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1,201
Il dormit peu ; & le matin dês que le jour parut il alla voir les gens dont il croyoit avoir be ſoin pour parler av Dey . Beyran Aga favori de ce Prince en étoit un & ce lui en quiil eſperoit le plustant à cauie de l'inclination qu'ilavoit remarquée en lui pour les Chrétiensque parl'amitié particulierequi étoit entr'eux. Il letrou va tourdiſpoſe àle ſervir ; mais l’Aga lui demanda en même temps la grace de voir cette Eſclave. Affen quiapprehen doit que la vue d'une fille auſſi capable que l'étoit Laura d'inſpirer une grande paſſion à unjeune homme commel'Agane fût un obſtacle au deſſein qu'il avoit .. formé ; råcha de l'en détourner par les raiſons les plus fpecieuſes qu'il put trouver. Beyran vir bien que c'étoit un refus. Il crur qu'Afën en étoit amoureux;& cachant ſon dépitilluidit qu'il feroit tout fon poſſible pour porter le Dey à donner la liberté à cette belle Eſclave.
PMcvAAAAYAAJ
9176
1,202
De la façon dont vous le reprelentez dit Thrafimede à demy bas il ne m'eſt pas poſſible de n'eſtre point de vofire opinion : & de ne croire pas que ce que vous loiiez,doittouſiours eſtre pre feré à tout ce que les autres loüent. Apres cela nous diſmes encore pluſieurs choſesquineſervent de rien à mon ſujet : mais enfin le iour de poitre Promenade eftant venunous la fiſines& la fiſmes meſme plus agreablementque nous ne l'auions ef peré.
Dv86AAAAcAAJ
9182
1,203
Il ne mit pas beaucoup de temps à declarer la paſſion à cette fille qui ne s'en eſtoit deſia que trop apperccuë par ſesregards & ſes contenancesEncore que la pretenſion tendiſt à la tromperneantmoins il fe ſeruit du ſtratageme ordinaire desGrands ,qui ne parlent que de mariage à celles qu'ils veulent abuſer en les amuſant du vain é clat de cette eſperance de grandeurs qu'ils font briller deuant leurs yeux afin de les ſurprendreen la meſme façon que les oyſeleurs ſe ſeruenc d'vn miroir pour astirer les oyſeaux dans leurs fi lets.
vQUTWe5R2f4C
9190
1,204
Dom Douardqui eſt gence Art reux cheualier me faiſant ce deſplaiſira voulu van ger ſes anceſtres deſorte que ſ'il a faitdegradescho lesceſte cy eſt la plus granded'auoir eu la hardieſſe de la faire tout ſeul,& ne mºeſmerueille pas que Fleri => de fe ſoit ainſi laiſſé abuſer par la beauté d'iceluyth pource quelle eſt fort ieunc. Et puis quelle feſt choi file ſi vn mary ( car ie luy en voulois bailleryn ) Dieu les conduiſe: ſeulement je ſuis fafché d'vne choſe que ie po . ne ſçay leurs conuertions :Dom Douard eſt ſi gentil cheualier ,que ie croy bié qu'il n'emmene ma fillefi abi nó pour la prédre à féme: & ce faiſant ie demeureray CUT fort content encor qu'il m'ait beaucoup affenſé ce pédant que perſonne ne me parle plus de telle choſemd cartelle eſt mavolonté.
s_47AAAAcAAJ
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1,205
En effetces deux Poëtes Latins Stace & Seneque font mention des deux pieds d'Oedipe percez par un fer. St.l. Trajectum vulnere plantas Dedi Thebe poda dit Stace. Seneque de ſon côté dit que ce fut par un fil d'archal. Sen. Ferrum per ambos tenne tranſactum Oedip . pedes A & .4 . Ligabat artus. Vulneri imatus tumor SC . Les mêmes Stace & Seneque nom met Polybe ,le pere putatif d'Oedipe& le font Roidc Corynthe. Et même Se neque donne le nom de Merope à ſa fem me& la fait auſſi Reine deCorinthe.
OzJHCqmzG00C
9192
1,206
Te l'auois bleſſé en pluſieurs endroits & i'cus ſoin de luy faire accommoder fes playes ; puis ie l’emincnay a uec ſon vaiſſeau & ſes gens en Corcyre. Mon retour fuc extrémement agreable aux Pyrates tant à cauſe qu'il y auoit long temps que l'on ne m'auoit veu que pour les grandes richeſſes que i'amenoisauec ce priſonnierqui cftoitvn Prince Armenien lequel s'en alloit Am baſſadeur à Romede la partde Vologeſe Roy desPar thes & de Tyridate Roy d'Armenie. La cognoiſſance que i'cus qu'il eſtoit Prince me fit auoir vn loin parti culier de luy;‫ ܪ‬ic le viſitois aſſez ſouuentattendant que fa rançon arriuaſt ; mais ie le trouuois dans une ſi pro fonde melancholicque rien ne le pouuoit conſoler.
uCBjYiEs1TQC
9193
1,207
Ju Tryphſtin ont eu l'adreſſe d'effacer de tous lesExem P / 95. plaires les mots à ligno dans l'endroit des 10 . Pleaumesoù il y a ,dicite in gentibusquia Do minus regnavit il ayent auſſi effacé le mot de foderunt wzúzar & celui de confige clavis 3 Kebønwoorcomme étant trop formels & trop > precis pour repreſenter le crucifiement du Sau veur. Qutre qu'il importe peu que ces termes ſe trouvent ou ne ſe trouvent pas dans l'Hebreu pourvû qu'ils ſe trouvent dans les Exemplaires de la verſion qui avoit cours avant que J. Or on ne peut pas douter que les anciens qui ont lû ces mots foderuntpedes meos. & que Saint Barnabé qui a lů confige clavis care nes meas ne les ayent lù dans des Exemplaires anterieures au tems de la Paſſion & repandus dans le monde avant que Jeſus-Chriſt eut été crucifié. Il doit donc demeurer pour conſtant que Da vid aa eû les pièds percez car le fen's anagogi. que & figuratif ne detruit pas le litteral.
DAtBAAAAcAAJ
9196
1,208
Iamais perſonne n'a depuis faiet de vers qu'il n'ait ofté pauure ou qu'il n'ait eu enuie de Peſtre. le ſçay le moyen d'enrie chịrious ceux qui ſont de ce noblemeſtier,reprit . Lvhis ce ſera allez pourucu qu'ils m'obeiffentOr Jés qu'ils ſeront auecque moy ce ſeça par où ie commenceray que de leur propoſer les articles d'vne Republique Amoureuſe & Paſtoralle. 1'c Atabliray vne Voiverſité dont ils ſeront les Re gens. Le plus ſçavant de la troupe ſera le Re cteur & ne fera lire aux eſcoliers que des Romās ou des Poëſies. On aprendra lesEpiſtres d'Oui de la Diane Paftrée & Pon fera ſon cours en . Amqurau lieu de s'amuſer à aller faire ſon cours en Droid à Orleans.Les filles & les garçonsirót 1 pelle meſle à cette eſchole & Pon ne verra plus aprés d'ignorance & d'inciuilité parmy nous. Mon mailtre s'eu vint dire alors Carmelin per mettez que ie vous querțiffe quepour auoir plus d'eſcoliersil ſeroic bon de faire mettre des affi chcs par Paris .
QRk6AAAAcAAJ
9214
1,209
Et pource mon filsje vous admoneſte,prie & commandeque vous vous abſteniez des deli ts charnelscar ils bataillent iour & nuict contre l'ame& encores vous dis-ie plusque homme qui hante lesfolles femmesperd fix choſes; dontla premiere est l'ame; laſecondel'entendement; la tierce,lesbonnes mæurs; la quarte la force; la cinquiemela clartė; & la fixiemela voix .
On6-T4-1dwIC
9216
1,210
Elle eſtoit fort inquiete & attendoit avec impatience le retour de la perſonne qu'elle avoit envoyé à fon Amantlors que la Religicule entra daos fuchambre ; elle luy dit que le Cavalier dont elle luy avoit parlé l'avoit ſervie comme ellele pouvoit ſouhaiter & gu'il l'attendoit au Parloir pour luy preſenter la teſte du Comte de Beaujeu.
9KA5AAAAcAAJ
9226
1,211
Ces paroles indignèrent ſi fort Lylimachus que fans la crainte qu'il eut du roi votre père il eût ſans doute exécuté fa menace. En vain donc on tâcha de s'oppoſer à fa cruauté ; il fit préparer de magnifiques obsèques à Diomède & voulut que ſon bûcher fût ar roſé du ſang de ſon meurtrier. Mais la reſſem blance qu'il y avoit & dans l'armure & dans la taille de nos deux frères ayant empêché les ſoldats de diſcerner de quelle main il avoit été bleſſé Lyſimachus ne ſavoit auquel des deux il s'en devoit prendre. On l'aſſuroit aſſez que le coup étoit de l'un d'eux mais on ne pou yoit dire duquel.
nvoFAAAAQAAJ
9227
1,212
Ce n'étoit pourtant pas ſur les Forces & le ſecours de Roderic qu'il ſe repoſoit ; car il ſa voitqu'il aſpiroit au Trône auſſi bienque lui; & que non -ſeulement il y avoit plus de droit mais qu'il y étoit porté par tous les Grands ; & qu'on ne fongeoit point à lui. Ils lui promettoient vingt mille hommes quand il en auroit beſoin : ſi bien qu'avec un Corps ſi conſidérable ſur le quel il comptoit ; & ce qu'il pouvoit avoir d'a mis & de Sujetscar aprés le Roi iln'y avoit pas dans le Royaume un plus puiffant Seigneur il ne douroit pas qu'il ne pût facilement réüflir dans ſon entrepriſe .
wIRCAAAAcAAJ
9229
1,213
Si ces vertus repartit Célémante nous convient à ces beaux exploits il y en a une autre plus grande & la maîtreſſe de toutesqui exige le contraire ; c'eſt la prudence. Elle nous apprend que la libéralité eſt prodigalitéla franchiſe indiſcrétion la compaſſion bleſſe la valeur un coup d'étourdi quand nous en ſouffrons du préjudice. Nous irions trop loin répliqua Ergaſte ſi je voulois pouſſer cette matière comme il me ſeroit facile.
nvoFAAAAQAAJ
9230
1,214
Mais que dirons-nous d'Aurcole laquelle ſc yoyanttoûjours traituée par Sergefte auec vneref pectueuſe froideur,ne pouuoit eſperer de la paſſion vne miſeiſſuë . correſpondante au hazard où elle s'eſtoit pour acquerir la bien veillance de ce trop prudent ieune homme. Tandis que les lettres de Sergeſte à Criſpe & de Criſpe à Sergefte vont & viennent& quece changement fait connoiſtre la diſſolution du Charmele procés de la Sorciere & celuy de Ca telle s'auancent. Il est queſtion de faire reucnir les fugitifs & les fugitiues:mais ilnefut pas poſſible d'y faire reſoudre lesfillesquelquepardonqu'on leur promiſtqueleurmariage ne fût arreſté.
vQUTWe5R2f4C
9231
1,215
Vous pouvez bien croire que leur entretien ne fut que de Vers & de Pieces de theatreenſuite de quoi ils firent grande amitié & allerene . avec lui voir les Comediennes qui étoient ſur le point de dînerce qui fut cauſe que ces Gentilshommes ne demeurerent pas long temps avec elles. Ils les entretinrent pourtant agréablement pendant le peu de temps qu'ils y furentils leur offri 3 rent ſervice & prote& ion : car c'é toient des principaux de la Ville.
-3RdAAAAcAAJ
9249
1,216
Nous ſortimes de la Ville & la né. cellité nous contraignit de repréſen ter pour gagner notre vie bien que notre Troupe ne fût pas guéres bonne le principal Adeur nous manquant. Enfin nous étions dans une Ville de Hollande où vous nous vintes > trouver vous Monſieur le Deſtin Mademoiſelle votre Sæur & la Ran. cune. Vous vous offrîtesde repreſen ter avec nous & nous fûmes rayis de vous recevoir & d'avoir le bonheur de votre compagnie.
-3RdAAAAcAAJ
9253
1,217
Or la s . année du regne de Roboam eſt la 3747. année du monde ſelon BucChi la periode Julienne& la 2747. ſelon Buchol p. 172 cer & la 4205. felon Adoniau lieu que com Adoart me nous avons dit ci-deſſus > Troye fut priſe 4 p.44 ſelon le calcul de la Periode Julienne l'an 3505. ou ſelon Euſebe l'an 3532. ou ſelon Bu cholcer l'an 2788. ou l'an 4027. ſelon Adon ; ainſi voila un Anachroniſme bien verifié de plus de 200. ans dans lequel l'Auteur du Roman n'auroit eu garde de tomber s'il avoit lû avec tant ſoit peu d'attention l'Ecriture-Sainte ou eût le moindre égard à ſa Chronologie . Je ſçai bien qu'il y a pluſieurs anciens Chro nologiſtes & entr’autres Joſeph ,qui ne font pas de ce ſentiment que le Seſach qui ruïna le Tem ple du tems de Roboam ait été le fameux Seſo ftris.
DAtBAAAAcAAJ
9283
1,218
Ceux -cytirentleur vraye ori gine de George Castriot &d'Alexandreſon ar riere-nephen ,le Heros & le ſuierde ce diſcours: 1 Aufli i eſpereen déduire toute laſuitte inſques au preſent estat de la haute & balſe Albaniepour faire voir aux Princes de l'Occident la va leureuſe reſistance de cespeuples,les émouvoir à tirer toate la Grece de ſeruitude.
D10PO2J7rHYC
9293
1,219
Les ma ladies viennent à cheual & s'en retournent à pied ; dittes le meſmedesdebres. Les aiſles d'vn oyſeau s'engluent ailement ſe nertoyent diffici lement. Il eſt en ceci coinine des nalles,on n'en fort pas ſi coſt comme l'on y entre. Mais quand elles ſont de vicille datte il en prend comme des vlceres enuieillis,dont la guerilon ſi elle n'eſt de felperee,eſt d'vne duree fort longue.
sIgiIaEuGnEC
9311
1,220
Or donc comme il fut entré bien faſché en la ſale à l'heure que ic vous diſoys que l'Em pereur deuiſoit auec Pride ,il ſe ietta à ſes pieds & luy dift. Monſeigneur ic vous ſupplie me vouloir ſecou sir & váger d'vn tort qui m'a eſté fait icy presieme noys vn chien le plus beau que iamais vid hommequi m'a eſtá ofté par trois cheualierscombien que ie leur aye dit que ie m'en plaindroys à vous & in'ont reſpondu que pour celte cauſe plus volontiers ils me l'oſtoient.
s_47AAAAcAAJ
9320
1,221
Elle eſtoit afli duë à la priere & aux ouurages elle viſitoit lou-. uent les Egliſes frequentoit l'vlage des Sacre meus& de la parole de Dieubref c'eſtoit vn mo dele de perfection parmy ſes compagnes . Etran ge effet de l'amour qui transforme l'Amant en ce qu'il aime& qui change le cæur aux humeurs de l'objet chery comme li c'eſtoit vn poulpe qui ſe teint de la couleur des lieux où il s'attache. Tous ceux qui auoient des yeux pour cette fille en eurent auſſi pourla pieté chacun s'effor çant d'eſtre ou de paroiſtre deuot pourracher de luy complaire.
vQUTWe5R2f4C
9326
1,222
En cette qualité il chafla Alar que de lamaiſon paternelle & le reduiſit auec Sophoniſbe à vn meſnage fi deplorable que la delcription en feroit pitiéfi l'on ne voyoit en ce vieillard vne malice iuſtement punie & vn pe cheur pourſuiui de Dieu en la meſme façon que le furent nos premiers parens par l'Ange exter minateur qui les chaſſa auec vne efpee flambo yante du Paradis terreſtre,.
sIgiIaEuGnEC
9330
1,223
Lu cifuge entendant ces paroles ne fcavoit à quel Saint fe vouër ny à quoy il devoit fe reſoudre & blâmoit de tout ſon cour fon impertinente curioſité ; Enfin ſe pre parant hardiment à tout ce qui luy pou voit arriver il reprit la parole & dit à ſes interrogateurs : Et bien que faut-it faire ? Je vous dis que je ſuis Don Diego6 que vous étes des Demons: Il ſemble qu'il veutnous connoître dit l'un de ces lugu bres enqueſteurs à l'autre.
eiiVAEvW494C
9334
1,224
Celui que l'on jugeoit à Chaftillon ayant ouï ſon dicton & qu'il ſeroit pendu il le ſupporta : mais quand il out qu'il y avoit amen de de vingt écus qui étoit plus que les deux tiers de ſon bien il dit qu'il en appelleroitfi cela n'étoit oré & bien on lõia & il le laiſſa pendre peur de fai re des enfans pauvres. Voila comment leurbien va à rebours & s'ils pouvoient patienter ils auroient non ſecundum a qualitatem fed fecundum juſticiam : & dea je parle aux do&tes s'ils le peuvent entendre; & quand leurs' habillemens ſont ulez il faut dire ; ne faites point de manches à vôire pourpoint le corps n'en vaut rien ; voire mais le corps vaut toûjours mieux . Quoi ! Zacharie Durant Libraire de Geneve ne le croyoit pas quand il fut fra pé de la peſte & que le Chirurgien lui eui dit que ce l'étoit.
b8_5fKTBsW4C
9336
1,225
Cependant Télamon & fa troupe étant re tournés à Cénome& y étant arrivés de bonne heure Tarlis à qui l'oracle de Jupiter fem bloit s'être expliqué aſſez clairement pour lui ne cherchoit plus que l'occaſion de l'accomplir ; & ce Berger réſolu à une mort que les Dicux lui préſentoient comme le ſeul moyen de re joindre Zélie n'avoit plus d'autre eſpérance ni d'autre penſée. Auſſi lui avoit elle donné plus de conſolation que pas une autre : car en tout autre deſſein l'âme eſt inquiétée par l'in certitude dų ſuccès; mais la mort ne faiſle rien à craindre après elle quand on s'y eſt une fois déterminé.
nvoFAAAAQAAJ
9338
1,226
Ceſte ſanglante execution eſtant faitte il reuient à la ville aufli froidement que s'il n'euſt point eſté coulpable. Le Cadet ne comparoiſſant point & la mere en eſtant en la peine que l'on peut imaginer l’aiſné lui fit crdi rċ que le deſir de voir lemonde l'auoit faict en rooller dans vne leuee de Suiſſes qui s'eſtoit fait te pour le Roy de France. De là à quelque temps les pleurs & les ſouſpirs continuels de fa mere quiſe tourmentoit de n'auoir aucunes nouuel les de ſon cher fils eueillerent en cet aiſné les pointes de la fyndereſe qui iuſqu'alors s'eſtoit endormie. En dormant il n'a que des ſonges & des viſions effroyables veillant il eſt touſiours en foupçon & en crainte il eſt affligé d'imagina tions cſtranges & luifemble qu'autant de pier res qu'il voit ſont autant de langues pour pu blier lon crime.
sIgiIaEuGnEC
9341
1,227
Menecrate eſtoit pourtant plus inquiet d'auoir efté malheureux au ieu 'en generalque d'auoir perdu le Portrait d'Arpalice en particulier : car comme il auoit alors plus de paſſion pour le ieu que pour elle il eſtoit plus ſenſible à l'vn qu'à l'aut tre. Pour Thraſimede il n'en eſtoit pas de meſme: car il eſtoit plus ſatisfait d'auoir ga gné cette Boiſte & cette Peinture que s'il euſtga gné vie autre choſe d'vn prix beaucoup plus con ſiderable. De ſorte que comme il craignit que Me necrate ne l'engageait à le rejouër s'ille reuoyoitil eſuita de le rencontrer : & il luy fut aſſez aiſé par ce que commeil n'auoit plus que deux iours à eltre à A pamée,il ne parut pas meline qu'il euſt af fecto de ne le trouuer pas.
Dv86AAAAcAAJ
9358
1,228
Je dois aller à Orleans au premier jour pour voir une Tante dont je ſuis héritiére qui me deman de abſolument. Je crois que je par tirai avec la perſonne qui vous ren dra cette Lettre& ſeulement avec un Laquais. Je vous ferai ſçavoir le jour & de quelle maniére il fau dra vous déguiſer pour n'être pas connu . Que de joye quand je verrai mon cher Clodomir ! Adieu j'entens du monde qui vient dans ma cham bre. Je ſuis toute à vous.
jSCVXaiKDT0C
9367
1,229
Qui croira que les empeſchemens & les obitaciesſoient les meilleurs moyensspour aſſurer les def montagnes ſeins ? Que les écueil & les ſoient des chemins aiſez & faciles ? Que les oppoſitions changeant de nom & d'officedoivent être appellées des aqui ſitions & des avantages : Certes ce font des joyaux d'un autre climat cui ne font soint connus dans celuy cy & l'on n'en ſçait ni la valeur ni le prix .
mfFMZJsWgtkC
9369
1,230
Arde Melieurs il y a quarante ans que j'ai une grande & fâcheuſe migraine en la 1 têtecomme ſçavez joint que ce n'eſt pas de vous comme de moi : Meſſieursje vous prie de m'y faire quelque choſe : maisMef ſieursje vous dirai s'il vous plaîtcom me dit l'autre & ne vous déplaiſe je ne puis recevoir de clyftere prendre médeci neendurer la faignée fouffrir les ventou ſesſupporter lesonguens fentir ſes fri xionsporter les bains ni donner lieu en moi dedansou dehors à ce qui provient de chez le Chirurgien ou l'Apoticaire. Ces Meſſieurs lui dirent > & que voulez Vous donc mon pere mon amique nous mous fallions ?
hGSicAVlg_oC
9384
1,231
Les ſerviteurs & fervantes diſent que nous eſpions leurs actionsque nous ſommes des flata teuſes & rapporteuſes :que leur tante leur couſine,neles oferoient venir vi liter que nous leur faiſons peur & ils ont railon : car quand nous nouspre . ſentons à eux,ils penſent voir untom . beau vivant fi bien qu'ils s'enfuyent en faiſant des fignes de croix: les Mai ſtres diſent que nous broüillons toute la maiſon.
uBNZLI-L2JkC
9390
1,232
Ce lieu fervoit aux Conferences des Philoſophes & tiroir fon éthimologie d'Acadême Heros Grec qui étoit né dans cet endroit ; mais depuis on a donné ce nom à tous les lieux où il fe fait quelques exercices de vertu. Les condi tions de ment étant lesarrêtée s r arriva executeavec Aglaon ice ledemo : Alcibia fit mine que Socrate étoit revenu & conjura l'Aftrologue par un billet de vouloir' lui tenir fa parole. Elle ne s'en fir pas beaucoup fommer ; elle ſe recommande à l'Amour & aux Etoiles & mettant au nombre des con ftellations favorables l'aſſignation amou reuſe qu'on lui donnoit elle ſe rendit à l'Academie à l'heure qu'on lui avoit mar quée. Alcibiade qui avoit mis des ſentinel les à la porte de Timandre pour ſçavoir quand elle feroit délivrée de ſon Argus.ne fut pas plucoft averti qu'Aglaonice étoit fortie qu'il courut profiterdefon abſence.
hoHy7bvnkJ4C
9395
1,233
Outre le plaiſir d'une converfarion indiffercnte & ferieaſe ; on ne pouvoit gucres en prendre d'autres & je commençois à en defirer de plus fatisfaiſan tes . Madaine de Brion ne voyoir point enco se en moy ce que j'eufſe voulu qu'elle y euſt remarquéfon ait tranquille & fes manie res indifferentes me faiſoient craindre un mauvais ſuccez mais mon amour ine raſe. ſuroit. Je prenois peutêtre un peu trop de confiance en lui mais quand on eft feur d'aimer & d'aimer bien ; eft ce qu'on n'en croit pas ſa paſſion quand elle nous fait eſperer d'êcre aimez ? Un jour j'étois chez elle un Peintre Ita . lien y vine avec des tableaux à vendre . Il étoit dans la Ville pendant les fiége & avoit été contra'nt d'y demeurer tout le tems qu'il dura.
hoHy7bvnkJ4C
9415
1,234
Il ne douta point que quelqu'un ne les eût laiſſé tomber là par mégarde. Il les ramaſſa & re garda de tous côtéspour voir s'il n'y avoit per ſonne à qui elles appartinſent& à qui il en pût faire la reſtitution : mais n'appercevant qui que ce fût il s'imagina qu'elles avoient échappé à ce cavalier qu'il avoit vû avancer vers Gon nes & qui avoit paſé par le même chemin. Elles étoient cachetées & le Berger n'eut garde de les ouvrir. Il lut ſeulement le deſſusoù il у avoit ces mots : A la Princeſſe Troïade.
AbZnxSzGVV0C
9417
1,235
Ce pendant le Cardinal ne demeura pas moins ſurpris qu'eux & le premiere penſée qui lui vintfut que le Comte & la Ducheffe s'étant donnez rendez vous il la ſuivoit dans le cabinet quand fa preſence avoir interrompu leurs der feins. Pour ce qui eſt du Comre il s'i magina de ſon côté que la Duchelle fçavoir l'arrivée du Cardinal & que l'écant allée trouver elle n'avoit pas voulu demeurer dans le cabinet de peur que quelqu'un ne l'y trouvật.
V3MVAAAAQAAJ
9420
1,236
Son Curé de Mor delle le vintvoir& voulant à ſon iugement le reſiouir ,luy demanda s'ileſtoit auſſi malade,có me il auoit entédu par les chemins.Vertu Saina Georgedit le Chanoine ,qui tordoit la gueule & comele Diable qui eſcrit le caquet des fem mes derriere Sain& Martin ne le vois-tu pas bien ? Ha,refpódit le Curé,Ion ne meurt pas vo lontiers de la goutte: il eſt bien vray qu'elle fait grandmalmais elle ne dure pas . Mordienneš'eſcria le goutteux qui eſcumoit & maugreoit Dieu comme vn chartierbourdefii'empoigne vn baſtonva dehors vilain maftin à gros poilquela boſſe d’yuer te puiſſe coupper la gorge.
jtJVAAAAcAAJ
9421
1,237
Enfin dites-moy ie vous prie voſtre verita ble deſſein ; afin que ie ſçache preciſément de quelle façon ie vous dois parler. Seigneurluy ditelle quoy que toutes les choſes que vous ve nez de me dire pâſſent auoir part au deſſein que i’ay fait de vous voir ; il eſt pourtant certain qu'à parler ſincerement voſtre ſeul intereſt eſt ce qui m'y a le plus puiſſamment portée.
ixFJAAAAcAAJ
9436
1,238
Encore li ces gens-là étoient gail lards qu'ils euſſentde belles rencontresj'en ſerois tout calu & qu'ils fiffent degentils tours aingi que le vieil Penitencier de Parisqui'un jour de Ste Genevié vedonna à déjuner aux chantres de la ſainte Chapelleleſquels ayant beu de ſon bon vin & lui leur ayant dit à votre commandementils le priérent de leur en don ner une bouteille pleine pourle jour de leur follemni. té & leur promit deleur en donner. Lescompagnons étans à la veille du jour propoſéenvoyérent un gros valler à M. le Penitencier le prier qu'il lui pleûtle loa la promeffe leur donner la bouteille de vin ain fi diton . Or ils avoient fait proviſion d'une opulen te bouteille qui netenoitguère moins que celle des Capucins où il entroit preſqueun quartde vin .
b8_5fKTBsW4C
9441
1,239
Adonc ils nauigerenc la de compagnie& quant ils furent arriuez au portRoyne ſans vouloir faire entendre ſa venuë deſcédit auec le Duc qui n'auoit que ſon eſpee,pource qu'ilne fe vouloit pas monſtres armé. Er quand ils furent à terre le Duc print la Royne ſous le bras & GibberRiande& ben allerent ainſi en la ville qui eſtoit li plaine de monde quà grand peine ils poudoient paſſer:Mais ceſte feſte eſtoit occaſion de douleur à la Royne qui penſoit bien ce qu'il y auoit .
s_47AAAAcAAJ
9444
1,240
Mais apres cela Madame luy dit elle il faut auſli faire de voſtre colté ce qui dépend de vous: c'eſt pourquoy il faut ſupoſervn voyage de quinze jours : & au lieu d'aller où l'on dira quevous eſtes allée : il faut aller fecrettement à Paphos loger chez yne Amie de mon Frere & y demeurer tout ce temps là : pendant lequelfur quelque pretexte que nous inuenterons auec plus de loiſir ie feray en ſorte que la Chambre qu'on vous donnera fera vne Chambre balle qui donne ſur le ſardin. Les Feneſtres en ſont grillées: & il y en a vne qui donne meſme au bout d'vn Berceau de Salinin qui fait qu'on y voit moins clair qu'aux autres. Cette Per ſonne eſt vne Perſonne de qualité & de vertu : ſon Mary & vn Fils qu'elle a ſinon allez à Athenes & elle a d'extrémes obligations à mon Frere à qui ſeul il faut confier la choſe. Mais luy dit Parthe nieſi on venoit à ſçauoir que i'euffe elté à Paphos de cette ſorte qu'en penſeroit-on ; ou pluftoft que n'en penſeroit on pas ?
Dv86AAAAcAAJ
9446
1,241
Et quand il vit qu'on luy prouvoir d'avoir trouvé dansſes patez plus de fortes d'animaux qu'il n'y en eut jamais dansl'Arche de Noë ( d'au tant qu'il n'y eut point de rars ny de mouches) il tournale dos& laiſſant la paroleen la bouche de fa partie ,ilalla voir fi la place eſtoit chaude.
uBNZLI-L2JkC
9461
1,242
Le doute qu'eûtcet heretique,de ne ſça voir pas rejetter affez adroitement cette conſideration d'intereſt le fit engager dans cette fatale conference. Je rappor teray briévement la ſubſtance de tout ce qui fur dit parce que les Ames Catholi ques ont de la confuſion que l'Erreur vi ve fi long-temps ſans nourriture & que la faufferé ſe glorifie encore de quelque victoire & de quelque triomphe. Archange commença la diſpute de cette forte .
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9467
1,243
Charles VIII. ayant fucccdé à la Couronne de ſon pere plus qu'à ſes humeursn'écarta pas tout à coup ceux que Louys XI. auoit fauoriſcz s'en feruant comme de creatures que ſon predeceffeur luy auoit acquiſesſans leur communiquer neantmoin: autre grace que de les conſeruer en leurs fortunes. Olivier demeurà donc en ſes charges & dans ſon arrogance pre miereſans conſiderer qu'il auoit à couler le reſte de ſes iours ſous vn Maiſtre qui luy ticndroit la bride plus haute & qui ne luy pardonncroit pas ſes fautes fi aiſémentque celuy qui l'auoit mis fi hautement dedans le monde . Il arriue donc quc continuant en les diſſolutions il y demeura priscomme l'oyſcau qui fuit la glus s'emparte de lay meline.
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9474
1,244
Je fus le premier à verſer des lar mes & le Pere Pica laiſſant toute l'ai . greur qu'il avoit contre la Merc ne pût non plus s'empêcher de pleurer : Mais lę Pere Archangereprenant ſa gayeré na (urelle nous diſoit qu'il eutvoulu eitre preſent lors que ce nouveau converty re tourna vers ſa Mere . Il nous aſſura qu'il le ſouhaitoir encore avec plus d'ardeurlors qu'il eut apris la funeſte tragedie& la fuite des mal-heurs qui affligerent cerre pauvre Famille.
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9488
1,245
Hoon voyant Sire dit le Duc Naimes je n'ai point la grandetrahiſon qu'il vouloit lui faireoui qu'Amaury l’ait confefféparce que lui cria : 0 trèsdéloyal traître ! Le Roi appella Huon& luidit Ploique perſonne tant habile ſoit-ilqu'il ſortit de fon Royaume & qu'il le ne pourroit avoir aſſez de mémoire pour banniſſoit à jamais de Bordeaux & d'Aquia pour l’écrire &le dérailler. Si ce n'eut été tainecar par S. Denisſi je fais que tu l'aide de notre Seigneur Jeſus -Chriſt& le y reſteje te ferai mourir de malle mort. ſecours de ſes bons amis il ' ne ſe fut ja-AlorsHuon paſſa avant quand il eut mais échappé fans mourir &ainſi périt ainſi entendu parler Charlemagneil lui le Comte Amaury le plus traître qui fuit di: : Sirecorament doncn'ai-je pas fait jamais ſur terre.. mon devoir quand devant vous & vos Barons ai déconfit en champ de bataille gelui qui vousa fait rant de douleur.
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1,246
Tandis que nous tenons ce Medecin je vous veux dire comme il me gauſa l'année que je me fis Chanoine tur quoi vous pour rez apprendre pour votre uſageun des plus exquis . ſecrets de ce monde nature étant reitituée : ce fuc en la preſence d'un Medecin & d'un Financier. Ilme dit done il y avoit un badin ( notate verba con colo bigite figna ) ainfi diſons-nousnous autres Latins,. qui ayant fait une grande remontranice ſon fils fuz ce qu'il devoit devenir lui propoſa l'infidelité des 'Marchands la déloyauté des gens de Juſtice les impoftures des Medecins toutes les volleries des Fi nanciers la tromperie des Artiſansla perfidie des Precepteurs touchiant au vif qui de toutes ces ſor tes ne ſont pas gens de bien puis aprés il lui de manda quelle condition il vouloit ſuivre ?
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1,247
Mais ce fut au commencement auec cant de difcretionou pluſtoft de ſoupleſ fequ'il esblouiſſoit les yeux des plus clair-voyans . Mais à la fin l'aueuglement eftanţvnedes qualitez & comme ils di ſent,l'vnedes fitesde cet infame pechéoncomméca à s'apperceuoir de ce com merce; en ſorte que Solin s'en auiſa à qui iuſques alors Rimbertauoit celécer te Auanture luy cſtant auis que l'Amour & le ſecret non plus que le vin ne va loient rien eluantez.
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9503
1,248
Il ne ſçait pas que c'étoit un auffi grand crime parmi les Egyptiens que parmi les Juifsde lailler ſacrifier perſonne > parmi les Laiques & qu'il n'y avoit que les > lof.l cont . Nemo Ægyp appie tiorum Diis facrificar praterfacerdotesdit Joſeph dans ſon excellent Traité contre Appion. Le mé me ditau méme endroit que les Rois d'Egyp te reſerverent aux Prêtres ſeuls deux choſes à ſçavoir le Sacrifice .ou culte de Dieu & la Pré dication ,ou l'enſeignement de la Theologie & leferb. de la Philoſophie. Sacerdotes Ægyptii dicunt ,duo ibida fibi à Regibus ab initio præcepta fuiffe cultum Deorum E&s sapientia tractanda ftudium,σοφίας copies STIVE).svy.
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1,249
Je ſais le ſujet qui vous en détourne les agitations les fatigues & les douleurs qu'il vous faut ſouffrir pour conce voir & enfanter pour ainſi dire les oracles : mais ne croyez pas que ce ſoit auſſi ſans peine que je vous y expoſe. Vous ſavez combien de temps il y a que j'aime ; quelles traverſes j'ai ſouffertes dans mon amour ; combien d'années j'ai langui entre l'eſpérance & la crainte ſans jamais vous avoir importuné qu'aujourd'hui. Ce n'eſt donc qu'à l'extrémité que je viens à vous ; & il n'y a point de milieu pour vous en tre m'accorder cette grâce ou me donner la mort.
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1,250
Thorel leur dit en ſe ſéparant : Je ne ſçais qui vous êtes Mellieurs ni ne demande à le ſçavoir qu'autant qu'il vous plaira ; mais avec votre permiſlion vous ne me ferez pas accroire que vous ſoyez marchands. Peut-être arrivera-e il Mon. ſieur répondit Saladin que nous aurons encore oc caſion de vous faire voir une marchandiſe qui vous confirmera dans votre opinion. Saladin ne pouvoiç oublier Thorel . Il en parloit continuellement auſſi bien que de ſa femme & déſiroit ardemment que la guerre à laquelle il alloit ſe préparer lui donnât® lieu de ſe revancher de tant d'honnêtetés.
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9527
1,251
En l'abordant il ſe jetta à ſes pieds d’ún air fi tranſporté de joie & d'amour que la Belle toute attendrie ne put s'empêcher de l'embraſſer en le faiſant lever. Ils vouloient entrer l'un & l'autre en une amoureuſe converſation : mais Aften leur dît.qu'il falloit remettre cet entretien-là à un autre tems& ſon ger d'executer leur deſſein s'ils ne vou Joient qu'il avortât; & qu'ils auroient al ſez de loifir de s'expliquer quand ils ſe roient une foishors de danger.
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1,252
Si bien que par là il vintà ſçauoir qu’Arpalice deuoit eſpouler vn homme qu'elle n'aimoit point & dontelle n'eſtoit pas aimée: car apres luy auoir gagné ſon Portrait & auoir oüy de ſa bouche qu'iln'en eſtoit point amoureuxil n'en pouuoit pas douter. Mais comment eſtil poſſible diſoit-il en luy -meſmequ'vne Perſonne auſli belle qu’Arpalice puille ſe reſoudre à ſe mas rierſans eſtre aimée de celuy qui l'eſpouſera ? Sans mentir diſoit il à ſon Amy le deſtin d'Ar: palicemeſemble digne de compaſſion : car quoy que Menecrate ſoit bien fait & qu'il ait de l'eſpritpuis qu'il ne l'aime point il ne ſçauroit eſtre di gne d'elle.
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1,253
Ec dés Phcure meſme l'idee de ce qu'à peinc il oſoit ſe promettre luy fit rechercher toutes les occaſions de ſe rendre ſubiect à vne ſi douce domination . On ne voyoit tous lesiours que tournois & que cour ſes de bague où le braue Meandre par ſa valeur & parſon adreſſe effaçoit la gloire des guerriers de l'antiquité & ietcoit la pouſſicre aux yeux de ceux qui couroient comme luy en la lice de l'honneur.
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9543
1,254
Paracelſe. Celſus. Vous nous l'obſcurcirez toutcomme vous avez fait la Medecine en vous vantant & n'y diſant que des ventofitez . Je vous prie amulezvous à boire je vous prie ne vous fachez pointje vousdirai de belles choſesdouces& avec facilité : le moyen de parvenir comprend rout & eft compoſé des quatre clemens de piperles avec leur quinte-eſſence. Or je vous dirai comment & confierai en axiomes merveilleux . Ce n'eſt pas bien faitil faut vendre la ſcience & par là je connois bien que vous n'y entendez rien : à ce mot Vldris qui ſe fachoit de quoi ce Moine interrompoint.
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9548
1,255
Vous ne fongez pas ajoû ta -t'il que l'on demandera de vos nou velles à tous ceux qui reviendront des Eaux & qu'il y aura dequoy s'étonner fi l'on répond que l'on ne vous y a point vû . Ne m'a t'on pas vû auſirepris je lorſque j'ay pen Té étouffer dans cette maudire chambre ou vous m'avez laifié. Ceux qui vous ont vû là ajoûta -t'il font d'une condition ſi mediocre que l'on ne ſçaura point de vos nouvelles par eux. Nipar moy non plus m'écriay je tout chagrin Mi lord je vous demande quartier. Bien loin de ſe facher de certe bruſquerie il l'a trouva fi plaiſante qu'il s'éclata de rire.
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1,256
La jalouſie des Marys n'éclate jamais qu'à leur honte ne difoit-il ; leur emportement aggrave leurs maux ; & leur fureur malinſtruire dans l'art de fe fatisfaire fert elle-même d'ornement au triomphe qu'elle voudroit empécher. Ne donnez point la gloire à Hortensius de paſſer dans Rome pour un Amant favoriſé de la Femmnc de Caron l'opinion qu'on a de la felicité des hommes eft fouvent un bien iplus efſentiel que la felicité même. De quel droit voulez-vous le procurer à vôtre Rival ? Faites-luy plutôt partager le peril où il vous a expoſé.
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1,257
Dauantage il ſut condamné à remettre à ſalæur la partde l'heritage de ſes parés qui luy appartenoit& qui auoit eſté la principale cauſe de tous ces deſordres.Ce partage fait Cleria ſe retira auecque des Deuotes qu'en Italieon appelle Pizzoca re où elle paſſa le reſte de ſes iours les faiſant à ſa mort heritieres de ſon bien . Ainſi fur chaſtié ce frere Auare & Impi toyable par où il eſtoit le plus ſenſible.
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1,258
La luftice en fait vne enqueſte ſolennelle& outre pluſieurs témoins les Princes voulurent eſtre nommez. Tous deux écriuirent en fa faueur à l'Electeur Palatin lequel bien informé de la verité du fait fir vuider les neueux de Lu douic de l'heritage qu'ils auoient empieté pour le conſeruer à l'heritier legitime & naturel. Et ce ne fut pas ſeulement à leur hontemais à leur grand dommageparce qu'illeur falut reſtituer du leur ce qu'ilsauoient follement dépensé ce qui ſe ve rifia par l'inuentaire folennel qu'euxmeſmes auoient fait faire penſant preiudicier à la vefue.
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1,259
Cette fille la voulut accuſer de trop de foibleſſc ,& la pria de ſe donner du repos mais elle luy dit : Ceſſema che re fille de me vouloir conſoler : ficu ſçauois les pertes que ie fais,tu plaindrois autant que moy ma fortune. Il n'y a rien dit Epicharis de deſeſperé. Arcas vous a dit que l'on n'en vouloit point à leur vie& qu'on les dic vouloit prendre ſculement priſonniers. Et crois-cu Arianeque l'on n'aura pas voulu vanger la mort de ceux qu'ils onttué en ſedeffendant ? Tu le ſçaisinterrompic-elle mais tu ignorescombien l'au tre perſonne que ie perds auec luym'eſt cherc ; & cette double perte fait que ie ne puis auoir aſſez de larmes pour te repreſenter ma douleur.
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9577
1,260
Il la pria donc de repréſenter à ſon frere que ſon intention en s'attachant à Giovannina n'érant pas d'en venir à l'hymen il ne devoit pas tra verſer une paſſion qui tendoit au ſacrement. La Marquiſe de Cavalieri qui ne vouloit pas que ſon frere fe fît des affaires auprés de la Reine le fit defifter de ſa pourſuite& le Marquis MalaSpina fut bien -tôt en re pos de ce côté là.
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9578
1,261
Il nâquit en Eſpagne dans le Royaume de Vá lence de Parentsnobles & opulens ſon nom ve. ritable étoit Roderic Lenzoli ; inais il prit celui de Borgia & fut enfin appellé Alexandre à ſon avénement au Pontificar. Calixte III. frere de ſa mere le crea Cardinal en 1455. & lui donna l'Ar chevêché de Valence : avec ſes avantages il parut à Rome dans une magnificence digne de la vani té & s'appliqua moins å ſe diſtinguer par de bons exemples qu'à ſeduire l'innocente Jeuneſſe.
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9594
1,262
La fin de ces plaintes ne fut pas moins a greable à Lyſandre que le commencement en avoit eſté faſcheux ,voyant qu'elles con cluoient au mariage de CaliſteLaquelle ſe taiſantil parla de cette forte. Sire il ne ſe peut nier que lesparoles de Monſieurmon pere ne ſoient veritables & que quand je luy aurois rendu toutes ſortes d'obeiffanceſes biensfaits ne ſoient ſi grands enmon endroitque pour ne les pouvoir ſatisfaire je ne luy demeure tousjours ingrat. ToutesfoisSirefi je n'ay fait quedifferer,& nó refuſerce qu'il m'acommandé ,l'offenſe n'eſt point irrepara ble.Et partant,je ſupplie voſtre clemence& la ſienne demela remettre à condition de la reparer. Et vousBelledit le Roy pour lorsa Caliſteque reſpondez vous aux plaintes de voſtre pere ?
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9608
1,263
Il y refpiſſées & les fenêtres occupées par des ta troisjours pendant lequel tems il y eut Dames& Demoiſelles qui chantoient mém bien des fêtes & quand ce vint à ſon délodieuſement l'Empereur & Huon de part on lui fit bien des préſens. Huon Bordeaux étoient charmés de les enten Esclarmonde & ſa fille Clairette partirene dretoute la Ville retentiſſoit des accla de Clugny avec l'Abbé qui les conduiſit mations du peuple qui ne pouvoit autre à Bordeauxcar il•les aimoit tant qu'il ment exprimer le plaiſir qu'il avoit de re ne pouvoit les quitterils partirent donc voir le Duc Huon & ſa chere Eſclarmon pour Bordeaux & Huon envoya Bernard de.Quand ils furent au Palais ils mon devant pour annoncer fon arrivée & la terent dans les appartemens qu'on leur paix faire entre l'Empereur & lui. Quand avoit préparés. Il y eut des réjouiſſances Bernard futarrivé à Bordeaux il fut reçu pendant huit jours entiers & pendant ce des habitans avec grande ſatisfaction il tems: l'Empereur raconta aux Nobles Ba fit aſſembler les principaux & leurannonrons du Pays la maniere dont il avoit fait ça la venue de l'Empereur -Thierry'de la paix avec Huon & comme ille remeta Huont de la Ducheſſe Eſclarmonde & de toit en poſſeſſion de toutes ſes terres & leur fille Clairette . Ces nouvelles furent les quittoit de tous hommages envers lui bientôt portées à Blaye & à Gironville ils en furent tous bien contens. Le neu & mênre dans tout le paysBordelois.
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1,264
Araxés au commencement de ce diſcours ne ſçauoic s'il deuoit croire ce que ie diſois:mais voyant en fin que ie parloisſerieuſementil ſe ietta à genoux deuant moy& medit. Qu'il ne doutoit point que ma naiſſance ne fuſt des plus illuſtrespuis que ie faifois des actions qui n'appartenoient qu'aux Dieux & aux plus grands Prin cesdu monde : que s'il receuoit de moy vnc grace ſigran deil m'auroit vneobligation dont tous les ſeruiccs no le pouroient iamais acquitter ; & que s'il eſtoit ſi heureux que de me voir vn iour en Armenie ie reconnoiſtrois quelreſſentiment il auoir d'yne faucur ſi ſignalée.
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9611
1,265
Il fit en e forte que ſon inhumaine füt afſife vis à vis de l'en droit où la choſe devoit arriver. Vers la fin du repas > on commença à entendre l'horrible bruit de la chaffe infernale. Chacun demande ce que c'eſt& perſonne t ne pouvant le dire tout le monde fe leve & voic S la femmeles mâtins & le Cavalier dansl'équipage 1 qu'on a déja dit.
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1,266
Audit fleuue de fourdain ou . Dieu fut baptizétous pelerins y ont pleniere in dulgence,remiſsionde peine & de coulpe. Les primi Le feuue de lourdain eſt priuiliegé en beaucoup leges do de choſes premierement il ſeruift quand les en fleuwe de fans d'Iſrael le paſſarent auec Larche du viel tef Jourdain . tament à pied ſec car ledi& fleuue ſe fèpara deuant eux pour leur donner paſſage pour entrer en la terre de promiſsion ,ſecondement quant Na-: man Cheualier du Roy de Syrie ſe laua & baigna 3. Regūs. dedás & fuft gueri de ſa lepre& meſellerie. Tier . cemér donna tefmoignage de la faindteté de Elie1 & Eliſee Prophetes quan d ledi & fleuue ſe fandit Regbiz. & diuifa deuant eux & obeit à ſes comandemensa Quartement quand le fer de la Cognee d’yn Pro phete ne peut enfoncer ne allerau fonsmais dem. HinRegãomeura deņus l’eau laquelle choſe eft cótre natura des autres caux.
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1,267
Vniour qu'vn Gentil-hó me Prouençalvint diſner auec nous,lon comen ça à parler de la bóré & courtoiſie du Roy Fran çois premierl'un des meilleurs & plus honeftes Gentils-hemmes que la terre porta onc. Il vous euſt dit parlant à ce Courtiſan & habile homme duquel il entendoit affez les paſſagesluy métrant la main ſur l'eſpaule. Telvoſtre vertu & feruices meritent bien d'auantage que le preſentque ie vous fais prenez lecas que ce fuſt vn eſtat de Preſident ou Maiſtre des Requeſtes: vous priant de continuer pour le ſuccés des recompenſes qu'en pouuez & de ůcz eſperer vous recommandant faire droit à mes ſujets & deſcharger ma conſcience vers Dieu de la luſtice que ie leur dois .
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1,268
Accompagné donc de trois ou quatre bors compagnonsdeliberez de ſurprendre les adulto res & de les chaſtier comme ils meritoient il leur fut aisé de les trouuer enſemble. Anaclet feignit quelques jours auparavant qu'il voulûr iouër fa trouffe ie ne ſçay quelle reconciliation auec ſa déloyale partie il la careſſe extraordinaireinent comme s'il eût renouuelé ſes anciennes affections mais careſſes de finge qui écouffe en embraſſant. Cetre femme adroire à tromper luy rend le reci proque& plus elle le trahiſloit plus elle le fac toit. Ilfeineun voyage auquelil dic que fon com merce l'oblige pour faire emploitre de quelques marchandiſes à certainefoire .
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1,269
Tout joignant eft l'Egliſe de S.Jean de Latran où il ya la Chapelle de Salut qui eft appellée la fainte Egliſe Apoftoliquelaquelle eſt auſſi une trés-precieuſe & trés-renommée Eglife entre celles de tout le monde. De même il vit pluſieurs Temples des Payens abbatus. Il vit auſſi pluſieurs Colomnes& Arca des & autres ornemens leſquels il ſeroit trop long à denombrer.
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1,270
Vn homme eltant fort malade auoit vn fils extremement niais qu'il enuoya au Medecin auec ſon vrine pour le conſul ter ſur la maladie : Car demeurant aux champs & n'ayant pas le moyen de faire venir le Medecin chez luy il nepeutpas faire autre choſe . Ce Medecin ayant con ſiderécette vrine il dit mon amy voſtre pere a les reins fort chargez ie le cognois bien à ces petits filaments qui ſont dans ſon vrine . Vrayenient dit il Monſieur ,ily aura donc bien des Heus ſur le quay puiſ que aion pere piffe des Flamens .
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1,271
Non dit Oberon je les aurai bien c'eſt àtort que vous avez deshérité Huon ſans vous. Nous anenâmes donc nos trois il et prud'homme & je vousdis en vérité priſonniers dans ce Château & nous par qu'il afait ſon meſſageà l’Amiral Gaudiſſetînies pour l'Abbaye de S. Maurice où c'eſt moi qui l'ai aide dans ſon entrepriſemon frere avoit dépoſé ſon tréſor nous il lúi a arraché la barbe & les quatredents le demandâmes à l'Abbémaisil ne vou mîchelieresje les ai enfermées par la volut pas nous le donner ; nous le tuâmes lonté de Dieu dans le côté de Geraſme. prímes tout & avens fait Abhé ce moinė Vous voyez devant vous le traître Girard qui eſt parent de Gibouars. VoilàSire qui ne cherche que la perte de ſon freretout le contenu de ma maudite trahiſon & pour que vous en ſoyez plus certain je n'y eus jamais penſé Tans les funefte's je lui vais faire avouer devant vousObeavis de Gibouars . Oberon lui dit : vous ron dit alors à Girard : Je vous conjure ſerez pendus & perſonne ne peut vous par la puiſſance divine de dire la trahiſon ſauver ; il dit enſuite au Roi vous venez que vous avez machinée contre Huon . d'entendre la trahiſon de Girard & de Gi Quand Girard eut entendu Oberon lui bouars mais par la foique je dois à Dieu parler ainſiiltrembla de frayeurcaril & à Saint Denis ils ſerontpendus. vit bien qu'il ne pouvoit s'empêcher de dire la vérité. Sire dit Girard je vois Comment le Roi Oberon fit pendre les bien qu'il eſt impoſſible de vous rien caquatre traitres Girard Gibouars vrai que dès que je ſus que cher il eſt vrai les deux faux témoinsde la paix de mon frere étoit à l'Abbaye de S.
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1,272
Elle étoit prête à ſe rétracter de ce qu'elle ve noit de lui dire : mais l'idée d'un père malade & malade à ce qu'elle penſoitdes déplaiſirs qu'il avoit conçus à fon occaſion ranimoit ſa vertu contre la propre tendreſſe. Après avoir été quelque temps les yeux baiſſes fans. dire une parole elle fa reprit aimſi.
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1,273
Leſecond eſtdu commencementdecheugferieRetiere eſt de lofficedu cheualier. Clequart de lepamination que londoit fairea lefcuper quantif Beult entrerenordze decheualerieC Requintenquetteman.ere leſcuper doit recepyour cheualerie. Cle. Br.parledes couſtumes quiappartiennentauchenafick Re.Bin.eft delHonneurqui doiteſtre faitaucheualier. Lomment lecheuafter hermatedeuiſa4 lefcuperla reigleetozdze decheualeriePreinier chapitreTABneterre aduint queØng ſaige cheualierquifont quement quoittenulozdze decheualerie/etquiſa no Bleſſcetfa forcedehaultcouraige,( en aduenturat ſoncorpsauoitmaintenu guerreo /rouſtes / ettours ‫ܐ܀‬
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1,274
Mais le vaillant Ariamène s'avançoit de nouveau vers la ville & remontoit à l'aſſaut avec une nou velle ardeur quand les deux frères parurent ſur la muraille. Cette vue anima tellement ces troupes qu'il n'y eut pas un ſoldat qui ne vou lût avoir part à la gloire de les fauver : mais leur généreuſe émulation fut inutile ; & tout ce qu'elle produiſit fut ſeulement de donner de la joie à Kion & à Léonides en leur faiſant voir l'intérêt & la peine qu'on prenoit pour leur délivrance. On préparoit cependant leur mort avec tant de hâte qu'ils virent bien que quel que ſuccès qu'euſſent les armes d'Ariamènela ville nc pouvoit pas être aſſez tôt priſepour les mettre en état de ſe reſſentir de ce ſecours.
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1,275
Julie n'en demeura pas là ne voulant pas que Juba ignorât fes ſentimens. Un ſoir que ce Prince avoit paſſé une partie de la nuit dans ſa chambre aprés que tout le monde ſe fut retiréelle fit appeller Juba& l'ayant fait affeoir auprés d'elle Estil vrai lui dit. elle que vous avez tellement attaché vos penſées à Cleopatre que toute autre choſe soit incapable de vous coucher ? Julie fut ſenſiblement tous chée de ce diſcours & faiſant effort ſur ſon trou. ble elle voulut faire paller le lien pour une raille rie ; mais elle n'en eut pas ia forte 8c renvoya Juba ſans s'expliquer davantage . Ce Prince ſe retira plus inftruit qu'il n'eût voulu des inclinationsde Julie. Il fut affligé de l'inconttao ce de cette Prioceffe ; mais il eut la diſcretion de n'en point parlerà Marcel ni à Cleopatre. Cependant il évitoit les occaſions de ſe renconcrerfeulavec Julie& certe Princeſſe qui s'en aperceut en eut un grand dépit.
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1,276
Un jour qu'il étoit à la vi gne Pamphile hors la porte Saint Pancraceelle y alla comme par hazard & l'ayant apperceu elle courut à lui & lui fit cent civilitez 2 elle monta même un petit che val de Monſieur l'Ambaſladeur & le fit caracoller en la preſence plus d'une demie heure de fortbonnegrace.
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1,277
Au pis allerle marché en eſt faità treize beaux deniers ou tour paiement eſt receuvoi re monnoie rongnee ce ſera à l'antique,à l'ef ſay comme Nonius Marcellus en iniurioit quelqu'vn: & ce quenousappellons en ce quar tier fancer à la mode de la Guierche'par vne conionction de ventres : mais au pis aller com me dit Strabopour yne paire de beufs.
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1,278
Comme la Reine n'avoit pas fait ce diſcours fans malice Madame (de Villequier ne fut pas non plus fans dépit. Je ne ſçai Madame repric elle d'une maniere plus dedaigneufe qu'elle ne devoit fi votre Majeſté eſt bien accoûtumée aux abſences du Roi ;mais j'avouë de bonne foi que je ſouffre en celle de M. de Villequier.Nous foin mes de fi vieux Epoux quoi que nous ſoyons de jeunes perſonnesrepondit la Reine que fi nous n'avons pas les glaces de l'indifférencenous joužilons du moins de toutela moderation qui cſt: uccellaire pourne nous rendre pas malheureux& je ſuis perſuadée que dans dixans vous pourez Supporter la clarté du jour fans M. de Villcquier3 Comme le cems modere roures choſes ,ajoûta: Madame de Villequier je dois l'accoûtumer de bonne heure aux maximes de mon affcction & l'engager ſi bien à moi qu'il ne puiffe jamais être à d'autre. Il me ſemble pourſuivit la Reine en -> riant qu'il ſeroit beaucoup plus à propos de pré parer votre conſtance à mille petits ſujets de chagrin inſéparables de notre état.
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Mais le Ciel ne fe ric pas touſiours des pariures de ceux qui ſont aueuglez de la folle paſſion d'amour: lors que le pecheur eſt arriué au comble de la meſure de ſes iniquitez le bras du tres haut ſe ramene ſur ſes épaules& luy fait ſentir fa peſanteur par des in uentionsnon moins étranges que terribles.
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Auant que de partir il for ma pluſieurs deſſeins que i'eus bien de la peineà deſtruire : car il y auoit des inſtants où il vouloit mourir & ſe tuër luy melme: il yy en auoit d'autresoù il vouloit ſe battre contre Megabile contre Artemon& contre Tharpis :diſant par ſes raiſons qu'il ne pouuoit manquer d'en tuër quelqu'ın ou d'eſtre tué par eux : & qu'ainſi lequel que ce fuſt il luy ſeroit plus aduantageuxque de s'en aller ſeulement pour obeir à Ameſtris. Mais en fin ie m’oppoſay ſi fortement à toutes ſes fune ftes reſolutionsque ie le contraignis à ſe conten ter de partir ſans le porter à toutes ces violences: & i’employay tant de fois voſtre Nom qu'à la fin il prefera la gloire de venir mourir en vous fer uant à tout autre genre de mort.
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Car au lieu qu'on vovoit certains Peuples qui faiſoient tous les ans des Sacrifices pour remercier les Dieux de les auoir deliurez de quelque Domination eſtrangere: ils firent deflein ,quíādils ſeroient retournez en leur Pais de faire tous les ans à perpetuitévo Sacrifice de Remerciment pour rendre gracesaux Dieuxde les auoir mis fous la puiſſance de Cyrus. Cepen dant ce Prince pour donner plus de marques de confiance à des Peuples qui luy teſmoignoient tant d'affectionles confirma dans tous leurs Priuileges; ne lesobligea à nul Tribut; & ne demāda d'eux,que des aſſurances de fidelité : r’apellant l'Armée que Thraſıbule & Harpage auoient commandée en femble ; enuoyant ordre à ce dernier de la luy r'a mener ; & laiſſant l'autre dans la poſſeſſion de ſa chere Alcionide.
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Cer Euenement nous peutapprendre diuerſes leçons qui ſe tireront diſement de la lecture.Mais ceſtui-ci eſt le grandle principal & general.Que Dicu a en haine & abomination les perſonnes trompeuſes& violentes& deteſte la bouche qui a deux langues & le çæur double.Que la pruden ce de la chair,ſelon l'Apoſtre,eſt vnemort & vne pure folie deuant Dieuqui ſe plaiſt à perdre la prudence des prudens& à ſe mocquer des con ſeils de ceux qui ſont lages en eux-meſmes.Qu'il confond ceux qui cheminent aux deſirs de leurs nt cæurs & ſelon leurs penſees.
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Si-toft qu'il y fut entré il-trouva un de ſes laquais dans la cour & luy demandant en meſme temps des nou velles de fa Maîtreffe il apprit de luy qu'elle eſtoit dans le logis. Vous ne; doutez pas je croy Madame,que cene luy fûr une agreable ſurpriſe & cou rant en meſme temps à la chambre où l'on luy dit qu'elle eſtoit illa trouva avec la Mere & une Demoiſelle qu'il ne connoiſfoit pas.
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Mais douleur miſerable puis qu'ayant aſſez de vie pour la reſ ſentirelle n'auoit point de voixpour s'en plain dre.Caroutreque les parens n'eſtoient pas à Flo 場 renceelle voyoit Amulio celleinent en credit à la Courqu'elle auoit peur que les iuſtes doleances venans à aigrir ſon eſprit,il ne l'outrageaft enco re plus cruellement.Cedeſordre ne ſe paſſoit pas ſeulement entre les murailles de la maiſon mais le ſcandale s'en eſtendoit au voiſinage. Il eſt vray que les murmures ou s'en faiſoiét à baſſe voix,ou s'eſtoufoient entre les dents n'y ayantceluique ſon particulier intereſt ne rende reſerué à parler de ceux qui ſont en faueur aupres des Princes..
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Pendant qu'il partoit ainli de foi mêmechacun rioit de tout ſon coeur . On lui difoit qu'il étoit bien juſte qu'il fit fon panegyrique puiſque perſonne n'étoit capable de le faire & que tout ce qu'il diroit à la gloire feroit toujours au deffous de ce qu'il méritoit. Son amour propre l'em pêchant de connoître qu'on ſe mo quoit de lui fit qu'il redoubla ſes louanges; & je crois qu'elles n'au roient jamais fini fi le foupé eût toll jours duré.
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Il fau droit uſer de grande diſcretion polir cet éfet & comme dic l'Eſpagnolil conviendroit cavaler les cl prits afin de diſcerner ce à quoi ils ſontpropres. Ma. En tieux Françoiscavaler les eſpritsc'eſt chevaucher les engins.' Il eſtvraivoi. Ja pourquoi les beaux entendemens ſont toûjours sie baux ou rufiensc'eſt à dire en poëſieiis font l'a mour fans en faire conſcience. En dea ne dites pas cela il y en a qui font confcience de tout ceux qui font conſcience de rien ne fontplushabiles . Tu y és dis que tu en as grande chemiſetu l'as deviné comme piſſant-lit,& indigne animaufçais-tu pas qu'il ne le fait rien delà dont Pantagruel n'ait avis ici ou que ſon conſeil n'ait arrêté ?
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Deſorte qu'a pres auoir fait la viſite de longueur raiſonnable ,il la iſla ces belles Priſonnieres aupres de Panthée: or donnant à Araſpe de les traitter auec toute la dou ceur & toute la courtoiſie poſſible. Mais pour Lig damis,il le mena auecques luy:aſſurantees Dames qu'il en auroit autant de ſoin que Panthée en au roit d'elles. En effet en s'en retournant au Campil luy parla touſiours: & luy dit que pour luy ter moigner combien les Amis du Prince Artamasluy eſtoient chers il le laiſſeroit ſur ſa foy : & qu'il n'auroit point d'autres Gardes que la propre gene roſité.
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Tout le bien dont nous diſputonsfera la proye de ces maudites gens qui ne vivent: que du dommage des autres & qui ne ſçaufoient deſirer d'avoir occaſion de s'enrichir ſans ſouhaiter la ruïne & le malheur des fa milles. Ne vaut-il pas bien inieux que nous gardions noſtre argentque de le donner à ces perſonnes-là qui ne nous en ſçauront: point de gré& croiront encore que nous Teur ſerons de beaucoup redevables nous contant trois lignes d'écriture une ſomme hors de raiſon ?
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Comme elle alloit lui répondre ils virent qu'on leur amenoit un petit ba teall c'étoit Monſieurde Duglas qui les envoyoit querir. Par un trèsgrand bon. heur il paíſoit proche de là dans le temps que cet accident venoit d'arriver & s'il n'avoit fait retirer Lucile elle ſe feroit indubitablement noyée; carquoique fon frere eur pour elle und véritable tendreſ. fe il avoit été tellement ocupé de Ju lie qu'il n'avoit point du tout penſé à Lucile: .
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Je vous tous les maux & les chagrins que je vous fais préſentlui ditilde deux bonnes ai cauſés & que j'ai fait ſouffrir à Eſclar Villes pour augmenter vos Seigneuries & monde votre chere Epoufe &t à vosgens. en outre je vous promets d'aller à votre Il appella enſuite deux de ſes Barons & ſecours avec ſoixante mille hommes bien leur dit : Seigneursje veux que tous les arméss'il ſe trouvoit que vous en euſliez pauvresſoient revêtus de neuf qu'on leur befoin comme un pere le feroit pour faire donner à boire & manger pour l'hon ſecourir fon enfant. Hiton remercia l'Em : neur de notre Seigneur Jefus -Chriſt qui pereur & voulut embraſſer fes genoux m'a fait la grače d'être rajeuni dans cet mais l'Empereur ne voulut pas le fouffrir heureux jour.
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Mais d'autant que le coup du baſque lui avoit briſé preſque tous les os de l'eſpaule& qu'à cette occaſion il ne pouvoit fouffrir le travail du chemin il fut contraint de le laiſſer au meſme logis avec de l'argent qu'il luy laifle largement pour ſe fairebien traiter luy commandant de le ſuivre en Ga. ſcogneincontinent apres qu'il ſeroit gue ry.
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Et toutefois vous qui eftes le Dien de Majeſté degrandeur ne dedaignez pas la baleſe du village:vousyavez des fauoris auſſi bien que dans le Palais et les Louures. Vos gra ces ſontpour tous ceux qui les demandent:es . parce que vous aymez la ſimplicité voſtre douceur ſerend plus familiereaux ignoransqu'à ceux qni preſument beaucoup de leur ſçauoir.
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Gridoine ſe tourna vers luy quiſe bailla pour luy baiſer la main. Adóc elle l'é brallà affectueuſement & dit. Ie prie Dieumon Sei gneur qu'il vous rende le ſalaire du grand bien que vous m'auez fait; car je penſe que tout voſtre grand ſçauoir vient de luy.Madame dit il i'ay grande oc caſion de vous faireferuice:mais laiſſons cela pour le preſent,& allons voir lecheualier qui ſe deult & tor Inente fi fort pour l'amour de vous. Elle ne fut pas moins ioyeuſe quand elle le vid& fue le trouuer lesbras oyuers,ayás tous deux la lar me à l'ail.Ah chevalier de la roche fenduediſoitel le eſtes vous donc en yie ?
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Fraquec qui eſtoit bon cheualier & deſi seux de commaoder leua pluſieurs hom més & traita auec le Chaſtelain de Ture ou eſtoit la fille du Düc que s'il luy vou doit liurer ceſte place eorre les mainsil loy donneroit bonne recompenſe. Le chaſte lain guicftoit vn traiſtre luy pronit de la rendrecommeil fir avec la jeune Princeſſe ieftoit dedans. Quand la Ducheffe cu tendit ces nouvelles elle en receut vo dc plaiſir 6 grand qu'elle ne ſçauoit que faire.
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Elle courut vite le dire : & la Comtefle toute effrayée courut auſfi dans le mo ment dans fon Cabinet pour a vertir le Jeſuite de ce qui ſe paſfoit & le prier de ne point faire de bruit. Cependant lc Pere Peters qui avoit eu le temsde s'habiller & qui crut qu'il s'ennuyeroit trop long-tems ouvrit la porte du Cabi. net & fortit .
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Car encore que nous deſiraſſions la liberté de Ligda mis paſſionnémenteſtant ſur le point de l'execu tion de noſtre deſſein nous y auions de la repu: ġnance ; & nous eſtions ſi peu accouſtumées au tumulte & au bruit que nous aprehendions par foibleffe ce que nous ſouhaitions par raiſon & par affection tout enſemble. Cependant les mo ments nous ſembloient des heures & les heures nous ſembloient des iours : nous fuſmes pourtant 11 iuſques à prés de midy ſans entendre parler d'Her €!
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Au moins faut il déguiſer le voſtre à quelque prix que ce ſoitdit + Liſis& en faiſant vp diminutif ie vous apelleray Carmelinet ou Carmelinthe ou Carmelindor: ces mots fentent leur Roman à pleine bouthe . Quand i'ay dit quelque choſe ie m'opiniaſtre å l'obſeruer repartit Carmelin. Bicn donc ,puis que vous cſtcs inuinciblegardez voſtre premier nom repricLifis ;ie ſçay delia ce qu'il faudra fai te ;pour donner l'etymologie de ce nom de Car melin: ie dirayqu'il ſe dit commedes carmes ef ti leus ou des carmes limez ,& quec'eſt que vous fai tes bien des carnes.& des vers,ou que vous aucz grande enuie d'en faire. Come ceċy fut ordonnéLilis s'estant mis à regarder le viſage de Carme Telin & tout le reſte de la perſonney trouua encorë e beaucoup à reprendre. Il vous faudrabien chane ger de mine pouçeſtre Bergerauec moyluy dit: ile kpus eſtes falle comme le valetd'un Pedant : Yoscheueux ſope auſli gras que s'ils eſtoiét lauez puec de l'huyle d'olive. Yoſtre barbe eſt fi mal 3 *.
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Non vous ne vous laſſez point de m'être favorable & votre généroſité eſt allée au delà même de ce que j'aurois oſé prétendre. Je vous ſerai toujours ce que j'ai été continua Mélicerre : mais que puis-je faire après que Leucippe m'a interdit la parole & de la manière que je vous l'ai raconté ? Vou lez-vous qu'il ait lieu de penſer que votre in térêt m'eſt plus cher que ſon repos ? Aux Dieux ne plaiſe s'écria Tarſisque j'aie une penſée ſi injuſte !
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Su ruido apazible incitava el murmurar de los ayrecillos: y el continuo movimiento de los arboles acompañava el ondear de los criſtales tranſparentes. En torno la ceñian allientos de fino jaſpe que con juſtas propor ciones ſervian de ornamento acceſſorio a la belleza principal. Moſtravaſe a una parte del jardin un cenador bien eſpacioſo de nevadas paredes en quien a trechos ſe miravan colo cados lienços de perfetaspinturas donde el arte parecia vencer a la naturaleza.
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Durant ces o deuiſesle comte du Maine & le comte de fainct Pol ſe ti rerent a part& dirent l'un a l'autre; Il conuient que faiſons aucune choſedont on fache a parler. Vous anez ouy raconter de uant les dames comment un chaſcun iourtoutes feſtes,iouſtes . tournoisdanſes & carolles ſe font en lacour du duc de Bourgoug neali vous voyez que nousqui ſommes en grand nombre en la cour du Roy,ne faisosque dormir,boire du māgerfansnous exercer au meſtier d'armesqui n'eſt pas bien feanta nous tousd'ainſi paſ A ſer noftre těps en *Wiſeuſé.
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