus d'autre chose. Ce n'était plus l'avocat esclave de ses devoirs, @@c'était un fiancé n'ayant qu'une idée et qu'un souci, et ne se @laissant détourner par aucune affaire de la poursuite de son bonheur. La veille du jour fixé, il ne quitta pas Marguerite un seul instant et entra presque de plein pied dans la vie de ménage.@@ Il voulut qu'elle déjeunât et dînât avec lui, qu'elle l'assistât dans les dernières emplettes et les derniers préparatifs, qu'elle en agît, en un mot, comme s'ils étaient mari et femme. La jeune fille semblait heureuse de ces soins elle s'y prêta avec une bonne grâce évidente puis le soir, quand les con-venances les obligèrent à se séparer, ce fut elle qui mit @quelque instance à prolonger la veillée. Enfin le moment des adieux arriva. -@A demain ! dit Ludovic en accompagnant ces mots d'un chaste baiser. @-@A demain ! répéta-t-elle. Rentré chez lui, dans la modeste mansarde qu'il avait voulu occuper jusqu'au dernier moment, Ludovic se jeta sur son lit et essaya de goûter quelque repos. Mais les souve-nirs de la journée @et les espérances du lendemain l'agitèrent à un point qu'il ne put fermer l'oeil. Il se leva la nuit était déjà avancée. Il ouvrit sa fenêtre et se remit à la place d'où il poursuivait autrefois ses contemplations solitaires et sui-vait Marguerite dans le cours de ses travaux. C'était un charme pour lui que de remonter le cours des temps et de reprendre ses amours à leur berceau. Qui lui eût dit alors que cette passion, née d'un regard furtif, le conduirait aussi loin, et que sa destinée allait dépendre des hasards d'un voi-sinage ? En agissant ainsi, Ludovic cherchait seulement une diver-sion à son insomnie il y trouva le sujet d'une inquiétude et | Qui lui eût dit'alors que cette passion, née d'un regard furtif, le conduirait aussi loin, et que sa destinée allait dépendre des hasards d'un voi-sinage ? | Qui lui eût dit alors que cette passion, née d'un regard furtif, le conduirait aussi loin, et que sa destinée allait dépendre des hasards d'un voi-sinage ? | 1 | 0.006452 | 0.033333 |
760.txt | 1,858 | 50 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Parfois son effort, si énergique qu'il fût, paraissait maîtrisé d'autres fois elle était poussée, sans qu'elle bougeai, avec la rapidité d'une flèche c'étaient des courants qui se combat-taient elle entrait dans le labyrinthe des brisants. Il était temps de renoncer elle avait même excédé les témérités permises. D'ailleurs, la force des choses s'en mêla an mo-ment où elle croyait avoir sous elle une grande masse d'eau, son corps rencontra comme un obstacle et effleura la pointe d'un rocher elle était en plein récif et livrée aux agitations de la vague. Clémence n'était point une femme ordinaire son âme resta ferme et son esprit libre au milieu du péril. Il ne lui sem-blait pas d'ailleurs qu'elle en courût un réel. Cent toise,s au plus la séparaient de la partie du bassin où se trouvaient les autres baigneuses. A l'aide du moindre effort, elle pouvait franchir cette distance ni l'énergie, ni la volonté ne lui manquaient elle n'aurait pas pour le retour de moins bonnes dispositions, ni de moindres chances que pour l'aller. Tels étaient ses calculs l'événement les déçut. D'abord elle avait été portée plus avant dans le récif qu'elle ne le croyait, et -quand il fallut s'en dégager, elle eut à affronter des remous terribles. Puis le mouvement de la marée se déclara contre elle et avec tant d'énergie, qu'elle avait beaucoup de peine à vaincre le courant et à ne pas être entrainée plus au large. Un quart d'heure s'écoula dans cette lutte sans que son courage en fût ébranlé ses forces seules commençaient à faiblir. Qu'on juge de la situation où elle se trouvait. Quelque opiniâtreté qu'elle y mît, elle n'avançait pas elle'ne sortait pas de ces eaux maudites, où le pied rencontrait tantôt un rocher immergé, tantôt l'abîme, et où il n'était possible ni de trouver un point d'appui, ni de nager librement. Chaque -minute qui s'écoulait semblait lui apporter une résistance de plus et une ressource de moins. Elle voyait près de là, presque à sa portée, cette compagnie joyeuse 4ui avait fini par rester indifférente à ses témérités elle voyait Claire qui l'encourageait du geste et du regard, sans soupçonner même le danger qu'elle courait, et elle ne pouvait franchir l'étroit espace qui la séparait de ce port de salut, et si le ciel ne lui venait en aide, elle allait misérablement périr, par un beau | 50 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Parfois son effort, si énergique qu'il fût, paraissait maîtrisé d'autres fois elle était poussée, sans qu'elle bougeai, avec la rapidité d'une flèche c'étaient des courants qui se combat-taient elle entrait dans le labyrinthe des brisants. Il était temps de renoncer elle avait même excédé les témérités permises. D'ailleurs, la force des choses s'en mêla an mo-ment où elle croyait avoir sous elle une grande masse d'eau, son corps rencontra comme un obstacle et effleura la pointe d'un rocher elle était en plein récif et livrée aux agitations de la vague. Clémence n'était point une femme ordinaire son âme resta ferme et son esprit libre au milieu du péril. Il ne lui sem-blait pas d'ailleurs qu'elle en courût un réel. Cent toise,s au plus la séparaient de la partie du bassin où se trouvaient les autres baigneuses. A l'aide du moindre effort, elle pouvait franchir cette distance ni l'énergie, ni la volonté ne lui manquaient elle n'aurait pas pour le retour de moins bonnes dispositions, ni de moindres chances que pour l'aller. Tels étaient ses calculs l'événement les déçut. D'abord elle avait été portée plus avant dans le récif qu'elle ne le croyait, et -quand il fallut s'en dégager, elle eut à affronter des remous terribles. Puis le mouvement de la marée se déclara contre elle et avec tant d'énergie, qu'elle avait beaucoup de peine à vaincre le courant et à ne pas être entrainée plus au large. Un quart d'heure s'écoula dans cette lutte sans que son courage en fût ébranlé ses forces seules commençaient à faiblir. Qu'on juge de la situation où elle se trouvait. Quelque opiniâtreté qu'elle y mît, elle n'avançait pas elle'ne sortait pas de ces eaux maudites, où le pied rencontrait tantôt un rocher immergé, tantôt l'abîme, et où il n'était possible ni de trouver un point d'appui, ni de nager librement. Chaque -minute qui s'écoulait semblait lui apporter une résistance de plus et une ressource de moins. Elle voyait près de là, presque à sa portée, cette compagnie joyeuse 4ui avait fini par rester indifférente à ses témérités elle voyait Claire qui l'encourageait du geste et du regard, sans soupçonner même le danger qu'elle courait, et elle ne pouvait franchir l'étroit espace qui la séparait de ce port de salut, et si le ciel ne lui venait en aide, elle allait misérablement périr, par un beau | 50 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. Parfois son effort, si énergique qu'il fût, paraissait maîtrisé d'autres fois elle était poussée, sans qu'elle bougeât, avec la rapidité d'une flèche c'étaient des courants qui se combat-taient elle entrait dans le labyrinthe des brisants. Il était temps de renoncer elle avait même excédé les témérités permises. D'ailleurs, la force des choses s'en mêla au mo-ment où elle croyait avoir sous elle une grande masse d'eau, son corps rencontra comme un obstacle et effleura la pointe d'un rocher elle était en plein récif et livrée aux agitations de la vague. Clémence n'était point une femme ordinaire son âme resta ferme et son esprit libre au milieu du péril. Il ne lui sem-blait pas d'ailleurs qu'elle en courût un réel. Cent toise@s au plus la séparaient de la partie du bassin où se trouvaient les autres baigneuses. A l'aide du moindre effort, elle pouvait franchir cette distance ni l'énergie, ni la volonté ne lui manquaient elle n'aurait pas pour le retour de moins bonnes dispositions, ni de moindres chances que pour l'aller. Tels étaient ses calculs l'événement les déçut. D'abord elle avait été portée plus avant dans le récif qu'elle ne le croyait, et @quand il fallut s'en dégager, elle eut à affronter des remous terribles. Puis le mouvement de la marée se déclara contre elle et avec tant d'énergie, qu'elle avait beaucoup de peine à vaincre le courant et à ne pas être entraînée plus au large. Un quart d'heure s'écoula dans cette lutte sans que son courage en fût ébranlé ses forces seules commençaient à faiblir. Qu'on juge de la situation où elle se trouvait. Quelque opiniâtreté qu'elle y mît, elle n'avançait pas elle ne sortait pas de ces eaux maudites, où le pied rencontrait tantôt un rocher immergé, tantôt l'abîme, et où il n'était possible ni de trouver un point d'appui, ni de nager librement. Chaque @minute qui s'écoulait semblait lui apporter une résistance de plus et une ressource de moins. Elle voyait près de là, presque à sa portée, cette compagnie joyeuse qui avait fini par rester indifférente à ses témérités elle voyait Claire qui l'encourageait du geste et du regard, sans soupçonner même le danger qu'elle courait, et elle ne pouvait franchir l'étroit espace qui la séparait de ce port de salut, et si le ciel ne lui venait en aide, elle allait misérablement périr, par un beau | Elle voyait près de là, presque à sa portée, cette compagnie joyeuse 4ui avait fini par rester indifférente à ses témérités elle voyait Claire qui l'encourageait du geste et du regard, sans soupçonner même le danger qu'elle courait, et elle ne pouvait franchir l'étroit espace qui la séparait de ce port de salut, et si le ciel ne lui venait en aide, elle allait misérablement périr, par un beau | Elle voyait près de là, presque à sa portée, cette compagnie joyeuse qui avait fini par rester indifférente à ses témérités elle voyait Claire qui l'encourageait du geste et du regard, sans soupçonner même le danger qu'elle courait, et elle ne pouvait franchir l'étroit espace qui la séparait de ce port de salut, et si le ciel ne lui venait en aide, elle allait misérablement périr, par un beau | 1 | 0.002532 | 0.013158 |
68.txt | 1,821 | 11 plus satisfaire à l'ardeur que PALISOT DE BEAUVOIS avait de s'instruire les herbiers de plantes étrangères qu'il visitait, celui formé par TOURNEFORT dans ses voyages au Levant, ceux qu'expédiaient au Jardin des plantes de Paris les botanistes français qui parcouraient diverses contrées de l'Asie, de l'Afrique et des deux Amériques, enflammaient son imagination , et lui inspiraient le désir de fournir aussi à son tour à la science de nouvelles richesses. La lecture du voyage de NIEBUHR l'avait sur-tout intéressé et tout en déplorant la perte de l'infortuné FORSKAEL , qui, après avoir été pris et impitoyablement dépouillé par les Arabes, mourut, jeune encore, dévoré par la peste il conçut le projet hardi de terminer l'en-treprise périlleuse de son voyage, mais le ministre au-quel il soumit cette idée ne lui permit pas de la réaliser. Il allait accepter la mission d'un voyage autour du monde, quoique bien convaincu de l'inutilité de telles expéditions pour l'histoire naturelle , et particulièrement pour la bo-tanique mais au moment où il allait courir la chance malheureuse de LAPEYROUSE, une circonstance imprévue fixa ses regards sur la côte de Guinée. Il se trouvait alors en 1785 à Paris, sous le nom de fils du roi d'Oware , un Nègre chargé par son gouver-nement d'obtenir de celui de France une redevance an-, nuelle pour la cession d'un vaste terrain , destiné à former un établissement français à l'embouchure de la rivière Formose. PALISOT DE BEAUVOIS fait connaissance avec le prétendu prince BOUDAKAN , se lie avec le capitaine du qui arrêta le 18 février 1786, sur le rapport de FOUGEROUX DE BONDAROY et A . L. DR JUSSIEU, qu'il serait imprimé dans le Recueil des Savans étrangers, | 11 plus satisfaire à l'ardeur que PALISOT DE BEAUVOIS avait de s'instruire les herbiers de plantes étrangères qu'il visitait, celui formé par TOURNEFORT dans ses voyages au Levant, ceux qu'expédiaient au Jardin des plantes de Paris les botanistes français qui parcouraient diverses contrées de l'Asie, de l'Afrique et des deux Amériques, enflammaient son imagination , et lui inspiraient le désir de fournir aussi à son tour à la science de nouvelles richesses. La lecture du voyage de NIEBUHR l'avait sur-tout intéressé et tout en déplorant la perte de l'infortuné FORSKAEL , qui, après avoir été pris et impitoyablement dépouillé par les Arabes, mourut, jeune encore, dévoré par la peste il conçut le projet hardi de terminer l'en-treprise périlleuse de son voyage, mais le ministre au-quel il soumit cette idée ne lui permit pas de la réaliser. Il allait accepter la mission d'un voyage autour du monde, quoique bien convaincu de l'inutilité de telles expéditions pour l'histoire naturelle , et particulièrement pour la bo-tanique mais au moment où il allait courir la chance malheureuse de LAPEYROUSE, une circonstance imprévue fixa ses regards sur la côte de Guinée. Il se trouvait alors en 1785 à Paris, sous le nom de fils du roi d'Oware , un Nègre chargé par son gouver-nement d'obtenir de celui de France une redevance an-, nuelle pour la cession d'un vaste terrain , destiné à former un établissement français à l'embouchure de la rivière Formose. PALISOT DE BEAUVOIS fait connaissance avec le prétendu prince BOUDAKAN , se lie avec le capitaine du@@@ qui arrêta le 18 février 1786, sur le rapport de FOUGEROUX DE BONDAROY et A . L. DR JUSSIEU, qu'il serait imprimé dans le Recueil des Savans étrangers, | 11 plus satisfaire à l'ardeur que PALISOT DE BEAUVOIS avait de s'instruire les herbiers de plantes étrangères qu'il visitait, celui formé par TOURNEFORT dans ses voyages au Levant, ceux qu'expédiaient au Jardin des plantes de Paris les botanistes français qui parcouraient diverses contrées de l'Asie, de l'Afrique et des deux Amériques, enflammaient son imagination , et lui inspiraient le désir de fournir aussi à son tour à la science de nouvelles richesses. La lecture du voyage de NIEBUHR l'avait sur-tout intéressé et tout en déplorant la perte de l'infortuné FORSKAEL , qui, après avoir été pris et impitoyablement dépouillé par les Arabes, mourut, jeune encore, dévoré par la peste il conçut le projet hardi de terminer l'en-treprise périlleuse de son voyage, mais le ministre au-quel il soumit cette idée ne lui permit pas de la réaliser. Il allait accepter la mission d'un voyage autour du monde, quoique bien convaincu de l'inutilité de telles expéditions pour l'histoire naturelle , et particulièrement pour la bo-tanique mais au moment où il allait courir la chance malheureuse de LAPEYROUSE, une circonstance imprévue fixa ses regards sur la côte de Guinée. Il se trouvait alors en 1785 à Paris, sous le nom de fils du roi d'Oware , un Nègre chargé par son gouver-nement d'obtenir de celui de France une redevance an-, nuelle pour la cession d'un vaste terrain , destiné à former un établissement français à l'embouchure de la rivière Formose. PALISOT DE BEAUVOIS fait connaissance avec le prétendu prince BOUDAKAN , se lie avec le capitaine du 11 qui arrêta le 18 février 1786, sur le rapport de FOUGEROUX DE BONDAROY et A . L. DE JUSSIEU, qu'il serait imprimé dans le Recueil des Savans étrangers, | Il allait accepter la mission d'un voyage autour du monde, quoique bien convaincu de l'inutilité de telles expéditions pour l'histoire naturelle , et particulièrement pour la bo-tanique mais au moment où il allait courir la chance malheureuse de LAPEYROUSE, une circonstance imprévue fixa ses regards sur la côte de Guinée. | Il allait accepter la mission d'un voyage autour du monde, quoique bien convaincu de l'inutilité de telles expéditions pour l'histoire naturelle , et particulièrement pour la bo-tanique mais au moment où il allait courir la chance malheureuse de LAPEYROUSE, une circonstance imprévue fixa ses regards sur la côte de Guinée. | 0 | 0 | 0 |
242.txt | 1,845 | -34-porter le dimanche suivant. C'était une nou-veauté dans le village. M. Musart, prévenu de son dessein, s'y opposa hautement, et prolesta qu'il ne souffrirait jamais qu'un pareil exemple fût donné à la paroisse par sa soeur et sous ses yeux. L'arrêt fut exécuté, et la parure ne vit point le jour. C'est ainsi que le zélé pasteur, sourd à la voix de la chair et du sang, savait maintenir l'ordre et la décence dans sa famille, pour les introduire ensuite chez les autres avec plus d'autorité. Malgré tant de vertus sacerdotales, si propres à nourrir les sentiments d'amour et de vénéra-tion dont ses paroissiens lui avaient d'abord pro-digué les témoignages les plus éclatants, M. Mu-sart eut plus tard beaucoup à souffrir dans l'exercice des diverses fonctions de son minis-tère, particulièrement à Poix. Certains désordres se faisaient remarquer dans cette annexe les efforts que fit le pasteur pour les réprimer sou-levèrent contre lui les passions qu'il voulait gué-rir et lui valurent une longue suite de contra-dictions. Ces désordres étaient l'ouvrage de quelques familles influentes, imbues de l'esprit du siècle, et dont l'exemple, toujours plus puis-sant pour le mal que pour le bien, entraînait la plupart des autres dans la mauvaise voie. La défection pourtant ne fut pas si générale qu'il | -34-porter le dimanche suivant. C'était une nou-veauté dans le village. M. Musart, prévenu de son dessein, s'y opposa hautement, et prolesta qu'il ne souffrirait jamais qu'un pareil exemple fût donné à la paroisse par sa soeur et sous ses yeux. L'arrêt fut exécuté, et la parure ne vit point le jour. C'est ainsi que le zélé pasteur, sourd à la voix de la chair et du sang, savait maintenir l'ordre et la décence dans sa famille, pour les introduire ensuite chez les autres avec plus d'autorité. Malgré tant de vertus sacerdotales, si propres à nourrir les sentiments d'amour et de vénéra-tion dont ses paroissiens lui avaient d'abord pro-digué les témoignages les plus éclatants, M. Mu-sart eut plus tard beaucoup à souffrir dans l'exercice des diverses fonctions de son minis-tère, particulièrement à Poix. Certains désordres se faisaient remarquer dans cette annexe les efforts que fit le pasteur pour les réprimer sou-levèrent contre lui les passions qu'il voulait gué-rir et lui valurent une longue suite de contra-dictions. Ces désordres étaient l'ouvrage de quelques familles influentes, imbues de l'esprit du siècle, et dont l'exemple, toujours plus puis-sant pour le mal que pour le bien, entraînait la plupart des autres dans la mauvaise voie. La défection pourtant ne fut pas si générale qu'il | -34-porter le dimanche suivant. C'était une nou-veauté dans le village. M. Musart, prévenu de son dessein, s'y opposa hautement, et protesta qu'il ne souffrirait jamais qu'un pareil exemple fût donné à la paroisse par sa soeur et sous ses yeux. L'arrêt fut exécuté, et la parure ne vit point le jour. C'est ainsi que le zélé pasteur, sourd à la voix de la chair et du sang, savait maintenir l'ordre et la décence dans sa famille, pour les introduire ensuite chez les autres avec plus d'autorité. Malgré tant de vertus sacerdotales, si propres à nourrir les sentiments d'amour et de vénéra-tion dont ses paroissiens lui avaient d'abord pro-digué les témoignages les plus éclatants, M. Mu-sart eut plus tard beaucoup à souffrir dans l'exercice des diverses fonctions de son minis-tère, particulièrement à Poix. Certains désordres se faisaient remarquer dans cette annexe les efforts que fit le pasteur pour les réprimer sou-levèrent contre lui les passions qu'il voulait gué-rir et lui valurent une longue suite de contra-dictions. Ces désordres étaient l'ouvrage de quelques familles influentes, imbues de l'esprit du siècle, et dont l'exemple, toujours plus puis-sant pour le mal que pour le bien, entraînait la plupart des autres dans la mauvaise voie. La défection pourtant ne fut pas si générale qu'il | Malgré tant de vertus sacerdotales, si propres à nourrir les sentiments d'amour et de vénéra-tion dont ses paroissiens lui avaient d'abord pro-digué les témoignages les plus éclatants, M. Mu-sart eut plus tard beaucoup à souffrir dans l'exercice des diverses fonctions de son minis-tère, particulièrement à Poix. | Malgré tant de vertus sacerdotales, si propres à nourrir les sentiments d'amour et de vénéra-tion dont ses paroissiens lui avaient d'abord pro-digué les témoignages les plus éclatants, M. Mu-sart eut plus tard beaucoup à souffrir dans l'exercice des diverses fonctions de son minis-tère, particulièrement à Poix. | 0 | 0 | 0 |
373.txt | 1,890 | 66 LE FRANC-TIREUR KOLB. que sa blessure, lui donnaient une forte fièvre, le bruit de l'arrivée des prisonniers s'était répandu dans le village. Lorsque Michel sur sa civière était passé avec ses com-pagnons, entre les soldats prussiens, beaucoup de femmes avaient pu les voir, cachées qu'elles étaient derrière les persiennes des fenêtres. Justement les prisonniers avaient dû défiler devant la maison de Hans, le digne ami de Péter Kolb, et là, derrière les rideaux, Suzanne avec Marie-Anne et d'autres person-nes regardaient, effrayées, ces troupes sombres passer, passer sans cesse ! Tout à coup Suzanne jeta un cri et tomba évanouie dans les bras de la vieille Marie-Anne elle avait, la première, aperçu Michel pâle et blessé au milieu des ennemis. Les autres femmes, détournées par cet incident, occu-pées à donner des soins attentifs à lajeune fille, n'avaient point vu Michel et lorsqu'elle put revenir à elle, on lui demanda quelle frayeur, quelle émotion subite l'avait frappée. Elle raconta en pleurant ce qu'elle avait vu. Peut-être te trompes-tu, ma pauvre Suzanne ! dit Mme Hans. Ton trouble, ton émotion, en apercevant des prisonniers français, t'auront tourné la tête tu as cru voir Michel! Tu sais bien qu'il est à Thionville. -Non! non! c'est lui ! disait Suzanne. Je l'ai bien re-connu, malgré sa pâleur, malgré le mouchoir qui envelop-pait sa tête ! II est prisonnier, il est blessé, mourant peut-être !. Oh! il faut que j'aie de ses nouvelles!. Sortons, Madame Hans, Marie-Anne, nous le verrons peut-être ! Ma chère Suzanne, dit la vieille servante, il serait dangereux pour vous de sortir vous savez que les Prus-siens sont furieux contre votre oncle. S'ils appre-naient que la nièce de Péter Kolb est ici, ils pourraient se venger sur vous du mal que leur a fait mon brave | 66 LE FRANC-TIREUR KOLB. que sa blessure, lui donnaient une forte fièvre, le bruit de l'arrivée des prisonniers s'était répandu dans le village. Lorsque Michel sur sa civière était passé avec ses com-pagnons, entre les soldats prussiens, beaucoup de femmes avaient pu les voir, cachées qu'elles étaient derrière les persiennes des fenêtres. Justement les prisonniers avaient dû défiler devant la maison de Hans, le digne ami de Péter Kolb, et là, derrière les rideaux, Suzanne avec Marie-Anne et d'autres person-nes regardaient, effrayées, ces troupes sombres passer, passer sans cesse ! Tout à coup Suzanne jeta un cri et tomba évanouie dans les bras de la vieille Marie-Anne elle avait, la première, aperçu Michel pâle et blessé au milieu des ennemis. Les autres femmes, détournées par cet incident, occu-pées à donner des soins attentifs à la@jeune fille, n'avaient point vu Michel et lorsqu'elle put revenir à elle, on lui demanda quelle frayeur, quelle émotion subite l'avait frappée. Elle raconta en pleurant ce qu'elle avait vu. @Peut-être te trompes-tu, ma pauvre Suzanne ! dit Mme Hans. Ton trouble, ton émotion, en apercevant des prisonniers français, t'auront tourné la tête tu as cru voir Michel! Tu sais bien qu'il est à Thionville. -Non! non! c'est lui ! disait Suzanne. Je l'ai bien re-connu, malgré sa pâleur, malgré le mouchoir qui envelop-pait sa tête ! II est prisonnier, il est blessé, mourant peut-être !.@@ Oh! il faut que j'aie de ses nouvelles!@@. Sortons, Madame Hans, Marie-Anne, nous le verrons peut-être ! @Ma chère Suzanne, dit la vieille servante, il serait dangereux pour vous de sortir vous savez que les Prus-siens sont furieux contre votre oncle@@. S'ils appre-naient que la nièce de Péter Kolb est ici, ils pourraient se venger sur vous du mal que leur a fait mon brave | 66 LE FRANC-TIREUR KOLB. que sa blessure, lui donnaient une forte fièvre, le bruit de l'arrivée des prisonniers s'était répandu dans le village. Lorsque Michel sur sa civière était passé avec ses com-pagnons, entre les soldats prussiens, beaucoup de femmes avaient pu les voir, cachées qu'elles étaient derrière les persiennes des fenêtres. Justement les prisonniers avaient dû défiler devant la maison de Hans, le digne ami de Péter Kolb, et là, derrière les rideaux, Suzanne avec Marie-Anne et d'autres person-nes regardaient, effrayées, ces troupes sombres passer, passer sans cesse@! Tout à coup Suzanne jeta un cri et tomba évanouie dans les bras de la vieille Marie-Anne elle avait, la première, aperçu Michel pâle et blessé au milieu des ennemis. Les autres femmes, détournées par cet incident, occu-pées à donner des soins attentifs à la jeune fille, n'avaient point vu Michel et lorsqu'elle put revenir à elle, on lui demanda quelle frayeur, quelle émotion subite l'avait frappée. Elle raconta en pleurant ce qu'elle avait vu. -Peut-être te trompes-tu, ma pauvre Suzanne ! dit Mme Hans. Ton trouble, ton émotion, en apercevant des prisonniers français, t'auront tourné la tête tu as cru voir Michel! Tu sais bien qu'il est à Thionville. -Non! non! c'est lui@! disait Suzanne. Je l'ai bien re-connu, malgré sa pâleur, malgré le mouchoir qui envelop-pait sa tête@! Il est prisonnier, il est blessé, mourant peut-être !... Oh! il faut que j'aie de ses nouvelles!... Sortons, Madame Hans, Marie-Anne, nous le verrons peut-être@! -Ma chère Suzanne, dit la vieille servante, il serait dangereux pour vous de sortir vous savez que les Prus-siens sont furieux contre votre oncle... S'ils appre-naient que la nièce de Péter Kolb est ici, ils pourraient se venger sur vous du mal que leur a fait mon brave | Oh! il faut que j'aie de ses nouvelles! | Oh! il faut que j'aie de ses nouvelles! | 0 | 0 | 0 |
74.txt | 1,821 | 20 leur vient des Portugais ces saturnales durent trois jours , pendant lesquels les jeunes gens se déguisent aveu des étoffes et des feuilles de palmier, avec des peaux d'a-nimaux et des herbages diversement tressés. Ils ont plusieurs genres d'industrie remarquables, mais dont les secrets nous sont inconnus. Avec certains fruits ils préparent un savon liquide , noirâtre et supérieur ad nôtre ils fabriquent de très-jolies pagnes, espèce de toile de coton, dont les dessins sont tracés avec des fils blancs, et d'autres teints en bleu ou en rouge. Ils extraient la fécule d'une espèce d'indigotier, Yindigofera endcca-phylla 1 , qui croît naturellement dans le pays, mais n'y est cultivée en aucune manière, et de la pulpe de l'avoira, elaïs guineensis une huile bonne à manger 2 et qui ne demanderait qu'une manipulation mieux entendue pour rivaliser avec nos meilleures huiles d'olives. Quant à la couleur rouge , comme on ne trouve point de rocou bixa orelland dans toute la contrée , il est à présumer qu'ils se servent d'une terre très-rouge, espèce d'ocre, dont le peu de solidité de la teinte rend la supposition assez vraisemblable. Ils ont l'art de bâtir des maisons assez commodes, de creuser des pirogues avec le feu, de façonner des pagayes, sorte de rames, fort légères, de séparer les fibres de plusieurs plantes delà famille des cypéracées, de les unir et d'en faire des ficelles très-1 Elle est décrite dans la Flore d'Oware, tom. II, pag. 43 et 44. Planch. LXXXIV. 2 Ce palmier est le plus grand de tous on obtient de l'amande du fruit une sorte de beurre d'un bon goût, et très-adoucissant, connu sous le nom de beurre de Ga-taham. | 20 leur vient des Portugais ces saturnales durent trois jours , pendant lesquels les jeunes gens se déguisent aveu des étoffes et des feuilles de palmier, avec des peaux d'a-nimaux et des herbages diversement tressés. Ils ont plusieurs genres d'industrie remarquables, mais dont les secrets nous sont inconnus. Avec certains fruits ils préparent un savon liquide , noirâtre et supérieur ad nôtre ils fabriquent de très-jolies pagnes, espèce de toile de coton, dont les dessins sont tracés avec des fils blancs, et d'autres teints en bleu ou en rouge. Ils extraient la fécule d'une espèce d'indigotier, @Yindigofera endcca-phylla 1 , qui croît naturellement dans le pays, mais n'y est cultivée en aucune manière, et de la pulpe de l'avoira, elaïs guineensis une huile bonne à manger 2 et qui ne demanderait qu'une manipulation mieux entendue pour rivaliser avec nos meilleures huiles d'olives. Quant à la couleur rouge , comme on ne trouve point de rocou bixa orelland dans toute la contrée , il est à présumer qu'ils se servent d'une terre très-rouge, espèce d'ocre, dont le peu de solidité de la teinte rend la supposition assez vraisemblable. Ils ont l'art de bâtir des maisons assez commodes, de creuser des pirogues avec le feu, de façonner des pagayes, sorte de rames, fort légères, de séparer les fibres de plusieurs plantes delà famille des cypéracées, de les unir et d'en faire des ficelles très-@@@@1 Elle est décrite dans la Flore d'Oware, tom. II, pag. 43 et 44. Planch. LXXXIV. 2 Ce palmier est le plus grand de tous on obtient de l'amande du fruit une sorte de beurre d'un bon goût, et très-adoucissant, connu sous le nom de beurre de Ga-taham. | 20 leur vient des Portugais ces saturnales durent trois jours , pendant lesquels les jeunes gens se déguisent avec des étoffes et des feuilles de palmier, avec des peaux d'a-nimaux et des herbages diversement tressés. Ils ont plusieurs genres d'industrie remarquables, mais dont les secrets nous sont inconnus. Avec certains fruits ils préparent un savon liquide , noirâtre et supérieur au nôtre ils fabriquent de très-jolies pagnes, espèce de toile de coton, dont les dessins sont tracés avec des fils blancs, et d'autres teints en bleu ou en rouge. Ils extraient la fécule d'une espèce d'indigotier, l'indigofera endeca-phylla 1 , qui croît naturellement dans le pays, mais n'y est cultivée en aucune manière, et de la pulpe de l'avoira, elaïs guineensis une huile bonne à manger 2 et qui ne demanderait qu'une manipulation mieux entendue pour rivaliser avec nos meilleures huiles d'olives. Quant à la couleur rouge , comme on ne trouve point de rocou bixa orellana dans toute la contrée , il est à présumer qu'ils se servent d'une terre très-rouge, espèce d'ocre, dont le peu de solidité de la teinte rend la supposition assez vraisemblable. Ils ont l'art de bâtir des maisons assez commodes, de creuser des pirogues avec le feu, de façonner des pagayes, sorte de rames, fort légères, de séparer les fibres de plusieurs plantes delà famille des cypéracées, de les unir et d'en faire des ficelles très- 20 1 Elle est décrite dans la Flore d'Oware, tom. II, pag. 43 et 44. Planch. LXXXIV. 2 Ce palmier est le plus grand de tous on obtient de l'amande du fruit une sorte de beurre d'un bon goût, et très-adoucissant, connu sous le nom de beurre de Ga-taham. | Avec certains fruits ils préparent un savon liquide , noirâtre et supérieur ad nôtre ils fabriquent de très-jolies pagnes, espèce de toile de coton, dont les dessins sont tracés avec des fils blancs, et d'autres teints en bleu ou en rouge. | Avec certains fruits ils préparent un savon liquide , noirâtre et supérieur au nôtre ils fabriquent de très-jolies pagnes, espèce de toile de coton, dont les dessins sont tracés avec des fils blancs, et d'autres teints en bleu ou en rouge. | 1 | 0.004184 | 0.022222 |
669.txt | 1,820 | 3i trument à ses desseins. L'existence d'un tel pouvoir annonce que nous ne vivons plus sous un gouverne-ment consti tutionnel, mais sous l'i nfluence provisoire d'une conspiration contre l'autorité royale et la cons-titution. Eh bien, l'auteur a cru , à tort ou à raison , à l'existence de cette conspiration dénoncée il a cru que, suivant les expressions de la circulaire, de grands services étaient rendus par le ministère aux conspirateurs il a été épouvanté de cette connivence ou de cette faiblesse. Il a attaqué les ministres et les agens de l'autorité , et les agens de la liste civile, et il a pensé qu'en signalant cette prévarication vraie ou fausse , il remplissait le devoir d'un bon citoyen il a pensé que c'était un acte de fidé-lité, je dirai plus , une haute marque de respect envers le monarque, que de l'avertir des dangers où des mi-nistres inhabiles pourraient entraîner l'Etat. Ce sont les ministres et les agens de l'autorité que l'auteur attaque, et qu'il attaque constamment. Ses ex-pressions le montrent clairement. Page 38 Il tombe, et le pacte est signé entre ses successeurs et les chefs de la fac-tion , entre le pouvoir visible et le pouvoir invisible. Plus loin , l'auteur rapporte les discours des ministres à la séance du 25 avril il rapporte séparément leurs paroles il les critique. C'est bien leur personne qu'il pourrait of-fenser si elle était inviolable , mais ce n'est pas la per-sonne de S. M. A la page 40, l'auteur s'attache encore aux mêmes ministres et à certains dépositaires de l'auto-rité il les désigne spécialement. Il est impossible de faire remonter à la personne auguste de S. M. ces désignations individuelles elles ne peuvent pas frapper ailleurs que là où l'auteur a voulu frapper. Et il est tellement con-vaincu de l'idée que les ministres seuls peuvent se plain- | 3i trument à ses desseins. L'existence d'un tel pouvoir annonce que nous ne vivons plus sous un gouverne-ment consti tutionnel, mais sous l'i nfluence provisoire d'une conspiration contre l'autorité royale et la cons-@titution. Eh bien, l'auteur a cru , à tort ou à raison , à l'existence de cette conspiration dénoncée il a cru que, suivant les expressions de la circulaire, de grands services étaient rendus par le ministère aux conspirateurs il a été épouvanté de cette connivence ou de cette faiblesse. Il a attaqué les ministres et les agens de l'autorité , et les agens de la liste civile, et il a pensé qu'en signalant cette prévarication vraie ou fausse , il remplissait le devoir d'un bon citoyen il a pensé que c'était un acte de fidé-lité, je dirai plus , une haute marque de respect envers le monarque, que de l'avertir des dangers où des mi-nistres inhabiles pourraient entraîner l'Etat. Ce sont les ministres et les agens de l'autorité que l'auteur attaque, et qu'il attaque constamment. Ses ex-pressions le montrent clairement. Page 38 Il tombe, et le pacte est signé entre ses successeurs et les chefs de la fac-tion , entre le pouvoir visible et le pouvoir invisible. Plus loin , l'auteur rapporte les discours des ministres à la séance du 25 avril il rapporte séparément leurs paroles il les critique. C'est bien leur personne qu'il pourrait of-fenser si elle était inviolable , mais ce n'est pas la per-sonne de S. M. A la page 40, l'auteur s'attache encore aux mêmes ministres et à certains dépositaires de l'auto-rité il les désigne spécialement. Il est impossible de faire remonter à la personne auguste de S. M. ces désignations individuelles elles ne peuvent pas frapper ailleurs que là où l'auteur a voulu frapper. Et il est tellement con-vaincu de l'idée que les ministres seuls peuvent se plain- | 3i trument à ses desseins. L'existence d'un tel pouvoir annonce que nous ne vivons plus sous un gouverne-ment consti@tutionnel, mais sous l'i@nfluence provisoire d'une conspiration contre l'autorité royale et la cons- titution. Eh bien, l'auteur a cru@, à tort ou à raison@, à l'existence de cette conspiration dénoncée il a cru que, suivant les expressions de la circulaire, de grands services étaient rendus par le ministère aux conspirateurs il a été épouvanté de cette connivence ou de cette faiblesse. Il a attaqué les ministres et les agens de l'autorité@, et les agens de la liste civile, et il a pensé qu'en signalant cette prévarication vraie ou fausse@, il remplissait le devoir d'un bon citoyen il a pensé que c'était un acte de fidé-lité, je dirai plus@, une haute marque de respect envers le monarque, que de l'avertir des dangers où des mi-nistres inhabiles pourraient entraîner l'Etat. Ce sont les ministres et les agens de l'autorité que l'auteur attaque, et qu'il attaque constamment. Ses ex-pressions le montrent clairement. Page 38 Il tombe, et le pacte est signé entre ses successeurs et les chefs de la fac-tion@, entre le pouvoir visible et le pouvoir invisible. Plus loin@, l'auteur rapporte les discours des ministres à la séance du 25 avril il rapporte séparément leurs paroles il les critique. C'est bien leur personne qu'il pourrait of-fenser si elle était inviolable@, mais ce n'est pas la per-sonne de S. M. A la page 40, l'auteur s'attache encore aux mêmes ministres et à certains dépositaires de l'auto-rité il les désigne spécialement. Il est impossible de faire remonter à la personne auguste de S. M. ces désignations individuelles elles ne peuvent pas frapper ailleurs que la où l'auteur a voulu frapper. Et il est tellement con-vaincu de l'idée que les ministres seuls peuvent se plain- | Page 38 Il tombe, et le pacte est signé entre ses successeurs et les chefs de la fac-tion , entre le pouvoir visible et le pouvoir invisible. | Page 38 Il tombe, et le pacte est signé entre ses successeurs et les chefs de la fac-tion, entre le pouvoir visible et le pouvoir invisible. | 1 | 0.007143 | 0 |
912.txt | 1,858 | 228 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE rue. On s'empressa autour de lui on essaya de le ranimer la crise était trop violente pour céder aux premiers soins il fallut le transporter chez lui dans un état d'anéantissement voisin de la mort. XX Ludovic était un de ces hommes chez qui la passion, peu expansive, n'en est pour cela ni moins durablè ni moins profonde. Il avait aimé Marguerite autant qu'il pouvait ai-merril avait réuni en elle toutes ses espérances et toutes ses affections. -Aussi le coup fut-il rude, et pendant plusieurs semaines son état fut presque désespéré. A la suite de sa léthargie, la fièvre s'empara de lui et résista à tous les traitements. Dans -le cours de ses accès, il n'avait qu'un nom sur les lèvres, comme il n'avait qu'une pensée dans le coeur. Il appelait Marguerite, il demandait à voir Marguerite, tantôt d'une voix suppliante, tantôt avec l'accent de la colère. - Qu'on me la rende 1 Je la veux ! s'écriait-il. Elle est à moi elle est mon bien 1 Son père essayait de le calmer, et n'y parvenait pas tou-jours que peut la voix de la raison contre les délires du cerveau ? Tant que son fils fut en danger, le vieillard ne songea pas à le quitter. Il fallait que Ludovic eût près de lui un visage ami et qu'il, ne fût pas abandonné à des soins mer-- cenaires. Son désespoir était si grand que, même après sa cure, il avait besoin de se rattacher à la vie par les douces consolations de la famille, les seules qui ne trompent jamais. Le mal céda enfin mais il en resta un peu. d'affaiblisse-ment dans les facultés. Si .plein d'ardeur au début, le jeune avocat semblait envisager désormais sa carrière avec une sorte d'impatience et de dégoût. Il se prenait à lui attribuer une portion des douloureux mécomptes qu'il venait d'es-suyer il se disait que, moins assidu au travail, moins do- | 228 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE rue. On s'empressa autour de lui on essaya de le ranimer la crise était trop violente pour céder aux premiers soins il fallut le transporter chez lui dans un état d'anéantissement voisin de la mort. XX Ludovic était un de ces hommes chez qui la passion, peu expansive, n'en est pour cela ni moins durablè ni moins profonde. Il avait aimé Marguerite autant qu'il pouvait ai-merril avait réuni en elle toutes ses espérances et toutes ses affections. -Aussi le coup fut-il rude, et pendant plusieurs semaines son état fut presque désespéré. A la suite de sa léthargie, la fièvre s'empara de lui et résista à tous les traitements. Dans -le cours de ses accès, il n'avait qu'un nom sur les lèvres, comme il n'avait qu'une pensée dans le coeur. Il appelait Marguerite, il demandait à voir Marguerite, tantôt d'une voix suppliante, tantôt avec l'accent de la colère. - Qu'on me la rende 1 Je la veux ! s'écriait-il. Elle est à moi elle est mon bien 1 Son père essayait de le calmer, et n'y parvenait pas tou-jours que peut la voix de la raison contre les délires du cerveau ? Tant que son fils fut en danger, le vieillard ne songea pas à le quitter. Il fallait que Ludovic eût près de lui un visage ami et qu'il, ne fût pas abandonné à des soins mer-- cenaires. Son désespoir était si grand que, même après sa cure, il avait besoin de se rattacher à la vie par les douces consolations de la famille, les seules qui ne trompent jamais. Le mal céda enfin mais il en resta un peu. d'affaiblisse-ment dans les facultés. Si .plein d'ardeur au début, le jeune avocat semblait envisager désormais sa carrière avec une sorte d'impatience et de dégoût. Il se prenait à lui attribuer une portion des douloureux mécomptes qu'il venait d'es-suyer il se disait que, moins assidu au travail, moins do- | 228 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. On s'empressa autour de lui on essaya de le ranimer la crise était trop violente pour céder aux premiers soins il fallut le transporter chez lui dans un état d'anéantissement voisin de la mort. XX Ludovic était un de ces hommes chez qui la passion, peu expansive, n'en est pour cela ni moins durable ni moins profonde. Il avait aimé Marguerite autant qu'il pouvait ai-mer il avait réuni en elle toutes ses espérances et toutes ses affections. @Aussi le coup fut-il rude, et pendant plusieurs semaines son état fut presque désespéré. A la suite de sa léthargie, la fièvre s'empara de lui et résista à tous les traitements. Dans @le cours de ses accès, il n'avait qu'un nom sur les lèvres, comme il n'avait qu'une pensée dans le coeur. Il appelait Marguerite, il demandait à voir Marguerite, tantôt d'une voix suppliante, tantôt avec l'accent de la colère. -@Qu'on me la rende ! Je la veux ! s'écriait-il. Elle est à moi elle est mon bien ! Son père essayait de le calmer, et n'y parvenait pas tou-jours que peut la voix de la raison contre les délires du cerveau ? Tant que son fils fut en danger, le vieillard ne songea pas à le quitter. Il fallait que Ludovic eût près de lui un visage ami et qu'il@ ne fût pas abandonné à des soins mer@-@cenaires. Son désespoir était si grand que, même après sa cure, il avait besoin de se rattacher à la vie par les douces consolations de la famille, les seules qui ne trompent jamais. Le mal céda enfin mais il en resta un peu@ d'affaiblisse-ment dans les facultés. Si @plein d'ardeur au début, le jeune avocat semblait envisager désormais sa carrière avec une sorte d'impatience et de dégoût. Il se prenait à lui attribuer une portion des douloureux mécomptes qu'il venait d'es-suyer il se disait que, moins assidu au travail, moins do- | plein d'ardeur au début, le jeune avocat semblait envisager désormais sa carrière avec une sorte d'impatience et de dégoût. | Si plein d'ardeur au début, le jeune avocat semblait envisager désormais sa carrière avec une sorte d'impatience et de dégoût. | 3 | 0.02381 | 0.136364 |
496.txt | 1,871 | 34 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. TROISIÈME PREUVE. Un autre fait défend au naturaliste d'être trop exclusif dans la défini-tion et la circonscription de la race c'est qu'au centre même de certaines races on trouve des types d'une race fI -rt éloignée. Mgr Viseman nous dit qu'un voyageur vit dans le Horan, à l'est du Jour-dain, une famille dont le père et la mère était blancs et ne comptait pas de nègres parmi ses ancêtres, tandis que les enfants étaient tous noirs. Il paraît que dans cette contrée les causes externes sont très-favorables à la continuité de cette particularité. La population arabe qui l'habite se distingue des autres tribus de cette nation par un teint généralement plus foncé, des traits plus aplatis et une chevelure plus rude. Le même auteur Viseman, 38 dise. ajoute Le cas inverse se ren-contre également chez les nègres on y verrait naître des individus blancs, et la tendance vers ces exceptions se perpétuerait . Il y a une mobilité perpétuelle des formes du corps au sein même de chaque race. Il est vrai de dire que le type pur d'une race est assez rare. Quelle variation parmi nous dans la forme de la figure, du crâne, du nez, de la taille! Dans les grandes assemblées populaires, on est étonné des excentricités de figures que l'on rencontre au centre même de l'Europe, et si la dignité humaine permettait qu'on lui appliquât le principe de la séduc-tion, telle que Darvin la pratique sur les espèces animales, pendant plusieurs générations, on trouverait toutes les races sur un point donné de la France, la couleur exceptée, puisque les latitudes font les teintes. Je crois que cette hypothèse n'a rien de forcé, et que sa réalisation produirait d'étonnants résultats. Aujourd'hui l'homme, on peut le dire, pétrit et façonne certains êtres vivants comme la matière morte. D'un type donné il tire à peu près tout ce qu'il veut. Il romp l'équilibre naturel de l'organisme, il fait des animaux tout graisse, comme le porc d'York tout os, comme le cheval anglais tout chair, comme .le boeuf de Durham il fait même le boeuf sans corne, qui est un produit artificiel de l'Hollone diversité des types hum. et ce-pendant ces animaux n'ont pas passé dans une espèce voisine le boeuf reste boeuf, le cheval reste cheval, etc. et l'on voudrait avoir une autre mesure pour comparer l'homme 1 11 n'y a que la passion qui puisse aller jusque-là ce ne sera jamais de la science. Vin. Possibilité pour toutes les races d'hommes d'habiter tous les climats. De tous les êtres vivants qui sont sur la terre, c'est l'homme qui vit le plus facilement sous toutes les latitudes et dans toutes les régions. Au xixe siècle, siècle de voyage, d'histoire comparée, d'études géographi-ques et d'histoire naturelle, on est entouré de faits de toute nature pour dé-cider certaines questions. Il est notoire aujourd'hui que toutes les races d'hommes peuvent vivre à toutes les latitudes. On sait très-bien aussi que les habitants du nord ne peuvent, sans péril, aller habiter l'Afrique, ni les Africains en Suède mars, | 34 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. TROISIÈME PREUVE. Un autre fait défend au naturaliste d'être trop exclusif dans la défini-tion et la circonscription de la race c'est qu'au centre même de certaines races on trouve des types d'une race fI -rt éloignée. Mgr Viseman nous dit qu'un voyageur vit dans le Horan, à l'est du Jour-dain, une famille dont le père et la mère était blancs et ne comptait pas de nègres parmi ses ancêtres, tandis que les enfants étaient tous noirs. Il paraît que dans cette contrée les causes externes sont très-favorables à la continuité de cette particularité. La population arabe qui l'habite se distingue des autres tribus de cette nation par un teint généralement plus foncé, des traits plus aplatis et une chevelure plus rude. Le même auteur Viseman, 38 dise. ajoute Le cas inverse se ren-contre également chez les nègres on y verrait naître des individus blancs, et la tendance vers ces exceptions se perpétuerait . Il y a une mobilité perpétuelle des formes du corps au sein même de chaque race. Il est vrai de dire que le type pur d'une race est assez rare. Quelle variation parmi nous dans la forme de la figure, du crâne, du nez, de la taille@! Dans les grandes assemblées populaires, on est étonné des excentricités de figures que l'on rencontre au centre même de l'Europe, et si la dignité humaine permettait qu'on lui appliquât le principe de la séduc-tion, telle que Darvin la pratique sur les espèces animales, pendant plusieurs générations, on trouverait toutes les races sur un point donné de la France, la couleur exceptée, puisque les latitudes font les teintes. Je crois que cette hypothèse n'a rien de forcé, et que sa réalisation produirait d'étonnants résultats. Aujourd'hui l'homme, on peut le dire, pétrit et façonne certains êtres vivants comme la matière morte. D'un type donné il tire à peu près tout ce qu'il veut. Il romp l'équilibre naturel de l'organisme, il fait des animaux tout graisse, comme le porc d'York tout os, comme le cheval anglais tout chair, comme .le boeuf de Durham il fait même le boeuf sans corne, qui est un produit artificiel de l'Hollone diversité des types hum. et ce-pendant ces animaux n'ont pas passé dans une espèce voisine le boeuf rest@@@e boeuf, le cheval rest@@@e cheval, etc. et l'on voudrait avoir une autre mesure pour comparer l'homme 1 11 n'y a que la passion qui puisse aller jusque-là ce ne sera jamais de la science. Vi@n. @Possibilité pour toutes les races d'hommes d'habiter tous les climats. De tous les êtres vivants qui sont sur la terre, c'est l'homme qui vit le plus facilement sous toutes les latitudes et dans toutes les régions. Au xixe siècle, siècle de voyage, d'histoire comparée, d'études géographi-ques et d'histoire naturelle, on est entouré de faits de toute nature pour dé-cider certaines questions. Il est notoire aujourd'hui que toutes les races d'hommes peuvent vivre à toutes les latitudes. On sait très-bien aussi que les habitants du nord ne peuvent, sans péril, aller habiter l'Afrique, ni les Africains en Suède mars, | 34 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. TROISIÈME PREUVE. Un autre fait défend au naturaliste d'être trop exclusif dans la défini-tion et la circonscription de la race c'est qu'au centre même de certaines races on trouve des types d'une race f@@ort éloignée. Mgr Viseman nous dit qu'un voyageur vit dans le Horan, à l'est du Jour-dain, une famille dont le père et la mère était blancs et ne comptait pas de nègres parmi ses ancêtres, tandis que les enfants étaient tous noirs. Il paraît que dans cette contrée les causes externes sont très-favorables à la continuité de cette particularité. La population arabe qui l'habite se distingue des autres tribus de cette nation par un teint généralement plus foncé, des traits plus aplatis et une chevelure plus rude. Le même auteur Viseman, 3e disc. ajoute Le cas inverse se ren-contre également chez les nègres on y verrait naître des individus blancs, et le tendance vers ces exceptions se perpétuerait . Il y a une mobilité perpétuelle des formes du corps au sein même de chaque race. Il est vrai de dire que le type pur d'une race est assez rare. Quelle variation parmi nous dans la forme de la figure, du crâne, du nez, de la taille ! Dans les grandes assemblées populaires, on est étonné des excentricités de figures que l'on rencontre au centre même de l'Europe, et si la dignité humaine permettait qu'on lui appliquât le principe de la séduc-tion, telle que Darvin la pratique sur les espèces animales, pendant plusieurs générations, on trouverait toutes les races sur un point donné de la France, la couleur exceptée, puisque les latitudes font les teintes. Je crois que cette hypothèse n'a rien de forcé, et que sa réalisation produirait d'étonnants résultats. Aujourd'hui l'homme, on peut le dire, pétrit et façonné certains êtres vivants comme la matière morte. D'un type donné il tire à peu près tout ce qu'il veut. Il romp l'équilibre naturel de l'organisme, il fait des animaux tout graisse, comme le porc d'York tout os, comme le cheval anglais tout chair, comme @le boeuf de Durham il fait même le boeuf sans corne, qui est un produit artificiel de l'Hollone diversité des types hum. et ce-pendant ces animaux n'ont pas passé dans une espèce voisine le boeuf reste le boeuf, le cheval reste le cheval, etc. et l'on voudrait avoir une autre mesure pour comparer l'homme@! Il n'y a que la passion qui puisse aller jusque-là ce ne sera jamais de la science. VIII. -Possibilité pour toutes les races d'hommes d'habiter tous les climats. De tous les êtres vivants qui sont sur la terre, c'est l'homme qui vit le plus facilement sous toutes les latitudes et dans toutes les régions. Au xixe siècle, siècle de voyage, d'histoire comparée, d'études géographi-ques et d'histoire naturelle, on est entouré de faits de toute nature pour dé-cider certaines questions. Il est notoire aujourd'hui que toutes les races d'hommes peuvent vivre à toutes les latitudes. On sait très-bien aussi que les habitants du nord ne peuvent, sans péril, aller habiter l'Afrique, ni les Africains en Suède mais, | Il paraît que dans cette contrée les causes externes sont très-favorables à la continuité de cette particularité. | Il paraît que dans cette contrée les causes externes sont très-favorables à la continuité de cette particularité. | 0 | 0 | 0 |
397.txt | 1,882 | 22 ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE semble l'action de tous les organes, tantôt par une incitation veine des viscères, tantôt sous le coup d'une émotion cérébrale . VIII Par ce qui précède, on peut voir comment ces organes le coeur, l'estomac, la poitrine, les poumons et le centre épigastrique, agissent de concert, et trahissent malgré nous, au dehors, nos affections et nos passions comment, à cause de cela même, on a pu croire qu'ils étaient le siège et la source de nos émotions comment les anciens, par leur ignorance, ont été conduits à penser que ces parties diverses faisaient un tout, ce qui, par un chemin aisé à suivre, a fait donner à ce tout le nom d'une de ses parties le coeur. On reconnaît ainsi pourquoi le coeur est devenu synonyme de nos affections, pourquoi il a désigné la partie sentante et aimante de notre âme. C'est pour ces motifs que l'homme, en mourant, veut le donner et le transmettre, qu'un ami survivant est heureux de le recevoir et de le garder. Dira-t-on que cela rend compte seulement du passé, d'un temps où l'on se contentait d'erreurs? Qu'aujourd'hui la science a appris à renoncer à ces illusions? L'usage n'a point cessé. Il- existe encore, et il faut dire, en ter-minant, pourquoi il persiste et persistera. Ceci tient au fond des choses et dépend de la nature humaine. L'homme n'est pas fait seulement d'intelligence et de raison, de cette raison dont il est fier et qu'obscurcit souvent la passion ou l'erreur. Il a en lui deux parties, non séparées mais différentes. L'une silencieuse, froide et immobile, que l'on n'aperçoit que par réflexion. Elle est dans la tête, ainsi que le disaient déjà Pythagore et Platon, enfermée dans la boîte du crâne c'est l'esprit. Il y en a une autre qui est comme étendue partout, qui est mêlée intimement à notre corps, infusée dans nos organes, qui se trahit par des manifestations externes, avec laquelle nous vivons et même nous voulons vivre, parce que nous sentons qu'elle est trempée dans notre sang, mêlée à notre chair c'est le sentiment. Pour le désigner, il fallait un nom. On a dit le plus souvent le coeur on dit quel-quefois les entrailles. Qu'importe que le nom ne représente pas la vérité absolue ! C'était impossible. Mais il indique la différence Pour dire encore une lois toute la liaison qui est entre le cerveau et Testomac, rappelons que l'on vomit dans l'apoplexie, dans les convulsiOtis que la méningite, cette terrible maladie de l'enfance, s'annonce par des Vomissements incoercibles. | 22 ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE semble l'action de tous les organes, tantôt par une incitation veine des viscères, tantôt sous le coup d'une émotion cérébrale @. VIII Par ce qui précède, on peut voir comment ces organes le coeur, l'estomac, la poitrine, les poumons et le centre épigastrique, agissent de concert, et trahissent malgré nous, au dehors, nos affections et nos passions comment, à cause de cela même, on a pu croire qu'ils étaient le siège et la source de nos émotions comment les anciens, par leur ignorance, ont été conduits à penser que ces parties diverses faisaient un tout, ce qui, par un chemin aisé à suivre, a fait donner à ce tout le nom d'une de ses parties le coeur. On reconnaît ainsi pourquoi le coeur est devenu synonyme de nos affections, pourquoi il a désigné la partie sentante et aimante de notre âme. C'est pour ces motifs que l'homme, en mourant, veut le donner et le transmettre, qu'un ami survivant est heureux de le recevoir et de le garder. Dira-t-on que cela rend compte seulement du passé, d'un temps où l'on se contentait d'erreurs? Qu'aujourd'hui la science a appris à renoncer à ces illusions? L'usage n'a point cessé. Il- existe encore, et il faut dire, en ter-minant, pourquoi il persiste et persistera. Ceci tient au fond des choses et dépend de la nature humaine. L'homme n'est pas fait seulement d'intelligence et de raison, de cette raison dont il est fier et qu'obscurcit souvent la passion ou l'erreur. Il a en lui deux parties, non séparées mais différentes. L'une silencieuse, froide et immobile, que l'on n'aperçoit que par réflexion. Elle est dans la tête, ainsi que le disaient déjà Pythagore et Platon, enfermée dans la boîte du crâne c'est l'esprit. Il y en a une autre qui est comme étendue partout, qui est mêlée intimement à notre corps, infusée dans nos organes, qui se trahit par des manifestations externes, avec laquelle nous vivons et même nous voulons vivre, parce que nous sentons qu'elle est trempée dans notre sang, mêlée à notre chair c'est le sentiment. Pour le désigner, il fallait un nom. On a dit le plus souvent le coeur on dit quel-quefois les entrailles. Qu'importe que le nom ne représente pas la vérité absolue ! C'était impossible. Mais il indique la différence @@Pour dire encore une lois toute la liaison qui est entre le cerveau et @Testomac, rappelons que l'on vomit dans l'apoplexie, dans les convulsiOtis que la méningite, cette terrible maladie de l'enfance, s'annonce par des Vomissements incoercibles. | 22 ÉTUDES DE PHYSIOLOGIE semble l'action de tous les organes, tantôt par une incitation venue des viscères, tantôt sous le coup d'une émotion cérébrale 1. VIII Par ce qui précède, on peut voir comment ces organes le coeur, l'estomac, la poitrine, les poumons et le centre épigastrique, agissent de concert, et trahissent malgré nous, au dehors, nos affections et nos passions comment, à cause de cela même, on a pu croire qu'ils étaient le siège et la source de nos émotions comment les anciens, par leur ignorance, ont été conduits à penser que ces parties diverses faisaient un tout, ce qui, par un chemin aisé à suivre, a fait donner à ce tout le nom d'une de ses parties le coeur. On reconnaît ainsi pourquoi le coeur est devenu synonyme de nos affections, pourquoi il a désigné la partie sentante et aimante de notre âme. C'est pour ces motifs que l'homme, en mourant, veut le donner et le transmettre, qu'un ami survivant est heureux de le recevoir et de le garder. Dira-t-on que cela rend compte seulement du passé, d'un temps où l'on se contentait d'erreurs? Qu'aujourd'hui la science a appris à renoncer à ces illusions? L'usage n'a point cessé. Il@ existe encore, et il faut dire, en ter-minant, pourquoi il persiste et persistera. Ceci tient au fond des choses et dépend de la nature humaine. L'homme n'est pas fait seulement d'intelligence et de raison, de cette raison dont il est fier et qu'obscurcit souvent la passion ou l'erreur. Il a en lui deux parties, non séparées mais différentes. L'une silencieuse, froide et immobile, que l'on n'aperçoit que par réflexion. Elle est dans la tête, ainsi que le disaient déjà Pythagore et Platon, enfermée dans la boîte du crâne c'est l'esprit. Il y en a une autre qui est comme étendue partout, qui est mêlée intimement à notre corps, infusée dans nos organes, qui se trahit par des manifestations externes, avec laquelle nous vivons et même nous voulons vivre, parce que nous sentons qu'elle est trempée dans notre sang, mêlée à notre chair c'est le sentiment. Pour le désigner, il fallait un nom. On a dit le plus souvent le coeur on dit quel-quefois les entrailles. Qu'importe que le nom ne représente pas la vérité absolue ! C'était impossible. Mais il indique la différence 1 Pour dire encore une fois toute la liaison qui est entre le cerveau et l'estomac, rappelons que l'on vomit dans l'apoplexie, dans les convulsio@ns que la méningite, cette terrible maladie de l'enfance, s'annonce par des vomissements incoercibles. | C'est pour ces motifs que l'homme, en mourant, veut le donner et le transmettre, qu'un ami survivant est heureux de le recevoir et de le garder. | C'est pour ces motifs que l'homme, en mourant, veut le donner et le transmettre, qu'un ami survivant est heureux de le recevoir et de le garder. | 0 | 0 | 0 |
103.txt | 1,821 | 55 en digités, en ungulés et en palmipèdes, et il en range les individus par des caractères particuliers puisés dans le nombre et la disposition des dents, la figure des ongles, etc. Il exposa le plande cette méthode dans un Cours de zoologie qu'il ouvrit, en 1804, à l'Athénée des étrangers à Paris. Mais plus particulièrement entraîné vers l'étude des végétaux, il revint aux plantes que LINNÉ a, pour ainsi dire , condamnées à former la dernière classe de son séduisant système sexuel. Déjà , dès le mois d'avril 1803, il avait entretenu l'Institut de la nécessité de changer le mot cryptogamie en celui d'oethéagamie 1 , comme plus convenable et applicable à toutes les familles et à tous les genres et de diviser les oethéogames en sept grandes familles, savoir les algues,les champignons,les lichens , les hépatiques, les mousses, les lycopodes et les fougères. Dans ce travail long et difficile, fruit de trente années d'études et d'observations, on trouve la confirmation , et des essais nouveaux à l'appui du plan général que PALISOT DE BEAUVOIS s'était fait, en 1780, d'examiner les cryptogames sous le rapport de leur orga-nisation par familles naturelles, et sous celui de leurs caractères appareils et extérieurs pour les distribuer en genres constans et invariables. Comme RAY , MORANDI et ADANSON, notre auteur place les algues en tête, comme le terme de l'échelle végétale, ou si l'on veut, en sens inverse, le premier degré de la végétation, le point où, si l'on peut s'exprimer ainsi, la 1 Cette expression , dérivée des mots grecs , in solite, et , indique bien la présence des sexes mais elle prouve en même temps que le mystère de leur union n'est pas encore parfaitement connu. | 55 en digités, en ungulés et en palmipèdes, et il en range les individus par des caractères particuliers puisés dans le nombre et la disposition des dents, la figure des ongles, etc. Il exposa le plan@de cette méthode dans un Cours de zoologie qu'il ouvrit, en 1804, à l'Athénée des étrangers à Paris. Mais plus particulièrement entraîné vers l'étude des végétaux, il revint aux plantes que LINNÉ a, pour ainsi dire , condamnées à former la dernière classe de son séduisant système sexuel. Déjà , dès le mois d'avril 1803, il avait entretenu l'Institut de la nécessité de changer le mot cryptogamie en celui d'oethéagamie 1 , comme plus convenable et applicable à toutes les familles et à tous les genres et de diviser les oethéogames en sept grandes familles, savoir les algues,les champignons,les lichens , les hépatiques, les mousses, les lycopodes et les fougères. Dans ce travail long et difficile, fruit de trente années d'études et d'observations, on trouve la confirmation , et des essais nouveaux à l'appui du plan général que PALISOT DE BEAUVOIS s'était fait, en 1780, d'examiner les cryptogames sous le rapport de leur orga-nisation par familles naturelles, et sous celui de leurs caractères appareils et extérieurs pour les distribuer en genres constans et invariables. Comme RAY , MORANDI et ADANSON, notre auteur place les algues en tête, comme le terme de l'échelle végétale, ou si l'on veut, en sens inverse, le premier degré de la végétation, le point où, si l'on peut s'exprimer ainsi, la @@@1 Cette expression , dérivée des mots grecs , in solite, et , indique bien la présence des sexes mais elle prouve en même temps que le mystère de leur union n'est pas encore parfaitement connu. | 55 en digités, en ungulés et en palmipèdes, et il en range les individus par des caractères particuliers puisés dans le nombre et la disposition des dents, la figure des ongles, etc. Il exposa le plan de cette méthode dans un cours de zoologie qu'il ouvrit, en 1804, à l'Athénée des étrangers à Paris. Mais plus particulièrement entraîné vers l'étude des végétaux, il revint aux plantes que LINNÉ a, pour ainsi dire , condamnées à former la dernière classe de son séduisant système sexuel. Déjà , dès le mois d'avril 1803, il avait entretenu l'Institut de la nécessité de changer le mot cryptogamie en celui d'oethéogamie 1 , comme plus convenable et applicable à toutes les familles et à tous les genres et de diviser les oethéogames en sept grandes familles, savoir les algues,les champignons,les lichens , les hépatiques, les mousses, les lycopodes et les fougères. Dans ce travail long et difficile, fruit de trente années d'études et d'observations, on trouve la confirmation , et des essais nouveaux à l'appui du plan général que PALISOT DE BEAUVOIS s'était fait, en 1780, d'examiner les cryptogames sous le rapport de leur orga-nisation par familles naturelles, et sous celui de leurs caractères appareils et extérieurs pour les distribuer en genres constans et invariables. Comme RAY , MORANDI et ADANSON, notre auteur place les algues en tête, comme le terme de l'échelle végétale, ou si l'on veut, en sens inverse, le premier degré de la végétation, le point où, si l'on peut s'exprimer ainsi, la 55 1 Cette expression , dérivée des mots grecs , in solite, et , indique bien la présence des sexes mais elle prouve en même temps que le mystère de leur union n'est pas encore parfaitement connu. | Déjà , dès le mois d'avril 1803, il avait entretenu l'Institut de la nécessité de changer le mot cryptogamie en celui d'oethéagamie 1 , comme plus convenable et applicable à toutes les familles et à tous les genres et de diviser les oethéogames en sept grandes familles, savoir les algues,les champignons,les lichens , les hépatiques, les mousses, les lycopodes et les fougères. | Déjà , dès le mois d'avril 1803, il avait entretenu l'Institut de la nécessité de changer le mot cryptogamie en celui d'oethéogamie 1 , comme plus convenable et applicable à toutes les familles et à tous les genres et de diviser les oethéogames en sept grandes familles, savoir les algues,les champignons,les lichens , les hépatiques, les mousses, les lycopodes et les fougères. | 1 | 0.002646 | 0.014085 |
390.txt | 1,882 | vrnnfs nr pnvsinT.nmp. 9 certains- naturalistes regardent comme un intermédiaire.entre eux et le singe, a des affections pour les siens qu'il quitte4. Or cette manière de finir, qui est particulière à l'homme, qui est le propre de la nature humaine, qui nous sépare absolument du règne animal, autant que la parole ou même la croyance à un Dieu, -cela est un acte. La mort de l'homme est un acte, soit quand elle survient en pleine clarté, soit quand il l'a prévue, qu'il en a réglé intentionnellement les phases et les suites, pour les siens, pour les autres. Qui ne se rappelle les pressentiments, les craintes, les ter-reurs qui hantent les derniers jours, les angoisses sans nom des uns, en proie à un supplice et aussi la sérénité, la douceur de pensée, l'espérance ouvrant ses ailes vers un avenir désiré, vers le rapprochement d'une personne autrefois chérie, qui, pour les autres, apaisent le mal de la fin et la rend facile? Y a-t-il rien qui, plus que cet acte suprême, démontre la réalité de l'es-prit? Car, sur le point de cesser d'être sous cette forme présente, l'homme entrevoit autre chose de durable, de permanent. Une con-ception moderne a fait dire que la mémoire des hommes se transmet dans la famille, dans la tribu, dans la race, ensuite dans l'histoire que les générations transportent, suivant l'expression du poète Lucrèce, de main en main, comme des flambeaux, le souvenir et les oeuvres des hommes, et que, au sens vrai, cela est l'immortalité, qu'il n'y en a point d'autre. Cette sorte d'immortalité n'est pas la seule. Sans aucun doute, elle existe à la gloire de l'humanité, mais il en est une autre, dont chacun de nous a besoin, qui nous est personnelle, et qui est celle de notre esprit. Vouloir confondre notre immortalité avec celle du genre humain, c'est imiter ceux qui affirment que Dieu est confondu avec la nature, qu'il en est insé-parable et lui est immanent, ce qui est simplement ôter à Dieu sa personnalité et l'anéantir. III Je me trouve obligé de parler un peu ici d'anatomie et de physio-logie je prie le lecteur de me suivre néanmoins, et j'espère qu'il me comprendra. On sait aujourd'hui, et on reconnaît sans hésitation, que le cer-veau est l'intermédiaire entre notre esprit et notre corps, et qu'il est le centre de nos pensées, de nos affections morales. Comment se 1 Ce sentiment est si profondément humain, que la civilisation ne l'amortit pas, ne le diminue pas. Le culte de la mort est respecté dans les grandes villes. En quel pays est-il plus respecté qu'à Paris? | vrnnfs nr pnvsinT.nmp. 9 certains- naturalistes regardent comme un intermédiaire.entre eux et le singe, a des affections pour les siens qu'il quitte4. Or cette manière de finir, qui est particulière à l'homme, qui est le propre de la nature humaine, qui nous sépare absolument du règne animal, autant que la parole ou même la croyance à un Dieu, -cela est un acte. La mort de l'homme est un acte, soit quand elle survient en pleine clarté, soit quand il l'a prévue, qu'il en a réglé intentionnellement les phases et les suites, pour les siens, pour les autres. Qui ne se rappelle les pressentiments, les craintes, les ter-reurs qui hantent les derniers jours, les angoisses sans nom des uns, en proie à un supplice et aussi la sérénité, la douceur de pensée, l'espérance ouvrant ses ailes vers un avenir désiré, vers le rapprochement d'une personne autrefois chérie, qui, pour les autres, apaisent le mal de la fin et la rend facile? Y a-t-il rien qui, plus que cet acte suprême, démontre la réalité de l'es-prit? Car, sur le point de cesser d'être sous cette forme présente, l'homme entrevoit autre chose de durable, de permanent. Une con-ception moderne a fait dire que la mémoire des hommes se transmet dans la famille, dans la tribu, dans la race, ensuite dans l'histoire que les générations transportent, suivant l'expression du poète Lucrèce, de main en main, comme des flambeaux, le souvenir et les oeuvres des hommes, et que, au sens vrai, cela est l'immortalité, qu'il n'y en a point d'autre. Cette sorte d'immortalité n'est pas la seule. Sans aucun doute, elle existe à la gloire de l'humanité, mais il en est une autre, dont chacun de nous a besoin, qui nous est personnelle, et qui est celle de notre esprit. Vouloir confondre notre immortalité avec celle du genre humain, c'est imiter ceux qui affirment que Dieu est confondu avec la nature, qu'il en est insé-parable et lui est immanent, ce qui est simplement ôter à Dieu sa personnalité et l'anéantir. III Je me trouve obligé de parler un peu ici d'anatomie et de physio-logie je prie le lecteur de me suivre néanmoins, et j'espère qu'il me comprendra. On sait aujourd'hui, et on reconnaît sans hésitation, que le cer-veau est l'intermédiaire entre notre esprit et notre corps, et qu'il est le centre de nos pensées, de nos affections morales. Comment se 1 Ce sentiment est si profondément humain, que la civilisation ne l'amortit pas, ne le diminue pas. Le culte de la mort est respecté dans les grandes villes. En quel pays est-il plus respecté qu'à Paris? | vrnnfs nr pnvsinT.nmp. 9 certains- naturalistes regardent comme un intermédiaire entre eux et le singe, a des affections pour les siens qu'il quitte1. Or cette manière de finir, qui est particulière à l'homme, qui est le propre de la nature humaine, qui nous sépare absolument du règne animal, autant que la parole ou même la croyance à un Dieu, @cela est un acte. La mort de l'homme est un acte, soit quand elle survient en pleine clarté, soit quand il l'a prévue, qu'il en a réglé intentionnellement les phases et les suites, pour les siens, pour les autres. Qui ne se ra@pelle les pressentiments, les craintes, les ter-reurs qui hantent les derniers jours, les angoisses sans nom des uns, en proie à un supplice et aussi la sérénité, la douceur de pensée, l'espérance ouvrant ses ailes vers un avenir désiré, vers le rapprochement d'une personne autrefois chérie, qui, pour les autres, apaisent le mal de la fin et la rend facile? Y a-t-il rien qui, plus que cet acte suprême, démontre la réalité de l'es-prit? Car, sur le point de cesser d'être sous cette forme présente, l'homme entrevoit autre chose de durable, de permanent. Une con-ception moderne a fait dire que la mémoire des hommes se transmet dans la famille, dans la tribu, dans la race, ensuite dans l'histoire que les générations transportent, suivant l'expression du poète Lucrèce, de main en main, comme des flambeaux, le souvenir et les oeuvres des hommes, et que, au sens vrai, cela est l'immortalité, qu'il n'y en a point d'autre. Cette sorte d'immortalité n'est pas la seule. Sans aucun doute, elle existe à la gloire de l'humanité, mais il en est une autre, dont chacun de nous a besoin, qui nous est personnelle, et qui est celle de notre esprit. Vouloir confondre notre immortalité avec celle du genre humain, c'est imiter ceux qui affirment que Dieu est confondu avec la nature, qu'il en est insé-parable et lui est immanent, ce qui est simplement ôter à Dieu sa personnalité et l'anéantir. III Je me trouve obligé de parler un peu ici d'anatomie et de physio-logie je prie le lecteur de me suivre néanmoins, et j'espère qu'il me comprendra. On sait aujourd'hui, et on reconnaît sans hésitation, que le cer-veau est l'intermédiaire entre notre esprit et notre corps, et qu'il est le centre de nos pensées, de nos affections morales. Comment se 1 Ce sentiment est si profondément humain, que la civilisation ne l'amortit pas, ne le diminue pas. Le culte de la mort est respecté dans les grandes villes. En quel pays est-il plus respecté qu'à Paris? | 9 certains- naturalistes regardent comme un intermédiaire.entre eux et le singe, a des affections pour les siens qu'il quitte4. | 9 certains- naturalistes regardent comme un intermédiaire entre eux et le singe, a des affections pour les siens qu'il quitte1. | 2 | 0.015748 | 0.090909 |
884.txt | 1,858 | 196 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. sous les formes du respect, et avait conduit l'art oratoire jusqu'aux confins de l'impertinence. Personne ne pouvait tiret-meilleur parti de la cause il avait un nom acquis, une réputatioc faite,- de l'aplomb, de l'à-propos, le geste fou-droyant, le regard terrible, un peu de science et beaucoup de - poumons. C'était plus qu'il n'en fallait pour l'emporter sur tous les points les tribunaux résistent rarement à tant de dons naturels. Et pourtant le célèbre avocat avait succombé dans la première instance peut-être était-il en mauvaise disposi-tion et n'avait-il pas eu ce jour-là le geste aussi foudroyant ni le regard aussi terrible que de coutume. Le Palais a de bonnes et mauvaises lunes. Quoi qu'il en soit, l'affaire allait se présenter en appel, et c'est à Ludovic qu'étaient échus le soin et l'honneur de mettre les dossiers en état. Celui-ci comprit qu'il s'agissait d'un coup de partie. Le célèbre avocat était comme tous les soleils s'il avait son éclat, il avait aussi ses taches. Per-sonne ne plaidait avec plus d'art et d'habileté que lui mal-heureusement il n'étudiait ses causes qu'à l'audience et se fiait aux répliques pour porter ses coups décisifs. Sur les efforts même de son adversaire, il jugeait, d'un coup d'oeil quel était le point vulnérable, y concentrait ses arguments e l'emportait par le prestige de la forme. On citait de lui vingt affaires qu'il avait enlevées de haute lutte et dont il ne savait pas le premier mot à l'ouverture des plaidoiries. Son talent couvrait ainpi les torts de sa négligence. Il est vrai de dire que ce procédé ne lui réussissait pas toujours, et que plus d'un échec se mêla à une suite de triomphes, et cela faute de soins préalables et d'une préparation suffisante. C'était le cas, disait-on, pour le procès dont Ludovic classait les élé-ments. Dans l'opinion des meilleurs juristes, l'appel devait changer la face des choses et intervertir les situations. Il n'en est pas de la justice comme de la médecine, où les erreurs sont en dernier ressort et échappent à toute réparation hu-maine. Ici un retour était possible et probable, pour peu qu'on y aidât. Ludovic en jugea ainsi mieux que personne, il pouvait apprécier le fort et le faible du litige pendant il avait les pièces sous les, yeux et connaissait les ressources de la pro-cédure. On a vu à quel point c'était un esprit sérieux, ré- | 196 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. sous les formes du respect, et avait conduit l'art oratoire jusqu'aux confins de l'impertinence. Personne ne pouvait tiret-meilleur parti de la cause il avait un nom acquis, une réputatioc faite,- de l'aplomb, de l'à-propos, le geste fou-droyant, le regard terrible, un peu de science et beaucoup de - poumons. C'était plus qu'il n'en fallait pour l'emporter sur tous les points les tribunaux résistent rarement à tant de dons naturels. Et pourtant le célèbre avocat avait succombé dans la première instance peut-être était-il en mauvaise disposi-tion et n'avait-il pas eu ce jour-là le geste aussi foudroyant ni le regard aussi terrible que de coutume. Le Palais a de bonnes et mauvaises lunes. Quoi qu'il en soit, l'affaire allait se présenter en appel, et c'est à Ludovic qu'étaient échus le soin et l'honneur de mettre les dossiers en état. Celui-ci comprit qu'il s'agissait d'un coup de partie. Le célèbre avocat était comme tous les soleils s'il avait son éclat, il avait aussi ses taches. Per-sonne ne plaidait avec plus d'art et d'habileté que lui mal-heureusement il n'étudiait ses causes qu'à l'audience et se fiait aux répliques pour porter ses coups décisifs. Sur les efforts même de son adversaire, il jugeait, d'un coup d'oeil quel était le point vulnérable, y concentrait ses arguments e l'emportait par le prestige de la forme. On citait de lui vingt affaires qu'il avait enlevées de haute lutte et dont il ne savait pas le premier mot à l'ouverture des plaidoiries. Son talent couvrait ainpi les torts de sa négligence. Il est vrai de dire que ce procédé ne lui réussissait pas toujours, et que plus d'un échec se mêla à une suite de triomphes, et cela faute de soins préalables et d'une préparation suffisante. C'était le cas, disait-on, pour le procès dont Ludovic classait les élé-ments. Dans l'opinion des meilleurs juristes, l'appel devait changer la face des choses et intervertir les situations. Il n'en est pas de la justice comme de la médecine, où les erreurs sont en dernier ressort et échappent à toute réparation hu-maine. Ici un retour était possible et probable, pour peu qu'on y aidât. Ludovic en jugea ainsi mieux que personne, il pouvait apprécier le fort et le faible du litige pendant il avait les pièces sous les, yeux et connaissait les ressources de la pro-cédure. On a vu à quel point c'était un esprit sérieux, ré- | 196 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. sous les formes du respect, et avait conduit l'art oratoire jusqu'aux confins de l'impertinence. Personne ne pouvait tirer meilleur parti de la cause il avait un nom acquis, une réputation faite,@ de l'aplomb, de l'à-propos, le geste fou-droyant, le regard terrible, un peu de science et beaucoup de@@ poumons. C'était plus qu'il n'en fallait pour l'emporter sur tous les points les tribunaux résistent rarement à tant de dons naturels. Et pourtant le célèbre avocat avait succombé dans la première instance peut-être était-il en mauvaise disposi-tion et n'avait-il pas eu ce jour-là le geste aussi foudroyant ni le regard aussi terrible que de coutume. Le Palais a de bonnes et mauvaises lunes. Quoi qu'il en soit, l'affaire allait se présenter en appel, et c'est à Ludovic qu'étaient échus le soin et l'honneur de mettre les dossiers en état. Celui-ci comprit qu'il s'agissait d'un coup de partie. Le célèbre avocat était comme tous les soleils s'il avait son éclat, il avait aussi ses taches. Per-sonne ne plaidait avec plus d'art et d'habilité que lui mal-heureusement il n'étudiait ses causes qu'à l'audience et se fiait aux répliques pour porter ses coups décisifs. Sur les efforts même de son adversaire, il jugeait, d'un coup d'oeil quel était le point vulnérable, y concentrait ses arguments e l'emportait par le prestige de la forme. On citait de lui vingt affaires qu'il avait enlevées de haute lutte et dont il ne savait pas le premier mot à l'ouverture des plaidoiries. Son talent couvrait ainsi les torts de sa négligence. Il est vrai de dire que ce procédé ne lui réussissait pas toujours, et que plus d'un échec se mêla à une suite de triomphes, et cela faute de soins préalables et d'une préparation suffisante. C'était le cas, disait-on, pour le procès dont Ludovic classait les élé-ments. Dans l'opinion des meilleurs juristes, l'appel devait changer la face des choses et intervertir les situations. Il n'en est pas de la justice comme de la médecine, où les erreurs sont en dernier ressort et échappent à toute réparation hu-maine. Ici un retour était possible et probable, pour peu qu'on y aidât. Ludovic en jugea ainsi mieux que personne, il pouvait apprécier le fort et le faible du litige pendant il avait les pièces sous les@ yeux et connaissait les ressources de la pro-cédure. On a vu à quel point c'était un esprit sérieux, ré- | Ludovic en jugea ainsi mieux que personne, il pouvait apprécier le fort et le faible du litige pendant il avait les pièces sous les, yeux et connaissait les ressources de la pro-cédure. | Ludovic en jugea ainsi mieux que personne, il pouvait apprécier le fort et le faible du litige pendant il avait les pièces sous les yeux et connaissait les ressources de la pro-cédure. | 1 | 0.005435 | 0.058824 |
648.txt | 1,886 | 244 L'ART DE MAGNÉTISER pendant son somnambulisme. Ce fait n'a rien de surprenant. Ce que la somnambule a pu lire ou apprendre,- ce dont elle se souvient à peine ou même pas du tout dans son état normal, se représente dans le somnambulisme, et elle fait alors quelquefois étalage de savoir, car tous ses souvenirs renaissent dans cet état, et les objets passés s'y reflètent comme dans un miroir. A Rennes, en janvier 1841, Victor l'Hérie, cet artiste de talent, mort si malheureusement, était en représentation avec la troupe de M. Tony j'assistais avec lui à la répétition d'une pièce dans laquelle il devait jouer le soir c'était Roquelaurc. Une jeune actrice m'avait demandé que je l'endormisse en attendant je l'avais fait, et lorsqu'on vint la prévenir que l'on répétait là pièce et que c'était à elle à paraître, elle était endormie et arrivée au somnambulisme. Elle me pria de la réveiller sur-le-champ, en me disant qu'elle ne savait pas seulement son rôle. qu'elle ne l'avait lu qu'une fois. Je la rassurai en lui disant que probable-ment elle le répéterait très bien si elle voulait le faire pendant qu'elle dormait. Tous les artistes le demandèrent, excepté l'Hérie mais je le rassurai. Je conduisis la jeune actrice sur la scène, et, au grand étonnement de tous, elle donna parfaitement la réplique et sut son rôle d'un bout à l'autre sans se tromper. Je la réveillai sur le théâtre même, et, dès qu'elle fut éveillée, on lui dit de répéter elle ne savait plus rien, et nous dit qu'elle n'avait pu relire son rôle qu'une fois. Elle ne voulait pas croire qu'elle l'avait répété d'un bout à l'autre et que la répétition était finie. Sommeil sur des idiots A Nantes, le docteur Bouchet, médecin en chef de l'hôpital Saint-Jacques, voulant avoir des preuves positives de l'action physique du magnétisme, me proposa de magné-tiser des idiots. j Je me transportai à l'hôpital, et là, devant une douzaine j | 244 L'ART DE MAGNÉTISER pendant son somnambulisme. Ce fait n'a rien de surprenant. Ce que la somnambule a pu lire ou apprendre,- ce dont elle se souvient à peine ou même pas du tout dans son état normal, se représente dans le somnambulisme, et elle fait alors quelquefois étalage de savoir, car tous ses souvenirs renaissent dans cet état, et les objets passés s'y reflètent comme dans un miroir. A Rennes, en janvier 1841, Victor l'Hérie, cet artiste de talent, mort si malheureusement, était en représentation avec la troupe de M. Tony j'assistais avec lui à la répétition d'une pièce dans laquelle il devait jouer le soir c'était Roquelaurc. Une jeune actrice m'avait demandé que je l'endormisse en attendant je l'avais fait, et lorsqu'on vint la prévenir que l'on répétait là pièce et que c'était à elle à paraître, elle était endormie et arrivée au somnambulisme. Elle me pria de la réveiller sur-le-champ, en me disant qu'elle ne savait pas seulement son rôle. qu'elle ne l'avait lu qu'une fois. Je la rassurai en lui disant que probable-ment elle le répéterait très bien si elle voulait le faire pendant qu'elle dormait. Tous les artistes le demandèrent, excepté l'Hérie mais je le rassurai. Je conduisis la jeune actrice sur la scène, et, au grand étonnement de tous, elle donna parfaitement la réplique et sut son rôle d'un bout à l'autre sans se tromper. Je la réveillai sur le théâtre même, et, dès qu'elle fut éveillée, on lui dit de répéter elle ne savait plus rien, et nous dit qu'elle n'avait pu relire son rôle qu'une fois. Elle ne voulait pas croire qu'elle l'avait répété d'un bout à l'autre et que la répétition était finie. Sommeil sur des idiots A Nantes, le docteur Bouchet, médecin en chef de l'hôpital Saint-Jacques, voulant avoir des preuves positives de l'action physique du magnétisme, me proposa de magné-tiser des idiots. j Je me transportai à l'hôpital, et là, devant une douzaine j | 244 L'ART DE MAGNÉTISER pendant son somnambulisme. Ce fait n'a rien de surprenant. Ce que la somnambule a pu lire ou apprendre,@ ce dont elle se souvient à peine ou même pas du tout dans son état normal, se représente dans le somnambulisme, et elle fait alors quelquefois étalage de savoir, car tous ses souvenirs renaissent dans cet état, et les objets passés s'y reflètent comme dans un miroir. A Rennes, en janvier 1841, Victor l'Hérie, cet artiste de talent, mort si malheureusement, était en représentation avec la troupe de M. Tony j'assistais avec lui à la répétition d'une pièce dans laquelle il devait jouer le soir c'était Roquelaure. Une jeune actrice m'avait demandé que je l'endormisse en attendant je l'avais fait, et lorsqu'on vint la prévenir que l'on répétait la pièce et que c'était à elle à paraître, elle était endormie et arrivée au somnambulisme. Elle me pria de la réveiller sur-le-champ, en me disant qu'elle ne savait pas seulement son rôle. qu'elle ne l'avait lu qu'une fois. Je la rassurai en lui disant que probable-ment elle le répèterait très bien si elle voulait le faire pendant qu'elle dormait. Tous les artistes le demandèrent, excepté l'Hérie mais je le rassurai. Je conduisis la jeune actrice sur la scène, et, au grand étonnement de tous, elle donna parfaitement la réplique et sut son rôle d'un bout à l'autre sans se tromper. Je la réveillai sur le théâtre même, et, dès qu'elle fut éveillée, on lui dit de répéter elle ne savait plus rien, et nous dit qu'elle n'avait pu relire son rôle qu'une fois. Elle ne voulait pas croire qu'elle l'avait répété d'un bout à l'autre et que la répétition était finie. Sommeil sur des idiots A Nantes, le docteur Bouchet, médecin en chef de l'hôpital Saint-Jacques, voulant avoir des preuves positives de l'action physique du magnétisme, me proposa de magné-tiser des idiots.s. Je me transportai à l'hôpital, et là, devant une douzaine j | Je la rassurai en lui disant que probable-ment elle le répéterait très bien si elle voulait le faire pendant qu'elle dormait. | Je la rassurai en lui disant que probable-ment elle le répèterait très bien si elle voulait le faire pendant qu'elle dormait. | 1 | 0.008 | 0.045455 |
897.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 2H sables. Il voulait que les choses se fissent convenablement, et sinon avec luxe, du moins avec une certaine aisance. Il se plaisait à l'idée d'avoir un intérieur bien monté, bien pourvu, et où il pût reposer un regard satisfait-, une maison décente quoique modeste, et où rien ne sentit la privation. -Quand il venait voir la jeune fille, et c'était tous les jours et à des heures régulières, il ramenait l'entretien là-dessus. - Qu'il me vienne encore une affaire ou deux, Margue-rite, lui disait-il, et nous pourrons sans imprudence entrer en ménage. Hier encore, j'ai mis de côté un rouleau de louis pour la corbeille j'avais déjà plus qu'il ne faut pour le mo-bilier. Que reste-t-il à trouver? Quelques billets de mille francs comme réserve. L'excès de précaution ne nuit pas il y a tant d'accidents dans la vie contre lesquels il faut se pré-munir ! A ces confidences où la tendresse du jeune homme se montrait sous des formes si prévoyantes, Marguerite ne répondait, comme d'habitude, que par un acquiescement muet parfois même elle essayait de détourner la conver-sation - C'est bien, disait-elle nous en reparlerons quand il en sera temps. Enfin, un soir, elle eut à essuyer une ouverture plus di-recte. Ludovic avait touché, pour un procès délicat et labo-rieux, mille francs d'honoraires. Mille francs 1 ce n'était pas encore le chiffre des grands cabinets, mais c'était mieux que le gros des -avocats. De là, un peu d'orgueil et aussi un surcroît de confiance. Cette somme était un présage en-courageant, et, ajoutée aux épargnes déjà faites, elle cons-tituait un petit capital. Ludovic pensa que l'heure avait sonné. -Marguerite, lui dit-il, vous le voyez, me voici en veine tout me réussit, tout me sourit. En fait de carrière, le plus fort est fait je me sens maître de la position, et les choses vont désormais marcher toutes seules. N'est-ce pas le cas de presser les choses? Qu'en pensez-vous? Mise ainsi en demeure, Marguerite se sentit troublée et parut confuse. Devant un langage aussi net, l'hésitation n'é-tait plus permise il fallait se décider. Il semblait que la | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 2@H sables. Il voulait que les choses se fissent convenablement, et sinon avec luxe, du moins avec une certaine aisance. Il se plaisait à l'idée d'avoir un intérieur bien monté, bien pourvu, et où il pût reposer un regard satisfait-, une maison décente quoique modeste, et où rien ne sentit la privation. -Quand il venait voir la jeune fille, et c'était tous les jours et à des heures régulières, il ramenait l'entretien là-dessus. - Qu'il me vienne encore une affaire ou deux, Margue-rite, lui disait-il, et nous pourrons sans imprudence entrer en ménage. Hier encore, j'ai mis de côté un rouleau de louis pour la corbeille j'avais déjà plus qu'il ne faut pour le mo-bilier. Que reste-t-il à trouver? Quelques billets de mille francs comme réserve. L'excès de précaution ne nuit pas il y a tant d'accidents dans la vie contre lesquels il faut se pré-munir ! A ces confidences où la tendresse du jeune homme se montrait sous des formes si prévoyantes, Marguerite ne répondait, comme d'habitude, que par un acquiescement muet parfois même elle essayait de détourner la conver-sation - C'est bien, disait-elle nous en reparlerons quand il en sera temps. Enfin, un soir, elle eut à essuyer une ouverture plus di-recte. Ludovic avait touché, pour un procès délicat et labo-rieux, mille francs d'honoraires. Mille francs 1 ce n'était pas encore le chiffre des grands cabinets, mais c'était mieux que le gros des -avocats. De là, un peu d'orgueil et aussi un surcroît de confiance. Cette somme était un présage en-courageant, et, ajoutée aux épargnes déjà faites, elle cons-tituait un petit capital. Ludovic pensa que l'heure avait sonné. -Marguerite, lui dit-il, vous le voyez, me voici en veine tout me réussit, tout me sourit. En fait de carrière, le plus fort est fait je me sens maître de la position, et les choses vont désormais marcher toutes seules. N'est-ce pas le cas de presser les choses@? Qu'en pensez-vous@? Mise ainsi en demeure, Marguerite se sentit troublée et parut confuse. Devant un langage aussi net, l'hésitation n'é-tait plus permise il fallait se décider. Il semblait que la | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 211 sables. Il voulait que les choses se fissent convenablement, et sinon avec luxe, du moins avec une certaine aisance. Il se plaisait à l'idée d'avoir un intérieur bien monté, bien pourvu, et où il pût reposer un regard satisfait@@ une maison décente quoique modeste, et où rien ne sentît la privation. @Quand il venait voir la jeune fille, et c'était tous les jours et à des heures régulières, il ramenait l'entretien là-dessus. -@Qu'il me vienne encore une affaire ou deux, Margue-rite, lui disait-il, et nous pourrons sans imprudence entrer en ménage. Hier encore, j'ai mis de côté un rouleau de louis pour la corbeille j'avais déjà plus qu'il ne faut pour le mo-bilier. Que reste-t-il à trouver? Quelques billets de mille francs comme réserve. L'excès de précaution ne nuit pas il y a tant d'accidents dans la vie contre lesquels il faut se pré-munir ! A ces confidences où la tendresse du jeune homme se montrait sous des formes si prévoyantes, Marguerite ne répondait, comme d'habitude, que par un acquiescement muet parfois même elle essayait de détourner la conver-sation -@C'est bien, disait-elle nous en reparlerons quand il en sera temps. Enfin, un soir, elle eut à essuyer une ouverture plus di-recte. Ludovic avait touché, pour un procès délicat et labo-rieux, mille francs d'honoraires. Mille francs ! ce n'était pas encore le chiffre des grands cabinets, mais c'était mieux que le gros des @avocats. De là, un peu d'orgueil et aussi un surcroît de confiance. Cette somme était un présage en-courageant, et, ajoutée aux épargnes déjà faites, elle cons-tituait un petit capital. Ludovic pensa que l'heure avait sonné. -Marguerite, lui dit-il, vous le voyez, me voici en veine tout me réussit, tout me sourit. En fait de carrière, le plus fort est fait je me sens maître de la position, et les choses vont désormais marcher toutes seules. N'est-ce pas le cas de presser les choses ? Qu'en pensez-vous ? Mise ainsi en demeure, Marguerite se sentit troublée et parut confuse. Devant un langage aussi net, l'hésitation n'é-tait plus permise il fallait se décider. Il semblait que la | Cette somme était un présage en-courageant, et, ajoutée aux épargnes déjà faites, elle cons-tituait un petit capital. | Cette somme était un présage en-courageant, et, ajoutée aux épargnes déjà faites, elle cons-tituait un petit capital. | 0 | 0 | 0 |
489.txt | 1,871 | 24 UNITÉ DE L'ESPÈCE HCMAINE. museau s'allonge. En vieillissant, cet animal devient hideux, intraitable et cruel . Peut-on comparer la main du singe avec celle de l'homme, dit lé doc-teur Chenu, p. 6? Oui, répond-il mais c'est pour mieux en faire sentir la différence. Ces animaux ont les pouces très-courts, très-écartés des autres doigts, auxquels ils s'apposent d'une manière restreinte, et bornée au service seulement des besoins matériels les autres doigts, grêles, allongés et dans une dépendance mutuelle pour leurs mouvements, d'après la position des muscles fléchisseurs. Jamais ses mains ne se montrent les auxiliaires de la pensée qui n'existe pas tandis que chez l'homme, on l'a dit souvent, le geste est la moitié de la pensée, et quand la parole manque, il la supplée. Le docteur Chenu cite fort à propos Mathieu Palmière Avec les mains, on appelle et on chasse, on se réjouit et on s'afflige, on indique le silence et le bruit, la paix et le combat, la prière et la menace, l'audace et la crainte on affirme et on nie, on expose, on énumère. Les mains raison-nent, disputent, approuvent, s'accommodent enfin à toutes les dictées de notre intelligence . Si donc le singe avait une étincelle de cette intelligence, elle s'en échapperait par ses mains, au défaut de la parole. Mais laissons cette hideuse caricature de l'homme à sa place, et, de tout ce qui précède, tirons pour conclusion que le singe n'est pas fait pour marcher sur ses deux pieds de.derrière c'est par intervalles seulement, et avec effort et peine, qu'il marche quelque peu en cette position. Il doit souffrir étant appuyé sur les pieds de derrière ses muscles ne se prêtent que difficilement à cette opé-artion. Mais, en revanche, cette structure est admirablement appropriée pour grimper sur les arbres. Aussi c'est ce qu'il fait il est là dans sa vraie retraite. Il s'accroche aux branches par quatre crampons aussi merveilleux par leur vivacité, leur adresse, que par leur force. La terre, c'est le lieu de la pâture du singe, les arbres sont sa cité. Ses yeux ne sont pas placés pour contempler le ciel. Cet animal n'a que deux soucis la nourriture et la précaution contre ses ennemis. Au reste , si nous trouvons quelque ressemblance du singe avec l'homme, ce n'est pas pour admirer cette bête car ce sont des caricatures plutôt que des ressemblances. Est-ce que les hideuses grimaces du singe nous rappellent la dignité humaine? Même dans les traits des sauvages, il y a encore un reste de la grandeur humaine, dont il n'y a pas de trace dans la figure chétive, ridée et histrée du singe. Quels gestes, quelle tenue, dans ce quadrupède, le plus laid des quadrupèdes, l'un des plus mal partagés sous bien des rapports? Qui croira que Maupertuis était sincère lorsqu'il ne rougit pas de dire Je préfère quelques heures de conversation avec les hommes à queue, au cercle des plus beaux esprits de l'Europe . Qui croira que nos modernes Maupertuis sont sincères lorsqu'ils débitent la même absurdité dans leurs phrases d'une apparence plus froidement scientifique, pour simuler la bonne foi à défaut de raison. Mais ces vérités vont être mises dans un plus beau jour en observant le côté intellectuel du singe. | 24 UNITÉ DE L'ESPÈCE HCMAINE. museau s'allonge. En vieillissant, cet animal devient hideux, intraitable et cruel . Peut-on comparer la main du singe avec celle de l'homme, dit lé doc-teur Chenu, p. 6@? Oui, répond-il mais c'est pour mieux en faire sentir la différence. Ces animaux ont les pouces très-courts, très-écartés des autres doigts, auxquels ils s'apposent d'une manière restreinte, et bornée au service seulement des besoins matériels les autres doigts, grêles, allongés et dans une dépendance mutuelle pour leurs mouvements, d'après la position des muscles fléchisseurs. Jamais ses mains ne se montrent les auxiliaires de la pensée qui n'existe pas tandis que chez l'homme, on l'a dit souvent, le geste est la moitié de la pensée, et quand la parole manque, il la supplée. Le docteur Chenu cite fort à propos Mathieu Palmière Avec les mains, on appelle et on chasse, on se réjouit et on s'afflige, on indique le silence et le bruit, la paix et le combat, la prière et la menace, l'audace et la crainte on affirme et on nie, on expose, on énumère. Les mains raison-nent, disputent, approuvent, s'accommodent enfin à toutes les dictées de notre intelligence . Si donc le singe avait une étincelle de cette intelligence, elle s'en échapperait par ses mains, au défaut de la parole. Mais laissons cette hideuse caricature de l'homme à sa place, et, de tout ce qui précède, tirons pour conclusion que le singe n'est pas fait pour marcher sur ses deux pieds de.derrière c'est par intervalles seulement, et avec effort et peine, qu'il marche quelque peu en cette position. Il doit souffrir étant appuyé sur les pieds de derrière ses muscles ne se prêtent que difficilement à cette opé-artion. Mais, en revanche, cette structure est admirablement appropriée pour grimper sur les arbres. Aussi c'est ce qu'il fait il est là dans sa vraie retraite. Il s'accroche aux branches par quatre crampons aussi merveilleux par leur vivacité, leur adresse, que par leur force. La terre, c'est le lieu de la pâture du singe, les arbres sont sa cité. Ses yeux ne sont pas placés pour contempler le ciel. Cet animal n'a que deux soucis la nourriture et la précaution contre ses ennemis. Au reste , si nous trouvons quelque ressemblance du singe avec l'homme, ce n'est pas pour admirer cette bête car ce sont des caricatures plutôt que des ressemblances. Est-ce que les hideuses grimaces du singe nous rappellent la dignité humaine@? Même dans les traits des sauvages, il y a encore un reste de la grandeur humaine, dont il n'y a pas de trace dans la figure chétive, ridée et histrée du singe. Quels gestes, quelle tenue, dans ce quadrupède, le plus laid des quadrupèdes, l'un des plus mal partagés sous bien des rapports@? Qui croira que Maupertuis était sincère lorsqu'il ne rougit pas de dire Je préfère quelques heures de conversation avec les hommes à queue, au cercle des plus beaux esprits de l'Europe . Qui croira que nos modernes Maupertuis sont sincères lorsqu'ils débitent la même absurdité dans leurs phrases d'une apparence plus froidement scientifique, pour simuler la bonne foi à défaut de raison. Mais ces vérités vont être mises dans un plus beau jour en observant le côté intellectuel du singe. | 24 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. museau s'allonge. En vieillissant, cet animal devient hideux, intraitable et cruel . Peut-on comparer la main du singe avec celle de l'homme, dit le doc-teur Chenu, p. 6 ? Oui, répond-il mais c'est pour mieux en faire sentir la différence. Ces animaux ont les pouces très-courts, très-écartés des autres doigts, auxquels ils s'apposent d'une manière restreinte, et bornée au service seulement des besoins matériels les autres doigts, grêles, allongés et dans une dépendance mutuelle pour leurs mouvements, d'après la position des muscles fléchisseurs. Jamais ses mains ne se montrent les auxiliaires de la pensée qui n'existe pas tandis que chez l'homme, on l'a dit souvent, le geste est la moitié de la pensée, et quand la parole manque, il la supplée. Le docteur Chenu cite fort à propos Mathieu Palmière Avec les mains, on appelle et on chasse, on se réjouit et on s'afflige, on indique le silence et le bruit, la paix et le combat, la prière et la menace, l'audace et la crainte on affirme et on nie, on expose, on énumère. Les mains raison-nent, disputent, approuvent, s'accommodent enfin à toutes les dictées de notre intelligence . Si donc le singe avait une étincelle de cette intelligence, elle s'en échapperait par ses mains, au défaut de la parole. Mais laissons cette hideuse caricature de l'homme à sa place, et, de tout ce qui précède, tirons pour conclusion que le singe n'est pas fait pour marcher sur ses deux pieds de derrière c'est par intervalles seulement, et avec effort et peine, qu'il marche quelque peu en cette position. Il doit souffrir étant appuyé sur les pieds de derrière ses muscles ne se prêtent que difficilement à cette opé-artion. Mais, en revanche, cette structure est admirablement appropriée pour grimper sur les arbres. Aussi c'est ce qu'il fait il est là dans sa vraie retraite. Il s'accroche aux branches par quatre crampons aussi merveilleux par leur vivacité, leur adresse, que par leur force. La terre, c'est le lieu de la pâture du singe, les arbres sont sa cité. Ses yeux ne sont pas placés pour contempler le ciel. Cet animal n'a que deux soucis la nourriture et la précaution contre ses ennemis. Au reste@, si nous trouvons quelque ressemblance du singe avec l'homme, ce n'est pas pour admirer cette bête car ce sont des caricatures plutôt que des ressemblances. Est-ce que les hideuses grimaces du singe nous rappellent la dignité humaine ? Même dans les traits des sauvages, il y a encore un reste de la grandeur humaine, dont il n'y a pas de trace dans la figure chétive, ridée et bistrée du singe. Quels gestes, quelle tenue, dans ce quadrupède, le plus laid des quadrupèdes, l'un des plus mal partagés sous bien des rapports ? Qui croira que Maupertuis était sincère lorsqu'il ne rougit pas de dire Je préfère quelques heures de conversation avec les hommes à queue, au cercle des plus beaux esprits de l'Europe . Qui croira que nos modernes Maupertuis sont sincères lorsqu'ils débitent la même absurdité dans leurs phrases d'une apparence plus froidement scientifique, pour simuler la bonne foi à défaut de raison. Mais ces vérités vont être mises dans un plus beau jour en observant le côté intellectuel du singe. | Au reste , si nous trouvons quelque ressemblance du singe avec l'homme, ce n'est pas pour admirer cette bête car ce sont des caricatures plutôt que des ressemblances. | Au reste, si nous trouvons quelque ressemblance du singe avec l'homme, ce n'est pas pour admirer cette bête car ce sont des caricatures plutôt que des ressemblances. | 1 | 0.006061 | 0 |
595.txt | 1,886 | EFFETS PSYCHOLOGIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 101 Mme Vully de Candolle , qui offrit des phénomènes de clair-voyance positifs. Le journal les Feuilles publiques, du 24 septembre 1842, s'exprime ainsi a M. Lafontaine, dont le bon goût ne le cède en rien au talent, avait fait choix d'une jeune et jolie dame était-ce pour prêter plus de charmes à sa magie ? Nous l'ignorons , mais il y a cela de vrai que le talent et la beauté auront toujours le pouvoir de captiver l'esprit, si ce n'est le coeur, et dès lors nous ne serions que faiblement surpris qu'il y ait eu prévoyance ou calcul dans le choix de l'habile magnétiseur. Le choix du sujet une fois fait, vinrent ensuite les expé-riences. Mme V., après s'être commodément assise dans un fauteuil, avait livré complaisamment ses doigts à la pres-sion magnétique, et riait au nez de la science avec infiniment de grâce non pas qu'elle défiât sa puissance, mais plutôt, je crois, parce qu'il me paraît impossible qu'une jolie femme puisse regarder fixement un homme sans lui rire au nez. Je puis me tromper, mais, quoi qu'il en soit, je me résigne. Si le rire est souvent près des larmes, je pense qu'il n'est pas loin du sommeil magnétique en moins de trois minutes, cette jeune femme, si vive, si rieuse, si bien éveillée il y a un instant, était plongée dans un sommeil profond, dans une complète insensibilité. Ici l'observateur devient sérieux ce ne sont plus les préliminaires gais ou bizarres qui tout à l'heure excitaient la raillerie ce sont des choses les plus étranges et les plus curieuses qui viennent captiver vivement sa curiosité. M. Lafontaine nous avait annoncé qu'il existait chez Mme de V. un genre de clairvoyance qui lui permettait de distinguer différents sujets placés au-dessus de sa tête, entre autres l'heure que marquait une montre. Cette expé-rience pourrait prouver sans réplique qu'il y avait un trans-port du sens de la vue au sommet de la tête. En effet, après avoir demandé à Mme de V. si elle pouvait recon-naître les objets qui lui seraient présentés, et sur la réponse affirmative qu'elle fit d'abord avec effort, M. Lafontaine prit une montre qu'il lui plaça sur la tête et la pria d'indi- | EFFETS PSYCHOLOGIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 101 Mme Vully de Candolle , qui offrit des phénomènes de clair-voyance positifs. Le journal les Feuilles publiques, du 24 septembre 1842, s'exprime ainsi a M. Lafontaine, dont le bon goût ne le cède en rien au talent, avait fait choix d'une jeune et jolie dame était-ce pour prêter plus de charmes à sa magie ? Nous l'ignorons , mais il y a cela de vrai que le talent et la beauté auront toujours le pouvoir de captiver l'esprit, si ce n'est le coeur, et dès lors nous ne serions que faiblement surpris qu'il y ait eu prévoyance ou calcul dans le choix de l'habile magnétiseur. Le choix du sujet une fois fait, vinrent ensuite les expé-riences. Mme V.@@, après s'être commodément assise dans un fauteuil, avait livré complaisamment ses doigts à la pres-sion magnétique, et riait au nez de la science avec infiniment de grâce non pas qu'elle défiât sa puissance, mais plutôt, je crois, parce qu'il me paraît impossible qu'une jolie femme puisse regarder fixement un homme sans lui rire au nez. Je puis me tromper, mais, quoi qu'il en soit, je me résigne. Si le rire est souvent près des larmes, je pense qu'il n'est pas loin du sommeil magnétique en moins de trois minutes, cette jeune femme, si vive, si rieuse, si bien éveillée il y a un instant, était plongée dans un sommeil profond, dans une complète insensibilité. Ici l'observateur devient sérieux ce ne sont plus les préliminaires gais ou bizarres qui tout à l'heure excitaient la raillerie ce sont des choses les plus étranges et les plus curieuses qui viennent captiver vivement sa curiosité. M. Lafontaine nous avait annoncé qu'il existait chez Mme de V@@. un genre de clairvoyance qui lui permettait de distinguer différents sujets placés au-dessus de sa tête, entre autres l'heure que marquait une montre. Cette expé-rience pourrait prouver sans réplique qu'il y avait un trans-port du sens de la vue au sommet de la tête. En effet, après avoir demandé à Mme de V@@. si elle pouvait recon-naître les objets qui lui seraient présentés, et sur la réponse affirmative qu'elle fit d'abord avec effort@, M. Lafontaine prit une montre qu'il lui plaça sur la tête et la pria d'indi- | EFFETS PSYCHOLOGIQUES DANS LE SOMNAMBULISME 101 Mme Vully de Candolle , qui offrit des phénomènes de clair-voyance positifs. Le journal les Feuilles publiques, du 24 septembre 1842, s'exprime ainsisi M. Lafontaine, dont le bon goût ne le cède en rien au talent, avait fait choix d'une jeune et jolie dame était-ce pour prêter plus de charmes à sa magie ? Nous l'ignorons , mais il y a cela de vrai que le talent et la beauté auront toujours le pouvoir de captiver l'esprit, si ce n'est le coeur, et dès lors nous ne serions que faiblement surpris qu'il y ait eu prévoyance ou calcul dans le choix de l'habile magnétiseur. Le choix du sujet une fois fait, vinrent ensuite les expé-riences. Mme V..., après s'être commodément assise dans un fauteuil, avait livré complaisamment ses doigts à la pres-sion magnétique, et riait au nez de la science avec infiniment de grâce non pas qu'elle défiât sa puissance, mais plutôt, je crois, parce qu'il me parait impossible qu'une jolie femme puisse regarder fixement un homme sans lui rire au nez. Je puis me tromper, mais, quoi qu'il en soit, je me résigne. Si le rire est souvent près des larmes, je pense qu'il n'est pas loin du sommeil magnétique en moins de trois minutes, cette jeune femme, si vive, si rieuse, si bien éveillée il y a un instant, était plongée dans un sommeil profond, dans une complète insensibilité. Ici l'observateur devient sérieux ce ne sont plus les préliminaires gais ou bizarres qui tout à l'heure excitaient la raillerie ce sont des choses les plus étranges et les plus curieuses qui viennent captiver vivement sa curiosité. M. Lafontaine nous avait annoncé qu'il existait chez Mme de V... un genre de clairvoyance qui lui permettait de distinguer différents sujets placés au-dessus de sa tête, entre autres l'heure que marquait une montre. Cette expé-rience pourrait prouver sans réplique qu'il y avait un trans-port du sens de la vue au sommet de la tête. En effet, après avoir demandé à Mme de V... si elle pouvait recon-naitre les objets qui lui seraient présentés, et sur la réponse affirmative qu'elle fit d'abord avec effort , M. Lafontaine prit une montre qu'il lui plaça sur la tête et la pria d'indi- | En effet, après avoir demandé à Mme de V. si elle pouvait recon-naître les objets qui lui seraient présentés, et sur la réponse affirmative qu'elle fit d'abord avec effort, M. Lafontaine prit une montre qu'il lui plaça sur la tête et la pria d'indi- | En effet, après avoir demandé à Mme de V... si elle pouvait recon-naitre les objets qui lui seraient présentés, et sur la réponse affirmative qu'elle fit d'abord avec effort , M. Lafontaine prit une montre qu'il lui plaça sur la tête et la pria d'indi- | 4 | 0.015873 | 0.083333 |
308.txt | 1,845 | -201 -d'une ovation. Il se montra digne de ces honneurs. Ce fut lui qui, le 23 octobre 1793, soutenu d'un certain nombre d'impies, monta dans la chaire de Saint-Remi et y fit entendre d'affreux blasphèmes Peuple, s'écria-t-il, tu as été trompé par des prê-tres fanatiques ou hypocrites depuis des siècles. Il n'y a point de Dieu. L'homme mort, tout est fini l'âme ne lui survit point... Ces paroles étranges furent le signal de profanations qui surpas-sèrent tout ce qu'on pouvait attendre de la plus insolente impiété. A la chute du jour ces vils révolutionnaires, qui se glorifiaient, du nom de sans-culottes, font soudainement irruption dans l'é-glise de Saint-Remi ils courent au mausolée, en forcent la porte, en tirent la châsse, et, après en avoir enlevé les précieux orne-ments, ils la brisent. Alors reparut à la lumière ce corps véné-rable, desséché, mais intact, et dont les ossements, tous d'une odeur suave et d'une blancheur éclatante, avaient conservé leur ordre et leur solidité naturelle après treize cents ans de sépul-ture. A cette vue quelques-uns des profanateurs tremblèrent d'abord mais bientôt l'impunité de l'attentat ranima leur sacri-lège audace ils tirent le saint corps, le disloquent, le mettent en pièces, le foulent aux pieds, le chargent de malédictions, et exercent sur ces restes sacrés autant d'infamies que les démons eux-mêmes en eussent pu imaginer. Quelques personnes pieuses s'étaient mêlées à ces forcenés perdues dans la foule, à la faveur de la nuit qui arrivait, elles parvinrent à soustraire quelques parties de ces précieuses reliques. Les profanateurs couronnèrent leur horrible fête par un der nier attentat qui devait détruire à jamais les dépouilles mor-telles de S. Rémi. Us les réunirent dans leur suaire et les jetèrent dans une fosse du cimetière voisin, entre les corps de deux soldats qui venaient de mourir à l'hôpital, de manière que ces ossements sacrés eussent l'un des cadavres sous eux et l'autre dessus. Il était naturellement impossible que la dé-composition des deux cadavres n'agît pas sur le corps du saint. Dieu y pourvut. Vingt mois après cette sépulture impie, apparu-rent quelques jours de calme et de tranquillité. La religion, qui veillait toujours sur le sacré dépôt, profita du moment favorable. | -201 -d'une ovation. Il se montra digne de ces honneurs. Ce fut lui qui, le 23 octobre 1793, soutenu d'un certain nombre d'impies, monta dans la chaire de Saint-Remi et y fit entendre d'affreux blasphèmes Peuple, s'écria-t-il, tu as été trompé par des prê-tres fanatiques ou hypocrites depuis des siècles. Il n'y a point de Dieu. L'homme mort, tout est fini l'âme ne lui survit point... Ces paroles étranges furent le signal de profanations qui surpas-sèrent tout ce qu'on pouvait attendre de la plus insolente impiété. A la chute du jour ces vils révolutionnaires, qui se glorifiaient, du nom de sans-culottes, font soudainement irruption dans l'é-glise de Saint-Remi ils courent au mausolée, en forcent la porte, en tirent la châsse, et, après en avoir enlevé les précieux orne-ments, ils la brisent. Alors reparut à la lumière ce corps véné-rable, desséché, mais intact, et dont les ossements, tous d'une odeur suave et d'une blancheur éclatante, avaient conservé leur ordre et leur solidité naturelle après treize cents ans de sépul-ture. A cette vue quelques-uns des profanateurs tremblèrent d'abord mais bientôt l'impunité de l'attentat ranima leur sacri-lège audace ils tirent le saint corps, le disloquent, le mettent en pièces, le foulent aux pieds, le chargent de malédictions, et exercent sur ces restes sacrés autant d'infamies que les démons eux-mêmes en eussent pu imaginer. Quelques personnes pieuses s'étaient mêlées à ces forcenés perdues dans la foule, à la faveur de la nuit qui arrivait, elles parvinrent à soustraire quelques parties de ces précieuses reliques. Les profanateurs couronnèrent leur horrible fête par un der nier attentat qui devait détruire à jamais les dépouilles mor-telles de S. Rémi. @Us les réunirent dans leur suaire et les jetèrent dans une fosse du cimetière voisin, entre les corps de deux soldats qui venaient de mourir à l'hôpital, de manière que ces ossements sacrés eussent l'un des cadavres sous eux et l'autre dessus. Il était naturellement impossible que la dé-composition des deux cadavres n'agît pas sur le corps du saint. Dieu y pourvut. Vingt mois après cette sépulture impie, apparu-rent quelques jours de calme et de tranquillité. La religion, qui veillait toujours sur le sacré dépôt, profita du moment favorable. | -201 -d'une ovation. Il se montra digne de ces honneurs. Ce fut lui qui, le 23 octobre 1793, soutenu d'un certain nombre d'impies, monta dans la chaire de Saint-Remi et y fit entendre d'affreux blasphèmes Peuple, s'écria-t-il, tu as été trompé par des prê-tres fanatiques ou hypocrites depuis des siècles. Il n'y a point de Dieu. L'homme mort, tout est fini l'âme ne lui survit point... Ces paroles étranges furent le signal de profanations qui surpas-sèrent tout ce qu'on pouvait attendre de la plus insolente impiété. A la chute du jour ces vils révolutionnaires, qui se glorifiaient, du nom de sans-culottes, font soudainement irruption dans l'é-glise de Saint-Remi ils courent au mausolée, en forcent la porte, en tirent la châsse, et, après en avoir enlevé les précieux orne-ments, ils la brisent. Alors reparut à la lumière ce corps véné-rable, desséché, mais intact, et dont les ossements, tous d'une odeur suave et d'une blancheur éclatante, avaient conservé leur ordre et leur solidité naturelle après treize cents ans de sépul-ture. A cette vue quelques-uns des profanateurs tremblèrent d'abord mais bientôt l'impunité de l'attentat ranima leur sacri-lège audace ils tirent le saint corps, le disloquent, le mettent en pièces, le foulent aux pieds, le chargent de malédictions, et exercent sur ces restes sacrés autant d'infamies que les démons eux-mêmes en eussent pu imaginer. Quelques personnes pieuses s'étaient mêlées à ces forcenés perdues dans la foule, à la faveur de la nuit qui arrivait, elles parvinrent à soustraire quelques parties de ces précieuses reliques. Les profanateurs couronnèrent leur horrible fête par un der nier attentat qui devait détruire à jamais les dépouilles mor-telles de S. Rémi. Ils les réunirent dans leur suaire et les jetèrent dans une fosse du cimetière voisin, entre les corps de deux soldats qui venaient de mourir à l'hôpital, de manière que ces ossements sacrés eussent l'un des cadavres sous eux et l'autre dessus. Il était naturellement impossible que la dé-composition des deux cadavres n'agît pas sur le corps du saint. Dieu y pourvut. Vingt mois après cette sépulture impie, apparu-rent quelques jours de calme et de tranquillité. La religion, qui veillait toujours sur le sacré dépôt, profita du moment favorable. | Us les réunirent dans leur suaire et les jetèrent dans une fosse du cimetière voisin, entre les corps de deux soldats qui venaient de mourir à l'hôpital, de manière que ces ossements sacrés eussent l'un des cadavres sous eux et l'autre dessus. | Ils les réunirent dans leur suaire et les jetèrent dans une fosse du cimetière voisin, entre les corps de deux soldats qui venaient de mourir à l'hôpital, de manière que ces ossements sacrés eussent l'un des cadavres sous eux et l'autre dessus. | 2 | 0.008197 | 0.044444 |
674.txt | 1,820 | 41 qu'a décrit l'accusation j'ai démontré son impuissance je vous ai convaincus de la vérité de cette double propo-sition , que, si le gouvernement occulte existe, il a été du devoir de l'auteur de l'attaquer que si le gouverne-ment occulte n'existe pas , il faut encore approuver les craintes de l'écrivain, qui, convaincu de la grandeur du péril, aurait averti de dangers même imaginaires. Que reste-t-il donc de cette accusation? le reproche d'avoir parlé du gouvernement occulte ? Mais quel serait le privilége de cette puissance secrète si elle existait, qu'on ne saurait sans crime représenter les dangers dont elle menace l'autorité royale ? Dans quel nuage impéné-trable de majesté serait-elle donc élevée ? et, comme l'arche sainte, ne saurait-on y toucher sans être frappé de mort? A Venise il était défendu, sous peine capitale, de s'entretenir du pouvoir invisible des inquisiteurs d'Etat mais du moins des statuts particuliers rendaient ce pou-voir inhérent à la constitution de l'Etat, et, tout ef-frayant qu'il était, l'aristocratie l'avait rendu légal. - Et quoi ! serait-ce après la publicité des doçumens qui ont jailli de la tribune sur toute la France , que l'on in-terdirait la pensée sur les -faits qui ont frappé tous les es-prits ? Étrange et inconcevable position de mon client ! Il assiste à la séance du 25 avril il entend le rapport de la commission sur la pétition de M. Madier de Mont-jau ce n'est pas un obscur citoyen qui exprime des alarmes plus ou moins vagues, c'est un conseiller à la Cour royale de Nîmes qui retrace ses craintes dans les termes les plus énergiques, qui précise des faits , qui transcrit des circulaires , qui ne laisse pas égarer l'accu-sation , qui désigne clairement l'auteur des circulaires, qui le nomme déjà en disant que c'est celui qui, reprochant la timide arrestation du maréchal Soult 3 disait On n'ar- | 41 qu'a décrit l'accusation j'ai démontré son impuissance je vous ai convaincus de la vérité de cette double propo-sition , que, si le gouvernement occulte existe, il a été du devoir de l'auteur de l'attaquer que si le gouverne-ment occulte n'existe pas , il faut encore approuver les craintes de l'écrivain, qui, convaincu de la grandeur du péril, aurait averti de dangers même imaginaires. Que reste-t-il donc de cette accusation? le reproche d'avoir parlé du gouvernement occulte ? Mais quel serait le privilége de cette puissance secrète si elle existait, qu'on ne saurait sans crime représenter les dangers dont elle menace l'autorité royale ? Dans quel nuage impéné-trable de majesté serait-elle donc élevée ? et, comme l'arche sainte, ne saurait-on y toucher sans être frappé de mort? A Venise il était défendu, sous peine capitale, de s'entretenir du pouvoir invisible des inquisiteurs d'Etat mais du moins des statuts particuliers rendaient ce pou-voir inhérent à la constitution de l'Etat, et, tout ef-frayant qu'il était, l'aristocratie l'avait rendu légal. - Et quoi ! serait-ce après la publicité des doçumens qui ont jailli de la tribune sur toute la France , que l'on in-terdirait la pensée sur les -faits qui ont frappé tous les es-prits ? Étrange et inconcevable position de mon client ! Il assiste à la séance du 25 avril il entend le rapport de la commission sur la pétition de M. Madier de Mont-jau ce n'est pas un obscur citoyen qui exprime des alarmes plus ou moins vagues, c'est un conseiller à la Cour royale de Nîmes qui retrace ses craintes dans les termes les plus énergiques, qui précise des faits , qui transcrit des circulaires , qui ne laisse pas égarer l'accu-sation , qui désigne clairement l'auteur des circulaires, qui le nomme déjà en disant que c'est celui qui, reprochant la timide arrestation du maréchal Soult 3 disait On n'ar- | 41 qu'a décrit l'accusation j'ai démontré son impuissance je vous ai convaincus de la vérité de cette double propo-sition@, que, si le gouvernement occulte existe, il a été du devoir de l'auteur de l'attaquer que si le gouverne-ment occulte n'existe pas@, il faut encore approuver les craintes de l'écrivain, qui, convaincu de la grandeur du péril, aurait averti de dangers même imaginaires. Que reste-t-il donc de cette accusation? le reproche d'avoir parlé du gouvernement occulte@? Mais quel serait le privilége de cette puissance secrète si elle existait, qu'on ne saurait sans crime représenter les dangers dont elle menace l'autorité royale@? Dans quel nuage impéné-trable de majesté serait-elle donc élevée@? et, comme l'arche sainte, ne saurait-on y toucher sans être frappé de mort? A Venise il était défendu, sous peine capitale, de s'entretenir du pouvoir invisible des inquisiteurs d'État mais du moins des statuts particuliers rendaient ce pou-voir inhérent à la constitution de l'État, et, tout ef-frayant qu'il était, l'aristocratie l'avait rendu légal.@@ Et quoi ! serait-ce après la publicité des documens qui ont jailli de la tribune sur toute la France@, que l'on in-terdirait la pensée sur les @faits qui ont frappé tous les es-prits@? Étrange et inconcevable position de mon client@! Il assiste à la séance du 25 avril il entend le rapport de la commission sur la pétition de M. Madier de Mont-jau ce n'est pas un obscur citoyen qui exprime des alarmes plus ou moins vagues, c'est un conseiller à la Cour royale de Nîmes qui retrace ses craintes dans les termes les plus énergiques, qui précise des faits@, qui transcrit des circulaire@ , qui ne laisse pas égarer l'accu-sation@, qui désigne clairement l'auteur des circulaires, qui le nomme déjà en disant qu@@@@e@@ celui qui, reprochant la timide arrestation du maréchal Soult@, disait On n'ar- | - Et quoi ! serait-ce après la publicité des doçumens qui ont jailli de la tribune sur toute la France , que l'on in-terdirait la pensée sur les -faits qui ont frappé tous les es-prits ? | Et quoi ! serait-ce après la publicité des documens qui ont jailli de la tribune sur toute la France, que l'on in-terdirait la pensée sur les faits qui ont frappé tous les es-prits? | 6 | 0.033149 | 0.114286 |
393.txt | 1,882 | 18 ETUDES DE PHYSIOLOGIE VI Peut-être, avons-nous dit, la préférence accordée au coeur est-elle venue de l'idée que cet organe serait plus facile que d'autres à être recueilli et conservé probablement, il en a été ainsi nous disons probablement, car cette pensée a été une sorte d'instinct sur lequel on ne s'est pas expliqué. Ce motif a dû se joindre à l'autre, basé sur l'importance extrême de l'organe et, à eux deux, ils ont dû faire une raison déterminante et suffisante. Que l'on remarque ce mot, employé par nous pensée instinc-tive. Si, en effet, on avait adopté une opinion réfléchie, peut-être aurait-on renoncé à un désir, naturel sans aucun doute, mais irréalisable. Certes, les momies égyptiennes sont un témoignage d'une vie antérieure, témoignage conservé pendant des siècles, avec piété, survivant même aux nations disparues. Mais que sont ces représentations, comme pétrifiées, d'un corps qui était vivant, et d'une'âme qui sentait et souffrait? Il faut les respecter, les admirer même puisqu'elles sont le reste d'hommes et l'oeuvre de la volonté humaine. Nous, si savants et si civilisés, nous sommes loin d'espérer atteindre une pareille conservation. Et si on le pouvait, car la chimie le pourrait peut-être, on semble ne vouloir pas Le désirer, comme si ces images imparfaites et mortes étaient trop loin de la vérité. Et alors on se réduit à une partie de soi-même, étroite et petite. Depuis combien de temps? Ce serait à rechercher. J'ai déjà indiqué que je n'avais pas l'intention de faire à ce sujet un travail historique. L'homme a varié ses désirs et ses coutumes d'après la mort. Il a voulu être brûlé, et l'on a conservé ses cendres, les exposant dans des urnes sur la voie publique hors des villes, tantôt pour la vanité du mort, tantôt pour la reconnaissance intéressée des héritiers. Le christianisme a établi la coutume respectueuse de déposer dans la terre un corps qui doit revivre entier un jour 1. Et ce n'est que dans des cas rares que l'on a ôté le coeur, pour le conserver séparément. Ce dernier usage était suivi généralement dans les maisons 1 Aux derniers temps de l'État romain et à l'époque gallo-romaine, sur le corps mis en terre et sur la pierre qui le couvrait, on inscrivait cette épi-graphe CA. DA. VER. caro data vermibus, d'où on a fait cadaver, cadavre, qui veut dire chair donnée aux vers. | 18 ETUDES DE PHYSIOLOGIE VI Peut-être, avons-nous dit, la préférence accordée au coeur est-elle venue de l'idée que cet organe serait plus facile que d'autres à être recueilli et conservé probablement, il en a été ainsi nous disons probablement, car cette pensée a été une sorte d'instinct sur lequel on ne s'est pas expliqué. Ce motif a dû se joindre à l'autre, basé sur l'importance extrême de l'organe et, à eux deux, ils ont dû faire une raison déterminante et suffisante. Que l'on remarque ce mot, employé par nous pensée instinc-tive. Si, en effet, on avait adopté une opinion réfléchie, peut-être aurait-on renoncé à un désir, naturel sans aucun doute, mais irréalisable. Certes, les momies égyptiennes sont un témoignage d'une vie antérieure, témoignage conservé pendant des siècles, avec piété, survivant même aux nations disparues. Mais que sont ces représentations, comme pétrifiées, d'un corps qui était vivant, et d'une'âme qui sentait et souffrait? Il faut les respecter, les admirer même puisqu'elles sont le reste d'hommes et l'oeuvre de la volonté humaine. Nous, si savants et si civilisés, nous sommes loin d'espérer atteindre une pareille conservation. Et si on le pouvait, car la chimie le pourrait peut-être, on semble ne vouloir pas Le désirer, comme si ces images imparfaites et mortes étaient trop loin de la vérité. Et alors on se réduit à une partie de soi-même, étroite et petite. Depuis combien de temps? Ce serait à rechercher. J'ai déjà indiqué que je n'avais pas l'intention de faire à ce sujet un travail historique. L'homme a varié ses désirs et ses coutumes d'après la mort. Il a voulu être brûlé, et l'on a conservé ses cendres, les exposant dans des urnes sur la voie publique hors des villes, tantôt pour la vanité du mort, tantôt pour la reconnaissance intéressée des héritiers. Le christianisme a établi la coutume respectueuse de déposer dans la terre un corps qui doit revivre entier un jour 1. Et ce n'est que dans des cas rares que l'on a ôté le coeur, pour le conserver séparément. Ce dernier usage était suivi généralement dans les maisons 1 Aux derniers temps de l'État romain et à l'époque gallo-romaine, sur le corps mis en terre et sur la pierre qui le couvrait, on inscrivait cette épi-graphe CA. DA. VER. caro data vermibus, d'où on a fait cadav@er, cadavre, qui veut dire chair donnée aux vers. | 18 ETUDES DE PHYSIOLOGIE VI Peut-être, avons-nous dit, la préférence accordée au coeur est-elle venue de l'idée que cet organe serait plus facile que d'autres à être recueilli et conservé probablement, il en a été ainsi nous disons probablement, car cette pensée a été une sorte d'instinct sur lequel on ne s'est pas expliqué. Ce motif a dû se joindre à l'autre, basé sur l'importance extrême de l'organe et, à eux deux, ils ont dû faire une raison déterminante et suffisante. Que l'on remarque ce mot, employé par nous pensée instinc-tive. Si, en effet, on avait adopté une opinion réfléchie, peut-être aurait-on renoncé à un désir, naturel sans aucun doute, mais irréalisable. Certes, les momies égyptiennes sont un témoignage d'une vie antérieure, témoignage conservé pendant des siècles, avec piété, survivant même aux nations disparues. Mais que sont ces représentations, comme pétrifiées, d'un corps qui était vivant, et d'une âme qui sentait et souffrait? Il faut les respecter, les admirer même puisqu'elles sont le reste d'hommes et l'oeuvre de la volonté humaine. Nous, si savants et si civilisés, nous sommes loin d'espérer atteindre une pareille conservation. Et si on le pouvait, car la chimie le pourrait peut-être, on semble ne vouloir pas le désirer, comme si ces images imparfaites et mortes étaient trop loin de la vérité. Et alors on se réduit à une partie de soi-même, étroite et petite. Depuis combien de temps? Ce serait à rechercher. J'ai déjà indiqué que je n'avais pas l'intention de faire à ce sujet un travail historique. L'homme a varié ses désirs et ses coutumes d'après la mort. Il a voulu être brûlé, et l'on a conservé ses cendres, les exposant dans des urnes sur la voie publique hors des villes, tantôt pour la vanité du mort, tantôt pour la reconnaissance intéressée des héritiers. Le christianisme a établi la coutume respectueuse de déposer dans la terre un corps qui doit revivre entier un jour 1. Et ce n'est que dans des cas rares que l'on a ôté le coeur, pour le conserver séparément. Ce dernier usage était suivi généralement dans les maisons 1 Aux derniers temps de l'État romain et à l'époque gallo-romaine, sur le corps mis en terre et sur la pierre qui le couvrait, on inscrivait cette épi-graphe CA. DA. VER. caro data vermibus, d'où on a fait cadavrer, cadavre, qui veut dire chair donnée aux vers. | VER. caro data vermibus, d'où on a fait cadaver, cadavre, qui veut dire chair donnée aux vers. | VER. caro data vermibus, d'où on a fait cadavrer, cadavre, qui veut dire chair donnée aux vers. | 1 | 0.010526 | 0.045455 |
101.txt | 1,821 | 53 atractocère qu'il a proposé, en 1801, d'établir dans l'ordre des coléoptères 1 . Ce genre est voisin des lymexylons, distinct des nycédales, et se rapproche beau-coup des staphylins 2 . divise, savoir 1°. les tétraptères sous-divisés en éiytrés, ou à aîles supérieures coriaces en hyménélytrés, à aîles supérieures membraneuses en hémétylrés , à aîles su-périeures demi-coriaces et demi-membraneuses en lépi-doptères, à aîles pulvérulentes, écailleuses en neurop-tères, à aîles nues égales, et en hyménoptères à aîles nues inégales 2°. les diptères sous-divisés en ptérigyop-tères à aîles à ailerons, et en apioptères à aîles simples sans ailerons 3°. et les aptères sous-divisés en diommatés à deux yeux, et en polyommatés à plus de deux yeux. Les deux ordres d'aptères sont ensuite sous-divisés d'après le nombre des pieds. 1 Mémoire inédit lu à l'Institut le 16 thermidor an IX le 4 août 1801 . Le mot atractocère est emprunté du grec fuseau, et xîçtcs, corne. 2 Comme l'insecte, qui a servi de texte à ce genre n'est point décrit dans la collection des insectes d'Afrique, que PALISOT DE BEAUVOIS a publies, je crois devoir en donner ici tous les caractères il a cinq articles à tous les tarses, et appartient à la première section de l'ordre des coléoptères. Sa tête est ovale, armée d'antennes en fu-seau, et insérées au-devant des yeux les palpes maxil-laires sont longs, composés de quatre articles , pectines et barbus sur les côtés les palpes postérieurs sont plus courts et composés de trois articles, dont le dernier est très-grand, ovale, arqué et velu en-dedans les mâchoires sont très-courtes et terminées par un lobe arrondi, garni de poils les yeux sont très-grands et'occupent presque toute la tête le corselet est oblong, convexe , les élytres | 53 atractocère qu'il a proposé, en 1801, d'établir dans l'ordre des coléoptères 1 . Ce genre est voisin des lymexylons, distinct des nycédales, et se rapproche beau-coup des staphylins 2 . @@@divise, savoir 1°. les tétraptères sous-divisés en éiytrés, ou à aîles supérieures coriaces en hyménélytrés, à aîles supérieures membraneuses en hémétylrés , à aîles su-périeures demi-coriaces et demi-membraneuses en lépi-doptères, à aîles pulvérulentes, écailleuses en neurop-tères, à aîles nues égales, et en hyménoptères à aîles nues inégales 2°. les diptères sous-divisés en ptérigyop-tères à aîles à ailerons, et en apioptères à aîles simples sans ailerons 3°. et les aptères sous-divisés en diommatés à deux yeux, et en polyommatés à plus de deux yeux. Les deux ordres d'aptères sont ensuite sous-divisés d'après le nombre des pieds. 1 Mémoire inédit lu à l'Institut le 16 thermidor an IX le 4 août 1801 . Le mot atractocère est emprunté du grec fuseau, et xîçtcs, corne. 2 Comme l'insecte, qui a servi de texte à ce genre n'est point décrit dans la collection des insectes d'Afrique, que PALISOT DE BEAUVOIS a publies, je crois devoir en donner ici tous les caractères il a cinq articles à tous les tarses, et appartient à la première section de l'ordre des coléoptères. Sa tête est ovale, armée d'antennes en fu-seau, et insérées au-devant des yeux les palpes maxil-laires sont longs, composés de quatre articles , pectines et barbus sur les côtés les palpes postérieurs sont plus courts et composés de trois articles, dont le dernier est très-grand, ovale, arqué et velu en-dedans les mâchoires sont très-courtes et terminées par un lobe arrondi, garni de poils les yeux sont très-grands et'occupent presque toute la tête le corselet est oblong, convexe , les élytres | 53 atractocère qu'il a proposé, en 1801, d'établir dans l'ordre des coléoptères 1 . Ce genre est voisin des lymexylons, distinct des nycédales, et se rapproche beau-coup des staphylins 2 . 53 divise, savoir 1°. les tétraptères sous-divisés en élytrés, ou à aîles supérieures coriaces en hyménélytrés, à aîles supérieures membraneuses en hémétytrés , à aîles su-périeures demi-coriaces et demi-membraneuses en lépi-doptères, à aîles pulvérulentes, écailleuses en neurop-tères, à aîles nues égales, et en hyménoptères à aîles nues inégales 2°. les diptères sous-divisés en ptérigyop-tères à aîles à aîlerons, et en aploptères à aîles simples sans aîlerons 3°. et les aptères sous-divisés en diommatés à deux yeux, et en polyommatés à plus de deux yeux. Les deux ordres d'aptères sont ensuite sous-divisés d'après le nombre des pieds. 1 Mémoire inédit lu à l'Institut le 16 thermidor an IX le 4 août 1801 . Le mot atractocère est emprunté du grec fuseau, et xîçtcs, corne. 2 Comme l'insecte, qui a servi de texte à ce genre n'est point décrit dans la collection des insectes d'Afrique, que PALISOT DE BEAUVOIS a publies, je crois devoir en donner ici tous les caractères il a cinq articles à tous les tarses, et appartient à la première section de l'ordre des coléoptères. Sa tête est ovale, armée d'antennes en fu-seau, et insérées au-devant des yeux les palpes maxil-laires sont longs, composés de quatre articles , pectines et barbus sur les côtés les palpes postérieurs sont plus courts et composés de trois articles, dont le dernier est très-grand, ovale, arqué et velu en-dedans les mâchoires sont très-courtes et terminées par un lobe arrondi, garni de poils les yeux sont très-grands et occupent presque toute la tête le corselet est oblong, convexe , les élytres | divise, savoir 1°. | 53 divise, savoir 1°. | 3 | 0.142857 | 0.5 |
314.txt | 1,820 | -XX NOTICE triche, vaincu l'Espagne, et rendu le nom français res-pectable à l'Europe entière des institutions qui lui avaient permis d'appeler, autour du trône , le mérite, les talens, les vertus , pour en devenir la force, l'hon-neur ou l'ornement des institutions qui avaient donné Turemie à la guerre, Colbert à l'administration , d'A-guesseau à la magistrature , Le Sueur aux beaux-arts , Racine au théâtre, et Bossuet à l'éloquence, ne manquaient assurément ni de prévoyance , ni d'éclat, ni de gran-deur. Mais ceux qu'a surpris la chute de la monarchie fondée par Louis XIV, n'avaient pas réfléchi sur les con-ditions de son existence un système de gouvernement qui avait pour barrière et pour appui les moeurs et les croyances, pouvait-il subsister long-temps quand les croyances étaient affaiblies , et que les moeurs étaient corrompues ? Parce qu'un pareil système existait depuis près d'un siècle, ses partisans s'étonnaient que sa durée ne fût point éternelle cette singulière façon de raisonner rappelle une anecdote des Mémoires de madame Roland. C'était dans une de ces parties de campagne qu'elle faisait avec tant de plaisir , et qu'elle raconte avec tant de charme elle se trouvait à Meudon , dans une auberge avec sa famille. Mon père venait de se coucher, dit-elle, lorsque l'envie d'avoir ses rideaux très-exacte-ment fermés , les lui fit tirer si ferme, que le ciel da lit tomba et lui fit une couverture complète après un petit moment de frayeur, nous nous prîmes tous à rire de Yaventure, tant le ciel avait tombé juste pour envelopper mon père sans le blesser. Nous appelons de l'aide pour le débarrasser la maîtresse du logis ar-rive étonnée à la vue de son lit décoiffé, elle s'écrie avec l'air de la plus grande ingénuité Ah ! mon dieu! | -XX NOTICE triche, vaincu l'Espagne, et rendu le nom français res-pectable à l'Europe entière des institutions qui lui avaient permis d'appeler, autour du trône , le mérite, les talens, les vertus , pour en devenir la force, l'hon-neur ou l'ornement des institutions qui avaient donné Turemie à la guerre, Colbert à l'administration , d'A-guesseau à la magistrature , Le Sueur aux beaux-arts , Racine au théâtre, et Bossuet à l'éloquence, ne manquaient assurément ni de prévoyance , ni d'éclat, ni de gran-deur. Mais ceux qu'a surpris la chute de la monarchie fondée par Louis XIV, n'avaient pas réfléchi sur les con-ditions de son existence un système de gouvernement qui avait pour barrière et pour appui les moeurs et les croyances, pouvait-il subsister long-temps quand les croyances étaient affaiblies , et que les moeurs étaient corrompues ? Parce qu'un pareil système existait depuis près d'un siècle, ses partisans s'étonnaient que sa durée ne fût point éternelle cette singulière façon de raisonner rappelle une anecdote des Mémoires de madame Roland. C'était dans une de ces parties de campagne qu'elle faisait avec tant de plaisir , et qu'elle raconte avec tant de charme elle se trouvait à Meudon , dans une auberge avec sa famille. Mon père venait de se coucher, dit-@elle, lorsque l'envie d'avoir ses rideaux très-exacte-ment fermés , les lui fit tirer si ferme, que le ciel da lit tomba et lui fit une couverture complète après un petit moment de frayeur, nous nous prîmes tous à rire de @Yaventure, tant le ciel avait tombé juste pour envelopper mon père sans le blesser. Nous appelons de l'aide pour le débarrasser la maîtresse du logis ar-@rive étonnée à la vue de son lit décoiffé, elle s'écrie avec l'air de la plus grande ingénuité Ah ! mon dieu! | -XX NOTICE triche, vaincu l'Espagne, et rendu le nom français res-pectable à l'Europe entière des institutions qui lui avaient permis d'appeler, autour du trône@, le mérite, les talens, les vertus@, pour en devenir la force, l'hon-neur ou l'ornement des institutions qui avaient donné Turenne à la guerre, Colbert à l'administration@, d'A-guesseau à la magistrature@, Le Sueur aux beaux-arts@, Racine au théâtre, et Bossuet à l'éloquence, ne manquaient assurément ni de prévoyance@, ni d'éclat, ni de gran-deur. Mais ceux qu'a surpris la chute de la monarchie fondée par Louis XIV, n'avaient pas réfléchi sur les con-ditions de son existence un système de gouvernement qui avait pour barrière et pour appui les moeurs et les croyances, pouvait-il subsister long-temps quand les croyances étaient affaiblies@, et que les moeurs étaient corrompues@? Parce qu'un pareil système existait depuis près d'un siècle, ses partisans s'étonnaient que sa durée ne fût point éternelle cette singulière façon de raisonner rappelle une anecdote des Mémoires de madame Roland. C'était dans une de ces parties de campagne qu'elle faisait avec tant de plaisir@, et qu'elle raconte avec tant de charme elle se trouvait à Meudon@, dans une auberge avec sa famille. Mon père venait de se coucher, dit- elle, lorsque l'envie d'avoir ses rideaux très-exacte-ment fermés@, les lui fit tirer si ferme, que le ciel du lit tomba et lui fit une couverture complète après un petit moment de frayeur, nous nous prîmes tous à rire de l'aventure, tant le ciel avait tombé juste pour envelopper mon père sans le blesser. Nous appelons de l'aide pour le débarrasser la maîtresse du logis ar- rive étonnée à la vue de son lit décoiffé, elle s'écrie avec l'air de la plus grande ingénuité Ah ! mon dieu! | Nous appelons de l'aide pour le débarrasser la maîtresse du logis ar-rive étonnée à la vue de son lit décoiffé, elle s'écrie avec l'air de la plus grande ingénuité Ah ! mon dieu! | Nous appelons de l'aide pour le débarrasser la maîtresse du logis ar- rive étonnée à la vue de son lit décoiffé, elle s'écrie avec l'air de la plus grande ingénuité Ah ! mon dieu! | 1 | 0.005587 | 0.027778 |